Termes de référence de l'évaluation externe

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Initiative francophone pour la formation à distance des maitres Evaluation externe de la phase expérimentale à Madagascar Mars 2013

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Initiative francophone pour la formation à distance des maitres

Evaluation externe de la phase expérimentale à Madagascar

Mars 2013

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1. Eléments de contexte

1.1. Données générales sur Madagascar

Géographie1

Madagascar est un pays insulaire à l’est de l’Afrique dans la zone Océan indien. Considéré comme la 5ème île du monde par sa superficie (592 000 km²), Madagascar est séparé du continent africain par le canal du Mozambique.

L’île s’étire sur 1580 km du nord au sud et 500 km dans le sens est-ouest. Elle a pour voisines les Comores (300 km au nord-ouest), la Réunion (800 km à l’est), puis Maurice (à l’est) et les Seychelles (au nord-est).

Démographie

La population malgache est estimée à 21 929 5182 individus en 2012. Selon la même source, cette population est en très forte croissance avec un taux annuel moyen de croissance de 2,8% entre 2010 et 2015.

La population est majoritairement jeune et près de la moitié (48,5%) ont moins de 15 ans.

Le pays est peu urbanisé puisque 78% de la population vit en milieu rural ; contre 22% seulement en milieu urbain. Près de 49% de la population vit dans les zones enclavées étant donné la faible étendue et la précarité du réseau national routier, surtout en période de pluie, malgré d’importants projets routiers engagés, mais interrompus avec la crise politique de 2009.

Développement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)

La figure suivante montre la proportion pour 100 habitants ayant accès aux services TIC :

Figure  1  :  Pourcentage  d’accès  aux  services  de  télécommunication

Source : ITU, Key 2000-2011 country data, janvier 2013

                                                                                                                         1  http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-­‐zones-­‐geo/madagascar/presentation-­‐de-­‐madagascar/article/geographie-­‐et-­‐histoire-­‐8716    2  «  Jeunes  et  compétences  :  L’Education  au  travail  »  Rapport  mondial  de  suivi  de  l’EPT  2012,  Editions  UNESCO,  2012  

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Téléphonie  fixe   Téléphonie  mobile   Service  internet  

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D’importantes décisions politiques prise par l’Etat malagasy ont contribué au développement rapide des TIC au cours de la dernière décennie :

• les investissements stratégiques importants dans les infrastructures numériques (réseau international en fibre optique, dorsale nationale, rénovation des infrastructures, etc.) ;

• les mesures fiscales incitatives (réduction de droits et/ou détaxation temporaire) à l’importation des matériels TIC et informatiques ;

• l’ouverture de lignes aériennes directes avec les pays asiatiques (Chine, Thaïlande, etc.) ayant permis de développer le commerce et l’importation de matériels bon marché (téléphone, ordinateurs, etc.) tout en bénéficiant des dernières technologies.

La téléphonie mobile a connu un essor particulièrement important alors que l’accès à internet, malgré une croissance sensible entre 2007-2008, reste limité (inférieur à 2%). Le téléphone portable fait désormais partie de la vie quotidienne des malgaches puisque les derniers chiffres de l’ITU affichent un taux d’accès de 40,65% en 2011, en constante progression depuis 10 ans.

Par ailleurs, les opérateurs de téléphonie mobile rivalisent de créativité pour offrir des produits innovants aux 7.711.721 abonnés servis sur le territoire (dont une grande partie à faible revenu) ; et pour réduire l’isolement d’une large portion de la population.

Langues officielles

La Constitution de la 4ème République3 dans son Article 4 retient le malagasy et le français comme langues officielles. Votée en novembre 2010, cette nouvelle Constitution a notamment retiré l’anglais en tant que troisième langue officielle.

Selon les statistiques de l’Observatoire de la langue française4 en 2010, Madagascar compte environ 4.029.000 locuteurs en français (soit environ 18% de la population totale).

1.2. Organisation du système éducatif – enseignement primaire

La Constitution de la République de Madagascar affirme son engagement pour la réalisation des objectifs de l’Education pour Tous en :

- Mettant en exergue dans son préambule sa participation volontariste dans le concert des nations, et faisant siennes, notamment La Charte internationale des Droits de l’Homme et les Conventions relatives aux droits de l’enfant, aux droits de la femme, à la protection de l’environnement, aux droits sociaux, économiques, politiques, civils et culturels ;

- Renforçant cet engagement dans ses articles 22, 23, 25 :

Article 22 – L’Etat s’engage à prendre les mesures nécessaires en vue d’assurer le développement intellectuel de tout individu sans autre limitation que les aptitudes de chacun.

Article 23 – Tout enfant a droit à l’instruction et à l’éducation sous la responsabilité des parents dans le respect de leur liberté de choix.

Article 25 – L’Etat reconnaît le droit à l’enseignement privé et garantit la liberté d’enseigner sous réserve des conditions d’hygiène, de moralité et de capacité fixées par la loi.2

                                                                                                                         3  Depuis  novembre  2010  4  http://www.francophonie.org/IMG/pdf/_1_millions.pdf  

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1.2.1. Politique sectorielle

Madagascar a connu une succession de plans sectoriels de l’éducation durant la dernière décennie. Le Plan de réforme et de développement du système éducatif élaboré en 2003 fait place au Plan Education Pour Tous (EPT) en 2005. Ce dernier est ensuite révisé en 2008 pour répondre aux Défis de l’éducation assignés par le Madagascar Action Plan 2007-2012 en donnant la priorité à l’enseignement primaire universel compte tenu de la faible performance du système éducatif qui reste particulièrement faible à ce niveau d’études. Ses objectifs étaient la fréquentation de l’école primaire (premier cycle fondamental) par tous les enfants, garçons et filles, ainsi que l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la gestion du système éducatif.

En définitive, ces différents Plans sectoriels poursuivent la réalisation des objectifs de l’Education Pour Tous définis au Forum Mondial sur l’éducation qui s’est tenu à Dakar en l’an 2000.

Cependant, à trois ans seulement du terme fixé pour la réalisation de ces objectifs (horizon 2015), force est de constater que Madagascar n’est pas en bonne voie pour tenir ses engagements. De plus, depuis l’éclatement de la crise politique en 2009, le pays a sérieusement hypothéqué ses chances de les atteindre, nécessitant actuellement la revue du plan EPT, désormais appelé PIE ou Plan Intérimaire de l’Education 2013-2015.

Sans cadre structurant ces 3 dernières années, le Ministère de l’Education Nationale, dans sa lettre N°2012/051/MEN s’est engagé dans la préparation de ce Plan de l’éducation dit « intérimaire » et couvrant la période 2013-2015. « La nature intérimaire du PIE s’explique par la présence d’un gouvernement de transition qui ne peut s’engager dans une politique sectorielle à long terme »5.

Tableau  1  :  Trois  axes  stratégiques  du  PIE  

Axes stratégiques Objectif

Axe1 – Extension des capacités d’accueil et de la rétention scolaire

Développer les capacités d’accueil et d’encadrement des élèves, promouvoir leur rétention et initier formellement des mécanismes d’insertion ou de réinsertion des exclus du système

Axe 2 – Amélioration de la qualité de l'enseignement

Promouvoir la qualité des enseignements par l’amélioration des conditions d’apprentissage et le développement de la formation, de la motivation et de l’encadrement pédagogique des enseignants.

Axe 3 – Renforcement Institutionnel

Renforcer les capacités institutionnelles de planification, de gestion et de communication de l’ensemble du Ministère, du niveau central aux différents niveaux déconcentrés et décentralisés en vue d’améliorer la gouvernance et d'asseoir la notion de redevabilité au sein du système.

Source : MEN, Plan intérimaire pour l’éducation 2013-2015

1.2.2. Organisation administrative de l’enseignement fondamental6

Le Ministère de l’Education Nationale (MEN) est en même temps le maitre d’ouvrage et le maitre d’œuvre de la politique générale de l’Etat en matière d’éducation. A travers ses différents directions et organismes rattachés et/ou déconcentrés, il est notamment chargé :

- d’assurer une éducation de base pour tous les Malgaches (Education pour Tous), de satisfaire les besoins en main d’œuvre qualifiée des secteurs de production, à court, à moyen, et à long terme ;

- d’anticiper et accompagner le développement économique, social et culturel de Madagascar ;

- de diffuser des savoirs par tous les moyens vers les différentes couches de la population malgache en vue de résoudre leurs problèmes pratiques dans le sens du progrès.

- d’assurer un meilleur environnement pour toutes les études.

                                                                                                                         5  Plan  Intérimaire  pour  l’Education  2013-­‐2015  6  Ministère  de  l’éducation  nationale.  Rapport  national  sur  le  développement  de  l’éducation  à  Madagascar.  Présenté  à  la  48è  session  de  la  Conférence  internationale  de  l’éducation,  Genève,  2008  

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Figure  2  :  Organigramme  du  Ministère  de  l’Education  Nationale  

 

CISCO : Circonscription scolaire DAAF : Direction des Affaires Administratives et Financières DCI : Direction des Curricula et des Intrants DEF : Direction de l’Education Fondamentale DEIPEF : Direction de l’Encadrement et de l’Inspection Pédagogique de l’Education Fondamentale DEIPES : Direction de l’Encadrement et de l’Inspection Pédagogique de l’Enseignement Secondaire DEPA : Direction de l’Education Préscolaire et de l’Alphabétisation DERP : Direction de l’Etude et de la Recherche Pédagogique DES : Direction de l’Enseignement Secondaire DFM : Direction de la Formation de Masse DPE : Direction de la Planification de l’Education DPFI : Direction du Patrimoine Foncier et des Infrastructures DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale DRH : Direction des Ressources Humaines DTIC : Direction des Technologies de l’Information et de la Communication ORG RAT : Organismes sous tutelle et rattachés PRMP : Personnes Responsables des Marchés Publics  

Source : MEN, 2012

Plus particulièrement, trois objectifs fondamentaux sont assignés à l’éducation primaire :

- l’acquisition par les enfants de compétences linguistiques ; - l’acquisition par les enfants de connaissances et de fondements théoriques, et de

compétences en mathématiques et en science sociale ; - le développement du goût d’apprendre.

Le MEN, à travers ses deux directions centrales, est compétent pour l'enseignement scolaire, qui comprend :

- l'enseignement préélémentaire ou préscolaire, - l'enseignement élémentaire et moyen (école primaire), - l'enseignement secondaire (collège et lycée).

Au niveau déconcentré, le MEN est représenté par sa direction régionale, subdivisée en Circonscriptions scolaires et en Zones Administratives et Pédagogiques.

Le MEN définit et délivre les diplômes nationaux correspondant à ces niveaux d’études7.

                                                                                                                         7  Sauf  pour  le  baccalauréat  du  lycée,  délivré  par  le  Ministère  de  l’Enseignement  Supérieur.  

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1.2.3. Organisation de la scolarité dans l’enseignement primaire public8

a. Structure du système éducatif

La loi 2008/011 du 17 juillet 2008 définit l’orientation générale du système d’éducation, d’enseignement et de formation à Madagascar. Dans son Article 41, ce texte prévoit de substituer l’ancienne structure de l’enseignement fondamental et secondaire de (5+4+3) par la nouvelle structure de (7+3+2). La durée des études devait être subdivisée en une éducation fondamentale d’une durée de 10 ans et un enseignement secondaire de 2 ans.

Cette réforme a été toutefois interrompue par la crise politique qui a éclaté en 2009. D’abord mise en œuvre à titre d’expérimentation, elle s’est limitée depuis lors à 20 CISCO « Réforme ».

Avec cette suspension de la réforme, l’enseignement général à Madagascar garde dans sa globalité une structure en quatre cycles comprenant :

- l’éducation préscolaire, - l’éducation fondamentale subdivisée en 1er cycle (niveau primaire de 5 ans) et 2nd cycle

(niveau collège de 4 ans), - l’enseignement secondaire (niveau lycée de 3 ans), - l’enseignement supérieur (niveau universitaire en transition vers le LMD).

Figure  3  :  Madagascar  :  structure  du  système  de  l’enseignement  général  (2007)

Source : MEN, Rapport national sur le développement de l’éducation à Madagascar. Présenté à la 48è session de la Conférence internationale de l’éducation, Genève, 2008

L’enseignement primaire est étalé sur cinq ans d’études. Il est officiellement obligatoire à partir de l’âge de 6 ans. La fin des études primaires est sanctionnée par le Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE).

                                                                                                                         8  Ministère  de  l’éducation  nationale.  Rapport  national  sur  le  développement  de  l’éducation  à  Madagascar.  Présenté  à  la  48è  session  de  la  Conférence  internationale  de  l’éducation,  Genève,  2008  

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Les 5 années sont réparties en classes de :

- CP1 ou Cours Préparatoire 1ère année ou 11ème - CP2 ou Cours Préparatoire 2ème année ou 10ème - CE ou Cours Elémentaire ou 9ème - CM1 ou Cours Moyen 1ère année ou 8ème - CM2 ou Cours Moyen 2ème année ou 7ème

b. Programmes scolaires9

Plusieurs réformes pédagogiques ont été expérimentées mais n’ont pas été appliquées de manière uniforme au niveau national. Les écoles malgaches appliquent aujourd’hui une pédagogie à multiples vitesses puisque, dans la pratique, plusieurs approches curriculaires coexistent actuellement dans le primaire.

Tableau  2  :  Historique  des  réformes  pédagogiques  depuis  1995  

1995-2003 2003-2008 A partir de 2008

Approches 20 CISCO Réformes PPO APC APS Autres CISCO PPO APC

Programmes d’études (PE)

20 CISCO Réformes PE en 1995 PE en 2008 Autres CISCO PE en 1995

Guides pédagogiques

20 CISCO Réformes Livret PE PPO Guide APC Livret PE APS

Autres CISCO Livret PE PPO Guide APC

Manuels scolaires

20 CISCO Réformes Série Vola et nouveaux manuels Cahiers de situations Livre (boky) et

fascicules Cahiers d’intégrations

Autres CISCO Série Vola et nouveaux manuels Cahiers de situations Cahiers d’intégrations

Source : MEN, Plan intérimaire pour l’Education 2013-2015

Quant au programme d’études, malgré les réformes successives et l’identification de nouveaux thèmes prioritaires pour l’éducation10, les mêmes disciplines ont été reprises, avec les mêmes contenus académiques. Avec l’introduction des nouvelles approches curriculaires, le programme en vigueur n’a fait l’objet que d’une réécriture des programmes des années 1990.

c. Langue d’enseignement

L’enseignement est généralement dispensé en malagasy dans les deux premières années d’études. Durant ces deux premières années du primaire, le français est enseigné comme discipline en tant que langue étrangère. A partir de la troisième année (classe de neuvième), le calcul, la géographie et les connaissances usuelles sont également dispensés en français.

La réforme 2008 a cependant opérée une reconsidération de la place de la langue française dans l’enseignement. Le malagasy est utilisé comme langue d’enseignement jusqu’en 5ème année du primaire (niveau CM2) pour assurer que tous les enfants puissent développer leurs compétences dans tous les domaines. Le français reste enseigné comme discipline dès la 1ère année du primaire (niveau CP1) mais ne devient langue d'enseignement qu’en 6ème et 7ème années (rallongement du cycle primaire dans le cadre de la réforme 2008) pour les mathématiques, les sciences et la technologie.

d. Organisation des classes

Le temps moyen prescrit au primaire est de 960 heures annuel dans un régime à temps plein.

                                                                                                                         9  MEN,  Plan  intérimaire  pour  l’Education  2013-­‐2015,    10  Exemples  :  éducation  environnementale,  éducation  à  la  prévention  de  maladies  sexuellement  transmissibles,  éducation  en  matière  d’hygiène,  démocratie  et  éducation  civique  

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Dans la pratique, à cause notamment du sous-effectif du personnel enseignant ou du manque de salles de classe, trois types d’organisation coexistent :

- le régime à horaires réduits appliqué par les écoles à classes multigrades, - le régime dit à mi-temps, où la même salle de classe accueille deux groupes d’élèves

conduits par deux enseignants travaillant l’un le matin et l’autre l’après-midi avec alternance par semaine,

- le régime à plein temps.

1.2.4. Données quantitatives et qualitatives sur l’enseignement primaire

a. Accès à l’éducation et achèvement du cycle fondamental

En 2011, Madagascar enregistre 3 539 331 élèves inscrits dans les écoles primaires publiques (EPP) soit 82,2% du total des inscriptions au niveau primaire (contre 17,8% pour le secteur privé).

Tableau  3  :  Les  effectifs  du  primaire  selon  le  secteur,  de  2001  à  2012  (en  milliers)

Secteur

d’enseignement 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06 2006-07 2007-08 2008-09 2009-10 2010-11

Primaire (EF1) 2 409 2 856 3 366 3 597 3 699 3 837 4 020 4 377 4 329 4 305 - Public 1 893 2 274 2 716 2 916 2 983 3 105 3 263 3 595 3 552 3 539 - Privé 516 582 650 681 716 733 757 782 777 766

Part du privé 21,4% 20,4% 19,3% 18,9% 19,3% 19,1% 18,8% 17,9% 18,0% 17,8% Source : MEN, Direction de la Planification

En 10 ans, le nombre d’inscription en primaire (surtout dans le secteur public) a connu une croissance continue avec un taux brut de scolarisation (TBS)11 passant de 107% à 147% (gagnant 40 points entre 2001 et 2011). Cette croissance montre une très forte demande en éducation favorisée par l’augmentation de la capacité d’accueil (investissements en infrastructures scolaires, recrutement d’enseignants) et les mesures incitatives (dotation des élèves en kits scolaires, subvention des enseignants communautaires, suppression des frais de scolarité ou cantines scolaires) ; permettant par la même occasion l’absorption progressive des entrées tardives à l’école primaire.

Figure  4  :  Evolution  des  Taux  Bruts  de  Scolarisation  2001-­‐2011

Source : MEN, Plan intérimaire pour l’Education 2013-2015

                                                                                                                         11  Le  taux  brut  de  scolarisation  correspond  au  total  des  inscriptions  dans  un  niveau  spécifique  d’éducation,  sans  distinction  d’âge,  exprimé  en  pourcentage  de  la  population  officiellement  scolarisable  au  même  niveau  pour  une  année  scolaire  donnée.  

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Paradoxalement, les taux d’achèvement sont peu élevés (40 % au primaire), principalement parmi les enfants issus des familles les plus pauvres et des zones rurales. Selon le Rapport mondial de suivi de l’éducation pour tous de l’UNESCO en 2012, « à Madagascar (…), les enfants pourraient avoir des chances égales d’entrer à l’école indépendamment de la situation de fortune. Mais les enfants des ménages plus riches ont une probabilité d’environ 30 % supérieure d’arriver jusqu’à la dernière année d’études ».

De plus, il est constaté que la crise politique qui perdure depuis 2009 a durement touché l’éducation puisque le pays enregistre en 3 ans un ralentissement (voire une déperdition) du nombre d’inscrits et une perte de 9 points du TBS. Par ailleurs, le taux d’abandon dans le primaire a augmenté de 5 points par rapport à 2007-08 pour se fixer à 18,7%12.

Si le secteur public est plus accessible aux plus pauvres, il est devenu trop cher depuis la crise de 2009. Le budget de l’Etat a diminué, ainsi que les aides extérieures. Les familles doivent ainsi contribuer aux dépenses de l’école et prendre en charge 19% des frais liés à l’éducation. Les problèmes financiers ont ainsi contribué à la baisse de la demande en éducation et à la déscolarisation.

b. Qualité de l’éducation

Les indicateurs de qualité de l’éducation obtenus à travers les études du Programme d’analyse des systèmes éducatifs des pays de la ConfeMen (PASEC) montrent de sérieuses déperditions des acquis des élèves à la fin primaire entre 1997 et 2012.

Tableau  4  :  Evolution  aux  tests  PASEC  (scores  sur  100)

PASEC 1997-8 PASEC 2004-5 MEN 2011-1213 Français 42,6 31,4 26,8

Mathématiques 59,1 51,3 40 Malagasy 50,0 43,5

Source : Enquêtes diagnostiques PASEC 1998, 2005 et MEN 2012.

Les résultats indiquent notamment une maîtrise insuffisante de la langue française, avec une forte baisse depuis 2005, inquiétante dans la mesure où, en tant que langue d’apprentissage, elle freine l’accès aux autres apprentissages scolaires14.

Selon le MEN, « La faiblesse des acquis scolaires, et leur détérioration depuis 2005 s’expliquent par différents facteurs, y compris un environnement physique sous optimal, un temps d’apprentissage insuffisant, mais surtout une faible qualité du corps enseignants et une stratégie pédagogique confuse, à court de moyens ».

Les constats suivants peuvent être soulignés dans le PIE 2013-15 :

- Malgré une amélioration du ratio élèves/salles avec les investissements en infrastructures (réhabilitations ou constructions nouvelles), il reste élevé avec 47 élèves/salles en 2010 ;

- Malgré un temps d’apprentissage théorique de 960 heures par an, près du quart sont gaspillé en trouvant une explication dans une gestion peu cohérente du processus d’allocation des enseignants aux écoles, une mauvaise organisation du temps et une gestion peu efficace du processus pédagogique dans les écoles et dans les classes ;

- Malgré une amélioration du ratio maîtres/élèves avec le recours massif aux enseignants communautaires (FRAM), il reste élevé avec 1/44 en 2010. En outre, ce recrutement massif se traduit par une diminution très sensible de la qualité de l’éducation puisque près de 67%

                                                                                                                         12  Cf.  Rohen  d’Aiglepierre  et  Nelly  Rakoto-­‐Tiana,  Etude  Banque  Mondiale,  Les  effets  de  la  crise  sur  le  choix  éducatif  des  ménages  et  les  outils  à  disposition  pou  agir,  13  Le  MEN  a  mené  une  enquête  diagnostique  de  type  PASEC  en  fin  d’année  scolaire  2011-­‐12  14  Ayant  justifié  notamment  la  reconsidération  de  la  place  de  la  langue  française  face  à  la  langue  nationale  dans  l’éducation  

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du corps enseignant15 ne disposent ni des qualifications professionnelles nécessaires ni du maîtrise du curriculum.

1.3. La formation des enseignants à Madagascar16

L’Institut National de Formation Pédagogique (INFP) est désigné comme l’opérateur des formations initiales et continues du Ministère en charge de l’Education. Selon l’article 3 du décret 2009-1139 du 4 septembre 2009, portant réorganisation de l’INFP, stipule :

Article 3. – L’INFP assure, à titre principal, des missions de formation initiale et continue du personnel enseignant et du personnel de l’encadrement et de l’inspection pédagogique relevant du Ministère chargé de l’Education Nationale, ainsi que des travaux d’études, de recherche, et de production de matériels pédagogiques. Il assure, à titre subsidiaire, des missions d’accueil et d’organisation des autres formations des agents du Ministère chargés de l’Education Nationale, ainsi que des prestations de service relevant de ses domaines de compétences.

L’INFP est installé à Antananarivo. Il coordonne les 25 centres régionaux (CRINFP) actuellement fonctionnels, désignés comme les antennes de l’INFP. Chaque CRINFP est dirigé par un Chef de Centre nommé par décision du Ministère de l’Education Nationale sur proposition du Directeur de l’INFP.

Figure  5  :  Organigramme  de  l’INFP  

Source : INFP, 2012

1.3.1. Profil des enseignants

Compte tenu de la taille du chantier et des contraintes de moyens à sa disposition, l’INFP est loin de satisfaire les besoins en nombre d’enseignants qualifiés, dans ses activités de formation initiale17 et continue. S’installe la politique de recrutement massif d’enseignants communautaires (ENF) adoptée par le gouvernement ; dont l’effectif a été multiplié par 1,88 points entre 2005 et 2012.

                                                                                                                         15  MEN,  Chiffres  de  2010  16  http://infpmadagascar.net  17  2  000  élèves  maîtres  par  an  jusqu’en  2007.  

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Si cette politique a permis de faire face en partie à l’explosion de la demande (notamment dans les zones reculées) tout en maintenant la masse salariale à un niveau soutenable, elle pose le problème de la faible qualification et motivation des instituteurs.

Deux profils d’enseignants se retrouvent actuellement dans les écoles primaires publiques :

1. les enseignants fonctionnaires : personnel encadré ou contractuel, au nombre 26 235 soit 33% de l’effectif, dont 85% disposent d’un diplôme pédagogique et,

2. les enseignants non fonctionnaires (ENF) appelés aussi maîtres FRAM : personnel recruté et pris en charge par les associations de parents d’élèves, au nombre de 54 193 soit 67% de l’effectif, dont plus de 80% ne disposent pas de diplôme professionnel.

1.3.2. Aperçu de la formation initiale

« Dans le primaire, 70% des maîtres n’ont reçu qu’un à trois mois de formation initiale »18

A partir de 2004, selon une politique de décentralisation et d’encadrement de proximité, l’INFP organise les formations initiales dans ses centres régionaux. Les trois premières promotions (2004, 2005, 2006) sont des élèves-maîtres avec environ 2 000 élèves par an ; suivies de deux promotions (2007, 2008) des élèves enseignants semi-spécialisés19 au nombre de 2 800 ; et d’une promotion (2010) des élèves enseignants du collège.

Depuis le mois d’octobre 2012, 3 881 élèves enseignants du primaire sont en formation dans les CRINFP. Le programme de formation est construit autour d’un Référentiel métier de l’enseignant du primaire regroupant cinq fonctions : enseignement, communication, éducation, analyse et régulation, gestion et administration scolaire. Les modules de formations peuvent être regroupés en trois catégories :

-­‐ composantes (responsabilité éducative, gestion et administration scolaire, TICE, psychopédagogie),

-­‐ didactique des disciplines (malagasy, français, anglais, histoire-géographie-FFMOM, SVT, Mathématiques, ECA, APSE),

-­‐ perfectionnement linguistique (malagasy, français, anglais).

Le volume horaire total de la formation est de 889 heures réparties entre les formations intra-muros et les stages (immersion, sous tutelle et en responsabilité).

Tableau  5  :  Organisation  de  la  formation  initiale  à  l’INFP  

Année de formation

Profil d’entrée Profil de sortie

Durée de la formation Dénomination Nombre Classe Destination

Diplôme Cible

2004 BEPC FRAM CAE 1 an

Instituteurs

2000

T1-T5 EPP 2004 BACC FRAM CAP/EP 1 an 1861 2005 BEPC FRAM CAE 1 an 1957 2006 BEPC FRAM CAE 1 an 1984

2007-2008 BACC Tout public CFF/ESS 1 an Enseignants semi-spécialisés

2800 T6-T7 Primaire de 7 ans 2008-2009 BACC Tout public CFF/ESS 1 an 2800 T6-T7

2009-2010 BACC Tout public CFFP/EC 1 an Enseignants de

collège 2770 6e-3e Collège

2012-2013 BACC Tout public CFFP/EP 1 an Enseignants du primaire 3881 T1-T5 EPP

Source : INFP, janvier 2013

                                                                                                                         18  UNESCO,  Données  mondiales  de  l’éducation,  VII  Ed.  2012/11  19  Les  enseignants  semi-­‐spécialisés  ou  ESS  étaient  destinés  à  enseigner  la  6ème  et  la  7ème  année  du  primaire  réformé  

Page 12: Termes de référence de l'évaluation externe

11  

A la sortie, les stagiaires seront titulaires d’un diplôme professionnel de Certificat de Fin de Formation Pédagogique pour les Enseignants du Primaire (CFFP-EP) et doivent être capables de prendre en charge tous les niveaux du cycle primaire.

Par ailleurs, le PIE prévoit le recrutement, par voie de concours, d’une partie des sortants pour compenser la déperdition naturelle des fonctionnaires (remplacement numérique des retraités).

1.3.3. La formation continue

a. Cadre réglementaire20

La loi N° 2003-011 portant Statut Général des Fonctionnaires consacre son 4ème Chapitre à la Formation professionnelle du personnel de l’Etat dans les termes suivants :

Article 24. Les fonctionnaires ont droit à la formation professionnelle, au perfectionnement et à la spécialisation, selon leur capacité. Article 25. L'Administration se charge de la mise en œuvre, au profit des fonctionnaires, d'une politique cohérente de formation professionnelle, soit initiale, soit continue en vue de:

1. Perfectionner leur qualification 2. Assurer leur adaptation à l'évolution de la technologie, des structures

administratives ainsi qu'à l'évolution culturelle, économique et sociale; 3. Eviter une éventuelle reconversion brutale qui leur serait préjudiciable; 4. Favoriser leur promotion sociale.

A cet effet, l'Administration employeur doit: 1. Elaborer un plan de carrière pour les fonctionnaires; 2. Planifier les besoins en formation, bourses d'études, de stage et de

perfectionnement pour les fonctionnaires; 3. Prévoir des crédits pour la formation des fonctionnaires suivant la planification

ainsi établie. Les modalités d'application de cet article sont déterminées par décret pris en Conseil de Gouvernement, après avis du Conseil Supérieur de la fonction Publique.

En outre, l’article 63 du Statut général des fonctionnaires stipule que les personnes en formation continue21 restent en position d’activité.

b. Cadre opérationnel

Avant le décret 2009-1139 du 4 septembre 2009 portant réorganisation de l’INFP, la formation continue des enseignants a été organisée de manière ponctuelle, pilotée et exécutée à partir du niveau central par les directions du Ministère en charge de l’Education. L’INFP assurait la gestion financière, administrative et logistique. L’objectif de la formation continue consistait à développer les compétences professionnelles des acteurs de l’éducation pour faire face aux différentes réformes et aux défis du contexte éducatif.

                                                                                                                         20  Les  enseignants  ciblés  par  IFADEM  Madagascar  étant  fonctionnaires,  encadrés  ou  contractuels,  ils  sont  régis  par  le  Statut  Général  des  Fonctionnaires.  Par  contre,  les  ENF  ne  disposent  pas  de  statut  particulier  jusqu’à  ce  jour.  21  recyclages,  voyages  d’études  et  d’information,  stages  de  perfectionnement,  stages  de  spécialisation  et  toutes  autres  formations  professionnelles  effectuées  en  cours  d’emploi  

Page 13: Termes de référence de l'évaluation externe

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Tableau  6  :  Formations  continues  organisées  par  le  MEN  avant  2009

Formation Année Niveau Cibles Approche par compétence (APC) 2005 Généralisation en CP 47 000 enseignants

2006 Généralisation en CE 21 000 enseignants

Pré-généralisation en CM1 et expérimentation en CM2 -

Gestion des classes multigrades et la pédagogie des grands groupes 2006 - 52 588 enseignants

Source : UNESCO, Données mondiales de l’éducation, VII Ed. 2010/11

Depuis la réorganisation, « l’INFP assure également la formation continue des enseignants du primaire. L’Institut a mis en place et en œuvre un dispositif de formation continue des enseignants liée à la voie de carrière visant à améliorer les performances professionnelles des enseignants du primaire et leur permettant de développer des compétences pour exercer efficacement leur métier ».

Les réseaux d’enseignants :

Compte tenu du nombre d’enseignants ayant un besoin urgent de formation, de l’éloignement géographique des centres de formation ou de l’impossibilité de retirer les enseignants de leur classe pour suivre des formations sans entraver le calendrier scolaire, l’INFP anime les « Réseaux d’enseignants ».

Il s’agit d’un groupe d’instituteurs, réunis selon leur proximité géographique, gravitant autour des Centres de Ressources Pédagogiques et fonctionnant sur les principes du partage, de la pédagogie active, de la coformation et de l’autoformation.

Avant 2009, 45 CISCO avaient été ciblées et pilotées par 18 CRINFP, avec 2 650 réseaux d’enseignants constitués. Mais la crise politique a mis en sourdine leur fonctionnement. Et en 2011, l’INFP a commencé à activer une relance des réseaux d’enseignants gravitant autour des 134 centres de ressources pédagogiques fonctionnels. Cette-fois-ci 78 CISCO ont été touchées.

Durant l’année 2012, l’effort s’est focalisé au renforcement de compétence des enseignants dans les réseaux appartenant aux 20 CISCO situées dans les régions Androy, Anosy, Atsimo Antsinanana, Diana, Melaky et Sofia. Les nouveaux centres dernièrement mis en fonction sont devenus ainsi des CRINFP pilotes.

La Mallette pédagogique enseigner le français

Compte tenu de la formation lacunaire des maîtres FRAM, l’INFP avec le financement de l’Agence Française de Développement (AFD), a mis en œuvre le dispositif « Mallette pédagogique Enseigner le français » en vue du renforcement des compétences linguistiques en français des bénéficiaires.

Ce projet, piloté par l’INFP depuis 2009, s’est adressé à plus de 7 000 instituteurs communautaires. Il repose sur une formation hybride composée de :

- Cinq modules de formation : le transfert de chaque module se fait au cours d’une semaine de présentiel au sein des CRINFP,

- Une période d’autoformation entre les présentiels, au cours de laquelle les apprenants font l’objet d’un suivi individualisé par un encadreur (observation de classe) et assistent aux séances de remédiation organisées dans le CRP ou dans les écoles de proximité,

- Un test de niveau en français développé avec le CIEP, spécialement adapté à Madagascar, pour suivre la progression du niveau de français à l’entrée, à mi-parcours et à la sortie.

La première phase s’est terminée fin 2012 et une prolongation sur 3 ans est à l’étude.

Page 14: Termes de référence de l'évaluation externe

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2. L’Initiative Francophone pour la Formation A Distance des Maîtres

2.1. Présentation générale22

Co-pilotée par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), IFADEM participe aux efforts internationaux en faveur d’une Éducation de base de qualité.

En partenariat avec IFADEM, les pays engagés dans sa mise en œuvre – actuellement le Bénin, le Liban, Haïti, Madagascar, le Niger et la RDC - conçoivent et organisent un dispositif de formation en partie à distance des maîtres adapté aux besoins de leurs systèmes éducatifs et utilisant les technologies de l’information et de la communication.

IFADEM répond à cinq grands objectifs…

1. Former à distance avec un dispositif de formation s’intégrant au système éducatif local, 2. Renforcer les compétences pédagogiques des enseignants du primaire, 3. Améliorer la qualité de l’enseignement du français, des matières scientifiques enseignées

en français et des méthodes pédagogiques des enseignants, 4. Développer des stratégies de formation continue reposant sur l’utilisation de la formation

ouverte et à distance, 5. Développer l’usage des TICE et de la FOAD dans les institutions de formation des maîtres.

…et repose sur les principes de mise en œuvre ci-après :

- Une gouvernance locale importante et représentative des institutions nationales intervenant dans la formation, le suivi et l’évaluation des enseignant-e-s. Un comité national est nommé par le Ministère chargé de l’éducation. Il a en charge les volets opérationnel, administratif et pédagogique de l’Initiative.

- L’apport en expertise internationale en matière de formation continue des enseignants du primaire pour renforcer l’expertise locale.

- La structuration d’un dispositif de formation continue qui se caractérise par : la conception locale d’un parcours d’auto-formation tutorée en didactique du français et en pédagogie, accompagné d’une initiation à l’informatique et à internet au bénéfice d’instituteurs des zones rurales et des élèves-instituteurs ; le renforcement des capacités des acteurs d’encadrement locaux : formation des concepteurs de contenus, enseignants, conseillers pédagogiques, tuteurs, inspecteurs, cadres de directions techniques du Ministère à la didactique du français, l’ingénierie de formation, l’utilisation des TICE, la formation à distance, etc. ; la mise en place d’un tutorat de proximité assuré par les corps intermédiaires des structures déconcentrées du ministère.

- La reconnaissance de la formation par le Ministère. - La livraison directement aux enseignants de dotations pédagogiques (livrets, dictionnaires,

grammaire, ressources audio, …) - La création possible (le plus souvent au sein d’une institution de formation des maîtres)

d’un centre de ressources pédagogiques et de matériel informatique connecté à internet : l’espace numérique IFADEM.

2.2. Madagascar, la phase expérimentale

Madagascar figure parmi les quatre premiers pays initialement choisis pour l’expérimentation d’IFADEM. Toutefois, le contexte de crise politique touchant le pays depuis 2009 a affecté et ralenti le déroulement de la phase expérimentale de l’Initiative. Madagascar est suspendu de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Depuis octobre 2012, l’AUF y poursuit seule, y compris financièrement, le soutien à la formation des maîtres.

                                                                                                                         22  Voir  aussi  www.ifadem.org    

Page 15: Termes de référence de l'évaluation externe

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2.2.1. Cadre institutionnel et objectifs

En raison de la suspension de l’OIF de Madagascar, l’Accord de partenariat a été signé le 18 février 2011 (voir texte complet en annexe) entre l’Institut National de Formation Pédagogique (INFP) et le Bureau Océan Indien (BOI) de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et non entre le ministère, l’OIF et l’AUF.

Les conditions préalables à l’Accord de partenariat

La signature de l’Accord de partenariat intervient après la création par arrêté ministériel d’un Comité National (CN)23 et la publication d’un arrêté de reconnaissance de la formation24. Le premier texte met en place la structure nationale de gouvernance de l’Initiative. Le second offre un avantage tangible aux bénéficiaires de la formation et leur octroie une bonification d’ancienneté permettant un avancement plus rapide dans la Fonction Publique malgache.

L’Institut National de Formation Pédagogique comme opérateur exécutif

L’Institut National de Formation Pédagogique (INFP) a été choisi par son Ministère de tutelle comme opérateur exécutif de l’Initiative à Madagascar. L’INFP ayant en charge la formation continue des instituteurs à Madagascar, ce choix reflète la volonté d’intégrer IFADEM dans le système éducatif malgache et dans le dispositif de formation des maîtres au niveau national.

Ambositra comme site d’expérimentation

L’Accord de partenariat désigne Ambositra, Région Amoron’i Mania comme premier site de mise en œuvre. Initialement, avant 2009, plusieurs sites avaient été prévus mais le périmètre de l’expérimentation a été revu à la baisse en raison de la crise politique.

Organiser une expérimentation d’IFADEM à Madagascar

L’Accord de partenariat pose le cadre de l’expérimentation d’IFADEM à Madagascar. L’objectif est d’ « améliorer les compétences professionnelles des enseignants du primaire, dans l’enseignement du et en français, en mettant en œuvre un dispositif de formation partiellement à distance ».

L’Accord de partenariat assigne à chaque partie son lot d’engagements.

En ce qui concerne la partie malgache, ces engagements se situent principalement :

-­‐ Au niveau institutionnel, de veiller à l’intégration d’IFADEM dans le système éducatif malgache (communication sur et visibilité de l’Initiative, mise en place d’un mécanisme d’évaluation et de suivi, mécanisme de reconnaissance des acquis des formés, intégration de l’Initiative dans les plans sectoriels et autres documents de programmation, …) ;

-­‐ Au niveau de la mise en œuvre, d’assurer le fonctionnement effectif des activités IFADEM (organisation des regroupements des enseignants pour les formations en présentiel, désignation et nomination des acteurs de terrain, mise à la disposition des activités d’IFADEM des locaux appartenant aux CRINFP25 du site d’expérimentation, facilitation des volets administratifs, logistiques et financiers…).

L’AUF, quant à elle, « s’engage en matière de réalisation d’études, de missions et de formations, d’assistance matérielle et techniques et de mesures d’accompagnement » (voir détails de la convention en annexe).

                                                                                                                         23  Arrêté  n°1156  du  24  février  2010  signé  par  le  Ministre  de  l’Education  Nationale  24  Arrêté  n°52.046/2010  –  CNEAT  du  28  décembre  2010  signé  par  le  Ministre  de  la  Fonction  Publique,  du  Travail  et  des  Lois  sociales  25  Centre  Régional  de  l’Institut  National  de  Formation  Pédagogique.  

Page 16: Termes de référence de l'évaluation externe

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2.2.2. Mise en place de la gouvernance et constitution des équipes

Les équipes Pays d’IFADEM sont constituées par : -­‐ Le Comité national de suivi (CNS) et sa cellule de suivi, -­‐ Les acteurs de terrain : équipe projet, équipe de conception des contenus et de formation,

gestionnaires de l’espace numérique et tuteurs.

a. Le Comité National de Suivi (CNS)

Créé en 2010 par l’Arrêté 1156 du 24/02/2010, le CNS est composé par :

-­‐ Le Directeur de l’Education Fondamentale du MEN (président du CNS), -­‐ Le Directeur régional du Bureau Océan indien de l’AUF, -­‐ Le Directeur des Affaires Administratives et Financières du MEN, -­‐ Le Directeur des Technologies de l’Information et de la Communication du MEN, -­‐ Le Directeur de la Planification de l’Education du MEN, -­‐ Le Directeur de l’INFP -­‐ Le Coordinateur de la formation à distance à l’INFP, -­‐ Le Chef du CRINFP Ambositra, -­‐ La Coordonatrice de l’équipe de conception de contenu à Madagascar -­‐ Le Coordinateur Ifadem pour l’Auf

Les missions du CNS, dont le rôle est la coordination de l’expérimentation à Madagascar, sont précisées en détails dans l’Accord de partenariat.

b. Les acteurs de terrain

L’équipe projet

L’AUF a désigné un Chef de projet dédié à IFADEM, chargé notamment de coordonner, avec l’INFP, l’ensemble des activités menées dans le cadre de l’expérimentation d’IFADEM à Madagascar et de la représenter dans les instances de gouvernance de l’Initiative. Ce dernier, personnel de l’AUF, est rattaché au Bureau Océan indien de l’Agence.

L’INFP désigne un Coordinateur IFADEM par note de service en la personne du Coordinateur de la formation à distance de l’INFP. Il est l’interlocuteur privilégié de l’AUF dans la mise en œuvre de l’expérimentation et assure l’interface avec, entre autres, l’INFP et son Ministère de tutelle.

En outre, l’INFP est représenté au niveau régional par le Chef du CRINFP d’Ambositra. Ce dernier intervient directement dans l’organisation des formations au sein de son établissement (relations avec les unités déconcentrées de l’éducation, logistique, …).

L’équipe de conception de contenu

L’équipe de conception de contenu est désignée par le CNS et fut constituée en 2010. Elle travaille sur l’élaboration de cinq livrets d’autoformation (cf. infra) ainsi que sur l’élaboration des tests d’évaluation. L’équipe est composée constituée de 8 membres exclusivement féminins issus de l’enseignement supérieur et de la recherche (3), de l’INFP (2), de l’enseignement primaire et secondaire (1) et du Ministère chargé de l’éducation (1).

L’équipe de conception de contenu, avec l’assistance des tuteurs, assure également le transfert des livrets d’autoformation lors des regroupements.

Les gestionnaires de l’espace numérique IFADEM

Deux co-gestionnaires sont désignés par l’INFP pour assurer en alternance le fonctionnement quotidien de l’espace numérique IFADEM installé dans le CRINFP d’Ambositra. Personnel du CRINFP,

Page 17: Termes de référence de l'évaluation externe

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ils animent également les Ateliers 3i26 destinés aux bénéficiaires d’IFADEM et aux stagiaires élèves-maîtres du CRINFP au sein de l’espace numérique. Ils ont été formés par l’AUF pour assurer ces tâches.

Les tuteurs

Les 22 conseillers pédagogiques en activité au sein de la Direction Régionale de l’Education à Amoron’i Mania ont été désignés tuteurs IFADEM. Ces derniers assistent les conceptrices de contenus pour le transfert des livrets IFADEM au moment des grands regroupements en début, milieu et fin du parcours de formation et animent les mini-regroupements des bénéficiaires IFADEM pendant les périodes d’autoformation.

2.2.3. Programme et déroulement de la formation

a. Programme de formation

Le programme de formation a été élaboré à l’issue de deux ateliers organisés en juin et août 2010 ayant vu la participation de quatre experts linguistes internationaux :

• Sophie Babault, Université Charles-de-Gaulle Lille3, France • Margaret Bento, Université Paris-Descartes, France • Valérie Spaëth, Université de Franche-Comté, France • Louise Belair, Université du Québec à Trois Rivières, Canada-Québec

Le programme se décline en 5 livrets d’autoformation, à savoir :

• Le livret 1 – Le déblocage linguistique des élèves – comprend deux séquences : la première, intitulée "Encourager les élèves à prendre la parole", aborde les problèmes d'ordre psychologique et la deuxième, "Créer un environnement francophone", les problèmes d'ordre linguistique. Toutes les activités proposées ont pour objectif de favoriser la prise de parole des élèves.

• Le livret 2 – Travailler la prononciation – traite de la problématique de l'expression orale. Habitués à parler en malgache, les élèves ont des difficultés à prononcer correctement le français. Pour faire face à ce problème, trois séquences constituent ce livret : aider les élèves à bien prononcer les sons du français, aider les élèves à travailler l'intonation et le rythme pour bien s'exprimer, et aider les élèves à travailler la relation oral-écrit.

• Le livret 3 – Travailler les outils de la langue – comporte deux séquences où l’on explique la nécessité d'enseigner les outils de la langue (vocabulaire et grammaire).

• Le livret 4 – Mieux comprendre à l'oral et à l'écrit pour mieux communiquer – est composé de trois séquences : la première aborde la compréhension orale, la seconde porte sur la compréhension écrite et la troisième est consacrée à la lecture expressive.

• Le livret 5 – L'expression écrite – est constitué de deux séquences : la première (préparer la production écrite) met en exergue l’importance de la préparation mentale et la deuxième est centrée sur la production proprement dite (produire à l'écrit) qui mobilise le domaine linguistique.

b. Déroulement de la formation

Répartition des groupes

458 personnes ont été sélectionnées selon leur fonction27 et leur âge28 pour suivre la formation IFADEM. Elles proviennent des 4 CISCO de la Région Amoron’i Mania, à savoir : Ambatofinandrahana (63), Ambositra (174), Fandriana (179) et Manandriana (41).

                                                                                                                         26  Atelier  d’Initiation  à  l’Informatique  et  Internet  27  Les  instituteurs  fonctionnaires  des  niveaux  CE,  CM1  et  CM2  ont  été  priorisés.  Tous  les  Chefs  ZAP  et  quelques  directeurs  d’école  ont  été  inclus  dans  la  formation  compte  tenu  de  leur  rôle  dans  l’encadrement  de  proximité.  

Page 18: Termes de référence de l'évaluation externe

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Les participants sont composés : d’enseignants tenant des classes du niveau CE, CM1 et CM2, de directeurs d’écoles et des Chefs de zones administratives et pédagogiques (ZAP).

Lors de chaque regroupement (présentiel), les participants sont subdivisés en trois vagues d’environ 160 personnes correspondant à la capacité d’accueil du CRINFP d’Ambositra.

Regroupements des bénéficiaires

Le parcours de formation s’étale sur une durée de neuf mois et compte trois regroupements.

Figure  6  :  Déroulement  de  la  formation  IFADEM

Source : IFADEM Madagascar, janvier 2013

Le premier regroupement est tenu à la fin du mois d’aout 2012 pour se terminer fin septembre. Les participants ont été informés du dispositif de formation IFADEM, formés sur les deux premiers livrets d’autoformation et sur l’Unité 1 de l’Atelier 3i. Ils ont reçu à cette occasion un "kit pédagogique" composé d'un téléphone portable avec des ressources audio déjà intégrées dans le téléphone, d'un dictionnaire de français, d'un précis de grammaire, d'un cahier et d'un stylo. Ils ont également suivi une formation à l’utilisation du téléphone qui leur a été donné.

Le second regroupement est tenu vers la mi-décembre 2012 pendant les vacances scolaires. Les participants ont été formés sur les livrets d’autoformation 3 à 5 IFADEM et à l’Unité 2 de l’Atelier 3i. Les participants souffrant de déficience visuelle ont également été pris en consultation par une équipe médicale et doté de lunettes (voir 2.2.6).

Le troisième regroupement est tenu fin mars – début avril 2013 pendant les vacances scolaires. Les participants font la révision des livrets remis, sont formés sur l’Unité 3 de l’Atelier 3i et subissent les tests d’évaluation théorique de fin de parcours de formation.

Autoformation tutorée

Depuis octobre 2012, les tuteurs animent une fois par mois des mini-regroupements des participants dont ils ont la charge. Ces réunions sont organisées entre les sessions en présentiel dans des bassins à proximité des lieux d’affectation des participants. La supervision des tuteurs est assurée                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            28  Les  instituteurs  pouvant  réinvestir  leurs  acquis  pendant  au  moins  5  ans  après  la  formation  ont  été  priorisés  (<55  ans).  

Page 19: Termes de référence de l'évaluation externe

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mensuellement par l’équipe de conception de contenus. Le téléphone portable (voir plus loin) est également utilisé pour renforcer le tutorat.

Evaluation théorique

Lors du troisième regroupement, les participants sont évalués à l’écrit en passant un test QCM portant sur les contenus des livrets de formation IFADEM. Ces tests sont élaborés par l’équipe de conception de contenus et validés par le CNS. Les résultats des tests écrits seront additionnés à ceux de l’évaluation pratique pour donner les résultats finaux.

Evaluation pratique

Entre mi-avril et fin mai 2013, les participants sont observés en classe pour attester de leurs pratiques pédagogiques. Les évaluations pratiques sont organisées par bassin dans des écoles choisies pour leur proximité et leur accessibilité pour les évalués et les évaluateurs. Les conseillers pédagogiques sont choisis comme évaluateurs et utilisent une grille d’observation commune, créée par les conceptrices de contenus. Une rotation entre les conseillers pédagogiques a été organisée afin qu’ils ne puissent pas évaluer les personnes dont ils avaient la charge tutorale29.

Deux régimes d’évaluation sont applicables :

-­‐ Pour les enseignants et les directeurs d’école : tenue d’une leçon modèle de français d’une durée de 30 minutes sous l’observation du conseiller pédagogique ;

-­‐ Pour les Chefs ZAP30 : observation d’une leçon modèle effectuée par un enseignant et évaluation de la prestation sous l’observation du conseiller pédagogique.

2.2.4. Technologies : nouvelles infrastructures et développement du numérique

Le CRINFP d’Ambositra est doté d’un Espace numérique équipé de 22 postes utilisateurs connectés à Internet par IFADEM. Cet espace numérique est fonctionnel depuis juillet 2012 et est destiné pour :

-­‐ L’initiation à l’informatique et internet des participants à IFADEM pendant les regroupements à travers les Ateliers 3i ;

-­‐ L’initiation à l’informatique et internet des formateurs et des stagiaires de l’INFP (élèves-maîtres) à travers le module TICE prévu dans le curriculum de formation et/ou des personnels de l’éducation de la Région ;

-­‐ Les recherches documentaires par les stagiaires et des formateurs du CRINFP, les personnels éducatifs de la Région ainsi que de la société civile (sur abonnement ou location) ;

-­‐ Les travaux, formations et autres de projets de l’INFP.

Parallèlement, un contrat qui revêt la forme d’une prestation de service entre l’AUF/BOI pour le compte de l’INFP a été signé et quatre nouveaux Espaces numériques ont été mis en place sur le modèle d’Ambositra. Ces espaces supplémentaires, implantés dans les CRINFP d’Antsirabe (centre), de Moramanga (est), de Sambava (nord) et de Tuléar (sud), qui pourraient s’avérer utiles lors d’une future phase de déploiement IFADEM à Madagascar (ou pour d’autres dispositifs de formation), ont été réceptionnés en septembre 2012. Cette opération est financée grâce à un budget de l’Agence française de développement.

2.2.5. Apprentissage assisté par la téléphonie mobile

a. Objectifs

Dans le processus de formation IFADEM en partie à distance, le tuteur joue un rôle essentiel. Il encadre et motive les enseignants tout au long de leurs apprentissages. Dans certaines régions

                                                                                                                         29  Voir  en  Annexe  «  Relevé  des  décisions  du  07/02/13  du  Groupe  de  travail  sur  la  conception  du  dispositif  d’évaluation  pratique  IFADEM  Madagascar  »  30  Les  Chefs  ZAP  ont  une  posture  d’encadreurs  de  proximité  dans  leurs  attributions  quotidiennes.  

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rurales, les déplacements ne sont pas aisés et les tuteurs rencontrent des difficultés pour rester en contact avec les enseignants dont ils ont la charge.

L’utilisation du téléphone portable a été introduite à Madagascar en tant que dispositif expérimental avec comme principal objectif de renforcer les possibilités d’accompagnement des instituteurs et permettre de garder ce lien de proximité et d’assurer un accompagnement tutoré de qualité (voir dossier de présentation complet en annexe ainsi que les présentations faites à l’UNESCO (Mobile learning week, février 2013) et à la conférence internationale e-Learning Africa (mai 2013).

Les objectifs spécifiques de cette expérimentation d’apprentissage mobile à Madagascar sont donc de :

-­‐ Renforcer l’encadrement pédagogique à distance des enseignants en poste pendant leur parcours de formation ;

-­‐ Assurer une communication permanente et réduire l’isolement des apprenants pendant les périodes d’autoformation ;

-­‐ Faciliter l’exploitation, par les instituteurs, des fichiers sonores intégrés dans les livrets 2 et 4 de la formation ;

-­‐ Favoriser la création d’une communauté d’enseignants et d’une communauté de tuteurs en leur permettant de rester en contact permanent ;

-­‐ Sécuriser physiquement les transactions financières engendrées par les activités IFADEM grâce aux services bancaires mobiles.

b. Usages attendus du mobile

Des études présentées en décembre 2011 à Paris au cours de la 1ère « Semaine de l’apprentissage nomade de l’UNESCO »,31 montrent que l’utilisation du téléphone portable pour des usages pédagogiques est facilitée si elle se combine avec des usages sociaux.

Les usages du téléphone portable sont multiples et exploitent les différentes fonctionnalités du téléphone portable et les différents services offerts par la téléphonie mobile :

-­‐ Les ressources audio embarquées : les fichiers audio, en lien avec les livrets d’autoformation, sont directement intégrés dans les téléphones et les participants peuvent les écouter à loisir grâce au lecteur audio du téléphone ;

-­‐ Le Virtual Private Network ou VPN : un réseau privé est créé pour permettre aux tuteurs et aux participants de communiquer entre eux de façon quasi illimitée durant toute la durée de la formation ;

-­‐ Le Quiz SMS : des QCM, en lien avec le contenu des livrets IFADEM, sont envoyés tous les jours aux participants. Ils peuvent répondre directement sur leur téléphone et il leur est signalé si leurs réponses sont correctes ou non. Néanmoins, ces QCM n'ont pas pour objectif d'évaluer les participants, mais plutôt de maintenir leur motivation et de leur rappeler qu’il y a des livrets à étudier ;

-­‐ Les campagnes d’information : des SMS peuvent être envoyés aux tuteurs et aux participants concernant diverses informations pratiques ;

-­‐ Le Kisaitoo : un kiosque interactif permet aux participants de déposer à tout moment des questions sur un serveur via un numéro d’appel gratuit et leur signale par SMS que les réponses sont disponibles ;

-­‐ Le service financier : lors des regroupements qui ont lieu deux à trois fois par an, des indemnités sont versées aux enseignants et aux animateurs. Les tuteurs reçoivent également une indemnité mensuelle. Pour sécuriser ces opérations financières et limiter les risques liés au transport de ces liquidités, les fonds sont directement transférés sur leur compte mobile et ils peuvent se rendre en ville pour retirer ces montants dans un point de retrait de l’opérateur.

                                                                                                                         31  Voir  :  http://www.unesco.org/new/fr/unesco/themes/icts/m4ed/mlw/    

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c. Déroulement de l’opération

Un partenariat a été développé avec l’opérateur Orange (Orange Labs à Paris et Orange Madagascar) et l’Agence universitaire de la Francophonie pour l’expérimentation, avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD). La Convention d’expérimentation est signée le 26 juillet 2012.

La mise en œuvre de l’expérimentation a mobilisé les équipes d’Orange et de l’AUF dans les activités suivantes :

-­‐ Développement informatique d’une plateforme intégrant la gestion des Quiz SMS, des campagnes d’information via SMS et de Kisaitoo : l’équipe Orange Labs a développé la plateforme sur Emerginov32 et une mission a été organisée en juin 2012 pour l’installation de la passerelle dédiée à l’expérimentation ;

-­‐ Dotation des participants en terminaux mobiles et des chargeurs solaires : chaque participant a reçu lors du 1er regroupement un téléphone portable muni d’un kit solaire lui permettant de le recharger même sans accès au réseau électrique national. Deux types de téléphone ont été répartis entre les participants : un téléphone d’entrée de gamme et un smartphone sous Androïd. Des manipulations préalables sur chaque appareil ont été faites avant la remise pour l’intégration des fichiers sonores IFADEM et autres paramétrages initiaux (aménagement de l’écran d’accueil, activation de la sonde d’observation, paramétrage Orange Money…) ;

-­‐ Conception des Quiz SMS : l’équipe de conception de contenu a été mobilisée pour l’élaboration des QCM à envoyer aux participants. Une vingtaine de QCM par livret d’autoformation ont été livrées conformes aux formats demandées pour la diffusion (nombre de caractères, documentation des questions…) ;

-­‐ Intégration des Quiz SMS et des SMS d’information sur la plateforme et gestion des envois : l’interface web de la plateforme permet la saisie des Quiz et SMS d’information et de gérer leur diffusion par l’équipe projet IFADEM et Orange Labs ;

-­‐ Traitement des questions déposées sur le Kisaitoo : les interrogations posées par les participants via le numéro vert 500 sont triées, retranscrites puis transmises à l’équipe de conception pour traitement par l’équipe de projet IFADEM. Les réponses sont intégrées sur la plateforme pour être communiquées aux intéressés soit vocalement (via la fonction text-to-speech) soit par SMS ;

-­‐ Formations sur l’usage du téléphone et des services rattachés : des formations en cascade ont été données pour permettre aux participants de comprendre le dispositif d’encadrement assisté par mobile et de manipuler correctement les terminaux qui leur ont été délivrés. Les tuteurs IFADEM ont ainsi été formés en 1er niveau par l’équipe de projet IFADEM et par l’équipe d’Orange Madagascar. Supervisés par ces derniers, les tuteurs se sont chargés en 2nd niveau du transfert pour les participants lors du 1er regroupement en août-septembre 2012. Une ½ journée a été consacrée à cette formation lors du 1er regroupent ;

-­‐ Assistance technique des utilisateurs et Services Après Ventes (SAV) : lors du 2nd regroupement en décembre 2012, l’équipe de projet IFADEM a assisté les participants confrontés à des difficultés techniques et/ou d’usage des équipements et des services à leur disposition. Les problèmes matériels, non résolus sur site, ont été rapportés à Orange Madagascar pour SAV.

                                                                                                                         

32  «  Emerginov  est  une  solution  logicielle  issue  d’Orange  Labs.  Elle  intègre  de  multiples  composants  logiciels  open  source  et  permet  le  développement  d'applications  basées  sur  le  SMS  ou  sur  des  interfaces  vocales.  Associée  à  des  technologies  embarquées  sur  mobile,  la  solution  permet  de  réaliser  des  services  simples  grâce  auxquels  l'utilisateur  mobile  accède  à  de  l'expertise  ou  à  des  contenus  dans  différents  domaines  comme  la  santé,  l’agriculture  ou  le  commerce.  ».  Voir  la  suite  sur  : http://www.orange.com/fr/presse/communiques/communiques-2012/Orange-presente-Emerginov-une-solution-evolutive-pour-le-co-developpement-de-micro-services-mobiles-par-les-acteurs-de-l-innovation-en-Afrique-au-forum-InnovAfrica-a-Dakar  

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d. Suivi et recherche

Au titre de l’expérimentation, un dispositif de suivi et de recherche a été mis en place pour observer l’utilisation des services offerts par le téléphone et mesurer les effets sur l’apprentissage des enseignants :

Les enquêtes de référence

Lors du 1er regroupement, un questionnaire à l’entrée a été administré à l’ensemble des participants afin de prendre connaissance de leur familiarité avec la téléphonie mobile (taux de possession, usages habituels…).

Un deuxième questionnaire a également été rempli par eux après les formations dispensées sur l’usage du téléphone portable et des services rattachés afin de prendre connaissance de l’efficacité de la formation.

L’enquête « de satisfaction » en fin de parcours

Un questionnaire de type « satisfaction » a été élaboré par les équipes IFADEM de Paris et Antananarivo et l’équipe d’Orange Labs. Administré à l’ensemble des participants lors du 3ème regroupement (fin mars-début avril), ce questionnaire recueille les déclarations des participants sur l’ensemble du dispositif IFADEM (vécus et bénéfices retirés) ainsi que sur les effets du dispositif d’accompagnement via mobile sur leur apprentissage. Les réponses aux questionnaires sont analysés par l’Université de Mulhouse.

Les entretiens en profondeur

Des entretiens individuels sont conduits par une équipe de recherche malgache (Ecole normale Supérieure d’Antananarivo) auprès d’un échantillon de participants, choisis selon leur profil, afin d’approfondir et de mieux comprendre les résultats de l’enquête « de satisfaction ». Cette recherche doit déboucher sur une publication scientifique.

L’observation des usages réels

En parallèle, les données réelles d’utilisation sont analysées par le Laboratoire de recherche Orange à l’aide de sondes installées sur les smartphones et par l’intermédiaire des relevés de flux (appels, SMS) passant sur le réseau Orange Madagascar.

2.2.6. Mesures complémentaires de soutien aux bénéficiaires

Partant de constats effectués par l’équipe de projet lors du 1er regroupement concernant les difficultés visuelles éprouvées par une grande majorité des participants à IFADEM, un partenariat a été développé avec le Lions Sight First Madagascar (LSFM). L’objectif du partenariat est d’offrir un meilleur confort de lecture aux bénéficiaires de la formation déclarant souffrir de déficience visuelle.

La déficience visuelle des enseignants peut en effet avoir des conséquences :

-­‐ Sur la formation des maîtres à Madagascar : démotivation pour la lecture des livrets d’autoformation ;

-­‐ Sur l’expérimentation d’apprentissage mobile : démotivation à l’usage du terminal (lecture d’écran, écriture de messages, réponse au quiz, …) ;

-­‐ Sur la qualité de leur enseignement en général : difficulté dans l’accomplissement de la fonction enseignante (correction de copies, repérage des erreurs, etc.), démotivation pour l’enrichissement des contenus s’ajoutant aux problèmes d’accès à la lecture.

Des examens de la vue ont été effectués par le club LSFM en décembre 2012 lors du 2nd regroupement à Ambositra. 402 lunettes de vision de près et 111 lunettes de vision de loin ont été fournies lors de cette opération ; et les personnes présentant des problèmes sérieux (tels que la

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cataracte ou le glaucome) ont été référées dans les centres satellites du LFSM et peuvent ainsi bénéficier du système de prise en charge du club.

2.2.7. Renforcement des compétences des formateurs

Quatre catégories de formateurs ont bénéficié des formations IFADEM :

-­‐ Les concepteurs de contenus IFADEM, -­‐ Les formateurs de l’INFP en central, -­‐ Les formateurs de l’INFP au niveau régional33, -­‐ Les tuteurs IFADEM.

IFADEM organise entre juin 2010 et janvier 2013, 25 formations de formateurs :

Tableau  7  :  Liste  des  formations  de  formateurs  organisées  par  IFADEM

Objet Bénéficiaires Dates Formateur(s) Durée

Ateliers pour la conception de contenus IFADEM

Equipe de conception de contenus

Juin 2010 Août 2010 Octobre 2010 Février 2011

Experts internationaux

6 x 5 jours

Initiation à l’ingénierie de la formation ouverte et à distance

Equipe de conception de contenu Mars 2011 Expert local 1 x 5 jours

Usages pédagogiques du Web2.0 Formateurs régionaux de l’INFP Novembre 2012

Expert local 4 x 3 jours

Usage du Web2.0 et Initiation à la formation ouverte et à distance

Formateurs de l’INFP en central Janvier 2013 Expert local 2 x 5 jours

Initiation à l’informatique et internet

Formateurs régionaux de l’INFP (4 régions)

Octobre – novembre 2012

Expert local 4 x 3 jours

Equipe de conception de contenus Septembre 2010

Responsable technique régional AUF

1 x 3 jours

Tuteurs IFADEM Juillet et décembre 2012

Gestionnaires espace numérique

2 x 3 jours

Tutorer une formation IFADEM Equipe de conception de contenu Octobre 2011 Expert local 1 x 3 jours Tuteurs IFADEM Juillet 2012 Expert local 1 x 3 jours

Utilisation des livrets IFADEM Tuteurs IFADEM Juillet et décembre 2012

Concepteurs de contenu

2 x 3 jours

Dispositif apprentissage assisté par mobile

Tuteurs IFADEM Juillet 2012 Août-sept. 2012

Orange + Equipe projet

1 x 1,5 jours 3 x ½ jour

Maintenance des équipements informatiques et Ateliers 3i

Gestionnaires des espaces numériques

Août 2011 Juin 2012

Responsable technique régional AUF

2 x 5 jours

Source : IFADEM, janvier 2013

                                                                                                                         33  Suite  à  la  commande  par  l’INFP  de  quatre  nouveaux  espaces  numériques  à  l’image  du  modèle  d’Ambositra,  des  ateliers  et  des  formations  ont  pu  être  dispensés  dans  le  cadre  de  cette  prestation  au  personnel  enseignant  des  centres  régionaux  concernés.  Ces  formations  entrent  dans  un  projet  de  l’INFP  pour  le  développement  du  dispositif  de  formation  à  distance  et  du  travail  collaboratif.  

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3. Objectifs et méthodologie de l’évaluation

3.1. Objectifs de l’évaluation

L’évaluation de la phase expérimentale d’IFADEM à Madagascar a trois objectifs majeurs : a. Une évaluation rétrospective qui entend donner une appréciation sur le dispositif de

formation mis en place et sur son degré de réponse aux objectifs figurant dans l’accord de partenariat.

b. Une évaluation du degré d’appropriation de l’Initiative par les acteurs éducatifs malgaches impliqués et de son intégration partielle dans le dispositif de formation continue de l’INFP.

c. Une évaluation prospective, sous la forme de recommandations, qui permette aux décideurs de tirer les enseignements de la phase expérimentale dans l’optique d’une éventuelle poursuite d’IFADEM.

3.2. Composantes de l’évaluation

3.2.1. Composante 1 : analyse des processus

Les experts procéderont à l’analyse du déroulement de la phase expérimentale, des processus mis en œuvre. Ils examineront les étapes de préparation et d’exécution du projet, dans ses différentes dimensions :

-­‐ coordination entre les différentes parties prenantes et gouvernance du projet ; -­‐ pilotage du dispositif et fonctionnement administratif ; -­‐ identification des acteurs, constitution et animation des équipes ; -­‐ conception des contenus de formation ; -­‐ installation des infrastructures techniques -­‐ mise en œuvre de l’opération téléphonie mobile en partenariat avec Orange ; -­‐ organisation des formations de formateurs et cadres ; -­‐ organisation / suivi de la formation et de l’évaluation des enseignant-e-s ; -­‐ reporting, communication interne ; -­‐ communication externe.

Les experts proposeront à cet effet un récit détaillé et analytique qui devra notamment souligner les spécificités de cette phase d’expérimentation.

Les experts formaliseront leurs observations (les données brutes seront présentées dans le récit ou dans les annexes qui y seront rattachées) et les constats qui découlent des faits, des données, d’interprétations et d’analyses. Ce récit devra notamment comprendre :

-­‐ une présentation du contexte et de son évolution ; -­‐ une description du projet (objectifs, contenu, intervenants, mode opératoire, etc) ; -­‐ un résumé analytique du déroulement du projet depuis son identification jusqu’à la date de

l’évaluation mettant ainsi en évidence les principaux événements qui l’ont marqué et les principales difficultés rencontrées et mentionnant le cas échéant les réorientations survenues.

3.2.2. Composante 2 : analyse de la performance

L’évaluation de la phase expérimentale d’IFADEM observera principalement l’introduction de certaines innovations pédagogiques et techniques dans le système éducatif et de formation continue à Madagascar. Ils tiendront compte de la diversité des publics directement ou indirectement ciblés par le dispositif de formation : enseignant-e-s, directeurs d’écoles, chefs ZAP, conseillers pédagogiques, formateurs de l’INFP, etc.

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Les experts analyseront :

-­‐ les résultats obtenus au regard des objectifs visés initialement et des moyens mis en œuvre ;

-­‐ la qualité du programme de formation et son adéquation au contexte et aux besoins des enseignant-e-s et du système éducatif ; le niveau d’appropriation des contenus de formation par les enseignant-e-s et les tuteurs ; leur début d’impact éventuel sur les pratiques de classe ;

-­‐ l’efficacité des formations de formateurs (linguistique, FOAD, TICE, etc.) et de l’accompagnement des acteurs par des experts locaux et internationaux, l’adéquation entre les domaines faisant l’objet d’un renforcement de capacités et les besoins du dispositif et du système éducatif ;

-­‐ l’impact du dispositif sur les pratiques professionnelles des conseillers pédagogiques-tuteurs (conception des formations de formateurs, accompagnement des enseignant-e-s en poste, etc.) ;

-­‐ le niveau d’appropriation de leurs rôles par les différents intervenants (tuteurs, formateurs, concepteurs) et leur incidence sur les relations entre les corps professionnels (instituteurs et conseillers pédagogiques par exemple) ;

-­‐ la qualité des infrastructures aménagées au sein du CRINFP d’Ambositra ; le nombre, le profil des usagers de l’Espace numérique et le type d’usages (sans entrer dans le détail) qu’ils en font ; le niveau d’autonomisation de la gestion et de l’animation de l’Espace numérique ;

-­‐ l’adéquation entre les résultats quantitatifs obtenus et les résultats attendus (nombre d’enseignant-e-s formé-e-s, nombre de cadres intermédiaires formés, nombre d’heures de formation, nombre d’espaces numériques aménagés, nombre d’équipements informatiques installés, nombre de livrets conçus / imprimés, etc.) ;

-­‐ l’efficacité et l’impact de l’innovation par le mobile ; la mesure de sa plus-value (en termes de formation, de motivation, d’impact sur l’abandon de la formation, autre ?) ; l’analyse de son efficacité pédagogique et de son efficience ; la réalité des usages ; l’intérêt du mobile banking et sa possibilité d’extension ; la validité du partenariat avec Orange ;

-­‐ l’articulation du projet aux objectifs nationaux ; l’adéquation entre le dispositif, les orientations stratégiques de l’INFP et de sa tutelle en matière de formation continue ; l’articulation du programme avec d’autres programmes d’action mis en œuvre par les institutions nationales et les partenaires sectoriels (si le contexte permet l’analyse) ;

-­‐ tout autre domaine jugé pertinent par les experts et acceptés par les commanditaires de l’évaluation.

Á partir des constats et des informations disponibles, les experts devront évaluer la performance de l’Initiative selon les critères traditionnels de l’évaluation.

Pertinence : les experts apprécieront le bien-fondé des activités menées au regard des objectifs et des enjeux déterminés au départ par les parties prenantes et formalisés dans l’accord de partenariat. Cette analyse sera systématiquement complétée par une appréciation de la cohérence interne du projet (concordance entre les divers moyens et instruments mobilisés pour concourir à la réalisation des objectifs) et –dans la mesure du possible étant donné le contexte politique- de la cohérence externe du projet (concordance avec les stratégies nationales et les actions entreprises par les autres acteurs, partenaires techniques et financiers, etc.). Efficacité : les experts apprécieront le degré d’atteinte des objectifs de l’Initiative et le taux de réalisation du projet (comparaison entre les réalisations attendues et les réalisations effectives). Efficience : l’efficience étudiera la relation entre les moyens mis en œuvre et leurs coûts. Les experts pourront s’appuyer pour ce faire sur les rapports d’audit détaillés par postes de dépenses. Viabilité : les experts s’interrogeront sur les conditions à remplir pour que l’INFP puisse s’approprier la gestion, l’administration et l’extension du dispositif.

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3.2.3. Composante 3 : évaluation prospective

Avec le retour espéré (au moment où ces TdR sont rédigés) à une situation politique plus stable et le ré-investissement progressif des partenaires techniques et financier dans le secteur de l’éducation, il conviendra de s’interroger sur l’adéquation entre les besoins du Ministère de l’éducation, les programmes d’aides des partenaires techniques et financiers et les possibilités offertes par le dispositif IFADEM de mettre en œuvre une formation continue de qualité à un coût abordable. La partie prospective, en partie déconnectée de l’évaluation à proprement parler, retiendra donc particulièrement l’attention des évaluateurs. Il s’agira notamment :

- De vérifier si un dispositif de type IFADEM, si tant est qu’il soit estimé efficace, a sa place et pourrait s’intégrer à court terme dans les volets « formation continue » du plan intermédiaire pour l’éducation (PIE 2013 – 2015) du gouvernement malgache et/ou dans les activités de formation envisagées par les partenaires techniques et financiers (Union européenne, Agence française de développement-AQUEM, Partenariat mondial pour l’éducation, UNICEF) intervenant dans le secteur de l’éducation à Madagascar.

- De mettre en évidence, en tenant compte des évolutions du dispositif proposées d’ores et déjà par l’équipe projet et des analyses des évaluateurs, des paramètres financiers destinés à préparer une éventuelle phase d’extension. L’analyse des coûts de l’expérimentation n’est pas tant destinée à juger de son efficience qu’à dégager des paramètres à une future extension. L’analyse du coût du (futur) dispositif pourra être menée en regard de comparaisons avec les coûts d’autres dispositifs à Madagascar, d’autres pays concernés par IFADEM. L’analyse des coûts unitaires devrait être détaillée en vue d’une exploitation pour la conception d’autres programmes de formation : coûts de conception des modules, de prestation des formateurs, de prestation des superviseurs, d’administration du dispositif, du comité de suivi, coût des expertises internationales etc.

- De mettre en évidence les conditions nécessaires à un changement d’échelle, notamment en étudiant la question des ressources humaines nécessaires à la gestion de ce type de dispositif au sein de l’INFP et du Ministère de l’éducation.

Sur la base de ces vérifications, les évaluateurs détermineront la nature éventuelle des suites pour IFADEM et notamment quelle pourrait être la nature de la contribution possible pour favoriser l’évolution du dispositif de la formation continue du MEN / INFP ?

- quelle extension pour une suite d’IFADEM ? Géographique (nouvelles provinces) ? Linguistique ? Disciplinaire (enseignement d’autres matières en français) ou pédagogique ? Thématiques ? Niveau(x) de classe ? Si oui le(s)quel(s) ? Formation initiale ? Coûts ? Autres corps ? Méthodologique (autoformation tutorée) ?

- un apport d’IFADEM à l’amélioration du dispositif national de formation continue en prenant appui sur les dispositifs existants (journées pédagogiques, réseaux d’enseignants, centres de ressources pédagogiques et CRINFP) pour les étoffer ? Quelles modalités d’intervention ? Quels objectifs ? Quelle possibilité de s’articuler aux sources de financement existantes ? Quelle capacité du Ministère à prendre en charge ce dispositif étant donné les autres programmes engagés ?

- quels pourraient être les transferts pédagogiques (ingénierie de formation à distance) et technologiques (téléphonie mobile, Espace numérique) d’IFADEM pour aider l’INFP à organiser les diverses formations programmées ? Faut-il poursuivre l’aménagement des infrastructures numériques d’accès collectif ? Si oui selon quel modèle ? Quelles ressources (humaines, financières) pour la maintenance ? L’encadrement assisté par mobile est-il reproductible ? Si oui selon quelles modalités ? Quels invariants ? Quelles améliorations ?

Etant donné les besoins et le lancement de programmes d’envergure dans le cadre du PIE 2013-2015 et du partenariat mondial pour l’éducation (PME), les évaluateurs se demanderont si IFADEM peut-apporter un appui au programme d’activités 2013-2015 du système de FC ou si l’Initiative doit proposer un modèle alternatif répondant à des besoins du système non couverts par les dispositifs prévus ? En particulier le programme IFADEM est –il en mesure :

- d’alimenter le dispositif national des réseaux d’enseignants qu’il est prévu de relancer sur les fonds PME, UNICEF et UE ?

- d’apporter une réponse construite sur le dispositif de FC que l’UE financera dans les 5 régions ciblées par son intervention ?

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- d’apporter des propositions techniques pertinentes et efficientes à des dispositifs envisagés dans l’aide-programme de l’AFD AQUEM (formation de directeurs d’écoles et de l’encadrement de proximité des écoles (chefs ZAP, formation d’enseignants FRAM) ?

4. Conditions de l’évaluation

4.1. Comité de pilotage

Un comité de pilotage de l’évaluation sera constitué. Il comprendra deux représentants de l’AUF-IFADEM à Paris, un représentant de l’Agence française de développement à Paris (division Education et formation professionnelle), deux représentants de l’INFP-MEN, le chef de projet IFADEM à Madagascar, un représentant des partenaires techniques et financiers pour l’éducation à Madagascar, le coordonnateur du Groupe d’experts d’IFADEM. La participation aux réunions du Comité de pilotage peut avoir lieu par visioconférence.

4.2. Compétences souhaitées pour l’expertise

Un groupe de trois experts indépendants, dont les profils sont détaillés ci-après, sera constitué pour mener l’évaluation. Les trois justifieront de compétence dans les domaines suivants :

-­‐ Connaissance des systèmes de formation initiale et continue en Afrique subsaharienne francophone ;

-­‐ Expérience en renforcement de capacités des services et institutions chargés des dispositifs nationaux de FC ;

-­‐ Expertise avérée dans la mise en place d’un système de formation continue (aspect institutionnel, budgétaire et structurel du projet) ;

-­‐ Expérience dans le montage de projet et l’analyse budgétaire d’un dispositif de formation à distance.

-­‐ Expérience dans la mise en place de dispositifs d’enseignement du et en français ; -­‐ Connaissance des problématiques des systèmes éducatifs d’Afrique subsaharienne. -­‐ Expérience en ingénierie des dispositifs de formation à distance utilisant les TICE dans les

systèmes éducatifs en Afrique sub-saharienne ; -­‐ Connaissance des projets techno-pédagogiques en cours en Afrique.

4.3. Durée des travaux, phase de l’évaluation, calendrier et livrables attendus

L’évaluation de la phase expérimentale d’IFADEM-Madagascar se déroulera entre la mi-octobre 2013 et le début de 20134. Les experts s’engagent notamment à être disponibles pour une mission de terrain vers la mi-octobre, à Paris puis à Madagascar (Antanananrivo et Ambositra) d’une durée d’une dizaine de jours. Une restitution intermédiaire (visioconférence possible) sera organisée fin novembre 2013. Le calendrier sera précisé en concertation avec les évaluateurs.

Calendrier global

1er juillet 2013 : sélection des experts (avis de non objection de l’Agence française de développement) sur proposition d’IFADEM (un membre du Groupe d’experts IFADEM + deux évaluateurs externes cooptés 30 juillet 2013 : Mise à disposition des experts de la documentation sur IFADEM-Madagascar et signature des lettres de mission Mi-octobre 2013 : Missions à Paris et à Madagascar Fin novembre 2013 : restitution intermédiaire Janvier 2014 : livraison du rapport final d’évaluation

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4.3.1. Phase de structuration et de documentation

Le 30 juillet 2013, les experts recevront l’ensemble de la documentation nécessaire à leur étude. L’étude documentaire doit permettre de préciser leur démarche méthodologique, prévoir les outils d’évaluation (grilles d’entretiens, études de cas, étalonnage), des indicateurs et des critères.

4.3.2. Réunion de lancement avec le comité de pilotage de l’évaluation à Paris

Mi-octobre 2013, à la veille du départ pour Madagascar, une première réunion sera organisée pour lancer la mission d’évaluation. Elle réunira les trois experts retenus et les membres du comité de pilotage de l’évaluation, ainsi que toute personne dont la présence serait jugée utile par les commanditaires. Elle permettra de :

-­‐ rappeler les attentes du commanditaire ; -­‐ échanger sur les TdR et les documents fournis ; -­‐ échanger sur le rapport des évaluateurs sur la méthode d’évaluation qu’ils préconisent ; -­‐ préciser le périmètre de l’étude ; -­‐ confirmer le planning de travail et de réalisation de la mission (livrables attendus); -­‐ échanger sur les indicateurs et critères d’évaluation ; -­‐ présenter la liste des entretiens et observations prévus dans le planning de mission ; -­‐ souligner les problématiques sur lesquelles une attention particulière doit être portée dès

le départ des travaux ; -­‐ rencontrer les personnes-ressources en poste à Paris.

4.3.3. Phase terrain

Les experts se rendront à Madagascar dans la deuxième quinzaine d’octobre 2013.

Le planning de mission précisé au préalable prévoira : -­‐ qu’ils rencontrent individuellement l’ensemble des acteurs directement impliqués dans

l’Initiative – le Ministre de l’Education Nationale, le Comité national de Suivi, les représentants de l’AUF, l’AFD ou indirectement concernés par IFADEM de par leur implication dans l’enseignement fondamental et/ou la formation continue des enseignants : responsables institutionnels et techniques, les partenaires techniques et financiers du Madagascar pour l’Éducation, etc. ;

-­‐ qu’ils rencontrent l’ensemble des responsables pédagogiques, à Antananarivo et à Ambositra, chargés de l’encadrement des instituteurs en formation ;

-­‐ qu’ils observent des séances de classe d’instituteurs ayant suivi la formation IFADEM et d’instituteurs n’ayant pas suivi la formation IFADEM. Les observations de classe s’effectueront dans les différentes CISCO, dans des cours de français et/ou autres disciplines données en français.

4.3.4. Phase de restitution de la mission terrain

Une deuxième réunion du Comité de pilotage de l’évaluation sera organisée fin novembre 2013 à Paris (participation par visioconférence possible).

Les experts effectueront une restitution des différents entretiens menés au cours de leur mission de terrain et présenteront leur rapport intermédiaire aux membres du CP. Une discussion permettra le cas échéant de :

-­‐ confirmer / infirmer l’atteinte des objectifs de l’évaluation ; -­‐ préciser les informations recueillies au cours des premières phases ; -­‐ confirmer ou repréciser les questions évaluatives et problématiques prioritaires à traiter

dans le rapport final.

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4.3.5. Phase finale d’analyse et de rédaction

Après la restitution intermédiaire, les experts rédigeront leur rapport final. Il devra répondre à l’ensemble des demandes formulées dans les termes de référence et notamment à chaque question d’évaluation validée lors de la précédente réunion avec le Comité de pilotage. Le rapport d’évaluation devra être rédigé en français, comprendre un maximum de 40 pages (sans les annexes) et être formulé de manière claire pour les décideurs et non spécialistes. Les experts devront obligatoirement transmettre au comité de l’évaluation la totalité des informations brutes obtenues (compte-rendu des entretiens, études de cas, études quantitatives, etc.). Le rapport final devra être livré au plus tard le 15 janvier 2014.

Les experts présenteront pour chaque question de l’évaluation rétrospective : -­‐ la ou les conclusions détaillées ; -­‐ les informations collectées et traitées à l’appui des conclusions ; -­‐ la ou les recommandations détaillées, dans le but de promouvoir l’efficacité, la qualité ou

l’efficience de l’initiative, de réorienter ses objectifs ou de réallouer ses ressources. Elles devront être reliées aux conclusions de l’évaluation ;

-­‐ les annexes (documents d’étape et d’analyse, etc.). La partie de l’évaluation consacrée à une analyse prospective présentera, pour chaque question de l’évaluation :

-­‐ une explicitation des enjeux liés à la question traitée ; -­‐ une ou des recommandations argumentées ; -­‐ les facteurs de risques liés au(x) choix préconisés par les experts.

4.4. Rémunération

L’expertise sera rémunérée sur la base d’un montant de 300 euros / jour TTC. Ces indemnités correspondent aux jours de travail effectués en mission (les temps de déplacement en avion ne sont pas comptabilisés) et aux jours de travail de rédaction des rapports. Pendant la mission à Madagascar, l’hébergement sera pris en charge et les experts recevront des forfaits repas selon les normes de l’AUF.

Les commanditaires estiment que la durée totale du travail équivalent temps plein sera de 30 jours par expert (18 jours de préparation-rédaction et 12 jours de mission). Une lettre de mission précisera les engagements réciproques de l’AUF et des experts. 25% de la somme sera versé à la signature de la lettre de mission, 40% de la somme sera versée à la remise du rapport intermédiaire ; 35% à la remise du rapport final.  

4.5. Contacts pour l’organisation de l’évaluation

Pour l’organisation de leur travail, les experts auront pour interlocuteurs à l’AUF : Pierre-Jean Loiret ([email protected]) et Philippe Timmermans ([email protected]), et pour l’AFD Jacques Marchand ([email protected]), chef de projet à l’AFD Paris.

À Madagascar, les interlocuteurs principaux seront : -­‐ pour l’AUF, Tojonirina Razafindrakoto, chef de projet IFADEM

([email protected]); Franck Molinaro, Coordonnateur régional des projets du BOI ([email protected]);Lolona Rakotovao, coordonnatrice de l’équipe de conception de contenus ([email protected] )

-­‐ pour l’INFP, Albert Tavandra, Directeur de l’INFP ([email protected]) ; François Maka, coordonnateur IFADEM pour l’INFP ([email protected]) ;

-­‐ pour le Comité National de Suivi, Samuelson Daumet Randriakoto, Directeur de l’Education Fondamentale et Président du CNS ([email protected] )

-­‐ pour l’AFD, Danielle Rabenirina, chargée de projet Education et Santé à Antananarivo ([email protected]).