Zaman France N° 250 - FR

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13 Vivre sa grossesse en hiver nécessite une alimentation adaptée. D’après la diété- ticienne turque Dilan Dalgiç, les femmes enceintes doivent privilégier la con- sommation de fruits, de légumes, et de produits à base de protéines pour renforcer la constitution de l’enfant à naître. SANTE Ce que doivent manger les femmes enceintes en hiver 01 - 07 FEVRIER 2013 N° 250 WWW.ZAMANFRANCE.FR Pinar Selek, nouvelle victime du coup d’Etat du 28 février r Alors que le débat sur la réforme des rythmes scolaires bat son plein, les parents d’élèves s’inquiètent. Et si la solution à la faillite scolaire se trouvait du côté de l’ac- compagnement ? Pour Mahacen Varlik, chef de projet pédagogique à la Fédération Etude Plus, une chose est sûre : «on a l’impression que l’école ne suffit pas». R SOCIETE 08 Erdogan remercie 4 ministres rTURQUIE 09 Chute d’escalade : un père indigné porte plainte rFRANCE 02 Révélations sur un nid d’espions militaires en Turquie Après Ergenekon et Balyoz, une nouvelle affaire d’Etat vient d’éclater en Turquie. Les services d’enquête judiciaire ont découvert l’existence d’un gang d’espions niché au sein de l’armée qui recrutait des prostituées et les uti- lisaient pour obtenir des informations contre le gouvernement et des institutions telles que le MIT et la TSK. R TURQUIE 10 «Il faut que M. Hollande se rende en Turquie» Sénateur PS de la Gironde et vice- président du groupe d’amitié France- Turquie au Sénat, Philippe Madrelle fait un état des lieux des relations entre les deux pays, et nous explique pourquoi François Hollande doit se rendre en Turquie. 1INTERVIEW 05 L’affaire Selek, un défi pour la démocratie turque EMRE DEMIR r02 EDITO «On a l’impression que l’école ne suffit pas» r Condamnée à perpétuité pour terrorisme par une cour d’Istanbul, la sociologue turque Pinar Selek, qui vit à Strasbourg, va demander l’asile politique à Paris. Pour Zaman France, elle revient sur les raisons de cet acharnement judiciaire, pure conséquence du coup d’Etat du 28 février qui «n’a pas touché que les milieux religieux», confie-t-elle. R FRANCE 06 03 D’après un sondage publié dans le quotidien Le Monde, 74 % des Français jugent que l’islam est une religion intolérante et 8 personnes sur 10, qu’elle cherche à imposer son mode de vie. Une étude alarmante qui met aussi en avant la défiance ressentie envers la démocratie et la classe politique. FRANCE Islam de France : le sondage de tous les dangers

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Zaman France est le premier hebdomadaire franco-turc. Fondé en septembre 2005, c'est d'abord un mensuel qui devient hebdomadaire en février 2008. Distribué auprès de 12.500 abonnés, le journal se propose un double objectif : offrir une fenêtre ouverte sur la Turquie et la communauté turque de France, et participer à une meilleure connaissance de la société française auprès de ses lecteurs d'origine turque. Chaque semaine, l'actualité parcourue par l'équipe de rédaction contribue à présenter cette double culture comme une richesse.

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13Vivre sa grossesse en hiver nécessite une alimentation adaptée. D’après la diété-ticienne turque Dilan Dalgiç, les femmes enceintes doivent privilégier la con-sommation de fruits, de légumes, et de produits à base de protéines pour renforcer la constitution de l’enfant à naître.

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ECe que doivent manger les femmes enceintes en hiver

01 - 07 FEVRIER 2013 N° 250WWW.ZAMANFRANCE.FR

Pinar Selek, nouvelle victime du coup d’Etat du 28 février

rAlors que le débat sur la réforme des rythmes scolaires bat son plein, les

parents d’élèves s’inquiètent. Et si la solution à la faillite scolaire se trouvait du côté de l’ac-compagnement ? Pour Mahacen Varlik, chef de projet pédagogique à la Fédération Etude Plus, une chose est sûre : «on a l’impression que l’école ne suffi t pas». RSOCIETE 08

Erdogan remercie 4 ministres rTURQUIE 09

Chute d’escalade : un père indigné porte plainte rFRANCE 02

Révélations sur un nid d’espions militaires en TurquieAprès Ergenekon et Balyoz, une nouvelle aff aire d’Etat vient d’éclater en Turquie. Les services d’enquête judiciaire ont découvert l’existence d’un gang d’espions niché au sein de l’armée qui recrutait des prostituées et les uti-lisaient pour obtenir des informations contre le gouvernement et des institutions telles que le MIT et la TSK. R TURQUIE 10

«Il faut que M. Hollande se rende en Turquie»Sénateur PS de la Gironde et vice-président du groupe d’amitié France-Turquie au Sénat, Philippe Madrelle fait un état des lieux des relations entre les deux pays, et nous explique pourquoi François Hollande doit se rendre en Turquie.1INTERVIEW 05

L’affaire Selek, un défi pour la démocratie turque EMRE DEMIR r02EDITO

lisaient pour obtenir des informations contre le gouvernement et des institutions telles que le MIT et la TSK.

«On a l’impression que l’école ne suffi t pas»

rCondamnée à perpétuité pour terrorisme par une cour d’Istanbul,

la sociologue turque Pinar Selek, qui vit à Strasbourg, va demander l’asile politique à Paris. Pour Zaman France, elle revient sur les raisons de cet acharnement judiciaire, pure conséquence du coup d’Etat du 28 février qui «n’a pas touché que les milieux religieux», confi e-t-elle. RFRANCE 06

03D’après un sondage publié dans le quotidien Le Monde, 74 % des Français jugent que l’islam est une religion intolérante et 8 personnes sur 10, qu’elle cherche à imposer son mode de vie. Une étude alarmante qui met aussi en avant la défiance ressentie envers la démocratie et la classe politique.

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CE

Islam de France : le sondage de tous les dangers

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Chute d’escalade : un père indigné porte plainteSOPHIE SOUCHARD PARIS

«Je ne veux pas que d’autres parents vivent ce

que l’on a vécu», s’indigne Ah-met Pehlivan. Ce père d’un enfant de douze ans est encore très ému quelques semaines après l’accident de son fi ls, qui a fait une chute de cinq mètres en faisant de l’escalade le 9 janvier dernier dans la commune de Gien située dans le Loiret. Le père raconte que son fils est resté en situation critique pen-dant 72 heures, et a été hospita-lisé pendant dix jours. Outre les hématomes internes et externes et une fracture du coccyx, il s’est finalement avéré que l’enfant souffrait d’une légère fissure crânienne. Si la situation semble redevenue normale à présent, les parents du jeune garçon at-tendent encore les résultats de nouveaux examens prévus pro-chainement à Tours. Sous le choc, ils ne peuvent que déplo-

rer cet incident et mettre tout en œuvre pour éviter une récidive. Mais qui est responsable de cette chute qui aurait pu être mortelle ? Le père a immédiate-ment porté plainte contre le club Atout Grimpe qui a d’ailleurs pris en charge tous les frais médicaux de l’enfant.

La gendarmerie ouvre une enquêtePour M. Pehlivan, il ne fait au-cun doute que la chute de son enfant est due au déchirement du baudrier, les contrôles de sécurité du matériel d’escalade étant insuffisants. «On a eu très peur. On n’a pas mangé, ni dormi pendant 72 heures. Je l’ai envoyé à ce club en leur fai-sant confi ance», affi rme le père, encore sous le choc de l’accident récent de son fi ls. Le but de son geste n’est pas de recevoir une quelconque indemnité, mais bien de faire en sorte qu’un tel

incident, qui aurait pu tour-ner au drame, ne puisse pas se reproduire. Pourtant, selon le président du club M. Fré-déric Durot joint par Zaman France, l’enfant s’était encordé au mauvais endroit du bau-drier. Il aurait noué le cordage à la mauvaise sangle, dont les

coutures auraient cédé sous le poids de l’enfant. Or ce dernier, pratiquant l’escalade depuis quelques mois déjà, serait tout à fait apte à vérifier seul son équipement. Seule l’enquête de gendarmerie récemment ouverte pourra donner un éclai-rage nouveau à cette affaire.

Le 9 janvier, à Gien dans le Loiret, un jeune Franco-turc a été victime d’un grave accident en pratiquant l’escalade.

SOCIETE02 01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

EMRE DEMIR

L’aff aire Selek, un défi pour la démocratie turque

EDITO

Pinar Selek a été condamnée jeudi 24 janvier à la réclusion criminelle à perpétuité par la 12e cour pénale du tribunal d’Istanbul. Elle a été relaxée trois fois, mais l’objection de la Cour suprême lui a valu ce quatrième procès, à l’issue duquel elle vient d’être condamnée à la réclusion à perpétuité pour terrorisme. L’affaire Selek symbolise toutes les failles du système judiciaire turc. Hérités des lon-gues années du confl it avec le PKK, la loi relative à la lutte contre le terrorisme (TMK) et le Code pénal (TCK) ne sont pas com-patibles avec la jurisprudence européenne. Lorsqu’en septembre 2010, 58 % des Turcs ont voté «oui», l’espoir était grand que le référendum constitutionnel permette d’ac-célérer la réforme judiciaire. Contrairement aux attentes, le gouvernement Erdogan n’a pas pu relancer le débat pour une nouvelle constitution civile, mais à la différence de la médiatisation faite en France, Pinar Selek n’est pas tombée dans le piège d’une vision caricaturale de son pays. La Turquie n’est plus un pays sous-développé dirigé par une dictature militaire. C’est un pays en trans-formation, avec ses défauts. Pinar Selek fait ainsi le constat que des éléments de l’Etat profond continuent d’agir en Turquie. Il est vrai qu’une structure autoritaire qui a der-rière elle un siècle durant lequel elle a régné sur une Turquie sous contrôle est toujours là. C’est un phénomène que nous observons notamment à travers certaines décisions du pouvoir judiciaire. Même si le gouverne-ment a obtenu un pouvoir jusqu’alors inéga-lé, après une longue bataille politique contre l’armée turque, ce phénomène est encore à l’œuvre dans un système judiciaire hérité du coup d’Etat de 1980. Comme Pinar Se-lek le souligne dans son interview à Zaman France, elle est victime du coup d’Etat du 28 février 1997 comme l’a été l’électorat conser-vateur d’Anatolie qui a mené l’AKP au pou-voir en 2002. Aussi, les milieux conserva-teurs de Turquie se doivent d’être aux côtés de Pinar Selek dans ce combat. Si l’on sou-haite qu’une démocratie mature puisse se consolider en Turquie, toutes les franges de la société turque doivent cultiver l’empathie, pour mieux incarner ces principes universels qui au fi nal les [email protected]

Suite à l’adoption par le parlement turc du projet de loi autorisant les prévenus à s’exprimer dans leur langue mater-nelle, un premier traducteur offi ciel a été désigné à Diyarbakir. Un prévenu jugé dans cette ville et parlant le turc a déclaré qu’il voulait s’exprimer en kurde, sa langue maternelle, lors de sa défense, et qu’il avait déjà un traducteur. Bien que

la loi n’ait pas été signée par le président, les membres du tribunal ont désigné un traducteur à l’unanimité, du fait que le prévenu s’est procuré un traducteur et que le projet de loi a été adopté par le parlement. Le prévenu a fait sa plaidoi-rie dans sa langue maternelle, puis son traducteur a retranscrit ses propos en turc après avoir prêté serment.

La police autrichienne enquête sur une série d’attaques contre des centres culturels turcs et kurdes à Vienne, avec comme possibles pistes les séparatistes kurdes du PKK ou des groupes néo-nazis, a rapporté la presse samedi. Dans la nuit de mardi, des incendiaires ont causé d’importants dégâts à l’Atatürk Kultur-zentrum (Centre culturel Atatürk)), deux

mois après des jets de cocktails Molotov contre une librairie turque. En janvier, un centre culturel kurde de Vienne a été vandalisé. En absence de tout lien entre les trois attaques, les enquêteurs de Vienne recherchent «dans toutes les directions» et la police a renforcé sa surveillance, a déclaré un porte-parole de la police au quotidien Die Presse.

Le kurde autorisé dans les tribunaux turcs Attentats anti-turcs en Autriche

...ET UNE MAUVAISEUNE BONNE...

NOUVELLE

Selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, l’UNHCR, la crise au Mali a déplacé depuis l’année dernière plus de 370.000 per-sonnes. Beaucoup ont trouvé refuge dans la ville de Djenné, au centre du pays.

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Près de trois Français sur quatre estiment que l’islam n’est pas compatible avec les valeurs

républicaines, selon un sondage Ipsos intitulée «France 2013 : les nouvelles fractures», réalisé sur Internet du 9 au 15 janvier pour le quotidien Le Monde dans le cadre d’une enquête sur le populisme. Selon ce sondage, 74 % des personnes interrogées estiment que l’islam est une religion «intolérante», incompatible avec les valeurs de la société française. 8 Français sur 10 estiment que la religion musulmane cherche par ailleurs à imposer son mode de fonction-nement aux autres. Enfi n, plus de la moitié pensent que les musulmans sont «en majorité» (10 %) ou «en partie» (44 %) intégristes, sans que l’on sache ce que recouvre ce «qualifi catif». Interrogées sur la tolérance des religions en France, 24 % des personnes sondées estiment que la religion catholique est «tout à fait tolé-rante», contre 13 % pour la religion juive et seulement 3 % pour la religion musulmane.

Trop d’étrangers pour 70 % des FrançaisA l’inverse, 7 % jugent la religion catholique «plutôt pas tolérante du tout», contre 10 % pour la religion juive et 39 % pour la religion musulmane. Quand à la compatibilité des religions avec les valeurs de la société française, 89 % des personnes interrogées mettent en premier le catholicisme, contre 75 % pour le judaïsme et 26 % pour l’islam. 51 % des personnes interrogées jugent par ailleurs que «le déclin de la France est inéluctable», contre 49 % qui pensent qu’il «n’est pas inéluctable». 90 % vont plus loin et trouvent que «la puissance économique française» a décliné. Le désenchantement concerne également la politique, 82 % approuvant l’affi rmation selon laquelle les responsables politiques «agissent principalement pour leurs intérêts personnels», et 72 % allant jusqu’à dire que «le système démocratique fonctionne plutôt mal en France». Enfi n, 29 % seulement jugent que «l’immense majorité (des immigrés vivant en France) est bien intégrée» contre 70 % qui partagent l’idée qu’ «il y a trop d’étrangers en France», et 57 % que «le racisme anti-blanc est assez répandu en France». L’enquête Ipsos/Le Monde, intitulée «France 2013 : les nouvelles fractures» a été réalisée auprès de 1.015 personnes âgées de 18 ans et plus selon la méthode des quotas.

D’après un sondage publié dans le quoti-dien Le Monde, 74 % des Français jugent que l’islam est une religion intolérante et 8 personnes sur 10, qu’elle cherche à imposer son mode de vie. Une étude alarmante qui met aussi en avant la défiance ressentie envers la démocratie et la classe politique.

Manifestation de mouvements identitaires français contre l’islam, en novembre 2012.

Strasbourg éditera en 2013 un calendrier des religions en concerta-tion avec les responsables religieux des six princi-paux cultes de la ville.

La ville de Strasbourg a décidé d’éditer un premier

«calendrier des religions» pour 2013, en accord avec les repré-sentants de six cultes, a indiqué mercredi à la presse son maire Roland Ries (PS). Les principales fêtes des six religions y sont si-gnalées par les symboles de la roue bouddhiste, des croix ca-tholique, orthodoxe et protes-tante, de l’étoile juive et du crois-sant islamique. Le tirage de cette première édition, destinée à être distribuée par les différents cultes, n’est que de deux mille exemplaires. Mais ce calendrier pourrait aussi être mis à la dis-position du public via le site in-ternet de la municipalité, a pré-cisé l’adjoint au maire en charge des cultes Olivier Bitz (PS).

Un outil de lutte contre l’ignorance«Un des facteurs principaux de l’intolérance, c’est l’ignorance de ce que font les autres», a souli-gné M. Ries. Il a «associé aussi

à ce travail ceux qui n’ont pas de religion (athées ou agnos-tiques)». Dans ce calendrier ‒ dont chaque mois est illustré par une oeuvre photographique ‒ à l’épiphanie chrétienne de janvier succède pour février la commémoration de la mort de Bouddha, et en mars Pessah (la libération du peuple hébreu).

Juillet marque principalement le jeûne du Ramadan, septembre les trois fêtes juives de Tichri, oc-tobre la grande fête musulmane du sacrifi ce, octobre la Toussaint catholique et décembre le Noël chrétien. La seule célébration non religieuse que les auteurs ont fait fi gurer dans ce calendrier est la fête nationale du 14 juillet.

Strasbourg publie un calendrier interreligieuxZoom

‘‘«On ne va pas faire voter des étrangers qui haïssent la France»

Déclaration de Christian Estrosi tenue sur Europe 1 à propos du droit de vote des étrangers aux élections municipales.

FRANCE03 01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

Islam de France : le sondage de tous les dangers

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«Il faut que M. Hollande se rende en Turquie»

TEOMAN AYDOGAN BORDEAUX

Pouvez-vous nous parler du rôle du groupe d’amitié

France-Turquie au Sénat dans les relations entre les deux pays ?Il exerce différentes missions. Il sert de relais avec les instances diplomatiques, organise des conférences, des rencontres, des missions en Turquie. Il a un rôle d’information, de veille... On re-çoit souvent, 3-4 fois par an par exemple, les représentants du gouvernement turc, les élus turcs, les ambassadeurs de la Turquie en France. C’est un vrai groupe d’amitié qui fonctionne bien et qui se réunit très régulièrement. On peut dire que c’est un groupe vraiment très actif.

Quels sont vos futurs projets pour améliorer les relations mutuelles ?La tâche est immense. Il faut continuer à travailler pour faire connaître la culture de ce grand pays, favoriser les échanges. Au niveau du département de la Gironde, depuis très longtemps, nous essayons de contribuer au renforcement des liens. A l’occa-sion de l’Année de la Turquie en France, nous avons organisé une exposition avec Attila Durak, des ren-contres avec Cengiz Aktar, Nedim Gür-sel. Le conseil Géné-ral de la Gironde mène d’ailleurs une politique de coopération décen-tralisée avec la région de Samsun.

La question des relations bilaté-rales pose celle de l’UE. Pourquoi le processus d’adhésion de la Turquie est-il, selon vous, si diffi cile et si long ?La Turquie est un pays immense avec une importante population, une croissance forte, des atouts économiques considérables, une position géographique sensible.

Dans le contexte géopolitique actuel, elle est appelée à jouer un rôle de premier plan au ni-veau international. Mais, depuis longtemps, elle était une vic-time de préjugés culturels. C’est un grand pays qui peut changer l’équilibrage de l’Europe. Certains mettent en avant un problème de religion, mais Atatürk a bien fondé une République laïque. La religion, on la respecte, mais l’Etat est quand même laïc. Je conseille aux gens qui connaissent mal le pays, l’ouvrage de Michel Rocard Oui à la Turquie (Hachette) qui explique toutes ces réticences. La Turquie fait peur, alors que nos deux pays sont liés depuis l’Em-pire ottoman.

Trois chapitres des négociations ont été gelés par la France sous la pré-sidence de M. Sarkozy. Donc Ankara attend beaucoup de M. Hollande sur le dossier européen. Que pensez-vous de l’avenir des relations fran-co-turques et d’une visite éventuelle du président en Turquie ? Je compte sur la détermination de président Hollande pour inverser

la tendance. De toute façon, après Sarkozy qu i a car rément mené une croisade anti-turque, les rap-ports entre nos deux pays ne peuvent que s’améliorer. Il faut mettre un terme à c e c l i m a t

de défiance, de mépris exacerbé par l’initiative électoraliste sur le dos-sier arménien. Il faut se dégager parfois de certaines influences. On sait très bien que les communautés ar-méniennes sont très présentes mais, je le dis souvent, il ne faut pas oublier que les

communautés turques aussi se manifestent. Vous êtes très nom-breux. Et, je pense qu’il y a des rapprochements, des rencontres. Récemment, le ministre des Affaires étrangères français M. Laurent Fabius est allé là-bas. Je pense qu’il faut que M. Hollande se rende en Turquie.

Vous évoquiez la question armé-nienne. Qu’en pensez-vous person-nellement ?Mes idées n’ont jamais varié et sont connues. En février 2012, avec 82 de mes collègues appar-tenant à tous les groupes poli-tiques, j’avais signé le recours auprès du Conseil constitutionnel qui a censuré la loi adoptée par le Parlement. Par la loi du 29 janvier 2001, la France avait déjà recon-nu publiquement le génocide. J’estime que les parlementaires n’ont pas à s’ériger en historiens, que le Parlement n’a pas à s’éri-ger en tribunal de l’histoire. Ce n’est pas au législateur de fixer une vérité historique, d’impo-ser une lecture offi cielle. Si vous

sortez dans la rue, les Turcs ne peuvent pas approuver que sans arrêt les Français mettent une opposition pour quelque raison. On peut regretter que cette cause arménienne ait toujours été prise en otage des combats électoraux dans notre pays. J’ai toujours combattu cette loi dangereuse, inutile et opportuniste. Il faut d’abord penser à l’intérêt général. Vous êtes un grand pays et vous pouvez vous tourner ailleurs. La Turquie est très importante pour l’Europe politiquement, géopo-litiquement, économiquement et culturellement. Et vous êtes une civilisation ancienne et vous avez une très grande histoire. Il nous faut un pont pour les relais. Autrement dit, l’UE n’est pas un club de chrétiens et un pays musulman peut nous faire gagner en richesse.

Malheureusement la France n’a pas non plus une bonne image en Tur-quie actuellement, notamment à cause de cette loi. Vous êtes connu comme un ami des Turcs, qu’auriez-vous à dire aux Turcs de France ?Vous savez, il y a d’une part la politique qui s’exprime de façon officielle par les chefs d’Etat, et d’autre part les liens tissés par les citoyens qui eux, sont solides et contribuent à un approfondisse-ment de l’amitié entre les peuples. Mon souhait, c’est qu’on puisse se retrouver ensemble dans une entité économique, politique et culturelle. Les Turcs de France, ce sont des entrepreneurs, ils se battent pour travailler. La Tur-quie existe déjà en Europe, il y a plus de 5 millions d’habi-tants au total, presque partout en Europe. Actuellement, il y a un changement d’avis important chez les Français. J’étais jeune quand je suis rentré au Sénat, en 1980, et au fur et à mesure, je peux observer les changements

chez les sénateurs.

Sénateur PS de la Gironde et vice-président du groupe d’amitié France-Turquie au Sénat, Philippe Madrelle fait un état des lieux des relations entre les deux pays, et nous explique pourquoi François Hollande doit se rendre en Turquie.

01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

‘‘«Ce n’est pas au légis-lateur de fi xer une vérité historique»

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Philippe Madrelle est le vice-prési-dent du Groupe

d’amitié France-Turquie

au Sénat.

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Pinar Selek, nouvelle victime du coup d’Etat du 28 février

FERHAN KOSEOGLU PARISJugée et condamnée à la pri-son à vie pour terrorisme

jeudi 24 janvier par un tribunal d’Istanbul qui l’a rejugée pour la quatrième fois après trois acquit-tements, la sociologue turque Pi-nar Selek s’apprête à demander l’asile politique au gouvernement fran-çais. Dans un entretien accordé à Zaman France, l’intellectuelle a livré son sentiment sur l’acharnement ju-diciaire dont elle est la victime. La sociologue qui vit à Strasbourg se considère comme une victime du processus qui se poursuit depuis le coup d’Etat postmoderne du 28 février 1997. «Ce processus n’a pas touché que les milieux religieux, ajoute-t-elle, mais a aussi touché beaucoup d’autres gens.» Pinar Selek, qui conteste la décision du tribunal qu’elle juge injuste, pré-cise que la procédure a fait l’objet d’une intervention extérieure le 22 novembre dernier. Ceci expliquerait le fait qu’ayant été acquittée à trois reprises, le carac-tère criminel de l’ex-

plosion n’ayant pas été établi et le principal témoin s’étant rétracté, la Cour de cassation ait, à chaque fois, invalidé le jugement. Elle pré-cise d’ailleurs qu’une fois, la déci-sion a été invalidée par des juges qui remplaçaient le principal res-ponsable de cette affaire judiciaire,

absent, alors que ces derniers ne connais-saient pas le dossier. La décision est, selon elle, d’autant plus contestable que le président du tribunal a agi contre les pro-cédures habituelles et que la sentence de

la perpétuité n’a pas été décidée à l’unanimité. La jeune intellectuelle fait ainsi le constat que des élé-ments occultes continuent d’agir en Turquie en rappelant qu’on vient de découvrir que l’ancien président Turgut Özal avait fi na-lement été assassiné.

Des accusations blessantes pour Pinar SelekPour Pinar Selek, le plus dur est d’avoir été considérée comme un assassin et présentée comme la responsable d’un attentat à l’explosif dans un site touristique d’Istanbul, qui a fait sept morts en 1998. «Ils sont responsables de tout ce qui pourra m’arriver demain» ajoute-t-elle, en rappe-lant que Hrant Dink aussi avait été présenté comme un ennemi des Turcs, «alors qu’il essayait bien au contraire de rapprocher les personnes différentes, il me-nait un combat pour le dialogue». L’accuser de ce à quoi il était pré-cisément opposé était, selon elle, une façon d’en fi nir avec lui. Des dizaines de militants des droits de l’Homme, féministes et univer-sitaires européens, soutiennent la chercheuse. «On s’acharne sur notre collègue parce qu’elle a exercé son métier dans le res-pect de l’éthique, en refusant de trahir ses sources», a commenté Bruno Cousin, vice-président de l’Association française de socio-logie, après le jugement. «Pinar Selek est une fi gure symbolique. Si des gens comme elle pouvaient travailler librement en Turquie, la Turquie serait un pays diffé-rent», a déclaré à l’AFP l’écrivain allemand Günter Wallraff. Egale-ment présente à Istanbul, Pernelle Richardot, adjointe au maire de Strasbourg, estime que «le cas de Pinar Selek devient emblématique d’une justice qui ne fonctionne

pas aujourd’hui en Turquie».

Condamnée à perpétuité pour terrorisme par une cour d’Istanbul, la sociologue turque Pinar Selek, qui vit à Strasbourg, va demander l’asile politique à Paris. Pour Zaman France, elle revient sur les raisons de cet acharnement judiciaire, pure conséquence du coup d’Etat du 28 février qui «n’a pas touché que les milieux religieux», confi e-t-elle.

D’après l’écrivain allemand Günter Wallraff , «Pinar Selek est une fi gure symbolique. Si des gens comme elle pouvaient travailler libre-ment en Tur-quie, la Turquie serait un pays diff érent.»

Canan Özenici

Le 24 janvier dernier, au ministère des Finances, devant un parterre d’entre-preneurs, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique, ont signés la Charte natio-nale du mentorat entrepreneurial. Il s’agit d’un système d’accompagnement sur-mesure d’un jeune entrepreneur (le mentoré) par un chef d’entreprise expé-rimenté (le mentor). Le dispositif a fait ses preuves en termes de sécurisation des entrepreneurs et de leur entreprise. Cette charte va permettre d’encadrer et de développer le dispositif déjà mis en place de mentorat, réservé à quelques privilégiés de la région parisienne où il a été mis en place depuis cinq ans. Tous ceux qui ont pu bénéfi cier de ce sys-tème soulignent, unanimes, les bienfaits d’une relation désintéressée, car béné-vole, et profi table pour les deux parties. Les mentors peuvent partager leurs ex-périences tout en étant confrontés aux nouvelles problématiques, tandis que les mentorés se sentent libres de s’exprimer et surtout un peu moins seuls face aux contraintes qu’ils affrontent au jour le jour. Il s’agit, pour les pouvoirs publics, d’un véritable levier pour pérenniser les entreprises. «D’après les études sur le sujet, ce dispositif d’entraide entre pairs fonctionne. Le mentorat est une vraie chance pour les entrepreneurs. Car quand on est accompagné, on a plus de chances de réussir et de pérenniser son entreprise», a souligné Fleur Pelle-rin. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi qui prévoit un ensemble de mesures pour notam-ment doubler le nombre de créations d’entreprises de croissance d’ici à cinq ans. Et la ministre voit dans ce système d’accompagnement un levier d’impor-tance pour atteindre cet objectif. Les mentors et mentorés, nouveaux relais auprès du gouvernement qui seront habilités, selon Arnaud Montebourg, à lui dire «vous êtes des fous, là, cette loi, il faut la modifi er» ! Il faut com-prendre que le gouvernement compte sur ces «volontaires de la croissance» pour faire remonter des informations du terrain. Parce qu’une entreprise qui se développe bien est une entreprise qui crée de l’emploi, le gouvernement ne perd pas le nord en mettant en place de telles mesures, d’autant que le taux de chômage a atteint en France la barre des 10 %. TPE et PME, premiers créa-teurs d’emplois en France : on compte sur vous !Pour vos questions : [email protected]

MON AVOCAT

Avis aux jeunes entrepreneurs

‘‘«Ils sont responsables de tout ce qui pourra

m’arriver demain»

FRANCE06 01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

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«On a l’impression que l’école ne suffi t pas»

SOPHIE SOUCHARD PARIS«Accompagnement scolaire : quels outils face aux nouveaux

défi s ?» : le colloque organisé au Sé-nat par la Fédération Etude Plus le 6 février prochain se veut ambitieux et pragmatique. Cette fédération d’asso-ciations d’accompagnement scolaire ouvrira la discussion sur la nécessité d’intermédiaires entre la famille, l’école et l’élève. «Il y a aujourd’hui un défi cit de crédit qui fait qu’on a l’impression que l’école ne suffi t pas et qu’il faut compléter absolument par un accompagnement en dehors des heures de scolarité» constate Mahacen Varlik, chef de projet péda-gogique à la Fédération Etude Plus. Face aux problèmes liés aux diffi cultés des réformes scolaires, la nécessité d’un accompagnement effi cace se fait cruellement sentir. Mahacen Varlik souligne en effet que ce domaine en pleine expansion «est de plus en plus investi par des sociétés et non plus seulement par des associations sans but lucratif». Acadomia, Maxicours, autant d’entreprises qui profi tent de ce besoin d’accompagnement des

élèves en faisant concurrence aux associations non lucratives.

Un manque de méthodologie pédagogique Face à ces sociétés, les associations d’accompagnement scolaire souffrent d’un manque d’organisation. «On se repose beaucoup sur la bonne volon-té des gens, des accompagnateurs, des bénévoles. Mais la démarche pédagogique n’est pas très structurée. Est-ce qu’on fait ce qu’il faut avec les enfants ? Ce n’est pas toujours sûr», relève la chef de projet pédagogique chez Etude Plus. L’accompagnement scolaire, nécessaire, a néanmoins besoin de se professionnaliser tout en conservant son esprit non lucratif. C’est l’un des enjeux principaux du colloque du 6 février dont le but sera avant tout de permettre aux différents acteurs de l’accompagnement scolaire en milieu associatif de se rencontrer pour échanger leurs expériences et améliorer leur travail. Réunir les di-recteurs d’établissements scolaires et les personnes du milieu associatif au Sénat est une façon de «donner plus

d’aura à cet événement, d’éveiller les politiques» et de les rendre plus sen-sibles à l’accompagnement des élèves en dehors de l’école.

L’enfant, sa famille et l’écolePlus qu’une simple aide aux devoirs, l’accompagnement scolaire est une approche beaucoup plus globale et complète. Il s’agit de mettre en place un véritable «travail triangulaire de coordination entre l’enfant, la famille et l’établissement scolaire» en édu-quant aussi les parents qui ne savent pas toujours comment jouer leur rôle. Comme l’indique Mme Varlik, «l’accompagnement éducatif se fait aussi par le biais de l’organisation de sorties au musée», et «de moments d’éducation à la vie en général». Intermédiaire indispensable entre l’élève, sa famille et l’école, l’accom-pagnement scolaire serait donc aujourd’hui la meilleure réponse à un secteur éducatif français en pleine crise.Colloque au Sénat le 6 février 2013 de 9:00 à 12:30. Contact : 01 43 32 08 34

Alors que le débat sur la réforme des rythmes scolaires bat son plein, les parents d’élèves s’inquiètent. Et si la solution à la faillite scolaire se trouvait du côté de l’accompa-gnement ? Pour Mahacen Varlik, chef de projet pédagogique à la Fédération Etude Plus, une chose est sûre : «on a l’impression que l’école ne suffi t pas».

SOCIETE08 01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

BREVES ECO

2012

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MOB

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L’Agence française de développement (AFD) participera à hauteur de 45 millions d’euros aux coûts de l’extension sud de la ligne de métro M2 d’Istanbul. Un fi nancement total de 524 millions d’euros est prévu pour ce projet. 45

Daimler investit dans ses usines turquesLe constructeur automobile Daimler pré-voit d’investir 40 millions d’euros dans ses deux usines turques d’Istanbul et d’Aksaray où sont produits des bus et des camions. Par ailleurs, Mercedes-Benz Türk, filiale qui commercialise des voi-tures importées des marques Mercedes et Smart en Turquie, prévoit une hausse de ses ventes dans le pays. Cependant, la production de voitures particulières en Turquie n’est pas envisagée par le groupe Mercedes-Benz. En 2012, Daimler a ven-du 39.852 véhicules neufs en Turquie, soit une croissance des ventes de 4,1 %, dont 12.730 voitures particulières.

Bilan décevant pour la TurquieAvec un taux de croissance économique dépassant les 4 % en 2010 et 2011, la Tur-quie abordait sereinement la crise écono-mique mondiale. Pourtant ses répercus-sions n’auront pas mis longtemps à se faire sentir. Le bilan 2012 est décevant : la crois-sance a stagné à 1%. Avec une économie principalement basée sur la demande inté-rieure, la Turquie souffre aujourd’hui de sa balance négative des exportations nettes. L’Etat pourrait choisir de taxer plus pour tenter d’atteindre les 4 % de croissance prévisionnelle pour 2013, mais la crois-sance devra surtout venir de l’étranger.

Pour la Fédération Etude Plus, spécialisée dans l’accompagne-ment scolaire, les structures associatives doivent davantage

intégrer les parents dans leur méthodologie globale.

Page 9: Zaman France N° 250 - FR

Erdogan remercie 4 ministres

YAZGI GIRAY PARISIl était attendu et beaucoup spéculaient sur son ampleur. Le remaniement ministériel décidé par

le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan le 24 janvier concerne fi nalement quatre ministères. Le ministre de l’Intérieur Idris Naim Sahin laissera sa place à Muammer Güler, anciennement sous-secrétaire de l’Ordre public et de la Sécurité. Le ministre de la Culture, Ertugrul Günay, sera remplacé par Ömer Celik, adjoint à Adana et vice-président chargé des Relations extérieures. Mehmet Müezzinoglu, adjoint à Edirne, prend le relais au minis-tère de la Santé en succédant à Recep Akdag. Enfi n, le successeur d’Ömer Dinçer, ministre de l’Education natio-nale, sera Nabi Avci, professeur à la Faculté des sciences de la Communication.

Ertugrul Günay, le contestataire De ces quatre ministres remerciés, Ertugrul Günay était le plus médiatisé. Il avait notamment exprimé ses désaccords avec le Premier ministre turc au sujet de la démolition de la statue de la paix à Kars, ou à propos du régime présidentiel, auquel il préfère le sys-

tème parlementaire. Günay avait également critiqué la nomination de proches d’Erdogan.

Dinçer, impopulaire chez les enseignantsLe ministre de l’Education nationale Ömer Dinçer s’était vu reprocher pour sa part la non attribution de postes à des enseignants, ainsi que le système d’éducation «4+4+4» (4 ans en primaire, au collège et au lycée) qu’il avait mis en œuvre, décrié pour son manque d’organisation. Le comité chargé des pro-grammes d’étude avait aussi désapprouvé certains projets du ministre.

11 ans passés au ministère de la SantéAprès 11 années consécutives d’exercice au minis-tère de la Santé, Recep Akdag avait obtenu un titre récompensant sa longévité. Son projet de rema-niement de la santé et sa proposition de lois dites «à temps plein» et de «performance du système» avaient été fortement critiqués par les profession-nels de la santé. Akdag avait aussi manifesté son désaccord avec le Premier ministre à propos d’une campagne nationale de vaccination contre la grippe, et, plus important, du processus d’Imrali engagé avec Abdullah Öcalan.

Le gouvernement a annoncé jeudi 24 janvier un remaniement ministériel. Les ministres de l’Intérieur, de la Culture, de la Santé et de l’Educa-tion ont été remplacés. La plupart d’entre eux avaient exprimé leur désaccord vis-à-vis de la politique du Premier ministre.

TURQUIE09 01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

Nabi Avci (à gauche) succède à Ömer Dinçer à l’Education nationale.

Page 10: Zaman France N° 250 - FR

Révélations sur un nid d’espions militaires en Turquie

Le vice-premier ministre Bülent Arinç a récemment

déclaré qu’il examinait les docu-ments saisis par la police après l’opération menée contre un gang militaire impliqué dans une vaste affaire d’espionnage contre des ins-titutions telles que les Forces armées turques (TSK), l’Organisation du renseignement national (MIT) et le gouvernement, et qu’il n’excluait pas de se porter partie civile dans le procès intenté à ses membres. L’acte d’accusation de la justice turque contre ce gang fait mention de 357 suspects ; 83 ont été arrêtés, parmi lesquels 55 officiers de l’ar-mée turque en service actif. Il y est également fait état de 831 victimes et de 196 co-plaignants. Un docu-ment de plus de 1.900 pages révèle ainsi que le gang a recruté des étrangères afin qu’elles se prosti-tuent auprès d’officiers turcs et en obtiennent des informations mili-taires confidentielles, qu’il a ensuite vendues à des pays étrangers.

Des informations transmises au PKKLe principal objectif du gang était, selon l’acte d’accusation, le gain fi-nancier. L’organisation a ainsi infil-tré les Forces armées turques au sein desquelles elle a re-cruté de nombreux membres, ce qui lui a permis d’appro-cher plus facile-ment les hauts fonctionnaires et d’en obtenir des documents confi-dentiels. «De plus en plus puissante, l’organisation criminelle a élargi sa sphère d’influence [aux militaires] et augmenté le nombre de ses objec-tifs. A l’image d’une pieuvre, elle a enserré les institutions de l’Etat.» lit-on dans l’acte d’accusation. Mais aussi que le réseau d’espionnage a communiqué des documents mili-taires confidentiels aux organisa-tions terroristes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et du KCK (Union des communautés du Kurdistan). Pour les procureurs, en livrant ces documents à des groupes terroristes, les espions ont mis en

danger la sûreté de l’Etat et la sé-curité publique. Les suspects sont également accusés d’avoir recruté et envoyé à des officiers de l’armée des prostituées étrangères, qui ont pu ainsi obtenir des informations com-promettantes. Sous la menace de les voir révélées, les officiers compro-mis ont fourni au réseau criminel des renseignements classés secret défense. Basée à Izmir, l’organisa-tion posséderait des branches dans plusieurs provinces, dont Istanbul, Ankara, Bursa, Antalya, Mugla, Manisa, Zonguldak et Ordu.

L’itinéraire des avions de chasse turcs révélé à la GrèceL’un des documents saisis montre que le réseau d’espionnage a vendu aux autorités grecques les plans des opérations militaires prévues en cas de conflit ou de guerre avec les pays limitrophes de la Turquie. Y est no-tamment expliquée la manière dont l’armée turque entendait se proté-ger des mines terrestres disposées par l’armée grecque au niveau de la frontière gréco-turque. D’autres documents saisis chez des membres présumés du réseau d’espionnage montrent que le groupe surveillait des dizaines d’officiers militaires eu égard à leur appartenance idéolo-

gique ou religieuse. L’acte d’accusation révèle également que le gang a transmis à la Grèce des informations ultrasecrètes sur l’iti-néraire des avions de chasse turcs. D’après le document, les avions de chasse étaient censés patrouiller au-dessus

de la mer Egée dans le cadre d’un entraînement de routine destiné à parer à l’éventualité d’une guerre contre la Grèce, mais l’information en question a été reçue par les auto-rités grecques quelques minutes à peine après que les autorités mili-taires turques aient fixé l’itinéraire que devaient emprunter les avions de combat. Toujours selon l’acte d’accusation, le réseau avait égale-ment prévu d’obtenir des informa-tions sur le projet Milgem de navire de guerre turc, informations qu’il aurait vendues à des Etats étrangers.

Après Ergenekon et Balyoz, une nouvelle affaire d’Etat vient d’éclater en Turquie. Les services d’enquête judiciaire ont découvert l’existence d’un gang d’espions niché au sein de l’armée qui recrutait des prostituées et les utilisaient pour obtenir des informations contre le gouvernement et des ins-titutions telles que le MIT et la TSK.

TURQUIE10 01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

‘‘«A l’image d’une pieuvre, l’organisation a enserré les institu-

tions de l’Etat»

Une enquête vient de dévoiler qu’un gang issu de l’armée turque vendait des informations secrètes à des Etats étrangers comme la Grèce et à des organisations terroristes telles que le PKK.

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Au Liban, la légalisation du mariage civil divise

En se mariant civilement, un acte formellement interdit par la loi au

Liban, Khouloud Soukkarieh et Nidal Darwich ont jeté un pavé dans la mare dans le débat sur ce type d’union qui di-vise le pays régi par un système politique confessionnel. «Pour nous, le mariage civil n’est pas seulement une question de mariage. C’est en fait une affaire liba-naise : le mariage civil serait la première pierre dans la construction d’un système non-confessionnel», explique Khouloud à l’AFP. Leur avocat a sollicité le ministère de l’Intérieur, en charge du registre de la famille, pour qu’il le reconnaisse, ce qui serait une première au Liban. Dans le cadre de leur combat laïc, Khouloud et Nidal ont demandé, conformément à une loi datant de 2011, à supprimer de leur état-civil la mention de leurs confessions sunnite et chiite. La religion occupe une place de premier plan au Liban, un pays qui réunit 18 communautés religieuses où l’Etat est régi par un système complexe de partage du pouvoir entre les différentes confessions. Les mariages, divorces et questions d’héritage sont du ressort des autorités religieuses propres à chaque

communauté. La loi libanaise n’autorise que les unions religieuses mais reconnaît les mariages civils contractés à l’étranger. Dans certains couples mixtes, chrétiens-musulmans, l’un des deux époux décide

de se convertir pour éviter les complica-tions du mariage religieux. D’autres optent pour le mariage civil à l’étranger, souvent dans l’île de Chypre voisine, puis font reconnaître leur union au Liban.

La communauté turque d’Autriche en-visage de poursuivre en justice le fabri-cant de jouet danois Lego en Autriche, en Allemagne et en Turquie, pour incitation à la haine raciale avec une boîte de jeu de construction dont cer-tains éléments sont «pédagogiquement douteux». Dans le jeu de construction «Lego Star Wars 9516», où les enfants de 9 à 14 ans sont amenés à reproduire le Palais de Jabba de Star Wars, le fabri-cant danois établit plusieurs «associa-tions culturelles douteuses», estime la communauté turque d’Autriche. La forme du palais assemblé et de la tour qui l’accompagne sont des imitations de la mosquée Hagia Sophia d’Istanbul ou de la mosquée Jami al-Kabir à Bey-routh, et d’un minaret, ajoute l’organi-sation. «On peut s’attendre à plus de conscience de sa responsabilité de la part d’un fabricant qui produit depuis des décennies des jouets pédagogiques précieux.» De son côté, Lego, cité dans le communiqué de la Communauté turque d’Autriche, estime que le palais est «aussi proche que possible» de l’ori-ginal dans le fi lm de George Lucas.

La loi libanaise n’autorise que les unions religieuses mais reconnaît les mariages civils.

Des Turcs attaquent Lego en justice

INTERNATIONAL11 01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

Page 12: Zaman France N° 250 - FR

Projet1_260 06/12/12 10:54 Page1

Page 13: Zaman France N° 250 - FR

Ce que doivent manger les femmes enceintes en hiver

Du point de vue de la santé maternelle et infantile, les spé-

cialistes insistent sur l’importance d’une alimentation saine en hiver

et conseillent aux femmes enceintes d’être très at-

tentives à leur alimen-tation. Ces mêmes

spécialistes sou-lignent que le poids excessif pris au cours de

la grossesse ne contribue pas

au développe-ment du bébé et

insistent sur le fait que la consommation de cho-

colats, pâtisseries, aliments frits et desserts, qui n’ont pas

de valeur nutritionnelle et contiennent trop de calories, nuit au développement phy-sique et psychique du bébé.

Dilan Dalgiç, diététicienne et propriétaire de Delight Beslenme Egitim ve Danis-manlik Merkezi (Centre de conseils et d’éducation nutritionnels Delight) a dé-claré que les futures mamans devaient faire très attention à leurs choix alimen-taires durant les mois d’hiver. «La consommation de fruits et légumes tels que les pommes, coings, grenades, poires, céleris, épinards, oignons, radis, citrouilles et choux est très importante pour la santé de la mère et du bébé, grâce à leurs vitamines et minéraux abondants qui renforcent le système immunitaire», a souligné la diététicienne.

Calcium et vitamine D pour les osDilan Dalgiç attire également l’attention sur l’importance de certains aliments riches en fer comme les œufs, la viande rouge, ainsi que les légumineuses sèches, fruits secs, légumes séchés et légumes à feuilles vert foncé comme les épinards, le choux noir, le pourpier et la roquette,

des aliments dont la consommation aug-mente en hiver. La diététicienne indique que «le calcium, qui est la source princi-pale du développement des dents et des racines des os du bébé, a pour origine non seulement les produits laitiers tels que le lait, le yaourt et le fromage, mais également les produits végétaux tels que la citrouille, le boulgour, les légumi-neuses sèches, fruits séchés, épinards, la roquette et le choux noir». En période de grossesse, le besoin en calcium est deux fois plus important. La vitamine D est très importante dans l’accroissement de l’utilité du calcium et du phosphore. Elle fournit une contribution importante au développement du système squelet-tique du bébé. La vitamine D, dont la source majeure est le soleil, peut être aussi obtenue en hiver en consommant des aliments tels que les produits laitiers, les œufs et le poisson, et en faisant de la marche quotidienne en plein air, conclut la diététicienne.

Vivre sa grossesse en hiver nécessite une alimentation adaptée. D’après la diététicienne turque Dilan Dalgiç, les femmes enceintes doivent privilégier la consommation de fruits, de légumes, et de produits à base de protéines pour renforcer la constitution de l’enfant à naître.

FAMILLE & SANTE13 01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

La consommation de boissons lactées est recommandée pour les femmes enceintes en hiver.

Page 14: Zaman France N° 250 - FR

CULTURE14 01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

A plus d’un égard, ce fi lm est une première. Dans un pays où non seulement les femmes sont privées des droits civiques, mais encore du simple droit de conduire un véhicule, dans un pays où les salles de cinéma sont pro-hibées, une femme, Haifaa Al Mansour, fait un fi lm. Une première pour le royaume wahhabite, mais aussi pour la réalisatrice saoudienne,

qui signe là son premier long-métrage. Un fi lm qui ambitionne de faire avan-cer les choses de l’intérieur, au sein d’une société qui a amorcé une lente mutation. Wadjda, dix ans, est une fi lle pleine de vie. Issue d’un milieu conservateur, elle cherche toujours à en faire plus que ce qui lui est permis. Après une bagarre avec son ami Abdullah, elle aperçoit

un beau vélo vert à vendre. Elle le veut à tout prix, pour pouvoir le battre à la course. Mais la mère de Wadjda lui interdit, redoutant les réper-cussions dans une société qui conçoit les vélos comme une menace pour la vertu d’une fi lle. Wadjda décide alors de trouver l’argent par ses propres moyens, déterminée à se battre pour défendre ses rêves.

AGENDA CULTUREL

CINÉ

-DÉB

ATCO

NCER

TPR

ÉSEN

TATI

ONCO

NFÉR

ENCE

Head-onFuir ou se retrouver à travers ses contradictions, le parcours de deux Germano-turcs devenus couple. Ours d’or au Festival de Berlin 2004. Projection suivie d’un débat sur le cinéma de Fatih Akin. Entrée libre.Le 5 février à 18:00Institut d’études politiques104, boulevard de la Duchesse Anne35700 Rennes

Trio JoubranLes trois frères Joubran, héritiers d’une ancienne famille de luthiers de Palestine, célèbreront leurs dix ans de carrière à l’Olympia.Le 7 février à 20:00Olympia Bruno Coquatrix28, boulevard des Capucines75009 Paris

Ahmet Midhat : Dürdane Hanim et les limites du patriarcatPar Erol Köroglu, professeur à l’université du Bosphore à Istanbul (conférence en turc).Le 6 février à 17:00INALCO65, rue des Grands moulins75013 Paris

Byzance du point de vue des Arabes et des musulmans : entre histoire et historiographieUne conférence prononcée par Ta-her Mansouri (université de Tunis), dans le cadre du cycle «L’aire arabe et le monde : contacts, échanges, stratégies».Le 7 février à 18:00Maison de l’Orient et de la Méditerranée7, rue Raulin69007 Lyon

Les Frères musulmans égyptiens, des origines au défi du pouvoirL’épreuve du pouvoir accélère au-jourd’hui l’évolution de l’organisation des Frères musulmans, fondée en 1928. C’est un paysage organisation-nel et idéologique en mouvement que s’efforcera d’analyser Stéphane Lacroix, professeur à l’Ecole d’affaires internationales de Sciences Po.Le 5 février à 18:00EHESS105, boulevard Raspail75006 Paris

Le mythe de l’islamisa-tion, de Raphael LiogierDans son dernier essai paru au Seuil (2012), Raphaël Liogier, profes-seur à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, s’applique à dé-construire le mythe de l’islamisation. Entrée libre.Le 2 février à 12:00Institut des cultures d’Islam19-23, rue Léon75018 Paris

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PRÉS

ENTA

TION

Wadjda,réalisé par Haifaa Al Mansour (drame,

Arabie saoudite, 2012, 1h37). Avec Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdur-rahman Al Gohani. Prix de la Critique

internationale, Venise 2012.Sortie en salles le 6 février.

SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLELe Haut conseil islamique du Mali a annoncé le 23 janvier son

soutien à l’intervention militaire fran-çaise au Mali. Une semaine plus tôt, le président de l’Union internationale des savants musulmans, le cheikh égypto-qatari Yusuf al-Qaradhawi, avait condamné l’initiative de la France. Nombreux sont les musul-mans qui déplorent l’existence de pa-reilles divergences entre institutions islamiques. Plus généralement, et plus fondamentalement, beaucoup re-doutent la divergence au sein de l’is-lam, dans laquelle ils voient un facteur de discorde et de faiblesse. Force est de constater pourtant qu’en matière d’interprétation des principes de l’is-lam et de défi nitions de normes ‒ qu’il s’agisse de lois, ou, comme ici, d’avis (fatwa) ‒, la divergence, et la pluralité qu’elle suppose, a toujours existé. A l’origine même de la jurisprudence islamique, il y a l’opposition entre science et opinion, la seconde palliant les carences de la première, quand,

autrement dit, aucun texte coranique ou aucun hadith ne pouvait être direc-tement invoqué. Cette opinion qui, par défi nition, peut varier, était néanmoins légitime en tant que source de loi. Le Prophète et les premiers Califes avaient ainsi reconnu la validité des décisions prises par les juges qu’ils avaient nommés dans les provinces nouvellement conquises, et dans les-quelles le recours à l’opinion n’était pas rare, le corpus juridique n’étant pas encore constitué. On y trouvait déjà les premiers instruments métho-dologiques dont useront les différentes écoles juridiques, et notamment le raisonnement par analogie et la prise en compte de l’esprit des lois.

L’imitation juridique contre la diversité des avisC’est à peu près à la même époque qu’apparaît le concept de consensus (ijmâ‘), qui, comme la divergence, suppose la pluralité. Il faut ici avoir à l’esprit que la jurisprudence isla-mique, loin de s’être développée à

partir d’un corpus existant, a dû l’éla-borer au fi l des siècles. Son histoire est celle d’approches différentes, incar-nées dans des écoles différentes qui, en arabe, sont désignées du nom de madhâhib, littéralement, «chemins». C’est vers le milieu du VIIIe siècle que des groupes appartenant à la tradi-tion juridique de telle province ou de telle cité se défi nissent par rapport à l’enseignement d’un maître. Il est alors question des «disciples d’Abou Hanifa» à Koufa, des «disciples de Malik» à Médine, de ceux d’al-Aw-za‘i en Syrie, etc. De ces différentes écoles, seules quatre survivront au sein du sunnisme au XIIIe siècle et jusqu’à nos jours : les écoles han-balite, hanéfi te, malékite et chaféite. Si elles divergent dans la manière d’interpréter le Coran et la Sunna, elles partagent néanmoins une même théorie de la loi. Elles se conçoivent les unes les autres comme également légitimes, c’est-à-dire comme pro-posant chacune des interprétations alternatives mais également valides. A partir du Xe siècle commencera à prévaloir le principe de l’imitation des décisions des anciens. Limitant forte-ment le champ de l’ijtihad ou «effort (de réflexion personnelle basée sur les principes généraux de l’islam)», ce principe d’imitation cantonnera l’activité juridique à l’explication, l’application et, au mieux, l’interpré-tation, d’une des quatre doctrines, hors desquelles aucune orthodoxie sunnite ne sera dès lors concevable. Pourtant, la contrainte de l’imitation n’aura pas raison de la diversité, de la divergence, parfois, au sein d’une même école. Et si le consensus a un rôle régulateur, «la différence d’opi-nion au sein de la communauté des musulmans est une bénédiction de Dieu», selon le mot célèbre du cheikh Abou Hanifa.

La divergence d’opinions à la source du droit musulman

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ondesLa mosquée Oqba Ibn Nafi à Kairouan en Tunisie avait, depuis le IXe siècle, la réputation d’être l’un des plus importants centres d’enseignement de la jurisprudence malikite.

Une cinéaste saoudienne brise les tabous

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01 - 07 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

Boudée par une Europe de plus en plus isolée économiquement et aff aiblie politique-ment, la Turquie n’hésite plus à envisager des scénarios d’adhésion alternatifs comme le Shangai Five. D’après le chroniqueur Yavuz Baydar, cette attitude est

compréhensible au regard de la politique systématique d’obstruction menée par l’UE à l’égard d’Ankara.

La Turquie regarde aussi vers l’Est

Le populaire Premier mi-nistre de la Turquie, Recep

Tayyip Erdogan, ne cesse de nous surprendre. Sa dernière sortie en

date est une réfé-rence au Shanghai Five. Lors d’une ré-cente interview télé-visée, alors qu’on lui demandait, le plus

simplement du monde, où en était le gouvernement avec le pro-cessus d’adhésion à l’UE, il fi t une réponse pour le moins abrupte : «L’UE voudrait nous oublier, mais elle hésite et n’y arrive pas vrai-ment. Si seulement elle nous di-sait le fond de sa pensée, nous serions soulagés. Quand les choses se passent aussi mal, et qu’on est Premier ministre de 75 millions de personnes, on cherche forcément d’autres voies. C’est pourquoi j’ai récemment dit à M. [Vladimir] Poutine : "Prenez-nous avec vous au sein du Shan-ghai Five. Faites-le et nous dirons adieu à l’UE ; nous la quitterons définitivement. Pourquoi donc tout ce blocage ?"». Le Premier ministre a ensuite ajouté, en guise de commentaire, que le Shanghai Five était «meilleur, plus solide» que l’UE. Ce qu’il a dit là n’est pas vraiment nouveau pour qui suit ses discours et ses rencontres. Des médias avaient rapporté l’été der-nier qu’Erdogan avait suggéré cette idée à M. Poutine lors d’une réunion avec le président russe. Mais cette fois-ci, le Premier mi-nistre met davantage l’accent sur son propos et le place dans le contexte de l’UE. Cette répétition montre qu’il continue à échafau-der cette idée qu’il n’abandon-

nera pas. J’ai évoqué la question au dîner avec mon collègue Cen-giz Çandar. Il nous semble clair à tous les deux qu’Erdogan étant ce qu’il est, il pense ce qu’il dit. Il ne s’agissait pas pour lui de secouer les turcosceptiques européens, ni de brandir une menace.

Un paria dans l’EuropeLe Premier ministre est, comme il l’a dit, à la recherche de nouvelles voies pour placer la Turquie dans un contexte géostratégique où sa force économique correspondrait à sa chorégraphie politique. Il exprime par ailleurs la frustra-tion de voir l’Europe traiter un membre du G20 et la 16e puis-sance économique mondiale, avec aujourd’hui une classe moyenne stable et très puissante, comme un pays de seconde classe et, à ses yeux, de manière inique, comme un paria. Compte-tenu du piètre avancement des négociations avec l’UE, assombries par les tra-

casseries liées au visa, prises en otage par les Grecs de Chypre, qui se sont servis de leur position de membre pour tuer et enterrer les négociations des Nations Unies pour l’unifi cation de l’île, et une résistance mentale renforcée par l’islamophobie et la xénopho-bie ambiantes, on ne peut pas vraiment le lui reprocher. Il n’a pas bénéficié de beaucoup d’en-couragements dans sa marche vers la pleine adhésion et on l’a rencontré à chaque fois avec suspicion. Les propos d’Erdogan vont provoquer deux types de réactions au sein de l’UE : les turcosceptiques s’en féliciterons, tout en maintenant l’offre d’un partenariat privilégié ; quant aux autres ‒ la Commis-sion européenne, ainsi que cer-

tains Etats membres sages et clairvoyants ‒ voudront relancer rapidement le pro-cessus d’adhésion.

Le désenchantement européen des Turcs

Ceci étant posé, un point doit être souligné : aujourd’hui,

deux puissantes économies situées sur les flancs ouest et est de l’UE

expriment clairement leur consternation face à l’état de l’union. Aussi bien James

Cameron que Recep Tayyip Erdo-gan ont exprimé des intentions claires, justifi ées de leur point de vue. Sans le Royaume-Uni et la Turquie, l’UE sera assurément quelque chose de très différent, et clairement, une entité sans réelle puissance ‒ et certainement pas un acteur au plan mondial.

Ce qui me fait croire qu’Erdogan pense ce qu’il dit est l’alié-nation croissante des citoyens turcs envers l’adhésion à l’UE. Peut-être a-t-il lu la récente enquête (décembre-janvier) publiée par le Centre d’études économiques

et de politique étrangère (EDAM), un think tank libéral d’Istanbul, qui montre que son mécontente-ment à l’égard de l’UE est large-ment partagé. L’EDAM constate ainsi que si un tiers de la popula-tion pense que la Turquie devrait poursuivre son objectif de par-venir à une adhésion complète, les deux tiers restants estiment au contraire qu’Ankara devrait y renoncer.

Les Kurdes majoritairement pro-adhésionBien que 34 % des électeurs de l’AKP pensent que la Turquie devrait «persister dans son ob-jectif d’une adhésion complète», ce taux tombe à 30 % chez les électeurs du principal parti de l’opposition de centre-gauche, le CHP et à 15 % parmi ceux qui votent pour le parti natio-naliste MHP. Seuls les partisans du BDP défendent avec passion l’objectif d’une adhésion à l’UE, avec un taux de 88 %. L’EDAM a par ailleurs posé la même ques-tion à 202 experts en politique étrangère. Ils ont préconisé mas-sivement, à 87 %, le maintien de l’objectif d’une adhésion à part entière ; le fossé est grand entre les spécialistes de la politique étrangère et l’opinion publique. Pour les Européens, il y a dans tout cela matière à réflexion. La question «Qui a perdu la Turquie ?» devra donc rester à l’ordre du [email protected] abonnement annuel France : 120€

‘‘«Prenez-nous au sein du Shanghai Five

et nous dirons adieu à l’UE»

surprendre. Sa dernière sortie en date est une réfé-rence au Shanghai Five. Lors d’une ré-cente interview télé-visée, alors qu’on lui YAVUZ BAYDAR

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