Service Accompagnement et Soins Palliatifs - Freebocconi.sic.free.fr/etudiants/Base de travail...
Transcript of Service Accompagnement et Soins Palliatifs - Freebocconi.sic.free.fr/etudiants/Base de travail...
Dr François-Xavier DEROUSSEAUX - Service Accompagnement et Soins Palliatifs -
- Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur - Service de Neurochirurgie - C.H.R.U. LILLE
Douleur : Généralités
Définition de l’ I.A.S.P.
« La douleur est une expérience sensorielle
et émotionnelle désagréable liée à une
lésion tissulaire potentielle ou réelle, ou
décrite en terme d’un tel dommage »
Dimension somatique et psychologique de
la douleur
Douleur aiguë – Douleur chronique
DOULEUR AIGUE CHRONIQUEDéfinition Signal symptôme Syndrome douloureux chronique
Plurifactorielle
= Amalgame de nombreux facteurs
qui interviennent dans l'expression
de la douleur
Consultation pluridisciplinaire
Physiopathologie Inflammation - lésion - œdème Etiopathogénie complexe
Réadaptative
Objectifs = vivre avec douleur
résiduelle et réinsertion professionnelle
Participation du patient Nécessaire sinon échec
Origine Monofactorielle
Thérapeutique Curatrice
Il n’existe pas d’évaluation objective
de la douleur
Moyens d ’évaluation :
langage
comportement
Corrélation
Douleur chronique : approche diagnostique
INTERROGATOIRE
= étape essentielle de l’approche diagnostique
nécessite :
temps
climat de confiance
croire le patient
qualité de relation = qualité du traitement
non suggestif
laisser le malade s’exprimer
canaliser (surenchère de détails inutiles)
attention aux patients dépressifs qui parlent peu
Douleur chronique : approche diagnostique
INTERROGATOIRE
La douleur, motif de consultation doit être replacée
dans le contexte médical et biographique. Il
convient donc de préciser :
ANTECEDENTS
familiaux
professionnels
personnels
médicaux
chirurgicaux
obstétricaux
Douleur chronique : approche diagnostique
INTERROGATOIRE
HISTOIRE DE LA MALADIE
Mode d’installation de la douleur
spontanée
secondaire à :
maladie,
accident,
chirurgie…
repérer la douleur par rapport à certains événements familiaux, sociaux, professionnels, susceptibles de louer un rôle de « choc émotionnel » prédisposant à sa chronicisation
Douleur chronique : approche diagnostique
INTERROGATOIRE
HISTOIRE DE LA MALADIE
Evolution initiale
Profil évolutif : atténuation ou rechute
souvent synonyme d’accentuation de l’intensité douloureuse aboutissant à l’aggravation du handicap
parfois rythmée par des circonstances de vie jouant le rôle de facteurs favorisants ou atténuants
Les traitements antérieurs
nature
mode de prescription
effets enregistrés
Douleur chronique : approche diagnostique
ASPECTS SENSORI-DISCRIMINATIFS
= mécanismes neuro-physiologiques qui permettent
le décodage des messages nociceptifs
localisation = siège
qualité
durée et fréquence
intensité
= en comparaison avec d’autres systèmes sensoriels,
les performances du décodage des messages
nociceptifs ne sont pas parfaites
(douleurs profondes viscérales, projetées…)
Douleur chronique : approche diagnostique
ASPECTS SENSORI-DISCRIMINATIFS
LOCALISATION = SIEGE
trajet précis, irradiations, prolongements à
distance, trajet nerveux (radiculaire, tronculaire,
médullaire, central…)
QUALITE
écoute attentive
crampes, torsion, colique, piqûre, brûlure,
fourmillement, broiement, strictions, lourdeurs,
décharges électriques, coups de poignard, raideur,
bête qui ronge…
Douleur chronique : approche diagnostique
ASPECTS SENSORI-DISCRIMINATIFS
DUREE & FREQUENCE
permanente
intermittente
INTENSITE
tonalité (fluctuante…)
facteurs aggravants et atténuants
échelles = disposer d’une méthode
standardisée d’évaluation de l’intensité de la
douleur et du soulagement
Douleur chronique : approche diagnostique
EXAMEN CLINIQUE
allongé, assis, marche...
rechercher attitudes antalgiques, impotences
fonctionnelles, mouvements précautionneux…
motricité
tonus
réflexes
sensibilités (tactile, thermo-algique, vibratoire)
signes déficitaires (hypoesthésie, anesthésie)
signes d’hyperesthésie (hyperalgésie, allodynie,
hyperpathie…)
Douleur chronique : approche diagnostique
ECHELLES
= présentent de nombreux avantages pour la
pratique quotidienne
identifier les malades présentant une douleur
faciliter les prises de décisions de traitements antalgiques
contrôler l’efficacité des traitements mis en œuvre
permettre aux équipes soignantes d’utiliser des critères
communs facilitant les prises de décisions homogènes au
sein de l’équipe
améliorer et permettre la transmission de l’information entre
le malade et les soignants
améliorer la relation soignant-malade
information susceptible de figurer dans le dossier du malade
Douleur chronique : approche diagnostique
ECHELLES
unidimensionnelle d’auto-évaluation
EVA, EVS (absente, très légère, légère,
modérée, marquée, très marquée,
insupportable), EN
multidimensionnelles
Mc Gill Pain Questionnaire, QDSA
comportementales
Bourrhis, Doloplus
psychologiques
Douleur chronique : approche diagnostique
Echelle comportementale de Bourrhis
1. Envahissement du langage par la plainte 0 = pas de plainte, même à l’interrogatoire 1 = plainte uniquement à l’interrogatoire 2 = plainte spontanée, peu fréquente, s’adressant à certaines personnes de l’entourage 3 = envahissement partiel du langage par la plainte à tout le monde 4 = envahissement complet du langage par la plainte 2. Réduction des activités spontanées 0 = activité normale 1 = activité extérieure partielle, le sujet abandonne certains travaux de distractions habituelles 2 = activité intérieure seule 3 = activité de chambre 4 = confinement au lit, malade grabataire 3. Demande quotidienne d’analgésiques 0 = demande nulle 1 = demande inférieure ou égale à 3 fois / 24h d’antalgique per os 2 = demande supérieure à 3 fois / 24h d’antalgique per os 3 = demande inférieure ou égale à 3 fois / 24h d’antalgique injectable 4 = demande supérieure à 3 fois / 24h d’antalgique injectable 4. Consommation d’antalgiques par 24 heures 0 = pas de consommation 1 = antalgiques périphériques per os 2 = antalgiques centraux mineurs 3 = antalgiques centraux majeurs per os 4 = antalgiques centraux majeurs par voie injectable
ASPECTS PLURIDIMENSIONNELS DE
LA DOULEUR
La douleur chronique est plurifactorielle, c’est
un amalgame de nombreux facteurs qui
interviennent dans l’expression de la douleur
d’ou l’intérêt d’une consultation
pluridisciplinaire
Douleur chronique : approche diagnostique
A - Les facteurs cognitifs concernent l’ensemble des processus mentaux participant
au traitement des nombreuses informations impliquées
dans la douleur et susceptibles d’influencer la perception
de celle-ci et les réactions comportementales qu’elle
détermine
quelle signification le patient attribue t-il à cette douleur
persistante, véritable menace de l’intégrité corporelle
quelles interprétations fait-il des avis médicaux
référence à des expériences douloureuses antérieures
personnelles ou observées dans sa famille ou entourage
c’est à ce niveau qu’interviennent les mécanismes les plus
élaborés de la pensée humaine, intégrant notamment les
processus de mémorisation, de motivation et d’attention
Douleur chronique : approche diagnostique
B - Les facteurs affectifs et émotionnels précisent la qualité du « vécu douloureux »
toute douleur entraîne des affects désagréables et
pénibles pouvant se traduire par des états d’angoisse
quand la douleur est intense , voire des états
dépressifs quand la douleur se prolonge (à évaluer)
la signification de la maladie, l’incertitude sur son
évolution sont autant de facteurs qui vont venir
moduler le vécu douloureux
Douleur chronique : approche diagnostique
C - Les facteurs comportementaux englobent l’ensemble des manifestations verbales et
non verbales observables chez la personne qui souffre
= signes directs de la douleur et comportements de
protection du patient
plaintes, mimiques
positions antalgiques de repos
positions antalgiques dans les mouvements (raideur,
évitement…)
gestes de protection de la zone douloureuse
atonie psychomotrice (baisse du plaisir, de l ’intérêt…)
attitude vis à vis de la maladie, examen clinique,
observance des prescriptions
Douleur chronique : approche diagnostique
D - Les facteurs biographiques et
environnementaux
y a t-il des modèles douloureux familiaux pernicieux ?
Apprentissages antérieurs : y a t-il eu des événements
médicaux ou extra-médicaux pouvant expliquer la
douleur ?
= gratter l’histoire de la douleur du patient et la replacer
dans le contexte
Douleur chronique : approche diagnostique
E - Les facteurs ethniques exprimer la douleur pour un japonais est une honte
méditerranéen
F - Les facteurs religieux sublimation de la douleur
rédemption de la douleur
Douleur chronique : approche diagnostique
G - Le contexte socioprofessionnel situation de conflit avec la sécurité sociale
expertise médicale en cours
demande de réévaluation d’une pension d’invalidité
quelle relation existe t-il entre la demande de consultation
et ce contexte socioprofessionnel ?
Y a t-il une recherche inconsciente ou inavouée de
bénéfices secondaires ?
affectifs = réaction de l’environnement
financiers :
réparation du préjudice corporel en France
mise en invalidité 1ère ou 2ème catégorie
reconversion professionnelle par le biais de la COTOREP
Douleur chronique : approche diagnostique
CONCLUSION
L’évaluation
= objectiver, rendre visible la douleur et
aider à la décision thérapeutique
= considérer :
mécanisme de la douleur
niveau de détresse psychologique, sociale
niveaux d’incapacité
impact sur la qualité de vie
doit être répétée tout le long du suivi
= temps et disponibilité
Douleur chronique : approche diagnostique
CONCLUSION
Passer un contrat avec le patient
nécessité d’avoir une adhésion et une
participation du malade à son traitement
contrat avec des objectifs réalistes
modalités de prise en charge
le patient doit donner toutes les informations
but : atténuation et non guérison
motivation du patient
Douleur chronique : approche diagnostique
En fonction des données séméiologiques et étiologiques, le thérapeute peut établir des distinctions essentielles
Douleurs par excès de stimulation
nociceptive
Douleurs neuropathiques par
désafférentation sensitive
Douleurs par dysfonctionnement
sympathique = SDRC
Douleurs psychogènes
Les douleurs par excès de nociception
Trois étapes se succèdent
Élaboration de l’influx au niveau du nocicepteur et
son passage dans la fibre nerveuse périphérique
Relais et modulation au niveau de la corne
postérieure de la moelle épinière (convergence,
amplification, blocage des influx)
Intégration au niveau du cerveau qui le
transforme en message conscient avec sensation
précise et retentissement émotionnel et affectif
Les douleurs par excès de nociception
1. Genèse de la douleur au niveau des tissus lésés
Soupe inflammatoire
Libération de médiateurs algogènes (bradykinine,
sérotonine, histamine, ions H+ et K+, prostaglandines…)
Sensibilisation des nocicepteurs et stimulation des fibres
sensitives myéliniques de petit calibre (Aδ) responsables
de la douleur localisée et précise et des fibres sensitives
amyéliniques (C) responsables de la douleur diffuse tardive
Diffusion du message jusqu’à la corne postérieure de la
moelle
Les douleurs par excès de nociception
2. Intégration de la douleur au
niveau médullaire
Convergence sur les neurones
spinothalamiques de la corne
postérieure
Le contrôle inhibiteur spinal : théorie
du « portillon » de Wall et Melzack
Les douleurs par excès de nociception
3. Intégration de la douleur au niveau cérébral
Convergence sur les neurones spinothalamiques
de la corne postérieure
Les contrôles supraspinaux :
Les contrôles inhibiteurs diffus induits par la
nociception
Les mécanismes sous-corticaux : Noyaux Gris
Centraux, les structures limbiques
Le contrôle cortical +++
Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Les 3 paliers de l’O.M.S.
Le premier palier repose sur une
prescription d’antalgiques non opioïdes
Le deuxième palier est constitué par les
antalgiques opioïdes faibles
Le troisième palier est représenté par les
opioïdes forts
Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Le 1er palier de l’O.M.S.
Le premier palier repose sur une
prescription d’antalgiques non opioïdes
Acide acétylsalicylique
A.I.N.S.
Paracétamol
Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Le 2ème palier de l’O.M.S.
Le deuxième palier est constitué par les
antalgiques opioïdes faibles
Dextropropoxyphène
Tramadol
Codéine
Dihydrocodéine
Palier II bis : buprénorphine, nalbuphine
Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Le 3ème palier de l’O.M.S.
Le troisième palier est représenté par les opioïdes forts
Agonistes purs se fixent sur les 3 types de récepteurs µ, к et δ situés
dans le système nerveux central
corne postérieure de la moelle
régions sous corticales
Tronc cérébral
(morphine, oxycodone, hydromorphone, fentanyl, dextromoramide,
méthadone, péthidine = Dolosal)
Agonistes partiels se fixent sur un ou plusieurs récepteurs
(buprénorphine)
Agonistes antagonistes, agoniste pour un type de récepteurs et
antagoniste pour un autre (pentazocine = Fortal, nalbuphine,
naltrexone)
TITRATION du traitement morphinique
per os
par forme à libération prolongée
par forme à libération normale (immédiate)
10 mg / prise / 4 heures chez adulte
5 mg / prise / 4 heures ou plus chez sujet à risque
0.5 mg / kg / jour chez enfant de plus de 6 mois
les posologies et les prises sont révisées en fonction de la
qualité de l’analgésie et les paliers d’augmentation sont
progressifs (30 à 50 %) pour passer chez l’adulte de 60 mg à 90
puis 120 puis 180 mg/jour…
relai avec forme LP après équilibration stable de la douleur
Les opioïdes forts agonistes purs
Les opioïdes forts agonistes purs
Morphine per os (sulfate de morphine)
à libération prolongée
sur 12 heures, délai d’action = 2 heures
MOSCONTIN ® (comprimés enrobés) 10, 30, 60, 100 et 200 mg
SKENAN ® (microgranules en gélule) 10, 30, 60, 100 et 200 mg
sur 24 heures, délai d’action = 2 heures
KAPANOL ® (microgranules en gélule) 20, 50 et 100 mg
Les opioïdes forts agonistes purs
Instabilité des douleurs
évolutivité de la pathologie causale
mauvaise évaluation de la dose journalière
totale efficace
douleurs intermittentes parfois très intenses
douleurs incidentes (soins, transfert du patient…)
= douleurs prévisibles
douleurs intercurrentes = «breakthrough pain»
= douleurs non prévisibles
Les opioïdes forts agonistes purs
Interdoses ou doses de secours
posologie
1/6ème à 1/10éme de la dose journalière de
morphine LP
nécessité de réévaluation de la dose globale
journalière de morphine LP si recours trop
fréquent
Les opioïdes forts agonistes purs
Morphine per os
Sulfate de Morphine à libération normale
(immédiate)
ACTISKENAN ® (microgranules en gélule)
5, 10, 20 et 30 mg
délai d’action = 45 mn, durée d’action = 4 heures
SEVREDOL ® (comprimés non sécables)
10 et 20 mg
délai d’action = 45 mn, durée d’action = 4 heures
ORAMORPH ®
récipients unidoses à 10 mg / 5 ml, 30 mg / 5 ml
et 100 m / 5 ml
flacon compte-gouttes de 20 ml à 20 mg / ml
une goutte = 1,25 mg
délai d’action = 20 mn, durée d’action = 4 heures
Chlorhydrate de Morphine à libération normale
MORPHINE COOPER ®
Solution buvable à 0,1 et 0,2 % (10 mg / 10 ml,
20 mg / 10 ml)
Les ADP Accès Douloureux Paroxystiques
Surviennent sans lien ni avec la dose ni avec le rythme d’administration
du traitement de fond
Les patients prenant au moins l’équianalgésie de 60 mg de sulfate de
morphine pendant au moins une semaine sont concernés
Paroxysme atteint en moins de 3 minutes
Durée supérieure à 30 minutes dans plus de 50 % des cas
Justifient l’utilisation de morphiniques d’action rapide par voie
transmuqueuse sur un traitement de fond stabilisé
Quatre médicaments sont actuellement disponibles dans cette indication.
Tous ont le fentanyl pour principe actif, mais les formes galéniques
différent
ABSTRAL ® (100, 200, 300, 400, 600 ou 800 µg) Cp sublingual à dissolution rapide
ACTIQ ® (200, 400, 600, 800, 1200 ou 1600 µg) Cp avec applicateur buccal
EFFENTORA ® (100, 200, 400, 600 ou 800 µg) Cp gingival utilisant la technique de
diffusion de principe actif Oravescent ®
INSTANYL ® (50, 100 ou 200 µg/dose
Morphine per os (sulfate de morphine)
Pharmacocinétique
Biodisponibilité de 20 à 40%
Métabolisation hépatique :
Glycuroconjugaison en M3G, M6G (puissant
analgésique)
Sulfoconjugaison
N-déméthylation
Elimination urinaire
½ vie d’élimination plasmatique : 2 à 6 heures
Les opioïdes forts agonistes purs
Douleurs cancéreuses mal calmées par la morphine orale
Changer de VOIE D’ADMINISTRATION
(voie parentérale, intra-thécale, intra-cérébro-ventriculaire…)
Changer de MODE D’ADMINISTRATION
(analgésie auto-contrôlée, PCA, PCEA…)
Changer d’ OPIOIDE
Concept de la rotation des opioïdes
Les opioïdes forts agonistes purs
Concept de la rotation des opioïdes
Remplacement d’un opioïde
par un autre à dose
équianalgésique
Validé par le bénéfice obtenu
en pratique clinique
Théorie des métabolites
Théorie des récepteurs
Chlorhydrate d’oxycodone :
Oxycontin LP ®
Cp pelliculé à action prolongée
5, 10, 20, 40 et 80 mg
OxyNorm ®
Gélules à libération normale (durée d’action 4 H)
5, 10 et 20 mg
équivalence de doses : 1 mg chlorhydrate d’oxycodone = 2 mg
de sulfate de morphine
Les opioïdes forts agonistes purs
Les opioïdes forts agonistes purs
Chlorhydrate d’oxycodone :
OxyNorm ® 10 mg/ml, solution injectable
Équivalence de doses entre
Voie orale SC IV
1 mg 0,5 mg 0,5 mg
Ne pas utiliser par voie intrathécale
Eubine ®
Suppo à 20 mg (durée d’action 4 heures)
Chlorhydrate d’oxycodone
pharmacocinétique
Biodisponibilité PO 87%
Meilleure biodisponibilité que la morphine
Métabolisation hépatique
Elimination rénale
½ vie d’élimination plasmatique 3 à 5 heures
Les opioïdes forts agonistes purs
Chlorhydrate d’hydromorphone :
Sophidone ®
microgranules en gélule
4, 8, 16 et 24 mg
équivalences de doses
1 mg chlorhydrate
d’hydromorphone = 7,5 mg
de sulfate de morphine
Les opioïdes forts agonistes purs
Fentanyl : Durogésic ®
patch
12, 25, 50, 75 et 100 µg/h
équivalences de doses
25 µg/h de fentanyl = 60 mg de sulfate de
morphine
Prescription limitée à 28 jours et délivrance
fractionnée pour 14 jours
Les opioïdes forts agonistes purs
Fentanyl : Durogésic ®
Délivrance systémique continue de fentanyl pendant
72 heures
Absorption de façon relativement constante, rôle de
réservoir de la peau
Nécessité d’une peau non irradiée, non rasée, non
irritée, glabre plane, propre et sèche. Le changement
se fait sur un emplacement différent
Métabolisation hépatique
Les opioïdes forts agonistes purs
60 mg
Morphine LP
120 mg Morphine LP
180 mg Morphine LP
240 mg Morphine LP
Les opioïdes forts agonistes purs
Fentanyl : Matrifen ®
patch
12, 25, 50, 75 et 100 µg/h
équivalences de doses
25 µg/h de fentanyl = 60 mg de sulfate de
morphine
Prescription limitée à 28 jours et délivrance
fractionnée pour 14 jours
Les opioïdes forts agonistes purs
Concept de la rotation des opioïdes Autres pays
Méthadone
Diacétylmorphine
...
Changer la voie d’administration
Morphinothérapie sous cutanée
(chlorhydrate de morphine)
moitié de la dose orale préalablement administrée
dose de début = 0,5 mg/kg/24h
dose efficace : 1 à 3 mg/kg/24h
Morphinothérapie intraveineuse
(chlorhydrate de morphine)
tiers de la dose orale préalablement administrée
Oxycodone en sous cutané et en intraveineux
moitié de la dose orale préalablement administrée
Changer la voie d’administration
Les pharmacothérapies locales
Proposées dans les douleurs chroniques,
intenses, directement liées à une évolutivité
cancéreuse
La morphinothérapie intrathécale lombaire
douleurs sous-diaphragmatiques uni ou
bilatérales
solution hyperbare de morphine
La morphinothérapie intra-cérébro-ventriculaire
douleurs O.R.L., stomatologiques…
solution normobare de morphine
Effets secondaires des morphiniques
Gastro-intestinal Nausées +++
Vomissements +++
Constipation +++
Cutané Prurit –démangeaison
transpiration
SN autonome Sécheresse buccale
Rétention urinaire
Hypotension orthostatique
SN central Somnolence +++
sédation
Troubles cognitifs +++
hallucinations
cauchemars – délire
confusion +++
Excitation – agitation
Dépression respiratoire
Myoclonie
Hyperalgésie
Effets secondaires des morphiniques
LA DEPRESSION RESPIRATOIRE
Douleur = antagoniste naturel de l’action des opiacés au niveau des centres respiratoires
Conséquence surdosage
insuffisance rénale méconnue
diminution majeure de la douleur
Surtout chez patients naïfs d’opioïdes
Naloxone
Toujours liées à une atteinte du système
nerveux périphérique ou central
Secondaires à des perturbations des
systèmes inhibiteurs physiologiques de
la nociception
Diagnostic par données anamnestiques,
cliniques et électrophysiologiques (EMG,
PES, PEN)
Les douleurs neuropathiques
Fait appel à différentes stratégies
1. Limiter l’activité des fibres au niveau de la blessure nerveuse
2. Limiter le réflexe d’axone et la prolifération antidromique de SP
3. Renforcer les contrôles centraux
4. Utiliser le contrôle du portillon s’il reste des fibres sensitives de
gros calibre à stimuler
5. Utiliser des antiépileptiques en cas de décharges spontanées
traduisant l’embrasement épileptique des neurones de la corne
postérieure désafférentée
6. Stimulation du gyrus central
Traitement des douleurs neuropathiques
Antalgiques usuels classiquement
inefficaces
Blocs nerveux sans effet durable et
aggravent la désafférentation
Traitement des douleurs neuropathiques
Traitement des douleurs neuropathiques
Thymo-analeptiques à action sérotoninergique
amitriptyline (Laroxyl ®, Elavil ®)
clomipramine (Anafranil ®)
Anti-épileptiques
clonazépam (Rivotril ®)
carbamazépine (Tégrétol ®)
gabapentine (Neurontin ®)
prégabaline (Lyrica ®)
Autres
Baclofène (Liorésal ®)
Kétamine (Kétalar ®)
Lidocaïne ® (Versatis ®)
Duloxétine (Cymbalta ®)
Traitement des douleurs neuropathiques
CYMBALTA ® : chlorhydrate de duloxétine
Traitement de la douleur neuropathique diabétique
chez l’adulte ou épisodes dépressifs majeurs
Gélule gastro-résistante à 30 (blanc/bleu) et 60 mg
(vert/bleu)
60 mg 1 à 2 fois par jour
Non recommandé chez enfants et adolescents
C.I. : hypersensibilité au principe actif ou à l’un des
excipients, association aux IMAO, insuffisance
hépatique, insuffisance rénale sévère, HTA non
équilibrée (effet noradrénergique de la duloxétine)
L’arrêt brutal doit être évité (limite le risque de
réactions de sevrage)
Traitement des douleurs neuropathiques
LYRICA ® : prégabaline
Traitement des douleurs neuropathiques périphériques
et centrales chez l’adulte, crises épileptiques partielles
avec ou sans généralisation secondaire, trouble anxieux
généralisé
Gélule à 25, 50, 75, 100, 150, 200 et 300 mg
150 à 600 mg/j en 2 ou 3 prises
L’arrêt brutal doit être évité (syndrome de sevrage)
C.I. : hypersensibilité à la substance active ou à l’un
des excipients.
Traitement des douleurs neuropathiques
VERSATIS ® : lidocaïne à 5 %
1er traitement topique des douleurs neuropathiques post-
zostériennes
Compresses imbibées de lidocaïne à 5 %
Une fois par jour pendant une période maximale de 12
heures
Jusqu’à 3 compresses simultanément selon l’étendue de la
zone douloureuse
Adaptation à l’étendue de la zone douloureuse en
découpant la compresse
Prendre une douche, un bain ou se baigner uniquement en
période de non-application de l’emplâtre
Traitement des douleurs neuropathiques
Techniques de neurostimulation
Directement issue de la “ théorie du portillon ” développée par Wall et Melzack, la neurostimulation transcutanée a pour objectif d’accentuer le potentiel inhibiteur des interneurones de la substance gélatineuse de Rolando et de fermer ainsi la “ porte ” au message douloureux, conséquence d’un déséquilibre entre activités excitatrices et inhibitrices
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
Directement issue de la “ théorie du portillon ” développée par Wall et Melzack, la
neurostimulation transcutanée a pour objectif d’accentuer le potentiel inhibiteur
des interneurones de la substance gélatineuse de Rolando et de fermer ainsi
la “ porte ” au message douloureux, conséquence d’un déséquilibre entre
activités excitatrices et inhibitrices
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
Douleurs neuropathiques par désafférentation sensitive
dysfonctionnement du système nerveux périphérique ou central
mécanisme physiologique générateur = neurogène
interrogatoire :
sensation douloureuse permanente à type de brûlures, de torsion, d’arrachement, de prurit douloureux…
sensation douloureuse intermittente sous forme de douleurs spontanées, fulgurantes ressenties comme de véritable décharges électriques « en éclair »
examen clinique :
authentifie l’atteinte du système nerveux
perturbations plus ou moins marquées des sensibilités élémentaires (tactile, thermique, douloureuse, profonde)
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
Douleurs neuropathiques par désafférentation sensitive
Le diagnostic est évoqué par :
données anamnestiques
données séméiologiques
données anatomiques : “ lésion nerveuse ”
données électroneurophysiologiques
étude du seuil de perception sensitive
analyse des potentiels évoqués somesthésiques (P.E.S.)
analyse des potentiels évoqués nociceptifs par stimulation laser (P.E.N.)
==> appréciation de la perméabilité des grosses et des petites fibres sensitives
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
Douleurs neuropathiques par désafférentation sensitive
Traitement :
classiquement rebelles aux antalgiques usuels et même majeurs
justifient le recours à des médications dont l’action est centrale
thymoanaleptiques à action sérotoninergique
antiépileptiques
représentent l’indication préférentielle de la stimulation électrique à visée analgésique :
cutanée
médullaire
thalamique
corticale
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
INDICATIONS = Douleurs neuropathiques partielles et modérées, d’origine
périphérique, de topographie mono ou biradiculaire
Douleurs post-zostériennes
Radiculalgies par désafférentation (ex : post hernie discale)
Douleurs post amputation (algohallucinose)
Mononeuropathies métaboliques (ex : cruralgie du diabète)
Douleurs après “ libération ” dans un contexte de syndrome canalaire
Douleurs après lésion nerveuse périphérique
Douleurs tronculaires (ex : post prothèse de hanche)
Douleurs post stripping
Douleurs des étirements plexulaires (pas les avulsions plexulaires)
Syndromes douloureux régionaux complexes de type I & II
CONTRE-INDICATIONS Stimulateur cardiaque
gravidité
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
Prescription
Elle se fait dans le cadre d’une hospitalisation de courte durée d’une journée ou de quelques jours.
Après réalisation d’un test d’efficacité préalable avec :
Explications (bonne compréhension des modalités d’utilisation…)
Objectifs
Motivation du patient
Evaluation par le médecin, les soignants et le patient
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
Prise en charge sociale possible
après réalisation d’un test d’efficacité préalable
prescription médicale par un médecin exerçant dans une structure de lutte contre les douleurs chroniques labellisée par les Agences Régionales d’Hospitalisation
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
MATERIEL Appareil de stimulation
portable
2 canaux avec générateurs
d’impulsions
Fréquence haute comprise
entre 70 et 100 hertz
Largeur d’impulsion comprise
entre 0.5 et 1 msec
Electrodes en carbone siliconé
ou hypoallergisantes
Gel (diminue l’impédance et
augmente la conduction)
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
Un matériel d’emploi facile la position des électrodes le
long du trajet nerveux doit être rigoureuse avec respect de la métamérie sauf en cas de syndrome douloureux régional complexe de type I ou II où la position des électrodes est loco-dolenti
consiste à réaliser une stimulation sensitive préférentielle des fibres proprioceptives du tact avec un minimum d’influence sur les fibres nociceptives
induction de paresthésies dans le territoire douloureux pendant la stimulation
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
Neurostimulateurs
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
Neurostimulateurs
NEUROSTIMULATION TRANSCUTANEE
Neurostimulateurs
Les douleurs par dysfonctionnement sympathiques
Ou syndromes régionaux douloureux complexes
font suite à un traumatisme orthopédique
(intervention chirurgicale, fracture, entorse…)
mais peuvent aussi être idiopathiques
= réponse réflexe somatique et végétative par
activation des neurones préganglionnaires situés
dans la colonne intermédio-latérale de la
substance grise libération de noradrénaline au
niveau du site lésé à l’origine d’une augmentation
supplémentaire des influx nociceptifs
Les douleurs par dysfonctionnement sympathiques
SDRC de type 1 ou algodystrophie :
Généralement sur un membre
Traitement : calcitonine, bétabloqueurs, blocs
locorégionaux sympatholytiques…
SDRC de type 2 ou causalgie :
Généralement sur un territoire neurologiques car lésion
nerveuse associée
Traitement : idem douleurs neuropathiques
(antidépresseurs tricycliques, anticonvulsivants,
neuromodulation) + ou – blocs si composante sympathique
importante
Les douleurs psychogènes
Leur réalité est discutée
= douleurs sans lésion apparente malgré un bilan
étiologique attentif
= douleur vécue dans le corps mais dont la cause
essentielle serait dans le psychisme
= abaissement du seuil nociceptif lié à des
désordres thymiques
Autres thérapeutiques
Les antidépresseurs
Les psychotropes
Les corticoïdes antalgiques,
anti-inflammatoires,
psychostimulants,
antitumoraux,
orexigènes)
Autres thérapeutiques
Les AINS
Les antispasmodiques
Les myorelaxants
Vitamines B
Les antihypercalcémiants Diphosphonates (Clastoban®, Arédia®)
Quelques techniques neurochirurgicales
Les méthodes d’interruption des voies
de la nociception
la cordotomie antéro-latérale de la moelle
la tractotomie pédonculaire stéréotaxique
La DREZotomie microchirurgicale
Les techniques de neurostimulation
Douleur et Soins Palliatifs
Prévalence
Sensation complexe et multidimensionnelle
cognitifs
thymiques
comportementaux
culturels
sociaux
Douleur physique et souffrance morale
La douleur chronique intense
est destructrice
Lutter contre
Respect de la vie
Respect des capacités relationnelles
Douleur et Soins Palliatifs
Douleur et Soins Palliatifs
Notre devoir est de permettre
« à chaque mourant de rester jusqu’au bout, pour lui même et pour son
entourage, un homme ou une femme vivant, c’est à dire un être capable
d’exprimer un désir qu’il faut pouvoir entendre et satisfaire, un être épris d’une
dignité qu’il faut savoir respecter »
Quelles techniques proposer ?
Impose une évaluation de la douleur préoccupation constante
évaluation instantanée
évaluation permanente
évaluation prévisionnelle
pathologie initiale
mécanismes générateurs
effets des traitements
effets secondaires indésirables
prise de conscience souvent tardive
Evaluation de la douleur
Indispensable avec analyse séméiologique
précise
climat de confiance
restituer l’histoire de la douleur
évaluer le profil psychologique
examen clinique complet et minutieux
préciser le degré d’évolution et d’évolutivité
lésionnelle
traitements antalgiques déjà entrepris et
leurs effets
Douleur chronique = phénomène dynamique
EVALUATION CONTINUELLE
Echelles
* échelle visuelle analogique
* échelle verbale simple
* échelle comportementale de Bourrhis
* autres...
Quel que soit le stade évolutif de la maladie, le choix de l’antalgique est guidé par :
L’intensité de la douleur
Le type de douleur
L’échec des autres thérapeutiques
Pas par un pronostic sombre à court
terme
Soins de prévenance
Installation du patient au lit
Mobilisation douce
Adaptation du milieu ambiant au confort du malade
Création d’un climat de sécurité
Qualité de la communication par les gestes ou la
parole
Prévention des gestes d’inconfort
Adaptation de l’alimentation
Thérapies cognitivo-comportementales...
Conclusion
« Guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours » Ambroise Paré