Jean amblard test2

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JEAN AMBLARD (1911-1989) VISITER L’EXPO

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JEAN AMBLARD(1911-1989)

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Idée est de pouvoir cliquer sur la page qui intéresse et d’arriver directement sur celle ci.

I Le contexte historique, culturel et artistique. Les années 20.Les années 30.La Seconde Guerre mondiale .De la Seconde Guerre mondiale aux années 50.Les années 50 et son œuvre Le réalisme socialiste.

L’œuvre de Jean Amblard de 1945 à 1976 : le peintre professionnel. De 1976 à la fin de ses jours le loisir avant tout.

II La diversité des supports iconographiques. Le dessin.La lave émaillée.Le ciment gravé.

III L’œuvre mural.Du muralisme en général à celui de Jean Amblard.L’œuvre politique L’œuvre mural historique.

L’œuvre mural syndicale. L’œuvre mural partisane.

Les œuvres religieuses.La figuration symboliste d’un humanisme cosmique.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.Le travail d’illustration.L’œuvre de chevalet Des paysages aux végétaux.

Les portraits et les nus. Les œuvres symbolistes.

L’œuvre ethnographique Le terrain agro-pastoral. Le terrain urbain et industriel. Le terrain guerrier.

V Nicole de Ricou.

VI Pour aller plus loin.Documents sonores interviews du couple Orlat, de Pierre Bonnet.Les thématiques reliées à Jean Amblard .

Catalogue et parcours découverte.

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I Le contexte historique

culturel et artistique,

 Les années 20.

Les années 30.

La seconde guerre mondiale.

De

la Seconde Guerre mondiale aux a

nnées 50.

Les années 50 et son œuvre.

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Les années 20,I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

Né en 1911, Jean Amblard grandit et se forme pendant les Années Folles (1919-1929). Cette période, riche de courants idéologiques, est importante pour comprendre ce qu’est devenu Amblard : un artiste peintre engagé. La France, laïque depuis 1905, s’engage pas à pas - guidée par les utopies pacifistes, augmentées de nombreux conflits sociaux- sur la voie d’une démocratisation du communisme. La scission de la gauche lors du congrès de Tours en 1920 qui provoque la naissance du Parti Communiste en 1922, est un élément marquant de la jeunesse du peintre. C’est dans un tel contexte que Jean Amblard poursuit ses études à l’Ecole supérieure des Arts Décoratifs et aux Beaux-Arts, initialement comme auditeur libre puis comme élève inscrit. Si le peintre inscrit son œuvre et son talent dans un mouvement à la fois figuratif et réaliste, qu’il n’aura de cesse de suivre et revendiquer toute sa vie, il rompt par là même avec les derniers mouvements artistiques alors en vogue à l’époque tels les impressionnistes, les cubistes, ou encore le fauvisme. L’apparition du surréalisme mais plus encore de l’art-déco doit toujours être gardée à l’esprit pour appréhender et comprendre l’œuvre de Jean Amblard. Ses dessins à l’image de ses canons idéologico-esthétiques traduisent l’entière adhésion à ce courant.

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Les années 30,I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 et 2 Illustrations pour la première édition de « Fils du peuple » par Amblard, Dupont, Fougeron, Prigent, Taslitzky, Vénitien, Picasso, Pignon et Milhau, un poème de Jean FrévilleCollection agence63 pour ExpositionsPhotothèqueCg63/ Serge Seguin tous droits réservés

La jeunesse de Jean Amblard est très militante, marquée par le Parti Communiste qui s’institutionnalise et il n’aura de cesse de lutter contre le fascisme. Le peintre, à la lumière de ses convictions, rejoindra l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires, mouvement antifasciste. Le régime républicain, menacé de toutes parts par la crise économique de 1929 d’abord, par les scandales financiers ensuite, et enfin par la montée du fascisme, fait finalement bloc. La gauche s’unit. Le P.C.F, la S.F.I.O, le Parti Radical, les syndicats s’allient et créent le Front Populaire qui remportera les élections législatives d’avril-mai 1936, laissant entrevoir un nouvel avenir.

Jean Amblard, après avoir effectué son service militaire de 1932 à la fin de 1933, continue de suivre ses cours de dessins et s’inscrit au Parti en 1935. Les années 30, marquées par la fin de nombreuses utopies, resteront cependant le cadre de nombreuses luttes sociales. Forts des accords de Matignon conclus le 7 juin 1936, de nombreux droits et nombreuses avancées sociales sont obtenus, le droit syndical, l’augmentation des salaires, les congés payés. Cependant dès 1938 le Front Populaire s’effondre et Daladier, successeur de Léon Blum, interdit le parti communiste en 1939.

Idée est de cliquer ou passer la souris sur le dessin ipour l’avoir en plus grand,De même lorsque la souris passe sur l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires un petit texte complémentaire apparaisse,

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La Seconde Guerre mondiale,

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1Sur la ligne Maginot, La drôle de guerre(ou Chambrée sur la ligne Maginot) (encre de Chine et gouache sur papier,45/45cm,signé et daté 1939). Colll.part.Photothèque Cg63/Serge Seguin Tous droits réservés.

2 Autoportrait: blessé au combat(gouache et pastel gras sur Bristol 60/50 cm,1945) Coll,part,Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés.

3 Les Maquis de France(détail,huile sur toile,1946-1948),Saint-Denis,Hôtel-de-Ville, salle de la Résistance, Photothèque Cg63/Serge Seguin, tous droits réservés.

La menace fasciste vaincue en France en 1934, croît à l’extérieur et notamment en Allemagne. Le 1er septembre 1939 la Pologne est envahie, la Seconde Guerre mondiale débute, et la France ne tardera pas à demander l’armistice. La Résistance s’organise, avec l’appel du Général de Gaulle le 18 juin 1940 puis avec le Conseil National de la Résistance en 1943. Jean Amblard participera à la guerre. Envoyé début 40 dans le nord-est de la France, il entre en mai en Belgique.

Démobilisé le 26 juillet de la même année à Clermont-Ferrand, il poursuivra son activité artistique ; grâce au soutien matériel de connaissances il pourra gagner la zone libre invoquant un emploi au sein du Musée National des Arts et Traditions Populaires. Alors qu’engagé dans la Résistance locale, il est contraint et forcé de s’enrôler « pour la durée de la guerre » » comme sous-lieutenant de l’armée régulière. Au début de l’année 1945, il est nommé peintre aux armées. Blessé par une mine Jean Amblard perdra son pied droit et plusieurs phalanges de la main droite. Un an après la libération de Paris à l’été 1944, le peintre expose ses toiles au Salon d’Automne et en profite pour épouser Marcelle Chambard, mariage qui ne durera guère.

expliquer ce que sont le Salon d’Automne et le Musée National des Arts et Traditions Populaires.

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De la Seconde Guerre mondiale aux années 50.

L’adhésion d’Amblard à l’Association des peintres cartonniers de tapisserie créée par Jean Lurçat, Jean Picart-Ledoux et Marcel Gromaire, sera significative pour le reste de sa vie. Jean Lurçat est avant tout une connaissance d’Amblard à l’A.E.A.R qui aidera et inspirera le peintre dans la fabrication de cartons de tapisserie, notamment celui de L’ombre et la lumière. Cette dernière est une commande de l’Etat, dans laquelle l’influence de Lurçat est flagrante. En outre l’opposition du jour et de la nuit, du ciel et de la terre, du soleil et de lune obsédera l’artiste sa vie durant. 

L’élan et cet engouement pour la tapisserie à cette époque sont une sorte de continuité et de nouvelles manifestations du mouvement art-déco. La question d’un retour à l’art mural est significative à l’époque. Dans les années 30, nombreux sont les artistes et principalement ceux communistes, à considérer cet art comme un moyen d’expression dont la vocation n’est pas uniquement décorative. Les artistes se font alors les messagers d’un cheminement intellectuel sur leur place dans la société, et leurs fonctions.

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 L’Ombre et La Lumière (tapisserie,223/158cm1950.Paris,) Mobilier National, Photothèque Cg63/Serge Seguin. Tous droits réservés.

2 Carton de tapisserie "L'arc-en-ciel" (1947) Coll. part Photothèque Cg63/Serge Seguin Tous droits réservés.

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 Les années 50 et son œuvre.

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

L’après-guerre est marqué par une succession de faits qui guideront à jamais l’avenir de la France. Du Plan Marshall de 1948 à la création en 1951 de la C.E.C.A, en passant par l’adhésion de la France à l’OTAN, ce nouvel avenir économico-diplomatique n’en sera pas moins terni par une continuelle instabilité gouvernementale qui aura raison de la IVème République. En outre, cette époque sera marquée par des guerres coloniales qui demeurent tristement présentes dans tous les esprits par la seule évocation de la défaite au Viêtnam en 1954 et la défaite en Algérie en 1962.En contraste avec ceci, la Vème République sera le régime de la stabilité gouvernementale et du gaullisme, qui caractérise ses débuts. Mai 68 sera cependant, un événement décisif pour l’avenir du pays.C’est ensuite après 1973 dans la période de crise économique rampante que s’inscrira la fin de vie d’Amblard. S’il connaîtra en 1981 l’arrivée de la gauche au pouvoir avec l’élection de François Mitterrand, en revanche il n’assistera pas à l’effondrement de l’URSS en 1991.Au niveau mondial, la fin de la Seconde Guerre mondiale symbolise le début de la super puissance étasunienne. Dans le domaine artistique, place est faite à de nouveaux courants à l’image de l’expressionnisme abstrait, du « land-art » et du pop-art, mouvements face auxquels le peintre restera hermétique et désarçonné.

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Le réalisme socialiste.

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

Notre-Dame-de-Paris(huile sur toile,125/158cm, 1937) Coll.part. Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Cette question est très importante. A la fois communistes et figuratifs-réalistes, Jean Amblard comme son ami Boris Taslitzky furent parfois classés sous cette dénomination. Contrairement à A. Fougeron qui se réclama sans ambiguïté aucune du réalisme socialiste, presque tous les artistes communistes refusèrent cette étiquette réductrice et peu claire. L’appartenance du peintre au Parti alliée à sa pratique artistique réaliste, ne saurait suffire à faire de lui un peintre « réaliste socialiste ».

On entend par réalisme socialiste le fait de représenter la réalité de manière la plus véridique et la plus historique possible, dans une certaine perspective révolutionnaire. Cette doctrine artistique se veut en outre le moyen d’éduquer les travailleurs dans l’esprit du socialisme.

Si Amblard comme son ami Taslitzky envisageaient la réalité comme une discipline voire une hygiène artistique, jamais ils n’admirent un tel rattachement. La diversité et l’éloignement des sujets avec ceux prônés par un tel courant, plaident en faveur de ce refus. Contemplatif et précis dans ses œuvres, Amblard évoque - à l’exception de ses œuvres murales - bien plus les paysages, objets et végétaux, que le monde du travail et les luttes ouvrières contrariant de facto tout lien possible avec les thématiques habituelles du réalisme socialiste.

Mettre en comparaison une œuvre de Fougeron de manière à illustrer la proximité,

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L’œuvre de Jean Amblard de 1945 à 1976 : le peintre professionnel.

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 Les Maquis de France: les maquisard en embuscade (quatrième mur) Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés.

2 La salle commune de Montcheneix (92/73cm,) Coll.part.PhotothèqueCg63/ Serge Seguin tous droits réservés.

Les commandes ne font guère défaut au peintre figuratif, bien au contraire. Sa vie en vient à se confondre avec son œuvre, il passe son temps à peindre et à exposer. Jamais celui-ci ne s’inscrira ni ne se laissera influencer par les mouvements artistiques rythmant l’évolution temporelle de l’art contemporain : nouveau réalisme, minimalisme etc. Les commandes sont majoritairement étatiques et syndicales, notamment les grandes toiles des Maquis de France. Des bons lui seront fournis pour l’occasion pour la toile et les couleurs. Les Maquis de France est une œuvre majeure, réalisée en 1946, destinée à couvrir 150m² de la mairie de Saint-Denis. En outre des commandes de dessins ethnographiques sont passées par les A.T.P, la C.G.T qui souhaite voir retranscrire le regard porté par l’artiste sur les mines de charbon, de fer, les aciéries.Se dégage de ses œuvres un trait caractéristique de sa personne et de son talent : Jean Amblard n’est intéressé que par le réel, il est indiscutablement un artiste figuratif soucieux de donner à voir le vrai, la réalité telle qu’elle est. Il prend comme modèle des scènes et objets du quotidien parfaitement identifiables et reconnaissables. Il se veut simple, compris par tous.

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De 1976 à la fin de ses jours : le loisir avant tout. I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

L’échappée belle (130/98cm, 1989) Coll.part; Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés.

A partir du milieu des années 70 les commandes passées au peintre sont moins nombreuses, sauf à évoquer sa rencontre avec l’abbé Perrier qui lui commandera plusieurs compositions murales émaillées sur carreaux de lave, profanes ou religieuses. Jean Amblard retourne alors dans son Auvergne familiale et réside majoritairement à Montcheneix. Il profite de cette période, de ce repos, pour prendre le temps de réaliser et donner vie à toutes ses envies : de grandes toiles désirées depuis de plusieurs années, ou encore des compositions murales destinées à honorer quelques commandes amicales. Jean Amblard peindra en outre une nouvelle version de son tableau La carrosse du Berger, la première version ayant été perdue par son destinataire.Son état de santé se dégrade et en 1981 il est à nouveau amputé, de la jambe gauche cette fois-ci. Il s’impose pourtant de toujours rester debout sur ses prothèses. Il est fait un an plus tard commandeur de la Légion d’Honneur à Clermont-Ferrand.L’artiste s’éteint le 18 juin 1989 à Montcheneix des suites d’un cancer du pancréas. Pleinement conscient de cela, L’échappée belle est la dernière toile du peintre, dont le lyrisme évocateur de la mort ne peut qu’interpeller.

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LE DESSIN.

LA LAVE ÉMAILLÉE.

LE CIMENT GRAVÉ.

II La diversité des supports.

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Le dessin.I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 Paveurs de l’entreprise Dubrac (encre de Chine et crayon sur bristol, 65/50cm) Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés.

2"Equipe du convertisseur Bessemer",(50 /73,5 cm, 946) Dessin conservé au Musée d'archéologie et d'histoire locale de Denain (Nord) Photothèque Cg63/ Serge Seguin tous droits réservés.

3 Végétation (herbes et fleurs). ( 64,5 x 50 cm, 1956) Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Le dessin détient une place singulière dans l’œuvre de Jean Amblard. Celle-ci s’explique par sa formation aux arts décoratifs et beaux-arts. Le dessin est aux yeux du peintre la meilleure des manières de traduire ses pensées, il le considère tel un véritable langage, avec sa syntaxe, ses règles grammaticales et phonétiques. Jetant sur le papier les premières esquisses réalisées à la plume, à l’encre de Chine, au crayon ou au fusain, le peintre reproduira encore et encore ses dessins pour trouver le trait le plus juste. Si les dessins évoluent, se colorent, les outils et instruments de travail aussi. Les crayons-feutres font leur apparition à partir de 1970, l’explication de cette nouveauté n’est pas uniquement économique. Ces instruments facilitent la tâche de l’artiste en lui permettant de donner corps à la composition tout en colorant simultanément celle-ci.Le papier-calque sera un outil important pour le peintre qui l’utilise pour étoffer ses toiles par la multiplication de personnages ou d’éléments de décor qu’il facilite. Si certains de ses dessins ont vocation à demeurer dessins et sont alors un moyen d’expression, d’autres sont considérés comme ébauches pour de futurs travaux de gravure. Enfin, et cela révèle un trait de caractère du personnage, Amblard n’hésite pas à réutiliser ses dessins, traduisant un attachement particulier à ceux-ci.

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La lave émaillée.

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

L’Energie (40m² 1975). Pantin, Fédération Nationale de l’Energie, œuvre détruite? Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Les années 60 sont un nouvel élan pour la créativité du peintre. La pratique de la lave émaillée s’inscrit pleinement dans l’idée d’un retour à l’art mural pour ses vertus didactiques. On a vu qu’Amblard s’adonna quelque peu à l’art de la tapisserie, dans un seul but décoratif, but qu’il continua alors par cette nouvelle pratique. Malgré le fait que cette technique présente un coût important, freinant son développement, Jean Amblard dépassa cet inconvénient et ne retint que les qualités des laves émaillées. Un retour à l’artisanat, associé aux facilités de la pratique de l’émail auront raison du choix du peintre et emporteront son enthousiasme. Une surface murale sera peinte tous les deux ans sur 220m² environ. Le point commun des œuvres réside dans les couleurs utilisées, plus flamboyantes que celles de ses toiles. Le peintre s’érige comme maître du feu. Si cette période peut représenter un certain changement dans l’œuvre de l’artiste, elle est aussi un retour définitif dans son pays natal : l’Auvergne. A défaut de réunir à Paris tous les éléments et l’espace nécessaire pour de telles créations, le peintre s’exile au grand air et fait travailler tout un réseau local d’artisans : tailleurs de lave, céramistes, émailleurs etc.

Procédure

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Procédure de la lave émaillée:

1 2 3 4L’esquisse de l’œuvre se fait à l’encre ou au feutre sur papier calque (1/2). Les plaques de lave sont des rectangles de 0,5m² pour une épaisseur de 15mm environ. La mise au carreau consiste à découper l’esquisse en carrés dont chacun correspond à un dessin reproduire sur les carreaux de lave. Celle-ci se fait à l’aide de pochoir ou à main levée (3). Suit ensuite la mise en couleurs. Cette dernière étape est considérée comme la plus difficile et suppose une parfaite connaissance des matériaux, des émaux, des couleurs et de leur réaction à haute température.

5 6 7Après cuisson(4), des retouches peuvent être apportées(5). Enfin des glaçures sont posées. La cuisson est réalisée à très haute température entre 940°C et 1000°C, une fois cuites les plaques sont déposées et assemblées à titre provisoire(6) pour une ultime vérification avant d’être définitivement posées par un artisan-carreleur en leur lieu et place(7).

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Le ciment gravé.

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1et 2 La Forêt d’Ile-de-France (1963). Choisy-le-Roi, groupe scolaire Paul-Langevin Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

3 La libération de Saint-Denis( 1964). Saint-Denis, dépôt de la RATP, place du Général-LeclercPhotothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Cette pratique artistique est intéressante et révélatrice de l’engagement de Jean Amblard, non par les thèmes gravés mais davantage dans la conduite des chantiers, toujours collectifs, appelant amis artistes et maçons. Le 1% artistique sera une chance pour concrétiser ses idées. Le peintre percevra ce procédé comme meilleur vecteur pour satisfaire la mission dont il se sent investi : influencer sinon éduquer la nation par des moyens accessibles à tous. Il lui permettra de traduire les idéaux de cet art mural, populaire, collectif et révolutionnaire qui lui sont si chers.Le ciment gravé est une technique mise au point par Jean Amblard et le frère architecte de Jean Lurçat, André. Elle présente le grand avantage d’être peu chère, rapidement réalisable, pouvant couvrir de grandes surfaces. Une couche de mortier est étendue sur la surface, la gravure se fait directement et rapidement sur lui afin que le mortier ne prenne pas sans elle. Après un temps de séchage important, de l’ordre de 2 à 3 semaines, l’artiste peint les creux avec une peinture brillante qui ressemble une fois sèche à de l’émail. 1000m² de mur furent réalisés entre 1960 et 1965 illustrant l’engouement du peintre pour cette pratique. Cette dernière fut breveté en 1963 ce qui assura une certaine reconnaissance à son procédé.

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DU MURALISME EN GÉNÉRAL À CELUI DE J

EAN

AMBLARD.

L’ŒUVRE POLITIQUE.

LES ŒUVRES RELIGIEUSES.

LA FIGURATION SYMBOLISTE D’UN HU

MANISME COSMIQUE.

III L’œuvre mural.

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Du muralisme en général à celui de Jean Amblard. I Le contexte

historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

Le muralisme ne peut être réduit à la seule technique consistant à peindre sur un support immeuble, vertical. Il n’existe pas un, mais des muralismes. Tous ayant cependant pour point commun de présenter au grand public et en grand format des convictions idéologiques. L’œuvre murale est nécessairement engagée. Ce que l’on entend par muralisme prend naissance au début des années 20 et se propage partout dans le monde, à Mexico d’abord puis aux Etats-Unis. Bien sûr, existaient antérieurement les rupestres de Lascaux, les fresques baroques, mais celles-ci s’inscrivent simplement dans une période socio-historique définie et ne répondent pas aux traits caractéristiques du muralisme. Lequel peut être entendu comme la traduction picturale, l’institutionnalisation d’une protestation organisée, devenue dominante, qui nécessite cependant pour un temps encore d’être légitimée donc affichée.Le caractère public et triomphaliste de conquêtes sociales et succès politiques sont des aspects évocateurs pour Jean Amblard, communiste et résistant qui se retrouvera à merveille dans cette pratique. Toutes ses œuvres ne seront pas aussi politiques. La faiblesse de la commande politique et syndicale n’aura pas raison du peintre, qui continuera de glisser de nombreux idéaux de gauche dans des peintures murales se voulant strictement décoratives. Des écoles, équipements publics seront ainsi pourvus d’œuvres murales innervées d’idées démocratiques et humanistes.

Quelques œuvre du muralisme mexicain pourraient être ajoutées à titre de comparaison,

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L’œuvre mural historique,I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 Les Maquis de France: le salut aux couleurs (premier mur) PhotothèqueCg63/Serge Seguin tous droits réservés

2 Les Maquis de France: maquis forestier (second mur) PhotothèqueCg63/Serge Seguin tous droits réservés

Les Maquis de France constituent l’une des œuvres les plus politiques d’Amblard. Il s’agit d’une commande de l’Etat pour la mairie de Saint-Denis dont la taille est plus qu’importante, 11 toiles-peintes furent nécessaires pour couvrir 148m² de surface. Cette œuvre étonne par son caractère à la fois réaliste et lyrique. Différentes essences d’arbres sont parfaitement reconnaissables : chêne, hêtre, érable. Non désireux d’évoquer la guerre sanglante, le peintre épargne au spectateur la vue du sang et focalise l’œil sur une jeunesse combattante, sur la situation de maquisards embusqués mais protégés par les bois et leur densité. La forêt, meilleur allié des résistants, est représentée telle qu’il est possible de la rencontrer. Un des panneaux, Le grand chêne, qui paraît plus vrai que nature, peut interpeller par son aspect mais existe bel et bien à proximité de Montcheneix. Satisfaite de la collaboration avec le peintre et de son travail, la ville lui commanda une nouvelle œuvre en 1965 tout aussi politique, La libération de Saint-Denis. Cette fois le peintre optera pour la technique d’un ciment gravé notamment en raison de l’emplacement extérieur de l’œuvre. L’authentique libération de la ville par la Résistance y est représentée avec une grande sobriété.

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L’œuvre mural syndicale. I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 La coulée des hauts-fourneaux(1950) Montreuil-sous-Bois, Syndicat National CGT Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

2 Le marteau-pilon (1950-1952) Coll. CGT,Fédération des métallurgistes Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

3 Le four Martin (1950-1952) Coll. CGT,Fédération des métallurgistes Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

4 Honneur et gloire à Ambroise Croizat et Jean-Pierre Timbaud (1952) Coll.CGT, Fédération des métallurgistes Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Jean Amblard reçu commande en 1952 du Syndicat National de la Métallurgie C.G.T de six œuvres sociales destinées au centre de repos de Vouzeron (Cher). Les thématiques sont

identiques : la métallurgie, les sidérurgistes et fondeurs au travail.

Parmi ces œuvres, certaines se signalent par leur qualité documentaire, picturale et réaliste. Il n’est

pas faux de considérer ces toiles comme le chef-d’œuvre du réalisme d’Amblard.

S’opposent dans celles-ci et de manière commune la véracité du trait et le symbolisme des couleurs.

La toile qui est bien souvent bi-chromatique se veut propice à focaliser l’œil du spectateur sur le travail, la difficulté des tâches et leur danger potentiel. La coulée des hauts-fourneaux est une toile remarquable autant par sa taille, 10m²,

que par sa qualité et constitue un bel hommage aux métallos.

La dernière œuvre de la série qui peut se distinguer des précédentes est Honneur et gloire à Ambroise Croizat et Jean-Pierre Timbaud .Croizat est reconnaissable par le port de l’écharpe tricolore ; quant à Timbaud il a trois trous sanguinolents à l’endroit du cœur. Ces deux hommes sont des figures militantes au destin bien différent.

Faire un rappel sur Timbaud et Croizat

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L’œuvre mural partisane.I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 Vue générale de la Fête de l’Huma en 1946,clairière de Reuilly à Vincennes, Frise sur le travail des mineurs peinte par Amblard Laforêt et Taslitzky Coll. part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

2 Etude pour trois mineurs ( gouache sur papier 47/72 cm) Coll.part Photothèque Cg63/ Serge Seguin tous droits réservés

3 Le couple dans l’espace(typon 1966) décor pour un stand de la Fête de l’Huma, clairière de Reuilly à Vincennes, Coll. part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Impossible d’évoquer le muralisme d’Amblard sans s’attarder sur la première en date de ses toiles. Il s’agit d’une œuvre réalisée à six mains pour la « Fête de l’Huma » en 1946 où la part d’Amblard est incontestable. La toile représente mais bien plus, exalte, des mineurs au travail faisant de ceux-ci les stakhanovistes de leur temps. Il semble que le muralisme soit cher au P.C.F puisque plusieurs œuvres de ce type furent visibles lors de tels rassemblements.Une autre toile fut réalisée en 1966 pour la Fête de l’Huma, Le couple dans l’espace et la comparaison des deux est plus qu’intéressante. A la différence de la première qui illustre le talent figuratif-réaliste de Jean Amblard, la seconde est plus lyrique. Pour comprendre celle-ci, il est nécessaire de se situer dans le contexte de l’époque où les Etats-Unis et l’U.R.S.S se livraient une véritable course pour savoir qui se poserait le premier sur la Lune. Fort des rêves que cela supposait, le peintre s’attarda sur la représentation d’une nouvelle dimension, d’une nouvelle ère pour l’humanité. Le sujet de la toile peut étonner lorsque l’on sait l’attachement d’Amblard au réalisme. Ce dernier semble avoir préféré retenir l’humanité dans son entier via la représentation d’un couple uni, plutôt que l’exploit technique de se rendre sur la Lune. Cette œuvre, bien plus symboliste qu’elle ne le laisse entendre, sera en outre réutilisée pour une conférence fédérale du Parti communiste.

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Les œuvres religieuses.

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 Pacem in Terris (13m²,1982) Perpezat, chœur de l’église . Cliché Inventaire Général/ Roger Choplain-Roland Maston tous droits réservés

2 Pacem in Terris,détail:la Vierge à l’enfant. Coll. Part Photothèque Cg63/ Serge Seguin tous droits réservés

Initialement, et ce jusqu’au milieu du XXème siècle, les œuvres religieuses ou l’art sacré sont exclusivement le fait d’artistes catholiques. La création d’œuvre religieuse par le peintre profondément athée s’explique avant tout par une rencontre personnelle et une amitié. Comme l’explique Jean Amblard, il ne peint pas par conviction mais simplement pour la beauté des surfaces qui s’offrent à lui, le guidant à magnifier celles-ci pour révéler le mystère du sacré. L’artiste privilégie pour de telles créations la lave émaillée.Deux œuvres méritent une attention particulière. Pacem in terris, mur de lave émaillée réalisé en 1982 pour la paroisse de Perpezat, est une commande de l’abbé Louis Perrier. Cette œuvre se situe dans le chœur de l’église et consiste en une frise monumentale, une cinquantaine de plaques fut nécessaire pour la réalisation. Le thème phare est la paix sur terre, universelle, si chère à Jean Amblard qui en est un fervent militant. Le nom donné à l’œuvre renvoie au titre de l’encyclique de Jean XXIII adressée en 1963 à l’Eglise, mais plus encore à tous les hommes pour une cohabitation pacifique.

Cette œuvre est intéressante par sa double lecture, à la fois religieuse et universelle. Si l’œuvre interpelle les paroissiens par les éléments bibliques représentés, elle entend aussi parler à tous les hommes par l’universalité qui l’innerve.Au cœur de l’œuvre, une table sur laquelle sont disposés le pain et le vin évoquant explicitement l’Eucharistie. Les personnages se situent de part et d’autre de la table renvoyant eux-mêmes à des personnages sacrés : le Bon Pasteur et la Vierge à l’Enfant. Mais au-delà de ce renvoi, existe la référence plus universelle à l’homme, à la femme, à l’enfant et au peuple. Si les symboles sont forts tous convergent vers une certaine idée de l’homme et de sa nature.

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La seconde œuvre religieuse de Jean Amblard qui mérite que nous nous y attardions s’intitule : Les Quatre Vivants, sur l’autel de l’église de Rochefort-Montagne. De nombreuses observations d’autels furent nécessaires à Jean Amblard avant de pouvoir se décider sur la forme à adopter, les motifs à retenir. Le choix fut finalement fait d’un autel quadrangulaire, un temps pivotant, qui s’inspire des textes primitifs de la Vision d’Ezéchiel et de l’Apocalypse. En effet l’iconographie des Quatre Vivants, animaux hybrides à têtes d’homme et d’animaux, est reprise dans le Tétramorphe. L’homme de saint Matthieu, l’aigle de saint Jean, le taureau de saint Luc et le lion de saint Marc sont représentés sur les quatre coins de l’autel dans des coloris francs et lumineux. Choisir de représenter les profils et non les faces entières sur chacun des coins crée une véritable dynamique, un mouvement renvoyant au texte d’Ezéchiel «  ils allaient là ou l’esprit les poussait, ils ne se retournaient pas en marchant ».Une fois encore le peintre permet à son œuvre d’avoir une double lecture.Parmi les autres réalisations religieuses de Jean Amblard l’on peut citer le Christ accueillant composé pour le tympan de la porte de l’église de Verzenay en Champagne

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La figuration symboliste d’un humanisme cosmique.I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

Le cycle de la vie, tombe de la famille Amblard (1978-1979) Saint-Martin-de-Tours, cimetière. Phtothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Quel titre alambiqué pour évoquer l’humanisme très ouvert sur le cosmos revenant souvent sous le pinceau du peintre par une multitude de symboles. La spiritualité présente dans certaines œuvres de Jean Amblard s’illustre d’abord dans L’ombre et la Lumière. Cette œuvre déjà rencontrée est divisée en deux parties bien distinctes. A gauche une femme brune symbolisant le Jour et le Soleil, à son opposé une femme blonde évoquant la Nuit et la Terre, toutes deux inscrites dans des fonds contrastants, réunis par un cadre végétalisant. Au centre de l’œuvre, une cage dont s’échappe une colombe à la fois symbole de paix mais aussi politiquement connoté pour l’opposition des blocs communistes et capitalistes.

Le tombeau de la famille Amblard à Saint-Martin-de-Tours constitue une autre représentation cosmique et notamment celle du passage et de la mort. Cette vision est rendue compréhensible par la présence d’une éclipse succédant au flamboiement d’un astre et d’une planète superposés, astre de la jeunesse et terre de la plénitude. Là encore la végétation est symbolique : la gentiane jaune et le lys martagon évoquent la renaissance.Parmi les autres symboles présents dans les œuvres du peintre certains sont récurrents : les oiseaux pour évoquer le temps et le roulement des saisons, la vigne pour la vie, la terre pour la nature bienfaitrice.

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LE TRAVAIL D’ILLUSTRATION,

L’ŒUVRE DE CHEVALET,

L’ŒUVRE ETHNOGRAPHIQUE,

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique,.

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Le travail d’illustration.

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 Affiche pour la Quinzaine rurale de l’Union Jeunesse Rurale de France, décembre 1954 (39,7/60 cm) Coll.part PhotothèqueCg63/ Serge Seguin tous droits réservés

2 Couverture de la brochure Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

3Illustration pour la couverture du livre "Jacquou le Croquant" d'Eugène Le Roy, publié dans Femmes Françaises. Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Jean Amblard a aussi été illustrateur, il fut un des artistes attitrés des maisons d’édition du Parti communiste ou de celles qui s’en rapprochaient. L’on dénombre une quinzaine de livres ou fascicules illustrés par le peintre entre 1948 et 1964. Si Amblard prêta son pinceau pour illustrer L’Education sentimentale, histoire d’un jeune homme de Flaubert et Jacquou le croquant d’Eugène Leroy, des classiques de la littérature, il illustrera d’autres ouvrages dits réalistes-socialistes: Nous nous aimerons demain d’André Stil, Sveda de Gueurgu Karaslavov. Ces deux auteurs sont communistes, très impliqués dans le Parti.En outre les illustrations d’Amblard serviront à magnifier de grands camarades tels R. Losserand, militant actif à l’origine de la résistance armée communiste dans la région parisienne, A. Dallidet métallo héros de la résistance, responsable de la réorganisation du PCF clandestin en 1940-42, G. Môquet,

jeune militant actif des jeunesses communistes clandestines. Ces trois hommes

connaitront le même destin, ils seront fusillés par les hitlériens.Enfin par d’autres illustrations, le peintre apporter son soutien à des mouvements de grèves. Relatée par Jean Noaro, La grève de Bure est une étude sur la situation dans cette mine de fer au début des années 1950. La grève héroïque des mineurs de Roger Collewaert retrace le grand mouvement qui a soulevé le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais en mai-juin 1941 lorsque 80% des effectifs défient l’autorité militaire allemande. Les mineurs obtiennent une victoire avec l’augmentation des salaires et l’amélioration du ravitaillement. Mais à quel prix : plus de 1 400 furent arrêtés, fusillés, décapités à la guillotine, morts sous la torture dans les prisons, ou expédiés vers les camps de concentration

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Des paysages aux végétaux. Dans la centaine de tableaux restants du peintre, un constat s’impose : la peinture à huile domine avant d’être fortement concurrencée en 1970 par l’acrylique. La taille des toiles avoisine majoritairement le mètre-carré; toutes n’ont pas été achevées, certaines ayant été abandonnées. Si le point commun de ses œuvres réside dans leur caractère figuratif et réaliste, le contenu de celle-ci varie énormément.Pour aborder la pratique du chevalet, commençons par les paysages et végétaux qui constituent une part majeure des thèmes abordés par le peintre, notamment les paysages de chez lui : chaîne des Dômes, Roche Tuilière et massif du Sancy, traduisant l’attachement du peintre à son milieu. Ces paysages sont tous déserts, presque sauvages, sortes d’odes à la nature. Aux premiers tableaux peints vers l’âge de 15 ans, assez vaporeux et romantiques, aux couleurs plutôt chaudes, s’opposent ceux plus récents d’un réalisme incontestable aux couleurs plus froides. Les plantes comme les lieux se révèlent toujours très identifiables : en témoignent La Gentiane et le Lys Martagon. Enfin, les paysages urbains sont rares mais non absents chez notre peintre : par exemple Bords de Seine à Asnières et Paysage urbain avec pont.

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 Paysages avec arbres et cours d’eau (1926) Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

2 La Roche Tuilière en automne (85/104cm) Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

3 Lys Martagon (66/73cm 1934) Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Page 29: Jean amblard test2

Les portraits et les nus. I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1Enfant endormi (41/33cm 1930) Coll.part Photothèque Cg63/ Serge Seguin tous droits réservés

2 Le Grand Nu (224/201cm) Coll. part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

3 Portrait d’Ernestine Amblard, mère du peintre, cousant (33/46 cm 1928) Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Les portraits et les nus ne constituent pas la majeure partie de l’œuvre de J.Amblard. Ils sont tous très différents, certains moins réussis quand d’autres le sont à merveille : L’enfant endormi ou Le portrait d’Ernestine Amblard, mère du peintre, cousant en sont de parfaits exemples. Si le premier pourra rappeler quelque putto de Botticelli et semble un exercice d’école, le second tableau traduit bel et bien la maturité et la finesse d’observation du peintre ; Amblard peint le portrait d’une femme, épouse d’ouvrier modeste et courageuse aux mains brillantes : celles-ci sont particulièrement réussies, le tout produisant un document ethnographique rare sur les gestes de la couture ( soulignons encore que la peinture fut réalisée lorsque le peintre avait dix-sept ans, l’exploit n’en est que plus impressionnant).La peinture de nus par Amblard traduit à la fois un intérêt, un goût marqué pour la femme – surtout lorsque de corps très mince -, en même temps qu’il manifeste une certaine pudeur en évitant de figurer pudiquement le plus intime. Malgré cette retenue, le peintre sera hanté sa carrière durant, par un seul et même « grand nu », sorte d’idéal indéfiniment poursuivi, jamais atteint. Il produisit une multitude de dessins et peintures préparatoires auxquels Nicole servit souvent de modèle.

Page 30: Jean amblard test2

Les œuvres symbolistes. I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographique.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1La carrosse du berger (335/220cm) Coll.part Photothèque Cg63/ Serge Seguin tous droits réservés

2 Guernica (116/89 cm 1937) Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

La préférence raisonnée d’Amblard pour le réalisme n’écarte pas un attrait spontané pour le symbolisme, qu’il traduira souvent par une forme réaliste au service d’un contenu idéalisé. Clairement établie dans son œuvre mural, cette manière de procéder se vérifie dans plusieurs de ses toiles. Pour preuve du caché dans le visible, Guernica : cette toile réaliste ne l’est pas entièrement, la statue de paix décapitée contrarie cette première impression. La carrosse du berger est une immense toile peinte deux fois : une première pour le C.C.A.S de la station de Super-Besse (Puy-de-Dôme) en 1976, une seconde conservée par le peintre. Réaliste au premier coup d’œil, l’œuvre ne l’est pas. On peut d’ailleurs considérer qu’elle représente la toile la plus symboliste du peintre : en témoigne le bovin de race salers dont la forme et la posture laissent dubitatif. La carrosse curieusement inquiétante parce qu’ouverte, étonne : le berger, sa tenue et ses objets personnels diffèrent du reste de la toile par leur réalisme ethnographique.

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Le terrain agro-pastoral.

I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 Veillée à Rochefort-Montagne Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

2 Jean Jallat semant à Montcheneix( crayon sur calque ) Coll.part PhotothèqueCg63/ Serge Seguin tous droits réservés

3 Paysage rural entre Dômes et Dores Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Par son œuvre ethnographique, Amblard se veut encore plus réaliste qu’il ne l’est déjà. Descriptif à outrance, il peint les lieux avec une grande précision ; la véridicité de l’image en est alors saisissante, allant jusqu’à faire sentir l’usure du plancher, le noircissement des murs et du plafond en certains de ses dessins ; c’est comme s’il photographiait les lieux. Ces travaux ethnographiques lui furent commandés pendant la guerre par G.-H. Rivière, fondateur du musée des A.T.P. L’essentiel de l’œuvre ethnographique est dessiné même si quelques tableaux viennent le compléter. Le dessin a pour principal avantage de ne nécessiter que carnet et crayon, facilitant une exécution qui permet de traduire immédiatement les faits, gestes et actions observés. L’artiste connaissait fort bien le milieu rural entre Dômes et Dores, dont il dresse en 1943 un tableau ethnographique très complet, en quelques dizaines de dessins : habitat, mobilier, matériel de travail, bêtes, costumes et gestes techniques ; nul détail n’échappe à son crayon extrêmement précis. Fin ethnographe très fidèle à son terrain, Amblard a relevé non ce qu’il voyait mais ce qu’il fallait voir pour conserver l’essence de la culture paysanne locale.

Page 32: Jean amblard test2

Le terrain urbain et industriel. I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 Trois sidérurgistes à côté d’un four électrique Martin(encre de Chine sur bristol, 65/50cm, 1947) Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

2 Bidonville à Gennevilliers, vieux chemin d’Argenteuil (1956) Coll. Ville Gennevilliers tous droits réservés

3"Pont transbordeur de l'entreprise CAIL" Encre de Chine sur carte à gratter (64 x 50 cm) Coll. part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

Le nombre de toiles ruralistes montre la préférence du peintre pour son univers paysan originel. Néanmoins il s’intéressa un temps à celui urbain et peignit à cet effet quelques toiles qui le démontrent : Bidonville à Gennevilliers, Vieux chemin d’Argenteuil, Vue de la fenêtre à Asnières. L’atmosphère des lieux de sa jeunesse y est parfaitement rendue.Amblard en bon ethnographe donnera toute la mesure de son talent en dessinant le monde industriel des mines de charbon et des aciéries de Denain, ainsi que des mines de fer de Bure. Les mineurs deviennent pour un temps le sujet privilégié du peintre ; Amblard n’aura de cesse de les peindre au travail, de les figurer, eux et leurs épouses trieuses de charbon sur leurs lieux de labeur –corons galeries, terrils-, et la dureté de leurs tâches. Le réalisme qui en ressort ne peut qu’interpeller. Au-delà des mineurs, les « métallos » : fondeurs et sidérurgistes feront aussi l’objet de l’attention du peintre qui, une fois encore, s’appliquera à les représenter au travail .Certains de ces derniers dessins ethnographiques lui serviront de modèles lorsqu’il entreprendra de réaliser une de ses plus grandes œuvres murales : La coulée des hauts fourneaux.

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Le terrain guerrier. I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1Croquis pour la série Bataille de Belgique en 1940,batterie de Jean Amblard (1940) Coll. part PhotothèqueCg63/Serge Seguin tous droits réservés

2 Soldats morts (64 x 59,5 cm), Coll.part PhotothèqueCg63 /Serge Seguin tous droits réservés

3 :Départ pour le front. (38,7 x 48 cm )Coll.part PhotothèqueCg63 / Serge Seguin tous droits réservés

Amblard était un pacifiste, néanmoins convaincu de la nécessité de prendre les armes pour combattre le fascisme. La Seconde Guerre mondiale ne fut pas toujours sujet de dessins ethnographiques réalisés sur le champ comme les précédents : la plus part sont plutôt le fruit de ses souvenirs de combattant. La précision de ceux-ci est flagrante puisque les détails ne manquent pas et la véracité des scènes n’est plus à démontrer. Volontairement épargné au spectateur, le sang n’est visible qu’en l’une de ses toiles : Autoportrait blessé au combat. Aux œuvres représentant les soldats au combat, s’opposent celles traduisant la vie quotidienne au front : Sur la ligne Maginot illustre bien le temps suspendu de la « drôle de guerre » : une sentinelle près d’un poêle est représentée regardant une photo de l’être aimé, plutôt que préoccupée par « la ligne bleue des Vosges » devinée dans l’entrebâillement de la porte blindée.Enfin et à l’occasion, le peintre n’évite pas l’horreur de la guerre, en figurant des soldats allemands tués au combat ; ou encore, en tant que militant et humaniste engagé, il dénoncera dans une de ses toiles les exactions commises par les nazis : l’exécution d’un prisonnier subsaharien, considéré par ceux-ci comme un « sous-homme ». La réalité, et toujours la réalité si dure soit elle : la guerre par exemple est offerte au spectateur guère ménagé par Amblard.

Page 34: Jean amblard test2

V Nicole de Ricou et son œuvre . I Le contexte historique, culturel et artistique.

II La diversité des supports iconographiques.

III L’œuvre mural.

IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.

V Nicole de Ricou. VI Pour aller plus loin.

1 Nicole de Ricou et Jean Amblard, assis dehors et dessinant (40,5/33,5cm,1982) Coll.part J,Vitiello tous droits réservés

2 Etude d’oiseau (29,5/21cm)Coll.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

3Végéteaux,feuilles et herbe (21/27cm)Coll.part PhotothèqueCg63/ Serge Seguin tous droits réservés

Nicole de Ricou, ancienne élève des Beaux-Arts, épouse Jean Amblard en 1949, ils auront deux filles : Marie, née en 1949, Hélène, née en 1954. . Outre le fait d’avoir été la femme de Jean Amblard, Nicole fut aussi sa muse pour certains tableaux, pensons au Grand nu, mais elle fut surtout une artiste à part entière. Dessinatrice et peintre à l’image de son mari, l’on peut s’amuser et s’étonner de la proximité de certaines de leurs toiles et plus encore des difficultés d’attribuer telle toile avec certitude à l’un ou l’autre. Une influence mutuelle s’exerça peut-être du fait qu’ils œuvraient souvent côte à côte. D’un travail bien moins fourni quantitativement parlant, nombre de ses dessins ressortent du lot et attestent de l’excellente dessinatrice qu’elle est, principalement de végétaux ou d’animaux. Elle excella dans la pratique du crayon bien plus que dans celle du pastel qu’elle ne chérissait guère. Tranchant avec le réalisme de son mari, le coup de crayon de Nicole se veut plus flou, plus « impressionniste ». Enfin les portraits sont un domaine dans lequel elle est capable de s’illustrer, en atteste celui de Jean Amblard, qui au-delà du réalisme formel témoigne de l’air et de la personnalité de celui-ci.

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Portrait de Jean Amblard (huile sur toile 67/56cm) Nicole de RicouColl.part Photothèque Cg63/Serge Seguin tous droits réservés

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VI Pour aller plus loin.Documents sonores: témoignage de Monsieur et Madame Orlat, de Pierre Bonnet.

Les thématiques reliées à Jean Amblard http://www.communisme-bolchevisme.net/realisme_socialiste.htmhttp://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2003-1-page-363.htmhttp://www.lescommunistes.org/spip.php?rubrique116http://www.culture.gouv.fr/culture/dap/dap/unpourcent/?pg=accueil

Pour en savoir davantage sur le peintre un catalogue est disponible. Pour le commander s’adresser au Conseil général du Puy-de-Dôme.

http://www.puydedome.com/Patrimoine_Ethnologie/Archive_des_expos/Jean_Amblard-_58211_92381_95833.html?1=1

Sur les pas de Jean Amblard: 4 itinéraires automobiles et pédestres pour découvrir les paysages qui l’ont inspiré.

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