Tumeurs rénales rares : une pathologie fréquente !

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Annales de pathologie (2014) 34, 99—100 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com ÉDITORIAL Tumeurs rénales rares : une pathologie fréquente ! Rare renal tumors: A frequent pathology! Les cancers du rein, avec près de 9000 cas, représentent le deuxième cancer urolo- gique après le cancer de la prostate en France. Les progrès de l’imagerie, des traitements conservateurs (chirurgie et traitement mini invasif) et les progrès des traitements chez les patients métastatiques par l’essor des nouvelles thérapies (inhibiteurs de tyrosines kinases, anti-angiogéniques, inhibiteurs de mTor.) incitent les pathologistes à utiliser une classification histologique la plus précise possible. Les Annales de Pathologie, après avoir publié différentes mises au point sur les tumeurs du rein depuis 1998 [1—4], nous per- mettent d’avoir accès aux différentes nouvelles entités des tumeurs du rein présentées au cours de l’histoséminaire sur les tumeurs du rein dirigé par le Pr Nathalie Rioux-Leclerc sous l’égide de la SFP. Les différents cas de l’histoséminaire ont permis de faire le point sur des tumeurs rares comme les carcinoïdes du rein, les carcinomes papillaires à cellules claires, l’angiomyolipome épithélioïde et les carcinomes rénaux avec translocation. Ont égale- ment été exposées, au cours de cet histoséminaire, la prise en compte et la conduite à tenir de la survenue d’une métastase rénale d’une tumeur située à distance. Un point a été effectué sur les carcinomes de Bellini et sur les six critères indispensables pour porter ce diagnostic. À propos d’une tumeur de collision associant un carcinome papillaire et un carcinome à cellules claires, les différents syndromes génétiques du rein ont été discutés. Enfin, la dernière présentation a permis de faire le point sur les atypies acceptables dans les tumeurs oncocytaires. Ces présentations montrent l’essor des connaissances dans la classification des tumeurs du rein de l’adulte et l’apport des études de biologie moléculaire et de la cytogénétique, soulignant parfaitement le changement de paradigme que vit actuellement la pathologie. Les pathologistes, qu’ils soient uropathologistes confirmés ou débutants, et qu’ils soient quotidiennement ou occasionnellement confrontés à ce type de tumeurs, trouveront, dans cette publication, les réponses à leurs questions. http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2014.03.002 0242-6498/© 2014 Publié par Elsevier Masson SAS.

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Annales de pathologie (2014) 34, 99—100

Disponible en ligne sur

ScienceDirect

www.sciencedirect.com

ÉDITORIAL

Tumeurs rénales rares : une pathologiefréquente !

Rare renal tumors: A frequent pathology!

Les cancers du rein, avec près de 9000 cas, représentent le deuxième cancer urolo-

gique après le cancer de la prostate en France. Les progrès de l’imagerie, des traitementsconservateurs (chirurgie et traitement mini invasif) et les progrès des traitements chezles patients métastatiques par l’essor des nouvelles thérapies (inhibiteurs de tyrosineskinases, anti-angiogéniques, inhibiteurs de mTor.) incitent les pathologistes à utiliser uneclassification histologique la plus précise possible. Les Annales de Pathologie, après avoirpublié différentes mises au point sur les tumeurs du rein depuis 1998 [1—4], nous per-mettent d’avoir accès aux différentes nouvelles entités des tumeurs du rein présentées aucours de l’histoséminaire sur les tumeurs du rein dirigé par le Pr Nathalie Rioux-Leclercsous l’égide de la SFP.

Les différents cas de l’histoséminaire ont permis de faire le point sur des tumeursrares comme les carcinoïdes du rein, les carcinomes papillaires à cellules claires,l’angiomyolipome épithélioïde et les carcinomes rénaux avec translocation. Ont égale-ment été exposées, au cours de cet histoséminaire, la prise en compte et la conduite àtenir de la survenue d’une métastase rénale d’une tumeur située à distance. Un point aété effectué sur les carcinomes de Bellini et sur les six critères indispensables pour porterce diagnostic. À propos d’une tumeur de collision associant un carcinome papillaire et uncarcinome à cellules claires, les différents syndromes génétiques du rein ont été discutés.Enfin, la dernière présentation a permis de faire le point sur les atypies acceptables dansles tumeurs oncocytaires.

Ces présentations montrent l’essor des connaissances dans la classification des tumeursdu rein de l’adulte et l’apport des études de biologie moléculaire et de la cytogénétique,soulignant parfaitement le changement de paradigme que vit actuellement la pathologie.Les pathologistes, qu’ils soient uropathologistes confirmés ou débutants, et qu’ils soientquotidiennement ou occasionnellement confrontés à ce type de tumeurs, trouveront, danscette publication, les réponses à leurs questions.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2014.03.0020242-6498/© 2014 Publié par Elsevier Masson SAS.

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éclaration d’intérêts

’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-ion avec cet article.

éférences

1] Molinié V, Cochand-Priollet B, Staroz F, Vieillefond A. Classifica-tion des tumeurs du rein de l’adulte. Ann Pathol 1998;18:29—47.

2] Compérat E, Vasiliu V, Ferlicot S, Camparo P, Sibony M, Vieille-fond A. Tumeurs du rein : les nouvelles entités. Ann Pathol2005;25:117—33.

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Éditorial

3] Sibony M, Vieillefond A. Les tumeurs du rein qui ne sont pas descarcinomes à cellules claires. État des lieux en 2008. Ann Pathol2008;28:381—401.

4] Sibony M. Diagnostic des tumeurs kystiques du rein de l’adulte.Ann Pathol 2009;29:S49—54.

Vincent MoliniéLaboratoire d’anatomie et cytologie

pathologiques, CHU La Meynard, BP 632, 97261Fort de France cedex, France

Adresse e-mail :[email protected]