DÉPRESSION ET ANXIÉTÉ

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DÉPRESSION ET ANXIÉTÉ Comment les différencier ? TÉMOIGNER Un joli cocktail explosif PRISON La suspension... peine ! Préservatif féminin “RENTREZ COUVERT” ! Illustration : Stéphane Blot 51 • mars 2004 Remaides51 29/03/04 13:28 Page 1

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DÉPRESSION ET ANXIÉTÉComment les différencier ?

TÉMOIGNERUn joli cocktail explosif

PRISONLa suspension... peine !

Préservatif féminin

“RENTREZ COUVERT” !

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ACTU4 Quoi de neuf, doc ?

Nouveaux médicaments ; de retour de la CROI ; hépatites ; New Fill ; chiffres sida

SE SOIGNER8 Dépression et anxiété : comment les différencier ?13 Changer de traitement, pourquoi ?20 Se vacciner contre l’hépatite A

AU BOULOT10 Séropositivité et emploi : quand la maladie menace son boulot

TÉMOIGNER12 Le médecin du travail m’a bien aidée15 J’ai obligé mon médecin à négocier24 Poèmes28 Un joli cocktail explosif

PRÉVENTION ET SEXUALITÉ16 “Rentrez couvert”! avec le préservatif féminin

INTERMAIDES22 Prison : loi de suspension de peine pour les détenus malades

AGIR !25 Universités des personnes en traitement

INTERNATIONAL26 AIDES et l’Europe de l’est

HUMEUR29 Pas de voile sur le latex !

PA30 Vos annonces

Directeur de la publication : Christian Saout

Comité de rédaction :Cynthia Benkhoucha, Agnès Certain, Nicolas Charpentier,Yves Gilles, Cyrille Leblon, Alain Legrand, JacquelineL’Hénaff, Marianne L’Hénaff, Stéphane Korsia-Meffre,Thierry Prestel, Fabien Sordet, Dominique Thiéry,Emmanuel Trénado, Christine Weinberger.

A la mémoire des membres du comité de rédactionmorts du sida :Philippe Beiso, Richard David, René Froidevaux, YvonLemoux, Christian Martin, Alain Pujol.

Rédaction : Dominique Thiéry, coordinateurT. : 01 41 83 46 12 / Courriel : [email protected] Weinberger, journalisteT. : 01 41 83 46 14 / Courriel : [email protected]

Abonnements, petites annonces :Cyrille LeblonT. : 01 41 83 46 10 / Courriel : [email protected]

Maquette :Stéphane Blot, responsable / Courriel : [email protected] Marsault, assistant / Courriel : [email protected]

Photos et illustrations :Arno Bani, Stéphane Blot, Cabu, Cinergie, Eric Dérian,Gersende*, Stéphane Korsia-Meffre, Cyrille Leblon,Jacqueline Maman, Laurent Marsault, Brice McGowen,Pessin, PIEM, Dominique Thiéry, Emmanuel Trénado,Laurent Vincent-Bardin, Arnaud Wasson-Simon.

Remerciements à :Jean Deleuze (pour ses conseils), Marie-Hélène Klein (correction).

Le SNEG (Syndicat national des entreprises gays) assurela diffusion de Remaides dans les établissements gays.

Les articles d’informations publiés dans Remaidespeuvent être reproduits, sous réserve de mention de lasource. La reproduction des photos et des illustrationsest interdite, sauf accord de l'artiste. L’utilisation des témoignages doit donner lieu à une autorisation. Lareproduction des petites annonces est interdite.

Parution trimestrielle - Tirage : 44 800 ex ISSN : 11620544.

Impression :Corlet Roto, 53300 Ambrières-les-Vallèes.

Remaides sur internet :WEB Aides : http://www.aides.org (rubrique : VIH Infos)

RemaidesTour Essor, 14, rue Scandicci, 93508 Pantin CedexTélécopie : 01 41 83 46 19.

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Dans le monde, comme en France aujourd’hui, cesont les femmes qui sont principalementconcernées par le VIH/sida. Parce qu’ellessont biologiquement plus vulnérablesque les hommes à la contamination parle virus du sida. Et parce que le sort quileur est toujours réservé dans nossociétés contemporaines limitetrop souvent leurs capacités indi-viduelles et collectives à se battreface à l’épidémie.

En effet, privées d’emploi plus queles hommes, avec des revenusplus faibles, élevant parfois seu-les des enfants et contraintesd’arbitrer entre les dépenses aux-quelles elles doivent faire face,elles n’ont pas toujours lesmoyens d’imposer le préser-vatif féminin dans leursrelations sexuelles.

Ainsi, si beaucoup d’entre elles cumu-lent des vulnérabilités liées auxressources, celles-ci sont aussi dues au manque de considération et aux discriminations dont les femmes pâtissent malheureusement dans nos sociétés actuelles :

moindre accès à l’éducation et à la connaissance,plus faible accès aux soins. Pour ne pas parler

de la situation de celles issues des com-munautés d’origine étrangère qui viventen France, particulièrement concernéespar l’épidémie, et qui voient encore

s’ajouter à ce fardeau les stigmati-sations et les discriminations enraison de leur origine.

Il s’agit d’un combat pour un droit fondamental. Car de quoiparle-t-on, sinon du droit des femmes à disposer librement d’elles-mêmes et à négocier leur

protection à l’occasion de leursrapports sexuels.

Certaines se sont battues pour ce droit. Elles y sont parvenues en matière decontraception et d’avortement,

mais le chantier reste immense.

Nous devons soutenir leur lutte pour laprévention. Nous sommes aussi de ce

combat-là.

Christian Saout, président de AIDES.

ÉDITO

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Femmes, je vous... AIDES !

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Les médicaments présentés ici sont porteursd’espoir, en particulier pour les personneschez qui les traitements actuels ne sont plussuffisamment efficaces. Cependant, cesmédicaments sont à l’étude, parfois en phasetrès préliminaire et ne seront pas disponiblesdans les prochains mois.

TNX-355Ce nouveau médicament recouvre la surfacedes cellules T4 pour empêcher le virus depénétrer. Plusieurs doses de ce produit ontété évaluées en monothérapie (un seul médi-cament), avec une injection par semaine. Denouveaux essais, en association avec d’autresmédicaments, devraient rapidement démarrer.

Le SCH-D remplace le SCH-CLe laboratoire Schering Plough abandonne ledéveloppement du SCH-C, qui provoquait unemodification des battements du rythme ducœur. Ce médicament est remplacé par leSCH-D qui, lui, ne semble pas provoquer ceteffet indésirable. Les premiers essais indi-

Quoi de neuf, doc ?4

Médicaments anti-VIH :BLOQUER L’ENTRÉE DU VIRUS DANS LE T4

A la suite du T20 (Fuzeon), différents médicaments anti-VIH de la familledes inhibiteurs d’entrée sont à l’étude et des résultats intéressants ont étéprésentés à la CROI, la conférence de San Francisco sur le sida, qui a eulieu du 8 au 11 février 2004.

quent une efficacité sur la charge virale. Cemédicament se prend par voie orale (par labouche).

GW873140Le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) a pré-senté ses premiers résultats sur leGW873140. Le produit a été administré, àdifférentes doses, chez des volontaires séro-négatifs. Les premiers essais chez despersonnes séropositives devraient démarrerrapidement.

Le BMS-488043 Les laboratoires Bristol Myers Squibb (BMS)ont eux aussi mis au point un médicament qui empêche le VIH de s’accrocher au lymphocyte T4. Lors d’essais préliminaires, le488043 a montré qu’il pouvait faire baisserla charge virale. Les études vont se poursuivre.

Les inhibiteurs d’entrée se divisent en trois familles :• les inhibiteurs d’attachement qui empêchent le virus de fixer sur le T4 ;• les inhibiteurs de co-récepteurs qui recouvrent les récepteurs CCR5 ou CXCR4 nécessaires à la deuxième étape

d’attachement ;• les inhibiteurs de fusion qui empêchent le virus, une fois attaché à la cellule, d’envoyer à l’intérieurdu T4 son

matériel génétique (Fuzeon, commercialisé en 2003, est le premier médicament de cette famille).

1: Le VIH va

s’attacher au

récepteur CD4.

2 : Le VIH va se

lier au co-récepteur

(CCR-5 ou CXCR-4).

3 : La membrane

du VIH fusionne

avec celle du

lymphocyte T4.

VIH

Lymphocyte T4

Comment le VIH entre dans un lymphocyte T4

HépatitesMIS À PART LA BIOPSIE ?

Le Fibrotest - ActitestPar une simple prise de sang, il évalueraitle stade de la fibrose (cicatrices) et leniveau d’activité (inflammation) du foie,quand on a une hépatite C. Rappelons, tou-tefois, que les résultats donnés par cetexamen ne sont pas toujours fiables et qu’ilne permet pas d’évaluer d’autres problè-mes du foie, plus fréquents chez lespersonnes co-infectées par le VIH. La biop-sie reste encore, malgré tout, l’examen deréférence et le Fibrotest n’est pas rem-boursé par la Sécurité sociale (90 euros).

FibroScanCette technique, totalement sans douleur,consiste à envoyer de petites vibrations àtravers le foie puis à déterminer la vitessede propagation des ondes. On évalue ainsila dureté du foie et donc le stade de la fibrose. Mais les résultats ne seraient signi-ficatifs que lorsque la fibrose est bienavancée (cirrhose et juste le stade avant).

Hépatite C et VIHPrésentés récemment, les résultats de 3grands essais (Ribavic, Apricot, ACTGA5071) cherchant à étudier la tolérance etl’efficacité du traitement contre l’hépatite Cchez les personnes atteintes du VIH, ontdonné des conclusions encourageantes.L’interféron pégylé (une injection par semai-ne) + ribavirine serait plus efficace quel’interféron classique (trois injections parsemaine) + ribavirine.

Erratum “Séropositivité et greffe”Nous avions écrit dans Remaides n°50que seul l’hôpital Paul Brousse, en régionparisienne, pratiquait les greffes du foiechez les personnes séropositives au VIH.Nous avons reçu depuis, plusieurs réac-tions de nos lecteurs ayant ététransplantés dans d’autres régions. Votremédecin devrait pouvoir vous renseignersur les possibilités près de chez vous.

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Quoi de neuf, DOC ?

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Emtriva (FTC)Ce nouveau médicament anti-VIH des labora-toires Gilead, proche du 3TC (Epivir), estofficiellement commercialisé depuis le 8 jan-vier au prix de 222 euros la boîte. Emtriva neprésente pas d’intérêt particulier chez lespersonnes en échec thérapeutique.

Reyataz, nouvelle antiprotéase, sort en avrilReyataz (atazanavir) sera enfin commercialisée en France, en avril 2004.Cette antiprotéase des laboratoires BMS, associée au Norvir, est proposéeaux personnes ayant besoin de changer de traitement anti-VIH. Comprenantdeux gélules de 150 mg et d'une gélule de Norvir, Reyataz se prend une fois par jour, au momentd'un repas léger. Elle n'entraîne pas ou peu d'augmentation des graisses dans le sang et pro-voque moins de diarrhées que d'autres antiprotéases. Néanmoins, un risque de jaunisse(coloration de la peau en jaune) peut intervenir comme principal effet indésirable. Dans ce cas,il est préférable de consulter son médecin. Pour plus d'infos sur Reyataz, consulter le site :http://www.emea.eu.int/index/indexh1.htm

En bref...Pour faire le point sur l’AME (Aide Médicale Etat), un flash lobby thérapeu-tique est à disposition dans les délégations deAIDES (pour connaître votre délégationT. : 0 820 160 120 ; 0,12 euro/min) ou consultable sur le site de AIDES, www.aides.org

Enfin une mutuelle accessible !Pour répondre à la demande de nombreuses per-sonnes et notamment celles exclues de la CMUcomplémentaire, AIDES a négocié un contratavec AG2R, adapté aux besoins des personnestouchées par une maladie chronique. Elle seramise en place à partir du 19 avril 2004. Ren-seignements auprès de votre délégation AIDES (T. : 0 820 160 120 ; 0,12 euro/min).

L’épargne solidaire : s’engager autrementLe Crédit Coopératif s'engage auprès de AIDESpour financer des actions en Afrique et en Fran-ce. Le “livret Agir” (livret A + 1%), la carte Agir (carte bleue) et d’autres produits permettront de soutenir financièrement AIDES.Pour plus d'infos : 0 810 63 44 44 (prix d'unappel local) ou www.banque-solidarites.coop

Un dico bien pensé !Ce livre s’adresse aux passionnés du corpshumain et à ses pathologies. De l’allergie au yinet yang, de la nutrition à la sexualité, il consa-cre 10 pages sur l’épidémie de sida : histoire,recherche, accès aux soins... “Le sida déclen-che une prise de conscience sur l’inégalitédevant la santé et une mobilisation internationale sansprécédent”. Dictionnaire de lapensée médicalede D. Lecourt, édition de luxe,130 euros, ou édi-tion de poche, (Ilfaut avoir de bonsyeux !), 45 euros.

Viracept (625 mg)Depuis janvier 2004, le nouveau compriméde 625 mg de Viracept (nelfinavir), médica-ment anti-VIH du laboratoire Roche, a reçuson autorisation de mise sur le marché(AMM). La nouvelle formule de cette molé-cule diminue le nombre de comprimés àprendre (4 au lieu de 10). Elle serait mieuxtolérée, avec notamment moins de diar-rhées. Sa commercialisation est prévue aucours de l’année.

Tipranavir : la France favorisée85 patients aux Etats-Unis contre 108 patients enFrance bénéficiaient début février 2004 de l’es-sai .58 dit “accès compassionnel” au tipranavirdu laboratoire Boehringer Ingelheim, et ce, mal-gré des critères très restrictifs (personnes ayantun taux de CD4 inférieur à 50/mm3 et commençantun traitement par Fuzéon (T20). Pour répondreaux besoins des personnes en échec thérapeu-tique, le groupe inter-associatif TRT-5 a demandéle 23 février dernier au laboratoire de modifier lescritères pour participer à l’essai et propose untaux de CD4 inférieur à 100/mm3 au lieu de50/mm3 rendant optionnelle l’administrationconcomitante de Fuzéon. Etendre les chances auplus grand nombre paraît légitime lorsqu’on saitque pour les malades en situation d’échec, untraitement de “sauvetage” marche mieux si letaux de CD4 est plus élevé.

Prix du Norvir X 5 aux USADepuis cette année, la gélule de 100 mg de Norvir (ritonavir) qui coûtait 2,14 $ vaut désormais10,72 $ aux USA, du jamais vu ! Profitant d’une situation de monopole, les laboratoires Abbott se

défendent, affirmant que le prix de Norvir reste inchangé en France, que leur volonté estde préserver l’intérêt des patients. Pourtant, Abbott promet pour 2005 une nouvelle for-mulation du médicament dont le prix se rapprocherait de celui pratiqué aux USA…

Appel à des femmes ayant participé à des essaisNous recherchons des témoignages de femmes ayant participé à des essais thérapeutiques pour pou-voir étayer une argumentation auprès des services médicaux car elles sont trop souvent absentesdes protocoles. Contact : Elise Bourgeois-Fisson, coordinatrice du TRT-5, au 01 41 83 46 11 [email protected]

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Quoi de neuf, doc ?

Les autorités de santé (Afssaps) ont donné,en février, l’agrément au laboratoire Dermik,pour commercialiser New Fill, dans l’indica-tion de perte de graisse au visage due auxtraitements anti-VIH. Plusieurs mois serontencore nécessaires avant d’en obtenir le rem-boursement par la Sécurité sociale.

Depuis plus de trois ans, New Fill (acide poly-actique) est utilisé chez les personnesséropositives pour combler la graisse perdueau visage, suite à un traitement anti-VIH. NewFill augmente l’épaisseur du derme, la cou-che profonde de la peau. Chaque séanced’injection dure environ vingt minutes pen-dant laquelle le médecin injecte à plusieursreprises des petites quantités de New Fill. Onestime que, 3 à 5 séances sont nécessairespour obtenir une bonne augmentation de l’épaisseur de la peau.

A l’heure actuelle, la majorité des injectionsde New Fill s’effectue dans le privé pour envi-ron 1 500 euros les cinq séances.

Du nouveau sur NEW FILL

Hôpitaux, centres médicaux proposant New Fill

Province• Centre hospitalier de Cannes (06) - Dr Bodokh, T. : 04 93 69 70 00• Hôpital Archet, Nice (06) - Dr Durand, T. : 04 92 03 54 73• Centre hospitalier du pays d’Aix (13) - Dr Allegre, T. : 04 42 33 50 00• Fédération ville/hôpital de Marseille (13) - Dr Compagnon, T. : 04 91 92 74 84• CHU de Toulouse (31) - Dr Lucas, T. : 05 61 77 78 32• Maison de la Mutualité, Montpellier (34) - Dr Fabre, T. : 04 67 22 85 00• CHU de Nancy Brabois (54) - Dr Allamagny, T. : 03 83 15 30 30• CHR de Metz-Thionville (57) - Dr Baba-Aissa, T. : 03 87 55 31 31• Clinique Côte d’Opale, St Martin de Boulogne (62) - Dr Dinh Doan, T. : 03 21 99 13 81• CHU Hôtel-Dieu de Clermont-ferrand (63) - Dr Jacomet et Dr Gourdon, T. : 04 73 75 00 65• CHU de Strasbourg (67) - Dr Meyer, T. : 03 88 11 67 68• Clinique St-Charles, La Roche-sur-Yon (85) - Dr Caye, T. : 02 51 44 44 32

Paris et région parisienne• Hôpital Pitié-Salpétrière - Dr Ghosn et Dr Perez, T. : 01 42 16 01 44• Hôpital Saint-Louis - Dr Dolivo, T. : 01 42 49 49 49• Hôpital Louis Mourier de Colombes (92) - Dr Vignali, T. : 01 47 60 61 62• Hôpital Avicenne de Bobigny (93) - Dr Bentata, T. : 01 48 95 55 55• Centre hospitalier intercommunal de Montfermeil (93)

Dr Chevalier et Dr Mendiburu, T. : 01 41 70 81 47

Pour obtenir des coordonnées de médecins de ville injectant New Fill, contacter Cyrille Leblon,[email protected] ou au 01 41 83 46 10.

AIDES lance une nouvelle campagne de solidarité Depuis février, une grande campagne de mobilisation et de solidarité avec les personnesséropositives s’étend dans plus de 130 villes en France avec un seul slogan “Affichons nosvraies valeurs”. Avec 9 000 affiches, c’est la plus importante campagne de AIDES jamaisréalisée, à l’heure où l’association va bientôt célébrer ses 20 ans et où il est important deremettre le ruban rouge, symbole de la lutte contre le sida, au “cœur” de la société.

Il devrait être remboursé dans lesprochains mois.

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Sidaction 2004, un mot du président de AIDES

“Ne pas faillir à ses combats. Rude détermina-tion. Qu’il me soit permis ici, en ce mois demars anniversaire des dix ans de sidaction, dedire combien nous avons eu raison de nousinvestir en 1994 dans sa création, même sinous déplorons que nos concitoyens se mobi-lisent aussi peu lors des appels à la générositélancés régulièrement depuis lors.” Le sidactionaura lieu du 23 au 25 avril 2004 sur toutes les chaînes : TF1, France 2, France 3,France 5, Canal +, M6, proposant leur pro-gramme à différentes heures.

ACTU

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Les hétéros plus touchésEn 2003, selon l’enquête “Surveillance duVIH/sida” de l’InVS (Institut de veille sanitai-re), 6 cas de séropositivité sur 10 ontconcerné des personnes hétérosexuelles etleur part dans les contaminations actuelles necesse d’augmenter. La moitié de ces nouveauxcas découvre leur séropositivité au stade sida,en arrivant à l’hôpital. Autre constat alarmant : 4 personnes nouvel-lement contaminées sur 10 sont des femmes,dont plus de la moitié sont originaires des paysd’Afrique noire. De plus, si le profil des nou-veaux contaminés change, en revanche, leurnombre ne diminue pas : environ 6 000 per-sonnes chaque année en France.

Les migrantsen première ligneConcernant les personnes séropositives origi-naires des pays d’Afrique noire, 1 sur 3 dit êtrevenue en France pour un rapprochement fami-lial (plutôt des femmes) et 1 sur 3 pour trouverun emploi et/ou faire des études (plutôt des

hommes). Même si ce n’est pas la raison évo-quée d’emblée, certaines de ces personnesayant découvert leur séropositivité dans leurpays d’origine, sont aussi venues dans l’espoird’avoir accès à un traitement. Pourtant, biensouvent, elles vivent dans des conditions pré-caires (logement, couverture santé, revenus)qui rendent difficile la prise en charge de leursanté.

La prévention gayfait grise minePour les hommes qui ont des pratiques sexuel-les avec d’autres hommes, le Baromètre gay2002 (enquête sur les comportementssexuels entre hommes) enfonce le clou par

rapport à celui de 2000. Le nombre de conta-minations chez les homosexuels reste stable(environ 3 personnes nouvellement touchéessur 10 sont homos), mais on note une recru-descence inquiétante des comportements àrisques, notamment chez les gays de moinsde 25 ans : 6 sur 10 confient avoir eu aumoins une fois, au cours de l’année, une péné-tration anale non protégée (2 fois plus que lesplus de 25 ans). Quant aux séropositifs eux-mêmes, le Baromètre indique qu’ils ont deplus en plus de relations sans capote. Enfin,4 homos sur 10 disent ne pas savoir où ils ensont par rapport au VIH.

Consommateurs de drogueset hépatite C : danger !La réduction des risques chez les consomma-teurs de drogue continue son travail de sapecontre le VIH, puisque seulement 4% des per-sonnes déclarées séropositives en 2003 l’ontété par voie d’injection de drogues. Cepen-dant, la transmission du VHC (virus del’hépatite C) se poursuit dans cette popula-tion, notamment lors du partage de matériellié à l’injection de drogues (seringue, eau,coton, cuillère, etc.) mais aussi via les paillespour le sniff (à cause des voies nasales irri-tées) ou via les pipes à crack (souventébréchées et pouvant entrainer des blessuresaux lèvres).

D. T.Avec l’aide de Hind Gaigi

ACTU

Épidémiologie

Sur le front du VIH en France :

L’épidémie “s’hétérosexualise”, frappe de plus en plus de femmes,et la prévention se relâche chez les jeunes homosexuels.

NOUVELLE PRISE DE TEMPÉRATURE

Pour plus d’infos,consultez le site de l’InVS,l’Institut de veille sanitaire

www.invs.sante.fr

Illustration : Pessin - Photo : Dominique Thiéry - rem

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Page 8: DÉPRESSION ET ANXIÉTÉ

Anxiété

Peur, angoisse / Nervosité /Sentiment de panique, continu oupar attaques / Sentimentd'impuissance à contrôler lasituation / Irritabilité / Douleursmusculaires / Crampes d'estomac,coliques, diarrhées, constipation /Difficultés à s’endormir /Tremblements / Phobies (peur desituations particulières) /Troubles obsessionnelscompulsifs ("rituels") /Pessimisme constant et durable.

Dépression et anxiété

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La dépression ou l’anxiété sont de réels pro-blèmes de santé. Elles ont chacune leurssymptômes spécifiques (voir encadrés).Cependant, elles peuvent co-exister chez unemême personne. Si l’on est atteint de ces trou-bles, mieux vaut éviter de se culpabiliser et depenser qu’on peut s’en sortir avec de la volon-té. En réalité, on a besoin de soutien pour allermieux.Aujourd'hui, la prise en charge médicale estfacilitée par l'existence de médicaments quipeuvent agir sur ces deux problèmes en mêmetemps.

La dépression ou l’anxiété sont difficiles à vivre. Un traitement associantmédicaments adaptés et psychothérapie peut apporter une aideconsidérable.

DépressionTristesse / Sentiment de “vide” / Désespoir / Penséesmorbides ou suicidaires / Culpabilité / Manque demotivation, d'énergie / Sentiment d'être dépassé par lesévénements / Insomnies ou excès de sommeil /Baisse du désir sexuel / Colère / Troubles de la mémoire/ Difficultés à se concentrer / Perte d'appétit / Fatigue.

Des originesqui peuvent être communesL'anxiété peut apparaître à la suite d'un stressou après une expérience traumatique : acci-dent, catastrophe naturelle, guerre, agression,deuil, etc. Elle peut concerner un souci parti-culier (problèmes d'argent, professionnels,amoureux), mais il est fréquent qu'elle s'é-tende à d'autres domaines de la vie. Elle peutparfois évoluer vers des phobies (une peurirraisonnée d'une chose en particulier) ou destroubles obsessionnels compulsifs (un besoinimpérieux qui doit être assouvi de manièrerépétée, par exemple, se laver les mains).La dépression survient souvent après la pertede quelque chose (d'une personne aimée,d'un travail, d'une situation sociale, de sa“jeunesse”, de son autonomie, etc.) ou à lasuite du diagnostic d'une maladie chronique.Mais, comme l'anxiété, elle peut aussi appa-raître après une période de stress. Par ailleurs,certains médicaments (comme l’interféron,l’interleukine 2, ou Sustiva) peuvent êtreresponsables de troubles de l’humeur (irrita-bilité, idées noires, etc.), et parfois dedépression.

Dépressif ou déprimé ?Il ne faut pas confondre la déprime (unmoment passager de tristesse) et la dépres-sion (une maladie). On peut suspecter unedépression lorsque la déprime dure plus dedeux semaines et empêche la personne demener sa vie de tous les jours. Elle s'exprimesouvent par plusieurs symptômes (voir ci-contre). Il est important de repérer rapide-ment ce problème pour pouvoir se faire aider.

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Anxieux ou inquiet ?

Traverser des périodes d'inquiétude à propos

d'un sujet particulier (examens, santé, vie

professionnelle ou personnelle, argent, etc.)

est normal et peut même s'avérer bénéfique

pour améliorer les performances physiques

ou intellectuelles.

L'anxiété en tant que maladie peut se définir

comme une période d'inquiétude difficile à

contrôler, qui complique la vie de tous les

jours et qui dure plusieurs semaines. En

général, plusieurs symptômes caractéris-

tiques de l'anxiété sont présents (voir

ci-contre).

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presque zen !

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Quels effets indésirables ?

Antidépresseurs “ancienne génération”(Anafranil, Defanyl, Elavil, Laroxyl, Surmontil, Tofranil,etc.)Somnolence ; bouche sèche ; difficultés à voirnettement ; constipation ; sueurs ; palpitations (cœur) ;vertiges en se relevant ; impuissance ; prise de poids.

Antidépresseurs “nouvelle génération” (Deroxat,Floxyfral/fluvoxamine, Prozac/fluoxétine, Seropram,Zoloft)Nausées ; diarrhées ; bouche sèche ; somnolence ouinsomnie ; nervosité, tremblements ; troubles del'éjaculation ; urticaire, démangeaisons ; sueurs ;parfois, si arrêt brutal du traitement : vertiges, anxiété,troubles du sommeil.

Benzodiazépines (Lexomil, Lysanxia, Seresta, Temesta,Tranxène, Urbanyl, Valium, Xanax, etc.)Impression d'ivresse ; fatigue, somnolence ; baisse dela vigilance (accidents) ; démangeaisons ; troubles dudésir sexuel ; chez certaines personnes, aggravationde l'anxiété ; dépendance physique et psychique ;sevrage difficile avec insomnie, anxiété.

Le médecin doit aussi se préoccuper des interactions : certainsmédicaments anti-VIH peuvent faire augmenter les concentrationssanguines d’autres médicaments, ce qui en accentue les effetsindésirables.

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Dépression et anxiétérem

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Une attaque de peur panique

L'anxiété s'exprime parfois par des attaques de peur panique qui interviennent sansraison apparente ou bien dans certaines situations (par exemple, en public ou encorela nuit). François témoigne : “Parfois, sans que je puisse le prévoir, mon cœur se metà battre très rapidement, je commence à transpirer, la tête me tourne et j'ai l'impres-sion que je vais m'évanouir. On dirait que je viens de m'empoisonner, ma gorge picote,j'ai du mal à respirer et je suis certain que je vais mourir. J'essaie de ne rien montreraux personnes autour de moi, mais je me sens perdre pied. Ce sentiment dure environdix minutes. J'ai appris à reconnaître ces attaques et, pendant ces longues minutes,j'essaie de respirer profondément et calmement. Après la crise, je suis épuisé pendantplusieurs heures. J'ai commencé un travail avec un psy pour comprendre les causesde ces attaques.”

Benzos :attention danger !

Les médicaments de la famille des benzodiazépines(par exemple, Lexomil, Lysanxia, Seresta, Temesta,Tranxène, Urbanyl, Valium, Xanax, etc.) agissent plusrapidement sur l'anxiété que les médicaments antidé-presseurs. Ils sont donc prescrits pendant les dix àquinze premiers jours de traitement, en attendant queles antidépresseurs fassent leur effet. Les benzodiazé-pines ne devraient pas être utilisées pour des périodesplus longues car elles entraînent une très forte dépen-dance et un sevrage difficile. Si l’on a pris unebenzodiazépine pendant plusieurs semaines et qu’onsouhaite arrêter ce traitement, il faut réduire progressi-vement les doses. Donc, attention, pas d'automédication avec les benzosd'un ami pour lutter contre un petit coup de blues…De plus, ces médicaments doivent être utilisés avecprécaution lorsqu'on prend des antiprotéases (familleNorvir, Viracept, Kaletra, etc.), en raison des risquesde surdosage.

Un traitementpour deux maladiesIl existe depuis longtemps des antidépresseurs également actifs contre l'anxiété(par exemple, Anafranil, Defanyl, Elavil, Laroxyl, Surmontil, Tofranil, etc.), mais ilsentraînent parfois des effets indésirables assez gênants. Aussi, face à l’anxiété, onpréférait utiliser d’autres médicaments. Depuis quelques années, de nouveaux médicaments contre la dépression sontapparus. Ils possèdent moins d'effets indésirables et agissent également contre cer-tains formes d’anxiété : Deroxat, Floxyfral (générique : fluvoxamine), Prozac(générique : fluoxétine), Seropram, Zoloft. Ces médicaments demandent environ deux à quatre semaines pour être efficacescontre la dépression. Leur efficacité contre l’anxiété prend plusieurs jours et par-fois plusieurs semaines pour se manifester. Pour améliorer les symptômes d'anxiétépendant cette période, les médecins utilisent des benzodiazépines (anxiolytiques),plus rapides d'action, mais qui ne doivent être utilisées que pour de courtes durées(voir encadré). Ensuite, les patients arrêtent les benzodiazépines et prennent uni-quement les antidépresseurs, et ce pendant au moins six mois. La durée dutraitement semble en effet importante pour une guérison durable.En revanche, prudence avec les remèdes à base de plantes : certains d’entre eux,comme le millepertuis, sont à éviter car ils diminuent l’efficacité de certains trai-tements anti-VIH.

Quel rôlepour la psychothérapie ?Les psychothérapies peuvent apporter une aide importante aux personnes attein-tes de dépression ou d’anxiété. Il est souvent préférable d'y associer un traitementpar médicaments : ceux-ci soulagent rapidement les symptômes et permettent detrouver l'énergie et la motivation nécessaires au travail psychologique. Ce travail,lui, vise à identifier les causes de la maladie et à apprendre à les traiter ou à mieuxles gérer. Il a aussi pour but de réduire les symptômes dont on souffre. Il permet-tra, au long terme, de pouvoir se passer des médicaments. Face à l'anxiété, lestechniques de relaxation peuvent également être intéressantes.

Stéphane Korsia-Meffre

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Que faire face aux premièresdifficultés ressenties ?Tout d’abord, faites le point sur les difficultésque vous rencontrez à effectuer votre travail.Depuis quand les ressentez-vous ? Sont-ellesprésentes tout au long de la journée ? Pensez-vous pouvoir les surmonter seul(e) ou avecune aide ? Etc. Répondre à ces questions vousaidera à appuyer la demande d’aménagementde vos conditions de travail.

Qui aller voir ?C’est le médecin du travail qui est compétentpour mesurer vos difficultés et proposer sinécessaire des aménagements de vos condi-tions de travail. Vous pouvez donc prendre rendez-vous avecvotre médecin du travail dès que vous res-sentez ces premières difficultés, et ce, sanspasser par votre employeur ou le service desressources humaines.Souvent, le médecin du travail fait partie dela cellule départementale de maintien dans

l’emploi, véritable pôle de compétence com-posé également d’un ergonome, d’unpsychologue, de professionnels Cap Emploi(insertion et maintien dans l’emploi des tra-vailleurs handicapés).

Que va fairele médecin du travail ?Il va tenter de trouver les solutions matérielles,techniques, d’organisation, etc. afin de vousaider à faire face à vos problèmes et ainsi à rester apte à exercer votre activité. Le médecindu travail propose les solutions à l’employeur,sans indiquer les motifs de la demande. Vousêtes protégé par le secret médical.

Quels types d’aménagementssont possibles ?En théorie, tout aménagement est envisagea-ble, qu’il s’agisse d’un achat de matériel pourréduire l’impact d’une déficience motrice,sensorielle, ou d’une prestation technique ouhumaine (aide à la mobilité, etc.).

Il existe aussi un type d’aménagement quipermet de réduire le volume horaire, il s’agitdu temps partiel thérapeutique, souventappelé mi-temps thérapeutique.

Le mi-temps thérapeutique,c’est quoi ?Cet aménagement du temps de travail va vouspermettre de reprendre progressivement votreactivité après une période d’arrêt. C’est votremédecin traitant qui devra être à l’origine dutemps partiel thérapeutique, même si parfoisc’est le médecin du travail qui le lui suggère.Quand la demande est faite par votre méde-cin, c’est au médecin conseil de la Sécuritésociale de donner son accord. En dernier lieu,votre employeur appréciera s’il existe un postequi correspond à votre situation et qui estdisponible. Cela signifie qu’il est en droit derefuser. En revanche si la demande est accep-tée, la Sécurité sociale verse des indemnitésqui complètent le salaire payé par votreemployeur. Souvent, cet aménagement nedure qu’un an, mais il peut être prolongé. Sil’employeur refuse, il doit alors justifier lesmotivations de sa décision. En cas de désac-cord, c’est l’inspecteur du travail (après avisdu médecin inspecteur du travail) qui devratrancher.

Que dire aux collègues et àl’employeur ?Vous n’êtes absolument pas obligé de donnerles raisons médicales exactes qui entraînentces aménagements de votre poste de travail.Ces informations sont confidentielles, soumi-ses au secret médical. Rien ne vous empêchealors de rester évasif : vous pouvez préciser ceque vous ne pouvez plus faire, ou bien évo-quer un état de fatigue…

Delphine Meignotte & Nicolas Charpentier

Séropositivité et emploi : QUE FAIRE QUAND LA MALADIE MENACE SON BOULOT ?

Dans le précédent Remaides, nous évoquions le droit de dire, ou de ne pas dire, saséropositivité au travail. Aujourd’hui, nous répondons aux questions que vous vous posez sur lapossibilité d’aménager vos conditions d’emploi.

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TSéropositivité et emploi

Photo Cinergie- rem

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rié présente des difficultés à occuper sonposte, l’employeur est tenu de prendre enconsidération les propositions du médecin dutravail pour conserver la place du salarié dansl’entreprise. Ces propositions sont faites avecle consentement éclairé du salarié.

Remaides : Comment le salarié peut-il parler desaménagements de son poste à l’employeur età ses collègues ?Thierry Hennion : Le diagnostic d'une maladierelève du secret médical et rien n'oblige unsalarié à en faire état auprès de son employeurou de ses collègues. On peut même dire que,d'une façon générale, il vaut mieux ne pas enparler car on connaît l'effet désastreux desrumeurs et des idées reçues ! Par contre, onpeut évoquer un problème de santé qui a pourconséquence de limiter certaines capacités,d'engendrer une fatigue ou bien encore d'em-pêcher telle ou telle activité. Il est important,dans tous les cas de figures, de faire prévaloirdans le discours, la préservation de la com-pétence professionnelle...

Remaides : D’après votre expérience, est-il sou-vent possible de procéder à des aménagementsde poste ?Thierry Hennion : L'adaptation d'un poste vis àvis de problèmes physiques est en généralpossible, car les aides techniques sont nom-breuses. Par contre, l’adaptation reposant surun changement d’organisation est souventplus difficile à mettre en place, ce qui estparadoxal à l'heure de la polyvalence ! Maiselle pose la question de la remise en causedes postes, et donc introduit un changementqui ne se limite pas à la personne malade.Enfin la question qui est probablement la plusdélicate est celle de la prise en compte de lafatigue car il s'agit d'une notion subjective quipeut être contestée d'autant plus facilementqu'elle est souvent variable.

(1) A votre demande, vous pouvez rencontrer le méde-cin du travail pendant un arrêt de travail, pour une visitede pré-reprise, sans avoir à avertir votre employeur.

Remaides : Quand faut-il consulter le médecindu travail ? Thierry Hennion : Signaler des difficultés àtenir son poste de travail en raison de problè-mes de santé est une démarche trèspersonnelle du salarié. Le plus souvent, lemédecin du travail est consulté, pour la pre-mière fois, lors de la reprise du travail, parcequ’il est l’interlocuteur incontournable. L’ana-lyse de la situation et la recherche desolutions pour le maintien de l’emploi serontalors menées dans l’urgence. Pourtant, lesignalement précoce(1) de ses difficultés per-met au salarié de réfléchir sur son avenirprofessionnel et au médecin traitant, méde-cin du travail et médecin conseil, de mieuxmaîtriser les diverses facettes du problème etde rechercher une cohérence.

Remaides : Comment pouvez-vous aider le salarié ?Thierry Hennion : Le médecin du travail, pro-fessionnel de la santé au travail, est au faitdes contraintes des différents postes et de laréalité des risques professionnels. Si un sala-

“L’employeur doit considérer les propositions du médecin du travail”

L’association CinergieFondée en 2000, son objectif est de lutter contre l’exclusion du monde du travail des personnesen situation de déficit physique, psychique ou sensoriel. Elle agit en lien avec des médecins dutravail, des médecins de prévention et de soins et avec des professionnels du maintien dansl’emploi des personnes handicapées.Cinergie, 50 rue du théâtre, 75015 Paris, T. : 01 56 77 20 09.Internet : http://www.handitrav.org

Dr Thierry Hennion, président de Cinergie

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Le médecin du travailM’A BIEN AIDÉE

Sophie a parlé de sa maladie au médecin dutravail lorsque les effets indésirables dutraitement anti-VIH lui ont posé des problèmesprofessionnels.

Ma séropositivité a été découverte en 1999. Je travaillais alorsà plein temps dans une grande entreprise semi-publique. Jen’ai rien dit à personne, ni au travail, ni à la médecine du tra-vail et ne voyais que le médecin de l’hôpital.En 1999, j’avais 330 T4 et 500 000 copies de charge virale.Le médecin m’a mise très rapidement sous traitement (Vira-cept, Zerit, Epivir). J’avais tellement de diarrhées le matin aprèsla prise de Viracept que je n’arrivais pas à partir de chez moi.Le médecin de l’hôpital m’a mise en arrêt de travail quelquesjours, ce qui n’a pas suffit.

Temps partiel thérapeutiqueLe médecin de la médecine du travail m’a convoquée et j’aidécidé de lui en parler. Cette femme m’a écoutée et aidée. Elleest très compréhensive avec les personnes gravement malades,avec un traitement lourd, et beaucoup moins avec le person-nel qui s’arrête pour un petit bobo. Elle m’a tout de suiteproposé un temps partiel thérapeutique avec des horaires adap-tés à ma situation. Pendant plusieurs mois, je n’ai travaillé quel’après-midi, tout en conservant mon salaire. Cela m’a permisde “souffler”, d’aller m’informer à AIDES et de participer à leurgroupe de parole sur les traitements. J’avais toujours autant de diarrhées le matin et le soir. QuandTrizivir est sorti, j’ai insisté auprès du médecin de l’hôpital pourqu’il me le prescrive. C’était le bonheur : un seul comprimématin et soir (au lieu de 14 en tout) et plus de diarrhées. Jepensais recommencer à travailler à temps complet.

Un médecin abonné à RemaidesHélas, j’ai eu l’hypersensibilité à l’abacavir (allergie à l’un descomposants de Trizivir). J’ai été atteinte de graves problèmesrespiratoires qui m’ont d’ailleurs laissé des séquelles : j’aimaintenant un traitement préventif pour l’asthme et suis tou-jours entre deux bronchites. A ma sortie de l’hôpital, le médecindu travail m’a mis en arrêt maladie longue durée et j’y suis tou-jours car elle me trouve fatiguée et vite fatigable. Dans quelquetemps, mon temps maximal d’arrêt maladie longue durée seraatteint et elle pense me mettre en invalidité.

Je l’ai abonnée à Remaides et elle s’informe par ailleurs sur lapathologie VIH et ses traitements. Elle comprend mieux ce quiperturbe ma vie de tous les jours.Je ne regrette pas de lui avoir tout dévoilé car c’est la person-ne qui m’a le plus aidée, conseillée et comprise. Elle a pris letemps de parler, de s’informer sur les différentes possibilitésque j’avais et nous avons choisi la meilleure, pour moi, pour lemoment.

Sophie

Pour s’informer,pour en parler

Sida Info Droit, tél : 0 810 636 636.

Internet : www.aides.org, rubrique VIH & emploi / vos droits.

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Pascal a récemment arrêté le Zerit à causedes joues creuses. Séropositif depuis 18 ans, le VIH lui a suffisamment pompéd’énergie pour qu’il n’accepte pas de perdreen plus son aspect physique. “J'ai envie d'avoir des projets, je pense m'inscrire à uncours de théâtre, il n'y a pas que le VIHdans la vie ! Avec Norvir, je ne supportaisplus d’avoir la bouche pâteuse et des diar-rhées. J’ai pris l’initiative d’arrêter montraitement, en accord avec mon médecin. Je suis aujourd'hui sous Kaletra et Viramuneavec 8 gélules, c'est le traitement le plus

supportable que j’aie jamais eu. Je suisdevenu résistant à plusieurs molécules, je n'ai plus beaucoup de choix maintenant.Malgré tout, changer de traitement, ce n'estpas changer d'espoir, c'était important pourmoi, j'en ai d'ailleurs profité pour changerde médecin ! Celle que j’ai est plus attenti-ve, me donne des compléments alimen-taires, elle y croit et donc moi aussi. Je n’enpouvais plus d’attendre des heures à l’hôpi-tal pour être reçu 15 minutes. J’ai besoind’être écouté. Mon nouveau dosage est parfait, mon foie supporte et j’ai 688 T4.”

J’en ai profité pour changer de médecin !

Pour une meilleure efficacitéChanger de traitement, ce n'est pas forcémentse rapprocher de l’échec thérapeutiquecomme le craignent certaines personnes.Faire baisser la charge virale pour chercher àla rendre indétectable reste le meilleur moyende prévenir les résistances, donc d’éviter l’échec thérapeutique. L’ensemble du traite-ment n’a pas toujours besoin d’être changé.Grâce à un génotype viral, test permettant de

voir quels sont les médicaments aux-quels le virus est devenu résistant,il est possible d’enlever de sontraitement uniquement lamolécule incriminée pour laremplacer par une autre plusefficace. En cas de change-ment de médicamentsanti-VIH, il est indispensablede mesurer la charge virale 3 ou

4 semaines après le début du nouveautraitement afin de s’assurer de son

efficacité.Pour les personnes qui ontdéjà pris beaucoup de médi-caments anti-VIH différents,des solutions demeurent.“Nous avons toujours des

solutions d'attente, commeprescrire une gigathérapie (5

médicaments associés ou plus).” ditStéphanie Dominguez, médecin à la Pitié-Sal-pétrière, à Paris.

Diminuer les effets indésirablesSelon le rapport 2002 du Professeur Del-fraissy, une bonne observance (prise régulièrede ses médicaments à horaires fixes) estnécessaire pour garantir l’efficacité maximaled'un traitement contre le VIH et éviter l'échec

Illustration : Gersende* - remaides 51 - m

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Pour en parler,

Appelez Sida Info Service au 0 800 840 800

En général, un changement detraitement est envisagé pourmodifier tout ou partie d’untraitement devenu inefficace,diminuer les effets indésirables,alléger le nombre des prisesquotidiennes, ou faire un “break”.Regards d’un médecin et dequelques patients. Entre peur etespoir.

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Changer de traitement, pourquoi ?

“Son médecin, on doitpouvoir lui dire

"Merde" ou "Je t'aime". Larelation de confiance estdéterminante pour accep-

ter un changement detraitement.”

Gérald

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Changer de traitement me maintient en vie

Danielle a l’impression d’avoir fait le tour de tout ce qui existe. “On est de vraies usines chimiques, avant je prenais 18 cachets par jour, j’étais plus malade que le simple fait d’êtreséropositive, j’avais des diarrhées très invalidantes. Mais j’attends toujours de nouvelles molécules. J’avais 20 ans lorsqu’on m’a appris que j’étais séropositive et que j’avais deux mois à vivre.Après tous mes changements de traitements, j’arrive aujourd’hui à 40 ans ! Je vis ça comme un truc obligatoire, mais qui me maintient en vie. Je prends Kaletra et Combivir, cela a faitremonter rapidement mes T4.”

thérapeutique. Cette observance dépenddirectement de la facilité à prendre ses médi-caments mais aussi des effets indésirablesqu’ils provoquent. “On change de traitementparce que le patient en a ras-le-bol des effetsindésirables, ou parce qu'il a des troublesmétaboliques (montée des triglycérides, ducholestérol ou des enzymes hépatiques).”explique Stéphanie Dominguez. Commencer un nouveau traitement engendresouvent une peur liée à l'apparition de nou-veaux effets indésirables. Il est important d’enparler avec son médecin, car en avoir cons-cience permet souvent de mieux y faire face.“Ce qui est primordial, c'est la volonté dupatient. A nous, médecins, de l'aider à passerle cap des premières semaines du nouveautraitement, parfois difficiles. Lesantiprotéases peuvent causer dela fatigue, des ballonnements,des diarrhées. En général,au bout d’un mois, ceseffets indésirables dimi-nuent. Il faut l’expliquer aupatient et l’accompagner,quitte à le voir chaque semai-ne.” ajoute-t-elle. Parfois, l’objectif vise à diminuer lacomplexité des prises pour gagner sur la qua-lité de vie en favorisant, par exemple, untraitement compact associant plusieurs molé-cules dans un seul comprimé. Mais tous les

Je ne suis pas un cobaye

Gérald, co-infecté par l’hépatite C, a changé 3 fois de traitement en sixans de séropositivité. “Je ne suis pas un cobaye à la merci de mon médecin. J'ai eu un pre-mier traitement avec Invirase, Rétrovir et Videx. Mon foie n'a passupporté, j'ai arrêté au bout de quinze jours. Puis j'ai eu une bithérapiependant deux ans (Zérit, Epivir). Après, pendant un an et demi, j'ai faitun break.

Je suis aujourd'hui sous Trizivir (une pilule matin et soir), c’est idéal. Ledialogue entre le médecin et le patient est essentiel. Quand le traitementcommence à être moins efficace, il ne faut pas avoir été pris au dépour-vu. Le médecin doit être là pour dire, oui, ça va secouer, mais après un,deux, ou trois mois, ça ira mieux. En tant que patient, il faut êtreconvaincu de vouloir mettre sa vie entre les mains de son médecin.”

essais de simplification n’ont pas prouvé leurefficacité. Etre atteint d’une hépatite ou pren-dre un traitement contre l’hépatite C, peuventaussi justifier la modification d’un traitement.

Vacances, j’oublie tout !Changer de traitement peut être

aussi l’occasion de faire unepause, de prendre des“vacances thérapeutiques”.“Le changement peut êtreune interruption provisoire

du traitement. Partir faire unraid au Tibet pendant un mois

permet aussi de faire remonterle moral !” indique le Dr Dominguez.

Il est cependant préférable que cet arrêt soitencadré par son médecin, car arrêter son traitement peut avoir de graves conséquences(baisse des T4, affaiblissement de l’état de

santé, résistances...). Dans la plupart des cas,il est conseillé de suspendre simultanémentl’ensemble du traitement anti-VIH, pourqu’aucune résistance ne se développe (saufavec Viramune et Sustiva qu’il faut arrêteravant les autres médicaments de la thérapie.)En l’absence prolongée de traitement, la char-ge virale devra être régulièrement surveillée.Enfin, une interruption thérapeutique peutégalement être mise à profit pour traiter l’hépatite C.

Dominique Thiéry

Remerciements :Dr Stéphanie Dominguez, Marianne

L’Hénaff, Stéphane Korsia-Meffre et Fabien Sordet

Changer de traitement

“Il faut toujours réclamer sa

feuille de résultats. Voirun médecin de ville en plusde son médecin hospitalierqui a moins de temps pour

dialoguer, est complé-mentaire.”

Pascal

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ERJ’ai obligé le médecin à négocier

Illustrations : Eric Dérian, atelier Pop - remaides 51 - m

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Je me rends compte que depuis l’avènement desmulti-thérapies (traitements anti-VIH comportant plusieursmédicaments), le doc’ est redevenu, soit omniscient et omni-potent, soit distrait. C’est à dire que ce qui prime, ce sont lesbons résultats, mais pas forcément la qualité de vie. Tous lestraitements que j’ai pris ont été efficaces, seulement j’ai tou-jours primé ma qualité de vie. Aujourd’hui, j’ai un traitement qui me convient (Viread, Epivir,Videx, Viramune). Mais, pour en arriver là, j’ai dû plaquer montraitement précédent. C’était à mon sens le seul moyen de mefaire entendre.

Envie de tout arrêterIl y a deux mois, je prenais un autre traitement, avec 31 cachetspar jour (Sustiva, Kaletra, Videx, Epivir, contre le VIH ; ribavi-rine et interféron, contre les hépatites ; des antidépresseurs etdes anxiolytiques). Autant dire qu’entre les accidents hémorragiques (je suis hémophile) et les diarrhées dues auKaletra, les effets psy du Sustiva et de l’interféron, j’avais enviede tout plaquer. Je me suis accroché, mais j’ai seriné sur tousles tons que je voulais bien en baver sur le plan psy, en amontou en aval, mais pas des deux côtés. En clair, l’interféron, OK(j’ai une hépatite B et une hépatite C), mais le Sustiva et leKaletra dégagent.Que nenni ! J’ai dû me farcir le tout. Résultat, mon suivi dutraitement est devenu plus que fluctuant, surtout au niveau

horaire, j’oubliais des prises… J’ai plaqué mon traitement pen-dant deux semaines, tout en prévenant mon médecin et, ô joie,miracle, mon traitement a été changé. Ça fait du bien, bordel ! Dommage que j’ai dû recourir à la Ben Laden attitude vis-à-visde mon doc’, avec le message suivant : “OK, vous, c’est l’effi-cacité que vous prescrivez, moi, c’est la qualité de vie. J’en aimarre, vous ne voulez pas prendre cela en compte, donc j’ar-rête, mais je vous préviens.”C’est triste à dire, mais c’est payant. Encore heureux qu’iln’y ait pas des CRS qui assistent aux consultationsquand les patients expriment leurs désaccords…

Nicolas

Avec un traitement contre le VIH et un autrecontre l’hépatite C, Nicolas ne supportait plusles effets indésirables. Le médecin n’en a pastenu compte, jusqu’à ce que…

J’ai obligé le médecin à négocier

Racontez-nous vos vies !

Envoyez vos témoignages à Remaides, accompagnésde votre photo si vous le désirez ! Certains pourront aussi

être publiés dans d’autres supports édités par AIDES (sauf sivous ne le souhaitez pas).

AIDES, Remaides, tour Essor, 14, rue Scandicci, 93508 Pantin Cedex.

Courriel : [email protected]

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PRÉSERVATIF FÉMININ :L’AUTRE COMPAGNON DE “RUT” EN BONNE VOIED’accord, de prime abord, il n’est pas franchement excitant : ni son nom, “Femidom”,connoté médicament, ni son aspect, sorte de petit gant Mapa transparent sans doigt,n'invitent à l'adopter. Mais si certaines femmes ne sont pas séduites, presque toutestrouvent formidable qu'il existe un outil pour elles, qui protége. Enquête.

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T’as pas un Femidom ?Sonia, une vendéenne de 31 ans, séropo-sitive depuis treize ans, voit l’objet commeune libération : “Il me permet de prendreen main ma sexualité et pour mon ami, ilnormalise davantage nos rapportssexuels. Nous retrouvons des sensationsoubliées, presque comme si nous n'avionsplus rien d'étranger entre nous.” En effet,sa matière en polyuréthane prend mieux latempérature du corps de la femme donnantune sensation de chaleur agréable. Quant àl'homme, ne pas mettre de préservatif peutle mettre en confiance et faciliter l'érec-tion. Pour tous, le préservatif féminin éviteles allergies au latex car il est hypoallergé-nique. Agnès Sztal, du CRIPS de Paris (Centrerégional d'information et de prévention surle sida) donne quelques conseils d'utilisa-tion : "Nous incitons les femmes à l’essayerd'abord seules pour se familiariser avec sapose car il est assez gras. Puis, il faut lemaintenir au début de la pénétration pour

que le sexe du partenaire ne passe pas àcôté. En tout cas, aucun n’a craqué à cejour.” Sonia se souvient : “Au départ, jen’étais pas très chaude pour le mettre,mais depuis trois ans, j’alterne préservatifféminin et masculin, cela a enrichi ma viesexuelle, et mon ami peut aussi l’utilisercomme une capote en le mettant sur sonsexe. Avec le Femidom, je me protège et jele protège !”

Rime avec contraceptionLe préservatif féminin souffre d’un déficitd’image, d’une représentation peu éro-tique. “Le préservatif masculin épouse laforme du sexe, le féminin s’introduit dansune cavité interne. On le compare à untampon dans sa pose, mais c’est un objetqui demande à être expliqué, accompa-gné”, analyse Cécile Blot-Vitalis,animatrice Femmes à AIDES Loire Atlan-tique. Sonia, pour sa part, insiste sur unrôle oublié : “C’est aussi un moyen decontraception efficace”, sans omettre

l’idée d’objet sexuel “J’ai essayé la posepar le partenaire, cela peut être excitantmais pour des gens expérimentés.” Agnès,du CRIPS, ajoute : “Il faut bien connaîtreson corps pour mieux l’utiliser, ce qui n’estpas toujours le cas de jeunes femmes quidémarrent leur sexualité ou de femmes quien retrouvent une avec un nouveau parte-naire.”

Les femmes africaines montrent l’exemplePlus pragmatiques que les Européennes,les femmes africaines utilisent davantagele Femidom, encouragées par des associa-tions comme Afrique Avenir, Ikambéré oul’Ifafe (Initiatives des femmes africaines deFrance et d’Europe), qui les sensibilisentvia des brochures ou des BD explicatives(Les aventures de Maimouna). Le préserva-tif féminin est distribué gratuitement parcertaines associations, comme AIDES, àl’heure où il souffre d’un manque de publi-cité, d’un prix excessif et d’une faibledisponibilité en pharmacie. De plus, Nico-le Solier, du ministère de la Santé, note uneréticence importante des gynécologues àproposer le préservatif féminin. “Ils ne leconnaissent pas bien et je soupçonne uneattitude machiste. Pourtant, c’est aux pro-fessionnels de santé d’assurer aussi sapromotion.” Et Sonia d’enfoncer le clou :“Il faut le trouver dans les grandes surfa-ces, qu’il y ait des distributeurs un peupartout !”

Le plaisir retrouvé“Le Femidom a apporté un plus à mon cou-ple sérodifférent. Plus besoin de le mettreau moment des rapports, on peut le placerplusieurs heures avant et l'oublier, celalaisse plus de place à la spontanéité.” Béa-trice, 40 ans, séropositive depuis 1986, estdepuis dix ans, avec Timothée, séronégatif.

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ACTIONS…• Le Femidom peut être inséré plusieurs heu-

res avant ou au début du rapport sexuel.• Pendant les préliminaires, l’anneau externe

peut être glissé légèrement à l’intérieur duvagin pour ne pas être apparent et ainsi nepas gêner les caresses.

• L’anneau externe, frottant légèrement sur leclitoris, augmente le plaisir.

• Possibilité de re-lubrifier le préservatif avecdu lubrifiant gras ou aqueux (différent dupréservatif masculin lubrifié uniquementavec du gel à base d’eau).

• Pour le retirer, l’anneau externe doit êtremaintenu serré et tourné sur lui-même pourobturer le préservatif de manière à ce quele sperme ne puisse pas couler.

• Quelques astuces s’il fait du bruit : lubrifierdavantage, mettre de la musique ou ne pasêtre trop silencieux pendant le rapport !

L'arrivée de ce nouveau “compagnon deroute” dans leur vie amoureuse a permisune prise en charge alternée de la préven-tion. “Mon mari se sent moins serréqu'avec un préservatif masculin, c'est plusconfortable, il peut se laisser aller et moi jesuis actrice de ma prévention.” Conscienteque le préservatif masculin faisait de plusen plus “capoter” leurs rapports, perçu parson mari comme un second intrus après leVIH, Béatrice se sent revivre avec le Femi-dom. Même si tout n'est pas rose : “Il faitdu bruit, mais on peut toujours mettre dela musique en fond sonore !” Un peu d'as-tuce, d'espièglerie, c'est la vie de Béatrice !Pour Didier, séropositif depuis quinze ans,le Femidom est une nouvelle façon de goû-ter à une sexualité sans entrave : “C'est unvrai choix dans mon couple. Lorsque c'estma copine qui le met, quel plaisir pour unmec séropo, d'avoir la possibilité de fairel'amour sans capote !” Le moment de lasexualité est toujours celui qui vient rap-peler la présence envahissante du virus. Lepréservatif féminin permet d’inverser lesresponsabilités lors du rapport sexuel, etpourquoi pas, d’amener un peu de fantai-sie…

L’emballage du choixPour des raisons biologiques, socio-écono-miques ou culturelles, les femmes restent

3 à 8 fois plus vulnérables que les hommesface au VIH. Ce constat n’est pas une fata-lité. Le préservatif féminin, qu’un médecindanois distribua le premier dès le début desannées 80 (introduit en France en 1998 !),a encore du chemin à faire. Mais le préser-vatif masculin ne souffrait-il pas desmêmes idées reçues, il y a vingt ans ? Loin

de s’opposer à lui, le préservatif fémininpermet l’embarras du choix, étant parfoisun meilleur compagnon de libido. Après“sortez couvert”, va-t-on enfin vivre l’époque du “rentrez couvert” ?

Dominique Thiéry

Préservatif fémininPhoto : Dom

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Agnès, du CRIPS :“Il faut essayer plusieurs

fois le préservatif fémininavant de bien l’utiliser.”

Déja un préservatif féminin vers 1908 !

…VERITES• Le Femidom est à usage unique.• Il est aussi long déroulé que le préservatif

masculin (170 mm) mais plus large(78mm).

• Un visuel de mode d’emploi est sur chaquepochette.

• Il n’est pas nécessaire de l’enlever justeaprès le rapport sexuel.

• Le préservatif féminin est imperméable auVIH et aux IST (Infections sexuellementtransmissible comme l’herpès,l’hépatite B…).

• Le Femidom peut aussi s’utiliser aumoment des règles ou pour les femmes quiviennent d’accoucher.

• Ne pas mettre un préservatif masculin enplus du Femidom, il y a risque de rupture.

• Le Femidon peut être utilisé pour un rap-port anal, en enlevant l’anneau interne eten le posant sur le pénis, mais celaaccroit légèrement le risque de déchirure.

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L’humoriste a participé à la campagneradio de Sida Info Service pour lepréservatif féminin à 1 euro. Interview d’une femme pudique, mais quin’a pas la langue dans sa poche.

Remaides : Pourquoi avez-vous eu envie de pro-mouvoir le préservatif féminin ?Anne Roumanoff : Pour une fois que les fem-mes ne sont pas tributaires des mecs pour seprotéger ! Elles ne sont plus obligées de fairedes pieds et des mains pour qu’ils veuillentbien mettre une capote. On m’a proposé d’en-registrer un spot pour la radio, j’ai accepté.

Remaides : Vous dites : “Avec le préservatifféminin, on a le choix”, c’est-à-dire ?Anne Roumanoff : D’abord, cela donne le choixde l’oublier car on peut le poser bien avant lerapport sexuel. Ensuite, choisir de le mettrepermet aux femmes d’avoir une autre prise de

conscience, elles qui sont de plus en plus tou-chées par le virus du sida.

Remaides : A votre avis, pourquoi est-il si peuutilisé ?Anne Roumanoff : Ça fait cher le rapport sexuel! Il faudrait que son prix baisse, sinon, ça res-tera un truc de bourgeois, même à un euro !La campagne pour le préservatif masculinétait à un franc, non ? Et puis, on fait descampagnes frileuses, on a peur de choquer.Le préservatif féminin fait peur, c’est un peutrivial. Pourtant, la sexualité, ça touche toutle monde, c’est le cas de le dire !

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“Le préservatif féminin FAIT OUBLIER QU’ON SE PROTÈGE !”

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Où le trouver et à quel prix ?

Le préservatif féminin n’est pas aussi facile à se procurer que le préservatif masculin. Il peuts’acheter en pharmacie (le plus souvent sur commande !), son prix moyen à l’unité est de 2,50euros, mais il est souvent vendu par lot de trois (environ 10 euros). Quelques distributeurs deFemidom existent mais ils sont très rares (par exemple dans la station de métro Bonne Nouvelleà Paris). En revanche, il est distribué gratuitement dans les associations de lutte contre le sida,dans les centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) et dans certains plannings familiaux.

Pour en obtenir gratuitement, contactez :• La délégation AIDES la plus proche de chez vous - T. : 0 820 160 120 (0,12 euro/min)• Sida Info Service pour connaître l’adresse des CDAG - T. : 0 800 840 800• Le site internet du Planning familial, www.planning-familial.org • Pour les Franciliens, le Kiosque (2000 préservatifs féminins en stock)

36 rue Geoffroy L’Asnier - 75004 Paris - T. : 01 44 78 00 00.

Remaides : Par l’humour, peut-on faire passerplus facilement un message essentiel ?Anne Roumanoff : Ma cousine, qui a 20 ans,m’a envoyée un texto me disant : “Trop cool,ta pub !” Moi, je pense qu’il faudrait surtoutmontrer les choses. On ne parle plus assez dusida car les gens pensent aujourd’hui quec’est une maladie comme tant d’autres. Si onfaisait un spot sur quelqu’un sous trithérapie,en bonne forme, mais prenant un traitementlourd, ça ferait peut-être changer le regard etle comportement de la société. La campagnepour le tabac est assez réussie, elle est dure,mais ça fait réfléchir, notamment les jeunes.

Remaides : Vous semblez sensibilisée par leVIH, vous avez été une des premières à faire dessketches sur le préservatif. Cette campagne duFemidom à 1 euro n’était-elle pas trop courte ?Anne Roumanoff : J’ai perdu deux amis trèschers du sida. Je côtoie aussi des “survi-vants”, comme on dit. On se sent toujoursplus concerné quand on connaît des genstouchés. Pour ceux pour qui ce n’est pas lecas, mieux vaut faire une campagne de pré-vention courte que pas de campagne du tout.

Entretien : Dominique Thiéry

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Comme son nom ne l’indique pas, le pré-servatif féminin peut aussi être unoutil de p révent ion dans lesrapports sexuels entre hommes.Détourné à bon escient, enenlevant l’anneau interne, ilpeut se disposer sur le sexeen érection comme unpréservatif masculin.

Il s’enfile commeune chaussetteFrédéric, 31 ans, l’a adopté ily a deux ans : “Il est déjàdéroulé donc plus rapide à mettre, il s’enfile comme unechaussette et serre beaucoup moinsque le préservatif masculin.” Plus largeque son homologue masculin (78 mm),mais de même longueur (17 cm), il reste peu utilisé par les homosexuels.“Il est cher et son nom peut rebuter car en tant qu'homme, on ne se sentpas concerné. Son bruit de plastique froissé peut déranger, mais moi, jeprends plus de plaisir avec le préservatif féminin qu'avec le masculin”précise-t-il, coquin… D’autant que sa matière en polyuréthane est plus résistante, il y auraitpeu d’accidents de rupture. Pourtant, aucune information n’existe sur lapossibilité de le mettre dans les rapports anaux (sauf sur le site internetdu planning familial). Ceux qui décident de le tester se livrent ainsi plusà une expérience, qu'à une recommandation. “Il faut franchir le pas, lapolitique de santé publique en France doit encourager cet outil de pré-vention pour les gays. On ne peut plus dire maintenant qu’il n’y a pasd’alternative au préservatif masculin pour se protéger du VIH.” affirmeFrédéric. Aux Etats-Unis, le port du préservatif féminin entre hommes sembledavantage intégré dans les moeurs. Dans la revue Transcriptase de juin1999, un article évoquait une enquête menée auprès d’homosexuels, àmajorité séropositifs, qui ont testé “Reality”, un préservatif féminin dontles résultats sur une échelle allant de 1 pour “inconfortable” à 5 pour “très confortable” ont eu comme indice de satisfaction, 4. Quantà son taux de rupture, il était de 1% contre 2 à 4% pour les préservatifsmasculins.

D. T.

Si aucune recommandation n’est officielle, lepréservatif féminin peut être utilisé comme unpréservatif masculin, notamment dans lesrapports anaux entre hommes.

FémininPOUR MASCULINS

Préservatif fémininPhoto : Brice M

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aides 51 - mars 2004

Campagne Femidom 1 euro“Plouf plouf”, n’a pas été un coupd’épée dans l’eau !

En marge de cette campagne de Sida Info Service, le chif-fre de vente de boîtes de préservatifs féminins a étémultiplié par trois entre décembre 2003 et janvier 2004.

70 millions de préservatifsmasculins sont venduschaque année en Francecontre 1,6 million de Femi-dom depuis 5 ans. “Notrepays est plutôt bon élève, lacampagne à 1 euro a trèsbien fonctionné. Les pharma-cies nous en ont redemandés,les 100 000 prévus ont étéécoulés” assure Jean Cuis-sard de l’entreprise Terpan,qui a le monopole de la dis-tribution en France.Néanmoins, certaines phar-

macies n’avaient pas vendu de Femidom les trois premièressemaines de la campagne, malgré un présentoir sur leur comp-toir, et d’autres n’ont pas pu faire campagne car le nombre deFemidom prévu était insuffisant. 1 420 pharmacies ont participévolontairement à l’opération surtout en Ile-de-France, Midi Pyrénées, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Aquitaine et NordPas-de-Calais, zones géographiques touchées par le VIH/sida. Unquestionnaire joint au Femidom à 1 euro indique que 90% despersonnes le connaissaient mais seulement 10% l’avaient déjàutilisé.

“La plus grosse surprise est que la vente du Femidom au prix habi-tuel s’est très bien poursuivie, elle a été multipliée par trois.”indique Hélène Freundlich, responsable des actions Femmes àSida Info Service. Si le Femidom reste cher, ses fabricants expli-quent que sa matière en polyuréthane est coûteuse. N’oublionspas que son brevet est américain et qu’il n’y a pas d’autre concur-rence en France… A part Présinette, une autre marque depréservatif féminin (en latex, avec une éponge interne et non unanneau, laboratoire Khondomz) mais qui aurait connu quelques“accidents de collerette” et reste peu distribué.

En tout cas, une enquête récente pointe une nécessaire formationet information sur le préservatif féminin des médecins et des phar-maciens. (Plus d’infos sur le site de l’InVS, institut de veillesanitaire, www.invs.sante.fr, consulter BEH n°11 du 9 mars2004).

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Hépatite A :ÊTES-VOUS CONCERNÉ ?

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Si l’hépatite A est une maladie peurépandue en France, le plus souvent sansconséquence sur la santé, elle peut aussiêtre mortelle. Un vaccin existe pour lespersonnes les plus exposées.

Nourriture et sexe, ses terrains de jeu favorisL’hépatite A est une maladie du foie provo-quée par le virus de l’hépatite A (VHA). Cevirus se transmet le plus souvent dans lespays où l’hygiène fait défaut (pays d’Asie,d’Afrique, d’Amérique du Sud, etc.) enconsommant de l’eau et des aliments cruscontaminés (légumes et fruits crus, crusta-cés) par des traces, mêmes invisibles, deselles humaines. Les pratiques sexuelles quiimpliquent un contact de la bouche avecl’anus peuvent également transmettre levirus. Les personnes voyageant dans despays à risque et les homosexuels masculinssont particulièrement concernés par l’hépa-tite A. C’est le cas également desconsommateurs de drogues par voie injecta-ble, pour des raisons d’hygiène liées àl’injection (manipulation des seringues avecdes mains souillées, lieux d’injection insalub-res, etc.).

Une maladie brève... mais intenseContrairement à certains autres types d’hépa-tites virales (B, D et C), l’hépatite A n’estjamais chronique : elle dure entre une semai-ne et plusieurs mois puis guérit,spontanément. Souvent sans symptômeschez les enfants, les adultes peuvent à l’in-verse en garder un mauvais souvenir : jaunisse(la peau et les yeux se colorent en jaune),fièvre, fatigue, perte d’appétit, etc., sont dessymptômes reconnaissables mais surtout trèspénibles à vivre. L’arrêt de la consommation

de tout produit toxique pour le foie (alcool,drogues et parfois certains médicaments suravis du médecin…) est alors nécessaire. Et lemeilleur traitement restera la patience...

Mais il peut arriver que l’hépatite A soit par-ticulièrement grave : elle peut entraîner unedétérioration très rapide du foie, entrequelques heures ou quelques jours, et s’avé-rer fatale. Le seul recours possible à cettehépatite dite fulminante est alors la greffe dufoie en urgence. Ce risque, très rare (il toucheentre une et six personnes sur mille atteintespar l’hépatite A), pourrait cependant être plusfréquent quand on est déjà atteint par uneautre hépatite virale (B, D et C). En revanche,

l’hépatite A ne présente pas de risque sup-plémentaire si l’on a le VIH.

Un vaccin pour se protégerIl existe un vaccin contre l’hépatite A, géné-ralement bien toléré (Vaccin Havrix, qui existeaussi pour les enfants, Avaxim). Comme lamaladie est moins fréquente dans les paysdéveloppés, dont la France, la vaccinationn’est recommandée qu’aux personnes les plusexposées au virus ou à un risque accru d’hé-patite fulminante. La vaccination estégalement recommandée aux consomma-teurs de drogues par voie injectable (voirprécédemment).

Avant de se faire vacciner contre l’hépatite A

On peut avoir été contaminé par le virus de l’hépatite A au cours de sa vie sans forcément lesavoir. Dans ce cas, la personne est immunisée contre le virus et la vaccination n’est alors pasutile. Pour le savoir, une prise de sang déterminera la présence ou non d’une protéine spéci-fique (les anticorps), témoin d’une contamination même ancienne par l’hépatite A. Cet examen est recommandé aux adultes de plus de 45 ans (car la probabilité d’avoir rencontréle virus augmente avec l’âge) et n’est pas remboursé par la Sécurité sociale (environ 12 euros).

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Hépatite A21

Mais le vaccin n’est pas remboursé par laSécurité sociale (voir coup de gueule). Seulesles personnes hémophiles peuvent bénéficierd’une prise en charge du vaccin ; les autresdevront payer 40 euros environ par injection,soit un total de 80 euros pour une vaccinationclassique de deux injections.

T4 et efficacité du vaccinComme les autres vaccins, celui contre l’hé-patite A consiste à stimuler l’immunité pourqu’elle fabrique, en nombre suffisant, desanticorps (protéines fabriquées par l’organis-me pour combattre les virus ou autresgermes). Deux injections sont généralementnécessaires (espacées de six à douze mois)pour une efficacité d’au moins dix ans.

Mais quand on est séropositif au VIH,l’efficacité dépend de l’immunité (nombre deT4) ; si les T4 sont compris entre 200 et 500,il peut être nécessaire d’effectuer plusieursinjections jusqu’à l’obtention d’une protec-tion maximale. Pour savoir si vous êtes bienprotégé, votre médecin déterminera grâce àune prise de sang la quantité d’anticorps pro-duits ; si les T4 sont inférieurs à 200, le

vaccin aura une efficacité très réduite. C’estle cas également lorsqu’on prend un traite-ment pour affaiblir l’immunité (après unegreffe par exemple). Dans ces cas, l’intérêt dela vaccination doit être bien pesé par rapportau risque éventuel que peut comporter l’absence de vaccination.

Quand le VIH et l’hépatite A se rencontrent... Une hépatite A comporte les mêmes risquesque l’on soit ou non atteint par le VIH. Cepen-dant, lors d’une hépatite A, certains médecinspeuvent, par précaution, décider d’arrêterprovisoirement le traitement anti-VIH, celui-cipouvant être plus toxique pour le foie à causede l’hépatite. D’autres médecins préfèrentsurveiller de près les bilans sanguins et inter-

rompre le traitement anti-VIH seulement encas de réelle nécessité. Dans tous les cas,quand on est contaminé par l’hépatite A, l’a-vis d’un spécialiste du foie (hépatologue) estfortement recommandé.

Le vaccin contre l’hépatite A pourrait entraî-ner une augmentation temporaire de la chargevirale du VIH (comme certains autres vac-cins), apparemment sans conséquence ; desétudes sont en cours, notamment, pour étu-dier ce phénomène (voir encadré ci dessus).

Cynthia Benkhoucha

Remerciementsau Pr Gilles PialouxHôpital Tenon, Paris

Le vaccin contre l’hépatite A à l’étude chez les personnes VIH

Un essai français (HEP A VAC) cherche à déterminer le nombred’injections et les intervalles les plus efficaces pour la vaccination contre l’hépatite A et à vérifier si la vaccina-tion a un effet sur la charge virale du VIH.

Pour participer à l’essai et connaître les centres enFrance, contactez le docteur Odile Launay (centreCochin-Pasteur d’essais vaccinaux, Paris) au 01 43 25 38 67.

Pour en savoir plus

Pour s’informer, pour en parler : Hépatites Info Service : 0800 845 800Sur la vaccination contre l’hépatite A, le calendrier vaccinal est disponible sur le site

http://www.invs.sante.fr/beh/2003/06/beh_06_2003.pdf

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Coup de gueule

Le groupe associatif CHV(*) et d’autres associations delutte contre les hépatites virales demandent depuis long-

temps le remboursement du vaccin contre l’hépatite A pour les personnes exposées en France, ou ayant un risque accru

d’hépatite fulminante, ainsi qu’un effort de sensibilisation desprofessionnels de santé et des personnes concernées.

A l’heure actuelle, ces requêtes restent lettre morte.

(*) Le CHV (Collectif Hépatites Virales) : Act Up-Paris, Arcat, AIDES,Association Française des Hémophiles, Actions Traitements,Transhépate, Nova Dona, Hépatites Info Service/Sida Info

Service.

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Malade, pas malade, un peu, beaucoup, à lafolie, pas du tout… C’est toute la “nuance”que doit faire le JAP (Juge d'application despeines) pour libérer un détenu : déterminer sison pronostic vital est engagé (c’est-à-dire sisa vie est en danger) ou si son état de santéest incompatible avec son maintien en déten-tion. “Comment ne pas être condamné à mortlorsqu'on est un malade vivant dans une cel-lule insalubre, sans hygiène, avec carreaucassé, robinet rouillé, rat mort jonchant le sol,comme c’est le cas dans certaines prisons”réagit Valérie Laurent-Pavlowsky, membre duPôle de suspension de peine.

La coupe est pleineDepuis une réforme de 1994, chaque éta-blissement pénitentiaire est relié à un hôpitalresponsable de la prise en charge sanitairedes détenus. Un dispositif qui ne règle pastoujours les problèmes du quotidien liés à laprise de traitements. “Pour les détenus souf-frant de champignons de l’œsophage, aucunesolution buvable dans des fioles en verre n’estdonnée pour raison de sécurité, mais person-

Peine perdue ?Le Pôle de suspension de peine, créé il y aplus d’un an (trente associations dont la CroixRouge, le Syndicat de la magistrature, l'Asso-ciation nationale des visiteurs de prison,AIDES, Act Up, etc.), réclame avant tout quela loi sur la suspension de peine soit appli-quée. La décision du juge ne doit pas se basersur la faute commise par le détenu mais sur

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Que dit la loi ?L’article 720-1-1 de la loi sur le droit des malades du 4 mars 2002, dite loi “Kouchner”, stipulequ’ "une suspension de peine peut être ordonnée quelle que soit la nature de la peine ou la duréede la peine restant à subir, et pour une durée qui n'a pas à être déterminée, pour les condamnésdont il est établi qu'ils sont atteints d'une pathologie engageant le pronostic vital ou que leur étatde santé est durablement incompatible avec le maintien en détention.”

Comment obtenir une suspension de peine ?• Demandée par le détenu, les proches, le médecin, les services sociaux, le directeur de la

prison, le Parquet, etc.• Demande adressée au Juge d'application des peines ou à la Commission d'application des

peines, seuls habilités à décider.• Passage obligatoire du détenu devant une double expertise médicale et d’une expertise

psychiatrique s'il s'agit d'un détenu incarcéré pour délit sexuel.• Hébergement obligatoire à l'extérieur pour valider la sortie du détenu.

Une loi de mars 2002 sur la suspension de peinepeut permettre aux détenus malades de sortir deprison. Deux ans après, l'inter-associatif “Pôle desuspension de peine” déplore sa mauvaiseapplication.

Détenu malade du sida :

À CHAQUE JOUR (DE PRISON) SUFFIT SA (DOUBLE) PEINE

ne ne prend le temps de la mettre dans unefiole en plastique ! Aucun complément alimentaire n'est proposé, certains arrêtent dese soigner.” raconte Valérie. Si toutes lesmolécules anti-VIH sont disponibles en pri-son, des difficultés persistent pour Ziagen,Sustiva ou Viramune qui nécessitent un suiviparticulier. “Avant d'être malade, on reste d'abord un détenu. C'est comme une doublepeine.” ajoute-t-elle. Des situations tournentparfois au désespoir. Un détenu fait une grèvede la faim pour avoir de l'eau minérale pour-tant prescrite, un autre se mutile pour obtenirun matelas thérapeutique…

Prison et santé, couple impossible ?

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l'expertise médicale. Or, une circulaire de mai2003 du ministère de la Justice insiste sur lerisque de “troubles à l’ordre public” en libé-rant un condamné… “Nous sommes face àdes réticences et des résistances. Aucunemesure d'urgence n'est mise en place pour lespersonnes atteintes du VIH, le virus continuede faire peur, accentué par le monde clos dela prison. Notre combat n'est pas peine perdue : le Pôle a réussi à faire retirer de laloi la prise en compte du risque de récidivedu détenu, ce qui pouvait compromettre sasuspension de peine” plaide Délou Bouvier duSyndicat de la magistrature. “Comment undétenu malade pourrait-il être dangereux ?”s’étonne-t-elle.

Sans hébergement, point de salutParadoxalement, ce sont les conditions d’ac-cueil, après sa libération, qui peuventempêcher la bonne marche de suspension depeine d’un détenu. Absence de structures,places rares dans des établissements médi-calisés, des détenus restent incarcérés. “Ilfaut travailler sur l'hébergement, financerplus d’appartements thérapeutiques. Si la loin'assure pas une prise en charge globale du

PrisonPhoto : Dom

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“La maladie, une prison en soi”

Nathalie Chantriot est référente régionale Prison à AIDES Ile-de-France. Elle intervientdepuis cinq ans à Fresnes (94) pour mener des actions de prévention et des suivis dedétenus séropositifs. Au delà de son travail de fourmi, Nathalie se veut cigale et faitentendre la voix de ceux qui, derrière les barreaux, souffrent d'une pathologie grave.D’où son engagement au Pôle de suspension de peine. "J'ai eu envie d'y participerpour suivre l'évolution de l'application de cette loi qui n'a rien d'extraordinaire : dansun pays civilisé, ce n'est pas faire une fleur à un détenu malade que de le libérer,c'est simplement une mesure pour respecter la dignité humaine. La maladie est uneprison en soi. Dans un milieu carcéral déjà pathogène, comment le malade du sidapeut-il prendre convenablement son traitement ? Nous voulons alerter le gouverne-ment de l'urgence d'appliquer cette loi car on meurt encore du sida en prison".

Fresnes, premièreunité médicale sécurisée

Avec une capacité de 120 lits, sans spécia-lisation médicale, cet hôpital est dirigé parAlain Paris-Zucconi. “Il n’y a aucune vertu à être en prison pourun détenu dont le pronostic vital estengagé ! Mais est-il engagé pour celui soustrithérapie dont le traitement marche ? Nousavons certains médecins qui connaissentbien le VIH. Des patients sont très obser-vants en prison car ils vont aux servicesmédicaux prendre leur traitement à heurefixe. L'application de la suspension de peinereste encore frileuse faute de moyens. Lesservices médicaux des prisons sont débor-dés, peu nombreux, et tardent à noustransmettre des patients. C’est parfois troptard. Il m'arrive d'envoyer un fax à un jugeen soulignant au stabilo les cas urgents.Pour nous, hospitaliers, c'est un patient quel'on a en face de nous, pas un détenu. Lapopulation carcérale augmente et vieillit.Les suspensions de peine vont s'accroître.”(La seconde unité vient d’ouvrir à Nancy,sept autres sont prévues d'ici à 2005).

détenu, elle ne sert à rien. Celui qui ne saitpas où se loger restera dans sa cellule” rap-pelle Valérie. La suspension de peine devientalors une clef qui n’ouvre aucune porte.Néammoins, le garde des Sceaux, DominiquePerben, vient d’annoncer qu’une conventionallait être signée avec la Croix Rouge pourrégler ce problème d’hébergement. Affaire àsuivre...

Des chiffres à l'isoloirEn prison, les chiffres aussi semblent “rete-nus.” Il y aurait, en France, près de 61 000détenus pour 48 500 places. Un millier seraitatteint du VIH dont 90 % co-infectés par l'hé-patite C. En 2002, 120 détenus sont mortsen détention des suites d'une pathologiegrave. Un chiffre contesté par le Pôle desuspension de peine : “Des détenus sont libé-rés juste avant qu'ils meurent pour fairebaisser le nombre de décès en prison.” affir-me Valérie. Depuis mars 2002, 83 personnesont obtenu une suspension de peine dont 63en 2003. Une demande sur deux est refusée.La moitié des dossiers traités excède un délaide deux mois ; deux personnes sont décédéesentre octobre et décembre 2003 pendant leurdemande. Cependant, la première suspensionde peine avait été accordée en mai 2002 à

Pour plus de renseignements,

“Pôle de réflexion et d’action sur la suspension de peine”, chez Act Up Paris,BP 287, 75525 Paris Cedex 11 / Contact : Nathalie Vallet au 06 61 70 50 27 ou Valérie Laurent-Pavlowsky au 06 11 96 45 64.

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Nathalie Chantriot devant la prison de la Santé à Paris

un homme atteint par le VIH et l’hépatite C,devenu hémiplégique à la suite d’un accidentvasculaire cérébral.

Dominique Thiéry

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La vie pétille comme dans une pièce de Shakespeareet ses acteurs ont les yeux qui brillent de plaisir.

La vie étonne et c’est pour cela qu’elle est bonne.

La vie t’acclame et te déroule son tapis rouge,partout où tu passes et que tu fais que ça bouge.La vie se dévoile devant toi sur le long chemin

que tu parcours dans ta roulotte jusqu’à ton destin.La vie parle et t’apprend les mots,

ceux que l’on dit ni jamais trop tard, ni jamais trop tôt,les mots qui touchent, qui font moucheet qui ressortiront de ta propre bouche.

La vie t’apprend le texte de la pièce,celle que tu joueras devant un public en liesse.

La vie t’honore, parce que tu as fait de nous des combattants de la mort.

La vie te donne le tracparce que devant elle, ça passe ou ça craque.

La vie n’est pas du théâtre d’amateur,elle s’écrit devant toi avec des mots d’auteur,

comme ceux de Shakespeare et c’est toi l’acteur.Vas-y, joue-là, c’est ton heure !

La vie t’applaudit comme le public d’une pièce de Shakespeareet enfin, à plein poumons, tu respires…

Pascal

PO

ÈMES

DÉLIRE MÉDICAMENTEUX

Shakespeare “en live”pour Albin

STILNOX ORELOXLEDERFOLINE pas si folleDÉBRIDAT débridéCORTANCYL arc en cielATHYMIL atypiqueMOTILIUM IMODIUM sur le podiumEffarant EFFERALGANPRIMPERAN tout pimpantEn avant CRIXIVANVade RETRO VIRACEPTJe vire ZOVIRAX avec FORLAX

ZOPHREN je freineZIAGEN tu me gènesMais j’aime CITABINESi DOFOVIR et PIVIR se SUSTIVENTAvec SPASFON LYOC ou pas LYOCINVIRAMUNE et EPINORVIRZ’héritent de ZELITREXTRI FUKA et DI FLUKHANPassent le TORRENT ALDans le BAC TRIMOPRAL

Anonyme

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Et en 2004 ?AIDES envisage d’organiser deux Universités

des personnes en traitement. Les dates et leslieux ne sont pas encore déterminés.

Pour plus de renseignements,contactez la délégation de AIDES proche de

chez vous qui organise également différentesactions autour des traitements destinées aux

personnes séropositives(tél. : 0 820 160 120 ; 0,12 euro/min).

AGIR

! Illustration : Jacqueline M

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aides 51 - mars 2004

Les Universités DES PERSONNES EN TRAITEMENTAIDES organise des formations destinées aux personnesséropositives. Au programme : cours sur les traitements,débats autour de leur impact sur la vie quotidienne, soiréesconviviales.

Les Universités des personnes en traitementsont des stages de formation qui durent cinqjours, destinées aux personnes séropositivesvoulant améliorer leurs connaissances sur lesmédicaments anti-VIH, leurs modes d’actionet leurs effets indésirables. Les hépatites vira-les figurent également au programme, ainsique la sexualité, la prévention, la nutrition, lesdroits, etc.Les Universités des personnes en traitementsont aussi des moments où l’on fait part deson expérience et où l’on bénéficie de celles d’autres personnes séropositives. Lesconnaissances acquises, les discussionsaident à mieux vivre avec son traitement, à leprendre régulièrement et à approfondir sondialogue avec le médecin.Ces Universités, créées par le comité Proven-ce de AIDES en 1999, sont désormais

organisées par AIDES dans différentesrégions. Cinquante personnes séropositivessont accueillies et logées dans un hôtel ou unvillage de vacances pendant la durée dustage. La formation, l’hébergement, la nour-riture sont gratuits grâce à des subventions(notamment de la part de la Caisse nationaled’assurance maladie). Les frais de transportsont remboursés par AIDES. Les participantsdoivent uniquement verser une participationsymbolique de 20 euros et s’engager à assis-ter aux cours.

Comment se déroulent ces stages ?Chaque jour, le temps est réparti entre desséances plénières et des ateliers par groupesd’une dizaine de personnes. Les séances plé-nières sont des conférences animées par desmédecins, d’autres professionnels de santéou des militants associatifs. On peut y poserdes questions. Dans les ateliers, étant moinsnombreux, on a davantage de temps pour dia-loguer entre participants et avec lesanimateurs (qui sont des militants de AIDES).Les soirées sont consacrées à des activités dedétente : relaxation, projection vidéo, danse,etc.

Qu’en pensent les participants ?Les participants aux Universités des person-nes en traitement sont invités à compléter desquestionnaires pour exprimer leur opinion. En2003, 17 d’entre eux ont été interviewés pardes chercheurs en sciences sociales. Cesenquêtes montrent que certaines personnesviennent essentiellement chercher des infor-mations sur les traitements, tandis qued’autres apprécient surtout la possibilité de

rencontrer des personnes séropositives et desortir d’un certain isolement. Mais, quelle quesoit la raison pour laquelle elles sont venues,la grande majorité des personnes ont trouvéutile de participer aux Universités.

Thierry Prestel

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“(...) J’ai enfin pu me rendre comptepar moi-même que je n’étais plus seul.j’ai pu PARLER et ECOUTER . Durant ces cinq jours intenses, j’aienfin eu des réponses à mesquestions : l’observance du traitement,les nouvelles donnes thérapeutiques,la procréation, les soins, drogues etVIH, le VHC, la relaxation par le Qigong… Quant à l’hébergement, rien àredire, tout était parfait.Je vais pouvoir attaquer l’année 2004avec un moral d’enfer. Qu’on se ledise, seules les montagnes ne se croi-sent jamais !”

Michel (Pas-de-Calais)

“Du 7 au 12 décembre 2003se sont déroulées près d’Angers lesUniversités des Personnes en Traite-ment. Je voudrais remercier AIDES ettous les intervenants qui n’ont cessépendant cinq longues journées de nousécouter, de nous informer sur toutesles questions que nous sommes endroit de nous poser et que nous nousétions posées parfois sans réponse, denous avoir répondu par des mots com-préhensibles sur notre avenir. Caravenir nous avons. (...)Merci à tous les camarades de AIDES.Nous sommes une chaîne solide etconfiante.”

Jacky

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préservatif ou de la prescription des traite-ments de substitution (moins de 1 000Polonais ont actuellement accès à la métha-done). Le taux de séropositivité en Pologne sem-ble rester faible (8 491 contaminationscomptabilisées à ce jour, dont plus de la moitié concernant des consommateursde drogues). Depuis sa création en 1981, MONAR, la plus importante desassociations polonaises de soutien auxconsommateurs de drogues, a su intégrerdans ses priorités la réduction des risques(comme l’échange de seringues).Badz z Nami organise tous les ans une rencontre nationale des personnes séropo-sitives qui a rassemblé en 2003 plus d’unecentaine de personnes venues de tout lepays. Au programme, groupes de paroles

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Partenaires de AIDES :A L’EST, DU NOUVEAU !

A l’heure de l’élargissement historique de l’Unioneuropéenne, zoom sur trois futurs pays membres : laRoumanie, la Pologne et la Hongrie avec lesquels AIDESmilite pour le renforcement des actions de prévention et desoutien des personnes touchées par le VIH.

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Depuis 2001, soutenus par la Commissioneuropéenne, les projets “Intégration” ontpermis à AIDES de rencontrer des associa-tions de lutte contre le sida travaillant dansles futurs pays de l’Union.

Pologne : des personnes séropositives mobiliséesEn Pologne, pays candidat le plus peuplé avec39 millions d’habitants, s’est créé l’associa-tion Badz z Nami (“Soyez avec nous”), suiteà la rencontre en 1993 de Wojciech Tomczynski (devenu vice-président) avecDaniel Defert, fondateur de AIDES. Un pariface au pouvoir des institutions médicalespolonaises qui tendent à dédaigner lesbesoins et la dignité des patients, et faceaussi à l’omniprésence de l’Eglise catholiqueet ses ambiguïtés, qu’il s’agisse de l’usage du

(gays, femmes, consommateurs de drogues), formation sur les traitementsanti-VIH et mise à jour sur les enjeux natio-naux et internationaux de la lutte contre lesida.

Hongrie : une politique qui montre du doigtLa Hongrie serait le pays le moins touchépar le VIH sur le continent européen avec

Wojciech Tomczynski, Pologne Vue de Budapest, Hongrie

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NATIO

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LAides et l’Europe de l’est

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1 073 cas cumulés de contamination pourune population totale de 10 millions d’ha-bitants. Les autorités sanitaires hongroisessont très fières de détailler leur programmede lutte contre le VIH, initié dès 1985 etqui, disent-elles, serait parvenu à contrôlerl’épidémie de VIH : dépistage nominatifdes personnes (des “commissaires” locauxde la santé publique ont pour mandat desurveiller les séropositifs de leur district…),traçage des partenaires (les personnesséropositives doivent dénoncer aux autori-tés les noms de tous leurs ancienspartenaires sexuels, qui devront, à leurtour, aller se faire dépister…). “Les séro-positifs sont un danger pour la société.”n’hésite pas à dire le Dr Karoly Nagy,responsable sida de l’Institut national dedermato-vénérologie. Dans ce contexte, onpeut comprendre que les personnes lesplus vulnérables hésitent à se faire dépis-ter et que les chiffres officiels ne reflètentsans doute guère la réalité de l’épidémie.Depuis trois ans, les juristes de l’Union deslibertés civiles hongroises se sont attelés àremettre en cause ces lois scandaleuses.On peut espérer qu’avec l’entrée dansl’Union européenne, le gouvernement hon-grois mettra enfin sa politique de luttecontre le sida en conformité avec les prin-cipes fondamentaux des droits de l’homme.

Roumanie : le scandale des enfants séropositifsLa date de l’entrée de la Roumanie dansl’Union européenne reste incertaine. Legouvernement actuel exerce un contrôlequasi-total des institutions du pays, y com-pris d’une grande partie des médias. Faceà la faiblesse des partis d’opposition et à lacorruption, les associations non-gouverne-mentales du pays, telle ARAS (Associationroumaine de lutte contre le sida), incarnentla meilleure chance de voir le pays prendreenfin durablement le chemin du respectdes droits des personnes. Lycéens et étu-diants sont très actifs au sein de cesassociations.ARAS a su récolter des subventions accor-dées par des financeurs internationaux.Mais il manque clairement l’engagementdurable du gouvernement roumain. Le Dr Daniela Bartos, ministre de la Santé,avait ainsi promis en juin 2001 que songouvernement se donnait une année pourque tous les Roumains séropositifs aientaccès aux traitements anti-VIH. Cette pro-messe a été tardivement tenue. Il aura fallupour cela que les militants de UNOPA, lafédération des associations de séropositifsde Roumanie, manifestent d’une façon trèsmédiatique en 2002. Pour en savoir plus

Site à consulter www.integration-projects.org

Pologne :• BADZ Z NAMI

free.mgo.pl/swwaids/ • MONAR

www.monar.org

Hongrie :• PLUSS

www.pluss-hiv.hu• Hungarian civil liberties union

www.tasz.hu

Roumanie :• ARAS - ASOCIATIA ROMANA ANTI-SIDA

www.aras.home.ro

• UNOPA, Union nationale des organisationsde personnes affectées par le VIH/[email protected]

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Pour ARAS, les priorités doivent aussi inté-grer les actions de prévention destinées auxcommunautés vulnérables : prostituées,consommateurs de drogues et gays. AIDEStravaille actuellement avec ARAS sur desactions de réduction des risques chez lesconsommateurs de drogues pour prévenirune explosion du VIH dans cette popula-tion. De plus, de la fin des années 80 au débutdes années 90, près de 8 000 enfants rou-mains ont été contaminés par le VIH lors desoins à l’hôpital : ce scandale du sangcontaminé reste tabou en Roumanie. A cejour, seule une famille a gagné son recoursen justice contre l’Etat. Beaucoup de cesenfants sont aujourd’hui des adolescents etil semble urgent de les informer de leur sta-tut sérologique à l’heure de leurs premiersémois sexuels. En effet, ils ont été le plussouvent maintenus dans l’ignorance parleur famille ou leur médecin.

Arnaud [email protected]

Réduction des risques pour les usagers de drogues avec Catalina Iliuta, Roumanie

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Un joli cocktail explosifJe viens témoigner pour ceux et celles qui désirent faire unepause avec leur traitement. Séropositive depuis treize ans, j’aipris une trithérapie pendant cinq ans. Au terme de ces cinqannées, certains effets secondaires sont apparus (veines pro-éminentes, cholestérol, lipodystrophie) et à la suite de cela, leras-le-bol et la colère envers ces médicaments ont commencéà m’envahir à chaque coucher puis à chaque lever. L’envie d’arrêter mon traitement me taraudait chaque jour un peu plusfort. J’en ai parlé avec mon médecin, il m’a proposé de parti-ciper à un protocole d’arrêt de traitement. Depuis sept mois, jene prends plus rien, mes bilans sont excellents. Je n’ai mal-heureusement pas repris de graisse au niveau des fesses ni duvisage, en revanche les triglycérides, le cholestérol sont tout cequ’il y a de plus normal. Quant à la charge virale, elle est pré-sente certes, mais reste faible. Pour ce qui est du moral, il est,lui aussi meilleur.Entre autre, le virus de l’hépatite C m’habite lui aussi. J’espé-rais m’en débarrasser en prenant de l’interféron, le résultat aété catastrophique, notamment sur mon moral car ce produit

m’a plongé dans une déprime et une solitude au-delà de touteimagination, aussi fertile soit-elle. Mon médecin m’avait infor-mée d’une éventuelle déprime avec ce traitement, seulementil n’avait pas envisagé une telle immersion dans le noir. Je nedormais plus, de jour comme de nuit.Et puis, pour clore, j’étais obsédée par le suicide, je me cou-chais avec et me levais encore avec. Pour faire face à cet étatpsychique morne et morbide, on me prescrivait un antidépres-seur, et pour le sommeil, un somnifère. Tout ce joli cocktaildevenait explosif. J’ai donc cessé l’antidépresseur, quant ausomnifère, j’ai eu beaucoup de mal à me libérer de lui, j’étaisaccro. Il m’a fallu trois mois pour rompre avec cet ennemi durêve. Pour finir, mon médecin a pris la décision au septièmemois de cesser l’interféron. Expérience que je ne renouvelleraijamais.L’ennui dans cette histoire est que j’ai démissionné d’un emploique j’occupais à l’époque, devenue trop vulnérable physique-ment et psychologiquement. J’ai un matin de décembre, toutlaissé choir, sans réfléchir aux conséquences. Je suis restéehuit mois sans revenu. J’ignorais alors que je pouvais faireappel à mon médecin pour qu’il me mette en arrêt maladie.Ces mots sont tombés de sa bouche quand je l’ai revu par lasuite. Toutes ces plumes laissées, pour finalement, continuerà cohabiter avec l’hépatite C ; si seulement il existait un autretraitement plus serein, mais hélas, j’ai bien peur que non, dansun avenir proche.Conclusion : ne pas hésiter à voir son médecin pour se fairemettre en arrêt maladie, lors d’un traitement lourd et difficileà vivre, surtout si l’on est dans le monde du travail.

Yolande(Décembre 2003)

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Le dialogue, tout est là !Quand on rencontre des difficultés à suivre son traitementanti-VIH, il est important d’en parler rapidement avec sonmédecin. Avec lui, on pourra envisager les différentes solu-tions : prise en charge des effets indésirables, changement demédicaments, interruption temporaire du traitement, etc.Le traitement contre l’hépatite C peut être fatigant et entraînerdes troubles de l’humeur (idées noires, dépression, irritabilité,etc.). Il est utile de s’organiser pour y faire face. Le médecinpeut, par exemple, prescrire un temps partiel thérapeutique ouun arrêt de travail. Le soutien et les traitements “psy” peuvent,lorsqu’ils sont nécessaires et bien adaptés à la personne,apporter une aide.

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Couvrez ce sexe que je… saurai voir !Tympans éclatés par la voix des chroniqueurs radio, les yeux irrités et la tête étourdie par les ima-ges diffusées sans pudeur à la télé de ces visages de jeunes filles voilées, au regarddésorienté, presque apeuré d’incompréhension… Les médias prennent un malin plaisir à danser lafarandole autour de la fameuse question shakespearienne : en mettre ou ne pas en mettre ? C’est pas comme la capote, là on est tous d’accord pour sortir couverts ! En mélangeant ainsi inté-grisme, drame familial, politique, tout et n’importe quoi, que savent les journalistes de la peur, dudésarroi, de l’injustice, des convictions forcées ?

Nous vivons, c’est déjà pas mal !Bla, bla, bla, mon esprit s’embrouille et ma curiosité s’éparpille jusqu’au prochain gargouillementpétaradant gentiment dans mon ventre, comme le décollage d’une fusée, histoire de me réveiller etde redresser la tête pour ne pas m’endormir. Des fois qu’on glisserait une info sur le massacre deseffets secondaires provoqués par notre bon vieux virus… Pas faciles à gérer - et à digérer ! - toutesces molécules avec leur lot de stigmates que même le fameux voile n’arriverait pas à masquer. Nousvivons et c’est déjà pas mal, alors vivons en ronchonnant sur les jambes qui tiraillent, l’estomac quise révolte, les nuits qui de-ci de-là oscillent entre joie et tristesse. Nous combattrons pour cette vie,même s’il me reste le vieux souvenir de la petite fille triste, tapie dans un coin d’une cour d’école,envieuse devant ces gamines vêtues d’une longue robe blanche de communiante, signe pourtantostentatoire d’une religion. J’avais heureusement le privilège d’avoir la salle de classe pour moi toutseule : quand mes copines se tapaient les cours de catéchisme, moi, je dessinais, je collais desimages, j’écrivais des sortes de mots mis bout à bout, que je nommais poèmes…

Et nous…, Et nous ? Et nous !J’éteins la radio, rallume la télé qui me rappelle à nous, séropositifs, malades du sida, que c’est leshow annuel des images de ces gosses myopathes en fauteuils roulants qui défoncent l’écran pourfaire péter nos portefeuilles, soulageant aussi notre conscience… En tout cas, les animateurs, lamine forcément réjouie malgré le visage creusé, pâles et ratiboisés par le manque de sommeil, n’au-ront pas eu le temps de s’inquiéter pour la suite des infos, continuant ainsi à faire pleurer dans leschaumières : bientôt, zoom bien balancé sur le crash de l’avion en Egypte où la mort de 148 personnes, des familles entières, arrache encore les larmes. Et nous, et nous et nous ?!!Un voile se couche sur le désastre, les médias se reposent. Tant pis pour moi, même si j’ai fait des bêtises. Et difficile de me relever, car si je suis tombée parterre en me piquant, c’est la faute à Voltaire, tombée dans le ruisseau, c’est la faute aux médias.

Christine Weinberger

Pas de voileSUR LE LATEX !

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ETRANGER :

B : Fatima : “La séropositivité peuttoucher n’importe qui”, JF, sansperdre espoir, âge et physiquetrentaine, sans enfant, avec charmeuniversitaire, attend relation sérieuseavec JH, même cas, doux, sociable etaffectueux, pour baser sur confiance,partage, amour et écoute : réellerelation. Ecrire à Fatima, BP 696,1000 Bruxelles, Belgique.

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10/51 : Philippe, 40 ans, paraissantmoins, style jean’s, 1.76m, 63kg,cheveux courts, sympa et mignon. Si

tu voyais les rêves que je fais la nuit, jepasse des heures à dessiner ma vie,avec toi, H 30/45 ans, tendre et câlin.J’aime le cinéma, le resto et les petitessoirées en tête-à-tête. Contact au :06.89.35.84.82. (le soir après 19h).

13 : Fabrice, 46 ans, 1.90m, 85kg,yeux verts, cheveux longs châtain clair.J’ai une hépatite C non active. Jecherche toujours, désespérément,jolie compagne. Elle pourra êtreséropositive. Tranquille, avec un côtécampagne et bohème, elle aimerait lamoto, les animaux, la musique et lesvoyages. Contact au : 06.87.38.36.96.

17 : Luis, 1.65m, 63kg, actuellementdétenu, passionné de sport et demusique, de beaucoup d’autreschoses, cherche correspondante pourpasser d’agréables moments sur lepapier, voire plus dans l’avenir. Ecrireà : L Gil Mendoza, MC - QuartierCitadelle, N° 13158, Bat. G, Cell. 220,17410 ST Martin-de-Ré.

21 : Bertrand, 30 ans, séropositifdepuis 98, sous trithérapie, en bonnesanté, châtain aux yeux marron, 1.70mpour 56kg, sincère, fidèle etromantique, aimant balades, cinémaet voyages, cherche sur le 21/71 et 39à établir relation avec JF aimantenfants, 28/32 ans, pour stabilité, viede famille. Contact au :06.99.40.43.88.

22 : Jacky, H 46 ans, cherche relationavec H, 30/46 ans, pour rompresolitude et poser des bases solides etdurables d’une vie que l’on pourraitenvisager ensemble et à deux. Contactau : 06.67.43.99.93.

22 : Alain, 41 ans, 1.75m, 65kg,cheveux courts châtain clair, yeuxverts/noisette, séropositif, pleineforme, recherche près de chez lui,voire dans autres régions, JH entre18/30 ans, pour vie câline à deux.Contact au : 06.25.99.62.56.

26 : Patrick, H 45 ans, 1.80m, 60kg,cheveux courts, yeux bleus,séropositif, cherche H 39/45 ans, pourpartager moments de joie et debonheur, et plus si affinités. Je chercheà élargir cercle relations féminines.Contact au : 06.71.55.89.77. [email protected] ou : P. Martin,50 bis avenue de Romans, 26000Valence.

29 : Patrice, 45 ans, 1.68m, yeux verts,incarcéré depuis 2001, cherche JF ouF, pour combler solitude, établir liensamicaux et discuter des problèmes desanté. Ecrire à : P. Cubizolles, 171 ruedu Général Paulet, BP 217, 29804Brest cedex 09.

29 : Hervé, 35 ans, 1.78m, 70kg, brun,séropositif depuis 2000, bonne santé,tendre, sincère, optimiste, souhaite

rompre solitude et partager bonheursimple et belle complicité avec Hmasculin, si possible moins de 35 ans.Contact après 20h au : 06.99.75.60.92.

29 : Serge, JH 35 ans, séropositif,bonne santé, cheveux bruns, yeuxverts/noisette, doux, affectueux,attentionné et sentimental, désirerencontrer JF, âgée 30/40 ans,possédant mêmes qualités. Si ellehabite dans le 29/56 ou 35, c’est unvéritable plus. Pour faireconnaissance, voire plus si affinités, uncontact : 06.82.98.03.51.

31/75 : Grégory, JH 27 ans, 1.75m,65kg, cheveux bruns, mèches blondes,yeux marron, souhaite rencontrer soncompagnon masculin, pour envisagerrelation et vie à deux. Contact après19h au : 06.81.51.71.66.

31 : Pascal, JH à l’aube de sesquarante ans, cherche son ami (âgeen rapport, 40/55 ans) pour construireavenir à deux. Moi, 1.87m, 92kg,châtain aux yeux marron. Contact au :05.61.76.19.51 ou : 06.19.10.86.17.

33 : Xavier, 31 ans, 1.86m, 75kg, brun,yeux marron, séropositif, fumeur,aimant la vie, câlins et sincérité,cherche sur le Sud-Ouest, garçon,même profil, pour relation durableet heureuse. Contact :[email protected] ou au :06.10.36.41.46.

33 : Marc, 44 ans, 1.76m, 74kg, brunaux cheveux courts, séropositif depuis97, malvoyant, en activité, très seuldepuis décès de son ami, cherche H,40/50 ans, pour amitié, sorties et plussi affinités. Contact au :05.56.24.55.42 ou au : 06.73.50.41.03.en demandant Marc… SVP.

34 : Gérard, 40 ans, travailleur stable,très investi en amateur dans le travailde brasseur, séropositif depuis 87, trèsbonne santé, aimant voyages etnature, recherche compagne F,sérieuse, capable d’envisager relationdéfinie. Contact au : 06.15.51.08.16.

35 : Chantal, JF africaine, 30 ans,célibataire, séropositive, bonne santé,calme, affectueuse, sincère, aimantsortir et les choses simples, souhaiterencontrer H, 30/60 ans, même profil,pour établir relation durable etdonner ensemble un sens commun ànos vies. Contact au : 02.99.50.84.02.

37 : Patrick, H de 47 ans, séropositif,1.78m, 80kg, travailleur actif, hobbies :VTT, marche, pêche à la mouche,lecture, expos et voyages ; honnête,quelques défauts mais pas celui d’êtrecasanier, cherche à rencontrer F 35/45ans, situation indifférente, pour vivre àdeux (ou plus si enfants) une vie bienremplie. Contact après 18h au :02.47.49.03.06.

37 : Nicole, la soixantaine, 1.70m,bonne santé, allure et caractère jeune,dynamique, aimant musique, danse,mer, souhaite rencontrer ami pourrelation durable. Contact au :02.47.66.31.54.

40 : Philippe, 36 ans, grand, châtain,VHC léger depuis 3 ans, sympathique,pas compliqué, cherche relationsérieuse avec F sensuelle, pourpouvoir apprendre ensemble le motAmour. Contact : [email protected] au : 05.58.79.35.62.

41/RP : Sven, 1.68m, 60kg, 35 ans,blond, yeux bleus, tendre, sincère,motivé, cherche H 30/40 ans, stable,équilibré, dynamique, ayant solideconnaissance de la culture africaineen ayant des racines dans cecontinent ; ceci pour relation durable.Contact au : 06.77.38.61.44.

42 : Jean-Patrick, 39 ans, 1.88m, 76kg,séropositif depuis 8 ans, bonne santé,cherche H 35/45 ans, pour poserbases solides et durables d’une vie àdeux, pour construire ensemble lebonheur. Contact au : 06.73.36.85.00.

44 : Gil, 42 ans, séropositif, pleineforme, châtain, moustachu, simple,naturel et optimiste, avec ouverturesur différences, cherche son complicesur Nantes, pour présence, sorties etbalades. Contact au : 06.73.55.29.93.

45 : Nills, 47 ans, séropositif, 1.80m,74kg, crâne rasé, look classique, horsmilieu, non-fumeur, indépendant,expérience voyages suite missions àl’étranger, aimant cinéma, musiquebaroque, randonnées, recherche(région indifférente) H, même profilpour complicité et plus si affinités.Contact au : 02.38.72.26.25. ou au :06.16.68.77.05.

45 : Joël, 1.70m, très mince, brun auxyeux verts, 51 ans, séropositif, santécorrecte, en activité, possédant sensdes valeurs, honnête, franc, fidèle,supportant mal l’hypocrisie, cherchecompagnon, voulant vivre à pleinesdents cette vie. J’aime nature,animaux, musique, restos. Contact : J.Dubois, 85 rue d’Illiers, 45000 Orléansou au : 02.38.62.24.38.

45 : Christian, 48 ans, jeune de corpset d’esprit, sympa, prof, musicien,indépendant, curieux de tout, goûtpour expression artistique, voyages,physique agréable, cherche équilibreaffectif, entente physique etintellectuelle, avec F, pour relationtournée vers la vie et constructioncommune.Contact mail : [email protected] ouau : 06.07.68.89.78.

47 : Francis, 51 ans, actuellementdétenu, cherche pour correspondanceet plus si affinités, rencontre avec JH,

20/35 ans. Ecrire à : F. Chevallier, 44rue Montaigne, 47008 Agen cedex.

50/92 : Dominique, 26 ans, 1.80m,74kg, cherche, avec envie d’ouverturesur monde latino méditerranéen, sonalter ego, H 35/45 ans, voulants’investir dans vraie relation honnêteet simple. Contact au : 06.66.12.14.08.ou écrire à : D. Collin, 12 rue 101° AirBorne, 50500 Carentan.

54 : Yannick, 26 ans, 1.87m, 70kg,imberbe, beau gosse châtain court,yeux verts, doux, affectueux,romantique, aimant sortir, faisant desarts martiaux (Kit Boxing), rechercherelation sympathique et masculineavec jeunes de 18/26 ans. Pourl’instant, si tu le veux on essayed’abord de s’apprendre… Contactau : 06.78.49.49.55.

54 : Laurent, 41 ans, 1.72m, 75kg,châtain, sportif, aimant nature, sorties,ciné, souhaite rencontrer F de tout âgeet toutes régions, afin de partager,communiquer, rire et s’amuser, voireplus si entente et affinités. Séropositifdepuis 2001, sans traitement, je suispapa d’une fille de 10 ans. Contact au :06.19.41.20.54.

54 : Frantz, 42 ans, détenu, cherche F,âge indifférent, pour échangesympathique de courrier. Ecrire à : F.Robert, 323 route de Pagney, 54200Ecrouves.

56 : Dan, cinquantaine bien entamée,1.70m, 63kg, mince, sportif, poilu,blond, yeux clairs, assez indépendant,aimant mer, nature, jardinage etmusique, culture générale, cherche H,même profil, si possible non-fumeur,pour partager tendresse et complicitéamoureuse. Contact au : 06.16.51.58.14.

57 : Christian, 42 ans, 1.71m, 70kg,séropositif depuis 12 ans, en bonnesanté, sportif, aimant nature, ciné,restos, cherche H 40/50 ans, pouramitié sincère et durable. Contact au :06.60.77.82.57.

57 : Christian, 40 ans, séropositif soustrithérapie, mignon et sympa, bruncheveux courts, 1.74m, 68kg,recherche H, masculin, 35/50 ans,pour relation suivie, sorties,complicités et plus si affinités. Non-fumeur souhaité et notion defranchise et d’honnêteté. Contact au :06.12.58.51.54.

59 : Hervé, 43 ans, gentil nounours,très affectueux, câlin, 1.77m, 90kg,châtain, yeux marron, débordant detendresse, séropositif sans traitement,sincère, souhaite rencontrer H 30/45ans, pour relation très sincère.Cherche aussi à reconstruire réseauamical masculin sur le Dunkerquois.Contact au : 06.80.81.41.28.

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59 : Jeff, 31 ans, 1.88m, 73kg,séropositif, beaucoup d’amour àdonner aimerais aussi en recevoir etvivre belle histoire. J’y crois encore,alors toi, où que tu sois, je t’attends.Contact à : [email protected] ouécrire à : J. Badart, 17 rue Conque,59450 Sin-le-Noble.

63 : Michel, 36 ans, 1.81m, 65kg, lesyeux bleus, séropositif depuis 93, enbonne santé, aime la vie, nature etcinéma, sympa et tendre, cherche soncopain, son âme “frère”, dansrencontre d’un H 36/40 ans. Contactau : 04.73.27.61.86 ou : 06.80.04.55.54.

63 : Jean-Paul, 50 ans, séropositifdepuis 98, sous trithérapie, bienportant, 1.78m, 76kg, divorcé,souhaite rencontrer compagnon40/45 ans, pour rompre solitude etconstruire vie à deux. J’ai de l’amour àdonner et aimerais en recevoir.Contact au : 06.98.90.84.43. (le soir)ou à : J-P. Gardes, 8 place du Pirou,63300 Thiers.

66 : Claude, 40 ans, séropositif depuis88, recherche ami fidèle, sérieux ethonnête, pour relation durable etpeut-être vivre ensemble. Moi,fumeur, 66kg, 1.76m, châtain méchéblond, yeux bleus. Contact au :06.83.65.05.49.

67 : Danièle, charmante africaine, 27ans, 1.60m, 58kg, séropositive depuis2001, non-fumeuse, fidèle, sensuelleet sentimentale, je recherche H, 25/55ans, pour réaliser nos désirs et nosprojets communs. Contact au :06.17.64.48.62.

71 : Jérôme, 34 ans, séropositif depuis98, bonne santé, recherche rencontreavec H 20/40 ans, pour lier amitié,voire plus si entente. Contact au :06.73.76.76.92.

72 : Dominique, JH 34 ans, châtainaux yeux gris, 1.76m, 78kg, séropositif,en bonne santé, entier maissentimental, cherche dans le 72/28 ou61, son ami pour construire relationdurable, basée sur complicité, fidélitéet sincérité. Contact au :02.43.93.47.81.

74/Genève : Gérard, 47 ans, 1.70m,60kg, mince, sportif, non-fumeur,amateur d’opéras, musique classique,arts, attends son ami pour relation dequalité, afin de partager loisirs, sport,tendresse et amour. Contact le soirau : 04.50.81.23.58. ou au :06.24.35.32.13.

74 : Jean-Sauveur, 58 ans, brun, yeuxmarron, 1.66m, 64kg, non-fumeur,doux, tendre, sentimental etséropositif depuis 4 ans, soustrithérapie, en bonne santé, aimantthéâtre, cinéma, ballades ; passionnédu carnaval vénitien. Je recherche afin

de rompre solitude, H quadragénairepour essayer de vivre relation durable.Contact à : [email protected] au : 06.72.06.00.28.

76 : Myriam, JF africaine, 25 ans,1.70m, séropositive, sans traitement etsans enfant, cherche H sérieux pourrompre solitude et envisager sientente plus. Contact au :06.65.51.57.75.

83/66 : Daniel, JH, 33 ans, séropositif,1.85m pour 70kg, bisexuel, cherche àrencontrer H ou F, pour amitiés etplus si affinités. Je suis brun, aux yeuxbleus et de type méditerranéen.Contact au : 06.11.37.38.84.

83 : Xavier, 47 ans, 1.65m, 70kg, trèsdoux, possédant très grandesensibilité féminine, cherche dans butpurement amical, à rencontrer JF ouF, lesbienne ou bisexuelle, 18/40 ans,pour être confident de qualité…J’apprécie : musique, danse,promenade et activités naturistes.Contact après 18h au : 06.16.59.03.98.

84 : Bernard, H 42 ans, 1.72m, 60kg,cheveux blonds courts, yeux bleus,séropositif depuis 88, doux, tendre,sincère, stable, aimant balades,brocantes… cherche, dans région deCavaillon, sur le 13 ou le 30, H, 30/42ans, masculin, même profil, pourconstruire avenir dans relationcomplice. Contact au : 06.24.52.48.02.

PARIS et RP :

75 : Nicolas, JH 28 ans, plutôt grand(1.88m), bien physiquement, vivantavec hémophilie, et séropositivité auHBV, HCV et au VIH, croquant la vie àpleines dents, recherche JF, dansmême tranche d’âge, pour amitié, et voire plus. Contact à :[email protected] ou au :06.61.24.81.90.

94 : Eric, 40 ans, yeux verts, mince,sportif, 1.73m, 64kg, sous trithérapie,en forme. Sensible, épicurien,indépendant et appréciant l’humour,cherche JF 25/40 ans, indépendante,tendre et rieuse, pour réelle complicitéamoureuse. Tél. : 06.16.81.73.66.

93 : Le la , J F a f r i c a ine 37 ans ,1.70m, 63kg, non-fumeuse,indépendante et sérieuse, séropositivedepuis 2 ans, désire rencontrer H35/45 ans, même profil, pour partagerenvie de reconstruire vie commune.Contact au : 06.89.96.27.14.

78 : Isaac, H 40 ans, désire rencontrerF, pour échanges, loisirs, voyages,voire plus si entente et projetscommuns. Contact au : 06.87.33.31.55.

75 : Jean-Marie, 47 ans, 1.77m, 72kg,châtain clair, séropositif depuis 88,

sous trithérapie et en forme, aimanthistoire et randonnées, cherche H,35/50 ans, pour vivre intensémentbons moments de la vie etamoureusement l’un l’autre. Contactau : 06.20.64.42.25.

77 : Claude, pour relations amicaleset sorties, H de 58 ans, recherchepersonnes H ou F, âge indifférent.Contact au : 01.64.28.77.21.

75 : Marc, j’ai 45 ans, je suis toujoursà la recherche de ma petite colombe.Je suis sincère et j’aime peinture,cinéma, lecture et cuisiner. Peut-être,mesdames, suis-je celui que vouscherchez ? Alors, contact au :01.42.08.31.19.

78 : Philippe, séropositif depuis 89,physique agréable, 1.75m, 65kg,châtain clair, yeux bleus, équilibré etindépendant, souhaite rencontrer F30/40 ans, pour établir relationsincère et agréable. Contact au :01.30.51.53.94.

92 : Rima, JF 30 ans, indépendante,pleine forme, non-fumeuse, chercheH, 32 ans et plus. L’amour fusion nedure pas, la construction de la vie àdeux est de partager des objectifs.Pour ma part, j’aime voyager, lesrestos, l’art et la famille. Ecrire à :[email protected]

94 : Damien, jeune homo, 1.72m,70kg, châtain court, yeux marron,aime dessin, l’écriture, musiqueromantique et mode. Je suis incarcéréet vous pouvez m’écrire à : D. Dupré,N° 9088075, Cel. 3/074, 1 Allée desThuyas, 94261 Fresnes.

78 : Sylvie, africaine 32 ans,séropositive depuis 1 an, sanstraitement, aimant danse et dialogue,voudrait aimer et être aimée par JH35/50 ans, vivre les bienfaits de la vieet fonder une famille. Contact au :06.60.46.43.68.

75 : Serge, 35 ans, 1.75m, châtain, desyeux marron, en trithérapie, en bonneforme, recherche, pour lier amitié ouplus, H masculin, aimant campagne etsorties. Contact : S. Tena, 114 rue deCourcelles, 75017 Paris.

93 : Denis, JH 44 ans, séropositifdepuis 5 ans, non-fumeur, situationstable, indépendant, équilibré, calmeet sincère, aimerait trouver celle quicomme lui envisage avenir avecoptimisme. Si tu es cette JF douce etsincère, motivée par vie commune,contact le : 06.63.72.89.94.

75 : Eric, 44 ans, 1.75m, 65kg, brun,type italien, physique agréable, non-fumeur, câlin, sentimental, bonneforme, ayant nombreux centresd’intérêts, recherche ami, pourrelation paisible et ensoleillée. Contactau : 01.42.23.31.85.

92 : Jean, 49 ans, aimerait rencontrerdes amis pour établir relation sincère,amicale et franche. Bienvenue à tousles pays. Contact au : 01.46.09.94.36ou à : J. Etienne, 29 square de l’Avre,92100 Boulogne.

77 : Pascal, 35 ans, séropositif depuis88, en arrêt thérapeutique, pleineforme, doux, câlin, aimant à fond lavie, recherche mec, si possible moinsde 40 ans, pour vivre relationsérieuse, basée sur confiance. Si tu tereconnais, contact le : 06.84.39.58.80.

75 : Alain, 51 ans, petit mec imberbe,sans traitement, en forme, cool, viril,tendre, ouvert, souhaite rencontrersur Paris, son ami, même style,équilibré, pour relation suivie etconstructive, sortir ensemble,voyager… Contact au : 01.43.43.15.71.

94 : Philippe, 40 ans, séropositifdepuis 2000, cherche alter egomignon, H 20/40 ans, sérologieindifférente. Contact au :01.47.26.92.43.

75 : Pierre, 43 ans, 1.67m, 60kg, brun,yeux noisette, séropositif depuis 99,bonne forme, très câlin, un peutimide, recherche H 35/45 ans, pourpartager amour ou amitié. Le soir au :01.40.09.23.26.

95 : Claudia, 35 ans, charmantebrune, cherche à élargir cercle amical,et pourquoi pas rencontrer l’âmesœur dans la grandeur d’un H, sipossible non-fumeur. Contact au :06.20.84.29.97.

78 : Rosa, F africaine, mère de famille,simple et gentille, aimant voyage,lecture et cinéma, souhaite rencontrerH 45/60 ans, ayant les mêmes goûts.Contact au : 06.66.94.77.49.

75 : Fabrice, 34 ans, 1.78m, 63kg,séropositif depuis 99, physique

sympathique, simple, aimeraitrencontrer charmant JH, 28/38 ans,pour établir hors milieu et avec lefeeling qui passera : relation compliceforte, sincère et durable. Contact au :06.63.57.62.32.

Divers :

29 : 3 jours, 1 semaine ou plus (sidisponibilités), détente, dépaysementet changement vous sont proposésdans le sud Finistère (paysBigouden) : mer, dunes et plages…Près d’un port de pêcheurs, activités àvotre gré, et vie chez l’habitant. Pas defrais de location mais participation auxfrais alimentaires et aux tâchesd’entretien. Dispositif actuellementmis en place pour les femmesséropositives, il sera prochainementouvert aux hommes. Renseignementssur cette “thérapie naturelle” au :02.98.58.12.41 ou au : 06.98.05.09.62.

66 : La Maison de Vie du Roussillon,association de lutte contre le sida,l’hépatite C et les dépendances,propose des hébergements pourpersonnes séropositives enappartements-relais. Contact :la MVR, 15 rue Pierre Rameil, 66000Perpignan, tél : 04.68.35.21.21fax : 04.68.34.04.90 [email protected]

75 : Phil, JH, 32 ans, séronégatif,vivant en couple sérodifférent,souhaite entrer en contact avec despersonnes vivant la même situation.Le lien établi sera purement amical etaura pour but essentiel : l’échange etle partage de la réalité de nos vécusquotidiens. Contact au :06.87.45.94.02.

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• Pour passer une annonce, envoyez à Remaides votre texte et voscoordonnées (nom, adresse, téléphone). L’annonce qui paraîtra indiquerauniquement le moyen que vous aurez choisi (téléphone, boîte postale, etc.)pour permettre aux lecteurs de vous répondre.

• Les annonces publiées visent à rompre la solitude. Elles n’engagent quela responsabilité de leur auteur.

• Nous ne publierons pas de demandes à caractère commercial oudiscriminatoire ni de description de pratiques sexuelles.

• Nous nous réservons le droit de raccourcir les textes un peu longs. • La reproduction de ces annonces est interdite. • Nous recevons de très nombreuses annonces et ne pouvons publier que les

premières qui nous parviennent. Pour le prochain numéro, envoyez-nousvotre texte avant la fin avril.

Remaides n’a aucun moyen de s’assurer de la bonne foi des personnesqui font paraître une annonce ou qui y répondent : nous invitons doncnos lecteurs à faire preuve de la prudence nécessaire lors de touterencontre avec une personne inconnue.

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PrestelOMANIAPour l’équipe de Remaides, une ère s’achève et une nouvellecommence. En effet, à partir de ce numéro, Remaides changede rédacteur en chef. Thierry Prestel passe le flambeau àDominique Thiéry.

La conscience de RemaidesPour le comité de rédaction de Remaides, ce passage de témoin est une occasionen or de rendre hommage à Thierry qui a été l’artisan infatigable de notre maga-zine depuis plus de dix ans.Pourtant, le comité de rédaction d’un magazine comme Remaides, composé devolontaires très engagés dans leur action, c’est un peu comme une équipe de footsous LSD : ça veut gagner mais ça tire dans tous les sens ! Alors, pour que tout cepetit monde avance dans la même direction, il faut un père plein de tendresse etd’autorité. Et ce père, Thierry Prestel l’a été pendant toutes ces années. Gardien dela ligne éditoriale et du calendrier de parution, vestale de la clarté du style et de lapertinence des informations, pourfendeur des articles trop longs et des approxima-tions dangereuses, Thierry a été la conscience de Remaides et c’est grâce à lui quece magazine est ce qu’il est aujourd’hui : un outil d’information apprécié des per-sonnes touchées, de leurs proches et des professionnels qui se battent contre leVIH, tiré à 44 000 exemplaires et reçus par plus de 11 000 abonnés dans 72 pays !

L’Evangile selon St ThierryMais au-delà du professionnel perfectionniste, Thierry nous a tous marqué par sesqualités humaines. La finesse de ses jugements et sa capacité à rassembler desopinions opposées sont pour beaucoup dans la survie de Remaides. Son humour,sa douceur et son humilité font l’unanimité au sein de AIDES et ont arrondi plusd’un angle… Aujourd’hui, Thierry continue son action au sein de l’association : ilofficie désormais comme responsable de l’action thérapeutique et santé au seindu réseau national, encourageant les délégations à mettre en place des actionsd’information et de soutien autour des traitements dans toutes les régions de Fran-ce et de Navarre. Une sorte d’évangéliste de la pensée Remaides… Toute l’équipe de Remaides le remercie de son travail et lui souhaite bonne chan-ce pour sa nouvelle mission. Comme nous souhaitons bonne chance à Dominique,qui va devoir nous supporter, cajoler, consoler, contrôler, stimuler, calmer, corriger,canaliser, etc.

Stéphane Korsia-Meffre,pour l’équipe de Remaides

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Thierry Prestel

D. Thiéry

C. Saout

E. Trénado M. L’Hénaff S. Blot

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