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Interview de Jean-Louis Borloo Président du Parti Radical et Ministre d’Etat - LA MATINALE (CANAL+) - 18/12/08 – durée : 16 minutes MAITENA BIRABEN Le Ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, Jean-Louis Borloo est notre invité. CAROLINE ROUX Hier le paquet climat a été adopté par le Parlement européen mais le Ministre converti aux Verts se remet à la politique après avoir lancé un appel aux orphelins du progressisme de la sociale démocratie. Il est pressenti pour faire son entrée à la direction de l’UMP. En attendant, le Président recule, se montre prudent, défend l’égalité des chances façon Chirac et oublie la discrimination positive façon Sarkozy. Bonjour. MAITENA BIRABEN Jean-Louis Borloo bonjour. JEAN-LOUIS BORLOO Bonjour. MAITENA BIRABEN Est-ce que le climat social est tendu au point que la pause dans les réformes s’impose ? JEAN-LOUIS BORLOO Moi je pense que la crise financière, on a vu valser des tas de choses, globalement, créé une perte de repères et une angoisse. On voit un certain nombre de plans de licenciement forts. Je crois vraiment que les dégâts de la folie financière vont forcément laisser des traces pour tout le monde, je crois que ça c’est clair. CAROLINE ROUX Est-ce que ça enlève déjà politiquement, est-ce qu’il faut calmer le jeu ? JEAN-LOUIS BORLOO Non, parce que tout dépend ce qu’on appelle « réforme ». Je crois que faire évoluer la société comme on fait dans notre domaine est une nécessité que les Français comprennent très bien mais c’est vrai que quand je vois encore cette affaire, là, comment elle s’appelle ? MAITENA BIRABEN Madoff ? JEAN-LOUIS BORLOO Madoff. C’est une sorte de dingue complet, bon. Donc, voilà tout ça fait que l’on ne sait plus très très bien dans quel type de société on vit et les problèmes de climat sont la seule bonne nouvelle que nous ayons. CAROLINE ROUX On va y venir sur le climat mais est ce que tout ça …

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Interview de Jean-Louis Borloo Président du Parti Radical et Ministre d’Etat

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LA MATINALE (CANAL+) - 18/12/08 – durée : 16 minutes

MAITENA BIRABEN Le Ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, Jean-Louis Borloo est notre invité.

CAROLINE ROUX Hier le paquet climat a été adopté par le Parlement européen mais le Ministre converti aux Verts se remet à la politique après avoir lancé un appel aux orphelins du progressisme de la sociale démocratie. Il est pressenti pour faire son entrée à la direction de l’UMP. En attendant, le Président recule, se montre prudent, défend l’égalité des chances façon Chirac et oublie la discrimination positive façon Sarkozy. Bonjour.

MAITENA BIRABEN Jean-Louis Borloo bonjour.

JEAN-LOUIS BORLOO Bonjour.

MAITENA BIRABEN Est-ce que le climat social est tendu au point que la pause dans les réformes s’impose ?

JEAN-LOUIS BORLOO Moi je pense que la crise financière, on a vu valser des tas de choses, globalement, créé une perte de repères et une angoisse. On voit un certain nombre de plans de licenciement forts. Je crois vraiment que les dégâts de la folie financière vont forcément laisser des traces pour tout le monde, je crois que ça c’est clair.

CAROLINE ROUX Est-ce que ça enlève déjà politiquement, est-ce qu’il faut calmer le jeu ?

JEAN-LOUIS BORLOO Non, parce que tout dépend ce qu’on appelle « réforme ». Je crois que faire évoluer la société comme on fait dans notre domaine est une nécessité que les Français comprennent très bien mais c’est vrai que quand je vois encore cette affaire, là, comment elle s’appelle ?

MAITENA BIRABEN Madoff ?

JEAN-LOUIS BORLOO Madoff. C’est une sorte de dingue complet, bon. Donc, voilà tout ça fait que l’on ne sait plus très très bien dans quel type de société on vit et les problèmes de climat sont la seule bonne nouvelle que nous ayons.

CAROLINE ROUX On va y venir sur le climat mais est ce que tout ça …

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JEAN-LOUIS BORLOO Je vais avoir du mal à en parler, hein du climat.

CAROLINE ROUX Pas du tout, on va en parler du climat. JOURNALISTE

Parlons du climat social. CAROLINE ROUX

Voilà, c’est ça, du climat social. JOURNALISTE

C’en est un autre. CAROLINE ROUX

Est-ce que ce climat-là exige un certain nombre de prudences, de modérations après avoir conduit des réformes tambour battant ?

JEAN-LOUIS BORLOO

Non mais je crois que les réformes conduites tambour battant sont des réformes qui avaient été annoncées avant, expliquées ou sont expliquées, qui étaient dans le cas d’un accord démocratique qui était le programme présidentiel. Donc, je pense effectivement qu’il faut bien expliquer, mieux expliquer et puis faire extrêmement attention à la fragilité d’un certain nombre de familles, d’un certain nombre de situations. Ça c’est une réalité. Une fois de plus, je vous dis le sentiment d’une société dont on ne comprend plus tout à fait les fondements…

CAROLINE ROUX

En fait, le Président ne comprend plus lui non plus ? JEAN-LOUIS BORLOO

Ah si, je crois que le Président comprend très bien. Ce qu’il a fait hier sur la diversité, problème essentiel pour notre République, prouve qu’il comprend parfaitement ce qui se passe.

CAROLINE ROUX

Quand il recule sur la classe de seconde, sur la réforme, sur l’Education nationale, il comprend ce qui se passe ?

JEAN-LOUIS BORLOO

Ecoutez, vous savez, le Ministère de l’Education Nationale est sûrement le plus beau, contribuer à la transmission du savoir et sûrement le plus difficile. Tous les Ministres de l’Education Nationale ont eu des moments un peu compliqués. Je crois que Xavier Darcos est allé au départ sur le soutien à ceux qui avaient le plus de difficultés dans les écoles, c’est-à-dire le soutien scolaire adapté et à la carte. Bon, là il a décidé de prendre son temps pour retourner…

JOURNALISTE Il a eu raison de prendre son temps ? JEAN-LOUIS BORLOO

Ben écoutez, oui évidemment qu’il a raison de prendre son temps. Quand quelque chose est mal enclenché parce que vous avez le sentiment que vous ne l’avez pas assez partagé, assez expliqué. Vous savez la politique ce n’est pas une espèce de scoring de réformes, vous faites des choses qui doivent être comprises, qui doivent être parfaitement appréciées dans le….

CAROLINE ROUX C’est pour ça que ça bloque sur le travail le dimanche, sur l’audiovisuel, c’est parce que ça a été mal expliqué, ça a été mal compris ou c’est la majorité qui va mal ?

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JEAN-LOUIS BORLOO Non, il peut y avoir des sujets sur lesquels la majorité n’est pas en accord à 100 %, je veux dire si vous parlez du travail du dimanche, il y a vraiment des opinions divergentes. Ceux qui considèrent qu’il faut donner de la liberté, qui considèrent que quand les gens viennent à Paris, les touristes, ça pose un problème que ce soit fermé, c’est une des rares capitales au monde. Et il y a ceux qui souhaitent vraiment préserver ce moment particulier de respiration familiale.

CAROLINE ROUX Vous êtes dans quel camp ?

JEAN-LOUIS BORLOO Moi je suis plutôt pour la liberté très franchement. Surtout que je suis dans une ville frontalière où les gens traversent, font 7 kilomètres ou 10 kilomètres pour aller faire ses courses le dimanche donc il faut regarder ça au cas par cas et laisser les mairies gérer ça.

CAROLINE ROUX Et le fait que ces textes soient contestés au sein même de la majorité ce n’est pas un problème ça ? Est-ce que cela traduit un climat qui a changé au sein de la majorité ?

JEAN-LOUIS BORLOO Non. A partir du moment où le Président a souhaité que le Parlement ait beaucoup plus de pouvoir, eh bien il l’exerce, c’est aussi simple que ça. Il y a des opinions divergentes, il y a finalement en général des points d’accord qui se font voilà, on est un pays démocratique, on est un pays… Moi ça ne me choque absolument pas qu’il y ait des débats mais vraiment pas.

CAROLINE ROUX Alors vous avez lancé un appel, l’appel de Massy. Une question ce matin : a t-il été entendu au-delà de Palaiseau ?

MAITENA BIRABEN Massy et Palaiseau sont deux villes… CAROLINE ROUX

Au-delà de la blague, vous avez eu des réponses ? Vous aviez lancé un appel aux orphelins de la sociale démocratie ?

JEAN-LOUIS BORLOO Mais oui parce que moi je pense qu’on rentre vraiment dans un nouveau. Dans 10 ans, la société n’aura rien à voir avec ce qu’elle est aujourd’hui et donc il y a un travail de réflexion sur la République, sur la démocratie, sur l’organisation de nos sociétés au plan énergétique, au plan urbain et je trouve que pour l’instant, à cette heure-ci, la gauche institutionnelle est très absente de ces débats-là, à ma très grande surprise. Ils l’ont d’ailleurs plutôt porté, il y a 25 ans, ce type de réflexion et je me suis dit : « Tous ces gens qui sont progressistes, qui aiment anticiper dans la société, s’adapter… »

JOURNALISTE Ce sont les déçus du PS que vous voulez rassembler ?

JEAN-LOUIS BORLOO Oui ou de ce qu’on appelle, oui, les progressistes, la sociale démocratie, enfin ceux qui ne sont pas…

JOURNALISTE Est-ce que vous pouvez donner des noms par exemple ?

JEAN-LOUIS BORLOO Non parce que ce n’est pas une pêche aux gens. C’est pour discuter avec vous, moi, les obscures, les sans grade, comme disait Flambard. On ouvre des forums, on va en faire dans chaque département et dans chaque région. On l’avait fait pour le Grenelle de l’Environnement, je vous le signale, cela avait eu un très grand succès. Les gens ont très envie de discuter, de

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dialoguer. Vous n’êtes pas obligé de vous inscrire dans un parti politique pour débattre, vous pouvez le faire de manière associative, eh bien nous on propose un lieu de forum.

CAROLINE ROUX Voilà, il y a un lieu de forum qui est le parti radical. Est-ce que le parti radical va devenir une arme anti-Bayrou ?

JEAN-LOUIS BORLOO Ecoutez, si cela se résumait à cela, ce serait vraiment pitoyable.

CAROLINE ROUX C’est de la politique, ce n’est pas grave.

JEAN-LOUIS BORLOO Enfin, ce n’est pas celle que j’aime.

JOURNALISTE Oui mais vous chassez un peu sur les mêmes terres, lui aussi il chasse sur les déçus du PS. JEAN-LOUIS BORLOO

Non mais moi je viens de dire « Inventons le nouveau siècle ». Je suis… Au petit matin cela peut vous paraître étrange, mais je suis convaincu qu’il faut construire la vie en commun du siècle qui s’ouvre. Je suis convaincu de cela. Je suis convaincu que vous ne vivrez pas, vos enfants ne vivront absolument pas dans la même société.. C’est un virage. Il y a eu le virage de la fin du XIXème, il a bien fallu que les partis politiques s’organisent, en France cela a été autour de la République et bien là on est à l’aube du XXIème siècle. Regardez la révolution à la fois psychologique, énergétique, politique des Etats-Unis d’Amérique, c’est extraordinaire.

JOURNALISTE On va vous en reparler.

MAITENA BIRABEN On va en venir au climat, mais demain ce sera également la diversité qu’on va évoquer tout de suite.

CAROLINE ROUX Oui on est passé de la discrimination positive à l’égalité des chances. Qu’est-ce qu’il y a de très différent dans l’approche de Nicolas Sarkozy par rapport à celle qui était portée par Jacques Chirac dans cette démarche sur la diversité qu’il a annoncée hier ?

JEAN-LOUIS BORLOO D’abord il a nommé un Commissaire pour faire cela.

CAROLINE ROUX Qui est un ami à vous.

Jean-Louis Borloo Moi j’ai une énorme estime pour Yazid Sabeg, c’est probablement… Il est extraordinaire cet homme. C’est celui qui aime le plus, de tous ceux que j’ai vus.. Il en parle tout le temps, la République, la République française. C’est cheville au corps, ce qu’on dit jamais quand on le présente c’est que c’est un homme qui vient de la DATAR, de l’aménagement du territoire, de la haute fonction publique, qui est une espèce de condensé de tous nos rêves et de toutes nos contradictions. Quelqu’un qui est très engagé. Moi je l’avais nommé pour le programme de rénovation urbaine où il a fait un boulot.. Discrètement, on n’en a jamais entendu parler, il est allé voir dans tous les quartiers comment l’opération se faisait, vraiment. On a monté ensemble les contrats de transition professionnelle qui ont été relancés par le Président à Valenciennes, il y a trois ou quatre semaines pour faire en sorte que les salariés, lorsqu’il y a des licenciements économiques, aient une espèce de plage avec la même rémunération pour essayer de nouveaux emplois, être formés à des nouveaux emplois en touchant la même rémunération qu’avant. Il fallait quelqu’un de cette envergure-là pour assumer…

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JOURNALISTE Vous voulez dire que c’est une autre envergure qu’Azouz Begag ?

JEAN-LOUIS BORLOO Non, enfin, je ne suis pas du tout sur ce type de comparaison. Azouz Begag était un écrivain, était un esthète de cette chose-là. Sabeg c’est un bâtisseur, il l’est physiquement construit comme cela.

MAITENA BIRABEN Massif

JEAN-LOUIS BORLOO Solide sur ses pattes de derrière. Et je pense que c’est bien d’avoir un homme de cette envergure là.

CAROLINE ROUX A propos de la diversité, Nadine Morano, hier, a eu des propos concernant Rama Yade. Elle a dit que les personnes issues de la diversité devaient en faire plus que les autres, que la diversité ne pouvait être un bouclier.

JEAN-LOUIS BORLOO Je n’ai pas l’habitude de commenter des bouts de phrase qu’on sort d’un contexte comme cela. Non parce que ce n’est pas… Et puis moi je suis venu vous parler du climat.

MAITENA BIRABEN On y arrive.

CAROLINE ROUX La prochaine fois vous venez avec les questions et les réponses, et ça ira ! Est-ce que vous considérez que la diversité doit être bouclier ? C’est-à-dire qu’on doit être plus tolérant, y compris au sein du Gouvernement avec des personnes, des Ministres issus de la diversité ou pas ?

JEAN-LOUIS BORLOO Je pense qu’il faut être tolérant. C’est une activité tellement difficile, il faut être tolérant, il faut être affectueux, même. Mais si, il faut être affectueux, ce n’est pas interdit. Vous savez, c’est très difficile de vouloir exercer ce genre de responsabilités. Il y a franchement une dimension, une mission, c’est dur, il y a parfois un peu d’ingratitude et il y a aussi beaucoup de bonheur. Il n’est absolument pas interdit d’être solidaire et affectueux.

MAITENA BIRABEN Venons maintenant sur le climat avec Gilles.

GILLES DELAFON Venons-en au climat. Bon réussite du plan climat européen, encore hier à Strasbourg, mais en France, le plan de relance du Président Sarkozy passe par la construction de nouvelles autoroutes. Est-ce que vous ne croyez pas que lorsque Barak Obama va lancer son Newdeal vert, nous allons paraître un petit peu dépassés ? JEAN-LOUIS BORLOO

Monsieur Delafon, vous avez mal lu le plan de relance !

GILLES DELAFON C’est pour cela que vous allez nous l’expliquer.

JEAN-LOUIS BORLOO Le plan de relance est essentiellement sur des infrastructures dites « greneliennes ».

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GILLES DELAFON Vous ne pouvez pas nier les constructions d’autoroutes.

JEAN-LOUIS BORLOO Si, je dis absolument, il y a trois autoroutes qui avaient été décidées avant le Grenelle, c’est la règle, c’est ce qui a été décidé avant, on ne remet pas en cause la parole de l’État, c’est une affaire relativement simple.

MAITENA BIRABEN Ce n'est pas donc pas de la relance ?

JEAN-LOUIS BORLOO Non, simplement des trucs qui avaient été dits très avant et nous les accélérons maintenant.

GILLES DELAFON Donc, combien on va créer d’emplois verts ?

JEAN-LOUIS BORLOO C’est très difficile. Vous savez, cette société du chiffre annoncé, c’est toujours extrêmement dangereux. Ce qui est clair, c’est que nous avons aujourd'hui tous les moyens fiscaux et budgétaires pour les énergies renouvelables et heureusement parce qu’hier le Parlement européen nous a enjoint d’avoir 23 % de notre énergie en énergies renouvelables. Cela va créer des centaines de milliers d’emplois non délocalisables en France. Et surtout, la bataille de l’énergie, qui est la bataille du XXIe siècle, de l’énergie propre, comme le relance aussi Barak Obama, cette bataille est absolument cruciale. Donc cela, des tramways, des TGV, des sites propres en ville, du tramway ou du site plus léger, les TGV accélérés, les canaux, notamment le Canal Seine-Nord que nous allons enfin…. pour relier les grands ports, tout cela est accéléré dans le plan de relance et amplifié. Et la fameuse rénovation urbaine chère à Yazid Sabeg.

GILLES DELAFON Je vous cite Barak Obama. Vous avez vu que votre homologue à l’énergie aux États-Unis sera maintenant un prix Nobel de physique.

JEAN-LOUIS BORLOO Voyez donc la grande différence entre leur niveau et le mien. MAITENA BIRABEN

Ce n'est pas ce que voulait dire Gilles.

GILLES DELAFON Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Mais ce qu’a dit Obama en annonçant la nomination de Monsieur Chu : « Nous allons créer des millions d’emplois avec un plan de relance qui verra les Américains construire des parcs d’éoliennes, des panneaux solaires et des voitures propres. » Est-ce qu’on est sur la même tendance ?

JEAN-LOUIS BORLOO Oui. Ils font exactement ce qu’on fait un an après, je suis navré de vous le dire. Ce qui est extraordinaire, c’est que quand c’est un Américain qui le dit, c’est la pierre philosophale. Cela fait un an qu’on le dit et qu’on le fait en France, qu’on vote le Grenelle à l’unanimité, pour cela, que 27 pays d’Europe se mettent sur cette ligne-là, la plus grande décision probablement des 100 dernières années.

GILLES DELAFON Qui a été unanimement saluée.

JEAN-LOUIS BORLOO Ce qui s’est passé hier au Parlement européen, il faut quand même que le téléspectateur le sache. La semaine dernière, 27 pays à l’unanimité se mettent d'accord pour en gros tripler les énergies renouvelables en 8 ans, 2012-2020, c’est gigantesque ; modifier fondamentalement les émissions de CO2 des voitures ; transformer l’économie et l’énergie de l’Europe ; faire la transition, sortir de l’économie du charbon en aidant nos amis polonais ; changer complètement la qualité des carburants. Quelque chose de massif. Hier, j’y étais, je portais le siège de la présidence, tout à coup, plus de 600 Députés de 27 pays au Parlement européen, appuient sur

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le bouton et disent « Oui », sont présents, ils disent oui à cette révolution. L’histoire retiendra dans quelques années qu’hier, le 17 décembre, l’Europe aura été le premier endroit au monde où démocratiquement s’impose de manière contraignante cette révolution. L’Europe a pris hier le leadership définitif de la croissance verte et je souhaite que nos amis américains fassent au moins la même chose.

MAITENA BIRABEN Une question de téléspectateur avec Léon, dont je souhaite qu’elle soit affectueuse, Léon.

LEON MERCADET Oui, il y a beaucoup de questions pour Jean-Louis Borloo, cela ne m’étonne pas, sur les voitures électriques et les emballages. Les gens bloquent là-dessus, mais puisque vous parliez de changement de civilisation, Gaël vous parle du dimanche avec cette question dimanche et environnement : « Le travail du dimanche n’est-il pas une occasion supplémentaire de consommer de l’énergie et donc de polluer davantage ? » Quelle est votre position ? N’y a-t-il pas besoin d’un jour pour arrêter ? JEAN-LOUIS BORLOO

Pour arrêter de consommer d’une manière générale, c’est la question, enfin j’imagine. Moi, je trouve qu’il y ait cette journée… La seule question c’est qu’en fonction des contraintes familiales des uns et des autres, à quel moment les familles s’organisent. Mais vous avez vu que la consommation de carburant a baissé le mois dernier de 12,8 %, alors que le pétrole baisse en ce moment. On est vraiment… Les Français sont en tête, y compris de la révolution mentale, avec nos insatisfactions. Ce que vous avez vu, puisque vous me parliez de Barak Obama, ce qu’a décidé le Président américain… Tout le monde se dit « Ah, ce qu’a fait la France… », nous avons regroupé pétrole, énergie, écologie, habitat, mer, foret, aviation dans un même ministère. Eh bien le Président américain, pour la première fois, a mis en place presque la même chose : énergie et environnement et transport. Les Américains organisent leur pays sur le même modèle que ce qui a été fait en France il y a un peu plus d’un an.

CAROLINE ROUX Barak Obama fait du Borloo.

JEAN-LOUIS BORLOO Pourquoi voulez-vous gâcher votre plaisir quand notre pays qui ne s’occupait pas trop de ces choses-là voici quelques années prend le leadership ?

CAROLINE ROUX Yes, we can ?

JEAN-LOUIS BORLOO Sur ce débat qui a eu lieu en Europe, un autre truc extraordinaire, dans tous les pays, les 26 autres, ça a été un débat très violent : doit-on faire ou pas le paquet climat-énergie, comme nous le referendum à l’époque ? Le seul pays où il y a eu unanimité, où ni l’opposition ne nous a mis en difficulté, ni les syndicats, personne, c’est la France. Ce qui nous a permis d’assurer très bien, je crois, la Présidence.

MAITENA BIRABEN Cela va être la publicité tout de suite, dans quelques instants, vous allez retrouver Christophe, François, Marie, Léon et Élie. Merci Gilles et Caroline, très bonne journée à vous, Jean-Louis Borloo.

JEAN-LOUIS BORLOO Merci.

FIN.