TOXICOLOGIE CLINIQUE · Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ... après l ïingestin de l ïappât) Les...
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TOXICOLOGIE CLINIQUE
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
1

INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES RODENTICIDES,
LES MOLLUSCICIDES ET LES CORVICIDES
2
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017

Intoxications par les rodenticides, les corvicides et les molluscicides Grands classiques de la toxicologie vétérinaire
Fréquentes, affectent principalement les carnivores domestiques
Dominées cliniquement par des hémorragies, des signes nerveux convulsifs ou des signes digestifs
Peuvent évoluer rapidement vers la mort de l’animal
Le vétérinaire praticien, doit bien connaître ces intoxications de façon à pouvoir diagnostiquer et traiter
3
INTRODUCTION

Rodenticides = substances utilisées contre certaines espèces de rongeurs (rat noir, surmulot, souris…)
Limiter le caractère nuisible de ces espèces
Transmission de maladie à l’homme et à l’animal
Pertes économiques
Détérioration dans les habitations, charpentes et installations électriques.
4
INTOXICATIONS PAR LES RODENTICIDES

Substances autorisées comme rodenticides
Anticoagulants antivitamine K,
Chloralose,
Crimidine,
Calciférol,
Scilliroside…etc.
5
INTOXICATIONS PAR LES RODENTICIDES

Les rongeurs sont des animaux méfiants (font la relation entre l’ingestion de l’appât par leurs congénères et leur mort survenant très peu de temps après l’ingestin de l’appât)
Les anticoagulants antivitamine K se sont alors développés, les premiers signes cliniques n’apparaissant que plusieurs jours après l’ingestion de l’appât.
6
INTOXICATIONS PAR LES RODENTICIDES

Les rongeurs développant des résistances chromosomiques à certains anticoagulants antivitamine K
Le calciférol et le scilliroside ont fait leur apparition sur le marché des rodenticides
7
INTOXICATIONS PAR LES RODENTICIDES

Leur très large utilisation, est à l’origine d’intoxications très fréquentes chez les animaux domestiques, (principalement chez le chien) et sauvages
Accidentelle (ingestion d’appâts prêts à l’emploi)
Malveillante (ingestion d’appâts confectionnés intentionnellement à partir de spécialités dont la plupart sont en vente libre)
8
INTOXICATIONS PAR LES RODENTICIDES

Elles sont caractérisées cliniquement par :
Un syndrome hémorragique (antivitamine K),
Un coma hypothermique agité (chloralose),
Des signes nerveux convulsifs (crimidine),
Des signes rénaux et digestifs (calciférol),
Des signes cardiaques et digestifs (scilliroside)
…etc.
9
INTOXICATIONS PAR LES RODENTICIDES

Les molluscicides sont :
le métaldéhyde, le bensultap, le mercaptodiméthur (= méthiocarbe), le thiodicarbe et le méthomyl
Commercialisés sous forme de granulés souvent colorés en bleu
Des substances répulsives pour chiens et chats doivent obligatoirement être introduites dans les spécialités molluscicides, mais hélas sans l’efficacité escomptée.
10
INTOXICATIONS PAR LES MOLLUSCICIDES

Matière active Présentation Teneur
en matière active
Métaldéhyde granulé 5 %
Bensultap granulé 5 %
Mercaptodiméthur granulé 4 %
Méthomyl Poudre mouillable 25 %
Molluscicides
La toxicologie du mercaptodiméthur, du méthomyl (composés carbamates)n’est pas envisagée ici, elle sera évoquée dans le chapitre sur les intoxications animales par les insecticides inhibiteurs des cholinestérases.
11

Les corvicides sont des substances utilisées respectivement dans la destruction des oiseaux (essentiellement les corbeaux)
Le seul corvicide utilisé est le chloralose qui se présente sous forme de concentré pour préparation d’appâts contenant 96,5 % de matière active
12
INTOXICATIONS PAR LES CORVICIDES

TOXICOLOGIE DES
RODENTICIDES ANTICOAGULANTS
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2015-2016
13

Composés organiques de synthèse
Noyau hydroxy 4 - coumarine
’’ hydroxy 4 - benzothiopyranone
’’ Indane-dione 1,3.
Propriétés anticoagulantes in vivo
Usage dans la lutte contre les rongeurs
(Rodent = Rongeur)
Intoxication à tableau clinique caractéristique
Syndrome hémorragique
14
DEFINITION

Fréquence intoxications +++
Place importante en toxicologie vétérinaire
Utilisation très large comme raticides
Intoxication majeure en clientèle canine +++
15
IMPORTANCE

Total Intoxications
16
Intoxications chien ENMV ST
1990-2010
80%
Intoxication anticoagulants
100
50
-
-
%

1920 :
SHOFIELD (Canada)
RODERICK (USA)
Observation syndrome hémorragique chez bétail due à ingestion foin moisi de mélilot
1933 : LINCK et coll
Isolent substance responsable hémorragies : dicoumarol
Coumarine dicoumarol
1940 : Synthèse dicoumarol - Antagonisme entre dicoumarol et
vitamine K1
(Non toxique) ( Toxique)
17
HISTORIQUE

1948 : O’CONNOR
Utilisation dicoumarol comme raticide
1968 : Laboratoire LIPHA (Lyon)
Chlorophacinone
Famille Indanedione
1985 : LIPHATECH
Diféthialone
Benzothiopyranone
18
HISTORIQUE

Définition – Importance – Historique
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS 1. Caractères généraux des anticoagulants 2. Circonstances des intoxications
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION 1. Toxicocinétique 2. Mécanisme d’action 3. Evaluation du risque toxique
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE 1. Symptômes et lésions 2. Diagnostic 3. Traitement Conclusion
19
LES RODENTICIDES ANTICOAGULANTS

3 familles distinctes
i. Dérivés Coumariniques
ii. Dérivés de l’Hydroxy 4 - benzothiopyranone
iii. Dérivés de l’Indane-dione
20
1.1. Structures et classification
1. Caractères généraux
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS

Coumafène (Warfarine) Bromadiolone Brodifacoum Flocoumafène
a. Dérivés coumariniques
Noyau de base : Hydroxy 4 Coumarine
1
2
5
6
7
8 O
OH
3
4 R
21

Coumafène
4
1
3
2
R
22
a. Dérivés coumariniques
Noyau de base : Hydroxy 4 Coumarine

Diféthialone ! 1
2
5
6
7
8 S
OH
3
4 R
b. Dérivés de l’Hydroxy 4 - Benzothiopyranone
Noyau de base : Hydroxy 4 - Benzothiopyranone
23

Diféthialone
4 1
24
b. Dérivés de l’Hydroxy 4 - Benzothiopyranone
Noyau de base : Hydroxy 4 Benzothiopyranone

Diphacinone Chlorophacinone
1
2
3
R
c. Dérivés de l’Indane-dione
Noyau de base : Indane dione 1,3
25

1
3
R
Chlorophacinone
26
Indane dione 1,3
c. Dérivés de l’Indane-dione
Noyau de base : Indane dione 1,3

Classification selon chronologie apparition et toxicité en 3 générations
1ÈRE GÉNÉRATION 2ÈME GÉNÉRATION 3ÈME GÉNÉRATION
Coumafène Chlorophacinone
Bromadiolone Difénacoum
Brodifacoum Flocoumafène Diféthialone
--- Toxicité +++
Classification
27

Poudres cristallines, blanches à jaunes, inodores, saveur amère
Insolubles dans eau
Solubles dans solvants organiques (isooctane et dichlorométhane)
Liposolubles
Extraction pour recherche toxicologique 28
1.2. Propriétés physiques et chimiques
1. Caractères généraux
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS
1.2.1. Propriétés physiques

Système doubles liaisons conjuguées
Structure aromatique Absorption lumière UV, max : 250- 280 nm
Identification et dosage
HPLC :
High Performance Liquid Chromatography
UV - DAD 29
1.2. Propriétés physiques et chimiques
1. Caractères généraux
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS
1.2.1. Propriétés physiques

1.2.2. Propriétés chimiques
Rodenticides anticoagulants = Acides faibles
O
OH
Mobilité H+
Hydroxy 4 coumarine & Hydroxy 4 benzothiopyranone
O
O
X X
1.2. Propriétés physiques et chimiques
1. Caractères généraux
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS
pKa : 4,5 -5 30

O
O
OH
O
Enolisation
Indane-dione
31
1.2. Propriétés physiques et chimiques
1. Caractères généraux
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS
pKa : 4,5 -5
Mobilité H+
1.2.2. Propriétés chimiques
Rodenticides anticoagulants = Acides faibles

Domestique
Petits conditionnement, 25 -100g
Professionnel Composés plus toxique : les plus concentrés
Agricole Concentrâts Appâts empoisonnés
32
Lutte contre les rongeurs nuisibles
1.3. Usages
1. Caractères généraux
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS

Présentations commerciales Appâts empoisonnés prêts à l’emploi Rouge ou bleue
Céréales ( Blé enrobé ) ou granulés Bloc de paraffine
Poudres de piste
Concentrats huileux Préparation appâts empoisonnés Professionnels et agriculteurs
33
1. Caractères généraux
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS

PA / CONCENTRATION SPECIALITES
Brodifacoum 0,005% Klérat , Broditop pellet
Broditop wax block
Bromadiolone 0,005% Bromadiolone
Ratibrom 2
Chlorophacinone 0,005% Prourat
Chlorophacinone 2,5 g/l Caid conc.
Chloro-Conc.
Coumafène 0,5 g/l Sup.Turagil.Appât
Coumafène 0,025% Sup.T. Grains
Diféthialone 1,25g/l Baraki
Flocoumafène 0,005% Storm 34
Spécialités commerciales

i. Accidentelles +++
ii. Malveillance ++
iii. Secondaires ou de relais
35
2. Circonstances des intoxications
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS

2.1. Intoxications accidentelles
Fréquentes
Ignorance du danger et absence précautions
Adultes
Jeunes animaux ( chiots et chatons) +++
Joueurs : Comportement curieux et imprudent
36
2. Circonstances des intoxications
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS

2.2. Intoxications par malveillance
But criminel
Conflit de voisinage
Appâts empoisonnés (viande, céréales……)
37
2. Circonstances des intoxications
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS

2.3. Intoxications secondaires ou de relais
Ingestion répétée rongeurs intoxiqués
Rare chez carnivores domestiques
38
2. Circonstances des intoxications
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS

Définition – Importance – Historique
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS 1. Caractères généraux des anticoagulants 2. Circonstances des intoxications
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION 1. Toxicocinétique 2. Mécanisme d’action 3. Evaluation du risque toxique
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE 1. Symptômes et lésions 2. Diagnostic 3. Traitement Conclusion
39
LES RODENTICIDES ANTICOAGULANTS

Conditionnée par les caractères
Liposolublilité
Acide faible
40
1. Toxicocinétique
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION

Per os
Rapide
Estomac et duodénum
41
1. Toxicocinétique
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION
1.1. Résorption

Fixation sur albumines plasmatiques 70 – 99%
Foie+++ ( Hépatocytes) et rein ++
Traversent barrière placentaire
Hémorragies fœtales
42
1. Toxicocinétique
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION
1.2. Diffusion

Réactions lentes
Foie +++
i. Hydroxylations
ii. Glucuronoconjugaisons
43
1. Toxicocinétique
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION
1.3. Biotransformations

Voie rénale +++, biliaire
Métabolites glucorono-conjugués
Cycle entéro hépatique
Persistance dans organisme Prolongation effet toxique
44
1. Toxicocinétique
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION
1.4.Elimination

T1/2 biologique
T1/2 plasmatique
Jours
Concentration dans hépatocytes
Génération 1ère 2ème 3ème
T1/2 vie biologique (semaines)
1 3 6
TEMPS ½ VIE BIOLOGIQUE
45

Anticoagulant
Albumine
Transporteur
46
Hépatocyte
Concentration dans hépatocytes

Troubles coagulation +++
Hémostase secondaire
In vivo
47
2. Mécanisme d’action toxique
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION

FACTEUR V
VII
VIII
IX
X
FACTEUR XI XII
+ Ca2+
Thrombine
Fibrinogène
Fibrine
Prothrombine Facteur II
48
Hémostase secondaire

FACTEUR V
VII
VIII
IX
X
FACTEUR XI XII
+ Ca2+
Thrombine
Fibrinogène Prothrombine Facteur II
Hémostase secondaire
Facteurs Vit K dépendants
(PPSB)
49 Fibrine

PPSB INACTIFS
Carboxylase
Vitamine K1 époxyde
Vit K1 Epoxyde réductases
Vitamine K1 hydroquinone
PPSB ACTIFS
Fixation Ca2+
Rodenticides
Anticoagulants
Vitamine K1 Vs Rodenticides AC
50

Carboxylation des Fact PPSB
COO- | CH2 | CH2 | - C -
COO- | CH | CH2 | - C -
COO-
Facteurs
ll, Vll, lX, X
Inactif Actif
Vitamine K1 époxyde
Vitamine K1 hydroquinone
Carboxylase
51

Carboxylation des Fact PPSB
COO- | CH2 | CH2 | - C -
COO- | CH | CH2 | - C -
COO-
Inactif Ca++
Vitamine K1 époxyde
Vitamine K1 hydroquinone
Carboxylase
52
Facteurs
ll, Vll, lX, X

Vitamine K1 : phytoménadione
Analogie Structurale
53
Coumafène = Warfarin

Inhibition enzymatique
Epoxydes réductases +++
Arrêt activation 4 facteurs coagulation Vit K dépendants
½ Vie plasmatique Chien heures
Prothrombine 41 Proconvertine 06 Stuart 14 Anti-hémophilique B 16
Disparition circulation générale
Troubles hémostase secondaire 54
2. Mécanisme d’action toxique
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION

Toxicité varie
Age Jeunes +++
Modalités administration Répétée >>> unique
Classe du Toxique ( Générations) 3ème >>> 2ème >>> 1ère
55
2. Evaluation du risque toxique
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION

DL50 Per os (mg/kg)
CHIEN CHAT
CHLOROPHACINONE 50 -100 100
1ère génération
2ème génération
CHIEN CHAT
BROMADIOLONE 10 25
3ème génération
CHIEN CHAT
FLOCOUMAFENE 0,075 – 0,25 > 10
Administration unique
56
2. Evaluation du risque toxique
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION

COUMAFENE CHLOROPHACINONE
5 x 5j 0,05 x 10 j
BROMADIOLONE 0,15 x 5 j
Administration répétée DL50 Per os chien (mg/kg/j)
57
2. Evaluation du risque toxique
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION

Définition – Importance – Historique
I. ETIOLOGIE DES INTOXICATIONS 1. Caractères généraux des anticoagulants 2. Circonstances des intoxications
II. TOXICOCINETIQUE ET MECANISME D’ACTION 1. Toxicocinétique 2. Mécanisme d’action 3. Evaluation du risque toxique
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE 1. Symptômes et lésions 2. Diagnostic 3. Traitement Conclusion
58
LES RODENTICIDES ANTICOAGULANTS

Apparition 48 -72 h post ingestion
Syndrome hémorragique Localisation variable
Sang fluide et incoagulable Hématomes Epistaxis Hématémèse Méléna Hématurie
1.1. Symptômes
59
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
1. Symptômes et lésions

Pulmonaire
Toux
Détresse respiratoire
Hémoptysie
Articulaire
Boiterie
Abdominale Colique
Signe de flot
(Hémopéritoine)
Cérébrale
Convulsions
Oculaire
Hémorragie rétinienne
ou au niveau sclère
60
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
Conséquences des hémorragies
Selon leur localisation !!!

Macroscopiques
• Muqueuses pâles
• Hémorragies sous cutanées
• Cavité abdominale Hémorragies digestives Hémopéritoine
• Cavité thoracique Hémothorax Hémorragies pulmonaires Hémopéricarde
Hémorragie pulmonaire
Hémopéricarde)
61
1.2. Lésions
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
1. Symptômes et lésions

i. Epidémiologique
ii. Clinique et nécropsique
iii. Analytique
62
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
Différentiel !

Commémoratifs et Anamnèse
Opérations dératisation
Consommation appât suspect
63
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
2.1. Diagnostic épidémiologique

Syndrome hémorragique +++
Carcasse « Rouge »
64
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
2.2. Diagnostic clinique et nécropsique

i. Direct
ii. Indirect
65
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
2.3. Diagnostic toxicologique

Certitude +++
Identification des rodenticides anticoagulants
66
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
2.3. Diagnostic toxicologique
Animal mort Foie ++ Contenu stomacal
Animal vivant Sang Urine
Appâts suspects
i. Direct

Recherche toxicologique
2 Etapes
a. Extraction - Purification
b. Caractérisation
67
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
2.3. Diagnostic toxicologique
i. Diagnostic direct

2 Extractions successives
Echantillon (10g) + (Isooctane + 5% Dichlorométhane)
Concentration à sec
Récupération dans éther
Identification par HPLC
UV - DAD
+ HCl
68
Recherche toxicologique
a. Extraction - Purification

Hémogramme
Hématocrite (< 40%)
Anémie normochome, normocytaire
Temps de coagulation sur tube sec en verre
> 20% Trouble hémostase I ou II
69
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
2.3. Diagnostic toxicologique
ii. Diagnostic indirect Rapide

Temps de Quick (TQ)
Exploration voie exogène et commune de la coagulation
Valeur normale : 7 – 9 sec
Si > 25% par rapport au témoin sain Trouble
70
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
2.3. Diagnostic toxicologique
ii. Diagnostic indirect

Temps de Céphaline Kaolin (TCK)
Exploration voie endogène de la coagulation
Valeur normale : 18 – 30 sec
Si > 20% par rapport au témoin sain Trouble
71
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
2.3. Diagnostic toxicologique
ii. Diagnostic indirect

Syndromes hémorragiques aigus
Hémorragies internes d’origine traumatique
Anémies hémolytiques Leptospirose
Troubles de l’hémostase Coagulopathie acquise ou héréditaire (Hémophilie)
Thrombocytopénie sévère Déficit plaquettaire Coagulation intravasulaire disséminé (C.I.V.D)
72
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
Diagnostic différentiel

Syndrome hémorragique chronique
Parasitaire
Dirofilariose, Trichures, Leishmaniose, Piroplasmose…
73
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. Diagnostic
Diagnostic différentiel

2 cas possibles
i. Ingestion récente
ii. > 24h (Phase clinique)
74
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
3. Traitement

Vomitifs
Apomorphine (Chien) 0,05 – 0,1 mg/kg SC
Xylazine (Chat) 0,25 ml SC
Eau oxygénée (10 Volumes) 1 à 2 ml/kg Per os
Charbon végétal activé 1-2g/kg à renouveler
75
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
3. Traitement
i. Ingestion récente

Vitamine K1 Proscrire vitamine K2 et K3 1er Jour : 5 mg/kg (2 fois à intervalle de 12 h) IV +++ ou IR (Chiots et chatons) Eviter IM et SC >>>>> Hématomes
Puis relais Per os après deux administration IV 2,5mg/kg à répéter à 12h d’Intervalle
Normalisation du TQ et TCK en 30 mn
76
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
3. Traitement
ii. Phase clinique
Traitement spécifique

Durée traitement (semaines) +++
variable selon génération du toxique
1ère & 2ème génération
3
3ème génération
6
77
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
3. Traitement
ii. Phase clinique

Restauration volémie
Transfusion sanguine si hématocrite < 20%
Correction volémie et apport PPSB
Sang entier : 10ml/kg/h
Cross match
Chien déjà transfusé
Chat : IMPERATIF
78
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
3. Traitement
ii. Phase clinique

Facteurs PPSB
1ml/Kg 2j d’intervalle
Couteux ++++
79
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
3. Traitement
ii. Phase clinique

Traitement symptomatique
Analeptiques cardiorespiratoires
Oxygénothérapie
80
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
3. Traitement

Contre indications
Lors de boiteries !!!
AINS
Déplacent anti vitamine K de leurs transporteurs plasmatiques
Augmentation formes libres
Toxicité
81
III. TOXICOLOGIE CLINIQUE
3. Traitement

Rodenticides anticoagulants Importants en toxicologie canine en Tunisie Tableau clinique hémorragique caractéristique
Diagnostic nécessite la confrontation d’éléments Epidémiologique, clinique, nécropsique et surtout analytique
Traitement spécifique : Vitamine K1
Risque peut être réduit
Mise en place d’appâts empoisonnés dans zones protégés
82
CONCLUSION

INTOXICATIONS
PAR LE CHLORALOSE
83
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017

Le chloralose (ou alpha chloralose ou glucochloral) est un composé organique artificiel
Condensation d’une molécule de glucose avec une molécule de choral
alpha chloralose
84
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE

85
β chloralose α chloralose
CCl3
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Chloralose technique = 80 % α chloralose + 20% β chloralose

Poudre cristalline blanche insipide
liposoluble
Neutre (ni fonction acide, ni fonction basique)
N’absorbant pas dans l’UV
Instable en milieu acide et à chaud
(hydrolyse en glucose et chloral)
86
Propriété physiques et chimiques
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE

Souricide : appâts prêts à l’emploi ou concentrés pour préparation d’appâts contenant de 75 à 80 % de matière active
Corvicide : concentrés pour préparation d’appâts contenant de 96,5 % de matière active
87
Usages
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE

Résorption orale rapide
Distribution homogène, extracellulaire
et intracellulaire (principalement foie)
88
Toxicocinétique
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE

Biotransformations hépatiques intenses
Hydrolyse du chloralose en glucose et chloral (vraisemblablement au niveau hépatique)
Réduction du chloral en trichloroéthanol au niveau hépatique (processus de toxification métabolique)
89
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Toxicocinétique

Biotransformations hépatiques intenses
Distribution du trichloroéthanol notamment dans le système nerveux central où il exerce son mécanisme d’action toxique
Glucuronnoconjugaison hépatique du trichloroéthanol en acide urochloralique
90
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Toxicocinétique

Elimination
Voie urinaire sous forme métabolisée +++
Acide urochloralique
Conservant le groupement trichloré
91
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Toxicocinétique

Mal connu
Le trichloroéthanol : Exerce ses propriétés dépressives sur la formation réticulée au niveau du SNC
Etat de sommeil
Abaissement de la température corporelle
Pas de dépression des centres bulbaires respiratoires
92
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE

Le trichloroéthanol :
Libère l’activité réflexe spinale ce qui se traduit par des signes d’excitation, en parallèle aux signes de dépression
93
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE

Le chloralose possède 2 propriétés paradoxales
i. Un effet sédatif
ii. Un effet d’hyperexcitabilité motrice
94
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
« Le cerveau est engourdi, la moelle est éveillée »
d’où l’expression célèbre qui lui a été attribuée :

Dose létale moyenne par voie orale mg/kg PV
95
Chat Chien
100 600
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Doses toxiques
Dose létale diminue par temps froid

Intoxication accidentelle ou malveillante,
surtout chez le Chat
96
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Circonstances d’intoxication

Au tout début, l’animal présente une très légère ataxie, devient indifférent à son environnement et perd la sensibilité à la douleur
Dans certains cas, le chat peut manifester une certaine agressivité, « soufflant », « crachant » et même griffant
Assez souvent ces signes cliniques régressent spontanément
97
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Signes cliniques

Sinon l’évolution se fait ensuite vers une prostration
La respiration peut devenir très superficielle Une hypersalivation est observée, souvent chez
le Chien, rarement chez le Chat
98
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Signes cliniques

L’animal tombe alors dans un coma hypothermique
C’est souvent à ce stade qu’il est conduit chez le vétérinaire
Coma est généralement interrompu par de brèves périodes d’agitation
Hyper-réflectivité aux stimuli sonores, tactiles sursauts
Ces « convulsions intermittentes » sont plutôt tono-cloniques chez le chien, plutôt toniques chez le Chat avec des contractures des muscles extenseurs des membres
99
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Signes cliniques

100
INTOXICATION PAR LE CHLORALOSE

Ces convulsions n’ont rien de spécifique et peuvent, dans certains cas, être absentes
L’animal est alors agité de tremblements continus
Une bradycardie est également fréquemment observé
En l’absence de soins, surtout le Chat peut mourir de refroidissement en qq heures.
101
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Signes cliniques

Lésions souvent absentes
Contenu digestif parfois coloré ou contenant des grains
102
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Lésions

Prélèvements Contenu stomacal, urines et appât
Méthode Après extraction, Identification (molécule
étrangère à l’organisme) par colorimétrie mettant en évidence le groupement trichloré Réaction de FUJIWARA ROSS
103
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Diagnostic de laboratoire

104
1. Prélèvement + HCl
T 1
2. Chauffer
3. Filtrer
i. Extraction

105
1. 5 ml de filtrat + Pyridine + NaOH
T2
2. Chauffage 100° C
ii. Caractérisation

106
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Diagnostic de laboratoire

Spécifique : aucun
Symptomatique : calme, réchauffement
Anticonvulsivant
Diazépam en cas de crises convulsives violentes et/ou prolongées
1 à 2 mg/kg par IV ou intra-rectale
107
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Traitement

Eliminatoire : diurèse neutre forcée
Perfusion intraveineuse d’une solution isotonique de NaCl ou de Ringer Lactate
Furosémide : molécule de choix
2 à 8 mg/kg/j, IV.
108
INTOXICATIONS PAR LE CHLORALOSE
Traitement
Le recours à des dépresseurs du système nerveux central (barbituriques) est contre-indiqué, ces substances risquant d’aggraver le coma et l’hypothermie

INTOXICATIONS ANIMALES PAR LES
TOXIQUES CONVULSIVANTS
109
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2015-2016

Toxiques convulsivants :
3 composés organiques Sans parenté structurale
Tableau clinique dominé par un syndrome convulsif
Convulsions
Contractions musculaires involontaires Continues avec raidissement = toniques
Saccadées et brèves = cloniques
Tonico-cloniques
110
Introduction

Source d’intoxication relativement fréquente Trois toxiques majeurs Métaldéhyde Strychnine Crimidine
Diagnostic différentiel délicat Nombreux toxiques peuvent provoquer des convulsions
Insecticides inhibiteurs des cholinestérases Insecticides organochlorés Chloralose, Pb++….
Pronostic toujours réservé
111
Introduction

INTOXICATIONS
PAR LE METALDEHYDE
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
112

Le métaldéhyde (= Meta) est un composé organique artificiel hétérocyclique qui résulte de la condensation de 4 molécules d’acétaldéhyde
C’est un tétramère de l’acétaldéhyde
113
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Métaldéhyde
Acétaldéhyde

Poudre cristalline blanche de saveur sucrée
Liposoluble
Neutre (ni fonction acide, ni fonction basique)
N’absorbant pas dans l’UV
114
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Propriétés physiques et chimiques

Molluscicide - hélicide : appâts prêts à l’emploi
Granulés souvent colorés en bleu contenant 5% de matière active
115
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Emploi

Résorption orale complète
Distribution homogène, extracellulaire et intracellulaire (SNC, foie et reins)
116
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Devenir dans l’organisme

Biotransformations hépatiques modérées
117
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Devenir dans l’organisme
Métaldéhyde Acétaldéhyde
Monooxygénases
Ce métabolite, commun au métaldéhyde et à l’alcool éthylique, pourrait expliquer une certaine parenté clinique entre l’intoxication par le métaldéhyde et l’intoxication éthylique aiguë, du moins au début.

Elimination principalement par voie urinaire sous forme métabolisée
118
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Devenir dans l’organisme

Mal connu
Action irritante vis-à-vis des muqueuses digestives
Hypersalivation
Action convulsivante du métaldéhyde et de ses métabolites intermédiaires au niveau du SNC
Convulsions et une dépression corticale altération de la conscience en fin d’évolution.
119
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Mécanisme d’action

DL50 per os rat : 630 mg/kg
Dose létale moyenne per os Chien
250-500 mg/kg PV
120
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Doses toxiques

Le métaldéhyde possède une toxicité environ 300 fois plus faible que celle de la strychnine et de la crimidine
Mais l’appétence des granulés fait que les animaux en ingèrent des quantités élevées
Ex :
Dose létale moyenne per os du métaldéhyde = environ 100 à 200 g de granulés pour un chien de 20 kg
121
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Doses toxiques

Intoxication accidentelle ou malveillante,
chez le Chien, le Chat et les Bovins
122
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Circonstances d’intoxication

Délai de latence de 1 à 2 heures
Evolution souvent en mode aigu en 8 à 24 heures,
Débute par des troubles de l’équilibre et du comportement (réactions d’agressivité ou de peur vis-à-vis du propriétaire)
….
123
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Signes cliniques

Troubles suivis par une hypersalivation abondante, parfois teintée de sang
Un encombrement des voies respiratoires à l’origine d’une dyspnée
…
124
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Signes cliniques

Ces signes cliniques s’aggravent par des crises convulsives tono-cloniques pratiquement ininterrompues qui entraînent une hyperthermie
L’animal est agité
Mouvements désordonnés et brusques des membres ainsi que de mouvements de pédalage
125
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Signes cliniques

La conscience est très altérée et une diarrhée accompagne parfois ces troubles.
L’animal finit par mourir d’anoxie secondaire à l’encombrement bronchique.
126
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Signes cliniques

127
Conscience altérée Ebriété Crises
convulsives tono-cloniques ininterrompues Hypersalivation
Intense à l’origine d’une dyspnée
Opisthotonos
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Signes cliniques

Diagnostic différentiel
Métaldéhyde Crimidine Strychnine
Hypersalivation +++ + -
Vomissements + +++ -
Hyperesthésie + - +++
Convulsions Tono-
cloniques continues
Tono-cloniques Toniques
Vigilance - - +
Sphincters Relâchés Normaux Resserrés
128

Non spécifiques
Congestion, voire œdème, du poumon, congestion hépatique, contenu digestif coloré – le plus souvent en bleu – ou renfermant des granulés.
129
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Lésions

Prélèvements : contenu stomacal et appât
Méthode : identification (molécule étrangère à l’organisme) par colorimétrie
130
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Diagnostic de laboratoire

Métaldéhyde sublimé vers 110°C
entre deux verres de montre
Formation aiguilles blanches caractéristiques
2 temps : Extraction et caractérisation
Principe de la recherche toxicologique
i. Extraction : chloroforme
131

Réaction de Denigès
Gaïacol + H2SO4
Coloration rouge
Spécifique seulement après sublimation
le paraldéhyde, certains glucides peuvent la donner
Principe de la recherche toxicologique
2 temps : Extraction et caractérisation
132
ii. Caractérisation

Réaction colorimétrique de Denigès
III. RECHERCHE TOXICOLOGIQUE DU METALDEHYDE
133
CH3
O
Acétaldéhyde + Gaiacol Acétyl gaiacol Coloration rouge
H2SO4
CH3
O
H +

Spécifique : aucun
Symptomatique & Eliminatoire
134
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Traitement

Symptomatique : anticonvulsivants
Diazépam : 1 à 2 mg/kg par IV ou IR
135
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Traitement

Eliminatoire : diurèse neutre forcée
1.Perfusion intraveineuse d’une solution isotonique de NaCl ou de Ringer Lactate
120 à 150 ml/kg/j une solution contenant :
2/3 d’une solution de NaCl à 0,9 % ou de Ringer Lactate
1/3 d’une solution hypertonique de mannitol à 5 %
2. Furosémide : molécule de choix
2 à 8 mg/kg/j, IV.
136
INTOXICATIONS PAR LE METALDEHYDE
Traitement

INTOXICATIONS ANIMALES PAR LA STRYCHNINE
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2015-2016
137

Alcaloïde extrait des graines de deux arbres de la famille des loganiacées :
1. La noix vomique, fruit du vomiquier
(strychnos nux vomica) 2. La fève de Saint ignace (Strychnos
ignatii L.
Utilisée depuis le XVIème siècle comme
pesticide dans la lutte contre les rats
138
Définition
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Un noyau indole
et deux fonctions
amines tertiaires,
basiques
139
Structure chimique
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Poudre cristalline blanche de saveur amère
Liposoluble
Caractère basique
2 fonctions amines tertiaires
Absorbant dans l’UV
140
Propriétés physiques et chimiques
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Résorption orale rapide et complète ayant lieu
presque uniquement dans le duodénum
Distribution principalement de type intracellulaire (système nerveux central, foie et reins)
Biotransformations hépatiques modérées mais rapides (hydroxylations, N-oxydations et époxydations)
Elimination principalement par voies urinaire sous forme inchangée
141
Toxicocinétique
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

142
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE
La stychnine agit sur des structures nerveuses
Principalement au niveau de la moëlle épinière
Secondairement au niveau du cerveau.

i. Inhibition compétitive de la glycine principalement au niveau de la moelle épinière
ii. Action directe anti-GABA
143
Récepteur Gly Strychnine
(-)
++
++
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

144
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE
Dans la moëlle épinière, les voies biologiques de transmission de l’influx nerveux sont sous l’influence modulatrice de différents neurones dont les cellules de Renshaw
Les cellules de Renshaw. sont connectées à une branche collatérale de l’axone du motoneurone et au corps cellulaire du motoneurone.

145
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE
Lors du passage de l’influx nerveux, il y a libération d’acétylcholine au niveau de la branche collatérale de l’axone du motoneurone et stimulation des cellules de Renshaw
Celles-ci, en libérant un neuromédiateur, le glycocolle,
provoquent une hyperpolarisation de la membrane du motoneurone et donc un ralentissement voire un arrêt de la transmission de l’influx nerveux

146
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE
Lors d’intoxication par la strychnine, celle-ci agit comme un inhibiteur compétitif du glycocolle, médiateur de l’inhibition post-synatique.
Elle se fixe donc sur les récepteurs glycocolliques en
lieu et place du médiateur.
Il s’ensuit une dépolarisation de la membrane du motoneurone, notamment lors de stimuli sensitifs, ce qui déclenche des réponses motrices multiples et exagérées au moindre stimulus

147
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE
La strychnine agit aussi sur les récepteurs
GABA-ergiques des motoneurones centraux en
provoquant une inhibition post-synaptique
Cette action au niveau du cerveau, secondaire par rapport à celle au niveau médullaire, ne semble intervenir qu’en fin d’évolution de l’intoxication

148
L’action très spécifique de la strychnine sur des structures nerveuses exclusivement motrices explique le tableau clinique dominé par :
i. Troubles nerveux ii. Maintien de la conscience de l’animal
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Dose létale moyenne par voie orale
mg/kg PV
149
Chien Chat
1 2
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Intoxication malveillante
Surtout chez le chien et le chat
150
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Délai de latence bref (<1 h)
Puis s’installe une hypertonie musculaire nette
Et une hyper-réflectivité qui se traduit par de violents sursauts au moindre toucher ou au bruit.
…
151
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Progressivement, cette hyper-réflectivité s’intensifie et finit par déclencher les premières crises convulsives toniques
L’animal est en position d’opisthotonos, tous les muscles extenseurs des membres et de la colonne vertébrale étant contractés, la tête et la queue rejetées en arrière
La contraction des muscles thoraciques empêche l’animal de respirer ; une cyanose s’installe
… 152
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Cette phase tonique dure quelques secondes pour faire suite immédiatement à une phase tono-clonique Au cours de laquelle l’animal tente de compenser
son anoxie par une polypnée intense
Il présente alors de fréquents mouvements de pédalage non spécifiques puis finit par se calmer totalement
… 153
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Dans les secondes ou les minutes suivantes, la moindre stimulation tactile, sonore ou lumineuse suffit à déclencher une nouvelle crise du même type.
Les phases de repos compensatoires se raccourcissent, les crise convulsives se rapprochent et l’animal finit par mourir rapidement d’asphyxie au cours d’une crise
Par suite du blocage des mouvements respiratoires dans un délai de 1 à 3 h.
154
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Une hyperthermie, qui peut dépasser 41°C, est fréquemment observée Du fait des contractions musculaires
La conscience de l’animal reste complète, même au cours de crises.
On n’observe aucune hypersalivation, tout au plus la présence d’une bave spumeuse.
155
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

156
Conscience inchangée
Hyperreflectivité Convulsions toniques
Pas d’hypersalivation
Opisthotonos
Hyperthermie 41°C
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

157

Très discrètes, voire absentes
Hémorragies pancréatiques inconstantes et non spécifiques, contenu digestif parfois coloré
158
Lésions
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Étiologique
Recherche des sources de toxiques
Malveillance : strychnine +++
159
Diagnostic
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Clinique et lésionnel
Latence brève (<45 min) Hypertonie. Hyperesthésie
Crises Convulsions toniques, opisthotonos; Phase tono-clonique (polypnée) puis arrêt respiratoire
Hyperthermie
Vigilance conservée +++
Évolution rapide Mort (asphyxie) < 12h en l’absence de traitement
Pronostic réservé 160
Diagnostic
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

De laboratoire
Prélèvements : contenu stomacal, urines
et appât
Méthode : identification (molécule étrangère à l’organisme)
Réactions de précipitation et de caractérisation des alcaloïdes
Sectrophotométrie UV ± après séparation chromatographique
161
Diagnostic
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

162
Diagnostic différentiel
Métaldéhyde Crimidine Strychnine
Hypersalivation +++ + -
Vomissements + +++ -
Hyperesthésie + - +++
Convulsions Tono-
cloniques continues
Tono-cloniques Toniques
espacées
Vigilance - - +++
Sphincters Relâchés Normaux Resserrés

Spécifique : diazépam (VALIUM®) 1-2 mg/kg, IV, IM, IR
Diazépam = agoniste vrai du glycocolle
Déplace la strychnine des récepteurs des cellules de Renshaw et réactive ces récepteurs
L’action anticonvulsivante du diazépam est instantanée mais brève,
nécessite des ré-administrations à la demande (10 mg peuvent être administrés toutes les 10 mn)
163
Traitement
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE

Symptomatique
Calme, obscurité
Autres anticonvulsivants
Pentobarbital, médétomidine, xylazine
164
Traitement
INTOXICATIONS PAR LA STRYCHNINE
Eliminatoire
Diurèse neutre forcée

INTOXICATIONS ANIMALES PAR LA CRIMIDINE
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2015-2016
165

Composé organique artificiel hétérocyclique
Caractérisé, au plan structural,
i. Par un noyau pyrimidine
ii. Une fonction amine tertiaire basique (groupement diméthylamine)
Présentant une analogie structurale avec : le pyridoxal = Vit. B6
166
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE

167
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Vitamine B6
Structure chimique
Crimidine
CH3
CH3
CH3

Poudre cristalline blanche insipide
Liposoluble
A caractère basique faible
(une fonction amine tertiaire)
Absorbant dans l’UV
168
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Propriétés physiques & chimiques
Crimidine

Souricide
Appâts sur grains contenant
0,1% de matière active
169
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Usages

Résorption orale
Rapide et complète
Uniquement dans le duodénum
Distribution
Principalement intracellulaire (SNC, foie et reins)
170
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Devenir dans l’organisme

Biotransformations
Hépatiques modérées mais rapides
Hydroxylations puis glucurono-cconjugaisons
Elimination
Principalement par voie urinaire sous forme inchangée
171
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Devenir dans l’organisme

Antagonisme de la vitamine B6 au niveau du cerveau
Analogie structurale avec vitamine B6
La vitamine B6 sous formes de phosphate de pyridoxal étant sa forme biologiquement active
Le phosphate de pyridoxal intervient dans la réaction d'hydrolyse du glycogène en glucose
Inhibition du métabolisme du glucose et déficit énergie SNC
+ GABA
172
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Mécanisme d’action

La crimidine empêche l’activation correcte de la Vit. B6 en pyridoxal-5-phosphate
Inhibition de la biosynthèse correcte du GABA
173
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Mécanisme d’action
GABA Neuromédiateur inhibiteur. Vit. B6
Acide glutamique Décarboxylation
CRIMIDINE
Baisse de la concentration intracérébrale en GABA avec apparition de signes nerveux convulsifs

Dose létale moyenne par voie orale CN – CT
0,75 - 1 mg/kg PV
174
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Doses toxiques

intoxication accidentelle ou malveillante,
surtout chez le Chien et le Chat
175
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Circonstancesd’intoxication

Délai de latence de 1h
Evolution en mode suraigu ou aigu en 1 à 24h
Au début (inquiétude, agressivité)
Fréquemment des troubles de l’équilibre et vomissements
….
176
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Signes cliniques

Très rapidement, des crises convulsives très stéréotypées surviennent puis se répètent toujours de la même façon et au même rythme (suite notamment à un stimulus)
Convulsions entrecoupées de phases de repos complet de ½ ou 1 heure au début jusqu’à quelques minutes seulement et fin d’évolution.
177
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Signes cliniques

L’animal est en emprosthotonos (inverse de l’opisthotonos)
les membres postérieurs en flexion, les membres antérieurs plutôt en extension.
Au cours de cette phase qui dure de 30 secondes à 1 mn, l’animal pousse des aboiements plaintifs et présente des mâchonnements
….
178
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Signes cliniques

A ce stade, il est souvent comateux
Suivent alors des mouvements de pédalage prolongés au cours d’une phase tono-clonique.
Une hypersalivation modérée et mousseuse peut apparaître
L’animal finit par mourir au cours de l’une des crises
179
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Signes cliniques

180
Conscience altérée Etat comateux
Convulsions tono-cloniques hypersalivation
modérée et mousseuse
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Signes cliniques
Emprosthotonos

181
Diagnostic différentiel
Métaldéhyde Crimidine Strychnine
Hypersalivation +++ + -
Vomissements + +++ -
Hyperesthésie + - +++
Convulsions Tono-
cloniques continues
Tono-cloniques Toniques
espacées
Vigilance - - +
Sphincters Relâchés Normaux Resserrés

Souvent absentes et estomac vide
182
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Lésions

Prélèvements : contenu stomacal, urines et appâts
Méthode : identification (molécule étangère à l’organisme) par spectrophotométrie UV, après séparation chromatographique
183
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Diagnostic de laboratoire

Spécifique : Vitamine B6 : 25 -50 mg/kg IV ou IM
Symptomatique :
Calme, obscurité, anticonvulsivants (diazépam…)
Eliminatoire :
Diurèse neutre forcée
184
INTOXICATIONS PAR LA CRIMIDINE
Traitement

Phases Métaldéhyde Crimidine Strychnine
Initiale
(délai
d’apparition)
Ébriété
Hypersécrétion bronchique et salivaire,
vomissements
1-2 h
Modification
comportement
Salivation modérée
<1h
Hypertonie,
hyperesthésie
<45 min
État
Convulsions tono-
cloniques
ininterrompues
Hyperthermie
Crises toniques
Emprosthotonos aboiement, coma, puis crises tono-cloniques
Hyperthermie
Crises toniques,
Opisthotonos,
puis tono-cloniques,
hyperesthésie Hyperthermie
Finale Coma, asphyxie,
mort
Crises rapprochées,
coma, asphyxie,
mort
Crises rapprochées,
asphyxie, mort
Durée moyenne 24 - 48 h
Effets hépatiques
retards ?
12 - 48 h < 24 h
Tableau clinique et lésionnel comparatif
185

Métaldéhyde Crimidine Strychnine
Hypersalivation +++ + -
Vomissements + +++ -
Hyperesthésie + - +++
Convulsions Cloniques Tono-cloniques Toniques
Vigilance Ebriété Altérée +++
Sphincters Relâchés Normaux Resserrés
186
Diagnostic différentiel

1. Convulsivants entre eux : Voir tableau
2. Autres produits
Inhibiteurs des cholinestérases : OP et carbamates Syndrome muscarinique et nicotinique (salivation
sécrétions, diarrhée, vomissements) Insecticides organochlorés (DDT, lindane) : produits interdits Syndrome nerveux exclusif : fasciculations, trémulations,
convulsions cloniques Rage, Aujeszky, tétanos, Carré, etc. Épilepsie Crises très séparées, récupération totale entre 2 crises
Diagnostic différentiel
187

INTOXICATIONS ANIMALES PAR LE SCILLIROSIDE
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2014-2015
188

Hétéroside* extrait du bulbe d’une plante de la famille des liliacées :
la scille maritime variété rouge =
Scilla maritima
189
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
LE SCILLIROSIDE
Les hétérosides sont des composés nés de la condensation d’oses et de substances non glucidiques (aglycones)
*

Structure chimique
Scilliroside 190
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE

191
Digitoxine
Scilliroside
Analogie structurale avec les hétérosides cardiotoniques extraits de la digitale (digitoxine, digoxine)
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE

Poudre cristalline blanche
Liposoluble
Neutre (ni fonction acide, ni fonction basique)
Absorbant dans l’UV et le visible
192
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Propriétés physiques et chimiques

Rodenticide :
Appâts prêts à l’emploi [granulés ou blocs hydrofuges] contenant 0,02 à 0,03 % de matière active
Concentré pour préparation d’appâts contenant 0,5 % de matière active et réservé aux professionnels)
193
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Usages

Résorption orale incomplète (du fait de vomissements) Distribution homogène, extracellulaire
et intracellulaire (surtout myocarde)
Biotransformations hépatiques importantes avec cycle entéro-hépatique
Elimination par voies urinaire et fécale sous forme métabolisée
194
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Devenir dans l’organisme

Action musculaire
Voisine de celle des autres hétérosides cardiotoniques digitaliques
Action sur le myocarde
i. action chronotrope négative (bradycardie),
ii. action dromotrope négative (blocs sino-auriculaires, blocs auriculo-ventriculaires),
iii. action bathmotrope positive (extrasystoles ventriculaires).
195
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Mécanisme d’action

Le scilliroside se fixe sur les cellules myocardiques et inhibe la pompe Na+K+ ATPase membranaire
Il s’ensuit des perturbations des échanges ioniques et des potentiels de membrane responsables :
d’une diminution de la concentration intracellulaire en K+
d’une augmentation de celle en Na+ et Ca++
Donc d’une diminution de l’amplitude et de la vitesse du potentiel d’action
196
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Mécanisme d’action

Action sur les muscles striés : faiblesse musculaire
Le scilliroside se fixe sur les fibres musculaires et inhibe la pompe Na+K+ ATPase membranaire
197
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Mécanisme d’action

Action nerveuse
Action sur le système nerveux autonome : dépression de l’automatisme des nœuds sinusal et auriculo-ventriculaire et du myocarde auriculaire
Le scilliroside a des propriétés parasympathomimétiques dues à son action sur le centre bulbaire et à son action anticholinestérasique.
198
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Mécanisme d’action

Vomissements
Action irritante sur la muqueuse digestive
Stimulation du centre bulbaire du vomissement par action sur les chémorécepteurs de la trigger zone (a coté de l’area postrema )
199
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Mécanisme d’action

Dose létale moyenne par voie orale mg/kg PV
1 (Chien)
6 (Chat)
200
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Doses toxiques

Intoxication accidentelle ou malveillante, surtout chez le Chien
201
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Circonstances d’intoxication

Délai de latence de 15 minutes à 6 heures
Evolution sur un mode aigu en 6 à 48 heures.
Au début, l’animal présente fréquemment des vomissements incoercibles et parfois une diarrhée hémorragique accompagnée de coliques
202
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Signes cliniques

Dans les heures qui suivent des troubes nerveux, inconstants, peuvent faire leur apparition :
Prostation avec décubitus latéal,
Convulsions tono-cloniques,
Ataxie et/ou trémulations musculaires.
203
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Signes cliniques

Congestion généralisée avec gastro-entérite catarrhale ou hémorragique
Hémorragies de l’endocarde et de l’épicarde
Myocarde marbré et pâle
204
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Lésions

Prélèvements :
Contenu stomacal, foie, sang et appâts
Méthode :
Identification (molécule étrangère à l’organisme) par CCM avec détection UV-Vis
205
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Diagnostic de laboratoire

Correction des troubles hydro-électrolytiques
Elément majeur du traitement car les troubles de la kaliémie et de la natrémie sont de nature à assombrir le pronostic de l’intoxication.
206
Symptomatique
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Traitement

Correction de la bradycardie
Atropine (0,05-0,1 mg/kg chez le chien et 0,02-0,04 mg.kg-1 chez le chat) ; IV
Glycopyrrolate : (0,01 mg/kg), permet de prévenir et de traiter les blocs auriculo- ventriculaires.
207
Symptomatique
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Traitement
Parasympatholytiques

Correction des troubles de l’automatisme cardiaque
Lidocaïne : 2-4 mg/kg chez le chien et 0,5 mg/kg chez le chat en IV lente)
208
Symptomatique
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Traitement

Charbon végétal activé
Diurétiques :
Furosémide si kaliémie normale ou augmentée
Spironolactone ALDACTONE® si hypokaliémie
209
Eliminatoire
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Traitement

Spécifique :
Anticorps spécifiques
(fragments FAB antidigoxine - DIGIDOT®) en médecine humaine
210
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE SCILLIROSIDE
Traitement

INTOXICATIONS
PAR LE CALCIFEROL
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
211

Vit. D : calciférol est une vitamine liposoluble. Deux principales formes : Vit. D2 & Vit. D3
D2 (ergocalciférol) produite par les végétaux D3 (cholécalciférol) d'origine animale.
Hormone calciotrope Augmente la résorption intestinale du Ca et du P, Diminue l’excrétion urinaire du Ca Elle fixe le calcium sur l'os à dose physiologique alors
qu'elle le libère à trop forte dose (hypervitaminose), provoquant une hypercalcémie. Stimule l’ostéolyse
212
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Définition

Vit. D2 : ergocalciférol
213
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Structure

Poudre cristalline blanche à jaunâtre
Liposoluble
Neutre (ni fonction acide, ni fonction basique)
Absorbe dans l’UV
214
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Propriétés physiques et chimiques

Souricide : appâts prêts à l’emploi contenant 0,1 % de calciférol et 0,025 % de coumafène
La vitamine D3 rentre également dans la composition des complexes vitaminiques (les enfants sont supplémentés en vitamine D3 pendant leur phase de croissance)
215
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Usages

Résorption
Per os : intestinale rapide et complète
Distribution homogène
Extracellulaire et intracellulaire (foie, muscle et tissu adipeux) après transport sanguin sous formes libre active (40 %), liée (50 %) et complexée (10 %)
216
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Devenir dans l’organisme

Biotransformations
Importantes : hydroxylations dans le foie puis dans les reins pour donner le 1,25-hydroxycholécalciférol, seule forme active qui subit un cycle entérohépatique
Elimination
Par voies urinaire et fécale sous forme métabolisée
217
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Devenir dans l’organisme

Hypercalcémie et hyperphosphatémie responsables de :
i. Troubles fonctionnels
ii. Troubles organiques
218
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Mécanisme d’action

i. Troubles fonctionnels
↓ Excitabilité neuromusculaire,
↓ Contractibilité des muscles lisses,
↓ Filtration glomérulaire par vasoconstriction de l’artériole rénale afférente,
Troubles de l’excitabilité myocarde,
Perturbation des sécrétions de certaines hormones et de l’activité de certaines enzymes,…
219
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Mécanisme d’action

ii. Troubles organiques
Action toxique directe du Ca sur les cellules épithéliales tubulaires des reins
Calcifications dystrophiques des tissus mous tels que les reins, les poumons, le myocarde, les gros vaisseaux,…
220
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Mécanisme d’action

Dose létale moyenne per os :
1 mg/kg (ingestion réitérée)
10 mg/kg (ingestion unique)
1 mg calciférol = 40 000 UI
221
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Doses toxiques

Intoxication accidentelle ou malveillante
Surtout chez le Chien
Appâts empoisonnés
Médicaments humains
222
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Circonstances d’intoxication

Délai de latence de 12 à 48 voire 72 heures.
Au début, l’animal présente
Inappétence
Apathie avec faiblesse musculaire
223
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Signes cliniques

Tableau clinique dominé par :
Des signes digestifs Anorexie, vomissements, parfois sanguinolents,
constipation ou diarrhée
Des signes neuromusculaires Prostation voire coma, plus rarement trémulations
musculaires voire convulsions
224
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Signes cliniques

Des signes cardio-respiratoires : dyspnée, troubles du rythme cardiaque
Des signes rénaux : polyurie-polydipsie, déshydratation puis oligo-anurie (IRA fonctionnelle)
225
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Signes cliniques
L’animal, de plus en plus faible, tombe dans le coma et meurt en qq jours en raison de l’IRA ou d’une détresse cardio-respiratoire.

Si ces signes cliniques se superposent à ceux dus à l’ingestion du coumafène, le diagnostic devient très difficile !!!
226
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Signes cliniques

Gastro-entérite hémorragique
Foyers de calcinose
Dégénérescence et nécrose (reins, poumons, myocarde, gros vaisseaux, muscles, muqueuse digestive, langue,…)
227
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Lésions

i. Diagnostic indirect
ii. Diagnostic direct
228
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Diagnostic de laboratoire

Urines : Faible densité (< 1,007), albuminurie,
glucosurie et cylindrurie
Sang : Hypercalcémie (> 120 mg/l)*, Hyperphosphatémie (> 60 mg/l chez le chien > de 6 mois)*, Hyperurémie et Hypercréatininémie
229
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Diagnostic de laboratoire
Diagnostic indirect

Dosage sanguin du calciférol et de ses métabolites
Détermination du ratio Ca/P dans les reins : inférieur à 0,1 chez les animaux normaux,
compris entre 0,4 et 0,9 lors d’intoxication par le calciférol
supérieur à 2,5 lors d’intoxication par l’éthylène glycol.
230
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Diagnostic de laboratoire
Diagnostic direct

Traitement précoce et long (2 à 4 semaines) mais pronostic toujours réservé
231
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Traitement

Furosémide (5 mg/kg/h, IV) qui augmente la calciurie
Glucocorticoïdes à action rapide (méthylprednisolone SOLUMEDROL® 1 mg.kg-1 toutes les 2 heures, IV)
Inhibe la mobilisation osseuse du Ca, diminue sa résorption digestive et augmente la calciurèse,
232
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Traitement
Spécifique : réduction de la calcémie

Calcitonine de saumon (CALSYN® 4 à 8 UI/kg 2 à 4 fois par jour, IV puis SC), hormone hypocalcéminate et hypophosphatémiante
Pamidronate (usage hospitalier ; 0,75 mg/kg dans la perfusion), molécule de la famille des biphosphonates à action hypocalcémiante et hypophosphatémiante par inhibition des ostéoclastes
233
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Traitement
Spécifique : réduction de la calcémie

Régime pauvre en Ca
Obscurité
234
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Traitement
Symptomatique

Pansements digestifs (hydroxyde d’aluminium)
Attention : ne pas utiliser des pansements à base de phosphate d’aluminium
235
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LE CALCIFÉROL
Traitement
Eliminatoire

INTOXICATIONS ANIMALES
PAR
LES INSECTICIDES ET ACARICIDES
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2014-2015
236

Intoxications par les insecticides et acaricides
= grands classiques de la toxicologie vétérinaire
Fréquentes, affectent principalement les carnivores domestiques
Dominées cliniquement par des signes nerveux en hyper ou en hypo,
Certaines peuvent évoluer rapidement vers la mort de l’animal
237
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ET ACARICIDES
INTRODUCTION

Les insecticides et acaricides à l’origine d’intoxications animales appartiennent à diverses familles :
Organochlorés
Organophosphorés et carbamates anticholinestérasiques
Pyréthrines et pyréthrinoïdes
Macrolides ecto-endoparasiticides
Formamidines (amitraz)
238
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ET ACARICIDES
INTRODUCTION

INTOXICATIONS
PAR LES INSECTICIDES ORGANOCHLORES
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2011-2012
239

Les insecticides organo-chlorés sont les premiers insecticides développés vers 1940
Comportent un nombre important de représentants dont la totalité est aujourd’hui abandonnée en médecine vétérinaire, en raison de leur écotoxicité
Une seule molécule a longtemps été utilisée en médecine vétérinaire : le lindane ou gamma HCH
240
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ET ACARICIDES
INTRODUCTION

Cl
Cl
Cl
Cl
Cl
Cl
HCH = hexachlorocyclohexane
Lindane = isomère gamma
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Structure
Dérivé du cyclohexane
241

Très liposolubles
Neutres (ni fonction acide, ni fonction basique)
Stables et ± volatils
242
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Propriétés physiques et chimiques
ORGANO-CHLORES :

• Conséquences pharmacocinétiques Affinité pour lipides Distribution dans SNC et tissu adipeux • Conséquences pharmacodynamiques Action sur SNC • Conséquences toxicologiques Neurotoxicité
Cl
Cl
Cl Cl
Cl
Cl Liposolubilité
243

• Conséquences pharmacocinétiques Biotransformations limitées Élimination lente Accumulation dans l'organisme • Conséquences toxicologiques Accumulation dans l'environnement
Cl
Cl
Cl Cl
Cl
Cl Stabilité
244

Les organo-chlorés sont abandonnés en médecine vétérinaire. Toutes les spécialités pharmaceutiques vétérinaires à
base de lindane ont été retirées du marché
Le lindane a longtemps été employé chez les animaux de compagnie pour le traitement de la gale (Sarcoptes, Otodectes). Son efficacité est remarquable. Il était par ailleurs très
bon marché.
245
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Usages

Conditionnée par : liposolubilité et stabilité
Résorption : bien résorbés par toutes les voies, orale, transcutanée, pulmonaire…
Distribution : assez homogène, en priorité vers les tissus vascularisés et riches en lipides : le système nerveux central, le foie et enfin le tissu adipeux (après redistribution tissulaire).
246
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Pharmacocinétique

Bio-transformations : très limitées et très lentes persistance dans les organismes vivants
Élimination : très lente en majeure partie sous forme inchangée. S’éliminent également dans le lait et dans les œufs (jaune d’ œuf).
Cette très lente élimination explique le temps d’attente très longs (minimum 2 mois) lorsque le lindane était autorisé chez les animaux de rente.
247
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Pharmacocinétique

Du fait de leur stabilité, les organo-chlorés s’accumulent dans l’environnement et delà dans la chaîne alimentaire.
C’est la raison de leur abandon pratiquement général en thérapeutique vétérinaire.
Ce sont de puissants inducteurs enzymatiques
248
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Risques pour l’environnement

Action convulsivante au niveau du cerveau
Ils interférent avec :
Canaux à sodium voltage-dépendants
Canaux à chlorures
249
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Mécanisme d’action

Lindane : Dose létale moyenne par voie orale ≈ 100 mg/kg
Chats sont plus sensibles que les chiens
Toxicité aiguë élevée
DL50 per os : 5 mg/kg - chat 40 mg/kg - chien
250
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Doses toxiques
Attention aux solutions externes en applications étendues

Intoxication accidentelle ou malveillante,
Chien, le Chat et les Bovins
Utilisation d’un produit phytosanitaire à la place d’un médicament
Ingestion d’un produit phytosanitaire mal rangé
Contamination de l’aliment
251
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Circonstances d’intoxication

Délai de latence de qq minutes à qq heures
Evolution le plus souvent sur un mode aigu en moins de 24 heures
252
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Signes cliniques
Les signes cliniques dominants sont :
i. Une hypersalivation
ii. Des signes neuromusculaires en hyper

Signes neuromuscularies en hyper
Animaux craintifs ou agressifs
Fasciculations musculaires (face, paupières,…),
Tremblements,
Ataxie,
Attitudes anormales (pousser au mur, tourner en rond, postures avec thorax au sol et membres postérieurs dressés,…)
Puis convulsions tono-cloniques intermittentes avec diminution de la conscience
253
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Signes cliniques

Non spécifiques
Congestion, œdème de l’axe cérébrospinal et hémorragies cardiaques
254
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Lésions

Prélèvements :
Sang total, contenu stomacal, foie et cerveau
Méthode :
identification et dosage (molécule contaminantes de l’environnement) par CPG
255
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Diagnostic de laboratoire

Spécifique : aucun
Symptomatique : anticonvulsivants (diazépam, médétomidine, xylazine,…)
Eliminatoire :
Lavage cutané à l’eau et au savon (exposition cutanée)
Charbon actif (exposition cutanée ou orale)
256
INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES INSECTICIDES ORGANO-CHLORES
Traitement

INTOXICATIONS
PAR LES ORGANOPHOSPHORES
ET LES CARBAMATES ANTICHOLINESTERASIQUES
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2015-2016
257

Organophosphorés et Carbamates anticholinestérasiques
Usage très large
En thérapeutique
Phytosanitaire
Comme biocides
Expose fréquemment les animaux à un risque d’intoxication aiguë
258
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
INTRODUCTION

Composés organiques artificiels
Esters ou amides des acides phosphoriques ou de l’acide carbamique
Doués de propriétés anticholinestérasiques
Puissantes propriétés antiparasitaires surtout insecticides et acaricides
Toxicité aiguë non négligeable pour un certain nombre de composés
Définition
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
259

Un des principaux groupes d’insecticides Comportait de Nombreux représentants en médecine
vétérinaire
Groupe le plus important pour la désinfestation des locaux d’élevage
Molécules : Activité puissante, faible rémanence dans l’environnement et coût modéré
De plus en plus remplacés par des composés plus récents : avermectines, pyréthrinoïdes, fipronil et imidaclopride
Importance
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Organo-phosphorés
260

Issus de la recherche de gaz de combat (1935) Sarin, soman, tabun
Ont remplacé progressivement les insecticides organo-chlorés (à partir des années 60)
Historique
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Organo-phosphorés
261
Sarin

O H
O H
O H O P
HO R1
HO R2
HO R3
+
Acide phosphorique
Alcool
O R1
O R2
O R3
O P
Ester
Structure chimique OP
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
262
Esters de H3PO4

O R1
O R2
O R3
Orthophosphates
Dichlorvos Tétrachlorvinphos
O P
Trichlorfon (métrifonate)
Phosphonates
O P
O R1
O R2
R3
Classification OP
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
263

Chlorpyriphos Coumaphos Cythioate Dimpylate (Diazinon)
Thionophosphates
Malathion Phosmet
S P
S R1
O R2
O R3
Thionothiophosphates
O R1
O R2
O R3
S P
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Classification OP
264

R O C NH
O
CH3
Carbaryl Méthomyl Propoxur (Baygon®) Bendiocarb Mercaptodiméthur
O C NH
CH3
O Carbaryl
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Structure Carbamates
265
Esters de l’acide Carbamique

Liposolubles
Neutres (ni fonction acide, ni fonction basique)
Stables et ± volatils
266
Propriétés physiques et chimiques
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES

Thérapeutiques :
Traitement des ectoparasitoses et de certaines nématodoses
Phytosanitaires
Traitement des semences, des végétaux sur pied et des récoltes ( ≈ 50 molécules)
Traitement molluscicide (méthiocarbe, thiodicarbe et méthomyl)
Emplois biocides : traitement des locaux ( ≈ 10 molécules)
267
Usages
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Gastérophiles

Résorption
Rapide et complète par toutes les voies
Distribution
Homogène, (SNC et foie)
268
Devenir dans l’organisme
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES

Biotransformations
Hépatiques, intenses
269
Devenir dans l’organisme
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
i. Hydrolyse ii. Oxydation

Conséquences pharmacologiques dégradation rapide (animaux supérieurs) - estérases élimination rapide pas d'accumulation
brièveté d'action
O R1
O R2
O R3
O P + ∂
- ∂
Devenir dans l’organisme
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Hydrolyse
Conséquences toxicologiques faible toxicité animaux supérieurs/insectes pas d'accumulation dans l'environnement
270

Conséquences pharmacologiques Activation métabolique oxydation
O P
O R1
O R2
O R3
S P
O R1
O R2
O R3
Devenir dans l’organisme
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Oxydation des thionophosphates Désulfuration oxydative
Conséquences toxicologiques Toxification métabolique
Cyt P450
271

Elimination
Rénale, rapide sous forme métabolisée
272
Devenir dans l’organisme
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES

Actionanticholinestérasique conduisant à une « intoxication à l’acétylcholine »
273
Mécanisme d’action
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES

Les organo-phosphorés et les carbamates sont des substances anticholinestérasiques. Ils inhibent de nombreuses estérases :
l’acétylcholinestérase, l’enzyme chargée de la dégradation de l’acétylcholine libérée aux synapses du système nerveux parasympathique
les pseudocholinestérases localisées dans les hématies chez les bovins, dans le plasma chez le cheval et le chien, ainsi que dans le foie
274
Mécanisme d’action
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES

H3C N CH2 CH2 O C CH3
H3C
H3C O
+
- site anionique site estérasique
H N O
Choline-estérase
Acétyl-Choline
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Mécanisme d’action (1)
+ ∂
- ∂
- ∂
275

O R2
O R3
O P
Phosphorylation de la cholinestérase
site anionique site estérasique
H O
Choline-estérase
N
Mécanisme d’action (2)
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
- ∂
- ∂ - ∂
- ∂
+ ∂
-
276

Intoxication par l'acétylcholine qui n’est pas dégradée et qui exerce alors ses propres effets toxiques
i. effets muscariniques (hypersécrétions…)
ii. effets nicotiniques (tremblements musculaires…)
iii. effets centraux (convulsions…)
Mécanisme d’action (3)
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
277

Dose létale moyenne par voie orale :
1 - 3 000 mg/kg PV selon les composés
278
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Doses toxiques
Très variables, liées à affinité de l'insecticide pour les cholinestérases
DL50 per os : 20 mg/kg : diazinon 1 000 mg/kg : malathion

Attention aux solutions externes en application étendue (erreurs de dilution, léchage, présentations chien/chat)
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Doses toxiques
Les chats sont plus sensibles que les chiens. Les oiseaux sont plus sensibles que les mammifères. Les jeunes sont plus sensibles que les adultes.
279

Intoxication accidentelle ou malveillante
Chien, Chat, Bovins
Surdosage volontaire ou non médicament, léchage ou ingestion du collier antiparasitaire
Utilisation d’un produit phytosanitaire à la place d’un médicament
Ingestion d’un médicament, d’un produit phytosanitaire ou biocide mal rangé.
280
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Circonstances d’intoxication

Délai de latence de 5 minutes à 24 heures
Evolution sur un mode aigu en moins de 24 h
La mort survient par insuffisance respiratoire
Les signes cliniques dominants sont dans l’ordre chronologique :
281
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Signes cliniques
i. Des signes muscariniques
ii. Des signes nicotiniques
iii. Des signes centraux

a. Myosis prononcé b. Augmentation des sécrétions (hypersalivation,
jetage, larmoiement, sudation), c. Diarrhée, d. Polypnée, dyspnée et toux du fait de la contraction
des fibres musculaires lisses, e. Bardycardie et hypotension, f. Incontinence urinaire du fait du relâchement
des sphincters.
282
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Signes cliniques
i. Des signes muscariniques ii. Des signes nicotiniques iii. Des signes centraux

a. Trémulations musculaires Localisées (face, paupières, langue et encolure)
puis généralisées et contractions musculaires involontaires responsables d’une démarche raide et saccadée puis faiblesse, difficulté du relever et paralysie
b. Souvent un myosis, parfois une mydriase c. Tachycardie
283
Signes cliniques
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
i. Des signes muscariniques ii. Des signes nicotiniques iii. Des signes centraux

a. Convulsions tono-cloniques permanentes
chez les Carnivores
b. Dépression avec prostration et coma chez les Herbivores
284
Signes cliniques
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
i. Des signes muscariniques ii. Des signes nicotiniques iii. Des signes centraux

Non spécifiques :
Déshydratation
Hypersécrétions digestives et respiratoires
Œdème pulmonaire
285
Lésions
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES

i. Diagnostic direct
ii. Diagnostic indirect (mesure de l’activité cholinestérasique)
286
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES

Prélèvements : sang total, contenu stomacal, foie et cerveau
Méthode : identification et dosage (molécule contaminante de l’environnement) par CLHP
287
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
i. Diagnostic direct

Prélèvements : sang total sur héparine et cerveau
288
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
ii. Diagnostic indirect
Mesure de l’activité cholinestérasique

Méthode de Mechel
sang ou cerveau + acétylcholine choline + ac. Acétique
Acétylcholine est ajoutée au prélèvement biologique et la variation de pH liée à la libération d’acide acétique est mesurée en pH métrie
289
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
ii. Diagnostic indirect
Mesure de l’activité cholinestérasique

L’interprétation doit se faire par rapport à un prélèvement chez un animal témoin sain
L’activité des cholinestérases est stable plusieurs jours à 25°C dans le cerveau, ce n’est pas le cas dans le sang qui doit être analysé dans les 24 h
290
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
ii. Diagnostic indirect
Mesure de l’activité cholinestérasique

i. Parasympatholytiques
ii. Réactivateur des cholinestérases
291
Spécifique
Traitement
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES

Corrigent les effets muscariniques mais pas les effets nicotiniques, ni les effets centraux
Atropine, Glycopyrrolate : répéter administration toutes les 4 à 6 h jusqu’à apparition des signes d’atropinisation (mydriase, sécheresse des muqueuses, tachycardie)
292
Traitement
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Spécifique
i. Parasympatholytiques

Atropine (Sulfate) 0,2 – 0,5 mg/kg PV ¼ par voie IV et ¾ par voie IM ou SC
Glycopyrrolate 0,1 mg/kg PV, Voie IV, IM ou SC
293
Traitement
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Spécifique
Le glycopyrrolate possède un meilleur indice thérapeutique et une action plus prolongée que l’atropine.
i. Parasympatholytiques

Composé de type oxime : R-CH=N-OH R possédant une fonction ammonium quaternaire
La pralidoxime se fixe sur le groupement phosphate de la cholinestérase phosphorylée et le détache de l'acétylcholinestérase qui est alors régénérée
294
Traitement
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Spécifique
ii. Réactivateur des cholinestérases : la pralidoxime

La fonction ammonium quaternaire de la pralidoxime permet sa fixation sur le site anionique de la cholinestérase
295
ii. Réactivateur des cholinestérases : la pralidoxime
pralidoxime
L’oxygène de sa fonction oxime réalise une attaque nucléophile sur l’atome de phosphore du toxique
Il se forme alors un complexe toxique-pralidoxime éliminable
(-)
Réactivation de l’acètylcholinestérase par la pralidoxime
site anionique site estérasique

La pralidoxime n’est efficace que lors d’intoxication par les organophosphorés
Lors d’intoxication par les carbamates, la pralidoxime n'est pas nécessaire étant donné la régénération spontanée de l'enzyme
296
Traitement
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Spécifique
ii. Réactivateur des cholinestérases : la pralidoxime

En pratique, ne sachant que rarement si l’animal est intoxiqué par un organophosphoré ou un carbamate
La pralidoxime n’a qu’un intérêt thérapeutique mineur.
Par ailleurs, celle-ci est coûteuse et possède une neurotoxicité propre
297
Traitement
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Spécifique
ii. Réactivateur des cholinestérases : la pralidoxime

Au bilan : la pralidoxime a peu d’intérêt en médecine vétérinaire
Si elle est utilisée, elle doit l’être dans les 48 premières heures avant le vieillissement irréversible de l’enzyme
Elle peut être administrée conjointement à un parasympatholytique
298
Traitement
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Spécifique
ii. Réactivateur des cholinestérases : la pralidoxime

Pralidoxime (CONTRATHION®)
20 mg/kg PV (Chien et Bovins) ou 4 mg/kg PV (Cheval)
Voie IV lente, IM ou SC
299
Traitement
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Spécifique
ii. Réactivateur des cholinestérases : la pralidoxime

Symptomatique Anticonvulsivants (diazépam, médétomidine, xylazine,…)
Réhydratation
Assistance cardiaque et/ou respiratoire
Eliminatoire Lavage cutané à l’eau et au savon (exposition cutanée)
Charbon actif (exposition cutanée ou orale)
300
Traitement
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES

Certains organophosphorés (trichlorfon, malathion) peuvent entraîner une toxicité se manifestant par une parésie du train postérieur évoluant vers une paralysie irréversible
Cette toxicité correspond à une dégénérescence Wallérienne des axones associée secondairement à une démyélinisation
301
Toxicité retardée des organophosphorés
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Symptomatologies particulières (1)

Cette toxicité retardée est très rarement observée chez les carnivores domestiques, davantage chez les félidés sauvages et les oiseaux
Elle apparaît dans les jours ou les semaines qui suivent une exposition de l’animal à une dose seuil
a. Parésie 24 à 48 h après « guérison » de l’animal CN - félins
b. Parésie des oiseaux
302
Toxicité retardée des organophosphorés
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Symptomatologies particulières (1)

Parésie 24 à 48 h après « guérison » de l’animal
Dans quelques cas, les animaux rendus à leur propriétaire sont ramenés à la consultation 1 à 2 jours plus tard pour une parésie avec difficulté de se relever et incapacité de déplacement.
L’évolution est favorable, spontanément en qq jours.
Cette symptomatologie reste inexpliquée
303
Toxicité retardée des organophosphorés
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Symptomatologies particulières (2)

Parésie des oiseaux
Le carbaryl et l’aldicarbe peuvent à dose très élevée
déclencher des paralysies des membres chez oiseaux
Ces paralysies sont réversibles en 1 à 24 j et leur déclenchement est indépendant d’une inhibition des cholinestérases.
304
Toxicité retardée des organophosphorés
INTOXICATIONSPAR LES INSECTICIDES ANTICHOLINESTERASIQUES
Symptomatologies particulières (3)

INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES
ET PYRETHRINOIDES
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
305

Pyréthrines et pyréthrinoïdes
Usage très large dans les domaines thérapeutique, phytosanitaire et biocide
Exposition des animaux à un risque d’intoxication aiguë, surtout les Chats
306
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Introduction

Composés organiques artificiels
Dérivés de l’acide chrysanthémique (extrait pyrèthre), esters comprenant un noyau cyclopropane
Propriétés insecticides Toxicité aiguë normalement réduite Absence de rémanence dans le milieu extérieur
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Définition
307
acide chrysanthémique

Groupe majeur d’insecticides
Développé à partir des années 1970
Faible toxicité pour les mammifères Absence de rémanence dans l’environnement
Chiffre d’affaires = 30% des antiparasitaires externes
chez les animaux de rente.
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Importance & Historique
308

CH3 H3C
O C
O
R (= alcool)
Cl
Cl H
C C
H H
Pyréthrinoïdes =
Esters dérivés du noyau cyclopropane
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Structure chimique
309

Deux groupes de pyréthrinoïdes en fonction de l’alcool estérifiant
+ Analogues
1. Pyréthrinoïdes de type I : non cyanés Pyréthrinoïdes de 1ère génération
Pyréthrinoïdes de 2ème génération
2. Pyréthrinoïdes de type II : cyanés
3. Analogues des pyréthrinoïdes : cyanés
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Classification
310

O
CH2 N
O
R =
i. Pyréthrinoïdes de type I
Alléthrine
Bioalléthrine Tétraméthrine
Pyréthrinoïdes de 1ère génération
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Classification
311
: Les plus nombreux, non cyanés

O
CH2
Perméthrine
Phénothrine
R =
Substituants aromatiques plus stables Halogénés (Br….)
Pyréthrinoïdes de 2ème génération
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Classification
312
i. Pyréthrinoïdes de type I : Les plus nombreux, non cyanés

O
CH C N
Noyau cyanophénoxybenzyle
Cyperméthrine
Cyfluthrine
Cyhalothrine
Deltamethrine
R =
ii. Pyréthrinoïdes de type II
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Classification
313
: Cyanés

O
C CH
Br
CH
CH3
O C
O
H3C
Br
H H
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Classification
Deltaméthrine
314
C N

Disparition du noyau cyclopropane
iii. Analogues des pyréthrinoïdes
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Classification
Fenvalérate Fluvalinate Flucithrinate Bromopylate
Fenvalérate
C N
315
: Cyanés

Liposolubles
Neutres (ni fonction acide, ni fonction basique)
Instables et non volatils
316
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Propriétés physiques et chimiques

Conséquences toxicocinétiques Dégradation très rapide (animaux supérieurs)
Conséquences toxicologiques Très faible toxicité en général Pas d'accumulation dans l'environnement
Instabilité
Lumière : Oxydation
Pyréthrines de 1ère génération
Hydrolyse : estérases
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Propriétés physiques et chimiques
317

Thérapeutiques : Traitement des ectoparasitoses [insectes et acariens]
Phytosanitaires :
Traitement des semences, des végétaux sur pied et des récoltes
Biocides :
Traitement insecticide et acaricide des locaux
318
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Usages

Résorption Rapide et complète par toutes les voies
Distribution
Homogène SNC
319
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Devenir dans l’organisme

Biotransformations
Hépatiques intenses
320
Poissons et insectes (abeille)
Biotransformations beaucoup plus réduites
Très forte toxicité pour ces espèces
Usages comme insecticides !!!
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Devenir dans l’organisme

Elimination
Urinaire rapide sous formes métabolisées
321
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Devenir dans l’organisme

Action nerveuse centrale et périphérique conduisant à un état d’hyperexcitabilité
Blocage de la fermeture des canaux à sodium voltage-dépendants
Entraînant une hyperactivité membranaire avec :
Salves répétitives [succession de plusieurs signaux constitue une salve] (pyréthrinoïdes de type I)
Dépolarisation prolongée (pyréthrinoïdes de type II)
322
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Mécanisme d’action (1)

Activation des récepteurs à l’acétylcholine
Freinage de la transmission GABAergique (pyréthrinoïdes de type II)
323
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Mécanisme d’action (2)

Dose létale moyenne par voie orale : 10-500 mg/kg PV
Les chats sont plus sensibles que les chiens
Ex : La dose minimale toxique de la perméthrine en solution
à 1 % correspond à une pulvérisation du spray pendant 30 s chez le chat adulte et pendant 5 à 6 s chez le chaton d’un mois !
324
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Doses toxiques

Intoxication accidentelle ou malveillante, surtout le Chat
Surdosage volontaire ou non de médicament, léchage ou ingestion du collier antiparasitaire
Utilisation d’un produit phytosanitaire à la place d’un médicament
Ingestion d’un médicament, d’un produit phytosanitaire ou biocide mal rangé
Contamination des aliments ou de l’eau d’abreuvement
325
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Circonstances d’intoxication

Délai de latence < 1 h
L’intoxication évolue le plus souvent sur un mode aigu en 12 à 48 h
La mort peut survenir par insuffisance respiratoire
Mais elle est rare (environ 5 % des intoxiqués)
326
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Signes cliniques

Le tableau clinique de l’intoxication par les pyréthrines et pyréthrinoïdes est voisin de celui de l’intoxication par les anticholinestérasiques
2 dominantes
i. Signes nerveux en hyper
ii. Signes digestifs et respiratoires
327
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Signes cliniques

a. Centraux (agressivité, hyperexcitabilité, tremblements, ataxie* et convulsions permanentes)
b. Périphériques (faiblesse et fasciculations musculaires)
328
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Signes cliniques
i. Signes nerveux en hyper
L'ataxie consiste en la perte de coordination des muscles des
membres lors de mouvements volontaires tels que la marche ou la préhension d'objets.
*

Signes digestifs (hypersalivation, vomissements et diarrhée)
Signes respiratoires (polypnée et dyspnée)
Plus rarement cardiaques (tachycardie) !
329
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Signes cliniques
ii. Signes digestifs et respiratoires

Expérimentalement chez le rat 2 syndromes sont observés à forte dose
Syndrome T : Dérivés non cyanés Trémulations, agressivité, hyperreflectivité…
prostration
Syndrome CS : Dérivés cyanés Evolution chronique Salivation, Hyperactivité des membres antérieurs,
tremblements…
330
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Signes cliniques

Non spécifiques : congestion marquée des organes
331
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Lésions

Diagnostic direct
Prélèvements : sang total, contenu stomacal, rein, foie, peau et cerveau
Méthode : identification et dosage (molécule contaminante de l’environnement) par CLHP ou CPG
332
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Diagnostic

Spécifique : aucun
Eliminatoire
Lavage cutané systématique à l’eau et au savon (exposition cutanée) et pose d’une collerette
Charbon actif (exposition orale ou même cutanée)
333
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Traitement

Réhydratation
Anticonvulsivants (médétomidine ou pentobarbital) ; fréquemment les convulsions ne rétrocédent pas à l’administration de diazépam ou de la xylazine
334
Symptomatique
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Traitement

Administration de parasympatholytiques
Atropine, Glycopyrrolate
Corrigent les signes d’hypersécrétion s’ils sont présents
Leur administration se fait à une dose 10 fois inférieure à celle nécessaire au traitement de l’intoxication par les anticholinestératiques
335
Symptomatique
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Traitement

Atropine (ATROPINE SULFATE)
0,02-0,04 mg/kg PV
Voie IM ou SC
Glycopyrrolate
0,01-0,02 mg/kg PV
Voie IM ou SC
336
Symptomatique
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Traitement

Les risques pour l’environnement sont faibles en raison de la biodégradabilité de ces substances.
Cependant les abeilles, poissons, les crustacés et autres animaux aquatiques sont très sensibles
CL50 chez le poisson inférieure à 10 ppb.
Le danger est particulièrement important dans des eaux fermées (mare, étang) où la dilution est moins rapide.
337
INTOXICATIONS PAR LES PYRETHRINES ET PYRETHRINOIDES
Risques pour l’environnement

INTOXICATIONS
PAR
LES MACROLIDES ENDECTOCIDES
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
338

Usage très large des macrolides ecto-endoparasiticides dans les domaines thérapeutique
Expose particulièrement les chiens de certaines races à un risque d’intoxication aiguë
339
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES
Introduction

Ensemble d’antibiotiques antiparasitaires Avermectines et les milbémycines
Origine naturelle (Streptomyces) S. avermitilis : Avermectines S. hygroscopus : Milbémycines
Semi-synthèse
Endectocides = macrolides antiparasitaires
Définition
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES
340

Définition
Structure hétérosidique
Spectre d’activité antiparasitaire large Parasites externes (insectes et acariens) Parasites internes (nématodes)
Toxicité aiguë Chiens certaines races
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES
341

2 groupes :
i. Avermectines
ii. Milbémycines
Structure et classification
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES
342

Hétérosides
Lactone macrocyclique
Disaccharide sur C13
∆ nombreuses
OH
13
1
O O
O 2 oses
O
O
22
i. Avermectines
343

Ivermectine
Doramectine
Abamectine*
Éprinomectine
Sélamectine
Ivermectine
* Abamectine est le seul composé naturel Mélange d’avermectines B1a et B1b.
i. Avermectines
344

Aglycones
Perte des oses en C13
Lactone macrocyclique
∆ nombreuses
OH
13
1
O O
O
O
O
22
ii. Milbémycines
345

Moxidectine
Milbémycine-oxime
Moxidectine
ii. Milbémycines
346

Liposolubles
Neutres (ni fonction acide, ni fonction basique)
± Stables
Sensibilité à l’oxydation (lumière)
Conservation solutions organiques dans flacons teintés.
347
Propriétés physiques et chimiques
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES

Usages thérapeutiques
Traitement :
Ectoparasitoses [insectes et acariens]
Némathelminthoses [ascaris, nématodes, larves de Diroflaria immitis,…]
348
Usages
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES

Résorption rapide et complète par toutes les voies
Distribution homogène, (foie et tissu adipeux) sans passage de la barrière hématoméningée
Biotransformations hépatiques très limitées
Elimination biliaire lente sous forme parentale avec cycle entéro-hépatique
349
Devenir dans l’organisme
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES

Des pompes à efflux (glycoprotéine P) rejettent dans le sang les endectocides qui ont franchi la barrière hémato-méningée
Cette sécrétion a lieu principalement dans les plexus choroïdes et les villosités arachnoïdiennes
Ces pompes à efflux sont à l’origine d’une imperméabilité parfaite de la barrière hémato-méningée
350
Mécanisme d’action toxique
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES

Un déficit génétique en pompes à efflux
Colley et dans un certain nombre de races canines brachycéphales est à l’origine d’une sensibilité à (ivermectine, métoclopramide).
351
Mécanisme d’action toxique
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES
« Qui a le crâne court »

Action nerveuse centrale et périphérique conduisant à des signes en hypo
Ouverture des canaux à chlorure des membranes neuronales entraînant un hyperpolarisation
Potentialisation de l’action du GABA
352
Mécanisme d’action toxique
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES

Dose létale moyenne par voie orale : > 50 µg/kg PV
Certaines races de chiens sont plus sensibles que d’autres (colleys et races brachycéphales) du fait d’une perméabilité inhabituelle de la barrière hématoméningée
353
Doses toxiques
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES
« Qui a le crâne court »

Intoxication accidentelle surtout chez le Chien
Utilisation hors AMM de spécialités injectables à base de macrolides ecto-endectocides (surtout d’ivermectine) destinée aux bovins
Avec ou sans surdosage !!!!
354
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES

Délai de latence de qq heures.
Evolution le plus souvent sur un mode subaigu en +ieurs jours
Des signes nerveux en hypo (apathie/prostration/sédation, ataxie, hyperesthésie, tremblements puis paralysie ascendante avec perte de conscience),
Hypersalivation
Mydriase
355
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES

Diagnostic direct
Prélèvements : sang total, foie, peau et cerveau
Méthode : identification et dosage par CLHP ou CPG
356
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES

Spécifique : aucun
Eliminatoire : charbon actif
Symptomatique
Anticonvulsivants (diazépam) si tremblements
Réhydratation et alimentation parentérale
357
Traitement
INTOXICATIONS PAR LES MACROLIDES ENDECTOCIDES

INTOXICATIONS
PAR L’AMITRAZ
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
358

Usage de l’amitraz dans les domaines thérapeutique et phytosanitaire
Expose notamment chez les Chiens à un risque d’intoxication aiguë
359
Introduction
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ
L’amitraz est une formamidine

CH3
CH3
N CH N
CH N
CH3
CH3
CH3
Structure
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ
amitraz
360

Liposoluble
Basique
Stable
361
Propriétés physiques et chimiques
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ

Thérapeutiques
traitement des ectoparasitoses [insectes et acariens]
Phytosanitaires traitement insecticide et acaricide des arbres
fruitiers
362
Usages
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ

Résorption rapide et complète par toutes les voies
Distribution homogène
Biotransformations hépatiques produisant un métabolite actif
Elimination urinaire sous forme métabolisée
363
Devenir dans l’organisme
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ

Action α 2 sympathicomimétique
action agoniste sur les récepteurs alpha-2-adrénergiques.
364
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ

Dose létale moyenne par voie orale
100 mg/kg PV
365
Dose toxique
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ

Surdosage médicament, léchage ou ingestion du collier antiparasitaire
Ingestion d’un produit phytosanitaire mal rangé
366
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ

L’amitraz est l’un des antiparasitaires le plus souvent incriminé dans des accidents thérapeutiques Chien
Ingestion du collier par chien
Port d’un collier par un chat
Surdosages (erreurs de dilution)
Usage hors AMM
(injection S/C de solutions à usage externe)
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ
367
L’amitraz est contre-indiquée chez certaines espèces (chat, cheval), certaines races de chien (chihuahuas)

Délai de latence de quelques heures
évolution sur un mode aigu en plusieurs jours
Signes cliniques dominants
Des signes nerveux en hypo apathie/prostration, ataxie, tremblements
Une sécheresse buccale, une constipation voire des vomissements
Une bradycardie
Une hypothermie et une hyperglycémie
368
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ

Diagnostic direct
Prélèvements : sang total, foie, contenu gastrique et cerveau
Méthode : identification et dosage (molécules contaminantes de l’environnement) par CLHP ou CPG
369
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ

Spécifique : α 2 sympatholytique(s)
Atipamézole (ANTISEDAN®)
0,2 mg/kg PV toutes les 2 h pendant 12 h
Voie IM
Puis si nécessaire
Yohimbine (YOHIMBINE HOUDE®)
0,1 mg/kg PV pendant 3 à 4 jours
Voie orale
370
Traitement
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ

Eliminatoire Charbon actif
Symptomatique Anticonvulsivants (diazépam) si ataxie ou
tremblements
Laxatif si constipation et/ou antivomitif si vomissements
371
Traitement
INTOXICATIONS PAR L’AMITRAZ

INTOXICATIONS ANIMALES
PAR LES HERBICIDES
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
372

Les intoxications par les herbicides sont moins fréquentes que celles par les insecticides et rodenticides
Les herbicides sont globalement moins toxiques que les insecticides et les rodenticides
Les herbicides constituent un groupe de pesticides très hétérogène dont la toxicité est extrêmement variable selon les composés !
373
Introduction
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Les herbicides « désherbants » sont des pesticides destinés à détruire les plantes « parasites des cultures »
Indispensables aux bons rendements de l’agriculture intensive
Se placent, avec les insecticides et les fongicides, en tête des ventes des produits phytosanitaires
374
Introduction
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Classification
Du point de vue chimique, on distingue 2 groupes :
1. Herbicides minéraux
2. Herbicides organiques
375
Propriétés générales des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

376
Herbicides minéraux
Les plus anciens
Herbicides organiques
Les plus récents, apparus il y’a 60 ans
Chlorate de soude Sulfate de fer Sulfate d’ammonium Cyanamide calcique
Dérivés de l’urée Aryloxyacides =
phythormones et triazines Carbamates Dinitrophénols, aminotriazole
et glyphosate Paraquat
Classification

Importants à envisager car ils conditionnent en partie le risque toxique
L’activité d’un herbicide se caractérise par :
a. Sa sélectivité
b. Son mode de pénétration dans la plante
c. Son mécanisme d’action
377
Mécanismes d’action des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

On distingue :
Herbicides totaux : détruisent ou empêchent le développement de toute végétation en terrain non cultivé (allées, trottoirs, voies de chemin de fer,…)
Herbicides sélectifs : respectent certaines plantes cultivées, sont les plus intéressants en agriculture
378
Mécanismes d’action des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
a. Sélectivité

On distingue :
Herbicide de contact : pénètrent en surface mais pénétration limitée aux premières couches cellulaires
Herbicides systémiques : sont absorbés par les racines ou par les feuilles puis véhiculés par la sève dans le végétal.
379
Mécanismes d’action des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
b. Mode de pénétration

On distingue selon le stade de développement de la plante :
Herbicides actifs sur les germes et les graines
Herbicides à action foliaire qui détruisent la plante développée
380
Mécanismes d’action des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
c. Mécanisme d’action

On distingue 2 mécanismes d’action :
1. Non spécifique de type caustique
Herbicides minéraux
2. Spécifique
Herbicides organiques
381
Mécanismes d’action des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

3 principaux types d’action herbicide sont connus :
i. Action sur la synthèse protéique et la division cellulaire
ii. Inhibition de la respiration cellulaire
iii. Perturbation de la photosynthèse
382
Mécanismes d’action des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Mécanisme d’action spécifique : Herbicides organiques

i. Action sur la synthèse protéique et la division cellulaire :
Inhibition ou perturbation du métabolisme
Arrêt de la croissance et de la multiplication cellulaire
383
Mécanismes d’action des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Mécanisme d’action spécifique : Herbicides organiques

ii. Inhibition de la respiration cellulaire
Agents découplants de la phosphorylation oxydative (permettant la synthèse d’ATP)
384
Mécanismes d’action des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Mécanisme d’action spécifique : Herbicides organiques

iii. Perturbation de la photosynthèse
Action sur la phase lumineuse de la photosynthèse et perturbation du transport d’électrons permettant les photo-réactions.
385
Mécanismes d’action des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Mécanisme d’action spécifique : Herbicides organiques

En réalité, l’action des herbicides est souvent multifocale et fait intervenir plusieurs mécanismes d’action dont l’un d’entre eux prédomine généralement
Par ailleurs, il convient de prendre en compte dans l’évaluation du risque toxique d’éventuels effets néfastes, dus non pas à la matière active herbicide, mais aux solvants et adjuvants des préparations commerciales
386
Mécanismes d’action des herbicides
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

2 modes d’utilisation connus
risques d’exposition différents pour les animaux :
Utilisation non agricole :
en ville ou en jardins d’agrément
Utilisation agricole :
en particulier pour les céréales, les vergers et les vignes
387
Mode d’utilisation
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Forme liquide concentrée
solution, suspension ou émulsion à diluer au moment de l’emploi
Forme solide
granulés ou microgranulés à épandre directement sur le sol.
388
Présentations
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Ingestion directe de préparations herbicides
Ce risque concerne les animaux domestiques par consommation de l’herbicide (mal rangé) directement
389
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Intoxication durant le traitement, par inhalation, contact cutané ou oculaire
Ce risque concerne l’agriculteur, les animaux domestiques à proximité, mais surtout les animaux sauvages vivant dans les cultures.
Il est favorisé par les facteurs climatiques (vent, température).
390
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

L’inhalation est source d’irritation des voies respiratoires
Le contact cutané résorption notable (dinitrophénols)
La présence de l’herbicide sur le pelage ou les coussinets plantaires conduit l’animal à se lécher, avec un effet irritant souvent intense sur la langue.
Le contact oculaire est parfois à l’origine de lésions sérieuses car certains produits sont très caustiques
391
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Intoxication durant le traitement, par inhalation, contact cutané ou oculaire

L’intoxication par consommation de végétaux traités, volontairement ou accidentellement, est une circonstance très souvent évoquée par les éleveurs, mais ne correspond en fait que rarement à la réalité
392
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Intoxication par les végétaux traités

Le risque existe pour les animaux domestiques :
par contamination de leur source d’abreuvement,
mais surtout pour les poissons lors de pollution des plans d’eau
393
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Intoxication par eau contaminée

Les herbicides sont rarement employés dans ce but !
394
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Intoxication par malveillance

Sur le plan des risques d’intoxication clinique, on distingue 2 groupes d’herbicides :
a. Un groupe d’herbicides possédant une toxicité importante
b. Un groupe d’herbicides possédant une toxicité nettement plus faible
395
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Risque d’intoxication

a. Groupe d’herbicides à toxicité importante
Mécanisme d’action bien connu
Symptomatologie bien caractérisée
Chlorate de soude,
Dinitrophénols,
Dipyridiliums,
Sulfate de fer.
396
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Risque d’intoxication

b. Groupe d’herbicides à toxicité plus faible
Plus rarement responsable d’intoxication
Manifestations cliniques peu caractéristiques
Tous les autres herbicides
397
Circonstances d’intoxication
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Risque d’intoxication

INTOXICATIONS
PAR LE CHLORATE DE SOUDE
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
398

Le chlorate de sodium, aussi appelé chlorate de soude (NaClO3), est utilisé comme désherbant
Oxydant puissant
399
Introduction
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Na+
chlorate de sodium

Cristaux blancs, artificiellement colorés en jaunes dans les préparations
Saveur salée
Hydrosoluble et neutre
Oxydant
Très inflammable
Très rémanent (plusieurs mois dans le sol)
400
Propriétés physiques et chimiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Herbicide total absorbé par les racines
Emploi, soit par arrosage en solution diluée
Soit « à la volée » sur les chemins, par les particuliers et les professionnels de la voirie
401
Usages
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Action caustique Irritation de la peau et des muqueuses
Action méthémoglobinisante • Par oxydation par CIO3
- du Fe2+ (hémoglobine) Fe3+ (méthémoglobine) Anoxie
Action hémolytique • Par fragilisation de la membrane des hématies Anoxie, ictère et signes rénaux
402
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Dose létale moyenne par voie orale
500 à 5 000 mg/kg PV
500 (chien)
1 000 (Bovins)
2 000 (Ovins)
5 000 (volaille)
403
Doses toxiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

La dose létale moyenne est élevée
Mais l’intoxication est facilitée par :
la saveur salée appétente du chlorate de soude
la concentration élevée en chlorate de soude des préparations herbicides (80 à 90 %)
les doses d’emploi élevées
404
Doses toxiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

2 formes :
i. Forme aiguë
ii. Forme subaiguë
405
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Forme aiguë
Délai de latence de quelques minute à une heure
Evolution en moins de 24 heures
Diarrhée et coliques
Signes liés à la méthémoglobinémie et à l’hémolyse
Faiblesse, démarche chancelante,
polypnée, cyanose,
coloration brun chocolat des muqueuses et du sang, coloration café des urines,
prostration ou convulsions en fin d’évolution 406
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Forme subaiguë
L’intoxication correspond à une évolution plus lente et plus atténuée des troubles sanguins et des signes respiratoires associés.
2 jours après l’ingestion, apparaissent
Un ictère
Des signes rénaux
oligurie, albuminurie et hémoglobinurie
407
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

lésions spécifiques d’un toxique méthémoglobinisant et hémolytique
Gastroentérite,
Cyanose de la langue et des muqueuses,
Sang brun chocolat et épais,
Congestion du foie, de la rate et des poumons,
Coloration brun grisâtre des tissus,
Avec, en plus dans la forme subaiguë, dégénérescence graisseuse du foie et lésions rénales
408
Lésions
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

i. Diagnostic indirect
ii. Diagnostic direct
409
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Diagnostic indirect
Prélèvements : sang total à envoyer au laboratoire
en moins de 24 heures
Méthode : dosage de la méthémoglobine
410
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Diagnostic direct
Prélèvements : sang total, urines et contenu
digestif à envoyer au laboratoire en moins de 24 heures
Méthode : identification (molécule étrangère à l’organisme) par des réactions colorées qualitatives
411
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Spécifique Bleu de méthylène
(1 mg/kg PV par voie IV en solution aqueuse à 1 %) Et /ou acide ascorbique (20 mg/kg par voie IV)
Traitements peu efficaces !!!
Symptomatique
Pansement digestif et éventuellement transfusion sanguine
Eliminatoire Charbon actif, diurèse neutre forcée.
412
Traitement
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

INTOXICATIONS
PAR LES DINITROPHENOLS
ET LES BENZONITRILES
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
413
En raison de leur toxicité, en particulier vis-à-vis des écosystèmes aquatiques, leur vente et leur utilisation sont désormais interdites.

Dinitrophénols = colorants nitrés
Herbicides organiques les plus anciens
Coût intéressant
On rattache aux dinitrophénols les benzonitriles Mécanisme d’action similaire
414
Introduction
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Le 2,4-dinitrophénol est un composé chimique aromatique de formule C6H4N2O5.
Un des 6 isomères du dinitrophénol
415
2,4-dinitrophénol 2
4
1
Structure chimique
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Le benzonitrile, aussi appelé cyanobenzène, est un composé organique à odeur d’amande
416
Benzonitrile
Structure chimique
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Poudres de couleur jaune orangé
Liposolubles et acides (pKa de 4 à 5)
Oxydants
417
Propriétés physiques et chimiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Herbicides sélectifs de contact efficaces sur les plantes jeunes
Par perturbation de la phosphorylation oxydative empêchant les plantes jeunes de se régénérer après destruction des parties aériennes.
418
Mode d’action
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

i. Action découplante de la phophorylation oxydative
ii. Action de perméabilisation des membranes biologiques
iii. Action méthémoglobinisante
419
Mécanisme d’action toxique
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Action découplante de la phophorylation oxydative* : L’énergie produite au cours des oxydations cellulaires ne
peut être mise en réserve sous forme d’ATP
Ce qui conduit à une carence en ATP avec perturbation de nombreux métabolismes
Néanmoins, l’oxydation des glucides se poursuit et l’énergie libérée qui ne peut être stockée se dégage sous forme de chaleur
420
Mécanisme d’action toxique
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
La phosphorylation oxydative est une voie métabolique qui utilise l'énergie libérée par l'oxydation des nutriments pour la production d'ATP.
*

Action de perméabilisation des membranes biologiques
Aux protons H+
Du fait de la perturbation du transport des électrons de la chaîne respiratoire
mort cellulaire du fait des protons H+ qui envahissent le cytoplasme
421
Mécanisme d’action toxique
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Action méthémoglobinisante
Par oxydation du Fe2+ de l’hémoglobine en Fe3+ de la méthémoglobine uniquement chez les Ruminants
Seuls les dérivés réduits des dinitrophénols ont cette action, la réduction se produisant uniquement sous l’effet de la flore microbienne du rumen anoxie
422
Mécanisme d’action toxique
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Dose létale moyenne par voie orale :
10 à 50 mg/kg PV
La dose létale moyenne des benzonitriles est plus élevée (DL50 par voie orale chez le rat : 200 mg/kg)
423
Doses toxiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

i. Formes aiguë
ii. Forme subaiguë
424
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Formes aiguë Délai de latence de quelques heures Evolution en moins de 48 heures
Les signes cliniques dominants sont :
- Hyperthermie élevée (40 à 41°C), - Faiblesse musculaire, - Polypnée, - Soif intense et une déshydratation progressive, - Coloration jaune orangé de la peau ou des muqueuses
du fait de la coloration des dinitrophénols (ce n’est pas un ictère !)
425
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Forme subaiguë
L’intoxication se traduit principalement par une fonte musculaire importante.
426
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Lésions non spécifiques
Congestion généralisée,
Dégénérescence hépatique,
Œdème pulmonaire
Coloration jaune orangé de la peau et des muqueuses parfois masquée chez les ruminants par l’action méthémoglobinisante du toxique
427
Lésions
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Diagnostic direct
Prélèvements : sang total, urine et contenu digestif
Méthode : identification (molécule étrangère à l’organisme) par des réactions qualitatives
428
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Spécifique :
ATP (ATEPADENE®,…) ; traitement peu efficace !
Chez les Ruminants, bleu de méthylène (1 mg/kg PV par voie IV en solution aqueuse à 1 %) et/ou acide ascorbique (20 mg/kg par voie IV)
Symptomatique : refroidissement (compresses froides, local frais,…), réhydratation, analeptiques respiratoires
Eliminatoire : diurèse forcée
429
Traitement
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Attention : l’administration d’atropine, par son action anti-sécrétoire, limite les possibilités de dissiper la chaleur et aggrave l’intoxication.
Il est donc particulièrement important de ne pas confondre cette intoxication avec une intoxication par les insecticides et acaricides anti-cholinestérasiques.
430
Traitement
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

INTOXICATIONS
PAR LES DIPYRIDILIUMS
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
431

Les dipyridiliums se caractérisent sur le plan structural par la présence de 2 cycles « pyridine »
2 représentants : paraquat et diquat.
432
Paraquat Diquat
Introduction
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Poudres de couleur blanche
Hydrosolubles
Stables en milieu acide, instables en milieu alcalin
Faiblement rémanents
433
Propriétés physiques et chimiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Herbicides sélectifs absorbés uniquement par les parties vertes de la plante
Perturbateurs de la photosynthèse en inhibant le transport des électrons permettant la réduction du NADP+ en NADPH
Désherbage des vergers, de la vigne et de la luzerne et défanage des pommes de terre
434
Usages
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Après une faible résorption orale (< 30 %)
Action caustique : irritation de la peau et des muqueuses
Action néphrotoxique limitée (surtout diquat)
Action cytotoxique pulmonaire (surtout paraquat)
435
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Action cytotoxique pulmonaire (+++ paraquat)
Il y’a déviation du transport des électrons
Apparition de radicaux libres
Ces derniers provoquent la peroxydation des lipides membranaires (R-O-O-R‘)
D’où des lésions importantes des membranes cellulaires, des organites (mitochondries, lysosomes…)
D’autant plus que la carence en NADPH empêche la réduction du glutathion qui permettrait la réduction des radicaux libres
436
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Dose létale moyenne par voie orale : 50 mg/kg PV
Le chien apparaît comme une espèce particulièrement sensible
Les doses toxiques peuvent être facilement atteintes du fait des concentrations élevées des préparations avant et après dilution (40-200 g/l)
437
Doses toxiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Après un délai de latence < 1 heure
l’intoxication évolue en 2 phases :
1ère phase
2ème phase
438
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

1ère phase
Signes digestifs : hypersalivation, douleur buccale, coliques, vomissements et diarrhée
Dans le cas de l’ingestion d’une dose élevée, l’animal
meurt en 72 heures avec myocardite et nécrose hépatorénale
Dans le cas de l’ingestion d’une dose faible, cette 1ère phase de 2 à 3 jours peut être suivie d’une phase de rémission de 1 à 2 jours avant que n’apparaisse la 2ème phase.
439
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

2ème phase
Signes respiratoires, polypnée, dyspnée, toux, avec à terme, détresse respiratoire intense, cyanose des muqueuses et asphyxie
Insuffisance rénale possible chez le chien
Evolution sur le mode subaigu à chronique en 1 à 4 sem, fibrose pulmonaire.
440
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Non spécifiques
Congestion des muqueuses digestives, du foie, des reins et des poumons,
Œdème et fibrose pulmonaire jamais observée chez les ruminants,
Hémorragies et collapsus alvéolaires et parfois nécrose tubulaire rénale.
441
Lésions
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Diagnostic direct
Prélèvements : sang total, urines et contenu digestif
Méthode : identification (molécule étrangère à l’organisme) par des réactions qualitatives
Possible uniquement dans les 2 à 3 premiers jours qui suivent l’intoxication
442
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Très sombre
En raison de la propagation en chaîne des réactions de peroxydation membranaire
443
Pronostic
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Spécifique : aucun
Symptomatique : antioxydants (acide ascorbique et/ou vitamine E) peu efficaces, AIS
Eliminatoire :
Lavage gastrique avec du charbon activé dans les premières heures
Diurèse neutre forcée
444
Traitement
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

INTOXICATIONS
PAR LE SULFATE DE FER
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
445

Poudre de couleur gris verdâtre, Colorée Artificiellement en orange
Hydrosoluble
446
Propriétés physiques et chimiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Herbicide sélectif sous forme de poudre ou de granulés utilisé pour détruire les mousses dans les gazons
447
Usages
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Action caustique : irritation de la peau et des muqueuses
Action hépatique : hépatite aiguë cytolytique
Action toxique sur la paroi des capillaires : troubles électrolytiques avec fuite de plasma cardiovasculaire
448
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Dose létale moyenne par voie orale
200 à 600 mg/kg PV
449
Dose toxique
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Délai de latence de moins d’1 heure
1ère phase
Signes digestifs : coliques, vomissements parfois sanguinolents, diarrhée et coloration parfois orange des muqueuses labiales et buccale,
2ème phase (si la dose ingérée est suffisante)
Etat de choc : collapsus cardiovasculaire et coma souvent convulsif.
450
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Lésions non spécifiques :
Œdème, ulcérations et hémorragies des muqueuses digestives
Nécrose et dégénérescence hépatique
451
Lésions
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Diagnostic direct
Prélèvements : plasma et contenu digestif
Méthode : identification et dosage de fer
452
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Favorable
453
Pronostic
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Spécifique
Déféroxamine (DESFERAL®) 20 mg/kg PV.
IV lente (perfusion) ou IM
agit en formant avec le fer un complexe hydrosoluble
éliminable dans les urines
Symptomatique
Assistance cardiovasculaire
Pansements digestifs
454
Traitement
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Eliminatoire
Administration orale de bicarbonate de sodium dans les premières heures suivant l’ingestion du toxique
agit en formant du carbonate ferreux très peu hydrosoluble et donc très peu résorbé
455
Traitement
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

INTOXICATIONS
PAR LES PHYTOHORMONES
OU ARYLOXYACIDES
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
456

Les herbicides de la famille des phytohormones = aryloxyacides, sont des dérivés :
de l’acide phénoxyacétique,
de l’acide phénoxypropionique
ou de l’acide phénoxybutyrique.
Les principaux représentants sont le
Le 2,4-D « 2,4-Dichlorophenoxyacetic acid »
Le 2,4-MCPA « acide (4-chloro-2-méthylphénoxy) acétique »
Le mécoprop « méthylchlorophénoxypropionic acid »
457
Introduction
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

L'acide 2,4-dichlorophénoxyacétique (2,4-D)
est un désherbant sélectif contre les mauvaises herbes
mais inactif sur le gazon et les céréales
Constituant de l'agent orange, herbicide utilisé à large
échelle durant la guerre du Vietnam.
Largement utilisé en Tunisie
458
2,4-D
Introduction
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

459
L'agent orange est à la base un mélange de 2 herbicides : l'acide 2,4-dichlorophénoxyacétique (2,4-D) et l'acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique (2,4,5-T)
Introduction
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

460
Mécoprop : Méthylchlorophénoxypropionic acid
MCPA : 2-Methyl-4-ChlroPhenoxyAcetic acid
Structures
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Poudres cristallines blanches
Hydrosolubles et acides (pKa = 2 à 3)
Rémanents (un à plusieurs mois)
461
Propriétés physiques et chimiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Herbicides systémiques à pénétration foliaire utilisés en post-levée, notamment pour les céréales et les prairies mais aussi pour les gazons
Action par analogie avec les auxines, substances secrétées par la plante pour stimuler sa croissance
Croissance exagérée entraînant la mort de la plante !
462
Usages
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Herbicides utilisés sous forme d’acide, d’esters propyliques ou de sels de sodium ou d’amines
Les sels de sodiums et les amines étant hydrosolubles, conduisent à la formation de solutions très alcalines, donc très irritantes
463
Usages
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Action caustique
Irritation de la peau et des muqueuses
Autres actions toxiques systémiques inconnues !!!
464
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Dose létale moyenne par voie orale
100 mg/kg PV (Chien)
Les carnivores domestiques sont plus sensibles que le rat (DL50 par voie orale rat = 350 mg/kg PV)
Les toxiques acides sont plus lentement éliminés dans les urines acides des Carnivores domestiques !!!
465
Doses toxiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Délai de latence de quelques heures.
1ère phase
Signes digestifs : hypersalivation et vomissements
2ème phase (si la dose ingérée est suffisante)
Signes neuromusculaires : myoclonies et spasmes musculaires (localisés surtout au niveau du train postérieur), ataxie et incapacité à se tenir debout, tremblements voire convulsions intermittentes
466
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Lésions non spécifiques
467
Lésions
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Diagnostic direct
Prélèvements : urines
Méthode : identification (molécule étrangère à l’organisme)
468
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Favorable
469
Pronostic
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Spécifique : aucun
Symptomatique
Anticonvulsivants et pansements digestifs
Eliminatoire
Diurèse forcée alcaline
470
Traitement
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Toxicité indirecte
augmentent la consommation de plantes toxiques
augmentant la toxicité de certains végétaux
471
Autres effets toxiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

En augmentant la consommation de plantes toxiques
Habituellement, la plupart des végétaux toxiques sont peu appréciés des animaux
L’application de phythormones en quantité insuffisante pour les détruire peut cependant entraîner des modifications de leur métabolisme
Ce qui conduit à la perte de leur amertume ou de leurs propriétés répulsives, d’où un risque d’intoxication végétale
472
Autres effets toxiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

En augmentant la toxicité de certains végétaux
En modifiant le métabolisme azoté du végétal, les phythormones pourraient conduire à l’augmentation de la concentration en principe toxique
Par exemple, les hétérosides cyanogénétiques, les nitrates ou les alcaloïdes
473
Autres effets toxiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Effets sur la reproduction
Phythormones administrés à dose élevée dans l’alimentation de différentes espèces d’oiseaux, provoquent une baisse du taux de ponte et d’éclosion
474
Autres effets toxiques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

INTOXICATIONS
PAR LE GLYPHOSATE
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
475

Le glyphosate = (N-(phosphonométhyl)glycine) est un désherbant total, herbicide non sélectif
476
Glyphosate
Introduction
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Herbicide non sélectif systémique
+ de 400 préparations dont la plus connue est le ROUNDUP® : largement utilisé par les agriculteurs et les particuliers
477
Introduction
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Action irritante et caustique
478
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES
Dose létale moyenne par voie orale
3 000 mg/kg PV (Chien)
Dose toxique

Après ingestion
Signes digestifs : hypersalivation, gingivite, glossite avec difficulté de déglutition et vomissements
Après projection oculaire
Conjonctivite et parfois ulcérations cornéennes
479
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Diagnostic direct
Prélèvements : contenu digestif et urines
Méthode : identification (molécule étrangère à l’organisme)
480
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Favorable
481
Pronostic
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Spécifique : aucun
Symptomatique : Antivomitif, pansements digestifs et anti-inflammatoires
Eliminatoire :
Charbon activé et diurèse neutre forcée
482
Traitement
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

INTOXICATIONS
PAR LES AUTRES
FAMILLES D’HERBICIDES
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2016-2017
483

i. Triazines
ii. Dérivés de l’urée
iii. Aminotriazole
iv. Carbamates et amides
484
Principales familles et usages
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Triazines
Atrazine, simazine,…
Herbicides sélectifs systémiques agissant
par perturbation de la photosynthèse
485
Atrazine
Principales familles et usages
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Dérivés de l’urée
Diuron, linuron, isoproturon,…
Herbicides sélectifs systémiques agissant par
perturbation de la photosynthèse
486
Diuron
Principales familles et usages
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Aminotriazole
Herbicide rémanent (plusieurs mois) très utilisé en
viticulture et généralement associé aux triazines
perturbe la photosynthèse en inhibe la synthèse de chlorophylle
inhibe la synthèse d’ADN et donc la division cellulaire 487
Principales familles et usages
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Carbamates et amides (triallate, phenmédiphame, carbétamide,…)
triallate
Herbicides rémanents (amides) ou non rémanents (carbamates) agissant en inhibant la synthèse d’ADN ou la formation du fuseau mitotique et donc la division cellulaire Aucune action anti-cholinestérasique !!!
488
Principales familles et usages
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

méconnu
489
Mécanisme d’action
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Dose létale moyenne par voie orale : > 1 000 mg/kg PV
Les animaux domestiques semblent plus sensibles que les rongeurs de laboratoire
490
Dose toxique
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Signes digestifs hypersalivation, vomissements, diarrhée et atonie
ruminale
Signes neuromusculaires faiblesse musculaire, démarche anormale (« l’animal
marche sur des œufs »), prostration et amaigrissement (uniquement en cas d’ingestion réitérée)
Signes de détresse respiratoire uniquement chez les Ruminants
491
Signes cliniques
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Lésions non spécifiques
Congestion généralisée, dégénérescence hépatique, petites hémorragies sur divers organes
492
Lésions
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Diagnostic direct
Prélèvements : contenu digestif et urines
Méthode : identification (molécule étrangère à l’organisme)
493
Diagnostic de laboratoire
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Favorable
494
Pronostic
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES

Spécifique : aucun
Symptomatique : anti-vomitifs, pansements digestifs et hépato-protecteurs
Eliminatoire : charbon activé et diurèse neutre forcée
495
Traitement
INTOXICATIONS PAR LES HERBICIDES