VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT · 2015. 11. 26. · 04 la Gazette du Salon 2015la Gazette 05 t...

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Notre Salon du Livre connaît d’année en année toujours plus de succès, avec davantage d’auteurs. Cette manifestation culturelle, rendez-vous littéraire incon- tournable, se distingue également par la qualité des débats, rencontres et décou- vertes qu’elle suscite. Bernard Pivot, l’amoureux des lettres, Président de l’Académie Goncourt, nous fait l’honneur de présider cette nouvelle édition. On dégustera ses phrases, savou- rera ses textes dès le vendredi au gré du spectacle qu’il donnera dans l’Amphi- théâtre Landowski, Au secours! Les mots m’ont mangé. 300 auteurs vous attendent pour vous faire partager leur univers, leurs histoires. Nous nous réjouissons de recevoir notam- ment le récent lauréat du Prix du Roman Fnac 2015 et du Prix Interallié, le boulon- nais Laurent Binet, mais également celui du Prix Fémina, Christophe Boltanski, ainsi que ceux des Grands Prix du Roman et de la Biographie de l’Académie Fran- çaise, Hédi Kaddour et Jean-Noël Liaut. À l’instar de l’an passé, vous avez pu élire le Coup de Cœur des lecteurs boulonnais, et je remercie tous ceux d’entre vous qui ont participé à ce vote ; les résultats en seront dévoilés pendant le Salon. À noter qu’une nocturne BD marquera cette année le lancement de la manifes- tation. Une nouveauté à ne pas rater le vendredi jusqu’à 22 heures. Vous êtes donc attendus toujours aussi nombreux, toujours aussi fidèles, toujours aussi passionnés, pour cet événement d’exception, d’évasion et d’échanges. Très bon Salon à toutes et à tous ! Pierre-Christophe Baguet Maire de Boulogne-Billancourt Président de Grand Paris Seine Ouest ESPACE LANDOWSKI 28, AVENUE ANDRÉ-MORIZET NOUVEAUTÉ : NOCTURNE BD LE VENDREDI www.boulognebillancourt.com 4, 5 & 6 DéCEMBRE 2015 édito ENTRÉE LIBRE VENDREDI 18 H à 22 H SAMEDI et DIMANCHE 14 H à 19 H VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT

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Page 1: VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT · 2015. 11. 26. · 04 la Gazette du Salon 2015la Gazette 05 t VEnDREDi saMEDi ET DiManChE Bande-dessinée La BD à l’honneur CETTE annÉE, L’oUVERTURE

Notre Salon du Livre connaît d’année en année toujours plus de succès, avec davantage d’auteurs. Cette manifestation culturelle, rendez-vous littéraire incon-tournable, se distingue également par la qualité des débats, rencontres et décou-vertes qu’elle suscite.Bernard Pivot, l’amoureux des lettres, Président de l’Académie Goncourt, nous fait l’honneur de présider cette nouvelle édition. On dégustera ses phrases, savou-rera ses textes dès le vendredi au gré du spectacle qu’il donnera dans l’Amphi-théâtre Landowski, “Au secours ! Les mots m’ont mangé”.300 auteurs vous attendent pour vous faire partager leur univers, leurs histoires. Nous nous réjouissons de recevoir notam-ment le récent lauréat du Prix du Roman Fnac 2015 et du Prix Interallié, le boulon-nais Laurent Binet, mais également celui du Prix Fémina, Christophe Boltanski, ainsi que ceux des Grands Prix du Roman et de la Biographie de l’Académie Fran-çaise, Hédi Kaddour et Jean-Noël Liaut.À l’instar de l’an passé, vous avez pu élire le “Coup de Cœur des lecteurs boulonnais”, et je remercie tous ceux d’entre vous qui ont participé à ce vote ; les résultats en seront dévoilés pendant le Salon.À noter qu’une nocturne BD marquera cette année le lancement de la manifes-tation. Une nouveauté à ne pas rater le vendredi jusqu’à 22 heures.Vous êtes donc attendus toujours aussi nombreux, toujours aussi fidèles, toujours aussi passionnés, pour cet événement d’exception, d’évasion et d’échanges.Très bon Salon à toutes et à tous !

Pierre-Christophe BaguetMaire de Boulogne-BillancourtPrésident de Grand Paris Seine Ouest

EsPaCE LanDowski28, aVEnUE anDRÉ-MoRiZET

noUVEaUTÉ : noCTURnE BD LE VEnDREDi

www.boulognebillancourt.com

4, 5 & 6 décembre 2015

édito

EnTRÉE LiBRE

VEnDREDi 18 h à 22 hsaMEDi et DiManChE 14 h à 19 h

V I L L E D E B O U L O G N E - B I L L A N C O U R T

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Le Salon du livre

Programme des rencontresBilletd’humeur

la Gazette du Salon 2015 0302

VENDREDI 4 DÉCEMBRE

Des mots je suis, depuis la petite école, leur camarade de jeux, leur copain des bons et des mauvais jours, leur maître à la fois attentif et étourdi,

leur humble serviteur, leur compagnon de route, leur amant des quatre saisons.

Avons-nous des amis plus disponibles que les mots ? Évidemment, non. Toujours prêts à répondre à nos besoins de communication, à nos désirs d’expression. Nous n’avons qu’à choisir ceux qui conviennent à nos intérêts et à notre humeur. Rien de plus agréable que d’utiliser le mot juste. À condition de respecter sa pronon-ciation et son orthographe et de le placer dans une phrase où sa présence donne du sens, parfois ajoute de la musique.

Ce qui actuellement menace la langue française est le pidgin anglo-américano-techno- intello-bobo-mcDo-snob.

Ce qui sauve la langue est notre amour des mots, notre passion pour la littérature et les écrivains d’hier et d’aujourd’hui.

bernard PivotPrésident d’honneur

du Salon du Livre

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SSI

SAMEDI 5 DÉCEMBRE DIMANCHE 6 DÉCEMBRE14h DiCTÉE pour tous animée par Jean-Pierre colignon (amPHITHéÂTre)

14h30 REnConTRE avec béatrice copper-royer et marie Guyot “Quand l’amour emprisonne” (cINéma LaNdowSkI)

15h GRanD EnTRETiEn avec Hédi kaddour “Les Prépondérants”, Grand prix du roman de l’académie française, animé par baptiste Liger (amPHITHéÂTre)

15h30 GRanD EnTRETiEn avec aldo Naouri “Le couple et l’argent” animé par Philippe delaroche (cINéma LaNdowSkI)

16h GRanD EnTRETiEn avec charles dantzig “Histoire de l’amour et de la haine”, animé par baptiste Liger (cINéma LaNdowSkI)

16h REnConTRE “Une certaine idée de la France” avec Patrick weil et axel kahn, animé par Philippe delaroche (amPHITHéÂTre)

16h45 REnConTRE “Promenades d’écrivains” avec évelyne bloch-dano et Gilles Lapouge, animé par Philippe delaroche (cINéma LaNdowSkI)

17h15 REnConTRE “anthologie d’une conversation” avec Simon Liberati et Frédéric beigbeder, animé par baptiste Liger (amPHITHéÂTre)

17h45 ConfÉREnCE du philosophe charles Pépin “Le pouvoir de la joie” (amPHITHéÂTre)

14h15 GRanD EnTRETiEn avec le philosophe andré comte-Sponville autour de son ouvrage “c’est chose tendre que la vie” animé par Philippe delaroche (amPHITHéÂTre)

14h45 TaBLE RonDE “La république gaullienne” avec michèle cotta, Jean-Louis debré et michel winock, animé par Philippe delaroche (amPHITHéÂTre)

15h30 REnConTRE “Passionnants destins” avec carole martinez, brigitte Giraud, astrid manfredi et alain mabanckou, animé par bernard Lehut (amPHITHéÂTre)

15h30 LECTURE/REnConTRE avec la comédienne clémentine célarié (cINéma LaNdowSkI)

16h15 REnConTRE “La biographie dans tous ses états” avec anca Visdei, François-Henri désérable, Laurent binet, Jean-Noël Liaut et Philippe Jaenada, animé par Philippe delaroche (amPHITHéÂTre)

17h REnConTRE “Histoires de famille” avec Sorj chalandon, Jean-Louis Fournier christophe boltanski et Laurent carpentier, animé par baptiste Liger (amPHITHéÂTre)

17h45 REnConTRE avec antoine Sfeir et robert Solé sur la francophonie au moyen-orient “Pourquoi nous écrivons en français” (amPHITHéÂTre)

18h15 REnConTRE “amériques” avec Héloïse Guay de bellissen, Thomas b. reverdy et Jérémy Fel, animé par baptiste Liger (amPHITHéÂTre)

11h CinÉMaProjection du moyen-métrage de Jean renoir, Partie de campagne, adaptation cinématographique restaurée et numérisée d’une nouvelle de Guy de maupassant au cinéma Landowski.

Le Coup de Cœur des lecteurs boulonnais

sélection 2015• alyah éliette abécassis (albin michel)

• La septième fonction du langage Laurent binet (Grasset)

• Jardins de papier évelyne bloch-dano (Stock)

• Des deux côtés du miroir Jean-marc bloch et rémi champseix (cherche midi)

• Profession du père Sorj chalandon (Grasset)

• Évariste François-Henri désérable (Gallimard)

• Ma mère du nord Jean-Louis Fournier (Stock)

• La source anne-marie Garat (actes Sud)

• nous serons des héros brigitte Giraud (Stock)

• Elsa Triolet et Lili Brik • Les sœurs insoumises Jean-Noël Liaut (robert Laffont)

• Eva Simon Liberati (Stock)

• Petit piment alain mabanckou (Seuil)

• La terre qui penche carole martinez (Gallimard)

• il était une ville Thomas b. reverdy (Flammarion)

• Journal politique - La République gaullienne 1958-1981 michel winock (Thierry marchaisse)

Imaginé et organisé en partenariat avec trois librairies boulon-naises, le comptoir de la bd, Périples 2, la librairie Les mots et les choses et les bibliothèques de la ville.Tous les amoureux des livres, les lecteurs occasionnels, jeunes et moins jeunes, ont jusqu’au jeudi 3 décembre pour élire l’ou-vrage et l’auteur “coup de cœur” 2015 de la ville de boulogne- billancourt.Quinze écrivains ont été sélectionnés parmi ceux participant au Salon. Les boulonnais peuvent glisser leur bulletin de vote dans l’une des urnes mises à disposition dans les bibliothèques, les librairies, l’espace Landowski, le carré belle-Feuille, l’Hôtel de ville…Le “coup de cœur” des boulonnais sera révélé pendant le Salon.

20h sPECTaCLE DE BERnaRD PiVoT “au secours! Les mots m’ont mangé”

18h-22h noCTURnE sPÉCiaLE BanDEs-DEssinÉEs Nouveauté 2015

La GazeTTe dU SaLoN est éditée par la mairie de Boulogne-Billancourt 26, avenue André-Morizet 92 104 Boulogne-Billancourt cedex • Tél. : 01 55 18 53 00 • Site Internet : www.boulognebillancourt.com • coordination : Direction de la Communication • rédaction : Christine Puech, Astrid Renoult • Photos : DR sauf indication • conception et mise en page : Hermès Communication • Impression : YD Print • Tirage : 70 000 exemplaires • dépôt légal : novembre 2015.

Bernard PivotAu secours ! Les mots m’ont mangé

« Un LiVRE PoUR Un EnfanT hosPiTaLisÉ »C’EsT CE qUE VoUs PRoPosE La ViLLE DE BoULoGnE- BiLLanCoURT, à L’oCCasion DU sPECTaCLE ExCEPTion-nEL ET PaRTiCULièREMEnT saVoUREUx qUE DonnERa BERnaRD PiVoT PEnDanT La noCTURnE DU saLon.PoUR PaRTiCiPER à CET ÉLan LiTTÉRaiRE ET soLiDaiRE, LE PRinCiPE EsT siMPLE : iL sUffiT DE sE PRÉsEnTER à L’aCCUEiL DE L’aMPhiThÉâTRE aVEC Un LiVRE JEUnEssE qUE VoUs REMETTREZ aUx hôTEssEs D’aCCUEiL ET qUi DEViEnDRa VoTRE sÉsaME PoUR aCCÉDER à La REPRÉsEnTaTion (Un LiVRE PaR PERsonnE – ÉTaT nEUf).aLBUMs PoUR LEs ToUT-PETiTs, hisToiREs, ConTEs, DoCUMEnTaiREs, BanDEs-DEssinÉEs PoUR LEs EnfanTs EnTRE 0 ET 10 ans sERonT ainsi RECUEiLLis LoRs DE CETTE soiRÉE PUis REMis aU CoURs DU Mois DE DÉCEMBRE aUx REsPonsaBLEs DEs PôLEs MÉDiCaUx ET ChiRURGiCaUx PÉDiaTRiqUEs BoULonnais.

La critique de Jérôme Garcin :Ce n’est pas en alignant méthodiquement ses souvenirs qu’on raconte sa vie, c’est en avouant publiquement sa passion, c’est-à-dire sa raison de vivre. Pour Bernard Pivot, ce sont les mots. Ils se bousculent dans sa bouche depuis sa naissance, ils coulent dans ses veines, ils l’obligent à sans cesse se gratter la tête, ils lui ont permis de prendre langue avec les plus grands écrivains de notre époque, ils le font voyager sur les conti-nents de tous les dictionnaires, ils empêchent de dormir cet amant fougueux de la grammaire, ils lui procurent une ivresse encore plus grande que celle d’un moulin-à-vent, ils ajoutent à sa gourmandise, ils l’aident à être heureux et lui donnent l’illu-sion que le temps ne passe pas. Sans les mots, qui sont ses alliés substantiels et ses amis de toujours, aurait-il accompli cette folie : monter sur scène, lui qui est si peu cabot et tellement pudique, pour fantasmer son existence et même commencer, avec Patrick Modiano, une carrière d’imitateur ? Il a pour eux une gratitude légitime et nous, ses spectateurs, nous expri-mons notre reconnaissance aux mots qui offrent à Bernard Pivot d’oser la comédie dans un spectacle drôle, émouvant, léger, savant où il prétend être mangé par les mots alors que c’est lui, alliage précieux d’Émile Littré et de Leopoldo Fregoli, qui les dévore à pleines dents et s’en empiffre. Quel régal ! y

t VEnDREDi 4 DÉCEMBRE à 20h,

aMPhiThÉâTRE DE L’EsPaCE LanDowski

Entrée libre sur don d’un livre pour enfantdans la limite des places disponibles

la Gazette du Salon 2015

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la Gazette du Salon 2015 la Gazette du Salon 2015 0504

VEnDREDi saMEDi ET DiManChEtBande-dessinée

La BD à l’honneurCETTE annÉE, L’oUVERTURE DEs PoRTEs DU saLon aURa LiEU Dès LE VEnDREDi aVEC UnE

noCTURnE ConsaCRÉE aU 7e aRT. PaRMi LEs noMBREUx aUTEURs ET DEssinaTEURs DE

BD ayanT RÉPonDU PRÉsEnTs à L’oCCasion DE CE BEL ÉVÉnEMEnT, RETRoUVEZ RoMain

DUTREix oU DiDiER TRonChET, Mais aUssi JEan-ChRisToPhE ChaUZy ET BiEn D’aUTREs…

3 JoURs DE DÉDiCaCEs ET DE REnConTREs.

Didier Mada - Bruno Fermier

Joblin

Foerster

Julien Maffre

Majid Bâ - Pierre Fouillet

Kim Consigny

Marion Mousse

Aude Massot

Pierre-Emmanuel Dequest

Pierre Van Hove

Régis Parenteau-Denoël

Lucile Thibaudier

Claire Fauvel

Érick Surcouf

Géga

Philippe Jallois

Julie Birmant - Clément Oubrerie

Yak

Gelweo - Gildas Jaffrennou

Annie Goetzinger

Mathieu Sapin

Ned C.

Emmanuelle Teyras

Jean-Christophe Chauzy

Nicolas Ryser

Marc Chalvin

Frédéric Brrémaud

Frédéric Brrémaud - Giovanni Rigano

Charlotte Gérald

Frédéric Campoy

Nicolas Debon

Davide Fabbri

Didier Tronchet

Guillaume Delacour

Pascal Piatti

Falba - Geminiani

Laurent Dufreney - Miss Prickly

Taduc

Dirick

Romain Dutreix

Félix Brune

Jaouen

Alain Brion

Karim Friha

Nicolas Juncker

Joe Skull

Olivier Bernard

Paola Antista

Florence Cestac

Erroc

Pascal Bresson

Læti Vanille

Marko

Papazoglakis

Hugues Micol

Claude Plumail

Élise Griffon

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Les Prépondérants, un titre énigmatique, un beau titre de roman… qui sont ces “Prépondérants” ?C’est le groupe de pression le plus puissant, le mieux organisé d’Afrique du Nord. On les trouve parfois au premier plan des conflits coloniaux, parfois dans l’ombre. Ils auront réussi à faire échouer tous les projets de réforme entre la fin du XIXe siècle et les années 1950.Pourquoi la france a-t-elle selon vous mis plus de temps à accorder l’indépendance aux pays qui étaient sous son protectorat ? à cette époque-là la G.B accorde déjà une certaine indépendance à l’Égypte…La Grande-Bretagne n’avait pas de “colons” en Égypte, donc pas de population qui aurait voulu régner pour les siècles des siècles. Elle voulait surtout la maîtrise du canal de Suez. Ajoutez à cela que les Britanniques étaient plus réceptifs aux arguments des “cousins” américains sur “le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes”. Et si la France

s’est maintenue, c’est en contradiction avec des traités internationaux qui ne lui confiaient pas le droit de colo-niser à tout-va. Dans les années 1920 notre pays vit dans la double illusion de pouvoir dicter ses volontés à tout le monde en occupant la Ruhr, et de constituer un “Em-pire de cent millions d’habitants”. Mais l’occupation de la Ruhr va provoquer le réveil de l’hitlérisme et, entre 1945 et 1960, l’affirmation impériale tournera à la catastrophe.quelle place tient l’amour dans votre roman ?C’est l’une des grandes passions, et sans doute celle qui fait le plus d’histoires. Donc la mieux à même d’intéresser un romancier. C’est aussi la plus difficile à mettre en scène car il faut éviter deux écueils : l’abstraction et le cliché. Pour la jalousie amoureuse, par exemple, je suis incapable d’écrire : “Elle éprouva une jalousie cruelle, mordante et vengeresse.” En fait, j’en suis très capable mais ensuite il y a une voix qui me dit “T’as pas honte ?” Parce que l’art du roman ça n’est pas d’aligner trois adjectifs faciles. C’est de donner à voir, à entendre, à penser, à sentir, c’est de mettre

en scène, en action, en accents, en rythme. Ce qu’on doit au lecteur c’est de la bonne mise en scène. Dans le roman, Kathryn, qui se sait trompée, cherche des lettres sur le bu-reau de son mari, son mari la surprend. C’est un classique de la scène de couple en conflit. Comment le renouveler ? Comment prendre à contre-pied le lecteur qui croit avoir deviné ? Comment faire que l’histoire ne s’arrête pas là ? Le mari, Neil, est furieux, mais sa colère est bizarre, plus aigre, plus douloureuse qu’on ne pourrait s’y attendre. Kathryn trouve qu’il en fait trop, cette fois serait-il innocent ? Elle a un moment de confusion, et soudain elle comprend : son mari a bien une nouvelle maîtresse, il en est amoureux fou, mais la maîtresse n’écrit pas, ça le rend malade. Kathryn se rend compte qu’elle cherchait la lettre qu’il voudrait recevoir, et qu’il ne reçoit pas. Il souffre doublement, de ne rien recevoir, et d’être accusé à tort par sa femme, qui rajoute du sel sur la plaie, sans le vouloir. Tout cela on ne le trouve qu’en écrivant la scène, dans l’allant de l’écriture, dans l’élan de la fiction. Et l’histoire ne s’arrête pas là, et si vous voulez la suite…Êtes-vous heureux de l’accueil qu’a reçu votre livre ? qu’est-ce qui vous fait le plus plaisir ? Le Grand Prix de l’académie, les critiques très élogieuses, le retour des lecteurs… quel est le plus beau compli-ment que l’on vous ait fait sur votre livre ?C’est une belle saison ! Il m’arrive d’écrire moi-même des chroniques littéraires, et je vois bien quand le travail a été fait. Contrairement à leurs détracteurs, les critiques littéraires font en majorité le métier avec scrupule, précision et rythme.Le Grand Prix du roman de l’Académie, c’est la consécra-tion par excellence, ça m’a touché. Je me fais une fête du 3 décembre, la séance officielle de l’Académie où Sansal et moi serons honorés à l’occasion du centenaire de ce prix.Le meilleur compliment de lecteurs ? Peut-être “Et maintenant on attend le suivant…” y

Grand entretien

Hédi Kaddour Les Prépondérants GaLLiMaRD

Voici sept personnages avec qui nous allons vivre, des premières manifesta-tions contre le “mariage pour tous” jusqu’aux dernières. Il y a Ferdinand, garçon de vingt ans blessé par la vulgarité de son père, le député Furnesse, vedette homophobe des média et fier de l’être ; Pierre, le grand écrivain n’écrivant plus ; Ginevra, qu’il tente d’aimer ; Armand et Aaron, qui vivent en couple ; Anne, si belle et victime de sa beauté ; bien d’autres encore. Tous apportent leur voix à ce concert de l’esprit où le comique le dispute à la rage. Que s’est-il passé durant cette période ? Quel esprit est entré dans Paris, si contraire à Paris ? Comment ce que l’on appelle un événement transforme-t-il la vie des hommes ? Le grand roman de l’amour au temps de la haine. y

Grand entretien Charles DantzigHistoire de l’amour et de la haine GRassET

saMEDi 15h - aMPhiThÉâTREt

saMEDi 14h30 - CinÉMa LanDowskitsaMEDi 16h - CinÉMa LanDowskit

Rencontre avec Béatrice Copper-Royer et Marie Guyot Quand l’amour emprisonneaLBin MiChEL

BÉaTRiCE CoPPER-RoyER EsT PsyChoLoGUE CLiniCiEnnE ET PsyChoThÉRaPEUTE. MaRiE GUyoT EsT JoURnaLisTE. ELLEs s’inTERRoGEnT sUR LEs PRofiLs PsyChoLoGiqUEs DE CEUx qUi, aVEC LEs MEiLLEUREs inTEnTions DU MonDE, fonT DE L’aMoUR qU’iLs noUs DonnEnT, UnE PRison.

Béatrice CoPPER-RoyER et Marie GUyoT

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saMEDi 14h - aMPhiThÉâTREt

Dictée ludique avecJean-Pierre Colignon Ouverte à tous !Correcteur d’imprimerie, d’édition et de presse, Jean-Pierre Colignon a corrigé les articles des journalistes du Monde pendant 20 ans. Auteur de nombreux ouvrages, il crée dé-sormais des dictées ouvertes à tous, qui nous font redécouvrir la diversité de la langue française, sa richesse, sa beauté. Pas de mots tordus, pas de pièges sadiques, mais de belles phrases, rythmées, enlevées, sonores, qui racontent une histoire tout spéciale-ment dédiée à Boulogne et aux Boulonnais. Venez nombreux ! y à PaRTiR DE 8 ans

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iL ÉTaiT Dans La LisTE finaLE PoUR LE PRix GonCoURT, Mais iL aVaiT DÉJà REçU LE GRanD PRix DE L’aCaDÉMiE fRançaisE aVEC BoUaLEM sansaL PoUR 2084- La fin DU MonDE (GaLLiMaRD). oR, PERsonnE n’a JaMais RÉUssi LE DoUBLÉ. iL faUDRa DonC s’inTÉREssER aU GonCoURT 2015 (MaThias EnaRD, BoUssoLE – aCTEs sUD) Mais aUssi à CE faVoRi MaLhEUREUx qUi siGnE L’Un DEs RoMans LEs PLUs DEnsEs DE CETTE REnTRÉE.

GRanD PRix DU RoMan DE L’aCaDÉMiE fRançaisE

inTERViEw En PaGE 14

Les rencontres du samedi

la Gazette du Salon 2015la Gazette du Salon 2015 0706

Balzac disait que le visage était le reflet de l’âme. Pour vous ce sont les jardins. Expliquez-nous cela…Les jardins reflètent en effet le goût, la culture, le sens de la beauté, la person-nalité, les aspirations et même l’idéal de leur propriétaire. Selon qu’on pré-fère les jardins bien organisés, ou au contraire un peu sauvages, les fleurs plus que les arbres, les jardins à la fran-çaise ou à l’anglaise, ou bien encore les jardins potagers – on peut “lire” en quelque sorte l’“âme” de ceux qui les aiment.

Votre jardin est la réalisation d’un rêve d’enfant, de petite Parisienne en manque de nature. qu’est-ce qu’il dit de vous ?Que j’ai toujours cherché à réaliser mes rêves, justement !quel est le plus beau jardin que vous ayez jamais vu ?J’ai vu beaucoup de beaux jardins ; celui que je choisirais, pourtant, est un jar-din modeste mais très bien entretenu d‘une grand-mère (qui n’était pas la mienne). C’était ce qu’on appelle “un jardin de curé”, avec une allée centrale,

des légumes et des bordures d’œillets, des groseilles et des fraises. Donc, rien d’extraordinaire mais on y voyait toute une vie de soins, d’amour des plantes, d’ordre et de poésie en même temps.quel rôle les jardins ont-ils véritable-ment eu dans la vie et l’œuvre des grands auteurs que vous avez choisis et notamment dans la vie des écrivains comme George sand et Colette ?Pour Sand et pour Colette, le jardin est attaché à l’enfance ; pour l’une à sa grand-mère à Nohant, un parc que Sand aura à cœur d’entretenir à son tour, pour Colette,

celui de Sido, sa mère, à St-Sauveur en Puisaye. Pour George Sand, c’est un refuge et l’occasion de jardiner, bêcher, planter elle-même. Pour Colette, le jardin de Sido est lié à sa nostalgie de la maison perdue et du pays natal mais aussi à l’écriture car elle est sans doute celle qui a le mieux parlé des plantes et des bêtes. Elle a possédé ou aimé des jardins dans tous les lieux où elle a vécu – jusqu’à sa mort, dans son appartement du Palais-Royal. Pour toutes les deux, le jardin est à la fois un mode de vie et un idéal de beauté. y

Rencontre : “Promenades d’écrivains” avec

Évelyne Bloch-Dano et Gilles Lapouge

Aldo NaouriLes couples et leur argent oDiLE JaCoB

Rien n’est gratuit ! C’est ce que nous apprend le pédiatre Aldo Naouri, qui, pour mieux comprendre les enfants s’est toujours intéressé aux parents, et en particulier aux problématiques qui concernent le couple. Dans son dernier ouvrage, il aborde un thème central mais qui reste bien souvent tabou : l’argent. Parce que l’argent est un révélateur important du fonctionne-ment du couple, il lui a semblé passionnant d’étudier les différents “modèles” qui se sont présentés dans son cabinet durant ses quarante années de pratique. Il souligne à quel point le modèle de relation duelle et durable a changé, faisant place à un autre, fondé sur l’individualisme où l’équilibre vital est menacé par l’anéantissement du principe du don et du contre-don. “Comme elles savent, depuis qu’elles se sont mises à “gagner leur vie” que rien n’est gratuit, on espérait entendre les femmes se demander si le virage qui leur a été proposé n’est pas responsable de la précarité des couples. Elles cherchent des hommes qu’elles ne trouvent pas, occupés qu’ils sont à s’interroger sur ce qu’elles peuvent bien vouloir. Leur aurait-on fait sacrifier à leur insu quelque chose qui leur assurait un équilibre, fût-il fragile ? Si oui, quoi et pour quelle raison ?” y

saMEDi 15h30 - CinÉMa LanDowskit

saMEDi 16h45 - CinÉMa LanDowskit

ÉVELynE BLoCh-Dano noUs PREnD PaR La Main. son LiVRE, JaRDins DE PaPiER – DE RoUssEaU à MoDiano (sToCk) EsT UnE inViTaTion aU VaGaBonDaGE ET à L’ÉMERVEiLLEMEnT.

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à Boulogne vous allez retrouver votre ami Bernard Pivot, le président d’hon-neur de cette 10e édition du salon. Dans votre dernier livre, vous revenez sur la création d’apostrophes. que vous évoquent ces souvenirs ?Il s’agit plutôt d’Ouvrez les guillemets qui précéda Apostrophes. Un demi-siècle a passé comme passent les nuages. Si je repense à ces moments, je pense au bon-heur. Comme nous étions jeunes alors et comme nous nous aimions, toute la pe-tite bande des Guillemets et celle d’Apos-trophes. Je me disais que nous étions gais et malicieux. Quand je revois ces années en allées, leurs couleurs sont toujours aussi vives et fraîches. La vitre qui me sépare d’elles est si transparente que j’ai parfois l’impression qu’elles commencent.

on vous dit inclassable, singulier, jour-naliste, écrivain, voyageur, géographe et poète… Ce qui se vérifie dans votre dernier ouvrage, Gilles Lapouge, en toute liberté. Liberté, est-ce le mot qui vous caractérise le mieux ?Inclassable, peut-être, car je n’ai pas eu de bonnes relations, du temps où j’étais écolier, avec les “classes” du collège. Si je voulais me définir, je retiendrais plutôt l’expression suivante, qui donnait son titre à un de mes précédents livres : Le flâneur de l’autre rive, car ce n’est pas le tout de flâner. Il faut encore savoir se perdre et, dans cet exercice, je ne manque pas de dons.C’est pourquoi je m’intéresse à la géo-graphie : habile à me perdre et passionné de l’égarement, je fais de la géographie

pour me tromper dans ses complica-tions. Voilà pourquoi, dans une carte de géographie, ce que je préfère est ce qu’on appelle : “la légende”, ce tableau qui figure au bas de la feuille, à gauche en général, et qui traduit en “mots” les “signes” dont le cartographe a tatoué sa carte. Que ce tableau s’appelle une “légende” me rassure. J’y vois la preuve que la géographie (et la Terre par consé-quent) n’est pas cette combinatoire mathématique que les géographes ont

élaborée péniblement depuis 2000 ans et dont le GPS, qui empêche les gens de se perdre, forme la conséquence la plus regrettable.qu’avez-vous envie de partager avec vos lecteurs pendant cette rencontre ?La passion du livre, cette usine la plus simple du monde et la plus robuste. Avec ses quelques lettres, il est plus sophisti-qué que les machineries de Krupp ou du Creusot réunies. Plus puissant et plus ef-ficace. Il me suffit de disposer quelques signes dans un certain ordre et je par-cours les siècles et les continents, le de-dans des âmes et le secret des forêts, les rêves et les songes du monde.Le plus étonnant, c’est la robustesse du livre. Oubliez-le pendant dix ans ou pendant trente siècles, dans une grange ou dans une grotte de la Galilée, retrou-vez-le. Soufflez sur la poussière et les sables qui l’offusquent et il se remet à faire son tic-tac. Si un jour j’ai à mourir, je crois que j’emporterai un livre avec moi. On ne sait jamais. y

GiLLEs LaPoUGE En ToUTE LiBERTÉ (LE PassEUR ÉDiTEUR) : inCLassaBLE ET sinGULiER, L’ÉCRiVain-VoyaGEUR aVEnTURiER ET CasaniER, GÉoGRaPhE- PoèTE, JoURnaLisTE ET foU DE PiRaTERiE LiVRE son aBÉCÉDaiRE PERsonnEL aU soiR DE sa ViE. Un GiLLEs LaPoUGE PEUT En CaChER Un aUTRE… Dans CET oUVRaGE En CoLLaBoRaTion aVEC ÉRiC PoinDRon.

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Page 5: VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT · 2015. 11. 26. · 04 la Gazette du Salon 2015la Gazette 05 t VEnDREDi saMEDi ET DiManChE Bande-dessinée La BD à l’honneur CETTE annÉE, L’oUVERTURE

simon Liberati, est-ce Eva qui vous a fait sortir de votre abri antiatomique dans lequel frédéric Beigbeder est venu vous rendre visite en 2004 pour un entretien que l’on retrouve dans Conversations d’un enfant du siècle ?s.L : L’endroit en question était en réalité un appentis appuyé sur un rocher dans le XIXe arrondissement à la station Télégraphe. Dans cet atelier assez coquet je peignais et il m’arrivait même de recevoir des visites. Frédéric était tellement ému de visiter un quartier qu’il ne connaissait pas qu’il a tout vu avec les yeux émerveillés de l’enfance. J’ai été chassé de ce domicile quand j’écrivais mon second livre voici dix ans.Vous êtes tous les deux les écrivains les plus “snobs” de Paris… Est-ce pour ça que vous vous aimez ?s.L : Non, il y a des tas de gens snobs comme vous dites qui m’exècrent et ré-ciproquement. En matière de littérature, qui est un métier de plouc, le terme de snobisme me paraît toujours un peu ridicule. Frédéric m’est très sympathique, voilà tout.

f.B : J’ai rencontré Simon après avoir lu son premier manuscrit. Même si c’est difficile à croire, c’est la rencontre la moins mondaine de ma vie, et la plus purement littéraire. J’ai probablement croisé Simon auparavant 1 000 fois sans lui parler, et ne lui ai adressé la parole en 2004 que pour lui dire que j’avais adoré Anthologie des apparitions et désirais le publier chez Flammarion. Quant au qualificatif de “snob”, il ne me dérange pas. Le snobisme a toujours fait avancer l’esthétique. Sans snobisme, l’homme serait encore vêtu de peaux de bête, dans une caverne non décorée par Vincent Darré, et certainement pas parfumée aux photophores de chez Cire Trudon.Vous êtes désormais des hommes heureux tous les deux. n’est-ce pas angoissant pour des écrivains ?s.L : Vous voulez dire sans doute que nous sommes mariés ? Il y a beaucoup de gens de lettres vivant en ménage qui ne sont pas autrement angoissés. Comme l’a expliqué Frédéric dans un livre récent, le mariage libère du célibat, c’est-à-dire des femmes en général.

f.B : Très angoissant. En outre, “le bonheur fait grossir”, ai-je écrit dans L’égoïste ro-mantique. Je suis inquiet pour nous deux. Mais on n’écrit pas tellement mieux quand on est malheureux. Entre les nuits blanches et les tentatives de suicide, on n’a guère le temps.simon Liberati, Eva est un roman, l’œuvre d’un romancier, l’œuvre d’une vie puisqu’Eva est la femme de votre vie ; elle a inspiré votre 1er roman, vous lui consacrez celui-ci… Comment a-t-elle reçu votre livre ?Sobrement, comme toujours. Eva adore qu’on parle d’elle, même si elle n’aime pas qu’on raconte sa vie.Vous avez été écarté du Goncourt, vous n’êtes pas trop déçu ?Je n’ai pas pour habitude de commenter ou de remettre en question les décisions des jurys littéraires.frédéric Beigbeder, vous avez interrogé “les dernières personnes intelligentes sur terre” pour Conversations d’un enfant du siècle. simon Liberati en fait partie. Pourquoi est-il, selon vous, un grand écrivain ?Parce qu’il trouve les phrases les plus belles pour décrire des choses hideuses, et les mots les plus cruels pour raconter des gestes gracieux.Vous racontiez dans votre auto- interview de 2009 que vous ne vouliez plus être Jean d’ormesson mais Patrick Modiano. où en êtes-vous ?Ayant renoncé à me transformer en

quelqu’un d’autre, j’en arrive ces jours-ci à cet affreux constat que je vais peut-être, désormais, devoir me contenter d’être moi. y

la Gazette du Salon 2015la Gazette du Salon 2015

Les rencontres du samedi

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Conversations d’un enfant du siècle GRassET“Écrire, c’est parler en silence, et récip-roquement : parler c’est écrire à haute voix. J’ai interrogé les auteurs de ce livre comme un apprenti garagiste question-nerait un professionnel sur la meilleure manière de changer un joint de culasse. Je voulais déchiffrer leur méthode, com-prendre les rouages de leur travail, voler leurs secrets de fabrication. C’est fou comme on se sent bien en écoutant les dernières personnes intelligentes sur cette terre.”frédéric Beigbeder

Eva sToCk“Un soir de l’hiver 1979, quelque part dans Paris, j’ai croisé une femme de treize ans dont la réputation était alors “terrible”. Vingt-cinq ans plus tard, elle m’inspira mon premier roman sans que je ne sache plus rien d’elle qu’une photo de paparazzi. Bien plus tard encore, c’est elle qui me retrouva à un détour de ma vie où je m’étais égaré. C’est elle la petite fée surgie de l’arrière monde qui m’a sauvé du laby-rinthe et redonné une dernière fois l’élan d’aimer. Par extraordinaire elle s’appelle Eva, ce livre est son éloge.”simon Liberati

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Rencontre : Frédéric Beigbeder et Simon LiberatiDans son DERniER LiVRE, ConVERsaTions D’Un EnfanT DU sièCLE (GRassET) fRÉDÉRiC BEiGBEDER PaRTaGE LEs ÉChanGEs qU’iL a EUs DURanT sa CaRRièRE D’ÉDiTEUR Mais aUssi D’ÉCRiVain aVEC qUELqUEs-Uns DEs PLUs GRanDs aUTEURs DU DÉBUT DU xxie sièCLE. sE DEssinE à ChaqUE fois LE PoRTRaiT DE L’inTERLoCUTEUR, Mais aUssi CELUi DE fRÉDÉRiC BEiGBEDER LUi-MÊME, ET DE ToUTE UnE ÉPoqUE qUi PaRaîT DÉJà LoinTainE, LaissanT à La LiTTÉRaTURE La REsPonsaBiLiTÉ ET LE soin DE REnDRE LEs ChosEs ÉTERnELLEs. PaRMi LEs ÉCRiVains REnConTRÉs, siMon LiBERaTi. iLs sE RETRoUVEnT aUJoURD’hUi PoUR PaRLER D’EVa (sToCk), son DERniER RoMan.

frédéric BEiGBEDER

simon LiBERaTi

Votre dernier ouvrage, Le sens de la République porte un message d’opti-misme. si vous deviez le résumer en quelques lignes, quel serait-il ?Les Français iraient mieux s’ils réalisaient qu’ils ont beaucoup plus en commun qu’ils

ne le croient. Trop de Français se sentent mal à l’aise : certains ne “reconnaissent” plus leur pays ; d’autres, Français en droit, ne se sentent pas reconnus comme tels par leurs compatriotes. Nous sommes le plus vieux pays d’immigration en Europe. Et ce malaise vient notamment de ce que les migrants de nos anciennes colonies sont différents de ceux venus d’Italie,

de Turquie ou de Pologne. Ces der-niers savaient qu’ils arrivaient dans un pays étranger et qu’ils devaient en ap-prendre la langue et les lois. Les autres, en provenance de notre ancien empire colonial n’étaient pas étrangers à la France, certains avaient été Français à un moment, comme les Algériens, et ils subissaient un choc de voir que per-sonne ne connaissait leur histoire, qui était pourtant aussi celle de la France. Il y a donc une histoire globale de la France qui s’ignore et qu’il faut connaître car elle nous est commune et nous unit. Quatre piliers - le principe d’égalité, la mémoire

de la Révolution, la langue et la laïcité - fondent cette cohésion nationale que mon livre révèle. y

Comme en 2013, Axel Kahn a parcouru au printemps 2014 la France en diagonale : depuis la Pointe du Raz, en Bretagne, jusqu’à Menton et la Méditer-ranée, cette fois. Tout diffère cependant entre ces deux périples, à commencer

par la difficulté du second, qui s’est ap-parenté à une épreuve physique que le marcheur n’a pas toujours été certain de pouvoir mener à son terme. Il a par-couru, souvent hors tout chemin balisé, 2 057 km, et, surtout, a gravi 43 000 m… et descendu autant ! Cette fois, le périple a été un vrai “voyage au bout de soi”, que des genoux douloureux et une épaule déboîtée ne sont pourtant pas parvenus

à écourter. Un voyage intérieur, aussi. Par ailleurs, les régions traversées cette année sont apparues moins éprouvées par les crises que celles du nord-est de la France, leur dynamisme mieux conservé semblant aller de pair avec la vigueur de l’attache-ment des habitants à l’identité de leurs territoires.Comme Pensées en chemin, Entre deux mers est un récit de voyage passionnant, poétique et drôle, celui d’un marcheur épris de beauté. Axel Kahn ne manque aucune occasion de rencontres et de débats, à chaque étape. Son livre est riche de réflexions politiques sur la France réelle, celle des gens, ses difficultés mais aussi ses atouts et ses espoirs. y

Vous étiez venu à Boulogne il y a deux ans pour nous parler de la beauté. Vous êtes de nouveau parmi nous cette année pour évoquer votre dernier roman qui a pour objet : la joie. La joie est un petit mot, qui paraît anodin et pourtant ce qu’il contient est immense… Pourquoi avez-vous choisi ce thème ?Parce que la joie est une énigme, et à ce titre un beau sujet philosophique. Elle peut jaillir même sans raison, d’où l’idée d’une joie folle. Elle nous surprend souvent, et peut même sembler scandaleuse dans certaines situations. Il y a aussi une raison plus personnelle ; je me suis souvent surpris à être joyeux dans l’adversité, j’ai écrit mon roman pour me pencher sur cette énigme.Votre personnage principal, solaro, rencontre de nombreuses épreuves dans sa vie, comme nous tous, et pourtant, il ne se plaint pas, il ne souhaite

même pas que cela change… Est-ce bénéfique de ne pas vouloir changer les choses ? L’acceptation est une solution ou une forme de soumission ?L’acceptation, au sens noble et fort, n’est pas une rési-gnation mais un consentement affirmatif, un geste sage ou stoïcien. Dans certains cas l’acceptation peut même être une force de changement : en acceptant ce que je ne peux changer je trouve la force de changer ce que je peux changer. Accepter c’est trouver la force de dire “c’est comme ça”. Mais pas un “c’est comme ça” résigné, un “c’est comme ça” affirmatif, presque arrogant. Souvent c’est lorsque nous nous sentons enfin capables d’accepter les choses que nous redevenons capables d’agir sur elles.La joie rend heureux mais peut-elle faire pleurer ?Oui la joie peut faire pleurer : pleurer de joie c’est prendre soudain la mesure de certains miracles, comme, par

exemple, le miracle d’exister. J’au-rais pu ne pas être. Et pourtant je suis ! Pourquoi ? Et si la joie était comme la rose dont parle le mystique Angelus Silesius “sans pourquoi”.“Je lui dis que ma sortie je n’y pense jamais. Jamais. Je lui dis que j’ai cette vie-là à aimer et que c’est bien assez. Je lui dis que je ne veux pas de son espoir parce que l’espoir est un poison : un poison qui nous enlève la force d’aimer ce qui est là.” Solaro traverse les épreuves de l’existence avec une force que les autres n’ont pas : il sait jouir du moment présent. Ce livre est son histoire, le roman d’un homme joyeux. C’est aussi une invitation à la réflexion, à comprendre ce qu’est la “joie”, cette force mystérieuse qui, à tout instant, peut rendre notre vie exaltante. y

La Joie aLLaRy ÉDiTions

Rencontre Patrick Weil / Axel Kahn :Une certaine idée de la France

PaTRiCk wEiL Un hisToRiEn sPÉCiaLisTE DEs qUEsTions D’iMMiGRaTion ET DE CiToyEnnETÉ, DiRECTEUR DE REChERChE aU CnRs RaTTaChÉ aU CEnTRE D’hisToiRE soCiaLE DU xxe sièCLE DE L’UniVERsiTÉ DE PaRis 1, PRofEssEUR inViTÉ à La faCULTÉ DE DRoiT DE L’UniVERsiTÉ yaLE Dans LE ConnECTiCUT ET PRofEssEUR à L’ÉCoLE D’ÉConoMiE DE PaRis.

axEL kahn EsT Un sCiEnTifiqUE, MÉDECin GÉnÉTiCiEn ET EssayisTE fRançais. aPRès Un PREMiER LiVRE, PEnsÉEs En ChEMin : Ma fRanCE DEs aRDEnnEs aU Pays BasqUE (sToCk), où LE PUBLiC LE DÉCoUVRaiT MaRChEUR, iL ConTinUE son ChEMin En 2015 à La DÉCoUVERTE D’UnE fRanCE RÉELLE, PhoToGRaPhianT LE Pays TEL qU’iL EsT, TEL qU’iL ViT, TEL qU’iL sE PERçoiT aUJoURD’hUi aU fonD DE LUi.

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Le sens de la République GRassET

Rencontre avec le philosophe Charles PépinLe pouvoir de la joie

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Entre deux mers, voyage au bout de soisToCk

Anthologie d’une conversation

Page 6: VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT · 2015. 11. 26. · 04 la Gazette du Salon 2015la Gazette 05 t VEnDREDi saMEDi ET DiManChE Bande-dessinée La BD à l’honneur CETTE annÉE, L’oUVERTURE

Michèle Cotta, la “République gaul-lienne” est-il un thème d’actualité ? Et si oui, pourquoi ?Je ne pense pas que la République gaul-lienne soit un thème d’actualité. Ce qui est actuel, en revanche, ce sont les interroga-tions sur l’autorité de l’État. De ce point de vue, il est vrai que la République gaullienne est une référence. On a oublié, avec le temps, les critiques formulées contre l’au-torité jugée parfois excessive du Général de Gaulle, son “exercice solitaire du pou-voir”, pour n’en retenir que le côté positif, c’est-à-dire un État respecté, une autorité personnelle du Président respectée. Mais il faut se souvenir que cette République gaullienne n’a jamais fait l’unanimité du pays, qu’elle a été l’objet de controverses et de mises en cause permanentes, de 1958 à 1969, mai 1968 compris. Ceci étant, il est

vrai qu’une certaine nostalgie de ces temps d’autorité républicaine demeure, et que chacun la ressent.Votre dernier ouvrage, Le monde selon Mitterrand (Tallandier), évoque les coulisses de l’homme qu’était françois Mitterrand. avec de Gaulle, il reste le sujet préféré des journalistes, des ob-servateurs, des historiens… Pourquoi ? Et qu’ont-ils en commun ?Je ne pense pas que la façon dont les his-toriens ou les journalistes s’intéressent à ces deux personnages soit comparable. Le Général de Gaulle a été le chef de la Résis-tance française, de la France libre. Ce qui lui donne d’emblée une place unique dans l’Histoire. Ainsi ceux qui ont écrit sur lui

se sont-ils davantage penchés moins sur le personnage du Général, que sur son destin historique depuis 1940 et bien au- delà : son rôle dans la fondation de la Ve Ré-publique, la fin de la guerre d’Algérie, son élection en tant que Président de la Répu-blique au suffrage universel. En revanche, le personnage, la personnalité de François Mitterrand ont été passés au crible ; ses am-biguïtés, son parcours politique, de la droite à la gauche, sa conception de la monarchie républicaine, son socialisme ou son empi-risme, sa vie privée aussi, tout cela a donné lieu à une prose considérable. On peut aussi, sur ce point, parler de la nostalgie des an-nées Mitterrand, d’une gauche qui paraissait unie, qui ne l’a plus jamais été. y

En 1980, à quatre mois d’intervalle, Mark David Chapman assassine John Lennon tan-dis que John Hinckley tire à bout portant sur Ronald Reagan. Chapman et Hinckley, rien à voir en apparence, si ce n’est leur âge (25 ans) et leurs origines middle-class. Rien, sauf leur passion dévorante pour L’Attrape-cœurs et son héros, Holden Caufield. Mais Caufield en a marre que Salinger le maintienne dans son éternelle jeunesse et dans sa rage. Il voudrait

que Salinger écrive la suite. Il voudrait grandir. Pas Hinckley, ni Chapman. Ces deux-là pré-tendront avoir dégainé leur arme par amour. Un amour maladif pour eux-mêmes.

Ici, les maisons ne valent plus rien et les gens s’en vont, en les abandonnant pure-ment et simplement ; la ville est en lam-beaux. Nous sommes à Détroit en 2008 et une blague circule : que le dernier qui parte éteigne la lumière. On dirait que c’est arrivé. C’est dans une ville mena-

cée de faillite qu’Eugène, un jeune ingénieur français, débarque pour superviser un projet au-tomobile. C’est dans un de ces quartiers désertés que grandit Charlie, Charlie qui vient, à l’instar de centaines d’enfants, de disparaître. Mais pour aller où, bon dieu, se demande l’inspecteur Brown chargé de l’enquête.

Une maison qui brûle à l’horizon ; un homme, Duane, qui se met en danger

pour venir en aide à un petit garçon qu’il connaît à peine ; une femme, Mary Beth, serveuse dans un dîner perdu en plein milieu de l’Indiana, forcée de faire à nouveau face à un passé qu’elle avait tenté de fuir ; et un couple, Paul et Martha, pourtant sans histoires, qui laisseront, un soir de tempête, entrer chez eux un mal bien plus dévastateur. Qu’est-ce qui unit tous ces personnages ? Quel secret les lie ? y

JEan-LoUis DEBRÉ : hoMME PoLi-TiqUE, MinisTRE DE L’inTÉRiEUR DE 1995 à 1997, PRÉsiDEnT DE L’assEM-BLÉE naTionaLE DE 2002 à 2007 PUis PRÉsiDEnT DU ConsEiL ConsTi-TUTionnEL DEPUis. iL EsT aUssi ÉCRiVain ET aUTEUR DE noMBREUx oUVRaGEs PoLiTiqUEs sUR La Ve

RÉPUBLiqUE, DonT LE DERniER LE MonDE sELon ChiRaC (TaLLanDiER).Le monde selon Chirac :“Pendant plus de quarante ans, Jacques Chirac a été un acteur politique incontour-nable d’une France en constante évolution. Mais que sait-on vraiment de lui ? Je l’ai approché plus que d’autres, mais j’ai le sen-timent de n’avoir jamais vraiment percé tout ce que sa personnalité recèle. Il a d’ailleurs toujours tenu à préserver une part d’inti-mité, de secret, donnant parfois l’image d’un homme imperméable à toute culture, qui ne lit que des romans policiers, aime la musique militaire, raffole de la bière Corona. Cette part de mystère cache le vrai Chirac, l’homme de conviction, un combattant et un conquérant, toujours en mouvement, inépuisable, instinctif.”Il publie aussi Je tape la manche chez Calmann-Levy, et prend cette fois-ci la plume

pour écrire le récit autobiographique de J.M Boughol, un SDF parisien rencontré sur les Champs-Élysées. De cette collaboration inattendue est né un ouvrage important qui raconte avec humour et poésie la vie dehors, le froid, la lutte pour conserver son territoire, mais aussi le traitement cruel réservé aux femmes, de plus en plus nom-breuses, à vivre dans la rue dans la plus grande pauvreté. y

Le titre de votre dernier ouvrage est une phrase de Montaigne, l’un de vos maîtres. Complétée, elle dit ceci : “C’est chose tendre que la vie, et aisée à troubler…” y-avait-il une certaine urgence à publier ce livre-lumière maintenant, dans le contexte sombre et tendu que nous connaissons ?Le mot “tendre”, dans cette phrase de Montaigne, signifie davantage la fragilité (au sens où l’on parle d’une “pierre tendre”) que la tendresse. Et que la vie soit fragile, qui peut le nier ? C’est d’ailleurs parce que la vie est fragile que nous avons besoin de tendresse. Car la tendresse, c’est l’amour de la fragilité de l’autre, ou de l’autre dans sa fragilité. Mais c’est vrai que le contexte actuel, avec son cortège de drames, nous rend encore plus sensibles à cette fragilité de vivre, et au besoin de tendresse… C’est pourquoi j’aime bien que vous parliez d’un “livre lumière”. Mon but est en effet d’éclairer mes contempo-rains, de les aider à penser et à vivre. Et c’est spécialement vrai de ce livre-ci, qui est à la fois un livre-bilan et une autobiographie intellectuelle. Il s’agit d’un livre d’entretiens, mais faits directement par écrit (par e-mails). La forme du dialogue le rend à la fois plus vivant et plus accessible que certains autres de mes livres, d’allure plus universitaire.Vous êtes le philosophe du matérialisme tragique, rationaliste et humaniste. au milieu de tout cela, vous faites quand même une petite place à la spiritualité. Pourquoi et comment ?Pas une petite place ! La spiritualité, c’est la vie de l’esprit. Qu’est-ce que l’esprit ? Le pouvoir de penser, d’aimer, de rire, et c’est la chose du monde la plus importante ! Être matérialiste, c’est penser que tout ce qui existe est matière ou produit de la matière, donc qu’il n’existe aucune réalité immatérielle – ni Dieu ni âme. Concrètement, cela signifie que ce qui pense en moi, ce n’est pas une âme immatérielle, mais le cerveau, qui est aussi matériel que n’importe quel organe. Mais nous n’en avons pas moins le pouvoir de pen-ser, d’aimer, de rire ! Être matérialiste et rationaliste, ce n’est pas refuser la vie spirituelle.

C’est une autre façon de la concevoir. Les athées n’ont pas moins d’esprit que les autres. Pourquoi s’intéresseraient-ils moins à la vie spirituelle ? Ce n’est pas parce que je suis athée que je vais renoncer à me servir de mon esprit !on vous reconnaît un talent véritable de pédagogue. Pourquoi la pédagogie est-elle importante pour vous ?Ce qui est important pour moi, c’est la philosophie, plus que la pédagogie. Mais c’est justement parce que la philosophie est une chose importante qu’il faut s’efforcer de la rendre accessible au plus grand nombre. La pédagogie, de ce point de vue, est un moyen, pas une fin en soi. Mais c’est un moyen important. D’ailleurs, beaucoup des plus grands philosophes ont eu ce même souci de s’adresser au grand public. Socrate philoso-phait sur la place publique. Et Descartes écrivit son Discours de la méthode en français (et non en latin, qui était la langue intellectuelle de l’époque) pour que tout le monde puisse le lire. J’ai souvent cité ce mot de Diderot : “Hâtons-nous de rendre

la philosophie populaire !” Parce que c’est la seule façon de faire reculer le fanatisme, l’obscurantisme, la bêtise. Eh bien voilà : disons que j’ai pris modèle sur Socrate, Descartes ou Diderot, qui sont bien autre chose et bien plus que des pédagogues !quelle place tient la philosophie et plus largement la pensée dans nos vies aujourd’hui à une époque où les intellectuels sont souvent critiqués ?La place de la philosophie, c’est celle de la réflexion, du recul, de la lucidité, de la sérénité si possible… Le rôle d’un intellectuel, selon moi, n’est pas de rajouter de la colère, de la passion, du mépris ou de l’enthousiasme ; c’est d’essayer d’apporter un peu plus de vérité, de complexité, de compréhension, de “nuance”, comme disait Nietzsche… Cela n’interdit pas de prendre parti sur tel ou tel problème du moment, mais devrait dissuader de le faire de façon trop polémique, trop haineuse ou trop simplificatrice !avez-vous été, savez-vous être tendre avec vous-même ?Guère. La tendresse est un rapport à autrui, plus qu’à soi. Vis-à-vis de soi-même, la lucidité, la miséricorde et la bienveillance suffisent. y

Grand Entretien avec le philosophe André Comte-Sponville C’est chose tendre que la vie aLBin-MiChEL

DiManChE 14h15 - aMPhiThÉâTREt

la Gazette du Salon 2015la Gazette du Salon 2015 1110

LE PhiLosoPhE anDRÉ CoMTE-sPonViLLE sE DÉfiniT CoMME MaTÉRiaLisTE (à La façon D’ÉPiCURE), RaTionaLisTE (à La façon DE sPinoZa) ET hUManisTE (à La façon DE MonTaiGnE). PaRMi sEs ConTEMPoRains, iL sE sEnT PRoChE DE CLaUDE LÉVi-sTRaUss, MaRCEL ConChE ET CLÉMEnT RossET. iL PRÉsEnTE son DERniER oUVRaGE C’EsT ChosE TEnDRE qUE La ViE… ET noUs ConfiE qUELLE PLaCE PEUT TEniR La PhiLosoPhiE Dans nos ExisTEnCEs aUJoURD’hUi.

Les rencontres du dimancheDiManChE 14h45 - aMPhiThÉâTREt

Jean-Louis Debré Le monde selon ChiracTaLLanDiER

Michèle Cotta Le monde selon Mitterrand TaLLanDiER

“TanT qU’iL LUi REsTERa UnE onCE D’ÉnERGiE, MiChèLE CoTTa PoURsUiVRa son MÉTiER : CELUi DE JoURnaLisTE PoLiTiqUE” PoUVaiT-on LiRE Dans LE fiGaRo En 2011. UnE PhRasE qUi RÉsUME BiEn La Passion DE CETTE fEMME PoUR La ChosE PoLiTiqUE ET DonC sa PLaCE PRiViLÉGiÉE D’aCTEUR ET D’oBsERVaTEUR ÉRUDiT DE L’hisToiRE ConTEMPoRainE, DonT ELLE a D’aiLLEURs faiT œUVRE, En ÉCRiVanT LEs 4 ToMEs DE sEs CahiERs sECRETs DE La Ve RÉPUBLiqUE (fayaRD). ELLE PaRTiCiPE à CETTE TaBLE RonDE aVEC JEan-LoUis DEBRÉ ET MiChEL winoCk.

MiChEL winoCk EsT hisToRiEn ET sPÉCiaLisTE DE La RÉPUBLiqUE fRançaisE. son DERniER oUVRaGE - JoURnaL PoLiTiqUE. La RÉPUBLiqUE GaULLiEnnE (1958-1981) EsT Un Do-CUMEnT UniqUE ET ExCEPTionnEL.

La Ve République se met en place, le marxisme bouche l’horizon intellectuel, la guerre d’Algérie semble interminable… Nous sommes en 1958, Michel Winock a 20 ans. “Dévoré par la politique”, il s’ennuie en licence de Lettres et décide de devenir historien.Michel Winock nous offre sur quelque vingt années du XXe siècle une entrée riche d’aperçus neufs et inattendus. À la perspec-tive de l’historien, soucieux de remonter aux sources, aux archives, s’ajoutent celle de l’ethnographe baignant dans l’époque qu’il tente de comprendre et celle du biographe des personnes mêmes qu’il côtoie, de près ou de loin, au quotidien. Histoire, ethnographie et biographie se rejoignent donc ici pour éclairer de l’inté-rieur la société française et ses mutations. Ce volume où s’enchevêtrent vie politique et vie universitaire, vie de l’édition et vie personnelle s’achève en 1981. Avec la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle, “un cycle se terminait : la république gaullienne était finie”.

Parmi les historiens français contempo-rains, il semble qu’aucun ne se soit sou-cié de tenir le journal de son temps. Du moins, comme l’a fait Michel Winock, à savoir toute sa vie, en marge de ses études d’abord, puis de ses travaux. C’est dire le caractère exceptionnel de cette publication.Extrait : mardi 10 novembre. Mort du général de Gaulle.Quelques griefs que j’aie eus contre lui, je ne peux plus, prenant du champ, que voir l’ensemble de cette destinée incomparable. Au fond de moi et malgré tout ce que j¹ai nourri contre le régime qu’il avait instauré (ai-je seulement voté une seule fois oui à ses référendums ?) au fond de moi je retrouve l’émotion que j’avais éprouvée, l’admiration profonde que j’avais ressentie à la lecture de “L’Appel”, quand je sortais à peine de l’adolescence. Cet homme-là nous a tous grandis. y

Michel Winock Journal politiqueThiERRy MaRChaissE

Héloïse Guay de Bellissen Les enfants de chœur de l’Amérique annE CaRRièRE

Thomas B. Reverdy Il était une ville fLaMMaRion

Jérémy Fel Les loups à leur porte RiVaGEs

DiManChE 18h15 - aMPhiThÉâTREt

AmériquesTRois aUTEURs PoUR Un ThèME : aMÉRiqUEs. LE sUJET a insPiRÉ TRois RoMans ToTaLEMEnT DiffÉREnTs. hÉLoïsE GUay DE BELLissEn, ThoMas REVERDy ET JÉRÉMy fEL aVEC Un PREMiER RoMan aU soUffLE fEUiLLETonEsqUE ET à L’aTMosPhèRE TRoUBLE… DE LEURs TRois oUVRaGEs, sE DEssinE La CoMPLExiTÉ fasCinanTE ET ConTRasTÉE D’Un Pays ToUT EnTiER.

Table ronde : La République gaullienne

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Page 7: VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT · 2015. 11. 26. · 04 la Gazette du Salon 2015la Gazette 05 t VEnDREDi saMEDi ET DiManChE Bande-dessinée La BD à l’honneur CETTE annÉE, L’oUVERTURE

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Anca Visdeipour orson wellesDE faLLoisGénie précoce, travailleur acharné, débordant d’idées et de projets, charmeur, magicien, manipu-lateur et enfantin, l’auteur de Citizen Kane a été adulé par les femmes, recherché comme acteur, et redouté des produc-teurs. Anca Visdei, biographe exemplaire, a mené son enquête à travers le monde, interrogeant aussi bien les techniciens qui ont partagé son travail que les proches comme Oja Kodar, sa dernière compagne, dépositaire de sa mémoire. Elle nous livre ici toutes les découvertes qui ont pu être faites sur cette œuvre éton-nante au cours des dernières années. “L’idée de survivre ne m’intéresse pas. Ce que je veux, c’est être vivant”, a écrit Welles. y

François-HenriDésérablepour EvaristeGaLLiMaRDÀ quinze ans, Évariste Galois découvre les mathématiques ; à dix-huit, il les révolutionne ; à vingt, il meurt en duel. Il a connu Raspail, Nerval, Dumas, Cauchy, les Trois Glorieuses et la prison, le miracle de la der-nière nuit, l’amour et la mort à l’aube, sur le pré. C’est cette vie fulgurante, cette vie qui fut un crescendo tourmenté, au rythme marqué par le tambour de passions frénétiques, qui nous est racontée par François-Henri Désérable dans ce 1er roman, qui a reçu le Prix des Lecteurs de L’Express-BFM TV ainsi que le Prix Geneviève Moll de la Biographie. y

Laurent Binetpour La septième fonction du langage (qui a tué Roland Barthes ?)GRassETPRix inTERaLLiÉ 2015“À Bologne, il couche avec Bianca dans un amphithéâtre du XVIIe et il échappe à un attentat à la bombe. Ici, il manque de se faire poignarder dans une bibliothèque de nuit par un philosophe du lan-gage et il assiste à une scène de levrette plus ou moins mytholo-gique sur une photocopieuse. (…)” Le point de départ de ce roman est la mort de Roland Barthes, renversé par une camionnette de blanchisserie le 25 février 1980. L’hypothèse est qu’il s’agit d’un assassinat. Dans les mi-lieux intellectuels et politiques de l’époque, tout le monde est suspect… y

Jean-Noël Liautpour Elsa Triolet et Lili Brik, les sœurs insoumisesRoBERT LaffonTLili Brik et Elsa Triolet sont nées à Moscou à la fin du XIXe siècle. Fa-meuses pour leur beauté comme pour leur intelligence, elles for-mèrent un quatuor célèbre avec deux des plus grands poètes du XXe siècle, Vladimir Maïakovski et Louis Aragon. Ces figures légendaires de la mythologie communiste surmontèrent tous les soubresauts de l’histoire, en Union soviétique ou en France. Confrontées aux réalités les plus cruelles, Elsa et Lili étaient prêtes à tout sacrifier pour protéger leur idéal artistique. “Les sœurs Kagan réunissaient la culture, la beauté, le talent, l’intelligence, elles étaient imbattables.” dira d’elles Pierre Bergé. y

Philippe Jaenadapour La petite femelleJULLiaRDAu mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d’avoir tué de sang-froid son amant. Mais qui est donc cette beauté ravageuse dont la France entière réclame la tête ? Un monstre de duplicité qui a couché avec les Allemands, a été tondue, avant d’assassiner par jalousie un garçon de bonne fa-mille ? Ou n’est-elle, au contraire, qu’une jeune fille libre qui reven-dique avant l’heure son émanci-pation et questionne la place des femmes au sein de la société ? La Petite Femelle retrace la quête obsessionnelle que Philippe Jaenada a menée pour rendre justice à Pauline Dubuisson en éclairant sa personnalité d’un nouveau jour. y

DiManChE 17h - aMPhiThÉâTREt

Histoires de famille

Les rencontres du dimanche

la Gazette du Salon 2015 1312

DiManChE 16h15 - aMPhiThÉâTREtDiManChE 15h30 - CinÉMat

on s’aiMERa (ChERChE-MiDi) EsT son qUaTRièME LiVRE ET son PREMiER RoMan.clémentine célarié est comédienne de théâtre, de cinéma et de télévision. mais elle est également chanteuse et réalisatrice. c’est son regard d’écrivain qu’elle livre lors d’une rencontre dédiée à l’amour et à ce qu’il reste en chacun de nous d’humanité à retrouver.

Résumé du livre : Une famille engluée dans sa richesse matérielle – smart-phones, écrans divers et autres symboles du “progrès” de la technologie – se re-trouve soudain bloquée dans sa luxueuse maison par une violente tempête de neige. Pour survivre, chacun sera obligé de se souvenir de l’humain qu’il est ; le père, la mère et les trois enfants devront réapprendre à se parler, à s’écouter, à se regarder, à se toucher, à s’aimer… y

Lecture-rencontre

Clémentine Célarié

La biographie dans tous ses étatsLa BioGRaPhiE EsT Un aRT sinGULiER qUi REMonTE à L’anTiqUiTÉ. Moins “noBLE” Moins VÉnÉRÉ qUE LE RoMan, iL TiEnT CEPEnDanT UnE PLaCE PaRTiCULièRE Dans LE PaysaGE LiTTÉRaiRE ConTEMPoRain ET Dans LE CœUR DEs aUTEURs. La BioGRaPhiE EsT En faiT L’ExERCiCE DU PLaisiR, Un GEnRE LiTTÉRaiRE haBiLE ET CRÉaTif, qUi saiT PREnDRE DiffÉREnTEs foRMEs, sE TRaVEsTiR PaRfois, En sE DonnanT ToUJoURs UnE ChanCE D’EMPoRTER L’aMoUR DEs LECTEURs. Dans La CaTÉGoRiE, “DE L’aRT DE La BioGRaPhiE”, LEs noMMÉs 2015 sonT :

DiManChE 15h30 - aMPhiThÉâTREt

Rencontre : Passionnants destinsiL inTERRoGE, ExPLoRE oU affRonTE LE MonDE. LE PERsonnaGE DE RoMan EsT Un “ÊTRE DE PaPiER”, hÉRos oU anTi-hÉRos DonT on PaRTaGE L’inTiMiTÉ. à ChaqUE LiVRE Choisi, à ChaqUE PaGE ToURnÉE, noUs aVançons Dans LEs MÉanDREs D’ExisTEnCEs VaRiÉEs, D’UniVERs sinGULiERs, DE DEsTins ÉTRanGERs. CEs ViEs, noUs LEs aiMons oU noUs LEs REJETons (CE qUi REViEnT aU MÊME) ; ELLEs sonT à ChaqUE fois UnE PoRTE oUVERTE ET noUVELLE, sUR L’aUTRE ET sUR noUs-MÊMEs. C’EsT PoUR ToUs CEs PERsonnaGEs, C’EsT PoUR ToUs CEs “PassionnanTs DEsTins”, qUE noUs aiMons TanT LEs RoManCiERs.

aVEC CaRoLE MaRTinEZ, BRiGiTTE GiRaUD, aLain MaBanCkoU ET asTRiD ManfREDi

Carole Martinez La terre qui penche GaLLiMaRD

Blanche est morte en 1361 à l’âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort ! La vieille âme qu’elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu’elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent. L’enfance se raconte au présent et la vieillesse s’émerveille, s’étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l’y attend. Veut-on l’offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais ? y

Brigitte Giraud Nous serons des héros sToCk

“Les nuits où je ne dormais pas, j’ouvrais le velux et je m’installais sur le toit, j’étais le seul dans la cité à jouir de ce privilège, passer la nuit à la belle étoile, dans le plus grand secret.” En ce début des années soixante-dix, Olivio et sa mère viennent de fuir la dictature portugaise. Ils s’installent dans une banlieue lyonnaise et emmé-nagent bientôt chez Max, un rapatrié d’Algérie, avec qui ils espèrent un nouveau départ. Alors que Max accepte mal l’adolescent, Olivio se lie à Ahmed, un immi-gré algérien de son âge, auprès de qui il trouve tendresse et réconfort. y

Astrid Manfredi La Petite Barbare BELfonD

“Moi, monsieur, je suis pleine du bruit assourdissant de vivre.”En détention on l’appelle la Petite Barbare ; elle a vingt ans et a grandi dans l’abattoir bétonné de la banlieue. L’irréparable, elle l’a commis en détournant les yeux. Elle est belle, elle aime les talons aiguilles et les robes qui brillent, les shots de vodka et les livres pour échapper à l’ennui. Avant, les hommes tombaient comme des mouches et elle avait de l’argent facile.En prison, elle écrit le parcours d’exclusion et sa rage de survivre. En jetant à la face du monde le récit d’un chaos intérieur et social, elle tente un pas de côté. Comment s’émanciper de la violence sans horizon qui a fait d’elle un monstre ? Comment rêver d’autres rencontres et s’inventer un avenir ? y

Alain Mabanckou Petit piment sEUiL

Jeune orphelin de Pointe-Noire, Petit Piment effectue sa scolarité dans une institution catholique placée sous l’autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako. Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées, et Petit Piment en profite pour s’évader avec des jumeaux à la brutalité légendaire, abandonnant ainsi son meilleur ami, qui refuse de le suivre. Il s’adonne alors, avec son clan, à toutes sortes de larcins, jusqu’à ce que les habitants décident de nettoyer leur zone d’action. Petit Piment trouve refuge auprès de Maman Fiat 500 et de ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaîté quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services. Mais le maire de Pointe-Noire décide d’une nouvelle intervention énergique contre la prostitution. C’en est trop. Petit Piment perd la tête. De bonnes âmes cherchent à le soigner (médecine, psychanalyse, magie ou sorcellerie), mais l’apparente maladie mentale ne lui fait pas perdre le nord : il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin. y

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Lorsque petit à l’école, il fallait renseigner la fiche familiale avec le nom, le prénom et la profession du père, Sorj Chalandon écri-vait à chaque fois quelque chose de différent : pasteur, parachu-tiste, professeur de judo ou agent secret. La profession du père est un roman. Il raconte l’histoire d’un petit garçon, Émile ; il ra-conte l’enfance de l’auteur qui grandit dans une secte familiale, un cercle fermé sur lui-même, entre sa mère et son père, violent. Comme cet enfant, le lecteur passe du drame à la comédie ; parfois on étouffe, parfois on rit. C’est la vie de Sorj Chalandon, sa vérité, ses secrets aussi.

Ce n’est pas la première fois que Jean-Louis Fournier consacre un roman au thème de la famille. Il nous a d’abord parlé de son

père, de ses fils, de sa femme et de sa fille ; il termine cette saga romanesque et autobiographique par un hommage tendre et sensible à sa mère, une femme pudique et forte à l’égard de laquelle il conserve une admiration de petit garçon. Il écrit ce livre pour qu’elle devienne un héros littéraire ; un héros littéraire qui ne meurt jamais.

Il s’agit du 1er roman de Laurent Carpentier, journaliste au Monde. Une histoire vraie, mais racontée comme une fiction, celle d’une famille unique et surprenante qui, malgré tout, vit dans la joie. Laurent a mis du temps à se rendre compte qu’il avait véritablement souffert ; car on met toujours plus de temps à discerner le mal chez les gens qui vous veulent du bien. Avec ce 1er roman, Laurent Carpentier licencie ses peurs, refuse le leg, rompt le sortilège. Il fait place nette. Enfin, l’espère-t-il. y

Participera également à la rencontre Christophe Boltanski, Prix fEMina 2015 (VoIr PaGe 14)

Laurent CarpentierLes Bannis sToCk

Jean-Louis FournierMa mère du Nord sToCk

Sorj ChalandonLa Profession du père GRassET

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zemaNeLChiMèREs DE LaBoRaToiRE“Avant, on s’amusait avec un bout de fi-celle !”. Qui n’a pas entendu cela de ses parents ou de ses grands-parents ? Et comme Zemanel est un artiste, il en-seigne la même chose aux enfants, mais avec douceur et délicatesse… “De petites chutes de bois, quelques morceaux de fil de fer, une paire de vis et d’écrous, un soupçon d’imagination et… d’un rien, naissent d’étranges créatures”. D’un rien… Si ce n’est des conseils de Zemanel mais surtout de l’imagination des enfants ! Résultat de cet étrange laboratoire bio-

logicographique : des créatures de bois et de fil de fer qui tiennent bien sur leurs pattes. y De 5 à 12 ans.

chiara PaSTorINIiniTiaTion à La PhiLosoPhiE aVEC ChiaRa PasToRiniaUTEUR aUx ÉDiTions LEs PETiTs PLaTonsQue signifie faire de la philosophie ? Quelles sont les questions philosophiques fondamentales et en quoi se différen-cient-elles des questions de la science ? Les enfants découvrent avec Chiara Pastorini les origines de cet “amour pour la sagesse” à travers la vie, et surtout la mort extraordinaire, de Socrate, ce clochard-bavard considéré comme le premier philosophe. y à partir de 6 ans.

Sophie dIeUaIdeiniTiaTion à La BDLe Salon de Boulogne met tout parti-culièrement à l’honneur la bande-des-sinée. Place à la technique pour cet atelier où l’on considère la case d’une bande dessinée comme une petite fenêtre. Sophie Dieuaide propose au lecteur de regarder discrètement ce qu’il se passe… de voir se dérouler l’histoire, d’entendre dans les bulles, d’écouter parler les personnages… Cela a l’air très simple, mais la BD répond à des codes précis, que les enfants captent avec beaucoup de naturel et d’amuse-ment. Sophie Dieuaide leur propose de découvrir ces codes et d’apprendre

à les maîtriser, à s’en amuser, en ré-alisant pendant l’atelier une première mini-bande dessinée. Atelier à prolon-ger seul chez soi, dans le secret de sa chambre et de ses idées… yDe 7 à 9 ans.

malika doraYaTELiER DE PLiaGE ET LiVREs DE PaPiERPour faire un joli livre, il ne faut pas grand-chose. Un peu de papier, quelques images, une petite histoire à raconter… et Malika Doray pour apprendre aux en-fants à le plier. Pliage et papotage sont au programme, autour de cette grande aventure qu’est le livre. Malika Doray est une fée qui sait parler aux petits comme aux grands de tous les sujets. Ils repartent chez eux avec leur petit livre. Malika Doray est auteur et illustratrice jeunesse. Ses dessins, minimalistes et poétiques, emmènent les enfants à la re-cherche de leur royaume intérieur, bien souvent en compagnie de petits lapins,

comme dans son dernier livre paru chez MeMo : La vie est une berceuse qu’il faut savoir écouter. D’après les Livres à lire sans fin (éd. MeMo) pour le pliage et de Un câlin (éd. MeMo) pour le dessin. yDe 5 à 7 ans.

Les rencontres du dimancheDiManChE 17h45 - aMPhiThÉâTREt DiManChE 17h - aMPhiThÉâTRE hisToiREs DE faMiLLEt

anToinE sfEiR EsT Un JoURnaLisTE ET Un PoLiTiLoGUE fRançais D’oRi-GinE LiBanaisE. fonDaTEUR DEs CahiERs DE L’oRiEnT En 1986, iL PRÉsiDE ÉGaLEMEnT LE CEnTRE D’ETUDEs ET DE RÉfLExion sUR LE PRoChE- oRiEnT (CERPo) ET L’iLERi (insTiTUT LiBRE D’ÉTUDE DEs RELaTions inTER-naTionaLEs). iL EsT L’aUTEUR DE noMBREUx Essais ET ConfÉREnCEs sUR LE MonDE aRaBE ET MUsULMan. LE DERniER nUMÉRo DEs CahiERs DE L’oRiEnT EsT ConsaCRÉ aU LiBan.

RoBERT soLÉ EsT Un ÉCRiVain ET JoURnaLisTE fRançais, D’oRiGinE ÉGyPTiEnnE. son DERniER oUVRaGE, hôTEL MahRaJanE (sEUiL) EsT L’Un DE sEs RoMans LEs PLUs PERsonnELs.

Robert solé, pourquoi avez-vous choisi de nous parler de francophonie ?Parce que j’en suis un enfant reconnaissant. J’aime le français (ce verbe est d’ailleurs un peu faible), et j’aimerais que les Français le défendent davantage. C’est ma langue maternelle, même si j’ai appris l’arabe en même temps. La langue française est un élément essentiel de mon identité.Pouvez-vous préciser votre pensée ?J’appartiens à une famille chrétienne d’Égypte qui était, comme beaucoup d’autres, tournée vers la France, et dont tous les membres sont passés par des écoles françaises depuis des générations. Nous rêvions en français, sans avoir aucune origine française et, pour la plupart, sans avoir jamais mis les pieds en France. La langue de Molière, et tout ce qu’elle véhiculait, occupait une place exceptionnelle dans des villes comme Alexandrie ou Le Caire, alors que le pays était une colonie britannique depuis 1882.hôtel Mahrajane (seuil) est votre sixième roman. il diffuse un parfum de nostalgie et défend l’idée d’un cosmopolitisme oriental, qui se différencie du melting-pot à l’américaine, et de l’assimilation à la française ; un cosmo-politisme fondé sur la tolérance. Peut-on rêver que cela soit encore possible en orient mais aussi en occident ?Ce cosmopolitisme, c’était la cohabitation, généralement harmonieuse, de musul-mans, de chrétiens et de juifs, d’Égyptiens, d’étrangers et d’égyptiannisés. Elle ne concernait qu’une minorité de la population, mais une minorité influente. On vivait côte à côte, on étudiait ou travaillait ensemble, on était amis, mais cela n’allait pas jusqu’au mariage, sous peine de drames, comme on le voit dans Hôtel Mahrajane. Ce modèle n’a pas pu survivre à l’indépendance du pays, et surtout aux tragédies qui ont endeuillé le Moyen-Orient. L’hôtel de charme, qui est le joyau de cette petite ville de Méditerranée, va subir des transformations successives… Cela dit, il ne faut pas trop embellir le passé. Ce modèle n’avait pas que des qualités. Il n’est, en tout cas, transposable ni dans l’espace ni dans le temps.Personnellement que vous a apporté l’écriture de ce roman ?Ce roman a une longue histoire, puisque j’en ai eu l’intuition à l’âge de 19 ans. C’est en quelque sorte mon premier roman… Il m’a apporté, comme tous les romans, beaucoup de douleurs et de doutes, et beaucoup de joies. J’ai découvert en cours de route des aspects de mes personnages que je ne soupçonnais pas. L’un des grands bonheurs de l’écriture réside dans ces “eurêka”, qui donnent une autre dimension à l’histoire. Dans un roman, je cherche, tout à la fois, à émouvoir le lecteur, le toucher, le distraire, l’amuser, l’intéresser, lui apprendre incidemment des choses et le faire réfléchir. Mais je suis le premier à bénéficier de tout cela. y

Antoine Sfeir et Robert Solé“Pourquoi nous écrivons en français”.La francophonie au Moyen-Orient

Christophe BoltanskiLa Cache sToCk

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Le Salon des enfants

entrée libre et gratuite pour l’ensemble des ateliers proposés dans la limite des places disponiblesréservation indispensable par mail adressé à [email protected]

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DiManChE à 14h30, MÉDiaThèqUE 1ER ÉT. saLLE infoRMaTiqUEt

saMEDi ET DiManChE à 16h30, MÉDiaThèqUE 1ER ÉT. saLLE infoRMaTiqUEtsaMEDi à 14h, MÉDiaThèqUE 1ER ÉTaGE saLLE infoRMaTiqUEt

saMEDi ET DiManChE 15h30, MÉDiaThèqUE 1ER ÉT. saLLE L’hEURE DU ConTEt

Ateliers

La Cache est le 1er roman de Christophe Boltanski, grand reporter à l’Obs, fils de Luc Boltanski, sociologue, neveu de Christian, plasticien mondialement reconnu, et de Jean-Elie, linguiste. Dans La Cache comme dans la vie, la mère, figure centrale et om-niprésente, a donc trois fils. Elle est atteinte de polio. Le père, de famille juive, mais converti très tôt au catholicisme, subit la pression de Vichy. Ils vivent tous ensemble « Rue-de-Grenelle » à Paris, en vase clos, dans la peur du quotidien. L’auteur en-quête sur cette drôle de famille, à travers les différentes pièces de cette maison à l’atmosphère étrange et dérangeante, et surtout sur cet « entre-deux », cette cache, où son père se réfugie pour échapper aux Français, au voisin, à tous ceux qu’il croyait être les siens.Résumé : Nous avions peur. De tout, de rien, des autres, de nous-mêmes. De la petite comme de la grande histoire. Des honnêtes gens qui, selon les circonstances, peuvent se muer en criminels. De la réver-sibilité des hommes et de la vie. Du pire, car il est toujours sûr. Cette appréhen-sion, ma famille me l’a transmise très tôt, presque à la naissance.Que se passe-t-il quand on tête au biberon à la fois le génie et les névroses d’une famille pas comme les autres, les Boltanski ? Que se passe-t-il quand un grand-père qui se

pensait bien français - mais voilà la guerre qui arrive - doit se cacher des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entre-deux », comme un clandestin ? Quel est l’héritage de la peur, mais aussi de l’excentricité, du talent et de la liberté bohème ? Comment transmet-on le secret familial, le noyau d’ombre qui aurait pu tout engloutir ?La cache est le roman-vrai des boltanski, une plongée dans les arcanes de la créa-tion, une éducation insolite « rue-de- Grenelle », de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui. et la révélation d’un auteur. y

on identifie souvent le manque d’amour comme étant un facteur de déséquilibre profond ; mais là, vous “accusez” l’amour ! Expliquez-nous comment on peut pâtir de “trop” d’amour ?B.C-R. : Il est clair que dans la tête de la plupart des gens trop d’amour ça n’existe pas ! Mais plus qu’une question de trop ou de pas assez, nous avons voulu montrer qu’au nom de l’amour certains ligotent leurs proches, donnant à leurs liens un caractère pesant, enfermant, angoissant. Que ce soit dans la relation de couple, dans les liens parents/enfants, dans les rapports amicaux, et même au travail. Il n’y a pas, et en cela ce livre n’évoque pas les relations perverses, d’intentions mal-veillantes au départ, mais pour des raisons qui s’enracinent dans l’histoire de chacun, un déséquilibre qui s’installe dans les at-tentes et les besoins de chacun. L’amour

devient possession, emprise, cage… on étouffe car l’on sent que l’on a perdu en liberté, on est passé d’une relation libre à une relation de contrainte toxique.Votre livre donne aussi des outils pour l’identifier car il est finalement diffi-cile de se méfier…B.C-R. : On ne s’en rend pas compte tout de suite car il y a toujours au départ des bénéfices secondaires qui font du bien. “Je suis le préféré de ma mère”, “ma sœur fait tout pour moi”, “mon mari m’aime tellement qu’il me veut toujours auprès de lui”, “ma meilleure amie ne fait aucun projet sans moi”, “mon patron me fait tellement confiance que je travaille pour lui 24 h sur 24…” ; mais peu à peu ces exigences pèsent car elles deviennent contraintes. Parfois c’est le corps qui parle : somatisations multiples. Parfois on est dans une répétition d’échecs, amoureux ou professionnels. Parfois c’est à l’occa-sion d’une rencontre qui nécessite plus de liberté. Les yeux s’ouvrent alors et il y a urgence à faire bouger les lignes. y

PRix fEMina 2015

BÉaTRiCE CoPPER-RoyER

ET MaRiE GUyoT sUiTE DE La PaGE 07

Concours Jeunes auteursIl récompense les talents littéraires et artistiques des collégiens et lycéens boulonnais. Les premiers lauréats de chaque catégorie seront édités (pour la

nouvelle et la BD) ou verront leur œuvre affichée (pour la poésie) dans la Ville. Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt, remettra les prix

aux lauréats le samedi 5 décembre à 18h à l’espace Landowski.

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remerciements aux partenaires du Salon du livre de boulogne-billancourtLa Ville de Boulogne-Billancourt remercie chaleureusement tous les artisans et partenaires de ce succès : le Rotary Club de Boulogne-Billancourt, le Crédit Mutuel, les libraires de la Ville (le Comptoir de la BD, Périples 2 et Les Mots et les choses), le cinéma Landowski, le BB Café ainsi que tous les partenaires media : RTL, L’Express, Lire et le site de critiques et d’informations littéraires : www.onlalu.com Retrouvez toutes les informations sur salonlivrebb.blogspot.com

La liste des auteurs 2015

la Gazette du Salon 201516

Auteursde Littérature généraleEliette aBECassis Dfrédéric anDRaU S DDaniel anGELi S Darnaud aRDoin SCorinne aTLas DLaurence BaGoT S DJean-Christophe BaLLoT S Darnaud BaLVay Sangélique BaRBERaT S DJacques-Marie BaRDinTZEff S Dnathalie BEaU de LoMÉniE S Dfrédéric BEiGBEDER SMarc BÉLiT Solivier BELLaMy S Dsophie BEnaRRosh S DEsther BEnfREDJ S DPaule BEniChoU S DCaroline BEnqUE S DMichel BERnaRD SCatherine BEssonaRT DThomas BiLanGEs SCharles BiLas SLaurent BinET Prix du Roman Fnac 2015 Prix Interallié 2015 DJean-Marc BLoCh S DÉvelyne BLoCh-Dano SJean-Philippe BLonDEL SMarie BoLDa-fonT S DChristophe BoLTanski Prix Femina 2015 DPascal BonafoUx DMarc-fabien BonnaRD S Damélie de BoURBon-PaRME Sanne-sophie BoUTRy Dserge BRaMLy S DDiane BRassEUR Dadèle BRÉaU Dstéphane BRET S Dfrédéric BRUn S DDavid BRUnaT Snicolas CaBos Snatacha CaLEsTRÉMÉ DClaude CanCès S DThierry de CaRBonnièREs S DLaurent CaRPEnTiER DMartine CaRTEGini S DClémentine CELaRiÉ Dsorj ChaLanDon Dsixtine ChaMPETiER DE RiBEs S DRémi ChaMPsEix S Dhenri ChaRPEnTiER S Dnoëlle ChaTELET SJean-Loup ChifLET Sisabelle Choko S DJean-Pierre CoffE DJean-Pierre CoLiGnon S Dandré CoMTE-sPonViLLE DBéatrice CoPPER-RoyER S DCaroline CoTinaUD S DMichèle CoTTa Dhenry CUny S DCharles DanTZiG S

Jean-Louis DEBRÉ S DGrégoire DELaCoURT DRaphaël DELPaRD S DJoëlle DELPECh-BoURsiER S Dfrançois-henri DÉsÉRaBLE Prix des lecteurs de l’Express - BFM-TV 2015 DÉtienne DEVaUD S DPhilippe DRisin S Dhenri DUBoC S Dalain DUCassE S DJean-Emmanuel DUCoin SDiane DUCRET SPatrice DUhaMEL SJean-Paul DUTREy S DCécilia DUTTER S Dfrançoise DUVaL S DPauline EsCanDE-GaUqUiÉ Dnicolas D’EsTiEnnE D’oRVEs SGuillaume ÉVin S DJoseph faRnEL S DJérémy fEL Dnoël foUqUE S DJean-Pierre foURCaDE S DJean-Louis foURniER Dirène fRain DMarc fRanCioLi S DBertrand GaLiMaRD fLaViGny Danne-Marie GaRaT Salfred GiLDER DRaphaëlle GioRDano S DBrigitte GiRaUD DJacqueline GiRoUD S DGoRDon ZoLa S Daurore GoRiUs SPhilippe GRiMBERT Danna GRioT S DClara GRioT S DJean GRossMann S Dhéloïse GUay de BELLissEn DBéatrice GURREy Prix du livre politique 2015 D Marie GUyoT S Disabelle hEoMET Sfélicité hERZoG DGérard hoULLiER S DPhilippe JaEnaDa Disabelle JaRRy Dserge JonCoUR Prix des deux Magots 2015 DMarc JUMBERT Dhédi kaDDoUR Grand Prix du Roman de l’Académie française 2015 S Daxel kahn Ssilvia kahn Dfrançois kasBi S DEtienne kERn SJoslan s. kELLER S Dyasmina khaDRa SDimitri kosiRÉ S Dhélène kossEian S Dolivia koUDRinE Ssylvie-Élizabeth LaBoRiE S DDaniel LaCoTTE D

Guillaume LaCoTTE S DJean de La GUÉRiVièRE SGilles LaPoUGE SMarie-flore LaRBoDièRE S DJean-Marc LaRBoDièRE S DMarie-Edith LaVaL S DLouis-Marie LÉChaRny S Dfabien LECoEUVRE SMarie-france LEfEBVRE S DPhilippe LEfRanCois SGérard LELaRGE S Dsophie LEMP S Dyves LÉRiaDEC S DJean-sébastien LERoUx SJean-noël LiaUT Prix de la Biographie de l’Académie française 2015 S Dsimon LiBERaTi Sanne de Loisy S DVirginie LoMinET S Dalain MaBanCkoU DMichel MaffEsoLi SMarc MaGRo S Dastrid ManfREDi S Danaïs MaqUinÉ-DEnECkER DRoger MaRCEaU S DCarole MaRTinEZ Prix de la Feuille d’Or 2015 DLéon MaZZELLa S DPierre MÉnaT S DMathieu MEnEGaUx S Dolivier MiGnon S DGuénolée MiLLERET SBernard MiniER DMarie-agnès MoLLER S Disabelle Mons S DMonsieur B SJean-Pierre MonTaL S DMarie-Christine de MonTBRiaL Sanna MoRETTi S DLionel naCCaChE Dnaïri nahaPÉTian S Daldo naoURi SJessica nELson Sandrea oUMRain S DBernard PasCUiTo S DCharles PÉPin Sinaki PEREZ aZCaRaTE S DValérie PERRin S Dsophie PETERs DJulie PiCaRD S DBernard PiVoT V Solivier PoiVRE D’aRVoR SThomas B. REVERDy DValérie RiGaUD S DEugénie RaMBaUD DGuillaume RoBin S DJean-Marie RoUaRT Dsandrine RoUDEix S Dsébastien RUTEs S Rodolphe de sainT-GERMain S DJacques sanTaMaRia S DMaurice saRTRE SElena sEnDER Sfranck sEnninGER S

Jean sÉViLLia Santoine sfEiR DGilbert sinoUE DRobert soLÉ S DValère sTaRasELski S DLaurent sToRCk Dnelly sULTan S Dfrédéric TaDDÉi SMarie TaDDÉi S DPerry TayLoR Grand Prix littéraire Gascogne 2015 S DElise TiELRooy S DColine Tison Salain ToLEDano Danne-isabelle ToLLET S DEstelle ToUZET DEmilie de TURCkhEiM DClaire VaUCanson DMichel VERGÉ-fRanCEsChi S DGilles VERVisCh S Dfrédéric Vion S D Père Michel VioT Danca VisDEi S DPhilippe de waiLLy S DPatrick wEiL SMichel winoCk DPhilippe woDka-GaLLiEn S DColette ZEif S

Auteurs BDPaola anTisTa V S DMajid BÄ V S Dolivier BERnaRD SJulie BiRManT Vfrédéric BRRÉMaUD V S DPascal BREsson V S Dalain BRion Sfélix BRUnE S DCaMPoy V S Dflorence CEsTaC S DMarc ChaLVin S DJean-Christophe ChaUZy Skim ConsiGny Vnicolas DEBon DGuillaume DELaCoUR V S DDEqUEsT SDiRiCk V S DLaurent DUfREnEy SRomain DUTREix V DERRoC DDavide faBBRi V S DBruno faLBa V S DClaire faUVEL V SBruno fERMiER V S DPhilippe foERsTER S DPierre foUiLLET V S Dkarim fRiha DGEGa S DGELwEo V S DMaurizio GEMiniani V S DCharlotte GERaLD S DThierry GEZMan Sannie GoETZinGER DElise GRiffon V

Gildas JaffREnnoU V S DPhilippe JaLLois V S DJaoUEn S DJean-Pierre JoBLin V S Dnicolas JUnkER Salain kokoR V S DLaETi VaniLLE S DDidier MaDa V S DJulien MaffRE DMaRko V S Daude MassoT Dhugues MiCoL SMarion MoUssE S DnED C. S DClément oUBRERiE VPaCoTinE SChristian PaPaZoGLakis V SRégis PaREnTEaU-DEnoËL SPascal PiaTTi S DClaude PLUMaiL SMiss PRiCkLy SGiovanni RiGano V S Dnicolas RysER SMathieu saPin SJoe skULL S DErick sURCoUf V S DTaDUC SEmmanuelle TEyRas VLucile ThiBaUDiER STRonChET S DPierre Van hoVE V SMarc VEDRinE Syak S

Auteurs JeunesseJean-Paul aLBERT SEli anDERson Dfrançoise aRMEnGaUD SLaurent BEGUE Sflorent BÉnaRD S DÉvelyne BRisoU-PELLEn S DLucia CaLfaPiETRa DJanik CoaT Dsophie DiEUaiDE S DMalika DoRay Sfabien fERnanDEZ DGERoniMo DM.a. GRaff S DGeneviève LaUREnCin S DPatrick Le BoRGnE S DCharlotte MaRin SClaude MERLE SMarion MiChaU SChiara PasToRini S DMarianne RaTiER Sanne RiChaRD Snadine RoUVièRE DChristine saGniER Dsylvie sERPRix S DThomas TEssiER SVaL SBéatrice VEiLLon Sanaïs ViELfaURE SZEManEL D

auteurs présents le vendredi : V - le samedi : S - le dimanche : D

Page 10: VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT · 2015. 11. 26. · 04 la Gazette du Salon 2015la Gazette 05 t VEnDREDi saMEDi ET DiManChE Bande-dessinée La BD à l’honneur CETTE annÉE, L’oUVERTURE

Lieu : Grand’Maisons, Villepreux (Yvelines), 20 km à l’ouest de Paris (10 mn de Versailles).

Accès en voiture> Depuis Paris : autoroute A13 vers Rouen, sortir au panneau “Versailles-Notre Dame, Saint-Germain-

en-Laye”. Suivre la direction Versailles (repasser au-dessus de l’autoroute), tourner à droite, direction “Noisy–Bailly–St-Nom-la-Bretèche”. Après 6 km, prendre à gauche au feu direction “Villepreux, Grand’Maisons”, puis première à gau-che vers Grand’Maisons.

> Depuis Versailles : à gauche du château, prendre D10, direction St-Cyr l’École. Dans St-Cyr, à droite suivrela D11 direction Les Clayes-sous-Bois. Après Fontenay-le-Fleury, tourner à droite, prendre la D12 vers Villepreux.

Parking (500 places) gratuit.

Par le train + service gratuit de cars> RER C jusqu’à la gare Versailles-Rive-Gauche puis se rendre avenue de Sceaux pour prendre le car (possible

depuis la gare Versailles-Chantiers via Montparnasse + 1 km à pied vers avenue de Sceaux).> Un service de car gratuit est mis en place à proximité de la gare Versailles–Rive Gauche vers

Grand’Maisons et retour : départ du car à 100 m à gauche en sortant de la gare Versailles–Rive Gauche, à l’angle de l’avenueDe Gaulle et de l’avenue de Sceaux :

Départs de Versailles : 10 h 25 - 13 h 00 - 15 h 00.Départs de Grand’Maisons (pour Versailles) : 17 h 30 - 18 h 45.

FETE DU LIVRE24e

De 10 h à 19 h à seulement 20 km à l’ouest de Paris !venez en famille,

emmenez vos amis !

120 auteursvous attendentpour dédicacerleurs ouvrages

Pour Noël,offrez

des livresdédicacés !

Renaissance Catholique

ConférencesViviane Lambert, J.-C. Petitfilset Ph. de Villiers

Petitfils

◆ Nouveautés ◆ Librairie d’occasion ◆ Livres pour la jeunesse

FETE DU LIVRE24e l’événement !

“Le livre deViviane Lambert !”

VilliersMesse célébrée par le Père Argouarc’h

Jean-Christian Philippe de

13 avenue de la paix 92130 Issy-les-Moulineaux - Tél. 01 47 36 17 36 - www.renaissancecatholique.org

Dimanche 6décembre 2015,à Grand’MaisonsVillepreux

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11 h Messe célébrée par le père Argouarc’h

12 h Ouverture de la librairieRestauration : plateaux-repas,sandwichs, desserts... Buvettes

de 13 h 30 à 19 h 00Dédicace des auteursCon f é re n c e s :

14 h 00 Viviane LambertPour la vie de mon fils

15 h 30 Jean-Christian PetitfilsDictionnaire amoureux de Jésus

17 h 00 Philippe de VilliersLe moment est venu de dire ce que j’ai vu

Sont déjà annoncés (au 4 novembre ; liste sur www.renaissancecatholique.org) :

Serge Abad-Gallardo, Joëlle d’Abbadie, Jean-Marie Albert, Mgr Tony Anatrella,Bernard Antony, RP Jean-Paul Argouarc’h, Laurent Artur du Plessis, Antoine Assaf,Laurent Aventin, abbé Claude Barthe, Marie-Françoise Baslez, Marc Baudriller,Florence de Baudus, Francine Bay, Arnaud de Beauchef, Francis Bergeron, Jean-Pierre Bex, François Billot de Lochner, P. Louis-Marie de Blignières, Yvan Blot,

Philippe Bornet, Anne Brassié, Jean-Christophe Buisson, Judith Cabaud, Arnaud deCacqueray, Cheyenne-Marie Carron, Capitaine Caval, Marie-Christine Ceruti-Cendrier, Inès de Chantérac, Jean-Luc Cherrier, François Chevalier, Denis

Chevignard, Georges Clément, Clotilde Clovis, Gabrielle Cluzel, père Paul Cocard,Philippe Conrad, Laurent Dandrieu, abbé Cyrille Debris, Michel De Jaeghere,

Patrick Delon, Patrick Deschamps, Marie-Pauline Deswarte, Christophe Dickès,Jean-Pierre Dickès, abbé Jean-Yves Ducourneau, Stéphane Encel, Claude

Faisandier, Thomas Flichy, Rémi Fontaine, François Foucart, Marc Fromager,Christophe Geffroy, André Giovanni, Drieu Godefridi, Sophie de Gourcy,

Camille Guellec d’Aboville, Jean-Louis Harouel, Lydwine Helly, Roger Holeindre,Philippe d’Hugues, Pierre de la Coste, Jean de la Guérivière, Odile de Lacoste-Lareymondie, Viviane Lambert, Jean-Yves Le Gallou, Anne Le Pape, Geoffroy

Lejeune, Hubert Leroux, Henry de Lesquen, Éric Letty, Brigitte Lundi, Xavier Martin,Jean-Claude Martinez, Jean-Pierre Maugendre, David Mascré, Paul-André Maur,Philippe Maxence, Éric Mestrallet, Alain Mius, Clotilde Noël, Dominique Paoli,Alain Pascal, Alain Paucard, Pierre Pellissier, Martin Peltier, Dominique Perrin,Jean-Christian Petitfils, Nadia Piccard, Frédéric Pichon, Philippe Pichot-Bravard,

Frédéric Pons, Philippe Prévost, Arnaud Raffard de Brienne, Philippe Raggi,Christiane Rancé, Véronique Ratier, Jean-Claude Rolinat, Bruno de Saint-Chamas,

Alain Sanders, Reynald Secher, Jean Sévillia, Dominique Tassot,abbé Patrick Troadec, Joachim Véliocas, abbé Christian Venard,Mauricette Vial-Andru, François Villars, Philippe de Villiers,

Henri de Wailly, abbé Michel-Marie Zanotti-Sorkine, Charles Zorgbibe,…

Garderied’enfants à partir de

14 h

Produits du terroir de producteurs amis : champagne Révolte,Bourgogne Domaine Curis, whisky…CD de musique, chants religieux et traditionnels. DVD.

Participation 8 € - 15 € tarif famille4 € adhérent de Renaissance Catholique, étudiant, chômeur

Cartes bancaires acceptées pour les livres. Merci de ne pas entrer avec vos livres.

FETE DU LIVRE24e