28 08 2015 l echo p13 liege airport s est tire une balle dans le pied en soutenant tnt contre ethiop

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Bourses Les Bourses effacent leur lundi noir. Celle de Bruxelles sous-performe ses places voisines. PAGES 22 ET 23 Entreprises & marchés www.lecho.be BEL 20 3.443,67 +2,91% DOW JONES 16.654,77 +2,27% TAUX À 10 ANS 1,103% BELGIQUE +2 points de base EURO EN DOLLAR 1,1238 -0,67% PÉTROLE BRENT 47,56 +10,25% EN USD/BARIL EN PAGES INTÉRIEURES Bourse de Bruxelles 23 Bourses étrangères 22 Devises et taux 21 Agenda 21 Fonds de placement 16 vendredi 28 août 2015 PHILIPPE LAWSON Selon toute vraisemblance, Ethiopian Air- lines ne pourra pas opérer les vols directs que la compagnie espérait réaliser dès le 3 septembre prochain pour le compte de DHL au départ de Brussels Airport. Selon nos confrères du «Soir», la ministre fédérale de la Mobilité, Jacqueline Galant (MR), a décidé de ne pas renouveler les droits de trafic men- suel qu’elle lui avait accordés pour le mois. Les arguments (plutôt les pressions de TNT Airways ainsi que de Liege Airport et de res- ponsables politiques liégeois) ont eu raison de la détermination logique de la ministre libérale. Comme nous laissions entendre dans nos récentes éditions («L’Echo» du 22/8), elle a donc fait marche arrière tout comme l’avait fait Melchior Wathelet, son prédécesseur qui avait pris la même décision en mai 2013 en faveur d’Ethiopian avant de se raviser devant la mobilisation de TNT et la menace d’une action en justice. 400 emplois menacés à Brussels Airport La tournure des événements suscite l’incom- préhension et la colère d’Arnaud Feist, CEO de Brussels Airport. «Je ne comprends pas la mobilisation des différents acteurs liégeois contre ces droits de trafic. Leurs arguments sont d’autant moins indéfendables que les vols opérés par Ethiopian vers Dubai en direct n’enlèvent rien à TNT Airways. Ces vols sont déjà opérés de jour depuis janvier 2015 au départ de Brussels Airport vers Addis-Abeba par Ethiopian avant leur poursuite vers Dubai. Ils sont opérés pour le compte de DHL qui ne mettra jamais ce trafic sur les avions de TNT Airways», s’emporte Ar- naud Feist. Avant de confier ces opérations à Ethio- pian au départ de Bruxelles, DHL faisait réa- liser ces trafics par KLM au départ d’Amster- dam. La compagnie aérienne néerlandaise transportait le fret de DHL en provenance des Pays-Bas et d’Allemagne. En 2014, les di- rigeants de Brussels Airport ont donc convaincu DHL d’utiliser l’aéroport belge pour réaliser ces vols d’autant plus que le groupe express a investi dans de nouvelles infrastructures à Zaventem. D’où le partena- riat qu’il a signé avec Ethiopian avec 4 à 6 vols par semaine vers Dubai (avant un pro- longement vers Shanghai et Hong Kong) en passant par Addis-Abeba. Mais pour gagner du temps, Ethiopian a donc sollicité des droits de trafic pour des vols directs de Bruxelles vers Dubai, des vols dits de 5 e liberté. Ce sont des vols qui ne pas- sent pas par le pays de la compagnie concer- née (l’Éthiopie). «Ces opérations réalisées de- puis janvier 2015 ont permis de créer 400 em- plois à Zaventem. Le patron d’Ethiopian Cargo m’a déjà indiqué que sans les droits de trafic, ils partiront à Maastricht où la compagnie en dis- pose depuis juillet. Elle les a d’ailleurs obtenus en deux jours!» prévient Arnaud Feist. D’après lui, les opérations d’Ethiopian re- présentent un volume annuel de 50.000 tonnes de fret pour Brussels Airport. Leur perte ne fera pas un gros trou dans les comptes de la société gestionnaire de l’aéro- port belge. Mais en soutenant TNT Airways contre Ethiopian, Arnaud Feist estime que les dirigeants de Liege Airport ont fait un mauvais calcul. «Liège Airport s’est tiré une balle dans le pied. Ses dirigeants jouent avec le feu. Après avoir délocalisé ses activités de Bruxelles à Maastricht ou Amsterdam, rien n’empêche Ethiopian de quitter Liège dans un souci de rationalisation. Ils n’auront pas beau- coup de mal à prendre une telle décision au re- gard de l’attitude de Liege Airport. Liege Airport a oublié que Ethiopian représente 80.000 tonnes de fret par an sur son tarmac», analyse- t-il. Dommages irréels chez TNT Il rappelle qu’en 2013, le même lobbying de TNT et de Liege Airport a forcé Melchior Wa- thelet à faire marche arrière. «Je me demande pourquoi on les écoute, alors qu’ils ne défendent que des intérêts particuliers contrairement aux centaines d’emplois à Zaventem. On est en train de créer un monopole au profit d’une seule com- pagnie pour des vols de fret entre la Belgique et l’Asie. Depuis 2 ans, TNT Airways n’a jamais avancé les chiffres des dommages qu’elle pour- rait subir. Et depuis janvier 2015, la compagnie n’a rien dit non plus, peste le CEO de Brussels Airport. J’ai rencontré le directeur général de Liège Airport (Luc Partoune, NDLR) en juillet, il ne m’a pratiquement pas parlé du sujet. Si c’était aussi important, on en aurait parlé des heures. Liege Airport n’a qu’à vivre sa vie et ne doit pas venir nous mettre les bâtons dans les roues à Bruxelles. Je peux le faire aussi.» Le cabinet de la ministre Galant confirme qu’elle n’a pas renouvelé les droits à Ethio- pian. Il déplore la confusion autour du sujet et précise qu’on parle ici de vols de jour. «Je prends acte de la décision de la ministre Galant. Chacun a fait part de ses arguments. Je dis juste qu’il faut attendre la décision du conseil d’État (suite à l’action initiée par TNT en 2013) et celle de l’Europe (suite au projet de rachat de TNT avec la vente de TNT Airways à la clé)», nous a confié la présidente du Sénat, Christine De- fraigne (MR), chef de file des libéraux lié- geois. Elle a défendu la position de TNT qui soutenait que les droits de trafic à Ethiopian menaçait des emplois chez elle, à Liège. Ethiopian Airlines menace de délocaliser ses activités de Bruxelles à Maastricht. Elle pourrait quitter Liège aussi. © EPA LE RÉSUMÉ D’après Arnaud Feist, le CEO de Brussels Airport, sans renouvelle- ment des droits de trafic vers Dubai, Ethiopian délocalisera ses vols vers les Pays-Bas. La compagnie a reçu les autorisations pour 6 mois. Ce départ entraînera la perte de 400 emplois à Brussels Airport. D’après Arnaud Feist, l’attitude de Liege Airport pourrait inciter Ethiopian Airlines à délocaliser son activité de Liège vers l’aéro- port de Schiphol ou d’Amsterdam. La compagnie aérienne éthiopienne transporte 80.000 tonnes de fret à Liège. «On est en train de créer un monopole au profit d’une seule compagnie pour des vols de fret entre la Belgique et l’Asie.» ARNAUD FEIST CEO DE BRUSSELS AIRPORT Dans le nouvel accord de 15 ans négocié avec les Aéroports de Pa- ris, la Région wallonne s’engage à réaliser des travaux d’investis- sement pour 120 millions à Liege Airport. Le gestionnaire du site paiera des redevances. PHILIPPE LAWSON Les Aéroports de Paris (ADP) ont fi- nalement décidé de rester au capital de Liege Airport, la société gestion- naire de l’aéroport éponyme dont ils détiennent 25,54% du capital. Il a fallu pour ce faire d’ultimes négocia- tions qui se sont déroulées mardi entre les représentants du groupe français et les autorités wallonnes (représentées par le ministre-Prési- dent, Paul Magnette et le ministre wallon des Aéroports, Carlo Di An- tonio). Une nouvelle convention de 15 ans a été conclue entre les deux partenaires avec des conditions adaptées à la réalité d’aujourd’hui. «Ma priorité était que les Aéroports de Paris restent dans le capital de Liege Airport. C’est un partenaire industriel de taille. J’ai négocié dans l’intérêt de la Région et je dois avouer que le ministre- Président m’a bien aidé», nous a confié le ministre Carlo Di Antonio. Pour convaincre ADP de rester à bord de Liege Airport (via leur filiale ADPM), la Région wallonne s’est en- gagée à réaliser les investissements nécessaires pour le développement de la plateforme aéroportuaire lié- geoise. Concrètement, elle consa- crera 57 millions d’euros aux travaux prioritaires (halls, radar de sécurité, etc.). Une autre enveloppe de 63 mil- lions sera dégagée pour les gros tra- vaux (entretien et rénovation de la piste, électricité, etc.). Soit un total de 120 millions que la Région affec- tera à Liege Airport dans les 15 pro- chaines années. Les modalités de fi- nancement des investissements doi- vent encore être arrêtées, mais une chose est sûre, la société gestion- naire devra payer des redevances an- nuelles tenant compte des montants dépensés à son profit. «La révision du fonctionnement des aéroports wallons et de leur financement en tenant compte des règles européennes est mon prochain chantier», sourit le ministre Di Antonio. Retour des indexations Dans le cadre de la nouvelle conven- tion, un autre point qui était source de mésentente avec ADP a été réglé. Il s’agit des subventions liées à la sé- curité-incendie que la Région a ca- pées (figées) depuis 2007 et qu’elle a décidé de ne plus indexer. Elle a aussi décidé de les réduire de 15%. C’est surtout ces décisions qui ont ir- rité les Français et les ont poussés à activer la manette de sortie du cock- pit de Liege Airport. La Région revoit sa position. Pour la subvention liée à l’incendie, dès 2018, la subvention «incendie» sera ramenée à son ni- veau de 2014, soit 6,73 millions avant d’être indexée chaque année à partir de 2019. En ce qui concerne les subsides liés à la sécurité, dès 2016, l’aéroport va récupérer les montants qu’il au- rait dû percevoir en tenant compte des indexations qui n’avaient plus été appliquées depuis quelques an- nées, soit 9,6 millions. Dès 2017, ces subsides retrouveront l’indexation normale. Les modalités de sortie ont été re- vues. Elles sont moins pénalisantes en cas de faute de la Région wal- lonne. Il ne sera plus question que celle-ci rachète les parts de l’action- naire français en lui appliquant un multiple de 2,75. Dans la nouvelle convention de 15 ans, les autorités wallonnes devront racheter les parts d’ADP à leur valeur augmentée d’une plus-value de 20%. «Les condi- tions de sortie sont beaucoup plus sou- ples et réciproques. La Région pourrait décider de se séparer d’ADP à tout mo- ment», précise Carlo Di Antonio. Les autres actionnaires de Liege Airport sont satisfaits du dénoue- ment positif du dossier. «Nous sommes contents qu’il y ait un accord. Il stabilise la société et garantit le main- tien des ADP qui sont un partenaire in- dustriel important», a commenté Ju- lien Compère, président du consor- tium TEB (Tecteo, Ethias, Belfius), actionnaire à 50,36% de Liege Air- port. La Région wallonne va investir 120 millions à Liege Airport 120 millions€ La Région wallonne financera des travaux pour 120 millions au profit de Liege Airport dans les 15 ans à venir. «Liege Airport s’est tiré une balle dans le pied en soutenant TNT contre Ethiopian»

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Article publié dans l'Echo le 28 août 2015

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BoursesLesBourses effacentleur lundinoir. CelledeBruxelles sous-performesesplaces voisines.PAGES 22 ET 23

Entreprises&marchés

www.lecho.be

BEL 20 3.443,67 +2,91% DOW JONES 16.654,77 +2,27% TAUX À 10 ANS 1,103%BELGIQUE +2 points de base

EURO EN DOLLAR 1,1238 -0,67% PÉTROLE BRENT 47,56 +10,25%EN USD/BARIL

EN PAGES INTÉRIEURES

Bourse de Bruxelles 23

Bourses étrangères 22

Devises et taux 21

Agenda 21

Fonds de placement 16

vendredi 28 août2015

PHILIPPE LAWSON

Selon toute vraisemblance, Ethiopian Air-lines ne pourra pas opérer les vols directsque la compagnie espérait réaliser dès le3 septembre prochain pour le compte deDHLaudépartdeBrusselsAirport. Selonnosconfrères du «Soir», laministre fédérale delaMobilité, JacquelineGalant (MR),adécidédenepasrenouveler lesdroitsdetraficmen-suel qu’elle lui avait accordés pour lemois.Les arguments (plutôt les pressions de TNTAirways ainsi quedeLiegeAirport etde res-ponsablespolitiques liégeois)onteuraisonde la détermination logique de laministrelibérale. Comme nous laissions entendredans nos récentes éditions («L’Echo» du22/8), elle a donc fait marche arrière toutcomme l’avait fait MelchiorWathelet, sonprédécesseurquiavaitpris lamêmedécisionenmai 2013 en faveur d’Ethiopian avant de

seraviserdevant lamobilisationdeTNTet lamenace d’une action en justice.

400 emplois menacésà Brussels AirportLatournuredesévénements suscite l’incom-préhension et la colère d’Arnaud Feist, CEOde Brussels Airport. «Je ne comprends pas lamobilisation des différents acteurs liégeoiscontre cesdroits de trafic. Leursarguments sontd’autantmoins indéfendablesque lesvolsopéréspar Ethiopian vers Dubai en direct n’enlèventrienàTNTAirways.Ces vols sontdéjàopérésdejour depuis janvier 2015 au départ de BrusselsAirport vers Addis-Abeba par Ethiopian avantleurpoursuite versDubai. Ils sontopéréspour lecompte de DHL qui ne mettra jamais ce traficsur les avions de TNTAirways», s’emporteAr-naud Feist.Avant de confier ces opérations à Ethio-

pianaudépartdeBruxelles,DHL faisait réa-

liser ces traficsparKLMaudépartd’Amster-dam. La compagnie aérienne néerlandaisetransportait le fret de DHL en provenancedes Pays-Bas et d’Allemagne. En 2014, les di-rigeants de Brussels Airport ont doncconvaincu DHL d’utiliser l’aéroport belgepour réaliser ces vols d’autant plus que legroupe express a investi dans de nouvellesinfrastructuresàZaventem.D’où lepartena-riat qu’il a signé avec Ethiopian avec 4 à 6vols par semaine vers Dubai (avant unpro-longementversShanghaietHongKong)enpassant par Addis-Abeba.Mais pour gagner du temps, Ethiopian a

donc sollicité des droits de trafic pour desvolsdirectsdeBruxelles versDubai,desvolsditsde5e liberté.Ce sontdesvolsquinepas-sentpaspar lepaysde lacompagnieconcer-née (l’Éthiopie). «Ces opérations réalisées de-puis janvier 2015 ont permis de créer 400 em-plois à Zaventem. Le patron d’Ethiopian Cargo

m’adéjà indiquéque sans lesdroits de trafic, ilspartiront àMaastricht où la compagnie en dis-pose depuis juillet. Elle les a d’ailleurs obtenusen deux jours!» prévient Arnaud Feist.D’après lui, lesopérationsd’Ethiopianre-

présentent un volume annuel de 50.000tonnes de fret pour Brussels Airport. Leurperte ne fera pas un gros trou dans lescomptesde la sociétégestionnairede l’aéro-port belge.Mais en soutenant TNTAirwayscontre Ethiopian, Arnaud Feist estime queles dirigeants de Liege Airport ont fait unmauvais calcul. «Liège Airport s’est tiré uneballe dans le pied. Ses dirigeants jouent avec lefeu. Après avoir délocalisé ses activités deBruxelles à Maastricht ou Amsterdam, rienn’empêche Ethiopian de quitter Liège dans unsouci de rationalisation. Ils n’auront pas beau-coup demal à prendre une telle décision au re-gardde l’attitudedeLiegeAirport. LiegeAirporta oublié que Ethiopian représente 80.000tonnes de fret par an sur son tarmac», analyse-t-il.

Dommages irréels chez TNTIl rappelle qu’en 2013, lemême lobbyingdeTNTetdeLiegeAirporta forcéMelchiorWa-thelet à fairemarchearrière. «Jemedemandepourquoion les écoute, alorsqu’ilsnedéfendentque des intérêts particuliers contrairement auxcentainesd’emploisàZaventem.Onest en traindecréerunmonopoleauprofit d’une seule com-pagnie pour des vols de fret entre la Belgique etl’Asie. Depuis 2 ans, TNT Airways n’a jamaisavancé les chiffres des dommages qu’elle pour-rait subir. Et depuis janvier 2015, la compagnien’a rien dit non plus, peste le CEOdeBrusselsAirport. J’ai rencontré le directeur général deLiègeAirport (LucPartoune,NDLR)en juillet, ilnem’apratiquementpasparlédusujet. Si c’étaitaussi important, on en aurait parlé des heures.Liege Airport n’a qu’à vivre sa vie et ne doit pasvenir nous mettre les bâtons dans les roues àBruxelles. Je peux le faire aussi.»Lecabinetde laministreGalantconfirme

qu’elle n’a pas renouvelé les droits à Ethio-pian. Ildéplore laconfusionautourdusujetet précise qu’on parle ici de vols de jour. «Jeprendsactede ladécisionde laministreGalant.Chacuna fait part de sesarguments. Je dis justequ’il faut attendre la décision du conseil d’État(suiteà l’action initiéeparTNTen2013) et cellede l’Europe (suite au projet de rachat de TNTavec la vente de TNTAirways à la clé)», nous aconfié la présidente du Sénat, ChristineDe-fraigne (MR), chef de file des libéraux lié-geois. Elle a défendu la position de TNTquisoutenaitque lesdroitsde traficàEthiopianmenaçait des emplois chez elle, à Liège.

Ethiopian Airlines menace de délocaliser ses activités de Bruxelles à Maastricht. Elle pourrait quitter Liège aussi. © EPA

LE RÉSUMÉ

D’après Arnaud Feist, le CEO de

Brussels Airport, sans renouvelle-

ment des droits de trafic vers Dubai,

Ethiopian délocalisera ses volsvers les Pays-Bas. La compagnie a

reçu les autorisations

pour 6 mois.

Ce départ entraînera la perte de400 emplois à Brussels Airport.

D’après Arnaud Feist, l’attitudede Liege Airport pourrait inciterEthiopian Airlines à délocaliser

son activité de Liège vers l’aéro-port de Schiphol ou

d’Amsterdam.

La compagnie aérienne éthiopienne

transporte 80.000 tonnesde fret à Liège.

«On est en train de créer unmonopole au profit d’uneseule compagnie pour desvols de fret entre la Belgiqueet l’Asie.»

ARNAUD FEISTCEO DE BRUSSELS AIRPORT

Dans le nouvel accord de 15 ansnégocié avec les Aéroports de Pa-ris, la Régionwallonne s’engageà réaliser des travaux d’investis-sement pour 120millions à LiegeAirport. Le gestionnaire du sitepaiera des redevances.

PHILIPPE LAWSON

Les Aéroports de Paris (ADP) ont fi-nalementdécidéderesteraucapitalde Liege Airport, la société gestion-nairede l’aéroportéponymedont ilsdétiennent 25,54% du capital. Il afallupource faired’ultimesnégocia-tions qui se sont déroulées mardientre les représentants du groupefrançais et les autorités wallonnes(représentées par leministre-Prési-dent, Paul Magnette et le ministrewallon des Aéroports, Carlo Di An-tonio). Unenouvelle conventionde

15 ans a été conclue entre les deuxpartenaires avec des conditionsadaptées à la réalité d’aujourd’hui.«Mapriorité était que les Aéroports deParis restent dans le capital de LiegeAirport. C’est un partenaire industrielde taille. J’ai négociédans l’intérêtde laRégionet jedoisavouerque leministre-Présidentm’abienaidé»,nousaconfiéleministre CarloDi Antonio.Pour convaincre ADPde rester à

borddeLiegeAirport (via leur filialeADPM), laRégionwallonnes’est en-gagée à réaliser les investissementsnécessaires pour le développementde la plateforme aéroportuaire lié-geoise. Concrètement, elle consa-crera57millionsd’eurosauxtravauxprioritaires (halls, radardesécurité,etc.).Uneautreenveloppede63mil-lions seradégagéepour lesgros tra-vaux (entretien et rénovation de lapiste, électricité, etc.). Soit un total

de 120millions que la Région affec-tera à Liege Airport dans les 15 pro-chaines années. Lesmodalités de fi-nancementdes investissementsdoi-vent encore être arrêtées,mais unechose est sûre, la société gestion-nairedevrapayerdesredevancesan-nuelles tenantcomptedesmontantsdépensésà sonprofit. «La révisiondufonctionnement des aéroportswallonset de leur financement en tenantcomptedes règles européennes estmonprochain chantier», sourit leministreDi Antonio.

Retour des indexationsDans lecadrede lanouvelleconven-tion, unautrepointqui était sourcedemésentente avecADPaété réglé.Il s’agit des subventions liées à la sé-curité-incendie que la Région a ca-pées (figées)depuis2007etqu’elleadécidé de ne plus indexer. Elle a

aussi décidé de les réduire de 15%.C’est surtoutcesdécisionsquiont ir-rité les Français et les ont poussés àactiver lamanettedesortieducock-pitdeLiegeAirport. LaRégionrevoitsa position. Pour la subvention liéeà l’incendie, dès 2018, la subvention«incendie» sera ramenée à son ni-veaude2014, soit6,73millionsavantd’être indexéechaqueannéeàpartirde 2019.En ce qui concerne les subsides

liésà la sécurité,dès2016, l’aéroportva récupérer lesmontants qu’il au-rait dû percevoir en tenant comptedes indexations qui n’avaient plusété appliquées depuis quelques an-nées, soit 9,6millions. Dès 2017, cessubsides retrouveront l’indexationnormale.Lesmodalitésdesortieontété re-

vues. Elles sontmoins pénalisantesen cas de faute de la Région wal-

lonne. Il ne sera plus question quecelle-ci rachète les parts de l’action-naire français en lui appliquant unmultiple de 2,75. Dans la nouvelleconvention de 15 ans, les autoritéswallonnesdevront racheter lespartsd’ADP à leur valeur augmentéed’une plus-value de 20%. «Les condi-tions de sortie sont beaucoup plus sou-ples et réciproques. La Région pourraitdécider de se séparer d’ADP à toutmo-ment», précise CarloDi Antonio.Les autres actionnaires de Liege

Airport sont satisfaits du dénoue-ment positif du dossier. «Noussommes contents qu’il y ait un accord.Il stabilise la société etgarantit lemain-tiendesADPqui sontunpartenaire in-dustriel important», a commenté Ju-lienCompère, présidentdu consor-tium TEB (Tecteo, Ethias, Belfius),actionnaire à 50,36% de Liege Air-port.

LaRégionwallonneva investir 120millionsàLiegeAirport

120millions€La Région wallonne financerades travaux pour 120 millions auprofit de Liege Airport dans les15 ans à venir.

«LiegeAirport s’est tiréuneballedans lepiedensoutenantTNTcontreEthiopian»