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Structure et composition du milieu riverain en forêt boréale québécoise Mémoire Audrey Comtois Maîtrise en Biologie végétale Maître ès sciences (M.Sc.) Québec, Canada © Audrey Comtois, 2013

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Structure et composition du milieu riverain en forêt boréale québécoise

Mémoire

Audrey Comtois

Maîtrise en Biologie végétale

Maître ès sciences (M.Sc.)

Québec, Canada

© Audrey Comtois, 2013

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Résumé

Ce projet visait à mieux comprendre la répartition de la végétation riveraine en forêt boréale québécoise. La

végétation adjacente à cinq types de plans d’eau ou cours d’eau a été inventoriée dans quatre provinces

naturelles recoupant d’est en ouest tout le Nord de la forêt boréale commerciale québécoise en paysage

forestier vierge. Certaines caractéristiques physiques du milieu ont été évaluées. La végétation riveraine

variait selon la province naturelle principalement en fonction de la topographie. Les profils d’élévation

particuliers à certains types de lacs et cours d’eau ont généré des communautés végétales distinctes dont les

patrons de répartition ont été résumés en toposéquences. Celles-ci révèlent la présence récurrente de trois

différentes sous-zones au milieu riverain : le dénudé humide, la forêt riveraine humide et la forêt riveraine

sèche. Ces trois sous-zones, qui couvraient en général environ 40 m à partir de la rive, s’étendaient

davantage dans les régions au relief plat.

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Abstract

The aim of this project was to improve the knowledge of riparian plant distribution in the boreal forest of

Quebec. Vegetation adjacent to five types of water bodies or watercourses was sampled in the four ecoregions

covering from East to West all the northern part of Quebec’s commercial boreal forests restricted to natural

landscapes. Some physical factors of the riparian area were also evaluated. Mainly, riparian vegetation varied

among ecoregions in relation with topography. Particular elevation profiles for some types of water bodies and

watercourses supported distinct plant communities. Patterns of plant communities were summarized in

toposequences that consistently reveal the existence of three different sub-areas in the riparian area: untreed

wetland, riparian wet forest, and riparian dry forest. Those three sub-areas generally covered about 40 m from

the shore and extended even more in flat regions.

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Avant-propos

Ce projet de caractérisation du milieu riverain boréal a été initié en 2006 par Catherine Landry, David Pothier

et Marcel Darveau sans avoir été complété. Il a ensuite été repris en 2011 en utilisant une méthodologie très

semblable à celle de départ et en récupérant les données préalablement recueillies par Catherine Landry à

l’été 2007, correspondant à près de la moitié du jeu de données. Le reste de l’échantillonnage, l’analyse

géomatique des cartes écoforestières, l’analyse statistique de l’ensemble des données, les dessins de toutes

les espèces des toposéquences et la rédaction du présent mémoire ont été exécutés par l’auteur actuel du

mémoire.

Le deuxième chapitre de ce mémoire a été rédigé sous la forme d’un article scientifique. Cet article a été écrit

majoritairement par l’auteur du présent mémoire en collaboration avec Monique Poulin, Marcel Darveau, David

Pothier et Catherine Landry. Cet article sera traduit sous peu afin d’être soumis pour publication dans la

Revue canadienne de recherche forestière («Canadian Journal of Forest Research»).

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Remerciements

Je dois d’abord remercier ma directrice, Monique Poulin, dont l’énergie et l’efficacité pourraient suppléer à 10

centrales électriques, qui a su être compréhensive envers mes échéanciers toujours un peu serrés et a été

motivante et encourageante tout au long de ces deux années. Je remercie tout autant mon codirecteur, Marcel

Darveau, qui, avec sa méticuleuse attention et sa profonde générosité, m’a transmis sa passion et ses

connaissances pour le milieu riverain et la recherche. Merci de m’avoir fait si bien progresser sous ton aile tout

au long de ce projet! Je dois également remercier les précurseurs de ce projet, soit David Pothier et Catherine

Landry, qui l’ont commencé avec Marcel Darveau en 2006, ainsi que toutes les personnes qui leur ont apporté

du soutien sur le terrain et en statistiques lors de l’élaboration du dispositif expérimental.

Je dois ensuite remercier la formidable équipe de terrain que j’ai eue : Jérôme Cimon-Morin, pour avoir bien

voulu m’accorder de son précieux temps entre la rédaction de trois ou quatre articles, Maxime Beaudoin et

Stéphanie Murray, les forestiers de l’équipe, qui nous ont permis de ne jamais s’égarer ou tomber sous un

chicot! Un merci tout spécial à Marie-Élise Samson, alias «Marie-Mica» et Stéphanie Lefebvre-Ruel, alias «la

Bleue poudre», pour avoir toutes deux été au-delà de ce que leurs tâches d’experte de la Minganie et

d’experte de Chibougamau leurs demandaient de faire et être devenues pour moi de si bonnes amies. Merci

également aux résidents de Havre-St-Pierre et Chibougamau qui ont facilité notre passage dans leur région.

Je remercie également tous les membres du laboratoire de Monique Poulin, pour les voyages de conférences,

les allers et retours à Montréal, les pratiques de présentation, vos marécages et tourbières à échantillonner,

les discussions à propos de R sur le coin d’un bureau ou dans le passage, les soirées de volleyball ou à parler

de politique française et les dîners à s’échanger des recettes, à parler de punaises de lit ou à se plaindre de la

machine à café. Sans vous nommer tous, j’espère que vous vous reconnaissez au moins dans quelques de

ces moments qui ont charmé mes deux années passées avec vous. Merci à ma deuxième équipe, soit le

personnel du bureau de Canards Illimités à Québec, pour le plaisir et le divertissement qui surgissent au

quotidien à travailler en votre compagnie, pour les sorties de terrains, l’aide en géomatique et informatique et

les échanges qui ont fait progresser mon projet et mes connaissances en conservation en général. Merci à

Simon Perreault, alias «Simon l’heureux», pour m’avoir aidée en géomatique et à Christian Roy pour m’avoir

épatée avec tout son temps investi, sa patience et son génie des statistiques. Je remercie également Daniel

Borcard, Pierre Legendre et Hélène Crépeau pour leurs conseils en statistiques. Je remercie également les

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membres du comité sur le milieu riverain du Ministère des Ressources naturelles (MRN) et du secteur faune

du Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs pour leurs

commentaires constructifs tout au long de ce projet. De plus, je tiens à remercier Jean-Claude Ruel et Claude

Morneau pour leur participation lors de l’évaluation de ce mémoire.

Je dois enfin remercier mon entourage immédiat : mon père, pour m’avoir donné le goût des grandes

aventures et ma mère, pour m’avoir entourée de plates-bandes et de fleurs en pots jusqu’à ce que le monde

végétal envahisse toutes mes pensées. Je remercie ma famille, autant pour le perfectionnisme d’Amélie,

l’ingéniosité d’Alexandre, la sagesse d’Andréanne et la naïveté de Viviane, Dalie, et Alice, qui ont servi de

modèles, m’ont fourni tant de support et d’encouragements, m’ont écoutée ou tout simplement m’ont divertie.

Merci à mes amis et mes colocataires adorés, ma famille de Québec, d’avoir compris l’importance de ce projet

de maîtrise pour moi et d’avoir toléré mes absences, mes retards, mes traineries, mon stress et la fatigue qui

viennent parfois avec les projets de recherche à temps plein. Merci à Vincent d’avoir également compris tout

ça et de m’avoir rassurée, écoutée, encouragée et changé les idées lorsque c’était le temps, comme seul un

vrai entraineur privé pouvait le faire.

Je dois également remercier les coffres-forts de ce projet, ceux qui ont contribué financièrement à sa

réalisation, soit l’organisme de conservation Canards Illimités Canada, le Ministère des Ressources naturelles

du Québec (MRN), le Centre de la Science de la Biodiversité du Québec (CSBQ), la Chaire de recherche

industrielle CRSNG - Université Laval en sylviculture et faune, la compagnie Hydro-Québec, le Ministère du

Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) et le groupe

environnemental PEW. J’ai également bénéficié d’une bourse d’étude du programme de Bourses en Milieu de

Pratique (BMP innovation) du Fonds québécois de la recherche sur la nature et les technologies (FQRNT) et

du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) ainsi qu’une bourse du

fond Germain Brisson de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Je remercie également

les autres partenaires, soit le Centre d’Études Nordiques (CEN), l’institut Hydro-Québec en environnement,

développement et société de l’Université Laval (Institut EDS), le Centre d’étude de la forêt, la Forêt

d’enseignement et de recherche du lac de Duparquet et la compagnie Kruger.

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À Paul dont la passion et les connaissances

m’ont poussée à la recherche de leur source, soit la science;

À Pauline, pour sa fascinante nature

d’être toujours fascinée par la nature

et l’imagination qui nous est requise pour la comprendre;

À ces amoureux de nature, d’imagination et de connaissances

qui m’ont fait explorer les rivages du Lac des bêtes.

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Table des matières

Résumé ................................................................................................................... iii

Abstract .................................................................................................................... v

Avant-propos .......................................................................................................... vii

Remerciements ....................................................................................................... ix

Table des matières ................................................................................................ xiii

Liste des tableaux .................................................................................................. xv

Liste des figures ................................................................................................... xvii

Chapitre 1 Introduction générale .......................................................................... 1

1.1 Problématique ......................................................................................................... 1

1.2 Définition du milieu riverain ..................................................................................... 2

1.3 Facteurs influençant la végétation riveraine ............................................................ 7

1.4 Pratiques courantes en aménagement riverain et nouvelles avenues .................. 10

1.5 Objectifs et hypothèses ......................................................................................... 14

Chapitre 2 Patrons de végétation riveraine bordant les principaux types de

milieux aquatiques dans quatre écorégions de l’Est du Canada. .......................... 17

2.1 Résumé ................................................................................................................. 17

2.2 Introduction ............................................................................................................ 18

2.3 Méthodes ............................................................................................................... 20

2.3.1 Aire d’étude ..................................................................................................... 20

2.3.2 Types de milieux aquatiques ........................................................................... 23

2.3.3 Dispositif d’échantillonnage ............................................................................. 23

2.3.4 Analyses statistiques ....................................................................................... 27

2.4 Résultats ............................................................................................................... 30

2.4.1 Influence régionale et du type de cours d’eau et plan d’eau ........................... 30

2.4.2 Biodiversité dans l’écotone .............................................................................. 31

2.4.3 Assemblage de la végétation riveraine ............................................................ 36

2.4.4 Diversité longitudinale d’après les relevés géomatiques ................................. 47

2.5 Discussion ............................................................................................................. 49

2.6 Conclusion ............................................................................................................. 55

2.7 Annexes ................................................................................................................ 57

Chapitre 3 Conclusion générale ......................................................................... 69

Références ............................................................................................................ 71

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Liste des tableaux

Tableau 1 Conditions météorologiques, édaphiques, topographiques et bassins hydrologiques des quatre provinces naturelles étudiées. .............................. 22

Tableau 2 Liste des espèces d'herbacées, bryophytes, ptéridophytes, arbustes et arbres retrouvées lors de l'échantillonnage .................................................... 57

Tableau 3 Moyennes et résultats des ANOVAs par permutations et comparaisons multiples de Tukey pour vérifier l'influence des provinces naturelles, des types de cours d'eau ou plan d'eau et de leur interaction sur le pourcentage moyen de la rive des lacs et des cours d’eau occupé par différents peuplements. ... 62

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Liste des figures

Figure 1 Localisation des sites d'échantillonnage pour les quatre provinces naturelles étudiées ......................................................................................... 21

Figure 2 Schéma du positionnement des placettes et microplacettes le long du transect perpendiculaire à la rive ................................................................... 25

Figure 3 Profils d'élévation depuis la rive vers les hautes terres pour les différents types de cours d'eau et plans d'eau dans chacune des provinces naturelles. 31

Figure 4 Graphique de la richesse spécifique de chaque placette (diversité alpha) en fonction de a) l'élévation et b) la distance par rapport à la rive en mètres. 32

Figure 5 Diagramme à moustaches montrant l'étendue d'élévation par rapport au niveau de la rive en mètres où chaque espèce a été trouvée lors de l'échantillonnage ............................................................................................ 33

Figure 6 Graphique de la diversité bêta en fonction de la distance à la rive pour tous les transects ainsi que pour chaque province naturelle prise séparément ....................................................................................................................... 35

Figure 7 Graphique de la richesse spécifique d'un transect (diversité gamma) en fonction de l'élévation maximale du transect en mètre par rapport au niveau de la rive. ............................................................................................................ 36

Figure 8 Arbre de régression multivariable regroupant la végétation riveraine en 23 groupements végétaux d'après différentes valeurs de variables environnementales ......................................................................................... 37

Figure 9 Toposéquence des groupements végétaux trouvés à partir du bord de la rive vers les hautes terres selon le type de cours d'eau ou plan d'eau, les dépôts de surface et la province naturelle d'après les résultats de l'arbre de régression mutlivariable ................................................................................. 39

Figure 10 Variation pour chaque province naturelle du pourcentage de rivage occupé par des pentes faibles et fortes et des sols organiques et rocheux ... 48

Figure 11 Variation pour chaque province naturelle du pourcentage de rivage occupé par des communautés végétales humides et sèches improductives. 48

Figure 12 Nombre moyen de différents types de végétation potentielle (type écologique) par cours d'eau ou plan d'eau ..................................................... 49

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Chapitre 1 Introduction générale

1.1 Problématique

Le rôle majeur des milieux riverains à titre d’habitats faunique et floristique et de

pourvoyeur de services écologiques est reconnu depuis bien longtemps (Nilsson et

al. 1989, Gregory 1992, Tabacchi et Planty-Tabacchi 1996, Piégay et al. 2003b).

En tant qu’écotone adjacent à l’écosystème aquatique, les milieux riverains

procurent des habitats diversifiés en zone inondée, fournissent un apport en

nutriments pour la faune aquatique et assurent le maintien d’une eau de qualité et

à température constante (Richards et Hollingsworth 2000, Luke et al. 2007). En

tant qu’écotone terrestre juxtaposant de nombreux types d’habitats de hautes

terres, la zone riveraine forme des corridors préférentiels de déplacement pour de

nombreux animaux terrestres en plus de représenter des habitats essentiels pour

plusieurs autres (Darveau et al. 1995, Brinson et Verhoeven 1999, Cossin et Girel

2003, Hudgens et Haddad 2003, Naiman et al. 2005). Afin de conserver ces

multiples fonctions écologiques, les méthodes d’aménagement du milieu riverain

sont régulièrement révisées et adaptées aux plus récentes connaissances dans le

domaine (Johnson et Ryba 1992, Lee et al. 2003, Richardson et al. 2012). Lors de

ces constantes révisions, les débats concernant la définition et la délimitation du

milieu riverain sont nombreux et, encore à ce jour, résolus par des consensus

plutôt que des certitudes (Ilhardt et al. 2000, Morissette et Donnelly 2010).

En ce qui concerne la définition du milieu riverain, la problématique réside en

l’importance qui est accordée à l’influence hydrique. Certaines définitions s’y

limitent alors que d’autres s’axent davantage sur l’ensemble des gradients

écotonaux et des fonctions écologiques (Ilhardt et al. 2000, Morissette et Donnelly

2010). Dans le cadre du présent projet d’étude, le milieu riverain était défini de

manière inclusive comme l’écotone entre les écosystèmes terrestre et aquatique.

En ce sens, il peut être composé de terres humides ou sèches, en autant qu’elles

soient suffisamment près de l’écosystème aquatique pour subir ses influences,

hydriques ou autres.

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Même si plusieurs définitions du milieu riverain existent, elles restent beaucoup

plus claires et objectivement formulées que ne l’est sa délimitation (Ilhardt et al.

2000). En effet, puisqu’il s’agit d’un écotone et qu’il est, de ce fait, composé de

multiples gradients, sa délimitation, en plus de dépendre des gradients

environnementaux observés, dépend du seuil d’intensité à partir duquel on juge

que ces gradients cessent d’influencer le milieu terrestre (Ilhardt et al. 2000,

Morissette et Donnelly 2010). Ces limites complexes du milieu riverain naturel

doivent être simplifiées selon l’échelle à laquelle l’aménagement du milieu riverain

sera effectué (Sibley et al. 2012). Cette simplification du milieu riverain naturel

nécessite de bonnes connaissances des facteurs environnementaux affectant le

milieu riverain à différentes échelles spatiales, particulièrement lors de

l’aménagement d’un territoire aussi vaste que la forêt boréale québécoise (Luke et

al. 2007).

Afin de bien s’entendre sur ce qu’est le milieu riverain, une première section passe

en revue les principales définitions du milieu riverain afin de justifier la définition

retenue. Ensuite, les principaux critères environnementaux avancés pour expliquer

l’hétérogénéité de la végétation riveraine seront décrits, pour enchaîner avec les

pratiques les plus courantes et les nouvelles avenues en aménagement du milieu

riverain. Pour conclure, les objectifs et hypothèses du présent mémoire seront

décrits.

1.2 Définition du milieu riverain1

Selon les régions, les auteurs et les champs d’application, la définition du milieu

riverain peut inclure ou exclure certaines composantes, déterminant ainsi des

limites fonctionnelles ou légales bien différentes des limites écologiques

1 Section tirée du rapport interne Comtois (2013) produit pour le compte du Ministère des Ressources naturelles du Québec. L’auteur ayant majoritairement contribué à la rédaction de ce rapport est le même que l’auteur du présent mémoire.

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(Committee on Riparian Zone Functioning and Strategies for Management et al.

2002). Ce manque de consensus dans la définition du milieu riverain induit une

délimitation imprécise qui nuit à la conciliation des usages (Morissette et Donnelly

2010). Cette conciliation est pourtant essentielle au maintien de l’intégrité

écologique du milieu riverain dans une perspective de développement durable.

Une définition générique, écologique et imprécise, mais largement acceptée, est

celle décrivant le milieu riverain comme un écotone d’interaction liant le milieu

aquatique au milieu terrestre adjacent (Sarrazin et al. 1983, Elson et Dolloff 2000).

Les tenants de cette définition s’accordent sur l’importance des processus

hydrologiques, la présence d’interactions entre les milieux aquatique et terrestre, et

la grande variabilité de largeur de la zone riveraine (Elson et Dolloff 2000).

Lorsqu’on tente de décrire plus précisément le milieu riverain, les définitions vont

toutefois varier de manière importante puisque le concept même du milieu riverain

dépend de l’échelle à laquelle on étudie les gradients de cet écotone (Hunter

1990).

Dans son sens le plus large et correspondant à sa définition la plus populaire dans

la littérature selon Morissette et Donnelly (2010), les milieux riverains sont des :

«Écotones tridimensionnels d’interactions incluant les écosystèmes terrestre et aquatique, qui s’étendent vers le bas jusqu’à la nappe phréatique, vers le haut jusqu’au haut du couvert forestier, vers l’extérieur traversant les plaines inondables jusqu’au haut des pentes qui se drainent vers les étendues d’eau, atteignant l’écosystème terrestre et suivant les cours d’eau à des largeurs variables.» (Ilhardt et al. 2000)).

D’après cette définition très intégratrice, l’ensemble du bassin qui se draine vers un

milieu aquatique donné constitue son milieu riverain. D’un point de vue écologique,

il est vrai que toutes les eaux de ruissellement sont susceptibles de subir des

transformations chimiques et de l’enrichissement minéral ou organique lors de leur

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parcours sur les pentes avant d’atteindre le milieu aquatique (Ilhardt et al. 2000).

Toutefois, cette définition est beaucoup trop large pour servir à l’établissement de

règles d’aménagement. Elle ne laisse pratiquement aucune place au milieu

terrestre étant donné que l’eau se draine généralement vers un milieu aquatique.

Par ailleurs, certaines définitions vont inclure l’ensemble du milieu aquatique

comme faisant partie de la zone riveraine (Collins et al. 2006), mais la majorité des

définitions excluent la zone franchement aquatique (Knutson et Naef 1997).

À l’opposé, certaines définitions minimalistes souvent tirées des règles

d’aménagement considèrent le milieu riverain comme uniquement la frange de

plantes hydrophiles sans arbre adjacente au milieu aquatique. Par exemple, le

Dictionnaire de la foresterie définit l’écotone riverain comme étant le «milieu de

transition entre le milieu aquatique et la végétation arborescente, caractérisé par la

végétation muscinale, herbacée ou arbustive des milieux humides et comportant

parfois quelques arbres épars» (Côté 2000). À ce titre, on emploiera plus

spécifiquement le terme forêt riveraine (« shoreline forest ») pour parler du milieu

riverain forestier adjacent (Clerici et al. 2011). La décision d’exclure la forêt

riveraine de l’écotone riverain est due uniquement à une question de priorité de

gestion.

Une autre définition contraignante correspond uniquement à la zone terrestre

influencée par l’hydrologie du milieu aquatique. Débutant généralement à l’eau

libre, elle inclut la zone sans arbre ainsi que la portion du peuplement forestier dont

le sol est affecté au moins temporairement par l’hydrologie du milieu aquatique

adjacent. Cette définition se limite à considérer le milieu riverain comme un

écotone de conditions hydrologiques. Elle convient si l’on considère que la

présence de l’eau et son régime d’écoulement sont les caractéristiques les plus

distinctives des zones riveraines. Par exemple, la US EPA (1993) caractérise le

milieu riverain d’après une nappe phréatique élevée, des inondations périodiques

et l’influence du cours d’eau adjacent.

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Ces définitions excluent les autres gradients, entre autres ceux de luminosité,

d’humidité et de dispersion des graines, qui sont tout autant responsables de la

plus grande diversité et productivité souvent associées au milieu riverain (Huot et

Vandal 1985). Ces définitions limitent également le maintien des fonctions du

milieu riverain en ne considérant pas les services rendus par la végétation

riveraine sèche.

Face à cette polarisation entre des définitions très intégratrices vs très restrictives,

une manière de s’entendre sur une définition commune serait de distinguer deux

composantes du milieu riverain: le milieu riverain humide et le milieu riverain sec

(Huot et Vandal 1985). D’après ces auteurs, la zone sèche est : « un habitat situé

au-dessus de la limite des hautes eaux annuelles sans débordement le long de

tout cours d’eau ou plan d’eau ». Cette portion du milieu riverain est celle dont la

définition et la délimitation sont les plus incertaines. En effet, elle est parfois limitée

à la présence des plantes indicatrices de milieu humide sur un sol non humide.

Lorsqu’on y intègre les autres gradients environnementaux formant les diverses

niches écologiques possibles pour la végétation, la zone riveraine sèche se

termine à la zone où la biodiversité chute ou lorsque le milieu devient plus

homogène, et est considéré désormais comme écosystème terrestre. Étant donné

que cette chute de diversité n’est pas toujours observable (Sabo et al. 2005), la

limite est bien souvent décidée arbitrairement d’après des moyennes de distances

estimées par types de milieux aquatiques. Ces distances arbitraires devraient

permettre de couvrir le maximum de fonctions écologiques du milieu riverain tout

en n’empiétant pas inutilement sur le milieu terrestre homogène. Une approche

souvent employée pour décrire et délimiter l’écotone riverain en incluant la zone

sèche est de considérer l’écotone riverain comme un état probabiliste sur le

territoire. Le milieu riverain inclut alors toutes les terres adjacentes à un milieu

aquatique et la probabilité d’être en milieu riverain sec décroît à mesure que l’on

s’éloigne du milieu aquatique. Cette probabilité décroissante s’explique par les

interactions de la végétation avec le milieu aquatique, la récurrence des

inondations, des perturbations hydrologiques et les effets de lisière qui sont à leur

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maximum près de la rive et diminuent graduellement en fonction de la distance à la

rive. Certaines études associent également à l’éloignement du milieu aquatique

vers le milieu terrestre une augmentation de la récurrence des feux qui engendre

une végétation de plus en plus semblable à celle du milieu forestier terrestre

(Angelstam 1998, Braithwaite et Mallik 2012).

Beaucoup de définitions accordent une grande importance à la végétation riveraine

comme indicateur efficace de la limite du milieu riverain. Par exemple, le milieu

riverain peut correspondre directement «aux communautés de plantes qui sont

adjacentes et affectées par les caractéristiques hydrologiques des cours/plans

d’eau» (Lowrance et al. 1985) ou être «caractérisé par la présence de plusieurs

espèces de plantes qui ont besoin d’eau pendant une partie de l’année ou de leur

cycle vital ou qui tolèrent des conditions plus humides que la normale». Les

définitions basées sur la végétation sont d’application plus limitée lorsque la

végétation est grandement perturbée et lorsqu’aucune classification entre les

espèces riveraines et terrestres n’a été instaurée à priori. Elles négligent

également le fait que le milieu riverain peut inclure des zones sans végétation

telles que des levées alluviales qui ne seraient pas incluses dans une définition

purement basée sur la végétation (Committee on Riparian Zone Functioning and

Strategies for Management et al. 2002). Aussi, elles réfèrent souvent seulement à

une composition végétale différente dans l’écotone riverain et qui correspondrait à

un mélange d’éléments de la végétation aquatique et terrestre (Knutson et Naef

1997). Pourtant, la définition générale d’un écotone réfère autant à une variation

en composition qu’en structure. En effet, un écotone est défini comme la zone de

contact entre deux différentes communautés végétales, stades successionnels ou

conditions du milieu (Thomas 1979). On peut entre autres y inclure, en plus des

plantes de milieux humides, les communautés végétales terrestres qui vont

directement influencer l’écosystème aquatique de par l’apport en nutriments, en

débris et l’ombre qu’elles projettent (Knutson et Naef 1997).

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Par rapport au milieu riverain en général («riparian area») qui reste mal défini et

mal délimité, les zones d’aménagement riverain («riparian management areas»,

«riparian management zone», « SMZ : Streamside management zones ») ou

zones tampons («buffer strips», «buffer zone») décrivent beaucoup plus

précisément la zone sur laquelle une gestion particulière du territoire est faite en

raison de leur proximité à un cours d’eau ou un plan d’eau (Ilhardt et al. 2000,

Committee on Riparian Zone Functioning and Strategies for Management et al.

2002). Ce terme permet de sortir du questionnement sur la délimitation de

l’écotone riverain naturel pour se pencher sur la gestion d’un milieu riverain

délimité par des compromis entre les usages du territoire et les objectifs de

conservation. En effet, la délimitation d’un milieu riverain ne faisant bien souvent

pas l’unanimité, il est nécessaire de changer de terminologie pour centrer

l’attention sur l’aire à gérer qui aura été délimitée d’après le maximum de

consensus parmi les acteurs impliqués. L’établissement d’une zone

d’aménagement riverain vise à maintenir ou améliorer les fonctions écologiques et

les ressources du bassin versant par le biais de pratiques particulières adaptées

pour l’écotone riverain (Ilhardt et al. 2000). Ces pratiques sont souvent qualifiées

de «Best Management Practices (BMP)».

1.3 Facteurs influençant la végétation riveraine

La végétation riveraine est influencée par les mêmes facteurs environnementaux

que le flore en général, soit la luminosité, la température, les précipitations, le

drainage, les propriétés du sol et les perturbations naturelles (Barbour et al. 1999).

Toutefois, la position particulière du milieu riverain, soit à la jonction entre les

écosystèmes terrestre et aquatique, entraine la création de gradients de

luminosité, de température et de drainage à mesure que l’on s’éloigne de la rive

vers les hautes terres (Naiman et al. 2005). L’intensité de ces gradients écotonaux

dépend principalement du profil d’élévation de la rive (Pinay et al. 1990). En pente

douce, l’effet de lisière ainsi que les zones à fortes récurrences d’inondations se

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poursuivent beaucoup plus longuement que sur des rives escarpées ou en pente

forte (Pinay et al. 1990).

En plus de ces variations graduelles des conditions environnementales à partir de

la rive vers les hautes terres, différentes niches sont créées par l’action des

processus hydrologiques ayant cours longitudinalement dans le canal (Pautou et

al. 2003). L’intensité de ces processus hydrologiques varie selon la taille du bassin

versant, l’importance des précipitations, la position spatiale d’amont en aval et

selon la topographie qui contraint ou non le canal (Pinay et al. 1990, Gregory et al.

1991, Gregory 1992, Pautou et al. 2003, Naiman et al. 2005). En amont, l’influence

est principalement du milieu terrestre vers le milieu aquatique par des processus

d’érosion et de chutes de débris végétaux qui apportent des sédiments et des

nutriments au milieu aquatique (Gregory 1992). Au contraire, en aval, les

mécanismes de sédimentation priment sur les mécanismes d’érosion et amènent

un dépôt de matériaux du canal vers le milieu riverain (Gregory 1992). Sur les

plans d’eau, ce sont les tronçons de rive plats et exposés au vent qui ont tendance

à accumuler la majorité des sédiments en provenance des cours d’eau et autres

tronçons de rives (Parrot et al. 2000). L’intensité des processus d’érosion et de

sédimentation ne fluctue pas selon un gradient régulier d’amont en aval et du canal

vers la rive, mais varie sous forme de niches ponctuelles à différentes échelles

spatiales d’après la géomorphologie du terrain (Gregory et al. 1991, Pautou et al.

2003). Un continuum de niches reste toutefois perceptible longitudinalement de

l’amont à l’aval et transversalement de la rive aux hautes terres à mesure que la

topographie change et que l’énergie hydraulique se dissipe (Gregory et al. 1991,

Pautou et al. 2003). Face à tous ces changements, il n’est donc pas étonnant que

les deux principaux facteurs généralement avancés pour expliquer la répartition de

la végétation riveraine, à la fois dans les axes longitudinal et transversal, soient

l’hydrologie et la topographie (Piégay et al. 2003b).

Page 27: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

9

En plus de ces facteurs abiotiques, comparativement aux forêts des hautes terres

adjacentes, la récurrence et l’intensité des perturbations naturelles en zone

riveraine sont parfois moindres, comme dans le cas du feu (Pettit et Naiman 2007),

ou au contraire plus importantes, comme dans le cas des chablis (Steinblums et al.

1984, Ruel 1995, Macdonald et al. 2003) et des épidémies d’insectes (Rogers

1996), et ne laissent pas les mêmes legs biologiques (sensus Franklin et al.,

(2000). À ces agents de perturbations terrestres s’ajoutent l’influence des

inondations, l’action abrasive des vagues et de la glace ainsi que la modification

non négligeable du paysage par le castor. Ce dernier modifie à la fois la

composition en espèces et la structure de la végétation riveraine, en plus

d’influencer des facteurs physiques comme la hauteur de la nappe phréatique et le

type de substrat au sol (Labbé 2009).

Les changements physiques du milieu découlant des processus d’érosion et de

sédimentation, jumelés aux agents perturbateurs affectant différemment le milieu

riverain, dynamisent ce milieu au cours du temps en réinitialisant régulièrement la

succession végétale à certains endroits (Pautou et al. 2003). L’augmentation du

débit, des inondations et autres perturbations hydrologiques expliquent la présence

de souvent plus de jeunes peuplements dans les plaines d’inondation et les larges

rivières en aval que le long des cours d’eau plus étroits en amont (Pautou et al.

2003). En raison de ces constants retours vers le début de la succession végétale

en aval, les plantes spécialistes des milieux riverains sont souvent des espèces

rudérales qui profitent des sols mis à nu lors des fréquentes inondations ou lors de

l’ajout de nouveaux sédiments (Richardson et al. 2007). Ces espèces se

dispersent principalement par hydrochorie, rendant le sort de leur répartition très

lié à la morphologie et aux conditions hydrologiques du canal adjacent (Merrit et

Wohl 2002). Ainsi, les graines des plantes poussant en bordure d’un ruisseau

intermittent ont moins de chance de se rendre loin de leur lieu d’origine que celles

des plantes poussant près d’un cours d’eau permanent à bon débit. Quoique peu

étudiées, les constantes perturbations du sol semblent restreindre la possibilité

Page 28: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

10

pour les espèces spécialistes du milieu riverain de se reproduire par banques de

graines (Richardson et al. 2007). Les niches les plus perturbées ou hostiles, avec

un sol saturé en eau ou un climat rigoureux, sont généralement dominées par des

graminées (Richardson et al. 2007). Chaque communauté riveraine remplissant

des services écologiques particuliers, une bonne compréhension de la répartition

de ces communautés végétales en fonction du milieu physique et des

perturbations naturelles permet d’assurer une bonne intégrité au milieu riverain

(Richardson et al. 2007).

1.4 Pratiques courantes en aménagement riverain et nouvelles

avenues

Entre autres pour le transport, le commerce, la pêche, la drave, l’agriculture et la

villégiature, à toutes les époques, les multiples usages anthropiques du milieu

riverain ont transformé la végétation riveraine naturelle, la rendant souvent moins

performante pour fournir des services écologiques comme la filtration de l’eau et

l’atténuation des crues (Verry et Dolloff 2000, Jones et al. 2010). Dès le milieu du

20e siècle (Richardson et al. 2012) et majoritairement durant les 30 dernières

années (Rioux 2003), la constatation d’une dégradation accélérée de la qualité de

l’eau des cours d’eau et plans d’eau et d’une diminution des stocks de poissons a

justifié l’établissement de règles de protection et de gestion durable du milieu

forestier riverain.

La méthode la plus employée pour assurer une protection du milieu riverain a

toujours été de conserver une bande de végétation naturelle d’une largeur fixe le

long de tous les cours d’eau et autour de tous les plans d’eau permanents

(Richardson et al. 2012). Selon l’habitat faunique ou le service écologique dont on

souhaite assurer la protection, la largeur de protection requise est déterminée

d’après des observations et essais sur l’impact de différentes largeurs de bandes

aménagées (Ilhardt et al. 2000, Marczak et al. 2010). Trente mètres correspond à

Page 29: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

11

la largeur de bandes la plus recommandée en milieu forestier dans l’est de

l’Amérique du Nord (Richardson et al. 2012). La conservation d’une bande à

largeur fixe ne tient pas compte des variabilités naturelles à l’intérieur de la zone

riveraine qui ont été décrites précédemment dans la section 1.3.

Afin de réduire les écarts entre la forêt aménagée et la forêt naturelle, de plus en

plus de méthodes d’aménagement vont moduler la largeur des bandes riveraines

en certains endroits selon le type géomorphologique de rive, la largeur des cours

d’eau, la taille des lacs ou la présence d’espèces à statut particulier (Castelle et al.

1994, Lee et al. 2003). Quoique plus variables, ces bandes riveraines restent très

linéaires et sont insuffisantes pour protéger l’ensemble du milieu riverain dans

certains tronçons avec peu de relief et incluent une part de milieu terrestre non

riverain dans d’autres tronçons plus accidentés.

Dans quelques régions du monde, les zones riveraines aménagées sont

découpées d’une manière beaucoup plus naturelle en suivant le contour du

peuplement adjacent au milieu aquatique, la limite maximale des inondations, les

courbes topographiques ou des cassures naturelles dans la topographie d’après

des modèles numériques d’élévation (Cossin et Girel 2003, Goetz 2006, Mouchet

et al. 2007, Cullison et Lavalle 2008, Clerici et al. 2011). Ces délimitations plus

précises du milieu riverain aménagé nécessitent beaucoup d’effort et de

ressources, tant lors de la planification des activités forestières que lors de

l’application des traitements sylvicoles sur le terrain. Ces aménagements sont

donc principalement trouvés dans les régions très perturbées où peu de milieux

riverains naturels sont toujours en place comme dans le Sud de l’Europe (Clerici et

al. 2011) et à Hawaii (Cullison et Lavalle 2008).

Sans établir une zone riveraine à largeurs variables, une autre façon de diversifier

le milieu riverain aménagé est de le subdiviser en sous-zones et d’appliquer

différents traitements sylvicoles à l’intérieur de chaque sous-zone circonscrite

Page 30: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

12

(Phillips et al. 2000). Selon les fonctions et attributs riverains qu’elles cherchent à

préserver, les sous-zones peuvent faire l’objet de coupes partielles à degrés de

rétention variés et en respectant différentes contraintes opérationnelles (Phillips et

al. 2000, Kennedy et al. 2003). Par exemple, une sous-zone servant

principalement à la filtration cherche à minimiser les perturbations du sol et à

maintenir un certain pourcentage de végétation pour assurer l’écoulement

majoritairement souterrain de l’eau et la captation des sédiments, éléments nutritifs

et polluants (Phillips et al. 2000). Une sous zone servant à conserver la

température de l’eau nécessite plutôt la protection d’un nombre suffisant d’arbres

d’une certaine hauteur, sans égard aux perturbations du sol ou de la végétation

basse (Phillips et al. 2000). En général, la sous-zone la plus rapprochée du milieu

aquatique est conservée intacte alors que les zones plus éloignées de la rive

peuvent être aménagées avec des coupes à degrés de rétention de moins en

moins élevés afin de simuler l’augmentation de la fréquence des perturbations

naturelles à partir de la rive vers les hautes terres.

La coupe partielle permet ainsi de diversifier le milieu riverain en rajeunissant la

végétation dans certains secteurs (Craig et MacDonald 2009, Mallik et al. 2013).

Elle permet également un développement durable des ressources riveraines en

assurant un revenu non négligeable aux compagnies forestières (Holmes et al.

2010) sans trop perturber les habitats et services écologiques riverains (Craig et

MacDonald 2009, Mallik et al. 2013). Par contre, un usage efficace des sous-zones

nécessite une bonne connaissance de la diversité naturelle à l’intérieur du milieu

riverain. Au Canada, beaucoup de connaissances sont encore à acquérir sur les

patrons de répartition de la végétation riveraine naturelle à diverses échelles

spatiales (Luke et al. 2007).

Au Québec, les normes actuellement applicables pour la protection du milieu

riverain forestier sont tirées du Règlement sur les normes d’intervention dans les

forêts du domaine de l’État (RNI) datant de 1988 (Gouvernement du Québec

1988). La zone riveraine aménagée débute alors au premier arbre de taille

Page 31: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

13

marchande (diamètre >10 cm à hauteur de poitrine) et inclut les 20 premiers

mètres pour les cours d’eau, marécages, marais, ou plans d’eau permanents. Une

protection intégrale est appliquée sur 20% de la longueur de cette bande riveraine

(Ministère des Ressources naturelles de la Faune et des Parcs 2004). Le 80%

restant peut être aménagé en coupes partielles en excluant toutefois le passage

de la machinerie et en s’assurant de conserver au moins 500 tiges par hectares.

La coupe partielle est interdite dans les bandes riveraines en pentes fortes (>40%

de pente). La bande riveraine s’élargit jusqu’à 30 m pour la construction de camps

forestiers et 60 m lorsqu’elle est adjacente à des rivières à saumon. Les zones

riveraines adjacentes à des cours d’eau intermittents peuvent être entièrement

coupées en respectant toutefois une zone de restriction du passage de la

machinerie dans les premiers 5 m à partir du canal.

La zone riveraine aménagée est généralement beaucoup plus large en milieu

forestier qu’en milieu agricole ou urbain (Gauthier 2001). En effet, depuis 2005, la

Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables recommande

la protection en milieu urbain de 10 à 15 m de rive à partir du bord de l’eau, variant

selon la pente, et de trois mètres (dont au moins un mètre en replat) en milieu

agricole (Gouvernement du Québec 2005). En plus d’inclure une zone plus étroite

qu’en territoire forestier, la politique de protection des milieux riverains en territoire

agricole et urbain relève de la règlementation des municipalités et n’est donc pas

toujours adéquatement règlementée ou appliquée (Gouvernement du Québec

2002).

L’aménagement des bandes riveraines forestières au Québec a tout de même fait

l’objet de critiques semblables à celles précédemment énumérées concernant les

bandes riveraines de largeurs fixes (Comité scientifique sur les enjeux de

biodiversité 2009). On reproche entre autres l’homogénéisation de la matrice

forestière et la perte de l’intégrité écologique du milieu riverain par la conservation

presque exclusivement de bandes fixes de 20 m. L’ensemble de la réglementation

en milieu forestier est actuellement en révision puisque la Loi sur les Forêts a été

Page 32: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

14

remplacée par la nouvelle Loi sur l’Aménagement durable du territoire forestier

(LADF) qui vise un aménagement écosystémique de la forêt québécoise

(Gouvernement du Québec 2013). Ce changement dans la réglementation offre

l’occasion de réviser et d’adapter les pratiques d’aménagement afin de minimiser

les écarts entre le milieu riverain naturel et le milieu riverain aménagé, tel que

souhaité dans la définition d’aménagement écosystémique du Ministère des

Ressources naturelles (Gouvernement du Québec 2013).

1.5 Objectifs et hypothèses

Dans le cadre d’une gestion adaptative de la forêt publique québécoise, le présent

projet de maîtrise vise à mieux comprendre la structure et la composition naturelles

de la végétation riveraine en forêt boréale québécoise en vue d’assurer un

aménagement écosystémique de ce milieu.

Les objectifs spécifiques de ce projet sont:

(1) Déterminer l’échelle spatiale à laquelle la topographie influence la végétation

riveraine.

(2) Caractériser les patrons de répartition des espèces et des communautés

végétales riveraines.

(3) Vérifier quels sont les principaux facteurs environnementaux, outre la

topographie, qui influencent les patrons de répartition de la végétation riveraine à

l’échelle du site.

De nombreuses études européennes et américaines ont montré que la

topographie, de par son influence sur la géomorphologie, les dépôts de surface, le

débit, l’humidité du sol et de l’air, le niveau des crues ainsi que de nombreux

Page 33: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

15

autres facteurs physiques, est un facteur d’influence majeur pour la composition

végétale du milieu riverain (Nilsson et al. 1989, Gregory 1992, Planty-Tabacchi

1993, Pautou et al. 1996, Tabacchi et Planty-Tabacchi 1996, Lyon et Sagers 1997,

Pabst et Spies 1999, Piégay et al. 2003a). On s’attendrait donc à ce qu’en forêt

boréale québécoise, la topographie tienne un rôle aussi important. Les hypothèses

suivantes ont donc été émises:

1) La composition et la structure de la végétation riveraine varie principalement

selon la région où l’on se trouve, puis selon la taille du milieu aquatique adjacent,

et, enfin, selon le type de pente qu’on retrouve le long du cours d’eau ou du lac

échantillonné.

2) Les espèces se regroupent en différentes communautés végétales qui se

succèdent à partir de la rive vers les hautes terres en fonction des conditions

physiques du milieu.

3) L’élévation par rapport à la rive et le type de dépôt de surface constituent les

principaux facteurs environnementaux expliquant la répartition des espèces à partir

de la rive vers les hautes terres.

Page 34: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

16

Page 35: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

17

Chapitre 2 Patrons de végétation riveraine

bordant les principaux types de milieux

aquatiques dans quatre écorégions de l’Est du

Canada.2

2.1 Résumé

La végétation composant l’écotone riverain varie selon l’influence de plusieurs

gradients environnementaux qui, dans plusieurs régions, suivent principalement la

topographie. Nous avons cherché à déterminer l’échelle à laquelle l’influence du

relief et des principaux facteurs environnementaux contraint la richesse, la

diversité et la composition de la végétation riveraine en forêt boréale vierge au

Québec. Quatre provinces naturelles («écorégions») couvrant un gradient

topographique et de précipitations et cinq différents types de cours d’eau et de

plans d’eau ont été échantillonnés à la fois par des relevés de terrain et sur des

cartes écoforestières. Les résultats montrent une variation principalement présente

à l’échelle régionale. Dans chaque région, la végétation riveraine se distingue,

entre les différents types de cours d’eau ou plans d’eau, selon leur profil général

d’élévation. À l’échelle du peuplement, la plus grande diversité est trouvée au

niveau de la rive et diminue avec la perte d’espèces hydrophiles à mesure qu’on

s’élève par rapport au niveau de la rive. Une zone de végétation plus homogène

est trouvée vers 40 mètres, après quoi la variation en espèces augmente à

nouveau avant l’atteinte de l’écosystème terrestre. En termes de composition, 23

groupements végétaux représentent à l’échelle du site trois sous-zones au milieu

riverain : le dénudé humide, la forêt riveraine humide et la forêt riveraine sèche.

Ces trois sous-zones représentant différentes niches et fonctions écologiques,

elles devraient se refléter dans l’aménagement riverain par la variation des

traitements au sein de chacune des sous-zones afin de reproduire l’ensemble du

continuum écologique riverain.

2 Cet article sera traduit en anglais en vue d’une publication dans le Canadian Journal of Forest Research. Le

titre prévu en anglais est «Riparian vegetation patterns across four boreal ecoregions and aquatic ecosystems

in eastern Canada»

Page 36: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

18

2.2 Introduction

En tant qu’écotone entre deux milieux aussi contrastants que les écosystèmes

aquatiques et terrestres, le milieu riverain se compose de nombreux gradients

environnementaux formant un continuum tridimensionnel de niches écologiques

variées (Odum 1971, Ilhardt et al. 2000). En plus d’arborer une grande biodiversité,

le milieu riverain assure de nombreux services écologiques tels que la filtration de

l’eau, l’atténuation des crues, le maintien des berges et le contrôle de la

sédimentation et de l’apport en nutriments au milieu aquatique (Committee on

Riparian Zone Functioning and Strategies for Management et al. 2002, Gundersen

et al. 2010, Richardson et al. 2012). Afin d’assurer un maintien optimal de ces

bénéfices, des centaines d’études ont porté sur les largeurs d'écotone requises

pour conserver cette biodiversité et ces services (Johnson et Ryba 1992, Castelle

et al. 1994, Kennedy et al. 2003, Marczak et al. 2010), notamment en paysage

agricole où la qualité de l’eau est un enjeu majeur (Lowrance et al. 1985, Lowrance

et al. 2000, Altier et al. 2002, Graff et al. 2005, Langendoen et al. 2006). Il est ainsi

apparu que selon la région, le secteur et l’année d’échantillonnage, ainsi que le

taxon ou le service étudié, cette distance de milieu riverain peut aller de quelques

mètres à partir de la rive jusqu’à plus d’un kilomètre (Ilhardt et al. 2000, Morissette

et Donnelly 2010). La majorité de ces études visait l’obtention d’une largeur

absolue au milieu riverain sans s’attarder à la variabilité au sein même de la zone

riveraine.

En parallèle à ces études, des cadres théoriques globaux basés sur la

géomorphologie, la topographie et les types de dépôt à l’échelle du paysage ou du

bassin versant ont été proposés par Gregory et al. (1991), Lewin (2001) et

Tabacchi et al. (1996) pour expliquer la diversité des milieux riverains. La

végétation riveraine apparaissait ainsi subdivisée en tronçons plus homogènes

d’amont en aval d’après les principales discontinuités des gradients

environnementaux. Dans chaque tronçon, la topographie influence les

précipitations, les processus d’érosion, de sédimentation, d’inondation et l’étendue

Page 37: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

19

des pentes qui se drainent vers le milieu aquatique, de sorte que les habitats et

services écologiques ne sont pas les mêmes d’un tronçon à l’autre. L’étude de la

distance transversale couverte par le milieu riverain s’effectue alors distinctement

dans chaque tronçon.

Certaines études ont aussi porté sur la délimitation de la zone riveraine sur la base

des régimes de perturbations naturelles, en particulier le feu, et ont obtenu des

résultats controversés. Ainsi, en Suède (Segerström et al. 1994, Segerström et al.

1996, Angelstam 1998), dans l’état de Washington (Camp et al. 1997) et en

Oregon (Morrison et Swanson 1990), les terres constamment inondées semblent

pratiquement ne jamais brûler et constituent des refuges où l’on trouve une

végétation riveraine différente des hautes terres. Au contraire, dans la plaine

boréale de l’Alberta (Macdonald et al. 2004) et dans le Nord-Ouest de l’Ontario

(Lamb et al. 2003), aucune différence de structure ou de composition n’a été

trouvée entre les peuplements riverains et terrestres adjacents. Une hypothèse

conciliant ces résultats divergents pourrait être que le relief a des incidences sur

des régimes de perturbations plus locaux, notamment du castor (Labbé 2009), des

inondations (Denneler et al. 2008) et des chablis (Ruel et al. 2001). Cela pourrait

expliquer la divergence des résultats obtenus en regard de la structure, de la

composition et de la largeur de la zone riveraine dans les études ci-haut

mentionnées.

Relativement peu d'études ont été menées directement sur la structure et la

composition de la végétation riveraine en forêt vierge à travers différentes régions.

Certaines études ont toutefois montré que la végétation riveraine variait selon la

topographie à différentes échelles, soit régionale (Pabst et Spies 1999), du bassin

versant (Tabacchi et al. 1990, Planty-Tabacchi 1993, Thibault 1998) et du

peuplement (Denneler et al. 1999). La forêt boréale de l’est du Canada, de par ses

nombreux paysages encore intacts, offre une belle occasion d’étudier l’importance

de divers facteurs environnementaux, notamment la topographie, sur la

Page 38: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

20

composition et la répartition de la végétation riveraine à plusieurs échelles

spatiales. Des critiques ont d’ailleurs déjà été avancées concernant le caractère

très local de la plupart des études canadiennes en milieu riverain qui empêcherait

de percevoir des patrons généraux de variations du milieu riverain à plus large

échelle (Luke et al. 2007). De nouvelles études semblent également requises sur

les régimes de perturbation en milieu riverain, et ce, dans différents contextes

paysagers (Moore et Richardson 2012).

Cette étude visait à mieux comprendre les principaux déterminants de la structure

et de la composition de la végétation riveraine en forêt boréale de l’Est de

l’Amérique du Nord, où les précipitations annuelles varient de 700 à 1200 mm et le

relief, de plaines à hautes collines. Plus spécifiquement, les objectifs étaient de (1)

déterminer l’échelle à laquelle l’influence du relief contraint la végétation riveraine,

en comparant cinq types de lacs et cours d’eau au sein de quatre provinces

naturelles du Québec, (2) caractériser localement les patrons spatiaux de

répartition des espèces végétales et des assemblages d’espèces végétales et (3)

déterminer l’influence des principaux facteurs environnementaux sur les

assemblages d’espèces végétales riveraines.

2.3 Méthodes

2.3.1 Aire d’étude

L’aire d’étude visait à représenter l’ensemble de la forêt boréale commerciale du

Québec (Figure 1) en paysage vierge. Elle couvre une bande de quatre degrés de

latitude (48 à 52° N) qui s’étend à partir de la frontière québéco-ontarienne de

l’Abitibi (79°18‘ W) jusqu’à Natashquan sur la Côte-Nord (61°49’ W). L’aire d’étude

recoupe les quatre provinces naturelles (~écorégions) du Nord de la forêt boréale

commerciale québécoise soit : les Basses-terres de l’Abitibi et de la baie James,

les Hautes-terres de Mistassini, les Laurentides centrales et le Plateau de la

Basse-Côte-Nord (MDDEP 2002). Puisque ce projet visait à étudier le milieu

riverain naturel non perturbé, l’échantillonnage a été restreint aux zones non

Page 39: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

21

altérées par la coupe forestière, les activités récréatives et industrielles et les

perturbations naturelles majeures indiquées sur les cartes écoforestières. De plus,

en raison de contraintes logistiques, de temps et de ressources disponibles, les

sites échantillonnés dans chaque province naturelle étaient tous situés à moins de

deux heures de route d’un centre urbain ou camp forestier (tableau 1). Cette étude

ne permet donc pas d’observer la variabilité de la végétation à l’intérieur de chaque

province, mais permet tout de même d’observer les différences majeures entre les

provinces naturelles. Les provinces naturelles des Basses-terres de l’Abitibi et des

Laurentides centrales ont été échantillonnées de juin à août 2007, le Plateau de la

Basse-Côte-Nord en juillet 2011 et les Hautes-terres de Mistassini en juillet 2012.

Figure 1 Localisation des sites d'échantillonnage pour les quatre provinces naturelles étudiées. La limite de chaque province naturelle est tracée en gras, les cercles noirs correspondent aux sites échantillonnés et la zone en gris foncé correspond aux limites de la forêt boréale selon Rowe (1972). (BTA= Basses-terres de l’Abitibi ; HTM= Hautes-terres de Mistassini ; LC= Laurentides centrales ; PBCN= Plateau de la Basse-Côte-Nord).

Page 40: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

22

Tableau 1 Conditions météorologiques, édaphiques, topographiques et bassins hydrologiques des quatre provinces naturelles étudiées.

Basses-terres de l'Abitibi1,2

Hautes-terres de

Mistassini1,3

Laurentides centrales1,4

Plateau de la Basse-Côte-

Nord1,5

Localisation des sites échantillonnés

Rouyn-Noranda (Forêt

d'Enseignement et de Recherche

du Lac Duparquet)

Chibougamau Sud-ouest du

réservoir Manicouagan

Havre-Saint-Pierre

Température moyenne annuelle (°C)

de -2,4 à 1,1 de -2,5 à 0,6 de -4,1 à 1,8 de -4 à 0,6

Température moyenne des 3 mois les plus chauds (°C)

12,5 à 15,5 12,9 à 14,9 11,4 à 15,6 11,6 à 13,2

Précipitations totales annuelles (mm)

727-930 850-1014 932-1016 1016 à 1178

Fraction nivale (%)6 25 à 30 30 à 35 35 à 40 35 à 45

Nombre de jours de croissance

155-175 153-170 138-177 142-160

Type de dépôts organique et argile glacio-

lacustre

sable et gravier

fluvioglaciaires

roc, sable et gravier

fluvioglaciaires

roc affleurant, gravier

fluvioglaciaire et dépôt organique

Relief plaines plaines et coteaux à

faibles pentes

coteaux à hautes collines

plateau, hautes collines et

monts

Élévation par rapport au niveau de la mer (m)

200-400 300-400 400-600 100-900

Bassin versant de la baie d'Hudson

de la baie d'Hudson

du St-Laurent et des Grands

Lacs

du St-Laurent et des Grands

Lacs

Sous-domaine bioclimatique

sapinière à bouleau blanc

de l'Ouest

pessière à mousses de

l'Ouest

pessière à mousses de

l'Est

pessière à mousses de

l’Est et sapinière à bouleau blanc

de l'Est (1) Sources : Mc Kenney (1998) dans MDDEP (2002) (2) Sources : Wilson (1971) et Richard (1987) dans Blouin et Berger (2002) (3) Sources : Wilson (1971) et Richard (1987) dans Blouin et Berger (2004) (4) Sources : Régnière et Saint-Amant (2004), Wilson (1971), Proulx, Jacques, Lamothe et Litynski (1987) dans Morneau et Landry (2010b) (5) Sources : Régnière et Saint-Amant (2004), Wilson (1971), Proulx, Jacques, Lamothe et Litynski (1987) dans Morneau et Landry (2010a). (6) La fraction nivale correspond au pourcentage des précipitations annuelles qui tombent sous forme de neige.

Page 41: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

23

Les quatre provinces naturelles échantillonnées possèdent un climat subpolaire

subhumide continental. Elles se distinguent toutefois par une diminution d’ouest en

est des températures moyennes et une augmentation des précipitations totales et

de la fraction nivale (Tableau 1). La topographie plate dans l’Ouest devient de plus

en plus accidentée dans les provinces naturelles de l’Est. De plus, à partir de

l’Ouest, les dépôts fins des Basses-terres de l’Abitibi sont graduellement

remplacés vers l’Est par des dépôts plus grossiers de sable et de gravier avec de

nombreux affleurements rocheux. Ces gradients environnementaux entraînent une

variation de la végétation qui passe du sous-domaine de la sapinière à bouleau

blanc de l’Ouest à la pessière à mousses de l’Est.

2.3.2 Types de milieux aquatiques

Pour chacune de ces quatre provinces naturelles, les milieux aquatiques

cartographiés sur les cartes écoforestières (3ième inventaire) du Ministère des

Ressources naturelles du Québec (Létourneau et al. 2009) et dans la Base

nationale de données topographiques (BNDT) du Canada à l’échelle 1 :50 000

(Ressources naturelles Canada 2010) ont été classifiés en cinq types. Les cours

d’eau ont été classifiés en ruisseaux intermittents, ruisseaux permanents (largeur

< 6 m) et rivières (largeur > 6 m). Ces limites ont été établies selon la topologie

disponible pour la carte écoforestière et la BNDT. Les plans d’eau étaient quant à

eux divisés en étangs (superficie < 8 ha) et lacs (superficie > 8 ha). La

différentiation des lacs à partir d’une surface de 8 ha est basée sur la classification

américaine des milieux humides et aquatiques (Cowardin et al. 1979) et la

Convention de Ramsar (Ramsar Convention Secretariat 2009) qui distinguent les

étangs des lacs à partir de cette valeur seuil.

2.3.3 Dispositif d’échantillonnage

L’étude s’est basée sur deux approches, soit l’échantillonnage sur le terrain et

l’analyse géomatique de cartes écoforestières. Les relevés sur le terrain ont permis

Page 42: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

24

d’évaluer avec précision les variations spécifiques de la végétation riveraine entre

la rive et les hautes terres. L’effort d’échantillonnage des relevés de terrain était

toutefois contraint par l’accessibilité aux sites et les ressources disponibles. Les

relevés géomatiques à partir de cartes écoforestières ont permis de couvrir un plus

vaste territoire dans chaque province naturelle et, surtout, d’évaluer la variabilité de

la zone riveraine autour d’un même plan d’eau ou le long d’un même cours d’eau.

2.3.3.1 Dispositif d’échantillonnage pour les relevés de terrain

Dans chaque province naturelle, trois répétitions de chacun des cinq types de

milieux aquatiques (lacs, étangs, rivières, ruisseaux permanents, ruisseaux

intermittents) ont été sélectionnées aléatoirement parmi les éléments

hydrographiques accessibles et situés à moins de deux heures de route d’une ville

ou d’un camp forestier. Pour chaque plan d’eau ou cours d’eau sélectionné, deux

transects étaient positionnés aléatoirement, mais placés perpendiculairement à la

rive vers les hautes terres à partir du milieu aquatique. À l’exception de certains

cours d’eau intermittents et certains petits lacs, les transects étaient séparés entre

eux d’au moins 100 m et se répartissaient préférentiellement sur chacune des rives

d’un cours d’eau. La longueur de chaque transect variait de 40 à 140 m. La

pertinence de poursuivre le transect au-delà de 40 m dépendait de la longueur de

l’écotone. La fin de l’écotone était considérée comme atteinte lorsque la végétation

devenait homogène et terrestre ou s’il y avait présence de cassures

topographiques importantes le long du transect.

Le long du transect, cinq placettes circulaires de 11,28 m de diamètre étaient

juxtaposées les unes après les autres à partir de la rive jusqu’à 56 m. Lorsque le

transect se poursuivait à plus de 60 m, les placettes étaient distancées de 30 m

entre elles (Figure 2). Dans chaque placette étaient évalués l’inclinaison de la

pente (résumée en 4 classes soit <3, 4-8, 9-15, 16-30, 31-40, >41 %), la

topographie générale (terrain plat, escarpement, sommet arrondi, haut de pente,

mi-pente, replat ou bas de pente; d’après Saucier (1994)), le drainage

(1 : «drainage rapide», 2 : «drainage bon», 3 : «drainage modéré», 4 : «drainage

Page 43: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

25

imparfait» , 5 : «mauvais drainage» ou 6 : «drainage très mauvais»; d’après

Saucier (1994)), le type de particules constituant majoritairement les dépôts de

surface pour les sols minéraux (sable, loam, argile ou roc = absence de sol) ou le

niveau de décomposition de la matière organique d’après l’échelle de Von Post

pour les sols organiques, le pourcentage de couverture de la canopée (évalué

selon quatre classes, soit <15, 15-50, 50-75 et 75-100 %), le nombre de chicots et

la surface terrière pour toutes les essences commerciales calculée au prisme

(Plateau de la Basse-Côte-Nord, Hautes-terres de Mistassini) ou au ruban à

diamètre (Basses-terres de l’Abitibi, Laurentides centrales). L’élévation par rapport

à la rive a été estimée à partir du sinus de la valeur de la pente multiplié par le

diamètre de la placette, puis cumulé aux valeurs calculées pour les placettes plus

près de la rive.

Figure 2 Schéma du positionnement des placettes et microplacettes le long du transect perpendiculaire à la rive. Les placettes et microplacettes ont respectivement 11,28 m et 2,26 m de diamètre.

À l’intérieur de chaque placette se trouvaient trois microplacettes de 2,26 m de

diamètre. La première microplacette était placée au début de la placette (Figure 2).

Les microplacettes suivantes étaient toutes équidistantes. Au sein de la

Page 44: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

26

microplacette était notée la surface terrière des gaules (estimée par le nombre

d’individus dans chaque classe de diamètre, soit 2-4, 4-6, 6-8 et 8-10 cm). Le

recouvrement en fougères, en arbustes et en herbacées était évalué en

pourcentage pour chaque espèce (sauf pour les espèces appartenant à la famille

des Poaceae, des Juncaceae ou des Cyperaceae dont le recouvrement était

calculé globalement pour chaque famille). Au niveau du sol, la microplacette

servait à mesurer le recouvrement en lichens (regroupés en Cladina sp., Cladonia

sp. et autres lichens), sol à nu, roc, eau, litière, débris ligneux et bryophytes. Chez

les bryophytes, trois espèces communes et facilement identifiables ont été

spécifiquement évaluées (Ptilium crista-castrensis, Pleurozium schreberi,

Hylocomium splendens), deux taxons ont été évalués au genre (Dicranum sp. et

Sphagnum sp) alors que l’ensemble des autres espèces ou taxons correspondait

au recouvrement en «autres mousses».

2.3.3.2 Dispositif d’échantillonnage pour les relevés géomatiques

Les mêmes quatre provinces naturelles et cinq types de milieux aquatiques que

pour le volet terrain ont été analysés à l’aide du logiciel ArcGIS 9.3. Étant donné la

grande disponibilité de données en géomatique et en l’absence de contraintes de

déplacement, les éléments hydrographiques à l’étude étaient beaucoup plus

nombreux et mieux répartis à l’intérieur de chaque province naturelle

comparativement au volet terrain. En général, l’ensemble de la forêt commerciale

(i.e. excluant la taïga) de chaque province naturelle a été échantillonné par les

relevés géomatiques, comparativement aux relevés de terrain qui ont été effectués

dans un même secteur pour chaque province. Seul l’échantillonnage de la

province naturelle du Plateau de la Basse-Côte-Nord a été restreint aux secteurs

couverts par la carte écoforestière.

Par province naturelle, 100 éléments hydrographiques de chaque type de milieux

aquatiques ont été choisis aléatoirement. Pour chaque cours d’eau ou plan d’eau

sélectionné, tous les polygones forestiers adjacents au milieu aquatique ont été

Page 45: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

27

sélectionnés, puis découpés par une zone tampon d’un mètre de largeur le long de

la rive. Une fois découpée, l’aire était calculée dans la frange d’un mètre de

chaque polygone forestier et permettait d’obtenir la longueur de la rive couverte

par ce polygone par rapport à la longueur totale de la rive. L’information

concernant l’essence dominante ou le type de milieu non forestier (aulnaies,

dénudés humides, dénudés secs et regroupement des types écologiques

représentant des marécages (Ménard et al. 2006)), le type de végétation

potentielle (type écologique), l’âge du peuplement, le type de dépôt de surface, le

drainage et la pente (faible= 0 à 8%; forte=31% et plus) pour chaque frange de

polygone forestier était extraite de la carte écoforestière du Ministère des

Ressources naturelles du Québec.

2.3.4 Analyses statistiques

Toutes les analyses statistiques ont été effectuées à l’aide du logiciel R (R

Development Core Team 2011). Les données de recouvrement en espèces

(arbres, arbustes, herbacées, lichens et mousses) ont été transformées par la

méthode d’Hellinger (fonction decostand - librairie vegan en R) afin de réduire

l’influence d’un grand nombre de double-zéros et l’influence des espèces rares

(Legendre et Legendre 2012). Afin de réduire la variance produite par un

échantillonnage très fin dans un milieu bien diversifié, les variables réponses et

explicatives échantillonnées sur le terrain à l’échelle de la microplacette (4 m2) ont

été converties en valeurs à l’échelle de la placette (100 m2). Les pourcentages de

recouvrement ont été convertis en calculant la moyenne des trois microplacettes

incluses dans chaque grande placette. Aussi, la surface terrière des arbres a été

additionnée à la surface terrière moyenne des gaules afin d’avoir une valeur de

surface terrière totale pour chaque espèce dans chaque placette.

Une analyse de variance par permutations pour données multivariables (MANOVA

par la fonction adonis - librairie vegan) a été utilisée pour déterminer l’influence de

Page 46: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

28

la région et des différents types de milieux aquatiques sur la composition végétale

des placettes.

Afin de caractériser la répartition spatiale de la diversité en espèces au sein de

l’écotone riverain, la biodiversité a été observée à plusieurs échelles, soit alpha,

bêta et gamma (Whittaker 1972). Pour la diversité alpha, la richesse spécifique

(nombre d’espèces différentes) de chaque placette a été mise en relation avec la

distance à la rive et l’élévation par rapport au niveau de la rive. La diversité gamma

a été calculée pour tout le transect en additionnant les diversités alpha de chaque

placette et a ensuite été mise en relation avec l’élévation maximale du transect par

rapport au niveau de la rive. Des régressions linéaires simples (fonction lm –

librairie stats) ont ensuite permis de vérifier la variation en diversité alpha le long

des transects et en diversité gamma entre les transects. Pour la diversité bêta, le

coefficient des communautés de Jaccard (fonction vegdist - librairie vegan) sous

forme de distance (inverse de la similarité) a été calculé pour chaque paire de

placettes adjacentes le long du transect. Ces valeurs de diversité bêta ont ensuite

été analysées selon la distance à la rive à l’aide de modèles généraux additifs

(fonction gam - libraire mgcv) puisque la relation n’était pas linéaire. De même, des

modèles généraux additifs ont également permis de modéliser les profils

d’élévation à partir de la rive vers les hautes terres propres à chaque type de lac et

cours d’eau dans chaque province naturelle.

Nous avons par la suite exploré les types de communautés végétales trouvés dans

les différents milieux aquatiques et provinces naturelles. Ces communautés

végétales ont été analysées à l’aide d’un arbre de régression multivariable

(Multivariate regression tree - MRT ; fonction mvpart - librairie mvpart). Ce type

d’analyse a été privilégié aux autres méthodes de groupement car en plus d’être

simple d’usage et d’interprétation (Ouellette et al. 2012), il permet de fragmenter

les données de végétation en communautés selon les conditions

environnementales associées à chaque parcelle. C’est donc une méthode de

groupement sous contrainte qui permet de prédire la présence des espèces ou

Page 47: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

29

variables réponses à de nouveaux sites en fonction de leurs conditions

environnementales. Les variables utilisées étaient la province naturelle, le type de

lac ou cours d’eau, la topographie, le type de sol, le drainage, l’élévation et la

distance à la rive. Une fois l’arbre totalement résolu, une validation croisée à partir

de 10 sous-groupes successivement mis à l’écart a permis de déterminer le niveau

d’embranchement formant le nombre de groupes à la composition la plus

prédictive (Borcard et al. 2011). Toutes ces étapes de formation d’arbres et de

validation croisée ont été reprises 1000 fois afin de valider l’ensemble du résultat

des validations croisées (Borcard et al. 2011).

Pour ces MRT, les espèces ayant une fréquence de moins de 1 % du nombre total

de placettes dans l’échantillon (présence < 7/726 placettes) ont été éliminées (voir

liste des espèces échantillonnées et leur fréquence dans le Tableau 2 en annexe).

Le nombre de présences a été retenu comme critère de sélection plutôt que

l’abondance en recouvrement puisqu’une espèce souvent présente, mais couvrant

toujours une petite surface, nous apparaissait plus informative qu’une espèce qui

se trouve dans peu d’endroits sur l’ensemble du territoire boréal québécois, mais

qui, à ces endroits précis, y est abondante. Le seuil de 1% de présence a été

déterminé arbitrairement puisqu’il permettait de restreindre de près de la moitié le

nombre d’espèces (99 espèces retenues sur 180 au total) et permettait d’obtenir

une distribution de fréquence où la majorité des espèces sont présentes dans plus

de 50 placettes. Plusieurs seuils ont été testés, mais seulement les analyses

effectuées avec un seuil de 1 % sont présentées.

Une fois les groupements obtenus, l’indice de valeur indicative (fonction Indval

incluse dans la fonction MRT – librairie MVPARTwrap) a été employé pour

identifier les espèces indicatrices de chaque groupement et bipartition obtenus

(Ouellette et al. 2012). Chaque espèce se voyait attribuer un pointage selon le

groupement où elle était le plus souvent trouvée (valeur de spécificité) et si elle

était fréquente au sein du groupement (fidélité). Une espèce obtenait donc l’indice

maximal si elle était présente dans un seul groupe parmi l’échantillon et qu’on la

Page 48: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

30

retrouvait dans tous les sites de ce groupe (Legendre et Legendre 2012). L’espèce

était ensuite associée au groupe où son indice était le plus élevé et sa

significativité était calculée par un test par permutations (Legendre et Legendre

2012). Les espèces obtenant un seuil de signification α de moins de 0,05 ont été

retenues comme espèces indicatrices.

Pour les relevés géomatiques, des analyses de variance pour données univariées

par permutations (nombre de permutations par défaut=1000) (ANOVA par fonction

lmp - librairie lmper) ainsi que des tests protégés de comparaisons multiples de

Tukey (fonction glht - librairie lmper) ont été utilisés pour vérifier si la composition

des rives varie selon la province naturelle et le type de milieux aquatiques.

2.4 Résultats

2.4.1 Influence régionale et du type de cours d’eau et plan d’eau

L’influence du type de cours d’eau et plan d’eau sur la composition végétale du

milieu riverain variait selon les provinces naturelles (Manova; p> 0,001 ; F=4,49).

L’observation des profils topographiques confirme d’ailleurs que l’élévation depuis

la rive entre les types de cours d’eau ou plan d’eau diffère selon la province

naturelle (Figure 3). En regard de ces résultats, les analyses de diversité bêta ont

été effectuées distinctement pour chaque province naturelle.

Page 49: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

31

Figure 3 Profils d'élévation depuis la rive vers les hautes terres pour les différents

types de cours d'eau et plans d'eau dans chacune des provinces naturelles.

2.4.2 Biodiversité dans l’écotone

À sa plus petite échelle, soit la diversité alpha, la diversité végétale riveraine

semble être davantage liée à l’élévation par rapport au niveau de la rive (figure 4a)

qu’à la distance à la rive (figure 4b). La richesse spécifique maximale est retrouvée

dans les placettes au niveau de la rive (figure 4a) et, sans montrer de corrélation

linéaire forte, diminue significativement à mesure qu’on s’élève vers les hautes

terres. Les diagrammes à moustaches (figure 5) montrent l’étendue de variation en

élévation sur laquelle il est possible d’observer chaque espèce. L’ensemble des

espèces riveraines (ex. Comarum palustre, Onoclea sensibilis, Fraxinus nigra) et

généralistes boréales (ex. Maianthemum canadensis, Clintonia borealis,

Chiogenes hispidula) peuvent être retrouvées près du niveau de la rive et, à

mesure qu’on s’élève vers les hautes terres, on perd des niches pour certaines

Page 50: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

32

espèces jusqu’à ce qu’il n’y ait que les espèces généralistes boréales. Ce sont

donc principalement les espèces adaptées au milieu riverain qui contribuent à la

diversité de l’écotone alors que les espèces généralistes de la forêt boréale, très

tolérantes à l’humidité, sont trouvées tout au long de l’écotone ainsi que dans le

milieu terrestre adjacent.

Figure 4 Graphique de la richesse spécifique de chaque placette (diversité alpha) en fonction de a) l'élévation et b) la distance par rapport à la rive en mètres.

Distance (m)

Ric

hesse s

pécifiq

ue

a) b)

Élévation (m)

Page 51: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

33

Figure 5 Diagramme à moustaches montrant l'étendue d'élévation par rapport au niveau de la rive en mètres où chaque

espèce a été trouvée lors de l'échantillonnage. Parmi les espèces dont l'élévation maximale est de moins de 10 mètres, le

diagramme montre toutes les espèces présentes dans plus de 1% de l’échantillon. Parmi les espèces dont l’élévation

maximale est supérieure à 10 m, seules les espèces présentes dans 15% de l’échantillon sont montrées afin d’alléger le

diagramme. Les noms des espèces associées à chaque code à trois lettres sont disponibles dans le Tableau 2 de

l’annexe.

Élé

vation p

ar

rapport

à la r

ive (

m)

Page 52: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

34

La diversité bêta, calculée selon la distance à la rive, montre que le taux de

changements en espèces n’est pas homogène (Figure 6). Les valeurs de diversité

bêta les plus élevées sont trouvées près de la rive et correspondent aux

changements majeurs liés à la perte rapide d’espèces à mesure qu’on s’éloigne et

s’élève par rapport à la rive. La diversité bêta diminue ensuite constamment

jusqu’à une distance de 40 m de la rive. L’écotone semble donc s’homogénéiser

autour de 40 m, après quoi le taux de changement en espèces recommence à

augmenter graduellement avant l’atteinte de la fin du milieu riverain. Ce profil

général est visible dans la majorité des provinces naturelles étudiées à l’exception

des Basses-terres de l’Abitibi où l’on observe un taux de changement en espèces

beaucoup plus constant que pour les autres provinces. À la plus grande échelle de

diversité, soit gamma, les transects dont la dénivellation est faible ont tendance à

supporter plus d’espèces que les transects qui s’élèvent plus abruptement par

rapport au niveau de la rive, bien que cette relation soit plutôt faible (Figure 7).

Page 53: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

35

Figure 6 Graphique de la diversité bêta en fonction de la distance à la rive pour tous les transects ainsi que pour chaque province naturelle prise séparément. La zone grise correspond à l'intervalle de confiance à 95% pour le modèle additif généralisé.

Distance moyenne (m)

Indic

e d

e d

ivers

ité b

êta

Basses-terres de

l’Abitibi

Hautes-terres

de Mistassini

Tous les transects

Laurentides

centrales

Plateau de la

Basse-Côte-Nord

Page 54: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

36

Figure 7 Graphique de la richesse spécifique d'un transect (diversité gamma) en

fonction de l'élévation maximale du transect en mètre par rapport au niveau de la

rive.

2.4.3 Assemblage de la végétation riveraine

L’arbre de régression multivariable permet d’expliquer 45 % de la variation totale

de la composition végétale en formant 23 groupements végétaux (Figure 8). Les

deux premières bipartitions du dendrogramme divisent les provinces naturelles

entre elles, appuyant les résultats de l’analyse de variance multivariée à l’effet que

la province naturelle est le principal facteur qui explique la composition en espèces

végétales riveraines. D’ouest en est, la structure du milieu riverain semble se

simplifier alors qu’on trouve huit groupes pour les Basses-terres de l’Abitibi contre

sept groupes pour les Hautes-terres de Mistassini, cinq groupes pour les

Laurentides centrales et seulement trois groupes pour le Plateau de la Basse-

Côte-Nord. Dans chaque région, ce sont différents facteurs, dont principalement le

Élévation maximale du transect (m)

Ric

hesse s

pécifiq

ue

Page 55: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

37

drainage, la position topographique, les dépôts de surface et certains types de

cours d’eau et plans d’eau, qui vont expliquer les groupements végétaux obtenus.

Dans les Basses-terres de l’Abitibi, près de la rive, la végétation en milieu plus plat

se distingue de la végétation en pente ou replat par la présence de communautés

de marais ou marécages (figure 8). Plus spécifiquement, près des ruisseaux

intermittents, des marécages de cédrières (Thuja occidentalis) prennent place sur

un sol couvert de sphaignes et de litières où poussent préférentiellement dans les

ouvertures de la canopée des herbacées et ptéridophytes adaptées aux sols

humides (figure 9a). Comparativement à ces cédrières, les frênaies noires

adjacentes aux lacs sont composées de plusieurs sous-étages d’herbacées,

fougères et arbustes communs des plaines inondables sous un couvert composé

de plusieurs essences (Abies balsamea, Salix sp., Betula papyrifera) dominé par le

frêne noir (Fraxinus nigra; figure 9b). Le sol couvert de débris ligneux et de litière

reste inondé en permanence à certains endroits. Les prairies humides adjacentes

aux étangs, rivières et ruisseaux permanents sont beaucoup moins productives

que les cédrières ou les frênaies décrites précédemment (figure 9c). Lorsque

présente, la canopée de ces prairies humides est dominée par quelques thuyas de

l’Est, bouleaux blancs, frênes noirs ou pins gris (Pinus banksiana). Au sol, on n’y

retrouve ni eau libre, ni sphaignes, mais de nombreuses herbacées préférant les

milieux ouverts, perturbés et plus secs que les marécages précédemment décrits.

Figure 8 (Page suivante) Arbre de régression multivariable regroupant la végétation riveraine en 23 groupements végétaux d'après différentes valeurs de variables environnementales (région, type de cours d'eau ou plan d'eau, classe de drainage, position topographique, dépôt de surface, distance à la rive et élévation par rapport au niveau de la rive en mètre). L’axe vertical montre le pourcentage cumulatif de variation expliqué après chaque division alors que le chiffre sous chaque embranchement montre le pourcentage de la variation totale expliqué par l’embranchement. (Abréviation : a= argile ; l= loam ; s= sable ; dr= classes de drainages ; boul.= bouleau).

Page 56: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

38

Page 57: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

39

Sur les escarpements rocheux et bas de pente, sur un sol composé de particules

grossières (loam-sableux, sable ou roche = absence de sol) où le roc affleure

souvent, la pinède grise à érable rouge est dominée par le pin gris, l’érable rouge

(Acer rubrum) ou le bouleau à papier, sous lesquels on trouve des herbacées et

arbustes de milieux secs et ouverts (figure 9a et b). Sur des dépôts plus fins

(argile, loam argileux) ou organiques, les pinèdes laissent place à des sapinières

moins denses. À faible élévation, ces sapinières sont co-dominées par des

épinettes blanches (Picea glauca) et renferment de nombreuses espèces préférant

les habitats ouverts et humides, mais s’asséchant temporairement (forêt ouverte -

figure 9c). En s’élevant au-dessus du niveau de la rive, ces sapinières plus

ouvertes évoluent en sapinières à bouleau blanc plus typiques où l’on observe des

espèces de milieux plus riches, ombragés et légèrement plus secs (figure 9c). Au

haut des pentes, sur les sommets ou replats, les dépôts argileux et sableux

supportent des peuplements décidus sous lesquels poussent des plantes

nécessitant un sol riche et préférant les lieux ensoleillés (bétulaie blanche - figure

9c). Sur les hauts de pentes en roc ou couverts de loam, les peuplements décidus

sont remplacés par des peuplements plus résineux et plus denses où poussent

des espèces intolérantes à l’ombre nécessitant un sol tout aussi riche et humide

que pour les bétulaies (futaie à framboisier - figure 9a et b).

Figure 9 (Pages suivantes) Toposéquence des groupements végétaux trouvés à partir du bord de la rive vers les hautes terres selon le type de cours d'eau ou plan d'eau, les dépôts de surface et la province naturelle d'après les résultats de l'arbre de régression mutlivariable. Lorsque peu d’espèces indicatrices ont été trouvées, des espèces fréquentes, mais non indicatrices du groupement, sont indiquées. Certaines espèces codominantes sont parfois représentées dans la toposéquence sans être des espèces indicatrices du groupement. L’abondance des mousses et sphaignes n’est pas indiquée, mais lorsqu’elle est importante, elle est mentionnée dans le texte. Les lignes verticales et horizontales en gras représentent respectivement l’écart-type de l’élévation et de la distance autour de la moyenne. (Abréviations : esp indic= espèces indicatrices ; esp fréq= espèces fréquentes ; surf ter= surface terrière en mètre carré par hectare).

Page 58: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

40

Figure 9

Distance par rapport à la rive (m)

Élé

vation p

ar

rapport

à la r

ive (

m)

Page 59: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

41

Figure 9 (suite)

Distance par rapport à la rive (m)

Élé

vation p

ar

rapport

à la r

ive (

m)

Page 60: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

42

Figure 9 (suite)

Distance par rapport à la rive (m)

Élé

vation p

ar

rapport

à la

riv

e (

m)

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43

Figure 9 (suite)

Distance par rapport à la rive (m)

Élé

vation p

ar

rapport

à la r

ive (

m)

Page 62: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

44

Figure 9 (suite)

La végétation riveraine des Hautes-terres de Mistassini se distingue tout d’abord

entre les milieux mal drainés (classe de drainage 5 et 6) et ceux plus secs (classes

de drainage 1, 2, 3 et 4; figure 8). En milieu humide et à faible élévation (<1m par

rapport à la rive), la composition végétale se distingue selon le type de cours d’eau

ou plan d’eau. Près d’un lac, d’un ruisseau permanent ou d’un ruisseau

intermittent, on retrouve des peuplements denses et un sous-bois composé

d’herbacées et d’arbustes de milieux riches (frange humide – figure 9d et g). Les

perturbations récurrentes par le castor pourraient expliquer la richesse de cette

communauté végétale. Par rapport à cette dernière communauté, les groupements

adjacents aux rivières (fen de rivière - figure 9e) et aux étangs (bog d’étang - figure

9f) ont une surface terrière beaucoup moins importante. La végétation trouvée près

d’une rivière comprend de nombreux arbustes caractéristiques des tourbières

minérotrophes. Quoique semblable à la communauté adjacente aux rivières, la

Page 63: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

45

végétation adjacente aux étangs est plus caractéristique des tourbières

ombrotrophes, donc de sols plus pauvres, et couvre généralement de plus longues

distances à partir de la rive. À plus haute élévation, on retrouve un groupement

forestier composé principalement d’épinettes noires ou d’un mélange de conifères

(pessière noire humide - figure 9d, e, f et g). Le sol organique qui caractérisait tous

les groupements adjacents au rivage est désormais remplacé par un sol minéral

couvert principalement de mousses. On y retrouve les espèces typiques de la

pessière noire à mousses, tolérant de forts écarts d’humidité du sol durant les

saisons et souvent associées au bois en décomposition. Lorsque le sol est plus

sec, la végétation des ruisseaux permanents se distingue de celle trouvée sur les

autres types de cours d’eau et sur les lacs (figure 9g). Dans le cas des ruisseaux

permanents, à faible élévation (<3 m), un peuplement dominé par des épinettes

noires accompagnées de quelques feuillus occupe un sol où les mousses et la

litière laissent peu de place aux sphaignes (pessière noire multi-étagée - figure

9g). On y retrouve des espèces de milieu mi-ombragé et bien drainé. En s’élevant

à plus de 3 m par rapport au niveau de la rive, on retrouve un peuplement de

feuillus dominé par le bouleau blanc et le peuplier faux-tremble (Populus

tremuloides) où la litière au sol surpasse le couvert de bryophytes (forêt feuillue

riche – figure 9g). Le sous-bois est composé de plantes de milieu riche, bien drainé

et tolérantes à l’ombre. En milieu sec près des plans d’eau ruisseaux intermittents

ou rivières, on trouve un groupement résineux dominé par l’épinette noire ou le

sapin baumier avec une importante strate arbustive (pessière noire à éricacées –

figure 9d, e et f). On y retrouve des espèces généralistes des sols pauvres de la

forêt boréale qui poussent sur un sol couvert de bryophytes.

Dans les Laurentides centrales, tout comme dans les Hautes-terres de Mistassini,

les variations dans la composition végétale riveraine s’expliquent majoritairement

par un changement dans le niveau de drainage (figure 8). Sur des sols de drainage

hydrique (classes de drainage 4, 5 et 6), à faible élévation par rapport au niveau de

la rive (<2 m), la végétation varie selon la distance sur laquelle s’étend la

topographie plate. Si la platière s’étend sur moins de 10 m à partir de la rive, une

Page 64: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

46

communauté plus dense s’installe, soit la pessière noire à bouleau glanduleux

(Betula glandulosa; figure 9h et i). On y trouve des espèces communes des fens

arbustifs. Le sol est couvert en partie de litière, de sphaignes, de mousses et d’eau

libre. Lorsque la végétation s’étend sur une platière de plus de 10 m, un

groupement plus ouvert s’installe (tourbière à éricacées; figure 9h et i), où

croissent des herbacées et arbustes typiques des tourbières. Le sol est

principalement couvert de sphaignes avec beaucoup moins de litière que la dans

la pessière à bouleau glanduleux. En s’élevant par rapport au niveau de la rive (>2

m), on retrouve un assemblage d’espèces dominé par l’épinette noire

accompagnée d’autres conifères dont le pin gris et le sapin baumier sur un sol

couvert de bryophytes (pessière noire à mousses; figure 9h et i). On y retrouve les

espèces généralistes de la pessière noire à mousses. En milieu sec (classes de

drainage 1, 2 et 3), les bords de lacs et cours d’eau sont occupés par des

pessières noires à lichens (figure 9h) alors que les zones riveraines d’étangs sont

principalement composées de pinèdes grises peu denses (figure 9i). Pour ces

deux peuplements, le sol est couvert presqu’entièrement de lichens. Outre le pin

gris (Pinus banksiana), des arbustes et herbacées tolérants de grands écarts

d’humidité du sol poussent sur le sol mince de ces pinèdes grises.

Sur le Plateau de la Basse-Côte-Nord, la végétation riveraine des plans d’eau se

distinguent de celle des cours d’eau par des peuplements résineux généralement

moins denses (32 m2/ha comparativement à 37 et 44 m2/ha) et plus de lichens au

sol (aucune toposéquence puisqu’un seul groupement se poursuit généralement à

sur tout le transect à partir de la rive). On y trouve les espèces généralistes de la

pessière à mousses (esp. fréq. : Chiogenes hispidula, Cornus canadensis,

Clintonia borealis, Amelanchier sp., Kalmia angustifolia, Coptis trifolia,

Rhododendron groenlandicum, Maianthemum trifolium). La végétation riveraine de

milieux lotiques est divisée selon le type de sol. Sur sol organique ou sur

affleurement rocheux, on retrouve des pessières noires moins denses où poussent

des herbacées communes de bords de rivière tourbeux ou de sols humides et

riches (esp. indic. : Neottia cordata, Sanguisorba canadensis, Streptopus

Page 65: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

47

amplexifolius). Sur dépôts alluviaux, on retrouve plutôt des sapinières dont le sol

est couvert par une épaisse couche de litière. Outre le sapin baumier, on y trouve

des espèces communes de la forêt boréale en milieu humide (esp. indic. : Abies

balsamea, Moneses uniflora, Equisetum arvense).

2.4.4 Diversité longitudinale d’après les relevés géomatiques

L’information géomatique extraite des cartes a permis de confirmer des différences

régionales importantes le long des rives en zone riveraine. Tel qu’attendu, le milieu

physique change alors que, d’ouest en est, les pentes deviennent de plus en plus

fortes et les sols organiques laissent place à de plus en plus d’affleurements

rocheux (Figure 10). Toujours d’ouest en est, les rivages sont composés de moins

en moins de marécages, d’aulnaies et de dénudés humides et de plus en plus de

dénudés secs (

Figure 11). La région des Laurentides centrales se distingue par une diversité

moyenne significativement plus élevée en types de végétation autour de chaque

plan d’eau ou cours d’eau échantillonné (Figure 12). Le Plateau de la Basse-Côte-

Nord et les Hautes-terres de Mistassini suivent ensuite. Enfin, la province naturelle

des Basses-terres de l’Abitibi a la plus faible diversité de types de rives, bien que

les variations inter-régionales ne soient pas fortes. Le milieu plat de cette région

doit contribuer à créer un milieu riverain plus homogène dans tous les axes

d’étendue du milieu riverain. Dans le Tableau 3 en annexe sont présentés les

pourcentages de rives, les résultats d’analyse de variance et les comparaisons

multiples de Tukey pour l’ensemble des variables biotiques et physiques étudiées

dans ce volet géomatique.

Page 66: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

48

Figure 10 Variation pour chaque province naturelle du pourcentage de rivage occupé par des pentes faibles (0 à 8%) et fortes (31 % et plus) et des sols organiques et rocheux (barres= erreurs types; *= moyenne différente de celles de toutes les autres provinces naturelles d'après le test protégé des comparaisons multiples de Tukey à un seuil α=0,05 ; BTA= Basses-terres de l’Abitibi ; HTM= Hautes-terres de Mistassini ; LC= Laurentides centrales ; PBCN= Plateau de la Basse-Côte-Nord).

Figure 11 Variation pour chaque province naturelle du pourcentage de rivage occupé par des communautés végétales humides et sèches improductives. (barres= erreurs types; *= moyenne différente de celles de toutes les autres provinces naturelles d'après le test protégé des comparaisons multiples de Tukey à un seuil α=0,05 ; BTA= Basses-terres de l’Abitibi ; HTM= Hautes-terres de Mistassini ; LC= Laurentides centrales ; PBCN= Plateau de la Basse-Côte-Nord).

BTA HTM LC PBCN

% m

oyen d

e r

ives

% m

oyen d

e r

ives

BTA HTM LC PBCN

Page 67: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

49

Figure 12 Nombre moyen de différents types de végétation potentielle (type écologique) par cours d'eau ou plan d'eau (barres= erreurs types; a,b,c,d= chaque lettre identifie deux moyennes différentes d'après le test protégé des comparaisons multiples de Tukey à un seuil α=0,05 ; BTA= Basses-terres de l’Abitibi ; HTM= Hautes-terres de Mistassini ; LC= Laurentides centrales ; PBCN= Plateau de la Basse-Côte-Nord).

2.5 Discussion

La plupart des études en milieu riverain comprenant des dispositifs dans

différentes régions ont cherché à minimiser les écarts environnementaux entre ces

régions afin d’évaluer des patrons généraux de répartition de la végétation

riveraine pour l’ensemble de leur aire d’étude (Tabacchi et Planty-Tabacchi 1996,

Pabst et Spies 1999). Sans faire directement l’objet de leur étude, l’influence de la

région échantillonnée et de la taille des cours d’eau sur les gradients

environnementaux locaux a déjà été relevée par Pabst et Spies (1999) pour les

essences forestières. Nos résultats confirment ceux de Pabst et Spies (1999) à

l’effet que, selon le contexte régional, ce ne sont pas les mêmes facteurs qui

influencent la végétation riveraine à l’échelle du site.

Nom

bre

moyen d

e types d

e v

égéta

tions

diffé

rente

s p

ar

cours

d’e

au o

u p

lan d

’eau

Page 68: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

50

Sur le Plateau de la Basse-Côte-Nord, d’après l’arbre de régression multivariable,

le milieu riverain semble majoritairement sec tout le long des rives et la végétation

varie d’un site à l’autre selon le type de milieu aquatique, soit lotique ou lentique, et

selon le type de dépôts de surface en milieu lotique. À l’échelle du bassin versant,

en relief très accidenté, d’importants processus d’érosion et de sédimentation

entrainent souvent une différentiation des types de dépôts de surface et cette

différentiation influence généralement la répartition de la végétation riveraine

(Gregory 1992). Par contre, à l’échelle du site, le relief très abrupt, comme c’est le

cas des vallées encaissées du Plateau de la Basse-Côte-Nord, entraîne peu de

patron de végétation riveraine à partir de la rive vers les hautes terres. La

végétation riveraine n’est souvent plus en contact avec le milieu aquatique en

raison d’une accumulation de sédiments ou de fréquents glissements de terrains.

L’observation d’éléments de végétation particuliers au milieu riverain peut n’être

que le reflet des vestiges de l’influence du milieu aquatique dans les processus

pédologiques passés (Malanson 1993, Guénat et al. 2003). Sans être

déconnectée, la végétation riveraine peut également être restreinte à de très

étroites zones par la faible étendue des gradients écotonaux (Pinay et al. 1990).

Au contraire, d’amont en aval, sous de forts gradients d’influence des processus

hydrologiques, un tri des particules de dépôt de surface s’effectue et entraine

généralement une distinction des rives en zones de milieux physiques plus

homogènes le long des cours d’eau et plans d’eau (Guénat et al. 2003). Toutefois,

la plus grande diversité de rives a été trouvée dans les Laurentides centrales plutôt

qu’au Plateau de la Basse-Côte-Nord. Ce résultat non attendu pourrait s’expliquer

justement par l’étroitesse du milieu riverain naturel pour le Plateau de la Basse-

Côte-Nord qui serait sous le seuil de l’aire minimale de cartographie utilisée pour la

carte écoforestière. Les polygones supposés représenter la végétation riveraine

représenteraient alors plutôt l’écosystème terrestre adjacent comparativement à la

végétation riveraine des Laurentides centrales qui serait davantage cartographiée.

La plus grande diversité de types de végétation le long des rives dans les

Laurentides centrales pourrait donc être due à un relief à la fois suffisamment

Page 69: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

51

abrupt pour diversifier les processus survenant le long du canal et suffisamment

plat dans l’axe latéral pour permettre le développement de communautés

végétales diversifiées qui se poursuivent sur de longues distances le long des

tronçons de rives. Dans des provinces naturelles plates comme les Basses-terres

de l’Abitibi, une plus grande diversité de communautés végétales à partir de la rive

vers les hautes terres serait liée à des conditions édaphiques et de drainage qui

changent graduellement le long du profil d’élévation, permettant l’établissement de

communautés riveraines qui couvrent de plus larges distances (Guénat et al.

2003). Ces communautés riveraines, puisque plus étendues, sont mieux définies

et expliquent le plus grand nombre de groupements végétaux dans les Basses-

terres de l’Abitibi. Au contraire, dans l’axe amont-aval, les processus hydrologiques

responsables des changements pédologiques et de la création de types

géomorphologiques sont moins accentués en raison de la faible dénivellation

(Pinay et al. 1990, Gregory 1992, Piégay et al. 2003a) et expliqueraient une moins

grande diversité le long des rives, telle que trouvée lors de l’analyse géomatique.

À l’échelle du site, le profil d’élévation détermine de manière importante les niches

de végétation riveraine. Alors que de nombreuses études se sont intéressées à la

délimitation d’habitats et de services écologiques riverains sans tenir compte des

variations topographiques (O'Connell et al. 1993, Kennedy et al. 2003, Marczak et

al. 2010), l’ analyse de diversité alpha confirme l’influence plus forte de l’élévation

par rapport à la rive plutôt que la distance par rapport à la rive (Lyon et Sagers

1997, Boughton 2006), et ce, malgré une faible précision dans nos mesures

d’élévation. L’élévation serait plus efficace que la distance à la rive pour résumer

les principales variables physiques influençant la végétation riveraine, entre autres

la profondeur et l’ampleur des fluctuations de la nappe phréatique (Metzger et al.

1997, Denneler et al. 1999) de même que le taux de matière organique au sol

(Pautou et al. 1996).

Notre étude, comme plusieurs autres auparavant (Tabacchi 1992, Andersson et al.

2000, Hylander et al. 2002, Shafroth et al. 2002, Scalley et al. 2009), confirme le

Page 70: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

52

paradigme d’une plus grande richesse spécifique en milieu riverain que dans le

milieu terrestre adjacent. La richesse spécifique maximale a été observée au

niveau de la rive et tendait à diminuer à mesure que le relief s’élevait. Les niches

très humides en zone riveraine permettent la croissance d’espèces hydrophytes et

hydrophiles retrouvées nulle part ailleurs en forêt boréale qu’aux bords des plans

d’eau et cours d’eau. Contrairement à un écosystème plus sec, qui favoriserait une

plus grande variation de composition entre le milieu riverain et le milieu terrestre

par la création de niches très différentes (Sabo et Soykan 2006), un écosystème

très humide de la forêt boréale (Wells et al. 2010) favorise la cohabitation en zone

riveraine d’espèces boréales généralistes, qui sont bien souvent très tolérantes à

l’humidité, et d’espèces particulières à la zone riveraine par l’ajout de niches très

humides et ensoleillées. Une plus grande richesse spécifique près de la rive liée à

l’ajout de niches spécifiques en zone riveraine et à un grande présence d’espèces

généralistes a également été observée en forêt subtropicale humide peu perturbée

(Scalley et al. 2009). Toutefois, le faible taux de corrélation entre la diversité alpha

et l’élévation indique que d’autres facteurs environnementaux influencent la

richesse spécifique et devraient être évalués, notamment par des mesures plus

précises des conditions édaphiques (Lyon et Sagers 1997). En comparant la

diversité de tous les transects, ceux faiblement inclinés possèdent une plus grande

richesse, ce qui pourrait s’expliquer par un gradient d’influence hydrologique plus

étendu, supportant ainsi plus d’espèces de milieu très humide que sur un transect

à plus forte dénivellation (Pinay et al. 1990, Gregory 1992, Piégay et al. 2003a).

Cette tendance vers une plus grande diversité lorsque l’élévation est faible a

également été observée chez les champignons forestiers (Komonen 2009).

Au sein du milieu riverain, la végétation forme une mosaïque très diversifiée qui

réflète un plus grand taux de changements en espèces dans ce milieu que dans le

milieu terrestre adjacent (Decocq 2002, Scalley et al. 2009). Dans la région la plus

plate, soit les Basses-terres de l’Abitibi, le taux de variation en espèces était très

constant le long du transect. La faible dénivellation dans cette région forme des

zones riveraines plus étendues en largeur et qui permettent aux espèces

Page 71: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

53

hydrophiles et hydrophytes de se succéder sur une plus longue distance (Pinay et

al. 1990). Les autres régions montraient des profils de changement en espèces

bien différents et desquelles ressortaient trois sous-zones au milieu riverain. Tout

d’abord, une première sous-zone de changement rapide se trouve près de la rive

et semble correspondre à la perte des espèces hydrophytes dans les premiers

mètres après la rive. Puis, l’atteinte d’un milieu plus homogène vers 40 m

refléterait la localisation d’une sous-zone forestière sur un sol toujours humide où

les espèces hydrophiles tolérantes à des conditions plus sèches et ombragées

sont toujours présentes et partagent les niches avec certaines espèces

généralistes de la forêt boréale qui tolèrent l’humidité. Cette sous-zone se

poursuivrait tant que les conditions hydriques permettent le maintien à la fois

d’espèces particulières au milieu riverain et de certaines espèces généralistes.

Lorsque les conditions hydriques deviennent trop sèches pour les espèces

particulières du milieu riverain, elles sont graduellement remplacées par la seule

présence d’espèces généralistes, formant alors une sous-zone forestière sèche.

Cette dernière sous-zone pourrait sans doute être distinguée de la zone terrestre

adjacente d’après un changement en structure plutôt qu’en composition (non

évalué ici). En général, lorsque le gradient d’humidité n’est plus présent, d’autres

effets de lisière, comme la luminosité, contribuent à créer une végétation riveraine

plus étagée. Cette végétation est d’ailleurs prisée par de nombreux animaux dont

les oiseaux (Huot et Vandal 1985). Des mesures par couverts de strates précis

auraient sans doute permis de mieux délimiter la fin de cette dernière sous-zone.

Les assemblages de végétation riveraine sont beaucoup plus complexes qu’un

gradient régulier de pertes ou de gain d’espèces comme le décrivait Odum (1971).

Contrairement à l’étude de Decocq (2002) qui attribuait différentes échelles

spatiales d’influence pour différentes formes de végétation (herbacées, arbustes,

arbres), il a été possible de créer des assemblages réalistes combinant des

espèces herbacées, arbustives et arborescentes et répondant aux mêmes

gradients environnementaux à une même échelle spatiale. Les groupements

végétaux se distinguent majoritairement selon l’élévation à la rive, le drainage, le

Page 72: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

54

type de sol et le type de cours d’eau ou plan d’eau. De plus, les toposéquences

montrent que l’emplacement de chaque groupement par rapport à la rive est plus

variable en distance qu’en élévation, réaffirmant que la mesure d’élévation permet

de cerner plus précisément les patrons de la végétation riveraine. Les deux

premières bipartitions confirment les résultats de l’analyse de variance pour

données mutlivariables à l’effet que la province naturelle a une influence non

négligeable sur la végétation riveraine. Tel que décrit précédemment, la structure

de la végétation est simplifiée dans des régions au relief abrupt comme le Plateau

de la Basse-Côte-Nord (Pinay et al. 1990). Les toposéquences pour les autres

provinces naturelles confirment l’existence de trois sous-zones appartenant au

milieu riverain : le dénudé humide, la forêt riveraine humide et la forêt riveraine

sèche (Morissette et Donnelly 2010). Dans toutes les régions sauf sur le Plateau

de la Basse-Côte-Nord, chaque sous-zone est représentée par un à trois différents

groupements végétaux. Ce sont principalement les types de cours d’eau et plans

d’eau affichant des profils d’élévation distinctifs qui sont caractérisés par des

communautés différentes. Par exemple, dans les Hautes-terres de Mistassini, les

lacs et les ruisseaux intermittents, qui ont un profil d’élévation plus incliné, ont des

communautés plus productives près des rives alors que les rivières et les étangs,

dont les profils d’élévation s’élèvent beaucoup moins par rapport à la rive, ont un

dénudé humide peu productif composé d’espèces de tourbière. Dans les

Laurentides centrales, les étangs, qui ont un profil d’élévation plus incliné que les

autres types de plans d’eau et cours d’eau, ont une forêt riveraine sèche

particulière : la pinède grise. Le pin gris est une espèce à cônes sérotineux dont la

présence indique généralement le passage d’un feu (Stocks 1989). La forte

élévation des peuplements trouvés près de ces étangs semble donc augmenter

leur fréquence de perturbation par le feu. De manière générale, tous les

peuplements de la sous-zone de forêt riveraine sèche sont plus à risque d’être

perturbés par le feu en raison d’une humidité au sol plus faible (Braithwaite et

Mallik 2012) comparativement au dénudé humide et à la forêt riveraine humide.

D’après Boughton (2006), ce serait la modulation de l’intensité des perturbations

sévères comme le feu par la topographie et l’humidité du sol qui maintiendrait en

Page 73: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

55

grande partie les frontières entre les différentes sous-zones propres au milieu

riverain. Les différentes communautés végétales trouvées semblent donc résulter

à la fois de l’influence tridimensionnelle (longueur le long du cours d’eau, gradient

transversal à partir de la rive vers les hautes terres et élévation par rapport à la

rive) de la topographie à différentes échelles spatiales (province naturelle, site

observé, microtopographie) et de son influence temporelle sur les perturbations

naturelles dans le milieu riverain (récurrence du feu, des chablis, des barrages de

castors, etc.).

2.6 Conclusion

Le milieu riverain boréal est plus riche que le milieu terrestre adjacent en raison de

l’ajout de niches écologiques hydriques près de la rive. Cette richesse végétale ne

couvre pas uniformément la zone riveraine et ne se dissipe pas en un gradient

régulier à mesure que l’on s’élève par rapport au niveau de la rive. La végétation

riveraine forme plutôt trois sous-zones plus homogènes au sein du milieu riverain :

le dénudé humide (sans arbre), la forêt riveraine humide et la forêt riveraine sèche.

Ces sous-zones couvrent différentes étendues de distance et d’élévation par

rapport à la rive. La composition de chacune de ces sous-zones varie selon la

région, le type de dépôt de surface et le profil d’élévation à partir de la rive vers les

hautes terres. Les communautés représentant chaque sous-zone couvrent

différentes étendues de distance et d’élévation par rapport à la rive, constituant

dans leur ensemble un continuum écologique riverain qui répond à la topographie

à différentes échelles spatio-temporelles. Les méthodes d’aménagement devraient

tenir compte de l’existence de ces trois sous-zones afin d’assurer la conservation

des habitats et services écologiques riverains. En raison de sa faible productivité

forestière, le dénudé humide n’est souvent pas considéré dans l’aménagement

forestier. Puisque sa conservation est essentielle au maintien de la plus grande

richesse végétale du milieu riverain, nous jugeons qu’il serait important que ce

milieu soit cartographié et comptabilisé. La sous-zone de forêt riveraine humide

étant fortement connectée au milieu aquatique adjacent, elle devrait être

Page 74: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

56

conservée la plus intacte possible. La structure végétale particulière de la sous-

zone de forêt riveraine sèche devrait faire l’objet d’études plus approfondies afin de

mieux cerner ses distinctions et frontières par rapport aux hautes terres. En

somme, les groupements végétaux obtenus pourraient servir de base de référence

en aménagement écosystémique en s’assurant de conserver à long terme leurs

principaux attraits naturels et leur résilience.

Page 75: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

57

2.7 Annexes

Tableau 2 Liste des espèces d'herbacées, bryophytes, ptéridophytes, arbustes et arbres retrouvées lors de l'échantillonnage. Les espèces dont le pourcentage de présence dans l’échantillon était supérieur à 1% sont celles qui ont été retenues pour les analyses de groupement (arbre de régression multivariable).

abréviation Nom scientifique Autorité Présence dans

l'échantillon (%)

Herbacées:

ACR Actaea rubra (Aiton) Willd. < 1

ANC Anemone canadensis L. < 1

ANM Anaphalis margaritacea (L.) Benth < 1

ARH Aralia hispida Vent. < 1

ARN Aralia nudicaulis L. 19

ASL Asclepias syriaca L. 1

ASS Aster sp. L. 3

ATF Athyrium filix-femina (L.) Roth 3

Calam Calamagrostis Adans. < 1

CAM Calla palustris L. < 1

CAP Caltha palustris L. 2

CAX Carex sp. L. 16

CCB Cicuta bulbifera L. < 1

CHH Chiogenes hispidula

(L.) Torr. &

A. Gray 49

CIA Circaea alpina L. 8

CLB Clintonia borealis (Aiton) Raf. 34

CLC Claytonia caroliniana Michx. < 1

CMR Mertensia paniculata

(Aiton) G.

Don < 1

COG Coptis trifolia (L.) Salisb. 27

COL Geocaulon lividum

(Richardson)

Fernald 2

CON Cornus canadensis L. 52

CVU Cirsium vulgare (Savi) Ten. < 1

DAR Rubus repens (L.) Kuntze < 1

DIC Dicentra Bernh. < 1

DRC Dryopteris cristata (L.) Gray < 1

DRD Gymnocarpium disjunctum

(Rupr.)

Ching 11

DRO Drosera sp. L. 1

DRP Phegopteris connectilis

(Michx.)

Watt 5

DRS Dryopteris carthusiana

(Vill.) H.P.

Fuchs 17

Page 76: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

58

EPA Chamerion angustifolium ssp. Angustifolium (L.) Holub 1

EPG Epilobium ciliatum ssp. glandulosum

(Lehm.)

Hoch & P.H.

Raven < 1

EPI Epigaea repens L. 1

EpiPalu Epilobium palustre L. < 1

EQarv Equisetum arvense L. 2

EQflu Equisetum fluviatile L. < 1

EQY Equisetum sylvaticum L. 7

EUP Eupatorium perfoliatum L. < 1

EUR Ageratina altissima var. altissima

(L.) King &

H. Rob. < 1

FRG Fragaria L. < 1

GAP Gaultheria procumbens L. < 1

GAS Galium L. 11

GEL Gentiana linearis Froel. < 1

Gesp Geum sp. L. 1

GOS Goodyera sp. R. Br. 1

GRAM Poaceae 30

HAS Habenaria sp. Willd. 1

HEM Heracleum sphondylium ssp. Montanum

(Schleich.

ex Gaudin)

Briq. < 1

HIS Hieracium L. < 1

HPV Hypericum virginicum L. < 1

IMS Impatiens L. 4

IRS Iris setosa Pall. ex Link < 1

IRV Iris versicolor L. 1

LAS Lactuca L. < 1

LIB Linnaea borealis L. 26

LIC Neottia cordata (L.) Rich. 1

LIConval Neottia convallarioides (Sw.) Rich. < 1

LTH Lysimachia thyrsiflora L. < 1

LY sp Lycopodium L. 6

LYU Lycopus uniflorus Michx. < 1

MAC Maianthemum canadense Desf. 33

MAR Mentha arvensis L. < 1

MAT Matteuccia struthiopteris (L.) Todaro < 1

MEI Melampyrum lineare Desr. 3

MEP Mertensia paniculata

(Aiton) G.

Don < 1

MET Menyanthes trifoliata L. < 1

MIN Mitella nuda L. 16

MOH Hypopitys monotropa Crantz < 1

MON Monotropa uniflora L. 2

Page 77: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

59

MOU Moneses uniflora (L.) A. Gray 2

NUV Nuphar variegata Durand < 1

ONS Onoclea sensibilis L. 1

OSC Osmunda cinnamomea L. < 1

OSY Osmunda claytoniana L. < 1

OXM Oxalis montana Raf. 9

PES Petasites frigidus var. palmatus

(Aiton)

Cronquist 4

PLA Platanthera Rich. < 1

PLM Plantago major L. < 1

POC Polygonum cilinode Michx. < 1

POT Comarum palustre L. 1

POTEpi Potamogeton epihydrus Raf. < 1

POV Polypodium virginianum L. < 1

PRS Prenanthes L. < 1

PTA Pteridium aquilinum (L.) Kuhn < 1

PYA Pyrola asarifolia Michx. 11

PYE Pyrola elliptica Nutt. 1

PYR Orthilia secunda (L.) House 1

RAA Ranunculus acris L. < 1

RAB Ranunculus abortivus L. < 1

RAR Ranunculus flammula var. reptans (L.) E. Mey. < 1

RNH Polygonum hydropiperoides Michx. < 1

RUC Rubus chamaemorus L. 18

RUP Rubus pubescens Raf. 22

SAN Sanguisorba canadensis L. < 1

SAR Sarracenia purpurea L. < 1

SCG Scutellaria galericulata L. < 1

SCI Scirpus L. < 1

SENAur Packera aurea

(L.) Á. Löve

& D. Löve < 1

SEP Packera paupercula

(Michx.) Á.

Löve & D.

Löve < 1

SGL Sagittaria latifolia Willd. < 1

SiSua Sium suave Walter < 1

SMT Maianthemum trifolium (L.) Sloboda 18

SOC Solidago canadensis L. < 1

SOG Solidago graminifolia (L.) Salisb. < 1

SOM Solidago macrophylla

Banks ex

Pursh 2

SOR Solidago rugosa Mill. < 1

SOU Solidago uliginosa Nutt. < 1

STA Streptopus amplexifolius (L.) DC. 2

Page 78: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

60

STR Streptopus lanceolatus var. roseus

(Michx.)

Reveal 6

TAO Taraxacum officinale F.H. Wigg. < 1

THD Thalictrum dioicum L. < 1

THP Thalictrum pubescens Pursh 7

TRB Trientalis borealis Raf. 28

TRS Trillium L. < 1

TYS Typha L. < 1

URD Urtica dioica L. < 1

UtriCornu Utricularia cornuta Michx. < 1

UtriInter Utricularia intermedia Hayne < 1

VAO Vaccinium oxycoccos L. 13

VAV Vaccinium vitis-idaea L. 17

VEJ Vicia cracca L. < 1

VIS Viola sp. L. 14

Arbustes :

AME Amelanchier Medik. 24

ANG Andromeda polifolia var. latifolia Aiton 6

AUC Alnus viridis ssp. crispa (Aiton) Turrill 1

AUR Alnus incana ssp. rugosa

(Du Roi)

R.T.

Clausen 33

BEG Betula glandulosa Michx. 8

BEP Betula pumila L. 3

CAL Chamaedaphne calyculata (L.) Moench 26

COA Cornus alternifolia L. f. < 1

COC Corylus cornuta Marshall 14

COR Cornus sericea ssp. sericea L. 11

DIE Diervilla lonicera Mill. 5

EMN Empetrum nigrum L. 1

ERE Acer spicatum Lam. 21

KAA Kalmia angustifolia L. 41

KAP Kalmia polifolia Wangenh. 14

LEG Rhododendron groenlandicum

(Oeder)

Kron & Judd 53

LON Lonicera canadensis

Bartram &

W. Bartram

ex Marshall 13

LOV Lonicera villosa

(Michx.)

Schult. 4

MYG Myrica gale L. 11

NEM Ilex mucronata

(L.) Powell,

Savol. &

Andrews 5

POF Dasiphora fruticosa (L.) Rydb. < 1

PRP Prunus pensylvanica L. f. 1

Page 79: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

61

PRV Prunus virginiana L. 5

RHA Rhamnus alnifolia L'Hér. 3

RIG Ribes glandulosum Grauer 14

RIL Ribes lacustre (Pers.) Poir. 16

RIT Ribes triste Pall. 10

ROS Rosa sp. L. 4

RUA Rubus allegheniensis Porter < 1

RUI Rubus idaeus L. 12

SAL2 Salix L. 23

SAP Sambucus racemosa var. pubens

(Michx.)

Koehne 6

SOA Sorbus americana Marshall 20

SOD Sorbus decora

(Sarg.) C.K.

Schneid. 3

SPL Spiraea alba var. latifolia

(Aiton) H.E.

Ahles 4

TAC Taxus canadensis Marsh. 14

VAA Vaccinium angustifolium Aiton 35

VAM Vaccinium myrtilloides Michx. 24

VAU Vaccinium uliginosum L. < 1

VIC Viburnum nudum var. cassinoides

(L.) Torr. &

A. Gray 1

VIE Viburnum edule (Michx.) Raf. 12

VIT Viburnum opulus var. americanum Aiton < 1

Arbres :

BOP Betula papyrifera Marshall 20

EPB Picea glauca

(Moench)

Voss 12

EPN Picea mariana

Mill.) Britton,

Sterns &

Poggenb. 65

ERR Acer rubrum L. < 1

FRN Fraxinus nigra Marsh. 2

MEL Larix laricina

(Du Roi) K.

Koch 5

PEB Populus balsamifera L. < 1

PET Populus tremuloides Michx. 4

PIG Pinus banksiana Lamb. 16

SAB Abies balsamea (L.) Mill. 36

SAL1 Salix sp. L. < 1

THO Thuja occidentalis L. 4

Page 80: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

Tableau 3 Moyennes et résultats des ANOVAs par permutations et comparaisons multiples de Tukey pour vérifier l'influence des provinces naturelles, des types de cours d'eau ou plan d'eau et de leur interaction sur le pourcentage moyen de la rive des lacs et des cours d’eau occupé par différents peuplements. Les lettres correspondent à des traitements significativement différents à un seuil α=0,05. (Abréviations : Compar.= comparaisons des moyennes selon Tukey ; Moy.= moyenne ; Prov.= province ; perm= permanent ; inter= intermittent).

Nombre de polygones par lac / cours d'eau

Biodiversité de la rive (Nombre de

peuplements différents par lac / cours

d'eau) Marécages

Résultats d'ANOVA par

permutations pour:

Somme

des carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy des

carrés p

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Prov. naturelle 254,3 84,778 <2e-16 223,3 74,443 < 2,2e-16 59134 19711,5 <2e-16

Type de cours d'eau / plan d'eau 191,8 47,955 <2e-16 866,5 216,635 < 2,2e-16 14677 3669,1 <2e-16

Interaction entre Prov. et Types 63,8 5,319 0,0022 96 8,002 0,001 14724 1227 <2e-16

Prov.

naturelle Type Nombre de

polygones

Moy

par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

Basses-

terres de

l'Abitibi

Étang 2,29 2,3 a b c a 0,6569 1,439 a a b 9,684 17,939 a b c a

Lac 1,72 b c 2,392 a c d 17,32

Rivière 2,06 d 2,258 b e f 13,9799

Ruisseau perm 2,53 b 0,902 c e 27,4 a

Ruisseau inter 2,87 a c d 2,258 d f 20,96

Hautes-

terres de

Mistassini

Étang 2,93 2,85 a d 1,27 1,612 b a b 3,708 8,241 a d a

Lac 2,35 a b 2,63 a c d e 6,504

Rivière 3,02 a 1,86 b c f 11,846

Ruisseau perm 2,74 0,95 d f 6,956

Ruisseau inter 3,21 b 1,35 e 12,19 a

Laurentides

centrales

Étang 3,33 3,1 b a 1,616 2,334 a b c a b 3,98 6,103 b

Lac 2,48 a b c 3,535 a c d 3,016

Rivière 3,46 b 3,347 b e f 10,7

Ruisseau perm 3,06 1,384 c e 6,234

Ruisseau inter 3,2 c 1,798 d f 6,63

Plateau de

la Basse-

Côte-Nord

Étang 3,7 3,22 c d a 1,505 1,699 c a b 0,691 3,426 c d

Lac 2,54 a b c 2,222 a c d 1,217

Rivière 3,52 b 2,323 b e f 5,081

Ruisseau perm 3,11 1,172 c e 3,903

Ruisseau inter 3,23 c 1,273 d f 6,237

Page 81: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

63

Aulnaies dénudés humides dénudés secs

Résultats d'ANOVA par

permutations pour:

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy des

carrés p

Prov. naturelle 18485 6161,5 < 2,2e-16 99803 33268 <2e-16 36674 12224,7 < 2,2e-16

Type de cours d'eau / plan

d'eau 23259 5814,8 < 2,2e-16 33842 8460 <2e-16 5987 1496,8 < 2,2e-16

Interaction entre Prov. et

Types 8555 712,9 < 2,2e-16 17914 1493 0,0278 8419 701,6 < 2,2e-16

Prov.

naturelle Type %

moyen

Moy

par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

Basses-

terres de

l'Abitibi

Étang 4,4 9,09 a b c a b 37,83 27,6 a b c a 1,82 1,37 a b

Lac 1,4 c d 27,82 1,08

Rivière 16,41 a c 26,11 0,35

Ruisseau perm 16,49 b d 23,57 2,11

Ruisseau inter 7,41 22,54 a 1,38

Hautes-

terres de

Mistassini

Étang 1 4,07 a d a b 25,36 22,09 a d e 3,02 2,46 d

Lac 1,03 c d 17,24 3,57

Rivière 7,75 a c e 26,03 2,23

Ruisseau perm 9,58 b d f 24,55 0,89

Ruisseau inter 0,96 e f 17,3 2,58

Laurentides

centrales

Étang 1,31 3,25 b a 20,03 12,09 b d a b 5,71 3,93 a c

Lac 0,55 b 6,08 a c 4,73

Rivière 8,95 a b c 12,74 5,26

Ruisseau perm 4,64 18,45 c d 2,24

Ruisseau inter 0,87 c 3,16 b d 1,74

Plateau de

la Basse-

Côte-Nord

Étang 0 0,87 c d 10,38 10,44 c e 19,62 12,28 b c d a b

Lac 0,11 8,17 13,24

Rivière 2,33 14 a 14,1 c

Ruisseau perm 1,83 14,91 b 4,4 a c

Ruisseau inter 0,08 4,71 a b 10,03 b

Page 82: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

64

Inondés Forêts de feuillus Forêts mixtes

Résultats d'ANOVA par

permutations pour:

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Prov. naturelle 1781 593,81 <2e-16 7213 2404,29 <2e-16 109089 36363 < 2,2e-16

Type de cours d'eau / plan

d'eau 1036 258,9 <2e-16 N.S. 16848 4212 < 2,2e-16

Interaction entre Prov. et

Types N.S. N.S. 17333 1444 < 2,2e-16

Prov.

naturelle Type %

moyen

Moy

par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

Basses-

terres de

l'Abitibi

Étang 5,76 2,47 a b c c 2,91 4,55 a b 7,79 10,08 a d e a

Lac 1,42 6,28 17,86 a b c

Rivière 2,43 5,17 11,58

Ruisseau perm 2,18 4,8 4,84 b

Ruisseau inter 0,54 c 3,65 8,45 c

Hautes-

terres de

Mistassini

Étang 0,42 0,4 c 1,17 0,5 b c 6,3 5,97 b e

Lac 0,05 0,05 7,53

Rivière 0,34 0,37 3,06

Ruisseau perm 1,2 0,45 3,48

Ruisseau inter 0 0,46 9,49

Laurentides

centrales

Étang 2,75 0,59 a a b c d 2,29 3,88 c d 18,81 22,54 a b c a

Lac 0 b 6,73 25,31

Rivière 0,01 c 2,4 15,87 b

Ruisseau perm 0 d 5,19 19,26 c

Ruisseau inter 0,21 2,76 33,37 a b c

Plateau de

la Basse-

Côte-Nord

Étang 0 0,02 b 0,74 0,38 a d 1,47 3,07 c d

Lac 0 0,17 7,2

Rivière 0,11 0 2,6

Ruisseau perm 0 0 1,92

Ruisseau inter 0 1,01 2,13

Page 83: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

65

Forêts de résineux Jeunes forêts (<80 ans) Vieilles forêts (>80 ans)

Résultats d'ANOVA par

permutations pour:

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Prov. naturelle 254216 84739 < 2,2e-16 398449 132816 <2e-16 657047 219016 <2e-16

Type de cours d'eau / plan

d'eau 29752 7438 < 2,2e-16 N,S, 45973 11493 <2e-16

Interaction entre Prov. et Types 49050 4088 < 2,2e-16 N,S, 36953 3079 0,0224

Prov.

naturelle Type %

moyen

Moy

par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

Basses-terres

de l'Abitibi

Étang 33,41 43,26 a b c 30,33 33,5 a b 13,79 24,38 a b c a

Lac 45,47 36,14 33,47 a

Rivière 42,39 35,13 24,01

Ruisseau perm 47,23 32,24 24,62

Ruisseau inter 47,71 33,82 25,98

Hautes-terres

de Mistassini

Étang 51,54 60,93 a d a 34,27 30,64 c d 24,73 36,56 a d a b

Lac 71,42 a b 31,63 47,37 a

Rivière 68,57 33,68 38,32

Ruisseau perm 51,06 b 23,34 30,66

Ruisseau inter 62,06 67,96 41,71 b

Laurentides

centrales

Étang 55,67 59,82 b e 35,3 43,3 a c e 41,46 42,93 b e

Lac 65,94 50,03 47,95

Rivière 68,47 37,42 49,31

Ruisseau perm 56,35 41,27 39,54

Ruisseau inter 52,76 52,42 36,47

Plateau de la

Basse-Côte-

Nord

Étang 81,63 75,14 c d e 5,44 4,9 b d e 78,4 73,69 c d e

Lac 77,48 2,05 82,8 a

Rivière 73,15 6,03 69,73

Ruisseau perm 67,78 4,19 65,5 a

Ruisseau inter 75,65 6,78 72,01

Page 84: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

66

Drainage excessif à imparfait (Classes 0 à

4)

Drainage mauvais à très mauvais (Classe

5 ou 6) Pentes faibles (<8% d'inclinaison)

Résultats d'ANOVA par

permutations pour:

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Prov. naturelle 707799 235933 <2e-16 361752 120584 <2e-16 601764 200588 < 2,2e-16

Type de cours d'eau / plan d'eau 86057 21514 <2e-16 81558 20390 <2e-16 107459 26865 < 2,2e-16

Interaction entre Prov. et Types N,S, N,S, 65106 5425 < 2,2e-16

Prov.

naturelle Type %

moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov. % moyen

Moy par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

Basses-terres

de l'Abitibi

Étang 31,1 31,68 a b c 47,33 49,16 a b c 79,72 83,68 a b c

Lac 37,85 40,58 a 81,95

Rivière 28,92 52,8 84,05

Ruisseau perm 26,46 59,82 a 91,28

Ruisseau inter 33,8 45,61 81,46

Hautes-terres

de Mistassini

Étang 44,45 47,28 a d e a 28,55 31,12 a d e 59,66 69,1 a d

Lac 60,72 a b c 22,28 a b 69,84

Rivière 41,22 b 38,78 a 75,24

Ruisseau perm 36,85 c d 12,91 b 67,02

Ruisseau inter 53,17 d 27,83 73,75

Laurentides

centrales

Étang 69,14 76,47 b d a b 21,77 19,28 b d a 45,11 62,37 b e a b

Lac 90,79 a c d 8,2 a b c 61,5

Rivière 68,6 c e 30,38 b d 78,26 a c

Ruisseau perm 68,66 d f 26,29 c e 73,29 b d

Ruisseau inter 85,07 b e f 9,88 d e 53,83 c d

Plateau de la

Basse-Côte-

Nord

Étang 81,9 74,52 c e a 11,03 14,17 c e 26,95 35,7 c d e a

Lac 79,65 b 9,24 a 27,08 b

Rivière 70,39 19,51 58,57 a b c d

Ruisseau perm 64,22 a b 20,63 a 39,39 c

Ruisseau inter 76,42 10,45 26,52 d

Page 85: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

67

Pentes fortes (>30% d'inclinaison) Sols organiques Sol rocheux

Résultats d'ANOVA par

permutations pour:

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Somme

des

carrés

Moy

des

carrés

p

Prov. naturelle 16007 5335,7 <2e-16 264638 88213 <2e-16 84201 28067 < 2,2e-16

Type de cours d'eau / plan d'eau 1401 350,2 0,0084 58329 14582 <2e-16 19701 4925,2 < 2,2e-16

Interaction entre Prov. et Types N,S, N,S, 18964 1580,3 < 2,2e-16

Prov.

naturelle Type %

moyen

Moy

par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy

par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

%

moyen

Moy

par

prov.

Compar

inter-

prov.

Compar

intra-

prov.

Basses-

terres de

l'Abitibi

Étang 0,35 0,25 a b 46,56 43,35 a b c 4,54 2,28 a b

Lac 0,59 37,67 2,97

Rivière 0,31 44,82 1,5

Ruisseau perm 0 48,66 0,74

Ruisseau inter 0 39,18 1,57

Hautes-

terres de

Mistassini

Étang 1,22 0,42 c d 28,31 29 a d e 1,55 0,76 c d

Lac 0,23 21,22 a b 0,43

Rivière 0,14 35,23 a 0,02

Ruisseau perm 0,53 36,68 b 0,78

Ruisseau inter 0 23,58 1,04

Laurentides

centrales

Étang 7,06 4,26 a c e 21,32 17,99 b d a 11,8 7,66 a c e a

Lac 5,08 7,73 a c d 11,48 b

Rivière 2,89 25,75 c e 2,94 a b

Ruisseau perm 2,19 25,23 d f 6,58

Ruisseau inter 4,06 10,01 e f 5,44

Plateau de

la Basse-

Côte-Nord

Étang 8,68 7,05 b d e 10,34 13,49 c e 30,67 17,38 b d e a b c

Lac 7,66 9,2 a 20,16 d

Rivière 5,13 18,07 9,94 a

Ruisseau perm 5,63 19,84 a 8,48 b d

Ruisseau inter 8,16 10 17,65 c

Page 86: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...
Page 87: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

69

Chapitre 3 Conclusion générale

Comparativement aux bandes riveraines traditionnellement aménagées, la

végétation riveraine naturelle est loin d’être de composition uniforme et distribuée

sur une largeur fixe le long de tous les cours d’eau et plans d’eau pour l’ensemble

de la forêt boréale. La végétation riveraine varie plutôt selon la topographie, et ce,

principalement à l’échelle régionale. Dans les régions au relief très accidenté, le

type de dépôt de surface est très changeant d’un site à l’autre et entraîne

longitudinalement une diversification végétale dépendante du substrat. Cette

végétation proprement riveraine qui se développe en franges trop étroites pour être

cartographiées est cependant souvent imperceptible en largeur à l’échelle des

cartes forestières puisqu’elle est contrainte par la forte inclinaison des pentes et

s’étale sur une courte distance à partir de la rive vers les hautes terres. En raison

de ce biais sur les cartes forestières, d’après nos relevés géomatiques, ce sont les

régions au relief changeant, mais pas trop abrupt qui apparaissent comme étant

les plus diversifiées en types de rives d’amont en aval, leurs peuplements riverains

s’étendant alors sur une surface suffisante pour être cartographiée. Au contraire,

dans les régions plates, la végétation est très semblable d’amont en aval, mais

forme transversalement des communautés riveraines variées qui s’étendent sur de

longues distances à partir de la rive vers les hautes terres.

Dans chaque province, à partir de la rive vers les hautes terres, les profils

d’élévation varient entre les types de cours d’eau ou plans d’eau et permettent la

croissance de communautés végétales particulières. L’élévation par rapport au

niveau de la rive permet d’ailleurs une meilleure modélisation de la répartition des

niches écologiques riveraines que la distance à la rive.

En terme de diversité, cette étude supporte les résultats de nombreuses autres

études (Tabacchi 1992, Andersson et al. 2000, Hylander et al. 2002, Shafroth et al.

2002, Scalley et al. 2009) à l’effet que la végétation riveraine est plus riche en

espèces que les hautes terres adjacentes. Cette richesse spécifique s’explique par

Page 88: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

70

l’ajout de niches écologiques en zone riveraine permettant la croissance d’espèces

qui sont trouvées nulle part ailleurs en forêt boréale. À partir de la rive vers les

hautes terres, la composition en espèces ne change pas à un rythme régulier,

mais forme plutôt 3 sous-zones plus homogènes au sein du milieu riverain : le

dénudé humide, la forêt riveraine humide et la forêt riveraine sèche. Ces trois

sous-zones naturelles pourraient servir de base à la subdivision du milieu riverain

afin de varier les traitements sylvicoles appliqués pour assurer la conservation d’un

maximum de fonctions riveraines. Principalement, l’atteinte d’une sous-zone plus

homogène en espèces vers 40 m pourrait justifier l’aménagement particulier d’au

moins 40 m à partir de la rive lorsqu’aucune autre information n’est disponible pour

cerner plus précisément les limites du milieu riverain.

Un nouvel échantillonnage de terrain couvrant chaque province naturelle du nord

au sud pourrait permettre d’observer les changements particuliers de la végétation

riveraine à l’intérieur de chaque province naturelle. Davantage de connaissances

sont nécessaires quant aux régimes des perturbations naturelles ayant cours dans

le milieu riverain afin de prescrire des aménagements écosystémiques adaptés à

chacune des sous-zones qui ont été décrites dans cette étude. Aussi, la forêt

riveraine sèche ne diffère que très peu en composition par rapport aux hautes

terres. Des études sur la structure végétale distincte de cette sous-zone par

rapport au milieu terrestre adjacent seraient donc utiles afin de délimiter l’ensemble

du milieu riverain. Enfin, lorsque possible, la majorité des études sur la végétation

riveraine devrait cesser d’échantillonner en fonction de la distance à la rive et

plutôt utiliser l’élévation par rapport au niveau de la rive comme repère afin de

réduire la variabilité entre les unités d’observation.

Page 89: Structure et composition du milieu riverain en forêt ...

71

Références

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