42 Apport du péroné vascularisé pour la reconstruction des pertes de substance osseuses après...

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S51 DISCUSSION ET CONCLUSION. La chirurgie d’exérèse tumorale au bassin reste marquée par le pronostic défavorable de cette localisation et la difficulté technique de la résection- reconstruction en un seul temps opératoire. L’allogreffe reste en 2004 la meilleure modalité de reconstruction. Elle permet une synthèse anatomique et l’utilisation d’une prothèse. Son imprégnation préalable par un antibiotique assure une diffu- sion locale de celui-ci et explique le faible taux d’infection observé. La non-irradiation de la greffe évite la résorption spontanée que nous n’avons pas retrouvée dans la série. L’allogreffe congelée, non-irradiée demeure le matériau de choix en 2004 quand une reconstruction pelvienne est néces- saire. 42 Apport du péroné vascularisé pour la reconstruction des pertes de substance osseuses après résec- tion des tumeurs malignes du membre inférieur Slahdine KARRAY*, Ahmed CHTOUROU, Anis BELLASSOUED, Raouf SAID, Nassim BEN HAMIDA, Mohamed HEDI MEHRZI, Sofiène KALLEL, Khaidine ZEHI, Mounir ZOUARI Sur une période de 17 ans, depuis 1987, nous avons colligé 23 tumeurs malignes du membre inférieur ayant justifié une résection suivie de reconstruction diaphysaire ou articulaire par péroné vascularisé libre, translaté ou retourné. L’extrémité inférieure du fémur est la localisation la plus fréquente, l’âge moyen étant de 24 ans avec prédominance féminine (sexe ratio 0,85). L’ostéosarcome est la tumeur la plus fréquente (10 cas). Le recul moyen était de 4 ans. L’évolution s’est faite vers la consolidation surtout pour les reconstructions diaphysaires alors qu’elle était émaillé de complications principalement à type de fracture du péroné avec pseudarthrose ayant justifié des gestes de consolidation avec apport spongieux. Cette complication a été constatée sur- tout pour les lésions épiphysaires ayant justifié une résection extra-articulaire avec arthrodèse. L’infection a été la 2 e com- plication sévère à l’origine de plusieurs reprises chirurgicales prolongeant la durée du traitement aboutissant malheureuse- ment à l’amputation du membre à deux reprises. La consolidation a été obtenue pour 8 patients avec un délai moyen de 32 mois. Huit patients sont eu cours de traitement, 5 autres sont perdus de vue et un patient est décédé dans un tableau métastatique et après amputation de cuisse. Le péroné vascularisé se révèle comme une technique de choix avec un très bon résultat dans le cas de reconstruction métaphyso-diaphysaire ou diaphysaire pure. Il se révèle cependant une technique émaillée de complications mécani- ques du fait du bras de levier important en cas de résection extra-articulaire du genou. 43 Évolution des fibromes desmoïdes non opérés ou récidivant après chi- rurgie François GOUIN*, Antoine T ESSON, Gilles FAIZON, Philippe ROSSET Les fibromes desmoïdes sont des tumeurs bénignes caracté- risées par une forte agressivité locale et un taux exceptionnel- lement élevé de récidives après résection chirurgicale. Les traitements adjuvants sont nombreux et variés (radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, AINS…) avec des résultats discutés ; parallèlement à ces traitements, des cas de stabilisa- tion, voire de régression tumorale ont été rapportés sans autre thérapeutique. Le but de notre étude est de suivre l’évolution et le retentis- sement des tumeurs desmoïdes extra-abdominales non opérées ou en récidive. Parmi les 23 fibromes desmoïdes extra-abdominaux pris en charge aux par les auteurs, 7 n’ont pas eu de geste chirurgical en dehors de la biopsie, 6 vivent avec une récidive tumorale après 1 à 2 gestes chirurgicaux avec ou sans traitement adju- vant (1 radiothérapie,1 hormonothérapie),7 sont en rémission après chirurgie et 3 ont été perdus de vue. Treize patients porteurs d’une tumeur desmoïde sont donc suivis régulièrement (en moyenne tous les 6 mois) avec un contrôle clinique et IRM : 9 tumeurs restent stationnaires, 1 a régressé et 3 augmentent lentement de volume sans nécessiter de chirurgie avec un recul moyen de 29 mois (5 à 78 mois). Le retentissement fonctionnel de ces tumeurs ne s’est pas accru dans 11 cas. Le suivi de ces patients montre que l’évolutivité de leur tumeur est faible ou inexistante dans la majorité des cas (77 %). Leurs caractéristiques épidémiologiques, leur locali- sation et leur aspect IRM ne se différencient pas des données classiques des fibromes desmoïdes. En raison de l’absence de risque de métastases et de dégénérescence prouvé pour les fibromes desmoïdes, les moyens de surveillance modernes dominés par l’IRM autorisent un traitement non chirurgical sans prendre de risque pour les patients. Cependant, l’accepta- tion de la maladie et de son traitement non chirurgical demande un fort investissement et les critères biologiques, cli- niques ou iconographiques de l’absence d’évolutivité doivent être recherchés sur une plus longue série pour orienter le trai- tement. *Christian Delloye, Service d’Orthopédie et de Traumatologie, Cliniques Universitaires Saint-Luc, 10, avenue Hippocrate, 1200 Bruxelles, Belgique. *Slahdine Karray, Institut MT Kassab d’Orthopédie, 2010 La Manouba, Tunisie. *François Gouin, Service d’Orthopédie, CHU-Hôtel Dieu, 44093 Nantes Cedex 1.

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Page 1: 42 Apport du péroné vascularisé pour la reconstruction des pertes de substance osseuses après résection des tumeurs malignes du membre inférieur

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S51

DISCUSSION ET CONCLUSION. La chirurgie d’exérèsetumorale au bassin reste marquée par le pronostic défavorablede cette localisation et la difficulté technique de la résection-reconstruction en un seul temps opératoire. L’allogreffe resteen 2004 la meilleure modalité de reconstruction. Elle permetune synthèse anatomique et l’utilisation d’une prothèse. Sonimprégnation préalable par un antibiotique assure une diffu-sion locale de celui-ci et explique le faible taux d’infectionobservé. La non-irradiation de la greffe évite la résorptionspontanée que nous n’avons pas retrouvée dans la série.L’allogreffe congelée, non-irradiée demeure le matériau dechoix en 2004 quand une reconstruction pelvienne est néces-saire.

42 Apport du péroné vascularisé pourla reconstruction des pertes desubstance osseuses après résec-tion des tumeurs malignes dumembre inférieur

Slahdine KARRAY*, Ahmed CHTOUROU,Anis BELLASSOUED, Raouf SAID, Nassim BENHAMIDA, Mohamed HEDI MEHRZI,Sofiène KALLEL, Khaidine ZEHI, Mounir ZOUARI

Sur une période de 17 ans, depuis 1987, nous avons colligé23 tumeurs malignes du membre inférieur ayant justifié unerésection suivie de reconstruction diaphysaire ou articulairepar péroné vascularisé libre, translaté ou retourné.

L’extrémité inférieure du fémur est la localisation la plusfréquente, l’âge moyen étant de 24 ans avec prédominanceféminine (sexe ratio 0,85). L’ostéosarcome est la tumeur laplus fréquente (10 cas). Le recul moyen était de 4 ans.

L’évolution s’est faite vers la consolidation surtout pour lesreconstructions diaphysaires alors qu’elle était émaillé decomplications principalement à type de fracture du péronéavec pseudarthrose ayant justifié des gestes de consolidationavec apport spongieux. Cette complication a été constatée sur-tout pour les lésions épiphysaires ayant justifié une résectionextra-articulaire avec arthrodèse. L’infection a été la 2e com-plication sévère à l’origine de plusieurs reprises chirurgicalesprolongeant la durée du traitement aboutissant malheureuse-ment à l’amputation du membre à deux reprises.

La consolidation a été obtenue pour 8 patients avec un délaimoyen de 32 mois. Huit patients sont eu cours de traitement,5 autres sont perdus de vue et un patient est décédé dans untableau métastatique et après amputation de cuisse.

Le péroné vascularisé se révèle comme une technique dechoix avec un très bon résultat dans le cas de reconstructionmétaphyso-diaphysaire ou diaphysaire pure. Il se révèlecependant une technique émaillée de complications mécani-

ques du fait du bras de levier important en cas de résectionextra-articulaire du genou.

43 Évolution des fibromes desmoïdesnon opérés ou récidivant après chi-rurgie

François GOUIN*, Antoine TESSON,Gilles FAIZON, Philippe ROSSET

Les fibromes desmoïdes sont des tumeurs bénignes caracté-risées par une forte agressivité locale et un taux exceptionnel-lement élevé de récidives après résection chirurgicale. Lestraitements adjuvants sont nombreux et variés (radiothérapie,chimiothérapie, hormonothérapie, AINS…) avec des résultatsdiscutés ; parallèlement à ces traitements, des cas de stabilisa-tion, voire de régression tumorale ont été rapportés sans autrethérapeutique.

Le but de notre étude est de suivre l’évolution et le retentis-sement des tumeurs desmoïdes extra-abdominales non opéréesou en récidive.

Parmi les 23 fibromes desmoïdes extra-abdominaux pris encharge aux par les auteurs, 7 n’ont pas eu de geste chirurgicalen dehors de la biopsie, 6 vivent avec une récidive tumoraleaprès 1 à 2 gestes chirurgicaux avec ou sans traitement adju-vant (1 radiothérapie,1 hormonothérapie),7 sont en rémissionaprès chirurgie et 3 ont été perdus de vue.

Treize patients porteurs d’une tumeur desmoïde sont doncsuivis régulièrement (en moyenne tous les 6 mois) avec uncontrôle clinique et IRM : 9 tumeurs restent stationnaires, 1 arégressé et 3 augmentent lentement de volume sans nécessiterde chirurgie avec un recul moyen de 29 mois (5 à 78 mois). Leretentissement fonctionnel de ces tumeurs ne s’est pas accrudans 11 cas.

Le suivi de ces patients montre que l’évolutivité de leurtumeur est faible ou inexistante dans la majorité des cas(77 %). Leurs caractéristiques épidémiologiques, leur locali-sation et leur aspect IRM ne se différencient pas des donnéesclassiques des fibromes desmoïdes. En raison de l’absence derisque de métastases et de dégénérescence prouvé pour lesfibromes desmoïdes, les moyens de surveillance modernesdominés par l’IRM autorisent un traitement non chirurgicalsans prendre de risque pour les patients. Cependant, l’accepta-tion de la maladie et de son traitement non chirurgicaldemande un fort investissement et les critères biologiques, cli-niques ou iconographiques de l’absence d’évolutivité doiventêtre recherchés sur une plus longue série pour orienter le trai-tement.

*Christian Delloye, Service d’Orthopédie et de Traumatologie,Cliniques Universitaires Saint-Luc,

10, avenue Hippocrate, 1200 Bruxelles, Belgique.

*Slahdine Karray, Institut MT Kassab d’Orthopédie,2010 La Manouba, Tunisie.

*François Gouin, Service d’Orthopédie, CHU-Hôtel Dieu,44093 Nantes Cedex 1.