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Organisation internationale du Travail
Deacutepartement du deacuteveloppement des entreprises et des
coopeacuteratives
Micro-entreprises et secteur informel
Document de recherche S-INF-1-18
SECTEUR INFORMEL FONCTIONS MACRO-
EacuteCONOMIQUES ET POLITIQUES
GOUVERNEMENTALES
LE CAS DU BEacuteNIN
Carlos Maldonado
Table des matiegraveres
SECTION I Contexte macro-eacuteconomique 1
SECTION II Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et
aux besoins essentiels
SECTION III Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
B Les actions dappui mises en oeuvre
SECTION IV Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
PREacuteFACE
Ce document de travail fait partie dune seacuterie de publications sur le secteur informel
dans huit pays de lAfrique francophone (Beacutenin Burkina-Faso Congo Cocircte dIvoire
Gabon Niger Rwanda et Seacuteneacutegal) Leacutetude du secteur informel au Beacutenin est preacutesenteacutee
dans ce document
Le Bureau international du Travail a entrepris au cours des vingt derniegraveres anneacutees
diverses activiteacutes de coopeacuteration technique et de conseils aux gouvernements en
faveur du secteur informel Ces activiteacutes ont souvent inteacutegreacute dans leur conception les
reacutesultats de recherches meneacutees par le BIT et autres organisations concerneacutees par ce
secteur De mecircme ces recherches ont beacuteneacuteficieacute de lexpeacuterience acquise lors de la mise
en oeuvre de projets de coopeacuteration technique Or le secteur informel eacutevolue
constamment par rapport agrave la conjoncture eacuteconomique aux restructurations et
politiques adopteacutees par les gouvernements (programmes dajustement structurel
souvent imposeacutes de lexteacuterieur adoption de nouvelles politiques fiscales ou
moneacutetaires changement du cadre reacuteglementaire etc) agrave la libeacuteralisation des eacutechanges
internationaux et plus reacutecemment agrave la globalisation de leacuteconomie mondiale et agrave la
rapide eacutevolution des technologies Par conseacutequent il est neacutecessaire de temps agrave autre
de faire le point sur les effets de ces changements sur le secteur informel dans le
double but dune part de mieux comprendre son potentiel ses problegravemes et
contraintes et dautre part de mieux concevoir les mesures politiques et programmes
en sa faveur Tels sont les buts de cette seacuterie deacutetudes
La conception et contenu de chaque eacutetude sont similaires Seule la disponibiliteacute de
donneacutees statistiques et autres informations les diffeacuterencie lune de lautre La premiegravere
partie de chaque eacutetude analyse leacutevolution du contexte macro-eacuteconomique au cours de
ces vingt derniegraveres anneacutees afin de mieux appreacutehender dans une deuxiegraveme partie le
rocircle et contributions du secteur informel dans cette eacutevolution (contributions agrave lemploi
au PIB aux revenus agrave la satisfaction des besoins essentiels etc) Mieux comprendre
ce rocircle et leacutetendue des contributions du secteur agrave leacuteconomie nationale devrait induire
les deacutecideurs politiques agrave mettre au point les mesures et programmes neacutecessaires agrave la
croissance du secteur et eacuteventuellement agrave son inteacutegration graduelle dans le secteur
formel
La troisiegraveme partie de leacutetude passe en revue les politiques globales et sectorielles au
cours des derniegraveres anneacutees et analyse leurs effets sur le secteur informel problegravemes et
contraintes deacutecoulant de celles-ci effets sur la compeacutetitiviteacute du secteur et sur sa
croissance etc Ce neacutetait probablement pas lintention des deacutecideurs politiques de
creacuteer en toute connaissance de cause un environnement deacutefavorable aux entreprises
du secteur Ceci serait plutocirct le reacutesultat dun manque de consultations avec les
repreacutesentants du secteur qui auraient pu attirer lattention des deacutecideurs politiques sur
les effets pervers de certaines politiques Dougrave limportance de cette partie de leacutetude
pour leacutelaboration de mesures et programmes futurs pouvant avoir une incidence sur le
secteur
La quatriegraveme partie touche plus preacuteciseacutement aux mesures dordre fiscale moneacutetaire et
reacuteglementaire ainsi que celles deacutefinissant le cadre institutionnel Ces mesures
expliquent en grande partie le fait que peu dentreprises du secteur ont tenteacute de
sinteacutegrer au secteur formel agrave quelque niveau que ce soit (le coucirct dune telle
inteacutegration semble ecirctre bien plus supeacuterieur que les beacuteneacutefices qui en deacutecouleraient)
Elles ont eu aussi des conseacutequences souvent neacutegatives sur les entreprises du secteur
en particulier le coucirct eacuteleveacute des intrants importeacutes suite agrave la deacutevaluation du franc CFA et
limpossibiliteacute dans certains pays pour les entrepreneurs dimporter eux-mecircmes ces
intrants agrave meilleur prix La multipliciteacute des institutions chargeacutees de la promotion des
petites et micro entreprises na pas non plus faciliteacute une approche coheacuterente vis-agrave-vis
de ce secteur
En conclusion leacutetude fait un certain nombre de propositions touchant agrave lensemble des
facteurs pouvant avoir des incidences sur le secteur politiques fiscales et moneacutetaires
ameacutelioration du cadre reacuteglementaire et institutionnel eacutelimination de certaines
contraintes non justifieacutees ainsi que de propositions concernant directement les
associations et groupements du secteur informel Il est clair que le secteur informel
sera encore preacutesent dans les pays en deacuteveloppement bien au-delagrave de ce siegravecle Il faudra
en tenir compte plutocirct que dagir comme si seacutetait un pheacutenomegravene transitoire Il est clair
aussi que ce secteur pose un nombre important de problegravemes reacutesultant de son caractegravere
informel Il contribue peu au budget de lEtat car il eacutechappe aux charges fiscales bien
que dans un grand nombre de cas les opeacuterateurs du secteur soient obligeacutes de contribuer
au budget municipal Il napplique pas ou peu les normes internationales du travail
salaire minimum mauvaises conditions de travail pas de contribution agrave la seacutecuriteacute
sociale travail des enfants etc Il est mal vu par les organisations demployeurs
(compeacutetition deacuteloyale car les entreprises du secteur eacutechappent souvent agrave la fiscaliteacute) et
par celles des travailleurs (les ouvriers du secteur ne peuvent se permettre dadheacuterer agrave
un syndicat)
Ainsi le secteur informel constitue un dilemme aussi bien pour les gouvernements que
pour des organisations internationales telles que lOIT dune part il constitue un
acteur eacuteconomique important dont il ne serait pas souhaitable de freiner la croissance
et dautre part il nobserve pas les regravegles et normes internationales du travail pour
lesquelles des geacuteneacuterations de travailleurs se sont battus Une reacuteponse agrave ce dilemme
nest pas simple Pour sa part lOIT propose une approche pragmatique tendant agrave
induire les opeacuterateurs du secteur informel dappliquer de maniegravere progressive certaines
des normes internationales du travail auxquelles nul ne devrait sy soustraire (par
exemple le travail des enfants) Des premiers pas encourageants ont eacuteteacute faits dans ce
sens agrave travers des campagnes de sensibilisation parmi les entreprises du secteur ainsi
quagrave travers des projets de coopeacuteration technique Beaucoup reste cependant agrave faire
Table des matiegraveres
SECTION I Contexte macro-eacuteconomique
SECTION II Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
SECTION III Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
B Les actions dappui mises en oeuvre
SECTION IV Implications pour les politiques et perspectives dappui au secteur
informel
SECTION I
Contexte macro-eacuteconomique
Cette section a pour objet de brosser les grands traits de la situation macro-
eacuteconomique et politique du Beacutenin en rapport avec leacutemergence et lexpansion rapide de
leacuteconomie informelle On y analyse le comportement des principaux agreacutegats
eacuteconomiques au cours de la derniegravere deacutecennie et leur deacuteteacuterioration progressive au
point de rendre ineacuteluctable ladoption des programmes de stabilisation et dajustement
structurel La crise institutionnelle et du marcheacute du travail est mise en exergue pour en
deacuteduire les nouvelles dynamiques sociales qui se mettent en place en particulier celles
qui relegravevent du domaine de linformel Le contexte ainsi deacutefinir permettra de mieux
comprendre la nature multiforme et le rythme deacutevolution de leacuteconomie informelle qui
na cesseacute de saccroicirctre au cours de ces derniegraveres anneacutees
Loption laquosocialisteraquo de deacuteveloppement adopteacutee par le Beacutenin entre 1972 et 1990 sest
traduite par la preacutedominance de lEtat dans le secteur productif et financier de
leacuteconomie au deacutetriment du secteur priveacute Dans de multiples domaines (banques
industrie sucriegravere cimenterie peacutetrole engrais ) les entreprises nationaliseacutees
intensives en capital jouissaient dun confortable monopole et dun niveau de
protection eacuteleveacute De ce fait elles se sont aveacutereacutees peu efficaces et extrecircmement
coucircteuses pour la collectiviteacute Lactiviteacute eacuteconomique priveacutee par contre prisonniegravere
dun carcan de reacuteglementations contraignantes et soumise au harcegravelement social ne
comptait guegravere sur des incitations adeacutequates agrave leacutepanouissement de ses initiatives(1)
La politique dindustrialisation devait agrave terme deacuteboucher sur la creacuteation de plusieurs
milliers demplois Or en deacutepit des investissements consideacuterables consentis par lEtat
le volume des effectifs engageacutes dans les socieacuteteacutes dEacutetat et les entreprises parapubliques
ne repreacutesentait que 62 pour cent de la population active non-agricole en 1971 et 63
pour cent en 1985 Le secteur priveacute moderne non-agricole quant agrave lui comptait pour
58 et 59 pour cent respectivement Pendant la mecircme peacuteriode lemploi dans la
fonction publique et les collectiviteacutes locales est resteacute au mecircme niveau (53 pour cent)
mais sest accru par la suite passant de 16852 fonctionnaires en 1977 agrave 44000 en
1990 soit 26 fois plus(2)
Apregraves une bregraveve peacuteriode de relative prospeacuteriteacute (1977-1980) ougrave les politiques
gouvernementales et une conjoncture internationale favorable permirent datteindre
une croissance moyenne de lordre de 5 pour cent par an la situation eacuteconomique ne
tarda pas agrave reacuteveacuteler les limites des options retenues par lancien reacutegime
Des facteurs exogegravenes tels que la fin du boom peacutetrolier au Nigeria et de luranium au
Niger (1983) leacutecroulement des cours des matiegraveres premiegraveres (1986) la deacutepreacuteciation
du naira ont entraicircneacute le ralentissement de la croissance et une aggravation des
deacuteseacutequilibres exteacuterieurs Le fleacutechissement du revenu par tecircte qui a accuseacute une
deacutecroissance moyenne de 1 pour cent par an entre 1981 et 1990 traduit un
appauvrissement continu de la population et un recul de la demande finale Ces
facteurs conjugueacutes agrave la reacutealisation de grands projets mal conccedilus et agrave un grand nombre
dentreprises publiques mal geacutereacutees et largement deacuteficitaires ont fini par plonger le
pays dans une profonde crise eacuteconomique politique et sociale
Les anneacutees 80 se sont aveacutereacutees moroses pour leacuteconomie beacuteninoise le taux
daccroissement annuel du PIB en prix constant ayant eacuteteacute tregraves erratique Reflet de cette
situation leacuteconomie a accuseacute une faible croissance annuelle moyenne de 21 pour
cent soit infeacuterieure agrave laccroissement de la population qui est de 32 pour cent Ainsi
entre 1985 et 1994 la croissance annuelle moyenne par habitant est neacutegative -08
pour cent par an
Les banques nationaliseacutees en proie agrave dimportantes difficulteacutes financiegraveres se sont
aveacutereacutees incapables dhonorer les demandes de retrait des deacuteposants 75 pour cent de
leur portefeuille neacutetaient pas recouvrables agrave la fin de 1987 Ce manque de liquiditeacute et
le gel des deacutepocircts reacutesultegraverent en une paralysie progressive de leacuteconomie et un recul de
linvestissement(3)
En effet le taux dinvestissement qui eacutetait de 30 pour cent du PIB
en 1982 baissa agrave 18 pour cent en 1983 pour chuter agrave environ 12 pour cent par la suite
en 1990-1991
Parallegravelement les finances publiques eacutetaient devenues ingeacuterables le deacuteficit budgeacutetaire
global sest maintenu entre 1985 et 1988 agrave un niveau eacuteleveacute proche de 11 pour cent du
PIB Ce pheacutenomegravene a conduit le gouvernement agrave accumuler des arrieacutereacutes importants
aupregraves des creacuteanciers exteacuterieurs et inteacuterieurs qui se sont alors trouveacutes en face de
problegravemes de treacutesorerie (entrepreneurs) ou sans leurs traitements (fonctionnaires et
enseignants) lensemble concourant agrave la contraction de la consommation domestique
au freinage de lactiviteacute eacuteconomique et au meacutecontentement social
Le tassement observeacute des recettes fiscales agrave la mecircme peacuteriode traduisait le grippage
geacuteneacuteral de leacuteconomie deacuteteacuterioration de la situation des entreprises publiques et
priveacutees implosion du systegraveme bancaire augmentation des importations frauduleuses
deacuteveloppement de leacutevasion fiscale et informalisation croissante de leacuteconomie Le
taux dendettement du Beacutenin sest fortement accentueacute il est passeacute de 30 agrave 48 pour cent
du PIB entre 1980 et 1988 le ratio du service atteignant 32 pour cent des exportations
cette derniegravere anneacutee
Cette situation de graves deacuteseacutequilibres que le gouvernement ne parvenait plus agrave
maicirctriser conduit agrave de graves tensions politiques et sociales Vers la fin de 1989 le
meacutecontentement agrave leacutegard du reacutegime agrave parti unique entraicircna sa chute apregraves la
Confeacuterence Nationale des forces vives tenue en feacutevrier 1990 qui a permis la mise en
place dun Haut Conseil de la Reacutepublique et un reacutefeacuterendum sur la nouvelle constitution
(deacutecembre 1990)
Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait
pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique
reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du
secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en
oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute
Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute
suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il
devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un
surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements
Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et
linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee
elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la
peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit
ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la
consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration
eacutepheacutemegravere
Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)
aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou
agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu
nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour
cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites
marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les
producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30
pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de
500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la
consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et
denviron 25 pour cent pour les biens produits localement
Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave
lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave
long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que
le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui
devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se
stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)
Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)
1980
1985
1993
Terme de leacutechange 125 68
Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023
Dette agrave long termePIB 238 633 658
Service total de la detteExportation 49 115 69
Source World Bank Trends in developing economies
(Washington 1994)
A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique
eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages
quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences
neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire
stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples
couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du
travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des
groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des
meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment
Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une
profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent
ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la
recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut
quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines
qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays
Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration
eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute
et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de
reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins
de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites
et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-
dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le
nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves
en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait
du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies
densemble(5)
SECTION II
Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40
pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La
progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990
deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux
daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est
supeacuterieur agrave 8 pour cent lan
Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de
services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de
travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de
sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-
eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee
En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)
leacuteconomie informelle repreacutesentait un
poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour
cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et
rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute
noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon
exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus
sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches
dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins
Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient
guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -
pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production
marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse
que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de
lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau
national se situerait autour de 35 pour cent
On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le
secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur
contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays
Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du
secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300
emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont
20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au
secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques
eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette
comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration
publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du
secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)
Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de
lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille
moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave
remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour
cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent
tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle
ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes
(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le
constater par la suite
En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges
couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la
question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le
marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie
nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles
Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de
migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage
de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves
ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines
dominantes
Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373
eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ
136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890
uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque
les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone
urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-
dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6
et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont
les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon
Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour
cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur
dactiviteacute
Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne
le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi
que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans
lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute
creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans
dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3
Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les
tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-
dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent
depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve
dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)
dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin
une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs
relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce
cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute
On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement
faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de
fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en
consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En
effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car
ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire
vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees
dans la tranche dun an et moins
Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la
dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se
placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des
partants se reacuteinsegravere dans
Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans
les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives
et absolues)
Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL
Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
6146 (491)
2443 (195)
918 (73)
849 (67)
611 (49)
356 (28)
310 (25)
320 (25)
174 (14)
412 (33)
83
99
94
110
119
68
197
145
110
88
45507
(552)
14111
(171)
5911
(71)
4611
(56)
2685
(32)
3529
(43)
861
(10)
1321
(16)
1007
(14)
2862
(35)
617
569
608
597
520
673
546
597
635
612
21533
(535)
7946
(198)
2834
(70)
2121
(53)
1782
(44)
1308
(35)
398
(09)
546
(13)
394
(09)
1367
(34)
292
320
291
274
345
250
252
247
248
293
551
(520)
310
(197)
66 (52)
145
(92)
81 (51)
47 (30)
6 (05)
24 (18)
12 (09)
33 (26)
08
12
07
19
16
09
05
11
07
07
73737
(540)
24810
(182)
9729
(71)
7726
(56)
5159
(38)
5240
(39)
1575
(11)
2211
(16)
1587
(12)
4674
(35)
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Total 12539(1000) 92 82405
(1000)
604 40229
(1000)
295 1275
(1000)
09 136448
(1000)
100
Taux de
densiteacute1
191 29 60 1902 18
1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par
uniteacute eacuteconomique informelle
les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi
par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de
travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce
secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave
leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute
Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou
sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne
geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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PREacuteFACE
Ce document de travail fait partie dune seacuterie de publications sur le secteur informel
dans huit pays de lAfrique francophone (Beacutenin Burkina-Faso Congo Cocircte dIvoire
Gabon Niger Rwanda et Seacuteneacutegal) Leacutetude du secteur informel au Beacutenin est preacutesenteacutee
dans ce document
Le Bureau international du Travail a entrepris au cours des vingt derniegraveres anneacutees
diverses activiteacutes de coopeacuteration technique et de conseils aux gouvernements en
faveur du secteur informel Ces activiteacutes ont souvent inteacutegreacute dans leur conception les
reacutesultats de recherches meneacutees par le BIT et autres organisations concerneacutees par ce
secteur De mecircme ces recherches ont beacuteneacuteficieacute de lexpeacuterience acquise lors de la mise
en oeuvre de projets de coopeacuteration technique Or le secteur informel eacutevolue
constamment par rapport agrave la conjoncture eacuteconomique aux restructurations et
politiques adopteacutees par les gouvernements (programmes dajustement structurel
souvent imposeacutes de lexteacuterieur adoption de nouvelles politiques fiscales ou
moneacutetaires changement du cadre reacuteglementaire etc) agrave la libeacuteralisation des eacutechanges
internationaux et plus reacutecemment agrave la globalisation de leacuteconomie mondiale et agrave la
rapide eacutevolution des technologies Par conseacutequent il est neacutecessaire de temps agrave autre
de faire le point sur les effets de ces changements sur le secteur informel dans le
double but dune part de mieux comprendre son potentiel ses problegravemes et
contraintes et dautre part de mieux concevoir les mesures politiques et programmes
en sa faveur Tels sont les buts de cette seacuterie deacutetudes
La conception et contenu de chaque eacutetude sont similaires Seule la disponibiliteacute de
donneacutees statistiques et autres informations les diffeacuterencie lune de lautre La premiegravere
partie de chaque eacutetude analyse leacutevolution du contexte macro-eacuteconomique au cours de
ces vingt derniegraveres anneacutees afin de mieux appreacutehender dans une deuxiegraveme partie le
rocircle et contributions du secteur informel dans cette eacutevolution (contributions agrave lemploi
au PIB aux revenus agrave la satisfaction des besoins essentiels etc) Mieux comprendre
ce rocircle et leacutetendue des contributions du secteur agrave leacuteconomie nationale devrait induire
les deacutecideurs politiques agrave mettre au point les mesures et programmes neacutecessaires agrave la
croissance du secteur et eacuteventuellement agrave son inteacutegration graduelle dans le secteur
formel
La troisiegraveme partie de leacutetude passe en revue les politiques globales et sectorielles au
cours des derniegraveres anneacutees et analyse leurs effets sur le secteur informel problegravemes et
contraintes deacutecoulant de celles-ci effets sur la compeacutetitiviteacute du secteur et sur sa
croissance etc Ce neacutetait probablement pas lintention des deacutecideurs politiques de
creacuteer en toute connaissance de cause un environnement deacutefavorable aux entreprises
du secteur Ceci serait plutocirct le reacutesultat dun manque de consultations avec les
repreacutesentants du secteur qui auraient pu attirer lattention des deacutecideurs politiques sur
les effets pervers de certaines politiques Dougrave limportance de cette partie de leacutetude
pour leacutelaboration de mesures et programmes futurs pouvant avoir une incidence sur le
secteur
La quatriegraveme partie touche plus preacuteciseacutement aux mesures dordre fiscale moneacutetaire et
reacuteglementaire ainsi que celles deacutefinissant le cadre institutionnel Ces mesures
expliquent en grande partie le fait que peu dentreprises du secteur ont tenteacute de
sinteacutegrer au secteur formel agrave quelque niveau que ce soit (le coucirct dune telle
inteacutegration semble ecirctre bien plus supeacuterieur que les beacuteneacutefices qui en deacutecouleraient)
Elles ont eu aussi des conseacutequences souvent neacutegatives sur les entreprises du secteur
en particulier le coucirct eacuteleveacute des intrants importeacutes suite agrave la deacutevaluation du franc CFA et
limpossibiliteacute dans certains pays pour les entrepreneurs dimporter eux-mecircmes ces
intrants agrave meilleur prix La multipliciteacute des institutions chargeacutees de la promotion des
petites et micro entreprises na pas non plus faciliteacute une approche coheacuterente vis-agrave-vis
de ce secteur
En conclusion leacutetude fait un certain nombre de propositions touchant agrave lensemble des
facteurs pouvant avoir des incidences sur le secteur politiques fiscales et moneacutetaires
ameacutelioration du cadre reacuteglementaire et institutionnel eacutelimination de certaines
contraintes non justifieacutees ainsi que de propositions concernant directement les
associations et groupements du secteur informel Il est clair que le secteur informel
sera encore preacutesent dans les pays en deacuteveloppement bien au-delagrave de ce siegravecle Il faudra
en tenir compte plutocirct que dagir comme si seacutetait un pheacutenomegravene transitoire Il est clair
aussi que ce secteur pose un nombre important de problegravemes reacutesultant de son caractegravere
informel Il contribue peu au budget de lEtat car il eacutechappe aux charges fiscales bien
que dans un grand nombre de cas les opeacuterateurs du secteur soient obligeacutes de contribuer
au budget municipal Il napplique pas ou peu les normes internationales du travail
salaire minimum mauvaises conditions de travail pas de contribution agrave la seacutecuriteacute
sociale travail des enfants etc Il est mal vu par les organisations demployeurs
(compeacutetition deacuteloyale car les entreprises du secteur eacutechappent souvent agrave la fiscaliteacute) et
par celles des travailleurs (les ouvriers du secteur ne peuvent se permettre dadheacuterer agrave
un syndicat)
Ainsi le secteur informel constitue un dilemme aussi bien pour les gouvernements que
pour des organisations internationales telles que lOIT dune part il constitue un
acteur eacuteconomique important dont il ne serait pas souhaitable de freiner la croissance
et dautre part il nobserve pas les regravegles et normes internationales du travail pour
lesquelles des geacuteneacuterations de travailleurs se sont battus Une reacuteponse agrave ce dilemme
nest pas simple Pour sa part lOIT propose une approche pragmatique tendant agrave
induire les opeacuterateurs du secteur informel dappliquer de maniegravere progressive certaines
des normes internationales du travail auxquelles nul ne devrait sy soustraire (par
exemple le travail des enfants) Des premiers pas encourageants ont eacuteteacute faits dans ce
sens agrave travers des campagnes de sensibilisation parmi les entreprises du secteur ainsi
quagrave travers des projets de coopeacuteration technique Beaucoup reste cependant agrave faire
Table des matiegraveres
SECTION I Contexte macro-eacuteconomique
SECTION II Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
SECTION III Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
B Les actions dappui mises en oeuvre
SECTION IV Implications pour les politiques et perspectives dappui au secteur
informel
SECTION I
Contexte macro-eacuteconomique
Cette section a pour objet de brosser les grands traits de la situation macro-
eacuteconomique et politique du Beacutenin en rapport avec leacutemergence et lexpansion rapide de
leacuteconomie informelle On y analyse le comportement des principaux agreacutegats
eacuteconomiques au cours de la derniegravere deacutecennie et leur deacuteteacuterioration progressive au
point de rendre ineacuteluctable ladoption des programmes de stabilisation et dajustement
structurel La crise institutionnelle et du marcheacute du travail est mise en exergue pour en
deacuteduire les nouvelles dynamiques sociales qui se mettent en place en particulier celles
qui relegravevent du domaine de linformel Le contexte ainsi deacutefinir permettra de mieux
comprendre la nature multiforme et le rythme deacutevolution de leacuteconomie informelle qui
na cesseacute de saccroicirctre au cours de ces derniegraveres anneacutees
Loption laquosocialisteraquo de deacuteveloppement adopteacutee par le Beacutenin entre 1972 et 1990 sest
traduite par la preacutedominance de lEtat dans le secteur productif et financier de
leacuteconomie au deacutetriment du secteur priveacute Dans de multiples domaines (banques
industrie sucriegravere cimenterie peacutetrole engrais ) les entreprises nationaliseacutees
intensives en capital jouissaient dun confortable monopole et dun niveau de
protection eacuteleveacute De ce fait elles se sont aveacutereacutees peu efficaces et extrecircmement
coucircteuses pour la collectiviteacute Lactiviteacute eacuteconomique priveacutee par contre prisonniegravere
dun carcan de reacuteglementations contraignantes et soumise au harcegravelement social ne
comptait guegravere sur des incitations adeacutequates agrave leacutepanouissement de ses initiatives(1)
La politique dindustrialisation devait agrave terme deacuteboucher sur la creacuteation de plusieurs
milliers demplois Or en deacutepit des investissements consideacuterables consentis par lEtat
le volume des effectifs engageacutes dans les socieacuteteacutes dEacutetat et les entreprises parapubliques
ne repreacutesentait que 62 pour cent de la population active non-agricole en 1971 et 63
pour cent en 1985 Le secteur priveacute moderne non-agricole quant agrave lui comptait pour
58 et 59 pour cent respectivement Pendant la mecircme peacuteriode lemploi dans la
fonction publique et les collectiviteacutes locales est resteacute au mecircme niveau (53 pour cent)
mais sest accru par la suite passant de 16852 fonctionnaires en 1977 agrave 44000 en
1990 soit 26 fois plus(2)
Apregraves une bregraveve peacuteriode de relative prospeacuteriteacute (1977-1980) ougrave les politiques
gouvernementales et une conjoncture internationale favorable permirent datteindre
une croissance moyenne de lordre de 5 pour cent par an la situation eacuteconomique ne
tarda pas agrave reacuteveacuteler les limites des options retenues par lancien reacutegime
Des facteurs exogegravenes tels que la fin du boom peacutetrolier au Nigeria et de luranium au
Niger (1983) leacutecroulement des cours des matiegraveres premiegraveres (1986) la deacutepreacuteciation
du naira ont entraicircneacute le ralentissement de la croissance et une aggravation des
deacuteseacutequilibres exteacuterieurs Le fleacutechissement du revenu par tecircte qui a accuseacute une
deacutecroissance moyenne de 1 pour cent par an entre 1981 et 1990 traduit un
appauvrissement continu de la population et un recul de la demande finale Ces
facteurs conjugueacutes agrave la reacutealisation de grands projets mal conccedilus et agrave un grand nombre
dentreprises publiques mal geacutereacutees et largement deacuteficitaires ont fini par plonger le
pays dans une profonde crise eacuteconomique politique et sociale
Les anneacutees 80 se sont aveacutereacutees moroses pour leacuteconomie beacuteninoise le taux
daccroissement annuel du PIB en prix constant ayant eacuteteacute tregraves erratique Reflet de cette
situation leacuteconomie a accuseacute une faible croissance annuelle moyenne de 21 pour
cent soit infeacuterieure agrave laccroissement de la population qui est de 32 pour cent Ainsi
entre 1985 et 1994 la croissance annuelle moyenne par habitant est neacutegative -08
pour cent par an
Les banques nationaliseacutees en proie agrave dimportantes difficulteacutes financiegraveres se sont
aveacutereacutees incapables dhonorer les demandes de retrait des deacuteposants 75 pour cent de
leur portefeuille neacutetaient pas recouvrables agrave la fin de 1987 Ce manque de liquiditeacute et
le gel des deacutepocircts reacutesultegraverent en une paralysie progressive de leacuteconomie et un recul de
linvestissement(3)
En effet le taux dinvestissement qui eacutetait de 30 pour cent du PIB
en 1982 baissa agrave 18 pour cent en 1983 pour chuter agrave environ 12 pour cent par la suite
en 1990-1991
Parallegravelement les finances publiques eacutetaient devenues ingeacuterables le deacuteficit budgeacutetaire
global sest maintenu entre 1985 et 1988 agrave un niveau eacuteleveacute proche de 11 pour cent du
PIB Ce pheacutenomegravene a conduit le gouvernement agrave accumuler des arrieacutereacutes importants
aupregraves des creacuteanciers exteacuterieurs et inteacuterieurs qui se sont alors trouveacutes en face de
problegravemes de treacutesorerie (entrepreneurs) ou sans leurs traitements (fonctionnaires et
enseignants) lensemble concourant agrave la contraction de la consommation domestique
au freinage de lactiviteacute eacuteconomique et au meacutecontentement social
Le tassement observeacute des recettes fiscales agrave la mecircme peacuteriode traduisait le grippage
geacuteneacuteral de leacuteconomie deacuteteacuterioration de la situation des entreprises publiques et
priveacutees implosion du systegraveme bancaire augmentation des importations frauduleuses
deacuteveloppement de leacutevasion fiscale et informalisation croissante de leacuteconomie Le
taux dendettement du Beacutenin sest fortement accentueacute il est passeacute de 30 agrave 48 pour cent
du PIB entre 1980 et 1988 le ratio du service atteignant 32 pour cent des exportations
cette derniegravere anneacutee
Cette situation de graves deacuteseacutequilibres que le gouvernement ne parvenait plus agrave
maicirctriser conduit agrave de graves tensions politiques et sociales Vers la fin de 1989 le
meacutecontentement agrave leacutegard du reacutegime agrave parti unique entraicircna sa chute apregraves la
Confeacuterence Nationale des forces vives tenue en feacutevrier 1990 qui a permis la mise en
place dun Haut Conseil de la Reacutepublique et un reacutefeacuterendum sur la nouvelle constitution
(deacutecembre 1990)
Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait
pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique
reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du
secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en
oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute
Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute
suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il
devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un
surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements
Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et
linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee
elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la
peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit
ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la
consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration
eacutepheacutemegravere
Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)
aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou
agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu
nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour
cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites
marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les
producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30
pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de
500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la
consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et
denviron 25 pour cent pour les biens produits localement
Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave
lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave
long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que
le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui
devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se
stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)
Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)
1980
1985
1993
Terme de leacutechange 125 68
Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023
Dette agrave long termePIB 238 633 658
Service total de la detteExportation 49 115 69
Source World Bank Trends in developing economies
(Washington 1994)
A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique
eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages
quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences
neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire
stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples
couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du
travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des
groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des
meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment
Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une
profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent
ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la
recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut
quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines
qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays
Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration
eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute
et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de
reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins
de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites
et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-
dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le
nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves
en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait
du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies
densemble(5)
SECTION II
Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40
pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La
progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990
deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux
daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est
supeacuterieur agrave 8 pour cent lan
Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de
services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de
travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de
sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-
eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee
En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)
leacuteconomie informelle repreacutesentait un
poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour
cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et
rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute
noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon
exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus
sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches
dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins
Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient
guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -
pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production
marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse
que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de
lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau
national se situerait autour de 35 pour cent
On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le
secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur
contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays
Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du
secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300
emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont
20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au
secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques
eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette
comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration
publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du
secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)
Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de
lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille
moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave
remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour
cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent
tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle
ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes
(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le
constater par la suite
En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges
couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la
question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le
marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie
nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles
Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de
migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage
de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves
ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines
dominantes
Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373
eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ
136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890
uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque
les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone
urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-
dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6
et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont
les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon
Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour
cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur
dactiviteacute
Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne
le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi
que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans
lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute
creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans
dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3
Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les
tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-
dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent
depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve
dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)
dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin
une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs
relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce
cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute
On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement
faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de
fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en
consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En
effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car
ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire
vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees
dans la tranche dun an et moins
Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la
dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se
placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des
partants se reacuteinsegravere dans
Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans
les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives
et absolues)
Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL
Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
6146 (491)
2443 (195)
918 (73)
849 (67)
611 (49)
356 (28)
310 (25)
320 (25)
174 (14)
412 (33)
83
99
94
110
119
68
197
145
110
88
45507
(552)
14111
(171)
5911
(71)
4611
(56)
2685
(32)
3529
(43)
861
(10)
1321
(16)
1007
(14)
2862
(35)
617
569
608
597
520
673
546
597
635
612
21533
(535)
7946
(198)
2834
(70)
2121
(53)
1782
(44)
1308
(35)
398
(09)
546
(13)
394
(09)
1367
(34)
292
320
291
274
345
250
252
247
248
293
551
(520)
310
(197)
66 (52)
145
(92)
81 (51)
47 (30)
6 (05)
24 (18)
12 (09)
33 (26)
08
12
07
19
16
09
05
11
07
07
73737
(540)
24810
(182)
9729
(71)
7726
(56)
5159
(38)
5240
(39)
1575
(11)
2211
(16)
1587
(12)
4674
(35)
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Total 12539(1000) 92 82405
(1000)
604 40229
(1000)
295 1275
(1000)
09 136448
(1000)
100
Taux de
densiteacute1
191 29 60 1902 18
1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par
uniteacute eacuteconomique informelle
les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi
par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de
travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce
secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave
leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute
Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou
sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne
geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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expliquent en grande partie le fait que peu dentreprises du secteur ont tenteacute de
sinteacutegrer au secteur formel agrave quelque niveau que ce soit (le coucirct dune telle
inteacutegration semble ecirctre bien plus supeacuterieur que les beacuteneacutefices qui en deacutecouleraient)
Elles ont eu aussi des conseacutequences souvent neacutegatives sur les entreprises du secteur
en particulier le coucirct eacuteleveacute des intrants importeacutes suite agrave la deacutevaluation du franc CFA et
limpossibiliteacute dans certains pays pour les entrepreneurs dimporter eux-mecircmes ces
intrants agrave meilleur prix La multipliciteacute des institutions chargeacutees de la promotion des
petites et micro entreprises na pas non plus faciliteacute une approche coheacuterente vis-agrave-vis
de ce secteur
En conclusion leacutetude fait un certain nombre de propositions touchant agrave lensemble des
facteurs pouvant avoir des incidences sur le secteur politiques fiscales et moneacutetaires
ameacutelioration du cadre reacuteglementaire et institutionnel eacutelimination de certaines
contraintes non justifieacutees ainsi que de propositions concernant directement les
associations et groupements du secteur informel Il est clair que le secteur informel
sera encore preacutesent dans les pays en deacuteveloppement bien au-delagrave de ce siegravecle Il faudra
en tenir compte plutocirct que dagir comme si seacutetait un pheacutenomegravene transitoire Il est clair
aussi que ce secteur pose un nombre important de problegravemes reacutesultant de son caractegravere
informel Il contribue peu au budget de lEtat car il eacutechappe aux charges fiscales bien
que dans un grand nombre de cas les opeacuterateurs du secteur soient obligeacutes de contribuer
au budget municipal Il napplique pas ou peu les normes internationales du travail
salaire minimum mauvaises conditions de travail pas de contribution agrave la seacutecuriteacute
sociale travail des enfants etc Il est mal vu par les organisations demployeurs
(compeacutetition deacuteloyale car les entreprises du secteur eacutechappent souvent agrave la fiscaliteacute) et
par celles des travailleurs (les ouvriers du secteur ne peuvent se permettre dadheacuterer agrave
un syndicat)
Ainsi le secteur informel constitue un dilemme aussi bien pour les gouvernements que
pour des organisations internationales telles que lOIT dune part il constitue un
acteur eacuteconomique important dont il ne serait pas souhaitable de freiner la croissance
et dautre part il nobserve pas les regravegles et normes internationales du travail pour
lesquelles des geacuteneacuterations de travailleurs se sont battus Une reacuteponse agrave ce dilemme
nest pas simple Pour sa part lOIT propose une approche pragmatique tendant agrave
induire les opeacuterateurs du secteur informel dappliquer de maniegravere progressive certaines
des normes internationales du travail auxquelles nul ne devrait sy soustraire (par
exemple le travail des enfants) Des premiers pas encourageants ont eacuteteacute faits dans ce
sens agrave travers des campagnes de sensibilisation parmi les entreprises du secteur ainsi
quagrave travers des projets de coopeacuteration technique Beaucoup reste cependant agrave faire
Table des matiegraveres
SECTION I Contexte macro-eacuteconomique
SECTION II Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
SECTION III Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
B Les actions dappui mises en oeuvre
SECTION IV Implications pour les politiques et perspectives dappui au secteur
informel
SECTION I
Contexte macro-eacuteconomique
Cette section a pour objet de brosser les grands traits de la situation macro-
eacuteconomique et politique du Beacutenin en rapport avec leacutemergence et lexpansion rapide de
leacuteconomie informelle On y analyse le comportement des principaux agreacutegats
eacuteconomiques au cours de la derniegravere deacutecennie et leur deacuteteacuterioration progressive au
point de rendre ineacuteluctable ladoption des programmes de stabilisation et dajustement
structurel La crise institutionnelle et du marcheacute du travail est mise en exergue pour en
deacuteduire les nouvelles dynamiques sociales qui se mettent en place en particulier celles
qui relegravevent du domaine de linformel Le contexte ainsi deacutefinir permettra de mieux
comprendre la nature multiforme et le rythme deacutevolution de leacuteconomie informelle qui
na cesseacute de saccroicirctre au cours de ces derniegraveres anneacutees
Loption laquosocialisteraquo de deacuteveloppement adopteacutee par le Beacutenin entre 1972 et 1990 sest
traduite par la preacutedominance de lEtat dans le secteur productif et financier de
leacuteconomie au deacutetriment du secteur priveacute Dans de multiples domaines (banques
industrie sucriegravere cimenterie peacutetrole engrais ) les entreprises nationaliseacutees
intensives en capital jouissaient dun confortable monopole et dun niveau de
protection eacuteleveacute De ce fait elles se sont aveacutereacutees peu efficaces et extrecircmement
coucircteuses pour la collectiviteacute Lactiviteacute eacuteconomique priveacutee par contre prisonniegravere
dun carcan de reacuteglementations contraignantes et soumise au harcegravelement social ne
comptait guegravere sur des incitations adeacutequates agrave leacutepanouissement de ses initiatives(1)
La politique dindustrialisation devait agrave terme deacuteboucher sur la creacuteation de plusieurs
milliers demplois Or en deacutepit des investissements consideacuterables consentis par lEtat
le volume des effectifs engageacutes dans les socieacuteteacutes dEacutetat et les entreprises parapubliques
ne repreacutesentait que 62 pour cent de la population active non-agricole en 1971 et 63
pour cent en 1985 Le secteur priveacute moderne non-agricole quant agrave lui comptait pour
58 et 59 pour cent respectivement Pendant la mecircme peacuteriode lemploi dans la
fonction publique et les collectiviteacutes locales est resteacute au mecircme niveau (53 pour cent)
mais sest accru par la suite passant de 16852 fonctionnaires en 1977 agrave 44000 en
1990 soit 26 fois plus(2)
Apregraves une bregraveve peacuteriode de relative prospeacuteriteacute (1977-1980) ougrave les politiques
gouvernementales et une conjoncture internationale favorable permirent datteindre
une croissance moyenne de lordre de 5 pour cent par an la situation eacuteconomique ne
tarda pas agrave reacuteveacuteler les limites des options retenues par lancien reacutegime
Des facteurs exogegravenes tels que la fin du boom peacutetrolier au Nigeria et de luranium au
Niger (1983) leacutecroulement des cours des matiegraveres premiegraveres (1986) la deacutepreacuteciation
du naira ont entraicircneacute le ralentissement de la croissance et une aggravation des
deacuteseacutequilibres exteacuterieurs Le fleacutechissement du revenu par tecircte qui a accuseacute une
deacutecroissance moyenne de 1 pour cent par an entre 1981 et 1990 traduit un
appauvrissement continu de la population et un recul de la demande finale Ces
facteurs conjugueacutes agrave la reacutealisation de grands projets mal conccedilus et agrave un grand nombre
dentreprises publiques mal geacutereacutees et largement deacuteficitaires ont fini par plonger le
pays dans une profonde crise eacuteconomique politique et sociale
Les anneacutees 80 se sont aveacutereacutees moroses pour leacuteconomie beacuteninoise le taux
daccroissement annuel du PIB en prix constant ayant eacuteteacute tregraves erratique Reflet de cette
situation leacuteconomie a accuseacute une faible croissance annuelle moyenne de 21 pour
cent soit infeacuterieure agrave laccroissement de la population qui est de 32 pour cent Ainsi
entre 1985 et 1994 la croissance annuelle moyenne par habitant est neacutegative -08
pour cent par an
Les banques nationaliseacutees en proie agrave dimportantes difficulteacutes financiegraveres se sont
aveacutereacutees incapables dhonorer les demandes de retrait des deacuteposants 75 pour cent de
leur portefeuille neacutetaient pas recouvrables agrave la fin de 1987 Ce manque de liquiditeacute et
le gel des deacutepocircts reacutesultegraverent en une paralysie progressive de leacuteconomie et un recul de
linvestissement(3)
En effet le taux dinvestissement qui eacutetait de 30 pour cent du PIB
en 1982 baissa agrave 18 pour cent en 1983 pour chuter agrave environ 12 pour cent par la suite
en 1990-1991
Parallegravelement les finances publiques eacutetaient devenues ingeacuterables le deacuteficit budgeacutetaire
global sest maintenu entre 1985 et 1988 agrave un niveau eacuteleveacute proche de 11 pour cent du
PIB Ce pheacutenomegravene a conduit le gouvernement agrave accumuler des arrieacutereacutes importants
aupregraves des creacuteanciers exteacuterieurs et inteacuterieurs qui se sont alors trouveacutes en face de
problegravemes de treacutesorerie (entrepreneurs) ou sans leurs traitements (fonctionnaires et
enseignants) lensemble concourant agrave la contraction de la consommation domestique
au freinage de lactiviteacute eacuteconomique et au meacutecontentement social
Le tassement observeacute des recettes fiscales agrave la mecircme peacuteriode traduisait le grippage
geacuteneacuteral de leacuteconomie deacuteteacuterioration de la situation des entreprises publiques et
priveacutees implosion du systegraveme bancaire augmentation des importations frauduleuses
deacuteveloppement de leacutevasion fiscale et informalisation croissante de leacuteconomie Le
taux dendettement du Beacutenin sest fortement accentueacute il est passeacute de 30 agrave 48 pour cent
du PIB entre 1980 et 1988 le ratio du service atteignant 32 pour cent des exportations
cette derniegravere anneacutee
Cette situation de graves deacuteseacutequilibres que le gouvernement ne parvenait plus agrave
maicirctriser conduit agrave de graves tensions politiques et sociales Vers la fin de 1989 le
meacutecontentement agrave leacutegard du reacutegime agrave parti unique entraicircna sa chute apregraves la
Confeacuterence Nationale des forces vives tenue en feacutevrier 1990 qui a permis la mise en
place dun Haut Conseil de la Reacutepublique et un reacutefeacuterendum sur la nouvelle constitution
(deacutecembre 1990)
Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait
pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique
reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du
secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en
oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute
Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute
suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il
devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un
surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements
Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et
linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee
elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la
peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit
ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la
consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration
eacutepheacutemegravere
Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)
aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou
agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu
nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour
cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites
marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les
producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30
pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de
500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la
consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et
denviron 25 pour cent pour les biens produits localement
Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave
lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave
long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que
le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui
devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se
stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)
Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)
1980
1985
1993
Terme de leacutechange 125 68
Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023
Dette agrave long termePIB 238 633 658
Service total de la detteExportation 49 115 69
Source World Bank Trends in developing economies
(Washington 1994)
A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique
eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages
quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences
neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire
stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples
couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du
travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des
groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des
meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment
Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une
profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent
ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la
recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut
quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines
qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays
Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration
eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute
et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de
reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins
de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites
et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-
dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le
nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves
en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait
du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies
densemble(5)
SECTION II
Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40
pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La
progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990
deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux
daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est
supeacuterieur agrave 8 pour cent lan
Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de
services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de
travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de
sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-
eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee
En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)
leacuteconomie informelle repreacutesentait un
poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour
cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et
rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute
noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon
exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus
sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches
dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins
Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient
guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -
pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production
marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse
que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de
lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau
national se situerait autour de 35 pour cent
On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le
secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur
contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays
Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du
secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300
emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont
20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au
secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques
eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette
comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration
publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du
secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)
Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de
lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille
moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave
remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour
cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent
tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle
ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes
(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le
constater par la suite
En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges
couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la
question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le
marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie
nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles
Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de
migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage
de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves
ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines
dominantes
Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373
eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ
136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890
uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque
les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone
urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-
dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6
et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont
les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon
Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour
cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur
dactiviteacute
Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne
le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi
que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans
lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute
creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans
dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3
Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les
tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-
dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent
depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve
dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)
dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin
une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs
relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce
cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute
On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement
faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de
fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en
consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En
effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car
ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire
vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees
dans la tranche dun an et moins
Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la
dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se
placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des
partants se reacuteinsegravere dans
Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans
les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives
et absolues)
Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL
Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
6146 (491)
2443 (195)
918 (73)
849 (67)
611 (49)
356 (28)
310 (25)
320 (25)
174 (14)
412 (33)
83
99
94
110
119
68
197
145
110
88
45507
(552)
14111
(171)
5911
(71)
4611
(56)
2685
(32)
3529
(43)
861
(10)
1321
(16)
1007
(14)
2862
(35)
617
569
608
597
520
673
546
597
635
612
21533
(535)
7946
(198)
2834
(70)
2121
(53)
1782
(44)
1308
(35)
398
(09)
546
(13)
394
(09)
1367
(34)
292
320
291
274
345
250
252
247
248
293
551
(520)
310
(197)
66 (52)
145
(92)
81 (51)
47 (30)
6 (05)
24 (18)
12 (09)
33 (26)
08
12
07
19
16
09
05
11
07
07
73737
(540)
24810
(182)
9729
(71)
7726
(56)
5159
(38)
5240
(39)
1575
(11)
2211
(16)
1587
(12)
4674
(35)
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Total 12539(1000) 92 82405
(1000)
604 40229
(1000)
295 1275
(1000)
09 136448
(1000)
100
Taux de
densiteacute1
191 29 60 1902 18
1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par
uniteacute eacuteconomique informelle
les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi
par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de
travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce
secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave
leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute
Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou
sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne
geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
SECTION III Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
B Les actions dappui mises en oeuvre
SECTION IV Implications pour les politiques et perspectives dappui au secteur
informel
SECTION I
Contexte macro-eacuteconomique
Cette section a pour objet de brosser les grands traits de la situation macro-
eacuteconomique et politique du Beacutenin en rapport avec leacutemergence et lexpansion rapide de
leacuteconomie informelle On y analyse le comportement des principaux agreacutegats
eacuteconomiques au cours de la derniegravere deacutecennie et leur deacuteteacuterioration progressive au
point de rendre ineacuteluctable ladoption des programmes de stabilisation et dajustement
structurel La crise institutionnelle et du marcheacute du travail est mise en exergue pour en
deacuteduire les nouvelles dynamiques sociales qui se mettent en place en particulier celles
qui relegravevent du domaine de linformel Le contexte ainsi deacutefinir permettra de mieux
comprendre la nature multiforme et le rythme deacutevolution de leacuteconomie informelle qui
na cesseacute de saccroicirctre au cours de ces derniegraveres anneacutees
Loption laquosocialisteraquo de deacuteveloppement adopteacutee par le Beacutenin entre 1972 et 1990 sest
traduite par la preacutedominance de lEtat dans le secteur productif et financier de
leacuteconomie au deacutetriment du secteur priveacute Dans de multiples domaines (banques
industrie sucriegravere cimenterie peacutetrole engrais ) les entreprises nationaliseacutees
intensives en capital jouissaient dun confortable monopole et dun niveau de
protection eacuteleveacute De ce fait elles se sont aveacutereacutees peu efficaces et extrecircmement
coucircteuses pour la collectiviteacute Lactiviteacute eacuteconomique priveacutee par contre prisonniegravere
dun carcan de reacuteglementations contraignantes et soumise au harcegravelement social ne
comptait guegravere sur des incitations adeacutequates agrave leacutepanouissement de ses initiatives(1)
La politique dindustrialisation devait agrave terme deacuteboucher sur la creacuteation de plusieurs
milliers demplois Or en deacutepit des investissements consideacuterables consentis par lEtat
le volume des effectifs engageacutes dans les socieacuteteacutes dEacutetat et les entreprises parapubliques
ne repreacutesentait que 62 pour cent de la population active non-agricole en 1971 et 63
pour cent en 1985 Le secteur priveacute moderne non-agricole quant agrave lui comptait pour
58 et 59 pour cent respectivement Pendant la mecircme peacuteriode lemploi dans la
fonction publique et les collectiviteacutes locales est resteacute au mecircme niveau (53 pour cent)
mais sest accru par la suite passant de 16852 fonctionnaires en 1977 agrave 44000 en
1990 soit 26 fois plus(2)
Apregraves une bregraveve peacuteriode de relative prospeacuteriteacute (1977-1980) ougrave les politiques
gouvernementales et une conjoncture internationale favorable permirent datteindre
une croissance moyenne de lordre de 5 pour cent par an la situation eacuteconomique ne
tarda pas agrave reacuteveacuteler les limites des options retenues par lancien reacutegime
Des facteurs exogegravenes tels que la fin du boom peacutetrolier au Nigeria et de luranium au
Niger (1983) leacutecroulement des cours des matiegraveres premiegraveres (1986) la deacutepreacuteciation
du naira ont entraicircneacute le ralentissement de la croissance et une aggravation des
deacuteseacutequilibres exteacuterieurs Le fleacutechissement du revenu par tecircte qui a accuseacute une
deacutecroissance moyenne de 1 pour cent par an entre 1981 et 1990 traduit un
appauvrissement continu de la population et un recul de la demande finale Ces
facteurs conjugueacutes agrave la reacutealisation de grands projets mal conccedilus et agrave un grand nombre
dentreprises publiques mal geacutereacutees et largement deacuteficitaires ont fini par plonger le
pays dans une profonde crise eacuteconomique politique et sociale
Les anneacutees 80 se sont aveacutereacutees moroses pour leacuteconomie beacuteninoise le taux
daccroissement annuel du PIB en prix constant ayant eacuteteacute tregraves erratique Reflet de cette
situation leacuteconomie a accuseacute une faible croissance annuelle moyenne de 21 pour
cent soit infeacuterieure agrave laccroissement de la population qui est de 32 pour cent Ainsi
entre 1985 et 1994 la croissance annuelle moyenne par habitant est neacutegative -08
pour cent par an
Les banques nationaliseacutees en proie agrave dimportantes difficulteacutes financiegraveres se sont
aveacutereacutees incapables dhonorer les demandes de retrait des deacuteposants 75 pour cent de
leur portefeuille neacutetaient pas recouvrables agrave la fin de 1987 Ce manque de liquiditeacute et
le gel des deacutepocircts reacutesultegraverent en une paralysie progressive de leacuteconomie et un recul de
linvestissement(3)
En effet le taux dinvestissement qui eacutetait de 30 pour cent du PIB
en 1982 baissa agrave 18 pour cent en 1983 pour chuter agrave environ 12 pour cent par la suite
en 1990-1991
Parallegravelement les finances publiques eacutetaient devenues ingeacuterables le deacuteficit budgeacutetaire
global sest maintenu entre 1985 et 1988 agrave un niveau eacuteleveacute proche de 11 pour cent du
PIB Ce pheacutenomegravene a conduit le gouvernement agrave accumuler des arrieacutereacutes importants
aupregraves des creacuteanciers exteacuterieurs et inteacuterieurs qui se sont alors trouveacutes en face de
problegravemes de treacutesorerie (entrepreneurs) ou sans leurs traitements (fonctionnaires et
enseignants) lensemble concourant agrave la contraction de la consommation domestique
au freinage de lactiviteacute eacuteconomique et au meacutecontentement social
Le tassement observeacute des recettes fiscales agrave la mecircme peacuteriode traduisait le grippage
geacuteneacuteral de leacuteconomie deacuteteacuterioration de la situation des entreprises publiques et
priveacutees implosion du systegraveme bancaire augmentation des importations frauduleuses
deacuteveloppement de leacutevasion fiscale et informalisation croissante de leacuteconomie Le
taux dendettement du Beacutenin sest fortement accentueacute il est passeacute de 30 agrave 48 pour cent
du PIB entre 1980 et 1988 le ratio du service atteignant 32 pour cent des exportations
cette derniegravere anneacutee
Cette situation de graves deacuteseacutequilibres que le gouvernement ne parvenait plus agrave
maicirctriser conduit agrave de graves tensions politiques et sociales Vers la fin de 1989 le
meacutecontentement agrave leacutegard du reacutegime agrave parti unique entraicircna sa chute apregraves la
Confeacuterence Nationale des forces vives tenue en feacutevrier 1990 qui a permis la mise en
place dun Haut Conseil de la Reacutepublique et un reacutefeacuterendum sur la nouvelle constitution
(deacutecembre 1990)
Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait
pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique
reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du
secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en
oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute
Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute
suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il
devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un
surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements
Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et
linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee
elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la
peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit
ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la
consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration
eacutepheacutemegravere
Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)
aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou
agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu
nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour
cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites
marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les
producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30
pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de
500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la
consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et
denviron 25 pour cent pour les biens produits localement
Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave
lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave
long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que
le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui
devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se
stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)
Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)
1980
1985
1993
Terme de leacutechange 125 68
Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023
Dette agrave long termePIB 238 633 658
Service total de la detteExportation 49 115 69
Source World Bank Trends in developing economies
(Washington 1994)
A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique
eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages
quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences
neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire
stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples
couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du
travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des
groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des
meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment
Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une
profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent
ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la
recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut
quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines
qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays
Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration
eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute
et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de
reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins
de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites
et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-
dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le
nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves
en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait
du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies
densemble(5)
SECTION II
Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40
pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La
progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990
deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux
daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est
supeacuterieur agrave 8 pour cent lan
Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de
services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de
travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de
sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-
eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee
En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)
leacuteconomie informelle repreacutesentait un
poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour
cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et
rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute
noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon
exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus
sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches
dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins
Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient
guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -
pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production
marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse
que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de
lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau
national se situerait autour de 35 pour cent
On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le
secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur
contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays
Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du
secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300
emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont
20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au
secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques
eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette
comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration
publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du
secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)
Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de
lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille
moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave
remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour
cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent
tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle
ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes
(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le
constater par la suite
En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges
couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la
question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le
marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie
nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles
Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de
migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage
de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves
ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines
dominantes
Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373
eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ
136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890
uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque
les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone
urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-
dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6
et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont
les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon
Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour
cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur
dactiviteacute
Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne
le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi
que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans
lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute
creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans
dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3
Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les
tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-
dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent
depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve
dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)
dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin
une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs
relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce
cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute
On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement
faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de
fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en
consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En
effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car
ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire
vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees
dans la tranche dun an et moins
Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la
dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se
placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des
partants se reacuteinsegravere dans
Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans
les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives
et absolues)
Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL
Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
6146 (491)
2443 (195)
918 (73)
849 (67)
611 (49)
356 (28)
310 (25)
320 (25)
174 (14)
412 (33)
83
99
94
110
119
68
197
145
110
88
45507
(552)
14111
(171)
5911
(71)
4611
(56)
2685
(32)
3529
(43)
861
(10)
1321
(16)
1007
(14)
2862
(35)
617
569
608
597
520
673
546
597
635
612
21533
(535)
7946
(198)
2834
(70)
2121
(53)
1782
(44)
1308
(35)
398
(09)
546
(13)
394
(09)
1367
(34)
292
320
291
274
345
250
252
247
248
293
551
(520)
310
(197)
66 (52)
145
(92)
81 (51)
47 (30)
6 (05)
24 (18)
12 (09)
33 (26)
08
12
07
19
16
09
05
11
07
07
73737
(540)
24810
(182)
9729
(71)
7726
(56)
5159
(38)
5240
(39)
1575
(11)
2211
(16)
1587
(12)
4674
(35)
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Total 12539(1000) 92 82405
(1000)
604 40229
(1000)
295 1275
(1000)
09 136448
(1000)
100
Taux de
densiteacute1
191 29 60 1902 18
1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par
uniteacute eacuteconomique informelle
les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi
par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de
travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce
secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave
leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute
Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou
sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne
geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
une croissance moyenne de lordre de 5 pour cent par an la situation eacuteconomique ne
tarda pas agrave reacuteveacuteler les limites des options retenues par lancien reacutegime
Des facteurs exogegravenes tels que la fin du boom peacutetrolier au Nigeria et de luranium au
Niger (1983) leacutecroulement des cours des matiegraveres premiegraveres (1986) la deacutepreacuteciation
du naira ont entraicircneacute le ralentissement de la croissance et une aggravation des
deacuteseacutequilibres exteacuterieurs Le fleacutechissement du revenu par tecircte qui a accuseacute une
deacutecroissance moyenne de 1 pour cent par an entre 1981 et 1990 traduit un
appauvrissement continu de la population et un recul de la demande finale Ces
facteurs conjugueacutes agrave la reacutealisation de grands projets mal conccedilus et agrave un grand nombre
dentreprises publiques mal geacutereacutees et largement deacuteficitaires ont fini par plonger le
pays dans une profonde crise eacuteconomique politique et sociale
Les anneacutees 80 se sont aveacutereacutees moroses pour leacuteconomie beacuteninoise le taux
daccroissement annuel du PIB en prix constant ayant eacuteteacute tregraves erratique Reflet de cette
situation leacuteconomie a accuseacute une faible croissance annuelle moyenne de 21 pour
cent soit infeacuterieure agrave laccroissement de la population qui est de 32 pour cent Ainsi
entre 1985 et 1994 la croissance annuelle moyenne par habitant est neacutegative -08
pour cent par an
Les banques nationaliseacutees en proie agrave dimportantes difficulteacutes financiegraveres se sont
aveacutereacutees incapables dhonorer les demandes de retrait des deacuteposants 75 pour cent de
leur portefeuille neacutetaient pas recouvrables agrave la fin de 1987 Ce manque de liquiditeacute et
le gel des deacutepocircts reacutesultegraverent en une paralysie progressive de leacuteconomie et un recul de
linvestissement(3)
En effet le taux dinvestissement qui eacutetait de 30 pour cent du PIB
en 1982 baissa agrave 18 pour cent en 1983 pour chuter agrave environ 12 pour cent par la suite
en 1990-1991
Parallegravelement les finances publiques eacutetaient devenues ingeacuterables le deacuteficit budgeacutetaire
global sest maintenu entre 1985 et 1988 agrave un niveau eacuteleveacute proche de 11 pour cent du
PIB Ce pheacutenomegravene a conduit le gouvernement agrave accumuler des arrieacutereacutes importants
aupregraves des creacuteanciers exteacuterieurs et inteacuterieurs qui se sont alors trouveacutes en face de
problegravemes de treacutesorerie (entrepreneurs) ou sans leurs traitements (fonctionnaires et
enseignants) lensemble concourant agrave la contraction de la consommation domestique
au freinage de lactiviteacute eacuteconomique et au meacutecontentement social
Le tassement observeacute des recettes fiscales agrave la mecircme peacuteriode traduisait le grippage
geacuteneacuteral de leacuteconomie deacuteteacuterioration de la situation des entreprises publiques et
priveacutees implosion du systegraveme bancaire augmentation des importations frauduleuses
deacuteveloppement de leacutevasion fiscale et informalisation croissante de leacuteconomie Le
taux dendettement du Beacutenin sest fortement accentueacute il est passeacute de 30 agrave 48 pour cent
du PIB entre 1980 et 1988 le ratio du service atteignant 32 pour cent des exportations
cette derniegravere anneacutee
Cette situation de graves deacuteseacutequilibres que le gouvernement ne parvenait plus agrave
maicirctriser conduit agrave de graves tensions politiques et sociales Vers la fin de 1989 le
meacutecontentement agrave leacutegard du reacutegime agrave parti unique entraicircna sa chute apregraves la
Confeacuterence Nationale des forces vives tenue en feacutevrier 1990 qui a permis la mise en
place dun Haut Conseil de la Reacutepublique et un reacutefeacuterendum sur la nouvelle constitution
(deacutecembre 1990)
Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait
pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique
reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du
secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en
oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute
Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute
suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il
devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un
surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements
Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et
linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee
elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la
peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit
ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la
consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration
eacutepheacutemegravere
Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)
aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou
agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu
nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour
cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites
marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les
producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30
pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de
500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la
consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et
denviron 25 pour cent pour les biens produits localement
Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave
lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave
long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que
le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui
devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se
stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)
Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)
1980
1985
1993
Terme de leacutechange 125 68
Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023
Dette agrave long termePIB 238 633 658
Service total de la detteExportation 49 115 69
Source World Bank Trends in developing economies
(Washington 1994)
A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique
eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages
quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences
neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire
stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples
couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du
travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des
groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des
meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment
Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une
profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent
ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la
recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut
quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines
qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays
Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration
eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute
et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de
reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins
de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites
et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-
dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le
nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves
en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait
du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies
densemble(5)
SECTION II
Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40
pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La
progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990
deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux
daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est
supeacuterieur agrave 8 pour cent lan
Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de
services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de
travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de
sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-
eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee
En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)
leacuteconomie informelle repreacutesentait un
poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour
cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et
rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute
noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon
exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus
sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches
dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins
Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient
guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -
pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production
marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse
que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de
lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau
national se situerait autour de 35 pour cent
On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le
secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur
contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays
Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du
secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300
emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont
20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au
secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques
eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette
comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration
publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du
secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)
Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de
lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille
moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave
remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour
cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent
tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle
ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes
(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le
constater par la suite
En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges
couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la
question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le
marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie
nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles
Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de
migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage
de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves
ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines
dominantes
Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373
eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ
136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890
uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque
les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone
urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-
dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6
et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont
les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon
Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour
cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur
dactiviteacute
Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne
le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi
que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans
lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute
creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans
dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3
Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les
tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-
dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent
depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve
dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)
dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin
une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs
relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce
cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute
On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement
faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de
fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en
consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En
effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car
ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire
vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees
dans la tranche dun an et moins
Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la
dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se
placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des
partants se reacuteinsegravere dans
Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans
les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives
et absolues)
Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL
Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
6146 (491)
2443 (195)
918 (73)
849 (67)
611 (49)
356 (28)
310 (25)
320 (25)
174 (14)
412 (33)
83
99
94
110
119
68
197
145
110
88
45507
(552)
14111
(171)
5911
(71)
4611
(56)
2685
(32)
3529
(43)
861
(10)
1321
(16)
1007
(14)
2862
(35)
617
569
608
597
520
673
546
597
635
612
21533
(535)
7946
(198)
2834
(70)
2121
(53)
1782
(44)
1308
(35)
398
(09)
546
(13)
394
(09)
1367
(34)
292
320
291
274
345
250
252
247
248
293
551
(520)
310
(197)
66 (52)
145
(92)
81 (51)
47 (30)
6 (05)
24 (18)
12 (09)
33 (26)
08
12
07
19
16
09
05
11
07
07
73737
(540)
24810
(182)
9729
(71)
7726
(56)
5159
(38)
5240
(39)
1575
(11)
2211
(16)
1587
(12)
4674
(35)
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Total 12539(1000) 92 82405
(1000)
604 40229
(1000)
295 1275
(1000)
09 136448
(1000)
100
Taux de
densiteacute1
191 29 60 1902 18
1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par
uniteacute eacuteconomique informelle
les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi
par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de
travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce
secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave
leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute
Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou
sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne
geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait
pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique
reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du
secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en
oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute
Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute
suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il
devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un
surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements
Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et
linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee
elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la
peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit
ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la
consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration
eacutepheacutemegravere
Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)
aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou
agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu
nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour
cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites
marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les
producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30
pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de
500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la
consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et
denviron 25 pour cent pour les biens produits localement
Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave
lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave
long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que
le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui
devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se
stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)
Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)
1980
1985
1993
Terme de leacutechange 125 68
Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023
Dette agrave long termePIB 238 633 658
Service total de la detteExportation 49 115 69
Source World Bank Trends in developing economies
(Washington 1994)
A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique
eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages
quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences
neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire
stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples
couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du
travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des
groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des
meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment
Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une
profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent
ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la
recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut
quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines
qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays
Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration
eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute
et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de
reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins
de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites
et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-
dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le
nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves
en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait
du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies
densemble(5)
SECTION II
Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40
pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La
progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990
deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux
daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est
supeacuterieur agrave 8 pour cent lan
Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de
services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de
travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de
sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-
eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee
En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)
leacuteconomie informelle repreacutesentait un
poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour
cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et
rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute
noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon
exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus
sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches
dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins
Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient
guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -
pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production
marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse
que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de
lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau
national se situerait autour de 35 pour cent
On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le
secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur
contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays
Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du
secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300
emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont
20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au
secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques
eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette
comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration
publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du
secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)
Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de
lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille
moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave
remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour
cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent
tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle
ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes
(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le
constater par la suite
En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges
couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la
question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le
marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie
nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles
Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de
migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage
de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves
ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines
dominantes
Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373
eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ
136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890
uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque
les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone
urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-
dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6
et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont
les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon
Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour
cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur
dactiviteacute
Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne
le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi
que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans
lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute
creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans
dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3
Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les
tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-
dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent
depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve
dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)
dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin
une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs
relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce
cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute
On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement
faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de
fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en
consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En
effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car
ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire
vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees
dans la tranche dun an et moins
Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la
dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se
placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des
partants se reacuteinsegravere dans
Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans
les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives
et absolues)
Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL
Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
6146 (491)
2443 (195)
918 (73)
849 (67)
611 (49)
356 (28)
310 (25)
320 (25)
174 (14)
412 (33)
83
99
94
110
119
68
197
145
110
88
45507
(552)
14111
(171)
5911
(71)
4611
(56)
2685
(32)
3529
(43)
861
(10)
1321
(16)
1007
(14)
2862
(35)
617
569
608
597
520
673
546
597
635
612
21533
(535)
7946
(198)
2834
(70)
2121
(53)
1782
(44)
1308
(35)
398
(09)
546
(13)
394
(09)
1367
(34)
292
320
291
274
345
250
252
247
248
293
551
(520)
310
(197)
66 (52)
145
(92)
81 (51)
47 (30)
6 (05)
24 (18)
12 (09)
33 (26)
08
12
07
19
16
09
05
11
07
07
73737
(540)
24810
(182)
9729
(71)
7726
(56)
5159
(38)
5240
(39)
1575
(11)
2211
(16)
1587
(12)
4674
(35)
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Total 12539(1000) 92 82405
(1000)
604 40229
(1000)
295 1275
(1000)
09 136448
(1000)
100
Taux de
densiteacute1
191 29 60 1902 18
1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par
uniteacute eacuteconomique informelle
les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi
par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de
travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce
secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave
leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute
Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou
sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne
geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique
eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages
quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences
neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire
stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples
couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du
travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des
groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des
meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment
Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une
profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent
ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la
recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut
quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines
qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays
Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration
eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute
et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de
reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins
de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites
et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-
dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le
nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves
en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait
du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies
densemble(5)
SECTION II
Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel
A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois
Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40
pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La
progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990
deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux
daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est
supeacuterieur agrave 8 pour cent lan
Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de
services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de
travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de
sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-
eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee
En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)
leacuteconomie informelle repreacutesentait un
poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour
cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et
rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute
noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon
exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus
sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches
dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins
Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient
guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -
pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production
marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse
que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de
lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau
national se situerait autour de 35 pour cent
On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le
secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur
contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays
Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du
secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300
emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont
20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au
secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques
eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette
comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration
publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du
secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)
Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de
lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille
moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave
remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour
cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent
tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle
ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes
(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le
constater par la suite
En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges
couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la
question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le
marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie
nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles
Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de
migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage
de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves
ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines
dominantes
Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373
eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ
136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890
uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque
les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone
urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-
dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6
et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont
les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon
Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour
cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur
dactiviteacute
Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne
le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi
que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans
lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute
creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans
dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3
Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les
tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-
dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent
depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve
dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)
dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin
une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs
relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce
cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute
On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement
faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de
fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en
consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En
effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car
ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire
vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees
dans la tranche dun an et moins
Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la
dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se
placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des
partants se reacuteinsegravere dans
Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans
les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives
et absolues)
Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL
Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
6146 (491)
2443 (195)
918 (73)
849 (67)
611 (49)
356 (28)
310 (25)
320 (25)
174 (14)
412 (33)
83
99
94
110
119
68
197
145
110
88
45507
(552)
14111
(171)
5911
(71)
4611
(56)
2685
(32)
3529
(43)
861
(10)
1321
(16)
1007
(14)
2862
(35)
617
569
608
597
520
673
546
597
635
612
21533
(535)
7946
(198)
2834
(70)
2121
(53)
1782
(44)
1308
(35)
398
(09)
546
(13)
394
(09)
1367
(34)
292
320
291
274
345
250
252
247
248
293
551
(520)
310
(197)
66 (52)
145
(92)
81 (51)
47 (30)
6 (05)
24 (18)
12 (09)
33 (26)
08
12
07
19
16
09
05
11
07
07
73737
(540)
24810
(182)
9729
(71)
7726
(56)
5159
(38)
5240
(39)
1575
(11)
2211
(16)
1587
(12)
4674
(35)
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Total 12539(1000) 92 82405
(1000)
604 40229
(1000)
295 1275
(1000)
09 136448
(1000)
100
Taux de
densiteacute1
191 29 60 1902 18
1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par
uniteacute eacuteconomique informelle
les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi
par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de
travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce
secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave
leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute
Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou
sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne
geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)
leacuteconomie informelle repreacutesentait un
poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour
cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et
rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute
noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon
exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus
sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches
dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins
Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient
guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -
pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production
marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse
que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de
lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau
national se situerait autour de 35 pour cent
On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le
secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur
contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays
Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du
secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300
emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont
20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au
secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques
eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette
comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration
publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du
secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)
Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de
lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille
moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave
remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour
cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent
tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle
ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes
(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le
constater par la suite
En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges
couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la
question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le
marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie
nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles
Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de
migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage
de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves
ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines
dominantes
Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373
eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ
136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890
uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque
les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone
urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-
dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6
et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont
les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon
Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour
cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur
dactiviteacute
Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne
le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi
que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans
lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute
creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans
dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3
Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les
tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-
dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent
depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve
dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)
dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin
une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs
relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce
cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute
On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement
faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de
fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en
consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En
effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car
ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire
vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees
dans la tranche dun an et moins
Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la
dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se
placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des
partants se reacuteinsegravere dans
Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans
les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives
et absolues)
Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL
Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
6146 (491)
2443 (195)
918 (73)
849 (67)
611 (49)
356 (28)
310 (25)
320 (25)
174 (14)
412 (33)
83
99
94
110
119
68
197
145
110
88
45507
(552)
14111
(171)
5911
(71)
4611
(56)
2685
(32)
3529
(43)
861
(10)
1321
(16)
1007
(14)
2862
(35)
617
569
608
597
520
673
546
597
635
612
21533
(535)
7946
(198)
2834
(70)
2121
(53)
1782
(44)
1308
(35)
398
(09)
546
(13)
394
(09)
1367
(34)
292
320
291
274
345
250
252
247
248
293
551
(520)
310
(197)
66 (52)
145
(92)
81 (51)
47 (30)
6 (05)
24 (18)
12 (09)
33 (26)
08
12
07
19
16
09
05
11
07
07
73737
(540)
24810
(182)
9729
(71)
7726
(56)
5159
(38)
5240
(39)
1575
(11)
2211
(16)
1587
(12)
4674
(35)
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Total 12539(1000) 92 82405
(1000)
604 40229
(1000)
295 1275
(1000)
09 136448
(1000)
100
Taux de
densiteacute1
191 29 60 1902 18
1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par
uniteacute eacuteconomique informelle
les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi
par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de
travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce
secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave
leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute
Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou
sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne
geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines
dominantes
Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373
eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ
136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890
uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque
les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone
urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-
dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6
et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont
les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon
Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour
cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur
dactiviteacute
Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne
le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi
que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans
lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute
creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans
dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3
Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les
tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-
dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent
depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve
dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)
dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin
une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs
relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce
cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute
On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement
faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de
fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en
consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En
effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car
ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire
vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees
dans la tranche dun an et moins
Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la
dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se
placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des
partants se reacuteinsegravere dans
Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans
les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives
et absolues)
Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL
Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
6146 (491)
2443 (195)
918 (73)
849 (67)
611 (49)
356 (28)
310 (25)
320 (25)
174 (14)
412 (33)
83
99
94
110
119
68
197
145
110
88
45507
(552)
14111
(171)
5911
(71)
4611
(56)
2685
(32)
3529
(43)
861
(10)
1321
(16)
1007
(14)
2862
(35)
617
569
608
597
520
673
546
597
635
612
21533
(535)
7946
(198)
2834
(70)
2121
(53)
1782
(44)
1308
(35)
398
(09)
546
(13)
394
(09)
1367
(34)
292
320
291
274
345
250
252
247
248
293
551
(520)
310
(197)
66 (52)
145
(92)
81 (51)
47 (30)
6 (05)
24 (18)
12 (09)
33 (26)
08
12
07
19
16
09
05
11
07
07
73737
(540)
24810
(182)
9729
(71)
7726
(56)
5159
(38)
5240
(39)
1575
(11)
2211
(16)
1587
(12)
4674
(35)
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Total 12539(1000) 92 82405
(1000)
604 40229
(1000)
295 1275
(1000)
09 136448
(1000)
100
Taux de
densiteacute1
191 29 60 1902 18
1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par
uniteacute eacuteconomique informelle
les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi
par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de
travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce
secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave
leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute
Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou
sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne
geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL
Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
6146 (491)
2443 (195)
918 (73)
849 (67)
611 (49)
356 (28)
310 (25)
320 (25)
174 (14)
412 (33)
83
99
94
110
119
68
197
145
110
88
45507
(552)
14111
(171)
5911
(71)
4611
(56)
2685
(32)
3529
(43)
861
(10)
1321
(16)
1007
(14)
2862
(35)
617
569
608
597
520
673
546
597
635
612
21533
(535)
7946
(198)
2834
(70)
2121
(53)
1782
(44)
1308
(35)
398
(09)
546
(13)
394
(09)
1367
(34)
292
320
291
274
345
250
252
247
248
293
551
(520)
310
(197)
66 (52)
145
(92)
81 (51)
47 (30)
6 (05)
24 (18)
12 (09)
33 (26)
08
12
07
19
16
09
05
11
07
07
73737
(540)
24810
(182)
9729
(71)
7726
(56)
5159
(38)
5240
(39)
1575
(11)
2211
(16)
1587
(12)
4674
(35)
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Total 12539(1000) 92 82405
(1000)
604 40229
(1000)
295 1275
(1000)
09 136448
(1000)
100
Taux de
densiteacute1
191 29 60 1902 18
1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par
uniteacute eacuteconomique informelle
les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi
par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de
travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce
secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave
leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute
Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou
sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne
geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de
densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus
peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur
marcheacute de travail
Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales
villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement
Ancienneteacute
des
eacutetablissements
Seacutedentaire Semi-
seacutedentaire
Ambulant Total
Nb Nb Nb Nb
1 ans et moins
8 867
348
19
630
380
29 109
532
57 606
437
2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113
3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68
4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57
5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143
10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112
20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60
Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09
Total
25 456
100
51
631
100
54 692
100
131
776
100
() (193) (392) (415) (100)
Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)
effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre
denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi
et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec
une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression
deacutemographique et de la pression migratoire
Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de
programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le
processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En
effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier
lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices
dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000
fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute
congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes
entre 1993 et 1995
Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des
entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique
active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage
permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le
renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur
activiteacute de faccedilon durable
B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi
1 Creacuteation demplois
a Structure en terme de type dactiviteacute
Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence
limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent
du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole
en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent
Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent
entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique
Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des
eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre
eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le
secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257
uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle
se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct
en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros
les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz
Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des
reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille
moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire
quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir
tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et
en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui
reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays
accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs
entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme
Kandi Lokossa et Natitingou
Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte
concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu
urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de
services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de
la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes
de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage
La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas
tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour
une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute
dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique
de ces activiteacutes
Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants
Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie
des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est
localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les
secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour
cent respectivement
Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les
dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues
et relatives)
Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)
AMBULANTSb)
TOTAL
Nombre Nombre Nombre Nombre
Cotonou
Porto-
Novo
Parakou
Abomey
Bohicon
Djougou
Kandi
Lokossa
Natitingou
Ouidah
11407
4236
1503
1555
1509
999
388
401
306
694
159
174
159
204
298
193
254
186
200
150
28484
9249
3232
3424
1627
2583
701
1306
1025
2174
397
378
343
449
321
499
458
607
669
469
31789
10955
4687
2652
1930
1591
441
444
201
1764
444
448
498
347
381
308
288
207
131
381
71680
(1000)
24440
(1000)
9422
(1000)
7631
(1000)
5066
(1000)
5173
(1000)
1530
(1000)
2151
(1000)
1532
(1000)
4632
(1000)
(538)
(184)
(71)
(57)
(38)
(39)
(11)
(16)
(11)
(35)
Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000
(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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(1000)
a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)
b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour
cent) et la restauration (145 pour cent)
Tableau 5 Distribution de lemploi (1)
dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees
par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences
absolues et relatives)
Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL
Secteur Branche
dactiviteacute
Nombre Nombre Nombre Nombre
Production
AgricExtraction
Alimentation
Textile
Bois
Imprimerie
Chimie
Minerais
nmeacutetalliques
Fabrications
meacutetalliques
Electriciteacute
Aut Ind Manufact
31896
684
2810
18887
4373
128
77
257
4396
-
334
457
09
40
272
62
02
01
03
63
-
05
5018
906
975
1562
950
-
44
32
530
-
19
56
10
11
17
11
-
005
003
06
-
002
450
-
158
162
84
-
12
9
25
-
-
070
-
025
025
013
-
002
001
004
-
-
37364
1540
3943
20611
5407
128
133
298
4951
-
353
168
07
18
93
24
005
005
01
22
-
02
Services
Restauration
Transport
BanquesAssurances
Autres services
21982
3014
521
84
18383
311
43
07
02
263
24601
19281
342
64
4914
276
216
04
01
55
25317
10889
12202
6
2210
405
175
195
0
35
71900
33194
13065
154
25487
325
150
59
01
115
Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488
Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
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Commerce de gros
Commerce de deacutetail
211
11910
03
171
25
59265
002
6648
12
36615
002
5868
248
107790
01
487
Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18
Total
()
69732 1000
(315)
89129 1000
(403)
62436 1000
(282)
221297 1000
(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulantsitineacuterants
Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces
mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus
creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour
cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit
315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes
unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques
424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin
dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de
lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des
eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont
deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le
commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la
production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires
environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du
secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se
trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des
emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de
lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et
les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les
activiteacutes tertiaires
Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur
informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que
la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce
pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate
que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave
la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une
stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une
croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute
Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet
dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave
respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le
commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9
pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se
manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il
serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme
pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements
Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance
de lemploi par secteur dactiviteacute
Secteur
dactiviteacute
Contraction Stagnation Expansion TOTAL
Nb Nb Nb Nb
Production 118 155 303 399 338 445 759 1000
(347) (191) (440) (281)
Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000
(50) (18) (56) (33)
Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000
(212) (252) (61) (193)
Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000
(391) (540) (443) (493)
TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000
() (1000) (1000) (1000) (1000)
b Structure de lemploi
i) Selon le sexe
En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort
du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes
recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83
pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour
cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-
seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans
les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures
Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances
notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire
dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent
cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et
peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent
Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le
type deacutetablissement
Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total
entrepreneur Nb Nb Nb Nb
Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319
(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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(613) (171) (321)
Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681
(387) (829) (679)
Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000
Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on
saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par
les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles
pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du
recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les
femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave
19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la
tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative
en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent
respectivement
Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le
commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5
ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour
cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont
dirigeacutees par des femmes
Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap
majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes
dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables
Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais
dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice
des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les
autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les
ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des
branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur
preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute
masculine
Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des
femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires
de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux
hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des
femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute
preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le
processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par
une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent
respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees
Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon
le secteur et le sexe de lentrepreneur
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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Deacuteni de responsabiliteacute
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Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
Moderne Informel TOTAL
Secteur
dactiviteacute H F H F H F
Nb Nb Nb Nb Nb Nb
Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240
Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02
Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544
Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215
TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000
() (724) (276) (597) (403) (613) (387)
Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet
leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme
distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son
ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes
reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite
restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere
intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce
fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes
par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu
En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres
non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire
notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en
regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur
handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene
qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu
Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut
appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur
moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les
eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82
pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave
la restauration
ii) Selon lacircge
Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il
est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele
dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun
cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans
et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des
entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour
cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans
Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de
lentrepreneur et selon le type dentreprise
Age
desentreprises
Seacutedentaires Semi- Ambulants Total
H F H F H F H F
lt=10 ans
11
9
16
228
235
2875
262
07
3112
35
11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105
16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135
21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298
31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323
gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102
Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02
TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100
() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)
A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes
entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont
presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)
Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres
repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du
mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement
30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les
tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs
masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et
le second pour 32 pour cent
Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont
celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de
15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de
moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe
dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration
qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se
prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon
commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-
doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation
alimentaire
Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus
grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de
15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
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15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs
masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des
eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des
femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans
Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois
sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail
comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute
dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les
jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu
En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives
nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent
voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus
seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes
de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de
lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la
consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises
On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus
jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de
40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en
observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort
plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors
que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En
revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions
sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement
iii) Selon le niveau dinstruction
Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants
du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les
salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif
dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par
des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle
En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de
lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole
primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour
cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest
quasiment pas repreacutesenteacute
Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle
tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere
deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en
laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent
dentre eux y ont eu accegraves)
A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a
recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des
apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes
de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)
Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves
deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction
formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se
fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si
agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la
troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce
sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave
comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise
Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun
entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire
acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes
du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner
Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur
niveau dinstruction
Niveaudinstruction
Salarieacutes Apprentis Total
Effectifs Effectifs Effectifs
Aucun 186 501 497 229 683 268
CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206
CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175
Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174
Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158
Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17
Enseignement
supeacuterieur
1 03 1 00 2 01
Total 371 1000 2174a)
1000 2545 1000
a) Non compris 284
apprentis
Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)
qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du
transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur
ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes
ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les
mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il
nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent
sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre
comptable
On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs
informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe
consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur
par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction
supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne
enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre
relativement aux chefs deacutetablissement informels
Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux
handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans
instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre
38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux
relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut
conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme
Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent
les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55
pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene
trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour
une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant
abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-
seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest
pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins
accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent
Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du
capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les
reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart
ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure
notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal
savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences
techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas
iv) Selon la situation dans lentreprise
Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les
eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les
autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs
dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit
584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial
ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les
salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75
pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories
associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ
A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont
recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides
familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des
travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base
reacuteguliegravere
Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans
la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types
deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs
dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour
cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour
105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises
informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel
et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers
types dentreprises qui composent le secteur informel
Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et
informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession
Situation Associeacutes Apprentis Aides
familiaux
Salarieacutes
permanents
Travailleurs
occasionnels
Taille uniteacute
eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif
1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192
5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341
11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167
21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299
TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000
() (50) (584) (147) (144) (75)
Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du
pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de
maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont
majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des
effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix
employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10
personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents
les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance
marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans
le cas des micro et petites entreprises
Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes
occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la
division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-
doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques
Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de
logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie
mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy
concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee
par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours
duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne
peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs
facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial
ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le
patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches
concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement
eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages
Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement
utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils
sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave
concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en
deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave
eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la
branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13
pour cent
En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et
ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de
leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de
travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre
la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les
eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave
son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux
aides-familiaux
Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-
doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute
et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si
engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de
travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la
main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de
production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute
atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute
Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que
lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de
productiviteacute pour lentreprise
2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels
a La production et linvestissement
Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)
pour 1985 on peut
estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En
terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole
est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la
creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur
secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le
secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)
En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le
commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135
pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7
pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans
les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le
commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres
Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de
gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent
pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de
faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont
aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres
indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici
nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin
lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production
macro-eacuteconomique du secteur informel
Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun
faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees
de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA
en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de
fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs
immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles
(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee
(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises
est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales
Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont
lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui
des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec
laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y
a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des
cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins
neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil
de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme
b Les revenus
Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que
joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet
en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on
comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance
majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral
Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on
constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave
inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes
de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie
dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en
nature
Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur
informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs
la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les
recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette
reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent
des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)
La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes
occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA
puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides
familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois
noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la
branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du
travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des
apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle
de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents
oscillent entre 3 et 13 milles FCFA
Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes
permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)
les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour
chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera
encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)
Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la
construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave
lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)
Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf
pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une
demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres
premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-
doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches
En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par
rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement
contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus
importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel
que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux
exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire
chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes
Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992
qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui
ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides
familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire
minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000
FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux
Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car
ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la
production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il
nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche
largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement
subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le
maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent
faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et
des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant
aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA
En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont
particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois
quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des
salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais
bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour
reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux
ressources productives
En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre
source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest
dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours
(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources
secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs
perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA
Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel
sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce
pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune
incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion
eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme
le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance
de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans
connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant
ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une
baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles
commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le
cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps
investi
Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises
informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000
FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les
eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
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eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales
qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les
petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de
Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)
Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de
financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en
valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)
relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent
respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le
commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)
c La satisfaction des besoins essentiels
Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat
voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un
rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de
vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne
sur la composition de la clientegravele du secteur informel
Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres
particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et
services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands
magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave
hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la
faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La
deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des
commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des
conditions de production qui sont les leurs
Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent
largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou
paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave
faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des
services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs
En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises
modernes ou alors de maniegravere marginale
Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet
dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la
population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des
produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une
large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des
denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus
reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement
chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene
cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de
quincaillerie (33 pour cent)
Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de
la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la
part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable
mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent
Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes
Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur
des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages
comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit
vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par
rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son
deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de
nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix
pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation
En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les
uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de
la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie
populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes
sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave
lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant
des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens
se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses
tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres
deacutecennies
Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le
pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients
Jusquagrave 25
De 26 agrave 50
De 51 agrave 75
Plus de 75
TOTAL
Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb
- Petits artisans
commerccedilants ou
paysans
589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379
- Fonctionnaires ou
travailleurs du secteur
moderne
1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293
- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308
- Intermeacutediaires
travaillant agrave leur compte
50 18 16 08 5 06 4 06 75 12
- Grands magasins ou
industries
15 05 5 02 3 04 1 02 24 04
- Institution du
gouvernement
11 04 5 02 1 01 1 02 18 03
Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02
TOTAL
2844
100
2101
100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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TOTAL
2844
100
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100
827
100
639
100
6411
100
Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font
ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la
satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de
production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles
Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun
moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de
leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas
Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le
cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155
pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers
ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave
sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de
satisfaire la demande
SECTION III
Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle
A Cadre leacutegal et reacuteglementaire
On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes
en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du
total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A
ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme
associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la
personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les
socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif
Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945
pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non
constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides
familiaux et occuper ou former des apprentis
Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des
eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions
officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale
des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du
Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)
Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute
entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale
est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au
Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins
que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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Deacuteni de responsabiliteacute
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Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour
entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des
avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes
publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes
dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de
la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les
deacuteclarations fiscales
En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant
au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des
eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces
derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la
somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement
constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du
commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le
nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960
cas soit 38 pour cent du total
En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par
rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part
infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres
speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent
comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de
deacutetail
Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au
Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)
Une
application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une
baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en
moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune
baisse de revenu de 3 pour cent
Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription
au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale
Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale
Taille OUI NON OUI NON
Nb Nb Nb Nb
1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864
2 439 160 1647 73 121 126 1965 80
3 316 115 506 22 129 134 693 28
4 188 69 209 09 109 114 288 12
5 109 40 93 04 63 66 139 06
6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07
11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02
Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00
TOTAL
2739
1000
22714
1000
960
1000
24493
1000
Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et
salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse
dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens
et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne
pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la
disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des
activiteacutes affecteacutees
Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans
une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre
autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes
pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des
pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs
eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des
taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na
quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est
complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les
autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des
agents publics
Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave
plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de
creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions
institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une
solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le
deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre
revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de
fonctionnement du secteur informel
Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de
dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves
lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les
diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au
regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou
corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave
son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere
associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui
concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le
Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des
opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui
concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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Deacuteni de responsabiliteacute
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Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat
beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne
pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-
mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de
ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays
lexigent ainsi
Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au
terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur
pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les
critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra
concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes
les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du
pays qui est en jeu
Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux
envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux
nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable
cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un
dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les
pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif
doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs
fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute
des organisations sociales et professionnelles
Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales
deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition
indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du
secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse
nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce
nouveau dialogue social
Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le
problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement
de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les
opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque
commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans
les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent
analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant
par leur intermeacutediaire
En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au
creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute
de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de
garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires
teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour
cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute
utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures
A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres
labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources
dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de
favoritisme
B Les actions dappui mises en oeuvre
Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat
beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces
structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de
structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les
problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-
perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie
associative le creacutedit et la commercialisation
Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits
producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart
des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou
centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat
comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction
du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale
Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)
(PADME) est un des
projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les
sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet
initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante
du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la
Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en
septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale
Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises
existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les
emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance
financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la
banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre
20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de
roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui
peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires
participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises
La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des
micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur
des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand
nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de
deacutefaillance
Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin
Deacutenomination Type dappui Champ
geacuteographique
Secteur
beacuteneacuteficiaire
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
E-mailentrepriseiloorg
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Deacuteni de responsabiliteacute
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Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
Structures non-eacutetatiques
Centre deacutetude de recherche-
actions et dappui pour le
deacuteveloppement (CERAD)
Formation organisation
et gestion
Cotonou Informel
Echange pour lorganisation et
la promotion de petits
entrepreneurs (ECHOPPE)
Techniques marketing
(groupe cible artisans du
soleil)
Cotonou Informel
Institut de formation et de
coopeacuteration deacutecentraliseacute
(IFCOD)
Promotion-insertion National Informel
Centre de formation
professionnel dAbomey
(CFPA)
Formation technique National Informel
CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel
Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel
(surtout)
Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel
Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale
Direction de lartisanat
(DAMCAT)
Politique artisanale de
lEtat
National Informel
FECECAM Epargne et octroi de
creacutedit agricole
National Informel
(surtout)
Chambre de commerce et
dindustrie du Beacutenin (CCIB)
Repreacutesentation des
opeacuterateurs eacuteconomiques
National Formel
Chambre dagriculture du
Beacutenin
Repreacutesentation des
agriculteurs
National Agriculture
Organisations des Nations
Unies
BITPNUD
Formation eacutepargne
creacutedit organisation
eacutequipements
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-
alimentaire
Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce
Coopeacuteration franccedilaise
MICAC-CFD
Formation financement
divers
National Toutes
entreprises
Coopeacuteration allemande
SAD-GTZ
Formation divers National Toutes
entreprises
Coopeacuteration suisse
Bureau dappui aux artisans
(BAA)
Formation organisation
et commercialisation
Cotonou Informel
Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
E-mailentrepriseiloorg
Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)
Deacuteni de responsabiliteacute
webinfoiloorg
Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
Projet dappui au
deacuteveloppement agrave la base
(PADEB) et Projet association
entraide des femmes
(PASSEF)
organisation
Institut reacutegional de
coopeacuteration deacuteveloppement
(IRCOD)
Formation technique
parrainages artisanaux
Parakou Informel
Coopeacuteration ameacutericaine
USAID - Peace cops
Assistance formation National Toutes
entreprises
Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire
ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre
1996
A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients
pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120
creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour
cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14
pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent
On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le
concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes
informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la
recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)
Les objectifs viseacutes par ce
projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes
eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des
micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures
nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et
services
Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)
dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser
leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques
commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout
en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs
propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet
chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De
plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances
gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs
dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes
gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution
dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement
sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les
reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait
agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits
avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de
remboursement eacutetant de 85 pour cent
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
E-mailentrepriseiloorg
Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)
Deacuteni de responsabiliteacute
webinfoiloorg
Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant
dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur
pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce
titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai
1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des
creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92
pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait
entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales
eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee
Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les
artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements
neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la
participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de
services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du
paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour
redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des
lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans
Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production
que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation
et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de
prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes
sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles
deux agrave Cotonou et une agrave Abomey
Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre
du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des
membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des
maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et
agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce
dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des
activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles
En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le
cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute
reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation
fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au
total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces
formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les
reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables
La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et
leur courte dureacutee et en sollicitent dautres
Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des
formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison
principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et
la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de
lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)
Deacuteni de responsabiliteacute
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Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge
durable des mutuelles et des bases dappui
On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type
mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-
entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels
Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein
de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun
dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers
Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur
informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin
(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee
dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des
ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la
FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au
deacuteveloppement(14)
le PNUD et le BIT
SECTION IV
Implications pour les politiques et
perspectives dappui au secteur informel
Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des
eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le
deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court
terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee
danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de
ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une
situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif
Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la
reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -
et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du
climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les
eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment
surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le
plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort
deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales
Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes
gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un
consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles
structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires
principalement autour de quatre axes majeurs de politique
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)
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Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier
leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures
qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines
activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du
travail
o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des
institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre
vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave
linitiative priveacutee
o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en
main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient
multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave
coucirct reacuteduit par travailleur
o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures
budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient
eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique
Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises
informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires
Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le
biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des
entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations
professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est
neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir
ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-
eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des
interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les
strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave
promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance
Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale
il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et
institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les
emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere
de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation
inteacuterieure ou pour lexportation
Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du
gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune
composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun
des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme
lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des
institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a
eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif
de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche
Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les
prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en
est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
E-mailentrepriseiloorg
Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)
Deacuteni de responsabiliteacute
webinfoiloorg
Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la
creacuteation et du fonctionnement dune entreprise
Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-
entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan
daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-
entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents
agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer
quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle
de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)
et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre
eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes
ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les
valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs
o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de
leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif
feacutedeacuteration agrave leacutechelon national
o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en
matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle
dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes
publics
o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production
et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des
ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments
financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation
commerciale
Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise
(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de
financement des entreprises(15)
Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les
mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans
limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur
eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien
entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni
affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute
et dadaptation agrave leacuteconomie informelle
Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le
renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de
dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de
deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci
est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune
structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la
Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses
structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique
logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)
agrave
mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des
membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit
protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)
Deacuteni de responsabiliteacute
webinfoiloorg
Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne
par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources
humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement
(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus
proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires
publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes
Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les
entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique
une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de
Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)
Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat
et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il
est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national
comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous
forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi
rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les
pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau
tout en preacuteservant des eacutevolutions futures
La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel
de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences
du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par
les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun
nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau
rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du
secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de
proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den
ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute
Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB
se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les
partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront
ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de
lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via
les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders
professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des
organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat
leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le
cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de
lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires
La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes
en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de
tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la
speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au
sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales
Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du
programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les
volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
E-mailentrepriseiloorg
Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)
Deacuteni de responsabiliteacute
webinfoiloorg
Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998
reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-
secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme
dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales
Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique
performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des
investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et
financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes
la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en
relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage
de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)
apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les
compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant
la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets
Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises
de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux
institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la
carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre
mis en place
Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions
de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave
savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du
beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle
Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours
financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles
urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey
et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les
objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat
alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute
complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis
Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en
oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires
locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les
beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son
Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de
ces objectifs agrave moyen terme
1 0
Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou
Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute
2 0
Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au
Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document
polycopieacute
3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
22-799-7978
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3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement
eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique
1992
4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)
5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit
6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et
strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)
7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements
eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document
de travail S-INF 1-6)
8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes
vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute
9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee
1985 Cotonou 1988 document polycopieacute
10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de
lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD
INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)
11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur
formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants
International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal
Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)
12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)
preacutesentation et plan de deacuteveloppement
13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux
petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT
Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993
14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de
reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de
sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996
15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la
micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997
16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et
agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997
17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve
juin 1997
Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des
entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-
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