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SENSIBILISATION ET EDUCATION
AU PATRIMOINE
Journée d’échange valorisation d’un site patrimonial
en plein air
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Jeudi 29 mars 2012
Centre des Landes
(Monteneuf - Morbihan)
Animation dressage de pierres au Centre des Landes de Monteneuf
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Liste des personnes présentes AGOGUE Olivier, service départemental d’archéologie, Conseil Général du Morbihan - Vannes (56) – Tél. 02.97.69.50.70 - olivier.agogue@cg56.fr
ARRIBARD Eric (président), association APPAC association pour la promotion du Patrimoine Antrainais Bazougeais, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Antrain (35) – Tél. 06 77 66 35 51 - eric.arribard@infonie.fr
BARDEAU Gaëlle, paysagiste, A3 Paysage - Brest (29) – Tél. 02 98 33 25 25 - g.barbeau@a3-paysage.fr
BARRAT René, Fondation du Patrimoine, Monteneuf (56) – Tél. 02 97 93 20 56 - barrat.r@orange.fr
BELLAMY Elsa (médiatrice du patrimoine archéologique), Association Les Landes, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Monteneuf (56) – Tél. 02 97 93 26 74 - pierres.droites@gmail.com
CAILLAUD Cécile, guide, Saint-Alban (22) – Tél. 02 96 32 95 87 - caillaudcecile@yahoo.fr
CAILLOT Dominique (présidente), association Les Landes, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Monteneuf (56) – Tél. 02 97 93 26 74 - centreleslandes@orange.fr
COSQUERIC Marie-Hélène (coordinatrice culture), Pays du Centre-Ouest Bretagne - Rostrenen (22) – Tél. 02 96 29 36 26 - mh.cosqueric@centre-ouest-bretagne.org
DELMOTTE Pascale, chargée d’études médiation-valorisation du patrimoine, Conseil Régional de Bretagne - Rennes (35) – Tél. 02 22 93 98 29 – pascale.delmotte@region-bretagne.fr
DEPLUVREZ Jean-Marc (historien), chef de projet « Bienvenue dans mon labo », Association Timilin, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Pontivy (56) – Tél. 06 82 89 65 02 - jmdepluvrez@laposte.net
DIRIDOLLOU Annaëlle (animatrice nature), auto-entreprise Le Bois du Barde - Mellionnec (22) – Tél. 06 61 17 65 97 - dannaelle3@hotmail.fr
GOUEZIN Philippe (chargé de mission valorisation des mégalithes), comité départemental du tourisme Morbihan - Vannes (56) – Tél. 02 97 54 67 81 - gouezin-p@morbihan.com
GOURMELEN Léna (animatrice), Maison du Patrimoine, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Locarn (22) – Tél. 02 96 36 66 11 - lenagourmelen@voila.fr
HENRY Mélanie (animatrice Nature et Patrimoine), Maison de Falun, Pays d’Evran - Evran (22) – Tél. 02 96 39 89 09 - animation.mdf@paysdevran-tourisme.com
HOYAU-BERRY Anne (archéologue sous-marin), association Adramar, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Domagné (35) – Tél. 09 77 68 50 79 – anne.hoyau-berry@adramar.fr
JOUSSET Didier, association l’Etrillet, site pédagogique et culturel - Bruz (35) – Tél. 06 60 51 18 93 - contact@letrillet.fr
KERRIEN Fanny (chargée de mission), Patrimoine-Environnement Bretagne - Rennes (35) – Tél. 02 99 54 60 05/06 52 08 70 82 – bretagne@associations-patrimoine.org
LAUDREN Annaïs (animatrice du patrimoine), CAC Sud 22, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Saint-Caradec (22) – Tél. 02 96 28 93 53 - alaudren.cacsud@orange.fr
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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LECAT Denis (directeur), association Le Nombril du Monde, Jardin des Histoires - Pougne-Hérisson (79) – Tél. 05 49 64 19 19 - lenombril@nombril.com
LE CLAINCHE Maud (directrice), Village de l’An Mil - Melrand (56) – Tél. 02 97 39 57 89- melrand@sagemor.fr
LE GALL Danielle (présidente), association « Les chemins de l’archéologie » - Plussulien (22) – Tél. 02 96 24 01 97 - danielle.legall22@orange.fr
LE GROUYER Klervi (animatrice), Ferme d’Antan - Plédéliac (22) – Tél. 02 96 34 80 77 - association-ferme-dantan@wanadoo.fr
LELARGE Kévin (chargé d’étude environnement), site naturel des Landes - Monteneuf (56) – Tél. 02 97 93 26 74 - centreleslandes@orange.fr
LE PEN Nathalie (agent du patrimoine), communauté de communes du Pays du Roi Morvan - Le Faouët (56) – Tél. 06 75 88 75 47 - patrimoineprm@orange.fr
LOUYER Cécile (agent du Patrimoine), association pour la promotion du Patrimoine Antrainais Bazougeais, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Antrain (35) – Tél. 09 79 72 38 20 - louyercecile@yahoo.fr
MERDRIGNAC Anaïs, assistante architecte du patrimoine - LEHON (22) – Tél. 06 82 05 26 59 - lebec.frederique@gmail.com
PREVERT Gérard, CPIE Val-de-Vilaine - Saint-Just (35) – Tél. 02 99 72 69 25 - naturetmegalithes@wanadoo.fr
PIOLOT Annie (conseillère municipale), commission extra-municipale Patrimoine - Arradon (56) – Tél. 02 96 24 01 97 - anjo5@wanadoo.fr
PIOLOT Joël, commission extra-municipale Patrimoine - Arradon (56) – Tél. 02 96 24 01 97 - anjo5@wanadoo.fr
RAMEL-FLAGEUL Françoise (présidente), Patrimoine-Environnement Bretagne - Pontivy (56) – Tél. 06 79 09 20 03 - francoise-flageul@wanadoo.fr
ROUAUD Charlène (animatrice), Ferme d’Antan - Plédéliac (22) – Tél. 02 96 34 80 77 - association-ferme-dantan@wanadoo.fr
TARDIEU Claire (médiatrice du patrimoine archéologique), association Les Landes, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Monteneuf (56) – Tél. 02 97 93 26 74 - pierres.droites@gmail.com
Sont excusés : LAIR Maryline (REEB), ANDRE Michel (élu archéologie Pays du Centre Ouest Bretagne), BONFIGLIO Christine (Conseil Général du Morbihan), BREDIN Denis (Conservatoire du Littoral)
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Introduction
Cette journée d’échange, organisée par Patrimoine-Environnement
Bretagne, a réuni différents acteurs patrimoniaux autour de la
valorisation des sites en plein air et s’inscrit dans la continuité des deux
autres journées organisées dans le cadre d’un appel à projets régional
le 24 septembre 2010 à l’abbaye de Bon Repos et le 16 novembre 2011 à
l’Hôtel de Région. Contrairement à ces deux rendez-vous, la journée
du 29 mars a permis de réunir au-delà des porteurs de projet soutenus par la Région.
Le principe retenu pour ces nouvelles journées d’échange est que l’accueil se fasse par un des lauréats
désireux de partager son expérience. Le Centre des Landes ayant manifesté son intérêt le 16 novembre
2011, la date et la thématique retenues sont liées à son activité.
Ont travaillé à la préparation de cette journée : Claire Tardieu et Elsa Bellamy, médiatrices
archéologiques au Centre des Landes, Fanny Kerrien, chargée de mission en service civique au sein de
Patrimoine-Environnement Bretagne et Françoise Ramel-Flageul, présidente de Patrimoine-
Environnement Bretagne.
L’objectif était :
- de découvrir le nouvel espace d’animation des Pierres Droites, financé dans le cadre de
l’appel à projets lancé par la Région Bretagne entre 2009 et 2011 sur le thème : « sensibilisation
et éducation au patrimoine culturel en Bretagne ».
- de mutualiser les expériences et les questionnements autour du montage de projet de
valorisation des sites patrimoniaux de plein air.
Les participants ont été accueillis par Mme Dominique Caillot,
directrice du Centre des Landes de Monteneuf qui présente
l’association et l’équipement. Un rapide tour de table permet ensuite
d’identifier les différents participants ainsi que leurs attentes vis à vis
de cette journée.
L’Association les Landes
Au sein de l’association, professionnels et bénévoles œuvrent ensemble pour la valorisation
du patrimoine, dans un objectif de développement durable.
Elle se montre acteur du territoire et désireuse de participer à son développement.
L’association met en place des projets de préservation et de valorisation des patrimoines
avec le soutien des bénévoles et les partenaires institutionnels et financiers. Elle participe
aussi à la notoriété de ce territoire.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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La journée s’est déroulée en deux temps :
Le matin, une animation in situ a permis aux participants de découvrir le nouveau site
d’animation des Pierres Droites, en expérimentant les outils de médiation.
L’après-midi, trois tables rondes ont été proposées aux participants autour des thèmes :
« Spécificités des sites en accès libre, quelle plus-value pour le territoire ? », « Quelles
adaptations pour tous les publics ? » et « Valorisation d’un site archéologique et projet de
label Espaces Remarquables de Bretagne : quelle réflexion jointe ? »
Sommaire du dossier:
Animation sur site….p6
Retour sur animation….p7
Ateliers….p11
Atelier 1 : Spécificités des sites en accès libre : quelle plus-value pour le territoire ?....p12
Atelier 2 : Quelles adaptations pour tous les publics ?....p17
Atelier 3 : Valorisation d’un site archéologique et projet de label Espace Remarquable de
Bretagne : quelle réflexion jointe ?....p21
Un réseau, pour quoi faire ?....p27
Conclusion….p29
Ressources en ligne….p30
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Animation sur site
Claire Tardieu, médiatrice du patrimoine archéologique de l’association Les Landes, présente
l’histoire de la découverte du site.
Sous le nom évocateur de « Pierres Droites », se dressent les alignements de menhirs de Monteneuf
(56) situés au sud de la forêt de Brocéliande. Mis au jour en 1989, le site a fait l’objet de 7 campagnes
de fouilles archéologiques à l’issue desquelles une quarantaine de pierres a été redressée. Sur l’hectare
que représente l’archéosite, 42 menhirs ont été découverts. Le Centre des Landes gère en tout 7
hectares sur lesquels sont couchés 400 menhirs. Lors des fouilles, les archéologues ont fait une
découverte exceptionnelle : un menhir en cours d’extraction, abandonné sur place par les hommes,
permettant de découvrir la technique d’extraction.
Yannick Lecerf, archéologue spécialiste de la Préhistoire, a émis à l’époque, le souhait de présenter des
reconstitutions : une fixe et une animation de dressage de menhirs. L’opportunité de l’appel à projets
régional a permis à l’équipe actuelle de concrétiser cette proposition et ce, en seulement dix mois, en
associant une équipe bénévole. Le principe de l’animation est de mettre le public dans la peau
d’archéologues qui recherchent la façon dont les hommes préhistoriques ont déplacé et dressé les
pierres. La médiation autour du site archéologique rend le public acteur de sa découverte. Présentée à
la manière d’une enquête policière, l’animation invite le public à formuler des hypothèses.
L’archéosite s’inscrit dans un périmètre d’une centaine d’hectares gérés par l’association. D’anciennes
pierres dressées sont couchées sur l’ensemble de cet espace. L’archéosite mobilise à temps plein deux
membres de l’équipe. La gestion est assurée par la mairie. L’ensemble des terrains appartient à la
communauté de communes du Pays de Guer.
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Retour sur animation (temps d’échange in situ)
1- Inconvénients d’un site en accès libre
Claire Tardieu évoque le problème du vol des cordes sur le site qui n’est pas surveillé.
Denis Lecat, directeur du Nombril du Monde, émet l’idée que l’exploitation du site a été vécue comme
une intrusion, une provocation par les habitués du site (promeneurs, jeunes qui se retrouvent...). Parce
ce que l’on craint les dégradations, on a tendance à vouloir fermer les sites et faire payer l’entrée. Ce
n’est pas la solution idéale. Il faut mettre en place un chantier social : aller à la rencontre des gens, les
impliquer dans le projet. Le succès d’un projet dépend du volontariat. Le travail bénévole est
important car il en résulte une acceptation du site. Il faut se donner les moyens de s’adresser à des
publics qui ne viennent pas pour l’animation.
2- Mettre de côté la rigueur scientifique
Anne Hoyau-Berry, archéologue sous-marin de l’association Adramar, évoque l’utilisation de
matériaux différents par rapport à ceux utilisés à l’époque préhistorique. Faut-il mettre entre
parenthèse son côté puriste de scientifique pour concevoir ces outils de médiation ?
Claire Tardieu pense qu’il ne s’agit pas d’un renoncement, la démarche scientifique reste intacte. Les
deux animatrices ont pourtant des avis divergents sur certaines questions de rigueur scientifique.
C’est une vraie question qui fait aussi avancer les projets.
3- La sécurité du site
Pour ce qui est des questions de sécurité, le site est un établissement recevant du public, propriété de
la communauté de communes. L’association s’est donc adressée à la commission de sécurité. Denis
Lecat rappelle que ce n’est pas le rôle de la commission de sécurité de décider de l’ouverture d’un site.
Elle l’autorise mais décline toute responsabilité. Pour éviter la prise de risque, il est nécessaire de
s’adresser à d’autres structures compétentes comme la SOCOTEC. Le pouvoir que l’on donne à la
commission de sécurité dépasse ses prérogatives. De plus, elle n’a pas de compétences en matière de
contenu.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Le site de Monteneuf est particulièrement intéressant car il met en œuvre des contenus atypiques qui
de fait ne rentrent pas dans les grilles de critères d’une commission de sécurité. L’existence de ce
projet montre qu’il est possible de concilier innovation et réglementation en acceptant quelques
concessions et quelques anachronismes.
4- Partir d’un public qui croit parfois tout savoir et inviter à l’échange
Interpellée sur l’accueil par le public, Claire Tardieu évoque d’abord sa diversité: adultes, enfants,
scolaires, familles, etc. Elle leur explique la démarche réalisée par les archéologues puis reprécise qu’il
s’agit d’une lecture du site, ce qui provoque intérêt et questions des visiteurs.
Concernant les scolaires, elle constate qu’elle n’a pas de difficulté à gérer l’écoute et note une réelle
implication dans les temps d’échange puisque l’animation amène chacun à réfléchir sur sa propre
solution que l’on teste en groupe par la suite.
Face à un public adulte, Claire Tardieu évoque le handicap d’être une femme et les difficultés à sortir
d’une confrontation de savoir à savoir, d’expert à expert pour s’intéresser à ce qui se passe vraiment
sur le lieu. Il y a beaucoup de croyances qui entourent un site mégalithique. L’animateur propose une
lecture du site, à un moment donné de l’état des recherches.
5- L’entretien de l’équipement
Elsa Bellamy, médiatrice archéologique au Centre des Landes, évoque les « temps morts » où il n’y a
pas de groupe. Ces temps morts sont mis à profit pour concevoir des outils de médiation, pour
entretenir le site. Il a fallu apprendre à gérer, à côté du volume horaire des animations, un temps
spécifique pour l’entretien des équipements par une équipe réduite et autonome. Claire Tardieu et
Elsa Bellamy ont su associer les habitants à la mise en place de l’espace, et ceci avec la réalisation
d’une hutte qui permet de se mettre à couvert. Les prises de contact et les discussions sont des
éléments importants à prendre en compte dans le temps de travail et dans l’équilibre à trouver entre
rigueur scientifique et reconnaissance du travail bénévole.
Claire Tardieu poursuit en rappelant que la communauté de communes gère la coupe et la fauche.
L’entretien et les réparations sont réalisés par Elsa et Claire, aidées par un technicien de la commune
de Monteneuf.
6- La question de la transmission
Denis Lecat pose la question de savoir en quoi la transmission de connaissances archéologiques est
intéressante pour le public.
Claire Tardieu répond qu’il s’agit de faire partager un intérêt. Le patrimoine appartient à tous. Il faut
faire prendre conscience que les hommes préhistoriques sont des hommes avec une intelligence, une
technicité, des croyances, qu’il faut lutter contre le créationnisme et mettre en évidence l’idée d’une
marche de l’humanité. En créant un émerveillement chez le public, on lui apporte une compréhension
historique, la connaissance et la curiosité.
Pour René Barrat, administrateur de la Fondation du Patrimoine, la médiation suppose un échange.
Chacun peut apporter ses connaissances. Il faut permettre aux gens de se repositionner et de repartir
en se posant des questions.
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Jean-Marc Depluvrez, chef de projet « Bienvenue dans mon labo », ajoute qu’il faut offrir un horizon
d’attentes. Eduquer, ce n’est pas donner à savoir mais donner à découvrir. Il faut permettre au public
de se questionner, d’analyser et d’agir sur son environnement.
7- La question du savoir-être
Qu’il s’agisse de promeneurs ou d’un public en attente de connaissances, le rôle de l’équipe
d’animation est de transmettre une méthode scientifique : celle des archéologues qui ont travaillé sur
le site. Cette transmission pose la question de la responsabilité, de ce qu’on peut faire, de ce qu’on ne
peut pas faire. Elle pose la question du sens que l’on donne au projet, par exemple : faire que le public
apprenne à développer une créativité qui leur permet de répondre aux problèmes rencontrés dans la
vie quotidienne en pariant sur l’intelligence collective et la technologie qu’ont su développer des
hommes que l’on considère habituellement comme peu développés.
Pour le public enseignant accueilli sur le site, l’animation permet de décloisonner les matières scolaires
et d’axer sur la méthode plutôt que sur les contenus des différentes disciplines. Il s’agit aussi de vivre
autrement la nécessité du groupe et la décision collective car face à la situation donnée, personne n’a
les moyens d’agir seul. Le principe est également d’apprendre de ses erreurs. Il faut se donner le droit
à l’erreur pour progresser dans sa démarche. Il faut également s’attacher à montrer que les adultes
font aussi des erreurs.
En ce qui concerne les réactions des enfants, elles sont positives. Ils semblent apprécier l’animation et
participent globalement avec enthousiasme. Il est rare de les voir renoncer. Ce qui ressort de
l’animation, c’est le rôle important du collectif. On observe beaucoup de savoir-être, chacun est à
l’écoute des autres. Il faut dégager un sentiment de réussite. Beaucoup d’enfants en situation scolaire
difficile se révèlent dans l’animation par leur débrouillardise et leur créativité. Mettre en valeur ces
personnalités doit faire partie des missions que l’on se donne.
8- Différentes approches de la médiation
Didier Jousset, responsable de l’association l’Etrillet, explique que dans le développement de son site,
il pense que l’émotion est vitale. Il faut solliciter les sens, le ressenti et mettre en place une approche
sensible des choses. L’avenir des sites patrimoniaux réside dans la reconnexion du public au réel.
Jean-Marc Depluvrez évoque deux formes de médiation : une médiation « chaude » qui serait dans
l’action, le participatif et qui serait plus efficace que son opposée : la médiation « froide »
(informatique, télévision).
Claire Tardieu indique qu’il ne faut pas nécessairement opposer ces deux formes de médiation. Il y a
une complémentarité entre elles. Le virtuel peut permettre d’attirer un autre public.
Léna Gourmelen, animatrice de la Maison du Patrimoine, évoque les différentes approches de
médiation à adapter selon les publics. Les jeunes enfants sont plus dans une approche sensible des
choses. Pour les adolescents, il faut accentuer d’avantage sur la démarche scientifique. Cependant, en
terme de savoir-être, c’est la même chose quelque soit le public.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Ateliers
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Atelier 1
Spécificités des sites en accès libre : quelle plus-value pour le territoire ?
Intervenante : Maud Le Clainche, responsable d’exploitation du Village de l’An Mil à Melrand (56)
11 participants : CAILLOT Dominique, COSQUERIC Marie-Hélène, GOUEZIN Philippe,
GOURMELEN Léna, HENRY Mélanie, JOUSSET Didier, LE GALL Danielle, LOUYER Cécile,
MERDRIGNAC Anaïs, PIOLOT Annie, TARDIEU Claire
Introduction
Le site archéologique du Village de l’An Mil a été découvert
il y a un peu plus d’un siècle. Ce site qui s’étend sur 1,5 ha, a
été utilisé entre les VIIIe et XIVe siècles. Situé à 2,5 km du
bourg de Melrand (1 500 habitants), il appartient à la
commune et est géré par la SAGEMOR, société d’économie
mixte qui gère les ports de plaisance du Morbihan et certains
sites touristiques comme Poul Fétan à Quistinic.
Il est ouvert au public depuis 1985 avec une problématique :
comment conserver le site, le protéger au maximum tout en
attirant un public nombreux ?
- Il s’agit de vestiges peu « spectaculaires » : murets abîmés, peu élevés…
- Seul un tiers du site a été fouillé, le reste est encore à l’étude.
Il faut donc réfléchir en permanence à sa mise en valeur.
Le questionnement sur « qu’est-ce qu’un village médiéval ? » constitue l’accroche de la visite. Pour ce
faire, mais aussi à des fins d’expérimentation archéologique, un village a été « reconstitué » sur une
parcelle adjacente au site fouillé : bâtiments, jardin, espace de travail… avec présence d’animaux.
1- Les conséquences de l’ouverture au public
1.1- Pour le site
Vols et dégradations
Le site étant très difficile à fermer (même si quelques parcelles boisées autour font barrière), des vols
ont eu lieu (plantes, outils, voire même des animaux). Les dégradations volontaires restent somme
toute très minimes. Il y a eu peu d’atteintes aux vestiges : juste après l’ouverture du site, certaines
personnes accédaient encore au site en vélo ou à cheval, puis, au fur et à mesure de la communication
et de la valorisation autour du site, ces pratiques ont disparu.
« Un site fermé est un site sacré »
L’aspect naturel du site peut faire penser à une balade nature, d’où la difficulté de convaincre qu’il
s’agit d’un site archéologique fragile et à respecter. Le visiteur use et abuse sans même se rendre
compte de la non-reproductibilité d’un site archéologique (ex. : des pique-niques au milieu des
vestiges). La solution : expliquer, communiquer, transmettre… notamment par l’émotion mais en
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aucun cas fermer, clôturer le site. Il faut toutefois poser des limites claires (ce qu’il ne faut pas faire) en
particulier quand il n’y a pas de limites physiques bien définies.
« Interactions » recherche-expérimentation archéologiques et découverte par le public
Le site est toujours un site de recherche et le village « reconstitué » un lieu permettant d’expérimenter.
La fréquentation par le public peut fausser les résultats des expérimentations. Question : que doit-on
et que peut-on protéger lorsqu’un site est ouvert ?
Par rapport au bâti
Le bâti reconstitué est accessible au public mais sert aussi en archéologie expérimentale. Son évolution
est surveillée pour observer les dégradations, etc. mais les observations peuvent être en partie faussées
quand les visiteurs touchent, tirent sur la paille des toits… Il y a donc des incohérences entre
l’expérimentation et la fréquentation par le public. A cela s’ajoute le problème des risques quand
certains visiteurs s’amusent à escalader une charpente apparente par exemple.
Par rapport aux espaces cultivés
Le visiteur peut parfois avoir l’impression que ces espaces sont en quelque
sorte mis à sa disposition et se donne le droit de cueillir certaines plantes, de
caresser les animaux.
Il y a donc des discordances entre l’entretien nécessaire du site et le ressenti
des publics en matière de règles de fréquentation, certaines personnes y
voyant plus un « parc de loisirs » qu’un site archéologique.
1.2- Pour le public
La question du sens
En visite libre, le « promeneur » n’a pas forcément accès à toute l’information
qui lui permettrait d’apprécier le site et de prendre conscience de sa
complexité. Il y a un risque de perte de sens. C’est pourquoi il est important de mettre à disposition
des outils de médiation qui permettent de valoriser la démarche scientifique à l’œuvre sur le site : film
à l’accueil en amont de la visite, audioguide, livret et quelques panneaux sur site. Il est difficile de
doser le nombre des panneaux nécessaires : ici, certains panneaux ont été supprimés car pour de
nombreux visiteurs, l’impression de départ était négative : beaucoup de panneaux, beaucoup
d’informations… ce qui leur donnait l’impression d’être « noyés » et que le site était destiné à être vu
par des spécialistes.
Les nouveaux outils : audiopen et cartels
Cette année, un système audioguidé a été mis en place. Un circuit avec 10 stations d’écoute a été
élaboré. Pour chaque station, un commentaire a été écrit et enregistré. Les visiteurs suivent la balade à
leur rythme et déclenchent l’écoute des commentaires grâce à un audiopen au contact des cartels.
L’utilisation est libre (le coût de location est intégré dans le prix d’entrée, seule une pièce d’identité est
conservée le temps du prêt). Ce système vise les petits groupes, en particulier les familles.
Contrairement à l’audioguide classique, il n’y a pas d’écouteurs, le son est diffusé directement par
l’audiopen. Le rack de 30 audiopen, les 10 cartels (plus un jeu de secours en cas de dégradation
notamment par le soleil), et les enregistrements (textes et bruitages) ont coûté 8 000 €, sans compter le
temps de travail de rédaction des textes.
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Pour le sentier des Landes de Monteneuf, une balade sonore a été conçue, elle s’écoute sur MP3 et est
aussi téléchargeable sur Internet. Les textes et enregistrements ont été réalisés en partenariat avec
Radio Plume.
Ce type de proposition est intéressant quand il n’y a pas de visite guidée. C’est aussi une réponse pour
les publics en situation de handicap (mal ou non-voyants notamment).
Risques météorologiques
Le site reçoit environ 4 000 scolaires par an. Les ateliers se font majoritairement en extérieur, il faut
donc s’adapter en cas de mauvais temps.
2- Faire vivre un site
2.1- Le réalisme économique
Accueillir du public a un coût (agent d’accueil, animateur, saisonnier – l’entretien du site est assuré
par un chantier d’insertion). Aujourd’hui se pose donc la question de laisser le site en accès
complètement libre. [Le Village de l’An Mil accueille 15 000 visiteurs payants par an dont 22 % de
scolaires. Tarifs : pour le grand public, 5,50€ par adulte et 4€ par enfant / pour les scolaires : 6€ par
enfant pour la journée (visite du site le matin et atelier l’après-midi)]. La décision sera purement
économique et prise par la société gestionnaire : un libre accès veut dire moins de personnel. Pendant
un certain temps, les différents types d’emplois aidés ont en grande partie masqué la réalité
économique.
2.2- Les atouts d’un site de plein air
Une culture accessible au plus grand nombre
Un site de plein air facilite le partage, les échanges. Le public s’approprie souvent plus facilement un
site extérieur qu’un bâtiment.
Valorisation de la collectivité qui offre ses espaces
Toutefois, ici, la population locale n’a pas vraiment montré d’engouement pour le site malgré sa mise
en valeur. Elle a même eu du mal à se l’approprier : le site est peu « imposant », le bâti reconstitué
montre des maisons de bois et de terre battue qui ne renvoient pas une image valorisante aux
habitants dont certains ont exprimé qu’ils auraient préféré avoir chez eux le château de Josselin.
Il y a donc un travail de pédagogie à faire pour casser les idées toutes faites et les clichés.
Echanges
Y-a-t-il un label « site de plein air » ?
L’appellation n’est ni un label, ni une norme. Ce n’est pas non plus un ERP (établissement recevant du
public). En matière de sécurité et de responsabilité, pour un site privé, c’est la responsabilité civile du
propriétaire qui est en jeu. Si c’est un site public, c’est l’assurance de la collectivité propriétaire qui
doit couvrir le site.
Un réseau de sites ?
Cela demande du temps et de l’énergie en plus de ce qui est déjà investi pour faire fonctionner les
structures. Il y a aussi la difficulté des différents statuts entre sites privés et publics.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Un réseau pourrait permettre une mutualisation d’emplois notamment sur les postes d’animation.
Ex. des mégalithes en Morbihan : à l’échelle du département, le réseau fonctionne « en deux temps ».
Les sites du littoral servent de levier et peuvent faire connaître mais aussi s’appuyer sur le maillage
des sites aménagés à l’intérieur des terres. Le réseau repose sur une connaissance mutuelle et une
bonne communication entre sites.
Une nécessaire dynamique de territoire
Concernant la pérennisation des équipements, on ne peut pas agir « seul dans son coin », en
particulier dans le centre de la Bretagne. Cela demande une démarche globale de valorisation d’un
territoire qui implique une vraie dynamique entre structures touristiques, restaurateurs, hébergeurs…
Ainsi le Comité départemental du tourisme du Morbihan, par le biais de son observatoire, a constaté
que depuis une dizaine d’années la fréquentation touristique de l’intérieur du département stagnait. Il
est très difficile de faire venir du public du littoral vers l’intérieur. Le manque d’hébergement,
notamment collectif, explique en partie cette stagnation.
Dans le contexte économique général, le tourisme local peut être une opportunité pour des territoires
ruraux éloignés du littoral.
Ce travail nécessite une vraie prise de conscience des collectivités et se heurte au démarrage à deux
difficultés :
L’évaluation des retombées économiques sur une commune ou un territoire
La taille de la collectivité qui gère l’équipement : les capacités d’une commune ne sont pas celles d’une
communauté de communes ou d’un département.
Cette problématique pose la question de la volonté des élus qui ont conscience des problèmes, qui
reconnaissent le travail réalisé et sa qualité mais qui ne transforment pas cette conscience et cette
reconnaissance en une politique de soutien effective.
A voir : la politique de la communauté de communes du Pays du Roi Morvan qui a transformé un
poste de chargé d’études du patrimoine en un poste permanent de valorisation du patrimoine.
Valorisation et respect des sites
Sur le site des Landes, il y a eu aussi quelques vols (cordes, bois), un four à poteries endommagé, mais
finalement, comme à Melrand, peu de dégradations volontaires.
Ce respect des sites passe par un travail conséquent de sensibilisation. Toutefois, au vu des scolaires
touchés par les animations sur différents sites, on peut se dire que le pari est en partie gagné pour les
générations à venir.
Le travail de conservation et de restauration est primordial mais il faut aussi que ces sites soient «
vivants », il leur faut donc un projet. Par exemple, il est sans doute bon de restaurer les nombreuses
chapelles de Bretagne, mais quel intérêt, quelle plus-value, notamment pour la population locale, si
rien ne s’y passe ? Pourtant il s’agit bien de l’histoire d’un territoire, de ses liens avec ses habitants et
de transmission.
Pour animer et transmettre ces patrimoines, leur donner du sens, il faut des médiateurs compétents et
donc des moyens.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Conclusion
Maud Le Clainche a présenté le site de l’An Mil. Au quotidien, se côtoient un travail archéologique et
un accueil du public qu’on ne peut pas toujours encadrer. Il y a des risques de dégradation, des
problèmes liés à la sécurité. Pourtant les sites en accès libre sont vécus comme plus faciles d’accès que
les lieux fermés. Le développement d’une action culturelle y est facilité. Les problématiques liées à ces
conditions sont communs à de nombreux sites et chacun de son côté, essaye d’y répondre. Il faudrait
développer des temps d’échange commun afin de mutualiser les solutions. Pour Maud Le Clainche, il
semble difficile pour les gens de terrain d’impulser cette dynamique. Le rôle des collectivités est
indispensable dans cette mise en commun des solutions.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Atelier 2
Quelles adaptations pour tous les publics ?
Intervenant : Denis Lecat, directeur du Nombril du Monde
12 participants : BARRAT René, BARBEAU Gaëlle, BELLAMY Elsa, CAILLAUD Cécile, DELMOTTE
Pascale, DEPLUVREZ Jean-Marc, DIRIDOLLOU Annaëlle, KERRIEN Fanny, LAUDREN Annaïs, LE
GROUYER Klervi, LE PEN Nathalie, ROUAUD Charlène
Introduction
Denis Lecat présente l’association Le Nombril du Monde dont il est le directeur à Pougne-Hérisson.
Ce lieu culturel accueille un Laboratoire d’ombilicologie avec des instruments insolites et des
explications sur l’Univers et son Nombril et le Refuge de Robert Jarry (héros mythique de la légende
locale) qui présente une formidable collection de Machines à Tarabuster le Minerai de conte, en
fonctionnement. Le lieu renferme également un jardin ou des haut-parleurs diffusent des histoires.
http://www.nombril.com/
1- La naissance d’un projet en concertation
Pougne-Hérisson compte 380 habitants. Le Nombril du Monde s’est constitué grâce à une rencontre :
celle des habitants de Pougne-Hérisson et de Yannick Jaulin, conteur vendéen. Et c’est avec les
habitants que s’est construit le projet. Un festival a vu le jour : « Sacré Nombril » Les habitants d’une
commune sont le premier public à toucher.
Denis Lecat découvre le festival et c’est un véritable coup de cœur. Il veut le reproduire à La Roche-
Jagu avec l’appui du Conseil général des Côtes-d’Armor mais c’est un échec. Ce n’est pourtant pas
faute de moyens financiers ou de réseau. Il fait face à un frein mental qui est absent au sein d’une
association comme Le Nombril du Monde.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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2- Créer de l’évènementiel et de l’originalité
Le Nombril du Monde monte un festival « Les Enchoufflichures » en annonçant simplement que le 12
juillet 2009, il va se passer quelque chose. 4000 personnes sont présentes. Le festival est l’occasion
d’une grande rencontre conviviale, gratuite où les gens cuisinent eux-mêmes et partagent leur repas.
La légende que l’évènement a générée est ce qui a le plus compté pour l’association.
Le succès de l’association tient à sa capacité à l’autodérision, au décalage. Il n’y a pas de contenu
scientifique, tout est à inventer.
Le poste de directeur se libère au Nombril du Monde en 2011 et Denis Lecat prend le poste. Il redéfinit
alors le projet de l’association : « c’est ce que devrait être un parc d’attraction s’il était fait
intelligemment ». Le Nombril du Monde, c’est un jardin, une saison culturelle et un festival.
M. Jean-Marc Depluvrez rapproche la démarche du Nombril du monde de celle des surréalistes qui
concevaient des « promenades aléatoires ».
3- L’importance de la transmission
Aujourd’hui, il y a des endroits où il n’y a plus de rapport entre les générations. En zone rurale, on
décèle plus ce contact transgénérationnel.
Denis Lecat propose sa définition du patrimoine, « l’héritage du père », la première question étant :
« qu’est ce qu’on veut transmettre aux générations futures ? » Des choses du patrimoine sont parfois
détruites mais pour le bien de tout le monde. On garde ce qui présente un intérêt.
Selon Jean-Marc Depluvrez, nous sommes dans une temporalité qui n’en est pas une. Dans notre
rapport au patrimoine, on doit maintenir une porte du temps ouverte. Le patrimoine n’est finalement
que d’aujourd’hui, il ne faut pas le lire que dans son époque mais bien dans le temps de son existence.
Le public appréhende également le patrimoine selon sa propre sensibilité, ce qui suppose des
approches plus diverses encore. Lorsqu’on fait de la médiation auprès d’un public, il faut proposer un
florilège d’analyses possibles. L’argument d’autorité est l’argument du faible.
Il est nécessaire de faire remonter la réflexion des gens.
Le travail d’animation est politique : partage, participation, valeurs.
4- Faire venir et revenir
Les actions du Nombril du Monde se déroulent d’avril à octobre, à Pougne-Hérisson, et sur le
territoire alentour.
Le Nombril du Monde faisait auparavant des visites d’1h30, elles sont passées à 30 minutes, plus
accessibles, elles permettent au visiteur de profiter plus du jardin. Les visiteurs ne payent l’entrée
dans le jardin qu’une fois, puis ils peuvent y revenir gratuitement. Ils ne payent alors que lorsqu’ils
choisissent la visite guidée. Dans le jardin, des haut-parleurs diffusent des contes. Une cabane permet
de s’enregistrer et l’enregistrement réalisé est diffusé à son tour dans un des haut-parleurs du jardin.
L’objectif est de faire du lieu un endroit populaire (retombées locales) car approprié par le visiteur et
apprécié, auquel sont attachés des souvenirs, des émotions et où il a plaisir à revenir, concept de
rendez-vous réguliers où il ne se passe jamais vraiment la même chose. Il a des partenaires tel que
Libération ou Télérama et est reconnu par la profession mais ce n’est pas un lieu populaire. Denis
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Lecat parle d’un entre-deux, juste entre populaire et intellectuel vers lequel, il faudrait toujours
essayer de revenir.
Il faut se méfier de cette croyance qui pousserait à penser qu’un public est acquis.
5- Impliquer le public dans le projet
Il faut travailler sur le rassemblement et sur
l’implication des gens dans les projets. Ainsi,
lorsque le maire de Pougne-Hérisson demande à ce
que le Nombril du Monde aide à donner des noms
aux rues du village, l’association choisit d’impliquer
les habitants. Le début de la saison de l’association
est marqué par un vide grenier où un stand servait à
la récolte de noms. Lors d’élections, une seconde
urne est ajoutée afin qu’ils votent pour choisir le
nom de certaines rues. Un modèle de plaque de rue
est créé par un artiste qui le transmet à un chantier
d’insertion chargé de les produire. Les plaques
posées, d’autres sont créées pour être vendues comme souvenir. L’accompagnement et l’implication
des populations locales dans un projet est nécessaire.
L’aspect financier est au cœur de ces problématiques. Il faut chercher la richesse ailleurs. Le festival
organisé par le Nombril du Monde ne peut se permettre de rétribuer les artistes de façon conséquente.
S’ils viennent au festival, c’est aussi par engagement.
Les élus ne se rendent pas compte des retombées locales de la culture. Elles sont pourtant
économiques mais aussi sociales.
Denis Lecat déplore le comportement de certaines institutions : dans un théâtre, les gens devraient
être accueillis, on leur présente le lieu, pour qu’il se sente chez lui et qu’il revienne : c’est un moyen de
rassurer le public
Pour fédérer un territoire, il faut un budget alimentation. Les temps de convivialité, de partage et
d’échange sont nécessaires à la bonne réalisation d’un projet. Il faut créer des connexions. Il faut
rencontrer les gens et être à leur écoute.
Conclusion
Denis Lecat a présenté l’association le Nombril du Monde, qui aborde la médiation de manière
différente. Il a expérimenté des pistes et proposé des conseils dans le montage de projet culturel. Il a
mis en avant l’importance des liens à tisser sur le territoire avec les élus, la population, les artistes, afin
de faciliter l’appropriation d’un lieu. La médiation est donc multiple, elle combine philosophie et
social. Vouloir viser tous les publics est un vœu pieu. Il ne faut pas viser un public en particulier au
risque d’engendre des cloisonnements. En terme de médiation, il faut s’autoriser le jeu, l’imaginaire,
laisser le public participer à tout. Il faut laisser du temps au visiteur, créer les conditions de la
découverte, mixer les populations lors de moment de partage, offrir une plus-value. Il faut croire à son
désir personnel, à son projet qui doit laisser une trace émotionnelle dans l'esprit, de cette façon, on
aura l'impression de ne jamais passer à côté de l'essentiel.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Atelier 3
Valorisation d’un site archéologique et projet de label Espace Remarquable de
Bretagne : quelle réflexion jointe ?
Intervenant : Kevin LELARGE, chargé d'études environnement pour le site naturel des Landes de
Monteneuf (56).
5 participants : AGOGUE Olivier, ARRIBARD Eric, HOYAU-BERRY Anne, PIOLOT Joël, RAMEL-
FLAGEUL Françoise
Introduction
Le label « Espace Remarquable de Bretagne » est attribué par la
Région Bretagne, appellation que la Région a souhaité donner aux
nouvelles réserves naturelles régionales. En classant ces sites
écologiques durables, la collectivité s’engage à préserver la
biodiversité et à développer, en concertation avec les acteurs locaux
(propriétaires, collectivités, associations, usagers…), une politique dynamique et ambitieuse de
valorisation de ces espaces naturels.
A Monteneuf, sur un même site, se trouvent un site archéologique inscrit, un site naturel inventorié
ZNIEFF (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique) et un projet de classement RNR
(Réserves Naturelles Régionales) et « Espace Remarquable de Bretagne ». Des problèmes de
cloisonnement peuvent apparaître, rendant la compréhension difficile entre patrimoine et nature.
Comment faire dialoguer les services dans un objectif de développement durable ? Il est nécessaire de
rechercher les complémentarités pour un développement durable : quelle mise en synergie réelle des
compétences et des objectifs? Quelle est la mise en synergie réelle des compétences et des objectifs des
différents acteurs présents sur le territoire?
1- Les landes sèches : un espace naturel prioritaire en Europe
La spécificité du site de Monteneuf est le lien direct entre apparition des
landes sèches et activité humaine (activité encore identifiable grâce au site
des pierres droites).
La préservation du site naturel permet la préservation du site
patrimonial. Il existe un projet global mais la superposition des aspects
règlementaires rend la situation complexe.
L’enjeu est de rendre les objectifs compatibles.
2- Trois objectifs interdépendants
Les trois objectifs interdépendants sont la préservation, la valorisation et la sensibilisation.
Pour atteindre ces objectifs, il faut adapter les pratiques : faire un état des lieux, hiérarchiser les
objectifs et rendre ces objectifs compatibles.
Le parti pris est de dire qu’on ne peut pas respecter si on ne connait pas. L’approche parie sur la
complémentarité des approches, et non leur antinomie.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Une réflexion a été entamée il y a un an sur les moyens à mettre en œuvre. Un travail de recherche est
fait sur les pratiques actuelles.
Le site des Landes de Monteneuf possède un atout : celui d’avoir même structure qui travaille sur les
deux sites.
Il faut établir une concordance en limiter les impacts sur l'environnement tout en permettant et en
favorisant l'accès au site, librement. Il faut également rendre visible le site archéologique (files de
menhirs) et maintenir ou restaurer l'ouverture des milieux.
Pour les deux espaces, il s’agit de périmètres différents. Le site
archéologique s’étend sur un hectare et donne la priorité à l'accueil du
public. L’espace sensible s’étend sur 100 hectares.
Il faut donc mettre en place une concordance, un ajustement dans
l’exploitation de site.
3- Les divergences
L’exploitation touristique du site archéologique peut avoir un impact sur l’environnement. Faut-il
fermer le site comme à Carnac ?
A Carnac, l’association « Menhirs libres » milite pour la réouverture du site dénonçant la fermeture
comme « prétexte d'une exploitation commerciale et touristique du site ».
http://www.menhirslibres.org
3.1- La fréquentation
La fréquentation du site archéologique est diffuse, celle de l’espace naturel est concentrée.
Par rapport à la fréquentation, deux solutions ont été mises en place : répartir le piétinement pour
protéger les structures archéologiques et canaliser la fréquentation pour protéger les milieux naturels.
3.2- La restauration des milieux naturels
Un hectare nécessite trois à quatre fauches par an.
Le test de fauche n’est pas systématique. Il faut déterminer une
fréquence de fauche pour que le site reste attractif et praticable.
Des îlots de gestion spontanée doivent être maintenus. Il faut
espacer les fauches dans le temps et dans l'espace la végétation
afin de favoriser la biodiversité.
4- Mutualisation des compétences
Les gestionnaires d’espaces naturels travaillent en collaboration avec des médiatrices archéologiques.
A l’avenir, l’acquisition de connaissance sera une des priorités pour adapter au mieux la gestion et
maintenir l’attractivité du site. Le partage des compétences avec la constitution d’une seule structure
opérationnel et le rapprochement avec les institutions (DREAL - DRAC/ABF)
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Echange
1- Questions à Kevin Lelarge
- Olivier Agogué demande comment fonctionnent les échanges sur la constitution d'un projet
de valorisation.
Kevin Lelarge explique qu’il y a eu une évolution. Avant, il y avait un pôle Nature et un pôle
Archéologie. Cet été, une ballade Archéonature a permis de mettre en évidence le lien très clair entre
l'homme et son environnement. De même, le sentier d'interprétation sur l'espace naturel met en avant
l'archéologie.
On ne peut pas parler de l'un sans l'autre. A Monteneuf, c’est plus évident puisqu’il s’agit d’une seule
et même structure.
Anne Hoyau-Berry note que la structure touche donc deux publics.
Kevin Lelarge ajoute que c'est une valeur ajoutée et que cela permet une diversification de l'offre.
- Olivier demande si dans l'histoire de l'association, ces deux approches ont toujours été liées.
Kévin explique que la première mission était l‘éducation à l'environnement.
En 2005, la communauté de commune établit une mission archéologie. En 2007, elle établit un contrat
Nature.
Les échanges ont de plus en plus été favorisés sur les pratiques des uns et des autres.
- Olivier : ce label « Espace Remarquable de Bretagne » implique différents outils de protection,
des discussions avec le Conseil Général et le Conseil Régional. Comment cela s'articule ?
Le Conseil Général s’occupe de la protection du site et de l’accueil du public (Espace Naturel
Sensible). Le label « Espace Remarquable de Bretagne » désigne le site comme réserve naturelle, c’est
donc un outil très fort de protection de la nature.
Les objectifs sont une protection et un inventaire, la valorisation du patrimoine (écologique,
géologique et archéologie) et la pédagogie de l'environnement tout public
La politique « Espace Naturel Sensible » du Conseil Général participe au contrat Nature, la structure
des Landes participe aux classes Biodiversité.
Une demande de périmètre de préemption a été faite
Les parcelles appartenant à la Communauté de communes représentent 80 hectares. 250 hectares
forment le périmètre dans lequel est appliquée une convention avec les propriétaires, dont le Syndicat
des eaux (10 hectares), avec objectifs compatibles. Sont dénombrés 170 propriétaires. Un Plan Local
d’Urbanisme est en cours de réalisation.
Un règlement suppose un ajout de contraintes.
- Joël Piolot demande pourquoi les propriétaires pourraient être contre cette mesure.
Aucune construction n’est autorisée sur ce site naturel.
Pendant le remembrement, la commune a acquis 80 hectares. Cette acquisition est un premier outil de
préservation.
Le Contrat Nature s'arrête en juillet 2013 mais des outils vont venir en relais. L'outil régional permet
de donner au site un statut et des subventions sur 6 ans, reconductibles tacitement.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Cet outil a reçu un accueil favorable de la communauté scientifique régionale. En ce qui concerne
l’accord des propriétaires, c’est plus délicat. Nous ne voulons pas imposer cet outil, il doit s'agir d'une
démarche volontaire de territoire.
Il existe déjà six Espaces Remarquable de Bretagne : Lanbern, Cragou, Etangs P'tit Loch, Grand Loc'h,
marais de Songéal, Sillon de Talber.
C'est l'ancien maire de Monteneuf qui a mis en place l'acquisition foncière
Le dynamisme associatif pousse les élus à aller dans le sens de la prise en compte de l'environnement.
Un lien affectif est clairement identifié, tous les gens qui vivent ici sont attachés aux mégalithes.
- Olivier Agogué pose la question du choix du maintien du site en accès libre.
Kevin Lelarge répond qu’il s’agit d’une culture liée aux communaux. L’association tient beaucoup à ce
que le site ne soit pas perçu comme la propriété de l'association, d’où l’organisation de chantiers
bénévoles, un partenariat avec agriculteur local, afin de rendre les gens du territoire responsables.
La présence d'un hébergement est un plus.
Il s’agit de rendre compatible les activités humaines et préservation de l'espace naturel, considérant
que l'activité humaine est responsable, garante de la préservation.
L’association souhaiterait rendre l'activité agricole locale respectueuse de l'environnement, Elle
compte se servir de la trame verte et bleue comme porte d'entrée dans le cadre d’un projet
multipartenaires.
2- Questions à Olivier Agogué
- Y a-t-il d’autres cas de sites archéologiques sur des Espaces Naturels Sensibles ?
Dans le Morbihan comme ailleurs, il y a des sites archéologiques qui ont pu être protégé grâce au
dispositif Espace Naturel Sensible, qui favorise la maîtrise foncière.
Le Conseil Général travaille au cas par cas.
Le lien archéologie et environnement est établi car il y a une volonté de la part des acteurs. Il n’existe
ni procédure ni de règlement qui oblige à faire ce lien.
- Comment est mis en place le périmètre de protection ?
Les architectes des bâtiments de France sont un peu démunis sur la question des mégalithes, Ils
s'appuient beaucoup sur le Service Régional de l’Archéologie, lequel s'appuie sur les services
départementaux d’archéologie. Le dialogue est pragmatique, la concertation se fait sur le terrain sur
des questions pratiques : quel type de coupe faire ou pas, faut-il privilégier la traction animale, etc.
Une formalisation sera possible avec le temps, parce que les services sont dans la même institution et
que le dialogue a été engagé.
- Joël Piolot comment se fait la préservation d’un objet du patrimoine pour prendre un
exemple : la découverte récente d’un mur gallo-romain sur sentier du littoral d’Arradon.
Olivier répond que l'acquisition n'entraine pas la préservation.
Les associations ont un rôle d'alerte. L'institution vient à titre de conseil
L'inventaire est un outil important, même s’il n'y a pas d’intervention sur un site, il est important d’en
avoir la connaissance.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Un site en lui-même n'a pas de valeur justifiant un dispositif de protection, mais un ensemble de sites
justifie un dispositif et pose la question du choix de l'outil. Il s’agit de raisonner à une échelle
différente
En archéologie sous-marine, les sites les mieux protégés le sont parce qu’il y a eu appropriation du
lieu par les gens. Lors de la mise en place d’un chantier, informer les clubs de plongée, les pêcheurs,
est très important. Si l’intervention ne dure que 15 jours, le site est protégé toute l'année.
Joël Piolot indique que les touristes qui ne sont que de passage, ne s'approprient pas les lieux.
Conclusion
L’échange a permis de présenter ce qu’était un « Espace Remarquable ». Le site des Landes de
Monteneuf est un exemple concret de la collaboration croisée entre un site archéologique et un espace
remarquable de Bretagne. Cette collaboration suppose différentes échelles et différentes approches.
Un état des lieux a toute son importance. Une structure commune facilite le rapprochement et la
concertation. Des problématiques peuvent rapprocher ou au contraire, diviser. Le dialogue entre les
deux administrations est enclenché mais très récent. Le dialogue entre administration de
l'environnement et celle de la culture, dialogue institutionnel difficile à obtenir. C’est le constat que
fait Olivier Agogué au sein de structures comme les Conseils Généraux, les Espaces Naturels Sensibles
et les services archéologiques.
Les conclusions des différents ateliers retranscrites ci-dessus ont fait l’objet d’une présentation en
plénière par les animateurs, en guise de clôture de la journée mais aussi d’introduction à l’échange sur
la perspective d’une mise en réseau.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Un réseau : pour quoi faire ?
En plus de faciliter l’interconnaissance et la mutualisation des expériences autour de la médiation et
des enjeux éducatifs liés à la protection des sites de plein air, l’objectif de cette journée visait à
recueillir des attentes éventuelles pour aller plus loin et vérifier la pertinence de la mise en place d’un
réseau associant professionnels et bénévoles à l’échelle régionale.
Patrimoine-Environnement Bretagne a déjà l’expérience d’une coordination de réseau autour
notamment des « Journées du Patrimoine de pays et des moulins ». La question posée : quelle volonté
partagée pour faire vivre un réseau dédié à l’éducation aux patrimoines et l’esprit de l’appel à projets
régional dans la durée ?
Léna Gourmelen affirme la nécessité de définir clairement les objectifs du réseau. S’il est demandé une
implication de la part des associations dans les différents réseaux (REEB, UBAPAR, FPE…) mais il
faut aussi y trouver une plus-value.
Denis Lecat définit les objectifs d’un réseau qui sont d’abord la rencontre et ensuite l’action. L’action
vient dans un deuxième temps. L’investissement est incontournable. Il faut faire vivre ce réseau,
organiser des rencontres, rester en contact par l’échange de mails. Dominique Caillot ajoute que pour
cela, une coordination est nécessaire, quelqu’un qui accompagne la dynamique sinon, on risque
l’essoufflement des personnes sur le terrain.
Annaëlle Diridollou, animatrice nature auto-entreprise Le Bois du Barde, met en avant l’aspect
formateur des journées d’échange qu’elle souhaiterait voir reconduites afin de faire découvrir les sites
respectifs et d’échanger sur les expériences des divers participants. Françoise Ramel-Flageul rappelle
que Patrimoine-Environnement Bretagne est en posture d’écoute sur ce sujet et qu’elle mettra en
œuvre les moyens de coordination nécessaires si la demande lui est faite.
Annie Piolot, conseillère municipale et membre de la commission extra-municipale Patrimoine de la
ville d’Arradon, souhaiterait que les initiatives de terrain soient portées à la connaissance d’un plus
large public, pour valoriser le travail de terrain et mettre en réseau toutes les associations.
Jean-Marc Depluvrez propose de créer des modules afin de donner des méthodologies aux porteurs
de projets, sur l’enquête orale par exemple.
Pascale Delmotte, chargée d’études médiation-valorisation du patrimoine au Conseil Régional de
Bretagne, rappelle que l’appel à projets régional est un point d’ancrage qui a posé les bases d’une
approche à l’éducation populaire. Des initiatives se sont avérées innovantes. Deux actions sont à
venir : l’ouverture d’une boîte à outils permettant d’une part de donner une méthodologie de montage
de projet, et d’autre part, de donner une visibilité à tous les projets réalisés. Un croisement va être
réalisé avec l’ENC (l’espace numérique de la connaissance), un des chantiers-phares de la Région,
plateforme destinée à un large public dont le monde de l’éducation. Ce qui a rassemblé les
participants à Monteneuf, c’est la jeunesse et le patrimoine. Demain, il peut y avoir d’autres actions. Il
faut pouvoir offrir une reconnaissance aux initiatives de terrain et faire émerger parallèlement des
initiatives notamment dans les territoires qui ne bénéficient pas encore d’une ingénierie économique
et culturelle sensible à ces démarches d’éducation.
Pascale Delmotte rappelle aussi que suite au succès de l’appel à projets régional, une ligne budgétaire
dédiée à l’éducation aux patrimoines a été créée par la Région. Une ligne budgétaire qui fait partie des
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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dispositifs d’aide sectorielle, a moins de visibilité cependant qu’un appel à projets. Pourtant, elle est
souvent moins contraignante : pas de date butoire pour déposer les candidatures. Elle incite donc les
personnes présentes à relayer information.
Françoise Ramel-Flageul note la faible présence des lauréats de l’appel à projets à qui s’adresse plus
particulièrement l’initiative de ces journées d’échange, même si l’objectif est de rassembler les énergies
bien au-delà. Certains lauréats se sont arrêtés sur la thématique de la journée autour du patrimoine
archéologique qui ne les concernait pas, ce qui incite à rappeler que notre démarche ne repose pas sur
les objets du patrimoine mais bien sur la question des valeurs et du savoir-faire, et la nécessité de
sortir de l’expérience de son contexte local pour donner une visibilité commune aux compétences et
aux ressources pédagogiques développées par les associations des autres de projets. Les différents
participants sont d’accord sur le fait qu’il ne faut pas cloisonner les objets patrimoniaux.
Dans l’attente de la mise en œuvre d ‘un réseau plus formel, Patrimoine-Environnement Bretagne
propose de mettre en place et de diffuser un agenda partagé permettant de rendre visibles les temps
forts des uns et des autres pour faciliter les prises d’initiatives individuelles, l’association régionale
n’ayant pas les moyens financiers de multiplier les rencontres et de répondre à la demande exprimée
par les présents.
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Conclusion
Cette journée d’échange a permis de mobiliser des acteurs du patrimoine autour du thème de la
valorisation d’un site patrimonial en plein air. Elle a permis de rassembler une trentaine de
participants venus d’horizons divers : élus, représentants de services archéologiques, médiateurs du
patrimoine, porteurs de projet privé, archéologues, responsables associatifs, etc, qui ont confronté
leurs différentes approches sur la transmission et la valorisation du patrimoine. L’accueil de cette
journée par le Centre des Landes a été l’occasion de centrer une partie des échanges sur l’enjeu
éducatif mais aussi d’ouvrir la réflexion à la problématique du développement durable en
s’intéressant aux liens culture/environnement.
Est clairement ressortie la volonté de développer des outils méthodologiques à destination des
porteurs de projets, de donner une visibilité à des initiatives originales et de valoriser l’action des
bénévoles. Il a été mis en avant l’importance de ces journées d’échange pour se rencontrer, être au
courant de la politique régionale en matière de patrimoine et de mutualiser les questionnements et les
solutions sur la valorisation patrimoniale.
D’autres journées d’échange auront lieu dans le prolongement de l’appel à projets de la Région
Bretagne, sur ce même principe : accueil par un porteur de projet lauréat. Un colloque est également
prévu pour la fin de l’année 2013 – début 2014.
Fanny Kerrien, en service civique au sein de Patrimoine-Environnement Bretagne reste à la disposition
des associations pour tout complément d’informations notamment pour accompagner un montage de
projet dans la perspective d’obtenir un financement dans le cadre de la ligne budgétaire régional
(bretagne@associations-patrimoine.org – 02 99 54 60 05), De même qu’est proposé un conseil en amont du
dépôt d’un dossier par Pascale Delmotte (pascale.delmotte@region-bretagne.fr - 02 22 93 98 29 )
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Ressources en ligne
Où trouver des informations sur les lauréats de l’appel à projets ?
Région Bretagne :
http://www.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_40920/sensibilisation-eteducation-au-
patrimoine-culturel-en-bretagne
Fédération Patrimoine-Environnement :
www.associations-patrimoine.org (rubrique Toute l’actualité / Education au patrimoine)
Où trouver les informations sur le financement de vos actions ?
Région Bretagne :
http://www.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_138733/soutenir-les-projets-d-education-
des-jeunes-au-patrimoine
Site internet des intervenants :
Le Nombril du Monde :
http://www.nombril.com
Le Village de l’an Mil :
http://www.melrand-village-an-mil.info/
Le Centre des Landes :
http://broceliande.centreleslandes.com/
Valorisation des sites archéologiques :
Une expérience d'archéologie expérimentale intéressante portée par une association à
Limogne en Quercy:
http://cahiers-techniques.espaces-naturels.fr/
Un document de BIBRACTE EPCC, Centre archéologique européen sur le projet pédagogique
et la médiation en archéologie :
http://www.bibracte.fr/fic_bdd/contenu_fr_fichier/1289315991969.pdf
L’Archéologie à la rencontre des jeunes publics et des visiteurs handicapés (document édité
par l’OCIM) :
http://doc.ocim.fr/LO/LO103/LO.103(1)-pp.04-11.pdf
Conception de valises pédagogiques pour la médiation à l’archéologie :
http://www.archeologies.fr/
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Sites naturels, espace remarquables :
Tout savoir sur le label Espaces Remarquables de Bretagne :
http://www.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_31203/espaces-remarquables-de-bretagne-
reserves-naturelles-regionales
Erosion du littoral et vestiges archéologiques:
http://www.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_135813/une-action-pour-sensibiliser-a-l-
erosion-du-littoral-et-l-archeologie?lg=fr&customcid=j_3
Site des espaces naturels régionaux du Nord-Pas-de-Calais :
http://www.enrx.fr/
Exemple de communication mutualisé ds le cadre d’une mise en réseau d’acteur :
Réseau d’associations et sites de découverte de la Nature et du Patrimoine en Haute-Savoie :
http://www.reseau-empreintes.com/
Les associations membres d'Écopôle (réseau des acteurs locaux agissant en faveur de
l'environnement et du développement durable au cœur de l'agglomération nantaise), mettent
en commun leurs sorties "nature et environnement" pour les proposer dans un carnet et sur
un site internet:
http://www.baladesenloireatlantique.fr/
Valorisation de ressources pédagogiques en ligne :
Le site de la FNCAUE (fédération nationale des conseils Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement), rubrique « espace pédagogie » :
http://www.fncaue.asso.fr/
Le portail interministériel de l’éducation artistique et culturelle :
http://www.education.arts.culture.fr
Le portail national Histoire des Arts :
http://www.histoiredesarts.culture.fr/
Le Centre National de documentation Pédagogique :
http://www.cndp.fr
Des ressources pédagogiques sur le patrimoine aquitain :
http://bnsa.patrimoines.aquitaine.fr/17-patrimoine-junior.htm
Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012
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Patrimoine-Environnement – FNASSEM Bretagne
ZI Route de Lorient
3, rue Jean Lemaistre 35000 Rennes
Contact : Fanny Kerrien, chargée de mission
02 99 54 60 05 - 02 23 46 43 68
bretagne@associations-patrimoine.org