Sémio 05_h_matologie
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m 0oglehemato ogiq eJ . - L . LEJONC
M. KUENTZ
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Semiologiehematologique
l.'hernatologie est la discipline qui etudie la patholo-
gie des elements figures du sang (globules rouges,
plaquettes, leucocytes) et des structures qui leur
donnent naissance (moelle osseuse) ou interferent
avec leur regulation (ganglions et rate: svstemelyrnphoide) ainsi que les troubles de l'hemostase,
Ires schernatiquernent, nous envisagerons successi-
vement les affections de chacune des lignees sangui-
nes, de fa moelle osseuse, du systeme lyrnphorde
et de l'hemostase,
208
Hernogramme
l.'hemogramme est l'etude quantitative des elemen
figures du sang. La plupart des donnees fournies p
l'hernograrnrne sont obtenues a l'aide de compteu
electroniques (toutes les constantes globulaires,
numeration des leucocytes et eventuellement d
plaquettes). En revanche, l'etablissement de la fo
mule sanguine, c'est-a-dire des proportions relativ
de chaque categorie de leucocytes, est obte
manuellement par examen du frottis sanguin. C
examen permet egalernent de deceler les anomali
morphologiques des cellules. Le compte des reticlocytes exige une coloration speciale (d. « Patho
gie du globule rouge ») .
Les donnees quantitatives normales chez I'adu
seront seules envisagees ici.
L'hemoglobine sanguine, c'est-a-dire la quant
d'hemoglobine presente dans 100 ml de sang,
normalement de :
- 13 a 18 gil 00 ml chez l'hornrne,
- 12 a 16 gil 00 ml chez la femme.
La numeration des globules rouges (nornbre
globules rouges par rnrn') et la mesure du volum
de I'hematocrite permettent de calculer les tro
principales constantes globulaires: volume glob
laire moyen (VCM), concentration corpusculai
moyenne en hernoglobine (CCMH), teneur corpu
cuJaire moyenne en hernoglobine (lCMH) (
« Pathologie du globule rouge »],
Normalement :
- VCM =85 a 95 ~m3 ;
- CCMH =32 a 38 % ;
- lCMH =27 a 31 pg.
Ces trois principales donnees concernant les glob
les rouges (hernoglobine, VCM, CCMH ou lCMH
permettent, dans la plupart des cas, de reconnait
les anomalies quantitatives des globules roug
(baisse de l'hernoglobine : anernie : augmentatio
de l'hernoglobine : polvglobulie).
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En cas d'anernie, l'enquete diagnostique est forte-
ment orientee par l'existence ou non d'une modifica-
tion du volume des globules rouges (microcytose
ou macrocytose) et par l'existence eventuelle d'une
baisse de la CCMH et de la TCMH (hypochromie).
II n'est pas necessaire de prendre en consideration
l'hematocrite et Ie nombre de globules rouges, car
ces deux donnees interviennent dans Ie calcul des
constantes. Eventuellement, ces donnees peuvent
etre trompeuses (tableau I).
ValeursAnemie
Anemie
normalesmicrocytaire
macrocytairehypochrome
CR .4500 000 1 700 000(/mml)
VGM 80 - 100 60 118(stml)
CCMH 32 - 36 26 35( " 1 0 )
H t 27 20(%)
Hb 13,5-16 7 7(gil 00 mil 11 ,5 - 15
Tableau 1.-Exemples d'hernograrnmes pathologiques.
Le chiffre total des leucocytes est exprirne en
nombre de leucocytes par millimetre cube. II a peu
d'interet en lui-rneme mais permet d'etablir, en
connaissant la formule sanguine, la quantite respec-
tive de chaque famille de leucocytes.
Leslimites normales chez I'adulte sont les suivantes :
- polynucleaires neutrophiles : 1 800
a 8 000/mm 3 ;
- polynucleaires eosinophiles : 50 a SOO/mm 3 ;
- polynucleaires basophiles : inferieurs
a 100/mm3;
- lymphocytes: 1 500 a 5 000/mm1 ;
- monocytes : 100 a 1 OOO/mml .
Tenir compteisolernent du nombre total de leucocy-
tes ou de la formule (c'est-a-dire du pourcentage
de chaque categorie de leucocytes) ne peut qu'expo-
ser a des erreurs grossieres d'interpretation.
Par exemple, examinons les deux hernograrnrnessuivants :
Leucocytes
Poly. neutro.
Poly. eosine,
Poly. baso.
Monocytes
Lymphocytes
: 5 00 00 /mm 3
: 5 %
: D ,S %
: 0%
: 0,5 %
: 94 %
: 5 00 0/mm1LeucocytesPoly. neutro.
Poly. eosino.
Poly. baso.
Monocytes
Lymphocytes
: 5 %
: D ,S %
: 0 " /0
: 0,5 %
: 94%
Dans !e premier cas, il existe 2500 polynucleaires
neutrophiles par rnrn-. Ce chiffre est normal. En
revanche, il existe 47000 lymphocytes par rnrn>,
ce qui indique une hyperlymphocytose tres impor-
tante (d. « Pathologie du systeme immunitaire ») .
II s'agit fres vraisemblablement d'une leucernie
lymphoide chronique, maladie relativement beni-
gne, ne necessitant souvent pas de traitement, mais
une simple surveillance.
Dans Ie deuxieme cas, il existe 4 700 lymphocytes,
ce qui est normal. En revanche, il existe 250 poly-
nucleaires neutrophiles par mrn-, ce qui indique
une neutropenic extrernernent profonde (d. chapitre
« Pathologie du polvnucleaire ») et implique des
rnesures therapeutiques d'urgence en raison du
risque infectieux considerable.
Neanmoins , les deux «forrnules » sont identiques,
La numeration des plaquettes indique des chif-
fres compris normalement entre 150000 et
450 000/mm3 chez l'adulte. Le compte des plaquet-
tes est souvent delicat et un chiffre pathologique
isoleimplique une verification par la pratique d'un
nouvel hernogramrne.
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G lobu Ie rouge
POUR CO MPRENDRE
Le globule rouge est une cellule dont la fonction unique
est Ie transport de l'oxvgene (et du gaz carbonique)
assure par l 'hernoglobine qu'il contient.
En raison de l 'absence de noyau, Ie globule rouge ne
peut assurer d'activites de svnthese, La seule exception
concerne Ie globule rouge tres jeune, ou reticulocyte,
qui contient quelques organites intracellulaires et en
particulier des ribosomes, lui permettant une certaine
activite de svnthese, Neanrnotns, Ie reticulocyte se trans-
forme tres rapidement (en un ou deux jours) en globule
rouge adulte.
En consequence, toutes les proteines contenues dans Ie
globule rouge (hemoglobine et enzymes) proviennent de
la svnthese avant eu lieu auparavant·au sein du precurseur
m ed ulla ire nu clee du globule rouge: l 'ervthroblaste. Le
globule rouge ne peut que conserver ce stock proteique
durant route sa vie, qui est breve (cent ving! [ours). Les
enzymes presentes dans Ie globule rouge lui permettent
de produire de l'energie par degradation du glucose
provenant du plasma. Cette glycolyse intra-erythrocvtaire,
par la voie principale anaerobie et par la voie des
pentoses, permet la production d'ATP, assurant un role
essentiel dans Ie maintien de la membrane ervthrocv-
taire, de.. NADPH~ et de NADH' qui sont les coen-zymes des enzymes protegeant l'hernoglobine de l'oxyda-
tion ( rnethemoglobine-reductase et gluthat ion-reductase).
D'autres metabolites intermediaires jouent un role impor-
tant dans la fonction oxyphorique de l'hernoglobine, en
particulier Ie 2-3-diphosphoglycerate. Eneffet, l 'augrnenta-
tion de la quantite de 2-3-diphosphoglycerate entraine
une deviation vers la droite de la courbe de dissociation
de l'hernogloblne (d. «Serniologle respiratoire ») ,
Les enzymes du globule rouge sont indispensables a sa
survie. Un deficit dans I'une quelconque d'entre elles
fragilise Ie globule rouge et l 'expose a une mort prernatu-ree,
Les globules rouges sont produits dans la moe lie osseuse
a partir des ervthroblastes, Ces cellules, qui presentent
differents aspects morphologiques en fonction de leur
stade de maturation, proviennent d'une cellule souche
commune a toutes les Iignees sanguines. Elies se divisent
plusieurs fois et, arrivees au stade ultime de leur matura-
tion, perdent leur noyau et passent dans la circulation
sous forme de reticulocvtes, En sedivisant successivement,
les ervthroblastes diminuent regulierernent de taille. Leur
production eststimulee par une hormone d'origine renale,
I'erythropo"fetine, dont la production est stirnulee par
I'hypoxie. L a maturation et la multiplication des erythro-
210
blastes (l'ervthropotese) necessitentla presence de facteurs
particuliers (autres que ceux indispensables a toute
maturation cellulaire : acides arnines, energie) : Ie fer, la
vitamine B12, et l 'acide folique essentiellement.
Le fer est indispensable ala svnthese de l 'hernoglobine,
chaque molecule d'hemoglobine contenant quatre atomes
de fer. Le fer est absorbe dans l'intestin proximal
(duodenum et jejunum). Cependant, une partie seulement
du fer penetrant dans l 'enterocyte est re elle rn en t d eliv re e
a I'organisme en se fixant sur une proteine plasrnatique
qui assure son transport: la transferrine ou siderophil ine.
Le fer plasmatique, fixe sur la transferrine, est delivre aux
erythroblastes et aux reserves. II provient, comme nous
I'avons vu, de l'absorption digestive mais egalernent de
l 'hernolvse physiologique (d. infra). Des reserves de fer
sont presentes dans Ie svsteme re ti cu lo - endo the li al du
foie, de la rate et de la moelle osseuse iIe fer y est fixe
sur des proteines et en particulier sur la ferritine qui
constitue la reserve rapidement disponible. La ferritine
circule en tres faible quantite, La concentration plasmati-
que de ferritine est proportionnelle a l 'irnportance des
reserves en fer. Les reserves en fer sont relativement
faibles, eu egard a l' importance du fer hernoglobinique.
Or, les possibil ites d'augmentation de l 'absorption diges-tive du fer sont l irnitees s'il n'y a pas de supplementation
dans I 'alimentation. En consequence, une deperdition
chronique de fer (telle celie realisee par les hernorragies
minimes chroniques recldivantesl ne sera pas compensee
par I'absorption digestive en regime normal, mais seule-ment en procurant au tube digestif du fer en grande
quantite sous forme de fer medicamenteux. Lorsque res
e rvt hrobl as te s ne disposent pas de fer en quan ti te no rmal e,Ie nombre de mitoses augmente entre la cellule souche
et Ie globule rouge, ce qui est a l 'origine d'une production
de globules rouges plus petits que normalement (microcv-
tose). 1 1 5 sont egalernent moins charges en hernoglobine
(hypochrom ie).
L'acide folique et la vitamine B12 sont indispensables ala svnthese de I'ADN qui est tres impo.rtante dans
l'erythroblaste en raison du grand nombre de divisions
successives de cette cellule. La vitamine 812 est absorbee
dans I'intestin terminal (ileon) apres conjugaison avec
une proteine d'origine gastrique, Ie facteur intrinseque,
qui est indispensable a cette absorpt ion, La reserve de
vitamine B 1 2 dans I'organisrne est considerable, essentiel-
lement dans Ie foie. Une carence complete de l'absorption
ne se manifeste qu'apres environ cinq ans en raison de
I'importance de ces reserves.
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Enrevanche, les reserves d'acide folique sont tres faibles
et epuisees en quelques semaines en cas de carence.
L'absorption de l'acide folique est jejunale, sans mode
de transport original, independante du facteur intrinseque.
, Larsque les erythroblastes ne disposent pas de vitamineB 1 2 au d'acide folique en quantite normale, Ie nombre
de mitoses diminue entre la cellule souche e! Ie globule
rouge, ce qui est a l'origine d'une production de globules
rouges plus gros que normalement (macrocytose). 1 1 5 sont
normalement charges en hernoglobine (normochromie).
Lesglobules rouges meurent en moyenne apres cent vingt
jours par epuisernent progressif des 'stocks enzymatiques.
Cette hemolyse physiologique a lieu dans les macropha-
ges du svsterne reticulo-endothelial, essentiellernent dans
la moelle osseuse. Le fer des globules rouges est capte
par la transferrine et transports a la moelle et aux reserves.
La partie proteique de l'hemoglobine est degrades en
acides arnines, Le catabolisme de l'herne conduit a la
production de bilirubine. Cette bilirubine est fixee sur
I'albumine plasmatique (bilirubine non conjuguee). Dans
Ie foie, la bilirubine est captee par les hepatocytes et
coniuguee a I'acide glucuronique par la glucuronyl-
transferase. La bilirubine conjuguee est hydrosoluble et
excretes dans la bile. Cest un pigment fonce dont les
metabolites stercoraux rendent compte de la coloration
normale des selles. II existe une reabsorption intestinale
de la bilirubine conduisant a l'elirnination de metabolites
dans les urines. En cas d'obstacte a l'ecoulernent blllaire
(cholestase), la bilirubine conjuguee repasse en grande
quantile dans Ie plasma et rend compte de I'existence
d'un ictere avec urines foncees. En revanche, la bilirubinenon conjuguee n'est pas hydrosoluble et ne peut donc
pas ~tre elirninee par voie urinaire. Elle est liposoluble et
cela explique Ie danger de son accumulation chez Ie
nouveau-ne a I'origine d'une encephalopathle (ictere
nucleaire) par depot de bilirubine dans les noyaux gris
centraux qui sont riches en lipides. Cette complication
est particuliere au cerveau immature du nouveau-ne et
ne se produit jamais chez l'enfant et l'adulte,
Les constantes
g lobula ires norma les
On appelle constantes globulaires (fig. 1) les caracte-
ristiques du globule rouge calculees a partir de
la mesure de la concentration de l'hernoglobine
sanguine, de l'hematocrite et de la concentration
en globules rouges sanguins.
l.'hernatocrite exprime la repartition plasma-globules
rouges dans Ie sang. (Les leucocytes et les plaquettes
etant en nornbre tres reduit par rapport aux globules
rouges, ils ne sont pas pris ici en consideration.)
Un hernatocrite a 45 % signifie que, dans 100 m!
de sang, il y aSS ml de plasma et 45 ml de globules
rouges. l.'hernatocrite est done un volume.
En rapportant a ce volume Ie nombre de globules
rouges qu'il contient, on peut calculer Ie volume
globulaire moyen (VGM)
GhemamcriM
VM=---------nombre de globules rouges
En uniformisant les unites, Ie cakul donne un chiffre
normalement cornpris entre 85 et 95 ~m3. II s'agit
d'une moyenne ne rendant pas compte d'une
possible heterogeneite de volume des hernaties
entre elles (anisocytose). Lorsqu'il est inferieur a85 J£ml, il s'agit d'une microcytose. Lorsque IeVGM
est normal, il y a normocytose. Lorsqu'il est eleve,
il y a macrocytose.
La concentration corpusculaire (ou globulaire)
moyenne en hernoglobine (CCMH) represente la
concentration en hemoglobine dans Ie stroma globu-
laire (et non dans chaque globule rouge). Elle est
calculee en rapportant l'hematocrlte a la concentra-
tion sanguine en hernoglobine :
CCMH = _he_m_og-=..I_o_bi_n_e
hernatocrite
En uniformisant les unites, Ie chiffe obtenu est
cornpris entre 32 et 38 g d'hernoglobine pour
100 ml de globules rouges.
II est usuel de I'exprimer en pourcentage (32 a38 %). Lorsque la CCMH est inferieure a 32 %, il
Y a hypochromie. Lorsque la CCMH est norma Ie, il
y a normochromie. La CCMH ne peut erre supe-
rieure a 38 % ; c'est la concentration d'hemoglobine
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Centrifugation
,15
+haque GR "" 30.10'12 d'Hb
contient en moyenne 5.10'1 g
J
100 ml de sang(sur anticoagu Ian t)
contiennent
15g d'Hb
45ml
de globules rougesHernatocrite
contiennent
5.10" GR
Figure 1.- Constantesglobulaires.
qui limite 1a svnthese de l 'hernoglobine dans l 'erv-throblaste.
La teneur corpusculaire moyenne en hernoglobine(TCMH) est calculee par Ie rapport hernoglo-binelnombre de globules rouges dans 100 ml de
sang. Elle est normalement comprise entre 27 et31 pglGR. Elle s'abaisse en cas d'hypochromie.
Lorsque la CCMH et la TCMH sont dirninuees, les
globules rouges examines sur Ie frottis sanguin
colore sont anormalement pales (hypochromie sur
lame), Cet examen des hernaties au microscope sur
la lame de frottis sanguin permet de constater des
anomalies concernant la taille, la coloration ou la
forme des globules rouges ne se traduisant pas
necessairernent par des modifications des constantes
g lo bu la ire s :
212
15TCMH "" ---"" 30pg5.10"
1mldeGR
contient
0,33 gd'Hb
15CCMH"" ---= 33%
45
+1GR
a en moyenne
un volume
de90,um'
- inegalite de taille des globules rouges (anisocy-
tose) ;
- inegalite de coloration des globules rouges (ani-
sochromie) ;
- presence de globules de forme spherique (et non
en disque biconcave) (spherocvtose) ;
- presence de fragments de globules rouges (schizo-
cytose) ;
- etc.
En outre, l'application de certains colorants peut
permettre d'estimer la quantite de globules rouges
tres jeunes, encore pourvus d'organites intracelJulai-
res visibles sous forme d'un reseau avec la coloration
et pour cette raison denomrnes reticulocytes. Le
nombre de reticulocytes est un bon reflet de la
production erythroblastique. II est normalement
compris entre 50 et 100 000 reticulocytes par mm-,
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Lesanemies
l . 'anernie est la diminution de la q ua ntite d 'h emoglo -
bine circulante. Habituellement, elle se traduit par
une diminution de la concentration sanguine enhernoglobine au-dessous de 12 g pour 100 ml.
Cependant, des variations de la masse sanguine
peuvent egalernent modifier cette concentration.
C'est ainsi qu'une augmentation de fa masse plasma-tique entraine une diminution de la concentration
sanguine en hernoglobine, pouvant faire porter atort Ie diagnostic d'anernie ou artificiellement majo-
rer une aner nie c onco rn it an te (hemodilution rencon-
tree par exemple dans les etats eedem ateux). Al'inverse, une hemoconcentration (par deshvdrata-
tion extracellulaire) peut masquer une anernie conco-mitante ou faire croire a tort a une augmentation
de la quantite d'hemoglobine, Habituellement, ces
situations sont facifement reconnues ou suspecteescliniquement. Pour en faire fa part, on peut real iser
une mesure isotopique de la masse globulaire totale
a l 'aide de globules rouges marques au SlCr.
Lediagnostic de l 'anernie est done toujours biologi-
que: dosage de la concentration de l'hernoglobine
sanguine en premiere approximation, eventuelle-
ment dosage de la masse sanguine isotopique.
A- Les signes de I'anemie
Les signes de l 'anernie peuvent etre classes selon
deux categories.
1. Les signesen rapport avec I'hypoxie
La diminution de la quantite du transporteur d'oxv-
gene disponible (l'hernoglobine) entratne une
hypoxie tissulaire. Cel le-c i rend compte de troissignesessentiels :
- la tachycardie,
- la polypnee,
- l 'as thenie.
Ces signes apparaissent ou se majorent lors deI'effort.
Leur importance depend de trois facteurs qui condi-
tionnent la tolerance de l'anemie.
a) L'importance 'de l'anemie : plus l'anemie est
profonde, rnoins elle est toleree ; ce premier facteur
est tres accessoire par rapport aux deux autres, caril existe des rnecanismes d'adaptation a l'anern ie :
augmentation du debit cardiaque, deviation vers la
droite de la courbe de dissociation de l 'hernoglo-
bine, augmentant Ie pouvoir oxyphorique du sang.
Ces mecanisrnes d'adaptation permettent de dimi-nuer I'hypoxie tissulaire.
b) La rapidite de constitution de l'anemie est Ie
facteur essentiel. En effet, une ane rn ie d 'ins ta ll at ion
rapide (hernorragie aigue, hernolvse aigue) est mal
toleree, car les rnecanisrnes d'adaptation ne peuvent
se mettre en place instantanement, A l 'inverse, une
anernie d'installation progressive (insuffisance renale
chronique, par exemple) est souvent remarquable-
ment toleree, marne quand la masse d'hernoglobine
circulante est t res d irn inuee.
c) Le terrain: l'anernie est mal toleree quand elle
coexiste avec une pathologie egalernent responsable
d'une hvpoxie : insuffisance cardiaque, insuffisance
respiratoire. D'autre part, deux parenchymes tolerent
tres mal I'hypoxie: Ie coeur et Ie cerveau. S'il
existe une pathologie locale (vasculaire) les affectant
(insuffisance coronaire, insuffisance circulatoire
c ere bra le l, l'a nemie va concourir a exagerer ou aprovoquer les manifestations en rapport:
- angor d'effort,
- vertiges, acouphenes, phosphenes, troubles de la
vigilance ou du jugement
Ces signes de mauvaise tolerance cardiaque ou
cerebrate s 'observent tout part icu l ierement en cas
d'anernie d'installation rapide chez Ie sujet age.
2. Les autres signes
de I'anemie
Les autres signes de l'anemie sont proportionnels aI'importance de celle-ci et n'ont aucune relation
avec la tolerance. Ce sont la paleur et Ie souffle
systolique.
a) La paleur est en rapport avec la diminution du
pigment qu'est l'hernoglobine, qui concourt a la
coloration rosee des teguments et des muqueuses;
en cas d'anernie rnoderee, cette paleur est surtout
visible en examinant la conjonctive de la paupiere
inferieure qui apparait decoloree,
b) Le souffle systolique, en rapport avec la diminu-
tion de la viscosite du sang, est parfois audible a la
pointe ou dans toute l'alre precordiale et proportion-
nel a I'importance de l'anernie. Bien entendu, un
souffle systolique organique preexistant (valvulopa-
213
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thie, par exemple) est augrnente d'intensite en cas
d'anernie).
En conclusion: les signes de l'anernie (paleur,
fatigue, tachycardie, poly pnee , rn au va is e tolerance
a I'effort) font evoquer Ie diagnostic qui est porte
biologiquement.
La tolerance a I'anemie (qui conditionne l'attitude
therapeutique immediate) est uniquement clinique
et appreciee sur:
- l'importance des signes d'hypoxie ;
-I'eventualite d'un retentissement cerebral et/ou
cardiaque, tout particulierement chez Ie sujet age.
B - Le diagnostic etiologique
des anernies
Deux mecanisrnes peuvent expliquer l'existence
d'une anernie : I'insuffisance de· production des
globules rouges ou la perte brutale de globules
rouges.
• L'insuffisance de production peut n'affecter que
la lignee ervthroblastique ou, plus souvent, les
trois prl nci pales Iignees sangu ines (globu les rouges,
polvnucleaires neutrophiles, plaquettes). Cette insuf-
fisance de production peut etre en rapport avec une
diminution de la quantite d'erythroblastes presents
dans la rnoelle (erythroblastopenie) ou avec un
trouble de leur maturation faisant qu'ils ne produi-
sent pas de globules rouges (erythropoiese inefficace
ou avortement intrarnedullaire ou dvserythropolese).
Dans tous les cas, les reticulocvtes ne sont pas
augrnentes (inferieurs a 100 000/mm3), car la pro-
duction est dirninuee.
• La perle brutale de globules rouges, non com-
pensee par une production medullaire accrue, est
rencontree dans deux circonstances :
- l'hernolvse pathologique : anemie hemolytique ;
- I'h ern orra gie a ig ue .
Dans ce cas, la moelle fonctionne normalement et
augmente la production de globules rouges en
reponse a l'anernie et a la svnthese accrue d'ervthro-
potetine par Ie rein. En consequence, Ie nombre de
retlculocvtes circulants augmente de maniere tres
irnportante,' franchement au-dessus de 100000 par
rnrn>, II est a noter que l'hemorragie aigue peut
entraTner une anemie extrernernent brutale qui ne
se traduira pas par une chute de la concentration
en hernoglobine, en raison de la perte plasmatique
214
concomitante. II faut, en effet, quelques heures
pour que Ie plasma perdu dans l 'hernorragie soi
reconstitue et permette I'observation de la diminu-
tion de la concentration en hernoglobine. Nous ne
reviendrons pas sur l'h e rno rr ag ie a igue responsable
d'anernie (d. p.96).
1. Les anemies par insuffisance de production
Une anernie par insuffisance de production peu
etre observee dans trois circonstances.
• Une carence en une substance indispensable ala svnthese de l'hemoglobine
II s'agit essentiellement de carence en fer, en
vitamine B12.1u en acide folique. Dans ce cas, la
quantite d'erythroblastes presents dans la moelle
osseuse n'est pas diminuee, mais il existe des
anomalies de leur morphologie et de leur rnetabo-lisme entrainant leur mort dans la moelle san
production de globules rouges (erythroporese ineffi-
cace). Les anomalies morphologiques sont etudiees
en realisant un frottis de moelle osseuse par ponction
osseuse (mvelograrnrne).
• Une carence en ervthropofetine
Cette anernie est observee dans I'insuffisance renale
chronique (d. « Nephrologie ,,).
• Une maladie de la moelle osseuse
Ces maladies sont representees essentiellement pa
les affections malignes de la moelle (par exernple
leucernie aigue) et par les affections caracterisees
par une disparition de la lignee erythroblastique,
disparition isolee (erythroblastopenie) ou plus sou-
vent associee a une atteinte des deux autres lignees
(aplasie rnedullaire), Ces affections seront etudiees
dans Ie chapitre « Pathologie de la rnoelle osseuse »
Nous n'aborderons donc iei que les anernies pa
insuffisance de production liees a une carence en
une substance indispensable a la synthese des
globules rouges.
a) La c.arence en vitamine B 1 2
La carence en vitamine B12est representee essentiel-
lement par la maladie de Biermer. La maladie de
Biermer est une affection de I'estomac, d'origine
inconnue, caracterisee par un defaut en secretion
d'acide chlorhydrique et surtout en secretion de
facteur intrinseque. Cette absence de facteur intrinse-
que entratne I'absence d'absorption dans l'ileon de
la vitamine B12• Un manque de vitamine BIZ dans
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I'organisme se traduit par des signes hematologiques
et neurologiques.
Cliniquement, l'anernie est generalernent tres bien
toleree, car d'installation progressive. Les signes
neurologiques sont rarement observes, car au second
plan et surtout d'installation tardive. Leur constata-
tion est Ie fruit d'une rneconnaissance du diagnostic.
II s'agit de signes associant, aux membres inferieurs,
un syndrome pyramidal et des signes d'atteinte de
la sensibi l i te proprioceptive (syndrome de sclerose
cornbinee de la moelle).
L'hernograrnrne met en evidence une anemie nor-
mochrome rnegalocytaire, En effet, la macrocytose
est d'une telle importance qu'elle justifie ce terme
de megalocytose.
Les reticulocytes ne sont pas augrnentes.
II existe une diminution moderee des polynucleaires
neutrophiles et des plaquettes qui temoigne de
I'atteinte globale de la moelle.
Le rnvelograrnrne met en evidence une moelle tres
riche contenant de nombreux ervthroblastes tres
dysmorphiques et, en particulier, tres volumineux
(megaloblastose), II s'agit done a l'evidence d'une
intense eryrhropoiese inefficace.
La fibroseopie gastrique revele une atrophie de la
muqueuse gastrique ternoignant de l'origine reelle
de la rnaladie. Cet examen est important a realiseret a surveiller par la suite, car la maladie de Biermer
s'accompagne d'une frequence augmentee de can-
cer gastrique.
La confirmation du diagnostic est apportee par Ie
dosage biologique de la vitamine B12sanguine qui
est tres dirninuee,
Un traitement a vie par vitamine B12injectable en
quantite rnoderee assure la guerison de la maladie.
Un traitement irregulier ou intempestif par vitamine
B12peut grandement attenuer la symptomatologie
hernatologique sans la faire disparaitre et rendre Ie
diagnostic plus difficile; i! faut alors fai re appel ades fechniques diagnostiques plus elaborees (tests
d'absorption de la vitamine B12 marquee par un
isotope test de Schilling).
b) La~rence en acide folique
La carence en vitamine 612 est habituellement due
a une maladie de I'estomac. II n'y a pas de carence
d'apport en vitamine B12en raison de I'irnportance
des reserves. En revanche, les reserves en acide
foJique sont tres peu importantes et la carence va
se manifester beaueoup plus frequernrnent, Les
causes en sont :
- la carence d'apport.. en particulier celie de' tou~res etats de denutrition ; ..
- les maladies du tube digestif cornportant unemalabsorption intestinale (l'acide folique etant
absorbe dans Ie jejunum) ;
- la prise de certains medicaments ou de certains
toxiques (l'alcool) qui interferent avec Ie rnetabo-
l isrne de I'acide folique et entralnent parfois un
tableau identique a celui de la carence proprement
dite.
lndependamment des signes en rapport avec la
cause (diarrhee d'une malabsorption, signes d'ethv-
lisme, denutrition), la carence en acide folique se
manifeste par une anernie macrocytaire norrno-chrome avec reticulocytes non augrnentes, generale-
ment bien toleree, II existe une neutropenie et une
thrornbopenie rnoderee.
La moelle etudiee par rnyelograrnme est riche, avec
signes de dyserythropoiese.
II s'agit donc d'un tableau hernatologique proche
de celui de l'anemie de Biermer, mais avec troubles
moins marques. En particulier, il n'existe habituelle-
ment pas de veritable rnegalocytose.
Le diagnostic repose sur Ie dosage biologique de
I'acide folique plasmatique et globulaire qui est
abaisse.
c) Les troubles du metabolisme du feravec hvposideremie
Les troubles du rnetabolisrne du fer avec hyposidere-
mie representent Ie mecanisme de loin Ie plus
frequent a I'origine d'une anernie. Avant d'aborder
ce chapitre, differents termes doivent etre definis
avec precision:
- siderernie : fer serique ;
- hyposiderernie : abaissement du fer serique ;
- sideropenie : carence martiale vraie, avec epuise-
ment des reserves en fer dans l'organisme, responsa-
ble d'une anernie sideropenique (dite ferriprive) i
- transferrine ou siderophiline : proteine plasmatique
assurant Ie transport du fer; elle est normalernent
saturee au tiers de sa capacite de transport (coeffi-
cient de saturation =30 %) ;
- ferritine : une des proteines de reserve du fer; elle
circule en faible quantite : elle est dosable par
dosage radio-immunologique; Ie taux serique de la
215
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ferritine est un reflet direct de l'etat des reserves en
fer de l'organisrne.
Les anernies hvposideremiques se repartissent en
deux categories.
1) La carence martiale vraie ou sideropenie : lacarence martiale vraie est due it des hernorragies
repetees de faible volume. l.'anemie est due it laperte de fer entratnee par la perte des globules
rouges et non it l'hernorragie elle-rnerne qui, en
raison de son faible volume, serait normalement
cornpensee par une augmentation de la production
rnedullaire en erythroblastes s'il n'existait pas de
carence en fer. La preuve en est que, tout en laissant
persister Ie saignement chronique, on peut obtenir
une correction complete de I'anernie simplement
par Ie traitement martial. Les causes de ce type
d'hernorragie (saignement dit «riistillant ») sontessentiellement representees chez l'adulte par les
hemorragies repetees d'origine uterine (regles abon-
dantes, rnenometrorragies repetees des fibromes
uterins) et les hernorragies d'origine digestive (ulce-
res gastro-duodenaux, cancer de I'estomac ou du
c610n). Ces petites hernorragies digestives repetees
de faible volume ne donnent aucun signe par elles-
memes et sont habituellement meconnalssables
cI iniquement.
l.'anernie hyposiderernique est habituellement bien
toIeree, car d'installation progressive. Elle a pour
caracteristiques essentielles Ia microcytose et I'hy-pochromie. Les reticulocytes ne sont pas eleves.
Les autres lignees sanguines sont habituellement
normales.
II s'agit done d'une anemie microcytaire hypo-
chrome.
Le dosage de la ferritine eirculante montre une
diminution tres importante ternoignant de l'epuise-
ment des reserves.
2) l/anernie du syndrome inflammatoire (anemie
infJammatoire, anemie des maladies chroniques) estdue a une hvposideremie sans diminution des
reserves en fer. II s'agit iei d'un trouble du rnetabo-
lisme du fer qui s'accumule dans les reserves mais
ne peut etre delivre normalement aux erythroblastes.
Son mecanisme intime est inconnu. Cette anernie
est observee tres frequernment lorsqu'il existe une
affection chronique responsable d'un syndrome
biologique inflammatoire (augmentation de la
vitesse de sedimentation, hyper-alpha 2-globuline-
mie, hyperfibrinemie, hvpergarnrnaglobulinernie
polyclonale). II existe parallelernent une alteration
216
souvent importante de l'etat general, avec asthenie
amaigrissement, anorexie et souvent fievre prolon-
gee. Les affections au cours desquelles est observee
une anernie inflammatoire sont essentiellement le
cancers, les lymphomes malins, le s rhumatismes
inflammatoires, Ies suppurations chroniques, etc.
l.'anernie inflammatoire a un profll comparable
celui de l'anernie sideropenique, Cependant, le
anomalies sont moins marquees: la microcytose e
I'hypochromie sont souvent tres rnoderees ou merne
inexistantes, et bien souvent il s'agit d'une anernie
normocytaire normochrome. Les reticulocytes n
sont pas eleves,
II existe, bien sOr, un syndrome biologique inflam-
matoire.
La ferritine eirculante est normale ou elevee en
rapport avec letat des reserves.
Si un traitement martial etait entrepris, il serait san
aucune efficacite.
2. Les anemies hemolytiques
Les anernies hernolvtiques sont mal tolerees en ca
d'hernolyse aigue responsable d'une anernie brutal.
mal supportee, Les anernies hernolvtiques chroni-
ques sont en revanche bien supportees.
a) Les signes communs aux anernies hernolvtiques
l.'anernie est habituellement normocytaire norrno-
chrome. Elle peut etre macrocytaire. Cependant,
cette macrocytose est habituellement rnoderee,
Surtout, il existe une augmentation tres importante
du nombre des reticulocytes eirculants, ternoignant
de I'hyperproduction rnedullaire de globules rouges
Les leucocytes et les plaquettes sont habituellement
a un chiffre normal ou un peu eleve (hyperproduc-
tion dite - d'entratnernent » accompagnant l'hvper-
production de globules rouges). II existe des signes
ternolgnant de la destruction excessive des globulesrouges dans Ie svsterne reticulo-endothelial :
- splenornegalie,
- ictere, en rapport avec une elevation de la biliru-
bine non conjuguee (en consequence, les urines ne
sont pas foncees),
- diminution du taux de l'haptoglobine circulante;
I'haptoglobine est une proteine plasmatique qui s
lie a l'hemoglobine lorsque celle-ci est liberee dans
Ie plasma.
Parfois, survient une hemolyse intravasculaire, tres
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brutale, a l'origine d'un tableau clinique associant :
- as then ic intense,
- tachycardie, polypnee,
- p a le u r,
- ic te re ,- douleurs abdominales et lombaires,
- he rnog lob inurie (urines rouges sans hematurie).
Cette situation rare s'observe dans les accidents de
transfusion, les deficits enzymatiques (en G6-PD par
exemple).
b) Les causes des anernies hemolvtiques
Elles se repart issent en deux grandes categories:
-Ies anomalies genetiques du globule rouge: ane-
mies herrrolytiques corpusculaires,
-Ies anemies hernolytiques acquises: anernies
hemolyt iques extracorpuscu laires.
1) Les anernies hemolvtiques corpusculaires:maladies hereditaires du globule rouge
Les anemies hernolytiques corpusculaires sont la
consequence d'une anomalie hereditalre d'un cons-
tituant du globule rouge.
II peut s 'a gir :
- d'un deficit enzymatique, perturbant la production
de differents metabolites necessaires a Ja survie du
globule rouge; il peut s'agir, par exemple, desenzymes protegeant l'hernoglobine de l'oxydation
ou protegeant la membrane; la cause la plus
frequente est Ie deficit constitutionnel hereditaire
en glucose 6-phosphate deshvdrogenase, entrafnant
un defaut de production de NADPH+ par [a voie
des pentoses ;
- d'une anomalie structurale de l'hemeglobine, en
alterant la stabilite physicochimique; une des plus
frequentes est la drepanocytose (hemoglobinose 5)
a u la mutation d'un acide amine de la chaine
beta entraine une modification de l'hernoglobine,
responsable d'une deformation du globule rouge en
fauci lie (anerrue a hernaties falciformes) ;
- d'une anomalie de la regulation de la productiondes chaines de globine: syndrome thalassernique ;
- d'une anomalie de la membrane de l'hematie :maladie de Minkowski-Chauffard.
Laplupart de ces anernies hernolytiques hereditalres
sont autosomiques recessives. Seuls les sujets avant
Ie gene en double dose font une maladie grave.
Lessujets avant Ie gene en simple dose (c'est-a-dire
les parents du malade) presentent des anomalies
mineures et sans consequences graves.
Plus rarement, la transmission est autosomique
dominante (cas de la maladie de Minkowski-Chauf-
fard) et, dans ce cas, un des deux parents dusujet malade est porteur de la rnerne maladie,
necessai rement.
2) Les anemies hemolvtiques extracorpusculaires :
maladies acquises du globule rouge
Ces maladies ont un mecanisme tout a fait different
des precedentes. Elles sont dues a une agression du
globule rouge par un agent exterieur qui peut etre :
- une toxine bacterienne (septicemie a perfringens),
- un parasite (paludisrne),
- un anticorps qui peut etre un allo-anticorps (acci-
dent transfusionnel) ou un auto-anti corps : anernie
hernolytique auto-immune en rapport avec une
affection du systerne immunitaire ou avec la fixation
d'un medicament sur l'hernatie (anemie hemolvti-
que auto-immune medicarnenteuse),
- une agression mecanique avec fragmentation des
globules rouges (schizocytose), observee par exem-
pie chez les sujets porteurs d'une prothese valvulaire
cardiaque.
Les polyglobu lies
La polyglobulie est I'augmentation de la masse
globu lai re totale.
Elle se traduit sur l'hernogramme par une augmenta-
tion de la concentration sanguine en hernoglobine,
du nombre de globules rouges et de l'hernatocrite,
en I'absence de deshyd ratation extracell ulaire avec
hemoconcentration, situation aigue facilernentreconnaissable. II convient d'exiger une augmenta-
tion parallele de ces trois parametres pour porter Ie
diagnostic et de confirmer celui-ci par une mesure
isotopique de la masse sanguine.
A - Le mecanisme
des polyglobulies
Une polyglobulie peut etre en rapport avec trois
situations differentes :
217
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- une maladie de la rnoelle qui produit des globules
rouges en exces : c'est la polyglobulie primitive ou
maladie de Vaquez ;
- une secretion excessive d'ervthropoietine en
reponse a une hvpoxernie chronique;
- une secretion excessivemais autonome d'ervthro-poietine, sans hvpoxemie : tumeurs secretant de
I'erythropoietine.
B - Les s ignes
des polyg lobulies
Une polyglobulie entraine deux.ordres de signes ;
• des signes en rapport avec I'hvperviscosite du
sang:
- cephalees, vertiges,
- thromboses vasculaires, qui sont la principale
complication des polyglobulies;
• une accentuation de la coloration rosee de
la peau (erythrose des teguments) qui interesse
essentiellement la face.
C - Le d iagnos tic etiologlque
des polyg lobulies
1. La polyglobulie primitive
La polyglobulie primitive est une maladie des
cellules de la moelle osseuse qui est caracterisee
par la production exageree des cellules des trois
prirrcipales lignees sanguines (globules rouges, poly-
nucleaires neutrophiles et plaquettes). Elle atteint
les sujets de plus de 40 ans. Cependant, cette
hyperproduction porte essentiellement sur les globu-
les rouges.
218
Les signes de la polyglobulie primitive sont :
-les signes de polyglobulie, avec risque importan
de thromboses;
- I'existence sur l'hernogramrne d'une hyperleucocy-
tose et d'une hyperplaquettose rnoderees ;- ['existence frequente d'une splenornegalie, en rap
port avec la proliferation des cellules hernatoporeti
ques; ,
- l'existence, parfois, d'un prurit, de mecanisme
inconnu;
- l'ahsence de cause et, en particulier, l'absence
d'hypoxemie,
l.'evolution de cette maladie est lente et Ie pronostic
relativement favorable. Neanrnoins, il s'agit d'un
syndrome rnveloproliferatif (d. infra) avec risque d
survenue d'une leucernie aigue,
2. Les polyglobu[ies d'hypoxemie
Les polyglobulies d'bypoxemie sont reconnues pa
la rnesure des gaz du sang qui met en evidence
l'abaissement de la Pao-. II n'y a pas d'hyperleucocy-
tose, ni d'hyperplaquettose. II n'y a pasde splenornega
lie, ni de prurit.
Surtout, il existe une cause a l'hvpoxemie :
- insuffisance respiratoire chronique,
- shunt droit - gauche,
- polyglobulie d'altitude.
3. Les polyglobulies tumorales
Les polyglobulies tumorales sont evoquees en l'ab
sence d'hvpoxernie et en I'absence de signes evoca
teurs de polyglobulie primitive. Lestumeurs pouvan
occasionner cette 5 ituation sont rares et essentielle
ment representees par Ie cancer du rein.
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Pathologie 'du polvnucleaire
POUR COM PRE ND RE
II existe trois variates de polvnucleaires que l'on distingue
sur les affinites tinctoriales des granulations cvtoplasrni-
ques qu'ils eontiennent. Les plus nombreux sont les
polynuclealres neutrophiles. Les polvnucleaires basophi-
les circulent en tres faible nornbre, Les polvnucleaires
eosinophiles sont egalernent en faible quantite, inferieure
a 500 par rnrn- de sang. Ces deux categories de
polvnucleaires jouent un role dans les manifestations de
l'hypersensibilite et, en particulier, de l'hvpersensibilite
immediate a mediation re agin iq ue ( lgE ).
Les principales situations au cours desquelles existe une
hypereosinophilie superieure a 500 par rnm- sont :
- les affections allergiques ;
-Ies parasitoses (surtout les parasitoses it vers) ;
- beaucoup plus rarement, certaines maladies mal ignes et
certaines maladies de svsterne,
Nous nous attacherons ici uniquement aux polvnuclealres
neutrophiles.
Tous les polvnucleaires sont produits a partir de precur-
seurs de la moelle osseuse (mvelcblastes. promvelocvtes,
myelocytes) qui se differencient et mOrissent pour pro-
duire les polynucleaires (granu[opoyese).
Apres son passage dans Ie sang, Ie polynucleaire neutro-
phile a une duree de vie breve; il est incapable-de se
multiplier. Les polynucieaires peuvent adherer a la paroi
des vaisseaux (margination), d'ou ils sont susceptibles de
passer dans les tissus pour effectuer leur fonction. Apres
Ie passage dans les tissus, Ie polynucleaire neutrophile
ne retoume jamais dans Ie sang. II est detruit sur place.
Les polvnudeaires detruits en grande quantite localement
sont Ie constituant essent iel du pus.
Le polynucleaire neutrophile est done une cellule mobile,
capable de passer entre les cellules des endothel iurnsvasculaires (diapedese). Les grains cytoplasrnlques qu'il
, contient SOn! des lvsosornes, sacs bourres d'enzymes(peroxydases, phosphatases alcalines). Le polvnucleaire
neutrophile est capable de phagocytose et de chimiotac-
tisme, c'est-a-dire qu'il est attire par certaines substances
(en particulier d'origine bacterienne) et qu'il peut ingerer
des corps etrangers (en particulier les bacteries), qu'il
inclut dans des vacuoles O U se deversent les enzymes
Iysosomiales qui detruisent les bacter ies, Bien que Ie role
du polvnucleaire neutrophile ne soit pas limite a la
defense antibacterierme, et que d'autres processus puis-
sent entrainer son hyperproduction, c'est cette fonetion
qui est son role -essentiel et rend compte de la plus
grande partie de la pathologie du polynucleaire :
- une affection bacterienne entratne frequernrnent une
hyperleucocytose a polvnucleaires :
- une diminution importante du nombre des polynuclear-
res entraine un risque d'infection bacterienne grave.
Les neutropen ies
La neutropenie se definit par la diminution dunombre des polynucleaires neutrophiles circulants
au-dessous de 1 800 par rnm>,
A - Les mecanismes
Trois rnecanisrnes peuvent rendre compte d'une
neutropenie,
1) II peut s'agir d'une augmentation de la margina-
tion des polvnucleaires sur les parois des vaisseaux.
Cette situation ne comporte donc pas une diminu-
tion de la quantite de polvnucleaires iresente al'interieur des vaisseaux, mais une anomalie de la
repartition entre polvnucleaires circulants et poly-
nucle air es r na rg in es , Cette anomalie est sans conse-
quence sur la fonction des polynucleaires et n'ex-
pose donc pas au risque infectieux. On la denomme
volontiers «fausse neutropenie par hypermargina-
tion », Une neutropenic de mecanisme voisin est
parfois observee lorsqu'il existe une splenomegalie
importante, independamrnent de la cause de celie-
ci (hypersplenisrne).
2) II peut s'agir d'une destruction des polvnucleai-res par un auto-anti corps. Cette situation est tres
rare et est observee au cours de certaines maladies
auto-immunes (lupus erythemateux dissemine) ,
Ces deux premiers rnecanismes de neutropenie
correspondent aux neutropenies dites «peripheri-
ques »,
3) La neutropenie peut etre la consequence d'un
deiaut de production par disparition des precur-
seurs rnedullaires de la granulopotese, soit dans Ie
cas d'une insuffisance rnedullaire globale, soit
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reduite a la seule lignee granuleuse: neutropenic
centrale isolee,
Les principales causes des neutropenies centrales
isolees sont toxiques et medicarnenteuses,
Par exemple, l'amidopyrine (Pyramidon ® ), qui estun antalgique, peut occasionner, mais rarement,
une disparition complete des precurseurs des 'poly-
nucleaires par un mecanisme immuno-aHergique.
Cette situation entraine une disparition complete
des polynuclealres neutrophiles dans Ie sang (agra-
nulocytose) qui comporte un risque tres grave
d'infection bacterienne majeure.
B - Les consequences
de la neutropenie
Lorsque la neutropenie est profonde, inferieure a500 polynucleaires neutrophiles par rnrn-, Ie risque
d'infection bacterienne grave est considerable. Ce
risque existe, mais a un moindre degre, lorsque Ie
chiffre de polvnucleaires circulants est compris entre
500 et 1 500 par rnm-. II n'y a pas de risque
d'infection bacterienne particulier si Ie chiffre des
polvnucleaires neutrophiles circu!ants est superieur
a 1 500 par mm> ,
En cas de neutropenie profonde, l'infection bacte-
rienne va se developper dans certaines localisationsprivilegiees : essentiellement les endroits de l'orga-
nisme qui com portent une colonisation bacterlenne
normale, en particulier I'oropharynx et la bouche
d'une part, Ie tube digestif d'autre part, Ie perinee
enfin. Le problerne infectieux Ie plus frequent, dans
ces cas, est la septlcemie' a bacille Gram negatif apoint de depart digestif. II faut souligner que ces
220
malades etant incapables de fabriquer du pus d
fait de la neutropenie, ces infections vont avoir u
aspect particulier avec, par exemple, un aspec
necrorique de I'angine, une difficulte au diagnostic
d'infection pulmonaire car il n'y a pas d'image
radiologique typique, mais une fievre au premieplan. Ces infections du sujet neutropenique doiven
etre distinguees des infections dites " opportunistes
qui ne sont pas necessairernent bacteriennes et s
developpent chez des sujets porteurs d'un defici
immunitaire (d. infra).
Les hyperleucocytoses
it polvnucleairesneutroph iles(polvnucleosel
La polynucleose (hyperleucocytose a polynucleaires
neutrophiles) se definit par l'augmentation du nom
bre des polynucleaires neutrophiles circulants au
dessus de 8000 par rnm>,
Les principales causes en sont :
- les infections bacteriennes (a l'exception de ca
particuliers rares : brucellose, salmonellosel :
- les syndromes inflammatoires (par exernple : rhu
matismes inflammatoires, cancers, lvmphornes
malins) ;
-Ies necroses tissulaires: infarctus du myocarde,
pancreatite aigue, par exemple ;
-Ies syndromes mveloproliferatifs (d. infra).
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Pathologie des plaquettes
POUR COMPRENDRE
Les plaquettes sanguines sont produites dans la moelle
par les megacarvocvtes. Elles passent ensuite dans Ie sang
ou leur cbiffre est norma!ement de l'ordre de 1SO000
par mrn> environ. II faut savoir quela precision d'une
numeration de plaquettes est considerablernent moindre
que celle d'une numeration de polvnueleaires ou de
globules rouges, etant.donne la petits taille et l'agregation
spontanee de ces elements. La constatation d'un chiffre
anormal imposera donc, pratiquement toujours, un con-
tr61ede ce ch iff re pour verifier qu'i l n'y a pas d'artefact,
Dans Ie sang, la duree de vie normale des plaquettes est
de I'ordre de huit a dix jours, Elles sont ensuite detrultes
dans Ie systeme reticulo-endothelial. Dans certains cas
exceptionnels ou la duree de vie doit etre rnesuree
avec precision, une epreuve isotopique permettra de la
determiner.
le role essentiel des plaquettes est d'assurer Ie premier
temps de l'hernostase primaire, grace a leur propriete
d'agregation qui perrnet la formation du clou plaquettaire
charge d'obturer les breches vasculaires, Ce premier
temps de la coagulation ou hernostase primaire est done
explore par la mesure du temps du saignernent,
les situations pathologiques des plaquettespeuvent ~tre,
tres rarement, un exces de plaquettes (thrombocytose)
qui peut s'observer au COUTS de certains syndromes
rnveloproliferatifs mais egalernent au cours de syndromes
inAammatoires ou au cours de la carence martiale ainsi
qu'apres splenectomie (II existe, en effet, a l'etat normal
un pool de plaquettes sequestra dans la rate). les
consequences pathologiques de la thrombocytose lors-
qu'elle est tranche, superieure a 800 000 ou 1 million
de plaquettes par rnrn", sont une tendance aux accidents
thrornbo-embol iques.
Dans d'autres situations, les plaquettes peuvent €Ire a unchiffre normal mais avec leur fonction alteree, on parle
alors de thrombopathie. Ces situations s'observent avec
certains medicaments anti-agregants. en particulier l'aspi-
rine. . .; . . . .
Enfin, les p]aquettespeuvent etre en chiffre diminue
(thrombopenie). Comrne pour les autres lignees,ie
mecanisme general d'une thrornbopeniepeut lHre soil un
manque de production (thrornbopenie d'origine centrale),
soit une destruction accrue des plaquettes (Ihrombopenie
d'origine peripherique). II est clair qu'une transfusion de
plaquetrespeut logiquement corriger, au moins transitoire-
merit, une thrornbopenle d'origine centrale. En revanche,
une thrombopenie d'origi.ne peripherique a peu de
chances d'etre corrigee par la transfusion de plaquettes,
car les plaquettes t ra ns fu se es s er on t d et ru it es par le r ne rn e
mecanisme que le s p ropr es plaquettes du rnalade,
Les thrombopenies
Une thrornbopenie est une diminution des plaquet-tes drculantes, controlee a plusieurs reprises, infe-rieure a , 50 000/mm3. Une thrornbopenie entraine
un syndrome hemorragique lorsqu'elle est irnpor-
t an te , in fe r ieu re a 4D ODD /mm).
Le syndrome hemorragique est constitue essentielle-
ment par u n p urp ura (d. chapitre « Dermatologie )}).
Le temps de saignement est allonge (un purpura
avec temps de .salgnernenr normal est dit purpura
vasculaire).
Le purpura thrornbopenique est habituellement pete-chial ou ecchymotique. II 'comporte egalementfrequemment des saignements'muqueux (epistaxis,
gingivorragies). Lorsque la thrornbopenie est tresimportante, inferieure a 10 000 plaquettes/mm-, nexiste un risque d'hemorragle viscerale et, en
particulier, d'hernorragie cerebro-meningee, L'exis-
tence d'une hernorragie au fond d 'o eil te rn oig ne .d e
ce risque et met en jeu egalement la fonction
visueHe. Le fond d'ceil est done un element de
surveillance tres important au COUTS des thrombope-nies profondes.
Les causes
des thrombopenies
1) Les thrombopeniespeuvent etre peripheriques,
en rapport avec une destruction excessive des
plaquettes. Dans ce cas, la production medullaire
est augrnentee, pour tenter de compenser la throrn-
bopenie, et la moelle est riche en rnegacarvocytessur Ie myelogramrne et la biopsie rnedullaire,
Generalernent, les autres I ignees (polvnucleairesneutrophiles et globules rouges) sont norrnales.
221
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Les principales causes des thrombopenies peripheri-
ques sont:
-Ies thrornbopenies virales, guerissant spontanernent
en deux a quatre sernaines :
-Ies thrornbopenies medicamenteuses (par un meca-nisme immuno-allergique);
- les coagulations intravasculaires disserninees (d.« Troubles de la coagulation ») :
- l'hypersplenisme (d. « Diagnostic des splenomega-lies »);
- Ie purpura thrornbopenique idiopathique, de rneca-
nisrne immunologique.
2) les thrornbopenies d'origine centrale, conse-
quence d'une insuffisance de production, sont pres-
que toujours observees dans Ie cadre d'une insuffi-
sance rnedullaire (d. «Pathologie de la moelleosseuse »). Dans ce cas, la moelle est pauvre en
rnegacarvocvtes, ce qui explique I'insuffisance deproduction.
222
Pathologiede la moelle osseuse
POUR COMPRENDRE
Les elements figures du sang proviennent tous de la
moelle osseuse. Neanmoins, en raison de leur physiologie
tres particuliere et de leur rapport etroit avec les organes
lymphoides (thymus, rate, ganglions), nous rr'envisagerons
pas dans ce chapitre la pathologie des irnmunocvtes,
Les trois l lgnees sanguines (Iignee granuleuse, l igneeervthroblastlque, l ignee plaquettaire) proviennent toutes
trois de cellules souches communes. Ce fait explique
vraisemblablement l'existence de nombreuses affectionscomportant une atteinte simultanee des trois I ignees, qu'ils'agisse d'une diminution ou d'une augmentation de la
production cellulaire.
Dans ces situations, l'etude de Jamoelle osseuse est d'un
grand inter~t, qu'elle soit reaIisee par ponction simple
permettant Ie prelevernent de suc medulla ire et la
confection d'un frottis (Ie mvelograrnrne), ou par biopsie
osseuse qui permet une etude .histologique de la moelle
et Ie recueil d'un fragment plus important (c'est la biopsie
medullaire).
Les insuffisances
de p roduction
(insuffisance rnedullaire)
Toutes les insuffisances rnedullaires s'exprim~nt pa
des signes en rapport avec la pancvtopenie, c'est-a
dire avec la diminution des elements figures du
sang: globules rouges, polynucleaires, plaquettes.
II s'ensuit la constatation :
- d'une anernie ;
- d'une neutropenie avec risque d'infection bacte-rienne;
- d'une thrombopenie avec syndrome hernorragique.
Les mecanismes
L'insuffisance medullaire peut etre en rapport avec
trois mecanismes differents.
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1) La disparition de toutes les lignees hernato-
pofetiques normales est etablie par l'etude du
rnyelograrnme qui est desertique et par la biopsie
medullaire qui confirme l'absence ou la diminution
considerable des cellules mveloides : celles-ci sont
rernplacees par des cellules graisseuses. Cette situa-tion est l'aplasie medullaire,
Lesprincipales causesdes aplasies rnedullaires sont :
- les toxiques (benzene) et les radiations ionisantes ;
-Ies medicaments: chirniotherapie anticancereuse,
par exemple, mais aussi certains antibiotiques,
certains medicaments psychotropes, certains anti-
epi leptiques, etc.
Neanmoins, tres souvent l'aplasie ne reconnaTt pas
de cause: aplasie idiopathique, Son pronostic est
t res de favor abl e,
2) Dans les dvshematopoieses, les cellules, bien
que presentes, ne donnent pas naissance a un
nombre suffisant de globules rouges, de globules
blancs et de- plaquettes: c'est l'insufflsanze rnedul-
laire a moelle riche, ou dvshernatopoiese, ou
dvsrnyelopoiese. Nous avons deja envisage un
exemple de cette situation: la maladie de Biermer,
ou I'atteinte predornine sur la lignee rouge, mais
ou il existe egalement une neutropenic et une
thrornbopenie. II existe beaucoup d'etats, de rneca-
nismes comparables mais de cause inconnue:
dvsmveloporeses idiopathiques, affectant -Ies trois
lignees mais pouvant predorniner sur l'une ou
I'autre.
3) Dans Ie cas de proliferation dans la moelle
de cellules anormales, differentes des elements
mveloides normaux et responsables d'une diminu-
tion de la production norma Ie, Ie myelogramrne
met en evidence une moelle riche, mais cette
richesse est due a la presence de cellules anormales
presque toujours mal ignes. 11peut s'agir de cellules
leucerniques (blastes), de cellules epirhel iomateuses
(metastases rnedullaires des epitheliomas), de plas-
mocytes malins (rnyelorne), de lymphocytes (leuce-mie lvmphorde chronique). On en rapproche la
multiplication excessive des fibroblastes responsa-
bles de la myelofibrose,
Les exces de production
Les exces de production se caracterisent par une
production exageree de globules rouges, de poly-
nucleaires neutrophiles et de plaquettes pouvant
predorniner sur I'une ou I'autre lignee. Nous avons
deja envisage l'exernple de la polyglobulie primitive.
Les cellules qui proliferent ont une rnorphologie
normale ou peu modifiee et toutes les etapes de
la maturation des precurseurs rnedullaires sontrespectees. L'ensemble de ces affections est
denomme syndromes rnveloproliferatifs, dont les
trois principaux sont la polyglobulie primitive, la
leucernie myeloide chronique et la splenomegalie
mveloide. Les syndromes rnyeloproliferatifs sont
d'expression tres differente des leucernies algues
caracterisees par la proliferation excessive d'une
seule categorie de cellules malignes.
A - Les syndromes
mveloproliferafifs
1. La polyglobulie primitive
( c f . chapitre « polyglobulie » )
2. La leucemie myeloYde chronique
La leucemie rnvelorde chronique (LMC) est une
maladie de I'adulte jeune, de diagnostic facile, qui
se caracterise par une production intense de cellules
rnedullaires portant quasi exclusivernent sur la lignee
granuleuse. Cependant, la lignee plaquettaire est
egalernent souvent affectee, mais a un moindredegre. En revanche, il n'y a pas de production
excessive de globu les rouges.
Cette proliferation granuleuse est d'une telle inten-
site qu'elle deborde la moelle osseuse et atteint
egalement la rate, parfois Ie foie.
Les signes de la LMC sont des signes generaux:
asthenie, anorexie, amaigrissement, et des signes
fonctionnels en rapport avec la splenornegalie
(pesanteur de I'hypocondre gauche). L'examen phy-
sique met en evidence une splenornegalie habituel-
lement tres volumineuse, debordant tres largementIe rebord costal et atteignant volontiers la fosse
iliaque gauche et la region ombilicale. II existe
parfois une hepatomegalie.
L'hernograrnrne est tres caracteristique en raison
d'une hyperleucocytose considerable, superieure a100 000 leucocytes par rnrn> et atteignant souvent
300 ou 400000. Cette hvperleucocvtose est en
rapport avec Ie passagedans Ie sang de polynucleai-
res neutrophiles en grande quantite, mais aussi des
precurseurs rnedullaires de la lignee granuleuse:
223
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metarnvelocytes, rnyelocvtes, prornvelocvtes, rnve-
loblastes. II existe done une rnyelernie. La lignee
rouge est normale habituellement. Les plaquettes
sont normales ou elevees.
Le myelogram me met en evidence une grande
richesse en cellules, due a l'hyperplasie de la lignee
granuleuse dans son ensemble.
Un element tres original de eette affection est
l'existence dans les cellules rnveloides d'une anoma-
lie acquise du caryotype, consistant en une deletion
du bras court du chromosome 22.
Le pronostic est tres defavo rabIe, avec evolution
fatale en quelques annees due a la survenue
constante d'une leucernie aigue,
3. La splenomegalie myelO"fde
La splenornegalie myeloide est une affection d'ex-
pression tres voisine de la LMC, caracterisee par
une splenomegalie tres volumineuse et une hyper-
leucocytose avec mvelernie. Cependant, I'hyperleu-
cocytose est moins importante que dans la LMC,
inferieure a 100 000 leucocytes par mrrr' et, surtout,
il existe une proliferation rnedullaire de fibroblastes,
responsable d'une myelofibrose caracterisee par fa
durete de l'os a la ponction et dernontree par
l'etude histologique par biopsie medullaire. Son
pronostic est severe, mais moins defavorable que
celui de la LMC.
8 - Les leucemies algues
Les leucernies algues sont caracterisees par deux
faits:
1) une insuffisance rnedullaire, responsable d'une
pancvtopenie avec ses consequences habituelles:
- syndrome anernique :
- syndrome infectieux (neutropenie) :
- syndrome hemorragique (thrombopenie) ;
224
2) la proliferation maligne dans la moel le osseuse
de cellules denornmees blastes, d'aspect morpholo-
gique variable d'un cas a l'autre : en fondion de
cet aspect morphologique, on distingue differentes
varietes de leucemie aigue :
- leucernie aigue myeloblastique :
- leucernie aigue prornvelocvtaire ;
- Ieucernie aigue monoblastique ;
-Ieucernie aigue Iymphoblastique.
Cependant, Jes rapports existant entre ces cellules
et leur correspondant physiologique sont incertains.
Ces blastes peuvent passer dans Ie sang en grande
quantite et occasionner ainsi une hyperleucocytose
tres differente de celie observee dans res syndromes
rnyeloproliferatifs, car constituee d'une seule variete
de cellules: res blastes. Cependant, la blastosesanguine est inconstante.
Le rnyelograrnme permet d'etablir Ie diagnostic en
mettant en evidence la disparition des cellules
rnedullaires normales qui sont rernplacees par une
accumulation massive de bJastes.
II peut exister une proliferation des blastes dans
differentes structures, a I 'origine de certaines particu-
Iarites serniologiques ; les structures atteintes peu-
vent etre :
- Jarate: splenornegal ie ;
- les ganglions : adenopathies;
- 1'05 : douleurs osseuses;
- Ie svsteme nerveux central: rneningite blastique.
D'autre part, les blastes sont detruits et il peut survenir
une hvperuricernie en rapport avec Ie catabolisme
des acides nucleiques, en particulier lors d'un traite-
ment par des medicaments cytotoxiques.
Le pronostic des leucernies algues est moins defavo-
rable actuellement que par Ie passeet des remissions
completes avec disparition des bJastessont obtenues
par chirniotherapie, Cependant, il existe un risquede rechute et de resistance au traitement qui
conditionne Ie pronostic.
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Pathologie du svsteme immunitaire
PO UR COM PRENDRE
Le svsteme immunitaire assure l'elirnination par l'orga-
nisme des substances ou des particules qui lui sont
etrangeres. II s'agit tout particulierernent, en pathologie
courante, des bacteries, des virus, des parasites (agents
infectieux) et vraisemblablement des cellules mal ignes
(lutte antitumorale). Le svsterne immunitaire est reparf
dans tout l'organlsrne et cornporte :
- les organes ly mp ho rd es ;
- les cellules immunitaires ou immunocytes (lymphocytes
et plasm ocvtes) ;
-Ies cellules douees de phagocytose (polvnucleaires
neutrophiles et svsteme des phagoCytes rnononuclees ou
s vs te rn e r etic ulo -e nd oth elia ll ;
- des substances hurnorales produites par les cellules
(immunoglobulines et mediateurs non speclfiques de
l'immunite : complement, Iymphokines, etc.).
Tous ces elements cooperent entre eux pour assurer les
defenses de I 'organ isme. II est vraisemblable que la
survenue d'une pathologie, en particulier infectieuse,
tumorale ou auto-immune temoigne, au moins partielle-
ment, d'une defail lance du systerne immunitaire, transi-
toire ou definitive.
Bien que Ie svsterne immunitaire soil present dans tout
I'organisme, il existe des zones O U il se differencie plus
particulierernent pour assurer des defenses locales. Ces
zones sont representees par les parties de I'organisme
plus particulierernent exposees a des contacts repetes
avec des substances ou des particules qui lui sont
etrangeres, Par exemple, les muqueuses digestives et
respiratoires sont richement pourvues en immunocytes, et
les liquides de secretion (secretion bronchique, secretion
digestive) sont riches en anticorps (im munoglobul ines
secretoi res).<
La peau est exposes a des effractions frequentes et done
a la penetration d'agents infectieux. Ceux-ci sont draines
par la Iymphe vers les ganglions, en particulier ceuxsitues a la racine des membres et au cou. C'est vraisernbla-
blement pour cette raison qu'ils sont facilement palpables
normalement, en particulier aux creux inguinaux (blessu-
res aux membres inferieurs), ainsi que dans les regions
sous-rnaxlllaire et cervicale (infections dentaires et pharyn-
giennes repetees),
Les organes lymphoYdes sont primaires et secondaires.
Lesorganes Iympho'ides primaires sont la moelle osseuse
et Ie thymus (ou les reliquats thymiques chez l'adulte)
qui assurent la production des lymphocytes. Tous les
lymphocytes viennent de la moelle osseuse. Certains
I subissent I'influence du thymus (en y sejournant et/ou
.. en subissant I'influence d'une hormone thymique) et sont
pour cette raison denornrnes lymphocytes T. Les autres
lymphocytes, qui ne subissent pas l'intluence du thymus,
sont produits uniquement par la moe lie osseuse et sont
nornrnes lymphocytes B .
Tous les lymphocytes circulent et se localisent dans
les organes lvmphofdes secondaires (rate et ganglions,
plaques de Peyer du tube digestif, sous-muqueuse bron-chique) ou ils assurent leur fonction.
Cette fonction est la reponse iinmunitaire dite specifique,c'est-a-dlre dirigee centre des antigenes determines.
Les ant igenes sont des constituants des substances ou des
particules etrangeres a l'organisrne et denornrnees pour
cette raison irnmunoganiques, c'est-a-dlre entrainant une
reponse immunitaire. En effet, les propres constituants de
l'organisrne du sujet ne sont pas lmrnunogeniques, c'est-
a-dire ne declenchent pas de reponse immunitaire chez
Ie sujet.
Lesanti genes peuvent ~tre sltues dans les parois bacterien-
nes , les enveloppes des virus, les membranes des cellules
mal ignes, etc. La reponse immunitaire specifique implique
qu'une population cellulaire, T ou B, soit condltionneepour ellrniner un antigens determine et un seul, Une
telle population est un clone cellulaire, compose d'uncertain nombre de cellules toutes identiques entre elles.
II existe donc autant de clones lvmphocytaires qu'il y a
d 'a n ti ge n es , c 'e st- a- di re , en theorie, un nombre gigantes-
que. Ce polymorphisme est rendu possible par Ie rearran-
gement des genes qui cedent pour les immunoglobulines
dans les lymphocytes B ou pour Ie recepteur de l'antigene
dans les lymphocytes T.
Les cellules T jouent un role tres central dans l'lmrnunite
en assurant par elles-rnernes l'elimination des antigenes
(par secretion de substances solubles: les lymphokines)
et en cooperant avec les cellules B et avec les cellules non
specifiques de l'irnrnunite ; polynuclealres neutrophiles et
svsteme des phagocytes rnononuclees, Elles sont tenues
pour directement responsables de l'immunite dite cellu-
laire.
Plusieurs categories de lymphocytes T ont des fonctions
differentes dans la reponse .immunitaire. Ces differentes
categories peuvent etre reconnues en immunofluores-
cence grace a des antigenes de surface specifiques
(determination du phenotype lyrnphocvtaire par les anti-
corps monodonaux). Les deux grandes categories de
lymphocytes T s~nt, d'une part, les lymphocytes T4 dont
225
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la fonction est essentiellement « helper », c'est-a-dire qui!s
cooperent avec les lymphocytes B pour la production
des immunoglobulines et, d'autre part, les lymphocytes
T8 qui comprennent, d'une part, les lymphocytes suppres-
seurs regulant de rnaniere negative la production des
immunoglobulines par les lymphocytes Bet, d'autre
part, les lymphocytes cytotoxiques capables de tuer
directement les cellules exprimant des antigenes differents.
La troisieme categorie de lymphocytes est essentiellement
constituee de cellules cytotoxiques non specifiques appe-
lees NK (natural kil ler),
Les cellules B agissent essentiellement en tant que
precurseurs des plasmocytes qui sont les cellules produi-
sant les immunoglobulines, c'est-a-dire les anti corps. Ces
anti corps sont, comme les cellules qui leur donnent
naissance, doues de specificite, Une immunoglobuline
donnee est un anti corps dirige contre un anti gene et un
seul. L'ensemble des cellules qui donnent naissanceades immunoglobulines identiques entre elles est donc un
clone cellulaire B. Traditionnellement, les cellules B sont
considerees comme responsables de l'irnmunite dite
humorale.
Les lymphocytes, qu'i l s'agisse de cellules T ou de cellules
B, ont la meme morphologie au microscope optique. Ce
sont les petits lymphocytes du sang peripherique. Lors-
qu'ils entrent en activite, en elaborant la reponse immuni-
taire, ils modifient leur morphologie et se transforment
en cellules de plus grand volume, au cytoplasme plus
abondant et basophile, c'est-a-dire riche en ribosomes
svnthetisant des proteines, Les cellules ayant cette mor-
phologie sont denommees immunoblastes, ou lymphocy-tes actives, ou lymphocytes hyperbasophiles, ou grands
rnononucleaires. L'immunoblaste B est Ie precurseur
imrnediat du plasmocyte.
Les polvnucleaires et les macrophages ne sont pas doues
de specificite. lis concourent a la reponse immunitaire
essentiellement par leurs proprietes de phagocytose.
Neanrnoins, la mise en fonction de ces cellules est
grandement conditionnee par laction des cellules specifi-
ques T et B.
Le svsterne des phagocytes rnononuclees comporte les
monocytes, qui sont des cellules circulantes d'origine
rnedullaire, et les macrophages, qui sont des cellules
presentes dans les tissus, en particulier dans Ie tissu
conjonctif ou ils forment, avec Ie reseau de reticuline, Ie
systerne reticulo-endothelial. II semble etabli que la
rnajorite des macrophages est issue de monocytes ayant
migre a partir du sang dans les tissus.
226
Les deficits
immunitaires
Les deficits immunitaires ont longtemps ete conside
res comme relevant de la rnedecine hautemen
specialisee, mais cette question a ete profondement
modifiee depuis 1981, avec la caracterisation d
syndrome d'irnmunodeficience acquise (SIDA) e
l'extension de l'epidemie qui, en fait, aujourd'hui
pose un problerne majeur de sante publique.
Endehors du SIDA, on regroupait traditionnellement
sous ce terme :
- d'une part, les deficits immunitaires congenitaux
dont Ie diagnostic est evoque devant la repetition
d'episodes d'infection grave chez des nouveau-neou des enfants; la classification complexe d
ces maladies et leur traitement restent I'apanag
d'equipes specialisees ;
- d'autre part, les deficits immunitaires acquis:
s'agissait essentiellement de maladies mal ignes de
lymphocytes B (leucemie lvmphoide chronique o
myelorne par exemple) ou, surtout, des consequen
ces des traitements immunosuppresseurs au lon
cours (corticotherapie ou chirniotherapie par exem
pie).
Aujourd'hui, I'infection par Ie virus de I'imrnunodefi-
cience humaine (VIH) responsable du SIDA occupe
la place la plus importante (d. Serniologie de
maladies infectieuses, p.440).
Le syndrome
mononucleosique
Le syndrome mononucleosique" est defini par l
presence d'une grande quantite d'immunoblastes
dans Ie sang peripherique.
Ces immunoblastes sont, comme nous I'avons vu
des lymphocytes actives.
II existe plusieurs situations pouvant conduire a l
creation du syndrome mononucleosique. Nean
moins, les plus frequentes sont de loin les infections
* Le syndrome mononucleosique n'a rien a voir avec la presence de
monocytes en execs.
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virales, tout particulierernent I'infection due a un
virus du groupe herpes (le virus d'Epstein-Barr),
responsable de la maladie denornrnee mono-
nudeose infectieuse.
La mononucleose
infedieuse
Cette maladie infectieuse virale benigne est caracte-
risee par:
- des signes generaux : fievre, asthenie ;
- des signes pharynges: angine et enantheme (erup-
tion purpurique du voile du palais) ;
- une hypertrophie des o rg a ne s l yr np ho id es secon-
daires: polvadenopathie predominant dans les airesganglionnaires cervicales et splenornegalie tres fre-
quemment.
l.'hemograrnme met en evidence une hyperleucocy-
tose rn od ere e (ve rs 15 000 leucocytes par rnm'') due
a la presence d'immunoblastes. C'est Ie syndrome
rnononucleosique". Les lignees cellulaires normales
( po ly n u cle a ires, globu les rouges et piaquettes) ne
sont pas mod if iees habituellement.
Le diagnostic repose sur la mise en evidence
d'anticorps seriques diriges contre l'Epstein-Barr
virus: il s'agit d'un test serologique. L'existence
de ces anticorps (dits anticorps heterophiles) est
probablement due a l 'existence de determinants
ant igeniques communs entre Ie virus d'Epstein-Barr
et les hernat ies de mouton et de cheval.
l.'evolution se fait vers la guerison spontanee en
une a trois semaines. II est habituel de constater
une asthen ie persistante durant piu 5 ieu rs semai lies
apres la guerison,
Les prol iferations
monoclonales de cellules B
POUR COMPRENDRE
Les proliferations monoclonales de cellules B donnent
lieu aux trois maladies bien individualisees que sont la
leucernie lvrnpboide chronique, la macroglobulinernie
de Waldenstrbm et Ie rnyelome.
Bien que d'expression differente, ces maladies ont en
partie une physiopathologie commune. Elles sont dues,
en effet, a la proliferation (au a l'accurnulation) de
lymphocytes B. Lorsque ce clone produit en quantitesuffisante une immunoglobuline, on constate- dans Ie
serum la presence, en grande quantite, d'une immunoglo-
buline dite monoclonale. Elle est reconnue, lorsqu'elle
est en quantite suffisante, par l'electrophorese des proti-
des. Dans ce cas, Ie trace electrophoretique est rnodifie,
generalernent dans la zone des gammaglobulines, par la
presence d'un «pic" do a l'hornogeneite physicochimi-
que de la globuline produite (fig. 2). En effet, Ie trace
electrophoretique normal dans la zone des gammaglobuli-
nes est une bosse largement etalee qui traduit Ie grand
nombre d'immunoglobulines de caracteristlques physico-
chimiques differentes. Lorsqu'il existe une immunoglobu-
line monoclonale, toutes les molecules etant produites
par un meme clone ont les memes proprietes physicochi-
miques et migrent au merne endroit de la bande d'acetate
de cellulose. Cette modification protidique entraine une
augmentation tres importante de la vitesse de sedimenta-
tion.
Parfois, Ie clone Iymphocytaire B ne produit pas d'immu-
noglobuline monoclonale en grande quantite (cas de la
leucernie lymphoYde chronique), mais la nature monocle-
nale du trouble peut etre dernontree par des technicues '
particulieres qui mettent en evidence I'immunoglobuline
monoclonale a la surface des cellules.
On peut done concevoir l'ensernble de ces maladies de
la maniere suivante :
nleucemie Iympho"ide chronique : accumulation
monoclonale de lymphocytes B peu differencies n'expor-
tant pas ou Ires peu d'immunoglobuline monoclonale;
2") maladie de Waldenstrom : proliferation monoclonale
de lymphocytes B differencies, produisant en grande
quantite une immunoglobuline monoclonale de nature
IgM;
3") myelome: proliferation tres differenciee de cellules
B (plasmocytes) produisant en grande quantite une immu-
noglobuline rnonoclonale de type IgG au IgA.
227
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La c1assede I'immunoglobuline monoclonale (lgM, IgG,
au 19A) ne peut pas etre determinee par l'electrophorese
simple, mais uniquement par l'irnrnunoelectrophorese.
Une autre technique permet de doser les trois principales
classes d'immunoglobuline (lgG, IgA, IgM). C'estI'immuno-diffusion semi-quantitative de Mancini. Cette
technique permet seule de juger de la diminution de
svnthese eventuelle d'une ou deux classes d'immunoglo-
buline lorsque I'immunoglobuline monoclonale porte sur
la troisieme c1asse.
Albumine
Electrophorese normale
.,-
Albumine
\
Hypergammaglobu Iinernie
polyclonale
Albumine
Pic monoclonal
Figure 2. - Traces electrophoretiques .
normal et pathologiques.
228
A - La leucernie
lvrnphofde
chronique
La leucernie lvrnphoide chronique (LLC) est unmaladie des sujets de plus de 50 ans, souven
remarquablement bien supportee durant tres long
temps et donc de pronostic relativement favorable.
L'accumulation d'un clone de lymphocytes Best
responsable d'une hyperlymphocytose sanguine e
d'une hypertrophie des organes lvrnphoides secon
daires (rate et ganglions).
Les signes sont :
- une polvadenopathie, affectant toutes les aire
ganglionnaires, faite de ganglions mobiles et indolo-
res, symetriques,
- une splenomegalie,
- une hyperleucocytose en rapport avec un exce
de lymphocytes.
L'expression symptomatique est variable, avec tau
les tntermedialres entre la maladie s'exprimant pa
l'ensemble des signes cliniques et une hyperleucocy-
tose importante, superieure a 100 000 lymphocytes
par rnrn', et les formes moderees comportant
uniquement une Iymphocytose sanguine rnoderee .
Le rnvelograrnme met en evidence une infiltration
Iymphocytaire de la moelle.
II existe parfois des signes patents de dysfonctionne-
rnent immunitaire dont les rapports avec l'accurnula-
tion du clone Iymphocytaire B sont difficiles
etablir. L'ensemble de ces manifestations est vrai
semblablement en rapport avec un dysfonctionne-
ment global du systeme immunitaire.
Ces manifestations associees sont :
- une hypogarnmaglobulinemie,
-Ia presence d'une immunoglobuline monoclonale
serique en faible quantlte,
-I'existence de phenomenes d'auto-immunisation
avec production d'anticorps diriges contre le
propres antigenes du suiet, en particulier du globule
rouge (anernie hernolytique auto-immune) au de
plaquettes (purpura thrornbopenique idiopathique),
-Ia survenue d'un cancer ou d'un Iymphome malin
Enfin, I'accumulation des lymphocytes dans l
moeIle peut s'accompagner d'une insuffisance
rnedullaire,
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B- La macroglobulinemie
de Waldenstrom
Lamaladie de Waldenstrorn est une affection voisine
de la leucernie lvmphorde chronique, mais depronostic souvent moins favorable, caracter isee par
l 'accurnulat ion d'un clone de lymphocytes B adifferenciation plasmocytaire, secretant en grande
quantite une immunoglobuline monoclonale dedasse IgM.
Lessignes de la maladie associent :
- une polyadenopathie,
- une splenornegal ie,
- une hyperlymphocytose sanguine.
Cependant, ces signes sont souvent beaucoup plus
discrets que dans la leucemie lvmphoide chroniqueet peuvent manquer.
Le rnvelograrnrne met en evidence une grande
richesseen lymphocytes mais, a la difference de la
LLC, un polymorphisme associant petits lymphocy-
tes, immunoblastes et plasmocytes et temoignant
de la differenciation cellulaire particuliere a cettemaladie.
La vitesse de sedimentation globulaire (V5) est tresaugmentee,
l.'electrophorese des protides met en evidence unpic monoclonal. l.'imrnunoelectrophorese indique
que ce pic est de classe IgM.
Les memes complications immunologiques que
dans la LLC peuvent survenir.
C - Le myelome
Bien que possedant une physiopathologie superpo-
sable a celie de la LLC ou de la maladie de
Waldenstrorn, Ie rnvelorne ou maladie de Kahler
est d'expression clinique totalement differente et de
pronostic beaucoup plus pejoratif,
Le rnyelorne est caracterise par une proliferation
tumorale monoclonale de plasmocytes secretant une
immunoglobuline de classe generalernent IgG ouIgA.
Lessignes sont :
1) des signes generaux : asthenie, anorexie,
amaigrissement;
2) des signes osseux, de physiopathologie com-
plexe, caracter ises par I'existence de zones de
demineralisation circonscrites : cette dernineralisa-
tion est responsable :
- de douleurs osseuses,
- de fractures spontanees (ou pour un traumatisme
minime),
- radiologiquement, de lacunes circonscrites al'ernporte-piece,
- quelquefois d'une hypercalcernie,
le myelogram me met en evidence une infiltration
rnedullaire par les plasmocytes.
La vitesse de sedimentation globulaire est tresaugmentee,
l.'electrophorese met en evidence un pic monoclo-nal. L'irnmunoelectrophorese en dernontre la classe
IgG ou 19A.
les immunoglobulines normales (d'une classe diffe-
rente de celie du pic) sont dirninuees constamment.
Cette hypogarnrnaglobulinemie est responsable d'un
risque infectieux important.
D'autre part, il existe une production par les
plasmocytes pathologiques non seulement de l'irn-
munoglobuline monoclonale entiere, mais egale-
ment de fragments d'immunoglobuline (les chaines
legeres) qui sont elirnines en grandes quantites dansles urines et detectables, Ces chaines legeres sont aI'origine d'une proteinurie denornmee classique-
ment proteinurie de Bence-lones. La proteinurie de
Bence- lones peut induire un dysfonctionnement du
tubule renal et eventuellement une insuffisance
renale. Le rein est tres souvent affecte par Ie
rnvelome, non seulernent en raison de la protei nurie
a chaines Jegeres, malsegalemenr en raison des
infections urinaires recidivantes et de l'hvpercake-mie.
D- les lymphomes malins
Les lymphomes rnalins sont des proliferations mali-
gnes des immunocytes se manifestant par une
proliferation tumorale ganglionnaire, initialement
localisee, mais pouvant s'etendre a ['ensemble des
organes lyrnphotdes secondaires et eventuellernent
primaires, ainsi qu'aux visceres. II en existe differen-
tes varietes avant des caracteristiques histologiques
et un pronostic differents, Le plus frequent des
Iymphomes malins est la maladie de Hodgkin,
229
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caracterisee par la presence, dans les ganglions
atteints, de cellules pathologiques d'aspect caracte-
ristique: les cellules de Sternberg.
1. La maladie de Hodgkin
Les signes de la maladie de Hodgkin peuvent etre
consideres comme un modele de Iymphome malin.
Ces signes sont tres variables en fonction de
l'extension de la maladie et egalement de la variante
histologique de celle-ci, II peut s'agir:
1) de signes tumoraux :
- adenopathiets) qui peut etre superficielle et palpa-
ble, mais aussi mediastinale et visible seulement
sur les radiographies du thorax, ou abdominale,
affectant les ganglions lombo-aortiques et non eva-
luable cliniquement ou par la radiographie simple,- splenornegal ie ,
- signes d'atteinte hepatique, pulmonaire, rnedul-
laire, osseuse, etc. ;
2) de signes gE'meraux:
- f iev re ,
- asthenic, anorexie, amaigrissement,
- sueurs nocturnes,
- prurit generalise;
3) d'un syndrome biologique inflammatoire :
- VS augmentee,
- hyperfibrinernie, hyper-alpha 2-globulinemie, hy-
pergammaglobu Iinernie,
- fer serique abaisse et anernie inflammatoire.
Le diagnostic necessite absolument l'examen histo-
logique d'un ganglion preleve chirurgicalement. II
est porte lorsquela cellule de Sternberg est recon-
nue. Neanrnoins, il existe differentes variantes histo-
logiques de la maladie de Hodgkin conditionnant
en partie Ie pronostic.
230
Ce pronostic depend donc de l'aspect histologique
du ganglion, mais egalernent de deux autres ele
ments :
- l'etendue de I'atteinte anatomique; I'atteinte d'un
seul ganglion ou d'un seul groupe ganglionnaire es
generalernent de tres bon pronostic et definitivernentcurable par cobaltotherapie ; a l'inverse, une atteinte
de I'ensemble des aires ganglionnaires et de l
rate etlou une atteinte viscerale sont de pronostic
generalernent beaucoup plus defavorable ;
-I'existence ou non de signes generaux etlou d'un
syndrome biologique inflammatoire; la presence
de I'un ou l'autre de ces elements est de plu
mauvais pronostic.
2. Lymphomes malins non hodgkiniens
II s'agit d'un groupe de maladies tres heterogene
dont la presentation habi tuelle comporte des adeno
pathies peripheriques ou mediastinales ou abdomi-
nales, et qui peuvent egalernent envahir la plupar
des organes non lyrnphofdes du fait de I'existence
normale de lymphocytes dans la plupart des tissus
On peut done avoir des presentations extraganglion-
naires, par exemple digestives ou cerebrales,
Lediagnostic repose toujours sur l'examen histologi-
que d'un tissu envahi, si possible un ganglion
examen qui sera complete par l'etude du phenotype
des lymphocytes malades. On distingue trois groupes de Iymphomes mal ins d'agressivite et de pronos
tic tres differents :
-Ies Iymphomes nodulaires ou folliculaires, de bon
pronostic;
-Ies Iymphomes a grandes cellules ou a cellularite
mixte, d'architecture diffuse, de pronostic interrne
diaire :
- Ie Iymphome de Burkitt et Ie Iymphome lympho-
blastique de I'enfant et de l'adulte jeune, d'une
gravite et d'une rapidite evolutive particulieres.
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Splenomegalies
PO UR CO MPRENDRE
L'existenced'une splenornegalie,c'est-a-dired'une hyper-trophie splenique,esttoujours pathologique chez l'adulte,
La splenornegalle peut etre due it quatre mecanismesdifferents.
1) La rate est un organe Jympholde secondaire. Elleparticipe donc de l'ensernble du svsterneimmunitaire, etson hypertrophie peut etre constatee lorsque celui-cireagit intensernenta une stimulation antigenique. Ce faitest observe dans les infections bacteriennes ou viralesseveres, ainsi que dans certaines parasitoses induisantune reponse immunitaire importante. Dans ce cas, lasplenornegaliatemoigne de la reponse de I'organisme al'agressionirnrnunogeniqueet non pasd'une maladie dusvstemeimmunitaire.
Enrevanche, lorsque survient une pathologie du systemeimmunitaire, telle celie qui a ete evoquee au chapitreprecedent, il peut etre constate une splenornegalie enrapportavec une affection primitive desorganeslyrnphor-des, comme dans la leucernle lymphoYdechronique, ouavec une pathologie maligne des immunocytes, commedans les Iymphomesmalins,
2) La rate, outre les cellules lvmpboides, est egalernentriche en cellulesdu systernedesphagocytesrnononuclees(monocytes et macrophages) et represents une partieimportante du svsterne reticulo-endothelial. De par saconformation vasculaireparticuliere, elle constitue un siteprivilegie de destruction des cellules sanguinestoucheespar un processuspathologique. C'est ainsi que la rates'hypertrophie au cours des enemies hernolvtlques et aucours des thrornbopenies immunologiques, simplementen raison d'une mise en jeu importante de la fonctionmacrophagique.
3) La rate est un organe tres vasculaire dont Ie sangveineux est draine dans Ie systeme porte par la veinesplenique. Quand il existe un obstacle a I'ecoulement
du sangportal (hypertension portaIe), la rate s'hvpertro-phie par congestion veineuse (par exemple : cirrhose dufoie).
4) Enfin, certainestumeurs peuvent se developper dansla rate,qu'il s'agissede tumeursmalignes,raresen dehorsdes Iymphomesmatins, ou de tumeurs benignescommecertainskystes(kystehydatique).
Le diagnostic
d'une splenornegalie
Le diagnostic d'une splenornegalie est essentielle-ment clinique,
Le diagnostic est facile quand la splenornegalie est
volumineuse. On palpe dans cette circonstance une
masse de I'hypocondre gauche, au pole inferieur
arrondi, au grand axe oblique et en bas et en
dedans et possedant trois caracteres essentiels :
- elle est superficielle: la main ne peut s'insinuer
entre elle et le rebord costal ni a fortiori palper Iepole superieur; -
- elle est mobile avec la respiration;
- son bord antero-interne crenele est caracteristique.
Dans certains cas, la rate atteint la fosse iliaque
droite, plonge dans Ie bassin et occupe la quasi-
totalite de l'abdornen, Ces splenomegalies tres
volumineuses peuvent s'accompagner de signes
fonctionnels :
- pesanteur de l'hvpocondre gauche,
- troubles du transit,
- douleurs avec parfois irradiation scapulaire gauche.
Plus souvent, l'hypertrophie splenique est rnoderee
et sa recherche exige une technique particuliere :- soit Ie sujet est a plat dos ou en leger decubitus
lateral droit; I'examinateur se place a sa droite et
examine avec la main droite posee a plat sur
I'hypocondre gauche, l'autre main deprirnant "la
fosse lombaire gauche;
- soit Ie sujet est en decubitus lateral droit incomplet,
jambes serni-flechies, bras gauche leve au-dessus
de Ja tete. L'examinateur se place a sa gauche et
palpe avec la main recourbee sous Ie rebord costal
gauche.
II convient alors de demander au patient de respirercalmement et profondement, La main abdominale,
deprirnant la paroi sous les fausses cotes, percoit Ie
pole inferieur de la rate hypertrophiee qui s'abaisse
a chaque inspiration.
les examens radiographiques aident au diagnostic
de splenornegalie lorsqu'il persiste un daute sur la
nature de la masse palpee ou lorsque l'exarnen
clinique est impossible (grande obesite, ascite), La
radiographie simple de l'hvpocondre gauche revele
une opacite debordant les cotes gauches, au pole
inferieur arrondi.
231
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route splenornegalie.jndependarnment de sa cause,
peut donner lieu it une neutropenie, une thrornbope-
nie moderee (100 000/mm3 sans syndrome hemor-
ragique) et une anernie : c'est I'hypersplenisme.
Cette pancytopenie remoigne habitueHement d'une
sequestration des elements cell ulaires dans la rateet non pas d'une insuffisance de production.
232
Adenopathies
POUR COMPRENDRELes ganglions jouent un role dans les defenses
I'organisme (ef. c ha pitre " Pathologie du svsteme immun
taire »).
Leur hypertrophie pathologique peut etre observee da
quatre grandes circonstances.
1) En cas d'infection loealisee dans le territoire qu
draine(nt). Ie (ou Ies) ganglion(s). hyper~rophie(s). P
exernple.Jl peut s 'ag ir d 'adenopat hies ce rv ica les au cou
d'une angine, d'adenopathies inguinales au cours d'u
chancre syphilitique du gland, d'adenopathles axillaire
en cas de plaieinfectee du membre superieur, d'adenopathies rnedlast inales en cas de prirno-infect ion tuberc
leuse, etc.
2) II peut s'agir d'un cancer dans Ie territolre qu
draine(nt) Ie (ou les) gangli.on(s) hypertrophie(s). En eff
beaucoup de cancers ont une diffusion Iymphatique
les cellules mal ignes envahissent les ganglions situes da
Ie terrltoire d'ava1.11 peut s'agir par exemple d'un
adenopathie axillaire accornpagnant un cancer du sed'une adenopathie cervicale accompagnant un cancer
la sphere ORL, d'une adenopathie du creux sus-clavicu
laire gauche accompagnant un cancer digestif, etc.
3) II peut s'agir d'une affection generalisee avec hypetrophie de I.'ensemble du systeme lvm phorde : polvade
nopathie plus splenomegalie. Cela est souvent Ie c
dans certaines infections virales benignes comme, p
exernple, la mononucleose infectieuse. C ' es t e gale rn e
Ie cas au cours de la phase prodromique du SIOA
cours del'infection par Ie VIH (ARq (cf. chapit
correspondant).
4) Enfin, il peut s'agir d'une pathologie primitive
svstemelymphorde avec:
- soit une atteinte gangllonnaire localisee, avec extensio
possible secondaire a tout Ie systerne lvmphoide m
initialernent une pathologie touchant un ganglion; c'e
; le cas des Iymphomes malins :
- soit une atteinte d'ernblee diffuse de l'ensernble
svsteme lyrnphoide, comme dans laleucernie Iympho"i
chronique.
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L e diagnostic
d'une adenopathie
La palpation permet de reconnaitre I'hypertrophieganglionnaire dans les principales aires OU sont
situes les ganglions physiologiques :
- aires cervicales (aires occipitale, sous-mandibu-
laire, retrornandibulaire, jugulo-carotidienne, spi-
nale, sus-claviculaire) : ces ganglions drainent Ie
territoire cutane de la face, du cuir chevelu et toute
la sphere ORL; en outre, les ganglions des creux
sus-claviculaires drainent Ie rnediastin et, pour Ie
creux sus-claviculaire gauche, les visceres sous-
diaphragmatiques;
- aires axillaires, qui drainent les membres supe-
rieurs, la parol thoracique et Ie sein ;
- aires inguinales et retrocrurales qui drainent les
membres inferieurs, les organes genitaux externes
et la marge anaIe.
Une hypertrophie moderee, inferieure a un derni-
centimetre, est banale en particulier pour les gan-
grions cervicaux et inguinaux et ternoigne de plaies
cutanees nombreuses et d'infections ORL recidivan-
tes avec hypertroph ie reaction nelle physi alogiq ue
du ganglion.
En revanche; une adenopathie volumineuse esttoujours pathologique. II est parfois difficile de
trancher, car il n'y a pas de norme absolue reguliere,
Dans ce cas, l'evolution est un element determinant :
une adenopathie qui augmente progressrvernent de
volume necessite imperativernent d'etre ponction-
nee et surtout biopsiee afin de preciser la nature
ae la pathoJogie qui I'affecte.
C'est dire I'importance qu'il ya a ' noter scrupuleuse-ment sur un schema la taille, Ie siege et Ie nombre
des adenopathies.
En outre, on precisera Ie caractere sensible ou
indolore, fixe au adherent, dur ou rarnolli qui
permet d'orienter Ie diagnostic: une adenopathie
dure et fixee est tres souvent maligne, une adenopa-
thie sensible et mobile est plus volontiers d'origine
infectieuse.
Les ganglions profonds ne peuvent pas etre explorescliniquement. Les ganglions rnediastinaux sont
explores par la radiographie thoracique, eventuelle-
ment completes par les tomographies qui recher-
chent des opacites inter-tracheo-bronchiques et
latero-tracheales.
Les ganglions lombo-aortiques sont explores par la
Iymphographie, examen radiologique qui consiste
it injecter un praduit de contraste dans les Iymphati-
ques du dos du pied et a realiser les jours suivants
des cliches de I'abdomen sans preparation. Le
drainage dans les Iymphatiques du produit decontraste opacifie ceux-ci et permet leur visualisa-tion.
233
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Pathologiede l'hemostase
POUR COM PRE N.D RE
L'hernostase est I'ensemble des processus physiologiques
qui permettent Ie controle d'une hernorragie consecutive
a une breche vasculaire. l.'hernostase comprend ;
- l'hernostase primaire qui met en jeu essentiellement les
plaquettes et accessoirement la paroi des vaisseaux ;
-Ia coagulation qui permet la formation du caillot et met
en jeu des protemes plasmatiques appelees facteurs de
la coagulation.
l.'hernostase primaire est essentiellement etudiee in vivo
par Ie temps de saignement, et in vitro par la numeration
des plaquettes.
En revanche, la coagulation est etudiee exdusivement in
vitro. Tous les phenomenes observes dans Ie processus
de coagulation sont done Ie reflet tres indirect des
phenomenes reels se produisant in vivo et doivent etre
interpretes en fonction de cet element. La separation des
. differents "temps» de la coagulation ne reflete que des
methodes de mesure. In vivo, tous les «temps» de 1a
coagulation se deroulent parallelement et surtout, i l existe
des interactions multiples entre les differentes «voies »
de la coagulation d'une part, et entre la coagulation etl'hernostase primaire d'autre part, ainsi qu'entre tous les
phenomenes de l'hemostase et les rnediateurs solubles
de I'inflammation (complement, kinines, etc.).
L'hernostase. -
pnrnarre
L'hemostase primaire est l'ensernble des reactions
qui permettent la creation d'un agregat plaquettaire
(clou plaquettaire ou thrombus blanc) assurant
une obturation rapide de la breche vasculaire, que
viendra completer ulterieurement Ie caillot de fi-
brine.
l.'hernostase primaire est favorisee par la vaso-
constriction immediate du vaisseau lese, mais ce
sont essentiellernent les plaquettes qui en sont Ie
support. Les plaquettes sont de tres petites cellules
anucleees d'origine rnedullaire. Leurs precurseurs
234
sont les megacaryocvtes, cellules volumineuses qu
donnent naissance aux plaquettes par fragmentation
de leur cytoplasme. Les plaquettes ont une dure
de vie tres breve (une semaine). Leur nombre
normal est de 150 000 a 450 OOO/mm3•
Lorsque secree une breche vasculaire, les plaquettes
adherent irnrnediaternent au collagene expose
consecutivernent a [a lesion de l'endotheliurn. Elle
liberent alars certains constituants :
- catecholarnines, qui entrainent une vasoconstric-
tion immediate i
- ADP (d. infra) ;
- substances intervenant dans la coagulation (dinfra) dont essentiellement un phospholipide: I
facteur 3 plaquettai reo
Ensuite, les plaquettes s'agregent entre elles pouformer progressivement Ie clou plaquettaire. Cette
agregation est provoquee par I'ADP provenant de
cellules endotheliales lesees et des plaquettes elles
memes, et par la thrombine produite lars de l
coagulation.
L'exploration
de l'hemostase primaire
l.'hernostase primaire est exploree par Ie temps d
saignement, realise dans des conditions standardisees,soit par incision du lobule de l'oreille (methode
de Duke, normale inferieure a 5 mn), soit pa
incision au niveau de I'avant-bras (methode d'lvy
normale inferieure a 10 rnn).
Cest la seule methode d'etude gIobale de l'herno
stase primaire.
La numeration des plaquettes est un complement
indispensable a l 'etude de l'hemostase primaire.
La coagu Iation
La coagulation est I'ensemble des phenomenes
permettant la formation d'un caillot de fibrine,
substance solide renforcant Ie clou plaquettaire e
obturant definitivernent la breche vasculaire.
La nomenclature des facteurs de la coagulation es
la suivante :
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-I fibrinogene (peu usite),
-II prothrombine,
- II a thrombine,
- IIIinusite,
- IV inusite,
- V proaccelerine,
- VI inusite,
- VII proconvertine,
- VIII facteur anti-hemophilique A,
-IX facteur anti-hernophilique B,
- X facteur Stuart,
- XI PTA (plasma thromboplastin antecedent),
- XII : facteur Hageman.
Le flbrinogene, proteine soluble circulante d'origine
hepatique, est transforms en fibrine sous l'action de
la thrombine (lla) qui est une enzyme proteolytique
detachant de petits fragments peptidiques de la
molecule de fibrinogene, Cette modification entralne
la polyrnerisation des molecules de fibrinogene en
fibrine, substance insoluble (fig. 3).
Iia
FIBRINOGENE FIBRINE
PEPTIDES
Figure 3. - Transformation du flbrinogene en fibrine,
Physiologiquement, il ne peut y avoir de thrombine
circulante (sinon une coagulation intravasculaire
disseminee se produirait), La thrombine est fermee
localement a partir de la prothrombine (II) sous
l'action d'un complexe moleculaire enzymatiquedenomrne prothrombinase et comportant un phos-
pholipide, Ie facteur V active, le facteur X active et
du calcium. Le phospholipide physiologique est Iefacteur 3 plaquettaire (fig. 4).
La prothrombinase peut ~tre produite par deux voles
differentes in vitro. L'activation de la premiere yoie,
dite voie endogene, est declenchee par Ie contact
du sang avec une surface mouillable (tube de verre),
L'autre voie, dite .exogene, est mise en action par
certains extraits tissulaires aioutes au tube de sang
et denomrnes « thromboplastine exogene ».
Ca++ Fi
Xa Va
(Proth rombinase l
+ ~II lIa
*IBRINOGENE____ • FIBRINE
Figure 4. - Formation de la thrornbine.
In vitro, la voie exogene permet I'obtention du
caillot de fibrine beaucoup plus rapidement que la
voie endogene.
La voie endogene comporte une cascade de reac-
tions enzymatiques faisant intervenir les facteurs XII,
XI, IX, VIII, en presence du calcium.
La voie exogene comporte uniquernent l'activation,
par les extraits tissulaires ajoutes, du facteur VII
qui permet directement la creation du complexe
rnacromoleculaire prothrombinasique (fig. 5).
CONTACT
~
XII,
XI
"
THROMBOPLASTINE
TISSULAIRE
VII
VOlE EXOGENEOlE ENDOGENEIX
VIII
ta++ F)PI
Xa Va
(Prothromblnase)
+I ! - - - - ~ · iFIBRINOGENE __ " _ I I I ~ ~ .IBRINE
Figure 5. - Formation de la prothrombinase.
235
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L ' explora tion
de la coagulation
l.'exploration de la coagulation consiste a mesurer
in vitro les temps d'obtention du caillot dans desconditions variees permettant d'explorer soit la
coagulation globale, soit la voie endogene ou la
voie exogene,
le temps de coagulation proprement dit est peu
utilise car diffieilement standardisable.
Le temps de HoweIl est une standardisation du
temps de coagulation par recueil du sang sur
chelateur du calcium (en l 'absence de calcium, la
coagulation ne peut se produire).
La coagulation est obtenue au laboratoire dans des
conditions standardisees, en particulier de tempera-ture, par recalcification. Le temps de Howell est
norrnalement compris entre une minute trente et
deux minutes trente.
Le temps de Howell, comme Ie temps de coagula-
tion, exige l a presence de plaquettes qui fournissent
Ie facteur 3 plaquettaire, phospholtpide indispensa-
ble a la creation de la prothrombinase.
Le temps de cephaline-kaolin (TCK) etudie unique-
ment la voie endogene.
C'est un temps de coagulation realise dans des
conditions standardisees en presence de kaolin
qui sensibilise Ie «contact» (car c'est un agent
rnouillant), et en presence de cephaline, qui est
une substance lipidique rernplacant Je facteur 3
p.laquettai re. Le temps de cephal ine-kaol inn' est
done pas modifie par une thrombopenie isolee,
Sa norrnale est comprise entre 50 et 70 secondes.
ll est dirninue lorsque l'un des facteurs dela voie
endogene est en quantite insuffisante: facteur XII,
facteur XI, facteurlX, facteur VIII.
Bien entendu, pour que Ie caillot soit obtenu, il
faut que les facteurs de la prothrornbinase (Vet
X), ainsi que 1a prothrombine, scient en quantite
normale. Neanmoins, cette partie finale commune
aux deux voies ( ,< tronc commun ») est mieux etudiee
par Ie temps de Quick (d. infra), car les reactions
sont ici tres rapides et perturbent plus Ie temps de
Quick (normalement tres court) que Ie temps de
cephal ine-kaol in.
Lavole exogene et Ie tronc commun sont essentielle-
ment etudies par Ie temps de Quick.
236
II s'agit d'un temps de coagulation realise
presence de certains extraits ti ss ula ir es s ta n da rd is es
qui activent Ie facteur VII.
Le temps de Quick normal est compris entre 12
14 secondes.
II est done allonge en cas de diminution des facteu
VII, X, V, II ou du fibrinogene,
Traditionnellement, I'allongement du temps
Quick est exprime en pourcentage par rapport atemoin.
En conclusion, la pratique du temps. de cephalinkaolin et du temps de Quick permet de Iocalis
un eventuel deficit en un au plusieurs facteurs
la coagulation:
- un temps de cephaline-kaolin allonge, avec
temps de Quick normal, indique une diminution
du XII ou du XI, ou du IX, ou du VIII ;
- un allongernen t isole du temps de Quick, avec
temps de cephaline-kaolin rigoureusement norma
indique un deficit en facteur VIii
- un aJlongement des deux temps a . la fois (tem
de Quick et temps de cephaline-kaolin) indiqu
une diminution du facteur V , ou du facteur X, a
du facteur II, ou du fibrinogene.
Le f ibr inogsne etant faeilement dosable isolernenIe diagnostic d'hvpofibrinogenernie est facile, sa
merne realiser de TCK ou de Quick.
Pour preciserIes facteurs pathologiques, on pe
reallser des dosages differentiels, En pratique co
rante, il est aise de doser Ie II, Ie V, Ie VII et Ie
Ie VIII et Ie IX, et les anomalies portant sur c
facteurs rendent compte de l'irnrnense majorite d
la pathoIogie courante.
Les facteurs II, VII, IX et X sont svnthetises par
foie en presence de vitamine K. Leur baisse globa
et homogene ternoigne done d'un deficit de synthes
en rapport avec une carence hepatique en vitamin
K, au d'un traitement par medicament antivita
mine K (anticoagulant par voie orale).
Le facteur Vest svnthetise par Ie foie, independarn
ment de la vitamine K. Sadiminution ternoigne don
generalernent d'une insuffisance hepato-cellulaire
Dans ce cas, les facteurs dependant de la vitamine
sont egalernent abaisses, non pas en raison d'un
carence vitaminique, rnais en raison del'insuffisance
de svnthese par Ie toie.
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Les trou b Iesdela coagulation
Lestroubles de la coagulation sont soit acquis, soithereditai res.
A - Les troub les
de la coagulation acquis
Les troubles acquis de la coagulation s'expriment
cliniquement par un syndrome hemorragique corn-
portant des ecchymoses, essentieliement, provo-
quees par de faibles traumatismes, des saignements
muqueux (epistaxis, gingivorragies) et plus rarernent
des saignements visceraux (hematurie, hemorragiedigestive).
,. La carence hepatique en vitamine K
Lorsque la cellule hepat ique ne dispose pas de
vitamine K , il appara it un deficit des quatre facteurs
exigeant de la vitamine K pour leur synthase. -Les
situations cI iniq ues au cou r s d e squel le s est observe
ce phenomene sont :
-Ies malabsorptions (maladie de I'inrestin grele) ;
~la cholestase chronique, car la vitamine K est
liposoluble et necesslte Ia presence de bile pour
son absorption intestinale ;
·Ie surdosage en medicaments antivitamine K .
Dans ces cas, il existe un allongement du temps
de cephaline-kaolin et surtout un allongement du
temps de Quick avec facteur V normal.
2 .. L'insuffi sance hepato-cell ulai re
L'insuffisance hepato-cellulaire importante (hepatite
grave, cirrhose grave) est a l'origine d'un allonge-
ment du temps de cephal ine-kaol in et d'un allonge-
ment du temps de Quick avec facteur V abaisse,Eneffet, tous les facteurs svnthetises par Ie foie sont
d im inue s : 1 . 1 , VII, IX , X et V.
3. La coagulation intravasculaire disseminee.
La coagulation intravasculaire disserninee est unsyndrome hemorragique du a la presence de throrn-
bine circulante, ou d'une substance avant une
activite identique a celle de la thrombine.
Les principales causes en sont les septkerniesavec secretion d'endotoxine avant une activite
thrornbinique, certaines tumeurs mal ignes (cancer
de la prostatey leucemie aigue promvelocvtaire) et
l'ischernie placentaire (accidents obstetricaux).
L'existence d'une substance th rom bin ique CiTCUante
entrafne la formation de rnicrocaillots dans tousles
petits vaisseaux avec, pour cette raison, consomma-
tion des plaquettes et des facteurs de la coagulation
entralnant une baisse de ceux-ci dans Ie sang
peri pheri que.
Les troubles biologiques sont :
- une thrornbopenie rnoderee, vets 50 000 ;
- un allongement du temps de cephaline-kaolin et
du temps de Quick avec baisse de tous les facteurs
mesurables et en particulier du facteur V;~une baisse du f lbr inogene,
8- Les troubles heredltairesde la coagulation
les troubles hereditaires de [a coagulation sont
representes essentiellement par l 'hernophil ie,
l.'hemophilie est un deficit hereditaire, soit en
facteur VIII, soit en facteur IX, lie au sexe :Ie facteur
VIII etle facteur IX sont en effet synthetlses par un
gene present sur Ie chromosome X. Les filles
possedant deux chromosomes X , la maladie nes'exprime pas chez elles car le chromosome Xnormal assure la synthese dufacteur. En revanche,
Ie garcon passedant Ie chromosome X pathologique
ne peut compenser par Ie chromosome Y et est
donc atteint de la maladie. -II s'agit en fait non pas
de l'absence de fabrication de la proteine mais de
la synthese d'une proteine anormal.e, depourvue de
son activite biologique coagulante (fig. 6).
Le syndrome hernorragique de l'hernophilie com-
porte:
- des hematomes, provoques pour des traumatismes
rninimes, avec risque eventuellement d'hernatornes
compressifs , en particulier au niveau du psoas ou
du plancher buccal ;
- des hemarthroses recidivantes, a l'origine de
sequelles ankylosantes,
- des hematuries,
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5/9/2018 S mio 05_h_matologie - slidepdf.com
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- des hernorragies provoquees par une intervention
chirurgicale ou une avulsion dentaire.
Le diagnostic est facilement evoque en raison de
l'allongernent du temps de cephaline-kaolin avec
temps de Quick normal. II est confirrne par I
dosage du facteur VIII ou du facteur IX.
Le temps de saignement est bien entendu normal
car il n'y a pas d'atteinte de I'hemostase primaire.
xv x xXX=femme
XY=homme
~
= hemophile
X = transrnettrice
XV XX XX XV XV
r- . . . .XX XX XV XV
.___
Figure 6. - Generique de l'hernophilie.
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