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03 16 Ils se nomment Faïza Guène, Mabrouck Rachedi ou Samira El Ayachi. Ils font partie de cette nouvelle génération d’auteurs issus des quartiers sensibles qui a su émerger, brisant au passage les codes conventionnels de la littérature avec des œuvres telles que Kiff e kiff e demain, Le petit Malik ou La vie rêvée de mademoiselle S. La relation étroite entre science et sport a permis aux athlètes de courir, nager et sauter toujours plus vite et plus loin. Mais ces perfor- mances technologiques interrogent également la définition même du sport et le rapport des sportifs à la notion de performance. SOCIETE sport Les auteurs des quartiers cassent les codes de la littérature Ce que le sport doit à la science 7 - 13 SEPTEMBRE 2012 N° 229 WWW.ZAMANFRANCE.FR La circoncision en France : illégale mais «admise» Une majorité de Turcs pour un nouveau parti r Le débat qui fait rage en Allemagne sur une éventuelle interdiction de la circoncision religieuse pourrait s’inviter, à terme, en France. Tolérée, mais non fondée en droit, la circoncision n’a pas encore soulevé de vagues dans l’Hexagone. Pour le chercheur Samim Akgönül, une polé- mique sur ce sujet renforcerait le risque de communautarisation religieuse des musulmans de France. R SOCIETE 04 r Une enquête réalisée en août sur les questions de politique intérieure et étrangère révèle que pour 60,4 % des Turcs, le pays a besoin d’un nouveau parti et d’un nouveau leader. L’étude souligne notamment le ressentiment éprouvé vis-à-vis d’une classe politique qui, depuis les dernières élections, n’a pas toujours répondu aux attentes de la population. R TURQUIE 07 R&B, rap, pop : la nouvelle vague de la musique religieuse La musique musulmane connue sous le nom d’ anasheed et popularisée par de jeunes artistes originaires de pays aussi divers que la Macédoine, l’Azerbaïdjan ou le Liban rencontre un succès désormais international. 1CULTURE 12-13 Rentrée scolaire : les clés de la réussite A chaque rentrée scolaire, les parents sont confrontés à la même interrogation : comment garantir à leurs enfants les conditions d’une bonne scolarité ? D’après Mahacen, chef de projet pédagogique à Etude Plus, la confi ance en soi des élèves et l’investissement des parents sont deux des clés essentielles du succès. -Alors que la rentrée a débuté cette semaine, et que les parents s’interrogent sur la réussite sco- laire de leurs enfants, quelles solutions peuvent leur permettre de leur as- surer épanouissement et réussite ? Pour les pro- fessionnels de l’éduca- tion, la confiance en soi est un facteur primor- dial de réussite scolaire. En effet, un élève qui a une faible estime de lui-même et de ses capacités risque de manquer d’engage- ment dans son travail personnel. Plus important encore : la confiance en ses capacités d’apprentis- sage. Les élèves qui correspondent à ce profil se fixent des objectifs plus ambitieux et persévèrent davantage face à des difficul- tés. «Le travail de confiance en soi est très important pour la réussite des enfants. Un profes- seur n’a pas le temps de faire du cas par cas. R SOCIETE 06 La morale laïque pour sauver le «vivre ensemble» rSOCIETE 02 Le 1 er magazine sur l’histoire kurde dans les kiosques rSOCIETE 03 Moncef Bey : un ottoman tunisien face au pouvoir colonial rCULTURE 14

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Zaman France N° 229 - FR

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0316Ils se nomment Faïza Guène, Mabrouck Rachedi ou Samira El Ayachi. Ils font partie de cette nouvelle génération d’auteurs issus des quartiers sensibles qui a su émerger, brisant au passage les codes conventionnels de la littérature avec des œuvres telles que Kiff e kiff e demain, Le petit Malik ou La vie rêvée de mademoiselle S.

La relation étroite entre science et sport a permis aux athlètes de courir, nager et sauter toujours plus vite et plus loin. Mais ces perfor-mances technologiques interrogent également la défi nition même du sport et le rapport des sportifs à la notion de performance.

SOCIE

TE

spor

tLes auteurs des quartiers cassent les codes de la littérature

Ce que le sport doit à la science

7 - 13 SEPTEMBRE 2012 N° 229WWW.ZAMANFRANCE.FR

La circoncision en France :illégale mais «admise»

Une majorité de Turcs pour un nouveau parti

rLe débat qui fait rage en Allemagne sur une éventuelle

interdiction de la circoncision religieuse pourrait s’inviter, à terme, en France. Tolérée, mais non fondée en droit, la circoncision n’a pas encore soulevé de vagues dans l’Hexagone. Pour le chercheur Samim Akgönül, une polé-mique sur ce sujet renforcerait le risque de communautarisation religieuse des musulmans de France. RSOCIETE 04

rUne enquête réalisée en août sur les questions de politique

intérieure et étrangère révèle que pour 60,4 % des Turcs, le pays a besoin d’un nouveau parti et d’un nouveau leader. L’étude souligne notamment le ressentiment éprouvé vis-à-vis d’une classe politique qui, depuis les dernières élections, n’a pas toujours répondu aux attentes de la population. RTURQUIE 07

R&B, rap, pop :la nouvelle vague de la musique religieuseLa musique musulmane connue sous le nom d’anasheed et popularisée par de jeunes artistes originaires de pays aussi divers que la Macédoine, l’Azerbaïdjan ou le Liban rencontre un succès désormais international. 1CULTURE 12-13

Rentrée scolaire : les clés de la réussite

A chaque rentrée scolaire, les parents sont confrontés à la même interrogation :

comment garantir à leurs enfants les conditions d’une bonne scolarité ? D’après

Mahacen, chef de projet pédagogique à Etude Plus, la confi ance en soi des élèves et l’investissement des parents sont deux

des clés essentielles du succès.

-Alors que la rentrée a débuté cette semaine, et que les parents s’interrogent sur la réussite sco-laire de leurs enfants, quelles solutions peuvent leur permettre de leur as-surer épanouissement et réussite ? Pour les pro-fessionnels de l’éduca-tion, la confi ance en soi est un facteur primor-dial de réussite scolaire. En effet, un élève qui a une faible estime de lui-même

et de ses capacités risque de manquer d’engage-ment dans son travail personnel. Plus important encore : la confi ance en ses capacités d’apprentis-

sage. Les élèves qui correspondent à ce profi l se fi xent des objectifs

plus ambitieux et persévèrent davantage face à des diffi cul-tés. «Le travail de confi ance

en soi est très important pour la réussite des enfants. Un profes-seur n’a pas le temps de faire du cas par cas. RSOCIETE 06

La morale laïque pour sauver le «vivre ensemble» rSOCIETE 02

Le 1er magazine sur l’histoire kurde dans les kiosques rSOCIETE 03

Moncef Bey : un ottoman tunisien face au pouvoir colonial rCULTURE 14

03El Ayachi. Ils font partie de cette nouvelle génération d’auteurs issus des quartiers sensibles qui a su émerger, brisant au passage les codes conventionnels de la littérature avec des œuvres telles que Le petit Malik

SOCIE

TE

leur permettre de leur as-

Moncef Bey : un ottoman tunisien face

WWW.ZAMANFRANCE.FR

LA REDACTIONEDITO

Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, ne veut pas que la laïcité soit ré-duite à l’idée que «tout se vaut». La laïcité ne doit pas être comprise comme un vague relativisme qui se limiterait à permettre la cohabitation de multiples visions du monde. Lui-même agrégé de philosophie, le ministre a déclaré dans une conférence de presse que la laïcité «ce n’est pas la simple tolérance». Il profi te donc de la rentrée sco-laire pour proposer son projet de morale laïque qui s’inscrit dans la continuité de son livre Une religion pour la République. La foi laïque de Ferdinand Buisson (Seuil), paru en 2010, et dans lequel il développait déjà l’idée d’une religion laïque, à travers le portrait de l’un de ses principaux artisans. Le protestant libéral Ferdinand Buisson (1841-1932) était contre la religion telle qu’elle était représentée par les dogmes et les rites du clergé, mais il n’en pensait pas moins que l’homme est fondamentalement un être religieux. Si bien que l’éducation scolaire ne devait pas tomber dans le piège de s’opposer au «sentiment religieux». Anti-clérical sans être positiviste, Buisson avait l’ambition de penser une religion, en tant que spiritualité, qui serait adaptée à la République. Car pour lui, l’homme n’est pas seulement un «animal politique», il est aussi un «animal religieux». Pour Vincent Peillon, la morale laïque repose sur le libre-examen, la liberté de conscience, les droits de l’homme. Elle suppose l’idée d’une hu-manité partagée car elle considère que le divin ne se manifeste pas uniquement en un seul homme, Jésus-Christ, mais à tra-vers tous les hommes. Cette proposition de «morale laïque» est peut-être l’occasion de se souvenir que l’islam, en tant que reli-gion, repose également sur une vision mo-rale du monde, que les musulmans et les autres ont parfois tendance à oublier. Cette morale ne doit pas être entendue comme un moralisme formaliste mais comme une capacité à promouvoir la justice en un sens humaniste et universel. Le projet du mi-nistre est dès lors peut-être l’occasion de penser autrement les rapports entre laïcité et islam qui se sont développés de façon confl ictuelle ces dernières anné[email protected]

Le 22 août 2012, l’Association des avocats pro-gressistes a lancé à Istanbul une ligne d’urgence téléphonique, ouverte 24 heures sur 24, pour les victimes de violences policières appelé «Imdat Polis» (SOS Police). Le numéro de cette hotline, le 444 155 9, s’inspire du numéro d’urgence de la police en Tur-quie, le 155. Dès qu’une victime appelle la ligne d’urgence,

l’avocat le plus proche de la zone vient lui porter assistance. L’association l’accompagne ensuite dans sa plainte. En eff et, celle-ci a également mis

en place un Conseil, qui fournit une représentation légale aux victimes de torture. 5 avocats à plein temps, et 200 avocats issus de l’Association des avocats progressistes off reront leur temps et leurs services béné-volement.

Human Rights Watch (HRW) a appelé le gouvernement turc à «mettre fi n à l’impunité pour les meurtres et dispa-ritions aux mains d’agents de l’Etat» dans un rapport rendu public le lundi 3 septembre. Les personnes responsables de graves violations des droits humains commises après le coup d’Etat militaire de septembre 1980 à l’encontre de la population civile kurde dans les années

90, durant le confl it entre l’Etat et le PKK (Parti des travailleurs du Kurdis-tan), «n’ont jamais été tenues de rendre des comptes pour leurs actes», dénonce l’association. Human Rights Watch s’inquiète du délai de prescription de 20 ans qui est bientôt atteint pour ces crimes et demande aux autorités turques d’agir «maintenant» pour que «les victimes obtiennent justice».

Istanbul : un numéro contre les violences policières Crimes anti-kurdes : HRW accuse Ankara

...ET UNE MAUVAISEUNE BONNE...

NOUVELLE

téléphonique, ouverte 24 heures sur 24, pour les victimes de violences policières appelé

444 155 9, s’inspire du numéro

quie, le 155. Dès qu’une victime

dans sa plainte. En eff et, celle-ci a également mis en place un Conseil, qui fournit une représentation légale aux victimes de torture. 5 avocats à plein temps, et 200 avocats issus de l’Association des avocats progressistes off reront leur temps et leurs services béné-volement.

Une villageoise transporte de l’herbe sur un barrage complètement asséché dans le quartier de Bojonegoro dans la province indonésienne de Java-Est, le 2 septembre 2012. L’Indonésie est durement frappée par une longue période de sécheresse, à cause du phénomène climatique El Nino.

Une morale laïque pour sauver le «vivre ensemble»

L’enseignement de la «morale laïque» doit être harmonisé

pour enseigner aux enfants les prin-cipes et comportements du «vivre ensemble», a-t-on appris à l’issue d’une réfl exion engagée à la demande du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon. La laïcité à l’école est régulièrement chahutée par diverses polémiques, comme celle des «ma-mans accompagnantes» voilées lors de sorties scolaires ou la question de la viande halal à la cantine. «La laïcité, ce n’est pas la simple tolérance, ce n’est pas "tout se vaut" c’est un ensemble de valeurs que nous devons partager», a dit M. Peillon. «Pour les partager, il faut qu’elles nous soient enseignées et qu’elles soient apprises [...]. Il faut re-construire entre les enfants de France du commun», a ajouté cet agrégé de philosophie. Dans un entretien au Journal du dimanche, le ministre fi xe à la mission «trois objectifs : qu’il y ait une cohérence depuis le primaire

jusqu’à la terminale, que cet enseigne-ment soit évalué, qu’il trouve un véri-table espace». Il souligne que la morale laïque ne doit pas s’apparenter à l’«ordre moral» ou à l’«instruction ci-vique» : «le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s’émanciper, car le point de départ de la laïcité, c’est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les détermi-nismes – familial, ethnique, social, in-tellectuel –, pour après faire un choix», précise-t-il. La mission devra réfl échir au contenu : «Que peut être la morale partagée dans une société pluraliste et où il y a plusieurs morales conviction-nelles différentes ?», dit-il. De fait, indique le ministre, la réfl exion por-tera sur les modalités d’enseignement qui concernent tous les professeurs et toutes les disciplines et va «donc né-cessairement poser la question de la formation des enseignants».

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault accompagné de Vincent Peillon à l’occasion de la rentrée scolaire.

La morale pour réconcilier laïcité et islam

FRANCE02 7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Pour la première fois, un magazine sur l’histoire kurde est en vente

dans les kiosques turcs. En langue turque, Kürt Tarihi (Histoire kurde) est un bimen-suel publié depuis juin 2012. L’idée est de populariser l’histoire kurde, quasiment absente en Turquie. «L’histoire intéresse

beaucoup les Turcs, et ces derniers temps de nombreux magazines d’histoire popu-laire sont sortis. Mais comme toujours, les Kurdes et le Kurdistan sont entièrement absents de ces publications. Même si c’est à une échelle modeste, Kürt Tarihi veut mettre fi n à cette invisibilité», explique au

site internet Bianet le sociologue Mesut Yegen, rédacteur en chef du magazine. Mais M. Yegen a conscience que sa revue ne suffi ra pas à combler l’absence de l’his-toriographie kurde : «Notre préoccupation est plutôt d’esquisser une histoire des Kurdes et du Kurdistan dans la conscience populaire [turque].» Pour cela, Kürt Tarihi s’appuie sur une large équipe de spécia-listes turcs et internationaux, «complète-ments indépendants», assure-t-il. On re-trouve par exemple le grand spécialiste francophone de la question kurde Hamit Bozarslan, professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). L’éventail des sujets est large. Dans les premiers numéros parus, on retrouve des articles sur le théâtre kurde apparu à la Foire de Chicago en 1893, sur une ode du poète Seyh Riza Talabani pour le sultan Abdülhamid II (1842-1918) ou encore sur un livre de médecine kurde vieux de 200 ans. Face aux critiques sur le choix de la langue turque, Mesut Yegen précise que des articles en langue kurde seront égale-ment publiés mais interpelle ses détrac-teurs pour qu’ils publient «eux-mêmes un magazine d’histoire en kurde».

SOCIETE03 7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Le premier numéro du magazine

Kürt Tarihi.

Le 1er magazine turc sur l’histoire kurde Zoom

EN BREF

GRAN

DE-B

RETA

GNE

BAHR

EÏN Lourdes peines

pour 13 militantsUne cour d’appel de Bahreïn a confirmé mardi les lourdes peines infligées à 13 militants, dont des chefs de l’opposi-tion qui ont joué un rôle dans le sou-lèvement de 2011, violemment réprimé par le pouvoir. Sept d’entre eux, tous chiites, écopent de la perpétuité. Les militants, détenus depuis un an et demi, n’ont pas comparu devant le tribunal. Ils ont effectué un pourvoi en cassation. En effet, le premier procès des opposants s’était déroulé en avril 2011. Peu après l’annonce du verdict, des dizaines de jeunes gens ont mis le feu à des pneus à l’entrée de plusieurs villages chiites des environs de Manama pour protester.

Londres abriterait des biens du régime MoubarakLes autorités égyptiennes accusent le gouvernement britannique de traîner des pieds dans la traque des biens dé-tournés par le clan du dictateur déchu. A deux pas de Harrod’s et de Hyde Park, la famille Moubarak serait toujours pro-priétaire, via des sociétés basées dans des paradis fiscaux, d’une résidence évaluée à environ 10 millions d’euros. Une autre propriété londonienne du quartier de Chelsea et plusieurs sociétés enregistrées dans la capitale britannique feraient partie d’avoirs de l’entourage de l’ancien dictateur égyptien. Tous ces biens auraient échappé au gel imposé par les sanctions internationales adop-tées contre le régime.

En vacances en Afrique du sud, Ségolène Royal, l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007, s’est longuement confi ée au journal Le Figaro. Dans l’entretien, elle exclut de tirer un trait à sa carrière politique,

malgré sa défaite face au candidat socialiste dissident Olivier Falorni lors des dernières législatives.

‘‘«Arrêter ? C’est impensable. J’ai trente ans de vie politique»

Faïza Guène (Kiffe kiffe demain), Ma-brouck Rachedi (Le petit Malik), Rachid

Djaïdani (Viscéral), Samira El Ayachi (La vie rêvée de mademoiselle S.) : tous ces auteurs «ont des points communs», estime Tibo Bérard, qui a lancé aux Editions Sarbacane la collection Exprim’ pour promouvoir ce nouveau type de littérature dite urbaine ou populaire. «Ces livres sont des coups de poing en pleine tronche, ils déroutent, ils vont vite, à l’encontre d’une cer-taine idée de la littérature française que je trouve parfois fade, atone», décrit-il. En créant cette collection en 2006, Tibo Bérard avait «dans l’idée que des auteurs issus de scènes urbaines pou-vaient émerger», alors que le slam commençait à se faire connaître en France. Il a déniché Insa Sané au sein du label de musique Desh, qui produit notamment le groupe de rap Sniper. Enfant de Sarcelles (Val-d’Oise), Insa Sané, dont le prochain livre sortira en novembre, ex-plique que ses infl uences «vont du poète Lamar-tine au rappeur Oxmo Puccino en passant par l’écrivain Lamine Camara». Pour Hélène Bihéry, éditrice au Masque, «il était temps que les écri-vains de banlieue parlent de leur réalité» pour casser l’image «terrifi ante» et «fantasmée» des quartiers.

L’étiquette de l’écrivain de banlieueSeule ombre au tableau : «le côté ghetto associé à l’expression littérature urbaine», déplore Insa Sané. Faïza Guène, surnommée malgré elle la «Françoise Sagan des cités», raconte avoir eu du mal à gérer le succès acquis à l’âge de 19 ans avec Kiffe kiffe demain (publié en 2004 et vendu à plus de 400.000 exemplaires). «Les journalistes me demandaient mon avis sur le port du voile, l’immigration, les émeutes en banlieue... On me parlait de tout sauf de mon livre. J’étais consi-dérée comme un écrivain de banlieue et pas comme un écrivain tout court», regrette-t-elle. En revanche, «ce qui peut être valorisant, c’est de contribuer à vulgariser la littérature», note la jeune femme, qui termine son quatrième roman, publié chez Fayard. «Beaucoup de gamines qui l’ont lue ont découvert que la littérature était accessible», témoigne Isabelle Tingry, libraire aux Mots passants, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). «Elles se sont dit "moi aussi je peux y arriver"» ajoute-t-elle.

Ils se nomment Faïza Guène, Mabrouck Rachedi ou Samira El Ayachi. Ils font partie de cette nouvelle génération d’auteurs issus des quartiers sensibles qui a su émerger, brisant au passage les codes conventionnels de la littérature.

Faïza Guène est une jeune romancière, auteure de Kiff e kiff e demain.

Les auteurs des quartierscassent les codes de la littérature

La circoncision en France :illégale mais «admise»

FOUAD BAHRI PARIS«La Turquie observe avec étonnement que la pratique de la religion n’est plus

totalement garantie en Allemagne». Ces pro-pos du ministre turc chargé des Affaires euro-péennes, Egemen Bagis, tenus dans le quoti-dien allemand Süddeutsche Zeitung faisaient écho à la polémique qui a éclaté outre-Rhin sur une possible interdiction de la circoncision. Un arrêt d’un tri-bunal de Cologne s’était pro-noncé dans ce sens au nom du «libre épanouissement» de l’enfant et de «la préservation de son intégrité physique», provoquant l’ire des commu-nautés juive et musulmane al-lemandes. Si, dans l’immédiat, aucune loi fédérale n’est venue sanctionner ce débat, un précé-dent juridique pourrait faire tâche d’huile en France, premier pays musulman du continent avec une communauté estimée à 5 millions de fidèles. Jusqu’à présent, le sujet n’a pas été abordé au plus haut niveau, mais comme sou-vent sur les questions liées à l’islam, le contexte européen pourrait être un facteur déclenchant.

La circoncision relève du droit coutumierC’est l’avis de Samim Akgönül, enseignant-chercheur et spécialiste des religions mino-

ritaires dans l’Europe élargie à l’université de Strasbourg. «Dans la perception identitaire en Europe occidentale, ce genre de décisions contamine très rapidement l’ensemble des pays européens. Cette contamination a pu être observée pour des questions telles que le foulard, l’abattage rituel, les tribunaux d’arbitrages, la burqa ou les minarets» dit-il.

En France, la pratique de la cir-concision est jusqu’à présent plus tolérée que légalisée. Dans son rapport annuel de 2004 consacré à la laïcité, le Conseil d’Etat la consi-dérait comme «admise» tout en précisant qu’elle est «dépourvue de tout fondement légal». N’étant pas, dans ce cas de fi gure, prescrite ou justifi ée du point de vue médical, la circoncision relève donc du droit coutumier et du bon vouloir tacite

de la profession médicale, depuis l’ordonnance prescrite par le médecin généraliste jusqu’aux hôpitaux où se pratique l’opération chirurgi-cale. Comme le souligne la journaliste Isabelle de Gaulmyn dans le quotidien La Croix, la loi 16 du Code civil qui stipule qu’«il ne peut être porté atteinte à l’intégrité du corps humain qu’en cas de nécessité médicale pour la per-sonne ou à titre exceptionnel dans l’intérêt thérapeutique d’autrui», n’a jamais été utilisée contre la circoncision, à l’instar de l’excision. Cet argument de mutilation du corps de l’en-fant serait-il donc recevable en France ? Pour le professeur Akgönül, il l’est, même s’il reste

diffi cile de se prononcer, car «la réponse fait appel à des convictions» et celles-ci sont aussi évolutives. «Les comportements reli-gieux ne sont pas statiques. Ils sont dyna-miques, changent dans le temps et selon le contexte sociologique» ajoute-t-il.

Les risques de l’assignation communautaire L’un des travers de ce type de débat, qui peuvent tourner rapidement à la polé-

mique, serait néanmoins le risque d’enfermement communautaire pour

les Français issus de l’immigration. «Les années Sarkozy ont laissé

des traces. Il est encore pos-

sible de voir des discours essentialistes qui renvoient les musulmans à leur seul caractère de musulman» considère M. Akgönül. Un danger que le chercheur associe directement à la situation minoritaire des musulmans euro-péens et aux postures tendancieuses qu’elle peut générer. «Les musulmans d’Europe ont des réactions de minoritaires, c’est-à-dire défensives. Dans cette situation, et à l’ère du positivisme, toutes les religions tentent de trouver des explications rationnelles à leurs pratiques» dit-il, faisant référence notamment aux campagnes de prévention des maladies sexuellement transmissibles qui s’appuient sur la circoncision. L’universitaire, qui aime à rappeler les origines ancestrales de cette pra-tique qui remonterait au «Néolithique et au culte de la déesse-mère qui est en fait la terre», souligne les enjeux liés à cette démarche ratio-naliste. «Ces rationalisations font partie d’une recherche de légitimité. La circoncision et les autres comportements identifi és à l’islam sont au coeur de ce processus de légitimation en cours. Aussi, ce genre de pratiques, lorsqu’elles sont attaquées, deviennent des étendards» conclut l’universitaire.

Le débat qui fait rage en Allemagne sur une éventuelle interdiction de la circoncision religieuse pourrait s’inviter, à terme, en France. Tolérée, mais non fondée en droit, la circoncision n’a pas encore soulevé de vagues dans l’Hexagone. D’après le chercheur Samim Akgönül, une polémique sur ce sujet renforcerait le risque de communautarisation religieuse des musulmans de France.

SOCIETE04 7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

‘‘«En Europe, ce genre de décisions conta-

mine très rapidement l’ensemble des pays»

Samim Akgönül, enseignant-cher-

cheur à l’universi-té de Strasbourg, considère qu’une

polémique en France sur la circoncision

risquerait de renforcer les

tendances com-munautaristes

des musulmans de France.

Dans une récente étude, l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) pré-

conise la circoncision aux jeunes garçons, d’après la revue américaine Nature. La Haute institution recommande également son remboursement par l’assurance mala-die, estimant que le coût de l’opération serait largement compensé par les écono-mies réalisées grâce à la baisse des taux de sida, de papillomavirus humain et d’her-pès. L’Académie américaine de pédiatrie appuie sa position par des études menées en Afrique, qui auraient montré que la circoncision réduit le risque d’infection par le virus du sida.

La circoncision prochainement remboursée aux Etats-Unis

La circoncision, en France, qui relève du droit coutumier, est tolérée mais n’est pas encadrée par une législation particulière.

Rentrée scolaire : les clés de la réussite

EMMANUELLE GRIMAUD PARISAlors que la rentrée a débuté cette semaine, et que les parents s’inter-

rogent sur la réussite scolaire de leurs enfants, quelles solutions peuvent leur permettre de leur assurer épanouisse-ment et réussite ? Pour les professionnels de l’éducation, la confi ance en soi est un facteur primordial de réussite scolaire. En effet, un élève qui a une faible estime de lui-même et de ses capacités risque de manquer d’engagement dans son travail personnel. Plus important encore : la confi ance en ses capacités d’apprentis-sage. Les élèves qui correspondent à ce profi l se fi xent des objectifs plus ambi-tieux et persévèrent davantage face à des diffi cultés. «Le travail de confi ance en soi est très important pour la réussite des enfants. Un professeur n’a pas le temps de faire du cas par cas. Avec Etude Plus, nous écoutons les enfants qui doutent » précise Mahacen, chef de projet pédago-gique à la fédération de cette association franco-turque. Dans un deuxième temps, les parents doivent s’investir dans la sco-larité de leur enfant pour discerner ses goûts, faiblesses et forces. Mais la réussite scolaire repose aussi sur des objectifs précis. L’enfant a des échéances qu’il doit respecter lui permet-tant d’apprendre à gérer son temps. Aussi, pour se responsa-biliser, l’enfant doit comprendre qu’il ne travaille pas pour ses parents, mais pour lui. Ajoutons à cela l’importance du lieu de travail. Evidemment, c’est à l’enfant de choisir où il souhaite s’installer pour faire ses devoirs. En général, plus il grandit, plus il a besoin de solitude

pour se concentrer. «Certaines familles n’ont pas d’espace de travail à offrir à leurs enfants. Dans ce cas les devoirs se font dans la cuisine, parfois le cahier sur les genoux. Il arrive même que la télévi-sion soit constamment allumée» déplore Mahacen. Par ailleurs, trop de parents se focalisent sur les mauvais résultats, ou-bliant de reconnaître les points forts. Une chose est sûre : c’est en favorisant les petits plus que l’on obtient des résultats.

Communication et cohérence Il est essentiel d’être cohérent entre ce que l’on exige de l’enfant et ce qu’on lui donne à voir. Bien l’accompagner dans sa scolarité, c’est d’abord être un modèle pour lui, et ce au quotidien, mais c’est aussi ne pas oublier de communiquer. Les acteurs de l’éducation et de l’ins-truction d’un enfant sont en général les parents et les professeurs. «Tous les éducateurs doivent absolument tenir le même discours, de même aucun acteur n’est à négliger, chacun est complémen-taire et possède son propre rôle» indique l’enseignant Mohamed Bougafer, qui a publié un livre sur la nécessaire évolu-

tion du système éducatif Les quatre C pour réussir (Yvelinédition).

L’enfant doit entendre le même son de cloche pour limiter les interactions négatives dans le processus éducatif. Ici, le

maître mot est donc la cohé-rence. Cela néces-

site par ailleurs une confiance mutuelle. Une bonne commu-nication au sein du triangle pa-rents – enfants – professeurs e s t d o n c essentielle.

A chaque rentrée scolaire, les parents sont confrontés à la même interrogation : comment garantir à leurs enfants les conditions d’une bonne scolarité ? Selon Mahacen, chef de projet pédagogique à Etude Plus, la confi ance en soi des élèves et l’investissement des parents sont deux des clés essentielles du succès.

Le mardi 4 septembre, une vaste étude de santé sur les

comportements des jeunes de 11 à 15 ans a été publiée par l’Institut natio-nal de prévention de l’éducation pour la santé (Inpes). L’enquête a été effec-tuée en 2010 auprès de 11.638 collé-giens français. Il en ressort que ces adolescents ont un important réseau d’amis, dorment moins mais se nour-rissent mieux. «Le bilan est globale-

ment positif», commente François Beck, responsable des enquêtes à l’Inpes. Mais des points préoccupants subsistent comme la découverte de l’alcool, du cannabis ou du tabac. En effet, un tiers des élèves de 3e ont déjà connu l’ivresse, 16 % d’entre eux fu-ment régulièrement, tandis qu’un quart déclare avoir expérimenté au moins une fois le cannabis. Seule-ment 2 % en fument régulièrement.

Les enjeux éducatifs liés à la réussite scolaire de l’enfant passent par une bonne interac-tion entre parents et professeurs.

Un quart des collégiens a déjà fumé du cannabis…

Sousse: +216 2 4 27 81 29Den Haag: +31 6 29 93 71 80

Istanbul: +90 216 632 7066

Stuttgart: +49 15787014798

München: +49 89 54 3 8688Mannheim: +49 178 7625833Antwerpen: +324 86 70 76 19Montpellier: +336 05 12 41 24

Lyon: +336 11 22 74 35Paris: +336 79 40 78 78Besançon: +333 81 53 19 25Strasbourg: +336 22 94 51 55

SOCIETE06 7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Mohamed Bougafer

60 % des Turcs veulent un nouveau parti politique

D’après les travaux de chercheurs internatio-

naux publiés dans la revue Science magazine de cher-cheurs internationaux, la Tur-quie actuelle serait le lieu de naissance des langues indo-européennes, une famille de plus de 400 langues compre-nant l’anglais, le persan et l’hindi. L’étude montre que l’une des plus importantes fa-milles de langues recensée dans le monde est née en Ana-tolie, il y a 8.000 ans. La dis-persion des proto-Indo-euro-p é e n s a u r a i t d é b u t é e n Anatolie néolithique et serait à l’origine de l’expansion des langues indo-européennes his-toriques vers les autres coins

du globe, grâce à l’expansion de l’agriculture, aux VIIe et VIe siècles avant J.-C. Cependant, la théorie la plus communé-ment acceptée – du moins jusqu’à présent – a été celle de la Steppe, qui positionne la Russie actuelle comme le point d’origine des langues indo-eu-ropéennes, d’après l’article du 2 3 a o û t p u b l i é d a n s l e Washington Post. «Mais au-jourd’hui, de nouvelles re-cherches similaires apportent un appui linguistique à l’hypo-thèse anatolienne», d’après Michael Dunn, linguiste à l’Institut Max Planck de psy-cholinguistique à Nijmegen, aux Pays-Bas, un des co-au-teurs du récent rapport.

Pour 60,4 % des Turcs, la Tur-quie doit se doter d’un nouveau

parti politique et d’un nouveau lea-der. Tel est le constat d’une enquête effectuée après les récentes querelles politiques internes liées à la manière de traiter le problème persistant du terrorisme et les questions de poli-tique étrangère devenues plus pré-gnantes ces dernières semaines. Le résultat le plus significatif de cette enquête réside dans le fait que 60,4 % des personnes interrogées ont répon-du positivement à la question de sa-voir si un nouveau leader et un nou-veau parti étaient nécessaires pour remédier à la situation actuelle et trouver de nouveaux équilibres poli-tiques en Turquie. Seuls 28,9 % des personnes interrogées affirment avoir une opinion positive du paysage politique turc, s’estimant satisfaites de la direction actuelle du pays. L’en-quête montre également que l’AKP perdrait sans doute une partie des voix recueillies lors des élections du 12 juin 2011, la plupart des personnes interrogées affirmant être déçues par

les hommes politiques, dont l’action ces dernières années, tant au niveau intérieur que sur le plan international, a été en deçà des attentes. D’après les résultats du sondage – effectué du 22 au 27 août sous la forme d’entretiens approfondis sur un échantillon de 3.251 personnes issues de 21 pro-vinces – si une nouvelle élection avait lieu ce mois-ci, l’AKP obtiendrait 46,7 % du total des voix.

Le MHP progresse dans les intentions de voteLe Parti républicain du peuple (CHP) serait second avec 19,5 %, et le Parti d’action nationaliste (MHP), troi-sième avec 16,1 %. Il est intéressant de noter que si les deux premières formations perdraient une part importante des voix qui leur étaient acquises, le parti nationaliste en revanche semble progresser. Mais si la majorité des personnes inter-rogées souligne la nécessité d’une nouvelle figure politique, 47,3 % d’entre elles désignent néanmoins le Premier ministre Recep Tayyip

Erdogan comme étant le dirigeant le plus compétent de la scène poli-tique turque. L’ancien maire de la municipalité de Sisli à Istanbul, Mustafa Sarigul, arrive second avec 27,1 %, tandis que le leader du CHP Kemal Kiliçdaroglu est troisième avec 20,8 %. En ce qui concerne le MHP, 68,8 % des citoyens interrogés ayant voté pour le parti nationaliste se sont dits opposés à tout changement au sein de la direction, y compris en ce qui concerne Devlet Bahçeli et son entourage. Seuls 21,5 % ont exprimé l’opinion inverse concernant le deu-xième plus grand parti d’opposition au Parlement après le CHP. Enfin, le sondage montre que le vice-Premier ministre Ali Babacan est le ministre le plus populaire du gouvernement, pour 10,3 % des personnes interro-gées. Le ministre de l’Energie et des Ressources naturelles Taner Yildiz est second pour 9,7 % des Turcs, tandis que le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu arrive en troisième position pour 9,5 % des opinions exprimées.

Une enquête réalisée en août sur les questions de politique intérieure et étrangère révèle que pour 60,4 % des Turcs, le pays a besoin d’un nouveau parti et d’un nouveau leader. L’étude souligne notamment le ressentiment éprouvé vis-à-vis d’une classe politique qui, depuis les dernières élections, n’a pas toujours répon-du aux attentes de la population.

La Turquie, berceau des langues indo-européennes ?

TURQUIE07 7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

L’Anatolie pourrait être la terre où ont pris naissance les langues indo-euro-péennes, d’après une étude publiée dans la revue Science magazine.

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Une émission pour enfants jugée exhibitionniste crée un tolléBETÜL AKKAYA DEMIRBAS ISTANBUL

Un concours de chant pour enfants diffusé à la TV une fois

par semaine jusqu’à une heure très tardive de la nuit est devenu le sujet d’un débat passionné en Turquie. Certains pédagogues, mais aussi des familles et des associations pour la protection de l’enfance, considèrent l’émission comme une forme «de mauvais traitement infl igé à des en-fants» et demandent aux autorités son interdiction. Intitulée Bir Sarkisin Sen (Tu es une chanson), elle réunit des enfants âgés entre 6 et 15 ans interprétant des chansons habituel-lement chantées par des stars adultes de Turquie. Les producteurs de l’émission affirment que ce pro-gramme n’est pas un concours et qu’il a pour but de pousser les jeunes enfants talentueux à faire carrière dans la chanson. Les critiques de l’émission portent sur le fait que des enfants qui n’ont pas atteint leur maturité psychologique et physique sont forcés d’exhiber leurs corps en même temps que leurs talents, face à des millions de téléspectateurs, dans des costumes et avec un maquillage sophistiqué incompatibles avec leur âge. En dehors du chant, les jeunes candidats doivent également danser et divertir le public. «Dans le show, nous voyons certains enfants danser afin d’attirer l’attention du public comme des danseuses du ventre adultes. Ce ne sont pas des choses pensées par des enfants. Ils sont sans doute entraînés de cette façon», a ainsi dénoncé Yasemin Coban, la vice-présidente du comité de l’Asso-ciation de protection et de soutien des familles (AKODER). Pour Yase-min Coban, le concours perturbe la

croissance physique, morale et psy-chologique des jeunes enfants.

Un concours de chant, cause d’échec scolaireL’émission a été diffusée pour la première fois en 2009. Le Conseil suprême de la radio et de la télévision (RTÜRK) a donné un avertissement à la chaîne ATV pour le style et le contenu de l’émission. A la suite de nombreuses critiques contre ce pro-gramme, ATV l’avait retiré de sa grille avant de le rediffuser après quelques changements minimes apportés. Certains critiques de l’émission ont lancé une campagne dans les mé-dias sociaux contre le concours, afi n de «lutter contre l’exploitation des jeunes enfants dans les shows télé-visés». Ils ont créé des groupes sur Twitter et Facebook, comme «Çocuk Istismarina Hayir» (Non aux mau-vais traitements infl igés aux enfants) et «ATV Çocuk Istismarina Son Ver !» (ATV, arrête de maltraiter les enfants !). Ces groupes ont deman-dé aux autorités, et notamment au RTÜRK et au ministère de la Famille et des Affaires sociales, de prendre des dispositions contre le show. D’après la spécialiste du développe-ment de l’enfant, Gözde Erdogan, le concours de chant peut constituer par ailleurs une cause d’échec sco-laire pour ses participants. Mais pour elle, le problème est bien plus grave. «L’émission éloigne les enfants [par-ticipants] de toute sorte de partage à l’école. Par exemple, ils s’éloignent inévitablement de leurs amis, ce qui a des répercussions négatives sur leur relation avec leurs amis et leur réussite en classe», a affi rmé Gözde Erdogan à Zaman.

Le concours musical et télévisé pour enfants intitulé Bir Sarkisin Sen (Tu es une chanson) a provoqué une levée de boucliers des associations turques de protection de l’enfance qui l’accusent de promouvoir une image dégradante des mineurs.

Le ministre des Transports et de la Communication, Binali Yildirim, a affi rmé, mercredi 5 septembre, que son ministère n’envisageait pas de censurer

Twitter et Facebook. «Nous n’avons pas de tel plan. De

toute manière, il est impossible d’arrê-

ter momenta-nément les ré-seaux sociaux» a-t-il déclaré.

Ce démenti officiel fait suite à l’article «L’Etat se prépare à intervenir sur Twit-ter et Facebook» du journal Habertürk. D’après le quotidien, le ministre aurait déclaré que les réseaux sociaux pouvaient être des «menaces», notamment après un attentat comme celui de Gaziantep, avec lesquels il fallait être «précautionneux», et pensait à les «arrêter» provisoirement dans «l’immédiat» ou dans «l’heure». Des associations étaient montées au créneau pour dénoncer la mise en place d’un sys-tème de censure.

L’émission télévisée Bir Sarkisin Sen organise des concours de chant et de danse pour enfants.

Binali Yildirim est le ministre

des Transports et de la Com-munication.

TURQUIE09 7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Réseaux sociaux : Yildirim dément l’accusation de censure

EUROPE10 7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Berlin réglemente les abandons de bébés

Le président du Conseil de Coordination des Musulmans

en Allemagne (KRM), Ali Kizilkaya, a rejeté les critiques selon lesquelles les musulmans ne lutteraient pas assez contre l’antisémitisme dans leurs propres rangs, dans un entre-tien paru lundi. «Les musulmans n’ont pas besoin de leçon. (...) L’antisémitisme n’est pas compa-tible avec l’islam», a déclaré M. Ki-zilkaya, dans une interview au quo-tidien allemand Berliner Zeitung. Le KRM ne représente pas tous les musulmans vivant en Allemagne (4 millions au total) mais chapeaute néanmoins quatre grandes associa-tions. M. Kizilkaya répondait ainsi aux reproches émis vendredi dans le même journal par le président du Conseil central des juifs d’Alle-

magne, Dieter Graumann, qui avait appelé les dirigeants de la commu-nauté musulmane à ne pas se contenter de mots, mais à passer aussi aux actes, suite à l’agression d’un rabbin par quatre jeunes appa-remment d’origine arabe à Berlin. M. Kizilkaya a ajouté que si l’on parlait d’antisémitisme, il fallait aussi parler d’anti-islamisme. Il s’est dit prêt à discuter avec la commu-nauté juive de ces deux fléaux. Quelque 1.500 personnes se sont rassemblées dimanche à Berlin pour soutenir le rabbin agressé. Dans une communauté juive en plein essor en Allemagne, qui compte aujourd’hui quatre fois plus de membres (plus de 200.000) qu’il y a vingt ans, l’agression avait suscité une vague d’indignation.

Depuis 2000, il existe dans une centaine de villes allemandes un dispositif ano-

nyme pour abandonner un enfant «sans risque». Une nouvelle loi est censée en préci-ser le cadre juridique. On trouve ces dispositifs à l’entrée des hôpitaux, sur le parvis des mai-ries, à proximité des églises ou dans des rues très fréquentées. Elles ressemblent à de grands coffres-forts vitrés. A l’intérieur, on trouve un lit auto-chauffant, une caméra, et un signal d’alarme relié au centre de soins le plus proche. Sur la porte, un mode d’emploi indique comment ouvrir le coffre, y déposer son bébé, puis le refermer. Destinées aux parents en détresse qui veulent abandonner leur nouveau-né dans l’anonymat, ces boîtes se multiplient en Europe et inquiètent les Nations unies. C’est la médiatisation des abandons de nouveaux nés dans des pou-belles qui a remis au goût du jour cette pra-tique d’un autre temps. Ainsi, l’Allemagne a été le premier pays à réintroduire le méca-nisme en avril 2000.

Les droits de l’enfant sacrifi ésDepuis, dix autres pays européens l’ont adopté, comme l’Italie, la Suisse ou encore la Pologne. Dans la plupart des pays qui utilisent ce système, le parent qui abandonne anony-mement son enfant dans une de ces «boîtes» a huit semaines pour revenir sur sa décision. Passé ce délai, une procédure d’adoption clas-sique est enclenchée, tandis que l’Etat devient légalement responsable de l’enfant. Mais ces «boîtes à bébés» soulèvent des questions

juridiques, et avant tout éthiques. Ainsi, que faire du droit de l’enfant à avoir accès à ses origines, des droits du père lorsqu’une mère abandonne leur enfant sans l’en avertir ? Mais encore, ces boîtes à bébés incitent-elles des

femmes à abandonner leur enfant ? Ces der-nières favorisent-elles le trafi c d’enfants ? Une chose est sûre, depuis que la première boîte a été installée, il y a douze ans, elles sont gérées en l’absence de tout cadre légal.

Des musulmans allemands rejettent les accusations d’antisémitisme

Une «boîte à bébés» en Allemagne pour recueillir les bébés abandonnés par leurs parents.

Une journée portes ouvertes à la mosquée Sehitlik de Berlin.

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Déclin des exportations turquesLes exportations turques ont chuté de fa-çon inquiétante au mois d’août principa-lement à cause de la crise économique que subit aujourd’hui l’Europe. En effet, de-puis plus d’une décennie, le Vieux conti-nent est le principal partenaire écono-mique, en terme de commerce extérieur, d’Ankara. Selon les données officielles de l’Assemblée des exportateurs turcs, les ex-portations de la Turquie représentent 10,5 milliards de dollars des recettes globales pour le huitième mois de l’année, ce qui représente une baisse de 4.6 % par rap-port au mois d’août 2011.

Plus de 3 millions de chômeursLa barre symbolique des 3 millions de demandeurs d’emploi sans activité, pra-tiquement atteint fin juillet, est désormais franchie. C’est en tout cas ce qu’a annoncé Michel Sapin, ministre du Travail, sur ra-dio J dimanche dernier. Le nombre de de-mandeurs d’emploi sans activité en France métropolitaine avait augmenté pour le 15e mois consécutif en juillet, de 41.300 per-sonnes, la plus forte hausse depuis plus de trois ans, pour atteindre 2,987 millions de personnes. Un chiffre alarmant, mais la France est loin d’être le seul pays en dif-ficulté. En effet, le contexte économique européen est aussi morose.

Une majorité de Turcs reconnaissent les alévis comme des musulmans selon un récent sondage d’opinion. En Turquie, l’alévisme est une minorité religieuse qui regroupent six à douze millions de personnes.69 %

INTERNATIONAL11 7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Les chrétiens du Pakistan victimes de discriminations

En première ligne face au flot des réfugiés syriens, la Turquie presse

l’ONU de mettre en place des «zones tampons» sur le territoire syrien pour tenter de le contenir. Le Premier mi-nistre turc Recep Tayyip Erdogan a en effet écarté vendredi l’établissement sans une résolution de l’ONU de zones protégées en Syrie pour accueillir les populations qui fuient les combats. «Nous ne pouvons pas faire cela sans une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU», a déclaré M. Erdogan à la chaîne de télévision Kanal Turk. Pour le chef du gouvernement turc, «il n’est pas possible de créer une zone tampon sans établir une zone d’exclusion aé-rienne». Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a remis mercredi la

question controversée de la protection des populations toujours plus nom-breuses qui fuient les combats entre l’armée fidèle au régime du président Bachar al-Assad et la rébellion au Conseil de sécurité des Nations unies. «Nous attendons des Nations unies qu’elles agissent pour la protection des réfugiés en Syrie en les hébergeant, si possible, dans des camps là-bas» en Syrie, a déclaré M. Davutoglu devant la presse.

Moscou et Pékin, main dans la mainDébordé par cet exode, Ankara a suggéré à plusieurs reprises la créa-tion, dans l’extrême nord du territoire syrien, le long de la frontière turque, de «zones de protection» gérées par le

Haut-commissariat de l’ONU aux réfu-giés (HCR) et susceptible d’accueillir les réfugiés syriens. Sans surprise, le pré-sident syrien a fermement rejeté cette hypothèse. Elle serait «irréaliste», a jugé Bachar al-Assad dans un entretien télé-visé diffusé mercredi. «Parler de zones tampons n’est premièrement pas (ndlr, une option) sur la table, et deuxième-ment c’est (une idée) irréaliste même pour les Etats hostiles et ennemis de la Syrie», a-t-il affirmé. Mais une telle décision, qui nécessite la mise en place d’une coalition militaire susceptible de la faire respecter, n’a pour l’heure au-cune chance d’être votée par le Conseil de sécurité de l’ONU, où la Russie et la Chine bloquent toute résolution s’ingé-rant dans les affaires syriennes.

Pas facile d’être chrétien au Pakis-tan. L’affaire de la fillette pakista-

naise Rimsha Masih, chrétienne et han-dicapée mentale, qui habite le quartier pauvre de Mehrabad, en périphérie d’Islamabad, accusée il y a deux semaines d’avoir brûlé des pages du Noorani Qaida, un manuel d’introduction à l’is-lam destiné aux enfants, sur lequel étaient écrits des versets du Coran, le rappelle douloureusement. Au Pakistan, insulter le Prophète est passible de la peine de mort, et brûler un verset du Coran de la prison à vie.

«Les plus défavorisés sont des chrétiens»Après avoir eu vent des allégations contre l’adolescente, l’imam Hafiz Mo-hammed Khalid Chishti avait mobilisé

des fidèles et fait pression sur la police pour qu’elle arrête la jeune fille. L’affaire avait aussitôt fait la une des journaux au Pakistan et émue de nombreux pays. Des témoignages suggèrent aujourd’hui la piste d’un coup monté par un imam afin d’incriminer l’adolescente. La police pakistanaise a donc écroué le week-end dernier l’imam à l’origine de la plainte. Le Conseil des oulémas du Pakistan, un organisme représentant des associations musulmanes, a quant à lui, demandé une enquête «impartiale et approfon-die» dans cette affaire et des «mesures strictes» contre les accusateurs si l’ado-lescente était innocentée. Pour autant, les accusations de blasphème répétées contre les chrétiens au Pakistan ne sont pas qu’un problème religieux.

Les chiites encore plus stigmatisés«Il y a un facteur lié aux castes. La preuve en est que ce sont les plus pauvres et les défavorisés qui sont le plus souvent visés», souligne M. Bhatti, seul ministre chrétien du gouvernement. Ces der-niers sont toutefois loin d’être les seules

victimes de violences au Pakistan, où les mouvements sunnites radicaux s’en prennent de plus en plus violemment aux minorités ahmadie ou chiite, bien plus meurtries que les chrétiens par les violences interconfessionnelles ces der-niers mois.

La condition des chrétiens au Pakistan ne semble pas s’améliorer. La dernière affaire d’accusation portée contre la fillette Rimsha Masih, chrétienne et handicapée mentale, sou-ligne la montée de l’intolérance religieuse dans ce pays musulman. Pour l’un des ministres d’Islamabad, chrétien, les causes de cette stigmatisation seraient également so-ciales et l’héritage de l’institution des castes.

Confrontée à une vague massive de réfugiés syriens sur son territoire, la Turquie a fait appel à l’ONU pour qu’elle mette en place des zones tampons. Mais la demande turque, rejetée par Damas, risque une nouvelle fois de tomber à l’eau en raison des blo-cages chinois et russe au Conseil de sécurité.

Ankara saisit l’ONU sur les réfugiés syriens

Les popula-tions chré-tiennes du Pakistan sont régulièrement victimes de discrimina-tions confes-sionnelles mais aussi sociales.

Un camp de réfugiés syriens en Turquie.

7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

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Sami Yusuf, issu d’une famille d’origine azérie, est né et a grandi à Londres. A 3 ans, Yusuf chantonnait de petites mélodies ; à 9 ans il monte sur scène et chante ses premières chansons. Son grand talent musical n’a été cependant découvert qu’après que son père lui ait of-fert un tombak, un instrument à percussion iranien. Sami Yusuf pre-nait également des cours de musique et a étudié en parallèle le droit au King’s College de Londres. Même s’il se sentait souvent tiraillé entre son aspiration pour la musique et ses cours de droit, Sami Yusuf a sorti son premier album Al Mu‘allim à 23 ans. C’est rapidement le grand succès, et certains médias n’hésitent plus à le présenter comme la nouvelle pop star du monde musulman. L’album Al Mu’allim sorti en 2003 a été vendu à plus de 2 millions d’exemplaires. Parmi les mor-ceaux les plus appréciés, citons Al-Muallim, Supplication, Ya Mustafa et The Creator. Le musicien travaille en ce moment sur un nouvel album et donne des concerts dans plusieurs pays, dont la Turquie.

Raihan est un groupe de chant religieux composé de 5 Malaisiens qui s’est fait connaître pour la première fois en 1996, année où leur album Puji-Pujian a brisé les records de vente dans leur pays. Leur premier album a été vendu à 3,5 millions d’exemplaires dans le monde. Ils ont été désignés pour recevoir la médaille d’honneur du prince Charles en 1997. En 2001, le groupe Raihan perd un de ses membres, Azhari Ahmed, juste avant la cérémonie de remise de la médaille. Le groupe travaille avec des personnalités importantes telles que Yusuf Islam et fait partie des groupes de chant religieux les plus appréciés dans le monde. Parmi leurs plus grands succès fi gurent Thank you Allah, 25 Rasul, Syukur, Kasih Sayang et Assolatuwassalam.

Sami Yusuf, issu d’une famille d’origine azérie, est né et a grandi à Londres. A 3 ans, Yusuf chantonnait de petites mélodies ; à 9 ans il monte sur scène et chante ses premières chansons. Son grand talent musical n’a été cependant découvert qu’après que son père lui ait of-fert un tombaknait également des cours de musique et a étudié en parallèle le droit au King’s College de Londres. Même s’il se sentait souvent tiraillé entre son aspiration pour la musique et ses cours de droit, Sami Yusuf a sorti son premier album grand succès, et certains médias n’hésitent plus à le présenter comme la nouvelle pop star du monde musulman. L’album en 2003 a été vendu à plus de 2 millions d’exemplaires. Parmi les mor-ceaux les plus appréciés, citons et The Creatoralbum et donne des concerts dans plusieurs pays, dont la Turquie.

La musique religieuse musulmane connue sous le nom d’anasheed

et popularisée par de jeunes artistes originaires de pays

aussi divers que la Macédoine, l’Azerbaïdjan ou le Liban,

rencontre un succès désormais international.

R&B,

rap,

pop

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SAMI YUSUF :

«La pop star du monde musulman»

MESUT KURTISsur la voie de la musique soufi e

HAMZA ROBERTSONL’artiste converti à l’anasheed

RAIHAN :honoré par le prince Charles

Le parcours de Hamza Robertson est un peu différent. Le jeune artiste s’appelle en réalité Tom Robertson et est né en 1982, dans la ville anglaise de Lanca-shire. Tom a grandi dans une famille chrétienne avant de se convertir à l’islam à l’âge de 21 ans. Passionné par la mu-sique et les arts de la scène depuis son plus jeune âge, Hamza Robertson a tou-jours joué du piano jusqu’à ses 20 ans, et a été soliste dans de petits groupes de musique. Le Britannique sort de l’ano-nymat en 2007 avec un album dont les morceaux les plus connus sont Your Beauty, My Hero, The Mountain, He Is One et O Allah.

Maher Zain est né en 1981 à Tripoli au Liban. Il émigre en Suède avec toute sa famille alors qu’il est âgé de huit ans. Il compose très vite des œuvres essentiellement R&B. Bien qu’il ait terminé ses études de génie aérien, la musique a toujours occupé une place plus importante dans sa vie. Il décide donc de poursuivre sa carrière artistique. Maher Zain, qui composait ses œuvres en Suède en collaboration avec son producteur d’origine marocaine, a continué son travail mais aux Etats-Unis. De retour en Suède, il s’oriente vers l’écriture de chansons R&B sur des thème islamiques. En 2009, il sort un album intitulé Thank You Allah qui a rapidement brisé les records de vente dans le monde. Maher Zain a obtenu 8 disques de platine en Malaisie en 2011. Le morceau intitulé Freedom, sur le printemps arabe, fait partie des chansons les plus écoutées sur le web.

MAHER ZAIN : du R&B sur des thèmes religieux

MAHER ZAIN : du R&B sur des thèmes

ERKAM EMRE ISTANBUL

-Les albums des chanteurs religieux mo-dernes ont acquis aujourd’hui une cer-taine notoriété grâce au soutien de pro-ducteurs essentiellement européens et américains, et atteignent à présent des records de vente. Avec des morceaux musicalement colorés, les chanteurs religieux transmettent le message universel de l’islam et interprètent leurs œuvres dans diverses langues, notam-ment l’anglais et l’arabe. Ce style de musique lancé en 1995 par le célèbre artiste anglais Yusuf Islam avec son album La vie du dernier Prophète s’est

La vie du dernier Prophète s’est La vie du dernier Prophètedepuis étendu au fi l des années et s’est répandu dans le monde entier. Sami Yusuf, Maher Zain, Mesut Kurtis, le groupe Raihan, etc., ces noms désormais célèbres ont occupé le devant de la scène artistique avec des interprétations qui ont

su renouveler ce genre musical resté longtemps traditionnel. Dans ses albums, cette nouvelle vague de musiciens a expri-mé les valeurs musulmanes à travers des composi-tions interprétées dans les styles R&B, rap, pop. Le style propre de ces jeunes musiciens formés dans leurs pays est connu non seulement des musulmans, mais également, au-delà, d’un public plus large. Leurs chansons, largement diffusées dans les médias sociaux, se positionnent au top de la liste des ventes. Gros plan sur une nouvelle génération de chanteurs religieux qui a réussi à concilier islam et star system.

Zain Bhikha, un artiste sud-africain est peut-être le plus ancien des chan-teurs religieux modernes. Bikha, qui possède une maison de production à son nom, est passé sur le devant de

la scène avec Yusuf Islam et l’ar-tiste musulman canadien Dawud Wharnsby. Auteur de plusieurs chansons sur des thèmes isla-miques, l’artiste, à la voix au timbre rare, s’est fait remar-qué par sa participation dans la

bande originale du dessin animé de Walt Disney Le Roi Lion. Ac-

tuellement, il travaille sur un projet d’apprentissage de la musique des-

tiné aux enfants et présente une émis-sion sur la télévision indienne. Parmi ses titres les plus célèbres fi gurent Allah Knows, A Is for Allah, Allah Hu Allah et Better Day.

ZAIN BHIKHAle vétéran

Mesut Kurtis, né à Skopje en 1981, est un Macédonien d’origine turque. Il est issu d’une famille religieuse et conservatrice qui émigre en Angleterre alors qu’il est encore jeune. Il poursuit au pays de Galles un master en sciences islamiques. Il s’intéresse alors à la musique sou-fi e et devient soliste dans des groupes de chants religieux.

Grandir dans la culture balkanique lui a donné beaucoup d’atouts. Kurtis parle 5 langues et interprète ses chants en anglais, en arabe et en turc. Il fait partie des chan-teurs religieux de la nouvelle génération, plus proche de la tradition des chants turcs avec des morceaux comme Sevgili, No One But Allah, Burdah et Alaika.

Sami Yusuf.

CULTURE14 7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Qu’est-ce que la droite ? Les gens de droite répètent inlassablement «nos valeurs, nos valeurs» sans jamais dire explicitement en quoi elles consistent. Michel Winock, historien spécialiste de la vie politique et intellectuelle française, le fait. Quatre axes peuvent être distingués, le dernier étant récent : la défense de l’autorité de l’Etat, sur les plans tant intérieur (ordre,

sécurité) qu’extérieur (défense, diplomatie) ; la prééminence de l’impératif de la produc-tion sur la consommation et l’égalité sociale ; un certain conservatisme des mœurs, où se retrouve d’ailleurs la trace de l’infl uence catholique ; et enfi n l’impératif de l’intégration européenne. Winock souligne néanmoins que, par essence, la droite est plurielle : loin d’être une, elle dessine une tendance.

L’auteur retrace ici sa nais-sance, puis l’histoire des mou-vements et des personnalités qui l’ont animée depuis 1789. Il propose ensuite une typolo-gie qui reprend la distinction classique tripartite (légitimiste, orléaniste, bonapartiste) en la complétant : la droite natio-naliste et populiste née avec le boulangisme et l’affaire Dreyfus, et dont le sarkozysme est le dernier avatar.

Quelles valeurs pour quelle droite ?

AGENDA CULTUREL

CONC

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EXPO

SITI

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Hommage à l’émir Abd el-KaderAuteur soufi, musulman à la décou-verte de la modernité, initiateur du dialogue islamo-chrétien, l’Algérien Abd el-Kader (1808-1883) est aussi un résistant farouche, un symbole à tra-vers le monde de la lutte contre le co-lonialisme. Arnaud Marzorati, Rachid Brahim-Djelloul et les artistes qui les accompagnent rendent hommage par la musique au grand émir.Le 12 septembre à 20:00

la Cité de la musique

221, avenue Jean Jaurès

75019 Paris

Egypte : les islamistes à l’épreuve du pouvoirAvec Sarah Ben Néfissa, chercheure à l’Institut de recherche pour le déve-loppement, et Alain Gresh, rédacteur en chef du Monde diplomatique.Le 11 septembre à 18:00

IREMMO

5 / 7, rue Basse des Carmes

75005 Paris

Jeunes femmes palestiniennes en résistanceUne exposition organisée par la sec-tion Roubaix-Tourcoing de l’associa-tion France-Palestine solidarité.Jusqu’au 13 septembre

Maison des associations de Roubaix

24, place de la Liberté

59100 Roubaix

Petits chocs des civilisationsFellag découvre avec stupéfaction que le plat préféré des Français est le cous-cous : «Un moyen détourné pour nous dire que vous nous aimez enfin ?»… Dans ce «cooking show», authen-tique spectacle en toque, l’écrivain, comédien et humoriste s’en prend aux peurs tenaces, aux préjugés à la peau dure qui opposent les Français aux Algériens, et plus généralement les peuples d’islam à l’Occident.Du 11 septembre au 10 novembre

Théâtre du Rond-point

2 bis, avenue Franklin Roosevelt

75008 Paris

Vadrouille en PalestineAvec humour et générosité, le comé-dien Jack dénonce une réalité cruelle. Des plages de Tel Aviv à la mer morte en passant par les camps de réfugiés palestiniens, ses personnages en va-cances dessinent le réel sur le mode tragi-comique.Jusqu’au 27 décembre

Le Bab-Ilo

9, rue du Baigneur

75018 Paris

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La droite, hier et aujourd’hui,de Michel Winock,

Tempus, 272 p., 9 €.

SEYFEDDINE BEN MANSOUR TUNISLe 1er septembre, le président tu-nisien Moncef Marzouki a déposé

une gerbe sur la tombe de Muhammad VII al-Munsif Bay, avant-dernier souve-rain de Tunisie. La République rendait ainsi hommage au monarque patriote, mort à Pau il y a 64 ans, exilé par les autorités coloniales françaises. Jamais autant que sous Moncef Bey, la dynastie turque des husseinites n’a donné le sen-timent qu’elle était la dynastie nationale tunisienne. De leur origine turque pour-tant, les husseinites avaient conservé l’appartenance à l’école hanéfite – contrairement à la presque totalité de leurs sujets, qui sont malékites – la tra-dition d’épouser des princesses turques ou circassiennes, et la reconnaissance, jusque 1881, de la suzeraineté ottomane. A cette date en effet, ce qui fut une pro-vince ottomane (Eyalet-i Tunus /Tunus beyligi), mais dont, depuis 1705, la vas-salité était purement nominale, devient un «protectorat français». Malgré des titres pompeux («Notre Seigneur et Maître», Pasha Bey, «Possesseur du Royaume de Tunis»), les beys qui se sont succédé depuis cette date se conten-taient la plupart du temps d’entériner sans discuter les décisions du Résident général, représentant à Tunis du pouvoir colonial. C’est à lui en outre qu’ils de-vaient en référer avant toute décision de quelque importance. Moncef Bey se ré-vèlera bien moins malléable que ses prédécesseurs et son ultime successeur. En 1922 déjà, alors qu’il était le conseiller de son père, Naceur Bey, il mettra en contact le souverain avec les militants nationalistes. La Résidence générale demandera qu’il soit éloigné.

Un protecteur des juifs durant l’OccupationParvenu au trône le 19 juin 1942, il adresse dès le 20 août un mémoran-

dum au maréchal Pétain, comportant 16 demandes qui toutes visent à raffer-mir la souveraineté nationale. Il exigeait notamment la participation de ses sujets à la vie politique, tant au niveau muni-cipal qu’au niveau national au travers de l’institution d’un conseil consultatif de la législation ; l’égalité de traitement entre les fonctionnaires français et tunisiens ; la création d’emplois pour les Tunisiens ; la scolarisation obliga-toire pour l’ensemble de ses sujets et le rétablissement de l’enseignement de l’arabe, langue nationale et la nationali-sation des entreprises d’intérêt général, dans les secteurs de l’électricité et des transports, notamment. C’est dans le même esprit que, durant la présence des troupes de l’Axe de novembre 1942 à mai 1943, il interviendra régulière-ment pour protéger ses sujets contre les exactions des forces occupantes, et notamment les juifs, plus exposés que

les musulmans. Malgré les proposi-tions pressantes des autorités vichystes, Moncef Bey refusera qu’on impose à ses sujets israélites le port de l’étoile jaune et le travail obligatoire. Le camoufl et qu’il imposera au résident général, l’amiral Estéva, aura néanmoins raison de son court règne. Sans en référer à ce dernier, le 1er janvier 1943, Moncef Bey nomme un gouvernement nationaliste avec à sa tête le leader M’hamed Chenik. Le lobby colonial obtiendra, à la libération, qu’il soit exilé et remplacé par le falot Lamine Bey. Le souverain nationaliste mourra à Pau. Homme d’une grande piété et d’une grande simplicité, il avait demandé à être inhumé dans le cime-tière communal du Jellaz à Tunis, et non à Turbat al-Bây, le mausolée royal des husseinites. 300.000 personnes accom-pagneront la dépouille de celui qui, aujourd’hui encore, est aimé de tous les Tunisiens.

Moncef Bey : un ottoman tunisien face au pouvoir colonial

Moncef Bey, qui a accédé au trône tunisien en 1942, était l’héritier de la dynastie turque des husseinites.

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OPI

NIO

N15

7 - 13 SEPTEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Avec la rentrée politique européenne, de nombreuses décisions communautaires détermineront de l’avenir de l’UE. Parmi elles, l’adoption ou non, par l’Allemagne, d’un mécanisme européen de stabilité pour protéger les fonds souverains. D’après Joost Lagendijk, président de la commission

parlementaire mixte UE-Turquie, les répercussions de ces débats aff ecteront la Turquie, quoi qu’il arrive.

L’Europe à l’approche d’un automne rigoureux

Les vacances sont fi nies, y compris pour la politique

européenne. A partir de mainte-nant, nous allons assister à

q u e l q u e s s e -maines f réné-tiques de gestion de crise en zone euro. Les enjeux sont importants. La France et l’Al-

lemagne ont bouclé leur ceinture et décidé de mettre en place un organe de décision conjoint des-tiné à formuler des réponses com-munes aux défi s à venir. Voilà une bonne nouvelle, parce que sans une étroite coordination entre les deux plus grands acteurs au sein de l’UE, la zone euro n’a aucune chance de pouvoir aller de l’avant. Quels événements risquent de se produire dans les deux prochaines semaines ? La Banque centrale européenne (BCE) devrait annon-cer sous peu sa volonté d’acheter des obligations souveraines d’éco-nomies en diffi culté, comme l’Es-pagne et l’Italie, afi n de limiter les coûts d’emprunt de ces pays. En Allemagne, ces plans rencontrent une forte résistance de la part des banquiers et des hommes politiques. Ils affirment que l’inter-vention de la BCE sur les marchés obligataires outrepasse son mandat et qu’elle reviendrait, comme

l’a déclaré le président de la Bun-desbank Jens Weidman à Der Spiegel, à «fi nancer l’Etat par le biais de la planche à billets». Tout le monde est curieux d’ailleurs de voir comment le nouveau groupe de travail franco-allemand réus-sira à concilier les vues de Berlin et de Paris sur une question aussi controversée.

Vaincre l’euroscepticisme des EuropéensUne alternative à l’action de la BCE serait de renforcer les pouvoirs du fonds de sauvetage de l’UE nouvellement créé, le mécanisme européen de stabi-lité (ESM), dont le mandat com-

prend l’intervention sur le mar-ché obligataire. Le problème est que le statut de l’ESM est encore sujet à débat sur le plan juridique, ce qui nous amène à la deuxième date i m p o r t a n t e d e l ’ a g e n d a d ’ a u -tomne de l’Europe. Le 12 septembre est un jour impor-tant pour l’Union européenne, pour deux raisons. Tout d’abord, la Cour constitutionnelle allemande décidera si l’ESM est compatible avec la Constitution du pays. A supposer qu’elle le fasse, il faudra attendre au moins quelques mois avant que l’ESM soit en mesure de commencer ses activités. Un tel retard ne serait pas de nature à créer cette confi ance dans les

marchés fi nanciers que la zone euro recherche désespérément. Le même jour, les électeurs

néerlandais se ren-dront aux urnes pour élire un nou-

veau Parlement. À l’heure actuelle, deux partis sont

clairement en tête dans les sondages :

le Part i soc ia l i s te eurosceptique et le Parti

libéral, auquel appartient le Premier ministre Mark

Rutte, qui a clairement signi-fi é son opposition à toutes les

propositions qui donnent plus de pouvoirs aux institutions eu-

ropéennes. Voilà qui n’augure rien de bon pour l’éventuel plan des-tiné à donner à l’ESM un rôle plus important. Et cette intransigeance néerlandaise rend peu probable

qu’Angela Merkel puisse arriver à remplir ses objectifs à la fi n

de l’année pour la rédac-

tion d’un nouveau traité euro-péen. La chancelière allemande est d’avis, à juste titre selon moi,

que l’UE a besoin d’une nouvelle base juridique pour permettre aux ins-titutions européennes de contrôler et, le cas échéant, de corriger les budgets des Etats membres.

L’épine grecque dans le pied européenEnfin, bien sûr, il y a la Grèce. Officielle-

ment, aucune décision ne sera prise avant la mi-octobre, date à laquelle les dirigeants de l’UE se rencontreront. Les spécialistes de la Commission européenne, de la BCE et du Fonds monétaire inter-national (FMI) vont passer tout le mois de septembre à Athènes à vérifier les comptes. Et c’est sur la base du rapport qu’ils établi-ront ce que l’UE devra décider. Le gouvernement grec sera-t-il en mesure de convaincre les experts de la solidité des mesures d’austérité qu’il a prises ? Le cas échéant, l’aide de l’UE devrait se poursuivre et la Grèce pourrait rester dans la zone euro. Ou est-ce que les dirigeants de l’UE esti-meront que, malheureusement, la Grèce est une cause perdue ? Partout en Europe on élabore des plans pour parer à l’éventualité où une sortie de la Grèce de la zone euro deviendrait inévitable. Tous ces scénarios aboutissent à une conclusion gênante : personne ne sait vraiment ce qui va se pas-ser ensuite. Beaucoup craignent que les Etats membres de l’UE se voient encore moins rembour-sés que s’ils avaient négocié une restructuration raisonnable de la dette en maintenant la Grèce dans la zone euro. Un petit conseil pour tous ceux qui, en Turquie, pensent que tout cela est sans importance, parce que l’économie turque est suffi samment robuste et qu’elle ne sera pas affectée par une Banque centrale européenne paralysée, la division de l’UE ou la sortie de la Grèce de la zone euro : continuez de rê[email protected]

Joost Lagendijk

Adresse : 2 Boulevard Saint-Martin Paris 75010Tel : 01 42 00 19 36 Faks : 01 42 00 19 58, [email protected] manfrance.fr - www.zamanfransa.com no CPPAP 112U90032

Imprimerie : ROTO CHAMPAGNEZI de la Dame Huguenotte 2 rue des frères Garnier52000 CHAUMONT

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Relations publiques :

‘‘«Un conseil pour ceux qui, en Turquie,

pensent qu’elle ne sera pas aff ectée par

la division de l’UE : continuez de rêver»

Ce que le sport doit à la scienceMAUD DRUAIS PARIS

La récente affaire touchant le cycliste Lance Armstrong, qui

a perdu ses sept titres du tour de France et est interdit de course à vie, a soulevé une énième fois la question du dopage dans le cyclisme mais plus largement les liens entre le sport et les sciences. En effet, le dopage, tout comme les maillots superglissants, les perches flexibles, les vélos très légers, permettent d’aller toujours «plus vite, plus haut, plus fort», en écho à la devise en latin des Jeux olympiques. Auparavant, avoir du talent et y consacrer tout son temps et toute son énergie étaient les seules conditions pour être un bon sportif. A présent ces dernières, si elles sont nécessaires, ne sont plus suffi santes. La technologie s’en est mêlée et, comme David Edmonds dans un article de Prospect magazine en no-

vembre 2011, on peut s’interroger : «qu’est-ce qui peut être considéré comme un sport ? Quel est son but ? Que doivent permettre de réaliser et d’évaluer les règles ?», mais encore «où fi nit le sport et où commencent la science et la technologie ?».

L’examen de conscience des milieux sportifsEn natation, une combinaison fabri-quée dans une matière high-tech tes-tée dans les tunnels aérodynamiques de la Nasa, portée pour la première fois par les athlètes en 2008, a permis d’exploser les records du monde : elle a par la suite été interdite par la Fédération internationale de natation. Chacun garde aussi en tête l’exemple symbolique de l’athlète sud africain Oscar Pistorius, amputé des deux tibias et spécialisé dans le sprint, qui court perché du haut de ses deux pro-

thèses parmi les sprinteurs «valides», et les dépasse ! En novembre 2009, une étude américaine prétend mon-trer que les prothèses de Oscar Pisto-rius lui procurent un avantage certain, 10 secondes sur une distance de 400 m. Les spectateurs et les sportifs peuvent donc se demander jusqu’où iront les per-formances sportives et surtout, comment les encadrer de fa-çon juste. Comme le souligne David Edmonds, «quand les athlètes fini-ront pas se heurter à un mur et par cesser de battre des records, l’athlétisme sera confronté à un exa-men de conscience, à une crise existentielle».

La relation étroite entre science et sport a permis aux athlètes de courir, nager et sauter toujours plus vite et plus loin. Mais ces perfor-mances technologiques interrogent également la défi nition même du sport et le rapport des sportifs à la notion de performance.

Les spectateurs et les sportifs peuvent donc se demander jusqu’où iront les per-formances sportives et surtout, comment

le souligne David

Les progrès technologiques, par l’amélioration des performances qu’ils rendent possibles, ont des répercussions directes dans le sport