Exemplaire Vol XXI - numéro 2

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, , VOLUME XXI NUMéRO 2 LE MERCREDI 3 OCTOBRE 2012 UNIVERSITÉ Gabriel Nadeau-Dubois Décision en attente Page 3 QUÉBEC Nouvo St-Roch Non à la piquerie Page 5 CULTURE Bernard Adamus Nouveau matériel Page 7 SPORTS Le canada à vélo Une traversée réussie Page 8 Retrouvez-nous sur Facebook (Journal l’Exemplaire) et Twitter (@lexemplaire) L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval Matériel informatique Programme d’aide financière supprimé Hassan Daher [email protected] Cité Universitaire – Le programme de prêt de 2000 $ pour le matériel informatique des étudiants a été annulé pour l’an- née 2012-2013. C ette décision du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) privera, dès cette session, les bénéficiaires de l’aide financière aux études (AFE) du montant de prêt supplémentaire de 2 000 $ pour l’achat de matériel informatique. Pour ceux dont le programme d’étude exigeait l’ac- quisition d’un ordinateur portable, ce montant pouvait aller jusqu’à 3 000 $. La décision du MELS semble être irrévocable. «Nous comprenons qu’il s’agit d’une décision définitive qui s’appliquera également pour les années suivantes», a affirmé Francis Brousseau, coordonnateur respon- sable au Bureau des bourses et de l’aide financière de l’Université La- val. Il ajoute «de communiquer avec le MELS pour connaître les motifs qui ont mené à cette décision». Du côté du MELS, Esther Chouinard, responsable des rela- tions avec les médias, a confirmé la suppression du programme de prêt de 2 000 $, mais n’a pas souhaité donner davantage d’in- formations sur le sujet.. Elle aou- ligne toutefois, la mise en place d’une allocation de 150 $ pour du matériel d’appui et de formation qui s’ajoutera au montant d’aide financière ordinaire. Étudiants dans le doute Plusieurs étudiants qui avaient prévu d’acheter leur or- dinateur avec ce prêt ont été pris au dépourvu et vont devoir se contenter de l’allocation de 150 $ offerte par le gouvernement. C’est le cas de Philippe Tardif, étudiant en première année de baccalau- réat en communication publique, qui a dit avoir été surpris par cette décision rapide du MELS. «Ça été fait sans nécessairement de préavis» tout en ajoutant que les 2 000 $ «couvraient non seulement le prix de l’ordinateur, mais aus- si d’autres logiciels qui coûtent chers». La suppression du prêt pour le matériel informatique va donc obliger les étudiants à utiliser leurs prêts et bourses pour s’ache- ter un ordinateur alors que cet argent devrait servir à payer la nourriture ou le logement comme l’a souligné M. Tardif. «Les prêts et bourses n’étaient pas censés servir à l’achat d’un ordinateur». Dans certains programmes of- ferts par l’Université Laval, l’achat d’un ordinateur est obligatoire. À l’École d’architecture, l’acquisition de matériel informatique est une condition à l’admission au bacca- lauréat et à la maîtrise de type pro- fessionnel en architecture. Il en est de même pour le Département d’in- formation et de communication et de l’École de design qui mentionnent toutes deux, sur leur site Internet, l’obligation de se procurer un ordi- nateur portable. À la Faculté des sciences de l’administration (FSA), le directeur des programmes de premier cycle, André Gascon, juge que la suppres- sion du financement risque d’affec- ter le 1 er cycle. «Pour le moment, la salle d’ordinateurs suffit amplement à la demande, mais si tout à coup on s’aperçoit qu’il y a une forte de- mande, il y a de la place pour la réor- ganiser», a-t-il spécifié. Au Département d’informa- tion et de communication, Guy- laine Martel, professeure titulaire et directrice des programmes de 2 e cycle, a déclaré qu’elle n’était pas au fait de ce retrait de financement du matériel informatique, mais que des mesures allaient être prises à la suite de cette décision du MELS. «Je suis consciente du problème que cela peut générer et nous allons re- voir l’obligation pour les étudiants d’avoir un ordinateur et augmenter le nombre de salles d’ordinateur si c’est nécessaire, malgré nos moyens limités», a-t-elle indiqué. Photo Marie-Michèle Genest Photo Laurence Roy-Tétreault Nouveau port d’attache à Québec P. 5 Rugby Le Rouge et Or écrase Carleton P.8 Photo Marie-Catherine Bergeron

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En une cette semaine: Un programme d'aide financière supprimé

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Volume XXI Numéro 2 le mercredI 3 octobre 2012

UNIVERSITÉ

Gabriel Nadeau-Dubois

Décision en attente

Page 3

QUÉBEC

Nouvo St-Roch

Non à la piquerie

Page 5

CULTURE

Bernard Adamus

Nouveau matériel

Page 7

SPORTS

Le canada à vélo

Une traversée réussie

Page 8

Retrouvez-nous sur Facebook

(Journal l’Exemplaire) et Twitter (@lexemplaire)

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université LavalL’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval

Matériel informatique

Programme d’aide financière supprimé

Hassan [email protected]

Cité Universitaire – Le programme de prêt de 2000 $ pour le matériel informatique des étudiants a été annulé pour l’an-née 2012-2013.

Cette décision du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) privera, dès

cette session, les bénéficiaires de l’aide financière aux études (AFE) du montant de prêt supplémentaire de 2 000 $ pour l’achat de matériel informatique. Pour ceux dont le programme d’étude exigeait l’ac-quisition d’un ordinateur portable, ce montant pouvait aller jusqu’à 3 000 $.

La décision du MELS semble être irrévocable. «Nous comprenons qu’il s’agit d’une décision définitive qui s’appliquera également pour les années suivantes», a affirmé Francis Brousseau, coordonnateur respon-sable au Bureau des bourses et de l’aide financière de l’Université La-val. Il ajoute «de communiquer avec le MELS pour connaître les motifs qui ont mené à cette décision».

Du côté du MELS, Esther Chouinard, responsable des rela-tions avec les médias, a confirmé la suppression du programme de prêt de 2 000 $, mais n’a pas souhaité donner davantage d’in-formations sur le sujet.. Elle aou-ligne toutefois, la mise en place d’une allocation de 150 $ pour du matériel d’appui et de formation qui s’ajoutera au montant d’aide financière ordinaire.

Étudiants dans le doute Plusieurs étudiants qui

avaient prévu d’acheter leur or-dinateur avec ce prêt ont été pris au dépourvu et vont devoir se contenter de l’allocation de 150 $ offerte par le gouvernement. C’est le cas de Philippe Tardif, étudiant en première année de baccalau-réat en communication publique, qui a dit avoir été surpris par cette

décision rapide du MELS. «Ça été fait sans nécessairement de préavis» tout en ajoutant que les 2 000 $ «couvraient non seulement le prix de l’ordinateur, mais aus-si d’autres logiciels qui coûtent chers».

La suppression du prêt pour le matériel informatique va donc obliger les étudiants à utiliser leurs prêts et bourses pour s’ache-ter un ordinateur alors que cet argent devrait servir à payer la nourriture ou le logement comme l’a souligné M. Tardif. «Les prêts et bourses n’étaient pas censés servir à l’achat d’un ordinateur».

Dans certains programmes of-ferts par l’Université Laval, l’achat d’un ordinateur est obligatoire. À l’École d’architecture, l’acquisition de matériel informatique est une condition à l’admission au bacca-lauréat et à la maîtrise de type pro-fessionnel en architecture. Il en est de même pour le Département d’in-formation et de communication et de l’École de design qui mentionnent toutes deux, sur leur site Internet,

l’obligation de se procurer un ordi-nateur portable.

À la Faculté des sciences de l’administration (FSA), le directeur des programmes de premier cycle, André Gascon, juge que la suppres-sion du financement risque d’affec-ter le 1er cycle. «Pour le moment, la salle d’ordinateurs suffit amplement à la demande, mais si tout à coup on s’aperçoit qu’il y a une forte de-mande, il y a de la place pour la réor-ganiser», a-t-il spécifié.

Au Département d’informa-tion et de communication, Guy-laine Martel, professeure titulaire et directrice des programmes de 2e

cycle, a déclaré qu’elle n’était pas au fait de ce retrait de financement du matériel informatique, mais que des mesures allaient être prises à la suite de cette décision du MELS. «Je suis consciente du problème que cela peut générer et nous allons re-voir l’obligation pour les étudiants d’avoir un ordinateur et augmenter le nombre de salles d’ordinateur si c’est nécessaire, malgré nos moyens limités», a-t-elle indiqué.

Photo Marie-Michèle Genest

Photo Laurence Roy-Tétreault

Nouveau port d’attache à QuébecP. 5

RugbyLe Rouge et Or écrase CarletonP.8

Photo Marie-Catherine Bergeron

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UNiveRSité2 l’eXemplaIre, le mercredI 3 octobre 2012

e N b r e finscriptions en

hausse à l’ULAugmentation en

continu

L’Université Laval continue de bien performer côté recru-

tement. Les inscriptions sont en hausse en 2012, a mentionné le rec-teur Denis Brière dans son discours de la rentrée. Il prévoit d’ailleurs une augmentation constante des demandes d’admission au courant des prochaines années. Le nombre d’étudiants étrangers a subi une hausse de 8,3 % au cours des cinq dernières années. (G.S.)

A.G. de la CADeUL

Quorum non atteint

L’Assemblée générale de la CADEUL du 26 septembre,

n’a pas obtenu quorum. Il fallait que 16 membres associatifs et 100 membres individuels soient pré-sents, ce qui n’a pas été le cas. Une date sera annoncée sous peu pour clore l’assemblée et finaliser les détails entourant, entre autres, les états financiers vérifiés et le plan directeur à adopter. (G.S)

printemps érableDisponible en

librairie

Les évènements du printemps érable n’inspirent pas seulement

la création de cours universitaires, mais aussi les écrivains. Deux ou-vrages ont été publiés cet automne au sujet de la lutte étudiante contre la hausse des droits de scolarité. Le Québec vers l’âge adulte de l’es-sayiste Nicolas Lévesque aborde le thème de façon historique et ana-lytique, tandis que le recueil Prin-temps spécial de la maison d’édition Héliotrope présente douze textes de fiction inspirés par les évènements du printemps 2012. (C. F.)

ColloqueRelations

Occident-Orient

Du 2 au 4 octobre 2012, l’Uni-versité Laval tient le colloque

«Rencontre et médiations cultu-relles entre la Chine, l’Occident et le monde autochtone: Mission-naires, chamanes et intermédiaires religieux». Organisé, entre autres, par le professeur du département d’histoire Shenwen Li, la rencontre proposera une quarantaine de conférences diverses, une exposi-tion d’art autochtone et un extrait du film Igloolik Nunavut. (C. F.)

Évènement 100% relève agricole et agroalimentaire

Une première expérienceSébastien [email protected]

Cité universitaire – Un colloque, un cocktail et un concert marqueront l’évènement 100 % relève agricole et agroa-limentaire organisé jeudi le 4 octobre par la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) .

Pierre-Mathieu Charest, vice-doyen aux études de la FSAA évoque une baisse

d’intérêt des jeunes envers ce secteur, et, conséquemment, une baisse de la clientèle étudiante, pour motiver la création de l’évè-nement. «Le but est de valoriser une carrière dans les domaines agricoles et agroalimentaires», a-t-il confié.

Pour l’occasion, plusieurs ateliers et conférences seront pré-sentés. Les participants auront donc la chance d’en apprendre davantage sur la réalité du monde agricole. M. Charest souligne que certaines conférences seront dis-ponibles en webdiffusion pour

ceux et celles ne pouvant se dé-placer. Cédric Lévesque Asselin, étudiant en agroéconomie à l’Uni-versité Laval, dit être intrigué par les conférences sur l’accapare-ment des terres et sur le transfert d’entreprise qui seront offertes en première partie. «Ce qui est inté-ressant, c’est qu’il va y avoir plu-sieurs professionnels du milieu reconnus, en plus de témoignages de jeunes agriculteurs qui se sont lancés en affaires et qui ont réus-si», a-t-il soutenu.

Journée diversifiéeUn cocktail se tiendra au

pavillon Paul-Comtois de l’uni-versité et sera une occasion en or pour les participants d’échanger

entre eux et avec les partenaires de l’évènement. À noter qu’on invite les participants à venir y déguster des bouchées à saveur locale préparées par des étudiants du baccalauréat en nutrition et de celui en sciences et technologies des aliments.

Le concert de la relève musi-cale clôt l’évènement, avec l’ap-parition sur scène de David Jal-bert, du groupe Karma, et de DJ Faucher. Tous les profits réalisés par le spectacle seront remis à la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ).

Encourager la prochaine génération

Magali Delomier, directrice générale de la FRAQ, évoque l’importance de lancer des mes-sages positifs aux jeunes par rap-port aux carrières agricoles, en plus de souligner les 100 ans de l’enseignement agricole au Qué-bec. «On parle souvent de ce qui

va mal en agriculture, mais enfin, on a la chance de parler de ce qui va bien», a-t-elle mentionné. Parmi les enjeux majeurs auxquels seront confrontés les nouveaux étudiants, elle mentionne «l’acquisition des biens de production» pour des rai-sons financières, ainsi que la «quali-té de vie» en raison de l’éloignement des centres urbains.

Elle souligne néanmoins que la relève dans les domaines agricole et agroalimentaire au Québec se porte bien, la moyenne d’âge des agri-culteurs au Québec est inférieure (51,4 ans) à celle des agriculteurs canadiens (54 ans). «S’il y a un pro-blème, ce n’est pas le nombre de jeunes travailleurs, c’est plutôt les moyens dont ils disposent ; plusieurs veulent travailler, mais ne le peu-vent pas», a-t-elle confirmé. Mme Delomier espère que les participants verront qu’il est possible de vivre de sa passion, elle qui décrit l’agricul-ture comme un «mode de vie» plutôt qu’un «métier».

Oktoberfest à l’UL

Soirée festive à l’allemandeAudrey-Anne [email protected]

Cité universitaire – Musique, manège, bières, choucroute... L’évènement Das Oktoberfest Auf Laval Universität a su s’ins-pirer de la tradition bavaroise pour sa quatrième édition.

Pour cette soirée qui se tenait la semaine dernière, un grand chapiteau accueillait les parti-

cipants et le groupe de musique Irish Bastards. C’était «de la musique parfaite pour l’évènement, ça met la bonne ambiance, c’est de circons-tance» a lancé Guillaume Lapointe, un des étudiants qui participait à l’évènement. En plus du groupe de musique, les attractions variaient.

On retrouvait parmi celles-ci, une dégustation de bières et de sau-cisses, un taureau mécanique, le ma-nège Zero Gravity et un kiosque de frites. Quelques tables à pique-nique étaient aussi installées dans l’espace clôturé. Les gens pouvaient ainsi s’asseoir et déguster leur première consommation offerte à l’achat du billet.

Le manège Zero Gravity a été très apprécié des participants. «C’était trippant, ça donne envie de bouger!», a lancé Michel Poudrier, qui attendait pour un deuxième tour. Le taureau mécanique était aussi très populaire. La file d’attente n’en finissait plus selon Guillaume La-

pointe et François Desjarlais. Les bénévoles qui s’occupaient des kiosques de bières n’avaient pas le temps de souffler non plus.

Mathieu Labrèche, un des organisateurs, attendait environ 3 000 personnes pour cette soirée. «C’est sûr que j’attendais plus [d’étudiants], mais pour ma pre-mière année, je suis satisfait», a-t-il affirmé.

Un millier de billets avait déjà été vendu en prévente alors qu’il res-tait deux jours avant l’Oktoberfest. Vers 21 h 30, «il y a un peu plus de 2 100 personnes qui sont entrées, et ça entre encore», a-t-il souligné. En 2010, 1 300 personnes avaient participé à l’évènement. L’année dernière, il y a eu plus du double de participants.

L’évènement était présenté par le Bureau Voyages Le Tran-sit en collaboration avec la CA-DEUL, la station de radio CHYZ, Gotrip, Vaho aventure et Voyages Tour Étudiant. «Les fonds re-cueillis vont servir à organiser des

Photo Laurence Roy-TétreaultOn pouvait trouver un kiosque des microbrasseries Le Grimoire et L’Alchimiste

à l’Oktoberfest de l’UL.

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UNiveRSité 3l’eXemplaIre, le mercredI 3 octobre 2012

Procès de Gabriel Nadeau-Dubois

La cause en délibéréJean-Michel [email protected]

Québec - Le sort en est jeté pour Gabriel Nadeau-Dubois. Le juge Denis Jacques a pris la cause en délibéré au terme de deux jours de procès au palais de justice de Québec. Il devra déterminer si l’ancien leader étudiant de la CLASSE s’est rendu coupable d’outrage au tribunal.

Maxime Roy Martel, l’avocat du plaignant, l’étudiant lavallois

Jean-François Morasse, a articulé son argumentaire sur le fait que M. Nadeau-Dubois, en tant que porte-parole de CLASSE, connais-sait la teneur de l’injonction obtenue par son client le 2 mai dernier. À ce titre, Me Roy Martel a voulu attirer l’attention du juge sur la déclaration du prévenu à RDI, selon laquelle «il est tout à fait légitime pour les étudiants de prendre les moyens de respecter le choix démocratique qui a été fait d’aller en grève. […] Et si ça prend des lignes de piquetage, on croit que c’est un moyen tout à fait légitime».

Me Roy Martel a soutenu que Gabriel Nadeau-Dubois a sciem-

ment incité les étudiants à ne pas respecter les injonctions obte-nues. Ce faisant, l’avocat avance qu’il s’agissait là d’un outrage au tribunal, car l’ancien représentant de la CLASSE a porté atteinte à l’intégrité et à l’autorité de la cour. Me Roy Martel a insisté sur la responsabilité additionnelle qu’apporte le rôle de porte-parole d’une organisation québécoise, surtout «lorsqu’il s’exprime sur une chaîne de télévision provin-ciale [sic]». Il a ajouté que Gabriel Nadeau-Dubois était forcément au courant des injonctions, le qua-lifiant du même souffle de «fer de lance du boycott des cours».

Quant à Giuseppe Sciortino, l’avocat de Gabriel Nadeau-Du-bois, il a d’abord tenté de faire

invalider la poursuite en deman-dant un non-lieu. Il a soutenu la thèse de l’ignorance de la teneur des injonctions. Il a également affirmé que l’injonction ne visait pas spécifiquement son client. Le juge a toutefois refusé la demande de l’avocat de la défense.

Me Sciortino a ensuite soute-nu la thèse de l’ambiguïté. Selon lui, puisque l’ordonnance d’in-jonction ne désignait ni Gabriel Nadeau-Dubois, ni la CLASSE spécifiquement, ils n’étaient pas tenus d’en respecter les termes. Il a aussi affirmé que «l’incitation au non-respect d’une injonction nécessite un geste positif, un acte direct». Dans ce cas-ci, M. Na-deau-Dubois n’aurait fait qu’ex-primer une opinion personnelle à la journaliste de RDI et cela ne constitue en aucun cas une inci-tation au non-respect des injonc-tions.

Emprisonnement possibleÀ sa sortie de la cour, l’an-

cien leader étudiant a affirmé être content que le procès soit derrière

lui, bien que la possibilité d’un ver-dict de culpabilité soit une source d’inquiétude. «Nous avons fait notre possible pour prouver au juge que je ne suis pas coupable d’outrage au tribunal», a-t-il déclaré.

Si Gabriel Nadeau-Dubois est reconnu coupable, l’avocat du plaignant entend demander une peine d’emprisonnement. La peine maximale pour un outrage au tribunal est d’un an d’incar-cération. Cependant, l’avocat de Nadeau-Dubois affirme que les peines d’emprisonnement sont rares. Il s’expose aussi à une amende ainsi qu’à des travaux communautaires. Par ailleurs, même si Me Sciortino est satisfait de sa plaidoirie, il préfère rester prudent avant de tirer des conclu-sions.

Le juge Jacques devrait vrai-semblablement faire part de sa décision par écrit d’ici les deux prochaines semaines. En cas d’un verdict de culpabilité, il convo-quera les deux partis pour les re-présentations sur sentence.

Photo Jean-Michel PoirierGabriel Nadeau-Dubois pense avoir été

en mesure de prouver son innocence.

Travaux sur le réseau routier à l’UL

Favoriser le transport collectif et alternatifMarie-Pier [email protected]

Cité universitaire – Prolongement d’avenues pour piétons et nouveaux axes réservés aux autobus sont aux programmes des travaux routiers qui ont lieu en ce moment sur le campus.

Le changement majeur ap-porté par ces travaux sera le prolongement d’ici

2013 de l’avenue de la Médecine jusqu’au chemin Sainte-Foy. Ca-role Rousseau du Réseau de trans-port de la Capitale (RTC) explique que «ce prolongement de l’ave-nue de la Médecine sera destiné uniquement aux piétons, cyclistes et aux autobus du RTC». Dirigée par le ministère des Transports du Québec (MTQ), l’autre section des travaux fait partie intégrante des chantiers de restructurations de l’autoroute Robert-Bourassa qui sont en cours depuis 2009. La rue de la Foresterie, qui dessert l’arrière des pavillons Gene-H.-Kruger et Abitibi-Price, devien-dra également un accès réservé pour le transport en commun à partir de l’autoroute.

Les travaux sont bien avan-cés sur la rue de la Foresterie où de nouveaux lampadaires et trottoirs ont été ajoutés. Le chan-tier occupe maintenant le terrain

situé à l’ouest du Stade Telus et des nouveaux terrains de soccer. D’ailleurs, la circulation à cet endroit est redirigée temporaire-ment, ce qui permet aux piétons et aux cyclistes de rejoindre le cam-pus «sans trop de difficultés», se-lon Simon Tremblay, étudiant en biochimie qui utilise ce passage pour se rendre à l’université.

Ces projets, inaugurés en juin 2012 et dont la facture s’élèvent à un total de 16 millions de dol-lars, se poursuivront jusqu’à l’au-tomne 2013. Ils sont le résultat d’un partenariat entre le MTQ, le RTC, l’Université Laval et la Ville de Québec. Selon Jacques Perron, porte-parole de la Ville de Québec, «les travaux sont faits essentiellement dans le but de fa-voriser tous les usagers».

Développement durable sur le campus

Des équipes de travail sont sur le terrain depuis 2009 afin de perfectionner les détails. Selon

Guillaume Paradis du MTQ, «l’un des objectifs est de favoriser l’ac-croissement de l’utilisation du transport collectif». M. Paradis a également confirmé que le projet s’inscrit dans la vision pour le dé-

veloppement durable de Québec.

L’université s’impliqueEngagée depuis 2007 dans

une vision de développement durable, l’Université Laval pour-

suit activement sa promotion des moyens de transport alternatifs sur le campus. Les étudiants et le corps professoral sont aussi in-vités à organiser des évènements écoresponsables ou à soumettre un projet vert. Un nouveau pro-gramme d’initiation en dévelop-pement durable est aussi offert aux étudiants qui désirent s’infor-mer et s’impliquer dans ce dossier, mais aussi une formation spéciali-sée aux études supérieures.

Par ailleurs, le vice-rectorat exécutif et au développement lance une consultation publique concer-nant le Plan d’action institutionnel de développement durable 2012-2015. Deux séances publiques sont prévues pour recueillir les commentaires et suggestions de la communauté universitaire les 9 et 16 octobre prochains. Ce plan d’action, disponible sur le site In-ternet de l’Université Laval, sti-pule clairement que pour atteindre la «carboneutralité» des émissions de gaz à effets de serre, le «réamé-nagement du secteur Robert-Bou-rassa/ Chemin Ste-Foy» est une mesure principale. On retrouve aussi comme mesures principales l’aménagement de nouvelles pistes cyclables comme celle qui sera créée le long du Stade Telus.

Photo Marie-Pier CayerLes travaux sont omniprésents sur le campus de l’Université Laval.

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OpiNiON4 l’eXemplaIre, le mercredI 3 octobre 2012

Nous avons la chance d’avoir un espace tota-lement adapté à la réception

de mégaproduc-tions et d’avoir

ce site en pleine nature.

Commentaire

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Mathieu Massé (8942); Adjointe à l’éditeur: Rabéa Kabbaj (8942); Rédactrice en chef: Chloé Noël (4513); Secrétaire de rédaction: Sébastien Labelle (4513); Éditorialiste en chef: Laurence Roy-Tétreault (8954); Maquettiste: Mélissa Côté (8959); Directrice de la photographie: Laurence Roy-Tétreault (8954); Caricaturiste: Laurie Girard Université: Claudia Fortier et Gabrielle Simard (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Julia Stewart-Page (8956); Culture: Geneviève Messier, Karyan Fortin-Therrien et Cyril Schreiber (8957); Sports: Stéphanie Drolet (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Qué-bec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Courriel: [email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: Journal l’Exemplaire; Fil Twitter: @lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Casault, pavillon De Koninck, pavillon Desjar-dins, pavillon des Sciences de l’éducation, pavillon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

L’activité physique, ou plutôt, la nécessité de bouger est un sujet qui revient régulièrement dans l’actualité. Habituellement, c’est pour in-citer les gens à s’activer davantage ou encore dénoncer le manque

d’importance accordé aux cours d’éducation physique à l’école.

«L’activité physique est essentielle à la santé», voilà ce qu’on peut lire dans le rapport de Kino-Québec disponible sur le site du Ministère de l’Édu-cation, du Loisir et du Sport (MELS). Étonnamment, l’Institut national de santé publique du Québec, dans son étude sur les blessures subies au cours de la pratique d’activités récréatives et sportives au Québec en 2009-2010 parue dernièrement, mentionne que ces blessures sont un important pro-blème de santé publique.

Si je comprends bien, on devrait rester chez nous, ne pas sortir dans la rue à pied ou encore faire du sport parce que c’est dangereux et que l’on se-rait un fardeau pour le système de santé. J’exagère un peu, mais l’interpréta-tion de l’étude n’aide en rien la cause. Ce n’est pas un secret pour personne, le nombre de gens ayant un surpoids continue d’augmenter à un rythme ef-farant.

Oui, je suis bien consciente des risques reliés à la pratique d’une acti-vité physique. Mais entre vous et moi, les bienfaits que l’on peut en retirer comme personne et comme société, sont, et de loin, supérieurs aux incon-vénients. Et comme si cela ne suffisait pas, la même étude conclut qu’il est plus dangereux de marcher pour se rendre à l’école à Montréal qu’ailleurs. D’accord, mais c’est tout aussi, sinon plus, risqué d’utiliser l’auto. On repas-sera pour la promotion du transport actif !

Analyser froidement les chiffres peut créer une distorsion sur la réalité. Il faut prendre le temps nécessaire pour mettre les résultats en perspective. Il y a des coûts sociaux reliés aux blessures, mais les hôpitaux sont engorgés par des gens malades et ce n’est pas en restant sédentaire que l’on va amé-liorer la situation. Ne serait-ce pas plus utile d’informer et d’éduquer au lieu d’analyser les faits, comme c’est actuellement le cas?

Ce qu’il y a de plus étonnant et désolant avec cette nouvelle, c’est qu’elle n’ait pas fait plus de vagues dans les médias. Elle a été largement éclipsée par les nouvelles de l’élection d’un nouveau gouvernement. Pour-tant, il s’agit d’un enjeu de société qui touche l’avenir de tous les Québécois. Il faut agir maintenant et non dans 10 ans.

À tout le moins, on devrait passer plus de temps à parler des initiatives comme la Journée nationale du sport et de l’activité physique qui avait lieu samedi dernier un peu partout au Canada.

Stéphanie [email protected]

Le monde à l’envers…

Les mégaproductions à Québec en péril

D’après la nouvelle présidente du conseil d’administration de la Commission des champs de bataille na-tionaux (CCBN), Margaret F. Delisle, plus jamais les plaines d’Abraham ne seront assaillies par des mé-gaproductions comme elles l’ont été durant la période estivale de 2012. «Never again, c’est fini». «C’est

épouvantable, ça n’a aucun sens», estime-t-elle. Mais qu’est-ce qui est si épouvantable pour madame Delisle? Voir des milliers de spectateurs venant d’un peu partout se réjouir devant un spectacle incroyable, sur un site enchanteur en pleine nature?

Les plaines d’Abraham doivent garder leur mission première et rester dans leur état naturel le plus longtemps possible, selon elle. Peut-on m’expliquer qu’est-ce que la mission première de ce parc historique de 108 hectares? Cet immense espace vert situé en plein cœur de la Capitale-Nationale reçoit chaque année diverses activités spor-tives, le Carnaval de Québec, la fête de la Saint-Jean-Baptiste, le Festival d’été de Québec et plusieurs autres événe-ments à plus petite échelle. Avec un terrain aussi grand et aussi bien situé, ce serait illogique de ne pas en profiter au maximum et de ne pas l’exploiter à sa juste valeur.

D’ailleurs, c’est le seul site à Québec qui permet d’accueillir de grandes tournées internationales pouvant ac-cueillir plus de 25 000 personnes. La compétition est forte pour bénéficier de tournées de cette envergure. Plusieurs villes convoitent la venue d’artistes internationaux. Mais avec les productions des dernières années, la réputation du site n’est plus à faire. Québec est capable de recevoir des artistes de grand renom et d’accueillir des milliers de spectateurs qui vibrent au son de la musique le temps d’une soirée. «Si on nous ôte ce site, ça nous met d’énormes bâtons dans les roues. Ce sont les plaines qui nous distinguent de la compétition. Il n’y a pas d’alternative possible», soutient Sylvain Parent-Bédard, le président de QuébéComm.

Depuis le 400e de Québec en 2008, on a vu des productions spéciales sur les plaines déborder de l’horaire du Festival d’été de Québec, avec entre autres les prestations de Paul McCartney et de Céline Dion. Ces événements ont mis en quelque sorte, le Québec «sur la map». Il est maintenant plus facile de faire venir des productions internationales à Québec, puisqu’elles ont vu la capacité que nous avions de produire des spectacles hors de l’ordinaire.

Ce sont des milliers de personnes qui se déplacent à chaque fois pour profiter de ce site incroyable. Nous avons la chance d’avoir un espace totalement adapté à la réception de mégaproductions et d’avoir ce site en pleine nature. Pourquoi ne pas l’exploiter à son plein potentiel? Parce que ceci nuit aux usagers des plaines d’Abraham ? Totalement faux! le soleil a interrogé certains usagers à ce sujet et ils ont tous été catégoriques. L’installation nécessaire aux spectacles, comme celui de Madonna, ne dérange en rien leurs activités quotidiennes, si ce n’est que de faire un petit détour. «Ça ne nous dérange pas du tout, les spectacles! On y assiste et ça met de l’action!» ont déclaré Anne Dauphinais et son conjoint Bernard Lachance, deux citoyens qui promènent réguliè-rement leur chien sur les plaines.

Effectivement, la Ville de Québec semble plus vivante et plus vibrante depuis la présentation de plusieurs spec-tacles sur les plaines. Par exemple, ce sont 75 000 personnes qui ont profité de ce site pour le spectacle de Roger Waters cet été.

D’ailleurs, Québec est maintenant une destination beaucoup plus convoitée. En effet, selon la compilation du prestigieux magazine américain Condé Nast Traveller, Québec est maintenant la sixième meilleure destination au monde, la troisième en Amérique du Nord et la première au Canada. Un record pour la vieille capitale. La CCBN a été créée pour conserver et mettre en valeur ce site unique au monde par son étendue. Quoi de mieux pour accomplir sa mission que d’y apporter une visibilité internationale. Il faut savoir laisser évoluer les choses avec le temps. An-cien champs de bataille, maintenant terrain de jeux pour les sportifs et les amateurs de musique, tel est le destin des Plaines d’Abraham et c’est parfait ainsi!

Laurence Roy-Té[email protected]

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l’eXemplaIre, le mercredI 3 octobre 2012 5QUéBeC

e N b r e fCANADA

Omar Khadr rapatrié

Le Canadien de 26 ans, condam-né en 2010 pour terrorisme et

le meurtre d’un soldat américain par un tribunal militaire à Guan-tanamo, est maintenant revenu au pays. Il devra purger le reste de sa peine de huit ans dans un pé-nitencier à sécurité maximale. Ses avocats demandent son intégration graduelle aux autres détenus afin de faciliter sa réhabilitation. M. Khadr, qui est entré à la prison de Guantanamo en 2002 à l’âge de 15 ans, pourra faire une demande de libération conditionnelle dès 2013. (J.S.-P.)

pRéSiDeNCe é-UPremier débat

Le président américain sortant, Barack Obama, affrontera son

adversaire républicain Mitt Rom-ney dans un premier débat télévisé de 90 minutes ce soir. Ce débat axé sur l’économie sera l’occasion pour Mitt Romney de corriger cer-tains faux-pas commis au cours des dernières semaines. Deux autres débats, les 16 et 22 octobre, oppo-seront les deux politiciens avant le scrutin du 4 novembre. (J.S.-P.)

iRANGmail rétabli

Les autorités iraniennes ont confirmé le rétablissement

de l’accès au service de cour-riel Gmail au pays, après un ver-rouillage d’une semaine. La Ré-publique Islamique avait bloqué le service à la suite de la diffusion du film L’Innocence des musulmans sur YouTube, propriété de Google. Sur les 75 millions d’habitants du pays, environ 32 millions de per-sonnes utilisent Internet. (J.S.-P.)

teCHNOLOGieAndroïdes pour le

froid

Après le Lumia 920 de Nokia, la compagnie Sony lance une

nouvelle fonction avec la mise à jour de son téléphone Xperia Sola à Ice Cream Sandwich. Elle per-met de naviguer sur l’écran tactile avec des mitaines. Le Glove Mode utilise une technologie du toucher flottant qui détecte le doigt sous le gant de l’utilisateur, et permet aux consommateurs d’utiliser leur téléphone sans se geler les doigts. (J.S-P)

Un documentaire relance le débat

Piquerie dans St-Roch contestéeVanessa [email protected]

Québec — Les commerçants du Nouvo St-Roch ne veulent pas d’un site d’injection supervisée dans leur quartier et ne reculent pas devant la polémique soulevée par le film des frères Seaborn Pas de piquerie dans mon quartier.

Tant de la part des gens d’af-faires du quartier que de la Société de Développement

Commercial du centre-ville de Qué-bec (SDC), le verdict est sans am-biguïté. «Nous sommes contre le site d’injection supervisée sur la rue commerciale revitalisée», a affirmé Stéphan Sabourin, directeur général de la SDC.

L’organisme avance que l’im-plantation d’un centre d’injections centralise la consommation et le trafic de drogues. «Ce périmètre de tolérance amène une libre circula-tion de drogues dures», a stipulé M. Sabourin. Après la création d’un centre-ville technoculturel et plus de 500 millions de dollars d’investisse-

ments dans le quartier, M. Sabourin demande de laisser la revitalisation se poursuivre.

Pour Pierre Taschereau, direc-teur général de la Maison de Job, une maison de thérapie et de réin-sertion sociale pour adultes démunis ou itinérants aux prises avec des pro-blèmes de toxicomanie, «il faut im-planter ça près des consommateurs de drogues dures. Si le centre n’est pas installé à proximité des consom-mateurs et de Point de Repères [organisme communautaire qui dis-pense soins et services aux toxico-manes], c’est comme faire un coup dans le vide». Selon lui, ces sites d’injection ont lieu d’être si ceux-ci incitent les toxicomanes à établir

une relation de confiance avec les travailleurs de rue qui à leur tour, les amèneront vers les maisons de thérapie comme la sienne.

La SDC ne nie pas le fait que la ville pourrait avoir besoin de ce genre de service. «Nous sommes ouverts à un site d’injection supervi-sée, si celui-ci est installé à proximi-té d’un centre hospitalier», approuve M. Sabourin.

Deux Saint-RochM. Sabourin confirme ne pas

s’être présenté aux représentations du documentaire qui avaient lieu les 22 et 23 septembre au Studio P, au cœur du quartier Saint-Roch. Il avait pourtant donné une entrevue aux réalisateurs du documentaire pour faire valoir le point de vue et la vision des gens d’affaires du quartier, mais a finalement deman-dé de ne pas y figurer. «On ne peut pas croire que le documentaire sera informatif, on a donc décidé de se retirer», a-t-il expliqué.

Pour lui, il existe un conflit d’in-térêt, puisque le père des réalisateurs siège sur le conseil d’administration de Point de repères, qui est l’insti-gateur du projet pour l’implantation d’un centre d’injection supervisée à Québec. «Ils s’amusent à dire que l’on n’a pas voulu participer au do-cumentaire», a-t-il déploré.

Jean-Laurence Seaborn, co-réa-lisateur, assure que tout le conseil d’administration de la SDC était au courant du lien qui les unissait avec l’organisme. «J’ai offert la tribune à tout le monde, ce que je n’étais pas obligé de faire», a-t-il rétorqué.

Le réalisateur se défend de vou-loir créer une guerre. «Moi aussi j’essaie d’améliorer la ville. De mon côté, c’est de l’intérieur», a as-suré M. Seaborn. «Le seul reproche que j’ai à leur faire, c’est qu’ils se tournent seulement vers le dévelop-pement économique; ils oublient le côté humain et social. Pourtant l’un va avec l’autre» a-t-il conclu.

Marie-Michèle [email protected]

Québec - Le navire Veendam de la Holland America Line (HAL) aura son port d’attache à Québec dès le printemps 2013 et ce, pour une durée de trois ans. La saison des ba-teaux de croisière sera donc prolongée, débutant au mois de mai plutôt qu’en septembre.

Photo Marie-Michèle GenestLes croisières ont apporté des revenus de 25M$ pour la région de Québec en 2011.

Le Veendam offrira huit voyages aller-retour entre Québec et Boston de mai

à octobre. Le choix de la com-pagnie HAL n’est pas surprenant pour le directeur des communi-cations de l’Office du tourisme de Québec, Éric Bilodeau. «La Holland America Line a été une des premières compagnies à faire confiance à la Ville de Québec et à investir dans le fleuve St-Laurent, et la première compagnie qui va choisir Québec comme port d’at-tache pour toute la saison», a-t-il stipulé. M. Bilodeau espère que ce projet ouvre la voie à d’autres lignes de croisière.

L’initiative, issue du projet Action concertée de coopération régionale de développement (AC-CORD), engendrera un apport économique important pour la Ville de Québec. «On estime que la venue de ce navire, l’année pro-chaine, va générer 5 200 nuitées lors des embarquements et 2 200 pour les débarquements, et ce, seulement pour l’année 2013», a relaté M. Bilodeau.

Ce dernier a d’ailleurs souligné l’importance de différencier les na-vires qui sont en situation d’embar-quement et de débarquement comme le Veendam, de ceux qui font escale. Les statistiques divulguées par l’Of-fice du tourisme démontrent, en ef-fet, que les visiteurs qui entament ou terminent leur croisière à Québec dépensent en moyenne 329 $, tandis que le touriste ne disposant que de quelques heures laisse entre 125 $ et 150 $ dans les différentes institu-tions touristiques.

Des commerçants satisfaitsPour Pascale Moisan, directrice

générale de la Coopérative de soli-darité du Quartier Petit Champlain, cette manne de touristes est béné-fique pour presque tous les commer-çants. Tandis que les commerces de vêtements semblent moins ciblés, les boutiques de cadeaux font des affaires en or. D’ailleurs, les com-merçants interrogés étaient tous au courant de l’horaire des bateaux. À la boutique des métiers d’art du Québec, le nombre de vendeurs sur le plancher avait été majoré afin de faire face à la demande.

Malgré le fait que la nourriture soit incluse à bord des navires, les restaurateurs ne sont pas en reste puisque les touristes veulent décou-vrir les produits du terroir québécois. «Quand les gens font une croisière d’une ou deux semaines, ils ont le goût de vivre d’autres expériences», a relaté Marie-Pier Pagé, directrice du Lapin Sauté, qui garde sa ter-rasse ouverte tout le mois d’octobre. Même son de cloche chez Nancy Donneley, serveuse au Bistrot Pape-Georges, qui estime que les croisié-ristes sont friands des fromages et des charcuteries du Québec que son menu propose.

Hausse de la flotte en 2012En septembre, le Port de Qué-

bec a reçu la visite de trente-cinq

navires et il en attend trente-sept autres au mois d’octobre, pré-voyant ainsi un flot d’environ 155 000 passagers pour toute la saison 2012. Une hausse notoire puisque 83 000 croisiéristes ont foulé les quais du Vieux-Port en 2011, se-lon l’Administration portuaire de Québec (APQ).

Grâce à sa situation géogra-phique, Québec jouit d’une place de choix quant à l’accueil de pa-quebots par rapport aux autres villes longeant la voie navigable du St-Laurent. «La moitié des navires qui viennent à Québec ne peuvent pas se rendre à Montréal parce qu’ils ne passent pas sous le pont de Québec ou de Trois-Ri-vières», a souligné M. Bilodeau.

Saison des croisières internationales à Québec

Nouveau trajet pour l’été 2013

Page 6: Exemplaire Vol XXI - numéro 2

CULtURe6 l’eXemplaIre, le mercredI 3 octobre 2012

e N b r e f

GAMiQNominations annoncées

C’est l’Acadienne Lisa Le-Blanc et le groupe de rap

Alaclair Ensemble qui récoltent le plus de nominations au prochain Gala de l’alternative musicale in-dépendante du Québec (GAMIQ). Plus de 70 artistes francophones et anglophones sont en compétition dans ce gala, qui sera animé par Dombelo, ex-membre du groupe Les Cowboys Fringants, le 11 no-vembre prochain au Théâtre Plaza de Montréal. (C.S.)

Metallica sur DvD

Filmé à Québec

Les adeptes québécois de Me-tallica auront de quoi se

réjouir: en décembre sortira le DVD/Blu-Ray Live in Quebec du groupe américain, enregistré il y a trois ans au Colisée Pepsi. C’est la représentation du 1er novembre 2009 qui sera immortalisée, selon le souhait des 35 000 incondition-nels qui ont fait leur choix sur In-ternet. Certains morceaux joués la veille seront offert en prime. (C.S.)

Nouveau volet proposé

Les arts multi à l’honneur

Après les arts littéraires, visuels ou médiatiques, la mesure

Première Ovation soutiendra les arts multi à partir de cet automne. Ce nouveau volet, géré par les pro-ductions Recto-Verso, bénéficie d’un fonds annuel de 100 000 $ et offre trois programmes qui favori-sent les projets de production, créa-tion et recherche. (C.S.)

Québec-Barcelona

Pièce métissée

Le Théâtre Périscope donne le coup d’envoi de sa nouvelle

saison avec Québec-Barcelona, une production du Théâtre Sor-tie de Secours et de la Sala Bec-kett de Barcelone, réunissant sur une même scène des comédiens québécois et espagnols. Née de l’initiative du metteur en scène québécois Philippe Soldevila et de l’auteure catalane Mercè Sar-rias, la coproduction hispano-qué-bécoise met en parallèle les deux cultures par l’intermédiaire de deux cousines éloignées s’échan-geant leurs maisons le temps de quelques semaines. (G.P.)

Prix du livre au Québec

Proposition pour fixer un prix unique Lucile [email protected]

Québec – Les librairies indépendantes du Québec se mobili-sent pour réclamer qu’un même livre ait un prix unique sur l’ensemble du territoire québécois. Celles-ci ont d’ailleurs créé le site Internet noslivresajusteprix.com pour faire connaître la situation au public et promouvoir leur revendi-cation.

Sur le site Internet, on peut lire qu’une telle mesure permettrait de rétablir une

«concurrence loyale» face à l’offre des grandes surfaces et au déve-loppement du livre numérique, tout en sauvant une partie des 12 000 emplois, aujourd’hui menacés, dans l’industrie du livre. À titre d’exemple, de grandes institutions comme la librairie Blais à Rimous-ki ou la Boule de neige à Montréal ont dû mettre la clé sous la porte dernièrement.

Plus de 30 ans après l’adop-tion de la loi 51 sur le développe-ment des entreprises québécoises dans le domaine du livre, la situa-

tion de l’industrie a radicalement changée et plusieurs réclament des ajustements.

Les grandes surfaces, bénéfi-ciant de prix de gros très intéressants, affichent des prix résolument très bas sur quelques dizaines de best-sellers pour attirer le client en ma-gasin. Ils entendent faire leur marge sur d’autres produits, explique Do-minique Lemieux, directeur géné-ral des Librairies Indépendantes du Québec (LIQ), une bannière consti-tuée de 91 librairies indépendantes. «Alors qu’un petit libraire privilé-giera la diversité avec 25 000 [titres] en moyenne, les grandes surfaces se contenteront des 200 best-sellers,

qu’elles seront sûres de vendre», renchérit M. Lemieux.

Diverses actions entreprisesDans une lettre publiée durant

la campagne électorale et qui in-terpellait les partis politiques, les associations de l’industrie du livre, soutenues par de grands noms de la littérature comme Michel Tremblay ou Yann Martel, ont abordé la situa-tion précaire du réseau des librairies du Québec et le déclin de la «biblio-diversité».

Si les professionnels du livre n’ont pas eu l’écoute espérée, ils ont mis de l’avant l’idée d’une règle-mentation du livre, mettant fin aux écarts de prix pouvant aller jusqu’à 30 % entre une grande surface et une petite librairie. Les associations proposent que les rabais appliqués aux livres ne puissent pas excéder 10 % durant les neuf premiers mois de sa diffusion. Passé cette période, «le prix du livre obéirait aux lois du libre marché», selon la lettre ouverte publiée sur le site Internet.

Pour David Sansfaçons, le gérant et propriétaire de la librai-rie Saint-Jean-Baptiste à Québec, «tu ne vends pas des livres pour être millionnaire, ça c’est sûr !» lâche ce trentenaire amoureux des livres depuis l’adolescence. La protection et la promotion du livre semble être sa manière de faire un geste citoyen. «Certains de nos concitoyens sont devenus des con-citoyens! Je ne prétends pas moi-même les éduquer, mais il y a des bouquins qui éduquent», ajoute humblement M. Sansfa-çons.

À ce jour, le nouveau mi-nistre de la Culture et des Com-munications, Maka Kotto, n’a pas encore répondu à la seconde lettre ouverte qui lui a été adressée par les professionnels du livre. En re-vanche, le Parti Québécois (PQ) a déjà plusieurs fois confirmé sa volonté d’accélérer la réglemen-tation de l’industrie littéraire au plus vite afin de régler la problé-matique soulevée par les libraires.

Défilé de mode pour Cœur de loup

Les musts de la 6e collection Chloé Patry-Robitaille [email protected]

Karyan [email protected]

Québec — Cœur de loup, une jeune marque de vêtements de Québec, a présenté sa collection automne-hiver marquée par le style rétro. Cette saison, les créations de Nathalie Jourdain font place aux teintes de jaune moutarde, de vert forêt et de bourgogne.

Il est facile de reconnaître Cœur de loup dans cette nouvelle col-lection, explique la designer

Nathalie Jourdain. «Il y a beaucoup de motifs même si c’est la collec-tion automne, il n’y a pas seule-ment du noir», a-t-elle ajouté.

Nathalie Jourdain affirme s’ins-pirer de ses amies et de différentes personnalités pour ses créations. Beaucoup de tissus unis sont utilisés, mais toujours avec des boucles, des cœurs et du métal, ce qui rappelle le caractère rétro affectionné par la designer. À cela s’ajoute la chaleur du velours cordé, de la laine et des imprimés floraux. Pour l’occasion, les cinq mannequins ont porté près d’une quarantaine d’ensembles. En tout, le défilé aura pris près de deux mois à mettre en place.

Pour la mannequin Justine De-nis, qui présentait le travail de Na-thalie Jourdain pour une quatrième fois, le style rétro de Cœur de loup est toujours un incontournable: «Elle

essaye de suivre des tendances pour que ça fit, mais elle garde toujours une touche rétro comme les formes de cœur qui reviennent souvent.»

Un défilé animéPour Andréanne Bourdeau, fi-

dèle aux défilés de la designer, ce-lui-ci était l’un des plus divertissants depuis ses débuts. Présenté devant une centaine de personnes réunies au bar Le Cercle, le défilé était di-visé en trois thèmes, soit l’école, le mystère et Noël. Pour la créatrice de Coeur de loup, c’est réellement l’au-tomne qui lui a inspiré ces différents thèmes.

La cloche a sonné et la chan-son Sacré Charlemagne de France Gall a donné le coup d’envoi à la soirée thématique. D’entrée de jeu, les mannequins ont paradé avec leurs sacs d’école assortis à leurs vêtements Cœur de loup. Le public a également eu droit à la projec-tion d’un court film d’horreur réa-lisé sous la supervision de Nathalie

Jourdain pour amorcer le thème du mystère et à quelques flocons pour celui de Noël.

Un travail solitaireS’inspirant de la phrase qu’a dit

la styliste Vivienne Westwood «Re-garder en arrière est le seul moyen de créer le futur», Nathalie Jourdain a créé Cœur de loup en avril 2010 dans le but d’offrir des vêtements féminins abordables. Elle se donne pour mission d’être à l’écoute, ori-ginale et intègre. Tous les vêtements sont pensés et produits par Mme Jourdain elle-même.

Photos Chloé Patry-Robitaille

Page 7: Exemplaire Vol XXI - numéro 2

CULtURe 7l’eXemplaIre, le mercredI 3 octobre 2012

Nouvel album de Bernard Adamus

L’évolution dans la suiteRachel [email protected]

Québec – Après le succès de son premier album, Bernard Adamus revient sur scène avec N° 2, œuvre plus person-nelle, mais qui ne déroute pas son public.

En entrevue à l’exemplaire, Bernard Adamus a men-tionné avoir travailler dans

une suite logique en reprenant les mêmes thèmes que sur son album Brun pour ce nouveau disque: «L’humain, l’amitié, l’amour, l’alcool, mais d’un angle, d’un point de vue plus personnel, plus poussé». Avec des chansons telles que Les chemins du doute, Les obliques, 2176 ou encore Le scotch goûte le vent, l’album laisse une place prépondérante aux balades, ce que l’on retrou-vait moins sur Brun.

C’est tout juste après une tournée d’environ de 200 spec-tacles que N° 2 a été lancé. «Pour ce qui est du spectacle, c’est ce qui a le plus changé, plus que l’al-bum. Le spectacle de lancement

de N° 2 comprend plus de musi-ciens, ce qui se ressent sur scène», a mentionné l’auteur-composi-teur-interprète.

Accompagné sur scène par quatre musiciens, Benoit Para-dis au trombone, Sylvain Delisle à la batterie, Philippe Legault au sousaphone ainsi que Jérôme Du-puis-Cloutier à la trompette et au piano, l’artiste a offert deux pres-tations intimistes au Théâtre Petit Champlain la fin de semaine der-nière. Ces spectacles, où Adamus allie chant et guitare, représentent les deux premières dates d’une tournée à venir pour présenter son nouvel album.

Quant au public présent, il semble avoir grandement appré-cié le spectacle, demandant même

deux rappels à la fin de la soirée.

Public conquisPour Jérôme Leclerc, un étu-

diant qui a entendu les nouvelles chansons pour la première fois lors de cette soirée, il s’agissait, pour lui, du même genre de son qui se dégage du premier album. Il a également mentionné que c’était exactement ce à quoi il s’attendait. M. Leclerc, qui assis-tait à son deuxième spectacle de Bernard Adamus, dit avoir plus appréciéce ce spectacle que la re-présentation du premier album à laquelle il avait assisté.

Artiste passionnéBernard Adamus, qui a émi-

gré de la Pologne alors qu’il avait trois ans, a grandi dans la région de Montréal. Passionné de mu-sique, il a participé à plusieurs fes-tivals, dont celui de la Chanson de Petite-Vallée en 2009. Il y a rem-porté six prix, y compris celui de la meilleure interprétation. Le musi-cien a lancé son premier album en 2009. Celui-ci a fait suite à la sortie

du single Rue Ontario. La carrière de l’auteur-compositeur-interprète a ensuite pris son envol lorsqu’il a remporté le prix de la révélation de l’année au gala de l’ADISQ en 2010.

L’artiste, qui prévoit déjà sor-tir un troisième album, souhaite pour l’instant vivre à fond le lan-cement et les concerts de son deu-xième disque.

Photo Rachel LapointeBernard Adamus a travaillé en symbiose avec le batteur Éric Villeneuve à la

réalisation de N° 2.

La pièce de théâtre Jusqu’à la lie

L’humain au service du théâtreÉmilie [email protected]

Québec - Avec Jusqu’à la lie, une première pièce huma-niste et intimiste, Amélie Bergeron explore les sentiments humains. Cette production, présentée au Théâtre Premier Acte, se veut un huis clos duquel le spectateur ne ressortira pas indemne.

Boire une coupe jusqu’à la lie. Cette expression si-gnifie souffrir une longue

douleur jusqu’au bout, jusqu’à une fin qui ne viendra peut-être jamais. Cette phrase a inspiré

la dramaturge Amélie Bergeron pour sa pièce.

Son travail est centré sur «ce qu’on attend de la vie ou des autres, jusqu’où on est prêt à aller pour avoir ce qu’on veut, qu’importe ce que ça coûte, qu’importe les consé-quences, quitte à détruire une partie de l’autre», a ajouté Mme Bergeron.

Plongé dans l’actionLa dramaturge a créé un huis

clos en temps réel avec une dis-position de salle en «bi frontale», c’est-à-dire que les spectateurs sont installés de chaque côté de la scène. Très proche des acteurs, le public se retrouve impliqué malgré lui dans l’histoire.

Pendant une heure, la tension ne cesse de monter sur scène comme dans la salle. C’est ce que confirme une des spectatrices, Camille Rozé. «On est vraiment interpelés. On peut voir en face le regard des gens balancer d’un personnage à l’autre. Le jeu de rôles est tellement intense qu’on a l’impression d’être […] avec eux. Il y a autre chose que des mots qui sortent, c’est toute une pa-lette d’émotions. Et on le ressent.»

Très observatrice, Amélie Ber-geron tente de mettre à jour ce qui

pousse les individus à commettre des actes irréparables.

«Souvent il y a un contexte qui amène les gens à se rendre à des évènements malheureux.» Les faits divers, surtout ceux qui ont une histoire derrière, l’inspirent beaucoup. «Quand on en prend conscience, on se rend compte que ça peut arriver à n’importe qui. N’importe qui peut devenir une espèce de monstre», a conti-nué Amélie Bergeron.

C’est cet aspect de la pièce qui a convaincu Marc Gourdeau, responsable de la programma-tion de Premier Acte, de faire confiance à Amélie Bergeron. Cherchant à «favoriser la créa-tion des auteurs prometteurs», M. Gourdeau n’a eu aucune crainte quant à la qualité de la produc-tion. «Le texte était bien écrit, bien construit, avec beaucoup de travail qui promettait un bon jeu d’acteurs. C’est une pièce inti-miste, hyperréaliste et c’est ce qui la distingue», a-t-il déclaré.

Accentuer le réalisme Ce sont les deux acteurs So-

phie Thibeault et Denis Marchand qui mènent respectivement le jeu avec les rôles de Marie et de Gé-

rard. La première est une trente-naire enceinte qui possède une soif d’indépendance démesurée et dominante.

Quant à Gérard, c’est un ca-mionneur solitaire maladroit qui passe sa vie à attendre et à essayer de rattraper ce qu’il a perdu. Les deux personnages se rencontrent un soir de pluie dans le bar de Marie, se connaissant sans s’être jamais vus. Tous les secrets et les non-dits qui unissent ces deux êtres ressurgissent brusquement pour atteindre, en mots cette fois, les souffrances les plus profondes qui les habitent, jusqu’à franchir des points de non-retour.

Amélie Bergeron confie que les deux acteurs, emballés, «ont dit oui tout de suite» au projet qu’elle leur a proposé. La jeune femme, fraîchement sortie d’une formation en mise en scène au Conservatoire d’art dramatique de Québec, a mené la pièce presque seule du début à la fin: «Pour moi le texte et la mise en scène sont indissociables et surtout dans ce cas-ci, ça allait de soi. J’ai une certaine expérience en conception de costumes, un peu aussi en dé-cors, en scénographie, je savais que je pouvais l’assumer».

Photo Émilie BonnefousLa dramaturge Amélie Bergeron, entourée des acteurs Denis Marchand et

Sophie Thibeault.

Page 8: Exemplaire Vol XXI - numéro 2

SpORtS8 l’eXemplaIre, le mercredI 3 octobre 2012

e N b r e fSarah-Maude

JuneauLPGA

La golfeuse de 24 ans de Fos-sambault-sur-le-Lac a obtenu

son laissez-passer pour le plus prestigieux circuit de golf féminin. Elle a terminé quatrième à Day-tona Beach à l’occasion du der-nier tournoi de qualification pour conserver sa place parmi les 10 meilleures au classement cumula-tif du Symetra Tour. Il s’agit de la deuxième Québécoise en deux ans à rejoindre la Ladies Professional Golf Association (LPGA). (S.D.)

Football Rouge et Or5 en 5

Le Rouge et Or a dominé le Vert et Or de l’Université Sher-

brooke 48 à 10 à l’étranger. Les Lavallois ont inscrit 23 points au tableau avant que leurs rivaux ri-postent. Le quart-arrière Tristan Grenon a lancé trois passes de tou-chés, le receveur Pascal Lochard a accumulé 54 verges de gain et deux touchés. Matthew Norzil a complété sa journée de travail avec neuf attrapés et un impressionnant total de 162 verges de gains. Sé-bastien Blanchard a été le seul de Sherbrooke à entrer dans la zone des buts lavalloise. (S.D.)

RempartsFiche parfaite

Les Remparts de Québec ont si-gné une quatrième victoire en

autant de matchs cette saison. Ils ont d’abord obtenu un jeu blanc de 5 à 0 contre la nouvelle équipe des Phoenix de Sherbrooke sur leur patinoire. Les Diables rouges ont de nouveau triomphé dimanche à l’occasion de leur deuxième match en deux soirs, avec un gain de 4 à 2 sur les Foreurs de Val d’Or au Coli-sée Pepsi. (S.D.)

tournée des joueurs LNH

Un succès

Le premier match de la Tournée des joueurs au Québec initiée

par Maxime Talbot et Bruno Ger-vais a été un franc succès à Châ-teauguay la semaine dernière. La tournée compte 25 joueurs de la LNH en lock-out et sillonne les arénas du Québec. Les profits sont remis aux clubs de hockey mineur et à des causes caritatives. Les pro-chains matchs auront lieu le 4 oc-tobre à St-Hyacinthe et le 5 octobre à Sherbrooke. (S.D.)

Traversée du Canada en vélo

Une aventure humaineEmilie [email protected]

Québec - Trois étudiants en médecine de l’Université Laval, Jérôme Nadeau, Pierre Luc Thériault et Jérémie Venne, viennent de réussir la traversée du Canada à vélo en 88 jours.

Les trois amis ont entamé leur périple en juin der-nier à partir de la Cabot

Trail en Nouvelle-Écosse, pour le conclure en un peu moins de trois mois à Victoria en Colombie-Bri-tannique. En plus du défi en soi, l’itinéraire choisi représentait une difficulté de plus, les vents domi-nants étant d’ouest en est au Ca-nada. «Nous voulions réellement garder l’Ouest et les montagnes Rocheuses comme notre bonbon de la fin! Elles ont été une motivation tout au long du voyage». Ce fac-

teur ne les a donc pas effrayés, bien au contraire. «Nous sommes trois sportifs et nous avions une bonne base. Sans suivre un entraînement ardu, nous avions commencé le spinning quatre mois avant le dé-part», ont-ils expliqué.

Si les 100 km roulés en moyenne par jour, les quelques cre-vaisons et les douleurs physiques ont été leur quotidien durant les dernières semaines, c’est surtout l’aspect mental qui a dû primer. Ils n’ont donc pas hésité à s’arrê-

ter souvent pour se reposer, visiter famille et amis, mais surtout pour se construire des souvenirs impé-rissables : «Ce qui va rester le plus dans nos mémoires, c’est de se rendre compte que c’est tellement plus beau de voyager quand on n’apprécie pas uniquement la des-tination, mais aussi tout le chemin qui nous y amène. La Cabot Trail, les couchers de soleil dans les Ma-ritimes, les prairies à perte de vue, le mur des montagnes Rocheuses, les gens généreux qui nous ont sou-tenus et aidés. Chaque jour est un voyage, notre pays est surprenant!»

Des souvenirs qui ont fini par souder l’amitié du groupe et ce, malgré le quotidien parfois diffi-cile. «L’expérience nous a défini-tivement rapproché. Nous avons

eu un ou deux moments plus dé-licats, mais nous savions que ça allait arriver compte tenu des cir-constances du voyage. Partager son quotidien avec des gens 24h/24 pendant trois mois dans la même tente, c’est spécial! En fait, ça a été extraordinaire de pouvoir vivre des moments aussi précieux avec de si bons amis». Les trois comparses dressent donc un bilan très positif de leur aventure et en ressortent «définitivement grandis».

L’excitation initiale de voir arriver la fin du voyage, après tant d’efforts, a d’ailleurs laissé rapi-dement la place à une forte émo-tion et à une tristesse de «voir une si belle expérience prendre fin». C’est pourquoi ils ne comptent pas s’arrêter là, ayant comme projet de faire le tour de la Gaspésie l’été prochain et «peut-être une partie de l’Europe dans les années à venir».

Même si leur but était de pas-ser le plus bel été de leur vie, leur parcours académique et leurs in-térêts les ont poussés «à vouloir faire une petite différence chez les gens». Ils se sont servis de ce voyage «pour promouvoir le bien-être et la santé physique et men-tale» auprès de ceux qui croisaient leur chemin. Ils ne sont également pas avares de conseils pour ceux qui voudraient suivre leur exemple : «La clé de notre succès est d’ap-prendre à vivre avec l’incertitude et de ne pas se laisser déstabiliser par tous les imprévus, car ils font partie du quotidien! Il ne faut pas écouter ce que tout le monde dit, mais cher-cher à se faire sa propre idée».

Rugby féminin

Le Rouge et Or toujours invaincuMarie-Catherine [email protected]

Cité universitaire – Les joueuses de rugby du Rouge et Or ont signé une cinquième victoire d’affilée au compte de 60 à 7 sur les Ravens de l’Université Carleton d’Ottawa au Stade Telus du Peps dimanche.

Les joueuses du Rouge et Or ont infligé une correction aux Ravens, une équipe

qui participe pour la première fois cette année à la ligue interuniver-sitaire de rugby. Après avoir im-posé leur jeu durant la première demie, le Rouge et Or n’a pas pu empêcher un essai des joueuses de Carleton, ce qui n’était pas dramatique puisque cette équipe est nouvelle et n’a pas beaucoup d’expérience. Cependant, «nous ne pouvons pas nous permettre un relâchement contre ces autres équipes [McGill et Concordia]; il

faut bien exécuter tout ce qu’on a à faire parce qu’aussitôt qu’on fait une erreur, eux vont savoir en profiter», a mentionné Geneviève Thibault, qui occupe la position d’ailier gauche dans l’équipe et qui a fait deux essais lors du match contre Carleton.

Rencontres importantesLe prochain match de

l’équipe, contre l’Université Mc-Gill, sera «la première grosse op-position depuis nos deux matchs en présaison», a confié Karen Madden, entraîneure adjointe

et responsable des avants. Les joueuses du Rouge et Or en ont profité pour pratiquer et réussir leurs différents jeux, de façon à conserver cette attitude pour les deux prochaines parties.

Malgré les cinq victoires consécutives de l’équipe, Mme Madden sait qu’il ne faut pas re-lâcher, les deux parties les plus importantes sont encore à venir. «On travaille depuis le début de la saison pour nos deux derniers matchs», a-t-elle ajouté, tout en mentionnant qu’elle n’était pas inquiète, car les joueuses se sont améliorées à chaque match.

Les deux matchs hors-concours de la saison ont op-posé le Rouge et Or à l’Univer-sité de Lethbridge en Alberta, et

à l’Université de Guelph en On-tario, deux équipes également très fortes.

Les joueuses doivent donc faire particulièrement attention au relâchement en deuxième demie lorsqu’elles sont plus fatiguées. Se-lon Onie Laflamme, arbitre et an-cienne joueuse de rugby du Rouge et Or, «les filles ont bien joué et évi-demment il y avait de belles phases de jeu où je reconnaissais leur talent, leur vitesse, et je pense qu’elles ont bien fait ça en général».

En tant qu’ancienne joueuse, Mme Laflamme ne se sent toute-fois pas biaisée par rapport à son ancienne équipe et se considère d’ailleurs comme une arbitre im-partiale et professionnelle qui «est capable de juste voir des numéros».

Courtoisie Pierre Luc Thériault, Jérémie Venne et Jérôme NadeauLes cyclistes au sommet du col Rogers en Colombie-Britannique.