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Aïd Moubarek à tous les éléments de l’ANP, officiers, sous-officiers et hommes du rang, station-nés le long de nos frontières, dans nos montagneset partout en Algérie. Qu’Allah vous préserve pourune Algérie toujours sereine et stable grâce à vossacrifices. Des sacrifices à jamais gravés dans la

mémoire de la nation depuis l’Armée de libération nationale à l’Armée nationale populaire.

VœuxVœuxdu président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, Monsieur Abdelmadjid Tebboune à l’occasion de la fête de l’Aïd El Adha, aux éléments de l’ANP

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L n’est pas exagéré de dire que la situation enLibye laisse présager de graves répercussions surles pays de la région et qu’il est de toute ur-gence nécessaire de trouver une issue pacifiqueà la crise avant qu’il ne soit trop tard. Dans unde ses entretiens avec les représentants de la

presse, le président de la République, chef suprême desforces armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdemadjid Tebboune, a résumé la situation que tra-verse ce pays frère, en affirmant que la Libye se retrouveaujourd’hui dans une situation comparable à celle queconnaît la Syrie, du fait de la multiplication des ingé-rences étrangères.La situation inédite qui prévaut actuellement sur le terrainest autrement plus dangereuse que ne peuvent l’imagi-ner certains, si l’on sait que les effets d’une guerre parprocuration dont certaines parties planifient l’exécutionen Libye aura inévitablement des répercussions sur lespays de la région. Plus grave encore, armer les tribus li-byennes, comme le projettent certains, fera de ce paysfrère, comme l’a affirmé le président de la République,en une «nouvelle Somalie». La position de l’Algérie vis-à-vis de la crise libyenne re-pose sur des principes immuables qui guident sa diplo-matie, le recours au dialogue et à la négociation pour larésolution pacifique des conflits et des différends, loindu langage des armes et de l’ingérence étrangère. Eneffet, l’évolution de la situation en Libye peut être sourcede défis et de menaces sur notre sécurité nationale, ceque traduisent les propos du président de la Républiquelorsqu’il affirme que la sécurité de la Libye participe dela sécurité de l’Algérie. De plus, l’attachement de notrepays à se tenir à équidistance des deux parties libyennesdans le conflit qui les oppose, est le reflet de laconstance de ses principes et de sa détermination àtrouver une solution pacifique qui sera dans l’intérêt dupeuple libyen et rien d’autre.Sur cette base, l’Algérie, qui partage avec la Libye envi-rons un millier de kilomètres de frontières terrestres com-munes et, compte tenu des liens historiques qui unissentles deux peuples, est pleinement convaincue que toutce qui pourrait porter atteinte à la Libye affectera éga-lement l’Algérie. Aussi, l’instauration de la paix et de lastabilité en Libye est dans l’intérêt de tous, voilà pour-quoi notre pays n’a de cesse d’appeler avec insistanceà l’intensification des efforts en vue de trouver, dans lesplus brefs délais, une solution politique à la crise commeseul moyen de mettre un terme à l’effusion du sang de

nos frères. Au regard de ces données et de bien d’au-tres, l’Armée nationale populaire place la préservationde l’intégrité du territoire national et la protection desfrontières nationales en tête de ses préoccupations. Acet effet, elle œuvre inlassablement et de manièrecontinue au développement du corps de bataille, setient en permanence au plus haut niveau de vigilance etde préparation, comme le démontrent les exercices dé-monstratifs avec tirs réels, exécutés avec succès par sesunités de combat, en particulier celles déployées lelong de nos frontières, constituant ainsi un barrage in-franchissable, faisant échec à toute menace.Outre la rigueur dans la préparation au combat, il ne faitaucun doute que les succès remarquables obtenus dansce domaine n’auraient pas été atteints sans la qualitéde la formation reçue par les éléments, tous grades etspécialités confondus. C’est là un volet auquel le Hautcommandement de l’ANP attache un grand intérêt enpariant sur l’élément humain et en veillant à lui donnertous les moyens et équipements nécessaires et de luigarantir l’atmosphère appropriée lui permettant des’acquitter pleinement de ses missions. L’effort est éga-lement porté sur le domaine scientifique, en témoignele Prix de l’Armée nationale populaire de la meilleureœuvre scientifique, culturelle et médiatique qui offrel’opportunité aux personnels d’exprimer leur talent etde donner libre cours à leur génie créateur dans le do-maine de la connaissance, tout en répondant aux at-tentes de l’ANP et à ses aspirations légitimes. C’est cequ’a affirmé le chef d’état-major de l’ANP, le général decorps d’armée Saïd Chanegriha lors de la cérémonie deremise de ce prix en déclarant : «Je vous invite àconsentir davantage d’efforts afin d’atteindre nos ob-jectifs qui consistent en la préservation de le sécurité,de la stabilité et de l’unité de l’Algérie. C’est là un devoirsacré dicté par les valeurs de fidélité au message de nosglorieux Chouhada et au serment sacré que nous avonsprêté devant Dieu, la nation et le peuple».Enfin, et en parlant de la fidélité au message de nos va-leureux Chouhada, nous nous devons, alors que nouscélébrons la Journée du Moudjahid (20 août), d’évo-quer les exploits et hauts faits d’armes des hommesparmi les Chouhada et les Moudjahidine et d’en faire unexemple au titre de la préservation de la mémoire dela nation et de son indépendance et la contribution àla promotion de notre pays au rang des nations puis-santes, comme le souhaitaient nos glorieux Chouhadan

IDes positions constantes

L’édito

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1- L’édito d’El-Djeich- Des positions constantes.

4- Evénement- Le président de la République pré-side le Conseil des ministres. L'im-pact de la Covid-19 sur l'économienationale et la situation sanitaire aucentre de la réunion.

8- Actualité- Le général de corps d'arméeSaïd Chanegriha, chef d'état-major de l'ANP, préside : * L'installation officielle du nou-veau commandant de la 4e RM etpréside la cérémonie d’installa-tion officielle du nouveau com-mandant des forces aériennes.* la cérémonie de remise deslettres d’assignations de missionaux attachés de défense. * La cérémonie de remise duPrix de l’ANP pour la meilleureœuvre scientifique, culturelle etmédiatique pour l’année 2020.* La signature d’une convention-cadre pour la réalisation d’unprogramme de logements pro-motionnels aidés au profit despersonnels du MDN.

- Délégations militaires étran-gères en Algérie- Site Web officiel du MDN. Nou-veau look

Superviseur général

Le général de corps d’armée Saïd Chanegriha,

chef d'état-major de l'Armée nationale

populaire

Responsable de la publication

Le directeur de la communi-cation, de l’information et del’orientation/ état-major del’ANP, le général-major

Boualem Maddi

Directeur du Centre national des publications

militairesLe colonel Mohamed

Ridha Ghedjati

Chef de département rédaction

Lt/ colonel Ahmed Chetata

Chef de département pré-presse

Lt/ colonel AbdelhakimLouzri

RéalisateurPCA/ Abdelouahid Meziane

Impression Etablissement des Editions Populaires de l’Armée

Tirage : 25 000 exemplaires.

EditeurCentre national

des publications militaires.

Issn : 0419-4799Tél : (021) 65 44 02Fax : (021) 65 44 32 E-mail : [email protected] web : www.mdn.dz/ publications. Siège social : Rue Bachir-Attar- 1er Mai. Alger (Algérie).

ELN° 685

Sommaire

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International

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Reportage

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Evénement

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Août 2020 - Dhou El Hidja 1441

Revue mensuelle de l’ANP fondée en juillet 1963

N° 685

18- Unités en action- Lutte contre le terrorisme et lecrime organisé. Bilan des opérationsdu mois de juillet 2020.

20- Reportage- Les gendarmes du Net face à la cy-bercriminalité.Nouveau défi.

23- Dossier- La sécurité cybernétique dans tousses états.

36- International- Crise libyenne. La solution passe parla voie politique.

46- Rapport- Sipri : Rapport annuel 2020.

49- Formation- Le système d’enseignement militaireau sein de l’ANP. Pilier essentiel dansla formation des futurs cadres.

Actualité

52- Réflexion - Système de santé : vers le statutd’infrastructure critique majeure.

56- Technologie- La fabrication additive ou l’im-primante 3D. Un enjeu pour la dé-fense.

58- Sport- Chevaux. L’art du dressage.

62- Histoire- Commémoration de la Journéedu Moudjahid. Causes et faits desoffensives du nord-constantinois.

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Histoire23

Dossier

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Evénement

El-Djeich N° 685 Août 2020

L’ordre du jour de cette réu-nion a été consacré essentielle-mentl aux mesures destinées à atté-

nuer la pression et l’impact de lapandémie du coronavirus sur lesentreprises, les PME/PMI, les pro-fessions libérales et les petits mé-tiers.l Aux programmes de relance et

de développement de certains sec-teurs économiques.l A l’évolution de la situation sa-

nitaire nationale liée à l’évolutionde la pandémie et aux mesures àprendre pour juguler ses effets.Le Conseil des ministres a d’abordentendu une communication pré-sentée par M. le Premier ministresur les résultats de la commissiond’évaluation des incidences écono-miques et sociales causées par lacrise sanitaire (Covid-19) dont lamise en place a été décidée par M. le président de la Républiquelors de la dernière réunion duConseil des ministres.Les premiers résultats des travauxde la commission, organisés sousla direction de M. le Premier minis-tre et regroupant les partenairessociaux et les opérateurs écono-miques, ont convergé vers une dé-marche méthodologique partagéeet l’identification d’axes de travailregroupant une série de mesuresdestinées à préserver l’emploi et àpromouvoir les activités des entre-prises.Le Conseil des ministres a examinéet adopté, ensuite, un projet d’or-donnance modifiant et complétantle code pénal pour assurer unemeilleure protection des profes-sionnels de la santé, présenté parle ministre de la Justice, gardes desSceaux.

Ce projet de texte vise à :l mettre en place un dispositif

pénal approprié destiné à protégerles professionnels de la santé faceà la recrudescence des actesd’agression subis dans le cadre deleurs fonctions.l Réprimer les actes d’atteintes à

la dignité des patients et au respectdû aux personnes décédées par lebiais de la publication d’images etde vidéos.l Réprimer l’intrusion aux lieux

non ouverts au public au sein desétablissements hospitaliers et la ré-pression aggravée des actes dedestruction des biens et des équi-pements médicaux.

Le texte détaillé, qui sera remisà la disposition des médias parle ministre de la Justice, prévoitl une condamnation de une (01)

à trois (03) années pour touteagression verbale.l Une condamnation allant de

trois (03) à dix (10) ans pour touteagression physique, selon la gra-vité de l’acte.l Une condamnation allant

jusqu’à la perpétuité en cas dedécès de la personne agressée.S’agissant des pertes matérielles,en plus de la condamnation à unepeine de deux (02) à dix (10) ans,une pénalisation financière seraappliquée de l’ordre de trois mil-lions de dinars, à laquelle s’ajoutela demande de réparation présen-tée par l’établissement agressé.Le Conseil des ministres a entenduégalement une communication duministre de l’Industrie sur les ca-hiers des charges relatifs à la réor-ganisation des activitésindustrielles, dont le montage et

l’importation de véhicules, la pro-duction des équipements électro-ménagers et électroniques et despièces de rechange.Le Conseil des ministres a entendu,par la suite, une communicationconcernant la feuille de route pourla relance et le développement desactivités du secteur de l’agricultureet du développement rural, danslaquelle sont déclinées, dans lecadre d’un échéancier précis, lesdifférentes actions du programmeprioritaire dont l’échéance s’étaleentre le 2e semestre 2020 et la finde l’année 2021, ainsi que les ac-tions transversales à caractèrecontinu du programme à moyenterme 2020-2024.Le ministre des Finances a, pour sapart, présenté une communicationsur la mise en place, dans le cadrede la prévention et de la luttecontre le coronavirus, d’une assu-rance au profit des personnels dusecteur de la santé, directementexposés aux risques de contamina-tion.L’offre d’assurance comporte desgaranties de prévoyance et unecomplémentaire santé et d’assis-tance à la personne, aussi bien mé-dicale qu’à domicile. En matière deprévoyance, elle prévoit les décèstoutes causes, les décès liés auCovid-19 et les maladies redou-tées. En termes d’assurances com-plémentaires, il est prévu desgaranties de prévoyance contre lescontaminations et les effets gravesliés à l’exposition au virus.Le ministre de la Santé a, de soncôté, fait le point sur l’évolution dela situation sanitaire nationale liéeau Covid-19 ainsi que sur les dis-positions prises par les pouvoirspublics pour faire face à cette situa-

L'impact de la Covid-19 sur l'économie nationale et la situation sanitaire au centre de la réunion

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, chef suprême des forces armées, ministrede la Défense nationale, a présidé, cejour, le 26 juillet 2020, la réunion pério-dique du Conseil des ministres, tenuepar visioconférence.

Le président de la République préside le Conseil des ministres

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5www.mdn.dz/ publicationsEl-Djeich N° 685 Août 2020

tion. Au terme des exposés présen-tés à l’occasion de ce conseil, leprésident de la République a donnédes instructions précises à chacundes ministres concernés.

Concernant les incidences éco-nomiques et sociales causéespar la crise sanitaire Le président de la République a faitobserver que la sphère écono-mique était dans l’attente de facili-tations de l’action entrepreneurialeet d’accompagnement dans le dé-passement des effets induits par lastagnation actuelle comme consé-quence de la crise sanitaire.A cet effet, Le président de la Répu-blique a instruit le Premier ministrede prendre, avec effet immédiat,les mesures suivantes :l Gel du paiement des charges fi-

nancières et des obligations fis-cales et parafiscales dues par lesopérateurs économiques pour lapériode correspondant à la périodede confinement. Aucune sanctionou paiement de pénalités ne seraexigé de ces opérateurs durantcette période.l Les ministres concernés sont

chargés d’instruire les banques,l’administration des impôts et l’ad-ministration relevant du ministèredu Travail de cette décision.l Evaluation rigoureuse des pré-

judices subis et des manques à ga-gner enregistrés par les opérateurséconomiques, en particulier en cequi concerne les petites etmoyennes entreprises et les petitsmétiers. Cette évaluation devra s’ef-fectuer dans un cadre transparentet éviter les fausses déclarations.l Allocation d’une aide financière

destinée aux petits métiers(taxieurs, coiffeurs, etc.) d’une va-leur de 30.000 dinars, pendant unepériode de 3 mois, sur la based’une évaluation rigoureuse de lasituation de chaque corporationpendant les 4 derniers mois. Un dé-cret exécutif devra être pris à cesujet avant la fin du mois.l Le ministre des Finances a été

instruit de diffuser une note desti-née au secteur bancaire pour s’as-surer de la mise en œuvre desmesures préventives de facilitationde financements déjà prises au ni-veau de la Banque centrale.

Concernant le secteur de la justice Le président de la République a in-sisté sur la rigueur et la fermetéavec lesquelles doivent être appré-

hendés les actes criminels touchantles personnels du secteur de lasanté. Il a ordonné qu’une attentionparticulière soit accordée aux be-soins d’indemnisations dans les casde dégradations des biens publics.Le président de la République aégalement instruit le ministre de laJustice d’intégrer dans le dispositifjuridique à mettre en place les casd’actes criminels entrepris sur ins-tigation d’autrui. Il a été observéque nombre de ces actes, a souli-gné le président de la République,sont réalisés sur la base d’incita-tions financières émanant de mi-lieux occultes totalement étrangersaux valeurs du peuple algérien et àcelles qui guident l’action vaillantedu corps médical.

Concernant le secteur de l’in-dustrieLe président de la République a or-donné l’adoption des décretsconcernant les cahiers des chargesrelatifs au montage de produits

électroménagers, au montage devéhicules, à l’importation de véhi-cules neufs et à l’acquisition dechaînes et d’équipements réno-vées.Le président de la République a si-gnalé, cependant, le besoin de sta-bilité à donner au dispositif légal àmettre en place, comme décidéprécédemment, en lui conférantune durée de vie d’au moins 10ans. Tout texte réglementaire à ce sujetdoit être étudié sérieusement, enveillant à ce que ses dispositions nesoient pas liées à des considéra-tions de conjoncture ou à des inté-rêts particuliers.S’agissant des acquisitions d’usinesusagées, le président de la Répu-blique a insisté sur la nécessité deveiller à s’entourer d’un certainnombre de garanties :l l’outil de production acheté doit

être viable, acquis produit en main,et n’ayant pas servi plus de cinq(05) ans au jour de son acquisition.l Il doit être capable de contri-

buer à la production de valeur ajou-tée et à concourir à la créationd’emplois.

l Toute opération dans ce cadredoit se faire après une étude appro-fondie a priori et qui soit réaliséeavec des bureaux d’études et decompagnies d’assurances connues,sans perdre de vue le besoin d’ex-pertise de pays tiers.l Il convient aussi de prendre la

décision de rendre, d’une manièreou d’une autre, l’outil de productionimporté incessible pendant unedurée qui soit au minimum de cinqannées.l S’agissant de l’importation de

véhicules neufs, le processus doitse faire au niveau national, il sera lefait d’opérateurs nationaux et doitinclure un réseau national efficientet professionnel de service après-vente.l Pour ce qui concerne les opé-

rateurs étrangers, il conviendra deprendre un texte ultérieur qui régiraleur intervention dans ce secteur.Le président de la République aenfin instruit le ministre des fi-nances sur ce chapitre, à l’effet de

prendre des mesures fiscales etdouanières destinées à l’encoura-gement de l’importation des véhi-cules électriques.Pour le montage des produits élec-troménagers, l’intégration de ri-gueur doit être de 70% et doit sefaire dès la première année.Pour ce qui est du montage de vé-hicules, le processus doit démarreravec un taux d’intégration de 30%au minimum. L’objectif in fine étantde parvenir, a conclu le présidentde la République, à créer un pro-cess complet, avec au bout une in-dustrie mécanique véritable.- S’agissant, enfin, du 5e texte relatifà la sous-traitance industrielle, leprésident de la République a décidéde programmer son examen lorsde la prochaine réunion du Conseildes ministres.

Concernant le secteur de l’agri-culture et du développementrural Le président de la République acommencé par saluer les agricul-teurs qui ont accompli un travailcolossal dans une conjoncture par-ticulièrement difficile, en assurant

Les premiers résultats des travaux de la commission, organisés sous la direc-tion de M. le Premier ministre et regroupant les partenaires sociaux et lesopérateurs économiques, ont convergé vers une démarche méthodologiquepartagée et l’identification d’axes de travail regroupant une série de mesuresdestinées à préserver l’emploi et à promouvoir les activités des entreprises.

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Evénement

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l’approvisionnement du marché enproduits agricoles en abondance età des niveaux de prix acceptables.Il a souligné cependant la nécessitéde sortir du système des cycles deproduction irréguliers et a ordonnéque soit finalisé, à brève échéance,le programme de réalisation desaires de stockage de produits agri-coles pour permettre la nécessairerégulation du marché.Une instruction particulière a étédonnée au ministre de l’Agriculturepour que soit encouragée l’installa-tion d’usines de transformation desproduits agricoles dans les zonesde production.Le président de la République a or-donné au Premier ministre deprendre les dispositions néces-saires, avec le ministre de l’Ensei-gnement supérieur, pour que soitmis en place, en extrême urgence,au niveau d’une université du Sud,un institut spécialisé dans l’agricul-ture saharienne, en faisant appel,au besoin, à la coopération interna-tionale avec les partenaires étran-gers qui ont acquis une expérienceavérée dans le domaine.S’agissant du programme présentéà cette occasion, le président de laRépublique a tenu à faire part de sasatisfaction quant à la prise encharge de l’ensemble des pro-grammes envisagés, non sans in-sister sur le besoin indispensablede l’augmentation de la produc-tion, synonyme de sécurité alimen-taire et d’allégement de la factured’importation.La mise en œuvre du programmeprésenté doit passer nécessaire-ment par une réorganisation adé-quate des structures du ministèrede l’Agriculture, aussi bien auxplans national, régional que local.Celle-ci passe aussi par la créationd’offices et de structures qui per-mettent une synergie avec les agri-culteurs.Parmi les pistes sur lesquelles l’ac-tion doit être orientée, seront ins-crits comme une priorité lesoléagineux, le maïs, les produitssucriers, de même que des filièresparticulières comme l’apiculture,sans oublier le secteur de l’élevageet sa production laitière.Le ministre de l’Agriculture a ainsiété instruit de présenter, dans undélai d’un mois, un point de situa-tion sur les programmes concer-nant l’ensemble de ces filières, enprocédant à un ciblage appropriédes zones de production dans lesrégions du Sud.

Au sujet de l’assurance des per-sonnels de la santéLe président de la République asouligné, à ce sujet, que cette as-surance, qui vient compléter la loide protection des professionnelsde la santé, est le moins que l’Etatpouvait faire pour montrer la re-connaissance de toute la nation àun corps qui se trouve depuis ledébut de la pandémie du Covid-19sur les premières lignes de la ba-taille sanitaire nationale.Le président de la République atenu à préciser, à cette occasion,que la prise en charge financière decette prime d’assurance spécialevient, bien à propos, couvrir lesrisques encourus par les person-nels de la santé publique directe-ment concernés par la préventionet la lutte contre la pandémie ducoronavirus (Covid-19).Elle sera prise en charge par la pré-sidence de la République, permet-tra une souscription auprès de laCAAR, par personne et par mois,dans la limite de 3500 dinars parmois, pour un capital de2.000.000,00 DA, et concernera uneffectif de 266 113 personnes.

Concernant l’évolution de la si-tuation sanitaire nationale Le président de la République a ob-servé que, pendant un certaintemps, des problèmes de coordi-nation entre les structures de santéont influé négativement sur la ges-tion de la lutte contre la pandémie.Il a souligné, cependant, que la dé-centralisation de la prise de déci-sion s’est traduite sur le terrain parune nette amélioration de cettegestion.Le président de la République atenu à faire remarquer, une nou-velle fois, que les progrès réalisésdans l’approvisionnement desstructures de santé, comme toutesles mesures qui ont été prises dansla gestion du confinement des ré-gions frappées par le coronavirus,ne pourraient avoir d’effets sansl’implication pleine et entière descitoyens, en se pliant aux mesuresde port du masque et de distancia-tion physique, seules mesures quiont prouvé jusqu’ici leur efficacitécontre la pandémie.Le président de la République atenu, à cette occasion, à saluer lesefforts du secteur de la santé, desinstitutions et des universités quiont fait que d’une situation de dé-part, où le pays ne disposait qued’un seul centre de dépistage, l’Al-

gérie s’est retrouvée avec trente-deux centres, allant jusqu’à qua-rante, avec l’apport des universités,chiffres auxquels n’est parvenuaucun pays sur le continent afri-cain, y compris des pays d’égalepopulation qui arrivent à peine àréunir deux centres de dépistage.Le président de la République a re-gretté que les investigations desdifférents services de sécurité aientabouti à démontrer que nombred’actions qui ont touché des éta-blissements du secteur de la santéne visaient à rien d’autre qu’à ternirla réputation du pays et montrerqu’il était inapte à gérer la crise sa-nitaire. Il est aussi avéré qu’il s’agis-sait d’actions destinées à pousserle personnel médical au désespoir,à travers de telles actions, qui sontallées jusqu’au sabotage. Desmains criminelles se sont permisde vider et de voler des bonbonneset des citernes d’oxygène, et mêmede voler les corps de personnes dé-cédées et les exposer dans la rue,juste pour faire le buzz autour dece qu’ils veulent démontrer commeincapacité de l’Algérie à faire face àla pandémie.Par ailleurs, le ministre des Affairesétrangères a présenté pour adop-tion trois projets de décrets prési-dentiels portant ratification de :l l’accord commercial entre le

gouvernement de la RADP et legouvernement de la République is-lamique du Pakistan, signé à Alger,le 17 avril 2012 .l L’addendum à l’accord du 12

juillet 2011 entre le gouvernementde la RADP et le gouvernement dela République italienne relatif auxmodalités de gestion de la conver-sion de la dette en projets de déve-loppement, signé à Alger, le 4septembre 2019.l L’accord entre la RADP et la Ré-

publique portugaise relatif à la coo-pération dans le domaine de laprotection civile, signé à Lisbonne,le 3 octobre 2018.l Avant de clôturer ses travaux, le

Conseil des ministres a examiné etapprouvé des décisions indivi-duelles portant nomination et finde fonctions à des emplois supé-rieurs de l’Etat.l Le président de la République

a enfin demandé à ce que desfiches détaillées de chaque déci-sion prise soient mises à la dispo-sition des opérateurs concernés etdes médias»n

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Vœuxdu chef d'état-major de l'ANP

AL’OCCASION de la célébration dela fête de l’Aïd El-Adha, qui inter-

vient cette année quelques semainesà peine après la célébration du 58e an-niversaire du recouvrement de l’Indé-pendance et de la souveraineténationale, il m’est agréable d’adresserà l’ensemble des officiers, sous-offi-ciers, hommes du rang et personnelscivils, ainsi qu’à leurs familles etproches, mes félicitations les plus cha-leureuses et mes vœux les plus sin-cères, en priant Allah le Tout-Puissantde faire revivre cette fête à notrearmée, dans le progrès et le dévelop-pement, et à notre peuple, dans laprospérité, la sécurité et la quiétude.En cette agréable occasion, je tiens àsouligner que la sauvegarde de l’Indé-pendance nationale, si chère à toutesles Algériennes et tous les Algériens,arrachée par notre valeureux peuple,par le fer et le feu, est un legs inesti-mable que l’Armée nationale popu-laire, digne héritière de l’Armée delibération nationale, s’engage pleine-ment à préserver. Un tel objectif, faut-il le rappeler, ne peut être atteint quepar le dévouement et l’engagementsans faille de l’ensemble de nos per-sonnels. Ces derniers, toutes catégo-ries confondues, sont déterminés àdéfendre, jusqu’au dernier souffle,chaque parcelle de notre territoire na-tional, prouvant ainsi qu’ils sont lesdignes enfants de cette patrie. A cetitre, ils méritent notre hommage,notre reconnaissance et notre encou-

ragement à persévérer dans cette voiesalvatrice pour notre pays. Je suisconvaincu que grâce à eux, jamais unemain traitresse ne pourra atteindrel’Algérie, cette terre bénie qui demeu-rera protégée par Allah le Très-Haut etsera bien gardée par ses hommes, ho-norés d’être les porteurs du messagede leurs valeureux ancêtres et fiers depoursuivre leur brillant parcours, enfaisant corps avec leur peuple libre,vaillant et uni.Je tiens à saisir également cette occa-sion pour vous rappeler que l’èred’édification de la nouvelle Algérie,dans laquelle nous nous engageons entoute confiance, fermeté et détermi-nation, exige, plus que jamais, un sensdu patriotisme et du devoir nationaldes plus élevés, une haute moralité,une discipline exemplaire, ainsi qu’unesincérité et une loyauté indéfectibleenvers l’institution militaire et la nation.Toutes ces vertus doivent servir demodèle qu’il appartient à tous les per-sonnels de l’Armée nationale popu-laire de suivre, en s’inspirant de leursvaleureux aïeux parmi les Moudjahi-dine et les Chouhada de l’Armée de li-bération nationale.

A l’ensemble des Officiers, Sous-offi-ciers, Hommes du Rang et Personnels civils de L’Armée Nationale Populaire, à l’occasion de la fête de l’Aïd El-Adha.

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Le général de corps d’armée Saïd Chanegriha

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AL'ENTAME et après lacérémonie d'accueil, legénéral de corps d'ar-

mée a observé un momentde recueillement à la mé-moire du Chahid ChihaniBachir, chef de la Wilaya Ihistorique, dont le nom estporté par le siège de la Ré-gion, et a déposé une gerbede fleurs devant la stèlecommémorative, avant deréciter la Fatiha à sa mé-moire et à celle de nos va-leureux Chouhada. Le général de corps d'armée,Saïd Chanegriha, a ensuitepassé en revue les carrés descadres et personnels duCommandement de la Ré-gion, alignés au niveau de laplace d’armes, pour procéderensuite à l’installation offi-

cielle du général-major,Omar Tlemçani, nouveaucommandant de la Région,en succession au défunt gé-néral-major, Hassan Alaïmia,dont voici le contenu de sonmessage :«Au nom de Monsieur le pré-sident de la République, chefsuprême des forces armées,ministre de la Défense natio-nale, et conformément au dé-cret présidentiel du 9 juillet

2020, j’installe officiellementle général-major OmarTlemçani dans les fonctionsde commandant de la 4e Ré-gion militaire, en successiondu défunt général-majorHassan Alaïmia. A cet effet, je vous ordonnede travailler sous son auto-rité et d'exécuter ses ordreset instructions dans l'intérêtdu service, conformémentau règlement militaire et auxlois de la République en vi-gueur, et par fidélité aux sa-crifices de nos vaillantsChouhada et aux valeurs denotre glorieuse Révolution.Qu'Allah nous prête assis-tance.» Ensuite, le général de corpsd'armée, chef d’état-majorde l’Armée nationale popu-

laire, a supervisé la cérémo-nie de passation del'emblème national.

Le général de corps d’ar-mée loue les qualités dudéfunt général-major Has-san AlaïmiaAprès la signature du procès-verbal de passation du pou-voir, le général de corpsd'armée a tenu une rencontreavec le Commandement, les

cadres et les personnels de laRégion, où l'ensemble a ob-servé une minute de silence

en recueille-ment sur l'âmedu défunt géné-ral-major Has-sane Alaïmia. Legénéral decorps d'armée aprononcé, en-

suite, une allocution d'orien-tation, diffusée viavisioconférence à l’ensembledes unités de la Région. A tra-vers celle-ci, il a loué les qua-lités du défunt général-majorHassan Alaïmia, qui a accom-pli avec abnégation son de-voir pendant la période deson commandement de cetteRégion militaire, extrême-ment vitale et très sensible.Comme il a rappelé sa lutte

héroïque contre le terrorismebarbare, dans les années 90,pendant laquelle il a subi desblessures, faisant montre, ens’acquittant de ses missions,de compétences supérieures,d’une discipline irréprocha-ble, de valeurs nobles etd’une profonde consciencede la sensibilité des respon-sabilités qui lui incombaient.«En premier lieu, je me re-cueille sur l'âme du défuntgénéral-major Hassan Alaï-mia, décédé depuis quelquesjours. Le destin a fait que soninhumation coïncide avec le58e anniversaire du recou-vrement de la souveraineténationale, ainsi qu’avec lescérémonies de rapatriementvers l’Algérie des restes desChouhada des résistancespopulaires, qui ont passé

Le général de corps d'armée, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, préside l'installation officielle du nouveau commandant de la 4e Région militaire à Ouargla...

Actualité

Au nom du président de la République, chef su-prême des forces armées, ministre de la Défense na-tionale, le général de corps d'armée, chefd’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha, a présidé, le13 juillet 2020, la cérémonie d’installation officielledu général-major Omar Tlemçani dans les fonctionsde commandant de la 4e Région militaire à Ouargla,en succession au défunt général-major Hassan Alaï-mia, décédé récemment.

«Je vous appelle tous à faire preuve d’un sens de responsabilitéélevé dans l’accomplissement des missions assignées et à pré-server l’image de marque de votre armée et de votre pays.»

«Sérieux, intégrité et loyauté envers l’ANP et la patrie»

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APRÈS la cérémonied'accueil, le chefd’état-major de l’Ar-

mée nationale populaire, aobservé un moment de re-cueillement à la mémoiredu Chahid Amirouche AïtHamouda, chef de la WilayaIII historique, dont le siègedu Commandement desforces aériennes porte lenom avant de déposer unegerbe de fleurs devant sastèle commémorative et ré-cité la «Fatiha» à sa mé-moire et à celle de nosvaleureux Chouhada.Le général de corps d'ar-mée Saïd Chanegriha a en-suite passé en revue lescarrés des cadres et per-sonnels du Commande-

ment des forces aériennes,alignés au niveau de laplace d’armes, pour procé-der ensuite à l’installationofficielle du général-majorMahmoud Laraba, nouveaucommandant des forces aé-riennes. «Au nom de Mon-sieur le président de laRépublique, chef suprêmedes forces armées, ministrede la Défense nationale, etconformément au décretprésidentiel du 27 juin2020, j’installe officielle-ment le général-majorMahmoud Laraba dans lesfonctions de commandantdes forces aériennes, ensuccession du général-major Hamid Boumaïza. Acet effet, je vous ordonne

...Et préside la cérémonie d’installation officielledu nouveau commandant des forces aériennes

Au nom du président de la République, chef su-prême des forces armées, ministre de la Défense na-tionale, le chef d’état-major de l’ANP, le général decorps d'armée Saïd Chanegriha a présidé, le 18 juillet2020, la cérémonie d’installation officielle du géné-ral-major Mahmoud Laraba dans ses fonctions decommandant des forces aériennes en remplacementdu général-major Hamid Boumaïza.

plus d’un siècle et demi dansles dédales du colonialismetyrannique. Un honneur iné-galé que Le Tout-Puissant aréservé au défunt, pour les ef-forts laborieux qu’il a consen-tis pendant la période de soncommandement de la 4e Ré-gion militaire, voire tout aulong de sa carrière profes-sionnelle, qui était caractéri-sée par une compétenceavérée et une disponibilitéoptimale et permanente. Jetémoigne à partir de monposte de responsabilité qu’il aaccompli son devoir, pendantla période de son comman-dement de cette Région mili-taire, extrêmement vitale etsensible, et auparavant dansles années 90, dans sa luttehéroïque contre le terrorismebarbare, où il a été blessé àdeux reprises.»Le général de corps d’arméea salué les qualités ver-tueuses du défunt qui a passétoute sa vie au service de sonpays et de son armée, à l’ins-tar de sa haute qualificationet à sa moralité élevée dansl'accomplissement des tâchesqui lui ont été confiées, avantde transmettre ses sincèrescondoléances à sa famille età ses proches et à tous lespersonnels de la quatrièmeRégion militaire. «Il a faitmontre, en s’acquittant deses missions, d’une grandecompétence, d’une disciplineirréprochable, d’une moralitéélevée et d’une conscienceprofonde de la sensibilité desresponsabilités qui lui incom-baient. A ce titre, je réitèremes plus sincères condo-léances à sa famille etproches, ainsi qu’à l’ensem-ble des cadres et personnelsde la 4e Région militaire,priant Allah Le Tout-Puissantd’accorder au défunt Sagrande Miséricorde, de l’ac-cueillir dans Son Vaste Para-dis, aux côtés des Chouhada,des croyants et des vertueux,et de nous accorder à touscourage et force en cette dureépreuve», a-t-il ajouté.

Critères objectifs dans ladésignation aux postes etfonctionsLe général de corps d'armée

a mis l'accent sur l'impératifd'adopter des critères objec-tifs, lors de la désignationdans les postes et les fonc-tions, en choisissant leshommes les plus émérites,qui rassemblent les critèresde sacralisation du travail, desérieux, d’intégrité et deloyauté envers l’Armée natio-nale populaire et la patrie. Ila exhorté les cadres à sedoter de discipline etd'éthique exemplaires, et àconsentir davantage d’efforts,avec assiduité et profession-nalisme. «Nous œuvrons avecune grande persévérancepour que notre travail dans cedomaine soit empreint d’uneferme volonté à obtenir lesrésultats escomptés, qui nepourront être concrétisés surle terrain qu’à travers l’adop-tion de critères objectifs, lorsdes désignations dans lespostes et les fonctions, et lechoix des hommes les plusémérites, qui réunissent lesconditions de sacralisation dutravail, de sérieux, d’intégritéet de loyauté envers l’Arméenationale populaire et la pa-trie. A la lumière de cettenouvelle phase, et au regarddu caractère vital des mis-sions conférées à l’Armée na-tionale populaire, je vousappelle tous, à cette occa-sion, à faire preuve d’un sensde responsabilité élevé dansl’accomplissement des mis-sions assignées et à préser-ver l’image de marque devotre armée et de votre pays.Tout comme je vous exhorteà faire montre de discipline etd'éthique exemplaires et àconsentir davantage d’efforts,avec assiduité, professionna-lisme, dévouement et abné-gation, afin de faire honneurà votre métier et servir votrepays. Soyez donc à la hauteurde la confiance placée envous et de la lourde respon-sabilité que vous assumez àl’égard de votre pays et votrepeuple.» A l'issue, le général de corpsd'armée a suivi les interven-tions des cadres et person-nels de la 4e Région militaireet a écouté leurs intérêts etpréoccupationsn

«Accomplir les missions avec unhaut niveau de professionnalisme»

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d’exercer sous son autoritéet d'exécuter ses ordres etses instructions dans l'inté-rêt du service, conformé-ment au règlementmilitaire et aux lois de laRépublique en vigueur, etpar fidélité aux sacrificesde nos vaillants Chouhadaet aux valeurs de notre glo-rieuse Révolution libéra-trice. Qu'Allah nous prêteassistance». Ensuite, le gé-néral de corps d'armée asupervisé la cérémonie depassation de l'emblème na-tional. Après la signature

du procès-verbal de passa-tion de consignes, le chefd’état-major de l’ANP a tenuune rencontre avec le Com-mandement, les cadres etles personnels des forcesaériennes. Dans une allocu-tion d'orientation, diffuséevia visioconférence à l’en-semble des bases et unitésdes forces aériennes, il a fé-licité le nouveau comman-dant des forces aériennesqui a voué toute sa vie auservice de l'Armée nationalepopulaire et de l'Algérie.Evoquant l’importance de laressource humaine dans lesrangs de l'Armée nationale

populaire, il a ajouté : «Jevoudrais, à cette occasion,mettre l’accent sur un sujetd’extrême importance etj’invite l’ensemble des ca-dres responsables, à tousles niveaux de commande-ment, à lui accorder l’inté-rêt qu’il mérite. Il s’agit dela motivation de la res-source humaine dans lesrangs de l’Armée nationalepopulaire et ce, partant denotre profonde conviction,en tant que Haut comman-dement, qu’une ressourcehumaine qualifiée et moti-

vée est une garantie abso-lue pour atteindre lesobjectifs escomptés et ac-complir parfaitement lesmissions assignées. En susde faire preuve de rigueur,de discipline irréprochable,d’application stricte deslois et des règlements et derespect des principes dumétier des armes, le com-mandant perspicace doitsavoir comment valoriserle travail et les efforts deses subordonnés, il doitveiller à ne pas les priver deleurs droits matériels etmoraux et les motiver etles encourager à redoubler

d’effort. Il doit égalementsavoir comment cultiver eneux l’esprit d’initiative et decompétition honorable.C’est la conclusion que j’aipu tirer de mon expériencede commandement sur leterrain des unités de com-bat. Mobiliser des hommespour endosser les lourdesmissions de combat n’estpas une mince affaire. Elleexige du commandantd’acquérir l’aptitude d’esti-mer les efforts deshommes, de les valoriser etde lire dans leurs person-

nalités afind’en tirer lemeilleur, def a ç o n n e rleurs poten-tiels talentset de lesguider sur

la juste voie, en rectifiantleurs erreurs et omissionssans freiner leur élan niétouffer leur esprit d’initia-tive, en vue de les hisseraux plus hauts niveauxd’excellence et de réus-site.»Le chef d'état-major del'ANP a tenu à saluer les ef-forts conséquents et inlas-sables déployés par nosforces aériennes en cetteconjoncture particulière-ment difficile due à la pan-démie du coronavirus. A cepropos il a déclaré : «Touten saluant le haut niveaude disponibilité et de pro-

fessionnalisme atteint parnos forces aériennes, quis’est concrétisé récemmentpar le grand succès desopérations d’achemine-ment des équipements mé-dicaux depuis laRépublique populaire deChine, ainsi que le rapatrie-ment des restes des Chou-hada des résistancespopulaires à partir deFrance, en sus des mis-sions permanentes dans lasécurisation de notre es-pace aérien, je saisis cetteoccasion pour vous affir-mer encore que la prépara-tion au combat continue etle travail assidu sur le ter-rain demeurent la base so-lide qui permet àl’ensemble des unités desforces aériennes d’accom-plir leurs missions avec unhaut niveau de profession-nalisme, notamment lorsde l’exécution des missionsspéciales et différents exer-cices. Je vous exhorte alorsà consentir davantage d’ef-forts, à persévérer et à fairepreuve d’une grande vigi-lance pour relever les défis,remporter tous les enjeuxet contribuer, ainsi, à lapréservation de la sécuritéet de la stabilité de notrecher pays.» A l'issue, le chef d’état-major de l’ANP a suivi les in-terventions des cadres etpersonnels des forces aé-riennesn

«Le commandant perspicace doit savoir comment valoriser letravail et les efforts de ses subordonnés et les encourager à re-doubler d’effort. Il doit également savoir comment cultiver eneux l’esprit d’initiative et de compétition honorable.»

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LE chef d’état-major del’ANP, le général decorps d’armée, Saïd

Chanegriha, a présidé, le 30juillet 2020, au niveau dusiège de l’état-major de

l’ANP, la cérémonie de re-mise des lettres d’assigna-tion de mission aux officierssupérieurs désignés auxpostes d’attachés de défenseprès les ambassades de la

République algérienne dé-mocratique et populaire,dans plusieurs pays frères etamis, en présence du direc-teur des Relations exté-rieures et de la coopération

du MDN. Lors de cette ren-contre, le chef d’état-majorde l’ANP a donné des recom-mandations, des orientationset des instructions relativesaux différents aspects desmissions dévolues aux atta-chés de défense, en affir-mant que la nature sensibledes missions qui leur sontassignées requiert, de leurpart, un degré élevé deconscience du poids de cettenoble mission nationale, lesappelant également à être àla hauteur de ces missions etde la grande responsabilitéqui leur incombe, de veilleren permanence à faire hon-neur à l’ANP et de préserverla notoriété de leur armée etla renommée de leur pays,tout au long de l’exécutionde ces missionsn

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Signature d’une convention-cadre pour la réalisation d’un programme de logements promotionnels aidés au profit des personnels du MDN

DANS le cadre du ren-forcement de la poli-tique sociale du

ministère de la Défense natio-nale qui vise la prise encharge des préoccupationssocioprofessionnelles des per-sonnels de l’ANP en leur per-mettant l’acquisition d’unlogement familial à travers lesdifférentes formules lancéespar le gouvernement, le chefd’état-major de l’ANP, le géné-ral de corps d’armée SaïdChanegriha a présidé, le 23juillet 2020 au siège du MDN,en compagnie du ministre del’Habitat, de l’Urbanisme et dela Ville, M. Kamel Nasri, la cé-rémonie de signature de laconvention-cadre relative à laréalisation d’un programmede logements promotionnelsaidés au profit des personnelsdu MDN.La convention a été signée, ducôté du ministère de la Dé-fense nationale, par le direc-teur du service social du MDNle général-major ZerroukDahmani et, du côté du minis-tère de l’Habitat, de l’Urba-

nisme et de la Ville, par le di-recteur général de la Caissenationale du logement et ledirecteur général du loge-ment.Cette convention permettra deprendre en charge les de-mandes des personnels del’ANP dans le cadre de la for-mule «Epargne au logementfamilial», adoptée par le mi-nistère de la Défense natio-nale. Formule qui a connu ungrand engouement auprèsdes officiers, sous-officiers etpersonnels civils assimilés etce, au regard des facilités fi-nancières accordées tellesque l’aide et le prêt au loge-ment familial octroyés par lacaisse des prestations socialesde l’ANP. Les souscripteurs àcette formule bénéficieront del’aide de l’Etat, offerte par laCaisse nationale du logement.Ce nouveau cadre contractuel,en partenariat avec le minis-tère de l’Habitat, de l'Urbani-sation et de la Ville, permettrale lancement d'un ambitieuxprogramme de logementspromotionnels aidés sur l’en-

semble du territoire national,puisqu’il garantit aux person-nels de l’ANP et leurs familles,à l’instar des autres citoyens,de vivre dans un milieu urbainet environnemental sain quioffre toutes les commoditésde vie, de divertissement etdes espaces verts, conformé-ment à une architecture mo-derne adaptée aux spécificitésculturelles locales.Pour rappel, la formule«Epargne au logement fami-lial» (voir le numéro 674 de larevue «El Djeich» - septembre2019) est un programme éla-

boré par le ministère de la Dé-fense nationale, en collabora-tion avec les organismesrelevant du ministère de l’Ha-bitat, de l’Urbanisme et de laVille. Elle est financée parl’épargne personnelle dusouscripteur, à travers ses co-tisations mensuelles cumu-lées ainsi que le crédit et l’aideau logement familial octroyéspar la direction du service so-cial ou à travers un crédit ban-caire accordé par l’une desbanques publiques conven-tionnées avec le ministère dela Défense nationalen

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Le chef d’état-major de l’ANP, préside la cérémonie de remise des lettres d’assignation de mission aux attachés de défense

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12 El-Djeich N° 685 Août 2020

LA cérémonie s’est dé-roulée en présence dusecrétaire général du

ministère de la Défense na-tionale, des commandantsde forces, du commandantde la Gendarmerie natio-nale, du commandant de la1re Région militaire ainsique des chefs de départe-ment, des directeurs cen-traux, des chefs de servicescentraux du ministère de laDéfense nationale, desmembres de la commissiondu Prix de l’ANP, des mem-bres des jurys, dont desprofesseurs militaires et ci-vils, et des chefs des struc-tures desquelles relèvent leslauréats.Dans son allocution d’ou-verture, le général de corpsd'armée, après avoiradressé ses vives félicita-tions aux lauréats, a mis enexergue les grandes avan-cées effectuées par le Prixde l'Armée nationale popu-laire, en termes de motiva-tion des cadres et despersonnels et de développe-ment des potentiels intellec-tuels. Une évolution qui

s’illustre à travers la parfaiteorganisation et l’exploitationoptimisée des savoir-faire etdes talents, tout en souli-gnant les efforts consentisafin de promouvoir et en-courager la recherche scien-tifique au sein de l'Arméenationale populaire. Il a dé-claré dans ce sens : «L’évo-lution que connaît le Prix del’Armée nationale populaire,depuis sa création, à traversla parfaite organisation etl’exploitation optimisée dessavoir-faire et des talents, afait de celui-ci un espacevaste et dynamique qui in-cite les personnels de l’Ar-mée nationale populaire àconcourir dans le domainede la recherche scientifiqueet de la quête inlassable del'excellence et du dévelop-pement de soi, ce qui semanifeste à travers le nom-bre grandissant de partici-pants, de consécrations etde récompenses réservéesaux lauréats. Ainsi, le Prix aacquis la qualité d’une tradi-

tion militaire bien ancréedans notre institution, unecoutume qui revêt la grandeimportance conférée à touteœuvre puisée du savoir etde la science, à même d'ap-porter une valeur ajoutée àl’Armée nationale populaire,du progrès et de l’épanouis-sement à notre pays. Dansce contexte, je tiens aussibien à valoriser la raisond'être de ce Prix qu’à féliciterles lauréats de cette annéeet les remercier pour tousles efforts consentis afin dele remporter. Ces lauréatsméritent, en cette honora-ble occasion, toute l'estimeet la gratification pour cequ’ils ont pu réaliser, poureux-mêmes et pour lascience et le savoir au seinde l’Armée nationale popu-laire.»Le général de corps d’arméea appelé l’ensemble despersonnels à fournir davan-tage d’efforts et de labeurafin de réaliser les objectifsescomptés qui priorisent la

sécurité, la stabilité ainsique l’unité de notre pays. Acette occasion, il a salué lesgrands sacrifices de nos va-leureux Martyrs dans cesmoments de célébration du58e anniversaire du recou-vrement de la souveraineténationale. «Comme je saisiscette agréable occasion, en-core une fois, pour vous in-viter et à travers vousl’ensemble des personnels,à fournir davantage d’effortset de dur labeur afin d’at-teindre les objectifs es-comptés qui priorisent lasécurité, la stabilité et l’unitéde l’Algérie. Tel est notredevoir sacré, dicté par lesvaleurs de dévouement aumessage de nos valeureuxChouhada et au serment so-lennel que nous avons prêtédevant Allah, et devant lapatrie et le peuple, afin desauvegarder la sécurité del’Algérie, sa stabilité et sonunité territoriale et popu-laire. Un serment qui consti-tue notre responsabilité à

Le général de corps d'armée, Saïd Chanegriha, préside la cérémonie de remise du Prix de l’ANPpour la meilleure œuvre scientifique, culturelle et médiatique pour l’année 2020

Promouvoir la recherche scientifiqueLe chef d'état-majorde l'ANP, le général decorps d'armée, SaïdChanegriha, a présidé,le 20 juillet 2020, auCercle national de l'ar-mée, la cérémonie deremise du Prix de l'Ar-mée nationale popu-laire pour la meilleureœuvre scientifique,culturelle et média-tique, au titre de l'an-née 2020, qui en est àsa neuvième édition.

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Impressionstous et qui exige de nous dela cohérence, de la cohésionet l’unité de tous les enfantsde la patrie, dévoués et ali-gnés derrière la mêmecause, pour que l’Algériedemeure pionnière, forte etomnipotente dans son envi-ronnement immédiat, régio-nal et international.»De son côté, le directeur dela communication, de l’in-formation et de l’orientationde l’état-major de l’Arméenationale populaire, le gé-néral-major BoualemMaddi, a passé en revue lesgrandes étapes du parcoursdu Prix, depuis sa créationen 2012, en mettant enavant le grand intérêt ac-cordé par le Haut comman-dement de l’ANP à ce prix.Ceci dans le but d’encoura-ger le développement de larecherche et l’effort scienti-fique au sein de notrearmée, comme l’illustre leniveau élevé des contribu-tions intellectuelles àchaque édition. En clôture de cette cérémo-nie, les noms des lauréatsdans les différentes spécia-lités (sciences médicales,technologiques et hu-maines, œuvres artis-tiques...) ont été annoncés,avant qu’il ne soit procédé àla remise des attestations etdes récompenses finan-cières.

l La 9e édition du prix del’ANP pour la meilleureœuvre scientifique, cultu-relle et médiatique a cou-ronné quinze travauxindividuels et collectifs, ré-partis ainsi :

l trois travaux dans lessciences militaires ;

l six travaux dans lessciences technologiques ;

l un travail dans lessciences médicales ;

l un travail dans lessciences humaines et so-ciales ;

l un travail dans lessciences de l'information etde la communication ;

l trois œuvres artisti-quesn

Général Nebel Musta-pha, de l’Hôpital cen-tral de l’armée DrMohamed-Seghir-Nek-kache «J’ai occupé avec mongroupe de travail la 1replace dans la spécialitédes sciences médicales.Ceci constitue une fiertéet un grand exploitpour nous. Nous avons présenté un tra-vail sur ‘La carnio-plastie par implantsréalisés sur mesure en utilisant l’impres-sion 3D’. C’est une chirurgie réparatricedu crâne, en utilisant des autogreffes os-seuses par imprimante 3D. Une tech-nique de pointe pour un confortesthétique et le bien-être du patient. Ilfaut savoir que cette recherche s’inscritdans le cadre des recommandationsémanant du Haut commandement del’ANP pour le développement de la re-cherche scientifique et la maîtrise destechniques médicales modernes pourmieux prendre en charge les patientsdans diverses spécialités».

Lieutenant-colonelSamir Guernani, de ladirection du personnel/ MDN«J’ai décroché la 2e

place dans cette édition,dans le volet dessciences sociales, grâceau travail que j’ai réalisé,et qui a pour thème ‘Lesrisques psycho-sociaux

et bien-être au travail’. Il s’agit d’une ap-proche qualitative pour le ministère dela Défense nationale, à travers laquelle jepropose de se focaliser sur la mise enplace d’un observatoire dont la missionprincipale consiste à élaborer des ana-lyses, des statistiques, des études et destravaux de recherche afin de mettre unterme à l’émergence de ce genre derisques intangibles à caractère internatio-nal, aux graves conséquences sur la per-sonne atteinte et sur l’institutionmilitaire.»

Lieutenant-colonelHamza Hamli, du Com-mandement desforces navales :«J’ai obtenu la 1re

place du Prix de l’ANP,dans sa 9e édition,dans le domaine dessciences militaires. Letravail de rechercheque j’ai présenté s’arti-cule autour de ‘La numérisation dusystème de tir pneumatique des sous-marins’. Un choix qui s’est imposégrâce à mes 12 années d’expériencedans le domaine des sous-marins.C’est un travail qui va apporter une va-leur ajoutée à nos forces navales dansce domaine par rapport aux résultatsfinaux d’un tel projet, à savoir : l’amé-lioration des capacités des sous-ma-rins (préparation et tirs), la réductiondes frais de dépenses de maintenancede leurs systèmes ainsi que la préser-vation du stock de la pression supé-rieure de l’air comprimé dont disposele sous-marin pour sa sécurité et saprotection.»

PCA Nabila Hank, de laDirection de la commu-nication, de l’informa-tion et de l’orientation«J’ai été couronnée dela 2e place du Prix dumeilleur travail dans ledomaine des sciencesde l’information et de lacommunication pour laréalisation d’une étude

sur la propagande dans les réseauxsociaux, ses conséquences sur l’Algé-rie et l’institution militaire et les méca-nismes de lutte. Ce travail a pourobjectif de mettre la lumière sur lesdifférentes campagnes de propa-gande menées contre l’institution mi-litaire et l’Armée nationale populaire,en 2019, et les moyens et mécanismesde lutte, à savoir les moyens de veilleet de défense cybernétique.»n

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LE nouvel ambassadeurdu Portugal, M. Luiz De

Albuquerque Velso, accom-pagné de l'attaché militaireprès l'ambassade du Portu-gal à Alger a entamé samission dans notre pays eneffectuant, le 13 juillet2020, une visite au Muséecentral de l'armée Chadli-Bendjedid. Les hôtes du musée se sontinformés sur les plus impor-tantes étapes historiquesque l'Algérie a connues, no-tamment la période de la

glorieuse Révolution libéra-trice et le combat héroïquemené par le peuple algérienpour le recouvrement de lasouveraineté nationale.Dans les différents pavillonsdu musée, la délégationhôte a manifesté un vif inté-rêt aux objets exposés retra-çant les différentes époqueshistoriques que notre pays atraversées. Au terme decette visite, l'ambassadeurdu Portugal a procédé à lasignature du Livre d'or dumuséen

Délégations militaires étrangères en Algérie

Portugal

L’INSPECTEUR de la Direc-tion des relations exté-

rieures et de la coopérationau ministère de la Défensenationale, le colonel AllaouiLakhdar a reçu, le 19 juillet2020 au siège de la Drec, leconseiller à la coopérationdans le domaine de la sécu-rité et des affaires inté-rieures près l’ambassade dela République de Turquie enAlgérie, le colonel MuratYagmur, venu lui rendre unevisite de présentationn

L’INSPECTEUR de la Direc-tion des relations exté-

rieures et de la coopération auministère de la Défense natio-nale, le colonel Alaoui Lakhdara reçu, le 13 juillet 2020 ausiège de la Drec, l’attaché dedéfense et de l’air près l’am-bassade des Etats-Unisd’Amérique à Alger, le colonelDon D. Robertson, venu luirendre une visite d’adieu auterme de sa mission, accom-pagné de son successeur, lelieutenant-colonel RichardMorgan Wattn

Direction des relations extérieures et de la coopération Etats-Unis

Turquie

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15www.mdn.dz/ publicationsEl-Djeich N° 685 Août 2020

LA 53e promotion qui com-prend 318 officiers etélèves officiers de la Gendar-merie nationale a prêté le ser-ment légal, le 25 juillet 2020,au niveau de la Cour de jus-tice d’Alger, en présence descadres supérieurs du Com-mandement de la Gendarme-rie nationale et de la justice.La cérémonie de prestationde serment s’est déroulée lorsd’une séance publique plé-nière, conformément à l’arti-cle 20 du décret N°108/73,daté du 6 juin 1973, durant la-quelle les officiers ont rempliles procédures judiciaires re-quises pour acquérir la qualitéd’officier de police judiciaire.Par cela, ils sont désormaisdes agents de la justice exer-çant sous sa tutelle et son ad-ministration conformément àl’article 12 du code de procé-

dures pénales. Ils seront af-fectés à leurs nouveauxpostes pour consolider lesunités de la Gendarmerie na-tionale sur l’ensemble du ter-ritoire national.

La 53e promotion a reçu uneformation de deux ans, dontune année à l’Académie mi-litaire de Cherchell, où elle asuivi une formation fonda-mentale commune de base,à l’instar des éléments desécoles supérieures de l’ANP.La deuxième année ils ontété orientés vers l'Ecole su-périeure de la Gendarmerienationale (Zéralda, 1re RM),afin de suivre une formationspécialisée et militaire. Leparcours de formation deséléments de cette promotions’est achevé avec succès, àl’issue d’un examen final su-pervisé par une commissionmixte composée d'officiersde la Gendarmerie nationaleet de magistrats.Il est à noter que le sermentprêté constitue une recon-naissance et une admission

officielle des officiers de laGendarmerie nationale, leurpermettant d’exercer leursmissions et prérogatives enqualité d’officiers de policejudiciaire, conformément àl’article 15 du code de pro-cédures pénales. C’est éga-lement un engagement defidélité aux principes de laglorieuse Révolution de No-vembre et à nos valeureuxChouhada, de respect deslois et des règlements, depréservation du secret pro-fessionnel, de protection dupays et de veiller à la préser-vation des intérêts suprêmesde la nation en toutes cir-constances. Le sermentprêté est un gage d’honneuret un fondement de l’éthiquedes éléments de la Gendar-merie nationalen

Prestation de serment de la 53e promotion d’officiers et d’élèves officiersGendarmerie nationale

LE directeur de la commu-nication, de l’information et

de l’orientation de l’état-majorde l’ANP, le général-majorBoualem Maddi a supervisé, le18 juillet 2020, à l’Etablisse-

ment militaire central de l’au-diovisuel de Sidi Fredj, la céré-monie de sortie de la 5epromotion du Brevet militaireprofessionnel de deuxièmedegré (BMP2), en techniquesde l’audiovisuel, baptisée dunom du Chahid Ahmed Alili. Dans son allocution d’ouver-ture, le commandant de l’Eta-blissement militaire central del’audiovisuel, le colonel Moha-med Zitouni, a rappelé la na-ture et les étapes de laformation ainsi que l’impor-tance que revêt le système deformation dans son ensembledans la construction et la for-mation des éléments, ayant laqualification nécessaire à l’ac-complissement leurs missionsavec professionnalisme. Il aégalement salué le niveau desélèves promus et leur maîtrisedes connaissances théoriqueset pratiques acquises tant dansle volet militaire et techniquequ’en matière des techniquesaudiovisuelles, tout comme ila félicité les cadres et les en-

seignants de l’établissementpour les efforts consentis afinde faire de cette année scolaireune vraie réussite en dépit decertaines difficultés auxquellesils ont été confrontés, repré-sentées notamment par lapandémie de Covid-19. La cérémonie s’est poursuiviepar la prestation de serment etla remise des grades et di-

plômes aux lauréats de la pro-motion. En marge de cette cé-rémonie, des ateliers deprojets de fin d’études ont étéorganisés par les stagiaires. A la fin, le directeur de la com-munication, de l’information etde l’orientation a honoré la fa-mille du Chahid Ahmed Alili etsigné le Livre d’or de l’établis-sementn

NÉ le 27mai 1924

à El-Affroun,wilaya deBlida. Il mi-lite au seinde l’organi-sation clan-destine duFLN avant que ses activitésne soient découvertes parles autorités d’occupation.Il rejoint alors le maquis oùil est chargé de l’approvi-sionnement et du ravitaille-ment des Moudjahidine etparticipe à plusieurs opéra-tions de combat. Il tombeau champ d’honneur àOued Djer (Blida), le 4 août1958n

Chahid Ahmed Alili

Etablissement militaire central de l’audiovisuel de Sidi Fredj

Sortie de la 5e promotion

Ph El-Djeich

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Actualité

16 El-Djeich N° 685 Août 2020

LE commandant des forcesterrestres, le général-majorAmmar Atamnia, a présidé, aunom du chef d’état-major del’ANP, le général de corps d’ar-mée, Saïd Chanegriha, le 7juillet 2020, au siège desforces terrestres Didouche-Mourad, la réunion d’évalua-tion du déroulement del’opération de rapatriement etd’inhumation des restes desChouhada des résistances po-pulaires.Ont pris part aux travaux decette réunion les comman-dants de forces, le comman-dant de la 1re Région militaire,les chefs de département etdirecteurs centraux de l’état-major de l’ANP et du ministèrede la Défense nationale ainsique les directeur généraux dela sûreté nationale et de laProtection civile.Cette réunion a été consacréeà l’évaluation du déroulementde l’opération de récupération

des crânes des Chouhada desrésistances populaires, lors dela cérémonie funéraire histo-rique supervisée par une com-mission relevant de l’Arméenationale populaire, présidéepar le chef d’état-major desforces terrestres, le général-major Omar Tlemçani. Cettecommission a été répartie entrois sous-commissions qui

avaient pour objectif la récep-tion, le transport et l’organisa-tion du dernier hommage auniveau du palais de la cultureMoufdi-Zakaria ainsi quel’inhumation des restes desChouhada au carré des Mar-tyrs du cimetière El Alia.A signaler le franc succès decet événement historiquedans toutes ses phases, ainsi

que les efforts déployés partous ceux qui ont participé àsa réussite. Cette réunion aconstitué une réelle opportu-nité pour les différents partici-pants de débattre et analysercette opération, dans le but decerner les difficultés maisaussi remédier aux lacunesenregistrées afin de les éviterà l’avenirn

LE chef de départementEmploi et préparation

de l’état-major de l’ANP, legénéral-major MohamedKaïdi a présidé, le 29 juin2020, la réunion du conseil

d’orientation de l’Ecole mi-litaire polytechnique Taleb-Abderrahmane, enprésence des représentantsde différentes structuresmilitaires et civiles.

Après la cérémonie d’accueilà l’entrée du siège du com-mandement de l’école par lecommandant de l’Ecole mili-taire polytechnique, le géné-ral Mohamed Saâl, encompagnie des cadres de

l’école, leg é n é r a l -major a ob-servé unmoment derecue i l l e -ment à lamémoire duC h a h i dTaleb Ab-derrahmanedont l’écoleporte lenom avantde déposerune gerbede fleurs

devant la stèle commémora-tive et réciter la Fatiha surson âme et sur celles de nosvaleureux Chouhada.Le général-major a ensuiteprésidé les travaux duconseil d’orientation lorsdesquels il a été procédé àl’évaluation des activités del’exercice écoulé et à l’étudedes perspectives d’avenir del’école. A l’issue des travaux,le général-major a visité dif-férentes structures de l’écoledont les unités de rechercheet d’enseignement, les struc-tures pédagogiques ainsique les nouvelles infrastruc-tures de base comme il s’estinformé des divers projetsscientifiques réalisés. La vi-site a pris fin par la signa-ture, par le général-major,du Livre d’or de l’écolen

Réunion d’évaluation de l’opération de rapatriement des restes des Chouhada des résistances populaires

Succès sur tous les plans

Ecole militaire polytechnique Taleb-Abderrahmane

Réunion du conseil d’orientation

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17www.mdn.dz/ publicationsEl-Djeich N° 685 Août 2020

AFIN de prendreconnaissance des nou-veautés opérées sur

cette nouvelle version dusite Web, une équipe de larevue «El Djeich» s’est ren-due au siège du service Webpour apporter plus d’éclai-rage à ce sujet. Pour rappel,la création du site Web duMDN répond à l’arrêté minis-tériel N° 007/ 2010/ MDN/ A2,datant du 11 janvier 2010.Sa mise en service a étéinaugurée le 7 juillet 2011. En effet, selon le chef du ser-vice Web DCIO, le colonel Ra-chid Kaddour, la création dusite répondait à l’impératif dese mettre au diapason desnouveautés enregistréesdans le domaine de l’infor-mation et de la communica-tion mais aussi au choixd’emprunter la voie de la mo-dernisation et de la profes-sionnalisation de l’ANP. Dansce sens, devant l’absenced’un espace virtuel de com-munication entre l’institution

militaire et son environne-ment exogène, la création dusite Web officiel du MDN s’estimposée comme une lo-gique.Selon notre orateur, il fautsouligner qu’en vue d’assurerune information objective,fiable et instantanée, le sitepermet de s'enquérir des der-nières actualité et activitésmilitaires, à travers des com-muniqués de presse, des an-nonces de recrutement et deservice national, des appelsd'offres, des publications etdes produits audiovisuelsainsi que des rendez-vous etd’autres informations quipeuvent être partagées surles réseaux sociaux. Ainsi, deux nouvelles ru-briques ont vu le jour, à sa-voir la rubrique «Sport» quiconnaît une activité riche etdense et celle relative aux ap-pels d’offres et produits liésaux activités des entreprisesmilitaires à caractère écono-mique. Dans ce même chapitre, lesite participe à l’enracine-ment de la culture de la dé-fense nationale et aurenforcement du lien armée -nation. Il veille aussi, à l’instardes autres outils de commu-nication et d’information duministère de la Défense na-tionale, à assurer une placepermanente à l’institution mi-

litaire sur la scène média-tique nationale. Au sujet desnouveautés opérées sur lesite Web du MDN, son chef deservice nous a déclaré quecette nouvelle version répondmieux aux nouveaux stan-dards en matière de commu-nication et d’information enmatière d’interactivité et derapidité de l’information. Sur ce sujet, le capitaine B.Aymen, du bureau informa-tique et technique, souligneque cette nouvelle version estune version responsive quis’adapte à n’importe quelsupport de connexion denotre choix, offrant par làmême la possibilité de parta-ger des informations via lesréseaux sociaux en un clic. Ilajoute que le flux RSS, géné-ralement utilisé par les pro-fessionnels du domaine, estun outil pratique et simplepour diffuser du contenu en

permanence et permet à l'au-tre bout de la chaîne de setenir au courant des mises àjour du site de manière ins-tantanée. En matière de veille informa-tionnelle, le chef du servicesite Web a souligné à ce sujetqu’une équipe est chargée dela veille informationnelleH24, 7 jours/7, afin de garan-tir une information sûre à nosinternautes. Pour conclure, le site Web duMDN constitue un portail quicomprend, entre autres, dessites électroniques relevantde l'état-major de l’ANP, desCommandements de forces,de la Gendarmerie nationaleet de la Garde républicaine,accessibles à travers le lien«www.mdn.dz». Il est à si-gnaler que le portail de cesite Web se décline en troislangues : arabe, français etanglaisn

Dans le souci d’être audiapason des évolu-tions opérées dans ledomaine des techno-logies de l'informationet de la communica-tion, il a eté procédé,le 5 juillet 2020, aulancement d'une nou-velle version du siteWeb du MDN.

Nouveau lookSite Web officiel du MDN

Le public peut consulter sur le site «www.mdn.dz» le produit d’information militaire sur ses différents supports

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Unités en action

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Lutte contre le terrorisme et le crime organisé

d u m o i s d e j u i l l e t 2 0 2 0Bilan des opérations

El-Djeich N° 685 Août 2020

Armes

Autres objets

Individus Nombre

Terroristes abattus 05Terroriste arrêté 01

Eléments de soutien 05Casemates et caches d’armes 26

Orpailleurs arrêtés 374

Narcotrafiquants 77

Kif traité 5729 KgComprimés psychotropes 314 157

Tabac 26 265 Kg

Carburant 78 633 LMoyens roulants Nombre

Véhicules de tous types 57 - (12) détecteurs de métaux- (165) marteaux piqueurs - (209) groupes électrogènes.- (04) paires de jumelles.

Fusils automatiques Kalachnikov 05Fusils de tous types 03

Mines de fabrication artisanale 39Bombes 04

Pistolets automatiques 04

- (1000) balles de différents calibres.- (03) chargeurs garnis.

Munitions

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El-Djeich N° 685 Août 2020

ANS les années 2000, alorsque le marché de la fournitured’accès internet était limité, lesjeunes Algériens se réfugiaientdans les cybercafés pour tcha-ter, visiter leurs sites favoris ouse livrer aux jeux en ligne. Au-jourd’hui, smartphone en

main, leur quotidien est envahi par unnombre incalculable d’informations detous types, ainsi qu’un cyberespace sanslimites.

Le parc national en chiffres Tels qu’avancés dans les rapports de l’Au-torité de régulation de la poste et descommunications électroniques du 8 avril2020, communiqués par l’APS, le parcglobal des abonnés à internet fixe en Al-gérie a atteint, au dernier trimestre del’année 2019, 3 569 176 abonnés, avecune augmentation de 309 711 abonnés,soit 9,50% par rapport à la même périodede l’année 2018 (3,2 millions d’abonnés).La même source indique également quele parc global des abonnés actifs à inter-net mobile 3G et 4G, à la même périodedu dernier trimestre de l’année 2019, aatteint les 36 911 428 abonnés, avec uneaugmentation de 568 827 abonnés, soit1,75% de plus par rapport à la même pé-riode de l’année 2018. En 2016, des esti-

mations provenant d’autres sources indi-quent que le nombre d’utilisateurs de ré-seaux sociaux en Algérie a avoisiné les 15millions.Bien que ces chiffres indiquent une ou-verture et une évolution technologique enAlgérie, ils marquent aussi «une transitionvers une société numérique facilitée parle développement rapide des technolo-gies de l’information et de la communica-tion». Ils renseignent également surl’émergence d’un monde virtuel permet-tant diverses opportunités criminelles quereprésentent notamment les réseaux so-ciaux, constituant un environnement trèsattractif, notamment pour les cyber-délin-quants. Pour plus d’éclairage, la réalisa-tion de ce reportage nous a conduits versles experts en criminologie du Comman-dement de la Gendarmerie nationale, afinde faire le point de la situation en Algérieet nous renseigner sur l’approche adop-tée par le Commandement de la Gendar-merie nationale en vue de préserver laquiétude et la sécurité des citoyens sur leNet.

Cybercriminalité : une nouvelle menaceNous avons interrogé le colonel Abdelka-der Zighed, criminologue sur cette nou-velle menace sur le Net, il nous a

répondu: «en effet, ce cyberespace a euun effet dématérialisant pour les relationssociales et économiques. L’anonymatqu’il assure a favorisé des comporte-ments déviants et contraires aux normeset aux mœurs sociales, laissant apparaî-tre une nouvelle criminalité, soit une cy-bercriminalité avec de nouvelles formeset de nouveaux procédés».Notre criminologue a retracé l’évolutionde la criminalité en Algérie, indiquant«qu’après la décennie noire, de nouveauxmodes criminels sont apparus», alors quela société était, de l’avis des sociologues,affectée par plusieurs mutations socio-économiques nourries par l’introductionde nouveaux médias avec l’avènement dela parabole, l’internet et les nouvellestechnologies de l’information et de lacommunication… auparavant méconnus.«Les réseaux sociaux, ce monde virtuel fa-cilité par l’utilisation des technologies del’information et de la communication, ontconstitué un nouveau vecteur vers lequela migré la criminalité traditionnelle dedroit commun, notamment celle qualifiéed’astucieuse, tels que l’escroquerie via lavente en ligne, le vol d’identité numériquerelative aux cartes de payement électro-niques, les atteintes aux personnes parintimidation, menaces, chantage… viamessagerie, forums, réseaux sociaux et

2020

Les gendarmes du Net face à la cybercriminalité

Nouveau défi

DB. Djaouida

Plusieurs brigades territo-riales et sections de recherche ont été

mises en place sur l’ensemble du territoirenational, dotées de cyber-enquêteurs chargés

d’assurer des investigations techniques, soutenuesen cas de nécessité par l’Institut national de crimi-nalistique et de criminologie qui assure des ex-

pertises techniques plus approfondies entechnologies de l’information et de la

communication.

Reportage

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El-Djeich N° 685 Août 2020

diffusion d’images, notamment pédopor-nographiques. Ceci sans perdre de vueque des modes opératoires criminels sontcarrément publiés sur internet.»

Quelle approche adopte la Gendarmerie nationale ? En vue de faire face à cette situation, leCommandement de la Gendarmerie na-tionale, conscient de la complexité de lamission de sécurité publique, a adopté,en 2004, avant même que cette nouvelleforme de criminalité ne connaisse unetendance haussière, une approche baséesur l’anticipation, à travers la mise enplace d’un dispositif de prévention et delutte, doté d’une ressource humaine spé-cialisée et de techniques modernes d’in-vestigation. Il convient de rappeler quecette démarche a été inscrite dans lecadre d’un processus global de moderni-sation des capacités de prévention et d’in-vestigation de la Gendarmerie nationale,engagé en 2000, basé sur la formation, lamodernisation des moyens et la réorga-nisation des structures et des méthodesde travail. A cet effet, plusieurs brigades territorialeset sections de recherche ont été mises enplace sur l’ensemble du territoire natio-nal, dotées de cyber-enquêteurs chargésd’assurer des investigations techniques,

soutenus en cas de nécessité par l’Institutnational de criminalistique et de crimino-logie qui assure des expertises tech-niques plus approfondies en technologiesde l’information et de la communication.Des enquêteurs spécialisés en TIC au ni-veau de chaque groupement territorial dela Gendarmerie nationale assurent pourleur part la veille informationnelle sur in-ternet, à travers des cyber-patrouilles, à larecherche de renseignements criminels etactes de cybercriminalité, sachant quecette dernière constitue, par définition,«l’ensemble des infractions susceptiblesd’être commises ou facilitées par l’utilisa-tion d’internet», nous explique le colonelZighed.Pour sa part, le commandant Deramchia,spécialiste en cybercriminalité au Com-mandement de la Gendarmerie nationale,nous a affirmé que «les cyber-enquêteurseffectuent une veille informationnelle envue de déceler et signaler tout ce qui esten violation de la législation algériennerelative à l’atteinte aux personnes, notam-ment aux mineurs, aux biens, aux sys-tèmes de traitement automatisés dedonnées, à l’atteinte à l’ordre et à la sécu-rité publics, aux symboles de l’Etat et dela Révolution…».Sur le plan juridique, la base sur laquelles’appuie le travail de ces gendarmes du

Net indique que la cybercriminalité, selonle législateur algérien, est composée d’in-fractions relatives aux actes portant at-teinte à tout système de traitementautomatisé de données, comme l’attaqueinformatique visant à rendre inaccessibleun site Web ou un fichier de personnephysique ou morale (particulier, entre-prise ou administration). Elle concerneégalement les atteintes aux personnes etaux biens, les atteintes aux mineurs, no-tamment après la promulgation de la loisur la protection de l’enfant, en 2015, lesatteintes à l’ordre public, ainsi que l’apo-logie du terrorisme, soit l’utilisation desréseaux sociaux à des fins de propagandeidéologique subversive, d’endoctrinementet de communication.

BilanIl ressort des affaires de cybercriminalitétraitées par les unités de la Gendarmerienationale une coévolution typique entre lacybercriminalité et la généralisation del’utilisation des technologies associées àl’internet dans la société, explique le co-lonel Zighed. De l’analyse de ce dernier,il a été constaté que «la spécificité decette évolution s’est caractérisée par ladominance des affaires de criminalité dedroit commun, notamment les atteintesportant à l’honneur des personnes et ou

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Reportage

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à leur vie privée comme l’insulte, la diffa-mation, la dénonciation calomnieuse, l’in-timidation, le chantage, la menace etl’escroquerie. Il va sans dire que les tech-nologies de socialisation en réseaux ontjoué un rôle aussi bien de facilitateur qued’amplificateur».Au fil de ces quelques dernières années,la cybercriminalité a connu une évolutioncroissante, passant de 18 affaires en2008, à 102 affaires en 2013, pour attein-dre les 1652 en 2019.

L’analyse des affaires traitées aucours de l’année 2019 a fait ressortirles catégories d’infractions suivantes:Les atteintes aux personnes représentent71% du volume global des affaires trai-tées, particulièrement l’usurpation d’iden-tité dans le but de diffamation,d’intimidation associée au chantage, in-jure et insulte… Le mode opératoire le plus utilisé est l’ob-tention par le cyber-délinquant et defaçon astucieuse de photos et de vidéos,parfois enregistrées lors des discussionsvidéos effectuées via les réseaux sociauxpar la victime, dans le but de chantagepour de l’argent ou un désir sensuel, pro-fitant d’un déséquilibre de pouvoir au dé-triment de sa cible, qui est généralementdu genre féminin, âgée entre 15 et 30ans. Ce mode représente 30% des affairestraitées. Le criminologue va, dans son analyse,jusqu’à dire que ce type d’atteintes auxpersonnes trouve généralement ses ori-gines dans les liens sociaux tissés aupa-ravant dans l’environnement classiquehabituel. Exemple donné, celui de Malak,une jeune lycéenne qui s’est retrouvée su-bitement dans une situation désastreuse,

à cause d’une mauvaise fréquentation, unami malhonnête qu’elle avait ajouté surson compte Facebook, qui s’est avéré unjeune plus âgé à la recherche de proie fa-cile. Sur son histoire, elle nous confie : «Ila pris mes photos et il en a fait un mon-tage avec photoshop pour me faire chan-ter, en me demandant de l’argent, sinonil les publierait. Ceci a transformé ma vieen cauchemar, je ne savais plus quoi faire,j’avais peur, et j’ai pris la décision d’enparler à ma mère». Celle-ci avait immé-diatement informé le papa de Malak quis’était adressé à l’unité de la Gendarmerienationale pour déposer plainte. Après en-quête, le jeune homme a été arrêté. «Lavie de toute ma famille a été déstabilisée,heureusement que ce cauchemar a prisfin», soupire la maman. En deuxième position de ce bilan s’affichel’escroquerie, comme le délit le plus ré-current dans la catégorie des atteintes aux

biens, avec 39% des affaires traitées. Pourleur part, les atteintes à l’ordre public re-présentent 22% du total des affaires trai-tées en 2019, elles concernent la diffusionde fausses informations, l’incitation autrouble à l’ordre public et l’instrumentali-sation de l’opinion publique via la techno-logie Web. Celle-ci est suivie par lesatteintes sur mineurs, avec 14% des af-faires qui concernent l’atteinte à l’enfantpar tout type d’enregistrement, sans au-torisation de son représentant légal et in-

citation à la débauche. Enfin, 11% des af-faires traitées concernent les atteintes auxsystèmes de traitement automatisés dedonnées, à l’instar des attaques informa-tiques généralement associées au vold’identifiants personnels à des fins de por-ter atteinte à la vie privée et à l’honneurdes victimes, souvent suivie de menaceset de chantage.

Pour davantage de préventionDans un contexte de prévention socialecomme priorité, la Gendarmerie nationalecontinue de déployer des efforts multiplesen vue de faire face à ces nuisances sur leNet et à tout ce qui touche à la sécuritédes citoyens et ce, à travers le numérovert 10 55, qui enregistre environ un mil-lion d’appels téléphoniques chaque année; le site Web «ppgn.mdn.cgn» de pré-plainte, de doléances et dénonciationsayant trait à la criminalité ; les campagnes

de sensibilisation ; les interventions dansdifférents médias nationaux ; l’immersiondans le tissu social par une omniprésencesur le terrain. Bref, tout pour faire partici-per le citoyen à la production de la sécu-rité comme acte intuitif et instaurer unpartenariat avec les différents acteurs so-ciaux concernés par la problématique dela délinquance.Sur un autre plan, la Gendarmerie natio-nale œuvre à soutenir les connaissancesscientifiques des phénomènes de la cri-minalité, par la collaboration avec le mi-nistère de l’Enseignement supérieur et dela Recherche scientifique et l’université,dans le but de contribuer à l’introductiondans l’enseignement universitaire de nou-velles disciplines telles que la criminolo-gie, la criminalistique et les sciencescriminelles dans le cadre de trois mastersacadémiques. Une démarche qui visel’implication de la communauté scienti-fique ainsi que les professionnels du do-maine dans la promotion d’une politiquede sécurité globale qui aborde le traite-ment de la criminalité, la prévention, la ré-pression, la réponse pénale et laréinsertion sociale.D’autre part, la Gendarmerie nationale re-présentée par l’Institut national de crimi-nalistique et criminologie a signé desconventions de coopération avec plu-sieurs universités algériennes afin demener des recherches conjointes sur lesphénomènes de criminalité. Elle fournitpour sa part des données sur la crimina-lité, tirées des affaires traitéesn

Ces dernières années, la cybercriminalité a connu une évolu-tion croissante, passant de 18 affaires en 2008, à 102 affairesen 2013, pour atteindre 1652 en 2019.

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Dossier

www.mdn.dz/ publications 23El-Djeich N° 685 Août 2020

La sécurité cybernétique dans tous ses états

La communauté internationale estconfrontée à un nouveau type de guerre qui

inclut de nouvelles méthodes d’attaque dans unenvironnement non conventionelle, en prenantcompte de cette nouvelle donne stratégique.Beaucoup de pays ont adopté des stratégies et

ont mis en place des structures appropriées, pour faireface aux cyberattaques qui violent leur souveraineté nationale.

Le dossier de ce numéro met l’accent sur la sécurité cybernétiqueà travers plusieurs axes.

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Dossier

24 El-Djeich N° 685 Août 2020

Le cyberespace, théâtre des conflits géopolitiques contemporains

Les espaces de lapensée stratégiquecomprennent cinqéléments principaux,à savoir les espacesde la force terrestre,de la force aérienne,de la force navale, dela force spatiale et laforce cybernétique.

N matière de questionsstratégiques, l'espacede la force terrestre estfondé sur la dynamiquede la terre en tantqu’espace assurant lasurvie permanente deshumains, ainsi que la

relation étroite entre le proces-sus de résolution des guerres etl'efficacité au combat des forcesterrestres sur le principe que laguerre se décide sur le champde bataille. Quant à l'espace de la force na-vale, son importance réside dansle fait que la puissance des an-ciens empires qui étaient entou-rés d’espaces maritimes ou dontla majeure partie de leurs fron-tières l’était, était fortement liée àla construction des bâtiments na-vals capables de naviguer sur delongues distances et de collecterdes informations sur l’ennemioutre-mer.S’agissant de l'espace de la forceaérienne, on note que pendant laPremière Guerre mondiale, l’utili-sation des avions a été intégréepour la première fois dans lesopérations militaires, ce qui apermis d’ouvrir la voie pour créer

un nouveau secteur militaire ausein des forces armées, repré-senté par l'armée de l'air et lesforces de défense aérienne, quiopèrent à partir des appareilssans avoir recours à un déploie-ment au sol. Il en va de mêmepour la force spatiale, qui englobetoutes ces innovations technolo-giques, permettant la construc-tion d'importantes infrastructuresdans l'espace extérieur pour faci-liter la communication, la collected'informations et le soutien desopérations militaires.Quel espace doit-on réserver à laforce cybernétique en tant quenouvel environnement utilisé parles parties bélligérantes pendantla guerre, dans le but de créer lechaos et affaiblir l'ennemi lors ducombat ou pendant qu’il se pré-pare au combat ?

Le cyberespaceA l’instar des espaces de forces ci-tées précédemment, il existe ceque l'on appelle l'espace de laforce cybernétique ou l’espace cy-bernétique en tant que domaineimportant dans la guerre nonconventionnelle. Dans cecontexte, dans son ouvrage inti-

tulé «La pensée stratégique : évo-lution et lexique d'analyse», leprofesseur Amer Mesbah souligneque les études stratégiques don-nent plusieurs définitions au cy-berespace. Les chercheursutilisent plusieurs terminologiesconférant le même sens aux di-vers concepts, à l’instar de la toileinternet, l'espace électronique,l'espace virtuel et le cyberes-pace...La genèse du terme «cyberes-pace» remonte à 1982, quandl’auteur de science-fiction, WilliamGibson, emploie pour la premièrefois le mot «cyberespace», qui estla contraction des termes «cyber-nétique» (science de la maîtriseélectronique) et «espace». Certains chercheurs définissent lecyberespace comme étant «unensemble de données numéri-sées et de réseaux électroniquesinterconnectés ainsi que les per-sonnes qui l’utilisent». Le termecyberespace désigne également«tous les réseaux informatiquesdu monde et tout ce qui constitueun support de communication etqui peut être contrôlé. Le cybe-respace ne représente pas uni-quement internet mais

ENassim Boubertakh.

Traduit par : L. Sihem.

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www.mdn.dz/ publications 25El-Djeich N° 685 Août 2020

l’englobe ainsi que tous les ré-seaux informatiques accessiblesvia internet».Le cyberespace a pris une grandeimportance dans le domaine mi-litaire et sécuritaire puisqu’il estdevenu le cinquième espace prin-cipal dans les affaires straté-giques (en plus des espaces :terrestre, maritime, aérien et spa-tial), avec l’évolution des outils decombat à travers leur organisa-tion en réseaux et l'utilisationcroissante des concepts liés à larévolution de l'information dansles guerres modernes, notam-ment les guerres non convention-nelles. L'intérêt pour lecyberespace découlant de la révo-lution dans les affaires militairesa pris de l’ampleur en suivantdeux méthodes : la premièrecomprend la gestion des opéra-tions défensives et offensives parordinateur contre les réseaux en-nemis, tandis que la seconde re-présente ce que l'on appelle lagestion opérationnelle de com-mandement qui associe les at-taques informatiques auxattaques classiques contre lessystèmes de commandement etde contrôle ennemis dans le butde les neutraliser et de les en-dommager.Donc, évoquer cet espace commeun nouveau champ ou environne-ment de conflit interétatique,nous amène à aborder les me-sures prises par chaque pays pourfaire face aux cyber-menaces. Etde là découlent d'autres conceptsliés au cyberespace, à l’instar desconcepts de cyber-sécurité et decyberdéfense, qui sont desconcepts interconnectés exacte-ment comme les concepts de sé-curité et de défense. Le conceptde cyber-sécurité permet d’assu-rer «la protection des données in-formatiques et des réseauxélectroniques interconnectés,ainsi que des personnes qui lesutilisent, neutraliser des per-sonnes nuisibles qui tentent deporter atteinte, voler ou s’atta-quer à autrui. Si Clausewitz adonné une définition générale auconcept de défense comme étant«l’action de riposter, de parer àtoute attaque pendant la ba-taille», il ressort de ce fait que leconcept de cyberdéfense a quasi-ment le même sens que la cyber-sécurité, qui désigne l’action de«parer les cyberattaques dans uncyberespace».

La cyber-guerre : une guerremoderneLa cyber-guerre se caractérise parun combat dans lequel les armesà feu ne sont pas utilisées pourtuer les humains, et qui a recoursà l’emploi de virus informatiquespour détruire des informationsqui constituent des données vi-tales pour les institutions, lespays, les entreprises et même lespersonnes. Certains stratèges en-tendent par cyber-guerre «toutacte mené par des Etats-nationsafin d'infiltrer les ordinateurs oules réseaux informatiques des au-tres pays, dans le but de paralyserou de saboter leurs infrastruc-tures». Selon Hersh, la guerre cy-bernétique consiste à «infiltrer lesréseaux informatiques étrangersafin de saboter ou de neutraliserles réseaux et les mettre hors ser-vice». Pour Dartmouth, la cyber-guerre a recours à «des unitésorganisées à l'intérieur des fron-tières pour mener des opérationsoffensives et défensives, utilisantdes ordinateurs pour s’infiltrerdans d'autres ordinateurs ou ré-seaux via des outils électro-niques». D’autres expertsentendent par cyber-guerre toutacte visant à «saboter, paralyseret endommager les données etdes réseaux électroniques enne-mis, en causant davantage de dé-gâts matériels aux personnels ouaux équipements de l’ennemi.»Comme la guerre est définie parles méthodes, les pratiques ainsique les armes qu’elle utilise, lacyber-guerre a ses techniquesspécifiques de combat. On en-tend par cyber-armes les codessecrets (mots de passe) des ordi-nateurs conçus et utilisés dans lebut de menacer ou de détruire lesdonnées de l’ennemi.Sur le plan opérationnel, le cybe-respace comprend quatre actionspour gérer une guerre dans lemonde virtuel, qui incluent :

1-La collecte de renseigne-ments et de données liés àl'environnement stratégique viales outils de technologie numé-rique et de la communication. En-suite, ces données seronttraduites et affichées sur de petitsécrans devant les officiers de pla-nification de l'état-major de l'ar-mée.

2-Les opérations psycholo-giques qui visent à saper lemoral des forces armées, tentent

de perturber la structure psycho-logique et l'harmonie sociolo-gique et culturelle de l’ennemi etd’infléchir la détermination destroupes au combat, à travers ladiffusion d’informations menson-gères et de rumeurs, notammentcelles fondées sur des conflits re-ligieux et sectaires et la désinfor-mation.

3-Les opérations offensivesreprésentent la forme laplus importante dans la cyber-guerre, en raison des dommagesinstantanés importants qu’ellescausent, à l’instar des cyberat-taques ou des opérations de pira-tage d'informations qui affectentnon seulement les installationsgouvernementales vitales, maisincluent également les intérêtsdes citoyens tels que les comptesbancaires, les réservations devoyages et les actions de laBourse. Pire, ces attaques peu-vent également endommager lestéléphones mobiles, en détruisantles informations personnelles quiy sont stockées... Sur le plan mili-taire, les cyberattaques ont pourobjectif de désactiver les moyensde communication de l’ennemi.Elles ciblent également les satel-lites afin de saboter les serveursd’internet chargés de la gestiondes installations vitales de l'Etat.

4-Les opérations défensivesreposent sur la création desystèmes de sécurité électro-niques afin de défendre les inté-rêts des Etats et des individus, enplus d’assurer la sécurité et laprotection de la société de la dés-information et des incitations.La forte dépendance des pays àinternet a commencé par les télé-communications et les presta-tions de services, jusqu’auxmenaces militaires et sécuritaires,partant d’un environnement phy-sique : terre, mer, air ou mêmed’un environnement virtuel qui re-pose sur les systèmes informa-tiques et les logiciels. Le privilègeaccordé par l'utilisation générali-sée de l'internet est devenu dés-ormais une source de menacesécuritaire. Par conséquent, il estimpératif pour tous, qu’il s’agissedes institutions ou des individus,de faire preuve de vigilance, deprudence et d’inculquer la culturecybernétique afin d'éviter d’être laproie de piratage, et donc de s'en-gager dans la cyberdéfensen

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Dossier

26 El-Djeich N° 685 Août 2020

L’ÈRE de l’intelligenceartificielle, le big data,les objets connectésdonnent à l’échanged’informations uneampleur sans précé-dent dans l’histoire del’humanité. Le monde

virtuel a pris une importanceconsidérable, en particulierpour les armées, d’autant que

la guerre dans le cyberespaceest une réalité. En effet, le sol-dat de demain ne portera nicasque ni fusil d’assaut. Assisderrière un ordinateur, il aurapour mission de défendre sonpays contre des hackers mal-veillants... ou d’attaquer lui-même un ennemi. Bref, sonchamp de bataille est l’internetou l’espace du Net, une guerre

qui se déroule dans le cyberes-pace, qui est un espace ano-nyme et sans frontières, danslequel il est difficile d’identifierles auteurs lors d’une cyberat-taque. Il est devenu ainsi, cesdernières années, un enjeu cri-tique, voire la colonne verté-brale du monde dans lequelnous vivons.D’ailleurs, depuis la cyberat-

Les cyberguerres sont devenues une réalité et la communauté internationale doit les régulerau plus vite, la survie de l'humanité étant en jeu, du fait des progrès techniques, a estimé ré-cemment le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Hakima Oukaci

A

La cyberdéfense au centre des préoccupations internationales

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taque contre l’Estonie, en 2007,le cyberespace est considérécomme un théâtre d’opérations,au même titre que les milieuxaéroterrestre et maritime. Demême que le Sommet de l’Orga-nisation du Traité de l’AtlantiqueNord (Otan), de juillet 2016, àVarsovie, a réaffirmé, à son tour,que le cyberespace est désor-mais considéré comme le cin-quième champ de bataille etqu’à ce titre, il est un terraind’opérations militaires, aumême titre que la terre, l’air,l’espace ou la mer. Dès lors, lacompréhension des menacesqui affectent la défense et la sé-curité nationales dans ce milieudemeure indispensable pourconceptualiser un dispositif na-tional de protection et de dé-fense informatique efficace.De ce fait, les experts sont una-

nimes à dire que les mots cyber-sécurité, cyberdéfense et cyber-guerre ne sont plus de simplesconcepts abstraits. Mais plusque jamais ils définissent, ilsévoquent tous de véritables me-naces qui existent, qui sont ex-trêmement sérieuses et de plusen plus sophistiquées.

La cyberdéfense, un enjeu desouveraineté nationaleConscients de ces défis, beau-coup de pays ont adopté desstratégies et ont mis en placedes structures dédiées, chargéesd’organiser, de coordonner et degérer la réponse face aux cyber-menaces, d’autant que le rôle del’Etat est fondamental dans laprise en compte des menacescybernétiques. C’est à traversdes orientations stratégiquesclaires, un modèle d’organisa-

tion et de gouvernance appro-prié et une coopération interna-tionale que les Etats pourrontfaire face aux cyberattaques quiviolent leur souveraineté natio-nale. Pour cela, les Etats ont faitde la cyberdéfense une prioriténationale. Plus encore, ils en ontfait un commandement à partentière qui a ses ressources hu-maines et ses dotations, avec lesmêmes prérogatives que lescommandements des états-ma-jors de l’armée (terre, air etmer), et ce, pour réorganiserleur outil de défense afin d’assu-rer la souveraineté des Etatsdans le cyberespace. Dès lors, les experts estimentque les armées sont appelées àdévelopper des capacités de cy-berdéfense pour pouvoir préser-ver la souveraineté dans lecyberespace. Comme toute ca-pacité militaire, celle de la cyber-défense doit s’appuyer sur les sixéléments constitutifs d’une ca-pacité, à savoir : une doctrine,une organisation, des res-sources humaines, de l’entraîne-ment, du soutien et deséquipements.Il s’agira ainsi de développer descapacités en matière de cyber-défense permettant, tout en ga-rantissant la protection de leursréseaux, d’être en mesure demener des opérations dans cenouvel espace et de contribuer àla cyber-résilience des infra-structures critiques de l’Etat,d’autant qu’avec les TIC, enconstante évolution (big data,intelligence artificielle), la guerredu futur pourrait être gagnéepar celui qui bénéficiera de l’ini-tiative de l’espace cyber.Faire face aux menaces cyberné-tiques ne relève plus unique-ment des affaires intérieures desEtats mais implique égalementla coopération internationaledans le domaine de la cyberdé-fense.De manière plus générale, la cy-berdéfense constitue au-jourd’hui une préoccupationcommune à de nombreux Etats.Plusieurs organisations multila-térales ont mis la cybersécuritéà l’ordre du jour de leurs tra-vaux.

Consolider la coopération in-ternationale pour anticiperles cybermenacesLes cyberguerres sont deve-nues une réalité et la commu-

www.mdn.dz/ publications 27El-Djeich N° 685 Août 2020

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nauté internationale doit les ré-guler au plus vite, la survie del'humanité étant en jeu du faitdes progrès techniques, a es-timé récemment le secrétairegénéral de l’ONU, Antonio Gu-terres, en décarant qu’«il estclair que nous sommes les té-moins de cyberguerres plus oumoins déguisées (...), il estgrand temps d'avoir une dis-cussion sérieuse sur le cadrelégal international dans lequelles cyberguerres ont lieu».En effet, les dernières annéesont vu les organisations inter-nationales s’engager dans unpremier grand cycle de prise enmain du «sujet cyber», à leurtête l’ONU qui a ouvert la voiede la réflexion sur l’applicabilitédu droit international au cybe-respace. De même qu’elle aadopté plusieurs documentsconcernant les technologies del'information et de la communi-cation et leurs aspects relatifs àla sécurité.De son côté, l’Union internatio-nale des télécommunications(UIT) a organisé, en liaison avec

l’Assemblée générale des Na-tions unies et sur deux sessionsqui se sont déroulées en 2003et 2005, le sommet mondialsur la société de l'information,au cours duquel a été abordéela question de la gouvernancede l’internet. L’UIT travaille àl’établissement d’un cadre in-ternational pour la promotionde la cybersécurité (Programmemondial cybersécurité) et vientde créer un groupe d’experts dehaut niveau chargé de proposerune stratégie à long terme en-globant les mesures légales,les mesures techniques visant àremédier aux failles des pro-duits logiciels, ainsi que la pré-vention et la détection desattaques informatiques et lagestion de crise.Par ailleurs, un très grand nom-bre de pays ont mis en placedes CERT (Computer emer-gency response team), struc-tures permanentes d’alerte et

d’assistance chargées d’assu-rer, pour le compte des orga-nismes qui s'y sont rattachés(administrations, centres de re-cherche, entreprises), une dou-ble mission d’information surles vulnérabilités, les menacesen cours et les moyens d’yparer et d’assistance en vue derésoudre les incidents.L’Union européenne s’est illus-trée également comme un ac-teur et un échelonincontournable dans le do-maine, avec notamment l’éla-boration et la mise en œuvrede plusieurs réglementationsde portée majeure.Aussi, le thème de la cyberdé-fense a retenu l’attention del'Otan dès le sommet dePrague, en 2002, dont la décla-ration finale préconisait un ren-forcement des capacités del’Alliance contre les attaques in-formatiques.L’Otan s'est préoccupée dansun premier temps de la protec-tion de ses propres systèmesd'information et de communi-cation, et elle a mis en place à

cet effet une structure spéci-fique (Nato computer incidentresponse capability - NCIRC).Les évènements survenus enEstonie au printemps 2007 ontamené l’Otan à s’interroger surson rôle, en tant qu'alliance dé-fensive, en cas d’attaque contrel’un de ses membres. Les ré-flexions menées depuis lors ontabouti à l’élaboration d’unconcept de cyberdéfense del’Otan qui a été approuvé endébut d’année 2008.Mais il est important de souli-gner que la question de la ré-gulation de l’espacecybernétique reste au centredes préoccupations internatio-nales. Le premier traité, dit«Convention de Budapest», quiporte sur la cybercriminalité, aabordé les crimes informa-tiques et les crimes sur inter-net. Entrée en vigueur en 2007,cette convention compte 64Etats membres et 9 pays obser-

vateurs. En 2013, les Etats,réunis au sein du Groupe desexperts gouvernementaux(CGE), chargé d’examiner lesprogrès de la téléinformatiquedans le contexte de la sécuritéinternationale au sein des Na-tions unies, ont affirmé que ledroit international et, en parti-culier, la charte des Nationsunies, sont applicables aumaintien de la paix et de la sta-bilité ainsi qu’à la promotiond’un environnement informa-tique ouvert, sûr, pacifique etaccessible.Les relations internationalessont régies, depuis le 24 octo-bre 1648, par les traités deWestphalie, basées sur l’Etat-nation comme socle du droitinternational.Cependant, avec l’émergencede nouveaux acteurs dans le cy-berespace (groupes privés ainsique des acteurs individuels etcollectifs), la place centrale del’Etat dans le champ des rela-tions internationales se trouveperturbée, notamment par rap-port aux dimensions de souve-raineté internationale.En somme, à l’échelle des na-tions, les 10 dernières annéesont permis aux Etats de mettreen place des coopérations bila-térales et multilatérales impor-tantes, sur les plansopérationnels, techniques etpolitico-stratégiques.

L’Afrique élabore des straté-gies de cyberdéfenseL’entrée de l’Afrique dans l’èredu numérique est une réalitéincontestable. Pour cela, les ju-ristes africains ont mené et mè-nent toujours une réflexion surles cyberstratégies, les lois etles politiques, les ressources etles actions susceptibles decréer un environnement pro-pice qui permet une meilleureintégration de l’Afrique à la so-ciété numérique. A cet effet,certains gouvernements afri-cains s’approprient déjà lesnormes du cyberespace, enmettant progressivement enplace des mesures sous formede lois, d’organisations spécia-lisées et d’infrastructures pou-vant assurer la protectionnumérique du grand public. Demême qu’ils ont mis en placedes autorités nationales com-

Les cyberguerres sont devenues une réalité et la communauté internationale doit les réguler au plus vite, la survie de l'humanitéétant en jeu du fait des progrès techniques, a estimé récemmentle secrétaire général de l’ONU.

Dossier

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LE 40e numéro du Journal officiel de la République algé-rienne a publié, le 18 juillet 2020, un décret présidentieln° 20-183, portant réorganisation de l’organe national

de prévention et de lutte contre les infractions liées aux tech-nologies de l’information et de la communication. Les dispo-sitions générales de ce décret stipulent que cet organe estune autorité administrative indépendante, dotée de la per-sonnalité morale et de l’autonomie financière, placée sousl'autorité du président de la République, et il s’attelle dans lecadre des missions qui lui sont dévolues comme suit : l de proposer les éléments de la stratégie nationale de pré-vention et de lutte contre les infractions liées aux technolo-gies de l'information et de la communication.l D’animer et de coordonner les opérations de prévention etde lutte contre les infractions liées aux technologies de l’in-formation et de la communication.l D’assister les autorités judiciaires compétentes et les ser-vices de police judiciaire en matière de lutte contre les infra-ctions liées aux technologies de l’information et de lacommunication à travers, notamment, le recueil et la fourni-ture de l’information et des expertises judiciaires.l D’assurer la surveillance préventive des communicationsélectroniques, en vue de détecter les infractions relatives auxactes terroristes et subversifs et d’atteinte à la sûreté del’Etat.l De collecter, d’enregistrer et de sauvegarder les donnéesnumériques des systèmes informatiques et d’en déterminerla source et la traçabilité en vue de leur utilisation dans lesprocédures judiciaires.l De veiller à l’exécution des demandes d’entraide émanantde pays étrangers et de développer l’échange d’informationset de coopération au niveau international dans son domainede compétence.l De développer la coopération avec les institutions et orga-nismes nationaux concernés par les infractions liées aux tech-nologies de l’information et de la communication.L’organe est composé d’un conseil d’orientation et d’une di-rection générale qui sont placés sous l’autorité directe duprésident de la République à qui ils rendent compte de leursactivités. Le conseil d’orientation est chargé notamment dedélibérer sur la stratégie nationale de prévention et de luttecontre les infractions liées aux technologies de l’informationet de la communication, de procéder, périodiquement, à uneévaluation de l’état de la menace en termes d’infractions liéesaux technologies de l’information et de la communicationpour pouvoir déterminer avec précision la consistance desopérations à entreprendre et les objectifs visés. Tandis quela direction générale a pour attributions, notamment,d’échanger les informations avec les interfaces de l’organe àl’étranger aux fins de réunir toutes données relatives à la lo-calisation et à l’identification des auteurs des infractions liéesaux technologies de l’information et de la communication, etla veille électronique en matière d’infractions liées aux tech-nologies de l’information et de la communication.Par ailleurs, cet organe est habilité à requérir de tout orga-nisme, institution ou service, tout document ou informationnécessaire pour l’accomplissement des missions qui lui sontdévolues. Néanmoins, les renseignements et données reçusou recueillis par l’organe ne doivent pas être utilisés à desfins autres que la prévention et la lutte contre les infra-ctions liées aux technologies de l’information et de la com-municationn

Décret présidentiel pour lutter contre les infractions liées aux TIC

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pétentes en la matière ainsique des équipes opération-nelles de réponses immé-diates. La questioncybernétique est égalementprise en charge par certainesorganisations régionales, tellesque la Communauté écono-mique des Etats de l’Afrique del’Ouest (Cedeao) et la Commu-nauté de développement del’Afrique australe (SADC). Sur le plan continental, l’Unionafricaine a adopté, en juin2014, la convention sur la cy-bersécurité et la protection desdonnées à caractère personnel.Connu aussi sous le nom de la«Convention de Malabo», cettedernière a pour but de mettreen place un cadre juridiquepour la cybersécurité et la pro-tection des données person-nelles.Compte tenu de l’importancede cette question, l’UA a inscritla cybersécurité en tant queprogramme phare de l’Agenda2063, traduisant le souci d’in-corporer dans les plans afri-cains de développement, leschangements provoqués parles technologies émergentes,en veillant à ce qu’elles soientutilisées par les particuliers, lesinstitutions et les Etats dans debonnes conditions de sécurité.Dans le domaine de la cyberdé-fense, les acquis, bien que mo-destes, ont le mérite d’exister.Ils sont encadrés par des initia-tives privées. Les pays del’Afrique australe organisent,de manière biannuelle, unforum portant le nom «AfricaCyber Defence Summit». Parailleurs, des études sont me-nées, actuellement, pour pro-céder à l’ouverture de troiscentres d’opérations de cyber-défense au Nigéria, à l’Ile Mau-rice et au Sénégal, en plus decelui déjà ouvert en Afrique duSud.Certes, les avancées cyberné-tiques africaines sont une réa-lité tangible, néanmoins, ilreste que la mise en placed’une cyberdéfense africainepour permettre aux pays afri-cains de sauvegarder leur sou-veraineté numérique et dedévelopper une résilience nu-mérique, est une nécessitén

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Dossier

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L’Armée nationale populaire est très consciente des menaces cybernétiques, dansun environnement de plus en plus numérisé. Aussi, la création du Service de cyber-défense et de contrôle de la sécurité des systèmes / EM-ANP, en novembre 2015,montre clairement la détermination du Haut commandement d’aller de l’avant pourun cyberespace algérien neutre et pérenne.

Hakima Oukaci

ANP et cyberdéfense

Enjeux et défis sécuritaires

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’ALGÉRIE, un pays quin’en est pas exclu, faitface aux menaces cyber-nétiques en croissancequi ne respectent aucunefrontière ni aucune juri-diction. Elle s’adapte à cenouvel environnement

numérique en renforçant et en re-pensant sa cyberstratégie et sa cy-berdéfense et en pensant à lagouvernance de l’Internet, tout enœuvrant à trouver l’équilibre entreune société faite de bienveillanceet de surveillance à la fois.En effet, l’Algérie a pleinementpris conscience de la nouvelledonne stratégique que constituela cyberdéfense et réagit de façoncontinue aux évolutions extrême-ment rapides qui caractérisent cesecteur. La cyberdéfense consti-tue ainsi un enjeu stratégiquemajeur pour la sécurité nationaleet le développement économiquedu pays.D’ailleurs, le plan d'action dugouvernement, approuvé le 6 fé-vrier 2020 lors de la réunion ex-traordinaire du Conseil desministres, accorde, en particulier,une importance majeure au ren-forcement des capacités de l’ANPen matière de cyberdéfense.De même, un décret présidentielportant mise en place d'un dispo-sitif national de sécurité des sys-tèmes d'information a été publiéle 20 janvier 2020 au Journal of-ficiel, qui prévoit notammentl'élaboration d'une stratégie na-tionale en la matière incluant desinvestigations numériques en casd'attaques cybernétiques ciblantles institutions nationales.Ce dispositif national, installéé ausein du ministère de la Défensenationale, comprend un Conseilnational de la sécurité des sys-tèmes d’information qui a pourmissions d’élaborer, approuver etorienter la stratégie nationale enmatière de sécurité des systèmesd’information ainsi qu’uneAgence de la sécurité des sys-tèmes d’information, chargée dela coordination et de la mise enœuvre de la stratégie nationalede sécurité des systèmes d’infor-mation.La promulgation de ce décretprésidentiel démontre l’intérêtaccordé à la cybersécurité ainsique les profondes mutations quivont impacter tous les secteurs,avec une attention toute particu-lière pour les institutions et infra-

structures vitales du pays.Dans le même ordre d’idées, il ya lieu de préciser égalementqu’un Référentiel national norma-lisé de sécurité informatique a étéélaboré en 2016 qui vise, d’unepart, à favoriser une meilleureprotection des systèmes d’infor-mation au sein des organismesutilisateurs et, d’autre part, à sen-sibiliser les usagers de la toile auxrisques encourus et leur expli-quer les bonnes pratiques en ma-tière de prévention et de sécuritéinformatique.Ledit référentiel national a étéadapté par l’ANP pour répondre àses missions et ses besoins spé-cifiques en la matière.Parallèlement aux efforts du gou-vernement, l’Armée nationale po-pulaire est très consciente desmenaces cybernétiques et vientde franchir une étape décisivedans la mise en œuvre de me-sures concrètes lui permettantd’évoluer en sécurité, dans un en-vironnement de plus en plus nu-mérisé. Ceci d’autant qu’elleconsidère que la protection dessystèmes numériques relevant denos institutions civiles et mili-taires contre les cybermenacesd’abord, comme une question desouveraineté nationale.Aussi, la création du Service decyberdéfense et de contrôle de lasécurité des systèmes / EM-ANP,en novembre 2015, montre clai-rement la détermination du Hautcommandement d’aller de l’avantpour un cyberespace algérienneutre et pérenne.

Le service étant un organed’orientation et d’expertise de ni-veau stratégique, veille principa-lement à la mise en œuvre et àl’application de la politique glo-bale de cyberdéfense au sein del’ANP, à l’évaluation et au renfor-cement du niveau de sécurité dessystèmes en exploitation ainsiqu’à l’actualisation et à l’applica-tion du cadre règlementaire ré-gissant le domaine de lacyberdéfense.Sur le plan opérationnel, la mis-sion du service, qui prend partaux opérations militaires,consiste en le renforcement denos capacités en matière de cy-berdéfense, permettant de proté-ger et de défendre nos systèmesd’armes, d’information et decommunication.Le service, en tant qu’entité duministère de la Défense natio-nale, contribue également,conformément aux orientationsdu Haut commandement et avecles organismes nationaux concer-nés, à l’élaboration et à la miseen œuvre de la politique natio-nale en matière de cybersécuritéet assure la coordination avec cesorganismes en matière de pro-tection et de défense des infra-structures numériques critiques.La sensibilisation en matière decyberdéfense et de sécurité dessystèmes avec l’ensemble desstructures du ministère de la Dé-fense nationale constitue aussi unélément essentiel dans les mis-sions assignées à ce servicen

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L

L’Algérie, fait faceaux menaces cy-bernétiques encroissance qui nerespectent aucunefrontière ni au-cune juridiction.

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32 El-Djeich N° 685 Août 2020

’INTERNET se caracté-rise par le haut débit, cequi permet à tout unchacun d’ouvrir toutesles applications et y ac-céder sans autorisationaucune. Cependant,tous les Etats devraient

se montrer vigilants et se prému-nir contre toutes sortes de virusinformatiques ou d’actes de pira-terie, devenus de véritables actesde guerre informationnelle, cequi implique de déterminer lasource de l’attaque, de poursui-vre les auteurs et contre-attaquersur la base de la légitime dé-fense. A partir de là, une ques-tion se pose, celle concernant lacompatibilité des normes inter-nationales avec ces nouvelles si-tuations.

Les attaques électroniques etl’interdiction au recours à laforce, conformément à laCharte des Nations uniesLa Charte des Nations unies aadopté le principe de l’interdictionde tout recours ou menace de re-cours à la force armée contre l’in-tégrité territoriale oul’indépendance politique des Etatsmembres de l’Organisation des Na-tions unies. Elle prévoit, toutefois,des exceptions à l’usage autoriséde la force en droit international. Ils’agit surtout des cas de légitimedéfense, sous certaines conditionset suivant une série de procédures,tel que stipulé dans l’article 51.Mais, face aux évolutions technolo-giques, la communauté internatio-nale se trouve confrontée à unnouveau mode d’attaques et

d’agressions, avec de nouvellestechniques et un environnementnon conventionnels. Ce qui n’estpas sans avoir de graves consé-quences sur la sécurité et la stabi-lité des relations internationales.Ces attaques et ces agressionspeuvent toucher principalement lesinfrastructures de base universellesdes renseignements à travers l’ac-cès illégal, par des Etats ou toutepersonne de droit international,aux réseaux informatiques, ce quirisque de provoquer des pertes im-portantes à des pays tiers. Dans cecas, les pays victimes devraientfaire prévaloir leur droit à la légi-time défense, garanti par la forcede la loi. A travers l’approche quisuit, nous pouvons formuler la pro-blématique suivante : Le droit international interdit-il le

Traduction Sihem L.

L

Les attaques cybernétiques et le droit international

de DjamilaOuahchi,

chercheur endroit et relationsinternationales

Contribution

Tous les Etats devraient se montrer vigilants et se prémunir contre toutes sortes de virus informa-tiques ou d’actes de piraterie, devenus de véritables actes de guerre informationnelle, ce qui im-plique de déterminer la source de l’attaque, de poursuivre les auteurs et contre-attaquer sur labase de la légitime défense. A partir de là, une question se pose, celle concernant la compatibilitédes normes internationales avec ces nouvelles situations.

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www.mdn.dz/ publications 33El-Djeich N° 685 Août 2020

recours à la force cybernétique enmatière de relations internatio-nales, conformément à l'article 2/4de la Charte ? L’Etat a-t-il le droitde se défendre en toute légitimitépour protéger sa sécurité électro-nique dans le respect des règles dudroit international ?

Cyber-attaques et interdictionau recours à la force, conformé-ment à l'article 2/4 de la Chartedes Nations uniesIl est nécessaire de déterminer lesdimensions et la portée d’unecyber-attaque mais aussi lesmoyens d'y faire face, sachantqu’elle peut être source de guerreset de conflits internationaux. Lescyber-attaques comptent désor-mais parmi les armes destructricesqui menacent la sécurité et la sou-veraineté des Etats du fait qu’ellessont largement utilisées, vu leurimpact sur les sites ciblés, et sontdevenues un sujet sensible qui af-fecte les relations internationales,en particulier après l’attaque dont aété victime l’Estonie en 2007. Denombreux experts en droit interna-tional n’ont pas hésité à comparerladite cyber-attaque à une attaquenucléaire, vu son impact dévasta-teur, en particulier dans les pays oùle système d’information est lié à lagestion par internet de ses installa-tions vitales. Ces attaques qui ont frappé l’Esto-nie ont visé les banques, les minis-tères, les médias, les compagniesd’électricité… Des attaques simi-laires ont été signalées par la suiteen France, en Italie, en Pologne etdans d’autres pays.La majorité des experts en droit in-ternational et spécialistes en ma-tière de sécurité informatiques’accordent, de manière unanime,sur la définition des cyber-attaqueset leurs conséquences.Le professeur Richard Clarke, spé-cialiste de la sécurité gouverne-mentale aux Etats-Unis, a défini lescyber-attaques comme suit : «Cesont des actions menées par unEtat contre les ordinateurs et les ré-seaux informatiques d’un autre Etatdans le but de paralyser, interrom-pre et saboter leurs systèmes oucréer des perturbations électro-niques.» Le glossaire de l’état-major interar-mées des USA, publié en 2011, adéfini les cyber-attaques commeétant «des actes hostiles menés viaordinateurs, réseaux ou systèmesconnexes, qui visent à paralyser,perturber ou détruire des systèmes

électroniques d’importance ma-jeure ou vitale de l’adversaire.»Beaucoup parmi ceux qui s’intéres-sent au domaine électroniqueconfondent attaque électronique etcrime électronique. L’élément quiles différencie réside dans le faitque l’attaque électronique estmenée par un Etat ou une organi-sation terroriste, contrairement aucrime électronique qui est l’œuvred’un groupe de hackers. Aussi, lecrime électronique, commis à desfins financières, ne peut être l’œu-vre d’un Etat et relève ainsi de lacompétence nationale, contraire-ment à la cyber-attaque qui est duressort du droit international, car ils’agit d’une violation de la souverai-neté des Etats et d’un crime perpé-tré à des fins politiques ou dans lebut de compromettre la sécuriténationale d’un pays tiers.

L’adaptation des cyber-at-taques au recours à la force,conformément à l'article 2/4 dela Charte des Nations uniesLe paragraphe 4 de l’article 2 de laCharte des Nations unies précise :«Les membres de l'organisations'abstiennent, dans leurs relationsinternationales, de recourir à lamenace ou à l'emploi de la force,soit contre l'intégrité territoriale oul'indépendance politique de toutEtat, ou toute autre manière in-compatible avec les objectifs desNations unies.»Le principe d’interdiction au re-cours à la force dans les relationsinternationales a acquis, au débutdu siècle dernier, une assise juri-dique sur la base de l’article 2 de laCharte de l’ONU, interdisant touteforme de force, directe ou indi-recte, dirigée contre l’autonomiepolitique et l’unité territoriale.Cela mène vers la question sui-vante : les attaques électroniquessont-elles considérées comme unnouveau type de force, selon l’arti-cle 2/4 de la charte de l’ONU ?Pour répondre à la question, il étaitimpératif de faire une étude analy-tique afin de déterminer la signifi-cation précise du mot puissance.

Analyse de l’article 2/4 de lacharte de l’ONUA noter que le terme «puissance»dans l’article 2/4 est absolu et en-globe toutes formes de force, au-trement dit, il est donné commeexemple et non pas comme exclu-sivité. Ceci revient au fait que lesfondateurs de la charte n’ont pasimaginé, lors de la rédaction de ses

dispositions, la révolution techno-logique que connaît le monde au-jourd’hui. Toute leur pensée étaitplutôt orientée vers la force armée.Ainsi, il est tout à fait possible d’in-terpréter l’article 2/4 de manièreplus élargie, de manière à inclureles cyber-attaques comme uneforme de puissance. Cet élargisse-ment sert à défendre, en premierlieu, l’un des principaux buts del'Organisation des Nations unies,qui est la préservation de la paix etde la sécurité internationales, dansson sens le plus large.De nombreux spécialistes en droitinternational et de politologues nepartagent pas la définition donnéeau mot puissance par l’article à lalumière des évènements ayantmarqué la Guerre froide. Les repré-sentants des pays asiatiques et despays en développement souhaitentélargir le sens du concept de puis-sance en y incluant la pression et lacontrainte politique et écono-mique, tandis que les pays déve-loppés soutiennent toujours leconcept étroit de l’article 2/4 in-cluant la force armée uniquementcar, a fortiori, le développementtechnologique demeure dans leurintérêt. Nous pensons que si les at-taques électroniques menéescontre la sécurité des informationstouchant les infrastructures de based’un Etat, ne constituent pas uneagression armée, elles devraient aumoins être considérées commeune menace sur la sécurité et lapaix internationales qui sont l’undes objectifs et représentent l’âmede la Charte des Nations unies.

Le différend juridique sur l’in-terprétation de l’article 2/4 dela charte de l’ONU En l’absence d’une approche offi-cielle des Nations unies quant auxcyber- attaques, plusieurs ten-dances doctrinales sont apparuespour aborder la question, avecdeux principaux courants opposés:

l Première position : l'ap-proche restrictive. Les partisansde cette tendance s'appuient surl'interprétation littérale de l'article2/4, c’est-à-dire qu’ils pensent queles cyber-attaques ne causent pasde dégâts matériels considérableset que l'article 2/4 ne peut leur êtreappliqué, en dépit de leur impactsur la sécurité internationale. A cetitre, ils jugent que l’attaque menéeen 2010 contre une station nu-cléaire iranienne, qui a causé ladestruction de quelques centrifu-geuses, porte toutes les caractéris-

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Dossier

34 El-Djeich N° 685 Août 2020

tiques du recours à la force tel quementionné dans ledit article de lacharte.

l Deuxième position : l’ap-proche élargie. Elle se base surune interprétation à l’opposé de laprécédente. En effet, pour les te-nants de cette approche, il n’estguère nécessaire que les attaquesélectroniques causent des dom-mages matériels significatifs pourqu’elles soient incluses dans l’arti-cle 2/4. Bien au contraire, toute at-taque qui provoque la paralysie desserveurs principaux de l’Etat, cau-sant le sabordage des systèmes ré-gissant les infrastructures de base,peut être considérée comme unemploi de la force, conformémentà l’article 2/4. C’est ce qu’a affirmé,en tout cas, l’ancien conseiller juri-dique du département d’Etat desEtats-Unis, Harold Koh, précisantque toute cyber-attaque constitueune agression justifiant le recoursau droit de légitime défense et l’hy-pothèse d’une cyber-attaque exiged’outrepasser les textes existants. En 2012, la secrétaire d’Etat desEtats-Unis, Hillary Clinton, a déclaréque si son pays est exposé à unecyber-attaque, il y ripostera car il nes’agit pas moins d’une menace oud’une attaque militaire convention-nelle. Dans sa déclaration, l’ex-se-crétaire d’Etat défend le droit desEtats-Unis à la légitime défense. Enceci, elle a souligné : «Les Etats, lesterroristes et leurs mandatairesdoivent savoir que les Etats-Unisprotègeront leurs réseaux internet,et ceux qui s’engagent dans unecyberattaque contre les USA, de-vraient en assumer les consé-quences et faire face à unecondamnation internationale dansun monde interconnecté, une at-taque contre le réseau d’une nationest une attaque contre tous.»En conclusion, l’administrationaméricaine soutient l’approcheélargie de la force qui inclut lescyberattaques, du fait que cesdernières, quels que soient leursimpacts ou leurs conséquences,sont considérées comme une at-taque militaire classique, qui re-lève de l’article 2/4 de la chartede l’ONU.Après avoir exposé les positionsdes experts du droit international etcelle des Etats-Unis concernantl’adaptation des attaques électro-niques à l’article 2/4, nous abor-dons la question du droit de l’Etatà la légitime défense lorsqu’il estvictime d’une cyber-attaque.

Le droit de l’Etat à la légitimedéfense contre les cyberat-taques pour protéger sa sécu-rité informatiqueLa communauté internationale estconfrontée à un nouveau type deguerre qui inclut de nouvelles mé-thodes d’attaque dans un environ-nement non conventionnel, auxconséquences imprévues. Si ellesarrivent à cibler les installations ci-viles, en pénétrant illégalement desréseaux d’information, les cyberat-taques peuvent affecter les infra-structures universelles del’information et si ces réseaux vien-nent à être endommagés, despertes et des dégâts sont à crain-dre, ce qui nécessite de riposterpar des opérations de légitime dé-fense telles qu’admises par le droitinternational. Cependant, lesconditions de l’application du droitde légitime défense, tel qu’énoncédans la Charte des Nations unies,sont inappropriées dans ce nouvelenvironnement imposé par l’utilisa-tion du cyberespace, lors de la lé-gitime défense.

Le statut juridique de la légi-time défense contre les cyber-attaquesDans son article 51, la Charte desNations unies souligne le droitd’un Etat à la légitime défense encas d’attaque, il stipule : «Aucunedisposition de la présente charte neporte atteinte au droit naturel de lé-gitime défense, individuelle ou col-lective, dans le cas où un membredes Nations unies est l'objet d'uneagression armée, jusqu'à ce que leConseil de sécurité ait pris les me-sures nécessaires pour maintenir lapaix et la sécurité internationales.»Auparavant, le pacte de la sociétédes nations (SDN) avait reconnu cedroit et le protocole de Genève de1964 est venu le renforcer à traversl’article 2, qui stipule : «Les Etats si-gnataires conviennent qu’en aucuncas ils ne doivent recourir à laguerre, excepté dans le cas de ré-sistance à des actes d’agression.»Et pour pouvoir établir un cadre delégitime défense contre les cyber-attaques, il est nécessaire de se ré-férer aux conditions et aux règlesnécessaires à cette fin. En termesde conditions, l’attaque doit êtrearmée, réelle et non probable etenfin illégitime.Quant aux règles, celles-ci doiventcorrespondre à l’agression, l’esti-mation de la nécessité à réagir, laconfirmation de l’origine de l’agres-

sion et enfin la nécessité d’aviserimmédiatement le Conseil de sécu-rité afin qu’il puisse prendre lesmesures nécessaires pour mainte-nir la paix et la sécurité internatio-nales.

Références juridiques de la lé-gitime défense contre les cybe-rattaques, à la lumière del’article 51 de la charte (condi-tions)I - L’attaque doit être armée

Les experts en droit internationaldivergent sur le fait que la cyberat-taque peut être considérée commeune agression armée qui ouvredroit à la légitime défense. Troiscourants sont apparus :

l Premier courant : certains ex-perts en droit international se sontappuyés sur la théorie «moyens uti-lisés», pour eux une cyberattaqueest dépourvue de l’attribut principald’une agression armée convention-nelle. Estimant qu’une cyberat-taque ne devient une attaquearmée que si les agresseurs recou-rent aux armes militaires tradition-nelles, ils s’appuient sur l’article 51de la Charte de l’ONU qui considèreque les messages radio et le sabo-tage des stations et équipementsradio ne peuvent égaler la forcearmée, ainsi que sur une listed’actes pouvant être considéréscomme des agressions et dont lescyberattaques ne font pas partie,établie par l’Assemblée générale.

l Second courant : les expertssoutiennent la théorie de «l’im-pact». En ce sens, la cyberattaqueest classée comme agressionarmée si les conséquences sontliées à la force matérielle, à titred’exemple, la manipulation dessystèmes financiers et bancairesd’un Etat.

l Troisième courant : les parti-sans de ce courant ont concilié lesdeux théories, en s’appuyant sur leprincipe de «causalité» entre l’acteet l’impact final de l’agression. Parexemple, une attaque contre lesbourses ou une compagnie aé-rienne d’un pays, voire la cyberat-taque qui a visé l’Estonie en 2007,nécessiterait la mise en œuvre dudroit de légitime défense car l’éten-due des dégâts et les consé-quences répondent à l’applicationde ce droit.Par ailleurs, le fait de cibler les in-frastructures de base d’un pays, àtravers une cyberattaque menéecontre les bases de données,constitue une véritable menace

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pour sa sécurité et sa stabilité maisaussi une nette violation de sa sou-veraineté, ce qui fait de l’applicationdu droit de légitime défense un de-voir. D’autre part, la portée de la cyber-attaque peut être mesurée par rap-port aux dispositifs et aux réacteursnucléaires que la charte a classéscomme armes, bien qu’il ne s’agitni de blindés ni de soldats. C’estpourquoi on peut considérer lesvirus qui pénètrent et attaquentl’environnement électroniquecomme de véritables armes, pro-duisant le même effet que lesarmes classiques, parfois pire, peu-vent être plus destructeurs.

II - L’attaque doit être réelleAutrement dit, une simple menaceou une éventuelle attaque n’estguère suffisante comme motif. Lapossession de ce genre de viruspar l’un des Etats ennemis ne pour-rait constituer, pour un Etat, uneraison logique pour prétendre à lalégitime défense. Il est nécessaireque l’attaque ait lieu ou que le dan-ger soit imminent pour que l’Etatconcerné puisse appliquer ce quel’on appelle en droit internationalhumanitaire, la défense préemptiveou préventive

III - L’illégitimité de l’attaque En d’autres termes, l’attaque à la-quelle est exposée l’Etat agresséest illégale lorsqu’il s’agit d’acte devengeance ou de représailles quisort du domaine des actions auto-risées par le Conseil de sécurité.L’attaque est autorisée dans lecadre de la légitime défense et enriposte à une attaque similairemenée par l’Etat ciblé. Cette condi-tion est facile à vérifier et à prouver.

Références juridiques de la lé-gitime défense électronique àla lumière de l’article 51 de lacharte 1- Principe de la proportion-

nalité. Le principe de la propor-tionnalité a été utilisé pour lapremière fois en 1928, lors de lacodification des règles de la guerreaérienne à La Haye. La réglemen-tation internationale a continué defaire référence à ce principe, tel quementionné dans l’article 51, para-graphe 5/b, du premier protocoleadditionnel de 1977.La proportionnalité entre la légi-time défense et l’attaque signifie,entre autres, qu’il n’est pas permisà un Etat de se défendre par uneinvasion du territoire en riposte à

une cyber-attaque car ceci consti-tuera une difficulté pour le cyberes-pace qui est transfrontalier. Lecaractère transnational de cet es-pace rend toutes les parties de l’or-dre international vulnérables auxagressions, susceptibles d’affecterdes pays tiers ou plusieurs paysnon impliqués dans le conflit. C’estce qui s’est effectivement passé lorsde l’attaque au virus informatique,appelé Stuxnet, menée contre lessystèmes d’information iraniens.Plus de 40% des ordinateurs en de-hors des frontières iraniennes ontété endommagés. C’est pourquoi ilest important de vérifier que le pro-cessus de défense se limitera à unobjectif précis et n’affectera pasd’autres pays qui n’ont rien à voiravec cette agression.La question cruciale dans ce cas defigure est la suivante : est-il possi-ble d’assurer le respect du principede proportionnalité avant d’envisa-ger l’emploi des méthodes ou desmoyens cybernétiques à des finsoffensives ? Pour rappel, en 2012, une déclara-

tion émanant du départementaméricain de la Défense n’a pas faitde distinction entre une attaque demissiles et une attaque électro-nique pouvant cibler un état-major,et a justifié la riposte par la forcearmée. 2- Estimation de la nécessité.

Cette règle porte sur la tentativedes Etats parties au conflit à recou-rir à des solutions pacifiques, à tra-vers les négociations et l’arbitrage,avant de faire appel à la force quiest interdite par les dispositions dela Charte des Nations unies.3- Preuve de l’agression com-

mise par l’Etat incriminéProuver l’origine de la cyber-at-taque par l’Etat agressé est un faittrès difficile. Il est même difficile defournir des éléments de preuvesconvaincants déterminant la sourcede l’attaque électronique. Et mêmedans le cas où on peut trouver despreuves, cela prendra beaucoup detemps. Il est donc nécessaire de vé-rifier et d’enquêter pour attribuerl’acte à une partie précise. Ici, unequestion se pose d’elle-même : sidans le monde réel, les affaires

sont classées en les attribuant à unacteur X, qu’en est-il du monde vir-tuel ? Pour conclure, si les menaces quiaccompagnent l’évolution du cybe-respace et la dépendance accrueaux technologies de l’informationet des communications sont dan-gereuses, les avantages potentielsde cette évolution restent beau-coup plus importants. Bien quenous ayons connu certains dangersde la cyberguerre, il reste néan-moins que nous avons récolté éga-lement des avantages appréciablesde ce cyberespace, de même quela possibilité de réaliser d’autres ac-quis illimités à l’avenir. Alors que nous progressons, nousdevons remédier de façon antici-pée à la manière d’exploitation ducyberespace, son développementet son intégration, de même que lafaçon de protéger les ressources etd’aménager un environnement sta-ble pour la prospérité des infra-structures et des nouvellestechnologies et ce, pour garantirune paix durable. Bien que les ap-

proches actuelles soient positives,elles ne répondent pas aux attenteset ne peuvent fournir des solutionshautement efficaces. Cependant, ilexiste une grande possibilité qui re-pose sur un principe que le travailcollectif permet d’atteindre ces ob-jectifs et éviter les entraves causéespar les conflits cybernétiques. Il estévident que nous sommes au bordde l’abîme, au moment où le côtéobscur de l’internet jette son ombrepour dissimuler les bienfaits desmoyens des technologies de l’infor-mation et de la communication etdéstabiliser l’ordre mondial. Il estgrand temps aujourd’hui d’instau-rer la paix cybernétiquen

Sources- A. P. Dr. Ahmad Oubais Al-Fatlawi,cyber-attacks : its concept and arisinginternational responsibility in the lightof contemporary international organiza-tion, - Philipe LaGrange, internet et l’évolu-tion normative du droit international :d’un droit international applicable à l’in-ternet à un droit international du cybe-respace ? Colloque de Rouen- Svetlana Zasova, la légitime défensedes Etats et la guerre cybernétique, col-loque de Rouen, 2014

De nombreux experts en droit international n’ont pas hésité àcomparer la cyberattaque de l’Estonie en 2007 à une attaque nu-cléaire, vu son impact dévastateur, en particulier dans les pays oùle système d’information est lié à la gestion par internet de ses ins-tallations vitales.

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International

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Crise libyenne

La solution passe par la voie politique

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Réalisé par: Nassim Boubertakh

L’activité de notre diplomatie, connue par ses réfé-rences et ses repères, fondés sur l’héroïsme du peuple algérien, à

travers les différentes époques par lesquels il est passé, fait son retour. L’ap-proche algérienne sur la question libyenne se veut, à son tour, une médiation ac-

tive pour la résolution de cette crise dans un cadre qui favorise l’unité dupeuple libyen, loin des interventions tumultueuses étrangères.

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International

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A vision algériennepour résoudre la situa-tion en Libye part deprincipes immuablesde la politique étran-gère, basés essentielle-ment sur lanon-ingérence dans les

affaires internes et son refus detoute intervention étrangère, afind’éviter les dérapages qui ont eulieu dans plusieurs pays et qui ontconduit hélas à des résultats in-verses et encourager les solutionspacifiques, loin des conflits armés. De même, à travers les objectifsqu’elle cherche à réaliser par soncomportement à l’extérieur, l’Algé-rie vise à faire valoir une approchequi repose sur deux principales di-mensions. D’un côté, elle œuvre àpréserver ses intérêts nationaux re-latifs à sa sécurité intérieure, à pro-téger sa souveraineté territoriale età renforcer sa sécurité nationale.

D’un autre côté, elle cherche àconsolider les liens de coopérationinternationale dans tous les do-maines, à soutenir les causesjustes de par le monde et à œuvrerà l’édification d’un ordre mondialplus juste et équitable.Au regard des mutations obser-vées sur la scène régionale, en par-ticulier, ce qui se passe en Libye estune question vitale pour la stabilitéde l’Algérie et sa sécurité nationale.A ce propos, le président de la Ré-publique, M. Abdelmadjid Teb-boune, a réitéré à maintesoccasions que la sécurité de laLibye est la sécurité de l’Algérie, enraison de plusieurs données et fac-teurs liés, en premier lieu, aux pro-fonds liens historiques unissant lesdeux pays, sachant que la Libyeavait soutenu avec force la Révolu-tion libératrice, outre les considé-rations géographiques. La Libye estun pays limitrophe de l’Algérie,

avec de vastes frontières terrestresde 982 km au Sud-Est. A cecis’ajoutent d’autres considérationsde nature sociale liées à des inter-férences sociales et à des liens tri-baux unissant les deux pays…Autant de raisons qui ont fait quel’Algérie est et demeure aux côtésde la Libye depuis le début de lacrise, en 2011.

L’Algérie… des positionsconstantes et équilibrées L’Algérie a connu dans la précé-dente période un recul certainconcernant son influence diploma-tique, notamment pour ce qui estdes questions liées à son voisinageou pourtour géographique. Maisaujourd’hui, il est clair que la stabi-lité politique et institutionnelle queconnaît notre pays, avec l’électiondu président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune, a eu im-pact plutôt positif quant à ses posi -

L

La vision algérienne dans la résolution de la crise en Libye

L’Algérie vise à travers les objectifs qu’elle cherche à réaliser par son comportement à l’extérieur,à faire valoir une approche qui repose sur deux principales dimensions. D’un côté, elle œuvre àpréserver ses intérêts nationaux relatifs à sa sécurité intérieure, D’un autre côté, elle cherche àconsolider les liens de coopération internationale dans tous les domaines.

Une diplomatie active

El-Djeich N° 685 Août 2020

Traduit par: Aït-Amirat Malika

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tions envers les différentes ques-tions régionales et internationales.L’activité de notre diplomatie,connue par ses références et sesrepères, fondés sur l’héroïsme dupeuple algérien, à travers les diffé-rentes époques par lesquelles il estpassé, fait son retour. L’approchealgérienne dans la question li-byenne se veut, à son tour, unemédiation active pour la résolutionde cette crise dans un cadre qui fa-vorise l’unité du peuple libyen, loindes interventions tumultueuses

étrangères. Le président de la Ré-publique a clairement exprimécette orientation de l’approche al-gérienne à travers sa participationà la conférence de Berlin, tenue le19 janvier dernier, sur invitation dela chancelière allemande, AngelaMerkel, et aux côtés des Etatsmembres permanents du Conseilde sécurité, de l’Italie, de la Tur-quie, des Emirats arabes unis et dela République démocratique duCongo.L’Algérie a réussi à faire entendresa voix, après de grands progrès

réalisés dans ses positions et sesdécisions par rapport au passé. Parla voix de son président, M. Abdel-madjid Tebboune, l’Algérie a faitsavoir que toute initiative à la re-cherche de l’appui de la partie al-gérienne doit faire préalablementl’objet d’un accord. Autrement dit,elle rejette toutes les initiatives etdémarches visant à la mettre de-vant le fait accompli. Notre pays aœuvré pour parvenir à un consen-sus régional et international, en ac-cueillant plusieurs ministres desEtats concernés par la question li-byenne, outre les visites maratho-niennes du ministre des Affairesétrangères dans de nombreuxpays, à l’instar de l’Italie et de laRussie, dont les positions concor-dent avec celles de l’Algérie, y com-pris concernant la résolution de lacrise libyenne. S’agissant du rôle de l’Algérie et deson approche pragmatique desparties antagonistes en Libye, il y alieu d’avancer qu’il s’agit pratique-ment du seul Etat qui jouit de laconfiance, du respect et de l’accep-tation de tous les belligérants enLibye, avec lesquels elle établit desrelations amicales, et ce, pour plu-sieurs raisons. Premièrement, elleprend soin de se tenir à équidis-tance de toutes les parties enconflit. Deuxièmement, ce qui l’in-téresse en premier lieu, c’est l’unitéet la stabilité de la Libye ainsi quele recouvrement du peuple libyende sa pleine souveraineté et, enfin,troisièmement, le fait que la diplo-matie algérienne a longtemps ha-bitué le monde à œuvrer ensilence, loin du tapage médiatiquevoire plus, la position équilibrée del’Algérie dans la crise libyenneconcorde avec les recommanda-tions de la conférence de Berlin, àlaquelle a participé l’ensemble desEtats concernés par la question li-byenne. Il est question d’une posi-tion refusant tout déploiementmilitaire étranger, quelle que soitsa nature, l’afflux des armes et leurprolifération entre les tribus li-byennes afin d’éviter la «somalisa-tion» de la région et éloigner lespectre de la guerre par procura-tion en Libye.En outre, l'Algérie tente de mettreen œuvre nombre d'initiatives avecles pays du voisinage direct de laLibye, en l’occurrence l’Egypte et laTunisie, et du grand voisinage, soitle Soudan, le Tchad et le Niger, enles exhortant à adopter une posi-tion unifiée avec la totale disposi-

39www.mdn.dz/ publications

L’Algérie est l’uniqueEtat bénéficiant de laconfiance, du respectet de l’acceptation detous les belligérants enLibye, avec laquelleelle établit des rela-tions amicales.

Réunion des ministres des affairesétrangères des pays voisins de laLibye le 23 janvier 2020.

CERTAINS comptes et pagesont propagé, via les ré-seaux sociaux, des allégationsfallacieuses et infondées, qu'ilsattribuent à Monsieur le géné-ral de corps d'armée, chefd'état-major de l'Armée natio-nale populaire, à propos desévolutions récentes de la situa-tion en Libye. Le ministère de la Défense na-tionale dément formellementces rumeurs et affirme que cespropos mensongers, qui visentà semer le trouble et la dis-corde et à orienter l'opinionpublique vers un alignementsur des agendas douteux, neservent pas l'objectif louable etla position immuable que l'Al-gérie a toujours veillé à hono-rer envers l'Etat libyen frère.Une position qui a été souli-gnée à maintes occasions parMonsieur le président de la Ré-publique, affirmant que l'Algé-rie est de tout temps àéquidistance des parties li-byennes en conflit, et privilégieun dialogue constructif inter-li-byen qui aboutira à une solu-tion politique durable, à mêmede garantir la stabilité et laprospérité au peuple libyenfrère. Le ministère de la Défense na-tionale souligne égalementque Monsieur le président dela République, chef suprêmedes forces armées, ministre dela Défense nationale, estl'unique autorité constitution-nellement habilitée à statuerofficiellement sur les positionsde la République algériennedémocratique et populairequant aux questions internatio-nales et régionales sensiblesn

Démenti

MDN

El-Djeich N° 685 Août 2020

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Lors de leur ren-contre, le 21 juillet2020, les partiesalgérienne et russeont appelé à unesolution politiqueà la crise libyenne.

tion de l’Algérie à abriter toutes né-gociations entre les parties li-byennes et à aplanir lesdivergences de vue pour servir lesintérêts du peuple libyen en pre-mier lieu.

Cohésion entre la politiqueétrangère et la politique de dé-fense Comme nous l’avons indiqué pré-cédemment, les missions de la po-litique étrangère algérienne sontdéfinies, dans leur dimension «sé-curité et défense», dans la protec-tion de l’unité territoriale du pays,la sauvegarde de l’indépendance,la conservation des relations devoisinage amicales, outre la dispo-nibilité optimale de l’Armée natio-nale populaire, toutescomposantes confondues, pourdéfendre la patrie contre toute me-nace, conventionnelle ou nonconventionnelle. Tous ces principessont en réalité prédéfinis et exécu-tés suivant des cadres constitution-nels et conformément à ce quedicte la doctrine globale de l’Etat.Sur cette base, le président de laRépublique est, constitutionnelle-ment, le chef suprême des forcesarmées et ministre de la Défensenationale. Il dirige la politiqueétrangère du pays et il représentel’unique institution habilitée à sta-tuer sur les positions officielles del’Etat algérien envers les différentesquestions régionales et internatio-nales, annoncées à travers des ca-naux spécialisés, soit le ministèredes Affaires étrangères ou le porte-parole de la Présidence. Ainsi, l’Algérie nouvelle appelle àédifier ses nouveaux fondements

pour un Etat institutionnel dont lesprérogatives sont définies par laConstitution et les lois y afférentes.Il paraît que cette nouvelle visionest loin de plaire à certaines enti-tés, affiliées à certaines partiesétrangères, non également satis-faites du solide lien et de l’harmo-nie totale existant entre lesinstitutions vitales du pays. Elles seplaisaient ainsi à tisser de l’imagi-naire des informations menson-gères, attribuant des déclarationsprésumées, se rapportant aux évo-lutions de la question libyenne, auchef de l’état-major. Cette manœu-vre vaine a conduit le ministère dela Défense nationale à publier uncommuniqué par lequel il a dé-menti catégoriquement et formel-lement ces rumeurs qui ontprouvé, une fois encore, que lesauteurs, à la solde d’agendas étran-gers, continuent de guetter lamoindre opportunité pour diffuserde faux propos, combien mêmedémasqués, dans le but d’orienterl’opinion nationale pour s’alignersur des agendas douteux, commesouligné dans le démenti.

Effets de la circulation incon-trôlée des armes en LibyeLe fait le plus marquant de la crisedes Etats en Afrique se résume gé-néralement à l'alliance fonction-nelle entre les groupes terroristeset ceux du crime organisé. Il en ré-sulte que de nombreux pays ducontinent se retrouvent dans l’inca-pacité de contrôler leurs frontières,en raison de la recrudescence desconflits internes, causés principale-ment par la propagation incontrô-lée et du commerce illicite des

armes dans les régions limitrophesavec les pays en situation d’instabi-lité, comme c’est le cas en Libye,dont les frontières au Sud la relientà des pays qui ont du mal à contrô-ler leurs frontières.A la lumière de ces facteurs, laLibye est devenue une région decommerce illicite d'armes detoutes sortes, ce qui représenteune véritable menace pour la sé-curité et la paix dans le continentafricain, avec de graves répercus-sions sur la situation interne enLibye. Par conséquent, les mar-chands de la guerre ont permis àla majorité des tribus libyennes dese doter de tous les types d'armes.Ceci constitue un lourd fardeaupour leur sécurité et la principaleraison de l'absence de droit et desentiment d’appartenance à unEtat national, à cause des allé-geances tribales étroites. A signa-ler que lors de sa récente visite enRussie, le ministre des Affairesétrangères a affirmé que l'Algériea mis en garde contre ces me-naces qui risquent de diviser laLibye, appelant toutes les partiesà préserver l'unité et la souverai-neté du pays. L’insécurité, l’insta-bilité et la violence accrue peuventavoir de graves répercussions surles pays voisins, en raison de lanature de la violence transfronta-lière qui est étroitement liée auxintérêts des groupes terroristes,dans leur approvisionnementcontinu et régulier en armes et enfinances. Cette situation peut êtreprofitable à des puissances régio-nales et internationales pour ser-vir leurs propres intérêtsn

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41www.mdn.dz/ publications

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L'approche algérienne

La déclaration finale de la Conférence de Berlin sur la Libye, signée par 16 pays etorganisations, ainsi que les deux parties libyennes en conflit, compte 55 articles, por-tant sur différents aspects pleinement compatibles avec la position de l’Algérie surla question.

Engagement et respect des recommandations de la conférence de Berlin

N examinant les dis-positions du texte dela déclaration finalede la Conférence deBerlin, tenue le 19janvier 2020, dontl'Algérie était repré-sentée par le prési-

dent de la République, M.Abdelmadjid Tebboune, sur in-vitation de la chancelière alle-mande, Angela Merkel, on serend compte de l’évidence del'approche algérienne visant àétablir la sécurité et la stabilitéen Libye. Celle-ci émane princi-palement de la légitimité inter-nationale et notre doctrinediplomatique tend continuelle-ment à trouver un consensusrégional et international aux dif-férentes crises, en préconisantà cet égard les solutions paci-fiques et politiques, aux dépensdes interventions militaires quine mènent à aucun résultat po-sitif.La déclaration finale de laconférence de Berlin sur laLibye, signée par 16 pays et or-ganisations, ainsi que les deuxparties libyennes en conflit,compte 55 articles, portant surdifférents aspects pleinementcompatibles avec la position del’Algérie sur la question. Les as-pects les plus importants se ré-sument au processus decessez-le-feu entre les partiesbelligérantes, comme cela a étéconvenu en Algérie, ainsi que lerespect des diverses résolutionssur la non-prolifération desarmes. A signaler dans cecontexte que l'Algérie a réaf-

firmé, à maintes reprises, par lebiais du président de la Répu-blique, son attachement auprincipe de non-proliférationdes armes et a toujours mis engarde contre la circulationd’armes non contrôlées entreles tribus libyennes, ce qui a faitde la Libye un terrain propice àla rébellion interne et aux offen-sives militaires étrangères.Cette situation écartera inévita-blement toutes les opportunitésvisant le retour au dialogue etau règlement politique duconflit libyen, tel que préconi-sée par l’Algérie, favorisera la loidu plus fort et sera à l’opposédes intérêts du peuple libyen. La déclaration finale de laConférence de Berlin a égale-ment convenu à un retour auxsolutions politiques, à traversl’adhésion de toutes les partiesen conflit, ainsi que la réformedu secteur sécuritaire en Libye,par le rétablissement du mono-pole de l’Etat sur l’emploi légi-time de la force et le lancementde réformes économiques et fi-nancières, ainsi que le respectdes droits de l'homme.Dans cet article, nous allonspasser en revue les différentspoints formulés par la Confé-rence de Berlin, particulière-ment ceux relatifs au processusdu cessez-le-feu, stipulé dansles articles de 8 à 18, la non-prolifération des armes (dansles articles de 19 à 24) et, enfin,le retour au processus politique(dans les articles de 25 à 34),afin de démontrer leur confor-mité avec les positions de l'Al-

gérie qui répondent exactementaux intérêts du peuple libyen. Acet égard, l’Algérie, qui a prispart à la Conférence de Berlin,s’est engagée à respecter tousles points qu’elle a ratifiés. Les participants à la conférenceont convenu sur un nombre demesures pour contenir la criseen Libye, dont voici les pointsles plus importants :

- Processus de cessez-le-feul Nous valorisons la réduction

sensible de la violence, depuisle 12 janvier, et les négociationsde Moscou, le 13 janvier, ainsique d’autres initiatives interna-tionales destinées à ouvrir lavoie à un accord de cessez-le-feu. Nous appelons toutes lesparties concernées à redoublerd’efforts pour une suspensiondurable des hostilités, à la dés-escalade et à un cessez-le-feupermanent.

l Nous insistons sur la mis-sion vitale du représentant spé-cial du secrétaire général desNations unies à cet égard. Nousappelons à prendre des me-sures crédibles, réalisables etsuccessives, notamment pour ledémantèlement des groupesarmés et des milices par toutesles parties, comme cela est sti-pulé à l’article 34 de l’accordpolitique libyen et mentionnédans les résolutions 2420 et2486 du Conseil de sécurité desNations unies.

l Nous appelons au redéploie-ment des armes lourdes, del’artillerie et des avions.

l Nous appelons à la cessa-

ETraduit par: L. Sihem

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tion de tous les mouvementsmilitaires opérés par les partiesen conflit ou en appui direct àces derniers, sur tout le terri-toire de la Libye, à compter dudébut du processus de cessez-le-feu.

l Nous appelons à la prised’initiatives en vue de l’instaura-tion de la confiance entre lesbelligérants, comme l’échangede prisonniers et de dépouilles.

l Nous appelons à l’instaura-tion d’un processus général dedémobilisation et de désarme-ment des groupes et milicesarmés en Libye et à l’intégrationultérieure du personnel compé-tent dans les institutions pu-bliques civiles, sécuritaires etmilitaires, de manière indivi-duelle, sur la base d’un recense-ment des personnels desgroupes armés et une vérifica-tion effectuée par des profes-sionnels. Nous appelons aussiles Nations unies à contribuer àce processus.

l Nous réaffirmons la néces-sité de combattre le terrorismeen Libye par tous les moyens,dans le respect de la Charte desNations unies et du droit inter-national.

l Nous appelons toutes lesparties à se dissocier des

groupes terroristes désignéscomme tels par les Nationsunies.

l Nous insistons sur la miseen œuvre de la résolution 2368du Conseil de sécurité des Na-tions unies et des autres résolu-tions pertinentes concernantDaech, Al-Qaïda et les individus,groupes et entités désignés, enparticulier les dispositions rela-tives à l’interdiction de voyageret le gel immédiat des fonds etautres actifs financiers ou res-sources économiques des per-sonnes et entités désignées.

l Nous exhortons les Nationsunies à faciliter les négociationsrelatives à un cessez-le-feuentre les parties belligérantes,notamment en créant immédia-tement des comités techniquespour en contrôler et vérifier lamise en œuvre.

l Nous appelons le Conseil desécurité des Nations unies à im-poser des sanctions appro-priées contre ceux dont il seraétabli qu’ils violent les accordsde cessez-le-feu et aux Etatsmembres de les faire respecter.- Nous invitons les Etats mem-

bres à s’engager à soutenir laMission d’appui des Nationsunies en Libye (Manul), confor-mément à la résolution 2486

(2019) du Conseil de sécuritédes Nations unies, en fournissantle personnel et les équipementsnécessaires pour préserver effi-cacement le cessez-le-feu.

- Embargo sur les armes l Nous nous engageons à res-

pecter et à appliquer pleinementet sans équivoque l’embargo surles armes, instauré par la résolu-tion 1970 (2011) du Conseil desécurité des Nations unies et lesrésolutions ultérieures concer-nant, notamment, la proliféra-tion des armes à partir de laLibye et nous appelons tous lesacteurs internationaux à en faireautant.

l Nous exigeons de tous lesacteurs à renoncer à toute acti-vité contribuant à aggraver leconflit ou qui soit incompatibleavec l’embargo sur les armes,instauré par le Conseil de sécu-rité des Nations unies, ou le ces-sez-le-feu, notamment lefinancement militaire ou le re-crutement de mercenaires.

l Nous réitérons notre appel àcesser tout soutien aux individuset groupes terroristes désignéscomme tels par les Nationsunies. Tous les auteurs d’actesterroristes doivent rendre descomptes.

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l Nous nous engageons àprendre des mesures pour ren-forcer les mécanismes actuelsde contrôle dont disposent lesNations unies et les autoritésnationales et internationalescompétentes, dans la mesure denos moyens, notamment decontrôle maritime, aérien et ter-restre, et en fournissant des res-sources supplémentaires, enparticulier des images satelli-taires.

l Nous nous engageons à in-former la Manul, le Conseil desécurité des Nations unies, soncomité créé par la résolution1970 (2011) et son groupe d’ex-perts créé par la résolution 1973(2011) des éventuelles viola-tions de l’embargo sur lesarmes, notamment parl’échange de renseignements etnous appelons tous les acteursinternationaux à en faire autant.

l Nous demandons à toutesles parties influentes d’appliqueret de faire respecter, dès à pré-sent, les sanctions du Conseil desécurité des Nations unies, no-tamment en prenant des me-sures à l’encontre de ceux dontil est établi qu’ils ne respectentpas l’embargo sur les armes oule cessez-le-feu, à partir de cejour (19 janvier 2020).

- Retour au processus poli-tique

l Nous soutenons l’accord po-litique libyen comme cadre via-ble du règlement politique enLibye. Nous appelons égale-ment de nos vœux la créationd’un conseil présidentiel opéra-tionnel et la formation d’un gou-vernement libyen unique, unifié,inclusif et efficace, approuvé parla Chambre des représentants.

l Nous exhortons toutes lesparties libyennes à reprendre le

processus politique inclusif dé-fini et mené par les Libyens eux-mêmes, sous l’égide de laManul et à y participer de ma-nière constructive, en ouvrantainsi la voie à la fin de la pé-riode de transition, grâce à desélections parlementaires et pré-sidentielles libres, régulières,inclusives et crédibles, organi-sées par une haute commissionélectorale nationale indépen-dante et efficace.

l Nous encourageons la parti-

cipation pleine, effective etconcrète des femmes et desjeunes à toutes les activités enlien avec la transition démocra-tique, le règlement du conflit etla consolidation de la paix enLibye.

l Nous exhortons tous les ac-teurs à rétablir et à respecterl’intégrité et l’unité des institu-tions exécutives, législatives etjudiciaires et autres institutionsde l’Etat libyen.

l Nous appelons à la réparti-tion transparente, responsable,juste et équitable des biens etressources publics entre les dif-férentes zones géographiqueslibyennes, notamment par ladécentralisation et le soutienaux municipalités.

l Nous demandons au Conseilde sécurité des Nations unies, àl’Union africaine, à la Ligue desEtats arabes et à l’Union euro-péenne d’agir contre les sabo-teurs libyens du processuspolitique, conformément auxdécisions pertinentes du Conseilde sécurité des Nations unies.

l Nous exhortons toutes lesparties libyennes à participeraux efforts de médiation et deréconciliation entre les commu-nautés locales de Fezzan (sud-ouest) et à soutenir ces effortsafin de reconstruire le tissu so-cial dans une région qui a long-temps été négligée.

l Nous soutenons le rôle im-portant des pays voisins dans leprocessus de stabilisation li-byen.

l Nous nous engageons àmettre à profit tous les contactsbilatéraux pour inciter toutes lesparties libyennes à concrétiserle cessez-le-feu et à participerau processus politique libyen,sous l’égide de la Manul.

l Nous nous engageons à ac-cepter et à soutenir les résultatsde ce processus politique li-byenn

43www.mdn.dz/ publications

L'Algérie a réaffirmé, à maintes reprises, par le biais du présidentde la République, son attachement au principe de non-proliféra-tion des armes et a toujours mis en garde contre la circulationd’armes non contrôlées

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E Forum du journal«Echaâb» a invité, le 11juillet 2020, le ministredes Affaires étrangères,M. Sabri Boukadoum, quia évoqué l’ensemble desquestions présentant unintérêt particulier pour la

politique extérieure de l’Algérie etses fondements ainsi que les posi-tions de l’Etat algérien sur nombrede questions régionales et interna-tionales. Il a également mis l’accentsur un point essentiel, selon lequella politique extérieure algérienneest étroitement liée à la politiquede défense du pays.Des cadres et professeurs universi-taires en sciences politiques, en re-lations internationales et en droitainsi que des cadres de diverscorps sécuritaires et des journa-listes de différents organes depresse ont assisté au forum.

Fondements et principes denotre politique étrangèreA l’entame, le ministre a évoqué lesréférents de la politique étrangèrealgérienne qui puise sa force mo-rale et son esprit des références del’institution de l’Etat algérien, fon-dées sur les hauts faits de la luttedu peuple algérien dont nous ve-

nons, il y a quelques jours, de célé-brer l’anniversaire du recouvrementde la souveraineté nationale. A cetitre, il a tenu à souligner que la po-litique étrangère de notre pays,conduite, conformément à laConstitution algérienne, par le pré-sident de la République, est fondéesur les idéaux suprêmes énoncésdans la proclamation du 1er Novem-bre 1954 et consacrée égalementpar les différentes constitutions quise sont succédées. L’Algérie veilletoujours à consacrer les principesde respect de la souveraineté desEtats, de non-ingérence dans leursaffaires internes, de règlement pa-cifique des conflits, de bon voisi-nage et de consolidation des liensde coopération internationale danstous les domaines, outre le soutienaux causes justes dans le monde etl’édification d’un ordre mondialplus juste et plus équitable.M. Sabri Boukadoum a rappelé lelien entre le passé honorable dupeuple algérien et son présent,marqué par cet évènement qui aunifié les cœurs des Algériens, heu-reux du rapatriement, le 3 juillet2020, des restes de nos valeureuxChouhada de la résistance popu-laire. Il a ajouté que «le processusse poursuivra à l’avenir grâce à la

mobilisation de tous les acteursconcernés par le parachèvementdes étapes restantes dans le dos-sier de la mémoire nationale, quicomporte trois points principaux :la récupération de tous les restesdes Martyrs de la résistance popu-laire et de la Révolution de libéra-tion, la restitution de l’archive et ledossier des explosions nucléaireseffectuées par la France colonialeen Algérie.A la lumière des principes susmen-tionnés, le ministre a affirmé quel'Algérie a adopté une approcheglobale et pragmatique dans soninteraction avec les derniers déve-loppements survenus sur lesscènes régionale et internationale,à travers le règlement pacifique descrises et le traitement exhaustif deleurs causes profondes, par le ren-forcement des efforts de dévelop-pement et l'établissement derelations basées sur le respect mu-tuel et les intérêts communs.

Principes sur lesquels reposel’approche algérienne pour lerèglement de la crise libyenneLe ministre des Affaires étrangères,M. Sabri Boukadoum, a rappeléqu’au regard de la profondeur desliens historiques et géographiques

L

Le ministre des Affaires étrangères invité du Forum «Echaâb»

L’Algérie œuvre à établir et à renforcer les principes de respect de la souveraineté desEtats , de non-ingérence dans leurs affaires internes, de règlement pacifique des conflits,de bon voisinage et de consolidation des liens de coopération internationale dans tousles domaines.

Soutenir les causes justes à travers le monde

Traduit par: Lahmel Amina

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45www.mdn.dz/ publicationsEl-Djeich N° 685 Août 2020

qui unissent les deux peuples frèresalgérien et libyen, notamment à tra-vers le soutien apporté par le peu-ple libyen au peuple algérien contrele colonialisme français lors de laRévolution libératrice, l’Algérie es-time qu’il est de son devoir de sou-tenir, à son tour, la Libye durantcette crise qui la secoue depuis2011. En ceci, elle œuvre, en coor-dination avec les différentes partiesconcernées par la question li-byenne, en particulier les pays duvoisinage, en vue de parvenir, dansles plus brefs délais, à une solutionassurant le rétablissement de lapaix et de la stabilité dans ce paysfrère. Dans ce cadre, l’intervenant arappelé les propos du président dela République, Monsieur Abdelmad-jid Tebboune, lors de la conférencede Berlin sur la Libye, qui avait af-firmé la disponibilité de l’Algérie àabriter des rencontres entre lesfrères libyens pour reprendre l’opé-ration politique, sous l’égide del’ONU et dans le respect total de lavolonté politique du peuple libyen.Comme il a indiqué que l’Algérie atenu, le 23 janvier 2020, une réu-nion consultative des ministres desAffaires étrangères des pays voisinsde la Libye pour trouver des solu-tions et mettre fin à la souffrance dupeuple libyen. L’Algérie a mis enexergue, lors de cette réunion, l’im-portance de la préservation de l’in-tégrité territoriale et de lasouveraineté de la Libye, appelantles belligérants à revenir au proces-sus politique, sous l'égide de l’ONU,en adoptant le dialogue inclusif. Ellea affirmé également que la sécuritéet la stabilité de la Libye, faisantpartie de son pourtour géogra-phique, constitue une priorité abso-lue pour sa sécurité nationale ettoute menace extérieure contre cepays frère vise, en premier lieu, sapropre sécurité et sa stabilité.L’approche adoptée par l’Algérie, encoordination et en concertationavec les pays du voisinage, vise àmettre un terme à toute forme d’es-calade et à réunir les frères libyensautour d’une même table de dia-logue, loin de toute ingérenceétrangère. Elle estime que ce pro-cessus doit commencer par un ces-sez-le-feu, loin des règlements decomptes conjoncturels pour recou-vrer la confiance entre les parties li-byennes, à même d’engager undialogue regroupant les différentescomposantes du peuple libyen envue de restaurer la paix et réaliserainsi les attentes de ce peuple frère.

A ce propos, le ministre des Affairesétrangères a réaffirmé que l’Algériereste à équidistance des belligé-rants libyens, en les exhortant àl’adhésion au processus de règle-ment politique plébiscité par le peu-ple libyen et ce, à travers une largeconcertation appuyée par les paysdu voisinage sous l’égide des Na-tions unies.

Question palestinienne : posi-tion constante et ferme de l’Al-gérieM. Sabri Boukadoum a réaffirmé laposition constante de l’Algérie vis-à-vis de la cause palestinienne quitraverse une nouvelle fois une pé-riode difficile, soulignant le rejet parl’Algérie de toute démarche visant àconfisquer les droits légitimes dupeuple palestinien, notamment ledroit à l’établissement d’un Etat in-dépendant avec El Qods pour capi-tale. Il a également salué la positioninternationale rejetant les plans is-raéliens d’annexion de parties de laCisjordanie occupée, appelant à laprise de mesures coercitives etconcrètes pour mettre fin à cetteviolation systématique.

Situation sécuritaire au MaliLe ministre des Affaires étrangères,M. Sabri Boukadoum, a affirmé quel’Algérie accorde un intérêt majeurau dossier malien à travers ses ef-forts déployés dans le cadre de saprésidence du Comité de suivi del'accord de paix et de réconciliationau Mali, soulignant qu’elle œuvre àl’accompagnement et à l’encoura-gement des parties maliennes pourla mise en œuvre de toutes lesclauses de l’accord de paix et de ré-conciliation, de manière à permet-tre à l’Etat malien de préserver sasouveraineté et d'instaurer la sécu-rité dans les quatre coins du pays. Ila également mis en avant la straté-gie de l’Algérie visant le renforce-ment de la coopération et dudéveloppement dans le Sahel, à tra-vers la solidarité effective et palpa-ble avec les pays de la région pourrenforcer leurs capacités dans tousles domaines.

Situation au Sahara occidentalComme il l’avait déjà déclaré àmaintes reprises, M. Sabri Bouka-doum a mis l’accent sur la nécessitéde surmonter le statu quo mar-quant actuellement le processus derèglement de la question du peuplesahraoui pour mettre un terme à sasouffrance, en lui permettant d'exer-

cer son droit légitime à l’autodéter-mination dans le cadre de la Mi-nurso, réitérant, à l’occasion, sonappel à la nomination d'un repré-sentant personnel du secrétaire gé-néral de l’ONU pour le Saharaoccidental «dans les brefs délais».

Coopération internationaleConcernant la coopération interna-tionale, M. Sabri Boukadoum a sou-ligné que le processus derenouveau que connaît aujourd'huila diplomatie algérienne dans lecontexte des mutations en coursdans le pays, aura inéluctablementun impact positif sur les efforts dudéveloppement national à travers lerenforcement de la coopération bi-latérale avec les différents parte-naires par l'attraction desinvestissements et la diversificationde l'économie nationale, dans lecadre de relations équilibrées ba-sées sur le principe gagnant-ga-gnant et le respect mutuel. Dans cecontexte, il a rappelé les relationsde partenariat entre l’Algérie etl’Union européenne (UE), soutenuespar plusieurs mécanismes de coo-pération et de dialogue en Méditer-ranée, outre sa volonté depoursuivre les efforts pour releverles défis communs dans divers do-maines économiques, humanitaireset sociaux ainsi qu'environnemen-taux. L'Algérie qui a, de tout temps,milité pour un ordre mondial multi-partite plus juste et plus équitable,continue à œuvrer pour la promo-tion et la réforme du système degouvernance internationale. Ce quiexplique ses efforts sur le plan ré-gional pour contribuer efficacementau processus de réforme de l'ONU,à même de lui permettre d'assumerses responsabilités en termes demaintien de la paix et de la sécuritéet de consolidation de la coopéra-tion internationale, à la faveur d'unereprésentation juste et équitable,plus valorisante pour les pays duSud, qui s’inscrit dans le cadre de laposition africaine unifiée.L’Algérie est entièrement convain-cue que la réussite de cette dé-marche exige principalement lerenforcement de la coopérationSud-Sud et l'accélération de la ca-dence d'intégration continentale etrégionale, comme l’atteste l’enga-gement de l’Algérie au titre du pro-cessus d'application de l'Agenda del'UA et la poursuite de l'applicationdes différents projets d'intégrationau niveau continentaln

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E total des dépenses mi-litaires mondiales en2019 est estimé à 1917milliards de dollars (soit1782 milliards d'euros),le taux le plus élevé de-puis la Guerre froide. Ilreprésente une augmen-

tation nette de 3,6% par rapportà 2018, et 7,2% par rapport à2010. En 2019, les dépenses mi-litaires mondiales représentaient2,2% du Produit intérieur brut(PIB) mondial, ce qui revient à en-viron 249 dollars par habitant.D’après les données établies parl’Institut international de re-cherche sur la paix, cette aug-mentation des dépenses

concerne au moins quatre ré-gions du monde : l’Europe, avecune hausse de 5% (équivalent de356 milliards de dollars, soit 19%des dépenses mondiales), l’Asieet l’Océanie, avec 4,8% (523 mil-liards de dollars, ce qui repré-sente 27% des dépensesmondiales) et, enfin, les Amé-riques avec 4,7% (815 milliardsde dollars, 43% du total mondial).En Afrique, les dépenses mili-taires ont augmenté de 1,5%pour atteindre 41,2 milliards dedollars (le taux, certes, le plus baspar rapport aux autres régions),ce qui ne représente que 2,1%des dépenses militaires mon-diales pour l’année 2019.

Les plus grands Etats dépen-siers en armementLa hausse du volume globale desdépenses militaires mondiales en2019 est due à l’augmentation desdépenses des Etats-Unis et de laChine qui, à eux seuls, représen-tent plus de la moitié des dépensesmilitaires. Selon le rapport Sipri, lesdépenses des Etats-Unis, premiersdépensiers, ont augmenté de 5,3%par rapport à 2018, pour atteindre38% des dépenses militaires mon-diales. Cette augmentation des dé-penses américaines reflète lapolitique adoptée par l'administra-tion du président américain actuel,Donald Trump. En 2019, la Chine a augmenté ses

Rapport annuel 2020Le rapport annuel de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm «Sipri»,pour l'année 2020, indique que le montant des dépenses militaires mondiales en 2019a atteint des sommets, avec 1917 milliards de dollars. A l’heure de la crise de la pan-démie du Covid-19, plusieurs questions se posent sur le devenir des dépenses militaires,notamment dans les pays qui investissent le plus dans l'armement. Vont-ils décider enfind’allouer une partie de leurs budgets de défense pour les secteurs de la santé publiqueet de la protection sociale ?

Boukabcha Mohamed Traduit par : L. Sihem

46 El-Djeich N° 685 Août 2020

L

Rapport

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dépenses militaires de 5,1% parrapport à 2018 et de 85% par rap-port à 2010, atteignant 261 mil-liards de dollars. Bien que le totalde ses dépenses militaires, aucours des 25 dernières années, soitadapté à la courbe de croissanceéconomique du pays, la Chine aenregistré une hausse accélérée aucours des deux dernières années,dans le but de répondre à ses am-bitions qui consistent à bâtir une«armée chinoise de renomméemondiale», d’une part, et pouvoirconcurrencer les Etats-Unis en tantque grande puissance militaire,d’autre part. Troisième grand dépensier aumonde, l'Inde a consacré un bud-get d’une valeur de 71,1 milliardsde dollars, soit une augmentationde 6,8% par rapport à 2018. Cetteaugmentation émane non seule-ment de la volonté de l'Inde de ren-forcer sa force militaire maisintervient, selon les experts de l'ins-titut, dans un contexte de "tensionset de rivalité entre l'Inde, le Pakis-tan et la Chine".La Russie, qui est déclassée auquatrième rang, selon le rapport,représente 4,5% des dépensesmondiales, soit 65,1 milliards dedollars et 3,9% du PIB mondial.Pour les pays de l’Union euro-péenne, la France occupe lasixième place et a consacré unbudget de 50,1 milliards de dollarspour ses dépenses militaires en2019. L’Allemagne, septième rang,a enregistré la plus forte augmen-tation parmi les 15 pays qui dépen-sent le plus pour leurs forcesarmées. Ses dépenses ont aug-menté de 10%, pour atteindre 49,3milliards de dollars en 2019.Dans le même contexte, le volumedes dépenses militaires desgrandes puissances de l’Otan (Or-ganisation du Traité de l'AtlantiqueNord), à savoir les Etats-Unisd'Amérique, la France, l'Allemagne,le Royaume-Uni, l'Italie et le Ca-nada, représentent 48% des dé-penses militaires mondialesglobales (929 milliards de dollars).Le total des dépenses militaires des29 Etats membres de l'Otan s’estélevé à hauteur de 1035 milliardsde dollars en 2019.Au regard de la conjoncture excep-tionnelle à laquelle est confronté lemonde entier, suite à la propaga-tion de l’épidémie de coronavirus,les experts le l’institut de Stock-holm suivent les mutations ac-tuelles afin de pouvoir évaluer

l’étendue de cette pandémie sur lesfutures dépenses militaires et sonévolution, estimant que le mondese dirige vers la récession. Aussi, leSipri juge que la situation actuellenécessite l’adoption de stratégiesqui ne seront pas fondées unique-ment sur la force militaire mais surle renforcement des capacités dedéveloppement des pays.Dans ce contexte, de l’avis des ex-perts du Sipri, il est important pourles gouvernements de réviser leursbudgets alloués au domaine mili-taire et de se consacrer davantageaux secteurs de la santé et de l’édu-cation. La situation actuelle «im-pactera probablement lesdépenses militaires», disent-ils.D’autres pensent que si les dé-penses militaires diminuent lorsd’une quelconque crise, ceci nepeut certainement durer long-temps. Autrement dit, on peutenregistrer une baisse des dé-penses militaire mondiales du-rant une certaine période, entreune et trois années, avantqu’elles ne repartent à la haussedans les années suivantes.

Quelle visée derrière l'aug-mentation des dépenses mili-taires mondiales ?Dans leur analyse, les experts del'Institut international de re-cherche sur la paix de Stockholmont attribué cette augmentation ac-crue des dépenses militaires mon-diales à un ensemble de facteurs,dont les plus importants sont:

l Le traité sur la force nucléaireintermédiaire a expiré en août2019. Ce traité, signé entre lesEtats-Unis et l’ex-Union soviétique,en 1987, avait porté sur l’interdic-tion de la production, de l’acquisi-tion, des essais et du lancement demissiles d’une portée de 500 à5500 km.Il est inévitable que la déclarationde Washington et de Moscou demettre fin au traité conduira à unenouvelle course aux armementsnon seulement entre les deux paysantagonistes mais aussi avec laChine. Selon les estimations, c’estl'une des raisons qui ont conduit auretrait de l'administration Trump dece traité. Il est à noter que la Chinea œuvré au cours de ces dernièresannées à construire un système demissiles balistiques puissant, ce quiconstitue une «menace réelle pourles intérêts américains dans la ré-gion d’Asie et du Pacifique.»

l La course et la rivalité entre les

puissances régionales et internatio-nales autour des zones d’influenceet d’intérêts, notamment entre laChine et les Etats-Unis. La Chine necache pas ses attentions de s’impo-ser comme une puissance militairequi reflète sa puissance écono-mique. De leur côté, les Etats-Unisveulent maintenir leur position entant que puissance influente dansl’ordre international. Au niveau ré-gional, les tensions et les rivalitésentre l'Inde, le Pakistan et la Chinesont les principaux facteurs qui ont«justifié» l’augmentation de ces dé-penses.

l L'augmentation des dépensesmilitaires pour les autres paysmembres de l'Otan «traduit» les

nouvelles tendances adoptées parl'Alliance en réponse à la pressioncroissante des Etats-Unis d’Amé-rique qui les obligent à revoir à lahausse leurs budgets de défense.Le locataire de la Maison Blanche asouvent critiqué l'Allemagne pourle fait de consacrer un budget dedépenses bien réduit par rapport àson économie, et ce, contrairementaux Etats-Unis qui chercheraient àréduire les charges financières quileur incombent au sein de l’Al-liance.

l Les Etats-Unis s’acquittent deplus de 649 milliards de dollars dubudget global de l'Otan, estimé àenviron 1035 milliards de dollars,dans le but de garantir la sécurité,la stabilité et la défense commune.En effet, de nombreux pays mem-bres de l'Otan ont annoncé ré-cemment l’augmentation de leurbudget de défense pour s’appro-cher de l’objectif fixé par l'Otan quiest de 2%.

l Les conflits armés se poursui-vent dans de nombreuses régionsdu monde, notamment au Moyen-

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t

   

   

 

    2

 

 

 

t h e m a i n e x p ort e r s a n d i m p ort e r s of m a jor a r m s , 2 01 5 –19

Global share (%)

1 USA 362 Russi 213 France 7.94 5.85 Chin 5.56 3

2

Global Importer share (%)

1 122 Ind 9.23 Egypt 5.8

4.94.3

4 Australi 5 Chin

Les cinq principales importateurs et exportateurs d’armes , de 2015-2019

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Rapport

Orient et entre le Pakistan etl'Inde sur le Cachemire, un fac-teur qui pousse les deux pays voi-sins à augmenter leurs dépensesmilitaires respectives afin demaintenir une certaine force dedissuasion mutuelle. En outre, lamenace terroriste, qui ronge lespays les plus vulnérables au fléau,les incite à augmenter leurs dé-penses militaires pour faire faceaux groupes extrémistes et auxorganisations terroristes.Transfert d'armes et évolution dela production d’armementDans le chapitre intitulé «Trans-ferts d'armes et évolution de laproduction d’armement», le rap-port a indiqué que le volume destransferts internationaux d'armesmajeures a augmenté de 5,5%entre 2015 et 2019, par rapport àla période 2010-2014. Cettecroissance s'inscrit dans la conti-nuité de la hausse des dépensesmilitaires depuis le début des an-nées 2000. Cependant, le volumeglobal des dépenses pour la pé-riode 1915-2019 est inférieur de

33% par rapport à celui de la pé-riode 1980-1984, lorsque lestransferts d'armes ont atteint leurplus haut niveau.Le rapport Sipri a établi une listede 160 Etats importateursd’armes majeures au cours de lapériode 2015-2019. Les cinq plusgrands importateurs sont l’Inde,l’Arabie saoudite, l’Egypte, l’Aus-tralie et la Chine, qui représentent36% du total des importationsd’armes. La région de l'Asie et del'Océanie a été la principale béné-ficiaire, avec 41% du volume dutotal des importations mondialesd’armes majeures entre 2015 et2019, suivie de la région duMoyen-Orient, avec 35%.Quant aux exportations d’armesmajeures, le rapport révèle qu’en-tre 2015 et 2019, les cinq princi-paux fournisseurs sont lesEtats-Unis, la Russie, la France,l'Allemagne et la Chine qui, à euxseuls, représentant 76% des ex-portations mondiales.Selon le même rapport, les USAont toujours maintenu leur pre-mière place en matière de com-merce mondial d'armes au coursdes cinq dernières années (2015-2019), avec un taux d’exportationde 36%, bien supérieur de 23%qu'en 2010-2014. Ils sont lesprincipaux exportateurs d’armesvers 96 pays et la moitié desventes d'armes était destinée auMoyen-Orient.En revanche, les exportationsd’armes de la Russie ont diminuéde 18%. Le volume des exporta-tions de la Russie est déjà passéde 27% (2010-2014) à 21%(2015-2019). Les données duSipri indiquent que les exporta-tions d’armes majeures des troisautres plus grands fournisseursd’armes ont toutes augmenté, àsavoir la France (72%), l’Alle-magne (17%) et la Chine (6.3%).

Evolution mondiale desconflits armés et du processusde paixConcernant l'évolution mondialedes conflits armés et des proces-sus de paix, le rapport Sipri amentionné qu’environ 32 paysont été le théâtre de conflitsarmés actifs en 2019, principale-ment 15 en Afrique subsaha-rienne, 7 en Asie et en Océanie, 7au Moyen-Orient et en Afrique duNord, 2 dans les Amériques et 1en Europe. Il souligne toutefoisqu’une baisse de tension obser-

vée dans de nombreux conflitsarmés en 2019 a conduit, defacto, à une baisse importante dedécès liés à ces conflits.Toujours selon les données duSipri, le nombre de personnesdéplacées de force de par lemonde a atteint, au début de2019, environ 70,8 millions (dontplus de 25,9 millions de réfugiés).L’Afghanistan, la République cen-trafricaine, la République démo-cratique du Congo, le Myanmar,la Somalie, le Soudan du Sud, laSyrie, le Venezuela, le Yémen etla région du Sahel sont les paysles plus concernés. En 2019, prèsde 30 millions de personnes danscinq pays (Afghanistan, Répu-blique centrafricaine, Haïti, So-malie et Soudan du Sud) et deuxrégions (le bassin du lac Tchad etle centre du Sahel) souffrent demalnutrition et de famine et né-cessitent une aide urgente. Le rapport révèle que dans lecadre des opérations de maintiende la paix, on dénombre 61 opé-rations de paix multilatérales ac-tives, en 2019. Malgré une légèreaugmentation, le nombre des ef-fectifs actifs participant aux opé-rations de paix multilatérales adiminué de 4,8% à la mêmeannée, passant de 144 791 endate du 31 décembre 2018 à 137781, au 31 décembre 2019. Cettediminution était intimement liéeaux opérations de paix menéespar les Nations unies, et principa-lement au retrait d’Afrique subsa-harienne. Néanmoins, l'ONU restela principale organisation àmener les opérations de maintiende la paix, elle comptabilise plusd’un tiers de l’ensemble des opé-rations de maintien de la paixmultilatérales et de près des deuxtiers des effectifs actifs.En 2019, le taux annuel de décèsdus aux opérations de maintiende la paix des Nations unies estresté relativement stable par rap-port à l'année précédente.Pour rappel, l’Institut internationalde recherche sur la paix de Stock-holm, basé à Solna, en Suède,publie chaque année un rapportoù il fait état des dépenses mili-taires mondiales en matière d’ar-mement et leur évolution ainsique le transfert, le contrôled’armes et le désarmement. Ilfournit également un nombre dedonnées, d’analyses et de recom-mandations en ce sensn

(US$ b.) (%)

(41.2) 1.5(23.5) 4.617.7 –2.2

Afri

815 4.78.7 8.1

Car 754 5.1

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Dépenses militaires mondiales en 2019

El-Djeich N° 685 Août 202048

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Formation

e système de formation etd’enseignement de l’Armée na-tionale populaire a franchi, de-puis l’Indépendance, plusieursétapes importantes, notam-ment à travers différentes opé-rations d’adaptation répondantà l’évolution de l’outil et du

concept de défense. La première étapea été marquée, à partir de 1963, par lacréation de l’Académie militaire inter-armes de Cherchell, d’écoles relevantdes différentes forces, de centres d’ins-truction et d’ecoles des cadets de la Ré-volution. De même, l’institution duservice national, en 1968, aura permisd’impulser une nouvelle dynamique àl’Armée nationale populaire, renforcéeainsi par un réservoir de compétenceshumaines pour l’exécution des missionsde défense mais aussi d’autres missionsrevêtant un intérêt national. Concernant la deuxième étape quis’étale de 1976 à 1983, le Haut com-mandement a accordé une grande im-portance à la formation, dans tous sesaspects et volets. Ceci s’est traduit parl’actualisation des programmes de pré-

paration au combat et de formation,l’élaboration de méthodes d’exploitationdes programmes et le lancement de cy-cles de perfectionnement et de cours decommandement et d’état-major, outredes cycles supérieurs au profit des diffé-rentes armes.La troisième étape, entre 1984 et 1991,aura été une étape décisive avec la re-structuration de l’Armée nationale popu-laire à travers la création de l’état-majorde l’Armée nationale populaire et desCommandements de forces ainsi quecelle du corps de bataille à travers lacréation de divisions et de régiments au-tonomes. en revanche, en matière deformation militaire, la direction de l’ins-truction sera dissoute et remplacée parle Bureau des enseignements militaires.Par ailleurs, des écoles supérieures desdifférentes armes ont étés créées, alorsque les ecoles des cadets de la Révolu-tion ont fermé leurs portes. La quatrième étape qui intervenait dansune conjoncture sécuritaire difficile,s’étend de 1992 à 2005. Durant cette pé-riode, les programmes de formation desécoles et centres d’instruction ont été

adaptés aux opérations de lutte antiter-roriste et ce, dans le cadre d’une totalemobilisation des unités contre ce fléauétranger à la société algérienne. Cetteétape s’est caractérisée par la décentra-lisation de la formation au profit desCommandements de forces et des direc-tions centrales ainsi que par la créationdes ecoles d’application des armes.

Réforme du système de formation :un enjeu gagnantA partir de 2008, il a été nécessaire,pour le système de formation, de se dé-velopper de façon continue et de s’adap-ter en permanence aux profondesmutations que connaît le monde dansles domaines technologique, social etgéopolitique mais aussi aux nouvellesexigences imposées par la modernisa-tion et la professionnalisation qui repo-sent sur la révolution technologique desmoyens et des équipements de combat. De nouveaux outils de travail modernes,à l’exemple des systèmes d’informationet de commandement, ont été adoptés,au même titre que l’utilisation de l’infor-matique, de systèmes de simulation et

Le système d’enseignement militaire au sein de l’ANP

Le Haut commandement de l’Armée nationale populaire veille à la poursuite des efforts visantà assurer un investissement fructueux dans le système d’enseignement et de formation del’ANP. Il œuvre à faire de ce système un véritable creuset qui assurera l’amélioration constantedes compétences à divers niveaux et spécialités, qui permettra de forger et d’affiner les ap-titudes et les talents de manière à garantir une adaptation appropriée aux exigences actuelleset à l’accomplissement des missions assignées.

Pilier essentiel dans la formation des futurs cadres

LAmiour B. Traduit : Ait Amirat Malika

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Formation

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de moyens pédagogiques développésainsi que la généralisation de l’appren-tissage des langues étrangères et l’ou-verture sur le monde extérieur, sanspour autant se départir de l’éthique mi-litaire et des valeurs nationales. Le secteur de la formation s’est égale-ment appuyé sur une stratégie graduelleaxée, en premier lieu, sur la nécessité dese doter de moyens pédagogiques,scientifiques, humains, matériels etstructuraux permettant de répondre auxattentes et besoins de l’institution mili-taire, tout en prenant compte des orien-tations nationales et des avancéesenregistrées à l’échelle internationale

dans le domaine de l’enseignement su-périeur. De même, il a été procédé à la créationde nouvelles structures de formation àl’instar de l’ecole supérieure de guerre,l’ecole de commandement et d’état-major, les ecoles des cadets de la nationet l’Institut militaire des langues étran-gères et de traduction (Imlet), outre lamise en place d’un pôle d’excellenceconsacré à l’enseignement concernantles lois des conflits armés. Par ailleurs, le système LMD (licence,mastère, doctorat) est adopté au sein dusystème d’enseignement militaire. A ceteffet, les écoles supérieures de l’Arméenationale populaire ont été placées sousla tutelle pédagogique du ministère del’enseignement supérieur et de la Re-cherche scientifique et ce, à partir del’année scolaire 2008-2009. Ceci permetà l’élève officier de carrière d’obtenir undiplôme universitaire reconnu et depoursuivre une formation militaire com-plémentaire dans les différentes armes.Cette double formation universitaire per-mettra aux futurs officiers d’acquérir une

maîtrise des nouvelles technologies in-tégrées dans les équipements moderneset les systèmes d’armes.

De la formation de base à la forma-tion spécialisée La formation militaire, tous niveauxconfondus, vise essentiellement à adap-ter le stagiaire ainsi que toutes les fu-tures fonctions qu’il sera amené àoccuper, à toutes les exigences spéci-fiques au métier des armes. Le processus de la formation fondamen-tale comporte trois étapes, la premièreconcerne la formation militaire com-mune de base, la deuxième, l’enseigne-

ment universitaire et, enfin, la troisième,la spécialisation au niveau des écoles re-levant des armes. La formation de base se déroule dans unseul et unique établissement, à savoirl’Académie militaire de Cherchell et ce,dans le but d’inculquer aux élèves offi-ciers un comportement exemplaire etsusciter en eux l’envie d’être recrutés,sachant que la fin du cursus est couron-née par un diplôme de chef de section. La deuxième étape, d’une durée de troisans, permet, pour sa part, d’obtenir undiplôme universitaire reconnu, soit la li-cence. elle offre l’opportunité aux élèvesofficiers d’obtenir un diplôme universi-taire dans plusieurs spécialités scienti-fiques et techniques. enfin, la troisième et dernière étape, quiconcerne la formation spécialisée. elledure une année et est axée sur l’emploipratique, technique et tactique des sys-tèmes d’armes et des équipements.Cette formation spécialisée vise égale-ment à préparer l’élève à l’assimilationet à la maîtrise des nouvelles technolo-gies éuipant les systèmes d’armes. Cette

ultime étape lui permet d’obtenir un di-plôme de commandant de section dansune arme. Par exemple, le corps de bataille terres-tre est constitué de plusieurs armes etoffre à l’élève le choix de l’arme, à savoirl’infanterie, les blindés, l’artillerie decampagne, la défense contre avions(DCA), les troupes spéciales, le génie decombat, le transport, la reconnaissanceet la guerre électronique. La formation alieu au sein des établissements de for-mation des officiers stagiaires et desélèves officiers de carrière, qui sontl’ecole de commandement et d’état-major, l’Académie militaire de Cherchellet sept écoles supérieures et d’applica-tion, en plus d’autres écoles et centresde formation.L’appareil de formation compte égale-ment d’autres écoles supérieures et na-tionales, relevant des Commandementsde forces à l’instar de l’ecole supérieurede l’aéronautique, l’ecole supérieure destechniques aéronautiques, l’ecole natio-nale des techniciens de l’aéronautique,l’ecole spécialisée des hélicoptères,l’ecole supérieure navale, l’ecole supé-rieure de la défense aérienne du terri-toire, l’ecole supérieure de laGendarmerie nationale, l’ecole supé-rieure du matériel, l’ecole supérieure del’administration militaire, l’ecole supé-rieure des transmissions, l’ecole supé-rieure de la santé militaire, l’ecolesupérieure de l’infanterie, l’ecole supé-rieure de l’arme des blindés et l’ecolesupérieure des troupes spéciales.

Formation continue : préparer lestagiaire à endosser les responsabi-lités La formation continue tout au long de ladurée de la carrière des officiers vise àconsolider et à améliorer leurs connais-sances mais aussi à leur faire acquérirles aptitudes requises leur permettantd’accomplir les différentes missions quileur sont assignées. Ainsi, après la for-mation fondamentale et les cours deperfectionnement communs, au profitde tous les officiers. Sachant qu’il existetrois branches de formation principalesau sein du processus de formation :l le processus de formation universi-

taire, à travers la formation post-gra-duée dans les domaines technique,scientifique et médical.l Le processus de formation militaire

des officiers de commandement com-porte, après une période de service, descours d’état-major, ensuite des étudessupérieures de guerre et des études enmatière de défense et de sécurité. l Une formation de qualification ou

spécialisée destinée à des usages spéci-fiques ou à l’exploitation des équipe-

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ments et des systèmes d’armes. Concernant la formation militaire conti-nue, liée aux cours de perfectionne-ment, elle vise à inculquer au stagiairel’organisation et l’emploi des sous-uni-tés mais aussi les techniques de com-mandement de l’état-major dans lequelil sera appelé à servir, outre les cycles del’état-major qui préparent les officiersstagiaires aux méthodes de conception,de planification et de commandementdes opérations de combat sur les planstactique et opérationnel. Pour leur part, les cours supérieurs deguerre visent à développer les connais-sances en matière de stratégie militaireet les techniques opérationnelles. Il sontbasés sur la conception, l’analyse et lacompréhension des données straté-giques, technologiques, économiques ethumanitaires, en relation avec le do-maine de la défense et de la sécurité. Les hautes études militaires de défenseet les hauts cours de sécurité ont pourobjectif d’initier les stagiaires aux ques-tions relatives à la sécurité nationale surles plans stratégique, géopolitique, mi-litaire, social, économique et environne-mental.Les cours de qualification ou de spécia-lisation offrent aux officiers les condi-tions et la compétence nécessaires pourl’exploitation du matériel ou en assurerun certain usage. Les niveaux de cetteformation déterminent la carrière pro-fessionnelle de l’officier et le préparentà gravir la hiérarchie ou à occuper cer-taines fonctions.

Ecoles des cadets de la nation : unautre fondement en exécution de la décision du Hautcommandement de l’Armée nationalepopulaire visant la constitution d’un vé-ritable vivier pour la préparation del’élite de demain de l’ANP, il a été décidéde la création des ecoles des cadets dela nation. La Direction des ecoles descadets de la nation, placée sous l’auto-rité de l’état-major de l’ANP, a pour mis-sion de garantir la bonne marche de cesécoles, de réaliser les objectifs tracésdans le domaine de la formation et d’as-surer un enseignement dans les deuxcycles, moyen et secondaire, ainsiqu’une formation paramilitaire de base.Dix écoles, soit trois lycées et sept col-lèges d’enseignement moyen (CeM), ontété créées, dès l’année 2009-2010, avecl’ouverture de la première ecole des ca-dets de la nation à Oran. Ces écoles sontréparties aujourd’hui à travers l’ensem-ble du territoire national, dans le but depermettre aux jeunes de toutes les ré-gions du pays d’y accéder. elles sont pla-cées sous la double tutelle du ministèrede la Défense nationale et du ministère

de l’education nationale. elles suiventles mêmes programmes d’enseigne-ment et bénéficient du concours de staffpédagogiques de ce dernier. Ces écoles sont une autre source abon-dante parmi d’autres contribuant au ren-forcement des rangs de nos forcesarmées par une génération d’élite, im-prégnée des valeurs nationales et civili-sationnelles. Les élèves y bénéficientd’une formation de qualité dans tous lesdomaines et ce, grâce à un encadrementhumain qualifié et mobilisé à cette fin,aux moyens pédagogiques modernesdisponibles et à l’organe directeur,constitué du Conseil d’orientation et duConseil pédagogique. Ces deux dernierssont chargés de la préparation et dusuivi de l’enseignement des pro-grammes éducatifs permettant à l’élèvede progresser et de suivre son cursusjusqu’à l’obtention du diplôme du Bac-calauréat. Par la suite, les nouveaux bacheliers se-ront orientés pour poursuivre leur for-mation dans une des écoles supérieuresde l’Armée nationale populaire, aprèsune année de formation commune debase au sein de l’Académie militaire de

Cherchell et ce, dans le but de faire ac-quérir davantage de professionnalismeaux cadres de l’armée et moderniser lesforces armées. Un souci qui se traduit,en premier lieu, par l’intensité des ef-forts fournis dans le domaine pédago-gique et infrastructurel mais aussi parcette volonté qui anime les cœurs et lesesprits de ces cadets de la nation à réa-liser bien des succès. Ainsi, ces écolesconstituent un autre pilier venant renfor-cer le processus de développement del’appareil de formation de l’Armée natio-nale populaire. D’autre part, la catégorie des sous-offi-ciers est l’une des importantes et essen-tielles catégories sur lesquelles reposel’appareil de formation de l’Armée natio-nale populaire. Il s’agit du premiermaillon qui garantit un contact directavec les djounoud. De grandes respon-sabilités pèsent sur les sous-officiersdans le domaine de la maîtrise ou ducommandement des opérations, voiredes services, tout comme leurs expé-riences, leurs connaissances et leur es-prit d’initiative font d’eux un maillonessentiel dans la prise de décision. A cet égard, l’appareil de formation ac-corde une grande importance à cette ca-

tégorie, à travers la mobilisation de laressource humaine et matérielle desti-née à leur formation qui repose sur l’as-pect opérationnel, une instructionmilitaire sportive et un enseignementgénéral. Pour réaliser ces objectifs, lesdifférents commandements et armesdisposent d’écoles de formation dessous-officiers, de moyens et d’équipe-ments modernes qui leur permettentd’accomplir parfaitement leurs missions.De même, la formation des aspirants etdes djounoud vise à leur assurer un per-fectionnement dans l’une des spécialitésà même de les qualifier dans la vie pro-fessionnelle ou d’être un soutien lors del’exécution des différentes opérationsassignées. Le Haut commandement de l’Armée na-tionale populaire veille en permanence,d’année en année, avec chaque recrute-ment, à augmenter le nombre despostes réservés à l’élément féminin.elles sont de plus en plus nombreuses àvouloir intégrer l’armée, notammentdans les domaines technique et admi-nistratif, la santé militaire et la Gendar-merie nationale, en tant qu’officiers ousous-officiers. La femme militaire béné-

ficie de la même formation militaire queson homologue masculin. Ceci contri-bue à enrichir forcément l’élément hu-main, toutes catégories confondues, età répondre aux besoins accrus de l’ins-titution militaire en jeunes compétencesdans toutes les spécialités.enfin, l’appareil de formation de l’Arméenationale populaire cherche à formerdes hommes et des femmes guidés parune volonté de fer pour défendre la pa-trie, en leur assurant le savoir néces-saire. Il veille en permanence àaméliorer la qualité de la formation àtravers un suivi continu des processusde formation des différentes catégories,l’amélioration et la révision des pro-grammes pédagogiques, de manière àêtre au diapason de ceux adoptés par lesarmées professionnelles, ainsi que l’an-crage de l’esprit de patriotisme etd’éthique militaire. Autrement dit, le sys-tème de formation sert de pilier dans lapréparation des futurs cadres de la na-tion, étant donné que l’objectif suprêmedemeure la défense de la souveraineténationale et la préservation de l’intégritéterritoriale, des intérêts suprêmes dupays ainsi que des valeurs nationalesn

La formation militaire, tous niveaux confondus, vise essentiellementà adapter le stagiaire ainsi que toutes les futures fonctions qu’ilsera amené à occuper, à toutes les exigences spécifiques au mé-tier des armes.

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El-Djeich N° 685 Août 2020

Parle Dr AliYousnadj ex-colonelenseignantchercheurissu del’EMP ex-Enita, en retraite

Réflexion

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EPUIS la chute du mur deBerlin, le spectre desgrandes guerress’éloigne. Les foyers detension résiduels sont lo-caux, voire régionaux, etsont déjà sous un arbi-

trage de l’ONU. Le monde vit une pé-riode de paix relative jamais connue.Les nations peuvent ainsi se consa-crer à réduire les impacts des nou-velles menaces telles que le crimeorganisé, les attaques terroristes, lescyber-attaques, les flux migra-toires… Elles se renforcent aussipour lutter contre les menaces natu-relles que sont les séismes, les inon-dations, les incendies et, à un degrémoindre - on en était persuadé - les

épidémies. Ces menaces fortementprobables, bien plus que desconfrontations armées et frontales,ont mis à nu la vulnérabilité relativedes nations vis-à-vis de certainesinstallations et ont fait émerger leconcept «d’infrastructures critiques».La destruction des tours jumelles deNew-York en 2001 a définitivementacté la nécessité de les recenser etde les protéger. La protection de cesinstallations, dont la défaillance peutaffecter, voire arrêter le fonctionne-ment normal d’un Etat, est devenuela préoccupation centrale des na-tions. Le risque terroriste est aucœur de leur démarche. Des scénariide crises ont minutieusement étu-dié, simulé et donné lieu à des do-

cuments de gestion de crise précis,tant dans la désignation des partiesprenantes que dans leurs attribu-tions et leurs responsabilités. Leseuil de criticité reste cependant flouet des nuances dans les définitionsfont que telle installation sera inté-grée par un pays et non par un autre.Nous reviendrons sur cette notion ul-térieurement.

Covid-19 contre virus informa-tiqueLe réseau informatique, ou le cybe-respace, est admis par tous commeétant l’infrastructure critique de réfé-rence, tant par ses impacts sur la so-ciété, la sécurité nationale et la vieéconomique que par son caractère

D

Système de santé : vers le statut d’infrastructure critique majeureLes épidémies sont récurrentes et peuvent évoluer en pandémies létales très sévères. Lesiècle écoulé en a connu plusieurs. Elles ont fait plus de morts que toutes les guerres réuniesde ce siècle qui en a pourtant connu deux, de nature mondiale et particulièrement meur-trières. Certaines estimations donnent, en effet, à la seule grippe espagnole de 1918 autantde victimes, voire plus, que celles de la 2e Guerre mondiale.

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transfrontalier et son extrême vulné-rabilité. L’attaque peut provenir den’importe quel point du globe et or-chestrée par une seule personne, ungroupe de personnes ou une orga-nisation étatique. Le cyberespace estconsidéré par les armées comme unespace de confrontation au mêmetitre que l’espace terrestre (armée deterre), l’espace aérien (aviation) etl’espace maritime (marine). Lerisque d’attaque informatique est siprésent que le mot virus est incons-ciemment associé aux systèmes in-formatiques. Des montants énormessont consacrés annuellement poursécuriser un parc mondial estimé àun milliard et demi unités PC. On a presque fini par oublier qu’unvirus est d’abord physiologique etqu’il peut être plus dévastateur pourles Etats, leurs économies et surtoutpour la vie humaine. Le monde l’aappris à ses dépens avec la crise duCovid-19. Le système de santé est en premièreligne pour la contenir et on a subite-ment pris la mesure de toute son im-portance en tant que secteurspécifique majeur. Jusqu’à présent,seuls des laboratoires ou de grandshôpitaux étaient parfois intégréscomme installations sensibles de se-cond ordre. Le système de santé, en

lui-même, est une partie prenanted’appui dans la majorité des scénariide gestion des crises. Aucun scéna-rio ne voyait le système de santé seretrouver au premier rang pour af-fronter, quasiment seul, une crisedurable sous le spectre tragiqued’une saturation des capacités et / oud’un épuisement des ressources hu-maines et matérielles. La pandémie en cours est l’occasiond’une leçon à chaud pour reconsidé-rer cet ordre de priorisation. On a as-sisté à l’inimaginable ; uninimaginable digne d’une fiction au-dacieuse. On a apprisqu’un virus pa-thogène, fortement contagieux etinconnu, peut perturber le fonction-nement du monde et mettre en périlsimultané toutes les nations (sanspossibilité d’effet ni du Conseil de sé-curité, ni d’un vote de l’ONU, ni es-poir dans une quelconqueintercession). Les systèmes de santédes nations sont au premier rang dela lutte depuis des mois. Les pays lesplus développés se sont retrouvésdémunis et impuissants et n’ont euque le recours à un confinementplus ou moins drastique commemarge de manœuvre. Les coûts di-rects et indirects, économiques etsociaux sont faramineux. Ils ne pour-ront jamais être cernés avec exacti-tude. Une résolution fait consensuset s’imposera à tous : plus jamais ça!Toutes les sommes qu’on pourra dé-gager à l’avenir pour renforcer lesservices de santé sont dérisoires faceaux pertes subies. Le système desanté doit être vu comme une infra-structure critique majeure appelée àfaire face, en surcharge, à des pan-démies probables et récurrentes.Comme pour les infrastructures cri-tiques majeures, seule la pérennitéopérationnelle en toutes situationsdoit avoir un sens ; les coûts àconsentir viennent en second plan.C’est une logique de préparation àune guerre probable qui doit préva-loir, une guerre dont l’occurrence, lanature et l’ampleur sont imprévisi-bles.

La pandémie : un risque récur-rent et non une exception histo-rique«L’évolution de la manière dont l’hu-manité occupe la planète offre aumonde microbien éminemment in-stable de nombreuses occasions àexploiter. Il y aura toujours des sur-prises.» Avant d’ajouter : «Les flam-bées épidémiques qui se muent ensituations d’urgence révèlent tou-jours des faiblesses particulières

dans les pays touchés et mettent enlumière les failles dans notre capa-cité collective d’intervention.» Tellefut la mise en garde de la directricegénérale de l’Organisation mondialede la santé (OMS) en mai 2016. Sonsuccesseur actuel est en train de levérifier, elle ne pouvait imaginerjusqu’à quel point. Le caractère pa-thogène et la rapidité de propaga-tion du Covid-19 ont surpris toutesles nations, sa virulence dans lespays réputés pour avoir des sys-tèmes de santé performants a étéune autre surprise. Le monde s’estretrouvé désarmé et n’a eu d’autrechoix que le recours au confinement,un mode de réaction d’un autre âge,pour réduire le nombre de victimeset éviter la saturation des capacitésde prise en charge des malades ensituation de détresse. Le manque dedonnées sur le virus et sur son moded’action, l’absence d’un traitementefficace et consensuel, et surtout, ledéfaut de préparation des nationspour une situation d’une telle am-pleur, ont été les ingrédients d’unecrise sans précédent. Le confine-ment forcé, d’une durée de 2 moisen moyenne, a réussi à atténuer laviolence du pic épidémique maisl’économie mondiale sera affectéede manière sévère et pour long-temps. On ne finira pas d’en décou-vrir toutes les inductions néfastes. Lepire a été cependant évité grâce audécalage dans les occurrences despics épidémiques en Chine et dansles autres nations. Personne n’oseimaginer le scénario d’un confine-ment simultané à l’échelle de la pla-nète ; il doit être évité à tout prix et,avec lui, le risque d’un blocage del’économie mondiale. Une OMS plusforte et plus indépendante, et dessystèmes sanitaires nationaux réac-tifs et performants, sont les deux pi-liers de la réponse.Les crises sanitaires des vingt der-nières années ont été autant de si-gnaux d’alerte sur un dangerimminent : l’arrivée d’un «big one» sion ose un parallèle avec les tremble-ments de terre. L’écoute a été faibleet ces alertes n’ont réussi qu’à pro-mouvoir, en 2016, la naissance d’unnouveau programme de l’OMS dédiéaux épidémies. La crise actuellemontre cependant que beaucoupreste à faire pour hisser ce pro-gramme à la hauteur des enjeux. Les enjeux sont de taille, le Covid-19en a déjà assez fait pour nous le dé-montrer. Le danger est latent,comme nous l’indiquent les princi-pales épidémies recensées durant

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Réflexion

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les vingt premières années de ce21e siècle et que nous rappelons.Nous listons aussi les pandémies degrippe du 20e siècle pour soulignerque la pandémie du Covid-19 n’estpas une exception historique.

Les pandémies de grippe du 20esiècle Les spécialistes s’accordent sur troispandémies de grippe qui ont étéparticulièrement meurtrières durantle 20e siècle. Fait du hasard, ellessont toutes parties de la Chine à despériodes où cette grande nation étaitengagée dans son processus deconstruction. La création du labora-toire de microbiologie de Wuhan estintervenue avec le départ de ladeuxième pandémie en 1956.l La grippe espagnole : survenue

en pleine Guerre mondiale, elle estclassée comme l’une des pandémiesles plus meurtrières de l’histoire ; onlui attribue 50 à 100 millions (2 à 5%de la population mondiale) de décès.Elle a sévi d’avril 1918 à juin 1919.

Certains écrits situent à Canton l’ori-gine du virus, avec un foyer relais parles casernes du Kansas (USA)l La grippe asiatique : identifiée

pour la première fois à Guizhou(Chine) en 1956, elle a sévi duranttrois ans, de 1956 à 1958, et dans lemonde entier. L’état de pandémie aété reconnu en 1957. Elle a fait au-tour de deux millions de victimes. l La grippe de Hong Kong : cette

3e pandémie du 20e siècle a sévi àtravers le monde et tué environ unmillion de personnes. Apparue aucentre de la Chine, en février 1968,elle est signalée à Hong Kong (d’oùson nom) en juillet 1968. Elle y a étéparticulièrement meurtrière ; elle acontinué à sévir jusqu’au printemps1970 en Europe.

Les épidémies et pandémies desvingt dernières annéesDes épidémies à portées variables etde natures diverses se sont succé-dées à un rythme alarmant durantces 20 dernières annéesl Le virus du syndrome respira-

toire aigu sévère ou Sras (Sras-CoVdans la nomenclature anglo-saxonne), a sévi en 2002-2003. Si-gnalé le 16 novembre 2002 àFoshan (Canton, Chine), il a touché

31 pays et provoqué 735 décès.l La pandémie de la grippe A

(H1N1), appelée grippe nord-améri-caine ou mexicaine, a sévi d’avril2009 à août 2010 et a fait 18 000morts confirmés par des tests, selonl’OMS, et entre 151 700 et 575 400,selon des modèles de simulation. l Le virus du syndrome respira-

toire du Moyen-Orient (Mers-CoV) aété découvert en 2012 et il a touchéplus de 27 pays, le nombre de vic-times est très faible et non connu.l Le virus Ebola a sévi en Afrique

de l’Ouest (Guinée, Liberia et SierraLeone) et a fait 11 000 morts entre2013 et 2014. Il a touché plusieurspays de tous les continentes etdonné des épidémies à répétition(10 fois entre 2018 et 2020 en RDC).Son éradication devait être déclaréeen février 2020 par l’OMS.l Le virus Zika affectait soixante

pays et territoires à la date du 1erjuin 2016 ; l’épidémie a débuté auBrésil, en mai 2015, et a touché par-ticulièrement l’Amérique du Sud et

l ’ Amér iquecentrale. Cevirus, véhi-culé par unmoustique,est non léthalmais peut

être à l’origine de malformations fœ-tales.La pandémie actuelle du Covid-19,apparue en Chine (Wuhan), est si-gnalée dès le 17 novembre 2019.L’état de pandémie mondiale est dé-claré par l’OMS le 11 mars, après110 000 cas d’infection recensés àtravers le monde. Tous les pays sonttouchés dès la fin mars. Bilan au 10mai : 4 millions de cas d’infection,279 000 décès, dont 200 000 (soitplus de 70%) dans six pays : USA,Italie, Espagne, France, Royaume-Uni et Belgique. Ce survol des épidémies et pandé-mies des 100 dernières années(1918-2020) montre que le risqueépidémiologique est réel. Il est deplus en plus fréquent, on a eu deuxpandémies en dix ans (H1N1 etCovid-19). Tous les endroits de laplanète peuvent être des foyersd’émission pour des agents patho-gènes : la Chine, la jungle d’Afrique,le désert d’Arabie, l’Amérique duSud, l’Amérique centrale. Tous lespays sont vulnérables. La note de l’OMS dressée en pleineépidémie du virus Ebola «Commentles quatre grandes flambées du XXIesiècle ont fait voler en éclats plu-sieurs idées fausses tenaces»

(https://www.who.int/csr/disease/ebola/ebola-6-months/myths/fr/), insistesur les éléments suivants :a) il faut d’urgence renforcer la pré-

paration aux flambées de maladiesémergentes et de maladies à ten-dance épidémique,b) les épidémies sont un problème

pour tous les pays et non réservéesà des pays pauvres et dans descontrées éloignées : en 2003, le syn-drome respiratoire aigu sévère (Sras)a plutôt touché les zones urbainesaisées et s’est propagé facilementdans les hôpitaux les plus modernes,c) la pandémie de grippe H1N1, en

2009, a démontré avec quelle rapi-dité un nouveau virus peut se propa-ger aux quatre coins du globe,d) tous les types d'animaux peu-

vent devenir des foyers d’agents pa-thogènes. Le coronavirus dusyndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) a été transmispar les chameaux des déserts arides. e) les épidémies sont une menace

à la sécurité globale : la poussée épi-démiologique du Virus Ebola a né-cessité la convocation d’une réuniond’urgence du Conseil de sécuritépour traiter, pour la première fois,d’une question de santé publique.Une résolution affirmant que cetteflambée constitue une menace pourla paix et la sécurité a été adoptée. Cette note de l’Organisation mon-diale de la santé a parfaitementplanté le décor pour l’entrée enscène du Covid-19. Les nationsn’étaient pas préparées. Elles ont étésurprises par la rapidité de propaga-tion du virus. Les pays les plus déve-loppés ont été les plus fortementtouchés. Plusieurs situations de ten-sions auraient pu dégénérer en inci-dents diplomatiques si les nationsn’étaient pas fortement occupées àfaire face à la montée de la pandé-mie. Le monde est averti. La leçonne sera pas oubliée de sitôt ; on n’ena pas le droit. Il reste à se donner lesmoyens pour rester vigilant et en si-tuation de riposte opérationnelle àtout moment. C’est un défi communà toute l’humanité, il faut l’assumeren rang serré. Une pandémie dura-ble est capable de devenir unesource alimentant toutes les autresmenaces (crime, flux migratoire) etmême conduire à des confrontationsarmées localisées.La classification du système de santéen «infrastructure critique» pourraitfournir l’esprit et le cadre réglemen-taire nécessaire ainsi que les expé-riences de gestion de crise desnations.

Le système de santé doit être vu comme une infrastruc-ture critique majeure appelée à faire face, en sur-charge, à des pandémies probables et récurrentes.

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Concept d’infrastructures cri-tiques Le terme «infrastructures critiques»est apparu aux USA dans les an-nées 90 et s’est répandu dans lemonde après les attentats du 11septembre 2001. Depuis 2004, lesinfrastructures critiques font l’objetd’une attention particulière, dans laplupart des pays industrialisés.Beaucoup de pays ont initié des re-censements de sites avec les meil-leures manières de les protéger. Ilsont aussi préparé des scénarii degestion de crise pour le cas oùelles seraient, malgré tout, at-teintes. Ces installations peuventêtre publiques ou privées ; des sur-coûts sont acceptés aussi bien lorsde leur construction que pour leurprotection en cours d’emploi.Une série d’événements a porté lamontée de l’intérêt accordé aux in-frastructures critiques : les atten-tats du World Trade Center à NewYork (1993), suivi de celui d’Okla-homa City (1995), l’attaque au gazsarin dans le métro de Tokyo(1995), la «crise énergétique cali-fornienne» (mars 2001), l’attentatterroriste qui a visé les tours ju-melles (sept. 2001), les attentatsde Madrid (gare ferroviaire, 2004)et ceux de Londres (métro, bus,2005). Ces évènements ont fait ap-paraître des points de vulnérabilitéet des impacts sur les Etats et surla société lors des attaques. Il fautprotéger ce genre d’installations etil faut être en mesure de les recen-ser. Pour aider à les identifier, nousavons choisi la définition adoptéeofficiellement par la Norvège et quiapporte trois niveaux de pertinencedans sa formulation du conceptdes infrastructures critiques.1- Les infrastructures essentielles

sont les actifs et les systèmes quisont essentiels pour maintenir lesfonctions critiques de la société quirépondent, pour leur part, aux be-soins fondamentaux de la sociétéet au sentiment de sécurité de lapopulation.2- Les infrastructures critiques

comprennent les infrastructuressuivantes : énergie électrique,communications électroniques,eau et eaux usées, transports, pé-trole / gaz et infrastructures satelli-taires.3- Les fonctions essentielles de la

société comprennent les servicesbancaires, l'alimentation, les ser-vices de santé et de sécurité so-ciale, la police, les services de

secours et d'urgence, la gestiondes crises, le gouvernement, lacour de justice, la défense, la sur-veillance de l'environnement et lagestion des déchetsCette définition ne fait pas l’unani-mité parmi les nations et les orga-nisations telles que l’Europe etl’Otan. Chaque pays semble avoirsa propre manière nuancée de for-muler la définition de ses infra-structures nationales critiques.Pour l’Otan, «les infrastructures cri-tiques sont les installations, lesservices et les systèmes d'informa-tion qui sont si vitaux pour les na-tions que leur incapacité ou leurdestruction aurait un impact débi-litant sur la sécurité nationale,l'économie nationale, la santé et lasécurité publiques et le fonctionne-ment efficace du gouvernement».Pour le Royaume-Uni, «les infra-structures nationales critiques sontles installations, les services et lessystèmes qui servent de support àla vie économique, politique et so-ciale du Royaume-Uni et dont l’im-portance est telle que toute pertetotale ou partielle ou perturbationpourrait entraîner la perte de nom-breuses vies, avoir un sérieux im-pact sur l’économie nationale,avoir d’autres conséquencesgraves pour la communauté natio-nale ou concerner directement legouvernement de la nation».La définition française précise lemode de menace «…l’indisponibi-lité ou la destruction par suite d’unacte de malveillance, de sabotageou de terrorisme». La définition al-lemande est très générique, sur-tout dans les effets d’uneindisponibilité «… des dysfonction-nements importants de la sécuritépublique ou d’autres consé-quences dramatiques».Le recensement des IC est accom-pagné de leurs vulnérabilités po-tentielles qui sont de deux ordres :«des vulnérabilités physiques» etdes «cyber-vulnérabilités des sys-tèmes d’information et de commu-nication liés à ces infrastructures».La protection est intimement liéeau risque pris en compte. Pour lamajorité des pays, seul le risqueterroriste est associé aux vulnéra-bilités physiques. Le Canada et l’Al-lemagne ont adopté une démarchede protection multirisque : terro-risme et catastrophes naturelles.Pour terminer, nous arrivons àl’objet de cette volonté d’aligner «lesystème de santé» à une infra-structure critique qu’il faut proté-

ger pour assurer une pérennitéopérationnelle.La protection à un coût durabledans le temps et il peut êtreconsenti inutilement pendant desannées. On en vient même à espé-rer que le dispositif mis en placene soit jamais confronté à l’attaqueréelle qui en motive pourtant l’exis-tence. C’est comme pour l’assu-rance d’un bien ou une assurancemaladie. Mais il ne faut surtout pasque la protection s’avère inopé-rante le jour où elle doit prouverson efficience : les moyens doiventêtre en adéquation avec la criticitéde l’installation et la nature durisque. Les armées possèdentaussi des matériels qui ne sont uti-lisés que pour des exercices d’en-traînement durant toute leur duréede vie, et c’est bien ainsi. Elles ontcependant le devoir de rester enétat de disponibilité opérationnellepour contrer les menaces poten-tielles. Au vu de ce qui précède : 1- Le risque terroriste a mono-

polisé la lecture du concept des in-frastructures critique.2- Seules les vulnérabilités phy-

siques et les cyber-vulnérabilitéssont considérées.3- Le risque épidémiologique

n’est pas mentionné, bien que lescatastrophes naturelles soient inté-grées comme des risques poten-tiels par certains pays. Pour conclure, le système de santémérite largement sa place commeinfrastructure critique majeure ausens le plus large du concept. Lapandémie en cours du Covid-19nous l’a prouvé (j’ose employer lepassé). Il reste cependant à en dé-limiter les contours, les principauxacteurs, sa dotation régulière etson déploiement pour faire face àune poussée épidémique (ou pan-démique) avec le maximum d’effi-cacité.La pérennité opérationnelle entoutes situations est non négocia-ble, les coûts à consentir viennenten second plan. C’est une logiquede préparation à une guerre pro-bable qui doit prévaloir, une guerredont l’occurrence, la nature etl’ampleur sont imprévisiblesn

Références :1- Riposte aux épidémies : l’urgence d’une réforme de l’OMSPaul Benkimoun, Presses de Sciences Po | «Les Tribunes dela santé» https://www.cairn.info/revue-les-tribunes-de-la-sante1-2016-2-page-73.htm 2- Critique de la notion d'infrastructure critiqueJean-Pierre Galland, https://www.cairn.info/revue-flux1-2010-3-page-6.htm.

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Technologie

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Le terme «impression 3D» ou «fabrication additive» consiste à «fabriquer, via une impri-mante spécifique, un objet défini à partir d’un fichier numérique par ajout de matière,couche après couche. La fabrication additive offre de multiples usages, elle permet decréer différents objets avec des formes géométriques complexes et imbriquées.

Fodil Adjadj Hamida

Un enjeu pour la défenseLa fabrication additive ou l’imprimante 3D

onsidérées commeune nouvelle révolutionindustrielle, au mêmetitre que l’internet, lestechnologies d’impres-sion tridimensionnelle(3d) appelées égale-ment «fabrication addi-

tive (FA)» connaissent de nos joursun essor considérable. elles fontpartie des nouvelles technologiesen mesure de dynamiser le secteurde l’innovation dans un soucid’améliorer les opérations de l'in-dustrie de défense. en effet, cette nouveauté constitueun important enjeu de défense vuson impact, fondamentalementsur la réduction des contraintesd’approvisionnement des armées,liées notamment à la réductiondes coûts logistiques et des frais

généraux, au stockage, au trans-port, au maintien en conditionopérationnelle et à la médecine enopération extérieure (opex).

Quid de l’imprimante 3 DLe terme «impression 3d» ou «fa-brication additive» consiste à «fa-briquer, via une imprimantespécifique, un objet défini à partird’un fichier numérique par ajoutde matière, couche après couche.Ce processus de fabrication per-met, entre autres, de ne plus avoirà stocker physiquement sur placeles articles et pièces nécessairesau bon fonctionnement d’une en-treprise, mais au contraire de limi-ter le stockage à un fichiernumérique». en effet, cette tech-nologie innovante offre de nou-velles voies et peut représenter un

facteur de gains. Cependant, seulle fichier 3d est le pré-requis in-dispensable à toute impression3d, il doit contenir les caractéris-tiques techniques du produit quitransite entre son lieu de concep-tion et celui de production. enoutre, il doit être créé à l’aide d’unlogiciel de modélisation 3d ou gé-néré à partir d’un scanner 3d. Parailleurs, la fabrication additive atrouvé une alternative aux obsta-cles rencontrés dans la fabricationindustrielle, on citera à titred’exemple l’optimisation demasse lors de la conception nu-mérique des pièces qui assurentles conditions nécessaires pourdes formes complexes, la réduc-tion de la consommation des ma-tériaux et enfin la réduction descoûts et du temps de fabrication.

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Aussi, dans un avenir proche, letransport de matériel ne sera peut-être plus nécessaire grâce à l’im-pression 3d, puisque la fabricationdevient plus localisée et la chaîned’approvisionnement sera écour-tée, car munie seulement des ma-tériaux requis et des plansd’impression adéquats, l’arméepourra fabriquer les équipementssouhaités n’importe où. Concernant la vitesse d’impres-sion, elle obéit à de nombreux cri-tères dont les trois indispensablessont le type de machine, la matièreet le volume de la pièce à produire.elle peut donc durer une heurecomme plusieurs jours.

Que peut-on réaliser en impres-sion 3D ?La fabrication additive offre demultiples usages, elle permet decréer différents objets avec desformes géométriques complexeset imbriquées. des objets en bois,en ciment, voire multi-matériaux etdans différentes textures, plas-tiques, métal, textile, etc. on peut citer à titre d’exemple lanourriture (forme, couleur et goût)ainsi, les imprimantes alimentairespourraient être connectées à desordinateurs fournissant des logi-ciels de programmation de menus.Cependant, il est à noter que cesaliments personnalisés imprimésen 3d demeurent encore un projetmais l’idée est de développer unoutil pouvant mesurer individuelle-ment les besoins nutritifs de cha-cun conformément à chaquemétabolisme. dans le domaine médical, la bio-impression sert à soigner les bles-sés de guerre à travers lareconstitution du tissu humain.Après une opération, le médecinou l'infirmier se contentera d'appli-quer un coup de tampon sur lemalade. Pour ce qui est des armes, desmines antipersonnel en 3d sontimprimées afin de faciliter l’entraî-nement des militaires. il s’agit demines non fonctionnelles, qui n’ex-plosent pas comme le font les vraismodèles, elles émettent juste unsignal sonore indiquant que le sol-dat aurait succombé en situationréelle. on citera aussi l’exemple desdrones détecteurs de mines, uneinitiative qui pourrait bien faciliterle travail des démineurs. il s’agitd’un drone imprimé en 3d en me-sure de détecter et de faire explo-ser à distance des mines

antipersonnel. Ajoutons à la listedes objets réalisables en FA, unéquipement entier imprimé en 3d.dans cette optique, les chercheurstentent notamment de développerdes outils plus légers et de se dé-barrasser des gadgets inutiles.

Fabrication additive et main-tien en condition opération-nelle (MCO)«Le maintien en condition opéra-tionnelle des matériels militaires(MCo) aéronautiques, maritimes etterrestres est l’ensemble des ac-tions de maintenance préventive etcurative réalisées par le ministèrede la défense ou par les industrielspublics ou privés afin d’entretenirles matériels militaires». en effet,faire appel à la technologie de l’im-pression 3d en MCo représente unenjeu central et offre de nombreuxavantages incontournables, no-tamment en ce qui concerne les di-mensions opérationnelles etfinancières, à commencer par la vi-tesse à laquelle les objets peuventêtre réalisés. Ainsi, elle permet deréduire le temps d’impression de

modèles même complexes, deplusieurs mois à quelques jours,ou de quelques jours à quelquesheures seulement. s’agissant ducoût et de la performance, l’im-pression 3d offre un coût de pro-duction réduit et des procédésimportants dans deux domainescruciaux pour les armées à savoir :le soutien logistique et le maintienen condition opérationnelle et toutce qui en découle comme l’allège-ment de la maintenance, la réduc-tion du délai d’acheminement etl’entreposage.Ainsi, les articles ne seraient plusstockés physiquement, mais nu-mériquement, ce qui faciliterait lamise à jour du fichier de la pièce etla diminution des stocks de sécu-rité serait donc envisageable,puisque la technologie offrirait lasouplesse nécessaire pour répon-dre à la demande en fonction desimpératifs. A titre d’exemple, l’Usnavy a transporté en 2014, sur leporte-avion Uss essex, une impri-mante 3d et a organisé, à l’inten-tion du personnel, un atelier

intitulé «Print the Fleet», dont l’ob-jectif était de présenter les capaci-tés et applications de l’impression3d aux marins et de développerdes procédures pour l’utilisation del’impression 3d pour le MCo. Par ailleurs, la fabrication additiveest considérée comme un moyenflexible sur le théâtre des opéra-tions, pouvant réellement contri-buer à assurer la suprématie d’uncamp sur un autre et de son maté-riel militaire. A titre d’exemple, etgrâce à la FA, les drones consom-ment moins d’énergie et peuventdonc rester en vol plus longtemps.Mieux encore, ils peuvent opérersur des zones plus étendues géo-graphiquement.du point de vue sécuritaire, desquestions importantes doivent êtresoulevées, notamment en ce quiconcerne le terrorisme, le crimeorganisé et les conflits asymé-triques. en effet, les implicationsde cette technologie sont difficilesà prévoir et à maîtriser, car les ar-mées ne seront pas les seules àbénéficier de ses avantages tech-nologiques, des organisations ou

des individus malveillants pour-raient en tirer profit, c’est pour-quoi, la législation tente d’encadrerla production d’armes et de muni-tions imprimées en 3d. enfin, la technologie est présente,bien qu'encore émergente. Cepen-dant, elle doit encore mûrir et êtreperfectionnée avant de pouvoir re-vendiquer une influence indéniablesur les opérations militaires, no-tamment en termes de volume deconstruction, de précision, de va-riété des matériaux et de possibili-tés d'imprimer des matériauxdisparates et compositesn

La technologie d’impression 3D permet de stocker numérique-ment, ce qui facilitera la mise à jour du fichier de la pièce, aussiune diminution des stocks de sécurité serait donc envisageablepuisque la technologie offrirait la souplesse nécessaire pour ré-pondre à la demande en fonction des impératifs.

Références :- Asinetta serban, olivia Cahuzac-soave

et Axel dyèvre: Les notes stratégiques :impression 3d, des technologies de rup-ture au service des Armées Juin 2016 - Cahier de la Pensée militaire, centre de

doctrine d’enseignement du commande-ment : L’impression 3d au service du sou-tien opérationnel, mai 2018- revue de l’économie de défense: Le

maintien en condition opérationnelle(MCo) des matériels de défense, avril2017

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Le sport équestre est fortement présent au sein de la Garde républicaine avec deux spécialités,à savoir le saut d’obstacles et le sport d’endurance; à cela s’est ajoutée dernièrement une nou-velle spécialité qui est le dressage, considéré selon les spécialistes comme étant «la mère dela discipline de l’équitation». Dans le but de promouvoir l’art de l’équitation à de hauts ni-veaux au sein de la Garde républicaine ainsi que la maîtrise des chevaux par les cavalierslors de l’accomplissement des différentes missions qui leur sont assignés, les cavaliersde la Garde républicaine ont toujours fait honneur à notre pays dans les différentesmanifestations sportives nationales ou internationales dans ces spécialités, où ils sonttoujours sur le podium.

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Sport

El-Djeich N° 685 Août 2020

Chevaux : l’art du dressage

Réalisé par Bahet Mimouna. Ph : Djabri Samir

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l Définition du dressage :Le dressage est une spécialité del’équitation parmi tant d’autres.C’est une spécialité sportiveolympique et mondiale, à carac-tère artistique. Elle est basée surl’harmonisation entre le cavalieret son cheval dans tous ses mou-vements. Elle peut être pratiquéeindividuellement ou de façon col-lective. L’objectif est de faire va-loir la maîtrise du cavalier de soncheval lors des exercices. Elle re-pose sur l’excellente conditionphysique du cavalier et de soncheval, l’entraînement continuainsi que la justesse dans la pra-tique des techniques du duo.

l Les 3 allures :- Le pas : le pas correspond à

une allure symétrique. Le chevalse déplace entre 7 à 8 km/h. Ils'agit d'une allure calme qui as-souplit et muscle le cheval. Elle lemet en condition avant uneséance de travail et l'aide à récu-pérer après différents exercices. - Le trot : c’est une allure symé-

trique. Le cheval se déplace alorsà environ 14 km/h. Elle peut êtreordinaire, rassemblée ou allon-gée comme pour le galop. Le trotmuscle également le cheval etdéveloppe son système respira-toire. Durant le trot, le cavalier ala possibilité de demeurer assissur sa selle, en restant en rythmeavec sa monture. C’est-à-dire, lecavalier prend soin de se lever lé-gèrement sur l'une des battues dudiagonal et redescend sur l'autre. - Le galop : Le galop rassemblé

(en petites foulées) correspond àune allure à 3 temps, une battuevenant de chacun des antérieurset la troisième des postérieurs.Pour cela, il faut être bien assisdans sa selle en gardant toujoursle contact avec la bouche et sui-vre le rythme du chevaln

A retenir:

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Sport

El-Djeich N° 685 Août 2020

u diapason de la profes-sionnalisation, le Hautcommandement de l’ANPveille à faire de ses forcesarmées des pôles d’ex-cellence dans tous lesdomaines, toutes spécia-lités confondues. C’est

pourquoi beaucoup d’efforts sontconsentis dans ce sens où des cyclesde formation sont programmés pourles éléments de l’ANP, à l’intérieurcomme à l’extérieur du pays, àl’image de notre Garde républicaine,qui a engagé un programme richeen cycles de formation et d’entraîne-ment sur site et à l’étranger, au profitde ses éléments dans le cadre de lacoopération militaire. Dans cecontexte, son 11e Régiment de cava-lerie et d’escorte veille à l’entraîne-ment permanent de ses cavaliersafin de leur assurer une préparationde haut niveau pour faire part auxmanifestations sportives et cultu-relles nationales et internationales.

Dans ce sens, et dans le cadre de lacoopération militaire bilatérale al-géro-portugaise, en application desactivités militaires pour l’exercice2020, des formateurs militaires de laGarde nationale républicaine portu-

gaise, experts dans le dressage deschevaux, une spécialité de l’équita-tion nouvellement introduite dansnotre pays grâce à notre Garde répu-blicaine, à qui revient l’exclusivité,ont dispensé un stage au profit d’ungroupe de cavaliers du CGR. Pour mettre la lumière sur cette nou-velle spécialité et ses différentestechniques, nous nous sommes ren-dus au siège du 11e Régiment, oùnous avons assisté à quelquesséances d’entraînement des cava-liers. Avant d’entamer le sujet, nous allonsd’abord donner un petit aperçu surla discipline de l’équitation au seinde l’ANP.

L’équitation au sein de l’ANPAvoir un cheval c’est pouvoir allerfaire un tour sur son dos. Cette ac-tion s’appelle l’équitation. Elle est «latechnique de la conduite du chevalsous l’action humaine». L’équitationest considérée comme «étant un art,un loisir et un sport». Cet art exiged'évoluer avec beaucoup de légèretéet d'élégance et pour y parvenir, unebonne tenue et position àcheval sont essentielles pour le dres-sage de ce dernier. Comme nous le savons tous, les ar-mées depuis l’Antiquité utilisent leschevaux dans les guerres. Leur rôlene s’est pas arrêté là, bien aucontraire, il s’est amplifié au fil dutemps, vu que le cheval est trèsconvoité dans plusieurs domaines,plus particulièrement dans le sportéquestre, dans les courses des che-vaux très réputés mondialement,dans les manifestations culturellessans oublier lors des présentationsdes honneurs aux officiels.Notre Haut commandement de l’ANPaccorde un intérêt soutenu à cettediscipline ainsi qu’à toutes les activi-tés sportives militaires, et ce, à tra-vers les différents programmes deformation et de qualification tracéspar le service des sports militaires àl’intérieur et à l’extérieur du pays,tout en mettant à disposition lesmoyens humains et animaliers né-cessaires concernés par cette disci-pline. Le sport équestre est fortement pré-sent au sein de la Garde républicaineavec deux spécialités, à savoir le sautd’obstacles et le sport d’endurance,à cela s’est ajouté dernièrement unenouvelle spécialité qui est le dres-sage, considéré selon les spécialistescomme étant «la mère de la disci-pline de l’équitation».A ce propos, le directeur du com-

plexe équestre du CGR, le lieutenant-colonel Mohamed Rahal, a indiquéque l'étape du dressage est très utilepour pratiquer n'importe quelle dis-cipline et c’est le but de la program-mation de ce cycle de formation sursite, qui va permettre aux cavaliersde découvrir les différentes tech-niques de dressage, à savoir lestechniques de base du dressage, lamaîtrise des pas, les transitions et lesassouplissements latérales ainsi queles mouvements collectifs coordon-nés. Tout ceci dans le but de pro-mouvoir l’art de l’équitation à deshauts niveaux au sein de la GR ainsique la maîtrise des chevaux par noscavaliers lors de l’accomplissementdes différentes missions qui leursont assignés. En rajoutant que lescavaliers de la GR ont toujours faithonneur à notre pays dans les diffé-rentes manifestations sportives na-tionales et internationales dans lesdeux autres spécialités, où ils sonttoujours sur le podium du meilleurclassement.

Le dressage... une harmonieentre cavalier et chevalLe dressage, d’après le moniteurd’équitation, le capitaine Djamel Be-namar du CGR, consiste à exécuterdes mouvements libres ou imposésafin de montrer l’obéissance du che-val. Il a pour conséquence de le ren-dre calme et souple mais aussiconfiant et attentif. Le dressage du cheval comprenddeux types ,à savoir le dressage ini-tial et le dressage particulier. Le pre-mier consiste à semer un climat deconfiance entre le cheval et le cava-lier où il est important d'avoir un che-val bien dressé aux trois principalesallures (pas, trot et galop), qu’on vadétailler par la suite. Quant au dres-sage particulier, il s’agit «de dévelop-per les mouvements du cheval lorsde la marche du trot, de rapidité etde danse avec des mouvements etdes techniques basées essentielle-ment sur l’expérience et les capacitésdu cavalier». Il est à souligner que le dressaged'un cheval intervient seulementlorsque le débourrage (le cheval ac-cepte une selle et un cavalier sur sondos), a été réalisé sans difficulté etqu'il est possible de le monter sansproblème.

Les principales allures du cheval A propos des trois principales alluresdu cheval que n’importe quel cava-lier doit connaître, selon le moniteurd’équitation l’adjudant Belkacem

A

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Ayadi du CGR, il s’agit principale-ment du «pas, trot et galop». Ellesconstituent un aspect important dudressage et doivent être bien maî-trisées et auxquelles on peut ajou-ter le saut. Elles sont les basesélémentaires de l'équitation. Lesconnaître participe à évoluer aveccertaines grâce et élégance, notam-ment lors des compétitions.Concernant les transitions d’allures,on distingue, selon lui, les transi-tions intra-allures, les transitionsinter-allures (d'une allure à uneautre) ainsi que les allures mon-tantes et descendantes.Il faut savoir que les races des che-vaux les plus présentes au sein dela Garde républicaine et qui accom-pagnent les cavaliers sont le barbeet l’arabe-barbe, qui sont réputéspar leur endurance lors des entraî-nements quotidiens, des compéti-tions et des manifestationssportives et culturelles.

De la théorie à la pratiqueRevenant au programme du stageen question, les moniteurs portu-gais ont beaucoup travaillé lors dece cycle de formation en traçant unprogramme riche en cours théo-riques et pratiques afin d’enrichir etcompléter les connaissances debase des cavaliers stagiaires danscette discipline et les aider à mieuxassimiler leurs cours. C’est pour-quoi ils ont mis l’accent sur les exer-cices d’harmonisation et de justessedes gestes et des mouvements àentretenir dans l’équipe, appelédans la doctrine équestre «carrou-sel» ou plus précisément «dressageen groupe». Plusieurs techniquesde dressage de haute précision etcomplexes ont été à l’affiche de ceprogramme, que les cavaliers ontpratiqué avec beaucoup de maî-trise, à l’instar des figures de ma-nège avec ou sans aide (mains etjambes) qui nécessitent la précisionet la concentration. Nous noussommes rapprochés des entraî-neurs portugais pour en savoir plussur ces techniques.

Figures de manège D’après le moniteur portugais, l’ad-judant-chef Paixaï Zugenio, les fi-gures de manège sont des tracésdessinés dans un manège ou unecarrière. Elles sont réalisées à partirde l’état de base où le cheval suit lapiste, une sorte de chemin tracé parles chevaux sur le sol, en décrivantle pourtour du manège. Il existeplusieurs figures de manège. Cer-

taines demandent plus de précisionque d'autres, les plus réputées sont:

l La volte : il s'agit d'un cercled'environ 6 à 10 mètres de diamè-tre. Pour effectuer une volte, il estnécessaire de réaliser une rêned'ouverture pour provoquer l'incur-vation du cheval. Il n'y a pas dechangement de main.

l La demi-volte : elle corres-pond à un demi-cercle suivi d'unediagonale. Contrairement à la volte,on change de main.

l La demi-volte renversée : elleconstitue le contraire de la demi-volte, car le cavalier fait une diago-nale et il termine sur undemi-cercle. Puis, il change demain.

l Le cercle : cette figure a un dia-mètre plus large que la volte, ce quipermet de travailler le cheval à dif-férentes allures. Le cercle permetd'avoir un cheval incurvé et souple.Pour travailler sur un cercle, il estnécessaire de se grandir et faire pi-voter son buste avec un mouve-ment de rotation du bassin puisplacer la tête dans le prolongementdu buste sans la tourner.

l La serpentine : figure un peuplus complexe car elle demandeplusieurs demi-voltes de mêmetaille, l'une démarrant au milieu dupetit côté de la carrière tandis quela dernière finit au milieu du petitcôté opposé.

L’extension de l’encolure etl’appuyer Il existe aussi d’autres techniquesaussi importantes que les précé-dentes. Il est en effet préférable, del’avis du même moniteur, pour uncavalier de savoir gérer les transi-tions et les différentes techniquesde dressage, telles que «l'extensiond'encolure» et «les appuyers». Pourla première, cet exercice «permetd'échauffer le cheval, surtout endébut de séance, et d’avoir unebonne musculation de l’encolure».Quant à «l'appuyer», tout résidedans l'élégance. «Le cheval se dé-place latéralement, ployé de façonà regarder approcher ses hanches».Pour démarrer l'apprentissage del'appuyer, il est préférable d'avoir uncheval souple et équilibré. Cela apour but de favoriser les mouve-ments en avant.A la fin de ce stage, on a assisté àune chorégraphie artistique animéepar les cavaliers stagiaires et leurschevaux pour l’évaluation de leur ni-veau sur terrain, en plus d’une éva-luation écrite faite auparavant, et ce,

en présence d’officiers supérieurs etdes cavaliers du CGR. Les cavaliersstagiaires ont démontré un haut ni-veau et une grande maîtrise avec letémoignage des formateurs hôtes.Les quatre lauréats du groupe vontbénéficier d’une formation à l’étran-ger dans la même spécialité afind’approfondir leurs connaissanceset leur savoir-fairen

Colonel Abderrahmane Djabri,chef de division des unités spé-cialisées au CGR :«Dans le cadre du plan de profes-sionnalisation et de développementde ses forces armées entamé par leHaut commandement de l’ANP, laGarde républicaine, à l’instar des au-tres composantes de notre Arméenationale populaire a lancé beaucoupde dispositifs dans ce sens. Dans ce contexte, desstages de formation sont programmés au profit de seséléments dans le cadre de la coopération militaire, àl’instar de ce stage avec le partenaire portugais dansle domaine du dressage des chevaux, une spécialitéde l’équitation nouvellement introduite dans notre payspar notre Garde républicaine et qui sera sans doutetrès bénéfique et fructueuse pour nos cavaliers»n

Capitaine Gonçel Reis, moniteur de dressagede la Garde nationale républi-caine portugaise :«Nous avons eu l’honneur d’entraî-ner un groupe de stagiaires de ca-valiers de la Garde républicainealgérienne pendant 15 jours dans lecadre de la coopération militaire bi-latérale entre les deux pays. Descours théoriques ainsi que d’autrespratiques leur ont été dispensés

dans la spécialité du dressage des chevaux, qui estindispensable dans l’art de l’équitation. Noussommes satisfaits du niveau des cavaliers qui étaienttrès attentifs et à l’écoute de nos instructions. Nousallons suivre leur évolution de près dans cette disci-pline»n

Sous-lieutenant Mohamed Zaki El-Aifa, cava-lier au 11e Régiment / CGR, 1er du groupe des stagiaires: «Je suis très satisfait des résultatsque j’ai obtenus, cela m’encourageet me motive. Ce stage était très bé-néfique pour nous. Les formateursportugais nous ont inculqué de nou-velles techniques de dressage ducheval, surtout les figures et lesmouvements en groupe, en plusdes connaissances de base qu’on a acquises au seindu CGR. On espère évoluer dans cette spécialité afinde mieux représenter notre Garde républicaine à l’in-térieur et l’extérieur du pays»n

Ils ont dit

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Histoire

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Commémoration de la Journée du Moudjahid

Causes et faits des offensives du nord-constantinois A l’occasion du 65e anniversaire des offensives de 20 août 1955 aunord-constantinois, la revue «El-Djeich» a rencontré le professeur etchercheur en histoire de la Révolution algérienne, le Dr Omar Bouderba,de l’université de M’sila, qui nous a parlé des raisons et des faits de cejour béni qui a marqué l’histoire de notre Révolution libératrice.

El Djouani R. Traduction : Aït Amirat Malika

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OTRE pays célèbre, le 20août de chaque année,un double anniversaireimmortalisant deux évé-nements décisifs dans leprocessus de notre glo-rieuse Révolution. Lepremier est lié aux offen-

sives du nord-constantinois en 1955qui ont apporté un cinglant démentiaux mensonges et assertions met-tant en doute la capacité de la Révo-lution à assurer l’autonomie de sesdécisions et sa volonté souveraine.Le deuxième évènement, qui a eulieu une année après, se rapporte àla tenue du Congrès de la Soum-mam, dans la région d’Ifri Ouzella-guen. Cet évènement est venuconfirmer l’enracinement de la Révo-

lution dans la voie de la lutte et an-noncer sa maturité et l’avènementd’une Algérie indépendante. A ce propos, et à l’occasion du 65e

anniversaire des offensives du 20août 1955 du nord-constantinois, larevue El Djeich a rencontré le profes-seur et chercheur sur l’histoire de laRévolution algérienne, le Dr OmarBouderba, de l’université de M’sila,qui nous a parlé des causes et faitsde ce jour béni qui a marqué l’His-toire de notre Révolution libératrice. Concernant la préparation des offen-sives du 20 août 1955, le chercheurconsidère qu’il est clair, selon cer-tains documents historiques exis-tants, que Zighoud Youcef les avaitplanifiées «au début de l’été 1955. Lebut était de ne laisser aucune placeau hasard et à l’improvisation maisaussi pour éviter des pertes inutilesà la Révolution, qui passait par unepériode assez difficile sur le plan po-litique et militaire. Par ces offensives,il voulait créer un deuxième Novem-bre qui fera bouger la situation aprèsun moment d’inertie que les Zones 2et 3 connaissaient et, de même, des-serrer l’étau militaire imposé par l’ar-mée française sur la Zone I. Cettedernière connaissait une situation

difficile depuis le déclenchement dela Révolution libératrice. Il espéraitégalement faire entendre la voix dela Révolution en brisant le black-outmédiatique sur la réalité en Algérieimposé par les autorités coloniales». Pour ce qui est des détails, le Dr Bou-derba précise que le Chahid ZighoudYoucef «a tenu sa première réunionau mois de juillet pour coordonnerles efforts et transmettre ses instruc-tions aux commandants des régionsdans le village Ezzamen, situé surune route de montagne reliantSkikda à Collo. La réunion qui avaitrassemblé des responsables de la dela 2ème Région , Zone II, a été suiviepar une deuxième réunion plus élar-gie, tenue au Douar El-M’djahda, àlaquelle avaient pris part tous les of-ficiers et djounoud de la Zone II. Lorsde cette deuxième réunion, la datedes offensives a été fixé au 20 août,date coïncidant également avec lacommémoration de l’exil du roi Mo-hammed V par la France. Il s’agissaitd’affirmer le caractère global et unifiédu combat armé sur l’ensemble duMaghreb arabe, un des objectifs defond sur lesquels insistait la Procla-mation historique du 1er Novembre.Aussi, la concordance et l’interdé-

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N

LE Chahid Zighoud Youcef est né le 18 fé-vrier 1921, à douar Souadek, ex- Condé-Smendou, aujourd’hui rebaptisé de son

nom. Il étudia à l’école française et obtint lecertificat d’études primaires mais il ne putpoursuivre ses études et se dirigea vers la vieprofessionnelle pour aider sa famille. Il exerçale commerce et le métier de forgeron. Concernant le parcours militant du Chahid Zi-ghoud Youcef, il intégue le Parti populaire al-gérien en 1940, alors en pleine clandestinité,après son interdiction en 1939 par l’adminis-tration française. Il participe ensuite aux mani-festations du 8 mai 1945. A la fin de laSeconde Guerre mondiale, le mouvement na-tional se relance avec la reconstitution du PPAsous l’appellation de Mouvement pour letriomphe des libertés démocratiques (MTLD),dont Zighoud Youcef fut un de ses cadres lo-caux. Il se porta candidat sur la liste électoraledu parti et fut élu conseiller municipal lors desélections de 1947. Dans le même temps ilétait responsable de l’Organisation secrète(OS) de la région. Lorsque l’organisation a étédémasquée par les services de police françaisen 1950, Zighoud Youcef est arrêté et incar-céré à Annaba, mais il parvient à s’échapper

en avril 1951. Il se réfugie d’abord dans lesAurès avant de revenir dans le nord-constan-tinois, se déplaçant entre Mila, Grarem et ElMilia. Revenant sur sa participation dans l’actionarmée de Novembre 1954, Zighoud Youcef amarqué sa présence d’une manière tout à faitparticulière. Il a rejoint Mohamed Boudiaf etBen Boulaïd ainsi que d’autres compagnonslors de la réunion historique des 22 et fut auxcôtés de Didouche Mourad en zone 2 (futureWilaya II), en tant que premier adjoint lors dudéclenchement de la Révolution. A la mort deson compagnon et supérieur, tombé auchamp d’honneur, il lui succéda à la tête de laZone 2, en janvier 1955. Les sources historiques algériennes et fran-çaises s’accordent sur le fait que Zighoud You-cef a été l’artisan et le commandantopérationnel des offensives historiques dunord-constantinois, le 20 août 1955 et a as-sisté, une année plus tard, le 20 août 1956, auCongrès de la Soummam, en tant que repré-sentant de la Zone 2. Zighoud Youcef tombeau champ d’honneur le 26 décembre de lamême année, alors qu’il se préparait à accom-plir une mission en Wilaya I (les Aurès)n­­­

Parcours militant du Chahid Zighoud Youcef

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Histoire

64 El-Djeich N° 685 Août 2020

pendance de ces évènements n’étaitpas le fait de hasard, du fait que leurarchitecte et commandant de lazone, Zighoud Youcef, avaitconscience de l’importance de la so-lidarité avec le combat de nos frèresdu Maghreb.» Notre interlocuteurajoute que suite à cette réunion, «leChahid Zighoud Youcef aurait donnédes instructions et ordres aux com-mandants de régions et ce, en pré-paration du jour ‘J’. Il les a exhortésà impliquer le peuple, toutes catégo-ries confondues, dans ces offensives,malgré le risque des pertes encou-rues, car profondément convaincuqu’une telle action allait pousser lesautorités coloniales à la répression.Un acte qui incitera les indécis àprendre une position ferme envers lecolonisateur et réveillera le sens pa-triotique chez la plupart des citoyens.Le commandant de la Région I, Ab-dallah Bentobal et le commandantde la Région II, Benmostefa Be-naouda ont reçu leurs instructions etrejoint leurs positions de combat

respectives, tandis que Zighoud You-cef s’était chargé de la Région III,aidé par Ali Kafi, Salah Boubnider,Bachir Boukadoum, Smaïn Ziguet,Messaoud Boudjeriou, Brahim Chi-bout, Abdelmadjid Kahlerras, RabahBeloucif et bien d’autres». Lors de laréunion susmentionnée, il avait étédécidé que les opérations devaientdurer trois journées successives, du20 au 22 août 1955. Se référant aux données rapportéespar colonel Ali Kafi dans ses mé-moires, où il affirme que les offen-sives ont été minutieusementplanifiées au préalable, il poursuit :«les unités de l’Armée de libérationnationale avaient pris leurs positionsune semaine avant les faits. ZighoudYoucef avait ordonné que les djou-noud, les fidayin et les moussebilinedevaient être répartis suivant unedonne importante qui est quechaque élément devait se dirigervers une destination qu’il connaissaitparfaitement afin de garantir le suc-cès des opérations exécutées au mi-lieu de la journée, coïncidant avec leweek-end des Français, afin de créer

l’effet de surprise, susciter la frayeurparmi eux et rehausser le moral desmasses populaires qui attendaientavec impatience ce jour promis».Concernant les armes utilisées dansles offensives, le chercheur OmarBouderba soutient que «la plupartétaient rudimentaires et comptaientdes explosifs de fabrication artisa-nale, des fusils de chasse etquelques armes de guerre dont dis-posaient les éléments de l’Armée delibération nationale et les gens de larégion qui n’hésitèrent guère à ré-pondre à l’appel de la Révolution li-bératrice». L’offensive avait commencé à l’heureindiquée et dans les régions déter-minées auparavant mais non danstoutes les parties. Il est possibled’avancer que la partie supervisée di-rectement par le Chahid Zighoudétait celle qui avait exécuté le planavec la plus grande précision,d’après notre interlocuteur. «Tout lepoids pesait quasiment sur Skikda,Collo et Constantine, précisément la

région deR a m d a n eDjamel, SalahBouchaour,El Harrouch,Emdjez Ed-chich, SidiMezghiche,Condé Smen-dou (ZighoudYoucef actuel-

lement), Oued Zenati, El Milia,Constantine, El Khroub et bien d’au-tres régions. Tous les sites militaires,casernes, postes de police et de gen-darmerie, institutions économiqueset fiefs des colons européens ont étépris pour cibles.» Si ces opérations audacieusesavaient surpris l’ennemi, lui ont faitsubir des pertes incommensurableset provoqué la panique dans sesrangs, l’arrivée des renforts, avionset navires de combat, a conduit lesforces françaises à déverser leurhaine aveugle sur les citoyens, sansaucune distinction. Dans ce contexte,il est nécessaire de rappeler que lesopérations de représailles se sontpoursuivies pendant au moins unesemaine, soit du 20 au 27 août. A une question relative au nombrede Chouhada des offensives, le cher-cheur affirme que les sources diver-gent dans leurs estimations. Enguise d’exemple de ce qu’avait pu-blié la presse coloniale ce jour-làdans son traitement des faits et desévènements, le journal «L’écho d’Al-ger» rapporte 1273 Chahid et 1024

personnes arrêtées, côté algérien, et71 européens tués, côté français.«Cependant, le Front de libérationnationale, qui avait effectué ce jour-là un grand travail de recensementauprès de la sous préfecture deConstantine, avait publié les noms etles adresses de 12 000 Chahid. Cer-tains de nos historiens pensent quele chiffre est bien plus élevé, car lesopérations de répression orches-trées par les forces de sécurité, ai-dées par les colons, ne faisaientaucune distinction entre les jeunes,les personnes âgées, les femmes etles enfants, outre le fait que les vil-lages avoisinant les plus importantesrégions concernées par ces offen-sives, ont été sauvagement bombar-dés pour venger les mortseuropéens.» Ces faits ont été corro-borés par les déclarations officiellesémises par le général Jacques Sous-telle, en réponse aux évènementsqu’a connus la région pour mâtercette prétendue «rébellion».En dépit des pertes subies par les Al-gériens, les offensives du nord-constantinois ont obtenud’importants résultats. A ce propos,le Moudjahid Lakhdar Bentobal pré-cise que «les objectifs que nousavons réalisés nous ont motivés. Lajoie envahissait nos cœurs, toutcomme ces offensives ont réalisé desobjectifs stratégiques». A titred’exemple et non exhaustif, les of-fensives ont permis de desserrerl’étau imposé par les forces fran-çaises sur la Révolution, notammentdans la Zone I, ce qui allait permettreà nos Moudjahidine d’exécuter, parla suite, des opérations audacieuseset héroïques qui ont confirmé à tousque la France mènait une vraieguerre, contrairement à ce qu’elleprétendait auparavant, et que l’Ar-mée de libération nationale consti-tuait une force à ne passous-estimer. En outre, les offen-sives du nord-constantinois ont per-mis, selon le Dr Omar Bouderba, dedonner une impulsion à «l’action di-plomatique sur la scène internatio-nale, particulièrement à l’Assembléegénérale des Nations unies. La ques-tion algérienne a été inscrite, pour lapremière fois, à l’ordre du jour de la10e session des travaux de l’AG,tenue en automne 1955 et ce, grâceau soutien des pays afro-asiatiquesqui, lors de la conférence de Ban-doeng, en avril 1955, avaient fait leserment d’œuvrer pour que lesquestions du Maghreb arabe soientinscrites à l’Assemblée générale desNations unies»n­­­

Zighoud Youcef voulait créer un deuxième novembre quifera bouger la situation après un moment d’inertiequ’avait connu la zone mais aussi les Zones II et III, et demême desserrer l’étau militaire imposé par l’armée fran-çaise sur la Zone I.

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