Annexe 2 - Energies Renouvelables - Le Solaire

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    3. La renouvelable fondamentale : lnergie solaire

    3.1. Les bases de lnergie solaire

    Le Soleil est lorigine de nombreuses nergies re-

    nouvelables. Ainsi peut-on considrer lnergie solaire

    comme une ressource nergtique renouvelable fon-

    damentale dans le monde.

    Il y a cependant diffrentes sortes dnergie solaire:

    lnergie solaire historique 59 : les combustibles fos-

    siles (non renouvelables !) ;

    la conversion directe de lnergie solaire en lectri-

    cit : le photovoltaque ;

    la conversion directe de lnergie solaire en chaleur :

    le solaire thermique ; et

    lnergie solaire indirecte par la photosynthse : la

    biomasse.

    Dans cette section, nous allons nous proccuper seu-

    lement des formes dites classiques de lnergie so-

    laire, cest--dire le solaire thermique et le solaire

    lectrique (photovoltaque).

    3.2. Les caractristiques de la source

    Le Soleil est constitu principalement dhydrogne et

    dhlium ; il a une temprature son centre de 16 000

    000 C. Cette haute temprature est gnre par un

    processus de fusion nuclaire qui devrait durer au

    moins encore 4,9 millions dannes.

    Sur la surface du Soleil, la temprature reste encore

    impressionnante avec ses 5 600 C (en comparaison

    : le point de fusion du fer se situe ~ 1 730 C). Cette

    haute temprature voyage toute la distance du Soleil

    la Terre environ 150 millions de kilomtres. Quand

    elle atteint la Terre, elle est encore approximativement

    de 10 80 C selon langle sous lequel le rayonne-

    ment solaire atteint la surface de la Terre.

    Cependant, ce qui est plus important que les temp-

    ratures actuelles du rayonnement solaire, cest la den-

    sit de puissance, le flux de rayonnement par unit de

    surface appele rayonnement ou ensoleillement en

    watt par mtre carr (W/m2). Le maximum thorique

    (constante solaire) est denviron 1 341 W/m2 mais

    comme latmosphre terrestre absorbe une partie du

    rayonnement solaire extraterrestre, le rayonnement ar-

    rive la surface de la terre rduit 1000 W/m2. Ce

    rayonnement terrestre de 1000 W/m2 est le rayonne-

    ment solaire global maximum utilisable par ciel d-

    gag, dans lapplication dun systme solaire

    photovoltaque. videmment, le rayonnement solaire

    global nest pas disponible de faon continue en tout

    point de la plante, car en plus de linfluence de lat-

    mosphre, il varie aussi selon les facteurs mtorolo-

    giques et gographiques. Ce rayonnement sera donc

    intense ou lev certains endroits et moindre dautres.

    En pratique, on atteint les 1 000 W/m2 soit 1 kW/m2 aux

    endroits trs ensoleills.

    59

    Historique veut dire au moins290 millions dannes

    Rayonnement solaire globalreu = 1000 W/m direct+ diffus+ rflchi

    Figure 3 1

    Rayonnement solaire en wattpar mtre carr

    Source : PERACOD

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    Il arrive souvent quon dcrive la source solaire en

    terme dirradiation solaire lnergie disponible par

    unit de surface et par unit de temps (comme le ki-

    lowatt-heure par mtre carr par an kWh/m2). La po-

    sition du Soleil par rapport la Terre fait que le

    rayonnement solaire est plus intense dans le plan

    situ autour de lquateur que dans les plans plus

    hauts ou bas (hmisphre nord et sud). D langle

    dinclinaison de laxe Terre-Soleil, il existe des saisons

    et le degr dinsolation varie en hiver ou en t selon

    la latitude du lieu o lon se trouve. Ceci dtermine

    galement en grande partie, le type de technologie

    nergtique solaire pouvant tre utilise (par exem-

    ple, parabolique ou pas).

    3.3. Le potentiel de lnergie solaire

    Le flux moyen du rayonnement solaire est de 100

    300 watts par mtre carr. Le rendement net de

    conversion (lumire du Soleil en lectricit) des cen-

    trales lectriques solaires est souvent de 10-15 %.

    Ainsi pour capter et convertir des quantits significa-

    tives dnergie solaire, il faut trouver des surfaces

    substantielles indpendamment de la technologie

    utilise (solaire lectrique = photovoltaque, section

    3.5. ou solaire thermique, section 3.6.).

    Pour linstant, avec un niveau de rendement de 10 %,

    il faut une surface de 3-10 kilomtres carrs pour g-

    nrer une moyenne annuelle de 100 mgawatts

    dlectricit en utilisant un procd photovoltaque (ou

    solaire thermique), cest--dire environ 900 MWh par an.

    Les rayonnements du Soleil parvenant jusqu' la Terre

    dlivrent en une heure une quantit d'nergie sup-

    rieure la consommation annuelle mondiale. La puis-

    sance totale moyenne disponible sur la surface de la

    Terre sous forme de rayonnement solaire excde

    10 000 fois la consommation totale de puissance par

    lHomme. Ramene par personne vivant sur Terre, la

    moyenne de puissance solaire disponible est de 3 MW

    alors que la consommation varie de 100 W (les pays

    les moins industrialiss) 10 kW (tats-Unis) avec une

    moyenne mondiale de 2,1 kW par tte. Bien que ces

    chiffres refltent une image relle des possibilits de

    lnergie solaire, ils nont que peu de signification pour

    le potentiel technique et conomique.

    cause des diffrences dans les modles dapprovi-

    sionnement en nergie solaire, dinfrastructures ner-

    gtiques, de densit de la population, des conditions

    gographiques etc., une analyse dtaille du potentiel

    technique et conomique de lnergie solaire doit tre

    effectue lchelon rgional ou national.

    3.4. Le potentiel solaire au Sngal

    Le Sngal a un important potentiel solaire avec une

    dure annuelle moyenne densoleillement de lordre

    de 3 000 heures et une irradiation moyenne de 5,7

    KWh/m2/j. Cette irradiation varie entre la partie nord

    plus ensoleille (5,8 KWh/m2/j Dakar) et la partie sud

    plus riche en prcipitations (4,3 KWh/m2/j Ziguinchor).

    Figure 3 2

    Cartes de tempratures annuellesmoyennes

    Source : Robert A. Rohde / Global Warming Art Figure 3 3

    Irradiation annuelle dans 4 rgionschoisies du Sngal

    Source : DASTPVPS\SOLARIRR.INS. Edit par: PSAES, Projet sn-galo-allemand nergie solaire

  • 68

    3.5. Llectricit partir du Soleil :le photovoltaque

    Lnergie solaire photovoltaque a pris un essor re-

    marquable durant ces dernires annes. Les appli-

    cations raccordes au rseau continuent constituer

    la croissance la plus rapide des technologies de pro-

    duction dlectricit, avec une augmentation de 70 %

    des capacits existantes pour atteindre 13 GW 61.

    3.5.1.Technologie et applications

    Leffet photolectrique convertit directement lnergie

    du Soleil en nergie lectrique. Cet effet est connu de-

    puis bien longtemps des semi-conducteurs mat-

    riau pour transistors et puces. Ce nest que dans les

    annes 70, alors que la matire premire devenait

    moins chre, quon a dvelopp des appareils ner-

    gtiques photovoltaques pour les vaisseaux spatiaux

    et pour les besoins nergtiques moins importants

    comme les calculatrices lectroniques, les montres,

    etc.

    Dans un module photovoltaque, la charge est

    connecte entre deux couches de contact lectrique,

    lune larrire du panneau et lautre au dessus.

    L'nergie produite par les rayonnements est spare

    en charges positives et ngatives, qui peuvent tre

    utilises aux deux ples des cellules comme une bat-

    terie. Pour obtenir de meilleurs rendements, de nom-

    breuses cellules solaires vont tre assembles et

    relies en srie. Le dessus du panneau est revtu

    dune couche antireflet afin que la lumire entrant ne

    soit pas rflchie mais absorbe par les couches

    semi-conductrices du panneau. Tous les panneaux

    photovoltaques comprennent ces deux sortes de

    semi-conducteurs, lune avec des lectrons positifs et

    lautre avec des lectrons ngatifs. La surface de ces

    panneaux est polie.

    Figure 3 4

    Carte prliminaire de lensoleillementmoyen (kWh/m2/j) du Sngal

    Source : tude PTFM-ASER 60

    60

    Carte des variations de len-soleillement partir de don-nes mesures au Sngalsur trois sites (Louga, Saint-Louis, Tambacounda), desdonnes disponibles dans labase de donnes de RETS-creen International troisstations de mesure au sol(Dakar, Matam, Ziguinchor)et des donnes extraites dela base de donnes de laNASA (2004) pour plus de 29localits rparties sur tout leterritoire sngalais.

    61

    Renewables Global StatusReport : 2009 Update.REN21. Paris 2009.

    Figure 3 5

    nergie solaire photovoltaque : puis-sance mondiale installe 1995 2008

    SGrid connected only = connect au rseau uniquement

    Off grid only= hors rseau uniquement

    Source : REN21, Renewables Global Status Report : 2009 Update.

    Figure 3 6

    Structure dun module photovoltaique

    Source : PERACOD

  • 69

    Comme le principe technique dun transistor, la lu-

    mire (photon) entrant sur la structure du semi-

    conducteur soulve des lectrons (libres) la matire

    semi-conductrice, crant un courant lectrique

    continu qui va circuler entre les deux couches de

    contact.

    Aujourdhui on produit principalement trois sortes de

    modules photovoltaques :

    le silicium monocristallin ;

    le silicium polycristallin; et

    les technologies en ruban et couches minces

    Environ 85 % des cellules photovoltaques utilises

    dans le monde sont fabriques partir de silicium

    cristallin, matriau prouv depuis de nombreuses an-

    nes. l'avenir, l'utilisation de cellules couche mince

    va galement se renforcer puisque cette technologie

    utilise non seulement moins de silicium, mais permet

    d'engendrer des cots de fabrication moins impor-

    tants par l'utilisation d'autres technologies de semi-

    conducteurs. Le niveau de performance des cellules

    couche mince est pour l'instant lgrement infrieur

    celui des panneaux photovoltaques standards, n-

    cessitant de ce fait une surface d'installation plus im-

    portante pour un rendement quivalent. Au moment

    de porter son choix sur des modules photovoltaques

    prcis, il convient de rflchir non seulement aux

    cots de ces derniers mais galement aux cots de

    performance, c.--d. le nombre de kilowattheures pro-

    duits (prix de revient).

    Lorsque les panneaux photovoltaques sont intercon-

    nects entre eux et fixs sur un support, on obtient un

    champ photovoltaque fonctionnant comme une seule

    unit de production dlectricit. La puissance du

    champ PV est rvle en Watt crte (Wc).

    Afin de pouvoir stocker lnergie lectrique produite

    dans la journe, on utilise une batterie qui est com-

    pose des units lectrochimiques, appeles cellules,

    qui produisent un voltage en transformant lnergie

    chimique en nergie lectrique. Chaque cellule a une

    tension entre 1 et 2 V selon le type de matriau utilis.

    Ainsi on relie plusieurs cellules entre elles pour fournir

    une tension adquate et obtenir 6, 12, 24 ou 48 V.

    Lnergie lectrique provenant des panneaux photo-

    voltaques est stocke dans la batterie sous forme de

    courant continu faible tension continue. Pour pou-

    voir alimenter directement des appareils fonctionnant

    avec du courant alternatif sous tension alternative le-

    Figure 3 7

    La conversion photovoltaque

    Source : PERACOD

    Figure 3 8

    Vue densemble des panneauxphotovoltaques

    Source : Deutsche Gesellschaft fr Sonnenenergie e.V.

    Figure 3 9

    Vue dtaille des panneauxphotovoltaques

    Source : Deutsche Gesellschaft fr Sonnenenergie e.V.

  • 70

    ve (110V/220V), on utilise un onduleur qui convertit

    ce courant continu en courant alternatif.

    Le rgulateur de charge contrle la quantit de cou-

    rant continu qui arrive ou qui sort de la batterie pour

    viter son endommagement.

    Principalement, on peut utiliser llectricit produite

    partir du PV de deux faons : comme puissance au-

    tonome pour des utilisations isoles ou pour une ex-

    ploitation avec raccordement au rseau. Dans le cas

    de systmes en sites isols, le rendement nergtique

    est adapt aux besoins nergtiques, le cas chant,

    il est stock dans des accumulateurs ou complt par

    une source nergtique supplmentaire (systme hy-

    bride). Dans le cas de systmes raccords au rseau,

    le rseau public dlectricit assume le stockage lec-

    trique.

    3.5.1.1. Les systmes autonomes

    3.5.1.1.1 Les systmes solaires de type individuel

    pour habitations

    Les gnrateurs photovoltaques, ne ncessitant ni

    combustible ni entretien, font quils constituent une

    source idale pour les petits besoins en lectricit

    en situations isoles.

    Le photovoltaque est donc souvent utilis pour ali-

    menter des habitations (figure 3-10). Un tel systme

    comprend au moins ce qui suit :

    un ou des panneau(x) PV :

    un rgulateur ;

    une batterie de stockage ;

    des lampes conomie dnergie ; et

    divers appareils dusages tels la radio ou la tlvision.

    Bien sr, les grandes units avec plusieurs panneaux

    et /ou plusieurs batteries sont possibles afin de pou-

    voir connecter des biens haute consommation

    dnergie comme des rfrigrateurs ou des machines

    lectriques plus petites dans un atelier. De manire

    gnrale, il est avantageux davoir recours des ap-

    pareils ayant une trs bonne efficacit nergtique

    tels que par exemple les lampes conomie dner-

    gie ou LED, les rfrigrateurs courant continu co-

    nomes en nergie, etc.

    Cependant, comme les cots pour les panneaux pho-

    tovoltaques sont considrables, il nest pas souvent

    conomique dapprovisionner les grands besoins

    dnergie lectrique partir du photovoltaque.

    3.5.1.1.2. Le PV dans les installations

    techniques isoles

    Nombre dinstallations techniques sont installes loin

    des rseaux dlectricit et ont besoin dun approvi-

    sionnement dcentralis en lectricit.

    Les systmes solaires alimentent de manire fiable les

    installations techniques situes dans des rgions loi-

    gnes des rseaux et ncessitent un minimum de

    maintenance. Equips de modules solaires, daccu-

    mulateurs et de dispositifs de rgulations, les diff-

    rents systmes suivants peuvent tre aliments :

    stations mettrices et amplificateurs (radio, tlvision) ;

    communications et stations de tlphonie mobile ;

    dispositifs de signalisation (chemins de fer) ;

    stations de mesure ; et

    installations de surveillance (par exemple pipelines,

    etc.)

    3.5.1.1.3. Les systmes de pompage

    photovoltaque (PPV)

    Une troisime application autonome trs utile est les

    systmes de pompage photovoltaques ou PPV. Des

    systmes photovoltaques assurent la fois lapprovi-

    sionnement en eau potable, lirrigation des surfaces

    agricoles ou labreuvage du btail dans les rgions

    recules loignes du rseau. Dans ce cas, on na

    pas besoin daccumulateur car leau pompe peut

    tre stocke dans un rservoir.

    Ces systmes PPV peuvent tre utiliss pour lirriga-

    tion de cultures de rapport ou de ppinires ou bien

    Figure 3 10

    Composants dun systmesolaire dhabitation

    Source : PERACOD

  • 71

    pour le pompage deau potable et constituent souvent

    une source dnergie de pompage plus fiable que les

    groupes moteur / pompe marchant au diesel ou ga-

    zole.

    La figure 3-13 reprsente les diffrents composants

    dun systme PPV typique. Normalement, le courant

    direct (CD) du gnrateur solaire est transform en

    courant alternatif (CA) laide dun onduleur. Ainsi, on

    vite les dperditions dans le systme CD et on peut

    utiliser une pompe CA rendement global plus lev

    Figure 3 12

    Systme solaire dhabita-tion isole en Casamance(Sngal)

    Source : PERACOD

    Figure 3 13

    Lampadaire solaire enCasamance (Sngal)

    Source : PERACOD

    Figure 3 11

    Composants dunsystme PPV

    Source : Jargstorf 2004

  • 72

    3.5.1.1.4. Approvisionnement des villages

    en lectricit

    Une autre application autonome du photovoltaque est

    son utilisation dans llectrification rurale. De nom-

    breux villages dans lensemble du monde ne sont pas

    raccords au rseau dlectricit.

    Les petits rseaux dcentraliss, appels mini cen-

    trales, peuvent approvisionner en lectricit des bti-

    ments isols, voire mme plusieurs bourgades. Le

    petit rseau de distribution est aliment partir dun

    approvisionnement central, dune mini-centrale, en

    lectricit. Il sagit souvent de systmes hybrides uti-

    lisant le photovoltaque, des arognrateurs et des

    gnrateurs au Diesel allis un accumulateur et

    un onduleur permettant lapprovisionnement en cou-

    rant alternatif. Les maisons individuelles, les units de

    production et les institutions communales telles que

    les coles et les services de sant sont relies au r-

    seau.

    Les systmes sont adapts au consommateur en

    puissance et en capacit et peuvent tre agrandis et

    dvelopps si ncessaire.

    Pour les initiatives au Sngal voir la section 3.5.3. -

    Le photovoltaque au Sngal

    Des programmes dlectrification rurale sont en cours

    dexcution dans beaucoup de rgions du monde.

    titre dexemple, lInde a instaur un programme

    dlectrification des villages reculs. Dbut 2009, en-

    viron 4 250 villages et 1 160 hameaux sont lectrifis

    laide des nergies renouvelables. On compte plus

    de 435 000 installations dclairage domestique,

    700 000 lanternes solaires, 7 000 pompes eau pho-

    tovoltaques et 637 000 fours solaires en utilisation.

    Les installations hors rseau de gazification pour

    produire de llectricit partir de la biomasse ont une

    puissance installe de 160 MW. LInde sest fix lob-

    jectif dlectrifier 600 000 villages reculs dici 203262..

    Figure 3 14

    Systme de pompagephotovoltaque au Sngal

    Source : PRS - Projet Rgional Solaire

    Figure 3 15

    Approvisionnement desvillages en lectricit

    Source : PERACOD

    62

    Renewables Global StatusReport : 2009 Update.REN21. Paris 2009.

  • 73

    3.5.1.2. Le photovoltaque en rseau

    Les cellules solaires produisent directement de lner-

    gie lectrique partir de la lumire reue. Il sagit de

    courant continu. Les systmes photovoltaques pour

    tre raccords au rseau ncessitent un onduleur qui

    transforme le courant direct du gnrateur solaire en

    courant alternatif une tension habituellement utilise

    dans le rseau (gnralement 220 ou 110 V). Il gre

    galement la rgulation du fonctionnement optimal en

    fonction du rayonnement et contient des dispositifs de

    surveillance.

    Compars une installation hors rseau, les cots du

    systme sont plus bas tant donn quun stockage

    dnergie nest en gnral pas ncessaire, facteur

    amliorant galement lefficacit du systme et rdui-

    sant limpact sur lenvironnement.

    On assiste aujourd'hui une forte croissance mon-

    diale des installations photovoltaques couples au r-

    seau, dont l'lectricit photovoltaque transforme par

    un onduleur est rinjecte dans le rseau lectrique

    public sous forme de courant alternatif. Il existe diff-

    rentes classes de puissance pour les installations

    photovoltaques couples au rseau : de la petite ins-

    tallation sur des habitations d'une puissance pouvant

    atteindre par ex. 1 kWc (kilowatt crte), d'une surface

    photovoltaque d'environ 10 m de grandes installa-

    tions de plein air d'une puissance allant de quelques

    centaines de kilowatts crte des dizaines de MWc

    pouvant couvrir une surface photovoltaque de plus

    de 100 000 m.

    Les petites installations d'une puissance nominale

    courante de 3-4 kWc peuvent parfaitement tre int-

    gres des btiments existants. Les installations de

    taille intermdiaire d'environ 30 kWc 50 kWc sont

    frquemment implantes sur les hangars d'usine, b-

    timents accueillant des bureaux, btiments agricoles,

    coles, mairies ou autres btiments publics. Les ins-

    tallations plus importantes d'une puissance de plu-

    sieurs mgawatts correspondent gnralement des

    installations de plein air. Une des plus grandes instal-

    lations en Allemagne, d'une puissance de 40 MWc, a

    t construite en 2008 proximit de Leipzig, qui-

    pe exclusivement de panneaux couche mince. Le

    rayonnement global qui, autour de Leipzig, atteint une

    moyenne d'environ 1 055 kWh/m, permet cette cen-

    trale d'injecter environ 40 000 000 kWh d'lectricit

    par an dans le rseau public. En Saxe, cette quantit

    d'lectricit correspond l'approvisionnement de

    quelque 16 200 habitations et vite la propagation

    dans l'atmosphre d'environ 37 000 t de CO2.

    Une condition pralable pour une injection dans le r-

    seau est un cadre institutionnel bien dfini et des me-

    sures comme les prix de rachat garanti (voir section

    7.4.).

    3.5.2. Rsum des photovoltaques

    Aujourdhui, les cellules photovoltaques atteignent un

    rendement de 10 15 % indpendamment de la tech-

    nologie utilise. Il nest pas clair aujourdhui laquelle

    de ces technologies comptitives silicium mono-

    cristallin, silicium polycristallin ou celles en ruban

    russira pntrer le march. Mais lopinion gnrale

    est qu terme, on atteindra un rendement dau moins

    20 % avec les cellules PV 63.

    On considre gnralement que les cots dinvestis-

    sement des systmes photovoltaques sont une

    contrainte essentielle pour cette technologie parti-

    culirement dans le monde en dveloppement, o le

    capital manque.

    63

    Dossier thmatique n10, Re-nouvelables 2004. Johansson,Thomas B. et al. : Les poten-tiels de lnergie renouvelable.

    Figure 3 16

    Installations photovoltaquesen rseau

    Source : PERACOD

  • 74

    Comme alternative llectrification rurale en rseau,

    les systmes solaires isols des habitations offrent

    quelques avantages conomiques sur llectrification

    conventionnelle en rseau.

    Il y a beaucoup de pays qui ont introduit avec succs

    les programmes de diffusion des systmes solaires

    dhabitation pour lesquels on met en uvre de nou-

    veaux modes de financement des cots qui permet-

    tent dassurer la durabilit des systmes. Tous ces

    modles de systmes solaires doivent tre adapts

    chaque situation spcifique et locale il ny a pas de

    solution prt--porter.

    3.5.3. Le Photovoltaque au Sngal

    La puissance photovoltaque installe a plus que dou-

    bl durant les 10 dernires annes. En 2000, la puis-

    sance tait de 850 kWc seulement, en 2007 elle tait

    estime plus de 2 000 kWc dj (figure 3-17).

    lheure actuelle, la technique photovoltaque trouve

    surtout son utilisation (figure 3-18) sous forme de sys-

    tmes solaires de type individuel (plus dun tiers des

    applications) mais son utilisation en mini-centrales, en

    gnral dans des systmes hybrides (autour de 15 %)

    gagne de plus en plus dimportance dans le secteur

    de llectrification rurale. Lintgration du photovol-

    taque dans la production dlectricit raccorde au

    rseau na pas encore dpass le stade de projet.

    Dautres champs dapplication importants sont les sta-

    tions de relais de tlcommunications (environ 20 %)

    ainsi que son utilisation pour les pompes eau (autour

    de 25 %).

    Lutilisation du solaire photovoltaque (en systme hy-

    bride) pour la fourniture dlectricit en milieu rural

    semble tre aujourdhui loutil le plus efficient pour de

    petits villages trs loigns du rseau lectrique.

    De grands projets dlectrification rurale se sont ra-

    liss au niveau national grce aux efforts du gouver-

    nement et de la coopration bilatrale (voir section

    7.4.2.1. les programmes dlectrification rurale au

    Sngal).

    linitiative de la coopration sngalo-allemande

    travers son programme PERACOD, un important pro-

    gramme dlectrification rurale qui devra fournir de

    lnergie lectrique environ 200 villages a vu le jour.

    Le projet ERSEN (lectrification Rurale Sngal) dans

    ses phases 1 et 2 est excut conjointement par

    lASER (Agence Sngalaise dlectrification Rurale)

    et le PERACOD sur un financement nerlandais. Du-

    rant la premire phase du projet (2005-2008), lobjec-

    tif tait dassurer laccs llectricit pour 74 villages.

    Durant sa deuxime phase (2009-2011), plus de 140

    villages sont cibls. En vue damliorer la qualit des

    services de base fournis aux villageois, chaque vil-

    lage slectionn doit disposer dau moins une cole et

    une case de sant. Ainsi, les systmes lectriques so-

    laires assurent lapprovisionnement en lectricit de

    lcole, de la case de sant, mais aussi des mnages.

    Afin de rendre llectricit utile et accessible tous,

    diffrents types de services sont offerts aux usagers

    Figure 3 17

    Puissance photovoltaqueinstalle au Sngal

    Source : PERACOD, 2006

    Figure 3 18

    Rpartition de la puissance installeselon application en 2005 au Sngal

    Source: Selon la Stratgie Nationale de Dveloppement des ner-gies Renouvelables pour la Lutte contre la Pauvret. Rapport gn-ral (provisoire). Mai 2005. Ministre de lnergie et des Mines.

    Pui

    ssan

    ce (

    kWc)

    Annes

  • 75

    avec diffrentes technologies :

    les systmes solaires individuels pour les besoins

    en lectricit des mnages, des coles et des cases

    de sant. Ces systmes fournissent de llectricit suf-

    fisante pour 4 points lumineux et une tlvision en noir

    et blanc, une radio et un chargeur de portables ;

    les lampadaires solaires pour clairer les chemins,

    les places publiques et parfois les lieux de culte ; et

    les mini-centrales solaire-Diesel (dernirement une

    mini-centrale olien-solaire-Diesel a t galement

    mise en service et on pense quil y a un potentiel

    considrable pour cette forme dapprovisionnement

    en nergie au Sngal voir section 4.4.) qui ont une

    capacit suffisante pour alimenter les mnages et in-

    frastructures dun village de 500 700 habitants. Ce

    service est comparable ceux offerts en ville, ce qui

    permet dutiliser tout type dquipement et facilite le

    dveloppement des usages productifs.

    ERSEN met laccent sur la fourniture dquipements

    faible consommation. En intgrant les innovations

    techniques relatives lefficience nergtique des r-

    gulateurs et des lampes basse consommation de

    haute qualit, on peut augmenter denviron 50 % la

    quantit maximum dnergie susceptible dtre pro-

    duite par un systme pour un niveau dinvestissement

    donn. Des rgulateurs de charge innovants sont tes-

    ts pour une protection optimale des batteries.

    Figure 3 19

    Minicentrale solaire auvillage de Ndell

    Source : GIZ / Kamikazz

    Le village de Ndell dans le Bassin Arachi-dier est aliment en lectricit partir duneminicentrale photovoltaique uniquement.

    Figure 3 20

    Batteries lintrieurde la centrale

    Source : GIZ / Kamikazz

  • 76

    3.6. La chaleur du Soleil : le solaire thermique

    Le solaire thermique fait partie des utilisations les plus

    anciennes dnergie. Le Soleil met des rayonne-

    ments et en rentrant en contact avec un corps, le

    rayonnement solaire augmente la temprature de ce

    corps. Lillustration la plus simple de ce principe est

    que depuis toujours, lhomme se met au soleil pour se

    rchauffer.

    Le solaire thermique capte dans un premier temps le

    rayonnement solaire grce ses capteurs solaires,

    puis le transforme en chaleur (nergie thermique).

    Dans un deuxime temps, le systme thermique

    transfre cette chaleur par lintermdiaire dun dispo-

    sitif de transport de chaleur jusqu lendroit dsir :

    un rservoir deau, un tube ou dautres.

    Aujourdhui, lnergie thermique connat diffrentes

    applications tels les panneaux solaires chauffants

    (production deau chaude pour des habitations), des

    fours solaires, des schoirs solaires ou les grandes

    centrales de production dlectricit partir du solaire

    thermique.

    3.6.1. Technologie et applications

    3.6.1.1. Le chauffage solaire

    Des capteurs solaires convertissent les rayons du So-

    leil en nergie thermique exploitable. Cette chaleur

    peut tre stocke jusqu son utilisation.

    Labsorbeur est llment cl de tout capteur : il doit

    absorber le plus possible du rayonnement solaire dont

    il est clair, le convertir en chaleur et veiller ce que

    seule une proportion aussi minime que possible soit

    rflchie.

    Il existe plusieurs types de capteurs dont le choix se

    fait en fonction des conditions climatiques et de la

    temprature souhaite de leau chaude64.

    Capteurs plans liquide avec vitrage : il sagit dun

    botier rectangulaire surface vitre dont larrire est

    protg par un panneau isolant. lintrieur se trouve

    un matriau absorbant plac entre lisolant et la sur-

    face en plaque de verre. Cette fabrication a pour effet

    demprisonner le maximum dnergie capte (effet de

    serre) et d'engendrer peu de pertes thermiques. Ainsi

    ces capteurs vitrage procurent un maximum de per-

    formance mme en temps de froid. Par contre, ils sont

    plus coteux que les capteurs sans vitrage et diffici-

    lement manipulables.

    Capteurs plans liquide sans vitrage : ce sont des

    capteurs solaires usage saisonnier. Ils sont d'un

    moindre cot car bien quils captent efficacement

    lnergie solaire, ils engendrent beaucoup de pertes

    thermiques lorsque leur temprature augmente. Ils

    sont recouverts d'un plastique polymre noir, form

    de multiples canaux travers lesquels l'eau circule.

    On utilise les capteurs solaires sans vitrage lorsque

    l'application fonctionne de faon saisonnire ( tem-

    prature douce), dans les pays chauds ou quand il

    sagit des besoins en temprature peu leve comme

    dans le cas du chauffage pour piscine.

    Capteurs tubes sous vide : c'est l'une des tech-

    nologies les plus performantes et les plus sophisti-

    ques en matire de captage solaire, mais aussi la

    plus coteuse. Ce type de capteur est constitu d'une

    srie de tubes aligns paralllement, dans lesquels

    on a cr le vide. l'intrieur de ces tubes sous vide

    se trouve une plaque sombre (l'absorbeur) de mme

    longueur que le tube, qui est traverse sur toute sa

    longueur par un conduit (le caloduc ou vaporateur)

    qui son tour renferme un liquide. Lors de lexposi-

    tion aux rayons solaires, l'absorbeur transforme l'ner-

    gie solaire en chaleur qui est rcupre par le

    caloduc ou vaporateur. Le liquide qu'il renferme de-

    vient gazeux en absorbant la chaleur, s'vapore en re-

    montant le tube sous vide jusqu' un condenseur situ

    la partie suprieur du tube. Le liquide cde alors sa

    chaleur un fluide caloporteur qui transmet cette cha-

    leur un changeur thermique plac dans le rser-

    voir de stockage. Ce procd de captage d'nergie

    thermique o les capteurs sont sous vide offre lg-

    Figure 3 21

    Capteur solaire

    Source : PERACOD

    64

    Les paragraphes suivantssont tirs de http://www.ener-giepropre.net [consult le 8avril 2010].

  • 77

    ret et rsistance, une dure de vie d'environ 20 ans

    et une excellente performance mme sous rayonne-

    ment faible. On utilise cette technique lors des appli-

    cations dans les pays froids quand elles sont utilises

    tout au long de lanne.

    Contrairement aux systmes photovoltaques, les pe-

    tits systmes solaires thermiques peuvent tre

    construits un niveau de technologie locale. Il ne faut

    pas beaucoup de technologie pour fabriquer un

    chauffe-eau solaire thermique. Les parties principales

    dun tel appareil sont : un capteur solaire, une vitre ou

    du polythylne, un changeur de chaleur, un rser-

    voir de stockage, une pompe et des tuyaux.

    Lorsque la technologie solaire est intgre des sys-

    tmes de service de btiments plus complexes, les

    installations rgules circulation force prdomi-

    nent. Elles servent au chauffage de leau domestique

    et des locaux.

    Les tailles de systmes varient selon les applications,

    de quelques mtres carrs pour lapprovisionnement

    en eau chaude dune famille plusieurs milliers pour

    le chauffage de grands ensembles immobiliers.

    Les marchs pour le chauffage solaire taient en ex-

    pansion continue pendant les dernires annes ga-

    lement. Les capacits installes lchelle mondiale

    ont augment de 15 % en 2008 et ont aujourdhui at-

    teint une puissance installe de 145 gigawatts ther-

    maux (GWth) : elle a ainsi doubl par rapport son

    niveau en 2004. La majeure partie de cette croissance

    a eu lieu en Chine (3 quarts de la puissance rajoute

    mondiale = 14GWth). On y trouve aujourdhui 70 % de

    la puissance mondiale installe. En Allemagne, les

    systmes de production deau chaude ont connu une

    croissance record en 2008, avec plus de 200 000 sys-

    tmes installs. LEspagne est le premier pays avoir

    introduit une loi qui rend lintgration des chauffages

    deau solaires obligatoire dans la construction de nou-

    veaux btiments.

    Dans la plupart des pays en dveloppement, le be-

    soin en eau chaude est limit, cest pourquoi cette

    technologie ny a pu tre diffuse grande chelle.

    Nanmoins une progression des installations a t en-

    registre dans des pays comme le Brsil, lInde, le

    Mexique, le Maroc et la Tunisie.

    Figure 3 22

    Capteur plan liquide sans vitrage

    Source : PERACOD

    Figure 3 23

    Capteur tubes sous vide

    Source : PERACOD

    Figure 3 24

    Principes dun chauffe-eau solairedomestique

    Source : PERACOD

  • 78

    3.6.1.2. Les centrales lectriques solaires thermiques

    Dans les centrales lectriques solaires thermiques, le

    rayonnement solaire est exploit dans des capteurs

    qui en concentrent lnergie. Les tempratures le-

    ves ainsi gnres sont utilises pour faire tourner

    des moteurs traditionnels tels que turbines vapeur,

    turbines gaz ou moteurs Stirling.

    Les grandes centrales solaires thermiques parvien-

    nent fournir de llectricit un cot raisonnable. Il

    existe 4 diffrents systmes sur le march tous

    concentrant le rayonnement solaire pour chauffer

    plus haute temprature :

    les capteurs cylindro-paraboliques ;

    les capteurs linaires Fresnel ;

    les centrales capteur parabolique ; et

    les centrales miroirs rpartis appeles aussi les

    centrales tours65.

    Plus la concentration est grande, plus la temprature

    obtenue est haute. En pratique, les capteurs ont un

    ratio de concentration typique de 100 :1, alors que le

    capteur Fresnel atteint 1 000 :1. La concentration des

    capteurs peut encore tre suprieure puisque les tem-

    pratures dans labsorbeur atteignent les 1 000 C ou

    plus.

    Contrairement aux systmes photovoltaques, les

    grandes centrales solaires thermiques sont relative-

    ment faciles construire et garantissent une capacit

    lectrique. cet effet, on introduit un brleur com-

    bustible fossile supplmentaire dans la centrale afin

    quil prenne le relais en cas de mauvais temps ou la

    nuit. galement des systmes de stockage ther-

    miques fonctionnent avec succs : ils utilisent du sel

    fondu comme moyen de stockage sous haute temp-

    rature et deux rservoirs diffrents de stockage. La

    chaleur excdentaire du capteur chauffe le sel pen-

    dant que celui-ci est pomp du rservoir froid vers le

    chaud. Si la chaleur du capteur nest pas suffisante, le

    sel fondu est pomp et retourne au rservoir froid et

    rchauffe le fluide thermique.

    Comme une turbine vapeur a seulement un rende-

    ment de 35 %, le rendement global dune centrale so-

    laire concentration se situe dans une fourchette de

    10 15 %, ce qui est pratiquement le mme rende-

    ment quun petit systme photovoltaque mais sans la

    complexit technique.

    Par consquent, seules les centrales de capacit su-

    prieure 20 MW sont conomiques pour ce type

    dunits solaires. En Californie, on exploite plus de 350

    MW. Leurs cots nergtiques spcifiques tournent

    Figure 3 25

    Part des chauffe-eau solaires/ capacit de chauffage disponible.Les 10 premiers pays, 2007

    Source : REN21, Renewables Global Status Report : 2009 Update.

    65

    Les tempratures maximalessans concentration varientautour de 200 C possibleseulement avec un efforttechnique trs lev (tubessous vide)

    Figure 3 26

    Principaux types de centralessolaires thermiques 1

    Source : PERACOD

    Figure 3 27

    Principaux types de centralessolaires thermiques 2

    Source : PERACOD

  • 79

    autour de 0,15 0,20 /kWh. Les cots dinvestisse-

    ments pour les centrales de 50 200 MW semble-

    raient se situer entre 2 000 et 5 000 par kW install 66.

    3.6.1.3. Le refroidissement solaire

    La technologie thermique solaire peut contribuer ga-

    lement la climatisation. La chaleur rcupre par un

    capteur est utilise comme nergie pour produire de

    lair froid. Lun des grands avantages de ce procd

    est que le besoin de fracheur se produit justement

    lorsque le soleil brille le plus intensment ce qui rend

    le stockage de chaleur ou de froideur inutile. Outre

    des conomies directes de combustibles fossiles,

    cela permet de rduire la charge lectrique de pointe

    en t.

    Deux systmes sont habituellement utiliss pour le re-

    froidissement solaire.

    Circuit ouvert

    Ils combinent normalement la dshumidification dair

    par sorption et le rafrachissement par vaporation uti-

    lis dans les systmes de ventilation destins puri-

    fier lair. Dans de tels systmes, lair expuls humidifi

    et lair fourni servent tous les deux de refroidissants.

    Lair fourni est directement rejet dans les locaux cli-

    matiser via un systme de rcupration de chaleur.

    Circuit ferm

    Par rapport aux systmes en circuit ouvert, les refroi-

    disseurs thermiques ressemblent beaucoup plus aux

    systmes frigorifiques compression courants en

    termes dintgration aux constructions. Les refroidis-

    seurs fournissent de leau froide des tempratures

    situes entre 6 et 20 C. Ils peuvent par consquent

    tre utiliss autant pour la climatisation centrale que

    pour des systmes de refroidissement traitement

    dcentralis de lair.

    3.6.1.4. Les fours solaires

    Les fours solaires ont t longtemps propags comme

    un remde efficace la crise (africaine) du bois ner-

    gie. Cependant, ils nont pas conquis de parts consi-

    drables de march en Afrique malgr les nombreux

    modles de projets prometteurs.

    Pendant toutes ces annes, trois diffrents types de

    fours ont t dvelopps savoir :

    les fours caissons ;

    les fours paraboliques ; et

    les fours panneaux.

    Chacun de ces trois types a des avantages particu-

    liers et correspond des modes de cuisson et cir-

    constances particulires.

    3.6.1.4.1. Les fours caissons

    Un four caisson est trs facile fabriquer sur place :

    il comprend un caisson trs bien isol (en bois) avec

    un verre comme couvercle (voir figure 3-29). Il est uti-

    lis gnralement pour la cuisson des aliments de

    base, comme le riz, le mas, les haricots etc. qui de-

    mandent relativement beaucoup de temps.

    Manifestement, quand on ouvre le couvercle dun four

    caisson pour par exemple ajouter des pices aux

    aliments on observe une grande dperdition de cha-

    leur. Ainsi, ce type de four ne convient pas idalement

    aux plats plus labors et compliqus qui deman-

    dent de frquentes interventions pendant la cuisson.

    66

    Technologies fondamentales centrales thermiques solaires.Par Volker Quaschning. Dans :Le monde nergtique renou-velable, vol.6, nombre 6, p.113.

    Figure 3 28

    Centrale solaire thermique capteurs cylindro-paraboliques en Californie

    Source : kjkolb / GNU FreeDocumentation License

  • 80

    Souvent les fours caissons sont utiliss en liaison

    avec dautres modes de cuisson (conventionnels) :

    tout dabord la nourriture est prpare lextrieur

    dans le four caisson (ce qui conomise considra-

    blement la quantit de bois nergie), puis les touches

    finales apportes la nourriture sont excutes lin-

    trieur de la maison.

    3.6.1.4.2. Les fours paraboliques

    Les fours paraboliques ressemblent des paraboles

    de tlvision ils sont ainsi faits pour concentrer les

    rayons parallles du soleil en un point focal o la cas-

    serole sera place (figure 3-30). cause de leffet de

    concentration, on atteint une temprature plus leve

    que dans le four caisson.

    Cependant travailler sur un four parabolique nces-

    site beaucoup plus de prcautions prendre quavec

    un four caisson car les rayons miroits du soleil peu-

    vent endommager les yeux particulirement des en-

    fants.

    Avec une grande attention, les fours paraboliques

    sont trs polyvalents et peuvent tre employs pour

    torrfier du caf ou griller de la viande, etc.

    Le four parabolique peut tre fabriqu partir dun

    mtal standard datelier mais ncessite des parties

    spciales pour le miroir. part cela, on peut employer

    des barres dacier conventionnelles.

    Figure 3 29

    Four solaire caissontypique (Tibet)

    Source : Agnes Klingshirn

    Figure 3 30

    Schma dun four paraboliqueen marche

    Source : Stephan Zech, Sun and Ice

  • 81

    3.6.1.4.3. Les fours solaires type Scheffler

    Les fours solaires type Scheffler sont principalement

    des chauffe-eau solaires o la vapeur de leau chaude

    (ou un autre fluide) sert chauffer la casserole.

    Ce type est spcialement adapt pour fournir de

    lnergie de cuisson des cuisines industrielles, des

    cantines, etc. Ce modle de four possde lavantage

    quil rend possible la cuisson lintrieur. Les pan-

    neaux ou miroirs sont placs lextrieur de lhabitat

    et la chaleur est transmise lintrieur.

    De plus, si on utilise un produit caloporteur (huile ther-

    mique), il est techniquement possible demmagasiner

    la chaleur solaire et de lutiliser plus tard.

    Un inconvnient de ces fours est leur cot : sans effets

    de concentration, on atteint des tempratures trop li-

    mites et on ncessite une place relativement grande

    (et chre) pour les panneaux. En tout et pour tout, ce

    four bien quil offre quelques avantages est le dernier

    tre distribu parmi les trois types dcrits.

    3.6.1.4.4. Rsum des fours solaires

    La cuisson solaire est trs spciale : source dnergie

    propre et gratuite, pas de fume, pas de salet, pas

    de combustible, pas dodeurs - en un mot : fascinant.

    Mais elle nest pas encore utilise partout, l o le so-

    leil brille, l o le besoin dune alternative la bio-

    masse se fait tant sentir.

    Et pourquoi cela ? Tout dabord, la cuisson solaire

    donne limpression quelle est chre par rapport aux

    autres modes de cuisson. En ralit cest le mode le

    moins cher qui existe. Si lon compare le prix dune

    cuisinire au krosne plus le prix du krosne pen-

    dant disons 5 annes avec un four solaire le four est

    de trs loin meilleur march.

    Mais comme le prix dachat est relativement lev par

    rapport aux autres modles de cuisinires et que les

    Figure 3 31

    Fours paraboliques

    Source : GIZ EnDev Bolivie

    Figure 3 32

    Four solaire type Scheffler(petit modle avec cuisson lextrieur)

    Source : Andr Seidel

  • 82

    gens ne calculent souvent pas ce quils dpenseront

    pour les combustibles par la suite, cet investissement

    parat trop lev ou est tout simplement difficile four-

    nir. Pour viter ce problme, il faudrait des microcr-

    dits spciaux pour la cuisson solaire, autrement ils

    seront rservs aux plus riches.

    Finalement, la cuisson solaire ne sera jamais le seul

    moyen de cuire dans un mnage. Mais cest un ap-

    pareil de cuisson supplmentaire valable qui mrite

    plus dattention quune alternative la biomasse et

    aux appareils de cuisson mnagers fonctionnant aux

    combustibles fossiles spcialement dans un pays

    comme le Sngal qui reoit plus de 3 000 heures de

    soleil par an.

    3.6.2. La filire solaire thermique au Sngal

    La filire solaire thermique ne trouve pas de vritable

    essor au Sngal. En effet, certains quipements, ex-

    priments depuis de nombreuses dcennies au S-

    ngal, sont parvenus un stade commercial, mais le

    cot souvent lev de ces technologies et le manque

    de mode de financement adapt ont frein leur dve-

    loppement 67.

    3.6.2.1. Les chauffe-eau

    Lapplication la plus diffuse de lnergie solaire ther-

    mique travers le monde est le chauffe-eau.

    Le pionnier de cette application au Sngal tait la SI-

    NAES (Socit Industrielle des Applications de l'ner-

    gie Solaire) qui avait commercialis des centaines de

    chauffe-eau solaires thermosiphon entre 1985 et

    1989, au niveau des htels, des logements collectifs

    et des particuliers, partir dune usine de montage

    implante This. Aujourdhui plusieurs socits de la

    place proposent des chauffe-eau imports des prix

    raisonnables.

    Le manque de dveloppement de cette technologie

    est principalement li au cot lev de linvestisse-

    ment. Il faudrait encourager lutilisation de matriaux

    produits localement dans la composition des chauffe-

    eau (coffrage, isolation, surface noire).

    Le potentiel substantiel de cette filire se trouve sans

    doute dans la branche htelire, les franges les plus

    importantes de la population chauffent de petites

    quantits deau manuellement.

    Figure 3 33

    Cuisine dcole en Inde quipede 10 fours solaires type Scheffler(capacit 500 repas par jour)

    Source : GIZ / Michael Netzhammer

    Figure 3 34

    Tests de rendements desdiffrents fours solaires

    Source : Jargstorf 2004

    67

    Stratgie Nationale de Dve-loppement des nergies Re-nouvelables pour la Luttecontre la Pauvret. Rapportgnral (provisoire). Minis-tre de lnergie et desMines. Mai 2005.

  • 3.6.2.2. Les schoirs

    Le schage du poisson, des mollusques et dautres

    aliments au Sngal est une technique traditionnelle

    de conservation au Sngal.

    Aujourdhui, malgr lapparition et la gnralisation

    des mthodes modernes de conservation (lyophilisa-

    tion, atomisation), le schage solaire des produits

    agroalimentaires et du poisson est toujours dactua-

    lit et mme en dveloppement dans les pays du Sud.

    Lutilisation des schoirs solaires sest rpandue de-

    puis une vingtaine danne principalement travers

    des projets de dveloppement. Les schoirs solaires

    font appel des technologies relativement modestes

    et lutilisateur en assure trs souvent lentretien et la

    maintenance, aprs une formation approprie.

    Trois types de schoirs solaires ont t dvelopps au

    Sngal :

    les schoirs exposition directe sont constitus

    dune charpente recouverte dune couverture trans-

    parente qui peut tre une toile de polythylne ou du

    verre. Les produits scher qui sont exposs dans

    ce capteur sont de fait le sige de la conversion pho-

    tothermique. Ce mode de schage ne sadapte pas

    aux produits fragiles ;

    les schoirs exposition indirecte. Un capteur plan

    air envoie de lair chaud dans un caisson isol dans

    lequel sont placs les produits scher ; et

    les schoirs mixtes.

    Pour des produits ne contenant pas beaucoup deau,

    et donc ncessitant plus deffort pour extraire leau

    restante, il est parfois prfrable de combiner lner-

    gie solaire aux nergies classiques. En gnral, cest

    le gaz butane qui trouve son application.

    Des centaines de schoirs, principalement exposi-

    tion directe, ont t raliss et implants dans les sites

    de production par le CERER, lITA, ENDA, la SINAES,

    la DAST, etc. Ces schoirs concernent le traitement

    des produits agroalimentaires, le fourrage, les plantes

    mdicinales et le poisson.

    Au dpart, limplantation des schoirs solaires tait le

    fait dONG et de structures relevant de lautorit de

    ltat. Trs souvent, les populations ntaient consul-

    tes quen fin de parcours et ne sappropriaient pas

    rellement les quipements. Ainsi des problmes

    dentretien et de maintenance mettaient couramment

    fin au projet, souvent de manire brutale.

    Actuellement, on privilgie une autre approche et les

    producteurs de denres sches (poisson, lgumes)

    se lancent directement dans lauto construction, sur

    la base des conseils fournis par les techniciens de

    ladministration ou passent des commandes auprs

    des bureaux dtudes.

    3.6.2.3. Rafrachissement solaire

    La climatisation la base du solaire ne joue ce jour

    pas encore de rle au Sngal malgr le potentiel

    norme de la filire puisque environ 40 % de llectri-

    cit produite au niveau national est utilise des fins

    de climatisation et de chauffage 68. Limpntrabilit

    du march sngalais pour cette technologie est pro-

    bablement due une nouvelle fois aux cots levs de

    linvestissement.

    Des rfrigrateurs adsorption (cycle zolithe - eau)

    sont tests au CERER depuis plus dune vingtaine

    dannes. Ils sont robustes et ne ncessitent pas den-

    tretien particulier. Le Laboratoire dnergtique Appli-

    que de lcole Suprieure Polytechnique travaille

    depuis de nombreuses annes sur le cycle ammoniac

    - eau.

    Cette technologie ne sest pas dveloppe de ma-

    nire satisfaisante malgr lexistence des besoins qui

    sont normes au niveau des quais de pche, des

    abattoirs, des marchs, etc. Il ny a pas assez dinfor-

    mations au niveau des utilisateurs potentiels.

    Il faudrait peut-tre envisager la construction des

    chambres de conservation de grandes dimensions

    pouvant tre acquises et utilises par des coopra-

    tives de producteurs et des regroupements de ven-

    deuses.

    3.6.2.4. Centrales lectro-thermosolaires

    Un essai dintroduction des centrales thermosolaires

    sest sold par un chec. Une centrale de production

    dlectricit dune puissance de 25 KW utilisant la

    technologie a t ralise par la SENELEC, Diakhao.

    Mise feu en 1981, cette centrale, dun cot de 375

    millions FCFA financ sur prt de la Caisse Franaise

    de Coopration (devenue AFD) a cess de fonction-

    ner depuis 1983. Lchec de ce projet qui avait un ob-

    jectif de dmonstration a provoqu lpoque un

    68

    Projekterschlieung Senegal.Erneuerbare Energien undlndliche Elektrifizierung. Ln-derreport & Marktanalyse. ParRolf Peter Owsianowski: Bun-desministerium fr Wirtschaftund Technologie, GTZ.

    83

  • 84

    dbat sur lopportunit de financer de telles ralisa-

    tions par un prt.

    3.6.2.5. Pompage de leau thermodynamique

    En 1994, dans le cadre du programme Jrignu jant

    bi (bnfices du Soleil en wolof) financ par la coo-

    pration franaise, quatre pompes solaires thermody-

    namiques de la socit SOFRATES dune puissance

    de 1 kW et dun dbit de 20 m3/jour ont t installes

    dans les rgions de This et de Saint Louis.

    Ces pompes qui nont eu fonctionner que quelques

    mois sont vite tombes en panne et abandonnes, car

    entre temps la socit SOFRATES a t dissoute, ce

    qui rendait impossible la disponibilit de pices de re-

    change.

    Aujourdhui, elles ont toutes t dmontes et rem-

    places par des pompes Diesel.

    Le principal obstacle au dveloppement de cette fi-

    lire semble tre le manque dintrt des autorits, li

    probablement au manque dinformations sur les avan-

    ces technologiques du secteur. Cette filire est pra-

    tiquement absente, aujourdhui, de la politique

    nergtique du pays.

    Il nexiste pas de fonds destins au dveloppement

    et la promotion de cette filire. Or les cots de fa-

    brication des quipements, qui devraient tre usuels

    et la porte des mnages, restent encore exorbi-

    tants pour ces derniers.

  • 86

    4. Des rotors pour un air propre : Lolien

    4.1. Les bases de la puissance olienne

    Le vent souffle autour de la Terre grce au Soleil.

    Comme la Terre tourne, le Soleil rchauffe diffrentes

    parties de notre plante de faon ingale, p.ex. de

    manire plus importante au niveau de l'quateur. Cet

    air rchauff, donc plus lger, va s'lever puis se diri-

    ger vers des zones plus froides, les ples. L'air ainsi

    refroidi aura tendance se rediriger vers l'quateur.

    ces phnomnes de montes et descentes d'air

    ples - quateur, sajoutent des dplacements d'air la-

    traux engendrs par la rotation de la Terre. Ces mou-

    vements dair produisent les vents. Lnergie cintique

    contenue dans ces dplacements de masses d'air est

    appele nergie olienne.

    4.1.1. Les vents globaux

    cause de la forme sphrique de la Terre, la radiation

    solaire totale diminue prs des ples. Par consquent,

    il y a un excs dnergie dans latmosphre prs de

    lquateur et un dficit dans les rgions polaires. Pour

    compenser, la chaleur va se dplacer de lquateur

    vers les hmisphres sud ou nord, en changeant les

    masses dair.

    Cela mne deux circulations principales dans le

    monde, les systmes de circulation Rossby dans les

    hmisphres nord et sud, et la circulation de Hadley

    dans les rgions quatoriales.

    4.1.2. Les vents locaux

    Comme consquence de ces vents globaux, nous

    avons des vitesses du vent plus rapides plus grande

    altitude. approximativement 10 000 m, on a prati-

    quement toujours les mmes vitesses du vent entre

    15 et 40 m/s. Au-dessus, les vitesses du vent dimi-

    nuent nouveau car il y a moins dair.

    Les vitesses du vent, cependant, comme exprimen-

    tes sur la surface de la Terre, peuvent varier de 0

    plus de 80 m/s (~250 km/h) dans les temptes tropi-

    cales et les ouragans. cause de la volatilit de lair,

    les vitesses du vent sont rarement constantes mais

    varient la fois en intensit et direction. Ceci sappelle

    une turbulence. De plus, les vitesses du vent varient

    avec la hauteur au-dessus du sol.

    La topographie locale, telle les collines et les mon-

    tagnes, les valles en forme de tunnel etc., a une in-

    fluence marque sur les vitesses du vent. Cest

    pourquoi les moulins traditionnels vent taient g-

    nralement installs au sommet dune colline afin de

    capter le plus dnergie possible.

    4.1.3. Accroissement de la vitesse du vent

    avec la hauteur

    Pour planifier des projets oliens, il est trs important

    de tenir compte de laccroissement de la vitesse du

    vent avec la hauteur. Laccroissement dpend de la

    qualit des surfaces locales de lendroit o larog-

    nrateur sera mis en fonction, savoir du type de v-

    gtation ou des obstacles sur le sol dans les environs

    de lolienne.

    Figure 4 1

    La loi de puissance logarithmique

    Source : propres calculs Benjamin Jargstorf

  • Il est facile de voir que les buissons et les arbres ra-

    lentissent les vents forts de la circulation dans le

    monde et ce, beaucoup plus quun champ nu ou

    quune surface dun lac. En pratique, laccroissement

    de la vitesse du vent suit une courbe logarithmique en

    fonction de la rugosit de la surface. En rgle gn-

    rale, plus la surface est rugueuse (dans le sens o,

    plus elle a dobstacles), plus fort sera laccroissement

    avec la hauteur. Ceci est appel la loi de puissance lo-

    garithmique.

    Dans la figure 4-1, on montre quatre courbes diff-

    rentes, chacune correspondant une certaine rugo-

    sit de surface, appartenant une classe. La classe

    0 est celle o la rugosit de surface sera la plus

    basse, telle une surface plane sans aucune vgta-

    tion, ou un endroit dsertique. Nous pouvons voir que

    dans ce cas, laugmentation de la vitesse du vent

    avec la hauteur est faible.

    Dans la classe 3, on assiste une rugosit de surface

    maximale, telle que comme dans le milieu dune fort,

    ou bien dans un village avec de nombreux arbres et

    de nombreuses maisons. Ici, nous avons laccroisse-

    ment de la vitesse du vent avec la hauteur, le plus fort.

    Voyons un exemple : nous avons mesur une vitesse

    du vent moyenne 10 m de hauteur au-dessus du sol

    de 6 m/s. Maintenant nous voulons y installer une o-

    lienne avec une hauteur de moyeu de 40 m sur une

    surface de rugosit moyenne (comme celle dun

    champ dorge, classe 1). Dans ce cas comme nous

    pouvons le voir sur la figure 4-1 nous pouvons nous

    attendre une vitesse du vent approximative de 7,4

    m/s.

    Le potentiel olien

    Il est trs facile de mesurer les vitesses du vent nor-

    malement avec un anmomtre coupelles dont la vi-

    tesse de rotation est proportionnelle la vitesse du

    vent.

    Cependant, dterminer la quantit dnergie olienne

    utilisable est un peu plus compliqu. Ceci parce que

    la puissance au vent est le cube de la vitesse du vent

    (P~Vvent3). La ligne verte de la figure 4-2 montre

    exactement la fonction cubique, la puissance tho-

    rique au vent.

    Mais naturellement, on ne peut pas utiliser toute cette

    puissance car on arrterait compltement les mouve-

    ments du vent, ce qui nest pas possible. Toutefois la

    part utilisable de la vitesse du vent est infrieure en

    fait, elle est denviron 60 % de la puissance thorique

    (ligne rouge sur la figure 4-2).

    Si nous prenons en compte les pertes arodyna-

    miques des pales, les pertes mcaniques du multipli-

    cateur et les pertes lectriques du gnrateur etc., la

    puissance dlivre au consommateur par lolienne

    ressemblera un peu moins celle reprsente par les

    lignes noires et bleues dans la figure ci-dessus.

    En pratique, on raccorde actuellement en rseau (on

    transforme en nergie utilisable) peu prs 50 % de

    la puissance thorique du vent. Ceci fait de la puis-

    sance olienne un systme nergtique trs rentable

    puisque les centrales thermiques ont des rendements

    avoisinant les 25-35 %, les centrales hydrauliques ap-

    prochent les 50 60 % et les centrales nuclaires seu-

    lement 0,5 %.

    Figure 4 2

    Puissance thorique et pratique au vent

    Vitesse de vent constante en m/s

    Source : Institut olien allemand (DEWI), brochure dinformationsur lnergie olienne 1998

    puis

    sanc

    e l

    ectri

    que

    dliv

    re

    en W

    /m2

    87

  • 88

    4.2. La technologie des oliennes

    4.2.1.Vue densemble

    On utilise lnergie olienne depuis au moins deux

    mille ans. En Msopotamie, en 1700 avant J.C. envi-

    ron, lnergie olienne tait utilise des fins dirriga-

    tion et pour moudre le grain.

    Les pompes oliennes mcaniques taient en grande

    partie utilises au XIXe sicle pour fournir de lnergie

    des fins dirrigation, de drainage, etc. et ont marqu

    le paysage de nombreux pays.

    Lutilisation moderne de lnergie olienne est au-

    jourdhui pratiquement rserve la production

    dlectricit. La dcouverte capitale de la puissance

    olienne se fit avec la crise du ptrole en 1973, quand

    la monte en flche des prix du ptrole passait de 12

    35 US$.

    Soudainement, les pays de lOCDE voulurent devenir

    plus indpendants des importations de ptrole et se

    tournrent vers le dveloppement de lnergie o-

    lienne, et ce pratiquement exclusivement pour la pro-

    duction dlectricit. Vingt ans plus tard, la

    technologie en matire doliennes a mri et les o-

    liennes sont passes de 10 kW plus de 3 000 kW (fi-

    gure 4-5).

    La puissance totale installe dans le monde avait at-

    teint environ 39 000 MW en 2003. La puissance ins-

    talle sest dveloppe une vitesse impressionnante

    : en 2006 on avait atteint 74 GW, en 2007 94 GW et

    en 2008 121 GW (voir figures 4-3 et 4-4). Cette crois-

    sance mondiale est surtout porte par les grandes

    installations raccordes au rseau lectrique. Au-

    jourdhui, on trouve des capacits installes allant de

    3 5 MW en Europe. Les plus grandes installations

    allemandes actuelles ont une puissance nominale de

    5 6 MW. Mais aussi des pays nappartenant pas

    lOCDE ont dmarr leur propre dveloppement tech-

    nologique. LInde par exemple a dmarr une pro-

    duction de sries doliennes de 1 250 kW en 2003 et

    en a export les premires aux USA dans la mme

    anne. La Chine sest galement lance dans la pro-

    duction des oliennes et a produit environ 80 000 tur-

    bines de 80 MW en 2008.

    La technologie olienne prsente des avantages

    considrables :

    la palette de performances des oliennes est large

    : quelques kW plusieurs MW. Les oliennes en ex-

    ploitation isole peuvent alimenter des fermes ou pe-

    tits villages, les parcs oliens offshore alimentent les

    rseaux dlectricit dans les pays industrialiss ;

    les oliennes constituent la base idale un m-

    lange nergtique avec dautres sources dnergie re-

    nouvelables pour une production dlectricit issue de

    diffrentes sources ou lapplication des systmes

    dexploitation isole ; et

    dans des rgions conomiquement faibles, les o-

    liennes crent des emplois et une valeur ajoute locale.

    Figure 4 4

    Capacit olienne installe selon lespays, premiers pays, 2008

    Source : REN21, Renewables Global Status Report : 2009 Update.

    Figure 4 5

    Dveloppement de la technologiedes oliennes en 20 ans

    Source: PERACOD

    Figure 4 3

    Energie olienne - Evolution de la puis-sance totale installe mondiale

  • 4.2.2. Principes fondamentaux

    de la technique olienne

    Lexploitation de lnergie olienne repose sur un prin-

    cipe simple. Lnergie cintique du vent est capte

    par les pales, elle est dabord transforme en nergie

    mcanique de rotation avant dtre convertie en lec-

    tricit par un gnrateur.

    Une olienne moderne raccorde au rseau est com-

    pose dune hlice deux ou trois pales du rotor, du

    moyeu, de larbre, du gnrateur, du mt, de la fon-

    dation et du raccordement au rseau.

    Le rotor entran par le vent va faire tourner larbre qui

    lui-mme entranera la mcanique dune gnratrice,

    qui, elle produira de llectricit.

    On rencontre principalement deux types doliennes

    dans le domaine des petites puissances :

    Le modle qui domine le march est le rotor tripale

    axe horizontal (figure 4-7). Laxe du rotor est parallle

    au sol. Lolienne peut fonctionner face au vent ou

    sous le vent. La technique a fait ses preuves en sav-

    rant capable de supporter une forte charge mca-

    nique, dtre quilibre du point de vue optique et

    dtre silencieuse.

    Le modle est en gnral conu de faon ce que la

    puissance optimale du gnrateur puisse tre atteinte

    une vitesse de vent de 11-15 m/s, et de faon

    fonctionner de manire efficace en cas de vent faible.

    Si le vent souffle trop fort, la puissance est rgle la

    baisse afin dassurer une distribution rgulire, dvi-

    ter la surcharge du gnrateur et dviter des pertur-

    bations dans le rseau de transmission.

    Les oliennes axe vertical (figure 4-8) ont le rotor

    perpendiculaire au sol. Elles nont pas besoin de sys-

    tmes pour les orienter dans la direction du vent mais

    leur efficacit est bien infrieure par rapport au type

    horizontal, car elles captent deux fois moins dner-

    gie dans le vent.

    4.2.2.1. Types de contrle pour les oliennes

    Il y a principalement deux diffrents types de contrle

    utiliss de nos jours :

    le contrle dcrochage arodynamique qui uti-

    lise leffet de dcrochage arodynamique sur la pale

    pour limiter la puissance ; ou

    le contrle calage variable de pale qui cale la

    pale hors du vent rduisant ainsi le soulvement de la

    pale.

    Figure 4 6

    Schema dune olienne

    Source : PERACOD

    Figure 4 7

    Schma dune olienne axe horizontal

    Source : PERACOD

    Figure 4 8

    Schma dune olienne axe vertical

    Source : PERACOD

    89

  • 90

    4.2.2.1.1. Les oliennes avec rgulation

    par dcrochage arodynamique (stall)

    Cest une mthode trs simple de contrle de la puis-

    sance olienne : les pales sont fixes sur le moyeu et

    utilisent leffet de dcrochage arodynamique pour li-

    miter la puissance en sortie. Puisquil ny a pas de

    pices fauchage dans le moyeu et pas besoin dune

    puissance supplmentaire pour contrler la puissance

    en sortie, on a largement utilis ce type de contrle

    dans les annes 80 et 90 pour les oliennes allant

    jusqu 1 500 kW.

    Cependant, avec les pales plus grandes (1 500 kW,

    soit un diamtre de rotor denviron 60 m), on rencon-

    tre de svres inconvnients de contrle avec rgu-

    lation par dcrochage arodynamique ; leffet de

    dcrochage arodynamique ne peut pas tre contrl

    compltement. Cela dpend dun certain nombre de

    facteurs comme la densit de lair, la temprature et

    laspect lisse de la surface de la pale.

    Les pales aussi doivent tre construites rigoureuse-

    ment et suffisamment solides pour pouvoir supporter

    le dispositif de calage des pales. Donc plus les pales

    sont grandes, plus elles deviennent lourdes et aug-

    mentent considrablement les cots totaux de lo-

    lienne.

    Les oliennes avec rgulation par dcrochage aro-

    dynamique utilisent gnralement des multiplicateurs

    de vitesse afin daugmenter la vitesse de rotation du

    rotor.

    4.2.2.1.2. Les oliennes avec contrle

    calage variable de pale

    Linconvnient des oliennes pas fixe est vit avec

    le calage variable de pale. En pivotant la pale autour

    de son axe longitudinal, on prend autant dnergie

    hors du vent que ncessaire. Ainsi une olienne pas

    variable atteint sa puissance maximale indpendam-

    ment de la temprature de lair ou de lhumidit. Les

    hlicoptres actuellement utilisent le mme principe

    pour contrler leur position de vol.

    Cependant, le mcanisme de pas variable ajoute de

    la complexit lolienne car on a besoin dune cer-

    taine quantit dnergie pour faire tourner une pale

    moderne qui pse plusieurs tonnes. Les oliennes

    modernes cependant utilisent des contrleurs lec-

    troniques.

    Le concept de lattaque directe possde plusieurs

    avantages : pas de multiplicateur, ce qui signifie quil

    ny a pas de bruit de multiplicateur, pas de vidange

    dhuile du multiplicateur et pas dusure naturelle dans

    le multiplicateur. Malheureusement, les conomies de

    poids ralises par labsence de multiplicateur sont

    perdues cause du poids supplmentaire du grand

    gnrateur-anneau (~ 7 m de diamtre pour 1 500

    kW). En gnral, les grandes oliennes actuellement

    dveloppes possdent une nacelle de 500 tonnes.

    4.2.3. Comment calculer la production

    dune olienne

    Normalement, on considre dabord les vitesses de

    vents moyennes annuelles comme indicateur pour

    loutput dune olienne. Cependant, ces moyennes ne

    refltent quune image trs approximative. Comme la

    puissance au vent augmente avec le cube de la vi-

    tesse du vent, bien videmment, de petites erreurs

    peuvent avoir des effets importants.

    P. ex., une vitesse de vent moyenne de 6 m/s peut tre

    la moiti du temps calme (0 m/s) et tre la moiti du

    temps de 12 m/s. tant donn que la courbe de puis-

    sance dune olienne est de loin non-linaire, nous ob-

    servons dans ces deux cas des outputs de puissance

    totalement diffrents mme avec une vitesse de vent

    identique.

    Figure 4 9

    Calcul de la production

    Source : *WINDPLOT*, Logiciel pour le management de donnes,programme dvaluation et de graphique pour analyses des res-sources nergtiques oliennes, Benjamin Jargstorf

    V-year : 8.32 m/s E-month : 86,636.80 kWh ; E-year, est ; 1,039.642 MWh ; P-gen, mean ; 120.33 kW - Standstill : 9.0% - Part load 66.1% - Full load 24.9%- CF-gen 34.4%

  • Par consquent, on doit tablir un histogramme de la

    vitesse du vent qui montre combien de temps le vent

    souffle une certaine vitesse. Cette procdure est ap-

    pele classification du vent et le rsultat, une rpar-

    tition des vitesses du vent. Ci-dessus, vous pouvez

    voir deux distributions des frquences : lune mesu-

    re 10 m (hauteur de rfrence, colonnes blanches)

    et lautre extrapole une hauteur de moyeu (45 m,

    colonnes noires). On peut voir que la moyenne des vi-

    tesses de vent 45 m au-dessus du sol est de 8,32

    m/s selon les calculs un assez grand accroissement

    en regard des 6,7 m/s qui ont t mesurs 10 m.

    Ensuite, au dessus de lhistogramme, vous voyez les

    donnes sur la production calcule de lolienne (une

    unit de 300 kW) : une production moyenne mensuelle

    de 86 636 kWh et une production estime annuelle de

    1 039 MWh. La ligne suivante montre le comportement

    de fonctionnement de lolienne : sur une anne en-

    tire, lolienne a des priodes darrt 9 % du temps,

    fonctionne en partie 66,1 % du temps et fonctionne

    plein rgime les 24,9 % restants. Une autre donne

    importante est le facteur de capacit du gnrateur

    (CF-gen). Cest le rapport entre la production estime

    et la production thorique (c--d. quand la turbine

    fonctionne plein rgime toute lanne).

    4.3. Applications

    4.3.1. Eolien onshore

    La plupart des oliennes sont aujourdhui installes

    sur la cte ou proximit. Des types doliennes mat

    lev et grandes surfaces de rotor ont t gale-

    ment mises au point pour les sites situs lintrieur

    des terres o les chaines de collines et les hauts pla-

    teaux constituent les sites dinstallation les plus ap-

    propris. Une large palette de puissance a t

    dveloppe pour satisfaire aux diffrentes formes

    dapplication.

    4.3.2. Eolien offshore

    Les vents soufflent plus fort et plus constamment en

    mer que sur terre. Ainsi le rendement nergtique y

    est environ 40 % suprieur celui obtenu sur terre. La

    plupart des parcs oliens sur mer sont installs loin

    des ctes et ne sont pas visibles de la cte.

    Dans le domaine des parcs oliens offshore, la pro-

    fondeur de leau observe peut aller jusqu 30 m-

    tres ou davantage, ce qui requiert de nouveaux

    procds de construction des fondations et des as-

    sises. Linstallation des parcs oliens offshore nces-

    site le raccordement et la pose de cbles sous-marins

    et le dveloppement dun rseau de distribution c-

    tier. Au-del de l'ancrage des fondations dans les

    fonds marins, la maintenance des installations repr-

    sente un dfi relever pour les parcs offshore. De

    plus, les effets de l'air sal posent aux matriaux utili-

    ss des exigences particulires.

    La cration de ces parcs cre de nouvelles impul-

    sions pour le march de lemploi et lindustrie. Les r-

    gions littorales qui, de nos jours, sont souvent

    conomiquement faibles, d des crises dans les

    secteurs de la pche et maritime, peuvent profiter de

    ces impulsions.

    De nombreuses expriences ont t recueillies dans

    des projets offshore au sein de plus de 20 parcs o-

    liens offshore raliss sur les ctes du Danemark, de

    la Sude, de la Grande-Bretagne, de l'Irlande et des

    Pays-Bas.

    4.3.3. Eoliennes isoles

    Jusqu prsent, nous avons regard seulement la

    tendance de la technologie olienne : les oliennes

    connectes en rseau qui constituent presque la to-

    talit de la base installe dans le monde (~ 121 GW

    en 2008) 69.

    Figure 4 10

    Schma dun parc olien offshore

    Source : PERACOD

    69

    Renewables Global Status Re-port : 2009 Update. REN21.Paris 2009

    91

  • 92

    Cependant, il existe aussi des oliennes dites auto-

    nomes, conues pour fonctionner sans raccorde-

    ment au rseau. Certaines sont construites en un

    rseau isol pouvant ainsi alimenter de petits vil-

    lages en lectricit.

    Dans de tels cas, il nest pas essentiel dinstaller une

    olienne dont la taille est la plus importante possible

    mais plutt de trouver la solution adapte aux don-

    nes locales et aux besoins. Le processus de repo-

    wering qui est en cours dans les parcs oliens des

    pays industrialiss (cest--dire le remplacement des

    oliennes de petite taille par des plus grandes) a cre

    un march pour les oliennes doccasion et offre des

    possibilits dachat intressantes pour les pays en d-

    veloppement.

    Larbre gnalogique des applications en nergie o-

    lienne est reprsent dans la figure 4-11. Pratique-

    ment toutes les oliennes modernes produisent de

    llectricit, travaillant en parallle avec le rseau in-

    terconnect. Trs peu sont exploites en parallle

    avec un rseau isol (systme autonome) l, les

    cots de production spcifiques dus surtout au Diesel

    sont normalement plus levs quavec le rseau in-

    terconnect. Nanmoins, lexploitation conomique

    des oliennes peut tre ralise de faibles vitesses

    de vent.

    Les applications dnergie olienne lectrique et au-

    tonome part les chargeurs de batterie sont trs

    rares. Bien que de nombreuses personnes pensent

    que cette application est idale pour llectrification

    rurale, en pratique les expriences jusqualors ont t

    dcevantes. Ceci est d au fait quune olienne sans

    stockage noffre pas rellement de service pertinent.

    Ainsi tous ces systmes ont besoin de (grands)

    stockages nergtiques et un gnrateur Diesel de

    remplacement. Par consquent, les systmes auto-

    nomes sont gnralement 3 fois plus chers que les

    systmes nergtiques conventionnels, et beaucoup

    plus complexes (ncessitant des entretiens consid-

    rables !).

    Seuls les chargeurs de batteries, savoir pour les pe-

    tits arognrateurs (< 500 W) ont un grand march,

    spcialement dans les pays en dveloppement,

    comme alternative aux schmas dlectrification ru-

    rale avec raccordement au rseau.

    En Chine seulement, on utilise aujourdhui plus de

    150 000 chargeurs de batteries fabriqus localement

    pour llectrification totale partir de lnergie o-

    lienne, et mme quelques uns sont utiliss par les no-

    mades au centre de la Mongolie. Ils utilisent des mts

    dmontables et les installent pour avoir de la lumire

    dans leurs tentes et de llectricit pour la tlvision et

    la radio.

    4.4. Lnergie olienne au Sngal

    linstar de lvolution mondiale, lnergie olienne

    gagne de limportance au Sngal, pour linstant sur-

    tout au niveau de petites installations isoles dans le

    domaine de llectrification rurale mais paralllement

    un projet dinstallation dun parc olien de taille im-

    portante sur la Grande Cte commence prendre

    forme. Une autre tape importante dans lvolution de

    lolien au Sngal t linauguration dune premire

    minicentrale hybride olien-solaire-Diesel pour lins-

    tallation dun rseau en lotage au niveau village au

    printemps 2010 (voir p.94).

    En gnral on peut distinguer deux priodes de vents

    au Sngal :

    une priode de vent fort qui correspond aux alizs

    et allant de dcembre mai. Durant cette priode, la

    vitesse moyenne du vent est comprise entre 5,1 m/s et

    Figure 4 11

    Schma des applications possiblesde lnergie olienne

    Source : Jargstorf 2004 (modifi)

  • 5,6 m/s ; et

    une priode de vent "faible" durant la saison des

    pluies (hivernage) allant de juin novembre avec une

    vitesse de vent comprise entre 3,3 m/s et 4,2 m/s.

    Les vents dominants sont l'Harmattan au nord-est et

    l'aliz maritime au nord-ouest.

    Les donnes disponibles au Sngal ont toujours sou-

    lign la faiblesse relative des vents dans le pays,

    lexception de laxe Dakar Saint-Louis.

    En 2003, le gouvernement du Sngal avait initi, en-

    semble avec la GIZ, le projet TERNA Sngal dans le

    but de concevoir un parc olien dune capacit ins-

    talle de 10 MW sur la Grande Cte qui devra tre

    raccord au rseau.

    Ainsi TERNA (Technical Expertise for Renewable

    Energy Application) Sngal a effectu des mesures

    de vents durant un an de juillet 2007 aot 2008

    Kayar et Potou.

    Les donnes obtenues ont montr que les vitesses de

    vent sont suprieures Potou et ont donn les rsul-

    tats suivants : La moyenne annuelle ce site slve

    6,4 m/s une hauteur de 70 m par contraste Kayar

    avec une moyenne annuelle de 5,8 m/s.

    Les calculs initiaux estimaient les cots de production

    autour de 53 Francs CFA par kWh Potou et de 66

    Francs CFA Kayar70.

    Il a t dcid de procder llaboration dune tude

    dtaille de dveloppement dun parc olien et lla-

    boration dun cahier de charges devant conduire

    une appel doffres pour la production dlectricit

    partir de lnergie olienne Potou.

    Ltude de faisabilit 71 pour un parc olien dune puis-

    sance lectrique nominale de 50 MW au site de Potou

    a t finalise au printemps 2010. Cette tude pro-

    nostique un rendement nergtique denviron 95 GWh

    annuel.

    Les cots de la production nergtique (tarif requis)

    ont t calculs de manire dtaille et pour quatre

    options diffrentes (selon les oliennes prvues et

    avec ou sans subvention du Ministre fdral alle-

    mand de la Coopration conomique et du dvelop-

    pement). Les calculs finaux se situent dans une

    Figure 4 12

    Potentiel olien 10 mtresde hauteur (Sngal)

    Source : PERACOD

    70

    Source : PERACOD

    71

    Etude de faisabilit dun parcolien planifi sur le site dePotou au Sngal. Par : Osten,Tjado. Deutsche WindGuardGmbH. Dakar avril 2010.

    93

  • 94

    fourchette de 65,596 et 85,93 Francs CFA.

    Un autre site potentiel de parc olien se trouve Saint-

    Louis. La faisabilit de ce parc fait galement objet

    dune tude en ce moment.

    Utilisation de lnergie olienne dans des minicentrales

    hybrides

    Les premiers pas ont t faits dans le domaine de

    llectrification de petits villages isols laide des ins-

    tallations hybrides intgrant lnergie olienne.

    Fin mars 2010, un premier village - Sine Moussa

    Abdou dans la rgion de This - a vu linauguration

    dune centrale olien-solaire-Diesel dans le cadre dun

    projet pilote sous le couvert du programme ERIL (voir

    section 7.4.2.1.) et ses habitants peuvent dsormais

    profiter de llectricit.

    Une olienne de 5 kW ainsi quun systme solaire de

    5 kWc et un gnrateur Diesel ont t installs et four-

    niront de llectricit aux villageois. Pendant les

    heures de pointe, le systme lectrique partir des

    nergies renouvelables sera assist par le groupe

    lectrogne moderne. Cette combinaison de source

    dnergie a lavantage de rduire la probabilit de rup-

    ture du service lectrique car, avec ces deux sys-

    tmes, on peut produire de llectricit nuit et jour. Les

    cots du systme sont moindres puisquil nest pas

    ncessaire davoir des batteries de trop grande ca-

    pacit.

    Le financement de ces quipements a t assur par

    INENSUS West Africa, son partenaire EWE AG ainsi

    que le programme PERACOD de la GIZ travers un

    cofinancement des Pays-Bas. Durant les prochaines

    annes, une centaine de villages devront tre lectri-

    fis avec INENSUS West Africa S.A.R.L. Le capital

    proviendra des investisseurs sngalais et internatio-

    naux.

    Au pralable de ce projet pilote, des mesures du po-

    tentiel olien ont t ralises durant 1 anne sur cinq

    sites dans les rgions de This, Louga et Fatick 72. Ces

    mesures ont t effectues grce des mts de me-

    sure de 12 mtres de hauteur quips danmom-

    tres. Les mesures du vent et du rayonnement solaire

    dans ces 5 villages, tout comme les analyses socio-

    conomiques, ont montr quil existe un important po-

    tentiel encourageant llectrification base dnergie

    olienne et solaire.

    Une utilisation familire de lnergie olienne au S-

    ngal : les pompes eau

    Depuis de nombreuses annes on trouve des o-

    liennes de pompage dans la zone de marachage des

    Figure 4 13

    La minicentrale de SineMoussa Abdou : olienneet panneaux solaires

    Source : INENSUS WA.

    72

    Les villages de Botla (com-munaut rurale de Leona),Nguebeul (communaut ru-rale de Cab Gueye) et DaraAndal (communaut ruralede Diokoul Ndiawrigne) dansla rgion de Louga, le villagede Sine Mousse Abdou(communaut rurale deMeouane) dans la rgion deThis et le village de Sakhor(communaut rurale de LoulSessene) dans la rgion deFatick.

  • Niayes. Ces pompes ont pour la plupart t installes

    linitiative des bailleurs internationaux et des ONG.

    Grce un transfert de technologie russi, ces

    pompes sont aujourdhui pour la plupart issues de la

    production locale.

    Actuellement, il existe travers le pays un petit parc

    d'oliennes de pompage en bon tat.

    De 1974 nos jours, plusieurs projets dexploitation

    dnergie olienne caractre dmonstratif ont t

    mens parmi lesquels figurent notamment des di-

    zaines doliennes installes par des ONG travers le

    pays, plus particulirement dans les rgions de This

    et Saint-Louis.

    Ces projets ont concern toutes les applications de

    lutilisation olienne savoir notamment le pompage

    et la production de llectricit. Des projets de re-

    cherche-dveloppement ont t mens par lcole

    Nationale Suprieure Universitaire de Technologie

    (ENSUT) devenue cole Suprieure Polytechnique

    (ESP) dont les travaux ont port sur les oliennes

    axe vertical (Savonius) pour le pompage et sur les a-

    rognrateurs axe horizontal pour la production

    lectrique.

    En dpit de limportance des projets raliss et des

    moyens mobiliss pour le sous-secteur, le dvelop-

    pement de lutilisation de lnergie olienne demeure

    encore faible.

    Bien sr, ces donnes auront compltement chan-

    ges, si un parc olien de 10 MW tait install, ce qui

    devrait changer de manire plus que significative lap-

    provisionnement national en lectricit.

    Figure 4 14

    Installation de lolienne Sine Moussa Abdou

    Source : PERACOD

    95

  • 98

    5. Lnergie grce la pesanteur :Les centrales hydrauliques

    5.1. Les bases de la puissance hydraulique

    De leau en altitude possde une nergie potentielle

    de pesanteur. Avant lavnement de llectricit, les

    moulins eau permettaient dj une exploitation de

    cette nergie mcanique pour faire marcher des ma-

    chines-outils. Avec lavnement de llectricit, on a

    pu transformer cette nergie mcanique en nergie

    lectrique.

    La grande scurit d'exploitation et d'approvisionne-

    ment et les frais de combustible chus long terme

    offrent une possibilit avantageuse d'assurer un ap-

    provisionnement de base en lectricit. En raison du

    fait que les centrales hydrauliques, en fonction de leur

    type, disposent d'une capacit de stockage d'ner-

    gie et ragissent vite en cas de besoin en mettant de

    l'lectricit disposition, elles jouent un rle essentiel

    dans la stabilit du rseau. Ces centrales hydrau-

    liques rduisent la dpendance et les risques encou-

    rus dans le cadre des importations d'nergie et sont

    la base du dveloppement conomique de rgions

    qui ne disposent pas d'un approvisionnement ner-

    gtique couvrant l'ensemble de leur territoire.

    Aujourdhui, la capacit hydraulique mondiale est es-

    time 950 GW desquels seulement 85 GW vont

    lhydraulique de petite chelle 73 avec moins de 10

    MW en puissance installe, la grande majorit tant

    des grandes centrales hydrauliques. Les grandes

    centrales hydrauliques ont une puissance suprieure

    10 MW, les petites centrales de 5 MW 10 MW. On

    parle de micro-centrales pour une puissance de 100

    kW 5 MW et de pico-centrale pour les puissances

    de moins de 100 kW 74. Ces sites de production pe-

    tite chelle peuvent alimenter des sites isols (une ou

    deux habitations, un atelier dartisan, des exploitations

    agricoles) ou produire de llectricit vendue plus

    petite chelle.

    Gnralement, les grandes centrales hydrauliques

    avec une capacit installe de plus de 10 MW ne ren-

    trent pas dans lappellation les nouvelles renouvela-

    bles cause de limpact critique des grands

    barrages au regard de lenvironnement et des ques-

    tions sociales puisquelles causent souvent le dpla-

    cement de larges franges de la population.

    5.2. Les diffrents types de centrales hydrauliques

    Il existe diffrents types de centrales hydrauliques: les

    centrales rservoir, les centrales barrage, les cen-

    trales de pompage et les centrales au fil de l'eau.

    Dans les centrales rservoir, l'eau est stocke dans

    un lac naturel ou artificiel puis achemine dans une

    centrale en aval par l'intermdiaire de conduites. Ce

    type de centrale est particulirement adapt pour

    compenser les fluctuations affectant non seulement la

    production d'lectricit au niveau rgional et suprar-

    gional mais aussi la consommation, car ces centrales

    peuvent en effet fonctionner indpendamment de l'af-

    flux naturel de l'eau.

    Le barrage de leau (seuil naturel ou barrage artificiel)

    permet de crer un dnivel dont la hauteur dter-

    mine en partie la puissance produite. Lamene deau

    est souvent, en montagne, ralise en conduite for-

    ce du fait du dnivel important, alors quen plaine

    un canal de drivation suffit gnralement.

    73

    Source: Renewables GlobalStatus Report : 2009 Update.REN21. Paris 2009.Ce reportparle aussi des difficults dechiffrer la capacit installe lchelle mondiale d lab-sence des sources publiessuffisantes.

    74

    Ces appellations varient depays en pays : en Europe onparle des minicentrales pourles centrales dune puis-sance allant jusqu 10 MW,dans dautres pays peut dif-frer.

  • 99

    la diffrence de la centrale rservoir, la centrale

    de pompage fonctionne avec deux rservoirs d'eau,

    qui prsentent le plus grand dnivel possible, un

    bassin suprieur et un bassin infrieur. Lorsque l'offre

    en lectricit est suprieure la demande et que des

    surcapacits sont inutilises (durant la nuit par exem-

    ple), l'eau du bassin infrieur est p