Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les...

28
N° 32 Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d’Agriculture de la Réunion LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:44 Page1

Transcript of Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les...

Page 1: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

N° 32

Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d’Agriculture de la Réunion

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:44 Page1

Page 2: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:44 Page2

Page 3: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

e d i t o r i a le d i t o r i a l

La Réunion agricole avril 2013 - 3

éditoédito

La future loi d’avenir pour l’agriculture sera soumise

au législateur, au mois de septembre. Face à nos

inquiétudes, le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, a

levé quelques doutes, lors de sa récente visite sur

notre île. Il a notamment assuré que l’Odéadom et le

programme POSEI n’étaient pas menacés. Nous en

prenons bonne note car notre inquiétude portait sur

les risques d’une centralisation des enveloppes d’aides

au sein de France Agrimer, avec au bout une réaffec-

tation incertaine des crédits.

L’Odéadom est un maillon important dans le déve-

loppement de notre activité. L’Office gère 300 millions

d’euros d’aides agricoles pour les DOM et notamment

60 millions pour la production de cannes à sucre. Une

enveloppe indispensable à la filière pivot de notre

agriculture.

Pour cette nouvelle loi qui remplacera la loi de moder-

nisation de l’agriculture, à nous de faire des proposi-

tions concrètes et d’être très vigilants à la prise en

compte de celles-ci. Nous avons déjà une bonne base

de travail avec nos 20 propositions, formulées pour les

élections présidentielles, et qui guident nos actions.

Cette année 2013 est cruciale pour le devenir de

notre agriculture. Des discussions vont se dérouler sur

plusieurs fronts : cette nouvelle loi d’orientation agri-

cole, la réforme de la PAC, le nouveau règlement

sucrier, mais aussi la révision des Cahiers de l’agricul-

ture, pilotée par le Conseil général, l’élaboration du

Plan réunionnais de l’agriculture et de l’agroalimentai-

re durable… Des discussions vont aussi s’engager sur

la future convention « canne » de 2014…

A nous de bien négocier et de se montrer vigilants

comme nous l’avons été sur des points d’actualité

récente concernant des importations de légumes

frais de Madagascar ou la volonté de bouchers- char-

cutiers d’importer des bovins vivants, au risque de

créer une nouvelle épidémie sanitaire dans les éle-

vages réunionnais. Nous devons nous protéger d’agis-

sements extérieurs cherchant à s’engouffrer dans la

moindre faille.

L’agriculture réunionnaise assure, à elle seule, 40 % de

la production agricole domienne. Nous avons su trou-

ver un équilibre dans les différentes filières. Pour beau-

coup d’observateurs et de décideurs, notre agricultu-

re a valeur d’exemple en matière de développement

agricole dans les départements et territoires d’outre-

mer ; mais n’oublions pas qu’elle demeure fragile.

Notre priorité, c’est sa stabilité, avec l’appui des pou-

voirs publics et des collectivités locales.

Jean-Bernard GONTHIER

Président de la Chambre d’Agriculture

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:44 Page3

Page 4: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

4 - La Réunion agricole avril 2013

SS o m m a i r eo m m a i r e

aCtuaLIteSDes importations à bannir

pages 6 à 8

Trop de terres en frichespage 9

L’agriculture au fémininpages 12 à 15

Pour une juste représentation syndicalepage 16

Les indemnisations « cyclones »page 16

Canne a SuCreLe foreur fait des dégâts

page 18

envIronneMentMoins de traitements avec Ecophyto

pages 20 - 21

ProMotIonLa Réunion au SIA

pages 22 - 23

du CHaMP a L’aSSIette…La papaye

page 24

PetIteS annonCeS Terrains, matériels…

page 26

KOZMENFotbal i zoué padann tribune

Sur votre agenda…

• Fête du Chouchou,

du 7 au 9 juin 2013,

au Champ de foire d’Hell Bourg

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:44 Page4

Page 5: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:44 Page5

Page 6: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

a c t u a l i t éa c t u a l i t é

6 - La Réunion agricole avril 2013

es cyclones Dumile et Fellengont mis à mal la productionlocale de légumes, et notam-

ment de tomates. Un importateuren a profité pour faire venir destomates, mais aussi des chouchous,courgettes, bringelles deMadagascar… Des produits qui ontété écoulés en grande surface, surdes marchés forains mais aussi «autour du marché de gros de Saint-Pierre » assurent les agriculteurs. Une« première » qui a suscité la colèredes producteurs locaux qui sont allésdemander à l’Administration demettre un terme à ces agissements.

Outre le fait que ces légumes sont detrès mauvaise qualité, ces importa-tions représentent un double dangerpour l’agriculture réunionnaise. Celletout d’abord d’une concurrencedéloyale qui risque de mettre en périlles filières de production réunionnai-se. « A Madagascar, le salaire mensuel

IMPORTATIONS DE LEGUMES FRAIS

La colère des producteurs locaux

moyen est de 25 euros. Les couts deproduction sont donc bien plus faiblesque les nôtres et l’on a retrouvé ainsides tomates de Madagascar à peine 2euros le kg », indique Jean-BernardGonthier, le président de la Chambred’Agriculture. Autre problème : «Nous avons déjà deux mouches nui-sibles, celle des fruits et celle deslégumes, qui ont été importées à laRéunion », rappelle Jean-BernardGonthier. « Et la mouche des fruits,qui cause aussi des pertes impor-tantes sur les solanacées, est présenteà Madagascar et a été introduite àMaurice avec des légumes ».

« A la Réunion, nous respectonstoutes les contraintes imposées parl’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite », explique Jean-YvesMinatchy, vice président de laChambre d’Agriculture et présidentde la CGPER. « Et là, on autorise lavente de produits importés dont les

conditions de culture ne sont pasvraiment connues et à la traçabilitéincertaine ».

Sollicité par les agriculteurs, LouisBiannic, le DAAF, assure avoir réagi,dès le 15 mars, après avoir constatéque « le traitement post-récolte parfumigation de phosphine, s’il conve-nait pour l’ail et l’oignon, n’était passuffisant sur les légumes à fine peau etayant une forte teneur en eau ».L’Administration a ainsi bloqué, auPort, trois containers. Mais n’était-ilpas trop tard ? « 110 tonnes ont étéécoulées sur l’île. Comment se fait-ilque ces marchandises aient été auto-risées à être débarquées sur le terri-toire réunionnais ? », tonne Jean-YvesMinatchy. « Et concernant les contai-ners bloqués. Il a fallu les ouvrir toutde même pour voir leur contenu etdes insectes ont très bien pu s’échap-per… »

Les producteurs locaux ont manifesté leur colère, le 29 mars dernier, auprès de l’Administration (photo HC)

L

La Chambre d’Agriculture et les producteurs ont dénoncé, avec force, l’importation de légumes frais de Madagascar. Des produits qui ne présentent pas toutes

les garanties sanitaires et mettent en péril les filières de production locales.

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:44 Page6

Page 7: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

a c t u a l i t éa c t u a l i t é

La Réunion agricole avril 2013 - 7

Arrêté préfectoral

Le préfet, de son côté, a signé unarrêté en date du 28 mars 2013pour mettre fin à ces importationsmalvenues. Cet arrêté préfectoralprécise que « lorsque le pays expor-tateur ou d’origine ne présente pastoutes les garanties sanitairesrequises, qu’un risque phytosanitaireémergeant est identifié ou que lestraitements post-récolte mis en placepar ce dernier ne sont pas jugés suf-fisants ou appropriés pour garantirun niveau de sécurité phytosanitaireélevé, l’introduction ou l’importationde végétaux, produits végétaux ouautres objets peut être subordonnéeà la délivrance d’une autorisationtechnique d’importation… »

La motion de la Chambred’agriculture et des pro-

ducteurs locaux

La Chambre d’Agriculturedemande à l’Etat :• L’interdiction totale de toute

importation de Madagascaret des autres pays de la zonepour les fruits et légumesfrais, compte tenu du risquesanitaire lié à la Bactrocera-invadens pour nos produc-tions locales

• De mettre en place un grou-pe de travail sur les clauses desauvegarde sanitaires dans lecadre des accords de parte-nariats économiques

• Un renforcement descontrôles des services del’Etat sur les lieux de venteconcernant l’étiquetage del’origine des produits et surleur respect des normes debonnes conduites agricoles.

Mais cela n’est pas totalement suffi-sant pour la Chambre d’Agricultureet les producteurs qui ont déposéune motion auprès del’Administration et du préfet etdemandent aussi « une clarificationsur la position de l’Etat sur la coopé-ration régionale et la présence desplus hautes autorités administrativesagricoles réunionnaises lors d’unséminaire, qui s’est tenu du 25 au 27mars 2013 à Majunga, pour queMadagascar devienne le grenier del’Océan Indien… »

Hervé Cailleaux

L’importation des produits frais de Madagascarprésente un danger d’introduction de parasitesnuisibles aux productions locales (photo HC)

Après une semaine de frigo, la plupart des légumes importés présentait des signes de pourrissement car ils avaient mal mûri et pouvaient représenter des risques pour lasanté humaine (photo JS)

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page7

Page 8: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

a c t u a l i t éa c t u a l i t é

8 - La Réunion agricole avril 2013

FILIERE BOVINS VIANDE

Importations d’animaux vivants : attention danger !

Les éleveurs s’opposent catégoriquement à touteimportation de bovins vivants (photo HC)

ne piqûre de rappel sembles’imposer pour ceux quiont la mémoire courte et

quelque peu oublié ce qui s’est passéen 2003 et 2008. « Deux maladies,introduites par des bêtes importées demétropole, ont contaminé les élevages», rappelle Marius Bègue. « Pour ma

part, je n’ai jamais accueilli de vacheimportée dans mon élevage et pour-tant, en 2008, j’ai du abattre 65 animauxsur les 66 que je possédais », témoignel’éleveur de la Plaine des Cafres quicontinue de travailler, à 67 ans, avec sesfilles.

En 2003, 600 bovins ont été importés.En 2008, ce sont 800 bêtes qui ont étéintroduites à la Réunion. Avec commerésultat final, l’introduction de deuxpathologies : la leucose et l’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine).

En 2008, la crise sanitaire a causé laperte définitive de dix élevages debovins viande et une trentaine d’éle-vages a été très durement touchée. Lafilière laitière a également connu unevéritable saignée avec une nette dimi-nution de la production locale de lait, àla clé et 20 % d’éleveurs qui ont mis laclé sous la porte. Le nombre de pro-ducteurs laitiers est ainsi passé de 130,en 2003, à 90, aujourd’hui.

« La situation sanitaire à la Réunionreste fragile », explique Eric Soundrom,responsable des affaires agricoles à la

Chambre d’Agriculture. « Compte tenude la petite taille des exploitations et dela petitesse de notre territoire, l’intro-duction d’animaux vivants peut de nou-veau avoir des conséquences sur notrecheptel ».

Les modes de transmission des mala-dies sont difficilement contrôlables. Ilsuffit que les vaches se côtoient auxchamps, d’une clôture à une autre. Celapeut être véhiculé aussi par des para-sites comme les moustiques ou lors dutransport d’animaux dans des camions.Donc pas question, pour la Chambred’Agriculture et l’ensemble du mondeagricole, d’accepter la levée de l’arrêtépréfectoral de 2007 suspendant lesimportations de ruminants, commel’ont demandé les bouchers-charcutiers.Une motion de la profession agricole ad’ailleurs été adressée au préfet pourqu’il maintienne cet arrêté.

« Il manque actuellement 10 % de pro-duction pour satisfaire le marché »,constate Eric Soundrom. « Alors, ren-forçons les importations de carcasses,pour pallier au plus pressé, mais surtoutinstallons 50 nouveaux éleveurs et 3200 vaches supplémentaires tout enaméliorant les qualités génétiques denos cheptels pour accroître leur pro-ductivité. Ce sera bien plus constructifet moins problématique que d’importerdes animaux vivants ».

Hervé Cailleaux

Face à la volonté de certainsbouchers-charcutiers d’importer des bovinsvivants, les éleveurs n’ontpas tardé à réagir. Soutenus par la Chambred’Agriculture, ils ont opposé leur veto le plusabsolu car les conséquencespeuvent être dramatiquesen termes de développementde l’élevage.

U

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page8

Page 9: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

a c t u a l i t éa c t u a l i t é

La Réunion agricole avril 2013 - 9

TERRES EN FRICHES

Les planteurs passent à l’action !

es agriculteurs manquent deterres à la Réunion et lesjeunes qui veulent s’installer

dans le métier sont souvent freinésdans leur projet par cette situation.Tout le monde le sait ! Alors lorsqu’unemunicipalité « gèle » des hectares pourdes projets qui mettent des années àse réaliser, c’est tout bonnement inac-ceptable ! C’est notamment le cas dela zone industrielle n° 4, à Saint-Pierrequi tarde à se concrétiser dans le pro-longement de la ZI n° 3.

« Nous avons sollicité la mairie, il y aquelque temps de cela mais nousn’avons pas eu de réponse », souligneJean-Bernard Maratchia, vice-présidentde la Chambre d’Agriculture. « Nousdemandons que des baux provisoiressoient accordés aux agriculteurs surces 80 ha, gelés depuis de nombreuses

années, car ils ne vont pas êtreconstruits dans les deux ans à venir. Jeserai content d’avoir de la bonne terrecomme cela, moi-même. Ici, on peutfaire pousser ce qu’on veut. L’irrigation amême été installée avec des fondspublics. C’est vraiment du gaspillage ! »Alors, le 5 avril, les planteurs ont sym-boliquement défriché et planté 1 000m2, en cannes, sur ces terres, afin defaire bouger les choses… « Déjà, unequinzaine d’agriculteurs va être expul-sée de Pierrefonds, par la Civis, pour laréalisation de la future ZAC. Et là, onlaisse dormir des terrains… », déploreencore Jean-Bernard Maratchia.

2 000 ha en friches dans le Sud

« Il y a 2 000 ha en friches dans le Sudqui pourraient servir à faire de la canne,

du maraîchage ou de la canne », tonnepour sa part Jean-Yves Minatchy. « Il y avraiment une révolution à faire dans lesmentalités de ce pays. Des jeunes veu-lent travailler et on ne leur en donnepas les moyens. Nous, nous oeuvronspour le développement agricole ».

Les terrains de la ZI n° 4 ne sont pas lesseuls visés par Jean-Yves Minatchy et lesplanteurs qui dénoncent des situationssimilaires dans de nombreuses com-munes. Ils n’excluent pas, d’ailleurs, demener d’autres actions comme à Saint-Pierre.

Hervé Cailleaux

Après avoir dénoncé la non utilisation de terres en friches, à Saint-Pierre, les planteurs sont passés à l’action… Ils ont défriché et planté, en cannes,

1 000 m2 dans la « future » zone industrielle n° 4.

LLes agriculteurs ont planté des cannes sur des terrains laissés en friches par la municipalité

de Saint-Pierre (photo JS)

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page9

Page 10: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page10

Page 11: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page11

Page 12: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

a c t u a l i t éa c t u a l i t é

12 - La Réunion agricole avril 2013

ui dit « 8 mars », ditaujourd'hui la journée dela femme. Partout dans le

monde et dans tous les secteursd'activité. Alors, la profession d'agriculteur seféminise-t-elle ? En réalité, les femmesont toujours été présentes dans laprofession. Mais dans le passé, plutôtcomme conjointe apportant unecontribution indispensable à la bonnemarche de l'exploitation, en s'occu-pant de la gestion administrative etfinancière et en secondant, peut êtrediscrètement mais de façon ô com-bien indispensable, leur mari chefd'exploitation. « Aujourd'hui, le statut des agricul-trices a évolué. Leur rôle est plusvisible. La présence des femmes à latête des exploitations agricoles est

De plus en plus de femmes pilotent des exploitations agricoles. Certaines ont repris des activités de leurs parents ou de leur mari, d’autres se sont

reconverties ou ont choisi, dès leur entrée dans le monde du travail, le métier d’agricultrice. Dans tous les cas, elles sont passionnées à ce qu’elles font.

JOURNEE DE LA FEMME

L’agriculture au féminin

Q en progression. Elles représententaujourd'hui, à la Réunion, 16 % deschefs d'exploitation », souligneThomy Atanari, vice-président de laChambre d’Agriculture. « En métro-pole, le pourcentage est de 27 %.Mais nous rattrapons petit à petit ceretard ».Les agricultrices prennent aussi deplus en plus de responsabilités dansles différents organismes, comme entémoigne leur présence lors desrécentes élections à la Chambred’Agriculture. Elles sont aujourd’hui 9à siéger comme élues au sein del’Institution verte.Elles apportent un sang neuf aumétier. Il ressort même du recense-ment agricole, réalisé en 2010, queles femmes chefs d'exploitation ont,en général, un niveau de formation

plus élevé que les hommes.Le 8 mars dernier, une sympathiquemanifestation organisée à leur initiati-ve a permis de se pencher sur lequotidien des agricultrices en évo-quant leur travail dans un milieu répu-té très masculin. A travers des démonstrations, desateliers, des dégustations, des témoi-gnages, il a été mis en avant le savoir-faire de ces femmes passionnées quiexercent le métier d'agricultrice danstous les secteurs de la profession,comme la canne à sucre, le maraîcha-ge, l'arboriculture, la vanille, l'horticul-ture, l'agriculture biologique ou enco-re la transformation agroalimentairedes produits.

Hervé Cailleaux

Le 8 mars, des agricultrices de la région Est ont voulu marquer cette journée en faisant découvrir les métiers qu’elles exercent dans les différentes branchesde l’agriculture. Cela s’est passé au Domaine de Coco, à Sainte-Anne, avec le soutien de la Chambre d’Agriculture, du Conseil général, de la commune, duPôle Emploi, de la MEFPI de l’Est, de la Mission locale Est et de l’Office de tourisme de l’Est (photo JS)

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page12

Page 13: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

a c t u a l i t éa c t u a l i t é

La Réunion agricole avril 2013 - 13

Marinette tavéa. « Dès l’âge de 9 ans, je suis allé aider mon papa,ouvrier agricole, dans les champs de cannes deSainte-Anne ». Aujourd’hui, à 62 ans, Marinetteest toujours active et alerte pour gérer sa propreexploitation de 12 ha de cannes à sucre, toujoursdu côté de Sainte-Anne. Pendant l’inter cam-pagne, elle entretient seule ses parcelles : désher-bage, fertilisation. Pendant la coupe, elle fait appelà des saisonniers, mais à un âge où elle pourraitsonger à une retraite bien méritée, elle a gardéun coup de sabre efficace. En 2011, elle a mêmeremporté le concours de coupeuses de cannesde la foire de Bras Panon, devant de plus jeunesfemmes qu’elle, en coupant 425 kg de cannes en15 minutes. Respect ! (photo JS)

Marie-rose Séverin. Marie-Rose Séverin est une bat-tante, comme beaucoup de sescollègues. Elle s’investit dans plu-sieurs instances du monde agri-cole et encourage les autresagricultrices à en faire de même.« Il faut se battre pour que lafemme soit reconnue dans unmonde très masculin », soulignecelle qui est présidente de laCAHEB depuis plusieurs annéesmaintenant. « Il y a une dizained’années, on s’est battu pour queles agricultrices puissent bénéfi-cier des congés de maternitécomme n’importe autre femmesalariée ».

Suzie tancourt. Suzie, on la voit aux quatre coins del’île avec ses délicieux produits : Miel

Vert, foire de Bras Panon, marchés duterroir… Elle concocte des achards de

mangues, de palmiste, de bilimbis, dezévis… Transforme oies et autres

volailles en rillettes, foies gras, confits….Propose des caris, comme celui de

canard au chou de coco, sans oublierde savoureuses confitures… Des pro-duits inédits que l’on ne trouve pas en

grande surface. « Je fais mon métieravec passion et je n’ai pas hésité à

suivre plusieurs formations pour quecela marche bien ». (photo JS)

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page13

Page 14: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

a c t u a l i t éa c t u a l i t é

14 - La Réunion agricole avril 2013

Sylviane Bébeau. Au Domaine de Coco, à Sainte-Anne,

Sylviane Bébeau se démultiplie pourfaire pousser différentes variétés de

cannes à sucre, entretenir son vergerqui comprend nombre de fruits « lon-tan », cultiver un espace de maraîcha-

ge où l’on retrouve notamment lesprincipaux condiments qui sont utilisés

dans la cuisine créole.Propriété de la famille Bébeau depuis

trois générations, le Domaine de Cocoest devenu un site agro-touristique où

le public est accueilli pour des visitesguidées et découvrir le monde agrico-

le réunionnais. (photo JS)

Sylvie Mondon. Le 23 août dernier, la ferme-auberge «Au cœur de la cascade Biberon»a été officiellement inaugurée par le président de la Chambred’Agriculture. Cette structure qui a reçu son agrément Bienvenue à laFerme, au mois de décembre 2011, représente l’aboutissement duprojet de vie de Sylvie Mondon et de son mari Raymond. « Nousavons avancé petit à petit sans aucune aide financière car nous voulionstout faire par nous mêmes », confie l’agricultrice de la Plaine desPalmistes. Le résultat est réussi. La ferme-auberge jouit d’une vueimprenable sur la cascade Biberon et peut accueillir jusqu’à 30 convivespour déguster les produits de l’exploitation. Canards, pintades et autrespoulets sont élevés en plein air. Mais la vedette de l’exploitation estsans conteste le goyavier. « Nous cultivons le goyavier sur 3 hectares», indique Sylvie Mondon. Le petit fruit rouge se retrouve forcémentsur la table avec notamment un fameux poulet au vin de goyavier, ainsique des gelées, des confitures, des achards, du jus et même du rou-gail… En dehors de la saison des goyaviers, Sylvie Mondon proposedes mets à partir de produits lontan, accommodés au goût du jour,comme le conflore ou la songe… (photo JS)

Maryse Mounier. L’agricultrice de Sainte-Rose avalorisé quatre hectares enfriches où se trouvent des boisde couleur et des arbres endé-miques. Elle a défriché tout,toute seule, avec du petit maté-riel. C’était en 2006. Elle faisaitpartie de la quinzaine de éré-mistes qui avaient signé uncontrat avec l’ADI, l’ONF etProVanille, avec le soutien de lacommune de Sainte-Rose.L’objectif était de créer desvanilleraies en plein champ ouen sous-bois et permettre ainsiaux bénéficiaires de créer leurpropre activité. Aujourd’hui,Maryse est une des rares pro-ductrices de vanille, à la Réunion,et la seule dans sa commune deSainte-Rose. Sa vanille peut êtreconsidérée comme « bio » carelle n’utilise pas de produits chi-miques et vend elle-même sarécolte en gousses vertes ouséchées. Elle accueille aussi lepublic sur son exploitation pourfaire découvrir son métier et laculture de la vanille réunionnai-se. « Et j’ai tenu à garder l’en-semble des arbres endémiqueset indigènes qui apportent unevaleur ajoutée à mon exploita-tion », précise-t-elle. (photo JS)

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page14

Page 15: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

a c t u a l i t éa c t u a l i t é

emmanuelle Sablé. Avec son mari Vincent, la jeune femme pilote efficacement la

SCEA Plantation Mélissa. Cette exploitation agricole familiale, d’unesuperficie totale de 27 ha, existe depuis le milieu des années 1950.

Elle est située à Bras Canot. « Nous sommes spécialisés dans laculture de fleurs tropicales et de fruits de la Réunion », explique

Emmanuelle Sablé. Ainsi, cohabitent sur l’exploitation de nom-breuses variétés d’alpinia, d’héliconia, des roses de porcelaine et

autres zingibérales, abritées par des allées de jacquiers, carambo-liers, sapotilles et bien sûr le fameux letchi de Bras Canot. « Nousfournissons de nombreux fleuristes, à la Réunion et en métropole.

Nous proposons aussi une gamme de colis de fleurs et de fruits,pour les particuliers ». (photo JS)

Corinne grondin. « J’avais envie de vivre plus sainement.Les notions de santé et d’environnementme paraissent essentielles », confieCorinne Grondin, exploitante bio àSainte-Anne. Cette mère de familleconnaît un parcours un peu atypique.Comptable de formation elle se recon-vertit dans l’agriculture lorsqu’elle hérited’un terrain agricole familial. « Le terrainétait inexploité depuis plus de 5 ans. J’aidonc pu travailler immédiatement pourobtenir la certification AB ». Sur sonexploitation : du manioc, des brèdes, desletchis, des longanis, des orangines, desroses, des plantes aromatiques… maisaussi des œufs bio, des confitures…(photo JS)

HortibelHortibel

Tél : 0262 35 45 46 - Fax : 0262 35 36 02

33, Avenue Charles Isautier - ZI n° 3 - 97410 Saint-Pierre

Le spécialiste de l'horticulture et du maraîchage

SEMENCE & PRODUITSSEMENCE & PRODUITSPOUR JARDINPOUR JARDIN

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page15

Page 16: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

a c t u a l i t éa c t u a l i t é

16 - La Réunion agricole avril 2013

es membres de la CGPERsouhaitent être représen-tés au sein du conseil d’ad-

ministration de la CGSS. Une justerevendication, déjà plusieurs foisrenouvelée, mais face à l’inertie desinstances décisionnelles, une déléga-tion d’une trentaine d’agriculteursest allée déposer une motion auprèsde la direction de la Sécurité socialeet exposer ses motifs. « La CGPERest majoritaire à la Chambred’Agriculture, aux tribunaux pari-taires des baux ruraux, aux commis-sions mixtes d’usine et elle n’est tou-jours pas représentée à la CGSSainsi qu’à la CAF, la SAFER… Cen’est pas normal », explique KrishnaAtanari, responsable des jeunes ausein du syndicat. « D’un côté, le pré-fet nous demande de laisser à unautre syndicat deux sièges sur leshuit que nous occupons à la CDOA(commission qui examine notam-ment les demandes d’autorisationd’exploiter, les DJA), et on nous refu-se d’être présents au CA de laCGSS ».

Les syndicalistes attendent donc unedécision qui modifiera la représenta-tivité syndicale au sein des orga-nismes cités plus haut. « A laRéunion, au sein de ces instances, onne défend pas les dossiers des pay-sans de la Corse, de l’Alsace, ni de laLorraine, mais ceux des paysansréunionnais qui se sont exprimésdémocratiquement, à chaque élec-tion professionnelle agricole, enfaveur de notre syndicat. Il faut donctenir compte de cette représentati-vité locale et non celle au niveaunational », souligne Carole Leveneur,élue à la Chambre d’Agriculture.Pour rappel, le conseil d’administra-tion de la CGSS compte 25membres, dont trois représentantsdes exploitants agricoles, mais aucundu syndicat agricole majoritaire…

H.C.

Les agriculteurs dénoncent un calcul de représentativité national dans les instances paritaires locales(photo H.C.)

CGSS

Pour une juste représentativité syndicale

L

e ministre des Outre-merayant autorisé l’interventiondu fonds de secours pour

indemniser les dégâts du cycloneDumile, un arrêté préfectoral a étépris le 20 mars pour définir les zoneset les productions impactées. Lesagriculteurs concernés ont pucompter sur l’appui des conseillerspoints-verts de la Chambre d’agri-culture pour remplir leurs dossiersavant le 15 avril.

Par ailleurs, suite aux mesures votéesen février par le Conseil général, ilest proposé aux agriculteurs la miseen œuvre de dispositifs d’urgence.Ces mesures viennent en complé-

DEGATS CYCLONES

Les dossiers d’aides duConseil général à remplir avant le 31 mai

ment de l’intervention de l’Etat ets’adressent plus particulièrementaux agriculteurs ayant subi desdégâts majeurs. Elles visent à la pré-servation de la trésorerie de l’ex-ploitation.

La date limite de dépôt du dossiercomplet au Conseil général est fixéeau 31 mai 2013.

Vous pouvez vous rapprocher d’unconseiller point-vert de la Chambred’Agriculture pour de plus amplesrenseignements ou compléter votredossier.

L

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page16

Page 17: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page17

Page 18: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

c a n n ec a n n e aa S u c r eS u c r e

18 - La Réunion agricole avril 2013

Pour la 2e année consécutive, Jules Houpiaparnin est victime d’attaque de foreurs dans une de ses parcelles. Et il n’est pas le seul à être dans ce cas,

alors que des solutions tardent à émerger…

LE FOREUR DES TIGES

Alerte dans les parcelles !

ules Houpiaparnin est plutôt cequ’on appelle un bon planteur.Le potentiel de ses terres,

situées à 800 m d’altitude, auxAvirons, est estimé par les spécialistesà 80 tonnes/hectare. Il a obtenupourtant des scores record : 120 t/haen 2010, 110 t/ha en 2011 « avec descannes coupées mécaniquement,cette année là », précise le plan-teur… Et patatras… chute à 70 t/hasur une de ses parcelles, en 2012… «Cette parcelle a subi une sérieuseattaque de foreurs », explique JulesHoupiaparnin. « Et cette année, celarecommence »… Les attaques de ravageurs, le planteurdes Avirons, il connaît… « Il y a 3 ou4 ans, j’ai eu une grosse infestation devers blancs sur une parcelle. J’ai arra-ché et replanté avec une bonne dosede bétel. J’ai aussi connu des pro-blèmes avec la chenille défoliatriceque j’ai résolus ». Jules Houpiaparninfait partie des planteurs du réseaud’épidémio-surveillance, dans lecadre d’Ecophyto 2018, et du réseauDéphy canne à sucre. Il est donc trèssensibilisé à ces attaques parasitaires.Mais là, avec le foreur, le problème esttenace…« Les attaques sont apparues aprèsle cyclone Felleng. Mes cannes – desR583 en l’occurrence – ont sure -ment été affaiblies et n’ont pas résis-té au parasite. Les bourgeons étaientouverts et en 3 – 4 jours, ils se sontrefermés. C’était terminé ! Le malétait fait ! », constate le planteur. « Le foreur des tiges » empêche lacroissance de la canne à sucre. Lepapillon pond 600 œufs. A l’éclosion,la larve (chenille) se nourrit duparenchyme des feuilles puis rongel’intérieur de la tige. Au final, lesdégâts se traduisent par des pertesde rendement pouvant aller jusqu’à40 t par hectare.

Sur cette parcelle contaminée,comme sur les autres, l’entretien etl’opération de désherbage ont étécorrectement réalisées par le plan-teur, avec du Sencoral et du Camix.Jules Houpiaparnin ne comprend pastrop et s’inquiète, comme d’autres deses collègues, face aux importantespertes de récolte qu’il va subir, d’au-tant que les organismes de rechercheet de défense contre les ravageurs,qui planchent sur ce problème, nesemblent pas avoir de solutionsimmédiates à apporter en retour…

Hervé Cailleaux

J

Jules Houpiaparnin a déjà connu une forte chutede ses rendements sur sa parcelle contaminée,lors de la campagne 2012 (photo HC)

Le foreur ronge l’intérieur des tiges

(photo HC)

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page18

Page 19: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page19

Page 20: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

20 - La Réunion agricole avril 2013

Quelles sont les priorités du Planecophyto à la réunion ?Le Plan Ecophyto doitrépondre de manière satis-faisante aux enjeux écono-miques du développementagricole, mais également auxattentes de la société enmatière de protection del’environnement et de santéhumaine. A la Réunion, lePlan Ecophyto cible les prio-rités suivantes :• soutenir des programmes

de recherche orientésvers des systèmes de pro-ductions respectueux del’environnement et écono-miquement viables ;

• former les agriculteurs àdes techniques alternativesde production peu dépen-dantes des pesticides ;

• communiquer les avan-cées auprès des agricul-teurs (transfert des tech-niques) et du grand public.

e n v i r o n n e m e n te n v i r o n n e m e n t

Initiative lancée en 2008 lors du Grenelle de l’Environnement, le Plan Ecophyto a pour objectif de réduire l’utilisation des pesti-cides en métropole et dans les DOM, tout en maintenant uneagriculture économiquement performante.

LE PLAN ECOPHYTO A LA REUNION 

Cinq questions à Didier Vincenot

Qui est impliqué dansla mise en œuvre duPlan ?«  Ce plan est piloté auniveau national par le minis-tère de l’Agriculture, del’Agroalimentaire et de laForêt. Plusieurs organismesagricoles sont impliquésdans sa mise en œuvre, ainsique plus de 1 200 agricul-teurs (métropole et DOMréunis) engagés dans unréseau de fermes pilotes àvocation expérimentale etpédagogique. A la Réu nion,la Chambre d’Agricul tureest chargée de coordonnerles actions du Plan souscontrôle de la Direc tion del’Alimentation, del’Agriculture et de la Forêt(DAAF). Les principaux par-tenaires impliqués dans lamise en œuvre du Plan

Ecophyto sont la Fédéra tionDépartementale des Grou -pements de Défense contreles Organismes Nuisibles(FDGDON), le CIRAD,l’ARMEFLHOR, différentesOrganisations deProducteurs (OP) regrou-pées sous l’AROP FL, leGroupement des Agricul -teurs Biologiques (GAB),FARRE-Réunion, le GIEeRcane, le CTICS, Tereos, leslycées d’enseignement agri-cole de St-Paul et de St-Joseph.Les principales sources definancement pour la mise enœuvre du Plan proviennentde la redevance pour pollu-tion diffuse perçue parl’Office National de l’Eau etdes Milieux Aquatiques(ONEMA).

Quel est l’intérêt du Plan ecophyto à la réunion ?De par son insularité et sonéloignement, la Réunion doitapprendre à utiliser ses res-sources agricoles en rédui-sant sa dépendance vis à visdes intrants d’importationcomme les pesticides et lesengrais chimiques. Elle doitégalement maîtriser lesdéchets agricoles généréspar l’utilisation de ces in -trants et organiser des opé-rations de collecte adaptéesau contexte insulaire. LePlan Ecophyto vient confor-ter cette volonté de mettreau point et de développerdes techniques de produc-tions innovantes moinsconsommatrices en pesti-cides. Il fait appel aux com-pétences des différen tes ins-titutions impliquées dans laréduction des pesticides etjoue de ce fait un rôle fédé-rateur pour atteindre unobjectif commun.

Didier Vincenot, conseillerà la Chambred’Agriculture et anima-teur régional du PlanEcophyto à la Réunion

Dans le cadre de Dephy, les exploitants testent de nouvelles pratiques économes en pesticides (photo JS)

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page20

Page 21: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

e n v i r o n n e m e n te n v i r o n n e m e n t

La Réunion agricole avril 2013 - 21

réseau est piloté par laChambre d’Agriculture etla FDGDON.

Comment sera évaluéel’évolution de l’utilisa-tion des pesticides à laréunion ?L’indicateur national appeléNODU ou Nombre deDoses Unitaires sera utilisé.L’objectif est d’estimer l’in-tensité du recours aux pesti-cides sans être biaisé par leremplacement des sub-stances actives par d’autresmolécules qui seraient effi-caces à des doses plusfaibles. C’est l’évolution inter-annuelle du NODU qui seraanalysée pour évaluer l’effi-cacité du Plan Ecophyto. Cetindicateur est calculé annuel-lement à partir des donnéesde ventes transmises par lesdistributeurs de produitsphytosanitaires, dans le cadrede la redevance pour pollu-tion diffuse. Connaissant l’in-cidence des conditions cli-matiques sur la consomma-tion de certains pesticides, ilfaudra attendre quelquesannées pour mesurer avecsuffisamment d’objectivité etde recul l’impact du PlanEcophyto sur la réductiondes pesticides à l’échelled’une région.

Quelles actionsconcrètes sont enga-gées à la réunion ?Trois actions, engagéesauprès des agriculteursréunionnais, doivent contri-buer à réduire l’utilisationdes pesticides :

• La mise en place d’unréseau de fermespilotes baptisé Dephy(Réseau deDémonstration,Expérimentation, etProductions de réfé-rences sur les systèmeséconomes en phytosa-nitaires). Neuf fermes en produc-tion de canne à sucre etneuf fermes spécialiséesdans la production demangues font partie de ceréseau. Elles sont situéessur des secteurs à fortsenjeux environnemen-taux (proximité de cap-tages d’eau, de nappesphréatiques ou du récifcorallien...). Les exploitantsde ces fermes se sontengagés à tester de nou-velles pratiques agrono-miques beaucoup pluséconomes en pesticides.Ces fermes commencentà produire des référencestechnico-économiquesqui doivent servird’exemple aux autresagriculteurs : elles sont unlieu d’échange et de for-mation pour les profes-

sionnels et les apprenantsde l’enseignement agrico-le comme c’est le caspour les 2 fermes deslycées agricoles de St-Paulet de St-Joseph. D’autresfermes à vocation maraî-chère se ront intégrées auréseau Dephy, cetteannée.

• La formation et l’appuitechnique aux nou-velles techniques deprotection phytosani-taire contre lesmouches des légumes. La Gestion Agroéco -logique des MOUchesdes légumes à la Réunion(GAMOUR), mise aupoint par le CIRAD, est encours de développementauprès des maraîchers del’île. Cette technique, sansépandage d’insecticide surles légumes, connaît ungrand succès notammentsur production de chou-chous à Salazie. LaChambre d’Agriculture,ainsi que les différentesOP, le GAB et FARRE par-ticipent activement à laformation et au suivi tech-nique des maraîchers sou-haitant produire deslégumes sans insecticide.Un programme de déve-loppement similairedevrait voir le jour en2015 pour la productionde mangues sans insectici-de (projet Biophyto).

En matière de formation, ilfaut également mentionnerla mise en œuvre duCertiphyto qui est un certi-ficat national obligatoirepour tout utilisateur profes-sionnel de produits phytosa-nitaires. A la Réunion, cesont plus de 8 000 utilisa-teurs qui seront sensibilisés àla réduction et à la sécurisa-tion de l’usage des pesti-cides.

• L’édition d’un Bulletinde Santé du Végétal. Ce bulletin, consultable surle site Internet de laChambre d’Agriculture(www.reunion.chamba-gri.fr), présente la synthè-se mensuelle des observa-tions réalisées par lesconseillers agricoles mem - bres du réseau d’épidé-miosurveillance. Ce ré -seau est constitué de 43parcelles réparties dansdes secteurs représentatifsde chaque type de pro-duction. Une analyse desrisques phytosanitaires estcommuniquée, accompa-gnée de nombreuses pho-tos de ravageurs et d’auxi-liaires observés sur la cul-ture permettant de facili-ter leur identification. Desméthodes de protectionalternatives à la lutte chi-mique sont proposées. Ce

didier vincenot(animateur régional Ecophyto)Tél. : 02 62 96 20 50.

Ludovic Mailary (chef de projet Ecophyto)Tél. : 02 62 33 36 65.

Visitez les sites internet :

daaF réunion : www.daaf974.agriculture.gouv.frChambre d’agriculture : www.reunion.chambagri.frFdgdon : www.fdgdon974.frLe portail d’information sur l’agriculture et la biodiversité dans l’océan Indien : www.agriculture-biodiversite-oi.org

Co

nt

aC

tS

La lutte agroécologique contre la mouche des légumes fonctionne très bien,entre autres, sur les chouchous à Salazie (photo Jean-Marc Grenier)

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page21

Page 22: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

p r o m o t i o np r o m o t i o n

22 - La Réunion agricole avril 2013

SALON INTERNATIONAL DE L’AGRICULTURE

Une belle promotion pour la Réunion Cette année encore, nos produits agricoles ont pu bénéficier d’une belle promotion auSIA, à Paris, avec la présence de professionnels locaux, de la Chambre d’Agriculture,

du Conseil Général, de l’IRT…

Les ananas de la Réunion sont très appréciés

Des jeunes du lycée agricole de Saint-Paul ont aidé les professionnelsà animer le stand Réunion

La CAHEB a exposé toute sa gamme d’huiles essentielles mais aussi ses dernières« créations » très innovantes comme l’huile alimentaire au curcuma ou celle aupiment de Rodrigues ainsi que des produits cosmétiques

Au-delà de la promotiondes produits, la plus grande ferme de France permet aux professionnels réunionnaisde nouer des contacts au niveau européen, voire mondial

Mémé Rivièrea fait la promotiondu «safran péï»

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page22

Page 23: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

p r o m o t i o np r o m o t i o n

En marge du SIA, la Chambre d’Agriculture a organisé un voyage d’études pour les agriculteurs. Cette année, ils étaient 40 exploitants de l’île à avoirvisité le salon de l’agriculture mais aussi des exploitations bio, en Picardie, puis un laboratoire de production de semences porcines et bovines, dansle Val de Marne, avant d’enchaîner sur la visite d’une chaîne de montage de tracteurs et la visite du siège du sucrier Tereos, dans l’Ain.« Le but de ce voyage est de tirer des enseignements pour nos propres exploitations », explique Clotaire Agathe, le conseiller de la Chambred’Agriculture qui accompagnait les agriculteurs locaux. (photo JS)

La Réunion agricole avril 2013 - 23

François Fillon pour un moment de convivialité sur le stand RéunionLe président de la République est venu saluer les professionnels réunionnais

Victorin Lurel, le ministre des outre-mer, a rencontré les élus de la Chambre d’Agriculture

Jean Jacques Vlody, le conseiller général, est venu encourager les professionnels locaux

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page23

Page 24: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

a g r i c u l t u r ea g r i c u l t u r e & & S a n t éS a n t é

24 - La Réunion agricole avril 2013

out comme le coco-tier et le bananier, lepapayer n’est pas un arbre,

mais une herbe géante. La plantepousse rapidement mais peu long-temps. Le fruit, qui a la particularité depousser directement sur le tronc,peut peser, selon les variétés, de 250g à 10 kg.

Une cinquantaine de pays produisentdes papayes. Les principaux étant leBrésil, le Nigéria, l’Inde, le Mexique,l’Indonésie, l’Ethiopie, le Congo, lePérou, la Chine, la Colombie… sansoublier la Réunion.

Choisir. Les papayes se trouvent àl’année puisque le papayer produitcontinuellement. La peau doit êtreorangée ou verte avec des tracesjaunes. Elle ne doit donner aucunsigne de brunissure, être lisse et céderlégèrement sous la pression. Evitez lesfruits complètement verts et durs, quine mûriront pas bien, à moins qu’onveuille les faire cuire.

Consommer. Comme un fruit fraisbien sûr. Bien mûre afin d’optimiserson effet antioxydant. Certains l’ai-ment avec un jus de citron qui exhaleson goût. En salade de fruit, pensez àinsérer la papaye juste avant de servircar elle a tendance à réduire lesautres fruits en compote !...

La papaye peut être consommée enversion légume aussi ; verte en gratinaprès une cuisson à l’eau, ou râpée.Sinon, en confiture, glace, coulis…

Conserver. Si la papaye n’est pasparfaitement mûre, gardez-là à tem-pérature ambiante jusqu’à pleine

maturité, puis placez-là au réfrigéra-teur où elle se conservera quelquesjours.

Bienfaits. La papaye fait partie desfruits les plus riches en vitamines C.Sont taux en provitamine A (oucarotène) est également très supé-rieur à celui de la plupart des fruits.Elle est aussi largement pourvue envitamines du groupe B.Ses minéraux sont très diversifiés, lar-gement dominés par le potassium.Calcium et magnésium sont bienreprésentés. Le fer est présent ainsique le cuivre.

La papaye est aussi connue pour favo-riser la digestion.Pour la peau de votre visage, lapapaye peut être utilisée en masque,comme l’argile verte, avec un effetcontre les points noirs.

DU CHAMP A L’ASSIETTE…

La papayeCe fruit tropical, qui détientune place un peu marginalesur les étals, recèle pourtantbien des vertus !

T

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page24

Page 25: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page25

Page 26: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

p e t i t e Sp e t i t e S a n n o n c e Sa n n o n c e S

26 - La Réunion agricole avril 2013

La Réunion Agricoleest éditée par

la Chambre d’Agriculture de la Réunion

24 rue de la Source BP 134 97463 Saint-Denis Cedex.

Tél : 0262 94.25.94Fax 0262 21.06.17

Web : www.reunion.chambagri.frDirecteur de publication :

Jean-Bernard Gonthier.Rédacteur : Hervé Cailleaux

[email protected] & Publicités :

FORMA420, rue Pierre Brosolettes, 97420 Le Port

Tèl. 0262 94 11 76 Dépôt légal : à parution

Commission paritaire : 1106 B 05019 ISSN : 1959-4992

La Réunion Agricole N° 32Avril 2013

Tirage 12 000 exemplaires

Nom et Prénoms.......................................................................................................................................................................................................................

Adresse.....................................................................................................................................................................................................................................

.................................................................................................................................................................................................................................................

Code postal .........................................................Ville..............................................................................................................................................................

Téléphone.............................................................Fax ...............................................................E Mail : ................................................................................

Petites annonces des particuliers - Grille à retourner à : Chambre d’agriculture La Réunion Agricole - 24 rue de la Source - BP 134 - 97463 Saint-Denis Cedex

Cochez la case correspondante

Vends Loue Echange Cherche Donne Divers

Vos annonces sont également diffusées sur la site internet de la Chambre d'Agriculture

TERRAINS

Jeune agriculteur déjà en activitécherche terrain dans le Sud ; possèdematériel. Tél. : 06 92 11 39 93

Cherche terrain agricole pourculture de la canne à sucre, surla région de Sainte-Marie à Sainte-Rose, même avec des travaux d’amé-lioration foncière à faire. Tél. : 06 9217 71 54

MATERIELS

Loue ensileuse automotriceJohn deere (310 cv), pour canneà sucre, herbe, fourrage. Tél. : 02 6254 72 42 ou 06 92 90 55 58

ANIMAUx

vends reproducteurs porcins dequalité, tout au long de l’année.Tél./fax : 02 62 38 55 37. Email :[email protected]

vends truies croisées Fournaiseou Mascarine avec verratvolcan. Tél./fax : 02 62 38 55 37.Email : [email protected]

vends canards Mulard. Prix : 18euros l’unité ; 165 euros la dizaine ;420 euros la trentaine. Elevage àSainte-Suzanne. Tél. : 06 92 65 01 95

EMPLOI

JH, recherche emploi en éleva-ge secteur ouest, titulaire d'unBEP, Bac pro et BTS agricole, et ayantune expérience de 5 ans en produc-tion porcine, laitière + culture, etconnaissances en volaille. Possibilitéde faire des remplacements decongés, arrêt de travail...tél : 06.93.50.65.78

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page26

Page 27: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page27

Page 28: Cet exemplaire vous est offert par la Chambre d ... · « A la Réunion, nous respectons toutes les contraintes imposées par l’Europe et nos produits ont une tra-çabilité parfaite

LRA32•32p_AM 43 v5 07/05/13 11:45 Page28