ÉTUDE DE MARCHÉAnalyse de l’offre d’un programme en Techniques

journalistiques pour le Collège Mathieu (Saskatchewan)

Préparation : Michel Caron, consultant Révision : Service d’appui aux projets

spéciaux - Collège La Cité

RAPPORT FINAL - Décembre 2018

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Table des matières

Liste des tableaux .......................................................................................................................................... 3

Sommaire exécutif ........................................................................................................................................ 4

1. Contexte .................................................................................................................................................... 5

1. 1. Le Collège Mathieu ............................................................................................................................ 5

1. 2. Le Collège La Cité............................................................................................................................... 5

1. 3. Objectif .............................................................................................................................................. 6

1. 4. Contenu proposé ............................................................................................................................... 6

2. Données sociodémographiques ................................................................................................................ 7

3. Presse écrite dans l’Ouest canadien ......................................................................................................... 8

3. 1. Habitudes médias .............................................................................................................................. 8

3. 2. Marché de l’emploi............................................................................................................................ 9

4. Éducation postsecondaire ......................................................................................................................... 9

4. 1. Éducation postsecondaire dans l’Ouest canadien ............................................................................. 9

4. 1. 1. Établissements anglophones......................................................................................................... 9

4. 1. 2. Établissements francophones ....................................................................................................... 9

4. 2. Éducation postsecondaire au Québec ............................................................................................. 10

5. Données recueillies ................................................................................................................................. 11

5. 1. Répartition des répondants ............................................................................................................. 11

5. 2. Résultats du sondage ...................................................................................................................... 12

6. Analyse .................................................................................................................................................... 19

6. 1. Identification des besoins ................................................................................................................ 19

6. 2. Viabilité financière .......................................................................................................................... 19

6. 3. Données complémentaires .............................................................................................................. 20

6. 4. Facteurs de risque ........................................................................................................................... 22

6. 5. Analyse ............................................................................................................................................ 22

8. Conclusions et recommandations ........................................................................................................... 22

Annexe 1 – Tableau 1 .................................................................................................................................. 24

Annexe 2 – Tableau 2 .................................................................................................................................. 25

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Annexe 3 – Tableau 3 .................................................................................................................................. 26

Annexe 4 – Tableau 4 .................................................................................................................................. 27

Annexe 5 – Questionnaire .......................................................................................................................... 28

Références .................................................................................................................................................. 30

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Liste des tableaux Tableau 1 Répartition démographique des Francophones dans les provinces de l’Ouest canadien, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon et pourcentage de la population ayant une connaissance du français Tableau 2 Données sur les journaux francophones couvrant l’Ouest canadien, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut Tableau 3 Établissements d’éducation postsecondaire anglophones offrant un programme en journalisme dans l’Ouest canadien Tableau 4 Établissements d’éducation de langue française de l’Ouest canadien et des Territoires du Nord-Ouest

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Sommaire exécutif

Dans le cadre de l’appel de propositions de projets de collaboration interprovinciale 2018-2019 lancé par le Réseau des cégeps et collèges francophones du Canada en mai 2019, le Collège Mathieu, situé en Saskatchewan, en collaboration avec le Collège La Cité, situé à Ottawa, a obtenu un financement afin d’explorer la possibilité de mettre en place un programme en Techniques journalistiques en Saskatchewan.

Le projet comprend entre autres la réalisation d’une étude de marché afin de valider la faisabilité de la mise en place du programme Techniques journalistiques en Saskatchewan. Cette étude vise l’analyse de l’ensemble des données recueillies dans le but d’évaluer les besoins de la communauté francophone, en matière de main-d’œuvre spécialisée en français dans le domaine des médias et ultimement accroître le nombre de professionnels francophones capables d’offrir des services appropriés dans le domaine du journalisme dans une province où les Francophones sont minoritaires. Cette étude cible donc :

1. L’évaluation de l’intérêt lié à l’offre d’un tel programme au Collège Mathieu; 2. Le recensement des établissements d’éducation francophones dans l’Ouest canadien

offrant une formation en Techniques journalistiques ou en journalisme; 3. La projection anticipée de la demande en diplômés ayant une formation journalistique

dans l’Ouest canadien, au cours des prochaines années.

Par l’entremise d’une recherche documentaire, l’étude fait état des besoins et des possibilités d’ouverture professionnelle liée à l’emploi dans le domaine des médias, particulièrement en journalisme dans l’Ouest canadien. La cueillette de donnees comprend :

une recension des programmes et des formations en lien avec le journalisme, offerts en français au Canada;

une analyse sommaire des cours et des programmes d’etudes offerts au pays dans ce domaine ou des domaines connexes et leur mode de livraison;

des entrevues ciblées aupres d’organismes et d’intervenants francophones de la Saskatchewan et des provinces avoisinantes;

des entrevues ciblées auprès d’organismes francophones actifs dans les provinces de l’Ouest.

Même si le développement et la mise en place d’un programme en Techniques journalistiques en français au Collège Mathieu comporte plusieurs facteurs de risque, l’étude de marché met en évidence certains avantages qu’apporterait la livraison d’un tel programme pour la communauté francophone de la Saskatchewan. Le développement et l'offre d’un programme adapte aux besoins de la clientele-cible, selon un mode de prestation flexible et un mode de financement viable, constituent les principaux facteurs determinants pour la réalisation du projet.

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1. Contexte

1. 1. Le Collège Mathieu Le Collège Mathieu est un établissement postsecondaire de langue française reconnu pour l’excellence de ses programmes et services. Son siège social est situé à Gravelbourg, en Saskatchewan, et compte deux campus soit à Saskatoon et à Régina. Le Collège Mathieu offre de la formation professionnelle et technique à la population francophone et bilingue afin de favoriser le développement socio-économique de son milieu. Sa clientèle se compose de francophones et de francophiles de la Saskatchewan et d’ailleurs. Le Collège Mathieu offre cinq programmes dans les domaines de l’administration, de l’éducation, des métiers, de la santé et du tourisme, à l’intérieur desquels sont répartis un total de huit formations. Il offre également des formations linguistiques et de la formation continue. Le Collège Mathieu a accueilli de 2016 à 2018 une population étudiante moyenne de 185 étudiants provenant des écoles secondaires fransaskoises, des écoles d’immersion, des autres provinces de l’Ouest et de l’étranger. Le nombre de diplômés du Collège a été de 5, 9 et 8 étudiants en 2015, 2016 et 2017 respectivement. Ces chiffres reflètent le fait que la plupart des étudiants suivent des cours à temps partiel. La formation continue compte une population moyenne de 250 apprenants pour les trois dernières années.

1. 2. Le Collège La Cité

Solidement implante dans la region de la capitale nationale et celle de l’Est ontarien depuis plus d’un quart de siecle, le Collège La Cité est le plus grand collège d’arts appliqués et de technologie de langue francaise en Ontario. Offrant un total de 140 programmes postsecondaires, La Cité compte, en plus de son campus principal d’Ottawa, un campus satellite a Hawkesbury, un Bureau d’affaires a Toronto, un Institut des metiers specialises, a Orleans, ainsi qu’un Institut de formation et de recherche agroalimentaire, à Alfred. Le Collège La Cité est reconnu pour l’excellence de ses programmes et services, de même que ses installations à la fine pointe de la technologie. Quelque 12 000 personnes reçoivent annuellement de la formation sur les campus ou en ligne, dont 5 500 sont inscrits à un programme d’études postsecondaires ou un programme d’apprentissage. En septembre 2018, plus de 500 étudiants provenaient d’un autre pays que le Canada. La Collège se distingue également en recherche appliquée et sur le plan de l’innovation avec l’inauguration de son nouveau pavillon Excentricité.

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Depuis sa création, La Cité a produit plusieurs milliers de diplômés dans le domaine des arts, des médias et de la communication. Ce créneau comprend la formation médiatique qui se définit ainsi :

Journalisme (2 ans).

Radio (2 ans).

Production télévisuelle (2 ans). Le programme Journalisme est offert au campus principal d’Ottawa en quatre étapes et à Toronto. Le programme dispensé à Toronto est offert selon un mode de livraison flexible, soit en face-à-face, en ligne et dans les milieux de travail grâce à des partenariats avec l’industrie tels Radio-Canada. Ce modèle innovant appelé « Mobilicité » favorise l’apprentissage expérientiel dès la première semaine de cours, ce qui a un impact positif sur le taux de placement des diplômés dans leur domaine d’études. De 2015 à 2018, la moyenne d’inscriptions au programme de journalisme a été 56. De ce nombre, le taux de persévérance a varié entre 34 % et 68 %. En moyenne, le tiers d’entre eux ont obtenu leur diplôme après leurs deux années d’études.

1. 3. Objectif

Cette étude réalisée pour le compte du Collège Mathieu situé à Gravelbourg en Saskatchewan, et le Collège La Cité, situé à Ottawa, en Ontario vise à établir les paramètres liés à la viabilité pour la mise en place d’un programme en Techniques journalistiques au Collège Mathieu en partenariat avec le Collège La Cité. Sur la base de l’ensemble de l’information qui a été recueillie, que ce soit par l’entremise du questionnaire distribué ou d’articles traitant de la demande et du besoin en journalistes francophones pouvant œuvrer dans le marché de la nouvelle francophone dans l’Ouest canadien, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon ou le Nunavut, il est difficile, à prime à bord, de concevoir qu’un programme en techniques journalistiques donné au Collège Mathieu répondrait d’une part à un réel besoin et d’autre part serait financièrement viable.

1. 4. Contenu proposé

Cette recherche documentaire fait état des besoins et des possibilités d’ouverture professionnelle liée à l’emploi dans le domaine journalistique dans l’Ouest canadien. La cueillette de donnees comprend une recension des programmes et des formations dans le domaine du

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journaliste, en français, existants au Canada, une analyse sommaire des cours et des programmes d’etudes offerts au Canada dans ce domaine ou des domaines connexes et de leur mode de livraison, et des entrevues ciblees aupres d’organismes et d’intervenants francophones de la Saskatchewan et des provinces avoisinantes, ainsi qu’à des organismes francophones actifs dans les provinces de l’Ouest.

2. Données sociodémographiques

Dans le contexte de la mise en place d’un programme en Techniques journalistiques au Collège Mathieu, un des premiers éléments à considérer est le marché potentiel de l’emploi pour les futurs diplômés dans un tel programme dans l’Ouest canadien, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut. Ce marché est défini par la population francophone minoritaire de ces régions et les besoins en main-d’œuvre dans le domaine journalistique qu’il s’agisse de la presse écrite ou des salles de nouvelles radiophoniques ou télévisuelles. Sur le plan démographique, les statistiques recueillies dans le cadre de cette étude indiquent que la Saskatchewan compte un très faible pourcentage de sa population (4,79 %) ayant comme langue première le français. Découlant de ces données, la possibilité de communiquer en français, de consulter des journaux et des revues de langue française, d’écouter de la radiodiffusion en français et de regarder les nouvelles télévisées en français est, par le fait même, limité1. D’autre part, sur une base de population globale, seulement 6,84 % de la population des provinces de l’Ouest, des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon combiné sont en mesure de mettre en place ces mêmes activités en français. Ceci laisse sous-entendre que le domaine professionnel lié au domaine journalistique francophone dans ces provinces et territoires semble limité. Dans le sommaire de leur rapport de mars 2015 intitulé « Migration des jeunes francophones au Canada », produit par l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, Dominique Pépin-Filion et ses collaborateurs indiquent que 85 % des jeunes de 18 à 35 ans migrent pour poursuivre leurs études, 84 % pour le travail et 57 % pour aller vers les grands centres urbains. De plus, dans son rapport d’étude sur « La migration des jeunes francophones au Canada » publié en juin 2016, Maurice Chiasson indique que « Les jeunes francophones quittent notamment leur milieu d’origine afin de poursuivre leurs études en français dans des établissements universitaires et collégiaux. Plusieurs jeunes ne reviennent pas par la suite ». De ce fait, il suggère « … de favoriser la poursuite d’études postsecondaires en français dans les diverses régions au pays par l’offre d’une plus grande gamme de programmes ». La proposition d’offrir une formation en Techniques journalistiques au Collège Mathieu s’inscrit dans cette démarche proposée par Maurice Chiasson, mais doit tenir compte :

1 Voir l’Annexe 1 – Tableau 1.

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● du marché du travail lié au domaine journalistique en français ; ● des possibilités d’emplois qui s’offrent non seulement en Saskatchewan, mais dans

l’ensemble des provinces de l’Ouest et des Territoires du Nord-Ouest incluant le Yukon et le Nunavut qui ont toutes des populations francophones minoritaires ;

● de l’offre de formation dans le domaine du journalisme déjà présente en français et en anglais dans la région ciblée, ainsi que de l’offre en français dans des régions à plus fortes concentrations de population que sont le Québec et l’Ontario.

3. Presse écrite dans l’Ouest canadien Les provinces de l’Ouest canadien comptent trois journaux communautaires francophones soit L’Eau Vive en Saskatchewan, Le Franco en Alberta et La Liberté au Manitoba (voir le tableau 2) et un journal bilingue La Source en Colombie-Britannique. Ce dernier est une publication bimensuelle distribuée gratuitement dans plusieurs régions de la province. À ceux-ci s’ajoutent trois autres journaux communautaires en milieu minoritaire francophone, soit l’Aurore Boréal au Yukon, L’Aquilon dans les Territoires du Nord-Ouest et Le Nunavoix au Nunavut. En considérant le nombre total d’exemplaires par tirage pour l’ensemble de ces journaux (soit 12 500, excluant le journal La Source pour lequel aucune donnée à ce sujet n’a été obtenue pour cette étude) et le fait que la population de ces régions (excluant la Colombie-Britannique) compte 438 710 habitants ayant une connaissance du français, dont 149 015 ayant le français comme première langue officielle et 153 180 ayant le français comme langue maternelle (voir le tableau 1), il est possible d’observer que seulement 2,85 %, 8,39 % et 8,16 % des populations de chacun de ces groupes ont accès à une nouvelle écrite, ce qui représente un marché très limité.

3. 1. Habitudes médias

Une étude réalisée en 2012 par l’Alliance des médias minoritaires2 sur les habitudes médias des communautés francophones en situation minoritaire, portant plus précisément sur les communautés francophones des provinces de l’Ouest, apporte des données pertinentes quant aux habitudes des communautés francophones dans le domaine des médias.

● Presque le tiers des francophones de l’Ouest canadien (30 %) lisent les journaux communautaires locaux principalement en français, dont 10 % lisent ces journaux en français seulement. Au total, 18 % affirment lire ces journaux autant en français qu’en anglais, alors que la moitié (50 %) disent lire principalement en anglais.

● Le taux de lectorat mensuel des journaux communautaires francophones des provinces de l’Ouest canadien est de 49 %.

● Au total, 40 % des lecteurs de journaux communautaires francophones affirment lire ces derniers plus souvent que les autres journaux locaux, alors que 30 % disent les lire moins souvent et 28 % aussi souvent que les autres journaux.

2 Alliances des médias minoritaires - Langues officielles (2012). Parlons média.

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● Les principaux incitatifs à lire les journaux communautaires francophones sont de loin l’accès aux nouvelles locales (56 %) et le fait que ce soit le seul journal francophone disponible dans leur communauté.

● L’appréciation globale des lecteurs de journaux communautaires francophones est de 6,9/10.

● 79 % des lecteurs de journaux communautaires francophones considèrent que ces journaux sont importants pour leur communauté (résultats de 7 ou plus sur 10) pour un taux moyen de 8,0.

● 71 % affirment que les sujets traités correspondent à leurs attentes.

3. 2. Marché de l’emploi

Sur le plan de l’emploi dans le domaine du journalisme en français, les chiffres publiés3 font état d’un marché de l’emploi plutôt limité dans le domaine du journalisme (emploi à temps plein) dans les provinces et régions dans l’Ouest du Canada4.

4. Éducation postsecondaire 4. 1. Éducation postsecondaire dans l’Ouest canadien

4. 1. 1. Établissements anglophones

On trouve onze établissements d’éducation postsecondaire anglophones dans l’Ouest canadien offrant un programme en journalisme, soit trois en Saskatchewan, trois en Alberta, un au Manitoba et quatre en Colombie-Britannique5. La plupart de ces établissements offrent un Baccalauréat en journalisme et certains un Baccalauréat dans un autre domaine connexe avec une option en journalisme. Les étudiants terminant au secondaire ont donc plusieurs choix d’établissements postsecondaires afin de poursuivre des études postsecondaires en anglais pouvant les mener à un poste de journaliste. Certains de ces établissements offrent des programmes conjoints dont l’Université de Régina et le Collège Luther en Saskatchewan ainsi que l’Université de Winnipeg et le Collège Red River au Manitoba.

4. 1. 2. Établissements francophones

Actuellement, il y a six établissements d’éducation postsecondaire francophones dans les provinces de l’Ouest et les Territoires du Nord-Ouest6. Trois de ces établissements sont des 3 Voir l’Annexe 2 – Tableau 2. 4 NOTA Cette affirmation est soutenue par une annonce parue sur le site govolunteer.ca, par le journal La Source,

pour le recrutement de journalistes francophones pour sa section française, et ce, à titre bénévole sur une base de 10 heures par mois pour une entrée en activité entre le 5 novembre et le 23 décembre 2018. 5 Voir l’Annexe 3 – Tableau 3. 6 Voir l’Annexe 4 – Tableau 4.

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collèges et trois sont des associations avec des universités. La Cité universitaire francophone en Saskatchewan est associée avec l’Université de Régina, le Centre collégial de l’Alberta est associé avec l’Université de l’Alberta sur son Campus Saint-Jean et au Manitoba, l’École technique et professionnelle est associée à l’Université de Saint-Boniface. Il est à noter qu’aucun de ces établissements d’éducation postsecondaire n’offre de programme ou d’option en journalisme ou techniques journalistiques.

4. 2. Éducation postsecondaire au Québec

Au Québec, 41 cégeps et collèges offrent, au sein de leurs programmes respectifs en Arts, lettres et communication, quelques cours en journalisme qui prennent la forme soit de cours en écriture journalistique, créativité et médias, littérature et création, médias et autres7. Seul le Cégep de Jonquière offre un programme collégial complet en journalisme. Il est à noter que les gradués des programmes d’études collégiaux mentionnés précédemment peuvent accéder à des études universitaires dans le domaine du journalisme ou un domaine connexe, une fois l’obtention de leur diplôme collégial. Dans un article de 2018 publié par la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal et intitulé « Devenir journaliste », on y indique les institutions offrant une formation en français en journalisme au Québec :

« On peut choisir un des cours en communications-journalisme qui se donnent dans toutes les universités du Québec. À l’Université Laval, le journalisme est enseigné à l’intérieur d’un programme qui comprend aussi les relations publiques. Il y existe également un cours de deuxième cycle en journalisme. À l’UQAM, il existe un baccalauréat en journalisme. C’est le seul bac en français au Québec. L’Université Concordia offre déjà un tel bac en anglais. L’Université de Montréal, quant à elle, offre un certificat en journalisme qui se donne le soir et qui est un programme de premier cycle. Le Cégep de Jonquière donne un programme appelé Arts et technologie des médias qui permet de s’initier aux différentes techniques journalistiques. Le Collège La Cité à Ottawa fait de même. Il existe enfin quelques écoles privées ou même des médias communautaires qui offrent des cours plus ou moins spécialisés sur un aspect ou l’autre du journalisme. »

Compte tenu de la population étudiante sortant des établissements d’éducation secondaires et postsecondaires francophones du Québec, force est de constater le peu de programmes de formation complets offerts dans le domaine journalistique pour une province qui compte 3 500 journalistes selon la Fédération professionnelle des Journalistes du Québec8. Cette observation

7 Répertoire des Cégeps du Québec

https://www.cegepsquebec.ca/choisir-le-quebec/cest-quoi-cegep/repertoire-cegeps/ 8 UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL - FACULTÉ DE L’ÉDUCATION PERMANENTE (2018). Devenir journaliste, Qui peut exercer

le métier de journaliste ?

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permet de soulever une réflexion quant au besoin de la clientèle francophone pour la livraison d’un programme en Techniques journalistiques au Collège Mathieu, et ce, dans un environnement où, comme il a été indiqué et mentionné précédemment, la clientèle francophone se trouve en nombre limité.

5. Données recueillies

Dans le cadre de cette étude, un questionnaire a été administré dans le but de recueillir les données nécessaires à l’évaluation des besoins de la population francophone dans les provinces de l’Ouest pour le développement d’un programme en techniques journalistiques en français, au Collège Mathieu en Saskatchewan9. Pour appuyer cette cueillette de données, une recherche documentaire touchant aux données sociodémographiques, aux habitudes médias, au marché de l’emploi dans le domaine des médias dans les provinces de l’Ouest et des habitudes liées à l’utilisation du français dans les médias communautaires, toujours dans l’Ouest du Canada, a été réalisée entre le 20 octobre et le 30 novembre 2018. De plus, un sondage comprenant 22 questions a été réalisé entre la période du 8 novembre au 27 novembre 2018. Ce sondage a été transmis électroniquement à 49 intervenants et organismes10 pouvant avoir un intérêt ou un rôle à jouer dans le développement et la mise en place du programme. Deux rappels ont été effectués auprès des intervenants et organismes n’ayant pas répondu dans les délais fixés préalablement. Sur les 49 envois effectués, 19 répondants ont complété le sondage. Parmi les 19 sondages reçus, 14 avaient été dûment complétés et 2 ont été remplis conjointement. Trois répondants ont indiqué qu’ils n’étaient pas en mesure de remplir le sondage puisque celui-ci n’était pas en lien avec leurs activités. En considérant toutes les réponses reçues, le taux de reponse est de 38 %, avec un niveau de confiance de 95 % et une marge d’erreur de 14,43 %.

5. 1. Répartition des répondants

Les 14 répondants au questionnaire proviennent à 78,7 % de la Saskatchewan, 7,1 % de l’Alberta, 7,1 % des Territoires du Nord-Ouest et 7,1 % du Nunavut. Ces intervenants occupent les postes suivants au sein de leurs organisations :

● Associé : 1

9 Voir l’Annexe 5. 10 Tous les intervenants ou organismes sont situés dans l’Ouest canadien, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et

le Nunavut.

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● Coordinateur : 1 ● Directeur : 1 ● Directeur général : 6 ● Directeur/rédaction : 1 ● Premier directeur : 1 ● Président : 2 ● Propriétaire d’entreprise : 1

5. 2. Résultats du sondage

Les données recueillies sont présentees dans la section suivante. La plupart des questions y sont résumées de manière succincte avec un sommaire des resultats obtenus pour chacune d’elle. L’annexe 5 presente l’ensemble des questions. Quel est le type d'organisation ou d'entreprise dans lequel vous travaillez ? Des 14 répondants, 64,3 % d’entre eux travaillent pour des associations francophones, 21,4 % pour des organismes publics et 14,3 % pour des organismes privés. Combien d'employés travaillent au sein de votre organisation ? Parmi les associations/organisations/entreprises pour lesquelles œuvrent les répondants, 11 d’entre elles ont de 1 à 10 employés (78,7 %), l’une de 11 à 20 employés (7,1 %) et les deux autres 41 employés ou plus (14,2 %).

11

1

2

De 1 à 10 employés De 11 à 20 employés 41 employés ou plus

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Combien d'employés sont des journalistes dans votre organisation ? De ce nombre, trois associations/organisations/entreprises emploient trois journalistes au sein de leur organisation, une association/organisation/entreprise emploie deux journalistes et une autre association/organisation/entreprise en compte plus de 6, alors que 9 associations/organisations/entreprises n’en comptent aucun.

Êtes-vous journaliste ? Seulement 21,4 % des répondants sont journalistes alors que 78,6 % ne le sont pas. De ceux ayant indiqué être journaliste, un seul a indiqué avoir fait des études en journalisme dans un collège, un répondant a suivi quelques cours et un autre répondant a répondu n’avoir suivi aucun cours dans le domaine. Si un programme d'études en journalisme ou dans un domaine connexe avait été disponible à ce moment, auriez-vous fait vos études au Collège Mathieu en Saskatchewan ? Toujours selon les données recueillies par l’entremise du questionnaire, trois répondants (21,4 %) sur les 14 auraient fait un cours en journalisme au Collège Mathieu si celui-ci avait été disponible, cinq répondants ont répondu par la négative (35,7 %) et pour les six autres répondants, cette question ne s’appliquait à leur situation (42,9 %).

9

3

11

aucun 1 2 6 et plus

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Est-ce que votre organisation a déjà embauché un ou des diplômés d'un programme de Technique journalistique au cours des cinq dernières années ? Au cours des cinq dernières années, six organisations ont embauché des diplômés d’un programme en techniques journalistiques. Deux organisations en ont embauché un, deux autres en ont embauché trois et deux autres organisations en ont embauché cinq et plus ; par contre, huit organisations n’en ont embauché aucun. Est-ce que votre organisation a déjà embauché comme journaliste du personnel n'ayant pas une formation dans ce domaine ? Bien que 50 % des organisations n’aient jamais embauché comme journaliste du personnel n’ayant pas une formation dans ce domaine, 28,7 % de celles-ci en ont embauché un, et 7,1 % en ont embauché deux, 7,1 % en ont embauché trois, et 7,1 % en ont embauché cinq et plus.

6

5

3

Ne s'applique pas Non Oui

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De quel type d'établissement proviennent vos journalistes ? De l’ensemble des journalistes embauchés, 42,9 % des répondants proviennent d’universités francophones et 14,2 % de collèges francophones. Pour 42,9 % des répondants, la question ne s’appliquait pas à leur situation actuelle.

4

1

11

7

1 2 3 5 et plus Non

6

6

2

Université francophone Ne s'applique pas Collège francophone

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Si vous n'avez pas de poste en journalisme dans votre organisation (entreprise), y a-t-il un poste qui pourrait être occupé par un diplômé en journalisme ? De plus, 62,9 % des répondants ont indiqué que bien qu’ils n’aient pas de poste en journalisme dans leur organisation, un autre poste pourrait être pourvu par une personne ayant cette formation. À l’inverse, 15,4 % ont répondu par la négative et 15,4 % qui ont indiqué que cela ne s’appliquait pas à leur situation. À l’heure actuelle, selon vous, est-il difficile d'embaucher des diplômés francophones en journalisme ? Et si oui, pourquoi ? Sur l’ensemble des répondants, 37,5 % ont indiqué qu’il était difficile d’embaucher des diplômés francophones en journalisme et 37,5 % ont indiqué le contraire. Cette situation n’était pas applicable pour le quart des répondants. Dans le cas des répondants ayant indiqué qu’il était difficile d’embaucher des diplômés francophones en journalisme, 50 % attribuent ce fait à une main-d’œuvre non disponible et 50 % à des programmes existants mal adaptés aux besoins du marché actuel.

3

3

3

3

2

Oui

Non

Main d'oeuvre non disponible

Programmes existants mal adaptés aux besoins

Ne s'applique pas

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Quels sont vos besoins anticipés pour l'embauche de nouveaux journalistes au cours des trois prochaines années ? En ce qui a trait aux besoins pour l’embauche de journalistes pour les trois prochaines années, quatre organisations (28,6 %) ont indiqué que leurs besoins seraient d’un seul journaliste supplémentaire, une organisation (7,1 %) a indiqué l’embauche de deux journalistes et deux organisations (14,3 %) ont indiqué l’embauche de cinq journalistes et plus. Dans l’ensemble, la moitié des répondants n’avaient aucun besoin anticipé pour l’embauche de nouveaux journalistes.

Quels moyens utilisez-vous pour recruter des diplômés ayant ce type d’expertise ? De façon générale, toute embauche se fait au besoin et non à une période précise de l’année. De plus, les méthodes utilisées pour recruter du personnel ayant une expertise en journalisme varient d’une organisation à l’autre (voir le graphique à la page suivante).

5

4

1

2

2

0 1 2 5 et plus Ne s'applique pas

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Graphique : Méthodes utilisées par les organisations de l’Ouest canadien pour recruter du personnel ayant une expertise en journalisme

Votre organisation serait-elle prête à recevoir des stagiaires du Collège Mathieu ? Sur le plan de la formation, dix répondants (63 %) ont indiqué être prêts à recevoir des stagiaires du Collège Mathieu.

8

7

6

5 5

3 3

1 1

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

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s

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Seriez-vous prêt à collaborer à l’enseignement de cours pratiques en accueillant des étudiants au sein de votre entreprise ? Dans un même ordre d’idées, dix répondants (63 %) ont également indiqué être prêts à collaborer à l’enseignement de cours pratiques en accueillant des étudiants dans leurs entreprises. Advenant la décision du Collège Mathieu d’aller de l’avant avec l’offre d’un programme de Technique journalistique, seriez-vous intéressé à participer au comité consultatif ? La moitié des répondants ont indiqué vouloir participer au comité consultatif si le projet de mise en place d’un programme en techniques journalistiques au Collège Mathieu voyait le jour. Est-ce que le bilinguisme est important pour un diplômé en journalisme provenant d'un collège francophone ? L’ensemble des répondants est unanime pour dire que le bilinguisme est indispensable pour un diplômé en journalisme provenant d’un collège francophone.

6. Analyse

6. 1. Identification des besoins

Le besoin indiqué par certains intervenants apparaît nettement en contradiction avec le nombre de postes disponibles en tant que journaliste dans les journaux francophones11 et les radios communautaires. Ceux-ci étant surtout à la recherche de généralistes. Selon l’ensemble des données recueillies, il appert en effet qu’une formation de base en écriture journalistique et non un programme dispensé en plusieurs étapes pourrait peut-être répondre aux besoins.

6. 2. Viabilité financière

La mise en œuvre d’un nouveau programme doit être en mesure d’assurer sa viabilité financière. Le programme Journalisme offert par le Collège La Cité, qui est partie prenante de la présente étude, offre un programme en Ontario qui a attiré au cours des quatre dernières années une moyenne de 56 étudiants annuellement avec un taux de diplomation moyen pour les trois premières années indiquées, soit de 11 diplômés. En prenant en considération que le Collège La Cité attire en moyenne 56 étudiants annuellement dans son programme de journalisme, il est difficile de concevoir qu’avec une population étudiante annuelle moyenne de 185 étudiants, le Collège Mathieu sera en mesure d’assurer la viabilité financière d’un programme en Techniques journalistiques. De plus, il faut aussi noter que le nombre d’étudiants gradués des études

11 Voir l’Annexe 2 – Tableau 2.

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secondaires de la Commission des écoles fransaskoises est peu élevé, soit : 74 (2016), 73 (2017) et 84 (2018). Il faut cependant considérer que des candidats à ce programme pourraient provenir des provinces et régions avoisinantes dans l’Ouest du Canada. Lors du banquet du centenaire du Collège Mathieu en mai 2018, un partenariat entre le Collège Mathieu et Radio-Canada en Saskatchewan avait fait l’objet de discussions. Du côté de la viabilité financière, un tel partenariat pourrait offrir l’appui nécessaire au Collège Mathieu pour aller de l’avant avec le projet. De plus, ce partenariat permettrait l’accueil des stagiaires dans les bureaux de Radio-Canada, il permettrait aussi d’offrir une formation sur mesure dans un environnement d’apprentissage lié directement au milieu de travail et un mode d'apprentissage flexible et adapté aux besoins de la clientèle cible.

6. 3. Données complémentaires

Certaines données complémentaires font ressortir les aspects culturels importants à prendre en considération. Dans un article paru dans le journal Le Franco en mai 2016 et intitulé « À quand une école de journalisme francophone dans l’Ouest ? », l’auteur indique que le manque de programmes en journalisme en français appauvrit les possibilités, tant pour les futurs journalistes que pour les médias des provinces de l’Ouest. L’auteur poursuit en indiquant que l’implantation d’une école dans l’Ouest permettrait d’enrichir les médias et le mandat qui leur est donné afin de développer un contenu rédactionnel plus étoffé. Dans un même ordre d’idée, un répondant au questionnaire indique que « Les médias francophones communautaires des trois territoires ont fort à gagner à pouvoir compter sur une source de journalistes qui connaissent la réalité minoritaire. Permettre à des jeunes du Nord d’avoir une formation francophone en journalisme dans l’ouest du Canada est une alternative indispensable pour les jeunes, mais aussi pour les entreprises. » Bien que cette réponse soit indicatrice d’un besoin, il est important de noter que le répondant travaille dans une organisation qui ne compte que trois employés dont un comptable. Il demeure donc difficile d’établir un parallèle entre le commentaire formulé et la réalité du besoin.

Outre les journaux francophones qui représentent des employeurs potentiels pour des gradués en techniques journalistique, les stations de radio communautaire francophone de l’Ouest et des Territoires représentent aussi des options professionnelles intéressantes pour les nouveaux gradués dans ce domaine. Cependant, suivant les données recueillies auprès de l’Association des radios communautaires de l’Ouest et des Territoires (ARCOT), les besoins en ce qui à trait au domaine de la radiodiffusion semblent pencher vers des professionnels polyvalents (des généralistes), car il y a rarement plus d’un ou deux employés dans les stations de radio communautaire francophone et ce ne sont pas nécessairement des journalistes12.

12 Commentaires d’un répondant. « L’Association des radios communautaires de l’Ouest et des Territoires (ARCOT)

est active dans le domaine de la radio communautaire. Le recrutement est particulièrement difficile dans tous (…)

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À cela, il faut ajouter que le secteur des nouvelles télévisées représente un autre secteur pouvant offrir des débouchés aux nouveaux diplômés en journalisme dans l’Ouest canadien, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut, bien que toutes ces régions soient desservies par un même réseau, soit celui de Radio-Canada. Il faut également ajouter que Radio-Canada a lancé en mai 2017 son nouveau centre de formation à Régina avec une première cohorte de dix personnes qui passent quatre semaines sur place à apprendre le métier de reporter multiplateforme. Radio-Canada n’avait jamais eu jusqu’à ce jour un centre officiel de formation pour les journalistes. Les candidats y explorent notamment l’écriture pour la télévision, la radio, le Web, les notions de reportage en direct et la production de contenu avec un téléphone intelligent. Ils assistent également à des ateliers sur les normes et pratiques journalistiques, les éléments juridiques et les notions d’entrevue et d’enquête. Dans l’article publié en mai 2017, Pierre Guérin, directeur des services français dans les régions de l’Ouest indique qu’« ils (les candidats) auront plus de temps pour s’adapter à la réalité radio-canadienne, ce qui n’est pas nécessairement le cas lorsqu’ils sortent des programmes de journalisme présentement ». En plus de ces quatre semaines de formation intensive à Radio-Canada, les candidats passent huit semaines de stage dans des stations d’accueil. Dans cet article, on indique également que le centre répond non seulement à un besoin de formation, mais aussi à un grand besoin de relève, car il y a beaucoup de roulement dans les stations de l’Ouest et que cela commence à affecter d’autres régions au pays, car le métier de journaliste attire moins de personnes qu’auparavant. Finalement, il est important de s’interroger sur le besoin de suivre un programme en journalisme pour devenir un journaliste. Aujourd’hui, plusieurs personnalités sportives ou artistiques deviennent journalistes, auteurs de billets, animateurs et autres fonctions pouvant être comblés par un journaliste afin de poursuivre leur carrière. La Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal dans son article intitulé « Devenir journaliste » résume très bien cet aspect du marché actuel de la nouvelle :

« Quelles études universitaires ? Ce peut être en droit, en sciences politiques, en économie, en histoire, en biologie… en fait en à peu près n’importe quoi. Par après, il reste à ce diplômé à apprendre les techniques propres au journalisme, mais il possède déjà en principe de bonnes connaissances et une bonne méthodologie intellectuelle. Les techniques du journalisme sont enseignées dans différentes institutions, mais beaucoup de journalistes les ont appris sur le tas, par la pratique. Il va de soi cependant que des cours appropriés accélèrent grandement cet apprentissage. »

(…) les domaines, de la gestion à la technique en passant par l’animation et le journalisme. Nous avons actuellement 8 radios communautaires francophones sur notre territoire : 3 urbaines (Winnipeg, Victoria et Edmonton), 2 nordiques (Yellowknife et Iqaluit) et 3 rurales (Gravelbourg, Plamondon et Rivière-la-Paix). S’il est très difficile de recruter dans les trois centres urbains, la difficulté est encore plus prononcée pour les milieux ruraux et nordiques. Toutes initiatives qui se feront dans le domaine seront les bienvenues. Nos radios cherchent des généralistes prêts à toucher à tout dans une radio, pas seulement être journaliste, car il y a rarement plus d’un ou deux employés au mieux dans nos radios. Donc le programme devrait toucher à plus d’éléments que seulement le journalisme pour préparer les diplômés qui pourraient toucher de l’emploi dans nos radios ».

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« Les entreprises de presse embauchent sans doute de plus en plus de finissants des programmes de communication-journalisme, mais ce n’est plus la seule porte d’entrée dans le métier. Certains médias n’hésitent pas à se tourner vers des personnes qui ont une bonne formation dans une matière spécifique qui n’est pas le journalisme ».

6. 4. Facteurs de risque

Finalement, le développement et la mise en place d’un programme en Techniques journalistiques au Collège Mathieu comporte aussi certains facteurs de risque. Il est possible que :

le projet ne permette pas de corriger entièrement la situation actuelle ;

les besoins des candidats ne soient pas entièrement satisfaits ;

les besoins changent dans le temps ;

les échéanciers ne soient pas respectés ;

il y ait un dépassement des coûts ;

le nombre d’inscriptions soit inférieur au minimum exigé.

6. 5. Analyse

Comme il a été indiqué précédemment, la proposition mise de l’avant d’offrir une formation en Techniques journalistiques au Collège Mathieu à Régina devra tenir compte :

● du marché de l’emploi lié au domaine journalistique en français dans l’Ouest du Canada ; ● des possibilités d’emplois qui s’offrent non seulement en Saskatchewan, mais dans

l’ensemble des provinces de l’Ouest et des Territoires du Nord-Ouest incluant le Yukon ; ● de l’offre de formation spécialisée en journalisme actuellement disponible en français

dans la région ciblée ainsi que de l’offre en français dans des régions à plus fortes concentrations de population que sont le Québec et l’Ontario.

7. Conclusions et recommandations Sur la base de l’ensemble de l’information qui a été recueillie, que ce soit par l’entremise des réponses obtenus par l’entremise du questionnaire et de la recherche documentaire, il est difficile, à prime à bord, de concevoir qu’un cours en techniques journalistiques donné au Collège Mathieu répondrait d’une part à un réel besoin et d’autre part serait financièrement viable. De plus, cette étude ne permet pas de conclure, sans restriction, qu’il existe un besoin suffisant dans les régions mentionnées pour mettre de l’avant, sur une base solide et de façon récurrente,

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un programme de formation en techniques journalistiques au Collège Mathieu. Un programme offert aux deux ou trois ans pourrait être envisagé. Sur la base de la présente étude, il est recommandé, avant de procéder avec la mise en place d’un programme en techniques journalistiques au Collège Mathieu avec l’appui du Collège La Cité :

● de procéder à une analyse poussée de la viabilité financière d’un tel programme au

Collège Mathieu ; ● d’établir des partenariats avec les communautés francophones en Saskatchewan afin de

soutenir la mise en place de ce programme compte tenu des frais prévisibles qui seront engendrés par les deux établissements  ;

● de procéder à une analyse du mode de livraison13 qui serait le plus favorable à la réussite d’un tel programme sur le plan de l’efficacité et de la viabilité financière ;

● de considérer d’autres alternatives de formation pour répondre aux besoins en journalistes et surtout généralistes francophones pour la nouvelle en français (journaux, radiodiffusion, télévision) et pour faire face au besoin de la nouvelle francophone dans les régions visées majoritairement francophone ;

● d’envisager des domaines d’emploi connexes au journalisme pour les finissants de ce programme d’études.

13 La flexibilite dans le mode de livraison du programme sera aussi un element a ne pas negliger.

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Annexe 1 – Tableau 1

Démographie C.B. Alb. Sask. Man. T. N-O Yukon

Population14 4 598 415 4 026 650 1 083 235 1 261 620 41 380 35 560

Pourcentage de la population avec une connaissance du français15

6,89 % 6,67 % 4,79 % 8,71 % 9,10 % 12,68 %

Connaissance du français16 316 735 268 605 51 895 109 935 3 765 4 510

Français première langue officielle3 73 325 88 140 15 320 42 750 1 175 1 630

Français langue maternelle3 71 705 86 710 17 735 46 060 1 130 1 545

Tableau 1 : Répartition démographique des Francophones dans les provinces de l’Ouest canadien, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon et pourcentage de la population ayant une connaissance du français.

14 Statistique Canada : Recensement 2016. 15 Pourcentage calculé par Dr Michel Caron sur la base des données existantes et reproduites dans le tableau. 16 Information extraite des cartes interactives du site de la Fédération des communautés francophones et acadiennes

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Annexe 2 – Tableau 2

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d, e

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L’Eau Vive Saskatchewan 1971 850 26 16 2

Le Franco Alberta 1928 2 500 47 12 à 24 3 + 3

correspondants

La Liberté Manitoba 1913 6 000 48 24 1517

L’Aurore Boréal

Yukon 1983 2 000 24 16 à 28 2 + 10 contractuels

et pigistes

L’Aquilon Territoires du Nord-Ouest

1986 1 000 48 8 à 12 2 + 1 comptable

Le Nunavoix Nunavut 2002 150 23 4 à 8 318

Tableau 2 : Données sur les journaux francophones couvrant l’Ouest canadien, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut.

17 Ceci inclut les employés de l’agence de communication rattachée au journal 18 Ils s’occupent également de la radio communautaire CFRT FM 107.3

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Annexe 3 – Tableau 3

Emplacement Nom de l’institution Description du programme offert

Saskatchewan

Université de Régina Faculté des Arts/Département de journalisme

Collège Campion Faculté des Arts/École de journalisme. Bac en arts en journalisme et Bac en journalisme

Collège Luther En lien avec Université de Régina, Programme en Justice et journalisme combiné et Bac en Arts en journalisme

Alberta

Université Mount Royal Bac en communication - programme Journalisme

Université de Lethbridge Bac en Arts. Programme nouveaux médias, mais pas de mention de journalisme.

Université MacEwan Bac en études des communications avec option journalisme.

Manitoba Université de Winnipeg

Programme associé avec le Collège de Red River. Combinaison de cours de l’université de Winnipeg avec le diplôme en communication créative du Collège, résulte en un Bac en Arts en communication.

Colombie-Britannique

Université de Thompson River

Bac en journalisme

Université Polytechnique de Kwantlen

Bac en journalisme

Collège Langara Département de journalisme (Diplôme pour lequel l’inscription est contingentée)

Université de la Colombie-Britannique

Médias et Arts avec une option en journalisme.

Tableau 3 : Établissements d’éducation postsecondaire anglophones offrant un programme en journalisme dans l’Ouest canadien.

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Annexe 4 – Tableau 4

Emplacement Nom de l’établissement Journalisme Techniques journalistiques

Saskatchewan Collège Mathieu Non Non

Saskatchewan Cité universitaire francophone (Université de Régina)

Non Non

Alberta Centre collégial de l’Alberta (Université de l’Alberta, Campus Saint-Jean)

Non Non

Manitoba École Technique et professionnelle (Université de Saint-Boniface)

Non Non

Colombie-Britannique

Collège Éducacentre Non Non

Territoires du Nord-Ouest

Collège nordique francophone Non Non

Tableau 4 : Institutions d’éducation francophones de l’Ouest canadien et des Territoires du Nord-

Ouest.

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Annexe 5 – Questionnaire

Programme de technique en journalisme - Collège Mathieu 1. Quel est le nom de l'organisation ou de l'entreprise au sein duquel vous travaillez ?

2. Quel poste occupez-vous au sein de l'organisation ou de l'entreprise pour lequel vous travaillez ?

3. Quel est le type d'organisation ou d'entreprise dans lequel vous travaillez ?

4. Dans quelle province résidez-vous actuellement ?

5. Êtes-vous journaliste ?

6. Le cas échéant, où avez-vous fait vos études en journaliste ?

7. Si un programme d'études en journalisme ou dans un domaine connexe avait été disponible à ce moment, auriez-vous fait vos études au Collège Mathieu en Saskatchewan ?

8. Combien d'employés travaillent au sein de votre organisation ?

9. Combien d'employés sont des journalistes dans votre organisation ?

10. Est-ce que votre organisation a déjà embauché un ou des diplômés d'un programme de Technique journalistique au cours des cinq dernières années ?

11. Est-ce que votre organisation a déjà embauché comme journaliste du personnel n'ayant pas une formation dans ce domaine ?

12. De quel type d'établissement proviennent vos journalistes ?

13. Si vous n'avez pas de poste en journalisme dans votre organisation (entreprise), y a-t-il un poste qui pourrait être occupé par un diplômé en journalisme ?

14. À l’heure actuelle, selon vous, est-il difficile d'embaucher des diplômés francophones en journalisme ? Et si oui, pourquoi ?

15. Est-ce que le bilinguisme est important pour un diplômé en journalisme provenant d'un collège francophone ?

16. Quels sont vos besoins anticipés pour l'embauche de nouveaux journalistes au cours des trois prochaines années ?

17. Quels moyens utilisez-vous pour recruter des diplômés ayant ce type d’expertise?

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18. Quels sont les moments de l'année où vous procédez à l'embauche de nouveaux journalistes, le cas échéant ?

19. Votre organisation serait-elle prête à recevoir des stagiaires du Collège Mathieu ?

20. Seriez-vous prêt à collaborer à l’enseignement de cours pratiques en accueillant des étudiants au sein de votre entreprise ?

21. Advenant la décision du Collège Mathieu d’aller de l’avant avec l’offre d’un programme de Technique journalistique, seriez-vous intéressé à participer au comité consultatif ?

22. Y a-t-il d'autres informations que vous aimeriez partager en lien avec la mise en place d'un programme de Technique journalistique en français au Collège Mathieu ?

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