The Red Bulletin Mai 2015 - FR

100
HORS DU COMMUN FRANCE IBIZA Nuit sans fin sur l’île de la fête LE CLUB DES HÉROS • Emilia Clarke • Luc Alphand • Jesse Hughes MAGAZINE SPONSORISÉ MAI 2015 « Pour devenir meilleur, il faut d’abord devenir moins bon » REDBULLETIN.COM CONTENUS INTERACTIFS SUR PLUS DE PEP GUARDIOLA CE QUE VOUS APPREND UN ENTRAÎNEUR UNIQUE

description

 

Transcript of The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Page 1: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

HORS DU COMMUN

FRANCE

IBIZANuit sans fin

sur l’ île de la fête

LE CLUB DES HÉROS• Emilia Clarke• Luc A lphand• Jesse Hughes

MAGAZINE SPONSORISÉ

MAI 2015

«  P o u r d e v e n i r m e i l l e u r, i l f a u t

d ’a b o r d d e v e n i r m o i n s b o n »

RED

BULL

ETIN

.CO

MCO

NTEN

US IN

TERA

CTIF

S SU

RP

LU

S D

E

PEP GUARDIOLACE QUE VOUS APPREND UN ENTRAÎNEUR UNIQUE

Page 2: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 3: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 4: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

FREERIDE E-XC

FREERIDE E-SXFREERIDE E-SM

U N E G A M M E C O M P L È T EVENEZ L‘ESSAYER - LISTE SUR KTM.COM

ELECTROCHOC!0 CARBURANT, 0 POLLUTION, 0 BRUIT. Avant-gardiste wanted ! Le futur de l’enduro est là : KTM FREERIDE E-XC 100% ELECTRIQUE. Design abouti et technologie maîtrisée, combinée avec la qualité et l’expérience historique de KTM en tout-terrain. Découvrez un plaisir pur, électrique. Homologuée, la KTM FREERIDE E-XC est silencieuse, puissante, maniable car très légère, et incroyablement facile ! Etes vous prêt à explorer une nouvelle voie ?

Phot

os: R

.Sch

edl,

H. M

itter

baue

r

KTM

rapp

elle

à to

us le

s pi

lote

s de

mot

o qu

’ils

doiv

ent p

orte

r des

vêt

emen

ts d

e pr

otec

tion

appr

oprié

s, n

e m

ettr

e en

ser

vice

leur

véh

icul

e él

ectr

ique

qu

’apr

ès a

voir

reçu

les

inst

ruct

ions

de

sécu

rité

rela

tives

aux

équ

ipem

ents

hau

te-t

ensi

on d

e la

par

t d’u

n di

strib

uteu

r KTM

agr

éé, e

t con

duire

dan

s le

re

spec

t du

code

de

la ro

ute.

Le

véhi

cule

mon

tré

peut

êtr

e lé

gère

men

t diff

éren

t de

la p

rodu

ctio

n de

sér

ie e

t peu

t êtr

e éq

uipé

d’a

cces

soire

s en

opt

ion.

WOO

ww

w.k

iska

.co

m

FREERIDE E-XC

Page 5: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

ICI CHEZ VOUSÀ chaque héros, son terrain. Pep Guardiola est devenu l’un des meilleurs entraîneurs de foot au monde à force d’heures passées à construire, sur le gazon. Nous vous révélons tout ce que l’on peut apprendre du patron du Bayern Munich. Loin des stades et des stats, les hommes torpilles, figures du bodysurf, évoluent en silence au cœur de la vague. De fureur mécanique il est question quand Daniil Kvyat dompte la Renault Sport R.S. 01 sur circuit ; et de désert californien pour serrer Jesse Hughes, leader maboule du groupe Eagles of Death Metal. Luc Alphand, ambassadeur du Wings for Life World Run, est aussi de la partie. Hommes de toutes passions et de tous terrains, soyez ici chez vous. Bonne lecture ! Votre rédaction

HOMMES TORPILLES Des palmes et un shortvous suffiront à pratiquer le bodysurf. Tous à l’eau !

28

GET

TY

IMAG

ES(C

OV

ER),

CH

RIS

BU

RKA

RD

, DAV

ID R

OBI

NSO

N/R

ED B

ULL

CO

NTE

NT

POO

LIL

OV

EDU

ST (

CO

VER

)

« Il faut bien s’entraîner un peu pendant l’hiver ! » DANIIL KVYAT, PAGE 46

THE RED BULLETIN

THE RED BULLETIN 5

Page 6: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

52

D’UN COUP D’AILES

GALERIE

10 PHOTOS DU MOIS Pacifique, Autriche, Bosnie... des actions folles, partout !

BULLEVARD

17 ON COURT ! C’est la running mania avant le Wings for Life World Run.

REPORTAGES

28 Le bodysurfL’un des plus purs rapports à l’océan se vit au cœur de la vague.

40 Pep GuardiolaIl est le meilleur entraîneur au monde, et nous avons tant à apprendre de lui.

46 Daniil KvyatPour s’occuper cet hiver, le jeune pilote F1 a testé la Renault Sport R.S. 01.

52 Take 5 : la voie IncaLe Pérou à VTT, un trip mystique.

60 Le club des hérosLuc Alphand et les stars de Games of Thrones répondent à nos indiscrétions.

64 Jesse HughesFou mais entier, un musicien comme seul le rock US sait en engendrer.

72 Ibiza reine du plaisirFiesta non-stop sur l’île espagnole : l’énergie de ses nuits en 15 photos.

ACTION

80 VOYAGES Ça nous rappel(le), l’Utah 81 MATOS Au sol, en l’air, ça shoote ! 82 MONTRES L’heure chic et connectée 83 MOTEURS L’Indian Scout, toujours 84 MUSIQUE We love Moroder 86 CINÉ Liam Neeson mène au poing 87 ET SI... on attrapait un crocodile ? 88 SAVE THE DATE Un si beau menu 90 CYCLE & STYLE Le bon look à vélo 98 INSTANT MAGIQUE Saut sur l’Égypte

64

72NUIT SANS FIN À IBIZA Le photographe Farris Villena est connu dans toutes les fêtes d’Ibiza... Rejoignez sa guest list.

PÉROU SOUS ROUENeuf jours et 12 200 m de dénivellation : leurs VTT les ont menés au Pérou, sur les routes secrètes du peuple Inca.

JESSE EST UN ULTRA-ROCKERJesse Hughes des Eagles of Death Metal se planquait dans le désert californien. On y a compris sa vision ultra du rock.

80LA CONQUÊTE DE L’OUEST...… en rappel pourrait bien vous valoir quelques frayeurs jouissives. L’Utah à l’honneur dans nos pages Voyages.

40

PEP, APPRENDS-NOUS !Le journaliste Martí Perarnau a suivi le boss du Bayern Munich un an durant. Il raconte un homme multiple et inspirant.

FAR

IS V

ILLE

NA

, GET

TY

IMAG

ES, A

LEX

DE

MO

RA

, JO

HN

WEL

LBU

RN

/RED

BU

LL C

ON

TEN

T PO

OL

MAI 2015

6 THE RED BULLETIN

Page 7: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 8: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

THE RED BULLETIN BACKSTAGEMAI 2015

CONTRIBUTEURSNOS ÉQUIPIERS

MAKING OFLE SHOOTING DU MOIS

RÜDIGER STURMExpert en ciné, il s’est vu gratifié d’une entrevue avec Emilia Clarke, aka Daenerys Targaryen, la plus hot des guerrières de Game of Thrones (p. 58). Elle dit son amour pour Audrey Hepburn et un certain Bob.

The Red Bulletin est publié simultanément dans onze pays. Vous voyez ici la couverture de l’édition américaine.

AUTOUR DU MONDE

Pep Guardiola est un génie. Les experts du foot en sont persuadés. Mais que peut recevoir le non « footeux » de ce deux fois Meilleur entraîneur du monde? Le journaliste Martí Perarnau connaît le Catalan mieux que n’importe lequel de ses homolo-gues. Un an durant, il a suivi le coach du Bayern Munich de près, et a observé sa méthode. Perarnau analyse en exclusivité ce que chacun d’entre nous peut apprendre d’un coach de classe mondiale, en termes de sport, d’humanité et de style. Page 40.

Martí et Pep, comme un marquage à la culotte.

Il arrive à Monsieur Kvyat de s’arrêter.

Bernhard en profite.

CHRIS BURKHARDPhotographe de surf et de l’outdoor, Chris Burkard a documenté les hommes torpilles (p. 28), des pros du bodysurf. « La façon la plus simple et la plus épurée de profiter de l’océan », déclare l’Américain.

Habitué des circuits allemands et des 24 H du Mans, le photo-graphe bavarois Bernhard Spöttel documente une 1re mondiale, Daniil Kvyat, le pilote Russe Infiniti Red Bull Racing, au volant de la Renault Sport R.S. 01 à Rome. Pleins gaz en page 46.

« J’ai vu Daniil sourire après le premier tour d’essai »BERNHARD SPÖTTEL

Un an avec Pep Guardiola

8 THE RED BULLETIN

Page 9: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 10: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

O C É A N PAC I FI Q U E

BIEN ASSURÉLa Volvo Ocean Race est la régate la plus difficile au monde. Sept équipages (sur la photo : l’équipe Dongfeng Race Team, mi-chinoise, mi-internatio-nale) doivent parcourir 71 000 kilomètres autour du globe à bord de leurs yachts de haute techno-logie. La course dure neuf mois. Le réglage de la voilure est l’une des tâches les plus simples. Même si le régleur Kevin Escoffier (à droite), un Français, voit sûrement les choses différemment. volvooceanrace.com Photo : Sam Greenfield

10

Page 11: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

SAM

GR

EEN

FIEL

D/D

ON

GFE

NG

RAC

E TE

AM

/VO

LVO

OC

EAN

RAC

E

Page 12: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 13: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

LEO G A N G , AU T R I C H E

VOIE RAPIDELes parcours de la Coupe du monde VTT UCI sont

parsemés de bonus ardus : des sauts de 20 mètres de long, des descentes truffées de

racines, une vitesse de pointe de 80 km/h sur le terrain. C’est dans ce contexte que le Britannique

Gee Atherton dompte la caillasse autrichienne. À propos de sa profession, le champion de Coupe du monde déclare : « Faire la course est tellement

facile. Le plus rapide l’emporte toujours. » Toutes les courses de Coupe du monde VTT UCI

en streaming sur : redbull.com/bike Photo : Sven Martin

13

Page 14: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 15: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

B J E L A Š N I C A , B O S N I E

CHUTE LIBRESur cette photo, l’Américain Brian Grubb invente

une nouvelle discipline sportive : un mélange entre le wakeskate (wakeboard sans fixations) et le surf

sur l’Eisbach, auquel s’ajoute un treuil électro-nique. « Tu peux sans problème appuyer sur

le champignon, dit Brian, l’eau et la neige amortissent les chutes. »

Vidéo de snow-wake : redbull.com Photo : Predrag Vuckovic

PRED

RAG

VU

CK

OV

IC/R

ED B

ULL

CO

NTE

NT

POO

L

15

Page 16: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Forerunner® 620 - Running -

ÉCRAN COULEUR TACTILE

MONTRE CONNECTÉE

VO2 MAX

ANALYSE DE LA FOULÉE (Running Dynamics)

www.garmin.com/fr

fe-nix® 2 - Trail Running -

*enregistrer > planifier > partager

©2014 Garmin France. RCS Nanterre 349 096 384.

*

Forerunner® 920XT - Triathlon -

Pour ma préparation RUNNING, mon CHOIX est fait

Que vous soyez coureur, traileur ou triathlète, optez pour la simplicité et la performance. Quelle que soit votre discipline, votre niveau et votre objectif, il existe une montre GPS Garmin pour vous accompagner dans tous vos exploits.

Garmin, 25 ans d’innovation au service de votre pratique sportive.

Page 17: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

K I L I A N J O R N E T

LE ROI DE LA GRIMPE E n vo i l à u n q u i n e c o u r t p a s a p rè s l e p l at . I l va p l u s v i te e n m o nté e q u e vo u s e n d e s c e nte.

Toujours plus haut, toujours plus vite. À seulement 5 ans, Kilian Jornet a gravi l’Aneto, le toit des Pyrénées. Aujourd’hui il en a 27 et réalise ce genre d’exploits : ascension et des-cente du Cervin en trois heures à peine. Ou s’attaquer au mont McKinley dans le brouillard pour en dévaler les pentes à skis. Ce sprinteur des cimes catalan est considéré comme le talent du siècle de son sport. À son palma-rès, le record de montée et de descente de 5 des 7 plus hauts sommets au monde. Cette année, il compte s’attaquer à l’Elbrouz (5 642 m). Il ne lui manquera plus que l’Everest.

AROUND THE WORLDWings for Life World

Run : tout ce qu’il faut savoir sur la course

de l’année. Page 20

DESSINEZ C’EST GAGNÉ

Claire Wyckoff court, et des pénis apparaissent.

Pardon ? Page 19

L’HOMME, CETTE

MACHINEHomo sapiens est le roi

de la piste du règne animal. Page 22

Échauffement avant le Wi n gs fo r L ife Wo r l d R u n

O N C O U R T   !

THE RED BULLETIN 17

MAT

T G

EORG

ES

Page 18: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

ON SE BOUGE !Des organismes unicellu-laires découvrent qu’ils sont plus vite rassasiés s’ils se déplacent d’une bouchée de nourriture à l’autre.

L’HOMO ERECTUSIl se dresse sur ses jambes. Et améliore sa vision périphérique et son sens de

l’équilibre.

LES TAILTEANN GAMESLes Irlandais mesurent leurs forces lors du plus ancien tournoi sportif.

LES JO Les Grecs courent pour la première fois, pour Zeus et pour décrocher la couronne d’olivier.

O N C O U R T   !

B U L L E V A R D

IL Y A 3,5 MDS ANNÉES IL Y A 4–6 MNS ANNÉES 1829 AV. J-C* 776 AV. J-C

I Z A B E L G O U L A R T

DANS SA FOULÉEC e m a n n e q u i n b rés i l i e n est a c c ro a u f i tn ess. S u r I n sta g ra m , e l l e n o u s m o ntre c o m m e nt e l l e e ntret i e nt sa s i l h o u ette.

« Je discute avec tous ceux qui sont sympas avec moi. Mais je ne sors pas avec tout le monde ! »

Squats, sit-ups, poiriers, haltères, course, pilates. La vie d’Izabel Goulart, c’est du sport 24 heures sur 24. Même à la descente de l’avion, elle publie les photos d’une séance de sport tenue en cabine. Il n’y a qu’un domaine qui échappe à cette discipline de fer : les hommes. Elle les préfère avec une petite brioche. Et ce ne sont pas ses presque 2 millions de followers qui risquent de s’en plaindre !

Ouvrez grand vos oreilles

C’est un fait, en adaptant sa musique à son pro-

gramme d’entraînement, on peut courir jusqu’à 10 %

plus vite. Cette playlist fera grimper votre rythme.

L’évolution en marcheN A I S SA N C E E T D É V E LO P P E M E N T D E L A C O U R S E DA N S L A N AT U R E . U N S P R I N T DA N S L’ H I STO I R E .

Il faut courir pour être belle :

Izabel Goulart et son muscle grand glutéal absolument parfait.

M A R C H E

SPEED OF SOUND Coldplay

ONE MORE TIMEDaft Punk

1 2 0

BPM

D É M A R R A G E

BEAT IT Michael Jackson

WALKFoo Fighters

1 4 0

BPM

A C C É L É R A T I O N

SHAKE IT OFF Taylor Swift

1 6 0

BPM

E N C O R E P L U S V I T E

ROCK AND ROLLLed Zeppelin

SPEEDBilly Idol

1 8 0

BPM

R É A N I M A T I O N

STAYIN’ ALIVE Bee Gees

1 0 4

BPM

* Les historiens ont des avis divergents sur l’année précise.18

GET

TY

IMAG

ES(4

), F

OTO

LIA

, CLA

IRE

WYC

KOFF

(2),

PA

RA

MO

UN

T PI

CTU

RES

, DIS

NEY

, STU

DIO

CA

NA

L, T

HE

KOBA

L C

OLL

ECTI

ON

S

Page 19: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

SE Morrison St

SE Madison St

SE Hawthorne Blvd

SE Stark St

SE Yamhill StS

E 2

6th

Ave

SE

30

th A

ve

SE

2

SE

26

th A

ve

SE

29

th A

ve

SE Belmont St

SE Madison

SE Taylor St

SE Salmon St

LA COUR COURTDans l’Angleterre de Shakespeare, les nobles couraient déjà pour se préparer aux duels à l’épée.

MARATHONUn messager court 40 km jusqu’à Athènes et an-nonce : « Nous avons gagné. » Et meurt.

LE MARATHON DE BOSTONLa 1re édition du plus vieux mara-thon annuel au monde. 15 cou-reurs au départ.

JESSE OWENSL’Américain remporte quatre médailles d’or aux JO de Berlin et ridiculise le pouvoir nazi.

490 AV. J-C 1897XVIE/XVII

E SIÈCLE 1936

TARAHUMARALes hommes de ce peuple du Mexique se sont donné le nom de « coureurs rapides ». Certains courent

150 km/jour.

DEPUIS 2 000 ANS

Claire Wyckoff fait de l’art en

courant. Voilà ce que ça donne.

FORREST GUMP

LE LAURÉAT

LE ROI LION

LE SEIGNEUR DES ANNEAUX

Vous dessinez parce que vous courez ou vous courez parce que vous dessinez ? J’aime bien faire rire les gens. Et j’aime bien ne pas être grosse. C’est pour ça que je cours. On peut dire que c’est une activité anti- cellulite pro rire.Quelle fut la première forme que vous avez dessinée en courant ? Mon premier dessin, c’était un

Corgi, le meilleur chien du monde. Mon copain et moi, on allait courir, et j’ai remarqué que le parcours ressemblait un peu à un chien sur la vue satellite. Ensuite, je l’ai amélioré. Vos parcours dessinent

aussi des pénis, pourquoi ? Parce que c’est super drôle. Et les gens de Nike n’avaient certainement pas ça en tête quand ils ont dévelop-pé leur application. Ce qui rend la

chose encore plus drôle. Combien de temps vous faut-il pour faire un dessin ? Les apparences sont trompeuses. Je dois souvent revenir sur mes pas, ce qui fait que par exemple, un trait qui semble correspondre à cinq kilo-mètres peut en réalité avoir nécessi-té dix kilomètres de course. Comment préparez-vous vos courses ? En général, je commence par dessiner la forme sur une carte pour savoir si ça ressemblera à ce que j’ai en tête. Je prends le dessin avec moi pour aller courir et je vérifie tout le temps mon parcours en alternant entre appli de running et modèle. Vous dessinez toujours quand vous courez ? Non. Les dessins demandent bien plus de travail qu’on ne l’imagine. Vous êtes déjà passée par des endroits bizarres pour réussir à faire la bonne forme ? Une fois, j’ai dû traverser un cimetière. C’était assez délirant de dessiner un énorme pénis en pas-sant au milieu des pierres tombales.

Ils prennent leurs jambes

à leur cou D e Fo rrest G u m p a u Se i g n e u r d es a n n ea u x   :

vo i c i ce q u e n o u s a p p re n n e nt l es scè n es d e co u rse

l es p l u s cé l è b res d e l ’ h i sto i re d u c i n é ma .

Si tu es fatigué, couche-toi ! Si tu as faim, mange !

Sinon, cours !

Rien ne sert de prendre la fuite. Un jour ou l’autre,

on apprend à être adulte.

L’importance du training : avec un réservoir plein,

on s’épargne un tas d’ennuis.

Garder à l’esprit un objectif à atteindre ! Sauver

le monde par exemple.

G P S - A R T

DESSINEZ C’EST GAGNÉ En s u i va nt ses p a rc o u rs d e c o u rse, o n tro u ve d e b i e n s j o l i s d ess i n s d a n s l ’a p p l i d e r u n n i n g d e C l a i re W yc koff.

Ne vous arrêtez pas, ça continue,

page suivante.

Claire Wyckoff dessine Space Invaders.

runningdrawing.tumblr.com

THE RED BULLETIN 19

Page 20: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Chutes du Niagara

W I N G S F O R L I F E W O R L D R U N 2 0 1 5

LE PLUS LOIN POSSIBLELe 3 m a i , d es m i l l i e rs d e g e n s p re n d ro nt l e d é p a r t d ’u n e c o u rse, a u m ê m e m o m e nt et d a n s l e m o n d e e nti e r.

I l s c o u rro nt p o u r to u s c e u x q u i n e l e p e u ve nt p a s. Au p rof i t d e l a re c h e rc h e s u r l a m o e l l e é p i n i è re, l e W i n g s fo r L i fe Wo rl d R u n est l e p l u s g ra n d évé n e m e nt c a r i tat i f m o n d i a l . J o i g n ez-vo u s a u x c o u re u rs   !

Em p l a c e m e nts d u W i n g s fo r L i fe Wo rl d R u n 20 1 5 Au tres évé n e m e nts r u n n i n g i n so l i tes

PIONNIÈRE Kathrine Switzer est la première femme à courir le marathon de Boston. Ce ne fut pas du goût de certains coureurs.

C’EST LA SANTÉPlus de 1 500 par-cours sportifs sont aménagés en Alle-magne. La plupart sont à l’abandon depuis longtemps.

ROBERT GARSIDEL’Anglais est le 1er homme à avoir officiellement fait le tour du monde à pied. 60 000 km en 6 ans.

1967 1972 2003ABEBE BIKILAcourts pieds nus aux JO de Rome et rem-porte la médaille d’or à la surprise générale.

BILL BOWERMAN, cofonda-teur de Nike, découvre le concept la course à pied puis le po-pularise en 1966 avec son ma-nuel Jogging.

1960 1962

L E P L U S L O N G

L E P L U S C H E R

L E C L A S S I Q U E

L E P L U S D U R

L E P L U S C O O L

P O U R T O U S

SELF TRANSCENDENCE RACE, New York City. 5 000 km en moins de 51 jours. Le parcours : toujours autour du même pâté de maisons.

ANTARCTIC ICE MARATHON. Folie, résistance au froid, condi-tion physique exceptionnelle et 10 000 € de frais de participation.

Athènes, Grèce. Sur les traces de l’inventeur du marathon, 2 500 ans plus tard, mais avec une meilleure fin, on l’espère pour vous.

BARKLEY MARATHON, Tennessee. 16 500 mètres de dénivelée. Seuls quatorze coureurs ont atteint l’arrivée.

Vantaa, Finlande. Se laisser dériver au lieu de courir ? Possible, avec une bouée et de la bière lors du BEER FLOATING annuel.

GREAT ETHIOPIAN RUN, Addis- Abeba, Éthiopie. Plus grande course d’Afrique, à 2 400 m d’altitude. Des milliers de coureurs.

B U L L E V A R D

O N C O U R T   !

Rouen

Olte

St. Pölten

Vérone

Silverstone

Kalmar

Dublin

Stavanger

Ypres

Aarhus

Porto

Darmstadt

Aranjuez

Bréda

Munich

Santa Clarita

Sunrise

Santiago

Brasilia

Lima

Le Cap

Bratislava

Ljubljana

Zadar

Poznan

Alanya

Kolomna

Telavi

Bucarest

Dubaï

Gurgaon

20 THE RED BULLETIN

GET

TY

IMAG

ES(2

), R

EUTE

RS

DIE

TMA

R K

AIN

RAT

H

Page 21: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

35 km/h, la vitesse

maximale de la catcher car qui poursuit

les coureurs

78,58 le nombre de km parcou-

rus par le vainqueur

Lemawork Ketema

142 nations étaient

alignées

au départ

92 ans, l ’âge

du plus vieux

participant

35 397coureurs , répartis sur

13 fuseaux horaires

et 6 continents,

avaient pris le départ

MISE EN BOÎTE

A R R I V ÉE

DÉPA R T

SUR UNE VOIE DE BARRAGEJason Scotland- Williams saute par-dessus une clô-ture lors du marathon de Londres en 2014.

JEU DE JUMEAUXElle n’a pas encore été faite, celle-là, ou alors on ne l’a jamais su.

POKER MOTEUREn 1980, Rosie Ruiz remporte le mara-thon de Boston. Le hic : elle a pris le métro sur le parcours.

1.

Moins je pense, plus je vais vite.

LE MONDE COURTLe 4 mai, c’est le départ simultané du 1er Wings for Life World Run, dans 34 villes sur 6 continents.

9,58 SECONDESOn n’a jamais couru aussi vite qu’Usain Bolt en finale du 100 m des Mondiaux de Berlin.

20142009

L E P L U S G R A N D

L E P L U S B E A U

P O U R L E S D I S C I P L I N É S

PASIG RIVER RUN, Manille, Philippines. Record mondial, obte-nu en 2010 avec plus de 100 000 participants. Du moins, au départ.

MARATHON DE LA GRANDE MURAILLE, Chine. Il n’a qu’un inconvénient : il n’y a pas beau-coup de place pour doubler.

MARATHON DE PYONGYANG, Corée du Nord. Ici, attendez-vous à des instructions : Kim Jong-un pourrait avoir envie de gagner.

Sous le signe de la triche

Certains ont eu recours à des combines pour s’octroyer

la victoire lors de courses devenues mémorables.

W O R L D R U N 2 0 1 4

RECORDSPa s fa c i l es à b attre,

c es p e rfo rm a n c es

Takashima

Yilan

Melbourne

RÈGLEMENT Le départ est à 11 h UTC, 30 min avant de lancer la catcher car à la poursuite des coureurs. Les vainqueurs sont celle et celui qui se font rattraper en dernier. wingsforlifeworldrun.com

THE RED BULLETIN 21

Page 22: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

S U R H U M A I N S

NÉS POUR COURIRC es 5 s u p e r- p o u vo i rs fo nt d e l ’ h u m a i n u n e m a c h i n e d e c o u rse u n i q u e e n so n g e n re.

M ê m e u n T- Rex a u ra i t e u fo r t à fa i re ave c n o u s.

EN BAS

La b i p é d i eLe kangourou saute, le singe s’appuie sur

ses mains et les autres animaux marchent

à quatre pattes. L’homo sapiens est le

seul mammifère à adopter cette élégante posture droite sur deux jambes. Ce qui a contri-bué au développement d’un plus gros cerveau.

Pas bête !

DANS LE DOS

Le g ra n d g l u té a l

Sans nos muscles fessiers, on ne pourrait pas faire grand-chose. Notre muscle le plus puissant est un sacré

coup de génie de l’évo-lution. Il stabilise le

centre du corps et nous permet de nous tenir debout. Et de courir sans nous arrêter.

À L’INTÉRIEUR

1 kg d e T N TLors d’un marathon, un coureur fabrique 75 kg d’adénosine triphos-

phate, une sorte de car-burant biochimique qui se trouve dans nos cel-lules et qui fait se contracter nos muscles. Cette

quantité corres-pond à la puis-

sance explosive d’un kg de TNT.

EN HAUT

B i e n - êt r eLors d’une course d’en-

durance, notre corps doit fournir un effort à la limite du suppor-

table. Le cerveau libère alors des endorphines,

un dérivé de la morphine. Ce phénomène d’addiction positive est

connu depuis 1976.

À L’EXTÉRIEUR

L a s u e u rAu sprint, une flopée

d’animaux nous battent haut le poil. Pour ce qui est de l’endurance, nous

sommes les meilleurs. Sans fourrure et avec

trois millions de glandes sudoripares responsables de la transpiration, nous restons frais sur de longues distances.

*Rapide signifiant ici : aussi rapide qu’Usain Bolt. Tout du moins plus rapide que ceux qui vont encore moins vite que vous.

O N C O U R T   !

B U L L E V A R D

Le T-rexPour le roi des dinosaures

(vitesse de 40 km/h), l’homme n’aurait pas été

une proie facile avec ses petites jambes

rapides.*

Le chevalAu pays de Galles, on fait

s’affronter coureurs et che-vaux. En 2004, un homme

remporte pour la pre-mière fois l’épreuve

de 34 km.

L’hommeL’Américain Dean Karnazes a montré ce qu’il en était :

un marathon par jour. Pendant 50 jours !

L’autrucheLe plus grand oiseau du monde est aussi notre

concurrent le plus sérieux : il peut courir pendant

30 minutes à 50 km/h.

22 THE RED BULLETIN

FOTO

LIA

(2),

CO

RBI

S

Page 23: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 24: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

FRANÇOIS D’HAENE

C’est tout d’abord à l’athlétisme, à Chambéry, que se dédie le jeune François d’Haene, très tôt attiré par les cross, le “hors piste”. Il entame adolescent ses premières randos en montagne. “Je me rends alors compte que j’aime relever des défis un peu marrants, se remémore-t-il, comme rallier Chambéry à Grenoble en passant par tous les sommets. 70 km, dans la journée.” Monsieur d’Haene est un phénomène d’aisance dès qu’il s’agit de crapahuter sur les sommets. Les trails (courses nature) en montagne naissants séduisent cet étudiant en kinésithérapie, métier qu’il pratiquera 7 ans durant. Le Tour des Glaciers de la Vanoise, course de 80 km, sera sa première expérience de compétition, victorieuse. “Le panorama et le sentiment d’aventure furent exceptionnels. J’étais dans un environnement où j’aime être.”

UN ATHLÈTE GRAND CRU

Courir, prendre de l’altitude, sur des sentiers caillouteux, herbeux, ascendants, descendants... La Diagonale des Fous, à

La Réunion, réunit ces ingrédients. En 2013, sur 163 km et 10 000 m de dénivelé positif, François l’emporte en moins de 23h de course. Redite en 2014, année où il s’impose pour la seconde fois sur l’Ultra-Trail du Mont Blanc, la course de référence, exigeante. De nuit, 10h durant. Phénomène de l’ultra-trail, François d’Haene révèle les capacités insoupçonnées de son corps. “C’est la gestion de l’effort qui m’intriguait dans cette activité. Apprendre à reconnaître les signaux de son corps, prévenir les signes de sommeil, d’hypoglycémie.” Bien à l’écoute, François performe aux USA, Chili, Nouvelle-Zélande, à Hong Kong, au Japon. L’an dernier, il remporte l’Ultra-Trail World Tour, s’imposant sur trois grandes courses. Avec pour seul compagnon un sac à dos accueillant ses essentiels (couverture de survie, sifflet, eau, nourriture en gel...). Les pauses sont courtes, très rares. Dormir ? Jamais. François a su transformer la difficulté en bien-être : il court toujours pour le plaisir. Très bien là-haut, il est aussi un terrien : viticulteur à St Julien (Rhône) depuis trois ans. Un athlète grand cru. •

“François a transformé la difficulté en bien-être,il court toujours pour le plaisir”

Référence mondiale de l’ultra-trail, François d’Haene, 29 ans,

a rejoint les ambassadeurs .

Communiqué

Page 25: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Mennenpournousleshommes.fr

Page 26: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Courez malin

Des applis futées pour

se mettre en jambes.

Le secret de la victoire pour le Wings for Life World Run.

MILLE BORNES

I N D I S P E N S A B L E S

ESSAYEZ-LES Du cardiofréquencemètre aux baskets

inédites, ces accessoires feront de votre prochaine course une

promenade de santé.

Dans le froid

Courez sur la neige ou la glace avec les crampons Yaktrax , qui se fixent à

vos baskets.

Point-course

Prêt à battre votre record en marathon ? Le Pace

Band rappelle les temps intermédiaires

à atteindre.

Tee-shirtLa voix de la transpira-

tion : un message apparaît sur les tee-

shirts Viewsport quand ils sont humides.

CardioLes écouteurs

Jabra mesurent la fréquence cardiaque intra- auriculaire, et

permettent d’écouter de la musique.

CapteurHexoskin épouse la

silhouette et enregistre toutes les fonctions

corporelles.

CalculsRuntastic Orbit calcule le nombre de pas que vous

faites, le nombre de calories que vous brûlez

et veille même sur votre sommeil.

FuturComposées de cellules,

ces chaussures de course se régénèrent d’elles-

mêmes. Mise sur le marché dans 35 ans, selon

Shamees Aden, leur créatrice.

ROCK MY WORLDDes playlists taillées

sur mesure pour votre programme d’entraînement.

WALKJOGRUNÀ tester en voyage,

en quête d’un parcours sympa

pour votre course.

FAKE MY RUNCette application partage votre run

de 10 km, sans avoir eu à courir.

?

ZOMBIES, RUN!Poursuivi par des zombies, courez

pour leur échapper ! Pour de vrai !

STORY RUNNINGCourez comme dans

un film. L’applica-tion Runtastic fait de vous un héros.

26 THE RED BULLETIN

SAM

BO

ND

DIE

TMA

R K

AIN

RAT

H

Page 27: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

ON PEUT ALLER

TRÈS LOIN AVEC

UN PEU D’ENDURANCE.

François d’Haene Triple champion d’Ultra-Trail en 2014.

DÉODORANT TRI-DIFFUSION ENDURANCE 72H*

Anti-transpirant renforcé**

Effet Dry longue durée.

*Effi cacité déodorante

**Grâce à la tri-diffusion.

RC.**e.te

n.

LA

SC

AD

- S

NC

au

cap

ital d

e 2

0 1

60 €

- s

ièg

e s

ocia

l : 7 r

ue T

ou

zet

- 93400 S

AIN

T O

UE

N -

RC

S B

ob

ign

y n

° 319 4

72 7

75.

Page 28: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Sans la planche, à Tahiti ! Faisant fi du danger de bodysurfeur sur ce récif, Mark Cunningham affronte une vague à Teahupoo, qui signifie « couper la tête » ou « crânes brisés ».

28 THE RED BULLETIN

Page 29: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

TEXTE : STEVE ROOT PHOTOS : CHRIS BURKARD

LES HOMMESTORPILLES

Page 30: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

«  LES BODYSURFEURS SONT SOUVENT LES PLUS EXPÉRIMENTÉS DANS L’EAU, MAIS ILS SONT LOIN D’ÊTRE LES PLUS RESPECTÉS »

30 THE RED BULLETIN

Page 31: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

une vague, vous avez bodysurfé, déclare Burkard. Tout le monde l’a déjà fait à un moment donné. » Tout le monde peut-être, mais rares sont ceux à le faire avec autant de talent et de témérité que les légendes de l’océan telles que Mark Cunningham, maître-nageur hawaïen, Mike Stewart, bodysurfeur professionnel, Chris Kalima, représentant de la scène surf à Hawaï, ou encore Dan Malloy, surfeur de grosses vagues et frère de Keith, le réalisateur.

« Les bodysurfeurs sont souvent les plus expéri-mentés dans l’eau, déclare Burkard. Mais ils sont loin d’être les plus respectés. Ils comprennent les courants, le soleil et les marées. Il y a une véritable communion avec l’océan. Ça semble peut-être un peu ésotérique, mais ce n’en est pas moins vrai : il faut être en phase avec son environnement, sinon on risque de graves blessures. »

C’est particulièrement vrai à Tahiti, où la vague remonte des eaux très profondes pour venir s’écraser sur un impitoyable récif corallien situé juste en des-sous de la surface. « C’est un énorme bloc d’eau qui se déverse sur le récif, s’exclame Burkard. Un truc de fou. Un peu la pire vague qui soit pour faire du bodysurf. Vraiment. Mais les gars voulaient savoir si c’était faisable. Ils voulaient tester les limites du possible. C’était vraiment génial à regarder. »

En effet, Burkard était aux premières loges pen-dant ce projet. « L’eau était d’une clarté que je n’avais jamais vue de ma vie. Je prenais une grande respira-tion et je descendais pour essayer de rattraper les gars qui suivaient l’arrière de la vague. Il m’arrivait d’oublier depuis combien de temps j’étais descendu et tout d’un coup, je me disais : “Oh, je n’arrive plus à respirer, il faut que je me dépêche de remonter.” Mais je ne voulais pas rater un seul moment, c’était une expérience unique et transcendante. »

Quant à l’expression « hommes torpilles »... « Quand les gars mettent leurs bras le long du corps, explique Burkard, et qu’ils glissent vers la surface, on dirait des torpilles. »

Fini le surf ? Larguez les bombes.chrisburkard.com

UNEpaire de palmes, une vague et un shot de pure adrénaline. « Le bodysurf, c’est la façon la plus simple et la plus épurée de profiter de l’océan », déclare le photographe Chris Burkard. Et il en sait quelque chose. Dans son métier, il prend en photo aussi bien des aventures sportives, des expéditions de surf lointaines en Russie et en Islande, que des natures mortes ou des voitures. Mais ce qui le fait vraiment vibrer, c’est l’excitation de se retrouver en dessous de monstrueuses vagues tahitiennes pour réaliser des prises de vue aquatiques de torpilles hu-maines propulsées à travers les eaux cristallines.

Burkard a accompagné le réalisateur et surfeur de grosses vagues Keith Malloy pendant son voyage au-tour du monde : dans le Maine, en Californie, à Hawaï, en Nouvelle-Zélande et à Tahiti, pour son film de 2011, Come Hell or High Water, et son livre, The Plight of The Torpedo People. Un projet de passionnés visant à la fois à créer de l’art et à repous-ser les limites des sportifs pratiquant une activité sous-estimée qui, sous une forme ou sous une autre, existe depuis aussi longtemps que l’homme et la vague cohabitent sur cette planète. « Si vous avez mis le pied dans l’océan ou si vous avez sauté dans

Page 32: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

On ne peut pas être plus près d’une vague qu’en étant à l’intérieur. Le bodysurfeur Keith Malloy expérimente la

puissance d’un barrel tahitien (ci-dessus et à droite). Les gars plongent avec le seul équipement dont ils ont besoin,

des palmes (ci-dessous). Il ne manque plus que la vague idéale pour que la journée soit parfaite.

Page 33: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

« IL Y A UNE VÉRITABLE COMMUNION AVEC

L’OCÉAN. IL FAUT ÊTRE EN PHASE AVEC CE QUI SE

PASSE, SINON ON RISQUE DE GRAVES BLESSURES »

Le maître-nageur et bodysurfeur Mark Cunningham est moitié homme, moitié poisson (en haut). Durdam Rocherolle, fan de bodysurf originaire de San Diego, s’est blessé contre le récif (ci-dessus). Chris Kalima plonge dans une énorme vague tandis que le soleil descend sous la ligne d’horizon (à gauche).

33

Page 34: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

L’Hawaïen Chris Kalima se transforme en « homme torpille » en se propulsant à travers une vague.

34 THE RED BULLETIN

Page 35: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 36: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

«  C’EST UN ÉNORME BLOC D’EAU QUI SE DÉVERSE SUR LE RÉCIF. LA PIRE VAGUE POUR FAIRE DU BODYSURF. VRAIMENT. MAIS LES GARS VOULAIENT SAVOIR SI C’ÉTAIT FAISABLE »

36 THE RED BULLETIN

Page 37: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Keith Malloy a droit à un gros plan rien que pour lui

de la face cachée de Tahiti.

Page 38: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

«  QUAND ILS METTENT LEURS BRAS LE LONG DU CORPS ET QU’ILS GLISSENT VERS LA SURFACE, ON DIRAIT DES TORPILLES »

Page 39: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

La petite équipe en route vers l’action (ci-contre). Chris Kalima a une large vue sur Mike Stewart (ci-dessous) qui remonte après un ride parfait (page de gauche). Cramé par le soleil, souffrant d’une coupure infectée qu’il s’est faite sur le récif, le disque dur rempli d’images incroyables, le photographe Chris Burkard remballe après avoir immorta-lisé les hommes torpilles (en bas).

39

Page 40: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

IL ÉCOUTE PLUS QU’IL NE PARLE, ET IL APPREND PLUS QU’IL N’ENSEIGNE. ENFANT, PHILOSOPHE, PERFECTIONNISTE INSPIRÉ... L’ESPAGNOL À LA TÊTE DU BAYERN MUNICH, LE PLUS GRAND CLUB DE FOOT D’ALLEMAGNE, EST UN HOMME PASSIONNÉ ET ENTIER.

AU MONDE

EST LE MEILL EURPEP GUARDI OLA

ENTRAÎNEUR

40 THE RED BULLETIN

Page 41: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

LE MEILL EUR

GET

TY

IMAG

ESIL

OV

EDU

ST

SON AMI MARTÍ PER ARNAU L’A SUIVI PENDANT UN AN ET LE CONNAÎT MIEUX QUE N’IMPORTE QUEL AUTRE JOURNALISTE. POUR LE RED BULLETIN, PER ARNAU ANALYSE CE QUE L’ON POURR AIT TOUS APPRENDRE DE PEP GUARDIOLA.

PEP GUARDI OLA

THE RED BULLETIN 41

Page 42: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

RECONNAÎTRE LES BONNES IDÉESCommençons par démystifier Pep. Tout le monde dit qu’il aurait réinventé le foot-ball. Mais ce n’est pas vrai. Son – peut-être – plus grand talent est tout autre : observer avec attention et écouter avec encore plus d’attention. Il est capable d’absorber les méthodes de travail de ses collègues comme une éponge. Il sait re-connaître les bonnes idées. Ensuite, il les pique. Et il les assemble pour en faire un nouveau tout.

J’en ai souvent parlé avec Pep et avec son ami, Ferran Adrià, qui est considéré comme le meilleur cuisinier au monde – un titre incontestable qui perdure, malgré la fermeture de son restaurant, El Bulli. Adrià fait une distinction très nette : « Pep ne crée pas, il innove. »

Au début de sa carrière d’entraîneur, Pep consacre la plus grande partie de son temps à deux activités : lire et voyager. Il entreprend alors ce qu’il appelle un « voyage initiatique » pendant lequel

GET

TY

IMAG

ESIL

OV

EDU

ST

42 THE RED BULLETIN

Page 43: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

ÊTRE CONVAINCU PAR

CE QU’ON FAIT

ÊTRE CURIEUX TEL

UN ENFANT

SA PHRASE PRÉFÉRÉE : « ET QU’EST-CE QU’ON FERAIT SI... ? »

il s’intéresse au travail d’entraîneurs tous plus différents les uns que les autres. Il passe des heures à les écouter attentive-ment et retire l’essentiel de chacun de ces entretiens. Des années ont passé mais il n’a oublié aucune de ces leçons. De temps à autre, il évoque ce qu’il a pu apprendre d’hommes tels que Cruyff, Menotti, Lillo, Bielsa ou Sacchi dans ses déclarations.

Il a donc aussi beaucoup lu. (Et il le fait toujours.) Il est incollable en histoire et évolution du football. Et c’est en expert qu’il reprend les idées d’autres entraî-neurs et pour les mettre en pratique au moment opportun. Un exemple : le « faux numéro neuf » qui était déjà utilisé en Argentine et Hongrie au début des années 1950. Guardiola ressort cette position des cartons en 2009, à la veille d’une ren-contre décisive en Liga entre le Real Madrid et son FC Barcelone, et il confie ce rôle à Lionel Messi. Son équipe rem-porte la victoire 6 à 2 dans le stade de son éternel rival.

Pep lit tout ce qui pourrait lui apporter quelque chose. Peu importe qu’il s’agisse de football, d’un autre sport ou encore du processus de création d’une œuvre musi-cale. Alors qu’il vivait en Italie, il a fait des centaines de kilomètres pour rencontrer personnellement l’entraîneur de volley- ball argentin Julio Velasco, uniquement après avoir vu une interview de lui à la télé et qu’il voulait en savoir plus sur sa personnalité et sa façon d’encadrer.

Lorsqu’il déjeune avec des personnali-tés importantes, il pose bien plus de ques-tions qu’il n’y répond. Il peut s’agir aussi bien d’une rencontre avec un champion d’échecs, un prix Nobel en sciences éco-nomiques ou l’entraîneuse d’une équipe de football féminine. Peu importe le titre de son interlocuteur, Guardiola pose question sur question avec la curiosité d’un enfant. Il filtre littéralement les pensées et les idées des autres – et c’est un véritable génie quand il s’agit de les appliquer à son domaine.

Un exemple : on a pu constater de très grandes similitudes entre la méthode qu’il utilise pour analyser son adversaire et celle de Magnus Carlsen, joueur d’échecs numéro un au monde. Il est fasciné par cette manière de penser. Depuis, il lit tout ce qu’il peut trouver au sujet des échecs afin de mettre en pratique d’autres paral-lèles existant entre cette spécialité et le football.

Mais Pep ne fait pas qu’écouter, il parle aussi. Avec ses proches, sans fin, surtout pour lancer des débats sur de nouvelles idées. Dans ces cas-là, sa phrase préférée, c’est : « Et qu’est-ce qu’on ferait si... ? »

« POUR DEVENIR MEILLEUR, IL FAUT D’ABORD DEVENIR MOINS BON »

Je dois admettre que j’ai eu quelques doutes quand Pep est arrivé au Bayern. Pendant des mois – et j’ai assisté à de très nombreux entraînements – j’ai vu com-bien c’était difficile, même pour lui, d’accorder une nouvelle équipe à son modèle de jeu. Et les joueurs, qui étaient habitués à un style de jeu totalement dif-férent, ont eu énormément de mal à ap-prendre le « nouveau langage » de Pep.

Lui, en revanche, n’a jamais douté. « On va y arriver ! », disait-il chaque fois que je lui faisais part de mes doutes. « Pour devenir meilleur, il faut d’abord de-venir moins bon. » En effet, chaque petit changement dans le style de jeu d’une grande équipe – et le Bayern était la meil-leure équipe du monde quand Pep est arrivé – c’est avant tout un pas en arrière. C’est tout ce qu’il y a de plus logique. On perd la confiance, la sécurité, la dyna-mique. Il faut du temps et de l’opiniâtreté pour tout reconstruire, en mieux. Sans défaites, on ne progresse pas !

Mais attention : conviction ne veut pas dire autosatisfaction. Autant il faut être passionné par ses propres idées, autant il faut rester vigilant et autocritique. « Tu peux bien me critiquer autant que tu veux, tu ne seras jamais aussi critique que je le suis envers moi-même, m’a dit Pep un jour, alors que nous parlions d’un mauvais match de son équipe. Mon style de jeu, c’est mon style de jeu. Mais il y en a qui sont totalement différents et qui peuvent aussi mener à la victoire. La question n’est pas de savoir si mon style est le meilleur. C’est le mien, c’est tout. » Voilà la manière de penser de Pep Guardiola.

THE RED BULLETIN 43

Page 44: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

TOUT REMETTRE EN QUESTION

ÊTRE CAPABLE

D’AIMER

COMMUNIQUERAVEC PASSION

« LA QUESTION N’EST PAS DE SAVOIR SI MON STYLE EST LE MEILLEUR. C’EST LE MIEN, C’EST TOUT »

Monter une équipe, en gros, c’est prendre des individualités pour en faire un tout. L’outil le plus important pour y arriver, c’est la communication. C’est un outil qui n’est pas facile à manier. En effet, s’il est mal employé, même la meilleure idée qui soit peut donner un mauvais résultat.

Et c’est encore plus compliqué quand il faut faire passer ses idées et ses convic-tions dans une langue qui n’est pas la sienne. Pendant les entraînements du Bayern, pas moins de six langues sont parlées : la langue de base, c’est l’alle-mand, que Pep a appris ; puis, il y a l’an-glais ; avec certains joueurs, Pep parle catalan, espagnol, français ou italien. Des discussions menées avec passion, et ça se voit : quand la parole ne suffit pas, Pep a recours aux gestes. Il serre ses joueurs dans ses bras, leur tape dans le dos, les embrasse, les bouscule. Et ils

lui répondent de la même manière. Il n’y a qu’à voir comment Ribéry ou Boateng célèbrent leurs buts avec Pep pour com-prendre à quel point la passion est essen-tielle pour bien communiquer.

Guardiola a le sang chaud. Il se plaint pendant les matchs, il souffre, il s’énerve, il vieillit à vue d’œil, il râle contre l’ar-bitre. Et toute cette énergie, il la transmet à ses joueurs. Ils savent qu’il est prêt à se battre avec eux et pour eux, à les soutenir, à les pousser jusqu’à un point qu’eux-mêmes ne se seraient pas sentis capables d’atteindre.

Pep Guardiola, c’est comme de l’es-sence que l’on verserait sur un feu : ce qu’on obtient, c’est encore plus de feu.

Lorsque le FC Bayern a été sacré cham-pion d’Allemagne dès le mois de mars 2014, Franck Ribéry est allé voir Pep pendant la fête et lui a dit : « Je t’aime ! Tu es dans mon cœur. »

Pour le premier match de la saison 2014/15, le Bayern était confronté à pas mal de problèmes. Des joueurs impor-tants étaient blessés et les joueurs de l’équipe d’Allemagne – tout juste rentrés à Munich après leur victoire triomphale en Coupe du Monde – s’étaient à peine en-traînés. C’était un match compliqué mais Guardiola a demandé à ses joueurs de se donner à fond. Le Bayern a gagné et, après la rencontre, Pep et Philipp Lahm se sont pris dans les bras avec une joie immense. « Philipp, je t’aime ! Merci pour ton engagement sans borne », a déclaré

Pep à son capitaine. Pour Pep, ce carac-tère passionné n’a rien à voir avec du management ou une qualité de leader. C’est tout simplement l’amour qu’il porte à ses joueurs, avec lesquels il a tout tra-versé, le meilleur comme le pire.

Quand le jeune Pierre-Emile Højbjerg lui a confié en tête-à-tête que son père avait un cancer, ils ont pleuré ensemble. L’entraîneur a fait tout ce qu’il pouvait pour soutenir le jeune joueur et son père – qui est décédé quelques mois plus tard. Un jour, Højbjerg m’a dit : « Pep est comme un deuxième père pour moi. »

Højbjerg a fini par se rebeller. Il voulait jouer plus souvent, il réclamait une place de titulaire dans l’équipe, mais Pep ne la lui a jamais accordée. Højbjerg s’est comporté comme un fils de 19 ans en pleine rébellion. Il a demandé à être prêté au FC Augsburg. Et Pep s’est comporté comme un père qui veut ce qu’il y a de mieux pour son enfant : il l’a laissé partir, mais lui a fait promettre de revenir.

Pep, c’est des questions et toujours des questions. Il s’en pose à lui-même, il en pose aux autres. Il peut devenir énervant à force. Et il lui arrive de changer d’avis du jour au lendemain. Non pas parce qu’il ne sait pas ce qu’il doit faire, mais parce qu’il veut envisager tous les aspects et toutes les éventualités d’un match.

Voilà ce que l’on peut apprendre de Pep : une victoire résulte plus des doutes que des certitudes.

GET

TY

IMAG

ESIL

OV

EDU

ST

44 THE RED BULLETIN

Page 45: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

PENSER À SON STYLE

RESTER

HUMAIN

NE JAMAIS ÊTRE

SATISFAIT

LES JOUEURS DE GUARDIOLA SAVENT QU’IL EST PRÊT À SE BATTRE AVEC EUX ET POUR EUX

POUR PEP, UNE VICTOIRE RÉSULTE PLUS DES DOUTES QUE DES CERTITUDES

Trois heures du matin, Pep est assis dans un coin, sa petite fille déjà à moitié en-dormie dans les bras. Le FC Bayern vient de remporter une importante victoire contre le Borussia Dortmund en finale de la Coupe d’Allemagne. Mais Guardiola n’est pas satisfait. « Nous n’avons pas joué aussi bien que nous l’aurions pu », me rétorque-t-il.

En règle générale, il s’accorde cinq minutes pour célébrer une victoire. Cinq minutes, pas une de plus. Ensuite, il passe à l’analyse du match à froid avec ses plus proches collaborateurs et se prépare à la prochaine rencontre.

Non, il n’est jamais satisfait. Est-ce que ça ne lui fait pas plaisir de gagner ? Bien sûr que si ! Il adore gagner. Mais il exige de lui-même la quête du match parfait. Il sait pertinemment que ça n’existe pas, mais il insiste. Le résultat, c’est important pour lui, mais pas autant que la manière d’y arriver. En effet, une victoire peut être trompeuse. Pour Pep, le plus important, c’est d’analyser la dynamique du match car c’est de cela que dépendront les victoires à venir.

Pep déteste perdre, même s’il sait qu’il doit vivre avec les défaites.

Ce n’est pas un gros dur. Quand il est inquiet, il se gratte la tête. Quand il est satisfait pendant l’entraînement, il crie, il applaudit, il embrasse ses joueurs. Quand il n’est pas satisfait, il se met à l’écart. Il laisse libre cours à ses émotions. Il est convaincu qu’il faut rester serein dans la défaite et humble dans la victoire. Pep guardiola, ce n’est pas un super-héros. C’est quelqu’un de tout à fait normal qui n’a aucun problème à éclater en sanglots devant ses joueurs quand il est submergé par ses émotions ou à rire comme un gamin quand Thomas Müller sort une de ses blagues.

Non, ce n’est pas un dur à cuire. Il n’a aucun mal à le reconnaître, à le montrer et à l’assumer.

Avant l’entraînement, Pep enfile le survêt que ses assistants lui ont préparé et quand il fait froid, il met le premier bonnet qui passe. Au quotidien, il ne fait pas vraiment attention à sa manière de s’habiller. Mais tout est différent lorsqu’il s’agit ce qu’il considère comme une véritable cérémo-nie : le match, ce jour magique. Là, il fait attention à son apparence, il s’habille de manière appropriée. Ce n’est pas de la coquetterie. Mais plutôt du respect.

Pour lui, le match, c’est le point d’orgue de son travail, et c’est pour cela qu’il doit s’habiller comme pour un jour de fête. Sa tenue est un symbole qui montre à ses joueurs l’importance que revêt le match : une cérémonie durant laquelle on doit tous montrer ce pour quoi on a travaillé.

THE RED BULLETIN 45

Page 46: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

À S EU LEM ENT 20 AN S , DAN I I L KVYAT A ÉTÉ PR O M U PI LOTE D E FO R M U LE 1 C H EZ I N FI N ITI R ED B U LL RAC I N G . C ET H IVER , I L A ESSAYÉ U N E VO ITU R E D E C O U RS E AVEC TO IT PO U R LA PR EM I ÈR E FO I S D E SA VI E , ET N O U S AVO N S PU C O N STATER L’ ÉTEN D U E D E S ES TALENTS S U R U N C I R C U IT ITALI EN .TEXTE  : WERNER JESSNER PHOTOS  : BERNHARD SPÖTTEL

MISSILE À L’ESSAI46

Page 47: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

MISSILE À L’ESSAI

Page 48: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

de 550 chevaux, pas encore testé et conçu exclusivement pour rouler sur circuit. Elle a été dévoilée au salon de l’automo-bile de Moscou, à quelques centaines de kilomètres de Oufa, la ville natale de Daniil qui jure dans un sourire qu’il n’a rien à voir là-dedans. La première manche des World Series débute à la fin du mois, la grille de départ promet d’être bien remplie.

La fabrication complète de ce proto-type a coûté 290 000 euros. Plutôt bon marché quand on compare le prix et les temps au tour. En effet, le kilomètre de course revient à 16 euros tandis que les monoplaces de la catégorie FIA GT3 engloutissent au moins 30 euros au

Par une belle journée sur le circuit italien de Vallelunga, quelque part entre l’ultime Grand Prix de la toute dernière saison de Formule 1 et la première course de cette saison. Le rythme des week-ends de course s’est interrompu pour quelques semaines. Tandis que dans les usines, le travail inten-sif sur la nouvelle voiture ne laisse pas une minute de répit, les pilotes ont une occa-sion précieuse de recharger leurs batteries, de reprendre les choses importantes lais-sées en plan pendant la saison. En deux mots, ils ont le temps d’en profiter.

Reçue quand il était encore pilote chez Toro Rosso, la proposition de Renault Sport est toujours posée sur le bureau de la résidence de Daniil Kvyat, à Rome. On y lit : « Passe-nous voir et viens t’éclater quand on aura effectué les derniers réglages sur notre nouvelle voiture de course. » Incroyable mais vrai. Pour le petit prodige qu’est ce Russe de 21 ans, les voitures de course avec toit, c’est l’inconnu. Daniil est passé directement du kart aux différentes séries de monoplaces. Il a débarqué en F1 chez Toro Rosso à 19 ans, et a marqué un point dès son premier Grand Prix en Australie, deve-nant le plus jeune pilote à accomplir cet exploit. Il souffle ce record de précocité au quadruple champion du monde Sebastian Vettel, parti à l’intersaison chez Ferrari, et récupère une saison plus tard son baquet chez Red Bull Racing, aux côtés de Daniel Ricciardo.

Face à lui dans les stands, la Renault Sport R.S. 01, un impressionnant bolide

On ne s’imagine pas la chaleur qui peut régner dans l’habitacle d’un bolide comme celui-ci, même lorsque les températures extérieures sont basses.

48 THE RED BULLETIN

Page 49: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

on les descend avec la gauche. L’em-brayage est automatique, ce qui évite au moteur de caler, par exemple lors des dérapages. Les paramètres les plus impor-tants, comme la sensibilité de l’ABS ou de l’antipatinage, se règlent directement sur le volant. La conception de la Renault Sport R.S. 01 est telle qu’elle peut être conduite aussi bien par un pilote amateur que par un professionnel surdoué.

La voiture est remplie de capteurs qui enregistrent le moindre mouvement, et dès le premier tour, on demande au pilote russe de résoudre un problème et de mettre les gaz. Et pour cause, les techni-ciens présents lors du test attendent plus que quelques commentaires polis de la part de Daniil, et pas de casse si possible.

à la portière : « Comment te sens-tu ? Tu as besoin de quelque chose ? » Daniil re-garde autour de lui, cherche une position confortable : « Je peux garder la visière du casque ouverte ? » C’est oui. L’air frais, c’est une denrée rare. Lors des courses par temps chaud, les pilotes doivent même porter un gilet rafraîchissant pour ne pas faire de malaise dans le cockpit. « On y voit mieux que je ne l’aurais pensé », dit le pilote-testeur du jour, avant de recevoir une formation express. Au plancher, seulement deux pédales, on peut donc freiner avec le pied gauche ou le pied droit. Pour un pilote de F1, freiner avec le pied gauche, c’est une question d’hon-neur. On monte les vitesses avec la ma-nette droite, située derrière le volant, et

U N E VO I T U R E AV EC U N T O I T,L’ I N C O N N U P O U R L E J E U N E P R O D I G E R U S S E

kilomètre, tout en étant plus lentes de quelques secondes.

Pas évident de s’introduire dans le cockpit, surtout avec la carrure de Daniil. « Je n’étais pas très grand quand j’étais enfant, raconte cet escogriffe qui mesure aujourd’hui plus d’1 mètre 80. Quand je faisais du kart, j’étais toujours parmi les plus petits. » Se glisser dans une voiture de course avec toit et portes papillon, devoir baisser la tête, c’est une première pour le Russe. Les ingénieurs, ravis de rencontrer un pilote de F1, s’agenouillent

La Renault Sport R.S. 01, plate, bruyante et surtout très large, a tous les ingrédients des voitures de sport que les amateurs adorent.

THE RED BULLETIN 49

Page 50: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Situés à l’avant, les freins carbone étaient légèrement trop chauds lors des précédents essais. Les capteurs ont enre-gistré des pics à 1 000 °C lors des tours effectués par les pilotes de développe-ment, alors que la température de consigne est de 900. Il n’y a aucun impact sur les performances du freinage mais cela réduit sa durée de vie. Et l’un des objectifs du développement était de limi-ter l’usure afin de réduire les coûts.

Différents conduits d’aération sont tes-tés à l’avant pour amener plus d’air aux freins et évacuer l’air chaud plus rapide-ment. Ça peut fonctionner, mais ce n’est pas une obligation.

« Cinq tours, Daniil, et pas trop lents s’il te plaît. Nous voulons voir si les nou-velles aérations donnent quelque chose. » Daniil acquiesce et appuie sur le bouton de démarrage du moteur, dont l’échappe-ment à la sonorité parfaite se compose de deux gros tuyaux. Et c’est parti. Heureu-sement qu’il connaît le circuit.

Dès la fin du premier tour, Kvyat s’en sort haut la main, puis il réalise trois temps comparables à ceux des pilotes d’essai expérimentés qui tournent sur le circuit, pour enfin laisser la voiture refroi-dir un peu dans le dernier tour. Passer de

E N C H I F F R ES PUISSANCE :

plus de 550 chevauxPOIDS :

moins de 1 100 kgBOÎTE :

7 rapportsFREINS : carbone

CHÂSSIS : Öhlins,

réglable

«   C I N Q T O U R S, DA N I I L , E T PA S T R O P L E N T S S ’ I L T E P L A Î T   !   »

C’est avec un proto-type que Daniil a tour-né, on le voit à la partie pas encore définitive, recouverte à l’avant.

50

Page 51: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

fait passer l’ABS du niveau 4 au niveau 3 pour avoir plus de retour. J’ai réduit l’an-tipatinage au minimum après le premier tour. Au quatrième tour, j’ai dû faire at-tention aux accès soudains de survirage. Les pneus arrière ont un peu surchauffé. Le toit ne m’a pas gêné. Que donnent les résultats ? »

Sacré feedback pour quelqu’un qui vient de faire ses premiers tours dans une voiture de ce genre. Là où d’autres se se-raient contentés d’un « waouh ! », d’un « ça déchire ! » ou « c’était rapide ! », Daniil Kvyat a livré un compte-rendu minutieux de ses sensations au volant et des réac-tions de la voiture. Une analyse tout aussi précieuse que les résultats.

pilote débutant à confirmé en cinq tours, on reconnaît bien là les incomparables talents d’un pro de F1.

Les premiers mots que Daniil a lancés, yeux pétillants, à l’ouverture des portes papillon, sont impubliables. Une déclara-tion à coups de « ...tain » et de « génial ». « Cette voiture a une puissance in-croyable. Grâce au dessous de caisse aéro-dynamique et à l’aileron, elle colle parfai-tement à la route. J’ai senti un léger sous- virage dans les virages lents et une légère tendance au dérapage dans les virages moyens. La bosse dans l’épingle à cheveux rapide à droite n’existait pas avant, j’ai donc dû modifier légèrement ma trajectoire. Les freins sont bons, on peut y aller à fond. Au deuxième tour, j’ai

T EC H N I Q U ELa Renault R.S. 01 est entraînée par un mo-teur Nissan, le biturbo 3,8 litres de la Skyline GT-R, qui peut avaler des centaines de milliers de kilomètres. La structure de base robuste est un élément positif en matière de frais d’entretien dans le sport automobile. La boîte séquentielle à 7 rapports a fait ses preuves, la carrosserie en apparence en car-bone est fabriquée à partir de fibres de verre. Un matériau

moins cher, d’autant que les jupes et le capot s’usent facile-ment en raison de la conduite souvent rugueuse sur les coupes monomarques. Par contre, aucune concession n’a été faite sur la sécurité. Le pilote est assis dans une cellule de survie en carbone, l’ar-ceau-cage supplémen-taire en acier répond même aux exigences des prototypes LMP1 (la catégorie-reine en endurance), des bolides qui montent à plus de 350 km/h.

Aucun temps d’adaptation, aucun tâtonnement, au contraire, un comporte-ment des plus professionnels dès la pre-mière seconde. Voilà le bois dont est fait le Russe, jeune pilote de F1 qui vient d’entamer sa deuxième saison. Enthou-siastes, les techniciens lui confient des mis-sions pour les tours suivants, bouclés avec tout autant de talent. « La voiture n’est pas difficile à conduire, résume Daniil au terme de la journée. Il m’aurait fallu en-core une demi-journée de tests pour aller grappiller les tout derniers centièmes de secondes. Mais même des pilotes moins expérimentés peuvent s’éclater. »

Malgré tout, une voiture de quelque 550 chevaux seulement et avec un toit, n’est-ce pas ennuyeux pour un habitué des bolides de F1 ? C’est non ! Kvyat : « Tout est encore plus pointu et plus précis en Formule 1 : nous avons plus de puissance, les vitesses se passent plus vite et les forces centrifuges sont plus élevées. Mais mes résultats d’aujourd’hui ont donné une valeur maximale de 2,3 g, ce qui est tout à fait correct. »

Quelques jours après ce test, Kvyat est revenu incognito avec des amis pour s’éclater avec la Renault Sport R.S. 01. Sans tout le matériel de test qui allait avec. « Il faut bien s’entraîner un peu pen-dant l’hiver », lance-t-il sourire aux lèvres.

«   L E S F R E I N S S O N T B O N S, O N P E U T Y A L L E R À F O N D   !   »

1re course officielle à Spa-Francorchamps (BEL) les 30 et 31 mai ; worldseriesbyrenault.com, infiniti-redbullracing.com

THE RED BULLETIN 51

Page 52: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

LE PÉROUDarren Berrecloth et Chris Van Dine, freeriders de classe internationale, ont un rêve en commun : parcourir à vélo la route empruntée par le dernier empe-reur inca Atahualpa pour échapper aux conquistadors espagnols. Une route secrète à travers la montagne censée mener à Choquequirao, une cité inca perchée à 3 085 mètres d’altitude. Cette route traversait jadis de nombreuses cités comme Vitcos, ici en photo, dont le palais principal mesurait plus de 60 mètres de diamètre.

1JO

HN

WEL

LBU

RN

/RED

BU

LL C

ON

TEN

T PO

OL

U N E X P L O I T, C I N Q P H O T O S L A V O I E D E S I N C A ST E X T E   : W E R N E R J E S S N E R P H O T O S   : J O H N W E L L B U R N

52

Page 53: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 54: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

2PAR ADISIAQUE« Ce jour-là, nous devons longtemps pousser nos vélos en cherchant notre route, raconte Darren Berrecloth. La piste est impraticable. Toute la journée, il fait une chaleur caniculaire. Des petites descentes comme celles-ci arrivent alors à point nommé, c’est une bouffée de fraîcheur. Les anciens chemins incas sillonnent le Pérou, un véritable paradis pour vététistes. À l’époque, les rails ne leur étaient pas venus à l’esprit. »

54 THE RED BULLETIN

Page 55: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

DÉVIATION« Le mauvais temps et l’impossi­bilité pour nos chevaux de bât de traverser le col nous contraignent à dévier de l’itinéraire initial et à emprunter une autre route pour rallier Choquequirao. Celle histo­rique menant à Machu Picchu est bien plus belle. » Mais le Pérou ne manque pas de trajectoires spectaculaires. Chris van Dine la joue modeste.

3

Page 56: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

LA TR AVERSÉE« Dernier obstacle nous séparant de notre destination,

Choquequirao, ville inca partiellement exhumée et redécou-verte seulement au XIXe siècle. Ici, les habitants respirent la sérénité : à l’aide de cette caisse, ils transportent tout

visiteur au- dessus des eaux vives, avec ou sans VTT. Une drôle d’expérience tout de même que de se balancer

au-dessus de la gorge suspendu à un simple câble. »

4

56 THE RED BULLETIN

Page 57: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

UN RÉGAL« Après neuf jours et 12 200 mètres

de dénivellation, voici la récompense : des pistes comme celle-ci à perte de vue, et un horizon semblable à celui

dont ont dû jouir les enfants du soleil. Nous nous régalons de la découverte

de contrées sauvages et de ruines incas. Bien que nous n’ayons pas pu

suivre l’itinéraire prévu au départ, ce voyage au Pérou restera à jamais

dans nos mémoires. »

5THE RED BULLETIN 57

Page 58: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

SO

FIA

SA

NC

HEZ

AN

D M

AURO

MO

NG

I/TR

UN

K A

RCH

IVE

qu’on est pour être heureuse.À défaut de dragons, avez-vous pris d’autres animaux en affection ?Oui, des cafards. Dans une autre vie, j’avais des cafards comme colocataires. Je me suis liée d’amitié avec l’un d’entre eux. Un énorme spéci-men. Je l’appelais Bob.Et qu’est devenu Bob ?Il nous a quittés, sans doute. Honnêtement, je l’ai perdu de vue.Votre personnage dans Game of Thrones, Daenerys Targaryen a évolué de la fillette naïve au redoutable

chef d’armée, et vous de dompteuse de cafards à star internationale…Le parallèle est bon. Avant Game of Thrones, je travaillais chez un traiteur – à l’époque où j’habitais avec Bob.Vous pourriez reprendre du service au pied levé si je vous le demandais ? Oui, je peux encore servir du champagne et des petits fours dans les règles de l’art.Certains font ce métier toute leur vie et d’autres comme

Objet de désir au début de la sulfu-reuse saga Game of Thrones, elle se hisse au fil des sai-sons à la tête de toute une armée

jusqu’à devenir l’héritière naturelle de l’empire – même dans l’univers mouvementé de la série télévisée la plus populaire au monde (y com-pris sur les continents Weste-ros et Essos), la trajectoire du personnage Daenerys Targaryen est rare. Emilia Clarke, l’actrice qui l’incarne, n’y est pas étrangère.

the red bulletin : Vous en êtes actuellement à la cin-quième saison. Aurez-vous le dernier mot dans Game of Thrones ?emilia clarke : Et comment (rires) ! Je n’arrête pas de dire à mes partenaires : « Inutile de vous exciter ! Le trône m’est destiné. »Êtes-vous aussi intraitable dans la vie ?Ma personnalité est très éloi-gnée de celle de mon person-nage. Pour commencer, je n’ai pas de dragons. Plus sérieuse-ment, pour une femme, le plus difficile est ailleurs. Il faut apprendre à s’accepter telle

vous, deviennent des stars. À quoi cela tient-il ?Je suis convaincue que si l’on désire une chose avec constance et qu’on s’y consacre pleinement sans jamais abandonner, on fi-nit par l’obtenir. Toute petite déjà, je voulais être comé-dienne. Toute petite, c’est-à-dire ?À trois ans, j’ai vu la comé-die musicale Show Boat qui m’a subjuguée. Peu après, je découvrais Audrey Hepburn dans My Fair Lady. J’ai déve-loppé une véritable obsession pour cette actrice. J’ai regardé ce film tous les jours pendant deux ans.Vous étiez inconnue avant Game of Thrones. Comment

avez-vous obtenu le rôle ?C’est juste, cela faisait un an que j’étais sortie de l’école de théâtre. J’ai auditionné pour le rôle malgré une expérience limitée mais avec beaucoup d’enthousiasme – et j’ai été retenue. J’étais comme une petite fille prise dans le tour-billon d’un conte de fée plein de mystères. Avez-vous craint de ne pas être à la hauteur ?J’étais morte de trouille jusqu’au début du tournage.

Mais une fois sur le plateau, la peur a laissé place au trac de rigueur. Ce qui est génial avec ce métier, c’est qu’une fois sur scène, le personnage prend le dessus. Je n’appréhendais vraiment qu’une seule chose : les scènes à cheval. J’adore l’équitation, mais en situation de tournage, c’est très diffé-rent. Vous avez une caméra pointée sur vous et une tonne de matériel autour, ça peut vite mal tourner. Et devinez quelle fut ma première scène ? Une scène à cheval ! Mais heureusement tout s’est très bien passé.Ce rôle vous a-t-il appris à devenir une véritable héroïne ?Oui, je le crois. Il faut suivre

ses objectifs avec détermina-tion sans pour autant jouer perso. Le secret pour garder la tête froide est de se prémunir contre la vanité.Si vous étiez à la tête de notre monde, quelle serait la première mesure que vous prendriez pour le bien de tous ?Hum… diminuer le prix de la bière de moitié (rires aux éclats).

EMILIA CLARKE Non contente d’être la belle de la série Game of Thrones, l’actrice britannique de 28 ans maîtrise aussi l’art d’être une héroïne.Texte : Rüdiger Sturm

« LE PERSONNAGE PREND LE DESSUS »

« DANS UNE AUTRE VIE, J’AVAIS DES CAFARDS COMME COLOCS ET JE ME SUIS LIÉE D’AMITIÉ AVEC L’UN D’ENTRE EUX, BOB »

HÉROS

hbo.com/game-of-thrones

58 THE RED BULLETIN

Page 59: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Emilia Clarke, 28 ans le 1er mai. Inconnue à ses débuts dans la série Game of Thrones en 2011, elle est aujourd’hui une star internationale.

Page 60: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Skieur unique, vainqueur du Paris- Dakar auto en 2006, Luc Alphand a frôlé la tétraplégie en 2009.

Page 61: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

HÉROS

the red bulletin : En 2004, votre 1er disque a fait de vous une star. Depuis, vous en avez vendu un million d’exem-plaires. Votre nouvel album, très blues, Sonic Soul Surfer, a été enregistré chez vous et non dans un studio high-tech. seasick steve : Il y a une tout autre raison à cela : rien ne sonne mieux que mes anciens magnétophones. Oubliez donc les studios. D’ailleurs, on produisait mieux la musique avant. Regardez les voitures. Les bagnoles des années 1950 roulent toujours. Mais croyez-vous qu’on verra encore des voitures de 1995 dans 30 ans ? Elles seront rouillées depuis un bail. En songeant à tout ce que vous avez atteint en si peu de temps, souhaiteriez-vous avoir commencé plus tôt ? Personne ne devrait être connu avant 50 ans. Les managers vous disent ce que vous devez faire, ils vous promettent la lune. À 20 ans, je les aurais crus. Ils auraient fait de moi un crétin. Mieux vaut attendre. Avec l’âge, on y voit plus clair.seasicksteve.com

« OUBLIEZ DONC LES STUDIOS »SEASICK STEVE Cet Américain est devenu populaire à 62 ans. Il y a onze ans. Avant, Steven Gene Wold était chemineau.

Jack White et Dave Grohl sont

des fans de Seasick Steve.

The red bulletin : Luc, après quoi courez-vous aujourd’hui ?luc alphand : Je cours après la décou verte du

monde, grâce au sport. Mon prochain projet est le Cho Oyu, sixième sommet le plus haut du monde, au Tibet. J’aimerais descendre ses 8 000 mètres à ski. Tant que tu peux bouger, il faut en faire un maximum.C’est essentiel pour vous.C’est l’esprit même du Wings for Life World Run, cette course dont les fonds récoltés par les inscriptions vont à la recherche sur la moelle épi-nière : « Courir pour ceux qui ne peuvent pas. »Vous avez failli ne jamais plus courir, suite à un acci-dent lors d’un enduro moto en 2009...Je ne suis pas passé loin du fauteuil roulant. J’étais luxé des cervicales, « le coup du lapin ». Normalement, tu es dans la boîte, mort. J’ai eu la chance de faire partie de ces moins de 5 % de gens qui peuvent remarcher après un tel accident. L’opération que j’ai subie m’a fait risquer la tétraplégie.À qui doit-on ce miracle ?Au professeur Jean Chazal, du CHU de Clermont-Ferrand. Tous ceux qui opèrent, qui bossent sur les problèmes de moelle épi-nière, sont de vrais héros.Que tirez-vous de cette expérience ?Du positif. Je faisais une course à moto, j’ai fait une connerie technique, je l’ai

payée, j’ai assumé. J’ai re-trouvé à peu près 80 % de mes capacités physiques de-puis. Il y a des choses que je ne peux plus faire, mais je n’y pense pas. Je n’ai même pas le droit de me plaindre.Courez-vous souvent ?Je fais plus de vélo que de course. Je fonctionne en deux modes : ski-neige l’hi-ver, vélo-course l’été. Je n’ai jamais été un gros coureur, je n’ai pas un gros moteur, ni une grosse caisse. En ski, j’étais dans un sport de puis-sance, d’équilibre, de coordi-nation... je ne suis pas un ma-rathonien. C’est pour ça que le Wings for Life World Run est un challenge pour moi.Quel était votre objectif l’an dernier ?Je m’étais fixé 16-17 km, fi-nalement j’ai fait 22 bornes. D’autres sportifs qui ont cou-ru l’an dernier m’ont bluf-fé. Le champion de BMX Matthias Dandois a fait 35 km, avec ses Vans et sa casquette (rires).On se cale sur lui le 3 mai, au départ de l’édition 2015 de la course à Rouen ?T’es malade (rires) ! Si je pars comme lui, je n’arriverai jamais à faire mes 22 bornes.Que reçoit Luc Alphand des anonymes qui courent à ses côtés ?De l’humilité. L’important est de faire partie de cette fête.

« TANT QUE TU PEUX BOUGER »LUC ALPHAND Pour le triple champion du monde de ski, vainqueur du Dakar et ambassadeur du Wings for Life World Run, courir est précieux.

CH

RIS

TOPH

E PA

LLO

T/AG

ENC

E ZO

OM

, GET

TY

IMAG

ES

Le 3 mai 2015, le coup d’envoi de la course Wings for Life

World Run sera donné simultanément dans 33 pays. Qui résistera le plus longtemps aux catcher cars ? Infos et inscriptions sur :wingsforlifeworldrun.com

THE RED BULLETIN 61

Page 62: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

PATR

IK G

IAR

DIN

O/C

OR

BIS

OU

TLIN

E

vous devez perdre cette forme d’introversion. Depuis que je suis petit, je veux être acteur. Ma mère était dramaturge. Elle nous a souvent emmenés au théâtre mon frère et moi quand on était gamins. J’ai fini par en faire à l’école et au lycée. Et au moment d’entrer à l’université, j’ai décidé de m’y lancer à fond. Au conser-vatoire, j’ai compris que je voulais en faire mon métier. Franchement, avoir la chance de bosser dans cet univers et d’être payé pour manier l’épée, je ne pouvais pas demander mieux.

Qu’est-ce qui vous fait encore peur ?J’ai horreur des aiguilles. Je ne supporte pas les piqûres. J’ai toujours voulu donner mon sang, mais ça m’est im-possible. Sinon, je me sens mal en avion et je déteste les araignées.Comment faites-vous alors pour voyager en avion ? Je bois quelques verres de vin pour essayer de me détendre. Mais plus je vieillis, plus le mal empire.

The red bulletin : Le personnage que vous incarnez, Jon Snow, est-il un héros selon vous ?kit harington :Parce qu’il est plus humble que n’im-

porte qui, oui, évidemment. Il essaye de faire son boulot et de défendre les vies de ceux qui ne sont pas capables de le faire eux-mêmes. C’est une très belle personne, pleine de bonté, empreinte d’humanité, probablement l’une des meil-leures dans la série. Et vous, n’avez-vous jamais rien fait d’héroïque ?Si, le fait de vous accorder cette interview.En quoi est-ce héroïque ?J’aimerais voir comment vous réagiriez si tout le monde vous plaçait sur un piédestal et que vous ayez toujours à répondre aux questions. J’ai longtemps eu peur de ça. Maintenant ce n’est plus le cas parce que je m’endurcis. Mais cela n’est pas naturel de dévoiler des pans de sa vie privée à des inconnus. Surtout pour un introverti comme moi.Acteur, c’est un job qui convient à un introverti ?C’est seulement quand vous êtes en représentation que

Et avec les araignées ? Vous les écrasez ? Non, je déteste tuer quoi que ce soit. Impossible. Elles ont probablement encore plus peur que moi. J’appelle quelqu’un pour m’en débar-rasser.Généralement, ce sont les femmes qui en ont peur...La plupart des femmes ont plus de cran que moi.Si je résume, votre attitude la plus héroïque c’est de répondre aux interviews. Sinon vous êtes froussard. Non, là on discute de quelques banalités mais quand il s’agit de situations vraiment chaudes, je sais gérer. Je suis un peu comme mon père, il est très bon dans l’urgence.

On était sorti un jour en ba-teau et on avait été pris dans une tempête terrible. Mon frère et moi étions terrifiés, mon père, lui, est resté cool. Il n’élève jamais la voix. Seriez-vous capable d’être Jon Snow dans la vraie vie ? J’aime croire que dans une situation où il me faudrait être héroïque, je serais à la hauteur.Cela vous est-il déjà arrivé ?J’ai défendu l’honneur d’une jeune femme. Ça va comme exemple ?

Dans quelle situation ?Un jour où j’étais dans un McDonald’s avec une fille, un type a commencé à l’insul-ter. Je lui ai dit de se lever, ce qu’il a fait. Il faisait bien trente centimètres de plus que moi.Et vous n’avez pas reculé, bien évidemment ?Je pensais que je devais frap-per le premier. Mais cette fois ça ne s’est pas bien fini. Je m’en suis sorti avec un œil au beurre noir. En fait, l’héroïsme est une stupidité. Qu’est-il finalement arrivé à la jeune femme du McDo ?Elle m’a aidé à me remettre sur pied après ça.Et elle est devenue votre épouse…Honnêtement, je ne sais pas

qui était cette fille.L’amour peut-il être effrayant ?Oui, voilà pourquoi nous sommes attirés par lui.Vous n’avez donc pas peur de tomber amoureux si vous croisez la bonne personne ?Pas du tout.Peut-on conclure que vous êtes un vrai héros car vous osez affronter vos peurs ?Dit comme ça, ça me plaît.

KIT HARINGTON Dans la saison 5 de Games of Thrones, Jon Snow est le personnage le plus improbable et le plus populaire de la série. Texte : Rüdiger Sturm

« L’HÉROÏSME EST UNE STUPIDITÉ »

« FRANCHEMENT, AVOIR LA CHANCE D’ÊTRE ACTEUR ET ÊTRE PAYÉ POUR MANIER L’ÉPÉE, JE NE POUVAIS PAS DEMANDER MIEUX »

HÉROS

hbo.com/game-of-thrones

62 THE RED BULLETIN

Page 63: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Kit Harington est un phobique des avions et des araignées dans la vie, mais un pro du glaive héroïque dans Game of Thrones.

Page 64: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

ROCKERL’ULTRA

S i l e r o c k ’ n ’ r o l l a s e s d i e u x , J E S S E H U G H E S e s t l e u r m e s s a g e r. C ’e s t c e q u ’a f f i r m e l e g a i l l a r d r o u x , m o i t i é d e s E A G L E S O F D E AT H M E TA L , q u i n o u s a d o n n é q u e l q u e s b o n n e s r a i s o n s d e l e c r o i r e a u l o n g d e c e s 2 4 h e u r e s p a s s é e s a v e c l u i a u m i l i e u d u d é s e r t c a l i f o r n i e n . Te x t e   : A n d r e a s Tz o r t z i sP h o t o s   : A l e x d e M o r a

Page 65: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Jesse Hughes, cofondateur du duo

rock Eagles of Death Metal avec l’emblé-

matique Josh Homme.

65

Page 66: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Devant les portes, closes, du Pappy and Harriet’s, Jesse Hughes a repris la route après quelques secondes d’étonnement. Un bar fermé en semaine ? Il en faut plus pour décourager notre rockeur : « Dans ce cas, direction Low Desert. » Palm Desert, pour être précis. Une bourgade de 50 000 habitants où sa mère et lui sont venus s’installer lorsqu’il était gamin, après le divorce de ses parents. C’est dans cette petite ville californienne que le natif de Caroline du Sud a grandi et que sa carrière rock a démarré, grâce à une rencontre avec Josh Homme, futur leader charismatique des Queens of The Stone Age, des Them Crooked Vultures et des Eagles of Death Metal.

La Route 62, qui serpente entre Joshua Tree et Low Desert, met le châssis de sa vieille Toyota Scion à rude épreuve. Mais Jesse en-chaîne tranquillement les virages sélectionnant sur son iPhone l’am-biance musicale. Sur fond de Prince ou de James Brown, il évoque son tout premier concert avec Eagles of Death Metal, à quelques miles de là, au festival de Coachella. Ce jour de 2006, ils avaient joué devant toutes les têtes de nœud de leur ancien lycée. « Je ne savais pas trop si je devais être reconnaissant ou me comporter, moi aussi, comme un connard. J’ai opté pour la première option. Danny DeVito nous a annoncés sur scène, et on a fait un putain de concert ! »

HIGH DESERT, UN PEU AVANT MINUIT.

Jesse Hughes ne rentre pas dans les cadres, c’est le moins qu’on puisse dire. Ce qui ne l’a pas em-pêché de réaliser une carrière musicale que nombre de rockeurs lui envieraient : quatre albums

(dont celui en cours), des titres rachetés par Microsoft et Nike pour leurs cam-pagnes publicitaires, des concerts aux côtés des plus grands groupes de rock. Ce succès, son copain d’enfance Josh Homme, producteur via son label Rekords Rekords et influent guitariste-musicien à succès, y est aussi pour quelque chose. Si l’incontrôlable Jesse est sujet à d’explo-sives sautes d’humeur, il sait les compen-ser par un enthousiasme inaltérable. D’autant plus qu’il a su très vite com-prendre comment réussir dans le monde du rock, en suivant un credo simple : « Composer de la bonne musique, ne pas se prendre au sérieux, et appliquer la de-vise Kill rock and rape roll. » Hughes : « Mon père m’avait expliqué les choses simplement : “Il y a ceux qui s’auto-exta-sient sur scène et ceux qui essaient d’exta-sier le public. Tu veux faire partie de quelle catégorie ?” Et bien, moi je veux faire jouir le public, le faire transpirer. » Et pour cela, le tandem américain et rouquin de EoDM a sa recette : une intro accrocheuse et un son qui ne s’embarrasse d’aucune fioriture, à base de breaks de batterie dépouillés, de guitares crachantes et de basses acérées. Tout ça sur des textes bien ficelés, parlant de spleen hollywoodien et de déambulations nocturnes en quête d’une sainte-trinité pas très catholique. Du bon rock, pas prise de tête et qui fait bouger, voilà ce que fait l’homme, jeans hissé jusqu’à la taille par d’improbables bretelles, assis au volant de sa Toyota tout en lissant sa moustache. « Les Beatles ont défini ce qu’était la musique pop, explique-t-il. À nous d’approfondir, d’améliorer. C’est ce que j’essaie de faire, sans compromis ni complaisance. La musique de faux-derche, c’est pas mon rayon. »

Quelques heures avant notre escapade dans le désert, nous avions retrouvé Jesse

La Oldsmobile Cutlass de Dave Catching, ami de Jesse et membre du groupe, garée devant le studio Rancho de la Luna. Jesse préfère sa fidèle Toyota Scion et ses 300 000 kilomètres au compteur.

Page 67: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

67

Page 68: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

La trentaine à peine entamée, Jesse (42 ans aujourd’hui) s’est mis à la guitare en autodi-dacte. Six mois plus tard, en 2004, les Eagles of Death Metal sortaient leur 1er album, Peace, Love, Death Metal.

Page 69: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

dans son appartement de Silver Lake, un quartier branché de Los Angeles. Il aime ce « repaire à rockeurs sauvages ». D’après les stries laissées sur la peinture, la porte de son garage a visiblement servi de cible à des lanceurs de couteau. C’est qu’il s’en est passé, des drames, dans cet endroit où les nuits sont toujours plus longues que les jours. Pas plus tard que le week-end dernier, Tuesday Cross, sa copine et ex-star du porno, a corrigé une fille passablement éméchée qui l’avait prise à partie. Nez pété pour la malotrue. « C’était du grand art », lance Jesse, admiratif.

Derrière une porte-moustiquaire, dans une pièce rouge et noire, on découvre l’étrange musée de Jesse, un fourbi d’objets d’art, de breloques, cadeaux kitsch et reliques en tout genre. Là, un

coussin tête de mort orné de perles, cadeau de Jay Leno, star des talk shows américains ; sur les étagères, une tête réduite façon Jivaro, un fusil d’assaut MAK-90 et deux paires de revolvers. Une pour Jesse, une pour Tuesday. Des répliques du modèle Colt de 1851 que portaient le général Robert E. Lee des Confédérés et « Wild Bill » Hickok, héros de l’Ouest américain.

Une relique d’une époque plus récente est accrochée au mur : un brassard nazi. Porté par Hitler himself, nous assure Jesse, il a un certificat pour le prouver. Mais pourquoi les étoiles autour du bras-sard ? « Parce qu’on leur a botté les fesses, tiens ! Et qu’on peut bien exhiber tout leur bordel comme des trophées de chasse. » La tête réduite provient du même collec-tionneur canadien qui lui a fourni la relique hitlérienne. « Il voulait une de nos chansons pour un spot de pub, nous raconte Jesse, et a voulu connaître nos conditions. J’ai répondu qu’il faudrait que j’aie le cerveau sacrément rétréci pour lui laisser une de mes chansons. »

Au fil de la conversation, on découvre un Jesse Hughes souvent drôle et perspi-cace, parfois mordant comme lorsqu’il fustige la culture pop, et quand il se met à parler politique. « J’ai toujours cru que j’allais finir sénateur », nous avoue celui qui est persuadé de pouvoir sortir le parti Conservateur de la crise. D’ailleurs, si c’était lui qui avait dirigé le parti des Républicains, Obama ne serait pas passé. On a quand même du mal à l’imaginer dirigeant de quoi que ce soit.

« Je voulais être un mec hyper à droite, mais de la vraie droite conservatrice, tu

vois ? Je dis ce que je pense et jamais je n’irai me battre pour un truc auquel je ne crois pas. Mais personne ne pourra me dire que je suis raciste : je suis trop cool pour ça. Ça me maintient du bon côté de la barrière. » Pause. « Pour le moment. »

Sénateur Hughes ? À bien y regarder, cet ultra-religieux, membre actif de la NRA, pourfendeur de la théorie du réchauffement climatique mais qui nous ravit avec sa pop rock joyeuse et addic-tive, on se dit qu’au moins, il mettrait l’ambiance au Congrès.

Retour au présent : la préparation du quatrième album du groupe, en l’occurrence. Les textes sont prêts depuis 2012, mais Jesse aime prendre son temps. « Il faut toujours attendre le bon moment.

Et ça vaut pour tout. C’est aussi pour ça que je préfère réserver des salles de 500 places même si on attend le double de spectateurs. C’est meilleur pour l’image, de voir des gens faire la queue dehors. Tu vois, je pense à tout. »

Dans le passé de Jesse Hughes, on trouve le tiercé gagnant : un mariage (très tôt), un divorce (traumatisant), et une descente (au fond du trou). Puis viennent les retrouvailles avec Josh Homme, son ami, qui l’arrachent de l’enfer des drogues et de l’alcool. Un jour, en écoutant une de ses chansons, Josh lui demande, enthou-siaste : « Tu peux m’en faire d’autres ? »

« Pour le premier album, j’ai suivi un conseil de Barry Manilow, qui disait que chaque chanson est un tube pop en puissance. Ce n’est pas grave de piquer

«  JAMAIS JE N’IRAI ME BATTRE POUR UN TRUC AUQUEL JE NE CROIS PAS »

THE RED BULLETIN 69

Page 70: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Le Rancho de la Luna a survécu à deux décennies de rockeurs. Séance d’écoute avec son proprio, Dave Catching.

Page 71: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

des idées, mais tu ne dois pas t’en cacher ! Et moi, je te jure, je n’ai jamais copié des artistes que je trouvais nuls ! De toute façon, toutes mes chansons existaient déjà dans ma tête, alors pour-quoi me compliquer la vie ? Je n’essaie pas d’être dans la lignée de Poison, mais des Stones. Et ça me réussit plutôt. Enfin, je crois. »

Au début des années 2000, Jesse Hughes démarre ce qu’il convient d’appe-ler une carrière musicale. Lentement, d’abord : il faut dire que dans cette indus-trie carnassière en perpétuel bouleverse-ment, il ne suffit pas de vouloir être l’ultime avatar d’un rock authentique.

Finalement, c’est son goût pour la provocation et son style qui feront la différence. En 2006, à la sortie de leur deuxième album Death by Sexy, les Eagles of Death Metal sont invités à partager une série

de dates avec les Guns N’Roses. Mais la tournée vire très vite au cauchemar : dès la fin du premier concert à Cleveland, le leader des Guns, Axl Rose, monte sur scène et demande au public ce qu’il a pensé des « Pigeons of Shit Metal », avant de les renvoyer.

« Pendant un instant, j’ai été sous le choc. Et puis je me suis que si Adolf Hitler m’avait un jour écrit une lettre d’insultes, il est clair que je l’aurais encadrée, cette lettre, tu comprends? En fait, j’avais même besoin de me faire détester par Axl Rose, c’était la garantie pour gagner le respect de tous les autres. » Leur ami Dave Grohl, leader des Foo Fighters, et ancien

Retour au studio du Rancho de la Luna, à Joshua Tree. Le guitariste Dave Catching attend son ami Jesse. Dehors, il fait une chaleur écrasante. Mais le leader des Eagles tarde à se pointer.

« Jesse est un génie, mais il a son propre rapport au temps », nous confie Dave, dont la barbe fait penser à un père Noël qui serait fan de ZZ Top. Vétéran du rock et heureux propriétaire du Rancho, ce havre de paix perdu en plein désert, il a participé à presque toutes les tournées d’EoDM. « Sur scène, Jesse se donne à 100 000 pour cent. C’est le meilleur lea-der de groupe que j’aie jamais rencontré », nous dit-il.

Enfin, la Toyota Scion arrive au studio. Jesse est accompagné de Tuesday, avec qui il forme un couple depuis 5 ans. Aujourd’hui artiste et musicienne, l’ex-actrice de films pour adultes est la seule

qui semble capable de pouvoir calmer les humeurs du rockeur survolté. Ce qu’il nous confirme : « Cette fille est une aubaine pour moi. »

Passé les salutations, Jesse et Dave s’amusent un instant avec un tomahawk que Jesse a apporté, puis disparaissent dans le studio. Debout devant une table de mixage, entouré de babioles, de sque-lettes en plastique, de guitares et de croûtes accrochées aux murs, Jesse branche son iPhone sur la table et sélec-tionne des titres qui figureront sur le nouvel album. Il s’agit certes de versions instrumentales pour l’instant, mais on sent déjà les multiples influences : ici, Hollaback Girl de Gwen Stefani ; là, du bon vieux swamp rock de la Nouvelle- Orléans. Qu’importe, le résultat est du rock à la sauce EoDM.

En observant ce grand moustachu tatoué, debout dans le studio en train de fredonner les refrains de ses chansons, on se prend à regretter que ce type ne soit pas né trois ou quatre décennies plus tôt, à une époque où le rock était aussi un état d’esprit. Mais pourquoi s’acharne-t-il justement à le faire vivre, cet esprit rock qui se meurt petit à petit ?

Jesse Hughes a évidemment une réponse que seul lui est capable de vous balancer : « Parce que les dieux du rock m’ont élu pour l’entretenir et l’attiser le plus longtemps possible ».

Il marque une pause, puis reprend : « You have to be killing rock and rape roll. Tu dois avoir ça dans le sang, et y croire. Et moi, j’y crois. »eaglesofdeathmetal.com

batteur de Nirvana, a quand même tenu à prendre publiquement partie pour les deux compères d’Eagles of Death Metal. Trois ans plus tard, histoire d’enfoncer le clou, Wannabe in L.A., un de leurs grands tubes et extrait de leur album du moment Heart On, vient figurer dans la sélection rock de Guitar Hero 5. Mais des preuves de son succès, Jesse Hughes n’en a plus besoin : les radios passent ses chansons en boucle, ses concerts affichent toujours complets, et les géants de la pub s’ar-rachent ses partitions : rien que la chan-son d’une campagne pour Nike football, avec Ronaldo, Neymar et Zlatan Ibrahimović au casting, et intitulée Winner Stays, a déjà été écoutée plus de 100 millions de fois sur Youtube. Et dans les commentaires, la même ques-tion : quel est le titre de la chanson ?! Réponse : Miss Alissa.

« Pour les programmateurs de radios, 10 millions de clics sur YouTube équiva-lent à un album platine. Alors avec autant de clics pour Miss Alissa, fais les comptes : pas étonnant qu’ils en redemandent. »

«  J’ESSAIE D’ÊTRE DANS LA LIGNÉE DES STONES, ET ÇA ME RÉUSSIT BIEN. ENFIN, JE CROIS »

Au Rancho, on sait passer le temps.

Tuesday Cross, petite amie de Jesse Hughes,

s’essaie au tir à la carabine.

THE RED BULLETIN 71

Page 72: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Nuit sans fin à

Extérieur nuit « Le Destino Resort et ses shows exubérants. Ce soir, 500 personnes sont venues profiter du spectacle. »

David, leur roi« Le dancefloor du Pacha, lors d’une soirée F*** me I’m Famous, c’est la vue qu’a David Guetta quand il mixe. »

72

Page 73: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

IbizaEn pleine extase« Une soirée Flower Power au Pacha. Chaque mardi, dans ce club, Ibiza renoue avec sa culture hippie. »

Esthète de la fête, Faris Villena est un photographe VIP dans les clubs d’Ibiza. En 15 clichés, il nous guide dans une virée nocturne sur l’île de toutes les tentations.T E X T E   : A N D R E A S R O T T E N S C H L A G E R P H O T O S   : F A R I S V I L L E N A

Page 74: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

La fête en héritage« Ivan Rodriguez (à g.) et Graham Thunder, DJ’s résidents du Pikes Hotel, un club installé dans une finca traditionnelle du XVe siècle, au nord-est de l’île. Les Rolling Stones y organisaient leurs fêtes privées. »

Lâchez les basses ! « Une Dirty Dutch Party au Pacha. Paul Harding, ex-membre de Pen-dulum, un groupe de drum’n’bass, est aux platines. Comme tous les DJ’s reconnus, Paul vient souvent mixer à Ibiza. »

Corps-à-corps « Des danseuses lors d’une des soirées Wisdom of the Glove, créées par le DJ israé-lien Guy Gerber. »

74

Page 75: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Pouvoir aux fleurs« Danseuses, performeurs et autres animateurs (à dr.) parti-cipent à la réputation des nuits d’Ibiza. Laetitia Laeet (en haut) est une danseuse que je photo-graphie régulièrement depuis un an, comme ici au Pacha. »

Page 76: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Tout y est possible« Une danseuse défile pour la marque italienne Nu’Art, lors d’une soirée open air au Destino Resort. La mode occupe une place importante à Ibiza, et des soirées comme celles-là peuvent représenter un sacré tremplin pour les jeunes designers. »

Déesses des afters « Trois beautés prennent la pose, lors d’une soirée Rock Night at Hotel Pikes, l’un des afters les plus célèbres de l’île. Pour y accéder, mieux vaut réserver par e-mail ou sur Facebook. »

Comme Bardot « Se faire déposer en Harley sur le dance-floor ? Au Pacha, oui ! Ici, la danseuse Kotrina et son chauffeur. »

Page 77: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

the red bulletin : Cela fait quatre ans que vous écumez les clubs et soirées d’Ibiza avec votre appareil photo. Qu’est-ce qui rend la vie nocturne à Ibiza si unique ?faris villena : L’excellente qualité des DJ’s. Ibiza est, après Berlin, le plus grand vivier de nouvelles tendances en matière de musique électro. Sauf qu’ici, tu peux aller te prélasser sur la plage après avoir dansé toute la nuit (rires).Les nuits sont-elles longues à Ibiza ?Oui, certaines durent jusqu’au milieu de l’après-midi. En fait, les meilleures soi-rées commencent à 7 heures du matin.Vraiment ?Oui, quand les touristes sont repartis dormir à leur hôtel, et que seuls restent les habitants de l’île, et les passionnés de musique.Une adresse à conseiller ?Le club Underground, à San Rafael. L’entrée est libre, les boissons pas chères, et d’excellents DJ’s, comme les Martinez Brothers ou DJ Sneak y font des sets improvisés. Sur vos photos, on voit les gens dan-ser sans aucune inhibition. Comment obtenez-vous une telle spontanéité ?Pour capter l’énergie de la nuit, tu dois toi-même en faire partie. Je danse, comme tous les autres. À un moment donné, les gens oublient que tu as un appareil photo.

Le photographe Faris Villena, 33 ans, évolue entre Madrid et Ibiza. farisvillena.com

Décollaaaaage« Le DJ Steve Aoki en plein délire lors de son set au Pacha. Ce type est un show à lui seul. Il m’a dit : “Je te mets la salle en feu, et tu prends la photo.” Le résultat est plutôt convaincant. »

« Après une nuit à danser, la plage... »

L’atout charme« Une nuit à l’Under-ground, ce club est la Mecque de la musique électro et le repaire des jolies filles. »

Hors saison...« On fait la fête au Veto Social Club, un bastion de la culture alternative d’Ibiza. Ici, les DJ’s Erre de Ruido et Joshel. »

77

Page 78: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

#MAKES YOU PIONEEr*

Rejoignez 2500 inventeurs, hackers et anti-conformistesà la Hofburg à Vienne. Soyez parmi les premiers à voir le futur.#Pioneers15

TICKETS pioneers.io/festival

28 & 29 MaI, 2015Hofburg, Vienne / AuTriCHe

LIVESTREAM redbulletin.com/pioneers*rapidement. en avant. Vers le futur.

Page 79: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

UNE BONNE DESCENTESueurs froides dans

l’Ouest américainTous les déserts de la planète se

ressembleraient-ils ? Sûrement pas. Dans l’Utah, les amateurs de

sensations fortes trouvent un plaisir infini dans des paysages

incroyables. Si vous avez le cœur bien accroché, la meilleure façon

de découvrir les reliefs déser-tiques est de dévaler une des

falaises vertigineuses d’un canyon avec le vide sous vos pieds.

A C T I O N !À voir, à vivre, à faire...

81

M ATOS

84

C U LT U R E

83

M OT E U RS

87

E T S I …

88

AG E N DA

VOYAG ES

80

VOYAG ES

79

Page 80: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

FAR WEST Pas encore rassasiés ?

« Avant d’aller vous suspendre au bout d’une corde sur n’importe quel point élevé de

la planète, mieux vaut suivre un cours de préparation. » C’est le meilleur conseil de Todd Goss, fondateur de Paragon Adventures, une société qui organise des activités outdoor en Utah, aux États-Unis.

La descente en rappel (un sport où l’on descend le long d’une paroi, à l’aide d’une corde et d’un système de freinage) semble avoir été inventée expressément pour le Parc National des Arches et son décor surréaliste : falaises et colonnes de grès rouge, pitons rocheux qui se tiennent dange-reusement en équilibre sur d’impro-bables rochers, la Nature a livré au visiteur du parc, amateur de sensations fortes, un immense terrain de jeu à la verticale pour se défouler… et se faire peur. « Descendre une paroi abrupte à reculons, retenu dans le vide par une corde, va à l’encontre de votre instinct de survie. Alors, forcément, la première fois, il s’agit surtout d’arriver à gérer l’afflux massif d’adrénaline que cela engendre. »

Une débutante confirme : « J’ai cru que mon cœur allait exploser !, nous avoue Katie Sanders, une secrétaire de 24 ans originaire de Californie. Au début, on est tétanisé par l’idée que seule cette petite corde nous retienne à la vie tout le long du parcours de descente, mais très vite, la peur laisse place à une délicieuse sensation de liberté et de contrôle de soi, et la descente devient une expérience incroyable, car on peut alors profiter pleinement de la beauté des paysages. »

SautezAu-dessus de la Snake River, après cinq jours de formation auprès de

l’un des pionniers du base jump. Effectuez

un impressionnant saut de 150 mètres depuis le Perrine

Bridge, à Twin Falls, dans l’Idaho.

utahextremesports.com

Élevez-vousPour voir le soleil se

lever sur les paysages mythiques de l’Arizona, dans une montgolfière

qui glisse lentement à 1 500 m au-dessus

du sol. Vue d’en haut, la Monument Valley

est à couper le souffle. monumentvalley-

ballooncompany.com

Éclatez-vousÀ bord d’un Hummer à la découverte des

coins reculés de Canyonlands et du parc national des

Arches. Les nerfs et le corps sont mis à rude épreuve, mais les pay-sages sont grandioses. highpointhummer.com

80 THE RED BULLETIN

Si on choisit de se suspendre le long de l’une de ces parois, à plusieurs dizaines, voire centaines de mètres de haut, la récompense sera au rendez-vous : panoramas imprenables sur le désert rouge de l’Utah et ses étranges protubérances géologiques. Todd Goss : « Découvrir cet endroit unique au monde par la descente en rappel permet non seulement d’en prendre plein la vue, mais aussi de se payer une bonne tranche de frissons. »

Conseil de pro « Avant de des-

cendre en rappel, assurez-vous de savoir comment

fonctionne le matériel et de bien connaître

les gestes à faire en cas de souci. »

(Todd Goss)

Salt Lake CityPrêts pour la grande descente ? paragon adventure.com

Utah,USA

VOYAG ESAC T I O N

KLEI

N/R

ED B

ULL

CO

NTE

NT

POO

L, C

OR

BIS,

KEI

TH J

EFFE

RS

Page 81: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Hasselblad Stellar IIQuand le style luxueux rencontre la haute tech-

nologie. La légende Hasselblad offre une cure de jouvence au Sony RX 100. hasselblad-stellar.com

Phantom 2 Vision+ Étanche, antichoc et équipé du capteur BSI CMOS

16 Mpx, il résiste à des températures jusqu’à − 10 °C. Doté d’un GPS et d’un compas. europe-nikon.com

GoPro HERO4 SilverNouvelle édition de cette caméra de qualité pro, avec un écran tactile et un plus grand contrôle

des paramètres de captation. gopro.com

VSCO FilmLa patine d’un vieux film pour vos photos numériques ?

Ce logiciel bourré d’effets vous épargne les heures que vous auriez passées à régler vos filtres. vsco.co

Polaroid SocialmaticLes réseaux sociaux sont associés au développement instantané. Connectez-vous à votre appli préférée et

tirez vos clichés sur papier en 5 ×7,5 cm. polaroid.com

Difficiles à contrôler les drones quadri-

coptères ? Ici, le GPS intégré aide à stabili-

ser la Phantom. Le mé-canisme de la nacelle immobilise l’appareil et assure des photos

alignées sur l’horizon.

DE HAUT VOL

Nikon Coolpix AW120En l’air, il délivre des captations HD et des photos en

14 mégapixels. Contrôlé à la main, on visualise les images sur portable ou tablette. europe-nikon.com

Shootez et partagez vos photos dans l’instant et depuis n’importe quel lieu avec le meilleur de

la technologie et les plus beaux designs.

M ATOSAC T I O N

THE RED BULLETIN 81

CA

RTE

R D

OW

, JO

NAT

HA

N B

EER

Page 82: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Des chronos qui combinent technologie d’avant-garde et styleSIGNE DES TEMPS

Panerai Luminor Submersible 1950 CarbotechLe carbotech – un matériau composite haut de gamme et utilisé pour la fabrication du boîtier, des pièces et de la lunette – rend ultra- légère cette montre de plongée. Elle se remonte automatiquement et résiste à une pression de 30 bars. panerai.com

Alpina Alpiner 4 Chronoflyback ManufactureÀ la pointe de l’innova-tion, ce dernier-né de

la marque suisse peut se porter comme un chrono de sport. La fonction flyback (remettre à zéro le chrono tout en lançant un nouveau comptage sans avoir à arrêter l’ai-guille) est particulière-ment intelligente. alpina-watches.com

Hublot Big Bang Jeans VintageUn revêtement denim décontracté, mais à l’intérieur, c’est du lourd : un mouvement Swiss ETA 7753, précis au 8e de seconde pen-dant 12 h. hublot.com

NOUVEAUCLASSIQUEUne mécanique bien connectée

La Montblanc TimeWalker Urban Speed e-StrapÊtre à la pointe de la technologie, grâce au mariage de la mécanique et de la technique, ne veut pas dire qu’on renonce à la tradition. Montblanc est l’une des premières marques de montres de luxe à faire appel à la technologie, sans renoncer à sa ligne classique. Le bracelet e-Strap s’adapte à n’importe quelle montre, et se connecte à la plupart des smartphones Androïd et iOS grâce au système bluetooth low energy (BLE). Son petit écran tactile permet de lire e-mails, sms, appels entrants, de suivre les réseaux sociaux et de localiser votre smart-phone dans un rayon de 30 mètres. Les sportifs peuvent gérer leurs séances (nombre de pas effectués, calories brûlées) ou recevoir des alertes. L’e-Strap joue aussi les télé-commandes pour réussir un selfie ou gérer les playlists de votre smart-phone. Toute l’électronique tient dans un boîtier en acier inoxydable, logé dans une coque de caoutchouc, le bracelet est confectionné en cuir haute résistance. Fabriqué à Florence dans la maroquinerie Montblanc, il est composé de carbone pour garan-tir solidité et résistance à l’eau. Il est aussi à l’épreuve de la sueur, de la chaleur et du feu. La batterie pos-sède une autonomie de cinq jours. Le bracelet avec sa montre ou dans sa version seule – adaptable à n’importe quel chrono – sera commercialisé le mois prochain.montblanc.com

Un boîtier en acier de haute qualité avec son module élec-tronique discrètement installé sous la face supérieure. La finesse de l’écran tactile limite les chocs. Tournez-le délicate-ment pour faire défiler les in-fos et utiliser ses connexions.

AC T I O N M ATOS

82 THE RED BULLETIN

Page 83: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

On peut penser que l’Indian Scout est une beauté sans faire d’efforts, mais ce ne serait pas rendre justice à tous ceux qui ont façonné son design. Plusieurs fois, la marque Indian a été mise K.O. depuis que l’usine originelle Indian Motorcycle Co – tout premier manu-facturier de motos aux USA – a connu la faillite en 1953. De nombreuses tentatives de redémarrage se sont succédé, teintées de nostalgie, mais sans succès.

Récemment, grâce à un apport financier important, Indian a été dépoussiérée. Ces deux dernières années ont vu la résurgence de la Chief, le légendaire modèle grand tourisme, puis celle de l’Indian Scout. Ce cruiser allégé pointe parmi les modèles les moins lourds et les moins chers de la marque. Avec 253 kilos – plein compris – il fait encore son poids, mais le Scout rend 130 kilos au modèle d’origine. Un signe que la marque destine son bijou à une plus large partie de la popula-tion. Bien qu’imaginé pour la route, l’Indian Scout est manœuvrable en ville, où il sait faire tourner les têtes. indianmotorcycle.com

La firme américaine Indian Motorcycle a été fondée en 1901 à Springfield par George M. Hendee et Oscar Hedstrom, deux ex-pilotes.

INDIAN SCOUT, TOUJOURS

Vous aimez sentir le vent dans vos cheveux et la puissance des chevaux au volant ? Vous allez être servis. La Porsche 911 Targa 4 GTS vient d’être dévoilée. Le construc-teur allemand couvre toutes les versions imaginables de cette gamme grâce à 21 modèles. C’est la première fois que la célèbre marque conjugue son fameux toit rétractable à l’arceau typiquement Targa et à la puissance de feu du GTS. Sous le capot, un peu plus de puissance que la Targa 4S (430 ch contre 400 ch). La carrosserie re-prend les lignes puissantes et éva-sées des GTS. Cette nouvelle créa-tion s’annonce comme la meilleure combinaison entre la puissance et le confort de la gamme 911, toute en harmonie. porsche.com

PORSCHE 911 Un nouveau frisson

BMW i RemoteCette appli fournit des mises à jour de statut

à distance, vous avertit de l’ouverture des

portes et fenêtres, et vous permet de pré-

chauffer votre voiture. bmw.com

Indian jacketLa gamme de vestes de moto Indian cache des détails modernes, comme des coques de

protection homologuées CE, une doublure coton

amovible avec fermeture éclair… Au top, avec

ou sans moto. indianmotorcycle.com

Jaguar Heritage ’57 range

La gamme Jaguar Heritage ’57 s’inspire

de la Type-D n° 3, victo-rieuse au Mans en 1957,

et propose un sac fourre-tout, conçu dans le cuir de la maison Pittards. jaguarheritage.com

Le retour d’une légende

BIEN ÉQUIPÉ

Prolongez l’expérience,

au-delà du ride

M OT E U RSAC T I O N

THE RED BULLETIN 83

BAR

RY H

ATH

AWAY

, GR

AEM

E FO

RD

HA

M

Page 84: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

« Après avoir écouté ce disque, j’ai commencé à utiliser un syn-thétiseur au début des années 70. Ce son me parlait. Carlos interprétait les sonates de Jean-Sébastien Bach unique-ment avec son synthétiseur Moog. Malgré quelques imperfec-tions, c’est le tout premier album

de musique classique vendu à un demi-million d’exem-plaires. Aujourd’hui encore, ça reste un disque grandiose. »

« Je trouve la musique électro-nique d’aujourd’hui passion-nante. Les sons de tous ces jeunes producteurs sont in-croyables, même si à mon goût ça manque parfois de structure et de mélodies. C’est pour ça que j’adore Calvin Harris. Arrange-ments top, son génial : il est

performant partout. Je ne l’ai pas encore rencontré mais j’aimerais bosser avec lui. »

Wendy CarlosSwitched-On Bach

Rihanna feat. Calvin HarrisWe Found Love

« J’avais 15 ans quand j’ai enten-du cette chanson à la radio, je ne pouvais plus me la sortir de la tête. Le problème, c’est que j’avais oublié le nom du chanteur et ça m’a pris des années pour retrouver le disque. Il n’y avait pas Internet à l’époque… C’est ce titre qui m’a permis

de démarrer dans le métier : la reprise que j’en ai faite est devenue, modestement, mon premier succès. »

« Je ne suis pas un grand fan de hip-hop. Mais j’aime bien ce que fait Kanye West, ou le gangsta rap, même si je ne comprends pas les paroles. J’apprécie le talent d’Iggy Azaela et j’adore sa voix. Elle a réussi une chanson géniale avec de superbes paroles. Même remarque

pour Charli XCX qui assure les chœurs. Iggy Azalea a travaillé sur mon album. »

« C’est une super chanson qui a plus que mérité son Grammy de meilleur titre dance l’année dernière. La touche de Zedd pour les arrangements et les mélodies est magnifique, et Foxes a une immense carrière devant elle. C’est l’une des plus talentueuses et charismatiques jeunes chan-

teuses du moment, la reine du disco de demain. Peut-être la nouvelle Donna Summer. »

Paul AnkaDiana

Iggy Azalea feat. Charli XCXFancy

Zedd feat. FoxesClarity

LA PLAYLIST DE GIORGIO MORODEREn 1977, Giorgio Moroder révolutionne la musique dance avec I Feel Love, l’hymne disco de Donna Summer. Il travaille aussi avec Bowie ou Blondie, et compose des musiques de films, notamment Flashdance, Midnight Express ou Top Gun. En 1990, il se retire à 50 ans. Les Daft Punk le ramènent au sommet : en 2013 il collabore à Random Access Memory, 4e LP du duo français casqué. Moroder est de retour avec un album, 74 Is The New 24, dont Kylie Minogue, Sia et Charli XCX assurent les voix. Voici 5 titres qui ont marqué le roi du disco. giorgiomoroder.com

MAXI SONiRig 2Grâce à cette petite merveille qui tient dans la main, une interface de poche, les guitaristes peuvent jouer et enregis-trer leurs riffs sur leur smartphone sans l’aide d’un ampli. Tout en ayant le choix entre une douzaine d’effets. ikmultimedia.com

BARBIE BEATS

La PC Music est un genre nouveau qui fait causer. On vous dit tout ce qu’il y a à savoir.

Commentça marche ?

Assimilable à de la deep house dans les clubs

underground, des producteurs lui offrent

une touche plus fun. À suivre, SOPHIE qui a

travaillé sur le Rebel Heart de Madonna.

À quoi ça ressemble ?

À Barbie Girl (1997), le tube du groupe Aqua, en un peu plus rapide.

Ne zappez pas de suite, quelques écoutes sont nécessaires pour sentir

la sophistication der-rière cette plastic pop.

Qui est en est à l’origine ?

Label fondé en 2013 par un petit clan de jeunes

producteurs britan-niques. Ils souhaitent préserver leur anony-

mat en se cachant sous des noms d’emprunt et

de fausses photos.

AC T I O N C U LT U R E

84 THE RED BULLETIN

SON

Y M

USI

C

Page 85: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 86: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

CONSOLES Mortal Kombat, le retour Bien sûr, de nouveaux personnages apparaissent au cœur d’une histoire inédite, mais l’essence reste : du beat ’em-up qui assure des bagarres à la moindre occasion. Ce retour offre un rendu meilleur que le premier de la série, mais il n’était pas question de briser ce qui a fait le succès des Mortal Kombat, l’un des jeux les plus hale-tants depuis sa sortie en 1992. Raiden, Kano et Sud-Zero, vénérables person-nages qui vous suivent depuis plus de vingt ans, sont désormais des grands-pères. Sortie de Mortal Kombat X sur Windows, PS4 et Xbox One fin avril. mortalkombat.com

Marvel réimprime actuellement un tome rétro de 440 pages. Star Wars Epic Collection: L’Empire vol. 1 est une splendide sélection d’aventures inter-calées entre les épisodes III et IV. Le point culminant de ce premier acte est l’apparition de Lord Sith, vêtu de noir, et des relations père-fils. marvel.com

BD Ici débute l’année Star Wars

BASTON GARANTIE ! Avec Liam Neeson, valeur sûre du box-office et de l’action Pour préserver à 68 ans sa place parmi les stars du cinéma d’action, Sylvester Stallone fait le vieux beau dans The Expendables. Le « senior » castagneur qui cartonne est en fait Liam Neeson, star du moment, qui pète le feu à 62 ans. Depuis qu’il a crevé l’écran dans Taken, sorti en 2009, il a séduit Hol-lywood dans Sans Identité, Le Territoire des Loups, Taken 2, Non-stop, Balade entre les tombes ou encore Taken 3.À chaque fois, le Nord-Irlandais massif et austère fait un triomphe commercial et l’adhésion de la critique. Il a aussi beaucoup de succès dans des rôles moins nuancés comme dans L’Agence tous risques, Le Choc des Titans et La Colère des Titans. Peut-être parce qu’il

semble mieux résister aux traumas du temps qui passe et qu’il ne traîne pas comme un bagage encombrant les coups de bistouri des chirurgiens esthétiques. L’autre raison est qu’il s’est réfugié dans le travail à la mort de sa femme, en 2009. Persuadé que Taken ne passerait pas par les salles obscures et ne serait distribué qu’en DVD, Neeson s’étonne encore de l’en-gouement du public pour le film et pour lequel il a touché près d’un million de dollars. Pour Taken 3, dispo en DVD le 30 juin, Neeson en a encaissé 20. Il a assuré que c’était le dernier. À voir. En attendant, le thriller Night Run, sorti en mars, le met en scène en tueur à gages chargé d’éliminer son fils...

C U LT U R EAC T I O N

86 THE RED BULLETIN

GET

TY

IMAG

ES

Page 87: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

5

1Respect

et méfiance« J’attrape les alligators nuisibles, ceux qui im-

posent leur loi aux autres animaux, pour les placer dans un environnement

sécurisé, précise Batista. Pour eux, c’est terrible

d’être parqués, je ne l’oublie jamais. »

2L’esprit

tranquille« Il faut faire le vide dans sa tête, certains utilisent des techniques de respi-ration. Moi, je m’assieds et j’observe les animaux,

comme on fixe un poisson dans un aquarium.

Ça me détend. »

3Un coupd’avance

« Je dois anticiper le mouvement de l’animal avant qu’il ne réagisse.

La plupart sont plus rapides que moi et si je n’ai pas cette

intuition, je me fais attraper. »

4Morsures !

« La question n’est pas de savoir si vous allez être

mordu, mais plutôt quand. J’ai été mordu 12 fois, la

moitié de mon pouce droit est arrachée. S’il vous mord, serrez-vous contre l’alliga-tor. S’il se débat, restez en

contact avec l’animal. »

Assurer la prise« Pour un petit alligator,

j’utilise ma main droite. Avec les gros, à cause du pouce, je

ne peux pas attraper la gueule et m’assurer une bonne prise.

Je dois me jeter en avant et utiliser mon bras gauche.

Une fois que je le tiens bien, je termine avec le droit. »

Depuis près de 20 ans, Gus Batista capture des alligators

à mains nues. « Ça fait des milliers de prises », raconte

ce chasseur américain de 44 ans, que l’on surnomme

« Onebear » après un doulou-reux tête-à-tête avec un ours

noir. Travaillant en Floride pour les Indiens séminoles, il

est garde de la faune sauvage dans les territoires de la tribu. De quoi se confronter réguliè-

rement aux ours, crocodiles et serpents. Les alligators,

il les affronte lors de shows. Batista : « La star, c’est

l’animal. J’essaie de faire découvrir ces animaux

au public, d’être leur porte-parole. »

… ON ATTRAPAIT

UN CROCO ?

E T S I …AC T I O N

THE RED BULLETIN 87

MA

RK

THO

MA

S

Page 88: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

17-26 avril Fan de sériesParis

Le succès du festival Séries Mania enfle chaque année. La saison 6 va encore per-mettre au public et au jury de découvrir les dernières séries télévisées françaises et inter-nationales mais aussi les meilleures web-séries repé-rées par les organisateurs. L’entrée aux séances dans le Forum des Halles est gratos. series-mania.fr

Jusqu’au 14 août Traits d’humourParis

Les dessins d’humour et de presse, portés par l’émotion de la tragédie Charlie Hebdo, font partie de l’exposition des Cahiers dessinés, mai-son d’édition du dessinateur et écrivain Frédéric Pajak, Halle Saint-Pierre. Dessins de peintres, écrivains ou ci-néastes complètent la liste des 700 œuvres présentées. lescahiersdessines.fr

18 avril Veni, vidi, vinyle Partout en France

Le Disquaire Day, apparu aux États-Unis en 2008 et en France dès 2011, est devenu un phénomène culturel. Cette mobilisation mondiale soutient les dis-quaires indépendants menacés par la grande distribution et le téléchargement de la mu-sique. Avec l’engagement d’artistes et de maisons de disques, 90 disquaires français proposeront des vinyles d’éditions limitées ou inédites ce jour-là. Dave Grohl, des Foo Fighters, parraine l’édition 2015. disquaireday.fr

Gisela Pulido fut championne du monde

de kitesurf à 10 ans !

18-26 avril Dans le vent Port-Leucate

AC T I O N

TOBY

BRO

MW

ICH

/RED

BU

LL C

ON

TEN

T PO

OL,

DAV

ID C

LER

IHEW

, GO

LD &

GO

OSE

/RED

BU

LL C

ON

TEN

T PO

OL,

JU

LIEN

HEO

N/R

ED B

ULL

CO

NTE

NT

POO

L, J

ULI

EN C

ROSN

IER

/RED

BU

LL C

ON

TEN

T PO

OL

Au pied des Corbières, la Tramontane souffle 300 jours par an sur la plage de Port-Leucate et la Méditerranée. Un paradis pour les participants du Mondial du vent qui s’y retrouvent chaque printemps. Runs de vitesse, figures aériennes et acrobatiques sont au programme d’un événe-ment sur 9 journées et de nombreuses compéti-tions. Le spot audois accueille toujours la seule étape française de la Coupe du monde PKRA

kitesurf freestyle. La compétition regroupe les meilleurs de la discipline comme l’Espagnole Gisela Pulido ou les champions du monde Christophe Tack et Aaron Hadlow. Le wind-surf freestyle tient aussi sa place avec le retour au menu du funboard. Pour la 1re fois, les participants enchaîneront leurs figures avec des modules gon-flables. mondial-du-vent.com

AG E N DA

Dave Grohl, un foo de disques.

88 THE RED BULLETIN

Page 89: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

17 mai Objectif Márquez

Le Mans

La saison de moto GP a dé-marré le 29 mars au Qatar avec une meute de pilotes

lâchés aux trousses de Marc Márquez, quadruple

champion du monde et n° 1 incontestable du circuit

depuis 2012. Le tracé Bugatti de la Sarthe devrait donc encore offrir au public

une belle bagarre entre l’Espagnol et ses meilleurs

rivaux, l’Italien Valentino Rossi (2e derrière Márquez l’an passé au Mans) ou ses

compatriotes Dani Pedrosa et Jorge Lorenzo. Un

rendez-vous stratégique pour le gratin moto. gpfrancemoto.com

19 avril Duel allemand CannesLa Méditerranée pour nager, l’arrière-pays cannois autour de Mougins et Grasse pour rouler et la Croisette pour terminer à grandes foulées : le Cannes International Triathlon offre un décor unique. Sur les 3 parcours proposés, le plus long (2 km de natation, 80 km de vélo et 16 km de course à pied) reçoit l’élite mondiale. Le duel entre les Allemands Sebastian Kienle (champion du monde Ironman 2014) et Jan Frodeno (champion olympique 2008) est aussi attendu que le retour de l’Américaine Jenny Fletcher. cannes-international-triathlon.com

L’élite du moto GP, un circuit mythique, le Mans est magique.

AUSSI AU MENU

Football, kayak ou

breakdance... en mai, fait ce qu’il te plaît !

BattleLe Battle Amazing Day

attire huit équipes internationales à Évreux

pour une compétition de breakdance en

3 contre 3. Spectacle et ambiance au ren-

dez-vous dans le palais omnisports normand.

Comme chaque année. battleamazingday.com

18mai

Endurance Les fondus de la

Dordogne Intégrale s’élanceront en kayak

ou canoë au départ d’Argentat (Creuse)

pour rejoindre Castel-naud (Dordogne) après 130 km de descente sur les eaux de la Dordogne.

Record à battre : 7 h 31’45 !

canoe-kayak- correze.com

16mai

RevancheEn 1995, le Paris SG bat

Bastia (2-0) en finale de la Coupe de la Ligue,

au Parc des Princes. Vingt ans plus tard,

les deux clubs s’offrent un remake, au Stade de France, cette fois. Les Corses prendront-ils

leur revanche ?lfp.fr

11mai

Le Wings for Life World Run 2015 s’élance de Rouen, ville d’accueil de l’étape française d’une épreuve qui se dispute le même jour, à la même heure, dans le monde en-tier. L’objectif est de faire le plus de kilomètres avant d’être rejoint et arrêté par une voiture-balai. Courir pour ceux qui ne le peuvent pas : le montant des inscriptions est reversé à la recherche sur les lésions de la moelle épinière. L’an passé à Hennebont (Morbihan), Thibault Baronian et Nathalie Vasseur atteignaient respective-ment 59,3 km et 51,2 km avant d’être rattrapés. On vous attend nombreux au départ !wingsforlifeworldrun.com

3 mai Courir pour ceux... Rouen

01-03 mai Le VTT, ça creuse BoussacLe 1er mai, la grande traversée du Limousin en VTT envoie les vété-tistes au boulot. Au départ de Boussac, au nord-est de la Creuse, il faudra être endurant pour boucler les trois jours-étapes de course et un parcours de 180 km sur terrain accidenté.creuse-oxygene.com

16 mai Une nuit au muséeLa Rochelle

Depuis 2005, la Nuit des Musées attire partout en Europe le public autour des collections lors d’une nocturne exceptionnelle. Ce sera le cas au Musée maritime de la Rochelle. Expos, concerts, spec-tacles jalonnent la soirée dans chaque ville. Entrée gratuite.museemaritimelarochelle.fr

THE RED BULLETIN 89

Page 90: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Les labels fonctionnels et branchés sont toujours plus nombreux à rejoindre le peloton des urbains en mouvement. Plus qu’un outil de déplacement, le vélo est devenu un accessoire du style. Associons-lui des silhouettes qui roulent. TEXTE ET AGENCEMENT : Olie Arnold PHOTOS : David Abrahams PRODUCTION : Otter Jezamin Hatchett

SAC DE COURSIER LARGE par INCASE (goincase.com) ;

TEE-SHIRT THE TRICK® par X-BIONIC (x-bionic.fr) ;

CASQUE MOJITO par KASK (kask.it) ; MONTRE

GD-X6900HT-8ER par G-SHOCK (g-shock.eu/fr) ; LUNETTES

OAKLEY (fr.oakley.com) ; CHAUSSURES SHIMANO

(shimano-france.com)

C Y C L E & S T Y L E

Page 91: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

L A V I L L E A G I L EVous avez choisi le vélo

pour vous déplacer ? Pourquoi ne pas la jouer

à fond, en mode coursier, avec ce combo mêlant pra-

ticité, aisance et robus-tesse. Toujours en avance

sur vos objectifs profes-sionnels ou vos loisirs.

ASICS GEL LYTE V (asics.com/fr) ; VÉLO TRICROSS SPECIALIZED (specialized.com) ; PÉDALIER SHIMANO (shimano-france.com) ; SAC À DOS PACK’N PEDAL COMMUTER par THULE (thule.com) ; MAILLOT PRO TEAM DATA PRINT par RAPHA (rapha.cc) ; PANTALON QUIKSILVER (quiksilver.fr) ; ANTIVOL KRYPTONITE NY (kryptonitelock.com)

Le cyclisme en milieu urbain exige un vélo agile

et robuste, le Tricross Elite Disc de Specialized réunit

ces deux qualités. Ses roues Armadillo passent sans difficulté du bitume aux chemins de terre,

et le pédalier de l’excellent Shimano vous assurera

la tête du peloton dès le départ.

91

Page 92: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Q U A N D L A N A T U R E M ’A P P E L L E Le week-end venu vous êtes sur les sentiers dès l’aube, à l’affût de votre prochaine descente. Il vous faut donc un équipement qui vous protège et résiste aux élé-ments, tout en ne laissant personne indifférent à votre arrivée au pied de la montagne ou en sortant de la forêt.

VTT ROCKY MOUNTAIN BLIZZARD (bikes.com) ;

SAC À DOS APEX 22 BP SALEWA (salewa.fr) ; VESTE JOTUN

HELLY HANSEN (hellyhansen.com) ; VESTE THERMOBALL

À CAPUCHE THE NORTH FACE (thenorthface.fr) ; TOUR DE COU

SOL BERGHAUS (eu.berghaus.com) ; CHAUSSURES WILDFIRE

PRO SALEWA (salewa.fr) ; POLO AIRFORCE BIKE NORTH-

LAND (northland-pro.com) ; CAMÉRA CONTOUR ROAM 3

(contourshop.com) ; CASQUE SCOTT STEGO (scott-sports.com) ; MONTRE POLAR V800

( polar.com) ; PLASTRON ALPINESTARS A-8 (alpinestars.com)

Les Canadiens connaissent la montagne

et savent la pratiquer. Avec ses suspensions haut de gamme et ses pneus surdimensionnés, le Blizzard

de la marque canadienne Rocky Mountain vous ouvrira des

lieux jusque-là inaccessibles aux vélos. Préparez-vous

à vivre des sensations inédites.

92

Page 93: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

VÉLO PLIANT STRIDA (strida.fr) ; SACOCHE CADRE STRIDA (strida.fr); GILET 531 COUPE-VENT PAUL SMITH (paulsmith.fr) ; COSTUME RÉFLÉCHISSANT EN LAINE INCOTEX (mrporter.com/fr) ; CASQUE EN CARTON ABUS KRANIUM ( abus.com/fr) ; CHAUSSETTES VULPINE (vulpine.cc) ; SAC À DOS PICCADILLY EN CUIR par BROOKS ENGLAND (mrporter.com/fr) ; CAPE REPLIABLE JOHN BOULTBEE par BROOKS ENGLAND (mrporter.com/fr) ; CHAUSSURES CUIR VELORUTION VINTAGE (velorution.com)

B I E N D A N S M O N B I ZArriver à vélo au boulot ou à une réu-nion sans être en sueur peut relever de la mission. La modernité d’un vélo pliable associée à l’élégance d’une silhouette classique vous garantira des journées business tout confort.

Chez Strida, l’innovation est reine.

Ils prouvent que plier un vélo peut être à la fois pratique et

élégant. Ce modèle, 13 kg seulement, est prêt à l’usage

en moins de 10 secondes. Sa chaîne sans graisse vous prémunit contre

les tâches indésirables.

93

Page 94: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

VÉLO RUNWELL SHINOLA (shinola.com) ; MINI-SAC BAIRN par HARRIS TWEED (trakke.co.uk) ; VANS SK8-HI RÉÉDITION (vans.fr) ; VESTE ORANGE RAINFOREST par NAPAPIJRI (napapijri.com) ; CHEMISE OAKRIDGE FLANNEL par DAKINE (dakine.com) ; TEE-SHIRT IMPRIMÉ S.OLIVER (soliver.eu) ; SWEAT HYVOT BOXFRESH (boxfresh.com) ; NEW BALANCE JAUNE C-SERIES (tokyobike.com) ; MONTRE FOSSIL (fossil.fr) ; LEVI’S INDIGO DENIM ECO 511 (levi.com) ; VESTE BOMBER ADVENTURE O’NEILL (oneill.com)

À Detroit, l’industrie automobile est importante. Shinola, une marque locale,

démontre qu’un véhicule sans moteur est possible. Runwell, son vélo haut de gamme 11 vitesses à

moyeu interne, élimine votre appréhension des côtes et avale

les kilomètres, pour un entretien minimal.

M O D E T O U T E S O P T I O N SImpossible de résister au panel des menus qu’offrent la vie citadine. Vous souhaitez évoluer de quartiers en activités avec l’assurance de ne jamais dénoter ? Optez pour une monture et une tenue casual en guise de passe-partout.

94

Page 95: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 96: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

Directeur d’édition Robert Sperl

Rédacteur en chef Alexander Macheck

Contributeur indépendant Boro Petric

Directeur créatif Erik Turek

Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English

Rédacteur en chef photos Fritz Schuster

Responsable de la production Marion Wildmann

Managing Editor Daniel Kudernatsch

Rédaction Stefan Wagner (Chef de service),

Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager Contributeurs indépendants : Muhamed Beganovic, Georg Eckelsberger, Raffael Fritz, Sophie Haslinger,

Werner Jessner, Holger Potye, Martina Powell, Mara Simperler, Clemens Stachel, Manon Steiner,

Lukas Wagner, Florian Wörgötter

Édition web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor),

Vanda Gyuris, Judith Mutici, Inmaculada Sanchez Trejo, Andrew Swann, Christine Vitel

Maquette Marion Bernert-Thomann, Martina de Carvalho-Hutter,

Silvia Druml, Kevin Goll

Booking photos Susie Forman (Directrice création photos),

Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Eva Kerschbaum

Illustrateur Dietmar Kainrath

Directeur d’édition Franz Renkin

Emplacements publicitaires Sabrina Schneider

Marketing & management par pays Stefan Ebner (Directeur),

Manuel Otto, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Sara Varming

Maquette marketing Peter Knehtl (Dir.), Karoline Anna Eisl, Simone Fischer, Julia Schweikhardt

Fabrication Michael Bergmeister

Production Wolfgang Stecher (Directeur),

Walter O. Sádaba, Matthias Zimmermann

Lithographie Clemens Ragotzky (Directeur),

Claudia Heis, Maximilian Kment, Karsten Lehmann

Abonnements et distribution Klaus Pleninger (Distribution), Peter Schiffer (Abo)

Directeur de la publication Wolfgang Winter

Siège de la rédaction Heinrich-Collin-Straße 1, A-1140 Wien

Téléphone +43 (0)1 90221-28800 Fax +43 (0)1 90221-28809 Web www.redbulletin.com

Direction générale Red Bull Media House GmbH

Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15, A-5071 Wals bei Salzburg,

FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700

Directeurs généraux Christopher Reindl, Andreas Gall

THE RED BULLETIN Mexique, ISSN 2308-5924

Country Editor Luis Alejandro Serrano

Équipe éditoriale Pablo Nicolás Caldarola (Rédacteur adjoint),

José Armando AguilarRelecture Alma Rosa Guerrero

Country Project & Ventes Giovana Mollona

Responsable de la publicité +52 (0)55 5357 7024

[email protected]

270 MXP, 12 numéros, getredbulletin.com

THE RED BULLETIN Allemagne, ISSN 2079-4258

Country Editor Arek PiatekRelecture Hans Fleißner

Country Channel Management Christian Baur, Nina KrausResponsables de la publicité

Martin Olesch, [email protected], Evelyn Kroiss, [email protected]

Abonnements Prix : 25,90 €, 12 numéros/an,

getredbulletin.com, [email protected]

THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722

Country Editor Pierre-Henri Camy

Country Coordinator Christine VitelTraductions

Étienne Bonamy, Susanne & Frédéric Fortas, Frédéric Pelatan, Claire Schieffer, Gwendolyn de Vries

Éditing Ioris QueyroiCountry Channel Manager Charlotte Le Henanff

Responsable de la publicité Cathy Martin, +33 (0)7 61 87 31 15 [email protected]

Abonnements Prix : 12 €, 12 numéros/an, getredbulletin.com

Siège de la rédaction 12 rue du Mail, 75002 Paris, +33 (0)1 40 13 57 00

Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 NurembergLes journalistes de la SAS L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SAS L’Équipe n’est

pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

THE RED BULLETIN USA, ISSN 2308-586X

Country Editor Andreas Tzortzis

Relecture David Caplan

Directeur de publication & des ventes Nicholas Pavach

Country Project Management Melissa Thompson

Responsables de la publicité Dave Szych, [email protected] (Los Angeles)

Jay Fitzgerald, [email protected] (New York) Rick Bald, [email protected] (Chicago)

Siège de la rédaction 1740 Stewart St., Santa Monica, CA 90404

Service clientèle +1 (0)888 714 7317, [email protected]

THE RED BULLETIN Brésil, ISSN2308-5940

Country Editor Fernando Gueiros

Relecture Judith Mutici, Manrico Patta Neto

Responsable de la publicité Marcio Sales, +11 (0)3894-0207, [email protected]

THE RED BULLETIN Irlande, 2308-5851

Country Editor Ruth Morgan

Équipe éditoriale Florian Obkircher

Secrétariat de rédaction Nancy James (Chef de service),

Joe Curran (Chef de service adjoint) Responsable de la publicité

Deirdre Hughes, +353 (1) 631 6100, [email protected]

THE RED BULLETIN Royaume-Uni, 2308-5894

Country Editor Ruth Morgan

Équipe éditoriale Florian Obkircher

Secrétariat de rédaction Nancy James (Chef de service),

Joe Curran (Chef de service adjoint)Country Project & Ventes Sam Warriner

Responsable de la publicité Georgia Howie, +44 (0)203 117 2000,

[email protected] Siège de la rédaction

155-171 Tooley Street, Londres SE1 2JP, +44 (0)20 3117 2100

THE RED BULLETIN Autriche, ISSN 1995-8838

Country Editor Ulrich CorazzaRelecture Hans Fleißner

Country Channel Management Lukas ScharmbacherResponsables de la publicité

Alfred Vrej Minassian (Directeur), Thomas Hutterer, Corinna Laure [email protected]

Abonnements Prix : 25,90 €, 12 numéros/an,

getredbulletin.com, [email protected]

[email protected]

THE RED BULLETIN Afrique du Sud, ISSN 2079-4282

Country Editor Angus Powers

Équipe éditoriale Nancy James (Chef de service),

Joe Curran (Chef de service adjoint)Sales Management

Ryan Otto, [email protected]

getredbulletin.com, [email protected]ège de la rédaction

South Wing, Granger Bay Court, Beach Road, V&A Waterfront,

Le Cap 8001, +27 (0)21 431 2100

THE RED BULLETIN Nouvelle-Zélande, ISSN 2079-4274

Country Editor Robert Tighe

Équipe éditoriale Nancy James (Chef de service),

Joe Curran (Chef de service adjoint)Country Project & Ventes Brad Morgan

Responsable de la publicité Brad Morgan, [email protected] Conrad Traill, [email protected]

Abonnements 45 NZD, 12 numéros, getredbulletin.com, [email protected]

Siège de la rédaction 27 Mackelvie Street, Grey Lynn, Auckland 1021

+64 (0)9 551 6180

THE RED BULLETIN Suisse alémanique, ISSN 2308-5886

Country Editor Arek PiatekRelecture Hans Fleißner

Country Channel Management Antonio GasserProduct Management Melissa Burkart

Responsable de la publicité Marcel Bannwart,

+41 (0)41 7663616 oder +41 (0)78 6611727, [email protected]

Abonnements Service des lecteurs, Lucerne ;

Hotline : +41 (0)329 22 00 Prix : 19 CHF, 12 numéros/an,

getredbulletin.com, [email protected]

96 THE RED BULLETIN

Page 97: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

TONMOMENT.HORS DU COMMUN

DES PHOTOS À

COUPER LE SOUFFLE

LE MONDE CHANGE

GRÂCE À EUX

AVENTURE SANS

FRONTIÈRES

ADRÉNALINE

INGÉNIEUX

EXTRÊME

TONMOMENT.HORS DU COMMUN

DES PHOTOS À

COUPER LE SOUFFLE

LE MONDE CHANGE

GRÂCE À EUX

AVENTURE SANS

FRONTIÈRES

ADRÉNALINE

INGÉNIEUX

EXTRÊME

PROCHAIN

NUMERO LE

13 MAI AVEC

VOTRE JOURNAL

Dans la limite des stocks disponibles.

Magazine gratuit distribuéavec le quotidien chaque deuxième mercredi du mois.

Page 98: The Red Bulletin Mai 2015 - FR

THE RED BULLETIN NUMÉRO 42 PARAÎTRA LE 13 MAI 2015

INSTANT MAGIQUE

GIZEH, ÉGYPTE 11 janvier 2015C’est une zone interdite, les survols y sont défendus. Mais l’athlète vêtu d’un wingsuit Cédric Dumont s’est mis en tête d’être le premier à sauter au-dessus des pyramides de Gizeh. Il a convaincu le ministre égyptien de la défense et affronté les tempêtes de sable. « C’est la vue la plus incroyable que l’on puisse imaginer. » cedricdumont.com

« J’ai travaillé trois ans pour ce moment »Ni la bureaucratie ni la météo n’ont arrêté le héros belge du wingsuit, Cédric Dumont (44 ans).

98 THE RED BULLETIN

NO

AH

BA

HN

SON

/RED

BU

LL C

ON

TEN

T PO

OL

Page 99: The Red Bulletin Mai 2015 - FR
Page 100: The Red Bulletin Mai 2015 - FR