7. L’équilibre alimentaire - frsel.be · conséquences défavorables sur la santé. Depuis...

11
21 7. L’équilibre alimentaire La fonction première de l'alimentation est de maintenir l'organisme en bonne santé. Il est donc nécessaire d'apporter chaque jour la quantité et la qualité d'aliments dont le corps a besoin : aucun aliment n'a en lui la totalité des nutriments indispensables à notre organisme, à nous d'équilibrer notre alimentation tout en conservant le plaisir de manger. 7.1. Définition Une alimentation équilibrée c’est : 1. Varier les aliments… et la façon de les préparer. 2. Se faire plaisir et peut-être découvrir de nouveaux goûts. 3. Manger de tout, chaque jour… sans se ruiner. Le principe de "la pyramide alimentaire" est simple et illustre bien l’alimentation équilibrée : les "briques" de l'édifice sont les groupes d'aliments dans lesquels il faut puiser quotidiennement pour assurer la couverture en matières nutritives. Plus l'étage est important (en bas), plus la quantité à consommer au cours d'une journée est importante (voir le dossier : « Je cours pour Ma forme … et mon corps » 2002-2003) Tout est une question de quantité et de fréquence de consommation. 7.2. Les cinq clés de l'équilibre alimentaire : La diversité On appelle diversité alimentaire la consommation journalière d'aliments appartenant à chacune des différentes catégories d'aliments : produits céréaliers, fruits, légumes, produits laitiers, viande- poisson-oeufs. Lorsque la diversité alimentaire est faible, ce sont fréquemment les fruits et les légumes qui sont oubliés. La variété On appelle variété alimentaire la consommation journalière d'aliments différents au sein d'une même catégorie. En mangeant des aliments différents, on favorise la diversification alimentaire et donc une meilleure couverture des besoins nutritionnels. La structure La structure des repas est représentée par la succession de divers plats composant un repas traditionnel (entrée, plat de résistance composé de viande ou de poisson garnis, laitage et/ou dessert). Elle est nécessaire pour la couverture des besoins nutritionnels si cette structure assure diversité et variété alimentaires. On mange n'importe quoi à n'importe quelle heure et en n'importe quelle quantité, ce qui aggrave les problèmes de surpoids. Il est difficile de concilier simplification et équilibre alimentaire... Prendre un repas dans une atmosphère calme, en étant assis, est beaucoup plus agréable et profitable.

Transcript of 7. L’équilibre alimentaire - frsel.be · conséquences défavorables sur la santé. Depuis...

21

7. L’équilibre alimentaire

La fonction première de l'alimentation est de maintenir l'organisme en bonne santé. Il est donc nécessaire d'apporter chaque jour la quantité et la qualité d'aliments dont le corps a besoin : aucun aliment n'a en lui la totalité des nutriments indispensables à notre organisme, à nous d'équilibrer notre alimentation tout en conservant le plaisir de manger.

7.1. Définition Une alimentation équilibrée c’est : 1. Varier les aliments… et la façon de les préparer.

2. Se faire plaisir et peut-être découvrir de nouveaux goûts.

3. Manger de tout, chaque jour… sans se ruiner.

Le principe de "la pyramide alimentaire" est simple et illustre bien l’alimentation équilibrée : les "briques"

de l'édifice sont les groupes d'aliments dans lesquels il faut puiser quotidiennement pour

assurer la couverture en matières nutritives. Plus l'étage est important (en bas), plus la

quantité à consommer au cours d'une journée est importante (voir le dossier :

« Je cours pour Ma forme … et mon corps » 2002-2003)

Tout est une question de quantité et de fréquence de consommation.

7.2. Les cinq clés de l'équilibre alimentaire :

La diversité On appelle diversité alimentaire la consommation journalière d'aliments appartenant à chacune des différentes catégories d'aliments : produits céréaliers, fruits, légumes, produits laitiers, viande-poisson-oeufs. Lorsque la diversité alimentaire est faible, ce sont fréquemment les fruits et les légumes qui sont oubliés.

La variété On appelle variété alimentaire la consommation journalière d'aliments différents au sein d'une même catégorie. En mangeant des aliments différents, on favorise la diversification alimentaire et donc une meilleure couverture des besoins nutritionnels.

La structure La structure des repas est représentée par la succession de divers plats composant un repas traditionnel (entrée, plat de résistance composé de viande ou de poisson garnis, laitage et/ou dessert). Elle est nécessaire pour la couverture des besoins nutritionnels si cette structure assure diversité et variété alimentaires. On mange n'importe quoi à n'importe quelle heure et en n'importe quelle quantité, ce qui aggrave les problèmes de surpoids. Il est difficile de concilier simplification et équilibre alimentaire...

Prendre un repas dans une atmosphère calme, en étant assis, est beaucoup plus agréable et profitable.

22

La densité On peut manger beaucoup et peu calorique, ou peu et très calorique, selon les aliments consommés. Dans le cadre des problèmes de surpoids, on peut fréquemment observer que les sujets ont une alimentation assez monotone, qui privilégie les aliments à forte densité énergétique. La mise en place d'une alimentation diversifiée et variée est donc déjà un grand pas en avant.

La fréquence De même qu'aucun aliment n'est, en soi, mauvais pour la ligne, aucun aliment n'est mauvais, en soi, pour l'équilibre alimentaire ou la santé. Tout est question de fréquence ou de juste mesure : la consommation trop fréquente de certains aliments, ou à contrario, la consommation trop rare de certains aliments, ont toutes deux des conséquences défavorables sur la santé. Depuis combien de temps n'avez-vous pas mangé de chou vert, de chou rave, de chou rouge, de brocoli, de chou de Bruxelles, de chou chinois, de navet, de romanesco (photo) ? 1 an ? 5 ans ? 10 ans ? Jamais goûté ? Il est totalement erroné de penser que nos problèmes alimentaires viennent exclusivement de ce que nous mangeons; Ils viennent aussi pour moitié de ce que nous ne mangeons pas ! Alors, faites vos prochaines courses avec un oeil nouveau. A bon entendeur, bon appétit et bonne santé.

Dans la petite enfance : l'enfant peut consommer les mêmes aliments qu'un adulte mais l'attention doit se porter sur les quantités qui doivent progressivement augmenter selon les besoins.

Il existe deux sortes de nutriments : - ceux qui fournissent de l’énergie : les glucides, les lipides et

les protéines, - ceux qui ne fournissent pas d’énergie mais qui sont essentiels

au développement et au bon fonctionnement de l’organisme : l’eau, les vitamines, les minéraux et les fibres.

7.3. Les carburants, les matériaux de construction et les substances protectrices : Chaque enfant a besoin, pour une croissance et un développement harmonieux, de carburants, de matériaux de construction et de substances protectrices : Les carburants fournissent l’énergie nécessaire au corps pour qu’il puisse bien fonctionner. Ce sont les glucides (pain, pommes de terre, pâtes, légumineuses) et les graisses (beurre, huile, fromage, œufs, pâtisserie). Les matériaux de construction (protéines et minéraux) sont essentiels à la croissance. On les trouve surtout dans le lait, le fromage, les œufs, le poisson et la viande. Les substances protectrices sont nécessaires pour éviter de tomber malade (vitamines, minéraux, fibres et eau). On les trouve surtout dans les fruits et légumes, le pain complet…

23

7.4. Les nutriments à privilégier

Les sucres ou glucides :

Ils sont indispensables à la vie : le cerveau et les muscles en utilisent constamment. Mais il faut savoir évaluer leur quantité pour bien stabiliser votre glycémie (taux de sucre dans le sang) tout au long de la journée.

On distingue deux types de glucides :

Les glucides ou sucres SIMPLES. Ils ont un pouvoir sucrant élevé et rapide. Ils sont contenus dans le sucre, les sodas et jus de fruits, le miel, la confiture, le chocolat, les glaces, les pâtisseries et les fruits. Ces aliments sont dépourvus ou très limités en vitamines et sels minéraux. En excès ils sont stockés sous forme de graisses. Les fruits sont riches en glucides simples mais leur consommation doit être quotidienne pour couvrir vos besoins en vitamine C, en sels minéraux (potassium, magnésium) et en fibres. Il est recommandé la consommation de 2 fruits par jour dont 1 agrume (orange, citron, pamplemousse).

Les glucides ou sucres COMPLEXES. Ils ont un pouvoir sucrant modéré et prolongé : ce sont les amidons contenus dans pain, pâtes, céréales, légumes secs et pomme de terre. Ce sont des aliments à privilégier car ils apportent l'énergie de base nécessaire au bon fonctionnement de l'organisme (du muscle surtout). Une bonne régulation du transit intestinal est assurée par le pain et les légumes secs en particulier.

Il y a les aliments à : ABSORPTION TRÈS RAPIDE : Sucre, miel, confitures, gâteaux ABSORPTION MOYENNE : Pain, féculents (pâtes, riz, pommes de terre) ABSORPTION LENTE : Fruits, légumes verts, laitages

Les lipides ou graisses :

Les graisses VISIBLES. Ce sont les graisses les plus faciles à identifier et donc à contrôler dans l'alimentation. Il s'agit des matières grasses de rajout que l'on met sur le pain ou certains aliments : le beurre, la margarine, la pâte à tartiner (allégée ou non). Ce sont aussi les graisses qu'on utilise pour les cuissons ou les sauces : huile, crème fraîche, graisse d'oie, saindoux. Ces graisses ne doivent pas être supprimées de l'alimentation car elles apportent des éléments indispensables que le corps ne peut pas fabriquer (vitamines, acides gras essentiels).

Les graisses CACHEES. Elles sont présentes à la fois dans les aliments sucrés et les aliments salés. Les pâtisseries, certains biscuits, le chocolat, les crèmes glacées, beaucoup de viennoiseries contiennent du sucre mais aussi et surtout des graisses. De même les charcuteries, les biscuits apéritifs, certaines viandes, les fromages, les sauces, les fritures sont des aliments qui peuvent être à l'origine d'un excès de graisses.

24

Les protéines :

Les protéines ANIMALES. Elles sont contenues dans les aliments suivants : viande, poisson, œufs, fromages, laitages. Pour l'espèce humaine, qui est omnivore, les protéines animales contiennent tous les acides aminés indispensables.

Les protéines VEGETALES. Elles sont beaucoup moins variées que les protéines animales et sont contenues dans certains végétaux seulement comme le soja et quelques légumes secs.

Un régime qui ne contiendrait que des protéines végétales est dangereux car il manque des acides aminés indispensables.

Les vitamines

Indispensables à notre vie, les vitamines sont les constituants majeurs de notre santé et de notre bien être (cfr. point B.1. (2) du dossier complémentaire).

Les minéraux et oligo-éléments

Les minéraux entrent dans la composition intime de tous les tissus du corps. Ils se trouvent en quantités considérables dans certaines structures telles que les os, les dents, les ongles et, pour une moindre part, dans les muscles, le sang. Les minéraux se présentent sous forme de sels (chlorure de sodium, phosphate de calcium) et sous forme d'ions, les uns à charge électrique négative (soufre, chlore), les autres à charge électrique positive (fer, potassium). D'autres minéraux n'existent qu'en quantité faible ou infime. On les appelle oligo-éléments. Parmi les principaux se placent le zinc, le cuivre, le manganèse, le sélénium, le silicium, le cobalt, le chrome, le germanium, le rubidium, le vanadium. Malgré leur faible dosage, les oligo-éléments sont indispensables au bon fonctionnement de l'organisme.

L’eau

Absorber suffisamment d'eau est vital pour l'organisme. Un individu peut survivre pendant 50 jours sans manger, mais il résiste à peine quelques jours sans boire. Le corps humain est principalement composé d'eau (environ 65 % du poids corporel de l’enfant est de l'eau). Dans nos régions, en raison du climat tempéré, nous avons besoin quotidiennement d'environ deux litres de liquide. Exposé à plus haute température ou au cours d'un exercice physique intense, ce besoin hydrique augmente encore plus. L'eau transporte les nutriments et les déchets. 62% de l'eau est intracellulaire, 38% est extracellulaire.

25

7.5. L’apport énergétique des aliments

Les aliments fournissent de l’énergie à l’organisme : par exemple un gramme de glucides ou de protéines fournit 4 calories et un gramme de lipides 9 calories.

L'apport calorique total doit être adapté en suivant : - les dépenses physiques (activité professionnelle ou sportive) - l'âge (un sujet jeune a besoin de plus de calories) - le poids (il faut maintenir ou retrouver autant que possible l’ IMC idéal = 25) - les exigences spécifiques du corps (la croissance, une cicatrisation ou un arrêt provisoire de l'activité). Exemple d’aliments et leur énergie :

100 grammes de bonbons 400 kcals 100 grammes de chips 580 kcals Une tablette de chocolat 500 kcals Une barre chocolatée 250 kcals Une grappe de raisins 72 kcals Un soda 158 kcals Une pomme 65 kcals Un kiwi 50 kcals Deux mandarines 45 kcals Un yaourt aux fruits 138 kcals Un yaourt sucré 86 kcals Un yaourt nature 58 kcals Une part de fromage allégé 30 kcals

Apports énergétiques moyens conseillés pour les enfants (en kcals/jour) 7.6. Des fruits et des légumes 5 X par jour Concrètement, comment est-il possible de manger 5 fruits et légumes par jour ? Manger un radis, un grain de raisin, une rondelle de courgette, une carotte et une pomme, ce n'est évidemment pas suffisant. Par 5 fruits et légumes, il faut entendre cinq portions de fruits et légumes. Voici un exemple de structure sur une journée : - Au déjeuner : un jus d'agrume fraîchement pressé ; - Dans la matinée : une collation, par exemple un fruit ; - Au dîner : une portion de crudité (tomates, endives, chou, concombre etc.) ; - Dans l'après-midi : une collation, par exemple une compote peu sucrée ; - Au souper : un plat de légumes cuits et un fruit frais.

Garçons Filles

De 1 à 3 ans 1270 1270

De 4 à 6 ans 1610 1610

De 7 à 9 ans 1880 1880

De 11 à 12 ans 2190 1950

De 14 à 15 ans 2480 2140

De 16 à 17 ans 2870 2140 (24)

26

Et pour ceux qui n'aiment pas les légumes ? Et bien on essaie de les cuisiner sous différentes formes pour masquer un peu leur goût : béchamel, flan, tarte, farcis, potage, etc. L'essentiel est de leur faire consommer un plat de légumes quelle que soit la préparation. Et attention aux fritures trop répétées. On peut tout aussi leur présenter dans l'assiette une autre petite portion de féculents (purée de pommes de terre, frites une fois par semaine, pâtes, etc.). Faire manger des légumes et des fruits aux enfants est une question d'éducation. Si tout petit, on les habitue à manger et à leur mettre des légumes dans leur assiette, ils le feront plus tard. Maintenant, chaque enfant a ses goûts et peut ne pas aimer certains légumes, là il faut respecter, c'est comme chez l'adulte. Les légumes surgelés alternés aux frais sont tout aussi acceptables, les conserves modérément. L'idéal est d'alterner les légumes cuits et crus sur la journée.

Manger des fruits et légumes aide à équilibrer son alimentation et donc aussi à maîtriser son poids !

Attention toutefois aux confitures, gelées de fruits, marmelade, le taux de sucre est très élevé et ils ne sont plus considérés comme des fruits et légumes mais comme des produits sucrés.

27

7.7. La répartition alimentaire sur la journée (22) (cfr également le dossier : «Je cours pour Ma forme… et mon corps»

2002/2003) Ainsi, prendre 3 repas par jour est idéal : le déjeuner doit être consistant car il permet de recharger les batteries de l'organisme et d'éviter le coup de pompe dans la matinée. Le dîner est le repas clé de la journée tandis que le souper doit être plus léger notamment pour faciliter le sommeil. Le dîner comporte si possible peu de graisses et de sucres afin d'éviter leur stockage et privilégie les aliments à faible densité énergétique. Une collation est également possible dans l'après-midi pour éviter les grignotages.

LE DEJEUNER : indispensable Le matin, le déjeuner apporte des éléments essentiels et fournit de bonnes réserves d’énergie pour éviter les coups de pompe pendant la matinée. Idéalement, le déjeuner se compose de : > céréales : muesli, corn flakes, pain (avec beurre ou margarine végétale sans excès) > produits laitiers demi écrémés ou écrémés : lait, yaourt, fromage blanc, fromages… > fruits ou jus de fruits > boissons : café, thé, eau… Et à l’occasion : > oeufs ou charcuteries maigres (filet de dinde, de poulet, jambon dégraissé) > confiture, sirop, choco, miel… avec modération

LE DINER : important > viande maigre, poisson, volaille, oeuf ou charcuterie maigre > féculents : pain, pommes de terre, riz, pâtes, blé… > légumes frais (de saison, crus, cuits, en potages…) ou légumes surgelés non préparés (cuisinés avec peu ou pas de matière grasse, en potages…) > dessert (ou collation) > boisson : eau > et alterner les fruits ou jus de fruits avec les produits laitiers demi écrémés ou écrémés (fromage, yaourt…)

LE SOUPER : plus léger Nous prenons un souper léger car les activités physiques sont réduites en soirée et la nuit. Ce repas se compose en prenant les mêmes groupes d’aliments qu’à midi, mais en plus petites quantités.

LES COLLATIONS : sans excès, pour le plaisir, le matin et l’après-midi.

● Chaque collation devra comporter un liquide : celui-ci est idéalement de l’eau nature mais peut-être aussi la boisson lactée ou le jus de fruits. ● Les laitages sont sources de calcium et de protéines pour la croissance et l’entretien du squelette. Par exemple un yaourt, un berlingot de lait aromatisé ou non, du fromage blanc. ● Les fruits et les légumes ont l’avantage de pouvoir être emmenés partout, sans devoir les ranger au frais, avec la vitamine C en prime ! Par exemple : un fruit, un jus de fruit sans sucre ajouté, une compote, des légumes à croquer (carotte, concombre, tomate cerise). ● Les céréales fournissent de l’énergie, des vitamines, des minéraux et des fibres. Un produit céréalier vaut vraiment la peine quand il contient au maximum 17 % de lipides. Lisez les étiquettes !

Pourquoi doit-on manger ?

Notre corps est constitué par la juxtaposition de milliards de petites cellules qui sont la plus petite unité de vie. Elles fonctionnent en permanence, même quand on se repose, et c’est leur bon fonctionnement qui nous permet d’être vivants, actifs et intelligents. C’est pour cela qu’elles ont tout le temps besoin de se ravitailler.

28

Et pour ces petites choses qui nous font envie ? Les fromages gras, viandes grasses, charcuteries grasses, sel, beurre, crème fraîche, … boissons sucrées, snacks sucrés et salés, chips, bonbons, chocolats, pâtisseries, frites, croquettes … Mangez-en modérément, contrôlez bien les quantités…et faites vous plaisir en les mangeant !

50% des obèses sont hippophages, ce qui veut dire qu'ils mangent moins que leurs besoins. Pour les aider à maigrir, les diététiciens sont amenés à leur demander de manger davantage, aussi surprenant que cela puisse paraître au premier abord. Manger plus, certes, mais manger mieux ! Ceci témoigne de l'importance de l'équilibre alimentaire, a fortiori dans le cadre d'un régime amaigrissant.

7.8. Quelques conseils :

1. Il faut proposer à l’enfant de boire beaucoup d’eau chaque jour (1,5 litre).

2. Donnez-lui beaucoup de fruits et légumes. Les fruits et légumes de saison ont plus de goût, de vitamines et sont moins chers. Les légumes surgelés non préparés ont des caractéristiques nutritionnelles comparables à celles des végétaux frais.

3. Enlevez-lui les parties grasses visibles des viandes et la peau des volailles.

4. Evitez de lui parler d’aliments interdits ou de le forcer à manger des

aliments sains. Dans le premier cas, on augmente le niveau de désir pour l’aliment interdit, dans le second, on assimile les légumes à une contrainte, ce qui favorise le détournement pour ces aliments.

5. Il faut lui apprendre à structurer sa journée sur les repas, lui apprendre à

manger à des heures régulières. Il ne faut pas le laisser manger tout au long de la journée. C'est à cet âge qu'il faut lui apprendre à ne pas grignoter entre les repas, car l'alternance entre repas et période de satiété est essentielle pour la régulation nutritionnelle. L'une des clés de l'équilibre alimentaire consiste à ne pas sauter de repas, de manière à respecter les rythmes de faim de l'organisme. S'il est privé d'un repas, le corps tente d'économiser ses réserves. Ce qui favorise les grosses fringales et provoque une sensation de fatigue et une baisse de vigilance. Sauter des repas peut aussi favoriser de véritables fringales et il n'est pas rare de se jeter sur les plats du repas suivant et donc d'entraîner un gain de poids. En effet, l'organisme, habitué à jeûner, va stocker plus facilement le peu de calories qu'on lui apporte.

6. Si vous êtes pressé : Donnez-lui le petit déjeuner qu’il emportera à l’école… ou dressez déjà la table la veille. S’il n’a pas faim : Donnez-lui des petites quantités d’aliments qu’il aime. Donnez-lui au moins du lait (éventuellement chocolaté), du jus de fruits.

La "collation plaisir" Manger pour vivre, grandir, se développer et surtout se faire plaisir ! Associer un aliment plaisir à un aliment santé. Par exemple : une tartine avec un carré de chocolat, un biscuit avec un jus de fruit ou un lait aromatisé à la fraise.

29

7. Placez des fruits et légumes à portée de la main. Plus on en voit, plus on en mange ! Un plat de fruits sur la table, des crudités sur l’étagère.

8. Donnez-lui du poisson au moins une fois par semaine.

En général, il contient moins de graisses que les viandes. Et il n’est pas spécialement plus cher ! Donnez-lui du poisson frais mais aussi du poisson surgelé non préparé ou du poisson en conserve au naturel.

9. Privilégiez les modes de cuisson avec peu ou pas de matière grasse. Choisissez de préférence de la matière grasse végétale ou de l’huile végétale pour cuisson. Evitez de cuire avec du beurre : il ne résiste pas à de hautes températures et se dégrade.

10. Variez les plaisirs de la table.

En utilisant des modes de préparation différents. En associant des aliments de couleurs variées. En veillant à l’ambiance, à la décoration de la table et à la présentation sur les assiettes (par exemple : en décorant avec quelques herbes fraîches).

11. Apprenez-lui à manger lentement et à mâcher ses aliments pour qu’il

profite mieux des goûts des aliments et pour l’aider à faciliter sa digestion. Un bon repas procure normalement un sentiment agréable de satiété, c'est-à-dire un état de non faim. Mais pour l'obtenir, pas question de manger sur le pouce : un repas vite avalé ne laisse pas l'impression d'avoir mangé. En effet, l'organisme a besoin de temps pour mettre en place la satiété. Les premiers signes apparaissent environ 20 minutes après le début du repas : le cerveau détecte l'augmentation du taux de sucre dans le sang et déclenche alors la sensation de rassasiement. Imaginez la quantité d'aliments et de calories que l'on peut ingérer en 20 minutes sans ressentir aucun signe de satiété ! Ainsi, pour contrôler efficacement son poids, il suffit de réapprendre à manger lentement, assis au calme et à savourer son repas.

12. Faire 3 repas par jour (et deux pauses « collation ») si possible en

famille. 13. Ne pas manger devant la télévision.

Une politique scolaire en matière de repas, de boissons, de collations et d’activités physique à l’école doit être élaborée et/ou développée en veillant particulièrement aux points suivants :

• Obtenir des repas scolaires de haute qualité. • Créer un environnement alimentaire adéquat, au niveau de l’équipement et du réfectoire. • Mettre à disposition gratuitement et promouvoir l’eau. • Consommer de manière équilibrée boissons et collations. • Mettre à disposition des infrastructures sportives adéquates et sûres (plaine de jeu, salles de sport…). • Organiser des activités physiques extrascolaires et intégrer des pauses d’exercices physiques. • Prêtre attention à la sécurité routière pour les usagers de la route vulnérables afin de favoriser l’usage du vélo et la marche.

30

7.9. Quelques idées reçues à combattre : Les boissons light sont moins “nocives” pour le poids. Faux : il a été démontré que si elles contiennent effectivement moins de calories, elles ne leurrent pas le cerveau qui, croyant recevoir du vrai sucre ne va pas reconnaître l’édulcorant, et donc va réclamer du sucre.

Les produits laitiers sont mauvais pour le régime. Faux. Une étude a conclu que le calcium pouvait même être un allié dans un régime amaigrissant. Mais privilégiez les produits laitiers maigres (0% de matières grasses).

C’est mieux de faire du sport deux bonnes heures, on est tranquille pour la semaine. Faux. Il vaut mieux pratiquer un sport durant 20 à 30 minutes trois fois par semaine.

Il faut donner du lait entier pour avoir la ration de calcium. Faux. Le lait demi écrémé contient tout autant de calcium que du lait entier. Il est surtout moins gras.

Toutes les huiles sont à limiter. Faux. Certaines huiles ont des vertus importantes pour la santé, comme les huiles poly-insaturées (l’huile d’olive en est le meilleur exemple). Les huiles végétales sont dans tous les cas à préférer aux graisses d’origine animale. Et pour les enfants, un apport en graisses est essentiel au développement neurologique : plus il est petit, plus il en a besoin.

Boire beaucoup fait maigrir. Faux. Cependant, boire un verre d’eau aide à se sentir plus vite rassasié. Il faut boire à sa soif.

Pour maigrir, il faut supprimer au maximum les féculents. Faux. Ils sont un apport important en fibres, surtout s’ils sont consommés complets (pain complet, riz et pâtes complets…). Et le fait d’en consommer a pour résultat que l’on mange moins de sucres “simples” et de matières grasses.

Le ketchup, c’est comme la mayonnaise. Faux. La mayonnaise est 7 fois plus calorique que le ketchup. Mais le ketchup contient 23% de sucre et le sucre appelle le sucre. Ces deux sauces sont donc à consommer avec modération.

Rien de tel que les céréales pour le petit déjeuner. Vrai. Si elles ne sont pas sucrées elles sont une bonne source de fibres, de vitamines et de magnésium. Et consommées avec du lait, c’est excellent ! Mais bien souvent les céréales pour enfants sont enrichies en sucre, miel, chocolat, etc.

Un goûter tous les jours, ça fait grossir les enfants. Faux. Comme ils ne peuvent bien souvent pas attendre le repas, il est utile de les faire patienter avec des aliments bien choisis : fruit, produit laitier, tartine de chocolat ou confiture, céréales et lait…

Pour maigrir, les enfants doivent suivre le même régime que les parents. Faux. Les enfants ont des besoins bien différents des adultes, puisqu’ils sont encore en phase de croissance. Ils peuvent manger de tout, mais en respectant la pyramide alimentaire !

Pain ou biscotte, c’est du pareil au même. Faux. Les biscottes sont plus riches en sucre et en graisses. Mieux vaut préférer le pain, complet si possible.

Y a de l’amour dans l’air !

Les soucis et les chagrins, ça peut couper l’appétit ou au contraire pousser à trop manger : de toute façon, cela ne fait pas l’affaire de nos cellules. Et notre corps sait bien, lui, qu’il y a une autre sorte de nourriture dont il a besoin : l’amour et la joie. Cela reste un grand mystère, car on ne verra jamais aucune particule d’amour ou de joie dans un microscope et pourtant c’est sûr : ce qu’on mange profite beaucoup mieux à notre corps quand on a le cœur gai et l’esprit qui pétille.

31

7.10. Témoignages :

Virginie

« J'ai toujours été ronde, je mange de trop mais je n’ai pas de cholestérol, pas de problème de souffle, pas de rétention d'eau, pas de diabète... Mais des kilos en plus chaque année...Et une image de plus en plus difficile à assumer... Sans être paranoïaque j'ai l'impression que l'on parle de moi à chaque fois que j'entends le mot obésité... J'aimerais pouvoir parler de mon poids et des problèmes qu'il engendre sur mon quotidien sans tabou...Mais la façon de stigmatiser les obèses font que je ne peux pas parler de moi sincèrement même avec mon entourage... Car nous sommes évidemment coupables d'être gros!!! Je ne me sens pas coupable et je préfère faire l'autruche plutôt que de devoir me défendre de quelque chose qui me fait déjà tellement souffrir. »

Fanny

J'ai été anorexique il y a environ 7 ans d’ici, pendant environ 2 ans. Il est vrai que j'ai remonté la pente assez "vite", mais ça a été dur. Je ne me rendais pas compte de ma situation, et ce qui m’a aidé dans un premier temps et j'en remercie mes parents, c'est qu'ils ne m'ont pas fait la morale, ni pris la tête pour que je remange, ce qui m'aurait sûrement fait plonger plus profond dans ce mal. J'ai eu la chance d'avoir un déclic grâce à ma soeur, un jour où allant la voir à Paris, je me suis retrouvée devant une glace à côté d'elle et là : électrochoc !!! Elle était belle avec des formes et de la poitrine et moi maigre, aigrie, sans aucune forme, et totalement inexpressive. Cela m'a permis de me forcer à reprendre petit à petit une alimentation plus "vraie", c'est long mais en s'y mettant tous les jours, et en rajoutant tous les jours des aliments équilibrés dans mon alimentation, je m'en suis sortie. Je pense toujours à mon poids, à faire un régime, alors que je suis très bien maintenant physiquement. Je pense que c'est quelque chose qui marque à jamais et qui restera dans mon esprit. Mais je ne veux plus me retrouver dans cette maladie et risquer à nouveau de perdre ma joie de vivre. Je pense fort à toutes celles et tous ceux qui en souffrent.

Louise J'ai perdu 20kg et il m'en reste 5 à perdre. (J'ai une IMC de 24, donc je ne suis pas encore "mince"). Seulement voilà, j'ai commencé a 1000 calories et comme je semblais avoir trouvé le truc pour résister à la faim j'ai baissé l'apport calorique sans trop m'en rendre compte. Actuellement je suis à 300-350 calories/jour depuis 1-2 semaines. L'idée de reprendre 100 grammes me fait paniquer et me déprime, et plus j'approche de mon objectif plus je suis exigeante. L'idée que ma perte de poids ralentisse, stagne ou s'arrête m'empêche de rajouter la moindre calorie a mes menus. Je suis une ancienne boulimique (je vomissais involontairement lorsque l'excès de nourriture était trop important). J'ai découvert hier en révisant mon histoire que je mangeais moins qu'une personne en camp de concentration (moins le travail qu'ils fournissaient, je suis sédentaire et inactive à fond) pourtant je n'ai pas de vrais vertiges ni de malaises, seulement une fatigue musculaire rapide à l'effort j'en conclus donc que mon organisme n'est pas réellement en manque...Comment retrouver la forme et monter mon apport calorique sans mettre en danger mon régime ou ralentir ma perte de poids (qui finalement n'est pas si importante...seulement 2kg/semaine max). Je ne sais pas où j'en suis !