The Red Bulletin Mai 2016 - FR

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FRANCE HORS DU COMMUN STREET FIGHTER Daigo Umehara, le philosophe des gamers pro À FOND D’ACTION ! DANS LES SPOTS DÉMENTS DES BOSS DE L’EXTRÊME WALL OF DEATH La Faucheuse roule avec ces motards MAGAZINE SPONSORISÉ MAI 2016 REDBULLETIN.COM CONTENUS INTERACTIFS SUR PLUS DE

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FRANCE

HORS DU COMMUN

STREET FIGHTER Daigo Umehara,

le philosophe des gamers pro

À FONDD’ACTION !DANS LES SPOTS DÉMENTS DES BOSS DE L’EXTRÊME

WALL OF DEATH

La Faucheuse roule avec

ces motards

MAGAZINE SPONSORISÉ

MAI 2016

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WALL OF DEATHSans casque et au méprisdes lois de la gravitationces motards risquent leurvie lors de chaque ride.

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L’AUTREMENTUn rituel motocycliste où la mort peut s’invi-ter en permanence. Des exploits sportifs (si l’on peut encore parler de sport) dans des zones hostiles où l’homme n’ose pas s’aven-turer. Une envie de victoire, pas pour la gloire, mais pour s’alimenter de ce que mériter le succès apporte. Une force de persuasion hors-norme pour mener au bout un collectif en short. Se faire chan-teuse quand pour les autres on est la dyslexique. Réchauffer les nuits d’une ville vue comme les moins attrayantes d’Europe. Pourvoyeurs d’inspiration de ce numéro, nos invités vivent l’autre-ment. Venez les rejoindre dans leur quotidien passionné et passionnant. Bonne lecture. Votre Rédaction

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Fornication et baston : la recette

de GoT.KIT HARINGTON, PAGE 17

LE MONDE DE RED BULL

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EXTRÊMEMENTDes pros des sports d’actionvous embarquent dans lesspots les plus fous. Prêts àgoûter à leur vie extrême ?

36 D’UN COUP D’AILES

GALERIE

10 PLEIN LES YEUX On prend l’air ?

BULLEVARD

17 INSPIRANTS Au ciné, au micro, ou sur le circuit ATP, salut à nos bons clients.

REPORTAGES

24 L’enfer mécaniqueUn mur circulaire pour circuit, Charlie et son crew souffrent pour la bécane.

36 Destination impossibleInaccessibles et impraticables, leurs terrains de jeux favoris sont le monde.

48 Joue-la comme KloppJürgen peut vous mener au succès, comme avec le Borussia ou Liverpool.

54 Le coin des hérosDu théâtre au blockbuster, du micro à la série très culte... pas là par hasard.

62 Les leçons de son succèsDaigo, compétiteur inspirant, a fait du jeu vidéo de combat une philosophie.

70 GlascoolÀ Glasgow, la fête stoppe tôt, et les locaux savent s’éclater en mode shot.

ACTION !

77 À VOIR. À VIVRE. À FAIRE. Voyages, gadgets, montres, zik et moteurs.

93 PAGES SPÉCIALES Cours toujours.98 MAKES YOU FLY En mode megaloop.

T’AS PAS UN KLOPP ?À foot d’exception, entraîneur unique. L’Allemand Jürgen Klopp sait motiver ses troupes : sa méthode en 10 points.

SEXY DYSLEXIE La chanson suédoise, ça n’est pas que ABBA ! La jolie Elliphant est loin de là, et se raconte dans toutes ses différences.

LA MANIÈRE FORTESi tout le monde peut s’éclater à Street Fighter, tout le monde n’est pas Daigo, le gamer qui voit la victoire autrement.

NUITS CHAUDES... ... pour cité froide. Glasgow n’est pas la plus bandante des villes anglaises, mais y clubber avec Jackmaster est un must.

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Buitendag has been riding waves since the age of eight

“PEOPLE WILL R EMEMBER HOW YOU M A DE THEM FEEL”

B i a n c a B u i t e n d a g w a s S o u t h A f r i c a ’ s m o s t s u c c e s s f u l p r o f e s s i o n a l s u r f e r i n 2 0 1 5 , t h r i v i n g i n c i r c u m s t a n c e s w h e r e o t h e r s w o u l d h a v e f o l d e dWords: Jazz Kuschke Photography: Dewald Daniels

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50 THE RED BULLETIN

0516Feature-ZA_BiancaBuitendag [P];22_View.indd 50-51 22.03.16 17:15

AUTOUR DU MONDEThe Red Bulletin est publié simultanément dans dix pays. Vous voyez ici l’édition sud- africaine avec un article dédié à la surfeuse Bianca Buitendag.

Nos éditions internationales : redbulletin.com

MAKING OFLE SHOOTING DU MOIS

Le Londonien est familier des mosh pits. Quand bien même, son expérience de photographe de concerts n’avait pas préparé Wilton à l’effet Jackmaster. « Un bordel du genre épique », qu’il a documenté à Glasgow au plus près du DJ local (page 70).

Jackmaster tient le mix à Glasgow. Et DJ

Artwork, son vieux pote, le mégaphone.

« Premier shot de Glasgow… Dingue ! Au bon sens du terme. » DAN WILTON, PHOTOGRAPHE

CONTRIBUTEURSNOS ÉQUIPIERS

NICK AIMESLe journaliste et aventurier Nick Aimes a traqué les athlètes les plus intrépides pour notre Destination I mpossible, en p. 36. « Parler avec eux m’a donné envie de ressortir mon sac à dos et de vadrouiller à nouveau. »

THE RED BULLETIN BACKSTAGEMAI 2016

RAPHAEL HONIGSTEINLe rédacteur foot bavarois délivre son expertise au Guardian anglais ou à la presse allemande. Pas étonnant que Jürgen Klopp, entraîneur rare, ait révélé à ce spécialiste du sportses dix secrets pour réussir. P. 48.

Le Wall of Death, ça tue. Du fait du challenge (rouler à la verticale sur une vieille meule), du danger (se crasher depuis un mur de 5 m) et du mode de vie (un camping-car pour maison) associés. Pour l’American Motor Drome Company, maintenir en vie cette pra-tique centenaire est un job de rêve. Le photographe Jim Krantz et notre rédacteur Andreas Rottenschlager ont retrouvé Charlie Ransom et son crew pour trois jours sur un show en Floride. Ils ont constaté qu’une cheville cassée n’arrête pas ces trompe-la-mort. P. 24.

Charlie Ransom (à droite), Andreas Rottenschlager et Jim Krantz (sur la moto).

Le danger pour carburant

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ETES-VOUS UN (ASSEZ) BON PILOTE ? Les pneus BFGoodrich® Tires ont 40 ans de course et de victoire dans la poussière derrière eux. BFGoodrich a gagné 2703 grandes victoires hors route et 85 victoires au scratch de Baja. Donc, si vous voulez contrôler et avoir confi ance sur tous les chemins, choisissez BFGoodrich. Il suffi t de demander à Bryce Menzies. www.bfgoodrich.fr

© 2016 MNA, Inc. All rights reserved.

L’ARMOIRE À TROPHÉE (QUI EST DANS LA MAISON) DE BRYCE MENZIES EST OFFICIELLEMENT RIDICULE.

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Directeur d’édition Robert Sperl

Rédacteur en chef Alexander Macheck

Contributeur indépendant Boro Petric

Directeur créatif Erik Turek

Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English

Rédacteur en chef photos Fritz Schuster

Responsable de la production Marion Wildmann

Managing Editor Daniel Kudernatsch

Rédaction Stefan Wagner (Chef de service),Ulrich Corazza, Arek Piatek,

Andreas RottenschlagerContributeurs indépendants : Muhamed Beganovic, Werner Jessner, Martina Powell,

Clemens Stachel, Florian Wörgötter

Édition web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor), SchinSu Bae,

Christian Eberle, Vanda Gyuris, Inmaculada Sánchez Trejo, Andrew Swann, Christine Vitel

Maquette Marco Arcangeli, Marion Bernert-Thomann,

Martina de Carvalho-Hutter, Kevin Goll

Booking photos Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty,

Zoe Capstick, Ellen Haas, Eva Kerschbaum

Illustrateur Dietmar Kainrath

Directeur d’édition Franz Renkin

Emplacements publicitaires Sabrina Schneider

Marketing & management par pays Stefan Ebner (Dir.), Thomas Dorer, Manuel Otto,

Lukas Scharmbacher, Sara Varming

Maquette marketing Peter Knehtl (Dir.), Simone Fischer,

Alexandra Hundsdorfer, Mathias Schwarz

Fabrication Michael Bergmeister

Production Wolfgang Stecher (Directeur), Walter O. Sádaba,

Friedrich Indich, Michael Menitz (digital)

Lithographie Clemens Ragotzky (Directeur),

Claudia Heis, Maximilian Kment, Karsten Lehmann

Office Management Kristina Krizmanic

Informatique Michael Thaler

Abonnements et distribution Klaus Pleninger (Distribution), Peter Schiffer (Abonnements)

Directeur de la publication Wolfgang Winter

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Traductions et relecture Étienne Bonamy, Susanne & Frédéric Fortas, Suzanne

Krizenecky, Claire Jan, Audrey Plaza, Gwendolyn de Vries Country Product Manager

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Abonnements Prix : 12 €, 12 numéros/an, getredbulletin.com

Siège de la rédaction 12 rue du Mail, 75002 Paris, +33 (0)1 40 13 57 00

Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 NurembergLes journalistes de la SAS L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SAS L’Équipe n’est

pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

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GAU T IE R PAULINPhoto prise par : Gautier Paulin

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GALERIE

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RENCONTRE AU SOMMET

DACHSTEIN, AUTRICHEPHOTO : JÖRG MITTER

En guise de prélude à l’étape autrichienne du championnat du monde du Red Bull

Air Race les 23 et 24 avril, le héros local Hannes Arch (à droite) et le Français Nicolas Ivanoff

(à gauche) offrent à l’Américain Kirby Chambliss une visite guidée des Alpes. Les pilotes survolent le massif du Dachstein à 370 km/h. Le tourisme

s’apprécie aussi à vitesse record. redbullairrace.com

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VÉLOV’VALPARAÍSO, CHILIPHOTO : FABIO PIVALa course Red Bull Varapaíso Cerro Abajo est l’une des plus impressionnantes descentes VTT au monde. Depuis les collines de la ville portuaire chilienne, les pilotes dévalent esca-liers abrupts et ruelles étroites en direction du Pacifique. La trajectoire se voit agrémentée d’obstacles associés à la ville, comme ces conteneurs. Frissons garantis !redbull.com/bike

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L’APPEL DU VIDEDUBAÏ, ÉMIRATS ARABES UNISPHOTO : STEFAN EIGNERAu parc Aquaventure de l’île artificielle The Palm, le skateur pro Alex Sorgente s’offre une séance sur le toboggan géant « Aqua-conda », exceptionnellement non rempli d’eau. Cette première, l’Italien l’a savourée en égrai-nant ses tricks sur une surface unique que nul autre skateur avant lui n’avait ridée. redbull.com/skate

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BULLEVARDINSPIRANTS, DIVERTISSANTS, INNOVANTS : DES PROFILS À PART

Attention spoiler : Jon Snow demeure très actif dans la saison six de Game of Thrones. Ce qui signifie que la star londonienne reprend son rôle de mâle sévère dans la fresque épique diffusée sur la chaîne HBO, avec comme trame de fond fornication et conflits familiaux. Pour notre plus grand bonheur. Du haut de ses 29 ans, Harington fait preuve de modestie, ou plutôt d’une maturité qui semble faire défaut chez la plupart de ses confrères à Hollywood. À l’instar de son personnage taciturne dans la série, il se livre peu et se concentre sur son travail au lieu de rechercher les feux de la rampe. Pas le genre à se vanter de ses succès cinématographiques ou de son éthique de travail. Ils parlent pour lui.

MÂLE ALPHAKIT HARINGTON CROIT EN L’HUMILITÉ. UNE ÉNIGME POUR BEAUCOUP, IL EST POUR NOUS COMME UN LOUP DANS LA BERGERIE.

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NOVAK DJOKOVICSerbe. 28 ans. Indiscutablement le meilleur

joueur de tennis au monde actuellement.

ZAC EFRONAméricain. 28 ans. Vedette de la saga

High School Musical.

FORTUNE

TRANSPORT

VIE AMOUREUSE

MÉDIAS SOCIAUX

MEILLEUR ATOUT

PLUS GRAND FAN

PAROLES SAGES

VICTOIRES

HOMME À FEMMES Après avoir profité des avantages de la célébrité,

Efron partage la vie de Sami Miro, mannequin en herbe.

PÈRE DE FAMILLE Jelena, l’épouse de Djokovic, détient un master et a été récompensée pour son investis-sement dans des projets caritatifs.

TOM CRUISE L’acteur cascadeur a pris Zac sous son aile, le guidant dans

sa carrière et lui apprenant même à conduire une moto.

WIMBLEDON En 2011, Sampras salue la saison de Djokovic comme l’une des meilleures jamais vues.

Djoko devient numéro un mondial.

MEILLEURE PERFORMANCE TORSE NU Zac a remporté ce prix deux fois aux MTV Awards. Avec des abdos d’acier, pas besoin d’Oscar ?!

MERCEDES BENZ CLS 250 Djokovic amasse des revenus lucratifs grâce à la pub, comme avec ses sponsors Peugeot

et Mercedes. Le choix de son véhicule.

AUDI S5 CABRIOLET Une voiture étonnamment discrète pour un habitué des tabloïdes. Cependant, l’Audi S5 n’en

reste pas moins une voiture puissante.

L E D U E LLE ROI DES COURTS DE TENNIS FACE À LA STAR

PRODIGE DE DISNEY. QUI L’EMPORTERA ?

126 millions €L’année dernière a été lucrative pour le numéro un mondial,

avec plus de 15,3 M € net de gains et 28 M € net grâce à la pub.

11,5 millionsDE FOLLOWERS SUR TWITTER Il n’y a rien

à dire sur sa popularité qui montre que sa vie après Disney lui a valu un beau succès

et pas une dépression nerveuse.

16,2 millions €Il semblerait qu’Efron dilapide une grande partie de son argent dans son style de vie extravagant. Qui pourrait lui en vouloir ?

5 millionsDE FOLLOWERS SUR TWITTER Si Efron dépasse Djokovic, #NoleFam compte le

footballeur Juan mata et l’acteur Samuel L. Jackson parmi ses admirateurs.

SA RAQUETTE DE TENNIS Bien sûr. Son service est plus rapide qu’une voiture de

course Audi R8 LMS tournant à plein régime.

IL SAIT FAIRE DU BRUIT On plaisante : repéré pour ses talents de chanteur, il est aussi doué au piano.

GERARD BUTLER L’acteur assiste en 2015 à la victoire de son ami à l’US Open et s’écrie avec lui “This is Sparta!”, se prenant

pour le roi guerrier grec, Leonidas.

FAITES DE VOS RÊVES UNE RÉALITÉ « Y croire est le plus important. Celui qui souhaite

réaliser ses rêves doit y croire. »

REVENIR AU SCORE « Je suis très compétitif et j’aime l’idée

d’être un outsider. Quel plaisir que de remonter au score et gagner ! »

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« JE SUIS QUI JE SUIS.JE NE PEUX PAS

PR É T ENDR E Ê T R E QUELQU ’ UN QUI G AGNE

25 000 $ PA R A N »

Son ex a beau chanter des chansons faciles, sa carrière ne suit pas la même mélodie. En effet, Paltrow est une marque aux talents multiples, de ses contrats avec des maisons d’édition à son empire nutritionnel. Et son franc-parler lui a permis de redorer son image quand elle battait de l’aile. Être sincère ne fait pas toujours gagner des amis, mais peut contribuer à votre fortune.

M I SS FRAN C H EGWYNETH PALTROW EST DU GENRE POLYMATHE, AVEC UNE PERSONNALITÉ QUI DIVISE. CE N’EST PAS À 43 ANS QU’ELLE VA COMMENCER À S’EXCUSER.

BULLEVARD

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Page 20: The Red Bulletin Mai 2016 - FR

L E U R S V É R I T É SSI VOUS NE PARVENEZ PAS À TROUVER LE SECRET DU BONHEUR, LAISSEZ-VOUS DONC INSPIRER PAR CES PAROLES SAGES. QUAND LES STARS PHILOSOPHENT.

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faire saliver sur des meules à part.

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productivité et optimiser l’utilisation de votre smartphone.

« Soyez heureux.

Arrêtez de cataloguer les gens, vivez ! »

CARA DELEVINGNE

« L’argent ne fait pas le bonheur. Mais il permet d’acquérir un yacht pour

être tranquille. »JOHNNY DEPP

BULLEVARD

« Je suis heureux rien qu’avec un ballon aux pieds. Ma motivation, je la trouve dans ma passion. Si je n’étais pas payé pour être un footballeur professionnel, je jouerais volontiers pour rien. »LIONEL MESSI

« On naît tous avec nos caractères et nos qualités. Il est

important d’en prendre compte et

d’être heureux. »JENNIFER LAWRENCE

« Faites ce qui vous procure du

plaisir. Dans les limites

de la légalité. »

ELLEN DEGENERES

« Je ne crois pas aux happy end, mais aux cheminements heureux.

Le dénouement est tel que soit vous mourrez jeune, soit vous vivrez assez

pour voir vos amis mourir. C’est vache. » GEORGE CLOONEY

« De nombreuses personnes qui ont des tonnes d’argent ne sont pas heureuses, car soit elles deviennent prisonnières de leur argent, soit elles en veulent toujours plus et ne laissent

aucune place au bonheur. »

JAY-Z

« Personne n’a la capacité de vous rendre heureux. Le bonheur vient de vous-mêmes. »BEYONCÉ

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La premiere Action Cam qui filme en 360 degrés en 4K.

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FO RT E N N O M B R ES

H ÉCTO R B E L L E R Í NQUEL EST LE SECRET DU LATÉRAL DROIT D’ARSENAL ? EST-CE SA VITESSE COMBINÉE À UNE GRANDE ENDU-RANCE ? NOUS AVONS RENCONTRÉ LE JEUNE ESPAGNOL POUR TOUT APPRENDRE SUR SES PERFS.

BULLEVARD

LE TEMPS EN SECONDES QU’IL LUI FAUT POUR COURIR 40 M

Il dépasse ainsi Usain Bolt et ses 4,64 secondes pour 40 m lors de son record mondial au 100 m en 2009. « Je m’entraîne beaucoup

avec des poids : single leg, squats, split squats, affirme Bellerín.

Aussi du technique, comme gar-der son buste bas pour éviter que

le vent ne joue contre vous. » Une petite silhouette est un

atout pour les matches à cinq.

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JOURS D'ENTRAÎNE-MENT PAR SEMAINE

Pour le défenseur, c’est une question de survie.

« Si vous ne vous entraî-nez pas, vous aurez des problèmes. Pas seulement des sou-

cis d’endurance mais aussi des blessures. »

La récupération est aussi importante que le

match. « Après un match, vous devez

prendre le temps de vous étirer et vous re-

poser. » Voilà un conseil pour ceux qui sou-

haitent faire carrière dans le foot ou se

défouler sur un terrain.

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DONNÉES PERSONNELLES

Discipline Football Âge 21 ans Taille 1,77 m Poids 74 kg

Réussites A remporté 3 sélections avec l’équipe d’Espagne

Espoirs (moins de 21 ans) Saison 2014-15 : il a remporté

la FA Cup avec Arsenal

LE NOMBRE TOTAL DE MÈTRES PARCOURUS PAR MATCH AU COURS DE LA SAISON 2014-15Hector parcourt des hectares. C’est lui qui couvre la plus grande distance sur le terrain et arrive en quatrième position de son équipe pour la vitesse de course. Car il considère l’entraînement comme un match. « En pré-saison, donnez le maximum de vous-même à chaque séance afin que le corps s’habitue. Ainsi vous êtes moins fatigué pendant les matches. »

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LA VITESSE MAXIMALE EN KM/H QU’IL A ATTEINTE AU COURS DE LA SAISON 2014-15 Pour situer les choses dans leur contexte, son coéquipier Theo Walcott, connu pour être rapide, n’a réalisé que 34,60 km/h. Bellerín déclare : « On plaisante beau-coup mais cela vous pousse vers l’avant. Il travaille énor-mément pour battre mon re-cord ; je travaille encore plus pour l’en empêcher. Se taqui-ner amicalement, peut ac-croître votre performance. Ça aide à s’améliorer. »

3 4,74

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L’ENFER MÉCANIQUEDES CASCADES À MOTO SUR DES PAROIS VERTICALES. UNE FOULE FÉBRILE À CHAQUE SHOW. LES PILOTES DU WALL OF DEATH CULTIVENT LE SPORT EXTRÊME LE PLUS ANCIEN DES STATES. D’APRÈS EUX : ON DOIT SOUFFRIR POUR SES RÊVES. TEXTE : ANDREAS ROTTENSCHLAGER PHOTOS : JIM KRANTZ

Page 25: The Red Bulletin Mai 2016 - FR

Le pilote sur paroi verticale Charlie Ransom, 52 ans, dans son Wall of

Death en Floride : liberté, crashs et

frissons quotidiens.

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Page 26: The Red Bulletin Mai 2016 - FR

« Iiiiit’s showtime ! » Charlie et ses pilotes viennent rameuter le public vers le terrible Wall of Death.

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Il est 10 heures à Fort Meade, lopin de terre plat à 100 kilomètres à l’est de Tampa, Floride. À l’extérieur, Charlie entend des motos pétarader au loin. Il donne bientôt son spectacle de cascades en marge d’une exposition de tracteurs historiques. Dans un nulle part américain.

D’ici une heure, Charlie chevauchera une Indian Scout vieille de 90 ans sur la paroi verticale d’un motodrome : une chaudière de cinq mètres de haut et de neuf mètres de diamètre, dans laquelle 200 spectateurs peuvent regarder d’en haut, comme dans une marmite. La spé-cialité de Charlie est très dangereuse au quotidien. Mais aujourd’hui est un jour à part. Pilote sur paroi verticale depuis quinze ans, il se produit pour la première fois avec une cheville cassée.

« Je me suis tordu le pied en marchant, explique-t-il en secouant la tête. Mais à quoi bon se lamenter. Je ne peux pas prendre de jours de repos. » Charlie Ransom, 52 ans, une barbe en pointe

60 MIN AVANT SON SHOW, LE PILOTE CHARLIE RANSOM EST ASSIS DANS SA CARAVANE, PLONGÉE DANS LA PÉNOMBRE. IL MASSE LA TUMÉFACTION QUI A VIRÉ AU BLEU AU-DESSUS DE SA CHEVILLE DROITE MEURTRIE.

grise à la ZZ Top, a soigneusement ras-semblé ses cheveux bruns en queue-de-cheval. Pour son show, il a passé une che-mise d’un blanc éclatant et un pantalon d’équitation couleur sable. On croirait un patron de cirque du siècle dernier.

Il ne manque plus à sa tenue que sa botte de moto droite. Problème : son pied enflé ne rentre pas dedans. Charlie doit improviser. Avec un canif aiguisé, il sec-tionne la couture arrière de la botte et scinde la tige en deux. Puis il enfonce son pied enflé dans la botte. Le visage crispé de douleur, il gémit. Le pied est dedans. Charlie enroule du chatterton noir autour de la tige de sa botte. Il est prêt à entrer dans l’arène.

La conduite sur paroi verticale est un vieux sport, qui s’est développé au début du XXe siècle en s’inspirant des Board Track Races organisées aux États-Unis, lors desquelles des motocyclistes faisaient ronfler leurs moteurs sur des circuits en lattes de bois. Ses instigateurs ont créé des parcours toujours plus délirants. En intégrant des virages à pic et en suppri-mant les lignes droites. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un chaudron circulaire de quelques mètres de diamètre, dans lequel les motocyclistes utilisaient la force centri-fuge pour monter en haut des parois verti-cales : le motodrome à paroi verticale était né. Les pilotes sont devenus des stars dans les fêtes foraines américaines. Vers 1930, plus de 100 motodromes tournaient aux États-Unis. La concurrence intensifiant la lutte pour plaire au public, les spectacles sont devenus hors de contrôle.

Des photos historiques montrent des lions de cirque assis dans le side-car des motos. Certains pilotes ont fait monter des ours bruns dressés sur le réservoir de leurs bécanes.

Les pilotes cascadeurs se fonçaient dessus et essayaient de s’éviter au dernier moment. Certains y ont laissé leur vie. D’où le nom anglais de la paroi verticale : Wall of Death (mur de la Mort).

Après la Seconde Guerre mondiale, les spectacles ont perdu de l’intérêt. Avec sa troupe de motocyclistes et de pilotes de kart, Charlie Ransom est l’un des derniers à perpétuer la tradition de la paroi verti-cale. « C’est une vie de liberté, déclare Charlie, dans le Wall of Death, aucun patron ne regarde par-dessus ton épaule. »

Un jeu de physique aussi : les pilotes de Charlie commencent à tourner sur le sol du motodrome, puis ils passent du fond du chaudron à un plan incliné et grimpent ensuite sur la paroi verticale. La force centrifuge les maintient en haut. Sauf si une chaîne cède.

Le pilote Hobo Bill devant le motodrome du vétéran Charlie Ransom en Floride. Le spectacle de cascades fait le tour des USA, avec 13 tonnes d’équi-pement (en haut).

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Les motos utilisées pour réaliser les runs dans le Wall of Death

ont jusqu’à 90 ans. Sur cette photo :

une Harley-Davidson SX 250 de 1975.

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Ne bougez pas : les dollars que Charlie collecte dans le mur iront au fonds pour les motards blessés.

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Ou s’ils coincent le guidon.Ou si un pneu crève.Ou si la vitesse descend en dessous de

50 km/h. Alors les lois de la pesanteur reviennent dans le jeu en quelques se-condes. Et scotchent les pilotes aux lattes de cinq mètres de haut.

« Le prix des assurances pour ce métier est astronomique », affirme Charlie Ransom. De fait, aucun de ses pilotes n’est assuré. C’est pourquoi ils comptent sur le moindre dollar gagné avec les billets d’entrée. Et n’ont pas de jours de repos. Même s’ils se cassent la cheville.

À 10 h 30, Charlie se coince des bé-quilles sous les bras et descend de la cara-vane. Il fait quinze pas en boitant et arrive devant son motodrome. Un drapeau américain flotte sur le dais au-dessus du chaudron. Sur le panneau qui se balance au-dessus de l’escalier d’entrée est inscrit « Hell on Wheels » (l’Enfer mécanique).

Vers 11 heures, les premiers visiteurs s’amassent sur le terrain d’exposition de tracteurs. C’est le problème numéro deux ce jour-là : 90 % des invités sont des hommes proches de la soixantaine, qui parcourent la région en voiturettes de golf

pour venir admirer des tracteurs bran-lants ou des presse-fruits du XIXe siècle.

Pas le public classique d’un spectacle de cascades à moto.

Charlie s’en accommode. Tout bon pilote de Wall of Death doit aussi être showman. Il monte sur la scène devant le motodrome et s’empare de son micro à main, un modèle Elvis Presley. Puis il commence à attirer l’attention des fer-miers et des retraités : « Iiiiit’s showtime ! »

Les visières des casquettes John Deere se tournent vers lui.

Charlie fait la promotion de son spec-tacle avec la voix ténébreuse d’un présen-tateur radio : « Venez admirer des

APRÈS 1930, LES SPECTACLES DEVIENNENT FOUS. DES PILOTES FONT MONTER DES OURS BRUNS

DRESSÉS SUR LE RÉSERVOIR.

hommes diaboliques dans le circuit le plus abrupt du monde ! » Des voiturettes de golf s’arrêtent devant la scène. Encore plus de casquettes John Deere. Des shorts avec des chaussettes de sport remontées jusqu’aux genoux. Des moustaches.

La seule construction du Wall of Death de Charlie raconte l’histoire d’un rêve devenu réalité. Le pilote cascadeur Jay Lightnin’ Bentley, originaire du Massa-chusetts, a commencé de le fabriquer en bois en 1997 dans le jardin de sa maison. À la main. Seul. Sans plan.

Auparavant, Jay, une légende parmi les pilotes cascadeurs, s’était produit pendant 27 ans dans des motodromes

Le calme après la tourmente : Charlie et

sa chienne Bull Terrier Mischief se détendent

dans la caravane.

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Le Wall of Death vu d’en bas : seule

la force centrifuge maintient les pilotes sur la paroi verticale.

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IL BLOQUE L’ACCÉLÉRATEUR À 50 KM/H PUIS LÂCHE LES MAINS.

appartenant à d’autres pilotes. Il voulait être indépendant, dans un système d’in-dépendance radicale. Il a stocké du bois dans son salon. Pendant trois ans, il a découpé des planches, mesuré des angles, vissé plus de 3 000 vis dans des planches en sapin. Lorsqu’il a relevé les pans de mur, ceux-ci s’élevaient jusqu’au bord du toit de sa maison. Ses voisins pensaient qu’il construisait un bateau.

En 2000, il est parti en tournée avec son Wall of Death.

Charlie a rencontré Jay en 2001, alors qu’il s’était échoué, avec sa caravane, dans le parc national de Redwood, en Californie. Charlie avait 37 ans, était ré-cemment divorcé et cherchait du travail. Il a aidé Jay à monter le mur. Est monté sur des motos. A appris à survivre dans le Wall of Death.

Lorsque Jay a mis fin à sa carrière de pilote cascadeur, Charlie a repris le Wall of Death en tant que « show runner ». Depuis, il a appris l’histoire de chaque éraflure du mur. L’entaille interminable de deux mètres au-dessus des planches du sol ? Le repose-pieds d’une Indian Scout qui s’est enfoncé dans la paroi en bois en 2014. La double trace en dents de scie à mi-hauteur du chaudron ? Une

Une vieille histoire : Charlie caresse son

Indian Scout de 1926, meule sacrée pour les pros du Wall of Death.

Le Wall of Death en mode maboule : Wahl E. poursuit le pilote de kart Sergeant Mikey J.

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Et s’assoit avec peine sur l’Indian Scout, année de fabrication 1926, une bécane sacrée pour les pilotes sur paroi verticale. Une machine avec un centre de gravité bas et un châssis particulièrement robuste.

Charlie démarre le moteur. L’Indian commence à tourner dans un bruit as-sourdissant. Charlie est déjà sur le mur. Une odeur d’essence se dégage à présent du chaudron. Les effets de la force centri-fuge l’écrasent, lui et le triple de son poids, sur sa moto. Charlie bloque l’accé-lérateur sur 50 km/h.

Puis il lâche les deux mains du guidon. Charlie tourne sans les mains dans le

mur de la mort.Et déclenche la jubilation. Au micro, Wahl E. invite les specta-

teurs à déplier des dollars et à les tendre à l’intérieur du chaudron. Charlie les attrapera directement dans leurs mains.

Il tourne, se lèche les doigts. Puis il vise le bout des doigts des spectateurs. Brooom ! Il attrape à la vitesse de l’éclair. Brooom ! Un billet de dollar par tour. On sent le souffle d’air déplacé lorsqu’il passe sur l’Indian.

Charlie collecte les dollars pour le fonds des motards blessés. C’est la grande ironie du spectacle : un pilote cascadeur met sa vie en danger pour financer ses frais d’hôpital.

Après dix tours, Charlie fait redes-cendre sa machine. D’abord de la paroi

verticale au plan de départ incliné, puis au sol du chaudron. Le spectacle s’est bien passé.

Charlie croule sous les applaudisse-ments. Pendant un court instant, il oublie la douleur dans sa cheville droite.

Une demi-heure après le spectacle, le trompe-la-mort est allongé sur une chaise de camping branlante, le pied surélevé. Il a pris sa guitare dans la caravane et joue quelques accords. La guitare est un modèle spécial : elle a pour caisse de réso-nance le caisson lumineux rouge laqué d’un Harley-Davidson Hummer.

Charlie confie n’aimer que trois choses dans la vie : sa mère, sa moto et le Wall of Death. Il a pris dans ses bras des visi-teuses qui sortaient en tremblant du motodrome après son spectacle. Et s’est réjoui de voir le visage des machos qui ont reculé de peur lorsqu’il leur a foncé dessus avec l’Indian Scout.

Et le risque de tomber ? « La douleur fait partie du jeu lorsque

tu crois en ton rêve », affirme Charlie.« C’est le métier de mes rêves, précise

ce motard d’une espèce rare. Si tu peux t’en sortir avec peu d’argent, c’est une belle vie. »

Puis Charlie Ransom se lève de la chaise longue et retourne au motodrome en boitant. Son prochain spectacle com-mence dans dix minutes.americanwallofdeath.com

chaîne de kart cassée, qui s’est fraisée dans le mur en 2015. Il y a un an, l’un des pilotes de Charlie a fait la vrille du haut de la paroi jusqu’aux planches du sol. Lorsqu’il a percuté le sol, les éclats de bois ont volé à cinq mètres de haut, jusque dans le public.

Retour dans le motodrome : les pilotes entrent dans le chaudron les uns derrière les autres par une étroite porte à trappe. Wahl E. Walker, 66 ans, les cheveux blancs comme neige, s’assoit sur une Harley Davidson de 1975. Wahl E. est le plus vieux pilote sur paroi verticale du monde à se produire. Sa manœuvre préfé-rée consiste à foncer sur les spectateurs situés en haut du chaudron en les regar-dant droit dans les yeux « pour qu’ils croient que je vais les écraser ».

Le pilote numéro deux se produit sous son nom d’artiste : Sergeant Mikey J. L’allure sportive, il sourit lorsqu’il tourne dans le Wall of Death. Avant sa vie de pilote sur paroi verticale, il faisait explo-ser des ponts en béton en tant que pion-nier de l’armée américaine. Aujourd’hui, le Sergeant Mikey commande un kart de cinq chevaux doté d’un châssis spécial en acier incassable.

Charlie est le dernier à entrer dans le motodrome, car il doit toujours y avoir trois hommes à l’intérieur. Si Wahl E. et le Sergeant se percutent lors de leur numéro commun, Charlie doit faire entrer les équipes de sauvetage à l’intérieur du chaudron. La porte du mur de la mort est construite de telle manière qu’elle ne s’ouvre que de l’intérieur.

Wahl E. et le Sergeant commencent le programme de leur show avec l’« Austra-lian Criss Cross Race », une course pour-suite. Pour la cascade, les deux pilotes doivent estimer la distance à laquelle se trouve l’autre au simple bruit des moteurs, et espérer que le pote ne commette pas d’erreur de pilotage.

Wahl E. et le Sergeant démarrent leurs machines et grimpent sur le mur. Ils effec-tuent des cercles parallèles à une distance d’une longueur de bras, s’écartent l’un de l’autre et se pourchassent sur la paroi verticale. Le chaudron vibre sous le poids de leurs machines.

Lorsque l’un d’eux se rapproche du bord supérieur, feignant de foncer sur eux, les fermiers reculent, effarés.

Le public est échauffé. Les deux pilotes se rapprochent du sol

en tournant et arrêtent leurs machines au milieu du motodrome.

À présent, c’est au tour de Charlie. Il boite.

Le style compte aussi : Charlie se prépare dans sa caravane.

« J’AIME MON MÉTIER. SI TU N’AS BESOIN QUE D’UN PEU D’ARGENT,

C’EST UNE BELLE VIE. »

THE RED BULLETIN 35

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R e l e v e r l e s p l u s g r a n d s d é f i s e s t l e u r m o d e d e v i e . H u i t s p o r t i f s d e l ’e x t r ê m e

r a c o n t e n t u n e x p l o i t r a r e d a n s q u e l q u e s - u n s d e s s i t e s l e s p l u s h o s t i l e s a u m o n d e .

T E X T E   : N I C K A M I E S

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Surfer dans des eaux glaciales est une acti-

vité pour les domp-teurs de vagues les

plus déterminés.

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« C’EST L’UNE DES SESSIONS DE SURF LES PLUS SURPRENANTES QUE J’AIE JAMAIS VÉCUES. »

I A N W A L S H

IAN WALSH, USA Surfeur

« Quelle expérience inoubliable! On est face à la gueule de cet im-mense glacier. Il fait froid, avec des vents marins et un environne-ment hostile. J’attaque la vague avec les som-mets montagneux et la neige devant moi. Il y a moins de flottabilité à cause du courant gla-ciaire et ma planche me semble plus fine. L’eau est vraiment glaciale et je porte une combi tellement épaisse que j’ai l’impression de surfer en armure. »

E t m a i n t e n a n t   ?« Le seul endroit au monde où je rêve de surfer un jour n’est probablement pas encore découvert. C’est impossible qu’il n’existe pas quelque part. C’est peut-être la confidence d’un marin pécheur qui m’y mènera ou en l’apercevant depuis un avion. Je ne sais pas où il se trouve, pas encore. »

FROID DEVANT !P r è s d ’A n c h o r a g e , A l a s k a

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ENFER VERTY u c a t á n , M e x i q u e

GARY HUNT, GBR Plongeur de haut vol

« C’est l’endroit le plus impressionnant où j’ai plongé. J’avais repéré cette cénote sur une liste de sites à ne pas rater. On est au milieu de nulle part, près de ruines Maya. C’est la première fois que je plonge dans un environ-nement aussi étouffant, comme se jeter dans la jungle de 27 m de haut. Au fond, c’est tout noir. Vous vous élancez en plein soleil et, soudain, vous ne voyez plus rien. Plus de lumière ! Avec un petit bassin aussi sombre, on a du mal à estimer la profondeur d’eau. Vous n’êtes sûr de rien jusqu’au bout. C’est à la fois terrifiant et magnifique. »

E t m a i n t e n a n t   ?« Je veux réaliser le plongeon le plus périlleux au monde. Je répète un départ en courant, ce qu’aucun autre cliff diver ne fait. À la première étape de la saison du Red Bull Cliff Di-ving 2016, au Texas, je vais tenter de 28 m de haut une triple boucle avant avec quatre vrilles et demi. »

« C’EST COMME PLONGER DANS LA JUNGLE. »

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« AVEC SON À-PIC DE 300 M, LE CHASM N’A RIEN D’ACCUEILLANT. »

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SUR UN FILT h e C h a s m , Ta s m a n i e

RYAN ROBINSON, USA Highliner

« Chaque highline est une expérience particu-lière et incomparable. Avec le Chasm, c’est le niveau au-dessus avec son à-pic de 300 m au-dessus des vagues qui se fracassent sur les rochers. Le gronde-ment assourdissant de l’océan qui se répercute entre les parois des fa-laises, les cris stridents des phoques en mer, les rafales de vent qui apparaissent sans pré-venir, c’est juste hallu-cinant. Je n’avais jamais vécu un truc pareil avant. Il y a un tel vide

sous mes pas. Je ne crois pas qu’il existe une highline aussi sur-prenante, un site aussi saisissant et hostile à la fois. Le Chasm ne par-donne aucune erreur. »

E t m a i n t e n a n t   ? « Le top, c’est le parc national de Zhangjiajie en Chine. Je pense que c’est l’un des plus beaux endroits au monde, et ses pitons rocheux absolu-ment uniques sont faits pour s’y suspendre. Ce serait un challenge de dingue. D’abord évaluer chaque piton puis imaginer comment passer de l’un à l’autre. »

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« SI TU ES ENCORE SUR TON VÉLO À MI-PARCOURS, TU N’EN REVIENS DÉJÀ PAS !  »

S Z Y M O N G O D Z I E K

E t m a i n t e n a n t   ?« La nouvelle Mecque du VTT est à Queenstown en Nouvelle-Zélande. C’est là que je vais aller. Il y a là-bas telle-ment d’endroits pour rider que je n’aurais que l’embarras du choix. Tout simplement génial ! On y trouve le meilleur parcours de dirt jumps, des spots de freeride de malades et un site super pour rouler. »

PRÊT À TOUTV i r g i n , U t a h crête, défense de se

planter. Si vous tombez, même une seule fois, c’est foutu. Mais si vous passez ça et foncez tête baissée vers les sauts, la sensation est absolu-ment incroyable. J’ai réalisé les plus grands jumps de ma vie dans l’Utah. »

SZYMON GODZIEK, POL VTTiste

« Participer au Red Bull Rampage dans l’Utah, ça c’est incomparable. Le plus important c’est de prendre la bonne trace. Pas évident, car il y a une foule de possi-bilités. Voilà pourquoi le Red Bull Rampage est si tordu. Épuisant et dangereux. Quand vous êtes au sommet de la

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ZONE INTERDITEU m k o m a a s , A f r i q u e d u S u d

PIERRE FROLLA, FRA Champion d’apnée

« Je voulais m’y rendre pour être face à ces animaux qui m’ont toujours terrorisé : les requins-tigres et les grands blancs. Pas par témérité mais pour rendre hommage à ces espèces en danger. Bien sûr, un endroit plein de prédateurs est toujours dangereux. Les proies et les chasseurs s’y croisent et il faut rester sans cesse sur ses gardes. On doit tou-jours montrer du carac-tère et de la détermina-tion. La mer représente elle aussi un danger. C’est vital de rester en éveil sans essayer de se battre contre les éléments. »

E t m a i n t e n a n t   ?« J’aime découvrir les sites les plus sauvages que nous offre la planète. J’aimerais plonger au large du sud-est de Cuba. Il y a encore des coins sauvages où vivent des espèces qui n’ont jamais croisé l’homme. »

« IL FAUT TOUJOURS ÊTRE SUR SES GARDES. VOUS

RESTEZ UNE PROIE DANS UN MONDE DE PRÉDATEURS. »

P I E R R E F R O L L A SEG

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« IL FAUT UN PEU DE CHANCE ET BEAUCOUP D’HUMILITÉ

POUR SURVIVRE ICI.  »W I L L G A D D

WILL GADD, CAN Alpiniste de glace

« Escalader ici n’a rien à voir avec tout ce que j’ai déjà connu dans le monde. Il n’existe pas de voies plus grandes

BRISE-GLACEE i d f j o r d , N o r v è g e

E t m a i n t e n a n t   ?« Il existe tellement de possi-bilités pour les cascades de glace. Je veux aller voir en Chine. Il y a sûrement de nou-veaux sites à explorer. On rentre juste du Japon où on découvre encore des glaces éternelles inconnues jusque-là. J’entends dire aussi que dans quelques années il y en aura en Afrique. On n’a pas fini d’explorer le monde. »

et plus dures que dans Eidfjord. La hauteur et les parois abruptes le rendent unique. C’est certainement la cas-cade de glace pure la plus difficile que j’ai jamais affrontée : une veine bleue qui s’élève contre le rocher vers le ciel. J’ai rêvé de l’esca-lader pendant des mois. J’ai dû prendre la glace à pleines mains pour grimper : je n’avais ja-

mais fait un truc pareil avant. Depuis non plus d’ailleurs. »

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RAFA ORTIZ, MEX Kayakiste de l’extrême

« Les chutes d’eau du rio Alseseca sont un terrain de jeu fou. Mais dangereux, ça explique pourquoi elles n’ont ja-mais été descendues avant que je m’y at-taque ! Depuis je me de-mande toujours : “Pour-quoi j’ai fait ça ? Était-ce une bonne idée ?” La chute d’eau n’est pas qu’énorme, elle est compliquée. Les rives abruptes augmentent les risques d’une mau-vaise chute. J’ai une cicatrice qui le prouve. »

E t m a i n t e n a n t   ?« Je suis en quête des plus gros défis sur la planète. Les rivières au Tibet semblent le top : gros débit, grosses va-gues, gros courants. Les des-centes de rivières prennent plusieurs jours, vous devez embarquer plein de provisions Un énorme challenge. »

HEURE DE POINTET l a p a c o y a n , M e x i q u e

« LE TOP C’EST QUA ND JE R ESSORS EN F LOT TA NT

A PR ÈS AVOIR VA INCU CE MONSTR E. »

R A F A O R T I Z

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« CE T ENDROIT EST À PA RT. JE M’ Y SENS CHEZ MOI. C’EST UN IMMENSE TER R A IN DE JEU. »

M I C H K E M E T E R

SEUL AU MONDEG o r g e s d u V e r d o n , F r a n c e nente à chaque mouve-

ment sur cette paroi couleur ardoise, j’adore cet endroit. On se trouve légèrement à l’aplomb sur une face de 180 m de haut, et si vous n’effectuez pas le geste parfait, c’est la chute. Le facteur peur est essentiel dans l’as-cension en solo. C’est lui qui me fait dépasser les obstacles. Je n’aime

MICH KEMETER, AUT Grimpeur en solo

« Le bleu-vert de la rivière au fond, le vide qui vous attire et la concentration perma-

pas me mettre en dan-ger. J’ai besoin d’être confiant dans chaque détail de l’escalade. Sinon, je n’y vais pas. »

E t m a i n t e n a n t   ?« Il existe tellement de sites d’escalade incroyables sur la Terre. Si j’imagine celui que je voudrais gravir avant de mourir, ce sera un que je ne connais pas encore, dont je n’ai jamais entendu parler, qui n’existe que dans mes rêves. »LU

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JOUE-LA COMME JÜRGEN KLOPPMotiver ses joueurs, les pousser dans leurs retranchements, en faire des champions – un exercice dans lequel Jürgen Klopp excelle comme personne, ou presque. L’entraîneur allemand du FC Liverpool livre à l’auteur Raphael Honigstein sa recette du succès déclinée en dix règles. Illustrations : Mink Couteaux

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La 2e règle de Klopp

Dans les mauvais jours, le masque tombe.Envie, ambition, volonté – des concepts élémentaires pour Jürgen Klopp. Il veut des « monstres de mentalité » dans son équipe, à la « passion obsessionnelle ».

Il y a une logique derrière tout ça. « On a tous un bon jour de temps à autre. Mais dans un mauvais jour, il faut pouvoir assurer. C’est ça, la raison de vivre d’un sportif, on ne se laisse pas abattre. » Karlheinz Förster était le modèle de Klopp dans sa jeunesse. Le défenseur allemand de l’équipe de Stuttgart peut manquer de talent, mais jamais d’implication. Résister face à un adversaire objectivement plus fort en y mettant plus d’engagement et plus d’envie, c’est une « expérience impor-tante pour le cœur et la tête », selon Klopp. « C’est dans ces moments-là qu’on comprend qu’on est capable d’en faire encore un peu plus. »

Klopp a un véritable don pour réveiller ce fameux esprit du « un peu plus » chez ses joueurs. Et c’est ce qui lui a permis de faire de joueurs de championnat lambda comme Kevin Großkreutz ou Erik Durm de véritables stars de la Bundesliga – et même des champions du monde.

La 3e règle de Klopp

Rester fidèle à la multiplicité de son Moi.Jürgen Klopp n’a jamais perverti sa per-sonnalité et est resté fidèle à lui-même. En tant que joueur amateur à Pforzheim, Sindlingen et Francfort ou bien en pro à Mayence, puis en tant qu’entraîneur à Mayence, Dortmund et maintenant Liverpool. Vous voulez du Klopp ? Alors vous aurez du 100 % Klopp. Il était au-thentique bien avant que l’authenticité ne soit à la mode. Le caractère ouvert et ami-cal de Klopp se reflète dans sa façon de di-riger son équipe. Pour ses joueurs, il est le « Kloppo ». Créer une distance artificielle ?

Faire preuve d’un semblant d’autorité ? Pas question pour Klopp. Il pense que ses joueurs le repéreraient tout de suite s’il n’était pas naturel.

Et ça ne lui pose donc aucun problème de montrer ses faiblesses de temps à autre. Lui aussi préfère travailler dans un environnement plaisant. On dit qu’un entraîneur ne devrait pas être sympa, mais Klopp n’est pas de cet avis. Au contraire, il faudrait « être aussi positif que possible », ça contribue à la produc-tion d’endorphines.

Paradoxalement, tout le monde sait que le volcan intérieur de Jürgen Klopp peut exploser à tout instant si on le cherche. Celui qui ne le suit pas est mis à l’écart, sans ménagement. Et pas ques-tion de jouer la comédie. Klopp est non seulement empathique, expérimenté et très intelligent, mais il fait surtout preuve d’un professionnalisme absolu dans la poursuite de son ambition.

La 4e règle de Klopp

L’humour transforme les problèmes en atouts.Jürgen Klopp est un as de la motivation. Sa manière de s’exprimer est vraisembla-blement son plus grand talent. « Il a un excellent sens de la répartie, explique le PDG de Dortmund, Hans-Joachim Watzke. Ça lui permet de mieux se faire entendre. C’est toujours agréable d’écou-ter Jürgen s’exprimer. » Klopp n’écrit ja-mais ses déclarations à l’avance. La spon-tanéité est essentielle pour lui et l’humour est l’une de ses meilleures armes.

Il sait qu’un bon mot peut faire redes-cendre la pression et amener ses interlo-cuteurs à voir du positif là où ils ne voyaient que du négatif. Du « recadrage » en langage de psy. Klopp nous assure qu’il ne le fait pas consciemment. Il a la capaci-té de transformer ses problèmes en atouts. Et parfois, il y parvient même sans avoir à ouvrir la bouche. Coupe d’Allemagne 2012, vestiaires du BVB –

« On a tous ses mauvais jours. Mais même dans un mauvais jour, il faut assurer.

C’est ça, la raison de vivre d’un sportif, on ne se laisse pas abattre. »

La 1re règle de Klopp

Le succès vient toujours de l’intérieur.Après une défaite de son équipe, mieux vaut ne pas trop s’approcher de Jürgen Klopp : arbitres, journalistes et même son propre attaché de presse – personne n’est à l’abri de ses accès de colère dans ces moments-là. Notre entraîneur volcanique ne vit que pour la gagne. Ce qui fait avan-cer Jürgen Klopp, c’est sa quête du succès.

Et il en a toujours été ainsi. Féru de sport, son père, Norbert, le poussait en lui faisant pratiquer le ski, le tennis et le foot. « Il m’aimait, raconte Klopp dans une interview pour Die Zeit en 2009, mais il ne me ménageait pas et me laissait encore moins gagner. » Un samedi matin, alors que leur match de tennis se solde une fois de plus par un 6-0, 6-0 pour son paternel, il s’écrie : « Tu crois que c’est agréable pour moi ? » Et son père de lui en crier en retour : « Et pour moi, tu crois que c’est agréable ? » Norbert Klopp était exigeant et avare en compliments. Peu avant d’être emporté par un cancer à 68 ans, déjà gra-vement malade, il jouait encore au tennis en double avec son équipe senior. L’achar-nement de son père, Jürgen Klopp, 48 ans, l’a littéralement dans le sang. Quand il jouait en 2e division allemande et qu’il lui arrivait de perdre le ballon, ça le brisait de l’intérieur, explique-t-il, mais les spec-tateurs pouvaient bien le siffler, il s’en foutait. Il voulait gagner pour lui-même, tout faire comme il faut, une volonté qui l’anime encore aujourd’hui. « J’étais une machine de combat et de volonté. » Cette énergie si particulière impressionne les joueurs de Klopp. À chaque entraînement, il leur répète que la réussite vient de l’intérieur, de leurs propres efforts, pas de l’extérieur. Chacun doit assumer la responsabilité de ses actes. Et chacun doit se dévouer à la poursuite de l’objectif commun. « Ceux qui sont motivés et concentrés sur leur travail, je les accueille à bras ouverts, déclare Klopp à son arrivée à Liverpool. Ce sera moins agréable pour ceux qui n’y mettent pas assez du leur. Travailler avec ce genre de joueurs, pour moi, c’est une perte de temps. »

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Klopp montre des photos riches en émotions des finales précédentes à ses joueurs avant les matches importants, sans commentaire. Dortmund passe tous les tours de cette coupe tant haïe jusqu’alors et humilie le Bayern en finale sur le score de 5-2.

La 5e règle de Klopp

Rassembler autour de valeurs communes.Jürgen Klopp n’est pas un ami pour ses joueurs, il est leur partenaire. Il a un profond respect pour eux – et exige le même respect en retour. Envers lui comme envers l’équipe et les objectifs qu’ils poursuivent. « Je ne pourrais jamais engager un connard qui joue super bien. »

Le « contrat » que chaque joueur du Borussia Dortmund doit signer en 2011 est légendaire. Il comprend sept points les enjoignant à un engagement sans faille, à une passion obsessionnelle et à une détermination quel que soit le cours du jeu, à se tenir prêt à se soutenir les uns les autres, à accepter qu’on les aide, à mettre leurs qualités à 100 % au service

de l’équipe et à assumer leur responsabili-té personnelle. Ce contrat a même été cité à plusieurs reprises dans des manuels de management depuis.

Il y a aussi des règles simples pour les situations difficiles : le joueur qui n’entre pas dans la composition de Klopp a le droit d’exprimer sa déception. Mais uni-quement au moment où il l’apprend, c’est-à-dire la veille du match en général. Dans l’enceinte du stade, avant le match, Klopp ne tolère plus aucune réaction. La situation perso du joueur ne doit pas passer avant le respect des autres membres de l’équipe.

Une équipe entraînée par Klopp fonc-tionne grâce au travail fourni ensemble, parce qu’elle est plus forte que la somme de ses individualités. « Si on ne travaille pas ensemble, quelque chose manque. »

La 6e règle de Klopp

Chacun est un individu à part entière. Klopp le concède lui-même, les premiers mois au FC Liverpool n’ont pas toujours été tout roses, mais il a mis l’équipe dans la poche depuis. Sa méthode : de longs entretiens qui lui permettent de tout sa-voir de ses joueurs, de leurs aspirations et de leurs craintes. Grâce à ces informa-tions, il parvient à manier la psychologie du vestiaire à la perfection, adaptant sa manière d’être et de s’exprimer à chacun. Il peut serrer l’un des joueurs dans ses bras, et ignorer un autre. Un jeune joueur comme Jordon Ibe recevra une claque amicale après un super match pour garder les pieds sur terre.

Si quelqu’un émet des critiques néga-tives sur l’équipe en interview, l’ensemble du groupe lui demande de répéter et ça s’arrête là en général.

Un jour, quand il était à Dortmund, Klopp s’est rendu personnellement chez un concessionnaire afin d’annuler la commande d’une voiture coûteuse qu’un jeune joueur pro s’était payée avec son premier salaire et qu’il ne pouvait absolu-ment pas se permettre. Quant aux joueurs avec une coiffure extravagante, il leur tend un miroir et leur demande avec un sourire indulgent si ce ne serait pas mieux de se faire remarquer par leurs performances sportives.

La 7e règle de Klopp

Montrer l’exemple quand on exige quelque chose.Le football « heavy metal » du Dortmund de Jürgen Klopp a influencé les clubs de toute l’Europe. « Pressing », c’est LE mot à la mode à l’époque. Mais peu d’équipes le manient aussi bien que le BVB. C’est surtout pendant ses premières années à Dortmund, quand l’équipe est encore jeune et à l’état brut, que les Borusses courent comme des lapins sur tout le terrain et pressent à six, sept ou huit à la fois. Le style de pressing développé par Klopp devient alors partie intégrante de leur ADN. Un spectacle sans équivalent.

Ces joueurs n’ont d’ailleurs aucun mal à fournir l’engagement nécessaire à ce système hautement complexe et particu-lièrement exigeant, parce que Jürgen Klopp montre l’exemple : fidèle à son credo, il « donne tout ».

Lui-même bouge pas mal le long de la ligne de touche et il en attend autant de la part de ses joueurs. Peu importe le déroulement du match.

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La 8e règle de Klopp

Se fixer des objectifs réalistes.Quand Klopp arrive à Dortmund, le club est au fond du gouffre. Personne ne pense au championnat. Klopp garde cet état d’esprit et commence par fixer des objec-tifs modestes. Le jeu du BVB doit à nou-veau faire plaisir à voir. « Ce qui me plaît c’est quand il y a des coups, de la pous-sière, de la lutte, quand on en arrive à faire lever les spectateurs de leurs sièges. » Et il doit susciter des émotions aux travailleurs de la Ruhr. C’est le début des fameux matches « plein gaz ».

Prendre les matches les uns après les autres, ça aussi, c’est du Klopp pur jus. « Un skieur, dit-il, ne crie pas victoire en levant les bras une fois la première porte passée pour ensuite virer dans une autre direction. » Pour Klopp, il faut constam-ment rester concentré sur son prochain objectif : le prochain but, la prochaine attaque, le prochain enchaînement, le prochain match. Son équipe suit scrupu-leusement ce principe les premières années. Et les voilà propulsés champions, doubles vainqueurs et finalistes de la Ligue des champions.

« Il y en a qui disent que si on ne se fixe pas clairement des objectifs élevés, on manque d’ambition. Ces gens-là n’ont aucune idée de la manière dont on atteint un objectif. »

La 9e règle de Klopp

Souligner les forces, oublier les faiblesses.Critiquer les faiblesses : un truc que Klopp fait à la rigueur avec les journalistes, quand une question ne lui plaît pas. « Vous travaillez dans quoi déjà ? Les documentaires animaliers ? », demande- t-il un jour, passablement énervé, à un journaliste de la WDR. Par contre, il ne dit jamais rien de négatif sur ses joueurs en public. Et même au sein de l’équipe, l’analyse des erreurs ne représente qu’une petite partie de son travail, il préfère ap-prendre à ses joueurs à tirer le maximum de leur potentiel, dépasser leurs limites.

Le credo de Klopp : ça ne sert à rien de pointer du doigt tout ce qu’un joueur ne sait pas faire. Au contraire, il faut lui faire confiance, le laisser évoluer et s’amélio-rer. « Ainsi, il commence par me croire moi, avant de croire en lui-même. »

Klopp n’hésite pas à revoir des cen-taines de fois des choses élémentaires comme une bonne prise de balle, même avec des joueurs pro expérimentés. L’entraînement, c’est de la répétition, dit-il ; un batteur, peut répéter le même enchaînement 1 600 fois avant de le connaître sur le bout des doigts. Au foot, c’est pareil : répétition, répétition, répétition.

Quand Klopp fait la composition de l’équipe, il n’essaie pas de trouver les onze meilleurs joueurs, « mais les onze avec lesquels la probabilité de gagner est la plus grande ». Et comme il l’a appris quand il jouait en 2e division allemande à Mayence, une bonne tactique peut faire ressortir les forces individuelles et mas-quer les faiblesses. À Mayence, grâce à la défense en ligne à quatre et au marquage instaurés par son ancien entraîneur et mentor Wolfgang Frank (du jamais vu dans le football allemand de la fin des années 90), la victoire « ne dépendait plus du tout de ce que nous savions ou ne savions pas faire, se souvient-il. Jusque-là, nous pensions qu’avec des joueurs moins bons que la plupart de nos adver-saires dans notre équipe, nous étions condamnés à la défaite ».

La 10e règle de Klopp

Rester cool en temps de crise.Un jour, Klopp a évoqué une conversation qu’il avait eue avec un bobeur. Ce dernier lui avait expliqué qu’il ne fallait pas survi-rer dans le bobsleigh pour trouver la tra-jectoire idéale. Agir, ce n’est pas forcé-ment la bonne solution : parfois, et quand la situation s’y prête, il faut laisser faire les choses. Quand le coach surprend l’un de ses joueurs pro avec une grosse bou-teille de vodka sur la table pour le nouvel an, il lui sourit, lui souhaite une bonne soirée et continue son chemin comme si de rien n’était. C’est comme ça qu’il consolide sa relation avec ses joueurs et qu’il renforce leur loyauté.

La plupart des entraîneurs prennent les choses en main quand les résultats se font attendre. Klopp fait exactement l’in-verse. À la moitié de la saison 2014/2015, le BVB avait le pire classement de toute son histoire. Le prétendant au titre ris-quait même la relégation. Mais qui aurait fait le voyage jusqu’au camp d’entraîne-ment de la trêve en Espagne, en s’atten-dant à trouver une équipe ébranlée et un entraîneur énervé aurait été déçu. Klopp, lui, était serein, et de bonne humeur.

Son calme et sa confiance rejaillissent alors sur l’équipe. Au final, le BVB réussit contre toute attente à se qualifier pour la Ligue des champions, à atteindre la finale de la Coupe d’Allemagne et à offrir une fin à peu près honorable aux sept ans de l’ère Klopp. « Les crises font partie inhé-rente du football. C’est grâce à elles qu’on apprend à apprécier la victoire à sa juste valeur, déclare-t-il. On peut perdre. Et perdre encore. Et encore. Mais le match d’après, on peut toujours le gagner. Et c’est ça qui est génial. »

« Il ne s’agit pas de trouver les onze meilleurs joueurs, mais les onze qui ont la plus grande probabilité de gagner. »

JÜRGEN KLOPP Né à Stuttgart en 1967. Débute sa carrière d’entraîneur au FSV Mainz 05. Au Borussia Dortmund à partir de 2008. Avec lui, l’équipe remporte deux titres de champions d’Allemagne, une Coupe d’Allemagne et atteint la finale de la Ligue des champions en 2013 (1-2 face au Bayern Munich). Entraîneur du FC Liverpool depuis octobre 2015. Consultant télé pour la ZDF lors de la Coupe du monde 2006 et de l’Euro 2008.

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le contraire et j’ai fait un mix de tous les genres qui me fai-saient envie. Et c’est justement grâce à ça que Katy Perry s’est intéressée à ma musique.Et vous brisez les règles par principe ou par calcul ?Parce qu’il me semble que c’est ce qu’il faut faire, c’est tout. Il n’y a aucun genre dans lequel je me retrouve totale-ment. Dans la vie, on nous oblige à prendre des décisions. C’est dangereux cette pression de la société. C’est pour ça que dans mes chansons, j’en-courage à sortir des modes de pensée tout noir ou tout blanc.

J’aime bien les gens qui sont dans une zone grise.… dans une zone grise ?Ceux qui sont mal à l’aise parce qu’ils ne veulent pas qu’on les fasse rentrer dans une case. Dès l’adolescence, on te demande de prendre des décisions qui sont détermi-nantes pour ton avenir. Et si tu ne te retrouves pas dans un projet de vie conventionnel, tu passes pour un cas social. On dirait que vous parlez d’expérience.

Elle compte Katy Perry parmi ses fans (« Elliphant est la bitch la plus cool de l’industrie musi-cale ») et collabore avec Diplo et David Guetta : Ellinor

Miranda Salomea Olovsdotter, aka Elliphant. En 2012, son premier single Tekkno Scene fait un tabac sur la bande originale de FIFA 13. Avec son nouvel album Living Life Golden, la Suédoise de 30 ans s’apprête désormais à conqué-rir la planète pop. Avec un mix de pop, de dancehall et de hip-hop aussi génial que déjanté. Trop déjanté pour les charts, peut-être ? Non, affirme Elliphant. On peut très bien réussir en sortant du lot. Il faut juste se faire confiance. Et faire les choses comme il faut.

the red bulletin : Une rappeuse suédoise à l’accent jamaïcain qui fait de l’élec-tro pop. Ce n’est pas comme ça qu’on fait des tubes ! elliphant : Depuis le début de ma carrière, les managers voulaient m’expliquer com-ment ça marchait, ils me di-saient qu’il ne fallait pas trop en demander au public, etc. J’ai toujours fait exactement

À 19 ans, on m’a diagnosti-qué une hyperactivité et une dyslexie. J’ai enfin compris pourquoi j’avais tant de mal à me conformer aux règles.Avez-vous pris un traitement pour ça ?Non, je me suis mise à pas mal voyager, surtout en Inde, pour me trouver. J’ai eu beaucoup de chance de ne pas avoir eu de traitement.Pourquoi ça ?Aujourd’hui, les gens qui ne rentrent pas dans le moule, on les dompte. Et généralement, ce sont des artistes ou des créatifs. Si on avait commen-cé à faire ça il y a 300 ans, l’histoire de l’art serait bien moins riche qu’elle ne l’est aujourd’hui. Van Gogh ne se

serait peut-être pas coupé l’oreille, mais il n’aurait jamais peint sa Nuit étoilée non plus.Et qu’en est-il de votre dyslexie aujourd’hui ?C’est ma marque de fabrique. Comme je suis dyslexique, je transforme les mots. J’ai une chanson dont le titre est Ciant Hear It, ça devrait être Can’t Hear It. Mais on s’en tape !Vous utilisez vos défauts pour vous donner une iden-tité et pour vous démarquer.C’est ça. Il faut briser les

conventions. Elles n’ont rien de naturel, c’est l’homme qui les a créées ! En Amérique, les autochtones envoyaient leurs enfants seuls dans la forêt pendant une semaine. Génial comme idée. Vous savez pour-quoi ils faisaient ça ?Aucune idée.Pour qu’ils se découvrent, qu’ils sachent qui ils sont et ce dont ils sont capables. Sans quelqu’un pour leur proposer – ou leur imposer – quoi que ce soit. J’ai beaucoup d’amis qui ont pris un crédit après leurs études pour s’acheter un appart. Parce que leurs pa-rents le leur avaient conseillé. Et aujourd’hui, ils font des boulots qui ne leur plaisent pas pour rembourser leur

crédit. C’est pas dingue, ça ? Alors, c’est quoi la solution ? Mais il n’y a rien de plus simple ! Vous savez ce que la plupart des gens disent sur leur lit de mort ? « Si seule-ment j’avais eu le courage de rester fidèle à moi-même. Au lieu de vivre comme les autres l’entendaient. » Suivre ce prin-cipe, je crois que c’est ça la clé d’une vie bien remplie. Florian Obkircher

ELLIPHANT est une future superstar. La chanteuse suédoise au talent hybride explique comment elle puise sa créativité dans ses défauts.

« NE VOUS LAISSEZ PAS DOMPTER »

« LA DYSLEXIE, C’EST MA MARQUE DE FABRIQUE. MA CHANSON CIANT HEAR IT DEVRAIT S’APPELER CAN’T HEAR IT. »

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Elliphant, 30 ans, rappeuse en zone

grise : « J’ai eu beaucoup de chance

de ne pas avoir eu de traitement. »

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sentiments de leurs prochains. Nous avons peur qu’ils aillent mal si nous sommes trop sincères avec eux.Certains appelleraient cela avoir du tact…Mais je pense plutôt qu’il vaut mieux ne pas se casser la tête sur ce que pourraient penser les autres. Dites ouvertement ce que vous ressentez.C’est courageux.Évidemment ! Que serait un héros sans courage ?Vous ne risquez pas de détruire un certain nombre de choses avec cette philosophie ?

Il ne faut pas confondre sin-cérité et négativité. Bien au contraire. Les personnes qui restent aimables lorsqu’elles sont dans une situation dif-ficile m’impressionnent. Les gens qui ne se laissent pas ravir par l’agressivité dans de telles conditions sont des héros à mes yeux.Ou bien des lâches opportu-nistes, lorsque l’amabilité ne vient pas du cœur.Bien sûr qu’il s’agit là de réelles convictions. J’estime

The red bulletin: Qu’est-ce qui caractérise un héros ? Se battre contre des ca-nailles alors qu’on est aveugle ?charlie cox: Non.

Quoi donc ?Un vrai héros peut être cruel avec les personnes qui lui tiennent à cœur. Daredevil en est capable.Cela sonne un peu bizarre, Monsieur Cox.Si vous voulez. Mais des fois il le faut, à des fins nobles. À des fins nobles.Oui. Lorsque vous avez des enfants, par exemple, vous pouvez leur interdire cer-taines choses, afin qu’ils ne se fassent pas mal. Ou bien vous les laissez faire, pour que les gamins puissent tirer des leçons de leurs mauvaises expériences. C’est cruel, d’une certaine manière. Mais juste-ment de manière positive.Un vrai héros est donc cruel envers les enfants. Intéres-sant...Avec les adultes aussi, bien évidemment.Je ne sais pas si...Mais si, écoutez : la plupart d’entre nous entreprend tout pour ne surtout pas blesser les

que le fait de pardonner en fait également partie.Comment cela ?Imaginez que quelqu’un vous a fait beaucoup de mal, à vous et à votre famille, et vous ai-meriez réduire cette personne en miettes. Si vous possédez la force de pardonner de tout cœur à cette personne et à continuer à vivre votre vie, ça c’est un des actes les plus héroïques qui soient.Et vous, en êtes-vous capable ?Des fois j’y arrive.Les situations difficiles forgent donc les héros.Ouais.Vous êtes donc un héros à cet égard ?Oui. J’ai eu des moments où je

me suis retrouvé sans travail. C’est très dur, parce que tu ne sais pas combien de temps cela va durer. Là, je me suis comporté en héros.Et en quoi consistait exacte-ment votre exploit ?Je ne traînais pas au lit en cultivant ma mauvaise hu-meur. J’ai passé le plus de temps possible avec mes amis et ma famille et l’ai savouré. J’ai gardé un esprit vif en écrivant des pièces et des scénarios, et j’ai travaillé

d’autant plus durement pour préparer mes auditions...On dirait un élève modèle.... et quand j’allais quand même mal, j’enfourchais ma moto et partais vers le coucher de soleil (rires).Sérieusement, c’est un film ou la vérité ?La réalité. D’ailleurs, je suis en train de me rendre compte que j’ai bien trop rarement l’occasion de faire de la moto pour mon plaisir.C’est mieux que d’être sans boulot, non ?Vous savez, la plupart de mes meilleurs moments n’avaient rien à voir avec l’argent ou la carrière.Par exemple ?Un jour, j’ai pris le bus depuis

Le Cap pour aller à Nairobi. Je me suis arrêté au lac Malawi et ai regardé un match de foot qui avait lieu entre deux localités. Seuls trois ou quatre joueurs avaient des chaus-sures. Les buts n’avaient pas de filet. Le terrain était en argile. Assis là, j’ai compris ce qu’était l’humilité – et la magie qui découle de ces moments-là.Rüdiger Sturm

CHARLIE COX est le Daredevil aveugle de Marvel transposé en série pour Netflix. Il sait combien d’honnêteté il faut aux héros dignes de ce nom.

« UN VRAI HÉROS PEUT ÊTRE CRUEL »

« LES PERSONNES QUI RESTENT AIMABLES LORSQU’ELLES SONT DANS UNE SITUATION DIFFICILE M’IMPRESSIONNENT. »

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L’Anglais de 33 ans est à retrouver

sur Netflix dans la série Daredevil.

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Comme Thomas Jolly, 33 ans, l’alternative du théâtre français, faites des sceptiques des convaincus.

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Vous n’avez pas été soutenu par le milieu du théâtre ?Après quelques rendez-vous, j’ai senti que je levais une grosse vague de scepticisme. On me disait de laisser tomber. Cela a renforcé ma conviction : je devais le faire. J’avais en moi un désir qu’au-cune politique culturelle ou aucun format ne pouvait éteindre, une volonté incom-mensurable de soulever une montagne. Quand je me lance dans quelque chose, je le mène à bout. Tant pis si l’on ne m’y autorise pas, ou l’on ne m’en donne pas les moyens.

Même à fond, un tel ouvrage ne s’achève pas seul. Qui vous a aidé, finalement ?Une équipe de 50 personnes, dont 21 acteurs, a mené à bien ce projet unique au monde. Ce monstre qui s’est nourri de nous tous. Les théâtres qui nous ont accueillis ont chamboulé leur rapport à la logistique d’une représenta-tion, et à l’accueil du public. Les techniciens et les acteurs qui ont cru en moi se sont tous remis en question.

Ce jeune homme a mis du rock dans son Shakespeare. En s’attaquant au Henry VI de l’An-glais, le Français pense musique et light show à fond.

Et embarque son public pour 18 heures de représentation. Honoré d’un Molière en 2015, Thomas Jolly a avancé en s’affranchissant des règles établies, en décloisonnant le théâtre. Peu y ont cru, mais sa fantastique expérience a rassemblé les hommes.

the red bulletin : Dans sa version intégrale, votre Henry VI de Shakespeare débute à 10 h du matin pour s’achever à 4 h du matin… Pourquoi se lancer dans un projet aussi monumental ?thomas jolly : J’ai monté une compagnie en 2006, liée au théâtre subventionné, donc soutenue par les collectivités et l’État. Après trois créations, je trouvais nos projets trop calibrés et je me sentais enfer-mé dans les formats attendus par notre statut. J’ai voulu tout bousculer, proposer un objet monstrueux, bouger les lignes. Même si personne, ou presque, n’y croyait alors.

À 50 personnes, le challenge était d’autant plus colossal. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », tu as déjà entendu ça ? Nous ne savions pas où nous allions, comment faire, si ça plairait… J’ai dû trouver 50 fous comme moi pour cette traversée. Ils m’ont suivi, sans aucune ga-rantie d’arriver au bout, ont surmonté découragement, stress énorme et échecs. Cette expérience a changé ma vie.Le spectateur, lui, pouvait quitter l’aventure au bout de deux heures, si bon lui sem-blait... vous l’avez conquis ?Les spectateurs sont venus avec leurs oreillers, leurs thermos de café, et ils sont devenus une communauté

éphémère lors des représen-tations, qui a perduré au-delà du spectacle. Certains sont devenus amis et se voient encore. C’est exceptionnel. Partager un temps de vie, ensemble, c’est l’une des choses importantes que cette aventure a révélées.Parmi les professionnels du théâtre qui vous ont décerné un Molière se trouvaient forcément certains qui n’avaient pas cru en vous ? C’est la preuve que quelque

chose a bougé. Tout cela a pris 6 ans, en faisant évoluer notre création, jusqu’à ce monstre de 18 heures... c’est la preuve que nous avons su travailler avec ce « milieu », tel qu’il est fait. C’est notre capacité à naviguer à travers toute la complexité et le maillage d’un cadre institutionnel, pour pouvoir imposer le projet, qui a été honorée par ce Molière.On sent chez vous l’envie de bousculer un art que vous aimez profondément. On le dit souvent ennuyeux, vous le pensez aussi ?Le théâtre souffre d’une fausse réputation : élitiste, ennuyeux, bourgeois. Je me bats depuis 10 ans contre cela avec ma compagnie. C’est un art popu-

laire, festif, exigeant, comme le sport ! Quelque chose est mort en lui ces dernières an-nées : la conscience que nous sommes tous vivants au même moment et au même endroit. Son essence même. Si l’on fait revivre cela, alors on peut proposer une solution pour les temps d’angoisse et de repli sur nous-même que nous traversons aujourd’hui.PH Camy

THOMAS JOLLY vit le théâtre avec une passion qui fédère. Ce metteur en scène et comédien hyper déterminé voit grand, et explose les standards.

« TOUT BOUSCULER, BOUGER LES LIGNES »

« J’AI DÛ TROUVER 50 FOUS COMME MOI POUR CETTE TRAVERSÉE. ILS M’ONT SUIVI SANS AUCUNE GARANTIE D’ARRIVER AU BOUT. »

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Alfie Allen, 29 ans, aka Theon Greyjoy dans Game of Thrones.

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The red bulletin : Êtes-vous masochiste ?alfie allen : Pour-quoi ? Je devrais l’être ? Parce que Theon

Greyjoy, votre personnage dans Game of Thrones, est sans arrêt humilié, torturé et même castré. Jouer un tel rôle ne doit pas être une partie de plaisir.Il faut bien que je paie mes hypothèques.Les problèmes d’argent sont donc la raison pour laquelle vous vous imposez cela ?Okay. Sérieusement, c’est vraiment passionnant de jouer un homme réduit à néant.Comment y fait-il face ? En acceptant ses faiblesses. Il le sait : c’est comme ça et il ne peut rien y changer. S’il accepte cette partie de sa personne, il trouve de nou-velles forces pour combattre le monde.Parlons de vous. Vous avez vous-même déjà eu des phases de faiblesse. Qui dit cela ?Vous connaissez pour-tant la chanson que votre sœur Lily Allen a écrite sur vous : « Mon petit frère est dans sa chambre et fume de l’herbe. Je lui dis qu’il faut qu’il se lève car il est presque trois heures de l’après-midi. »Ah oui. Mais qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, c’est un truc de frère et sœur. Mais on pourrait prétendre que je lui ai prouvé qu’elle avait tort.

Comment ?Je suis heureux de ce que j’ai réussi mais cela n’a en fait rien à voir avec ma sœur. Cela dépend bien plus de la per-sévérance. N’agis pas en ré-action au comportement des autres. Sinon tu es foutu. Vis ta vie. J’aime quand les gens font ce en quoi ils croient même quand tout le monde essaie de les convaincre que c’est une erreur. Ces gens-là sont mes héros.Comment réagissez-vous lorsque les gens vous traitent de « Schlingue », comme le surnom de votre personnage dans Game of Thrones ?Ça passe par une oreille et ressort par l’autre. Le prin-cipal est que les gens soient sympas avec moi.Iwan Rheon, qui joue votre bourreau dans la série, vous humilie apparemment aussi dans la vraie vie.Et qu’est-ce qu’il fait exactement ?Il affirme qu’il vous bat au billard.C’est n’importe quoi. Il n’a au-cune idée de ce dont il parle.Ne serait-il pas temps de lui rendre la monnaie de sa pièce ?Pourquoi ? C’est un type cool. On est potes.Y a-t-il quelque chose qui vous insupporte chez cette personne ?En fait, Iwan supporte Manchester United. De ce point de vue-là, il me déçoit vraiment en tant qu’homme. Parce que la seule équipe qui compte c’est Arsenal. Rüdiger Sturm

LE « LOSER » MAGNIFIQUEALFIE ALLEN est le loser dans Game of Thrones et sa grande sœur se paie sa tête à la radio : il évoque l’art de savoir perdre avec zénitude.

the red bulletin : Pilote, manager, instructrice, votre vie laisse peu de place à la spontanéité. Vous arrive-t-il d’improviser ?mélanie astles : Tout le temps. En vol, quand je négocie mal un pylône, lorsque mon petit ami me quitte, ou que je perds un job. Il faut cependant continuer à se battre sans jamais perdre son objectif principal de vue. Vous venez de loin. Vous avez travaillé dans une station service pour payer vos heures de vol.J’ai même été SDF. Tout l’argent que je gagnais passait dans ma formation de pilote, jusqu’au moindre centime. Mais le simple fait d’être assise aux commandes de l’avion suffisait à justifier tous les sacrifices.Vous respirez la décontraction. Vous arrive-t-il de paniquer ?Paniquer non, stresser oui. Je prends toujours une profonde respiration avant d’agir, que ce soit en vol ou à terre. Une réaction précipitée favorise l’erreur. On dispose toujours d’un temps de réflexion même si celui-ci n’est que d’une seconde.La raison prime sur l’instinct ?Toujours. C’est vital. Werner Jessner

« TU AS LE TEMPS ! » MÉLANIE ASTLES est la première femme pilote à intégrer le Red Bull Air Race. Garder la tête froide est la règle d’or de la Française.

redbullairrace.com

Mélanie Astles, 33 ans : « La précipitation est dangereuse. »

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La borne d’arcade a fait de Daigo l’un des patrons du sport électronique.

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LES LEÇONS

DE SON SUCCÈSAUTORITÉ PLANÉTAIRE DU JEU VIDÉO DE COMBAT, DAIGO UMEHAR A A UN REGARD UNIQUE SUR LA COMPÉTITION. POUR LE JAPONAIS, LE CHEMIN VERS LA RÉUSSITE OFFRE PLUS QUE LA VICTOIRE ELLE-MÊME.

Texte : Ulysse Mailletan Photos : Julie GlassbergManga : Daigo Umehara, Kengoro Nishide,

Maki Tomoi / KADOKAWA

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ne exceptionnelle longévité au plus haut niveau de sa discipline, une force de concentration et un appétit intact pour la victoire : à 34 ans, Daigo est une légende dans la communauté des gamers. Bapti-sé « The Beast », cet e-athlète japonais a remporté ses premiers tournois nationaux du jeu de combat Street Fighter dans les années 90, et s’est construit en com-pétiteur unique. À 34 ans, il aborde les événements de jeux vidéo avec une envie d’enrichissement, de mise en difficulté, voire de partage : Daigo pense au bien-être de ses adversaires et se challenge pour rendre ses victoires plus complexes et nourrissantes. Personnage d’un manga qui lui est dédié, il a écrit plusieurs livres pour expliquer son approche unique de la compétition, et les élites économiques japonaises le consultent parfois pour s’im-prégner de sa philosophie. Nous avons trouvé l’inspiration auprès de lui, à Tokyo.

the red bulletin : Quel fut votre premier rapport au jeu vidéo, dont vous avez fait une carrière unique et tiré une philosophie de vie ?daigo : J’ai découvert les jeux d’arcade à onze ans, quand j’ai essayé le jeu Street Fighter dans un magasin de location de vidéos près de chez moi, où l’on se retrou-vait avec mes copains. J’ai tout de suite accroché. À cette époque, en Occident, les pas-sionnés de jeu vidéo étaient parfois moqués, vus comme associaux. Quel genre d’enfant étiez-vous ?J’avais un bon réseau d’amis. Et j’étais même plutôt l’un des leaders de notre groupe. Très tôt, j’ai pris plaisir à divertir

ma bande. Et cela a influencé ma manière de jouer à Street Fighter plus tard. J’ai assez vite compris que je pouvais battre mon groupe d’amis ainsi que d’autres joueurs du quartier. J’étais jeune et j’avais une confiance infinie en moi. J’ai com-mencé à passer beaucoup de temps sur le jeu après l’école.On sait l’éducation japonaise normale-ment très stricte et bornée, vos parents ne sont pas intervenus pour stopper cet enthousiasme ?Non. Mon père a toujours été un soutien capital dans mon évolution. C’est proba-blement lié à sa propre histoire. Plus jeune, il avait lui-même atteint un très bon niveau de kendo (art martial prisé des samouraïs, ndlr). Il rêvait d’en faire carrière mais mon grand-père a stoppé cette progression et l’a contraint à se replier sur une vie de salarié convention-nelle. Mon grand-père ne faisait que re-produire un schéma que son propre père lui avait imposé des décennies plus tôt en cassant ses rêves de compétition en shogi, les échecs japonais. Chacun, tour à tour, avait dû étouffer sa passion pour obéir aux conventions. Et je crois que mon père

a voulu casser ce cycle. Il m’a laissé persévérer dans la compétition de jeux vidéo. C’était un choix difficile car au début des années 90, il n’y avait pas de joueurs professionnels dans ce domaine au Japon.Pourquoi ce coup de foudre pour Street Fighter, un jeu de combat ? C’était le jeu de combat le plus important sur arcade. Et cet affrontement, cette compétition directe contre un autre joueur me plaisait. Au Japon, dans le système des écoles publiques, les ensei-gnants essayent de limiter la compétition entre les enfants. On doit façonner un niveau moyen acceptable par tous. J’avais envie de me distinguer, de montrer ma différence, de pouvoir exceller dans quelque chose. Dire que j’étais le meilleur dans un domaine. J’étais jeune.

Au Japon, la cote de popularité de

Daigo est telle qu’il est devenu le héros

d’un manga.

U

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La spiritualité de Daigo rayonne

au-delà du gaming. Il inspire aussi le

décideur tokyoïte.

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Dans le jeu vidéo Street Fighter, le placide Japonais devient Ryu, une bête de combat.

Qu’est-ce qui nourrissait cette passion au début ? Le contenu du jeu, la pro-messe de gros prix ou la perspective d’appartenir à une communauté ?Au Japon, les récompenses n’ont jamais été très généreuses et cela ne pouvait pas être un élément clé de ma motivation. Les premières années, j’adorais le contenu, l’ambiance, les personnages. Vers 14 ans, mon intérêt s’est déplacé vers la commu-nauté des joueurs, mes adversaires. J’ai passé plus de temps à les observer, à étu-dier leurs trucs, pour les battre. À cette époque, j’ai fait une rencontre décisive dans une salle de jeux. J’étais alors extrê-mement bon à cette époque et seule la victoire comptait pour moi. Un garçon plus âgé, il avait peut-être 24 ans, est venu me parler. Il m’a félicité mais m’a expliqué que je devrais faire plus atten-tion à la qualité de mes victoires. Il ne servait à rien de gagner sans panache, d’écraser son adversaire sans considéra-tion pour la beauté du jeu. Je risquais de lasser les autres joueurs.C’est alors que vous avez modifié votre approche de la compétition ? Oui, j’ai commencé à choisir des carac-tères de Street Fighter réputés moins forts ou moins résistants. Gagner devenait plus délicat mais aussi plus amusant et exci-tant. Et les autres joueurs avaient plus de plaisir à suivre mes parties. J’ai ensuite compris qu’en me mettant ainsi en dan-ger, en créant du « challenge », j’avais aus-si initié un nouveau cycle de progression. Ma technique de jeu s’est considérable-ment améliorée. Je suis devenu imbat-table. Un an plus tard, je suis devenu champion du Japon. J’ai de nouveau gagné au niveau national lorsque j’ai eu 17 ans et encore pour mes 19 ans.En 1998, vous participez à votre pre-mier grand tournoi mondial aux États-Unis contre le champion américain, Alex Valle, et l’emportez. Personne ne pouvait vous arrêter ?C’est ce que je pensais. Mais progressive-ment, ma perception de la compétition a changé avec cette accumulation de vic-toires. Pendant les premières années, je jouais match après match, avec la même envie, la même concentration, sans me projeter sur un record ou une perfor-mance. Lors de ma quête d’un quatrième titre national en 2000, les choses ses sont dégradées. Je ne pensais plus qu’à un unique objectif : ce record de quatre vic-toires. Et je me suis imposé une très forte pression. J’étais mal. J’ai perdu beaucoup

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« IL NE SERVI-RAIT À RIEN DE GAGNER SANS

PANACHE. LES AUTRES

JOUEURS S’EN LASSERAIENT. »

Quelques boutons relient Daigo au monde virtuel où il aime se dépasser.

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de poids. Finalement, j’ai perdu. Ce fut l’une des défaites les plus douloureuses de ma carrière. Pendant une longue pé-riode, je n’ai pas pu regarder le jeu ou même entrer dans une salle d’arcade. Cette anxiété m’avait consumé. Il ne faut jamais aborder une compétition dans cet état d’esprit.Ce mal-être est-il apparu à un autre moment dans votre carrière ?Un autre moment-clé m’a façonné en 2010. J’étais alors devenu un véritable joueur professionnel et je m’imposais des rythmes d’entraînement extrêmement lourds. Je jouais 16 heures par jour avec

l’objectif d’emporter le grand tournoi mondial de Street Fighter IV aux USA. Et j’ai gagné. Mais je suis devenu instable. J’étais mentalement et physiquement à bout. J’avais totalement perdu le plaisir de jouer. J’ai compris plus tard que la préparation à outrance ne pouvait pas apporter de satisfaction et faussait l’idéal du jeu.Dans votre carrière, vous vous êtes autorisé des breaks, pourquoi ?J’ai arrêté les compétitions de 2005 à 2008. J’étais las, je ne voyais pas de perspective de carrière au Japon. J’ai alors passé plus de temps à jouer au mahjong, un jeu de société, à haut niveau. Les compétitions étaient plus organisées, plus professionnelles. Et je retrouvais ces éléments de confrontation intellectuelle qui m’ont toujours plu : analyser, antici-

per le jeu de l’adversaire. Et de penser avec vivacité. Mais il me fallait faire face à la défaite des autres joueurs. Leur argent était en jeu. Je n’étais pas à l’aise avec ça. Après cela, j’ai passé un an à travailler avec des personnes âgées dans une maison de retraite. J’étais bien.Pourquoi être revenu sur la scène mondiale fin 2008 ?J’avais l’impression d’avoir peut-être déçu mon père. Il m’avait dit que je pouvais faire ce que j’aimais mais qu’il faudrait alors persévérer, devenir en quelque sorte une référence. Je n’avais pas encore réussi à générer cette influence.Quand tu es revenu, une nouvelle ver-sion du jeu était sortie, avec de nou-veaux joueurs plus jeunes, plus forts.Cette arrivée de nouveaux talents fut saine pour la communauté autour du jeu,

Pro du jeu vidéo, expert en mahjong, accompagnant de personnes âgées. Un homme rare.

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Tokyo, chez Daigo. La positivité dans

le dépassement est son quotidien.

« C’EST LE CHEMIN QUI

COMPTE. UN MAUVAIS

RÉSULTAT N’EST QU’UNE

ÉTAPE. »

et même très positive pour moi. C’est une source de motivation. Il faut encore s’améliorer contre des compétiteurs ayant une approche et une culture du jeu très différente.Pourquoi Daigo est-il différent ? Je crois que, comme les autres personnes, je suis composé de deux facettes. Une part rationnelle qui me pousse à réfléchir à une stratégie et à implémenter une logique pour approcher la victoire. Mais aussi une part beaucoup plus émotion-nelle qui a absolument besoin d’être satis-faite sur ce chemin vers un but prédéter-miné. Lorsqu’on boude ou que l’on bloque cet élément-clé, on ne peut plus gagner. On ne peut pas progresser. Comparons cela au fonctionnement d’une famille. Votre contentement ne peut être complet si dans la quête de votre propre satisfac-tion, vous ignorez celle de votre épouse ou de vos enfants. Eux aussi doivent être satisfaits dans le processus.C’est ce que vous transmettez lors de vos séminaires auprès de responsables d’entreprises ?Exactement. Les managers ne peuvent se satisfaire seulement de la validation d’un objectif annoncé en début d’année. Ce n’est pas la fin mais seulement une étape sur une progression beaucoup plus longue. C’est toujours le chemin qui compte. De même, il n’y a pas de fatalité dans un mauvais résultat. Ce n’est qu’une étape. L’occasion de s’améliorer et de changer.Que diriez-vous à votre fils, si un jour vous lui donniez vie, et qu’il venait à tenter une carrière similaire à la vôtre ?Je lui dirais : fonce, mais assume.Approchez Daigo lors du Red Bull Kumite, le 24 avril à Paris ; voir notre Agenda spécial en page 88.

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GLASCOOLOUBLIEZ LONDRES. ET BERLIN. LA VÉRITABLE CAPITALE EUROPÉENNE DE LA FÊTE, C’EST GLASGOW. THE RED BULLETIN S’EST AVENTURÉ À TESTER LES POUVOIRS DES SPRINT PARTYS ET DU FAMEUX BREUVAGE DES MOINES AUX CÔTÉS DE LA STAR ÉCOSSAISE DES DJ’S, JACKMASTER. Texte : Florian Obkircher Photos : Dan Wilton

Glasgow est la ville des superlatifs, pour ainsi dire : le taux de chômage le plus haut d’Écosse, l’espérance de vie la plus faible de Grande-Bretagne, la ville la plus horrible d’Europe. L’acteur Billy Connolly a lui-même dit : « Ce qui est bien avec la ville de Glasgow, c’est que même après une attaque nucléaire, elle serait exacte-ment identique. » Et pourtant, la ville de 600 000 habi-tants est devenue une référence en matière de mu-sique de clubs. Les locaux Hudson Mohawke et Rustie y ont lancé une tendance internationale avec leur version fluo des beats hip-hop en 2009.

Aujourd’hui, ils produisent des tubes pour des icônes du rap comme Kanye West. Le nouveau venu SOPHIE a propulsé l’année dernière des popstars telles que Madonna et Charli XCX dans les charts. James Murphy, leader des icônes new-yorkaises de dance- punk du groupe LCD Soundsystem, considère Glasgow comme la meilleure ville du monde pour faire la fête. « Parce que le public est extrême. Les gens te détestent ou t’adorent. Entre les deux il n’y a rien.

Si tu les as de ton côté, ils t’acclament comme jamais. » Comment la ville peut-elle concilier une mauvaise réputation, une puissante créativité et l’humeur festive de ses habitants ? Une force secrète se cache-t-elle derrière cette façade miteuse ? C’est une question à poser à l’homme à qui la ville doit son succès : Jack Revill alias Jackmaster.

Depuis 2006, ce grand gaillard à la voix éraillée pro-pulse avec son label Numbers des talents locaux sur la scène internationale. Lui-même fait partie des DJ’s les plus demandés au monde. Dans le dernier classement annuel du Resident Advisor, il s’accapare la cinquième place. Trois fois par semaine, Jack mixe dans les plus grands clubs du monde, voyage en jet privé, avec sa sa-coche de vinyles, entre Ibiza, Vegas et son pays d’ori-gine. Pour les 30 ans de Jack Revill, The Red Bulletin s’est rendu à Glasgow pour passer une nuit folle avec ce diplômé de la Red Bull Music Academy. Et découvrir comment la rigueur des horaires de clôture et l’élixir des moines transcendent l’esprit de la fête.

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Ce que la star des DJ’s Jack Revill, alias

Jackmaster, déteste ? Les fêtes durant les-

quelles il ne mixe pas. Pendant sa soirée

d’anniversaire, on le trouve donc derrière

les platines.

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« LES ÉCOSSAIS ONT UN HUMOUR IMPITOYABLE ET

TE REMETTENT VITE À TA PLACE. »

Dimanche 16 heures Un restaurant de burger à l’ouest de Glasgow. Lumière tamisée, sur les murs rouge foncé des affiches de films hollywoodiens des années prospères, un juke- box démodé qui grince au son des classiques du rock. Jack Revill sirote son coca en scrutant, un brin nostalgique, par la fenêtre em-buée. Dehors il pleut des cordes. Il y a 24 heures, il mixait encore dans les Caraïbes sur un paquebot de luxe. À vrai dire, il aurait pu prolonger son séjour au paradis de quelques jours, mais fêter son anniversaire sans son équipe ? No Way. Pour la fête, Jackmaster a loué le plus grand night club de la ville. De célèbres collègues DJ, tels Skream et Oneman ont informé de leur participation. Le jour-nal local Evening Times a annoncé l’événement comme « un spec-tacle d’une ampleur épique ». Les 1 500 tickets se sont vendus

plus rapidement qu’il ne faut pour le dire. Pas étonnant : à Glasgow il est un héros populaire. Car il sait faire danser tant dans les clubs underground que lors des fêtes d’entreprise. Et aussi parce qu’il arbore fièrement son patriotisme local. « Ma vie serait plus simple si je déménageais à Londres. Mais j’ai besoin de Glasgow. La ville m’ancre. Le week-end lorsque tu mixes devant 5 000 personnes, tu peux facilement décrocher. Ça fait du bien de revenir à la maison et de te faire charrier par tes potes. Les gens ici ont un humour impitoyable et te remettent vite les idées en place. »

17 h 20 Le trajet en taxi nous fait passer devant des bâtiments victoriens en brique délabrés, d’un gris poussiéreux au crépi qui s’effrite. Revill affirme qu’il existe un lien entre l’aspect dégradé de la ville et l’essor de la scène musicale : « Objectivement parlant, la vie ici est merdique. En tant que fils d’ouvrier, tu as exactement deux possibilités ; soit tu fais comme ton père, tu deviens

Revill est considéré dans le milieu comme le DJ du peuple, en raison de son choix de musique éclectique et parce qu’il est proche de son public.

Le DJ Denis Sulta.

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électricien et tu te mets à boire, soit tu envoies balader tout ça et tu fais de la musique. Des gens comme Hudson Mohawke sont bons parce qu’ils ont travaillé très dur sur leurs morceaux pour se sortir de là. »

17 h 40 Devant le Club SWG3 sur le chantier naval de Glasgow, la file d’attente s’étend jusqu’à deux coins de bâtiments. Les vigiles repoussent la foule frénétique sur le trottoir pour tenter de libérer la rue. Malgré une pluie drue et une température de quatre degrés, beaucoup de femmes sont en mini-jupe et épaules dénudées.

17 h 50 La salle principale du club d’une surface de 500 mètres carrés, un ancien entrepôt des autorités douanières, a le charme d’un garage souterrain. Six piliers en béton rugueux divisent l’endroit. Au plafond, d’épais tuyaux de métal, sur les

murs bruts des graffitis. Sur la scène, les deux énormes enceintes vibrent sous la puissance des sons rythmés de la house.

19 h 30 DJ Oneman passe le nouveau remix de Four Tet de l’Opus d’Eric Prydz, hymne des clubs. Le morceau, avec son fameux break décrié de cinq minutes sans beats, pendant lequel une mélodie au synthé s’accélère et s’intensifie progressivement, mérite bien sa réputation de bombe. Lorsque le beat refait son apparition, les bras se lèvent en l’air, au bord de la scène les danseurs secouent les barrières. Un stage-diver escalade une enceinte et manque de la faire basculer lorsqu’il s’élance sur la foule. La fête a débuté il y a à peine deux heures ; nulle part ailleurs qu’à Glasgow les partys n’atteignent aussi vite leur apogée. La raison ? La politique rigide des heures de fermeture : le dimanche à minuit, le samedi à 3 heures, sans exception. La mesure d’urgence contre la multitude de crimes dus à l’alcool dans le centre-ville est en vigueur depuis 1993 : « Comparé à

Les invités les connaissent de la télé.

Pourtant, ce soir, les fameux Kurupt FM

s’improvisent DJ.

Dimanche, début de soirée : la fête

bat son plein.

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Londres, ça peut sembler provincial. Mais cette réglementation stricte rend nos soirées euphoriques », hurle Jackmaster à travers les rythmes assourdissants. Ailleurs il y a les partys marathon, ici il y a les sprints. Les gens sont animés par ce mode de vie d’excès du tout-ou-rien. Personne ici n’a le temps. Personne n’est patient. Personne n’attend au bar que la fête batte son plein. Tous se donnent à fond. « Et ceci dit, ajoute Revill en souriant, nous les Celtes, on est des gros fêtards ! »

19 h 50 « Tu veux savoir comment les fêtards mettent l’ambiance ? », demande Revill. Dans une main, un verre conte-nant un liquide noir. Pour le goût, disons qu’il faut s’habituer. Une sorte de mixture entre le Jägermeister et un sirop pour la toux. La boisson s’appelle Buckfast Tonic Wine, on la surnomme « Buckie ». Un vermouth produit depuis 1880 par les moines anglais. À l’origine, un breuvage médicinal devenu un indispensable des soirées écossaises en raison de ses effets proches de l’absinthe.

« LES ÉCOSSAIS SONT DES GROS

FÊTARDS ! »

Après sa performance, Skream lance des fleurs à la star de la soirée : « Jack est le roi du monde. »

DJ Oneman porte la soirée.

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« À GLASGOW, ON NE PARDONNE PAS AU DJ

DE PASSER DES MORCEAUX POUR

MEUBLER. »

22 h 20 Le DJ Krystal Klear, protégé de Revill, qui vient de terminer son set au deuxième étage, se tient sur le côté de la scène et sourit. « Jack est le George Best des DJ’s mondiaux. Un brillant technicien et un showman sans égal. C’est pour ça que les gens l’aiment. » Revill célèbre, et se laisse célébrer.

23 h 10 La salle backstage à l’étage ressemble à un apparte-ment un lendemain de fête. Des taches de vin rouge sur le sofa blanc, un ours en peluche de taille humaine bâillonné de scotch adhésif, des gobelets éparses, des restes de repas sur le sol. Et Revill vautré sur le canapé. Pendant que ses collègues en bas se déhanchent, il savoure le calme. « J’adore mixer à Glasgow parce que le public ici me pousse à donner le meilleur de moi-même. » Son style, qui a fait de lui une star mondiale, il le doit à sa ville. « À cause des courtes nuits du club, chaque disque doit être parfaite-ment calé. On ne pardonne pas des morceaux qui ne servent qu’à meubler, c’est du gaspillage, le temps pour la fête est précieux. »

Minuit 00 h 00 pile, la lumière s’allume. Le public proteste bruyamment mais les vigiles de la sécurité ne plaisantent pas. « Vous savez comment ça se passe. Dehors ! » hurle un Viking à la barbe rousse. « Sautons dans un taxi ! », dit Revill.

00 h 10 Les soirées à Glasgow ne se terminent pas toujours dans les règles, explique-t-il dans la voiture. « Au fameux Sub Club, à la gare, le plafond bas de la salle a pas mal de trous parce que les danseurs ont pour tradition, à la fin d’une bonne soirée, de cogner dedans jusqu’à ce que le patron autorise un morceau supplémentaire au DJ. » En partant, des amis l’invitent à un after privé. Mais Revill en reste là. Demain, ça continue avec le show suivant, en France cette fois : après la fête, c’est encore la fête.

jackmaster.net

21 heures Revill pénètre sur scène sur les épaules du DJ Skream, le public hurle. Il prend la mesure de la foule, satis-fait, puis démarre son set aux tracks techno rythmés. One-man danse sur le devant de la scène et verse de la vodka di-rectement dans les bouches. Après dix minutes, Revill mixe un morceau de house avec un morceau de rock’n’roll. Il en-chaîne les deux pistes dans une transition si élégante qu’au début personne ne note le voyage musical dans le temps. Ce n’est que lorsque la guitare de Chuck Berry retentit et que le refrain commence (“Riiiding along in my automobile!”) que les danseurs reconnaissent No Particular Place to Go, et de-viennent fous. Revill grimpe lui-même sur la table de mixage et se déhanche à la Elvis.

D’abord ils bâillonnent l’ours en peluche puis ils posent avec lui : DJ Oneman et les Kurupt FM backstage.

Krystal Klear galvanise la foule

avec ses beats boogie disco.

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Vous êtes en manque d’adrénaline et rêvez de quitter la terre ferme ?

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L.A.Explorer plus loin.

« Imaginez-vous aux commandes d’un véritable avion de chasse, sillonnant le ciel à l’affût d’avions

ennemis, lance en préambule l’ex-pilote de la US Navy Thomas H “Spartan” Smith. Vous en repérez un à trois heures, vous ralentissez et virez sec. Les hostilités sont ouvertes. Yoyos, tonneaux, accélération, prise de décision rapide, l’adversaire est déjoué, vous l’avez dans le viseur. Vous appuyez sur la détente. La cible part en fumée. Retour en position de vol initiale. »

Smith sait de quoi il parle. Il a passé vingt ans sur un porte-avion comme pilote sur des chasseurs tactiques. Mais il s’agit ici, nullement de ses souvenirs. Le pilote en chef de Air Combat USA, école de duel aérien à Orange County, nom de code « Spartan » briefe des pilotes débutants avec zéro heure de vol à leur actif. « Nous accueillons tous ceux que l’expérience du combat aérien tente », explique Smith. Et si lui et ses instructeurs, tous ex-pilotes che-vronnés de l’armée de l’air, ne vous laissent pas prendre le manche d’un F-14 Tomcat rendu célèbre dans Top Gun, vous ne per-drez rien au change avec le SIAI Marchetti SF-260, un avion-école italien utilisé pour la formation des pilotes de chasse partout dans le monde et en service actif du Nicaragua à la Libye. Ce biplace procure des sensations physiques identiques à celles vécues lors de duels aériens réels.

Les pilotes pros suivent une préparation mentale et physique stricte de plusieurs mois avant de mettre les pieds dans un avion. Ici, le débutant se contente d’une petite heure de formation. « Il prend en-suite place dans le cockpit du Marchetti, puis c’est le décollage et le transfert des manettes, dit Smith. Le stagiaire pilote l’avion 90 pour cent du temps de vol sous

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le contrôle de l’instructeur. » Une fois en l’air, la mission est conçue selon l’expé-rience, les aptitudes et l’agressivité de chacun. Le pilote et l’instructeur travaillent en équipe pour duper, esquiver et abattre l’adversaire.

Les combats peuvent durer jusqu’à une heure et les accélérations atteindre six g. « Le réalisme des combats dépend de chacun, selon Smith. Certains gèrent mieux le défi que d’autres. Le système breveté de suivi électronique de Air Combat USA enregistre les frappes qui font mouche en déclenchant un son et une traînée de fumée dans l’avion ennemi. »

Dans le cockpit, trois caméras filment la mission dont une fixée sur le viseur pour enregistrer les images et le son des cibles touchées. « C’est une chasse sans merci. Voltes, tonneaux, tout est bon pour abattre l’ennemi, précise après coup Mike Rogers, apprenti pilote. C’est aussi palpitant qu’épuisant. » Et assez éreintant pour vous assommer. « J’ai atteint 5,5 g lors d’une manœuvre verticale. J’ai failli perdre connaissance. »

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LE FUTUR À PERTE DE VUE

La réalité virtuelle est aujourd’hui bien réelle. Petit tour d’horizon.

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Où est le problème avec le casque classique ?« Casque et look ne font pas bon ménage, du coup certains rechignent à le porter. En 2007, je pratique le snowboard avec une casquette sur la tête, regrettant qu’elle ne soit pas rembourrée pour me protéger des skieurs fous. L’idée est née ainsi et quatre ans après je rencontre un in-génieur de NASSCO (constructeur naval). L’idée l’a de suite emballé. »

Qu’avez-vous appris du lancement de ce projet ?« Lorsqu’un produit est un pari risqué – avec un coût d’assurance exorbitant – peu sont prêts à vous suivre. Mais il y a aussi ceux qui comprennent l’importance de l’in-novation et qui la soutiennent. Je conseille à tous les créateurs de ne jamais abandonner. Prenez un refus pour une occasion de revoir votre copie jusqu’à ce que vous trouviez les personnes qui diront banco ! »

D’autres projets en tête ?« L’idée est de travailler avec de grands fabricants de vêtements et développer la marque. La prochaine étape est le lancement d’une ligne de vêtements de protection. Démarrage prévu en avril. Alors ne manquez pas de repérer la chouette, notre logo, sur vos tenues de skate favorites. »

À vous entendre, ça coule de source. Y a-t-il eu des difficultés à affronter ?« Les casquettes de certains clients étaient trop petites, par conséquent la mousse les gênait. Nous avons tenu compte de l’avis des clients et avons revu le design pour l’adap-ter à la forme d’une casquette. Résultat : la protection est quasi invisible. »

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11 MAI AVEC

VOTRE JOURNAL

Dans la limite des stocks disponibles.

Magazine distribué avec le quotidien chaque deuxième mercredi du mois.

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AC T I O N

Hublot Big Bang Unico Sapphire Cette montre toute en transparence laisse

admirer son mouvement automatique sous tous les angles grâce à son boîtier

et à sa lunette taillés dans du saphir. Un chronographe aussi dur à rayer et à fabriquer qu’à acheter. L’édition est limitée à 500 exemplaires. hublot.com

Baume & Mercier Capeland Shelby Cobra

L’AC Cobra V8 de Carroll Shelby est ren-trée dans l’histoire du sport auto en 1965, en remportant le championnat en catégo-rie GT. Une légende qu’honore ce garde-temps étanche à 50 m. Édition limitée à 1 965 modèles. baume-et-mercier.co.uk

Hamilton Broadway Auto ChronoLes fabricants affirment que cette montre au boîtier acier de 43 mm avec 60 heures de réserve de marche, s’inspire de la ligne d’horizon de New York. Ou bien serait-ce de la Broadway Limited, première montre

de poche d’Hamilton en 1893 ? hamiltonwatch.com

MONTRES par Gisbert L. Brunner

CENTRE DE GRAVITÉ TAG Heuer Carrera Calibre

Heuer 02TLe tourbillon présent dans cette montre n’est

en rien perturbateur, au contraire. Il désigne une cage rotative qui abrite le balancier, le ressort spiral et l’échappement, un méca-

nisme destiné à éliminer l’influence négative de la force de gravitation sur la marche du

mouvement et donc sur la précision. Depuis son invention par Abraham-Louis Breguet en 1801, le tourbillon suscite de vifs débats dans

la profession quand à son efficacité. En re-vanche, tout le monde s’accorde à dire que

son usage est synonyme d’esthétisme, de complications, et de coûts exponentiels.

Mais avec un prix réduit à une petite fraction du tarif habituel, la TAG Heuer Carrera

Calibre Heuer 02T change la donne en deve-nant l’une des montres à tourbillon les moins

onéreuses, sans compromis avec la qualité. Le boîtier en titane Grade 5, étanche à

100 mètres, fait à peine 6,5 mm d’épaisseur grâce à un tourbillon conçu en carbone. Son

mouvement est certifié COSC, le summum en matière de précision suisse. Le prix de ce

tourbillon risque de perturber l’horlogerie suisse bien plus que la gravitation.

tagheuer.co.uk

LE TEMPS PRESSE Montres en édition limitée à saisir sans plus tarder.

M ATOS

À côté de la Carrera Calibre Heuer 02T

classique, TAG Heuer propose une version « Black Phantom » entièrement noire.

Édition limitée à 250 exemplaires.

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Page 83: The Red Bulletin Mai 2016 - FR

AC T I O N

PRODUITS DÉRIVÉS

Adoptez la smart attitude !

Apple CarPlay pour Volvo

Les rumeurs abondent sur les projets auto

d’Apple. Le CarPlay est le premier à voir le jour

dans la Volvo XC90. Obtenir un itinéraire,

passer des appels, ouvrir une appli : Siri est là. volvocars.com

Indian bootsVous ne trouvez pas de bottes assorties à votre moto ? Indian Motorcy-cles et Red Wing Shoes

ont la solution : des modèles cuir faits main

avec ou sans lacets. indianmotorcycle.com

PUISSANCE À CIEL OUVERT McLaren découvre son nouveau supercar.Six ans après son incursion dans le seg-ment sport grand public, McLaren n’est pas encore totalement établi, mais suffisam-ment pour voir les tendances se dessiner. L’une d’elles est la succession systéma-tique d’un modèle décapotable au modèle coupé, à un an d’intervalle. C’est donc en toute logique que la 675LT Spider prendra bientôt place à travers le monde, dans les showrooms au design clinique minimaliste.

La première unité de la production limi-tée à 500 exemplaires, prendra la route dès

cet été. L’appellation LT (long tail) résulte de l’optimisation de l’aérodynamique et de l’usage de matériaux ultralégers. Son toit rigide rétractable en trois sections se loge sous un panneau de même couleur que la voiture. Côté moteur, la 675LT Spider reprend celui du coupé, un V8 3.8 biturbo qui la propulse à 100 km/h en 2,9 s et à 200 km/h en 8,1 secondes pour une vitesse de pointe de 326 km/h. L’assurance de prendre un bol d’air décoiffant. mclaren.com

M OT E U RS

La McLaren 675LT Spider bénéficie d’une

teinte exclusive : la Solis, soleil en latin.

Vertu pour Bentley

Que faire de la petite monnaie après l’achat

d’une Bentley ? Se payer le Smartphone qui va avec ! Gainage cuir aux tons Beluga

et Hotspur et touches moletées assorties à

la voiture, et au dos un B ailé of course !

vertu.comRETOUR VERS LE FUTURLa nouvelle Ducati mêle hier et demain.

Certains articles vantant la nouvelle Ducati XDiavel affirment que le dernier chef-d’œuvre de la firme bolognaise cible un être hybride d’un genre nouveau : le branché rebelle. Visiblement, quelque chose leur a échappé. Le message est néanmoins clair : la XDiavel est destinée au marché du cruiser. Dès lors, on imagine une publicité montrant un homme à la mâchoire large roulant sur une route déserte de l’ouest américain, le regard perdu à l’horizon. Mais Ducati aime à préciser qu’il s’agit d’un power cruiser. La XDiavel ne possède certes pas l’ADN sportif communément associé à la marque, pour autant elle se présente avec une bonne dose d’électronique embarquée : Mode de Conduite, ABS, feux à LED, régulateur de vitesse et aide au démarrage (DPL). Son empattement bas et allongé laisse admirer un cadre au design épuré. Et si son look rappelle les années 60, la XDiavel est bel et bien une machine du XXIe siècle. ducati.com

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The Red Bulletin : Qu’est-ce qui vous a poussé à adapter le roman de John le carré ? Susanna White : Le livre explore l’univers masculin contempo-rain. Le personnage d’Ewan McGregor est un professeur dont la femme (Naomie Harris, vue dans Spectre) a plus de succès que lui. Une situation qu’il vit mal. Il tombe sous la coupe d’un impor-tant blanchisseur d’argent (Stellan Skarsgard) pour le compte de la mafia russe – un type violent et macho – et se trouve bien-tôt pris dans l’univers prisé des soirées glamour où gravitent les plus belles femmes. Je voulais montrer un homme dans un monde où l’équilibre du pouvoir bascule.L’action se déplace énormément… Le film démarre avec un meurtre en Russie ; les producteurs voulaient utiliser de la neige factice et tourner au Royaume-Uni, mais il était important d’avoir une sensation réelle de l’immensi-té de la Russie, avec des lacs gelés et de la neige à perte de vue. Nous avons passé deux jours aux confins de la Finlande, tourné en Angleterre, pris l’Eurostar pour Paris en y tournant une scène durant le trajet. Puis ce fut la Suisse, le Maroc et les Alpes fran-çaises dans des lieux accessibles uniquement en motoneige. Damian Lewis incarne un agent du MI6. La rumeur le présente comme le prochain Bond. Qu’en est-il ? Elle a commencé durant le montage du film. Elle m’est parvenue jusque dans la salle de montage alors que j’avais les images de Damian sous les yeux. J’en ai souri. Dans le film, Damian porte les complets avec élégance. Un Bond tout crédible pour moi. Un traître idéal sort le 4 mai.

ESPION CONTRE ESPION Trois thrillers de John le Carré portés au cinéma.

Un Homme très recherché (2014) Anton Corbijn réalise l’adapta-tion de ce roman d’actualité. Philip Seymour Hoffman y in-carne un agent secret allemand censé recruter des informateurs parmi les terroristes islamistes.

La Taupe (2011) L’agent secret british George Smiley est le héros principal de plusieurs livres de John le Carré. Ce rôle vaut à Gary Oldman une nomination aux Oscars.

The Constant Gardener (2005) Dans l’adaptation de ce thriller politique paru en 2001, un diplo-mate anglais (Ralph Fiennes) dénonce un scandale gouverne-mental ayant trait à des tests illégaux de médicaments

en Afrique.

TVTop Gear

L’émission auto numéro 1 au monde revient sur la BBC en mai. Elle sera

présentée par deux passionnés Matt LeBlanc et Chris Evans (rien à voir

avec Captain America). Le pilote ano-nyme Le Stig, sera aussi de la partie.

topgear.com

CinéX-Men: Apocalypse

L’intrigue se déroule dans les années 80. Le professeur X (James McAvoy)

met sur pied une équipe de super- héros pour contrer le puissant mutant (Oscar Isaac) et ses quatre cavaliers de l’apocalypse. En salles le 18 mai.

foxmovies.com

À VOS AGENDAS

Les meilleures sorties à venir sur petit et

grand écran.

TVPenny Dreadful

Une série gothique dans laquelle d’horribles créatures sèment la ter-

reur dans le Londres victorien. La sai-son 3 annonce l’arrivée du Dr. Jekyll

(Shazad Latif, de la série Spooks) ac-compagné vraisemblablement de son

alter ego, Mr Hyde. skyatlantic.com

TV

LE NOUVEAU DÉSORDRE MONDIALComment adapter un roman policier clas-sique et en faire un thriller moderne ? La réa-lisatrice d’Un traître idéal livre ses secrets.

Damian Lewis en agent du

MI6 dans Un traître idéal.

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CAN ARTLe crayon aiguisé de Dietmar Kainrath

CHAMPIONNATS DU MONDE DE HOCKEY SUR GLACE EN RUSSIE, DU 6 AU 22 MAI 2016.

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The Donnies The Amys

Runaround Ce duo de musique pop indé détient à ce jour,

la palme d’or de la vidéo à 360°. Un plan

séquence unique intro-duisant le spectateur dans l’appartement

du groupe envahi de musiciens venus

de tous horizons.

The Weeknd feat Eminem

The Hills (Remix)

Pour sa première incur-sion dans la techno à

360 °, le chanteur cana-dien évolue dans un

monde apocalyptique avec des comètes

s’abattant sur la Terre.

Björk Stonemilker

Björk est souvent la première à adopter les

innovations en musique. Dans cette vidéo diffu-

sée initialement au MoMA de New York, on voit la chanteuse vêtue

d’une robe fluo, dansant sur une falaise en

Islande.

LA PLAYLIST SANTIGOLDLes multiples talents de Santigold font d’elle la star que les stars veulent. Les Red Hot Chili Peppers l’embarquent en tournée, Mark Ronson l’invite en guest et Christina Aguilera sollicite l’artiste de 39 ans pour coécrire des morceaux. Ses deux albums solo, le premier éponyme sorti en 2008 et Master of My Make-Believe en 2012, ont établi sa réputation de musicienne novatrice évoluant entre new wave, reggae et pop indé. 99¢, dernier opus de l’Américaine, élargit son lexique musical de sonorités africaines. Nous lui avons demandé de citer cinq morceaux africains qui ont inspiré son album. santigold.com

AUTRE ANGLE

La vidéo interactive à 360 ° est la dernière

sensation en musique. Elle permet de déplacer la caméra simplement en orientant l’iPhone. Présentation de trois

exemples renversants !

C U LT U R EAC T I O N

Fela Kuti and Afrika 70Zombie

Amadou & MariamDougou Badia

« Ces deux Maliens aveugles sont un couple marié, mais plus impor-tant encore, ils ont tous les deux un talent fou. J’aime les chanteurs avec un sens singulier de la mélo-die et Mariam en est le parfait exemple. J’ai enregistré Dougou Badia avec eux dans une chambre d’hôtel à New York, une expé-

rience inoubliable. Miriam m’a même apprise à chanter en Bambara, leur langue maternelle. »

« J’écoute Fela Kuti depuis tou-jours, mon père était un grand fan. À sept ans, il m’a emmenée le voir en concert. Ses sept femmes (Fela en a eu jusqu’à 27 à la fois) étaient sur scène topless – j’étais soufflée ! Zombie est un morceau engagé sur les gens soumis, incapables de penser, une chan-

son encore d’actualité. Les paroles ont inspiré Walking In A Circle, l’un des morceaux de 99¢. »

« J’ai 12 ans quand ma sœur aînée me passe cette chanson. Je ne l’ai jamais oubliée depuis. Le cœur du morceau est reggae mais l’inter-prétation est différente (elle a en partie chanté en dioula), ce qui fait tout son attrait. J’admire cet interprète ivoirien parce qu’il puise son inspiration dans le

reggae et la culture rasta jamaïcaine tout en y incorporant les questions politiques qui l’animent. »

Alpha BlondySebe Allah Y’e

« Je découvre cet artiste nigérian grâce à mon ami et producteur John Hill. Onyeabor est l’auteur d’albums scandaleusement igno-rés (dans les années fin 70 et dé-but 80). J’adore son art de mixer des éléments de musique ouest africaine à des genres comme le funk. J’utilise cette approche dans

l’album en sortant des sonorités de leur schéma habituel pour créer tout autre chose. »

William OnyeaborAtomic Bomb

« Cette artiste sud-africaine a beaucoup influencé mon album. Dans les années 90, Fassie est une star de l’afro pop et comptait Nelson Mandela parmi ses fans. Le morceau intègre des éléments de dance occidentale mais sa voix unique le rend spécial. Ses sonorités vocales tonales et

prononcées de pure tradition sud-africaine, m’ont toujours attirée. J’essaie de les reproduire quand je chante. »

Brenda FassieVuli Ndlela

Nous dédions notre objet du mois au fabricant autrichien Pro-Ject Audio Systems. L’at-trait grandissant pour le vinyle crée une demande d’appareils d’entretien. Pro-Ject lance ce nouveau modèle qui lustrera vos disques en quelques se-

condes et trois fois plus vite que tous ses concurrents

grâce à un puissant bras d’aspiration et un nou-veau liquide nettoyant

très performant. project-audio.com

GADGETNettoyeur Vinyle Pro-Ject VC-S

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Page 87: The Red Bulletin Mai 2016 - FR

Approchez les stars

Le 69e Festival de Cannes attend les stars du ciné sur ses marches

pendant 12 jours. George Miller, réal’ des quatre Mad Max, est le

président du jury. La sélection officielle sera

dévoilée mi-avril.festival-cannes.fr

11mai

Larguez les amarres

Des milliers d’étudiants en baie de Morlaix pour la 48e course croisière de l’Edhec. En plus de la régate (plus de 180

équipages), la semaine sportive honore trois

autres Trophées : Terre, Sable et Air.

ccedhec.com

15avril

5 jours d’action sports avec les

plus grands. Renversant.

AUSSI AU MENU

Du tapis rouge à la compète,

notre agenda donne envie.

23 avril Clip de finChelles

La « Guerre des boutiques » connaît son dénouement avec la finale au Cosanostra skatepark. Depuis mars, chacun son tour, les teams des skateshops ont sorti leurs meil-leurs riders sur la piste pour réaliser leur vidéo. À vous de choisir. Elles sont disponibles sur redbull.com et dammn.fr. Vote clos le 22 avril.

12-19 avril Yes, you can !Paris

7 jours pour traverser l’Europe d’une capitale à une autre sans argent mais avec des canettes de Red Bull dans le sac à dos comme seule monnaie d’échange. C’est le défi du Red Bull Can You Make It. 165 équipes ont démarré l’aventure le 12 avril pour rejoindre la capitale française. Pour pimenter le trip, des défis et checkpoints les attendent. À l’arrivée, gagnants ou pas, nos aventuriers de la canette se verront proposer une méga teuf à Paname.redbullcanyoumakeit.com

4-8 mai En terres extrêmes Montpellier

Montpellier se transforme en capitale mondiale des sports extrêmes le temps du long week-end de l’Ascension. Compétitions de BMX, VTT, roller, skateboard ou wakeboard attirent des milliers de spectateurs autour des spots installés sur les rives du Lez. Le rendez-vous est aussi l’étape française de la tournée FISE World Series avec en prime, cette année, la première Coupe du Monde BMX Freestyle Park UCI 2016. fise.fr

Mettez les gaz, à fond

Le Trèfle Lozérien c’est le must de l’enduro 3

jours durant. Ils seront 550 pilotes à s’attaquer aux parcours dessinés

en boucle autour de Mende à travers les

Causses. Julien Dupont sera en démo de Trial X.trefle-lozerien-amv.com

13mai

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5-8 mai Dans le vent Gruissan

Porté par les rafales de vent, le succès du plus grand rassemblement mondial de windsurfeurs gonfle chaque année. Le Défi Wind 2016 va accueillir 1 300 participants de 13 à 74 ans pour cette compéti-tion hors-norme et longue distance (40 km) en mer sur le site de Gruissan, la capitale de cette pratique en Europe. Ne pas manquer le départ en simultané de ces centaines de patrons du windsurf et ama-teurs, venus d’une trentaine de pays.windmag.com/defi-wind

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Un seul en sortira : le Red Bull Kumite met en cage l’élite de Street Fighter.

Avis aux gamers, le Red Bull Kumite est de retour ! Après une première édition historique l’an dernier, suivie par plus de 500 spectateurs Salle Wagram à Paris, et plus de 500 000 via le streaming en « mondovision », l’élite mondiale du jeu vidéo de combat Street Fighter revient faire le show. Sur le tout nou-veau Street Fighter V, 14 e-athlètes impitoyables enchaîneront les duels en face à face dans une cage rappelant l’octogone de l’UFC. La veille du grand tournoi, 256 amateurs français s’af-fronteront, et les deux meilleurs rejoindront l’élite du Kumite le lendemain. Parmi les favoris, les Japonais Daigo Umehara, invité de ce numéro (page 50), Tokido, dit « Murderface », et Bonchan, vainqueur de l’édition 2015. On comptera aussi sur Luffy, l’un des patrons français. Un rendez-vous unique. Hadoooooken !Red Bull Kumite, 23 et 24 avril à Paris (Salle Wagram) Regardez l’événement sur Twitch.tv et les phases finales du 24 avril sur Red Bull TV ; redbullkumite.com

FIGHT CLUBLe plus spectaculaire tournoi de Street Fighter a lieu à Paris, et c’est dément.

Hyper concentration pour les e-athlètes en action. Autour, un public fou.

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Page 89: The Red Bulletin Mai 2016 - FR

L’ARME ABSOLUEVainqueur l’an dernier, Bonchan présente sa « manette ».

BIEN CALÉ« Avec son rembourrage en mousse antidérapant, le stick restera fermement posté sur vos cuisses. »

OLD SCHOOL « J’ai débuté le gaming sur des bornes d’arcade, j’ai donc adopté ce stick qui en rappelle le style r étro et la prise en main. »

LE CHOIX DE BONCHAN

« Voici mon partenaire, le FightStick Tournament

Edition 2 de Mad Catz. J’en possède sept. »

PRATIQUE« Ce compartiment vous

permettra de ranger le câble USB ProCable de 3 m à connecter à la console. »

À EMPORTER« Je le transporte dans le sac à dos produit pour le Kumite 2015 par Dakine. »

BOUTON = ACTION« Dessus : de gauche à

droite, du moins au plus fort, les coups de poings. En

dessous : coups de pieds. »

« J’ai commencé sur des bornes d’arcade, j’ai donc adopté ce stick rétro. »Bonchan

LES BOSS DE STREET 3 joueurs des plus attendus sur le Red Bull

Kumite.

Snake EyezVenu de Compton,

quartier chaud de L.A., Snake Eyez est le pa-

tron US de Street. Si la nouvelle version du jeu

impose à certains concurrents de choisir

un nouveau perso, Snake Eyez peut incar-ner Zangief à nouveau.

InfiltrationLe Sud-Coréen dispose d’un palmarès dingue et excelle aux commandes

de plusieurs person-nages mythiques du

jeu. Quatrième du Red Bull Kumite l’an dernier, s’infiltrera-t-il jusqu’à la

grande finale de cette édition 2016 ?

BonchanEn 2015, Bonchan était l’outsider, mais cette année, il s’aligne en grand champion du

Red Bull Kumite ! On se souvient encore de sa

finale d’anthologie face à Tokido. Le décimer

sera une étape néces-saire vers la victoire.

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Luffy, gamer professionnel, a débuté avec

Tetris, sur Game Boy.

« IMPRESSIONNANT ! »Le Français Luffy, 29 ans, est prêt pour le grand tournoi.Luffy, pourquoi le Red Bull Kumite est-il un rendez-vous d’e-sports exceptionnel ?Son cadre, la Salle Wagram à Paris, ses 16 joueurs d’exception représentant 5 nationa-lités, et son caractère spectaculaire : le Kumite est fait par les joueurs pour les joueurs.Quelles sont les sensations quand on s’affronte à Street Fighter dans une cage ?C’est impressionnant ! Jouer un premier tour au Kumite s’apparente à une finale de l’EVO (« Coupe du Monde » de jeux de combat, ndlr), car l’intégralité des spectateurs ont les yeux rivés sur toi. Ce public autour, ça me booste !Sur quoi le spectateur novice doit-il se concentrer pour apprécier les combats ?Concentrez-vous sur les mouvements des personnages, quand les deux adver-saires se cherchent, afin de créer l’ou-verture. Sinon, appréciez les combos.D’après ton expérience, comment devient-on un patron des jeux vidéo ?Investissement, persévérance, analyse et concentration sont les maîtres-mots pour devenir un bon joueur en jeux vidéo.@Louffy086

« Le public autour, ça me

booste ! »Luffy

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Le Wings For Life World Run fait courir le monde.

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« LA FOULE, C’EST PORTEUR ! »Pierre Vaultier, figure olympique du snowboardcross, ne doit pas courir. Sauf au Wings for Life World Run.« Courir m’est interdit ! », explique le médaillé d’or des JO de Sotchi 2014. Deux ans plus tôt, grosse blessure pour Pierre. Cheville brisée, comme sa carrière ? Son chirurgien est cash : « Si tu remarches normalement, tu auras de la chance. Le sport, c’est foutu. » No way ! Une opération rare et 9 mois de rééduca-tion-réathlétisation : Pierre revient en force sur son snow. Pour les JO, deux mois après une autre blessure (!), au genou, il s’affran-chit d’une opération pour vaincre. « Sur un temps très court, ma récupération fut opti-male, mais le risque de surblessure fort. Je risquais mon intégrité physique, juste pour une course. Mais quelle course ! » Vaultier, c’est un engagement et un mental d’enfer.

Mais du running, jamais. Sa cheville en souffrirait. Pourtant au World Run 2015, à Rouen, il se lance. D’abord sur 2 km, en courant et poussant l’athlète Sandra Laoura, qui évolue en fauteuil roulant. Il en-chaînera 12 km. « J’ai mis ma cheville en danger. Mais je l’ai fait pour ceux qui ne peuvent pas courir. » Le 8 mai, à Rouen, participez au Wings for Life World Run à ses côtés, et comptez sur le public. « En compète de snow, la foule attend à l’arrivée, ici, on en profite en réel. Tout ce monde au bord de la route, qui t’encourage, c’est carrément porteur! »

Vous ne serez présent dans au-cune des 34 villes participantes le 8 mai prochain ? Téléchargez

gratuitement l’appli Wings for Life World Run – Selfie Run (iOS et Android), et prenez part à l’événement planétaire où que vous soyez en tentant d’échapper à la catcher car virtuelle. wingsforlifeworldrun.com

Pierre Vaultier, 28 ans, vous attend.

PARTEZ !Participer au Wings

for Life World Run sans courir ?

Possible !

PartoutVivez, où que vous

soyez, la plus insolite des courses à pied de l’année en direct et en streaming sur smart-phone et ordinateur. Avec statistiques et tableaux pour suivre

amis et stars.wingsforlife

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live et en VOD pour les retardataires.

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100 % des frais d’inscription sont reversés au profit

des recherches sur la moelle épinière. Vous pouvez aussi agir en faisant un don sur

wingsforlife worldrun.com

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Page 91: The Red Bulletin Mai 2016 - FR

AC T I O N E T S I …

1 Soyez agressif« L’attaque : la meilleure défense. Soyez, si jouable, le premier à miser, à défaut aug-

mentez la relance du joueur précédent. Gagner exige un style de jeu agressif. Ne soyez pas passif en vous contentant d’égaler une mise, comme un débutant. Un style de jeu passif enverra un signal de faiblesse, un manque d’assurance fatal. »

2 Apprenez à apprendre de vos erreurs « Si vous perdez une main, oubliez-la

et pensez à la suivante. Vous aurez tout le loisir de la méditer en fin de journée. Si le tournoi dure plusieurs jours, reportez votre analyse à plus tard et concentrez-vous sur la journée suivante. Certains prennent note des mains perdues, personnellement je mémorise les principales et les analyse ensuite seul ou avec des amis. »

… VOUS DEVENIEZ UNE TERREUR AU POKER ?On a tous rêvé de s’offrir une place au soleil grâce aux jeux de cartes. À 29 ans, Byron Kaverman cumule près de 7 millions de dollars de gains au poker en jouant dans le monde entier. L’ex-étudiant en psycho accorde beaucoup d’importance au langage corporel de ses adversaires. « Certains joueurs sont loquaces, dit Kaverman. Mais en cherchant ainsi à déstabiliser l’adversaire, ils finissent par s’exposer. »

3Lâchez prise« Garder la tête froide est capital. La nervo-sité est mauvaise conseillère. Au poker,

pas de place pour l’émotivité. Je joue sans la pres-sion de gagner. Je donne le meilleur de moi en sa-chant que l’issue reste incertaine. Comment ? En n’oubliant pas que même si vous êtes favori à 70 pour cent, il vous reste 30 pour cent de chance de perdre. Se concentrer sur une main à la fois est en-core la meilleure façon de maîtriser ses émotions. »

4Gardez la face« Mon visage arbore la même expres-sion quelle que soit ma main. Soyez

conscient de votre gestuelle afin de ne pas vous trahir. Je ne porte pas de lunettes, mais elles s’avèrent très utiles si la nervosité vous fait cli-gner des yeux. Autre point clé : prenez toujours le même temps de réflexion avant chaque décision, même si vous la connaissez par avance. Ainsi, vos adversaires ne seront jamais à quoi s’attendre. »

5 Jouez selon vos moyens« Choisissez des tournois avec un droit

d’accès n’excédant pas un pour cent de votre cagnotte. Si vous disposez de 1 000 euros, votre limite sera donc de 10 euros. Il m’est arrivé de jouer 15 à 20 tournois d’affilée sans rien gagner. Il faut l’accepter, sinon c’est la ruine. »

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Envie de courir ? Besoin d’air ? Voici une sélection de matos pour vos courses outdoor qui satisfera vos attentes stylistiques autant que techniques. Pour aborder routes et chemins du bon pied.Texte : Lisa Jhung

DU DURSURHOKA SPEEDGOATLe modèle Speedgoat, comme tous ceux de la ligne Hoka, permet grâce à un amorti exceptionnel d’être à l’aise sur tout type de trail. Des chaussures techniquement à la pointe. Les che-vrons de la semelle extérieure as-surent une accroche maximale même sur sol gras. Un amorti et une trac-tion élevées combinées à une tige de protection peuvent laisser penser que son poids est élevé. Or, la Speed-goat affiche un 275 g sur la balance. hokaoneone.com

SALOMON WINGS PRO 2Son pare-pierres vous évitera de proférer des jurons lorsque vous buterez sur l’une d’elles. Les che-vrons multidirectionnels donnent une accroche totale. Les Wings Pro 2 (313 g) sont faites pour l’aventure extrême. Le maintien est excellent et le lacet Quicklace en kevlar enveloppe le pied de manière ergonomique et se range dans une petite poche située sur la languette pour éviter toute gêne.salomonsports.com

RUNNINGMANIA

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GARMIN FORERUNNER 920XTEn trail, il est difficile de mesurer avec exactitude la distance parcourue, même si cela ne gêne pas les traileurs outre mesure (ils utilisent comme référence le temps et l’intensité au km). Mais si vous avez une âme de geek et êtes friand de données telles que la vitesse, la cadence et la VO2 Max, la Forerunner 920XT vous plaira. Et si à l’occasion vous faites des longueurs en piscine et/ou du triathlon, ce joujou fournit aussi les données telles que la cadence de nage. Partant pour un triathlon ? garmin.com

DÉBARDEUR LULULEMON SURGESoyeux, il transporte la technologie SilverescentMD, qui élimine les bac-téries et leurs odeurs. Ainsi le trai-leur reste aussi frais que les joggeur. Notez que le placement des coutures n’occasionne aucun frottement sous les aisselles. Le coureur longue dis-tance ou équipé d’un sac d’hydrata-tion appréciera. Enfin, ce débardeur stretch élimine la transpiration et se porte seul ou comme sous-couche par temps froid. lululemon.com

LA SPORTIVA HELIOS 2.0Avec un renfort talon fin et souple (comprendre : pas besoin de corriger la foulée, la plupart des modèles trail utilisant un renfort rigide) et un poids plume (220 g), l’Helios 2.0 est un modèle trail minimaliste. Cependant, son lacet unique lui assure un maintien sûr et la rend performante sur les sols techniques. lasportiva.com

CHAUSSETTES CEP RUN MERINOMi-hautes, elles protègent vos pieds des débris qui jonchent les chemins, souvent responsables de gênes et d’irritations cutanées lorsqu’ils s’invitent dans la chaussure. La laine assure l’équilibre thermal tandis que les matières high-tech associées (polyamide, élasthanne et poly- propylène) préservent la forme de la chaussette lavage après lavage. Enfin, les zones rembourrées amé-liorent sensiblement le confort. cepsports.com

TRAIL

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ASICS GEL-FUJILYTELa vitesse est votre objectif ? L’Asics Gel-FujiLyte (217 g) est celle qui vous faut. Le talon est près du sol et l’amorti à minima mais avec des crampons très accrocheurs. La tige est aérée et la languette très fine. Résultat : une sensation de rapidité aussi sur chemins plats ou escarpés. Convient à des coureurs affûtés assumant un rythme élevé. asics.com

CASQUETTE THE NORTH FACE RUNNERElle protège les yeux du soleil pour une visibilité impeccable du chemin, maintient le visage à l’abri pendant un orage estival et évacue la sueur de la tête et du front grâce à sa matière technique et sa technologie QuickDry. Voilà une casquette qui ne lésine pas sur les moyens pour se hisser à la hauteur de votre aventure. Ici point de coton détrempé ou de tissu rêche : la visière en polyester maillé est douce et souple. thenorthface.com

SHORT LULULEMON SURGECe short va mettre tous les autres au rebut. Et Lululemon, c’est aussi pour les garçons à présent. Le fabricant de Seattle a investi le créneau avec un produit standard évacuant la sueur mais avec une ganse à la cein-ture pour accrocher le T-shirt quand la température grimpe. Conçu avec du lycra stretch, il comporte aussi deux poches à gel énergétique. lululemon.com

VASQUE PENDULUM IIChausser une Pendulum II (290 g) revient à équiper son pied d’un exosquelette. Fine, ferme, sans couture et à mailles ouvertes, la tige d’un seul tenant enve-loppe et protège entièrement le pied, prémunit contre les frottements à l’inté-rieur de la chaussure et assure l’équilibre thermal. L’amorti modéré offre une bonne sensation de la surface de course sans pour autant subir sa rudesse grâce à une couche en plastique rigide dans la semelle intermédiaire qui protège des rochers et bouts de bois pointus. vasque.com

RUNNING MANIA

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SAUCONY HURRICANE ISOUne chaussure stable adaptée à la préparation de marathon. La Hurricane ISO 2 (265 g) allie amorti et structure. Un manchon en caout-chouc placé dans la semelle intermé-diaire s’adapte à la morphologie de votre pied – idéal pour les coureurs pronateurs et universels nécessitant plus de maintien lorsque la fatigue apparaît. Le rembourrage de la languette et autour du tendon d’Achille assure une meilleure tenue. saucony.com

ASICS FUZEXLa fusion (d’où le nom) du gel et de la mousse au niveau du talon absorbe les chocs en les diffusant vers l’avant du pied pour un amorti renforcé. D’un poids de 280 g, elles sont aussi confortables – le revête-ment intérieur est rembourré – à l’entraînement qu’en course. La semelle intérieure et la tige offrent une très bonne gestion de l’humidité et une grande respira-bilité. Des chaussures au look plai-sant idéales pour courir en été. asics.com

TIMEX RUN X50+Les utilisateurs d’applis durant leur course (ou qui n’ont rien contre l’idée) vont adorer cette montre connectée grâce à laquelle ils ne seront plus obli-gés de garder un œil sur l’écran du Smartphone. Toutes les infos sont affichées sur la montre, y compris les alertes SMS, les appels entrants. Ils pourront en outre contrôler leur musique. Ajoutez une ceinture cardio pour booster la séance d’entraînement. timex.com

RUNNING MANIA

VESTE BROOKS LSD Ce coupe-vent imperméable possède un caractère citadin : son look bran-ché le ferait passer pour une housse d’ordinateur. Compressible – il se range dans sa propre poche – et ultraléger, vous l’emporterez partout afin de vous prémunir contre un changement de temps. La doublure derrière la fermeture éclair fait bar-rage au vent et un cordon permet d’ajuster la taille. Enfin, ses réflec-teurs veillent à ce que vous restiez visible. brooksrunning.com

LISSESUR DU

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CHAUSSETTES STANCE FUSION RUN En été, l’envie de courir sans chaussettes vous titille mais implique frottements et ampoules douloureuses. Ces chaussettes sont la solution : des fibres et un système de ventilation qui laissent le pied respirer et le maintiennent au sec, des supports et coussi-nets synonymes de confort et d’amorti, une forme anatomique adaptée à chaque pied pour éviter de glisser dans la chaussure et un maillage serré gage de soin et de longévité. Qui dit mieux ? stance.com

NIKE FREE RN DISTANCECette nouvelle mouture de la Free (208 g) garde son déroulé naturel mais son empeigne en maille d’un seul tenant améliore la respirabilité et le confort. Les câbles Flywire intégrés au système de laçage stabilisent le pied. Moins profondes que sur les modèles précédents, les rainures sur la couche d’amorti en mousse Lunarlon sont moins souples. Destinée à un public large, cette chaussure avalera de nombreux kilomètres. nikerunning.com

UNDER ARMOUR SPEEDFORM RC Si vous pouviez courir sans chaus-sette avec l’assurance de ne pas glisser ou vous blesser, vous le feriez, non ? Essayez la Speedform RC (170 g) et vous serez bluffé. Son talon coque sans couture enveloppe le pied avec douceur tandis que deux sangles externes légères en silicone apportent structure et maintien. Le chaussant est d’un confort absolu et la semelle filtre convenablement les ondes de chocs. Au final, elles sont bien mieux que vos chaussettes. underarmour.com

SHORT ZOOT 7” BOARDSon nom et son look évoquent le surf et la plage mais ce short est bien destiné au running. Sa longueur et son look décontracté sont trom-peurs. Le short comporte une taille élastique et un lien de serrage garantissant une parfaite mobilité en course et des inserts latéraux en mesh pour une ventilation constante et une respirabilité optimale. Les réflecteurs signalent votre présence en absence de lumière. zootsports.com

T-SHIRT ODLO YOCTO Techniquement, peu de vêtements sont allés aussi loin. Ultraléger quasi sans couture, ce T-shirt comporte des zones ventilées pour éviter la surchauffe. Les bordures en contraste des manches et la bande iridescente au dos embellissent le t-shirt et servent de réflecteurs lorsque la lumière baisse d’intensité. odlo.com

ROUTE

PUMA IGNITE ULTIMATE Les chaussures qu’Usain Bolt porte pour se préparer aux prochains Jeux à Rio ! Leur mousse compense la perte d’énergie résultant de chaque contact avec le sol et offre un rebond excep-tionnel au moment d’amorcer la foulée suivante. Et la tige en mesh est ultra-respirante sans compromettre le confort, grâce notamment au rembourrage sous les lacets. À l’arrière, une bande réfléchissante sécurise votre course. Pour la route et les coureurs urbains qui aiment en sortir. fr.puma.com

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MAKES YOU FLY

« Ce megaloop estl’un des plus hauts et des plus fous que j’aie jamais réalisés. »Quatrième au général du Red Bull King of the Air 2016, le Brésilien Reno Romeu a su élever son style.

LE CAP, AFRIQUE DU SUD Février 2016Lors du Red Bull King of the Air, les vents forts et une grosse houle ont créé les conditions propices aux plus incroyables tricks. « Ici, nous prenons des risques démesurés, explique le kitboarder Reno Romeu. La peur est présente, mais la poussée d’adrénaline prend le dessus. » redbullkingoftheair.com

THE RED BULLETIN NUMÉRO 54 SORTIRA LE 11 MAI 2016

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