Symphonie pastorale en Ardenne : plus qu’un métier, … · La viande à l’her e s’ins rit...

30
Symphonie pastorale en Ardenne : plus qu’un métier, un choix de vie (Isabelle MARTIN)

Transcript of Symphonie pastorale en Ardenne : plus qu’un métier, … · La viande à l’her e s’ins rit...

Symphonie pastorale en Ardenne : plus qu’un métier, un choix de vie (Isabelle MARTIN)

Introduction

• En 1994, mon mari et moi, avons CRÉER, de toutes pièces, (hors reprise, hors cadre familial) une ferme basée sur le système herbager le plus simple qui soit, càd la prairie broutée par des vaches capables d’allaiter leur veau.

• De tous les métiers que j’ai exercés (ouvrière en boulangerie, employée au ministère de l’agriculture, journaliste agricole, employée de banque ou guide-nature), c’est le travail à la ferme qui a le mieux répondu à mes besoins de nature, à mes vérités existentielles, à mon enracinement géographique, à mes rêves d’enfance.

• La ferme me permet de vivre en harmonie avec mon environnement naturel tout en dégageant un certain revenu, à défaut d’un revenu certain.

• Sans faire un exposé technico-économique, je peux dire que mon exploitation agricole (c’est le terme professionnel), est économiquement viable.

• La ferme s’inscrit également dans le tissu social et économique du milieu rural. Elle fait vivre plusieurs métiers connexes, tant en amont qu’en aval.

• Mon salaire serait en concordance avec le nombre d’heures prestées si les services écosystémiques (détaillés ci-après) étaient valorisés à leur « juste prix »,

• ET si les politiques agricoles cessaient de défavoriser les systèmes agroécologiques. (ex : clôture des cours d’eau injustifiée pour les extensifs, révision des aides couplées VA (<84 mois), refus de régulation, refus du plafonnement des aides, choix du libre-échange,…).

• Favoriser l’(agro)-écologie => taxer les énergies fossiles, à la source? => réponses pour d’autres problèmes (?).

• => Quelle serait mon activité si les énergies fossiles et non renouvelables venaient à disparaître?

• Réponse : c’est dans la contrainte que naissent les idées créatives.

La viande à l’herbe s’inscrit dans le développement durable

• Parce qu’elle rencontre les trois piliers du développement durable :• (durable = viable+vivable+équitable)

Économique : Mon emploi +

autresMétiers

connexes

Social :Tissu rural

Écologique :Services

écosystémiques

Ma définition de l’agroécologie :

• = s’adapter à son terroir (et non l’inverse) par un retour aux fondamentauxde l’agronomie tout en respectant la biodiversité et la vie des sols.

• => En Ardenne, c’est le système d’élevage extensif couplé aux prairies permanentes qui me semble le plus pertinent.

• L’agroécologie : c’est une vue globale et une remise en question perpétuelle.

• C’est travailler en âme et conscience. vs banane bio

• « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » (Rabelais)

• « Trop de connaissance, trop peu de sagesse » (Idriss Aberkane, L’économie de la connaissance)

• « La nature ne crée jamais de déchet => biomimétisme » (Idriss Aberkane). A contrario, si il y a des déchets, c’est pas naturel.

• « La nature est une librairie, lisez-là! Ne la brûlez pas! » (Idriss Aberkane)

• « Libérez votre cerveau » (Gunter Pauly, L’économie bleue) (?)

• « les idées innovantes sont d’abord ridicules, ensuite dangereuses et enfin, évidentes »

Les services écosystémiques sont particulièrement pertinents dans le cadre des systèmes d’élevage à base de prairies permanentes. (dico d’agroécologie)

• Services écosystémiques des élevages liés aux Prairies Permanentes :

• Maintien de la fertilité ses sols (sols vivants)

• Préservation des sols (érosion, absorption des eaux de pluie,…)

• Séquestration du carbone

• Savant mélange de graminéeS ET de légumineuseS (légumineuses = captation de l’N atmosphérique)

• Biodiversité

• Haute valeur naturelle

• Qualité de l’eau (filtre)

• Accueil des auxilliaires (oiseaux, insectes, petits et gros mammifères,…)

• Accueil des pollinisateurs (abeilles sauvages, bourdons,…)

• Esthétisme du paysage (haies, mares,…)

• Ressources génétiques (espèces endémiques,…)

• Vitalité rurale, Création d’emplois

• Alimentation du troupeau

Voici quelques phrases qui ont nourri ma réflexion et orienté mes choix

1. « Les herbivores ont cette faculté de transformer la cellulose de l’herbe en protéines assimilables par l’homme. Ils n’entrent pas en concurrence avec l’alimentation humaine comme pourraient le faire les animaux nourris aux grains (porcs, volailles, certains poissons, vaches en hors sol,…) .» (Larousse Agricole 1981)

2. « L’élevage est la base de la fertilité des sols. » (Cl. et L. BOURGUIGNON, conférence à Libramont, novembre 2016)

3. « L’erreur actuelle (!!) est d’avoir dissocié les cultures des élevages et d’avoir remplacé le fumier par des engrais chimiques qui ont entraîné les pesticides et les herbicides. » (D. SOLTNER, 1982!!)

4. « L’agriculture durable intègre l’équation SOL-PLANTE-ANIMAL. »

5. « l’agriculture de demain (!!) doit à la fois nourrir l’homme, préserver les sols, ménager les ressources rares et éviter toute dégradation du milieu » (D. SOLTNER,1982!!)

6. « L’agriculture est un moyen extraordinaire de captation de l’énergie solairepour la production de matières premières. Pour tendre vers ce but, il y a plusieurs pistes et notamment favoriser la politique de la prairie permanente. » (D. SOLTNER, 1982)

la bonne agronomie : la nécessaire association cultures-élevage (D. SOLTNER)

Sols vivants= sols fertiles

Humus de qualité

biodiversité

Fumier bovin pailleux= C/N optimal

Vers de terre Et pédofaune

prairies permanentesFoins et prairies en

certification biologiqueEt espèces endémiques

L’élevage est la base de la fertilité des sols(Cl et L BOURGUIGNON)

Elevage extensif

Production d’oxygne

Captation CO2

Vision globale de la ferme, => « le tout étant supérieur à la somme des parties » (Betty EDWARDS)

• Sous forme de schéma simplifié. • mais sans les volets technico-économiques (comptabilités agricoles).

• Le schéma suivant montre les relations qui régissent la ferme. (sauf erreurs ou omissions)

Vision globale de la ferme en agroécologie. Donc différents angles d’approche. (hors volet technico-économique)

La ferme :

SYMPHONIE PASTORALE EN

ARDENNE

L’ARDENNEPRAIRIES PERMANENTESBiodiversité-MAE-N2000Services écosystémiques

VS sapins de Noël

ENERGIE SOLAIRE

AUTONOMIE FOURRAGEREHerbe pâturée, foin

VSAchat tourteaux, poudre de lait artificiel, soja, maïs, Ensilage

VACHES ALLAITANTESÉlevage extensifStabulation libre

vêlages de printemps= confort et bien-être animal

FUMIER PAILLEUX

Rapport C/N optimalVS paille, engrais vert, lisier

COMPOSTMatière organique

pédofauneVERS DE TERRE

=> FERTILITE DES SOLS

HUMUS de qualitéVS Labour

(oxydation de l’humus)

SOLS VIVANTSVS

SOLS MORTS (cultures)Engrais, phyto, érosion,

destruction du complexe argilo-humique

Mécanisation réduite

STOCKAGE CARBONE

Difficultés particulières:.Vêlages naturels vs césariennes.Foin vs ensilage.mise au pré vs claustration (revoir la note de sortie des herbivores) + clôtures injustifiées.Règlements agricoles versatiles (ex: aide couplée VA inf. 84 mois) = nuit à la compétitivité intra-professionnelle

PRODUCTION OXYGENE

Le « consomm’acteur » et l’agroécologie• Comment le consommateur pourrait-il influencer le développement des pratiques agricoles

agroécologiques?

• Par ses actes d’achat, en connaissance de cause = étiquetage.

• Le consommateur a le droit de savoir, au minimum la race, le sexe et l’âge de la viande qu’il achète.

• En connaissant la race, (le sexe et l’âge), on peut déduire les pratiques agricoles. Il faut donc un étiquetage approprié des morceaux de viande.

• Dans un premier temps, et pour être rapide, on peut utiliser ces simples paramètres de race, de sexe et d’âge, via notre système performant de traçabilité. C’est très simple à mettre en œuvre, puisque tout est déjà encodé sur les DI. (En France, on indique la race, on peut donc varier les plaisirs gustatifs).

• Dans un second temps, il conviendrait de préciser les techniques agricoles agroécologiques, afin de contrer l’agro-industrie qui a le chic pour dévoyer le vocabulaire à son avantage (greenwasching).

• TRIPLE AVANTAGE de l’étiquetage: simple, rapide et pour le plus grand nombre de citoyens (vs

production de niche) => « Alimentation durable pour tous »

• Les pouvoirs publics refusent cet étiquetage… Pourrait-on imaginer une demande citoyenne?

Autres actions citoyennes en faveur de l’écologie? (PM)

• Manger bio pour sa santé, c’est la jouer perso., manger bio pour l’environnement, c’est la jouer « collectif ».

• Banane (ou autre exotisme) bio? Et son transport (bio)? Et son coût social (logique)? (agroécologie = vision globale et remise en question perpétuelle)

• Manger local, mais pas que, et tout le reste? (pas intéressant pour les libre-échangistes)

• Remplacer les cultures commerçables (celles qui affament) par des cultures vivrières (celles qui nourrissent)… (pas intéressant pour les multinationales colonialistes)

• « La nourriture n’est pas une marchandise ».

• « On ne joue pas avec la nourriture », disaient ceux qui ont connu les 2 guerres.

• L’agriculture nourrit, les autres métiers occupent => vanités et memento mori.

• « l’agriculture n’est pas faite pour produire, elle est faite pour nourrir » (Périco Légasse)

• L’agro-industrie pose les bonnes questions, mais à la manière des populistes et des démagogues, elle apporte les mauvaises réponses.

Les bovins, la base de la fertilité des prairies

• +/- 100 animaux

• Race Blonde d’Aquitaine

• +/- 40 vêlages/an

• Vêlages naturels plus difficiles (surveillance accrue) que césariennes (véto)

• vêlages au printemps explications page suivant (autonomie fourragère augmentée)

• moitié des génisses sont élevées pour le renouvellement du troupeau

• L’autre moitié est vendue à des éleveurs (qui changent de race) vs vendre au prix du commerce = valorisation du travail de sélection (valorisation des aptitudes d’élevage)

• Les génisses sont mises à la reproduction assez tardivement pour un vêlage vers 34-36 mois. On leur donne du temps pour favoriser leur développement corporel vs élevage intensif des génisses (vêlage à 24 mois) = > compléments alimentaires des génisses + sevrage précoce des veaux => lait artificiel

• Cette façon de faire a été pénalisée par la région wallonne qui a modifié le régime des aides couplées VA. Désormais les vaches de plus de 7 ans (84 mois) ne seront plus primées. Je perds 1/3 de mon quota, je perds donc en compétitivité. Compétitivité exacerbée par les politiques agricoles qui souhaitent le libre-échange, c’est-à-dire la concurrence non plus intra-européenne mais mondiale entre les agriculteurs… Comment être compétitif par rapport à un chinois, si ce n’est en bafouant l’environnement et les conditions sociales?

Vêlages de printemps = autonomie fourragère augmentée

• Avantages:

• Pas de compléments alimentaires pour les mères en lactation

• Pas de lait artificiel en poudre pour les veaux

• Pas de grippes d’hiver pour les nouveau-nés

• Meilleure maîtrise des diarrhées néo-natales

• Bien-être des animaux (les jeunes profitent de la prairie dès leur plus jeune âge)

Allaitement maternel sans complément

Au printemps Herbe riche et

abondante

Lait riche et abondant

Période favorablepour

les vêlages

Le logement du Troupeau

• 3 Stabulations libres, paillées, sur sol en pente, avec aire d’exercices raclée• Stabulation libre = pas d’entrave, liberté de mouvements

• Paille = confort de couchage

• En pente = écoulement des urines = sol sain

• Raclage = une fois par semaine = mécanisation réduite

• Fumiers pailleux => humus de qualité (C/N optimal)

• Paillage journalier manuel = mécanisation réduite

• = moins de poussières, pas de projection de pierres (vs paillage mécanisé)

• Affourragement journalier manuel = mécanisation réduite

• Foin = affourragement manuel (vs ensileuse-distributrice)

• Ventilation naturelle (air sain)• Soit par le front ouvert + faîtière ouverte

• Soit par effet de cheminée (ouvertures latérales + faîtière ouverte)

Aménagement d’étables

• Cornadis auto-bloquants (contention, soins, isolement,…)

• Divisons des aires de repos (conflits de priorité)

• Loges réservées aux mises-bas

• Loges de repos réservées aux veaux

• Abreuvoirs chauffants et hors gel

Choix de la spéculation et de la race

• Une réflexion basée sur des questions/réponses.

• Où?

• En Ardenne.

• Dans quel but?

• Celui de vivre dans la nature, avec ce qu’elle offre, càd la prairie permanente.

• Comment valoriser la PP, sans la détruire (vs Sapins de Noël)?

• Avec un troupeau herbager.

• Quels animaux?

• Des animaux qui élèvent seuls leur petit jusqu’à l’âge idéal du sevrage => vaches allaitantes.

• Quelles races, en VA, valorisent les fourrages sans complément? (parmi celles que je connaissais à l’époque)

• La limousine, la charolaise, la blonde d’Aquitaine.

• (A l’heure actuelle, on pourrait ajouter la salers, la galloway, l’highland, l’angus, l’hereford, l’aubrac, la parthenaise, la rouge des prés,… )

• Donc la Blonde d’Aquitaine, c’était mon rêve d’enfance.

Fumier pailleux => très bon humus

• Fumier pailleux = C/N optimal (D. SOLTNER)

• Vs paille, trop de C par rapport à N

• Vs engrais verts, trop d’N par rapport à C

• Vs lisier

• Le fumier a un très bon rendement en humus

• 1 T fumier = 500 kg humus

• 1T engrais verts = moins de 80 kg d’humus

• 50 T/ha/an de fumier solide de bovins augmenteraient le nombre de vers de terre de 250%

Compost => nourriture pour la pédofaune

• Intérêts du compostage:• Assainit la fumure organique (l’augmentation de température détruit les germes et les graines)

• Diminue les odeurs (respect du voisinage)

• Amorce l’humification

• Rend les éléments rapidement assimilables par la plante

• Diminue le volume du tas de fumier (réduction du temps d’épandage)

• La matière organique = nourriture pour la pédofaune• (Konrad Schreiber)??

Vers de terre = laboureurs infatigables

• Rôle écologique majeur dans les sols vivants

• Espèce clé de voûte (mériterait une protection particulière: avis aux défenseurs de la nature)

• C’est en Prairies Permanentes qu’on trouve le plus de vers de terre

• Les Vers de Terre structurent, aèrent, enrichissent et fertilisent le sol

• !! Le ver de terre, l’un des plus grands marqueurs de la bonne santé des sols et de la biodiversité (taupinières? Vs terrain de golf)

• Imaginer une grille de classification des sols en fonction de la présence des vers de terre <= cartographier les sols vivants?

Humus => qualité du sol

• = SEQUESTRATION du carbone

• !! « L’humus est la base de la fertilité et de la conservation des sols »(D. SOLTNER – 1981)

• La Prairie Permanente a un rôle capital dans le maintien de l’état humique des sols (puits de carbone)

• À voir sur le net, vidéo réalisée par l’office de la nature et de la protection des sols du canton de Berne. «Test à la bêche ». Classement des sols en fonction de leur qualité. Le sol des Prairies Permanentes se classe en tête, bien avant celui de la forêt.

• NB : forêt = bilan carbone nul

• (une forêt mature rejette autant de Carbone qu’elle ne produit d’Oxygène).

Sols vivants => sols fertiles (Voir Cl. Et L. BOURGUIGNON)

• La Prairie Permanente a des sols vivants

• (toutes les cultures ne peuvent pas en dire autant)• Non labour

• Vie des vers de terre et de la pédofaune

• Pas d’érosion

• Pas de coulées de boues

• Pas de ravinement

• Infiltration de l’eau

• Assainissement de l’eau

• …

• Vs sols cultivés intensivement => sols morts, (engrais, phyto, labours (=> oxydation de l’humus = dégagement CO2), irrigation, pas de matières organiques, destruction du complexe argilo-humique, déconnexion élevage-cultures,… )

Les prairies permanentes sur la ferme : sources de biodiversité

• !!! Sans troupeau, pas de prairies permanentes

• 51,40 ha efficients (67 ha de Prairies Permanentes – 15,60 ha MAE et N2000)

• La prairie permanente est la culture adaptée à l’Ardenne ( climat rude, nombre élevé de jours de gel, pluviométrie abondante => cultures aléatoires, végétation semi-naturelle = herbages).

• Les services écosystémiques sont particulièrement pertinents dans le cadre des systèmes d’élevage à base de prairies permanentes. (dico d’agroécologie, voir slide précédent)

• Chez nous, Prairies Permanentes + BIO = non labour + pas de phyto, pas d’engrais chimiques

• La prairie permanente se cultive : les pratiques agricoles sont indispensables pour le maintien de sa pérennité, càd apport de matière organique (fumier pailleux composté = élevage), pâturage, fauchage.

• La Prairie Permanente n’entre pas en concurrence avec l’alimentation humaine parce qu’elle se pratique là où les cultures alimentaires ne sont pas envisageables (et ce d’autant plus qu’on est en Ardenne)

• La prairie permanente est résiliente aux aléas, pcq’elle est multi-espèces et pcq les espèces sont endémiques (adaptation au terroir)

• !!! La plus grande menace pour la prairie permanente et la biodiversité : la culture de sapins de Noël (pesticides, labours, et plants en pots avec exportation du sol, notre patrimoine foncier!!).

Prairies Permanentes sur la ferme (suite): MAE et N.2000

• De ces 67 hectares de biodiversité on peut noter des superficies (15,60 ha) réservées plus particulièrement aux mesures agro-environnementales (définies par un conseiller MAE, avec contraintes supplémentaires d’exploitation)

• Soit

• 1,60 ha en MC2 = prairie naturelle

• 4 ha en MC4 = prairie à haute valeur biologique

• 10 ha en N.2000 (si j’avais du temps, je vous parlerais du manque d’équité qui caractérise N.2000. Manque d’équité entre les régions, manque d’équité entre les agriculteurs, manque d’équité entre les citoyens. L’effort que demande la nature devrait être collectif, pas uniquement ciblé sur une partie congrue).

• + haies, bosquets, bandes boisées, lisières boisées, arbres isolés, mares, ruisseaux,…

Les prairies permanentes assurent l’Autonomie fourragère• A.F. = économies (pas d’achats de tourteaux, de poudre de lait artificiel, de maïs, de soja, de

semences,… )

• A.F. = liberté (pas de dépendance à autrui)

• A.F. => Notion neuve. Je ne connaissais pas cette notion avant d’avoir participé aux conférences de Marjolein VISSER… J’y ai appris que ma ferme est en autonomie fourragère!

• Mes intuitions de départ :

• 1. la meilleure nourriture est celle qu’on produit soi-même (c’est moins cher et on sait ce qu’il y a dedans, un peu comme en cuisine!)

• 2. les herbivores mangent de l’herbe.

• => En partant de ces deux points, la ferme a toujours cherché à assurer son autonomie alimentaire, et a fait de l’autonomiefourragère sans le savoir ;-)

Les prairies permanentes assurent l’alimentation du troupeau

• La ferme produit deux aliments essentiels au troupeau :

• 1) L’herbe (prairie pâturée)

• 2) Et le foin (prairie de fauche)

1. L’HERBE (prairies pâturées, +/- 33,50 ha)

• Elle est broutée par les animaux => mécanisation réduite et bien-être animal vs zero-grazing qui alimente mécaniquement un troupeau cloîtré… Question : ne serait-il pas temps de revoir la note sur la sortie des herbivores. Dans certaines fermes, les vaches laitières sont considérées comme un sous-produit de la biométhanisation! Autre question : Revoir les certificats verts? exemple : L’Oréal.

• C’est un aliment naturel, renouvelable, issu de l’énergie solaire (photosynthèse) =>>> émission d’Oxygène

• C’est un aliment peu coûteux (pas de phyto, pas d’engrais chimiques, pas de labour, pas d’achat de semences, elle est récoltée par l’animal,… )

• C’est un aliment équilibré et de de qualité (vs soja, maïs,…)

• Pour accroître l’autonomie fourragère : vêlages au printemps.

• Contraintes : les clôtures vs animaux enfermés (zero grazing). Clôturer les cours d’eau, c’est déstabiliser les extensifs (surcharge considérable de travail) p/r aux intensifs et aux zéro-grazing… Exemption pour les agroécologistes?

2. LE FOIN (prairies de fauche, +/- 33,50 ha)

• Est difficile à récolter eu égard aux conditions climatiques imprévisibles (5 jours de temps sec d’affilé) vs ensilage, peu importe la météo

• Est meilleur pour la santé des estomacs des ruminants (longueur des fibres stimule la

salivation et la rumination) vs ensilage, voir bac à granulés adaptés pour faire saliver, …

• Est écologique : Ses fleurs sont favorables à la biodiversité des abeilles, des sauterelles et … (Cl. Et L. BOURGUIGNON). Par opposition aux ensilages précoces et répétitifs qui empêchent toute floraison.

• Est un aliment diversifié, parcequ’il est multi-espèces (savants mélanges de graminées et de légumineuses) (captation de l’N atmosphérique). vs foin azoté. L’azote appauvrit les espèces et conduit à la banalisation de la flore =>monoculture d’herbe.

• Est résilient aux aléas, pcq’il est multi-espèces (endémiques)

• Enfin, et ce n’est pas anecdotique, le foin sent très bon vs ensilage => respectdu voisinage

Symphonie pastorale en Ardenne: plus qu’un métier, un choix de vie

Symphonie : au sens littéraire, ensemble harmonieux de choses qui vont parfaitement ensemble.

Pastoralisme : élevage extensif fondé sur l’exploitation de la végétation naturelle.

Exploitation: mise en valeur.

Métier : expériences.

Choix de vie : comment on voit le monde, de façon consciente ou inconsciente => vue globale.

Il n’y a pas de Vérité, il y a des vérités.Ma vérité se résume en une phrase :

conclusion

• Pour moi, l’agroécologie, c’est une intuition :

• => En Ardenne, l’élevage extensif couplé aux prairies permanentes s’impose comme une évidence.

• Mais comme pour l’autonomie fourragère, je ne savais pas que je la pratiquais. ;-)

• A la lueur des discours actuels, mon intuition semble se vérifier.

•• (tableau inspiré par Betty Edwards)

• « L’intuition se comprend le plus exactement comme une logique accélérée, subconsciente, fine et fluide. » (Laszlo Moholy-Nagy, 1947)

• Je tiens à remercier mon mari et Corentin, mon jeune voisin, pour leur présence indéfectible et leur main-d’œuvre gracieuse. Sans eux, je ne serais rien.

• Merci pour votre attention

• Questions?

problème intuition vérification