Adrar.info N°17

L'Adrar (et surtout Atar), est le coeur politique de la Mauritanie. L'ile-de-France par rapport à la France, le lieu à partir duquel la République Islamique de Mauritanie s'est peu à peu constituée. Pierre Messmer

ADRAR INFO N° 17 du 20 Aout 2010 Prix 200 UM

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Dr Jacqueline Zuinghedeau: Les zébres de l'AssabaLisez et commentez Adrar.infomensuel d'information et culturemail: [email protected]

Edité à l'imprimerie nationale Nouakchott Récepissé 50/2009 du 20/05/2009 Directeur publication : Ely Salem Khayar

EditoLes répercutions du raid franco Mauritanien du 20 juillet sur une base Qaida au Mali, sont directes sur la région de l’Adrar. Ou bien cette attaque mettrait fin aux menaces terroristes et assurerait ainsi une sécurité intérieure et extérieure du pays. Dans ce cas, la Mauritanie, havre de paix, continuerait normalement son développement socio économique à l’image de la Tunisie, Maroc, Jordanie, Egypte. Le secteur du tourisme , générateur de revenus et pourvoyeur d’emplois, continuera à profiter aux populations de l’Adrar et s’élargirait à d’autres régions du pays.Ou alors, ce raid inciterait les terroristes à intensifier leurs attaques et menaces en Mauritanie, à l’image de ce qui se fait en Algérie, Yémen, Somalie. Dans ce cas, Le tourisme en Adrar - tout au mois - reculerait gravement. Pour le moment, il est trop tôt d’en juger. Cependant ,les réactions (à chaud ) à l’action conjointe franco Mauritanienne de jeudi dernier fusent de partout . Dans ce numéro, nous publions certaines, se rapportant aux conséquences de ce raid sur le secteur du tourisme en Mauritanie. Un duel semble déjà bien engagé entre les opérateurs touristiques Français et leurs gouvernants. En Mauritanie, la prudence atténue quelque peu les avis des uns et des autres sur le sujet. Bonne lecture ! La rédaction

Communiqué de solidarité avec nos amis Mauritaniens p.5

L'Ambassadeur d'Allemagne remet le 2eme prix au tournoi de Touezektp.8

Réactions à l'Attaque Franco Mauritanienne d’une base Qaida au Mali :

Qu'est ce que le Sahel?

Communication

2 Tourisme: Loi Kouchner : Pour Allibert, "c'est la mort de la Mauritanie, du désert algérien…"

Gérard Guerrier, directeur général d'Allibert Trekking, nous a fait parvenir une tribune dans laquelle il estime que la loi Kouchner est "démagogique, de circonstance, inopportun, et, compte tenu de sa rédaction, susceptible de fragiliser l'activité de tour-opérateurs adeptes d'un tourisme dit d'aventure, mais surtout d'un tourisme responsable". "Ce texte introduit la notion de "citoyen responsable" (qui sera secouru gratuitement) et celle de "citoyen irresponsable" (qui devra payer). Cette notion même pose un problème d'équité. Un touriste secouru dans le désert mauritanien ou algérien sera considéré comme irresponsable et devra payer ses secours, alors qu'un navigateur démâtant au large du Chili lors d'une course en solitaire, un skieur extrême s'engageant sur une pente à 50°, un automobiliste, hors la loi, ayant dépassé la limite de vitesse ou en état d'ivresse, seront secourus gratuitement.- Ce texte est de circonstance, même si ces circonstances datent un peu. Il a été rédigé à la va-vite à la suite de l'affaire du Tanit (skipper enlevé et tué en Somalie) et l'enlèvement d'un touriste individuel dans le Sud-Ouest pakistanais. Ces affaires, alors médiatisées, sont rarissimes et ne justifient pas une loi. Si l'Etat veut faire des économies, il doit y avoir mieux à faire. S'il veut responsabiliser les professionnels, ce n'est vraiment pas la peine, nous le sommes très largement comme le prouve notre histoire ! Dans la même lignée, on peut se poser la question : A quoi sert un Etat s'il n'est plus capable d'assurer en France et à l'étranger la sécurité de tous ses citoyens ?-La notion de "mise en garde" est pour le moins fumeuse ! On suppose qu'il s'agit des mises en garde du Quai d'Orsay. Or, la majorité des pays font l'objet de mises en garde du Quai d'Orsay, y compris la Norvège où l'on met en garde le touriste sur la pratique de la montagne (et

pourquoi pas de la baignade en eaux froides !).A titre d'exemple, voici une liste de quelques pays/régions marqués en "orange" (formellement déconseillé sauf raison professionnelle impérative) ou "rouge" (formellement déconseillé) par le Quai d'Orsay.- L'ensemble de l'Algérie (y compris le Sud algérien, tassili N'Ajjer, parcouru chaque année par des milliers de touristes, amoureux du désert, sans aucun souci, depuis de nombreuses années).- La Mauritanie : en rouge et en orange depuis l'attentat de décembre 2007 et l'annulation du Paris-Dakar. Dans le massif de l'Adrar (Atar), on ne connaît pourtant aucun incident. - Le Ladakh et le Zanskar au nord de l'Inde : un haut lieu du trekking où on ne connaît pas d'incident susceptible de remettre en cause notre activité. Les montagnes du Harraz au Yémen où on ne connaît aucun incident depuis de nombreuses années. - L'est de la Turquie (Ararat).- Le secteur de l'Elbrouz (Russie) où nous envoyons des groupes sans problème depuis plusieurs années, etc.A l'inverse, certains pays comme l'Egypte, le Venezuela, le Kirghizstan bénéficient d'une mansuétude surprenante ! Pour l'anecdote, on notera que la Corse et les banlieuesfrançaises font l'objet de "mises en garde" de la plupart des sites gouvernementaux étrangers. Les avis du Quai d'Orsay, souvent inégaux, partiels, sont loin d'être la seule référence pour les professionnels, en matière de sécurité et ne peuvent être la référence en matière de loi. Le site est de qualité très inégale en effet, les mises à jour sont souvent faites avec du retard, les pays ne sont pas traités également, les cartes (ex. : Pérou) sont souvent fausses et ne correspondent pas au texte. Nous complétons heureusement nos informations par un abonnement auprès de sites d'autres pays, souvent plus sérieux (Royaume-Uni,

Allemagne, etc.), d'instituts spécialisés (ex. : Sécurité Sans Frontière), de nos partenaires locaux, de nos contacts formels et informels avec les employés d'ambassade, les gouvernements étrangers, et de nos missions sur le terrain (ex. : Ethiopie, Mauritanie, Yémen, Algérie, etc.). La notion même de "motif légitime" pose problème... Est-il vraiment possible d'établir une hiérarchie de la légitimité entre le touriste occasionnel, le passionné du désert, le volontaire d'une ONG, l'étudiant stagiaire, le journaliste free-lance, le géophysicien travaillant pour une société étrangère ?L'adoption de ce texte improvisé, pointant du doigt les tour-opérateurs pratiquant le tourisme responsable, risque d'entraîner progressivement la désaffection de destinations sans risque objectif, mais avec un véritable risque juridique et financier... Ce sera alors la mort de la Mauritanie, du désert algérien, etc. où l'activité des randonneurs représente la seule activité (un trekkeur voyageant une semaine dans l'Adrar fait vivre un Mauritanien pendant un an) pour les populations. Pour survivre, celles-ci n'auront d'autres choix que se rallier aux trafiquants et terroristes qui ne demandent qu'à se développer. Il est sans doute trop tard pour arrêter la machine gouvernementale et législative. On peut regretter cette improvisation qui dure depuis près d'un an ! Si ce texte vise vraiment les agences de voyages et les touristes, comme l'a précisé monsieur Kouchner, on aurait apprécié que le Quai d'Orsay se rapproche des opérateurs qui travaillent régulièrement sur le terrain dans les zones "déconseillées" depuis des années, en toute responsabilité et sans incident majeur ! Notre avis vaut bien celui de fonctionnaires qui changent de poste tous les deux ou trois ans et qui, souvent, ne voient leur pays d'accueil que par Internet interposé et leurs résidences "bunkerisées". mardi 06 juillet 2010 (16h14)

Mauritanie: l'opposition 'choquée' par le chef de la diplomatie française: L'opposition mauritanienne a affirmé jeudi avoir été "choquée" par de récents propos du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui s'était dit "fier" de l'action de la France en Mauritanie après le coup d'Etat de 2008 dans ce pays.Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, avait déclaré le 6 juillet devant l'Assemblée nationale: "Nous sommes fiers de ce que nous avons fait après les coups d'Etat en Mauritanie, au Niger ou à Madagascar"."Ces propos tenus par le ministre français des Affaires étrangères devant le parlement de son pays nous ont particulièrement surpris - et choqués - (...) par la confirmation qu'ils apportent, si officiellement, de l'ingérence de la France dans les affaires intérieures de notre pays", a affirmé la Coordination de l'opposition démocratique (COD), dans un communiqué.La COD dit s'interroger sur "les motifs de fierté que trouve la France officielle à investir tout son crédit diplomatique et ses relations de grande nation pour légitimer chez nous, par un scrutin sur lequel planent de sérieux soupçons d'irrégularités, un général qui venait de renverser par la force des armes un régime démocratiquement élu".Paris avait d'abord condamné, en août 2008, le coup d'Etat mené par le général Mohamed Ould Abdel Aziz pour renverser le président civil Sidi Ould Cheikh Abdallahi, élu 15 mois plus tôt. Puis la diplomatie française avait rapidement repris langue avec le chef de la junte, en l'incitant à organiser une élection présidentielle qu'il avait remportée en juillet 2009 dès le premier tour.Dénonçant des fraudes, l'opposition avait réclamé en vain une enquête indépendante sur cette élection dont les résultats avaient été reconnus par la communauté internationale.M. Kouchner avait fait ces déclarations sur l'Afrique, en réponse à des accusations virulentes ces derniers jours de l'écrivain Jean-Christophe Rufin, ambassadeur au Sénégal pendant trois ans.Source:AFP

A la UNE Directeur de publication: Ely Salem KhayarConseillers de la redaction: M'Barek O.BeyroukMohamed Mahmoud O. TalebComité de redactionEly Salem KhayarKhalla Ely Salem Ely CherifAbdellahiO. BoukharyCorrespondantsNouakchott:: Ahmed O. Mohamed Tel.: 2421374Zouerate : Fall Mariem Tel.625 3211Nouadhibou: Mohamed Zoum Zoum Tel::6369820Saisie: Kettalla Mint Mehah

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Edité à l'imprimerie nationale Nouakchott Recepssié 50/09 du 20/05/2009 Directeur de publication : Ely salem Khayar

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Recrutement des Imams de mosquée : Que d’interrogations? Depuis sa décision le 20 juin dernier de procéder au recrutement, dans la fonction publique, de 500 Imams de mosquée, le ministère des affaires Islamiques ne cesse de susciter des commentaires. La plupart des citoyens sont actuellement dans l’expectative. Comment peut-il en être autrement quand on sait que jusqu’ici le choix de l’Imam revenait aux fidèles et non à l’Etat.? Ces citoyens se demandent si demain, le Politique ne va pas diriger le Spirituel ? Dans ce cas quel avenir religieux dans un Etat musulman qui déjà n’applique pas strictement la Chariaa ? Si ces Imams fonctionnaires ne perdront pas leur charisme et considération

universelle en échange de 50.000 UM par mois ? Si les Djemaa (assemblée) des fidèles du quartier sont consultées pour le choix de l’Imam de leur mosquée ou bien sera –t-il imposé par l’Etat ? Le nouvel Imam fonctionnaire pourra-t-il cumuler Cheikh de Mahadra avec l’Imama ? Dans ce cas, sera-t-il triplement payé (par l’Etat pour ces 2 fonctions et par les parents des enfants) ? Ne doit-on pas recruter plutôt des Cheikh de Mahadras? Quel statut pour un Imam célibataire ? Ne pense –t –on pas exiger de chaque Imam d’avoir une famille dans le quartier où il officie pour l’y fixer autant que faire se peut ? L’imam, avec tous les égards qu’il mérite, sera –t-il comme n’importe quel

commis de l’Etat que d’autres fonctionnaires du ministère affectent ou démissionnent comme ils l’entendent ? Et ..d’autres questions…

Non ! L’Imam c’est plus que tout cela. Il est la tête du pont par laquelle les fidèles transmettent leur prière. Il est investi d’un certain pouvoir spirituel : instructeur, conseiller, modérateur des populations. Est-il logique de « banaliser » aujourd’hui ses prérogatives parce que, quelque part dans le monde, des non musulmans payent et crient « terrorisme » ?ESK

Handicapés : La Wilaya fait un don important

Le 30 Juin dernier la Wilaya de l’Adrar a remis gracieusement à la section des Handicapés de l’Adrar : 14 sacs de riz, 4 sacs de sucre, 7 bouteilles de 20 litres d’huile, 10 caisses de thé et 2 sacs de lait en poudre Célia. Ce geste humanitaire important a été très apprécié par le bureau local des handicapés qui a vivement, par la voie de son président, remercié les autorités régionales présentes à la cérémonieAprès concertation entre ses membres, le bureau des handicapé a décidé d’ouvrir avec ces denrées, une boutique de vente au détail qui permettra de stabiliser les prix, générer un revenu et faire travailler quelques adhérents.

Adrar : Fini le tourisme ?

Bien avant l’opération aventurière des présidents Sarkozy/Aziz contre la Qaida au Mali, jeudi dernier, le secteur du tourisme en Adrar agonisait à petit feu. Aujourd’hui s’en est fini !!! Cet amer constat est sur la plupart des bouches.On se rappelle qu’à la suite de l’assassinat des 4 Français à Aleg en 2007, les voyagistes et tours opérateurs internationaux étaient contraints de réduire momentanément l’envoi des touristes vers notre pays. Les organisateurs du rallye Paris Dakar (qui traversait la Mauritanie) ont choisi eux, d’aller cette année là explorer l’Amérique du Sud. Malgré le manque à gagner enregistré, l’espoir projetait dans les têtes Adraroises, une reprise rapide des activités touristiques. Malheureusement ce

ne fut pas le cas. Une succession d’autres événements terroristes : attaque de positions militaires Mauritaniennes au Nord, assassinat d’un Français au Ksar, explosion devant l’ambassade de France à Nktt et autres guéguerres politiques, prolongea davantage le retard du retour des touristes sur les montagnes du Dhar et les dunes de Ouarane. Sobres et patients, les opérateurs et bénéficiaires du secteur croyaient toujours, pour la plupart d’entre eux que le moment opportun se présenterait rapidement après que les crises institutionnelles et politiques aient été dépassées avec les élections présidentielles de Juillet 2009 .Aussi et malgré la nouvelle loi Kouchner adoptée le 12 juillet portant « (art.14)sur l’action récursoire de l’Etat contre les professionnels du voyage

défaillants,dans le cadre des opérations de secours » très décriée par les tours opérateurs et voyagistes Français , les Mauritaniens re-nourrissaient toujours le grand espoir qu’en 2010, la saison touristique reprendrait normalement. Les images d’hier à la télévision, les informations contradictoires, les balais diplomatiques à propos de l’affaire « Qaida, otage Français » indiquent que le tourisme en Adrar est entrain d’expirer finalement son dernier souffle. Fervents croyants, Ehel Adrar se mettent dans la peau de ceux « qui disent quand un malheur les atteint : Inna Lillahi We Inna Ileyhi Rajiooune, Certes nous sommes à Allah et c’est à lui que nous retournerons ». (S2 Coran). Fini le tourisme, porteur de moyens de subsistance ! ESK

L’Association des Maires du Nord (AMN) tient une Assemblée Générale des ses membres à Atar les 30 et 31 juillet 2010... . Le but de cette rencontre est de réviser les documents de base de l’AMN à la base des nouvelles orientations en matière de décentralisation et développement local d’une part, et pour le renouvellement du comité de pilotage d’autre part. Cette association regroupe les Maires des 21 Communes du Nord des Wilaya de : Dahklet, Nouadhibou, Tiris Zemmour, Adrar et Inchiri dont 14 ont fait le déplacement (Akjoujt, Choum, Aine Ehel Taya, Inal, Zouerate, Nouadhibou, Maden, Chinguitty, Ouadane, Tmeimichatt, Boulenoir, Tawaz, Atar,

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PanoramaQu’est-ce que le Sahel ?

Publié le 27/07/2010 à 19:07 par afriquinfos Tags : sahel zone géographie rivage

Suite à l’assassinat de l’humanitaire français Michel Germaneau au Mali, Nicolas Sarkozy a appelé les touristes à éviter les voyages au Sahel, une zone traversant l’Afrique sur plus de 5000 km. Étant donné l’imprécision de l’information, voici quelques données importantes avant de réfléchir à annuler son voyage.Où se trouve le Sahel ?

Sahel est un terme d’origine arabe signifiant rivage. Il existe plusieurs sahels, celui évoqué par le gouvernement est le sahel Africain, dont les limites varie selon les conceptions des géographes. En général, on considère comme faisant partie du Sahel tous les pays bordant le Sud du Sahara, sur une hauteur d’environ 500 km. Il s’étend donc de l’Atlantique à la Mer Rouge, et comprend en théorie les pays suivants d’ouest en est : Cap Vert, nord du Sénégal, sud de la Mauritanie, de l’Algérie, du Niger, nord du Burkina Faso, du Niger et du Nigéria, centre du Tchad et du Soudan, Mali. A cette zone sont parfois intégrés l’Érythrée, certaines zones de la Somalie et de l’Éthiopie, Djibouti et le nord du Kenya. On imagine le Sahel comme une zone complètement désertique, c’est pourtant une zone peuplée de millions d’habitants nomades, vivant au rythme des saisons.

Le Sahel, une zone à risques où 30 000 Français se rendent chaque annéeAu moins 30.000 Français, selon des professionnels du tourisme, se rendent chaque année au Sahel, une zone immense, diversement affectée par des problèmes de sécurité, que Nicolas Sarkozy a recommandé d'éviter après la mort de l'otage Michel Germaneau. Le Sahel traverse tout le continent africain et s'étend de l'Atlantique à la Mer Rouge.C'est une zone "grande comme plusieurs pays européens", qui ne connaît pas partout les mêmes problèmes de sécurité, assure Gérard Guerrier, directeur général du tour-opérateur Allibert Trekking qui travaille dans cette partie du monde, tout en disant comprendre la recommandation de l'Elysée."Certaines zones sont effectivement dangereuses, et elles sont connues depuis longtemps, mais d'autres le sont beaucoup moins", renchérit Alain Capestan, qui dirige les tour-opérateurs Terres d'Aventure et Nomades Aventure (groupe Voyageurs du monde). "Il faut faire attention à ne pas traiter toute cette zone comme une seule destination".Michel Germaneau avait été enlevé en avril au Niger puis détenu au Mali, une zone effectivement risquée, désertée depuis longtemps par les touristes français. Il s'y était rendu en tant qu'humanitaire."Cela fait des années que plus aucun touriste ne se rend au Niger ou au Nord du Mali", d'après Gérard Guerrier.Selon les professionnels, près de 10.000 personnes vont chaque année en Mauritanie, entre 20.000 et 25.000 personnes dans le sud de l'Algérie, près de 3.000 en Libye, soit un total en moyenne de 30.000 Français qui parcourent les parties dites "sécurisées" du Sahel.Le Quai d'Orsay n'était pas en mesure lundi de fournir de chiffres de fréquentation.Pour les voyagistes spécialistes de cette partie du globe, la recommandation de Nicolas Sarkozy "aura forcément des conséquences", assure Gérard Guerrier.Mais, selon lui, ce sont principalement les populations locales qui risquent d'être les plus touchées. "Nos clients vont aller ailleurs, on les amènera au Maroc ou en Egypte. Mais le problème, ce sont les gens sur place qui risquent de perdre une partie de leur activité", explique M. Guerrier. "Par exemple, un trekker fait vivre un Mauritanien pendant un an"."Je pense surtout aux populations locales. Pour elles, ne plus accueillir de touristes, c'est dramatique. Mais ce n'est pas suffisant pour brader la sécurité des voyageurs", reconnaît M. Capestan.Pour ces professionnels, la question n'est pas vraiment de savoir s'ils continueront à organiser des voyages au Sahel, mais "si les gens vont avoir envie d'y aller après ce qui s'est passé"."Je pense malgré tout qu'on continuera à envoyer des gens, mais au cas par cas, en étudiant chaque zone en fonction de sa sécurité", juge M. Capestan.

Sarkozy déconseille le Sahel : Voyageurs du Monde attentiste

Lundi 26 juillet, dans son discours confirmant l'assassinat par Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) de l'otage français Michel Germaneau au Sahel, Nicolas Sarkozy a demandé aux Français de "renoncer à voyager" dans cette région, compte tenu des risques encourus. Il a aussi annoncé avoir demandé au ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, de se rendre à Bamako, Niamey, Nouakchott, afin d'examiner avec les autorités du Mali, du Niger et de Mauritanie et les ambassadeurs les mesures à prendre pour protéger les ressortissants français. Quel impact cet événement et la déclaration du président auront-elle sur le tourisme ? Selon Alain Capestan, dg de Voyageurs du Monde, "nous sommes dans une période où il fait bien trop chaud pour se rendre au Sahel donc la question ne se pose pas. Mais elle se posera à la rentrée". Le TO évite toujours le Niger et le nord du Mali mais avait bien l'intention de rouvrir en octobre la Mauritanie (fermée depuis l'annulation du Paris-Dakar) et de continuer à se rendre dans le sud algérien. "Il ne faut pas appréhender le Sahel comme un seul pays. Il y existe des zones parfaitement sécurisées, comme l'Adrar en Mauritanie, et d'autres qui le sont moins." Mais les Français auront-ils encore envie de se rendre dans ces régions ? "Il est probable que la demande touristique faiblisse mais il est encore trop tôt pour savoir dans quelle proportion", estime t-il. La décision est donc remise à fin septembre ou début octobre, selon les informations que le TO aura obtenues sur place. FB, lundi 26 juillet 2010 (18h59)http://www.quotidiendutourisme.com/site/destination-sarkozy-deconseille-le-sahel-voyageurs-

du-monde-attentiste-54215.html

Actualité Régionale 5 Réactions à : l'Attaque Franco Mauritanienne d’une base Qaida au Mali : !Merhba Ould Khnafer, président Association pour le Développement du Tourisme en Adrar : J’enregistre avec satisfaction l’action de nos forces armées. Cette attaque montre que notre armée dispose maintenant de moyens suffisants pour contre attaquer tout ennemi qui tenterait de nous agresser. Contrairement à ce qui arrivait auparavant (Lemghaity, Tourine, enlèvements d’étrangers) ce raid en territoire Malien, prouve que nos hommes maîtrisent la sécurité du pays et sont capables d’aller débusquer l’ennemi où qu’il se trouve. A propos des conséquences de cette attaque sur le tourisme, je pense que la crédibilité de notre armée, aux yeux de l’opinion internationale, est maintenant renforcée. Nous ne sommes plus le maillon faible de la chaîne dans la région. Nos partenaires et amis ont maintenant confiance en nous. Ceci se répercutera positivement sur la saison touristique prochaine qui sera meilleure que celles qui viennent de la précéder ».

Yacoub Ould Ely Salem, cadre de l’Adrar :« Que nos forces armées attaquent et tuent des éléments de Qaida, est une bonne chose en soi, car ces personnes, selon nos Oulémas sont des égarées et des criminels. Ils menacent notre sécurité et ont déjà fait plusieurs dégâts à notre pays. Seulement notre armée doit éviter de sortir de nos frontières parce que cela peut entraîner des problèmes avec nos voisins et la communauté internationale. Je pense qu’à la suite de cette attaque et des déclarations préventives des responsables Français à l’endroit de leurs ressortissants, les arrivées de touristes baisseront cette saison d’au moins 40% .L’évolution future de la situation permettra de voir si ce taux va augmenter ou baisser ».

Mahmoud O MemmeuetMohamed O.Barka, guides touristiques.Nous pensons que cette attaque en terre Malienne, pour sauver une personne étrangère enlevée par des délinquants au Niger, est très osée. Elle ne manquera pas de nous attirer beaucoup de problèmes. Nous aurions compris que notre armée poursuivent jusqu’au Mali ou ailleurs, les gens de Qaida s’ils nous attaquaient dans notre territoire comme ce qui a été fait à Tourine et Lemghaity. Maintenant l’opinion internationale apprendra qu’en Mauritanie, les risques de représailles de Qaida existent. Les dirigeants de certains pays comme la France ont déjà commencé à demander à leurs ressortissants de ne pas se rendre au Sahel. Ceci se répercutera malheureusement très négativement cette année sur le tourisme ».

Yacoub Ould Lemjeidry, directeur de l’école de Terwen« Si cette attaque était réellement destinée à devancer les éléments de Qaida avant qu’ils ne nous attaquent, cela pourrait être compréhensif. Si par contre elle est engagée pour sauver un Européen enlevé au Niger et prisonnier sur le territoire Malien, cette attaque ne se justifie pas.Je ne suis pas dans le secteur du tourisme et ne connaît pas comment ça fonctionne mais je sais qu’en général, les touristes et les responsables de leur pays seront réticents à venir ici quand ils apprennent qu’il y’a des risques. Ils ont peur pour leur vie ».

Communiqué de solidarité avec nos amis Mauritaniens Le 30 juillet 2010

Les Mauritaniens méritent mieux que d’entendre parler de la Mauritanie au travers des gros titre d’une actualité semée de faits divers douloureux et inacceptables. L’ONG Medrassa du désert œuvre dans ce pays depuis près de 4 ans. Nous avons pu apporter un peu de réconfort aux familles dans les villages visités et une certaine amélioration des conditions de scolarité des enfants. La dimension scolaireestprobablement l’une des composantes essentielles au développement de la démocratie et une source vitale alimentant l’avenir d’un pays. Bien sûr, d’autres priorités existent et doivent être prise en compte, en particulier les difficultés de subsistances alimentaires si criante au Sahel.Les mises en garde, légitimes, des autorités françaises ne doivent pas nous faire oublier les conséquences désastreuses que seraient pour la population si accueillante de ce pays un retrait des actions humanitaires.Notre activité, nos actions, nos projets n’ont pas le "label urgence" mais restent indispensables, car elles s’inscrivent dans le temps et accompagnent les améliorations attendues et construites par et avec les Mauritaniens de bonne volonté. Les membres de l’association Medrassa du désert continuent et continueront à se mobiliser pour réaliser les projets élaborés avec nos amis et interlocuteurs en Mauritanie, car nous ne devons pas nous détourner de l’essentiel : les enfants du désert ont besoin de notre aide et de notre soutien.Nous appelons les généreux donateurs à ne pas se détourner des ONG et à les encourager à continuer leurs actions en marquant leurs rejets de la barbarie par un apport encore plus important de leurs dons. Sans votre soutien, les associations n’auront plus les moyens d’agir en toute indépendance. Alors, les enfants et les familles, otages des extrémistes qui cherchent à les isoler du monde pour mieux les asservir, seront à leur merci. Ne les laissons pas seuls.Non, les enfants, nous ne vous abandonnerons pas" Philippe MARC Président [email protected]://medrassadudesert.monsite.orange.fr

Arrestation d’un membre important d’Aqmi dans les environs de Tamchakett Un mauritanien, membre important de la branche d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), a été arrêté, par la brigade de la gendarmerie nationale de Tamchakett dans la nuit du vendredi, ont annoncé ce dimanche 1er août 2010, des sources sécuritaires à l’agence de presse « Mauritanie24. Le membre d’Aqmi armé n’a opposé aucune résistance lors de son arrestation grâce à des renseignements fournis par des citoyens. Pris par surprise, il n’a pas eu le temps d’utiliser son arme. Le lieu exact de l’arrestation n’a pas été révélé par nos sources qui évoquent « les environs de Tamchakett ». L’identité de la personne arrêtée n’a pas encore été révélée par les mêmes sources sécuritaires qui parlent de « grosse prise ».

Culture 6

Revue de Presse Afrique / 26 et 27 juillet 2010Du 15e Sommet de l'Union africaine à la mort de Michel Germaneau(MFI / 27.07.10) Au sommet de l’Union africaine à Kampala, les sujets brûlants se sont bousculés. Outre le Libyen Mouammar Kadhafi, qui tente toujours d’imposer ses Etats-Unis d’Afrique, c’est la question des terrorismes – de la Somalie à la Mauritanie – qui a été le centre des préoccupations des chefs d’Etat. Revue de presse. A l’ouverture du 15e Sommet de l'Union africaine, à Kampala, le 25 juillet, l’Ouganda, pays-hôte, a exhorté « l'Afrique à lutter contre le terrorisme », titrait le lendemain le Times d’Afrique du Sud. Dans un discours ferme, le président ougandais Yoweri Museveni a appelé à « bouter les terroristes hors d'Afrique » après les attentats meurtriers de Kampala revendiqués par les Shebabs somaliens le soir de la finale de la Coupe du monde, faisant 76 morts. Mais les dirigeants du continent réunis à Kampala ont aussi dû plancher sur la construction des Etats-Unis d'Afrique : « le rêve » du Guide libyen, Mouammar Kadhafi, rappelle Liberté, un trihebdomadaire togolais. Le thème avait été débattu la semaine dernière à Ndjamena, lors du sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Censad). Kadhafi y avait dénoncé l'absence de progrès dans ce domaine, et appelé à la mise en place d'une structure supranationale « plus forte ». Les projets du Guide libyen n’ont cependant pas réussi à occulter le terrorisme.« ATT trahi par ses pairs mauritanien et français »Le terrorisme dont il est beaucoup question dans la presse malienne. Plusieurs journaux ont visiblement du mal à digérer l'affront fait à leur président. Amadou Toumani Touré « trahi par ses pairs mauritanien et français », titre ainsi L'Aurore, qui affirme que le président du Mali n'a pas été prévenu du raid franco-mauritanien sur son territoire. Perpétré contre une base d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, il visait à libérer Michel Germaneau, l'otage français dont l’exécution a été hélas confirmée depuis.

Le président malien a pris connaissance de cette opération alors qu'il se trouvait à Ndjamena « en pleine séance de travail au sommet de la Censad ». Il a dû « quitter précipitamment la salle pour regagner l'aéroport », direction Bamako, indique le quotidien malien. ATT paie visiblement le prix de sa récente médiation : « Il s'était attiré les foudres notamment de la Mauritanie en procédant à l'échange de quatre présumés terroristes contre la libération de l'otage français Pierre Camatte ». ATT accusé donc de faiblesse face à la nébuleuse Al-Qaïda. Le président malien semble « désormais écarté des opérations de lutte contre le terrorisme ».« Ils nous l'ont tué ! »Toujours au Mali, la condamnation est unanime au matin du 27 juillet, après l'assassinat de ce travailleur humanitaire de soixante-dix-huit ans. « Ils nous l'ont tué ! », s'exclame Le Républicain, qui rend hommage à cet ancien ingénieur et à son engagement pour l'Afrique. « Paix à son âme. (…) En un sens, l'otage français est aujourd'hui délivré, lui qui souffrait, en plus de l'âge, de problèmes cardiaques ainsi que du climat sahélien. » Ils nous l'ont tué... Ils, donc, les terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique...Une bande « d'illuminés » pour L'Observateur, au Burkina, qui est très critique également, ce 27 juillet, en titrant ainsi l'article du quotidien : Dans la barbe des islamistes gît la bêtise.Au-delà de ces condamnations, beaucoup de questions restent en suspend après cet assassinat. Beaucoup de questions autour du rôle joué par la France. La presse algérienne, notamment, n'est pas tendre avec Paris. L'opération franco-mauritanienne pour tenter de libérer l'otage a été « mal préparée », les risques « sous-évalués » pour El Watan, qui parle même « d'ingérence française ».« Est-ce l'intransigeance de la Mauritanie à ne pas libérer les terroristes d'Al-Qaïda qui a motivé cette opération militaire ? », interroge le quotidien de référence en Algérie. Ou « est-ce le statut de l'otage, un humanitaire sans attache ni lien professionnel avec son pays? » La France, assurément, souligne El Watan, « n'a pas géré de la même manière

le dossier Pierre Camatte pour lequel elle avait mobilisé tous ses services dans le but de le libérer vivant et celui de Michel Germaneau (...) dont la vie a été compromise par cette intervention militaire ».Manque de coopération entre les pays du Sahel. Une intervention qui aurait dû être gérée en interne par les pays du Sahel, estime le journal algérien. Or ces pays « n'arrivent pas à s'entendre pour balayer devant leurs portes » et lutter ensemble contre le terrorisme. A Alger, en mars dernier, les ministres des Affaires étrangères des six pays du Sahel s'étaient pourtant engagés à renforcer leur coopération en la matière. Un comité des chefs d’états-majors du Mali, du Niger, de la Mauritanie et de l'Algérie avait été mis en place à Tamanrasset pour concrétiser les décisions. Mais « Les nombreuses initiatives se sont avérées vaines jusqu'à présent », déplore El Watan. « Comment vaincre l'hydre du terrorisme ? », s'interroge le site d'informations burkinabè Fasozine. Le dossier est évidemment très complexe car l'hydre étend ses tentacules dans le Sahel mais aussi en Somalie. Fasozine relie donc la menace de l'AQMI à celle des Shebabs somaliens - sujet de préoccupation n°1 à Kampala.Des troupes supplémentaires en Somalie Les dirigeants africains ont entériné l'envoi de 2 000 soldats supplémentaires pour l'Amisom, la force de l'Union africaine en Somalie au Sommet de l'Union africaine. Union Africaine qui « déclare la guerre aux Shebabs », titre La Tribune en Algérie. Les islamistes radicaux tiennent une bonne partie de la Somalie. Le gouvernement intérimaire ne contrôle plus que quelques quartiers de Mogadiscio, la capitale. Ces troupes supplémentaires « sous-équipées et sous-payées », nous dit le quotidien, risquent « d'avoir bien du mal à freiner la progression des Shebabs bien décidés à prendre le pouvoir ». Il donne encore la parole à un observateur djiboutien plutôt pessimiste : « Après deux décennies de guerre civile, dit-il, la Somalie file tout droit vers un régime islamiste à l'Afghane à l'époque des talibans. »Céline MISSOFFE

Cessons de traiter le terrorisme à la légèrL'Algérie et les pays de la région doivent impérativement conjuguer leurs efforts pour lutter contre le terrorisme, sans attendre que les Occidentaux fassent le travail, estime le quotidien d'Alger El-Watan. Faute de quoi les conséquences pour ces pays seront dramatiques.28.07.2010� |� Zine

Seulement certaines zones sont dangereuses«Ce ne sont pas ces

pays dans leur

ensemble qui ne sont

pas recommandables

pour voyager, mais

seulement certaines

zones de ces pays.»

Voyages et treks sont

ainsi encore possibles

dans les zones

«sécurisées» du

Sahel, même si «les

terrains de jeu se

réduisent comme un

mouchoir de poche»,

déplore Yves Godeau.

Il explique que la

décision de ne plus du

tout voyager au Niger

a été prise par ATT,

mais qu’il est encore

possible d’aller en

Mauritanie, «mais pas

plus au nord que

l’Adrar», ou en

Algérie, «jusqu’à Tamanrasset et

Djanet».Yves Godeau

précise cependant

que, les voyages dans

ces zones se font

plutôt en octobre et novembre, et que d’ici

là le Collectif de

sécurité aura établi de

nouvelles zones

sécurisées, au vu des

récents événements

Souvenir d'Atar 7


Kiffa. Une des années qui a précédé la dernière guerre. J'ignore son millésime. Ma seule certitude est que l'histoire que je vais vous conter s'est obligatoirement passée pendant un

hivernage, disons un mois d'août Sont réunis autour d'un café de fin de repas, le commandant de Cercle de l'Assaba, un savant déjà âgé, titulaire d'une chaire de biologie animale au Muséum d'Histoire

Naturelle de Paris, et son fils. Celui-ci, la trentaine sans métier défini suit son père

dans tous ses déplacements. Tous deux sont familiers de la Mauritanie où le professeur vient chaque année pour étudier la faune. Peu aimables, commensaux obligatoires

des chefs de poste qui leur servent de bases arrières pendant leurs déplacements dans le

désert, les accueillir est devenue une corvée, surtout le fils, prétentieux, exigeant, et râleur. En bref, deux parfaits emmerdeurs supportés avec toute la courtoisie du désert.

La seule raison de la présence du jeune homme est d'être « le fils de papa » auquel

il sert d'accompagnateur, homme à tout faire, justifie ainsi la maigre solde que lui

attribue le Muséum.La conversation languissante qui sent la sieste est

interrompue parl'arrivéeinopinée du brigadier chef des Gardes Maures qui salue

et informe : Mon Commandant, un petit troupeau de zèbres a été repéré non loin du puits des Ahel-Mouloud Ils sont en avance cette année. Combien sont-ils Les bergers en ont repéré quatre ou cinq. Mais il peut y

en avoir d'autres plus loin. Ils doivent manquer de pâturage dans le nord. Les

pluies sont en retard cette année. Ils ont pu être approché ? Non, mon Commandant.

Sont trop sauvages. Ils se sont écartés quand ils ont vu les bergers qui ramenaient les vaches, mais ils reviendront sûrement cette nuit pour boire l'eau qui restera dans

les abreuvoirs. Excusez-moi, Commandant, coupe le professeur, vous parlez de zèbres. Nulle part je n'ai entendu parler de zèbres

en Mauritanie ! Vous avez bien dit zèbres ? Exactement, Monsieur. De même qu'il y a encore quelques rares petits éléphants dans l'Assabail reste de rares petits groupes de

zèbres dans des lieux écartés. On ne les voit que très rarement. Les éléphants, oui je

sais. Hélas ! je n'ai jamais vu que les crottes qui signent leur présence. Mais des zèbres ! De même que ces éléphants ont été coupés de leurs congères qui vivent dans le sud à l'époque où la Sahara est devenu un désert et ont évolué en dehors d'eux, de même, je

pense que nos zèbres locaux ont subi la même séparation et la même évolution indépendante. Ils sont d'ailleurs moins

grands que ceux des riches plaines de l'est et plus trapus. J'ai eu la chance de les avoir au bout de mes jumelles l'hivernage dernier. Le dessin si caractéristique de leurs rayures noires et blanches ainsi que leur rapidité ne laissaient aucun doute. J'aimerais beaucoup

les voir? Est-ce possible d'aller sur place ?Ahmed peux-tu nous organiser ça ce soir ? Nous prendrons le camion Citroën jusqu'au campement et de là des chameaux pour la

dernière étape. A vos ordres mon commandant, je vous attendrai chez les

Ahel-Mouloud avec des chameaux prêtés sur place. Le meilleur moment pour voir les

zèbres est avant que la lune ne se lève quand il fait bien noir. Je pars tout de suite

pour organiser l'expédition. Dans trois heures je serai là-bas et j'aurai tout le temps

de faire rassembler les montures nécessaires. Très bien, faisons comme ça. Professeur, vous verrez les bêtes ce soir si elles n'ont pas changé de pâturage? C'est qu'elles courent vite. Comme des zèbres, dit sentencieusement le fils. Bonne sieste en attendant. Nous partirons après le diner.

Il n'y a qu'une heure de route en camion.L'après midi se passe lentement

pour les deux métropolitains. Le temps est affreusement lourd, le ciel couvert de noirs nuages venus de l'océan à l'ouest filent vers l'est, annonciateurs d'une proche tornade. « Ils assurent la corvée d'eau » comme disent

les gens du pays.Le repas du soir vite expédié, la camionnette Citroën attend

devant la porte de la résidence. Le professeur et son fils montent dans la

cabine et inspectent le ciel avec inquiétude pendant que le commandant vérifie si le

matériel de dépannage est au complet : roue de secours et son outillage, pelles et tôles

pour se désensabler éventuellement, provision d'eau, d'essence et d'huile moteur.

Les gardes maures prennent d'assaut la caisse arrière du véhicule, leur inséparable mousqueton à la main ou en bandoulière. Eux aussi regardent avec circonspection

dans le lointain un mur noir qui barre l'horizon. Satisfait, le commandant prend le volant et démarre. Le guide, debout derrière

la cabine, les mains à plat sur son toit, dirige, hors piste, le véhicule en tapant soit à droite, soit à gauche, soit au milieu pour indiquer la direction. Pourquoi les gardes

ont-ils pris leur fusil ? demande le professeur. Ils ne vont quand même pas

tirer sur les zèbres ? Ne craignez rien pour les zèbres, Monsieur. Les gardes ne quittent

jamais leurs armes pour faire face à l'imprévu Quel imprévu ? Eh, l'imprévu !

Si on savait quoi, ce ne serait plus l'imprévu Chez les Ahel-Mouloud, Ahmed

les attend avec tous les hommes du campement qui tiennent absolument à être de l'expédition. Tous montent en selle. Les

bergers sans monture sautent sur les croupes. La petite troupe s'éloigne

accompagnée de quelques yous yous, tandis que les servantes s'activent à

rabaisser les côtés des tentes jusqu'au sol et les border de sable en prévision de la

tornade qui se prépare. Un fort vent de sable cingle les mollets nus des chameliers.

Tous ont aménagé leur haouli pour se protéger la face et ne laisser qu'un trait de

visibilité au niveau des yeux. Ils trottent au petit guesch guesch depuis un bon moment quand Ahmed lève le bras pour signifier : « Halte ». Par gestes il invite à faire baraquer

les chameaux et à grimper la dune en crapahutant pour rester invisibles de l'autre

versant. Jouant des genoux et des coudes dans le sable, le commandant et ses invités atteignent la crête, s'aplatissent et, jumelles au ras du sol, observent cinq zèbres cote à

cote, la croupe offerte au vent qui s'intensifie. Bientôt toute l'escorte les a

rejoints et à plat ventre contemple la scène. Le professeur est très excité. Il pense à la

déclaration fracassante qu'il fera devant ses confrères à la prochaine conférence de l'Académie des Sciences. Des zèbres en

Mauritanie, dans l'Assaba, vivants fraternellement avec les derniers éléphants ! Être le premier à en rendre compte, quel scoop! Cette passionnante observation leur

a fait oublier la tornade. Brusquement le nuage noir traversé d'éclairs, charge sur

eux, les engloutit dans sa masse cotonneuse et passe semer l'effroi plus loin. Lui

succèdent quelques gouttes d'eau épaisses, chaudes, qui font gicler des touffes de sable

et creusent un petit trou. Suit un déluge d'une heure; En quelques secondes, bêtes et gens se trouvent aussi mouillés que poisson

dans l'eau. Sous les yeux horrifiés du professeur et de son fils, les zèbres ont

leurs rayures qui se délitent, un poil gris bien commun réapparaît. Par la magie de la pluie, les glorieux zèbres de l'Assaba sont

devenus d'humbles bourricots, heureux d'être débarrassés de la peinture qui leur

collait les poils.Ce superbe canular est due à la complicité des Ahel-Mouloud, des

bergers, des gardes maures et du commandant, l'investigateur. Il nous a été

conté bien des années après, toujours vivant dans la mémoire collective. Je vous le transmets à mon tour. Ne lelaissez pas

disparaître son souvenir.

Les zébres de l'Assaba:

La suite de "Guetna à Guérou" sera publiée dans le prochain N°

I l'Arabie Saoudite vient de se faire livrer par une entreprise française, 40 horloges en or pour la Mecque 1,5 Million ¤ .

Elles rythment l'heure des priéres, par liaison satellite.(Enfin , c'est un alliage de laiton et de cuivre recouvert d'or) alors

que la France verse à la Mauritanie(Visite de Aziz au 14 Juillet : 500 000 ¤ pour des forrages. Pas les mêmes besoins!!!!

Sport et loisirs

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TTournoi estival Inter Oueds de Touezekt en image

Les rideaux sont tombés hier sur la 2eme édition du tournoi Inter Oueds de Touezekt. Sous le parrainage du musée de Toueizekt ce tournoi est organisé annuellement pendant la Guetna à l’intention des jeunes des Oueds

Teyaret, Amdeir Lekbir, M’nassir, Terwen, N’Tid, Toueyzikt Rag, Agassar, Tayba, Lekseir, et J’Reiv. Dix jours durant, du 20 au 30 Juillet, les jeunes ont joué dans un esprit sportif et ont échangé amitié et connaissance

Au lancement et à la clôture de ce tournoi, les autorités régionales administratives, municipales et militaires sont venues apporter leur soutien et encouragements aux jeunes.

Hier vendredi, l’ambassadeur Allemand était de la fête. Il a visité le musée à ciel ouvert de Toueyzekt et assisté à la distribution des trophées aux finalistes

. L’équipe N’Tid est sacrée championne, l’équipe M’Nassir la talonne de prés. Le trophée « fair play » est revenu à l’équipe de J’Raiv.

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