Association Beauval Nature · 3 4 20 1- Rapport moral du président 2- Bilan financier 2016 3-...

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Rapport d'activites 2016 ' 1 Association Beauval Nature

Transcript of Association Beauval Nature · 3 4 20 1- Rapport moral du président 2- Bilan financier 2016 3-...

Rapport d'activites 2016

'

1

Association

Beauval

Nature

3

4

20

1- Rapport moral du président

2- Bilan financier 2016

3- Rapport Conservation 2016

Sommaire

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Rapport Moral du Président de l’Association Beauval Nature

pour la Conservation et la Recherche

Assemblée générale du 27 mars 2017,

Rapport moral de M. Rodolphe Delord, Président, relatif à l’année 2016.

Mesdames, Messieurs, Chers amis et adhérents,

L’année 2016, a été une excellente année à tous les niveaux pour Beauval Nature, tant au niveau financier, que pour ses activités.

Les faits les plus marquants de 2016 sont les suivants :

Succès financier : Financièrement, 2016 a été une excellente année pour Beauval Nature :

• Les recettes réalisées en 2016 ont augmenté par rapport à celles de 2015 (+265 389,53€)• En 2016, le total des dépenses réalisées est inférieur à la somme budgétée (-83 696,55) dû au fait

que certains projets prévus pour 2016, notamment en Conservation, n’ont finalement pas étéconcrétisés et sont donc reportés.

• Au 31.12.2016 Beauval Nature présentait un solde de trésorerie de 290 511,24 € dont 93 781,77 €appartiennent au programme de conservation du tamarin à mains blanches.

Parrainages : Le montant des recettes des parrainages est nettement supérieur à la somme budgétée (+48 788,00€)

Dons d’entreprises non zoologiques : Les dons d’entreprises non zoologiques ont connu un essor sans précédent en 2016 (220 875,21€).

Conservation : Au niveau des dépenses, le nombre de programmes de conservation soutenus a augmenté (40 programmes soutenus en 2016 et 2 contributions à la conservation contre 39 en 2015). Les dépenses en conservation ont légerement augmenté en 2016 (341 303,45€ en 2016 contre 314 715,40€ en 2015).

Recherche : Le nombre de programmes de Recherche financés reste au nombre de 8, comme en 2015. Les dépenses en Recherche ont toutefois nettement augmenté (147 739,53€ en 2016 contre 45 737,06€ en 2015), principalement en raison du financement de la construction du centre de Recherche Beauval Nature, au sein de la nouvelle clinique vétérinaire du ZooParc.

Tous ces succès ne sont possibles que grâce à une équipe et à des membres totalement engagés dans leur mission et dans leur rôle et je tiens à les féliciter pour cette réussite.

Rodolphe Delord Président

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Bilan financier 2016

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Introduction

Au 01.01.2016 Beauval Nature présentait un solde de trésorerie de 172 347,28 € résultant de l’exercice de l’année 2015, dont 74 473,43 € appartiennent au programme de conservation du tamarin à mains blanches.

Recettes 2016

L’Assemblée Générale de Beauval Nature a approuvé un budget prévisionnel de 620 000 € pour 2016 au niveau des recettes. Les recettes réalisées ont été les suivantes :

*le solde de trésorerie figurant au niveau des recettes réalisées (172 347,28 €) est plusimportant que celui qui avait été budgété (97 873,85 €). En effet, lors de l’établissementdu budget 2016 nous avions décidé de ne réinvestir qu’une partie du solde de trésorerie (àsavoir 97 873,85 € qui correspondait au solde bancaire (172 347,28 €) auquel nousretirions la somme appartenant au programme de conservation du tamarin à mainsblanches (74 473,43 €)). Cependant ceci était une erreur d’un point de vue comptable quenous avons dû rétablir.

Note : En plus de son don financier, le ZooParc de Beauval a fait un don en nature à l’association estimé à 124 591,41€ (il s’agit du travail de certains salariés du ZooParc investis dans la gestion et la coordination de l’association). Le ZooParc de Beauval a également fait don à l’association de produits « boutique » d’une valeur de 2 464,43 €.

Recettes réalisées en

2015 Postes

Recettes prévisionnelles

2016

Recettes réalisées

2016

Différence Prévisionnelles/

réalisées

70 724,48 Solde de trésorerie 97 873,85* 172 347,28* +74 473,43

15 000,00 Mécénat ZooParc de Beauval (recettes du livre de Mme Delord)

15 000,00 0,00 -15 000,00

40 120,00 Don du ZooParc de Beauval 67 126,15 80 146,00 +13 019,85

84 945,87 Dons directs d’autres établissements zoologiques

70 000,00 65 611,00 -4 389,00

39 358,17 Dons d’autres établissements zoologiques (Saguinus leucopus)

40 000,00 33 847,11 -6 152,89

134 868,65 Dons d’entreprises non zoologiques 135 000,00 220 875,21 +85 875,21

124 222,00 Parrainages 135 000,00 173 010,00 +38 010,00

46 681,17 Dons particuliers (y compris tirelires, zoologistes juniors, JBN, et autres)

60 000,00 75 473,27 +15 473,27

555 920,34 Total 620 000,00 821 309,87 +201 309,87

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Evolution des recettes de Beauval Nature de 2010 à 2016

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Dons d’entreprises non zoologiques 2016

Mécènes 2016 Montant

AAB 1 000,00 AEB 3 000,00

Alter Formation Conseil 250,00 API surveillance 500,00

APO idf 500,00 Assurances Tolède 1 500,00

Aude Plastique 1 000,00 Aux Charpentiers de France 4 000,00

AXIONCOM 500,00 Bois Loisirs Créations 2 000,00

BREGENT 5 000,00 BREGENT 6 000,00

Cafés Richard 1 500,00 Carglass 3 000,00

Danone - Evian 1 174,61 Domaine de la Renne 150,00

Domaine Jean-Marie Penet 600,00 EDF 10 000,00

Editions Valoire-Estel 1 000,00 EDRA Loisirs 1 000,00

Ellipse affichage 5 000,00 Episaveurs 1 000,00 Equatoria 1 000,00

Fairrier 400,00 Filextra 800,00

FONEBANK 657,52 Fromagerie Jacquin 1 500,00

Geoplus 500,00 Gritchen Affinity 1 309,00

Groupama 2 000,00 Guy Allion 500,00

Hygial 3 000,00 Krömm Group 500,00

Laboratoire BioMediQual Centre 1 000,00 Landré 500,00

Landré Béton 500,00 Les créactives 300,00

Ligne 3 aménagement 350,00 Limet 5 000,00

Loir et Cher Ravalement 3 000,00 Loire Vision 1 000,00

LR pro Hygiène 1 000,00 Nestlé Waters 6 000,00

New color 500,00 Palmex 4 972,82

Pat à pain 1 440,00 Pharmacie de la Sauldre 500,00

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*Note : Parmi les dons d’entreprises non zoologiques, 101 035,00 € proviennent des dons des entreprises partenaires de l’usine de méthanisation et 119 840,21 € proviennent des dons des autres entreprises.

Mécènes 2016 Montant

Pharmacie Martineau 50,00 Piveteau Bois 500,00

Pomona Passion Froid 19 586,26 Reitzel 31 035,00

Saint Michel 70 000,00 SARL Joël Delaunay 1 500,00 SAS Transfopeche 500,00

Solastra SAS 1 000,00 Sologne frais 1 000,00 SPO Sécurité 1 000,00

SRTC 1 000,00 TAF maritime 1 200,00

Tech'net 600,00 TURPIN 500,00

Val du cher BTP 1 500,00 Viano BTP 1 000,00

Warsemann 1 000,00 TOTAL 220 875,21*

Pharmacie Martineau Pharmacie de la Sauldre

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Dons d’entreprises zoologiques 2016

Nom Montant du don Fundacion Parques Reunidos Madrid 1 500,00 Genberox enterprises limited cyprus 2 500,00 Jardin aux oiseaux 150,00 Nature Resource Network 15 000,00 Planète sauvage 200,00 Riyadh Zoological Gardens 8 100,00 West midland safari park 5 000,00 Zoo Zlin lesna 5 000,00 Zoo de Pont Scorf 200,00 Zoo Colchester 5 000,00 Zoo Dublin 1 231,00 Zoo Cracovie 980,00 Zoo Maubeuge 15 750,00 Zoo Thoiry 5 000,00 TOTAL 65 611,00

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Dons pour le programme de conservation du tamarin à

mains blanches 2016

Nom Montant du don AFdPZ 5 000,00 Apenheul Primate Park 1 250,00 Cerza 2 000,00 Fundacion Barcelona zoo 1 000,00 Fundacion Parques Reunidos Madrid 2 000,00 Durell Wildlife Conservation Trust 1 797,11 La Vallée des singes 2 000,00 Parc du Reynou 300,00 Parc merveilleux 2 500,00 Zoo de la Palmyre 2 500,00 Zoo de Londres 2 500,00 Zoo de Mulhouse 1 000,00 ZooParc de Beauval 10 000,00 TOTAL 33 847,11

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Commentaires sur les recettes 2016

Les recettes réalisées en 2016 ont augmenté par rapport à celles de 2015 (+265 389,53€). Ceci est dû en grande partie aux excellents résultats obtenus au niveau du don du ZooParc de Beauval (+40 026,00€), des dons d’entreprises non zoologiques (+86 006,56€), des parrainages (+48 788,00€), des dons de particuliers (+28 792,10€). Il est important de souligner que le don financier du ZooParc de Beauval à l’association Beauval Nature s’élève à 80 146,00 €, auquel s’ajoute un don en nature estimé à 124 591,41€ (il s’agit du travail de certains salariés du ZooParc investis dans la gestion et la coordination de l’association). De plus, le ZooParc de Beauval a fait don à l’association de produits « boutique » d’une valeur de 2 464,43 €. Ainsi la valorisation de la contribution du ZooParc de Beauval à l’association Beauval Nature s’élève à 207 201,84€. Les dons directs des autres établissements zoologiques sont légèrement inférieurs à la somme budgétée (-4 389,00€), de même que les dons des autres zoos pour le programme de conservation du tamarin à mains blanches (-6 152,89€) ; ceci en raison du fait que ce programme a plus de 10 ans et qu’il est de plus en plus difficile de trouver de nouveaux sponsors. Les recettes des ventes du livre de Mme Delord sont nulles. Ceci est dû à l’épuisement total du stock en 2015 et à la non réédition de ce livre en 2016 contrairement à ce qui était prévu. Nous espérons que la rédaction de la suite du livre par Mme Delord, qui inclura notamment l’arrivée des pandas géants au ZooParc de Beauval, le nouveau spectacle de rapaces en vol libre et l’arrivée des hippopotames, sera achevée en 2017 afin de procéder à une réédition avec cette suite.

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Dépenses 2016

L’Assemblée Générale de Beauval Nature a approuvé un budget prévisionnel de 620 000 € pour 2016 au niveau des dépenses. Les dépenses réalisées en 2016 ont été les suivantes :

Dépenses

réalisées 2015 Dépenses Dépenses prévisionnelles 2016

Dépenses réalisées 2016

Différence prévisionnelles/réalisées

314 715,40 Conservation 425 000,00 341 303,45 -83 696,55 45 737,06 Recherche 160 000,00 147 739,53 -12 260,47 23 120,60 Autres dépenses 35 000,00 41 755,65 +6 755,65

383 573,06 Total 620 000,00 530 798,63 -89 201,37

Les dépenses en Conservation et Recherche ainsi que les autres dépenses sont détaillées dans les tableaux ci-dessous :

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Programmes Dépenses

prévisionnelles 2016

Dépenses réalisées 2016

Différence prévisionnelles/réalisées

Conservation (40 programmes financés) Amphibiens de Sologne (CDPNE) en France 14 500,00 14 500,00 0,00 Bonobo (ABC) en R.D.Congo 10 000,00 10 000,00 0,00 Cacatoès des Philippines (Katala) aux Philippines 15 000,00 15 000,00 0,00 Calao rhinocéros (Hutan) en Malaisie 5 000,00 5 000,00 0,00 Calao terrestre (Mabula) en Afrique du Sud 4 000,00 4 000,00 0,00 Chimpanzés (Jane Goodall) au Congo 5 000,00 0,00 -5 000,00Condor (Bioandina) en Argentine 20 000,00 20 000,00 0,00 Cétacés Data Base (Genova Foundation) en Méditerranée 30 000,00 0,00 -30 000,00Dendrolague (Woodland Park) en Papouasie 2 500,00 2 500,00 0,00 Dragon de Komodo (zoo de Chester) en Indonésie 2 500,00 2 500,00 0,00 Eléphant d’Afrique (Big Life Foundation) au Kenya 5 000,00 5 000,00 0,00 Fourmilier géant (IPE) au Brésil 5 000,00 5 000,00 0,00 Gibbon (Kalaweit) en Indonésie 5 000,00 5 000,00 0,00 Girafe (Giraffe Conservation Foundation) en Namibie 5 000,00 5 000,00 0,00 Gorille des montagnes en R.D.Congo 10 000,00 0,00 -10 000,00Gorille des plaines de l'ouest (Fondation John Aspinall) au Gabon et en

5 000,00 5 000,00 0,00

Guépard (Cheetah Forever) au Kenya 10 000,00 10 000,00 0,00 Gypaète barbu (Vulture Conservation Foundation) en France 2 500,00 2 500,00 0,00 Koala (San Diego) en Australie 4 600,00 0,00 -4 600,00Lamantin des Antilles (Parc National de la Guadeloupe) en Guadeloupe 5 000,00 5 000,00 0,00 Lamantin africain (Océanium) au Sénégal 5 000,00 5 000,00 0,00 Langur de Douc (Projet Anoulak) au Laos 7 500,00 7 500,00 0,00 Langur de Java (Fondation Aspinall) en Indonésie 0,00 1 535,81 +1 535,81Lutte contre le commerce illégal (Scorpion Foundation) en Indonésie 1 000,00 1 000,00 0,00 Magot (BMCRif) au Maroc 5 000,00 5 000,00 0,00 Okapi (Gillman Conservation) en R.D.Congo 4 000,00 4 000,00 0,00 Orang-outan et éléphant asiatique (HUTAN) en Malaisie 10 000,00 10 000,00 0,00 Ouistiti oreillard (Instituto Biomas) au Brésil 5 000,00 5 000,00 0,00 Panda roux (Red Panda Network) au Népal 250,00 250,00 0,00 Parc du Nyokolokoba (Océanium) au Sénégal 5 000,00 5 000,00 0,00 Pélobate brun (DREAL/CDPNE) en France 7 500,00 7 500,00 0,00 Phoque moine (Fondation Marineland) en Mauritanie 5 000,00 5 000,00 0,00 Poisson téquila (Université de Michoacana) au Mexique 5 000,00 5 551,35 +551,35Primates de Madagascar (AEECL) à Madagascar 2 000,00 2 000,00 0,00Programme PICODE (DECAN) à Djibouti 80 000,00 83 126,58 +3 126,58Programme PICODE (DECAN) – réserve ornithologique à Djibouti 5 000,00 0,00 -5 000,00Saola (UICN) au Laos 20 000,00 10 000,00 -10 000,00Tamarin à mains blanches (ACOPAZOA) en Colombie 40 000,00 14 538,77 -25 461,23Tamarin pinché (Cotton-top Tamarin Club) en Colombie 2 500,00 2 500,00 0,00 Tamarins lions (Lion Tamarins Fund) au Brésil 2 000,00 4 500,00 +2 500,00Tapir terrestre (IPE) au Brésil 7 500,00 7 500,00 0,00 Tatou géant (IPE) au Brésil 7 500,00 7 500,00 0,00 Tortue caouanne, luth et olivâtre (Tropical Conservation Center) au Nigeria 4 000,00 4 000,00 0,00 Vari noir et blanc et autres lémuriens (Fondation Aspinall) à Madagascar 5 000,00 5 000,00 0,00 VigiLIFE (SPYGEN) en France 15 000,00 15 000,00 0,00 Fond de réserve en Conservation 1 150,00 0,00 -1 150,00TOTAL programme de Conservation 417 500,00 334 002,51 -83 497,49

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*dont 2 241,60 € qui seront dépensés en 2017 (avance de frais)

*dont 2241,60€ qui seront dépensés en 2017 (avance de frais)

Programmes Dépenses

prévisionnelles 2016

Dépenses réalisées 2016

Différence prévisionnelles/réalisées

2 contributions à la Conservation AFDPZ (Fond de conservation) 5 000,00 5 000,00 0,00 Forum Conservation (EAZA) à Fuengirola 2 500,00 2 300,94 -199,06 TOTAL contributions à la Conservation 7 500,00 7 300,94 -199,06

Programmes Dépenses prévisionnelles 2016

Dépenses réalisées 2016

Différence prévisionnelles/réalisées

Recherche (9 programmes financés + 1 bourse vétérinaire)

Atlas hématologie 2 500,00 1 234,80 -1 265,20

Bourse médecine parc zoologique 9 000,00 9 000,00 0,00

Construction d’un Centre de Recherche à Beauval 100 000,00 100 000,00 0,00

Djibouti (ANSES, Duncombe, Oniris, CIRAD, ENVT) 0,00 13 602,74 +13 602,74

EAZA – Recherche sur l’Herpes virus de l’éléphant 1 000,00 0,00 -1 000,00

Etude comportementale Gorilles (CIFRE Benoit Letang) 2 000,00 2 000,00 0,00

Etude des éléphants d’Asie/Partenariat Gilles Maurer 10 000,00 4 863,24* -5 136,76

Etudes éthologiques Magots et Gorille (Mapenzi) 6 500,00 6 559,93 +59,93

Etude des indicateurs de stress chez les anatidés 0,00 47,07 +47,07

Etude génétique des Microglosses 5 000,00 431,75 -4 568,25

Programmes divers 14 000,00 0,00 -14 000,00

Projet vigiLIFE (Spygen) 10 000,00 10 000,00 0,00

TOTAL Recherche 160 000,00 147 739,53 -12 260,47

Autres dépenses Dépenses prévisionnelles 2016

Dépenses réalisées 2016

Différence prévisionnelles/réalisées

Achat tirelires 8 600,00 6 418,49 -2 181,51

Cotisations (ALPZA) 400,00 460,19 +60,19

Commissaire aux Comptes et Expert-Comptable 4 400,00 4 620,00 +220,00

Frais bancaires 1 600,00 1 841,84 +241,84

Imprimerie, maquillage et autres 13 000,00 19 828,98 +6 828,98

Zoologistes juniors 5 000,00 7 720,80 +2 720,80

Dépenses divers (déplacements, frais postaux, assurance, divers….)

2 000,00 865,35 -1 134,65

TOTAL autres dépenses 35 000,00 41 755,65 +6 755,65

Nouveaux programmes de Recherche soutenus en 2016 Programmes de conservation qui n’ont finalement pas été soutenus en 2016

Nouveaux programmes/contributions de Conservation soutenu(e)s en 2016 Programmes/contributions de conservation qui n’ont finalement pas été soutenu(e)s en 2016

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Evolution des dépenses de Beauval Nature de 2010 à 2016

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Commentaires sur les dépenses 2016

Conservation

En 2016, le total des dépenses réalisées en conservation est inférieur à la somme budgétée (-83 696,55). Ceci est dû au fait que certaines dépenses, dont le budget alloué était élevé, n’ont finalement pas été effectuées (cf rapport d’activités 2016 en conservation). Cela concerne les programmes de conservation des mammifères marins, des gorilles des montagnes, des chimpanzés et la réserve ornithologique à Djibouti. D’autres dépenses ont quant à elles été inférieures à celles qui avaient été budgétées comme pour le programmes de conservation des saolas et celui des tamarins à mains blanches (cf rapport d’activités 2016 en conservation).

Recherche

En 2016, le total des dépenses réalisées en recherche est inférieur à la somme budgétée (-12 260,47€). Ceci est dû au fait que certaines dépenses n’ont finalement pas été effectuées ou bien étaient moins élevées.

Autres dépenses

Les autres dépenses sont quant à elles légèrement supérieures (+6 755,65€) à celles budgétées notamment dû aux frais d’imprimerie, maquillage, zoologistes juniors, en relation avec l’augmentation du nombre de visiteurs de Beauval.

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Comptabilité du programme de conservation du tamarin à mains blanches en 2016

Au niveau spécifique du programme du tamarin à mains blanches, les recettes obtenues sont de 33 847,11 €.

Les dépenses sont inférieures à celles budgétées car l‘achat de terrains privés, à convertir en zones protégées pour l’espèce, s’est révélé être moins coûteux que prévu.

Le tableau ci-dessous montre la comptabilité particulière de ce programme.

Date Institution/Observations Crédit (Euros)

Débit (Euros)

01/01/2016 Solde au 31.12.2015 74 473,43 23/03/2016 Zoo de la Palmyre 2 500,00 08/04/2016 Achat terrain + gestion du programme 10 000,00 11/04/2016 CERZA 2 000,00 19/04/2016 AFdPZ 5 000,00 29/04/2016 Thomas Cook 2 171,77 06/05/2016 Zoo de Londres 2 500,00 09/05/2016 Fundacion Parques Reunidos Madrid 2 000,00 13/05/2016 Fundacion Barcelona zoo 1 000,00 24/05/2016 Durell Wildlife Conservation Trust 1 797,11 15/06/2016 Mission Colombie 2 367,00 12/08/2016 Zoo de Mulhouse 1 000,00 17/08/2016 ZooParc de Beauval 10 000,00 24/08/2016 La Vallée des Singes 2 000,00 25/08/2016 Parc Merveilleux 2 500,00 29/08/2016 Parc du Reynou 300,00 11/11/2016 Apenheul Primates Park 1 250,00

Total Solde 31.12.2015 = 93 781,77€ 108 320,54 14 538,77

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Conclusion

Comptabilité BEAUVAL NATURE 2016 – Résumé

Recettes 821 309,87

Dépenses 530 798,63

Solde 31/12/2016 290 511,24*

*dont 93 781,77 € appartiennent au programme de conservation du tamarin à mains blanches

Au 31.12.2016 Beauval Nature présentait un solde de trésorerie de 290 511,24 € dont 93 781,77 € appartiennent au programme de conservation du tamarin à mains blanches.

Financièrement, l’année 2016 a été une excellente année pour Beauval Nature :

- Les recettes ont augmenté par rapport à 2015 (+265 389,53€).

- Les dépenses sont inférieures à celles qui étaient prévues dû au fait que certains projets n’ont finalement pas été soutenus, ou dont le financement, n’ayant pas pu être concrétisé en 2016, est reporté en 2017.

- Il est toutefois important de souligner que la contribution de Beauval Nature pour le soutien de programmes de conservation et de recherche dans le monde est supérieure à celle de 2015 (+147 225,57€).

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Rapport Conservation 2016

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1 –HISTORIQUE Depuis sa création en 2009, l’Association Beauval Nature a soutenu 53 programmes de conservation au total à travers le monde et un fond de conservation (AFdPZ). Cela correspond à une somme totale de 1 881 029,60€. Programmes Pays Institution Durée Total Statut AFdPZ - Fond de Conservation France AFdPZ 3 ans 15 000,00 En cours ALPZA - Forum Conservation Argentine ALPZA 1 an 4 538,68 Terminé Amphibiens de Sologne France CDPNE et SEBB 5 ans 46 012,60 En cours Ara à gorge bleue Bolivie Loro Parque 3 ans 7 020,38 Terminé Bonobo R.D.Congo Amis des Bonobos du Congo 4 ans 40 000,00 En cours Cacatoès des Philippines Philippines Katala 8 ans 56 000,00 En cours Calao rhinocéros Malaisie Hutan 5 ans 29 358,72 En cours Calao terrestre Afrique du

Mabula 4 ans 21 803,04 En cours

Capucin à poitrine jaune Brésil CEPA 3 ans 6 000,00 Terminé Chimpanzé Gabon Jane Goodall 6 ans 40 300,00 En cours Chimpanzé Sierra Léone TACUGAMA 3 ans 3 500,00 Terminé Condor des Andes Argentine Bioandina 4 ans 45 000,00 En cours Dendrolague Papouasie Woodland Park 8 ans 15 500,00 En cours Dragon de Komodo Indonésie Zoo de Chester 4 ans 8 500,00 En cours Eléphant asiatique Laos Elefantasia 2 ans 30 000,00 Terminé Eléphant africain Cameroun Des éléphants et des Hommes 2 ans 15 000,00 Terminé Eléphant d’Afrique Kenya Big Life Foundation 1 an 5 000,00 En cours Forêt des Marais de Tanoé Côte d'Ivoire CEPA 3 ans 4 000,00 Terminé Flamant rose - symposium USA TAG des ciconiformes 1 an 1 000,00 Terminé Forum Conservation Fuengirola EAZA 1 an 2 300,94 Terminé Fourmilier géant (IPE) au Brésil Brésil IPE 1 an 5 000,00 En cours Gibbons Indonésie Kalaweit 3 ans 15 000,00 En cours Giraffe Zimbabwé Girafe Conservation

2 ans 10 000,00 En cours

Gorilles des plaines de l'Ouest Gabon et Fondation Aspinall 8 ans 260 639,92 En cours Guépard Kenya Cheetah forever 2 ans 15 000,00 En cours Gypaète barbu France Vulture Conservation

5 ans 9 618,00 En cours

Koala Australie AKF/ San Diego 8 ans 54 446,40 En cours Lamantin Antilles Guadeloupe Parc National de la Guadeloupe 3 ans 25 132,31 En cours Lamantin africain Sénégal Océanium 4 ans 21 339,92 En cours Langur de Douc Laos Anoulak 2 ans 15 000,00 En cours Langur de Java Indonésie Fondation Apinall 1 an 1 535,81 En cours Lutte contre le commerce illégal Indonésie Scorpion Foundation 1 an 1 000,00 En cours Magot Maroc BMCRif 4 ans 11 500,00 En cours Malette pédagogique France Pays de Sologne 1 an 5 000,00 Terminé Manchot Pérou Punta San Juan 1 an 2 074,18 Terminé Okapi R.D.Congo Gilman Conservation 8 ans 35 155,93 En cours Orang-outan et éléphant

Malaisie Hutan 8 ans 80 000,00 En cours

Ouistiti oreillard Brésil Institut Biomas 2 ans 10 000,00 En cours Panda roux Népal Red Panda Network 3 ans 1 000,00 En cours Parc du Nyokolo Koba Sénégal Océanium 4 ans 30 000,00 En cours Pélobate brun France DREAL/CDPNE 3 ans 19 500,00 En cours Phoque moine Mauritanie Fondation Marineland 2 ans 10 000,00 En cours Poisson téquila Mexique Université de Michoacana 2 ans 6 213,73 En cours Primates de Madagascar Madagascar AEECL 8 ans 14 200,00 En cours PICODE Djibouti DECAN 8 ans 473 667,42 En cours Saola Laos UICN 4 ans 40 000,00 En cours Tamarin à mains blanches Colombie ACOPAZOA 8 ans 181 455,03 En cours Tamarins lions Brésil Lion Tamarins Fund 1 an 4 500,00 En cours Tamarin pinché Colombie Proyecto Titi 3 ans 3 500,00 En cours Tapir terrestre Brésil IPE 8 ans 61 816,59 En cours Tatou géant Brésil IPE 5 ans 27 900,00 En cours Tortue caouanne, luth et olivâtre Nigeria Tropical Conservation Center 1 an 4 000,00 En cours Vari noir et blanc et autres

Madagascar Fondation Aspinall 3 ans 15 000,00 En cours

VigiLIFE () en France France SPYGEN 1 an 15 000,00 En cours TOTAL 1 881 029,60 Nouveaux programmes de Conservation soutenus en 2016 Programmes de conservation dont le soutien est terminé

De plus, BEAUVAL NATURE a soutenu financièrement les diverses campagnes de conservation de l’EAZA, dont : Campagne Carnivores en 2010 : 10 000,00 € Campagne Grands Singes en 2011 : 6 666,00 € Campagne Sud-est Asiatique en 2012 et 2013 : 25 000,00 € Campagne Pole to pole = campagne sans récolte de fonds Campagne Let it Grow = campagne sans récolte de fonds TOTAL : 41 666,00 €

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2 –RAPPORT 2016 En 2016, Beauval Nature a soutenu 40 programmes de conservation dans le monde entier dont 7 nouveaux programmes.

Programmes Dépenses

prévisionnelles 2016

Dépenses réalisées 2016

Différence prévisionnelles/réalisées

Conservation (40 programmes soutenus) Amphibiens de Sologne (CDPNE) en France 14 500,00 14 500,00 0,00 Bonobo (ABC) en R.D.Congo 10 000,00 10 000,00 0,00 Cacatoès des Philippines (Katala) aux Philippines 15 000,00 15 000,00 0,00 Calao rhinocéros (Hutan) en Malaisie 5 000,00 5 000,00 0,00 Calao terrestre (Mabula) en Afrique du Sud 4 000,00 4 000,00 0,00 Chimpanzés (Jane Goodall) au Congo 5 000,00 0,00 -5 000,00Condor (Bioandina) en Argentine 20 000,00 20 000,00 0,00 Cétacés Data Base (Genova Foundation) en Méditerranée 30 000,00 0,00 -30 000,00Dendrolague (Woodland Park) en Papouasie 2 500,00 2 500,00 0,00 Dragon de Komodo (zoo de Chester) en Indonésie 2 500,00 2 500,00 0,00 Eléphant d’Afrique (Big Life Foundation) au Kenya 5 000,00 5 000,00 0,00 Fourmilier géant (IPE) au Brésil 5 000,00 5 000,00 0,00 Gibbon (Kalaweit) en Indonésie 5 000,00 5 000,00 0,00 Girafe (Giraffe Conservation Foundation) en Namibie 5 000,00 5 000,00 0,00 Gorille des montagnes en R.D.Congo 10 000,00 0,00 -10 000,00Gorille des plaines de l'ouest (Fondation John Aspinall) au Gabon et en

5 000,00 5 000,00 0,00

Guépard (Cheetah Forever) au Kenya 10 000,00 10 000,00 0,00 Gypaète barbu (Vulture Conservation Foundation) en France 2 500,00 2 500,00 0,00 Koala (San Diego) en Australie 4 600,00 0,00 -4 600,00Lamantin des Antilles (Parc National de la Guadeloupe) en Guadeloupe 5 000,00 5 000,00 0,00 Lamantin africain (Océanium) au Sénégal 5 000,00 5 000,00 0,00 Langur de Douc (Projet Anoulak) au Laos 7 500,00 7 500,00 0,00 Langur de Java (Fondation Aspinall) en Indonésie 0,00 1 535,81 +1 535,81Lutte contre le commerce illégal (Scorpion Foundation) en Indonésie 1 000,00 1 000,00 0,00 Magot (BMCRif) au Maroc 5 000,00 5 000,00 0,00 Okapi (Gillman Conservation) en R.D.Congo 4 000,00 4 000,00 0,00 Orang-outan et éléphant asiatique (HUTAN) en Malaisie 10 000,00 10 000,00 0,00 Ouistiti oreillard (Instituto Biomas) au Brésil 5 000,00 5 000,00 0,00 Panda roux (Red Panda Network) au Népal 250,00 250,00 0,00 Parc du Nyokolokoba (Océanium) au Sénégal 5 000,00 5 000,00 0,00 Pélobate brun (DREAL/CDPNE) en France 7 500,00 7 500,00 0,00 Phoque moine (Fondation Marineland) en Mauritanie 5 000,00 5 000,00 0,00 Poisson téquila (Université de Michoacana) au Mexique 5 000,00 5 551,35 +551,35Primates de Madagascar (AEECL) à Madagascar 2 000,00 2 000,00 0,00Programme PICODE (DECAN) à Djibout 80 000,00 83 126,58 +3 126,58Programme PICODE (DECAN) – réserve ornithologique à Djibouti* 5 000,00 0,00 -5 000,00Saola (UICN) au Laos 20 000,00 10 000,00 -10 000,00Tamarin à mains blanches (ACOPAZOA) en Colombie 40 000,00 14 538,77 -25 461,23Tamarin pinché (Cotton-top Tamarin Club) en Colombie 2 500,00 2 500,00 0,00 Tamarins lions (Lion Tamarins Fund) au Brésil 2 000,00 4 500,00 +2 500,00Tapir terrestre (IPE) au Brésil 7 500,00 7 500,00 0,00 Tatou géant (IPE) au Brésil 7 500,00 7 500,00 0,00 Tortue caouanne, luth et olivâtre (Tropical Conservation Center) au Nigeria 4 000,00 4 000,00 0,00 Vari noir et blanc et autres lémuriens (Fondation Aspinall) à Madagascar 5 000,00 5 000,00 0,00 VigiLIFE (SPYGEN) en France 15 000,00 15 000,00 0,00 Fond de réserve en Conservation 1 150,00 0,00 -1 150,00TOTAL programme de Conservation 417 500,00 334 002,51 -83 497,49

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4 programmes n’ont toutefois pas été soutenus en 2016 pour des raisons diverses : - Le programme de conservation des chimpanzés au Congo (Institut Jane Goodall France) en raison

d’une restructuration en cours de cette association. - La base de données sur les cétacés en Méditerranée en collaboration avec Genova Fondation en

raison de l’abandon du projet d’installation de dauphins à Beauval. - Le programme de conservation des gorilles des montagnes en RDCongo suite à la mission sur le terrain

menée par Rodolphe Delord et Éric Bairrao Ruivo qui a démontré que les mesures de protection de cette espèce étaient largement développées et suffisantes.

- La réserve ornithologique à Djibouti avec l’association DECAN en raison de l’absence totale des financements prévus par les amis de Bertrand Lafrance et de la destruction partielle de cette réserve par le campement touristique clandestin qui s’est installé dans la réserve.

- Le programme de conservation des koalas dû au fait que la zoo de San Diego ne nous a pas fait parvenir d’appel de don pour le versement du soutien de Beauval Nature.

De plus, Beauval Nature a financé deux contributions à la Conservation en 2016 :

Programmes Dépenses

prévisionnelles 2016

Dépenses réalisées 2016

Différence prévisionnelles/réalisées

2 contributions à la Conservation AFDPZ (Fond de conservation) 5 000,00 5 000,00 0,00 Forum Conservation (EAZA) à Fuengirola 2 500,00 2 300,94 -199,06 TOTAL contributions à la Conservation 7 500,00 7 300,94 -199,06

Nouveaux programmes/contributions de Conservation soutenu(e)s en 2016 Programmes/contributions de conservation qui n’ont finalement pas été soutenu(e)s en 2016

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016

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Classé depuis 2010 comme espèce "Vulnérable" par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le calao de Leadbeater a vu ses effectifs diminuer ces dernières années. La principale menace pesant sur cette espèce reste la destruction de son habitat et, de fait, de ses sites de nidification. La chasse, les collisions avec les lignes électriques, le commerce illégal, les empoisonnements, un faible taux de reproduction et l'emploi du calao dans la "muti", médecine traditionnelle sud-africaine, précipitent son déclin.

Les actions de protection

Créé en 1999, le projet de conservation du calao de Leadbeater à Mabula s'emploie activement à enrayer le déclin de cette espèce dans le biome d'Afrique du Sud. Depuis plusieurs années, les populations de calaos sont suivies localement, ce qui a permis d’accroître les connaissances quant à la dynamique de ces groupes d’oiseaux. De nombreux jeunes souffrant de faim à cause d’une diminution des ressources alimentaires sont régulièrement recueillis par les acteurs du programme et élevés à la main. Dès lors que les petits sont en âge de quitter le nid, ils sont relâchés au sein de zones protégées.

De même, afin de pallier le manque de sites de nidification, l'équipe installe des nids artificiels dans les arbres, espérant ainsi encourager la reproduction des calaos. Une campagne de sensibilisation est également mise en place afin d'intéresser les populations locales à la protection de ces oiseaux et d'éviter leur empoisonnement indirect ainsi que leur utilisation dans la médecine traditionnelle.

Le projet étudie par ailleurs la possibilité de réintroduire des individus élevés en parc zoologique au sein de zones où l'espèce s'est éteinte. Dans ce cadre, une étude génétique est en cours, destinée à déterminer si les populations de calaos terrestres d'Afrique du Sud sont identiques ou bien composées de sous-espèces différentes.

AFRIQUE DU SUD: Calao terrestre de Leadbeater Avec le Mabula Ground Hornbill Conservation Project

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Actions en 2016

En 2016, les acteurs du programme ont continué leurs actions pédagogiques. Ils se sont rendus dans 24 écoles locales ce qui a permis de sensibiliser 7 595 élèves.

Plusieurs discussions avec les agriculteurs présents autour de la réserve de Loskop Dam Nature ont été engagées afin de les sensibiliser à la conservation des calaos terrestres. Il s’agit notamment de les sensibiliser contre l’empoisonnement de ces oiseaux.

Un groupe de 4 calaos terrestres a été relâché dans la réserve de Loskop Dam Nature, au niveau d’une zone où l’espèce avait disparu depuis 1940. Les 4 oiseaux sont suivis et sont en bonne santé.

Le programme suit acteullement 3 groupes de calaos réintroduits. Un quatrième groupes sera relâché en 2017. Un nouveau type de nid artificiel, développé en collaboration avec l’université technologique de Tshwane, a été testé. Les tests ont montré que les niveaux d’humidité et les températures au sein de ces nids-ci sont identiques aux nids naturels.

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La chasse, l'empoisonnement de certains mammifères dont il mange les carcasses et la compétition alimentaire avec d'autres vautours présents dans son aire de répartition menacent la survie du condor des Andes. Les actions de protection

L'association Beauval Nature a décidé de soutenir la fondation BIOANDINA dans son projet de protection du Condor des Andes. Ce programme consiste à encourager la reproduction ex-situ de l'espèce, créer un centre de secours pour recueillir et réhabiliter des individus sauvages et réintroduire des condors au sein de zones où ils ont disparu.

Les premières naissances à l'état libre (4 en 2009) confirment le succès du programme. En parallèle, un suivi télémétrique de plus de 42 condors à travers la cordillère des Andes a permis de collecter des données concernant la biologie des oiseaux, leurs déplacements et préférences d'habitat.

Des campagnes d'éducation dans les écoles rurales et les grandes villes sont mises en place afin de sensibiliser les populations locales à la protection de cette espèce emblématique.

ARGENTINE: condor des Andes Avec la fondation Bioandina

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Actions en 2016

A ce jour, 63 bébés sont nés dans le cadre du programme d’élevage en captivité géré par ce projet, dont 4 qui n’ont pas survécus, 2 ont été transférés au sein de parcs zoologiques pour la reproduction ex-situ et 57 ont été réintroduits en Amérique du sud.

Au total, le programme a secouru et réhabilité 199 condors des Andes. Le programme a réintroduit 164 condors en Amérique latine dont 96 individus qui avaient déjà une expérience de vol et 68 qui n’en avaient pas. 28 oiseaux ont été réintroduits au Chili, 3 en Colombie, 6 au Venezuela, 3 en Bolivie et 124 en Argentine. L’utilisation de transmetteurs radios et GPS a permis de suivre les déplacements de ces oiseaux ainsi que leur activité reproductrice.

Plusieurs programmes d’éducation ont été dispensés aux écoles et aux habitants des communautés rurales.

Grâce au soutien de Beauval Nature, un nouveau véhicule de terrain a pu être acheté en 2016 et un second véhicule sera acheté en 2017.

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En 2015, un programme international d’études initié par le laboratoire Spygen a vu le jour. Nommé VigiLIFE®, il a pour objectif de développer un Observatoire Mondial de la Biodiversité basé sur l’étude de l’ADN environnemental. En effet, la détection de l'ADN d'un organisme dans un environnement témoigne de la présence actuelle ou très récente de cet organisme dans le milieu échantillonné, permettant ainsi d’évaluer la biodiversité d’un milieu donné et d’en déterminer le statut de conservation.

A terme, le financement de Beauval Nature permettra de prendre en charge une partie des analyses ADN environnemental, de supporter la recherche développée dans le cad re de ce projet et de soutenir les propositions de mesures de gestion et de communication avec les acteurs locaux.

Un projet sur le fleuve Mékong est en cours d’élaboration. Il sera le projet pilote du programme VigiLIFE® et permettra de lancer l’Observatoire Mondial de la Biodiversité.

Dès lors, SPYGEN pourra mettre en place d’autres projets de conservation au sein des hot-spots de biodiversité et des zones à enjeux pour la coexistence entre l’Homme et la Nature (forêts, récifs coralliens, lacs, rivières, etc.). Il s’agit notamment d’étendre les actions de SPYGEN sur d’autres grands fleuves dans le monde comme Le Nil, l’Amazone ou le Mississipi.

ASIE DU SUD-EST: Projet Vigilife Avec le Laboratoire Spygen

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Actions en 2016

En 2016, 4 études pilotes ont été menées : Rhône : 100 sites ont été échantillonnés afin de démontrer l’impact des activités anthropiques sur certaines populations de poissons notamment les anguilles et quelques espèces de poissons rares.

Guyane française : Plusieurs rivières ont été échantillonnées sur la zone de Nourague afin d’effectuer un recensement des espèces de poissons présentes. En parallèle, une banque de données de référence a été développée.

Pérou : Plusieurs étangs et rivières de la région de Madré de Dios ont été étudiés, 18 sites échantillonnés et plusieurs espèces identifiées. Danube : De nombreux échantillons ont été collectés au sein d’un parc national traversé par ce fleuve afin de recenser les espèces de poissons et de bivalves présentes.

Un article scientifique sur le programme de recherche au Mékong a été publié, démontrant qu’il était possible de détecter à travers l’ADNe des espèces très rares telles que le poisson chat géant.

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Au début du XXème siècle, le commerce de sa fourrure mène le koala au bord de l'extinction. Dès 1860, 10 000 à 30 000 peaux de koalas étaient exportées vers l'Europe chaque année. En 1924, l'Australie enregistra le triste record de 2 millions de peaux exportées ! Il faut attendre 1930 pour que l'espèce soit enfin protégée et que ce commerce devienne illégal. Aujourd'hui, son avenir reste tout de même incertain à cause du développement des activités humaines telles que l'agriculture et la construction de zones urbaines. Actuellement, plus de 80 % de l'habitat naturel des koalas ont disparu, les 20 % restants n'étant pas protégés.

D'autres menaces pèsent sur les koalas : - 4 000 koalas périssent chaque année suite à des collisions routières. - Ils sont des proies faciles pour les prédateurs domestiques tels que chiens et chats. - Des centaines d'entre eux meurent chaque année dans les flammes des incendies qui ravagent les forêts d'eucalyptus. Les actions de protection

Avec le soutien de l’association Beauval Nature, le Zoo de San Diego a développé un programme de conservation et de recherche sur les koalas. Son principal site d'étude se situe à Saint Bees Island, dans le Queensland. Ce programme a pour objectif l'étude des comportements des koalas dans la nature ainsi que dans les parcs zoologiques, leur répartition dans le milieu naturel et le développement de certaines maladies (dysplasies de la hanche et de l'épaule, maladies métaboliques des os…).

AUSTRALIE : koala avec le zoo de San Diego

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Actions en 2016

En 2016, 4 programmes de conservation et de recherche ont été menés en Australie : Ecologie des koalas au sein des milieux agricoles Suite à la perte et la fragmentation de leur habitat, très peu de koalas vivent dans les zones protégées d’où l’importance d’étudier et de comprendre leur comportement au sein des milieux agricoles. L’étude en cours vise à créer un réseau d’exploitation agricole qui utilisera dans le futur d’adopter des techniques de gestion compatibles avec la présence des koalas.

Colonisation de nouveaux habitats par les koalas Peu d’information sont connues quant à la façon dont les koalas colonisent un habitat. Ces informations sont essentielles pour la réhabilitation et/ou la translocation de koalas dans de nouvelles zones non dégradées. Dans le cadre de cette étude, 11 koalas réhabilités ont été relâchés dans des zones où cette espèce avait disparu il y a quelques décennies. Les animaux sont suivis par GPS et sont capturés tous les 4 mois afin de vérifier leur état de santé et activité reproductrice. Les résultats de cette étude permettront de définir si la réintroduction peut être une stratégie viable de conservation pour cette espèce.

Etude de la santé des koalas à St Bees Island Ce programme, qui a débuté il y a quelques années, permet de suivre l’état de santé et la dynamique de la population de 20 individus évoluant dans un milieu où tous les facteurs anthropogéniques que l’on trouve partout ailleurs sont absents. Les résultats de cette étude serviront de référence sanitaire pour l’étude d’autres sites.

Statut et écologie des koalas dans la région de Blue Mountains Cette région est connue pour abriter, depuis toujours, de grandes populations de koalas. L’objectif de ce programme est donc de comprendre l’écologie et la génétique de ces populations afin de déterminer les facteurs de ce succès. Ces populations sont donc d’une grande importance pour l’élaboration des stratégies de conservation de l’espèce.

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Depuis 2010, le fourmilier géant (Myrmecophaga tridactyla) a vu ses effectifs diminuer de plus de 30%, le classant aujourd’hui parmi les espèces menacées (IUCN).

Après la perte de leur habitat en raison de la conversion des terres en zones agricoles, les collisions avec les voitures sont la principale cause de diminution des populations de fourmiliers géants au Brésil. En effet, l’habitat des fourmiliers restant est extrêmement fragmenté et parcouru par de nombreuses routes causant un taux de mortalité élevé pour la vie sauvage en générale et pour les fourmiliers en particulier. Il s’agit de la quatrième espèce animale la plus renversée par les automobilistes. A ce rythme, l’espèce pourrait s’éteindre au Brésil d’ici une trentaine d’années.

Les actions de protection Initié par l’IPE (Instituto de Pesquisas Ecológicas), le projet de conservation du fourmilier géant vise à

étudier précisément l’impact des routes sur la survie de l’espèce. A cette fin, un travail de suivi télémétrique d’individus équipés de colliers-émetteurs est en cours. L’objectif est de déterminer avec précision les déplacements des fourmiliers dans la Cerrado, région du Brésil où l’étude se déroule et d’évaluer l’influence des routes et de la circulation routière sur les mouvements et le comportement des fourmiliers, y compris afin de déterminer si ces routes ont un effet d’évitement ou d’attraction sur ces derniers.

A terme, un projet de gestion routière sera initié avec les autorités locales afin de déterminer les aménagements nécessaires permettant d’éviter les collisions avec les voitures.

En parallèle cette étude permettra d’évaluer l’état de santé des populations de fourmiliers dans la région du Cerrado.

BRESIL: Fourmilier géant

avec l’IPE (Instituto de Pesquisas Ecologicas)

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Actions en 2016

Initié en 2016, ce projet commencera ses premières sorties de terrain en janvier 2017, l’autorisation d’étude dans la zone du Cerrado ayant été obtenue auprès des autorités brésiliennes (IBAMA).

L’année 2016 a donc principalment consisté à organiser ce nouveau programme :

- Identification des menaces et évaluation de l’impact des routes sur la mortalité des fourmiliers.

- Un nouveau vétérinaire a été embauché - Identification de la zone à étudier - Mise en place des protocoles de necropsie - 13 colliers transmetteurs et 1 recepteur ont été

achetés.

Une recherche de financement a eu lieu en 2016. Actuellement ce programme est soutenu par 8 partenaires, dont Beauval Nature.

Plusieurs contacts ont été établis avec les propriétaires de fermes du Cerrado afin de pouvoir récolter des données sur leurs terres.

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Haut lieu de la Biodiversité, le Brésil est connu notamment pour les nombreuses espèces de petits primates qu’il abrite. Malheureusement, ce pays est aussi tristement célèbre pour la destruction de ses forêts, principalement les forêts atlantiques (Mata Atlantica) mettant en péril la survie de ces derniers. Parmi ces primates, se trouvent quatre espèces de tamarins lions, tous en danger d’extinction (IUCN red list) : le tamarin lion doré (Leontopithecus rosalia), le tamarin lion à tête dorée (L.chrysomelas), le tamarin à face noire (L.caissara) et le tamarin lion à croupe dorée (L chrysopygus).

Les actions de protection

Créé en 1991 par l’Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA), le Fonds de Conservation des tamarins lions du Brésil a pour objectif de recueillir des fonds afin de financer les activités de conservation de ces quatre espèces de primates.

Ce Fonds de Conservation, aujourd’hui géré en Europe par le zoo de Copenhague, a permis de créer un lien entre les zoos du monde entier souhaitant soutenir la conservation des tamarins lions et s’investir dans les divers projets de terrain.

Depuis lors, les subventions reçues ont été utilisées pour la mise en œuvre des plans d'action de conservation pour les quatre espèces de tamarins lions au Brésil. Cela a contribué de manière significative à la promotion des connaissances scientifiques sur ces primates afin d’augmenter la portée des actions de conservation sur ces espèces.

BRESIL : Lion tamarins fund

Avec l’EAZA

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Actions en 2016

En 2002, plusieurs groupes de tamarin lions à tête dorée (L.chrysomelas) ont été observés prés de Rio de Janeiro dans la zone de distribution naturelle des tamarins lions dorés (L.rosalia). La présence de ces animaux, introduits par l’homme, menaçait la survie des tamarins lions dorés à travers l’hybridation de ces deux espèces.

En 2012, un programme a été mis en place dans le but de capturer et retirer tous les tamarins lions à tête doré de cette région. Depuis le début du programme 849 tamarins lions à tête doré (issus de 3 individus libérés par un privé) ont été capturés et transportés vers des réserves situées au sein de leur aire de distribution ou stérilisés et placés dans des parcs zoologiques.

Cependant quelques animaux restaient encore à capturer mais il n’y avait plus de fonds disponibles pour ces actions et le risque de devoir recommencer les efforts déjà entrepris ces dernières années était important et les coûts engendrés élevés. En 2016, le soutien de Beauval Nature a permis de capturer ces individus.

Malheureusement, depuis cette intervention, un nouveau groupe de tamarins lion à tête doré a été découvert, mais pas encore capturé à ce jour.

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Classé comme "Vulnérable" par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le tapir terrestre est menacé par la chasse, la dégradation de son environnement à cause de l'industrialisation et des orpailleurs et les collisions avec les voitures. L’espèce se voit en outre pénalisée par une reproduction lente, une femelle donnant naissance à un petit tous les deux ans maximum. Les actions de protection

Supervisé par l'institut de recherches écologiques IPE (Instituto de Pesquisas Ecológicas), ce programme a pour ambition d'étudier la distribution de l'espèce dans la région du Pantanal, d'évaluer l'état de santé des tapirs et la possibilité de créer une zone protégée.

De nombreuses missions sur le terrain sont réalisées. L'immobilisation d'animaux sur une courte durée permet aux scientifiques d'apposer des colliers radio-émetteurs sur des individus et de suivre leurs déplacements afin de décrypter leurs habitudes et leur organisation sociale. Ce projet de télémétrie est intégralement financé par Beauval Nature, de même qu'une étude sur l'état sanitaire des populations.

L’institut IPE a reçu en 2009 le prix de Conservation de la Fondation Ford, en partie en reconnaissance des efforts déployés dans le cadre de ce projet de conservation des tapirs.

BRESIL: Tapir terrestre

avec l’IPE (Instituto de Pesquisas Ecologicas)

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Actions en 2016 :

En 2016, 9 expéditions de terrain ont eu lieu dans le cadre des sessions de captures/recaptures, 3 expéditions au Pantanal et 6 au Cerrado. 45 captures ont eu lieu dont 25 au Pantanal (9 nouveaux individus capturés/16 recapturés) et 20 au Cerrado (16 nouveaux individus capturés/4 recapturés). 5 animaux ont été équipés de colliers GPS au Pantanal et 16 au Cerrado afin de continuer le travail de Recherche sur l’écologie spatiale de l’espèce, les interactions intraspécifiques...

L’étude au Cerrado vise à comprendre la façon dont les tapirs utilisent une mosaïque d’écosystèmes différents et comment ces derniers sont affectés par le braconnage, la déforestation, la fragmentation de l’habitat, les pesticides et la mortalité liée aux collisions avec les voitures.

Des centaines d’échantillons biologiques ont été recueillis pour l’étude génétique et épidémiologique de l’espèce. Les résultats préliminaires sur la santé des tapirs semblent montrer que ceux-ci sont exposés à une multitude de maladies que l’on peut trouver sur les chevaux et bétails de la région comme par exemple la leptospirose, la FCO, la toxoplasmose, le parvovirus porcin…

Au Pantanal, l’étude sur la reproduction et l’organisation sociale des tapirs s’est poursuivie grâce à l’utilisation de caméras pièges.

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Selon les estimations actuelles, la population de tatous géants aurait diminué de 30% au cours des 25 dernières années, principalement à cause de la chasse et de la destruction de son habitat, des phénomènes auxquels s’ajoute le trafic illégal, encore difficile à quantifier. Les premières études in-situ semblent indiquer que l’espèce possède une densité démographique peu élevée et un faible taux de reproduction. En conséquence, le risque d’extinctions locales est réel, notamment au Brésil où les effectifs sont les plus bas. Les actions de protection

Mené en collaboration avec la RZSS (Royal Zoological Society of Scotland) et l’organisation IPE (Instituto de Pesquisas Ecológicas), ce programme étudie la biologie de l’espèce (reproduction, communication, alimentation, comportement…), sa distribution dans le Pantanal (domaine vital, utilisation de son habitat, ressources alimentaires disponibles…) et évalue l’état de santé des tatous géants de cette région. Plusieurs missions sur le terrain ont déjà permis de collecter des données physiques et biologiques : relevé de mensurations, prises de sang… Certains tatous géants approchés ont été équipés d’émetteurs permettant de collecter des données télémétriques et de suivre leurs déplacements.

Activés de manière permanente, plusieurs appareils photographiques à détecteur de mouvements ont été mis en place à proximité de terriers fréquentés par les tatous. Suite à la découverte de l’occupation des terriers creusés par les tatous par d’autres espèces de mammifères et même de reptiles, une étude épidémiologique a débuté sur les tatous géants.

BRESIL: Tatou géant

avec l’IPE (Instituto de Pesquisas Ecologicas)

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Actions en 2016

En 2016, 5 nouveaux tatous géants ont été capturés et 6 tatous recapturés afin de fixer un émetteur GPS sur ces derniers. Le nombre total de tatous géants capturés depuis le lancement du programme en 2010 s’élève donc à 26.

Les limites du territoire de 3 des tatous géants suivis ont été déterminées. Au total, 15 animaux ont été équipés d’émetteurs depuis le début de programme, afin d’assurer leur suivi.

L’étude de la maturité sexuelle des tatous géants s’est poursuivie en 2016. La semence de 3 individus a été collectée. L’étude préliminaire de la distribution des tatous géants au Cerrado a été finalisée.

17 professionnels brésiliens (8 biologistes et 9 vétérinaires) ont été entraînés pour les études de terrain.

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Le ouistiti oreillard est classé espèce "En danger de disparition" par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). La forêt dans laquelle il évolue reste l’une des plus touchées par les activités humaines (urbanisation, agriculture, industrialisation…), ce qui accroît considérablement les pressions existant sur son habitat, déjà fragmenté. Une autre menace pesant sur le ouistiti oreillard est l’introduction dans son aire de répartition d’autres espèces de ouistitis, tels que le ouistiti à toupets blancs ou le ouistiti à pinceaux noirs, ordinairement présents dans des zones de distribution différentes. Opérées par l’homme, ces implantations augmentent la compétition pour les ressources alimentaires disponibles. Un phénomène d’hybridation entre les espèces introduites et le ouistiti oreillard diminue par ailleurs sensiblement les effectifs de ce dernier dans sa région d’origine, accentuant le caractère urgent de sa préservation. Les actions de protection Initié par l’institut brésilien Instituto Biomas et par le TAG (Taxon Advisory Group) des Callitrichidés de l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquarium), le projet de conservation soutenu par Beauval Nature vise à effectuer un recensement des populations de ouistitis oreillards afin d’estimer leur densité au sein de la Réserve Biologique de Tinguá, haut lieu défini pour leur protection. En parallèle, une étude est menée sur les ouistitis à toupets blancs et à pinceaux noirs, principales espèces envahissant l’habitat du ouistiti oreillard et se reproduisant avec celui-ci, menaçant sa survie. À long terme, ce travail permettra de définir les outils nécessaires à la gestion des espèces invasives, favorisant ainsi la mise en œuvre d’une action dirigée vers un programme de réintroduction et/ou de supplémentation de la population de ouistitis oreillards, à l’aide d’animaux élevés en captivité.

BRESIL: Ouistiti oreillard Avec l’institut Biomas

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Actions en 2016

En 2016, deux zones, le Parc National des Tres Picos et le Parc National de la Serra Bocaina, ont été étudiées. A ce jour, seulement deux groupes de ouistitis oreillards, génétiquement purs (non hybridés) y ont été trouvés.

Une troisième population, que les acteurs du programme pensaient être génétiquement pure, a été identifiée comme étant une population hybride à travers des tests moléculaires. Cette population a donc été capturée et emmenée au centre de primatologie de Rio de Janeiro pour la stérilisation des individus.

Les données des registres qui référencent la présence et l’identification des callitrichidaes invasifs ont été cartographiées. Ceci à démontrer que ces derniers sont présents partout au sein de la zone et qu’il faut à tout prix contrôler leur expansion pour assurer la survie du ouistiti oreillard.

Les études démontrent la nécessité urgente de créer une aire protégée pour le ouistiti oreillard, zone sans aucune espèce invasive.

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En Colombie, le tamarin à mains blanches fait l'objet d'un trafic à grande échelle, auquel s’ajoute la destruction de son habitat. Il s’agit de l’une des espèces les plus menacées du pays. Très peu d'informations sont disponibles sur sa distribution, sa densité, la composition de ses groupes, son adaptation au milieu, ses profils génétique et sanitaire… Les actions de protection

Les spécialistes de l'EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums), en collaboration avec l'ACOPAZOA (Association Colombienne des Zoos et Aquariums) et d'autres organisations gouvernementales et non-gouvernementales en Colombie, développent un programme de conservation depuis 2006. Coordonné par l'association Beauval Nature, ce programme s'est fixé plusieurs objectifs :

- Développer un programme d'élevage dans les zoos colombiens - Apporter un soutien aux centres de réhabilitation de cette espèce - Étudier l'espèce en milieu naturel - Lutter contre les captures pour le commerce - Éduquer et sensibiliser les populations locales à la protection de l’espèce - Créer une aire protégée. Les protocoles européens d'élevage des callithricidés ont été distribués aux parcs zoologiques et aux

centres de sauvetage colombiens. Un groupe de travail se réunit une fois par an pour coordonner les efforts déployés par l’ensemble des acteurs impliqués dans la protection de l’espèce. Des études de terrain ont été réalisées avec la Wildlife Conservation Society, avec pour objectif la définition d’une carte de distribution de l'espèce dans toute la Colombie.Des programmes d'éducation ont été développés avec les populations locales.

COLOMBIE: Tamarin à mains blanches

avec l’ACOPAZOA

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Actions en 2016

En 2016, un terrain privé de 42 hectares a été acheté au sein du Parc National de Florencia. Ce terrain a ensuite été donné aux Parcs Nationaux de Colombie.

Un partenariat a été établi avec une réserve privée de 1 200 hectares, afin d’y développer les activités de recherche sur le tamarin à mains blanches. Des négociations pour l’achat d’un second terrain de 13, 5 hectares ont été entamées afin d’intégrer cette parcelle dans le Parc National de Florencia.

En décembre 2016, le septième workshop sur la gestion et le bien être des tamarins à mains blanches en parcs zoologiques a été organisé.

En 2016, deux programmes de recherche ont été menés, l’un afin de comparer les diverses lignées génétiques des individus présents en parcs zoologiques avec les individus sauvages. Le second programme portait sur la corrélation entre l’exposition aux rayons UV et la maladie métabolique des os au sein des zoos et des centres de réhabilitation.

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Présents seulement sur niveau d'une petite zone de la Colombie, en Amérique du Sud, les tamarins pinchés sont victimes de la perte de leur habitat et de leur capture, en grand nombre par le passé, pour le commerce des animaux de compagnie et les laboratoires. Il ne subsisterait que 6 000 individus dans la nature, 98 % du territoire de ce primate ayant disparu. Chaque institution hébergeant des tamarins pinchés ex-situ (hors environnement naturel) joue un rôle crucial dans la conservation de l'espèce, en préservant les forêts abritant des tamarins pinchés et en sensibilisant le grand public à la nécessité de ce type d'action. Les actions de protection

Proyecto Titi est une ONG colombienne qui œuvre pour la sauvegarde des tamarins pinchés en étudiant leur comportement et leur écologie en milieu naturel, ainsi qu'en protégeant et restaurant leur habitat, y compris à travers l'achat de terrains. Le Cotton-Top Tamarin Conservation Club (CTTCC) a été créé dans le but de donner la possibilité à toutes les institutions présentant des tamarins pinchés de devenir des acteurs essentiels pour la conservation de l'espèce dans son habitat naturel, en finançant les activités de Proyecto Titi. Dans ce cadre, Beauval Nature a décidé de se joindre au CTTCC et de contribuer ainsi à préserver un primate en voie de disparition.

COLOMBIE: Tamarin pinché avec le Cotton-top Tamarin Conservation Club

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Actions en 2016

En 2016, les acteurs du programme ont commencé un travail d’habituation à la présence humaine à distance des groupes de tamarins pinchés sauvages dans la nouvelle réserve de Los Tities de San Juan. Ceci permettra de collecter des données sur ces groupes afin de les comparer avec les groupes déjà étudiés dans d’autres réserves.

L’étude des groupes de tamarins pinchés dans la réserve d’El Ceibal s’est poursuivie. En 2016, le dernier recensement des populations de tamarins pinchés a été publié.

En 2016, 1 741 étudiants ont participé aux activités pédagogiques organisées par le programme.

La fabrication de produits artisanaux par les communautés locales (sac à main, cabas et peluches en plastique recyclé) a augmenté. Cela a permis de collecter et recycler 11,5 tonnes de bouteilles en plastique en 2016.

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Nommé PICODE, ou Programme Intégré de Conservation pour le Développement, ce programme vise le développement économique, culturel et social des populations humaines et la conservation du très riche patrimoine biologique de Djibouti. Au sein du refuge DECAN, véritable sanctuaire de la vie sauvage s’étendant sur 30 ha, un centre pédagogique, principalement financé par l’association Beauval Nature, a été construit. Il permet d'accueillir des écoles ainsi que des chercheurs locaux et internationaux, pour mener des projets de conservation sur la vie sauvage.

Un réseau d'éco-gardes a parallèlement été mis en place et 3 aires protégées ont été inaugurées dont une à Djalelo pour les gazelles girafes et ne autre à Addaoua-Bouralé pour les antilopes Beira. Le succès de ce programme a enthousiasmé le gouvernement et les autorités locales ce qui les a conduits à attribuer à DECAN la gestion de 600 hectares supplémentaires de terrain pour continuer à développer ses projets et la gestion de la réserve marine faisant face au refuge DECAN.

En 2012, à l'initiative de Beauval Nature, une réunion pour la conservation de la faune terrestre djboutienne a été organisée sur place. Cette réunion a regroupé les principales institutions et acteurs de la conservation tels que l'IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le CBSG (Conservation Breeding Specialist Group), l'EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums), le gouvernement djiboutien et les différentes associations de protection travaillant à Djibouti telles que DECAN et TER_RES. Cette réunion visait à coordonner et intégrer les efforts de chacun, de façon à obtenir une reconnaissance et une validation des programmes en cours par les instances internationales liées à la conservation. Un plan d'action a été établi concernant certaines espèces phares de Djibouti, telles que le requin baleine ou l'âne de Somalie. OPÉRATION "BACK TO AFRICA" !

Dans le cadre du programme mené à Djibouti, Beauval a organisé la réintroduction de plusieurs spécimens d'espèces autochtones qui avaient disparu de ce pays depuis longtemps ou y étaient devenus très rares. Ainsi, plusieurs ânes de somalie, oryxs Beisa, zèbres de Grévy et petits koudous, tous nés en parcs zoologiques européens, ont été réimplantés sur le territoire djiboutien, au sein du refuge DECAN :

DJIBOUTI : back to Africa et PICODE avec les associations DECAN et TER-RES

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Actions en 2016

De nombreuses actions se sont déroulées en 2016 :

- Tournage de deux documentaires présentant les objectifs du programme PICODE.

- Transfert de 2 males petits koudous du ZooParc de Beauval au refuge DECAN.

- Sensibilisation des communautés de pêcheurs de la baie d’Arta et des tour-opérateurs locaux proposant l’observation des requins baleines pour la mise en place de mesures de conservation de cette espèce.

- Le collège Augustin Thierry, à Blois, a fait don de nombreux ouvrages scolaires aux écoles de Djibouti.

- Le service pédagogique du ZooParc de Beauval a rédigé et illustré de nombreux panneaux pédagogiques afin de sensibiliser et éduquer les visiteurs du refuge DECAN à la préservation de la faune qui les entoure.

- Déprosopisation d’une partie de la zone d’extension du refuge afin de créer des enclos à girafes.

- Fin de la construction du campement touristique d’Assamo qui accueille déjà ses premiers visiteurs. Le campement touristique de Djalélo continue d’accueillir de nombreux touristes.

- Alain Laurent a continué la rédaction du livre sur la biodiversité de Djibouti. La parution de ce livre, prévue en 2016, n’a pas pu se concrétiser en raison de la complexité et la rigueur scientifique de cet ouvrage, nécessitant donc un délai supplémentaire pour sa parution.

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En 2016, Beauval Nature, ainsi que d’autres institutions européennes, a financé le fond de Conservation de l’AFdPZ. Ce fond de conservation a ainsi permis de financer les actions des programmes de conservation suivants :

Espèce(s) Pays Organisme Montant 2016 (€)

Cercopithèque Diane de Roloway Côte d'Ivoire Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte-d’Ivoire 10 000

Grand Hapalémur Madagascar Helpsimus 3 000

Tatou géant Brésil Giant Armadillo Conservation 5 000

Tamarin à mains blanches Colombie Beauval Nature / ACOPAZOA 5 000

Ouakari chauve + San Martin Titi Pérou Proyecto Mono Tocon 4 000

Barbary macaque North Africa barbary macaques 5 000

White cheeked gibbon Laos ANOULAK 1 000

Sulawesi black crested macaques (Macaca nigra) Indonesia Association Regards d’Ailleurs /

Tangkoko Conservation Education 2 000

the Pigmy three-toed sloth (Bradypus pygmaeus) and the Solitary Fruit-eating Bat (Artibeus incomitatus)

Panama CONAVI 4 000

Persian Leopard Iran University of Oxford 4 000

Tamarow Philippines 2 000

C. boutournili 2 000

Asiatic cheetah Iran ICS 3 000

Ouistiti oreillard Brésil 3 000

Condor des Andes Argentine ACCP 5 000

Bonobo Congo NGO Mbou-Mon-Tour 5 000

63 000

FRANCE: Fond de Conservation A FDPZ avec l’Association Française des Parcs Zoologiques

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Originaire des États-Unis, la grenouille taureau a initialement été introduite en Gironde en 1968 : une dizaine d'individus a été placée par un particulier dans un bassin d'ornement privé. En 2002, les premiers individus de cette espèce ont été détectés en Sologne. Particulièrement vorace, la grenouille taureau se nourrit d'amphibiens, oiseaux, insectes, poissons, micromammifères, reptiles, mollusques et crustacés.

Elle possède un cycle de reproduction rapide et très productif, pouvant émettre jusqu'à 25 000 œufs par ponte. Ainsi, la grenouille taureau a bouleversé des écosystèmes en France, proliférant aux dépens d’espèces locales d'amphibiens telles que la grenouille verte, la salamandre tachetée ou le triton marbré.

Les actions de protection En collaboration avec le CDPNE (Comité Départemental de Protection de la Nature et de

l'Environnement) et le Syndicat d'Entretien du Bassin du Beuvron, l'association Beauval Nature participe à un programme d'éradication de la grenouille taureau en Sologne, reconnue pour la richesse de ses espèces et habitats d'intérêt européen. Veille environnementale, prospection, destruction de pontes, vidanges d'étangs envahis par les têtards de cette espèce, information du public et des acteurs locaux ont d'ores et déjà conduit à une nette diminution des populations de grenouilles taureaux en Sologne.

Auparavant présente sur 83 zones aquatiques locales, la grenouille taureau ne colonisait plus que 29 sites en 2010 avec des densités et un poids moyen des individus en nette diminution.

FRANCE : Eradication de la grenouille taureau pour la protection des amphibiens de Sologne

avec le CDPNE et le Syndicat d’Entretien du Bassin du Beuvron

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Actions en 2016

Depuis 2011, l’utilisation de l'ADN environnemental (ADNe) permet de détecter la présence de grenouilles taureau de façon plus précise et plus précoce, notamment dans les étangs de grande surface, où leur présence est difficile à observer.

En 2016, 79 kits ADNe ont été utilisés sur 38 étangs afin de rechercher la présence de grenouilles taureau. Au total, 20 kilomètres de berges ont pu être analysées au cours d'une session de 8 journées consécutives de prélèvements d'eau. Sur les 38 étangs analysés via la méthode d’ADNe, 13 étangs ont obtenu un résultat positif quant à la présence de grenouille taureau. Ils ont ainsi pu bénéficier d'opérations de vérification et d’élimination de l'espèce.

Le nombre important d’étangs colonisés par la grenouille taureau s'explique par la dispersion de cette dernière, facilitée par les niveaux d'eaux importants à la fin du printemps 2016. Après vérification, les étangs qui se sont révélés être positifs quant à la présence de grenouille taureau ne possédaient qu'une très faible densité d’individus, environ 2 juvéniles maximum.

Début 2016, 46 sites aquatiques (mares, étangs, lagunes...) étaient encore colonisés par la grenouille taureau avant les actions d'éradication mises en place sur ces sites. A la fin de ces opérations qui se sont déroulées courant 2016, 17 étangs étaient encore colonisés avec (au moins) un individu présent. En 2017, ces étangs seront suivis en priorité pour la mise en place de mesures d’éradication précoces.

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Le caractère obligatoire de l'équarrissage a entraîné une diminution des ressources alimentaires disponibles pour les gypaètes barbus en Europe. S'ajoutent à ce phénomène la dégradation de leurs habitats et les empoisonnements à répétition, qui ont conduit à une diminution constante de leurs populations. Pourchassée et persécutée en raison de sa mauvaise réputation, l'espèce s’est éteinte au début du XXème siècle dans certaines régions françaises, comme dans les Alpes, où le dernier spécimen a été abattu en 1913. Grâce aux efforts conjugués des parcs zoologiques et des associations de protection de la nature, le gypaète barbu a été réintroduit dans plusieurs régions, notamment dans les Alpes, où 15 à 20 couples nichent aujourd'hui.

Les actions de protection Dès les années 1980, la Vulture Conservation Foundation (VCF) a initié un projet de réintroduction des

gypaètes barbus dans les Alpes. Grâce à la collaboration de plus de 50 parcs zoologiques européens qui œuvrent à la reproduction de l’espèce, les premiers lâchers ont eu lieu en 1986 dans le Parc national Hohe Tauern en Autriche, puis en Haute-Savoie, à la frontière italo-suisse, et enfin dans le Mercantour. En 1997, première victoire : un couple de gypaètes barbus issu d'une réintroduction a élevé son premier jeune à l'état sauvage ! 60 naissances ont été enregistrées depuis, plus de 140 vautours planant aujourd'hui au-dessus des Alpes. Le suivi régulier de cette population (inventaire des nids, prélèvements de plumes, études comportementales…) montre que celle-ci croît. En raison de ce succès et de l'expérience acquise, un nouveau projet de réintroduction a débuté en 2005 en Andalousie, dans le sud de l'Espagne. En établissant des corridors écologiques qui permettent de relier les populations de gypaètes barbus, la VCF s'efforce d'assurer l'expansion des vautours dans tous les habitats propices en Europe.

FRANCE : gypaète barbuAvec la Vulture Conservation Foundation (VCF)

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Actions en 2016

La gestion du programme de reproduction en captivité s’est poursuivie en 2016, notamment avec la formation de nouveaux couples.

Un nouveau record de reproduction a été atteint en 2016 : 35 couples ont produits 59 œufs. Parmi ceux-ci, 29 poussins ont vu le jour, 27 ont survécu.

Sur ces 27 jeunes oiseaux, 10 ont intégrés le programme d’élevage en captivité et 17 ont été réintroduits dans la nature, ce qui constitue un nouveau record.

Dans le cadre du plan d’action pour la gestion de la population Corse, deux gypaètes barbus ont été libérés sur l’île en 2016.

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Classé "En danger critique d'extinction" sur la Liste Rouge des espèces d'amphibiens de la Région Centre, le pélobate brun a vu ses effectifs diminuer rapidement ces dernières années, notamment à cause de l'assèchement des zones humides, la pollution et l'introduction d'espèces exotiques envahissantes. En région Centre, seule une petite population isolée subsistait encore dans le département de l'Indre jusque récemment, lorsqu'une seconde fut découverte dans le Loiret, en secteur ligérien (bords de Loire). Cela fait d'elle la seconde population viable connue en Région Centre et la première en termes d'effectifs. Cette découverte laisse penser que d’autres populations peuvent exister dans des départements voisins, comme le Loir-et-Cher.

Les actions de protection Coordoné par le CDPNE (Comité Départemental de la Protection de la Nature et de l'Environnement)

et la DREAL Centre (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement), l'enjeu principal du projet consiste à identifier, dans le Loir-et-Cher, les secteurs favorables à l'installation de l'espèce pour pouvoir ensuite la préserver. Un travail cartographique permet de déterminer ces zones, puis une phase de terrain vient confirmer ou non la présence du pélobate brun dans le département. Des études récentes ont montré que les populations de l'Indre et du Loiret étaient génétiquement identiques à celles localisées en Alsace et en Lorraine, appartenant donc de la même espèce. Des études complémentaires permettront de déterminer si la population détectée dans le Loiret est génétiquement viable, en raison de ses effectifs insuffisants, la diversité génétique entrant directement en ligne de compte dans la capacité d'une espèce à s'adapter aux changements environnementaux.

FRANCE: Pélobate brunAvec la DREAL Centre et le CDPNE

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Actions en 2016

En 2016, 50 nouvelles mares et 5 sites où des prospections avaient déjà eu lieu ont fait l'objet d'un inventaire complet de la batrachofaune présente. 10 kits ADNe ont été utilisés sur 9 de ces 55 sites afin de détecter la présence du pélobate brun en particulier. Cette année, l'utilisation d'un hydrophone a amélioré la détection acoustique de l'espèce (test réalisé sur la population du Loiret).

11 espèces d'amphibiens ont été découvertes dont certaines espèces classées comme quasi- menacées en Région Centre-Val de Loire (le triton crêté et le crapaud calamite). L'espèce Pélobate brun n'a toutefois pas été retrouvée à ce jour sur les sites prospectés.

En parallèle, une étude génétique a été lancée en 2016 portant sur l’analyse de l'ADN nucléaire des différentes populations connues en Région Centre-Val de Loire (Indre et Loiret). Le but de cette étude génétique est d'évaluer plus finement le polymorphisme et ainsi d’estimer la diversité génétique des populations.

Cela apportera également des informations sur l'histoire évolutive entre les populations de Pélobate brun de France.

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En Mai 2016, 3 membres de l’association Beauval Nature ce sont rendus au Forum Conservation organisé par l’EAZA (Association Européenne des Zoos et aquariums) à Fuengirola. Une présentation générale de l’association accompagnée d’un film détaillé sur ses missions ont été présentés aux participants. L’occasion de faire connaître davantage l’association au niveau européen. Cet évènement a également permis de connecter les acteurs in situ et ex-situ, tous engagés pour la Conservation de la Biodiversité mondiale.

FUENGIROLA: Forum Conservation

Avec l’EAZA

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En 20 ans, les populations de gorilles des plaines occidentales ont perdu 50% de leurs effectifs. A ce rythme-là, leur disparition sera totale d’ici 2020 ! Il n’en reste plus que 10 000 à 35 000 dans la nature et 550 en parcs zoologiques. Les adultes sont braconnés pour le commerce de la viande de brousse. Les jeunes orphelins sont capturés pour être vendus comme animaux de compagnie. Souvent mal soignés, ils périssent de malnutrition, de maladies ou de dépressions. La dégradation et la fragmentation de l’habitat contribuent également à cette hécatombe. L’industrie forestière, pour la production de meubles en Tek par exemple, est lourde de conséquences, tout comme l’industrie min ière pour l’exploitation du coltan. Le coltan est un minerai utilisé notamment dans la fabrication des ordinateurs et téléphones portables.

Les actions de protection Un programme géré par la Fondation Aspinall a été mis en place. Il a pour objectif la réintroduction et

le suivi en forêt des gorilles des plaines saisis par les autorités ou nés dans des parcs zoologiques européens. Le programme consiste à recueillir les jeunes gorilles dont les mères ont été victimes de braconnage. Le plus souvent, ils sont confisqués par les autorités, au cours de tentatives de ventes sur des marchés. D’autre part de jeunes gorilles nés en Angleterre aux Zoos de Howletts et Port Lympne, propriétés de la famille Aspinall, sont envoyés au Gabon pour être réintroduit. Après un séjour au centre de sauvegarde, les petits sont remis dans la nature et suivis dans des zones protégées. Deux groupes ont déjà été relâchés à deux endroits différents.

Le premier groupe, réintroduit en 2001, était constitué de 26 gorilles. Le second groupe, relâché en 2004, était formé de 20 individus nés au Gabon, victimes du braconnage et du trafic, et 10 autres nés en Angleterre. Un troisième groupe est en cours de formation. La quarantaine de gorilles relâchée et les premières naissances à l’état libre apportent un grand espoir pour le futur de cette espèce. En parallèle, un processus de sensibilisation et d’éducation de la population est mis en place.

GABON et RDC: Gorille des Plaines de l’OuestAvec la Fondation Aspinall

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Actions en 2016

R.D CongoLe suivi du plus grand des groupes de gorilles réintroduits au Cogo a montré que celui-ci est aujourd’hui composé de 25 individus dont 2 bébés, nés en 2016. En parallèle, 2 jeunes orphelins ont été réintroduits au Congo en novembre 2016 et un troisième a été accueilli au sanctuaire géré par Aspinall. Il s’agit du premier gorille confisqué au Congo au cours des 5 dernières années.

Gabon En 2016, beaucoup de changements sont survenus au sein du plus grand des groupes de gorilles réintroduits au Gabon, à la tête duquel se trouve le mâle Tonga. En effet, 7 de ses femelles ont quitté le groupe afin de rejoindre un autre mâle dos argenté, jusque-là solitaire. Le groupe mené par le mâle Tonga compte désormais 14 individus. Aucune naissance et aucun décès ne sont survenus en 2016 au sein des groupes de gorilles réintroduits au Gabon.

Un nouveau groupe de gorilles, composé d’une femelle née au zoo d’Howlets (UK) et de deux orphelins recueillis au Gabon, est actuellement en cours de préparation. En effet, les individus participent actuellement au programme de pré-réintroduction géré par Aspinall et seront relâchés en 2017 au Gabon.

Le projet de recensement de la faune par pièges photographiques s’est poursuivi en 2016. Au cours de cette étude, l’observation d’un lion au Gabon, le premier depuis ces 10 dernières années, a eu lieu. Un recensement aérien du parc national du plateau de Batéké s’est déroulé en 2016 afin de comptabiliser le nombre d’éléphants et de buffles ainsi que de suivre les diverses activités au sein de ce parc. Cette étude se déroule dans le cadre de la planification stratégique pour la réintroduction d’autres espèces au sein de ce parc national.

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Classé "En danger d'extinction" sur la liste rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le lamantin des Antilles ne serait plus représenté que par 5 000 individus. En Guadeloupe, ses effectifs ont dramatiquement diminué à partir du XVIIIème siècle, pour l'amener à disparaître au début du XXème siècle, du fait d'une chasse intensive. À l'heure actuelle, l'espèce n'est plus présente dans les Petites Antilles, créant un vide entre les populations des Grandes Antilles au nord et celles de Trinidad et Tobago et du plateau des Guyanes au sud. Les populations de lamantins sont souvent distribuées de façon discontinue, les petits groupes n'échangeant que peu, voire pas du tout, entre eux.

Les actions de protection En 2002, un projet de réintroduction du lamantin des Antilles dans le Parc national de la Guadeloupe a

été initié. Suite au travail d'un groupe d'experts scientifiques, le choix de la provenance des animaux s'est porté en faveur de lamantins élevés en captivité, imposant une période d'acclimatation et d'apprentissage de la vie sauvage. Le projet de réintroduction se décompose en deux phases, qui sont accompagnées d'actions d'information, de sensibilisation et de communication, essentielles à l'acceptation et à la diffusion du projet :

- une phase préparatoire (2010-2014) : travail de concertation mené auprès des collectivités, desacteurs socio-professionnels et des populations riveraines de la baie du Grand Cul-de-sac marin. Un centre de soins y a été construit afin d’assurer l'acclimatation et la reproduction des animaux.

- une phase de réalisation et de suivi (2015-2019) : réintroduction d'animaux dans la baie du GrandCul-de-Sac marin. Avant leur relâcher définitif, les animaux passeront par un enclos de pré-relâcher, installé en milieu naturel, afin que soit assuré leur suivi sanitaire et comportemental.

GUADELOUPE: lamantin des Antilles Avec le Parc National de la Guadeloupe

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Actions en 2016

En 2016, les derniers membres de l’équipe du projet ont été recrutés (chargée de communication, soigneurs, chef de projet…). Un local technique, ainsi qu’un carbet de monitoring, nécessaires au bon fonctionnement du centre de reproduction ont été construits en mai 2016. Des ombrières ont été érigées et placées sur le bassin de reproduction compartimenté, disposant notamment d’une zone de quarantaine. La construction d’un bassin d’eau douce ombragé permet désormais à l’équipe d’être en mesure d’accueillir des animaux dont l’état de santé nécessiterait des soins particuliers.

Depuis avril 2016, les actions de coopérations se sont accélérées pour se concrétiser au mois d’août 2016, par l’arrivée des deux premiers lamantins en provenance du Zoo de Singapour. En effet, après une première prise de contact réussie grâce à l’aide du zoo de Beauval, un accord a été établi pour le transfert de deux mâles qui a eu lieu en août 2016.

A la fin de la quarantaine en septembre 2016, un contrôle vétérinaire des deux animaux a été effectué. Malheureusement, ce contrôle a révélé une grave infection chez l’un des lamantins, qui a été soigné en urgence mais n’as pas survécu : l’animal est décédé deux jours plus tard le 2 octobre 2016. L’autopsie a révélé que l’animal était atteint d’une infection rénale chronique depuis un certain temps.

L’arrivée des animaux à remis localement en lumière le projet et l’a fait connaître mondialement. Fin 2016, la piste la plus notable pour l’obtention de nouveaux animaux concerne le Mexique. La rencontre officielle du cabinet de la Secrétaire d’État en charge de la biodiversité avec les autorités mexicaines en décembre 2016, a permis d’obtenir un accord de principe favorable sur le don ou le prêt d’animaux issus de parcs zoologiques.

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Jusqu'au début des années 70, les dragons de Komodo étaient présents sur les côtes nord et nord-est de l'île de Florès. Depuis, la densité de leur population a diminué, principalement à cause de l'expansion des communautés humaines et du déboisement forestier pour la culture sur brûlis. Sur Florès, le dragon de Komodo est aujourd'hui principalement observé au sein des aires protégées de Wae Wuul et Wolo Tado.

Récemment, les scientifiques ont recensé une population de dragons de Komodo au niveau de la partie occidentale de l'île, environ vingt fois moins importante que celle enregistrée dans le Parc National de Komodo. La protection de la réserve de Wae Wuul reste donc d'une importance primordiale pour contenir l'expansion humaine et protéger l'habitat naturel des dragons de Komodo subsistant sur cette île.

Les actions de protection En 2007, l'ONG Survival Program (KSP) a été créée, entraînant la signature d'un protocole d'accord

d'une durée de 5 ans avec le Bureau Central indonésien pour la Conservation des Ressources Naturelles. L'établissement de cet accord représente un accomplissement important pour KSP, qui peut ainsi agir en tant que consultant et superviseur de la protection de l'habitat des dragons de Komodo dans la partie occidentale de l'île de Florès et, particulièrement, dans la réserve naturelle de Wae Wuul.

Depuis 2009, et grâce au soutien financier des membres de l'EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums) participant au Programme d'Élevage Européen (EEP) du dragon de Komodo, un recensement annuel basé sur un principe de "capture, marquage, libération" a été amorcé, en collaboration avec les autorités indonésiennes. Cette action a permis d'évaluer la densité de la population et son évolution dans la réserve de Wae Wuul, au-delà des limites du Parc National de Komodo.

INDONESIE: Dragons de Komodo Avec le Zoo de Chester

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Actions en 2016

En 2016, les 3 principales actions de ce programme ont été les suivantes :

- Evaluation de la présence/absence dedragons de Komodo sur l’île côtière deFlores.

- Etude de la distribution de l’espèce sur cetteîle, avec modélisation de la populationfuture en tenant compte des impacts duchangement climatique.

- Entraînement des autorités locales auxtechniques de conservation de la vie sauvage(méthodes de captures, pose de caméra,transects, comptage…).

En 2016, un recensement a été mené sur la zone côtière du nord de l’île de Flores via l’utilisation de caméras pièges à infrarouge. La présence de dragons de Komodo n’a pas été détectée sur cette zone.

Cependant, la présence de varans de Komodo a été détectée par les caméras pièges sur l’île de Longos. Il s’agit là d’une découverte puisque cette population était inconnue de la communauté internationale et des autorités nationales. A Longos, 24 nids de dragons de Komodo ont ainsi été découverts dont 15 qui présentaient des signes d’activités récentes.

Les équipes indonésiennes du Bureau Central du Département de la Conservation des Ressources Naturelles ont été formées durant 2 mois aux techniques de suivis de la biodiversité.

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Le gibbon reste gravement menacé dans son environnement naturel, principalement à cause de la disparition de son habitat. En Indonésie, les forêts sont détruites à un rythme alarmant du fait de l'extraction de bois exotique et, notamment, des cultures de palmiers à huile pour la production d'huile de palme. De jeunes gibbons sont par ailleurs régulièrement capturés pour alimenter le marché des animaux de compagnie. Plus de 6 000 gibbons seraient détenus illégalement, rien que sur les îles de Bornéo, Java et Sumatra. Les actions de protection

Créée en 1997, l'association Kalaweit œuvre pour la sauvegarde des gibbons et de leur habitat en Indonésie. Soutenu par l’association Beauval Nature, son programme de conservation s'articule autour de 4 grands axes : - Le recueil de gibbons détenus illégalement, la plupart du temps dans des conditions inadaptées (cages exigües, environnement stressant, carences alimentaires, absence de congénères, maladies). Pour certains, un long travail de réadaptation à la vie sauvage s'opère dans le but d'une réintroduction dans la nature. - La préservation des forêts indonésiennes, notamment via la création de zones protégées, gérées conjointement par le gouvernement, les populations locales et Kalaweit. Pour cela, il s'avère nécessaire d'acheter des terrains au sein de forêts encore intactes. - La sensibilisation des Indonésiens au respect de la nature. - L’association de la population et des autorités locales aux actions de Kalaweit. La lutte contre le braconnage et les coupes de bois illégales s’opère avec la collaboration de la police indonésienne, qui soutient le travail de l'association.

Le soutien financier apporté par Beauval Nature a permis la création de trois nouveaux espaces de vie pour les gibbons au Centre de Conservation des gibbons de Kalaweit. De plus, ce soutien financier à participer à l’achat de 200 hectares de terrain supplémentaires pour étendre la réserve Supayang, qui abrite une faune multiple, dont font partie les gibbons, les tigres de Sumatra, les pangolins ou encore les ours malais.

INDONESIE: gibbons Avec Kalaweit

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Actions en 2016

En 2016, 30 gibbons et siamangs ont été secourus à Sumatra et Bornéo par le programme. Malheureusement tous n’ont pas survécus en raison de leur état. Plusieurs autres espèces telles que macaques, ours malais, langurs… ont été secourues. Plusieurs de ces individus ne pourront malheureusement pas être réintroduits.

Des chevaux ont été achetés dans le cadre de la mise en place de patrouilles à cheval à Bornéo, plus rapides et plus efficaces.

103 hectares de forêt à Bornéo et 15 hectares à Sumatra ont été achetés afin d’augmenter la superficie des deux aires protégées gérées par Kalaweit.

Le programme de relâchés des siamangs à Sumatra s’est poursuivi ; 2 couples ont ainsi pu être libérés en 2016. De nouveaux enclos pour gibbons, réservés aux animaux qui ne pourront pas être réintroduits en raison de leur état, ont été construits à Bornéo et Sumatra. L’enclos de Sumatra a été intégralement financé par Beauval Nature.

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L'Indonésie a dernièrement été répertoriée par les autorités locales comme le pays d’Asie du Sud où le commerce illégal d’animaux sauvages est le plus important.

Récemment, un rapport de mission a révélé que plus de 19 000 oiseaux issus de la faune sauvage étaient mis en vente sur les marchés de Jakarta en une journée. (bizarre comme phrase, je propose : « chaque jour » ou « étaient vendus » ou « étaient mis en vente »

En plus de lutter pour la réduction de la demande et de la disponibilité, il est aujourd’hui important de dénoncer ces pratiques et de sensibiliser les autorités locales afin de lutter efficacement contre celles-ci.

Les actions de protection Créée en 2015, la Scorpion Foundation a pour but de quantifier précisément le nombre d’animaux

sauvages victimes du commerce illégal et de rassembler les preuves nécessaires permettant aux autorités environnementales indonésiennes d’engager des poursuite juridiques à l’encontre des contrevenants. L’un des premiers objectifs que s’est fixé la fondation est de travailler à la fermeture de trois marchés d'animaux sauvages à Jakarta, marchés qui existent depuis plus de 25 ans.

INDONESIE : lutte contre le commerce illégal Avec la Scorpion Foundation

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Actions en 2016

En 2016, la fondation scorpion a continué ses actions de suivi des activités liées au trafic d’animaux et au respect de leur bien-être.

Grâce à ce suivi, de nombreux cas de trafics d’animaux ont été dénoncés aux autorités et plusieurs trafiquants arrêtés, notamment un trafiquant qui tentait d’exporter 200 kilos de pangolins congelés en Chine.

Grâce aux actions de la fondation Scorpion, il est aujourd’hui plus rare de trouver des espèces protégées en vente sur les marchés de Java, Sumatra ou Bali.

La fondation Scorpion a également alerté les autorités pour plusieurs cas de maltraitance sur animaux tant au sein de certains parcs zoologiques indonésiens qu’au niveau de l’utilisation d’animaux comme attraction touristique.

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Classé comme espèce vulnérable par l’UICN (Union International pour la Conservation de la Nature), le langur de Java voit ses populations diminuer en raison du commerce illégal, de la chasse, ainsi que de la perte et de la fragmentation de son habitat.

Les actions de protection

La fondation Aspinall a développé un projet de renforcement des populations de langurs de Java au sein de la forêt protégée de Pusubgrawung, située à l’est de Java. Soutenu par Beauval Nature, l’objectif est de rétablir à long terme une population viable de langurs de Java au sein de ce territoire. A cette fin, 14 langurs de Java issus des zoos de Port Lympne en Angleterre et du ZooParc de Beauval en France, rejoindront 5 individus sauvages déjà présents au centre de réhabilitation situé à l’est de Java.

En 2017, tous ces animaux seront relâchés au sein d’un site naturel soigneusement sélectionné par le programme après plusieurs études de populations et d’habitats. Ce projet implique une phase de préparation intensive des animaux avant le relâcher, ainsi qu’un suivi régulier de ces derniers une fois libérés dans la nature : modification du régime alimentaire des animaux afin de les habituer aux plantes présentes sur le site de relâcher, observations comportementales afin de s’assurer du bien-être des animaux dans leur nouvel environnement… Une structure en bois sera aménagée au sein de la zone de relâcher où les animaux pourront trouver refuge ; ainsi qu’un point de repère lors des premiers jours suivant la libération.

INDONESIE : langur de Java Avec la Fondation Aspinall

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Actions en 2016

Suite à la décision de Beauval Nature de participer à ce programme en 2016, 2 femelles, Samui et Indah, ont été sélectionnées dans le groupe de langurs de Java du ZooParc de Beauval afin d’intégrer le programme de réintroduction géré par la fondation Aspinall.

En juillet 2016, ces deux femelles ont ainsi rejoint le zoo de Port Lympne, en Angleterre afin d’être mises en contact avec plusieurs congénères, eux aussi prévus pour le départ à Java. Delphine Pouvreau, responsable du secteur animalier qui gère cette espèce à Beauval, a accompagné les animaux au zoo de Port Lympne.

En décembre 2016, le groupe ainsi constitué a été transféré à Java, accompagné là aussi du STAFF de Beauval. Ils ont été placés en quarantaine à leur arrivée sur place.

En 2017, le groupe sera transféré et relâché au sein d’un parc national situé à l’est de Java.

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Au sud du Kenya, le Rombo Group Ranch couvre une superficie d’environ 50 000 hectares. Géré par la communauté Massaï, ce ranch, abritant des milieux naturels encore intacts, est un lieu de conservation privilégié pour de nombreuses espèces menacées, telles que l’éléphant, le lion, le guépard, le lycaon ou la panthère. En effet, sa situation géographique permet à de nombreux animaux sauvages, en particulier les éléphants, de se déplacer librement, ce qui maintient la connectivité génétique entre les populations et permet à de nombreux individus de migrer pendant les périodes de sécheresse.

Cependant, cette région d’Afrique fait face à un niveau élevé de menace. En effet, le ranch est bordé à l'ouest par la frontière avec la Tanzanie, ce qui fournit aux braconniers d’ivoire une voie d'accès idéale leur permettant d’atteindre les grands troupeaux d'éléphants. A cela s’ajoute la chasse illégale pour la viande de brousse ainsi que la destruction de l’habitat par l’industrie du charbon. Des actions concrètes pour la protéger

La fondation Big Life a initié un ambitieux projet de surveillance et de lutte contre le braconnage au sein du Ranch. Ainsi, plus de 250 rangers ont été recrutés parmi la population locale afin d’assurer des patrouilles quotidiennes et une surveillance mobile au sein du ranch.

En parallèle, un travail de résolution des conflits Homme/Animal est réalisé par la fondation. Ainsi, plusieurs équipes de rangers patrouillent régulièrement à proximité des cultures, trop souvent détruites par le passage d’éléphants friands de la nourriture qu’elles leur offrent. Le travail des patrouilles consiste à mettre ces éléphants en fuite avant qu’ils ne soient abattus par les propriétaires des terres. Les patrouilles communautaires ont également pour fonction d’assurer un suivi des populations de toutes les espèces présentes au sein du ranch afin d’améliorer les connaissances sur l'état et la distribution de celles-ci.

KENYA : Eléphant d’Afrique Avec Big Life Foundation

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Actions en 2016

En 2016, les patrouilles ont effectué 2 640 km. Ainsi, ce sont près de 40 000 hectares d’habitats de grand intérêt pour la conservation des éléphants qui ont été protégés. 56 arrestations liées à l’exploitation illégale de bois, au braconnage, à la chasse, au trafic d’animaux ont eu lieu. 58 équipements utilisés pour le braconnage ou la destruction environnementale ont été confisqués.

30 kilos d’ivoire, 23 sacs de charbon de bois, 6 fours pour charbon de bois et 5 kilos de marijuana ont été saisis et détruits.

Aucun éléphant n’a été braconné sur la réserve en 2016. Un bébé éléphant retrouvé seul a été sauvé et emmené au sein d’un orphelinat.

2 éléphants blessés par des Sagaies (lances) ont été soignés. 3 éléphants ont quant a eu été abattus par des villageois à cause des confits hommes/animal survenant dans la région. Les acteurs du programme ont prélevé et détruit leur défenses afin d’éviter que celles-ci ne viennent alimenter le trafic illégal.

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Le guépard est classé comme "Espèce vulnérable" par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Ses effectifs sont en effet en nette diminution, notamment dans la Réserve Nationale du Masai Mara, située au sud-ouest du Kenya. Outre la dégradation de l’habitat naturel de l’espèce, l’un des principaux facteurs de cette diminution reste la destruction des portées de guépards par des espèces de félins rivales, telles que les lions. Les jeunes individus sont par ailleurs victimes de la prédation exercée par les hyènes. Les actions de protection Beauval Nature apporte son soutien au programme de conservation des guépards initié dans la Réserve Nationale du Masai Mara par l’association française Cheetah for Ever. Ce dernier vise, en premier lieu, à établir un réseau de surveillance destiné à limiter les contacts entre les jeunes guépards et leurs prédateurs, jusqu’à ce que ceux-ci soient âgés de 5 à 6 mois et capables de fuir. Ce réseau intègre exclusivement des populations masaïs volontaires, engagées pour la préservation de l’espèce. Ces sentinelles sont accompagnés par des rangers, garants du respect des règles inhérentes à la réserve, en mesure de limiter la gêne occasionnée par certains touristes qui perturbent les jeunes guépards ou leurs mères au moment de la chasse. Parallèlement à l’action directe sur le terrain, des programmes de sensibilisation, de découverte, d’éducation et de formation sont mis en place au profit des enfants masaïs vivant dans les villages limitrophes de la réserve. Financée par le programme, une bibliothèque a été construite dans le village de Mara Rianta, dont la gestion est intégralement assurée par la communauté masaï.

KENYA : Guépard Avec Cheetah for ever

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Actions en 2016

Au cours des premiers mois de l’année 2016, une brigade constituée de deux scouts, a poursuivi le suivi et la surveillance de 4 mères guépards et des 9 guépardeaux.

Grâce au soutien financier de Beauval Nature, une Suzuki Maruti Gypsy a été achetée en mai 2016. Les brigadiers ont alors pu démarrer une seconde session de surveillance en parallèle à la première. En août 2016, une seconde Suzuki Maruti Gypsy a été acquise.

En 2016, les brigadiers ot réussi à sauver deux fois de suite deux guépardeaux de l’attaque de hyènes. Malheureusement une autre portée de 4 guépardeaux n’a pu être sauvée des attaques insistantes, répétitives et nocturnes d’une troupe de lions. Ce triste évènement à obliger le programme à reconsidérer la surveillance de nuit de guépardeaux extrêmement jeunes et donc peu ou pas mobiles. Une seule brigade n’est à l’évidence pas suffisante contre une troupe de lions décidés à chasser. Au total, sur les 16 petits ou jeunes surveillés depuis le début de l'année 2016, 11 sont toujours vivants.

L’action de Cheetah For Ever ne se limite pas à la surveillance des guépards. Elle œuvre aussi à sensibiliser les enfants des villages situés autour de la réserve, à la sauvegarde de la faune et de l’écosystème. C’est dans ce cadre qu’a été créé fin 2015 le Cheetah Club avec les enfants et les instituteurs du village de Mararienta. En avril 2016, des élèves motivés du Cheetah Club ont participé à une session de plantations d’arbres et arbustes afin de lutter contre la déforestation massive dont souffre le Mara.

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Classée "En danger critique d'extinction" par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature, il subsisterait moins de 750 saolas au sein des montagnes du Vietnam et du Laos. Bien que le saola souffre de la dégradation de son habitat, due à l'exploitation forestière et à l'agriculture, la principale menace l’affectant reste la chasse, très répandue au sein de son aire de répartition (subsistance du marché de la viande de brousse). Bien qu'il ne soit pas utilisé dans la médecine traditionnelle asiatique, le saola pâtit de cette pratique car il est souvent piégé accidentellement à la place d'autres petits ongulés, eux-mêmes chassés pour alimenter la pharmacopée locale. Les actions de protection

Devant la nécessité d'une action urgente, ciblée et coordonnée pour sauver le saola de l'extinction, la SSC (Species Survival Commission), commission détachée par l'UICN, a créé en 2006 un Groupe de Travail dédié au saola. Soutenu par l'association Beauval Nature, ce groupe lève des financements, identifie les actions prioritaires pour la conservation du saola et collabore avec différents partenaires pour la mise en œuvre d’actions de terrain et le suivi de leurs résultats.

Le projet de conservation du saola vise plusieurs objectifs : - le suivi de la chasse au Vietnam et le développement de méthodes de surveillance des populations de saolas - l'évaluation de la taille et de la distribution de ces populations afin de délimiter des zones protégées bénéfiques aux saolas et aux autres espèces évoluant dans son environnement - la sensibilisation des populations locales à la protection du saola - l’augmentation du nombre de patrouilles avec l’aide des populations locales.

Un projet de télémétrie est également prévu dans le cadre de ce programme, le suivi d’individus équipés d'émetteurs permettant d'acquérir des connaissances sur l'écologie et la biologie de l'espèce. Ce type de suivi permet également de collecter des échantillons biologiques (prises de sang par exemple).

LAOS: saolas Avec le Saola Working group

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Actions en 2016

En 2016, la stratégie du One Plan Approch a été appliquée à l’ensemble du programme de Conservation des saolas.

Conservation in-situ Une réserve de 70 000 hectares pour la protection des saolas dans les montagnes Anamites a été établie au Laos à la frontière avec le Vietnam, à l’endroit même où les premières photos de saolas ont été prises en 1978. La gestion de cette aire protégée, en collaboration avec le Saola Working Group (SWG), commencera en 2017. En 2016, des financements pour l’exploration d’une seconde zone protégée au Laos ont été recherchés. Cette expédition sera menée par le SWG en 2017. Le groupe de gardiens, dont l’entraînement et les actions sont supervisées par le SWG, a continué ses patrouilles au Laos et au Vietnam en se focalisant sur la recherche et la destruction de pièges pour la faune locale. Des discussions ont été initiées avec le gouvernement du Laos afin de créer une nouvelle zone protégée au sud des montagnes Anamites.

Conservation ex-situ En 2016 un groupe composé de membres du SWG et du ministère de l’agriculture du Vietnam ont visité plusieurs sites potentiels pour la construction du centre de reproduction du saola. Un site, Bach Ma National Park, a été sélectionné.

En 2017 un groupe du SWG, dont Eric Bairrao Ruivo, directeur de la conservation pour Beauval Nature, se rendra sur place afin de déterminer la localisation précise du centre, définir et approuver les plans et démarrer la construction. L’accord pour la construction du centre et sa gestion ainsi que pour la capture des saolas a été donné par les autorités du Vietnam et du Laos. L’entraînement des équipes de capture s’est poursuivi en 2016, notamment avec l’utilisation de chiens.

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Espèce classée "En voie de disparition" sur la Liste Rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le langur de Douc est fortement menacé dans toute son aire de répartition en raison de la perte d'habitat, en particulier au Vietnam, où les populations sont fragmentées, voire localement éteintes. La chasse et les besoins de la médecine traditionnelle interviennent également dans la diminution de ses effectifs.

Les actions de protection Soutenu par Beauval Nature, le projet Anoulak vise à assurer la protection à long terme du langur de

Douc, avec trois objectifs principaux : - L’étude, in-situ, de l'écologie alimentaire, la nutrition et la digestion chez cette espèce afin

d’améliorer la gestion ex-situ des populations et ainsi permettre la création de programmes d'élevage en captivité,

- La protection du langur de Douc via la présence permanente d'une unité de recherche et depatrouilles de rangers,

- La mise en place d’un siège local dans le village laotien de Nakai, pour dispenser des formations,archiver les données collectées sur le terrain et stocker des équipements.

L’installation d’une station de terrain, nécessaire à l'équipe de recherche en charge de la collecte de données, vient compléter ce dispositif. Des villageois de la communauté locale sont en outre sollicités et formés afin d’aider à cette récolte d’informations sur le langur de Douc, renforçant ainsi les capacités locales.

LAOS: Langur de Douc Avec Anoulak

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Actions en 2016

En 2016, les acteurs du programme, travaillant au sein de la station de Recherche installée en forêt, ont été entraînés à l’utilisation de divers équipements dont GPS, compas, cartographie…

L’identification des groupes de langurs de Douc est toujours difficile dû à leur structure social (fission/fusion) ce qui rend leur suivi et leur identification très complexe. Cependant, des données éthologiques ont pu être collectées, en particulier sur des groupes habitués à la présence humaine lors des observations. Le programme a poursuivi l’étude nutritionnelle en collaboration avec les zoos de Singapour et de Mulhouse, étude financée par Beauval Nature.

La présence sur le terrain de l’équipe du Projet Anoulak a eu un impact très positif sur l’évitement des activités illégales au sein de la région où œuvre le programme, notamment en ce qui concerne la capture d’animaux. Anoulak collabore étroitement avec les autorités locales au niveau de l’application de la législation liée à la protection de la nature. Dans ce cadre, un workshop a été organisé pour définir les zones prioritaires pour la conservation. 4 équipes de patrouilles arpentent le terrain en permanence et ont contribué à l’arrestation de plusieurs trafiquants. Ces équipes peuvent être appelées en urgence en cas de nécessité.

Plusieurs activités pédagogiques ont été organisées au sein des villages situés aux alentours de la station. En novembre 2016 le programme a publié une brochure pédagogique intitulé « les merveilles des Anamites ».

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Si les lémuriens représentent des figures emblématiques de la faune malgache, ils n’en sont pas moins menacés par la régression du couvert forestier et la fragmentation des habitats, de réelles menaces pour la biodiversité de l’île. 90 % des forêts originelles ont disparu ; or, certaines espèces animales, dont les lémuriens, dépendent entièrement de ces forêts. Les principales causes de la déforestation sont la culture sur brûlis, qui permet de fertiliser les sols, et les feux de brousse, qui occasionnent de nouvelles pousses d’herbe pour le pâturage des troupeaux de zébus. Ces feux ne sont cependant pas sans conséquences sur les forêts voisines. Les actions de protection

Des actions concrètes de conservation in-situ et ex-situ ont été mises en place afin de préserver la biodiversité malgache. Dans ce cadre, un lien est établi entre l'aide au développement pour les habitants et la protection de la nature. Ce rapport immédiat entre amélioration des conditions de vie des populations locales et préservation des milieux naturels reste primordial. L'AEECL (Association pour l'Étude et la Conservation des Lémuriens) regroupe de nombreux parcs zoologiques et institutions scientifiques. Elle a pour objectif de faire progresser la conservation des lémuriens par le biais de la recherche scientifique, la reproduction en parc zoologique et la protection des habitats naturels. Cette association travaille notamment à la protection du lémur aux yeux turquoise et au classement de son milieu de vie en zone protégée.

La protection de l’habitat du lémurien aux yeux turquoise, classé "Vulnérable" selon la Liste Rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), bénéficie à toutes les espèces partageant le même habitat. En ce sens, l’association Beauval Nature se joint aux efforts de création d'une réserve protégée.

MADAGASCAR : lémur aux yeux turquoise

avec l’association AEECL

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Actions en 2016

Une nouvelle station de Recherche a été construite au Nord-Est du Parc National de Sahamalaza. Le programme a financé le salaire de 70 professeurs afin que ces derniers mènent des programmes d’éducation environnementale et de protection de la forêt.

La station de Recherche de la forêt de Ankarafa construite en 2004 a été améliorée. Celle-ci reçoit 10 chercheurs par an. 5 étudiants européens en études supérieures effectuent des recherches sur ce site en collaboration avec 5 étudiants malgaches.

L’écotourisme a été développé en collaboration avec un tour opérateur local.

Un workshop pour les rangers a été organisé en 2016 afin de développer leurs connaissances et compétences pour le suivi et la protection de la faune.

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Plusieurs espèces de lémuriens classées "En danger critique d'extinction" par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) se retrouvent dans la forêt Andriantantely. Parmi celles-ci, le vari noir et blanc, l'indri et le sifaka. En 2009, le grand lémur des bambous, également classé "En danger critique d'extinction", fut découvert dans ce même espace forestier, finissant de classer la zone géographique au rang d'espace prioritaire pour la conservation des espèces. Chasse, déforestation en faveur de la culture sur brûlis, exploitation illégale du bois… De lourdes menaces pèsent sur cette forêt et les animaux qu’elle abrite.

Les actions de protection L’association Beauval Nature soutien la Fondation Aspinall, qui œuvre pour la sauvegarde des

lémuriens d'Adriantantely. Mené en collaboration avec des associations locales, son programme de conservation vise plusieurs objectifs : la protection de la forêt Andriantantely, site prioritaire pour la conservation des lémuriens, tels que défini par la stratégie de l'UICN pour la conservation de ces primates ; la protection des populations de varis noir et blanc, indris, sifakas et lémurs des bambous, quatre espèces de lémuriens comptant parmi les plus fragilisés à Madagascar, dont trois sont répertoriées sur la liste UICN des 25 primates les plus menacés au monde ; la sauvegarde de 4 000 hectares de forêt tropicale, l'un des types d'habitat les plus riches au monde en termes d'espèces endémiques ; la mise en place, à long terme, d'une fondation communautaire pour la conservation de la forêt et des lémuriens, en partenariat avec des associations communautaires et le Ministère de l'Environnement malgache ; l’emploi d’un primatologue malgache pour étudier les lémuriens présents au sein de la forêt Andriantantely et travailler en collaboration avec les associations et autorités locales, afin de procéder à une surveillance participative des animaux.

MADAGASCAR : vari noir et blanc, indri, sifaka, lémur des bambousAvec la fondation Aspinall

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Actions en 2016

Grâce aux fonds versés par Beauval Nature en 2016, la zone d’étude au sein de la forêt Andriantantely, a été doublée et les activités des diverses espèces de lémuriens ont ainsi pu être étudiées : vari noir et blanc, indri et sifaka diadème.

Le programme a constaté que les densités de lémuriens dans les zones où le programme œuvre déjà depuis quelques temps, sont beaucoup plus élevées, que dans les nouvelles zones étudiées. Cela prouve l’efficacité des actions entreprises par le programme sur le terrain. L’étude sur les lémuriens des bambous s’est poursuivie avec 15 groupes (soit 327 individus) suivis par les équipes du programme. Cela représente 25% de la population totale de lémuriens des bambous connue à l’état sauvage. Des données biologiques et écologiques ont été collectées sur les divers groupes d’indris, varis noirs et blancs et lémurs des bambous. Malheureusement les sifakas restent difficiles à observer.

Grâce aux fonds versés par Beauval Nature, 6 nouveaux rangers ont été embauchés afin de surveiller une nouvelle zone d’étude. A ce jour, 15 rangers sont payés par le programme de conservation et le braconnage des lémuriens et l’exploitation illégale de la forêt ont totalement disparu de cette zone.

Deux festivals ont été organisés avec les populations locales afin de les sensibiliser à la protection des lémuriens. 1 500 brochures pédagogiques sur les lémuriens ont été distribuées au sein des écoles locales.

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Avec 54 000 orangs-outans à Bornéo et seulement 7 000 sur l'île de Sumatra, cette espèce a vu ses effectifs diminuer de 85 % depuis 1900. Menacés par la réduction et la fragmentation de leur habitat, dues à l’exploitation du bois et les plantations de palmiers à huile (pour la production d'huile de palme), ainsi que par le trafic illégal de jeunes animaux, les orangs-outans pourraient disparaître dans les 10 prochaines années.

Les actions de protection Depuis 10 ans, HUTAN suit quotidiennement 25 orangs-outans et développe un projet pilote d'éco-

tourisme avec les populations locales. Première victoire : la zone d'étude de l’association a été reconnue "réserve de faune sauvage". De plus, les équipes d’HUTAN cherchent à comprendre l'impact des plantations de palmiers à huile sur la vie des orangs-outans, afin de déterminer le meilleur moyen de rendre compatible la vie de ces animaux avec la production industrielle. Parallèlement à ses actions de sauvegarde dédiées aux orangs-outans, HUTAN a initié un travail de conservation des éléphants de Bornéo, axé en particulier sur les conflits hommes-éléphants.

Une coopération étroite avec les communautés villageoises reste indispensable pour sensibiliser à la préservation de la faune et de la flore locales.

MALAISIE : orang-outan, éléphant de Bornéo

avec l’’association HUTAN

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Actions en 2016

Dans le cadre de l’étude d’impact des plantations de palmiers à huile sur la survie des orangs-outans, 6 individus vivants à la limite de ces plantations, ont été habitués à la présence humaine pour les observations à distance et sont maintenant régulièrement suivis.

Suivi des populations d’orangs-outans dans la région de la Kinabatangan :

- La densité des orangs-outans dans cette régiona été évaluée via la détection de leurs nids.

- Des collectes d’échantillons de fèces d’orangs-outans ont été effectuées afin d’évaluer leniveau de parasitage de ces derniers.

Acquisition de terrains et corridors: - 180 hectares de terrains privés ont été

acquis par HUTAN, y inclus dans lesanctuaire de la Kinanbatangan, afin deprotéger cette zone.

- 65 000 arbustes ont été plantés par l’unitéde reforestation du programme.

Les études menées par HUTAN ont permis d’améliorer les techniques de gestion et de conservation des orangs-outans. 16 000 élèves et professeurs ont participé aux programmes pédagogiques mis en place par HUTAN.

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Les calaos sont dépendants des grands arbres, dont les creux formés dans les troncs accueillent leurs nids. En effet, la femelle, aidée par le mâle, s'enferme dans la cavité d'un arbre afin d'y pondre ses œufs et d’élever ses petits à l'abri des prédateurs. Cependant, la conversion des forêts en palmeraies, en faveur de la production d'huile de palme, diminue les sites de nidification disponibles pour les calaos. Ces derniers ne subsistent plus que dans des îlots forestiers, parfois isolés les uns des autres.

Les actions de protection En collaboration avec l'association HUTAN, l'association Beauval Nature soutient un projet de

protection des calaos à Bornéo, qui vise plusieurs objectifs : l’étude des différentes espèces de calaos présentes dans des zones cibles de la rivière Kinabatangan, nécessaire pour affiner les connaissances sur les cycles de reproduction et de migration des oiseaux ; l’étude de la qualité de l'habitat dans ces différentes zones et la définition des espaces les plus propices à l'alimentation et la reproduction ; le placement de nids artificiels, favorisant l’augmentation du nombre de zones adaptées à la reproduction ; la formation des équipes locales pour suivre et protéger les diverses espèces de calaos ; le développement de programmes pédagogiques à l’attention des communautés locales, ayant pour thème la conservation des calaos de la région ; la promotion auprès du grand public de la conservation des calaos de la région.

MALAISIE : calaos

avec l’association HUTAN

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Actions en 2016

En 2016, le suivi des populations de calaos rhinocéros dans la région de la Kinabatangan s’est poursuivi :

- Observation des calaos.- Relevés des espèces de calaos présentes ou

absentes.- Etude de l’utilisation des nids.

Plusieurs actions dans le cadre de l’amélioration des conditions de nidification des calaos dans la région de la Kinabatangan ont été effectuées :

- Suivi des cavités naturelles déjà identifiées parle programme.

- Réstauration des cavités naturelles colmatées.- Suivi des 5 nids artificiels placés en 2013 avec le

relevé des données environnementales àl’intérieur de ces nids (températures,hydrométrie) et via l’utilisation de cameraspièges.

- Construction de deux prototypes, l’un parHutan, l’autre par le zoo de Chester afin devérifier les conditions environnementales ausein de ces nids.

Les patrouilles contre le braconnage et l’exploitation illégale du bois ont été renforcées. Aucun cas de braconnage sur des calaos n’a été détecté en 2016.

Des activités pédagogiques pour l’éducation et la sensibilisation à la conservation des calaos de cette région ont été développées.

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Estimée à 17 000 individus en 1975, la population totale de magots est aujourd'hui évaluée à 15 000 individus, dont 200 vivent au niveau du détroit de Gibraltar. Classée espèce "En danger" par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le magot est menacé par la perte de son habitat, due à une exploitation forestière intensive et au défrichement des terres pour l'agriculture et le pâturage. À cela s'ajoute une persécution de la part des populations locales et le commerce illégal pour le marché des Nouveaux Animaux de Compagnie.

Les actions de protection Soutenue par l'association Beauval Nature, l'association Barbary Macaque Awareness & Conservation

(BMAC) étudie la relation entre les populations locales et les magots dans la région pastorale de Bouhachem, au nord du Maroc, où la coexistence entre l'homme et ces primates reste délicate. Les actions de sensibilisation menées sur place ont permis de faire évoluer la perception de l'animal par l'homme, des bergers étant aujourd'hui chargés de localiser des populations de magots et d'assurer leur suivi. En 2 ans, les équipes de BMAC se sont déjà rendues dans 18 écoles afin de faire prendre conscience aux jeunes générations de l'intérêt de protéger les magots et les forêts où ils vivent. L'association organise de nombreux évènements sportifs et culturels, tels des tournois de football ou des expositions, permettant de délivrer un message fort pour la conservation des magots. La construction d'un centre de conservation et d'éducation est en cours.

Cet ambitieux projet vise à dispenser une formation pratique à la population locale sur les premiers secours aux personnes et aux animaux ou, par exemple, la gestion de coopératives, nécessaires au développement économique local.

MAROC : magot avec BMCRif

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Actions en 2016

En 2016, les fonds versés par Beauval Nature ont permis de développer les activités pédagogiques du programme et ainsi toucher davantage de personnes.

La brochure éditée à l’attention des professeurs a été un succès. 700 brochures ont été distribuées aux instituteurs de Marrakech, Casa-Blanca, Rabat, Tanger et Tétouan.

Les fonds de Beauval Nature ont également permis de soutenir les « ambassadeurs marocains », il s’agit d’un groupe de personnes employé par le programme, qui délivre des messages d’encouragement à la protection des magots auprès des universités.

En 2017, le programme prendra une nouvelle dimension avec le suivi des populations de magots pour la mise en place des mesures de conservation de cette espèce. Jusque là le progrmme concentrait ses actions sur l’éducation et la sensibilisation des populations locales à la protection des magots.

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Présent le long des côtes françaises jusque dans les années 1930 et sur les côtes corses jusqu’en 1970, le phoque moine de Méditerranée a aujourd’hui disparu du patrimoine naturel français. Outre les menaces liées aux activités humaines, telles que la pollution des milieux marins, l’extension du tourisme ou encore l’abattage par des pêcheurs désireux de protéger l’aquaculture, le phoque moine a été victime d’un virus (du genre Morbillivirus) dans les années 1990, ce qui a contribué au déclin de ses effectifs en Méditerranée. Subsistant principalement sur les côtes grecques et turques, ainsi qu’aux abords de l’île de Madère, le phoque moine est également présent au niveau de la Péninsule du Cap Blanc, en Mauritanie, où 300 individus sont dénombrés, représentant la plus grande colonie de cette espèce.

Les actions de protection Soutenue par Beauval Nature, la Fondation Marineland s’implique dans un projet de conservation du

phoque moine contribuant à améliorer le statut de conservation de l’espèce, en assurant sa protection et celle de son habitat. Avec l’aide des autorités locales, une patrouille de surveillance permanente contrôle les eaux mauritaniennes, ainsi que les côtes et les grottes servant de zones de reproduction, afin d’éviter la chasse illégale et les désagréments qui pourraient être causés aux animaux de la colonie. De plus, l’équipe du projet assure un suivi des animaux afin d’améliorer les connaissances sur la biologie et l’écologie de l’espèce, ainsi que sur l’évolution de sa population, les naissances et les déplacements des individus.

Afin de créer une cohabitation pacifique entre les hommes et les animaux, l’équipe de terrain s’emploie à améliorer les conditions de travail précaires des pêcheurs, via l’organisation de formations, l’installation d’un marché aux poissons, la réparation de postes de secours portuaires et l’acquisition d’équipements neufs pour les bateaux. Parallèlement à ces actions, un programme de sensibilisation et d’éducation est mené auprès des populations locales.

MAURITANIE : Phoque moine Avec la fondation Marineland

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Actions en 2016

Dans le cadre des activités de suivi menées par le programme,20 000 photos ont été prises en 2016 afin d’évaluer la densité de la colonie de phoques moines en Mauritanie.

En 2016, les caméras ont permis d’obtenir 250 heures d’enregistrement dans le cadre du travail d’identification individuelle des individus présents sur la zone de l’étude.

Actuellement, les 200 animaux du site (soit 100% de la colonie) sont connus.

Une banque de données a été créée, incluant l’histoire de chaque individu, permettant ainsi au programme de suivre les tendances démographique de cette colonie.

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Le Mexique central connait une dégradation accélérée de ses cours d’eau notamment à cause de la pollution agricole via l’utilisation de pesticides. Cette dégradation a déjà conduit à l’extinction de plusieurs espèces de Goodéinés dans la nature dont le poisson téquila (Zoogoneticus tequila) par exemple.

Les actions de protection Crée en 1998 par l’Université du Droit et des Sciences sociales de Michoacana, le Fisk Ark Project a

permis l’élevage et le maintien en captivité de nombreuses espèces de poissons d’eau douce hautement menacées ou éteintes au Mexique. Depuis 2011, un programme de reproduction centré sur le poisson tequila (Zoogoneticus tequila), a été mis en place dans deux grands étangs où les individus sont maintenus dans des conditions de semi-captivité, en interaction avec des concurrents, des prédateurs, avec un approvisionnement en nourriture naturel et une évolution des conditions environnementales.

Près de 17 ans après le lancement de ce programme d’élevage en captivité, la phase de réintroduction dans la nature peut commencer. L'objectif est de réintroduire le poisson tequila dans le fleuve Rio Teuchitlan au Mexique. A cette fin, une étude de milieu va être conduite incluant une analyse complète de cet environnement ainsi qu’une évaluation des interactions entre les individus et cet habitat. L’approvisionnement en nourriture, la concurrence avec les espèces indigènes et exotiques, la présence de parasites potentiels, la qualité de l'eau ainsi que les plantes aquatiques présentes seront également étudiés.

Un programme d'éducation auprès des communautés locales complète ces actions afin de les sensibiliser à l'importance de réintroduire des espèces endémiques et à la conservation des zones humides naturelles où elles évoluent.

MEXIQUE: Poisson tequila Avec l’Université de Michoacana

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Actions en 2016

Dans le cadre du programme de réintroduction du poisson tequila, une analyse portant sur la qualité de l’eau du complexe hydrologique du bassin de la rivière Teuchitlan a été effectuée.

Cette espèce de poisson étant sensible aux problèmes parasitologiques, une étude a été menée afin de comprendre le processus de parasitage qui pourrait représenter une sérieuse menace pour la survie des poissons réintroduits.

La première réintroduction dans un étang du bassin de Teutchitlan a eu lieu le 2 novembre 2016 après l’éradication de toutes les espèces exotiques présentes au sein de celui-ci. 80 couples de poissons tequila y ont été relâchés.

Plusieurs études ont été menées au sein de mesocosmes afin d’étudier la compétition entre les poissons tequila et les espèces de poissons natives dans le but d’évaluer l’impact de cette compétition sur la reproduction du poisson tequila. Les résultats préliminaires montrent que la reproduction du poisson tequila ne semble pas être affectée par cette compétition.

3 ateliers avec les communautés locales ont été organisés afin de mettre en évidence l’importance de cette espèce endémique et sa réintroduction dans son habitat d’origine.

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En 1998, les estimations indiquaient que le nombre de girafes dépassait 140 000 individus à travers l'Afrique ; une décennie plus tard, moins de 80 000 individus subsistaient. Tout au long de son aire de répartition, cette dernière est menacée par la croissance de la population humaine, le développement agricole qui en découle et la chasse illégale. Les populations restantes sont en outre isolées les unes des autres.

Les actions de protection Soutenu par Beauval Nature, le projet de la Giraffe Conservation Fundation s’articule autour de 3 grands axes :

- la collecte d’échantillons ADN pour définir les sous-espèces de girafes ainsi que leur statuttaxonomique.

- l’évaluation du nombre de girafes dans leur aire de répartition ainsi que sur l'ensemble du continentafricain pour déterminer leur statut sur la Liste Rouge de l'UICN.

- l’apport d’une formation technique au personnel de terrain chargé de la gestion de la faune locale.Ces travaux devraient fournir de précieuses données pour l’élaboration de programmes de

surveillance, dont la mise en œuvre pourrait être assurée par des organisations gouvernementales et non gouvernementales locales. En parallèle, le programme vise à étudier les girafes dans leur milieu naturel en les équipant de colliers

émetteurs. En 2016, deux girafes d’Angola en Namibie, seront équipées de colliers GPS, afin d’étudier leur déplacements, leur interactions sociales et leur écologie et l’étude génétique des girafes du Zimbabwe commencera.

Afrique : Girafe Avec la Giraffe Conservation Foundation

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Actions en 2016

En 2016, les actions du programme de conservation des girafes en Afrique se sont déroulées principalement en Namibie et au Zimbabwe.

Namibie : En 2016, 5 girafes ont été équipées de colliers GPS dont 2 sont intégralement financés par Beauval Nature. Au cours de cette manipulation, des échantillons biologiques ont été prélevés sur deux girafes dans le cadre de l’étude génétique des populations de girafes en Afrique. Des informations portant sur la distribution des populations de girafes en Namibie et leur statut taxonomique ont ainsi été recueillies.

Zimbabwe : En raison de l’impossibilité/refus de la part des autorités du Zimbabwe de délivrer des permis de recherche au sein des parcs nationaux du Zimbabwe, le programme a été obligé de concentrer ses efforts sur des terrains privés, notamment au sein de la Bubye Valley Conservancy. Cette réserve privée de 400 000 hectares abrite entre 3 000 et 4 000 girafes ainsi qu’une impressionnante diversité d’habitats. 11 échantillons biologiques ont été recueillis et envoyés au sein d’un laboratoire en Allemagne dans le cadre de l’étude taxonomique des populations de girafes.

Les résultats préliminaires semblent indiquer que l’espèce de girafe présente au Zimbabwe est la girafe d’Angola et non la girafe d’Afrique du Sud comme supposé auparavant. Deux girafes ont été équipées de colliers GPS. Des informations portant sur la distribution des populations de girafes au Zimbabwe et leur statut taxonomiques ont ainsi été recueillies.

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Le panda roux est classé comme espèce "Vulnérable" par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), de nombreuses menaces pesant sur lui, telle que l’expansion de l’agriculture et la dégradation de son habitat, due aux feux forestiers notamment. Abritant 25% de la population mondiale de pandas roux, la région népalaise de Panchthar-Ilam-Taplejung (PIT) représente une zone prioritaire pour la co nservation de l’espèce.

Les actions de protection Soutenue par les acteurs du Programme Européen d’Élevage (EEP) des pandas roux, l’Organisation

Non Gouvernementale Red Panda Network a élaboré un projet de conservation communautaire dans le cadre duquel 42 gardes forestiers népalais, issus des communautés locales, se sont engagés. Outre un travail de recensement et de suivi des populations de pandas roux, ces derniers organisent une lutte permanente contre les feux de forêt et mettent en place des animations pédagogiques auprès des populations locales. Véritables ambassadeurs de la conservation des pandas roux, ces sentinelles assurent un important relais d’information auprès de leurs communautés d’origine, qui se voient sensibilisées à la cause de l’espèce.

En 2014, 30 parcs zoologiques européens, dont le ZooParc de Beauval via son association Beauval Nature, ont accepté de contribuer financièrement à ce programme de conservation, ce qui a permis le recrutement de 4 gardes forestiers supplémentaires.

NEPAL : panda rouxAvec le Red Panda Network

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Actions en 2016

En 2016, le programme de conservation des pandas roux au Népal, a commencé le travail de mise en place de la première aire protégée dédiée à cette espèce : la forêt protégée Panchthar-Ilam-Taplejung.

Il s’agit d’une forêt communautaire que les populations locales souhaitent protéger.

Ce territoire permettra de protéger 100 individus soit ¼ de la population totale du Népal.

Les patrouilles anti-braconnages ont continué leurs activités de surveillance.

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Présentes dans les mangroves du Nigeria, la tortue caouanne (Caretta caretta), la tortue luth (Dermochelys coriacea) et la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) sont aujourd’hui menacées d’extinction.

Les menaces qui pèsent sur elles sont nombreuses : la chasse illégale comme moyen de subsistance, la destruction de leur habitat et des sites de pontes due aux pressions an thropiques (pêche, activités minières et agriculture), l'érosion côtière entraînant la perte des nids ainsi que la diminution de la croyance culturelle / traditionnelle relative aux tortues.

Des actions concrètes pour la protéger Afin de conserver ces trois espèces de tortues marines, le Tropical Conservation Center, basé au

Nigeria, est à l’initiative d’un ambitieux projet de protection : - L’éducation et la sensibilisation des communautés locales pour la préservation de ces tortues issues

du patrimoine local, - La mise en place d’activités économiques alternatives pour les braconniers, qui permettraient

d’améliorer leurs conditions de vie sans mettre en péril la survie des tortues marines (aquaculture, mise en place de ruchers…),

- La surveillance de l’habitat et le suivi des tortues marines afin de déterminer l’état actuel despopulations,

- La plantation d’arbres permettant une restauration de leur habitat, notamment les mangroves,- Le développement d’un plan de conservation à long terme pour la Conservation de ces 3 espèces de

tortues marines.

NIGERIA: tortue caouanne, tortue luth, tortue olivâtreTropical Conservation Center

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Actions en 2016

L’objectif de ce programme est de développer la protection des zones d’alimentation, de reproduction et de pontes des différentes espèces de tortues marines présentes au Nigeria.

En 2016, plusieurs activités de formation et d’éducation ont été organisées avec les populations locales :

- Workshop avec les pêcheurs locaux pour lamise en place de pratiques de pêchesdurables = 100 participants.

- Formation et engagement des jeunes pour lesuivi et la gestion des habitats = 20participants.

Plus d’une trentaine de braconniers repentis ont été formés, par les acteurs du programme, aux pratiques alternatives pour l’agro-alimentaires comme l’apiculture, l’élevage d’escargots ou encore l’aquaculture.

Le suivi et l’identification des sites de ponte des tortues marines ont continué.

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Une espèce en sursis Aucune zone protégée n'existait jusqu'à présent en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où les forêts sont détruites à un rythme alarmant par l'exploitation minière et forestière. Les kangourous arboricoles y sont menacés par la destruction de leur habitat liée à la conversion des forêts en terres agricoles, principal moyen de subsistance pour les populations de cette région.

Les actions de protection Le Woodland Park Zoo (USA) a travaillé à la création de zones protégées pour les kangourous

arboricoles en Papouasie. Soutenu par l'association Beauval Nature, ce programme est mené en collaboration avec les propriétaires indigènes des terres, pour qui sont trouvés des moyens alternatifs de subsistance. Première du genre en Nouvelle-Guinée, une aire protégée située dans la péninsule d'Huon a été officiellement reconnue en 2009. Cette zone couvre 760 km², soit 35 villages abritant une population de 10 000 habitants.

Grâce à la création de cette réserve, les ressources naturelles (en particulier l'eau) sont préservées, ainsi que les espèces qui y vivent, comme les dendrolagues de Maatschie.

En parallèle, des études de densité et de distribution, ainsi que des observations sur l'utilisation de l'environnement naturel par les kangourous arboricoles, sont en cours. Un programme d'éducation et de santé pour les communautés locales complète l'ensemble de ces actions.

PAPOUASIE: kangourou arboricole avec le Woodland Park Zoo

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Actions en 2016

Le programme a fêté ses 20 ans en 2016. Une célébration a été organisée sur place.

Une semaine par mois, une patrouille s’est rendue en forêt afin d’établir des relevés faunistiques et effectuer une surveillance anti-braconnage. Le temps consacré à cette activité a donc augmenté en 2016 par rapport aux années précédentes.

Les limites des 8 105 hectares de la réserve ont été cartographiées par relevés GPS. Le suivi faunistique et floristique au sein de la réserve s’est poursuivi en particulier sur les espèces prioritaires pour la conservation telles que le dendrolague de Matschie, le casoar nain et l’échidné à long bec. Un plan d’étude écologique des zones les plus élevées de la réserve a été établi. Pour cela, un transmetteur GPS capable de transmettre les données au travers d’un couvert forestier épais a été développé en collaboration avec le National Geographic et l’entreprise Microsoft.

30 tonnes de cafés ont été exportés sous le label commerce équitable, activité lucrative pour les populations locales.

Depuis 2002, 23 bourses d’étude ont été attribuées à des étudiants locaux dans le cadre de leur formation de professeur des écoles. Parmi ceux-ci, 16 exercent à présent dans la région.

Le programme de reforestation s’est poursuivi en 2016, de même que le suivi médical des populations humaines locales.

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Ces dernières décennies, le cacatoès des Philippines s'est trouvé au bord de l'extinction. En 1998, seule une vingtaine d'individus a été dénombrée à Rasa, petite île corallienne de la côte est de Palawan. Les raisons de ce déclin sont nombreuses : destruction de son habitat, notamment des arbres où il nidifie et se nourrit ; Abattage des oiseaux considérés comme nuisibles par les agriculteurs ; capture pour le marché des animaux de compagnie ; tempêtes tropicales. Ce cacatoès très rare fait aujourd'hui partie des perroquets les plus menacés dans la nature.

Les actions de protection Ce programme de conservation ne protège que 25 % de la population totale, mais les actions de la

Fondation Katala ont permis de déclasser le cacatoès des Philippines du rang d'espèce "En danger critique d'extinction" à celui d'espèce "En danger", selon les critères de l'UICN (Union Internationale pour la conservation de la Nature). L'île de Rasa, où est enregistrée la plus grande densité de cacatoès, a été classée comme réserve naturelle ; une grande campagne de reforestation de l'île a été organisée avec l'aide des populations locales ; de nombreux jeunes en mal de ressources alimentaires ont été recueillis et transférés sur une autre zone de l'île ; un réseau de gardiennage composé de braconniers repentis a été organisé avec succès : la population locale d'oiseaux est passée de 20 à 200 individus. Ce réseau de gardes a été étendu aux îles avoisinantes, où des réserves municipales ont été créées. Le plan de réintroduction de l'espèce dans son aire de distribution d'origine a été proposé à l'organisation SOS (Save Our Species) et accepté ; les populations de cacatoès restent suivies sur les îles de Rasa et Dumaran. En soutenant le "Polillo Islands Parrot Project", la fondation Katala étend la protection du cacatoès des Philippines aux îles Polillo, où une surveillance des populations est mise en place. Grâce à des partenariats locaux, l'application des lois y est renforcée et des campagnes d'information sont menées.

En 2015 l’association Katala a décidé d’étendre ses actions dans les îles avoisinantes. Ainsi, le site de Siargao Island a été identifié comme la zone la plus prometteuse pour la réintroduction du cacatoès des Philippines, parmi les 28 sites évalués dans tout le pays. Ce nouveau site comprend deux îles calcaires, Kangbangyo et Poneas Islands, qui sont parmi les rares exemples de forêts côtières calcaires encore intactes aux Philippines. Ainsi, cette zone protégée nouvellement créée couvrira environ 1.100 ha.

PHILIPPINES: cacatoès des Philippines avec la Fondation Katala

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Actions en 2016

En 2016, les activités de ce programme se sont concentrées autour de 4 zones.

Pandanan and Bugsuk Islands Cette zone a été très affectée par la sécheresse due au passage d’El Ninõ ce qui a causé la mort de 6 oisillons. 26 oisillons ont quant à eux survécu et ont été bagués.

Rasa Island 92 nids de cacatoès des Philippines ont été identifiés dont 4 nouveaux. Ceci représente un nombre très élevé pour une île de 8 km². 40 de ces nids étaient occupés malgré la sècheresse. 10 nids ont bénéficié de relevés des conditions environnementales (température et humidité). 72 œufs ont été observés dont 17 qui n’ont pas éclos. 14 oisillons sont décédés et 41 ont survécu. Ce résultat est remarquable au vu des conditions météorologiques peu clémentes de cette année. Plusieurs activités pédagogiques se sont déroulées sur cette île dont le festival Katala qui a rassemblé 1 200 participants. Fin 2016, l’institut Katala abritait 7 cacatoès secourus par les équipes du programme. Ils seront libérés en 2017.

Dumaran Island 4 couples ont tenté de se reproduire au sein de ce site. 11 œufs ont été pondus, 2 étaient infertiles. 4 oisillons sont décédés, 5 ont survécu. 3 cacatoès qui avaient été relâchés les années précédentes ont été suivis par les équipes du programme. Une volière de pré-relâché a été construite sur ce site et abrite déjà plusieurs oiseaux réhabilités qui seront bientôt relâchés. 11 000 arbres ont été plantés afin de créer un corridor entre les 2 réserves existantes sur ce site. Plusieurs activités pédagogiques ont été organisées avec les communautés locales.

Siargao Islands Ces îles ont été identifiées comme étant de futurs sites pour la réintroduction de cacatoès des Philippines en dehors de la région de Palawan. Malheureusement cette zone est victime de l’exploitation illégale du bois malgré les efforts de la fondation Katala pour l’empêcher. La biodiversité y est exceptionnelle ; le recensement floristique et faunistique est toujours en cours. Le programme de conservation mené sur cette île est entièrement financé par Beauval Nature.

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Situées au cœur du Bassin du Congo, les forêts gabonaises abritent la plus importante population de chimpanzés d’Afrique Centrale. Le Gabon a pourtant fait face à une diminution de 50 % de ses effectifs ces 20 dernières années. La population de chimpanzés communs est aujourd’hui estimée à environ 40 000 individus.

La chasse illégale, qui alimente le commerce de viande de brousse et le marché d'animaux de laboratoires et d'agrément, tout en laissant derrière elle de nombreux jeunes chimpanzés orphelins, la destruction des habitats et, plus récemment, des épidémies mortelles comme le virus EBOLA, contribuent fortement à ce déclin. Les connaissances actuelles concernant les grands singes sont disparates : les menaces qui pèsent sur ces primates, la réalité de leur déclin ainsi que leur rôle écologique sont peu connus.

Les actions de protection Devant l'urgence de la situation, l'association Beauval Nature a décidé d'aider l'Institut Jane Goodall

dans sa démarche de sensibilisation des populations locales, dans le cadre d'un projet consistant à communiquer sur l’importance du chimpanzé dans le maintien des forêts et, par conséquent, dans la conservation de toutes les autres espèces qui y vivent ; l’hygiène, la santé et les conséquences sanitaires liées à la proximité avec les chimpanzés ; les lois qui protègent les chimpanzés.

À travers ce programme d’éducation à l’environnement, les équipes de l'Institut Jane Goodall et de Beauval Nature espèrent sensibiliser à la préservation de la faune à laquelle appartiennent les chimpanzés et susciter chez chacun l’envie de protéger cette espèce et son environnement.

République Démocratique du Congo: chimpanzés avec l’’institut Jane Goodall

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Actions en 2016

A la demande du Centre de réhabilitation de chimpanzés de Tchimpounga, un bateau à moteur a été acheté pour un montant de 16 425€. Le centre disposait déjà de trois bateaux pour le transport du personnel, des fournitures et pour assurer la sécurité des îles qui accueillent les chimpanzés en phases de réintroduction.

L’achat de ce 4ème bateau était nécessaire pour l’approvisionnement, le transport des éco-gardes, et le transfert des chimpanzés sur l’île de Ngombe.

Toujours à la demande du Centre de réhabilitation de chimpanzés de Tchimpounga, un minibus a été acheté pour le transport du personnel du sanctuaire. Ce minibus, pour 15 personnes, remplacera l’ancien. Il est indispensable dans une région sans aucun moyen de locomotion et permettra au personnel de se rendre sur le site en toute sécurité.

L’objectif de l’Institut est également d’aider directement les plus jeunes, notamment dans leur formation et leur scolarité.

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Depuis des siècles, la forêt d'Ituri sert de refuge aux okapis, ainsi qu'à des populations de pygmées dépendantes des ressources naturelles de ce milieu. L'ouverture d'une route à travers cette forêt a entraîné un afflux d'immigrés en quête de nouvelles terres cultivables. Il en résulte une exploitation incontrôlée de la forêt et un équilibre écologique menacé. La guerre civile, qui sévit depuis des années dans le pays, entraîne un accroissement du braconnage et de la déforestation. Il ne subsisterait plus que 10 000 à 15 000 okapis à l'état sauvage sur les 30 000 dénombrés avant la guerre civile.

Les actions de protection En 1987, Gilman International Conservation (GIC) a établi un partenariat avec l'Institut Congolais pour

la Conservation de la Nature (ICCN) pour protéger l'okapi et son habitat. Soutenu par l'association Beauval Nature, le travail de cette fondation a mis en évidence le fait que des okapis vivaient dans la forêt de Semiliki, contigüe à celle d'Ituri. Cette collaboration a déjà permis d'atteindre plusieurs objectifs : gestion de la population d'okapis ; augmentation des patrouilles d'éco-gardes ; développement des équipements (GPS, ordinateurs, téléphones satellites, véhicules…) ; lancement d'un programme de reforestation, avec le soutien des communautés locales ; création de comités de conservation dans les villages.

République Démocratique du Congo: okapi avec la fondation Gilman

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Actions en 2016

En 2016, les actions des patrouilles de rangers ont permis de fermer 50 mines d’or exploitées illégalement, expulser 15 000 mineurs illégaux de la réserve et donc de diminuer drastiquement la chasse pour la viande de brousse (dont ces travailleurs illégaux se nourrissent).

500 patrouilles ont été organisées couvrant 15 000 km de la réserve. 2 150 pièges illégaux ont été retirés, 113 braconniers arrêtés, 70 campements détruits et leur équipement confisqué. 25 000 arbres ont été distribués aux agriculteurs locaux afin d’éviter qu’ils les prélèvent dans la forêt. 11 nouvelles pépinières ont été créées.

Un recensement d’okapi basé sur les caméras pièges a débuté en 2016. La première journée mondiale des okapis a été célébrée en 2016. 1 000 exemplaires de la brochure pédagogique ont été distribués aux communautés locales.

Le poste de garde qui avait été détruit par les rebelles Mai-Mai en 2015 a été reconstruit.

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Après plusieurs décennies de guerre en République Démocratique du Congo (RDC), le bonobo a été décimé par la chasse, le commerce de viande de brousse et la perte de son habitat face à une pression humaine croissante et à une utilisation anarchique de la forêt. Il ne subsisterait que 5 000 à 10 000 bonobos à ce jour, contre une centaine de milliers dans les années 1990.

Les actions de protection Depuis sa création en 1994, l'association de droit congolais les Amis des Bonobos du Congo (ABC) met

en œuvre un programme intégré de conservation en faveur de l'espèce. Aujourd'hui soutenu par l'association Beauval Nature, ce programme consiste à recueillir, au sein du sanctuaire Lola Ya Bonobo, de jeunes bonobos dont les mères ont été victimes de braconnage. Après un séjour dans ce centre de sauvegarde, les bonobos sont réintroduits en zone protégée. Depuis 1994, ABC a accueilli plus de 90 bonobos. Dès 2009, une quinzaine de bonobos a été relâchée à Ekolo Ya Bonobo, réserve spécialement créée au cœur de l'habitat d'origine du bonobo.

L'association ABC organise des visites et autres activités pédagogiques à destination des jeunes Kinois (de Kinshasa), des fonctionnaires responsables de l'application des lois sur la protection de l'environnement et des villageois résidant à proximité du site de relâcher. Les programmes éducatifs d’ABC ont touché plus de 50 000 personnes en 2011. Pour produire un effet durable, les réintroductions doivent s'inscrire dans un programme intégré de protection, visant à atténuer les principaux facteurs de risque pour l'espèce et comprenant notamment des activités de sensibilisation communautaire et d'éducation, des patrouilles anti-braconnage et des microprojets socio-économiques favorisant le développement des populations locales.

République Démocratique du Congo: bonobo Avec les amis des bonobos du Congo

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Actions en 2016

Les activités de sensibilisation et d’éducation menées par les équipes de l’ABC à EKOLO YA BONOBO ont touché plus de 20,000 personnes en 2016. Les éducateurs de l’ABC ont conduit 192 sessions éducatives dans les écoles, dans les villages et dans la cité de Basankusu, avec 21 650 personnes touchées en 2016

Deux éducateurs de l’ABC, animent des émissions éducatives toutes les 2 ou 3 semaines sur les 2 radios locales de Basankusu. Ces radios touchent l’ensemble du secteur administratif où se trouve la réserve, soit environ 180 000 personnes. Au total, 33 émissions ont été diffusées cette année, traitant de sujets variés sur les bonobos, la diversité de la réserve, les actions du projet, et d’autres thèmes de conservation.

L’équipe de l’ABC fait 174 jours de patrouilles anti-braconnage

Dans le cadre de la préparation du relâcher d’un nouveau groupe de 15-20 bonobos en 2017, les activités conduites en 2016 (et financées par d’autres projets) ont inclus entre autres: - une enquête sur la biodiversité de la réserve actuelle(faune et flore, en particulier les espècesconsommées par les bonobos)- les infrastructures d’accueil et de quarantaine desbonobos sur une grande ile de la rivière Lopori, justeen face d’Ekolo ya Bonobo- le test de colliers GPS sur 4 bonobos (mâles etfemelles) dominants du groupe actuel- une analyse des résultats et leçons des micro-projetsde développement économique mis en œuvre depuis2008, afin d’améliorer l’impact de nos actionscommunautaires.

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Avec moins de 10 000 individus subsistant dans la nature et une reproduction lente, le lamantin africain figure parmi les espèces dites "vulnérables" sur la Liste Rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). La chasse, traditionnelle dans nombre de communautés de l'ouest africain, représente la principale menace pour les lamantins, notamment dans le bassin du Niger. Partout interdite, elle reste pourtant encore largement pratiquée. Une autre menace provient de perte des habitats naturels, due à l'ensablement et à l'aménagement agricole des plaines inondables, à la pollution, à la construction de barrages pour l'irrigation ainsi qu'au déboisement des mangroves. La prise au piège dans des filets de pêche entraîne également des pertes importantes.

Les actions de protection En 2006, l'association Oceanium s'est engagée dans une vaste opération de sauvetage des lamantins

piégés dans les eaux du fleuve Sénégal. En effet, d'importantes crues périodiques conduisent les lamantins à remonter très loin dans les bras du fleuve, jusqu'à y rester prisonniers lors de la décrue. Afin d'assurer la surveillance du fleuve, Oceanium a mis en place un réseau de sentinelles ayant pour mission d’alerter les équipes de l’association lorsque des animaux sont piégés et qu'il est nécessaire de les transférer dans une autre zone du fleuve. Ces sentinelles sont par ailleurs chargées de sensibiliser les populations locales à la préservation des lamantins et de leur habitat. Beauval Nature a décidé de s'engager auprès d'Oceanium dans le financement du fonctionnement de ce réseau de sentinelles.

Parallèlement à cette action, un projet de reboisement de la mangrove sénégalaise a été initié, permettant d'impliquer les populations locales, notamment les écoles, dans la replantation d’un écosystème naturel abritant une faune très riche, dont font partie les lamantins.

Sénégal : lamantin

Avec Océanium

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Actions en 2016 Rappel du contexte : Le pont barrage de Nawel piège les lamantins lors de la descente naturelle des eaux. En effet, au moment de la période des hautes eaux, le barrage est submergé et les lamantins passent naturellement vers l’amont, où ils vont se nourrir. Le bras du fleuve est très étroit, et lors de la baisse des eaux, les écluses jouent leur rôle en retenant l'eau en amont. Elles constituent alors un barrage infranchissable pour le lamantin. Le gestionnaire du pont barrage de Nawel est désormais parfaitement informé de la présence possible de lamantins au niveau du fleuve, par les sentinelles mises en place par le programme. Les mesures ont été prises, et aucune mortalité n’a été enregistrée ces dernières années. La sensibilisation du gestionnaire par les équipes de l’Oceanium, mais aussi des autorités (gouverneur, préfet, inspecteur général des pêches…) et du réseau de veille des pêcheurs a donc été utile et fonctionne correctement.

Le volet sensibilisation du programme concerne les écoles. Il est accompagné d’une opération de reboisement.

L’Oceanium a identifié plusieurs personnes vivants au sein des villages situés tout au long du fleuve dans toutes la région de Matam, répartis du nord de Nguidjilone au sud de Bakel, soit environ 200 km de fleuve. Ces personnes jouent le rôle de sentinelles; tous les pêcheurs les connaissent (ce sont eux-mêmes des pêcheurs).

Outre les opérations de sauvegarde désormais classiques, les sentinelles ont développé deux alternatives lorsqu’il est impossible de transporter les lamantins vers le fleuve principal. - La première : les sentinelles nourrissent le lamantin avecdes herbes et des petits poissons durant toute la duréeoù il reste prisonnier, jusqu'à la période des grandes eauxqui permet de nouveau au lamantin de se déplacer.- La deuxième : organiser une pêche responsable autourdu lamantin en interdisant l'utilisation de filets etd’hameçons pouvant porter préjudice à l'animal.

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Les feux de brousse ravagent les forêts sénégalaises, risquant de les faire disparaître et, avec elles, les espèces qu'elles abritent. Chaque année, lors de la saison sèche, 1 500 foyers sont recensés au Sénégal, causés par la combustion du couvert herbacé, qui peut atteindre 3 mètres de hauteur dans certaines régions. Ces incendies sont, pour la majorité, la conséquence des activités humaines telles que la mauvaise maîtrise des feux domestiques, la collecte du miel sauvage dans les arbres ou bien les campements de chasseurs qui brûlent les forêts pour en faire sortir le gibier.

Les actions de protection Dans le but de protéger le Parc National du Niokolo-Koba contre ces feux de brousse, l’association

Beauval Nature s'est engagée aux côtés de l'association Oceanium. L'objectif de cette collaboration est de renforcer les capacités d'intervention dans les zones les plus sensibles du parc, par l'acquisition de réservoirs-pompes mobiles d'une capacité unitaire de 1 000 litres. Oceanium souhaite également développer la mobilisation des villageois, en leur apportant une formation et des moyens matériels, ainsi qu'en créant un réseau de surveillance à travers le pays.

Sénégal : Parc du Nyokolo Koba

Avec Océanium

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Actions en 2016

En 2016, l’Oceanium a réactivé les comités locaux mis en place au sein des villages afin d’accompagner la mobilisation des ressources humaines pour la lutte contre les feux de brousse et la sensibilisation des populations exposées.

L’objectif était, d’une part, d’informer les autorités en leur demandant leur aide pour faciliter les actions de lutte contre les feux de brousse, et d’autre part, de les sensibiliser à la mise à disposition de moyens techniques, humains et matériels afin de réduire les risques et les impacts sur la faune et la flore.

L’équipe du programme est composée de 10 personnes avec de 2 véhicules, et divers matériels pour lutter contre les feux de brousse : réservoirs avec pompe, râteaux, pelles, « battes » à feux

L’intérêt est double : - Lutte effective contre la propagation du feu- Prise de contact avec les populations

Au total, l’équipe aura lutté contre 6 feux de brousse en 2016 (Tambacounda, Madina Gounass, Simenti, Touba fall, Sinthiou malem et Koussanar).

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