Tous motivés pour la rentrée

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Tous motivés pour la rentrée N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 Les parents de la table ronde Rencontre entre des parents d’élèves et le président du Conseil départemental Des lieux pour aller mieux L’Aide sociale à l’enfance accompagne familles et ados en difÔculté Plantu fait la paix avec ses dessins Son association, Cartooning for Peace, va à la rencontre des collégiens L 12 D li 18 Pl t f it 30

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Tous motivés pour la rentrée

N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015

Les parents de la table rondeRencontre entre des parents d’élèves et le président du Conseil départemental

Des lieux pour aller mieuxL’Aide sociale à l’enfance accompagne familles et ados en dif culté

Plantu fait la paix avec ses dessinsSon association, Cartooning for Peace, va à la rencontre des collégiens

L12

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Pl t f it30

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9’’8et é

Climat. Cet été, le Tour Alternatiba a parcouru 5�637 km à vélo et mobilisé des milliers de personnes autour du changement climatique qui sera débattu cet automne lors la conférence climat de l’Onu (COP21). Les 25 et 26 septembre, le Alternatiba s’arrêtera à Montreuil, Aubervilliers et L’Île-Saint-Denis.

L’été du Canal. Deux mois d’activités ludiques, sportives ou culturelles le long des berges du canal de l’Ourcq ont permis à des milliers d’habitants de Seine-Saint-Denis de faire la fête ou de se ressourcer au bord de l’eau.

L’éle Det de

En partenariat avec l’Unicef. Vous avez jusqu’au 30 septembre pour aller «�fouler au pied�» l’exposition photos sur les Droits de l’enfant collée sur les allées du parc départemental Georges-Valbon.

Clichy-sous-Bois. Le centre aquatique du collège Louise-Michel, inauguré le 10 octobre, sera bientôt opérationnel pour les 700 élèves de l’établissement mais aussi pour les enfants des écoles primaires, les associations et la population clichoises.

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9’’86. Le sociétaire du Club d’athlétisme de Montreuil Jimmy Vicaut a battu le record de France du 100 m et égalé le record d’Europe, lors du meeting Areva au Stade de France le 4 juillet dernier.

L’été en herbe. En partenariat avec l’État et les communes, le Département a mis en place un dispositif estival de sports et de loisirs pour l’ensemble des familles et des jeunes de Seine-Saint-Denis.

DERNIERE MINUTE

Information sur le chèque réussite Les élèves de 6e faisant leur rentrée dans les 125 collèges publics de la Seine-Saint-Denis devaient bénéficier d’un « chèque réussite » de 200 € destiné à l’achat de fournitures et d’équipements scolaires. Mais suite à un référé déposé devant le tribunal administratif par les conseillers départementaux d’opposition, la délibération autorisant la mise en place du chèque est suspendue. Quelque 18 000 familles de Seine-Saint-Denis se voient ainsi privées d’une aide financière très attendue… Le Département a bien entendu immédiatement fait appel de cette décision du tribunal. Il sera xé en septembre et mettra tout en œuvre pour que cette mesure soit effective le plus rapidement possible. Des informations complémentaires seront très prochainement mises en ligne sur le site internet du Conseil départemental.

seine-saint-denis.fr

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Sommaire

4 N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

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#SSD93

30PLANTU DESSINE POUR LA PAIX Le dessinateur travaille avec les collégiens du 9-3 sur la liberté d’expression.

35A PLEIN CORPS Le slameur Grand Corps Malade est attaché à Saint-Denis, où il a grandi.

38 MONTREUIL, BERCEAU DU MAGE MÉLIÈS Le 19 septembre, le cinéma Le Méliès inaugurera ses six nouvelles salles à Montreuil, où les premiers studios de cinéma du monde ont vu le jour.

26LE COURS DE BABEL24 heures dans le seul collège international du département, ouvert en 2014 à Noisy-le-Grand.

18DES LIEUX POUR ALLER MIEUXAider les enfants, les papas et les mamans : Du Breuil et Etap’ado sont deux lieux d’accueil alternatifs soutenus par le Conseil départemental.

Service public

Mémoire

Ils et elles font la Seine-Saint-Denis

Le magazine d’information du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis N°45 septembre-octobre 2015 CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA SEINE-SAINT-DENIS 93006 BOBIGNY CEDEX Tél.: 01 43 93 94 67 // [email protected] // Directeur de la rédaction : Olivier Cessot Rédactrice en chef : Sabine Cassou - 01 43 93 94 60 - [email protected] Rédaction : Isabelle Lopez - 01 43 93 94 19 - [email protected] Georges Makowski - 01 43 93 94 69 - [email protected] - Christophe Lehousse - 01 43 93 94 37 - [email protected] Ont collaboré à ce numéro : C. Bardavid, N. Dubessay, E. Sabado Photothèque : Valérie Melle - 01 43 93 94 54, Betty Sotot 01 43 93 77 83 Secrétariat : Sylvie Dorr - 01 43 93 94 67 Photos de couverture : E. Garault, B. Lévy, F. Bajande Direction artistique et maquette : JBA d’après la maquette originale de La Commune Secrétariat de rédaction : JBA Abonnements [email protected] Crédits photo F. Bajande : p. 28 J.C. Doré : p. 9 Getty Images : p. 24 S. Htau : p. 8 P. Lecomte : p. 2, 3 J.L. Luyssen : p. 2, 11, 29, 39 T. Maheu : p. 34 M. Mazzanti : p. 27 A. Monnic/Presse Sport : p. 3

6 DÉCOUVREZ LES PRÉSENTS DU PASSÉ« Le patrimoine du XXIe siècle, une histoire d’avenir » : c’est le thème des Journées du patrimoine, les 19 et 20 septembre.

Rendez-vous

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Sommaire

5N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Imprimé sur papier

recyclé

Mémoire

M. Mylonas : p. 10 F. Rondot : p. 6, 7 D. Ruhl : p. 2, 20, 22, 23, 25, 34 Impression Public Imprim Distribution : Champar, Isa + Tirage : 650 000 exemplaires N° ISSN : 1969-9727 Directeur de la publication : Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis www.seine-saint-denis.fr Imprimé sur du papier sans chlore. Pour toutes réclamations concernant la diffusion du magazine, écrivez à : [email protected] si vous habitez à : Aubervilliers, La Courneuve, L’Ile Saint-Denis, Pierre tte, Saint-Denis, Stains, Villetaneuse, Saint-Ouen, Bagnolet, Bobigny, Drancy, Montreuil, Les Lilas, Le Pré Saint-Gervais, Pantin, Romainville, Le Bourget, Dugny, Epinay-sur-Seine. [email protected] si vous habitez à :Aulnay-sous-Bois, Bondy, Clichy-sous-Bois, Coubron, Gagny, Gournay-sur-Marne, Le Blanc-Mesnil, Le Raincy, Les Pavillons-sous-Bois, Livry-Gargan, Montfermeil, Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Noisy-le-Sec, Rosny-sous-Bois, Sevran, Tremblay-en-France, Vaujours, Villemomble, Villepinte.

Ensemble pour la réussite de nos enfants12

Cartables, restauration scolaire, équipements numériques… Le 1er juillet dernier, des parents d’élèves ont échangé à bâtons rompus avec le président du Conseil départemental. Conclusion : c’est ensemble qu’on peut avancer !

À la une

Stéphane Troussel président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis

Nous avons choisi de travailler plus étroitement avec l’Éducation nationale

afi n de renforcer de manière très importante le numérique et l’équipement informatique dans tous les collèges. Ce projet d’ampleur départementale doit nous permettre de rattraper en quelques années le retard pris dans ce domaine.�» (Lire page 13)

«

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6 N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS6 N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015S SEINE-SAINT-DENIS

Les Journées européennes du patrimoine sont l’occasion pour le grand public de découvrir des trésors insoupçonnés, d’ordinaire cachés derrière des portes.Le thème de cette année est « Le patrimoine du XXIe siècle, une histoire d’avenir », ou comment les créations les plus récentes sont en passe de devenir le patrimoine de demain. Bonnes visites !

Les 19 et 20 septembre Journées européennes du patrimoine

Découvrez les présentsdu passé

Saint-Denis

Sortez de votre réserveAU MUSÉE DES ARTS ET MÉTIERS

Visites guidées des réserves, des ateliers de moulage et planches gravées des musées nationaux. 61 rue du Landy à La Plaine-Saint-Denis (Saint-Denis)Adultes et enfantsInscriptions sur tourisme93.com

Pantin

Lisez l’avenirAUTOUR DU CANAL

La reconversion urbaine de Pantin et du canal de l’Ourcq�: visite des réalisations récentes le long des berges.Inscriptions sur tourisme93.com

Aulnay-sous-Bois

Admirez Rosalie AU CONSERVATOIRE CITROËN

Les 2 CV, Rosalie, DS, SM, autochenilles Citroën de la première traversée du désert ou encore les ZX Rallye Raid victorieuses du Paris-Dakar�: 300 véhicules de la marque aux chevrons y sont exposés.Inscriptions sur tourisme93.com

Aubervilliers

Cultivez-vousÀ LA FERME MAZIER

Visite du chantier-école à la ferme Mazier, dernier témoignage patrimonial du passé maraîcher d’Aubervilliers.Ferme Mazier, 70 rue HeurtaultInformations, inscriptions�: direction des Aff aires culturelles, tél.�: 01 48 39 52 46.

Bobigny

Nle

Romainville

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Bagnolet

Les Lilas

Pantin

Le Pré-Saint-Gervais

Aubervilliers

Saint-Denis

Saint-Ouen

L’Île-Saint-Denis

Épinay-sur-Seine Villetaneuse

Pierre tte-sur-Seine

StainsDugny

La Courneuve

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Drancy

Le Bourget

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7N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS 7N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DDENIS

Bobigny

Libérez-vousÀ L’ANCIENNE GARE

L’ancienne gare de déportation, avec la halle à marchandises restaurée et l’exposition�:La fin du système concentrationnaire et le retour à la liberté des déportés.Réservations sur tourisme93.com

Neuilly-sur-Marne

DécouvronsLE MUSÉE DE LA PSYCHIATRIE

Musée d’art et d’histoire de la psychiatrie à Ville–EvrardSERHEP, 202 avenue Jean-Jaurès à Neuilly-Sur-Marne.

Le Bourget

Jeu de piste à l’aéroportAVEC DE VISU

Le grand jeu-concours du Conseil départemental, De Visu (mis en œuvre par le Comité départemental du tourisme) vous guide à la découverte d’un territoire, celui autour de l’aéroport du Bourget. Lors des Journées européennes du patrimoine, en partenariat avec le musée de l’air et de l’espace et Aéroports de Paris, un jeu de piste insolite sera proposé dans l’enceinte de l’aéroport du Bourget à la découverte de la mémoire et de l’architecture de cet équipement, et des collections du musée. Avec une programmation exceptionnelle d’ouvertures, d’animations et de visites guidées gratuites.

Gournay-sur-Marne

Faites carrière dans la peintureAU MUSÉE EUGÈNE-CARRIÈRE

Tout savoir sur la vie et l’œuvre du peintre né à Gournay.3 rue Ernest-Pêcheux à Gournay-sur-MarneTél.�: 01 43 05 37 34

villes d’envolà la découverte du patrimoine

autour du plus ancienaéroport de france

Pour plus de renseignements :seine-saint-denis.frtourisme93.com

Noisy-le-Grand

Tremblay-en-France

Villepinte

Sevran

Livry-Gargan

Les Pavillons-sous-Bois

Bondyy

Noisy-le-Sec

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Clichy-sous-Bois

Le Raincy

Vaujours

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Montfermeil

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Le Blanc-Mesnil

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Gournay-sur-Marne

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8 N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

LA SEINE-SAINT-DENIS SOUTIENT LA CANDIDATURE DE PARIS AUX JO DE 2024En septembre, le Département organise des initiatives en Seine-Saint-Denis pour soutenir la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 (lire n°44, été 2015). Une compétition qui pourrait servir d’amplificateur à de nombreux projets territoriaux�: développement des grands équipements, des logements et des transports… Et puis ce sera l’espoir aussi d’un moment fort de fête et de fraternité. Parce que la Seine-Saint-Denis fourmille de champions et de sportifs prometteurs, nous relançons notre page Facebook Seine-Saint-Denis olympiques à l’approche des JO de Rio. Coup d’envoi prochainement�!

HANDIBASKET

À Saint-Ouen, le parquet va chaufferEt c’est reparti pour une belle saison de handibasket. Après sa 5e place de l’année dernière, le club, qui évolue en N1B, envisage de jouer les play-offs, ouverts aux quatre premiers. Fondé en 1978, le Saint-Ouen handibasket se veut « à la fois compétitif et bon enfant », comme l’explique son président-joueur Khalid Ennadi. Mettant en avant une pratique mixte, il peut notamment compter sur Blandine Belz, internationale en course pour disputer les Jeux paralympiques de Rio. Les Audoniens attaqueront leur saison le 10 octobre, à l’extérieur, face à Dijon. Ils enchaîneront ensuite par un match à domicile, au gymnase Joliot-Curie.

Football – Red Star

Ligue 2, comme on se retrouve�! SAINT-OUEN. «�On marche encore. Et nous remontons une à une toutes les divisions. » Ce chant des supporters du Red Star doit avoir des pouvoirs incantatoires puisque, 16 ans après l’avoir quittée pour les bas-fonds du ballon rond, revoilà le club à l’é toile rouge en Ligue 2�! Une saison spéciale à plus d’un titre. Pour la première fois depuis 2002, les Vert et Blanc n’évolueront en eff et pas dans leur antre fétiche, le stade Bauer, non homologué, mais au stade Pierre-Brisson de Beauvais. Les soirs de match, le club audonien met à disposition des navettes et organise du covoiturage. Les entraînements s’eff ectuent, eux, à Saint-Leu-la-Forêt. Côté staff , c’est le Portugais Rui Almeida, globe-trotter devant l’éternel (Grèce, Syrie, Egypte) qui s’est assis sur le banc à la place de Sébastien Robert, coach de la montée. Cette touche internationale se retrouve dans les recrues de l’intersaison�: le défenseur por-tugais Vitor Bastos (championnat croate), le latéral gauche Rémy Amieux (D1 hollandaise) et le milieu Yann Boé-Kane (championnat grec). Mais l’équipe pourra toujours s’appuyer sur l’ossature des champions du National 2014-2015�: Florian Makhedjouf, Naïm Sliti et Kevin Lefaix. Allez, Red Star, allez�! C. L.

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Les matches de septembre-octobre :• Le Havre – Red Star,

11 septembre• Red Star – Sochaux,

18 septembre• Evian – Red Star,

22 septembre• Red Star – Brest,

25 septembre• Nîmes – Red Star,

2 octobre• Red Star – Nancy,

16 octobre• Auxerre – Red Star,

23 octobre• Red Star – Clermont,

30 octobre

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9N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Rugby féminin

De Bobigny à Copacabana

BOBIGNY. À Bobigny, ça tourne rond au pays de l’Ovalie�! Alors que le rugby à 7 devient sport olym-pique l’année prochaine à Rio, il y a de fortes chances pour qu’au moins trois Balbyniennes soient de la par-tie. Après avoir décroché avec les Bleues leur ticket pour les JO, Pauline Biscarat, Caroline Ladagnous et Clémence Gueucier sont bien parties pour porter haut les couleurs de l’AC Bobigny 93 Rugby au Brésil. «�C’est une superbe récompense pour elles et pour le club. Elles se sont investies à fond�», juge Fabien Antonelli, le coach des Louves. Il faut dire que ces trois-là ont pu bénéfi cier d’un excellent état d’esprit puisque les fi lles de Bobigny sont elles-mêmes devenues championnes de France à 7.Côté quinzistes, après une saison en dents de scie, l’ob-jectif est de parvenir en play-off s. Avec le retour de l’internationale Coumba Diallo et les arrivées de plu-sieurs joueuses prometteuses (Maëva Abderrahmane, Aïssetou Diallo, Clothilde Lambaré), le club s’est donné les moyens de ses ambitions. C. L.

Les Louves de Bobigny sont championnes de France de rugby à 7.

BADMINTON

Une grosse poule pour les DucksLes play-offs, cela reste le grand rêve du Club Badminton Aulnay-sous-Bois (CBAB). L’année dernière, à l’issue d’une belle saison, ils les ont frôlés, mais les poids lourds de la poule, Chambly et Strasbourg, ont été plus forts. Pas grave, les Ducks ont la tête dure. Ils remettront donc ça cette année. « Même si ce sera compliqué car on est à nouveau avec Chambly et Strasbourg, à quoi s’ajoutent des épouvantails comme Mulhouse ou Fos-sur-Mer », fait remarquer le président Patrick Deschamps. Côté transferts, la N° 1 mondiale Carolina Marin et le Polonais Wacha font leurs valises mais le champion de France du double hommes, Baptiste Carême, arrive. Avec lui, les Ducks vont faire bombance.

HANDBALL

Les lets vont TremblayAprès une 11e place l’année dernière, les protégés de David Christmann espèrent faire mieux cette saison. « Nous devons nous montrer plus réguliers, pas comme l’année dernière où nous nous étions effondrés en n de saison », estime le président des Jaune, Pascal Papillon. Pour cela, les Tremblaysiens ont passablement renouvelé leur effectif. Exit Sébastien Bosquet et Ibrahima Sall, qui laisse le brassard à Rémi Salou (photo). Et bonjour au Kazakh Junisbekov et au Slovène Miklavcic. Le très prometteur Mem Dika, 18 ans tout juste et champion d’Europe avec les Bleuets en 2014, doit lui aussi donner du tonus à la base arrière. Mais pour se ressourcer, le club regarde également vers son centre de formation : Adama Sako, international juniors, devrait ainsi rapidement connaître l’élite. Pour la deuxième saison de David Christmann, l’équipe doit maintenant donner sa pleine mesure. Rendez-vous le 9 septembre pour les débuts du championnat. C. L.

« Cette quali cation pour les Jeux, c’est génial ! Maintenant, on veut aller le plus loin possible. Même si tout est nouveau pour nous – on est la première génération de rugbywomen à aller aux JO – on y va pour la médaille. »

Pauline Biscarat arrière des Louves de Bobigny

et probable sélectionnée pour les Jeux de Rio

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10 N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Guide des seniorsen Seine-Saint-Denis

VIE QUOTIDIENNE

Un guide pour les seniorsPour pro ter pleinement de sa retraite, il faut quelques clés. Le Conseil départemental vient d’éditer un guide à l’usage des seniors, qui recense tous les renseignements nécessaires à la vie quotidienne. Quels sont vos interlocuteurs et quel est leur rôle, quels sont vos droits aussi bien pour toucher votre retraite que pour vous protéger, comment développer vos loisirs et votre vie sociale, les bons conseils pour prendre soin de votre santé, comment choisir votre moyen de transport, mieux vivre chez soi ou bien changer de lieu de vie… Ce guide est disponible dans les services du Département et diffusé dans les CCAS, les circonscriptions d’action sociale, les services d’aide à domicile, les foyers-logements privés, les EMS, les CLIC.

seine-saint-denis.fr

2015-2016SEVRAN ET VILLES ALENTOUR

Invitezle théâtre chez vousPlus d’excuses pour ne pas aller au théâtre, il vient à domicile ! Depuis quatre ans, le Théâtre de la Poudrerie propose aux habitants de jouer à domicile (quelques mètres carrés conviennent ). Vous choisissez ensemble le spectacle. Pas moins de douze spectacles – dont sept créations – seront proposés cette saison. Vous recevez des cartons d’invitation pour vos invités et c’est gratuit ! Après le spectacle de moins d’une heure, la discus-sion s’engage avec les comédiens. Pauline Bureau, jeune metteure en scène qui a déjà présenté deux pièces au Nouveau Théâtre de Montreuil, propose Modèles, sur la construction de l’identité féminine. Jean-Michel Rabeux, habitué de la MC 93 et du Théâtre de la Bastille jouera chez vous La Petite soldate américaine, un conte de fée sans moralité à voir dès 13 ans. Thomas Joly, et sa compagnie La Piccola Familia ont reçu un Molière 2015. Dans R3m3, il vous invite à pénétrer dans le bureau secret du monstrueux Richard III de Shake-speare…Tous renseignements�: Cécile Purière au 01 41 52 45 30 ou [email protected]

Du 18 septembre au 4 octobre Festival MAAD in 93

Label rougeSEINE-SAINT-DENIS. De la pure musique Seine-Saint-Denis d’origine contrôlée, jouée par des musiciens du neuf-trois dans les salles du 93, voilà ce que propose le festival MAAD in 93�! La Seine-Saint-Denis abrite une multitude de musiciens professionnels de talent qui jouent régulièrement dans les salles du réseau MAAD 93�: une vingtaine de structures dédiées aux musiques actuelles, salles de concert, studios de répétition et d’enregistrement, écoles de musique, lieux de création, etc. Chacune d’elles a son style, noue des liens particuliers avec son terri-toire et ses habitants. Pour les découvrir, des artistes habitués des lieux en invitent d’autres et créent ensemble un concert en quelques jours de travail. Cela donne Imhotep (I Am) qui invite Dj Twelve (High Tone), Tiwony et Straika D à La Pêche de Montreuil, Sandra Nkaké, J Dru et Hanifah Walidah à l’espace Guy-Môquet de La Courneuve, Barrio Populo et Les Balochiens à l’Odéon de Tremblay-en-France, Titi Robin et Vincent Courtois au Théâtre des Bergeries de Noisy-le-Sec… En tout, 14 créations, 65 artistes et 15 lieux, à déguster sur place�! G. M.

Renseignements et programme complet maad93.com

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Le Bourget – Saint-Ouen

Première rentrée pour deux collèges

14e édition : LA BELGIQUE

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...

du 26 septembreau 11 octobre 2015

LE BOURGET - SAINT-OUEN. Les collégiens du Bourget ont fait leur rentrée dans le nouveau collège Didier-Daurat. D’une capacité de 850 élèves, il comprend un pôle collège ouvert avec une salle polyvalente, une salle d’expo, une salle de sport et un plateau sportif extérieur. Les salles sont tout ou partiellement informatisées. Les besoins des personnels sont également pris en compte avec six logements de fonction, un parking et des locaux techniques en sous-sol. Pour des déjeuners bons et sains, l’ensemble des usagers du collège pourra compter sur la nouvelle cuisine de production. Cette opération d’un montant de 26,4 millions d’euros fait l’objet d’une démarche de haute qualité environnementale, maîtri-sant l’impact sur l’environnement pour un cadre de vie privilégiant la qualité, le confort et la santé de l’usager.Une première phase de rénovation a été terminée au collège Jean-Jaurès de Saint-Ouen�: demi-pension, salle de sciences et technologie, six salles banalisées, un centre de connaissance et de la culture en plein cœur de la cour et sur pilotis. Les salles en sous-sol gagneront en luminosité grâce à une galerie de lumière. Le collège sera plus intégré à la ville avec la création d’un parvis extérieur couvert. Dans le cadre du 1�% artistique, Boris Achour créera une œuvre originale. La deuxième phase de travaux sera livrée en septembre 2016.Le coût total de cette rénovation s’élève à 19 millions d’euros. G. M.

Du 26 septembre au 11 octobreBAGNOLET, LES LILAS, ROMAINVILLE, PANTIN

14e Festival des clowns, burlesques et excentriques Si les clowns aujourd’hui ne portent plus forcément un nez rouge ou un maquillage blanc, il nous font toujours autant rire avec ce goût de l’absurde qui ravit les enfants et aide les adultes à ne pas se prendre pour des grands. Le Samovar, école de clowns des Lilas invite chaque année parmi les meilleurs clowns européens. Cette année, la Belgique est à l’honneur avec Jos Houben, dont les spectacles tournent dans le monde entier. Avec ses acolytes Tom Roos et Yvo Mentens, ils présentent un spectacle tout neuf. Il y aura aussi Wurre Wurre, où deux partenaires sont aux prises avec un l rouge sur lequel ils trébuchent constamment… Mais aussi Slip Inside, de la compagnie Okidok : une heure de rire, sans paroles, avec deux fois rien. Ou le Don Quichot de la compagnie Klonz, où tout tourne mal pour notre plus grand plaisir… Deux semaines de rire pour tous les âges !

Programme lesamovar.net

Le nouveau collège Didier-Daurat inauguré le 24 septembre au Bourget.

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Du 10 octobre au 8 novembre FESTIVAL VILLES DES MUSIQUES DU MONDE

L’Andalousie en Seine-Saint-DenisL’âme andalouse parcourra cette année toutes les villes qui participent à ce festival itinérant. Au programme, des concerts, bals, battle, ateliers de pratique musicale ou culinaire, contes, expositions, projections de lms, créations… témoigneront de la richesse culturelle de cette région. Avec de grands noms de la scène

amenca de Séville (la chanteuse Esperanza Fernandez, la chorégraphe Silvia Marin et sa troupe…) mais aussi d’ici (Karine Gonzalez, Paloma Pradal…). Sans oublier les musiques arabo-andalouse de l’orchestre El Mawsili, gitane de Titi Robin ou judéo-espagnole de Simon Elbaz et Maurice El Médioni. Avec, pour la première fois, une scène jeune public avec cinq artistes rassemblés autour de chants populaires de la Méditerranée : Sicile, Espagne, Ouest algérien ou Occitanie.

Programme villesdesmusiquesdumonde.com

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À la uneRémy Benayoun47 ans, ingénieur commercial, Aulnay-sous-Bois. Une enfant en 3e au collège Simone-Veil. « Cette rencontre a été fort instructive. J’en ai retenu trois maitres-mots : simplicité, écoute et professionnalisme. »

Mohammed El Alaoui38 ans, en recherche d’emploi, Aulnay-sous-Bois. Deux enfants en 6e et en 4e au collège Pablo-Neruda.« La rénovation, l’entretien et la sécurité des collèges ont été pour moi les questions les plus utiles. »

Sabrina Domingos34 ans, gestionnaire de clientèle, Montreuil. Un enfant en 5e au collège Cesaria-Evora. « J’ai été frappée par la volonté de fournir à nos enfants la possibilité d’étudier dans de bonnes conditions, et cela malgré le manque de personnels. »

Serge Cohen54 ans, commercial, Les Lilas. Une enfant en 5e au collège Marie-Curie. « La question des équipements numériques a retenu toute mon attention. Et je reste très curieux sur la suite des actions menées. »

Custodia Da Silva45 ans, responsable de vente, Drancy. Deux enfants en 3e et en 6e au collège Anatole-France. « Il est rare d’avoir ainsi un échange direct. J’ai été surprise par le nombre de collèges créés ou rénovés, et par le coût que cela engendre. »

Hélène Bergounhon 45 ans, conseillère en nutrition, Neuilly-Plaisance. Des jumelles en 4e au collège Jean-Moulin. « Je dis “chiche” à monsieur Troussel qui nous a proposé de visiter les cuisines centrales. J’espère que la qualité gustative sera au rendez vous… »

Stéphane Gabali41 ans, acheteur public, Tremblay-en-France. Un enfant en 4e au collège Descartes.« J’ai en n compris les rôles respectifs du Conseil départemental, de l’Education nationale et des communes. Une expérience enrichissante à renouveler, c’est certain… »

Sept parents de collégiens de Seine-Saint-Denis issus d’un panel établi par l’institut CSA ont partagé leurs points de vue et préoccupations avec le président du Conseil départemental autour d’une table ronde le 1er juillet dernier.

AMBITION COLLÈGES 2020

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Stéphane Gabali. Le cartable des collégiens est très lourd et cela a des conséquences sur la santé des jeunes en pleine croissance. Envisagez-vous de mettre en place une version numé-rique de leurs livres ?

Stéphane Troussel Pour alléger le poids des cartables, nous essayons d’installer des casiers dans tous les collèges, avec des systèmes sécuri-sés, protégés, et en nombre suffi sant. Cela dit, la question des livres, et donc des ouvrages numériques, est du ressort de l’Académie. Le Conseil départemental est responsable de tout ce qui relève de l’entretien, de la construction des collèges, de la res-tauration et de la sectorisation. Les enseignements pédagogiques sont de la responsabilité de l’Édu-

Propos recueillis par Sabine CassouPhotographies Bruno Lévy

Les parents d’élèves rencontrent Stéphane Troussel

Ensemble pour la réussite de nos enfantsCartables, restauration scolaire, équipements numériques… Le 1er juillet dernier, des parents d’élèves ont échangé à bâtons rompus avec le président du Conseil départemental. Conclusion : c’est ensemble qu’on peut avancer !

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cation nationale. Mais nous avons choisi de travailler plus étroitement ensemble afin de renforcer de ma-nière très importante le numérique et l’équipement informatique dans tous les collèges. Ce projet d’ampleur départementale doit nous permettre en quelques années de rattraper le retard pris dans ce domaine.

Stéphane Gabali. Sera-t-il possible de contrôler l’accès à certains sites Inter-net sur les smartphones des collégiens ?

S. T. Nous sommes très vigilants. De manière systématique, il n’y a pas d’accessibilité au Wi-Fi de l’établis-sement avec le smartphone. Les ac-cès aux réseaux sont sécurisés, avec impossibilité d’aller se connecter sur un site inapproprié. Nous avons aussi eu quelques débats sur le fonctionne-ment des ports de Wi-Fi.

Hélène Bergounhon. Vous pensez aux ondes ?

S. T. Tout à fait. Nous avons pris en compte ces préoccupations. Des instructions sont données, pour que le Wi-Fi ne soit pas utilisé systéma-tiquement dans toutes les classes et à tout moment.

Serge Cohen. Votre volonté de mettre un ordinateur pour quatre col-légiens constitue un grand pas. Mais est-ce qu’il ne faudrait pas permettre à chaque collégien d’avoir son propre matériel informatique ?

S. T. Je pense que nous avons eu raison de faire ce choix-là, même s’il a été un peu controversé. Certes, il y a une dizaine d’années, le Conseil départemental avait mis en place une aide à l’achat d’un ordinateur pour tous les élèves de sixième. À cette époque, l’enjeu était de faire entrer les ordinateurs à la maison.

Aujourd’hui, la réalité est autre�: le coût d’une tablette est relativement faible, et, de plus, 80 à 90�% des fa-milles en sont équipées. On est donc progressivement passés d’une aide individuelle des élèves à un système où il s’agit d’équiper massivement les salles de classe et les centres de documentation des collèges. De ce fait, l’enjeu est désormais de maîtri-ser l’outil informatique, y compris parce que – il faut être clair – il existe de vrais risques à l’utilisation de ces technologies chez les enfants.

Serge Cohen. Mais les professeurs sont-ils suf samment formés dans ce domaine ?

S. T. En tout cas, je ne veux pas que ce soit un obstacle ou une excuse pour que le Conseil départemental, lui, ne fasse pas le pari du numérique. A l’Education nationale nous avons dit�: «�Bon, nous on met le paquet, à vous de jouer.�» À vous de jouer pour former les enseignants, à vous de jouer sur les contenus, les logiciels, à vous de jouer pour que, dans les éta-blissements, il y ait du personnel en plus pour faire la maintenance, pour former les collègues. Et donc oui, ça a été un enjeu quand on a ouvert nos 12 nouveaux collèges à la rentrée 2014, qui sont tous «�full info�», avec un nombre de matériels d’une grande modernité. Il fallait que les respon-sables de l’Éducation nationale se mobilisent pour qu’il y ait des ensei-

“Nous avons mis en place monstagede3e.fr, une plateforme numérique accessible

aux élèves de troisième.”

« Nous allons renforcer le numérique et l’équipement informatique dans tous les collèges. »

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gnants spécialisés, des référents nou-velles technologies dans chaque éta-blissement, et ils ont joué le jeu�!

Serge Cohen. Le Département a décidé d’avancer. Mais j’insiste : cette méca-nique, il faut savoir la faire marcher…

S. T. Vous savez, lors de mes vi-sites sur le terrain, j’ai vraiment eu le sentiment que certaines équipes pé-dagogiques, parfois peu réceptives ou revendicatives sur un certain nombre de questions, se rendaient très vite compte des opportunités extraordi-naires du numérique pour faire travail-ler leurs élèves et pour transformer le cours des choses. Mais c’est peut-être mon optimisme qui me fait dire ça…

Rémy Benayoun. Pas toujours facile de trouver un stage d’orientation en fin de troisième correspondant aux vraies attentes de nos enfants…

S. T. Je partage pleinement votre constat. On entend parfois des parents, des enseignants nous dire : «�En Seine-Saint-Denis, c’est plus dif-fi cile qu’ailleurs�». Plus diffi cile, parce que quand nos élèves affichent leur adresse, les préjugés sont là�; plus diffi cile parce qu’il y a des gamins qui n’ont pas forcément des parents qui travaillent dans un domaine qui les passionne. Dans ma permanence à La Courneuve, des parents viennent me voir à la dernière minute�: «�Mon-sieur Troussel, pourriez-vous nous aider, il n’a rien trouvé, ou alors il va aller à l’épicerie du coin, ou il va aller dans l’école maternelle où dix ans plus tôt il était lui-même allé.�» Face à cette problématique, on essaie d’agir. Nous avons mis en place monstage-de3e.fr, une plateforme numérique accessible aux élèves de troisième.

Custodia Da Silva. Apparemment, les gens ne sont pas au courant…

S. T. Donc, on relancera l’infor-mation en direction des équipes pé-dagogiques�! L’idée, c’est de solliciter toutes les entreprises du territoire et de mettre en regard leurs off res de stages avec les besoins des collégiens. Un véritable coup de pouce pour les jeunes. Et il y a des entreprises qui

ont vraiment joué le jeu, comme Orange, SFR, la RATP ou certaines PME de Seine-Saint-Denis. Je pense aussi à la SNCF, qui a bâti une vraie proposition de découverte profes-sionnelle. Les idées et les initiatives ne manquent pas et nous voulons aider le jeune, la famille, le prof qui hésite ou ne sait pas comment trou-ver la bonne information, au bon mo-ment et au bon endroit.

Hélène Bergounhon. Comment amé-liorer la qualité de la nourriture dans les cantines des collèges ?

S. T. La restauration scolaire est aussi l’une de nos priorités car, pour un certain nombre de gamins, c’est souvent le seul repas équilibré de la journée. Dès que vous êtes dans la restauration collective, vous avez des contraintes supplémentaires en matière de normes d’hygiène. Pour respecter ces règles, nous avons déjà construit six cuisines centrales, qui desservent 46 collèges. Ça fait à peu près une zone de sept-huit établis-sements pour chacune d’entre elles. D’ailleurs, il serait intéressant que vous, parents d’élèves, puissiez les visiter…

Serge Cohen. Les enfants disent qu’ils n’ont plus de choix en deuxième service…

S. T. A moi de vous poser une question�: combien d’entre vous siègent dans les conseils d’adminis-tration des collèges�? Les élections des parents d’élèves et la participation à la vie des collèges, c’est important. A quelle heure la fabrication des repas commence, comment les emplois du temps sont-ils gérés, comment organi-ser le deuxième service�? La question que vous me posez doit être traitée dans les commissions permanentes, dans les conseils d’administration, là où les parents ont leur mot à dire.

Mohammed El Alaoui. Le Conseil dé-partemental va-t-il encore construire de nouveaux collèges ?

S. T. Douze nouveaux collèges ont été ouverts en 2014, et on va continuer… Dès septembre prochain,

avec le nouveau collège du Bourget et avec celui de Saint-Ouen qui va être rénové. Et ce n’est pas fini, car on a besoin de nouveaux établisse-ments pour accueillir de nouveaux élèves. La Seine-Saint-Denis est un département dont la population continue d’augmenter, compte tenu des projets de développement de ter-ritoire. Qui dit nouveaux quartiers dit nouveaux habitants et besoin de nouveaux collèges. Le Conseil dépar-temental vient d’ailleurs de voter son plan Ambition collèges 2020, avec la livraison de plusieurs éta-blissements supplémentaires neufs (Livry-Gargan, Montreuil, Aulnay-sous-Bois, Drancy - La  Courneuve

- Le  Bourget, Saint-Denis - Auber-villiers, Gagny-Le Raincy-Ville-momble, Noisy-le-Sec) mais aussi un plan massif d’intervention sur 80 établissements existants qui ont besoin d’une remise à niveau, de tra-vaux de sécurité ou d’une extension.

Custodia Da Silva. Lorsque je suis al-lée inscrire ma lle en sixième, on m’a dit que je bénéficierai d’un chèque rentrée de 200 euros. Mais que je ne le percevrai pas avant 2 ou 3 mois…

S. T. Oui, nous sommes dans la première année de mise en place de cette nouvelle mesure qui concerne tous les élèves qui entrent en sixième dans nos 125 collèges publics, pour aider leurs parents à acheter des fournitures scolaires, des livres ou du matériel numérique. C’était un des engagements de campagne des candidats de la majorité départemen-tale, et j’ai à cœur de m’y tenir. J’ai voulu que cette mesure soit réservée aux élèves de sixième parce que c’est une période compliquée de la

« On a besoin de nouveaux établissements, pour accueillir de nouveaux élèves. »

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scolarité des enfants. On passe d’une classe de primaire où l’enfant est en-touré par un seul maître à un univers où il y a des bien plus grands que lui, où il a 15 enseignants et où il change de salle de classe toutes les heures… Sans perdre de temps, nous avons lancé la procédure… Mais dans une collectivité, il y a des règles�: il faut lancer des appels d’offres, prendre une délibération. Tout ça est un peu long et il faudra accepter un peu de souplesse sur cette première rentrée.

Custodia Da Silva. C’est appréciable, parce que, en n, on a quelque chose pour nos enfants…

S. T. Malheureusement, je suis obligé de vous informer que cette me-sure vient d’être mise en cause par les élus de l’opposition départementale. Suite à un référé qu’ils ont déposé devant le tribunal administratif, la mise en place du chèque réussite est

suspendue jusqu’à nouvel ordre. Je suis scandalisé par l’attitude de ces élus qui privent ainsi 18 000 familles d’une aide financière conséquente. Ils auraient pu mener un combat politique contre moi afin d’obtenir un élargissement de la mesure aux élèves du secteur privé, mais ils s’en prennent ainsi aux élèves et aux familles bénéficiaires de cette aide. Nous allons tout faire, devant les tri-bunaux, pour défendre une mesure très attendue par vous, les parents, en espérant qu’elle puisse être mise en application le plus vite possible.

Sabrina Domingos. Est-il exact que, dans les nouveaux collèges, il y a des équipements également ouverts aux parents et aux autres habitants du quartier ?

S. T. Tout à fait. Nous avons vou-lu que nos établissements soient à la fois modernes, sécurisés, bien équi-

pés mais qu’ils off rent aussi des lieux ouverts pour faciliter la participation des parents à la vie des collèges. De même, nous avons souhaité que les équipements sportifs des collèges puissent être utilisés en dehors du temps scolaire, le soir, le week-end ou pendant les grandes vacances. Une utilisation en commun qui exige un minimum de responsabilité. Les Villes étaient très contentes qu’on construise de nouveaux collèges. Elles étaient très contentes qu’on réa-lise des équipements sportifs supplé-mentaires gratuits qu’elles allaient pouvoir les utiliser comme elles le veulent hors temps scolaire. Mais au final, certaines voudraient ne rien partager. Et ça, ce n’est pas possible.

Hélène Bergounhon. Comment le Conseil départemental peut-il ré-soudre les problèmes de sur-effectif, pour aider les collégiens à mieux tra-vailler ?

S. T. 80�000 postes de fonc-tionnaires de l’Éducation nationale avaient été supprimés entre 2009 et 2012. Le nouveau gouvernement a décidé de faire de l’éducation une priorité. Elle est réelle, car depuis deux ans nous bénéficions chaque année de créations de postes. Mais le retard est tellement grand mainte-nant que cela ne suffi t pas. Certaines situations sont inacceptables. Grâce à l’ouverture d’un nouveau concours pour le recrutement des enseignants, le département va accueillir 500 en-seignants supplémentaires dès cette rentrée de septembre. Dans un terri-toire comme le nôtre, où la démogra-phie scolaire continue d’augmenter, il est indispensable de maintenir cet eff ort. Je ne vous dis pas que tout va s’améliorer instantanément, mais j’espère en tout cas, que nous sommes tous ensemble sur le bon chemin…

“�Le Conseil départemental vient de voter son plan Ambition collèges 2020, avec la livraison de plusieurs

établissements supplémentaires neufs mais aussi un plan massif d’intervention

sur 80 établissements.”

205 millions D’EUROS ont été consacrés à l’éducation et à la jeunesse dans le budget départemental 2014

125COLLÈGES accueillent chaque jour 69 000 élèves avec le concours de 1 300 agents techniques départementaux.79 collèges sont inscrits dans le dispositif d’éducation prioritaire REP et REP+

« Le département va accueillir 500 enseignants supplémentaires dès cette rentrée. »

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Retrouvez l’intégralité des échanges et le making off de la rencontre sur seine-saint-denis.fr/12316

+web

J’ai souhaité instaurer immédiatement des relations

de travail fortes avec les deux fédérations nationales de parents d’élèves PEEP et FCPE et m’appuyer sur l’engagement de ces nombreux parents investis dans les conseils d’administration des collèges. Animés par la volonté de garantir à tous les élèves les meilleures conditions de réussite scolaire, aux côtés des enseignants, des chefs d’établissement et des agents, ils sont des acteurs essentiels de la co-éducation portée par le Département. Je compte donc les accompagner afi n de faire des prochaines élections de parents d’élèves un véritable moment d’information et de mobilisation pour le renouvellement des conseils d’administration de nos 125 collèges publics.

Emmanuel ConstantVice-président chargé de l’éducation

Le point de vue de

«

»

VERS LA COÉDUCATION« Principale fédération de parents d’élèves, notre rôle est de porter des revendications de terrain mais aussi des exigences de fond pour améliorer le système éducatif. À l’heure où le collège se refonde et va vers la coéducation, les parents souhaitent être des partenaires à part entière. Bien sûr, il y a parfois des résistances, comme dans toute aventure humaine. Mais on avance. Pour cette rentrée 2015, la mise en forme de la réforme des collèges inquiète les parents, qu’il faut rassurer pour qu’eux-mêmes rassurent leurs enfants. Quand on change le monde, il faut savoir l’expliquer. »

Rodrigo Arenas président

de la fédération FCPE 93

des parents d’élèves

TRAVAILLER EN TRIO« La PEEP 93 est très satisfaite de la volonté de la Seine-Saint-Denis, qui fait de l’éducation sa priorité n° 1 et qui réserve une vraie place aux parents d’élèves. Dans les collèges, des salles sont mises à notre disposition. Il est important de pouvoir entrer, tout simplement, dans le collège de son enfant. Pour la rentrée 2015, nous aimerions travailler encore plus en trio, parents - Education nationale - Conseil départemental. C’est fondamental pour lutter contre l’échec scolaire et donner à chaque enfant la place dont il a besoin au sein de l’école. »

CLIMAT APAISÉ« Chaque parent a son propre rapport à l’école, en fonction de son histoire personnelle ou de sa culture. Certains en ont une représentation dure et tout notre travail depuis des années est de les rassurer, de faire en sorte qu’ils se sentent désirés au sein du collège et légitimes dans l’acte éducatif. Nous sommes très attentifs à leur accueil, à leur implication dans la vie de l‘établissement et nous travaillons en lien avec les associations de quartier. En cinq ans, le climat du collège s’est considérablement apaisé. La rencontre humaine est toujours gagnante. »

Sandra Zarlowski

présidente de la fédération

PEEP 93 des parents

d’élèves

Pascal Fourestier

principal du collège

Jean-Jaurès à Pantin

La rentrée vue par…

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Service public

Ici, les parents apprennent à jouer avec leur enfant, à parler avec lui.�»

Georges Kritchmar, responsable de la maison Du Breuil

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mement reconnaissants. Parce que là, ils ont l’impres-sion d’exister et d’être reconnus comme des personnes capable de changer le cours de leur vie.�» C’est pourquoi, lors de la première rencontre, les choses sont dites de manière explicite�: «�Je dis aux parents qu’après une réunion avec des professionnels, je crois avoir compris un certain nombre de choses. Je précise bien. Ce n’est pas ce que les professionnels pensent mais ce que j’en ai compris. Je suis toujours prudent mais je nomme les choses sans détour�: “Vous ta-pez vos enfants”�;

“Monsieur boit”�; “Il y a de la vio-

lence”�; “Il y a un problème autour d e l ’a l i m e n t a -tion, autour de l’hygiène”. Ils ap-précient qu’on ne garde pas de l’info sous le coude.�» Les familles apportent parfois leur bémol et l’aventure démarre… Valérie, elle n’a rien fait de tout ça. Elle se souvient�: «�Au début, j’ai eu peur qu’on me prenne mes enfants. Quand on entend ASE… Je n’ai pas voulu y aller. Et puis j’ai pensé au bien-être de mes enfants… Et au-jourd’hui je conseille à tous les parents d’y aller.�»

Sorties culturelles et mini-séjours

Educateur spécialisé, assistant social, psychologue, éducateur de jeunes enfants, animateur et familles pré-parent le repas ensemble, mangent dehors quand il fait beau. Des moments tout simples où les relations

C’est une maison où les enfants aiment venir et revenir. Un lieu avec des jouets par milliers, un square privé, une oreille attentive et des regards bienveillants. Un lieu où on cultive le bien-être des enfants et celui des parents. À «�Du Breuil�» comme ils disent, on est ac-cueilli avec tous les égards. Situé à Bondy dans un quartier pavillonnaire, Du Breuil a été créé par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis en 2001. La structure dépend de l’Aide sociale à l’enfance et accompagne les pa-rents d’enfants de 0 à 6 ans confrontés à des diffi cultés. Chaque année, près de 80 familles du département bé-néfi cient de ce service d’accueil de jour.

Au cœur de la relation

Valérie y est allée chaque semaine pendant quatre ans, accompagnée de ses deux fi lles�: «�C’est la crèche qui m’a adressée ici. Je suis une maman seule. Pour mes fi lles, c’était un peu diffi cile de vivre sans père. Si, à l’époque je n’avais pas eu Du Breuil je ne m’en serais pas sortie.�» Aujourd’hui la page est tournée. Valérie a trouvé un travail à l’hôpital Delafontaine. Elle a déménagé. Ses enfants ont 11 ans et 9 ans désormais. Elles ont des copains, des copines, elles vont à l’école en courant. Valérie se rappelle�: «�À Du Breuil, tout le monde était là pour nous aider et nous accompagner. J’y ai de bons souvenirs. On nous a pris avec nos diff érences, nos qua-lités, nos défauts et nos diffi cultés. On n’y a pas été jugées, ni moi, ni les enfants…�»La plupart des familles passent une demi-journée par semaine à Du Breuil, certaines deux, selon les cas. Pour Georges Kritchmar, responsable depuis 2008, une logique d’alliance et de co-construction s’installe avec les familles dès leur arrivée�: «�Ce sont des familles fragiles, pas sûres d’elles, en mésestime… et à la fois très courageuses. On les accueille ici non pas pour les obser-ver mais pour stimuler leurs compétences. La sincérité est au cœur de la relation. Les gens nous en sont extrê-

Par Isabelle Lopez Photographies Francine Bajande

Aide sociale à l’enfance

Des lieux pour aller mieux

Pas toujours facile d’être enfant, d’être ado, d’être papa ou maman. Pleins feux sur Du Breuil à Bondy et Etap’ado à Pantin, des lieux d’accueil alternatifs soutenus par le Conseil départemental.

« À Du Breuil, tout le monde était là pour nous aider et nous accompagner. »

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« Etap’ado, c’est du sur-mesure »« Tout adulte qui connaît un ado en diffi culté peut nous l’adresser. Ils peuvent débouler de 9 heures à 20 heures sans rendez-vous, 7 jours sur 7. Nous ne leur deman-dons pas de s’adapter à des logiques institutionnelles. Ils ont entre 13 et 17 ans�: nous nous adaptons à eux. Nous faisons même du sur-mesure. L’ado reste une de-mi-heure ou trois jours. Il revient quand il veut. C’est lui qui donne le tempo et nous faisons avec. C’est éton-nant de parler d’innovation en parlant d’adaptation au public et pourtant c’est ça.Quand un ado vient chez nous, c’est qu’il n’en peut plus, c’est qu’il lui est impossible de penser tellement il est débordé par des émotions�: colère, tristesse, déprime, état suicidaire. Sa pensée est fi gée. Nous lui deman-dons ce qui l’amène. Quelquefois, il ne sait dire que «�Je ne veux pas rentrer chez moi�», c’est tout. Nous lui pré-sentons ce qu’il va trouver ici, dans ce lieu. Nous enten-dons ce qu’il peut dire. Les diff érents lieux dont nous disposons vont servir l’accompagnement mis en place.

Le jour et la nuit

Les techniques habituelles de prise en charge éduca-tive sont souvent basées sur l’entretien, dans un face à face. Ici, au contraire nous mettons en place diff érents espaces d’expression artistique et corporelle pour libé-rer la pensée, l’imaginaire, la parole.Le jour où le gamin déboule, il faut qu’en peu de temps il ait envie de rester. Et qu’il se mette au boulot, se re-mette en question, accepte d’aller voir la psychomotri-cienne pour apprendre à respirer, qu’il accepte de se livrer à travers un collage, un écrit. Ici, c’est d’abord un lieu pour les jeunes. S’il ne reste pas la nuit, il n’y a aucune obligation de voir les parents. S’il reste, cela ne signifi e pas que nous le mettons à l’abri, ou qu’il s’agit d’une situation d’urgence. Pour nous la nuit permet de continuer un travail sur la distancia-

parents-enfants s’exposent. C’est là que Valérie se lie avec une maman seule, comme elle, qui n’avait jamais fêté l’anniversaire de sa fille�: «�Elle n’en avait pas les moyens, elle est venue à la maison et on lui a fait une belle fête. Aujourd’hui, sa fi lle a 12 ans et elle s’en sou-vient encore… C’est un lieu où l’on peut se rencontrer, où l’on peut se lier, faire des connaissances, ça a été un bon point.�» Valérie apprécie aussi les sorties culturelles organisées l’été au musée, au cinéma, au jardin. Elle part même faire du camping avec d’autres familles en Nor-mandie. «�Ils appellent ça mini-séjour. Cela m’a permis de vivre de bons moments avec mes enfants. C’était génial, la convivialité et l’esprit de famille.�» Quand la confi ance est là, les familles expriment leurs diffi cultés�: elles n’arrivent pas à faire dormir leur enfant ou à le faire manger. En général, elles ont tout essayé sans succès. Pour Georges Krichmar�: «�On ne règle rien

en donnant des conseils.�» Les parents comprennent pe-tit à petit que ce n’est pas l’enfant qui est en cause mais la relation qu’ils ont avec lui. En eff et, à 2 ans, l’enfant ne comprend pas forcément tous les mots mais il sait quand sa mère est en colère, joyeuse, énervée. Il com-prend ses intentions. «�En tant qu’adulte, c’est à eux de faire l’eff ort de s’ajuster aux besoins de l’enfant.�» Celui qui a travaillé trente années en circonscription avant de rejoindre Du Breuil ajoute�: «�Un certain nombre de parents apprennent ici à jouer avec leur enfant, à par-ler avec lui. Quand ils étaient eux-mêmes enfants, on ne leur a pas parlé. Au mieux, on leur a crié dessus et on les a un peu secoués. Sans vécu, ni référentiel, ils ignorent les besoins spécifi ques d’un enfant. Ici, ils nous voient faire et cela les inspire. Personne n’est détenteur d’un savoir supérieur et c’est ensemble qu’on peut essayer d’y com-prendre quelque chose pour l’intérêt des gamins.�» Un autre service de jour existe à La Courneuve.

Entretien avec Sophie Modier directrice et fondatrice d’Etap’ado

Valérie et ses deux lles sont allées chaque semaine à la maison Du Breuil pendant quatre ans.

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Le Conseil départemental recrute

60138d’entre eux ne voulaient pas rentrer à la maison, étaient mis à la porte de chez eux ou étaient déjà fugueurs.

d’entre eux, ont été placés en urgence (OPP : ordonnance provisoire de placement). 350 JEUNES ont

frappé à la porte d’Etap’ado en 2014.

Des médiations artistiques et des ateliers de psychomotricité aident les adolescents à se ressourcer, s’exprimer, se recentrer.

« Etap’ado ? C’est mon lycée qui m’a indiqué l’endroit. Je suis venu cinq, six fois, comme ça. J’avais des problèmes à la maison avec ma belle-mère. Il y a plein de jeunes qui viennent ici. C’est utile. Moi, je suis venu tout seul la première fois. Et puis je suis resté dormir. J’avais peur de la réaction de mon père, j’avais peur qu’il le prenne mal. Et puis il est venu ici et tout s’est arrangé depuis ce jour-là à la maison. » X a 17 ans, il habite Aulnay-sous-Bois.

tion. Il se passe des choses complètement diff érentes de la journée. La nuit c’est le temps de l’angoisse, de la culpabilité mais aussi de la révélation, de la décision. S’il ne veut pas rentrer chez lui, on appelle les parents pour leur demander leur consentement�: «�Votre gamin est chez nous. Ça ne va pas bien. On a bien compris que

c’était compliqué. Ça doit l’être pour vous. On vient vous donner un coup de main. �» Les parents sont là le lendemain. La majo-rité d’entre eux sont en plein désarroi, dé-bordés, parfois ils ont

mis leur enfant à la porte. À partir du moment où on re-met du sens, de la parole, on lève des malentendus. Une fois tout ça remis dans l’ordre, les parents et les enfants n’ont qu’une envie, c’est de se retrouver. Lorsqu’un ga-min reste chez nous le week-end, je ne vous raconte pas le week-end. Tout le monde est épuisé. C’est un enga-gement de chaque instant autant pour les jeunes que pour les professionnels. C’est du 24/24.�» Etap’ado, 23 rue Delizy à Pantin, tél. : 01 57 42 18 52etapado.fr

Peut-être avez-vous déjà songé à devenir assistant(e) familial(e)… Quand on a un appartement suf samment grand, un foyer solide, une famille accueillante et que l’on a envie d’accompagner des enfants, on se dit pourquoi pas moi ? Justement le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis recrute. Il s’agit d’aider les parents en grande dif culté en accueillant temporairement leur enfant. Avec tolérance, souplesse, bienveillance et en respectant l’histoire de chacun. Un métier plein de promesses et de noblesse. Une fois recrutés, les assistants familiaux suivent une formation débouchant sur un diplôme d’État de travailleur social. Pour les soutenir et répondre à leurs questionnements tout au long de leur carrière, l’Aide sociale à l’enfance (ASE) propose de les accompagner. Pour cela, une équipe de professionnels -psychologues, assistants sociaux, éducateurs spécialisés et assistants familiaux expérimentés- vient d’être constituée. Si vous êtes intéressé par ce beau métier, vous devez au préalable obtenir un agrément auprès de la PMI de votre commune. Si vous avez déjà l’agrément vous pouvez dès

à présent contacter l’équipe de recrutement de l’ASE au 01 43 93 12 40 ou [email protected]

« Quand un ado vient chez nous, c’est qu’il n’en peut plus. »

Lire aussi surseine-saint-denis.fr /1146

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23 juin 2015 Seine-Saint-Denis 500 élèves des écoles primaires ont participé à des mini-jeux olympiques au parc interdépartemental de Marville aux côtés de Stéphane Troussel, président du Conseil départemental et de Mathieu Hanotin conseiller départemental délégué aux sports. L’occasion de soutenir la candidature Paris/Seine-Saint-Denis pour les JO de 2024.

Etéde com

23et

24 juillet 2015 Clichy-sous-Bois Inauguration de la 4e édition de Clichy plage en présence de Stéphane Troussel, président du Conseil départemental, de Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, d’Anne Hidalgo, maire de Paris, du maire Olivier Klein et du député Pascal Popelin.

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3 juillet 2015 Bobigny Rencontre entre les élus et les jeunes Emplois d’avenir recrutés par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.

1er juillet 2015 La Courneuve Lors d’une conférence de presse réunissant Stéphane Troussel, président du Conseil départemental, et Belaïde Bedreddine vice-président chargé de l’Ecologie urbaine, une grande concertation publique a été lancée pour envisager l’avenir du parc départemental Georges-Valbon et de ses abords.

Eté 2015 Rénovation Dans les collèges publics gérés par le Département, de nombreux travaux ont été eff ectués pendant les grandes vacances, comme ici sur le chantier d’insertion du collège Jean-Jaurès de Pantin.

23 juillet 2015 Montreuil Visite de la crèche Voltaire en cours de rénovation (1,9 million d’euros) pour améliorer l’accueil des enfants et des familles. Réouverture programmée en novembre 2015.

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24 N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Culture

Sortez en Seine-Saint-Denis

Au mois de septembre, le public reprend le chemin des théâtres, des salles de spectacles, des médiathèques… L’off re culturelle en Seine-Saint-Denis est historiquement l’une des plus riches de France grâce à l’implication des collectivités ter-ritoriales. Le Département soutient directement une grande diversité de lieux. Parmi eux, certains ont un rôle moteur, en proposant notamment des créations. On compte trois centres dramatiques nationaux (le théâtre de la Commune d’Aubervilliers, le Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, le Nouveau Théâtre de Montreuil) et la MC 93 à Bobigny, scène nationale en travaux pour l’instant. Le Théâtre Louis-Aragon de Tremblay-en-France est une scène convention-née particulièrement active sur la danse. Aux Lilas, Le Triton fait la part belle au jazz notamment. Le Moulin fondu à Noisy-le-Sec abrite le centre natio-nal des arts de la rue et la Maison des jonglages à La Courneuve fêtera sa deuxième saison. Le Départe-ment soutient également sept théâtres de ville, deux écoles de cirque et une de clowns, des lieux dédiés aux arts visuels… Il veut ainsi garantir sur l’ensemble du territoire une off re artistique variée, intéresser et satisfaire le public le plus large possible.

À la rencontre du public

Une création artistique n’existe que par son public. Pour qu’ils se rencontrent, le Département organise des résidences de création pour les artistes et les compagnies. Chacune d’elles implique le Départe-ment, un artiste et un équipement culturel ou une ville autour de trois objectifs principaux�: la création, la diff usion et les actions en direction des publics. De six mois à trois ans, elles concernent des plasticiens, écrivains, chorégraphes, musiciens, cinéastes, com-pagnies de théâtre… En 2014, 56 résidences étaient en cours. Alors prévenez vos écrans, ils risquent de ne pas vous voir souvent, vous sortez en Seine-Saint-Denis�! Georges Makowski

Pour voir les premières de théâtre ou de danse, rencontrer des artistes, discuter avec des écrivains, pas beaucoup mieux que la Seine-Saint-Denis ! Le Département y soutient activement la création et la rencontre avec les publics.

Théâtre, danse, musique, littérature, arts plastiques... : pour tout savoir, rendez-vous sur seine-saint-denis.fr/-Agenda-.html

Le maillage culturel de notre département est porté depuis

toujours avec fi erté par ses habitants, pour son soutien actif à la création et à l’éducation artistique. Face aux inégalités matérielles et sociales que connaissent de nombreuses familles de Seine-Saint-Denis, l’accès aux droits, l’accès à la culture pour tous, le développement de politiques publiques ambitieuses de la culture sont de véritables enjeux. À vos côtés, le Département s’engage pour défendre et faire vivre le droit à l’art et à la création, à une vie culturelle riche, diversifi ée, à travers des dispositifs éducatifs et proches des habitants.

«

»

Meriem DerkaouiVice-présidente chargée de la culture, des archives et du patrimoine

Le point de vue de

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25N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Aide à la restauration scolaire

Pour qui�? Comment�?Votre enfant est scolarisé en Seine-Saint-De-nis dans un collège public. S’il déjeune à la can-tine, il peut bénéfi cier d’un tarif préférentiel. En fonction de votre quotient familial, vous ne paierez le repas de votre enfant qu’entre 0,30 € et 4 €. Sans les aides du Département

– qui prend en charge jusqu’à 96�% du coût – le tarif déjeuner s’élèverait à 7,48  €. Pour connaître le montant de cette aide�: seine-saint-denis.fr/Aide-a-la-restaura-tion-scolaire.html Comment bénéfi cier du tarif préférentiel�?Dans la deuxième quinzaine du mois d’août, vous avez reçu, par voie postale, un coupon-restauration pour chacun de vos enfants. Vous devez impérativement le présenter au gestion-naire du collège ou au secrétariat d’intendance dès la rentrée. Ce coupon est valable pendant toute l’année scolaire. Vous n’avez pas reçu de coupon�?Vous devez rapporter au collège une attesta-tion de quotient ou une attestation de paie-ment de la Caf. Elles sont disponibles sur une borne à la Caf et sur le site Internet de la Caf, caf.fr / rubrique «�Moncompte�»Votre situation familiale a changé�?En cas de chômage, divorce, décès, etc., vous devez prévenir la Caf qui mettra à jour votre dossier. Puis vous rapporterez une attestation de quotient ou de paiement au collège pour justifi er du nouveau quotient familial. Attention�: le coupon-restauration n’est pas valable pour les écoles primaires, les collèges privés et les lycées. I. L.

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ECOP21 J-20FORUM DES MÉTIERS VERTS «�Protéger la planète, c’est aussi notre boulot.�» Cette manifestation organisée par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis pour découvrir les métiers de la transition écologique se tiendra le 10 novembre à la Cité des métiers. L’occasion de rencontrer des professionnels qui occupent ces emplois et des jeunes en formation qui s’y destinent. Les entreprises et les centres de formation viendront avec leurs maquettes, leurs machines, leurs produits. Une ambiance fab-lab où chacun pourra mettre la main à la pâte. Sept espaces pour présenter les filières vertes, les métiers liés à l’eau, à la mobilité durable, à la biodiversité, à l’agriculture biologique, le secteur de l’éco-construction et les emplois de la transition énergétique. Si les questions environnementales vous intéressent, si vous cherchez un travail, si vous ne savez pas vers quel métier vous diriger, si vous êtes collégiens, lycéens ou demandeurs d’emploi, courez-y ! Ce Forum des métiers est fait pour vous.Protéger la planète, c’est aussi notre boulot.�» Niveau – 1 de la Cité des sciences et de l’industrie, 30 avenue Corentin-Cariou, Paris 19e

STAGE DE 3E

SOYEZ PISTONNÉS

Le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis a créé en 2013 une plateforme pour accompagner les élèves qui cherchent un stage de 3e. Dès le mois d’octobre il va mettre en ligne des dizaines d’offres de stages exclusives. Sur cette plateforme, on trouvera aussi des modèles de CV et de lettre de motivation, des conseils pratiques. L’an dernier, 243 stages ont ainsi été pourvus.

Plus d’infos sur monstagede3e.seine-saint-denis.fr

cop21.gouv.fr/fr/societe-civile/labellisation-et-soutien-aux-projets/la-coy-conference-des-jeunes

COP21LA CONFÉRENCE DES JEUNESSi vous avez entre 18 et 30 ans et que vous avez envie de faire entendre votre voix, rendez-vous à Villepinte du 26 au 28 novembre, à la COY11. Vous serez 5�000 du monde entier, soit le plus grand rassemble-ment de jeunes jamais vu autour des questions d’enjeux climatiques. Une opportunité unique pour échanger, s’informer et préparer une stratégie pour peser dans les débats… COY11 pour Conference of Youth 11 (11e Conférence de la Jeunesse)

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Chrono

N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Collège international de Noisy-le-Grand

24 heures dans le cours de Babel

Ouvert en 2014, l’établissement connaît cette année sa deuxième rentrée. Avec ses quatre sections spécialisées en langues et son internat, il s’agit du seul collège international dans le département.

08:45 En 6e, les élèves peuvent choisir entre arabe, chinois, portugais

du Brésil ou anglais-américain, à quoi s’ajoute une deuxième langue en 5e. Wassim, lui, a choisi l’arabe pour pouvoir « maîtriser parfaitement » la langue de ses origines.

10:15 C’est la récré ! Un groupe de valeureux enchaînent une série de

pompes. Clara et ses amies préfèrent évoquer le « Year Book » de l’an dernier : projets autour de la COP21, sorties ciné ou encore rencontre avec des caricaturistes du monde entier.

09:00 Aujourd’hui au menu du cours d’arabe, le comparatif. Sophie

Gallois, la professeure, veille à dynamiser son enseignement par des ateliers : sorties à l’Institut du monde arabe, cours de calligraphie…

11:00 Après des cours de natation et d’escalade, Mme Pointet nit

l’année avec de l’endurance. « On a aussi fait un projet artistique avec la compagnie de danse Ortema, qui a incité les élèves à tourner des vidéos de danse dans le collège. »

09:30 Assistés par leur prof, Mme Valois, les « 4e Sfax »

préparent une pièce de théâtre, adaptée de Sherlock Holmes et le cercle rouge. Yun-Ithry, qui incarnera le célèbre détective, est intarissable dans la langue de Conan Doyle.

14:00 Le collège compte 60 internes, encadrés par Valérie Verger, la

maîtresse de maison, des assistants d’éducation et des surveillants. Les chambres accueillent deux ou trois élèves. Colombe reçoit dans la sienne pour un travail de groupe.

12:05 Gary Sarabus, le chef de cuisine, Fiona et leurs acolytes ont

concocté un bon repas pour les demi-pensionnaires. Sydney, Shawn et Elyas prennent des forces avant d’aller à la piscine de Noisy.

16:00 Parmi les activités du mercredi après-midi, l’atelier cuisine

du chef Tony Harlé est très couru. « Le but, c’est de les éduquer à la curiosité culinaire. Ils sont assez dégourdis dans l’ensemble », estime le jovial chef de cuisine.

18:30 Cocktail à base de jus de fruits, puis un buffet froid avec taboulé,

poulet et en n sorbet à la noix de coco, voilà le menu des réjouissances. L’après-midi s’achève autour d’une joyeuse tablée, dans les éclats de soleil et de rire.

Par Christophe Lehousse Photographies Nicolas Moulard

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27N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Dessiner l’avenir du parc Georges-Valbon Le 1er juillet Stéphane Troussel, président du Conseil départemental, a présenté avec Belaïde Bedreddine, vice-président chargé de l’écologie urbaine, la concertation publique sur l’avenir du parc Georges-Valbon.

Que fait la Seine-Saint-Denis pour…

Il y a quelques mois, un cabinet d’architecture a présenté un projet d’aménagement pharaonique du parc départemental Georges-Valbon pré-voyant la construction de 24�000 loge-ments empiétant sur tout le pourtour de l’espace vert. Ce projet a suscité un vif débat et une inquiétude légitime notamment auprès de nombreux habi-tants, associations et élus locaux.Stéphane Troussel a alors interpellé le Premier ministre sur les intentions de l’État s’agissant du parc. Manuel Valls a apporté un certain nombre de clarifi cations. La plus importante étant que le projet du Central Park n’est pas celui de l’État. Par ailleurs, aucune construction dans le parc ne se fera sans l’accord des élus locaux. Pour Stéphane Troussel, les choses sont claires�: «�Nous pouvons donc af-fi rmer aujourd’hui qu’il n’y aura pas un logement construit dans le parc Georges-Valbon. À ce jour, aucun élu n’y est favorable et nous souhaitons tous préserver et mieux valoriser cet espace naturel exceptionnel.�»Cependant, les questions de l’aména-gement du parc, de ses accès, de son intégration à la ville et notamment aux

projets de transports du Grand Paris, ainsi que celles relatives au besoin de logements restent posées. Stéphane Troussel a déclaré�: «�Pour réfl échir à son avenir, nous avons donc sou-haité lancer une grande concertation publique.�» En juillet et en août, des entretiens individuels se sont tenus dans le parc sur ses usages, son acces-sibilité, son rapport à la ville. Depuis fi n août jusqu’au 20 septembre, le Dépar-tement a mis en ligne un question-naire sur son site Internet. Une phase d’ateliers suivra. Il s’agit de proposer à tous les habitants, tous les acteurs de cette concertation d’imaginer le parc de demain�: ces nouvelles entrées possibles, l’introduction éventuelle d’équipements de loisirs et de culture, les manières de relier le parc à la ville…Le parc Georges-Valbon est le poumon de la Seine-Saint-Denis, son avenir sera dessiné par ses habitants. Georges Makowski

Pour participer seine-saint-denis.fr

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L’avenir du parc Georges-Valbon doit être dessiné par les habitants.

Donnez votre avis dès maintenantsur seine-saint-denis.fr

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De juillet à décembre 2015,entretiens-balades,questionnaire sur Internetateliers de concertation sur le parc départemental et ses abords

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Recrutement

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AUXILIAIRES DE PUÉRICULTURE DIPLÔMÉS (H/F)

VOS MISSIONSVous êtes affecté dans une crèche départementale.VOTRE PROFILTitulaire du certificat d’aptitude aux fonctions d’auxiliaire de puériculture, certificat d’aptitude professionnelle d’auxiliaire de puériculture ou diplôme d’État d’auxiliaire de puériculture.DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE. Cadre d’emplois des sages-femmes territoriales. (réf. LE MAG/ERH5/CRECHE/AP)

DIRECTEUR DE PMI (H/F)

VOS MISSIONSVous travaillez dans un centre départemental de PMI dans une équipe pluriprofessionnelle, vous participez aux missions départementales de prévention et de promotion de la santé de la famille et de l’enfant. Vous organisez et coordonnez les activités, vous assurez la gestion du centre et de l’équipe, vous encadrez les auxiliaires de puériculture, vous réalisez des visites à domicile et apportez votre concours à la formation des assistants maternels.VOTRE PROFILDiplôme d’État de puéricultrice, diplôme conforme aux directives européennes.DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE Cadre d’emplois des puéricultrices territoriales (Réf.: LE MAG/ERH5/PMI/DIR)

ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS DIPLÔMÉS D’ÉTAT (H/F)

VOS MISSIONSSous l’autorité du responsable de circonscription d’aide sociale à l’enfance, vous êtes chargé de mettre en œuvre et de suivre les actions et prestations d’aide sociale, de prévention et de protection.VOTRE PROFILDiplôme d’État d’éducateur spécialisé indispensable.DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE Cadre d’emplois des assistants socio-éducatifs. (réf. LE MAG/ERH5/ASE/EDUCSPE/14 17)

MÉDECINS DE PROTECTION MATERNELLEET INFANTILE (H/F)

VOS MISSIONSAu sein d’une équipe pluridisciplinaire, elles se répartissent entre les activités cliniques (consultations en PMI, bilans de santé en écoles maternelles, suivi sanitaire et préventif en crèches), les activités spécifiques à la protection de l’enfance et les actions de santé publique. Vous participez à la mise en œuvre d’une politique départementale dynamique qui s’inscrit dans un partenariat très développé.VOTRE PROFILDoctorat en médecine, spécialité ou qualification en pédiatrie, en pédopsychiatrie ou en santé publique. À défaut, recrutement de généralistes selon le décret 92-785 du 6 août 1992.DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE. Cadre d’emplois des médecins territoriaux (réf. LE MAG/ERH5/PMI/MEDECIN)

ÉDUCATEURS DE JEUNES ENFANTS DIPLÔMÉS D’ÉTAT (H/F)

VOS MISSIONSSous la responsabilité de la directrice de crèche, l’éducateur de jeunes enfants travaille dans le cadre du projet d’établissement. Il participe au sein de l’équipe à l’élaboration et à l’évolution du projet éducatif. Son rôle auprès des enfants, des parents et dans l’équipe est primordial.VOTRE PROFILDiplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants obligatoire. Connaissance des modes d’accueil petite enfance. DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE. Cadre d’emplois des éducateurs territoriaux de jeunes enfants (réf. LE MAG/ERH5/CRECHE/EJE)

Consulter les offres d’emploi du Département sur www.seine-saint-denis.fr

[email protected] ou candidatures à�: Monsieur le Président du Conseil départemental, Pôle personnel et relations sociales, ERH 5, 93006 Bobigny Cedex

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Emploi

29N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

PANTIN

Les Compagnons ont leur maisonLes Compagnons du Devoir et du Tour de France ont inauguré vendredi 12 juin à Pantin leur 56e maison en France et 3e maison en Île-de-France. Ce lieu de formation et d’hébergement, ouvert à tous les métiers, réunit en son sein des espaces consacrés à l’information et à la recherche, des logements ainsi qu’un pôle d’excellence dédié aux matériaux souples (cordonnier, sellier, maroquinier et tapissier).

Le concours Créatrices d’avenir récompense chaque année six femmes ayant créé ou repris une entreprise en Ile-de-France, quel que soit le secteur d’activité. La remise des prix aura lieu en décembre prochain. On peut candidater en remplissant le formulaire disponible à l’adresse : creatricesdavenir.com/candidater Pour en savoir plus : creatricesdavenir.com

ROMAINVILLE

L’escargot qui vous soigneBiocitech, la Cité des entreprises de la santé et des biotechnologies basée à Romainville, et la Chambre de commerce et d’industrie de Seine-Saint-Denis ont désigné les trois lauréats de la première journée « Biocitech Days Financement ». Coup de chapeau à Phycopharma, qui crée des médicaments au moyen de micro-algues pour le traitement de tumeurs ; Kallistem, qui développe des technologies de culture cellulaire innovante en biologie de la reproduction, et HPE Ingredients, qui développe des ingrédients nutrition/santé issus de la transformation agroalimentaire de l’escargot.

Noisy-le-Grand

Innovation�: la preuve par 7Sept projets innovants ont été primés lors de la 10e édition du Jour des projets organisée par l’école d’ingénieurs de Noisy-le-Grand (ESIEE). Saluons notamment le prix Santé-Environnement-Handicap, pour son application mobile d’aide aux personnes porteuses de handicap. La connexion entre plusieurs smartphones et tablettes permet ainsi à un éducateur et à un enfant autiste de pouvoir enfi n communiquer.

TROPHÉES ESPOIRS

On s’inscritLes Trophées 2016 Espoirs de l’économie récompensent la réussite de jeunes entreprises de Seine-Saint-Denis, qui, par leur dynamisme, contribuent au développement économique du département.Dépôt des dossiers avant le 18 septembre : entreprises.cci-paris-idf.fr/web/cci93

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Page 30: Tous motivés pour la rentrée

Notre association Cartooning for Peace sait comment faire baisser le tsunami de l’intolérance.�»

Plantu, dessinateur et président de Cartooning for Peace

Ils et elles font la Seine-Saint-Denis

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31N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Y a-t-il de la solidarité entre dessinateurs ?

C’est vrai qu’il y a toujours eu une solidarité naturelle entre les dessinateurs. Je fais ce travail au journal Le  Monde depuis 1972. Ce quotidien qui est aimé un peu partout m’a ouvert des portes incroyables en Afrique, en Amérique latine, en Asie et je l’en remercie d’ailleurs. Grâce à lui, on m’a présenté tous les dessi-nateurs de presse des pays où j’allais. Et c’est extraordinaire de pouvoir dialoguer avec eux. Ils sont très dif-férents les uns des autres mais ils ont les mêmes rouages dans la tête. Notre complicité vient d’ailleurs du fait qu’on pense en dessin tout le temps.

On a l’impression que vous avez un statut à part dans ce journal ?

Tous les dessinateurs ont un sta-tut à part dans leur journal. Ils sont un peu dedans et pas dedans. Ici au Monde, je travaille avec des journalistes qui ont bac + 15, et moi, le bac, j’ai failli ne pas l’avoir. Je fais partie du club mais pas tout à fait. Et moi mon club, c’est le respect des autres. Les lecteurs, je les vénère a priori. J’aime bien les titiller. J’aime bien les caresser dans le sens

Par Isabelle LopezPhotographie Bruno Lévy

Liberté d'expression

Plantu fait la paix avec des dessinsEn créant l’association Cartooning for Peace qui fédère une centaine de dessinateurs à travers le monde, Plantu veut promouvoir la liberté d’expression. Une association soutenue par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, qui la met au service des collégiens.

du poil et dans le sens contraire.

Avec votre association Cartooning for Peace, vous faites entrer le dessin de presse dans les écoles pour dialoguer.

Oui, cela fait dix ans qu’on tra-vaille le sujet dans les écoles, les col-lèges, les lycées, les universités. Il faut tout revoir de zéro, notamment l’éducation du dessin. Déjà, quand j’étais au lycée, le dessin comme la musique étaient considérés comme quantités négligeables. L’erreur est là. L’enseignement artistique fait partie de la vie. On ne doit pas l’utili-ser comme un alibi. Quand un enfant, comme c’était mon cas, n’est pas ca-pable de faire des études normales, il faut lui donner la possibilité de s’ex-primer autrement. Je m’adresse à cet enfant et je lui dis�: parle. Dis ce que tu as dans le ventre. Si tu as envie de le danser, danse-le. Si tu as envie de le chanter, chante-le.

Comment en est-on arrivé là, qu’un dessin soit devenu un sujet sensible à aborder, même avec des enfants ?

Notre association Cartooning for Peace sait comment faire b a i s s e r l e t s u n a m i d’intolérance qui s’an-

nonce. Mais nous ne sommes qu’un petit grain de poussière, auquel doi-vent s’agréger d’autres petits grains de poussière pour essayer d’être un jour plus forts. Vous savez, pendant des années j’ai fait des dessins contre le mur de Berlin. Je faisais «�comme si�» il allait tomber. Et puis un jour, il est tombé�! Et bien ce tsunami, il va tomber… mais pas tout seul. Il faut y travailler.

Comment avez-vous trouvé les collégiens de Seine-Saint-Denis ?

Spontanés. Moi je suis là pour écouter la spontanéité. Je ne dis pas que je suis d’accord avec eux mais je veux qu’ils sachent que des gens les écoutent et ne vont pas les punir pour ce qu’ils ont dit. Il faut qu’ils disent, il faut qu’ils parlent… même avec des dérapages… pour que, après, on fasse un travail de communication et de respect mutuel. Il faut leur dire pour-quoi on n’est pas d’accord, argumen-ter. On est au tout début du travail.

Vous étiez comment enfant ? Impertinent ?

Non, j’étais le plus doux des en-fants. J’étais incroyablement sage. La colère était rentrée. Elle était là, même étouff ée. On m’a appris à étouf-fer ma colère. Je me suis laissé faire. Et j’ai moi-même étouffé ma colère. Ce qui est la pire des choses.

« Cela fait dix ans qu’on

travaille le sujet dans les écoles. »

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Page 32: Tous motivés pour la rentrée

32 N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

+webRetrouvez l'article et la vidéo de la rencontre sur seine-saint-denis.fr/12137

C’est pour ça que vous écoutez si bien les collégiens ? Vous n’avez pas envie qu’ils taisent leur colère…

Oui, vous avez raison, je suis en train de répondre à mes questionne-ments de petit gamin d’il y a très très longtemps.

Comment vous voyez grandir cette association ?

On est en train de créer l’univer-sité de la tolérance. Rendez-vous le 21  septembre, autour de Régis De-bray�: on fait venir des imams, des rabbins, des prêtres, des dessinateurs du monde entier, des enseignants. C’est au Conseil économique et social, un lundi, c’est la journée de la paix.

Pourquoi, dans un même dessin, il vous arrive de mélanger des sujets d’actualité comme la dictature en Syrie et la cigarette électronique, par exemple ?

Je ne prétends pas être un vrai journaliste. Mon dessin en Une du Monde ressemble à un éditorial mais ce n’en est pas un… parce que je mé-lange tout en eff et. Lorsque je suis de-vant ma page blanche, je ne sais pas où je vais mettre les pieds. Et puis je plonge dans cette page blanche. Et puis j’essaie de trouver quelque chose qui va parler aux lecteurs… et qui va peut-être m’échapper. C’est ça qui est magique�!

Vous aimez ce qui vous échappe ?Je vais vous raconter quelque

chose. Pendant la tempête de 1999, j’étais à la campagne. Dans un trou d’un arbre déraciné de mon jardin, j’ai caché une sculpture que j’ai faite en argile. Il s’agit d’une Une du Monde. Je l’ai enfouie en imaginant que dans 300 ans on allait la découvrir. J’aime délirer à partir de quelque chose qui m’échappe. Je trouve ça rigolo que quelqu’un dans 300 ans avec sa char-rue tombe dessus et se demande�: «�Mais c’est quoi ça�?�» cartooningforpeace.org

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La sélection Instagram

Acieroïd & coquelicots à Montreuil, rue de Paris, à l’angle de la rue Marcel-Dufriche par @Chapicpic

Guinguette du Climat tous les vendredis soir

Jusqu’au 24 octobre, faites donc un tour à la Guinguette du climat, installée sur l'esplanade de l'Ecluse, au pied du Stade de France. Dans ce village alternatif, construit à l'initiative du collectif Mund Gawi, il sera question de sensibilisation sur la lutte pour le climat et de pratiques innovantes, avant le rendez-vous de la COP21 en fi n d'année.

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33N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Portrait

Il redonne vie aux pièces rouges

Par Nadège DubessayPhotographie Franck Rondot

En trois dates7 novembre 2007 Rédaction d’un article de philosophie sur l’amour. 1er avril 2010 Présentation de son projet de création de Centimeo au directeur de l’incubateur de Sciences Po.29 juillet 2011 Création de la start-up.

S’il en est un qui s’amuse à brouiller les pistes, c’est bien Benjamin Dupays. Le jeune homme de 24 ans avoue une passion pour la philosophie. Pour-tant, le fondateur de Centimeo – une start-up implan-tée à Bobigny – a décroché un bac S et continué avec Sciences Po. Il n’est pas ingénieur�? Qu’im-porte, il invente, fort d’un constat�: toutes ces pièces rouges, ces centimes dont per-sonne ne veut, quel gâchis�! Dès ses 18 ans, il imagine des distributeurs automatiques à pièces de 1, 2 et 5 centimes qui proposent des produits à l’unité. Et côté pièces, il en connaît un rayon. Numismate depuis ses 8 ans, il ne comprend pas que «�l’État frappe chaque année un moyen de paiement com-plètement dévalorisé, qui reste au fond des

poches et donc ne circule pas�». Le directeur du programme Sciences Po Entrepreneuriat est le pre-mier à l'encourager. «�J’ai pu être incubé durant un an.�» Persuadé que la confron-

tation avec la réalité du monde nourrit la réflexion, il s’envole en Inde à 20 ans et revient en France avec, dans ses bagages, le précieux prototype. Centimeo naît en 2011. Depuis, l’aventure continue à 100 à l’heure. Des contrats avec la RATP, les universités, la SNCF…

De 66 euros de chiff re d’aff aires en 2012, et 180�000 en 2014, la start-up table en 2015 sur 800�000 euros et 2 millions l’année suivante. «�En 2020, nous espérons mettre sur le mar-ché 20�000 machines�», explique celui qui se dit très fi er d’être implanté en Seine-Saint-Denis. Son entreprise fait travailler 17 per-sonnes, dont certaines en insertion sociale. Ses 350 machines, qui distribuent désormais des chewing-gums biodégradables mais aus-si du chocolat équitable, des bêtises de Cam-brai à Lille…, sont estampillées «�made in

Bobigny�». «�Le Conseil départemental nous a trouvé des locaux pour créer notre atelier où nous pouvons main-tenant fabriquer nous-mêmes nos distributeurs.�» Son rêve�? Prendre sa «�retraite�» avant 30 ans et se consa-crer à la philosophie pour créer une utopie sociale. Rendez-vous dans six ans�!

Retrouvez la suite de l’interview surseine-saint-denis.fr/12323

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Benjamin Dupays

« L’État frappe chaque année un moyen de paiement complètement dévalorisé qui reste au fond des poches et donc ne circule pas... »

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34 N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

STEVEN TRONET

La revanche du petit Poucet

RANN

Entre manga et BD

MAXIMILIEN

12 ans et déjà conseiller départemental

Maximilien – qui vient d’entrer en classe de 3e au collège Jean-Baptiste-Corot du Raincy – termine son mandat d’élu au Conseil départemental des collégiens. En cette rentrée, il espère que ses camarades reprendront le ambeau… Durant ces deux années de mandat, Maximilien explique avoir fait des choses passionnantes, comme débattre de la répartition des 100 000 euros de budget alloués par le Conseil départemental. « Voter ainsi, dans la grande salle du Conseil, ça fait tout drôle », se souvient Maximilien. Il a aussi visité l'exposition Jean-Jaurès aux Archives nationales et s'inscrit dans la commission Histoire et mémoire. « Notre groupe de travail a élaboré des af ches, sur lesquelles gurent la photo d'un immigré, et un petit

texte sur l'histoire de sa migration… En septembre, elles seront présentées dans tous les collèges du 93 », conclut èrement le jeune homme.

Il a surpris tout le peloton, appuyé à fond sur les pédales et, au bout de la ligne droite, le sprinteur d’Auber 93 est devenu le nouveau champion de France de cyclisme. Un exploit pour un coureur qui évolue dans une équipe Continentale (3e division), au budget bien modeste au regard des grandes écuries du ProTour. Steven Tronet évolue chez les P’tits Gars d’Auber depuis 2011 et cette année est son année. Avant son maillot tricolore, il avait déjà remporté trois victoires dont une étape de la Route du Sud devant des pointures mondiales. Steven reconnaît que, « à Auber, on a tout ce qu'il faut pour rivaliser avec les formations comme Co dis ou Europcar. On me place dans de très bonnes conditions mais je n'ai guère l'occasion de disputer les plus grandes courses. » Il espère que son titre lui ouvrira de nouvelles opportunités pour se faire sa place dans le peloton international.

Le manga, ça ne se limite pas à des personnages aux yeux trop grands qui sautent dans tous les sens dans des livres qui se lisent à l’envers. La dessinatrice Rann vous propose de découvrir l’univers manga lors de sa résidence de création soutenue par le Département. Dans les médiathèques de Plaine Commune, elle vous guidera dans des expositions, avec des ateliers de création de lms d’animation… Rann assurera également la direction artistique de la première quinzaine de la culture manga en octobre. Mais surtout, vous pourrez découvrir sa très belle série Memento Mori. Une histoire inspirée du conte La Belle et la bête, un format de BD européenne truffé de cadrages éclatés pur manga, une esthétique sombre et élégante au croisement du style dark shôjo, Gustav Klimt ou Mucha, et d'une mise en couleur magni que. De quoi ravir les fans de manga, les amoureux de bande dessinée et tous les autres !

« Voter dans la grande salle du Conseil, ça fait tout drôle. On a l'impression d'être important, d'être un adulte. »

« J’accompagne trois groupes dans l’univers manga : création sur tablettes, style shôjo ou jeu vidéo “manga old school”... tout est possible. »

« J’ai compris que je pouvais battre des sprinteurs comme Coquard ou Bouhanni. Maintenant, j’espère des offres ! »

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3535N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Trois dates 31 juillet 1977 Naissance au Blanc-Mesnil Mars 2006 Sortie de son premier album Midi 20Octobre 2015 Sortie de son nouvel album Poésies

Les étendues herbeuses du parc Georges-Valbon« Pour moi, ce parc a une double identité. Il y a d'abord le côté nature, avec ses lacs, ses petits bois, ses pistes cyclables qui permettent de superbes balades à vélo et d'énormes étendues d'herbe pour taper le ballon. Petit, j'y passais tous mes dimanches matin pendant que mon père partait pour un footing. Et puis, Georges-Valbon, c'est aussi la Fête de l'Huma. Quand elle s'installe, on a l'impression d'être ailleurs. Ado, j'allais chaque année aux concerts, aux cuisines du monde. Du coup, quand j'ai eu la chance de slamer sur la grande scène en 2007, ça m'a fait drôle d'être de l'autre côté. C'est un très beau souvenir. »

Les playgrounds du parc de Marville« Ça, c'est dans une autre vie mais j'y ai énormément joué au basket. Tous les week-ends, on s'y retrouvait avec les copains et on se dé ait. J'y ai aussi fait de belles rencontres, comme Jacky Ido (devenu acteur, ndlr) avec qui j'ai beaucoup joué là-bas. En basket, la Seine-Saint-Denis sait se défendre : Aubervilliers, Blanc-Mesnil, Saint-Denis… On a de bonnes équipes de jeunes mais on pèche peut-être un peu dans le passage de juniors à seniors. »

Saint-Denis centre, « un slam pour une grande dame »« Saint-Denis centre, c'est toute mon enfance et mon adolescence ! J'habitais la grande rue piétonne qui fait face à la Basilique. Plus récemment, c'est aussi ma vie de père, puisqu'il y a devant la mairie un manège où j'ai beaucoup emmené mon ls. Et puis, on ne peut pas passer à côté du marché, dont je parlais d'ailleurs dans mon premier album. Enfant, ce marché me paraissait tout ce qu'il y a de plus banal mais ensuite j'ai compris qu'il était assez rare de par sa taille et ce qu'on pouvait y trouver : des produits d'absolument partout dans le monde ! »

Propos recueillis par Christophe LehoussePhotographies Julien Mignot, Patricia Lecomte, Mara Mazzanti / Le Bar Floréal, Saadellaoui

Grand Corps MaladeSi Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, a quitté récemment la Seine-Saint-Denis où il a grandi, ses textes de slam en sont imprégnés. Tour d'horizon de ses coups de cœur.

Retrouvez l'interview de Grand Corps Malade sur seine-saint-denis.fr /12294

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TribunesTribunes

36 N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

GROUPE COMMUNISTE, CITOYEN, FRONT DE GAUCHE, POUR UNE TRANSFORMATION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE

Un NON de résistance, d’espoir pour plus d’Humanité !

D ix ans après la victoire en France du NON à la Constitution européenne,

les Grecs ont dit NON à l’austérité dévastatrice imposée de force par l’Europe de la finance. Alexis Tsi-pras et son peuple voulaient ainsi ouvrir le chemin de la démocratie et l’espoir d’une alternative possible aux politiques d’austérité que nous subissons injustement au quotidien.De leurs côtés, au Conseil dépar-temental, les élu-e-s du Front de

Gauche ne cessent de réclamer à l’État les compensations pour le versement des aides sociales, le refus des fermetures de CAF, de CPAM, de bureaux de poste et plus de moyens pour l’éducation.Les 11, 12, et 13 septembre prochains, au parc de La Courneuve, se déroule-ra la Fête de l’Humanité. Ce moment convivial sera l’occasion d’échanger, de débattre et d’exprimer sa solidari-té avec le peuple grec et toutes celles et ceux qui veulent changer la donne.

PASCALE LABBÉConseillère départementaleNoisy-le-Sec/Bobigny

COORDONNÉESConseil départementalHôtel du Département 93 006 Bobigny [email protected] elusfrontdegauchecg93.frTél : 01 43 93 93 68 Fax : 01 41 50 11 95

LES ÉLU-E-S DU GROUPE Dominique AttiaPascal BeaudetBelaïde BedreddineSilvia CapanemaDominique DellacMeriem DerkaouiPascale LabbéPierre LaporteAbdel-Madjid SadiAzzedine Taïbi

LE GROUPE UDI-MODEM La gestion de la Seine-Saint-Denis, sévèrement épinglée par la Chambre Régionale des Comptes

L a C h a m b r e R é g i o n a l e d e s Comptes a révélé de graves irré-gularités dans la gestion finan-

cière de la Seine-Saint-Denis, que ce soit sous l’ère de Claude Bartolone, ou de l’actuel Président Stéphane Troussel.Ces observations accablantes de la Chambre Régionale des Comptes dé-montrent que depuis plusieurs années la majorité socialiste présente aux élus des budgets et même des comptes insincères, c’est-à-dire délibérément faux�! Ceci n’a manifestement pour but que d’essayer de camoufler la gestion calamiteuse de notre département et de l’argent que nous lui confi ons.

Pire encore la Chambre relève de nom-breuses irrégularités dans la gestion, la rémunération et les progressions de car-rière de certains salariés du département, en clair la politique des copains...C’est cette gestion que nous dénonçons depuis longtemps qui conduit à une pres-sion fiscale écrasante, une dette dé-raisonnable, et un manque d’actions sociales réelles qui donneraient à nos concitoyens les moyens de s’en sortir au lieu de les maintenir dans la dépendance. Ce serait le bon rôle pour le département, mais les élus PS-PC et Verts préfèrent les maintenir dépendants�!

YVON KERGOATConseiller départementalCanton de Sevran

COORDONNÉ[email protected]

UDI Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis

@UDI_CG93 www.udi-cg93.fr 01 43 93 47 53

LES ÉLU-E-S DU GROUPE Yvon KergoatAude LagardeGérard PrudhommeStéphane Salini

LE GROUPE LES RÉPUBLICAINS

Jeux olympiques... Jeux politiques !« Donnons-leur des jeux ! »

A u temps de la Rome antique, les empereurs romains négo-ciaient ainsi la paix sociale.

En 2015, François Hollande a poussé Anne Hidalgo à présenter la candida-ture de Paris aux JO 2024. Si elle est retenue par les instances olympiques, nous nous réjouirons que notre terri-toire soit le lieu de célébration des va-leurs d’eff ort et de mérite incarnées par le sport de haut niveau. Mais le temps de la Rome antique est révolu, et en cas de désignation, cela ne sau-

rait effacer les trois années de chômage, de matraquage fiscal, de délinquance… Contrairement à nos voisins européens, la France stagne et les réformes sociétales initiées depuis mai 2012 n’ont fait que fragiliser une population en quête de repères. Il faudra plus que des Jeux olympiques pour engager la France sur le chemin de l’emploi et de la croissance durable. Notre pays mérite mieux que ces petits jeux politiques.

MARIE-BLANCHE PIETRIConseillère départementaleCanton de Gagny/Neuilly-sur-Marne

COORDONNÉES3, esplanade Jean-Moulin 93 006 Bobigny Cedex

@Républicains_9301 43 93 93 42

LES ÉLU-E-S DU GROUPE Bruno BeschizzaJean-Michel BluteauChristine CerrigoneMichèle ChouletKatia CoppiGaëtan GrandinStephen HervéSéverine MarounThierry MeignenSylvie PaulMarie-Blanche PiétriMartine Valleton

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TribunesTribunes

37N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

GROUPE «�SOCIALISTES, RADICAUX ET GAUCHE CITOYENNE�»

Obstruction contre le chèque rentrée : la droite joue les tribunaux contre les familles

Par ses manœuvres juridiques contre la mise en place d’une aide de rentrée de 200 euros

pour toutes les familles dont un enfant rentre en 6e, la droite départementale s’en prend, une fois encore, au pouvoir d’achat des Séquanodionysiens.Cette démarche scandaleuse d’un recours en référé pourrait avoir pour conséquence de priver plus de 18�000 familles de cette aide néces-saire pour faire face aux dépenses importantes de fournitures ou

d’équipements numériques. Face à cette situation, nous voulons faire respecter le choix des élec-teurs qui ont choisi de reconduire une majorité de gauche à la tête du Département. La démocratie doit être respectée et non niée par des obs-tructions juridiques. Nous resterons donc mobilisés aux côtés des familles concernées et continuerons à mettre tout en œuvre pour que cette mesure de justice sociale puisse être mise en place dès que possible.

ZAÏNABA SAÏD ANZUM Conseillère départementaleCanton de La Courneuve

COORDONNÉESConseil départemental, 3 esplanade Jean-Moulin 93000 [email protected] 01 43 93 93 53Fax : 01 43 93 77 50

LES ÉLU-E-S DU GROUPE Nadège AbomangoliEmmanuel ConstantMichel FourcadeDaniel GuiraudMathieu HanotinBertrand KernFlorence LarocheFrédéric MolossiZaïnaba Saïd-AnzumMagalie ThibaultStéphane TrousselCorinne Vallls

Pour soutenir l’emploi, soutenons l’écologie !

E n se préoccupant de l’envi-ronnement, l’écologie s’oc-cupe aussi de l’emploi en

Seine-Saint-Denis�!La rénovation thermique des bâ-timents, le déploiement des trans-ports collectifs et des mobilités douces ne sont que deux exemples des formidables gisements d’emploi que pourrait exploiter une poli-tique résolument engagée dans la transition énergétique. En développant l’économie sociale et solidaire (ESS), l’écologie crée

des emplois nouveaux, de l’inser-tion aux technologies de pointe de l’économie verte. Tous les secteurs sont concernés mais plus particuliè-rement ceux de la construction, de l’alimentaire et de l’énergie. Avec Nadège Grosbois, Vice-Présidente chargée de l’emploi et de l’économie, le Département a fait de la structu-ration de l’ESS un axe majeur de sa politique�: pour des emplois du-rables, pérennes, socialement utiles, locaux et non délocali-sables�!

FRÉDÉRIQUE DENISPrésidente de groupe

COORDONNÉESConseil départemental3 esplanade Jean-Moulin 93000 [email protected]

LES ÉLUES DU GROUPE Nadège Grosbois, Frédérique Denis

EELV, EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS

GROUPE CENTRISTELa majorité vous ment et refuse d’aider TOUS les élèves de 6e

N ous avons pointé du doigt la légalité douteuse d’une promesse de la majorité. En

effet, celle-ci a voulu réserver un chèque de rentrée de 200 € aux élèves de 6e scolarisés dans les collèges pu-blics. Contrairement à ce qu’elle a écrit pendant la campagne électo-rale, la majorité a refusé d’ouvrir ce dispositif aux 6e des collèges privés sous contrat avec l’État.Le 24 juin, la justice nous a donné raison, en ordonnant la suspension

de cette mesure. Nous avons alors demandé à la majorité de voter une nouvelle délibération qui attribue cette aide à tous. En vain…La majorité fait donc le choix de la discrimination. Pourtant, il est plus juste d’aider un élève défavori-sé scolarisé dans le privé que de sou-tenir un enfant aisé qui fréquente un collège public. La majorité opte aussi pour le mensonge, en trom-pant des milliers de citoyens qui ont cru à sa promesse.

HERVÉCHEVREAUPrésident de groupe

COORDONNÉ[email protected]

LES ÉLUS DU GROUPE Hervé ChevreauMarie Magrino

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Mémoire

N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

Par Christophe LehoussePhotographies Fonds des Amis de Georges Méliès, Jean-Luc Luyssen

Le 19 septembre, le cinéma Le Méliès inaugurera ses six nouvelles salles à Montreuil. L’occasion de rappeler que les premiers studios de cinéma du monde ont vu le jour dans la ville aux pêches, à la n du XIXe siècle, sous la baguette magique d’un certain Georges Méliès.

Au N°�3 de la rue François-Debergue à Montreuil, tout est calme. L’association culturelle La Parole er-rante anime les lieux. Mais pour le reste, diffi cile d’ima-giner qu’à cet endroit s’élevaient, il y a encore 67 ans, les deux premiers studios cinéma du monde, c e u x d e G e o r g e s Méliès. Et pourtant, à l’angle des rues Debergue et Gallieni, un détail vient rappe-ler l’importance des lieux�: une céramique en forme de lune, avec un obus en guise de monocle, nous fait de l’oeil. Soudain, comme dans les fi lms du génial Georges, on se retrouve embarqué sur une capsule volante, direction Paris. On survole Montreuil pour atterrir dans un bel in-

térieur parisien, dans le 10e arrondissement. Nous voilà accoudés à une table, face à Madeleine Malthête-Méliès. Âgée aujourd’hui de 92 ans, la petite-fille du «�Maître de Montreuil�» rejoue pour nous l’histoire de son grand-

père, fabuleux touche-à-tout né en 1861 qui regimba contre un destin tout tracé, celui de fabricant de chaus-sures, pour donner ses premières lettres de

noblesse au Septième Art.«�Mon grand-père est venu au cinéma via la magie et le spectacle. On dit généralement qu’il a été le père des eff ets spéciaux mais, pour moi, son legs principal c’est d’avoir été un homme de fantaisie et quelqu’un de cultivé

« Ce qui me réjouit, c’est que l’esprit Méliès perdure

partout dans le monde. »

Georges Méliès, le « Mage de Montreuil », en compagnie de ses petites- lles Madeleine (à droite) et Marie-Georgette, au château d’Orly en 1937.

Montreuil, berceau du mage Méliès

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Mémoire

39N°45 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 SEINE-SAINT-DENIS

À LIRE• Georges Méliès l’enchanteur, de Madeleine Malthête-Méliès,

La Tour verte• Site de l’association Les Amis de Georges Méliès

melies.eu

AU THÉÂTRE• Le Cercle des illusionnistes, d’Alexis Michalik, à la Comédie

des Champs-Elysées, du 4 septembre au 15 novembre

qui s’est mis à faire du cinéma�», estime celle qui a très bien connu l’homme puisque lui-même l’a élevée de 1930 à sa mort, en 1938.Le 28 décembre 1895, Georges Méliès, alors directeur du théâtre Robert-Houdin, découvre le cinémato-graphe des frères Lumière lors de la première projec-tion publique. Il comprend tout de suite l’énorme po-tentiel de cette invention en termes de spectacle. Les frères Lumière refusent de lui vendre�? Qu’à cela ne tienne, le vibrionnant Georges fabri-quera lui-même son «�kinétographe�».

Chasse au trésor

Ivre de nouveauté, «�Geo Méliès�» commence à tourner des sujets ano-dins dans la rue. Mais très vite, il saisit la nécessité d’échapper à la réalité, de faire parler la puissance de l’illusion. Et pour cela, il a dans sa manche une carte qui fait défaut à ses concurrents�: son passé de magicien. Parfois aussi, la chance s’en mêle. «�La légende veut que Méliès ait trouvé son fameux “plan de substitution”, où l’on voit une personne apparaître puis disparaître, grâce à un accident. Un jour qu’il était place de l’Opéra, son appareil se bloque et le temps qu’il le débloque, la cir-culation des véhicules s’était poursuivie. Sur la pellicule, on voit donc un autobus qui se change en corbillard. Cette histoire est-elle vraie�? Je ne sais pas, mon grand-père aimait beaucoup romancer.�»En 1897, le jardin de la propriété familiale à Mon-treuil ne suffi t plus à Méliès pour ses «�prises de vue�». La nécessité de se protéger des intempéries l’amène à construire un atelier de 13�m�50 sur 6�m�60, tout en verre. Le premier studio du monde était né. C’est no-tamment là que Méliès tourne en 1902 l’œuvre qui le fera connaître dans le monde entier�: le Voyage dans la Lune, inspiré de l’épopée de Jules Verne.Ensuite, le fi lm s’accélère�: génial inventeur, Méliès ne peut en dire autant sur ses qualités de gestionnaire. Ses

dettes auprès de ses propriétaires mais aussi auprès de ses comman-d i t a i r e s , d o n t C h a r l e s P a t h é , s’accumulent. En

,

s

Voyage dans le Nouveau Méliès

Bienvenue dans un des plus grands cinémas d’art et essai de France. Le 19 septem-bre, le nouveau cinéma Le Méliès, qui s’est recentré de la Croix de Chavaux vers le quartier de la mairie, sera inauguré à Montreuil. Six salles

ambant neuves avec la capacité de projeter

en numérique, 35 mm et même 16 mm, vont contribuer à en faire « un écrin du cinéma », comme l’espère Stéphane Goudet, son directeur artistique. « La volonté est d’y montrer tous les cinémas, du blockbuster au lm expérimental », poursuit-il. D’un coût total de 15,7 millions d’euros, cet outil ultra-performant inclut aussi un espace restauration et même une salle de montage à destination des associations de Seine-Saint-Denis. Evidemment, le nouveau lieu n’a pas oublié la touche Méliès : une immense lune suspendue, signée de l’architecte allemand Hans-Walter Müller. Un clin d’œil au célèbre Voyage dans la lune de ce cher Georges. C. L.

1913, Méliès, la mort dans l’âme, signe son dernier fi lm. Il détruit lui-même une partie de ses productions et les autres sont vendues à des requins, qui les fondent pour en retirer les sels d’argent. Le «�mage de Montreuil�» entre dans un long silence et devient vendeur de bon-bons à la gare Montparnasse. C’est cette période de vaches maigres qu’aura connue Madeleine Malthête-Méliès.Mais si l’histoire de Georges Méliès est hors du commun,

celle de la postérité de son œuvre l’est tout autant. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Madeleine, aidée de son mari et d’Henri Langlois, le fondateur de la Ciné-mathèque française, se lance dans une in-croyable chasse au trésor pour retrouver les copies des œuvres de son grand-père. Avec succès, puisque sur les 520 films tournés par Méliès, ils en ont récupéré 210. Certains ont été dénichés chez des fo-rains, d’autres ont été reconstitués à partir de photographies des fi lms, plan par plan. Avec un sourire en coin, Madeleine Mal-thête-Méliès savoure�: «�Ce qui me réjouit,

c’est que l’esprit Méliès perdure partout dans le monde. Des jeunes organisent des concerts avec ses fi lms, le des-sin de la lune est devenu universel. Il est rentré dans la mémoire collective, et moi j’ai fi ni mon boulot�!�»

Le premier studio cinéma du monde, à Montreuil en 1897.

Stéphane Goudet dans l’une des six salles du nouveau cinéma Le Méliès.

Retrouvez l’interview de Stéphane Goudet, directeur artistique du Nouveau Méliès sur seine-saint-denis.fr/12293

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Donnez votre avis dès maintenantsur seine-saint-denis.fr

De juillet à décembre 2015,entretiens-balades,questionnaire sur Internetateliers de concertation sur le parc départemental et ses abords

Le Département de la Seine-Saint-Denis vous présente

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