Columbia Avril 2014

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AVRIL 2014 AVRIL 2014 COLUMBIA COLUMBIA CHEVALIERS DE COLOMB Saint Jean-Paul le Grand

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AVRIL 2014AVRIL 2014

COLUMBIACOLUMBIACHEVALIERS DE COLOMB

Saint Jean-Paulle Grand

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Deux décennies plus tard, nous sommes toujours aussi engagés.

Merci, saint Jean-Paul II, pour votre témoignage.– Les agents d’assurance des Chevaliers de Colomb

« Depuis sa création, votreOrdre s’engage à veiller aubien-être matériel et spirituel de ses membres, tout en faisant la promotion de la mission de l’Église. »

– Le pape Jean-Paul II s’adressant aux agents d’assurance des Chevaliers de Colomb, le 20 mars 1993.

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CHEVALIERS DE COLOMB

AV R I L 2 0 1 4 ♦ C O L U M B I A ♦ 1

COLUMBIAA V R I L 2 0 1 4 ♦ V O L U M E 9 4 ♦ N U M É R O 4

ART I C L E S

Franchir le seuil de la saintetéUne entrevue avec le postulateur de la cause de canonisa-tion de saint Jean-Paul II.PAR LE PERSONNEL DE COLUMBIA

Cinq intuitions essentielles se retrouvent chez le pape Jean-Paul IIÀ l’occasion de la canonisation de Karol Wojtyła, l’Égliseembrasse une vision de l’être humain et de la famille centréesur le Christ.PAR MICHELLE K. BORRAS

Travailler ensemble dans la vigne duSeigneurLe pape Jean-Paul II a souvent partagé des conseils pasto-raux avec les Chevaliers de Colomb et exprimé sa recon-naissance pour leur amitié.PAR LE PERSONNEL DE COLUMBIA

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Sur les traces de saint Jean-Paul IIGrâce au Sanctuaire national Saint Jean-Paul II de Wash-ington, les Chevaliers de Colomb préserveront l’héritagespirituel du défunt pape.PAR ALTON J. PELOWSKI

Le Bon Pape Jean et les ChevaliersAlors que Jean XXIII sera bientôt canonisé, l’Ordre re-vient sur les liens étroits qu’il a entretenus avec ce papevisionnaire.PAR JOSEPH PRONECHEN

Le berceau de la Nouvelle ÉvangélisationAux yeux de Jean-Paul II, la foi et l’ardeur qui animaientses compatriotes à Nowa Huta ont annoncé l’éclosiond’un nouveau printemps pour le christianisme.PAR KRZYSZTOF MAZUR

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S E C T I O N S

Construire un Monde MeilleurGrâce à son témoignage personnel et sa défensede la famille, saint Jean-Paul II a proclamé ladignité de chaque personne.PAR CARL A. ANDERSON

Apprendre la foi, vivre la foiFormé et inspiré par des hommes fidèles,Karol Wojtyła a vécu pour un grand nombreen témoin ardent de la paternité.PAR MGR. WILLIAM E. LORI

Nouvelles des ChevaliersLes Chevaliers aident les athlètes olympiquesspéciaux • Des cardinaux membres des C de Creçoivent leur calotte rouge • L’Ordre distribuedes DVD du pape François dans les séminaires• L’initiative « 40 boîtes de conserves pour le ca-rême » apporte de l’espoir • Les Chevaliers invi-tés à prier pour l’Ukraine • Les terrains de jeuxC de C de Rome accueilleront des pèlerins

Des pères pour bien faireJean-Paul II continue de guider les famillesà travers le paysage déroutant de la culturemoderne.PAR RANDY HAIN

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Le pape Jean-Paul II, nouvellement élu, salue le monde depuis le balcon principalde la basilique Saint-Pierre, le 16 octobre 1978. Le premier pape polonais del’histoire sera canonisé en même temps que Jean XXIII, le 27 avril prochain, di-manche de la Divine Miséricorde.

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ÉDITORIAL

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LA CANONISATION DES papesJean XXIII et Jean-Paul II, le 27 avril pro-chain célébrera la sainteté personnelle dedeux hommes qui ont profondément in-fluencé l’Église universelle. Même si lepontificat de Jean XXIII fut relativementcourt, il sera toujours reconnu comme lepape qui a convoqué le Concile VaticanII (cf. page 26). Mgr Karol Wojtyła futun père du concile fort actif et il a écritabondamment sur la vision spirituelle duconcile. Élu comme premier pape polo-nais en 1978, son pontificat de 26 ans —le troisième plus long de l’histoire — futconsacré à l’interprétation et l’implanta-tion fidèles de Vatican II. Parmi ses plusde cent voyages apostoliques, il a gagnéles cœurs de toute une génération de ca-tholiques.Je me compte parmi la Génération deJean-Paul II, puisque je suis né quatremois seulement après son élection. Monpère, fier de son héritage familial et de safoi catholique, a même choisi de me don-ner « John-Paul » (Jean-Paul) commedeuxième prénom. C’est donc dire que jefus intimement conscient de Jean-Paul IIdès mon jeune âge. Notre famille a parti-cipé à une célébration eucharistique pré-sidée par le pape lors de sa visite à Detroiten 1987, et j’ai de très mémorables sou-venirs de la Journée mondiale de la Jeu-nesse de Denver (1993) et de Toronto(2002). Quand le Saint-Père ne pouvaitse rendre jusqu’à moi, je me rendaisjusqu’à lui. J’ai fait des pèlerinages à Romeen 1998 et en 2002, et j’y suis retournéen 2003 avec un petit groupe de jeunesadultes pour la béatification de Mère Te-resa et la célébration des vingt-cinq ans depontificat de Jean-Paul II. Enfin, après lamort du pape, en 2005, j’ai marché dansles traces de Jean-Paul II. Les amis et la famille, pour s’amuser,disaient que j’étais un « groupie » de Jean-Paul II et ils avaient raison. Pourtant, cequi a débuté comme un attrait du cha-risme du Saint-Père et de son joyeux té-moignage de l’Évangile a grandi en uneappréciation de la sagesse théologique etphilosophique de Jean-Paul II. J’ai dé-

couvert ses écrits sur des sujets comme laliberté authentique, la dignité de la vie,et la vocation universelle d’aimer une vi-sion éminemment pratique de la per-sonne humaine, créée à l’image de Dieu(cf. page 14). En contemplant les ques-tions les plus profondes sur l’homme, sesréponses rayonnaient de la « splendeur dela vérité ».Bien que je n’aie jamais eu l’occasionde rencontrer Jean-Paul II, j’avais l’im-pression qu’il me connaissait, car il a for-tement influencé ma vie, tout comme ilen a influencé tant d’autres. Peu de tempsaprès notre pèlerinage de 2003 à Romeet à Assise, une de nos amies a décidéd’entrer chez les Sœurs de la vie; un autreami est entré au grand séminaire et estdevenu prêtre; deux autres sont mis à sefréquenter et se sont mariés un an plustard (ils ont maintenant cinq enfants,dont l’un porte le nom Jean-Paul et uneautre Teresa). Quant à moi, c’est là quej’ai choisi de poser ma candidature àl’Institut pontifical Jean-Paul II pour lesétudes sur le mariage et la famille, où j’aiétudié de 2004 à 2006. Il existe évidemment d’innombrableshistoires de catholiques de nos jours dontla vie a été transformée d’une façon oud’une autre par leurs expériences de Jean-Paul II et ses enseignements. Et même lespersonnes qui n’ont pas été touchées di-rectement par sa vie et ses enseignementssont confrontées de multiples façons auxfruits de ses contributions théologiques,ecclésiologiques et sociétales. Enfin, sonhéritage sera conservé et approfondi pourles générations à venir, grâce à ce qui serabientôt connu sous le titre de Sanctuairenational Saint-Jean-Paul-II, administrépar les Chevaliers de Colomb (cf. page22). C’est ainsi et de plusieurs autres fa-çons, que les Chevaliers aideront à assurerque la vie et le ministère de Jean-Paul II,reçus avec joie et reconnaissance par unegénération entière, vivront pendant denombreuses générations à venir.♦

ALTON JOHN-PAUL PELOWSKIRÉDACTEUR EN CHEF

La Génération Jean-Paul IICOLUMBIA

ÉDITEURSChevaliers de Colomb

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ADMINISTRATEURS SUPRÊMESCHEVALIER SUPRÊME

Carl A. AndersonAUMÔNIER SUPRÊME

Mons. William E. Lori, S.T.D.DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME

Logan T. LudwigSECRÉTAIRE SUPRÊME

Charles E. Maurer Jr.TRÉSORIER SUPRÊME

Michael J. O’ConnorAVOCAT SUPRÊME

John A. Marrella________

RÉDACTIONAlton J. PelowskiRÉDACTEUR EN CHEF

Andrew J. MattMANAGING EDITOR

Patrick ScalisiRÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT

Kaitlyn LandgrafASSISTANTE À LA RÉDACTION

L’abbé Michael McGivney (1852-90),Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale

et fondateur des Chevaliers de Colomb,intercédez pour nous.

________

POUR COMMUNIQUER AVEC NOUSPAR LA POSTE:

COLUMBIAKnights of Columbus1 Columbus Plaza

New Haven, CT 06510-3326TÉLÉPHONE:203.752.4398

TÉLÉCOPIEUR:203.752.4109

COURRIEL:[email protected] SITE INTERNET:

kofc.orgSERVICE Å LA CLIENTÈLE:1.800.380.9995________

SI VOUS DÉMÉNAGEZ

Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelleadresse et votre étiquette à:Dept. of Membership Records

[service de dossiers de membres], PO Box 1670,New Haven, CT, 06507-0901, USA, ou par cour-

riel à [email protected]________

Copyright © 2014Tous droits réservés

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EN PAGE COUVERTURELe pape Jean-Paul II sur le seuil de la Maison desesclaves, sur l’île de Gorée, au Sénégal, où il s’est

rendu en 1992.

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CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

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Ce MOIS-CI, nous célébrerons la cano-nisation du bienheureux Jean-Paul II. Ily a quelques années, dans le cadre duprocessus de sa canonisation, j’ai été in-terviewé par le bureau du postulateur desa cause. Plus tard, l’interview fut publiéedans la revue du postulateur, Totus Tuus.J’ai cru bon, ce mois-ci, de reprendre unepartie de cette entrevue en lieu de machronique mensuelle.

Le 28 juin 2005, vous et votre femmeDorian participiez à la Cérémonie d’ouver-ture de la cause de béatification et de cano-nisation du serviteur de Dieu,Jean-Paul II. Vous avez eu égale-ment l’occasion d’être reçu à plu-sieurs occasions en audience privéepar Jean-Paul II, que retenez-voussurtout de ces rencontres?

Dans un premier temps, Do-rian et moi étions ensemble surla Place Saint-Pierre pour l’eu-charistie funéraire de Jean-PaulII. Nous avons remarqué ces belles ban-deroles qui réclamaient : « Santo Subito »[« Saint dès maintenant »] et ce jour-lànous nous sommes approprié cetteprière; alors nous nous devions d’être àRome en 2005, avec un si grand nombrede nos amis à la célébration d’ouverturede la cause de Jean-Paul II.

Les audiences privées avec Jean-Paul IIétaient toujours remarquables, étantdonné son grand intérêt pour ce qui sepassait; il désirait connaître les dernierschangements qui se produisaient, cequ’on pouvait faire pour aider et surtoutce qu’il pouvait faire lui, comme pape,pour aider. Pourtant, les conversationscomprenaient souvent des questionsconcernant des gens qu’il connaissait —

se portaient-ils bien, comment allaientleurs familles, comment allaient leurs oc-cupations? Il était pasteur de l’Église uni-verselle et tout autant pasteur desindividus et des familles.

Lors d’une occasion en particulier, unerencontre au cours de laquelle il a béniun tableau de la Divine Miséricorde quinous a servi lors d’un pèlerinage extraor-dinaire à travers l’Ordre des Chevaliers deColomb. Il voulait vraiment faire répan-dre cette dévotion dans le monde entieret nous désirions lui être très unis danscette prière.

Lors d’une de nos dernières visites, leSaint-Père avait de la difficulté à parler, etalors notre conversation fut surtout à sensunique. Nous l’avons salué et reçu sa bé-nédiction. Rendu à la porte de son étude,je me suis retourné pour le saluer de lamain une dernière fois et il était assis là àson bureau, traçant plusieurs fois le signede la croix vers nous. Même la maladiene pouvait l’empêcher des communiqueravec les autres. Ce n’était qu’un faibleaperçu de ce que le monde verrait aucours des derniers jours de sa vie.

« Aimer l’amour humain : l’héritage deJean-Paul II se rapportant au mariage et lafamille » avait été choisi comme thème du25e Congrès international de l’Institut pon-

tifical Jean-Paul II sur le mariage et la fa-mille. Comment, en tant que Chevalier su-prême des Chevaliers de Colomb,transmettez-vous ce riche héritage?

« Aimer l’amour humain » : c’est tel-lement une façon exacte de décrire l’hé-ritage de Jean-Paul II, parce que plus quepersonne d’autre, peut-être, il était vrai-ment le champion de l’amour humain.Il savait que, sans l’amour, la vie de l’hu-main est incompréhensible et que

chaque personne est d’une di-gnité telle que seule la réponsede l’amour est digne de l’êtrehumain. (…)

L’enseignement de Jean-PaulII dans ce domaine est telle-ment riche et complexe qu’ilfaudra des décennies d’étudessavantes pour lui rendre justice.

Chez les Chevaliers de Co-lomb, nous adoptons une approche plusdirecte : nous nous efforçons de formerdes familles et des communautés parois-siales par le recours à des œuvres de cha-rité, d’unité et de fraternité.

Nous entrevoyons l’héritage pastoralde Jean-Paul II par rapport au mariage etla famille comme la clé prophétique del’avenir de communautés chrétiennes so-lides. Nous prenons à cœur son messaged’une civilisation nouvelle au sein de la-quelle le rôle de la famille et du laïcat setrouve au centre du bien-être de l’Égliseà venir.

Jean-Paul II demeurera un père spiri-tuel pour nous pendant de nombreusesannées à venir.

Vivat Jesus!

Champion de l’amour humain

Grâce à son témoignage personnel et sa défensede la famille, saint Jean-Paul II a proclamé la

dignité de chaque personne

par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson

Jean-Paul II savait que, sansl’amour, la vie de l’homme est incompréhensible et que seule la réponse de l’amour est digne

de l’être humain.

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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IL Y A DE NOMBREUSES années, entant que prêtre-secrétaire du cardinalJames A. Hickey, j’ai eu le privilège, encompagnie d’un petit nombre de prêtres,de concélébrer l’Eucharistie dans la cha-pelle privée du pape Jean-Paul II, aprèsquoi, le Saint-Père nous a accueillis cha-cun d’entre nous, au moment des pho-tos. De toutes les photos avec leSaint-Père que j’ai conservées au coursdes années, c’est celle que je préfère. Lepape a placé sa main sur mon épaule enme souriant, comme l’aurait fait un pèrefier de son fils. De fut un moment où j’airessenti personnellement la paternité spi-rituelle de Jean-Paul II.

LE RAYONNEMENT DE LA PATERNITÉLe pape Jean-Paul II a marqué beaucoupde prêtres de la même manière dont ilm’a marqué, moi. En effet, sa paternitéspirituelle s’est répandue au sein del’Église et a servi d’inspiration à une nou-velle génération de prêtres. Non seule-ment étaient-ils impressionnés par lavivacité de son intelligence, de son éner-gie et de son charisme, mais encore da-vantage par sa force intérieure et sonamour paternel. Tant par son enseigne-ment que par son exemple, Jean-Paul IIa personnifié l’amour qu’un père devraitmanifester envers sa famille et l’amourqu’un père spirituel, le prêtre, devraitmanifester à l’égard de l’Église.

Dans sa très belle exhortation intituléePastores Dabo Vobis (Je vous donnerai despasteurs), Jean-Paul II a souligné cette

dimension spirituelle de la prêtrise. Il yécrivait que, tout comme Jésus a offertsa vie même pour l’Église, ainsi les prê-tres devraient également faire le don «d’eux-mêmes à l’Église… puisqu’elle estle Corps et l’Épouse de Jésus-Christ »(23). De cette manière, le célibat,comme mode de vie du prêtre, est loind’être isolé et stérile. Il correspond plu-tôt à la joie que les couples mariés res-sentent, quand, même au milieu de lasouffrance et des revers, ils se donnentl’un à l’autre et à leurs familles. Quandun prêtre s’offre lui-même aux fidèlesdont il est responsable, même si c’est auprix de grands sacrifices, le Seigneur voità ce que son ministère produise beau-coup de fruits.

De nombreux auteurs ont décrit la re-lation de Jean-Paul II avec son père,homme de foi et de vertu. La mère dufutur pape est décédée lorsque celui-cin’avait que huit ans, pourtant tout aucours de ses années de formation, le jeuneKarol Wojtyła a connu les bienfaits d’unpère aimant. Le capitaine Wojtyła incul-quait chez Karol une passion pour l’his-toire, la littérature et les sports. Maispar-dessus tout, il aidera son fils à cultiverune vie profonde de foi et de prière, afinqu’il devienne l’homme que Dieu atten-dait de lui. Plus tard, comme pape, KarolWojtyła notera que l’exemple de prièreque fut son père lui servit de « premierséminaire » (cf. Don et mystère, p. 20).

Alors qu’une vocation à la prêtrisecommençait à se manifester dans soncœur, Wojtyła découvrait un véritable

père spirituel en la personne du cardinalStefan Sapieha, archevêque de Cracovie.Durant la Deuxième Guerre mondiale,les séminaristes polonais ont dû être for-més clandestinement dans la résidencedu cardinal. C’est là que, dans l’intimité,le séminariste, Karol Wojtyła, fut té-moin, en présence du cardinal Sapieha,d’une foi profonde et d’un grand cou-rage en face de circonstances graves ettragiques. Ce fut un exemple que Jean-Paul II a entretenu durant toute sa vie.

Durant son ministère, en tant queprêtre, évêque et pape, Jean-Paul II seprésentait devant chaque individucomme un père spirituel ferme, aimantet sage. Dès le tout début, il tendait lamain aux jeunes — les accompagnantdans des excursions, en ski, en partici-pant au théâtre d’étudiants, leur ensei-gnant à connaître et à apprécier leurculture, et les aidant à se faire un espritcritique quant à la vie. Mais surtout, illes encourageait à découvrir leur dignitéet leur joie dans le Christ.

Quand il est devenu archevêque deCracovie, les autorités communistes fai-saient peu de cas de ce penseur et ce rê-veur, ce poète, ce dramaturge et cemystique. Ce qu’il était certes — etbeaucoup plus encore. Mgr et, plus tard,le cardinal Wojtyła, a été un chef coura-geux, une image du Bon Pasteur quiguide son troupeau à travers de terrainsdangereux. Comme un père sage, il sa-vait traiter avec le régime communisteafin de défendre les droits de son peupleet la liberté de l’Église.

La Paternité spirituelle desaint Jean-Paul II

Formé et inspiré par des hommes fidèles, Karol Wojtyła a vécu pour un grand nombre

en témoin ardent de la paternité

par Mgr. William E. Lori, Aumônier Suprême

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Offertes en solidarité avec le pape François

APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

INTENTIONS DU

SAINT-PÈRE

L’HOMME CATHOLIQUE DU MOIS

POPE FRANCIS: CNS photo/Paul Haring — BLESSED ZENON: Photo courtesy of the Redemptorist General Archive, Rome (www.cssr.com)

FIGURE DE PÈRE POUR LE MONDEEn 1978, alors qu’il était élu pape, Jean-Paul II adoptait une famille de foi beau-coup plus importante. Plusieurs mois plustard, il retournera en Pologne, sa patrie, yapportant un message de dignité hu-maine, d’espoir et de liberté — la libertéque Dieu le Père nous offre dans le Christ— le même message qu’il apportera par-tout dans le monde. Parmi ses premièresinnovations pastorales, il y eut la Journéemondiale de la jeunesse. Bien que certainsde ses conseillers l’aient prévenu que sonprojet ne réussirait jamais, le pape Jean-Paul II était d’un autre avis. Rien ne l’em-pêcherait de rejoindre les esprits et les

cœurs des jeunes, tout comme son proprepère l’avait instruit des voies de la foi, dela sagesse et de la maturité humaines. Lesjeunes ont réagi avec enthousiasme, seprésentant en nombre, malgré les prédic-tions d’échec. Et il semble que plus Jean-Paul II vieillissait et plus il faiblissait, plusles jeunes l’aimaient. Qui peut oublier lafoule de jeunes qui veillaient sur la PlaceSaint-Pierre la nuit où le pape disait :« Laissez-moi entrer dans la maison demon Père »?En célébrant la canonisation de saint

Jean-Paul II, rappelons-nous sa paternitéspirituelle. Dans son ministère auprès dela famille, il nous a enseigné à rechercherla source de la paternité en la personne

de notre Père éternel, que Jésus nous aappris à appeler, « Abba, Père » (Mc 14,36; cf. Rm 8, 15, Ga 4,6). Il nous a aidésà découvrir comment les pères et mèrescollaborent et se complètent en établis-sant un foyer stable et en guidant leursenfants sur les sentiers de la foi, de laconnaissance et de l’amour. Et toujours,il parlait de paternité, de maternité et defamille comme une vocation d’amour,de service et de don de soi.En tant que Chevaliers de Colomb,

pères de famille, prêtres (qui sont despères spirituels), demandons l’interces-sion de saint Jean-Paul II, pour que nouspuissions être parfaits comme notre Pèredu ciel est parfait (cf. Mt 5, 48).♦

Bienhereux Zenón Kovalyk (1903-1941)NÉ LE 18 AOÛT 1903, dans l’ouest del’Ukraine, Zenon Kovalyk fut élevé dansune famille de paysans pauvres. Il rêvaitde devenir prêtre et entra chez les Ré-demptoristes en 1926. Zenon a étudié laphilosophie et la théologie en Belgiqueavant son ordination dans l’Église catho-lique grecque ukrainienne en 1932.Au cours des sept ans qui ont suivi, le

père Kovalyk prêchait des missions enUkraine, œuvrant avec des croyants or-thodoxes qui recherchaient sincèrementla réunion avec le siège de Rome. Quandl’Union Soviétique envahit l’Ukraine, en1939, le père Kovalyk condamnait ou-vertement le régime athée. Averti par sesamis d’adoucir le ton de ses sermons, ilrépondit ainsi : « J’accueillerai volontiersla mort si telle est la volonté de Dieu,mais jamais je ne compromettrai maconscience de prédicateur. » Renommépour son zèle apostolique, il poursuivit saprédication et prêchait sa dernière retraiteen août 1940 devant 10 000 fidèles.Quatre mois plus tard, le père Kovalyk

a été arrêté par la police secrète soviétique.Confiné pendant six mois dans la prisonBrygidky de Lviv, il endurait des dizainesde raclées et de brutaux interrogatoires.Partageant une cellule de 4 m x 3 m avec

12 autres prisonniers, jamais il ne cessason œuvre pastorale, entendant lesconfessions, présidant les prières ets’adonnant à la direction spirituelle.Doué d’un sens de l’humour très vif, lepère Kovalyk soutenait également l’espritde ses codétenus en leur racontantd’amusantes histoires.Quand les forces nazies eurent pris

Lviv, le 29 juin 1941, les résidants se pres-sèrent vers la prison, espérant y retrouverleurs parents. Bien que la plupart des pri-sonniers aient été fusillés par les gardiensde la prison en déroute, le corps du pèreKovalyk fut retrouvé crucifié à un mur.En même temps que Mgr Mykola Char-netsky et 22 compagnons martyrs, le pèreKovalyk fut béatifié à Lviv par le papeJean-Paul II, le 27 juin 2001.♦

GÉNÉRALE : Pour que les gou-vernants encouragent le souci dela création et la distribution équi-table des biens et des ressourcesnaturelles.

MISSIONNAIRE : Pour que leSeigneur ressuscité comble d'espé-rance le cœur de ceux qui sontéprouvés par la douleur et par lamaladie.

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

Les Chevaliers aident les athlètes olympiques spéciaux à s’entraîner avec des pros

ALORS QUE l’univers de la LNF et lesmeilleurs joueurs de football universitairedes États-Unis se rendaient à Indianapo-lis à la fin de février pour la compétitionannuelle « Scouting Combine » (Concoursde recherche de nouveaux talents), plusd’une vingtaine d’athlètes des olympi-ques spéciaux ont démontré par la mêmeoccasion leurs propres talents.

Grâce à un partenariat entre les Che-valiers de Colomb de l’Indiana, lesOlympiques spéciaux et l’organisme« Catholic Athletes for the Christ » (Spor-tifs catholiques pour le Christ), la toutepremière « Football Clinic and MiniCombine » (stage de football et mini-épreuves pour nouveaux talents) desOlympiques spéciaux s’est tenue le 22 fé-vrier, au centre d’entraînement des Coltsd’Indianapolis. L’ex-quart arrière desColts, Jim Sorgi, ainsi que ses anciens co-équipiers John Standeford, Rick DeMu-lling et Dylan Gandy, ont alors prodiguédes conseils et fourni une belle inspira-tion aux athlètes spéciaux.

Beaucoup de Chevaliers de l’Indiana

étaient en poste aux différentes stationsoù les athlètes spéciaux pouvaient testerleurs talents en matière de football — soitcertaines des mêmes épreuves auxquellesse soumettaient à quelques kilomètres delà, au stade Lucas Oil, les meilleurs es-poirs du football universitaire américain.

Se sont joints aux joueurs et aux par-ticipants, un groupe de Chevaliers de

l’Indiana, parmi lesquels le Député d’É-tat Lawrence B. Fuhr, ainsi que du per-sonnel rattaché aux Jeux olympiquesspéciaux et des bénévoles œuvrant ausein de l’organisme Catholic Athletes forthe Christ — qui sont tous repartis de làinspirés par la détermination, la joie etl’engagement d’excellence des athlètesspéciaux.♦

Quatre anciens joueurs des Colts d’Indianapolis se sont joints aux bénévoles et aux participants dansle cadre du stage de football et de la série d’épreuves « Mini Combine », le 22 février dernier.

Des cardinaux membres des C de Creçoivent leur calotte rouge au Vatican

L’Ordre distribue des DVD du papeFrançois dans les séminaires

DES COPIES gratuites d’un docu-mentaire sur le pape François produitpar les Chevaliers de Colomb ont étéenvoyées aux dirigeants de séminairesainsi qu’aux directeurs diocésainsd’enseignement religieux.

Dans le cadre de cette initiative vi-sant à mieux renseigner les catholi-ques quant à la vie et aux années deformation du nouveau pape, l’Ordrerend son documentaire François : le pape du NouveauMonde accessible à plus de 200 directeurs de vocations etséminaires à travers les États-Unis.

Si, depuis son élection, le pape François fascine lemonde entier, en revanche peu de gens connaissent sonhistoire, son enfance en Argentine ainsi que les racines desa foi. Mettant à profit des entrevues exclusives avec desgens qui l’ont jadis côtoyé ou qui ont travaillé à ses côtésdurant plusieurs années, le film dresse un portrait uniqueet en profondeur du premier pape à provenir du NouveauMonde.♦

Le cardinal Kelvin Felix, archevêque retraité de Castries, à Sainte-Lucie,et membre du Conseil 13875 Immaculée-Conception, est entouré de prê-tres lors d’une réception organisée en l’honneur des nouveaux cardinaux,le 22 février au Vatican. Avec le cardinal Leopoldo José Brenes Solórzano,de Managua, au Nicaragua, le cardinal Orlando Beltran Quevedo, de laville de Cotabato, aux Philippines, et le cardinal Gérald Cyprien Lacroix,de Québec, ce sont donc quatre des 19 nouveaux cardinaux qui sontmembres de l’Ordre. Le cardinal Felix, qu’une nouvelle publiée en marsdans Columbia avait par inadvertance omis de mentionner, est un mem-bre fondateur du Conseil 13875, et il a grandement aidé les Chevaliersà s’implanter à Sainte-Lucie.♦

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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L’initiative « 40 boîtes de conserves pour le carême » apporte de l’espoir aux démunis

PRIER, JEÛNER, FAIRE la charité. Le troisième de ces piliersdu carême est au cœur du projet « 40 boîtes de conserves pour lecarême », mis sur pied par l’Ordre.Alors que l’économie piétine, beaucoup de nos prochains ont

en effet de la difficulté à joindre les deux bouts.Heureusement, « 40 boîtes de conserves pour le carême », une in-

itiative spéciale lancée dans le cadre du programme de l’Ordre« Nourrir les familles », est là pour aider — en recueillant et en distri-buant des denrées alimentaires saines au profit des moins fortunés.L’idée est d’inciter chaque membre de Conseil et chaque pa-

roissien à donner une boîte de conserve alimentaire par jour, du-rant les 40 jours que dure le carême.Le programme a pris son essor en 2011 grâce au Conseil 8306

Our Lady of Guadalupe, à Helotes, au Texas, alors que les Chevaliersde l’endroit avaient recueilli 4 300 boîtes de conserve au profit desbanques alimentaires et des soupes populaires. Depuis lors, « 40 boîtesde conserves pour le carême » a essaimé partout à travers l’Ordre.Afin d’encourager les dons, le Conseil suprême considère dé-

sormais un programme « Nourrir les familles » admissible — ycompris « 40 boîtes de conserves pour le carême » — comme ré-pondant aux quatre conditions nécessaires dans la catégorie desActivités familiales pour avoir droit au Prix colombien. Pour se

qualifier, les Conseils doivent recueillir et distribuer au moins1000 livres (plus de 450 kg) de nourriture et accomplir un mi-nimum de 100 heures de bénévolat dans la préparation ou la dis-tribution de repas aux démunis.♦

Des membres du Conseil 8306 Our Lady of Guadalupe, à Helotes,au Texas, lors du premier événement « 40 boîtes de conservespour le carême », tenu en 2011.

Les Chevaliers et leurs familles invités à prier pour l’Ukraine

Les terrains de jeux C de C de Romeaccueilleront des pèlerins réunis

pour la canonisation

LES CHEVALIERS DE COLOMB suivent de très près lesévénements qui surviennent en Ukraine. À propos des boule-versements qui secouent le pays, le pape François a pour sa partdéclaré : « J’assure le peuple ukrainien de ma proximité et jeprie pour les victimes des violences, pour leurs familles et pourles blessés. J’invite toutes les parties à cesser toute action vio-lente et à rechercher l’entente et la paix à travers le pays. »En solidarité avec le Saint-Père de même qu’avec les évêques

catholiques et l’Église d’Ukraine, les Chevaliers de Colomb de-mandent à tous leurs membres à travers le monde de réciter laprière de saint François afin que le dialogue reprenne et le res-pect revienne, et qu’ainsi la situation se règle pacifiquement,en Ukraine.♦

EN PRÉVISION des canonisations historiques des papesJean-Paul II et Jean XXIII, les Chevaliers de Colomb ouvri-ront à Rome plusieurs de leurs aires récréatives en vue d’ac-commoder les pèlerins se rendant au Vatican pour lescérémonies du 27 avril.Les membres des C de C ainsi que leurs familles auront la

chance de camper gratuitement sur ces terrains qui permet-tent d’accéder, en marchant ou via les transports en com-mun, à la place Saint-Pierre. Les pèlerins qui veulent profiter de cette offre doivent ap-

porter leurs propres tentes et sacs de couchage, en plus des’inscrire à l’avance. Pour en savoir plus et notamment con-naître les directives, rendez-vous sur kofc.org.♦

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Jean-Paul II, pape ayant connu le troisième règne pontifical leplus long, Jean-Paul II en fut également l’un des mieux aimés.

La cause officieuse de sa canonisation débute presque immédiate-ment, alors qu’à ses funérailles, le 8 avril 2005, la foule réclamait« Santo subito! » (« Canonisé tout de suite! »). La cause officielle futouverte un mois plus tard déjà, quand, le 13 mai, le pape BenoîtXVI laissa tomber la traditionnelle période d’attente de cinq ans.

La personne nommée pour diriger la cause au cours du procèscanonique qu’exige l’Église, fut Mgr Sławomir Oder. Né àChełmża, en Pologne, et ordonné peu après la chute du commu-nisme en 1989, Mgr Oder a exercé son ministère presbytéral sur-tout à Rome. Il est l’auteur de : « Pourquoi il est saint : la vie et lafoi du pape Jean-Paul II et la cause de sa canonisation » (ed. en langueanglaise — Rizzoli, 2010).

Columbia a parlé récemment à Mgr Oder concernant la sain-teté et l’héritage du tout premier pape polonais. L’entretien ori-ginel a eu lieu en polonais, avec l’aide du personnel des Chevaliersde Colomb.

COLUMBIA : Que signifie la canonisation du pape Jean-Paul IIpour l’Église d’aujourd’hui et dans le cadre de la nouvelle évan-gélisation? MGRODER : Chaque saint constitue un don fait à l’Église. Jean-

Paul II disait souvent qu’un saint dans l’Église nous déconcerte etnous réconforte à la fois. Un saint nous déconcerte en démontrantle trajet que nous avons à parcourir sur le sentier de la sainteté et

nous réconforte en affirmant qu’aucun sentier menant à la sainteténe nous est interdit.

Jean-Paul II m’étonnait par la façon avec laquelle il concrétisaitson amour pour le Christ au moyen de l’amour concret et par sadévotion envers l’Église. Par conséquent, nous les prêtres, nousavons certainement un excellent modèle de presbytérat à suivre.Pourtant, la personnalité de Jean-Paul II était si riche et si versatile— il était à la fois homme de la Renaissance et homme de profon-deur intellectuelle aux champs d’intérêt multiples. On peut trouverchez lui un exemple pour les gens qui cherchent la vérité, les gensqui cherchent le dialogue, les gens qui occupent des postes d’auto-rité. De plus, les personnes malades et âgées retrouvent en lui unexemple de la vocation spécifique de la souffrance, du sentier de lamaladie, du sentier de la vieillesse, et qu’elles en profitent pour yexprimer au Christ leur « Me voici, Seigneur ». Alors, il me semblebien que la canonisation de Jean-Paul II raffermisse la foi d’unegrande catégorie de gens dans leur vocation à la sainteté.

N’oublions pas non plus que Jean-Paul II, tout au long de sonpontificat, s’est efforcé de mettre en œuvre les enseignements duConcile Vatican II. Il s’ensuit que sa canonisation fixera de nouveaul’attention de l’Église sur la tâche qui est sienne de vivre le concile.

COLUMBIA : Le pape Benoît a renoncé à la période d’attente decinq ans avant d’ouvrir la cause, et Jean-Paul II fut canonisé assezrapidement. Que répondez-vous aux gens qui affirment que laprocédure fut trop courte?

Franchir le seuil

de la sainteté

Une entrevue avec le postulateur de la cause de canonisation de saint Jean-Paul II

par le personnel de Columbia

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Le pape Jean-Paul II se recueille lors d’unemesse à St. Louis, le 27 janvier 1999,dans le cadre de sa dernière visite auxÉtats-Unis.

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MGR ODER : Cinq ans c’est le nombre d’années fixé par le droitcanonique de l’Église pour contrôler la soi-disant réputation desainteté (fama sanctitatis) de la personne. La réputation de saintetéde Jean-Paul II n’a jamais fait de doute, car elle fut profondémentétablie dans sa conscience de l’Église et de la société en général.C’est pour ce motif que le pape Benoît dispensait de la périoded’attente de cinq ans. Cependant, tous les autres aspects du pro-cessus canonique ont dû être strictement observés. C’est pourquoion ne peut laisser entendre qu’il y eut une forme quelconque declémence dans le processus judiciaire.

Rappelons également que, à part le temps passé à entendre les té-moignages personnels et l’enregistrement des témoignages, l’élémentqui donne la cadence de la canonisation est au premier plan un signereçu de Dieu sous forme de miracle. Dans le cas de Jean-Paul II,nous avons reçu ce signe au début de processus. Quelques semainesà peine après l’ouverture des délibérations, nous avons été informésde la guérison de la maladie de Parkinson de sœur Marie Simon-Pierre. Et puis, le jour même de la béatification, une Costaricaineaffligée d’un anévrisme au cerveau fut guérie. [Les deux guérisonsmiraculeuses furent attribuées à l’intercession de Jean-Paul II.] AinsiDieu nous a donné un signe que nous pouvions poursuivre.

COLUMBIA : Jean-Paul II insistait sur l’appel universel à la sain-teté et canonisait plus de saints et saintes que ses prédécesseurs

des trois siècles précédents réunis. Que révélait son propre procèsde canonisation quant à sa propre sainteté et ses vertus héroïques?

MGR ODER : Ce qu’exprimait Jean-Paul II par ces béatificationset ces canonisations c’est que l’Église est en mesure d’inspirer lasainteté et de susciter des saints et saintes. À quoi servirait l’Églisesi, vivant selon la parole du Christ et des sacrements, ses fils et sesfilles ne devenaient pas des saints et des saintes?

Ce qui nous a le plus touchés dans sa sainteté personnelle cefut le caractère ordinaire de cette sainteté, c’est-à-dire qu’il vivaitchacun des moments avec une intensité exceptionnelle. Ce quim’a touché personnellement dans mon rapport avec Jean-Paul IIfut la profondeur de sa prière, la présence de la dimension mys-tique dans sa vie. Ce mysticisme n’en était pas un de détachementdu monde, ni non plus de l’ordre des visions, des extases. C’étaitla possibilité de vivre en présence de Dieu, de faire l’expériencede chaque geste, de chaque décision toujours en rapport avecDieu, avec le Christ. C’était un dialogue continu avec Dieu, undialogue d’amour qui se réalisait dans sa vie quotidienne, dansses rencontres avec les gens, dans les décisions à prendre et seschoix personnels.

L’autre élément qui m’a frappé c’est la pauvreté de Jean-Paul II.Il fut vraiment un homme de Dieu. Il a vécu une vie très modeste,une vie de pauvre, parce que c’était un homme libre. Sa liberté étaitissue de sa relation avec Dieu. Lui-même disait que l’homme qui

Dans le sens des aiguilles d’unemontre, en partant de la gauche :Le pape Jean-Paul II (au centre,avec les bottes rouges) prie en com-pagnie d’un groupe de skieurs avantde s’élancer sur la pente, en 1984.• Le Saint-Père se déplace parmiune foule impressionnante lors desa visite à l’université Santo Tomasde Manille, aux Philippines, en1995. • Le cardinal Wojtyła estentouré de jeunes croyants alorsqu’il s’apprête à partir pour Rome,à la fin des années 1970. • KarolWojtyła avec un livret de prièresdans les mains. • Le jeune Wojtyłaen compagnie de ses parents.

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se tient devant Dieu est libre. Il était libéré de lui-même et deschoses tangibles, et pouvait donc prêcher l’Évangile sans crainte,sans aucun compromis. Il se donnait aux autres, à l’Église, jusqu’àla toute fin.

COLUMBIA : Quand Wojtyła rencontra-t-il pour la première foisle cardinal Joseph Ratzinger — celui qui deviendra le pape BenoîtXVI — tant sur le plan personnel que relativement à son œuvre?Quelle influence Ratzinger et sa pensée eurent-ils sur lui?

MGR ODER : Karol Wojtyła fut nommé cardinal par Paul VI en1967, tandis que le cardinal Ratzinger recevait le chapeau cardina-lice en 1977, un an avant la mort de Paul VI. Même s’ils avaientparticipé tous deux au Concile Vatican II, la première occasion dese connaître a été le conclave qui a élu Paul VI. Ce fut là que, enéchangeant sur l’avenir de l’Église et le successeur de Paul VI, lapremière occasion qu’ils eurent de se connaître et d’engager un rap-port spontané. Après la mort de Jean-Paul I, Jean-Paul II, en tantque pontife nouvellement élu, a bientôt désiré avoir le cardinal Rat-zinger à ses côtés, comme préfet de la Congrégation de la doctrinede la foi pour s’occuper des questions théologiques et dogmatiques.

Il n’est pas facile de déterminer comment leurs idées se sont in-fluencées l’un l’autre. Leurs idées et leur vision de l’Église conver-geaient beaucoup et leur lecture des défis que l’Église devaitaffronter après le Concile Vatican II se ressemblait beaucoup. Il

faudrait plutôt s’en référer à l’interpénétration et la synthèse deleurs idées qui eurent lieu durant leur œuvre commune au coursde leurs travaux ensemble, très souvent au cours de réunions pourle bien de l’Église.

COLUMBIA : Comment en est-il venu à expliciter sa « théologiedu corps » et à décider de mettre en œuvre l’Institut pontificalJean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille?

MGR ODER : Sa « théologie du corps » a évolué à partir de sespréférences pour la philosophie et l’anthropologie, notamment leurdimension pastorale. Comme jeune prêtre à Cracovie, KarolWojtyła était responsable de la pastorale auprès des jeunes des ser-vices de la santé. Son œuvre de pastorale auprès des jeunes à la pa-roisse St-Florian, ses vacances d’été aux Lacs Masurian, et lesretraites pour les couples se préparant au mariage ont été des occa-sions au cours desquelles ses idées se sont cristallisées. Les fruits deses expériences se sont manifestés dans le volume Amour et respon-sabilité [publié d’abord en polonais en 1960].

De ses préoccupations vitales a émergé l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, fondé en 1981.En toute certitude, c’est un institut très dynamique, très pertinente.Rappelons que le problème de la famille était fondamental pourJean-Paul II. Et son message aux familles constitue une réponse àune réalité sont nous sommes les témoins. C’est-à-dire que la crise

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Dans le sens des aiguilles d’une montre, àpartir du haut : Le pape Jean-Paul II célè-bre la messe à la basilique de Notre-Damede Guadalupe, au Mexique, en 1999. •Jean-Paul II accueille en 2004 au Vaticanle cardinal Joseph Ratzinger, qui devint parla suite le pape Benoît XVI. • Le Saint-Père met une prière écrite à la main sur lemur des Lamentations de Jérusalem, lors desa visite en Terre sainte à l’occasion du Ju-bilé de l’an 2000. • Le pape sort d’un tipià Fort Simpson, dans les Territoires duNord-Ouest, en 1987.

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de société se manifeste de façon particulière dans la crise de la fa-mille. Les enseignements de Jean-Paul II, conservés dans l’héritagede l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariageet de la famille, répondent à cette crise.

Jean-Paul II a fondé également le Conseil pontifical pour la fa-mille. Il en a signé le décret de fondation le 9 mai 1981 et désiraitfaire lui-même l’annonce de son établissement le 13 mai, date del’attentat sur sa vie. En un certain sens, donc, la lutte de Jean-PaulII pour la vérité sur l’homme, pour la vérité sur le mariage et la fa-mille était sellée dans son sang. J’y vois un symbole.

COLUMBIA : À votre avis, quels ont été les faits saillants uniquesou parmi les plus importants du pontificat de Jean-Paul II?

MGR ODER : Son pontificat fut unsurtout un énoncé des enseignementsdu Concile Vatican II. Jean-Paul estun fils convaincu de l’Église, tel quedéfini par les pères du Concile.

Son pontificat fut également mar-qué dès le début par l’ouverture del’évangile au monde contemporain.Son homélie inaugurale contenait laproclamation de son programme :« N’ayez pas peur! Ouvrez grandes lesportes au Christ. » Voici l’Église qui n’apas peur ou qui est sur la défensive,mais qui porte l’espoir de tous ceux quisont perdus. Il me semble que ce traitprononcé d’espoir est révélé égalementdans son talent et son désir intuitifs dedialoguer avec les jeunes, qui a trouvéson expression dans la création desJournées mondiales de la jeunesse.

Par conséquent, je dirais que ce futun pontificat joyeux, ouvert, créateur.En même temps, ce fut un pontificatqui regardait droit dans les yeuxl’homme contemporain qui souffre etqui ne trouve pas en lui-même toutes les réponses à ses questions.Et ce fut un pontificat de vérité sur l’homme — la vérité révéléepar le Christ, le seul Sauveur et Rédempteur de l’homme.

COLUMBIA : Quelle influence Jean-Paul II a-t-il exercée sur sessuccesseurs? Comment Benoît et François ont-ils construit surles fondements établis par Jean-Paul II?

MGR ODER : Certes, Benoît et François ont vécu de nombreusesannées en observant Jean-Paul II. À plusieurs reprises, le pape Be-noît a évoqué son admiration pour Jean-Paul II, en parlant de sasainteté personnelle, de son ouverture à l’évangile, de sa capacitéde faire face aux défis du monde. Quant au pape François, il a sou-ligné à plusieurs reprises comment la dévotion mariale de Jean-Paul a influencé la sienne et comment la sainteté de Jean-Paul ainspiré également ses choix et son désir de perfection.

Il me semble que dans cette succession de trois papes, nous dé-couvrons une Église qui désire porter le Christ « aux périphéries »,pour emprunter le langage du pape François. Le pape Jean-Paul II

a dû affronter les périphéries géopolitiques : la division du mondeentre Orient et Occident, entre régimes et démocraties, entreathéisme et tradition chrétienne. Le pape Benoît était à porterl’Évangile aux périphéries du monde intellectuel : les défis de la cul-ture laïque, l’athéisme dans ses nouvelles formes, le relativisme. Lepape François poursuit ce trajet d’évangélisation des périphéries exis-tentielles : les pauvres, les immigrants, les personnes marginalisées.

Entre toutes ces certitudes, il y a la continuité, la continuité del’amour du Christ qui se manifeste grâce au ministère de Pierre.

COLUMBIA : Comment estimez-vous que les catholiques verrontsaint Jean-Paul II dans 100 ans ou même dans 500 ans? Quelsera son héritage?

MGR ODER : En jetant un coupd’œil rétrospectif, je crois que nous leverrons comme le pape qui a vécu etmis en œuvre Vatican II. En Pologne,nous considérerons comme l’un desplus grands, sinon le plus grand des Po-lonais. Jean-Paul II lui-même a déjà re-marqué qu’il aimerait qu’on sesouvienne de lui comme un pape de lavie et un pape des familles — je croiségalement que Jean-Paul II sera perçucomme un défenseur de la dignité enlivrant un profond message sur la véritépar rapport à l’homme, à la famille, àla vie. Il ne s’agit pas simplement d’unhumanisme tout court, mais plutôtd’un humanisme chrétien, puisqueJean-Paul a perçu la vérité sur l’hommedans la perspective de l’incarnation duVerbe divin, Jésus Christ. Voilà le grandmessage de Jean-Paul II : une vision po-sitive de l’homme; la révélation de lavérité concernant la dignité humaine;et la grandeur grâce à la rencontre avecle Christ.

COLUMBIA : Que signifierait être disciple de saint Jean-Paul IIet adepte de sa spiritualité?

MGR ODER : La marque la plus caractéristique de la sainteté deJean-Paul II se trouve dans son union avec le Christ, sa capacité deregarder un autre être humain comme au moyen du prisme duChrist. Au cours de son procès de béatification, j’ai entendu cetteremarque exprimée de plusieurs façons de la part de personnes quil’avaient rencontré : il pouvait percevoir dans chaque être humain— qu’il soit croyant ou non, saint ou pécheur — l’image et la res-semblance de Dieu.

Être disciple de saint Jean-Paul II exige d’abord que l’on soit pro-fondément enraciné dans l’amour de Dieu et que l’on considèreles autres, tant les amis que les adversaires, comme des êtres créésà l’image et la ressemblance de Dieu. C’est justement en recher-chant tout ce qui est bien, beau et noble en l’homme, qu’on peutconstruire un nouvel humanisme, un nouvel avenir pourl’homme.♦

Le pape Jean-Paul II accueille chaleureusement mère Teresaau Vatican.

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Des dizaines de milliers de personnes sont attendues le 27avril prochain sur la Place Saint-Pierre de Rome, pour cé-

lébrer la canonisation du pape Jean XXIII, qui a inauguré leDeuxième Concile du Vatican, ainsi que du « fils » du concilequi a laissé une marque indélébile sur notre époque, le papeJean-Paul II.

Il n’y a pas si longtemps, soit en avril 2005, alors que Jean-PaulII était à l’article de la mort que des milliers de jeunes gens seréunissaient au même endroit à l’occasion d’une vigile de prières— témoignage d’amour envers le pape dont l’amour les avait pro-fondément touchés. Des millions de personnes affluaient lors deses funérailles, le 8 avril, rendant grâce à Dieu pour le don quefut cet homme. En ce jour, les foules criaient si fort qu’elles sefaisaient entendre du haut de la Colline du Janicule à Rome : « IlGrande! » (« Le Grand ») et « Santo subito! » (« Saint dès mainte-nant »). Un tel spectacle ne s’était jamais produit depuis les fu-nérailles du pape saint Grégoire le Grand en l’an 604.

En la fête de la Divine Miséricorde — fête que Jean-Paul IIavait lui-même inauguré dans l’Église —, l’acclamation sponta-née se manifestera. Le pape polonais, qui avait grandi au seindes pires horreurs du 20e siècle, sera déclaré officiellement donde la miséricorde de Dieu accordé à notre époque.

Alors que les foules remplissent la Place Saint-Pierre, débor-dant dans les rues avoisinantes et remplissant la Via della Conci-liazione, la grande avenue menant au Tibre, nous pourrionsprendre un moment pour rappeler ce que Jean-Paul II a légué àl’Église et au monde. L’un des plus riches pontificats d’enseigne-ment, ses 26 ans comme pape ont déjà récolté des fruits en abon-dance. Pourtant de tels fruits ne durent que si, comme Marie,les fidèles chrétiens se souviennent des dons de Dieu, en les por-tant dans leurs cœurs (cf. Luc 2, 9).

Les personnes assez âgées se souviendront du jour où KarolWojtyła sortit pour la première fois sur le balcon de Saint-Pierrecomme un rayonnement d’énergie soudaine, ses bras étenduscomme pour embrasser le monde entier. Ils se souviendront del’émouvant appel énoncé au cours de l’Eucharistie initiale  :« N’ayez pas peur! Ouvrez grandes les portes au Christ! » Lesgens de tous âges qui ont entendu les homélies et lu les œuvresde ce pasteur et de ce théologien reconnaîtront qui, tout commele sage serviteur de l’Écriture, recueillait, au profit de l’Église etdu monde, de nouvelles intuitions puisées dans les dépôts de laTradition de l’Église (cf. Mt 13, 52).

L’une des mises au point majeures de Jean-Paul II pourrait pa-raître quelque peu abstraite, à moins que nous nous souvenionsque, pour Jean-Paul II, la pensée chrétienne est inséparable de lafoi chrétienne vécue. Ce philosophe et théologien profondémentpastoral lançait un appel en vue d’un renouveau de foi radicalqui témoignerait de la vérité de Jésus Christ pour notre époque.Il sollicitait des témoins dont le culte, les paroles et l’existencemême rayonneraient de l’Évangile au sein d’un monde qui enavait profondément besoin. Et il fut ce qu’il prêchait.

Toute tentative en vue de dresser la liste des intuitions cen-trales du nouveau saint sera nécessairement incomplète. Avec lepape émérite Benoît XVI et le pape François, nous découvronsencore ce que Dieu a accordé à son Église dans la « personne duJean-Paul le Grand. » Néanmoins, nous pouvons reconnaîtrequelques éléments du trésor que ce grand enseignant et pasteura présentés à l’Église et au monde.

1. Il recentra l’Église sur « le Christ, Rédempteur de l’homme »,et ouvrit ainsi la voie à une « anthropologie adéquate. »

Tout comme sa vie, toutes ses élaborations de la pensée del’Église sont fondées sur la plus simple et la plus ancienneconfession chrétienne. Une affirmation décidément modernede cette ancienne foi ouvre sa première encyclique  : «  JésusChrist, le Rédempteur de l’homme, et le centre de l’univers et del’histoire » (Redemptor Hominis, 1). Le paragraphe initial de Re-demptor Hominis évoque délibérément le début du Manifestecommuniste, en flagrante contradiction avec le salut autodes-tructeur marxiste, créé par l’homme, par le recours à la révolu-tion violente. La société n’est guérie ni par le socialisme ni parle système du « marché », car dans les deux instances le bien dela personne est subordonné aux mécanismes sociaux. Elle estguérie par le Fils unique de Dieu, né de Marie il y a deux mil-lénaires afin de devenir notre compagnon sur le sentier de lavie et pour nous manifester l’amour du Père (cf. Jean-Paul II,« Prière du Grand Jubilé »).

Jean-Paul II avait une expérience vitale des idéologies destruc-tives qui n’avaient aucune intelligence de la personne humaine.Il avait une conviction inébranlable « que le mystère de l’hommene s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe… .le Christ,dans la révélation même du mystère du Père et de son amour,manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre lasublimité de sa vocation » (Vatican II, Gaudium et Spes, 22).

Cinq intuitions essentielles se retrouvent chez le pape Jean-Paul II

À l’occasion de la canonisation de Karol Wojtyła, l’Église embrasse une vision de l’être humain et de la famille centrée sur le Christ

par Michelle K. Borras

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2. Il nous légua une théologie de l’amour humain.Dans sa première encyclique, Jean-Paul II écrit que « l’homme

demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est privéede sens s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il ne rencontrepas l’amour » (Redemptor Hominis, 10). À la lumière du Verbe in-carné qui révèle l’amour du Père et nous nous envoie l’Esprit, nouscommençons à comprendre pourquoi : Dieu lui-même est infini-ment communion, don parfait de lui-même, joie partagée. Puisquel’homme est créé à l’image de ce Dieu, il « ne peut pas se découvrirpleinement, sauf dans un don sincère de lui-même. » Voilà le magni-fique paradoxe de l’existence humaine… (Jean-Paul II, Lettre auxfamilles 11, cf. : Gaudium et Spes 24.)

Comme jeune prêtre œuvrant avec des couples mariés, le futurpape a appris à « aimer l’amour humain » (cf. Traversant le seuil del’espérance [1994], p. 123). Duranttout son pontificat, il osa approfondirune théologie de l’amour humaindans plusieurs de ses enseignements.Il enseignait que le corps humain estdoué d’un «  sens nuptial  ». Dansnotre différence sexuelle (c.-à-d. exis-tant en tant qu’hommes ou en tantque femmes qui ensemble constituentl’image de Dieu), nous pouvons déjàavoir un aperçu des signes de la voca-tion humaine fondamentale d’aimer.

3. Il énonça la « mission salvatricede la famille ».

La théologie de l’amour humain deJean-Paul II a atteint son apogée dansl’exposition d’une théologie du ma-riage et de la famille si riche qu’il fau-dra des générations pour qu’elle soitdéployée pleinement dans la vie del’Église. La communion fidèle et fé-conde d’un homme et d’une femmemanifeste au monde la communionfidèle et féconde qui existe en Dieu. Et ce n’est pas tout. La missionde la famille est si vitale que la survie ou la déchéance de l’humanitéen dépend.

Simplement en devenant ce qu’elle est — c’est-à-dire, une « com-munauté de vie et d’amour » — la famille devient une « commu-nauté sauvée et salvatrice » au cœur de la mission de l’Église. « Lafamille », écrivit Jean-Paul II, « a la mission de sauvegarder, de ré-véler et de communiquer l’amour, ce qui devient à la fois un refletvivant et un partage réel de l’amour de Dieu pour l’humanité etde l’amour du Christ Seigneur pour son épouse, l’Église… “Fa-mille, deviens ce que tu es! » (Familiaris Consortio, 17; cf. 70).

4. Il défendait courageusement la dignité de la personne humaine.

La famille est le lieu où la personne humaine est destinée à êtrereçue avec amour, peu importe ses habiletés ou ses faiblesses, sonâge ou sa « productivité ». Ainsi Jean-Paul II, le pape de la famille,fut également la voix prophétique proclamant la dignité inviolable

de chaque vie humaine : née ou à naître, riche ou pauvre, en santéou malade, opprimée ou libre. Il écrit dans Evangelium Vitae,« L’Évangile de l’amour de Dieu pour l’homme, l’Évangile de ladignité de la personne et l’Évangile de la vie constitue un seul etindivisible Évangile » (2).

Cet Évangile enjoignait Jean-Paul II à plaider la cause des plusvulnérables : les enfants à naître et les personnes âgées. Mais ill’amenait également à contester les pratiques économiques injustes,à rappeler aux ouvriers leur dignité, à réprimander les dictateurs età exiger la paix, convaincu qu’il était que « la réponse à la peur quiassombrit l’existence humaine en cette fin du 20e siècle repose dansl’effort commun de construire la civilisation de l’amour » (Discoursaux Nations-Unies, 1995).

5. Par sa souffrance, il nous orien-tait vers la miséricorde de Dieu.

Au tout début de son pontificat,Jean-Paul II publia une encyclique surDieu le Père intitulée Dives in Miseri-cordia (Sur la Miséricorde divine).D’une certaine façon, ce titre pourraitcouvrir toute sa vie et son pontificat,notamment ses longues années delutte contre la maladie de Parkinsonet sa mort, en 2005. Ce pape, quiavait été un si grand orateur, nous a fi-nalement communiqué un enseigne-ment supérieur par son silence  : ausein de l’Église qui vit du sacrifice deson Seigneur, Jean-Paul II est devenud’abord un témoin souffrant del’amour du Christ, pour en devenir untémoin muet « jusqu’à la fin » (cf. Jn,13, 1).

Le pape accordait à la Divine Misé-ricorde le dernier mot de sa vie. Aprèsavoir confié le monde entier aux soinsde la Vierge Marie, il écrivait dans son

testament : « Je… demande des prières, pour que la Miséricordede Dieu se montre plus grande que ma propre faiblesse et indi-gnité : “Car avec le Seigneur, il y a miséricorde et plénitude de rédemp-tion (Ps 130, 7).”»

Si aucun autre souvenir ne nous vient à l’esprit, alors que nousobserverons la foule qui occupera la Place Saint-Pierre, le 27 avrilprochain — tout comme elle l’a occupée lors de l’inoubliable Eu-charistie des funérailles, la note de tristesse en moins — nous pour-rons nous rappeler cette miséricorde. En fin de compte, c’est cemystère de l’amour de Dieu qui rayonne à travers chaque intuitionde ce grand pape, voire à travers sa vie tout entière. Tout ce queJean-Paul II a donné à l’Église et au monde qu’il a tant aimé était— et demeure — une expression de cette réalité : Dieu, riche enmiséricorde, qui s’est livré au monde en son Fils unique.♦

MIChELLE K. BorrAS est théologienne en résidence au Sanc-tuaire Jean-Paul II, de Washington, et directrice du Service d’In-formation catholique de l’ordre.

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En tant qu’évêque auxiliaire puis qu’archevêque deCracovie dans les années 1960, Karol Wojtyła estl’auteur de nombreux ouvrages.

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Travailler ensembleDANS LA VIGNE DU SEIGNEUR

Le pape Jean-Paul II a souvent partagé des conseils pastoraux avec lesChevaliers de Colomb et exprimé sa reconnaissance pour leur amitié

par l’équipe de Columbia

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1978 L’Ordre finance l’établissement deliaisons satellites afin de télédiffuser versdes pays en développement l’installationdu pape Jean-Paul II ; l’Ordre finance en-suite un film sur le premier voyage dupape en sol mexicain.

1979 En octobre, l’Ordre collabore avecla Conférence des évêques catholiquesdes États-Unis au financement d’un filmsur la tournée du pape Jean-Paul II en solaméricain.

1981 L’Ordre institue le fonds Vica-rius Christi des Chevaliers de Colomb,doté d’un montant initial de 10 mil-

lions $ et dont les revenus seront systé-matiquement remis au pape pour sesœuvres caritatives.

1983 L’Ordre aide financièrement lepape afin d’aider à couvrir le budget d’ex-ploitation annuel du Centre jeunesse in-ternational de San Lorenzo, à Rome.

1984 Le Conseil suprême autorise leprélèvement d’une somme de 1$ parmembre canadien afin d’aider la Confé-rence des évêques catholiques du Canadaà prendre en charge les dépenses liées à lavisite de Jean-Paul II dans ce pays.

1985 L’Ordre aide le Centre de télévi-sion du Vatican (CTV) à acheter un stu-dio de production mobile, qui permettrad’enregistrer les paroles et les gestes deJean-Paul II puis de mettre ensuite cesdocuments à la disposition de la presse àtravers le monde. Le CTV pourra égale-ment produire des émissions sur lesvoyages du pape, ses discours et diversesautres activités.

1985 Au souhait du pape exprimé parla Fabrique de Saint-Pierre, l’Ordre sevoit donner l’occasion de faire restaurertoute la façade de la basilique Saint-Pierre, qui n’avait pas été retouchée de-puis 350 ans.

Au cours des 26 années de son pontificat, le pape Jean-Paul II a adressé plus d’unevingtaine de messages d’appréciation témoignant de l’action des Chevaliers de

Colomb et destinés à les encourager. À bien des égards, ses allocutions devant le conseild’administration des C de C ainsi que ses lettres envoyées dans le cadre des Congrèsannuels ont mis en lumière le rôle joué par l’Ordre pour faciliter la mission de l’Églisevisant à diffuser l’Évangile et cultiver une civilisation de l’amour.Les Chevaliers ont travaillé étroitement avec Jean-Paul II tout au long de son pon-

tificat, coparrainant par exemple sa messe de 1995 à l’hippodrome Aqueduct, aidantà la tenue de ses voyages pontificaux ou encore en restaurant la façade de la basiliqueSaint-Pierre et en secondant le Vatican quand il s’est agi d’améliorer ses capacités detélécommunication. Dans les pages qui suivent, ces diverses collaborations ainsi qued’autres efforts du même genre font l’objet d’une chronologie assortie de photos quitémoigne des liens étroits unissant les Chevaliers et Jean-Paul II.En rappelant ces jalons illustrant notre solidarité avec le pape, nous gardons à l’esprit

que l’harmonie existant entre l’Ordre et Jean-Paul II s’enracine dans l’œuvre pastoralede l’Église. Lors d’une audience privée avec les directeurs suprêmes, en octobre 1988,le Saint-Père avait déclaré : « La grande joie et le grand réconfort que vous [les Cheva-liers] apportez au cœur du pape résultent de tout ce que vous faites pour protéger lafamille chrétienne ainsi que le droit à la vie, de la conception jusqu’à la mort ; et toutce que vous faites, également, pour promouvoir l’évangélisation, l’éducation catho-lique, la vie paroissiale ainsi que les vocations à la prêtrise et à la vie religieuse. »Aujourd’hui, l’amitié entre Jean-Paul II et les Chevaliers se poursuit par la commu-

nion des saints, alors que l’Ordre aspire toujours à continuer son œuvre visant àconstruire une culture de la vie et une civilisation de l’amour.

Chaque fois que je penseau Chevaliers de Colomb,je me souviens avec joied’un riche héritage de foi,de fraternité et de service,ainsi que d’un brillantexemple de laïcat catholique engagé dans la mission de l’Église. »

— Message au 101e Congrès suprême,Columbus, Ohio, 21 juillet 1983

«Des dizaines de milliers de pèlerins rem-plissent la place Saint-Pierre, au Vatican,à l’occasion de la messe de béatification dupape Jean-Paul II, le 1er mai 2011. Unetapisserie géante montrant le visage du re-gretté pape pendait à la façade de la basi-lique, laquelle avait été restaurée dans lesannées 1980 avec le soutien des Cheva-liers de Colomb.

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1986 Le pape Jean-Paul II fait don aumusée des Chevaliers de Colomb deNew Haven de la croix en cuivre qui,depuis 1614, était posée dans les bras dela statue du Christ, au plus haut sommetde la façade de la basilique Saint-Pierre.Le cadeau est un signe de reconnais-sance pour l’action des Chevaliers deColomb dans la restauration de la façadede la basilique.

1989 Les Chevaliers de Colomb finan-cent la publication de The Pope Speaksto the American Church (Le papes’adresse à l’Église des États-Unis), unecollection complète des discours pro-

noncés par le pape en sol américainentre 1979 et 1988.

1990 L’Ordre développe et distribue unguide d’étude pour mieux comprendreChristifideles Laici, l’exhortation aposto-lique du pape publiée en 1989 et traitantde la vocation et la mission des laïcs.

1991 En août, les Chevaliers lancent àtravers l’Ordre un service de prière ducinq centième anniversaire axé sur les ré-pliques de la croix remise par le papeJean-Paul II aux évêques des Amériques,en 1984, en République dominicaine.

1995 Le 5 octobre, le pape Jean-Paul IIbénit les nouveaux quartiers généraux del’Observateur permanent du Saint-Siègeaux Nations Unies, à New York, financéspar l’Ordre. Les Chevaliers et le diocèse deBrooklyn coaniment la messe célébrée parle pape le 6 octobre, à l’hippodrome Aque-duct.

1996 L’Ordre publie un guide d’étudesur l’encyclique de Jean-Paul II Evange-lium Vitae (L’Évangile de la vie).

1997 Le Chevalier suprême et Mme Vir-gil C. Dechant représentent l’Ordre à la

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Le financement de la rénova-tion et de l’entretien de la façade de la basilique Saint-Pierre, et les statues colossalesqui la couronnent, constitueun nouveau symbole de l’esprit de dévouement devotre organisme réputé, ainsique votre dévouement etvotre fidélité au successeurde saint Pierre. »

— Discours de Jean-Paul II durant lacérémonie marquant la fin des réno-vations de la façade de la basiliqueSaint-Pierre, le 23 février 1987

«

En raison de votre attachement remarquable atteint au chapitre du soucides pauvres, des démunis etnotamment des enfants ànaître, j’ai confiance que lesChevaliers de Colomb continueront d’être à l’avant-garde des efforts de l’Égliseen vue de la promotion de la « culture de la vie (cf. Centesimus Annus, 39). »

— Message au 109e Congrès suprême,St. Louis, 4 juillet 1991

«En haut : Le pape Jean-Paul II rencontre l’ex-Chevalier suprême Virgil C. Dechant et les Officierssuprêmes à Washington, D.C., le 7 octobre 1979. • Ci-dessus : Le Saint-Père bénit un véhicule deproduction donné par l’Ordre au Centre de télédiffusion du Vatican, le 6 novembre 1995.

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Conférence internationale de Rio de Ja-neiro sur la famille, à laquelle participe lepape Jean-Paul II en octobre.

1997 Jean-Paul II reçoit en audience lesOfficiers suprêmes, en décembre. Un bou-quet spirituel de prières est remis au sou-verain pontife par les Chevaliers pourcélébrer le 50e anniversaire de son ordina-tion au sacerdoce.

1998 L’Ordre donne en janvier une aideà la Conférence des évêques catholiques deCuba, afin d’aider à défrayer les dépensesdu séjour sur l’île du pape Jean-Paul II.

1998 Le pape reçoit en audience leconseil d’administration de l’Ordre, le 15octobre. Il bénit une mosaïque de Notre-Dame de Guadalupe commandée parl’atelier de mosaïque du Vatican exprèspour le musée des Chevaliers de Colomb.

1999 En janvier, l’Ordre annonce le fi-

nancement de la restauration de l’atriumMaderno du 17e siècle et de la Portesainte, à la basilique Saint-Pierre, en guisede cadeau au pape et à l’Église universellepour le Jubilé de l’an 2000.

2000 Le 21 mai, le pape Jean-Paul II ca-nonise 25 martyrs mexicains, victimes depersécution religieuse dans les années1920. Six des prêtres canonisés étaientmembres des Chevaliers de Colomb.

2000 L’Ordre finance la télédiffusion dela visite du pape en Terre sainte, en mars.

2001 Le 29 avril, Jean-Paul II béatifieCarlos Manuel Rodriguez, un membreportoricain des Chevaliers de Colomb.

2002 En signe de solidarité avec le pape,l’Ordre institue en mars le fonds Pacemin Terris doté de 2 millions $, et dont lesrevenus serviront à promouvoir des initia-tives de paix en Terre sainte ainsi qu’à ap-

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Au sein d’une société quia un besoin urgent de re-découvrir le véritable vi-sage de la virilité,l’exemple discretd’hommes plus maturespeut devenir un témoi-gnage évangélique énormé-ment efficace. … L’histoire des Chevaliers

de Colomb démontre àquel point un petit grouped’hommes inspirés par lafoi chrétienne et le soucide la charité sont arrivés àinspirer un immense mou-vement de fécondité envue de l’avancement duRoyaume de Dieu sur laterre. »

— Message au 117e Congrès suprême,St. Paul, Minnesota, 21 mai 1999

«Le pape Jean-Paul II a célébré la messe le 6 octobre 1995 à l’hippodrome Aqueduct, dans le Queens, àNew York, lors de sa visite en sol américain.

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puyer la communauté chrétienne là-bas etson patriarche latin.

2002 Le Chevalier suprême Carl A. An-derson se voit accorder en avril une au-dience privée avec le pape Jean-Paul II, aucours de laquelle ils discutent de la causepour la canonisation de l’abbé Michael J.McGivney.

2002 Pour Noël, l’Ordre collabore avecle Conseil pontifical pour les communi-cations sociales à la production d’uneémission de télévision spéciale commé-morant le 25e Noël de Jean-Paul II à titrede pape.

2003 En réponse à l’appel du pape enfaveur du soutien aux vocations, l’Ordremet de l’avant un programme axé sur la40e Journée mondiale de la prière pour lesvocations, observée le 11 mai.

2003 En septembre, l’Ordre entame sacélébration du 25e anniversaire du ponti-ficat de Jean-Paul II avec un numéro spé-cial de Columbia.

2003 En octobre, l’Ordre entame unprogramme de prière d’une durée de unan en l’honneur de Jean-Paul II et des prê-tres. Le programme, baptisé « Service deprière de la Divine Miséricorde », met envedette une image de la Divine Miséri-corde bénie par le pape.

2003 À l’occasion du début del’année scolaire 2003, le Conseil su-prême distribue à quelque 4000 sémi-naristes des exemplaires d’une éditionspéciale du livre de Jean-Paul II Ma vo-cation — Don et Mystère. L’ouvragemarque le 50e anniversaire de l’ordina-tion sacerdotale du Saint-Père, célébréen 1996.

2005 Le Chevalier suprême Anderson,l’ex-Chevalier suprême Dechant, leursépouses, ainsi que le comte Enrico De-majo (directeur du bureau romain del’Ordre) représentent les Chevaliers deColomb lors des funérailles du papeJean-Paul II, le 8 avril.

2011 Le 2 août, quatre mois après labéatification de Jean-Paul II, le Chevaliersuprême Anderson annonce le projet del’Ordre d’ouvrir un sanctuaire, à Wash-ington, D.C., qui sera consacré à la pré-servation de l’héritage laissé par leBienheureux Jean-Paul II.♦

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La vision de l’abbé McGivney demeure toujours aussi pertinenteque jamais, même au milieudes changements survenus tant au sein de l’Église quede la société en général. … Grâce à leur exemplecomme individus, maris etpères catholiques, leur témoignage d’amour pourl’Église et leur fidélité à sonenseignement, les Chevaliers contribuentconsidérablement au renouveau intérieur del’Église et à sa missionévangélisatrice. Je suis reconnaissant, notamment,du soutien que les Chevaliers ont apporté surla place publique en faveurde la liberté en éducation,de la vérité sur le mariage et la famille, et le besoin de respecter la dignité et les droits de chaque personne, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. »

— Message au 121e Congrès suprême,Washington, 25 juillet 2003

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À gauche : Le pape Jean-Paul II ac-cepte un bas-relief en bronze repré-sentant l’abbé Michael J. McGivneydes mains du Chevalier suprêmeCarl A. Anderson, en 2002. • Ci-dessous : Le pape Jean-Paul II bénitune image de la Divine Miséricordelors d’une rencontre avec le Chevaliersuprême Anderson, son épouse Do-rian et le Dr Stanislas Grygiel, en2003. L’image a ensuite servi dansle cadre d’un programme de prière desC de C au profit du pape et de tousles prêtres, et s’étendant sur uneannée. Apparaît également sur laphoto (à gauche), Stanislas Dziwisz,à l’époque évêque et secrétaire du pape.

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PADRES PARA SIEMPRE

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ENCUENTRE MÁS ARTÍCULOS Y RECURSOS PARA LOS HOMBRES CATÓLICOS Y SUS FAMILIAS EN PADRESPARASIEMPRE.ORG.

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Lorsque ma femme et moi avons été accueillis dans l’Églisecatholique avec nos deux fils, en 2006, nous étions boule-

versés par la nouvelle vie que nous avions entreprise. Même sinous étions entourés par des prêtres, des diacres et des paroissiens,c’est souvent les écrits du bienheureux Jean-Paul II qui nous ontguidés et réconfortés.

Un de ces textes en particulier, l’Exhortation apostolique Fa-miliaris Consortio, de 1981, sur le Rôle de la famille dans lemonde moderne a considérablement influencé notre famille.Comme de nombreux convertis, ma femme et moi recherchionsplus qu’une appartenance à une nouvelle église; nous désirionssuivre le Christ en adoptant un mode de vie radical.

Le long de ce chemine-ment, Familiaris Consortio aservi de carte routière dans nosrecherches. Voici quatre prin-cipes que nous avons acquisdes enseignements de Jean-Paul II et qui ont considéra-blement transformé notremode de pensée et de percep-tion comme famille.

Notre mariage est unengagement sacramentel.Même si nous avons été bénisd’un amour mutuel profond,ma femme et moi reconnais-sons que le mariage exige plus que le concept populaire del’amour perçu comme pure affectivité. Nous sommes appelés àconformer nos vies au sacrifice par le Christ à son Épouse,l’Église. Comme l’expliquait Jean-Paul II, « Car, par le baptême,l’homme et la femme sont définitivement insérés dans la nouvelleet éternelle Alliance, Alliance nuptiale du Christ avec l’Église.C’est en raison de cette insertion indestructible que la commu-nauté intime de vie et d’amour conjugal fondée par le Créateura été élevée et assumée dans la charité nuptiale du Christ, soute-nue et enrichie par sa force rédemptrice » (FC, 13).

Nous devons être ouverts à de nouvelles vies. Avant de deve-nir catholiques, notre compréhension de cette question était sim-plement enracinée dans l’ignorance et l’adhésion à la culturemoderne. La lecture de Familiaris Consortio et l’avis de certainsprêtres nous ont aidés à comprendre que, contrairement à l’abs-tinence périodique, la contraception intervient directement dansle plan de Dieu pour notre mariage et n’arrive pas à respecter lesens de la transmission de la vie relié à l’intimité conjugale.

De l’avis de Jean-Paul II : « Ainsi, au langage qui exprime na-turellement la donation réciproque et totale des époux, la contra-ception oppose un langage objectivement contradictoire…, il endécoule non seulement le refus positif de l’ouverture à la vie, maisaussi une falsification de la vérité intérieure de l’amour conjugal,appelé à être un don de la personne tout entière » (32).

Pour nos enfants, nous sommes responsables de l’éducationreligieuse. « Les parents ont été institués par Dieu lui-même pre-miers et principaux éducateurs de leurs enfants », écrit Jean-PaulII (40). Faisant appel à une expression de Vatican II, il affirmeque la famille est une « église domestique » qui « comme la plusgrande Église a constamment besoin d’être constamment et in-

tensément évangélisée » (51). Fi-nalement, il ajoute que « l’avenirde l’évangélisation dépend engrande partie de l’Église dufoyer » (52). Ces paroles si bellesde Jean-Paul II sont pour nousun défi quotidien. Elles nous rap-pellent que nous sommes appelésà devenir missionnaires en im-plantant un amour de l’Évangileau sein de nos propres foyers.

Notre famille doit prier en-semble. La participation aux sa-crements et la promotion de laprière personnelle sont essentielles

à la formation spirituelle de la famille. Reprenant encore les parolesclaires de Jean-Paul : « les parents chrétiens ont le devoir spécifiqued’éduquer leurs enfants à la prière, de les introduire à la découverteprogressive du mystère de Dieu et à l’entretien personnel avec lui:« Les parents chrétiens ont le devoir spécifique d’éduquer leurs en-fants à la prière, de les introduire à la découverte progressive dumystère de Dieu et à l’entretien personnel avec lui » (60).

Il y a certes d’autres leçons que notre famille apprendra. Aprèstout, nous avons les enseignements de l’Écriture, la tradition sa-crée et les saints — y compris saint Jean-Paul II qui est désormaisun grand intercesseur en faveur de la santé et de la sainteté desfamilles. Ses intuitions continuent d’offrir aux couples mariés etaux familles la lumière indispensable nécessaire au cours de leurcheminement, alors que nous recherchons aide, et un sentier ou-vert sur la joie qui dure.♦

RANDy HAIN est membre du conseil St. Peter Chanel 13217,de Roswell, Géorgie.

La carte routière des familles catholiquesJean-Paul II continue de guider les familles à travers

le paysage déroutant de la culture moderne

par Randy Hain

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Dans son rapport annuel du 2 août 2011, quatre mois exacte-ment après la béatification du bienheureux Jean-Paul II, le

Chevalier suprême Carl A. Anderson annonça que l’Ordre établiraitun sanctuaire à Washington. Situé sur le site de l’ancien Centre cul-turel Jean-Paul-II, inauguré en 2001, sous l’initiative de l’archidiocèsede Détroit, le sanctuaire serait dédié à la conservation des contribu-tions de Jean-Paul II à l’Église et la société.

« Nous avons l’occasion et le pri-vilège de conserver son héritagegrâce au sanctuaire, de poursuivre samission et de continuer de formerla prochaine génération de catho-liques, » signala le Chevalier su-prême. « Les Chevaliers de Colombseront gardiens de cet héritage pen-dant des années, des décennies àvenir à cause de ce sanctuaire ».

Le cardinal de Washington, Do-nald W. Wuerl, avait béni en août2011 l’initiative et déclaré que lesite serait un sanctuaire archidiocé-sain. Plus récemment, le 11 marsdernier, À la Conférence desévêques catholiques des États-Unis, le lieu a été désigné commesanctuaire national. À compter du 27 avril, date de la canonisationde Jean-Paul II, le site portera le nom de « Sanctuaire national SaintJean-Paul II ».

Depuis que le Sanctuaire du Bienheureux Jean-Paul II fut établiil y a près de trois ans, les pèlerins y ont été accueillis à l’occasiond’événements spéciaux et lors d’expositions temporaires sur dessujets tels que le conclave et l’élection du pape François. Au coursdes derniers mois, tandis qu’au deuxième étage une exposition in-titulée « N’ayez pas peur — la vie et l’héritage du bienheureuxJean-Paul II », construction et rénovation avaient lieu à l’étage in-férieur du sanctuaire en vue d’y installer une exposition perma-nente sur la vie et l’enseignement de Jean-Paul II.

En plus de l’exposition permanente, qui doit être inaugurée aucours de la présente année, il y a également des projets en cours pourconvertir l’étage principal en église et convertir la chapelle actuelle

en reliquaire dédié à Jean-Paul II. L’église et le reliquaire présenterontdes mosaïques murales conçues par le jésuite Marko Ivan Rupnick,artiste et théologien slovène reconnu pour ses œuvres et son style dis-tinctifs partout dans le monde, y compris la chapelle RedemptorisMater du Vatican et au Sanctuaire Notre-Dame à Lourdes. La piècemaîtresse de la chapelle du reliquaire consistera en une fiole du sangde saint Jean-Paul II, qui fut confiée aux Chevaliers de Colomb par

le cardinal Stanisław Dziwisz, ar-chevêque de Cracovie et, pendantdes années, secrétaire personnel deJean-Paul II.

On s’attend à ce que l’église et lachapelle soient prêtes en 2015, alorsque le personnel entreprendra d’au-tres initiatives en vue de la forma-tion spirituelle, intellectuelle etcommunautaire du sanctuaire.

Afin d’obtenir de plus amples dé-tails sur la mission et l’objectif, nousavons rencontré le Chevalier su-prême Anderson.

COLUMBIA: Quelle significationrevêt le fait de dédier un sanctuaire national à Saint Jean-Paul II ?

LE CHEVALIER SUPRÊME : L’Histoire montrera peut-être que Jean-Paul II aura été le pape du millénaire ainsi que l’un des plus grandspapes de l’Église catholique. Chose certaine, il fut le plus grand papequ’auront connu les États-Unis, étant donné le nombre de fois qu’ila visité notre pays de même que l’Amérique du Nord. Les historiensestiment par ailleurs que Jean-Paul II a changé la face de l’Europe— pensons à la libération de la Pologne et de certains autres paysderrière le Rideau de fer –, sans compter ses innombrables visites enAmérique latine, en Afrique et en Asie.

Mais ses plus grandes contributions auront été ses enseignementsainsi que son témoignage spirituel en tant que catholique, prêtre,évêque et pape. Dès lors, et pour des générations à venir, les catho-liques se demanderont : « Qui est Jean-Paul II ? Que signifie avoirune dévotion pour lui ? Que signifie suivre, dans sa foulée, un itiné-raire chrétien, un mode de vie chrétien ? » Le fait de consacrer un

Sur les traces de Saint Jean-Paul II

Grâce au Sanctuaire national Saint Jean-Paul II de Washington, les Chevaliers de Colomb préserveront l’héritage spirituel du défunt pape

par Alton J. Pelowski

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sanctuaire à saint Jean-Paul II aidera les pèlerins à répondre à cesquestions ainsi qu’à conserver l’héritage de ce pape hors normes.

COLUMBIA : Quelle vision spirituelle et quelle motivation ont in-cité à faire d’une grande église la pièce centrale du sanctuaire, et àdésigner la chapelle actuelle comme étant désormais une chapellede reliquaire ?LE CHEVALIER SUPRÊME : Un pèlerinage vise à provoquer une ren-

contre qui changera la vie de la personne. Historiquement, les pè-lerinages vers des sanctuaires ont toujours été au cœur ducatholicisme tant en Europe qu’au Moyen-Orient ou en Terresainte. Jean-Paul II, cela dit, aurait voulu que les pèlerins viennentici non pas à sa rencontre à lui, mais plutôt à la rencontre du Sei-gneur. C’est pour cette raison que nous avons estimé que le principallieu de rencontre devait être dans l’Eucharistie, avec le Seigneur.Voilà pourquoi l’église abritera le Saint Sacrement, et que la chapellesera réservée à la vénération d’une relique de saint Jean-Paul II. Noussuivrons Jean-Paul II, sa doctrine, son témoignage et sa spiritualité,afin de nous rapprocher du Seigneur.

COLUMBIA : En quoi les Chevaliers de Colomb sont-ils bien pla-cés pour préserver l’héritage de saint Jean-Paul II ?LE CHEVALIER SUPRÊME : Ils le sont à bien des égards. Première-

ment, les Chevaliers savent que l’abbé McGivney était très préoccupépar le raffermissement des familles ainsi que de la vie familiale chré-tienne. Et nous savons aussi que Jean-Paul II est considéré comme« le pape de la famille », étant donné l’ampleur de ses contributions

tant à travers ses enseignements que son ministère. De plus, à l’instarde Jean-Paul II, l’abbé McGivney s’est préoccupé du rôle joué parles laïcs ; presque 100 ans avant le concile Vatican II, il a fondé uneorganisation qui fait la promotion du laïcat. Enfin, autre facteur im-portant, les Chevaliers de Colomb ont entretenu une relation trèsspéciale avec Jean-Paul II. Nous avons collaboré à beaucoup projetset avons été maintes fois reçus en audience ; et nous avons pu tra-vailler avec lui dans le cadre de ses initiatives pastorales fondamen-tales, telles que la nouvelle évangélisation, Ecclesia in America, lesdroits de la personne et la démocratie.

COLUMBIA : En préparant l’exposition permanente sur la vie etla doctrine de Jean-Paul II, qu’avez-vous entre autres considéré ?LE CHEVALIER SUPRÊME : L’intention derrière l’exposition perma-

nente est de faire de ce « musée » une partie intégrante de l’expériencedu pèlerinage. Il ne s’agit pas seulement d’avoir la chance de voir desartefacts ou des photographies intéressantes, on a aussi surtout l’oc-casion de mieux connaître Jean-Paul II : ses réalisations et sa mission,bien entendu, mais aussi sa vie intérieure, sa vie spirituelle, sa vie dedévotion — tout ce qui lui a permis de devenir un saint dont nouspourrions, aujourd’hui, encore plus étroitement nous inspirer.

COLUMBIA : En quoi la mission du Sanctuaire national Saint Jean-Paul II diffère-t-elle de celle du Centre culturel Jean-Paul II ?LE CHEVALIER SUPRÊME : À l’origine, le Centre culturel Jean-Paul

II, qui a été soutenu de manière importante par les Chevaliers deColomb, était un endroit en Amérique du Nord où on pouvait étu-

Des jeunes gens visitent une exposition temporaire intitulée « N’ayez pas peur : La vie et l’héritage du Bienheureux Jean-Paul II », au sanctuaireBienheureux Jean-Paul II, le 21 janvier dernier. • Ci-contre : Le sanctuaire du Bienheureux Jean-Paul II — bientôt rebaptisé « Sanctuairenational Saint Jean-Paul II » — est situé dans le secteur nord-est de Washington, D.C., l’ancien site du Centre culturel Jean-Paul II.

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dier et mieux comprendre la vie et les enseignements de celui qui, àl’époque, était d’emblée considéré comme l’un des plus grands papesde l’histoire. Avait-on prévu que l’Église allait en faire un saint aussirapidement ? Je ne sais pas. Mais aujourd’hui qu’il a été canonisé, lecentre culturel a évolué dans la direction où il devait naturellementaller : ne plus être uniquement un centre intellectuel voué à l’avan-cement des connaissances, et devenir également un centre spirituelvoué à la dévotion, à la conversion et à l’évangélisation d’innombra-bles personnes, des catholiques, d’autres chrétiens et même des non-chrétiens. Et cela, non seulement pour une saison, mais pour desgénérations à venir.

COLUMBIA : Quels genres de groupe viendront, selon vous, faireun pèlerinage au Sanctuaire national Saint Jean-Paul II ?

LE CHEVALIER SUPRÊME : Je crois d’abord que tous les catholiquesseront bienvenus et tireront parti d’un pèlerinage au sanctuaire. Tousles catholiques des États-Unis, entre autres, ont pu sentir l’influencede ce grand pape. Mais beaucoup de non-catholiques et même denon-chrétiens — préoccupés par les droits de la personne, la dignitéhumaine, la coopération entre les nations et la résolution des conflitsdans le monde — découvriront de grandes choses en côtoyant ainsil’œuvre et la mission de ce saint.

À gauche : Réuni à Washington dans le cadre de la Marche pour la vie, un grouped’adolescents de Freeport, en Illinois, a visité le sanctuaire du Bienheureux Jean-Paul II pour profiter des événements spéciaux qui s’y sont tenus, le 21 janvier.

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COLUMBIA : Le Sanctuaire national Saint Jean-Paul II est situéprès d’un certain nombre d’importants sites catholiques appuyéspar l’Ordre. En quoi ces derniers, ainsi que leur emplacement, peu-vent-ils jouer un rôle dans la vie du sanctuaire ?LE CHEVALIER SUPRÊME : Il se nouera, je crois, beaucoup de

partenariats informels entre le sanctuaire et les autres institu-tions catholiques ayant pignon sur rue à Washington. Parexemple, des liens s’établiront certainement avec l’Institut pon-tifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille,lequel est une faculté de théologie qui se consacre à l’étude desenseignements laissés par Jean-Paul II. Le sanctuaire consti-tuera également une importante ressource pour des générationsde jeunes étudiants et chercheurs catholiques inscrits à l’Uni-versité catholique d’Amérique. Par ailleurs, et compte tenu dela grande dévotion nourrie par Jean-Paul II à l’égard de Marie,il y aura également une synergie entre le Sanctuaire nationalSaint Jean-Paul II et la Basilique du sanctuaire national del’Immaculée-Conception.Les Chevaliers de Colomb jouent un rôle déterminant dans le dé-

veloppement de l’Université catholique d’Amérique depuis plus d’unsiècle, dans celui du Sanctuaire national de l’Immaculée-Conceptiondepuis plus d’un demi-siècle, et dans celui de l’Institut pontificalJean-Paul II depuis plus d’un quart de siècle. Or aujourd’hui, nousvenons d’entamer un nouveau chapitre avec cette nouvelle initiative— laquelle, à l’instar de toutes les autres, représente la contributiondes Chevaliers de Colomb au profit du monde actuel ainsi que desgénérations à venir.♦

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LE CONSEIL SUPRÊME et le Sanc-tuaire national Saint Jean-Paul II ont co-produit une nouvelle carte de prière(No 4983F) demandant l’intercession desaint Jean-Paul II. Ces cartes de prière sontvendues en paquet de 100 au prix de 3$le paquet. Libellez votre chèque à l’ordredes « Knights of Columbus » et mettezNo 4983F à l’endroit prévu pour des in-

formations sur ce dernier. Envoyez le tout à : Service des Four-nitures, Chevaliers de Colomb, 78 Meadow Street, NewHaven, CT 06519 USA/ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE.Pour toute question, téléphonez au 203-752-4214.

CARTE DE PRIÈRE DE SAINT JEAN-PAUL II

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À gauche : Un diagramme illustre le parcours thématique que suivront lespèlerins venant voir l’exposition permanente sur la vie et les enseignementsde Jean-Paul II, qui devrait s’ouvrir plus tard cette année. • Patrick E.Kelly (à gauche), directeur général du sanctuaire du Bienheureux Jean-Paul II, fait visiter le sanctuaire en rénovation aux membres du conseild’administration des Chevaliers de Colomb. • De jeunes pèlerins visitantl’exposition temporaire en apprennent davantage sur les premières annéesde Karol Wojtyła ainsi que sur son discernement vocationnel.

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Lorsque le Bienheureux Jean XXIII succéda à Pie XII et devint le261e évêque de Rome, le 28 octobre 1958, beaucoup de gens

croyaient qu’il ne serait qu’un pape de transition, une sorte de gentilgrand-père ou de pasteur simple et paisible. Humble homme d’ori-gine paysanne, celui qui avait une personnalité chaleureuse fut rapi-dement surnommé « Il Papa Buono » — le Bon Pape. Lors dupremier Noël de son pontificat, Jean XXIII insista pour rendre visiteà des enfants atteints de la polio ainsiqu’à des prisonniers, à Rome, leur di-sant : « Vous ne pouviez venir à moi,alors je suis venu à vous. »

Un mois plus tard, le pontife de 77ans en apparence tranquille surpritd’innombrables catholiques et non-catholiques en annonçant son inten-tion de convoquer un concileœcuménique historique — qui allait,comme on le sait, affecter profondé-ment l’avenir de l’Église.

Durant son bref mais dynamiquepontificat, une amitié s’est par ailleursdéveloppée entre le Bon Pape Jean etles Chevaliers de Colomb. En mai1959, Jean XXIII devint en effet le pre-mier pape à visiter à Rome un centrerécréatif des Chevaliers de Colomb,alors qu’il se rendait à l’oratoire Saint-Pierre, près de la cité du Vatican.

Des années plus tard, le Chevaliersuprême de l’époque, Luke E. Hart, évoqua une audience privée ob-tenue le 10 avril 1961 avec le pape Jean. Le Saint-Père, dit-il, racontaalors qu’il avait entendu parler des initiatives de l’Ordre durant sajeunesse et qu’il avait été heureux de constater ensuite, de ses propresyeux, « les fruits que leur action caritative engendrait à l’oratoireSaint-Pierre ». Ce travail, avait dit le pape, « est comme une fleur decharité américaine transplantée à Rome et qui s’épanouit près de labasilique et de la tombe du Prince des Apôtres, saint Pierre ».

« UN SOUFFLE DE NOUVEAUTÉ »Alors qu’il était un jeune prêtre connu sous le nom d’Angelo Giu-seppe Roncalli, le futur pape Jean XXIII fut incorporé au sein duCorps médical militaire de l’Italie, où il servit en tant qu’aumônierauprès des soldats blessés. Appelé au Vatican en 1925, il fut nommédélégué apostolique en Bulgarie, à l’âge de 43 ans. Il servit ensuitedurant une décennie comme délégué apostolique auprès de la Tur-

quie et de la Grèce, puis durant huitans en tant que nonce apostolique enFrance, avant d’être nommé Patriarchede Venise, en 1953.

Grâce à sa connaissance de la diplo-matie vaticane, « Jean était bien au faitdes importants changements survenus,des dangers que le monde devait af-fronter, ainsi que des funestes consé-quences de la Seconde Guerremondiale » explique l’auteur et théolo-gien Matthew Bunson, qui fait autoritédans le domaine de la papauté et del’Église en général. « Jean a été élu en1958 alors que le monde était en crisesur le plan social. Il savait qu’il devaitagir rapidement pour faire face auxmultiples défis. »

Or le pape bougea rapidement, an-nonçant son intention de convoquer leConcile Vatican II un an plus tard.Matthew Bunson qualifie Jean XXIII

de « prophète de son temps pour avoir anticipé le besoin qu’avaitl’Église de s’adresser au monde moderne de manière à ce que celui-ci la comprenne ». Rétrospectivement, ajoute Bunson, il s’agissait làd’une « brillante façon d’anticiper la nouvelle évangélisation ».

Le pape Jean-Paul II a expressément commenté cette approchedans le cadre de son homélie durant la cérémonie de béatifica-tion de Jean XXIII, le 3 septembre 2000 : « Le souffle de nou-veauté qu’il apporta ne concernait pas la doctrine, mais plutôt

Le Bon Pape Jeanet les ChevaliersAlors que Jean XXIII sera bientôt canonisé, l’Ordre revient

sur les liens étroits qu’il a entretenus avec ce pape visionnaire

par Joseph Pronechen

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la façon de l’exposer ; sa façon de parler et d’agir possédait unstyle nouveau, l’attitude de sympathie avec laquelle il approchaitles personnes communes et les puissants de la terre était nou-velle. Ce fut dans cet esprit qu’il lança le Concile œcuméniqueVatican II, avec lequel il ouvrit une nouvelle page de l’histoirede l’Église: les chrétiens se sentirent appelés à annoncer l’Évan-gile avec un courage renouvelé et une plus grande attention aux“signes” des temps. »

Mais certains se méprirent sur les intentions de Jean XXIII, esti-mant que sa convocation du concile Vatican II signifiait qu’il perce-vait négativement l’Église de son époque. Or au contraire, expliqueMatthew Bunson, « Jean XXIII estimait que l’Église était forte et vi-brante. Mais il tenait à ce qu’elle communique au monde des solu-tions d’une manière telle que le monde comprendrait celles-ciaisément. »

Alors que son pontificat battait son plein, Jean XXIII continua àagir de manière éloquente. Par exemple, il s’est employé à interna-tionaliser le Collège des cardinaux, anticipant la croissance soutenuede l’Église en Asie et en Afrique, laquelle marqua effectivement plustard le pontificat de Jean-Paul II. De plus, Jean XXIII publia huitencycliques, dont Pacem in Terris (Paix sur la terre) sur l’établisse-ment de la paix, la première encyclique s’adressant « à tous leshommes de bonne volonté » plutôt que seulement aux catholiques ;Mater et Magistra (1961), sur l’importance du travail, des droits destravailleurs, de la propriété privée, et des principes de solidarité et

de subsidiarité ; et d’autres documents encore sur le chapelet, la pé-nitence et saint Jean Vianney.

« Le pape Jean XXIII était doté d’un bon sens hors du commun,selon Matthew Bunson. Il a grandi au sein d’une famille de petitsagriculteurs et il voyait toujours les choses sous un angle pratique.Or jamais ne s’est-il départi de cette simplicité. Il se voyait lui-même,pour emprunter la description faite par Benoît XVI, comme unhumble ouvrier dans la vigne. »

AMI DES CHEVALIERSEn 1959, plus de 600 enfants accueillirent le pape souriant à l’ora-toire Saint-Pierre. On rendit alors hommage à l’Ordre pour avoirmaintenu en opération les centres récréatifs tout en assistant finan-cièrement les programmes de l’oratoire. Un compte-rendu de l’évé-nement spécifia que le Saint-Père s’était d’autant plus réjoui de savisite que Pie XI n’avait pu pour sa part se rendre, en 1924, à l’ou-verture du premier centre récréatif.

Plus tard la même année 1959, Jean XXIII ne put cependant ac-cepter l’invitation de l’Ordre à assister à la consécration du Sanctuairenational de l’Immaculée-Conception, à Washington, D.C. Il fit toutde même l’éloge du soutien apporté à l’époque par l’Ordre à diversesinitiatives, y compris à la Bibliothèque Pape Pie XII, à St. Louis, ainsiqu’à l’érection du clocher du Sanctuaire, connu comme étant la Tourdes Chevaliers. Le secrétaire d’État du Vatican avait alors soulignéque « d’être informé de ces louables réalisations avait réconforté le

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Le pape Jean XXIII a reçu l’Aumônier suprême et évêque Charles P. Greco (à l’avant, au centre), le Chevalier suprême Luke E. Hart (deuxièmeà partir de la droite), le comte Enrico P. Galeazzi, représentant des Chevaliers à Rome (troisième à partir de la droite), ainsi que les membres duConseil suprême à l’occasion d’une réunion du conseil d’administration de l’Ordre qui s’est tenue à Rome, en avril 1961.

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cœur paternel du souverain pontife, qui m’a demandé de vous trans-mettre du fond du cœur sa reconnaissance ainsi que sa chaleureusegratitude ».

Puis, en 1962, Jean XXIII a envoyé une lettre au cardinal de Bos-ton, Richard Cushing, dans laquelle il faisait état des Chevaliers deColomb et de l’aide qu’ils apportaient à l’Église.

« De toutes les organisations qui, au fil des années, ont témoignéde leur dévotion généreuse et inlassable à l’égard du Vicaire duChrist, les Chevaliers de Colomb figurent à n’en pas douter parmiles plus louables », écrivait le Saint-Père, qui, un an auparavant,avait exprimé des propos similaires aux membres du conseil d’ad-ministration de l’Ordre et à leurs épouses, lors d’une audience quiavait duré 25 minutes. À propos de cette rencontre, le Chevaliersuprême Hart avait écrit : « Sa Sainteté s’est d’abord adressée à nousen appliquant aux Chevaliers de Colomb l’injonction du NouveauTestament : “ Laissez-les constater vos bonnes œuvres afin qu’ilspuissent glorifier notre Père qui est aux cieux.” Les Chevaliers deColomb, poursuivi le pape, ont été fidèles à cette exhortation bi-blique et y ont répondu de manière admirable, ce dont ils peuventà juste titre être fiers. »

Luke Hart souligna par ailleurs que, quelques jours après avoirrencontré les dirigeants de l’Ordre, et cette fois dans le cadre d’uneaudience privée pour lui, l’Aumônier suprême et évêque CharlesGreco, le pape Jean XXIII avait exprimé sa gratitude pour les effortsde l’Ordre visant à faire ajouter les mots « sous Dieu » au Sermentd’allégeance américain, de manière à ce que « environ 30 millionsd’enfants, au début de chaque journée d’école, reconnaissent l’exis-tence de Dieu ainsi que leur propre dépendance à l’égard de la DivineProvidence. »

L’inlassable appui de l’Ordre envers Rome se manifesta également,durant ces audiences. Luke Hart remit ainsi au pape la somme de50 000$ afin d’agrandir et de moderniser les installations de la radiovaticane. Et lorsque le conseil d’administration apprit par la suitequ’il en coûterait plutôt 120 000$ pour rénover le centre de trans-mission, on envoya rapidement un chèque supplémentaire de70 000$ dans ce but.

EMBRASSER LE MONDE ENTIERÀ plusieurs reprises, les Chevaliers ont aidé le Saint-Père non seule-ment matériellement, mais aussi sur le plan spirituel. Lors d’une ren-contre en 1961, le Chevalier suprême Hart remit au pape unbouquet spirituel de la part des Écuyers colombiens d’Amérique duNord, débordant de plus d’un demi-million d’offrandes spirituellesà son intention. Cette tradition d’offrir un bouquet spirituel se pour-suivit lorsque le pape demanda à ce que l’on prie pour le succès duconcile Vatican II.

Jean XXIII mourut le 3 juin 1963, sans avoir pu assister à la clôturedu concile. Toutefois, malgré son bref pontificat, il a laissé une em-preinte profonde et durable sur l’Église.

En haut à gauche : Le pape Jean XXIII lit une lettre écrite par une fil-lette lors de sa visite à l’oratoire Saint-Pierre, le 10 mai 1959. L’Ordredonne encore aujourd’hui des fonds afin d’aider l’oratoire à maintenirses programmes et afin d’entretenir, également, plusieurs terrains de sportssitués dans Rome. • Ci-dessus : Le pape dirige une prière au profit despèlerins venus le rencontrer à l’oratoire.

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« On ne peut se souvenir d’un événement qui aurait engendréun sentiment aussi universel de perte que lorsque la nouvelle de lamort du pape Jean XXIII s’est répandue à travers le monde », a dità l’époque le Chevalier suprême Hart dans une déclaration officielle.« Bien que son règne ait duré moins de cinq ans, sa chaleur et sagentillesse se sont combinées à la profondeur et à l’étendue de sa vi-sion pour ainsi capturer l’imagination et l’affection tant des catho-liques que des non-catholiques, atteignant même les athées. Jeanaura vraiment été, aux yeux de tous, le parfait exemple de ce qui estbon dans l’homme. »

À l’évidence, on se souviendra de Jean XXIII comme de celui quia convoqué le concile Vatican II, et qui nous a légué une doctrine so-ciale. En août 2013, lors du 131e Congrès suprême, l’Ordre l’a honoréen décidant « de vivre concrètement l’appel lancé dans Pacem in Terrisen continuant à servir nos prochains démunis ou désavantagés et ànous tenir debout pour la vie, de la conception naturelle à la mortnaturelle ; également [...] à servir l’Église dans la tradition laissée parle concile Vatican II, c’est-à-dire en tant que leaders laïcs qui agissentcomme levain pour diffuser le message de l’Église dans le monde. »

C’est néanmoins en vertu de sa sainteté personnelle et de sonjoyeux témoignage de l’Évangile que Jean XXIII sera à la find’avril élevé aux gloires de l’autel et nommé parmi les saints del’Église.

Lorsque le pape Jean-Paul II a béatifié Jean XXIII en 2000, il atracé le portrait de l’ancien pontife en ces termes : « Le Pape Jean alaissé dans le souvenir de tous l’image d’un visage souriant et de deuxbras ouverts pour embrasser le monde entier. Combien de personnesont été conquises par la simplicité de son âme, liée à une vaste expé-rience des hommes et des choses ! » 

C’était un homme de paix « capable de transmettre la paix », sou-ligna pour sa part le pape François à l’occasion du 50e anniversairede la mort de son prédécesseur. «En réalité, le pape Jean transmettaitla paix parce qu’il avait un esprit profondément pacifié, il s’était laissépacifier par l’Esprit-Saint. »

Pape saint Jean XXIII , priez pour nous !♦

JOSEPH PrOnECHEn est un journaliste rattaché à la rédactiondu National Catholic Register, un service du réseau EWTn.

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Lorsque le Bienheureux Jean-Paul II sera déclaré saint, le 27avril 2014, la date sera importante pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, c’est le deuxième dimanche de Pâques, reconnudepuis le Jubilé de l’an 2000 comme le dimanche de la DivineMiséricorde. Dans son homélie livrée pendant la messe de ca-nonisation de sainte Faustine Kowalska, apôtre du message dela Divine Miséricorde et première personne à être canonisée dansle nouveau millénaire, le pape Jean-Paul II avait encouragé sonpublic à faire sienne la prière de sainte Faustine : « Jezu ufamtobie » (« Jésus, j’ai confiance en toi ! »).

Lorsque, en 2005, après une longue période de souffrance, leSaint-Père a finalement confié son âme au Seigneur, c’était la veilledu dimanche de la Divine Miséricorde. L’importance que revêtaitcette fête aux yeux de Jean-Paul II explique en bonne partie pour-quoi le pape Benoît XVI avait choisi de célébrer sa béatificationlors du dimanche de la Divine Miséricorde en 2011.

En 1982, un an jour pour jour après la tentative d’assassinatperpétrée contre lui, Jean-Paul II avait prononcé ces paroles cé-lèbres : « Dans les desseins de la Providence, il n’y a aucunecoïncidence. » On pourrait dire la même chose de la date choi-sie pour sa canonisation, puisque le 27 avril marque une datetrès importante pour Jean-Paul II ainsi que l’Église de Pologne.Ce jour-là, en 1960, un événement crucial secoua la ville deNowa Huta, alors que Karol Wojtyła, à l’époque jeune évêqueauxiliaire, était en poste près de là, à Cracovie même. Aux yeuxdu futur pape, les événements de cette journée et de celles quisuivirent en sont venus à symboliser le début de la nouvelleévangélisation.

LE COMMUNISME ET LA CROIXNowa Huta (littéralement, « La nouvelle fonderie »), aujourd’huiquartier le plus à l’est de Cracovie, a été fondé après la SecondeGuerre mondiale en tant que ville nouvelle. Au centre de la citéalors en pleine expansion se dressait l’aciérie Lénine, un sinistrelabyrinthe de passerelles en métal, de cheminées en briques etd’impressionnants hauts-fourneaux — le symbole de la puissanceindustrielle de l’Union soviétique.

La décision de construire Nowa Huta en bordure de l’ancienneville de Cracovie était délibérée de la part des responsables com-munistes alors aux commandes. Durant des siècles, Cracovie a étéle centre culturel et intellectuel de la Pologne — en grande partiegrâce à la présence de l’université Jagellone, vieille de plus de 600ans. En faisant construire l’imposante fonderie, on espérait trans-former cette cité universitaire en ville-modèle de travailleurs etpropager ainsi l’idéologie communiste. En vertu de la propagandecommuniste, les résidants de Nowa Huta devaient cesser de consi-dérer le monde sous un angle catholique ; un journal de l’époqueavait même déclaré que les citoyens devaient « être libérés du jougdu clergé » et plutôt encouragés à aimer le communisme. C’estainsi que l’on verrait forger « l’homme nouveau ».

Certes, il faisait bon vivre à Nowa Huta en ces temps-là. Il yavait un cinéma et un théâtre, ainsi que des clubs sportifs, des bi-bliothèques et des écoles. Toutefois, une structure se faisait remar-quer par son absence du plan d’urbanisme : une église. En dépitdu fait que la majorité de la population était composée de paysanscatholiques provenant des villages voisins, on voulait en faire « lapremière ville communiste sans Dieu ».

Durant plusieurs années, les résidants de Nowa Huta ont tentéd’obtenir l’autorisation de faire construire l’église qu’ils désiraienttant. Puis, en octobre 1956, par suite de ce qu’on en est venu àqualifier de « dégel » politique, les autorités communistes accor-dèrent l’autorisation de construire un lieu de culte sur la grandeplace. Les citoyens y firent mettre aussitôt une imposante croixen bois, si bien que cette place devint le cœur de la vie religieusede la ville. Des séances de prière, ainsi que quelques messes, furenttenues à proximité de la croix. On ne construisit cependant pasd’église. Les citoyens luttèrent durant des années afin d’obtenirun permis de construire, jusqu’à ce que les autorités décident deplutôt autoriser la construction d’une école, sur cette place cen-trale. Qui plus est, on ordonna de retirer la croix en bois.

Le 27 avril 1960, un contingent d’ouvriers protégés par desgardes armés se rendit tôt le matin à la croix de Nowa Huta afinde la démolir. Un groupe de femmes, comprenant ce qui était entrain de se passer, s’armèrent de balais, de paniers d’épicerie, de

Le berceau de la Nouvelle ÉvangélisationAux yeux de Jean-Paul II, la foi et l’ardeur qui animaient ses compatriotes à Nowa

Huta ont annoncé l’éclosion d’un nouveau printemps pour le christianisme

par Krzysztof Mazur

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En présence de celui qui était à l’époque le cardinal Wojtyła, des ouvriers posent la première pierre — prélevée sur la tombe de saint Pierre et donnéeau cardinal polonais par le pape Paul VI — de l’église de l’Arche du Seigneur, à Nowa Huta, en 1969.

briques et de bouteilles. Peu après, alors qu’un quart de travail ve-nait de se terminer à l’aciérie, plus d’un millier d’hommes se mi-rent en marche vers la croix, armés de pelles, de pioches et d’autresoutils. Dans un geste spontané de désobéissance civile, quelque5000 travailleurs et citoyens s’étaient ainsi rassemblés sur la place.

Après plusieurs heures, ce qui avait commencé en tant queprotestation non violente se transforma en bataille de rue contrela milice et les forces spéciales de la police. Cette « défense dela croix » dura plusieurs jours et mena à une sanglante répres-sion : une douzaine de personnes furent tuées et des centaines,blessées ; plus de 500 participants furent arrêtés ; 87 se sont vuinfliger des peines de prison et plusieurs autres perdirent leuremploi. Le témoignage de protestation n’aura toutefois pas étéen vain, puisque la croix est demeurée bien en vue dans « la citésans Dieu ».

KAROL WOJTYŁA ET LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATIONDans cette croisade pour sauver la croix de Nowa Huta, un jeuneévêque du nom de Karol Wojtyła a joué un rôle important. Seu-lement deux ans auparavant, l’archevêque de Cracovie, EugeniuszBasiak, avait été sévèrement critiqué pour avoir soutenu la candi-dature du jeune Wojtyła au poste d’évêque auxiliaire de l’archi-diocèse. La majorité des prêtres de Cracovie désapprouvait ladécision puisque Karol Wojtyła était jeune, inexpérimenté et safamille ne faisait pas partie de l’élite de la ville. L’archevêque Basiakdéfendit la nomination, soulignant qu’il souhaitait un évêque« qui puisse travailler fort, et non seulement paraître ». De plus,

d’ajouter le prélat, le père Wojtyła « a un passé de travailleur », etil connaît bien les fondements théoriques du communisme. Untel homme, a conclu l’archevêque, serait particulièrement précieuxpour l’Église à Cracovie.

Ordonné le 28 septembre 1958, l’évêque Wojtyła s’est gran-dement sacrifié pour accomplir son difficile ministère. Dès ledébut, il a fermement appuyé les efforts en vue de construire uneéglise à Nowa Huta. Après les événements survenus sur la placecentrale, il a protégé les victimes de la répression communiste etorganisé des messes en plein air sous la croix — malgré le rudehiver polonais.

Le pape Paul VI, élu en juin 1963, a nommé Karol Wojtyłanouvel archevêque de Cracovie, en janvier 1964. Plus tard, seule-ment trois jours après la conclusion du concile Vatican II, en dé-cembre 1965, le pape a remis à l’archevêque Wojtyła une pierreprélevée sur la tombe de saint Pierre : « Ramenez avec vous cettepierre en Pologne, a dit le Saint-Père. Et puisse l’église de NowaHuta être construite à partir d’elle. »

Grâce à la persévérance inébranlable des catholiques de la ville,la première église de Nowa Huta fut finalement construite, en1977. Lorsque le cardinal Wojtyła se rendit ensuite à Rome pourle conclave et qu’il fut élu pape, en octobre 1978, il avait apportéun morceau de la croix en bois de Nowa Huta.

Lors de son premier voyage apostolique dans sa Pologne natale,en juin de l’année suivante, Jean-Paul II s’est vu refuser par les au-torités communistes la permission de se rendre à l’église de NowaHuta. Le Saint-Père célébra donc la messe au sanctuaire et mo-nastère cistercien médiéval de Mogiła, un village situé à proximité.

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Fondé au 13e siècle, le monastère jouissait d’une grande renommée dufait qu’il abritait une relique de la Sainte Croix.Dans son homélie au sanctuaire de la Sainte Croix, le 9 juin 1979, le

pape souligna que l’histoire de Nowa Huta avait été écrite « sous le signede la croix », d’abord de la croix antique de Mogiła puis sous le signe decelle installée plus récemment dans la cité. Même si les temps changentet que la technologie fait des bonds prodigieux, expliquait alors Jean-Paul II, « la vérité de la vie de l’esprit humain — qui s’exprime à traversla croix — ne connaît pas de déclin, elle est toujours actuelle, elle nevieillit jamais. »Il ajouta : « Là où s’élève la croix, surgit le signe que la bonne nouvelle

du salut de l’homme grâce à l’amour est arrivée jusque-là [...]. Une nou-velle évangélisation est commencée, comme s’il s’agissait d’une deuxièmeannonce, bien qu’en réalité ce soit toujours la même. La croix domine lemonde qui change. »C’était probablement la première fois que Jean-Paul II utilisait l’ex-

pression « nouvelle évangélisation » — une notion qui a profondémentinfluencé son pontificat ainsi que l’Église universelle. En fait, il a soulevél’idée à deux reprises durant son homélie de Mogiła, soulignant un peuplus loin que « À partir de la croix de Nowa Huta la nouvelle évangéli-sation a commencé : l’évangélisation du second millénaire. Cette égliseen rend témoignage et en est la preuve. »

LE TÉMOIGNAGE DE LA VIE CHRÉTIENNEIl semble donc qu’aux yeux de Jean-Paul II, les événements de NowaHuta avaient symbolisé le devoir qu’avait l’Église de faire redécouvrirl’Évangile dans les sociétés chrétiennes, surtout celles qui avaient perdule sens de Dieu au profit d’une laïcisation grandissante. On comprendalors que ce n’est pas une coïncidence si la divine providence a lié la datechoisie pour la canonisation de Jean-Paul II à celle de « la défense de lacroix » en 1960.Tout comme cela a été le cas en Pologne voilà plus de cinq décennies,

la croix, aujourd’hui, est à nouveau exclue de la sphère politique, univer-sitaire, culturelle, familiale et médiatique, alors que la foi chrétienne estde plus en plus marginalisée. La nouvelle évangélisation, ce « nouveauprintemps pour le christianisme », dépend donc de notre propre réactionaux problèmes qui se posent dans le monde d’aujourd’hui. Elle dépendde notre volonté à entamer personnellement une « défense de la croix »dans les lieux où nous vivons.Dans son encyclique Redemptoris Missio, Jean-Paul II nous rappelle :

« Première forme de la mission, le témoignage de la vie chrétienne estaussi irremplaçable » (42). Ce témoignage, ajoute-t-il, implique non seu-lement que nous prenions « des positions courageuses et prophétiques »face à la corruption du pouvoir politique, mais que nous pratiquionsl’humilité en servant les plus pauvres, les faibles et les souffrants, « et enimitant la simplicité de la vie du Christ » (43).La nouvelle évangélisation, ce devoir et cet appel à témoigner de notre

foi chrétienne, est assurément difficile et exigeante. Malgré cela, inspiréspar saint Jean-Paul II et les résidants de Nowa Huta, nous devons nousaussi trouver le courage de prendre le parti de la croix et de la défendre,dans le monde d’aujourd’hui.♦

KRZYSZTOF MAZUR est membre du Conseil 15128 Notre-Damede la Miséricorde, à Cracovie.

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ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTREENVOYÉES PAR COURRIEL À [email protected] OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.

Des Chevaliers du Quatrième Degré de la ré-gion de Toledo, dans l’Ohio, assistent à unebénédiction de la statue de Jean-Paul II parLeonard P. Blair — à l’époque, vers le milieude 2011, évêque de Toledo. La statue a été in-stallée devant l’église Sts. Adalbert et Hedwig,paroisse traditionnellement à prédominancepolonaise. Les Chevaliers ont formé une haied’honneur durant la bénédiction, tenue pourcélébrer la béatification du pape défunt. Endécembre 2013, l’archevêque Blair, membredu Conseil 11405 Cathedral of St. Joseph, àHartford, au Connecticut, a été nommé à latête de l’archidiocèse de Hartford, où se trou-vent les bureaux du Conseil suprême.

Perpétuer l’héritage de

saint Jean-Paul II

Les Chevaliers de Colomb ont entretenudes liens très spéciaux avec Jean-Paul IIdurant son long pontificat. Ils sont au-jourd’hui fiers de perpétuer l’héritage, lesenseignements ainsi que l’amour de cedernier dans tous les coins du globe oùl’Ordre est actif.

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CHEVALIERS DE COLOMB

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« MALGRÉ LESDIFFICULTÉS SI

GRANDES, J’ACCEPTE. »

Je me rappelle que dès mon enfance, dans mafamille, j’ai appris à prier Dieu et à me confier àlui. Je me rappelle l’atmosphère de ma paroisseà Wadowice et de celle de Saint-Stanislas Kostka,à Debniki à Cracovie, dans lesquelles j’ai reçu laformation fondamentale à la vie chrétienne. Parailleurs, je ne peux pas oublier l’expérience de laguerre ni les années de travail en usine.La maturation définitive de ma vocation sac-

erdotale a eu lieu dans la période de la secondeguerre mondiale, pendant l’occupation de laPologne. La tragédie de la guerre a donné unecoloration particulière au processus de matura-tion de mon choix de vie. Dans ce contexte, unelumière se manifestait de plus en plus clairementen moi : le Seigneur veut que je devienne prêtre !Je me souviens avec émotion de ce moment dema vie où, le matin du premier novembre 1946,j’ai reçu l’ordination sacerdotale. …Lorsque, le 16 octobre 1978, après l’élection

au Siège de Pierre, me fut adressée la demande :« Acceptes-tu? », j’ai répondu : « Obéissant, dansla foi, au Christ, mon Seigneur, mettant ma con-fiance en la Mère du Christ et de l’Eglise, et mal-gré les difficultés si grandes, j’accepte » (cf.encycl. Redemptor hominis, n. 2). Depuis lors, jem’efforce d’accomplir ma tâche en puisantchaque jour lumière et force dans la foi qui melie au Christ.

LE PAPE JEAN-PAUL II15e Journée mondiale de la jeunesse, Rome, le15 août 2000

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