Urologie : une attention Empêtré dans la laine, il est ... · aussi bien dans les pays en voie de...

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RENDEZ-VOUS ÉCLAIRAGE Italie ................................................... p. 06 GÉNÉRATION Journée AFUF ..................................... p. 06 C’PROFESSIONNEL Chercher l’erreur, entre l’aléa et la faute... p. 07 Cas cliniques : haute définition ................ p. 07 3 QUESTIONS À … Françoise Picard ................................. p. 07 A NE PAS MANQUER Chirurgie mini-invasive ...................... p. 08 L’indispensable traçabilité de l’information .................................. p. 08 RTV sous Hexvix, quels avantages? .. p. 08 A VOIR DEMAIN Symposium ......................................... p. 08 L’AFU se préoccupe des problèmes urologiques tou- chant les pays en voie de développement. C’est notamment le cas des fistules et des maladies sexuel- lement transmissibles. Entretien avec Béatrice Cuzin, coordonnatrice de la matinée commune AFU, CNGOF, FASULF, SAGO et de la séance Urologie du monde. Pourquoi avoir choisi de parler des fistules lors de cette matinée commune ? Béatrice Cuzin : Elles de - meurent largement répandues dans les pays en voie de développe- ment, notamment en Afrique. Elles font également partie des pathologies post-traumatiques de guerre (empalement par arme, viol, etc.). Leur prise en charge dans ces pays reste difficile. Pourquoi ? B. C. : Outre les difficultés liées au contexte de guerre, se pose le problème de la formation des médecins dans ces pays. Durant des années, des urologues et gynéco- logues sont venus prêter main forte dans le cadre de missions humani- taires. Il est aujourd’hui nécessaire de professionnaliser ces échanges. Cela nécessite des moyens et des relais locaux. Des ONG soutien- nent les missions fistules et tentent de développer ces relais, avec une stabilité sur place. C’est le cas d’Equilibres et Populations, Gynécologie sans frontières, de la GFMER - fondation genevoise pour la formation et la recherche LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / MERCREDI 21 NOVEMBRE 2012 - N°1 / PAGE 01 L’ SOMMAIRE ENTRETIEN D’AILLEURS L’ENTRETIEN D’AILLEURS Béatrice Cuzin ...................... p. 01 ACTUS DU JOUR Symposiums du jour ..............p. 02 DOSSIER Les chercheurs se cherchent ... p. 03 PORTRAIT : Alain Haertig.... p. 04 JOURNÉES DES INFIRMIÈRES Micro-trottoir ........................ p. 04 Cadre de santé ...................... p. 04 SOCIO-PRO Cancers et déficients intellectuels p. 05 Brèves .................................... p. 05 Urologie : une attention internationale Réunion commune AFU/CNGOF /FASULF/SAGO, 09 H 00 – 12 H 30, salle 353 et Journée internationale francophone Urologie du monde, 14 H 00 – 16 H 15, salle 353 médicale - ou encore de Médecins du Monde pour ne citer qu’eux. Les maladies sexuellement transmissibles sont au cœur de l’après-midi Urologie du monde. Quelle en est l’actualité interna- tionale ? B. C. : Le programme fonctionne sur une logique d’échanges entre les pays du Nord et du Sud, avec une dimension de santé publique. C’est dans cet esprit que nous parlerons des MST (chlamydia, gonocoque, etc.), récurrentes en Afrique. Nous illustrerons la situation avec l’exem- ple du Togo. Mais, cette pathologie est également très présente dans les pays occidentaux, où les probléma- tiques de prise en charge existent aussi. Aucun pays n’y échappe. Nous nous pencherons aussi sur l’évaluation d’une contagion chez l’homme par le virus HPV. Un autre sujet sera évoqué : la tumeur de la vessie au stade pal- liatif. Son traitement reste difficile, aussi bien dans les pays en voie de développement que dans les pays du Nord. Propos recueillis par Pierre Derrouch « Il faut connaître ses forces. » ans le livre deuxième des Fables de la Fontaine, la fable 13 est intitulée « Le corbeau voulant imiter l’ai- gle » : le corbeau jouant à l’aigle s’abat sur le mouton. Empêtré dans la laine, il est capturé par le berger. Il faut connaître ses forces… Quelles sont nos forces ? une spécialité médico-chirurgicale, ce qui nous permet de prendre en charge la totalité d’une pathologie, du diag- nostic au traitement ; une équipe unie, unique et structurée : l’Association Française d’Urologie et ses différents comités ; des dirigeants de qualité au service des autres membres : le conseil d’admi- nistration et son bureau ; des compétences sans cesse renouvelées, quelle que soit la situation sur le terrain; la libre circulation de l’information entre les membres de l’équipe ; des individualités au service du collectif ; un fort engagement associatif ; une valorisation de l’information et de la communication ; une exigence de transparence et de traçabilité qui alimente les préoccupations de l’opinion publique, des décideurs politiques et des responsables administratifs; un centre de formation efficace : l’Association Française des Urologues en Formation ; une unification de la formation en urologie grâce à l’Enseignement du Collège d’Urologie qui permet une « culture d’entreprise » de tous nos jeunes collègues ; une attractivité pour notre spécialité en pleine croissance ces 5 dernières années ; une Maison de l’Urologie pour que l’ensemble des composantes (AFU, Collège, Syndicat, Urorisq, CNPU, Urodiffusion, AFUF) puisse trouver les espaces nécessaires pour leur propre réunion ; notre maturité, pour une prise en charge globale du patient, sans se limiter à l’acte chirurgical. Des valeurs, un esprit collectif et des talents individuels : notre équipe est faite pour gagner. Bienvenue au 106 e congrès français d’Urologie. Christian Coulange L’ ÉDITO D

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RENDEZ-VOUS

ÉCLAIRAGE Italie ................................................... p. 06

GÉNÉRATION Journée AFUF..................................... p. 06

C’PROFESSIONNELChercher l’erreur, entre l’aléa et la faute... p. 07Cas cliniques : haute définition ................ p. 07

3 QUESTIONS À … Françoise Picard ................................. p. 07

A NE PAS MANQUER Chirurgie mini-invasive ...................... p. 08L’indispensable traçabilité de l’information .................................. p. 08RTV sous Hexvix, quels avantages? .. p. 08

A VOIR DEMAIN Symposium ......................................... p. 08

L’AFU se préoccupe des problèmes urologiques tou-chant les pays en voie de développement. C’estnotamment le cas des fistules et des maladies sexuel-lement transmissibles. Entretien avec Béatrice Cuzin,coordonnatrice de la matinée commune AFU, CNGOF,FASULF, SAGO et de la séance Urologie du monde.

Pourquoi avoir choisi de parlerdes fistules lors de cette matinéecommune?Béatrice Cuzin : Elles de -

meurent largement répandues dansles pays en voie de développe-ment, notamment en Afrique.Elles font également partie despathologies post-traumatiques deguerre (empalement par arme,viol, etc.). Leur prise en chargedans ces pays reste difficile.

Pourquoi?B. C. : Outre les difficultés liées

au contexte de guerre, se pose leproblème de la formation desmédecins dans ces pays. Durant desannées, des urologues et gynéco-logues sont venus prêter main fortedans le cadre de missions humani-taires. Il est aujourd’hui nécessairede professionnaliser ces échanges.Cela nécessite des moyens et desrelais locaux. Des ONG soutien-nent les missions fistules et tententde développer ces relais, avec unestabilité sur place. C’est le casd’Equilibres et Populations,Gynécologie sans frontières, de laGFMER - fondation genevoisepour la formation et la recherche

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / MERCREDI 21 NOVEMBRE 2012 - N°1 / PAGE 01

L’

SOMMAIRE

ENTRETIEN D’AILLEURS

L’ENTRETIEN D’AILLEURS Béatrice Cuzin ...................... p. 01

ACTUS DU JOUR Symposiums du jour ..............p. 02

DOSSIER Les chercheurs se cherchent ... p. 03

PORTRAIT : Alain Haertig.... p. 04JOURNÉES DES INFIRMIÈRES Micro-trottoir ........................ p. 04Cadre de santé ...................... p. 04

SOCIO-PRO Cancers et déficients intellectuels p. 05Brèves .................................... p. 05

Urologie : une attentioninternationale

Réunion commune AFU/CNGOF/FASULF/SAGO, 09H00 – 12H30, salle 353 et Journée internationale francophone Urologie du monde, 14H00 – 16H15, salle 353

médicale - ou encore de Médecinsdu Monde pour ne citer qu’eux.

Les maladies sexuellementtransmissibles sont au cœur del’après-midi Urologie du monde.Quelle en est l’actualité interna-tionale?B. C.: Le programme fonctionne

sur une logique d’échanges entre lespays du Nord et du Sud, avec unedimension de santé publique. C’estdans cet esprit que nous parleronsdes MST (chlamydia, gonocoque,etc.), récurrentes en Afrique. Nousillustrerons la situation avec l’exem-ple du Togo. Mais, cette pathologieest également très présente dans lespays occidentaux, où les probléma-tiques de prise en charge existentaussi. Aucun pays n’y échappe.Nous nous pencherons aussi surl’évaluation d’une contagion chezl’homme par le virus HPV.Un autre sujet sera évoqué : la

tumeur de la vessie au stade pal-liatif. Son traitement reste difficile,aussi bien dans les pays en voie dedéveloppement que dans les paysdu Nord.

Propos recueillis par Pierre Derrouch

« Il faut connaître ses forces. »

ans le livre deuxième des Fables de la Fontaine, lafable 13 est intitulée « Le corbeau voulant imiter l’ai-gle» : le corbeau jouant à l’aigle s’abat sur le mouton.Empêtré dans la laine, il est capturé par le berger. Ilfaut connaître ses forces… Quelles sont nos forces?

• une spécialité médico-chirurgicale, ce qui nous permet deprendre en charge la totalité d’une pathologie, du diag-nostic au traitement ;• une équipe unie, unique et structurée : l’Association Française d’Urologie etses différents comités ;• des dirigeants de qualité au service des autres membres : le conseil d’admi-nistration et son bureau;• des compétences sans cesse renouvelées, quelle que soit la situation sur le terrain;• la libre circulation de l’information entre les membres de l’équipe ;• des individualités au service du collectif ;• un fort engagement associatif ;• une valorisation de l’information et de la communication ;• une exigence de transparence et de traçabilité qui alimente les préoccupations del’opinion publique, des décideurs politiques et des responsables administratifs;• un centre de formation efficace : l’Association Française des Urologues enFormation;• une unification de la formation en urologie grâce à l’Enseignement du Collèged’Urologie qui permet une «culture d’entreprise» de tous nos jeunes collègues;• une attractivité pour notre spécialité en pleine croissance ces 5 dernières années;• une Maison de l’Urologie pour que l’ensemble des composantes (AFU,Collège, Syndicat, Urorisq, CNPU, Urodiffusion, AFUF) puisse trouver lesespaces nécessaires pour leur propre réunion;• notre maturité, pour une prise en charge globale du patient, sans se limiter àl’acte chirurgical.Des valeurs, un esprit collectif et des talents individuels : notre équipe est faitepour gagner. Bienvenue au 106e congrès français d’Urologie.

Christian Coulange

L’ ÉDITO

D

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ACTUS DU JOUR

Obligatoire en France pour toute prise encharge d’un cancer, les réunions de concertationpluridisciplinaire (RCP) sont devenues un outilessentiel pour piloter au plus juste les choixthérapeutiques. Comment évaluer les bénéficeset limites de ces RCP ? C’est tout l’enjeu de cesymposium, axé sur le cancer de la prostate.

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Symposium Sanofi Aventis : Cancer de la prostate, commentoptimiser la prise en charge multidisciplinaire ?

Ce symposium présidé par Alain Ruffionpropose à l'urologue la possibilité de resterparfaitement informé sur le bouquet d'offresde soins, les recherches en cours pour amé-liorer la prise en charge de la pathologie etle contexte économique et législatif.Grégoire Robert fera le point sur la physio-pathologie de l'HBP ainsi que les pistes derecherche futures permettant de mieuxcomprendre la maladie et découvrir de nou-veaux traitements. Dans une approche pluspratique, Aurélien Descazeaud, présidentdu Comité des troubles mictionnels del'homme (CTMH) de l'AFU, s'arrêtera surles nouveaux traitements qui devraient êtreprochainement disponibles, complétant cepanorama par un tour d'horizon des diffé-rents produits en phase 3, plus particulière-ment ceux administrables en injection intra-prostatique. Franck Bruyère passera enrevue les avancées chirurgicales, mettantl'accent sur les particularités et le cahier descharges nécessaire pour une prise en charge

Les troubles du bas appareil urinaire liés à l'hypertrophie bénigne de la prostatedemeurent, en 2012, l'un des motifs les plus fréquents de consultation.

Symposium Pierre Fabre : Les nouveautés dans la prise en charge de l'hypertrophie bénigne de la prostate

influencer la pratique quotidienne des uro-logues, dans le sens de la qualité et de l’amé-lioration des soins aux patients. Le but est deparvenir, pour ces derniers, à une meilleuretolérance des traitements et qualité de vie »,explique Pascal Rischmann qui préside ce sym-posium. Durant la séance seront égalementexposés les résultats de l’étude CS29 Ferringpour le traitement intermittent par Degarelix.

P. D.

Ce symposium sera l’occasion de présenterl’enquête Ferring/AFU 2, sur la pratique del’hormonothérapie en France et le suivi trans-versal des patients traités pour le cancer de laprostate. Osseux, hormonaux, cardio-vascu-laires, psychologiques, etc. la liste des effetssecondaires des anti-androgènes est consé-quente. À partir de cas cliniques concrets, desurologues dresseront la synthèse d’un travailmené tout au long de l’année par des experts dudomaine : rhumatologues, sexologues, neuropsychiatres, etc. « Nous souhaitons, avecce travail original basé sur de nombreuses réunions pluridisciplinaires pendant un an,

Les thérapies anti-androgéniques sont largement prescritespar les urologues contre le cancer de la prostate. Elles ne sontpas sans risque pour le patient, notamment sur le long terme.

Symposium Ferring : Réflexion pluridisciplinaire autour du patienttraité pour cancer de la prostatemétastatique

RENDEZ-VOUS 17H00 – 18H30, salle 352 ab

RENDEZ-VOUS 17H00 – 18H30, salle Havane

en chirurgie ambula-toire. Enfin, concer-nant les évolutionséconomiques et légis-latives, la pressioncroissante des pou-voirs publics sur la dispensation du médi-cament impose quelques explications.Philippe Gaertner, pharmacien et présidentde la Fédération des syndicats pharmaceu-tiques de France, reviendra sur la place dechaque classe thérapeutique sur le marchéde l’HBP et expliquera ensuite de manièrepragmatique le rôle du pharmacien ainsique ses contraintes et motivations dans ladélivrance du médicament, notamment lechoix de la spécialité (princeps, génériques,copies, etc.).

P. D.

Une enquête menée en 2012par le biais de la Lettre del’AFU a permis d’identifierl’intérêt et les difficultés ren-contrées par les urologuesdans la mise en oeuvre des réu-nions de concertation pluridisciplinaire (RCP). Lesbénéfices apportés lors de la prise en charge despatients ont également été recensés.Les RCP étant obligatoires, autant faire en sorte

qu’elles soient le plus efficaces possible et contri-buent à l'amélioration de la prise en charge despatients en valorisant le travail de l'urologue. C’estparticulièrement vrai pour le cancer de la prostatequi, de plus en plus, relève d’une prise en chargemultimodale. Proposer le meilleur choix thérapeu-tique permettant de répondre aux recommandationsdes sociétés savantes tout en étant adapté au profilsingulier du patient, voilà l’un des enjeux de cesréunions. « Pour déterminer la meilleure option thé-rapeutique, une discussion entre les praticiens estindispensable. Les recommandations ne suffisentpas », souligne Jean-Luc Descotes qui préside lesymposium avec Stéphane Oudard.Actuellement, les RCP présentent une grande

hétérogénité dans leur mise en œuvre. L’enquêtesouligne cette complexité. « Ce travail nous a permisde dessiner des pistes d’amélioration », rapporte J.-L. Descotes. Différents algorithmes de prise encharge seront analysés au cours de ce symposiumqui fera également le point sur les possibilités d’évolution organisationnelle propres à chaquestructure, clinique, CHU et CH. La concertationcommence ici.

P. D.

RENDEZ-VOUS 12H50 – 13H50, salle Havane

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DOSSIER

véritables coordonnateurs qui structurentet achalandent l’étude. La motivation tientaussi aux choix stratégiques des établisse-ments dont certains s’engagent dans lapromotion de la recherche. Le CHU deNîmes possède ainsi une direction de larecherche clinique proactive. Elle a à sadisposition une unité de méthodologie,des statisticiens, des ARC, des rédacteursmédicaux. Sa réputation la met souvent enpremière ligne et les retombées sur leséquipes investigatrices sont gratifiantes.

Semer pour récolterLa recherche est accessible à tous. Nous

sommes un petit pays : les équipes spécia-lisées sont identifiées. Il est facile de lescontacter et de se faire connaître. Par ail-leurs, l’AFU et son Comité de cancérolo-gie se sont rendus compte des enjeux etcherchent à diversifier leurs approches. Ilsont signé en 2010 un partenariat avecUNICANCER. Muriel Habibian quidirige l’équipe projet en son sein estenthousiaste : «Après les oncologues et lesradiothérapeutes, les urologues viennentà la recherche clinique. Ce sont sans douteles questions sur les traitements adjuvantsou concomitants dans la prise en chargedes cancers de prostate doublées de l’évo-lution des connaissances scientifiques quiincitent les urologues à investiguer. Cetteattitude est nouvelle, ce sont d’abord deschirurgiens et pour eux la notion derecherche clinique n'a jamais été sponta-née. Ce partenariat donne de la visibilitéà la recherche clinique en onco-urologieet pour UNICANCER, c’est la clé quidonne accès à un réseau supplémentairede médecins enthousiastes du public ou duprivé ».

« Si la recherche française en urologien’est pas en révolution, elle est en évolu-tion », explique Stéphane Droupy. Ellel’est sur le plan des moyens, des compor-tements et des outils. Mais la distancepour s’identifier à La Recherche outre-Atlantique est longue. La culture de labiotechnologie en France ne génère niassez d’argent ni assez de vocation. Lepassage recherche publique - privée n’estpas assez fluide. Par ailleurs, faute demoyens humains et de motivation, onpeut voir l’industrie pharmaceutiqueexternaliser des études vers l’Europe del’Est ou la Chine privant la recherchefrançaise d’opportunités conséquentes.Alors pour l’urologie française, larecherche, c’est un challenge !

L’argumentaire« Oui, faire des études est difficile

et chronophage », explique encore S. Droupy. Le patient candidat est réti-cent. Il est troublé par le questionnementdu médecin qui lui propose, surtout pourune intervention chirurgicale, la randomi-sation. « Il faut une certaine philosophieet des arguments pour convaincre », ajou-tent encore les médecins concernés. Celas’apprend. Par ailleurs, le médecin inves-tigateur principal peut déléguer auprès demembres de son équipe et s’assurer dusoutien et de la confiance des techniciensd’étude clinique, acteurs de terrain et desattachés de recherche clinique (ARC),

La recherche en urologie cherche saplace. Conduite par quelques meneursconvaincus, elle se bat contre des prin-cipes obsolètes, des pratiques à contre-courant et des idées reçues. Et puis vient le temps des semis.

La recherche,c'est l'avenir

Voilà une étude qui peut illuminer la recherche urologiquefrançaise et l’AFU en particulier. De l’audace, de la perspi-cacité et une bonne dose de travail conduisent les investiga-teurs à répondre à une question: quelle priorité pour le patientatteint de cancer du rein métastatique, néphrectomie+suniti-nib ou sunitinib seul? Cette étude en phase III connaît des re-bonds: retard dans le recrutement, problème d’indication,augmentation du nombre de centres, avis neutre mais écoutédu Comité de surveillance, suspension des inclusions puis re-prise. Mais, « seule la vérité scientifique prime », rétorqueArnaud Méjean, investigateur principal. « Les résultats sontimportants pour les malades, il faut aussi savoir être pa-tient », explique de son côté Youcef Bouguedah, techniciend'études cliniques (TEC) dans l’étude CARMENA. Pendant sept ans, du médecin recruteur à l’ARC, en pas-sant par le promoteur -ici l'APHP-, jusqu’au PHRC etavec le soutien financier du Laboratoire Pfizer, les ac-teurs de la recherche poursuivent leur but. Les enjeuxsont essentiels pour l’ensemble des malades de la pla-nète, cette étude étant unique, à visée internationale etla première du genre. La réputation de la recherche enurologie française est sur les braises. Mais patience, lesrésultats sont attendus pour 2016.

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / MERCREDI 21 NOVEMBRE 2012 - N°1 / PAGE 03

CARMENA sous les projecteurs

CHIFFRE 31 essais en onco-urologie sont en cours.Source : http://www.urofrance.org/science-et-recherche/essais-cliniques-en-urologie/essais-onco-urologie.html

Enfin, il est important de former la jeune génération à l’espritde recherche. Le module « Graines et sol » favorise le recrute-ment, la formation et le soutien de jeunes en vue de bourses.C’est un moyen institutionnel, initié par Thierry Lebret au seinde l’AFU et coordonné depuis par Christian Saussine, d’impli-quer les jeunes, de leur apprendre les concepts et de les soutenirdans leur démarche. De six bourses la première année, l’AFUest passée à 13 en 2011!

Astrid Charlery

PETITE ANNONCE

Cherche chercheur voulant chercherPersévérant, organisé, universitaire, rigoureux, convaincu, patient, disponible, curieux, réfléchi, investi, enthousiaste, prudent.

Programmée, organisée, la recherche peut essaimer et fructifier.

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JOURNÉES DES INFIRMIÈRESPORTRAIT

Urologue, chirurgien, rédac-teur, expert, voyageur, enseignant,rebelle, travailleur, vice-président,collectionneur… l'homme traceson chemin avec intelligence,réactivité, humour et uneimmense gentillesse. Samarque de fabrique profession-nelle reste le médico-légal.Rentré par les coulisses et parhasard dans cette activité « moins rasoir que l'anatomiepure », il est devenu leMonsieur loyal, droit et intègre,indispensable par son passé à lareconnaissance de cadavres cal-cinés ou à l'identification decorps dans un charnier. Il estreconnu aujourd’hui pour sonexpertise à la cour de cassationdans des procès où sont mis encause chirurgiens, violeurs,laboratoires… ou encore vic-times abusives ou abusées. Sonseul objectif : rétablir la vérité.Toujours co-responsable duDIU d'études relatives à la répa-ration juridique du dommagecorporel qu'il a monté, il suscitepar ses cours l'enthousiasme deses étudiants. Il a le verbe facile,l’anecdote appropriée, l’élo-quence généreuse et lesconnaissances approfondies.C’est un homme qui croit enson métier et en l’excellenced’un système médical. Durantsa carrière, il n’a jamais hésitéà monter au créneau pour endéfendre la cause.Dans sa pratique profession-

nelle, au-delà de sa spécialité,

Micro-trottoir

Homme de combat pour sa profession, homme intègre depart ses fonctions, homme responsable de son entourageprofessionnel, il est aussi un grand professeur et un expertréputé. En tant qu’homme, c’est un humaniste…

Alain Haertig, “légal”à lui-même...

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / MERCREDI 21 NOVEMBRE 2012 - N°1 / PAGE 04

Quels sont vos sujets de prédilection pour l’AFU 2012?

> Séverine Lelièvre, infirmière de consultation, CH de PontoiseCela fait 4 ou 5 ans que je n’étais pas venue au congrès. Nous n’avonspas toujours la possibilité d'y aller. Cette année nous avons pris lesdevants et obtenu 2 jours de FMC. Nous nous les partageons. J’ai choisi les ateliers Cystoscopie et biopsie et Prise en charge de lachirurgie de l’incontinence. Les occasions de se former sont rares.

Le congrès est donc une vraie opportunité d’améliorer nos pratiques et de s’intéresserà l’incontinence de l’homme, sujet en pleine progression.

> Sabine de Cambiaire, infirmière au bloc, Clinique Toulouse-Lautrec, Albi

Mon sujet de prédilection cette année est la Chirurgie robot-assistée.L’inscription à cet atelier va me permettre d’être informée sur les pratiques d’avenir dans le cas où mon établissement investirait danscette technologie. Le congrès est aussi un lieu de rencontre avec d’autres infirmières maîtrisant le sujet. La présence des représentants

des laboratoires et le suivi des conférences sont de bons moyens de s’informer et dedécouvrir des nouveautés.

> Murielle Szewczyk, infirmière, Clinique Beausoleil, MontpellierJ’ai trois ans de pratique infirmière dont deux en urologie. C’est monpremier congrès. Ce sont mes collègues qui m’ont encouragée à venirpour la qualité de la formation et l’intérêt professionnel. J’ai choisidans le programme les ateliers Création et utilisation d’un chariot desondage d’urgence et Le laser pour la comparaison avec d’autreséquipes et pour apprendre les soins à donner en postopératoire.

c'est l'humain qui prime.Patients, infirmiers, urologues,secrétaire confirment sa capacitéà résoudre les problèmes, àarrondir les angles, à mettre enconfiance. « C’est un hommefidèle en amitié, extrêmementfin, pétillant et chaleureux, rap-porte Florence Cour qui a tra-vaillé 10 ans avec lui. Il est éton-nant, voir surprenant. C’est unbourreau de travail qui conduit,sans en avoir l’air, plusieurs viesà la fois avec une énergieféroce ». « C’est une chance dele croiser, de travailler avec lui,rapporte Michèle Tomasso sonassistante depuis 25 ans. Il saitpartager ses convictions, sesconnaissances dans un esprit degrande générosité». Mais il fautle suivre, lui qui décolle à 100 àl’heure; il faut le cadrer lui quicumule ses rendez-vous; il fautl’attraper au vol s’activant tou-jours pour une cause collectiveou particulière.Reconnu par ses pairs, le

voilà choisi pour devenir leprochain Président du congrès.Dans son agenda surbooké,aucune trace de stress. «Ce quiest difficile dans cette nouvellemission, accorde l’intéressédans une pirouette, c’est detrouver le lieu de réception dudîner de gala et l’invité demarque ». Il a déjà des idées…préparez-vous au meilleur !

A. C.

Pour les cadres de santé, les Journées des infirmières en urologie sont un temps d’expression, de rencontre et de formation. Témoignage d’ElsaDarnaud, Hôpital Nord, Marseille.

Cadre de santé, le meilleur lien

L’avenir des infirmières en urologie passe par la formation. Je suiscadre de santé dans une équipe de treize IDE; je reconnais leur pro-fessionnalisme, leur humanité et leur ponctualité, elles sont très inves-ties et motivées. La reconnaissance de la part des patients et des méde-cins vient aussi de ce niveau d’exigence professionnelle et humainequ’elles s’imposent. Je les encourage dans ce sens.Pour ma part, je vis pleinement mes responsabilités de cadre de santé,

entre l’organisation des soins, la participation au lit du malade si besoin, la relationaux patients et aux familles, la gestion humaine et la part administrative, malheureu-sement de plus en plus lourde. Je participe aux RCP et suis la visite quotidiennement.Ce juste équilibre est fragile, la tendance actuelle serait de nous cantonner aux tâchesadministratives. Les Journées de l’infirmière en urologie sont aussi vraiment l’occa-sion de suivre l’actualité, d’échanger et de s’informer et j’ai choisi l’atelier Protocolede coopération professionnelle et délégation de tâches.

Propos recueillis par A. C.

Ces Journées de l'infirmière en urologie, pendant le congrès de l’AFU, sont le parfait exemple de la volontécommune des infirmières et des urologues d'améliorer la qualité de leurs soins. N’oublions jamais que la prise en charge d'un patient nécessite une équipe compétente et soudée pour une prise en charge optimale.

Antoine Faix, co-organisateur du programme des JIU

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SOCIO-PRO

La déficience intellectuelle se caracté-rise par un QI inférieur à 70 et des difficul-tés d’adaptabilité sociale apparues avantl’âge de 20 ans. Elle concernerait 1, 2 mil-lions de personnes en France, soit 2 % dela population. Ces hommes et ces femmes,au même titre que les autres et pourtant dif-féremment, peuvent être atteints de can-cers. Mal diagnostiqués, mal pris encharge, ils sont confrontés à une détresseque la société doit regarder en face. « Ils’agit d’assurer aux déficients intellectuelsle traitement optimal et de ne pas les aban-donner faute d’incompréhension et demaladresses », explique le Dr DanielSatgé. Ce dernier, anatomopathologiste,associé au Pr Stéphane Culine, oncologueet au Dr Bernard Azéma, psychiatre, sesont engagés pour l’amélioration de laprise en charge de ces patients cancéreuxaux besoins particuliers. « Le travail estcompliqué pour qui ne connaît pas le han-dicap, ajoute B. Azéma. Il s’agit de rece-voir le consentement éclairé d’un déficientintellectuel, de le lui faire signer après uneinformation adaptée, lente et enrichie

L’information du patient Peser ses mots, délivrer un message, se faire comprendre,être compris… des obligations déontologiques aux trucsdélivrés par un pro de la communication, un vrai forum!Chacun, dans sa consultation, est confronté à l’accueil de ces patients handicapés

adultes. Le médecin et son équipe sont souvent démunis. Un sujet qui incite aurapprochement entre le sanitaire et le médicosocial.

Cancers et déficients intellectuels

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / MERCREDI 21 NOVEMBRE 2012 - N°1 / PAGE 05

d’outils pédagogiques et de s’adapter auxdifficultés d’observance ou au manque decompliance de ces patients, dans larecherche constante du meilleur protocolede traitement ». En effet, la fragilité deleurs tissus due à leurs conditions géné-tiques complique souvent la mise en placedu traitement.

Un investissement pour l’avenirUne association est donc créée, ONCO-

DEFI(1). Trois axes la soutiennent : larecherche qui pointe les caractéristiques decancers dans les maladies génétiques dontsont atteints nombre de ces patients et quipourraient soit protéger soit accentuer cer-tains cancers. Les résultats seraient suscep-tibles d’avoir un impact sur la compréhen-sion des cancers dans la populationgénérale. Le deuxième axe est la créationd’un centre de documentation répertoriantles données et études sur la problématique.Enfin, l’accompagnement médical adaptéavec des équipes formées au handicap estla troisième voie d’action. « Nous voulonsimpulser un courant nouveau et susciterun intérêt pour ces patients : de l’humani-taire et de la rigueur scientifique pourmieux cerner le terrain biologique de cesmalades et mettre alors nos connaissancesau service de l’amélioration de leur priseen charge », confie encore D. Satgé.

A. C.(1) www.oncodefi.org

RENDEZ-VOUS Table ronde 114H00 – 14H30, salle Havane

RENDEZ-VOUS Forum d’Exercice professionnel9H30 – 10H30, salle 342a

Brèves

Il y a l’art et la manière. « La manière de nouer la relationsaine et efficace au malade et la façon d’établir une coopéra-tion avec lui ne sont pas forcément innées pour tous. Il estpourtant primordial de créer avec le patient, dès le premiercontact, une relation ne prêtant pas ultérieurement à la judi-ciarisation », décrit Pierre Mongiat-Artus qui conduit ceforum. Huit à neuf procédures judiciaires sur dix auraient pourorigine ce que le patient considère comme un défaut d’infor-mation. La HAS propose des bonnes pratiques publiées enmai 2012 sur la « Délivrance de l’information à la personnesur son état de santé ». Mais elles peuvent laisser le médecindubitatif à leur lecture quant à leur côté finalement peu pro-tecteur pour la profession. En réaction à cette publication HAS,ce forum donne des repères clairs et pratiques sur les obliga-tions déontologiques et légales ainsi que des recettes et tech-niques de communication. Il y a urgence à lever le voile sur laméconnaissance des risques encourus par les médecins et leurpermettre d’optimiser le temps toujours limité de l’interactionavec leurs patients.

A. C.

Nous voulons impulser un courant nouveau et susciterun intérêt pour ces patients : de l'humanitaire et de la rigueur scientifique pour mieuxcerner le terrain biologique de ces malades.

Dr Daniel Satgé

Lutte contre la pénuried’organe Il y a des pistes et des progrès. Aussi, la sensibilisationdes urologues sur le sujet du don reste le fer de lancedes membres du Comité de transplantation de l’AFU.

10,1% de dons de greffons provenant de Donneurs vivantsen 2011 contre 7 % à 8 % précédemment. Cette évolution estune conséquence de la révision de la loi de bioéthique de 2011qui élargit le don d’organes aux conjoints, à la famille élargieet aux amis proches. Les règles juridiques et le bilan médicalet psychologique qui encadrent ce don favorisent la réussitede la greffe et la diminution des risques pour le donneur.Deux autres solutions sont aussi d’actualité. La première

consiste à élargir les possibilités de prélèvement à certains don-neurs en état de mort encéphalique, dits Donneurs à critèresélargis, plus âgés et/ou atteints de comorbidité. Leurs greffonsmêmes sub-optimaux permettent une augmentation de la sur-vie par rapport à la dialyse et une amélioration de la qualité devie. Dans ces conditions, l’utilisation de machines à perfusionpulsatile, pour la conservation des reins, permet de meilleursrésultats de greffe. Enfin, la dernière stratégie est celle desDonneurs décédés par arrêt cardiaque (DDAC). Une fois le décès constaté, la reprise rapide de la circulation sanguinepar circulation régionale permet la perfusion in situ des reins jusqu’àautorisation de prélèvement.

A. C.

RENDEZ-VOUS Table ronde 215H20 – 15H50, salle Havane

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ÉCLAIRAGE GÉNÉRATION

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / MERCREDI 21 NOVEMBRE 2012 - N°1 / PAGE 06

urologie. Chaque année, plus de 80 nouveaux spécialistes entrent en exercice. Si les problèmes éco-nomiques du pays réduisent l’activité, il y a néanmoins 40 centresde chirurgie robotique en fonctionnement.

Existe-t-il, dans votre pays, une compétition entre les uro-logues et les spécialités frontières comme la gynécologie, l'on-cologie ou encore la pédiatrie?E. B. : Cette compétition existe. Avec les gynécologues, elle

concerne surtout le diagnostic et le traitement de l’incontinenceurinaire. Du côté des oncologues, la rivalité se passe au niveaudes traitements des tumeurs urologiques, dans les phases avan-cées. La prescription des nouvelles molécules leur est en effetréservée. Quant aux chirurgiens pédiatriques, ils traitent la majo-rité des pathologies urologiques dans les hôpitaux pour enfants.

L'Italie connait-elle des problèmes de démographie médicale,notamment en urologie ? Si, oui, comment ce problème est-iltraité?E. B. : On a calculé que, dans les dix prochaines années, le nom-

bre d’urologues travaillant dans les hôpitaux publics allait dimi-nuer de 20%. Il sera alors nécessaire de réduire les services dechirurgie, en fermant les plus petits et les plus périphériques quivont être regroupés. Ce processus est déjà en cours.

Propos recueillis par P. D.

Votre société savante est-elle représen-tative des différents modes d'exercice del'urologie en Italie, entre public et privé?Emmanuele Belgrano : La Société ita-

lienne d'urologie, fondée en 1908, repré-sente plus de 2600 membres. La majoritéd’entre eux travaille dans les cliniques uni-versitaires et les hôpitaux publics. À traversle pays, beaucoup d’urologues exercentdans les établissements privés, en ambula-toire. Dans les plus grandes villes, seulsquelques spécialistes travaillent unique-ment dans le privé.Il existe plusieurs sociétés régionales ou

inter-régionales : la Société d’urologied’Italie du Nord, la Société du centre méri-dional d’urologie, l’Association deTrivénétie d’urologie, la Société sicilienneet calabraise d’urologie, etc.

Comment se porte l'urologie en Italie?E. B. : En général, elle se porte bien.

Dans l’Ecole de Médecine et de Chirurgie,le cours d’urologie est obligatoire. Nouscomptons 26 écoles de spécialisation en

Cela faisait longtemps que l’AFU voulait inviter sa consœur italienne, laSIU. L’heure est venue. Et si le pays n’échappe pas aux remous écono-miques qui agitent les pays de la vieille Europe, les urologues transalpinsse portent plutôt bien. Entretien avec Emmanuele Belgrano, président dela Société italienne d’urologie.

Italie : l’urologie ne connaît pas (trop) la crise

Christian Coulange, président du congrès de l’AFU en donne les raisons : « La Société italienne d’urologie estcentenaire, comme l’AFU. D’autre part, l’Italie est l’un des rares pays fondateurs de l’Union européenne que nousn’avions pas encore accueilli. Cela manquait de courtoisie, au regard des autres sociétés invitées depuis vingt ans.Par ailleurs, la SIU publie beaucoup dans la revue European urology. Enfin, on peut ajouter une proximité personnelleavec mon homologue romain, le Professeur Vito Pansadaro, précédent président de la société savante. »

Pourquoi avoir choisi l’Italie comme invité d’honneur cette année?

L’association française des urologuesen formation donne rendez-vous aux jeunes urologues, pour notam-ment aborder les différentes prises en charge des calculs urinaires. Les seniors sont également les bienvenus.

Journée AFUF:lithiase, le boncalcul

RENDEZ-VOUS 9H30 – 17H00, salle 352 ab

Quelle est la stratégie thérapeutiquela plus appropriée au traitement de lalithiase urinaire ? Entre interventionpercutanée, endoscopique et solutionsmédicales, différentes approches sontpossibles, selon le contexte médicalet le profil du patient. La table rondede cette nouvelle journée de l’AFUFpermettra de faire le point sur le sujet,en s’appuyant sur l’analyse de casparticuliers.Cette journée sera également l’occa-

sion de récompenser du prix AFUFl’urologue le plus investi durant l’annéeécoulée en faveur de la formation desinternes et chefs de la spécialité. Cemoment convivial sera suivi de deuxautres rendez-vous appréciés, le déjeu-ner regroupant une centaine deconvives ainsi que la soirée AFUF,moment privilégié pour tisser de nou-velles relations entre jeunes confrères.À retenir également : la remise d’un

prix de 500 euros décerné par l’AFUFet La Médicale pour la meilleure pré-sentation réalisée par un urologue enformation, après évaluation indépen-dante par les modérateurs de sessions.Trois cent cinquante membres sont

conviés lors de cette journéed’échanges. « La moitié d’entre euxdevrait répondre à l’invitation, l’autremoitié ne pouvant se rendre au congrèspour assurer la continuité de soins dansles services », explique ThomasBessede, président de l’association quise félicite également de la présenced’urologues seniors venant traditionnel-lement rencontrer leurs jeunes confrèreset apprécier leurs présentations.Les élections pour renouveler le

bureau de l’AFUF, au terme de sonassemblée générale qui se tiendra entre16h et 17h, clôtureront cette journée.

P. D.

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RENDEZ-VOUS Table ronde 316H05 – 16H30, salle Havane

3 QUESTIONS À …

Présidente de l’Association française des infirmières et infirmiers en urologie, l’AFIIU

Qu’est-ce qui caractérise les 6 premiers mois de votre prési-dence à l’association?Françoise Picard : Je suis pré-

sidente par intérim depuisavril 2012. L’essentiel du travailconsiste à préparer le contenu des33es Journées de l’infirmière enurologie et d’encourager à leur participation ainsiqu’à la formation d’experts à travers le DIU.L’AFIIU a un stand au cœur du forum des associa-tions, sur le congrès de l’AFU, et nous y accueillonstoutes les bonnes volontés (24€ la cotisation). Nousespérons aussi pour l’année à venir une meilleurevisibilité avec un site Internet dédié.

Quelles actualités pour l’AFIIU?F. P. : La prochaine AG de l’association a lieu ce

mardi 20 novembre pendant le congrès. Malgré lecontexte économique difficile, nous attendons unmaximum d’adhérents. Les enjeux concernent le déve-loppement, l’expertise et la reconnaissance de nossavoirs. Par ailleurs, outre les sujets récurrents tel quele robot ou les stomies urinaires, notre thématiquephare du congrès est l’urgence en urologie et l’invitéprestigieux, Jean Leonetti.

Comment le congrès de l’AFU participe-t-il à fédé-rer les membres de l’association?F. P. : Nous sommes bien soutenus par les urologues

qui sont d’ailleurs à l’initiative de la création de cetteassociation. Leur participation à ces Journées, tantdans l’organisation que dans l’animation, donne àcette manifestation une caution scientifique et unevraie valeur formatrice. Les urologues nous encoura-gent aussi au niveau du DIU où ils sont disponibles,accessibles et pointus.

Propos recueillis par A. C.

Françoise PicardC’PROFESSIONNEL

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / MERCREDI 21 NOVEMBRE 2012 - N°1 / PAGE 07

concernés? Quelle est la bonne démarche àconduire? Quelle protection autorise le méde-cin à déclarer? Comment le juge doit-il inter-préter les rapports d’EIG?Des propositions sont avancées : une décla-

ration anonyme pour protéger patient et méde-cin, un marquage CE complété par des étudescliniques indépendantes et une modification à la loi Kouchner pour introduire la notion« d’erreur ».

(1) Agence nationale de Sécurité du médicament et des produitsde santé

(2) Haute autorité de santé(3) Institut de veille sanitaire (4) Haut conseil de la santé publique

A. C.

Avec les progrès constants de la technologiemédicale, les EIG restent d'actualité mais sousdéclarés. L’académie de médecine s’en estemparée et a émis des recommandations quivisent à clarifier le contexte juridique et àencourager le processus de déclaration, dansl’objectif de l’amélioration de la qualité dessoins et de la sécurité du patient. La définitiondes EIG se précise donc: « tout évènement dontla survenue potentielle est susceptible de pro-voquer un accident(...), tout évènement dont lasurvenue a été responsable d’un accident… ».Si tous sont impliqués, du constructeur au

patient, le chirurgien est au cœur de la problé-matique. Son devoir et son éthique l’incitent àdéclarer l’incident au service de matério-vigilance de son établissement. Le formulaireà envoyer à l’ANSM(1) est simple. Et pourtantmille questions restent en suspens : l’ANSMest-elle le bon interlocuteur ? La HAS(2),l’INVS(3), le HCSP(4), ne sont-ils pas aussi

Le sujet des évènements indésirables graves (EIG) reste sensible: pas de gradua-tion, pression pour le chirurgien, processusde rapport méconnu, contexte administratifflou… Et pourtant, tous concernés!

Chercher l’erreur, entre l’aléa et la faute

La marque de fabrique de ces cas cliniques,c’est d’apprendre par l’erreur. Le mode d’em-ploi de la séance, ensuite, est de savoir analyserces erreurs, d’en connaître les impacts médico-légaux puis d’en tirer des conclusions quisoient des solutions préventives. Avulsion del’uretère au cours d’une urétérorénoscopiepour calcul, Sepsis grave au décours d’unerésection endoscopique de prostate chez unpatient à urines colonisées, retard diagnosticen cancérologie : « les trois exemples du joursont exposés, partagés avec les congressistespuis soumis à la sagacité de deux urologues,l’expert et Professeur Yves Lanson et leDocteur Fabrice Mondet, ainsi qu'à celle d’unjuriste de la MACSF, David Baranger »,explique J.D. Doublet. Cet atelier de congrès initié par Jean-Pierre

Mignard il y a quelques années et repris par

Un rendez-vous unique, trois cas exposéset une réflexion sur des sujets potentiel-lement litigieux, telle est la teneur de cetteintervention organisée par Stéphane Bartet Jean-Dominique Doublet.

Cas cliniques : haute définition

RENDEZ-VOUS AG de l'AFIIU - 17H15 - salle Bordeaux

RENDEZ-VOUS Cas cliniques

11H15 – 12H30, salle Havane

les deux protagonistes organisateurs fait de plus en plusd’émules. Il vise des sujets d’actualité, souvent chaudsqui concernent les urologues de terrain. Ces histoires cli-niques sont leur lot quotidien, qu'il s'agisse d’interven-tions qui se sont compliquées ou de difficultés d’utilisa-tion de dispositifs médicaux. Elles placent souvent lesurologues dans des situations inconfortables de dépôt deplainte, voire de poursuite judiciaire. La démarche de cascliniques est donc pédagogique, concrète et enrichied’échanges avec la salle pour aboutir à une vraie réflexionpréventive.

A. C.

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A VOIR DEMAIN > Jeudi 22 novembre

15H00 - 15H20 salle Havane

L’arrivée de nouveaux traitements bouleversela prise en charge du cancer de la prostatemétastatique résistant à la castration. La pro-gression tumorale prostatique, en dépit d’unedéprivation androgénique bien menée, reflètela mise en place de mécanismes intra-tumoraux de résistance quiseront abordés par Bernard Malavaud. La cellule s’adapte à de faiblestaux d’androgènes circulants qui, même à un stade avancé de la mala-die, restent une cible essentielle. L’efficacité clinique des nouvelleshormonothérapies confirme que la castration demeure la base du trai-tement de ce cancer; Stéphane Culine et Frédéric Staerman discuterontdes conséquences actuelles et futures de cette redécouverte de l’hor-monosensibilité et des questions générées par l’avènement des cesthérapeutiques. «La place des urologues dans le cancer de la prostateest en train de changer. Il est urgent qu’ils reprennent une part de cré-dibilité dans cette prise en charge», souligne B. Malavaud. Une révo-lution thérapeutique est à l’œuvre. Pour en cerner les mécanismes etenjeux, ce symposium est incontournable.

P. D.

Symposium Janssen : Cancer de la prostate résistant à la castration, comprendre les mécanismes et implications de la prise en chargeProgressivement, la chimiothérapie avait fini par inhiber lerôle de l’urologue dans la prise en charge des cancers de laprostate. Les récents progrès dans le contrôle des méca-nismes physiopathologiques devraient lui permettre de seréapproprier une partie de son exercice.

L’Hexvix révèle plus de 90 % des carcinomes in situ (CIS). Et sil’EAU le recommande pour ces seuls CIS, les urologues françaisen ont étendu l’usage aux cytologies de très haut grade, aux réci-dives à trois mois, aux tumeurs supérieures à 3 cm, aux lésionsmultifocales et à celles à très haut risque. « Nous avons élargi lesrecommandations pour ne pas passer à côté de tumeurs agres-sives risquant de devenir infiltrantes », souligne le Pr ChristianPfister. Les anatomopathologistes ont également repéré la présence de dysplasies n’étant pas des CIS. La fluorescence per-mettrait ainsi de découvrir des tumeurs à un stade intermédiaire.Autre intérêt, pronostique celui-ci : il semble que la résection sousfluorescence réduise aussi les risques de récidives précoces.

P. D.

RTV sous Hexvix, quels avantages ?Quatre tumeurs vésicales sur cinq ne sont pas infiltrantes, mais présentent une récidive dans 70% descas. La fluorescence sous Hexvix permet d’affiner le diagnostic, mais pas seulement.

A NE PAS MANQUER > Ce jour

clampage et de suites opératoires. Ellesemble par ailleurs offrir un contrôleoncologique comparable aux autres voiesd'abord », souligne Alexandra Masson-Lecomte, auteure d’une communicationsur le sujet. L’étude multicentriquequ’elle présente lors de la session a étéréalisée entre 2008 et 2011, auprès de 54patients. « C’est la première étude dugenre en France », précise-t-elle. Deuxraisons donc pour ne rater cette commu-nication.

P. D.

Jusqu’à maintenant, les recommanda-tions restreignaient, par sécurité, lanéphrectomie partielle par voie laparo-scopique aux tumeurs rénales ≤ 4 cm. Ceseuil ne présente plus une limite médicalechez des patients sélectionnés. Les com-pétences développées ces dernièresannées en chirurgie robot-assistée rendentpossibles son recours pour des tumeursrénales plus importantes. Il pourrait s'agird’un véritable progrès pour les patients.« Cette technique est prometteuse enterme de pertes sanguines, de temps de

Chirurgie mini-invasive : les tumeurs rénales ≥ 4 cm aussi

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / MERCREDI 21 NOVEMBRE 2012 - N°1 / PAGE 08

Session communications orales 14H10 salle 342b

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE_____________________________________________

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15H15 -15H35 salle 351

Dans une époque de judiciarisation à tous crins, la traçabilité de l’informationdans le dossier médical requiert vigilance et précision. Mais, l’éventualité d’uneexpertise judiciaire ne doit pas être la seule motivation. L’exercice contribue àaméliorer la prise en charge du patient et facilite le quotidien du médecin.

L’indispensable traçabilité de l’information

En cas d’expertise judiciaire, la consi-gnation écrite des explications donnéesau patient par le médecin demeure l'élé-ment le moins contestable. Encore faut-il qu’elle soit suffisamment exhaustiveet précise. Certains praticiens se conten-tent d’adjoindre au dossier le documentsuccinct signé par le patient - « J’ai étéinformé de tout et accepte les proposi-tions du chirurgien » -, sans commen-taire adapté à la pathologie, aux traite-ments possibles et au patient. Parailleurs, « un dossier vide de compterendu d'examen, de données de l'inter-rogatoire, des transmissions au sein del'équipe, des données de la surveillance,ne permet pas, lors d'une expertise, dereconstituer ce qui s'est passé », rappelleYves Lanson, expert auprès de laCommission régionale de conciliation et

L’expérience acquise en chirurgie conservatrice mini-invasive sur les tumeursrénales ≤ 4 cm ouvre aujourd’hui la voie au traitement laparoscopique robot-assisté des tumeurs ≥ 4 cm.

d'indemnisation des accidents médicauxet auprès des tribunaux. Si les conten-tieux touchent essentiellement l’anesthé-sie, les chirurgies orthopédique et plas-tique, ainsi que l’obstétrique, aucunespécialité n’est à l’abri. Un dossier bientenu permet de se prémunir en cas d’ex-pertise. Au-delà, il contribue à la bonnetransmission d’information dans lachaine de soins et peut faciliter la pra-tique du médecin qui retrouvera facile-ment une information communiquée aupatient un certain temps avant. « Fairebien ce travail d'information compte toutautant que la technique et participe à lasatisfaction professionnelle et à larenommée », ajoute Y. Lanson. La bonnetransmission d'information passe aussipar cette session… Ne la manquez pas!

P. D.

12H50 - 13H50 salle Havane