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© UNESCO-PEER 2000

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Préface

Depuis plusieurs années, l'UNESCO-PEER a initié un programme d'éducation à la paix à l'usage des pays en conflit. Ce programme a été introduit en Somalie, dans les camps de réfugiés somaliens, au Djibouti et au Yemen. L'éducation à la paix n'est pas une discipline scolaire comme les autres. C'est pour cela que les concepteurs ont imaginé une série de jeux, de contes, d'histoires ou de chansons qui doivent amener les apprenants à découvrir par eux-mêmes ce qui est bon et ce qui est mauvais ; à comprendre qu'il ne faut pas faire aux autres ce qu'on ne souhaiterait pas en retour ; à s'imprégner non seulement de leurs droits, mais également de leurs devoirs. En fin de compte, la meilleure évaluation du programme se fera en famille, dans la communauté et dans le milieu socio-professionnel. C'est le changement d'attitude qui doit être noté. Néanmoins ce changement d'attitude ne doit pas être gardé pour soi, mais partagé avec les autres. Nous devons tous contribuer à changer notre milieu ; être des apôtres de la paix.

Les activités d'éducation à la paix gagneraient à être intégrées dans les disciplines et le programme scolaire de l'éducation formelle. Néanmoins, en attendant que cette intégration ait lieu, que les matériels didactiques soient préparés et disponibilisés dans les salles de classe, l'UNESCO-PEER a mis sur pied des matériels qui peuvent déjà être exploités dans les situations de conflit ou de post conflit.

L'original du programme a été écrit en anglais à l'intention de la Somalie et puis adapté en langue somalienne. Une équipe d'éducateurs ressortissants de la République Démocratique du Congo a été sollicitée pour l'adapter au contexte de leur pays. Toutes les activités relèvent aussi bien des valeurs universelles que de la culture nationale. Le contenu de ce programme sera amélioré à la lumière du cycle de formation qui aura lieu à l'intérieur du territoire congolais et de l'expérience acquise dans les salles de classe. Que toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à l'adaptation de ce programme trouvent ici l'expression de nos sincères remerciements.

Notre gratitude va aussi à Ed Brody et al (cds) et New Society Publishers pour nous avoir autorisé à reproduire et adapter les histoires de leur livre ayant pour titres: Spining Tales, Wearing Hope : Story of peace, Justice and Environment : 'The Gossip' ; The Hermit and the Children', 'The Criket Story' et 'Rahama saves the Trees' ; ainsi que Fountain Publishers Ltd. Our Heritage Series, pour l'adaptation de Rurunga.

Nos remerciements vont à ¡'UNICEF qui a été, encore une fois, notre partenaire dans l'accomplissement de ce travail et au Resource Base For Refugee Education (RBRE) de Jesuit Refugee Service (JRS) où la rédaction du livre a eu lieu.

, Enfin, notre profonde gratitude va au Royaume de Norvège qui a accordé les fonds nécessaires pour la réalisation de ce travail aussi bien que d'autres projets concernant l'éducation dans la région des Grands-Lacs.

Nureldin Satti Directeur de l'UNESCO-PEER, Nairobi

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INTRODUCTION Ce livre est destiné aux élèves, enseignants, parents et à toute personne qui aime raconter des

contes. « Le rêve de Didi devient une réalité ainsi que tous les autres contes » constituent une

collection des contes congolais ainsi que d'autres contes recueillis ailleurs et adaptées à la

culture congolaise. Le contenu de ces contes porte essentiellement sur des concepts tels que le

comportement, l'amitié, l'environnement, la communication, le pardon et les droits de l'homme.

Chaque conte est suivi de commentaires (pour servir de guide), de questionnaires de

compréhension et, quelquefois d'exercices pratiques en classes. Diverses activités sont

suggérées pour chaque conte et font appel aux différentes formes de comportement, qui

nécessitent une prise de conscience et une compréhension avant qu'un changement pratique

quelconque ne s'opère. Pour cette raison, l'allocation du temps requis pour ces activités est

nécessaire pour l'ensemble du processus.

Toutes les activités ne devraient pas' être entreprises au même moment. Il appartient donc à

l'enseignant de sélectionner les activités appropriées selon les circonstances, l'âge et les

aptitudes des enfants.

Les contes constituent un moyen approprié d'éduquer les enfants aux valeurs, aux

comportements moralement acceptables et positifs, en améliorant ainsi la conduite des enfants et

la manière de penser. Chaque conte amène les enfants dans un autre monde, le monde

d'imagination et de mystère. Il est important de choisir un endroit approprié pour raconter des

contes. La personne qui raconte devrait créer un environnement approprié: silencieux, dans un

climat chaleureux et calme, qui encouragent les enfants à écouter et à participer. La voix de la

personne qui raconte un conte doit être suffisamment attrayante et expressive de manière à ce

que les enfants comprennent les sentiments qui y sont impliqués et les rôles qu'on y joue.

Les enfants sont une source de richesse pour un pays. Nous aimerions leur donner des exemples

qui pourraient leur inspirer confiance, et nous espérons qu'ils pourraient les utiliser pour bâtir

un avenir meilleur pour eux-mêmes et pour les autres, une vie bâtie sur quelque chose de bon.

Il est important de trouver un lieu confortable et approprié pour raconter un conte. Celui qui

raconte doit parler clairement, avec une bonne intonation et posséder l'art de mime.. Les contes

doivent être vivants et amusants. L'enseignant devra encourager les enfants à participer au

maximum dans tous les exercices; par exemple, chanter quand c 'est nécessaire.

Pour les classes de 1ère et 2emc, on peut utiliser des illustrations et des dessins tirés d'un livre ou

les reproduire au tableau, pour introduire une discussion et pour aider dans l'assimilation du

conte. C 'est durant cette période qu 'il faut renforcer le vocabulaire des enfants parce que c 'est

ici qu 'ils apprennent à s'exprimer. Ce genre de matériel visuel peut aider les enfants à se

concentrer.

Le conte peut également être présenté sous forme de jeu, où les enfants jouent différents rôles;

dans le cas contraire, on peut parfois utiliser des marionnettes. Car elles amusent les enfants

et les encouragent à la participation.

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A la fin de la leçon, il est important de savoir si les enfants ont compris le conte et son message. L'enseignant devra encourager la participation et animer la discussion en posant des questions telles que:

a Que voyez-vous dans l'illustration?

• A votre avis, que se passe-t-il?

• Quels sont, selon vous les types de sons que ces personnes et/ou ces animaux sont en train de produire? Quels sont les noms de ces personnes?

• Quelles sortes de jeux les enfants sont-ils en train déjouer?

Les questions et les exercices de compréhension sont nécessaires pour vérifier si les enfants ont bien compris le conte qui leur a été raconté. Ce n 'est pas un test, mais plutôt un moyen d'aider les enfants à dégager une leçon du conte. Il n 'est pas nécessaire de poser toutes les questions. Généralement, il faut d'abord poser les questions faciles, suivies des questions un peu plus compliquées. Si les enfants ne sont pas habitués à écrire, on ne devra pas leur demander de répondre aux questions écrites dans le livre; il faudra plutôt stimuler une discussion sur le conte.

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LE LION ET LA SOURIS

« C o m m e n t oses-tu jouer tout près de l'arbre au m o m e n t où je dors? Je vais te tuer! » Grogna le lion. La souris s'écria pour demander miséricorde au lion en disant, « Oncle lion, oncle lion, ne m e tuez pas, je vous prie. U n jour, je pourrais vous être utile. »

Cela fit rire le lion qui était tout rugissant. « Penses-tu que tu m'aideras un jour? » Demanda le lion. « Je ne pense pas du tout que tu sois en mesure de m'aider. » Néanmoins, il ouvrit sa patte et libéra la souris en disant, « Il serait honteux pour moi, roi de tous les animaux, de tuer une si petite et faible souris c o m m e toi. Eloigne-toi de moi et continue ta route »

« Merci beaucoup,» dit la souris qui disparut dans son trou.

Le lendemain, le lion tomba dans le piège d'un chasseur, et essaya en vain de se libérer. Il se mit à rugir bruyamment. Quand tous les animaux l'entendirent, ils s'enfuirent très loin pour se mettre à l'abri.

Cependant, de tous les animaux, il y avait un petit animal qui n'avait pas fui. C'était la souris qui était tombée la veille sur le nez du lion. Elle avait entendu le rugissement du lion et ayant pressenti que quelque chose d'anormal lui était arrivé, elle alla à sa recherche.

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La petite souris trouva le lion dans le piège. «N ' ayez pas peur », dit la souris, «je vais vous libérer de ce piège. »

Elle se mit à ronger plusieurs fois le filet pour y faire un trou. Mais le trou n'était pas suffisamment grand pour faire passer le lion. Elle continua ainsi à ronger le filet jusqu'à ce que le trou devint suffisamment grand et libéra le lion du piège.

Le lion remercia la souris et lui dit, « hier, quand je t'ai laissé partir, je ne savais pas qu'une petite souris c o m m e toi pouvait m'être utile ou aider tout autre animal. Mais maintenant je m e rends compte que nous s o m m e s tous utiles les uns aux autres. Désormais, je te respecterai. »

Ainsi dit, le lion s'en alla et la souris regagna son trou, très contente d'avoir trouvé un ami puissant.

COMMENTAIRES

Nous sommes tous, d'une manière ou d'une autre, utiles les uns les autres. Cette histoire nous apprend à respecter les autres quelles que soient les différences Ou les faiblesses qu'ils présentent. Elle attire l'attention sur les qualités que nous possédons et qui ne sont pas nécessairement égales à celles des autres. Le fait de reconnaître les qualités que possèdent d'autres personnes peut nous amener à les apprécier et à vivre ensemble en paix.

QUESTIONS DE COMPREHENSION

• Qui avait eu peur du lion? a C o m m e n t le lion a-t-il attrapé la souris? • Pourquoi le lion a-t-il laissé partir la souris? a Pourquoi le lion s'est-il m o q u é de la souris? a Qu'est-ce qui est arrivé au lion? a C o m m e n t la souris a-t-elle aidé le lion? a Pourquoi, selon vous, le lion pensait qu'une souris ne lui serait jamais utile? • Dessinez deux images pour illustrer les phrases suivantes:

1) « . . . petite souris... tomba sur le nez du lion! » 2) « La grosse patte du lion s'étendit et saisit la souris tremblante! »

• Q u e feriez-vous si vous étiez le lion? Q Voudriez-vous être c o m m e le lion? Pourquoi? a Q u e feriez-vous si vous étiez la souris? a Voudriez-vous être comme^la souris? Pourquoi? • Parlez d 'un m o m e n t où quelqu'un d'autre vous a aidés. C o m m e n t vous êtes-vous sentis? a Parlez d 'un m o m e n t où vous avez aidé quelqu'un d'autre. C o m m e n t vous êtes-vous

sentis? a Q u e pensez-vous du fait d'aider les autres? a Parlez ou dessinez cinq choses spécifiques sur vous-même et qui démontrent comment

vous êtes utiles.

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était une fois dans un petit village, un h o m m e appelé M o n o k o qui était friand de

ragots. Cet h o m m e avait chaque fois des histoires à raconter sur ses voisins. Elle avait toujours quelque chose à raconter sur quelqu'un m ê m e s'il ne le connaissait pas. U n jour, il décida de mettre fin à ses vieilles habitudes et pour y arriver, il alla chez un sage bien connu répondant au n o m d ' O M A R I , pour lui demander conseil.

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« O m a n », dit-il, « Je ne suis pas fier des commérages et des rumeurs que j'ai répandues dans le village. Je voudrais vraiment m e racheter. Dites-moi ce queje dois faire, s'il vous plaît! »

Omari réfléchit un m o m e n t et dit, « Je vais te dire ce que tu dois faire afin de réparer les préjudices que tu as causés. Mais, tu dois suivre toutes mes instructions sans poser des questions. M'as-tu bien compris? »

« Oui, Omari », répondit la commère du village, « Je promets de faire tout ce que vous direz. »

« Bien », dit Omari. « V a maintenant au marché, achète une poule et rapporte-la-moi aussi vite que tu le peux. Mais sur ton chemin de retour, prends soin de trancher la tête de la poule et de la déplumer complètement. Rassure-toi qu'aucune plume ne reste! »

La commère ne comprenait pas pourquoi Omari lui demandait de déplumer la poule sur son chemin de retour, mais c o m m e elle avait promis de ne pas poser de questions, elle courut aussi vite que ses jambes pouvaient la porter.

Arrivée au marché, elle choisit la meilleure poule qu'elle pouvait trouver et se mit à rentrer vite chez Omari. Sur le chemin de retour, elle trancha la tête de la poule et la dépluma complètement. Elle le fit si diligemment que quand elle arriva chez Omari, il ne restait aucune plume sur la peau de la poule.

A bout de souffle, elle remit la poule à Omari, qui la retourna dans tous les sens pour voir s'il restait des plumes. Satisfait de voir que tout était déplumé, il se retourna vers la commère du village et lui dit: « Maintenant, va et rapporte-moi toutes ces plumes. »

« C o m m e n t le ferai-je? » s'étonna la commère. « Pourquoi ne le peux-tu pas? » lui répondit l ' hom m e sage.

« Parce que le vent doit avoir déjà emporté toutes ces plumes très loin. Je ne pourrai jamais les retrouver toutes. »

« C'est vrai», dit Omari. « C'est pareil avec le commérage. U n e rumeur part toujours très vite dans tous les coins d'un village. C o m m e n t peux-tu la récupérer? C e qui vaut mieux, c'est d'éviter de la répandre. »

Après ces paroles, Omari le renvoya pour s'excuser chez ses voisins pour tout le mal qu'il leur a fait, en lui rappelant un proverbe populaire congolais de réconciliation qui dit: « Si ta salive atteint ton frère, ta main doit aussi l'atteindre. »

Les rumeurs, qu'elles soient vraies ou fausses, peuvent causer beaucoup de torts, difficiles à réparer. Il est important que nous soyons prudents au sujet de nos dires car les paroles prononcées ne peuvent jamais être récupérées.

Tout le monde , qu'il s'agisse d'un serviteur de la maison, d'un m e m b r e de la famille, d'un collègue de travail, d 'un compagnon du village ou d'un fonctionnaire de l'Etat, est vulnérable au mal que les paroles peuvent causer. Les paroles peuvent conduire au conflit. U n proverbe congolais dit: «l'eau d'en aval ne retourne pas en amont. » Avant d'agir ou de parler, il faut tourner la langue sept fois. Car la langue, m ê m e si elle est petite, elle peut détruire le monde.

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EXERCICE PRATIQUE

1) Demandez à une élève de jouer le rôle de la commère du village et aux autres élèves de jouer le rôle des villageois, victimes du commérage.

2) Demandez à la classe d'écrire une histoire qui commencerait par la phrase: « U n jour, j'ai raconté une histoire très confidentielle à un(e) ami(e) intime mais, il/elle l'a divulguée... »

3) Dites aux élèves d'aller recueillir, auprès de leurs parents et aînés, des contes, des chansons et des proverbes qui découragent le commérage. Demandez-leur aussi d'apporter au moins trois proverbes visant le m ê m e but pour en discuter en classe. L'enseignant devra se rassurer que les élèves comprennent les proverbes qu'ils ont recueillis et pourra aussi leur demander de créer une affiche démontrant quelques-uns de ces proverbes.

4) Quelle morale tirez-vous de cette histoire?

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1) Qu'est-ce qu'un commérage? 2) Qu'avait fait la commère pour essayer d'arrêter ses habitudes de commérage? 3) Qu'est-ce qu'Omari lui a demandé de faire? 4) Comment , selon vous, la commère s'est-elle sentie quand Omari lui a demandé de faire

pareille chose? 5) Pensez-vous que le tour d'Omari était génial? 6) Pensez-vous que la commère avait compris l'étendue des dommages causés par son

commérage après avoir fait ce qu'Omari lui a demandé? 7) Comment vous sentiriez-vous si vous appreniez que quelqu'un était en train de raconter des

choses méchantes et fausses à votre sujet?

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í*V

LE PRIX DE L'AMITIE

M a s u m b a et Fatuma avaient été des amies depuis qu'elles étaient toutes petites. M a s u m b a vivait dans un petit village alors que Fatuma habitait tout près de la rivière à environ cinq kilomètres de là. Elles fréquentaient la m ê m e école et passaient leur temps libre ensemble, causant et jouant à l'ombre des arbres. U n e fois, une épidémie sévit dans la région. Le choléra faisait rage et l'école avait dû fermer à cause de l'épidémie. Les gens avaient peur d'aller au marché ou de rencontrer d'autres personnes. M a s u m b a venait de passer plusieurs semaines sans voir Fatuma. M a s u m b a et sa famille ne furent pas atteintes parce que toute sa famille savait se protéger contre les maladies. Toute la vaisselle était toujours bien couverte et toute la famille devait strictement laver les mains et bouillir l'eau avant de la boire. La mère de M a s u m b a avait un stock de sel de réhydratation au cas où quelqu'un tomberait malade. E n plus, elle prêtait une attention particulière à la propreté et faisait tout pour s'assurer que M a s u m b a et ses frères étaient en bonne santé.

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M a s u m b a était très inquiète au sujet de Fatuma. Car Fatuma vivait trop loin du village et près de la rivière où il était très facile d'attraper une maladie. Les nouvelles de cette région disaient que l'épidémie y faisait rage. U n e nuit, M a s u m b a était couchée sur sa natte et au lieu de dormir, elle ne pensait qu'à son amie. Finalement, elle se leva et regarda les ci eux. La lune venait tout juste de disparaître et elle sut que le lever du jour n'allait pas tarder. Si elle s'en allait en ce momen t , elle pourrait aller voir si Fatuma était saine et sauve et retourner avant qu'il ne fasse trop chaud. Elle savait qu'elle devrait demander la permission à ses parents, mais elle savait aussi que ceux-ci ne lui permettraient jamais de parcourir une si longue distance et de s'exposer ainsi à une situation dangereuse. Tranquillement, elle s'habilla et chercha les sachets de sel de réhydratation que sa mère gardait pour les urgences. Quand elle les trouva, elle en prit plusieurs et les cacha dans un endroit sûr. Alors, elle quitta silencieusement la maison.

U n e fois dehors, elle mit ses sandales et se mit à courir à travers le village en suivant le chemin qui menait à la rivière. Elle courut tellement jusqu'à s'essouffler et sentir la douleur monter dans son flanc. Elle ralentit la marche et appuya sa main sur la partie douloureuse de ses côtes, mais sans toutefois s'arrêter, tant elle était anxieuse de trouver Fatuma. Elle venait de constater que les maisons étaient désertes parce que les gens avaient quitté le.lieu pour s'éloigner de l'épidémie. Elle se sentit très seule.et un peu effrayée. Mais cela ne l'empêcha pas de continuer sa course. Bientôt, le ciel était devenu rose et doré sous l'action du soleil qui allait se montrer et M a s u m b a sut que lorsque le soleil sera levé, il fera très chaud et elle aura soif. Finalement, elle pouvait apercevoir les arbres. Alors elle sut que la rivière était tout près et qu'elle pourrait bientôt trouver Fatuma.

M a s u m b a se mit encore à courir et peu de temps après, elle finit par arriver chez Fatuma. Tout était très calme et il n 'y avait aucun signe de vie. M a s u m b a appela de la porte. Il n ' y eut aucune réponse et elle appela encore plusieurs fois, et finalement, Fatuma sortit péniblement de la maison. Elle était très faible, mais elle n'avait pas de fièvre. Les deux filles s'embrassèrent et M a s u m b a était très contente d'avoir retrouvé Fatuma, mais la santé de son amie la préoccupait plus que tout. « O ù sont tes parents et le petit bébé, ton frère? » Demanda-t-elle. Mais Fatuma était toute seule. Son frère était tombé malade, et ses parents l'avaient e m m e n é chez un docteur dans une ville voisine. Fatuma était tombée malade quelques temps après leur départ.

M a s u m b a ramassa du bois, alluma le feu et bouillit l'eau. Anxieusement elle attendit que l'eau se refroidisse. Et puis elle y remua le sel de réhydratation, et fit boire Fatuma.

«Peux-tu marcher jusque chez nous, Fatuma? » D e m a n d a M a s u m b a . « T u ne peux rester seule ici. » Fatuma avala la boisson que son amie lui avait préparée et acquiesça.

Toutes les deux filles prirent ensemble le chemin du village. M a s u m b a mit son bras autour de Fatuma et l'aida parce qu'elle était très faible. C'était un long trajet à faire jusqu'au village. Finalement, elles arrivèrent chez M a s u m b a . Et les deux filles s'assirent pour reprendre leur souffle.

La m a m a n de M a s u m b a sortit pour chercher M a s u m b a . « Fatuma! Q u e fais-tu ici? » Dit-elle, surprise.

M a s u m b a expliqua qu'elle est allée voir son amie pour s'assurer qu'elle allait mieux et l'avait trouvée toute seule et avait donc été obligée de l'amener à la maison. Elle implora le pardon de sa mère pour n'avoir pas demandé la permission. Sa mère sourit et lui fit grâce en disant: « E n fait, l'amitié est une bonne chose et tu es une bonne fille, brave et sage pour avoir

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aidé ton amie. L'amitié est une chose très précieuse. Je suis très fière de toi car tu as pensé à aider Fatuma et tu as su exactement ce qu'il fallait faire. »

M a s u m b a fut très contente. Son amie était en bonne santé et sa mère en était ravie. Elles s'assirent sous l'ombre d'un arbre et se mirent à causer et à jouer car elles étaient de vraies amies.

L'amitié est une réalité que beaucoup d'entre nous considèrent c o m m e acquise. Toutefois, la véritable amitié exige de nous de prendre plus d'une fois des risques en faveur de nos amis. Les enfants ont besoin de comprendre que l'amitié impose aussi quelques obligations et une confiance, tandis que le comportement décent d'une personne à l'égard de son ami est encourageant et constructif.

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1. Pourquoi Fatuma et M a s u m b a ne pouvaient-elles pas se voir? 2 . Qu'est ce que M a s u m b a et sa famille ont fait pour prévenir la maladie? 3. Citez cinq actions que vous réalisez pour prévenir une maladie. 4 . Qu'est -ce que M a s u m b a a fait pour trouver son amie? 5. Quand M a s u m b a a trouvé Fatuma, qu'a-t-elle fait? 6. Pourquoi penses-tu que la mère de M a s u m b a était fière de sa fille? 7. Q u ' a dit la mère de M a s u m b a au sujet de l'amitié? 8. Parle d'un moment où tu as été un véritable ami.

EXERCICE PRATIQUE

L'enseignant peut répartir les élèves en groupes de 4 ou 5 et demander à chaque groupe de mettre en scène une pièce de théâtre ou de composer une chanson dont le thème est l'amitié. Le conte ou la chanson peut porter sur l'une ou l'autre situation tirée de l'histoire « Le Prix de l'Amitié. »

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« L'INGRATITUDE »

était une fois, une petite famille de quatre membres dont un h o m m e , sa f e m m e , leur fils et

le grand-père. Le vieux avait beaucoup travaillé lorsqu'il était encore jeune mais maintenant il était aveugle et trop vieux pour travailler. Il dépendait entièrement de son fils et de sa bru. L ' h o m m e et sa f e m m e l'aimaient et le laissaient souvent en compagnie de leur fils quand ils allaient travailler dans leur petite ferme. Le vieillard racontait des histoires merveilleuses au petit-fils et c'est ainsi qu'ils nouèrent des liens solides entre eux. Mais quelques temps plus tard, l'enfant était devenu assez grand pour aider ses parents dans leurs travaux agricoles et souvent il les accompagnait, laissant ainsi le vieillard seul à la maison.

Le vieil h o m m e restait seul dans la maison pendant toute la journée et se sentait abandonné. Il se mit bientôt à se plaindre. Ses plaintes s'empirèrent et commencèrent à agacer le mari et son épouse. Les plaintes ne cessaient pas et continuèrent c o m m e un ruisseau qui use progressivement m ê m e la pierre la plus solide qui puisse exister. Les jérémiades du vieil h o m m e fatiguèrent leur amour et leur patience envers lui. Cela les affecta tellement que ce qui était peccadille devenait une faute lourde. A titre d'exemple, ils ne pouvaient plus supporter que le vieil h o m m e répande de la nourriture sur sa chemise lorsqu'il mangeait.

« Je ne veux pas que notre fils voie son grand-père manger de cette façon-là », dit un jour la f e m m e à son mari. « Dis à ton père ; -—- — — =.--7 de prendre son repas là-bas, à côté ~ de sa natte. »

O n c o m m e n ç a à lui servir le dîner de l'autre côté de la chambre. Quelques fois, le petit garçon s'asseyait tout près de son grand-père, écoutant encore attentivement ses histoires et partageant le repas avec lui. Gare à lui, si les parents le surprenaient en train de le faire car ils le grondaient.

U n e fois la nuit, le mari chuchota à sa f e m m e un plan qu'il échafaudait depuis longtemps. Il lui dit : « Demain, j'irai au marché et j'achèterai un sac dans lequel je transporterai

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m o n père si loin d'ici qu'il ne reconnaîtra pas le chemin de retour. Peut-être que les gens de bonne volonté le trouveront et s'en occuperont. »

Ainsi, le lendemain très tôt, le mari s'en alla au marché acheter un grand sac, laissant à sa • femme le devoir d'expliquer à leur fils leur dessein.

« Mais, c'est vous allez jeter m o n grand-père loin d'ici ! » Protesta le petit garçon. « Nous allons le mettre dans un lieu sûr où de bons samaritains vont s'occuper de lui et

où il pourra paisiblement terminer ses derniers jours. » Cela fut la réponse que sa mère lui donna. « O ù se trouve cet endroit? » Persista à demander le garçon. « Loin, loin d'ici.», fut la réponse.

Plus tard dans la journée, après le souper, le mari mit le vieux, qui se débattait, à l'intérieur d 'un grand sac.

« O ù vas-tu m e mettre? » Lui demanda le vieillard très effrayé. « Dans un lieu où les gens de bonne volonté s'occuperont de toi et où tu sauras passer tes

derniers jours en paix. » Lui répondit son soi-disant fils. « T u es un fils plein de méchanceté et d'ingratitude. » Lui cria le vieux père. « Est-ce

pour ceci queje t'ai élevé? Est-ce que c'est ça queje t'ai appris? Etait-ce pour ceci queje t'ai fait soigner quand tu étais malade? T u es un fils très méchant, en vérité! Je te maudis! Maudit sois-tu! » Criait ainsi le vieux malheureux au m o m e n t m ê m e où il était enfoncé à l'intérieur du grand sac. L ' h o m m e mit le sac sur ses épaules et se mit à se diriger vers la porte.

« Père! », appela son fils. Son père tourna le regard et questionna: « Oui, m o n fils! » « Quand tu auras jeté le grand-père loin d'ici, rapporte-moi le sac. » Supplia le fils

instamment. L e père fut perplexe et voulut savoir pour quel usage le garçon avait besoin du sac. Et le garçon lui répondit: « Quand viendra m o n tour de te chasser loin d'ici, je ne veux pas acheter un nouveau sac. »

L ' h o m m e déposa lentement le sac par terre et aida son père à en sortir. Et désormais, il s'occupa du vieil h o m m e avec beaucoup de soins et lui manifesta davantage de compréhension.

Les enfants devraient être encouragés à motiver le bon comportement de leurs parents. Il faut leur faire comprendre qu'un jour, eux aussi seront des parents et qu'alors ils devront s'efforcer de servir de bons exemples à leurs enfants.

Les enfants ont toujours besoin d'être encouragés à traiter les autres, surtout les supérieurs ou les vieux, avec respect et compassion. Beaucoup de gens ignorent souvent les vieux, oubliant qu'ils ont besoin de l'amour et du support de la part de leurs familles.

C o m m e un proverbe congolais le dit: « Qui sème le vent récolte la tempête. N e faites pas à autrui ce que vous ne voulez pas que l'on vous fasse. »

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1. Pourquoi le petit garçon aimait-il son grand-père? 2. Pourquoi le grand-père s'est-il senti abandonné? 3. Q u e se passa-t-il quand le vieil h o m m e commença à se plaindre?

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4 . Quel était le plan du père? 5. Penses-tu que le garçon croyait à l'explication de sa mère? 6. Quels sont les sentiments qu'a éprouvés le grand-père au m o m e n t où il a été mis dans le sac? 7. Quels sont les sentiments qu'a éprouvés le père du garçon quand celui-ci lui a demandé de

ramener le sac à la maison ? Pourquoi? . 8. Penses-tu que les parents aimaient après tout le grand-père? 9. Quels furent leurs sentiments envers le garçon? 10. C o m m e n t montres-tu du respect aux gens qui sont plus âgés et plus sages que toi? 11. Qu'as-tu appris de cette histoire? _ 12. Quelles responsabilités les parents ont-ils envers les enfants? 13. Quelles responsabilités les enfants ont-ils envers les parents? 14. Fais un dessin de ton image et de ta famille. 15. Quelle leçon morale tirez-vous de la lecture de ce texte?

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L'ERMITE -Y* - ^ ^

J" 7n vieil ermite vivait seul dans le bois, en dehors d'un petit village. Il ne côtoyait presque C / j a m a i s les gens du village, et tous les contes, les histoires et rumeurs qui circulaient dans le village ne concernaient que lui. Les enfants du village aimaient le taquiner et lui lancer des blagues en jouant. Ils avaient appris que l'ermite était très rusé, c'est pourquoi ils cherchaient toujours à l'avoir.

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U n jour, les enfants ont préparé une nouvelle attrape. Ils ont piégé un petit oiseau qu'ils ont amené dans les bois, à la maison de l'ermite. U n garçon tenait l'oiseau dans sa main, derrière son dos. Le plus courageux s'avança et frappa à la porte de l'ermite. L'ermite ouvrit la porte et sortit. Le garçon qui tenait l'oiseau dans sa main lui parla insolemment en disant: « Vieil h o m m e , devine ce que j'ai derrière m o n dos? »

Les enfants ne croyaient pas que le vieillard allait réussir à deviner que c'était un oiseau et m ê m e s'il réussissait, ils avaient prévu de lui poser une seconde question de savoir si l'oiseau était vivant ou mort? Et alors, s'il disait que l'oiseau était mort, les enfants le lui montreraient vivant. Par contre, s'il disait que l'oiseau était vivant, le garçon l'étoufferait dans sa main et le lui montrerait déjà mort.

Mais c o m m e l'ermite vivait dans la nature et il était très attentif, il vit une petite plume bouger par terre derrière le garçon et lui dit: « T u as un oiseau dans ta main. » Les yeux des enfants s'ouvrirent d'étonnement car ils avaient découvert que l'ermite était plus malin qu'ils ne le pensaient! Us s'apprêtèrent pour la deuxième question. «L'oiseau est-il vivant ou mort? » D e m a n d a le garçon. L'ermite réfléchit un m o m e n t , regarda tous les enfants dans les yeux, puis fixa des yeux le jeune garçon qui tenait l'oiseau, il lui dit: « La réponse est dans tes mains. »

C e conte nous enseigne qu'il faut avoir du respect pour les autres, surtout ceux qui vivent une vie différente de la nôtre. Toute personne a le droit d'être respectée parce que chacun de nous a droit à la dignité humaine. Cela est le fondement de beaucoup de sociétés développées.

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1. A votre avis, pourquoi est-ce que les enfants s'étaient mis à taquiner l'ermite? 2 . Pourquoi les enfants àvaient-ils attrapé l'oiseau? 3. Pourquoi est-ce que les enfants parlaient insolemment à l'ermite? 4 . C o m m e n t l'ermite avait-il démasqué le garçon qui tenait l'oiseau? 5. Quel sort les enfants réservaient-ils à l'oiseau pour prouver que l'ermite avait tort? 6. D'après vous, comment l'ermite avait-il découvert le plan des enfants? 7. Quelle leçon nous apprend ce conte? 8. Ecrivez cinq caractéristiques de l'ermite. 9. Respectez-vous les gens qui sont différents de vous? Citez trois façons de le démontrer. 10. Q u e nous apprend cette histoire?

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LES PARESSEUX V

YJ était une fois, une poule, une souris, un chat et une chèvre qui vivaient dans une m ê m e Afferme. U n jour, la poule trouva une graine de maïs et elle dit à ses amis ce qu'elle avait trouvé. Puis elle demanda : « qui va m'aider à planter cette graine de maïs? » « Pas moi », dit la souris.

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« Ni moi », dit le chat. « Ni moi », dit la chèvre. « Alors, je le ferai m o i - m ê m e », dit la poule. Puis elle alla planter la graine de maïs et aussitôt celle-ci commença à pousser et continua à grandir une semaine après l'autre.

« Qui va m'aider à arroser m o n maïs? » Demanda la poule. « Pas moi », dit la souris. « Ni moi », dit le chat. « Ni moi », dit la chèvre « Alors je le ferai m o i - m ê m e », dit la poule. Puis, elle alla arroser son maïs et la plante

devint grande et forte.

«Qui va m'aider à récolter m o n maïs? » Demanda la poule à ses amis quand vint le temps de la moisson.

« Pas moi », dit la souris. « Ni moi », dit le chat. « Ni moi », dit la chèvre. « Alors, je le ferai m o i - m ê m e », dit la poule. Et elle récolta son maïs.

« Qui va m'aider à moudre m o n maïs? » Demanda la poule. « Pas moi », dit la souris. « Ni moi », dit le chat. « Ni moi », dit la chèvre. « Alors, je le ferai m o i - m ê m e », dit la poule. Et elle moulut son maïs en farine.

« Qui va m'aider à préparer m a farine? » Demanda la poule. « Pas moi », dit la souris. « Ni moi », dit le chat. « Ni moi », dit la chèvre. « Alors je le ferai m o i - m ê m e », dit la poule. Puis elle prépara du fufú avec sa farine.

Puis elle demanda: « Qui va m'aider à manger ce bon fufú? »

« Volontiers », répondit la souris. « Volontiers », répondit le chat. « Volontiers », répondit la chèvre. « N o n , je refuse », dit la poule. " Je vais tout manger seule. "

Et la poule décida de ne pas partager son fufú avec la souris, le chat et la chèvre, car ils ne l'avaient pas aidée à planter et à récolter. Si vous voulez manger, il faut d'abord travailler.

COMMENTAIRES

C e conte met l'accent sur l'importance d'être autonome, en insistant sur l'importance de gagner sa propre vie au lieu de dépendre des autres. Dans ce conte, la poule était plus avantagée que les autres trois animaux parce qu'elle avait travaillé pour gagner sa nourriture. Le travail est très important pour la vie. Par le travail, les êtres humains arrivent à satisfaire leurs besoins et

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exploiter leurs potentialités. Il y a un proverbe congolais qui dit: « Q u e celui qui ne veut pas salir ses mains, ne mange pas non plus. »

Le travail devient satisfaisant quand on voit le fruit de son labeur, par exemple la moisson, c'est le produit du travail des champs et le salaire, c'est le fruit du travail. La collaboration et le partage aident à renforcer les relations et à développer le sens de responsabilité. Le travail permet aussi d'accumuler beaucoup de valeurs et de développer l'expérience qui peut se transformer, en fin de compte, en sagesse.

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1. A votre avis, pourquoi les autres animaux refusaient-ils d'aider la poule? 2 . Racontez ou décrivez une situation dans laquelle vous avez travaillé seul, sans l'aide de

personne. 3. Quel est votre animal préféré? Et pourquoi? 4 . Racontez ou décrivez une scène qui montre la collaboration et un comportement

responsable. 5. Pensez-vous que c'est important de collaborer et de travailler ensemble? Pourquoi

pensez-vous de la sorte?

ACTIVITE PRATIQUE

L'enseignant devrait demander aux élèves de s'imaginer une autre histoire du m ê m e genre.

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et Bora étaient parties visiter leur

grand-mère. Sur le chemin de retour, elles entendirent des voix et découvrirent trois h o m m e s cachés dans la brousse. Elles étaient effrayées mais au lieu de s'alarmer, elles se mirent à surveiller ces h o m m e s pour s'enquérir de ce qu'ils complotaient. Elles s'approchèrent pour mieux écouter ce que ces gens disaient. E n les écoutant, elles découvrirent que ces gens

étaient des voleurs et qu'ils complotaient contre la personne qui allait être victime de vol cette nuit-là et c o m m e n t ils allaient entreprendre cette opération. Safi et Bora connaissaient bien la victime. C'était M . Kapeta, un propriétaire d'une boutique. Il était respecté de tout le m o n d e dans le village, qui le connaissait c o m m e une personne correcte et honnête. Les filles étaient convaincues qu'elles devaient agir vite pour l'aider. Elles s'éclipsèrent et allèrent vite contacter la police. Elles informèrent la police puis elles coururent à la maison pour prévenir le voisin. Quand les voleurs arrivèrent à minuit, ils furent tous arrêtés et mis en prison après. Ainsi, Safi et Bora avaient fait une bonne chose pour le bien-être de leur voisin.

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Il existe de bonnes et de méchantes personnes dans la communauté. Les enfants doivent toujours dire à leurs parents les craintes qu'ils ont au sujet des gens. Et les adultes, en retour, doivent écouter attentivement, reconnaître les faits et prendre l'information au sérieux. Il est important d'avoir une communauté responsable et des gens qui se soucient du bien-être de leurs voisins.

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1) C o m m e n t est-ce que Safi et Bora ont su que ces h o m m e s étaient des voleurs? 2) A votre avis, qu'avaient-elles ressenti en entendant ce que ces h o m m e s complotaient? 3) Que pensez-vous que le voisin avait ressenti quand elles sont allées l'avertir? 4) Pensez-vous que les filles étaient courageuses en faisant cela? 5) Pensez -vous que le voisin était reconnaissant pour le geste des filles? 6) Donnez une liste de quatre choses que vous avez déjà faites pour montrer votre responsabilité

envers votre communauté. 7) Quelle leçon morale pouvez-vous tirer de cette histoire?

ACTIVITES PRATIQUES

a) Discussion: Si vous étiez à la place de Safi et Sahara, qu'alliez-vous faire? b) Discuter sur la façon dont les meilleurs voisins peuvent s'entraider en temps de besoin.

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V^'-A

J7«r*-r <; -r_ ^ c

TT7- bamba, qui vivait à la campagne, avait rendu visite, un jour, à son ami Mayangu en ville. x V W M a y a n g u décida de lui faire visiter les lieux. La ville était très grande, avec beaucoup de gens et des embouteillages énormes. Les bruits produits par les klaxons des véhicules et les gens qui vaquaient à leurs occupations quotidiennes étaient tellement bruyants, qu'en arrivant au long d'une rue, K a b a m b a se retourna brusquement vers Mayangu et lui dit : « J'entends un criquet. »

« C'est impossible que tu puisses entendre un criquet avec tout ce bruit » lui répondit Mayangu. « T u dois être en train de, t'imaginer », ajouta-t-il. «Pas du tout, j'entends réellement un criquet » insista Kabamba. « Je vais te le faire voir. »

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K a b a m b a s'arrêta un moment , traversa l'avenue, avec Mayangu, le suivant de près, derrière. D e l'autre côté, il y avait un grand arbre. Kabamba s'avança vers lui. Mayangu le suivait et là, au bas de l'arbre, il y avait un criquet!

« Très étonnant! » Dit Mayangu. « T u dois avoir une ouie très fine. Quel est ton secret? »

« Je n'ai pas de secret, et m o n ouie est juste c o m m e la tienne » répondit Kabamba. « Regarde ceci. » Il plongea la main dans sa poche et ramena une main pleine des pièces de monnaie, puis il les lâcha sur le pavé. Tout d'un coup, malgré tous les bruits de la ville, chaque personne se trouvant à moins de vingt pieds de là se retourna pour voir d'où le son de l'argent provenait.

« Vois-tu? » Dit Kabamba, « l'on entend toujours ce que l'on a envie d'entendre. »

Notre environnement est rempli de sons qu'on ne peut découvrir et apprécier que si on les écoute réellement et attentivement. Apprendre à écouter est une partie essentielle de la communication. L ' o n peut écouter les paroles, tout c o m m e , l'on peut écouter le silence. Quand il n 'y a pas d'écoute, il n 'y a ni communication ni compréhension. Pour éviter l'incompréhension, qui est la cause de plusieurs conflits, il est important que les gens apprennent à écouter les uns les autres.

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1) Pourquoi y avait-il beaucoup de bruits dans la ville? 2) Pourquoi Mayangu pensait-il qu'il était impossible à Kabamba d'entendre le criquet? 3) O ù est-ce que Kabamba avait trouvé le criquet? 4) Qu'avait fait Kabamba pour prouver que les h o m m e s entendent toujours ce qu'ils ont appris

à entendre? 5) Quel genre de sons entendez-vous maintenant? 6) Si vous écoutiez attentivement, quels sont les autres sons que vous pouvez aussi entendre? 7) Est-ce qu'il est important d'écouter? Pourquoi? 8) Jouez le Jeu de Téléphone. Est-il vraiment difficile d'écouter? 9) Quelle leçon tirez-vous de ce texte?

ACTIVITE PRATIQUE

Jouez un Jeu où un élève (A) raconte une histoire. U n autre élève (B) répète ce que (A) a dit. U n troisième élève (C) confirme que ce que (B) a dit est correct.

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ci kina était âgée de 8 ans et vivait avec sa famille, à flanc de coteau, au bas de quelques i3l/hautes montagnes. Sa famille élevait des chèvres, des moutons et une vache. Chaque matin, Sakina allait paître les troupeaux dans la vallée où l'herbe était verte et tendre. Quelques matins, elle montait à la forêt, en ámont de son village, en compagnie de sa tante. La forêt avait beaucoup de grands arbres et une fois là, elles ramassaient des plantes rares, des fleurs et des baies que sa tante transformait en médicaments pour tous les habitants du village. Dans l'après-midi, Sakina partait avec s'a mère pour ramasser les branches sèches et les brindilles pour le feu de la cuisson et le chauffage pendant l'hiver. Elles recueillaient également des herbes sèches pour leur vache qui leur fournissait du lait. Chaque fois, elles marchaient longtemps pour ce ramassage. Sakina se demandait toujours pourquoi elles ne se rendaient pas à la forêt avoisinante

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pour abattre les arbres qu'elle questionna sa mère un jour: «pourquoi devons-nous aller si loin pour chercher du bois chaque jour pendant que nous laissons les arbres dans la forêt ? »

« Ecoute-moi, Sakina », lui répondit sa mère, « les arbres sont nos frères et sœurs. Us fournissent l'ombre pour les plantes, les fleurs et les baies que ta tante utilise pour fabriquer les médicaments. Ils constituent des maisons d'habitation pour les oiseaux et les animaux. Leurs racines sont c o m m e les mains qui soutiennent la terre sur le versant de la colline. Elles retiennent également l'eau après la pluie. Si, aujourd'hui, l'on abattait tous les arbres, notre village sera emporté par les eaux. »

Sakina comprit ainsi pourquoi elles n'allaient jamais dans la forêt voisine pour couper les bois de chauffage. U n bon matin, pendant qu'elle conduisait les animaux vers le bas de la vallée elle rencontra beaucoup de gens portant des haches et qui marchaient en direction de la forêt. Elle regarda les haches et se sentit alarmée. Elle alla trouver le chef de file pour lui demander pourquoi ils se rendaient en direction de la forêt. « Pour abattre les arbres » répondit l ' h o m m e .

« Mais vous ne pouvez pas faire cela », protesta Sakina, « les arbres nous sont très utiles, ils sont nos frères et sœurs! » E n réponse, l ' h o m m e lui demanda de s'écarter de leur chemin.

Sakina s'arrêta un m o m e n t pour réfléchir puis elle c o m m e n ç a à rentrer au village en courant. Elle courut aussi vite que ses jambes pouvaient le lui permettre, suivie par des animaux. E n arrivant au village, elle appela à tue-tête toutes les femmes qui vinrent vite à sa rencontre pour savoir ce qui n'allait pas.

Les femmes commencèrent à monter rapidement le long du flanc de la colline en direction de la forêt, avec la mère de Sakina en tête. Et vite, elles arrivèrent à la lisière de la forêt et virent les h o m m e s en train de s'apprêter pour abattre les arbres. Elles coururent chacune vers un arbre et jetèrent leurs bras tout autour, ce que fit aussi la petite Sakina.

« Nous ne pouvons pas vous laisser abattre les arbres », dirent les femmes aux h o m m e s . Le chef de groupe répondit en leur demandant de s'écarter de leur chemin. Les femmes refusèrent. La mère de Sakina leur dit: «Pour abattre ces arbres vous devez d'abord nous frapper avec vos haches. » Elle continua en expliquant aux h o m m e s l'importance des arbres pour le village et les dangers liés au déboisement. Les h o m m e s ne voulurent pas blesser les femmes et surtout, ils eurent honte d'être venus pour abattre les arbres. Us réalisèrent combien importante était la forêt pour les femmes et tout le village entier. Ainsi, ils décidèrent de ne plus toucher aux arbres. « Vous nous avez donné une leçon » dit le chef de groupe. « N o u s dirons aussi aux autres de ne plus abattre les arbres dans cette forêt », promirent les h o m m e s . Et ils retournèrent tous d'où ils étaient venus. Les femmes rentrèrent aussi chez elles, fières de leur action et contentes d'avoir sauvé la forêt. Sakina, qui avait alerté les femmes, fut louée et remerciée pour ce qu'elle avait fait et les arbres, ses frères et sœurs, furent à l'abri du danger.

L'histoire montre l'importance d'enseigner et d'expliquer les choses aux enfants. Si Sakina n'avait pas connu l'importance des arbres, elle n'aurait pas réagi c o m m e elle l'avait fait. Les femmes, en se rangeant derrière Sakina, ont fait montre du soutien communautaire. Ceci est quelque chose que chaque enfant devrait être capable de faire, spécialement en posant une bonne

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action pour la communauté, à l'exemple de Sakina. Les enfants doivent apprendre l'importance des arbres par la discussion sur leur utilisation c o m m e sources de: nourriture, médicaments, chauffage, ombrage, matériaux de construction, teinture, papier, etc. L'enseignant devra alors diriger les enfants vers une discussion sur les conséquences de l'abattage des arbres. Lesquelles conséquences incluront, naturellement, le manque des matières sus-mentionnées ainsi que les conséquences de l'érosion. Il est important que les enfants apprennent à prendre bon soin de leur environnement.

QUESTIONS DE COMPRÉHENSION

1) Quels animaux étaient sous la garde de Sakina? 2) Quand Sakina était-elle allée à la forêt? 3) Pourquoi était-elle allée là-bas? 4) Qu'avait dit la mère de Sakina au sujet de la forêt? 5) Qu'avait fait Sakina quand elle a découvert ce que les h o m m e s allaient faire? 6) Qu'auriez-vous fait à sa place? 7) Pensez-vous que ce que les femmes ont fait était sage? Pourquoi pensez-vous ainsi? 8) Si vous aviez été là, comment auriez-vous essayé de protéger les arbres? 9) Quand les arbres sont coupés, l'érosion se produit et en conséquence le sol est facilement

emporté. Quand pareille chose arrive, rien ne peut plus bien pousser. Si nous savons ceci pourquoi devons-nous continuer.à abattre les arbres? Y-a-t-il un autre moyen pour obtenir le bois dont nous avons besoin?

10) Sakina était seulement âgée de 8 ans. Pensez-vous que les adultes font attention aux enfants? Pensez-vous qu'ils devraient le faire?

AUTRES ACTIVITÉS

a Plantez un arbre et inscrivez ce message « L 'arbre de Paix » en mentionnant la date où il était planté.

Q Faites en classe une liste des choses qui ont été faites et qui nécessitaient le soutien de la communauté. Sur une seconde liste, citez les gens qui ont participé à leur réalisation.

Q Dans notre pays, les arbres sont particulièrement précieux. Donnez les raisons qui vous poussent à penser que ceci est vrai,

a Dessinez ou montrez une image d'un arbre épineux. Discutez en disant pourquoi cet arbre a une signification spéciale pour les congolais.

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LE MESSAGER était une fois, un vieux nomade qui avait un fils qu'il aimait beaucoup. Il décida de

l'envoyer à l'école dans une ville située loin de leur maison. La vie y était très différente de celle insouciante à la maison et le garçon eut un temps très difficile d'adaptation. Très vite, il envoya un message à son père. « Père, je prie cinq fois par jour mais je n'ai aucun sou pour acheter la nourriture. » Son père reçut le message et décida d'envoyer quelques vivres à son fils. Il se mit à la recherche de quelqu'un en partance pour la ville et après plusieurs jours, il en trouva un. Il remit à l ' h o m m e trente morceaux de viande fumée et un récipient de beurre. «Donnez ces vivres à m o n fils », dit-il au messager «et dites-lui que le mois a trente jours et que l'étang est plein... » Le messager promit de livrer les vivres et le message, bien qu'il n 'y comprenait rien. Sur le chemin vers la ville, il vola quelques morceaux de viande et un peu d'huile de lait. Quand il arriva à destination, il remit les vivres restant au garçon ainsi que le message de son père. Le garçon opina de la tête et ouvrit son paquet. « O ù est le reste de viande et d'huile de lait? » demanda le garçon. Le messager, stupéfié, regardait fixement le garçon, sans dire mot. Finalement, il retrouva sa langue et demanda au garçon comment il avait su. « M o n père m ' a expliqué clairement ce qu'il a envoyé. Le mois a trente jours signifie qu'il a envoyé 30 morceaux de viande. Quand j'ai ouvert le sac, quelques morceaux manquaient. Il avait aussi dit que l'étang était plein mais je peux constater que le récipient contenant le beurre n'est pas rempli. » Le messager éprouva une très grande honte de ce qu'il avait fait et confessa sa faute... Il demanda pardon, ce que le garçon lui accorda volontiers et ils décidèrent d'en rester là.

C e conte nous montre un moyen de communication par lequel les mots portent plus de signification que leur seul sens littéral (réel). Les gens ont différentes façons de communiquer, lesquelles faç­ons sont étroitement liées à la culture du pays ou du groupe ethnique, aussi bien qu'à leur manière de vivre, leurs croyances et leurs langages. U n e langue est non seulement un véhicule de c o m m ­unication mais aussi une fenêtre par laquelle les gens organisent leur compréh­ension et expression c o m m e dans le cas du vieux nomade avec son fils.

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Cette histoire est aussi un rappel que l'honnêteté autant que le pardon (la compassion) sont nécessaires dans le milieu humain. L'honnêteté engendre la confiance qui est importante pour une société harmonieuse.

U n e très grande leçon de l'histoire est que la tolérance et la communication peuvent être des moyens de prévention des conflits. Ces qualités peuvent être rencontrées dans le comportement du messager et celui du garçon.

QUESTIONS DE COMPRÉHENSION

1) Pourquoi le vieux avait-il envoyé son fils au loin? 2) Donnez un n o m au garçon dans l'histoire. 3) Quelle est la quantité de vivres que le père avait envoyée au fils? 4) Quel était le message que le père avait envoyé au fils? 5) Pourquoi pensez-vous que le messager a volé la nourriture? 6) C o m m e n t le fils avait-il su qu'une partie des vivres manquait? 7) C o m m e n t le messager s'était-il senti? 8) Pourquoi pensez-vous que le garçon a pardonné au messager? 9) Avec un ami, élaborez un code secret pour vous dire quelque chose qui signifierait quelque

chose de différent des mots utilisés. 10) Quelle leçon morale pouvez-vous tirer de cette histoire?

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LE DILEMME DE MYRIAM

Un jour, la mère de Myriam voulait se rendre au marché mais elle ne voulait pas prendre

le bébé Bobo avec elle. Elle appela Myriam qui jouait avec ses amies à l'ombre d 'un grand arbre épineux. « Viens Myriam, j'ai besoin de toi pour t'occuper de B o b o pendant queje vais au marché. » Myriam était une bonne fille mais elle s'amusait bien avec ses amies et ne voulait pas abandonner le jeu. Elle traversa lentement la maison, attristée car elle allait rater un jeu amusant.

« Myriam, surveille Bobo pour moi pendant queje sors. N e le laisse pas seul et sois prudente pour qu'il n 'y ait pas d'accident » insista la mère de Myriam et elle se hâta pour aller au marché, laissant Myriam en train de surveiller de près Bobo qui jouait joyeusement dans le sable, près de la porte. Pendant un momen t , Myriam joua avec B o b o , laissant le sable

retomber de ses mains sur les doigts de Bobo, mais elle devint vite fatiguée et se sentit seule. Pourtant, quand bien m ê m e restant assise calmement et avec un air t̂riste, elle souh-aitait que ses amies viennent lui parler.

Elle pensait à soulever B o b o et le secouer parce qu'il était la raison pour laquelle elle restait clouée à la maison, privée de jouer avec ses amies. Mais au lieu de cela, elle le souleva et lui donna un câlin. Après tout, ce n'était pas de sa faute s'il était encore bébé et qu'il avait besoin d'être surveillé. Le soleil était devenu plus accablant et Bobo était bien prêt à dormir. Myr iam le souleva, lava ses doigts et ses pieds sales et le mit au lit où il s'endormit immédiatement.

Myr iam sortit encore pour s'asseoir sur le pas de la porte, maintenant elle était triste et s'ennuyait.

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Bobo n'avait plus besoin de surveillance, car après tout, il s'était déjà endormi : que pourrait-il arriver à un bébé pendant qu'il dormait? Pensa-t-elle. Bientôt, ses amies la rejoignirent « E h , Myriam, pourquoi restes-tu assise ici ? Nous s o m m e s en train de jouer à des jeux très amusants et depuis que ta mère t'a appelée, tu n'es plus revenue. Viens maintenant jouer avec nous. » Myriam expliqua qu'elle était en train de surveiller le bébé, son frère Bobo . Les autres fillettes regardèrent tout autour, puis demandèrent: O ù est-il alors ? » Myriam soupira et leur dit que Bobo dormait. «Il dort? » Cria Sara, une de ses amies. «Mai s s'il dort, alors il n 'a pas besoin d'être surveillé; après tout, que peut-il lui arriver quand il est endormi ? » « Oui », cria une autre amie, « laisse-le dormir et viens jouer avec nous, nous descendons à la rivière pour jouer dans l'eau parce qu'il fait si chaud. » Il faisait très chaud et Myriam pensa que l'eau froide sur ses pieds lui ferait du bien qu'elle essuya son visage avec le bout de son voile puis, commença à secouer sa tête en pensant à nouveau à l'eau. Elle continuait à penser au fait que Bobo dormait et qu'il resterait endormi pendant au moins une heure. Elle pourrait ainsi se rendre à la rivière pour un m o m e n t et rentrer à la maison avant son réveil et tout sera parfait. Rapidement, elle retroussa sa longue jupe sous ses bras et enfila ses sandales. « Oui, oui, je viendrai avec vous mais je ne peux pas rester longtemps. » Les fillettes éclatèrent de rire et se mirent en route vers l'eau froide. Mais soudain, Myriam s'arrêta.

« Attendez, je ne peux pas faire cela », s'écria-t-elle car soudainement, elle commença à réentendre la voix de sa mère lui parler gentiment au sujet du sens des responsabilités. Elle lui disait : «J'ai besoin de savoir si je peux avoir confiance en toi, Myriam ; la confiance est très importante. C'est c o m m e une cruche d'eau. Elle ne semble pas avoir une très grande valeur quand vous la possédez, mais si vous la cassez, elle ne peut jamais être restaurée. » Myriam pensa aux paroles de sa mère, elle pensa au bébé Bobo et combien sa m a m a n s l'aimait, elle pensa à la déception de sa mère si elle s'enfuyait pour aller jouer et abandonnait B o b o . Elle pensa à la cruche d'eau de la confiance et comment si elle la cassait maintenant, elle n'aurait plus rien et ses parents n'auraient plus jamais confiance en elle.

Elle fit demi-tour et s'assit encore une fois sur le pas de la porte. Elle fit un signe de la main à ses amies en essayant de sourire, puis elle leur dit : « Allez-y vous et plus tard, vous m e direz tout le plaisir que vous aurez eu car, m a mère a confiance en moi et je ne peux pas la briser. » E n son for intérieur, elle se sentait à la fois triste et contente. Triste d'avoir raté le plaisir d'être avec ses amies mais contente qu'elle soit demeurée digne de la confiance de ses parents.

La confiance se manifeste souvent en réaction à un comportement. Mais sans la confiance, le soupçon et le conflit peuvent facilement s'installer. Les enfants ont besoin de comprendre que la confiance est une précieuse pierre angulaire pour la construction de la paix.

QUESTIONS DE COMPRÉHENSION

1) Pourquoi la mère de Myriam l'avait-elle appelée alors qu'elle jouait? 2) Q u e voulait-elle que Myriam fasse? 3) C o m m e n t Myriam s'était-elle sentie?

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4) Pourquoi Myriam se sentait-elle triste à l'idée de devoir s'occuper de Bobo? 5) Comment vous sentez-vous quand vous êtes obligés d'arrêter un jeu pour effectuer des

besognes de la famille? 6) Pensez-vous que Myriam aimait Bobo? Qu'est-ce qui vous fait penser ainsi? 7) O ù est-ce que les amies de Miriam voulaient-elles aller? 8) Est-ce que Myriam voulait partir? 9) Qu'est-ce qui a empêché Myriam de partir? 10) Pensez-vous que l'on pourrait faire confiance à Myriam? 11) Pensez-vous que la confiance est pareille à une cruche d'eau ? Pourquoi? 12) Pensez-vous que l'on peut vous faire confiance? Donnez cinq exemples de la façon dont

votre famille, vos amis ou votre enseignant vous font confiance. 13) Quelle leçon pouvez-vous tirer de ce texte?

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KOMBOZI ET NZUZI

Ko mbozi et Nzuzi ont tous

deux grandi dans la rue sans qu'il y ait une personne pour prendre soin d'eux. Leurs parents sont décédés lorsqu'ils étaient très jeunes. Quand ils ont atteint l'âge adulte, ils décidèrent de travailler pour gagner leur vie. Ils sortirent en quête de travail et tombèrent sur un morceau de 1 terre qui n'appartenait à personne. Ils décidèrent de le labourer. C e qu'ils furent et plantèrent des graines. Bientôt, le champ fut prêt pour la moisson et les deux frères recueillirent joyeusement leur première récolte. Pendant plus­ieurs années, les deux frères jouissaient de bonnes moissons et chaque année ils divisaient leur produit par deux. U n jour, Nzuzi, le jeune frère, conseilla à Kombozi de se marier c o m m e il était maintenant assez riche pour le faire. Komboz i remercia Nzuzi pour ce bon conseil et bientôt trouva une jeune femme qu'il épousa.

Les frères étaient si proches que Nzuzi décida de remettre à son aîné une grosse part de leur récolte c o m m e il avait maintenant une personne à charge. Le jeunot fit cela et il savait que son grand frère avait une idée similaire. Kombozi avait décidé de remettre à Nzuzi une large part de leur récolte pour lui permettre de prendre une épouse.

U n soir, bien après une autre moisson exceptionnelle, les frères se réveillèrent au milieu de la nuit, chacun, absorbé par l'intention d'amener quelques graines dans le magasin de l'autre. Sur le chemin, ils se cognèrent l'un contre l'autre. Ils furent tous deux très surpris. Chacun, soigneusement, posa sur le sol le grand sac de graines qu'il portait. Pendant un moment , aucun d'eux ne savait quoi dire.

Après un silence gênant, Kombozi demanda à Nzuzi ce qu'il était en train de faire. Nzuzi dit : « Je te donnais une partie de mes graines parce que tu as maintenant une famille à nourrir. » Kombozi le regarda, soulagé, en disant : « Je te donnais aussi plus de graines parce que je

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pensais qu'il était temps pour toi de fonder une famille. » Les deux frères rirent et s'embrassèrent. Leur amour l'un pour l'autre et leur confiance mutuelle se renforcèrent.

Cette histoire parle de la générosité, de l'amour et de la solidarité. C e sont des valeurs auxquelles les congolais peuvent s'identifier c o m m e la coutume de partage des choses est profondément enracinée dans leur culture. Les valeurs peuvent être également étendues à la communauté et font de la société une meilleure place pour y vivre. S'il y avait beaucoup plus des Kombozi et des Nzuzi, il n 'y aurait pas de place à la haine et à la guerre. La générosité et la gentillesse sont pratiquées par ceux qui comprennent que plus de bonheur peut provenir du fait de rendre les autres heureux. ,

QUESTIONS DE COMPRÉHENSION

Qu'est-il arrivé aux parents de Kombozi et Nzuzi? Pensez-vous que la vie était dure pour les deux garçons? C o m m e n t les garçons ont-il fait de leur vie un succès? Pourquoi l'un des frères avait-il décidé de remettre à l'autre une grosse part de la moisson? Pourquoi chacun des frères avait-il décidé de remettre à l'autre une grosse part de la moisson? Qu'est-il arrivé?

7) Qu'est-ce que vous pensez que cette histoire montre? 8) Parlez à propos des choses que vous avez faites pour montrer votre amour pour quelqu'un

d'autre? 9) Quelle morale pouvez-vous tirer du texte?

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L'AVEUGLE ET LE PARALYTIQUE

y v ux h o m m e s effectuaient un voyage ensemble. L ' u n d'eux était aveugle et l'autre, boiteux. X-/tflls arrivèrent à une partie de la route qui était fort rocheuse et où la route était trop endommagée. Les deux h o m m e s éprouvèrent de grosses difficultés, car l'aveugle ne pouvait pas voir où étaient les rochers et le boiteux avait de la peine à les escalader.

« C'est idiot! » Dit -w // / / / / / / / / //v/\/ / ix / * i / / / l'aveugle, «je ne peux pas voir

où sont les rochers et nous ne pouvons pas non plus les escalader. » « Vous avez raison», dit le boiteux.» Mais peut-être qu'il y a une solution. Si nous pouvions utiliser vos jambes et m e s yeux, nous pourrions surmonter toutes ces difficultés. »

« Quelle bonne idée! » s'exclama l'aveugle. » Je puis être aveugle mais je suis très fort. Alors, grimpez sur m o n dos; je vous porterai mais vous m e guiderez prudemment sinon nous tomberons tous deux et nous blesserons. »

Le boiteux grimpa sur le dos de l'aveugle et en regardant soigneusement au-dessus des épaules de l'aveugle, il le guida.

« Faites attention ici, il y a un gros rocher à ta gauche et un trou tout près. Le trou a environ 20 c m de profondeur mais il est plus aisé de passer par

le trou que par-dessus le rocher. E n collaborant ensemble de cette manière, ils parvinrent à traverser sans problème la mauvaise partie de la route. Les deux h o m m e s s'étaient souvenus d'un proverbe congolais qui dit: « Celui qui a des graines et celui qui a l'eau ont besoin l'un de l'autre. » Ils devinrent de bons amis après avoir résolu leur problème.

COMMENTAIRES

L'histoire parle de la collaboration. Nous sommes souvent plus habiles de surmonter des obstacles quand nous nous faisons assister par d'autres personnes. Il est bien important, d'aider les autres et cela exige générosité et compréhension. U n proverbe bien connu dit : « L'union fait

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la force. » Quand il y a plus d'une personne pour travailler sur quelque chose, la tâche devient plus facile.

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1) Pourquoi les deux h o m m e s avaient-ils éprouvé des difficultés au niveau de la mauvaise partie de la route?

2) Quelle était la solution aux problèmes de deux hommes? 3) Pourquoi, selon vous, les deux h o m m e s se sont-ils entraidés? 4) Pourquoi pensez-vous qu'ils sont devenus amis? 5) Ecrivez ou décrivez une situation où vous avez collaboré avec quelqu'un d'autre. 6) Ecrivez ou décrivez deux situations où vous devriez collaborer avec une autre personne mais

vous ne l'aviez pas fait. Pourquoi.pensez-vous avoir agi de la sorte? 7) Quelle moralité pouvons-nous tirer dans cette histoire?

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« LA REINE MOSEKA »

YJ y a longtemps vivaient un h o m m e et sa femme. La femme décéda quelques jours après avoir X^accouché d'une fillette. Le bébé fut appelé M O S E K A . Le père de Moseka ne voulait pas se remarier parce qu'il ne voulait pas que sa fille soit maltraitée par une autre femme. Cependant, au fil des mois, le père de Moseka éprouva la difficulté de vivre sans épouse et se remaria

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aussitôt vite. La belle-mère de Moseka ne l'aimait pas, car le père de Moseka croyait en tout ce que sa femme lui disait. Cela rendit difficile la vie de Moseka. Elle était désespérément malheureuse. U n jour, la belle-mère de Moseka dit à son mari : « Partons cette nuit pendant que Moseka est endormie et laissons-la ici. Nous ne pouvons pas garder avec nous une fille aussi mauvaise qu'elle. » Son mari acquiesça tristement de la tête parce qu'il approuvait tout ce que sa femme lui disait. Moseka vit sa belle-mère en train d'emballer les affaires mais elle avait appris à ne pas poser des questions.

A u milieu de la nuit, le père de Moseka et la belle-mère quittèrent la maison. Quand Moseka se réveilla le jour suivant, elle chercha ses parents mais ils étaient introuvables. Elle devint très effrayée et très anxieuse. Il faisait très chaud dehors mais elle avait tellement peur de rester seule à l'intérieur de la maison qu'elle sortit. Elle se sentait tellement malheureuse qu'elle souhaitait qu 'un lion vienne la dévorer. Elle commença à chanter pour attirer l'attention du lion:

« Lion rugissant, viens et dévore Moseka, Moseka n 'a pas de parents, viens et dévore Moseka, Moseká n 'a pas de famille, viens et dévore Moseka, Moseka n 'a pas d'amis, viens et dévore Moseka.

Mais le lion ne vint pas. Moseka rentra dans la maison et s'endormit. Le jour suivant, pendant qu'elle était à l'extérieur de la maison, elle entendit un oiseau chanter et elle aussi commença à chanter:

« Oiseau qui chante, appelle le lion pour venir dévorer Moseka, Moseka n 'a pas de parents, appelle le lion pour venir dévorer Moseka, Moseka n 'a pas de famille, appelle le lion pour qu'il dévore Moseka. Moseka n 'a pas d'amis, appelle le lion pour qu'il vienne dévorer Moseka.

Mais le lion ne vint toujours pas. Moseka se nourrissait de fruits et de racines qui poussaient dans la forêt. Chaque jour, elle chantait cette chanson et criait mais aucun animal ne venait la dévorer.

U n jour, des chiens de chasse vinrent à la maison de Moseka. Ils reniflèrent ses habits et devinrent ses amis pendant qu'elle souhaitait qu'ils la dévorent. Ainsi elle chanta cette chanson:

« Chiens de chasseurs, dévorez Moseka, Moseka n 'a pas de parents, dévorez Moseka. Moseka n 'a pas de famille, dévorez Moseka. Moseka n 'a pas d'amis, dévorez Moseka.

Mais les chiens ne la dévorèrent pas Moseka. A u lieu de cela, ils coururent vers leurs maîtres pour les mener ces derniers à l'endroit où était Moseka. Les chasseurs trouvèrent qu'elle était d'une très grande beauté. Ils l'emmenèrent auprès de leur Roi qui cherchait une épouse. Moseka était alors remise entre le§ mains d'une bonne femme qui lui donnait du lait et la lavait deux fois par jour. Après quelques années, le Roi l'épousa. Moseka devint très heureuse. Tout le m o n d e au palais l'aimait.

U n jour, sa domestique vint dans la chambre à coucher de Moseka et lui dit: « il y a une vieille f emme qui veut vous voir. Elle a l'air très affamée et elle est en loques. » Moseka donna des ordres pour que la vieille femme soit nourrie. Les domestiques lui donnèrent à manger et à

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boire. Moseka vint aussi la voir. Elle fut très surprise quand elle reconnut sa belle-mère. Soudain, des sentiments de colère, de crainte, de tristesse et de peine la bouleversèrent. Elle sentit qu'elle ne voulait plus voir sa belle-mère. La belle-mère, en reconnaissant sa belle-fille, devint terrifiée et implora sa compassion. Moseka voulait se venger. Plus elle repensait à tout ce que sa belle-mère lui avait fait par le passé, plus sa colère montait et plus elle voulait prendre sa revanche. Mais une voix intérieure lui dit : « Moseka, regarde-la. Elle est une mendiante. Pense à toi, à ta vie présente. Si elle ne t'avait pas abandonnée, les chasseurs ne t'auraient pas trouvée et tu ne serais pas devenue une reine. »

Moseka laissa ses pensées l'emporter. Elle pensa à l'amour du Roi, aux animaux de la forêt qu'elle avait appelés: au lion rugissant, à l'oiseau chantant, aux nombreux et chaleureux jours au palais qu'elle venait de passer, aux étoiles qui illuminaient la nuit... Elle pensa aux gens qui, maintenant, l'aimaient et une grande bouffée de paix l'envahit.

« Vous pouvez continuer votre chemin », dit-elle à sa belle-mère. « Je vous pardonne. Je suis heureuse maintenant malgré votre cruauté. Vous ne m e blesserez plus jamais. »

Moseka décréta dès lors une loi dans toute la contrée qui stipulait que personne ne pouvait plus maltraiter ses enfants ou les abandonner.

L'histoire montre que le bien peut aussi émaner du mal. Moseka était à m ê m e de pardonner tous ceux qui lui ont causé de la peine et avait fait preuve de générosité à ceux qui lui avaient causé du tort. E n perdant ses parents, elle avait retrouvé plusieurs autres personnes qui l'aimaient. Et grâce à toutes ces souffrances, elle était capable de mettre fin aux souffrances d'autres enfants en faisant adopter une loi empêchant aux parents de maltraiter et d'abandonner leurs enfants.

QUESTIONS DE COMPRÉHENSION

1) Qu'est-il arrivé à Moseka? 2) Ecrivez l'histoire en vos propres mots et divisez la page en 8 carrés. Rédigez votre histoire en

mettant les images dans le m ê m e ordre que dans le conte. 3) N . B . Les élèves peuvent avoir besoin d'être guidés ici. Demandez «Qu'est-ce qui s'est

d'abord passé? » Ensuite, « Qu'est-ce qui s'est passé après? », etc. 4) Qu'est-ce que les parents de Moseka avaient fait? 5) Pourquoi pensez-vous qu'ils avaient agi ainsi? 6) Pourquoi Moseka était-elle malheureuse? 7) Pourquoi avait-elle peur? 8) Pourquoi, d'après vous, Moseka chantait-elle ces chansons? 9) Avec qui Moseka s'était-elle liée d'amitié d'abord? 10) Quand Moseka est arrivée au palais, qu'est-ce qui s'est passé? 11) C o m m e n t s'était-elle sentie lorsqu'elle avait reconnu sa belle-mère? 12) C o m m e n t la belle-mère s'était-elle sentie quand elle a reconnu Moseka? 13) Qu'est-ce qui a empêché Moseka de se venger? 14) Q u ' a fait Moseka pour sa belle-mère? 15) C o m m e n t Moseka avait-elle épargné les enfants des souffrances semblables aux siennes?

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LE ROI SIMBA y i était une fois un Roi qui vivait dans un grand village. Le peuple haïssait le Roi parce que ses

^£ordres lui avaient causé beaucoup de problèmes dans leur vie quotidienne. Par exemple, quand un animal était abattu, il en prenait la moitié et laissait l'autre moitié à tout le reste du peuple. L a nourriture n'était jamais suffisante pour eux.

U n jour, la population se décida à faire quelque chose pour résoudre ce problème. Ils se rencontrèrent pour discuter de la meilleure manière à procéder et ils prirent la résolution de se rendre tous auprès du Roi afin de lui parler. «Si une personne, de son propre chef, parle au Roi, celui-ci le tuera mais si nous y allons ensemble, il ne pourra pas nous tuer tous », raisonnèrent-ils. Alors ils choisirent un porte-parole et partirent rencontrer le souverain.

Quand ils arrivèrent au palais, ils furent introduits par les gardes. Ils se retrouvèrent à présent devant le Roi et le porte-parole, calmement mais fermement, exposa le motif de leur venue. Le Roi les écouta et fut impressionné par l'unité de son peuple ainsi que par l'ampleur de leur plainte qu'il décida qu'à l'avenir, il ne prendrait plus que la quantité de nourriture nécessaire.

COMMENTAIRES

Cette histoire nous montre comment les problèmes peuvent être résolus par une prise de décision c o m m u n e ou partagée. La prise de décision exigera la participation de tout le m o n d e de façon à tenir compte de toutes les opinions. Il est possible pour nous d'arriver à un accord si nous s o m m e s à m ê m e de nous écouter les uns les autres. Cette histoire montre également comment un

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soutien mutuel peut engendrer un pouvoir. Grâce au soutien des autres, le porte-parole a été capable de faire face au Roi et de rechercher ainsi la justice.

QUESTIONS DE COMPRÉHENSION

1) Pourquoi les gens haïssaient-ils le Roi? 2) Que faisait le Roi qui était injuste? 3) Pourquoi le peuple s'était-il mis ensemble pour trouver le Roi? 4) Pourquoi, à votre avis, le Roi avait-il écouté son peuple? 5) Pourquoi d'après vous le Roi avait-il changé d'avis? 6) Que veut dire la justice pour vous? 7) Pensez-vous que c'est une bonne idée de travailler ensemble avec d'autres personnes pour

obtenir gain de cause? 8) Y-a-t-il des injustices dans votre communauté? Q u e sont-elles et comment pensez-vous

qu'elles pourraient être résolues?

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LE REVE DE DIDI DEVIENT UNE REALITE

idi vivait chez son oncle M o n g a depuis que ses parents étaient décédés. Il était âgé de 10 ans mais il n'avait jamais été à l'école. Personne ne s'occupait réellement de lui mais il lui était

demandé de prendre soin, du matin au soir, de deux vaches de son oncle. L'école n'était pas très loin du village. Chaque matin, Didi avait l'habitude de passer près de l'école pour regagner la terre de pâturage des deux vaches. Parfois, quand il n 'y avait personne aux alentours, Didi s'arrêtait devant l'école, en laissant les vaches avancer un peu. E n ce m o m e n t , il rêvait de faire la connaissance de nouveaux amis et qu'il était lui-même élève. Il s'imaginait en train d'écrire son n o m sur le tableau en lettres capitales et les autres élèves en train de l'applaudir. Mais Didi savait très bien que cela n'était qu 'un rêve. Il se rappelait toujours les mots de son oncle qui lui disait quelques années plus tôt: « L'école est pour les enfants des riches, il y a là beaucoup de travail à faire pour toi. » C e jour-là, les vaches s'étaient déjà fort éloignées et Didi dut péniblement courir pour les rattraper, de peur que son oncle ne le voie. Pour Didi, les journées semblaient très longues car il était seul et avait pour compagnies les voix lointaines et les bruits des animaux. Mais il n'arrêtait jamais de penser aux autres élèves à l'école.

U n jour, il décida de laisser les vaches seules et d'aller à l'école du village. Il se tint debout à côté de la fenêtre, écouta et ensuite regarda à l'intérieur de la salle de classe pour voir ce qui s'y passait. Il entendit les enfants en train de chanter et de lire, et il les vit en train de dessiner. L'enseignant expliquait les nombres et il parlait au sujet de la vie de différentes espèces animales. Après avoir suivi tout cela, le cœur de Didi brûla, plus que jamais, du désir d'aller à l'école - chaque soir, Didi venait rendre visite à son ami et voisin, Bobo . Didi aimait s'asseoir près de D o d o pendant que celui-ci faisait ses devoirs et parfois, il donnait des idées et conseils à son ami au sujet d'une-hlstoire qu'il écrivait ou d 'un problème mathématique qui lui cassait la tête.

C o m m e le temps passait, D o d o s'améliorait et un jour, l'enseignante annonça qu'il était le meilleur élève de l'école. D o d o était très content de son succès mais il ne pouvait pas oublier de penser à toutes les nuits de travail qu'il avait passées en train d'étudier avec son ami Didi à ses cotés. D o d o décida de tout dire à son enseignante: " M a d a m e " , dit D o d o , "je suis très fier

D

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d'être le meilleur étudiant de l'école mais c'est m o n ami Didi qui m ' a aidé à devenir un aussi bon élève."

L'enseignante fut surprise d'entendre cela et demanda « Qui est Didi? Q u e peux-tu m e dire à son sujet? » D o d o parla à son enseignante de tout ce qui concernait son ami Didi et elle décida, immédiatement de rencontrer ce brillant garçon qui n'était pas à l'école. C e soir-là, elle partit chez D o d o et lui demanda de lui montrer l'habitation de Didi. Là-bas, elle rencontra l'oncle de Didi qui était en train de traire une des vaches. Après échange de civilités et présentation de l'un à l'autre, l'enseignante demanda à M o n g a ceci: " Pouvez-vous envoyer votre neveu demain, à l'école?" "Qu'est-ce que c'est ça?" Répliqua M o n g a , "êtes-vous venue ici bouleverser tous m e s plans?" " O h ! N o n , " dit l'enseignante quelque peu hésitante, je suis venue juste pour vous aider". "Mais comment pouvez-vous m'aider avec un tel conseil?" Rétorqua l'oncle de Didi.

L'enseignante fut consternée par ces remarques et comprit qu'elle ne pouvait pas persuader seule M o n g à et elle prit alors congé.

Sur le chemin de retour, l'enseignante rencontra un des Anciens de la communauté et lui parla en long et en large de Didi et de son oncle.

" N e vous inquiétez pas", dit l'Ancien avec une forte détermination -je vous promets que Didi viendra à l'école." Le jour suivant, pendant que M o n g a était en train de traire ses vaches, les Anciens vinrent le voir. Ils dirent tout de go: " M o n g a , nous s o m m e s venus pour vous parler de Didi."'

" A quel sujet?" Répliqua M o n g a . "Etes-vous aussi venus pour parler de sa fréquentation de l'école?" M o n g a ne comprenait pas pourquoi soudainement toutes ces personnes étaient soucieuses de la scolarité de son neveu. "Les vaches, les chèvres et lés chameaux mangent, boivent, dorment et meurent. Ils ne pensent pas à la vie future", dit un des Anciens.

Puis il ajouta: "Nos enfants ont besoin de conseils, d'orientation et d'instruction. Il y a leur avenir auquel il faut songer." "Leur avenir? Qu'est-ce que cela veut dire?" Répliqua M o n g a .

U n autre Ancien parla d'une manière tranquille, pacifique et calme: "Nous devons instruire nos enfants", dit-il, "parce qu'ils feront face à une époque qui ne sera pas pareille à la notre. Voici pourquoi nous devons envisager leur avenir."

M o n g a pensa et repensa à propos de ce que les Anciens lui avaient dit et il se rendit compte qu'ils avaient raison. Il se souvint, des jeunes gens qui avaient l'habitude de s'occuper des vaches, à son époque, sans jamais fréquenter l'école ou apprendre quelque chose. Tous ces jeunes gens étaient maintenant des bandits armés, des voleurs et des meurtriers. L'oncle de Didi était perdu dans ses pensées, mais fut seulement interrompu par un des Anciens: " A quoi pensez-vous Monga? Nous voulons une réponse."

"Vous avez raison, vous avez raison", dit M o n g a . " A partir de demain, Didi ira à l'école". C'est ainsi que le rêve de Didi devint une réalité.

L'instruction est le droit de tout le monde . Grâce à l'instruction les enfants peuvent participer à la vie communautaire et devenir des citoyens honorables. L'instruction peut ouvrir l'esprit des enfants et les aider à devenir indépendants et responsables. A travers l'instruction, les enfants peuvent atteindre un meilleur niveau de compréhension de différentes cultures et apprécier la nécessité de promouvoir une culture de non-violence, de tolérance et de paix.

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QUESTIONS DE COMPREHENSION

1) Pourquoi n 'y avait-il pas quelqu'un pour réellement s'occuper de Didi? 2) Quel était le rêve de Didi? 3) Pourquoi, à votre avis, Didi voulait-il cela à tout prix? 4) C o m m e n t pensez-vous que Didi apprenait? 5) C o m m e n t l'enseignante a-t-elle découvert Didi? 6) Pourquoi l'enseignante avait-elle parlé aux Anciens? 7) Pourquoi les Anciens, pensaient-ils qu'il était important pour Didi de recevoir une

instruction? 8) Est-il important pour vous d'obtenir une instruction? Pourquoi pensez-vous cela? 9) Connaissez-vous certains enfants qui ne sont pas allés à l'école? 10) Pouvez-vous penser à certaines voies par lesquelles vous pourriez aider cette personne?

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« KASONGO, LE SAGE » Y1 était une fois, dans une contrée lointaine, deux h o m m e s qui possédaient chacun une

xfchamelle pleine. Ces chamelles avaient des marques d'identification pour indiquer qui • étaient leurs propriétaires. U n jour, les deux chamelles s'étaient séparées de leurs troupeaux et chacune errait tout seule jusqu'à ce qu'elles se rencontrèrent au cours d'une nuit. Les deux chamelles sont restées ensemble pour se protéger car les lions et les hyènes, avaient l'habitude d'errer dans la campagne et attaquaient souvent les animaux solitaires.

E n fait, le danger menaçait non loin de là où se trouvaient les deux animaux. U n e vielle hyène les avait déjà repérées et les observait de près. Elle n'avait pas m a n g é depuis plusieurs jours et elle avait faim. Elle avait constaté aussi que les chamelles étaient pleines et elle attendait patiemment le jour où leurs petits seraient nés. Peu après, les deux chamelles mirent bas de beaux petits. Les deux en étaient très fières mais elles pressentaient qu 'un danger les guettait. C e qui fait qu'elles étaient inquiètes et ne s'éloignaient pas de leurs petits.

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A u cours d'une nuit, un des petits chameaux poussa un cri. L'hyène était dans les alentours et attaqua le petit chameau qu'il tua. Il l'emporta au loin pour le dévorer.

Pendant ce temps, les propriétaires des chamelles s'étaient mis à la recherche de leurs bêtes égarées. Ils s'étaient concertés et avaient décidé de poursuivre les recherches ensemble. Après plusieurs jours, ils retrouvèrent les chamelles. Les h o m m e s étaient contents de retrouver leurs bêtes, mais ils constatèrent que, bien que les deux chamelles aient mis bas, on ne voyait qu'un seul petit chameau. C'était une question difficile à résoudre c o m m e le petit chameau tétait les deux chamelles. Les deux h o m m e s revendiquèrent chacun le droit de propriété sur le petit chameau et se disputèrent violemment. La dispute s'aggrava au point de provoquer un combat, parce que chacun des h o m m e s avait exhibé son couteau. Cependant, l ' h o m m e le plus âgé s'arrêta et dit: « Je ne vais pas vous combattre. Allons plutôt consulter les Anciens et profiter de leur sagesse. »

Les propriétaires des chamelles convoquèrent une rencontre de deux clans. Les Anciens de deux clans s'assirent sous un manguier. Ils se mirent à examiner le problème mais ne trouvèrent pas de solution. U n des Anciens prit la parole et dit: « Il existe un h o m m e sage non loin d'ici. Trois fois de suite, il a aidé nos clans à ne pas s'engager dans la guerre. Je l'admire, Kasongo. Allons le consulter. »

Il a fallu deux jours de marche pour atteindre le campement de Kasongo. Les deux propriétaires des chamelles prirent leurs bêtes et se mirent en route accompagnés des Anciens. A leur arrivée ils saluèrent Kasongo avec respect et lui exposèrent leur problème. Faisant un signe de la tête, Kasongo dit: « Le problème qui se présente devant nous est celui, du droit de propriété sur le petit chameau. Nous allons bientôt découvrir la mère du petit chameau ", dit-il.

Il donna des instructions pour que les chamelles soient conduites pour brouter l'herbe à côté de la mare d'eau du village. Il demanda aussi que pendant que les chamelles broutaient l'herbe, deux jeunes gens achemineraient le petit chameau dans l'eau. Ses instructions furent suivies à la lettre. Lorsqu'on mit le petit chameau dans l'eau, il hurla très fort et l'une des chamelles se précipita promptement dans l'eau pour le secourir. « Voilà », dit Kasongo « C'est la mère du petit. Les chamelles ont toujours peur de l'eau. Lorsqu'il a crié, il n 'y a que la vraie mère qui pouvait surmonter la crainte de l'eau et aller à son secours. »

Le propriétaire du petit chameau prit la parole et dit : « Je suis reconnaissant à Dieu et à Kasongo pour nous avoir revelé la vérité. Je le remercie sincèrement. Je lui donnerai le petit chameau en signe d'appréciation pour sa sagesse. »

Les Anciens de deux clans furent ravis de voir le problème résolu à l'amiable. Ils se serrèrent la main et remercièrent Kasongo. Le chef d'un des clans prit la parole et dit: « Le Tout-puissant nous donnera beaucoup d'autres chamelles durant la prochaine saison. Nous devons apprendre quelque chose de cette leçon. Nous devons toujours chercher une solution pacifique à nos problèmes. » Depuis ce jour les deux propriétaires de chamelles devinrent de grands amis et commencèrent à faire paître leurs animaux ensemble et leurs troupeaux se multiplièrent.

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Cette histoire montre que les sentiments c o m m e la cupidité et l'envie peuvent susciter le conflit. C e récit nous montre aussi que tout conflit a des solutions particulières et que ces solutions ne sont pas nécessairement violentes, surtout lorsque nous apprenons à associer d'autres participants dans nos prises de décisions. L'histoire du monde nous offre des exemples des solutions pacifiques au conflit. Des personnalités c o m m e Ghandi et Martin Luther King Jr, nous ont appris que les solutions non-violentes sont possibles et devraient continuer. Les méthodes non-violentes comprennent: le jeûne, la marche pacifique, les grèves, les rencontres informelles et les manifestations.

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1) Pourquoi les chamelles (et en particulier les chamelles pleines) ont-elles tant de valeur? 2) Quel animal guettait le jeune chameau? 3) Pourquoi est-ce que les h o m m e s s'étaient disputés? 4) Qu'est-ce que les Anciens avaient proposé? 5) Quelle était la proposition de Kasongo? 6) Pourquoi était-il nécessaire de mettre le jeune chameau dans l'eau? 7) Que vous apprend cette histoire? 8) Citez cinq éléments qui peuvent causer le conflit en classe.

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LE VAINQUEUR

y 7 n jour, un groupe de lutteurs fit appel à Egal Shidad et lui dirent: « Allons combattre nos C _ / ennemis. » Egal répondit: « Je viendrai avec vous, mais laissez-moi aller chercher m e s armes. » Ils lui dirent: « Vas-y et dépêche-toi. » Chemin faisant, Egal pensa: « C e serait ridicule de m a part d'aller combattre », dit Egal. « Pourquoi dois-je aller dans un endroit où les gens se battent, s'entretuent et détruisent des biens? Il doit y avoir une alternative à toutes ces batailles. Je dois m e retirer de cette situation. Je m e demande ce queje peux faire ».

Soudain, Egal eut une idée. Il alla au village et rassembla tous les enfants et les conduisit dans la cour du village où il c o m m e n ç a à jouer avec eux. Aussitôt tous les enfants se mirent à courir, à sautiller, à courir l'un après l'autre en s'amusant. Le groupe qui était venu chercher Egal s'en alla sans lui parce qu'il ne pouvait le retrouver.

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Après quelques instants, les combattants retournèrent et ils avaient faim et soif. Certains d'entre eux avaient été tués. Les autres étaient blessés. A leur passage, ils croisèrent Egal qui était détendu et entouré des enfants.

« Salaud », lui disaient-ils. « T u n'es pas un vrai h o m m e . Il est mieux de mourir que de rester avec les femmes et les enfants pendant que les vrais h o m m e s combattent. »

Egal se mit à rire. « Je suis brave et intelligent », leur répliqua-t-il. « Je sais ce qui est bon et ce qui est mauvais pour moi. Je suis allé jouer avec les enfants dans le bois et gagner aux jeux. Nous n'avons pas eu de problèmes. Nous étions dans la joie », dit Egal. Il poursuivit en disant: « Mais vous, vous êtes blessés et certains d'entre vous ont été tués. Qui est vainqueur dans tout cela? Je crois queje le suis et vous, vous êtes des perdants. » Il parla ainsi et s'en alla.

Egal était un h o m m e célèbre en Somalie et il y avait beaucoup d'histoires sur lui. Certains Somaliens le considéraient c o m m e un lâche mais il semblait très intelligent et expérimenté d'après les choses qu'il disait. Il n'aimait ni la guerre et ni conflit. Egal avait l'habitude de dire aux enfants : « Jouer est mieux que combattre. »

Le sport est un excellent moyen de mobiliser les gens pour une interaction pacifique et peut constituer un m o y e n de réaliser la paix et la tolérance. Le sport est un instrument important de prévention des conflits du fait qu'il peut non seulement transformer les actes d'agression et de compétition en forme d'activités physiques contrôlées, mais il peut aussi servir d'instrument d'intégration et d'éducation.

Les Jeux Olympiques des jeunes sont un m o y e n de « consolider les relations entre les peuples de différentes cultures, qui partagent les m ê m e s valeurs universelles. »

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1. Pourquoi Egal n'avait-il pas voulu combattre? 2. Qu'avait-t-il fait à la place? 3. Pourquoi est-ce que les autres sont partis sans lui? 4 . C o m m e n t étaient les combattants lorsqu'ils sont rentrés? 5. Quelles étaient leurs impressions vis-à-vis d'Egal? 6. Quelle était la réponse d'Egal? 7. Q u e pensez-vous d'Egal? 8. Pensez-vous que c'est plus intéressant déjouer au sport que de se battre? Pourquoi? 9. Avez-vous besoin d'être brave pour agir contre ce que la plupart de gens pensent être

corrects? 10. Selon votre expérience, avez-vous déjà été brave?

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ACTIVITE PRATIQUE

1. Pourquoi est-ce que certaines communautés entrent en conflit avec d'autres? 2 . Quelles sont les causes de conflit en Somalie, en comparaison avec les causes de conflit dans

d'autres pays d'Afrique, et particulier la R D C ? 3. L'enseignant doit discuter avec les élèves sur l'importance d'appliquer le proverbe somalien

qui dit: « C e qui peut se résoudre par la réconciliation pacifique ne doit pas être transformé en conflit armé. »

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LA CHASSE AUX LEZARDS

y i était une fois, trois garçons; Kombozi , Didi et Omari qui vivaient avec leurs familles à la //périphérie de la ville. C o m m e les autres garçons, ils aimaient jouer ensemble et souvent ils chassaient les lézards, les sauterelles, les oiseaux avec des arcs et des flèches qu'ils fabriquaient eux-mêmes.

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U n matin, après le petit déjeuner, ils se retrouvèrent et décidèrent d'aller à la chasse. Ils allèrent en dehors de la ville, dans la brousse, à la recherche de petits animaux. Ils marchèrent une longue distance et après un temps, ils arrivèrent dans une zone rocailleuse où ils pouvaient trouver beaucoup de lézards. Après avoir vu une multitude de lézards, ils se turent et se mirent à marcher sur la pointe des pieds. Lorsqu'ils s'approchèrent, ils préparèrent leurs arcs et flèches pour tirer, et tous tirèrent sur les lézards. Cependant, deux flèches avaient raté leur cible et seul O m a n avait réussi à tuer un lézard dont il fut fort ravi.

Il riait, applaudissait et sursautait en disant: « Je suis un bon chasseur. V o u s ne savez pas comment tirer vos flèches. » Komboz i et Didi se mirent à expliquer leurs échecs et donnèrent une excuse pour n'avoir pas pu toucher les lézards. Kombozi se mit à blâmer sa flèche en disant: « M a flèche était un peu tordue mais la prochaine fois, je vais utiliser une autre qui est plus droite et je suis sûr que je vais toucher la cible. » Didi, à son tour, dit: « J'allais tuer un lézard mais, malheureusement, il a disparu dans un trou. »

Après une longue discussion, ils reprirent la chasse aux lézards. Soudain, O m a n s'arrêta et montra du doigt un étrange lézard qui avait une belle couleur. Les garçons tirèrent leurs flèches sur la cible mais cette fois-ci, tous avaient raté la cible. Ils se mirent à pourchasser le lézard, qui s'enfuit dans un trou sous un arbre.

Les garçons déposèrent leurs arcs et flèches et se mirent à creuser dans le trou avec leurs mains. Sans trop tarder, il y eut un mouvement dans le trou et un grand serpent surgit, en sifflant furieusement. Les garçons étaient stupéfaits et s'enfuirent en criant fort. Us se mirent à se disputer et à s'accuser mutuellement. « Qu'est-ce que nous s o m m e s en train de faire jusqu'à vouloir risquer notre vie de la sorte? » D e m a n d a Kombozi . « Nous serions mordus et tués par le serpent », dit Komboz i . « Et cela pour un petit lézard », dit Omari.

A ce m o m e n t , un h o m m e qui était de passage entendit leurs remarques et dit: « Qu'est-ce qui vous a ainsi stupéfaits? Pourquoi vous disputiez-vous? » Les garçons se mirent à expliquer ce qui leur était arrivé. Il les invita à venir avec lui pour s'asseoir à l'ombre d 'un arbre. Il leur donna de l'eau à boire, qui leur permit de se calmer. Ensuite, il demanda aux enfants pourquoi ils tuaient les petits animaux.

« Qu'est-ce que vous gagnez en tuant des lézards? » Les garçons se regardèrent en silence et n'arrivaient pas à répondre. L ' h o m m e expliqua aux enfants que: « Toutes les créatures vivent sur une m ê m e terre, sous un m ê m e ciel et sous un m ê m e soleil.» Il leur dit que les petits animaux qu'ils tuaient sont inoffensifs et ne peuvent pas se défendre. Les enfants doivent les protéger. « Toutes les créatures ont été créées par Dieu », ajouta-t-il. « Et chaque créature a sa propre raison d'être. » Il leur dit que nous devons vivre en harmonie et dans la paix avec les autres animaux. « La nature est unie, toutes les espèces de la planète sont liées les unes aux autres. Certains animaux nourrissent les autres tandis que les autres les protègent. C'est c o m m e une chaîne, si un maillon est détruit, la chaîne entière est détruite également. »

Les garçons reconnurent leur faute et serrèrent la main de l ' h o m m e , l'un après l'autre. Us lui firent une promesse selon laquelle désormais, ils ne tueront plus un animal. Us jetèrent leurs arcs et flèches et rentrèrent chez eux.

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Souvent, les enfants ne connaissent pas la valeur de la vie des animaux ni l'importance de chaque animal en ce qui concerne l'équilibre de l'environnement. Tuer les animaux c o m m e les oiseaux, les insectes et les lézards sous forme de un jeu devra être découragé. Les enfants devront apprendre à apprécier et à respecter les animaux dans toute leur diversité.

QUESTIONS DE COMPREHENSION

1) Faites une liste par écrit, de tous les animaux que vous connaissez. 2) Combien de ces animaux sont dangereux? 3) Pourquoi est-il important de protéger les animaux et les oiseaux? 4) Dessinez une grande chaîne. A chaque maillon, dessinez un insecte, un animal ou un oiseau.

Essayez de mettre l'animal ou l'oiseau qui mange l'autre insecte à côté de celui qu'il mange. Par exemple, le moustique, le lézard, l'oiseau, l 'homme. Voyez quelle serait la longueur de la chaîne.

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CHANTS 1. MON PAYS LE CONGO

M o n pays le Congo C'est le pays qui m e plait Avec m e s amis, c'est le paradis Les montagnes qui l'entourent Et les plateaux où je vis Et les vallées profondes Baignant les jolis ruisseaux C'est le paradis La, la, la, la, la, la, la, la

2. S H A L O O M ,

Refrain

Sha loom, Sha loom Quand viendra la paix sur tout le monde Shaloom, shaloom Nous voulons la paix sur tout le monde

Si tout le m o n d e pouvait s'aimer Si chacun pouvait se donner la main Alors on pourrait la retrouver La paix, la paix

Shaloom, shaloom Nous la voulons cette paix shaloom

Des parents qui meurent Des enfants qui pleurent

. Partout il y a des bruits des combats O h ! C o m m e je voudrais qu'ils connaissent La paix, la paix.

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BATIR LE M O N D E

Refrain

Bâtir le monde avec son cœur Bâtir le monde avec son sang Bâtir le monde avec ses mains Bâtir le monde pour les humains Bâtir le monde avec son cœur Bâtir le monde pour le Seigneur

Bâtir le monde où l'on s'aime Cela veut dire « aimer » Bâtir le'monde sans haine Cela veut dire pardonner Bâtir un monde de frères Cela veut dire partager

Bâtir ta vie sur ton rêve Cela veut dire vouloir Briser les chaînes dont tu rêves Celles au'on porte chaque jour Etre ta vie pour les autres C'est là réussir dans l'amour

SI TU AIMES LA PAIX

Si tu aimes la paix tape les mains (x2) Si tu aimes la paix, si tu aimes la paix Si tu aimes la paix tape les mains

Si tu aime la paix saute de joie (x2) Si tu aimes la paix, si tu aimes la paix Si tu aimes la paix saute de joie

Si tu aimes la paix dis shaloom (x2) Si tu aimes la paix, si tu aimes la paix Si tu aimes la paix dis shaloom

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QUI VOUDRA SE LEVER

Tu es né pour vivre libre A cause de ta joie et ta foi Tu vis sous l'oppression Ta vie d'esclave dans un monde de terreur Etre le maltraité dans ton propre pays Torturé pour te faire avouer Ce que tu n'as jamais fait Rongé peu à peu au fond de ce trou Tu ne vois plus le soleil Refrain Voudras-tu te lever Toi qui vis dans ¡'abondance Pour aller libérer Ceux qui sont dans la souffrance Qui voudra aller, dis-moi ?

Ton cri étranglé par la répression Ne m e laissera jamais entrer Tes larmes qui tombent à terre doucement Continueront de crier

Tu es né pour être nourri Si souvent tu n'as m ê m e pas du pain et de l'eau Tu cherches dans les poubelles, de quoi manger Ton corps est une ombre c o m m e s'il était mort Ton enfant sera-t-il le prochain Qui meurt de faim devant tes yeux Qui séchera sses larmes qui coulent Qui peut donner la paix et la joie

DONNE-MOI TA MAIN

Donne-moi ta main Et prend la mienne Unissons-nous Pour batir la paix La vie est à nous Prenons la paine Mais Oui, mais Oui Bâtissons la paix

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CHANTE DE JOIE? O AFRIQUE

Jésus, espoir et vie pour notre pays Sauveur, viens nous guérir par ta main puissante Chante de joie, O le Congo Le seigneur, ton Dieu s'est levé pour toi Chante de joie, O Africa Le Seigneur, ton Dieu Se lève pour toi, maintenant

Refrain Jabulani, jabulani Africa (x2) [Zulu] Furahini, furahini Africa (x2) [Swahili] Tosepela, tosepela Africa (x2) [Lingala] Tusankayi. tusankavi Africa TChilubal Yangalala, yangalala Africa [Kikongo]

LES ENFANTS DU MONDE

Si tous les enfants du monde Pouvaient se donner la main La paix serait sur terre Et dans tous les coins du monde La paix c'est la joie, l'amour Pour tous les gens du monde Si tous les enfants du monde Pouvaient se donner la main :

La paix du soir

Refrain La paix du soir vient sur la terre La paix du soir vient dans nos coeurs Comme un encens que ma prière Monte vers toi ce soir, Seigneur

Toi, notre Père, toi qui nous aimes tant, Toi, notre Père, écoute tes enfants

Toi, notre Père garde-nous de la peur Toi, notre Père, reviens changer nos coeurs.

Toi, notre Père, garde-nous dans ta joie Toi, notre Père, garde-nous près de toi.

/Congo/Rwanda/Kenya

/Congo/Rwanda/Kenya

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Seigneur fais de nous

Refrain

Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix Seigneur, fais de nous des bâtisseurs d'amour

Là où demeure la haine, que nous apportions l'amour Là où se trouve l'offense, que nous mettions le pardon

Là où grandit la discorde, que nous fassions l'unité Là où séjourne l'erreur, que nous mettions la vérité

Là où persistent les tèbres, que nous mettions la lumière Là où règne la tristesse, que nous fassions chanter la joie

Là où s'attarde le doute, que nous apportions la foi Sur les chemins du désespoir, que nous portions l'espérance

Donne-nous de consoler, plutôt que d'être consolés Donne-nous de comprendre plus souvent, que d'être compris

Car il faut savoir donner, pour pouvoir être comblés Car il faut s'oublier, pour pouvoir se retrouver

Il faut savoir pardonner, pour obtenir le pardon Il faut apprendre à mourir, pour obtenir l'éternelle vie.

La paix profonde

J'ai trouvé la paix profonde J'ai trouvé le vrai bonheur Et la grâce c o m m e une onde A purifié m o n coeur A la source des eaux pures J'ai puisé le plein pardon Et de toutes mes blessures J'ai reçu la guérison

2. Quand au bout de la carrière Nous nous verrons tous là haut Te verrai-je alors m o n frère Heureux près des vives eaux Quand la parfaite harmonie De ce monde merveilleux Charmera, l'âme ravie Seras-tu près de ton Dieu ?

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