Amélogénèse dr haddadi

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République Algérienne Démocratique et Populaire Université d’Alger- Faculté de Médecine Département de chirurgie dentaire CHU – Beni Messous Service d'Odontologie Conservatrice Professeur : Boudghene- Stambouli Amélogénèse, Dentinogénèse et Cémentogénèse Réalisée par : Dr Haddadi. L

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Université d’Alger- Faculté de Médecine

Département de chirurgie dentaire

CHU – Beni Messous Service d'Odontologie Conservatrice Professeur : Boudghene- Stambouli

Amélogénèse, Dentinogénèse

et Cémentogénèse

Réalisée par : Dr Haddadi. L

Encadré par : Dr Moussa

Année universitaire : 2013/2014

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Le plan

Introduction

I- Rappel sur l’embryologie de l’organe dentaire

I-1- Stade d’initiation de l'odontogénèse

I-1-1- Formation du mur saillant

I-1-2- Formation du mur plongeant

I-1-3- Formation de la lame primitive vestibulaire

I-1-4- Formation de la lame dentaire

I-2- Stade de morphogenèse

I-2-1- Stade du bourgeon

I-2-2- Stade de la cupule

I-2-3-Stade de l'organe en cloche

L'organe épithélial de l'émail

- L'épithélium adamantin externe

- L'épithélium adamantin interne

- Le réticulum étoilé

- Le stratum intermedium

La membrane basale La papille ectomésenchymateuse Le sac folliculaire

I-3- Le stade de différentiation cellulaire 

II- Amélogénèse

II-1- Caractères généraux de l’émail

II-2- Caractéristiques de l’amélogénèse

II-3- Différents stades de l’amélogénèse

II-3-1- Stade pré-sécréteur (pré-améloblastes)

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II-3-2- Stade sécréteur

II-3-3- La minéralisation de l’émail

II-3-4- Stade post- sécréteur

III- Dentinogénèse

III-1- Définition et caractéristiques

III-2- Différentes phases de la dentinogenèse

III-2-1- Initiation de la dentinogenèse

III2-1-1-Différentiation des odontoblastes 

III-2-1-2- Structure de l’odontoblaste sécréteur

III-2-2- Synthèse et Sécrétion de de la matrice dentinaire

III-2-3- Maturation extracellulaire de la prédentine

III-2-4- Minéralisation de la dentine 

III-3- Variétés de dentine III-3-1-Dentine primaire  III-3-2- Dentine secondaire III-3-3- Dentine tertiaire

III-4- Formation de la dentine radiculaire 

IV- Cémentogenèse

IV-1- Caractéristiques de la cémentogénèse

IV-2- Différents stades de la cémentogénèse

IV-2-1- Différenciation des fibroblastes en cémentoblastes

IV-2-2-Sécrétion de la matrice cémentoide

IV-2-3- Minéralisation de la matrice cémentoide

IV-3- Différents types du cément

IV-3-1- Cément primaire acellulaire

IV-3-2- Cément secondaire cellulaire

Conclusion

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Introduction 

L’organe dentaire est une unité fonctionnelle composée de plusieurs tissus dont l’élaboration et la disposition topographique sont complexes.

L’odontogenèse est classquement décrite par la succession de divers stades :Lame, bourgeon, capuchon et cloche dentaires, différentiation terminales des odontoblastes et améloblastes, formation des racines, différentiation fonctionnelle des cémentoblastes et enfin éruption dentaire.

I-Rappels sur l’embryologie de l’organe dentaire :Chez l’homme, vers la 5ème semaine de la vie intra utérine, la cavité buccale est individualisée, elle est tapissée par un épithélium de recouvrement qui surmonte le tissu conjonctif embryonnaire ou le mésenchyme.

I-1- Stade d’initiation de l’odontogenèse :

I-1- Formation du mur saillant:

L’accroissement des mitoses au niveau de l’assise germinative de l’épithélium, sous l’induction du mésenchyme odontogène a pour conséquence l’apparition d’un épaississement épithélial.

I-2- Formation du mur plongeant :

Cet épaississement épithélial prolifère en s'enfonçant dans le mésenchyme sous-jacent pour former le mur plongeant.

I-3- Formation des lames primitive et vestibulaire:

 Le mur plongeant se développe et se dédouble en deux formations :

-La 1ère à direction verticale externe: la lame vestibulaire.

- La seconde à direction linguale ou palatine interne: lame dentaire.

-Formation des lames dentaire primitive et vestibulaire à partir du mur plongeant-

I-4- Formation de la lame dentaire:

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Elle se constitue à partir d'une expansion linguale ou palatine de la lame primitive; À partir de cette lame dentaire s'individualisent des petits ronflements épithéliaux coiffés par des cellules mésenchymateuses : les futurs bourgeons dentaires.  

- Formation de la lame dentaire : LD ; lame dentaire, MB ; membrane basale, EMO ; ectomésenchyme-

I-2- Stade de morphogénèse :

I-2-1- Stade de bourgeon dentaire :

Le bourgeon dentaire est constitué par:

- Une partie épithéliale qui va donner l'organe dentaire de l‘émail des dents temporaires.

- Une partie mésenchymateuse à l'origine de la papille dentaire et du sac folliculaire.

- Stade du bourgeon dentaire-

I-2-2- Stade de la cupule:

Les bourgeons augmentent de volume et se transforment en capuchons dentaires.

Dans la portion épithéliale du germe peu à peu, différentes assises cellulaires vont se mettre en place et s’organiser au sein de l’épithélium.

On distinguera, de l’extérieur vers l’intérieur :

L’épithélium adamantin externe, le réticulum étoilé, le stratum intermedium et l’épithélium adamantin interne.

L’ensemble de ces différentes assises cellulaires porte le nom d’organe de l’émail.

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- Stade de la cupule-

I-2-3- Stade de la cloche:

La morphogenèse coronaire définitive débute au stade de la cloche dentaire, où des différences morphologiques peuvent alors être reconnues entre les germes.

Alors que les processus de croissance et d'histogenèse s'amplifient; chaque capuchon se transforme en cloche dentaire.

Durant le stade de cloche dentaire la différentiation terminale des odontoblastes d'abord, puis des améloblastes est initiée.

Stade de la cloche : PA ;préaméloblastes, PO ; préodontoblastes, Coupe d’une dent à la fin du stade de la cloche LC ;lèvre cervicale

A ce stade le germe dentaire est composé de : 

L’organe épithélial de l'emailIl présente de l'extérieur vers l'intérieur : l’épithéluim adamantin interne, l’épithélium adamantin externe, la

zone de réflexion (c’est la zone de jonction entre l’EAE et EAI. La croissance de l’organe de l’émail se fera

à partir des multiplications cellulaires de la zone de réflexion), le stratum intermédium et enfin le réticlum

étoilé (zone cellulaire lâche)

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-L’organe épithélial de l’émail-

La membrane basale :

Elle sépare l'organe de l'email de la papille mésenchymateuse.

La papille mésenchymateuse:

 La base de la papille est très vascularisée. C'est dans la partie la plus proche de la couche améloblastique que va se différencier les odontoblastes. .

Le sac folliculaire (sac dentaire) :

Il  apparait dès le stade de la cupule, le sac folliculaire entoure nettement le mésenchyme papillaire et l'organe de l'email au stade de la cloche dentaire.

I-3- Le stade de différentiation cellulaire :

A ce stade, on assiste à la différenciation terminale des préodontolastes d’abord puis celle des préaméloblastes.

II- Amélogénèse :

II-1- Caractères généraux de l’émail :

L’émail est une structure minéralisée, acellulaire et avasculaire recouvrant la surface de la couronne dentaire et protège donc la dentine et la pulpe sous-jacentes contre l’abrasion lors des pressions mécaniques de la mastication.

C’est le seul tissu calcifié d’origine épithéliale. Il résulte de la minéralisation du substrat organique synthétisé e secrété par les améloblastes.

L’émail est organisé en prismes, eux même formés de cristaux d’hydroxapatite et une substance interprismatique.

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-Email humain : organisé en prismes et substance iterprismatique-

Il est doté d’un taux de minéralisation très élevé ce qui le rend particulièrement sensible aux acides qui le déminéralisent créant ainsi des caries.

II-2- Caractéristiques de l’amélogénèse :

-L’amélogénèse comprend la synthèse, la sécrétion, la minéralisation et la maturation de l’émail par des cellules spécialisées : les améloblastes.

-Elle se déroule après la dentinogénèse.

-L’amélogénèse débute à partir du stade de la cloche au niveau de la zone centrale de la couche épithéliale

interne, et se poursuit latéralement jusqu’au futur collet de la dent.

- Chez l’homme, l’élaboration de l’émail est limitée dans le temps.

- L’émail est totalement achevé avant l’éruption dentaire.

- Au cours de ce processus, les cellules de l’épithélium adamantin interne vont évoluer et se modifier au cours de leur activité amélogénétique.

-L’amélogénèse regroupe une série de phénomènes qui se déroulent successivement :

- Cyto-différenciation cellulaire (pré améloblastes, améloblastes).

- Mise en place extra cellulaire de la matrice organique et sa minéralisation.

- Maturation tissulaire.

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-Cependant il faut noter qu’au cours de l’amélogénèse proprement dite ; la sécrétion matricielle s’accompagne en permanence de processus de régulation et de maturation.

II-3- Différents stades de l’amélogénèse :

-Au cours de la formation de l’émail, on distingue les stades suivants :

Stade pré sécréteur. Stade sécréteur ou amélogenèse proprement dite. Stade post sécréteur ou stade de maturation.

II-3-1- Stade pré-sécréteur (pré-améloblastes)   :

La différention cellulaire serait la conséquence d’interactions entre les cellules de l’épithélium interne de l’organe de l’émail et les fibroblastes périphériques de la papille mésenchymateuse.

Ce stade est caractérisé par :

- La multiplication cellulaire de la couche épithéliale interne.

- Les cellules cuboïdes (5-7 microns) s’allongent (25-30 microns).

- La polarisation des organites intra cytoplasmiques, de ce fait, les cellules présenteront 2 pôles :Pôle nucléaire : du côté SI( stratum intermedium), on y trouve :noyau, appareil de Golgi et des mitochondries.Pôle sécrétoire : du côté de la lame basale, s’y trouvent :

Mitochondries, ribosomes libres et REG. (reticulum endoplasmique granuleux).

-La fragmentation de la lame basale qui devient discontinue.

-Les cellules périphériques du mésenchyme papillaire se disposent perpendiculairement aux cellules épithéliales. Elles vont se différencier et amorcer leur activité dentinogénétique.

-Structure histologique de l’améloblaste pré-sécréteur-

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II-3-2- Stade sécréteur   : C’est le stade d’amélogénèse proprement dite (présence d’améloblastes fonctionnel).

Différenciation des amélolastes :

C’est en présence de matériel extra cellulaire que les préaméloblastes achèvent leur différentiation en améloblastes fonctionnels .

Cette différentiation est conditionnée par la présence de la prédentine qui sert de soutien physique à l’élaboration matricielle de l’émail. En effet, le potentiel génétique des cellules épithéliales  c'est-à-dire la capacité des cellules à synthétiser puis à secréter les protéines précurseurs de la matrice organique de l’email ne peut s’exprimer qu’en présence de la matrice extracellulaire prédentinaire

qui est à la fois une structure de transfert et un support morphogénétique .Au-dessous de la basale des améloblastes tournée vers la zone acellulaire, on voit des digitations cytoplasmiques en forme de cône (le prolongement de Tomes).

Ces extrémités cellulaires sont occupées par de larges vésicules de sécrétion qui vont déposer de la matrice

d'email par exocytose. La couche entière d'émail se forme pendant ce stade.

Ce stade est marqué par :

-L’arrêt de la multiplication des cellules de la couche interne, et non de la zone de réflexion.

-L’allongement des cellules

-Développement du pôle sécrétoire sous forme d’un prolongement appelé prolongement de Tomes

-Les ribosomes sont très nombreux à ce stade, les citernes du REG sont très développées et les

mitochondries sont abondantes.

-Les grains de sécrétion sont au pôle sécrétoire, ce dernier s’allonge et donne le prolongement de tomes.

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- Structure histologique de l’améloblaste sécréteur-

Synthèse et sécrétion des précurseurs matriciels : la matrice organique sécrétée par les

améloblastes comporte plusieurs classes de protéines :

1- Amélogénines : Elles sont les plus abondantes au début de la phase sécrétoire, et représentent 90 % de la trame. , ces protéines sont hydrophobes, Elles perdent vite du poids par hydrolyse.

2- Les non amélogénines : représentées par l’énaméline, l’améloblastine et la tuftéline. Elles sont caractérisées par :

-Un poids moléculaire plus élevé et une demie- vie courte.

- Des modifications post traductionnelles ; glycosylations et sulfatations.

- La molécule mère de l’Améloblastine subit extracellulairement d’importantes modifications enzymatiques.

-Le rôle de ces protéines demeure encore hypothétique. Si elles fournissent à l’évidence l’environnement adéquat à la fixation du minéral, elles pourraient aussi intervenir en régulant la direction de la croissance des cristaux et en combattant l’hyperpression Engendrée par l’élargissement de ces derniers

3- Enzymes :Ce sont des protéases impliquées dans la modification et la dégradation des protéines de l’émail : (famille des métalloprotéase, famille des sérine-protéase ).

4- Les améloblastes sécrètent également des protéines liant le calcium, des lipides et des phospholipides.

II-3-3- La minéralisation de l’émail

-La minéralisation de l’email survient presque instantanément, à proximité immédiate du prolongement de Tomes.-La diminution quantitative de la phase protéinique et de la phase aqueuse par réabsorption d’une partie de la matrice par les améloblastes a pour conséquence une augmentation de la concentration relative des ions Ca et PO4 présents dans le milieu.

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-Ces ions apportés par la vascularisation ont transité à travers l’organe de l’email puis, au niveau des améloblastes par une double voie inter et intracellulaire.- Les ions PO4 sont en outre véhiculés par l’intermédiaire des phosphoprotéines .Ces derniers, riches en serine, vont créer un environnement propice à l’initiation de la minéralisation.Parallèlement, on assiste à une dégradation biochimique des amélogénines .Cette transformation est contrôlée par les améloblastes . -Dans l’email minéralisé on retrouvera essentiellement des énamélines. Leurs acides aminés principaux sont la leucine ; l’acide glutamique ; la glycine et la serine dont une partie est phosphorylée.-La première étape de la minéralisation est la formation de phosphate de calcium amorphe .mais, en raison de la présence sous-jacente de cristaux de dentine déjà minéralisée ; la cristallisation va se déclencher : après la formation de phases intermédiaires phosphocalciques, les cristaux vont se former dans le système hydroxyapatite qui constituera la phase minérale majeure de l’email.-Le tout début de la minéralisation de l’email se produit dès la sécrétion d’une première couche matricielle avant même que ne soit achevé le développement complet du prolongement de Tomes -Cet email, qui porte le nom d’email de jonction, forme une bande de 30 à 50 µm d’épaisseur en contigüité immédiate avec la dentine périphérique.-À ce niveau les cristaux sont orientés à 40° environ par rapport au grand axe des améloblastes.- l’organisation spatiale des cristaux aboutira à la formation d’unités élémentaires juxtaposées ou prismes ; caractéristiques de la structure de l’email.

Organisation de l’émail : - La première vague de minéralisation atteint d’abord la région juxta dentinaire.- La croissance de l’émail se fait d’une manière géométrique, du fait de la disposition des améloblastes, qui forment un réseau hexagonal.- Repoussés sans cesse par le produit de leur sécrétion, les améloblastes déterminent la formation de 2 éléments : les prismes et la substance inter prismatique.- Chaque prisme représente le produit de sécrétion d’un prolongement de Tomes (un prisme par Améloblaste).- A la périphérie des prismes, la substance est plus dense : c’est la gaine du prisme (constituée de kératine).

-Email observé en microscopie éléctronique à transmission-

II-3-4- Stade post- sécréteur : Maturation de l’émail

Au cours de la maturation de l’émail, les améloblastes se réduisent de plus en plus puis subissent une mort programmée (apoptose).

Améloblaste de maturation :

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La plus grande partie de la matrice organique de l'email précédemment Sécrétée est dégradée

enzymatiquement et ensuite éliminée au cours du stade de maturation pour permettre la croissance en

épaisseur et en largeur des cristallites .

En effet, ce sont essentiellement les amélogénines qui sont sélectivement dégradées et éliminées

lors de la maturation de l’émail (90%).Les améloblastes de maturation subissent une importante réorganisation : ils deviennent plus courts et larges

et perdent le prolongement de Tomes

Donc la maturation de l’émail comprend une résorption active par les lysosomes améloblastiques post-sécréteurs, une fragmentation extra-cellulaire par des protéases spécifiques et une diffusion à travers l’organe de l’émail des fragments protéiques de petite taille.

Améloblaste de protection :

-L’émail se forme par couche successive, de la jonction amélo-dentinaire à la surface de l’émail.

-À ce stade, le potentiel sécréteur des améloblastes s’amenuise progressivement puis s’interrompt.

-Les améloblastes diminuent de longueur, les organites cytoplasiques diminuent en nombre et en densité.

- les prolongements de Tomes involuent.

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- Le réticulum étoilé (RE) disparaît ainsi que le Stratum intermedium. Ainsi, l’organe de l’émail se réduit à 2 assises cellulaires aplaties.

- Evolution morphologique et fonctionelle des améloblastes au cours de l’amélogénèse-

-C’est à ce stade, que les améloblastes post-sécréteurs vont réabsorber la presque totalité du substrat matriciel dont la concentration passe de 17% dans l’émail en voie de développement à 2% dans l’émail mature.

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III- Dentinogénèse :

III-1- Définition :

L’élaboration de la dentine ou dentinogénèse est l’ensemble des phénomènes qui aboutit à la minéralisation progressive de la zone externe de la papille mésenchymateuse.

Contrairement à l’amélogénèse, la dentinogénèse se poursuit au-delà de la période de formation de la dent, tant que celle-ci conserve sa vitalité. Toute dent vivante comporte ainsi une zone dentinogénétique entre la dentine minéralisée et la pulpe .L’apposition dentinaire aura pour effet de réduire progressivement le volume pulpaire.

Donc à partir de la papille mésenchymateuse, se constitue une entité histo-physiologique : le complexe pulpo-dentinaire constitué de l’intérieur vers l’extérieur, par la pulpe, la zone Dentinogénétique et la dentine.

III-2- Différentes phases de la dentinogénèse :

III-2-1- Initiation de la dentinogenèse :

III2-1-1-Différentiation des odontoblastes :

Les odontoblastes se différencient à partir des fibroblastes périphériques de la papille mésenchymateuse, sous l’action inductrice des préaméloblastes suite à la fragmentation de la lame basale.

Elle débute au centre du germe (futures zones des bords incisifs ou des cuspides).

Cette différenciation est marquée par :

- L’arrêt des mitoses (des fibroblastes).- Elongation des cellules et augmentation du volume cellulaire. -La polarisation des organites intracytoplasmiques :

Un pôle apical : pourvu de replis entrant en contact avec les préaméloblastes.

Un pôle pulpaire : occupé par le noyau.

Parallèlement à cette différenciation, les vaisseaux pénètrent dans de la paille où ils se développent, se capillarisent et deviennent abondants surtout dans la zone sous odontoblastique.

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III-2-1-2- Structure de l’odontoblaste sécréteur :

L’odontoblaste est une cellule sécrétrice, il comporte 2 parties :

Un corps cellulaire : allongé, légèrement pyriforme, avec une extrémité élargie qui comporte le noyau,

et une extrémité effilée (amincie) qui se poursuit par un prolongement cytoplasmique.

- La longueur de la cellule se situe entre 30-50 µm.

- Ces cellules sont disposées en palissade.

- Les organites intra cytoplasmique sont bien développés.

Prolongement cytoplasmique : appelé fibre de Tomes, c’est une expansion du corps cellulaire ayant

une base entourée par la matrice extra cellulaire en voie de maturation appelée pré dentine.

Le reste du prolongement est inclus dans la dentine minéralisée occupant une cavité perpendiculaire à la

surface libre appelée : tubule (canalicule) dentinaire.

Les odontoblastes fonctionnels sont reliés entre eux par de nombreuses jonctions intercellulaires ; qui

permettent d’une part le contact avec les cellules de la couche sous odontoblastique et d’autre part

assurent une forte cohésion mécanique entre les odontoblastes.

-Structure de l’odontoblaste-

III-2-2- Synthèse et Sécrétion de de la matrice dentinaire :

La matrice dentinaire est sécrétée par les odontoblastes. Elle est composée de : Collagène (80-85 % de la

matrice), des protéoglycanes ; et des protéines non collagéniques (phosphoprotéines).

- La sécrétion de ces précurseurs se fait à la base des prolongements odontoblastiques.

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1- Les collagènes

La matrice organique est constituée de 90% de collagènes et essentiellement de collagène de type I. La

prédentine/dentine comprend également du collagène de type V. Les molécules de collagène s’organisent en

un réseau tridimensionnel de fibres de gros diamètre. Ce motif architectural est spécialement adapté pour la

minéralisation. Cependant, le collagène de type I n’est pas directement responsable de la nucléation de

l’hydroxyapatite. Il permettrait plutôt la fixation des phosphoprotéines. Ces dernières conditionneraient alors

le dépôt du minéral dans les espaces libres de la fibre de collagène.

 2- Protéines non collagéniques

Ce sont essentiellement des phosphoprotéines et des gamma glutamate protéines. Elles transitent rapidement depuis la zone de sécrétion jusqu’au front de minéralisation et semble jouer un rôle majeur dans des processus de calcification.

Un certain nombre d’autres protéines non collageniques ont également été mises en évidence mais en quantité moindre. Ce sont des sialo-protéines et des phospho- lipoprotéines.

3-Les protéoglycanes   :

Les protéoglycanes jouent un rôle majeur dans la fibrillation du collagène au cours de la maturation

matricielle.

Il faut savoir qu’entre le moment où les précurseurs matriciels sont secrétés et le début

de la minéralisation s’écoule un certain délai au cours duquel des remaniements biochimiques vont venir

modifier la structure ou la composition de ces précurseurs. Ces modifications intéressent d’une part le

collagène, d’autre part les protéoglycanes

III-2-3- Maturation exrtracellulaire de la prédentine :

La prédentine est l’ensemble des produits sécrétés par les odontoblastes. Elle entoure la base des

prolongements odontoblastiques.

Entre le moment où les précurseurs matriciels sont secrétés et le début de la minéralisation s’écoule un

certain délai au cours duquel des remaniements biochimiques vont venir modifier la structure ou la

composition de ces précurseurs. Ces modifications intéressent d’une part le collagène et d’autre part les

protéoglycanes.

Quant aux phosphoprotéines, elles ne semblent pas intervenir dans la maturation de la prédentine.

III-2-3- Minéralisation de la dentine :

Elle résulte de l’imprégnation de la matrice organique dentinaire par des sels de phosphate et de calcium qui

se cristallisent sous forme d’hydroxyapatite.

Le phosphore est véhiculé jusqu’au site de calcification par les phosphoprotéines.

Les cristaux d’hydroxyapatite se regroupent en globules de minéralisation appelés «  calcosphérites ».

Ensuite ils augmentent de volume, fusionnent et forment une lame de minéralisation continue.

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Ces lames se forment successivement laissant entre elles des espaces de moindre minéralisation appelés :

lignes de Von Ebner.

Au cours de la minéralisation, la jonction entre la prédentine et la dentine est appelée: front de

minéralisation.

Cette ligne festonnée traduit la précipitation d'éléments minéraux sous forme de paillettes ou d’Éguilles, à la surface ou dans les espaces disponibles du collagène dentinaire .

III-3- Variétés de dentine :

On distingue plusieurs types de dentine :

Différents types de dentine :1. Émail ; 2. Mantle dentine ; 3. Dentine tertiaire ;

4. Dentine secondaire ; 5. Dentine primaire ; 6. Prédentine.

III-3-1-Dentine primaire :Elle constitue la majeure partie de la dent. Sa portion périphérique appelée  « mantle dentine » est la première sécrétée par les odontoblastes au début de leur différenciation.Son épaisseur varie e 80 à 100µm. Elle diffère du reste de la dentine primaire par la constitution de sa matrice organique. Elle est atubulaire et donc moins minéralisée que le reste de la dentine primaire.Les observations cliniques et histopathologiques montrent que la « mantle dentine » est précocement envahie lors de l’atteinte carieuse.

III-3-2- Dentine secondaire :Apparue plus tard après la formation complète de la racine, elle s’accroît lentement, mais ses lignes d’accroissement et sa structure tubulaire sont en continuité avec celles de la dentine primaire.

La dentine secondaire siège en périphérie de la chambre pulpaire et s’accumule en plus grande abondance sur le toit et le plancher de cette chambre. Elle entraîne ainsi une diminution asymétrique du volume de la pulpe et de ses cornes. Dans les restaurations dentaires, ses tubules paraissent s’oblitérer plus vite que ceux de la dentine primaire ; la perméabilité dentinaire ainsi réduite protégerait la pulpe.

III-3-3- Dentine tertiaire :

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Elle est encore dénommée dentine réactionnelle, dentine réparatrice ou dentine secondaire irrégulière. Elle exprime un mode de réaction à divers stimuli nocifs.

La dentine tertiaire apparaît, par exemple, au contact d’une carie ou à la suite de procédés de restauration dentaire. Elle est constituée par des dépôts irréguliers localisés au niveau des odontoblastes préalablement agressés par le stimulus. Sa sécrétion est plus lente. Ce type de dentine, moins perméable que les dentines primaire et secondaire, aurait un rôle protecteur de la pulpe.

III-4- Formation de la dentine radiculaire :Il est à noter que la dentinogenèse radiculaire est en tout point analogue à celle de la couronne et se produit sous l’induction d’une expansion de l’organe de l’émail : la gaine d’Hertwig.

IV- Formation du cément ou cémentogénèse :

IV-1- Caractéristiques de la cémentogénèse :

La cémentogénèse débute quand la formation de la couronne est achevée.

Elle se produit à la périphérie de la dentine radiculaire et débute dans la zone cervicale de la dent puis se poursuit en direction apicale jusqu’à l’apex.

La formation du cément résulte de la minéralisation d’un substrat matriciel synthétisé et sécrété par les

cémentoblastes et ce au fur et à mesure de la désintégration de la gaine épithéliale de Hertwig. Cette

désintégration va donner des restes épithéliaux appelés  « restes épithéliaux de Malassez » permettant le

contact de la dentine radiculaire avec le tissu conjonctif du sac folliculaire entraînant ainsi la

transformation des cellules en cémentoblastes, impliqués dans la formation du cément.

IV-2- Les différents stades de la cémentogénèse :

La formation du cément s’effectue en 3 stades :

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IV-2-1- Différenciation des fibroblastes en cémentoblastes   :

Les fibroblastes se disposent parallèlement au mur dentinaire, puis le volume cellulaire augmente de telle sorte que les cellules prennent une forme arrondie.

Le noyau devient excentré et les organites responsables de la synthèse protéinique (ergastoplasme,

appareil de Golgi, mitochondries) se regroupent entre le noyau et le bord cellulaire opposé (futur pôle

sécréteur).

De nombreuses molécules incluant les constituants matriciels de la dentine ou de la membrane basale de la

gaine d’Hertwig ont été impliquées dans le processus de différenciation des cémentoblastes parmi

lesquelles ; la sialoprotéine osseuse, l'ostéopontine et des protéines matricielles de l'émail.

Cependant, l’existence, la nature et l’origine de molécules initiant la différenciation en cémentoblastes reste mal connue à ce jour.

IV-2- Sécrétion de la matrice cémentoide :

- Le pôle sécréteur des cémentoblastes se trouve face à la paroi dentinaire. Il présente un certain nombre de

replis et de villosités.

- Les cémentoblastes élaborent les premiers éléments de la matrice organique précémentaire composée de

substance fondamentale et de fines fibrilles de collagène (80%).

IV-2-3- Minéralisation de la matrice cémentoide :

La minéralisation de la matrice intervient progressivement par dépôt de cristaux d’hydroxyapatite.

En effet, la première couche de précément ainsi obtenue se minéralise alors que les cémentoblastes reculent

et commencent à élaborer une nouvelle couche de matrice organique minéralisée par les cristaux

d’hydroxyapatite.

Au départ, la cémentogenèse est lente, ce qui permet aux cémentoblastes de reculer du front de

minéralisation.

Les premières couches déposées sont généralement acellulaires, mais avec la rapidité de la cémentogenèse,

les cémentoblastes sont encerclés par le cément néoformé donnant le cément cellulaire.

Le cément va s’apposer par couches successives parallèles entre elles et au grand axe radiculaire.

Il est à noter que le cément peut continuer de s’apposer tant que la dent persiste sur l’arcade dentaire.[

IV-3- les différents types de cément :

Classiquement, on distingue deux types de cément :

IV-3-1- Le cément primaire «   acellulaire   »   :

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Le cément acellulaire se forme en premier et tapisse les deux tiers de la racine (fréquemment absent au niveau du tiers apical). Il s’accroît lentement et fournit l’attache dentaire du ligament. 

[Il contient une matrice sécrétée par les cémentoblastes formée de protéines et de fibres. Il ne contient pas de cellules, c'est pour cette raison qu'il est appelé « cément acellulaire ».

Le cément acellulaire est plus fin au niveau de la jonction amélo-cémentaire (20 à 50 µm), plus épais au niveau de l'apex (150 à 200 µm). Le foramen apical est entouré de cément, et parfois ce dernier y pénètre, bordant sur une courte distance la dentine canalaire. 

Lorsque la minéralisation commence, les cémentoblastes s'éloignent du cément et les fibres laissées le long de la surface finissent par rejoindre le ligament parodontal en formation.

Il se caractérise par des couches denses de collagènes calcifiées séparées par des lignes de croissance qui sont des zones de matériaux inter fibrillaires calcifiées. Les couches sont généralement parallèles au grand axe de la dent.

IV-3-2- Le cément secondaire «   cellulaire   »   :

On estime que l'origine des cémentoblastes des céments cellulaire et acellulaire est différente.

L'une des principales hypothèses est que les cellules produisant le cément cellulaire migrent de la zone adjacente de l'os, tandis que les cellules produisant le cément acellulaire proviennent du follicule dentaire.

Le cément secondaire apparaît tardivement, au moment où la dent devient fonctionnelle et subit dès lors des pressions d’occlusion. Il est sujet à des remodelages permanents (édification et destruction) et s’adapte aux mouvements dentaires physiologiques.

Il est moins minéralisé et plus rapidement formé que le cément acellulaire. Le cément cellulaire se dépose sur le tiers apical de la racine ; ainsi qu’au niveau des surfaces inter-radiculaires des dents pluri-radiculées.

Les cémentoblastes sont d’abord étalés sur la matrice organique formée de protéines non collagènes et de fibrilles collagènes alignées parallèlement à la surface de la racine. Puis ils sécrètent des vésicules matricielles qui vont permettre la minéralisation.

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En même temps que les premiers cristaux d’apatite apparaissent dans les vésicules, les cellules sont peu à peu emprisonnées dans des lacunes au sein de leur sécrétion. Puis leur activité fonctionnelle décroît et elles se transforment en cémentocytes.

Conclusion :

L’étude du développement dentaire ainsi que les mécanismes de sa morphogenèse et de son organogenèse, contribuent à une meilleure connaissance de celui-ci ; ainsi ils conditionnent toute étude de la pathologie du système dentaire ; ils fournissent les premiers éléments nécessaires au diagnostic et à la prévention avant toute thérapeutique.

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Bibliographie :

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3- Auriol. M, Le Naour. G, Le Charpentier .Y : EMC 22-007-C-10 : Histologie du parodonte Elsevier Edition 2000.

4-Benoit.R, Lemire.M, Pellerin.C : Embryologie dentaire Edition 1979.

5- Goldberg.M : EMC Histologie de l’émail. Elsevier Edition 2007.

6- Piette.E, Goldberg. M : La dent normale et pathologique Edition 2001

7- TRILLER.M : Histologie dentaire Masson Edition1986