15 - chronique de Jean-Luc n° 15

8
L’Amérique en miniature Las Vegas, nous, ça nous gave, Hélas ! Laissez-vous guider : vous remontez le Las Vegas Boulevard (le Strip) et vous passez allégrement d’une réplique de la Tour Eiffel à celle du Campanile de Venise , d’un Sphinx kitsch au luxe romain tapageur du Caesars Palace, de l'art pseudo-florentin de l’hôtel Bellagio à la Liberté en miniature du N-Y HotelLe monde dans votre poche. Il en va de la lecture du roman de Joël Dicker La Vérité sur l’affaire Harry Quebert comme d’une déambulation le long du Las Vegas Boulevard, dans la ville du même nom. Une illusion de visite de l’Amérique (et du monde) qui peut en éblouir certains mais qui se dissipe dès que s’éteint la symphonie des néons. Et que l’on braque des projecteurs plus inquisiteurs. Le temps d’une course en limousine, le temps d’une nuit, Las Vegas vous offre le monde et ses monuments. Joël Dicker, lui, vous propose un « roman américain » 1 au long de ses 667 pages. Un condensé d’Amérique. Mais, des deux côtés, nous sommes dans le factice. Jusqu’à la démesure pour Las Vegas, à l’économie pour notre romancier. A l’économie à la fois parce que cet auteur joue petits bras (peut-être sans s’en rendre compte) et que la fabrication de son roman me paraît relever d’une opération de marketing. 1 C’est ce qu’écrit la quatrième de couverture : « sous ses airs de thriller américain »

Transcript of 15 - chronique de Jean-Luc n° 15

L’Amérique en miniature

Las Vegas, nous, ça nous gave, Hélas !

Laissez-vous guider : vous remontez le Las Vegas Boulevard (le Strip) et vous passez

allégrement d’une réplique de la Tour Eiffel à celle du Campanile de Venise, d’un

Sphinx kitsch au luxe romain tapageur du Caesars Palace, de l'art pseudo-florentin de

l’hôtel Bellagio à la Liberté en miniature du N-Y Hotel… Le monde dans votre poche.

Il en va de la lecture du roman de Joël Dicker La Vérité

sur l’affaire Harry Quebert comme d’une déambulation

le long du Las Vegas Boulevard, dans la ville du même

nom. Une illusion de visite de l’Amérique (et du monde)

qui peut en éblouir certains mais qui se dissipe dès que

s’éteint la symphonie des néons. Et que l’on braque des

projecteurs plus inquisiteurs.

Le temps d’une course en limousine, le temps d’une

nuit, Las Vegas vous offre le monde et ses monuments.

Joël Dicker, lui, vous propose un « roman américain »1

au long de ses 667 pages.

Un condensé d’Amérique.

Mais, des deux côtés, nous sommes dans le factice.

Jusqu’à la démesure pour Las Vegas, à l’économie

pour notre romancier. A l’économie à la fois parce que

cet auteur joue petits bras (peut-être sans s’en rendre

compte) et que la fabrication de son roman me paraît

relever d’une opération de marketing.

1 C’est ce qu’écrit la quatrième de couverture : « sous ses airs de thriller américain »

Joël Dicker convoquent en effet tous les lieux communs de la littérature et du

cinéma américains : le protagoniste professeur d’université, la fascination d’un

homme mûr pour une adolescente instable (American beauty1), la pratique de la

boxe, l’avidité et le cynisme du monde de l’édition, la mère juive2, une Lolita3/Baby

Doll, une mère abusive et maltraitante (Carrie4), la trace (!) de l’épisode Monica

Lewinsky, une ville balnéaire de la Côte Est (Un été 425, Les dents de la mer, surtout

si elle est juive et abusive), le ‘diner’ (le snack à l’américaine, comme dans Short cuts

ou Waitress6), le policier noir bougon et accrocheur (Reginald VelJohnson7 dans Die

Hard / Piège de Cristal), d’autres flics ripoux, la stigmatisation du racisme… et une

Love Story genre guimauve. Ils y sont tous, jusqu’à la saturation. Alignés et plaqués

(contreplaqués ?) les uns à côté des autres. Ça sent le neuf, la colle à bois et la

peinture fraîche comme on l’imagine dans les décors des parcs d’attraction

reproduisant en réduction les curiosités touristiques d’un pays ou du monde.

1 2 3 4 5 6 7

Lire La Vérité sur l’affaire HQ, c’est comme visiter le

parc « La France miniature » (à Elancourt, dans les

Yvelines) : en une enjambée vous passez des arènes de

Nîmes au Mont Saint-Michel ; la Tour Eiffel côtoie le

Pont du Gard mais, pour passer de l’un à l’autre,

l’organisateur a prévu un trajet

faussement labyrinthique – tout

y est propre, net et sans bavure.

Vous vous promenez au milieu

de groupes de séniors ou de

collégiens. Vous croyez en avoir pour votre argent. Mais tout

est en toc. Un pur produit commercial.

Je n’explique pas autrement le succès du roman de Joël

Dicker auprès des séniors de l’Académie Française (passés de

Derrick à Dicker !) qui lui ont décerné son prix et auprès des

lycéens, buveurs de Champomy, cornaqués par la FNAC, qui lui ont attribué leur

Goncourt (les kids pour Dicker !).

Tout est artifice dans ce succès de la rentrée littéraire 2012 (plus de 600.000

exemplaires vendus, quand même !). Le fléchage à rebours des 31 chapitres, ouverts

chacun par un prétendu conseil pour écrire un bon roman (des truismes fumeux pour

la plupart1) ; l’irréalisme du contexte : toute l’Amérique se passionnerait pour un fait-

divers banal à pleurer (la disparition d’une ado)2 ; les fautes et maladresses de style3 ;

la platitude risible des extraits donnés en exemples de l’œuvre d’Harry Quebert4

(dont il est dit qu’il en aurait vendu quinze millions d’exemplaires après avoir reçu le

Booker Prize et le National Book Award, excusez du peu) ; la fadasserie du récit des

amours d’Harry et de Nola ; la niaiserie de

certaines qualifications rapportées aux

personnages5 ; le ratage dans l’exposition

des scènes de dédoublement Nola/sa mère

(Dicker nous les fait voir alors qu’il aurait dû

les faire percevoir par Nola pour en

prévenir le grief d’objectivation)6…

1 « Marcus : n’écrivez que des fictions. Le reste ne vous

attirera que des ennuis. » (p.181) ; « Faire des idées…

…des illuminations. » (p.301)

2 « Nola, à la suite d’un article du New York times, se

voyait désormais surnommée ‘la fillette qui avait ému

l’Amérique’. » (p.548)

3 Quand l’auteur écrit : se rappeler de ; « je fus frappé

d’une terrible crise de page blanche… » (p.19) ; « Ben oui, j’ai compris, Maman.

J’opine, là… » (p.138) ; « elle me remplissait, avec ses grands yeux amoureux,

d’une confiance exceptionnelle » ; « c’était une très belle femme, avec de

magnifiques cheveux blonds et ondulés. » (p.338)

4 EXTRAITS DE : LES ORIGINES DU MAL, PAR HARRY QUEBERT (sic, p.280)

Ma tendre chérie,

Vous ne devez jamais mourir. Vous êtes un ange. Les anges ne meurent jamais.

5 A l’université, le narrateur Marcus Goldman est

surnommé « le Formidable » (un nom de cuirassé !) ;

« (Nola) avait cette joie de vivre sans pareille qui

pouvait illuminer les pires jours de pluie. » (p.65) ; sa

fleur préférée, l’hortensia ; son oiseau favori, la

mouette (ce que j’ai du mal à imaginer pour une ado

de 15 ans : une fleur funèbre et un oiseau criard!)

6 L’exemple le plus célèbre de scène d’exposition de dédoublement de

personnage se trouve dans le roman Psycho de Robert Bloch (1959), adapté au

cinéma par Alfred Hitchcock (ici

la première apparition de Mme

Bates).

On comprendra, à la fin du

roman, que la défunte Mme

Bates n’agit

et ne parle

que dans la tête de son fils Norman, l’amenant même à ce qu’il

devienne elle. Chez Joël Dicker, le fait que Louisa Kellerman

regarde sa fille Nola objective son existence.

A la table du petit-déjeuner, sa mère lui avait fait de

sévères réprimandes.

- Maman, je te promets que je ne fais rien de mal.

Louisa Kellerman avait dévisagé sa fille avec un mélange

de dégoût et de mépris. (p.216) (Dicker aurait dû écrire :

« Nola s’était sentie dévisagée… »)

Le principal reproche qui a été fait à l’encontre de Joël Dicker,

et que je reprends à mon compte, est d’avoir visiblement

procédé à un démarquage de la trame de l’excellent roman de

Philip Roth, La Tache (2002 pour l’édition française).

4ème de couverture : A la veille de la retraite, un professeur

de lettres classiques, accusé d’avoir tenu des propos racistes

envers ses étudiants, préfère démissionner plutôt que de

livrer le secret qui pourrait l’innocenter.

Tandis que l’affaire Lewinski défraie les chroniques bien-

pensantes, Nathan Zuckerman ouvre le dossier de son voisin

Coleman Silk et découvre derrière la vie très rangée de

l’ancien doyen un passé inoui, celui d’un homme qui s’est

littéralement réinventé, et un présent non moins ravageur :

sa liaison avec la sensuelle Faunia, femme de ménage et

vachère de trente-quatre ans, prétendument illettrée, et

talonnée par un ex-mari vétéran du Vietnam, obsédé par la

vengeance et le meurtre.

Relevons quelques similitudes.

L’AFFAIRE LEWINSKY

- Voici pour quoi l’Amérique se passionne : les histoires sexuelles, les histoires de morale.

L’Amérique est le paradis de la quéquette. Notre Président aime se faire pomper le nœud de temps

en temps. Et alors ? Il n’est sûrement pas le seul. Qui, dans cette salle, aime aussi ça ?

- Monsieur Pipe (il se tourna dans ma direction), pourquoi vous nous avez fait de telles

confidences ?

- Parce qu’au paradis de la quéquette (les USA), professeur Quebert, le sexe peut vous perdre mais

il peut aussi vous propulser au sommet. Et à présent que tout l’auditoire a les yeux rivés sur moi, j’ai

le plaisir de vous annoncer que j’écris de très bonnes nouvelles qui paraissent dans la revue de

l’université, dont des exemplaires seront en vente pour cinq petits dollars à l’issue de ce cours. (p.91)

Comparons maintenant deux passages où l’on traite justement de l’affaire Lewinsky :

(chez Roth, p. 12)

En Amérique, ce fut l’été du marathon de la tartuferie : le spectre du

terrorisme, qui avait remplacé celui du communisme comme menace majeure

pour la sécurité du pays, laissait la place au spectre de la turlute ; un président

des Etats-Unis, quadragénaire plein de verdeur, et une de ses employées, une

drôlesse de vingt et un an folle de lui, batifolant dans le bureau ovale comme

deux ados dans un parking, avaient rallumé la plus vieille passion fédératrice

de l’Amérique, son plaisir le plus dangereux peut-être, le plus subversif

historiquement : le vertige de l’indignation hypocrite… En Amérique, cet été-là

a vu le retour de la nausée… Cet été-là, chacun ne pensait

plus qu’au sexe du président : la vie, dans toute son

impureté impudente, confondait une fois de plus

l’Amérique.

(chez Dicker, p. 91 : Harry Quebert fait cours à ses

étudiants, dont Marcus)

- Voici pour quoi l’Amérique se passionne : les histoires

sexuelles, les histoires de morale. L’Amérique est le paradis

de la quéquette. Notre Président aime se faire pomper le

nœud de temps en temps. Et alors ? Il n’est sûrement pas

le seul. Qui, dans cette salle, aime aussi ça ? (Marcus lève le… doigt)

- Monsieur Pipe (il se tourna dans ma direction), pourquoi vous nous avez fait

de telles confidences ?

Philip Roth, La Tache (2002)

Histoire située dans le New-Jersey

Le narrateur : un jeune écrivain en mal

d’inspiration, Nathan Zuckerman

Le protagoniste : un vieux professeur, Coleman Silk

Ce qui fait scandale : amoureux d’une jeunette de

37 ans sa cadette

La tache : a caché ses origines noires depuis son

service militaire. Une imposture

Le contexte : l’affaire Monica Lewinsky

Joël Dicker, La Vérité sur l’affaire HQ (2012)

Histoire située dans le New-Jersey

Le narrateur : un jeune écrivain en mal

d’inspiration, Marcus Goldman

Le protagoniste : un vieil écrivain, Harry Quebert

Ce qui fait scandale : amoureux d’une jeunette

de 19 ans sa cadette

La tache : n’a pas écrit le livre qui a fait son

succès. Une imposture

Le contexte : l’affaire Monica Lewinsky

- Parce qu’au paradis de la quéquette (les USA), professeur Quebert, le sexe

peut vous perdre mais il peut aussi vous propulser au sommet. Et à présent que

tout l’auditoire a les yeux rivés sur moi, j’ai le plaisir de vous annoncer que

j’écris de très bonnes nouvelles qui paraissent dans la revue de l’université,

dont des exemplaires seront en vente pour cinq petits

dollars à l’issue de ce cours.

On mesurera la différence de hauteur de propos entre l’une et

l’autre citation.

De mon côté, j’ai aussi repéré des ressemblances entre

l’intrigue de La Vérité sur l’affaire HQ et celle du dernier roman

traduit de Joyce Carol Oates, Le Mystérieux Mr Kidder (VF, mars

2013 – VO, A Fair Maiden, first published 2009)

Enfin, manière peut-être de porter l’estocade, le roman se termine par un prétendu coup de génie

qui, de mon point de vue, se trouve être une belle ânerie dont je me demande si Joël Dicker a pu en

avoir conscience.

On a dit saturation

Marcus Kidder ! Nous ne sommes pas loin du Marcus de Dicker (quasi

anagramme !). J’oserai même avancer que ce roman (pas terrible, entre nous1) de J-C.

Oates est le chaînon manquant entre Roth et Joël Dicker.

1 Voici un avis trouvé dans un blog : « Tout le propos de ce roman à

l'eau de rose saupoudrée de pseudo-sexualité transgressive au goût

de Canada Dry qui ne fait pas long feu et au style parfois lénifiant

repose sur les atermoiments janusiens de l'adolescente entre

méfiance et désir de croire au miracle, répulsion et fascination, peur

et curiosité face aux alternatives possibles quant à l'obscur objet du

désir de Mr Kidder. » Appréciation qui pourrait, sans qu’on en

change un mot, être appliquée à La Vérité sur l’affaire Harry

Quebert. Le Blog : http://www.froggydelight.com/froggydelight.php?article=13031&theme=lecture&rubrique=livres&onglet=1

J-C Oates (2009)

Histoire située dans le New-Jersey

Protagoniste : Marcus Kidder (!), un vieux

monsieur, peintre à ses heures et auteur de livres

pour enfants

Amoureux de Katya, une jeunette de 52 ans sa

cadette, en conflit avec sa mère

Kidder fait le portrait de Katya

J. Dicker (2012)

Histoire située dans le New-Jersey

Protagoniste : un vieil écrivain, Harry Quebert

Amoureux de Nola, une jeunette de 19 ans sa

cadette, « en conflit » avec sa mère

Elijah Stern, lui aussi plutôt âgé, fait faire le

portrait de Nola nue

L’éditeur De Fallois présente le roman de Joël

Dicker comme un « thriller à l’américaine ». Un

thriller ? Pour qu’une œuvre relève de ce genre

littéraire, il faut qu’elle fasse frémir. Or, chez Joël

Dicker, en-dehors d’un billet menaçant (« Rentre

chez toi, Goldman. ») et de l’incendie de la

Corvette de Quebert, il ne se passe rien qui fasse

frissonner. Qui dit thriller dit aussi suspense. Là, je le concède, l’élucidation de la

disparition de Nola connaîtra deux ou trois coups de théâtre. Mais, sur le plan de

l’action, tout est déjà joué. Un thriller doit faire peur, c’est loin d’être le cas ici.

Enfin, après, promis, j’arrête de tirer sur l’ambulance : le roman se termine sur une

dernière révélation qui se voudrait être un coup de génie mais qui, pour moi, fait un

flop magistral (et sans doute involontaire). Luther Caleb est le chauffeur noir d’Elijah

Stern : il peint et, secrètement, il écrit. Il porte une trouble affection à Nola.

EPILOGUE - (une année après la sortie du livre) - Plage de Goose Cove, 17 octobre 2009

- une rumeur court selon laquelle vous avez un nouveau manuscrit prêt,

l’écrivain.

Gahalowood sortit une page de journal de sa poche et la déplia. Il lut :

Page spéciale : Les Mouettes d’Aurora (1), le nouveau roman qu’il faut

absolument découvrir. Luther Caleb, accusé à tort du meurtre de Nola

Kellerman, était surtout un écrivain de génie dont on ignorait tout du talent.

Les éditions Schmid & Hanson lui rendent justice en publiant, à titre posthume,

le roman flamboyant qu’il a écrit sur la relation entre Nola Kellerman et Harry

Quebert. Ce roman magnifique raconte comment Harry Quebert s’est inspiré

de sa relation avec Nola Kellerman pour écrire Les Origines du mal(2).

Il s’interrompit et éclata de rire.

- Qu’est-ce qu’il y a, sergent ? demandai-je

- Rien. Vous êtes juste absolument génial, Goldman ! Génial !

- Il n’y a pas que la police qui peut rendre justice, sergent.

- Au fait, vous ne m’avez pas dit : quel est le litre de votre nouveau bouquin ?

- « La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert ». (p.663)

La paternité du roman 2 a été volé à Caleb par Quebert. Pour que justice soit

rendue, le roman 1 inédit de Quebert sera attribué à Caleb. Sauf que le secret est

tout de suite éventé puisque avoué tel quel à la page 663 de ce nouveau roman de

Marcus Goldman intitulé La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, et qui sera lu par tous

les citoyens et lecteurs du New-Jersey et au-delà.

En effet, le roman tel qu’il est publié intégralement aux éditions de Fallois est celui

de Marcus Goldman avant d’être celui de Joël Dicker (d’ailleurs les remerciements qui

clôturent le livre sont de la plume de Marcus et adressés à certains des personnages

fictifs rencontrés au fil des pages : le sergent Gahalowood, la secrétaire Denise, etc).

On peut même dire que ce dernier « coup de théâtre » vient ajouter une unité à la

somme des romans à imputer à Harry, Marcus et consorts. Heureusement que Joël

Dicker ne nous en restitue qu’un seul des sept répertoriés ! A défaut de frisson

(thrill), tout cela a de quoi donner le tournis.

Après Dans la ville des veuves intrépides de James Cañon (ma

chronique n° 7), c’est le deuxième roman contre lequel j’ai la dent

vraiment dure. James Cañon avait, lui aussi, été honoré d’un prix

littéraire, immérité selon moi (le prix du Premier

Meilleur Roman Étranger, 2008). Le roman en

question était sorti aux USA en 2007. A ma

connaissance, James Cañon n’a plus rien publié depuis. A croire

qu’on ne peut faire illusion qu’une fois seulement.

Si vous voulez lire un vrai thriller sur une histoire de spoliation

de manuscrit et de gloire littéraire usurpée, lisez Je suis un

écrivain frustré, de José Angel Mañas, aux éditions Métailié.

Jusqu’à ce jour, la bibliothèque de

Mosset a résisté aux sirènes du battage

médiatique et n’a pas acheté le roman

de Joël Dicker. Pour découvrir par vous-

même ce livre survendu, vous n’aurez

pas de mal à l’emprunter, ne serait-ce

qu’à la médiathèque de Prades (66).

à Mosset, le 22 juillet 2013