Sommaire - cwb.fr · Tristano , Th. Monk et Ch Mingus , les compositions de Pirotton et de Di Maio...

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Sommaire :

� Edito p.3 � Communiqué p.4 � Exposition p.5 � Note d’intention du commissaire p.6 � Concerts p.7 à p.8 � Rencontre littéraire, spectacle, conférence p.9 � Historique du jazz en Belgique p.10 à p.13 � Bio Marc Danval p.14 � Infos pratiques p.15

Contacts Presse : Elisabeth Dumesnil (01 53 01 96 92, [email protected]) Ariane Skoda (01 53 01 96 98, [email protected])

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EDITO Quand on décide de créer la Belgique, l’une des premières tâches qu’on lui assigne, fut de créer un genre musical nouveau et, c’est Adolphe Sax qui s’y colla en inventant, en 1848, le saxophone, cet instrument qui donna tout son souffle à ce que l’on allait appeler le jazz. En ce XXIème siècle, il nous parait utile de revenir sur deux siècles de cette épopée musicale que fit de la Belgique le bureau des trois âges d’or du jazz. Pour ce faire, nous avons fait appel à l’œil le plus avisé de la lecture de cette période, l’homme qui disposait d’une troisième oreille, Marc Danval. Marc Danval c’est comme s’il était né « avec » plutôt qu’il n’était tombé dedans. Ce poète, fin gastronome à ses heures pas toujours perdues, amoureux des belles choses, nous parle avec la même aisance de Rimbaud, du roi Baudouin, de Toots Thielemans, Benoît Quersin que de René Thomas et Philippe Catherine, comme autant de ses contemporains. Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est de vous faire découvrir le vrai dandy bruxellois, cet extraordinaire homme de radio, l’homme d’esprit, de culture, dont les caves regorgent de trésors et de bijoux retraçant l’histoire du jazz. Alors le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris a décidé de donner ses clés à Marc afin qu’il s’y expose, afin qu’il expose ses trésors et qu’il nous livre durant tout un trimestre ses coups de cœur.

Christian Bourgoignie, Directeur du Centre Wallonie-Bruxelles

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COMMUNIQUE :

Deux siècles de Jazz en Belgique francophone est une Carte blanche à Marc Danval,

personnalité incontournable de la scène jazzique, écrivain, chroniqueur de jazz et de

gastronomie… Coup de projecteur sur le jazz en Communauté française de Belgique et son

extraordinaire vitalité, à travers une programmation multidisciplinaire : une exposition sur

l’histoire du jazz en Wallonie et à Bruxelles mais aussi les coups de cœur de Marc Danval dans

un riche programme de concerts accueillant des compositeurs et des musiciens de jazz de

renom : Fabrice Alleman, Roby Glod, Jan de Haas, Steve Houben, Klaus Ignatzek, Charles

Loos, Nathalie Loriers, Jacques Pirotton, Jean-Louis Rassinfosse, Claudio Roditi, Benoît

Vanderstraeten et Reggie Washington, accompagnés par de jeunes révélations Lionel

Beuvens, Lorenzo Di Maio, Greg Houben. A découvrir également : Les poètes du jazz,

spectacle conçu et réalisé par Marc Danval, avec Soraya Amrani, Marc Danval et Charles

Loos au piano sur les relations entre jazz et poésie, poésie et jazz ainsi qu’une conférence sur

l’histoire du jazz…

La Belgique a joué un rôle important dans l’essor du jazz. Ce genre musical y a connu trois âges

d’or : tout d’abord, des premiers signes avant-coureurs se manifestent avec l’invention par

Adolphe Sax du saxo en 1846 et la présence proliférante en Belgique de compositeurs de

ragtime au début du XXe siècle. Ensuite, le jazz apparaît véritablement en Belgique en 1920

avec la naissance des premiers orchestres et connaît une formidable explosion dans les années

1930, lors de la création des premiers clubs de jazz et des big bands.

Un deuxième âge d’or à La Libération voit l’éclosion de nouveaux talents (Raoul Faisant, Sadi,

Christian Kellens, Toots Thielemans, Benoît Quersin, René Thomas, Léo Souris, Yetty

Lee…). Après une phase de déclin entre 1965 et 1975, le jazz en Belgique connaît une

renaissance en 1977, à l’origine d’un troisième âge d’or qui se poursuit jusqu’à nos jours,

dominé par la personnalité emblématique de Toots Thielemans.

La carte blanche à Marc Danval invite ainsi à une véritable plongée au coeur du dynamisme

jazzique belge, marquée par la profusion de jazzmen dans les innombrables salles, clubs, bars

et festivals du pays.

Manifestation réalisée par le Centre Wallonie-Bruxelles avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International. En partenariat avec TSF Jazz, RTBF Première, Mezzo.

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EXPOSITION 1, 2, 3 Jazz 21 octobre 2009 – 24 janvier 2010 Vernissage public le 20 octobre à 18h

L’exposition 1, 2, 3 Jazz retrace l’histoire du jazz en Belgique, de 1846 à nos jours, à travers

une sélection de photographies, de lithographies, de livres, de disques et pochettes,

d’affiches, de partitions, d’objets divers, issus pour la plupart de la collection de Marc Danval

et de celle d’Adolphe Sax ainsi que d’instruments provenant du fonds du Musée des

instruments de musique (MIM) de Bruxelles. Autant de documents qui témoignent des

différents âges d’or que le jazz a connus en Belgique et évoquent les événements

marquants de son histoire.

Parmi les pièces exposées, citons la copie de l'acte de naissance de Django Reinhardt, né

à Liberchies en Hainaut, de multiples partitions, notamment de deux compositeurs

déterminants (Peter Packay et David Bee), de nombreux documents sur Robert Goffin,

premier historien et poète de jazz; un ensemble de partitions musicales, illustrées par

Magritte, des photographies dont le saxophoniste Bobby Jaspar au sein de l'orchestre de

Miles Davis ; une multitude d'affiches de concerts importants : Coleman Hawkins à Dinant

et à Bruxelles, Louis Armstrong, Big Bill Broonzy, Dizzy Gillespie, le tout premier livre

publié sur le jazz : Aux frontières du Jazz de Robert Goffin et les quatre plaquettes les plus

rares relatives au jazz belge : Essai sur le Jazz par Léon Thoorens, Paranoïa du jazz par

Albert Bettonville, Blue Swing Beat par Robert Latour.

L’exposition présente également des dessins de l’illustrateur Yves Budin, pour la plupart

des portraits de différents jazzmen de renom. Yves Budin dessine depuis plusieurs années

autour du thème du jazz essentiellement à l’encre de chine. Ce dessinateur, qui apprécie

tout particulièrement le style graphique de Prat, Breccia, Munoz, Beardsley, cherche à

traduire dans ses œuvres les atmosphères et les sensations propres au jazz et l’expérience

jazzique vécue au quotidien.

Programmation : Marc Danval

Commissariat et coordination : Jean-Noël Bloom

Scénographie : Laurence Hassel

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NOTE D’INTENTION DU COMMISSAIRE

Fabuleuse en vérité, la saga du jazz en Wallonie et à Bruxelles.

Adolphe Sax, inventeur du saxophone- sans lui Coleman Hawkins, Lester Young, Charlie

Parker ou John Coltrane n'auraient guère existé- a vu le jour en cette terre, de même que

Bobby Jaspar, René Thomas, Jacques Pelzer, Toots Thielemans, Philip Catherine,

inspirateurs d'une myriade de jeunes talents d'aujourd'hui. Le cœur des Ardennes vit naître

"le père" des festivals européens : Comblain-la-Tour, en 1959.

Chez nous, le jazz se singularise par la passion et l'originalité.

Qualités que conjugue l'étonnant Marc Danval, un bruxellois peu ordinaire, fou de jazz et

curieux de tout. Homme de radio, écrivain, comédien, chroniqueur, graphiste, gastronome,

conférencier et animateur culturel, Danval est un véritable homme orchestre. Personnalité

omniprésente des médias et particulièrement de la Radio Télévision Belge, en tant que

chroniqueur de jazz, sa connaissance de la note bleue s'avère encyclopédique. Auteur de

plusieurs ouvrages de références : "Dictionnaire du Jazz en Wallonie et à Bruxelles",

"L'insaisissable Robert Goffin" et une biographie de Toots Thielemans, grand collectionneur,

il nous surprend par son insatiable curiosité, la variété de ses centres d'intérêt, son

éclectisme et son époustouflante culture.

Dans cette exposition inédite, il nous fait redécouvrir le jazz belge mais aussi ses passions

littéraires de Rimbaud à Apollinaire, de Sacha Guitry à Boris Vian.

Exposition où la connivence entre le jazz et l'homme Danval est permanente. IL nous reste à

en déchiffrer la partition.

Jean-Noël Bloom

Commissaire et Coordinateur

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CONCERTS

Mardi 20 octobre - 20h Claudio RODITI - Klaus IGNATZEK - Jean-Louis RASSINFOSSE Trio Claudio RODITI (trompette - Brésil, USA) - Klaus IGNATZEK (piano – Allemagne) - Jean-Louis RASSINFOSSE (contrebasse – Belgique) Ce trio réunit trois musiciens de renommée internationale qui travaillent ensemble depuis 1989. Ces trois virtuoses confrontent leurs univers et leurs cultures. Le répertoire de standards et de compositions originales est un tremplin fantastique pour ces trois improvisateurs qui, malgré la formule sans batteur, induisent un swing dont la vitalité et la pulsation sont communicatives. Une musique faite de sensibilité, d’humour, de technique, de délicatesse et de force, toujours passionnante.

Mercredi 21 octobre – 20h

Fabrice ALLEMAN « new quartet » « Evident ways »

Fabrice ALLEMAN (saxophone soprano, ténor, voix) - Reggie WASHINGTON (basse électrique, contrebasse) - Nathalie LORIERS (fender rhodes) - Lionel BEUVENS (batterie) Après de nombreuses collaborations et plus d’une cinquantaine d’albums, Fabrice Alleman nous revient avec un projet d’envergure, des compositions originales profondément mélodiques et naturelles. Il s’est entouré de musiciens d’une sensibilité, d’une musicalité et d’une richesse rares : Reggie Washington, Nathalie Loriers et un batteur talentueux, Lionel Beuvens. Ce nouveau quartet nous emmène aux confins du jazz mélodique, « groove », à la fois moderne et ancré dans la tradition. Jeudi 22 octobre – 20h Roby GLOD – Jacques PIROTTON quartet + Guest Jacques PIROTTON (guitare) - Roby GLOD (saxo alto-soprano) - Jan DE HAAS (drums) - Benoît VANDERSTRAETEN (basse) - Lorenzo DI MAIO (guitare)

Une nouvelle fois la soirée promet d’être électrique et comblera les fans du guitariste Jacques Pirotton et du saxophoniste Roby Glod, spécialiste dans le domaine de l’improvisation. A cet univers bicéphale, s'intègre la plus mélodieuse des basses électriques, celle de Benoit Vanderstraeten et la batterie d'énergie de Jan De Haas. A ce quartet, s’est ajouté le talentueux guitariste Lorenzo Di Maio. Outre quelques standards revisités de L. Tristano, Th. Monk et Ch Mingus, les compositions de Pirotton et de Di Maio sont idéalement mises en valeur par ce quintet.

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Mardi 10 novembre - 20h Riccardo Del Fra et les films de Lucas Belvaux Le Centre Wallonie-Bruxelles propose une carte blanche à Lucas Belvaux, acteur et auteur, du 4 au 10 novembre 2009. Dans ce cadre, il présente un concert exceptionnel pour (re)découvrir les musiques que Riccardo Del Fra a composées pour les films de Lucas Belvaux : Pour rire (1997), La Trilogie Un couple épatant / Cavale / Après la vie (2002), La Raison du plus faible (2006) et Rapt (sortie nationale le 18 novembre 2009). Pour l’occasion, Riccardo Del Fra réunit un quatuor à cordes, un pianiste, un contrebassiste, un percussionniste et… Lucas Belvaux à la trompette ! Riccardo Del Fra a reçu le Prix du musicien européen de l’Académie du Jazz 2008 et le Django d’or 2006.

23 novembre - 20h Eric LEGNINI En solo Eric Legnini est devenu en dix ans l’un des plus talentueux pianistes de la scène jazz internationale. Il a notamment mis son talent au profit des plus grands interprètes comme Serge Reggiani, Henri Salvador ou Claude Nougaro. Parallèlement, il devient le fidèle compagnon de Stefano di Battista, Flavio Boltro ou encore Stéphane Belmondo. L’énergie, la sensibilité et l’intelligence harmonique du pianiste belge s’imposent. En 2006, il reçoit d’ailleurs le prix des Octaves de la Musique dans la catégorie jazz.

Mardi 15 décembre – 20h Duo Charles LOOS et Steve HOUBEN Invité : Greg HOUBEN Charles LOOS (piano) - Steve HOUBEN (saxophone-alto et flute) - Greg HOUBEN (trompette et chant)

Steve Houben et Charles Loos jouent régulièrement ensemble depuis 30 ans(!). Ils ont tout - ou presque – interprété : du jazz, du folk, du classique, des compositions originales. Un peu partout dans le monde... Quelle que soit la formule, c'est toujours un bonheur tant la complicité et les goûts convergents de ces deux amis sont évidents et propices à enchanter le public. Lors de cette soirée, ils seront accompagnés de Grégory Houben à la trompette et au chant. Acteur, leader de son propre quartet et de plusieurs projets liant musique classique et jazz (Après un rêve) ou jazz et musique brésilienne (Brazz), Grégory Houben est un représentant les plus sincères de cette jeune génération de boppers.

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RENCONTRE – SPECTACLE - CONFERENCE 22 octobre - 19 h Rencontre littéraire : Présentation du livre par ses auteurs Swing café : Carl Norac et Rébecca Dautremer nous racontent le jazz (Didier Jeunesse) 2222 Carl Norac et Rebecca Dautremer nous présenteront leur ouvrage et l’histoire du jazz telle qu’elle est contée par Jeanne Balibar dans leur livre-cd qui invite à une véritable plongée au cœur de New-York, rythmée par douze morceaux d’époque avec certains incontournables du jazz mais surtout plusieurs titres méconnus, de Carmen Miranda à Ella Fitzgerald en passant par Duke Ellington et Cab Calloway... En collaboration avec Didier Jeunesse.

16 novembre - 20h Spectacle Les poètes du jazz

Conçu et réalisé par Marc DANVAL Avec Soraya AMRANI – Marc DANVAL et Charles LOOS au piano Dans ce spectacle explorant les relations entre jazz et poésie, poésie et jazz, Marc Danval évoque les poètes qui, à son sens, ont le mieux exprimé le jazz notamment à travers la lecture d’extraits d’œuvres d’auteurs américains tels que Langston Hugues, Bob Kaufman de la Beat generation et de poètes du jazz français et belges comme André Hardelellet, Jacques Reda, Jean Cocteau, Robert Goffin et Marc Danval lui-même.

23 novembre - 19h CONFERENCE Les âges d’or du jazz en Belgique Francophone La Belgique francophone a joué un rôle important dans l’essor du jazz. Elle a vu l’éclosion de nombreux compositeurs et de musiciens de renom : de Django Reinhardt à René Thomas, de Toots Thielemans à Philip Catherine, Jacques Pirotton… Marc Danval, personnalité incontournable de la scène jazzique, écrivain, chroniqueur de jazz et de gastronomie, évoquera les temps forts de l’histoire du jazz en Wallonie et à Bruxelles et de ses différents âges d’or, des précurseurs aux contemporains.

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PREMISSES ET SOURCES DU JAZZ EN BELGIQUE

Tout au long du XXe siècle, le jazz a connu plusieurs âges d’or en Belgique. On peut situer

son apparition dans notre pays le 24 janvier 1920, lorsque se produisent les Mitchell’s Jazz

Kings, des musiciens noirs américains. Mais de nombreux signes avant-coureurs s’étaient

manifestés dès le milieu du XIXe siècle, et d’abord avec Adolphe Sax. Cet inventeur de génie

allait influencer à son insu toute l’histoire du jazz en créant en 1846 le célèbre instrument qui

porte désormais son nom. Le rôle essentiel de ce dinantais fut certes de transmuer le son

des fanfares de son temps, mais surtout des musiques à venir et en particulier du jazz dont il

n'eut évidemment nulle prescience. La découverte de Sax fit que les Wallons devinrent des

maîtres de l'instrument et le succès du saxophone dans le monde du jazz sera universel. Dès

1890, on trouve des saxophonistes belges aux Etats-Unis, notamment dans les orchestres de

John Philip Sousa et d’Arthur Pryor. C’est d’ailleurs un saxophoniste belge, Eugène Coffin,

qui enregistre en 1895 à New York les premiers cylindres de saxophone. En 1897, Jean

Moeremans, un autre saxophoniste belge, enregistre à Washington les premiers disques

plats. Certains de ces solistes reviendront au pays en 1903, en compagnie de John Philip

Sousa. La venue de cet orchestre à Bruxelles va provoquer une véritable révolution musicale

en lançant le ‘cake-walk’. Un spectacle au théâtre de l’Olympia, « Bruxelles cake-walk », avec

une musique composée par Louis Frémaux, précurseur du ragtime en Europe, sera à la base

d’une prolifération de compositions belges de ragtime écrites pour la plupart entre 1905 et

1915.

Dès la fin du XIXe siècle, de nombreuses troupes anglaises de Minstrels, des musiciens

blancs aux visages noircis, jouent une musique « noire » sur les scènes de variétés du pays.

Ils suscitent des vocations et sont bientôt imités par des artistes belges. L’Exposition

Universelle de 1910 permet de découvrir l’orchestre américain « Les Alabama Minstrels », qui

joue plus que probablement du ragtime.

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AGE D’OR 1

C’est la venue des « Mitchell’s Jazz Kings », le 24 janvier 1920, dans la revue « Laisse-les

tomber », au Théâtre de l’Alhambra à Bruxelles qui marque un véritable tournant. Leur

passage en Belgique va donner naissance à des orchestres du cru, tels que « The Bing

Boys » ou le « Mohawk’s jazz Band ». Des noms de pionniers ne tardent pas à émerger :

Egide Van Gils, Chas Remue ou encore René Compère. L’année 1920 voit à la fois la

création à Bruxelles du premier big band européen, « The Bistrouille Amateur Dance

Orchestra », et celle de Music, le premier magazine de jazz au monde. Alors que le terme

même de jazz ne s’est pas encore vraiment imposé, cette musique va connaître une

évolution rapide, en particulier à Bruxelles où commence à faire parler de lui un personnage

aujourd’hui légendaire, le pianiste Clément Doucet. Deux autres compositeurs se

distinguent : Peter Packay et David Bee.

Le premier concert de jazz belge est organisé le 15 janvier 1926. Le 27 juin 1927 constitue

une autre date historique, avec le premier enregistrement d’un orchestre belge à Londres :

« The New Stompers » dirigé par Chas Remue, avec Stan Brenders au piano. Ces

événements donnent naissance, vers 1930, à ce qu’on peut appeler le premier Âge d’Or du

jazz en Belgique.

En 1932 paraît « Aux Frontières du jazz », le tout premier livre au monde consacré à l’étude

du jazz. Son auteur, notre compatriote Robert Goffin, ne va pas tarder à s’affirmer comme un

historien et un poète de ce nouveau genre musical. Cette publication est suivie de la création

du « Jazz Club de Belgique » où se produiront de grands solistes venus des quatre coins du

pays : Gus Deloof, Robert De Kers, Fud Candrix, Jean Robert, Gus Viseur, Rudy Bruder,

Josse Breyre, Jeff De Boeck, Gene Dersin, Vic Ingeveldt, Bobby Naret, John Ouwerx et la

chanteuse Martha Love.

La vogue des big bands américains suscite en Belgique aussi l’apparition de grandes

formations, notamment avec ceux que l’on a coutume de nommer les ‘trois grands’ : Stan

Brenders, Jean Omer et Fud Candrix.

La période de l’Occupation fut, paradoxalement peut-être, extrêmement riche sur le plan

musical. En dépit des événements et de la déclaration de guerre, concerts, galas et

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enregistrements se multiplient. L’année 1940 voit la création de nombreux clubs de jazz.

Ceux qui ont vécu cette époque frénétique semblent avoir été fascinés par le club « L’Heure

Bleue », port d’attache du saxophoniste Roger Rose et du drummer Jeff De Boeck. Le

critique du magazine anglais Melody Maker écrira : « The best band I heard on the Continent

was an light-piecer under the leadership of Jeff De Boeck, platinoïde at the « Heure Bleue »

in Brussels ». Du côté de la place de Brouckère, Charlie Lots et Jack Kenny jouaient au

« Gaity Bar » tandis qu’au « Broadway » (appelé pendant la guerre le « Barbarina »), Robert

De Kers et Léo Souris s’apprêtaient à céder la place à un as de la batterie : Lucien Poliet.

« Le Tacot » annonçait la rentrée de Fud Candrix. C’est au « Duc de Buckingham » que

Toots Thielemans fera ses premiers pas.

La presse n’est pas insensible à cette effervescence et, à la suite de Robert Goffin, une

nouvelle génération de critiques de jazz se fait jour : Carlos de Radzitzky, Albert Bettonville,

Bernard Heuvelmans ou encore Yannick Bruynoghe.

AGE D’OR 2

La Libération marque le deuxième Âge d’Or du jazz en Belgique. Elle voit notamment la

création des « Bob Shots », premier orchestre be-bop continental, avec Bobby Jaspar qui

deviendra, bien plus tard, le compagnon de route de Miles Davis et de J.J. Johnson. Jacques

Pelzer et Francy Boland seront aussi des figures marquantes de cette époque. La fin de la

guerre coïncide avec la fondation du Hot Club de Belgique qui fera venir, principalement au

Palais des Beaux-Arts, tous les grands créateurs. A leur contact, de nouvelles individualités

apparaissent : Raoul Faisant, Sadi, Christian Kellens, Toots Thielemans, Benoît Quersin,

René Thomas, Herman Sandy, le compositeur Léo Souris, la chanteuse Yetty Lee ou le

contrebassiste Jean Warland.

Lors du festival de Paris en 1949, The Bob Shots, célébré par Boris Vian, était présent avec

Pierre Robert, Jean Bourguignon, Jacques Pelzer, Bobby Jaspar, Francy Boland, Sadi,

Georges Leclercq et John Ward. Le 16 mai 1949, ils enregistrent six faces pour les disques

Pacific. . Basée à l'Hôtel du grand Balcon, la "colonie belge" fut particulièrement active dès

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l'aube des années 50 et une sorte de tradition fraternelle s'est installée avec les musiciens

français. Elle persiste de nos jours!

Dès les années 50, une nouvelle génération de critiques diffuse l’information grâce à Marc

Danval, Nicolas Dor, Jean-Pol Schroeder ou Robert Pernet, l’historien du jazz belge. C’est

aussi en Belgique, à Comblain-la-Tour, qu’est organisé en 1959 le premier festival de jazz en

Europe. Il se poursuivra durant une dizaine d’années.

D’autres festivals prendront plus tard la relève en Wallonie et à Bruxelles (Jazz à Liège,

Gaume Jazz Festival, Gouvy Jazz Festival, Dinant Jazz Nights, Bruxxels Jazz Marathon,

Saint-Jazz Ten-Noode)

AGE D’OR 3

A l’échelon mondial, on ne peut que déplorer un déclin du jazz entre 1965 et 1975. Mais une

renaissance s’amorce dès 1977, au point que l’on peut parler chez nous d’un troisième Âge

d’Or. Il se poursuit fort heureusement avec la jeune génération actuelle, dominée par la figure

emblématique de Toots Thielemans.

Depuis 20 ans, Bruxelles et la Wallonie n'ont jamais connu une telle floraison de talents dans

les instruments les plus divers. Certains se sont imposés comme des maîtres : Philip

Catherine (guitare), Steve Houben (saxophone alto, flûte), Richard Rousselet (trompette et

directeur d'orchestre), Félix Simtaine (drums-batterie), Bruno Castellucci (drums-batterie),

Michel Herr (piano), Charles Loos (piano), ou Jean-Louis Rassinfosse (basse). Il convient de

compter avec la nouvelle génération, qui s'est révélée ces dernières années, avec Phil

Abraham (trombone), Philippe Aerts (basse), Fabrice Alleman (saxophone ténor, soprano),

Myriam Alter (piano), Guy Cabay (piano, vibraphone et chant), le regretté Jean-Pierre Catoul

(violon), Stéphane Galland (batterie, piano), Eric Legnini (piano), Nathalie Loriers (piano),

Arnould Massart (piano), Ivan Paduart (piano), Pirly Zurstrassen (piano), Mimi Verderame

(drums), Fabrizio Cassol (alto sax), Gino Lattuca (trompette), Sal La Rocca (contrebasse),

Michel Massot (tuba), Michel Debrulle (drums), Jacques Pirotton (guitare), Greg Houben

(trompette) …… et les groupes tels que Aka Moon, Rêve d'Eléphant, L'âme des

Poètes………

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BIOGRAPHIE MARC DANVAL

Marc Danval (Bruxelles 18/2/1937), attaché de Presse, Conseil en Relations Publiques,

conférencier, animateur de radio et écrivain, fut comédien jusqu’en 1961 au Théâtre du Parc,

aux Galeries, au Rideau de Bruxelles, au Théâtre de Poche et au Quat’Sous. Il entre à RTL

pour rejoindre ensuite la RTBF où il a animé en télévision le “Dimanche en Pantoufles”.

Producteur et directeur artistique, il a promu de nombreux artistes de jazz. Il a publié en 1971

la première biographie de Sacha Guitry. Gourmet, il a signé deux ouvrages de gastronomie. Il

anime depuis 1990 dans la célèbre émission de radio “25 50 75” de la RTBF, devenue en

1998 “La Troisième Oreille”. Concepteur d’expositions (“L’âge d’or de la place de Brouckère”,

“Théâtre de l’Alhambra - 150 ans de spectacle”, “The Toots Thielemans Story”), il est l’auteur

de “L’insaisissable Robert Goffin, de Rimbaud à Louis Armstrong” (1998) et de la première

biographie de Toots Thielemans (2006). Marc Danval possède plus d’une corde à son arc :

plasticien, il expose en 1984 des jazz-collages; poète, on lui doit “Parmi moi seul”. Le fait de

remonter sur scène, comme il le fit ces dernières années, pour son spectacle “Les Poètes du

Jazz” ou “Le Martyre de l’Obèse” avec le regretté Charles Martigue et un autre spectacle plus

récent tiré de son livre « L’insaisissable Robert Goffin » (Festival de Spa) ne fait qu’ajouter à

son bonheur.

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Centre Wallonie-Bruxelles à Paris Direction : Christian Bourgoignie Service Communication et Exposition: Elisabeth Dumesnil, Ariane Skoda 01 53 01 96 92, [email protected], [email protected]

Service des Spectacles : Danielle Vallée, Caroline Henriet 01 53 01 96 95, [email protected]

Service de la Promotion des Lettres belges : Pierre Vanderstappen, Antonio Gendebien 01 53 01 96 94, [email protected]

Service Cinéma Louis Héliot, Elodie Boulonnais 01 53 01 96 91, [email protected] Exposition 127-129 rue Saint-Martin – 75004 Paris Entrée libre Rencontre littéraire, spectacle, conférence : 46 rue Quincampoix – 75004 Paris Entrée libre

Concerts : 46 rue Quincampoix – 75004 Paris Tarifs : 10€, 6€ réduit M°: Châtelet-les-Halles, Rambuteau Renseignements et Réservations :

01 53 01 96 96, [email protected], www.cwb.fr