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Vers ~569à ~475

Montage préparé par :

André Ross

Professeur de mathématiques

Cégep de Lévis-Lauzon

PythagorePythagoreLa géométrie des nombresLa géométrie des nombres

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Pythagore est né vers ~569 à Samos.

Notes biographiques

Pythagore est mort vers ~475.

Samos est une île de la mer Égée située près de Milet.

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On admet généralement que Pythagore fut l’élève de Thalès et de son disciple Anaximandre avant d’entreprendre de nombreux voyages, particulièrement en Égypte et à Babylone.

Notes biographiques

À son retour à Samos, l’île est sous la domination du tyran Polycrate et Pythagore décide de s’installer à Crotone en Italie du sud où il fonde une communauté qui tient à la fois de la secte et de l’académie.

On y étudie la philosophie, les mathématiques et les sciences naturelles. Les membres de l’École vivent en communauté et gardent secret les enseignements reçus et leurs découvertes, il est donc difficile de connaître les contributions de Pythagore et celles de ses disciples.

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Crotone, Italie du sud

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L’intérêt des pythagoriciens pour les nombres et la géométrie leur vient probablement de l’astronomie. À l’époque de Thalès, les principales constellations étaient déjà connues. Pythagore qui s’y intéressait beaucoup avait observé que chaque constellation présente deux caractéristiques : le nombre d’étoiles qu’elle comporte et la figure géométrique formée par ces étoiles.

Les nombres

Cette constatation était une motivation suffisante pour s’adonner à l’étude des nombres et des figures géométriques. Comme chaque constellation a un nombre qui lui est associé, chaque objet doit être associé à un nombre qui lui est propre. C’est ce qu’exprime le pythagoricien Philolaos de Crotone en disant :Toute chose a un nombre; c’est pourquoi il est impossible qu’une chose sans nombre puisse être conçue ou connue.

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Selon Aristote, l’arithmétique, la géométrie et la physique étaient un même champ de connaissance pour les pytha-goriciens.

Géométrie, nombre et matière

La doctrine pythagoricienne, telle que nous la décrit Aristote, repose sur la conviction que l’Univers est entièrement régi par les nombres entiers. Les pythagoriciens auraient été convaincus qu’en découvrant les lois numériques qui gouvernent le monde, ils pourraient prétendre au divin et à l’immortalité.

Un point géométrique, un grain de matière et l’unité arithmétique constituaient un même concept. Les nombres étaient représentables par des agencements géométriques de points et ces agencements permettaient d’en déduire les propriétés.

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Dans leur classification des nombres, on retrouve :

Géométrie, nombre et matière

• la monade ou unité, c’est le principe d’identité;

• la dyade, c’est le nombre deux qui est considéré comme le premier nombre, il est pair et féminin, c’est le principe de non-contradiction;

• la triade, c’est le nombre trois, premier nombre impair, il est masculin;

• la décade ou nombre dix qui est la somme des points de la Tetraktys.

La Tetraktys est un symbole ésotérique fondamental pour les pythagoriciens.

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Il est possible que l’intérêt de Pythagore pour la Tetraktys lui soit venu durant son séjour à Babylone et que cet intérêt soit lié au système de numération babylonien.

Tetraktys et base 60

En effet, dans ce système, on utilise les regroupements par 10 et par 6 pour former la base soixante.

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L’association point géométrique, grain de matière et unité arithmétique a amené les pythagoriciens à représenter les nombres par des dispositions de points ou de cailloux.

Pairs et impairs

Ils ont ainsi développé une géométrie des nombres et en ont déterminé certaines propriétés.

Un nombre pair est un nombre qui peut se diviser en deux parties égales.

Un nombre impair est un nombre qui ne peut se diviser en deux parties égales.

En représentant les nombres par des points, il est facile de détecter que certains sont divisibles en deux parties égales et d’autres non.

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Les points de certains nombres peuvent être regroupés de dif-férentes façons. Considérons le nombre 12, par exemple.

Divisibilité

On constate aisément que l’on peut regrouper les points en 2 paquets de 6 points, en 3 paquets de 4 points, en 4 paquets de 3 points ou en 6 paquets de 2 points. Cela illustre la notion de divisibilité des entiers.

Un nombre entier n est divisible par un nombre entier a s’il existe un nombre entier b tel que :

n = a x b.

Définition

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Certains nombres échappent à toute forme de regroupement. Il est ab-solument impossible de faire des regroupements égaux de leurs points.

Nombres premiers

On les appelle nombres premiers. Les autres sont appelés nombres secon-daires.

Un nombre premier est un nombre dont les points ne peuvent se regrouper que d’une seule manière.

Un nombre premier est un nombre qui n’est divisible que par l’unité et par lui-même.

Définition

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Un nombre triangulaire est un nombre dont les points peuvent se disposer de façon à former un triangle.

Nombres triangulaires

On peut déterminer tous les nombres triangulaires en ajoutant successivement une ligne de plus. C’est le gnomon.

Un gnomon est la chose qui ajoutée à quelque chose d’autre, figure ou nombre, forme un tout semblable à la chose à laquelle elle a été ajoutée.

Les gnomons des nombres triangulaires forment une suite de nombres, c’est la suite des nombres entiers plus grands ou égaux à 2:

Définition

{2; 3; 4; 5; 6; …}

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Un nombre oblong est un nombre dont les points peuvent se disposer de façon à former un rectangle ayant une colonne de plus que de lignes.

Nombres oblongs

Le gnomon d’un nombre oblong est formé de la ligne et de la colonne qu’il faut ajouter.

Les gnomons des nombres oblongs forment la suite :

On peut facilement déterminer le ne nombre oblong (ou nombre de rang n). En effet, il suffit de faire le produit du nombre de lignes et du nombre de colonne. Le nombre de lignes est n et le nombre de colonnes est n + 1. On a donc : On = n(n + 1), où On désigne le nombre oblong de rang n.

{4; 6; 8; 10; …}

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En regroupant les points des nombres oblongs successifs, on constate une relation intéressante entre les nombres oblongs et les nombres triangulaires.

Nombres oblongs

Le nombre oblong de rang n est la somme de deux nombres triangulaires de même rang.

Cette propriété permet de déterminer la forme générale du nombre triangulaire de rang n. En effet, en désignant par Tn le nombre triangulaire de rang n, on a :

On = n(n + 1) et On = 2 Tn , d’où 2Tn = n(n + 1)

E isolant Tn, on obtient :

Tn n(n1)

2

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Un nombre carré est un nombre dont les points peuvent se disposer de façon à former un carré. Les cinq premiers nombres carrés sont représentés dans l’illustration suivante.

Nombres carrés

Les gnomons des nombres carrés forment la suite des nombres impairs plus grands que 2.

En désignant par Cn le nombre carré de rang n, on a :

Cn = n2.

{3; 5; 7; 9; 11; …}

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En regroupant les points des nombres carrés successifs, on constate une relation intéressante entre les nombres carrés et les nombres triangulaires.

Nombres carrés

Le nombre carré de rang n est la somme du nombre triangulaire de même rang et du nombre trian-gulaire précédent.En écriture moderne, cela signifie que :

Cn = Tn + Tn–1

Un nombre impair est un nombre qui ne peut se diviser en deux parties égales

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Un nombre pentagonal est un nombre dont les points peuvent se disposer de façon à former un pentagone. Les cinq premiers nombres pentagonaux sont représentés dans l’illustration suivante.

Nombres pentagonaux

Les gnomons des nombres penta-gonaux forment la suite des nombres :

{4; 7; 10; 13; …}

En désignant par Pn le nombre pentagonal de rang n, on a :

En regroupant les points, on constate une relation intéressante entre les nombres pentagonaux et les nombres triangulaires.

Pn = n + 3Tn–1.

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Un nombre hexagonal est un nombre dont les points peuvent se disposer de façon à former un hexagone.

Nombres hexagonaux

Les gnomons des nombres hexa-gonaux forment la suite des nombres :

{5; 9; 13; …}

En procédant de la même façon, on a les nombres heptagonaux, octo-gonaux et ainsi de suite.

On remarque que 1 fait partie de tous ces ensembles de nombres, sauf les oblongs. Cependant, les pythagoriciens ne considéraient pas un comme un nombre mais comme le principe d’identité.

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Pour les grecs, un nombre qui peut s’exprimer comme le produit de deux nombres est un nombre plan.

Nombres solides

Parmi ceux-ci, on a les nombres cubiques, de la forme n3. Il y a d’autres nombres solides qui ne sont pas néces-sairement des produits de trois nombres. Ainsi, on a :

Celui qui peut s’exprimer comme le produit de trois nombres est un nombre solide.

Les nombres pyramidaux à base triangulaire :

Les nombres pyramidaux à base carrée :

1 + 3 + 6 + 10 +...

1 + 22 + 32 + ... + n2 + ...

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Pour nous, la géométrie des nombres a un aspect cocasse. Il faut se souvenir que les grecs ne disposaient pas d’un système de numération permettant d’écrire et de manipuler adéquatement les nombres.

Conclusion

Il est tout à fait remarquable qu’ils aient pu surmonter le handicap que constituait leur système de numération pour procéder à une étude aussi poussée des nombres et déterminer autant de propriétés de ceux-ci.

L’étude des nombres va déboucher sur les progressions arithmétiques et les moyennes, ou médiétés, arithmétique, géométrique, harmonique ainsi que sur la division en extrême et moyenne raison d’un segment de droite.

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Bibliographie

Fin

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http://www-groups.dcs.st-and.ac.uk/~history/