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SOPHRO AMÉLIOREZ VOTRE QUOTIDIEN 6 50 SOPHROLOGIE N°9 OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015 PRATIQUES ET PERSPECTIVES PRATIQUES ET PERSPECTIVES ou comment gérer ses pensées BELGIQUE, LUXEMBOURG : 7,20€ - SUISSE : 11,50 CHF - CANADA : 10,99 $CAN 3’:HIKPKA=YU[ZU]:?k@a@k@j@a"; M 05004 - 9 - F: 6,50 E - RD N°9 OCT-NOV-DÉC 2015 SOPHRO N°9 BOOSTER SON SYSTÈME IMMUNITAIRE ENFANTS, ADOS 11 conseils pour un sommeil apaisé PROCRASTINATION maladie ou réelle paresse? ANDROPAUSE les bienfaits de la sophrologie ALZHEIMER : affronter l'épreuve ET SI LE CHANGEMENT C'ÉTAIT MAINTENANT?

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PRATIQUES ET PERSPECTIVES

ou comment gérer ses pensées

BELGIQUE, LUXEMBOURG : 7,20€ - SUISSE : 11,50 CHF - CANADA : 10,99 $CAN 3’:HIKPKA=YU[ZU]:?k@a@k@j@a";

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SOPHRON°9

BOOSTER SONSYSTÈME IMMUNITAIRE

● ENFANTS, ADOS

11 conseils pour unsommeil apaisé

● PROCRASTINATION

maladie ou réelleparesse?

● ANDROPAUSE

les bienfaits de la sophrologie

ALZHEIMER :affronter l'épreuve

ET SI LE CHANGEMENT

C'ÉTAIT MAINTENANT?

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L’andropauseagit chezl’hommesouvent plussecrètementque laménopausechez la femme.Il a pourtant às’adapter auxmodificationsphysiologiques,psychologiques

et comportementales qu’elle provoque.Comment et à quel niveau la sophrologie agit-elle ?

Les êtres humains sont en permanenceconfrontés à des problématiques dechangement. Dans une société sans cesse enmouvement, ce qui pouvait combler hier neconvient plus parfois aujourd’hui ; l’hommeressent alors la nécessité de sortir de sa zone de confort pour évoluer par exempleprofessionnellement. À l’heure où la nécessitédu choix s’impose, la sophrologie constitue un outil intéressant : en se recentrant sur elle-même par les techniques, la personne prendconscience des motivations de son désir dechangement pour s’engager ou non dans une nouvelle direction.

L’école a toujours été un lieu de répercussiondes difficultés historiques, économiques etsociales. Professeurs, parents d’élèves etpersonnels administratifs ont conscience queses principaux acteurs doivent chercher dessolutions pour que le jeune s’y sente mieux.En quelques années, la sophrologie s’estimposée de la maternelle à l’université, enrépondant à certaines préoccupations desintéressés : gestion du stress des examens,amélioration des capacités de concentration,de mémorisation et d’apprentissage.

Richard Esposito, directeur du comité éditorial

Directeur de la publication : Michel Hommell. Directeur de la rédaction : Christian Castellani. Secrétaire général de la rédaction : David Chanteranne (22 65). Rédacteur en chef : Jean-Pascal Soudagne (22 37). Conseillerde la rédaction : Dominique Martinier. Comité éditorial : Richard Esposito (directeur), société CFSP, assisté par Isabelle Lebrin, Philippe Antoine, Max Bresler, Norbert Cassini, Guy Chédeau, Patrick-André Chéné, Jean-Luc Colia, Benoît Fouché, Michèle Freud, Pascal Gautier, Florence Parot, Gilles Pentecôte, Véronique Rousseau, Alain Zuili. Création artistique : Yo Le Studio Maquette : Pinkart. Ont collaboré : Catherine Berrier-Benoît, Jean-PascalCabrera, Norbert Cassini, Guy Chedeau, Claudie Cierge-Parcineau, Michèle Declerck, Danièle Derieux, Michèle Freud, Nancy Hauchard, Agathe H. Delisle, Claire Jovanovic, Sylvie Koprowiak, Éric Médaets, Dominique Martinier, Emmanuelle Morice, Gilles Pentecôte, Florence Renard, Huguette Surleau, Marie-Andrée Théron-Auquier Abonnements : Philippe Ribeiro, directeur du service abonnements. Myriam Mascarade : responsable du serviceabonnements (22 86). Vente anciens numéros (22 86). Vente en kiosque : Christelle Pierre (20 05). Informatique éditoriale : directeur des systèmes d’information : Christophe Denis assisté de Francine Barrillet ; directeurtechnique adjoint : Dominique Leblay ; responsable des développements informatiques : Patrick Surbled. Fabrication : Loïc Rossigneux (2263). Promotion : Frédéric Pommiès. Internet : responsable pôle digital : Hélène Regnaud ; chef de projet web : Sabine Gros La Faige. Contacts publicité : Anat régie 9, rue de Miromesnil 75008 Paris. Mail : [email protected] tél. : 01 43 12 38 15. Port. : 06 87 93 07 95 - Chridami Communication / MichelPéron 06 12 18 03 79 – 1, rue Notre-Dame de Bonne Nouvelle 75002 Paris [email protected] – www.chridami.com Sophrologie – pratiques et perspectives est édité par SOTECA, société du Groupe de presse Michel Hommell. SARL au capital de 8 000 €– RCS Nanterre B 384.581.278 Gérant : Michel Hommell. Impression : S.A. Corelio Nevada Nimifi NV, Allée de la recherche 30, 1070 Bruxelles. Distribution : Presstalis. Distribution Belgique :Tondeur Diffusion. Dépôt légal à parution. N° de commission paritaire :1215 K 92117. Principaux associés : SFEP. ISSN : en cours. IMPRIMÉ EN BELGIQUE.

SOPHROPRATIQUES ET PERSPECTIVES

SOMMAIREÉDITORIAL N°9OCT.-NOV.-DÉC. 2015

ENTRETIEN I GAËTAN MANCHON propos recueillis par Richard Esposito

La sophrologie joue sa partition 6

S’INFORMERL’andropause par Guy Chedeau 10

L’évitement expérientiel : ami ou ennemi? par Gilles Pentecôte 12

De l’intérêt de la sophrologie en soins infirmiers par Huguette Surleau 16

La procrastination: vraie maladie ou paresse? par Michèle Declerck 20

S’adapter au changement par Florence Renard 24

Sophrologie et soins palliatifs par Sylvie Koprowiak 28

PERSPECTIVEEnfants, ados… les aider à dormir apaisés par Michèle Freud 32

COMPRENDRE I APPRENDREMon mental et moi… par Norbert Cassini 36

Membre fantôme et schéma corporel par Éric Médaets 40

Le système immunitaire par Claudie Cierge-Parcineau 44

REGARDS CROISÉSAlzheimer : sophrologie au service du patient et de sa famille 48

Aider les proches de malades d’Alzheimer par Danièle Derieux 50

Sophrologie en milieu scolaire par Jean-Pascal Cabrera 52

Intervention d’une sophrologue en lycée par Dominique Martinier 56

Sophrologie et ergothérapie par Emmanuelle Morice 60

FORMATION I RECONVERSIONSophrologie en insertion professionnelle et sociale 62

TENDANCE BIEN-ÊTRELes bonnes habitudes alimentaires par Dr Marie-Andrée Théron-Auquier 64

PUBLICATIONS 66

SIÈGE SOCIAL : 48-50 BOULEVARD SÉNARD, 92210 SAINT-CLOUDContacts Tél. 01 47 11 20 00, Fax : 01 47 11 21 06(pour joindre votre correspondant, composez le 01 47 11 suivi des quatre chiffres figurant à côté de chaque nom)

COURRIER DES LECTEURS 4

ABONNEMENT 47

www.sophrologie-pratiques.fr [email protected]

Crédits couverture : © MediaforMedical/TETRA (photo principale) - © F1online / Andia.fr (photo médaillon)

par Agathe H. Delisle

par Nancy Hauchard

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FACEBOOK.COM/SOPHROLOGIE.PRATIQUES.PERSPECTIVES

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Le courrier des lecteurs

4 n SOPHROLOGIE

« Bonjour,En lisant votre magazine, j’ai pris conscience que la sophrologie couvre unnombre important de domaines d’application, sans doute plus parfois qued’autres disciplines. Comment expliquez-vous ce fait qui pourrait paraître peut-être exagéré ? »

Karine V.

Réponse : La sophrologie est avant tout une technique corporelle. L’être humain ne seréduit pas à ses fonctions intellectuelles, sachant que son corps est au cœur de nombreusessituations ou disciplines : travail, école, sport, etc. Lorsque nous abordons un domaine,nous cherchons toujours à resituer la place de l’être humain dans toutes ses dimensions etla référence au corps s’impose naturellement.

« Je suis stagiaire en formation de sophrologie. Aprèsavoir lu l’article sur l’empathie dans votre derniermagazine, j’ai consulté un ouvrage de Carl Rogers et j’aipris conscience de l’importance de l’approche centrée surla personne pour améliorer nos capacités d’écoute. »

Loïc H.

Réponse : En effet, l’approche humaniste de Carl Rogers peutêtre rattachée à notre discipline. Le sophrologue doit apprendreà conserver une juste distance avec son client/patient pourfavoriser une meilleure écoute ; toutes les techniques dereformulation de Carl Rogers sont de ce point de vue trèsefficaces pour que l’autre se sente écouté, reconnu et surtoutpas jugé.

Envoyez vos s

uggestions

et commentaire

s à:

[email protected]

Réponse : De nombreux sophrologues exercent leur métierauprès des élèves et étudiants. Pour que l’Éducation Nationalereconnaisse la nécessité de la sophrologie, il faut de notre pointde vue des médiateurs convaincus : aujourd’hui, des parentsd’élèves, des directeurs d’école, proviseurs, voire inspecteursacadémiques influencent positivement les mentalités. À ce sujet,vous lirez dans ce dernier magazine deux expériencesintéressantes en milieu scolaire. Il faudra encore du temps afinque la sophrologie se développe plus à l’école ; maisreconnaissons toutefois que des progrès ont été réalisés.

Réponse : Oui. Il existe différentes catégories professionnellesde sophrologues. Certains exercent leur métier à plein temps ;d’autres sont psychologues, professeurs, kinésithérapeutes etutilisent la sophrologie comme un outil au service de leurdiscipline ; d’autres enfin sont sophrologues tout en exerçantun autre métier complètement différent : ils sont juristes oucomptables…

« J’ai découvert la sophrologie lorsque j’étais enceinte.Après mon accouchement, j’ai continué à pratiquer enpensant que cette démarche positive pouvait servir à monbébé. Aujourd’hui, alors que mon petit garçon estscolarisé depuis cinq ans, je me demande pour quellesraisons la sophrologie ne fait pas partie des programmesscolaires. »

Christina T.

« Peut-on être sophrologue et exercer un autre métier enmême temps ? »

Nathan E.

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6 n SOPHROLOGIE

Pourquoi la sophrologie ?Ancien élève du conservatoire de Rennes,j’entre dans la classe d’André Presle, quifut longtemps trompettiste solo del’Orchestre National d’Île-de-France,ainsi que professeur réputé au Conser-vatoire à Rayonnement Régional d’Au-bervilliers-La-Courneuve. André Presleévoque régulièrement son attachement auyoga dans son enseignement, nousconseillant des lectures et une pratiquequotidienne du yoga. Suivant ses propos,

je m’initie à cette discipline qui, malgré sesbénéfices dans ma vie de tous les jours,reste décevante face à des événementsimportants tels que des concours, desconcerts, etc.C’est alors que je découvre la sophrologie.Les liens entre ces deux disciplines sontétroits et très rapidement, les effets de mapratique quotidienne des relaxations dyna-miques se font sentir. Le souffle étantl’élément essentiel à la pratique d’un ins-trument à vent, il est indispensable de

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Quelles qualités

nécessite votre instru-

ment de prédilection,

la trompette ?

La trompette, instrument brillant à la puis-sance phénoménale qui par son registreaigu peut passer aisément au-dessus d’unorchestre composé de quatre-vingt musi-ciens, nécessite une force de caractère, uneconfiance en soi, un lâcher-prise pour per-mettre d’avoir un jeu basé sur le confortet le plaisir.

En tant que trompettisteprofessionnel et professeur auConservatoire àRayonnementRégional deRennes, GaëtanManchon officie enpremier lieu dansla transmission deson art. C'est à cetitre qu’il estappelé à jouer avecdivers orchestres,diverses formations,notamment en tantque membre du quin-tette de cuivres“Ventil'Brass” qui prépare actuellementson deuxième spectacle.

Propos recueillis par Richard Esposito

ENTRETIEN I GAËTAN MANCHONGAËTAN MANCHON

“LA SOPHROLOGIE JOUESA PARTITIONLA SOPHROLOGIE JOUESA PARTITION

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SOPHROLOGIE n 7

m’aura apporté une personnalisation dansles échauffements, une pratique totale-ment adaptée à ma technique propre dansle travail de l’instrument. J’apporte ainsibeaucoup plus de fluidité dans le gesteinstrumental, de précisions, de finesses, larésultante la plus importante étant le plai-sir occasionné par cette expérience et lelien plus fort avec la trompette.

La sophologie a-t-elle une

influence sur le trac, le stress

avant un concert ?

Il me fallait maintenant voir si ces appren-tissages avaient leurs répercussions dans desmoments importants, moments de fortesappréhensions comme par exemple jouerdevant la famille, les amis ou les collègues.Depuis de nombreuses années, mon inter-rogation sur le trac, le stress, représente

une préoccupation majeure. J’ai toujoursessayé de comprendre la raison qui faisaitse modifier notre mode de jeu en fonctiondes regards, des écoutes. Qu’est-ce quiexplique, qu’à partir du moment ou unepersonne entre dans notre salle de travail,subitement nos sensations, notre mondeintérieur changent ? Provoquant bien sou-vent une perte de concentration, deconfiance en soi et inévitablement de ladéception, voir de l’agacement.Par expérience, j’avais également remar-qué, ayant eu la chance et l’honneur departiciper à des productions à l’opéra deRennes, et en l’occurrence un rôle desoliste sur scène dans Don Pasquale deDonizetti, ou bien encore, avec le quin-tette de cuivres Ventil’Brass et son premierspectacle Olé, qu’il m’était plus facile d’ob-tenir une meilleure maîtrise dans ces rôlesque lorsque j’étais dans une forme plustraditionnelle de type concert.Associant la sophrologie à cette réflexion,cela déboucha sur de multiples enseigne-ments. L’arrivée d’idées parasites se mon-tre bien souvent handicapante pour lesmusiciens. À partir du moment où j’en-trais en cours de sophrologie, je devaisfaire des efforts pour retrouver un étatconfortable et serein. Avec la pratique, lesefforts se trouvaient de moins en moinsnécessaires, les réflexes prenant le pas surl’effort, ce qui importait pour favoriser unretour au calme et à la concentration. Lorsde la pratique de la sophrologie en séance,il nous était demandé une concentrationsur un objet neutre choisi au préalable.L’objet est devenu pour moi un outil effi-cace de centrage, de canalisation favori-sant un retour à la sérénité.

Vous êtes aussi professeur

de musique, de quelle manière

votre pédagogie a-t-elle évolué

avec la sophrologie ?

Mon regard sur chacun des élèves me sem-ble plus perspicace, mon empathie plusforte. Je découvre que la sophrologietrouve un effet sur mon rapport aux élèves.Je les sensibilise de plus en plus à sa pra-tique. J’essaye bien humblement de trans-mettre mes expériences et je les encourageà pratiquer auprès de professionnels.Dans mon métier, il n’est pas rare de croi-ser la route d’élèves manifestant de réelles©

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pouvoir le maîtriser, d’où l’intérêt de lapratique sophrologique. L’entraînementsur une respiration calme, profondem’aura permis d’obtenir une meilleuremaîtrise de souffle, qui plus est, en déve-loppant les sensations corporelles atta-chées à ce phénomène. Au fil du temps,ces sensations corporelles se sont déve-loppées et affinées, apportant une dimension nouvelle dans le contact instru-mental et sa production sonore ; une rela-tion plus intime entre moi et l’instrumentparvenant au but ultime, l’unité corps-instrument.Le choix se fait alors de coupler la pra-tique de la sophrologie avec l’échauffe-ment et le travail instrumental. Cela mepermet de comprendre qu’auparavantmon travail se montrait d’une efficacitébien relative par rapport à cette nouvelleexpérience. La notion que je mettrai enexergue, n’est autre que la capacité d’ac-cueil à savoir le laisser venir, le laisser agir.En associant cette dimension à ma pra-tique instrumentale, je gagne en naturel,percevant plus clairement mes possibilitéset me permettant ainsi de passer plus detemps sur les aspects techniques.Auparavant je possédais une méthodeassez laborieuse, irréfléchie, qui n’était querépétition technique, la sophrologie

« JE SENSIBILISEDE PLUS EN PLUSMES ÉLÈVES À LA PRATIQUEDE LASOPHROLOGIE »

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ENTRETIENI GAËTAN MANCHON

8 n SOPHROLOGIE

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choses en nuançant l’importance que l’onaccorde à telle ou telle production, ellenous offre une meilleure lisibilité dumoment. Nous pouvons revenir plus faci-lement sur un moment compliqué et com-prendre pourquoi il y a eu faille à cemoment précis. J’ai eu le très grand plaisirà voir un élève réussir, lors d’un examende fin d’année, à revenir dans un jeu de trèsbonne qualité après un moment de pertede moyens. Cet élève est régulièrementsujet au stress paralysant. Le voir reprendreson discours de belle manière est trèsencourageant. Il pratique la sophrologie eten constate les effets positifs.La trompette est un instrument très phy-sique. Une évolution liée à la sophrologiedans son lien avec la pratique de cet ins-trument, est de pouvoir utiliser son éner-gie au moment opportun. Notamment dufait de la mobilisation des capacités dansun temps voulu et l’énergie nécessairepour les réaliser. La prise de consciencedu schéma corporel, entraîne uneconnaissance de plus en plus fine de nous-mêmes, permettant de garder une luciditéaccrue sur notre potentiel énergétique etla façon dont nous pourrons mener lasuite. Nous rejoignons ainsi le mondesportif avec la capacité à savoir gérer soneffort.

aptitudes à un jeu instrumental de bonniveau qui malheureusement décrochentcomplètement lors des examens ou desconcerts par l’effet du stress et du trac. Latrompette n’est pas chose aisée et lesfausses notes, vites perceptibles par l’au-diteur, rendent la tâche du musicieninconfortable.Il est pour moi nécessaire de dédramatiserces événements, je rejoins les propos deDaniel Nalesso (1) lorsqu’il énonce ses« séances truffées d’éclats de rires face à l’échecqui doit enrichir et non détruire. Lorsque nousrions, nous rions de nous-mêmes, de nos erreurs.Je conseille à mes étudiants de ne pas avoir peurde se tromper… » (2). De la même manière,j’essaie de permettre à mes élèves de nepas se bloquer sur les erreurs, les faussesnotes. À partir du moment où celles-cisurviennent, il ne faut surtout pas s’y arrê-ter ; elles occasionnent des idées parasites.Il convient, au contraire, de continuer lerécit de ce que nous sommes en train detransmettre par le biais de l’instrument. Jeremarque la capacité à lâcher prise desbons trompettistes, ou autres instrumen-tistes, leur capacité à libérer leur jeu allantmême jusqu’à un sens de l’humour horsdu commun pour certains. Ceci n’est paspropre à tous, la sophrologie peut devenirune ressource. Elle permet d’accepter les

Sur un plan personnel que vous

apporte la sophrologie ?Elle m’est d’une aide inestimable. Nonseulement par le bien-être que me procurechacune des séances quotidiennes maiségalement par la nouvelle perception deschoses qu’elle m’apporte : plus de recul,une meilleure analyse, une plus grandenuance face aux événements de la vie.Le travail sur les sens (vue, ouïe, odorat,goût, toucher) est vecteur d’apportsincroyables dans la manière de vivre lessituations. J’ai pu remarquer avec quelplaisir j’ai maintenant la capacité desavourer les moments forts. J’ai d’ailleurspris l’habitude de convoquer ces élé-ments pendant mes séances et je m’enfais un balisage de points positifs.Pour conclure, je termine en revenant surl’aspect professionnel et le plaisir que j’ai deme retrouver au sein d’orchestres, de sentirmes ressources, mes perceptions décupléesà tel point que c’est le sens de l’œuvre, sanature profonde qui m’estrévélée. La possibilité de ren-trer en totale union avec laformation, le public, la salle…Bref, du plaisir !!! l

(1) Violoniste.(2) cf. magazine Sophrologie. Pratiques et perspec-tives n° 5

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« LASOPHROLOGIEDANS SON LIENAVEC LAPRATIQUE DECET INSTRUMENTPERMETD’UTILISER SONÉNERGIE AU MOMENTOPPORTUN »

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par Guy Chedeau, Médecin psychothérapeute, directeur de l’Académie suisse de Sophrologie, président de l’Institut Milton Erickson de Genève

ouvent comparé à laménopause chez lafemme qui se produitentre 45 et 55 ans (arrêtde la menstruation et dela fertilité), le phéno mènechez l’homme est diffé-rent. La fertilité est long-temps conservée et le

processus est très variable d’un individu àl’autre. Ce processus débute dès 30 ans ets’accentue à la cinquantaine. Certainshommes gardent un taux de testostéroneélevé toute leur vie alors que d’autres aurontun taux très bas avec comme conséquences,une diminution de la fertilité mais aussi unealtération de la sexualité. À 50 ans, le tauxde testostérone produit a baissé de 15 % etde 50 % à 80 ans.

Dans le milieu sportif, la testostérone estrecherchée pour ses propriétés dopantes :augmentation de la masse musculaire et aug-mentation de l’oxygénation par augmenta-tion des globules rouges.

La testostérone estl’hormone du désir et del’énergie chez l’homme

Les principales manifestations sont liées àla baisse de testostérone et à son impact surl’organisme.La préoccupation principale lors de l’andro-pause est la baisse de la libido et des troublesde l’érection avec les conséquences possiblessur l’estime de soi et les craintes d’altérationde la vie de couple.Mais aussi :– La fatigabilité, liée à la diminution de la

masse musculaire et de la force.– La décalcification et ses conséquences sur

l’ensemble des os du corps.– Une prise de poids avec répartition des

graisses au niveau de l’abdomen.

S’INFORMER I

10 n SOPHROLOGIE

S

L’ANDROPAUSELe mot andropause vient du grec “andros” « homme »et de “pausis” « cessassion ». Ce phénomène naturelcorrespond à un déficit androgénique lié à l’âge (DALA).Il entre dans le processus de croissance puis décrois-sance de l’organisme, la sénescence (le vieillisse ment).L’andropause est liée à la baisse de la sécrétion de tes-tostérone (hormone mâle) secrétée par les cellules deLeydig dans les testicules.

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– Des changements d’humeur et des pro-blèmes de sommeil avec une irritabilité,voire une dépression.

– Des troubles métaboliques, diabète, cho-lestérol.

– L’apparition d’une hypertension artérielleet des problèmes circulatoires.

– Des difficultés à se concentrer avec sesconséquences sur le plan professionnel.

Les problèmes érectiles font partie dessymptômes possibles de l’andropause. Ils’agit de la difficulté d’obtenir ou de main-tenir une érection suffisante pour avoir desrapports sexuels.Les problèmes de l’érection sont complexes,en relation à un mélange de facteurs psycho-logiques et de facteurs physiologiques (dimi-nution du débit sanguin dans le pénis dû àun durcissement des artères, une augmen-tation des graisses dans le sang, un diabèteou une hypertension artérielle).Un faible taux de testostérone peut nuire audésir sexuel mais joue moins sur le dysfonc-tionnement érectile.

Le traitement par la testostérone n’estpas sans danger. D’autres médicamentsagissent sur le côté physiologique de l’érection

en augmentant le débit sanguin au niveau dupénis : Sildenafil, Vardenafil, Tadalafil,Avanafil.Il est cependant nécessaire d’avoir une priseen charge globale des problèmes érectiles.L’aspect moral et affectif doit être pris enconsidération tout autant que l’aspect phy-siologique. Parfois même, les problèmesd’érection se passent dans la tête. Ils peuventêtre favorisés par l’angoisse de la perfor-mance et le stress de la vie en général.

L’androsophrologie

La sophrologie peut accompagner cettepériode de la vie qui, chez l’homme, s’étalede la cinquantaine à la fin de la vie en agis-sant sur :

l La sensation de soi. C’est la perceptionque l’on a de son organisme, de sa présenceet de sa région sexuelle. La méthode de laRelaxation dynamique (1), en stimulant desrégions du corps assoupies, réveille laconscience et l’énergie vitale de zones ducorps qui ont été délaissées.

lLe sentiment de soi. C’est l’aspect émo-tionnel et affectif ressenti en soi. Le senti-ment positif ou négatif que nous éprouvonsde nous-mêmes. L’estime que nous nousportons, la valeur que nous nous attribuons.

l L’image de soi. La vision que nousavons de nous-mêmes influence notre rap-port à l’autre ; nous croyons trop souventque les autres nous voient tel que nous nouspercevons nous-mêmes. L’entraînementsophrologique mental aide à l’améliorationdu regard que nous posons sur nous-mêmes.

l Les projets pour soi. Activer les possi-bilités qui sont en nous et que nous ignoronsen ayant une visualisation créative de nousdans l’avenir. Mettre de côté les habitudeset accéder à quelque chose de nouveau.

lLes souvenirs de soi. Réactiver les expé-riences positives de l’existence. Lesmoments où nous ne pensions pas êtrecapables de quelque chose et finalementnous y sommes arrivés.

lL’énergie vitale et les sons. C’est l’éner-gie de vie qui nous habite. Notre corps estconstitué de milliards d’atomes qui consti-tuent nos cellules, nos tissus, nos organes.La stimulation sonore de notre corps, de nostissus et organes, modifie le champ énergé-tique et la mémoire émotionnelle des tissus.La mémoire rend triste ou joyeux. Fairevibrer le corps par des sons consiste à modi-fier la structure énergétique tissulaire. La res-piration et les vibrations sonores aident àdiminuer les tensions, à récupérer de l’éner-gie et à calmer notre esprit.

lLa relation à l’autre. Éviter de supposerpar avance ce que l’autre peut penser denous. Échanger pour entendre les attentesréelles que l’autre a de nous. Vivre les pos-sibles sans chercher l’idéal.

Au total, la sophrologie fait partie des sou-tiens humains possibles dans cette saison dela vie qu’est l’andropause. l

(1) Technique longue de sophrologie qui comprend unensemble de stimulations corporelles.

SOPHROLOGIE n 11

LES PRINCIPALESMANIFESTATIONSDE L’ANDROPAUSESONT LIÉES À LABAISSE DETESTOSTÉRONEET À SON IMPACTSUR L’ORGANISME

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par Gilles Pentecôte, médecin, sophrologue, psychothérapeute et instructeur mindfulness,co-auteur de l'ouvrage “Guide de sophrologie appliquée”, Elsevier Masson, 2014, auteur de “L’évitement expérientiel” Éditions Spiralibre, 2014

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L’ÉVITEMENT EXPÉRIENTIEL :

AMI OU ENNEMI ?Comment faire avec les expériences difficiles : éviter ou accueillir ?

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Imaginez, imaginez :vous faites une bellerandonnée enmontagne. Mais sur

un chemin escarpé, un coup de vertigesurvient et vous fait perdre vos moyens.Pour passer ce cap, vous portez toutevotre attention sur vos pas, sur le sentier,en évitant de vous focaliser sur le vide et surles sensations de panique qui vousétreignent.Imaginez encore : vous êtes chez ledentiste : vous imaginez que vous vouspromenez dans votre lieu de vacancespréféré, en évitant de polariser votreattention sur les soins dentaires.

Selon Hayes (1), « l’évitement expérientiel est uncomportement qui cherche à nous soustraired’expérimentations psychologiques jugées commedésagréables en essayant d’en modifier la forme, lafréquence, l’intensité ou l’exposition. Lesexpériences peuvent être aussi bien des perceptionssensorielles, des sensations physiques, des émotionsou des pensées comme des souvenirs, desanticipations ou des réflexions. »

Dans toutes les situations précédentes,l’évitement expérientiel est un processusattentionnel fort utile : la nature nous en apourvu afin de favoriser notre adaptationau danger en particulier, et au stress defaçon plus générale. De nombreusestechniques de sophrologie sont élaboréespour le renforcer et en permettre lameilleure utilisation possible : SDN, SPP,SSS (2), etc.

Du bon, mais du moins bonPrenons des exemples différents : parfois,nous sommes en colère et nous « prenonssur nous » ; nous sommes inquiets et noustentons de penser à autre chose ; ouencore nous avons des pensées grises etnous essayons de les chasser.Rien de plus normal me direz-vous !Puisque nous avons bien remarqué quel’évitement du négatif fonctionneefficacement dans de nombreusessituations, pourquoi ne pas employer cettemême méthode avec tout ce qui nousjugeons désagréable ?Mais dans les exemples ci-dessus etbeaucoup d’autres, et notamment enpsychopathologie, ce processusd’évitement va nous entraîner dans unespirale néfaste. Une grande part de lasouffrance humaine proviendrait du déni

du caractère inévitable de vivre desexpériences que nous jugeonsdésagréables. Voyons comment cela sepasse.Pour commencer cette colère, n’a-t-ellepas une raison, des causes ? J’ai peut-êtreun besoin à exprimer, un souhait qui n’estpas entendu ! Et cette inquiétude, n’est-elle pas fondée sur des faits et monexpérience de la vie ? Et ces penséesgrises, même si elles sont excessives,n’ont-elles pas une origine ?

Une sensation d’impassePourtant, je préfère éviter de penser à toutcela, car j’ai bien remarqué que si je m’yplonge, je risque de m’y noyer : je sais bienque plus je pense à ce qui me met encolère, à ce qui m’inquiète ou m’attriste,plus j’ai tendance à renforcer ces étatsd’âme.Et maintenant, je sais aussi dans mesmoments de lucidité, que plus je cherche àchasser ces pensées, plus elles onttendance à revenir de façonobsessionnelle, comme dans l’histoire del’ours blanc.

Vous connaissez peut-être l’exercice : « Nepas penser à un ours blanc » (3). Il consiste à

s’efforcer, pendant trois minutes, de nesurtout pas penser à un ours blanc, de nepas l’imaginer, tout en laissant son espritvagabonder librement.Les études princeps de Wegner (4) (1987)dans ce domaine ont permis de constaterque cette consigne multiplie par deux lafréquence de cette image : cet évitement,relativement efficace à court terme,provoque à moyen terme un effet rebondqui se traduit par l’augmentation del’occurrence de cette pensée, comme unerumination obsessionnelle plus ou moinsconsciente.

Alors que faire ? Je ne vois aucune issue :si je me focalise sur le négatif, sonintensité augmente et m’entraîne je ne saisoù. Et si je le chasse, il revient sans cesse àmon esprit.

Les comportements d’évitement« Je vais bien, tout va bien ; je suis gai tout meplaît ; je ne vois pas pourquoi, pourquoi ça n’iraitpas »… Dany Boon, la déprime.Dans cette impasse, l’être humain a trouvéun nombre incalculable de moyenspermettant d’éviter ses émotions ou sespensées désagréables. Ainsi, ilpeut s’hypnotiser dans la télévision,

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Les solutions de la sophrologie

Nous avons vu précédemment que lesophrologue possède des outilspermettant de favoriser l’évitement, quandcelui-ci est utile. Mais il est nécessaire dedéfinir cette notion d’utilité, par exemple :« Je choisis d’éviter de dire ce que je pense à mabelle-mère afin de préserver mon couple » ; ouencore : « Je choisis d’éviter mes envies deregarder la télévision afin de mieux me concentrersur mes examens ».Ces choix se réalisent notamment grâce àune approche du 4e degré (6) desophrologie qui permet de déterminer sesvaleurs et le sens que l’on souhaite donnerà sa vie : quand le choix est fait en touteconscience, le retour obsessionnel del’envie diminue considérablement.

Apprendre à accueillir avec bienveillanceLe sophrologue possède aussi descompétences dans le domaine de lapratique méditative, sur laquelle il peuts’appuyer pour éduquer son client à ouvrirsa conscience au processus de jugementdes expériences (j’aime/je n’aime pas, c’estagréable/c’est désagréable). Une fois lejugement négatif repéré, découleimmédiatement la prise de conscience duprocessus d’évitement qui faitrégulièrement suite.Comme le dit si bien Thich Nhat Hanh (7) :« La méditation n'est pas une évasion… c’est unerencontre sereine avec la réalité ».Ainsi, nous pouvons apprendre à accueillir,sans les rejeter, les sensations, les émotionset les pensées jugées comme inconfortables

et habituellement repoussées. Avec de lapratique, une posture d’accueil bienveillantvis-à-vis de ces pensées noires qui noushabitent arrive peu à peu à se réaliser, cequi va petit à petit limiter leur fréquence etleur charge négative.Au fur et à mesure que cette consciencedes évitements s’affine, une sensation deliberté apparaît peu à peu : nous savons s’ilest utile d’éviter ou s’il vaut mieuxaccueillir la vie et s’accueillir tel que l’onest. Nos choixdeviennent plus adaptés,et au lieu de réagir enpilotage automatique,nous agissons de plus enplus en pleineconscience. l

(1) Hayes & coll. : “La thérapie d’acceptation etd’engagement”. Éd. De Boeck.Ils sont les promoteurs de la méthode depsychothérapie nommée ACT : Acceptance andCommitment Therapy, qui se fonde notamment surune approche de pleine conscience.(2) SDN : Sophro Déplacement du Négatif, qui éloignele négatif ; SPP : Sophro Présence au Positif, quirenforce le positif ; SSS : Sophro SubstitutionSensorielle, qui remplace une sensation par une autre.(3) Olivier Luminet, “Psychologie des émotions”.Chapitre confrontation et évitement. Page 97. Éd DeBoeck 2008.(4) Psychosociologue américain.(5) Il tente de se réconforter de ses « envies demanger émotionnelles » Jean-Philippe Zermatti :“Maigrir sans régime”. Éd O. Jacob.(6) Relaxation dynamique du 4e degré (RD4) :technique longue de sophrologie qui comprend unensemble de stimulations corporelles.(7) Moine bouddhiste.

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internet ou les jeux vidéo ; se surchargerd’activités physiques et de compétitions ;rêvasser ou même dormir pour éviterl’ennui ; se mettre en colère pour ne pas seremettre en question ; fuir dans l’alcool,les anxiolytiques ou toutes sortesd’addictions ; essayer de se réconforteravec l’alimentation (5) ; se surcharger detravail ; se maquiller pour se cacher…

Avec des conséquences…Tous ces comportements d’évitement sontresponsables chacun à leur niveau deconséquences graves : procrastination,dépendance aux toxiques, spirale d’échecs,divorces, prise de poids, perte de travail,etc. De plus, ils sont rapidement associés àune cascade d’émotions secondaires avecnotamment de grands sentiments deculpabilité (pourquoi suis-je ainsi ?), qui àleur tour vont faire perdurer les troubles.Mais là où c’est le plus grave, c’est dans ledomaine de la psychopathologie : on saitque l’évitement entretient les phobies dontl’agoraphobie, qu’il augmente l’importancedes comportements addictifs, qu’il est misen cause dans l’alternanceanorexie/boulimie, qu’il favorise l’étatdépressif et surtout le risque dedépression récidivante et enfin, qu’ilcontribue à l’enkystement de l’état destress post traumatique et despsychotraumas.

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Rpar Huguette Surleau, cadre de santé, directrice École de sophrologie d’Occitanie, auteure de « La sophrologie s’épanouir au quotidien » éd. Privat

e travail en sophrolo-gie s’effectue grâce àla posture d’aligne-ment des structuresanatomiques et phy-siologiques et à l’étatde réceptivité aubord du sommeil.

Partons d’une situation classique servantde point d’appui pour évaluer la mise enapplication de la technique.Vous avez sans doute passé, à une période devotre vie, un examen, le permis de conduire ;vous avez dû prendre la parole en public,subir une intervention chirurgicale, etc.Quels ont été vos ressentis à ce momentlà ? L’une des réponses prédominante est :« J’ai eu peur ! »

Quels sont les effets négatifs de la peur ?

Elle diminue notre énergie, nos capacités,amoindrit notre confiance ; elle crée destensions physiques associées à une inhibi-tion corticale et se manifeste par la fatigueet un ralentissement psychomoteur. Elleentraîne un stress exagéré, un manque deconcentration, des sueurs, tachycardie,“trou noir”, “feuille blanche”, “la panne”comme le sens commun l’affirme !Apprendre à ressentir son corps d’une

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DE L’INTÉRÊTDE LA SOPHROLGIEEN SOINS INFIRMIERSET PRÉVENTIONDE LA SANTÉ

DE L’INTÉRÊTDE LA SOPHROLGIEEN SOINS INFIRMIERSET PRÉVENTIONDE LA SANTÉLa sophrologiecaycédienne est uneméthodologie qui utilisela relaxation physique etmentale ; elle permet dedynamiser les capacités etvaleurs de l’être humain.Son efficacité réside enparticulier dans larecherche d’un niveau derelaxation entre veille etsommeil, favorisant lelâcher-prise ; le sujetpratique en positiondebout ou assise, au bordde la chaise, le dos droit,la respiration basseabdominale.

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façon positive n’est possible que dans l’expérience du lâcher-prise ; cettedémarche peut favoriser un meilleur degréde confiance en soi, une reconnaissance et une acceptation de ses peurs ; le sujetapprend à faire la part des choses en distinguant mieux ce qui relève du réel etde l’imaginaire. Par la pratique, le sujetarrive progressivement à mieux accepter la réalité, à visualiser son projet, à viserl’objectif avec plus de confiance et demotivation.

Cas concrets :

1. Madame Z : elle doit subir en ambu-latoire une coloscopie et fibroscopie, carelle présente des signes de colite spasmo-dique, alternance de diarrhées invalidanteset de constipation. Elle souffre de dou-leurs abdominales intenses produites parde nombreuses contrariétés, conflit avecses enfants et soucis pécuniaires. Après untemps d’échange, nous lui proposons unaccompagnement spécifique : lesméthodes adaptées favorisent la gestion deson stress, la prise de la distance par rap-port aux événements, et la confiance pourpasser sa coloscopie dans le calme.Elle passe son examen en ambulatoiredétendue ; elle pratique la respirationabdominale. Le réveil est calme, les ten-sions sont régulées et le stress est dominéen postopératoire : elle a bénéficié de cinq

séances pour cette préparation opératoire.L’évocation d’abord d’un souvenir positif,puis ensuite de trois souvenirs positifs enposition assise. Puis la relaxation dyna-mique du premier degré (1) en positiondebout dans la verticalité et harmoniser laconscience humaine.Nous lui avons aussi proposé une sophro-acceptation progressive (2) pour se préparermentalement et mieux dynamiser ses

capacités pour passer son examen en toutesérénité et confiance.Nous avons appris qu’elle a été ravie desrésultats concrets.

2. Madame A, âgée de 30 ans, vaaccoucher de son premier enfant dansquatre mois. À l’anamnèse (3), elle me ditqu’elle ressent beaucoup d’angoisse car, en

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raison de son bassin étroit, son gynéco-logue envisage peut-être une césarienne ; à cette idée elle s’affole et ne dort plus ;elle ressent des palpitations cardiaques etune sensation d’angoisse dans la poitrine. Elle veut accoucher naturellement et sanspéridurale !Nous l’accompagnons pendant huitséances pour accepter la perspective d’unecésarienne et dédramatiser cette éventua-lité. Les techniques sophrologiques utili-sées servent d’abord à somatiser du positifpour en ressentir les bénéfices : bien-êtreet confiance en soi.Nous travaillons sur l’acceptation descontractions utérines, l’expulsion avec ladissociation mentale qui consiste à imagi-ner un objet de la nature et ainsi se focali-ser sur autre chose ; nous insistons sur larespiration abdominale très calme etample, la programmation de son accou-chement avec les éventuelles difficultés.Au fil des séances, la peur se transformeprogressivement en joie. La perspective de la naissance de son bébé domine ; desassociations positives s’imposent autourde l’amour et de la fierté de devenirmaman. Elle retrouve le sommeil.Elle prend confiance dans le service de maternité et accepte la possibilité d’une césarienne. Elle a intégré les tech-niques de sophrologie en pratiquant quotidiennement.Une césarienne sera finalement nécessairemais se passera dans le calme et laconfiance en l’équipe médicale.

3. Madame S., DRH, vient de vivreun burn-out professionnel ; elle est suivie par un psychiatre et sous antidépresseurs.Elle manifeste de l’anxiété, une grandetension nerveuse ; insomniaque elle a des troubles de la mémoire et du systèmecardio-vasculaire.Nous l’accompagnons pendant douzeséances pour lui apprendre à gérer ses ten-sions, somatiser du positif, se recentrer surle présent, redéfinir ses priorités, redécou-vrir la capacité à se faire plaisir, envisagerdes projets sans se mettre sous pression,donner un sens positif à sa vie.

Cependant, si la sophrologie permet d’accompagner différemment les patientsou clients, le sophrologue se doit dereconnaître ses limites et orienter lesophronisant vers un professionnel quali-fié. Ceci fait référence au principe de laréalité objective. l

(1) Technique longue de sophrologie qui comprendun ensemble de stimulations corporelles.(2) Première et principale technique de projectiondans le futur ; souvent utilisée pour la préparation àune épreuve ou au changement (physique, émotion-nel ou cognitif) ;(3) Histoire du patient.

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LA PRATIQUE DELA SOPHROLGIEPERMET, PEU ÀPEU, DE MIEUXACCEPTER LARÉALITÉ, DEVISUALISER SONPROJET, DE VISERUN OBJECTIFAVEC PLUS DECONFIANCE

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par Michèle Declerck, docteur en psychologie, sophrologue, psychothérapeute, directrice des Études à l’Institut de Sophrologie de Paris

COMPRENDRE IAPPRENDRE

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Un des dommagescollatéraux engendréspar la vulgarisation de lapsychothérapie tient sansdoute dans ce fait : ce quisemblait procéder d’uneinsuffisance de la volontéou d’une mauvaisehabitude a basculé dansle champ de la« maladie ».Ce n’est pasnécessairement plusconfortable ; mais dumoins cela nousdécharge-t-il d’une partde responsabilité, avec laconnotation morale quiaurait pu s’y associer.

La procrastination :vraie maladie oudéguisement de laparesse ?

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insi, nous nesommes pas peu-reux mais pho-bique, pas obsédépar notre santé

mais hypocondriaque ; et le fait de ne pasavoir envie de reprendre son boulot à larentrée peut s’interpréter comme une« dépression saisonnière ».Mais il est peu de manifestations qui se prê-tent mieux à cette confusion que la pro-crastination qui tend à devenir une maladie« à la mode ».Qui d’entre nous n’a ressenti cette espècede lassitude au moment de se mettre au tra-vail ? Cette envie de remettre à plus tardcette démarche qui nous ennuie, voire denous livrer au plaisir du jeu vidéo ou de laconsultation sur Internet, alors que nousavions allumé l’ordinateur à d’autres fins ?La cause serait vite entendue si nousn’étions appelés à rencontrer d’authen-tiques procrastinateurs, pour lesquels laprocrastination représente un véritable« empêchement à vivre », ce qui justifie quenous nous en préoccupions.

Qu’est-ce donc que la procrastination ?En grec, cras signifie « demain » et le préfixepro indique une direction, voire une inten-tion ; donc la procrastination est la ten-dance à remettre au lendemain, ce que nouspouvons faire le jour même.Il existe même une chanson à l’accent pro-vençal : « Aujourd’hui peut-être… ou alorsdemain… » (1). C’est dire l’indulgence aveclaquelle on accueille ce genre de travers.D’où l’idée qu’il s’agit d’un terme complai-sant pour désigner ce qui serait simplementde l’ordre de la paresse, si ce n’est qu’il y adans la procrastination quelque chose debeaucoup plus mystérieux, voire d’extrava-gant, qui la fait basculer du trivial dans lepathologique.Car les procrastinateurs ne « choisissent »pas leur mode de fonctionnement, d’autantqu’il leur demande en fin de compte unegrosse somme de travail, outre le fait qu’ilsoit générateur de beaucoup de problèmesdans leur quotidien.« Pour avoir côtoyé un procrastinateur, j’en connaisles inconvénients et l’absurdité : il pouvait lui arriverde passer un long week-end à la maison sous pré-texte que cette fois, oui, c’était décidé, on allait sedébarrasser des piles de vieux journaux qui encom-braient jusqu’au plafond la seule pièce disponible…

Si ce n’est qu’il n’était pas question de jeter un seulnuméro du Monde, aussi ancien soit-il, sans avoirvérifié au préalable qu’il ne contenait aucun articlesusceptible de présenter un intérêt quelconque ; Il fallait donc feuilleter, relire, découper, classer, de sorte que le lundi matin, la situation reprodui-sait à l’identique ce qu’elle avait donné à voir levendredi soir. »Paresseux, le procrastinateur ?Surtout pas. Capable au contraire de selever à 5 heures du matin pour prendre unavion en fin de matinée, qu’il finira parmanquer, parce qu’il aura trouvé plein dechoses à faire d’ici là.Capable, comme ce jeune prof, de passerson jour de repos à mettre au point de nou-velles méthodes de travail si ce n’est que lelundi matin, il aura oublié de corriger lescopies que ses élèves attendent depuis déjàun trimestre.Capable comme Peter, célibataire de sur-croît, d’occuper son temps libre à repasserses chemises, à faire les courses et la vais-selle, alors qu’il se plaint de ne pas avoir lemoindre temps libre pour écrire comme ille rêve.

Ce ne sont ni des paresseux, ni des indo-lents, car tout ceci est au contraire vécudans un contexte de fébrilité et d’anxiété.

Alors, quelle explication ?Les exemples pourraient se multiplier, plusou moins gênants, plus ou moins ridicules,sans qu’on puisse les relier à des types depersonnalités déterminés sauf à observerune prévalence chez les obsessionnelscompte tenu de leur propension au doute etde leur difficulté à passer à l’acte, et chez cer-tains paranoïaques en vertu du principe quece sont « les autres » qui les en empêchent.J’ai cherché des éclaircissements dans desouvrages spécialisés ; j’ai vite renoncé dansla mesure où je lisais ce que je savais déjà :Le procrastinateur a peur, peur de l’échec,peur de ne pas être « à la hauteur » peur dene pas être parfait, de sorte qu’il va différerle verdict d’un résultat qu’il envisagecomme nécessairement incertain ; ce quiexplique qu’il va passer un temps considé-rable dans les « préparatifs », dans ce qu’onpourrait appeler le « périphérique », afin dene pas se confronter à l’essentiel.

IL Y A DANS LA PROCRASTINATION,QUELQUE CHOSE DE MYSTÉRIEUX,VOIRE D’EXTRAVAGANT QUI LA FAITBASCULER DU TRIVIAL DANS LEPATHOLOGIQUE

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Et c’est Ferdinand, gardien de la paix deson état et grand habitué des sites de ren-contres, qui passe des heures à découperet rassembler des articles sur les sujets lesplus divers : sports, spectacles, littérature,people… de manière à être imparable aumoment où il rencontrera la femme de savie, sauf que la rencontre en questionrisque de lui échapper, tout occupé qu’ilest à classer ses rubriques.C’est Philippe qui s’épuise à fabriquer demagnifiques plannings en couleur où laplus insignifiante de ses activités est réper-toriée quart d’heure par quart d’heure, desorte qu’il ne lui reste plus aucun tempspour les mettre en œuvre.Mais le perfectionnisme n’est qu’une expli-cation de surface. Ce qui est insupportableau procrastinateur, c’est la pression du temps.Pour lui, le temps, c’est le temps social, letemps des horloges, le temps imposé ; etc’est pour déjouer ce qu’il considèrecomme une atteinte à sa liberté, qu’il refusede se plier aux règles communes.

Quel rapport avec le temps ?

Mais il reste à comprendre que ce qui pour-rait passer pour de la « désobéissance »,n’est rien d’autre que la fuite dans un autremonde, un monde où les emplois du tempsn’auraient plus cours, parce que le tempsn’aurait plus d’autre sens que celui qu’onserait disposé à lui donner.Une réflexion de Peter m’a interpellée :« Au fond, si je ne peux me concentrer sur aucuntravail, c’est que j’ai peur d’y perdre montemps… », ce qui nous invite à nous poserla question suivante :Et si la procrastination, c’était de l’or-dre de l’existence…On peut se demander si, au-delà d’unebizarrerie de comportement, il n’y auraitpas là une façon de remettre sans cesse nonseulement son travail et ses obligations,mais sa vie à demain, comme si « ce n’étaitpas pour de vrai. »Milan Kundera (2), dans L’insoutenable légèretéde l’être (3) défend cette thèse que la vie est la seule expérience que l’on n’a pas l’occasion de recommencer ; on n’apprend

donc pas à vivre, ce qui pourrait être unefaçon de donner du prix au présent.Le procrastinateur fait au contrairecomme s’il avait tout son temps, commesi de ce temps-là, il devait être crédité uneseconde fois.

Alors, que faire pour lui ?Le problème est que la procrastination,même si nous la créditons de cette finalitéqui consiste à ignorer le temps, reste essen-tiellement, en termes de conduite, de l’or-dre de la compulsion.Il s’agit donc d’une véritable maladie quidoit être traitée en tant que telle.La méthode-type, à cet égard, reste le com-portementalisme, avec ce qu’il comported’autoritaire : le thérapeute se substituanten quelque sorte à la volonté propre dupatient, ce qui ne convient nécessairementni à l’un ni à l’autre.Personnellement, je reste persuadée queces efforts, aussi méritoires soient-ils, nepeuvent constituer que des palliatifs tantque le procrastinateur n’aura pas révisé sonrapport au temps, ce temps qu’il persiste àconsidérer comme son ennemi même s’ilparaît décidé à s’y attaquer.

Qu’en est-il, dès lors, de la sophrologie ?On peut dire que la sophrologie nousapprend à négocier avec le temps :– Par la pause nous nous accordons : l’artd’arrêter le temps sans qu’il soit perdu ;– Et surtout par cet élargissement duchamp de conscience produit par la pra-tique. Il nous amène à considérer la tâche àvenir non comme un butoir infranchissablemais comme une succession d’étapes ; cha-cune mérite alors d’être franchie, pour elle-même, en oubliant jusqu’à la considérationde la ligne d’arrivée : le temps devient alorsla trame de notre existence. l

(1) “Aujourd’hui peut-être”, M. Sicard, P. Durand,

1945.

(2) Écrivain français originaire de Tchécoslovaquie.

(3) Éd. Gallimard, 1990.

COMPRENDRE I APPRENDRE

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« SI JE NE PEUX MECONCENTRER SURAUCUN TRAVAILC’EST QUE J’AIPEUR D’Y PERDREMON TEMPS »

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ien installés dans noshabitudes qui nousrassurent, il nousarrive souvent de pen-ser que rien ne peutnous arriver, allantmême parfois jusqu’ànous dire que pourrien au monde nous ne

changerions. Pourtant si l’on prend le tempsde regarder un instant autour de nous, ons’aperçoit très vite que de l’infiniment petità l’infiniment grand, tout ce qui existe dansl’univers est sujet au changement, à la nonpermanence. Pourquoi, alors que noussommes tous conscients de cette loi univer-selle du changement, cherchons-nous à luirésister ? Nous craignons de perdre nosacquis et de sortir de notre zone de confort.

Les changements de vie sont nombreux etvariés :– Dans le milieu professionnel : un change-

ment de poste, une mutation, un patronou des collègues avec lesquels il est devenudifficile de communiquer, une lassitude dumétier exercé ;

– Dans le milieu familial : un divorce,recomposer une nouvelle famille, l’arrivéed’un enfant ;

– Dans notre « chez-nous » : déménager,passer du nord au sud, de la ville à la cam-pagne, d’une langue natale à une étrangère,partir de l’ici pour l’ailleurs, changer denom pour nous Mesdames.

Le changement nous guette en permanencequ’il soit désiré ou non, anodin ou plus radi-cal, tout au long de notre vie, nous nousadaptons à ses allées et venues. Le familiernous rassure, l’inconnu nous fait peur etpourtant il va falloir lâcher l’un pour plongerdans l’autre pour vivre le mieux possible. Çasemble si simple ! Notre réaction premièreest bien souvent de refuser ce changementet nous commençons par accuser le voisind’être le responsable de notre situation ;nous refusons la réalité et préférons fairecomme si elle n’était pas telle qu’elle est, enla niant. Lequel d’entre nous oserait dire qu’iln’a jamais pensé : « De toute façon, je ne peuxrien y faire. » Quoi de plus normal que de vou-loir se protéger de ce changement que nousn’avons pas choisi ou qui nous fait si peur ?N’est-il pas sain de nous reculer quand noussommes trop près du feu ? Il faudra pour-tant prendre conscience de ces réactionspour pouvoir s’en éloigner progressivementet réaliser que les « ça n’est tout de même pas dema faute », ne sont là que pour nous protégerun moment, mais que nous ne pouvons pascompter sur eux pour avancer en harmonieavec nous-mêmes.

Alors comment plonger dans cetinconnu et vivre pleinement notre vie ? Parmi différentes méthodes, la sophrologiepeut nous aider à vivre ces zones de

SOPHROLOGIE n 25

par Florence Renard, sophrologue

B

S’ADAPTERAU CHANGEMENT

« Le changement, c’est ce qui repose de l’habitude » Dianede Beausacq (1).

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Le changement n’est passeulement nécessaire à la vie,

il est la vie. Et par consé-quent vivre, c’est s’adapter.

Alvin Toffler (2)

Vous préféreriez souffrir, c’est-à-dire être dans le corpsde souffrance, plutôt que de

faire un saut dans l’inconnu etde risquer de perdre ce moimalheureux mais familier ?

Eckhart Tolle (3)

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turbulences en nous amenant sur la route del’harmonie, là où se rencontrent le corps etl’esprit. Notre corps est notre allié : il est unindicateur hors pair, n’oubliant jamais denous indiquer que notre météo intérieureconnaît quelques dépressions. Les émotionstelles la colère, la tristesse et la peur sont là,non pas pour nous figer, mais pour nouspermettre de gérer le plus harmonieusementpossible les changements traversés.Accueillir les émotions sans chercher à lesanalyser, juste les écouter deviendra unepriorité car plus nous lutterons contre elleset plus nous sentirons leurs effets s’accroître.Accueillir nos émotions, c’est commencer ànous apaiser. « Je n’en peux plus, il faut que ça change ! », voilàce qu’Isabelle, cadre de 47 ans, répétait sanscesse en parlant de sa vie professionnellelors de nos rendez-vous. Après un travailrégulier et riche d’échanges, elle me confiaitavoir finalement laisser venir les événementssans chercher à chambouler tout son « train-train » quotidien, acceptant de sortir de lazone de confort dans laquelle elle était ins-tallée depuis des années, laissant les sensa-tions, les ressentis et les émotions lui indi-quer ses besoins et donc lui indiquer le capà suivre. Ce nouveau regard positif lui a per-mis de saisir l’opportunité d’un nouveauposte. Quant à Alain, salarié dans le monde de lagastronomie depuis plus de quinze ans dansune même entreprise, confiait ne plus pou-voir être créatif, s’ennuyant dans un quoti-dien devenu « plat » et « sans saveur ». Il s’est

selon ses dires « reconnecté » à ses sens, surprisd’être même capable de sentir certains goûtsenvahir son palais lors des séances, ou desentir à plein nez l’odeur d’un curry cuisinédes années en arrière. Grâce à l’accueil deses sensations, il a retrouvé du plaisir, car-burant essentiel à son épanouissement pro-fessionnel et à sa créativité.

Alain et Isabelle ont donc décidé tous lesdeux de ne pas subir ces changements. Ilsont finalement choisi de rompre avec la rou-tine, d’accepter qu’une vie tranquille sansproblème n’existe pas, et sortir de leur zonede confort pour plonger dans une zone deturbulences.Avec la sophrologie, ils ont appris à recon-naître les sonnettes d’alarme que sont leursémotions et à les écouter pour combler leursbesoins. Changer est devenu un choix, unnouveau départ possible.

Au fil des séances, le « ça n’est pas maintenantque je vais changer » se transforme en « c’estmaintenant que j’accueille le changement ».

N’oublions pas que les changements n’ontpas nécessairement besoin d’être majeurspour nous décourager ou nous rendreanxieux et nerveux : la fermeture d’un res-taurant où nous aimions aller avec nos amisou notre conjoint, les changements d’ho-raires de notre boutique préférée seule ànous attendre d’habitude après le travail, ledépart à la retraite de notre boulanger pré-féré, suffisent à nous donner l’envie de crier :« Zut, mais comment je vais faire maintenant ? »

Être acteurs de nos vies, c’est apprivoiser lechangement quel qu’il soit. Retrouver laconfiance en nous, c’est dire à la peur quetout ira bien maintenant et qu’elle peut nouslaisser pour le moment. Grâce à la sophro-logie, nous levons le voile que nous avionsdepuis un certain temps déposé sur nos qua-lités. En nous recentrant sur nous-mêmes,nous les laissons circuler en nous et prendrepleinement leur place.

Caroline, étudiante en droit, s’affolait à l’idéede devoir quitter l’endroit où elle suivait sesétudes, son père militaire étant muté : « Je nevais jamais réussir à me refaire des amis… Je vaisvite devoir me repérer dans ces nouveaux locaux, jevais forcément me perdre… Je ne vois pas comment

S’INFORMERI

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LES ÉMOTIONSCOMME LACOLÈRE… SONTLÀ POUR NOUSPERMETTRE DEGÉRER LESCHANGEMENTSTRAVERSÉS

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“Quand le vent du changement se lève, certains construisent des murs, les autres des

moulins à vent. (4)

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j’arriverais à atteindre les oraux et à réussir monannée ». Elle a fait la liste de ses émotionsnégatives et a pris conscience d’avoir de plusen plus de migraines et de maux d’estomac,se sentant fatiguée au moindre effort… Puiselle a demandé à ce qu’on ouvre la fenêtre.Enfermée dans son stress, elle avait oubliéde respirer, sa demande résumait à merveilleson ressenti. Après plusieurs séances desophrologie, elle avouait ne plus se sentirvictime, avoir pris la distance nécessaire pourne plus ruminer, bien consciente d’êtreenthousiaste, débrouillarde et curieuse. Lamise en évidence de ses qualités lui avait per-mis de faire face à ce changement de vieimposée par sa situation familiale. La sophrologie nous amène à retrouver cetteconfiance en nous perdue au fil des épreuveset des âges. Face au changement, elle nouspermet d’avoir un regard neuf sur la situa-tion, sur les risques, les enjeux et les finalités.L’identification des points forts et des pointsà améliorer est ainsi facilitée. Avoir confianceen soi est indispensable pour retrouver ledynamisme et l’élan nécessaires pour faireface aux divers changements placés sur notreroute. Pour vaincre les changements, nousdevons savoir que nous sommes capablesde… aptes à… À travers des techniques de

relaxation, de respiration et de visualisationspositives, la sophrologie renforce notreconfiance en nous, indispensable pour faireface aux changements et nous aide à déve-lopper l’estime que nous avons pour nous.

Le changement c’est aussi changer d’avis,d’état d’esprit, d’envie, de désirs, l’une desétapes dans le travail sophrologique pourfaire face au changement, sera de prendreconscience de nos valeurs actuelles, issuesde notre éducation, de la société et de notreculture. Conscients que nos valeurs évoluentavec nous et nos différentes expériences, lesidentifier nous permettra d’avancer plussereinement dans la période bancale quenous traversons, car elles sont là pour définirnotre vie et lui donner son sens. Louise, 52 ans, qui venait de vivre une sépa-ration, était perdue au milieu du vide qu’elleressentait. « Comment vais-je faire, je n’ai plusrien à partager, même plus un petit déjeuner ! »Avant cette rupture, pour elle, la famille étaitune grande valeur symbolisée par l’image du

partage. Déséquilibrée par l’absence et lasolitude non désirée, la situation lui étaitdevenue insupportable. Mettre en lumièreses valeurs, lui a permis de dire quelquesséances plus tard qu’elle se levait chaquematin pour sa liberté, devenue une valeuressentielle à son nouveau mode de vie. Il est important de bien nous rendre compteque nos valeurs nous sont propres car nousavons bien vite tendance à confondre ce quenous attendons des autres avec ce que nousattendons de nous. Pour réussir à êtreconnecté avec nos propres valeurs et unique-ment les nôtres, la respiration sera un bonoutil car elle nous aidera à isoler l’espace del’autre, pour nous centrer via le corps, surnous-mêmes. La sophrologie, en nous per-mettant de reconnaître ce qui est essentiel ànotre épanouissement, nous donne la possi-bilité de ne plus nous mentir. À l’écoute denotre personnalité, nos actions rejoignent nospropos et nous savons alors plonger dans cetinconnu que le changement nous offre, et quipourtant nous tétanisait au départ. Quels quesoient les changements que nous avons àvivre, nos valeurs sont synonymes d’énergieet nous permettent de retrouver la motivationnécessaire pour aller de l’avant.

Avec l’aide de la sophrologie, nous partonsà la découverte de ce qui nous anime et nousdéveloppons une meilleure capacité d’adap-tation. Face aux changements, en pleine pré-sence et conscience, écoutons nos émotions,identifions nos valeurs pour être en accordavec nous-mêmes et redevenir acteurs denos vies ! Même une situation stable est susceptible dechanger, alors développer une vision posi-tive est essentielle pour nous permettred’Être dans le changement le plus sereinpossible et ainsi, nous serons prêts pour denouvelles situations. l

S’adapter au changement, n’est-ce pass’adapter aux possibles à venir ?(1) Femme de lettres française (1829-1899).(2) Écrivain, sociologue et futurologue américain.(3) De son vrai nom Ulrich Leonard Tolle, est un écrivainet conférencier.(4) Proverbe chinois.(5) Écrivain américain.(6) Empereur romain et philosophe stoïcien.

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“Très souvent un changement de

soi est plus nécessaire qu’unchangement de situation.

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est le résultat du changement et habituez-vous à penser qu’il n’y a rien d’autre que la nature

n’aime davantage que de changer les formes existantes pour

en créer de nouvelles. (Marc Aurèle) (5)

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vie et à soulager les symptômes : ce sont tous lestraitements et soins d’accompagnement physiques,psychologiques, spirituels et sociaux envers despersonnes et leur entourage.Les soins palliatifs et l’accompagnementconsidèrent le malade comme un être vivant etla mort comme un processus naturel.Ils s’efforcent de préserver la meilleure qualité devie possible jusqu’au décès ».

La sophrologie respecte,dans sa définition et danssa méthodologie, tous lesprincipes de la SFAP mis en gras dans le texte ci-dessus.

La notion d'accompagnement existe dansplusieurs domaines :l L’univers de la musique :

l’accompagnement est joué par un ouplusieurs musiciens. Rattaché à unemélodie, cet ensemble de sonsrecherche une harmonie conforme àune œuvre ;

l L’environnement culinaire : les metsprincipaux sont accompagnés d’unesauce ou de légumes justement choisispour le plaisir du palais ;

l Dans le domaine scolaire :l’accompagnement est synonyme desoutien pour les élèves en difficulté ;

l Sur le plan social : l’accompagnement secaractérise par une aide auprès descitoyens nécessiteux ;

l Dans le registre du soin :l’accompagnement est présent danstoutes les disciplines chirurgicales etmédicales, en psychiatrie, en gériatrie, enpédiatrie.

La sophrologie a toute sa place dans cetaccompagnement spécifique que sont lessoins palliatifs. Elle stimule les capacitésd’équilibre et d’harmonie. Elle active les

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par Sylvie Koprowiak, sophrologue et infirmière

oici desextraits de ladéfinition dela SFAP(SociétéFrançaise

d’Accompagnement et de soins Palliatifs) :« Toute personne malade dont l’état le requiert ale droit d’accéder à des soins palliatifs etd’accompagnement.Les soins palliatifs sont des soins actifs etcontinus pratiqués par une équipeinterdisciplinaire en institution ou àdomicile. Dans la démarche palliative, lepatient se situe au centre d’un dispositif autourduquel de nombreux intervenants sontappelés à tenir un rôle en interrelationles uns avec les autres.

Les soins palliatifs visent à soulager la douleur,à apaiser la souffrance psychique, àsauvegarder la dignité de la personne malade et àsoutenir son entourage […] Les soins prodiguésvisent à améliorer le confort et la qualité de

S’INFORMER I

VSOPHROLOGIE

ET SOINS PALLIATIFSNous pouvons envisager

de rendre compte decertaines expériences

d'accompagnement en soins palliatifs avec lasophrologie, sans rentrer

dans les débats de société, sans prise

de position, en respectant le point de vue de chaque

lecteur.

28 n SOPHROLOGIE

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capacités de confiance en soi-même enrefaisant seul les exercices que propose lasophrologie ; elle permet de devenir acteurde son mieux-être. Elle renforce la dignité,la capacité d’être, de se vivre, d’exister.Dans le contexte des soins palliatifs, lesdemandes en sophrologie que j’ai le plusconstatées en cabinet et à domicile sont :la fatigue et le manque de sommeil, ladouleur, les angoisses. La sophrologie al’avantage d’adapter les pratiques à l’âge dela personne, à ses difficultés, à sonhandicap. Elle se pratique dans n’importequelle situation ou n’importe quel lieu. Lapersonne peut donc l’utiliser dès qu’elle ena besoin et à tout moment.La personne en soins palliatifs faitl’expérience :l De la vulnérabilité, de la fragilité, dela fatigue, voire de l’épuisement quandil y a altération du sommeil. Lespersonnes arrivent très bien à distinguer lafatigue liée au traitement, la fatigue liée àl’effort et la fatigue liée à la « baisse dumoral ». Avec la sophrologie, nouspouvons proposer aux personnesd’intensifier les phases de récupérationpour être plus confortable dans l’effort :se lever, faire la toilette, manger, marcher...La récupération devient active car lapersonne éveille sa conscience à ce qui se

passe dans le relâchement et cela renforcel’efficacité de la récupération. Elle permetà la personne de se ressourcer, et deretrouver une forme d’énergie, d’élan, devitalité. « Je sens mon corps morcelé. Je me réveille sanscesse la nuit. Je suis épuisée. J'ai mal de partout ».Je propose une séance sur la récupérationavant de s’endormir. L’intention est delibérer des tensions pour rendre le corpsplus confortable et permettre un sommeilrécupérateur. En fin de séance la personnea « senti mon corps se détendre surtout mes braset mes jambes. J’ai l’impression d’être légère. Jesens tout mon corps : il reste de la douleur dans lacage thoracique mais c’est moins fort. Ça fait dubien de se sentir respirer. Je suis calme. Je suismoins tendue, je respire mieux. Ça fait du bien. »l Du corps qui se modifie et qui estdouloureux. Comment amener lapersonne à se relier à son corps alors que

celui-ci se modifie, devient plus maigre,plus faible, plus douloureux ? Une desspécificités en sophrologie est de favoriserle développement de la perceptionpositive du corps : perception desensations agréables, confortables qui sontelles aussi présentes dans le corps ; il n’y apas que la douleur, que la maigreur. Lasophrologie permet de cultiver avec larépétition des pratiques l’expérience del’unicité de son être. Cela renforce ladignité.« J’ai perdu 500 g. De plus, j’ai une sciatique àgauche qui me fait mal et je perds de mon tonusdans les jambes ». La séance est orientée plusspécifiquement sur les sensationsagréables du corps, le mouvement, puisdebout, nous ferons un exercice d’ancrage.En fin de séance, la personne avoue que« jamais je n’aurai cru tenir aussi longtempsdebout [silence] ; j’ai pas eu mal même enbougeant [silence] ». Elle continuerad’expliquer avec le sourire : « Cette séancem’a redonné de l’espoir. Je sens que je peux encoretenir debout. J’ai aimé la sensation deverticalité. »l De l’imprévisible et du nonmaîtrisable ce qui entraîne del’angoisse et du stress. Chaque fois quenous n’avons pas le contrôle d’unesituation, qu’il y a des imprévus, que

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quelque chose de nouveau nous arrive etque nous sommes personnellementimpliqués dans l'événement, il y a dustress. Pour nous tous, cela se produit parépisodes dans notre vie. Dans les soinspalliatifs, c’est presque tous les jours. Leschangements se produisent malgré soientraînant son lot de stress, d’incertitude.Dans ce domaine, la sophrologie proposedes exercices qui vont libérer les tensionsliées au stress, renforcer la confiance ensoi en prenant conscience du potentield’adaptation que l’on a en soi pours’adapter avec justesse aux nouvellesdonnées de son quotidien. Elle va régulerle flot de pensées négatives endéveloppant la capacité à ne plus penserpar moment pour récupérer aussimentalement.

« Je n’arrête pas de cogiter ; j’ai peur d’unerechute ; ça m’épuise ». J’ai donc proposé uneséance pour corriger les pensées négatives.À la fin de la pratique la personneconstate : « Je n’ai pas pensé pendant toute laséance. Je suis calme, apaisée, détendue. Je me sensbien. » Elle soupire et est très émue.

l De l’éphémère et du mortel. Noussommes tous dans l’éphémère et le mortel.La maladie oblige la conscience à intégrerde façon plus réelle ces deux phénomènesde la vie. Au lieu de subir la situation, lasophrologie ouvre le champ de laconscience de la personne à l’instantprésent et lui permet de faire l’expériencede l’intensité du moment présent, dechaque fait marquant et ainsi de s’ancrerdans le présent et dans la vie. Ce n’est pas

faire du positivisme à tout prix comme jel’entends parfois. C’est valider aussi lepositif, ce qui nous arrive réellement.Dans la sophrologie il n’y a pas d’analyseou de jugement. L’information reçue etperçue par la personne est respectée entant que telle. Il n’y a pas de « c’est peu »,« c’est ridicule à comparer de »… Lasophrologie permet de développer lacapacité à tout intégrer : les informationsdésagréables et agréables, sans les juger,les comparer. Tout comme la conscienceest orientée sur tout le corps, laconscience est orientée sur toutes lesinformations. Une personne suivie en cabinet a dû êtrehospitalisée. J’ai continué les séances àl’hôpital. J’ai proposé des pratiques desophromnésie. Cela permet de revivre des

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SOPHROLOGIE n 31

moments de vie agréables, des sensationsdéjà éprouvées donc mémorisées, et derelancer une vivance confortable du corps.Nous avons aussi renforcé les valeursexistentielles (au-delà de toute spiritualité).« J’ai aimé me retrouver dans ce lieu apaisant. Jesuis calme. Je m’étonne : j’ai de la peur sereine…Mon entourage, lui, s’affole. Ils veulent faire pleinde choses avant… surtout les enfants. J’aime êtreavec mes petits-enfants car ils sont calmes ; ils meracontent ce qu’ils font à l'école. Ils sont

authentiques et cela me rassure. C’est commevous. Chaque fois que vous venez je sais que jevais être bien. J’attends ce moment. Cetterencontre avec vous, mais aussi avec moi. Je nem’oublie pas. Cela m’aide de sentir mon corps etd’être bien ; ne pas penser m’apaise. Je suis enpaix avec moi-même. Je voudrais tellement quemon mari et les enfants le soient aussi. »

Je travaille dans une consultation douleuret le médecin responsable de cette unitéde soins le docteur Colette Peyrard estprésidente de JALMALV (Jusqu’À LaMort Accompagner la Vie). Voici sontémoignage :« Les soins palliatifs sont des soins actifs dansune prise en charge globale pluridisciplinaire.Aussi tout naturellement l’accompagnant bénévoleJALMALV qui représente la société ne peut pasêtre absent de ce moment, de cette période qu’est lafin de vie. Il est fait également par desprofessionnels et la sophrologie, vous l’avez vudans l’article, y a toute sa place car prenant encompte la personne dans sa globalité ses sensa -tions, sa dynamique. Cela me rappelle une patiente. Elle m’accueille ettrès vite me parle d’un moment très douloureux desa vie. Elle a perdu sa fille de 57 ans d’un cancer.

Sa fille sentait que c’était la fin. Elles sont allées,comme souvent, ensemble à la plage et sa fille apris du sable dans sa main et l’a laissé coulerentre ses doigts, et elle lui a dit : “Tu voismaman, la vie c’est comme le sable, ça file entreles doigts…” Elle m’a raconté cela avec unegrande émotion. Nous sommes ensuite restées dansle silence. Elle est décédée quelques jours plustard. La sophrologue qui s’occupait d’elle meraconte qu’au cours de la dernière séance lapatiente a évoqué une plage de sable fin et quecette image lui apportait une grande sérénité. Lasophrologie amène à renforcer et à faire prendreconscience de ces moments de vie. »Ce témoignage met en évidence lacomplémentarité qu’il peut y avoir entre lesdifférents intervenants : médecin, soignant,psychologue, bénévole… et la famille. Lesophrologue a toute sa place dans les soinspalliatifs ; d’où cette phrase prononcée parun mari : « Avec la sophrologie qu’elle pratiquaittrès souvent, ma femme est restée sereine etconfiante jusqu’à la fin. »La sophrologie développe effectivementles capacités à mieux s’adapter auxévénements de la vie et de trouver, en soi,les ressources nécessaires pour être plusconfiant et serein. l

« AVEC LASOPHROLOGIEQU’ELLEPRATIQUAIT TRÈS SOUVENT,MA FEMME ESTRESTÉE SEREINEJUSQU’À LA FIN »

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par Michèle Freud, psychothérapeute, directrice de l'Ecole de sophrologie du Sud-Est, auteure de

“Enfants, ados... les aider à dormir enfin”, Albin Michel,(septembre 2015)

ombreuses sontles sources destress chezl’enfant : bobosdivers,interventions

médicales, séparations, excès ou manquede stimulation générant frustrations etinstabilité émotionnelle, ou encorechangements et acquisitions multiplestout au long de son développement.Du fait de l’immaturité de son systèmenerveux, le bébé éprouve des difficultésà assimiler de nouvelles expériences.Chargé la plupart du temps d’un flotd’informations et de stimuli nouveaux(bruits, télévision, informations, etc.), ilest particulièrement sensible à toutes cessources de stress qu’il libère souvent pardes pleurs, ou encore, par de l’agitationau moment du coucher.L’enfant fait l’acquisition de nombreuxapprentissages au cours de sa croissance.Chaque découverte peut êtrepotentiellement stressante. L’école est unlieu de socialisation où il se confronteaux autres, il apprend à partager, à sediscipliner. La manière dont les parentsl’accompagnent dans son évolutioninfluence la réaction de l’enfant. Aucollège, il subit une pression constante ;au lycée, l’enjeu est plus importantencore et le phénomène s’amplifie. Il luifaut mobiliser toutes ses ressources pourréussir, avec souvent, une course auxrésultats et à la performance. Or, pour seconcentrer et apprendre, l’enfant abesoin de grandir dans unenvironnement serein et de disposer detemps de détente et de sommeilsuffisants.Dès les premières années d’écoleprimaire, le quotidien de nombreux

enfants prend l’allure d’un marathon.Certains parents soumettent l’enfant àdes rythmes de vie effrénés. Agendaschargés, sonneries électroniques,rappelant constamment toutes leursobligations, exclusivement tournés versdes objectifs, ils ne prennent pasréellement le temps de se poser pour êtreà l’écoute des besoins de l’enfant auquelils transmettent leur propre stress.Comment évoluer sereinement danstoute cette effervescence ?Ces enfants, bousculés et surmenés auquotidien, deviennent hyperexcitables ethypersensibles. Ils trouvent difficilementleur sommeil ou se réveillentprématurément et peinent à serendormir. Après les cours et de longuesheures de concentration et d’attention, ilsenchaînent avec des activités extra-scolaires, chaque espace de leur temps estcomblé en apprentissages. Pourtant,l’enfant a besoin de disposer de tempspour pouvoir se détendre, rêver, maisaussi cultiver son imaginaire, explorerson jardin intérieur, et développer sacapacité à être seul et à grandir. Ilimporte qu’il apprenne aussi à se poser età découvrir ce qu’est le calme. Tous lestravaux en neurosciences l’ont démontré,la détente permet instantanément de fairebaisser le taux de cortisol (l’hormone dustress) dans le sang. Parallèlement, elledéclenche la sécrétion d’hormones dubien-être telles que l’ocytocine et lesendorphines. L’adolescence est, elle aussi, une périodeparticulièrement chargée en stress.L’adolescent traverse une zone deturbulence car il lui faut non seulementfaire face à l’arrivée de la puberté avecses doutes et ruptures d’équilibre, maisaussi à une pression constante avec de

PERSPECTIVE I

32 n SOPHROLOGIE

Le stress, c’est bienconnu, est l’ennemi

du sommeil des petits et des grands.

Désorganisant lesommeil, il perturbe

fortement les systèmesd’éveil. Répétitif, ildevient nocif pour

l’organisme soumis à une sorte d’emballement

du système nerveux.

Enfants, ados…les aider à dormirapaisés (1)

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SOPHROLOGIE n 33

L’ENFANT ABESOIN DEGRANDIR DANS UNENVIRONNEMENTSEREIN ET DE DISPOSERDE TEMPS DE DÉTENTE ET DE SOMMEILSUFFISANTS

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Les bons réflexes• Les enfants subissent notre proprestress, ils y sont très perméables.Pour éviter la spirale infernale del’énervement et des débordements,posez-vous et prenez du recul pourréfléchir à ce qui est essentiel etplanifiez vos priorités ; il estquelquefois nécessaire de redéfinirses limites et de repenser ses choix.• Apaisez votre enfant et montrez-luiune image rassurante ; si vous sentezle stress vous gagner, pratiquez vous-même quelques exercices derespiration et de détente.• Pour un sommeil de qualité, assurezà votre enfant un sas dedécompression avant de se coucher,des moments de communication etdes routines sécurisantes.• Au fur et à mesure qu’il grandit,apprenez-lui à décharger son stressdans la journée : activité physique,exercices de sophrologie.• Privilégiez une ambiance apaisante,en évitant les repas devant latélévision où il est abreuvé d’un flotd’images et d’informations en tousgenres.• Prenez le temps d’apprécier aveclui dans la journée, les petites joiesdu quotidien, de savourer l’instantprésent : regarder les oiseaux, rireensemble, partager un goûter dansla pleine conscience de tous les sens.Ces moments privilégiésconstitueront de belles ressourcespour lui permettre de grandir et des’endormir en toute confiance.• Indiquez-lui des techniquesspécifiques pour mieux gérer le stressdes examens : respirations, outils anti-stress qu’il pourra utiliser à sa guisedans toute situation génératriced’anxiété.• Expliquez-lui aussi qu’il existe desrègles simples à respecter pour sepréparer, comme se fixer des horairesde travail avec des objectifs àatteindre chaque semaine pour éviterde se laisser déborder, mais aussi seménager des plages de détente. Ilpourra par exemple planifier cesdonnées sur un agenda et faire unpoint hebdomadaire quant à sesobjectifs réalisés ou à encore àatteindre.

• Relâchez la pression si vous avez lesentiment que votre enfant ou votreado a le souci de la performance àoutrance et que cela l’empêche dedormir.• Votre adolescent testera souventles limites, que ce soit pour leshoraires de coucher, les sorties.Soyez suffisamment ferme et soupleà la fois. Il est capital de luiapprendre à gérer le temps qu’il fautconsacrer au sommeil. Il estnécessaire de lui donner des repèressolides et de balises suffisammentstables. Votre capacité à êtredisponible et à tenir bon quant à vosexigences est fondamentale.• Armez-vous de patience.Rencontrer d’autres parents, amis,ou participer à des groupes deparoles permet de confronter sesexpériences et de retrouverconfiance ; faites-vous aider le caséchéant pour traverser au mieuxcette étape et vous sentir soutenudans votre rôle de parent. l

(1) Dernier livre de Michèle Freu publié en

septembre 2015 aux Éditions Albin Michel.

nouvelles exigences au collège et aulycée, sans compter les situations de crisesusceptibles d’être traversées (conflitsavec les parents, vie sentimentale plus ou moins stable, ruptures,déménagement, maladie d’un proche,séparations des parents, etc.) Soumis auxaléas d’un emploi du temps chargé et àdes horaires irréguliers, jonglant entreune scolarité fatigante et ses passionsdiverses, il ignore les signaux qui luiindiquent qu’il est temps de dormir. Lesommeil se trouve décalé avec unendormissement tardif, quelquefois au-delà de 2 heures du matin, avec desréveils pénibles. Il en résulte desdifficultés de concentration,d’apprentissage, une irritabilité et uneinstabilité émotionnelle.Très souvent, il doit faire face à desexigences précises au niveau des résultatsscolaires, ce qui augmente encore le stress,les conflits, la pression et la chargeémotionnelle pour tous. Certains adosacculés à devoir être le meilleur partout,avec le souci constant de la performanceen ressentent une tension permanente qui les empêche de trouver le sommeil.Submergés par un trop plein de pensées,d’excitation et de stress au moment du coucher, il leur sera difficile de lâcher prise.

PERSPECTIVE I

34 n SOPHROLOGIE

D’UN SOMMEILDÉCALÉ, D’UNCOUCHERTARDIF, D’UN RÉVEILPÉNIBLEPEUVENTRÉSULTERIRRITABILITÉ ET INSTABILITÉÉMOTIONNELLE

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par Norbert Cassini, directeur de l’École Française de Sophrologiede Montpellier, Président de la FEPS.

COMPRENDRE IAPPRENDRE

Vous arrive-t-il de lire une page et de ne pas savoir ce que vous venez de lire, de vouloir dormir et de constater que votre mental en a décidéautrement, ou encore d’avoir fait des choses sans les vivre vraiment ?

On entend souvent despersonnes dire qu’ellesmanquaient de concen-tration. En d’autrestermes des pensées para -sites, parfois accom -pagnées d’émotions, les

ont empêchées d’investir leur énergie effi-cacement là où elles le désiraient.La capacité de concentration est essentielle ;elle nous permet de diriger notre énergie etnotre attention vers ce que nous souhaitons.Cependant, penser à ce que nous faisonsn’est pas forcément le bon moyen pour êtreprésent, pour vivre pleinement ce à quoinous avons décidé de nous consacrer. Aucontraire, nous allons voir que la véritableprésence est souvent reliée à un certainlâcher-prise mental.Voyons comment la sophrologie peut per-mettre :1. D’entraîner la concentration dans ses

différentes formes.2. De gérer les difficultés de concentration.

Mon mentalET MOIET MOI

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Sophrologie et concentra-tion : la relaxation dyna-mique

La pratique des techniques sophrologiques,et en particulier des différents degrés de la relaxation dynamique (1), nous invite àmobiliser, et par là-même à entraîner, notrecapacité de concentration.Avec la pratique de la relaxation dynamiquedu 1er degré il s’agit de se concentrer sur nos sensations internes. La concentrationréceptrice, notre capacité d’attention, est icimobilisée.

Je vous propose cette premièreexpérience :Placez-vous simplement debout ou assis ;si vous le souhaitez, vous pouvez fermer lesyeux et pendant 3-4 minutes, prenez sim-plement le temps d’accueillir les sensationsprésentes dans votre corps, accueillez-lesavec bienveillance, sans jugement…Vous pouvez également faire un mouve-ment de votre choix… Accueillez les sen-sations pendant et après le mouvement…Comment cela s’est-il passé ? Votre mentalest-il resté présent aux sensations ? Desidées, images ou autres sollicitations vousont-elles détourné de vos sensations alorsque vous ne le souhaitiez pas ?D’autres pratiques vont ensuite nous inviterà mobiliser une autre forme de concentra-tion, par exemple la concentration sur unobjet :Imaginez un objet simple, neutre émotion-nellement ; imaginez-le comme s’il étaitréellement devant vous… Choisissez devous détacher de tout le reste et de ne resterconcentré que sur cet objet… Il s’agit ici d’une concentration dite émet-trice ; nous créons grâce à la capacité ima-ginative de notre cerveau ce sur quoi nousnous concentrons. Dans la pratique de la relaxation dynamiquedu 2e degré, l’objet est remplacé par l’imagede soi, c’est-à-dire la représentation de notrecorps dans le lieu où il se trouve ; notreregard peut se déplacer, ouvrir les points devue possibles sur notre propre réalité. C’estune redécouverte bienveillante et contem-plative de notre présence au monde, unereconnaissance de nous-mêmes au présent(qui se détache de tout ce qui a été projetésur nous et de tout projet existentiel qui nenous appartient pas). Ce cheminement renforçant la connais-sance de soi continue avec la pratique de larelaxation dynamique du 3e degré. Cettepratique inspirée du zen mobilise une nou-velle forme de concentration, il s’agit de

maintenir notre mental dans une grandedisponibilité tout en restant détaché. Nousconstatons que nous pouvons entendresans écouter, voir sans regarder, avoir dessensations, des pensées, des images quinous apparaissent sans que celles-ci retien-nent notre attention ou génèrent desréflexions si nous ne le souhaitons pas.Il apparaît dans cette pratique que l’onpourrait qualifier de méditative, que laconcentration n’est pas une simplecapacité mentale ; elle est une qualitéde présence, un degré d’éveil. Ici la pos-ture spécifique du 3e degré au bord d’une

chaise, dos droit, permet d’expérimenter larésonnance qui peut exister entre une pos-ture corporelle et une attitude intérieure quideviennent de plus en plus justes et harmo-nieuses.Quel plaisir, quelle liberté, quand les capa-cités développées dans chaque degré s’in-tègrent progressivement dans notre vie,quand nous retrouvons cette sensationd’unité, que ce soit dans la vie personnelle,le travail, la pratique d’un sport, l’appren-tissage ou dans la simple et essentielle capa-cité à vivre le moment présent.

Les difficultés de concentra-tion, un symptôme ?

Une autre question vient évidemment seposer : les difficultés de concentration nesont-elles dues qu’à un manque d’entraîne-ment ou peuvent-elles également être unsymptôme ?

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MAINTENIR SONMENTAL TOUTEN RESTANTDÉTACHÉ

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En effet, tout acte de concentration mobi-lise deux capacités essentielles qui sont loind’être anodines car elles conditionnent enpartie notre relation à l’existence : lavolonté et le lâcher-prise.

Concentration et volonté :En nous intéressant à nos difficultés deconcentration, nous pouvons nous interrogersur la nature de ce que nous appelons « notrevolonté ». Il s’agit d’une volonté parfois en défi-cit, comme si notre personnalité avait à unmoment donné eu du mal à se construire.Une volonté parfois aussi excessive, commeun besoin de maîtrise permanente masquantbien évidement certaines peurs.

Je vous propose cette expérience :Demandez-vous de temps en temps : « À quoi suis-je en train de penser ? ».Deux possibilités se présentent : 1. soit ce à quoi vous pensez vous convient,c’est vraiment ce à quoi vous souhaitezoccuper le moment présent, et dans ce cascontinuez ; 2. soit ce à quoi vous êtes en train de pen-ser ne vous apporte rien ; ce n’est pas votrevolonté d’occuper le moment présent àcela, et dans ce cas arrêtez.

Vient alors un moment saisissant : « Si je nesouhaite plus penser à cela, alors à quoi est-ce que jedésire vraiment consacrer le moment présent ? »Cet exercice est plus impliquant qu’il n’yparaît et fait apparaître que notre activitémentale est parfois, comme certains pro-grammes télévisés, un moyen de ne pasagir, d’éluder certaines questions ou encored’éviter de laisser place au « vide » et doncaux émotions.

« Je pense donc je suis » nous disait Descartes (2),mais la nature de nos pensées peut égalementnous détourner de l’« être ». S’intéresser véri-tablement à notre capacité de concentration,et de façon plus large à notre activité mentale,va nous faire réaliser que nos pensées condi-tionnent nos actes mais également notre personnalité.

Concentration et lâcher-prise :Le premier pas sera d’identifier avec quoinous sommes parfois en prise, qu’est-ce quinous empêche de lâcher, et après seulementnous pourrons nous demander : « Commentfaire pour nous libérer ? »

Voici une autre expérience : Vous pouvez fermer les yeux, et pendantune minute vous accueillez simplement ce

qui se passe au niveau de votre mental endécidant de ne vous intéresser à rien de par-ticulier. Que ce soit des pensées, des images,des sensations, des bruits, ils arrivent, sollicitent peut-être votre mental un instant,vous les accueillez avec bienveillance, sans les chasser, simplement vous décidezde ne pas vous y intéresser et de les laisserpasser…

Cet exercice fait régulièrement, de plus en plus longtemps, dans des conditionsdiverses (yeux ouverts, environnement sollicitant, etc.), est l’un des plus fondamen-taux pour qui souhaite développer ses capa-cités de concentration, et, au-delà, mieux se connaître.Il est donc essentiel de ne pas forcémentrépondre à un symptôme, comme l’est sou-vent la difficulté de concentration, par desimples techniques d’entraînement qui ne

feraient que masquer les besoins réels, maisd’utiliser cette difficulté comme point dedépart d’une démarche de connaissance desoi et de mobilisation de ses ressources.Je terminerai par un souvenir personnel. Jem’étais rendu, il y a quelque années, à unenseignement bouddhiste dirigé par SogyalRinpoché (3) qui traitait de la relation quenous avons à notre mental. Celui-ci racontaalors une conversation qu’il avait eue avecun ami Lama qui lui avaitglissé posément au milieud’une conversation cettephrase : « […] cela fait 7ans que je n’ai pas eu une pen-sée inutile […] ». l

(1) Technique longue de sophrologie qui comprend un

ensemble de stimulations corporelles.

(2) Mathématicien, physicien et philosophe français.

(3) Lama tibétain.

COMPRENDRE IAPPRENDRE

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par Eric Médaets, kinésithérapeute du sport, sophrologue, entraîneur mental de sportifs de haut niveau,formateur à l’École belge de sophrologie fondamentale et de relaxation (EBSFR), membre titulaire de la Sociétébelge de sophrologie et de relaxation (SBSR).

COMPRENDRE IAPPRENDRE

40 n SOPHROLOGIE

Si vous avez subi uneamputation ou si un de vosproches est dans ce cas, jevous invite à passer unmoment ensemble pouraborder le syndrome dumembre fantôme.Il correspond au cas d’unepersonne amputée chez qui lesperceptions sensitives etmotrices de la partie du corpsdisparue persistent.Certaines sensations peuventêtre présentes, certainsmouvements automatiques ouréflexes peuvent être vécus. Ilfaut prendre en compte deuxaspects : sensitif (sensations)et moteur (mouvements).

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MEMBREFANTÔMEET SCHÉMACORPOREL

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e mécanisme d’appari-tion de ce syndromeest encore peu connu.Presque tous lespatients amputés con -naissent le membrefantôme et environ50 % vivent une expé-

rience douloureuse. Il apparaît très viteaprès l’amputation et cela peut s’estomperprogressivement grâce à la réorganisationdu cerveau. La douleur peut réapparaîtreultérieurement suite à un événement.Environ 20 % des amputations sont d’ori-gine traumatique ; les 80 % restant sontchirurgicales suite à une pathologie tou-chant principalement des personnes deplus de 65 ans.Les amputations congénitales sont dues àune malformation.Nous envisagerons ici les deux premièressituations qui apportent une modificationbrutale du schéma corporel.Le membre amputé sera remplacé par une

prothèse qui permettra de retrouver unecertaine fonctionnalité.Les douleurs fantômes s’atténuent souventlorsque la prothèse est en place et active.Elles peuvent être plus vives quand on l’en-lève et au repos.

C’est la conscience que chaque individu a deson corps, au repos, en mouvement, dansl’espace, grâce aux cinq sens (sensitif), à lakinesthésie (moteur) et à la proprioception.Cette dernière nous apporte les informa-tions provenant des muscles, des articula-tions et des os.Le schéma corporel n’est pas inné maiss’acquiert progressivement, se construit etest en constante évolution.Il participe à l’élaboration de la per-sonnalité par la coordination, l’orien-tation spatio-temporelle et la relationavec les autres.

Le schéma corporel

La personne amputée devra construire sonnouveau schéma corporel et s’appropriersa nouvelle image du corps.L’équilibre général sera perturbé en fonc-tion de la localisation de l’amputation et deson importance.Les amputations des membres inférieursdues à une pathologie sont les plus cou-rantes. Elles ont un impact important surla statique générale du corps qui se trouvemodifiée.L’image du corps est construite par le cer-veau et le patient amputé perçoit son corpsamoindri, parfois de manière excessive. Le rôle du sophrologue sera de ramenercette perception la plus proche possible dela réalité et de faire accepter progressive-ment, sans jugement, le nouveau schémacorporel.La prise de conscience et la concentrationsur d’autres parties du corps est unmoyen de détourner l’attention des zonesdouloureuses, en les englobant dans latotalité du corps.

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Après une amputation d’un membre, lescircuits cérébraux centraux continueraientà fonctionner en toute indépendance etcréeraient des sensations illusoires.La thérapie du miroir est une approcheintéressante : un miroir est placé face aumembre amputé ; le patient voit le refletdu membre et a l’impression de voir lesdeux. Il regarde bouger le membre qui luireste dans le miroir.Il s’agit de remplacer le message sensitifque le membre amputé ne peut plusenvoyer au cortex cérébral, par un messagevisuel pour tromper le cerveau qui croitque le membre amputé fonctionne.La motivation et la concentration dupatient pendant les mouvements sont pri-mordiales.Dans le cas des douleurs fantômes, le cer-veau ne filtre plus les informations venantdu corps et une fixation sur la douleur nefait qu’accroître sa perception.On demande au patient de réaliser des mou-vements symétriques, le cerveau seraconscient que le membre fantôme répondaux signaux, ce qui pourra apaiser la douleur.

La sophrologie peut jouer un rôle intéres-sant en complément d’autres thérapies, enagissant sur la dimension corporelle grâceà l’écoute affinée des sensations.Ceci permettra d’accepter une nouvelleimage du corps et si le patient porte uneprothèse, de l’intégrer dans l’ensemble dunouveau schéma corporel.L’objectif est d’arriver à accueillir la dou-leur comme un simple message du corps,en diminuant son impact émotionnel etanxiogène.Notre corps nous parle par les sensations,nous pouvons parfois l’écouter attentive-ment, parfois simplement l’entendre.Exemples :– Si vous entendez un bruit qui vousdérange, plus vous l’écoutez, plus sa per-ception sera plus forte et désagréable.– Si vous focalisez votre attention sur d’au-tres stimuli, le bruit désagréable, toujoursprésent, sera mis en arrière-plan.Si vous avez mal dans une région du corpsqui mobilise toute votre attention, il suffitqu’une autre douleur aiguë apparaisse ail-leurs dans le corps, pour « oublier » la dou-leur qui vous préoccupait tellement avantla nouvelle crise.La sophrologie permettra de redécouvrird’autres régions du corps qui sont le siège

Approche sophrologique

de sensations agréables, souvent occultéespar la focalisation sur la douleur.Ce travail de « reglobalisation » du corps« diluera » la région douloureuse dans l’en-semble du schéma corporel.C’est un des moyens pour changer le rapport à la douleur en diminuant sa perception.

Nous pourrons agir sur :– La prise de conscience du nouveau

schéma corporel et l’accepter ;– L’acceptation progressive de la nouvelle

image du corps ;– Modifier le rapport à la douleur ;– Donner des moyens pour gérer la dou-

leur ;– Accompagner la rééducation motrice ;– Utiliser l’imagerie mentale sous toutes ses

formes ;– Diminuer l’anxiété ;– Gérer le stress.C’est aider à gérer la nouvelle situation àlaquelle le patient n’était pas préparé,conscient qu’il vit un traumatisme physiqueet psychologique important.

Les techniques simples proposées s’entraî-nent si possible en dehors des épisodesdouloureux pour avoir toute leur efficacitéen situation de crise.

Confortablement installé, portez toutevotre attention sur la respiration.Observez les sensations à l’expiration et àl’inspiration.Variez l’amplitude, la fréquence… accueil-lez les différentes sensations.Concentrez-vous maintenant sur votreexpi ration… prenez pleinement consciencede votre vécu.Objectif : détourner l’attention de la régiondouloureuse.

Dans le niveau de détente, pratiquez uneinspiration profonde, retenez l’air,contractez tous les muscles… Expirezlentement, longtemps avec l’intention demettre dehors tout ce que vous souhaitezévacuer… Tout en relâchant les muscles.Vous pouvez répéter cette respiration, en variant l’intensité des contractions musculaires.Vous pouvez également réaliser ce déplace-ment du négatif région par région et ensuiteterminer par la tension de tout le corps.Objectif : « expirer » la douleur en mettanttoutes les tensions à l’extérieur.

Quelques exercices

adaptés

1 LA RESPIRATIONCONSCIENTE

2 LE DÉPLACEMENT DU NÉGATIF

COMPRENDRE IAPPRENDRE

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EN COMPLÉMENTÀ D’AUTRESTHÉRAPIES, LASOPHROLOGIEAGIT SUR LADIMENSIONCORPORELLE

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Après réalisez un mouvement avec un bras,concentré sur les sensations ainsi que surla récupération qui suit et les sensationsinduites par l’exercice.Idem avec l’autre bras, ou moignon…Réalisez la même chose des deux côtéssimultanément.Idem avec les membres inférieurs…Pendant chaque mouvement vous êtesattentif aux modifications de l’équilibre.Objectif : reprendre confiance dans l’équili-bre, intégrer le membre amputé et la pro-thèse dans le schéma corporel.

Comme dit précédemment les douleurssont souvent moins fortes quand le patientest appareillé.Détendu, retrouvez, vivez toutes les sen-sations du contact de la prothèse, commesi elle était placée.Utilisez tous les exercices d’imagerie men-tale déjà effectués…Objectif : calmer les douleurs en retrouvantles sensations avec le port de la prothèse.

Combinez plusieurs exercices déjà entraî-nés, choisissez ceux qui vous conviennentet découvrez d’autres effets vécus par l’as-semblage de différentes techniques.Objectif : arriver à créer la séance qui vousconvient et vous appartient.

ConclusionCes quelques exercices proposés en appel-lent d’autres.À vous de laisser libre court à votre imagi-nation et à votre créativité.L’accompagnement d’un sophrologue vousouvrira d’autres pistes que vous pourrezexplorer et développer en toute autonomie.La sophrologie est une aide précieuse maisne remplace pas les traitements classiques.Elle est complémentaire et peut accroîtreleur efficacité. l

(1) Technique longue de sophrologie qui comprend

un ensemble de stimulations corporelles.

7 IMAGINER LES SENSATIONSDE LA PROTHÈSE

8 L’« INTÉGRALE »

Dans la détente, soyez attentif à une sen-sation spontanément vécue… Vous pou-vez la changer en une autre agréable, quin’est pas nécessairement son contraire.Si vous ressentez une certaine pesanteur,vous pouvez la changer par exemple enchaleur ou toute autre sensation.Pour réaliser cette substitution sensorielle,vous pouvez utiliser les moyens qui sem-blent appropriés au moment de l’exercice.L’utilisation d’images : utiliser une sensa-tion agréable vécue dans une autre partiedu corps et l’activer là où vous le souhai-tez… À vous de découvrir… Peut-être uneimage associée à la sensation agréable.Objectif : changer la sensation douloureuseen une autre plus agréable.

Mettez-vous face au miroir, dans la détente,et effectuez les mouvements tels quedécrits pour la thérapie du miroir, regar-dez les mouvements que vous exécutez.Ensuite revivez mentalement le mêmeexercice en visualisant, en « regardant » lesmouvements de vos membres commevous les avez vus auparavant.L’étape suivante : réalisez l’exercice unique-ment en imagerie mentale, en visualisationexterne, en imaginant l’image réfléchie de

3 SUBSTITUTION SENSORIELLE

4 IMAGERIE MENTALE POUR REN-FORCER LA THÉRAPIE DU MIROIR

vos membres, comme si le miroir étaitdevant vous.Objectif : pouvoir se voir de l’extérieur,indépendamment du miroir, devenir auto-nome pour réaliser l’exercice.

En relaxation, vous imaginez que vous réa-lisez un mouvement simple de votre pro-gramme de rééducation, en vivant toutesles sensations dans tout le corps.Avec ou sans la prothèse.Ensuite pour pouvez aborder des gestes,des actions de la vie quotidienne.Objectif : rendre la rééducation plus efficacegrâce à l’imagerie motrice. Les mêmeszones cérébrales sont activées que lors dumouvement réel.

En position debout, détendu, les yeux ouverts,vous prenez progressivement conscience devotre équilibre, de ses modifications…Lorsque vous êtes en accord avec lui, vouspouvez fermer les yeux et découvrir lesnouvelles perceptions de votre équilibre…Ouvrez les yeux, comment vivez-vousvotre équilibre ? Probablement plus de sta-bilité, plus de confiance en vous.Répétez ce petit jeu plusieurs fois, en allon-geant les séquences en fonction de votrebien-être du moment.

5 IMAGERIEMOTRICE

6ADAPTATION DE LA RELAXA-TION DYNAMIQUE DE CAYCEDODU PREMIER DEGRÉ (RDCI) (1)

LA SOPHROLOGIENE REMPLACEPAS LESTRAITEMENTS

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COMPRENDRE IAPPRENDRE

44 n SOPHROLOGIE

Le systèmeimmunitaire

(rougeur, chaleur) une perméabilité, quioptimise les échanges sanguins et lessystèmes de défenses (les phagocytes),– La moelle osseuse et le thymus sontdes sites de production de cellulesimmunitaires (lymphocytes) ;– La rate, les ganglions lymphatiques, les amygdales et les amas de celluleslymphoïdes situés sur les muqueuses

des voies respiratoires, digestives,urinaires et génitales. Dans

ces terrains réside larapidité immunitaire. Lesystème cardiovasculaireest le réseau principal desorganes lymphoïdes (4).Il existe dans notresystème deux types deréponses :L’immunité « innée », quisignifie notre capaciténaturelle à nous défendreface aux agressionsextérieures.

– L’immunité « acquise »qui repose sur la mémoire

corporelle et sur l’histoire de chacun. Elle nous permet

de construire nos propresarmes en fonction des agents

rencontrés ! À l’image d’une clé et d’une serrure, l’agent pathogèneprésente une serrure sur laquellenotre organisme doit « fabriquer »une clé pour apporter une réponseimmunitaire.

Quelle immunité dans lasphère intestinale ?

Natasha Campbell-Mc Bride (5)

considère notre système

par Claudie Cierge-Parcineau, sophrologue

Si la sophrologie permet une meilleure connaissance de soi-même, par lesémotions et les sensations qu’elle provoque, elle ouvre aussi le champ deconscience sur la présence et la densité de l’être.

a détente et larelaxation utiliséescomme moyen deparvenir au travailsophrologique ont des

répercussions sur nos organes. Nouspouvons constater que la respirationabdominale provoque un massageintestinal entraînant, à son tour, unerégulation du péristaltisme (1). Lasophrologie favorise les échangessanguins, gazeux, l’alternance denos systèmes végétatifs :sympathique-parasympathique.Ces phénomènes citésdéfinissent le cœur même de lapratique : l’homéostasie (2). Si lasophrologie renforce lesstructures de l’être, alors elle ainévitablement des répercussionssur notre système immunitaire,c’est-à-dire notre système dedéfenses face aux agressionsextérieures : bactéries, virus,germes, allergènes.

Le système immunitaire : qu’est-ce que c’est ?

Notre système immunitaire estomniprésent. Nous distinguons pourcela des zones de défenses concrètes :– La peau et les muqueuses commeenveloppes cutanées, zones de défensesefficaces, sur lesquelles réside une floreprotectrice : notre première réponseimmunitaire de par son PH (3) acide, et laprésence de « bonnes bactéries ». Ellesseront aussi le siège des inflammationsprovoquant par la vasodilatation

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immunitaire comme un ensemble, untout dont la place forte se situe dansnotre sphère intestinale (70 %). La flore,la muqueuse intestinale couvrent toute la paroi du système digestif et assurentun rôle d’échanges, à l’image d’un filtre,entre l’intérieur et l’extérieur. Notreintestin est à la naissance stérile. La colonisation bactérienne va constituer« un véritable berceau » et « assurer lamaturation de notre système immunitairesystémique et muqueux » et du systèmedigestif. Une paroi intestinale saineregorge de lymphocytes, garants de notre protection contre les agentsextérieurs. Les lymphocytes produisentà leur tour des immunoglobulines A. Ces immunoglobulines A situées au niveau des muqueuses et des fluides corporels constituent unepremière ligne de défense pourneutraliser les premières attaquesennemis (virus, bactéries, parasites,champignons…). Lesimmunoglobulines A, tout comme denombreux agents dans la réponseimmunitaire (interférons, cytokines,macrophages, neutrophiles…) sontprécieux et dépendent de l’intégrité de la flore intestinale.

Cela signifie que son déséquilibreentraîne des désordres et unaffaiblissement de l’ensemble du systèmeimmunitaire, voire des répercussionssystémiques.

Une immunité corps-esprit ?

La rapidité de nos réponses immunitairesest primordiale ; elle repose surl’efficacité des moyens decommunication. À l’image d’une armée,

les troupes sont affectées à différentesfonctions. Elles n’agissent pas pourautant de manière indépendante, les neurotransmetteurs (adrénaline,dopamine, sérotonine…) situés au seindu système nerveux, et les cytokines dans le système immunitaire, collaborent.Il a été révélé à travers différentes étudesexposées (6) que « certains neurotransmetteurset des cytokines sont sécrétés et reconnus à la foispar le système nerveux et par le systèmeimmunitaire ». Notre système immunitairefonctionne de manière transversale et en corrélation ; ainsi « des récepteurs pour les neurotransmetteurs produits par lecerveau ont été mis en évidence à la surface de cellules immunitaires comme des globulesblancs. Ces globules blancs sécrètent desneurotransmetteurs, qui en retour, influencent le cerveau ». Les systèmes ont alors des résonances mutuelles, « leurs limites ne sont pas aussi bien définies », les informations corporelles influent sur le fonctionnement cérébral. Si le cerveau détermine nos « processuscognitifs » et la construction de nosréflexions et pensées, alors notre corpsinforme et influe notre fonctionnementcérébral.D’où l’idée d’une unité corps/esprit.

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LA SOPHROLOGIEFAVORISE LES ÉCHANGESSANGUINS,GAZEUX,L’ALTERNANCEDE NOSSYSTÈMESVÉGÉTATIFS

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(1) Contractions qui permettent au système digestifde faire déplacer son contenu.(2) Processus physiologique permettant demaintenir certaines constantes du milieu intérieurde l'organisme nécessaires à son bonfonctionnement.(3) Potentiel Hydrogène : paramètre qui permet dedéfinir si un milieu est acide ou basique.(4) Définition du système immunitaire d’après unerecherche et rédaction de Marie-Michèle Mantha,M Sc Révision médicale Dr Paul Lépine, M.D.D.O.(5) Dr Natasha Campbell-Mc Bride, “Le syndromeentéropsychologique GAPS (Gut and PsychologySyndrome)” édition Française Nutrition Holistique,Cottens, Suisse, 2011.(6) Janssen T., “La solution intérieure, vers unenouvelle médecine du corps et de l’esprit, Pocketévolution 2012. Études Suzuki N, Complementaryand alternative medicine : a Japanese perspective,Evidence-based complementary and alternativeMedicine”.(7) Charmide de Platon.(8) Paroles du sophrologue utilisées pendant lapratique.(9) Division.(10) Brassage abdominal.(11) Technique de base courte.(12) Technique courte qui consiste à activer lessensations d'une manière douce.

COMPRENDRE I APPRENDRE

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Témoignaged’Isabelle pratiquant la sophrologie depuishuit ans

« Suite à différents événements, muta-tions professionnelles de mon époux,départs des enfants pour suivre leursétudes, mes séances hebdomadaires m’ontpermis au départ de retrouver une cer-taine sérénité, vis-à-vis de mon travailmais aussi dans mes insomnies, pourlâcher prise et mettre en place desréflexes détente. Je remarque que la régu-larité de ma pratique a renforcé mesrésistances immunitaires car je ne suisque très rarement malade. »

LES ÉPREUVESÉMOTIONNELLESONT DESRÉPERCUSSIONSSUR NOTREIMMUNITÉ

Comment la sophrologie peut-elle nous aider à renforcernos troupes immunitaires, à sauvegarder les boucliers denos soldats intérieurs ? Comment la sophrologie peut-elleparticiper à la relation « corps-esprit/esprit-corps » ?

L’apparition de notions psychiques etphysiques est ancestrale ; l’utilisationdes incantations était essentielle. La gué-rison et l’administration des remèdes sefaisaient avec le traitement d’un dis-cours (7). Ici en sophrologie, le TerpnosLogos (8) ouvre la porte de la conscience.Cette voix équilibre le mental, vise l’har-monisation les systèmes nerveux etcontribue à notre système immunitaire.Le stress, bien que vital, crée une dichotomie (9) entre le corps et l’espritlorsqu’il devient aigu et chronique. Les épreuves émotionnelles : deuils,séparations, ruptures socioprofession-nelles génèrent un affaiblissemententraînant des répercussions sur notreimmunité. Aujourd’hui, et plus quejamais, nous sommes soumis à la rapi-dité, à l’adaptation ; il est donc souhaita-ble de mettre en place des techniquessécurisantes pour retrouver le dépasse-ment de soi, l’énergie et l’envie de (re)trouver sa place. dans une meilleuresanté. Les techniques respiratoires : la respira-tion carrée (compter quatre temps surl’inspiration, rétention, expiration,rétention), respiration sur les trois

niveaux : orienter son attention pendant l’inspiration et l’expiration(nez, cage thoracique, zone abdominale)permet d’équilibrer le parasympathiqueet le sympathique. Les exercices du pre-mier degré notamment le Nauli (10) vaoffrir un massage de toute la zoneabdominale, provoquer un relâchement,optimiser les échanges sanguins, gazeux, lymphatiques de la sphère intes-tinale et renforcer notre système immu-nitaire. Une sophronisation de base (11)

permet de récupérer ; sa répétition meten place des réflexes “détente” qui améliorent le sommeil ; celui-ci permetde secréter des hormones essentielles au système immunitaire pour luttercontre les infections. La visualisationpermet de renforcer notre guérison,optimiser nos ressources immunitaires.La Sophro Activation Vitale (12) (SAV)mobilise la circulation et ainsi réactiveles organes. L’orientation de la concentration sur les tissus corporelsrenforce le système immunitaire.L’entraînement sophrologique permet de mettre le mental au servicede la conscience, afin de développer des capacités insoupçonnées. l

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SOPHROLOGIE n 47SOPHROLOGIE n 47

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Ces troubles se développentdurant plus de six mois etpèsent sur la vie socio-pro-fessionnelle et familiale dumalade.

Pourquoi diagnostiquer tôt ?Ces troubles peuvent exister au cours d’au-tres pathologies (carencielles, hormonales,iatrogènes (1), toxiques, infectieuses, psy-chiques), dont le dépistage favorise la gué-rison.

Quand s’alerter ?Dès que les erreurs et omissions ne font plusl’objet d’autocorrections et altèrent la qualitéde vie de la personne. Elle « ne se souvient plusqu’elle a oublié » et se montre surprise quandon lui signale.

Les différents temps de la maladie, quedoit savoir le sophrologue ?L’anxiété est au cœur de la demande dela personne.Quand la personne s’aperçoit de ses pre-miers troubles et de leurs conséquencesdans sa vie quotidienne, elle s’interroge, s’enaffecte et ainsi les majore. Son avenir l’ef-fraie.Elle peut, a contrario, ne pas les percevoirmais souffrir des modifications relation-nelles et des incidents qu’ils produisent.Le diagnostic confronte la personne à samaladie, aux décisions à prendre, réaména-gements à opérer. Elle fait face aux réactionsdiverses de l’environnement ; en résultestress, perplexité, sidération, angoisse, révolte.

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Alzheimer : sophrologieau service du patient etde sa famille par Agathe H. Delisle, neuropsychologue, sophrologue, formatrice en sophrologie

à l’Institut de Sophrologie de Paris S.F.P., formatrice en gériatrie à l’IRFA

La maladie d'Alzheimer, souffrance individuelle et enjeu sociétal majeur, toucheraen 2020 un sénior sur quatre.La personne montre un trouble de la mémoire : perte de l’acquisition des faitsrécents et au moins un autre trouble, intellectuel, gnosique (savoir) ou praxique(savoir-faire). On note une altération des fonctions exécutives, une modification del’humeur et de l’aisance relationnelle, un état dépressif, une baisse de l’attention, dela concentration, difficultés de langage, de l’écriture.

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malade. Ils ont besoin de gérer leur propreanxiété.Plus tard, ils souffrent de la perte de la rela-tion particulière à la personne, de son “indif-férence” (symptôme), “de ses répétitions”.Ils l’aident trop, ne la laissent plus décider,parlent à sa place ; la fatigue, voire un burn-out menacent.La pratique régulière de la sophrologie peutêtre un recours pour surmonter l’anxiété,la fatigue, se ressourcer et ne pas s’oublier.

(1) Effets secondaires dans la prise de certainsmédicaments.(2) Répétition systématique de tout ou d’une partied'une phrase.(3) Techniques de base courte.(4) Techniques longues de sophrologie quicomprennent un ensemble de stimulationscorporelles.(5) Paroles du sophrologue utilisées pendant lapratique.

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L’évolution de la maladie se fait par paliers ;elle impose de lourds efforts d’adaptationafin d’anticiper les besoins de la vie courante.Puis vient la disparition de la mémoire.L’attention se perd ainsi que les savoirs etsavoir-faire, les troubles du comportementpeuvent apparaître.La personne déconcertée et désorientée dit :« Quand j’étais en vie » ; elle ne reconnait plusses proches (ils n’ont plus le visage dont ellese souvient de sa mémoire du passé qui estintact).Puis le malade ne peut plus se laver, s’habil-ler, manger, se mouvoir ; il perd son langage,a des troubles de la déglutition. Enfin appa-raissent les activités involontaires, répéti-tives : déambulation, écholalies (2) etc. La per-sonne semble absente.Seuls ses moyens émotivo-affectifs d’adap-tation, de mémorisation (mémoire ducorps), de communication subsistent.Tout au long de la maladie, la personnereste un individu adulte, sensible, voirehypersensible aux ambiances et auxpropos qui sont tenus autour d’elle ;c’est à cette sensibilité que s’adresse lesophrologue.

Comment aider le malade ?Au temps des inquiétudes, le sophrologuepropose d’apprendre à s’apaiser par desexercices de sophronisation de base (3), desexercices moteurs favorisant l’équilibre, laprise de conscience des sensations (RD1,RD2 (4)), l’élection de lieux de sécurité dansle corps, dans l’environnement, pour leretour du bien-être et le maintien des savoirset savoir-faire. `

Une malade témoigne : « Quand je m’aperçoisque j’ai raté un rendez-vous ou que j’ai commis uneerreur, au lieu de paniquer et de pleurer, je fais monexercice de respiration, je me réfugie dans mon lieude confort ; une fois apaisée je téléphone pour m’ex-cuser et prendre un autre rendez-vous ou bien je tentede réparer ma bévue. Reprendre le contrôle des évé-nements, réparer mes erreurs me réconfortent ».

Lors du diagnostic, le sophrologue spé-cialisé en gériatrie va aider la personne à sedonner les moyens de réorganiser sa vie,prendre son temps, s’apaiser par elle-même.L’image mentale sous ses diverses formes – de la représentation pour l’engrammationdes souvenirs et l’organisation, créatrice, res-sourçante, les aides à la mémorisation – vontconcourir au maintien de l’estime de soi etde la capacité décisionnelle, précieux encette période.L’ignorance est anxiogène : des informa-tions sur la maladie seront données à la per-sonne et à ses proches.Plus tard, pour maintenir le bien-être et lessavoir-être et faire restants, le sophrologueproposera des exercices adaptés : travailyeux ouverts, debout avec appuis, assis,allongé, verbalisation de ce qui est senti, vu,perçu pendant les exercices, évocation delieux connus ou sécurisants, d’activitésagréables.L’image mentale est abandonnée car la per-sonne peine à en créer ou bien y adhère tropfortement.Plus tard encore le sophrologue adaptera lesexercices aux nouveaux besoins, pour uneapproche de tension-détente sensori-motrice en imitation, favorisera le contactvisuel, apaisera par le terpnos logos (5).

Comment aider la famille ?Tout au long de la maladie il aidera lesproches à affronter et gérer cette épreuve.Au début, les proches méconnaissent lestroubles qui les inquiètent ; ils les attribuentau caractère, à une dépression. Ils ont besoind’informations pour comprendre la maladie,aider la personne ; mais aussi relayer, aprèsle diagnostic, ces informations auprès du

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LA SOPHROLOGIEPEUT ÊTRE UNRECOURS POURSURMONTERL’ANXIÉTÉ, LA FATIGUE, SE RESSOURCER

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REGARDS CROISÉS I ALZHEIMER

La Haute Autorité de santé définit lesaidants naturels comme « les personnes nonprofessionnelles qui viennent en aide à titreprincipal, pour partie ou totalement, à unepersonne dépendante de son entouragepour les activités de la vie quotidienne ».

par Danièle Derieux, infirmière, sophrologue,formatrice au CEAS (institut FEPS), membre de l’asso-ciation France Alzheimer

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Si cette aide informelle permet de retarderl’entrée en institution spécialisée, elle estsouvent une source de stress pour lesproches.

Deux catégories d’aidants familiauxOn distingue deux grands types d’aidants :les enfants des patients et les conjoints.Les premiers sont encore jeunes, souventautour de la cinquantaine et impliquésdans la vie professionnelle. Les secondssont plus âgés. Ce sont des femmes dansdeux cas sur trois.La maladie d’Alzheimer impose des effortsd’attention et de soin considérables. Unevigilance qui progressivement mobilisel’aidant 24 heures sur 24 et le conduit à dessituations d’épuisement. Cet engagementconsiste à soutenir et assister le maladeface à de nombreuses difficultés : instaurerun confort maximum, se soucier del’image corporelle, pallier les pertes d’au-tonomie, favoriser l’activité, maintenir unlien avec l’extérieur et la famille, donnerde la tendresse, être à l’affût des signes nonverbaux… La perte de mémoire du maladelaisse le proche souvent démuni face à sonincapacité à comprendre les comporte-ments dysfonctionnels. Cet accompagne-ment quotidien conduit notamment à unedégradation de la qualité de vie de l’aidant.Beaucoup d’entre eux se déclarent dépri-més, épuisés, en mauvaise santé, ont destroubles du sommeil. Certains considèrentque l’essence de leur relation est perdue etque leur parent ou conjoint n’est plus lapersonne qu’ils ont connue. Il devientalors de plus en plus difficile de partagerdes expériences et des souvenirs. Pourtantils ont tendance à minimiser l’impact de la maladie et de la contribution qu’ilsapportent sur leur vie personnelle. Ils qua-lifient leur rôle de « normal » et sont sou-vent dans le déni de l’état de santé dumalade. L’aidant se dit investi dans le pré-sent comme si l’avenir n’existait pas.Pourtant il est nécessaire de conserver une capacité d’espérance et d’énergie aussibien pour eux que pour le malade qu’ilsaccompagnent.

Une réponse avec la sophrologieLa sophrologie est efficace tout au longdu parcours imposé par la maladie, maisparticulièrement pendant les momentsdécisifs tels que le diagnostic, l’entrée eninstitution et jusqu’après le décès. Lesséances de groupe favorisent le partagedes émotions, des impatiences et desexpériences, elles permettent de sortir del’isolement.

« Je suis fatiguée… J’ai du mal à contrôler mesémotions…  » sont des plaintes que l’onentend fréquemment lors de ces séances.Les participants ont parfois un niveau destress élevé qui rend difficile le lâcher-prise et impossible le ressenti physique etmental de la détente. Dans des situationsnouvelles, déstabilisantes ou redoutéesavec le malade (le moment des repas, ducoucher…) les muscles se contractent, larespiration devient haute et superficielle.Des exercices sur le souffle vont calmerl’anxiété, libérer les tensions et offrir unmoyen de dominer le stress inutile. Cetterespiration contrôlée conditionne l’équi-libre physiologique, psychique, mental etémotionnel et procure une réelle sensa-tion de bien-être.

Des techniques spécifiques et des visuali-sations vont renforcer la pensée positive etmettre l’accent sur ce qui rend dynamiqueet constructif. Elles aident à se centrer surce qui peut être fait, ce qui existe, plutôt quece qui n’est plus possible.« Je n’arrive pas à évacuer les idées parasites… Jene retrouve plus de souvenirs heureux… » Cesdifficultés sont souvent la conséquenced’une impossibilité à se concentrer. Lesaidants sont « surchargés » et ne parvien-nent pas à laisser leur esprit s’évader et selaisser aller. Plus on veut chasser une idéeobsédante, un sentiment de tristesse, plusils reviennent. Accueillir ces pensées néga-tives peut réconforter, déculpabiliser.Accepter avec bienveillance ces émotionsfavorise petit à petit le retour à l’apaisement.C’est alors qu’une expérience difficile peutêtre positive. S’autoriser à ressentir sa dou-leur et à pleurer les pertes successivescontribue à l’adaptation au changement.

La pratique régulière de la sophrologieaide à alléger le « fardeau » de la personneaccompagnant un malade Alzheimer.« J’ai appris à prendre du recul et à penser àmoi… À contrôler mes impatiences et macolère… Lors des obsèques de mon époux, j’aimis en pratique des exercices durant le transportau cimetière… Maintenant, je prends consciencedes petites et grandes victoires sur moi-même. »La sophrologie permet à l’aidant d’admet-tre ses difficultés et ses souffrances, ellefavorise la connaissance de soi. Elle l’in-vite à être suffisamment àson écoute pour utiliserles aides disponibles etaccepter de prendre dutemps pour soi afin deprévenir les situationsd’épuisement. l

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ne formule-clé, « l’accompa-gnement personnalisé », per-met, par un certain nom-bre d’heures accordées auxétablissements scolaires, de

construire des projets locaux adaptésincluant entre autres cette dimension debien-être.Une expérimentation portant sur la prise encharge des difficultés psychosociales sedéroule depuis septembre 2010 au collègede la Vaucouleurs à Mantes-la-Ville.Ce projet porte le nom d’« Ateliers d’AideIndividualisée ».Son originalité repose sur l’utilisationconjointe de la sophrologie et de tech-niques cognitives et comportementales.

Comment fonctionnent ces ateliers ?L’objectif est de développer chez les élèves concernés des compétences dites

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SOPHROLOGIEEN MILIEU SCOLAIRE

par Jean-Pascal Cabrera, professeur d’éducationphysique et sportive, sophrologue, préparateur mentald’athlètes de haut niveau

Depuis quelques années,l’école a changé le regardporté sur les difficultésscolaires. Il estmaintenant possibled’agir avec d’autresleviers que le classiquevoire automatiquesoutien en français ou enmaths. Le bien-être desélèves est maintenantreconnu comme unélément important de laréussite scolaire.

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MILIEU SCOLAIRE

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transversales, c’est-à-dire qui seront réinves-ties dans toutes les matières enseignées.Par exemple, un élève qui améliore l’estimede lui-même prendra plus d’assurance enpassant au tableau devant toute la classe etaura moins peur du regard des autres. Desétudes montrent que le décrochage scolairecommence par une mauvaise estime de soi.Une équipe composée de trois enseignants,dont deux sont sophrologues, assure l’enca-drement d’ateliers ; les thèmes les plus fré-quemment abordés sont le stress, l’estimede soi et l’empathie.Tous les élèves de sixième, soit 154 élèvesrépartis en six classes, peuvent participer enpetits groupes de huit élèves maximum à cesateliers à raison d’une heure hebdomadairependant toute l’année scolaire.

La détection des difficultés psychosocialesest réalisée en croisant deux sources d’in-formation : d’une part le ressenti deséquipes enseignantes au sein de leurs cours,relayé par le professeur principal ; d’autrepart la lecture de questionnaires soumis auxélèves. Chacun des trois enseignants anima-teurs de l’atelier propose ensuite une listed’élèves de chaque classe aux parentsconcernés et à l’administration.Certains élèves ne vont participer qu’à uneseule session de quatre à six séances sur unthème ciblé ; d’autres parfois, plus en diffi-cultés, peuvent cumuler deux, voire trois ses-sions sur des thèmes différents.

Que font les élèves dans ces ateliers ?Ils apprennent, grâce à une sophrologie« ludique » adaptée à cette tranche d’âge, àmieux se connaître, trouver leur juste placedans un groupe, ne plus subir le stress deprendre la parole en cours, ou le stress desévaluations.En réagissant positivement, ils développentun certain recul face à leurs émotions quileur permet de vivre l’école plus sereinementet de débloquer des situations de conflit.Clothilde (élève de sixième) : « Avant j’avaistoujours la boule au ventre en venant au collège. En

faisant mes respirations et en pensant à mon imagepositive, ça va mieux et maintenant je rigole avecmes copines. »Dans de très rares cas, il se peut que certainsélèves se sentent stigmatisés en venant à cesateliers ; mais lorsqu’à la deuxième séance,on constate qu’ils sont déjà devant la salleavant la sonnerie de fin de récréation, on saitque l’objectif commence à être atteint.

Cette sophrologie ludique s’appuie surdes éléments fondamentaux comme :– L’utilisation pertinente de la respirationen tant que moyen pour s’apaiser ou sedynamiser.– L’emploi de la visualisation pour dévelop-per des représentations mentales positives.– L’expression du corps grâce à une multi-tude de jeux d’ancrage corporel pour mieux

se sentir physiquement et évacuer les ten-sions parasites.Cette sophrologie ludique prend sa placedans une approche cognitive et comporte-mentale.Les élèves vivent une alternance entre lesprises de conscience des phénomènes parl’expression verbale ou écrite et des tempsd’action où ils sont placés dans des situationsinduisant une évolution de leurs ressentiset/ou de leurs réactions. Cette alternances’effectue de façon progressive et graduelle.

Quelle est l’évolution du projet depuissa mise en place ?La Mission d’Aide à l’Expérimentation (MAE)de l’académie de Versailles a validé l’expé-rience et a établi un partenariat avec le pôlepsychologie cognitive de l’université de

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GRÂCE À UNESOPHROLOGIE“LUDIQUE“, LES ÉLÈVESPEUVENT MIEUXSE CONNAÎTRE

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REGARDS CROISÉS I

Nanterre. Le professeur Fabien Fenouilletqui dirige ce service a mis en place un réseauintranet qui permet, grâce à des question-naires en ligne soumis à l’ensemble desélèves, d’étudier certaines thématiques dansune approche scientifique.Chaque année, un étudiant en master 2 depsychologie, vient élaborer son mémoire àpartir de nos ateliers d’aide individualisée.Progressivement, nous avons développéune méthodologie reproductible etadaptable.Dans la continuité de cette expérience, nousavons étendu notre démarche à une popu-lation d’élèves en début de décrochage sco-laire, cette fois, sur tout le bassin de Mantes–la-Jolie au niveau des classes de quatrième.Ce projet, portant le nom d’Accompagnementde Remotivation pour un Parcours Personnalisé,vise à replacer des élèves qui ne trouventplus d’intérêt à l’école dans une démarchemotivée par un objectif qui leur correspond.Ces élèves au nombre maximum de douze,issus de différents établissements, partici-pent à des sessions de six semaines.Dans cette structure, nous avons pu placerdans leur emploi du temps un créneau de deuxet parfois trois heures par semaine d’atelierconsacré à l’amélioration de l’estime de soi.À partir des travaux de recherches de l’uni-versité de Nanterre, les enseignants volon-taires ont suivi une formation sur les méca-nismes du décrochage scolaire et le rôle quejoue l’estime de soi dans la construction dela motivation.

La même méthodologie est utilisée, maisadaptée à la spécificité de ces élèves. Lasophrologie appliquée vise à aider l’élève àconstruire un projet sur un parcours pro-fessionnel ; il apprend ainsi à se valoriserdans la recherche d’un stage, à mettre enavant ses qualités pour convaincre unemployeur, à développer ses qualités rela-tionnelles pour s’intégrer dans un nouveaugroupe de travail.Par la sophrologie et par l’effet béné-fique du groupe, l’élève retrouve unobjectif à atteindre et une dynamiqued’apprentissage.Bryan (quatrième) : « J’étais toujours seul à larécré ; là, je n’ai plus peur d’être avec les autres etj’ai trouvé un stage de mécanique dans un garage. »Là encore, l’effort éducatif repose sur ledéveloppement chez ces élèves de compé-tences transversales comme «  avoir un projet  », «  se réconcilier avec l’école  »,« savoir fournir un effort ».

Quelles sont les perspectives d’avenir ?Devant la demande des autres établisse-ments pour mettre en place une structuresimilaire, des stages de formation à l’atten-tion de tout adulte de la communauté édu-cative sont maintenant proposés ; ils fontdésormais officiellement partie du Pland’Action et de Formation de l’académie.La grande majorité d’enseignant(e)s ins-crit(e)s à ces formations découvre, au-delà de la mise en place d’une telle struc-ture, les bienfaits personnels apportéspar la pratique de la sophrologie.Sans prétendre devenir sophrologues, ils tes-tent sur eux-mêmes des exercices qu’ils vontfaire vivre aux élèves.Parmi les thèmes les plus appréciés desenseignants, on trouve l’utilisation de lasophrologie pour évacuer le stress en coursde journée, entre deux cours, et pour garderson calme dans des situations tendues ; deplus, les enseignants ressentent les bienfaitsd’une prise de recul par rapport à leur quo-tidien qui leur permet de moins subir lessituations, d’être plus sûrs d’eux et d’empê-cher certaines ruminations, parfois sourcesde nuits « difficiles » la veille ou au soir decertains cours délicats.Cyrielle (professeur) : « Je n’aurais jamais crupouvoir faire une sieste en salle des profs ! »Dès la rentrée 2015, en partenariat avec lamédecine du travail, un plan académique deprévention des risques psychosociaux autravail, et en particulier le stress, sera pro-

posé à l’ensemble des personnels, ce qui

L’ÉLÈVE APPRENDÀ SE VALORISER,À METTRE ENAVANT SESQUALITÉSRELATIONNELLES

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SOPHROLOGIE n 55

représente un total d’environ 90 000 per-sonnes pour l’académie de Versailles.L’avenir voit la sophrologie devenir unoutil au service de l’enseignant.

Quels regards portent les chefs d’éta-blissement ?Mme Dumas, principale du collège de laVaucouleurs à Mantes-la-Ville : « Il est impor-tant d’instaurer un climat de sérénité chez nos jeunesarrivant en sixième. Ce premier contact conditionnela suite de leur scolarité. Je me rends compte desretombées positives de ces ateliers d’une part à l’oc-casion des conseils de classe et d’autre part lors desrencontres avec les parents d’élèves. »Un sondage révèle que 70,7 % des parentsconcernés et 95 % des équipes enseignantesont remarqué le bienfait apporté à leurenfant. Mr Blin, principal du collège Albert Thierryà Limay : « Lorsque j’ai coordonné la mise en placede ce dispositif contre le décrochage scolaire (ARPP),je n’imaginais pas que cet atelier de “remotivation”deviendrait le maillon central pour mon équipe. Je mesuis rendu compte à quel point le travail sur l’estimede soi pouvait enclencher la motivation. »La dernière session a réussi à replacer huitélèves sur dix dans un cursus scolairemotivé.

Que révèlent les études de l’Universitéde Nanterre ?Mr Fenouillet, professeur de Psychologiecognitive : « Depuis trois ans, nous étudions ave cintérêt l’utilisation de la sophrologie sur la populationdes élèves de sixième. Nous avons la chance de tra-vailler sur des échantillons significatifs comparés àdes groupes témoins sans sophrologie.Nos analyses révèlent que les élèves bénéficiant deces ateliers de sophrologie sont significativement bienchoisis.Les chiffres montrent une forte diminution des émo-tions négatives corrélée à une augmentation des émo-tions positives chez les élèves ayant bénéficié d’une àquatre séances. »

Grâce à ce précieux partenariat et dans uncadre clairement défini, la sophrologie « sco-laire » peut affirmer sa légitimité dans unchamp de perspectives innovantes. Ses pos-sibilités vont bien au-delà des difficultés sco-laires à accompagner. l

(1) Technique longue de sophrologie qui comprend

un ensemble de stimulations corporelles.

(2) Idem.

(3) Expression orale ou écrite du vécu personnel de

la séance.

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En quoi consiste la méthodologie utilisée ?

Cette méthodologie se déroule en cinqtemps :

1. Une formulation verbale ou écriteciblant la prise de conscience.

2. Des exercices dans trois registres :a) Prise de conscience de la respirationpour se détendre ou se dynamiser.b) Des exercices ludiques d’ancrage dansune « traduction scolaire » de la RD1 (1).c) Des exercices de visualisation dans une« traduction scolaire » de la RD2 (2).

3. Une phénodescription (3).

4. Une mise en pratique et une projection.a) Des jeux de rôles et des situationsludiques pour « tester les outils appris ».b) Des mini-objectifs où chaque élève sefixe une réalisation éventuelle d’un chal-lenge personnel.

5. Une expression libre (dessin, chant…)où de précieuses informations sont sou-vent révélées.Enfin, chaque élève évalue son ressenti dela séance.

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ans le cadre de lapréparation d’unexamen, le travail

réalisé en sophrologie vise notamment à :– Apprendre à se détendre physiquement

et mentalement en vue de favoriser l’apprentissage ;

– améliorer sa capacité de concentration ;

56 n SOPHROLOGIE

– Acquérir des outils permettant de gérerle stress et les émotions ;

– Travailler sa capacité de récupération ;– Améliorer la qualité du sommeil ;– Se relier à sa motivation et développer la

confiance en soi ;– Permettre, de manière générale, à cha-

cun de mobiliser ses propres ressourcesen vue de se projeter positivement dansla préparation de son examen.

REGARDS CROISÉS I

par Dominique Martinier, sophrologue, consultante

Retour sur l’animationd’un cycle de dix séancesde sophrologie, en 2015,au sein du lycée SaintJoseph de Bruz (35),auprès de quinze élèvesde première et determinale, à l’approchedes épreuves debaccalauréat.

INTERVENTION D’UNESOPHROLOGUE ENLYCÉE EN DIX SÉANCES

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Les premières séancesLors de la première séance, j’ai invité cha-cun des quinze lycéens à exprimer parécrit ses objectifs liés à la pratique de lasophrologie. Les objectifs exprimés par les lycéens :Salomé : « J’aimerais mieux dormir. Gérermon stress pendant les examens et au quotidien !Apprendre à contrôler la pression. »Clara : « J’aimerais réussir à mieux me concen-trer, avoir plus confiance en moi et être moinsstressée. »Zoé : « Avec la sophrologie, je souhaiteraisacquérir des outils, méthodes pour être moinsstressée, avoir plus de facilité à m’exprimer lorsd’un oral, sans stress. »Antoine : « Avant chaque contrôle, je stresse,panique et n’arrive pas à être concentré au maxi-mum sur ma feuille. J’ai l’impression d’avoirperdu toutes connaissances. »

QUINZE LYCÉENSS’INITIENT À LASOPHROLOGIE PAR LE BIAIS DE DIX SÉANCES

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SOPHROLOGIE n 57

Léna : « Avoir plus confiance en moi, confianceen ce que je fais. Être moins stressée tous les jourset pour les tests ou épreuves. »Louise : « Gérer mon stress lors des orauxnotamment mais aussi lors des écrits de manière àne pas paniquer. Être en forme malgré monmanque de sommeil. »Il ressortait de l’ensemble de leursdemandes la recherche d’une meilleuregestion de leur stress, de la fatigue, d’unemeilleure concentration et d’une plusgrande confiance en eux.

Mes objectifsEn conséquence, les objectifs que je mesuis fixés ont été les suivants : leur fairedécouvrir leur propre capacité à se procu-rer du mieux-être, leur permettre d’utiliserleur corps pour s’ancrer, les amener à serelier à leur motivation, et enfin leur trans-mettre des outils susceptibles, en dixséances, d’être intégrés pour être réutilisésensuite en autonomie.

Les pratiquesLes premières séances ont été consacréesà la pratique et à la répétition de tech-niques courtes permettant le relâchement,la concentration, le centrage ; elles ont étécomplétées et enrichies par la pratiqued’une respiration consciente notamment

abdominale, et la pratique de la relaxationdynamique du 1er degré (1). Leurs objectifs étaient affichés à chaqueséance pour qu’ils puissent faire le lienrégulièrement avec leur pratique de lasophrologie.Je les ai vivement encouragés à pratiquer,en autonomie, en dehors des séances.

Leur ressenti de lycéenÀ deux reprises, au fil des séances, ils ontété invités à exprimer leur ressenti par rap-port à leur vie de lycéen, les cours, le tra-vail personnel, leur relation avec les autres,leur orientation.En début de quatrième séance, quelquesretours écrits qui reflètent l’ensemble desexpressions :Léa : « Je trouve le lycée agréable, les cours sontintéressants même si on a beaucoup de travail. Je

me sens à l’aise dans le lycée, je pense que je suisbien intégrée. En ce qui concerne l’orientation, jepense qu’on est bien encadré et les professeurs fontde leur mieux pour nous aider. »Adeline : « Au bout de trois ans, le lycée est oppressant dans le sens où on est habitué à passer nos journées dedans et c’est trop routinier.On nous demande beaucoup au niveau du travail personnel et nos journées sont intenses. Les notes sont considérées comme le plus important. »Arthur : « Le lycée est un cadre d’études qui meconvient parfaitement car je pense qu’à notre âge il est important d’être guidé. Le lycée nous permetégalement de nous préparer aux études supérieureset je trouve que c’est un bon intermédiaire. »Marion : «  Le lycée est un milieu stressant. On se sent enfermé. Les règles sont trop strictes.Les élèves ne sont jugés que par rapport à leursnotes ».

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LES LYCÉENS PARTICIPANT À CESDIX SÉANCES SOUHAITENT QUE LASOPHROLOGIE LEUR PERMETTE DEMIEUX GÉRER LEUR STRESS, LEURFATIGUE ET LEUR APPORTE UNEPLUS GRANDE CONFIANCE EN EUX

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58 n SOPHROLOGIE

À mi-parcours

Les pratiquesLes séances suivantes ont été préparées en fonction de leurs objectifs etressentis exprimés.Ont été abordés les mécanismes du sommeil, les spécificités du sommeildes adolescents, et je leur ai conseillé quelques règles de bonne conduite enmatière de sommeil. Toutes les techniques ont été répétées pour l’intégration ; la technique deProtection Sophro-Liminale (2), a été expérimentée sur la base de l’évoca-tion d’une image ressource. Trois mini-séances de sophrologie ont été mises en place, alliant tech-niques spécifiques et pratique abrégée de la RD1 (relaxation dynamique du1er degré), chaque mini-séance ayant une thématique et une intentionnalitépropres.

Leur ressenti de lycéenEn début de septième séance, quelques retours écrits sur leur ressenti parrapport à leur vie de lycéen, les cours, le tra vail personnel, leur relation avecles autres, leur orientation. Ces quelques retours reflètent l’ensemble desexpressions.Clara : « Je me sens bien au lycée même si les tests sont souvent une source de stress. J’aiparfois du mal à me concentrer pendant les cours ».Louise : « Je me sens bien au lycée même si j’ai quand même hâte de commencer mavie étudiante. J’arrive à bien appliquer les techniques de sophrologie quand je suis stresséeet pour m’endormir. »Zoé : « Je me sens bien dans ma vie de lycéenne, je suis à l’aise dans la classe et le lycée.Par contre, je suis inquiète, stressée à l’idée du bac et de ce qui m’attend l’année pro-chaine. »

La fin du cycleLes pratiquesLes dernières séances ont également été préparéesen fonction de leurs objectifs et ressentis exprimés.Une rencontre a été consacrée à une présentationdu stress, de ses mécanismes, et de la gestion dustress en lien avec leur pratique de la sophrologie.Dans ce cadre, j’ai insisté sur l’importance et lerôle de la respiration, la possibilité de la mobiliserde façon consciente, de la placer notamment auniveau thoracique ou abdominale, de jouer diffé-remment sur les temps d’inspiration et d’expira-tion. Ont suivi plusieurs pratiques en lien avec larespiration. Le but était qu’ils prennentconscience et intègrent tout ce que pouvait leurapporter la mobilisation consciente de leur respi-ration dans cette période d’examen. Nous avons poursuivi la pratique des mini-séances.Nous réalisions deux mini-séances successivement,chacune d’elles était suivie d’un temps de sortie dela pratique. L’objectif était qu’ils puissent acquérirune capacité de relâchement avec une séance assezcourte, facilement mémorisable, en vue de la prati-quer chez eux et avant les épreuves. Une trameécrite de ces mini-séances leur a été remise.Je leur ai proposé la pratique de techniques defuturisation.La dernière séance a été l’occasion de revenir surles points clefs de nos séances.

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(1) Technique longue de sophrologie qui comprendun ensemble de stimulations corporelles(2) Technique consistant à stimuler un sentimentpositif en prononçant un mot (une image) évocateurou inducteur de relaxation.

« LASOPHROLOGIEM’A PERMIS DEMIEUX MECONNAÎTRE […]DE GÉRER MONSTRESS DANSDIFFÉRENTESSITUATIONS »

SOPHROLOGIE n 59

Mon bilanIl a été positif. Mon accompagnement a été guidé par leurs objectifs et ressentis tout aulong de ces séances. Je terminerai donc logiquement par le bilan de ces dix séances.J’ai sollicité de leur part quelques mots par écrit sur ce que leur apporte la pratique dela sophrologie, ce qu’ils ont acquis au terme de ces séances.

Le bilan des lycéensSalomé : « La respiration abdominale me sert pour gérer mon stress avant les devoirs surveillés etpour m’endormir. L’image-ressource m’est utile quand je déprime ou que ça ne va pas. »Zoé : « La sophrologie m’a permis de relativiser et canaliser mon stress avant des oraux ou bacblanc. De plus, cela m’a permis d’être reposée le soir avant d’attaquer mes devoirs, en étant moinsfatiguée. »Marion : « La sophrologie m’a permis de mieux me connaître, ainsi que de mieux connaître moncorps. La sophrologie m’a permis de savoir gérer mon stress dans 0différentes situations et de savoirquelques techniques pour reprendre du tonus ou autre. J’ai découvert la sophrologie de façon agréable.Merci. »Louise : « Je pense que ces séances de sophrologie m’ont permis d’apprendre à gérer mon stress.Mais pour le moment, j’y arrive surtout quand je ne suis pas trop stressée. Lors de gros stress, j’ai dumal à me détendre même avec ces exercices. La sophrologie m’aide à m’endormir le soir alors quenormalement cela met longtemps. Ces séances m’ont servi et elles vont surtout m’aider pour le bac.Merci de nous avoir enseigné la sophrologie. »Marie : «  Je m’endors mieux le soir. Je n’ai plus mes maux de tête liés au stress. Les séancesm’ont beaucoup servi. »Clémence : « La sophrologie m’a permis d’apprendre à plus m’écouter. J’ai découvert un moyende sentir et de maîtriser les tensions. C’était très intéressant d’apprendre des techniques pour maitriserson stress ou de savoir comment se relaxer. »

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’ergothérapeutetravaille en parte-nariat avec lepatient dans uneapproche com-prenant tous lesaspects de la per-sonne dans saglobalité.

Quel lien existe-il entre la sophrologieet l’ergothérapie ? En quoi la pratique dela sophrologie pour le thérapeute commepour le patient peut-elle s’avérer complé-mentaire de la prise en charge en ergothé-rapie en santé mentale ?

60 n SOPHROLOGIE

Dans le domaine de la psychiatrie, l’ergo-thérapeute utilise l’activité manuelle, créa-trice ou d’expression comme médiation dela relation avec l’individu malade psychique-ment, malade dans sa relation à lui-même, àl’autre, et au monde.

Lors de la première rencontre avec lepatient, il doit aborder avec celui-ci tous lesdomaines de sa vie quotidienne, les élémentsqui en font un individu autonome et les fac-teurs qui peuvent constituer des freins àcette autonomie. L’écoute bienveillante dupatient dans toutes ses expressions constituealors un préalable fondamental à la prise encharge ; elle permet d’amorcer l’alliance. La

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par Emmanuelle Morice,ergothérapeute, sophrologue

LL’ergothérapie est la

thérapie par l'activité,pour des patients

présentant des troublesd’ordre physique,

psychique, cognitif,sensoriel… Son but esttoujours de favoriserl’autonomie dans lesdifférents domaines

de la vie quotidienne.

SOPHROLOGIEET ERGOTHÉRAPIESOPHROLOGIEET ERGOTHÉRAPIE

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SOPHROLOGIE n 61

pratique de la sophrologie apporte cetteouverture nécessaire pour accueillir sansréserve toutes les dimensions qui consti-tuent l’existence du patient, mettre en valeurses ressources, et l’aider à formuler ses véri-tables motivations.

Dans le déroulement du soin, la créativité etl’imagination du professionnel sont sollici-tés. Oser chaque fois un regard neuf, essayer,reprendre confiance, éloigner le décourage-ment qui guette l’équipe que forment le

patient et ses thérapeutes quand la situationn’évolue pas comme on l’espérait, amène àvaloriser chaque progrès, chaque pas enavant. Au cours de la prise en charge, lasophrologie peut permettre au patient demettre à distance les pensées négatives,anxiogènes, d’être dans le présent, plus dis-ponible et concentré.

Dans ce contexte la sophrologie peut aussidevenir une activité médiatrice à part entièrepour le thérapeute. Mais plus que cela, elleconstitue un véritable outil dont le patientpeut se saisir pour faire face à son mal-êtreen toute autonomie. La prise de consciencedes sensations corporelles lui permet d’êtreplus à l’écoute de ses émotions, de les iden-tifier et de mieux les accepter. Lorsque l’an-goisse apparaît, il peut faire appel aux tech-niques expérimentées et répétées en séancespour éviter le passage à l’acte ou le recoursaux traitements médicamenteux. Alors, dansson existence, la sophrologie renforce le sen-timent de capacité à agir, l’implication, lesentiment d’être acteur et non pas objet desoin.

Ainsi, ces deux pratiques s’enrichissentmutuellement pour le thérapeute commepour le patient. L’objectif ultime d’indépen-

dance du sophronisant par rapport ausophrologue fait échos aux objectifs del’ergo thérapie : rendre le patient autonomeavec ses propres capacités, ce qu’il « est ». l

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« PAR UNAPPRENTISSAGEQUOTIDIEN, LASOPHROLOGIEPERMET DEGÉRER PLUSSEREINEMENTLES MOMENTSPRÉSENTS »

La vie est tout sauf “un long fleuve tranquille”.

Nous avons tous dans notre vie des momentspositifs, des périodes favorables, des passages

délicats, des événements difficiles, des parcours plus oumoins chaotiques. Les différentes sphères de notre quotidienpeuvent en être affectées qu’il s’agisse du domaine de lasanté, du travail, de la famille, de l’aspect financier…

Trouver à tous ces moments de la vie, qu’ils soient positifsou négatifs, des techniques qui nous permettent de modifiernotre regard sur les événements qui sont très souvent « subis »m’apparaît comme une richesse de l’esprit. Prendreconscience de notre propre existence me semble essentielpour certainement mieux la vivre ou tout au moins la vivredifféremment.

La personne peut s’apercevoir parfois qu’elle peut vivre sonquotidien pleinement en étant ancrée dans l’instant présent ;profiter pour elle du moment présent sans ruminer les évé-nements du passé, sans commencer à se préoccuper des événements à venir est une réelle source de bien-être.

Notre activité d’ergothérapeute doit certainement s’enrichirde cet apport de techniques qui permet un mieux-être auquotidien pour nous-mêmes d’une part, pour la population

que nous accompagnons d’autre part. Notre profession d’ergothérapeute est toujours axée sur l’accompagnementd’une population ayant des difficultés fonctionnelles et/oupsychologiques.

Compte tenu de cette situation handicapante, les incidencespeuvent être multiples et découler sur des difficultés finan-cières, familiales, comportementales, sociales…

Recevoir et accompagner une personne très souvent complè-tement désemparée, compte tenu de ses multiples difficultésimposent de prendre du recul, de la hauteur, d’avoir une attitudepositive et de prendre du temps pour écouter, comprendre, hié-rarchiser les questionnements multiples et variées.

Recentrer la personne sur ce qui peut être modifié de par savolonté, ses souhaits et ses capacités apparaît essentiel. Lasophrologie ne modifie en rien le cours des événements dela vie ; elle permet simplement, par un apprentissage quoti-dien, de gérer de manière plus sereine les moments présents.

Apprendre à gérer son quotidien, apprendre à gérer sonstress, apprendre à se détendre, et y parvenir, c’est très cer-tainement offrir à nos patients de meilleuresconditions de recouvrer un déroulement de vieplus harmonieuse.

Regard d’Hervé Belliard, ergothérapeute, sur la sophrologie

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Par goût, j’ai fait lechoix de cesser detravailler sur lessavoirs de base

(histoire-géographie, français etmathématiques) et de me concentrer surles préparations aux épreuves orales deconcours et l’action de formation« Valoriser ses capacités ».J’aborde lors de ces formations courtes,dont la durée est inférieure à quatre mois,le champ transversal du développementpersonnel commun à toutes ces personnesayant a priori des buts et intentionsdifférents. Les stagiaires travaillent àreconnaître et auto-valoriser leurs capacitéset leurs potentiels : ensemble, nousmenons une réflexion autour de lacommunication et des relationsinterpersonnelles, de la confiance, del’estime et de l’image de soi. Ces temps de

réflexion durant lesquels la pensée critiqueet la pensée créative sont renforcées, sontsuivis de temps de mise en pratique desidées qui auront émergées, et alors, ce sontles capacités de décision et d’action quisont à leur tour avivées ou ravivées.Pour accompagner au mieux les stagiaireset développer une activité complémentaire,j’ai rapidement été à la recherche d’une

formation qui me permettrait de mespécialiser. J’ai choisi de me former à lasophrologie pour plusieurs raisons :– Parce que j’ai eu l’occasion de l’expéri -menter et que j’ai confiance dans laméthode ;– Parce que la sophrologie est adaptée auplus grand nombre, y compris auxpersonnes en situation de handicap ; ellepermet une connexion ou unereconnexion au corps. En effet, l’équipepédagogique a toujours veillé à inclure uneapproche corporelle dans l’offre deformation, soit par des activités sportives,soit par ateliers théâtre ;– Parce que la sophrologie permet auxbénéficiaires d’être et de rester ici etmaintenant, de se libérer des expériencesnégatives passées, de leurs inquiétudesquant à leur avenir et à celui de leur famille,à cause de la perte d’emploi, de soucis desanté, de problèmes familiaux, etc. ;– Parce que celle-ci me permettait detransmettre aux personnes des outilsefficaces que ceux-ci pouvaient s’approprieren toute liberté et réutiliser en autonomie.Au cours de ma seconde année deformation en sophrologie, j’ai effectuémon stage pratique avec un groupe destagiaires inscrits sur l’action « Valoriser SesCapacités ». J’ai utilisé, et utilise toujoursprincipalement, la relaxation dynamique du1er degré (1) et les techniques spécifiquescourtes. La personne se recentre sur sesressentis corporels et elle peut enrichirl’image qu’elle a de son corps (et par là

FORMATION I RECONVERSION

62 n SOPHROLOGIE

J’ai commencé à travaillerpour le CLIPS (ComitéLocal Pour l’Insertion

Professionnelle,organisme de formation

situé à Lillebonne enSeine Maritime), en 2009.J’ai été formatrice dans le

cadre de différentsdispositifs de remise à

niveau, de préparationscourtes aux concours de la

fonction publique ainsique sur des actions de

formation dont l’objectifest l’insertion

professionnelle et sociale.

Sophrologie en INSERTIONPROFESSIONNELLEET SOCIALE

“« LES SÉANCESONT AIDÉ LESSTAGIAIRES À GÉRER LEURSTRESS ET LEURSÉMOTIONS »

par Nancy Hauchard, sophrologue, formatrice

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l’image d’elle-même) ; elle permet auxinévitables tensions musculaires inutiles des’effacer. Le relâchement du mental, ledéveloppement d’une pensée positive, etainsi l’ouverture à un avenir en ayantconscience de toutes ses possibilités, sontégalement favorisés.

Me former à la sophrologie a modifié mapratique professionnelle :– Dans ma façon de communiquer, jereformule plus, ce qui me permet d’êtreencore mieux à l’écoute et plusobservatrice, car je ne cherche plusforcément à apporter une réponse ;

– Je suis plus respectueuse des rythmespropres à chacun et de la liberté de tous defaire ses propres choix.

Au cours de leur bilan final, les stagiairesayant participé aux séances de sophrologieont indiqué que celles-ci les ont aidés àaméliorer leur concentration, la gestion deleur stress et de leurs émotions. Cela leur aété profitable lors des différents entretiensde recrutement (oraux de concours,demandes de stage, entretiens d’embauche)qu’ils ont été amenés à passer. Lesentiment d’appartenir à un groupe uni etsolidaire a été très important pour eux. Enoutre, ils ont observé une meilleure qualitéde sommeil, une meilleure gestion desproblèmes et soucis : ils ont ainsi puressentir du bien-être et de l’apaisement.Selon eux, il faudrait proposersystématiquement la sophrologie dans lecadre des actions de formation visant àl’insertion professionnelle. D’ailleurs, lesorganismes publics financeurs (Conseil

Régional de Haute Normandie, l’État et leFonds Social Européen), de plus en plusd’entreprises fixent désormais dans leursobjectifs à atteindre la valorisation de soi(et de son parcours), l’accroissement de laconfiance en soi afin d’aborder lesdémarches de manière positive.

Pour conclure, je dirais que la sophrologiem’a permis de mieux affirmer mes valeurs,de savoir me situer en tant que formatrice,accompagnatrice en insertionprofessionnelle, mais surtout d’affirmer aunom de qui je fais ce travail : la personne.J’ai pu revenir à une logiquepédagogique et me dégagerau maximum de la logiquede marché qui nous estimposée. l

(1) Technique longue de

sophrologie qui comprend un

ensemble de stimulations corporelles.

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par Dr Marie-Andrée Théron-Auquier, médecin homéopathe, acupuncteur, micro nutritionniste,sophrologue, enseignante à l'Académie de sophrologie

n d’autres termes, de quelsaliments avons-nous besoinpour optimiser au mieuxnos performances intellec-tuelles, physiques, sportives,préserver notre santé  etaméliorer nos niveaux deconscience ?

L’importance du petit déjeuner« Dé-jeuner » signifie sortir du jeûne de la

nuit. C’est peut-être le moment le plusimportant de la journée, car il va en donnerla tonalité. Un peu comme le choix des vête-ments que vous décidez de porter en fonc-tion de la météorologie, de votre humeur…

L’aliment est le vêtement des organes.Auriez-vous envie de partir en pyjama autravail ?Le matin est le moment de la journée oùtout commence sous l’action de la dopa-mine, ce neurotransmetteur qui nous donnel’envie de nous lever, qui nous aide à porternos projets, à créer, à nous motiver pourcette nouvelle journée qui s’ouvre devantnous. Or, pour synthétiser cette fameusedopamine, nous avons besoin d’un acideaminé que l’on trouve dans les protéines : latyrosine.Alors, cette année, lâchez-vous, osez les pro-téines au petit déjeuner. Accueillez à votretable les œufs (eh non, ils ne sont pas pour-

TENDANCE BIEN-ÊTREI

64 n SOPHROLOGIE

Et si vous commenciez parreprendre de bonnes

habitudes alimentaires ?Car l’aliment est le

carburant indispensableau bon fonctionnement de

notre corps et de notreesprit !

Les bonnes habitudesalimentairesLes bonnes habitudesalimentaires

E

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voyeurs de pathologies cardio-vascu-laires, bien au contraire !). Préférezd’ailleurs les œufs de la filière Oméga 3,Bleu blanc cœur, et vous aurez même lajoie de voir votre état cardio-vasculaires’améliorer. Essayez le jambon, lesblancs de poulet, de dinde. Pourquoipas le hareng comme dans les pays bal-tiques… Si vous supportez les laitages,à vous le chocolat chaud du matin oules yaourts de vache, de chèvre, de bre-bis ou de soja. Par contre les laits végé-taux, comme le lait d’amande ou de rizne sont pas riches en protéines.Si vous êtes végétaliens, lâchez-vous surles légumineuses et les céréales commedans tous les pays à culture végéta-rienne.Les protéines ont l’autre intérêt d’in-tervenir dans la synthèse des muscleset des os. Alors si vous êtes sportif, lemeilleur moment pour pratiquer votreactivité physique est probablementaprès ce petit déjeuner protéiné.

En accompagnement, bien sûr, dessucres lents, pour vous donner del’énergie : du bon pain complet si vousn’êtes pas intolérant au gluten, outoute autre céréale sans gluten. Maispitié, évitez ces paquets de céréalessoufflées, beaucoup trop sucrées, rem-plies d’acides gras trans cancérigènes.Et votre dose de lipides, car le foiesecrète le cholestérol dans la matinée ets’adapte en fonction des apports mati-naux. C’est donc le bon moment demanger gras. Vive le fromage, les char-cuteries, le beurre sur le pain pour lesmouillettes dans les œufs à la coque, le bacon dans l’omelette, tout est permis !!!

Enfin, cerise sur le gâteau, le bon jusd’orange pressé, le fruit frais délicat enbouche qui remplacera avantageuse-ment le miel ou la confiture, sucresrapides qui risquent de déclencherdeux heures après l’ingestion, une bellehypoglycémie, qui ne se manifeste par-fois que par des gros coups de pompe,ou pire une irritabilité exacerbée, bienloin de la “zénitude” sophrologique…

Adieu les hypoglycémies de 10/11 heuresoù le cerveau se brouille, devient moinsperformant au moment des contrôles demathématiques pour nos élèves. Queldommage ! Quel gâchis de performancesintellectuelles, que de contrôles ratés, deréunions gâchées par l’hypoglycémie.

SOPHROLOGIE n 65

La pause midi

Après ce bon petit déjeuner, viendra letemps, 4 heures plus tard environ, durepas de midi qui suit un peu lesmêmes principes. C’est l’heure de lanoradrénaline (1), qui dépend toujoursdes apports de tyrosine. C’est l’heurede la pause, de la récompense, duplaisir de manger, de partager le repas.L’heure de se « restaurer ». Ne sacrifiezpas ce repas aux courses, au sport, autravail. Pausez, dégustez en pleineconscience !Une entrée comme mise en boucheavec des crudités, des légumesassaisonnés d’huile de colza riche enoméga 3, d’huile d’olive riche en oméga9, d’épices, riches en micronutriments.Puis, le « plat » traditionnel avec votresource de protéines :– Végétales : légumineuses : lentilles,

légumes secs, haricots rouges, poischiches, pois cassés, accompagnéesde soja, algues, céréales comme lequinoa, le boulgour, le pilpil, le riz ;

– Ou animales : viande, poisson, œuf,accompagnées de féculents : riz,pâtes ou pommes de terre.

Dans tous les cas, des légumes vertsseront les invités si vous voulezarriver à vos cinq légumes par jour…

La pause goûterPuis vient l’heure délicieuse dugoûter, l’heure de la sérotonine, leneurotransmetteur de la sérénitéchère aux sophrologues… Lasérotonine passe mieux la barrièrehémato-méningée en ambiancesucrée. Alors, vive les douceurs, lecarré de chocolat noir, les amandes,les noix, les fruits secs, les fruits frais,les pâtisseries maison, les glaces l’été,l’odeur des crêpes ou des gaufresl’hiver… Mais pitié, pas ces gâteauxsecs emprisonnés dans leur emballaged’aluminium, remplis de graissessaturées ou trans et de sucres rapides.

Le repas du soirIl reprendra la structure du midi maissi possible en moindre quantité deprotéines, pas trop tard pour ne pasobliger le système digestif à un tropgros travail. Juste de la qualité, de laprésence, de la convivialité. l

(1) Elle joue alors un rôle dans l’excitation denouveaux stimuli : l’attention, les émotions, lesommeil et les rêves…

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Comment se libérer

de la spasmophilie ?

En laissant s’exprimer les émotions,

et la sophrologie peut y aider.

La spasmophilie peut se manifester

par divers symptômes, très variables

d’un individu à l’autre : crise de tétanie,

attaques de panique, angoisses, malaise

vagal, stress intense…

Une hypersensibilité

Et si les spasmophiles avaient un petit

quelque chose en plus ? C’est le postulat

du Dr Jean Dupire, auteur de

Spasmophiles ? Libérez vos émotions !

Les spasmophiles, hypersensibles à leur

environnement physique et psycholo-

gique, ont en commun de maintenir

prisonnières leurs émotions et de ne

pas laisser libre cours à leurs talents

(pourtant nombreux !) Résultat, ils vivent

un stress permanent et leurs émotions

trop longtemps refoulées finissent par

chercher des chemins pour

« s’échapper », à l’image de la vapeur

évacuée par le bouchon de la cocotte-

minute pour empêcher l’explosion !

Libérer ses émotions

Quels que soient les symptômes

qui le touchent, le spasmophile ne peut

s’en sortir qu’en lâchant prise, en libé-

rant ses émotions verrouillées.

Comment ? En retrouvant confiance

par la redécouverte de ses sens grâce

à la stimulation sensorielle :

« Nous avons la capacité de transformernos circuits neuronaux et de perdre desattitudes induites par des conditionne-ments antérieurs », explique le Dr Dupire.

Pour cela, les spasmophiles doivent

mobiliser leurs sens : en réapprenant

à écouter, à voir, à regarder, à percevoir,

à goûter, à sentir, à toucher…

Oser se faire plaisir, savoir dire non,

prendre soin de soi… sont autant

de choses, aussi, qui peuvent se

réapprendre si elles ont été oubliées :

Le « j’ai envie de » doit équilibrer

le fléau de la balance face au « je dois ».

Et c’est ici que peut intervenir

la sophrologie.

Claire Jovanovic, assistante d’édition

Domaine du livre : médecineDifficultés : *

LIVRES

66 n SOPHROLOGIE

Spasmophiles? Libérez vos émotions!

Docteur Jean Dupire Éd. Mosaïque-Santé (mai 2015)

L’essentiel sur le burn-outComment bien le connaître pour mieux le prévenir

Imposé par le rythme de notre société, le burn-out est une

maladie qui touche de plus en plus de personnes et dans

tous les milieux.

Cette pathologie particulièrement sournoise, nécessite d’en

connaître les premières manifestations ainsi que leurs évo-

lutions.

Cet ouvrage permet de sensibiliser les victimes potentielles

en identifiant les causes et les manifestations. Il apporte de

surcroît des éléments de réponses et des exercices pra-

tiques d’accompagnement au traitement médical et psy-

chologique nécessaire.

Catherine Berrier-Benoît, Psychologue clinicienne - psychothérapeute

Domaine du livre : sophrologieDifficultés : **

Marie-Claire Bouthors etAlain Chevalier-Beaumel Éditions du Puits Fleuri(septembre 2014)

Soph0009_068_BAT_BAT 9/21/15 6:37 AM Page 66

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