CDC Mutuelle · de rapprocher l’ensemble des acteurs pour la santé d’aujourd’hui et de...

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••••• •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Avril 2017 N°93 www.cdc-mutuelle.org Mutuelle Les enjeux de la Silver Economie MAGAZINE Médicaments : acheter sur Internet en tout sécurité Page 14 Cinétose : un mal bénin mais pas très agréable Page 20 Pourquoi choisir une vraie mutuelle ? Page 16 Pollution intérieure : aérez votre logement Page 24 Mon enfant fait des cauchemars Page 27 CDC

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www.cdc-mutuelle.org

MutuelleLes enjeux de la SilverEconomie

M A G A Z I N E

Médicaments : acheter sur Interneten tout sécurité Page 14

Cinétose :un mal béninmais pas très agréable Page 20

Pourquoi choisirune vraie mutuelle ? Page 16

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Page 4 Objets connectés pour évaluer le handicap neurologique de l’enfant (HANOC).

Page 5 La Fondation de l’Avenir. Neurologie et maladies métaboliques.

Page 6 Administrateurs de CDC Mutuelle depuis 10 mois : regards croisés.

Page 7 Modifications des statuts de CDC Mutuelle.

Dossier

Page 8 à 12 Les enjeux de la Silver Economie.

Prévention

Page 22 Travailler devant un écran n’est pas sans risque.

Trimestr iel de CDC Mutuel le • Mutuel le régie par le Livre I I du Code de la Mutual i té 784 301 434 • Rédact ion et Administrat ion : 12 av. P ierre Mendès-France Par is Téléphone: 0158500405 • Fax: 0158500348 • site Internet : www.cdc-mutuelle.org • Directeur de la publication: Gérard Lesage • Rédacteur en chef: Christian Cursol • Secrétariat de rédaction : Sophie Pardo • N° 93 – Avril 2017 • Le numéro 0,93 €• Abonnement annuel: 3,05 € • CPPAP 0920 M 07522 - ISSN 1252-5464 • Tirage 7 000 exemplaires • Conception graphique : BMVO-Capnet • Impression et routage : Routage et Messageries de France • Dépôt légal 2e trimestre 2017 • Ont participé à ce numéro : N. Allain, S. Amore, P. Bourdonneau, E. Taxis du Poët, I. Coston, C. Chausseray, L. Vandeputte, G. Lesage, S. Pardo, B. Saint-Sever, I. Coston, D. Delarue, A. Waltari, P. Crouch - Photos : Fotolia, Shutterstock, Kris-Krug . Couverture : Fotolia.

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Environnement

Page 24 Pollution intérieure : aérez votre logement.

hères adhérentes, chers adhérents, bonjour,

Le printemps est là. Il est arrivé avec l’émergence des bourgeons. Les feuilles d’un vert tendre reverdissent les arbres, le soleil nous réchauffe, le ciel s’éclaircit. Pour notre Mutuelle aussi, le printemps est là, après un automne puis un hiver passés à élaborer, construire notre nouveau système d’information. Vous avez pu découvrir le nouveau site de la Mutuelle, regorgeant de couleurs, de chaleur et d’informations. Une fleur attendue a éclos début mars : « l’espace adhérent ». Vous pouvez y trouver vos remboursements, vos contrats, vos garanties et beaucoup plus encore. Bravo à nos prestataires, qui nous ont accompagnés et bravo à notre équipe de la direction opérationnelle qui a permis que votre Mutuelle fasse un grand bond en avant afin que vous puissiez bénéficier des dernières technologies. Allez donc sur le site de CDC Mutuelle : en trois clics vous obtenez vos codes et juste après, vous êtes chez vous dans votre espace adhérent !

Votre contrat Santé est sécurisé. Reste bien sûr à améliorer les prestations, les administrateurs y travaillent. C’est l’été que l’on récolte les fruits, alors attendons juillet pour connaître le meilleur de vos futurs remboursements. Après ce grand toilettage sur votre complémentaire Santé, nous avons décidé de nous attaquer aux contrats de Prévoyance.

Attaquer. Terme un peu guerrier certes, mais c’est un véritable empilement de contrats qui ont tous eu leur raison d’être mais qui à ce jour ne sont plus

adaptés à la situation présente. Les coûts sont parfois un frein, surtout pour les jeunes qui arrivent dans la vie active. Nous sommes en plein examen de l’existant, afin de réaliser son analyse nous allons rencontrer l’ensemble des acteurs sociaux, la DRH de la CDC, les équipes d’Angers courant juin 2017, celles de Dijon au cours du second trimestre de cette année, dans la perspective de vous faire des propositions pour que la Prévoyance soit au cœur de votre protection contre les aléas de vie, mais à un coût adapté, au plus près de vos possibilités financières.

En ce printemps 2017, je ne peux pas passer sous silence l’élection présidentielle car tous les candidats manifestent un grand intérêt pour la Santé et ont des solutions pour que le chemin soit couvert de fleurs. Mais j’entends des discours pour le moins surprenants : « les mutuelles sont mal gérées », « nous ferons baisser le coût des mutuelles »… Combien de faillites de mutuelles ces dix dernières années ? Aucune. Mais aucune mention sur les dépassements d’honoraires qui se généralisent et qui accroissent votre reste à charge. Il est plus facile de s’attaquer à 36 millions de mutualistes qu’aux lobbies des personnels de santé, surtout du corps médical. Bien sûr, je ne vous dirai pas pour qui voter, ce n’est évidemment pas mon rôle ; je souhaitais juste attirer votre attention sur les différents programmes car nous avons des choix importants à faire. Mais le pire pour moi serait que vous vous désintéressiez de ces décisions cruciales et que vous vous absteniez d’y participer. Non, Il faut se prononcer et aller voter, car nous sommes et devons tous être acteurs de la vie démocratique de notre pays. Bon vote à tous !

Bien cordialement,Gérard LESAGE.

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N°93 Avril 2017

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Page 14 Médicaments : acheter sur Internet en toute sécurité.

Page 15 Système de soins : ce qui change pour le patient en 2017.

Page 16 Pourquoi choisir une vraie mutuelle ?

Page 18 Infirmières : quelles sont leurs missions ?

Système de Soins

Page 26 Réveiller la mémoire par les odeurs.

Page 27 Mon enfant fait des cauchemars.

Forme Bien-être

Page 20 Cinétose : un mal bénin mais très désagréable.

Page 21 Maladies chroniques à l’école : quels aménagements ?

Vie Pratique Education

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Le handicap neurologique touche, à des degrés très variables, environ 10% des enfants. Ces maladies affectant le développement neurologique de l’enfant sont particulièrement handicapantes. Elles interfèrent avec le programme de développement, engendrant parfois un sur-handicap. La lenteur et l’évolution individuelle hétérogène (liée à la croissance et/ou la maladie) rend particulièrement difficile l’appréciation d’un effet thérapeutique, tant sur le volet rééducatif que pharmacologique. Aujourd’hui, le suivi de essais thérapeutiques s’effectuent à l’hôpital. Une multitude de tests protocolisés y sont pratiqués. Or, ces examens sollicitent énormément les patients : ils accentuent une forte fatigue, plainte fonctionnelle principale non objectivée par les tests neurologiques classiques, et impactent la lisibilité des effets thérapeutiques prescrits. C’est dans ce contexte que l’équipe du Professeur Odile Boesflug-Tanguy a décidé de travailler, avec la société Secur-One, sur l’intégration des objets connectés « grand public » dans le suivi des patients. Ce projet de recherche se traduit par la pose d’un bracelet connecté analysant l’activité physique (et la fatigue engendrée) au quo-tidien. Les données, traitées par une intelligence artificielle médicale, seront mis à disposition sur plateforme web. Cette interface d’interprétation sera directement accessible par les patients, leurs parents et le centre de référence. L’équipe du Pr Boesflug-Tanguy pourra, quant à elle, avoir davantage de visibilité sur les effets (et ajustements) thérapeutiques. La volonté de ce dispositif est d’intégrer les patients et leurs proches dans la démarche en lui assurant une meilleure compréhension des troubles liées à leur pathologie (fatigue neurologique). Actuellement en cours de construction, cette plateforme sécurisée a également pour ambition de fournir une information partagée avec le médecin traitant, pour une meilleure prise en charge des patients. Les objets connectés de santé sont aujourd’hui une réalité et font désormais partie du quotidien d’une majorité des Français. Au-delà de leurs rôles préventifs, iIs constituent un sujet porteur de nombreux espoirs pour les malades. C’est dans ce cadre que CDC Mutuelle via la Fondation de l’Avenir a décidé de s’investir, pour aider les chercheurs à accélérer la recherche médicale appliquée.

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Une équipe des administrateurs de CDC Mutuelle accompagnée de membres de la Fondation de l’Avenir sont venus à la rencontre des équipes de Pr Odile Boesflug-Tanguy (équipe Inserm, neurologie pédiatrique), lundi 27 janvier 2017, dans les locaux du CHU Robert Debré (Paris).

Cette rencontre s’est effectuée dans le cadre du projet HANOC - objets connectés pour évaluer le handicap neurologique de l’enfant âgé de 0 à 20 ans, recherche sélectionnée par la Fondation de l’Avenir, pour lequel CdC Mutuelle a investit plus de 60 000 €.

« Comprendre c’est avant tout unifier » écrivait Camus, cette rencontre s’inscrit dans cette vision commune. Elle a été l’occasion de rapprocher l’ensemble des acteurs pour la santé d’aujourd’hui et de demain.

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Créée en 1987 par la Mutualité Française, la Fondation de l’Avenir a pour vocation de soutenir et de promouvoir la recherche médicale appliquée et l’innovation en santé, d’incarner le trait d’union entre le mouvement mutualiste et les acteurs de la santé publique. Elle est reconnue d’utilité publique depuis 1988. Elle est portée par sa vocation d’intérêt général et son appartenance à l’économie sociale. Forte de ses 64 000 donateurs, elle participe activement, par ses actions, recommandations et ses publications, à l’amélioration de notre système de santé. Depuis 30 ans, ce sont plus de 1000 projets qui ont

été soutenus. La Fondation a contribué à des découvertes majeures aux retombées internat ionales , comme la stimulation cérébrale profonde pour le traitement des symptômes de la maladie de Parkinson aujourd’hui appliquée à plus de 40 000 personnes, la destruction des calculs rénaux par ultrason ou la greffe de cellules cardiaques dérivées de cellules souches embryonnaires. La Fondation de l’Avenir est un levier essentiel dans la recherche médicale appliquée.

Budget : 63 600 € dont 13 100 € en investissement de matériel et 50 000 € en prestation et service (société Secure One pour le développement de l’infrastructure technique)

>OBjEtS CONNECtéS pour évaluer le handicap neurologique de l’enfant (HANOC) ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

> La Fondation de l’Avenir : Soigner mieux, Guérir vite

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Chef de service : Pr Odile BOESPFLUG-TANGUYProfesseur de Génétique Médicale, Université Paris Diderot. Neuropédiatre -Chef de Service, Assistance publique des Hôpitaux de Paris. Coordinateur du Centre de Référence Maladies Rares «Leucodystrophies».

Les activités du service sont centrées autour de quatre grands axes d’expertises de reconnaissance nationale et internationale à travers des centres de référence labélisés, des structures d’éducation à la santé, des réseaux de recherche clinique et fondamentale :

• Troubles neuromoteurs et pathologies de la substance blanche : Centre de référence leucodystrophie (coordination nationale)• Troubles cognitifs des pathologies neuropédiatriques et retard mental : Centre de référence déficience intellectuelle de causes rares• Maladies métaboliques : Centre de référence maladies du métabolisme• Épilepsie

Le service a développé une plateforme d’évaluation du handicap neurologique de l’enfant avec trois types d’approches : Les troubles de natures épileptiques qui grèvent de façon majeure le niveau de handicap et l’intégration sociale. Les troubles cognitifs et du comportement dont l’évaluation est indispensable pour adapter le niveau d’apprentissage et les mesures pédagogiques au niveau de handicap de l’enfant. Les troubles moteurs, qu’il s’agisse des troubles de la marche ou de la préhension, qu’ils soient permanents ou/et parasités par des mouvements anormaux.

> Neurologie et Maladies Métaboliques :

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CDC Mutuelle Magazine n°93 • Avril 20176 CDC Mutuelle Magazine n°93 • Avril 2017 7

Ces trois adhérents, deux femmes et un homme, qui deviennent pour la première fois administrateurs ont présenté leur candidature aux élections de juin 2016. Il s’agit de Nicole Matiron, installée en Bourgogne, Bernard Janin en poste à Angers en Pays de la Loire et d’un troisième administrateur en activité en région PACA.

Ces trois nouveaux membres du Conseil d’Administration sont immédiatement confrontés au défi majeur que doit relever la mutuelle en moins de six mois : le changement de son prestataire essentiel auquel est confié le remboursement des prestations Santé. En effet, MFP Services a annoncé début juin 2016, sa décision de cesser son activité au plus tard fin 2016 et d’abandonner ainsi le traitement de tous les remboursements de soin de santé engagés par les adhérents de CDC Mutuelle. Le Conseil d’Administration doit, dans un délai très court, trouver un nouveau liquidateur. Il décide d’ouvrir une consultation auprès d’une dizaine d’opérateurs de la place et retient définitivement la société Owliance fin juillet 2016.

D’autres évolutions majeures pour la Mutuelle sont issues des résolutions votées en Assemblée Générale : par exemple le changement de son nom, la modification de son identité visuelle et de son logo… Le nom et la charte graphique changent mais qu’est-ce que cela implique, s’interrogent les nouveaux administrateurs ? L’ensemble des membres du Conseil d’Administration, sur proposition de sa Commission de la communication, décident de construire un nouveau site Internet et ainsi de répondre à une principale demande des adhérents exprimée auprès des équipes opérationnelles

comme des administrateurs : créer un espace adhérent sécurisé qui offre à chacun, de nombreuses fonctionnalités avec dans une première version, la consultation en toute liberté du détail de ses remboursements de prestations Santé, des garanties de Prévoyance et l’ensemble de ses informations personnelles. En utilisant cet espace, l’adhérent peut également signaler directement tout changement de ses coordonnées personnelles (composition familiale, adresse, email, téléphone) et poser toutes ses questions en ligne.

Les administrateurs savent que certains adhérents ne disposent pas encore d’équipement informatique, ils se demandent comment les aider à avoir néanmoins accès aux informations du site. La mesure est simple : confirmer que l’équipe des gestionnaires de CDC Mutuelle est à leur écoute de 9h à 16h à un seul numéro 01.58.50.04.05 et reste disponible pour les accueillir dans les sites de Paris, Bordeaux et Angers. Les trois administrateurs vont également intégrer la gouver-nance de CDC Mutuelle en rejoignant au moins l’une de ses commissions, qui sont la commission des finances, la commission de la communication, la commission compétence, formation et honorabilité, la commission prestations (santé, prévention, prévoyance) et la commission des statuts et de la conformité.

Ils rencontrent également l’équipe administrative qui compte 19 personnes, réparties sur trois sites à Angers, Bordeaux et Paris, ce dernier centralisant, en plus des activités d’accueil et de gestion des contrats individuels, les fonctions supports de CDC Mutuelle : gestion comptable et financière, commu-nication et logistique, formation et appui technique métier. Ces équipes sont placées sous la hiérarchie de la Directrice Emmanuelle de Taxis du Poët qui assure l’interface avec la gouvernance, en premier lieu représentée par son Président, Gérard Lesage.

Les nouveaux administrateurs s’informent sur tous les sujets auprès de leurs collègues plus anciens qui les conseillent aussi. En dernier ressort, c’est le Conseil d’Administration qui décide collégialement ! Ces réunions se déroulent souvent à Paris, ce qui n’empêche pas bien au contraire que les administrateurs restent proches des réalités de la province, en veillant à organiser régulièrement des manifestations notamment à Bordeaux et Angers sur des thématiques liées à la prévention ou à la santé.

>Administrateurs de CDC Mutuelle depuis 10 mois : Regards CroisésEn 2016, trois adhérents de CDC Mutuelle sont élus par l’Assemblée Générale du 21 juin aux responsabilités d’ « administrateurs ». Ils vont s’informer et découvrir toute l’actualité de la mutuelle.

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Un ordre du jour de Conseil d’Administration prévoit la préparation et le vote de nombreux dossiers, dont la retranscription des débats et des décisions est par la suite réalisée. Afin d’effectuer un suivi le plus fidèle possible de ces échanges, CDC Mutuelle a demandé à un prestataire externe d’en préparer les comptes rendus. Ceux-ci deviendront des Procès-verbaux de réunions, consécutivement à leur approbation par le Conseil d’Administration suivant. Les documents statutaires autorisent la consultation par les adhérents des registres des procès-verbaux conservés et authentifiés, afin que tous puissent participer à la vie de CDC Mutuelle.

Les Statuts, les Règlements Intérieur et Mutualiste, s’ils sont essentiels ne sont pas des documents immuables. Le Conseil d’Administration doit les adapter autant que nécessaire

afin de faire face aux nouveaux défis et challenges qui se présentent à CDC Mutuelle. C’est dans cet objectif constant, que la Commission des Statuts prépare ses décisions, tout en imaginant à travers celles-ci l’avenir de la mutuelle. Nouveaux défis, nouveaux challenges, nouveaux partenaires.

Au final, chaque administrateur le sait : c’est toujours l’Assemblée Générale, composée de l’ensemble des adhérents de CDC Mutuelle qui a le dernier mot !

Alors venez nombreux à la prochaine Assemblée Générale de CDC Mutuelle : le 20 juin 2017. Venez et participez, venez affirmer votre mobilisation, votre confiance et votre véritable engagement pour construire ensemble, administrateurs et adhérents, la mutuelle, notre CDC Mutuelle de demain.

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> CDC Mutuelle adapte ses documents statutaires pour se développer et faire face aux défis qui attendent les mutuelles.

Après trois années (2014, 2015 et 2016) de mises à jour partielles, nos documents statutaires doivent cette année faire l’objet d’une réécriture importante pour permettre à notre mutuelle d’affronter de nouveaux challenges. Pour cela, la Commission des Statuts et de la Conformité travaillera sur les orientations importantes et prioritaires fixées par le Conseil d’administration, afin d’aboutir à une présentation renouvelée, qui sera soumise à l’Assemblée Générale du 20 juin 2017.

A l’issue de l’AG de 2016, les trois documents statutaires (Statuts, règlement intérieur et règlement mutualiste) ont été vérifiés et soumis à l’examen juridique d’un prestataire. Ses remarques ont été transmises à la Commission des statuts et de la conformité qui en a pris connaissance lors de sa séance du 14 février 2017.

Trois thématiques complémentaires nécessitant une modification des statuts apparaissent dès lors prioritaires et importantes :

1/ Ouvrir la possibilité pour CDC Mutuelle de conclure des contrats collectifs et en tirer toutes les conséquences juridiques.

2/ Rendre juridiquement envisageable des actions pour autrui. C’est à dire pouvoir juridiquement, proposer à d’autres mutuelles une synergie et des collaborations regroupant des moyens d’actions, des savoirs et des savoir-faire.

3/ Tenir compte du nouveau nom de la mutuelle dans l’ensemble des documents statutaires et parvenir à une cohérence totale de ces textes entre eux, ainsi modifiés (rappeler la hiérarchie de ces textes) pour éviter les difficultés d’interprétation et d’application opérationnelle.

La commission travaillera également à la réduction du nombre de catégories de membres et à la simplification des barèmes de cotisation pour le régime complémentaire. Le conseil d’administration demande de réaliser ces modifications en gar-dant en permanence à l’esprit le respect des valeurs mutualistes.

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LesMarchésen Orde ...

La Silver économie est un vaste secteur recouvrant l’ensemble des entreprises industrielles et des services travaillant pour la santé, le bien-être et les loisirs des seniors.

« La silver économie n’est pas un secteur vertical, souligne Benoît Goblot, le président du Syndicat National de la Silver Economie, l’organisation professionnelle représentant les en-treprises travaillant dans ces domaines. On y trouve toutes les entreprises qui conçoivent, fabriquent ou distribuent des pro-duits et/ou des services destinés aux retraités. Par exemple, une partie de la clientèle privée d’un opérateur de télécom-munication comme Orange, qui s’adresse à la fois à des par-ticuliers et à des professionnels est composée de retraités. »

Comme l’indique le site silvereco.fr, ce secteur dédié au vieil-lissement de nos sociétés n’est pas un « marché », mais vé-ritablement une « économie » transversale trouvant des dé-clinaisons dans la plupart des secteurs d’activité. Ses grands acteurs sont :

> L’équipement de la maison,Fabricant de monte-escalier comme Stannah, Independance Roy a l e ( b a i g n o i re s à p o r t e ) , E a s y S h owe r ( fa b r i c a n t de douche à l’italienne posée dans la journée)..

> Le secteur de la santé.Les publics consultant le plus un médecin sont les enfants de zéro à 2 ans et les plus de 60 ans. En conséquence, les laboratoires pharmaceutiques augmentent la fabrication de produits pour cette dernière population.

> L’industrie agro-alimentaire.Toutes les grandes marques connues (Danone, Nestlé, Herta, Fleury Michon…) du secteur de l’alimentation s’adressent beaucoup à des populations âgées, voire dépendantes. Une po-pulation très rentable, même si elles ne communiquent pas à ce sujet. C’est le cas, par exemple, des produits se présentant sous forme de portions destinées aux célibataires.

> L’industrie touristique et culturelleLes croisières attirent majoritairement une population âgée, séduite par des voyages en dehors des vacances scolaires. Et, désormais, les organisateurs de vacances en « villages » doivent accepter d’adapter leur image traditionnellement « jeune » au nouveau pouvoir d’achat des seniors et à leurs envies d’évasion. En matière de « consommation culturelle », théâtre et opéra sont peu fréquentés par les jeunes.

> Les média.Qui dispose de temps pour lire la presse, écouter la radio, se rendre sur Internet ? Si l’on consulte les audiences, il s’agit surtout de personnes âgées. Les auditeurs de radio ont une moyenne d’âge supérieure à 60 ans. A chaque fois qu’elles souhaitent modifier leurs programmes, les chaînes TV doivent s’interroger sur les habitudes de leur public âgé qui n’aime pas être perturbé.

LA SILVER ECONOMIE

Selon une étude du CREDOC, en 2030, les Français de plus de 60 ans seront 20 millions contre 13 millions aujourd’hui. Et les plus de 50 ans représentent déjà 38% de la population, 54% de la consommation tous secteurs confondus. Ces « happy boomers » consomment davantage que les autres générations car ils ont plus d’argent. Pour 75% de cette population, la résidence principale est acquise. Les enfants volent de leurs propres ailes. Ils n’ont plus besoin d’une grande voiture. Ils récupèrent donc du pouvoir d’achat, disponible pour de nouvelles formes de consommation, notamment dans la high tech et les loisirs.

« Les happy boomers forment la génération du confort et du plaisir de vivre, explique M. Goblot. Ils recherchent les nou-veaux produits, les innovations qui vont leur apporter une amélioration de leur confort, du plaisir au quotidien. L’équiva-lent du fameux « Eau et gaz à tous les étages » encore précisé en bas de certains immeubles anciens. Ainsi, un jeune retrai-té peut avoir envie d’informations concernant une tablette avec Wifi qu’il va acheter chez un grand opérateur comme Orange. Ou parfois une box pour le même équipement dans la résidence principale et secondaire. Il peut être tenté, par exemple, par des produits dans le domaine du « homecare », pour utiliser le câble pour faire passer des services : téléassis-tance, télémédecine, « bouquet » de loisirs. Mais il cherche le confort d’utilisation. Lui parler de gigaoctets ne signifie gé-néralement pas grand chose pour lui. C’est pourquoi, pour un même produit, il n’y aura pas forcément la même approche commerciale. »

> Chiffres secretsD’où les espoirs en termes de croissance et d’emplois, notamment dans le domaine des innovations, suscités par la silver économie. « On estime à 90 000 mds € par an le chiffre d’affaires global réalisé par ces entreprises

en France, reprend M. Goblot. Mais les périmètres sont difficiles à cerner et les chiffres assez secrets. Souhaitant préserver une image « jeune », certaines refusent de com-muniquer le chiffre d’affaires réalisé dans ce domaine. Et aussi, sans doute, parce qu’en cas de scandale, c’est pire quand un public « fragile », enfants ou personnes âgées est touché.» Dans le seul domaine de la domotique, BSRIA, une organisation internationale spécialisée dans les services techniques et la veille économique, estime le marché euro-péen des équipements domotiques à 487,4 millions d’euros.

> Un site pour alléger la charge des aidantsDomaidants (www.domaidants.com) est un nouveau site web destiné aux aidants de proches âgés et/ou handicapés créé par la Maison des Aidants. Objectif : être un point de contact entre leurs besoins et les innovations (technologies, services…) des entreprises de la Silver Economie. Et leur permettre de re-pérer des solutions susceptibles d’alléger leur charge (temps, tâches, stress…) en répondant à leurs besoins dans divers domaines : sécurité, santé, soutien dans la vie quotidienne…Un dossier de Nadine Allain

>Happy Boomers

Présidée par Jérôme Arnaud, Silver Valley fédère environ 300 acteurs franciliens de la silver économie ayant pour ambition commune le développement de produits et services innovants répondant aux besoins des seniors. « En novembre dernier, Silver Valley a fait « plancher » pendant 24h des jeunes issus de 13 grandes écoles lors d’une opération intitulée Silver Awards au cours de laquelle ils devaient proposer un projet, explique Benjamin Zimmer, son directeur général. Avec un double objectif : faire travailler ensemble ces jeunes aux formations très différentes et les conduire à s’intéresser à la problématique du vieillissement de la population. » Le prix Silver Awards a été remporté par trois étudiants : Céline Brunel, Rim Chouchene et Marc Jonot. Ils ont imaginé une application originale et ludique, baptisée Plink. Pouvant être utilisée sur tablette ou ordinateur, elle permet d’associer les générations pour partager des loisirs. Site web : www.silvervalley.fr

>Les Silver Awards : un prix pour intéresser les étudiants à la silver économie.

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« Aujourd’hui, la domotique est devenue incontournable dans l’accompagnement à domicile d’un public fragilisé par l’âge, présente Dominique Cottineau, directeur en charge des Terri-toires de l’association Promotelec (www.domotelec.fr) qui re-groupe des acteurs de la filière électricité, du bâtiment et des associations de consommateurs. Les dispositifs pouvant être utiles à nos aînés sont variés. Par exemple, la centralisation des volets électriques, du contrôle d’accès et de la gestion prévisionnelle du chauffage. »

D’ailleurs, les résultats de la première enquête « habitants, habitats et modes de vie » réalisée par le CREDOC en juil-let 2013 montrait déjà l’intérêt de ces technologies pour les personnes âgées. Ainsi, 52% (8,4 millions) des propriétaires jugent les détecteurs de présence ou d’anomalies importants pour celles-ci. Et ils sont 39% à trouver le même intérêt pour la régulation du chauffage et de la climatisation.

La domotique est l’ensemble des techniques et technologies permettant d’automatiser, programmer et de commander à distance les éléments de confort du domicile. Ce domaine recouvre un vaste choix de fonctions et de produits, du plus simple au plus sophistiqué. Par exemple, de l’optimisation de l’éclairage en fonction des mouvements à l’intérieur du domicile, la fermeture automatique de volets ou portails, en passant par des dispositifs intelligents de communica-tion entre l’intérieur et l’extérieur de la maison (clefs élec-troniques, caméras, alarmes…).

> Chemin Lumineux« Dans un premier temps, ces équipements peuvent sembler superflus, reprend M. Cottineau. Or, ils ont une grande utilité, notamment si l’on se sent diminué par l’âge et/ou un handicap. Ainsi, les chutes à domicile constituent la première cause d’hospitalisation. Elles surviennent souvent la nuit lorsque la personne âgée, mal réveillée, se lève pour se rendre aux toilettes. Un éclairage automatique progressif de la lampe de chevet et un chemin lumineux permettront de prévenir ce risque. Autre cas,

les volets roulants électriques pour les personnes dont les gestes sont rendus douloureux par l’arthrose. » Citons aussi les alarmes et les alertes. Quand on perd en autonomie, notamment en cas de problème, malaise ou chute, il faut pouvoir communiquer avec ses aidants ou avec une plate-forme de téléassistance qui prendra le relais si nécessaire. En fait, tout ce qui touche à l’infrastructure de la maison (volets automatiques, réglage de la température…), de même que le monde des objets connectés vont particu-lièrement se développer.

> S’équiper le plus tôt possibleTous ces systèmes ne sont-ils pas compliqués à mettre en œuvre pour des personnes âgées ? « Il ne faut pas douter de la faculté d’adaptation de l’humain, s’exclame M.Cottineau. Les choses sont devenues plus simples. L’interface homme-ma-chine est plus transparente qu’avant. Mais l’enjeu est de s’équiper le plus tôt possible pour déjà baigner dans cet envi-ronnement afin de pouvoir s’adapter facilement aux apports. »

>Et si on osait la Domotique ?

Ensemble de technologies au service du confort de l’habitat, la domotique se démocratise. Les domaines de la sécurité et de la régulation thermique, notamment, sont particulièrement intéressants pour les seniors.

Combien ça coûte ? La fourchette de prix est très large. La no-tion de logement connecté se démocratise aussi bien en mai-son individuelle qu’en immeuble collectif. Avec des surcoûts, bien sûr. Mais la massification et la rationalisation font qu’ils ne sont pas si élevés que l’on peut l’imaginer. Aujourd’hui, les promoteurs proposent des immeubles avec électronique embarquée comme les constructeurs automobiles vendent des voitures avec vitres électriques. Des dispositifs comme les volets roulants, la gestion intelligente du chauffage

font aussi partie du socle inhérent aux économies d’énergie. Dans le cadre de leur politique

sociale, certains départements (la Corrèze, la Creuse…) proposent

la mise à disposition d’un pack domotique

dont le prix peut faire l’objet d’une prise

en charge partielle

dans le cadre de l’APA (Aide Personnalisée à l’Autonomie). Ce pack comprend différents services : téléassistance, chemin lumineux pour la nuit, détecteur de température, détecteur de fumée…

> Métiers nouveauxLes grands acteurs de la domotique sont les principales entreprises industrielles de matériel électrique : Legrand, Schnei-der Electric, Hager, Delta Dore…Et en France, nous avons la chance d’avoir les leaders mondiaux du secteur. Bien sûr, distributeurs et installateurs sont impliqués, de même que les professionnels de l’ingénierie, c’est-à-dire les bureaux d’études qui pensent « systèmes domotiques » dans la globalité de l’installation et travaillent sur de gros projets en termes de taille comme en termes de besoins. Et les emplois ? « Ces techniques se démocratisent progressivement, poursuit M.Cottineau. La part de marché augmente. Des métiers se créent chez les industriels, comme chez les installateurs. L’enjeu est tout ce qui gravite autour des services associés. Des métiers nouveaux vont voir le jour. »

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En France, 450 000 personnes par an font une chute acciden-telle. Environ la moitié sera hospitalisée. Les séquelles sont moins graves si la victime est restée au sol moins de 3h. Actuel-lement, la téléassistance « classique » nécessite l’emploi d’un bouton situé sur un médaillon ou un bracelet. Un système pas toujours efficace. En effet, comme il est naturellement difficile de prévoir les malaises et les chutes, la personne ne pourra pas actionner son dispositif si elle ne le porte pas sur elle ou si elle se trouve dans l’incapacité de le faire (perte de connaissance, état de confusion…). C’est pourquoi des entreprises ont réfléchi à d’autres moyens technologiques de protéger les personnes âgées vivant seules. « En novembre 2012, après avoir développé et testé notre solution pendant deux ans auprès de profession-nels de la santé et du maintien à domicile (Ville de Paris, hôpital Charles Foix, Hôpital Vaugirard…) nous avons créé une solution de téléassistance innovante permettant de sécuriser et de fa-ciliter le maintien à domicile des personnes âgées et/ou handi-capées vivant seules, explique Thierry Roussel, co-fondateur de Senior Adom avec Christophe Gombault et Vincent Kraus.

> Sans trou ni filCette nouvelle génération de téléassistance détecte automati-quement chutes et malaises grâce à un système de détecteurs de présence et d’ouverture de porte installés sans trou ni fil

dans chaque pièce. Sans caméra, ils sont connectés en réseau à un boîtier. Facile à installer et à utiliser, celui-ci ne nécessite pas de connexion internet grâce à sa carte GSM intégrée et il se branche sur une simple prise de courant. Un logiciel analyse en quelques semaines les habitudes de la personne à protéger. En cas d’anomalie, par exemple si la personne est res-tée trop longtemps immobile dans la salle de bains et ne réa-git plus, une alerte est envoyée à ses aidants (famille, voisins…) contactés par téléphone. Si personne n’accuse réception de l’alerte, le plateau de réception d’appels prend en charge l’alerte 24h/24. Grâce au micro et au haut-parleur intégrés dans la box, les aidants ou le plateau de réception d’appels peuvent ensuite communiquer directement avec la personne pour s’informer de l’éventuel problème et prendre les mesures nécessaires. En outre, chaque aidant bénéficie d’un espace personnalisé et sécurisé sur internet pour veiller au bien-être de la personne aidée.

>téléassistance par capteurs : en sécurité seul chez soi

La téléassistance par capteurs installés à domicile permet à une personne vivant seule se trouvant en difficulté (chute, malaise…) d’être rapidement secourue.

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CDC Mutuelle Magazine n°93 • Avril 201712

Dossier

> Réduction fiscaleSenioradom est agréé « Service à la personne » ce qui ouvre droit à une réduction d’impôts de 50% du montant de l’abonnement. Elle propose trois abonnements mensuels dont les tarifs varient de 34,90 € (17,45 € après réduction fiscale) à 55 € (27,50 € après réduction fiscale). Différents autres services sont possibles, dont un gardiennage de clés pour 5,90€ (2,95€ avec réduction fiscale) par mois. Senioradom a déjà environ un millier de clients parti-culiers et en attire tous les mois une centaine de plus. Il est pos-sible de bénéficier de ce service via d’autres structures (Europ Assistance, maisons de retraite, résidences seniors…).Son sys-tème de téléassistance a reçu le label Exapad (Expérimentations et évaluations de solutions en faveur de l’Autonomie des Per-sonnes Agées à Domicile) délivré par la Ville de Paris et l’hôpital Charles Foix en collaboration avec la CNAV. Une autre entreprise, Senioralerte, a mis au point la Téléassistance Active, un système voisin. L’activité du senior est enregistrée régulièrement dans tout le logement par l’intermédiaire de capteurs de mouvements stratégiquement placés, insensibles à la présence et aux dépla-

cements des animaux domestiques, et de détecteurs d’ouverture de porte. Ces informations sont transmises à une base de récep-tion/transmission reliée à un serveur pour la mise à jour à inter-valles réguliers des informations ainsi collectées. Analysées par un logiciel, ces données sont ensuite retranscrites en langage lisible pour être consultées à tout moment par les aidants sur la page privée et sécurisée du senior, accessible depuis le site web de Senioralerte. La personne protégée dispose en outre d’un bouton d’appel d’urgence. Toute alarme sera réceptionnée par un service fonctionnant en permanence. L’opérateur essaiera de contacter la personne. En cas d’absence de réponse, il contactera jusqu’à trois aidants. S’ils ne répondent pas ou ne sont pas dispo-nibles, un agent de la société ira chez la personne et prendra les mesures d’urgence nécessaires : appel au SAMU, pompiers, etc.

Le coût de Téléassistance Active est de 44,90€ par mois, soit 22,45€ après réduction fiscale. Il est également possible de bénéficier d’un service de garde de clés pour 9€ par mois, soit 4,50€ par mois après réduction fiscale.

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Pouvez-vous nous présenter votre organisation professionnelle, le Syndicat National de la Silver Economie ?Nos adhérents sont une cinquantaine d’entre-prises de tous secteurs d’activité et de taille variable travaillant dans la Silver Economie. On y trouve aussi bien de grands groupes comme Orange, La Poste ou Legrand que des ETI (entreprises de taille intermédiaire) comme Easyshower ou Indépendance Royale, spécialistes de l’aménagement du domicile. Certaines entreprises sont identifiées comme travaillant sur ce marché dédié aux retraités, d’autres le font sans le reconnaître car elles sont attachées à leur image « jeune ».

Selon vous, quels secteurs au service des seniors vont particulièrement se développer ?L’aménagement du domicile avec des équipe-ments liés à la domotique et à la connectivité est un chantier colossal qui n’en est qu’à son

début. Comment rendre ces équipements plus faciles d’utilisation ? Une entreprise comme Bel’avie, un cuisiniste comme MAE à Avranches viennent chez vous et vous proposent un réaménagement complet de votre domicile. Par exemple, des placards qui descendent pour une utilisation facile, un évier ou un four à bonne hauteur pour une personne en fauteuil, des capteurs dans le frigo pour faciliter le réapprovisionnement…

Ces équipements ne doivent pas être à la portée de toutes les bourses, non ?Ils sont encore assez coûteux pour les propriétaires privés, mais les bailleurs sociaux commencent à les mettre à la disposition de leurs locataires âgés dans des logements HLM. Ce nouveau confort peut inciter certains à déménager pour un logement plus petit après le départ de leurs grands enfants.

Et dans le domaine de la santé, quelles innovations ?Au bout d’un mois, 50% des traitements médicaux sont arrêtés, notamment parce que le patient oublie de prendre ses cachets. Comme il ne va pas mieux, le médecin lui prescrit un autre produit qui sera d’une efficacité moindre. D’où l’intérêt du pilulier électronique et de la télémédecine.

Les nouvelles technologies peuvent-elles être utiles dans la prévention de la maladie d’Alzheimer ?Notamment pour prévenir son apparition, les happy boomers souhaitent privilégier les

relations sociales et sont très présents sur les réseaux sociaux. Au détriment des réseaux dédiés Seniors, ils ont préféré les réseaux inter-générationnels comme Facebook et s’approprient la communication avec leurs petits enfants sans passer par les parents !

Nouveaux équipements, nouveaux services et aussi nouveaux métiers d’avenir au service de nos aînés ?Désormais, un jeune diplômé doit s’attendre à exercer 10 à 15 métiers différents au cours de sa vie professionnelle. Notre syndicat a signé le 12 janvier dernier une convention avec la Fondation de l’Université Paris-Des-cartes pour un partenariat avec des cher-cheurs pour mener des travaux ensemble, par exemple sur la santé à domicile. Et nous par-ticiperons prochainement à des Journées de sensibilisation des étudiants pour les orien-ter vers la Silver Economie.

Ces nouvelles technologies ne risquent-elles pas d’entraîner une diminution de la présence humaine auprès de personnes âgées souffrant souvent déjà de solitude ?Avec les services à la personne, l’humain ne disparaît pas. Ce sont des métiers phares, en augmentation surtout auprès des personnes âgées, notamment celles souhaitant éviter d’aller en maison de retraite. Autre exemple, dans le domaine de la santé, la présence hu-maine peut être utilisée autrement. Grâce à la télémédecine, le médecin sera plus efficace. Propos recueillis par Nadine Allain

>Interview de Benoît Goblot : président du Syndicat National de la Silver Economie

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Systèmede Soins

Systèmede Soins

CDC Mutuelle Magazine n°93 • Avril 201714 CDC Mutuelle Magazine n°93 • Avril 2017 15

Depuis janvier 2013, les Français peuvent acheter certains médicaments sur Internet. « La vente en ligne est autori-sée pour les produits de prescription médicale facultative, par exemple le paracétamol, et pour la parapharmacie », explique Alain Breckler, membre du conseil central de la section A (pharmaciens d’officine) de l’Ordre national des pharmaciens. Cette pratique est strictement réglementée par le Code de la santé publique. En effet, seules les offi-cines physiques peuvent avoir un site. Pour vendre des mé-dicaments, elles doivent demander une autorisation auprès de l’agence régionale de santé (ARS) et en informer l’Ordre. « En revanche, les produits de parapharmacie ne sont pas soumis à cette procédure », ajoute le pharmacien.

> Attention aux contrefaçonsSur Internet, cependant, la prudence est de mise. L’Organi-sation mondiale de la santé (OMS) estime qu’environ 50 % des médicaments vendus en ligne sont des médicaments frauduleux (contrefaits ou non autorisés). « Ils représentent une menace pour la santé publique, indique Alain Breckler, car nous ne connaissons ni leurs conditions de fabrication ni leur composition, et ils peuvent mettre en danger la vie du patient. » Il tient cependant à rassurer : « Des opéra-tions de contrôle ont montré que les officines françaises n’étaient pas concernées par la falsification des médica-ments, contrairement à celles d’autres pays européens. »

> Vérifier la labellisation du sitePour acheter ses médicaments en toute sécurité, mieux vaut donc prendre des précautions. « Tout d’abord, nous conseil-lons vivement aux internautes de vérifier que la pharma-cie en ligne est inscrite sur la liste labellisée*. Ensuite, les sites doivent disposer de liens vers l’ARS et vers l’Ordre

des pharmaciens. Depuis 2015, ils doivent aussi afficher un logo commun à tous les Etats membres de l’Union euro-péenne. En cliquant dessus, l’internaute peut vérifier que le site figure bien sur la liste des sites autorisés pour l’acti-vité de commerce électronique de médicaments », précise le pharmacien. De plus, l’Ordre national des pharmaciens rappelle que les mentions suivantes doivent apparaître sur le site : la raison sociale de l’officine ; le nom du ou des pharmaciens responsables ; l’adresse, l’e-mail et le numé-ro de téléphone de l’officine ; la dénomination sociale et les coordonnées de l’hébergeur du site Internet ; le nom et l’adresse de l’agence régionale de santé territorialement compétente ; les coordonnées de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). > Une faible part de marchéParmi les plus de 300 pharmacies autorisées à vendre sur Internet, rares sont celles qui tirent des revenus importants de leur site. Une étude de l’université Pierre-et-Marie-Cu-rie Paris-VI portant sur la vente en ligne de médicaments, menée entre janvier et mars 2014, montrait que seules 3 % des 870 personnes sondées avaient déjà acheté un médi-cament en ligne et seulement 16 % s’étaient déjà rendues sur des sites d’officine. « Le marché de la vente en ligne est peu développé en France, confirme Alain Breckler. Il était important d’offrir ce service complémentaire aux patients, mais il ne révolutionne pas les habitudes pour le moment. Les officines sont, en effet, facilement accessibles et bien réparties sur le territoire, avec une pharmacie pour 2 900 habitants environ. De plus, rien ne remplace le conseil et l’échange avec le pharmacien. »

Léa Vandeputte* La liste des sites français autorisés est disponible sur le site de l’Ordre national des pharmaciens, Ordre.pharmacien.fr, ainsi que sur celui du ministère de la Santé, Sante.gouv.fr.

>Médicaments : acheter sur Internet en toute sécurité

Les pharmacies sont autorisées à vendre en ligne des médicaments sans ordonnance depuis 2013. Mais, sur Internet, les sites labellisés et réglementés côtoient les sites illégaux qui écoulent des produits frauduleux. Seul devant son ordinateur, le patient doit donc rester vigilant pour éviter les pièges.

Système de soins : ce qui change

pour le patienten 2017

> Le tiers payant généralisé Depuis le 1er janvier 2017, les professionnels de santé peuvent appliquer le tiers payant partiel à tous les assurés. Cela signifie que le patient n’a alors plus besoin d’avancer la part du prix de la consultation prise en charge par l’Assurance maladie. Prévue dans la loi de modernisation de notre système de santé portée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, cette mesure deviendra obligatoire le 30 novembre. A compter de cette date, les malades pourront également, si le professionnel le propose, bénéficier du tiers payant total, comprenant la part du régime obli-gatoire et la part de la complémentaire santé. De plus, depuis le 31 décembre 2016, le tiers payant est devenu un droit pour tous les assurés atteints d’une affection de longue durée (ALD) ainsi que pour les femmes enceintes (à partir de six mois de grossesse). Ces personnes, prises en charge à 100 % par l’Assurance maladie, pouvaient déjà bénéficier d’un tel avantage de-puis le 1er juillet 2016 chez les praticiens volon-taires. Le calendrier de la généralisation du tiers payant devrait être respecté, sauf modifications liées aux échéances électorales (présidentielle les 23 avril et 7 mai, législatives les 11 et 18 juin).

> Le tarif des consultations en hausseA partir du 1er mai 2017, le prix de la consultation de base chez le généraliste passera de 23 à 25 euros, mais cette augmentation ne changera rien pour le patient. L’Assurance maladie rembourse à hauteur de 70 %, moins 1 euro de participation forfaitaire, soit 16,50 euros. La complémentaire prend en charge les 30 % restants, soit 7,50 euros. La nouvelle convention nationale organisant les rapports entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie prévoit également la revalorisation de nombreux actes médicaux. Ainsi, le 1er juillet

prochain, le tarif de la consultation coordonnée – lorsque le patient est dirigé vers un spécia-liste par son médecin traitant – passera de 28 à 30 euros. De même, si la consultation chez le généraliste concerne un enfant de moins de 6 ans, il faudra débourser 30 euros dès le 1er mai. Jusqu’à présent, le tarif de consulta-tion était fixé à 26 euros pour les 2 à 6 ans et à 28 euros pour les 0 à 2 ans. Cette distinc-tion d’âge disparaît donc. Les actes médicaux les plus difficiles et les plus longs seront, eux aussi, plus chers. A compter du 1er novembre, les consultations dites « complexes » coûteront 46 euros. Ce sera notamment le cas pour un dépistage de mélanome, pour un rendez-vous de première contraception ou encore pour les trois consultations obligatoires du nourrisson. Les actes « très complexes », qui désignent les consultations de mise en place d’une stratégie thérapeutique pour les patients atteints d’un cancer ou d’une pathologie neurologique grave, ou la prise en charge en cas d’infection par le VIH, par exemple, seront facturés 60 euros. Enfin, l’avis ponctuel d’un spécialiste conven-tionné sur demande du médecin traitant passe-ra de 46 à 48 euros en octobre 2017, puis à 50 euros en juin 2018.

> La délivrance des lunettes et des lentilles assouplieLa durée de validité d’une ordonnance pour des lunettes correctrices a été revue à la hausse. Il était jusqu’alors possible de changer de lunettes sans reprendre rendez-vous chez l’oph-talmologiste avec une ordonnance de moins de trois ans. Ce délai est allongé à cinq ans pour les patients âgés de 16 à 42 ans. En revanche, la durée de validité reste fixée à un an pour les moins de 16 ans et à trois ans pour les plus de 42 ans. Par ailleurs, en cas de perte ou de bris des verres correcteurs, les opticiens-lunetiers

pourront exceptionnellement délivrer, sans ordonnance médicale, une nouvelle paire de lunettes. Ils ont également obtenu de nouvelles prérogatives, puisqu’ils peuvent désormais adapter les corrections optiques des lentilles de contact, dans le cadre d’un renouvellement, sur présentation d’une ordonnance datant de moins de trois ans, ou de moins d’un an pour les patients âgés de moins de 16 ans.

> Les orthoptistes autorisés à réaliser des bilans visuelsUn orthoptiste qui exerce dans un cabinet avec un ophtalmologiste peut désormais réaliser le bilan visuel d’un patient. Il interviendra sur la préparation de l’examen médical et l’ophtalmologiste ne se chargera plus que de la prescription. Cette mesure vise principalement à réduire le temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, qui peut aller jusqu’à plusieurs mois. Les orthoptistes sont également autorisés, depuis décembre 2016, à dispenser des séances d’apprentissage à la manipulation et à la pose de lentilles de contact.

> Les pharmaciens pourront vacciner contre la grippeDepuis fin 2016, les pharmaciens sont autorisés à vacciner les adultes contre la grippe saisonnière, à titre expérimental et pour une durée de trois ans. L’objectif est d’améliorer le taux de couverture vaccinale, puisqu’en 2015 moins d’une personne à risque sur deux s’était fait vacciner. Cette mesure, prévue dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2017, ne sera toutefois pas effective avant la campagne de vaccination 2017-2018. Un décret d’application doit en effet être publié afin de définir les conditions de cette vaccination, concernant notamment la formation des pharmaciens, le rôle du médecin traitant et les conditions d’accueil et d’hygiène.

Généralisation du tiers payant, hausse du tarif des consultations, nouvelles prérogatives pour les opticiens et les orthoptistes : l’année 2017 amène en matière de santé un ensemble de nouveautés qui auront un impact direct sur le quotidien des patients

Léa Vandeputte

Page 9: CDC Mutuelle · de rapprocher l’ensemble des acteurs pour la santé d’aujourd’hui et de demain. 4 CDC Mutuelle Magazine n°93 • Avril 2017 CDC Mutuelle Magazine n°93 •

La Sécurité sociale ne remboursant qu’une partie des frais engagés pour se soigner, la plupart des Français (95 %) ont recours à une complémentaire santé qui prend en charge tout ou partie de leur reste à charge. Sous le terme de « complémentaire santé » se retrouvent plusieurs types d’organismes, qui divergent aussi bien par leur fonctionnement que par leur philosophie.

> « Acteur global de santé »Les mutuelles sont un « acteur global de santé », agissant sur trois métiers : celui de la complémentaire santé, dont elles sont le premier acteur, celui d’offreur de soins et de services, avec 2 500 établissements et services répartis sur tout le territoire, et, enfin, celui de la prévention. La santé représente ainsi 84 % du chiffre d’affaires des mutuelles, contre 5 % seulement pour les assureurs et 47 % pour les institutions de prévoyance.

> Une société de personnesD’autres distinctions fondamentales existent entre les différentes familles d’organismes assureurs. Contrairement aux mutuelles (dites « mutuelles 45 », pour 1945, création de la Sécurité sociale, date à laquelle elles prennent le nom de « mutuelles »), qui sont des sociétés de personnes régies par le Code de la mutualité, les compagnies d’assurances sont le plus souvent des sociétés anonymes soumises au Code des assurances. Elles ont pour objet de réaliser des bénéfices et redistribuent des dividendes à leurs actionnaires. En tant qu’entreprise à but non lucratif, une mutuelle santé n’est pas supposée réaliser de bénéfices. Si c’est le cas, son conseil d’administration peut décider d’en reverser une partie aux adhérents ou de constituer une réserve*, en prévision de périodes difficiles. Quelle que soit l’option retenue, les adhé-rents en sont informés.

> Un fonctionnement démocratiqueLes compagnies d’assurances proposent des produits d’assu-rance à des clients. Dans les mutuelles, les assurés sont des adhérents qui, en tant que sociétaires, disposent chacun d’une voix pour élire des représentants bénévoles – les délégués –, qui voteront les décisions prises en assemblée générale. Tout

sociétaire peut se porter candidat pour devenir délégué et représenter ainsi les autres adhérents lors de l’assemblée générale, moment clé de la vie démocratique, où tous peuvent ainsi faire entendre leur voix.

> Le principe de solidaritéSi, à première vue, pas grand-chose ne semble les distinguer concernant la couverture santé, mutuelles et sociétés d’assurances sont animées par un esprit complètement diffé-rent. Alors que ces dernières proposent des produits commer-ciaux, les mutuelles, par nature, n’ont pas pour but de faire des profits sur la santé de leurs adhérents. Le Code de la mutualité leur interdit en effet d’exiger un questionnaire médical à la souscription d’un contrat, alors que les sociétés d’assurances sont simplement incitées fiscalement à ne pas le faire dans le cadre des contrats responsables. L’un des principes mutualistes est la solidarité entre les membres. Ainsi, selon une récente étude de la Drees**, grâce à la mise en œuvre des mécanismes de solidarité intergénérationnelle, les tarifs des mutuelles n’augmentent pas plus vite que l’âge pour 72 % des personnes couvertes par un contrat individuel, contre 5 % chez les assureurs.

>Pourquoi choisir une vraie Mutuelle ?

Mutuelles, compagnies d’assurances et institutions de prévoyance sont trois types d’organismes qui assurent les remboursementscomplémentaires à ceuxde la Sécu. Mais qu’est-ce quiles différencie vraiment ?

Systèmede Soins

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CDC Mutuelle Magazine n°93 • Avril 201716 CDC Mutuelle Magazine n°93 • Avril 2017 17

Concrètement, le tarif proposé par un assureur à une personne de 75 ans sera 3,7 fois plus élevé que pour une personne de 20 ans, ce rapport étant contenu à 2,8 chez les mutuelles lorsque le tarif dépend de l’âge. Les mutuelles, qui font partie de l’économie sociale et solidaire, privilègient la proximité avec les adhérents et défendent l’accès aux soins pour tous. Les cotisations sont mises en commun pour le remboursement des frais médicaux en fonction des besoins. Un fonds d’action sociale est alimenté chaque année en prévision d’un secours financier pour les adhérents qui rencontreraient des difficultés d’ordre exceptionnel.

> Ni sélection, ni discriminationEntraide et solidarité sont les maîtres mots des mutuelles, ouvertes à tous, sans aucun critère de sélection. Ainsi, l’état de santé ne peut pas entrer en ligne de compte : le montant de la cotisation n’est en aucun cas fixé en fonction d’un risque individuel, les mutuelles étant très attachées, depuis leur création, au principe de la mutualisation des risques.

> Les institutions de prévoyanceLes institutions de prévoyance (IP) sont des organismes paritaires (pilotés par les syndicats de salariés et le patronat) qui gèrent des contrats collectifs d’assurance santé et de prévoyance et, dans une moindre mesure, des contrats individuels (15 % de leur chiffre d’affaires santé). Comme les mutuelles, elles n’ont pas vocation à faire des bénéfices, mais ces sociétés de personnes, de droit privé et à but non lucratif, sont régies par le Code de la Sécurité sociale et relèvent des directives européennes sur l’assurance.

Catherine Chausseray

* L’ensemble des complémentaires santé ont en tout état de cause l’obligation de constituer des réserves pour garantir leur solvabilité.** « Tarification des complémentaires santé : déclin des solidarités dans les contrats individuels », Etudes et Résultats, n° 972, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), septembre 2016.

> Des mutuelles très contrôlées

La santé est le cœur de métier des mutuelles : elles ont dans ce domaine un réel savoir-faire et exercent un rôle social d’ac-cès aux soins pour tous. Elles doivent se soumettre depuis le 1er janvier 2016 à la directive Solvabilité II. Pour respecter les règles dites « prudentielles » et être en mesure d’honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs adhérents, elles ont pour obligation d’augmenter leurs capitaux propres et justifier ain-si d’un capital minimum appelé « marge de solvabilité ». Un renforcement interne du contrôle des risques et de nouvelles obligations en matière d’information financière leur sont aussi désormais imposés. Conçue pour l’ensemble des métiers de l’assurance partout en Europe, Solvabilité II a été adaptée aux mutuelles sous l’action de la Mutualité française, qui a demandé que la spécificité de leur activité, spécialisée dans l’assurance maladie complémentaire, soit prise en compte.

> La Mutualité française, c’est quoi ?

Présidée par Thierry Beaudet (lire l’encadré ci-dessous), la Mutualité française fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France, soit 426 mutuelles, ce qui représente près de 38 millions de personnes protégées. Elle est membre de l’Association des assureurs mutuels et coopératifs en Europe (Amice) et de l’Association internationale de la mutualité (AIM). Créée en 1902, la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) est le porte-parole des mutuelles auprès des pouvoirs publics, des institutions et de tous les acteurs de la santé et de la protection sociale. Elle contribue aussi à la préven-tion et à la promotion de la santé à travers son réseau d’unions régionales et ses services de soins et d’accompagnement.

> Un nouveau président pour la Mutualité française

Thierry Beaudet, président de la Mutuelle générale de l’Education nationale (MGEN) et vice-président de la Mutualité française (FNMF), a succédé à Etienne Caniard à la tête de cette dernière. Il a été élu président, pour un mandat de cinq ans, lors de

l’assemblée générale qui s’est tenue le 23 juin 2016 à Paris. Dans son discours d’intronisation, Thierry Beaudet s’est fixé comme objectifs de « convaincre le grand public de [la] plus-value sociale des mutuelles ». Afin de rétablir l’image sociale et la place de celles-ci dans le champ de la santé, il veut instaurer « un partenariat solide avec les professionnels de santé dans l’intérêt des patients, [les] adhérents », pour travailler à l’amélioration du système.

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Leur rôle dans l’accompagnement et la prévention est essentiel, car les infirmières sont tenues d’assurer les soins d’hygiène, de confort et de sécurité du patient. Mais la profession – très majoritairement féminine, puisque composée de femmes à 88 % – englobe une large palette d’activités, selon les spécialisations et les terrains d’exercice. Prévenir, guérir et soulager : les infirmières sont sur tous les fronts, car elles apportent une aide matérielle, bien sûr, mais aussi psychologique. Elles doivent être en mesure d’analyser rapidement une situation et de rassurer les patients tout en gardant le recul nécessaire afin de se préserver sur le plan personnel.

> Des contributions multiplesParmi leurs principales missions, les infirmières mettent en œuvre des traitements (pansements, injections…) et dispensent des soins de nature préventive, curative ou palliative, mais elles contribuent aussi à l’éducation à la santé et à l’accompagnement, dans la maladie physique ou mentale. Elles interviennent dans le cadre d’une équipe pluriprofessionnelle, au sein de structures et à domicile, de manière autonome et en collaboration avec les autres travailleurs sanitaires et sociaux. Si elles ont obligatoirement besoin de la prescription du médecin – les infirmières ne peuvent pas définir elles-mêmes le traitement d’un patient –, elles ont cependant la responsabilité de surveiller les éventuels effets secondaires. Elles ont éga-lement un rôle propre, qui consiste, après avoir évalué les besoins du malade et posé un diagnostic infirmier, à établir un plan de soins et à en organiser la mise en œuvre.

> Des droits et des obligationsDans l’ensemble de leurs activités, les infirmières sont sou-mises au respect de règles professionnelles, et notamment du secret professionnel. Comme les médecins et les sages-femmes, elles disposent, depuis le 27 novembre 2016, d’un code de déontologie qui recense l’ensemble de leurs droits et de leurs devoirs. Ce texte « permet d’affirmer le primat des valeurs de notre profession sur toute autre exigence, dans un contexte où la rentabilité financière a tendance à prendre le pas sur la qualité des soins et la sécurité des pa-tients », s’est félicité Didier Borniche, président de l’Ordre national des infirmiers (ONI). Ce code de déontologie fixe notamment de nouvelles règles d’installation afin de limi-ter la concurrence entre infirmiers exerçant en libéral. Il in-dique en particulier que le professionnel pourra exercer sur un ou plusieurs sites distincts de son lieu habituel de travail, à condition qu’ils se situent sur un secteur géogra-phique en carence et sur autorisation du conseil de l’ordre.

> Le choix d’une spécialisationLa formation, dispensée dans les instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi), s’étale sur trois années, alternant cours théoriques et stages pratiques en établissement de soins. Elle débouche sur l’obtention d’une licence en soins infirmiers, un diplôme d’Etat obligatoire et reconnu dans toute l’Union européenne. Les infirmières diplômées d’Etat (IDE) peuvent ensuite se spécialiser. Il y a ainsi 19 074 infirmiers-ères puériculteurs-trices (IPDE).

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INFIRMIERESquelles sontleurs missions ?

Elles côtoient les malades au quotidien pour répondre à leurs attentes et soulager leur souffrance. Incontournables, les infirmières sont les professionnels de santé les plus nombreux en France : on en compte près de 600 000.

CDC Mutuelle Magazine n°93 • Avril 201718

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Systèmede Soins

A l’hôpital ou en maternité, ils prodiguent des soins (prise de sang, préparation aux interventions chirurgicales, mise sous oxygène, surveillance postopératoire…) aux enfants malades, depuis le grand prématuré jusqu’à l’adolescent, et informent, conseillent et accompagnent les parents. Dans un centre de protection maternelle et infantile (PMI), les infirmières jouent surtout un rôle de prévention, de protection et d’éducation auprès des familles. Les 9 700 infirmiers anesthésistes (IADE), qui ont suivi deux années de formation supplémentaires, réalisent des soins spé-cifiques et des gestes techniques dans les domaines de l’anesthésie-réanimation, de la médecine d’urgence et de la prise en charge de la douleur. Quant aux 7 225 infirmiers de bloc opératoire (Ibode), ils participent aux interventions réalisées par le chirurgien et sont chargés de l’entretien et de la stérilisation du matériel opératoire (dix-huit mois

de formation). Après plusieurs années sur le terrain, certains choisissent de s’orienter vers des tâches plus administratives, en devenant cadres de santé (9 307), infirmiers cadres de santé publique (423), cadres infirmiers (5 995) ou encore cadres infirmiers psychiatriques (730).

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Nutrition :l’Anses émet de nouvelles recommandations

A la demande de la Direction générale de la santé (DGS), l’Agence natio-nale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du tra-vail (Anses) a récemment mis à jour ses recommandations nutritionnelles. Elle préconise désormais de ne pas dépasser 500 grammes de viande (hors volaille) par semaine, de consommer du poisson au moins deux fois

par semaine et de renforcer l’apport de légumes et de légumineuses. Les produits céréaliers les moins raffinés (pain, pâtes et riz semi-complets ou complets) sont en outre à privilégier et les boissons sucrées (sodas, jus de fruits) doivent être limitées à moins d’un verre par jour. Enfin, l’agence insiste sur la nécessité de réduire considérablement la consommation de charcuterie (moins de 25 grammes par jour) et de limiter le plus possible celle de sel. Ces nouvelles préconisations, qui s’appuient sur les dernières données scientifiques en matière d’alimentation, devraient être très prochainement intégrées au Programme national nutrition santé (PNNS).

ISt : améliorer la prévention

chez les jeunesFaire de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST) chez les jeunes une véritable priorité des politiques publiques de promotion de la santé : c’est la principale des recommandations émises récemment par le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) dans le cadre de sa saisine par les ministères de la Santé et de l’Education nationale. Des ministères inquiets quant à la progression des IST en France, en particulier chez les jeunes : les 15-24 représentent environ 40 % des cas (VIH, syphilis, gonocoque et chlamydia). Dans le détail, le CNS préconise l’amélioration de l’éducation sexuelle en milieu scolaire et souhaite que l’école joue un rôle clé dans l’accès à la contraception et au dépistage, par exemple en assurant la mise à disposition de préservatifs dans les lycées et en permettant aux infirmières scolaires de proposer des tests rapides d’orientation

diagnostique (notamment pour le VIH, l’hépatite B et l’hépatite C). Autres recommandations : améliorer la formation des médecins généralistes sur la sexualité et la santé sexuelle des jeunes, renforcer l’offre vaccinale contre le papillomavirus (HPV) et l’hépatite B et sensibiliser davantage les structures accueillant les jeunes en difficulté à la santé sexuelle ainsi qu’aux IST.

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>Maladies chroniques à l’école : quels aménagements ?

En France, les maladies chroniques touche-raient entre 1,5 et 4 millions des 0 à 20 ans, selon les sources. Derrière le terme « maladies chroniques » se cachent de nombreuses patho-logies qui se caractérisent par leur durée et par leurs répercussions sur la vie quotidienne des enfants et de leur entourage. La plus courante est l’asthme, suivi par les allergies, le diabète insulino-dépendant et l’épilepsie. Certains sont touchés par des pathologies moins répandues, comme la drépanocytose, l’hémophilie, les arthrites juvéniles, les cardiopathies, la muco-viscidose ou encore des maladies rares. Pour suivre leur scolarité dans de bonnes conditions malgré la maladie, ces élèves peuvent bénéfi-cier d’un projet d’accueil individualisé (PAI).

> Préserver la continuitédu traitementCe dispositif définit les adaptations apportées à la scolarité de l’enfant. Il doit également per-mettre la prise de traitement ou la mise en place d’un protocole d’urgence. Un document forma-lisé est ainsi établi à la demande de la famille à partir des prescriptions du médecin qui suit l’élève. Ce praticien émet des recommandations, valables pour une année scolaire, qui prennent en compte la pathologie, l’âge et le degré d’au-tonomie de l’enfant. Conseillé par le médecin scolaire, le directeur ou le chef d’établissement est responsable de la mise en place du PAI. « Ce plan concerne l’école (enseignants, directeur…), mais aussi les autres structures d’accueil de l’enfant : crèche, halte-garderie, cantine sco-laire, accueil périscolaire, centre de loisirs…, indique Caroline Genet, médecin de l’Education

nationale en Gironde. Chaque intervenant doit être informé des besoins que nécessite l’état de santé de l’élève, en respectant au maximum la confidentialité des données médicales. Le médecin explique et montre à l’équipe comment le traitement doit être administré. Par exemple, au primaire, un élève diabétique contrôlera sa glycémie sous la surveillance d’un adulte et, en fonction du résultat, pourra se “resucrer” ou, au contraire, s’administrer de l’insuline. Le médecin donne aussi la conduite à tenir dans les situations d’urgence, par exemple en cas de réaction allergique sévère, en montrant le maniement d’un stylo d’adrénaline. » Dans les établissements secondaires, l’équipe éducative s’appuie sur les compétences de l’infirmière sco-laire. « Nous avons à la fois un rôle de conseiller technique et d’accompagnement, explique Anne Routier, secrétaire nationale du Syndicat national des infirmiers et infirmières éducateurs de santé (Snies). Notre présence contribue à rassurer les enseignants, les familles ainsi que les élèves, qui peuvent nous solliciter à l’infirmerie. Enfin, nous fai-sons le lien avec le médecin scolaire sur le terrain. »

> Des adaptationsau cas par casAu-delà de l’aspect purement médical, le PAI prévoit une éventuelle adaptation de l’emploi du temps de l’élève. Des périodes de repos, de soins ou des temps pour prendre des médica-ments peuvent par exemple être planifiés. La pédagogie est également ajustée par les en-seignants en fonction des besoins, et l’enfant peut bénéficier d’une assistance pédagogique à domicile (Apad). Des aménagements sont

aussi proposés dans le cadre des examens, à travers l’obtention d’un temps additionnel pour réaliser les épreuves. Les classes vertes et les voyages scolaires demandent, quant à eux, une préparation spécifique. « Avant un voyage scolaire, nous revoyons l’intégralité du disposi-tif avec les infirmiers scolaires, l’équipe ensei-gnante et les parents, puis, si le séjour se dé-roule à l’étranger, nous devons traduire le PAI dans la langue du pays », explique le docteur Genet. La pathologie de l’élève demande par-fois qu’une adaptation des bâtiments de l’éta-blissement soit réalisée. « Par exemple, la créa-tion de toilettes privées avec des conditions d’hygiène spécifiques peut s’avérer nécessaire pour les enfants atteints de mucoviscidose », illustre-t-elle. Autre moment de la journée à l’école qui peut demander des aménagements : le repas. En cas d’allergie alimentaire ou de pathologie nécessitant un régime spécifique (une intolérance au gluten, par exemple), les services de restauration scolaire s’adaptent et prévoient un menu de substitution adapté pour chaque élève. En revanche, pour les élèves polyallergiques, des paniers-repas devront être préparés par la famille. Un réfrigérateur et un micro-ondes seront alors mis à disposition. La mise en œuvre du PAI nécessite d’anticiper les besoins de l’élève atteint d’une maladie chronique. Pour cela, le médecin et l’infirmier scolaires recommandent aux parents de prendre contact le plus tôt possible avec l’établissement et de solliciter les conseils du médecin traitant. Cette étape importante permet une prise en charge optimale de l’enfant et participe à sa réussite scolaire.

Asthme, diabète, épilepsie, cardiopathie ou allergies alimentaires, les maladies chroniques touchent aussi les enfants sur les bancs de l’école. Malgré leur pathologie, ils ont heureusement la possibilité de suivre une scolarité normale, à condition de prendre des précautions. La famille, l’équipe éducative, le médecin scolaire et le jeune doivent, ensemble, mettre en œuvre les adaptations nécessaires.

De Benoît Saint-Sever

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Le projet d’accueil individualisé (PAI) intègre les recommandations du médecin qui suit l’élève vis-à-vis des cours d’éducation physique et sportive (EPS). Les activités sportives ont des bienfaits physiques (renforcement musculaire, amélioration des fonctions respiratoires), mais participent aussi à la socialisation (appartenance à un groupe, échange avec les camarades). Selon leur pathologie, certains enfants ou adolescents seront dispensés de sport de manière totale ou partielle. D’autres auront besoin d’aide pour adapter leur pratique à leur tolérance à l’effort.

>Le sport à l’école et les maladies chroniques

Transpiration, pâleur, salivation excessive, mal au cœur, bouffées de chaleur, nausées et vomissements… Qu’ils soient provoqués par un voyage en avion, en voiture ou en bateau, les symptômes de la cinétose, ou mal des transports, sont toujours les mêmes et se manifestent plus ou moins violemment selon les personnes (les enfants et les femmes enceintes y sont particulièrement sensibles). « Ces malaises, plutôt fréquents, sont liés à une discordance entre les informations envoyées par les yeux au cerveau et les mouvements du corps perçus par l’oreille interne [où se situe le vestibule, l’organe de l’équilibre, NDLR] », explique le professeur Christophe Vincent, ORL et secrétaire général de l’Association française d’otologie et d’otoneurologie (AFON). Par exemple, lorsqu’on lit un livre en voiture, les yeux sont concentrés sur les pages et ne perçoivent pas les mouvements du véhicule, contrai-rement à l’oreille interne et aux capteurs musculaires, qui, eux, les perçoivent parfaitement. Il y a donc conflit entre les différentes informations adressées au cerveau. Celui-ci ne peut traiter correctement les messages contradictoires, il ne

sait pas comment réagir et fournit une réponse inadaptée. Le malaise sera d’autant plus fort que les mouvements du véhicule seront importants, par exemple en cas de virages successifs en voiture, de tempête en mer ou de fortes turbulences en avion. En général, les symptômes disparaissent quand le véhicule s’arrête ou quelques minutes après. Le malaise peut aussi s’atténuer au fil des déplacements ou en quelques jours en cas de voyage prolongé.

> Les astuces pour éviter le malaise« Pour éviter le mal des transports, on conseille généralement aux personnes de fixer un point d’horizon afin de mettre en cohérence les différentes entrées d’informations », indique le professeur Vincent. En voiture, n’hésitez pas à vous arrêter sou-vent pour prendre l’air et, en mer, essayez de rester le plus sou-vent à l’extérieur, au centre du bateau, et de regarder au loin. En train, même principe : regardez au maximum à l’extérieur en concentrant votre regard sur un point à l’horizon. En avion, si vous en avez la possibilité, placez-vous plutôt au centre de l’appareil, au niveau des ailes, où les mouvements sont moins importants, et pensez à diriger la ventilation vers votre visage. Dans le train ou en bateau, asseyez-vous plutôt dans le sens de la marche. Pendant le déplacement, hydratez-vous régulière-ment et détendez-vous. Autre astuce : mangez léger et le moins gras possible avant le départ pour limiter les nausées et les vo-missements et ne buvez pas d’alcool (qui a un effet sur l’oreille interne). Vous pouvez également demander à votre médecin de vous prescrire des médicaments comme la diphénhydramine (Nautamine) ou le diménhydrinate (Mercalm, Nausicalm) pour atténuer les réponses de l’oreille interne. Certains existent en patch à coller derrière l’oreille ou en bracelet. « Enfin, dans les cas sévères, la kinésithérapie vestibulaire, une sorte de réédu-cation de l’oreille interne, peut parfois aider en rééquilibrant un peu les discordances », conclut le professeur Vincent.

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Mal de mer en bateau, mal de l’air en avion ou malaises en voiture ou en train, le mal des transports – ou cinétose – touche de nombreuses personnes et peut facilement gâcher les départs en vacances. Le plus souvent sans gravité, il est dû à une discordance des informations enregistrées par les yeux et par l’oreille interne.

Cinétose :un mal bénin maistrès désagréable

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Le « mal de terre », qui peut provoquer les mêmes symptômes de nausées, de vertiges ou de vomissements que le mal des transports, se manifeste parfois au moment du retour à la terre après un long voyage en mer. L’organisme, qui s’était habitué aux mouvements du bateau, doit se réadapter et retrouver son équilibre. Cela prend générale-ment de quelques heures à quelques jours. Sachez qu’un autre type d’activité peut aussi causer des symptômes proches du mal des transports : la pratique de jeux vidéo de courses de voitures.

> Et le mal de terre ?

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travailler devant un écrann’est pas sans risque

L’informatique est omniprésente dans l’environnement de travail, et le temps que l’on passe devant un écran ne cesse d’augmenter. Dans le secteur tertiaire, beaucoup restent toute la journée assis devant un ordinateur et, une fois rentrés chez eux, certains s’y remettent, pour surfer sur le Net par exemple. Une telle pratique n’est pourtant pas anodine. Même s’il ne s’agit pas d’un risque immédiat, de mauvaises habitudes peuvent, à la longue, générer des troubles de santé. Le travail sur écran « ne constitue pas un risque soumis à une surveillance médicale particulière, précise Marie-Anne Gautier, médecin du travail et expert d’assistance médicale à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), mais les deux principaux facteurs de risques associés au travail devant un écran sont les contraintes visuelles et celles sur l’appareil locomoteur ».

> La sédentarité en cause« Dans les métiers du BTP ou de la maintenance, les contraintes exercées sur le corps sont évidentes. Celui-ci est très sollicité et les postures sont souvent inconfortables et contrai-

gnantes, remarque Laurent Kerangueven, ergonome et expert d’assistance conseil en prévention à l’INRS. Lorsque l’on regarde travailler un salarié du secteur tertiaire, c’est beaucoup moins évident. » Il met en garde contre les dangers de la sédentarité et préconise de « saisir la moindre occasion pour bouger de son poste, car la posture statique, contraire-ment à ce que l’on pourrait croire, est une source importante de troubles musculo-squelettiques (TMS) ». Selon l’ergonome, un cercle vicieux risque de s’installer : « Quand une personne travaille huit heures par jour à son bureau pratiquement sans bouger, bien souvent, en fin de journée, elle conserve un compor-tement sédentaire. Le temps passé derrière un écran se prolonge une fois rentré à la maison, avec la télévision, le smartphone, la tablette… » De plus, les douleurs que l’on peut ressentir, liées à ce type de travail, incitent à faire le moins d’efforts possible.

> Le haut du corps qui souffreIl est fréquent que les personnes travaillant sur écran se plaignent de douleurs au dos, à l’épaule, au coude, au poignet ou à la

nuque. Le poignet et les doigts, par exemple, sont sollicités de manière répétitive. « Les douleurs peuvent aussi être dues à la position de la souris, notamment quand cette dernière se situe trop loin du clavier : toutes les articu-lations du membre supérieur (épaule, coude, poignet) sont alors en dehors de leur zone de confort », observe Laurent Kerangueven, qui conseille de rapprocher au maximum la souris du clavier. De même, la façon dont on frappe sur les touches peut concourir à l’apparition de TMS. Il est recommandé que la frappe soit effectuée le plus souvent avec les poignets « flottants », sans appui continuel sur la table. Les douleurs aux cervicales sont très fréquentes elles aussi, et pour les éviter, il faut placer le haut de l’écran au niveau des yeux. Il convient de faire de même lors de l’utilisation prolongée d’un ordinateur portable, en le plaçant sur un support incliné.

Entre temps de travail et loisirs, nombreuses sont les personnes qui passent plus de huit heures par jour devant un écran. Or cette habitude peut avoir des effets sur la santé. Pour limiter les risques, de bonnes pratiques sont nécessaires.

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> Reposer ses yeuxLes yeux, fixés sur un écran en permanence, sont également très sollicités. « Tout dépend de la personne, nuance Marie-An-ne Gautier. Des troubles de la convergence peuvent se décla-rer du fait de la fatigue des muscles oculomoteurs, aggravée par le travail sur écran. » « Il ne faut pas hésiter à consulter un ophtalmologiste si l’on ressent régulièrement des picotements des yeux ou des maux de tête, car ils peuvent être révélateurs de petits défauts de la vision », ajoute Laurent Kerangueven. « L’intensité du travail est plus en cause que l’écran lui-même », souligne Marie-Anne Gautier, qui recommande de « profiter d’un coup de téléphone, par exemple, pour quitter son écran des yeux et relâcher l’accommodation en regardant loin, sans chercher à fixer quelque chose ».

> Les remèdesFaire des pauses régulières est essentiel. « Selon les besoins, il est conseillé de s’arrêter, de se lever, de marcher pendant cinq minutes toutes les heures ou pendant un quart d’heure toutes les deux heures, indique-t-elle. Concernant l’écran lui-même, il y a un grand principe : il doit être perpendiculaire à la fenêtre afin que l’on ne soit pas ébloui et qu’il n’y ait pas de reflets ni de sources lumineuses dans l’axe direct du regard. » Il faut être at-tentif aux moindres signaux d’inconfort que le corps envoie, car « une petite douleur qui se manifeste une fois par semaine peut survenir de plus en plus souvent avec de plus en plus d’acuité et, pour les cas les plus graves, conduire à une perte de capacité fonctionnelle », alerte Laurent Kerangueven. Il n’y a pas d’amé-nagement idéal, mais certains points doivent être vérifiés : un siège mal réglé occasionnera des douleurs dorso-lombaires, un écran mal orienté fera souffrir les cervicales, etc. Le Code du travail précise d’ailleurs que l’employeur se doit d’informer et de former ses salariés sur les modalités d’utilisation de l’écran et de l’équipement de travail.

> Déconnecter pour être moins stresséOn accuse aussi souvent le travail sur écran d’être un facteur de stress. Selon Marie-Anne Gautier, il n’en est pas le premier responsable, « c’est plutôt la nature de la tâche : certains

postes cumulent plusieurs facteurs de risques psycho- sociaux, comme un travail très dense avec peu d’autonomie et pas de soutien de la hiérarchie ». Laurent Kerangueven convient néanmoins que « les NTIC (nouvelles tech-nologies de l’information et de la communication, NDLR), en réduisant la frontière entre vie privée et vie professionnelle, peuvent contribuer au stress , car les gens consultent plus facilement leurs e-mails profession-nels, par exemple, lors-qu’ils sont chez eux, restant ainsi constamment reliés à leur tra-vail ». Enfin, si le stress n’est pas une conséquence directe du travail sur écran, il peut avoir un impact indirect sur l’apparition de troubles musculo-squelettiques : « Les personnes sont plus tendues, leurs muscles plus contractés, ce qui augmente la charge biomécanique des muscles et des tendons, explique Laurent Kerangueven. De plus, le stress a pour effet d’entraîner la sécrétion de certaines hormones qui favorisent la survenue de TMS. »

Isabelle Coston

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La bonne posture devant son écran• Les cuisses doivent être horizontales et les pieds à plat sur le sol ou sur un repose-pieds.• L’angle entre le bras et l’avant-bras ne doit pas être inférieur à 90 degrés, et la main doit être orientée dans le prolongement de l’avant-bras.• Le dossier du siège doit être bien réglé afin de soutenir le bas du dos et la courbure dorsale.• La barre d’espacement du clavier doit se trouver à une distance de 10 à 15 cm du bord de la table, et la souris à côté du clavier, dans l’alignement de l’épaule.• Le haut de l’écran doit être au niveau des yeux, ou un peu plus bas pour les porteurs de verres progressifs.

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Prévention Prévention

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L’air que nous respirons à l’intérieur n’est pas toujours de bonne qualité. Les sources potentielles de pollution dans les bâtiments sont en effet nombreuses : appareils à combustion, matériaux de construction et d’ameuble-ment, activité humaine (tabagisme, produits d’entretien...), air extérieur. Cette pollution a un impact sur la santé et peut faire émerger des symptômes tels que maux de tête, vertiges, irritation des yeux, du nez ou de la peau, aller-gies, asthme…, voire causer des intoxications et favoriser le développement de certains cancers. Pour lutter contre la pollution intérieure, Santé publique France et le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer listent les bons gestes à adopter.

> Une règle d’or : aérerIl est recommandé d’aérer au moins dix minutes par jour, été comme hiver, afin de contribuer au renouvellement de l’air intérieur et de diminuer la concentration des polluants. Il est également important de veiller à l’entretien de son système de ventilation pour en maintenir l’efficacité. Les bouches d’entrée et de sortie d’air ne doivent pas être obstruées, afin de pouvoir évacuer l’humidité excessive et de réduire ainsi le risque de développement de moisis-sures.

> Entretenir son chauffageLes appareils de chauffage défectueux peuvent émettre du monoxyde de carbone. Ce gaz inodore et non irritant est toxique et peut même s’avérer mortel. Il est donc fortement

conseillé de faire vérifier son appareil de chauffage et de faire ra-moner sa cheminée chaque année par un professionnel qualifié.

> Bien utiliser les produits d’entretienL’utilisation de produits d’entretien peut générer des substances polluantes. Respecter les doses recommandées et aérer systématiquement après utilisation permet de préserver une bonne qualité de l’air. De même, mieux vaut éviter de mélanger les produits d’entretien, par exemple un détartrant avec de l’eau de Javel, afin de ne pas provoquer d’émanations indésirables de chlore, un gaz irritant. Enfin, les produits doivent être stockés dans un local aéré et loin des sources de chaleur.

> Ne pas fumer à l’intérieurLe tabac est le premier polluant présent dans les logements et il génère de nombreux composés (goudrons, monoxyde de carbone, métaux lourds…) très néfastes pour la santé du fumeur et celle de ses proches. Même lorsque l’on fume la fenêtre ouverte, les polluants sont absorbés par les rideaux, les tissus ou les moquettes et continuent d’être émis plus tard dans l’air intérieur.

> Bannir les parfums d’ambianceLa combustion de l’encens génère des polluants irritants ou cancérigènes comme le formaldéhyde et le benzène. Les désodorisants d’intérieur, eux, émettent des polluants volatils dont certains peuvent être toxiques. Il est donc préférable de limiter leur utilisation.

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Pollution intérieure : aérez votre logement !

ViePratique

Les Français passent la majorité de leur temps dans des espaces clos, que ce soit au bureau, à l’école ou encore à la maison. Or l’air intérieur est cinq à sept fois plus pollué que l’atmosphère extérieure et 10 % des logements comportent même des concentrations très élevées de plusieurs polluants, selon l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur. Pour limiter l’impact de ces substances sur la santé, des solutions existent. La principale : aérer.

> Bricolage et aménagement : prendre ses précautionsLes logements neufs ou récemment rénovés ont généra-lement des niveaux plus élevés de polluants. Les produits de bricolage (peintures, colles, vernis, cires, diluants…) peuvent, en effet, dégager des substances toxiques pen-dant et après les travaux. Le choix des matériaux utilisés doit de préférence s’orienter vers ceux étiquetés A+, indi-quant un faible niveau d’émission de polluants volatils. Il est aussi très important d’aérer pendant toute la durée des travaux et plusieurs semaines après. De même, il convient d’aérer plus fréquemment dans les semaines qui suivent l’installation du nouveau mobilier, notamment s’il s’agit de meubles en panneaux de particules.

> Réduire la présence d’allergènesL’environnement intérieur est particulièrement propice au développement des acariens. Pour limiter leur présence, il convient d’éviter l’humidité, de ne pas surchauffer (20 °C maximum), de laver régulièrement draps, couettes et oreillers et d’utiliser un aspirateur à filtre HEPA (filtre à haute efficacité). Certaines personnes peuvent aussi être allergiques aux animaux domestiques. Pour diminuer les effets des allergènes, l’animal doit être lavé et brossé fréquemment et l’accès aux chambres doit lui être interdit.

> Et les plantes dépolluantes ? Les plantes d’intérieur n’ont aucun effet prouvé sur la diminution des polluants de l’air. Par ailleurs, l’entretien des plantes peut conduire à utiliser des pesticides. Si tel est le cas, le traitement doit autant que possible être effectué en extérieur et, sinon, la pièce doit être aérée pen-dant et après l’application du produit.

> Les apports de l’environnement extérieurLa qualité de l’air extérieur a une influence sur l’air intérieur. Par exemple, à proximité d’une route à fort trafic, il est préfé-rable d’aérer son logement en dehors des heures de pointe. En zone agricole, il est conseillé de ne pas ouvrir ses fenêtres pendant les périodes de traitement des cultures.

> Le cas spécifique du radon Le radon est un gaz radioactif inodore d’origine naturelle. Il est particulièrement présent dans certaines zones de France comme l’Auvergne, le Limousin, la Franche-Com-té, la Corse ou la Bretagne. Ce gaz, qui vient du sous-sol, peut s’infiltrer dans les habitations qui ne sont pas assez étanches au niveau du sol et s’accumuler dans les espaces clos. Il est le deuxième facteur de risque de cancer du poumon derrière le tabac. Dans une zone à risque*, la principale solution pour limiter la concentration en radon de son logement consiste à renouveler l’air régulièrement. Des mesures peuvent également être prises pour améliorer la ventilation et l’étanchéité du bâtiment par rapport au sol.

Benoît Saint-Sever

* Pour connaître la concentration en radon de votre commune, rendez-vous sur le site de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire : Irsn.fr.

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En 2001, à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), le Cosmetic Executive Women (CEW)* ouvre son tout premier atelier olfactif baptisé « Sentir pour mieux se souvenir dont le projet est d’utiliser les odeurs du quotidien pour éveiller les souvenirs des patients suivis au sein du centre de médecine physique et de réadaptation. « L’odorat est directement lié au système limbique, le siège des émotions dans le cerveau, et fait passer la mémoire avant l’analyse, explique Patty Canac, olfactothérapeute pour le CEW. L’olfaction permet d’accéder aux souvenirs plus rapidement que les autres sens : l’odeur qui va vous rappeler un événement vécu, vous projette tout de suite dans une scénographie particulière, c’est presque instantané. » Quinze ans après la création du premier atelier, les bons résultats de l’association ont encouragé d’autres établissements hospitaliers à faire appel à ses services : le CEW gère aujourd’hui quatorze ate-liers olfactifs, dans neuf structures. Elle suit de nombreuses personnes en rééducation neurologique, des patients atteints de troubles cognitifs (troubles mnésiques, de la concentration, de l’élocution), des victimes d’AVC ou de traumatismes crâniens, des malades du cancer, d’Alzheimer ou encore des adolescents en souffrance. « Ces ateliers permettent également un travail plus ludique, dirigé vers l’hédonicité et le plaisir, ainsi qu’une ouverture vers l’extérieur, ajoute Patty. Quand on est hospitalisé longtemps, cela aide beaucoup. »

> Stimuler l’activité cérébraleConcrètement, le patient est adressé aux ateliers par le corps médical de l’hôpital avec un objectif précis qui peut être mémoriel, langagier ou d’évasion. Il s’agit toujours d’encou-rager et de stimuler l’activité cérébrale. « Nous travaillons main dans la main avec les blouses blanches, poursuit Patty. Lorsqu’un patient nous est adressé, nous prenons connais-sance de son dossier, de son histoire et mettons en place des stratégies bien définies. Par exemple, l’orthophoniste va travailler la mémoire visuelle de la personne sur des

images de lieux qu’elle connaît et je vais travailler sur les odeurs qu’elle aurait pu y croiser. On essaie de se rapporter à quelque chose de vécu. » La mallette olfactive utilisée par les deux olfactothérapeutes du CEW, constituée avec le fabricant de parfums et d’arômes alimentaires IFF (International Flavors & Fragrances), contient de très nombreuses possibilités. « Nous avons des odeurs de mer, de forêt, de piscine, de montagne, mais aussi des odeurs d’aliments, de bonbons, de gâteaux, de viande ou de poisson », précise Patty. Lors des ateliers individuels, l’olfactothé-rapeute fait sentir une petite bande de papier buvard imprégnée au patient. Ce dernier n’a pas à nommer l’odeur, il est simplement invité à partir à la recherche du souvenir qui lui est lié. Peu à peu, il se réapproprie son passé et se situe ainsi plus facilement dans le présent. Les ateliers peuvent aussi être collectifs. Dans ce cas, les odeurs sont davantage utilisées pour susciter la prise de parole, les échanges et le dialogue entre les patients.

Delphine Delarue

* Cette association est aussi à l’origine des premiers centres de beauté créés dans les hôpitaux il y a une vingtaine d’années, pour aider les malades à mieux vivre leur pathologie. Pour plus d’infos : Cew.asso.fr.

> Réveiller la mémoire par les odeurs

L’olfactothérapie, qui repose sur le lien existant entre les odeurs et les souvenirs, est aujourd’hui utilisée dans plusieurshôpitaux pour aider les patients traumatisés crâniens, les victimes d’AVC et les maladesd’Alzheimer atteints de troublesde la mémoire ou du langage.

FormeBien-être

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Les cauchemars sont habituels chez les enfants âgés de 3 à 5 ans, voire dès 2 ans et demi pour certains d’entre eux, durant la « période œdipienne », comme l’appellent les psychana-lystes. « C’est une période de maturation importante, à la fois sur le plan neurologique et sur le plan affectif », explique Nicole Catheline, présidente du conseil scientifique de la So-ciété française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées (SFPEADA), qui précise : « C’est à ce moment que l’enfant commence à avoir des avis plus nuan-cés sur ses parents. Il est moins égocentré et s’aperçoit que ces derniers peuvent punir, sanctionner. Il arrive alors qu’il se sente en danger. » Cela coïncide aussi souvent avec l’en-trée à l’école, une phase de socialisation importante.

> Un phénomène très utile« La nuit, le cauchemar sert à évacuer la tension ressentie dans la journée », indique la psychiatre. Comme le fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, qui décrivait le rêve comme « le gardien du sommeil », Nicole Catheline affirme que « le

rêve est un phénomène physiologique très utile à l’enfant », car il permet au sommeil de jouer son rôle réparateur. « Le cauchemar est la trace que l’enfant a bien compris que ses pa-rents pouvaient être mécontents de lui, par exemple. Il évacue alors tout cela dans le rêve, car celui-ci lui permet de traiter les informations reçues au cours de la journée de manière dé-tournée et l’aide à dormir », dit-elle. Dans son rêve, l’enfant ne met pas directement en scène ses parents ou ses copains d’école, il déplace ses angoisses sur une figure imaginaire : « Ce peut être un personnage de conte, par exemple, une sor-cière ou bien un animal effrayant comme un loup, une grosse bête… », détaille le docteur Catheline. Pour la majorité des enfants, la période des cauchemars représente donc un pas-sage obligé. Néanmoins, « si cela dure au-delà de 6 ans, ce peut être problématique, car cela signifie que le travail de ma-turation ne se fait pas, que l’enfant est très angoissé et, dans ce cas, il faut consulter, dans un premier temps le pédiatre ou le généraliste », avertit la psychiatre.

> Vaincre la peur d’aller au litLorsque l’enfant ne veut pas aller se coucher parce qu’il re-doute de faire des cauchemars, Nicole Catheline insiste sur l’importance de le rassurer en discutant avec lui. Elle encou-rage à lui « lire des livres sur le thème des cauchemars, pour lui montrer qu’il est comme les autres, [à] lui expliquer qu’eux aussi ont fait des cauchemars dans leur enfance, que c’est tout à fait normal ». Pour rassurer l’enfant, « on peut tout à fait lui laisser la porte ouverte ou la lumière allumée, par exemple, s’il le demande, sans toutefois trop complexifier le rituel ». En revanche, la psychiatre déconseille formellement aux parents d’autoriser l’enfant à dormir près d’eux, un privilège qui ne doit être accordé qu’à titre exceptionnel, « en cas de maladie, mais pas quand il s’agit d’un cauchemar ».

Isabelle Coston

>Mon enfant fait des cauchemarsUn rituel du coucher qui n’en finit plus, la peur du noir, du monstre tapi sous le lit ou dans les placards : la nuit s’annonce difficile pour les parents, qui risquent d’être réveillés par les pleurs de leur petit. Fréquents chez le jeune enfant, les cauchemars n’ont rien de dramatique, ils sont la manifestation de frustrations ou d’angoisses ressenties dans son quotidien.

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Les parents sont parfois déstabilisés par les terreurs nocturnes de leur enfant. Au cours de ces manifestations, qui surviennent plutôt en début de nuit et peuvent être spectaculaires, ce dernier crie, s’agite, les yeux ouverts, comme s’il était éveillé. Or « la terreur nocturne n’est rien d’autre qu’un cauchemar pendant lequel l’enfant peut se lever, faire des gestes pour chasser quelque chose qui lui fait peur. C’est une particularité liée à l’architecture du sommeil », explique Nicole Catheline, présidente du conseil scientifique de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées (SFPEADA). Elle tient à rassurer les parents : « C’est un phénomène tout à fait banal, l’enfant réagit devant ce qu’il voit en rêve », avant de souligner que « les terreurs nocturnes révèlent une petite immaturité transitoire. Souvent, il y a des antécédents familiaux, des familles à terreurs nocturnes ». Contrairement aux cauchemars « classiques », l’enfant ne se souvient généralement pas de ce qui lui a fait peur. Pour ne pas l’inquiéter inutilement, la psychiatre recommande de ne pas lui en parler.

> La terreur nocturne

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