Anxiété stress troubles du sommeil

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& ANXIÉTÉ STRESS TROUBLES DU SOMMEIL Communication à l’officine Campagne 2007 - 2008 Ce manuel a été réalisé grâce au soutien du SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement

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&Anxiétéstress

troubles du sommeil

Communication à l’officineCampagne 2007 - 2008

Ce manuel a été réalisé grâce au soutien duSPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement

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SOMMAIRE

INTRODUCTION p. 5

CHAPITRE 1 : PREMIERE DELIVRANCE ET DELIVRANCES REITEREES DE BENZODIAZEPINES p. 7

1. PREMIERE DELIVRANCE DE BENZODIAZEPINES p. 72. DEUXIEME DELIVRANCE ET DELIVRANCES REITEREES DE BENZODIAZEPINES p. 113. NON-DELIVRANCE DE BENZODIAZEPINES p. 124. REFERENCES p. 12

CHAPITRE 2 : TRAITEMENT NON-MEDICAMENTEUX p. 13

1. PSYCHO-EDUCATION DE PROMOTION DU SOMMEIL p. 132. CONTROLE DU STIMULUS POUR FAVORISER LE SOMMEIL p. 153. GESTION DE L’ANXIETE ET DU STRESS p. 154. PSYCHOTHERAPIE EN CAS D’ANXIETE p. 165. THERAPIE DE RELAXATION EN CAS DE STRESS, D’ANXIETE ET DE TROUBLES DU SOMMEIL p. 196. REFERENCES p. 22

CHAPITRE 3 : APPROCHE MOTIVATIONELLE p. 23

1. STADES DE CHANGEMENT p. 242. APPROCHE MOTIVATIONNELLE p. 263. LIMITES DE CETTE APPROCHE A L’OFFICINE p. 304. REFERENCES p. 30

ANNEXES

ANNEXE 1 : DUREE D’ACTION DES BENZODIAZEPINES p. 31ANNEXE 2 : PHYTOTHERAPIE p. 32ANNEXE 3 : ADRESSES UTILES p. 33ANNEXE 4 : DEPLIANT–PATIENT « TROUBLES DU SOMMEIL » p. 34ANNEXE 5 : DEPLIANT–PATIENT « STRESS ET ANXIETE » p. 35

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IntROductIOn

En 2005, dans le cadre de la campagne « Anxiété, stress et troubles du sommeil », un fascicule traitant de l’usa-ge rationnel des benzodiazépines à l’attention des pharmaciens a été publié. La communication autour de l’usage de ces médicaments,entre autres la problématique du sevrage, demeure souvent difficile à intégrer à la pratique officinale. Dans ce contexte, l’officine est souvent un lieu de confrontation et de levé de résistances : manque de compliance, non respect d’un conseil, absence de motivation à changer de style de vie, même si ce changement peut être bénéfique pour la santé.

L’objectif de cette 2ème campagne fédérale « Anxiété, stress et troubles du sommeil » est de fournir aux pharma-ciens les moyens communicationnels nécessaires pour aborder efficacement cette problématique avec leurs patients.

Communication et prévention

Le premier chapitre de ce fascicule est consacré aux messages qui doivent être délivrés par le pharmacien lors de la première délivrance et des délivrances réitérées de benzodiazépines. Le rappel fréquent de ces messages, partie intégrante des soins pharmaceutiques, diminue les risques d’accroissement de tolérance, de dépendance et autres effets indésirables liés à la prise de benzodiazépines.

Communication, centrée sur le patient, au service du changement

Une fois l’habitude de consommation installée, plusieurs questions se posent : Avec qui et comment aborder la question du sevrage ? Y a-t-il des habitudes de vie à modifier ? Une approche non-médicamenteuse serait-elle utile pour cette personne qui souffre de troubles du sommeil, d’anxiété ou de stress ? Comment l’en informer ?

Certaines situations sont plus favorables pour aborder, avec le patient, le sujet du sevrage aux benzodiazé-pines : lorsque les patients en parlent d’eux-mêmes, lorsqu’ils consomment ces médicaments par habitude, lorsqu’il y a des effets indésirables relatés, des signes de tolérance accrue, de dépendance ; le jeune âge est aussi une circonstance favorable. A l’inverse, une utilisation récurrente sans augmentation de doses et sans effet indésirable ne pose pas de problème particulier. L’utilisation de doses élevées ou chez un patient psychotique ou dépendant aussi d’autres substances (alcool, autres drogues) nécessite généralement un suivi chez un spé-cialiste ; il est alors inadéquat de parler sevrage ou diminution de consommation.

Le deuxième chapitre de ce fascicule aborde le traitement non-médicamenteux de l’anxiété, du stress et des troubles du sommeil. Ce chapitre donne aux pharmaciens la possibilité d’informer le patient, à la recherche d’une approche non-médicamenteuse, de l’existence de pratiques (complémentaires) non-médicamenteuses reconnues (pratiques psychothérapeutiques).

Tout changement, même s’il conduit à une amélioration de la qualité de vie, peut entraîner des résistances. Pour le pharmacien, pouvoir faire face aux résistances des patients est essentiel. Un troisième chapitre sera consacré à une approche communicationnelle ayant fait ses preuves dans l’amélioration de la compliance des patients les plus résistants (alcoolisme, tabagisme, etc.).

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cHAPItRE 1 : PREMIERE dElIvRAncE Et dElIvRAncES REItEREES dE BEnZOdIAZEPInES (1,2)

1. PREMIERE DELIVRANCE DE BENZODIAZEPINES

Lors de la première délivrance d’une benzodiazépine, en tant que pharmacien, il est nécessaire d’insister sur certains aspects. Outre les informations concernant le médicament, il est important de vérifier si le patient a reçu les informations nécessaires du médecin et les a bien comprises. Le but n’est pas de lui faire la leçon, pas davantage de l’effrayer en diabolisant le médicament, mais, en posant quelques questions ciblées, il est possi-ble d’entamer un dialogue (voir arbre de décision).

1.1. IndicationPour un accompagnement optimal du patient, il est utile de connaître l’indication de prescription de la benzo-diazépine.

1.2. Contre-indications La présence d’une contre-indication absolue justifie la non délivrance du médicament et le renvoi du patient vers le médecin.

Contre-indications absolues(2)

Dépression respiratoire sévère (apnée du sommeil sévère, BPCO) ; Hypersensibilité aux benzodiazépines ; Grossesse, allaitement (voir 1.3. Grossesse et allaitement) ; Faiblesse musculaire sévère (par exemple, myasthénie) ; Insuffisance hépatique sévère.

Contre-indications relatives pour lesquelles la posologie doit être adaptée au cas par cas. (2) Dépression respiratoire modérée ; Apnée du sommeil ; Insuffisance hépatique ; Insuffisance rénale ; Enfants (< 12 ans) et adolescents ; Personnes âgées (sédation diurne avec risque de chute).

1.3. Grossesse et allaitement Bien que les connaissances à ce sujet soient encore insuffisantes, il faut cependant tenir compte d’un possi-

ble effet tératogène des benzodiazépines en cas d’administration pendant le premier trimestre de la gros-sesse. L’administration pendant le dernier trimestre peut conduire à un syndrome de sevrage néonatal et est par conséquent déconseillée.

L’utilisation de benzodiazépines pendant l’allaitement est également déconseillée étant donné qu’elle peut conduire, chez le nouveau-né, à de l’hypotonie, de la dépression respiratoire et un syndrome de sevrage néonatal.

1.4. Interactions (3,4,8)

Il existe différents types d’interactions :A•Les interactions pharmacodynamiques résultent de l’association de médicaments agissant sur le même organe-cible, ce qui conduit à une synergie ou un antagonisme d’action et ce sans influence sur la concentration du médicament. B•Les interactions pharmacocinétiques surviennent lorsqu’un médicament influence la disponibilité d’un autre médicament et, de ce fait, augmente ou diminue sa concentration au niveau de l’organe-cible.Les médicaments inhibiteurs du CYP3A4 inhibent la dégradation de certaines benzodiazépines et, dès

lors, potentialise leur action (SEDATION !!!).

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Leur métabolisme peut également être accéléré par l’induction du CYP3A4, ce qui conduit à une diminution de l’effet des benzodiazépines. L’effet d’une interaction par induction se manifeste après quelques jours, est maximal après environ deux semaines et n’a probablement entièrement disparu que trois à quatre semaines après l’arrêt de l’inducteur.

Le tableau ci-dessous se limite aux interactions mentionnées comme «graves», voire «très graves» dans le pro-gramme Delphi Care (cliniquement significatives).

Nom de la subs-tance

Spécialité Benzodiazépines entraînant une interaction

Action à entreprendre

Augmentation de l’effet des benzodiazépinesInteraction pharmacodynamique

Alcool Toutes les benzodiazépines Combinaison à éviter.

Morphine et dérivés

(Buprénorphine)

Toutes les benzodiazépines Combinaison à éviter.

Interaction pharmacocinétiqueDérivés azolés :

Fluconazole

Itraconazole

Kétoconazole

Voriconazole

Diflucan® et génériques

Sporanox® et génériques

Nizoral®

Vfend®

Alprazolam, triazolam

Pour le triazolam (benzodiazépine à courte durée d’action), une forte prolongation de l’effet est possi-ble. Prendre contact avec le médecin pour un éven-tuel changement de benzodiazépine(oxazépam, lorazépam, lormétazépam ou témazépam) ou d’anti-mycosique (terbinafine).

Autres benzodiazépines : si le patient se plaint d’effets indésirables des BZD, prendre contact avec le méde-cin pour une réduction de la dose de BZD.

Antagonistes du

calcium :

Diltiazem

Vérapamil

Progor®, Tildiem® et génériques

Isoptine®, Lodixal®

Alprazolam, triazolam Pour le triazolam (benzodiazépine à courte durée d’action), une forte prolongation de l’effet est pos-sible. Prendre contact avec le médecin pour une réduction de moitié de la dose de BZD ou pour pro-poser de remplacer la BZD par une autre BZD (oxazé-pam, lorazépam, lormétazépam ou témazépam).

Inhibiteur de la pompe à protons :

Esoméprazole

Oméprazole

Nexiam®,

Losec®, Logastric® et génériques

Toutes les benzodiazépines excepté l’oxazépam, le lorazépam, le lorméta-zépam et le témazépam.

Si le patient se plaint d’effets indésirables des BZD, prendre contact avec le médecin pour envisager une réduction de la dose de BZD ou pour proposer de remplacer la BZD par une autre BZD (oxazépam, lorazépam, lormétazépam ou témazépam).

Antirétroviraux (inhibi-teurs non nucléosidiques

de la transcriptase ré-verse) :

Efavirenz

Névirapine

Stocrin®

Viramune®

Triazolam Prendre contact avec le médecin pour remplacer le triazolam par l’oxazépam, le lorazépam, le lormétazé-pam ou le témazépam.

inhibiteurs de la pro-téase du VIH

(toutes)

Toutes les benzodiazépines excepté l’oxazépam, le lorazépam, le lorméta-zépam et le témazépam.

Prendre contact avec le médecin pour remplacer la BZD par l’oxazépam, le lorazépam, le lormétazepam ou le témazépam.

Mécanisme inconnuClozapine Leponex® et génériques Toutes les benzodiazépines Exceptionnellement, collapsus et difficultés respira-

toires.

Si le patient se plaint de difficultés respiratoires, le traitement doit être arrêté immédiatement et le médecin contacté.

Diminution de l’effet des benzodiazépinesInteraction pharmacocinétique

Rifampicine Rifadine® Toutes les benzodiazépines excepté l’oxazépam, le lorazépam, le lorméta-zépam et le témazépam.

Pour le triazolam (benzodiazépine à courte durée d’action) : prendre contact avec le médecin pour un éventuel changement de benzodiazépine.

Autres benzodiazépines : si le patient se plaint d’in-somnie, d’anxiété ou de stress accru, prendre contact avec le médecin pour une réduction de la dose de BZD (oxazépam, lorazépam, lormétazépam ou téma-zépam) ou d’antimycosique (terbinafine).

Tableau 1. Interactions des benzodiazépines(Sources : www.delphicare.be; http://www.drugdigest.org/DD/Interaction/ChooseDrugs/1,4109,,00.html)

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Note : Le zolpidem et le zopiclone (substances apparentées aux benzodiazépines) sont métabolisés par le CYP3A4 : Leurs effets sont renforcés en cas d’association avec les inhibiteurs du CYP3A4 : dérivés azolés, anta-gonistes du calcium, inhibiteur de la pompe à protons, antirétroviraux et inhibiteurs de la protéase du VIH.

1.5. Durée du traitementEn fonction de la durée du traitement, une tolérance peut survenir. La tolérance se manifeste par la réapparition des symptômes pour lesquels le traitement a initialement été prescrit et, éventuellement, une augmentation de leur in-tensité. La dose prescrite ne produit plus l’effet initial ; autrement dit, une dose plus élevée est nécessaire pour obtenir le même effet. Vérifiez auprès du patient si la durée du traitement a été discutée avec le médecin. La tolérance par rapport à l’effet hypnotique se produit rapidement (en quelques semaines), tandis que la tolérance par rapport aux effets anxiolytiques survient plus tard (après quelques mois). La tolérance peut être évitée en limitant le traitement dans le temps : utilisation uniquement en cas de nécessité et, de préférence, par intermittence (en cas d’insomnie).

L’usage prolongé des benzodiazépines peut également conduire à l’induction d’abord d’une dépendance psychique, parfois intense, et aussi ensuite à l’induction d’une dépendance physique modérée (plus pronon-cée pour les benzodiazépines à courte durée d’action).

1.6. Posologie En cas d’anxiété ou de stress pathologiques, les benzodiazépines sont prescrites comme médication d’ur-

gence. Elles ont un effet immédiat, mais sont seulement prescrites temporairement, dans l’attente de l’effet d’un traitement non-médicamenteux et / ou d’un éventuel traitement par antidépresseur. Les benzodiazé-pines sont prises comme anxiolytique pendant la journée. Cela peut conduire à une sédation diurne et avoir une influence sur la capacité de conduite. L’alcool et les autres produits sédatifs doivent être évités en raison de la synergie d’effet. La somnolence diurne disparaît après quelques jours chez les personnes qui prennent une benzodiazépine pendant la journée.

En cas de troubles du sommeil, les benzodiazépines sont prises le soir peu avant le coucher (15 minutes). Le matin, le patient peut souffrir d’un effet résiduel («hang-over»). Dans ce cas aussi, l’alcool doit être évité en raison de l’effet synergique.

1.7. Mesures non-médicamenteuses Les benzodiazépines sont de préférence à utiliser uniquement comme médication d’urgence. Il est important que la cause sous-jacente soit prise en charge. Le patient peut déjà prendre lui-même des mesures non-mé-dicamenteuses. Dans certains cas, il peut être nécessaire de faire appel à une aide spécialisée. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet dans le Chapitre 2 et dans les dépliants destinés aux patients.

1.8. Effets indésirables Les effets indésirables les plus fréquents figurent ci-dessous. Effets indésirables pouvant survenir dès le début du traitement : Sédation En cas d’utilisation comme anxiolytique (en journée), une sédation excessive diurne peut se manifester, sur-

tout au début du traitement. Cela peut influencer la capacité de conduite et, surtout chez les personnes âgées, augmenter le risque de chutes et de fractures.

Hang-over En cas d’utilisation comme hypnotique (au coucher), un effet résiduel (hang-over) peut persister le lende-

main matin, parfois pendant plusieurs heures. Troubles de la coordination et hypotonie musculaire Cela peut influencer les prestations psychomotrices et entraîner un risque accru de chutes et de fractures.

(Des difficultés respiratoires sont possibles chez des patients souffrant de BPCO ou d’asthme sévères). Amnésie antérograde Il s’agit d’une forme de perte de mémoire portant sur les faits qui se sont produits après la prise du médicament.

Le flunitrazépam (ou Rohypnol®) est souvent utilisé comme ‘Date Rape Drug’ afin de commettre des délits à l’insu de la personne que l’on a droguée : vol, viol, etc., en raison de cet effet indésirable et de sa solubilité dans l’alcool (ce qui n’est pas le cas pour les autres benzodiazépines). La victime se rappellera ce qui s’est passé avant la prise de flunitrazépam, mais ne se souvient généralement plus de ce qui s’est passé ensuite.

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Réactions paradoxales Ce type d’effet indésirable est surtout observé pour les benzodiazépines à action rapide et chez des patients

présentant un profil psychiatrique particulier et aussi chez les héroïnomanes. Ces réactions paradoxales sont, par exemple : anxiété, agitation, irritabilité, confusion, hallucinations, paranoïa et agression. Cette dernière se rencontre surtout en combinaison avec l’alcool. La survenue de telles réactions doit être surveillées au début du traitement, particulièrement chez les personnes âgées et les enfants.

Surdosage par accumulation Chez les patients âgés et les patients souffrant d’insuffisance hépatique, il existe un risque de surdosage par

accumulation en cas d’utilisation de benzodiazépines à longue durée d’action. Anesthésie émotionnelle Troubles de la mémoire, maux de tête, symptômes dépressifs, vertiges, cauchemars, confusion (surtout chez

les personnes âgées)

Effets indésirables pouvant survenir pendant ou après les premières semaines : Tolérance accrue La tolérance à l’effet hypnotique apparaît en quelques semaines. La tolérance à l’effet anxiolytique apparaît en quelques mois. Dépendance psychique / physique et effet rebond L’utilisation de benzodiazépines peut conduire à une dépendance physique modérée (plus prononcée en

cas d’utilisation de benzodiazépines à courte durée d’action et à fortes doses) et / ou, parfois, à une dépen-dance psychique intense. A l’arrêt d’une prise prolongée et de doses élevées, la dépendance se manifeste par des symptômes de rebond tels qu’insomnie, anxiété, excitation, myalgies, tremblements, troubles senso-riels et même convulsions. L’effet rebond se manifeste 1 à 2 jours après l’interruption d’un traitement par une benzodiazépine à courte durée d’action; 3 à 8 jours après l’interruption d’un traitement par une benzodia-zépine à longue durée d’action.

Figure 1. Arbre de décision – Première délivrance

BENZODIAZEPINES

ANXIÉTÉ ET STRESS TROUBLES DU SOMMEIL

A savoir :- Contre-indications absolues : ne pas délivrer et prendre contact

avec le médecin.

- Contre-indications relatives : prendre contact avec le médecin pour une éventuelle adaptation de la dose.

A savoir :- Contre-indications absolues : ne pas délivrer et prendre contact

avec le médecin.

- Contre-indications relatives : prendre contact avec le médecin pour une éventuelle adaptation de la dose.

Informations pour le patient : - Prendre en journée.

- Les benzodiazépines sont à utiliser comme médication de secours temporaire en attendant les résultats d’un traitement causal. Une utilisation quotidienne prolongée peut conduire à une tolérance (après quelques mois pour l’effet anxiolytique) et une dépendance.

- Mesures non-médicamenteuses de soutien : Mode de vie + auto-gestion de l’anxiété et du stress.

Informations pour le patient : - Prendre le soir, un peu avant d’aller dormir (15’).

- Les benzodiazépines sont à utiliser comme médication de secours temporaire en attendant les résultats d’un traitement causal. Une utilisation quotidienne prolongée peut conduire à une tolérance (en quelques semaines poue l’effet hypnotique) et une dépendan-ce. Le médecin peut parfois conseiller une utilisation intermittente.

- Mesures non-médicamenteuses de soutien : Hygiène du sommeil.

A faire lors d’une PREMIERE DELIVRANCE

Informations pour le patient :- Eviter la consommation d’alcool.

A savoir :- Interaction avec la morphine : contactez le médecin.

- Si le patient souffre d’effets indésirables / effets insuffisants de la BZD : contactez le médecin.

Informations pour le patient :- Eviter la consommation d’alcool.

A savoir :- Interaction avec la morphine : contactez le médecin.

- Si le patient souffre d’effets indésirables / effets insuffisants de la BZD : contactez le médecin.

Informations pour le patient :- Risque de chutes (personnes âgées).

- Surtout en début de traitement : somnolence diurne possible, prudence en cas de conduite d’un véhicule ou d’utilisation de machines.

- Si effets indésirables sérieux : consulter le médecin.

A savoir :- Sédation diurne excessive.

- Troubles de la coordination et hypotonie musculaire.

- Amnésie antérograde / Réactions paradoxales (à surveiller en début de traitement, notamment chez les personnes âgées et les enfants).

- Tolérance / Dépendance / Rebond en cas d’interruption brutale.

Informations pour le patient :- Risque de chutes la nuit (personnes âgées).

- Eventuellement, hang-over (effet résiduel) le matin : prudence en cas de conduite d’un véhicule ou d’utilisation de machines.

- Si effets indésirables sérieux : consulter le médecin.

A savoir :- Hang-over (effet résiduel) le matin.

- Troubles de la coordination et hypotonie musculaire.

- Amnésie antérograde / Réactions paradoxales (à surveiller en début de traitement, notamment chez les personnes âgées et les enfants).

- Tolérance / Dépendance / Rebond en cas d’interruption brutale.

1. Indication ? Contrôlez le temps de demi-vie.

2. Y a-t-il des contre-indications ? CI absolues : - Dépression respiratoire sévère - Hypersensibilité aux benzodiazépines - Grossesse et allaitement - Faiblesse musculaire sévère - Insuffisance hépatique sévère

3. Y a-t-il des interactions ? Augmentation des effets des benzodiazépines - Morphine et dérivés / Alcool - Inhibiteurs de la protéase du VIH, inhibiteurs NNTR (efavirenz et névirapine) - Dérivés azolés/diltiazem/vérapamil/ Inhibiteurs de la pompe à protons - Clozapine Diminution des effets des benzodiazépines - Rifampicine

4. Demandez au patient si le médecin lui a fourni toutes les informations nécessaires : - POSOLOGIE - DUREE du traitement - Mesures non-médicamenteuses de SOUTIEN

Si non, complétez l’information. Eventuelle-ment, remettre un dépliant au patient.

5. Informez le patient des principaux effets indésirables.

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2. DEUXIEME DELIVRANCE ET DELIVRANCES REITEREES DE BENZODIAZEPINES

2.1. Vérification de l’historique médicamenteuxLe patient ne revient-il pas trop rapidement ? Le cas échéant, il est nécessaire de lui signaler l’importance de se conformer à la dose prescrite afin d’éviter une tolérance et une dépendance.

Certains signes peuvent indiquer une utilisation problématique (1) : Dosage supérieur à la prescription ; Prétextes, plaintes pour en obtenir plus ; « Shopping » auprès de différents médecins ; Emprunt/prise de médicaments de parents, d’amis ; Nécessité d’avoir toujours une BZD « en poche » ; Antécédent de dépendance.Signaux d’alarme : Falsification de prescriptions ; Mélange avec d’autres psychotropes.

2.2. Rappel des risques de potentialisation avec l’alcool et des problèmes liés à la conduite de véhicules.

2.3. Effets thérapeutiques Evaluation de l’effet thérapeutique. Vous trouverez plus d’informations à propos de l’approche motivationnelle dans le Chapitre 3 : Approche motivationnelle. Si le patient n’est pas satisfait, il est nécessaire de le référer vers son médecin.

2.4. Effets indésirablesSi le patient souffre d’effets indésirables, il est conseillé de le renvoyer au médecin traitant (par exemple, amné-sie antérograde, troubles cognitifs, chutes, etc.). La somnolence diurne est normale au début du traitement. Elle disparaît rapidement. Un renvoi chez le médecin n’est pas nécessaire immédiatement dans ce cas.

2.5. Tolérance et dépendanceLors d’une deuxième délivrance, il est important de procéder aux vérifications suivantes : Le patient s’est-il tenu aux indications et engagements convenus avec le médecin ? La cause sous-jacente a-t-elle été identifiée et prise en charge ? Les techniques non-médicamenteuses agissent-elles ? D’autres techniques non-médicamenteuses sont-elles nécessaires ?

Lors de délivrance réitérée, la motivation du patient à diminuer progressivement sa consommation de benzo-diazépines peut être sondée. Le cas échéant, vous pouvez conseiller au patient d’en parler avec son médecin. Le patient a-t-il déjà fait des tentatives, de sa propre initiative, pour arrêter ? Dans ce cas, il faut informer le patient des risques d’un arrêt brutal du traitement et que les symptômes de sevrage ressentis ne sont pas une preuve qu’il est impossible d’arrêter.

Si le patient n’est pas du tout motivé à diminuer ou stopper sa consommation de benzodiazépines, vous pouvez à nouveau l’informer sur les mesures non-médicamenteuses et les problèmes relatifs à la consommation de ben-zodiazépines, par exemple en lui remettant un dépliant. Voir aussi le Chapitre 3 : Approche motivationnelle.

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Figure 2. Arbre de décision – Deuxième délivrance et délivrance réitérée

3. NON-DELIVRANCE DE BENZODIAZEPINES

Il existe quelques situations exceptionnelles dans lesquelles la délivrance de benzodiazépines devra être refu-sée : Suspicion de fausse prescription ; Absence de prescription ; Flunitrazépam en cas de dépendance à l’héroïne ou de thérapie de substitution à la méthadone ; Pensées ou projets suicidaires ; Signes d’intoxication ; Contre-indication absolue.

4. REfERENCES

(1) IPSA hoorcollege, Angst, stress en slaapstoornissen, Dr. Stan Ansoms, 2006.(2) SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement, Manuel d’aide aux pharmaciens : Anxiété, stress & troubles du sommeil. Campagne fédérale pour l’usage rationnel des benzodiazépines 2005.(3) http://www.bcfi.be/ggr/index.cfm?ggrWelk=/GGR/MPG/MPG_F.cfm.(4) Commentaren medicatiebewaking, Health Base, 2005 – 2006.(5) http://users.ugent.be/~dpeverna/struktuur.htm.(6) http://www.teleac.nl/beterslapen/index.jsp?nr=574728.(7) http://www.dgvinfo.nl/downloads/BENZObrochures_150905.pdf.(8) http://www.drugdigest.org/DD/Interaction/ChooseDrugs/1,4109,,00.html.(9) http://www.delphicare.be.

BENzODIAzEPINES

2ième DELIVRANCE DELIVRANCE REITEREEA savoir :- Même benzodiazépine et même dose ?

- Le patient s’en tient-il à la dose prescrite ?

A savoir :- Même benzodiazépine et même dose ?

- Le patient s’en tient-il à la dose prescrite ?

Informations pour le patient : - Le patient est-il satisfait de l’effet thérapeutique ? Si non, incitez le

patient à consulter le médecin.

- Excluez la survenue de réactions paradoxales (augmentation de l’anxiété, etc.).

- Référez le patient au médecin s’il souffre d’effets indésirables : somnolence diurne, amnésie antérograde, troubles cognitifs, chu-tes, etc. En cas de sédation diurne, on peut cependant attendre quelque temps (accoutumance).

Informations pour le patient : - Le patient est-il satisfait de l’effet thérapeutique ? Si non, incitez le

patient à consulter le médecin.

- Excluez un mésusage / abus.

- Référez le patient au médecin s’il souffre d’effets indésirables : somnolence diurne, amnésie antérograde, troubles cognitifs, chu-tes, etc.

A faire lors d’une DEUXIEME DELIVRANCE / DELIVRANCE REITEREE

Informations pour le patient :- Eviter la consommation d’alcool.

A savoir :- Interaction avec la morphine / Contre-indications absolues : con-

tactez le médecin.

- Si le patient souffre d’effets indésirables / effets insuffi sants de la BZD : contactez le médecin.

Informations pour le patient :- Eviter la consommation d’alcool.

A savoir :- Interaction avec la morphine / Contre-indications absolues : con-

tactez le médecin.

- Si le patient souffre d’effets indésirables / effets insuffi sants de la BZD : contactez le médecin

Informations pour le patient :- Médecin de patient ont-ils discuté e la durée du traitement ?

- Insister sur le risque de tolérance et de dépendance. Une utilisa-tion quotidienne et prolongée peut conduire à une tolérance et une dépendance.Les benzodiazépines sont une médication de secours temporaire ; la cause sous-jacente est-elle traitée ?

- Les mesures non-médicamenteuses donnent-elles des résultats (hygiène du sommeil, style de vie, auto-gestion de l’anxiété et du stress) ? Les rappeler si nécessaire.

Informations pour le patient :- Motivation du patient à diminuer sa consommation ?

- Si le patient est motivé, inciter à en parler avec le médecin.

- Si le patient n’est pas motivé, lui remettre un folder et insister sur la tolérance / dépendance.

- Les mesures non-médicamenteuses donnent-elles des résultats (hygiène du sommeil, style de vie, auto-gestion de l’anxiété et du stress) ? Les rappeler si nécessaire.

1. Vérifi ez l’historique médicamenteux.

2. Contrôlez les contre-indications / interactions.

3. Effet thérapeutique / effets indésirables ?

4. Tolérance / Dépendance ?

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cHAPItRE 2 : tRAItEMEnt nOn-MEdIcAMEntEux

Par traitement non-médicamenteux, on entend notamment la psychoéducation, les psychothérapies et les thérapies somato-psychiques ou psycho-corporelles (relaxation, sport, etc.). La psychoéducation ou informa-tion du patient peut être donnée par le médecin traitant, le psychologue, le psychiatre, le psychothérapeute, le pharmacien. La psychothérapie est dispensée par un spécialiste. La thérapie de relaxation est dispensée par différents thérapeutes.

Dans la problématique de l’anxiété, du stress et des troubles du sommeil, le pharmacien a surtout un rôle actif à jouer dans la communication d’informations correctes, la correction des idées reçues et la recommandation de ce qu’il faut ou non faire. En ce qui concerne les autres approches non-médicamenteuses, il est important pour le pharmacien d’être bien informé afin de pouvoir bien conseiller et référer le patient.

1. PSYCHO-EDUCATION DE PROMOTION DU SOMMEIL

1.1. Correction des idées reçues et dispensation d’informations correctes Structure du sommeil : en simplifiant, une nuit de sommeil peut être subdivisée en cinq cycles de sommeil

de 90 à 120 minutes chacun. Ces cycles se succèdent pendant la nuit et ont tous la même structure. On distingue cinq stades de sommeil différents : les stades 1-2 : sommeil léger, les stades 3-4 : sommeil profond et le sommeil REM ou sommeil paradoxal. Le sommeil profond permet la récupération physique tandis que le sommeil REM permet la récupération psychique. Chaque phase de sommeil REM est suivie d’un bref réveil, souvent inconscient, et le cycle de sommeil, du sommeil léger au sommeil profond puis au sommeil paradoxal, recommence. Si le réveil est conscient, mais que l’on peut se rendormir rapide-ment, cela n’a pas d’influence sur la qualité du sommeil. Les 4 premières heures de sommeil sont impor-tantes car elles comptent des phases de sommeil profond plus longues qui permettent la récupération physique.

Figure 3. Hypnogramme d’un sommeil normal

“Plus on vieillit, moins on a besoin de sommeil”. Cette affirmation ne se vérifie pas toujours. Les adultes jeunes et les personnes âgées ont généralement le même besoin en nombre d’heures de sommeil. Mais il est vrai que les personnes âgées se réveillent plus souvent la nuit et dorment moins. Par conséquent, elles sont plus enclines à faire une sieste pendant la journée, de telle sorte que leur quantité totale de sommeil quotidienne correspond généralement à celle d’un adulte jeune.

“Tout le monde a besoin de 8 heures de sommeil”. C’est une erreur. Il existe des petits dormeurs et des gros dormeurs.

“Le sommeil est le reflet de l’activité de la journée”. Quiconque à une activité intense jusque tard dans la soirée ne peut pas s’attendre à s’endormir rapidement. Une personne qui passe sa journée à se torturer

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HOOFDSTUK 2: NIET-MEDICAMENTEUZE BEHANDELING Onder niet-medicamenteuze behandeling verstaan we o.a. psycho-educatie, psychotherapie en relaxatietherapie. Psycho-educatie of patiëntenvoorlichting kan gegeven worden door de huisarts, psycholoog, psychiater, psychotherapeut of de apotheker. Psychotherapie wordt door een specialist verstrekt. Relaxatietherapie wordt verstrekt door verschillende therapeuten. Als apotheker hebben we in de angst-, stress- en slaapproblematiek vooral een actieve rol in het verstrekken van correcte informatie, het corrigeren van foutieve ideeën en het aanreiken van do’s and dont’s. Voor de andere niet-medicamenteuze maatregelen is het belangrijk goed op de hoogte te zijn zodat we weten naar wie we kunnen doorverwijzen. 1. PSYCHO-EDUCATIE TER BEVORDERING VAN DE SLAAP 1.1. Corrigeren van foutieve ideeën en verstrekken van correcte informatie

• Structuur van de slaap: o De eerste 4 uren van de slaap zijn heel belangrijk omdat er dan meer fasen van diepe slaap

zijn die zorgen voor het lichamelijk herstel. Sterk vereenvoudigd, kan men stellen dat de nacht opgedeeld kan worden in 5 slaapcycli van elk 90 tot 120 minuten. Deze cycli volgen elkaar gedurende de nacht op en hebben allemaal dezelfde opbouw. We onderscheiden vijf verschillende slaapstadia: stadium 1-2: lichte slaap, stadium 3-4: diepe slaap, en de REM-slaap of droomslaap. De diepe slaap zorgt voor fysiek herstel terwijl de REM-slaap psychisch herstel brengt. Na elke REM-slaapfase ontwaakt men doorgaans kort, vaak onbewust, en begint de hele slaapcyclus van lichte slaap naar diepe slaap naar droomslaap weer van vooraf aan. Als men bewust wakker wordt maar snel terug kan inslapen heeft dit geen invloed op de slaapkwaliteit.

Figuur 3. Hypnogram van een normale slaap

o Het idee “hoe ouder, hoe minder nood aan slaap” klopt niet altijd. Jongvolwassenen en ouderen hebben doorgaans dezelfde behoefte aan aantal uren slaap. Maar het is wel zo dat ouderen ’s nachts vaker wakker worden en minder slapen. Zij hebben dan ook overdag meer de neiging om dutjes te doen, zodat hun totale hoeveelheid slaap meestal overeenkomt met die van een jongvolwassene.

o Het idee “iedereen heeft 8 uur slaap nodig” is een misvatting. Er bestaan kort- en langslapers.

o “De slaap is een spiegel van de toestand overdag” en is in die zin een 24-uurs gegeven: wie tot ’s avonds laat druk bezig is, mag niet verwachten dat hij onmiddellijk kan inslapen. Iemand die de hele dag piekert, zal dat waarschijnlijk ook in zijn slaap ervaren.

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l’esprit aura probablement aussi un sommeil agité. Le sommeil est une phase normale après la détente. A cet égard, il est important pour le patient d’ap-

prendre à se détendre. Le sommeil vient alors naturellement. L’accent doit être mis, non pas sur l’appren-tissage du sommeil, mais bien sur l’apprentissage de la détente (physique et psychique).

L’alcool réduit le temps d’endormissement mais est à l’origine d’un raccourcissement du sommeil et de réveils fréquents.

L’insomnie est un problème très fréquent (vous n’êtes donc pas seul). Conditionnement : après 2 à 3 semaines de mauvais sommeil, le lit et la chambre à coucher sont assi-

milés de plus en plus comme «l’endroit où je reste éveillé». Le patient va donc accorder de plus en plus d’attention aux divers signaux avant-coureurs d’une nouvelle nuit de veille. Dans de nombreux cas, cette attention suscite effectivement une tension, qui va empêcher le patient de s’endormir et le faire entrer ainsi dans un cercle vicieux.

Pour rompre ce conditionnement, le contrôle du stimulus peut être indiqué (voir plus loin).

1.2. Hygiène du sommeil Voir aussi le dépliant destiné aux patients «Troubles du sommeil» (annexe 4).

A éviter : Dormir pendant la journée. Il faut essayer de ne pas récupérer le déficit de sommeil durant la journée.

Cela peut avoir des répercussions sur le sommeil nocturne. La sieste du midi doit être limitée à 30 minutes. En cas de problèmes d’endormissement le soir, conseillez au patient de vérifier si l’abandon de la sieste de midi pendant trois semaines a un quelconque effet.

La sensation de faim au moment d’aller dormir. Les repas lourds ou très épicés avant d’aller dormir. L’alcool dans les 2 heures précédant le coucher. L’alcool favorise l’endormissement mais pas un sommeil

durable. Les boissons caféinées (café, cola, thé, etc.) avant d’aller dormir. Pour une personne en bonne santé, il

est recommandé de ne pas ingéré plus de 400 mg de caféine par jour. Quatre à cinq tasses de café par jour ne peuvent donc pas faire de tort. Pour les femmes enceintes, le maximum est fixé à 300 mg. L’effet diurétique de la caféine conduit principalement à une augmentation de la fréquence des mictions. La caféine aurait beaucoup moins d’effet sur le volume urinaire total et - contrairement à l’alcool - n’a donc pas d’action déshydratante (Source : www.nice-info.be). Pour illustration : différents aliments et leur teneur en caféine (voir Tableau 2).

Aliments Teneur en caféine en mg

Moyenne Minimum / maximum

Café (1 tasse = 150 ml)

- café-filtre 80 70-100

- café soluble / instant 65 30-120

- sans caféine 3 2-5

- espresso (50 ml) 65 50-70

Thé (1 tasse = 125 ml)

- sachets ou feuilles 30 15-45

- ice tea (180 ml) 16 5-25

Cola (1 verre = 180 ml) 18 15-30

Red bull et autres boissons énergisantes (par boîte) 75 30-90

Lait chocolaté 5 2-7

Chocolat au lait (1 bâton = 30 g) 6 1-15

Chocolat pur (1 bâton = 30 g) 20 5-35

Tableau 2. Teneur en caféine de différents aliments.Rem : Pour comparaison, un comprimé de Perdolan® compositum contient 46 mg de caféine (Source : www.koffieengezondheid.nl).

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A faire : Veiller à une température agréable (16 - 18°C pour les adultes, 20°C pour les enfants), une bonne aération

et l’obscurité dans la chambre à coucher. Essayer chaque jour de se lever à la même heure. Se réveiller à des heures régulières suscite automatique-

ment la régularité de l’endormissement. Utiliser la dernière demi-heure de la journée pour se préparer progressivement au sommeil. Pratiquer une

activité qui détend. Réserver le lit uniquement pour dormir ou faire l’amour. Il faut éviter de regarder la télévision, de manger

ou de lire au lit.

1.3. Activité physiqueDes efforts physiques modérés 4 jours par semaine pendant 30 minutes (ou 2 x 15 minutes) ont un effet favo-

rable sur l’insomnie chronique chez les personnes âgées sédentaires.Essayer d’être le plus actif possible pendant la journée.Éviter de faire du sport dans les heures qui précèdent le coucher.

2. CONTRôLE DU STIMULUS POUR fAVORISER LE SOMMEIL

Le contrôle du stimulus est une technique utilisée par les thérapeutes comportementaux pour neutraliser une association négative. En cas de troubles du sommeil, il peut parfois arriver qu’un stimulus neutre devienne le pressentiment d’un événement négatif. C’est le cas lorsque ce stimulus neutre (par exemple, la vue du lit) est associé à un événement perçu négativement (par exemple, ne pas pouvoir s’endormir). Après trois semaines déjà, ce conditionnement se produit de telle sorte que - dans ce cas – la vue du lit est assimilée à l’impossibilité de s’endormir. L’objectif du contrôle du stimulus est de rompre ce conditionnement. A cet effet, le patient reçoit diverses instructions :

N’allez au lit que quand vous vous sentez fatigué.Quittez la chambre si vous n’êtes pas endormi après 15 à 20 minutes et revenez-y seulement lorsque vous

vous sentez à nouveau fatigué. Entretemps, pratiquez une activité calme, utile mais ennuyeuse, par exemple plier le linge. Si vous ne pouvez pas vous rendormir après 15 à 20 minutes, relevez-vous et répétez le proces-sus.

Tenez compte du fait que cette procédure peut être épuisante au départ. Essayez de l’appliquer pendant au moins 3 semaines.Pour que le contrôle du stimulus soit efficace, un suivi régulier doit être assuré par un professionnel.

Par ailleurs, il est important de préciser que l’on parle de troubles du sommeil si les plaintes persistent pendant au moins un mois et si, outre les problèmes d’endormissement ou de sommeil, une altération du fonctionnement diurne est également présente. Naturellement, les plaintes ne peuvent être dues à l’une ou l’autre affection somatique ou psychiatrique ou à l’utilisation/l’abus de médicaments, d’alcool, de drogues, etc.

3. GESTION DE L’ANXIéTé ET DU STRESS

L’anxiété et le stress sont des réactions à une émotion déterminée. On peut distinguer une réaction somatique (palpitations, pression à hauteur de la cage thoracique, maux de tête, etc.) et une réaction comportementale (attitude de combat ou de fuite, ‘‘fight or flight’’ reaction dans la littérature anglo-saxonne). Le traitement mé-dicamenteux s’adresse surtout aux plaintes somatiques, tandis que le traitement non-médicamenteux prend plutôt en charge les problèmes cognitifs et comportementaux. Il est clair que la médication ne résout pas le problème lui-même mais atténue uniquement les symptômes. Il faut donc rechercher la combinaison adéqua-te des deux traitements. Pour la relaxation et la psychothérapie, il convient de s’adresser à un spécialiste.

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Le patient lui-même peut aussi prendre certaines mesures. En l’occurrence, il est important de savoir qu’un trou-ble anxieux n’est pas une affection autolimitative mais augmente toujours en gravité et en ampleur. Par ailleurs, l’anxiété peut avoir une cause somatique ou être un effet secondaire d’un médicament.

Les mesures d’autogestion ci-dessous, en cas de trouble anxieux sans diagnostic et accompagnement spécia-lisé, sont donc généralement insuffisantes :

Gestion de l’anxiété (voir aussi le dépliant “Stress et anxiété”, annexe 5) Le contrôle de la respiration par la respiration abdominale peut atténuer les palpitations, la tension mus-

culaire et les paresthésies induites par l’anxiété. Une mauvaise respiration (par exemple, des inspirations profondes successives) peut conduire à une hyperventilation chronique ayant pour conséquence ces mêmes symptômes.

L’alcool atténue l’anxiété à très court terme. La consommation d’alcool dans ce but fait entrer l’individu dans la zone dangereuse de l’accoutumance et de la dépendance. A éviter donc !

Oser parler autour de soi de son anxiété ! Essayer de ne pas éviter les situations qui suscitent l’anxiété, afin de s’accoutumer à ces situations.

Gestion du stress (voir aussi le dépliant “Stress et anxiété”, annexe 5) Il n’y a pas de méthode universelle pour traiter le stress. Ce qui est efficace chez l’un ne l’est pas nécessaire-

ment chez l’autre. Le principe de base dans la gestion du stress vise à diminuer les tensions et à augmenter la résistance au stress.

Diminuer les tensions : • Techniques cognitives : - Identifier les causes du stress (par exemple, par le biais d’un journal) et essayer de les éviter ou de

les modifier. - (Re)structurer les priorités. Etablir un planning de travail ou une liste des choses à faire. Cela permet

de se vider l’esprit et d’avoir une impression de contrôle. Ne pas hésiter à biffer certains points dans la liste

• Oserdirenon !

Augmenter la résistance au stress : • Techniques de relaxation et de méditation comme le yoga (voir plus loin) • Style de vie sain : régime, fruits et légumes, arrêter de fumer, pas de consommation excessive d’al-

cool, exercices physiques, etc.

4. PSYCHOTHERAPIE EN CAS D’ANXIETE

Le Conseil Supérieur de la Santé a réuni des preuves scientifiques démontrant l’efficacité de la psychothéra-pie (www.health.fgov.be/CSH_HGR; Avis et Recommandations, mot-clé : psychothérapies). Il subsiste néan-moins en Belgique un vide juridique en ce qui concerne l’exercice des psychothérapies. A l’heure actuelle, tout le monde peut se déclarer psychothérapeute, qu’il ait ou non suivi une formation. Des propositions de loi sont à l’étude pour protéger cette fonction, mais leur mise en application n’est pas pour tout de suite.

Il existe de nombreuses formes de psychothérapie. En Belgique, plusieurs formes de thérapie sont fréquem-ment utilisées : la thérapie cognitivo-comportementale, les thérapies psychodynamiques et psychanalytiques, la thérapie systémique et les thérapies expérientielles et centrées sur le patient. Dans le cadre du traitement de l’anxiété, du stress et des problèmes de sommeil, la première forme est la plus étayée et sera, par conséquent, développée ici.

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Thérapie cognitivo-comportementale

De quoi s’agit-il ?La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est l’un des principaux courants de la psychothérapie. Elle ré-sulte de la combinaison de la thérapie cognitive et de la thérapie comportementale. La TCC est une méthode de traitement psychologique qui part du principe que notre pensée, notre perception et nos actions sont en grande partie déterminées par nos antécédents d’apprentissage.

La thérapie cognitive est axée sur la pensée et la façon dont celle-ci détermine les émotions et les actions. Dans une première phase, les pensées et la façon de penser, à l’origine des troubles anxieux, sont identifiés. Dans une deuxième phase, on apprend à gérer autrement ces pensées (par exemple, en apprenant à évaluer les pensées anxiogènes à leur juste valeur ; des pensées plus rationnelles sur ces phénomènes anxiogènes finissent par atténuer l’anxiété).

La thérapie comportementale voit le comportement comme le point de départ du changement : changer sa façon de faire, les pensées et le ressenti vont suivre (par exemple, aborder un comportement d’évitement par une mise en situation (‘exposure in vivo’) : l’exposition progressive et croissante à la situation redoutée fait disparaître l’anxiété). La combinaison d’« apprendre à penser différemment » et d’« apprendre à agir différem-ment » est donc le point de départ de la TCC. En fonction de la situation, l’accent est placé davantage sur une approche cognitive ou comportementale. Chez 50 à 75 % des patients traités, un traitement par TCC conduit à une atténuation ou une disparition complète des symptômes.

Pour qui ?La TCC a une efficacité démontrée, notamment en cas de troubles anxieux, de dépression, de troubles alimen-taires, de psychose, de problèmes sexuels, de douleur et de toxicomanie. Le point de départ de la thérapie cognitivo-comportementale est l’apprentissage par le patient à gérer autrement les facteurs qui déclenchent la plainte et les facteurs qui l’entretiennent.

Comme d’autres formes de thérapie psychologique, il est important : 1. que le patient soit prêt à partir du principe qu’il peut apprendre à exercer lui-même une influence sur sa

problématique et qu’il comprenne que sa manière de gérer le problème contribue précisément à l’en-tretenir, voire à l’aggraver;

2. que le patient soit prêt et apte à collaborer activement au traitement psychologique, par exemple en accomplissant des « exercices » à domicile.

Concrètement ?Une discussion ciblée est la base par excellence de toute forme de psychothérapie. Dans le cas de la TCC, le patient reçoit également des exercices à faire à domicile, par exemple des schémas comportementaux pour réagir de façon plus adaptée aux circonstances problématiques. Ce travail à domicile stimule le patient à participer activement à son traitement, même en dehors des séances avec le thérapeute. La TCC est généra-lement de courte durée. 10 à 25 séances à raison de 1 par semaine ou toutes les deux semaines conduisent à un traitement de quelques mois à un an.

Exemple : TCC en cas de trouble panique (Source : VGCT)On parle de trouble panique lorsque le patient a régulièrement des accès de panique, qu’il craint que ceux-ci se reproduisent et qu’il évite les situations qui déclenchent ces crises de panique.

L’approche de la TCC en cas de trouble panique est triple. La première étape consiste à donner une explica-tion apaisante du trouble; dans une seconde étape, le patient apprend à mieux gérer les sensations physiques et les pensées angoissantes et, dans une troisième étape, le patient apprend à s’habituer à de telles sensations et pensées.

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Etape 1: Explication apaisante – connaissance du problème Lorsque le corps est exposé à un «danger», il va se préparer à une réaction “fight or flight”, d’attaque ou de

fuite. Cette préparation s’accompagne d’une accélération des rythmes cardiaque et respiratoire, d’un afflux

sanguin plus important vers les muscles des bras et des jambes. S’il s’agit d’une fausse alerte et qu’aucune « action » n’est nécessaire, on se retrouve avec un corps « prêt à

l’action » et cette réaction faussée peut être ressentie comme angoissante. De telles réactions arrivent à tout le monde et ne constituent pas le signe d’un trouble psychique. Cela devient réellement un problème et même un trouble, lorsque le patient va donner une signification

erronée à ces fausses alertes du corps, par exemple, lorsqu’il va penser qu’il va s’évanouir, devenir fou ou même mourir.

Dans ce cas, il va craindre ces accès d’anxiété et essayer de les éviter. Il va entrer dans une spirale d’anxiété face aux crises d’anxiété, ce qui augmente à la fois l’anxiété et les crises.

Étape 2 : Apprendre à mieux gérer les sensations physiques et les pensées angoissantes Ce n’est pas parce que le patient sait que les sensations physiques et les pensées angoissantes ne sont en

réalité qu’une fausse alerte, qu’il peut déjà correctement les gérer. Dans certains cas, l’attention est focalisée sur l’acquisition d’un plus grand contrôle sur les sensations et pen-

sées de panique. On utilise alors des techniques telles que la relaxation, les pensées apaisantes et la diver-sion.

Dans une thérapie comportementale, on peut également apprendre à faire face aux perceptions et pen-sées angoissantes (confrontation), sans essayer de les contrôler.

Étape 3 : Accoutumance L’accoutumance est un principe souvent utilisé en TCC. En s’exposant progressivement à des situations anxiogènes, le patient apprend à s’habituer aux sensations

d’anxiété et à les contrôler. En cas de trouble panique, différentes méthodes sont utilisées pour susciter les symptômes anxieux. Par exem-

ple, l’oppression est suscitée en demandant au patient de retenir un moment sa respiration; l’accélération du rythme cardiaque est provoquée en effectuant des flexions successives des genoux.

A chaque fois, l’exposition aux situations anxiogènes sera poussée aussi loin que le patient peut le supporter. Ainsi, il apprend à s’y habituer, à les contrôler et à y faire face.

Où trouver un thérapeute spécialisé en TCC ? L’AEMTC (Association pour l’Etude, la Modification et la Thérapie du Comportement) présente, sur son site

web, un annuaire des thérapeutes formés à la pratique des thérapies cognitivo-comportementales à Bruxel-les et en Wallonie : http://www.ulg.ac.be/aemtc/son_annuaire.html.

Sur le site http://www.theseas.be/fr/accueil.htm de la Fondation Julie Renson, il est possible de faire une recherche des structures de soins où l’on pratique les thérapies cognitivo-comportementales, dans toute la Belgique. Site bilingue.

Site en néerlandais : http://www.vvgt.be/index.php?page=zoek Site web du VVGT (Vlaamse Vereniging Voor Gedragstherapie). Permet de rechercher les coordonnées de

thérapeutes formés à la pratique des thérapies cognitivo-comportementales à Bruxelles et en Flandres.

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5. THERAPIE DE RELAXATION EN CAS DE STRESS, D’ANXIETE ET DE TROUBLES DU SOMMEIL

Il existe différentes techniques pour détendre le corps et / ou l’esprit. En cas de stress chronique, le système nerveux sympathique est stimulé en permanence. Par la relaxation, on essaie de mettre le système orthosym-pathique au repos et de stimuler le parasympathique. L’application de ces techniques permet de diminuer le rythme cardiaque et la pression artérielle.Outre le yoga, le tai-chi et la méditation, il existe des thérapies de relaxation plus spécifiques. Nous évoquerons successivement la relaxation, la sophrologie et le mindfulness ou « Pleine conscience ».

5.1. Relaxation musculaire pour favoriser le sommeil Training autogène de Schultz La relaxation est obtenue par induction verbale. Il s’agit d’une technique d’autosuggestion. Le patient suit des instructions verbales l’amenant à prendre conscience de son propre corps et des zo-

nes de tension. Il apprend à induire lui-même des sensations de lourdeur, de chaleur, de froid, etc. Le but est de parvenir au contrôle du corps. Exemple : En se concentrant sur une phrase donnée (par exemple, “mon bras droit est lourd”) et en diri-

geant simultanément sa concentration sur le bras droit, ce bras devient lourd et se détend. Un entraîne-ment intensif permet d’atteindre une relaxation et une maîtrise de soi plus abouties.

Technique de Jacobson La relaxation est obtenue ici par des alternances de contractions et de décontractions des muscles. Le but est d’obtenir un meilleur contrôle de la tension musculaire dans le corps. La relaxation musculaire s’accompagne d’une détente mentale.

Ces deux techniques peuvent être combinées à la relaxation par pensée et imagerie mentale.

5.2. Sophrologie La sophrologie est une méthode qui utilise la répétition de deux techniques afin d’atteindre l’équilibre entre le corps et l’esprit : la relaxation dynamique (au niveau physique) et la sophronisation (statique au niveau phy-sique, apparentée à l’hypnose). Dans un état entre veille et sommeil, la personne va essayer de stimuler des capacités peu utilisées : se détendre, contrôler son stress et ses émotions, se concentrer, etc.

La grande différence avec les autres techniques de relaxation est que l’on n’utilise pas la suggestion et que la méthode est adaptée à la vie occidentale. Les exercices sont donc faciles à appliquer, debout ou assis, pen-dant les activités quotidiennes. (Source : http://www.psycholoog.be/wiebeke.seymortier/index.html). La soph-rologie peut être pratiquée individuellement ou en groupe et est notamment indiquée en cas d’anxiété, de stress et de problèmes de sommeil.

Plus d’informations : http://www.sofrologie.org/ Site web de l’ISCASOF asbl, Ecole Internationale de Sophrologie Caycédienne. Informations générales sur la

sophrologie et formation en sophrologie (professionnel). http://www.sophro.be/index.html Site web de l’Association Européenne de Sophrologie. Informations générales sur la sophrologie, formation

en sophrologie (professionnel) et organisation de séances d’initiation à la sophrologie (tout public). Liste de sophrologues agréés à Bruxelles et en Wallonie.

http://www.sophrobelgique.org Site web de l’ Académie de Sophrologie Caycédienne® de Bruxelles. Informations générales sur la sophrolo-

gie, formation en sophrologie (professionnel) et organisation de séminaires de sophrologie (tout public). Liste de sophrologues à Bruxelles et en Wallonie.

http://www.sbsr.be/pages/sbsrpag.html Site web de la SBSR asbl (Société Belge de Sophrologie et de Relaxation). Informations générales sur la soph-

rologie et la relaxation. Liste de praticiens.

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Sur le site http://www.theseas.be/fr/accueil.htm de la Fondation Julie Renson, il est possible de faire une re-cherche des structures de soins où l’on pratique la sophrologie, dans toute la Belgique.

Sites en néerlandais : www.vlaamsesofrologen.be Site web de la Vlaamse Vereniging Caycediaanse Sofrologen vzw. Informations générales sur la sophrologie.

Liste de sophrologues en Flandres. http://www.sofrologie.be Site web de l’ABZ (Belgische Associatie voor Biofeedback en Zelfregulatie). Organise des formations entre

autres en sophrologie et en gestion du stress (professionnel). S’adresse surtout aux entreprises.

5.3. Techniques de « Pleine Conscience » (Mindfulness) en cas de stress, d’anxiété et de troubles du sommeil

De quoi s’agit-il ?“Le mindfulness (ou Pleine conscience) contribue à attirer l’attention sur ce qui est le plus important dans la vie. Nous apprenons à gérer le stress, les tracas, la morosité, les frustrations et tout ce qui empêche que la vie vaille la peine d’être vécue. Les autres applications sont l’anxiété et la dépression, la douleur et la fatigue, le burn-out & la maladie.” Dr D. Dewulf

Le but est de reconnaître et d’accepter la réalité telle qu’elle est, sans la nuancer par des réactions émotion-nelles ou des distorsions mentales et sans y réagir par des schémas comportementaux automatiques. (Source : www.aandacht.be).

Le mindfulness trouve son origine dans les pratiques de méditation bouddhiste.Le mindfulness comporte deux programmes de traitement : la mindfulness based stress reduction (MBSR) axé sur la réduction du stress et la mindfulness based cognitive therapy (MBCT), axée sur la prévention des rechutes de la dépression.

Pour qui ?Des études internationales ont démontré l’efficacité du mindfulness pour le traitement et la prévention notam-ment de la dépression, de l’anxiété, du stress, de la fatigue, des troubles du sommeil, de la douleur chronique, de l’hypertension artérielle.

Concrètement ?Les principaux objectifs didactiques d’une formation en mindfulness sont : Apprendre à voir les pensées comme des produits de l’esprit et non comme des vérités ; Prendre conscience des schémas conditionnés et apprendre à en sortir ; Être vigilant aux pensées, aux sensations et aux perceptions et apprendre à s’en distancer de manière à

réduire les chances d’être aveuglé par l’expérience instantanée ; Apprendre à diriger l’attention sur la perception consciente ; Apprendre à se connaître et à connaître le monde d’une manière ouverte et dépourvue de jugement.

En parallèle, des exercices de respiration sont également proposés et une part importante de la formation consiste en de la méditation.

Plus d’informations http://www.ecsa.ucl.ac.be/mindfulness/ Site francophone de la Pleine Conscience en psychothérapie. Informations et organisations de programme

« Pleine Conscience pour la gestion du stress » par les Consultations Psychologiques Spécialisées (CPS) - Troubles émotionnels de la Faculté de Psychologie à Louvain-la-Neuve (UCL).

http://www.mindfulness-belgium.net Informations et organisations de cycle «Mindfulness - Pleine Conscience» pour la réduction du stress, en Wal-

lonie.

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Sites en néerlandais : www.levenindemaalstroom.be Informations sur la Pleine Conscience et la gestion du stress. Organisation de sessions en collaboration avec

la Clinique du Stress du Middelheim Ziekenhuis à Anvers. www.aandacht.be Informations sur la Pleine Conscience et la gestion du stress. Organisation de sessions en Flandres. 5.4. Où trouver un thérapeute qui propose une thérapie de relaxation ?La liste des professionnels de la santé qui proposent une thérapie de relaxation est longue. Tant les kinésithéra-peutes que les médecins traitants, les psychothérapeutes, les psychologues (cliniques), les psychiatres, etc. pro-posent une ou plusieurs formes de thérapie de relaxation. Il est donc impossible de présenter une liste complète de tous les thérapeutes possibles.

www.bfp-fbp.be Site de la Fédération Belge des Psychologues. Possibilité de rechercher les coordonnées d’un psychologue

dans toute la Belgique. http://www.abp-bvp.be Site web de l’Association Belge de Psychothérapie asbl. Représente l’EAP (European Association for Psycho-

therapy) en Belgique. Reprend le Registre Européen de Psychothérapie indiquant les modalités de psycho-thérapie et les coordonnées des praticiens titulaires du CEP (Certificat Européen de Psychothérapie).

Sur le site http://www.theseas.be/fr/accueil.htm de la Fondation Julie Renson, il est possible de faire une re-cherche des structures de soins où l’on pratique les thérapies de relaxation, dans toute la Belgique. Possibilité de recherche par techniques : relaxation, hypnothérapie, sophrologie, etc.

Le site-portail http://users.pandora.be/allemeesch/KlinPsy/frindex.htm fournit un aperçu de différentes orga-nisations de psychologues et disciplines associées, en Belgique.

Autres sites (liste non-exhaustive) : http://www.psy.be (en français) http://www.santementale.be (en français) http://www.psychotherapeute.be (en français) http://www.stresslabo.be (en néerlandais) http://users.telenet.be/heidi.windmolders/index.html (en néerlandais) http://www.cprs.be : Centre pour la psychothérapie, relaxation et sophrologie (en néerlandais) http://www.consentio.be/(en néerlandais) http://www.cereon.be/index.htm (en néerlandais)

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6. REfERENCES

Nederlandse vereniging voor gedragstherapie en cognitieve therapie. www.vgct.nl (filmpjes over CGT bij angst, smetvrees en depressie).

Vlaamse Vereniging voor Gedragstherapie. www.vvgt.be. Mindfulness : www.mindfulness.be of www.aandacht.be (David Dewulf) ; www.levenindemaalstroom.be

(Edel Maex) ; www.wakkerworden.org (Johan Van de Putte) ; www.itam.be (Bjorn Prins). Netherlands Institute of Mental Health and Addiction : www.trimbos.nl. SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement, Manuel d’aide aux médecins gé-

néralistes : Anxiété, stress & troubles du sommeil. Campagne fédérale pour l’usage rationnel des benzodiazé-pines 2005.

Avis du Conseil Supérieur de la Santé (2005). Les psychothérapies : définitions, pratiques, conditions d’agré-ment. (www.health.fgov.be/CSH_HGR; Avis et Recommandations, mot-clé : psychothérapies).

Rogiers R, Van den Abbeele D, Van de Putte J. Je kan anders ! Werken aan depressieve klachten met tech-nieken uit de cognitieve gedragstherapie. Globe, Brussel (2006) ; p 63-78.

Declercq T, Rogiers R, Habraken H, et al. Aanpak van slapeloosheid in de eerste lijn. Aanbeveling voor goede medische praktijkvoering. Huisarts Nu, 2005 ; 34(7):346-71.

Ariëns B. Uitgeslapen wakker worden. Gids voor een betere nachtrust. www.uitgeslapenwakker.be. Voorlichtingsbureau voor koffie en gezondheid. Hoeveel cafeïne is verantwoord ? www.koffieengezondheid.nl. Coene I. Wat heeft u vandaag gedronken ? Nutrinews 2006 nr 1. www.nice-info.be. NHG-standaard angststoornissen. http://nhg.artsennet.nl. Belgische Vereniging voor Psychotrauma en EMDR via www.bipe.be.

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cHAPItRE 3 : APPROcHE MOtIvAtIOnEllE

Dans certaines circonstances, il est parfois nécessaire de modifier ses comportements, ses attitudes, ses positions. Dans la plupart des situations de la vie de tous les jours, les changements sont naturels, ils s’imposent d’eux-mêmes et peuvent être réalisés sans grand effort. Mais parfois, certaines décisions peuvent paraître raisonnables et sont, pourtant, sources d’hésitation ; il est plus difficile d’initier un changement, certainement si la motivation est fragile, fluctuante ou incertaine.

Transformer ensuite les intentions en actions est une autre étape, suivie par une période de maintien où le désir d’abandonner représente un risque de retour à la case départ.

C’est le cas principalement lorsque le changement nécessite des décisions ne procurant pas ou peu de satis-factions immédiates. Par exemple, arrêter de fumer en raison de dispositions interdisant le tabagisme sur le lieu professionnel, modérer sa consommation d’alcool suite à de mauvaises analyses sanguines, faire davantage d’exercices physiques ou encore perdre du poids.

C’est pour faire face à ces situations difficiles que l’entretien motivationnel ou motivant fut développé par les psychologues William Miller et Stephen Rollnick au cours des années 80. L’objectif principal de l’entretien mo-tivationnel consiste à potentialiser les capacités intrinsèques d’un individu à réaliser un changement pour une meilleure qualité de vie. Cette approche est basée sur le constat selon lequel la véritable décision de change-ment doit émaner de la personne elle-même, que procéder de manière coercitive, autoritaire a souvent pour principal effet de renforcer la résistance plutôt que de favoriser le changement. Au contraire, permettre aux personnes d’énoncer les avantages et inconvénients de la situation de statu quo et du changement tout en développant le sentiment d’empathie, d’autonomie et de compétence peut s’avérer nettement plus efficace pour promouvoir un processus de changement.

Quelques mots sur l’ambivalence…L’ambivalence se caractérise par la co-existence d’opinions opposées à propos de la nécessité d’initier un changement. La conscience des risques encourus par le mésusage de l’alcool, des benzodia-zépines ou du tabagisme peut concourir chez certains à initier un changement de comportement. En revanche, une personne ambivalente considérera également les avantages au non-chan-gement de son comportement, ce qui génèrera un conflit intérieur. Autrement dit, les personnes ambivalentes veulent changer pour certaines raisons et dans le même temps, ne le veulent pas pour une série d’autres raisons.

Quelle attitude adopter avec les personnes ambivalentes ? La plus naturelle consiste à vouloir annuler directe-ment l’ambivalence en prescrivant la bonne attitude à tenir ; il s’agit du réflexe correcteur. Dans ce cas, le risque est élevé de favoriser, sans le vouloir, le non-changement, l’interlocuteur argumentant en faveur du statu quo. En revanche, si on l’invite à explorer son ambivalence en utilisant les bonnes techniques de communication, d’un ton doux et chaleureux, l’ambivalence peut se résoudre dans le sens du changement souhaité par le spécialiste (médecin généraliste, pharmaciens, psychiatre, etc.), l’interlocuteur trouvant en lui sa motivation intrinsèque.

Fig. 4. Un bon moyen d’illustrer l’ambivalence est la métaphore de la balance; des bénéfices et des coûts sont associés aux 2 options opposées

L’ambivalence est le problè-me-clé à résoudre pour que

survienne le changement

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Pourquoi les gens changent-ils ?Quatre conditions favorisent le changement :1. Que le patient ait connaissance du problème et le reconnaisse comme tel ;2. Que ce soit important pour lui-même de changer (désir, nécessité et raisons de changer) ;3. Qu’il ait confiance en sa propre capacité de pouvoir réaliser ce changement ;4. Que ce soit le bon moment, c’est-à-dire que ce soit devenu une question de priorité.

Le patient doit aussi avoir la liberté et la responsabilité de pouvoir agir lui-même à la résolution du problème. La motiva-tion au changement n’est pas uniquement une caractéristique intrinsèque de la personne, mais elle est influencée par la relation avec l’entourage et / ou le professionnel de la santé, ce qui montre toute l’importance de la communication établie entre le patient et le professionnel de la santé.

Les techniques utilisées dans l’entretien motivationnel permettent, dans un premier temps, d’explorer l’ambivalence. Après quoi, elles seront utiles pour mettre en évidence les éléments en faveur du changement : désir, capacité, raisons et nécessité de changer.

1. STADES DE CHANGEMENT

Le modèle motivationnel de Di Clemente et Prochaska distingue différents stades de changement de com-portement. A chacun de ces stades correspond un accompagnement particulier. Si dans les premiers stades, l’information tient une place importante, il s’agira ensuite d’explorer l’ambivalence afin d’élaborer un projet de changement et de le mettre en action. Ainsi, il est inadéquat de proposer directement une stratégie de sevrage d’une substance dont elle est dépendante à une personne au stade de préintention ou d’intention.

L’approche motivationnelle est très utile pour faire évoluer la personne jusqu’au stade de l’action, particulièrement lorsque celle-ci est au stade de l’intention ( ou de l’ambivalence). Dans le cadre de cette campagne, l’entretien motivationnel ne se limite pas à aboutir à l’arrêt de la consommation de benzodiazépines mais vise aussi à promouvoir des adaptations du style de vie et/ou des approches non-médicamenteuses (entre autres les approches psychothérapeutiques).

Fig. 5. Le cycle motivationnel

Préintention

Rechute

Maintien Action

Préparation

Intention

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Stades de changement1.

Pré

inte

ntio

n

A ce stade, le patient ne considère pas ou ne veut pas considérer sa consommation de benzodiazé-pines comme un problème. Il faudra lui faire prendre conscience de l’existence du problème et qu’il existe des solutions.

Ex : Une patiente consomme une benzodiazépine tous les soirs depuis 20 ans. Elle est âgée de 70 ans et atteinte d’ostéoporose. A-t-elle conscience de sa dépendance et du risque plus élevé de fracture de la hanche ?

Objectifs et stratégies d’intervention • Augmenter la prise de conscience.

• Amener le patient à réfléchir au problème.

• Délivrer une information précise.

• Interroger sur le vécu (qualité du sommeil, consommation de somnifères, gestion du stress, etc.).

2. In

tent

ion

Il y a prise de conscience. Le patient a intégré le fait qu’une consommation au départ ponctuelle est devenue plus qu’une habitude, qu’il est devenu dépendant de cette consommation. Par contre, il ne voit pas la nécessité de changer (avec tout ce que cela comporte en terme d’inquiétude et d’appré-hension).

Ex : Cela fait tellement d’années que je prends ce médicament. Je dors bien, je n’ai aucun problème en journée. Par contre, quand je n’en ai plus, je ne ferme pas l’œil de la nuit. Je ne vois aucune raison de l’arrêter.

Objectifs et stratégies d’intervention • Soulever les éléments en jeu dans la décision (explorer l’ambivalence) : clarifier les barrières perçues, identifier les croyances, craintes et connaissances, les effets positifs de l’arrêt.

• Résumer et augmenter le niveau de connaissance : informations sur le sevrage (méthodes, symptômes, traitements non-médicamenteux, etc.).

• Amener à prendre une décision et exprimer son soutien.

• Renvoyer chez le médecin.

3. P

rép

ara

tion

La personne est consciente des avantages de l’arrêt de sa consommation MAIS y reste attachée.

Les avantages de l’arrêt se montrent plus marquants. L’action d’arrêt est envisagée mais n’est pas en-core précise dans le temps. Le patient commence à s’y préparer.

L’ambivalence est un problème-clé à résoudre pour que le changement survienne.Ex : Je me rends compte que, finalement, je ne dors pas si bien. De plus, j’ai des difficultés de concen-tration en journée. Si ces symptômes sont provoqués par la prise de somnifères, autant essayer de les arrêter progressivement. Encore faut-il trouver une solution pour que je puisse dormir, etc.

Objectifs et stratégies d’intervention • Encourager la décision.

• Augmenter le niveau de connaissance : informations sur le sevrage (méthodes, symptômes, traitements non-médicamenteux, etc.).

• Renvoyer chez le médecin pour une stratégie d’action.

4. A

ctio

n

La personne a confiance en ses capacités de changement, c’est le bon moment pour elle. Elle est convaincue de la nécessité de changer de comportement. Elle a contacté le médecin pour entre-prendre un sevrage. C’est une étape difficile, qui nécessite beaucoup de soutien et de valorisation de la part des soignants et de l’entourage.

Ex : Maintenant, je demande un programme d’accompagnement pour cesser la consommation de somnifères. Je désirerais l’entamer la semaine prochaine.

Objectifs et stratégies d’intervention • Valoriser la décision et encourager le patient.

• Rappeler les informations sur le sevrage (méthodes, symptômes, traitements non-médicamenteux, etc.). Le sevrage est progressif et peut prendre du temps, il ne faut pas vouloir aller trop vite.

• Soutenir et suivre le sevrage : importance de la fréquence des contacts, y compris avec le médecin.

• Référer au médecin en cas de symptômes de sevrage importants.

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5. M

ain

tien

– C

ons

olid

atio

nLe patient a arrêté depuis plusieurs mois et résiste aux diverses tentations de consommer à nouveau des benzodiazépines. Il a le sentiment d’être capable de s’en passer, ce qui favorise l’estime de soi. Il tente aussi de trouver des alternatives à cette consommation.

Objectifs et stratégies d’interventionL’objectif principal de cette étape est d’éviter la rechute et de stabiliser le changement comporte-mental.

• Valoriser le patient (Ex : Félicitations ! Ce n’est pas facile d’arrêter et vous y êtes parvenu !).

• Résumer et valoriser les acquis (Ex : meilleure concentration en journée, meilleure qualité de sommeil).

• Rappeler régulièrement les motivations à l’origine du changement.

• De nouvelles motivations peuvent émerger (meilleur sommeil, amélioration de la confiance personnelle, etc.). A l’inverse, de nouvelles questions peuvent survenir : Les avantages espérés sont-ils présents ? Des inconvénients imprévus viennent-ils perturber la décision ?

Si de nouvelles difficultés surviennent, un renvoi chez le médecin s’impose.

Rec

hute

La personne doit être rassurée. “Craquer” est humain. Les rechutes font partie du processus d’arrêt et sont fréquentes. Ce n’est pas catastrophique, pour autant que l’on puisse trouver en soi les motivations pour se relever.

Objectifs et stratégies d’interventionEcoute empathique et valorisation de la tentative :

Ex : Je comprend que vous soyez déçu d’avoir rechuté, d’un autre côté vous avez réussi à bien dormir pendant 2 semaines sans somnifère.

Chercher l’origine du découragement et de la rechute, les aspects positifs du sevrage par des ques-tions ouvertes :

• Quelle était la qualité du sommeil ?

• Y a-t-il eu des symptômes de sevrage ?

• Quel a été l’accompagnement durant le sevrage ? Comment a-t-il été suivi ?

• Comment la personne gère-t-elle son stress ?

• Quelles sont les motivations qui la pousseraient à réessayer ?

• Quels seraient les moyens complémentaires nécessaires pour une prochaine tentative de sevrage ?

Résumer les aspects positifs et chercher avec le patient des solutions pour surmonter les difficultés ren-contrées lors d’une prochaine tentative. Augmenter la confiance :

Ex : Si je comprends bien, vous avez rechuté à cause de problèmes professionnels. Comment pensez-vous que vous pourriez y faire face dans le futur ?

Référer au médecin si nécessaire.

Tabel 3. Stades de changement de comportement

2. APPROCHE MOTIVATIONNELLE

Définition et état d’espritL’entretien motivationnel est une approche directive centrée sur la personne, qui vise à amener un changement de comportement, en aidant le patient à explorer et à résoudre son ambivalence, à sortir de son immobilisme.

L’ambivalence, hésitation dans le choix entre deux ou plusieurs options, est un frein puissant à la décision de changer. Le principe de l’approche motivationnelle est de créer et d’amplifier, dans la manière de voir du pa-tient, une divergence entre son comportement actuel et ses valeurs de références ou ses objectifs plus géné-raux. Le professionnel de la santé va aider le patient à identifier ses valeurs intrinsèques qui seront les moteurs du changement. C’est toutefois la personne elle-même et non l’intervenant qui résout cette ambivalence.

La motivation au changement doit venir de la personne elle-même, elle ne peut être imposée par l’extérieur. Or, le professionnel de la santé aura souvent tendance à prendre parti contre la consommation de benzodia-zépine (réflexe correcteur). Dans ce cas, on constate généralement que la personne va argumenter en faveur de sa consommation et ce, parfois, d’une manière que l’on peut juger totalement irrationnelle.

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L’entretien va se focaliser sur les inquiétudes et les points de vue du sujet, sur son ambivalence, et non directe-ment sur le problème à résoudre. La personne doit être considérée dans sa globalité.

Cette approche se caractérise par une forme de partenariat entre un intervenant et une personne. Il ne s’agit pas ici d’une relation classique « expert – malade ». L’entretien se déroule dans une atmosphère empathique : la persuasion, la confrontation agressive et l’argumentation sont des concepts opposés à l’esprit de cette mé-thode.

ExemplesPatient : « Mes accidents de voiture n’ont rien à voir avec ma consommation de somnifères. Vous savez comme moi que dans cette ville, à l’heure de pointe, les gens roulent comme des sauvages etc. »Pharmacien(ne) (confrontant) : « Ne me dites pas qu’avec vos 6 XYZ par jour, vous avez les réflexes suffisants pour conduire. De plus, je constate que ce sont deux médecins qui vous les prescrivent. Je n’ai pas d’autres choix que de les en avertir. »Pharmacien(ne) (confrontant) : « Vous pensez que vos deux accidents de la semaine dernière ne sont pas liés à votre consommation de XYZ. Aussi, je constate qu’il y a six mois, le médecin vous en avait prescrit un par jour, il a augmenté la dose par la suite et maintenant vous avez deux médecins prescripteurs. Il est connu qu’une consommation de XYZ peut diminuer les réflexes au volant. Qu’en pensez-vous ? »

PrincipesLes principes de bases définissent les attitudes de l’intervenant dans la conduite de l’entretien.

1. Exprimer de l’empathieL’empathie désigne une attitude envers autrui, caractérisée par un effort objectif et rationnel de compréhen-sion intellectuelle des ressentis de l’autre.

Dans la relation à l’autre, il n’y a empathie qu’à condition que tous préjugés et jugements à son égard soient écartés.

Eprouver une compréhension empathique nécessite donc de se mettre à la place de l’autre, tout en conser-vant un regard différent, sans éprouver les mêmes émotions ou désespoirs (l’empathie n’est pas de la compas-sion). On peut exprimer de l’empathie soit en exprimant directement sa compréhension, soit en reflétant les pensées et émotions de son interlocuteur sans porter de jugement.

ExemplePharmacien(ne) :« Vous avez traversé une épreuve particulièrement éprouvante ».

2. Développer la divergenceLa motivation au changement survient lorsque les gens perçoivent une contradiction entre leur comportement actuel et leurs valeurs et / ou objectifs personnels. Le travail motivationnel consiste à relever ces contradictions et à être le partenaire extérieur du dialogue intérieur que cela génère. Les arguments en faveur du change-ment sont ceux du patient (par ex : boire de l’alcool versus être un « bon » père de famille). Le reflet (cfr. plus loin) est utilisé pour renforcer certains points.

ExemplePharmacien(ne) :« Qu’est ce qui vous préoccupe dans votre consommation de XYZ ? »

3. « Rouler » avec la résistance – Eviter les argumentations, éviter le mot « mais »La résistance du patient peut se repérer par plusieurs types d’attitude du patient : rejet de l’expertise et/ou désintérêt face au discours du thérapeute, interruption défensive de son discours, déni du problème, etc.

Le style confrontationnel (plaidoyer pour le changement, argumenter, démontrer, prouver, faire réfléchir, per-suader) a pour effet de renforcer la résistance, particulièrement si ces interventions précèdent la demande du patient.

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Comme la motivation, la résistance au changement n’est pas une caractéristique intrinsèque au patient. Elle est plutôt le produit d’interactions successives entre celui- ci et ses proches et / ou son thérapeute. Il ne faut pas s’opposer à la résistance, mais la considérer comme naturelle et compréhensible dans un processus de chan-gement. Elle doit être considérée comme un signal ; elle montre au soignant qu’il doit changer d’attitude.

ExemplePatient : « Pourquoi me donnez-vous cette brochure sur les somnifères ? Seriez-vous en train de me dire que je dois arrêter d’en prendre pour dormir ? »Pharmacien(ne) : « C’est juste de l’information. C’est à vous de décidez ce que vous en ferez. Naturellement, personne ne peut vous forcer à arrêter les somnifères. »

4. Renforcer le sentiment d’efficacité personnelleLe patient se sentira prêt à changer s’il a une confiance suffisante en sa capacité à mettre en oeuvre le chan-gement. Ainsi une personne peut être consciente de l’effet néfaste de sa consommation de somnifères sur sa concentration en journée, mais ne s’engagera pas pour autant dans un processus de changement de com-portement si elle n’a aucune confiance en sa capacité à réussir. Il est donc indispensable d’encourager la personne, de la valoriser et ce, tout au long de sa démarche.

Techniques « OU V E R »Ces techniques sont utilisées pour ouvrir la communication, principe essentiel de l’approche motivationnelle. Elles permettent dans un premier temps d’explorer l’ambivalence. Après quoi, elles seront utiles pour mettre en évidence les éléments en faveur du changement : désir, capacité, raisons, et nécessité de changer.

1. Questions OUvertesElles favorisent l’expression des motivations intrinsèques du patient et permettent de faire ressortir ses préoccu-pations. A l’inverse, les questions fermées (réponses brèves, réponses par oui ou non) favorisent le besoin d’in-formation de l’intervenant plutôt que le besoin du patient d’être compris.

Exemples d’application de questions ouvertes : la balance décisionnelle

Relatives à la consommation Relatives à l’arrêt de la consommation

1. Comment est votre sommeil quand vous prenez

le somnifère XYZ ?

4. Quels avantages retireriez-vous de l’arrêt de

ces XYZ ?

2. Quels sont les inconvénients liés à la prise de somnifères qui vous inquiètent le plus ?

3. Quelles sont vos craintes par rapport à l’arrêt

de la consommation de XYZ?

Exemples de questions fermées ( à éviter dans le cadre de cette approche)• « Ne trouvez-vous pas qu’il serait important de diminuer votre consommation d’XYZ ? »• « Etes-vous anxieux ? »• « Ne prenez-vous pas trop de XYZ ? »

Pour mettre en évidence les motivations et les freins au changement, la balance décisionnelle est un outil utile et simple à utiliser à l’officine.

Dans un premier temps, les avantages et les inconvénients de la poursuite du comportement actuel peuvent être évalués (reconnaître les avantages d’aujourd’hui dont il faudra faire le deuil). Par après, les inconvénients et les avantages du changement pourront être évalués de la même manière.

2. ValorisationPour renforcer l’ouverture de la relation, il faut veiller à valoriser le patient et le soutenir durant tout l’entretien. Le simple fait qu’il ait envie de changer peut déjà être souligné.

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Exemples« Je vois que vous êtes quelqu’un de volontaire. »« Il est évidemment plus simple de continuer les XYZ que de modifier certaines habitudes, vous avez fait un choix difficile, félicitations. »

3. Reflet et Ecoute activeLe reflet permet à l’intervenant et au patient d’être sur la même longueur d’onde et de faire ressortir les motiva-tions du patient. Un reflet est une affirmation et non une question, il permet de résumer et de compléter ce que dit le patient et ce à deux niveaux : on peut faire un reflet de contenu et/ou de sentiment. C’est une technique difficile à maîtriser, qui nécessite un peu d’entraînement et parfois du temps (ce qui n’est pas toujours évident en officine !). Mais un reflet ou une reformulation, placés judicieusement, permettent d’orienter le discours du patient dans les domaines susceptibles d’accroître sa motivation.

Exemple 1 : reflet simplePatient : « Si j’essaie d’arrêter mes XYZ, je ne tiendrai pas trois jours »Pharmacien(ne) : « Vous ne voyez pas comment vous pourriez arrêter de prendre les XYZ »

Exemples 2 et 3 : reflet amplifiéPatient : « Ma femme exagère toujours. Je ne suis pas aussi dépendant qu’elle le dit. »Pharmacien(ne) : « Il vous semble qu’elle n’a pas vraiment raison de s’inquiéter »Patient : « Le contenu de ces brochures sur les somnifères n’est pas vraiment objectif. »Pharmacien(ne) : « Si je comprends bien vous pensez que certaines personnes ont un intérêt particulier à exa-gérer les effets négatifs des somnifères ? »

Exemple 4 : double reflet (tient compte de l’ambivalence de la personne)Patient : « D’accord, je prends peut-être à vos yeux beaucoup de XYZ, mais je n’ai pas vraiment l’impression d’être dépendant. »Pharmacien(ne) : « Vous constatez que votre consommation de XYZ pose des problèmes, mais c’est aussi im-portant pour vous de ne pas être considéré comme quelqu’un de dépendant. »

Thomas Gordon définit certaines réactions comme étant des freins à l’écoute active.

Ordonner, diriger, commander1. Alarmer, mettre en garde, menacer2. Conseiller,3. faire des suggestions, fournir des so-lutionsDémontrer, argumenter, enseigner4. Dire aux gens ce qu’ils doivent faire, moraliser5.

Désapprouver, juger, critiquer, blâmer6. Faire honte, ridiculiser, étiqueter7. Interpréter, analyser8. Rassurer, sympathiser, consoler9. Questionner, mettre à l’épreuve10. Se mettre en retrait, penser à autre chose, 11. plaisanter, changer de sujet

Le piège de l’expertiseLe professionnel de la santé peut parfois donner l’impression au patient qu’il a réponse à toutes les questions. Cela tient le patient dans une passivité incompatible avec l’objectif qui est de résoudre par lui-même son am-bivalence. Dans l’entretien motivationnel, le patient est considéré comme l’expert, dans le sens où il sait mieux que quiconque quels sont ses objectifs, ses valeurs, ses compétences et ses motivations.

L’étiquetage est aussi un piège à l’écoute. Vouloir faire accepter au patient une étiquette (alcoolique, dépen-dant, etc.) est dévalorisant, jugeant, inefficace et devient rapidement un obstacle à la progression.

4. RésuméLes résumés permettent de renforcer les éléments qui viennent d’être discutés et témoignent de l’écoute de l’intervenant. Ils permettent également de souligner une ambivalence, de faire ressortir un élément important de la motivation du patient et de dégager des pistes stratégiques de changement.

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Exemple « Si je comprends bien, depuis plusieurs mois, vous prenez des somnifères et vous m’avez dit vous-même que cela ne vous empêchait pas de vous réveiller à 4 heures du matin, c’est pourquoi le médecin vous a proposé un sevrage et vous semblez être satisfait de cette proposition.»

L’objectif de l’approche motivationnelle est d’aider les personnes à explorer leur vécu et leur ambivalence. Il est important de mélanger les questions ouvertes, les reflets et les résumés pour faire ressortir les inconvénients du statu quo, les avantages du changement, la confiance en les capacités de changement et la motivation au changement.

3. LIMITES DE CETTE APPROCHE à L’OffICINE

Utiliser les techniques de l’entretien motivationnel pour favoriser la communication et l’écoute du patient ouvre, à l’officine, des perspectives dans de nombreux domaines : dépendance, problèmes d’observance, mauvaises habitudes alimentaires, etc.

Une des tâches du professionnel de la santé consiste à aider le patient à modifier son comportement dans l’optique d’une amélioration de sa santé. Le soignant est souvent confronté à un manque de motivation de la part du patient, qui se traduit par une résistance à ses conseils.

En officine, le manque de temps, de confidentialité et / ou d’expertise rend difficile la pratique d’un entretien motivationnel complet chez une personne résistante ou non-ouverte au dialogue. Il serait dès lors plus adéquat de parler d’« approche motivationnelle ».

Nous avons vu également que la motivation et la résistance ne sont pas des caractéristiques intrinsèques du patient, mais sont fortement influencées par la relation avec l’entourage et /ou le professionnel de la santé.

Etre sensibilisé à l’approche motivationnelle et l’appliquer (dans la mesure du possible) permet de minimiser la résistance et d’améliorer la motivation intrinsèque du patient. C’est déjà tout un programme !

4. RéféRENCES

SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement, Manuel d’aide aux médecins gé-néralistes : Anxiété, stress & troubles du sommeil. Campagne fédérale pour l’usage rationnel des benzodiazé-pines 2005.

SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement, Manuel d’aide aux pharmaciens : Anxiété, stress & troubles du sommeil. Campagne fédérale pour l’usage rationnel des benzodiazépines 2005.

Di Clemente C.C., Prochaska J.O., Fairhurst S.K., Vecliver W.F., Velasquez, M.M., Rossi J.S. The process of smoking cessation : An analysis of precontemplation, contemplation, and preparation stages of change. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 1991, 59, 295-304.

http://www.entretienmotivationnel.org/ Miller, Willem R., Rollnick, Stephen, Lécalallier, Dorothée, Michaud, Philippe. L’entretien motivationnel : Aider la

personne au changement. InterEditions, 2006.

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ANNEXE 1 : DUREE D’ACTION DES BENZODIAZEPINES

BENzODIAzÉPINES à COURTE DUREE D’ACTION (demi-vie : < 4 heures)NOM DE LA SUBSTANCE SPÉCIALITÉ ½ VIE

(Heures)INDICATION

(d’après la notice scientifique)

Triazolam Halcion® 2 Anxiété et insomnie liée à l’anxiété

Midazolam Dormicum® 1,5 - 2,5 Sédation en cas d’interventions médicales

BENzODIAzÉPINES à DUREE D’ACTION INTERMEDIAIRE (demi-vie : > 4 heures et < 24 heures)

NOM DE LA SUBSTANCE SPÉCIALITɽ VIE

(Heures)INDICATION

(d’après la notice scientifique)Alprazolam Xanax® et génériques 6 - 12 Anxiété

Bromazépam Lexotan® et génériques 10 - 20 Anxiété

Brotizolam Lendormin® 3 - 6 Insomnie

Clotiazépam Clozan® 3 - 18* Anxiété et insomnie liée à l’anxiété

Loprazolam Dormonoct® 6 - 12 lnsomnie

Lorazépam Temesta® et génériques 10 - 20 Anxiété et insomnie liée à l’anxiété

Lormétazépam Loramet® et génériques 10 - 12 Insomnie

Oxazépam Seresta® et génériques 4 - 15 Anxiété

*temps de demi-vie du métabolite actif

BENzODIAzÉPINES à LONGUE DUREE D’ACTION (demi-vie : > 24 heures)

NOM DE LA SUBSTANCE SPÉCIALITɽ VIE

(Heures)INDICATION

(d’après la notice scientifique)Clobazam Frisium® 12 - 60 Anxiété et insomnie liée à l’anxiété

Clonazépam Rivotril® 18 - 50 Epilepsie

Clorazépate Tranxène® 36 - 200 * Anxiété

Cloxazolam Akton® 66 - 76 Anxiété et insomnie liée à l’anxiété

Diazépam Valium® et génériques 23 - 200* Anxiété, crampes musculaires, épilepsie et sédation en cas d’examen ou d’anesthésie

Flunitrazépam Rohypnol® et génériques 36 - 200* Insomnie

Flurazépam Staurodorm® 7 - 60* Insomnie et insomnie liée à l’anxiété

Loflazépate d’éthyle Victan® 75* Anxiété et insomnie liée à l’anxiété

Nitrazépam Mogadon® et génériques 15 - 38 Insomnie et épilepsie

Nordazépam Calmday® 36 - 200 Anxiété

Prazépam Lysanxia® 36 - 200 Anxiété et insomnie liée à l’anxiété

Tétrazépam Epsipam®, Myolastan® et génériques

18 - 26 Crampes musculaires

* temps de demi-vie du métabolite actif

SUBSTANCES APPARENTÉES (plus chères que les benzodiazépines, effets indésirables similaires)

NOM DE LA SUBSTANCE SPÉCIALITÉ 1/2 VIE (Heures)INDICATION

(d’après la notice scientifique)Zaléplone Sonata® 2 Insomnie

Zolpidem Stilnoct® et génériques 2 Insomnie

Zopiclone Imovane® et génériques 5 - 6 Insomnie

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AnnExE 2 : PHYtOtHERAPIE

Que conseiller à un patient qui se présente à l’officine en demandant de lui donner quelque chose pour mieux dormir ? Avant tout, le rappel d’un certain nombre de mesures non-médicamenteuses s’impose. En cas de pro-blèmes modérés d’anxiété, de stress ou de troubles du sommeil, la phytothérapie peut offrir une solution. En cas de persistance du problème, adressez le patient à temps au médecin.

Il existe plusieurs plantes qui sont envisagées pour le traitement de l’anxiété, du stress et des troubles du sommeil, la Valériane et la Passiflore sont parmi les mieux étudiées. Les spécialités enregistrées comme médicaments sont à préférer. La combinaison avec l’alcool ou des somnifères et calmants peut potentialiser l’effet sédatif.

Valériane (Valeriana officinalis - racine) La valériane est traditionnellement utilisée comme produit apaisant et inducteur de sommeil. Des études, da-tant d’avant 2000, ont montré que la valériane est un somnifère sûr, sans effet résiduel (hang-over) notable. Elle diminuerait le temps d’endormissement et améliorerait la qualité du sommeil. Les résultats d’études plus récentes sont un peu plus nuancés. Aucun phénomène d’accoutumance n’a encore été rapporté à ce jour, mais elle n’est cependant pas exclue. En ce qui concerne les préparations de valériane, un problème pratique se pose au niveau des différences importantes de composition quantitative et qualitative des divers produits. Par ailleurs, des effets secondaires ont été rapportés ; la valériane est contre-indiquée pendant la grossesse, l’allaitement et chez les personnes ayant une mauvaise fonction hépatique. Des questions subsistent à propos de la sécurité et des effets d’une utilisation à long terme. Les spécialités suivantes contiennent de la valériane, combinée ou non à d’autres plantes, et sont enregistrées comme médicament :

Dormiplant®

Natudor®

Relaxine®

Seneuval®

Songha®

Valerial®

Passiflore (Passiflora incarnata)La Passiflore est traditionnellement utilisée pour le traitement de l’agitation et de l’anxiété. Il n’est pas exclu que ce produit soit à l’origine d’une accoutumance (manque d’études suffisantes). À faible dose, sa toxicité semble minime. A ce jour, il n’existe pas de données suffisantes à propos des effets d’une prise prolongée. Les spécialités suivantes contiennent de la passiflore, associée ou non à d’autres plantes, et sont enregistrées comme médi-cament :

Seneuval®

Sedanxio®

Sedinal®

Page 33: Anxiété stress troubles du sommeil

Campagne 2007-2008

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AnnExE 3 : AdRESSES utIlES

La Fondation Julie Renson fournit une base de données détaillée sur les structures de soins en santé mentale dans toute la Belgique. Possibilité de faire une recherche par thérapie, par problématique, par région, etc.

Fondation Julie RENSONhttp://www.julierenson.be ou sur http://www.theseas.beTél. : 02/538.94.76Fax : 02/[email protected]

Pour la région bruxelloise, il existe un service d’appui et d’orientation téléphonique pour les professionnels (médecins, pharmaciens, etc.) confrontés à des problèmes de santé mentale.

Eolewww.eolepsy.beRue du Président 531050 BRUXELLESTél. 02/223.75.52 (24h/24)[email protected]

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Campagne 2007-2008

ANNEXE 4 : DéPLIANT–PATIENT « TROUBLES DU SOMMEIL »

Ces dépliants–patient ont été élaborés sur base des recommandations de la campagne fédérale “Stress, anxiété et troubles du sommeil” de 2005 (www.health.fgov.be/benzo). Ils peuvent être téléchargés via :www.sspf.bewww.ipsa.bewww.apb.be et sont également accessibles, via Delphi Care, dans votre programme informatique officinal.

Medicaments

TROUBLES DU SOMMEIL

Nous avons tous besoin de dormir pour récupérer tant physiquement que mentalement de la journée passée et retrouver de l’énergie pour le lendemain.

Les besoins en sommeil varient d’une personne à l’autre, mais changent aussi avec l’âge. Les personnes âgées ont souvent un sommeil plus léger et des périodes de réveil plus longues. Il est normal de s’éveiller de temps à autre pendant la nuit. Tant que vous vous rendormez facilement et rapidement, il n’y a pas de problème.

Le manque de sommeil peut devenir un problème si ses manifestations ont des répercussions importantes sur votre journée : fatigue, irritabilité, somnolence, difficultés de concentration, etc. La persistance du manque de sommeil pendant plusieurs semaines peut avoir des conséquences sur votre santé.

Conseils utiles A éviter :

Evitez les efforts intenses dans l’heure avant le coucher.

Evitez les repas lourds et / ou fortement épicés, le tabac, les boissons contenant de la caféine (café, thé, cola) avant de vous coucher.

Ne vous couchez pas sans avoir mangé.

Ne consommez pas de boissons alcoolisées dans les 2 heures précédant le coucher. L’alcool favorise l’endormissement, mais est à l’origine d’un sommeil moins profond et de réveils plus fréquents.

Evitez de dormir en journée. La sieste de l'après - midi ne doit pas dépasser une demi - heure.

Ne restez pas allongé dans votre lit si vous ne parvenez pas à vous (r)endormir. Si vous êtes toujours éveillé après une demi - heure, levez-vous et faites une activité calme dans une autre pièce ; attendez de vous sentir à nouveau fatigué avant de vous recoucher.

A faire :

Choisissez un bon matelas et un bon oreiller.

Privilégiez, dans la chambre à coucher, une température agréable (16 - 18°c), une aération suffisante et l’obscurité .

Levez - vous chaque jour à la même heure.

Essayez d’être aussi actif que possible en journée. Préparez-vous au sommeil une demi - heure avant de vous coucher en faisant une activité qui vous détend.

Si vos troubles du sommeil perturbent sévèrement votre vie quotidienne et que de simples conseils ne vous permettent pas de les contrôler, faites appel à votre médecin généraliste. Ces plaintes peuvent être soignées. Votre médecin pourra éventuellement vous orienter vers un spécialiste afin de trouver ensemble la meilleure solution.

Suivez toujours les conseils de votre médecin. Respectez la posologie et la durée du traitement !

Cette fiche a été élaborée sur base des recommandations du Service Public Fédéral Belge

dans le cadre de la campagne : " Anxiété, stress et troubles du sommeil - 2005” (www.health.fgov.be/benzo).

Données Information - patient :

Si vous avez d’autres questions, demandez conseil à votre

pharmacien ou votre médecin !

© Service Projets Scientifiques CDSP • CWOA, janvier 2008

Les benzodiazépines et les substances apparentées (zaléplone, zolpidem, zopiclone) constituent la catégorie la plus importante de somnifères. Elles peuvent être temporairement utiles pour surmonter les moments difficiles. Elles n’ont toutefois aucun effet sur la cause sous - jacente.

La somnolence est un effet indésirable fréquent des benzodiazépines, particulièrement au réveil, et est à l’origine de nombreuses chutes et fractures. Des troubles de la mémoire et de la concentration peuvent également survenir.

Les personnes âgées sont plus sensibles aux effets indésirables des benzodiazépines.

Les calmants et anxiolytiques peuvent perturber la conduite de véhicules et les capacités de réaction. Redoublez de prudence si vous conduisez.

La prise de fortes doses et / ou la combinaison des benzodiazépines avec l’alcool renforcent leurs effets indésirables.

Vous souffrez d’effets indésirables ? Demandez conseil à votre pharmacien et / ou médecin.

Ne prenez jamais de somnifères de votre propre initiative ! N’augmentez jamais la dose par vous - même !

Un usage prolongé entraîne de l’accoutumance et de la dépendance.

L’arrêt brutal d’un traitement de longue durée peut déclencher des symptômes de sevrage. L’arrêt doit être progressif. Parlez en à votre pharmacien et / ou médecin !

Pour de plus amples informations, lisez aussi la notice !

Cachet de la pharmacie :

Somnifères : les benzodiazépines

Page 35: Anxiété stress troubles du sommeil

Campagne 2007-2008

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AnnExE 5 : déPlIAnt–PAtIEnt « StRESS Et AnxIEtE »

Ces dépliants–patient ont été élaborés sur base des recommandations de la campagne fédérale “Stress, anxiété et troubles du sommeil” de 2005 (www.health.fgov.be/benzo). Ils peuvent être téléchargés via :www.sspf.bewww.ipsa.bewww.apb.be et sont également accessibles, via Delphi Care, dans votre programme informatique officinal.

Medicaments

Le stress et l’anxiété sont avant tout des réactions normales de l’être humain face à une situation présentant un certain danger.

Le stress fait partie du quotidien. Léger et épisodique, il est acceptable et même bénéfique : il pousse à réagir, à être créatif, à trouver des solutions pour faire face aux difficultés et faire baisser la tension. La résistance de l’organisme aux tensions dépend de facteurs physiques, psychologiques et sociaux : une bonne santé, par exemple, ou le soutien de l’entourage, peuvent aider à mieux surmonter les difficultés et les tensions et à éviter le stress. Si, par contre, l’organisme ne parvient pas ou plus à résister aux tensions, un stress plus permanent s’installe. Il peut être à l’origine de plaintes d’ordre psychologique ou physique (difficulté de concentration, douleurs à l’estomac, palpitations, troubles du sommeil, maux de tête, anxiété etc.) et perturber la vie quotidienne. Ces symptômes sont un signal d’alarme de votre organisme auxquels il faut prêter attention !

Parlez en à votre pharmacien et / ou médecin.

Conseils utiles Augmentez la résistance au stress

Ayez un bon équilibre entre travail et détente.

Trouvez un exutoire positif à vos tensions (sport, marche, hobby, etc.).

Recherchez et faites ce qui vous fait plaisir. Essayez de vous réserver chaque jour un moment libre pour faire une activité qui vous est agréable!

Apprenez à maîtriser le stress, apprenez à vous détendre. L’activité physique, les massages, le yoga, etc. peuvent vous y aider.

Veillez à dormir suffisamment, à manger sainement et à pratiquer une activité physique régulière. Evitez de fumer, de grignoter, évitez les boissons alcoolisées ou contenant de la caféine (café, thé, cola).

Cherchez un soutien dans votre entourage : une bonne conversation ou une oreille attentive réduisent les tensions. Essayez de prendre de la distance par rapport aux événements.

Diminuez les tensions

Identifiez les situations à l’origine de votre stress et essayez, dans la mesure du possible, de les éviter. Si ce n’est pas possible, essayez d’aborder la situation différemment, voyez - la avec les yeux d’un autre.

Parlez - en à vos proches, à un confident. Ils pourront vous aider à voir si une autre approche du problème est possible.

Établissez un planning de travail. Dressez une liste des tâches à réaliser. Demandez-vous si elles sont "vraiment" nécessaires et déterminez vos priorités. Vous aurez ainsi le sentiment de mieux maîtriser la situation et vous diminuerez votre stress.

Apprenez à dire "non". Ne pas tenir ses engagements génère du stress et de la tension.

Tout le monde éprouve, un jour ou l’autre, un sentiment d’anxiété face à un danger réel ou imaginaire. L’anxiété se manifeste par une sensation d’inquiétude, d’appréhension, de tension nerveuse, mais aussi par des manifestations physiques (palpitations, transpiration, vertiges, oppression, crampes d’estomac, etc.). Chez certaines personnes, ces manifestations peuvent se présenter très régulièrement ou encore très intensivement, au point que cela perturbe leur vie quotidienne. L’anxiété peut survenir par crise brutale, sans raison apparente ou au contraire dans des situations spécifiques (grands espaces, animaux, vide, etc.). Elle peut être consécutive à un événement traumatique (accident, hold - up, etc.). L’anxiété peut aussi se manifester par des idées obsédantes, parfois accompagnées de comportements répétitifs incontrôlables (TOC ou Troubles Obsessionnels Compulsifs).

Cette fiche a été élaborée sur base des recommandations du Service Public Fédéral Belge

dans le cadre de la campagne : " Anxiété, stress et troubles du sommeil - 2005” (www.health.fgov.be/benzo).

L’ANXIÉTÉ : une fatalité ?

STRESS : naturel ou pathologique ?

Si vous avez d’autres questions, demandez conseil à votre

pharmacien ou votre médecin !

Données Information - patient :

STRESS ET ANXIÉTÉ 1/2

Page 36: Anxiété stress troubles du sommeil

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Campagne 2007-2008

AnnExE 5 : déPlIAnt–PAtIEnt « StRESS Et AnxIEtE »

Ces dépliants–patient ont été élaborés sur base des recommandations de la campagne fédérale “Stress, anxiété et troubles du sommeil” de 2005 (www.health.fgov.be/benzo). Ils peuvent être téléchargés via :www.sspf.bewww.ipsa.bewww.apb.be et sont également accessibles, via Delphi Care, dans votre programme informatique officinal.

STRESS ET ANXIÉTÉ 2/2

Cette information vous est offerte par votre pharmacien !

© Service Projets Scientifiques CDSP • CWOA, janvier 2008

Conseils utiles Apprenez à penser autrement

Vous n’êtes atteint d’aucun mal dangereux et ne courez aucun danger !

Rappelez - vous que rien de catastrophique ne vous est arrivé lors des épisodes précédents, ceci va diminuer votre anxiété.

Essayez de penser à quelque chose d’agréable dès l’apparition des sensations d’anxiété. Apprenez à vous sentir différemment

Apprenez à vous relaxer, à respirer calmement.

En cas d’attaque de panique, placez un petit sac (plastique) devant votre bouche et respirez calmement à quelques reprises ; cela calmera rapidement la crise.

Apprenez à agir différemment

Essayez de ne pas fuir les situations à l’origine de votre anxiété. Cela ne résout pas le problème, mais risque au contraire de l’intensifier. Essayez de vous habituer progressivement aux situations qui vous angoisse. En constatant et en acceptant à l’avance que ces situations occasionnent des sensations désagréables, mais jamais dangereuses, vous remarquerez que progressivement votre anxiété va disparaître.

Faites de l’exercice physique !

Parlez de votre anxiété à vos proches, cela peut vous soulager et éventuellement leur permettre de vous aider. Vous constaterez aussi que vous n’êtes pas seul dans ce cas.

Evitez les boissons alcoolisées. L’alcool peut vous donner l’impression de calmer l’anxiété, mais ce n’est pas une solution. Il existe un risque important que vous en deveniez dépendant et de plus, en cas d’abus, vous constaterez rapidement dès le lendemain une aggravation des symptômes d’anxiété.

Diminuez votre consommation de café et de tout autre excitant.

Il est parfois difficile de distinguer le stress de l’anxiété. Les personnes stressées sont également anxieuses, elles s’endorment facilement, mais s’éveillent vers 4 heures du matin. A l’inverse, les anxieux ne sont pas nécessairement stressés et ont plus fréquemment des problèmes pour s’endormir.

Si votre stress ou votre anxiété perturbe sévèrement votre vie quotidienne et que de simples conseils ne vous permettent pas de le contrôler, faites appel à votre médecin généraliste. Le stress et l’anxiété peuvent être soignés. Votre médecin pourra éventuellement vous orienter vers un spécialiste afin de trouver ensemble la meilleure solution.

Suivez toujours les conseils de votre médecin. Respectez la posologie et la durée du traitement !

Les benzodiazépines constituent la catégorie la plus importante de calmants et d’anxiolytiques. Elles peuvent être temporairement utiles pour surmonter les moments difficiles. Elles n’ont toutefois aucun effet sur la cause sous - jacente. La somnolence est un effet indésirable fréquent des benzodiazépines, particulièrement au réveil,

et est à l’origine de nombreuses chutes et fractures. Des troubles de la mémoire et de la concentration peuvent également survenir.

Les personnes âgées sont plus sensibles aux effets indésirables des benzodiazépines. Les calmants et anxiolytiques peuvent perturber la conduite de véhicules

et les capacités de réaction. Redoublez de prudence si vous conduisez. La prise de fortes doses et / ou la combinaison des benzodiazépines

avec l’alcool renforcent leurs effets indésirables. Vous souffrez d’effets indésirables ? Demandez conseil à votre pharmacien et / ou médecin. Ne prenez jamais de calmants et d’anxiolytiques de votre propre initiative ! N’augmentez jamais la dose par vous - même ! Un usage prolongé entraîne de l’accoutumance et de la dépendance. L’arrêt brutal d’un traitement de longue durée peut déclencher des symptômes de sevrage.

L’arrêt doit être progressif. Parlez en à votre pharmacien et / ou médecin !

Pour de plus amples informations, lisez aussi la notice !

Calmants et anxiolytiques : les benzodiazépines

Cachet de la pharmacie :