Coordination des politiques économiques et Union Européenne Christian Aubin janvier 2013.
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Communication pour le 7e colloque GeCSO Gestion des Connaissances dans la Socit et les Organisations 4, 5 et 6 Juin 2014 Aix-en-Provence
LA SURCHARGE DINFORMATIONS, UNE DIFFICULT DE PLUS POUR DCIDER LHPITAL : PROBLMATIQUE ET SOLUTION
Cdric AUBIN 1, 2 1 IFROSS / GRAPHOS Universit Jean Moulin Lyon 3 France 2 KEYRUS Le Techlid ZAC du Sans Souci Route de Paisy - 69760 Limonest France Tl. : +33 6 65 49 89 32 E-mail : [email protected] / [email protected]
Thmatique choisie : Les dynamiques cognitives.
RSUM :
Au sein du systme dinformation hospitalier, les volumes de donnes augmentent de manire
exponentielle et dpassent de loin les capacits humaines danalyse. Cette surcharge
dinformations entrave le traitement dinformations pertinentes pour les managers
hospitaliers, provoque des pertes de temps et defficacit, et gnre une difficult dcider. Il
faut donc disposer dun environnement informationnel plus lisible.
Lune des solutions pour rduire ce problme, consiste disposer dun systme dinformation
dcisionnel (SID) qui filtre et restitue les donnes sous la forme dinformations qui seront
mieux interprtes pour mieux dcider. Pour sapproprier un tel systme, lorganisation
hospitalire mettra en place des dispositifs efficients appels dispositifs de prescription
rciproque, qui redonneront linitiative lacteur : en prsentant mieux linformation, on
laisse ainsi plus de places aux intentions, la production dides, la rflexion en vue dune
meilleure prise de dcision.
Cette communication illustre la mise lpreuve dans un hpital franais dun modle trois
dimensions utilis pour analyser les mcanismes d'appropriation du SID pendant la
transformation de son organisation. Elle aborde aussi lvaluation du changement social et
cognitif engendr par son usage pendant la conduite du plan stratgique de ltablissement.
MOTS CLEFS :
Hpital Aide la dcision Systme dInformation Surcharge Conception Usage
Sens Prescription Appropriation
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LA SURCHARGE DINFORMATIONS, UNE DIFFICULT DE PLUS POUR DCIDER LHPITAL : PROBLMATIQUE ET SOLUTION
Thmatique choisie : Les dynamiques cognitives.
RSUM :
Au sein du systme dinformation hospitalier, les volumes de donnes augmentent de manire
exponentielle et dpassent de loin les capacits humaines danalyse. Cette surcharge
dinformations entrave le traitement dinformations pertinentes pour les managers
hospitaliers, provoque des pertes de temps et defficacit, et gnre une difficult dcider. Il
faut donc disposer dun environnement informationnel plus lisible.
Lune des solutions pour rduire ce problme, consiste disposer dun systme dinformation
dcisionnel (SID) qui filtre et restitue les donnes sous la forme dinformations qui seront
mieux interprtes pour mieux dcider. Pour sapproprier un tel systme, lorganisation
hospitalire mettra en place des dispositifs efficients appels dispositifs de prescription
rciproque, qui redonneront linitiative lacteur : en prsentant mieux linformation, on
laisse ainsi plus de places aux intentions, la production dides, la rflexion en vue dune
meilleure prise de dcision.
Cette communication illustre la mise lpreuve dans un hpital franais dun modle trois
dimensions utilis pour analyser les mcanismes d'appropriation du SID pendant la
transformation de son organisation. Elle aborde aussi lvaluation du changement social et
cognitif engendr par son usage pendant la conduite du plan stratgique de ltablissement.
MOTS CLEFS :
Hpital Aide la dcision Systme dInformation Surcharge Conception Usage
Sens Prescription Appropriation
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INTRODUCTION
Au sein du systme dinformation hospitalier, les donnes traiter partir des dossiers
patients lectroniques, des applications de gestion ou de toutes autres sources, augmentent de
manire exponentielle et dpassent de loin les capacits humaines danalyse : il nest gure
facile de matriser le volume et la diversit des donnes exploiter. Cette surcharge
dinformations entrave le traitement dinformations pertinentes pour les managers
hospitaliers, provoque des pertes de temps et defficacit, et gnre une difficult dcider.
Les prises de dcision sont moins fiables (Eppler & Mengis, 2004) et cela peut mme aller
jusqu la perte de sens du travail des oprateurs (Farhoomand & Drury, 2002). A lheure du
Big Data et de la dferlante des donnes dans les systmes dinformation (Citton, 2012), il
devient donc essentiel que tous les dcideurs dune organisation disposent dun
environnement informationnel plus lisible et matrisent la signification des donnes quils
manipulent quotidiennement.
Cette communication tire dun travail doctoral, aborde dans une premire partie (1) le
concept de surcharge dinformations et le constat quen milieu hospitalier, cette surcharge
entrane des difficults dcider. La deuxime partie (2) propose une solution pour rduire ce
problme de surcharge, consistant disposer dun systme dinformation dcisionnel (SID)
qui filtre les donnes contenues dans les applications oprationnelles et qui les restitue sous la
forme dune information qui sera mieux interprte pour mieux dcider. La troisime partie
(3) illustre le travail de construction du cadre thorique et des outils mthodologiques
ncessaires lvaluation du changement social et cognitif engendr par lusage de tels
systmes dinformation dcisionnels lhpital. Lorganisation hospitalire peut alors avec
ces outils et procdures daide la dcision, mettre en place des dispositifs efficients appels
dispositifs de prescription rciproque (Hatchuel, 1994), qui redonnent linitiative lacteur.
La partie rsultats (4) montre par exemple, quen prsentant mieux linformation, on laisse
plus de places aux intentions, la production dides, la rflexion. On propose ainsi un
environnement de travail pour unifier la vision ncessaire laction collaborative et la
promotion dun dialogue de pilotage, en vue dune meilleure prise de dcision. Un axe
important sera de montrer en conclusion que la promotion dun dialogue de pilotage entre la
direction et les ples dactivits hospitaliers nest possible qu travers la conduite du plan
stratgique de ltablissement.
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1. LE CONCEPT DE SURCHARGE DINFORMATIONS
Comment dfinir la surcharge informationnelle ? Est-elle une ralit dans la vie des managers
lhpital ? Quels sont les risques que fait peser cette surcharge sur lorganisation
hospitalire, dont on sait quelle prsente des spcificits dans sa prise de la dcision ?
1.1. Les dfinitions de la surcharge informationnelle
Dans le langage courant, le terme surcharge dinformations est souvent utilis pour
voquer la simple notion de recevoir trop d'informations. Dans de nombreuses recherches
acadmiques, on trouve trs tt diverses constructions, synonymes et termes apparents,
comme la surcharge cognitive (Vollmann, 1991), la surcharge sensorielle (Libowski, 1975), la
surcharge de communication (Meier, 1963), la surcharge de connaissances (Hunt & Newman,
1997), et le syndrome de fatigue informationnelle (Wurman, 2001). Ces constructions, pour
n'en citer que quelques unes, ont t appliques une varit de situations, allant de laudit
(Simnet, 1996) l'laboration de stratgies (Sparrow, 1999), sans oublier le conseil aux
entreprises (Hansen & Haas, 2001). Eppler et Mengis (2004) dressent une liste plus
exhaustive partir de lexamen quils font de la littrature acadmique en sciences de gestion.
Ils rvlent que des recherches pertinentes sur la surcharge d'informations ont surtout t
entreprises dans les domaines de la comptabilit (Schick et al., 1990), des systmes
dinformation de gestion (initialement soulign par Ackoff, 1967), des sciences de
lorganisation (par exemple Galbraith, 1974 ; Tushman & Nadler, 1978), du marketing et plus
spcialement des tudes de consommation (par exemple, Jacoby, 1984 ; Keller & Staelin,
1987 ; Malhotra, 1984). Dans ces diffrentes disciplines, l'objectif principal est de savoir
comment les performances d'un individu (en termes de prise de dcision adquate) varient
avec la quantit d'informations qu'il est sens recevoir. Les chercheurs constatent que la
performance d'un individu (c'est dire, la qualit de ses dcisions ou de son raisonnement en
gnral) est positivement corrle jusqu un certain point, avec la quantit d'informations
qu'il reoit. Au-del de ce point, si d'autres renseignements sont fournis, la performance de
l'individu va rapidement diminuer (Chewning & Harrell, 1990). Les informations fournies au-
del de ce point ne sont plus intgres dans le processus de prise de dcision et la surcharge
d'informations en est le rsultat (O'Reilly, 1980). La surcharge d'informations se produit donc
lorsque l'offre dpasse la capacit. Les consquences entranent alors des dysfonctionnements
tels que le stress ou l'anxit, et une qualit de dcision diminue : dcision irrationnelle dans
le contexte, dcision trop tardive, voire dcision absurde (Morel, 2002).
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Une autre faon de concevoir le phnomne de surcharge d'informations est de comparer la
capacit de traitement de linformation de l'individu (c'est dire, la quantit d'informations
quil peut intgrer pendant le processus de prise de dcision dans un dlai de temps donn)
aux exigences de traitement de l'information (c'est--dire la quantit dinformations quil
doit intgrer afin de raliser une action). C'est la dfinition classique de la surcharge
d'informations, du point de vue du traitement de l'information, propose par Galbraith (1974)
et dveloppe par Tushman & Nadler (1978). En suivant leur raisonnement, la surcharge
dinformations peut tre explique par la formule suivante :
[ Exigences de traitement de l'information > Capacits de traitement de l'information ]
Dans cette dfinition, les termes Exigences et Capacits peuvent tre mesurs en
termes de temps disponible. Les exigences se rfrent une quantit donne d'informations
qui doit tre traite dans un certain laps de temps. Si la capacit d'un individu permet
seulement de traiter une petite quantit d'informations dans l'intervalle de temps disponible,
alors une surcharge d'informations sera observe. Tushman et Nadler (1978, p. 614)
dfinissent le traitement de l'information comme la collecte, l'interprtation et la synthse de
l'information dans le contexte de la prise de dcision organisationnelle.
Il existe de nombreuses variantes de cette dfinition. Schick et al. (1990) soulignent le facteur
temps comme la question la plus importante en ce qui concerne le problme de surcharge
d'informations. Fait intressant galement, Schroder et al. (1967) considrent que le
chargement de l'information et la capacit de traitement ne sont pas indpendants, le premier
pouvant influencer la seconde, cest--dire un grand volume dinformations contraint
daugmenter la capacit de traitement jusqu' un certain point (voir aussi Schultze &
Vandenbosch, 1998). Dans d'autres tudes (Iselin, 1993 ; Keller & Staelin, 1987 ; Owen,
1992 ; Schneider, 1987), non seulement la quantit d'informations et le temps de traitement
disponible (c'est dire la dimension quantitative) sont souligns, mais les caractristiques de
l'information (c'est dire la dimension qualitative) sont aussi considrs comme des lments
majeurs de surcharge. Keller et Staelin se rapportent la qualit globale ou lutilit de la mise
disposition de l'information (1987, p. 202), tandis que Schneider (1987) distingue diffrents
attributs de l'information, tels que son niveau de nouveaut, l'ambigut, l'incertitude,
l'intensit ou la complexit. Ces caractristiques ou attributs de qualit peuvent contribuer soit
augmenter, soit rduire les risques de surcharge.
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Au-del de ces approches qui tentent de conceptualiser et de mesurer objectivement le
phnomne de surcharge, il faut savoir quil en existe d'autres qui la conoivent sur la base de
l'exprience subjective. Les auteurs qui suivent cette approche sont O'Reilly (1980), Haksever
et Fisher (1996), et Lesca et Lesca (1995). Ils considrent que les sentiments de stress, la
confusion, la pression, l'anxit et le manque de motivation sont les facteurs cruciaux qui
signalent aussi l'apparition de la surcharge d'information.
Voyons maintenant si cette surcharge dinformations est une ralit dans la vie des
organisations de sant.
1.2. Le constat de la surcharge informationnelle
Pour se raliser, toute activit ici cest lactivit hospitalire qui nous intresse utilise et
produit de linformation qui permet l'organisation et lacteur de se situer dans son
environnement et de prendre des dcisions de faon claire (Latour, 1994). Cette
information, interprte et structure, intervient comme rducteur dincertitude et devient
connaissance. Selon Davenport et Prusak (1998), ce sont les gens qui transforment des
donnes en informations et des informations en connaissances. Lacteur sinsre dans un ou
plusieurs systmes dinformation juxtaposs quil faut savoir identifier. Un systme
individuel tout dabord : pour accomplir ses taches, lacteur rsout des problmes, il prend des
dcisions, avec une marge dautonomie relle, mme sil agit dans le cadre de directives,
rgles et chances qui constituent autant dinformations grer. Un systme dinformation
plus global ensuite, limage du systme dinformation hospitalier (SIH), avec des instances
de rgulation et de contrle de lactivit qui produisent galement des informations (le
dpartement dinformation mdicale par exemple). Enfin, des rfrentiels, propres certains
groupes dacteurs et utiliss titre individuel ou collectivement, et qui dtiennent chacun
leurs langages, leurs rfrences, leurs reprsentations (rfrentiel des actes mdicaux CCAM,
rfrentiel du PMSI, comptabilit analytique hospitalire, etc.). Laccroissement tant de la
quantit dinformations que de sa vitesse rend particulirement complexe leur slection et leur
utilisation. Les dcideurs et cadres hospitaliers expriment de plus en plus souvent le sentiment
dtre confronts une surabondance dinformations quils ne parviennent plus absorber,
traiter et hirarchiser. Les principaux problmes auxquels ils doivent faire face relvent de la
matrise de linformation et de la matrise dans lorganisation. Ces facteurs sont illustrs dans
lencadr suivant.
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Encadr 1 : Extrait de la Synthse des questionnaires - Projet Partnia - tape 1 (Aubin, 2013, p. 247)
Matrise de linformation
Quels sont les principaux problmes auxquels vous devez faire face ?
- Comprhension de linformation : manque de connaissance des sources mtier, - La complexit des indicateurs, la manire de les construire. Ex. Un indicateur = agrgats de plusieurs donnes Ex. Effectifs des mdecins / activit des mdecins : difficult de les associer simplement
Comment associer plusieurs donnes pour avoir une vision claire dun problme ?
- Ractivit, fiabilit et facilit dans le recueil et le traitement de linformation dans les logiciels mtiers : aucun traitement des rejets, beaucoup de corrections faire manuellement sur les donnes provenant des diffrents logiciels mtiers. - Sources dinformation multiples issues de logiciels incompatibles qui peuvent transmettre pour une mme requte un rsultat diffrent notamment sur lactivit, Divergence entre certaines donnes mdicale et administrative dans la trajectoire du patient Ex. Unit Fonctionnelle dhbergement / Unit Fonctionnelle de responsabilit mdicale - Les interfaces entre les logiciels : perte de dossiers, perte dactes.
Matrise dans lorganisation
- Trop de dpendance du DIM et de la DAF envers le Contrle de Gestion pour produire certaines statistiques - Manque doutils simples utiliser pour lanalyse dactivit (pas doutil commun) - Inadquation des systmes Informatiques qui nont pas t orients T2A - Manque doutil de restitution derrire les logiciels mtiers
Quelles en sont les consquences sur votre organisation ?
- On ne parle pas tous, toujours de la mme chose. Il peut y avoir des anomalies que lon nexploite pas toujours pour btir un vrai systme qualit. On fait malheureusement une dmarche court terme : il y a une erreur, on la corrige, point final - Perte de temps et pertes financires : dbauche dnergie et rsultats pas toujours satisfaisants - Crdibilit du SI : rsultats diffrents entre le Contrle de Gestion/DIM et les Units de Soins ; Manque de preuves - Manque de prcision, de rapidit, dans les rponses (sortie papier) - Le service attendu nest pas rendu tel quon attend aujourdhui : pas assez arm (cf. problme de crdibilit) et pas de vision assez prvisionnelle car trop de temps assembler la donne
Comment identifiez-vous ces problmes ou leur ventualit ?
- Trop de croisement de donnes raliser avant dobtenir un rsultat - Beaucoup de traitements manuels - Pas de prise en compte des rejets - Manque de validation par les oprationnels : les services mdicaux ne voient pas toujours lintrt dans le renseignement, et la saisie informatique est imparfaite - Identification des incohrences, au coup par coup, par analyse (grosse masse vers le dtail, par constat, par manque de rsultats, par volont)
Difficults dans lobtention des informations qui vous sont ncessaires ?
- Manque de cohrence des rsultats - Processus de saisie des actes et diagnostics rparti sur plusieurs logiciels mtiers diffrents. Interfaces non matrises entre ces logiciels : Informations non saisies dans le SI (Ex. nombre dheures de bloc secondaire) ou informations absentes dans la table activit (Ex. Gynco-obsttrique par praticien, uniquement dans un logiciel)
Par ailleurs, la surcharge informationnelle est corrle la surcharge dactivit, entranant
moins de temps pour prendre des dcisions, comme le montre lencadr 2.
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Encadr 2 : Les managers se noient dans la dcision (Aubin, 2013, p. 94)
videmment, lincohrence des dcisions peut sexpliquer par dautres facteurs, comme la
dissonance cognitive (modle de Festinger, 1970), lmotivit du dcideur (modle de Janis,
1977), et la personnalit mme du dcideur, son profil psychologique mme si nous
pensons que la prolifration des informations reste un critre principal discriminant. Pour
Shenk (1997), cette surinformation produit un brouillard informationnel qui rduit la capacit
dattention et rend insensible tout ce qui peut prsenter un caractre prioritaire. Sauvajol-
Rialland (2010) va jusqu souligner quen raison de ce brouillard informationnel, la baisse de
visibilit sur la stratgie de lorganisation entrane une baisse de la confiance et de la
motivation. Si un acteur ne sait pas o il va, ni pour qui (perte de sens, dmotivation), il ne
peut plus jouer son rle dans lorganisation. La crise en interne lie la surcharge
informationnelle peut aussi entraner une baisse de son image de soi et de sa fiert
dappartenance son institution.
La surcharge informationnelle peut tre galement corrle avec le sentiment durgence (Isaac
et al., 2007). Bien que certains services du secteur des urgences, de par leur spcialit, ont
videmment lexigence de prendre des dcisions dans un laps de temps plus court, pour les
autres, c'est--dire les services cliniques, lurgence devrait rester naturellement lexception
alors quelle est pourtant en train de devenir la rgle. Elle renvoie limpratif dagir vite et
mme aujourdhui dagir en temps rel. Beaucoup dacteurs sur le terrain hospitalier dclarent
travailler dans lurgence (devoir toujours ou souvent se dpcher). Les personnels insistent
sur la complexit croissante des savoirs et savoir-faire matriser du fait des technologies
sophistiques (imagerie mdicale) et du perfectionnement du traitement des pathologies. Ils
soulignent surtout la place que tendent acqurir des tches qui ne faisaient pas partie de ce
qui tait jusqualors compris comme le cur de lactivit comme, par exemple, pour les
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soignants, les actes administratifs. Raveyre et Ughetto (2002) constatent juste titre que
linformatisation a eu tendance faire remonter vers les services dhospitalisation
lenregistrement des entres et sorties des malades, tche dautant plus lourde que les dures
dhospitalisation baissent et, donc, que la rotation des personnes saccrot. Par ailleurs, ils
prcisent que le dossier mdical du patient fait lobjet dun suivi de plus en plus prcis,
ncessitant lenregistrement par le personnel de soins des actes effectus, tant pour sassurer
dune traabilit des interventions (et dune imputation de responsabilit plus vidente)
que pour calculer la performance comptable des actes mdicaux. Le malade lui-mme est
davantage suivi (par exemple, la grossesse est plus surveille) et les proccupations de
scurit sintensifient. Les protocoles savrent, ds lors, occuper une place en constante
augmentation, dans le but de mieux codifier et encadrer les pratiques. Enfin, ils observent que
les personnels des hpitaux font galement tat dune sollicitation croissante de leur attention
et de leur nergie par les malades ou leur famille, ressentis comme plus exigeants, demandant
davantage dexplications et de justification. La matrise du temps devient donc cruciale. Les
personnes hospitaliers dcrivent ce surcrot de travail comme venant sadditionner
progressivement, insensiblement, lexistant : on nous en demande chaque jour encore un
peu plus, disent-ils en substance, mais tout en exigeant que lon se montre capable dassumer
toujours aussi parfaitement le cur de notre fonction.
Pour finir, noublions pas non plus que le dploiement gnralis actuel dune nouvelle
gnration de technologies de linformation et de la communication (TIC), contribue lui-
mme cette surcharge dinformations (Wolton, 2009) : le courrier lectronique, les agendas
partags, laccs aux ressources de lInternet, les smartphones sont les nouveaux outils de
linstantanit qui exposent leurs correspondants encore plus de vulnrabilit. La situation
devient donc paradoxale : les TIC, senses amliorer la gestion des flux dinformation, leur
diffusion et fluidifier les processus dcisionnels, conduisent de facto, la situation inverse par
le dveloppement de leur usage (Guyot, 2006).
1.3. Un risque pour lhpital ?
Le risque immdiat pour lorganisation hospitalire est celui li la qualit du processus
dcisionnel. En effet, pour prendre une dcision, il existe un nombre optimal dinformations
recueillir (Guadagnoli & Lee, 2004), et au-del dune certaine quantit, le processus
dcisionnel se dgrade, tant dun point de vue de la qualit (dcision rationnelle dans le
contexte), que du temps pour prendre la dcision (une dcision qui intervient trop tard nest
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pas bonne). Par exemple, il est frquent de voir des directeurs hospitaliers avoirs plus de 100
courriels par jour. Le temps pour les lires est trop important et seulement quelques uns leurs
sont pertinents. Du coup, l'information tue l'information : beaucoup d'informations ne sont
que survoles. Dans cette masse plthorique d'informations (ou de donnes), l'objectif est de
trouver celles qui sont utiles et de qualit. L'utilit implique que l'on rutilise l'information
(pour agir, ragir, changer sa connaissance). Autre observation, combien de dcisions ou
dactions sont prises partir de fausses statistiques ? (erreur de statistique, dsinformation...).
Par exemple, la mconnaissance des informations exactes en temps rel sur loccupation
actuelle et prvisionnelle des lits lhpital serait la premire cause de la difficult de prise en
charge des patients (MeaH, 2008). Enfin, dernier phnomne observ : pour dcider, les
managers ont tendance augmenter naturellement le volume dinformations qui leur est
ncessaire. Ils veulent se rassurer, tre sr de tout savoir sur le problme (O'Reilly, 1980), et
prennent finalement leur dcision trop tardivement. Dautant que la mmorisation de
linformation se fait qualit dcroissante. La surinformation mne donc tout comme la
dsinformation dailleurs la dgradation du processus dcisionnel, lequel prsente de
surcrot, des spcificits dans lorganisation hospitalire.
1.4. Les spcificits de la prise de la dcision lhpital
Lhpital constitue une des configurations organisationnelles des plus complexes qui
existent : de par leurs structures et leurs fonctionnements, les organisations hospitalires
demeurent des systmes complexes o sigent de multiples interactions de natures diverses. Il
apparat ds lors que la prise en compte de cette complexit est aujourdhui le principal enjeu
organisationnel de lhpital (El Hiki, 2008). Face lextraordinaire varit des prestations
hospitalires, dont tmoigne indirectement la classification en GHM (groupes homognes de
malades) pour le seul secteur de lhospitalisation de soins aigus, un grand nombre dacteurs
de cet cosystme sont amens prendre des dcisions parfois simultanment tout en
ayant des mtiers diffrents, des comptences, des modes de fonctionnement, des cultures, des
liens hirarchiques et des intrts dissemblables.
Qualifies souvent d anarchies organises , les organisations de sant se caractrisent par
une absence de ligne hirarchique unique et claire entre le sommet stratgique et les centres
oprationnels (Stefanini, 1997). Classiquement considrs comme un exemple type de
bureaucratie professionnelle, telle que Mintzberg la dfinit, les tablissements de sant font
face un problme de double filire hirarchique (Holcman, 2006). Les mdecins dirigent
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lactivit de leur service avec du personnel soignant et paramdical quils nont gnralement
pas recrut et souvent mme pas choisi. En parallle, les quipes de direction assurent la
gestion de ltablissement dont lactivit dpend de mdecins quils nont pas recruts et dont
ils ne grent pas la carrire. Cet parpillement des responsabilits a un impact sur les
organisations. Notamment, plus lactivit est diffrencie (spcialisation accrue des
professionnels et augmentation de leur nombre, dpartementalisation et segmentation de
lactivit), plus lactivit doit tre intgre autour du patient par des mcanismes de
coordination puissants. Lclatement de la trajectoire du patient [] ncessite une
organisation ad hoc pour combiner et agencer les diffrentes tches autour dune mme
personne, organisation fonde sur les deux principes de diffrenciation et dintgration.
Fortement diffrencie au niveau local, lorganisation hospitalire doit alors tre fortement
intgre au niveau global (Teil, 2002). La loi Hpital, Patients, Sant, Territoires (HPST)
tente justement de modifier certains aspects de cette organisation, en particulier en proposant
la gouvernance par ples dans les tablissements hospitaliers publics.
Plusieurs confrenciers du GERHNU (2009) attestent que les dcisions, quelles soient
mdicales, soignantes, ou administratives, se prennent de plus en plus dans le cadre dune
communaut dactivit, et deviennent donc collectives. Elles doivent sappuyer sur une
information factuelle, objective, complte et vrifiable, prenant autant que possible appui sur
des standards extrieurs. Les donnes sous-jacentes doivent tre nonces dans un langage
commun tous les acteurs en prsence. Les cls de la russite sont de dvelopper une culture
partage, des rles clairement dfinis, une confiance mutuelle et un respect indfectible. Parce
que les moteurs naturels sont les directeurs et les mdecins, il faut donc opter pour un
dispositif qui respecte ces particularits, o les quipes laborent et prsentent leurs dcisions,
[] o la communaut mdicale a un rle dexamen, de validation de coordination. La prise
de dcision et la conduite de la mise en uvre ncessitent moins un chef que la mise en
place dun systme o les comptences et les capacits dinnovation peuvent se dvelopper en
transversal et o le portage des projets est collectif. Il faut chercher les points de convergence,
trouver le juste milieu entre consensus improductif et dcision personnelle. Le management
doit dans ce cheminement utiliser clairement recherche dadhsion, concertation et
ngociation.
De plus, lobligation de ractivit de lorganisation hospitalire et lvolution des
technologies modifient en profondeur les processus organisationnels et les processus cognitifs
dans les tablissements de sant. Avec la Nouvelle Gouvernance Hospitalire, davantage
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dacteurs sont appels participer la dcision et responsabilits et initiatives tendent tre
plus distribues. En contrepartie, la ncessit de rendre compte et dinformer devient un
impratif gnralis. Cependant, une difficult de faire ensemble survient et est aggrave par
des outils de gestion plus centrs sur le reporting que le diagnostic, laide la dcision et la
recherche de leviers daction, et qui, dfaut danalyse des activits et des procdures
ncessaires la production de soins, fonctionnent laveugle, en contrlant les ressources
sans sattacher comprendre et modifier les causes profondes des dysfonctionnements du
systme (Pascal, 2000). Une grande partie de lactivit des managers hospitaliers consiste
donc faire participer, impliquer et motiver le plus grand nombre dacteurs concerns.
Mme lorsque la dcision est assume organisationnellement par un seul, la dcision est
presque toujours prpare par un travail collaboratif. Cette intensification des changes et des
interactions permet de mieux connatre les objectifs des autres acteurs, ce qui favorise
davantage les comportements coopratifs (Zachary & Roberston, 1990). Dans cette activit
collective, la prise de dcision suit un cheminement de ngociations entre les acteurs qui y
participent, dans une sorte de va-et-vient que Simon (1977) appelle problem setting /
problem solving. On doit donc concevoir des sortes d assistances pour aider dcider,
tenant compte de la profusion dinformations et favorisant les processus de ngociations et
autres processus collectifs. Le dcideur hospitalier est plac en effet dans une situation qui se
caractrise par un accs trs large linformation voire une plthore dinformations, et par
une participation accrue beaucoup dinstances, de runions, de groupes transversaux. Il doit
donc faire face des dlais raccourcis de prise de position et un ensemble de situations qui
aboutissent frquemment au Cognitive Overflow Syndrom (Lahlou, 2000). Pour grer ces
nouvelles situations, un des processus cognitifs utilis par lacteur est la slection de
pertinence et la vigilance quelle implique :
La pertinence dun fait est perue par un individu en fonction des hypothses fortes quelle
suscite chez lui (Sperber & Wilson, 1990). Cest donc un attribut de lobjet qui svalue en
fonction de leffet produit chez le sujet qui le peroit. La cognition est considre ici comme
tant situe . Percevoir la pertinence suppose une implication forte de lindividu par
rapport sa tche et par rapport lorganisation.
La vigilance est une attitude volontaire de lacteur qui lui permet daugmenter ses chances
de percevoir des lments pertinents dans son environnement. Pour percevoir la pertinence
dune information et saisir les opportunits quelle peut reprsenter pour la prise de dcision,
lacteur doit exercer une fonction de vigilance.
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On doit dsormais proposer lacteur une solution renforant la pertinence de son analyse
face cette surcharge dinformations, augmenter ses processus de vigilance et de veille, et
favoriser un langage commun partag entre tous.
2. UN SYSTME DINFORMATION DCISIONNEL POUR RDUIRE LA SURCHARGE
Grce aux progrs raliss en technologies de l'information (logiciels, bases de donnes),
les systmes dinformation dcisionnels (SID), dont l'architecture technique sappuie en rgle
gnrale sur un entrept (et/ou des magasins) de donnes, peuvent aujourd'hui recueillir,
traiter, stocker et diffuser de gros volumes d'informations, dans un temps record et un cot
raisonnable. Lenjeu devient alors plutt lorganisation de cette information dans une base de
donnes dcisionnelle pour permettre son analyse et son exploitation des fins de prise de
dcisions.
2.1. L'apport des technologies de l'information dans laide la dcision
Reix (2000) distingue six niveaux d'aide possibles qu'il reprsente par la pyramide suivante.
Encadr 3 : les niveaux d'aide la dcision (selon Reix)
Au bas de la pyramide se trouvent le stockage des donnes lmentaires (observation,
transmission, saisie), puis la restitution des donnes demandes (gestion des interrogations).
Ensuite, apparat la slection des donnes pertinentes (modle de slection et de traitement de
donnes). Les trois niveaux suprieurs concernent l'laboration d'lments de dcision
(modles partiels combinant des donnes lmentaires pertinentes pour produire des rsultats
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intermdiaires), la simulation des rsultats de dcision (modle complet paramtrable par des
critres simples ou multiples) et enfin la slection et le choix (modle complet avec mthodes
de recherche de la solution optimale ou d'une dcision acceptable). Cette classification des
degrs d'aide a le mrite de caractriser les formes envisageables des technologies de
traitement de l'information et celles d'aide la dcision. Aux trois premiers niveaux infrieurs,
l'apport des technologies de l'information se limite aux fonctionnalits classiques des
systmes de gestion de bases de donnes. Aux trois niveaux suprieurs, l'aide la dcision fait
appel des modles de plus en plus complets.
L'apport des technologies de l'information dans laide la dcision se traduit aujourd'hui par
la mise en uvre doutils d'aide la prise de dcision (d'individus ou de groupes) associant,
travers un dialogue, l'outil informatique et l'utilisateur. Reix (2000) dfinit un SID comme un
systme d'information assist par ordinateur, fournissant une assistance aux dcideurs
essentiellement pour des problmes non totalement structurs et combinant le jugement
humain et le traitement automatis de l'information ; un systme o le contrle du
droulement du processus de dcision incombe au dcideur dans le cadre d'une recherche de
type heuristique, amliorant plutt l'efficacit du processus de dcision (qualit de la dcision
prise) que son efficience (cot du processus).
2.2. Lanatomie du SID pour lhpital
Pour pouvoir prendre les bonnes dcisions, il faut pouvoir accder en temps rel aux donnes
de ltablissement situes dans les bases de production des applications oprationnelles
(dossier patient, PMSI, Gestion conomique et Financire, SI RH, etc.), traiter ces donnes, et
en extraire linformation pertinente, affiche sous forme de tableaux de bord. Une solution
dcisionnelle intgre sappuie sur un entrept de donnes ou data warehouse dans lequel les
donnes des applications de production sont charges aprs extraction, et modlises en
indicateurs pouvant tre analyss selon plusieurs dimensions. Des outils de restitution fournis
par des diteurs du march, diffusent les informations aux utilisateurs.
Les composantes fonctionnelles d'un SID se distribuent dans une architecture organise en
trois phases : lalimentation des donnes, leur stockage et leur exploitation.
1) La premire phase est celle de l'acquisition des donnes qui vont alimenter l'entrept de
donnes. L'htrognit des supports d'o sont issues les donnes extraire, a pour corollaire
la complexit de la phase d'alimentation de l'entrept de donnes. En effet, les systmes
dinformation oprationnels sont, le plus souvent, composs dapplications multiples,
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destines chacune traiter un domaine dactivit spcifique (activit, production des actes,
finance, RH). Loutil d'acquisition des donnes (ETL) a donc pour vocation d'unifier les
donnes oprationnelles qui, la base, ne sont pas normalises. Il est important de porter une
grande attention la nature et la qualit des donnes avant de les extraire destination du
systme d'information dcisionnel. Aprs avoir identifi toutes les donnes prsentes dans les
systmes oprationnels ou issus de bases de donnes externes, il est ncessaire d'analyser leur
qualit, tant en termes de capacits de rapprochement d'un mme rfrentiel lors de leur
arrive dans l'entrept de donnes, qu'en termes de nettoyage. Si l'on souhaite conserver une
cohrence entre les donnes visualises du ct transactionnel et du ct dcisionnel, leur
nettoyage s'effectuera la source plutt que dans l'entrept de donnes.
2) La seconde phase est celle de la gestion des donnes. Sa principale vocation est d'assurer
leur stockage dans une base dcisionnelle (de synthse). Les donnes sont structures en
contexte d'analyse dcisionnelle et sont orientes pour l'utilisateur. Les donnes, ncessitant
des stockages volumineux, sont le plus souvent structures selon deux formes :
un entrept de donnes ou data warehouse, pouvant stocker des traoctets de donnes,
modlises en toile,
des cubes multidimensionnels (ou applications On Line Analytical Processing : OLAP). Le
composant de gestion des donnes permet alors au travers de ces cubes de raliser des
interrogations sur plusieurs dimensions (diffrents points de vue) des donnes contenues dans
l'entrept.
Lutilisateur peut interroger les donnes stockes et structures autour de diffrents axes
d'analyse, et de naviguer d'une dimension une autre (sans avoir formuler de nouvelles
requtes) et ainsi changer d'axes d'analyse pour visualiser les donnes sous un autre point de
vue (fonction Slice and Dice). Il peut galement aller du synthtique au dtail (fonction drill
down) ou visualiser des donnes plus agrges (fonction drill up). Ainsi, selon ses besoins,
l'utilisateur peut crer les informations (leur donner un sens), les prsenter selon diffrents
axes Par exemple, l'analyse du chiffre d'affaires ralis par service, pour un type de
pathologies donn, sur une priode de temps donne.
3) La troisime phase est celle des restitutions des informations dcisionnelles dans des
applications pouvant se greffer sur la base dcisionnelle. Cette fonction est assure par des
outils dcisionnels varis comme des outils de reporting, des outils de tableaux de bord, des
outils de Balanced Scorecard ou des outils de fouille de donnes (data mining).
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De Lignerolles (2005) fait remarquer que pour un mme outil, le type d'utilisation est
galement de diffrents ordres. Ainsi, pour un outil de requtage, l'utilisateur peut vouloir
accder des rapports prdfinis fixes, modifier les paramtres de rapports prdfinis ou crer
son propre rapport. De la mme manire, un rapport peut tre excut directement par
l'utilisateur ou le rsultat envoy dans sa messagerie. Les personnes qui produisent les
tableaux de bord n'auront pas saisir des donnes, ce qui a pour effet d'augmenter les qualits
des tableaux de bord au niveau notamment de la fiabilit et de la rapidit d'obtention des
informations. Muckenhirn (2003) prcise que le composant de mise disposition des donnes
a pour vocation de dispenser lutilisateur de toute manipulation technique directe sur une base
de donnes. Par ailleurs ces outils de restitution doivent intgrer une dimension de
coopration. En effet, lclatement gographique et temporel du processus de dcision,
implique une coopration entre les divers acteurs. Cela passe essentiellement par la mise en
place dun portail daccs et/ou lintgration de fonction groupware (collecticiel en
franais) la solution. Dans le cas du portail, lutilisateur accde linformation dcisionnelle
sous forme dun guichet unique. Des tableaux de bord presse-bouton sont sa disposition
ainsi quun environnement de requtage ad hoc. La figure suivante dcrit larchitecture
gnrale dun SID.
Encadr 4 : Larchitecture gnrale dun SID
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2.3. Lenjeu de lappropriation
En synthse, on aurait donc aujourdhui des mthodes et outils efficaces face au problme de
la surcharge , pour donner voir plus rapidement aux acteurs une information de
qualit quils pourraient mieux interprter pour mieux dcider. Cependant, au-del de cette
rponse technique, il nous parait intressant dtudier aussi lappropriation par les acteurs de
ce systme dinformation dcisionnel, car mme si une direction limpose, il est ncessaire
que les acteurs ladoptent ou lacceptent pour quil fonctionne. Nous allons voir surtout quen
milieu organis et hirarchis tel que lhpital, lappropriation dun tel systme rsulte surtout
dun processus constant dinteractions entre acteurs autour de trois dimensions : la
Conception, les Usages et le Sens apport la stratgie de ltablissement (Aubin, 2013).
En effet, pour rpondre aux contraintes dune situation spcifique de management ou
renouveler leur stratgie, les dcideurs hospitaliers se livrent un travail de construction du
sens, et dfinissent les activits et une faon de travailler ensemble au sein des projets de
pilotage de ltablissement. Ces projets rassemblent des individus qui disposent de
connaissances et de comptences varies. Ces individus sont souvent issus de fonctions
diffrentes (directeurs, gestionnaires, mdecins, soignants), dorganisations diffrentes (ples
et/ou services, grands groupes de disciplines, acteurs en dtachement), ce qui implique la mise
en interaction de schmes cognitifs multiples. Lorganisation hospitalire peut ainsi concevoir
et utiliser des outils et procdures daide la dcision, tout en mettant en place des dispositifs
efficients appels dispositifs de prescription rciproque, qui redonnent linitiative lacteur :
en prsentant mieux linformation pour minimiser l'effet surcharge , on laisse ainsi plus de
places aux intentions, la production dides, la rflexion en vue dune meilleure prise de
dcision. Notre problmatique est par consquence de comprendre les enjeux de
linformatique dcisionnelle, comme dispositif de gestion o les ncessits de coproduction et
de partage de linformation sont multiples dans ce contexte de surcharge.
3. MTHODOLOGIE
Pendant quatre annes, nous avons mis lpreuve notre modle d'analyse au sein dun
hpital priv but non lucratif (ESPIC) franais, lhpital Partnia [son nom a t
anonymis], qui devenait le thtre dune srie doprations de transformation, dans
lesquelles nous avions la chance de participer ce moment-l dans notre activit
professionnelle (nous sommes en 2005, en pleines rformes des modes de financement lis
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la T2A et celles de la nouvelle gouvernance). Cet tablissement participe au service public
hospitalier, tout en disposant dune relle autonomie de gestion, celle du priv.
Selon la typologie de Junker (1960), notre posture de recherche sapparente au statut de
participant complet en raison du fait que nous navons pas dvoil lhpital notre
identit de chercheur ; Seul notre engagement dans la mission professionnelle lui importait.
Autrement dit, nous avons adopt un positionnement hybride de consultant-chercheur :
entre engagement et distanciation.
Engagement dans lexercice de notre mission professionnelle situe clairement dans le
registre de laction, avec ses propres normes de fonctionnement et ses critres spcifiques ;
Ceux-ci taient plutt de lordre de limplication, de lefficience et de la rentabilit, de la
motivation.
Distanciation, car il nous semblait indispensable doprer en mme temps, un recul par
rapport notre terrain de recherche, dobtenir un autre regard sur la ralit tudie.
Notre rle de consultant-chercheur sest voulu tmoin, ou plus exactement tmoin des
tmoins , en faisant connatre de lintrieur la capacit dinnovation ordinaire des
acteurs, leur nergie pour dpasser et contourner les enfermements dont ils taient victimes
sur leurs terrains quotidiens.
La mthodologie adopte a t de nature qualitative, par une dmarche dite abductive partir
de thories support, par la conduite dentretien au cours de laccompagnement de
ltablissement et par notre situation dobservateur, praticien-chercheur. Les donnes
collectes par la tenue dun journal de recherche et par lutilisation de tous les documents
produits par lhpital (rapports, notes, comptes-rendus de runions) dans llaboration de son
plan stratgique et de son Contrat dObjectifs et de Moyens, ont t trs nombreuses et ont
permis une description dtaille dans lespace et dans le temps du projet de lhpital.
Cette tude de cas unique nous a permis de mener un examen en profondeur, de mettre en
place des mcanismes dactions participatives, et danalyser les mcanismes d'appropriation
du SID pendant la transformation de lorganisation engage dans ltablissement, ainsi que
celle de son systme dinformation.
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4. RSULTATS
4.1. Les thories support mobilises
Pour rpondre notre problmatique, nous avons runit dans une seule thorie, trois thories :
Dun cot, la perspective structurationniste dOrlikowski (2000) qui rejette lide daffirmer
quune fois la technologie dveloppe, celle-ci devient stable, et en mme temps difficilement
modifiable et adaptable aux nouveaux usages. Pour elle, lappropriation serait une suite
ditrations. Si dans de nombreux cas, les technologies sont conues dun ct, puis diffuses
de lautre (cest le cas des technologies packages ou vendues sur tagre par exemple), il
nous paraissait vident que dans le cas des systmes dinformation dcisionnels, il sagit
plutt de considrer lexpression des besoins des utilisateurs et de les associer pleinement
dans les phases de conception des tableaux de bord.
A cot de cela, nous avons travaill sur les interactions entre acteurs, particulirement les
prescriptions rciproques proposes par la thorie de la conception collective dHatchuel
(1994, 1996). Elle a pour intrt de mettre en vidence limportance des dynamiques de
coordination entre les individus, autour du processus de conception. Selon lui, la notion de
prescription rciproque cre du savoir et cette cration de savoir senracine dans un
collectif pour y prendre son sens. Ce principe de coopration repose sur le pari implicite
dune compatibilit et dune efficience croises entre les diffrents acteurs en scne. La
mise en uvre dun processus de validation devient alors stratgique car il est le meilleur
moyen de fonder les savoirs disponibles et danalyser les rapports de prescription. Il est le
garant de la survie de la coopration au cours du processus de conception.
Pour finir, entre usage et conception, il y a le sens. Et il y aura appropriation que sil y a
adhsion au sens donn par la stratgie. La construction de sens, que les dcideurs hospitaliers
doivent traduire dans les indicateurs et les tableaux de bord, doit tre au cur de llaboration
de la stratgie de ltablissement. Elle apporte selon nous un lment explicatif
supplmentaire au phnomne dappropriation du systme dinformation dcisionnel. Nous
nous sommes appuy sur les travaux de Weick (1995) et en particulier sur le concept du
sensemaking pour analyser la fois les aspects cognitifs et comportementaux du travail
stratgique : cognitifs pour linterprtation et la comprhension du contexte,
comportementaux dans les actions mises en uvre. Un des postulats de la thorie du
sensemaking est la complexit de la ralit du monde : lacteur doit simplifier la complexit
afin de pouvoir apprhender cette ralit et agir dans le monde. Le processus de sensemaking
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consiste donc en extraire des lments et les relier au sein dune reprsentation qui, en
redonnant de lordre, donne du sens. Loprationnalisation du concept de sens pouvait donc
trouver clairement sa place dans notre cadre danalyse pour tudier lappropriation des
dispositifs de pilotage.
Ces lments thoriques sont assembls dans un cadre associant Conception / Usage / Sens
pour analyser le comportement des utilisateurs et des dcideurs dans la mise en uvre du
systme dinformation dcisionnel.
4.2. Nos interventions dans le cas dtude
Nous avons tudi les dynamiques dappropriation des dispositifs dcisionnels lhpital
Partnia, en superposant notre modle danalyse bas sur le triptyque Conception, Usage et
Sens, sur les tapes de transformation que ltablissement traversait.
Depuis quelques annes, lhpital Partnia avait lambition damliorer sa performance en
travaillant sur trois axes : un retour lquilibre financier, une nouvelle gouvernance, et un
programme de rnovation immobilire. En parallle de ces 3 axes, ltablissement souhaitait
aussi porter une attention sur son systme dinformation, en particulier sur son systme de
pilotage, qui deviendrait linstrument central du support au management de la performance. Il
constituerait l'outil essentiel pour la dlgation de gestion accorde aux ples. Pour autant,
plusieurs acteurs avaient soulign assez tt des difficults disposer des informations
ncessaires leur prise de dcision et des problmatiques de surcharge face la multiplicit
des sources de donnes situes dans les nombreuses applications oprationnelles (encadr 1).
Notre mission sest droule en 3 tapes :
Premire tape, celle de mettre en place une premire version de ce systme de pilotage,
capable de remonter parfaitement les niveaux dactivit, de recettes et de dpenses. Cette
premire version est limite en premire intention au contrle de gestion et au dpartement de
linformation mdicale (DIM). Dans cette premire tape, nous avons surtout employ deux
des trois dimensions de notre triptyque que sont la conception et les usages.
Deuxime tape, avec la mise en place dun Observatoire Mdico-conomique (OME) et la
prparation dun projet plus global de transformation. Ici, nous avons intgr le concept de
sens comme troisime dimension de notre triptyque ; une construction de sens, opre par les
acteurs en charge de la conduite de cette transformation.
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Troisime tape consistant mettre en uvre le projet stratgique de ltablissement appel
Projet Partnia-2012 et concevoir un nouveau systme de pilotage. Dans cette tape, on
convient de gnraliser lusage des outils daide la dcision lensemble des nouveaux
acteurs des ples, de mettre en place des dispositifs de prescription rciproque pour concevoir
un systme dcisionnel commun et partag, tout cela dans une dmarche managriale globale.
Nous avons voulus montrer dans cette tape que les trois dimensions de notre triptyque
apportaient un clairage sur les cooprations mettre en place pour mener une telle
transformation.
4.3. Les principaux rsultats, les limites et les perspectives de recherche
Face la surabondance dinformations constate lhpital, la mise en place dun systme
facilitant leur slection et leur utilisation, apparait comme une solution viable pour amliorer
la prise de dcision. Mais au-del de la rponse technique, nous montrons aussi que son
appropriation doit tre effectivement ralise.
A laide du cadre associant Conception / Usage / Sens et des observations de terrain, nous
constatons quune interaction doit soprer entre dcideurs, concepteurs et utilisateurs du
systme dinformation sanitaire et quune dynamique dappropriation rsulte des relations
entre concepteurs et utilisateurs, alimentes et orientes par le sens port dans le projet
stratgique de ltablissement.
Si on se rfre ltape 1, le premier projet de SI Dcisionnel vocation limite (contrle de
gestion et dpartement de linformation mdicale), constitue une premire tape de rsolution
de la surcharge sur un groupe dacteurs de rfrence, et marque clairement lutilit dun tel
systme. Cependant, bien que ce projet nait pas associ tous les acteurs-cls (c'est--dire sans
les responsables de ple), il montre lvidence que la construction du sens ne sest pas
opre sans eux. Ceci est trs souvent observ dans notre pratique professionnelle : on voit
encore trop frquemment des hpitaux concevant leur projet stratgique de faon totalement
dconnecte du contexte technologique des systmes dinformation, qui se dveloppe par
ailleurs. Inversement, on voit aussi encore des projets SI Dcisionnel, compltement
dconnects du contexte stratgique, comme si on concevait pour les acteurs mais sans
acteurs. Cette tanchit gnre des conceptions non ralistes de solutions, sans liens directs
avec les objectifs stratgiques et surtout dpourvues de sens commun. Elle entrane galement
des usages mal dfinis et finalement dtourns vers des pratiques qui ne devraient pas voir le
jour (par exemple, certains utilisateurs vont quand mme par manque de confiance envers la
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nouvelle solution, continuer dinterroger un grand volume de donnes dans les gisements
sources, en pensant pouvoir faire face la surcharge qui en dcoulera, au dtriment dutiliser
la nouvelle solution commune).
Dans ltape 2, nous observons quavec la mise en place de lobservatoire mdico-
conomique, un dbut de rflexion sur le sens des indicateurs sinstalle en collaboration avec
les ples. Linformation, mieux structure et donc mieux interprte, agit comme rducteur
dincertitude et contrebalance le problme de surcharge.
Enfin, dans ltape 3, nous montrons que lacteur du ple, par sa participation dans
llaboration dun dispositif global de pilotage, contribue aux diffrents volets qui le
composent. savoir, un volet organisationnel, avec la mise en place de la nouvelle
gouvernance, un volet stratgique avec le projet mdical, un volet communicationnel, et un
volet technologique avec le projet dinformatique dcisionnelle. On montre ainsi que le
processus dcisionnel peut samliorer par une meilleure maitrise de linformation (rduction
de la surcharge) et par une meilleure matrise de lorganisation (participation par interaction).
Ainsi, par toutes ces dimensions contributives, le poids de lacteur du ple devient dcisif
dans llaboration dun projet stratgique global.
Le second rsultat porte sur lhypothse de considrer lappropriation du SI Dcisionnel
comme point de rencontre entre trois processus bass sur la Conception, lUsage et le Sens.
Nous confirmons que le processus par lequel lacteur va rendre le systme propre son usage
(et se dfaire dune quelconque surcharge qui entrane, on la vu, une incapacit exploiter
les informations utiles sa prise de dcision) est en totale interaction avec les deux autres
lments processuels : le processus de conception qui renvoie aux rles de lacteur autour de
la prescription rciproque, et la construction de sens que lacteur associe lobjet
technologique dans la stratgie de transformation. Cette approche tridimensionnelle nous
conduit confirmer, sur un plan thorique, que les 3 courants conceptuels mobiliss peuvent
tre apprhends de manire complmentaire, voire intgre, et non de manire alternative ou
fragmente.
Notre recherche comporte cependant des limites. La premire limite porte sur la mobilisation
de certaines sous-disciplines : le domaine gestionnaire, celui de la stratgie, la sociologie des
organisations, le management des systmes dinformation. Nous considrons que ce
croisement est un atout pour enrichir le phnomne tudi, mais est-il suffisant ? Ltude des
risques psycho-sociaux gnrs par la surcharge informationnelle auraient permis sans doute
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dclairer le dbat sur dautres dysfonctionnements, comme des situations de stress et
dangoisse qui mnent certains acteurs au dcouragement et la culpabilit, et qui entranent
des rsistances passives utiliser le systme dinformation dcisionnel. La deuxime limite
est de nous tre attaqu lanalyse simultane de trois processus, la conception, lusage et le
sens, ce qui peut apparatre un peu ambitieux. Notre tude de cas nous a permis de centrer
lanalyse surtout sur les sphres des concepteurs et des constructeurs de sens ; beaucoup
moins sur la sphre des usages , comme nous le souhaitions. Enfin, la troisime limite,
mthodologique cette fois, concerne la question de la validit des donnes prsentes dans le
cadre dune tude de cas unique, et de la porte gnrale de ses rsultats.
En perspective, le prototype issu de cette tude de cas prtend proposer une sorte dexpression
des besoins. Dans notre tude de cas, nous avons en effet avanc de marche en marche, mais
il resterait au pralable un travail mener sur la mthode, pour quelle soit plus prcise et
quelle puisse oprationnaliser davantage les liens entre les trois dimensions de notre modle.
Il faudrait en formaliser les diffrentes tapes et la mettre lpreuve de la pratique sur de
nouveaux terrains. Une premire orientation serait de s'intresser au secteur des cliniques
prives par exemple, o par nature, les acteurs sont en grande partie indpendants les uns des
autres car fonctionnent sur le mode rticulaire. La question centrale porterait sur la
construction du sens commun dans ce type dorganisation apparemment moins
collaborative . Une seconde orientation serait dexaminer galement des organisations dans
lesquelles le sens serait, en quelque sorte, moins stabilis . Par exemple, les structures du
secteur mdico-social o la formalisation des critres de performance est encore
embryonnaire. Enfin, une possibilit de tester notre modle lchelle dun territoire ou dune
communaut de territoire. On peut penser en effet, que dans ce type dorganisation, la notion
de sens peut tre exacerbe car on saffranchit des limites de ltablissement.
CONCLUSION
Dans le contexte de prise de dcision lhpital, rendue difficile par la surabondance
dinformations qui entraine une perte de repres, nous proposons une solution rductrice
dincertitude, capable daider le dcideur hospitalier y voir plus clair, et linvitant
simpliquer davantage dans la construction de sens dont il a perdu souvent lobjectif ou la
motivation. Il peut ainsi jouer pleinement son rle dans lorganisation et dans la stratgie.
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Cette solution est la mise en place dun dispositif de prescription rciproque, permettant aux
acteurs la fois de concevoir et dutiliser un systme dinformation dcisionnel capable de les
aider prendre des dcisions claires et de redonner du sens la stratgie de ltablissement.
Trois rsultats principaux se dgagent. Concernant l'usage, llargissement des parties
prenantes des dcisions aux ples cliniques montre la fois l'effet de la structure
organisationnelle sur les besoins en information dcisionnelle et la difficult pour les
concepteurs faire face au problme de la surcharge dinformation lie la pluralit des
usages. Concernant la conception, l'tude met en lumire le rle capital dun prescripteur bien
identifi, lobservatoire mdico-conomique, qui assigne les objectifs de cration et garantie
l'quilibre entre les prescriptions et les stratgies individuelles de l'ensemble des acteurs
inclus dans le projet de transformation. Enfin, le rsultat le plus marquant concerne le double
effet de la variable cration de sens sur les usages et motivations : effet direct travers
l'engagement des dcideurs des ples dans llaboration du plan stratgique de lhpital et
indirect via le processus de conception du systme coopratif daide la dcision.
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