Columbia Decembre 2010

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DÉCEMBRE 2010 DÉCEMBRE 2010 COLUMBIA COLUMBIA CHEVALIERS DE COLOMB

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Parmi les articles dans le numéro de décembre de la revue « Columbia » : des articles sur le 50e anniversaire du célèbre discours d’investiture du président américain John F. Kennedy, sur le nouveau livre du Chevalier suprême Carl A. Anderson, Beyond a House Divided, sur le Chevalier texan qui a aidé à sauver les mineurs chiliens et bien d’autres articles encore.

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DÉCEMBRE 2010DÉCEMBRE 2010

COLUMBIACOLUMBIACHEVALIERS DE COLOMB

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-CHEVALIERS DE COLOMB

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COLUMBIAD é c e m b R e 2 0 1 0 ♦ V O L U M E N 9 0 ♦ N U M É R O 1 2

a r t i c l e s

« Que la parole se répande »Cinquante ans après, le discours inaugural duprésident John F. Kennedy nous inspire et nouslance toujours un défi.

Le tranquille consensusLe nouveau livre du Chevalier suprême met enrelief l’importance d’un pacte moral sur diversenjeux perçus comme divisant l’opinion.PAR MATTHEW ST. JOHN

Les profondeurs de la foiLa grâce, un plan singulier et la déterminationd’un Chevalier du Texas se sont conjuguéspour tirer les mineurs de leur souterrain.PAR SHARI BIEDIGER

Ambassadeurs de l’espoirÀ Haïti, après le séisme destructeur, une équipemédicale est sur les lieux. PAR TOM TRACY

La charité malgré la tragédieFournissant du secours à la suite des inondationset à la recherche du dialogue religieux, lescatholiques du Pakistan répondent par la foi.PAR SCOTT ALESSI

Saluer l’arrivée de la saisonLe programme de cartes de Noël des Chevaliersde Colomb aide à garder le Christ présent aucœur de Noël.PAR PATRICK SCALISI

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s e c t i o n s

Construire un monde meilleurBien que le monde doute de l’Évangile,nous devons permettre au Christ detransformer nos vies.PAR LE CHEVALIER SUPRÊME, CARL A. ANDERSON

Apprendre la foi, vivre la foiNous sommes sommés de protéger etde promouvoir le don de la vie humaineà tous ses stages.PAR L’ÉVÊQUEWILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME

Des pères pour bien faireAccueillir une nouvelle vie nous aideà comprendre le sens de l’Avent. PAR SÉBASTIEN LACROIX

En conversant avec ColumbiaUne entrevue sur C.S. Lewis et sacréativité chrétienne.PAR ALTON PELOWSKI

Chevaliers à L’œuvre

Application de nos degrés

Nouvelles des ChevaliersLes Chevaliers célèbrent l’ouvertured’un séminaire à Cuba • Le pro-gramme « De l’espoir pour les en-fants haïtiens » se met en route • LesChevaliers de Colomb appuient fi-nancièrement la restauration de latombe du président Kennedy • Troisnouveaux cardinaux sont membresdes Chevaliers • L’Ordre contribue àla cause pour la canonisation d’uncardinal vietnamien

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Entourant Marie et Joseph, des bergers adorent le Christ nouvellementné dans cette scène peinte par Rembrandt, au 17e siècle.

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ÉDITORIAL

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« CE QUI DEMEURE aujourd’hui,c’est la foi, l’espérance et la charité;mais la plus grande des trois, c’est lacharité » (1 Co 13, 13). Bien que cesparoles célèbres de saint Paul se rappor-tent souvent à la célébration desmariages, l’amour dont parle Paul dé-passe le sentiment amoureux entre unhomme et une femme. Il fait allusionplutôt à la vertu théologale de la charité(caritas), vertu qui constitue la fonda-tion et le but de la vie morale chréti-enne.Évidemment, le terme charité,

comme le terme amour peut avoirplusieurs sens — alors quel sens portela charité en disant qu’elle est une vertuthéologale? Le Catéchisme de l’Églisecatholique enseigne que les vertusthéologales « Les vertus théologales lesont Dieu Un et Trine pour origine,pour motif pour objet » (1812).Évidemment, il est facile de constaterque, lorsque nos vies sont inspirées parla charité, il s’agit de l’amour de Dieu,de l’amour du prochain par amourpour Dieu, mesures qui doivent servirde motifs à nos actions. Toutefois, c’estégalement en Dieu que les vertusthéologales de foi, d’espérance et decharité trouvent leur origine.Comme l’écrit le pape Benoît XVI

dans Deus Caritas Est (Dieu est amour),pour que quelqu’un devienne une tellesource, « il doit lui-même boire toujoursà nouveau à la source première et origi-naire qui est Jésus Christ, du cœurtranspercé duquel jaillit l’amour deDieu » (7). Les vertus théologiques nes’acquièrent pas du seul fait de la volontéhumaine. Infusées au baptême, renfor-cées par l’Eucharistie et restaurées par lesacrement du pardon, elles sont totale-ment du ressort de la grâce. En effet,

elles permettent que nous participions àla vie même de Dieu, au point où nouspouvons affirmer avec saint Paul : « Jevis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christqui vit en moi » (Ga 2,20).À la fin de son discours inaugural

prononcé il y a 50 ans le mois prochainle président John F. Kennedy admettaitque « ici sur terre l’œuvre de Dieu doitêtre la nôtre » (à lire en page 8). Cesparoles doivent nous servir de précieuxrappel aux Chevaliers de Colomb — età tous les chrétiens — que les gens or-dinaires sont capables de choses extra-ordinaires en coopérant avec la grâce deDieu. En effet, quand le Chevalier texan

Greg Hall a dirigé le sauvetage remar-quable de mineurs chiliens cet au-tomne, il reconnaissait l’œuvre d’unemain divine tout au cours de l’opéra-tion (lire en page 14). Quand le doc-teur manuel Alzugaray, Chevalier deMiami, met son expertise médicale auservice des Haïtiens blessés et malades,il est conscient de ne pas être la sourceultime des attentes des gens (lire enpage 16). Et quand Mgr Andrew Fran-cis, de Multan, au Pakistan, fournitaide matérielle et soutien spirituel dansune région ravagée par des inonda-tions, il accomplit ainsi en tantqu’humble serviteur au nom de JésusChrist (lire en page 18). Cependant, quel sens prennent les

vertus théologales pour ceux et celles queDieu n’appelle pas à des œuvres extraor-dinaires? La bienheureuse Mère Teresade Calcutta a offert cette réponse : «Faites des choses ordinaires d’un amourextraordinaire ».♦

ALTON J. PELOWSKICOORDONNATEUR

« L’œuvre du Seigneur doitêtre la nôtre »

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ÉDITEURSChevaliers de Colomb

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ADMINISTRATEURS SUPRÊMESCHEVALIER SUPRÊME

Carl A. AndersonAUMÔNIER SUPRÊME

Mons. William E. Lori, S.T.D.DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME

Dennis A. SavoieSECRÉTAIRE SUPRÊME

Emilio B. MoureTRÉSORIER SUPRÊME

Charles E. Maurer Jr.AVOCAT SUPRÊME

John A. Marrella________

RÉDACTIONCOORDONNATEUR

Alton J. [email protected]ÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT

Patrick [email protected]

ASSISTANT À LA DIRECTION ARTISTIQUE ET ÉDITORIALE

Brian [email protected]

ARTS GRAPHIQUESDESIGN

Lee Rader

El L’abbé Michael J. McGivney (1852-90),Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale

et fondateur des Chevaliers de Colomb,intercédez pour nous.

________

POUR COMMUNIQUER AVEC NOUSPAR LA POSTE:

COLUMBIA1 Columbus Plaza

New Haven, CT 06510-3326TÉLÉPHONE:

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Knights of Columbus, Dept. of MembershipRecords [service de dossiers de membres], PO Box1670, New Haven, CT, 06507-0901, USA, ou

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EN PAGE COUVETURELa Sainte-Famille telle que dépeinte au 19e siècle

par le peintre mexicain Carlos Martinez.

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CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

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L’écrivain catholique français CharlesPéguy (1873-1914) a un jour écrit :« Pour la première fois depuis lavenue de Jésus, nous avons vu, de nospropres yeux [...] un nouveau mondesurgir [...] après Jésus mais hélas sansJésus. » Si Péguy faisait alorsréférence aux récents événements sur-venus dans l’Europe de son époque,nous devons admettre, un siècle plustard, que ces paroles décrivent bien latendance culturelle qui s’est accen-tuée dernièrement en Europe ainsiqu’à travers l’hémisphère occidental.Malgré ce constat posé par

l’écrivain et qui fait réfléchir, nouspouvons aujourd’hui expérimenterune foi profonde et transformatrice.Nous avons connu les grands saintsde notre époque — tels que MèreTeresa et le pape Jean-Paul II — et enavons rencontré d’autres, ceux-làsurtout connus de leurs proches et deleurs collègues.Nous faisons donc face à ce grand

mystère : certains acceptent l’évangilede Jésus-Christ, et d’autres le rejet-tent. Pensons à l’histoire de la ren-contre entre Zachée, le percepteurd’impôt, et Jésus. Lorsque leSeigneur annonce qu’il restera avecZachée, qui était monté dans unarbre pour bien le voir, la foule amaugréé : « Il est allé loger dans lamaison d’un pécheur. » À cela, Jésusa répondu : « Aujourd’hui, le salut estvenu pour cette maison » (Lc 19.9).Tous ceux qui étaient présents

virent Jésus prononcer ces paroles cejour-là. Mais bien que la journée enait été une de foi et de salut pourZachée, certains sont repartis enmaugréant.

On observe la même chose de nosjours, alors que la vie de certains està jamais transformée par suite de larencontre avec le Christ vivant, alorsque d’autres passent leur cheminsans vouloir y prêter foi.Au bout du compte, nous sommes

tous confrontés au mystère même dela création et nous ne pouvons nousdérober à cette question qui s’imposed’elle-même : Cet univers est-il tisséd’une réalité bienfaisante, malveil-lante ou simplement indifférente ?Durant des milliers d’années, d’in-

nombrables êtres humains ont cruque l’univers, la réalité dans laquellenous vivons, était malveillant ou in-différent. Mais le Livre de la Sagessenous rappelle que l’univers n’est nil’un ni l’autre : « Car vous aimeztoutes les créatures, et vous ne haïssezrien de ce que vous avez fait; si vousaviez haï une chose, vous ne l’auriezpas faite. Et comment un être subsis-terait-il, si vous ne le vouliez, se con-serverait-il, si vous ne l’aviez appeléà l’existence ? » (Sg 11.24-25).Nous savons, également, que le

Seigneur aime à ce point le mondequ’il a créé qu’il a envoyé son Filsunique pour le sauver (cf. Jn 3.16).Grâce à cette réalité qu’est l’amourde Dieu, nous avons été libérés del’absurde futilité que serait une exis-tence dénuée de sens dans un cosmosindifférent. En lieu et place, nousavons le privilège de prier Dieu enrécitant le Notre-Père et en plaçantnotre confiance dans un sauveur quinous traite en frère.Le monde actuel critique notre foi,

et nous devons nous poser la ques-tion : « Est-il vraiment possible de

vivre de manière à montrer que lespromesses du Christ sont vraies ? »Comme nous le rappelle le papeBenoît XVI dans son encyclique SpeSalvi, ceux qui partagent la foi et l’e-spérance chrétiennes vivent différem-ment.En tant que Chevaliers de

Colomb, nous nous saluons les unsles autres avec ces paroles, « VivatJésus ! » Cela témoigne du fait quenotre foi est intégrée à la réalité vi-vante — une réalité qui nous amèneà vivre différemment. Qui plus est,nous sommes dévoués envers lesprincipes de la charité, l’unité et lafraternité — non pas au profit dequelques privilégiés, mais pour tous,tel que l’exige l’ÉvangileNous sommes solidaires de nos

évêques et de nos prêtres — ceshommes qui, à l’instar de Zachée,ont montré leur foi en Jésus et ditoui à celui-ci. Ils ont consacré leursexistences à croire en les promessesdu Christ et à en témoigner, nonseulement pour le bien de la com-munauté chrétienne, mais aussi pourle bien de la société en général.Aujourd’hui, alors que nous atten-

dons le moment de souligner la nais-sance du Sauveur, consacrons encoreplus d’efforts au profit de la nouvelleévangélisation. Unis dans la foi et l’e-spérance, dans la charité et la frater-nité, tendons vers le Seigneur etaccueillons le salut qu’il nous apporte.Vivat Jesus!

La foi qui transformeBien que le monde doute de l’Évangile, nous devons

permettre au Christ de transformer nos vies

par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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LE CINQUIÈME commandement setrouve au cœur de l’enseignement del’Église sur le caractère sacré de la vie hu-maine. Il est au cœur de l’Évangile de lavie, que l’Église proclame sans cesse parfidélité à son Seigneur qui est venu pourdonner la vie et la vie en abondance (cf.Jn 10, 10). Les vies que Jésus est venu ra-cheter sont sacrées par leur nature même.Chaque personne est créée à l’image etressemblance de Dieu et créée en vue dejouir de l’amitié de Dieu.L’interdit nettement négatif « Tu ne

tueras pas » a pour objectif de protégerle don extraordinaire de la vie humainequi devrait toujours être traité avec re-spect et amour (Compendium ducatéchisme de l’Église catholique, 466).

EN VUE DE PROTÉGER LES INNOCENTSL’Église enseigne qu’il existe un droit à lalégitime défense, mais celle-ci ne doit ja-mais s’exercer par emportement ou parforce excessive. Le pape Jean-Paul IInous rappelle le digne témoignage despersonnes qui, malgré leur reconnais-sance du don de la vie, ont livré leurs viespour les autres (EV, 55). Ceux et celles àqui il revient de protéger la vie des autresont non le droit mais égalementl’onéreux devoir de se défendre eux-mêmes mais ceux et celles qui leur sont

confiés (Compendium, 467).De plus, les autorités publiques peu-

vent en toute légitimité, punir ceux etcelles qui enfreignent la loi en vue d’as-surer la sécurité publique et de corriger lesdélinquants (468). Une telle mesure doitêtre proportionnelle à la gravité du crime.De nos jours, comme il existe d’autresmoyens que la peine capitale pour pro-téger la société des criminels dangereux,tant l’Église que plusieurs tranches de lasociété en sont venues à conclure que, àdes fins pratiques, la peine capitale ne de-vrait plus s’appliquer (469).Le cinquième commandement inter-

dit sans équivoque de donner la mort àquelqu’un, de sa conception jusqu’à samort naturelle. L’Église énonce claire-ment qu’il n’est permis à personne d’ex-iger de donner la mort à un êtreinnocent, ni même à y consentir — quece soit au début, au milieu ou à la fin desa vie. « Aucune autorité ne peut nirecommander légitimement ni permet-tre un tel geste » (470; CDF, Déclarationsur l’euthanasie, 3).Les initiatives pour le respect de la vie

— y compris celles entreprises par lesChevaliers de Colomb — émanent de laconviction que chaque personne estdotée par le Créateur, et non l’État, dudroit inaliénable à la vie. Les lois qui per-mettent l’avortement sont en propre in-justes et font en sorte que « lesfondements mêmes de l’état de droitsont minés » (472).Au fur et à mesure que les soins de

santé se font de plus en plus complexes,il y a un certain nombre de questions surles niveaux appropriés de soins de santé.Les traitements sont moralementlégitimes si elles sont au service du bienintégral de la personne et de la société,

sans risques disproportionnés pour la vieet l’intégrité physique ou psychique desindividus, qui doivent être, au préalable,informés et consentants (475-6). Les soins habituellement dus à une

personne malade ne peuvent êtrelégitimement interrompus. Par contre,sont légitimes le recours à des anal-gésiques n’ayant pas comme finalités lamort, ainsi que le renoncement à «l’acharnement thérapeutique », c’est-à-dire, à l’usage de procédés médicaux dis-proportionnés et sans espoir raisonnabled’une issue favorable. On doit s’opposerfortement aux mesures législatives ditesdu « droit à la mort » et qui cherchent àrendre légale l’euthanasie (471).Les mourants ont le droit de vivre

dans la dignité les derniers moments deleur vie terrestre, et surtout avec le sou-tien de la prière et des sacrements, quiles préparent à rencontrer le Dieu vivant(478). Croyant à la résurrection, lescorps des défunts doivent être traitésavec respect et charité. L’incinération estpermise à condition qu’elle soit réaliséesans mettre en cause la foi en la résurrec-tion des corps (479).

EN QUETE DE PAIXLe cinquième commandement nous in-cite aussi à être des artisans de paix, cequi exige que chacun et chacune d’entrenous renoncent à la haine et chercheplutôt à créer des liens de compréhen-sion et d’amitié au sein d’un mondebrisé (480). Plus que l’absence de guerre,la paix convoque à bâtir une société quiest à la fois juste et charitable (401-14).

La 32e tranche du programme de for-mation à la foi présenté parl’aumônier suprême, Mgr William E.Lori, porte sur les questions 466-486du Compendium du catéchisme del’Église catholique. Les articles archivésse trouvent sur le site kofc.org.

À la défense de la vie humaine

Nous sommes sommés de protéger et de promouvoirle don de la vie humaine à tous ses stages

par l’évêque William E. Lori, Aumônier Suprême

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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Pourtant, nous nous posons la ques-tion à savoir quand le recours à la forcemilitaire est moralement justifié. C’estpar la présence simultanée des condi-tions suivantes : 1) la certitude d’undommage subi grave et durable; 2) l’in-efficacité de toute solution pacifique; 3)les conditions sérieuses d’un succès; 4)l’absence de maux plus grands, étantbien considérée la puissance actuelle desmoyens de destruction (483). Cela ap-partient au jugement prudent des gou-vernants, auxquels revient aussi le droitd’imposer aux citoyens l’obligation de ladéfense nationale.Les gouvernements ont également le

devoir de respecter le droit personnel à

l’objection de conscience, obligation quipeut être réalisée par d’autres formes deservice de la communauté humaine(484). Nous devrions être reconnaissantsenvers les gens qui défendent leur payset perpétuer le souvenir des individusqui ont payé de leur vie pour défendrela dignité et la liberté humaines.En temps de guerre, on doit tout

faire pour que soient traités avec hu-manité les non-combattants, les soldatsblessés et les prisonniers. Les statutsprévus par le droit internationaldoivent être toujours respectés. Il fautcondamner les destructions massives,ainsi que l’extermination d’un peupleou d’une minorité ethnique. Ce sont

des péchés très graves et on est morale-ment tenu de résister aux ordres deceux qui les commandent (485).On doit faire ce qui est raisonnable-

ment possible pour éviter à tout prix laguerre, étant donné les maux et les in-justices qu’elle provoque. Notre en-gagement envers la charité, la fraternitéet l’unité devrait nous inciter àdéraciner « toutes les formes d’injus-tices, surtout économiques et sociales;les discriminations ethniques et re-ligieuses; l’envie, la défiance, l’orgueilet l’esprit de vengeance » (486). Partous ces moyens, nous arriverons àvivre l’Évangile de la vie et le proposeravec conviction au monde.♦

INTENTIONS DU

SAINT-PÈRE

L’HOMME CATHOLIQUE DU MOIS

Bienheureux Charles deFoucauld (1858-1916)Fête : 1er décembre

obtenu la permission de l’Église, etprenant le nom de frère Charles de Jésus,il s’établit près d’un monastère de Pauvresclarisses, à Nazareth.Il retourne en France pendant un cer-

tain temps et est ordonné prêtre en 1910.Il passera la grande majorité de ces joursdans le désert du Sahara, vivant ce qu’ilappelle « la vie cachée de Jésus ». Il seratué le 16 novembre 1916, en Algérie, parune bande de maraudeurs anti-français etsera béatifié le 13 novembre 2005. La viede Charles de Foucauld illustre bien lesnombreuses voies, tant spirituelles quephysiques, qu’on doit parfois parcouriravant de pouvoir suivre le Christ.♦

Charles Eugène de Foucauld naît en 1858dans une famille d’aristocrates français etdevient orphelin à l’âge de six ans. Aprèsavoir rejeté le christianisme à la fin de sajeunesse, il s’enrôle dans l’armée françaiseet est posté en Afrique du Nord. Après quelques années, il démissionne

et part à la découverte du Maroc.Curieusement, c’est grâce à son voisi-nage de musulmans que sa foi chréti-enne est réanimée. « Mon Dieu,prie-t-il, si tu existes fais en sorte quej’arrive à te connaître. »De retour en France en 1886, il revient

à la foi, grâce à l’encouragement et l’aided’un curé de paroisse qu’il aura presquetoute sa vie comme confesseur et con-seiller spirituel. Rappelant cette expéri-ence, Charles livre ces remarques : « Dèsque j’ai cru en Dieu, j’ai compris que jene pouvais faire autrement que de vivrepour lui seul. »Cette intuition le mène d’abord à se

faire moine-trappiste, en France d’abordet ensuite dans une abbaye fille, en Syrie.Toutefois, après un discernement d’ap-profondissement, il reconnaît qu’il est ap-pelé à servir Dieu comme ermite. Ayant

Offertes en solidarité avec lepape Benoît XVI

GÉNÉRALE : Pour que l’expéri-ence de la souffrance soit une occa-sion qui serve à comprendre lessituations de malaise et de douleurdans lesquelles se trouvent les person-nes seules, les malades et les person-nes âgées, et nous stimule tous à allerà leur rencontre avec générosité.

MISSIONNAIRE : Pour que lespeuples de la Terre ouvrent lesportes au Christ et à son Evangilede paix, de fraternité et de justice.

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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DANS LE CADRE de cérémonies qui sesont déroulées du 3 au 5 novembre dernier,l’Église catholique de Cuba a inauguré sonpremier nouveau séminaire en plus de 50ans. Le projet a été en grande partie financépar les Chevaliers de Colomb, ainsi que pardes dons versés par la Conférence desévêques catholiques des États-Unis etd’autres organisations catholiques.Le nouveau séminaire San Carlos et San

Ambrosio, implanté à une cinquantaine dekilomètres de La Havane, remplace unétablissement similaire à l’époque saisi parle gouvernement communiste, en 1966 —ce qui illustre bien les relations Église-Étattendues là-bas depuis les cinq dernières dé-cennies. Avec ces nouvelles installations, oncomprend cependant aujourd’hui que lesrelations entre l’Église catholique et le gou-vernement cubain s’améliorent.Dans une allocution prononcée le 4 no-

vembre, le Chevalier suprême Carl A. An-derson a déclaré : « Nous écrivonsaujourd’hui une nouvelle page dans l’his-toire de Cuba. Or nous le faisons en gar-dant à l’esprit les nombreux sacrificesendurés jusqu’ici par les principaux in-téressés. Cela ne nous empêche pas d’écrirecette page dans la joie et l’espérance, carnous posons cette empreinte dans la re-splendissante lumière diffusée par le print-

Les Chevaliers célèbrent l’ouverture d’un séminaire à Cuba

Une statue du Christ à l’extérieur du nouveau séminaire catholique inauguré le 3 novembredernier en périphérie de La Havane. Il s’agit de la première construction catholique sur le sol cubaindepuis plus d’un demi-siècle.

emps de la nouvelle évangélisation. »Le projet a été rendu possible, de préciser

Carl Anderson, par le pape Jean-Paul II, quia béni la première pierre du séminaire lorsde sa visite apostolique à Cuba, en 1998. Le Secrétaire suprême Emilio B. Moure,

qui s’est joint au Chevalier suprême en tantque représentant de l’Ordre lors de la céré-monie de consécration, est lui-même né àCuba et il a émigré aux États-Unis avec safamille en 1967, à l’âge de 11 ans. En 2002,lors du Congrès suprême des Chevaliers de

Colomb, il avait rencontré le cardinal JaimeOrtega y Alamino, archevêque de Cuba.L’engagement de l’Ordre au cœur de ceprojet en a tout naturellement découlé.Assistaient également à la cérémonie, le

président cubain Raul Castro, les évêquesde Cuba, ainsi que des représentants duVatican et de l’Église catholique aux États-Unis, au Mexique, en Italie et aux Bahamas.L’Ordre, qui a fondé son premier Conseil

à Cuba en 1909, connaît un regain d’activ-ité sur l’ile depuis quelques années.♦

LE PAPE BENOÎT XVI a présidé le consistoire du 20 novembredernier au cours duquel 24 évêques et archevêques d’un peupartout au monde ont été admis au Collège des cardinaux. Troisd’entre eux sont des Chevaliers de Colomb.Le cardinal Raymond L. Burke, préfet du Tribunal suprême de

la Signature apostolique, a joint les rangs de l’Ordre en 1977 àLa Crosse, au Wisconsin, à l’époque où il était encore curé deparoisse. Il est présentement membre du Conseil Bishops 10490à St. Louis, où il a servi comme archevêque de 2004 à 2008. Poursa part, le cardinal Donald W. Wuerl est devenu Chevalier quandil était prêtre pour le diocèse de Pittsburgh en 1979 ; il est au-jourd’hui membre du Conseil 9542 Catholic University of Amer-ica, à Washington, D.C, où il est archevêque depuis 2006. Enfin,le cardinal Kazimierz Nycz, de Varsovie, en Pologne, a joint leConseil 14271 peu après la fondation de ce dernier, en 2007.♦

LE 22 OCTOBRE, la cause pour la canonisation du cardinalFrançois Xavier Nguyen Van Thuân (1928-2002) — le prélat viet-namien qui a héroïquement enduré 13 ans d’emprisonnementcommuniste à cause de sa foi catholique — s’est officiellement ou-verte à Rome.Les Chevaliers de Colomb ont couvert les frais de déplacement

jusqu’à Rome de trois témoins de la sainteté du cardinal. Les Cheva-liers ont également financé une partie de la traduction en italiend’un documentaire sur la vie du cardinal. Le réseau de télévisiontorontois Sel + Lumière avait initialement produit en 2008 le doc-ument, intitulé La route de l’espoir, avec l’appui de l’Ordre.Le Chevalier suprême Carl A. Anderson a déclaré : « La vie de

sainteté menée par le cardinal est réellement inspirante, et je suispersuadé que la cause pour sa canonisation trouvera un très largeappui. »♦

Trois nouveaux cardinaux sontmembres des Chevaliers

L’Ordre contribue à la cause pourla canonisation d’un cardinal

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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L’Ordre appuient financièrement la restauration de la tombe du président Kennedy

LES TRAVAUX ONT commencé le 27octobre sur la tombe de John F. Kennedy,afin de rendre plus lisible le texte de sondiscours inaugural, gravé sur le mur degranit situé près de la flamme qui brûle enpermanence. Avec les décennies, les in-tempéries en avaient rendu la lecture trèsardue. La restauration a été financée parles Chevaliers de Colomb, dont on a faitpartie le président Kennedy de 1946jusqu’à son assassinat, en 1963.Le 20 janvier 2011, la nation marquera

le 50e anniversaire du discours inauguralde John F. Kennedy, dont a notammentretenu cette célèbre phrase : « Ne vous de-mandez pas ce que le pays peut faire pourvous ; demandez-vous plutôt ce que vouspouvez faire pour le pays. » Cette citation,de même que d’autres tirées de ce discours,est gravée sur le mur qu’on retrouve sur sasépulture.La gravure originale avait été faite par le

maître tailleur de pierre John Everett Ben-son, toujours actif à 72 ans et qui travailleaujourd’hui au Rhode Island. C’est sonconfrère Gordon Ponsford qui assume larestauration, lui qui a mené à terme une

John Benson (à gauche) aide Gordon Ponsford à restaurer le texte gravé près de la tombe deJohn F. Kennedy, au cimetière national d’Arlington, en Virginie.

douzaine de projets similaires ces dernièresannées, au cimetière national d’Arlington.Le Chevalier suprême Carl A. Anderson

a souligné que l’Ordre « était fier et honoréde contribuer ainsi à rendre hommage à lamémoire du président Kennedy. Sesparoles ont inspiré une génération entière,non seulement aux États-Unis, mais à tra-vers le monde. Nous sommes reconnais-

sants aux autorités de nous avoir donnél’occasion de travailler avec le cimetièreafin de faire en sorte que ces paroles con-tinuent longtemps à inspirer ceux quiviendront se pencher sur la tombe. »John F. Kennedy, le premier prési-

dent catholique des États-Unis, étaitmembre du Conseil 62 à Charlestown,au Massachussets.♦

qui en auront besoin. Chaque bénéficiaire reçoit jusqu’à trois pro-thèses (parce qu’ils grandissent) et deux ans d’ergothérapie.« Donner le cadeau de la mobilité et de l’autonomie à ces enfants

est un important investissement dans leur vie ainsi, par ricochet,que dans l’avenir du pays lui-même », a déclaré le Secrétairesuprême Emilio B. Moure.♦

TROIS MOIS APRÈS que les Chevaliers de Colomb eurent an-noncé leur don de 1 million $ au projet Medishare visant à fournirdes prothèses aux enfants haïtiens ayant perdu un membre par suitedu tremblement de terre de janvier, un gros envoi de prothèses aété acheminé à Port-au-Prince, au début de novembre dernier.Lors d’une conférence de presse tenue le 8 novembre au centre

de Hialeah, en Floride, où le matériel prosthétique était conditionnépour l’expédition, les représentants des organisations impliquéesont fait part de leur enthousiasme quant à l’impact qu’aura le pro-gramme « De l’espoir pour les enfants haïtiens », qui va changer lavie d’innombrables jeunes amputés.En effet, près de 1 000 enfants ont dû subir une amputation après

avoir été blessés lors du tremblement de terre. Le projet Medishare,qui exploite à Port-au-Prince un hôpital de soins intensifs, de trau-matologie et de réhabilitation ainsi que des cliniques dans le départe-ment du Plateau central, permet en outre d’adapter les prothèses surplace et de donner des services d’ergothérapie aux jeunes patients.Les Chevaliers de Colomb ont accepté de financer le coût tant desprothèses elles-mêmes que des soins de rééducation pour les enfants

Le programme « De l’espoir pour lesenfants haïtiens » se met en route

Le Secrétaire suprême Emilio Moure, ici en compagnie du Dr RobertGailey du projet Medishare, se réjouit au nom des Chevaliers de Colombde l’existence du programme « De l’espoir pour les enfants haïtiens ».

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Cinquante ans après, le discours inaugural du président John F.Kennedy nous inspire et nous lance toujours un défi

La veille de son inauguration, le président désigné John F.Kennedy n’a pas dormi plus de quatre heures avant soninvestiture. Le 20 janvier 1961, Kennedy s’ent levé, a pris

son petit déjeuner et a assisté à la messe à l’église Holy Trinity, prèsde l’Université Georgetown. La veille, une grosse tempête de neigeavait presque arrêté la circulation dans les rues de la ville, et l’aéro-port était fermé. Parce que la neige recouvrait les rues, les auto-

mobiles, les maisons et les trottoirs, certaines personnes ont sug-géré de remettre à plus tard la cérémonie de l’inauguration.Après s’être entretenu avec le président Dwight D. Eisen-

hower tout en dégustant une tasse de café à la Maison Blancheavant le début de la journée, il s’est embarqué avec Eisenhowerdans la limousine présidentielle pour se rendre, en défilé,jusqu’au Capitol.

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DÉC EMBR E 2 0 1 0 ♦ CO LUMB I A ♦ 9

Le cardinal Richard J. Cushing, de Boston, l’archevêque or-thodoxe monseigneur Iakovos, la chanteuse Marian Anderson,le vice-président désigné Lyndon B. Jonson et Robert Frost ontrécité des prières, chanté l’hymne national, et prononcé des al-locutions et lu des poèmes avant que Kennedy s’avance; il étaitalors 12 h 51, et la main sur l’évangile familial, il a prononcé leserment d’investiture pour ensuite prononcer son historique dis-cours d’investiture. D’une durée de 13 minutes et 50 secondes, cette allocution de

1,364 mots disait au monde entier que le peuple américain était« héritier de cette première révolution » et qu’il se porterait à ladéfense de liberté à tout prix. Ensemble, a-t’il dit, nous nous ef-forcerons de gérer l’usage des armes, nous explorerons les mer-

veilles de la science et nous créerons un pays « clans lequel les puis-sants seront justes et les faibles vivront en sécurité, et la paix serasauve gardée ». Cette allocution, où il n’y avait aucune hésitationà citer les Saintes Écritures, a été conclue par une prière deman-dant à Dieu de bénir ces entreprises en disant « qu’ici, sur terre,nous devons faire nôtre l’œuvre de Dieu ».Il y a eu beaucoup de changements au cours des derniers

cinquante ans, mais le discours de Kennedy nous lance les défisvalables encore aujourd’hui, tout comme ils l’étaient en janvier1961. Nous citons ici quelques réflexions sur la significationdurable des paroles de Kennedy. Elles nous lancent le défi de lesrevoir encore une fois et de considérer leur pertinence pour l’avenirdes États-Unis et du monde entier.

‘Que la

se répande’parole

Le président Kennedy prononce son discours d’investiture sous l’oeil attentif du président sortant Dwight Eisenhower, de Jacqueline Kennedy et denombreaux autres dignitaires.

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INSPIRATION D’UNE NOUVELLE GÉNÉRATION

J e m’en souviens comme si c’était arrivé hier. Presque tousles élèves du dortoir St. Joseph de Providence College ontrempli la salle de récréation pour écouter discours inauguraldu président John F. Kennedy. Dans notre petite universitécatholique, l’émotion était à son comble. Les étudiants enmédecine se joignaient aux séminaristes pour assister à un mo-ment historique en Amérique. Beaucoup parmi nous avaientrencontré le sénateur John F. Kennedy près de notre campusla veille des élections. A l’université, la journée inaugurale a commencé comme

toutes les autres journées — une messe à la chapelle. Je n’ou-blierai jamais ce que le Père Dominicain Robert Salvin, l’ex-président de Providence College, nous a dit ce jour-là :« Messieurs, vous vivez dans un magnifique et grand pays quiest en évolution. Les barrières qui retenaient vos parents et vosgrands-parents ont été enlevées, pas seulement à cause d’uneélection, mais par la prière, le courage et la persévérance. N’ou-bliez jamais qu’avec Dieu tout est possible ».Au cours de cette historique soirée, nous avons écouté la

transmission de l’éloquent discours du président Kennedy àla télévision. Il nous a inspiré et lancé le défi de donner et dene pas seulement recevoir, de se demander ce que nous pou-vons faire pour notre pays et pour la cause de la liberté. Cefut là les meilleurs conseils que notre génération ait entendus. À la fin du discours, on nous a apporté des sandwiches et

des bouteilles de soda. Le Père Raymond St. George a ferméle téléviseur et ensemble nous avons offert une prière d’actionde grâce. « Allez, les gars, on retourne à la salle d’étude, » a dit le Père

St. George. « Demain un nouveau jour s’élèvera en Amérique,et il reste beaucoup de choses à faire. Mais, n’oubliez jamaisque le mot d’ordre de notre université dominicaine est : Veritas.(La vérité) ».Quand le président Kennedy a été assassiné, je faisais partie

de l’armée américaine, et j’ai été en faction devant la MaisonBlanche quand on a ramené son corps. Au cours des ans, cesdeux jours me sont souvent venus à l’esprit, mais toujours avecdétermination et la fierté d’être Catholique.

RAY FLYNNAncien député à la Chambre des Représentants du Massachussetts(1971 à 1979, maire de Boston (1984 à 1993, et ambassadeurdes États-Unis auprès du Vatican (1993 à 1997).

« LE MEILLEUR DE L’ESPRIT AMÉRICAIN »

Après tant d’année dans le déroulement de l’histoire, l’allo-cution inaugurale du président John F. Kennedy en 1961

peut s’avérer être une lecture difficile, en particulier pour ceuxqui l’ont entendu directement dans leur jeunesse. Elle est d’unegrande pureté, d’une simplicité exceptionnelle et émouvante pourceux qui ont cru en sa promesse. Kennedy a prononcé un desplus grands discours de la rhétorique publique américaine, prob-ablement le meilleur depuis l’allocution de Gettysburg de Lin-coln. Ces paroles, à la fois dynamiques et élégantes, donnaientforme à l’esprit américain, et cet esprit, Kennedy le possédait. Cependant, il est impossible d’envisager avec honnêteté les

États-Unis d’Amérique d’aujourd’hui pour les comparer à la vi-sion de Kennedy sans s’apercevoir que quelque chose de vital, defondamental et de précieux a été gaspillé. Nous ne sommes pasla même nation qui a entendu parler Kennedy en ce jour de jan-vier il y a 50 ans.À un moment où nos dirigeants, nos éducateurs et les représen-

tants des médias semblent mal à l’aise d’employer des mots tel que« les droits de la personne ne nous sont pas accordés par la gra-cieuseté de l’État, mais bien de la main de Dieu », le plus grand dis-cours est passé d’un témoignage vivant à la nostalgie mortelle.Lorsqu’un grand nombre de jeunes américains ne savent pas quiétait Isaïe ou la raison qui a porté Kennedy à le citer ou le livre danslequel Kennedy a tiré son exhortation « undo the heavy burden » et« let the oppressed go free », c’est que nous lisons un document demusée et non un appel à l’action.C’est par nos choix que nous préparons l’avenir, et nous pré-

parons un bel avenir quand on se souvient que la crainte de Dieuest le début de la sagesse. L’expérience américaine était fondée surcette pierre angulaire. En tant que disciples et citoyens, plus nousnous en souvenons, plus nous ajoutons force au texte de Kennedy.

MONSEIGNEUR CHARLES J. CHAPUT, O.F.M. CAP.Archevêque de Denver

(De gauche à droite:) Les paroles désormais célèbres tirées de la conclusion du discoursinaugural de John F. Kennedy apparaissent, gravées dans le granit, tout près de latombe de l’ex-président au cimetière national d’Arlington. La restauration de lagravure a été financée par les Chevaliers de Colomb pour souligner le 50e anniversairede son discours. • John F. Kennedy prononce son discours inaugural le 20 janvier1961, au Capitole. • Gordon Ponsford travaille à réhabiliter les célèbres parolesdu président Kennedy, gravées sur sa sépulture mais rendues difficiles à lire parsuite de décennies d’intempéries (voir l’article en page 7).

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UNE SINCÈRE APPRÉCIATION

L e discours d’investiture de Kennedy a été un chef-d’œuvreoratoire, l’égal de tout ce qu’ont pu écrire Jefferson ou

Lincoln. Plus tard, des membres de son entourage m’ont ditque Kennedy était contrarié par les conjectures courantes queTed Sorensen l’avait rédigé pour lui. Il est sans doute vrai queSorensen a ajouté quelques phrases à cette œuvre, mais la pen-sée et les expressions étaient bien de Kennedy, un magiciende la parole. On doit lui accorder tout le crédit. Par exemple,pensons à la phrase : « Que la parole se répande ». Est-ce qued’autres présidents Américains auraient osé employer detelles paroles impérialistes du genre des paroles de la Déc-laration d’Indépendance? Je me demande si, aujourd’hui,longtemps plus tard, quelle serait la réaction des tribunauxau langage spirituel de l’allocution qui, sans heurt mais avecefficacité, parle au nom de l’humanité. Kennedy ne pouvaitpas être plus catégorique sur le besoin du gouvernementd’avoir des convictions religieuses : « Sachant que, ici surterre, l’œuvre de Dieu doit être la nôtre. » …Avant son inauguration, Kennedy avait annoncé que, typ-

ique de son dévouement au poste de président, « il serait à sonbureau à neuf heures précises le lendemain de l’inauguration.Il était là. J’en atteste parce que c’est moi qui ai reçu son pre-mier appel au téléphone à partir de du Bureau ovale. »Je lui ai dit : « Nous — moi — sommes très fiers de vous.

Les gens vont citer vos paroles pour des générations à venir ».(J’étais loin de penser que je répéterais ces mêmes paroles troisans plus tard à ses funérailles). Cette louange semble avoir prisKennedy de court. Il semblait surpris, mais aussi touché parla sincérité de mes paroles d’appréciation.

MONSEIGNEUR PHILIP HANNAN, ARCHEVÊQUE ÉMÉRITE DE NEW ORLEANSCe passage est un extrait de The Archbishop Wore CombatBoots : Memoir of an Extraordinary Life (Our Sunday Visitor,2010) avec Nancy Collins et Peter Finney Jr.

AVERTISSEMENT FORMEL

Dès les premiers moments de sa présidence, le présidentKennedy a donné un avertissement formel au monde : De

nature, les Américains sont têtus : ils n’accepteraient jamais « l’an-nulation des droits de la personne que nous avons toujours défenduset que nous défendons encore, chez nous ou à l’étranger ». Non,Kennedy a fait le vœu que, lorsqu’il s’agit des droits de la personne,il resterait implacable. « À tout prix, sans égard ni au fardeau ni àl’épreuve, nous appuierons nos amis, nous ferons face à tout ennemipour assurer la survie et la réussite de la liberté. »Le nouveau président a aussi lancé un avertissement à ses compa-

triotes. Il les a mis en garde contre la complaisance, de crainte que laliberté authentique soit minée sur leur sol. « Nous n’osons pas oublier,dit-il, que nous sommes les héritiers de la Révolution américaine etdu principe qui l’a animée, que le droit de la personne ne nousparvient pas de la générosité de l’État mais de la main de Dieu ».C’est la position qu’a prise Jefferson quand il a rédigé la Déclarationd’Indépendance. C’était aussi la position de Lincoln à Gettysburg.C’était aussi le message du Congress et du président Dwight D. Eisen-hower en 1954 lorsqu’ils ont amendé le serment d’Allégeance pourmettre les mots « Under God (sous la gouverne de Dieu) », unamendement suggéré par les Chevaliers de Colomb. Ces paroles nousrappellent, nous et nos concitoyens ainsi que notre gouvernement,que ce gouvernement doit respecter les droits de la personne parceque ces droits nous viennent de beaucoup plus haut que de l’État.Cette manière de voir la liberté aura toujours ses détracteurs et

doit être défendue constamment. Cela, Kennedy l’avait compris, etil a posé la question suivante à ses concitoyens : « Ne vous demandezpas ce que le pays peut faire pour vous — demandez vous plutôt ceque vous pouvez faire pour votre pays ».Cette question sert parfois à faire un examen de conscience. Au

moment où nous en sommes dans notre histoire, il faudrait se de-mander : Quelle est la chose la plus importante que nous puissionsfaire pour les États-Unis? La logique de l’inauguration de Kennedynous donne la réponse. Il ne faut jamais oublier — et nous assurerque notre gouvernement ne l’oublie pas lui non plus — qui établiles limites légales du gouvernement. Citoyens américains, nous de-vons être fidèles à notre nature. Nous devons être têtus, très têtus.♦

KEVIN J. “SEAMUS” HASSONPrésident fondateur du Fonds Becket pour la liberté de la religion

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Beaucoup de gens se demandent ce que l’avenir réserve auxÉtats-Unis. Chose certaine, il y a beaucoup à faire et les prob-

lèmes à régler sont nombreux, y compris en matière de finances na-tionales, de guerre, d’immigration, de soins de santé et de politiquepartisane. Cela dit, une majorité d’Américains sont conscients d’ungrave problème fondamental : la crise morale,sur le plan des valeurs.Les raisons derrière cette situation difficile et

les moyens à mettre en œuvre pour y remédiersont au cœur d’un nouveau livre publié par leChevalier suprême Carl A. Anderson. IntituléBeyond a House Divided : The Moral ConsensusIgnored by Washington, Wall Street and theMedia (traduction libre : « Au-delà des dissen-sions : le consensus moral que Washington,Wall Street et les médias ne veulent pas recon-naître »), il vient de paraître chez Doubleday.L’ouvrage met en relief diverses statistiques

et informations tirées de sondages d’opinioncommandés par les Chevaliers de Colomb etréalisés par le Marist Institute for Public Opinion[L’Institut de sondage Mariste]. Appuyé par desdonnées similaires recueillies par diverses autressources fiables et respectées, ce nouveau livre va au-delà des théoriespopulaires partisanes et les divisions soi-disant amères et sans espoirau sein de l’électorat américain. Il met plutôt en évidence l’existenced’un consensus tranquille au sein d’une majorité de citoyens unispar leur croyance en certaines valeurs traditionnelles.

UN AUTRE POINT DE DÉPARTVoilà plus de 150 ans, Abraham Lincoln avait prononcé cettefameuse phrase appliquant les paroles de Jésus à la question del’esclavage : « Toute maison divisée contre elle-même ne peut sub-

sister » (Mt 12.25). Or ces mots, prononcés par Lincoln lors del’investiture de son parti pour le Sénat en Illinois, demeurent d’ac-tualité aujourd’hui. On se souvient moins, toutefois, de l’allocutiond’ouverture de Lincoln ce même soir : « Si nous pouvions d’abordsavoir où nous sommes et vers où nous allons, alors nous pourrions

mieux juger de ce qu’il faut faire, et commentle faire. »Le livre de Carl Anderson, Beyond a House

Divided, commence par donner des élémentsde réponses à ces questions puis, s’il n’abordepas tous les enjeux auxquels fait face la nationaméricaine, il explique comment beaucoup deproblèmes pourraient être définis.« Chaque livre poursuit un objectif, af-

firme Carl Anderson dans son avant-propos.Celui-ci a été écrit afin de contribuer aux dis-cussions nationales quant à la direction quenotre pays devrait prendre non pas en fonc-tion d’une quelconque approche politiquepartisane, mais plutôt en se basant sur le sensmoral — et le consensus — qui anime la so-ciété américaine. »Or, au lieu de « partir des différents pôles

politiques et de converger vers le centre en visant le compromis »,Carl Anderson propose que l’on change de point de départ — nom-mément, en cherchant le terrain d’entente, la zone commune, quirelie la majorité des citoyens de ce pays. Ce point d’origine impliqueque nous commencions par réaliser que la boussole morale du payspointe actuellement dans la mauvaise direction — ce que pensent,d’ailleurs, 73 pour cent des Américains.À ce titre, on observe que les citoyens, leurs institutions et l’im-

pact qu’ont celles-ci sur la moralité de la nation ne sont pas en phase,il y a une coupure. Quand on leur demande quel effet ont les insti-

Le nouveau livre du Chevalier suprême met en relief l’importance d’un pacte moral sur divers enjeux perçus comme divisant l’opinion

par Matthew St. John

tranquille consensus

Page 15: Columbia Decembre 2010

DÉC EMBR E 2 0 1 0 ♦ CO LUMB I A ♦ 13

tutions et les groupes sur la boussole morale américaine, une ma-jorité de gens sont d’accord pour dire que tout le monde, des politi-ciens aux journalistes en passant par l’industrie du divertissementet les athlètes professionnels, fait pointer la boussole morale de lanation dans la mauvaise direction. Par contraste, plus de la moitiédes Américains estiment que les bénévoles, les organisations carita-tives, l’armée, l’école privée, l’application des lois, les familles et lesmédecins, tous influencent positivement le compas moral de la na-tion.En fait, les sondages montrent que les citoyens de ce pays ont

trois fois plus chances de croire que le plus grand espoir pour l’avenirde la nation repose sur le retour aux valeurs traditionnelles, plus quesur toute autre chose.

DÉCOUVRIR UN TERRAIN D’ENTENTECes convictions partagées par beaucoup d’Américains ont en réalitébeaucoup en commun avec la doctrine sociale catholique. En effet,les études montrent encore que la plupart des Américains croienten Dieu, sont heureux dans leur vie de couple, sont bien au faitdes conséquences négatives du divorce et qu’ils restreindraient demanière importante l’avortement, s’il n’en tenait qu’à eux. De plus,la majorité des citoyens s’attendent à des comportements éthiquestant dans les affaires qu’en politique, ils valorisent les œuvres cari-tatives et le bénévolat, ils donnent de l’argent et consacrent dutemps comme bénévoles, et ils estiment que fonder une famille etse rapprocher de Dieu figurent parmi leurs principaux objectifsdans la vie.Quelque part entre la récession morale qui affecte présentement

le pays et le changement moral qu’une majorité espère, on trouve

un tas d’enjeux sur lesquels les Américains — chose étonnante —sont d’accord. Il existe en effet un consensus pourtant souvent mé-connu ou oublié sur des sujets aussi variés que l’éthique commer-ciale, l’avortement, les soins de santé, le mariage, l’immigration etle bon équilibre à trouver entre l’Église et l’État.Par exemple, on observe aujourd’hui aux États-Unis un consensus

à hauteur de 80 pour cent sur les restrictions en matière d’avorte-ment, une majorité des deux tiers contre la redéfinition du mariage,un consensus à 84 pour cent sur la croyance en Dieu et une majoritédes trois quarts en faveur de l’interprétation de la clause dite de non-établissement dans le Premier Amendement.L’analyse de ces données par Carl Anderson dans son livre Beyond

a House Divided constitue une évaluation empirique, non partisaneet rafraîchissante de ces problèmes et de leurs solutions. Il vise àstimuler une discussion qui aurait dû avoir lieu il y a longtemps —une discussion qui encourage les Américains à retrouver cette sagessepopulaire qu’ils tiennent pour acquise.Mais plus important encore, peut-être, l’ouvrage rappelle à tous

que les États-Unis sont fondamentalement une nation d’éthique etde moralité, et que ses citoyens sont attachés aux valeurs tradition-nelles. De plus, nous ne percevrons qu’une infime partie de la réalitétant que nous ne commencerons pas à considérer les problèmes quiminent ce pays et le monde entier à travers l’objectif d’une crisemorale fondamentale. Seulement alors pourrons-nous surmonternos différends et faire régner l’entente dans la maison.♦

MATTHEW ST. JOHN fait partie du programme de formation de cadres,au siège social international des Chevaliers de Colomb, à New Haven. Ilest membre du Conseil 10705 Father Michael J. McGivney.

Selon vous, la boussole morale de ce pays pointe-t-elle en ce moment dans la bonne direction ?

27%

73%Mauvaise direction

Bonne direction

La boussole morale

Enquête Chevaliers de Colomb/Institut mariste de juillet 2010

Selon vous, le quelle des déclarations suivants est le plus porteuse d’espoir pour l’avenir de notre nation ?

Enquête Chevaliers de Colomb/Institut mariste de juillet 2010

16%

49%

13%

12%

10%

0% 60%

Le retour aux valeurs traditionnelles

L’innovationtechnologique

Un meilleur environnement

commercial

La prochaine génération

La prochaine election

De l’espoir pour l’avenir

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Au cours des journées suivant l’effondrement de la mine de cuivreet d’or San Jose au Chili, le 5 août dernier, les secouristes et les

familles des 33 mineurs manquant à l’appel ont fait en sorte de ne pasdésespérer. Pourtant, ils savaient bien qu’aucun humain, même s’ilsurvit à l’effondrement comme tel, ne peut survivre très longtemps sanseau ou sans nourriture.Mais voilà que, le 17e jour, les secouristes trouvent un billet rudi-mentaire accroché par un ruban adhésif au bout d’un tamponnoirrévélant, en effet, que les 33 mineurs sont tous vivants. Après cettedécouverte, l’équipe de soutien technique fait ses bagages et re-tourne à leur usine dans le nord du Chili.« Nous pensions que l’opération était terminée. Nouspensions qu’ils arriveraient à trouver un conduit pour lesen sortir, » rappelle Hall, vétéran de 25 années d’expéri-ence dans l’industrie du forage et propriétaire de DrillersSupply S.A., société de fabrication et d’ingénieurs-con-seils située au Chili.Pourtant il est devenu apparent au cours de la semainesuivante que toutes les issues de la mine étaient bloquées.Depuis son bureau de Houston, Hall, membre du conseilAnton J. Frank 8771, se met à esquisser un plan pour quele sauvetage se poursuive.« À ma connaissance, seulement deux opérations deforage dans tout le pays pouvaient au bas mot entre-prendre une telle tâche », explique-t-il, en ajoutant quela puissance et la vibration d’un tel équipement présen-teraient des risques pour les hommes murés à 700 msous terre.« Je m’inquiétais de causer un nouvel éboulis comme

celui qui avait déjà bloqué les mineurs, » a-t-il observé. C’est alors qu’un coup de téléphone d’une connais-

sance le met en communication avec des représentantsde Center Rock, une firme manufacturière de Pennsyl-vanie, qui croit que ses marteaux fond-de-trou feraientl’affaire, mais qu’au Chili on ne voulait rien entendre. Collaborant avec les gens de Center Rock et plusieurs

Les profondeurs de la foi

LA GRÂCE, UN PLAN SINGULIER ET LADÉTERMINATION D’UN CHEVALIER DU TEXAS SESONT CONJUGUÉS POUR TIRER LES MINEURS

DE LEUR SOUTERRAIN par Shari Biediger

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Page 17: Columbia Decembre 2010

DÉC EMBR E 2 0 1 0 ♦ CO LUMB I A ♦ 15

autres compagnies, Hall se met à rassembler la meilleure équipepossible. Ce qu’on finit par nommer le « Plan B » est bientôt acceptéet mis en branle, grâce à la réputation du commerce de Hall et sesrelations avec le gouvernement du Chili. « Nous nous sommes rendu compte rapidement qu’il s’agirait

d’une opération à forte tension et hyper-médiatisée a rappelé Hall.Nous ne creusions pas pour de l’or, mais pour la vie des gens. » Sachant que l’opération serait complexe sur le plan technique et

politique et chargée d’émotion, Hall met au défi les ingénieurs deson équipe : « Jusqu’où iriez-vous sivous aviez à tirer votre fils d’une telleépreuve? », leur demande-t-il.Dès le début, l’évaluation que Greg

Hall présente quant à la difficulté del’opération s’avère juste. La pro-fondeur de la mine, le sol instable, ladureté du roc et les circonvolutionsdu trou de sonde, tout concourt àdonner l’impression d’une opérationimpossible, et ce, au dire de tous lesexperts en forage.« Si je prenais du recul pour

réfléchir à l’envergure de l’opération,je me serais simplement dit : “Oublieça!” » rappelle Greg Hall .Toutefois, l’équipe se concentre sur

le forage, un mètre à la fois. Au fur età mesure que s’écoulent des journées,il devient plus apparent que l’opéra-tion était sous la gouverne de la Di-vine Providence. Greg Hall est émupar la foi des mineurs et du fait queles hommes demandaient des objetsde piété tels que des chapelets et desbibles. À deux occasions différentes,

lorsque la foreuse « restera désespéré-ment coincée » au point de ne plusbouger, Greg Hall se mettra à prier.« Je priais le Bon Dieu d’envoyer

des anges pour libérer le foret dumarteau, a-t-il noté. Et dans les deuxcas nous avons obtenu une marge demanœuvre, et nous sommes parvenusà poursuivre l’opération. Un nouveaumiracle! »Hall, qui se prépare à devenir di-

acre permanent l’an prochain, estégalement frappé par le sens bibliquedu nombre 33 : l’âge de Jésus lorsqu’ilest crucifié, enseveli et qu’il revient àla vie, est le même que le nombre de mineurs, de jours de forage etmême du nombre d’années que le conseiller spirituel des mineursbloqué avec eux a travaillé dans les mines.Toutefois, la source de réconfort spirituel la plus remarquable

pour Hall sera de reconnaître que le même Dieu, présent dans toute

l’histoire du salut, est actuellement avec eux, bien vivant, dans ledésert du Chili. En fin de compte, il croit que c’est le Bon Dieu quia percé le trou qui a libéré les mineurs et que lui, pour sa part, atout simplement « occupé une place de choix » dans l’opération. Hall et son équipe ont quitté le site juste avant que les mineurs

ne soient libérés parce qu’ils voulaient laisser aux hommes et leursfamilles l’espace qu’il leur fallait pour leurs retrouvailles et pour fêter.Ils ont préféré regarder la libération finale à la télé de leurs domicilesou de leurs chambres d’hôtel, alors que les mineurs, un à un,

émergeaient de leur fosse. Bien qu’ilsne soient pas détendus vraimentjusqu’à la libération du dernierhomme, le 13 octobre, Hall avoueque voir libérer le premier homme,Florencio Avalos, a revêtu un sensbien particulier. « C’était avec lui que nous avions

eu le plus de contact quand ils étaientsous terre, a noté Hall. Il nous de-mandait sans cesse : “Quand allez-vous me sortir d’ici?” »L’expérience a fait en sorte que

Hall apprécie encore davantage safemme, Angelica, et leurs trois en-fants, âgés de 26, 21 et 18 ans.« C’est un père étonnant, a dit

Greg Hall, fils, un grand homme etpour moi une espèce de super héros.Et je l’avoue à contrecœur, parce queje lui dis souvent : “Tu es propriétairede trois compagnies, tu vas devenirdiacre et tu viens de sauver la vie à 33personnes. Qu’est-ce qu’il me reste àfaire à moi, maintenant?”»Plus tôt cette année, quand Greg

Hall, fils, a demandé à son père com-ment il pouvait davantage se donnerau service des autres, Greg Hall, père,l’a encouragé en l’incitant à devenirChevalier de Colomb.Hall, père, met aussi de temps à

visiter les prisons et il rassure lesdétenus en leur disant que, quoi qu’ilsaient fait jusqu’ici, le Bon Dieu peutfaire des miracles grâce à eux. La plu-part des miracles, leur rappelle-t-il nefont tout simplement pas « la une »comme le sauvetage au Chili. « Les miracles se produisent tout

le temps, affirme Hall. Mais pourun raison que l’on ignore, le Bon

Dieu a décidé que celui-ci serait diffusé par les télévisions dumonde entier. »♦

SHARI BIEDIGER est rédactrice à la pige et spécialiste en communica-tions. Elle écrit depuis San Antonio, au Texas.

Ci-dessus : Gregory E. Hall, coordonnateur du sauvetagedes 33 mineurs emprisonnés dans la mine de Copiapo, auChili, a reçu une lettre de félicitations de la part des mineurs.• Gregory Hall tient une mèche de perceuse qui a brisé, lorsdes manoeuvres de sauvetage.

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16 ♦ CO LUMB I A ♦ DÉC EMBR E 2 0 1 0

À HAÏTI, APRÈS LE SÉISME DESTRUCTEUR, UNE ÉQUIPE MÉDICALE EST SUR LES LIEUX

par Tom Tracy

C’est un torride samedi d’août à Jacmel, une ville du littoralà cinq heures de Port-au-Prince, la capitale de Haïti. Le

docteur Manuel A. Alzugaray installe des patients souffrant deblessures au dos ou aux hanches sur une table d’examen de for-tune dans la salle paroissiale de l’église Notre-Dame du Mont-Carmel.La file de personnes qui attendent une consultation médicale

se ressert davantage et fait souvent preuve d’agressivité en sedirigeant vers un pupitre qui fait office de triage pour la réceptiondes patients. Un prêtre, debout sur une chaise, invite les person-nes à maintenir l’ordre afin d’éviter que la situation se détériore.Cette clinique, un partenariat composé du personnel d’une église

d’Haïti et de la Floride, et de bénévoles d’une équipe médicalede Miami, ne durera que deux jours.Alzugaray, chirurgien spécialisé en chirurgie orthopédique et

membre du conseil Coral Gables 3274 en Floride, et son équipeconstituée de médecins, de dentistes, d’infirmières, de traduc-teurs, de personnel de soutien et de membres du clergé, travaillehuit heures durant sans climatisation dans cette chaleur suffo-cante, sans prendre de repos. En ce jour, son équipe reçoitquelque 500 patients du Sud d’Haïti, une région sérieusementaffectée par le séisme.Ce travaille caritatif de la part de frères chevaliers tels qu’Alzu-

garay, complète les activités des Chevaliers de Colomb déjà en

L’espoirAmbassadeurs de

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cours à Haïti, ce qui comprend un partenariat avec GlobalWheelchair Mission et le projet Medishare, de Miami, pour offrirdes prothèses à tout enfant qui a perdu un bras ou une jambe àcause du séisme du 12 janvier.« C’est maintenant que ces personnes voient la réalité de leur

situation, et c’est pour cette raison que nous sommes venus lesappuyer », dit Alzugaray, en énonçant une liste de problèmes desanté que son équipe a observée au cours de ses sept voyages àHaïti depuis le mois de janvier. « Ces gens prennent espoir quandils nous voient arriver. » Natif de Cuba, il a étudié la médecine en Espagne et aux États-

Unis. Alzugaray est un exilé qui avait son propre cabinet à Miamidepuis 1975. Il a plusieurs bourses universitaires et il est compétentdans le domaine de la sécurité intérieure et du stress traumatique,des pertes massives et des réactions au terrorisme. Il a fondé MiamiMedical Team Foundation, un organisme sans but lucratif, en 1983.Cet organisme se déplace dans les régions du globe affligées par lesguerres et les désastres naturels. En tout, les équipes se sont renduesdans 25 pays sur cinq continents, incluant une grande partie del’Amérique centrale, des Caraïbes, de l’Amérique du Sud, de laRussie, de l’Afrique et du Moyen-Orient.À Haïti, ils ont traité toute une gamme de maladies parmi

lesquelles les infections, les problèmes intestinaux et respiratoires,le paludisme et la dengue, et des dérangements physiologiquescausés par le stress. Dans la présente clinique, les troubles trau-matiques, l’insomnie et autres formes de dépression sont renvoyésà un psychiatre pour enfants et à un prêtre thérapeute. Ilsécoutent ce que leur racontent les Haïtiens pour leur prescrire aubesoin des médicaments antidépressifs, dans l’espoir que les pa-tients pourront avoir accès à d’autres formes de thérapies. Der-rière la salle paroissiale, cachée à la vue des files d’attente, undentiste de Miami et ses assistants reçoivent les patients le plusrapidement possible, jetant les dents pourries dans un basin.Suite au désastreux séisme, le Père Reginald Jean-Mary, curé

de l’église Notre-Dame d’Haïti à Miami, a surveillé un ambitieuxprogramme bimensuel de pastorale et de voyages à Haïti pour yapporter des médicaments et du réconfort. I louange l’équipemédicale Miami pour l’effort constant qu’elle fait pour établirdes cliniques paroissiales dans Haïti.« Après le séisme, j’ai reçu beaucoup d’offres d’aide de la com-

munauté médicale, mais le docteur Alzugaray à vraiment été làpour aider», a dit le Père Jean-Mary, et il ajoute que l’équipeMiami Medical est allée dans les régions les plus affectées à l’ex-térieur de la capitale, région qui a été le point de mire de l’aideétrangère.Les membres de l’équipe Miami Medical paient leurs dépenses

en donnant des médicaments et des fournitures médicales. Cer-tains affirment n’avoir jamais rien vu de situations aussi dés-espérées et critiques nulle part ailleurs.« C’est le pays le plus pauvre où nous sommes allés, sans

compter que le séisme a endommagé sérieusement l’infrastruc-ture nationale, a dit Alzugaray. Il faut tout recommencer, et leplus tôt possible, parce qu’ici, il y a un million de personnes dansle désespoir. » Eugenio Silva, un prothésiste/orthésiste de Miami, est récem-

ment allé à Haïti pour la première fois dans sa capacité d’adjointà la pharmacie de fortune. Après avoir assisté à la messe domini-cale de Port-au-Prince avec le reste des membres de l’équipe, ilest allé voir un nouveau monument aux victimes du séisme dansla paroisse St. Louis, Roi de France. « J’espère, dit-il, que ce monument servira de catalyseur pour

le reste de la ville, qu’il sera la bougie du point de départ pour lareconstruction d’Haïti. Je souhaite qu’ils prolongent ce murjusqu’en bas de la colline et dans les bidonvilles jusqu’à ce que lareconstruction de la ville soit achevée. »« Nous donnons à ce peuple ce que Dieu nous a donné en

matière de santé, de famille de d’endroit où vivre », ajoute le docteurAlzugaray qui espère que leurs actes vont inspirer d’autres médecinsà ce rendre sur les lieux. « Il faut le voir. Notre présence est d’unegrande importance. Lorsque nous réalisons des choses semblables,c’est que nous croyons en Dieu, et que Dieu fera le reste. »♦

TOM TRACY écrit de West Palm Beach en Floride. Il est allé à Haïtien août dernier avec l’équipe Miami Medical.

Page opposée : Le Dr Manuel Alzugaray se tient à gauche du père Yves Pardo(au centre), qui dirige la prière à la clinique médicale de la paroisse. • À droite: Une femme et son enfant prennent leur mal en patience, compte tenu de lafoule qui attend des soins médicaux à Jacmel, en Haïti, au mois d’août dernier.

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Les pluies torrentielles se sont déversées sur le Pakistan à la finde juillet dernier, donnant lieu aux inondations les plus dé-

vastatrices de l’histoire du pays. Et malgré les conditions et les ob-stacles périlleux, l’Église catholique s’est portée depuis les premiersinstants aux premiers rangs des efforts de secours.Parties du nord, les eaux diluviennes se sont acheminées tran-

quillement à travers les quatre provinces du pays, secouant plus de20 millions de personnes, selon le bureau humanitaire des NationsUnies. Les inondations a détruit des maisons, submergé des terresarables et donné lieu à d’importantes pénuries de denrées et d’eaupropre. Routes et ponts ont été aussi détruits, nuisant aux effortsde secours, et la National Disaster Management Authority (Instancenationale chargée de la gestion de catastrophes) du Pakistan rapporteque le nombre de décès se porte à près de 2 000 victimes.

RÉPONSE SUSCITÉE PAR LA FOILes organismes de secours catholiques ont réagi rapidement devantcette crise humanitaire générale, les Services de secours catholiqueset Caritas Pakistan se ralliant pour apporter nourriture, approvi-sionnements d’urgence et soins médicaux aux personnes affligéespar l’inondation. Des millions de gens dont les abris ont été perdusont été amenés dans des tentes et des abris de transition, mais aprèsplus de trois mois ils attendent toujours qu’on leur prête secours. « Il y a toujours des endroits qu’on n’a pas pu encore atteindre,

des gens qui n’ont encore reçu aucune assistance, et on ne peut lesatteindre qu’en bateau, a remarqué Jack Byrne, représentant desServices de secours catholiques au Pakistan. Les eaux reculentchaque jour, mais il y a des régions qui sont toujours submergéeset nous tentons constamment d’atteindre ces gens. » Au milieu de la crise, Mgr Andrew Francis, évêque du diocèse

de Multan, s’est manifesté comme chef de la réponse descatholiques. Dès le début de la mousson, en juillet, Mgr Francis etune équipe de son diocèse qui couvre la province du Punjab Sud,au centre du Pakistan, se sont mis à l’œuvre pour venir en aide auxpersonnes affligées. L’évêque a marché des kilomètres à travers les

rues inondées afin de ramener plusieurs personnes en lieu sûr, dis-ant son chapelet à haute voix et portant femmes et enfants jusqu’àdes endroits secs. « Nous avons voulu rendre concret l’Évangile de Jésus Christ ou

il affirme que lorsque j’ai eu faim et que j’étais nu et assoiffé et sansabri, vous vous êtes occupés de moi, a affirmé Mgr Francis. Alorsnous nous sommes déplacés et, dans des embarquements et partous les moyens possibles, nous avons atteint ces gens. »Depuis les premières inondations, l’évêque continue son ap-

proche concrète en vue d’apporter à des milliers de personnes dé-munies, des provisions telles que nourriture, eau fraîche, vêtementschauds, couvertures et médicaments. Et alors que les provisions sefaisaient rares, un don généreux des Chevaliers de Colomb a permisau diocèse de Multan de poursuivre son œuvre de secours.Selon Mgr Francis, ce don de 25 000 $ s’est présenté comme « un

véritable miracle pour continuer de faire des miracles pour les régionsinondées ». Le don des Chevaliers a permis au diocèse de Multan dese procurer des trousses de nourritures contenant de la farine de blé,du sucre, de l’huile de cuisson et du thé; et aussi d’articles de ménage,tels que chaudrons et ustensiles; des ensembles d’hygiène et des tentesd’urgence, secours distribué aux familles de l’ensemble des sept dis-tricts du diocèse. D’autres sommes ont été perçues grâce aux Charitésdes Chevaliers de Colomb.

Page opposée : De jeunes victimes des inondations rencontrent des travailleurshumanitaires au camp de Muzaffargarh, au Pakistan, le 9 septembre. • Ci-dessus : l’évêque Andrew Francis remet une trousse de matériel de secours à unjeune Pakistanais.

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FOURNISSANT DU SECOURS À LA SUITEDES INONDATIONS ET À LA RECHERCHE

DU DIALOGUE RELIGIEUX, LESCATHOLIQUES DU PAKISTAN RÉPONDENTPAR LA FOI

par Scott Alessi

charité malgré la tragédie

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PROCLAMER LE CHRISTMgr Francis, président de la Commission nationale pour le dia-logue interreligieux et l’œcuménisme au Pakistan, a expliqué quele désastre est devenu une occasion de promouvoir une com-préhension plus profonde du christianisme dans la région. Lediocèse de Multan est une région de 13 millions d’habitants, dont200 000 seulement sont chrétiens. Le tableau la population re-ligieuse est à l’image de l’ensemble du Pakistan, puisque 95 pourcent des 180 millions d’habitants du pays sont musulmans etmoins d’un pour cent sont catholiques.Les opérations de secours de l’Église sont donc surtout venues en

aide aux non-chrétiens. Pourtant, alors que Mgr Francis et sonéquipe approchaient des gens démunis, il notait que beaucoup vic-times de l’inondation lui demandaient de prier pour elles ou de lesbénir, même si ces gens ne partageaient pas la même foi que lui.« Quant à moi, ce fut une occasion extraordinaire, a avoué Mgr

Francis. Il en a émané beaucoup de bien et plusieurs muraillesde préjugés et de malentendus entre l’Islam et le christianismeont disparu. »Né au Pakistan au sein d’une famille catholique très fidèle, Mgr

Francis a vécu l’expérience de la minorité chrétienne sa vie durant.Depuis son ordination à la prêtrise, en 1972, il s’est voué, sanspréjudice, à l’enseignement de la foi, à l’œuvre missionnaire et auxactivités de pastorale. Toutefois, Mgr Francis sait bien, suivant sapropre expérience que proclamer l’Évangile au sein d’une nationmusulmane n’est pas sans comporter certains dangers.Durant son ministère comme prêtre dans la ville de Lahore, en

1996, il établit une forte pastorale de la prière qui suscite l’intérêtdes musulmans. Un jour, deux hommes se présentent à son bureaufeignant d’être gravement malades et lui demandent de prier poureux, mais ils ont tôt fait de révéler leurs véritables intentions.« Alors que je revêts mon étole et me ferme les yeux, l’un d’eux

s’approche de moi et me tire de près dans la tempe droite, se sou-vient-il. » Heureusement, la balle l’effleure seulement et aboutitdans un mur. Un deuxième coup visant son front rate la cibleégalement. Alors l’abbé Francis, se saisissant d’une arme danschaque main, les pointe sur ses agresseurs et les prie de s’en aller.Les hommes le renversent et le frappent de la crosse d’un révolver,lui ouvrant une blessure de quelque 23 cm à la tête, après quoi ilss’enfuient. L’abbé Francis se remettra de l’agression et l’expérience vécue ne

l’empêchera pas de professer fièrement sa foi en Jésus. En 2000, ilest nommé évêque de Multan et continue son ministère le menantà apporter l’amour de Dieu à toute personne dans le besoin, no-tamment les malades, les détenus, les démunis et les personnes quin’ont jamais entendu le message du Christ.« J’ai reçu une nouvelle vie, et je veux la vivre pleinement pour

l’amour de l’Évangile, note Mgr Francis. Je suis un pasteur ordi-naire, prêtre et missionnaire. J’aime me rendre vers des frontièresinconnues où il n’y a pas de chrétiens, afin de leur partager l’É-vangile du Christ. »

POURSUIVRE LE DIALOGUEChrétiens et musulmans tentent de vivre côte à côte au Pak-istan depuis des décennies, des tentatives de dialogue remon-tant à plus de 25 ans. Le dominicain James Channan,

coordonnateur de la United Religious Initative du Pakistan etancien membre de la Commission vaticane pour les rapportsreligieux avec les musulmans et le Conseil pontifical du dia-logue interreligieux, note que, malgré les foulées importantesmenant à la promotion de l’harmonie entre les religions, pour-tant plusieurs défis persistent.« Nous avons affaire à certaines personnes fanatiques et intégristes.

Elles ne représentent qu’une minorité, mais elles créent des ennuisaux catholiques en les accusant faussement de blasphème et s’enprenant à nos églises, nos écoles, nos foyers et nos boutiques », ex-plique le père Channan.Catholiques et musulmans trouvent moyen de collaborer dans

des initiatives telles que la promotion de l’alphabétisation, la luttecontre la pauvreté et les soins de secours d’urgence. « Toutefois,nous avons encore du chemin à parcourir, » précise encore le pèreChannan. « Nous devons travailler à ce que les malentendus entrenous et les musulmans puissent s’amenuiser, et nous pourrionségalement nous attarder aux éléments qui nous unissent plutôt qu’àceux qui nous divisent. »En dépit des tentatives de combler ces lacunes, une menace de

violence perpétrée contre les minorités chrétiennes de la part desgroupes terroristes plane toujours sur l’ensemble du Moyen-Orient.En Iraq, les réalités relatives au ressentiment contre les chrétiensont fait surface à la fin d’octobre dernier, lorsque des militantsarmés prenaient d’assaut la cathédrale syriaque catholique de Bag-dad au cours de l’Eucharistie et ont pris en otages plus de 100catholiques.L’assaut avait lieu quelques jours seulement avant la fin de syn-

ode des évêques du Moyen-Orient, au cours duquel les évêquescatholiques étaient réunis au Vatican pour discuter de l’impor-tance du dialogue interreligieux et du besoin qui s’imposait pourles catholiques et leurs voisins musulmans de collaborer en vuedu bien commun. Bien que, étant donné son rôle dans les activ-ités de secours durant l’inondation, Mgr Francis n’ait pu par-ticiper au synode, il a noté, au Pakistan, l’existence d’efforts encours pour promouvoir le dialogue à tous les niveaux, depuis leschefs du gouvernement aux académiciens et des communautésuniversitaires, et jusqu’aux citoyens ordinaires.À l’heure actuelle, il existe une initiative en vue de donner

cours à des échanges entre jeunes de confessions diverses, et ce,tant au Pakistan que dans les pays voisins de l’Afghanistan etde l’Inde.Entre-temps, la minorité catholique de Multan continue de

maintenir une foi solide et vivante. Pourtant, malgré la présenceconstante de certains obstacles, telle que la loi anti blasphème duPakistan qui s’applique contre les non musulmans, les fidèles de-meurent fermes dans leur dévouement envers Christ. « Les gens professent leur foi avec audace et proclament Jésus

Christ avec courage et joie, note Mgr Francis. Oui, affirme-t-il,nous éprouvons beaucoup de difficultés, mais nous n’avons paspeur, car nous vivons en solidarité au nom de Jésus. »Pour obtenir plus de renseignements sur la façon d’offrir des dons,

soit par chèque ou carte de crédit au Pakistan Flood Fund, visiter lesite kofc.org ou téléphoner au 1-800-694-5713.♦

SCOTT ALESSI est chroniqueur vivant au New Jersey.

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DES PÈRES POUR BIEN FAIRE

RETROUVEZ D’AUTRES ARTICLES ET RESSOURCES POUR LES HOMMES CATHOLIQUES ET LEURS FAMILLES À PERESPOURBIENFAIRE.ORG

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LE 31 JANVIER dernier, mon épouse et moi apprenions quenous allions avoir un enfant, date significative pour nouspuisqu’il s’agit de la fête de saint Jean Bosco, l’ami des jeuneset fondateur des Salésiens, pour qui nous avons une affectionparticulière. C’est ainsi qu’a débuté la période de l’attente. Enanglais, l’expression « expectant mother » traduit bien cela : unemère en attente. Ce qui ne veut pas dire que nous restionsassis à ne rien faire! L’attente peut sembler longue, difficile,voir pénible. Nous avons bien goûté un peu de tout cela. Jedis « nous » car il est plus facile de vivre cette attente ensemble,père et mère. Nausées, angoisses de savoir si le bébé est bienformé, bien positionné, questionnement face à l’avenir : toutcela fait partie de notre attente.Ayant vécu ces mois

en attente, le temps del’Avent qui précède Noëldevient soudain plus sig-nificatif. L’Église nouspropose quatre di-manche d’Avent pournous préparer à lagrande fête de Noël, lanaissance de l’Em-manuel, Dieu avec nous!Le temps liturgique est àla fois le miroir dutemps de nos vies et dutemps de Dieu. Il faut sepréparer pour accueillirune vie nouvelle, unepetite personne qui bousculera nos horaires, nos habi-tudes, nos vies entières. Ainsi en est-il du don de Dieu.Il demande que l’on prépare son cœur, que l’on changeses habitudes, ses vies, pour accueillir ce don de la vieéternelle. Le 1er octobre, fête de sainte Thérèse de Lisieux, le

sujet même de notre attente, notre future petite fille Giu-lia a décidé de pointer son bout du nez! Bien que nousnous soyons préparés avec le plus grand soin pour son ar-rivée, rien n’est allé comme prévu. D’abord, tout s’estpassé très vite. J’étais moi-même au travail lorsqu’en mi-journée mon épouse me téléphone : « Viens vite! » Lesdouleurs, le type de contractions, tout était différent de

Accueillir la vie nouvelleAccueillir une nouvelle vie nous aide à comprendre le sens de l’Avent

par Sébastien Lacroix

ce à quoi nous nous attendions. La sage-femme qui arrivaà la maison à 15h nous dit qu’il fallait de suite aller àl’hôpital. Il n’en fallut que peu. Arrivés à l’hôpital, il fal-lait pousser! Tant pis les antibiotiques et c’est trop tardpour l’épidurale. À peine deux heures plus tard, notrepremier enfant Giulia était dans nos bras.Neuf mois avant de donner naissance à son divin fils,

il est peu probable que Marie ait eu l’ideé qu’elle allait sedéplacer à dos d’àne à chercher un endroit où accoucher.Ni elle ni Joseph ne pensaient se retrouver dans uneétable. Les Mages ne s’attendaient pas à trouver le Roides rois emmailloté et couché dans une étable et les berg-ers, ce soir-là, ne s’attendaient pas à rencontrer une mul-

titude d’anges venusacclamer l’enfant-Dieu.Joseph n’avait non plusprévu devoir s’enfuir enÉgypte avec femme etenfant.Même si les récits

bibliques divergent et siles faits diffèrent de ceque la foi populaire re-connaît, il est certainque Marie et Joseph ontdû faire face à l’inat-tendu. Étant moi-mêmenouveau père, l’expéri-ence de ces derniersmois me permet de

mieux comprendre ce que cela signifie. Accueillir la vie,c’est accepter d’être dérangé, bousculé. La venue de Jésusa fait exactement cela : elle a bousculé l’ordre établi, ellea dérangé et dérange toujours les tenants d’un monded’injustice et de haine. En ce Noël, nous sommes invitésà nous laisser déranger par un Dieu qui se veut proche ànous, un Dieu pour qui le don de la vie est l’une des plusgrandes manifestations de Son amour. Sommes-nousprêts à accueillir cette vie qui nous surpasse dans sonamour?♦

SÉBASTIEN LACROIX est producteur avec Sel + Lumière, lachaîne de télévision catholique à Toronto

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Àplusieurs égards, la fête de Noël est devenue un paradoxe. Ellereprésente toujours, bien sûr, une occasion de célébrer la nais-

sance du Christ, de donner généreusement aux œuvres caritativeset de passer du temps en famille. Mais en même temps, Noël ap-porte son lot de frustration avec tous ces gens qui dépensent desfortunes en cadeaux somptueux, soudain pris d’une frénésie con-sommatrice dans les centres commerciaux et les supermarchés, no-tamment. Déjà que transmettre autour de soi le véritable sens deNoël est souvent difficile, ce serait biende ne pas avoir à chercher pour mettre lamain sur des cartes de souhaits de saisonqui ne remettent pas en question le senschrétien de cette fête.Voilà en tout cas ce qui a motivé

Robert E. Canfield, du Conseil 562Roanoke, en Virginie, ainsi qu’ungroupe de Chevaliers de cet État, à met-tre sur pied, en 1989, un programme decartes de vœux « Célébrons Noël dansl’Esprit du Christ ». Déçu de ne plusvoir, comme quand il était jeune, descartes de Noël dignes de ce nom, RobertCanfield s’est attaché à remédier à cemanque. Le programme de cartes deNoël qu’il a lancé il y a déjà plus de 20ans a pris, depuis, de l’expansion, passantd’un programme d’État primé pour son excellence à une initiatived’envergure internationale.

RÉPONDRE À UN BESOINLe programme, explique le Chevalier Canfield, va au-delà d’unesimple carte de vœux signée et mise dans une enveloppe. Au con-traire, l’occasion s’offre également de promouvoir le messageévangélique du Christ ainsi que l’unité entre chrétiens.« La chose qui m’a le plus frappé au cours des années, dit Robert

Canfield, c’est de constater combien il y avait d’autres catholiqueset d’autres chrétiens à travers les États-Unis qui ressentaient, euxaussi, le même vide à combler. On peut donc dire que les Cheva-liers de Colomb répondent aujourd’hui à un besoin qui n’était

satisfait par personne, au sein du monde séculier. »L’idée a germé dans l’esprit du principal intéressé quand il a

réalisé que de plus en plus, les scènes traditionnelles de la Nativitéet de la Sainte Famille étaient remplacées par des images de PèreNoël, de sapins et d’autres de ce genre, qui minimisent ou qui dé-placent le véritable sens de la saison. « J’ai constaté que ce n’étaitpas si facile d’aller dans un grand magasin [...] et de trouver unecarte de Noël porteuse d’un message ou d’une image authentique-

ment chrétiens. »Après avoir jonglé avec le problème

durant quelque temps, Robert Canfields’est allié à son Député d’État del’époque, William L. Howard (1989-1990), lui aussi membre du Conseil562, ainsi qu’à son Aumônier d’État del’époque, le père Edward Richardson,afin de lancer un programme de cartes.Mais encore fallait-il trouver un éditeurqui soit intéressé.Après avoir essuyé des refus de la part

de géants comme Hallmark — qui con-sidéraient l’initiative comme étant à troppetite échelle pour eux — les Chevaliersont conclu un accord avec un éditeur duMississippi, grâce au concours de laLigue du Sacré-Coeur de cet État.

Peu de temps après, le programme connaissait un essor in-croyable. Seulement huit mois après le lancement, le projet deRobert Canfield et de ses partenaires décrocha la deuxièmeplace dans la catégorie « Église » lors de la remise des prix d’ex-cellence internationaux en service, au Congrès suprême de 1990à San Antonio. En moins de deux ans, le programme avait per-mis de réunir plus de 56 000 $ au profit de causes charitablesen Virginie.Ça ne pouvait ensuite que croître davantage. Avec l’aide de sa

fille, Mary, et de sa regrettée épouse Virginia, Robert Canfieldlança son programme sur Internet au moyen du site christischrist-mas.com. Et aujourd’hui, on peut s’y procurer bien plus que descartes de Noël : des épinglettes « Célébrons Noël dans l’esprit du

Le programme decartes de Noël desChevaliers de Colombaide à garder le Christ présent au cœur de Noël

par Patrick Scalisi

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Christ », des cachets postaux, des autocollants de pare-chocs, desornements, des banderoles et même des imprimés pour panneauxd’affichage. «Mais les cartes demeurent très populaires », indiqueKarl D. Kleinhenz, membre lui aussi du Conseil 562 et actuel co-président, avec Robert Canfield, du programme en Virginie. « Lesgens nous en demandent toujours. Alors que si cette tradition étaitdésuète, la demande s’affaiblirait d’elle-même. Or ce n’est cer-tainement pas le cas aujourd’hui. »

LA MISSION CONTINUEActuellement, au moins un Conseil dans chaque État américainparticipe au programme de cartes de Noël, de même que plusieursConseils au Canada. Les cartes, également très populaires parmiles agents d’assurance des Chevaliers de Colomb, sont disponiblesen sept langues — y compris le français, l’espagnol, le tagalog etle polonais — afin de rejoindre le plus large public possible.Parmi les États participants, le Delaware, où les Chevaliers ont

commencé à vendre des cartes en 1994, a connu jusqu’ici un re-marquable succès.« Pour moi, il s’agit d’une affaire personnelle », dit l’ex-Député

d’État Edward J. Lichman (2008-2009), actuellement présidentde la campagne « Célébrons Noël dans l’esprit du Christ » dans leDelaware. « Nous sommes catholiques. Nous devrions être fiersde notre foi et fiers de ce que nous sommes, sans avoir peur dedire à haute voix des choses telles que “Joyeux Noël”. »

Edward Lichman supervise le programme là-bas depuis2004. Au cours des 16 dernières années, dit-il, les ventes decartes de Noël ont permis de réunir plus de 254 000 $ au profitd’œuvres caritatives dans cet État — une somme d’autant plusimpressionnante que l’État ne compte qu’environ 4 000 mem-bres des C de C.« Le fait de se souvenir de toutes ces cartes que nous recevions

à la maison dans notre jeunesse, surtout celles à caractère religieux— les différentes scènes de Bethléem, les anges et les références àla Sainte Nuit — cela m’a inspiré. Si bien que lorsque j’ai joint lesChevaliers et que ce programme s’est présenté, ça a été tout naturelpour moi d’y adhérer », explique Edward Lichman.Chaque État mène son propre programme distinct — il n’y a

pas de président national — mais tout le monde peut commanderdu matériel par le truchement du site Internetchristischristmas.com. Les profits tirés des ventes sont typique-ment remis à des œuvres caritatives. Mais cela peut varier légère-ment. En Virginie, par exemple, les fonds sont partagés entre lesConseils locaux et d’État. Ce dernier, en retour, utilise l’argentpour promouvoir les vocations, tandis que les Conseils locaux peu-vent redistribuer l’argent à leur discrétion, en général à des œuvrescaritatives.Mais plus encore que donner de l’argent à des actions qui le

méritent, Robert Canfield croit que les cartes remplissent, en finde compte, une mission bien particulière.« Cela devenu en une grande fraternité, dit-il. La forme d’é-

vangélisation peut-être la plus simple qui soit, à savoir un messageenvoyé une fois par année d’une famille à une autre : la carte deNoël. »♦

PATRICK SCALISI est rédacteur adjoint au magazine Columbia.

Ci-dessus : Des cartes de Noël des Chevaliers de Colomb en montre à l’égliseOur Lady of Nazareth, à Roanoke, en Virginie, le 7 novembre. • Ci-contre:Jeff McInnis, du Conseil 562 Roanoke, aide une paroissienne à sélectionnerses cartes de Noël.

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par Alton J. Pelowski

L e professeur de l’Université d’Oxford, C.S. Lewis(1898-1963) a été l’auteur de plusieurs œuvres éru-

dites, d’œuvres de spiritualité classiques telle que Mere Chris-tianity (Les Fondements du christianisme) (1952) et lesœuvres de fiction célèbres comme The Screwtape Letters (Dé-moncratiquement vôtre) (1942). Toutefois, il est le plusconnu pour ses œuvres littéraires pour enfants. Son œuvre ensept tomes intitulée Chronicles of Narnia (Les Chroniques deNarnia), parue entre 1950 et 1956, a vendu pour au-delà de100 millions d’exemplaires en 47 langues à travers le monde. En 2005, The Lion, the Witch and the Wardrobe (Le Lion, la

Sorcière blanche et l’Armoire magique) a été tourné en film àgrand succès par les studios Walt Disney Pictures et WaldenMedia. En prévision du troisième film de la série, The Voyageof the Dawn Treader (L’Odyssée du passeur d’aurore) qui sortirasur les écrans le 10 décembre, Columbia a passé en entrevueDouglas Gresham, enfant adoptif de C.S. Lewis, afin de fairela lumière sur le fond de l’histoire de Narnia.

COLUMBIA : Les Chroniques de Narnia ont été écrites il y aplus de 50 ans comme œuvre littéraire pour enfants, maiselles sont toujours extrêmement populaires auprès des adultesqu’auprès des enfants.GRESHAM : L’un des avis que Jack (le sobriquet de C.S.

Lewis) a toujours tenus c’est que si un conte de fées pour en-

fants plaît au lecteur de cinq ans, il devrait plaire autant à celuiqui a atteint 50 ans. Jack lui-même a lu énormément. Il avaitlu toutes les mythologies et les œuvres littéraires de l’humanité,ce qui se traduisait chez lui en une habileté et une facilité éton-nantes à manipuler les mots.

COLUMBIA : Y a-t-il un livre de la série que vous préférez?GRESHAM : Certainement. C’est celui que je suis en train de

lire au moment où on me pose cette question.

COLUMBIA : Les Chroniques de Narnia n’ont pas échappé àla critique, même parmi les amis de Lewis, comme J.R.R.Tolkien, par exemple. GRESHAM : Je crois que Tolkien a été son principal critique

et cela relevait de raisons très simples : il préférait que toutesses mythologies soient confinées chacune à son coffret propreet racontées selon son genre propre. Alors, quand Jack eut pro-duit une sorte de bouilli mythologique et qu’il eut tout jeté enun seul tome pour en arriver à produire Le Lion, la Sorcièreblanche et l’Armoire magique, Tolkien en fut tout au moinsun peu consterné.Toutefois, il faut dire en toute honnêteté que l’attitude des

« Inklings », une espèce de groupe d’intellectuels plus ou moinsaffiliés qui se rassemblaient et lisaient à haute voix ce qu’ilsétaient en train de rédiger— ce qui, en passant, était un geste

NarNiaUne entrevue sur C.S. Lewis et sa créativité chrétienne

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très courageux — consistait à mettre les travaux en pièces etleur soutirer toutes les erreurs qu’ils pouvaient y découvrir,mais en même temps, avec beaucoup d’humour, vous com-prendrez. Cette entreprise eut comme résultat que nous avonshérité de textes littéraires les plus raffinés de la langue anglaise,comme, par exemple, Le Seigneur des anneaux.Dans son ensemble, une telle façon de faire donnait lieu à

une réalité qui, de nos jours, a à peu près disparu du milieudes intellectuels. Durant les années 1940, 50 et 60, les genscroyaient que les meilleurs amis au monde étaient ceux qui cri-tiquaient ouvertement votre travail en mettant au jour lesfautes et les erreurs que vous commettiez, pour que vouspuissiez en tirer des leçons et les corriger. Dans le monde d’au-jourd’hui, si quelqu’un critique ouvertement votre travail, ilest devenu à la mode de le détester, ce qui est tout à fait idiot.On ne peut pas apprendre de quelqu’un qui est toujours d’ac-cord avec soi, car on ne peut apprendre que dans le feu de lacontroverse et de la dialectique.

COLUMBIA : Le dernier tome de Narnia paraissait en 1956,la même année que C.S. Lewis épousait votre mère et vousadopté vers l’âge de 10 ans. Comment ces contes, ou l’imag-ination de Lewis en général ont-ils influencé votre vie d’en-fant?GRESHAM : Jack était vraiment un homme qui se passion-

nait pour les grands mythes de l’humanité et comprenait trèsbien le sens du mythe : les tâtonnements aveugles des hu-mains dans leur recherche de Dieu avant que Dieu ne se fûtrévélé à nous. Alors, c’est pourquoi les grandes mythologiesnous sont si précieuses. Il en est résulté que j’étais toujours àlire de la mythologie : La légende du Roi Arthur etc. Jack etmoi causions de ces choses comme si elles étaient vraimentvraies, et comme si au cours d’une promenade à travers lesbois derrière les Kilns, on pouvait s’attendre à apercevoir unfaon surgir de derrière un rocher. Évidemment, dans un cer-tain sens, nous traitions Narnia comme s’il s’agissait de notrepropre terrain de jeux. Évidemment, dans nos conversations,nous avions fréquemment recours aux figures et aux person-nages de Narnia. J’ai grandi dans le mythe de Narnia et j’ysuis toujours.

COLUMBIA : En discutant des valeurs des parents d’Eustacequi ont envoyé leur fils dans une école appelée « ExperimentHouse » (Institution expérimentale), L’Odyssée du passeurd’aurore critique assez vertement les idées erronées du pro-grès, surtout dans le domaine de l’éducation. Comment laphilosophie de Lewis à cet égard s’est-elle manifestée dans sesétudes et dans votre éducation à vous?GRESHAM : Sans aucun doute, Jack critiquait les tendances

en éducation de son temps et je crois qu’il le ferait davantagede nos jours. Jack croyait fermement que les enfants ne de-vaient pas servir d’objet à l’expérimentation, et je me doisd’être de son avis. Je crois que beaucoup de ce qui se produiten éducation moderne n’est que pure folie. En effet, je croisassez fermement que l’enseignement à domicile s’avère lameilleure forme d’éducation dont les enfants peuvent béné-

ficier. Je crois que j’ai eu recours beaucoup plus à ce que j’aiappris à la table des Kilns qu’aux notions reçues des autresécoles que j’ai fréquentées.

COLUMBIA : Aimeriez-vous partager avec nous d’autres as-pects de la personnalité de Lewis? GRESHAM : L’un des éléments de sa vie qui semblent toujours

se perdre dans les écrits qui le concernent, c’est son extraordi-naire sens d’humour et d’amusement. Il n’avait rien de cet in-tellectuel austère et renfrogné qui se referme sur lui-même etgarde constamment une mine sévère. De fait, sa personnalitéétait marquée par son sens de l’humour extraordinaire. Vousne pouviez engager une conversation avec lui, pendant plus decinq ou 10 minutes sans vous éclater de rire. Je crois qu’il étaitl’un des personnages les moins snobs que je n’aie jamais ren-contrés. Et il amusait ses interlocuteurs, peu importe leur statutsocial ou leur provenance.

COLUMBIA : Pourquoi, selon vous, Lewis a choisi de com-muniquer les vérités spirituelles du christianisme non seule-ment dans des essais de réflexion théologique, mais aussi dansdes œuvres de fiction. GRESHAM : Si vous êtes écrivain et chrétien engagé, tout ce

que vous croyez et tout ce que vous tenez à cœur se rapporteau christianisme. Par conséquent, lorsque vous entreprenez uneœuvre de fiction, vous ne pouvez éviter que votre christianismese faufile dans les pages de votre création. Je crois qu’il en estainsi chez les auteurs comme George MacDonald, par exem-ple, ainsi que C.S. Lewis et de nombreux autres écrivains. Jecrois que c’est la perspective à adopter. C’est le christianismequi se loge chez vous d’abord. Et ensuite, lorsque vous entre-prenez d’écrire un ouvrage de fiction en tant que chrétien, lescroyances chrétiennes finissent par se glisser sur la page par lebiais de votre plume.

COLUMBIA : Enfant, votre introduction à l’Évangile est-ellepassée par les Chroniques?GRESHAM : C’est difficile à dire. C’est comme le poulet et

l’œuf — lequel a précédé l’autre? Je crois que j’ai probablementmieux compris les Chroniques de Narnia parce que je com-prenais les Évangiles de Jésus Christ. Et je comprends lesÉvangiles de Jésus Christ beaucoup mieux, parce que je com-prends les Chroniques de Narnia.

COLUMBIA : Quelle est l’œuvre la moins prisée de Lewis? GRESHAM : Un Visage pour l’éternité (Till We Have Faces),

œuvre qui constitue une reprise du mythe de Cupidon et dePsyché. C’est le volume qui, de l’avis de Jack lui-même, est sonmeilleur ouvrage de fiction — et les spécialistes de son œuvrecommencent à être du même avis que lui de nos jours. C’estun merveilleux volume multicouche qui à mon avis échappe àbeaucoup de gens. Seul de son espèce, il ne ressemble en rienà aucune de ses autres œuvres, mais évidemment, presque tousces écrits sont un peu ainsi.♦

ALTON PELOWSKI est directeur de la rédaction de la revue Columbia.

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plusieurs orateurs, suivisd’une messe célébrée parMonseigneur Héctor G.Martinez, l’archevêque deDurango. Près de 1200 per-sonnes ont assisté à cette ac-tivité.

POUR MEUBLER UNE CHAPELLE

L’assemblée Father Joseph F.Bumann, de Hope Mills,Caroline du Nord, a donnéun crucifix mural et un béni-tier à la chapelle de Fayet-teville VA Medical Center.Auparavant, le conseil GoodShepherd 8857 avait donnél’autel et les agenouilloirs à lachapelle.

VENTE DE BEIGNESLe cercle Mother Seton 5271,de Las Vegas, a organisé unevente de beignes après lamesse dominicale. Les re-cettes ont dépassé 300$ etl’on en fit dont à une école dejeunes filles en Ouganda.

neuf et des vêtements à Fa-ther Walter Memorial ChildCare Centre, un établisse-ment de soins pour enfantshandicapés.

DONS D’ALIMENTSDepuis 2008, le conseilSt. Patrick of Heatherdowns14155, de Toledo, Ohio, as-sure une fois par semaine lalivraison de denrées alimen-taires et d’articles de soins per-sonnels à la Soupe populaireHelping Hands, de St. Louis.Jusqu’à date, ces articles, don-nés en partie par les épiceriesGiant Eagle ont une valeurapproximative de 67 000$.

UN SOUPER POURDES SÉMINARISTES

Le conseil New Braunfels(Texas) 4183 a commanditéson souper annuel pour veniren aide à des séminaristes. Leconseil a demandé de l’aidebénévole des membres ducercle Mgr Edward F. Bily5111. Ces derniers ont assuréle service aux tables à plus de300 personnes, et le projet arapporté plus de 5000$.

UN APPUI FINANCIERLe conseil St. Nicholas10590, de Laguna Woods,Californie a lancé une cam-pagne de collecte de fonds enfaveur de l’American Wheel-chair Mission. Le conseil aréuni 2700$, somme qui per-mettra à l’organisme d’a-cheter 18 fauteuils roulantspour donner à des personnesindigentes.

CHEMINEMENT POUR LA VIE

Le conseil Fray Diego de laCadena 2327, de Durango,Mexique Nord-Ouest, a par-ticipé à Jornada por la Vida(Cheminement pour la vie),un projet constitué de troisactivités pro-vie. D’abord, lesfrères chevaliers ont participéà la récitation du rosaire etd’une procession au sanctu-aire de la Guadeloupe pourassister à un festival demusique et d’arts. Vint en-suite des témoignages de

DÉBLAIEMENT D’UNE ROUTE

Dans le cadre d’un pro-gramme de l’État de laFloride, le conseil St. John N.Neumann 8510, de Dun-nello, Floride, a adopté deuxsections de 1,6 km de la route41 des États-Unis. Les frèreschevaliers se rencontrent dequatre à cinq fois l’an pourenlever les ordures et lesdébris qui jonchent le bordde la route.

DES LIVRES À COLORIER

Le conseil Our Lady of Peace9199, de Fords, New Jersey adonné plus 75 livres à colo-rier, des craies de cire et deslivres pour enfants à l’hôpitalpour enfants de l’Universitédu Nouveau Brunswick.

MOMENTS DE DÉTENTE

Le conseil Prince of Peace11537, de Birmingham, Ala-bama, a donné un téléviseur

À l’occasion d’une activité auprofit de la banque alimen-taire de Frankfort Township,des membres du conseil St.Mary 6993, de Mokena, Illi-nois, servent des pizzas.Quatorze pizzérias de la ré-gion ont contribué les pizzaset d’autres vendeurs ontdonné du pain à l’ail et desboissons gazeuses. Ce projeta rapporté plus de 1000$ à labanque alimentaire.

Matt Triano (à droite) del’assemblée Holy Spirit, deDublin, Californie, remet uncertificat de mérite desChevaliers de Colomb à NateCoker, un membre de la pa-trouille routière. L’assembléea tenu son banquet annuelRouge, Bleu et Or pour hon-orer onze des premiersrépondants de la commu-nauté. Plus de 300 person-nes ont assisté au banquet.

Pendant que le Père Marion Rosario bénit un jardin de prièrede la chapelle Friase, le sergent-chef Patrick Narango, le lieu-tenant Jerrod Smith et le sergent-chef Randy Rewell, membresde la Table ronde de paroisse du terrain d’aviation militaire deKandahar, en Afghanistan, inclinent la tête. Les Chevaliers deColomb ont construit ce jardin de rocaille à la mémoire de feule sergent-major John K. Laborde, membre de la table rondede paroisse décédé en Afghanistan le 22 avril. Cette tableronde de paroisse est parrainée par le conseil St. Vincent dePaul 12191, de Berkley Springs, Virginie de l’Ouest.

CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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wiches et des desserts à prèsde 100 anciens combattantset membres du personnelavant de leur remettre desépinglettes du drapeau améri-cain, des casquettes, des t-shirts, des livres, des DVD etdes télévisions.

SITE WEB FINANCÉLe conseil Father Mc-Cormick 3880, de CrystalLake, Illinois, a financé unsite Web pour un organismede soutien pour femmes en-ceintes de McHenry County.Le site aide l’organisme àjoindre davantage de femmesenceintes en état de crisequ’avec le moyen traditionnelde publicité.

PHILANTHROPIE Pour marquer son 10e an-niversaire de fondation, leconseil Jubilee 3294, deFlemington, New Jersey, afait don de 1872$ à LifeChoices. Cet organisme seporte au secours de famillesayant besoin de soins de santéprénatale et d’aide financière.

DON DE BLOUSONSLe conseil Bishop Peterson4442, de Salem, New Hamp-shire, a organisé un souper enhommage aux prêtres de deuxdes paroisses de la région. Les

Chevaliers de Colomb ontremis un blouson de Cheva-liers de Colomb à chacun desdeux prêtres.

DÉJEUNERS À L’ÉCOLE

Le conseil St. Vincent de Paul13171, d’Olongapo City,Luzon, a donné à dîner pen-dant six mois aux élèvesd’une école primaire. Chaquevendredi, les frères chevaliersdonnaient à dîner à près de80 élèves.

POUR UN SÉMINARISTE

Le conseil Rantoul 4450 del’Illinois, a organisé unsouper de poulet frit au profitde Jacob Tolliver, un jeuneséminariste. L’argent va servirà défrayer les frais d’études duTolliver.

UN SOUPER DE POISSON

Le conseil Father Frank J.Adrian 1706, de Poplar Bluff,Missouri, a organisé un souperde poisson pour le bénéfice deLuke Wagner, un jeunehomme atteint d’un cancerbuccal. Ce souper a rapportéplus de 4300$ pour aider àdéfrayer les frais du traitementmédical de Wagner.

Durant un petit déjeuner decrêpes parrainé par le con-seil, John Overbey, du conseilFather Michael J. McGivney5967, d’Austin, Texas, aide lescout Alex Pojman à appren-dre les rouages du mouve-ment scout. La troupe scoute59, qui a été fondée par leconseil 5967, a fêté son 50eanniversaire en 2010.

Les membres du conseil St.Peter the Apostle 14648, deTacloban, Visayas, creusentun trou pour enfouir un cof-fret-mémorial sur le terrain del’église. Les frères chevaliersfont ce travail en prévision degrandes rénovations à l’église.

DON D’UNTÉLÉVISEUR

Le conseil Brother Antony10014, de St. Albert, Alberta,a donné un souper en l’hon-neur des 21 séminaristes duséminaire St. Joseph et ducollège théologique New-man. Avec des dons, gra-cieuseté des membres duconseil, le conseil est parvenuà acheter un téléviseur HDpour le nouveau séminaire.

CHRÉTIENS À L’ŒUVRE

Mensuellement, des mem-bres du conseil Vallejo (Cali-fornie) 879 se réunissent auChristian Help Center deSacramento pour préparer unpetit déjeuner pour des dé-munis de la communauté.Les frères chevaliers trans-portent les vives au centreavant de les préparer et de lescuisiner pour servir le repas.

PETIT DÉJEUNERBÉNÉFICE

Le conseil Father F. M.Lanteigne 7089, d’Atholville,Nouveau-Brunswick, a or-ganisé un petit déjeunerbénéfice qui a rapporté près

de 800$. Plus de 160 person-nes ont assisté à ce petit déje-uner. Les recettes furentpartagées entre la paroisseNotre Dame et le chapitreRestigouche de la sociétépour la sclérose en plaques.

UN PROJET DE PEINTURE

Les membres du conseilMother Marianne Cope14260, de l’université Syra-cuse, New York, ont peint deschambres à la maison RonaldMcDonald de New YorkCentral. Cet établissementoffre le gîte à des famillesd’enfant malades qui vien-nent se faire soigner dans leshôpitaux de la région.

HOMMAGE AUX ANCIENS

COMBATTANTSLes membres de l’assembléeMgr Richard C. Madden, deDummerville, Caroline duSud, et leurs épouses sontallés rendre une visite à Vet-eran’s Victory House, de Wal-terboro. Ils ont servi un dîneraux patients tout en leur of-frant des petits cadeaux. Lesbénévoles ont servi des sand-

Tom Tylka (au centre), ses frères chevaliers du conseil LionsGate 7095, de North Vancouver, Colombie-Britannique, etTalia, la fille de Tylka, posent des balles de tennis aux pattesdes chaises de l’école élémentaire Holy Trinity. Ce projet estdans le cadre d’un programme pour diminuer le bruit dans lessalles de classes et créer un meilleur environnement d’appren-tissage. Sur la photo, on voit aussi, de gauche à droite : FrankNewlove, Otto Rohrwasser et Bob Resch.

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L’évêque auxiliaire de SanBernardino, Californie, Mon-seigneur Rutilio Juan del RigeoJáñez (à droite) accueille le sirechevalier Leo M. Galica et sonépouse Dorothy à une com-munion/déjeuner et un banquetpatriotique tenu par l’assem-blée Mgr Edward J. Flanagande Riverside. Cette activité avaitlieu pour rendre hommage auxanciens combattants, auxpoliciers et aux pompiers, ainsiqu’à Galica, un survivant del’attaque contre Pearl Harboren 1941. De plus, le banquet arapporté 1950$ pour acheterdes fauteuils roulants et desmarchettes pour les ancienscombattants.

partager leurs expériences etla camaraderie pour appuyerles troupes qui servent en Iraqet en Afghanistan. Jerry Jodryétait l’orateur de circon-stance, et toutes les diversesbranches militaires étaientreprésentées.

VENTE DE PÊCHESDans le cadre d’un pro-gramme pour venir en aideaux vocations, le conseil OurLady of Fatima 9597, deLakewood, Colorado, avendu 575 cageots de pêchesPalisade aux paroissiens. Lavente a rapporté plus de6000$, ce qui aidera à 12séminaristes avec leurs étudessacerdotales.

NOTRE PAIN MENSUEL

Le conseil d’État du Mary-land, en collaboration avecBakery de France (uneboulangerie), a institué unprogramme mensuel de ra-massage et de livraison depain pour donner à manger àdes démunis de Baltimore etde Washington. À tous lesmois, les frères chevaliersrécupèrent des caisses depains à l’entrepôt de laboulangerie de Manheim,Pennsylvanie, pour livrer lamarchandise à la soupe pop-ulaire Our Daily Bread(Notre pain quotidien), deBaltimore City, à la soupepopulaire The Beans & Bread(Les fèves et le pain), de Bal-timore City et à la banqued’alimentation de HowardCounty.

DON DE MOBILITÉLe conseil St. Martin deTours 680, de Millinocket,Maine, a organisé un souperde dinde et une vente auxenchères silencieuses pourvenir en aide à un hommequi souffre d’une maladie dela colonne vertébrale. Avecdes dons personnels et ce pro-jet, 4500$ furent recueillispour aider à l’achat d’une

DES CHAPELETS ETDU BAUME LABIAL

Le conseil Archbishop FultonJ. Sheen 7444, de Milfors,Michigan, et le conseil JohnW. Howard 8500, de High-land, ont collecté 477chapelets et 1333 bâtons debaume labial pour envoyeraux soldats américains enposte outre-mer.

PETIT DÉJEUNERMILITAIRE

Le conseil St. John Neumann14457, de Sunbury, Ohio, acommandité un petit déje-uner de camp d’entraînementmilitaire pour tous les ancienscombattants de DelawareCounty et leurs familles. Lesparticipants étaient invités à

sources, tel que des place-ments du conseil et de l’ar-gent gardé en fiducie.

UN ÉVÉNEMENT SPÉCIAL

Avec le concours de l’équiped'athlétisme des filles de l’é-cole secondaire régionaleShepherd Hill de Webster,Massachussetts, le conseil atenu une danse spéciale pourpersonnes mentalement hand-icapées. Le conseil a fourni lamusique et les frais derafraîchissements pour lasoirée.

UN CHEZ-NOUSLes membres du conseilSt. Bonaventure 12240, deDavie, Floride, ont réparé lamaison mobile d’une famillepauvre aidée par la paroisseSt. Bonaventure. À la suite deplusieurs procès-verbaux pourviolations du règlement mu-nicipal pour les normes deconstruction, les Chevaliersde Colomb ont remis à neufle système électrique de lamaison, installé des mûrsisolés et un revêtement mural,ajouté un climatiseur et rem-placé des fenêtres et desportes. En plus de payer lecoût des matériaux, les C. deC. ont eux-mêmes offert lamain d’œuvre bénévole.

camionnette adaptée aux fau-teuils roulant et d’un fauteuilroulant motorisé.

FONDS DE CONSTRUCTION

Le conseil Holy Family 4636,de Colorado Springs, Col-orado, a fait don de 200 000$à la paroisse St. Dominiquepour aider à défrayer le coûtde la construction du sanctu-aire, du clocher et d’une sallepour la chorale d’une nou-velle église. L’argent de cefonds provient de diverses

Des membres du conseil St. Louis de Montfort 14553, d’OakLawn, Illinois, examinent la rampe pour fauteuils roulants qu’ilsont construite à la résidence d’une femme de la municipalité.Les frères chevaliers se sont portés volontaires pour construirecette rampe pour la mère du Père Dan Tomich.

Des membres du conseil Fa-ther John G. Seyfried 821, deKings Park, New York,peignent la clôture de 305 men fer forgé de l’église St.Joseph. En contribuant lematériel et la main d’œuvrebénévole, les C. de C. ont faitréaliser près de 10 000$ enéconomies à la paroisse.

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Le député d’état Filadelfo Medellin Ayala (extrême droite) Mex-ique Nord Est, coordonne la distribution d’aliments aux gensqui furent évacués d’Anahuac à cause d’une inondation. LesChevaliers de Colomb de quatre conseils de la région de NuevaLaredo ont donné de la nourriture, de l’eau et des vêtementsà plus de 300 familles déplacées par l’évacuation.

d’adieu au Père StephenMosha, un prêtre du Tansaniaqui a servi dans la paroisse St.Augustine durant huit an-nées. Le souper a rapporté lasomme de 650$ pour le NijiaHealth Center, un dispensairemédical fondé par le PèreMosha pour donner des pre-miers soins de santé et d’édu-cation à des personnes quicomptent parmi les plus pau-vres du monde. Au cours dela présence du Père Moshadans la paroisse St. Augus-tine, les paroissiens ont réuniprès de 100 000$ pour ce dis-pensaire médical.

UN APPUI ÀL’OUGANDA

Le conseil Valley of the Angels9710, de San Diego organiseune campagne mensuelle derecyclage au profit de St.Francis Mission School, deMississippi, et de l’hôpitalHoly Innocent Children deMbarara, Ouganda, Les frèreschevaliers collectent des can-nettes en aluminium et desbouteilles en plastique et enverre qui sont ensuite com-pactées et recyclées. Jusqu'àmaintenant, le conseil a réuniplus de 10 000$ pour cesdeux organismes. Dans l’en-tretemps, le conseil Assumpta3987, de Luzerne, Pennsyl-

vanie, et le con-seil St. Vincentde Paul 11901,de Plymouth, aenlevé les fourni-

tures de l’ancienne école St.Hedwig de Kingston pour lesdéposer dans une remorquequi sera expédiée enOuganda. La cargaison – quicomprend des livres, despupitres, des chaises, des ordi-nateurs, et des fournitures decuisines de cafétéria – aidera àdes élèves d’écoles en diffi-culté financière.

FABRICANT DECHAPELETS

Thaddeus Wozniak du con-seil Saint Joseph the Provider13942, de St. Joseph, Michi-gan, fabrique des chapeletsartisanaux depuis plus de 15ans. À la demande de son filsThomas, un membre du con-seil Barney Gonyea 7109, deSafety Harbor, Floride, Wos-niak a donné 320 chapelets àune excursion missionnaireen Honduras.

DES CATHOLIQUESAU YEMEN

Depuis 2002, le conseil St.Gregory the Great 10094, deSan Diego a réuni trimestrielle-ment au moins 500$ pour larénovation d’églises à Aden auYemen. Après une rencontreavec le Père MatthewUzhunnlil il y a huit ans passés,Dan Pauvkovec du Conseil10094 a lancé un défi à sonconseil de réunir des fonds encontrepartie de son propre donpersonnel pour les projets derénovation du Père Uzhunnlilau Yemen. Le conseil a relevé ledéfi et les fonds ont servi à larénovation des trois églises.

RETOUR EN SON PAYSLe conseil Assining 311 (NewYork) a organisé un souper

• Ouganda

• Luçon, PhilippinesAden, Yémen •

Nuevo Laredo, Mexique •

Honduras •

• Tanzanie

AU SERVICE DE UN, AU SERVICE DE TOUS

En préparation pour uncortège de voitures pro-vie,Nestor Calansingin et Flo-rentino Castro du conseil OurLady of the Light 7844, deCainta, Luçon, posent uneenseigne pro-vie sur une jeep.Les C. de C. ont participé àcette activité en conduisantdes voitures décorées demessage pro-vie dans lesrues de la ville.

CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

PEU DE PERSONNES peuvent se vanter d’avoir tiré unchar d’assaut avec leurs mains. Pourtant 400 personnes onteu cet honneur durant une campagne patriotique de finance-ment parrainée par l’assemblée Mgr Anthony J. Stein deClifton, New Jersey, pour appuyer le projet Wounded Warrior.Et si l’idée de tirer un char d’assaut à main nue vous semblesaugrenue, vous êtes enbonne compagnie. Lefidèle navigateur Ken-neth J. Molnar del’assemblée Mgr Stein aeu la même idée quandon la lui a présentée. « Au début, j’ai pensé

que c’était un projeténorme, que c’étaitquelque chose au-dessus de nos moyens,dit Molnar. Mais, aprèsquelques instants, j’aicompris et j’ai dit oui.»Le résultat de ce sim-

ple « oui » ne fut riende moins qu’extraordi-naire. La compétitionde tire d’un char d’as-saut a eu lieu le 12 sep-tembre à Clifton et arapporté près de81 000$, sans compterles 20 000$ de biens etde services donnés.En dépit de la pluie, des centaines de personnes ont par-

ticipé à la compétition. Les compétiteurs ont été formés en20 équipes. On avait demandé à chaque équipe de réunir aumoins 1500$ avant d’avoir la chance de tirer sur ce char de36 787 kg qui avait été amené sur le terrain sur un énormecamion à plate-forme. « Il était extraordinaire de voir ce que les gens étaient prêts

à donner pour le projet Wounded Warrior (Guerrier blessé) »,a dit John V. Hughes, membre du conseil St. Philip the Apostle11671, de Clifton, l’organisateur principal de ce projet.Hughes a organisé un projet semblable en dehors de l’Or-

dre des Chevaliers de Colomb il y a plusieurs années.Lorsqu’il a abordé le conseil 11671 et l’assemblée Mgr Steinavec cette idée, les frères chevaliers ont décidé de le mettre

Ouvrir les vannesUne compétition de tire de chars d’assaut des C. de C. pour réunir

des fonds pour le projet Wounded Warrior (Guerrier blessé)

par Patrick Scalisi

en œuvre comme un projet patriotique du 4e Degré. Lescommunautés de Clifton et de Garfield l’ont appuyé et c’estce qui a donné un succès retentissant. « Quand les gens ont compris que c’était bel et bien un

projet réel, leur apport à été phénoménal, dit Molnar. Il n’yavait pas d’hésitation, ils ont tout simplement ouvert leur

cœur … ils étaient làpour nous appuyer.»Quant à Hughes,

étant donné que le 4eprincipe de notreOrdre est le patrio-tisme, Molnar et desdouzaines de frèreschevaliers qui ont par-ticipé à ce projet, lamotivation qui a assuréla réussite de ce con-cours de tire de chard’assaut n’était pas horsde l’ordinaire. Quatre-vingt-cinq pour cent dela totalité des recettessera donné au projetWounded Warrior dontla mission est de sensi-biliser la populationaux besoins des soldatsblessés et d’offrir d’u-niques programmes etdes services pour les an-ciens combattants et les

soldats blessés.« Nous leurs devons de faire quelque chose pour eux

puisse qu’ils ont exposé leur vie pour nous, dit Molnar.Nous leur devons bien davantage qu’un projet de tire dechar d’assaut, et nous ne pourrons jamais rembourser inté-gralement. »Hughes ajoute : « Je crois qu’il incombe au Chevaliers de

Colomb d’organiser de tels projets parce que nous sommesactifs depuis 94 ans avec les militaires des États-Unis. Notrelien avec les militaires a commencé avant la Première Guerremondiale, et nous ne faisons que suivre la trace de nosprédécesseurs. »♦

PATRICK SCALISI est le rédacteur en chef adjoint de la revue Columbia.

Les participants du concours des Chevaliers de Colomb d’un concoursde tire de char d’assaut sur un énorme camion-plateforme s’efforcentde le faire avancer. Ce projet fut parrainé par l’assemblée Mgr AnthonyJ. Stein de Clifton, New Jersey et rapporta plus de 81 000$ dont on fitdon de la plupart au projet « Wounded Warrior » (Guerrier blessé).

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OFFICIAL DEC. 1, 2010: To owners of Knights of Columbus insurance policies and per-

sons responsible for payment of premiums on such policies: Noticeis hereby given that in accordance with the provisions of Section84 of the Laws of the Order, payment of insurance premiums dueon a monthly basis to the Knights of Columbus by check madepayable to Knights of Columbus and mailed to same at PO Box1492, NEW HAVEN, CT 06506-1492, before the expiration of thegrace period set forth in the policy. In Canada: Knights of Colum-bus, CASE POSTALE 935, Station d’Armes, Montréal, PQ H2Y 3J4

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COLUMBIA (ISSN 0010-1869) IS PUBLISHED MONTHLY BYTHE KNIGHTS OF COLUMBUS, 1 COLUMBUS PLAZA, NEWHAVEN, CT 06510-3326. PHONE: 203-752-4000, www.kofc.org.PRODUCED IN USA. COPYRIGHT © 2010 BY KNIGHTS OFCOLUMBUS. ALL RIGHTS RESERVED. REPRODUCTION IN WHOLEOR IN PART WITHOUT PERMISSION IS PROHIBITED.

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­­ CHEVALIERS À L’ŒUVRE

STATEMENT OF OWNERSHIP, MANAGEMENT AND CIRCULATION(Act of August 1, 1970: Section 3685, title 39, U.S. code)1. Publication title: Columbia2. Publication No.: 12-37403. Date of filing: Sept. 25, 20104. Frequency of issue: Monthly5. No. of issues published annually: 126. Annual subscription price: $67. Location of office of publication: 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-33268. Location of publisher’s headquarters: 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-33269. Names and address of publisher, editorand managing editor. Publisher: Carl A. Anderson, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326 Managing Editor: Alton J. Pelowski, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-332610. Owner: Knights of Columbus Supreme Council, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326.11. Known bond holders: none.12. For completion by nonprofit organiza-tions authorized to mail at special rates.The purpose, function, and nonprofit sta-tus of this organization and the exempt

status for federal income tax purposes: (Check one)

(If changed, publisher must submit expla-nation of change with this statement.)13. Publication name: Columbia.14. Issue date for circulation data below: October 201015. Extent and nature of circulation

A. Total no. copies (net press run) 1,616,242 1,599,000B. Paid and/or requested circulation1. Outside-county mail subscriptionsstated on Form 3541: 216,029 245,4332. Paid in-county subscriptions stated onForm 3541: 0 03. Sales through dealers and carriers,street vendors, counter sales and othernon-USPS distribution: 1,000 1,0004. Other classes mailed through theUSPS. 1,305,310 1,308,563C. Total paid and/or requested circula-tion:

1,522,339 1,554,996D. Free distribution by mail (samples,complimentary and other):1. Outside-county as stated on Form3541: 0 02. In-county as stated on Form 3541: 0 03. Other classes mailed through theUSPS: 4,000 4,000 4. Free or Nominal Rate Distribution out-side the mail (carriers or other): 0 0 E. Total Free or Nominal Rate distribution(Sum of (15d, (1), (2), (3) and (4): 4,000 4,00 0F. Total distribution (sum of 15c and 15e): 1,526,339 1,558,996G. Copies not distributed: 400 400H. Total (sum of 15f and 15g): 1,526,739 1,559,396I. Percent paid and/or requested circu-lation (15c / 15f x 100): 99.8% 99.8%

I certify that the statements made by meabove are correct and complete. CARL A. ANDERSON Publisher

(x) Has notchanged duringthe preceding12 months.

( ) Has changedduring the preceding12 months.

Av. # copieseach issue dur-ing preceding12 months

# copies of sin-gle issue pub-lished nearestto filing date

CÉLÉBRONS NOËL DANS L’ESPRIT DU CHRIST

(Dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, de haut en bas) Les C. de C. duconseil Mgr Stanley B. Witkowiak 697, les C. de C. du conseil Mgr Stanley B.Witkowiak 697, de Racine, Wisconsin, avec d’autres frères, sont en prière sur laplace Racine devant une crèche de Noël commanditée par le conseil. • Tom Wake-ley et Henry Glover du conseil Cherry Hill 6173 posent une enseigne pour promou-voir un « Noël dans l’esprit du Christ ». • Des bénévoles s’apprêtent à déposerdes couronnes de Noël au cimetière national de Quantico. C’est un projet parrainépar le conseil Potomac 9259 de Triangle, Virginie, et la fondation Sgt. Mac.

JOIGNEZ LES AMIS DEL’ABBÉ MCGIVNEY

Écrire en lettres d’imprimerie, S.V.P. :

NOM

ADDRESSE

VILLE

PROVINCE/PAYS

CODE POSTAL

Complétez le bulletin-réponse et postez-le à :The Father McGivney Guild, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326, USA Ou adhérer par Internet :www.fathermcgivney.org.

12/10

FOURNITURES C OF C

AUX ÉTATS-UNISTHE ENGLISH COMPANY INC.Équipement officiel des conseils

et du Quatrième Degré1-800-444-5632 • www.kofcsupplies.com

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pour les conseils et le Quatrième Degré1-888-548-3890 • www.lynchkelly.com

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D É C E M B R E 2 0 1 0 ♦ C O L U M B I A ♦ 31

Page 34: Columbia Decembre 2010

APPLICATION DE NOS DEGRÉS

32 ♦ C O L U M B I A ♦ D É C E M B R E 2 0 1 0

Avant une cérémonie pour retirer desdrapeaux usés organisée par le cercleHoly Ghost des Écuyers Colombiens2722, les membres du conseil BishopNold 6557, de Springs, Texas, saluentle drapeau américain. Les écuyers ontréuni plus de trente drapeaux hors d’é-tat de servir et les ont retirés avec re-spect au cours de cette cérémonie. • À l’église Assumption of the BlessedVirgin, le conseil Mgr Corr 3571, dePasadena, Californie, a organisé unecampagne pour rassembler des lots deproduits de réconfort pour les soldats enposte outremer. Les C. ce C. et lesparoissiens ont de plus fait don de 1000$pour « Opération Gratitude ».

Patriotisme

Charite

JAMES ARBLASTER du conseilOur Lady of Perpetual Help 14613, deChateauguay, Québec, tente d’effacerdes graffiti sur un mur en brique. Lesmembres du conseil 284 et de l’assem-blée D’Arcy McGee se sont portésvolontaires pour nettoyer ce dégât quidéfigure la communauté dans cesecteur de la ville, brossent les graffitiavec des dissolvants pour ensuite leslaver avec une laveuse à pression. • Le conseil Krakow (Pologne) 14000a réuni 2000 zlotys (700$) pour laconstruction d’un orphelinat à Beth-lehem qui sera sous la direction desSœurs de Ste. Élisabeth.

Fraternite

LES MEMBRES du conseil OurLady of the Rosary 9039, de SouthBrunswick, Caroline du Nord, et ducercle St. Brendan 5361, de Shallotte,construisent une rampe pour fauteuilsroulants à la résidence d’Ed Peters,membre du conseil qui se déplace àl’aide d’une marchette et de sa femmeRuth qui se déplace en fauteuilroulant. Avec un don du conseil 9039et du bureau des services sociaux, lesfrères chevaliers et les Écuyers Colom-biens ont réussi à construire cetterampe en cinq jours sans frais pour lafamille Peters.

Unite

UNE GARDE D’HONNEUR del’assemblée St. Francis of Assisi, deFarmington Hills, Michigan, observele Père Mark Bauer bénir un monu-ment aux Dix Commandements àl’église Our Lady of Sorrow. Le con-seil St. Francis 4401 a fait don de3000$ pour permettre l’achat dumonument qui est situé dans unjardin de fleurs à l’église. • Un petit déjeuner de crêpes, organ-isé par le conseil St. Patrick 10963,d’Ann Arbor, Michigan, a rapportéplus de 800$ pour l’achat d’une ma-chine à ultrasons pour Family LifeServices and Pregnancy CounselingCenter de Ypsilanti.

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Page 35: Columbia Decembre 2010

ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTRE

ENVOYÉES PAR COURRIEL À [email protected] OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.

Chris Meyer (à droite) du conseil LouisDejaco Council 5220 à Alexandria, Ken-tucky, regarde son frère chevalier TalonDeinlein (à gauche) alors que ce dernieraide Chris Scharold à monter à cheval aucours de la « Journée des occasions » an-nuelle du conseil. Les chevaliers ont ac-cueilli plus de 150 personnes ayant unedéficience intellectuelle pour une journéede jeux et d’activités qui comprenaiententre autres l’équitation. Plus de 700 per-sonnes de six comtés du nord du Kentuckyont participé à cet événement.

Construire un monde meilleur

un conseil à la fois.

Chaque jour, les Chevaliers à travers le mondeont la possibilité de faire une différence, quece soit à travers le service à la communauté, lacollecte de fonds ou la prière. Nous célébronschaque et tout Chevalier pour sa force, sacompassion, et son dévouement à vouloir con-struire un monde meilleur.

DÉC EMBR E 2 0 1 0 ♦ CO LUMB I A ♦ 33

CHEVALIERS DE COLOMB

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Un bon matin, après avoir lu la biographiespirituelle de Sainte Thérèse de Lisieux (His-toire d’une âme), je suis allé dans la chambrede mes parents pour demander si je pouvaisquitter l’école pour me faire Carmélite. Ils nem’ont pas répondu à l’instant même, mais ilsm’ont accompagné chez un monastère de larégion, et là, la supérieure m’a recommandéde continuer mes études d’école secondaire.Mon père, un Chevalier de Colomb, a eu

une ferme influence sur la formation de mafoi. Il vivait toujours selon les principes qu’ilprofessait, témoin véritable de justice et degénérosité. Semblablement, l’exemple de mamère m’a enseigné à mettre toute ma confi-ance en Dieu.Je suis donc allé à l’universite et j’ai passé

un semestre en Autriche dans un vieuxmonastère de Chartreuses datant du 14e siè-cle. J’ai commencé à assister quotidien-nement à la messe dans la vieille chapelle dumonastère, et de là, les grâces reçues ontéveillé mon désir de poursuivre ma vocation. Ma prière, c’est d’apprendre à véritable-

ment connaître Dieu tel qu’il est, dans sabonté de père aimant qui, en toute circon-stance, nous donne ce qui est bon pour nous.

LA SŒURM. ÉLISABETH, La Congrégation de Notre Dame de la Sainte TrinitéBosque, Nouveau-Mexique

GARDER LA FOI VIVANTE

VEUILLEZ FAIRE VOTRE TOUT POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE. VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.

‘MA PRIÈRE, C’ESTD’APPRENDRE ÀVÉRITABLEMENT

CONNAÎTRE DIEU’

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