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C M J N ISSN • 2230-133X 100 F www.enqueteplus.com SAMEDI 22 DIMANCHE 23 SEPTEMBRE 2012 NUMÉRO 387 HUGUETTE LABELLE SUR LA CORRUPTION AU SÉNÉGAL P. 6-7 “Il faut passer à l’action” Plus les mois passent, plus il devient dificile d’agir Les corrupteurs savent utiliser le système judiciaire ÉLU AU PARLEMENT DE LA CEDEAO Cissé Lô double sa revanche P. 3 RÈGLEMENT DE COMPTES FAMILIAL Les Huchard étalent leur linge au tribunal APRÈS LA SUPPRESSION DU SÉNAT Niasse gonfle son “parc” automobile P. 3 À CŒUR OUVERT AVEC…JULES JUNIOR “Mes rapports avec l’alcool, Walfadjri et les animateurs” P. 8 La présidente de Transparency international P. 5

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CMJN

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X

100 F www.enqueteplus.com

SAMEDI 22 DIMANCHE 23SEPTEMBRE 2012 NUMÉRO 387

HUGUETTE LABELLE SUR LA CORRUPTION AU SÉNÉGAL

P. 6-7

“Il faut passerà l’action”Plus les mois passent, plus il devient dificile d’agir Les corrupteurs savent utiliser le système judiciaire

ÉLU AU PARLEMENT DE LA CEDEAO

Cissé Lô double sa revanche P. 3RÈGLEMENT DE COMPTES FAMILIAL

Les Huchard étalentleur linge au tribunal

APRÈS LA SUPPRESSION DU SÉNAT

Niasse gonfle son“parc” automobile P. 3

À CŒUR OUVERT AVEC…JULES JUNIOR

“Mes rapports avecl’alcool, Walfadjri et les animateurs” P. 8

La présidente de Transparency international

P. 5

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Escroquerie portant sur de l'or, 219millions dans le vent...Comme annoncé par nos confrères

de ''L’Observateur'' dans leur éditiond'hier, le marabout Cheikh TidianeSall de Louga et l'épouse de l'hommed'affaires Youssou Guèye ont étédéférés au parquet de Dakar, relative-ment à une affaire d'escroquerie por-tant sur de l'or. Selon des informa-tions détenues par EnQuête, lemontant du préjudice s'élève à 219millions. Les mis en cause arrêtéssont au nombre de cinq. Il s'agit de 3Sénégalais, d'un Malien et d'unMauritanien. A en croire nos sources,deux Maliens impliqués dans cetteaffaire sont en fuite. Cette affaire estpartie d'une transaction que desAllemands voulaient effectuer avecles mis en cause. Une affaire simi-laire a opposé Youssou Guèye aucommerçant tunisien Didri Mohsen.L'homme d'affaires Sénégalais étaitpoursuivi pour escroquerie portantsur 200 millions de francs CFA.Youssou Guèye qui comparaissaitlibre, risque cinq ans de prison ferme.Il devra être fixé sur son sort le 16octobre prochain.

Youssou Ndour au salon du Tourisme Top Resa

En France pour participer au salondu tourisme Top Resa avec MorNgom, ministre des Transports,Youssou Ndour a visité des dizainesde stands, reçu des dizaines de pro-moteurs touristiques et donné unpoint de presse international à laPorte de Versailles à Paris. Youssouqui a atterri avant-hier soir à Paris, adéjeuné hier a la Résidence del'Ambassadeur du Sénégal à Parisavec la ministre française de laFrancophonie, Mme YaminaBenguigui qui vient de visiter leSénégal il y a une semaine. EntreNdakaaru Ndiaye et la Ville deMarianne, ça roucoule décidémentbien.

Bacheliers non-voyants, la RADDHOs'indigne de la répression policière...Alioune Tine et ses camarades de

la Rencontre africaine pour ladéfense des droits de l’Homme (RAD-DHO) ne sont pas contents du traite-ment subi avant hier par les bache-liers non-voyants qui voulaient rallier

Dakar par la marche, pour attirer l'at-tention sur les conditions. Dans uncommuniqué de presse, la RADDHOqualifie de ''bête et méchante'' la''répression policière'' de la marchepacifique des bacheliers non-voyants.''La RADDHO est totalement ahuriepar la répression policière'', ''sur despersonnes victimes de handicap

visuel, qui marchaient pacifiquementpour réclamer des bourses d’étude'',souligne le document qui ajoute quecette organisation ''exprime sa pro-fonde indignation et condamne sansréserve cette répression bête etméchante et totalement incompré-hensible pour l’opinion''. En effet,selon Tine et ses camarades, cetterépression ''rappelle de mauvais sou-venirs'' avec l'ancien régime. C'estpourquoi les nouvelles autorités ''doi-vent savoir que les personnes vic-times de handicap ont les mêmesdroits que tout le monde, que leursrevendications sont légitimes et justi-fiées''. En conséquence, ''l’État séné-galais doit faire des efforts pour lessatisfaire''.

… La Fédération des personneshandicapées exige ''une enquêteimpartiale''''La Fédération sénégalaise des

associations de personnes handica-pées (FSAPH) condamne avec la der-nière énergie cette attitude des forcesde police et élève la plus vive protes-tation contre les bavures policièresexercées sur les personnes handica-pées sans défense''. Tel est l'essentield'un communiqué de cette fédérationqui ''exige que toute la lumière soitfaite sur cette énième affaire à traversune enquête impartiale sur toute lachaîne de commandement et que dessanctions exemplaires soient prises''.En effet, après la mort de KékoutaSidibé à Kédougou, la FSAPH noteque ''les forces de sécurité sénéga-laises se sont illustrées, une fois deplus, de la manière la plus triste, ens’acharnant avec violence sur desétudiants aveugles qui organisaientune manifestation pacifique pourréclamer le plus élémentaire de leursdroits : celui d’étudier''. ''Si l’État estdéfaillant, il ne peut se prévaloir de sapropre turpitude. Dès lors et sansdélai, le gouvernement doit accorderdes bourses aux étudiants handica-pés et leur trouver des universitésaccessibles à travers le monde pourqu’ils terminent leurs études et ser-vent leur pays'', plaide la FSAPH.

Solidarité aux sinistrés, les travail-leurs vont cotiser La Coalition des centrales syndi-

cales du Sénégal, membres de la CSI(Confédération syndicale internatio-nale), veut venir en aide aux victimesdes inondations. C'est en tout cas lavolonté qui a été exprimée lors d’uneréunion qui s’est tenue hier au siègede la CSA. Ce regroupement de 5centrales syndicales (CNTS, UNSAS,CSA, CNTS/FC, UDTS) entend faireparticiper les travailleurs à l'effort desolidarité en faveur de sinistrés. ''Unefiche de souscription volontaire vaêtre envoyée dans les entreprises etservices (…), il s’agira pour les délé-gués du personnel et les chefs d’en-treprise, à la fin du mois, de fixer enaccord avec les travailleurs, la ces-sion d’une ou plusieurs journées desalaire pour venir en aide aux sinis-trés'', a déclaré Mamadou Diouf,Secrétaire général de la CSA. Lessièges des centrales syndicalesaccueilleront aussi la participationdes travailleurs issus du secteur infor-mel qui pourront y déposer leurcontribution. ''Cet effort de solidaritésyndicale ne se limitera pas à Dakar,il prendra aussi en compte les sinis-trés situés dans les régions qui souf-frent aussi de cette calamité'', a pour-suivi Mamadou Diouf.

Solidarité aux sinistrés, les travail-leurs vont cotiser (suite)''Les organisations patronales ont

donné leur accord pour discuter desmodalités de ce prélèvement dessalaires à la source'', a ajouté ModyGuiro de la CNTS et président de laCSI Afrique, qui a aussi confirmé laparticipation de l’organisation syndi-cale internationale à cet élan degénérosité nationale. Une commis-sion technique regroupant des repré-sentants des 5 centrales va être miseen place pour gérer l’argent collectéqui sera remis aux populations sinis-trées, lors d’une journée de solidaritéprévue le 7 octobre 2012, en margede la célébration de la journée mon-diale du travail décent, d’aprèsMamadou Diouf. Par ailleurs, CheikhDiop de la CNTS/FC, estime quel’État doit apporter une réponsestructurelle et définitive aux pro-blèmes des inondations récurrentesdepuis 2005, qui affectent principa-lement les travailleurs qui vivent dansces zones inondées.

EN COULISSES page 2

numéro 387 • samedi 22 dimanche 23 septembre 2012

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AVIS

Ç a bouge dans le secteurdes médias. ''Les acteursde la presse sénégalaise

(journalistes, patronat, syndi-cats) réunis, les 12 et 13 Juillet2012 à l’initiative du SyndicatNational des Professionnels del’Information et de la communi-cation du Sénégal (SYNPICS) ontdécidé de la mise sur pied d’unConseil Supérieur de la Presse(CSP)''. Selon un communiquérendu public hier, ''ce Conseil

supérieur de la Presse (CSP)aura pour mission de créer uncadre de concertation pour l’en-semble des acteurs de la presse,être l’interlocuteur des autoritéspubliques dans les toutes lesquestions liées à la presse,constituer une autorité moralepour l’ensemble des acteurs dela presse'' et faire de la prospec-tive pour le développement'' dusecteur. Le Comité de Pilotage,qui doit ''concevoir les projets de

statuts et de Règlement intérieurdu Conseil Supérieur, définir unProgramme d’orientation, élabo-rer un Projet de budget'' et''convoquer et organiserl’Assemblée générale constitu-tive du Conseil Supérieur de laPresse'', est composé de 19membres issus de plusieurs seg-ments de la presse. Un bureaurestreint chargé de la coordina-tion du travail du Comité de pilo-tage a déjà été mis sur pied.

MÉDIAS ET POUVOIR

La Presse mijote son Conseil Supérieur

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POLITIQUE

FATOU SY

L e Parti socialiste (PS) ne compte pas laisser impu-nie la rébellion de Malick Noël Seck (photo). Cedernier, qui a pris pour cible depuis plusieurs

semaines des responsables du PS, court en effet le risqued'être sanctionné. A en croire Abdoulaye Wilane, “nom-breux sont les membres du Bureau politique à être outréset choqués par l’attitude puérile et fratricide de MalickNoël Seck (MNS) qui s’attaque aux responsables du partiet sape le moral des militants”. Toujours selon le porte-parole adjoint du PS joint au téléphone par EnQuête, lacolère des responsables socialistes est telle que certainsresponsables ont souhaité une sanction immédiate du lea-der de Convergence socialiste. Mais, explique Wilane, lesecrétaire général du PS a invité à la patience, au respectdes textes et règlements en vigueur pour éviter toute déci-sion illégale. A ce propos, l'instance de direction du Partisocialiste dit attendre le rapport des Sages du parti et celuide la commission de discipline avant toute application demesures disciplinaires à l’endroit de leur jeune camarade.“Immanquablement, les décisions qui s’imposent serontprises et le Ps prendra ses responsabilités”, avertit lemaire de Kaffrine. Qui déplore que MNS, “Malgré les mul-tiples auditions par les sages et la rencontre avec descamarades qui pensaient pouvoir le raisonner, persistedans ses attaques”.

Sur cette même question, Abdoulaye Wilane a affirméque le Bp a approuvé l’interdiction faite au leader deConvergence socialiste de tenir des réunions à la Maisondu PS. “Pour ne pas donner l’impression qu’il y a une criseau sein du PS, mais seulement un esprit incontrôlable etindiscipliné, le chargé de la permanence a évité tout pré-texte qui peut amener à des affrontements, et le BPapprouve”, soutient le porte-parole adjoint. A propos d'actualité nationale, Ousmane Tanor Dieng et

ses camarades ont approuvé la loi supprimant le Sénat quia été adopté mercredi par le Congrès du Parlement. “LeParti socialiste s’en réjouit” et salue la position des parle-mentaires qui sont allés dans le sens de l’histoire”, rap-porte Wilane.Dans un entretien accordé à EnQuête il y a quelques

jours, Malick Noël Seck avait durement attaqué le secré-taire général du parti, Ousmane Tanor Dieng, et s'étaitfrotté plus tard avec des membres des Jeunesses socia-listes dont Barthélémy Dias, dans l'enceinte de laMaison du Ps. Ce qui lui avait valu une interdiction d'ymettre les pieds.

DAOUDA GBAYA

L es députés de l’Assembléenationale ont choisi les sixdéputés devant les représen-

ter au niveau de la Communauté éco-nomique des Etats de l’Afrique del’Ouest (CEDEAO). Ils ont été élus,hier, lors de la session extraordinaire,par 92 voix “pour”, 9 voix “contre”. Ils’agit de Moustapha Cissé Lô (photo),Ibrahima Sall, Souleymane Ndoye,Doudou Issa Niasse, Aïssata Sarr

(groupe Benno Bokk Yaakaar)Mamadou Lamine Thiam (Libéraux etdémocrates). Ils ont respectivementcomme suppléants : Seydou Diallo,Mamadou Badji, Sadio Dansokho,Diya Kanté, Ndiolé Diouf, Awa Diop.L’heureux (ré)élu Moustapha CisséLo, qui en est à sa deuxième expé-rience, s’estime réhabilité après êtreexclu de l’Assemblée nationale pourcause de proximité avec Macky Sall.“Quand on me renvoyait del’Assemblée, j’ai été aussi renvoyé du

Parlement de la Cedeao. Aujourd’hui,le président de la République, le pré-sident de l’Assemblée nationalem’ont choisi pour être tête de listedes parlementaires de la CEDEAO,j’en suis fier”. Le deuxième vice-président de

l’Assemblée nationale ne perd pas detemps et fixe déjà ses objectifs. “Jevais me battre pour les politiquesd’intégration, sur toutes les questionsde fiscalité, de libre circulation (despersonnes et des biens) au niveau del’espace”. En outre, Lô compte s’in-vestir pour “ramener la paix dans lasous-région” en proie à la menaceislamiste, notamment. Son collègueMamadou Lamine Thiam, lui, ferason baptême de feu à ce niveau maisil ne compte pas jouer les figurants,dit-il. Convoité pour plusieurs raisons

dont le prestige, le Parlement de laCEDEAO n’est pas pour autant unesinécure. Sa mission est très précise,explique le député Doudou IssaNiasse. “C'est une assemblée législa-tive qui coordonne des activités detous les parlements africains. A ceniveau, notre rôle est de faire en sorteque les pays africains se développenten partie grâce à nos propositions, àl'expérience des uns et des autres”. Ilest l'une des huit institutions de laCommunauté économique des Etatsde l'Afrique de l'Ouest et a son sigègeà Abuja, au Nigeria.

ÉLECTION DE SIX PARLEMENTAIRES DE LA CEDEAO

Cissé Lô double sa revanche

PARTI SOCIALISTE

Le leader de Convergence attend la sanction

Cinq députés de la majorité Benno Bokk Yaakaar et un de l'opposition Pds ont été désignés hier par leurs collègues poursiéger au Parlement de la Cedeao. Le deuxième vice-président de l'Assemblée nationale en est le porte-drapeau après en avoirété chassé pour délit de proximité avec Macky Sall.

Le Parti socialiste ne se gênera pas pour sanctionner Malick Noël Seck si les rapports duBureau politique et des Sages le commandent.

APRÈS LA SUPPRESSION DU SÉNAT

Niasse gonfle son “parc” automobile

Depuis jeudi, des voitures qui étaient mises à la disposition des membresdu Bureau du Sénat dissous ont été récupérées par les autorités compé-tentes et mises à la disposition du président de l'Assemblée nationale aprèsgarage au parking du Parlement. Dans le détail, il faut savoir que chaquesénateur membre du Bureau de la défunte institution disposait de deux véhi-cules de marques Touareg Hover. Dans le cas d'espèce, ce sont les Touaregqui ont été reprises et confiées à qui de droit.

PRIX FORA POUR WADE

Les Libéraux désertent DakarIl sera difficile d'apercevoir ces jours-ci de grands responsables du Parti

démocratique sénégalais dans les rues de la capitale. Et pour cause, la plu-part ont déjà quitté Dakar pour aller festoyer le prix du Leadership de laRenaissance africaine attribuée à l'ancien président de la République,Abdoulaye Wade. Jeudi, Kansoumbaly Ndiaye, Me Amadou Sall, Awa Diop,Aïda Mbodj, Ngoné Ndoye et consorts ont pris l'avion à destination de Paris.Ce samedi à 16 heures, et selon nos informations, la délégation des femmesdu (défunt) Conseil économique et social devrait prendre les airs. Elle seraitconduite par la dame Thiallal Seck, membre de l'institution dissoute, unesénégalo-américaine que l'on dit très wadiste et qui, pour la circonstance,aurait joué le rôle de mobilisateur naguère chasse gardée d'un certain FarbaSenghor.

LENGOO LIGUEYAL SENEGAL

Des dissidents de la Cap 21 sur la place Miser sur l'agriculture pour assurer l'auto-suffisance alimentaire du pays.

C'est le cap choisi par la coalition Lengoo Ligueyal Senegaal qui tenait uneconférence de presse hier. Cette entité politique, des anciens de la Cap 21(ex-majorité dans l'ancien régime), entend également s'engager contre lechômage, l'encombrement de la capitale, les inondations... Sur ce dernierpoint, son discours est est que le phénomène “ne doit plus servir de faux-fuyants et être au devant de la scène tout le temps” alors que, dit-elle, desdéfis pressants interpellent le gouvernement, en particulier le retour versleurs contrées des populations rurales qui logent dans les points bas.A propos de la situation en Gambie, Lengoo Ligueyal Senegaal est favora-

ble à la mise en place d'un “fonds de réinsertion pour le retour desSénégalais” qui le souhaitent. “Il faut se demander si avec les méthodes etpratiques du président gambien, nos compatriotes sont en sécurité dans cepays”, a souligné le porte-parole de la coalition.

MATEL BOCOUM

BRÈVES…BRÈVES…BRÈVES…

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ÉCO / SOCIAL

ALIOU NGAMBY NDIAYE

L e nouveau Document de politique écono-mique et social (DPES) sera disponibleavant le 31 octobre prochain. Les nouvelles

autorités ont engagé un processus d’actualisationdu document pour un quinquennat (2013-2017).Ce, pour prendre en compte la “mise à jour de lasituation de référence, des données exhaustivesauprès des ménages, tout le programme présiden-tiel (Yoonu Yokuté, NDLR) et la Déclaration de poli-tique générale (du Premier ministre)”, selon leCoordonnateur de l’Unité de coordination et desuivi de la politique économique (UCSPE),Mayacine Camara pour qui, “ce qui reste, c’estjuste un travail de synthèse, de rédaction et de par-tage pour finaliser le document”. Tous les secteurs d’activités seront concernés par

le nouveau document. “Beaucoup de choses appa-

raissent aujourd’hui comme des priorités. On parlede protection sociale, de couverture maladie,d’agriculture, de sécurité alimentaire et de l’emploides jeunes. Ils constituent des éléments qui ne sontpas maîtrisés et que le nouveau document va pren-dre en compte”, estime M. Camara. Ce document est évalué à “environ 5000 mil-

liards de FCFA pour les cinq prochaines années”,d'après M. Camara qui participait hier à l'atelier deré-actualisation dudit document. Mais, pour tirer lemontant global, du nouveau document, toutes lesactions seront d’abord mises en place, souligne-t-il.“Le montant, nous allons l’avoir lorsqu’on va finali-ser le plan d’action prioritaire. Une fois les actionsprioritaires tirées, nous allons les chiffrer selon lesméthodes et les outils qui sont à notre disposition”.“Nous allons faire une ré-actualisation et il est évi-dent que ce montant va augmenter. Ce qu’il fautretenir, c’est qu’après le 31 octobre, nous allonsprendre toutes les dispositions pour discuter avecles partenaires au développement afin de complé-ter le financement”, poursuit-il. Le nouveau document portera, selon le ministre

de l’Économie et des Finances, Amadou Kane(photo), une “nouvel ordre de priorités, ainsi que lavision que le Sénégal a de son propre développe-ment”. “On a un document de politique écono-mique et sociale qui fait face à des réalités et qui afixé de nouveaux objectifs. Aujourd’hui, c’est plusqu’une actualisation mais un réajustement à l’issuduquel nous aurons un nouveau document et unestratégie de croissance de développement duSénégal”, soutient M. Kane.

ANTOINE DE PADOU

L’ écorégion Armer (WesternAfrica Marine Eco-Region)constitue une des zones les

plus poissonneuses du monde et lesressources marines et côtières jouentun rôle primordial dans la sécurité ali-mentaire. À cet effet, l'UnionEuropéenne et le Programme desNations Unies pour le développement

(PNUD) ont financé ce projet qui par-ticipera à la gestion des ressourcesmarines et à la réduction de la pau-vreté afin d'endiguer la régression deces ressources due à une surexploita-tion qui met en péril la sécurité ali-mentaire d'une grande partie de lapopulation. C'est un montant de 10,5millions d'euros (près de 7 milliardsde francs Cfa) que l'UE et le PNUDmettrons sur la table réparti comme

suit : 9,950 millions d'euros pourl'UE et 550 000 euros pour le PNUD. Le poisson étant dans tous les

pays, en dehors de la Mauritanie, lapremière source de protéines ani-males. Ce projet qui s'étalera sur 4ans, met en exergue l'importance quele gouvernement sénégalais accordeà la gestion rationnelle des res-sources marines et à la création derichesses génératrices d'emploisdécents, a indiqué le Représentant-résident du PNUD. “On note depuisquelques années une évolution à lahausse des captures marines réali-sées dans les zones exclusives dessept pays concernés”, informeraMme Bintou Djibo. Des captures, quien 2010 ont atteint 1,6 million detonnes dans les pays concernés que

sont le Cap-vert, la Gambie, laGuinée, la Mauritanie, la GuinéeBissau, le Sénégal, et la SierraLéone. C'est en réponse à cette situa-tion que l'initiative sous-régionale“Gouvernance, politiques de gestiondes ressources marines et réductionde la pauvreté dans l'EcorégionWarmer” a été développée, a apprisMme Djibo. Contribuant à la réduction de la

pauvreté et au renforcement de lasécurité alimentaire mais aussi àl'amélioration de la gouvernance etla promotion d'adoption de bonnespratiques, ce projet s'articule autourde quatre pôles. Bintou Djibo men-tionnera donc “l'amélioration de lacontribution halieutique à la sécu-rité alimentaire, la promotion d'unegouvernance des pêches contri-buant à la réduction de la pauvretéet celle d'une gestion durable desressources halieutiques et des éco-systèmes marins”.

JEAN PIERRE L.T. SAMBOU (Stagiaire)

R endre fonctionnel le centre de santé PhilippeMaguilène Senghor et redémarrer les activités dulaboratoire d’analyses fermé depuis les inondations

du 26 août dernier, c’est ce que la fondation Sonatel a vouluexprimer dans son geste en souhaitant aussi garantir l’auto-

nomie du centre de santé en matière d’électricité. Les frais decette contribution de la Sonatel et de sa fondation s’élèvent àhauteur de 82 millions de francs Cfa et sont composés dematériels médicaux, d’un groupe électrogène de 110 KVA etd'une somme de 27 millions pour la reconstruction du mur del’hôpital. La cérémonie de réception a eu lieu dans les locauxde ladite structure de santé sous la présidence du ministre dela Santé et de l’Action sociale, Eva Marie Coll Seck, del’Administratrice générale de la fondation, Ndeye LalaTrawaré Coulibaly et d’autorités civiles.Un geste à saluer selon le médecin-chef l'hôpital, Dr Abdou

Karim Diop. “Nous sommes doublement satisfaits. D’abord àcause de la rapidité de cette bonne action et puis de l’infra-structure et du plateau médical mis à notre disposition”, s’est

réjoui Dr. Diop à la fin de la cérémonie de remise des dons.Même les populations de Yoff se sont aussi félicitées de cetacte. Selon El hadj Mamadou Thiaw qui s’est exprimé au nomdes habitants de cette commune d’Arrondissement, “per-sonne ne peut mesurer la joie qui (les) anime en ce moment”. Le ministre de la Santé a reconnu, pour sa part, qu’avec ces

équipements réceptionnés, l’établissement sanitaire “vareprendre convenablement ses activités interrompues depuisle 26 août dernier, à cause des inondations”. D’après le DrAbdou Karim, le centre avait repris toutes ses activités saufcelles liées au laboratoire. “Mais avec cette nouvelle acquisi-tion, tout va redémarrer très bientôt”, dit-il.Pour Mme Coulibaly, responsable de la fondation, ce geste

n’est pas le premier car depuis 2008, leur établissementvient en aide au département de Dakar, dans plusieurs ser-vices de la santé. Ce qu’elle exhorte, c’est qu’ils s’occupentjalousement de cet équipement médical et électrique. Les travaux de réfection du mur de clôture sont déjà en

marche. Le mur sera désormais un coffrage à béton armé.

DOCUMENT DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2013-2017

5000 milliards pour prendre en compte les nouvelles priorités

GESTION DES RESSOURCES MARINES ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ

7 milliards pour soutenir l'écorégion Warmer

REMISE D’ÉQUIPEMENTS D'UNE VALEUR DE 82 MILLIONS

Maguiléne Senghor réceptionné

AIDE AU MONDE RURAL

La FAO et la BADaccordent 3,5 milliards au Sénégal

L’ Organisation des Na-tions-unies pour l’alimen-tation et l’Agricul-ture

(FAO) et la Banque africaine dedéveloppement (BAD) au chevetdu monde rural. C’est une enve-loppe de 3,5 milliards de FCFAque les deux institutions ontdégagé pour venir en aide auxpopulations vivant dans le monderural après les mauvaises récoltes de2011-2012. La signature tripartitede cet accord a eu lieu hier entre leministre de l’Économie et desFinances, Amadou Kane, laReprésente-résidente régionale dubureau de la BAD au Sénégal, LeilaMokadem, et le représentant de laFAO, Amadou Traoré. C’est une enveloppe d’un millionde dollars (environ 500 millions deFCFA), que la BAD a accordée auSénégal pour venir en aide auxpopulations victimes de l’insécu-rité alimentaire. “Les conditions devie de ces populations vulnérablessont encore beaucoup plus fragili-sées aujourd’hui par les inonda-tions. Le financement de la Banqueappuiera notamment un ensembled’activités urgentes de soutienaxées sur la fourniture d’alimentsde bétail et des cultures de la pro-chaine campagne de contre-saison”,souligne Mme Mokadem. La FAO,quant à elle, a apporté une enve-loppe d’environ 3 milliards deFCFA “pour l’appui aux produc-teurs en intrants agricoles”. Environ 84000 personnes frap-pées par la pauvreté vont bénéficierde ce soutien de la FAO et de laBAD. “Le Sénégal s’est-il trouvédans une situation d’insécurité ali-mentaire, de prévalence de la mal-nutrition et d’un état déficitaire dela biomasse et des pâturages parrapport au besoin du cheptel. Cedon permettra de contribuer à lamise en œuvre adéquate du pro-gramme d’urgence d’assistance aumonde rural en vivres de soudureset aliments de bétail et de prise encharge de la malnutrition”, prometle ministre de l’Économie et desFinances, Amadou Kane.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

Le lancement du processus d’actualisation du DPES a été effectué hier en présence du gouvernement, des acteurs de la société civile, des élus locaux, du secteur privé et des différents partenaires techniques et financiers.

La fondation Sonatel a offert au centre de santé Philippe Maguilène Senghor des équipements pourlui permettre de renouveler ses plateaux médical et électrique ainsi que son mur de clôture.

L'Union européenne et le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) ont lancé hier à Dakar, les activités du projet “Gouvernance, politiques de gestions ressources marines et réduction de la pauvreté”, qui participera à une gestionrationnelle des ressources halieutiques.

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SOCIÉTÉ

FATOU SY

E n traînant le chauffeur de sonépouse à la barre, OusmaneSow Huchard, a vu ses pro-

blèmes de couple étalés sur la placepublique. Au départ, il s’agissait d’unproblème de coups et blessuresvolontaires ( CBV) sur la personne de

Ndèye Juliette Huchard et de viola-tion de domicile. Mais, hier, le publicde la salle 1 où se tenait l’audiencedes flagrants délits, a assisté à uneglissade vers la scène de ménage.Monsieur et sa fille n’ont pas fait decadeaux à madame. Cette dernièreleur a rendu pareille. Le tout devantun public médusé de voir des gensd’en haut se crêper ainsi le chignon.Même le prévenu s’y est mis, en pei-gnant l’ex-député sous les traits d’undictateur envers sa femme. “Alorsque j’étais dehors, j’ai entendu MmeHuchard lancer un cri de détresse.Puisque le chauffeur a refusé d’ouvrirla porte, j’ai escaladé le mur pourvenir à son secours. Quand je suisentré, j’ai trouvé Ndèye Juliette assisesur elle et M. Huchard regardait sansréagir”, a déclaré le prévenu. Il aajouté s’être interposé, parcequ’après avoir soulevé la jeune fille,M. Huchard a tenté de levé la mainsur son épouse. Toutes choses quifont que Lamine Diagne a nié avoirlevé la main sur le père et la fille. Le chauffeur a été contredit par

Melle Huchard. Elle a confirmé lescoups qui lui ont occasionné uneincapacité temporaire de travail de 30jours. La jeune fille ne s’est pas limi-tée là, puisqu'elle s'est mise à fairedes déballages. Elle a peint sa belle-mère sous les traits d’une marâtre.“Ma belle-mère me mène la vie dure.Tout le temps, elle me traite desalope, moi et ma mère”, dit la jeunevacancière, étudiante en Europe.

Prenant la défense de sa fille,Ousmane Sow Huchard ne s’est pasprivé de faire publiquement desreproches à sa femme entenduecomme témoin dans ce procès.“Lorsque j’achetais le véhicule à mafemme, la condition était qu’elle n’en-gage jamais de chauffeur, mais elle apassé outre au bout de trois ans.Même moi, je n’ai pas de chauffeur,car j’ai mon opinion sur les chauf-feurs”, a déclaré l’écologiste. Recadréaprès cette glissade, Ous-mane SowHuchard (photo) est revenu sur lesfaits qui se sont déroulés le 31 aoûtdernier. Il a confirmé les dires de safille, en faisant savoir que le chauffeura non seulement porté des coups sureux, mais qu’il a endommagé cer-taines de ses plantes et objets d’art.Pour finir, l'écologiste qui a joint uncertificat médical avec une ITT de 10jours, a ajouté qu’après le forfait duchauffeur, sa femme s’est mise à jubi-ler. “Elle a appelé toute la planète enleur disant : “Nous les avons bien cor-rigés”.

Mme Huchard : “ Si vous faitesune enquête, vous saurez quiest Huchard et sa fille”Des allégations battues en brèche

Mme Huchard. Venue au secours deLamine Diagne, Mme EléonoreMathilde Carvalho Huchard a préciséque le prévenu est innocent puisqu’ilvoulait simplement la secourir. “Ilvoulait me secourir, car lorsque jesuis tombée après une bousculade de

Ndèye Juliette, M. Huachard m’aempêché de me relever”, dit-elle. Etd’ajouter : “Même les voisins n’osentpas entrer dans la maison, à cause deM. Huchard”. Embrayant elle aussi lavoie du déballage, elle a déclaré :“Ndèye Juliette m’a traitée de salopeet de vagabonde. Tout le temps, elleme cherche des histoires, car ellen’accepte aucune femme dans lamaison”. Mme Huchard de lancer autribunal : “Je ne veux pas étaler mavie ici, mais si vous faites uneenquête, vous saurez qui est Huchardet sa fille”. Pour Me Ndèye FatouTouré, Ndèye Juliette est une filleirréprochable. Elle considère que si lechauffeur s’était limité à son travail, ilne serait pas à la barre. Pour la répa-ration, elle a réclamé le franc symbo-lique. “Nous ne voulons aucun cen-time de ce Monsieur mais, quejustice soit faite”, a-t-elle déclaré.

“C’est une querelle de chiffonniers”La défense a apporté la réplique à

l’avocat de la partie civile en soute-nant que “si M. Huchard avait réglé leproblème en bon père de famille, l’af-faire n’aurait pas atterri à la barre”.C’est pourquoi, Me Ahmadou BambaCissé a lancé vertement à M.Huchard : “ Vous avez certes le droitde porter plainte, mais la prochainefois, tâchez de régler vos problèmesde couple”. Son confrère MeMamadou Guèye Mbow a parlé dedossier monté de toutes pièces, aupréjudice de Lamine Diagne. MeCissé a ainsi qualifié cette affaire de“querelle de chiffonniers”. Enconclusion, ils ont plaidé la relaxepure et simple, en invoquant un pro-blème d’imputabilité des faits,convaincus que le certificat médicalde Melle Huchard est complaisant.Lamine Diagne en prison depuis 11jours, se tirera-t-il de cette querelled’éléphants ? Délibéré lundi pro-chain.

CHEIKH THIAM (correspondant Banlieue)

A fin de jouir des privilèges desmarabouts et de gagner rapi-dement de l'argent, Maguette

Guéye, un tailleur de profession, avaitpris la mauvaise manie de se fairepasser pour Serigne MouhamadouWalo Mbacké, un des petits-fils defeu Serigne Fallou Mbacké ancienkhalife général des mourides. Sonpetit manège a brutalement pris fin etil séjourne actuellement en prison. Tout est parti d’une visite de cour-

toisie effectuée, au début du mois deseptembre, par le nommé MouhamedNgom à une vielle connaissancelogeant à la cité Jaxaay à KeurMassar. Au moment des des présen-

tations, le nommé Maguette Guéye seprésenta comme étant SerigneMouhamadou Walo Mbacké, un despetits-fils de feu Serigne FallouMbacké. Et en bon talibé, le sieurNgom se prosterna, sans arrières pen-sées et lui rendit tous les honneursdignes d’un petit-fils de SerigneTouba. Il lui fit également part desThiant (chants religieux) qu’ils orga-nisent tous les ans, à Pikine, et dontl'édition de cette année devaient sedérouler, le 14 Septembre passé. “Le soir du thiant, raconte

Mouhamed Ngom, le nomméMaguette Guéye est venu à Pikine,aux environs de 19h. Nous l’avonsaccueilli comme un petit-fils. Il a été

logé dans un appartement où lesfidèles sont venus lui rendre leshommages. Parmi eux, le lutteurAma Baldé”. Ainsi, l'usurpationd'identité sera découverte, la nuitmême du thiant, grâce au conféren-cier de la manifestation. “Au coursdu thiant, renseigne le talibé, en unmoment donné, le faux petit-fils estsorti de la bâche. Serigne SaliouFall, le conférencier, m’a fait signede la main, pour me murmurer àl'oreille les propos que voici: “Jedoute fort de l’appartenance de cetindividu à la famille de SerigneFallou”. “À son retour, poursuit notreinterlocuteur, je lui ai dit: “Mbacké,si vous n’êtes pas un petit-fils de

Serigne Fallou, il faut nous le dire,car les fidèles ne vous reconnaissentpas et il y a vraiment des soupçonssur vous”. Mais poursuit MouhamedNgom, “il n’a pipé mot à cet instantprécis”. Devant son mutisme, l'usurpateur

sera acheminé à la police. Devant lesenquêteurs, l’escroc a déclaré avoiragi de la sorte pour gagner rapide-ment beaucoup d’argent. “J’ai pris lenom de Serigne Mouhamadou WaloMbacké pour gagner la confiance destalibés et recevoir les honneurs réser-vés à cette catégorie d’hommes reli-gieux”, aurait soutenu le faux mara-bout. Il a également avoué qu’ilvoulait profiter de sa promenade de lanuit du thiant, pour se faufiler etprendre la poudre d’escampette.Mais, il fallait compter sur la vigilancedu conférencier qui ne l’a pas quittédes yeux. Ainsi, une fouille de l’appartement

où était logé l'escroc a permis ladécouverte de la somme de 800000F. Maguette Guèye a été déféréau Parquet pour le délit d’usurpationde titre.

10E ANNIVERSAIRE DU NAUFRAGE DU “JOOLA”

Les famillesréclament leréouverture du dossierRéunis autour du comité d'ini-tiative pour l'érection d'un mé-morial musée- “le Joola”, lesfamilles des victimes françaiseset sénégalaises du naufrage du“Joola” préparent activementson 10e anniversaire. Elles ré-clament l'érection d'un muséepour la mémoire des disparuset la réouverture du dossier ju-diciaire.

Débloquer une situation quin'a pas évolué depuis 10ans, c'est l'objectif des

familles des victimes sénégalaises etFrançaises de la tragédie du bateau le“Joola”. À ce titre, elles veulent laconstruction d'un musée pour lamémoire des victimes et la poursuitedes responsables de la catastrophe.Pour la réalisation de cette volonté, lesfamilles des victimes placent un grandespoir sur les nouvelles autorités.Hier, lors d'une conférence de pressehier, en prélude à la commémorationdes 10 ans de “la plus grande catas-trophe maritime de l’humanité” qui afait plus d'un millier de mort, NasarDin Aidara, coordonnateur ducomité des victimes sénégalaises aannoncé que le comité a été reçu parle Premier ministre Abdoul Mbaye,jeudi. “Le premier ministre nous areçus, il nous a beaucoup écoutés etnous avons espoir qu'il mettra tout enœuvre pour l'accompagnement desfamilles des victimes du Joola” a-t-ildit. Selon M. Aidara, beaucoup dequestions ont été abordées qui vontde la célébration annuelle de l'anni-versaire du naufrage, à la publicationde la liste des victimes, en passant parla prise en charge des rescapés et lerenflouement du bateau. À propos dece renflouement, le collectif a estiméque techniquement, c'est possible. Aen croire Nasar Din Aidara, une com-mission a confirmé sa faisabilité.La suite judiciaire à réserver à cetteaffaire a été abordée. Selon le comité,hormis l’indemnisation des familles,rien n'a bougé. Les victimes estimentque le pouvoir sortant a commis l'er-reur de penser qu'il pouvait régler laquestion, en donnant de l'argent, dansdes conditions non élucidées. “Cela aété une aberration des autorités del'époque de faire croire aux gens qu'ilpeut réparer le préjudice, en allouantdes indemnités aux victimes”, aregretté Nasar Din Aidara. Mêmeson de cloche chez NadineVerschatse, membre du collectif desvictimes françaises et par ailleurs,épouse du président du collectifAlain Verschatse. “Français et sénéga-lais, nous voulons une réparation decette catastrophe, il faut que justicesoit faite”, a dit Madame Verschatsequi n'a pas manqué de dénoncer leclassement sans suite des 9 mandatsd'arrêts lancés contre des personnali-tés gouvernementales de l'époque.

ISIDORE ALEXANDRE SENE

Les Huchard lavent leur linge sale au tribunalLe procès opposant Ousmane Sow Huchard et sa fille Ndèye Juliette au chauffeur de sa femme a viré hier, à un véritable règlement de comptes. Les conjoints Huchard ont vu leurs problèmes de couple étalés au grand public.

ESCROQUERIE ET USURPATION DE TITRE

Le faux petit-fils de Serigne Fallou appréhendéau moment de filer avec 80.000 F CfaMaguette Guéye est un tailleur de profession qui se faisait passé pour Serigne Mouhamadou WaloMbacké, un petit-fils de Serigne Fallou Mbacké. Il a été déféré au Parquet pour usurpation de titre.

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EN VÉRITÉ

MOMAR DIENG

Quelle est votre mission au Sénégal ?Le Forum civil, qui est notre section

Transparency international au Sénégal, m'ainvité parce que ce pays vit un moment névral-gique après l'élection d'un nouveau président dela République, d'un nouveau gouvernement,d'une nouvelle Assemblée nationale. Nous vou-lons donc profiter de ces moments là pouressayer de trouver un avenir meilleur. C'est danscet objectif et ce cadre que j'ai rencontré le chefde l'Etat, le président de l'Assemblée nationale,la Vérificatrice générale. Nous voulons aussisavoir ce qui se passe dans les communautéslocales où très souvent, existent de nombreuxproblèmes de nature différente.

Et qu'est-ce qui se passe dans les communautés locales ?Aujourd'hui (NDLR : l'entretien a eu lieu mer-

credi en début de soirée), je me suis rendue àBambilor où un très grand nombre de personnessont venues assister à un forum pour exprimer lefait que les communautés sont fatiguées par cequi se passe dans leur environnement immédiat.

Elles ont dit “fatiguées” ? Oui, et c'est vraiment le terme qu'elles ont

employé. “Nous sommes fatiguées, il faut chan-ger.” Ces communautés ont précisé avoir fait ledéplacement parce que c'est le Forum civil quile leur a demandé. C'est une marque deconfiance. Par la suite, elles ont produit unedéclaration très intéressante qu'elles ont pro-duite elles-mêmes et dans laquelle existentbeaucoup de recommandations et suggestionsqui, si elles sont prises en comptes par les auto-rités, pourraient changer la situation.

Qu'est-ce qui les fatigue concrètement, ces communautés ?Principalement, beaucoup d'entre elles accè-

dent difficilement ou pas du tout aux servicessociaux de base ; il semble également qu'on aitforcé certaines à céder leurs terres ; en outre,elles ont indiqué que ces terres de l'Etat sontsouvent utilisées à des fins pas toujoursconformes aux intérêts de la région et des com-munautés. Vous savez, les gouvernementsdécentralisent de plus en plus les programmeset les ressources au profit des gouvernementslocaux. Le principe est bon, mais en mêmetemps il faut faire attention à ne pas décentrali-ser la corruption. Parce que, au niveau local, iln'y a pas toujours les ressources, l'expériencequ'il faut pour mener à bien de bonnes poli-tiques locales. Le népotisme et le clientélisme

peuvent être de la partie et léser des populationsdéjà assez vulnérables. Elles ont besoin des ser-vices de base comme l'eau, l'électricité, lasanté, etc. Si à chaque fois, on est obligé depayer des pots-de-vin pour accéder à ces ser-vices minimaux alors qu'on est déjà très pauvre,cela devient impossible. En outre, si les servicessont mal organisés au niveau local, les popula-tions pauvres au niveau local deviennent dou-blement des victimes. C'est pourquoi, au niveaude Transparency international, on préfères'adresser aux gouvernements locaux.

Y a-t-il quelque chose qui vous a choqué à Bambilor ?J'ai retenu deux éléments de cette rencontre.

Un, c'est l'intensité des problèmes vécus par lesfamilles, en termes de droits fondamentaux, depossession de lopins de terre pour cultiver...Mais en même temps, il y a un aspect positif àsouligner, le fait que ces populations se rassem-blent pour partager les difficultés qu'elles ren-contrent, essayer de leur trouver des pistes desolutions. A cet égard, le Forum civil travailleavec elles et les accompagne car c'est une ins-titution envers laquelle elles ont confiance. Il lesaide dans une sorte de fonction de représenta-tion auprès des hautes instances et veille à ceque les pressions exercées sur les autorités etles institutions ne soient pas des pressions d'unseul jour.

Quelles sont les autres problèmes soulevés par les populations ?Cela dépend des questions qu'on leur pose.

Si on demande aux populations quelles sont lesinstitutions les plus vulnérables à la corruption,elles mettent en général entête de liste les partis poli-tiques. Ensuite, et pas néces-sairement dans l'ordre, vien-nent les Impôts, le pouvoirjudiciaire, les Douanes, laPolice, le secteur des licencestéléphoniques...

Le Sénégal a manifesté le désir de récupérerdes biens dits mal acquis qui auraient étéplanqués à l'étranger. Quelle est la requête formulée par le nouveau pouvoir dans ce sens ?Ce n'est pas vraiment une demande qui nous

a été adressée, mais il y a discussion sur le sujet,et je crois que le gouvernement actuel a fait lespremiers pas. Ceux-ci consistent en des vérifica-tions et des investigations, et en même temps ilfaudra aller dans des pays où l'on pense que desbiens mal acquis ont été transférés afin d'établirune coopération. Ensuite, il faut veiller à ce queces investigations soient menées en profondeur,en s'assurant que les échanges d'informationsentre pays fonctionnent normalement, et que lesystème judiciaire est bien impliqué dans le tra-vail. Nous à Transparency international, on inter-vient dans cette affaire, par exemple, en faisantdes recommandations au G20 car c'est dans

beaucoup de ce groupe que l'on retrouve souventtraces des biens mal acquis. L'idée est que lessystèmes bancaire et financier de ces pays làsoient réglementés de sorte que les institutionsne puissent plus se cacher derrière le secret etcollaborent ! En plus, nous avons fait des recom-mandations pour que le G20 appuie le traité mul-tilatéral de l'OCDE (NDLR : Organisation de coo-pération et de développement économique) surl'échange d'informations côté fiscal et dans ledomaine des impôts. A ce niveau, nos différentessections pays font le travail local en poussant lesgouvernements à appliquer cette loi.

Concrètement, comment se fera l'aide deTransparency international à l'Etat sénégalais ?Vous savez que Ti est une organisation non

gouvernementale, et comme telle, elle n'a pasbeaucoup de ressources. Donc, on essaie dechoisir ce que l'on peut le mieux faire. D'une part,on s'assure que ce problème là est bien connudes populations et qu'elles savent ce que cela

représente en termes de pertes tout en se don-nent les moyens de prévenir de telles situations.Ensuite, il y a une nécessaire représentationauprès des instances de haut niveau comme laPrésidence de la République, les cabinets minis-tériels, l'Assemblée nationale, pour constater quele problème est vraiment pris en charge, notam-ment dans la préparation et le vote de lois éven-tuelles à ce niveau. Dans le cas de TransparencyFrance et de Sherpa, nous en avons l'expérienceavec avec les trois chefs d'Etat africains (NDLR :Théodore Obiang Nguema, Ali Bongo Ondimbaet Denis Sassou-Nguesso) et leurs familles accu-sés de biens mal acquis devant la justice fran-çaise, après trois tours de “scrutin” et bien desbatailles. Pour le Sénégal, il faut savoir si leForum civil voudra un jour emprunter ce chemin.Cela ne devient important que si l'Etat d'origineou les pays de planque des biens ne bougent pas.C'est ce qui s'est passé avec les trois pays. Sicette étape de prise en charge de cette questionde biens mal acquis n'est pas franchie (dans lecas du Sénégal) - mais nous espérons que lespouvoirs publics feront le nécessaire - alors dansce cas là, le problème pourrait être posé.

Vous avez rencontré le président de laRépublique. Sur la question de la corruption,quelles recommandations avez-vous formuléesà son endroit ?Nous avons positivement apprécié ce que le

président Macky Sall a dit à son peuple à cetégard, notamment la mise en œuvre d'une vraiepolitique à travers des institutions fortes et crédi-bles. Nous estimons que c'est le genre de résolu-tion qu'il faut prendre et exécuter. Ça, c'est le pre-mier point. Mais maintenant, le travail doitcommencer ! Il est très important de passer àl'action, et rapidement ! Il ne faut pas oublier queles forces vives de la corruption sont très fortes,multiples et très bien organisées. Si elles sesavent menacées, elles vont tout faire pour ralen-tir et neutraliser, par exemple, le processus demise en œuvre de nouvelles lois contre la corrup-tion, le rythme et l'objet des investigations, l'éta-blissement d'un système financier hautement

HUGUETTE LABELLE (PRÉSIDENTE DE TRANSPARENCY INTERNATIONAL)

“Contre la corruption, il est temps de passer à l'action”Sous-ministre dans le gouvernement canadien pendant 19 ans, à un poste qui n'a aucun contenu politique car relevant de la Fonction publique, puis présidentede l'Agence canadienne pour le développement international (ACDI) durant septans, Huguette Labelle est venue au Sénégal se rendre compte de l'action citoyennedes communautés locales, mais également pour constater l'engagement de l'Etat à lutter contre la corruption et à récupérer les “biens mal acquis”. Pour elle, il est urgent d'agir sous peine de désillusion.

“Si à chaque fois, les populations vulnérables sont obligées de payer des pots-de-vin pour accéder à ces services minimaux alors qu'elles sont déjà très pauvres, elles deviennent doublement victimes.”

“Les populations de Bambilorm’ont dit : nous sommes fatiguées.”

“Le travail doit commencer ! Il ne faut pas oublier que les forces vives de la corruption sont très fortes, multiples et très bien organisées.”

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Ensuite ?L'autre aspect est d'une importance primor-

diale, c'est la transparence dans l'application dusystème financier et dans la passation des mar-chés car c'est là qu'il y a beaucoup d'argent. Enplus, il faut s'assurer que tous les revenus finan-ciers de l'Etat soient rendus publics au jour lejour et qu'en même temps les leviers de corrup-tion et de détournements de deniers publicssoient identifiés et neutralisés. Il y a égalementla protection des ressources naturelles en tantque secteur de compétitivité extrêmementimportant pour un continent comme l'Afrique. Ily a beaucoup de richesses que l'on peut venirchercher en Afrique sans que les Africains enbénéficient. A ce niveau, il faut veiller à ce queles contrats signés par les Etats africainscomme le Sénégal soient de bons contrats quipréservent les intérêts des populations et dupays. Pour une transparence plus forte, il fautégalement que les entreprises minières, pétro-lières, forestières publient, de leur côté, toutesles taxes et redevances qu'elles versent dans lescaisses de l'Etat et que dernier rende public toutl'argent qu'il reçoit.

Justement au Sénégal, il y a une opacité totale autour des exploitations minières...S'il n'y a que peu ou pas de revenus versés

dans les caisses de l'Etat pendant dix ans, jecrois qu'à ce moment là le gouvernement doitrevoir le code minier en vigueur. C'est extrême-ment important car il s'agira de voir si c'est lecode lui-même qui n'est pas bien, où si ce sontles contrats qui ont été mal négociés.Néanmoins, il faut aussi retourner en arrièrepour voir dans quelle mesure les populationssavent ce qui s'est passé, si elles ont été lésées.Je fais partie d'un groupe de travail du Foruméconomique mondial qui intervient en faveur dela gestion et du développement responsablesdes ressources extractives dans un certain nom-bre de pays comme le Cambodge, la Moldavie.Nous faisons en sorte d'apporter des correctifspertinents et stratégiques dans le fonctionne-ment du système minier, puis nous ferons lapromotion des résultats et avancés que nousaurons obtenus. Dans ce cadre, nous voulonsmettre en exergue l'importance des communau-

tés locales dans toute politique, la clarté desrègles du jeu, le financement des activités, labonne utilisation par l'Etat des revenus qu'il tiredu secteur, etc.

Avez-vous senti, chez le président de la République, de la détermination à lutter contre la corruption ? Il est évident que la corruption est apparue

dans nos discussions comme un fléau quimérite d'être détecté et traité. Quand je distraité, cela veut dire pour nous qu'il faut passerà l'action rapidement, d'autant plus que leParlement sénégalais est désormais en place.La question des biens mal acquis fait partie despriorités. Notre point de vue est de s'assurer quele gouvernement sénégalais veille à ce que lesforces vives de la corruption ne ralentissent pasle processus dans ce secteur. J'estime que lespopulations sénégalaises et les organisations dela société civile doivent continuer de rappelerque le mandat que le gouvernement s'est donnésur cette question ne doit pas être mis de côté.

Une partie de l'opinion craint en effet des velléités de ralentir la machine lancée contre les auteurs d'infractions.

Je crois qu'il est un peu tôt pour soutenir unetelle affirmation, mais le Forum civil est mieuxoutillé que moi pour faire des commentaires àce sujet. Ce que je vous ai dit tout à l'heure esttrès important : il est vital que les autorités pas-sent à l'action pour résoudre les problèmes degouvernance et de corruption. A mesure que lesmois et les semaines passent, il va être de plusen plus difficile de faire bouger les lignes. Jevous assure qu'après neuf ou dix mois, il devienttrès dur de faire quoi que ce soit.

Pourquoi ?Parce que les corrupteurs ont beaucoup d'ar-

gent ! Ils sont très sophistiqués, ont accès à unemultitude de ressources, savent utiliser tous lesmoyens à leur disposition y compris le systèmejudiciaire, pour bloquer les enquêtes.

C'est une course de vitesse ?Absolument, mais il est fondamental que le

travail soit bien fait par les autorités en ce quiles concerne. Le Forum civil est en train d'ac-compagner ce processus à plusieurs niveaux,comme dans la formulation des lois suscepti-bles d'être posées en frein contre la corruptionet la non transparence.

Quelle image avez-vous du pays en matière de corruption ?Le Sénégal se situe au 112e rang mondial sur

180, soit au bas de la moyenne. Il y a donc énor-mément de travail à faire. Par ailleurs, je penseque c'est un pays que la communauté interna-tionale doit appuyer pour deux raisons. D'abord,il jouit quand même d'une bonne stabilité parrapport à d'autres de la sous-région ouest-afri-caine, mais il possède un taux de chômage trèsélevé, surtout chez les jeunes. Et ça, c'est de ladynamite, c'est une bombe ! L'enjeu est donc defaire en sorte que les jeunes retrouvent le plusrapidement possible des emplois créés à partirdes investissements publics et par le secteurprivé, que les jeunes acquièrent un niveaud'éducation élevé. Il faut se rappeler que leSénégal est aujourd'hui entouré de pays trou-bles. On pensait que le Mali était un pays sta-ble, on a vu ce qui y est arrivé ! Avec ce qui sepasse dans la zone saharo-sahélienne, les tra-fics illicites de drogues, d'armes, de personnes,etc., et tout autour, je pense qu'il est du devoirde la communauté internationale de soutenir cepays en matière de bonne gouvernance car c'estun moyen d'en assurer la stabilité pour l'aveniren le rendant prospère, mais dans l'équité.

Il y a souvent des contestations dans l'établissement des indices de perception de la corruption, notamment au Sénégal...Dans un premier temps, il faut voir que les

pays qui réussissent bien dans la lutte contrela corruption ne se plaignent pas. En bas de

l'échelle, vous constatez que ce sont des paysqui ne disent rien car ils ne fonctionnent plusou presque plus. C'est le cas de la Somalie,du Soudan, la Corée du Nord, pour ne citerque quelques exemples. Ce sont les autrespays situés en bas de la moyenne qui protes-tent le plus. Certains disent en effet ne pascomprendre le système de notation. Ce qu'ilfaut dire ici, c'est que Transparency interna-tional dispose de très grands méthodologisteset statisticiens qui affinent chaque annéesces indices de perception pour arriver à uneplus grande objectivité dans les résultats ens'appuyant sur des sources et documents fia-bles autant à l'intérieur du pays qu'à l'étran-ger. En plus, nous utilisons un minimum detrois études qui nous garantissent des résul-tats très souvent en conformité avec ceux dela Banque mondiale, des Nations-Unies, etc.,ce qui aboutit à peu près au même rang pourun pays donné. D'ailleurs, le Sénégal se situeà un niveau plus bas dans l'indice de déve-loppement humain que dans l'indice de per-

ception de la corruption. A côté de l'indice,nous avons le baromètre qui va plus loin etqui est plus pointu. Il ne donne pas un indicecomme tel, mais qui, pour chaque pays, ilétablit comment la population détermine lessecteurs les plus corrompus.

Quels sont vos rapports avec la Banque mondiale ?Nous travaillons avec elle pour qu'elle joue un

plus grand rôle de leadership dans la bonne gou-vernance. Nous voulons nous assurer que laBanque mondiale travaille dans un pays pourarriver à changer des situations qui méritentd'être changées et qu'elle n'accepte pas d'inves-tir dans des pays où les gouvernements sont trèscorrompus et où l'argent n'est pas mis au servicedes populations. D'où la pertinence des plansanti-corruption. Nous avons également réalisédes efforts pour que le système d'investigationde la Banque mondiale soit beaucoup plusfinancier qu'il ne l'était auparavant, qu'ellepublie les noms des entreprises et des per-sonnes qui sont sur les listes noires de la corrup-tion – ce qu'elle a d'ailleurs bien commencé àfaire depuis – afin que l'opinion et d'autres ins-tances sachent que ces entités là ne peuventplus postuler à des marchés pour un certaintemps. Avant, la Banque mondiale établissaitcette liste et la remettait au pays concerné.

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EN VÉRITÉ

“A mesure que les mois et les semaines passent, il va être de plus en plus difficile de faire bouger les lignes. Je vous assure qu'après neuf ou dix mois, il devient très dur de faire quoi que ce soit.”

“Les corrupteurs ont beaucoup d'argent ! Ils sont très sophistiqués, ont accès à une multitude de ressources, savent utiliser tous les moyens à leur disposition y compris le système judiciaire, pour bloquer les enquêtes.”

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EN VUE

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BIGUÉ BOB

Pouvez vous revenir sur vos débuts ?J'avais connu un gars qui s'appelait

Gilles Obringer et qui animait l'émis-sion Canal Tropical sur la Rfi. Il avaitbeaucoup d'estime pour moi. On sevoyait et on échangeait à chaque foisqu'il venait au Sénégal ou quand ilfaisait des tournées africaines. C'estainsi que j'ai commencé à prendregoût au métier. J'ai ensuite été formépar Makhtar Bâ qu'on appelaitMakhou Soul Bi qui était animateur àSud Fm. Il y tenait une très belleémission. Il a beaucoup contribué

dans mon choix de m'orienter dansl'animation radio. Après lui, j'ai tra-vaillé avec Malick qui était lui aussianimateur sur RFI. C'est comme cela,doucettement, que j'ai commencé àtisser ma toile. Nostalgie est la pre-mière radio où j'ai travaillé. Claudequi gérait la radio en ces temps là m'aconvoqué après m'avoir découvertlors d'une grande soirée que je pré-sentais et qui était animée par un desfils d'Alpha Blondy. Il m'a convoqué àla radio après avoir vu et apprécié maprestation. J'ai fait un casting. J'aiattendu les résultats en vain. A cetteépoque, Walfadjri aussi faisait descastings. Mame Less Camara m'a vuà la même soirée au cours de laquelle

Claude m'a repéré. Il m'a appelé pourun casting. Nous étions une quaran-taine au départ. Finalement, seulsBoub's, Siaka, Dj You et moi avonsété retenus. Siaka et You étaient déjàdans des radios. Il n'y a que Boub's etmoi qui étions des novices.

Pourquoi avoir quitté Walfadjri ?C'est juste qu'il y avait des choses

que je ne comprenais pas et j'aidémissionné. C'est aussi simple quecela.

C'était quoi exactement ?C'était juste que, un beau matin,

AïssatouDiop Fall etSidyLamineNiasse ontdécidé queje nedevais plus

faire l'émission ''Ataya''. C'est TontonMac qui est maintenant à la TFM quim'appelle pour me dire que Sidy ademandé que je ne fasse pas l'émis-sion. Je lui ai demandé pourquoi ? Ilne savait pas ! Je lui rétorque alorsque ce n'était pas à lui de me dire sije devais faire une émission ou pas...Par la suite, je n'ai pas fait Ataya. Lesamedi, je devais animer une émis-sion à la radio, ''Pile ou face''. Je nesuis pas allé travailler, j'ai démis-sionné le lundi. Je suis quelqu'un quiaime la liberté. J'ai dit basta entreWalf et moi. Il me fallait arrêter etmettre les pendules à l'heure. Walfn'est pas une boutique que Sidy doitcontrôler à sa guise. Je ne suis pas

une marionnette. J'étais contre le faitque Sidy prenne une gamine commeAïssatou et nous l'impose. Avant derevenir travailler à Walf, j'avais despropositions pour aller travailler àFuturs médias. Je les ai déclinées.

Vous pensiez à quoi tout à l'heurequand vous disiez qu'on vous acollé une mauvaise presse ?A tout ce que des gens avec qui je

travaillais ont raconté sur moi.

Vous pensez à vos problèmes avecl'alcool ?Ce problème touche tous les

Sénégalais. Dans le monde du show-biz, tout le monde touche à l'alcool.Pourquoi, être fumier ? Je répète :tous les gens du qui tournent autourdu show-biz au Sénégal touchent àl'alcool ! J'ai bien dit tous ! Là où çàm'a dérangé qu'on parle de moi et del'alcool, c'est quand on dit que jevenais travailler après avoir bu. Moi,je n'ai jamais utilisé de l'alcool et aller

au boulot. J'ai ma vie privée. Il y a desgens au Sénégal qui font pire que l'al-cool. C'est bizarre. Quand Sidy a ditque je n'étais pas lucide quand j'ani-mais mes émissions avec la compli-cité de Aïssatou, ce n'était pas vrai...

Après ce deuxième départ, on nevous a plus entendu. Où étiez-vouspassé ?Après mon départ, il y a eu des

déclarations çà et là. Je me sentaistrès fragile. On m'avait collé une mau-vaise presse. J'ai voulu arrêter un peu,reculer. Je suis allé voir mes enfantset rester avec eux aux USA. Je faisaisplusieurs va-et-vient. Et cela conti-nue. Après avoir fait le lancement deZik Fm avec Bougane, je ne me sen-tais pas bien. J'étais malade. Quandla radio a commencé à bouger, je luiai dit que je voulais partir. Il n'est pasnormal d'être dans une boîte et de nepas pouvoir respecter ses engage-ments. C'est pourquoi j'avais décidéde quitter et d'aller me reposer auxUSA.

Votre notoriété repose sur votrepassage à Walfadjri et la tenue del'émission Black label qui existetoujours d'ailleurs. Comment l'ap-préciez-vous ?Je considère ''black label'' comme

mon premier fils, mon fils aîné. C'estmon premier bébé. C'est la premièrechose que j'ai appréciée. Non, pas

une chose. Cette émission, je laconçois avec une âme. Elle estvivante pour moi. C'est dommage devoir ce qu'on en fait aujourd'hui. Ilsont tué l'émission. Elle est morte auxyeux du public. Mais elle va bientôtreprendre forme et goût à la vie. Parceque là, moi j'ai envie de reprendre laradio et la télé bientôt. Pour l'exclusi-vité, je dirais que ce sera durant lemois de décembre inchallah. Là, jedois faire un petit déplacement àl'étranger. Dès mon retour, je m'ymettrais.

Vous comptez reprendre serviceavec quel groupe de presse ?Là je peux dire que je suis en train

de voir avec trois chaînes. Africa 7,c'est déjà un acquis. J'ai parlé avecSelly et on est d'accord sur les prin-cipes. Je devais même faire monémission pilote et tout. Il est possi-ble que je la fasse à Paris. Ce n'estpas encore défini. Car comme jevous l'ai dit je suis en train de discu-ter avec trois chaînes de télévision.Ce n'est pas l'argent qui me poseproblème dans mon choix. Non, cen'est vraiment pas l'argent. Jecherche juste là où je serais confor-table et où j'aurais une liberté d'ex-pression. Je veux qu'on me laisse tra-vailler comme je le veux et comme jele sens. Si je reste longtemps sans

faire de latélé ou dela radio auSénégal,c'est qu'ici

le travail est contraignant. On m'acollé une mauvaise presse. A mesyeux, il est extrêmement importantde ne pas travailler là où je vais mesentir fragile.

Vous avez parler de trois chaînesde télévision. Quelles sont lesdeux autres à part Africa7 ?Je suis en train de voir entre Sen Tv

et la RTS.

Et Walfadjri alors, vous ne pensezpas y retourner ?Non, non. Pour le moment Walf

n'est pas dans mes ambitions.

Actuellement, quelles sont vosactivités ?Je m'occupe de ma famille. C'est

tout. Je me concentre sur mon futur,l'avenir et mon boulot. J'ai envie deredémarrer en force et surtout d'ap-porter des choses nouvelles. Je veuxapporter du piment et du tonus. Lepotentiel est là. L'expérience aussi,tout comme l'audience. Il y a le nomqui se vend.

Quel regard jetez-vous sur lemonde de l'animation au Sénégal ?Je l'ai dit récemment sur la TFM

lors d'une émission qui a malheureu-sement été censurée. C'est Kalz quim'avait invité. Je trouve que chez lesanimateurs, existe une vraie pénuriede talents. Alors, s'il m'est permisd'en citer de talentueux ici au

Sénégal, iln'y en aurapas plus detrois.

Qui sont ?Boub's, il est très bon. Pape

Cheikh Diallo est bon. Il y a CocoJean qui est bon comme animateurmais pas terrible comme présenta-teur. Il y a une petite nuance quandmême. Ce sont des gens qui sont làet qui tiennent le bon bout. Il y aquelques jeunes qui émergentaussi du lot. Je peux citer Pako quiest à Zik Fm et Sen Tv, et Kalz. Cesont des jeunes qui sont bons maisqui n'ont pas encore idée du sensde la responsabilité. Moi, on ne mecensure jamais une émission. Si onme le fait, je démissionne, tranquil-lement. Ça m'a fait très mal de voirque l'émission qu'on a tourné avecla TFM n'est pas passée. Noussommes en 2012. Une émissionqui ne parle ni de religion, ni d'eth-nies, qui est censurée comme ça !On a parlé que de showbusiness, demusique, et on la censure, je trouveque c'est grave et inadmissible. Jeveux vraiment que le directeur desprogrammes de la TFM s'expliquesur cela. Qu'il nous en donne lesraisons. Des Sénégalais ont enviede savoir...

A la soirée des 20 ans du hip-hopau Grand théâtre, vous avez pleurésur scène. C'était de l'émotion, dela nostalgie. . .J'ai vu quelqu'un qui m'a dit

que la chose qui lui a le plus faitmal, c'est d'avoir raté les 20 ansdu hip-hop. C'étaient desmoments extrêmement impor-tants. Ce jour là, il y a des gensqui manquaient à l'appel. DaBrains était là sans Cool Md. J'aivu Duggy Tee joué en solo. Aladjin'était plus avec Daara Dji. DaddyBibson était là avec Xuman, maisce n'était plus le Pee Froiss ni leRap'adio non plus. C'était émou-vant ! Il y a eu la dislocation debeaucoup de groupes. Ce qui aaffaibli le mouvement. Ils oublientque l'union fait la force.

A COEUR OUVERT AVEC... JULES JUNIOR (ANIMATEUR)

“Je reviens à la télé et à la radio en décembre”À Pikine Rue 10, dans la demeure familiale, Souleymane Guissé alias Jules Junior se la coule douce,sans pression. Sollicité par EnQuête, le célèbre animateur de la bande FM dit préparer son retournon sans être revenu sur ses bisbilles avec Walfadjri, son rapport à l'alcool...

“Il y a une vraie pénurie de talents... Boub's, il est très bon comme animateur. Pape Cheikh Dialloaussi, de même que Coco Jean qui néanmoins n'est pas terrible comme présentateur.”

“Tous les gens qui tournent autour du show-biz au Sénégal touchent à l'alcool ! J'ai bien dit tous.”

“Black label, c'est mon fils aîné ! c'est dommage de voir ce qu'on en a fait aujourd'hui. Ils ont tuél'émission.”

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SERVICES & LOISIRS

HumourNuméros UtilesMOTS FLÉCHÉS • N°337 (FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°289

SUDOKU N°288

“Votre agonie est longue, votre mort est certaine.”

PROVERBE GUADELOUPÉEN

Citations

Bêtisier de l’école

- La disparition tragique etsoudaine de M. le proviseura contraint les responsa-bles de l'établissement àannuler in extremis le potorganisé pour fêter son départ.

- En cas de renvoi, l'élèvesera renvoyé...

- Si votre fils ne vient enclasse que pour se ficherde la tête des autres, autantqu'il le fasse chez vous !

- Notez bien les nouveauxhoraires : Ouverture des portes : 8h. Fermeture des portes : 8h.

- Ce n'est pas parce quel'école est publique quevotre fille doit l'être aussi !

- Personne dans cet éta-blissement n'a jamais levéla main sur votre enfant, le réglement interdisantmalheureusement de telles pratiques...

- En cas d'incendie, ne paspaniquer et écrire au provi-seur qui prendra les me-sures nécessaires.

SECURITEGendarmerie Nationale :800 00 20 20Police secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800.00.11.11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE (appel gratuit)81 800.10.12

SENELECService Dépannage : 33 867.66.66

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823.31.40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869.22.01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849.45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849.79.09Pilotage : 33 849.79.07

URGENCESS.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.68 / 33 825.08.19

Frimousse informatique

“L'amour-propre est une curieusebête, qui peut dormir sous lescoups les plus cruels et puiss'éveille, blessé à mort, par une simple égratignure.”

ALBERTO MORAVIA

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 05:59• Tisbar : 14:15• Takussan : 17:00• Timis : 19:17• Guéwé : 20:17

Prières

Envoyez vos blagues à

[email protected]

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LIBRE PAROLE

I l a précipitamment quitté le navire socia-liste qui prenait l’eau. L’errance se prolon-gea au-delà de son espérance. Sans doute

le corollaire d’une décision irréfléchie et hâtive.Il aurait été le candidat idéal à la place de l’ac-tuel maire de Dakar. Dieu sait qu’une déman-geaison irrésistible le brûlait. Sûr de lui-même,le politicien trop pressé, créa SURS(Socialistes Unis pour la Renaissance auSénégal). Là aussi, la déception fut brutale etimplacable. Alors il décida de tenter le toutpour tout, pour ne pas dire tenter le Diable ! Ilprofita de la visite de courtoisie du plus diabo-lique des politiques de ce pays pour prendrel’ascenseur de son immeuble en feu. Mal lui apris de rejoindre le régime aux abois du vieuxsatrape. Le vieux “sapeur” à la quête d’uneissue de sortie de son éloignement affligeant etprolongé des cercles du pouvoir, plongea la têtebaissée (…) dans le piège du vieil autocrate quil’emporta dans sa chute fracassante comme untéméraire qui a osé s’encorder avec le Diableacculé. Du Parti socialiste au lugubre bastiondu Sopi, il n’a rien a envier aux célèbres apôtresde la tortuosité du landernau politique de cepays ! Aujourd’hui totalement discrédité et disqua-

lifié à mener le combat avant-gardiste de larupture, profitant de la présence des cameras,il tente désespérément de se faire une nouvellevirginité, en s’attaquant de manière frontale,

cruelle et pusillanime à un compatriote avanttout venu accompagner le Premier ministre lorsde sa DPG. Abou Lô, pour ne pas le nommer, nepouvait pas riposter à ce coup de Jarnac d’uneviolence et d’une lâcheté inouïe. AbdoulayeMakhtar Diop le savait. Il s’en est donné à cœurjoie !Le président Senghor avait une double natio-

nalité. Mamoudou Touré, brillantissime minis-tre des Finances du Sénégal de 1983 à 1988,sous le régime des anciens amis socialistes deM. Abdoulaye Makhtar Diop, était binational.Pour la gouverne de nos jeunes lecteurs etcontre la mémoire sélective du vieux barou-deur, il faut rappeler que Jean Collin, blanc desurcroît né à Paris, fut le seul et tout puissantministre d’État du gouvernement d’AbdouDiouf et numéro deux du Parti Socialistejusqu’à sa mise à l’écart dans les années 90.L’amnésie, certainement pas la sénilité, a rat-trapé M. AMD, ou il ne veut tout simplementpas s’en souvenir. Et pourtant, le code obsolètesur lequel s’appuie l’honorable député “parsubstitution”, date de 1961. Ah ! La mémoiresélective, j’allais dire l’hypocrisie infernale,quand tu nous tiens !Plus récemment, dans le gouvernement de

son dernier sergent recruteur ou plutôt son tom-beur, Abdoulaye M. Diop a siégé à côté d’uncertain franco-sénégalais Karim Wade, à la têtede cinq départements ministériels et à côté de

l’insubmersible ministre de l’Economie et desFinances sous l’ère Wade, un certain AbdoulayeDiop qui possède la nationalité canadienne.Pourquoi (…) n'a-t-il jamais osé les qualifier derenégats ? Son passage au ministère des Sportsnous a laissé un goût amer dans la gorge. Lessportifs de ce pays à ce jour déconcertés,auraient souhaité que ce personnage de mau-vaise étoile, restât en dehors du gouvernement.Et le démiurge Abdoulaye Wade son ex patron? Et sa femme française qui avait un cabinet etqui se mêlait de tout ? Et Samuel Sarr leGambien ? La liste ne sera jamais exhaustive !Abou Lô est un “Foutanké” pur sang né à

Sinthiou Garba, dans la région de Matam auSénégal. Il parle couramment deux langues ver-naculaires de son pays : Le pulaar, sa languematernelle, et le wolof. Ce qui n’est pas le casd’un super ministre et fils de… que AbdoulayeMakhtar Diop a côtoyé naguère seulement dansun gouvernement. Monsieur Lô a fait sesétudes secondaires au lycée Faidherbe de St-Louis, avant de s’inscrire au DépartementMathématiques et Physique Chimie àl’Université Cheikh Anta Diop de Dakar jusqu’ày décrocher une maîtrise. Il se rend alors enAllemagne un pays développé, comme d’ail-leurs tout jeune diplômé ambitieux, pour par-faire sa formation et poursuivre avec brio sa car-rière professionnelle.Ayant vécu 22 ans dans ce pays qui a beau-

coup contribué à sa réussite, pour des raisonsaffectives, professionnelles et pratiques, ildécide de prendre la nationalité allemande.Monsieur Lô est un Consultant en systèmed’assurance et en Mathématiques. Dans uneEurope globalisée mais aussi soucieuse de pri-

vilégier ses citoyens dans certains métiers, ilest impensable et totalement irréaliste de cra-cher sur la possibilité d’acquérir la nationalitéet de pouvoir ainsi accéder à des avantages quifaciliteraient ses plans de carrière ! Dans unerécente interview au journal EnQuête, notam-ment la livraison N°328, monsieur Abou Lô,ministre de la Communication, des Télécom-munications et des TIC, a clairement et solen-nellement déclaré ceci : “Je n’ai jamais écritune lettre pour renoncer à ma nationalité. J’aila nationalité allemande pour m’en servir dansmon travail.” Alors pourquoi défoncer desportes ouvertes ?Monsieur Abou Lô fut le coordonnateur de

l’APR en Allemagne. Il l’a cumulé courageuse-ment, ce challenge, avec son job difficile etaccaparant. Il n’est pas un secouriste de la vic-toire, ni un secouru par un marabout. LesSénégalais attendent que leurs représentantsinterpellent les ministres sur leurs compé-tences et leurs immenses responsabilités dansce Sénégal en état d’urgence. Les vrais députésque nous avons élus, pas ceux-là de substitu-tion, ne peuvent pas nous faire l’injure de cher-cher à se singulariser en évoquant dans l’hémi-cycle des frivolités du genre : vous êtes dequelle nationalité, monsieur le ministre ?N’êtes-vous pas un renégat ? Alors que lademande sociale est plus que jamais pré-gnante. Pour l’instant nous n’avons que faire deces barouds d’honneurs que nous souhaiterionslivrer plus tard, après avoir pris en charge lesgrandes urgences qui encerclent ce pays.

CELLULE DE COMMUNICATION APR(Commune de Fass Gueule Tapée Colobane)

“J’ai clos ce débat- là (…)Maintenant, s’il y a desSénégalais qui ont des

problèmes pour cela, ils n’ont qu’às’adresser à celui qui m’a nomméministre (…) Les gens peuvent direce qu’ils veulent, cela ne m’intéressepas. Pour moi, cela reste des futili-tés.” C’est sur ce ton maladroit (...),discourtois et choquant que monsieurAbou Lô, dans le journal l’Obser-vateur numéro 2694 du 12Septembre 2012, est entré dans lapolémique sur sa double nationalité.Des propos arrogants et irrespec-tueux que les sénégalais espéraienthélas ne plus entendre de leurs diri-geants encore moins d’un Ministre dela Communication sensé porter laparole.Mais pour qui vous-prenez vous,

monsieur le ministre, pour clore cedébat ? Vous en êtes peut-être le pré-texte pour celui qui l’a soulevé, maisil porte sur une question d’ordrenational qui dépasse votre modestepersonne. Le député AbdoulayeMakhtar Diop qui y est revenu lorsde la Déclaration de politique géné-rale (Dpg) du Premier ministre dulundi 10 septembre dit qu’il ne vousconnaît même pas ; comme d’ailleursc’est le cas pour la plupart desSénégalais qui n’ont jamais entenduparler de vous avant le 25 mars2012. Vous considérez que ce quedisent les gens ne vous intéresse pas,mais retenez également que votrepersonne en soi ne les préoccupe

point tant que vous ne prétendezpas prendre part à la gestion desaffaires publiques de notre pays. Pourpreuve, de jeunes sénégalais émi-grent en Allemagne, y prennent desépouses pour leurs intérêts écono-miques privés sans que cela n’of-fusque personne ; d’autres transpor-tent leurs femmes arrivées à terme enEurope occidentale ou en Amériquedu Nord pour qu’elles accouchent là-bas, et cela reste leur problème. Mais la controverse que pose le cas

qui vous concerne vous et d’autresparmi nous, est plus profonde et plussérieuse ; elle est le prolongementd’une bataille de principe plusancienne que votre très récente nomi-nation. Déjà de son vivant, Le profes-seur Cheikh Anta Diop a souventinterpellé le Président Senghor pour

qu’il éclaire l’opinion sur sa doublenationalité parce qu’il considéraitinconcevable qu’un Français, fût-ilnoir et d’origine sénégalaise, puissediriger le pays après les indépen-dances. Le premier Président de laRépublique n’a jamais apporté uneréponse claire sur cette question, pré-férant entretenir le doute pendanttous ses vingt ans de règne à la têtedu pays. Mais rien ne peut et ne doitplus être comme avant. La“Républiquette” des roitelets Pèresfondateurs doit être enterrée. Nousavons désormais une opinion quiaspire à un État de droit légitimeparce que respectueux des lois et desrègles édictées ; des citoyens quinourrissent l’espoir de vivre une nou-velle page de gouvernance moderne,démocratique, transparente et juste.

Le Président Macky Sall s’est engagédans un pacte social de rupture à labâtir avec eux. Ses collaborateurs doi-vent l’accompagner dans cette voie. Vous conseillez à celui qui n’est

pas content de s’adresser au Chef del’État qui a pris la décision de vousnommer ministre. Vous avez peut-être raison puisqu’il est le seul délé-gataire du pouvoir du peuple souve-rain. Cependant, vous auriez puchoisir de démissionner pour l’aiderau lieu de le mettre devant ses res-ponsabilités de façon aussi désinvolteet ingrate. La Communication qu’ilvous a confiée n’est pas apparem-ment votre élément.Pour vous défendre, Me Aïssata Tall

Sall qu’on connaissait plus perti-nente, a porté sa toge partisane poursoutenir à l’hémicycle que personnen’est plus Sénégalais que vous. Uneplaidoirie basée hélas plus sur unsentiment de solidarité ethnique quesur le droit. Car s’il était avéré que leslois allemandes sur la nationalité sontexclusives, alors, en vous naturali-sant, vous êtes devenu de facto unétranger au Sénégal.Mais au-delà de l’aspect juridique,

se pose un problème de valeurmorale. D’abord, vous ne pouvez pasrenoncer à votre nationalité d’originepour vos intérêts individuels égoïsteset venir ensuite disputer de patrio-tisme avec Abdoulaye M. Diop qu’onpeut aimer ou non dans ses convic-tions, mais qui est au moins connupour sa fierté d’être Lébou et pour saprésence active sur la scène politiqueet publique depuis au moins 30 ans.Ensuite, que vous ayez renoncé àvotre nationalité allemande ou non, il

n’est pas sûr que vous soyez plusSénégalais que Rama Yade ou queSégolène Royal. Elles sont toutesdeux nées au Sénégal maisFrançaises. Et il serait cependant dif-ficile d’accepter moralement qu’ellesviennent un jour réclamer leur droit àla nationalité et occuper de hautesresponsabilités dans ce pays, quelque soit le degré de sympathie qu’onpeut avoir pour elles. De même, lesKenyans pourraient être scandalisésdemain de voir Obama, qu’ils aimentbien pourtant, envisager de venir diri-ger leur pays après avoir épuisé sesdeux mandats aux États-Unis. Enfinet de façon plus concrète, rappelonsl’état d’indignation dans lequell’écrasante majorité des Sénégalais aplongé en apprenant que KarimWade, fils de l’ancien Président etsuper ministre d’État que son père apréféré à toutes les compétencesnationales qui sont nées et restées aupays, a acquis sa nationalité en2002 seulement, comme aimait lerappeler avec ironie Abou AbelThiam. C’est parce que tous cesexemples cités sont de la transhu-mance identitaire que l’éthique et lamorale les réprouvent.Le Président bénéficie encore de

la confiance des Sénégalais quiattendent de lui une nouvelleméthode de gouvernement et vont yveiller. Ceux qui n’ont pas encorecompris cela, n’ont pas leur place àses cotés et il n’est pas de son inté-rêt de les garder.

ABDOULAYE BADIANE, Professeur au [email protected]

Abou Lô doit démissionner

La mémoire sélective du vieux paladin en perte de vitesse

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SPORTS

ADAMA COLY

L' édition 2012 de la finale dela Coupe du Sénégal defootball est vraiment iné-

dite. Jamais dans l'histoire de cettecompétition, le trophée ne s'est jouéentre deux équipes de seconde divi-sion. L'ASC HLM et la Renaissancevont donc ouvrir une nouvelle pagedans l'histoire du foot sénégalais cesamedi (17h30), au stade DembaDiop de Dakar. Car ce sera la pre-mière fois que deux clubs de Ligue2... et de la capitale se retrouvent enfinale de la Coupe du Sénégal quiavait toujours refusé d'accueillir cegenre d'affiche. Ce sera aussi le pre-mier duel de la saison entre ces deuxéquipes car elles s'étaient évitées à

cause de la formule à deux poules dudernier exercice du championnat deLigue 2.

Sauver une saisonAvec cette finale 2012, la Coupe

du Sénégal a peut-être perdu de sonattraction légendaire. Après l'en-gouement qui s'était créé autourdes dernières éditions et de la finalede la Coupe de la Ligue remportée(1-0) le week-end dernier par NiaryTally sur As Pikine, l'affiche entrel'ASC HLM et la Renaissance deDakar semble loin de susciter lespassions des férus de foot. Maisnéanmoins, les deux pensionnairesde la Ligue 2 vont essayer de rendrela fête plus belle et de prouver qu'iln'ont pas volé leurs performances.

Car ils ont dû sortir des clubs del'élite pour en arriver là.Cette finale met également aux

prises deux équipes qui ont envie desauver leur saison après avoir raté lamontée en Ligue 1. Reléguée la sai-son dernière, l'ASC HLM a terminé àla 3e de la poule B avec 18 points,juste derrière l'Olympique de Ngor(1er) et le Ndiambour de Louga (2e).Comme son adversaire de ce samedi,la Renaissance a aussi manqué sonretour. Après un bon parcours, cetteéquipe, reléguée en deuxième divi-sion en 2008, a échoué à la 2e placeavec 24 points de la poule A, derrièrele leader, le Port autonome de Dakar(PAD). Cette coupe sera donc unesorte de récompense après avoir man-qué leur objectif de montée.

JEAN PIERRE L.T. SAMBOU (Stagiaire)

La revanche de Gana Guèye ?Le milieu de terrain international

sénégalais n’a plus joué depuis laquatrième journée, lors de ladéfaite de son équipe face au ParisSaint Germain (1-2), et n’a mêmepas assisté au naufrage (1-3) demercredi dernier à domicile face àBate Borisov en Ligue des cham-pions (1ère journée). En recevant cedimanche Lyon (2e avec 12 points),l'entraîneur de Lille (11e) pourraitmiser sur la fraîcheur et la fouguede jeunesse de Gana Guèye qui asouvent fait de bonnes prestationscontre les grands.

Bâ pour confirmer !Il a été au cœur de l'actualité

cette semaine. Après son joli dou-blé qui avait permis à Newcastlede revenir d'Everton avec le nul (2-2), lundi passé (4e journée dePremier League), son agent étaitmonté au créneau pour dénoncerle traitement infligé à son poulain."Depuis son retour de la CAN,Demba Ba ne comprend plus lemanagement du club. S'il conti-nue à être remplaçant le reste dela saison, nous allons chercherd'autres solutions", a menacé AlexGontran sur la BBC. Épargné duvoyage au Portugal en LeagueEuropa, l'attaquant internationalsénégalais est donc attendu cedimanche pour confirmer face aupromu, Norwich, son excellentdébut de saison et prouver qu'ilmérite bien une place de titulairechez les Magpies.

Malickou, 6 mois après ?Pape Malickou Diakhaté pourrait

effectuer son retour sur les pelousesde Liga espagnole. Écarté des ter-rains depuis mars dernier suite à uneblessure à la cheville droite, le défen-seur international sénégalais a réinté-gré le groupe de Grenada (18e)dimanche passé. Mais il n'a pas prispart au nul de son équipe contre LaCorogne (1-1). Ce soir, les Sénégalaispourraient donc revoir l'ancien joueurde Saint-Étienne et de Lyon etGrenada qui rendent visite au leader

du championnat, FC Barcelone, auCamp Nou. Mais le Lion, physique-ment pas encore fin prêt, pourra-t-iltenir face à un Messi qui affiche laforme de sa vie ?

S énégal-Mali, c’est une histoirede rivalités, d’émotions, depleurs, de joies… En 2007,

les “Aigles femelles” étaient venuesarracher le titre aux Lionnes. Unedéfaite qui reste toujours en travers dela gorge des Sénégalais car leuréquipe n'a pas pu prendre sa revanchel’année dernière au Mali (les Malienneétant éliminée en demie). Cette ren-contre s’inscrit donc dans une logiquede “revanche” avec un enjeu crucial.Pour les Lioncelles, il faut battre lesMaliennes pour effacer le mauvaissouvenir de 2007 mais aussi prendreune grande option vers le titre avecune deuxième victoire. Les Aiglonnes,quant à elles, battues par l’Égypte lorsde la première journée, n’ont plus lechoix : gagner ou dire probablementadieu au titre.Outre ce choc, Égypte-Angola revêt

aussi son importance et promet d’êtreexplosive. Championnes en titre, lesÉgyptiennes voudront gagner cematch pour continuer d’espérer gar-der jalousement le trophée.

L’Angola a répondu présentComme le Sénégal et l’Égypte,

l’Angola a démarré cette 12e édi-tion de l’Afrobasket féminin U18 dela meilleures des manières. Dange-reuses outsiders à la course au titre,les Angolaises ont confirmé hierleur statut en dominant (57-45) leKenya, dans un match maîtrisé dudébut à la fin.

PROGRAMME (AUJOURD’HUI)

16h Tunisie-Kenya18h Egypte-Angola20h Sénégal-Mali

FOOT - FINALE COUPE DU SÉNÉGAL : HLM / RENAISSANCE, CE SAMEDI (17H30)

Un duel de seconde division ! FOOT-TOURNOI INTER-PAVILLONS A L’UCADI et K pour l’apothéoseLes pavillons I et K vont jouer la finale dela première édition de la coupe du direc-teur du Centre des œuvres universitairesde Dakar (Coud). Le pavillon I a étrillé(4-0), jeudi en demi-finale, le Pavillon J. Etpour les joueurs du Pavillons K, ils ont dûrecourir à la série des tirs au but (4-1) pourvenir à bout des locataires du Pavillon B. Àl'issue du temps réglementaire, les deuxéquipes étaient à égalité (1-1). Lesmatches se sont joués au terrain de l’Écolenationale d’économie appliquée (Enea).La finale aura lieu le 26 septembre pro-chain. Malheureusement, rien n’est prévupour les vaincus en guise de consolation.

MONTPELLIER

S. Camara sauveurSi Montpellier a pu sauver sa face hier, il ledoit à Souleymane Camara. Titulaire à lapointe de l'attaque héraultaise, l'internatio-nal sénégalais a permis au champion deFrance de Ligue d'arracher le nul à domicileen répondant (70e) à l'ouverture du scoredu Stéphanois, Aubameyang (45e+2). Unnul qui maintient Montpellier (14e) trèsloin du podium.

MONACOTriplé de TouréIbrahima Touré affole les stats en ce débutde saison en Ligue 2 française. En déplace-ment hier à Lens pour le compte de la 8ejournée, l'attaquant des Lions en a profitépour porter son compteur-buts à 9. Il ad'abord inscrit les deux premiers buts deMonaco (49e et 51e) avant de le clore lamarque (90e+2). Avec cette victoire (4-0),son équipe s'empare provisoirement de lapremière place avec 17 points, devantDijon (15pts).

MARSEILLE3 semaines pour N'DiayeSorti sur blessure jeudi soir à Fenerbahçe,Leyti N'Diaye souffre d'une élongationaux ischio-jambiers et sera absent pendanttrois semaines, comme l'a confirmé ElieBaup sur le site officiel de l'OM.

LYONDabo au repos 48 heuresEn conférence de presse, hier, Rémi Gardea confirmé les nouvelles rassurantes ausujet de Mouhamadou Dabo, victimed'un traumatisme crânien avec perte deconnaissance, la veille contre le SpartaPrague (2-1). “Il va mieux et est au reposcomplet pendant 48 heures”, indique l'en-traîneur lyonnais qui espère voir sonjoueur reprendre l'entraînement lasemaine prochaine. Ce qui est plutôt inat-tendu compte tenu du choc “très violent”reçu. “Quand on le voit retomber parterre, ça fait peur. Il s'en sort bien”. Pour ledéplacement à Lille, dimanche (19h),Garde sera aussi privé de Michel Bastos etYoann Gourcuff mais récupère ArnoldMvuemba, non qualifié en Ligue Europa.

BRÉSILRomario demande la peau de MenezesL'ancien attaquant de la Seleçao, Romario,en a appelé au chef de l'État DilmaRousseff pour mettre Mano Menezes à la

porte de la sélection auriverde. Le sélec-tionneur brésilien est la cible de toutes lescritiques depuis plusieurs années, étantrégulièrement sifflé et hué à chacune dessorties du quintuple champion du monde.“Présidente Dilma, pour l'amour de Dieu,prenez une décision avec le ministre dessports. N'oubliez pas que la CBF est uneentreprise privée et qu'elle ne paie pas d'im-pôts fédéraux. Vous avez donc le droit d'in-tervenir, faites quelque chose pour le peu-ple brésilien”, a déclaré le député fédéralaprès le match du Brésil remporté sur le filcontre l'Argentine (2-1).

CHAMPIONNAT EUROPEFrance - 6e journéeHierMontpellier-St-Etienne 1-1Samedi15h Bastia-PSG18h Reims-NancyBrest-ValenciennesLorient -Nice Sochaux-TroyesDimanche12h Bordeaux-Ajaccio 15h Marseille-Evian 19h Lille-Lyon

Angleterre - 5e journéeSamedi11h45 Swansea-Everton 14h Chelsea-Stoke Southampton-Aston Villa West Ham-Sunderland Wigan-Fulham West Brom.-ReadingDimanche12h30 Liverpool-Man. United 14h Newcastle-Norwich 15h Tottenham-QPR Man. City-Arsenal

Espagne - 5e journéeSamedi14h Saragosse-Osasuna 16h Celta Vigo-Getafe 18h Betis-Espanyol 20h Barcelone-GranadaDimanche10h Majorque-Valence 14h Levante-Sociedad 16h At. Madrid-Valladolid 17h50 At. Bilbao-Málaga 19h30 Vallecano-Real MadridLundi19h30 La Corogne- FC Séville

Italie - 4e journéeSamedi16h Parme-Fiorentina 18h44 Juve-Chievo VéroneDimanche10h30 Sampdoria-Torino 13h Atalanta-Palerme Bologne-Pescara Cagliari-AS Rome Inter-Sienne Udinese-Milan Catane-Naples 18h45 Lazio-Genoa

Allemagne - 4e journéeHierNuremberg-Francfort 1-2Samedi13h30 Schalke-BayernWolfsburg-Greuther Fürth Mayence-FC Augsburg Hambourg-Dortmund Fortuna-FribourgDimanche13h30 Leverkusen-M'Gladbach15h30 Werder Brême-Stuttgart Hoffenheim-Hanovre

REVUE TOUT TERRAIN

La finale de la Coupe du Sénégal 2012 oppose ce samedi, au stade Demba Diop, deux clubs de Ligue 2 et de Dakar. L'ASC HLM rencontre la Renaissance pour la succession du Casa Sports.

FOOT - TROIS LIONS À SUIVRE

Diakhaté, le retourd’un fauve blessé ?

AFROBASKET FÉMININ U18 - DEUXIÈME JOURNÉE

Sénégal-Mali en attraction

Page 12: 100 F HUGUETTE LABELLE SUR LA CORRUPTION AU SÉNÉGAL “Il faut passer APRÈS LA ... 387_GAB... · 2012. 9. 22. · CMJN ISSN • 2230-133X 100 F SAMEDI 22 DIMANCHE 23 SEPTEMBRE

CMJN

page 12SPORTS

numéro 387 • samedi 22 dimanche 23 septembre 2012www.enqueteplus.com

KHADY FAYE

L es Dieux de la lutte seraient-il fâchés,suite à la défaite cinglante du “roi desarènes” au soir du 22 avril dernier ?

Malgré les manœuvres du ministre des Sportsqui ont permis à l'arène de retrouver un sem-blant de quiétude, l'ouverture de la prochainesaison de lutte est encore incertaine. Avec la for-mation de blocs par les principaux acteurs pour“défendre leurs intérêts”, les amateurs sont entrain de s'interroger sur les tournures que peutprendre l'arène. Car à peine avoir éteint le feuentre promoteurs et le Comité national de ges-tion de la lutte (CNG), El Hadji Malick Gakou vadevoir faire face à Mohamed Ndao “Tyson” etcompagnie qui viennent de créer l'Associationnationale des lutteurs sénégalais (ANLS).

Alliances de raisonLes principaux acteurs ont ouvert une nou-

velle ère de la lutte sénégalaise. Ennemis féroceshier, ils sont devenus d'un coup partenaires delutte aujourd'hui avec deux blocs différents.C'est d'abord Gaston Mbengue et ses “faux”amis qui ont donné le ton. À la fin de la saison,les promoteurs ont pris la décision, il faut le direqui ne semble reposer sur aucun fondement, deplafonner les cachets des lutteurs à 75 millionsF Cfa et de demander en même temps le départdu CNG dirigé par le docteur Alioune Sarr. Etpourtant, ce sont eux les responsables de laflambée des cachets. À cause de leur rivalité(surtout Gaston Mbengue et Luc Nicolaï), lespromoteurs étaient prêts à casser la tirelire pourdécrocher les grosses affiches. C'est ainsi quepour la première fois dans l'histoire de la lutte,Gaston Mbengue avait payé 100 millions pourconvaincre Tyson de sortir de sa retraite pouraffronter Yékini. La saison passée, Luc Nicolaï amis près de 200 millions, pour chacun, entreYékini et Balla Gaye 2. Ensuite, c'est autour despromoteurs de menacer de boycotter la saison, siAlioune Sarr et son équipe ne sont pas démis deleurs fonctions. Pourquoi ? Parce que dans unede ses sorties dans la presse, Alioune Sarr avaitdit aux promoteurs de se “taire”.Tout simple-ment. Et depuis l'avènement des ponctions surles cachets des lutteurs, tout le monde veut sapart du gâteau. Mais le ministre a maintenu leCNG, tout en accédant à la demande des promo-teurs d'avoir des représentants dans la structure.Du côté du CNG, les membres ont affiché

leur volonté de combattre les actes de vanda-lisme suite aux multiples violences qui ontémaillées la saison. Notamment lors du fameuxface-à-farce entre Balla Gaye 2 et Yékini àl'Hôtel Radisson Blu et l'agression perpétrée parBoy Niang 2 sur Zoss. Ce qui avait poussé cer-tains sponsors, principaux bailleurs de l'arène,de menacer de quitter la lutte, parce que nepouvant plus associer leur image à la violence etau sang. Après eux, le lutteurs dits “Vip” del'arène, menés par Tyson, se sont mobilisés.Même si leur rencontre de samedi dernier afrustré la plupart des lutteurs qui n'ont pas étéinvités, notamment ceux coachés par Boy Kairé,l'association semble déterminée.

Le ministre des Sports et les promoteurs nesont-ils pas trop vite allés en besogne en annon-çant l'ouverture de la saison ?

LUTTE - FRONDE DANS L'ARÈNE

2012-2013, une saison à conflits ?La saison de lutte sénégalaise est fortement menacée par la fronde qui s'est accen-tuée ces derniers temps avec la constitution de trois blocs, notamment les promo-teurs, les lutteurs et le Comité national de gestion de la lutte (CNG).

Promoteurs (à gauche) et lutteurs