Post on 08-Feb-2016
CHAPITRE 2 : « LES COUTS PARTIELS »
SECTION 1 : « LA VARIABILITE DES CHARGES »
I. TYPOLOGIE DES CHARGES :1. CHARGES VARIABLES :
Appelées aussi charges opérationnelles ou charges d’activités sont des charges dont le montant varie dans le même sens que le niveau d’activité.
Le niveau d’activité peut être mesuré :
En unité physique, qui peut être :o Le nombre d’unité produite.o Le nombre d’unité vendue.o Le nombre d’unité consommé.
En unité monétaire, le chiffre d’affaire très souvent.
a. EXEMPLES :
Consommation de matières premières, d’énergie, transport sur achat et transport sur ventes …
b. GRAPHIQUE :
Les charges variables sont représentées graphiquement par une droite de la forme :
Avec :
« a » : Le coefficient de variabilité. « x » : Le niveau de l’activité.
2. CHARGES FIXES
Les charges de structure restent stables même en la variation du niveau d’activité. Ils augmentent uniquement par paliers correspondant à de nouvelles capacités de production.
a. EXEMPLES :
Prime d’assurance, salaires, loyer, …
b. GRAPHIQUE :
Les charges fixes sont représentées par une droite de la forme :
Avec :
« b » : Charges fixes totales.
3. CHARGES SEMI-VARIABLES OU MIXTES :
Elles se composent d’une partie variable et d’une partie fixe.
a. EXEMPLES :
Salaires des représentants commerciaux, dépenses du téléphone (abonnement + communication), …
b. Graphique :
Représentées sous une droite de la forme :
II. INCIDENCE DU NIVEAU D’ACTIVITE SUR LES COUTS :1. METHODE DU COUT COMPLET :
Le coût complet comprend des charges variables et des charges fixes :
Représentées graphiquement sous forme :
Avec :
Avec :
L’existence des charges fixes constantes a une incidence sur le calcul du coût complet unitaire des produits selon le niveau d’activité envisagé par l’entreprise.
Exemple :
Niveau d’activitéElément du coût 400 500 600 800
Charges variablesCharges fixes
3600030000
4500030000
5400030000
7200030000
Coût total 66000 75000 84000 102000Coût unitaire
- Coût variable(Charges variables/Niveau d’activité)
- Coût fixe(Charges fixes/Niveau d’activité)
90
75
90
60
90
50
90
37,50
Coût unitaire total 165 150 140 127,50Ce tableau montre que les charges fixes unitaires sont variables par rapport à l’activité.
- Les charges variables totales sont variables ( ).
- Les charges fixes totales sont constantes ( ).
- Les charges variables unitaires sont constantes ( ).
- Les charges fixes unitaires sont variables ( ).
Les charges fixes unitaires sont variables du fait que le même montant est réparti à chaque fois à un niveau d’activité différent.
SECTION 2 : « METHODE DE L’IMPUTATION RATIONNELLE DES CHARGES FIXES »
Cette méthode permet d’éviter une trop grande variation du coût de revient (coût fixe unitaire) sur plusieurs périodes consécutives.
I. PRINCIPE DE BASE DE LA METHODE :
En raison des variations du volume d’activité, le coût de revient varie aussi. En d’autre terme, quand la production augmente cela implique que le coût de revient complet unitaire diminue. On peut montrer cela dans le tableau suivant :
Quantité produite 400 unités 500 unités 600 unitésCoût variable unitaire 200 200 200Coût de structure unitaire 40000/400=100 40000/500=80 40000/600=66Coût complet unitaire 300 280 266
La méthode de l’imputation rationnelle supprime l’incidence de la variation du volume d’activité sur les coûts de revient. Cette méthode réside dans les faits suivants :
Les charges variables sont totalement imputées dans le coût complet. Les charges fixes ne sont imputées que dans la proportion suivante :
Trois cas sont possibles :
- Lorsque l’activité réelle coïncide avec l’activité normale : « Tous les coûts fixes sont imputés au coût complet ».
Charges fixes globales
- Lorsque l’activité réelle est inférieure à l’activité normale : « Une partie des coûts fixes est imputée au coût complet, tandis que l’autre partie, qui se nomme Malus de sous-activité, est retirée du compte de résultat ».- Lorsque l’activité réelle est supérieure à l’activité normale : « Les coûts fixes ainsi que le bonus de sur-activité sont imputées au coût complet. Le bonus est inscrit dans le compte de résultat afin de rétablir l’équilibre comptable ».
II. APPLICATION DE LA METHODE :
Il y a 6 étapes :
1) Définir une activité normale.2) Isoler les coûts fixes de l’ensemble des coûts.3) Déterminer le coefficient d’imputation rationnelle « k » = activité réelle/activité
normale.4) Calculer les coûts fixes incorporables aux coûts « CFI » en multipliant les coûts
fixes réels par le coefficient d’imputation rationnelle :
5) Calculer les coûts selon la méthode de l’imputation rationnelle (charges variables constatées + charges fixes imputés).
6) Calculer la différence entre CFI et CFR, si : CFI ≠ CFR ⇒ rétablir l’équilibre comptable.
III. EXEMPLE D’APPLICATION 1 :
L’entreprise Roch fabrique un produit A. les charges suivantes sont constatées :
Eléments Janvier Février MarsProduction (unités)Charges variables :-Matières premières-Main d’œuvreCharges fixes
1500
6000012000037500
1350
5200010760037500
1800
7170015000037500
Coût total (charges variables + charges fixes)Coût d’un produit (Coût total/Production)
217500145
197100146
259200144
L’entreprise produit normalement 1500 unités.
Calculer les coefficients mensuels d’imputation rationnelle et les différences d’incorporation. Commenter les résultats trouvés.
Étape 1 : Une activité normale de 1500 unités.
Étape 2 : Des coûts fixes de 37500.
Étape 3 : Un coefficient d’imputation rationnelle est déterminé d’après le tableau suivant :
Eléments Janvier Février Mars
Production⇒Rapport :Activité Réelle/Activité Normale=Coefficient d’IR
1500
1
1350
0,90
1800
1,20Étape 4 : Des coûts fixes incorporables aux coûts qui sont calculés d’après le tableau
suivant :
Eléments Janvier Février MarsCharges Fixes×Coefficient d’IR=Charges fixes Imputés
37500
1
37500
37500
0,90
33750
37500
1,20
45000
Étape 5 : Des coûts selon la méthode de l’imputation rationnelle qui sont comme suit :
Eléments Janvier Février MarsCharges Variables+Charges Fixes Imputés=Coût total
180000
37500
217500
159600
33750
193350
221700
45000
266700
Étape 6 : Une différence entre CFI et CFR qui est comme suit :
Eléments Janvier Février MarsCoût Total÷Production (unités)=Coût d’un produit⇒Décomposition :Variable (CVT/unités)Fixe (CFT/unités)⇒Différence d’Incorporation (CFR – CFI)
217500
1500
145
12025
-
193350
1350
143,22
118,2225,00
+3750
266700
1800
148,17
123,1725,00
-7500Remarque : La méthode de l’imputation rationnelle permet d’obtenir un montant unitaire de charges fixes indépendant du niveau d’activité (25 DH).
La méthode de l’imputation rationnelle permet d’isoler le coût variable unitaire et d’isoler son évolution.
Commentaires :
En février, l’entreprise est en sous-activité puisqu’elle a fabriqué 150 produits de moins que la norme. Cette sous-activité lui coûte 3750 DH.
En mars, l’entreprise est en sur-activité, elle a fabriqué 300 produits de plus que la norme. Cette sur-activité lui procure un gain de 7500 DH.
IV. APPRECIATION DE LA METHODE :
La méthode de l’IR présente plusieurs avantages :
L’IR des charges fixes permet de déterminer un coût unitaire stable indépendamment du niveau d’activité, ce qui peut guider l’entreprise dans la fixation des prix. Elle permet de faire ressortir le coût de la sous-activité ou le bonus de sur-activité. Elle permet le suivi des écarts entre l’activité réelle et l’activité normale, conduisant à cerner les causes et les implications des variations de l’activité surtout pour les entreprises à activité saisonnière. L’IR aide à déterminer le prix de vente.
Toutefois, la méthode présente des inconvénients :
Une difficulté à déterminer de façon objective une activité dite normale. Une lourdeur de l’application de la méthode dans le cadre de la méthode des sections analytiques.
V. EXEMPLE D’APPLICATION 2 :
L’entreprise « Lupino » vous communique les renseignements suivants pour le mois de mars afin d’effectuer le tableau de répartition des charges indirectes.
Centres auxiliaires : Gestion des bâtiments et prestations connexes.
Centres principaux : Atelier A et Atelier B.
Matières consommables (variables) : 44500 DH
Gestion des bâtiments : 10000 Prestations connexes : 2500 Atelier A : 14000 Atelier B : 18000
Charges de personnel : 80000 (Variables 60000, Fixes 20000)
20% Gestion des bâtiments 20% Prestations connexes 30% Atelier A 30% Atelier B
Les centres auxiliaires se répartissent comme suit :
Gestion des bâtiments : o Atelier A : 20%o Atelier B : 80%
Prestations connexes : o Atelier A : 30%o Atelier B : 70%
L’activité des centres par rapport à la normale est la suivante :
Gestion des bâtiments : 80% Prestations connexes : 110% Atelier A : 90% Atelier B : 120%
Tableau de répartition :
Charges par nature
Centres auxiliaires Centres principaux Différences d’incorporationGestion des
bâtimentsPrestations connexes Atelier A Atelier B
F V F V F V F V - +
Matières consommablesCharges de personnel 4000
10000
12000 4000
2500
12000 6000
14000
18000 6000
18000
18000Totaux 4000 22000 4000 14500 6000 32000 6000 36000
Taux d’activitéImputation CF
0,83200
1,14400
0,95400
1,27200
Différence d’incorporation +800 -400 +600 -1200 1600 1400Totaux =CFT + CVT - Diffé. D’incorp. 25200 18900 37400 43200
Gestion des bâtimentsPrestations connexes
-25200-18900
25200×20%=504018900×30%=5670
25200×0,8=2016018900×0,7=13230
Totaux 0 0 48110 76590 1600 1400
SECTION 3 « LE DIRECT COSTING OU COUT VARIABLE »
I. VARIABLE COSTING SIMPLE :
Cette méthode ne tient compte que des coûts variables.
1.METHODE DE CALCUL :
Elément Produit A Produit B Produit C Produit DChiffre d’affaire-Charges Variables
……………………
……………………
……………………
……………………
= Marge sur coût variable ou marge de contribution-Charges Fixes
………… ………… ………… ……………………
= Résultat Global …………
Une marge de coût variable par chaque produit représente le manque à gagner qui résulterait de l’abandon du produit au niveau global de l’entreprise.
2.APPLICATION :
Une entreprise a produit et vendu au cours d’une période deux types d’articles, 50 articles A et 30 articles B. Le prix de vente unitaire est de 200 DH pour A et 180 DH pour B. Les charges de la période sont les suivants :
Charges indirectes :
Eléments Atelier 1 Atelier 2Total répartition secondaireNature d’unités d’œuvreNombre d’unités d’œuvreCoût de l’unité d’œuvre
2000H machine
100200
1200H machine
8015
L’atelier 1 a utilisé 70 heures pour A et 30 heures pour B.
L’atelier 2 a travaillé 40 heures pour A et 40 heures pour B.
Charges directes :
Eléments Produit A Produit BMatières Premières MOD
60 DH/produit1 h à 60 DH/h
60 DH/produit1,5 h à 60 DH/h
Travail à faire :
1)Calculez les résultats selon la méthode des coûts complets.2)Calculez les résultats selon la méthode des coûts variables, sachant que les :
Matières premières et la MOD sont des charges variables. Charges indirectes sont supposées fixes.
3)Comparez et commentez les résultats des deux méthodes.
Solution :
1) Méthode des coûts complets :
Elément Produit A Produit BQ PU M Q PU M
Charges Directes :Matières PremièresMODCharges Indirectes :
5050
6060
30003000
3045
6060
18002700
30 → 1 hX → 1,5
⇒ X = (30×1,5)/1
Atelier 1Atelier 2
7040
2015
1400600
3040
2015
600600
Coût de RevientCA
5050
160200
800010000
3030
190180
57005400
Résultat 50 40 2000 30 -10 -300Le montant du coût de revient est égale au montant de l’ensemble des charges directes
et indirectes. Tandis que le prix unitaire est égale au montant du coût de revient sur la quantité (50 unité de A ou 30 unité de B) des produits.
2) Méthode des coûts variables :
Eléments Produit A Produit B TotalCA-Charges Variables :Matières premièresMOD
100006000
30003000
54004500
18002700
1540010500
48005700
=MCV-Charges Fixes :Atelier 1Atelier 2
4000 900 49003200
20001200
=Résultat 1700
3)Comparaison entre les méthodes :
Suivant la méthode des coûts complets, le produit B est déficitaire de 300. L’entreprise peut envisager l’arrêt de sa fabrication et se contenter de la production du produit A et réaliser un résultat de 2000 au lieu de 1700.
Selon la méthode des coûts variables, on remarque que le produit B dégage un MCV de 900, ce qui contribue dans cette limite à la couverture des charges fixes. En cas d’abandon de ce produit, le résultat sera :
Cela indique que l’entreprise n’a pas intérêt à abandonner le produit B mais à chercher à améliorer sa rentabilité.
3.APPRECIATION DE LA METHODE :
Les avantages :
Abandonner une activité ou un produit, si la MCV est négative. Des charges fixes absorbées, si le coût variable est inférieur au prix d’achat. Sous-traiter, si le coût variable est supérieur au prix d’achat.
Les inconvénients :
On parle de charges directes au lieu de charges variables.
La séparation entre et n’est pas facile à établir.
II. METHODE DU COUT VARIABLE EVOLUE :
Cette méthode consiste à distinguer les charges fixes en :
Charges fixes spécifiques c'est-à-dire propres à chaque produit ou service. Charges fixes communes à l’ensemble des produits ou services.
Compte d’exploitation analytique
Eléments Produit A Produit B Produit C TotalChiffre d’Affaire-Charges Variables
………….………….
………….………….
………….………….
………….………….
=Marge sur Coût Variable-Charges Fixes Spécifiques
………….………….
………….………….
………….………….
………….………….
=Marge sur Coût Spécifiques-Charges Fixes Spécifiques
…………. …………. …………. ………….………….
Résultat Global ………….
Elle mesure la contribution du produit à la couverture des coûts fixes communs et à la formation du résultat.
1. APPLICATION :
Une entreprise fabrique et commercialise deux produits A et B. Pour une période déterminée, elle met à votre disposition les informations suivantes :
Eléments Produit A Produit BCACVCF spécifiques
1500040002000
20000130007500
CF communes 6500Travail à faire :
1) Pour chaque produit, calculer la MCV selon la méthode du CV évolué.2) Calculer le résultat global et commenter les résultats obtenus.
Solution :
Eléments Total % Produit A % Produit B %CA-CV
3500017000
100 150004000
100 2000013000
100
20000→100 ⇒ X = (7000×100)/200007000→X X = 35
=MCV-CF spécifiques
180009500
51,42 110002000
73,33 70007500
35
=MC Spécifiques 8500
24,28
9000
60
-500
-2,5
-CF communes 6500
=Résultat 2000 5,71
L’analyse du tableau montre que le produit B dégage une marge sur coûts spécifique négative. Cela veut dire que non seulement il ne participe pas à la couverture des charges fixes communes mais il n’arrive pas à absorber la totalité de ses propres charges fixes spécifiques.
Donc, s’il existe des possibilités d’améliorer sa MCV en agissant sur ses déterminants on peut le garder sinon sa suppression sera nécessaire.
L’utilité de la méthode du coût variable évolué pour la gestion est évidente :
Elle permet de connaître avec plus de précision la contribution de chaque produit à la couverture des charges fixes communes, donc à la rentabilité globale de l’entreprise. La comparaison des apports de chaque produit (MC spécifiques) peut résoudre le problème de l’opportunité de maintenir ou d’abandonner une activité.
SECTION 4 : « LE SEUIL DE RENTABILITE (SR) »
I. DEFINITION :
Le seuil de rentabilité est le chiffre d’affaire ou le niveau d’activité que l’entreprise doit réaliser pour couvrir l’ensemble des charges variables et fixes et pour lequel elle ne réalise ni bénéfice ni perte.
II. CALCUL DU SEUIL DE RENTABILITÉ :
On a :
Puisque, par définition, au seuil de rentabilité, le résultat est nul. Alors, on a :
20000→100 ⇒ X = (-500×100)/20000-500→X X = -2,5
35000→100 ⇒ X = (2000×100)/350002000→X X = 5,71
Par conséquent, l’équation suivante :
Se transforme :
Le seuil de rentabilité se calcul donc :
Ou bien :
III. EXEMPLE D’APPLICATION :
L’entreprise « Four » réalise la fabrication et la vente d’un article donné dans les conditions suivantes :
Prix de vente unitaire : 200 DH Charges variables unitaires : 120 DH Charges fixes globales : 80 000 DH Ventes de l’exercice : 3000 articles
Travail à faire :
1) Calculer le résultat global et unitaire.2) Déterminer par calcul le seuil de rentabilité.
Solution :
1) Le résultat global et unitaire :
Eléments Unitaire GlobalChiffre d’affaires-Charges variables
200120
600000360000
Marge sur coûts variables-charges fixes
8026,6666
24000080000
Résultat 53,3334 160000
2) Calcul le seuil de rentabilité :
Charges fixes unitaires :
Colonne unitaire × Activité (3000)
Seuil de Rentabilité en valeur :
1er méthode :
2ème méthode :
Seuil de Rentabilité en quantité :
1er méthode :
2ème méthode :
IV. REPRESENTATION GRAPHIQUE :
Plusieurs représentations sont possibles :
1) D’après la formule : CA = CV + CF = Charges Totales2) D’après la formule : R = MCV – CF 3) D’après la formule : MCV = CF
1er méthode : CA = Charges Totales
a : coût variable unitaire (taux de variabilité : CV/CA) x : CA b : CF
CA :
CT :
Zone de bénéfice
Zone de Perte
SR
CA
CT
2ème méthode : MCV = CF
a’ : Taux de Marge sur coût variable (MCV/CA)
3ème méthode : le résultat est nul
V. MARGE ET INDICE DE SECURITE :1. MARGE DE SECURITE (MS) :
Toute entreprise cherche à atteindre et dépasser son SR. Cet objectif est mesuré par la marge de sécurité dont l’expression est :
La marge de sécurité est l’excédent du CA de l’entreprise sur son SR.
2. INDICE DE SECURITE :
L’indice de sécurité mesure la marge de sécurité en % du CA. Il indique la baisse de CA que l’entreprise peut supporter avant d’être en perte.
VI. DATE D’OBTENTION DU SEUIL DE RENTABILITÉ : POINT MORT
Point Mort : CA régulier
MCV :
CF :
Zone de bénéfice
Zone de Perte
SR
CA = x
MCV
R :
Zone de bénéfice
Zone de Perte
SR CA = x
Résultat
Le point mort représente la date à laquelle le seuil de rentabilité est atteint :
Si les données sont semestrielles : Point Mort = (SR × 6)/CA Si les données sont trimestrielles : Point Mort = (SR × 3)/CA
Cas d’une entreprise à activité saisonnière :
Les entreprises à activité saisonnière réalisent leur CA de façon irrégulière au cours de l’exercice. D’où il n’est pas possible de retenir l’hypothèse de régularité de l’activité.
Ces variations saisonnières en cours de l’exercice n’ont pas d’incidence sur les conditions d’exploitation de l’entreprise et n’influencent pas la valeur du CA critique, mais par contre elles modifient la date à laquelle il sera atteint. On décompose période par période le CA et on procède comme suit :
Calcul du SR. Cumuler les CA. Calcul du PM par interpolation linéaire.
Exemple d’application :
L’entreprise « PADOV » a établi le compte de résultat différentiel suivant :
Eléments Montant %CA netCV des marchandises venduesMCVCFRésultat
650 000400 000250 000175 00075000
10061,5438,46
11,54
Elle souhaite calculer :
1) Le seuil de rentabilité et le point mort.2) Le point mort dans l’hypothèse d’une activité saisonnière.
Le chiffre d’affaires annuel se décompose comme suit :
1er trimestre : 220 000 2ème trimestre : 200 000 3ème trimestre : 120 000 4ème trimestre : 110 000
3) La marge de sécurité et l’indice de sécurité.
Solution :
1) Le seuil de rentabilité et le point mort :
Le seuil de rentabilité est atteint le 12 septembre.
2) Le point mort dans l’hypothèse d’une activité saisonnière :
Période CA cumulé1er trimestre2ème trimestre3ème trimestre4ème trimestre
220 000420 000540 000650 000
Le point mort est atteint le 26 juillet.
3) La marge de sécurité et l’indice de sécurité :
L’entreprise PADOV peut supporter une baisse d CA de 30% avant d’être en perte.
VII. LEVIER D’EXPLOITATION OU OPERATIONNEL :
Le rapport entre la variation du résultat et la variation du CA s’appelle coefficient de levier d’exploitation. Il exprime la performance économique dans les cas d’une hausse du CA, mais aussi le risque économique résultant d’une baisse du CA.
Exemple d’application :
Pour un chiffre d’affaire de 500 000 DH le résultat est de 50 000 DH. Quelle est la variation du résultat pour une variation de CA de 10 000 DH et quel est le coefficient de levier d’exploitation sachant que le taux de MCV est de 40% et le montant des coûts fixes est de 150 000 DH.
Le SR se situe dans cette tranche
Solution :
Si le chiffre d’affaires croit de 1% cela entraîne une augmentation du résultat d’exploitation de 4%.
VIII. APPRECIATION DE LA METHODE DU SEUIL DE RENTABILITE :
Avantage :
C’est un instrument de décision en matière de préparation des budgets et de choix des investissements. Le seuil de rentabilité permet de déterminer :
La marge de sécurité. Le volume des ventes qui doit être réalisé. Quel bénéfice permet de réaliser un CA d’un montant donné. Etc.
Cette technique constitue un instrument de prévision à court terme, ce qui facilite la recherche des solutions.
Inconvénient :
Le modèle suppose qu’il existe une relation linéaire entre les coûts et le CA. Le modèle suppose que les charges de structure restent fixes. On suppose une demande illimitée à un prix fixe. Le modèle considère le CA comme représentant le niveau d’activité, alors que le CA peut varier. Une autre difficulté tient à l’exclusion des entreprises multi-productives.
SECTION 5 : « LE COUT MARGINAL »
I. DEFINITION :
Le coût marginal est la différence entre l’ensemble des charges courantes nécessaires à une production donnée et l’ensemble de celles qui sont nécessaires à cette même production majorée ou minorée d’une unité. L’unité peut correspondre à un lot, une série, un produit, …
II. EXEMPLE :
Une entreprise fabrique normalement 10 séries de 25 articles par mois. Le coût total des 10 séries : 2 000 DH comprend 1 200 DH de CV et 800 DH de CF. Il est envisagé de limiter la production à 9 séries pour la période à venir. Les CF resteraient inchangées et les CV totales diminueraient de 120 DH.
Calcul du coût marginal :
Série Charges variables Charges fixes Coût total Coût marginal109
12001080
800800
20001880 120
Le coût marginal de la production d’une série en un moins, 120 DH, est appelé coût marginal de régression. Par unité le coût marginal = 120/25 = 4,8 DH
Il prévu de produire une série supplémentaire. Dans cette hypothèse, les CV passeraient à 1 320 DH et les CF sont constantes.
Calcul du coût marginal relatif à la 11ème série.
Série Charges variables Charges fixes Coût total Coût marginal1011
12001320
800800
20002120 120
Le coût marginal de la production d’une série en plus, est appelé coût marginal de développement. Par article, le coût marginal = 120/25 = 4,8 DH
III. COUT MARGINAL ET COUT VARIABLE UNITAIRE :
Le coût marginal est composé de charges variables majorées éventuellement des coûts fixes supplémentaires qu’il est nécessaire de supporter pour augmenter la production. On distingue de cas possibles.
Cas 1 : Coût marginal = Coût variable unitaire, lorsque deux conditions sont satisfaites :
La production supplémentaire n’entraîne pas d’augmentation des coûts fixes. L’augmentation des charges variables est proportionnelle aux quantités produite :
Cas 2 : Coût marginal ≠ Coût variable unitaire, lorsque deux conditions sont satisfaites :
Les charges fixes sont modifiées suite à la variation de la production. L’augmentation des charges variables n’est pas proportionnelle aux quantités
produite.
Exemple :
Le tableau suivant indique le calcul des coûts marginaux par une variation de la production de 10 à 13 séries.
Séries Coût total Coût marginal
Charges variables Charges fixesTotales Unitaires10111213
2 0002 1202 2702 420
-120150150
1 2001 3201 4401 590
120120120
122,31
800800830830
Dans cet exemple :
Le coût marginal de la 11ème série = coût variable unitaire = 120 DH Le coût marginal de la 12ème série = 150 DH comprend :
Le coût variable unitaire 120. La variation des CF = 30
Le coût marginal de la 13ème série = 150 DH représente l’accroissement non proportionnel du coût variable total.
IV. UTILITE POUR LA GESTION :
Acceptation d’une commande supplémentaire :
Une commande supplémentaire par rapport à la production actuelle sera acceptée si elle permet d’augmenter le profit total c'est-à-dire pour cette commande on a :
Recette Marginal > Coût Marginal
Exemple :
Une entreprise fabrique et vend un produit au prix de 60 DH. Le CV unitaire est de 32 DH. Les coûts fixes annuels de 1 000 000 DH. Production annuelle : 80 000 unités.
La société reçoit une commande ponctuelle de 10 000 unités. L’entreprise peut adopter un rythme de 90 000 unités produite par an sans modifier sa structure. La commande est à livrer au prix unitaire de 42 DH, doit-elle être acceptée ?
Raisonnement en coûts de revient :
Du fait de la constance des CF le CR unitaire a diminué. Le prix de vente unitaire de la commande supplémentaire < CR unitaire (42 < 43,11) par conséquent, l’entreprise serait amenée à refuser cette commande.
Raisonnement en coût marginal :
Il faut accepter la commande puisque la rentabilité est meilleure.