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Décideurs. 1,5 milliard d’euros ont été investis par BPIFrance en 2014. Qu’en est-il pour 2015 ? Quelles sont vos ambitions pour l’année 2016 ? Nicolas Dufourcq. BPIFrance est la banque de l’hypercrois- sance. Nos encours auront crû de plus de 50 % entre 2013 et 2015. En 2014 en effet, les chiffres sont éloquents : 86 000 TPE, PME et ETI financées, 12,5 milliards d’euros de crédits pour l’investissement matériel et immatériel, 1,1 milliard d’euros pour l’innovation, 7,8 mil- liards d’euros de prêts des banques garan- tis, sept participations à des introductions en Bourse et une ETI sur trois cliente. C’est tout à fait comparable à l’activité PME d’une grande banque à réseau. Cette croissance s’est confirmée en 2015 : nous annoncerons prochainement des niveaux historiques d’ac- tivité. La marque BPIFrance est désormais bien installée dans le paysage bancaire français. L’année 2016 est cruciale pour l’établissement : mise en place d’une offre complète de financement et d’accompagnement à l’interna- tional avec la création de BPIFrance Assurance Export, l’activité garantie publique gérée précédemment par Coface, montée en charge de l’accompagnement en conseil de nos clients et partici- pations, et mise en place de nouveaux fonds d’investissement… Décideurs. Quel type de mesures peut-on attendre de la BPI cette année pour favoriser l’innovation ? N. D. Nous restons ambitieux dans le financement de l’innova- tion malgré les très fortes contraintes budgétaires pesant sur les dotations publiques finançant les aides individuelles et subven- tions. Nous mobiliserons au maximum les ressources du Feder pour l’innovation, mais également celles des nouvelles régions et du Programme des investissements d’avenir (PIA). Nous allons également accélérer sur les prêts d’innovation sans garantie qui devraient croître de 50 % par rapport à 2014. Décideurs. Quels sont les secteurs d’activités qui accueilleront le plus de vos investissements cette année ? N. D. D’abord, je dois dire que nous sommes très actifs dans l’in- dustrie. L’innovation et les start-up attirent beaucoup la lumière, mais elles ne sont pas du tout majoritaires dans notre action. De même, notre implication est remarquablement répartie sur tout le territoire. Nous finançons donc tous les secteurs d’activité, à quelques exceptions près comme la presse ou les infrastructures. Nous accompagnerons donc tous les projets des entreprises françaises, de la start-up à la grande entreprise, en France et à l’étranger, et ça c’est nouveau. Elles doivent profiter de la reprise en cours pour moderniser leurs équipements, innover et se lancer à l’international si leur activité s’y prête, mais qu’elles hésitent encore. Notre mission, c’est d’accompagner non pas des secteurs mais des champions. Décideurs. Vous avez récemment annoncé vouloir soutenir les entrepreneurs. Comment comptez-vous faire ? N. D. Les dirigeants de PME sont trop sou- vent seuls. Leurs plans stratégiques visent parfois seulement 2 % de croissance annuelle. Pour penser en mode conquête, il faut s’arrêter, réfléchir, quitter sa bulle un instant. D’où le service Initiative Conseil, lancé en 2013 : tout chef d’entreprise peut demander un audit stratégique, assuré par un partenaire extérieur et pris en charge à 50 % par la banque. En 2015, 200 patrons de PME en bénéficient, cette année, 400. Si, par exemple, ce conseil préconise la croissance externe, BPIFrance offrira alors ses services d’appui aux fusions-acquisitions. « L’innovation et les start-up ne sont pas majoritaires dans notre action » Nicolas Dufourcq Directeur général, BPIFrance L’essentiel /// engie marque un re- trait aux usa Sommaire 2. L’essentiel 4. Insider 5. Tour de table 6. International 7. Nominations a la une cette semaine pe+bain & co ardian N°55 Mardi 1 er mars 2016

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Décideurs. 1,5 milliard d’euros ont été investis par BPIFrance en 2014. Qu’en est-il pour 2015 ? Quelles sont vos ambitions pour l’année 2016 ? Nicolas Dufourcq. BPIFrance est la banque de l’hypercrois-sance. Nos encours auront crû de plus de 50 % entre 2013 et 2015. En 2014 en effet, les chiffres sont éloquents : 86 000 TPE, PME et ETI financées, 12,5 milliards d’euros de crédits pour l’investissement matériel et immatériel, 1,1 milliard d’euros pour l’innovation, 7,8 mil-liards d’euros de prêts des banques garan-tis, sept participations à des introductions en Bourse et une ETI sur trois cliente. C’est tout à fait comparable à l’activité PME d’une grande banque à réseau. Cette croissance s’est confirmée en 2015 : nous annoncerons prochainement des niveaux historiques d’ac-tivité. La marque BPIFrance est désormais bien installée dans le paysage bancaire français.L’année 2016 est cruciale pour l’établissement : mise en place d’une offre complète de financement et d’accompagnement à l’interna-tional avec la création de BPIFrance Assurance Export, l’activité garantie publique gérée précédemment par Coface, montée en

charge de l’accompagnement en conseil de nos clients et partici-pations, et mise en place de nouveaux fonds d’investissement…

Décideurs. Quel type de mesures peut-on attendre de la BPI cette année pour favoriser l’innovation ?N. D. Nous restons ambitieux dans le financement de l’innova-tion malgré les très fortes contraintes budgétaires pesant sur les dotations publiques finançant les aides individuelles et subven-tions. Nous mobiliserons au maximum les ressources du Feder pour l’innovation, mais également celles des nouvelles régions et du Programme des investissements d’avenir (PIA). Nous allons également accélérer sur les prêts d’innovation sans garantie qui devraient croître de 50 % par rapport à 2014.

Décideurs. Quels sont les secteurs d’activités qui accueilleront le plus de vos investissements cette année ?N. D. D’abord, je dois dire que nous sommes très actifs dans l’in-dustrie. L’innovation et les start-up attirent beaucoup la lumière, mais elles ne sont pas du tout majoritaires dans notre action. De même, notre implication est remarquablement répartie sur tout le territoire. Nous finançons donc tous les secteurs d’activité, à quelques exceptions près comme la presse ou les infrastructures. Nous accompagnerons donc tous les projets des entreprises françaises, de la start-up à la grande entreprise, en France et à l’étranger, et ça c’est nouveau. Elles doivent profiter de la reprise en cours pour moderniser leurs équipements, innover et se lancer à l’international si leur activité s’y prête, mais qu’elles hésitent encore. Notre mission, c’est d’accompagner non pas des secteurs mais des champions.

Décideurs. Vous avez récemment annoncé vouloir soutenir les entrepreneurs. Comment comptez-vous faire ?N. D. Les dirigeants de PME sont trop sou-vent seuls. Leurs plans stratégiques visent parfois seulement 2 % de croissance annuelle. Pour penser en mode conquête, il faut s’arrêter, réfléchir, quitter sa bulle un

instant. D’où le service Initiative Conseil, lancé en 2013 : tout chef d’entreprise peut demander un audit stratégique, assuré par un partenaire extérieur et pris en charge à 50 % par la banque. En 2015, 200 patrons de PME en bénéficient, cette année, 400. Si, par exemple, ce conseil préconise la croissance externe, BPIFrance offrira alors ses services d’appui aux fusions-acquisitions.

« L’innovation et les start-up ne sont pas

majoritaires dans notre action »

Nicolas DufourcqDirecteur général, BPIFrance

L’essentiel ///engie marque un re-

trait aux usa

Sommaire2. L’essentiel4. Insider5. Tour de table6. International7. Nominations

a la une cette

semaine

pe+bain & co

ardian

N°55

Mardi 1er mars 2016

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l'essentiel

décideurs & dealmakers

Dynegy et Energy Capital Partners ont signé l’accord définitif de rachat des actifs d’Engie dans les énergies fossiles aux Etats-Unis, pour la somme de 3,3 Md$.

Après de lourdes pertes en 2015, dues notamment, à la chute des prix du pétrole et du gaz, le fournisseur d’électricité et de gaz naturel Engie cède ses actifs thermiques américains aux sociétés Dynegy et Energy Capital Partners, réunies en joint-venture pour l’occasion. 3,3 MD$, c’est la somme déboursée par ces sociétés pour acquérir respectivement 65 % et 35 % du capital de la co-entreprise, Atlas Power. La transaction, attendue pour la fin d’année 2016, s’inscrit dans le projet de transformation stratégique annoncé par Engie lors de la présentation de ses ré-sultats 2015. Celle qui souhaite se détacher de ses activités les plus polluantes (émettrices de CO2) et les plus exposées aux variations de prix des matières premières, lance un vaste plan de cessions de 15 MD€ sur trois ans, qui com-mence avec cette transaction outre-Atlantique. Celles-ci vont permettre aux membres du Joint-Venture d’étendre leur couverture géographique sur le terri-toire de l’Oncle Sam, en introduisant notamment l’État qui produit et consomme plus d’électricité que tous les autres : le Texas.En parallèle, Engie devrait investir quelque 22 MD€ -7 MD€ en maintenance et 15 MD€ en développement- pour, selon Gérard Mestrallet, son P-DG, « devenir le leader de la transition énergétique dans le monde ».

Engie marque un retrait aux USA

EDF Fenice prend le contrôle de ModularisLa PME tricolore Modularis cède 51 % de son capital à EDF Fenice, le spécialiste de l’effi-cacité énergétique en milieu industriel.

Modularis, spécialiste du conditionnement de l’air en milieu industriel, passe dans les mains du géant EDF, sa filiale EDF Fenice ayant annoncé le rachat de la majorité du ca-pital du groupe à ses cofondateurs-dirigeants. Créée il y a dix ans par Monique Maréchal et Marc Gérardi, Modularis compte déjà parmi ses clients les groupes Metro, Casino et Simply Market. Aujourd’hui, l’entreprise, auteur d’un chiffre d’affaires de 10 M€ en 2015, voit dans ce rapprochement l’opportunité d’élargir sa clientèle et de diversifier ses sec-teurs d’activité.

Notons que selon Les Echos, cette prise de contrôle constitue une première étape préa-lable à l’absorption complète de Modularis.

Gameloft résiste à VivendiL’OPA de Vivendi sur Gameloft est officiellement rejetée.

L’éditeur de jeux vidéo vient de refuser la proposition du groupe français de média, qui offrait pourtant un bonus de 50 % vis-à-vis du cours de l’action avant son arrivée au ca-pital (octobre 2015). Alors que Vivendi proposait 6 euros par action, il s’avère que le titre était passé à 6,80 euros au 18 février, rendant l’offre au-dessous du cours et donc moins intéressante. Les actionnaires de Gameloft ont donc refusé l’OPA pour absence de syner-gies et surtout en raison de son intérêt jugé contraire à celui de la société. Le groupe de Vincent Bolloré n’a pas dit son dernier mot et a aussitôt relevé son offre de 20 %, soit 7,20 euros l’action. La balle est dans le camp de Gameloft.

Unibail-Rodamco cède So Ouest, à Levallois

LE PRIX S’ÉLÈVE À 330 M€.

UNIBAIL-RODAMCO A SIGNÉ UNE PROMESSE DE VENTE POUR LA CES-SION DE L’IMMEUBLE DE BUREAUX SO OUEST (LEVALLOIS-PERRET), POUR UN PRIX NET VENDEUR SUPÉRIEUR À 330 MILLIONS D’EUROS. CETTE TRANSAC-TION EST SOUMISE AUX CONDITIONS SUSPENSIVES D’USAGE ET DEVRAIT ÊTRE FINALISÉE AU DÉBUT DU TROI-SIÈME TRIMESTRE 2016.

SO OUEST EST UN IMMEUBLE DE BU-REAUX ENTIÈREMENT RÉNOVÉ DE 33 300 MÈTRES CARRÉS ET LOUÉ EN TO-TALITÉ, DEPUIS 2014, À SAP FRANCE ET PHARMACEUTICAL RESEARCH AS-SOCIATES AVEC DES BAUX À LONG TERME. CET ACTIF A ÉTÉ CERTIFIÉ BREEAM-IN-USE ET HQE.

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décideurs & dealmakers

l'essentiel

Ardian acquiert D & B Audiotechnik aux côtés du management. Cobepa et Odewald ont cédé leurs parts dans le leader mondial des sys-tèmes audio professionnels, après cinq ans de bons et loyaux services. Ceux qui avaient augmenté le chiffre d’affaires de 44 millions d’euros à 94 millions d’euros (2015) laissent leur place à Ardian, la société d’inves-tissement dirigée par Dominique Senequier. Avec D & B audiotechnik, il s’agit de la treizième opération d’Ardian LBO Fund V. Créée en 1981, la société de Amnon Harman installée en Allemagne est l’un des « leaders mondiaux des enceintes, amplificateurs et autres composants audio de très haute qualité ». Bien que bénéficiant d’une position avantageuse sur le marché due à une offre diversifiée et proposée dans le monde entier, la firme compte sur le réseau international d’Ardian pour lui donner l’impul-sion nécessaire afin de renforcer sa croissance mondiale. L’objectif est d’accélérer le développement de D & B audiotechnik en Asie du Pacifique et sur les continents américains, ainsi tout en consolidant sa place en Eu-rope. Aucun détail financier n’a été révélé puisque les parties attendent l’autorisation des autorités compétentes aux fins de valider la transaction.

D & B audiotechnik : changement de propriétaire

Turenne Capital cède ses parts du groupe HPI

Le groupe propriétaire des radios Evasion et Chante France voit partir l’actionnaire minoritaire, entré au capital en 2011, pour 250 K€.

L’investisseur Turenne Capital quitte le groupe HPI, moins de cinq ans après y être entré. Il sera remplacé par les deux dirigeants de l’ensemble, Hervé du Ples-six et Christophe Lamotte, qui renforcent ainsi leur majorité. Chaque jour, en Ile de France, dans la Grande Couronne et en Picardie, 334 000 auditeurs écoutent le spécialiste de la chanson française via ses radios Evasion et Chante France. La socié-té, membre du GIE Les Indépendants et titulaire de sa propre régie publicitaire, dis-pose d’une excellente couverture locale et espère encore étendre son périmètre d’émission.

iXO PE et BPIFrance entrent au capital de Neotec DéveloppementC’est à l’occasion de son opération de réorganisation actionnariale que Neotech ouvre son capital à IXO PRIVATE EQUITY et BPIFrance.

Neotech Developpement, spécialiste des engins ferroviaires, annonce l’entrée au capital de deux nouveaux investisseurs. La société compte parmi ses clients les groupes Als-tom, RATP ou encore SNCF, mais elle ne compte pas s’arrêter là et son président fonda-teur, Pascal Roux, espère même doubler son chiffre d’affaires d’ici 3 à 5 ans (de 11 M€ à 20 M€). Pour atteindre cet ambitieux projet, il a invité IXO PE et BPIFrance à entrer, de façon minoritaire, au capital de l’entreprise. Notons que depuis plusieurs années déjà, l’investisseur institutionnel finance le dévelop-pement de la structure. Aujourd’hui encore, il lui renouvelle sa confiance et promet, avec IXO PE, de soutenir activement sa stratégie. Celle-ci passe notamment par un renforce-ment des équipes et une structuration de l’organisation industrielle.

Téthys Invest : la holding d’investissement de la famille BettencourtL’entité, dirigée par un ancien de Lazard, Alexandre Benais, sera rattachée à la holding familiale Téthys.

Propriétaire du groupe français coté L’Oréal, la famille Bettencourt Meyers voit plus loin dans la gestion de sa fortune : elle a décidé de créer Téthys Invest, une holding d’in-vestissement qui sera chargée de prendre des participations au capital d’entreprises tricolores et internationales. La nouvelle entité sera rattachée à la holding familiale Téthys, gérant plus d’un milliard d’euros d’actifs en dehors des actions du numéro un mondial des cosmétiques. Le financier sera dirigé par un ancien de la banque d’affaires Lazard en la personne d’Alexandre Benais. L’objectif de Téthys Invest sera d’accompagner des industriels dans la durée.

Conseils Ardian : Juridique : Milbank, Tweed, Hadley & McCloy ; Commerciale : goetzpartners Manage-ment Consultants ; Financier : PwC ; Fiscalité : taxess ; Environnementale : Golder Associates ; Dette : Herter & Co. ; Assurance : Willis Towers Watson ; M&A : Altium

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décideurs & dealmakers

insider

Contact : 15, avenue de la Grande-Armée - 75116 Paris Tél. : 01 43 92 93 94 - Fax : 01 43 92 93 95 Direction de publication : Pierre-Étienne Lorenceau Rédaction : Firmin Sylla, Aurélien Florin, Hania Aït Taleb, Aurore Mariette, Vincent Paes, Richard Trainini, Alexis ValeroMaquette & Graphisme : Morgane Tudal et Caterina Leone

Partenariats & Publicité : Mathieu MeffreDiffusion : Magdalena CiemielewskaUne publication du groupe Leaders League - n° RCS Paris : B422 584 532

Décideurs. Quelles sont les raisons du désaccord d'ECF sur la réforme de l'audit en préparation ?Jul ien Tokarz. ECF est aujourd'hui l 'un des deux grands syndicats de la profession. Nous réunissons de nombreuses structures très sensibles à la réforme actuellement préparée par le ministère de la Justice. Contrairement aux objectifs européens initiaux, cette réforme va éliminer les petits et moyens cabinets et concentrer le marché de l’audit sur quelques entités. C’est une menace pour la profession de l'audit déjà malmenée, mais c’est surtout une menace pour la qualité de la sécurisation de l’économie française.

Décideurs. Quel était le but initial de cette réforme ?J. T. Toute profession doit savoir évoluer avec son temps et nous ne sommes pas cont re une réforme. À la suite des crises éco-nomiques et financières, il était tout à fait normal que les États encadrent davantage les processus de surveillance des sociétés. L'intention initiale est louable, à savoir favoriser une déconcentration du marché de l'audit, garantir une meilleure qualité et une plus grande indépendance des auditeurs. Cependant, la version française de la réforme s'éloigne dangereusement des grands principes. La Chancellerie souhaite aller bien au-delà du livre vert sur l’audit, de la directive et du règlement européen. Et c'est là où le bât blesse car la réforme de l'audit va menacer très sérieusement la survie de nombreux cabinets. Il ne pourra pas y avoir de déconcentration là où il n'y aura plus d'acteurs. Nous prévoyons que plusieurs milliers

de cabinets pourraient être contraints de cesser leur activité. C'est dire l'urgence à revoir les modalités de ce texte.

Décideurs. Quels sont les risques de cette réforme ?J. T. Paradoxalement, la réforme est moins défavorable aux grandes structures, les « Big » en tête. Le contrôle des cabinets, leur rotation, les appels d'offres, le cadre des services non-audit, ... toutes ces mesures vont concentrer exclusivement les mandats des entités d’inté-rêt public (EIP) sur les cabinets les plus importants. Nous constatons déjà une forme de dumping dans le cadre d'appels d'offres. Cela est possible du fait de l'évolution des DDL (diligences directement liées) en services non audit. Jusqu'alors, seule une dizaine de services était autorisée. Aujourd'hui, l'interdiction est l'exception et

cela permet aux grandes struc-tures de baisser leurs prix sur les mandats pour ensuite fac-turer des services complémen-taires. Ce que les plus petits ne savent ou ne peuvent pas faire.

Décideurs. Que prônez-vous ?J. T. Premièrement, de réécrire

ce projet de loi et de ne pas surtransposer la réglementa-tion européenne. Je demande au gouvernement de s’en tenir aux obligations et de ne pas faire de zèle. Ensuite, sur le long terme, je préconise de fusionner les institu-tions représentatives du commissariat aux comptes et de l'expertise comptable pour offrir des solutions d'or-ganisation et d’influence dans les discussions. Face à une administration toujours plus contraignante, il faut une voix unifiée et forte qui sait se faire respecter. Comme je vous le disais, nous ne sommes pas contre une réforme mais nous ne souhaitons pas que le commissariat aux comptes soit uniquement l'apanage de quelques-uns.

« Il ne pourra pas y avoir de déconcentration là où il n'y aura plus d'acteurs »

Julien TokarzPrésident, Fédération nationale des experts comptables et commissaires aux comptes de France (ECF)

« Je demande au gouvernement de s’en tenir aux obligations et

de ne pas faire de zèle »

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décideurs & dealmakers

tour d'horizon

2,5 M€ pour IKO System

Grâce à ces fonds propres, l’éditeur de solutions d’automa-tisation de la présélection commerciale compte doubler ses effectifs en 2016.

Basé à Paris, la start-up commercialise en SaaS une plate-forme d’analyse permettant aux entreprises d’identifier leurs clients potentiels. « Nos clients apportent à leurs équipes commerciales un moyen de structurer et d’auto-matiser leur prospection pour générer cinq fois plus de rendez-vous, » précise Marc Rouvier, CEO et co-fondateur d’IKO System. Cinq ans après sa création, la start-up réa-lise un premier tour de table auprès de Naxicap, de 3T Ca-pital et de quelques business angel. Ces derniers avaient participé au tour d’amorçage de 500 000 euros en 2011. Les deux fondateurs, Marc Rouvier et Nicolas Woirhaye, demeurent majoritaire au capital. L’argent levé lui permet-tra de continuer à recruter. Entre 2014 et 2015, le nombre de salariés est passé de neuf à trente. Et pour cette an-née, IKO System compte doubler ses effectifs. En 2015, la start-up a réalisé un millions d’euros de revenus et reven-dique déjà plus de 200 clients dont de grands groupes tels qu’Oracle ou HP.

AB Tasty : une expérience utili-sateur récompensée de 5 M€

Le français AB Tasty, spécialiste des solutions de testing et de personnalisation de l’expérience utilisateur, réussit une belle levée de fonds.

Grande partenaire des sites d’e-commerce à commencer par Cdiscount et Showroomprivé, la start-up française AB Tasty vient de lever 5 M€ auprès d’Omnes Capital. L’inves-tisseur rejoint certains de ses confrères au capital de la cible : XAnge Private Equity (acquis par Siparex) et Kima Ventures, l’entité créée par l’entrepreneur Xavier Niel. Par ailleurs, BPIFrance concourt régulièrement au finance-ment bancaire du spécialiste des solutions de testing et de personnalisation de l’expérience utilisateur. En termes concrets, ses prestations permettent aux plates-formes vir-tuelles de vente d’optimiser le parcours internaute afin de convertir son passage en achat(s). L’objectif de cette levée de fonds sera de développer la segmentation prédictive et d’ouvrir des bureaux à l’international dès 2017.

Conseils acquéreur : due diligences financière : Mazars ; juridique : DLA Piper. Conseil vendeur : juridique : HPML

DANONE EN AFRIQUE : BIENVENUE À HALAYEB

Secteur : Produits laitiers

Valeur : NC

Conseil acquéreur :

financier : Crédit agricole

CIB ; juridique : Freshfields Bruckhaus Deringer, Matouk Bassiour

Conseil vendeur : juridique :

Shalakany

DANONE EN RUSSIE : RACHAT D’UNIMILK

Secteur : Produits laitiers

Parts du capital : de 50 à

92,5 %

Valeur estimée : entre 180

M€ et 270 M€

Conseil acquéreur :

Freshfields Bruckhaus

Deringer

Conseil vendeur : White &

Case

CAILABS BOUCLE UN TROISIÈME TOUR DE TABLE

Secteur : Fibre optique

Valeur : 1,05 M€

Investisseurs : Innovacom,

Kima Ventures, Business

angels

DOMUSVI DOMICILE ACQUIERT DOMIDOM SOINS

Secteur : Aide à la personne

Valeur : NC

INVEST SECURITIES ET L’LIONE

& ASSOCIÉS FUSIONNNENT POUR

« INVEST CORPORATE FINANCE »

Secteur : Conseil en fusion

acquisition

LES PEINTURES MONOPOL PASSENT

DANS LES MAINS DU PORTUGAIS

CORPORAÇAO INDUSTRIAL DO

NORTE

Secteur : Peintures

industrielles

CA 2014 : 17,5 M€

Conseil acquéreur :

financier : Mazars Corporate

Finance ; juridique : Fidal

Conseil vendeur : juridique :

Eric Vacassoulis

Bureau Veritas met la main

sur HCD au Royaume-Uni

Secteur : Sécurité incendie

CA 2015 : 10 M€

LABEYRIE EMPRUNTE POUR ACQUÉRIR

PÈRE OLIVE ET KING CUISINE

Secteur : Agroalimentaire

Dette : 80 M€

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décideurs & dealmakers

international

D’après le dernier rapport mondial de Bain & Company consacré au capital-in-vestissement, les cinq prochaines années devraient déboucher sur un ralentis-sement des sorties, et ce faisant, de l’argent redistribué aux LPs.

Les millésimes 2006 et 2007 aux oubliettes, les fonds d’investissement devront compo-ser avec un retour à la normale, ou, pour reprendre les termes du rapport mondial de Bain & Company sur le secteur du private equity en 2015, une situation de « normali-sation ». Ce changement de paradigme s’illustre par la diminution de 14 % du nombre de transactions réalisées l’an dernier par rapport à 2014, même si leur valeur est un peu plus élevée. La cause première ? La concurrence bien sûr. Celle-ci se situe à deux niveaux : d’une part, entre les managers de portefeuilles, qui lèvent de plus grosses sommes et plus rapidement qu’avant, et d’autre part, entre le capital-investissement et le retour en fanfare de son alter ego, le M&A. Ce dernier, aidé par un environnement de taux d’intérêt relativement bas, propose une alternative aux acteurs économiques à la recherche de croissance et d’aménagement de leur structure actionnariale. Par conséquent, les deals, bien que moins nombreux, se font sur la base de multiples d’Ebitda de plus en plus forts. Pour l’année 2015, aux États-Unis, la valorisation des ac-tifs représente 10,1 fois leur Ebitda en moyenne ! Autre résultat, les cinq prochaines an-nées devraient déboucher sur un ralentissement des sorties, et ce faisant, de l’argent redistribué aux LPs. Concernant les GPs, la donne reste relativement simple. Ils de-meurent dans une obligation croissante de différenciation : certains sponsors choi-sissent un type particulier de transaction (sweet spot), d’autres des secteurs ou thèmes spécifiques, pendant que les derniers se concentrent sur leurs capacités à développer des modèles reproductibles de création de valeur.

Le private equity à l’heure de la normalisation

London Stock Exchange-Deutsche Börse : la Bourse en fusionLa réunion des places de Londres (Milan inclus) et Francfort donnerait naissance à l’une des plus grandes entreprises de mar-ché au monde.

Le projet de rapprochement entre la Deutsche Börse et le London Stock Ex-change (LSE), respectivement valorisées 15,2 MD€ et 11,7 MD€, est titanesque. Il s’agirait de créer l’une des plus grandes entreprises de marché au monde, sans nul doute le leader européen, loin devant Euronext : les places de Londres, Franc-fort et Milan (récemment acquise par LSE) se rangeraient ainsi sous la même bannière. Selon Xavier Rolet, président du LSE depuis 2009, le marché, en pleine consolidation, devrait à l’avenir se limiter à quatre acteurs régionaux : un européen, un asiatique et deux nord-américains. L’opération devrait donc s’accompagner de cessions, probablement dans les mé-tiers de la compensation et des dérivés. Pour le britannique et l’allemand, l’objectif sera d’atteindre une taille critique et d’in-vestir massivement dans la technologie. Prudence néanmoins : ICE, propriétaire du Nyse, serait également intéressé par LSE!

Amazon rafraîchit le Royaume-UniLe géant de l’e-commerce s’allie avec le numéro quatre de la grande distribution britan-nique afin de proposer des produits frais.

Morrisons est le nouveau partenaire d’Amazon au Royaume-Uni : le spécialiste américain de la vente en ligne a annoncé un partenariat avec le numéro quatre de la grande distri-bution britannique afin de commercialiser des produits frais et surgelés via son espace payant « Prime ». Cette opération est perçue comme la réunion du meilleur des deux mondes. En effet, Morrisons est réputé pour la qualité de son rayon frais, alors que les capacités de référencement et d’approvisionnement ne sont plus à prouver du côté de l’entreprise dirigée par Jeff Bezos.

La Chine organise son cloudDEUX ENTREPRISES D’ÉTAT, CHINA GREAT WALL COMPUTER SHENZHEN ET GREATWALL INFORMATION INDUSTRY, JOIGNENT LEURS FORCES POUR UN MONTANT PROCHE DE 4,5 MD€.

FILIALES DU GOUVERNEMENT CENTRAL CHINOIS PAR LE BIAIS DE SA HOLDING CHINA ELECTRONICS CORP (CEC), CHINA GREAT WALL COMPUTER SHENZHEN ET GREATWALL INFORMATION INDUSTRY ONT DÉCIDÉ DE FUSIONNER À UN PRIX QUI VALORISE LE CAPITAL DE GREATWALL À 4,45 MD€. LA TRANSACTION SE FAIT PAR UN UNIQUE ÉCHANGE D’ACTIONS. L’OBJECTIF EST CLAIR : SIMPLIFIER LA STRUC-TURE DE CEC AFIN DE RENFORCER L’EFFICACITÉ DES ACTIVITÉS DE CLOUD ET DE SERVICES MILITAIRES DU GROUPE AINSI CONSOLIDÉ.

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décideurs & dealmakers

nominations

Régis Houriez, Ernst & YoungIl est promu chez le Big Four.

À 47 ans, il est nommé au poste de leader de la ligne de service business tax services pour la région Afrique et l’Europe centrale-est (EMEA). Il a obtenu un DESS juriste d’affaires international à l’université Paris Descartes avant de rejoindre un cabinet d’avocats parisien où il se spécialise dans le conseil en droit des affaires, fiscalité des entreprises et dans l’arbitrage international, de 1991 à 1994. Appelé à rejoindre la société Arthur Andersen International, il devient avocat fiscaliste pour des entreprises nationales et étrangères pendant sept ans. C’est en 2003 qu’il arrive chez EY comme responsable du département business tax services pour la France, le Luxembourg et le Maghreb, jusqu’à sa récente promotion.

Vincent Friès, Aelios FinanceIl est nommé chargé d’affaires senior.

Le pôle fusions-acquisition de la société Aelios Finance, spécialiste du M&A pour les mid-cap, recrute Vincent Friès au poste de chargé d’affaires senior. Ce diplômé en master ingénierie financière à EM-Lyon est d’abord passé chez Lazard et Deloitte CF en tant qu’analyste puis chez Alegro Capital comme senior associate avant de devenir entrepreneur en 2010. Il créé deux entreprises d’aménagement d’in-térieur et de moblier, the Design Loft puis the Design interior et devient par la suite directeur d’Ares Partners, une entreprise spécialisée dans le M&A, avant d’arriver chez Aelios Finance.

François Rouault de la Vigne, Raise InvestmentIl intègre la société de gestion en tant que senior advisor.

Gonzague de Blignières, le président de Raise Investment, vient de recruter François Rouault de la Vigne pour le poste de senior advisor. Ce diplômé de l’IEP de Paris et détenteur d’un DESS droit public obtenu à la Sorbonne était jusqu’alors depuis 2012 directeur exécutif du bureau de Nantes chez le Crédit mutuel CIC Investment. Auparavant, il avait occupé le poste d’analyste de crédit à la banque Rothschild pendant deux ans, puis de 1976 à 1981, celui d’officier au ministère des Affaires sociales. Il rejoint ensuite le bureau de recherche géologique et minière en tant que vice-président du pôle financier les quatre années suivantes. Plus tard, il devient délégué général des investissements à la Banque populaire atlantique jusqu’en 1988, avant d’œuvrer pendant vingt-quatre ans à la direction exécutive d’IPO management. Une ex-périence de trente ans dans le métier de capital investisseur qui lui a permis de réaliser plusieurs centaines d’investissements en capital, tout particulièrement dans des entreprises non cotées de la région grand ouest de la France.

Peter R.Orszag, LazardIl rejoint la banque d’affaires en tant que vice-président des inves-tissements et managing director.

Nouvel élément de marque chez Lazard. Le groupe expert en conseil financier et gestion d’actifs vient d’appeler Peter R.Orszag pour occuper le poste de vice-président des investissements et de managing director. Il devra faire parler son expérience et son savoir-faire en matière de gestion d’actifs pour optimiser les inves-tissements de la clientèle du groupe. « Peter est l’un des conseil-lers financier les plus respectés au monde » a indiqué Kenneth M. Jacobs, le P-DG de Lazard. Plus tôt, il était le directeur des études financières à la Brookings Institution, puis directeur du budget au Congrès américain. Par la suite, il devient directeur du cabinet administratif d’Obama en charge du Budget et du management de 2009 à 2010, puis il est successivement nommé conseiller aux affaires étrangères et chroniqueur au New York Times. Un par-cours hors pair qui le mène finalement à la Citibank en tant que vice-président à la tête des investissements et du pôle stratégie financières en 2011, avant de rejoindre Lazard.

Alexandre Benais, Téthys Pour diriger sa nouvelle filiale, Téthys fait appel à l’ancien associé-gérant de Lazard, Alexandre Benais.

A tout juste 40 ans, Alexandre Benais est nommé au poste de directeur général ad-joint en charge des finances et des investis-sements du groupe Téthys, mais surtout, il est le nouveau DG de la filiale Téthys Invest. Après des débuts à la Société Générale en 1998, cet ancien de l’ESSEC intègre le groupe Lazard en 2005 où il brigue rapide-ment les plus hautes fonctions. C’est au-jourd’hui Téthys qui fait appel à ses services pour diriger sa nouvelle filiale Téthys Invest.

Laura Morelli, McDermott Elle est nommée à la tête du très récent pôle PI du cabinet.

Laura Morelli, diplômée d’un DEA de droit de la propriété littéraire, artistique et indus-trielle de l’université d’Assas, arrive chez McDermott en tant que counsel. Après des débuts chez Gide et Casalonga avocats, la jeune avocate s’attarde quelque peu (8 ans) chez Hogan Lovells où elle finit par briguer les fonctions de collaboratrice se-nior. Aujourd’hui recrutée par McDermott, elle a la charge du tout nouveau d’un dé-partement propriété intellectuelle, dont le cabinet se dote pour l’occasion.

Hervé Borensztejn et Axel de Schietere, Heidrick & Struggles Les nouveaux venus conseilleront les déci-deurs financiers.

Fort de 20 partners et pas loin de 60 col-laborateurs sur le territoire domestique, Heidrick & Struggles, leader mondial du conseil en executive search et en lea-dership, annonce l’arrivée d’un partner et d’un principal. Le premier, Hervé Borensztejn, professionnel du leadership consulting, est diplômé des Mines. Le second, Axel de Schietere, rejoint le pôle dédié aux services financiers. Financier de formation, il est également passé par Sciences Po Paris.

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