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Organisation internationale du Travail Département du développement des entreprises et des coopératives Micro-entreprises et secteur informel Document de recherche S-INF-1-18 SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- ÉCONOMIQUES ET POLITIQUES GOUVERNEMENTALES LE CAS DU BÉNIN Carlos Maldonado Table des matières SECTION I Contexte macro-économique 1 SECTION II Fonction macro-économique du secteur informel A. Tendances du marché du travail béninois B. Secteur informel: analyse des dimensions de l'emploi 1. Création d'emplois 2. Contribution à la production nationale, aux revenus et aux besoins essentiels SECTION III Les politiques envers le secteur informel: analyse institutionnelle A. Cadre légal et réglementaire B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les politiques et perspectives d'appui au secteur informel

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Organisation internationale du Travail

Deacutepartement du deacuteveloppement des entreprises et des

coopeacuteratives

Micro-entreprises et secteur informel

Document de recherche S-INF-1-18

SECTEUR INFORMEL FONCTIONS MACRO-

EacuteCONOMIQUES ET POLITIQUES

GOUVERNEMENTALES

LE CAS DU BEacuteNIN

Carlos Maldonado

Table des matiegraveres

SECTION I Contexte macro-eacuteconomique 1

SECTION II Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et

aux besoins essentiels

SECTION III Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

B Les actions dappui mises en oeuvre

SECTION IV Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

PREacuteFACE

Ce document de travail fait partie dune seacuterie de publications sur le secteur informel

dans huit pays de lAfrique francophone (Beacutenin Burkina-Faso Congo Cocircte dIvoire

Gabon Niger Rwanda et Seacuteneacutegal) Leacutetude du secteur informel au Beacutenin est preacutesenteacutee

dans ce document

Le Bureau international du Travail a entrepris au cours des vingt derniegraveres anneacutees

diverses activiteacutes de coopeacuteration technique et de conseils aux gouvernements en

faveur du secteur informel Ces activiteacutes ont souvent inteacutegreacute dans leur conception les

reacutesultats de recherches meneacutees par le BIT et autres organisations concerneacutees par ce

secteur De mecircme ces recherches ont beacuteneacuteficieacute de lexpeacuterience acquise lors de la mise

en oeuvre de projets de coopeacuteration technique Or le secteur informel eacutevolue

constamment par rapport agrave la conjoncture eacuteconomique aux restructurations et

politiques adopteacutees par les gouvernements (programmes dajustement structurel

souvent imposeacutes de lexteacuterieur adoption de nouvelles politiques fiscales ou

moneacutetaires changement du cadre reacuteglementaire etc) agrave la libeacuteralisation des eacutechanges

internationaux et plus reacutecemment agrave la globalisation de leacuteconomie mondiale et agrave la

rapide eacutevolution des technologies Par conseacutequent il est neacutecessaire de temps agrave autre

de faire le point sur les effets de ces changements sur le secteur informel dans le

double but dune part de mieux comprendre son potentiel ses problegravemes et

contraintes et dautre part de mieux concevoir les mesures politiques et programmes

en sa faveur Tels sont les buts de cette seacuterie deacutetudes

La conception et contenu de chaque eacutetude sont similaires Seule la disponibiliteacute de

donneacutees statistiques et autres informations les diffeacuterencie lune de lautre La premiegravere

partie de chaque eacutetude analyse leacutevolution du contexte macro-eacuteconomique au cours de

ces vingt derniegraveres anneacutees afin de mieux appreacutehender dans une deuxiegraveme partie le

rocircle et contributions du secteur informel dans cette eacutevolution (contributions agrave lemploi

au PIB aux revenus agrave la satisfaction des besoins essentiels etc) Mieux comprendre

ce rocircle et leacutetendue des contributions du secteur agrave leacuteconomie nationale devrait induire

les deacutecideurs politiques agrave mettre au point les mesures et programmes neacutecessaires agrave la

croissance du secteur et eacuteventuellement agrave son inteacutegration graduelle dans le secteur

formel

La troisiegraveme partie de leacutetude passe en revue les politiques globales et sectorielles au

cours des derniegraveres anneacutees et analyse leurs effets sur le secteur informel problegravemes et

contraintes deacutecoulant de celles-ci effets sur la compeacutetitiviteacute du secteur et sur sa

croissance etc Ce neacutetait probablement pas lintention des deacutecideurs politiques de

creacuteer en toute connaissance de cause un environnement deacutefavorable aux entreprises

du secteur Ceci serait plutocirct le reacutesultat dun manque de consultations avec les

repreacutesentants du secteur qui auraient pu attirer lattention des deacutecideurs politiques sur

les effets pervers de certaines politiques Dougrave limportance de cette partie de leacutetude

pour leacutelaboration de mesures et programmes futurs pouvant avoir une incidence sur le

secteur

La quatriegraveme partie touche plus preacuteciseacutement aux mesures dordre fiscale moneacutetaire et

reacuteglementaire ainsi que celles deacutefinissant le cadre institutionnel Ces mesures

expliquent en grande partie le fait que peu dentreprises du secteur ont tenteacute de

sinteacutegrer au secteur formel agrave quelque niveau que ce soit (le coucirct dune telle

inteacutegration semble ecirctre bien plus supeacuterieur que les beacuteneacutefices qui en deacutecouleraient)

Elles ont eu aussi des conseacutequences souvent neacutegatives sur les entreprises du secteur

en particulier le coucirct eacuteleveacute des intrants importeacutes suite agrave la deacutevaluation du franc CFA et

limpossibiliteacute dans certains pays pour les entrepreneurs dimporter eux-mecircmes ces

intrants agrave meilleur prix La multipliciteacute des institutions chargeacutees de la promotion des

petites et micro entreprises na pas non plus faciliteacute une approche coheacuterente vis-agrave-vis

de ce secteur

En conclusion leacutetude fait un certain nombre de propositions touchant agrave lensemble des

facteurs pouvant avoir des incidences sur le secteur politiques fiscales et moneacutetaires

ameacutelioration du cadre reacuteglementaire et institutionnel eacutelimination de certaines

contraintes non justifieacutees ainsi que de propositions concernant directement les

associations et groupements du secteur informel Il est clair que le secteur informel

sera encore preacutesent dans les pays en deacuteveloppement bien au-delagrave de ce siegravecle Il faudra

en tenir compte plutocirct que dagir comme si seacutetait un pheacutenomegravene transitoire Il est clair

aussi que ce secteur pose un nombre important de problegravemes reacutesultant de son caractegravere

informel Il contribue peu au budget de lEtat car il eacutechappe aux charges fiscales bien

que dans un grand nombre de cas les opeacuterateurs du secteur soient obligeacutes de contribuer

au budget municipal Il napplique pas ou peu les normes internationales du travail

salaire minimum mauvaises conditions de travail pas de contribution agrave la seacutecuriteacute

sociale travail des enfants etc Il est mal vu par les organisations demployeurs

(compeacutetition deacuteloyale car les entreprises du secteur eacutechappent souvent agrave la fiscaliteacute) et

par celles des travailleurs (les ouvriers du secteur ne peuvent se permettre dadheacuterer agrave

un syndicat)

Ainsi le secteur informel constitue un dilemme aussi bien pour les gouvernements que

pour des organisations internationales telles que lOIT dune part il constitue un

acteur eacuteconomique important dont il ne serait pas souhaitable de freiner la croissance

et dautre part il nobserve pas les regravegles et normes internationales du travail pour

lesquelles des geacuteneacuterations de travailleurs se sont battus Une reacuteponse agrave ce dilemme

nest pas simple Pour sa part lOIT propose une approche pragmatique tendant agrave

induire les opeacuterateurs du secteur informel dappliquer de maniegravere progressive certaines

des normes internationales du travail auxquelles nul ne devrait sy soustraire (par

exemple le travail des enfants) Des premiers pas encourageants ont eacuteteacute faits dans ce

sens agrave travers des campagnes de sensibilisation parmi les entreprises du secteur ainsi

quagrave travers des projets de coopeacuteration technique Beaucoup reste cependant agrave faire

Table des matiegraveres

SECTION I Contexte macro-eacuteconomique

SECTION II Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

SECTION III Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

B Les actions dappui mises en oeuvre

SECTION IV Implications pour les politiques et perspectives dappui au secteur

informel

SECTION I

Contexte macro-eacuteconomique

Cette section a pour objet de brosser les grands traits de la situation macro-

eacuteconomique et politique du Beacutenin en rapport avec leacutemergence et lexpansion rapide de

leacuteconomie informelle On y analyse le comportement des principaux agreacutegats

eacuteconomiques au cours de la derniegravere deacutecennie et leur deacuteteacuterioration progressive au

point de rendre ineacuteluctable ladoption des programmes de stabilisation et dajustement

structurel La crise institutionnelle et du marcheacute du travail est mise en exergue pour en

deacuteduire les nouvelles dynamiques sociales qui se mettent en place en particulier celles

qui relegravevent du domaine de linformel Le contexte ainsi deacutefinir permettra de mieux

comprendre la nature multiforme et le rythme deacutevolution de leacuteconomie informelle qui

na cesseacute de saccroicirctre au cours de ces derniegraveres anneacutees

Loption laquosocialisteraquo de deacuteveloppement adopteacutee par le Beacutenin entre 1972 et 1990 sest

traduite par la preacutedominance de lEtat dans le secteur productif et financier de

leacuteconomie au deacutetriment du secteur priveacute Dans de multiples domaines (banques

industrie sucriegravere cimenterie peacutetrole engrais ) les entreprises nationaliseacutees

intensives en capital jouissaient dun confortable monopole et dun niveau de

protection eacuteleveacute De ce fait elles se sont aveacutereacutees peu efficaces et extrecircmement

coucircteuses pour la collectiviteacute Lactiviteacute eacuteconomique priveacutee par contre prisonniegravere

dun carcan de reacuteglementations contraignantes et soumise au harcegravelement social ne

comptait guegravere sur des incitations adeacutequates agrave leacutepanouissement de ses initiatives(1)

La politique dindustrialisation devait agrave terme deacuteboucher sur la creacuteation de plusieurs

milliers demplois Or en deacutepit des investissements consideacuterables consentis par lEtat

le volume des effectifs engageacutes dans les socieacuteteacutes dEacutetat et les entreprises parapubliques

ne repreacutesentait que 62 pour cent de la population active non-agricole en 1971 et 63

pour cent en 1985 Le secteur priveacute moderne non-agricole quant agrave lui comptait pour

58 et 59 pour cent respectivement Pendant la mecircme peacuteriode lemploi dans la

fonction publique et les collectiviteacutes locales est resteacute au mecircme niveau (53 pour cent)

mais sest accru par la suite passant de 16852 fonctionnaires en 1977 agrave 44000 en

1990 soit 26 fois plus(2)

Apregraves une bregraveve peacuteriode de relative prospeacuteriteacute (1977-1980) ougrave les politiques

gouvernementales et une conjoncture internationale favorable permirent datteindre

une croissance moyenne de lordre de 5 pour cent par an la situation eacuteconomique ne

tarda pas agrave reacuteveacuteler les limites des options retenues par lancien reacutegime

Des facteurs exogegravenes tels que la fin du boom peacutetrolier au Nigeria et de luranium au

Niger (1983) leacutecroulement des cours des matiegraveres premiegraveres (1986) la deacutepreacuteciation

du naira ont entraicircneacute le ralentissement de la croissance et une aggravation des

deacuteseacutequilibres exteacuterieurs Le fleacutechissement du revenu par tecircte qui a accuseacute une

deacutecroissance moyenne de 1 pour cent par an entre 1981 et 1990 traduit un

appauvrissement continu de la population et un recul de la demande finale Ces

facteurs conjugueacutes agrave la reacutealisation de grands projets mal conccedilus et agrave un grand nombre

dentreprises publiques mal geacutereacutees et largement deacuteficitaires ont fini par plonger le

pays dans une profonde crise eacuteconomique politique et sociale

Les anneacutees 80 se sont aveacutereacutees moroses pour leacuteconomie beacuteninoise le taux

daccroissement annuel du PIB en prix constant ayant eacuteteacute tregraves erratique Reflet de cette

situation leacuteconomie a accuseacute une faible croissance annuelle moyenne de 21 pour

cent soit infeacuterieure agrave laccroissement de la population qui est de 32 pour cent Ainsi

entre 1985 et 1994 la croissance annuelle moyenne par habitant est neacutegative -08

pour cent par an

Les banques nationaliseacutees en proie agrave dimportantes difficulteacutes financiegraveres se sont

aveacutereacutees incapables dhonorer les demandes de retrait des deacuteposants 75 pour cent de

leur portefeuille neacutetaient pas recouvrables agrave la fin de 1987 Ce manque de liquiditeacute et

le gel des deacutepocircts reacutesultegraverent en une paralysie progressive de leacuteconomie et un recul de

linvestissement(3)

En effet le taux dinvestissement qui eacutetait de 30 pour cent du PIB

en 1982 baissa agrave 18 pour cent en 1983 pour chuter agrave environ 12 pour cent par la suite

en 1990-1991

Parallegravelement les finances publiques eacutetaient devenues ingeacuterables le deacuteficit budgeacutetaire

global sest maintenu entre 1985 et 1988 agrave un niveau eacuteleveacute proche de 11 pour cent du

PIB Ce pheacutenomegravene a conduit le gouvernement agrave accumuler des arrieacutereacutes importants

aupregraves des creacuteanciers exteacuterieurs et inteacuterieurs qui se sont alors trouveacutes en face de

problegravemes de treacutesorerie (entrepreneurs) ou sans leurs traitements (fonctionnaires et

enseignants) lensemble concourant agrave la contraction de la consommation domestique

au freinage de lactiviteacute eacuteconomique et au meacutecontentement social

Le tassement observeacute des recettes fiscales agrave la mecircme peacuteriode traduisait le grippage

geacuteneacuteral de leacuteconomie deacuteteacuterioration de la situation des entreprises publiques et

priveacutees implosion du systegraveme bancaire augmentation des importations frauduleuses

deacuteveloppement de leacutevasion fiscale et informalisation croissante de leacuteconomie Le

taux dendettement du Beacutenin sest fortement accentueacute il est passeacute de 30 agrave 48 pour cent

du PIB entre 1980 et 1988 le ratio du service atteignant 32 pour cent des exportations

cette derniegravere anneacutee

Cette situation de graves deacuteseacutequilibres que le gouvernement ne parvenait plus agrave

maicirctriser conduit agrave de graves tensions politiques et sociales Vers la fin de 1989 le

meacutecontentement agrave leacutegard du reacutegime agrave parti unique entraicircna sa chute apregraves la

Confeacuterence Nationale des forces vives tenue en feacutevrier 1990 qui a permis la mise en

place dun Haut Conseil de la Reacutepublique et un reacutefeacuterendum sur la nouvelle constitution

(deacutecembre 1990)

Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait

pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique

reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du

secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en

oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute

Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute

suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il

devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un

surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements

Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et

linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee

elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la

peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit

ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la

consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration

eacutepheacutemegravere

Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)

aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou

agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu

nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour

cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites

marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les

producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30

pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de

500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la

consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et

denviron 25 pour cent pour les biens produits localement

Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave

lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave

long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que

le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui

devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se

stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)

Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)

1980

1985

1993

Terme de leacutechange 125 68

Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023

Dette agrave long termePIB 238 633 658

Service total de la detteExportation 49 115 69

Source World Bank Trends in developing economies

(Washington 1994)

A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique

eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages

quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences

neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire

stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples

couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du

travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des

groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des

meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment

Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une

profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent

ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la

recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut

quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines

qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays

Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration

eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute

et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de

reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins

de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites

et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-

dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le

nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves

en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait

du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies

densemble(5)

SECTION II

Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40

pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La

progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990

deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux

daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est

supeacuterieur agrave 8 pour cent lan

Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de

services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de

travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de

sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-

eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee

En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)

leacuteconomie informelle repreacutesentait un

poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour

cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et

rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute

noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon

exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus

sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches

dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins

Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient

guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -

pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production

marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse

que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de

lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau

national se situerait autour de 35 pour cent

On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le

secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur

contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays

Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du

secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300

emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont

20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au

secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques

eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette

comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration

publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du

secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)

Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de

lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille

moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave

remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour

cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent

tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle

ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes

(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le

constater par la suite

En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges

couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la

question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le

marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie

nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles

Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de

migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage

de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves

ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines

dominantes

Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373

eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ

136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890

uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque

les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone

urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-

dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6

et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont

les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon

Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour

cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur

dactiviteacute

Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne

le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi

que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans

lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute

creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans

dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3

Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les

tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-

dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent

depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve

dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)

dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin

une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs

relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce

cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute

On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement

faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de

fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en

consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En

effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car

ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire

vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees

dans la tranche dun an et moins

Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la

dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se

placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des

partants se reacuteinsegravere dans

Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans

les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives

et absolues)

Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL

Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

6146 (491)

2443 (195)

918 (73)

849 (67)

611 (49)

356 (28)

310 (25)

320 (25)

174 (14)

412 (33)

83

99

94

110

119

68

197

145

110

88

45507

(552)

14111

(171)

5911

(71)

4611

(56)

2685

(32)

3529

(43)

861

(10)

1321

(16)

1007

(14)

2862

(35)

617

569

608

597

520

673

546

597

635

612

21533

(535)

7946

(198)

2834

(70)

2121

(53)

1782

(44)

1308

(35)

398

(09)

546

(13)

394

(09)

1367

(34)

292

320

291

274

345

250

252

247

248

293

551

(520)

310

(197)

66 (52)

145

(92)

81 (51)

47 (30)

6 (05)

24 (18)

12 (09)

33 (26)

08

12

07

19

16

09

05

11

07

07

73737

(540)

24810

(182)

9729

(71)

7726

(56)

5159

(38)

5240

(39)

1575

(11)

2211

(16)

1587

(12)

4674

(35)

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Total 12539(1000) 92 82405

(1000)

604 40229

(1000)

295 1275

(1000)

09 136448

(1000)

100

Taux de

densiteacute1

191 29 60 1902 18

1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par

uniteacute eacuteconomique informelle

les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi

par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de

travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce

secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave

leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute

Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou

sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Deacuteni de responsabiliteacute

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Page 2: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

PREacuteFACE

Ce document de travail fait partie dune seacuterie de publications sur le secteur informel

dans huit pays de lAfrique francophone (Beacutenin Burkina-Faso Congo Cocircte dIvoire

Gabon Niger Rwanda et Seacuteneacutegal) Leacutetude du secteur informel au Beacutenin est preacutesenteacutee

dans ce document

Le Bureau international du Travail a entrepris au cours des vingt derniegraveres anneacutees

diverses activiteacutes de coopeacuteration technique et de conseils aux gouvernements en

faveur du secteur informel Ces activiteacutes ont souvent inteacutegreacute dans leur conception les

reacutesultats de recherches meneacutees par le BIT et autres organisations concerneacutees par ce

secteur De mecircme ces recherches ont beacuteneacuteficieacute de lexpeacuterience acquise lors de la mise

en oeuvre de projets de coopeacuteration technique Or le secteur informel eacutevolue

constamment par rapport agrave la conjoncture eacuteconomique aux restructurations et

politiques adopteacutees par les gouvernements (programmes dajustement structurel

souvent imposeacutes de lexteacuterieur adoption de nouvelles politiques fiscales ou

moneacutetaires changement du cadre reacuteglementaire etc) agrave la libeacuteralisation des eacutechanges

internationaux et plus reacutecemment agrave la globalisation de leacuteconomie mondiale et agrave la

rapide eacutevolution des technologies Par conseacutequent il est neacutecessaire de temps agrave autre

de faire le point sur les effets de ces changements sur le secteur informel dans le

double but dune part de mieux comprendre son potentiel ses problegravemes et

contraintes et dautre part de mieux concevoir les mesures politiques et programmes

en sa faveur Tels sont les buts de cette seacuterie deacutetudes

La conception et contenu de chaque eacutetude sont similaires Seule la disponibiliteacute de

donneacutees statistiques et autres informations les diffeacuterencie lune de lautre La premiegravere

partie de chaque eacutetude analyse leacutevolution du contexte macro-eacuteconomique au cours de

ces vingt derniegraveres anneacutees afin de mieux appreacutehender dans une deuxiegraveme partie le

rocircle et contributions du secteur informel dans cette eacutevolution (contributions agrave lemploi

au PIB aux revenus agrave la satisfaction des besoins essentiels etc) Mieux comprendre

ce rocircle et leacutetendue des contributions du secteur agrave leacuteconomie nationale devrait induire

les deacutecideurs politiques agrave mettre au point les mesures et programmes neacutecessaires agrave la

croissance du secteur et eacuteventuellement agrave son inteacutegration graduelle dans le secteur

formel

La troisiegraveme partie de leacutetude passe en revue les politiques globales et sectorielles au

cours des derniegraveres anneacutees et analyse leurs effets sur le secteur informel problegravemes et

contraintes deacutecoulant de celles-ci effets sur la compeacutetitiviteacute du secteur et sur sa

croissance etc Ce neacutetait probablement pas lintention des deacutecideurs politiques de

creacuteer en toute connaissance de cause un environnement deacutefavorable aux entreprises

du secteur Ceci serait plutocirct le reacutesultat dun manque de consultations avec les

repreacutesentants du secteur qui auraient pu attirer lattention des deacutecideurs politiques sur

les effets pervers de certaines politiques Dougrave limportance de cette partie de leacutetude

pour leacutelaboration de mesures et programmes futurs pouvant avoir une incidence sur le

secteur

La quatriegraveme partie touche plus preacuteciseacutement aux mesures dordre fiscale moneacutetaire et

reacuteglementaire ainsi que celles deacutefinissant le cadre institutionnel Ces mesures

expliquent en grande partie le fait que peu dentreprises du secteur ont tenteacute de

sinteacutegrer au secteur formel agrave quelque niveau que ce soit (le coucirct dune telle

inteacutegration semble ecirctre bien plus supeacuterieur que les beacuteneacutefices qui en deacutecouleraient)

Elles ont eu aussi des conseacutequences souvent neacutegatives sur les entreprises du secteur

en particulier le coucirct eacuteleveacute des intrants importeacutes suite agrave la deacutevaluation du franc CFA et

limpossibiliteacute dans certains pays pour les entrepreneurs dimporter eux-mecircmes ces

intrants agrave meilleur prix La multipliciteacute des institutions chargeacutees de la promotion des

petites et micro entreprises na pas non plus faciliteacute une approche coheacuterente vis-agrave-vis

de ce secteur

En conclusion leacutetude fait un certain nombre de propositions touchant agrave lensemble des

facteurs pouvant avoir des incidences sur le secteur politiques fiscales et moneacutetaires

ameacutelioration du cadre reacuteglementaire et institutionnel eacutelimination de certaines

contraintes non justifieacutees ainsi que de propositions concernant directement les

associations et groupements du secteur informel Il est clair que le secteur informel

sera encore preacutesent dans les pays en deacuteveloppement bien au-delagrave de ce siegravecle Il faudra

en tenir compte plutocirct que dagir comme si seacutetait un pheacutenomegravene transitoire Il est clair

aussi que ce secteur pose un nombre important de problegravemes reacutesultant de son caractegravere

informel Il contribue peu au budget de lEtat car il eacutechappe aux charges fiscales bien

que dans un grand nombre de cas les opeacuterateurs du secteur soient obligeacutes de contribuer

au budget municipal Il napplique pas ou peu les normes internationales du travail

salaire minimum mauvaises conditions de travail pas de contribution agrave la seacutecuriteacute

sociale travail des enfants etc Il est mal vu par les organisations demployeurs

(compeacutetition deacuteloyale car les entreprises du secteur eacutechappent souvent agrave la fiscaliteacute) et

par celles des travailleurs (les ouvriers du secteur ne peuvent se permettre dadheacuterer agrave

un syndicat)

Ainsi le secteur informel constitue un dilemme aussi bien pour les gouvernements que

pour des organisations internationales telles que lOIT dune part il constitue un

acteur eacuteconomique important dont il ne serait pas souhaitable de freiner la croissance

et dautre part il nobserve pas les regravegles et normes internationales du travail pour

lesquelles des geacuteneacuterations de travailleurs se sont battus Une reacuteponse agrave ce dilemme

nest pas simple Pour sa part lOIT propose une approche pragmatique tendant agrave

induire les opeacuterateurs du secteur informel dappliquer de maniegravere progressive certaines

des normes internationales du travail auxquelles nul ne devrait sy soustraire (par

exemple le travail des enfants) Des premiers pas encourageants ont eacuteteacute faits dans ce

sens agrave travers des campagnes de sensibilisation parmi les entreprises du secteur ainsi

quagrave travers des projets de coopeacuteration technique Beaucoup reste cependant agrave faire

Table des matiegraveres

SECTION I Contexte macro-eacuteconomique

SECTION II Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

SECTION III Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

B Les actions dappui mises en oeuvre

SECTION IV Implications pour les politiques et perspectives dappui au secteur

informel

SECTION I

Contexte macro-eacuteconomique

Cette section a pour objet de brosser les grands traits de la situation macro-

eacuteconomique et politique du Beacutenin en rapport avec leacutemergence et lexpansion rapide de

leacuteconomie informelle On y analyse le comportement des principaux agreacutegats

eacuteconomiques au cours de la derniegravere deacutecennie et leur deacuteteacuterioration progressive au

point de rendre ineacuteluctable ladoption des programmes de stabilisation et dajustement

structurel La crise institutionnelle et du marcheacute du travail est mise en exergue pour en

deacuteduire les nouvelles dynamiques sociales qui se mettent en place en particulier celles

qui relegravevent du domaine de linformel Le contexte ainsi deacutefinir permettra de mieux

comprendre la nature multiforme et le rythme deacutevolution de leacuteconomie informelle qui

na cesseacute de saccroicirctre au cours de ces derniegraveres anneacutees

Loption laquosocialisteraquo de deacuteveloppement adopteacutee par le Beacutenin entre 1972 et 1990 sest

traduite par la preacutedominance de lEtat dans le secteur productif et financier de

leacuteconomie au deacutetriment du secteur priveacute Dans de multiples domaines (banques

industrie sucriegravere cimenterie peacutetrole engrais ) les entreprises nationaliseacutees

intensives en capital jouissaient dun confortable monopole et dun niveau de

protection eacuteleveacute De ce fait elles se sont aveacutereacutees peu efficaces et extrecircmement

coucircteuses pour la collectiviteacute Lactiviteacute eacuteconomique priveacutee par contre prisonniegravere

dun carcan de reacuteglementations contraignantes et soumise au harcegravelement social ne

comptait guegravere sur des incitations adeacutequates agrave leacutepanouissement de ses initiatives(1)

La politique dindustrialisation devait agrave terme deacuteboucher sur la creacuteation de plusieurs

milliers demplois Or en deacutepit des investissements consideacuterables consentis par lEtat

le volume des effectifs engageacutes dans les socieacuteteacutes dEacutetat et les entreprises parapubliques

ne repreacutesentait que 62 pour cent de la population active non-agricole en 1971 et 63

pour cent en 1985 Le secteur priveacute moderne non-agricole quant agrave lui comptait pour

58 et 59 pour cent respectivement Pendant la mecircme peacuteriode lemploi dans la

fonction publique et les collectiviteacutes locales est resteacute au mecircme niveau (53 pour cent)

mais sest accru par la suite passant de 16852 fonctionnaires en 1977 agrave 44000 en

1990 soit 26 fois plus(2)

Apregraves une bregraveve peacuteriode de relative prospeacuteriteacute (1977-1980) ougrave les politiques

gouvernementales et une conjoncture internationale favorable permirent datteindre

une croissance moyenne de lordre de 5 pour cent par an la situation eacuteconomique ne

tarda pas agrave reacuteveacuteler les limites des options retenues par lancien reacutegime

Des facteurs exogegravenes tels que la fin du boom peacutetrolier au Nigeria et de luranium au

Niger (1983) leacutecroulement des cours des matiegraveres premiegraveres (1986) la deacutepreacuteciation

du naira ont entraicircneacute le ralentissement de la croissance et une aggravation des

deacuteseacutequilibres exteacuterieurs Le fleacutechissement du revenu par tecircte qui a accuseacute une

deacutecroissance moyenne de 1 pour cent par an entre 1981 et 1990 traduit un

appauvrissement continu de la population et un recul de la demande finale Ces

facteurs conjugueacutes agrave la reacutealisation de grands projets mal conccedilus et agrave un grand nombre

dentreprises publiques mal geacutereacutees et largement deacuteficitaires ont fini par plonger le

pays dans une profonde crise eacuteconomique politique et sociale

Les anneacutees 80 se sont aveacutereacutees moroses pour leacuteconomie beacuteninoise le taux

daccroissement annuel du PIB en prix constant ayant eacuteteacute tregraves erratique Reflet de cette

situation leacuteconomie a accuseacute une faible croissance annuelle moyenne de 21 pour

cent soit infeacuterieure agrave laccroissement de la population qui est de 32 pour cent Ainsi

entre 1985 et 1994 la croissance annuelle moyenne par habitant est neacutegative -08

pour cent par an

Les banques nationaliseacutees en proie agrave dimportantes difficulteacutes financiegraveres se sont

aveacutereacutees incapables dhonorer les demandes de retrait des deacuteposants 75 pour cent de

leur portefeuille neacutetaient pas recouvrables agrave la fin de 1987 Ce manque de liquiditeacute et

le gel des deacutepocircts reacutesultegraverent en une paralysie progressive de leacuteconomie et un recul de

linvestissement(3)

En effet le taux dinvestissement qui eacutetait de 30 pour cent du PIB

en 1982 baissa agrave 18 pour cent en 1983 pour chuter agrave environ 12 pour cent par la suite

en 1990-1991

Parallegravelement les finances publiques eacutetaient devenues ingeacuterables le deacuteficit budgeacutetaire

global sest maintenu entre 1985 et 1988 agrave un niveau eacuteleveacute proche de 11 pour cent du

PIB Ce pheacutenomegravene a conduit le gouvernement agrave accumuler des arrieacutereacutes importants

aupregraves des creacuteanciers exteacuterieurs et inteacuterieurs qui se sont alors trouveacutes en face de

problegravemes de treacutesorerie (entrepreneurs) ou sans leurs traitements (fonctionnaires et

enseignants) lensemble concourant agrave la contraction de la consommation domestique

au freinage de lactiviteacute eacuteconomique et au meacutecontentement social

Le tassement observeacute des recettes fiscales agrave la mecircme peacuteriode traduisait le grippage

geacuteneacuteral de leacuteconomie deacuteteacuterioration de la situation des entreprises publiques et

priveacutees implosion du systegraveme bancaire augmentation des importations frauduleuses

deacuteveloppement de leacutevasion fiscale et informalisation croissante de leacuteconomie Le

taux dendettement du Beacutenin sest fortement accentueacute il est passeacute de 30 agrave 48 pour cent

du PIB entre 1980 et 1988 le ratio du service atteignant 32 pour cent des exportations

cette derniegravere anneacutee

Cette situation de graves deacuteseacutequilibres que le gouvernement ne parvenait plus agrave

maicirctriser conduit agrave de graves tensions politiques et sociales Vers la fin de 1989 le

meacutecontentement agrave leacutegard du reacutegime agrave parti unique entraicircna sa chute apregraves la

Confeacuterence Nationale des forces vives tenue en feacutevrier 1990 qui a permis la mise en

place dun Haut Conseil de la Reacutepublique et un reacutefeacuterendum sur la nouvelle constitution

(deacutecembre 1990)

Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait

pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique

reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du

secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en

oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute

Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute

suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il

devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un

surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements

Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et

linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee

elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la

peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit

ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la

consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration

eacutepheacutemegravere

Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)

aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou

agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu

nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour

cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites

marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les

producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30

pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de

500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la

consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et

denviron 25 pour cent pour les biens produits localement

Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave

lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave

long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que

le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui

devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se

stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)

Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)

1980

1985

1993

Terme de leacutechange 125 68

Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023

Dette agrave long termePIB 238 633 658

Service total de la detteExportation 49 115 69

Source World Bank Trends in developing economies

(Washington 1994)

A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique

eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages

quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences

neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire

stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples

couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du

travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des

groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des

meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment

Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une

profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent

ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la

recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut

quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines

qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays

Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration

eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute

et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de

reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins

de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites

et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-

dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le

nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves

en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait

du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies

densemble(5)

SECTION II

Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40

pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La

progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990

deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux

daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est

supeacuterieur agrave 8 pour cent lan

Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de

services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de

travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de

sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-

eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee

En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)

leacuteconomie informelle repreacutesentait un

poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour

cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et

rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute

noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon

exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus

sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches

dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins

Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient

guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -

pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production

marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse

que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de

lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau

national se situerait autour de 35 pour cent

On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le

secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur

contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays

Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du

secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300

emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont

20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au

secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques

eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette

comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration

publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du

secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)

Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de

lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille

moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave

remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour

cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent

tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle

ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes

(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le

constater par la suite

En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges

couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la

question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le

marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie

nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles

Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de

migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage

de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves

ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines

dominantes

Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373

eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ

136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890

uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque

les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone

urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-

dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6

et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont

les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon

Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour

cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur

dactiviteacute

Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne

le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi

que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans

lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute

creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans

dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3

Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les

tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-

dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent

depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve

dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)

dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin

une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs

relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce

cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute

On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement

faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de

fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en

consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En

effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car

ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire

vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees

dans la tranche dun an et moins

Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la

dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se

placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des

partants se reacuteinsegravere dans

Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans

les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives

et absolues)

Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL

Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

6146 (491)

2443 (195)

918 (73)

849 (67)

611 (49)

356 (28)

310 (25)

320 (25)

174 (14)

412 (33)

83

99

94

110

119

68

197

145

110

88

45507

(552)

14111

(171)

5911

(71)

4611

(56)

2685

(32)

3529

(43)

861

(10)

1321

(16)

1007

(14)

2862

(35)

617

569

608

597

520

673

546

597

635

612

21533

(535)

7946

(198)

2834

(70)

2121

(53)

1782

(44)

1308

(35)

398

(09)

546

(13)

394

(09)

1367

(34)

292

320

291

274

345

250

252

247

248

293

551

(520)

310

(197)

66 (52)

145

(92)

81 (51)

47 (30)

6 (05)

24 (18)

12 (09)

33 (26)

08

12

07

19

16

09

05

11

07

07

73737

(540)

24810

(182)

9729

(71)

7726

(56)

5159

(38)

5240

(39)

1575

(11)

2211

(16)

1587

(12)

4674

(35)

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Total 12539(1000) 92 82405

(1000)

604 40229

(1000)

295 1275

(1000)

09 136448

(1000)

100

Taux de

densiteacute1

191 29 60 1902 18

1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par

uniteacute eacuteconomique informelle

les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi

par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de

travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce

secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave

leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute

Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou

sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Deacuteni de responsabiliteacute

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Page 3: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

expliquent en grande partie le fait que peu dentreprises du secteur ont tenteacute de

sinteacutegrer au secteur formel agrave quelque niveau que ce soit (le coucirct dune telle

inteacutegration semble ecirctre bien plus supeacuterieur que les beacuteneacutefices qui en deacutecouleraient)

Elles ont eu aussi des conseacutequences souvent neacutegatives sur les entreprises du secteur

en particulier le coucirct eacuteleveacute des intrants importeacutes suite agrave la deacutevaluation du franc CFA et

limpossibiliteacute dans certains pays pour les entrepreneurs dimporter eux-mecircmes ces

intrants agrave meilleur prix La multipliciteacute des institutions chargeacutees de la promotion des

petites et micro entreprises na pas non plus faciliteacute une approche coheacuterente vis-agrave-vis

de ce secteur

En conclusion leacutetude fait un certain nombre de propositions touchant agrave lensemble des

facteurs pouvant avoir des incidences sur le secteur politiques fiscales et moneacutetaires

ameacutelioration du cadre reacuteglementaire et institutionnel eacutelimination de certaines

contraintes non justifieacutees ainsi que de propositions concernant directement les

associations et groupements du secteur informel Il est clair que le secteur informel

sera encore preacutesent dans les pays en deacuteveloppement bien au-delagrave de ce siegravecle Il faudra

en tenir compte plutocirct que dagir comme si seacutetait un pheacutenomegravene transitoire Il est clair

aussi que ce secteur pose un nombre important de problegravemes reacutesultant de son caractegravere

informel Il contribue peu au budget de lEtat car il eacutechappe aux charges fiscales bien

que dans un grand nombre de cas les opeacuterateurs du secteur soient obligeacutes de contribuer

au budget municipal Il napplique pas ou peu les normes internationales du travail

salaire minimum mauvaises conditions de travail pas de contribution agrave la seacutecuriteacute

sociale travail des enfants etc Il est mal vu par les organisations demployeurs

(compeacutetition deacuteloyale car les entreprises du secteur eacutechappent souvent agrave la fiscaliteacute) et

par celles des travailleurs (les ouvriers du secteur ne peuvent se permettre dadheacuterer agrave

un syndicat)

Ainsi le secteur informel constitue un dilemme aussi bien pour les gouvernements que

pour des organisations internationales telles que lOIT dune part il constitue un

acteur eacuteconomique important dont il ne serait pas souhaitable de freiner la croissance

et dautre part il nobserve pas les regravegles et normes internationales du travail pour

lesquelles des geacuteneacuterations de travailleurs se sont battus Une reacuteponse agrave ce dilemme

nest pas simple Pour sa part lOIT propose une approche pragmatique tendant agrave

induire les opeacuterateurs du secteur informel dappliquer de maniegravere progressive certaines

des normes internationales du travail auxquelles nul ne devrait sy soustraire (par

exemple le travail des enfants) Des premiers pas encourageants ont eacuteteacute faits dans ce

sens agrave travers des campagnes de sensibilisation parmi les entreprises du secteur ainsi

quagrave travers des projets de coopeacuteration technique Beaucoup reste cependant agrave faire

Table des matiegraveres

SECTION I Contexte macro-eacuteconomique

SECTION II Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

SECTION III Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

B Les actions dappui mises en oeuvre

SECTION IV Implications pour les politiques et perspectives dappui au secteur

informel

SECTION I

Contexte macro-eacuteconomique

Cette section a pour objet de brosser les grands traits de la situation macro-

eacuteconomique et politique du Beacutenin en rapport avec leacutemergence et lexpansion rapide de

leacuteconomie informelle On y analyse le comportement des principaux agreacutegats

eacuteconomiques au cours de la derniegravere deacutecennie et leur deacuteteacuterioration progressive au

point de rendre ineacuteluctable ladoption des programmes de stabilisation et dajustement

structurel La crise institutionnelle et du marcheacute du travail est mise en exergue pour en

deacuteduire les nouvelles dynamiques sociales qui se mettent en place en particulier celles

qui relegravevent du domaine de linformel Le contexte ainsi deacutefinir permettra de mieux

comprendre la nature multiforme et le rythme deacutevolution de leacuteconomie informelle qui

na cesseacute de saccroicirctre au cours de ces derniegraveres anneacutees

Loption laquosocialisteraquo de deacuteveloppement adopteacutee par le Beacutenin entre 1972 et 1990 sest

traduite par la preacutedominance de lEtat dans le secteur productif et financier de

leacuteconomie au deacutetriment du secteur priveacute Dans de multiples domaines (banques

industrie sucriegravere cimenterie peacutetrole engrais ) les entreprises nationaliseacutees

intensives en capital jouissaient dun confortable monopole et dun niveau de

protection eacuteleveacute De ce fait elles se sont aveacutereacutees peu efficaces et extrecircmement

coucircteuses pour la collectiviteacute Lactiviteacute eacuteconomique priveacutee par contre prisonniegravere

dun carcan de reacuteglementations contraignantes et soumise au harcegravelement social ne

comptait guegravere sur des incitations adeacutequates agrave leacutepanouissement de ses initiatives(1)

La politique dindustrialisation devait agrave terme deacuteboucher sur la creacuteation de plusieurs

milliers demplois Or en deacutepit des investissements consideacuterables consentis par lEtat

le volume des effectifs engageacutes dans les socieacuteteacutes dEacutetat et les entreprises parapubliques

ne repreacutesentait que 62 pour cent de la population active non-agricole en 1971 et 63

pour cent en 1985 Le secteur priveacute moderne non-agricole quant agrave lui comptait pour

58 et 59 pour cent respectivement Pendant la mecircme peacuteriode lemploi dans la

fonction publique et les collectiviteacutes locales est resteacute au mecircme niveau (53 pour cent)

mais sest accru par la suite passant de 16852 fonctionnaires en 1977 agrave 44000 en

1990 soit 26 fois plus(2)

Apregraves une bregraveve peacuteriode de relative prospeacuteriteacute (1977-1980) ougrave les politiques

gouvernementales et une conjoncture internationale favorable permirent datteindre

une croissance moyenne de lordre de 5 pour cent par an la situation eacuteconomique ne

tarda pas agrave reacuteveacuteler les limites des options retenues par lancien reacutegime

Des facteurs exogegravenes tels que la fin du boom peacutetrolier au Nigeria et de luranium au

Niger (1983) leacutecroulement des cours des matiegraveres premiegraveres (1986) la deacutepreacuteciation

du naira ont entraicircneacute le ralentissement de la croissance et une aggravation des

deacuteseacutequilibres exteacuterieurs Le fleacutechissement du revenu par tecircte qui a accuseacute une

deacutecroissance moyenne de 1 pour cent par an entre 1981 et 1990 traduit un

appauvrissement continu de la population et un recul de la demande finale Ces

facteurs conjugueacutes agrave la reacutealisation de grands projets mal conccedilus et agrave un grand nombre

dentreprises publiques mal geacutereacutees et largement deacuteficitaires ont fini par plonger le

pays dans une profonde crise eacuteconomique politique et sociale

Les anneacutees 80 se sont aveacutereacutees moroses pour leacuteconomie beacuteninoise le taux

daccroissement annuel du PIB en prix constant ayant eacuteteacute tregraves erratique Reflet de cette

situation leacuteconomie a accuseacute une faible croissance annuelle moyenne de 21 pour

cent soit infeacuterieure agrave laccroissement de la population qui est de 32 pour cent Ainsi

entre 1985 et 1994 la croissance annuelle moyenne par habitant est neacutegative -08

pour cent par an

Les banques nationaliseacutees en proie agrave dimportantes difficulteacutes financiegraveres se sont

aveacutereacutees incapables dhonorer les demandes de retrait des deacuteposants 75 pour cent de

leur portefeuille neacutetaient pas recouvrables agrave la fin de 1987 Ce manque de liquiditeacute et

le gel des deacutepocircts reacutesultegraverent en une paralysie progressive de leacuteconomie et un recul de

linvestissement(3)

En effet le taux dinvestissement qui eacutetait de 30 pour cent du PIB

en 1982 baissa agrave 18 pour cent en 1983 pour chuter agrave environ 12 pour cent par la suite

en 1990-1991

Parallegravelement les finances publiques eacutetaient devenues ingeacuterables le deacuteficit budgeacutetaire

global sest maintenu entre 1985 et 1988 agrave un niveau eacuteleveacute proche de 11 pour cent du

PIB Ce pheacutenomegravene a conduit le gouvernement agrave accumuler des arrieacutereacutes importants

aupregraves des creacuteanciers exteacuterieurs et inteacuterieurs qui se sont alors trouveacutes en face de

problegravemes de treacutesorerie (entrepreneurs) ou sans leurs traitements (fonctionnaires et

enseignants) lensemble concourant agrave la contraction de la consommation domestique

au freinage de lactiviteacute eacuteconomique et au meacutecontentement social

Le tassement observeacute des recettes fiscales agrave la mecircme peacuteriode traduisait le grippage

geacuteneacuteral de leacuteconomie deacuteteacuterioration de la situation des entreprises publiques et

priveacutees implosion du systegraveme bancaire augmentation des importations frauduleuses

deacuteveloppement de leacutevasion fiscale et informalisation croissante de leacuteconomie Le

taux dendettement du Beacutenin sest fortement accentueacute il est passeacute de 30 agrave 48 pour cent

du PIB entre 1980 et 1988 le ratio du service atteignant 32 pour cent des exportations

cette derniegravere anneacutee

Cette situation de graves deacuteseacutequilibres que le gouvernement ne parvenait plus agrave

maicirctriser conduit agrave de graves tensions politiques et sociales Vers la fin de 1989 le

meacutecontentement agrave leacutegard du reacutegime agrave parti unique entraicircna sa chute apregraves la

Confeacuterence Nationale des forces vives tenue en feacutevrier 1990 qui a permis la mise en

place dun Haut Conseil de la Reacutepublique et un reacutefeacuterendum sur la nouvelle constitution

(deacutecembre 1990)

Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait

pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique

reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du

secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en

oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute

Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute

suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il

devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un

surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements

Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et

linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee

elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la

peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit

ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la

consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration

eacutepheacutemegravere

Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)

aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou

agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu

nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour

cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites

marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les

producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30

pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de

500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la

consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et

denviron 25 pour cent pour les biens produits localement

Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave

lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave

long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que

le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui

devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se

stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)

Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)

1980

1985

1993

Terme de leacutechange 125 68

Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023

Dette agrave long termePIB 238 633 658

Service total de la detteExportation 49 115 69

Source World Bank Trends in developing economies

(Washington 1994)

A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique

eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages

quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences

neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire

stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples

couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du

travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des

groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des

meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment

Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une

profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent

ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la

recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut

quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines

qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays

Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration

eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute

et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de

reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins

de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites

et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-

dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le

nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves

en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait

du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies

densemble(5)

SECTION II

Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40

pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La

progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990

deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux

daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est

supeacuterieur agrave 8 pour cent lan

Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de

services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de

travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de

sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-

eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee

En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)

leacuteconomie informelle repreacutesentait un

poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour

cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et

rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute

noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon

exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus

sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches

dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins

Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient

guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -

pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production

marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse

que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de

lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau

national se situerait autour de 35 pour cent

On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le

secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur

contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays

Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du

secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300

emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont

20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au

secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques

eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette

comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration

publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du

secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)

Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de

lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille

moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave

remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour

cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent

tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle

ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes

(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le

constater par la suite

En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges

couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la

question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le

marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie

nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles

Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de

migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage

de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves

ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines

dominantes

Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373

eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ

136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890

uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque

les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone

urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-

dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6

et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont

les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon

Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour

cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur

dactiviteacute

Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne

le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi

que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans

lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute

creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans

dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3

Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les

tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-

dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent

depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve

dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)

dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin

une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs

relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce

cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute

On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement

faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de

fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en

consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En

effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car

ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire

vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees

dans la tranche dun an et moins

Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la

dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se

placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des

partants se reacuteinsegravere dans

Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans

les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives

et absolues)

Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL

Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

6146 (491)

2443 (195)

918 (73)

849 (67)

611 (49)

356 (28)

310 (25)

320 (25)

174 (14)

412 (33)

83

99

94

110

119

68

197

145

110

88

45507

(552)

14111

(171)

5911

(71)

4611

(56)

2685

(32)

3529

(43)

861

(10)

1321

(16)

1007

(14)

2862

(35)

617

569

608

597

520

673

546

597

635

612

21533

(535)

7946

(198)

2834

(70)

2121

(53)

1782

(44)

1308

(35)

398

(09)

546

(13)

394

(09)

1367

(34)

292

320

291

274

345

250

252

247

248

293

551

(520)

310

(197)

66 (52)

145

(92)

81 (51)

47 (30)

6 (05)

24 (18)

12 (09)

33 (26)

08

12

07

19

16

09

05

11

07

07

73737

(540)

24810

(182)

9729

(71)

7726

(56)

5159

(38)

5240

(39)

1575

(11)

2211

(16)

1587

(12)

4674

(35)

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Total 12539(1000) 92 82405

(1000)

604 40229

(1000)

295 1275

(1000)

09 136448

(1000)

100

Taux de

densiteacute1

191 29 60 1902 18

1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par

uniteacute eacuteconomique informelle

les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi

par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de

travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce

secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave

leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute

Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou

sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Page 4: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

SECTION III Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

B Les actions dappui mises en oeuvre

SECTION IV Implications pour les politiques et perspectives dappui au secteur

informel

SECTION I

Contexte macro-eacuteconomique

Cette section a pour objet de brosser les grands traits de la situation macro-

eacuteconomique et politique du Beacutenin en rapport avec leacutemergence et lexpansion rapide de

leacuteconomie informelle On y analyse le comportement des principaux agreacutegats

eacuteconomiques au cours de la derniegravere deacutecennie et leur deacuteteacuterioration progressive au

point de rendre ineacuteluctable ladoption des programmes de stabilisation et dajustement

structurel La crise institutionnelle et du marcheacute du travail est mise en exergue pour en

deacuteduire les nouvelles dynamiques sociales qui se mettent en place en particulier celles

qui relegravevent du domaine de linformel Le contexte ainsi deacutefinir permettra de mieux

comprendre la nature multiforme et le rythme deacutevolution de leacuteconomie informelle qui

na cesseacute de saccroicirctre au cours de ces derniegraveres anneacutees

Loption laquosocialisteraquo de deacuteveloppement adopteacutee par le Beacutenin entre 1972 et 1990 sest

traduite par la preacutedominance de lEtat dans le secteur productif et financier de

leacuteconomie au deacutetriment du secteur priveacute Dans de multiples domaines (banques

industrie sucriegravere cimenterie peacutetrole engrais ) les entreprises nationaliseacutees

intensives en capital jouissaient dun confortable monopole et dun niveau de

protection eacuteleveacute De ce fait elles se sont aveacutereacutees peu efficaces et extrecircmement

coucircteuses pour la collectiviteacute Lactiviteacute eacuteconomique priveacutee par contre prisonniegravere

dun carcan de reacuteglementations contraignantes et soumise au harcegravelement social ne

comptait guegravere sur des incitations adeacutequates agrave leacutepanouissement de ses initiatives(1)

La politique dindustrialisation devait agrave terme deacuteboucher sur la creacuteation de plusieurs

milliers demplois Or en deacutepit des investissements consideacuterables consentis par lEtat

le volume des effectifs engageacutes dans les socieacuteteacutes dEacutetat et les entreprises parapubliques

ne repreacutesentait que 62 pour cent de la population active non-agricole en 1971 et 63

pour cent en 1985 Le secteur priveacute moderne non-agricole quant agrave lui comptait pour

58 et 59 pour cent respectivement Pendant la mecircme peacuteriode lemploi dans la

fonction publique et les collectiviteacutes locales est resteacute au mecircme niveau (53 pour cent)

mais sest accru par la suite passant de 16852 fonctionnaires en 1977 agrave 44000 en

1990 soit 26 fois plus(2)

Apregraves une bregraveve peacuteriode de relative prospeacuteriteacute (1977-1980) ougrave les politiques

gouvernementales et une conjoncture internationale favorable permirent datteindre

une croissance moyenne de lordre de 5 pour cent par an la situation eacuteconomique ne

tarda pas agrave reacuteveacuteler les limites des options retenues par lancien reacutegime

Des facteurs exogegravenes tels que la fin du boom peacutetrolier au Nigeria et de luranium au

Niger (1983) leacutecroulement des cours des matiegraveres premiegraveres (1986) la deacutepreacuteciation

du naira ont entraicircneacute le ralentissement de la croissance et une aggravation des

deacuteseacutequilibres exteacuterieurs Le fleacutechissement du revenu par tecircte qui a accuseacute une

deacutecroissance moyenne de 1 pour cent par an entre 1981 et 1990 traduit un

appauvrissement continu de la population et un recul de la demande finale Ces

facteurs conjugueacutes agrave la reacutealisation de grands projets mal conccedilus et agrave un grand nombre

dentreprises publiques mal geacutereacutees et largement deacuteficitaires ont fini par plonger le

pays dans une profonde crise eacuteconomique politique et sociale

Les anneacutees 80 se sont aveacutereacutees moroses pour leacuteconomie beacuteninoise le taux

daccroissement annuel du PIB en prix constant ayant eacuteteacute tregraves erratique Reflet de cette

situation leacuteconomie a accuseacute une faible croissance annuelle moyenne de 21 pour

cent soit infeacuterieure agrave laccroissement de la population qui est de 32 pour cent Ainsi

entre 1985 et 1994 la croissance annuelle moyenne par habitant est neacutegative -08

pour cent par an

Les banques nationaliseacutees en proie agrave dimportantes difficulteacutes financiegraveres se sont

aveacutereacutees incapables dhonorer les demandes de retrait des deacuteposants 75 pour cent de

leur portefeuille neacutetaient pas recouvrables agrave la fin de 1987 Ce manque de liquiditeacute et

le gel des deacutepocircts reacutesultegraverent en une paralysie progressive de leacuteconomie et un recul de

linvestissement(3)

En effet le taux dinvestissement qui eacutetait de 30 pour cent du PIB

en 1982 baissa agrave 18 pour cent en 1983 pour chuter agrave environ 12 pour cent par la suite

en 1990-1991

Parallegravelement les finances publiques eacutetaient devenues ingeacuterables le deacuteficit budgeacutetaire

global sest maintenu entre 1985 et 1988 agrave un niveau eacuteleveacute proche de 11 pour cent du

PIB Ce pheacutenomegravene a conduit le gouvernement agrave accumuler des arrieacutereacutes importants

aupregraves des creacuteanciers exteacuterieurs et inteacuterieurs qui se sont alors trouveacutes en face de

problegravemes de treacutesorerie (entrepreneurs) ou sans leurs traitements (fonctionnaires et

enseignants) lensemble concourant agrave la contraction de la consommation domestique

au freinage de lactiviteacute eacuteconomique et au meacutecontentement social

Le tassement observeacute des recettes fiscales agrave la mecircme peacuteriode traduisait le grippage

geacuteneacuteral de leacuteconomie deacuteteacuterioration de la situation des entreprises publiques et

priveacutees implosion du systegraveme bancaire augmentation des importations frauduleuses

deacuteveloppement de leacutevasion fiscale et informalisation croissante de leacuteconomie Le

taux dendettement du Beacutenin sest fortement accentueacute il est passeacute de 30 agrave 48 pour cent

du PIB entre 1980 et 1988 le ratio du service atteignant 32 pour cent des exportations

cette derniegravere anneacutee

Cette situation de graves deacuteseacutequilibres que le gouvernement ne parvenait plus agrave

maicirctriser conduit agrave de graves tensions politiques et sociales Vers la fin de 1989 le

meacutecontentement agrave leacutegard du reacutegime agrave parti unique entraicircna sa chute apregraves la

Confeacuterence Nationale des forces vives tenue en feacutevrier 1990 qui a permis la mise en

place dun Haut Conseil de la Reacutepublique et un reacutefeacuterendum sur la nouvelle constitution

(deacutecembre 1990)

Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait

pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique

reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du

secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en

oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute

Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute

suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il

devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un

surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements

Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et

linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee

elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la

peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit

ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la

consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration

eacutepheacutemegravere

Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)

aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou

agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu

nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour

cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites

marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les

producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30

pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de

500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la

consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et

denviron 25 pour cent pour les biens produits localement

Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave

lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave

long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que

le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui

devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se

stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)

Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)

1980

1985

1993

Terme de leacutechange 125 68

Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023

Dette agrave long termePIB 238 633 658

Service total de la detteExportation 49 115 69

Source World Bank Trends in developing economies

(Washington 1994)

A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique

eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages

quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences

neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire

stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples

couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du

travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des

groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des

meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment

Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une

profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent

ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la

recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut

quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines

qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays

Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration

eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute

et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de

reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins

de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites

et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-

dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le

nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves

en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait

du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies

densemble(5)

SECTION II

Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40

pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La

progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990

deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux

daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est

supeacuterieur agrave 8 pour cent lan

Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de

services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de

travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de

sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-

eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee

En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)

leacuteconomie informelle repreacutesentait un

poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour

cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et

rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute

noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon

exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus

sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches

dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins

Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient

guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -

pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production

marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse

que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de

lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau

national se situerait autour de 35 pour cent

On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le

secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur

contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays

Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du

secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300

emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont

20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au

secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques

eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette

comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration

publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du

secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)

Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de

lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille

moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave

remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour

cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent

tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle

ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes

(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le

constater par la suite

En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges

couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la

question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le

marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie

nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles

Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de

migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage

de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves

ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines

dominantes

Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373

eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ

136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890

uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque

les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone

urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-

dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6

et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont

les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon

Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour

cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur

dactiviteacute

Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne

le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi

que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans

lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute

creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans

dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3

Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les

tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-

dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent

depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve

dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)

dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin

une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs

relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce

cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute

On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement

faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de

fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en

consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En

effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car

ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire

vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees

dans la tranche dun an et moins

Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la

dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se

placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des

partants se reacuteinsegravere dans

Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans

les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives

et absolues)

Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL

Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

6146 (491)

2443 (195)

918 (73)

849 (67)

611 (49)

356 (28)

310 (25)

320 (25)

174 (14)

412 (33)

83

99

94

110

119

68

197

145

110

88

45507

(552)

14111

(171)

5911

(71)

4611

(56)

2685

(32)

3529

(43)

861

(10)

1321

(16)

1007

(14)

2862

(35)

617

569

608

597

520

673

546

597

635

612

21533

(535)

7946

(198)

2834

(70)

2121

(53)

1782

(44)

1308

(35)

398

(09)

546

(13)

394

(09)

1367

(34)

292

320

291

274

345

250

252

247

248

293

551

(520)

310

(197)

66 (52)

145

(92)

81 (51)

47 (30)

6 (05)

24 (18)

12 (09)

33 (26)

08

12

07

19

16

09

05

11

07

07

73737

(540)

24810

(182)

9729

(71)

7726

(56)

5159

(38)

5240

(39)

1575

(11)

2211

(16)

1587

(12)

4674

(35)

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Total 12539(1000) 92 82405

(1000)

604 40229

(1000)

295 1275

(1000)

09 136448

(1000)

100

Taux de

densiteacute1

191 29 60 1902 18

1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par

uniteacute eacuteconomique informelle

les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi

par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de

travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce

secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave

leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute

Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou

sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 5: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

une croissance moyenne de lordre de 5 pour cent par an la situation eacuteconomique ne

tarda pas agrave reacuteveacuteler les limites des options retenues par lancien reacutegime

Des facteurs exogegravenes tels que la fin du boom peacutetrolier au Nigeria et de luranium au

Niger (1983) leacutecroulement des cours des matiegraveres premiegraveres (1986) la deacutepreacuteciation

du naira ont entraicircneacute le ralentissement de la croissance et une aggravation des

deacuteseacutequilibres exteacuterieurs Le fleacutechissement du revenu par tecircte qui a accuseacute une

deacutecroissance moyenne de 1 pour cent par an entre 1981 et 1990 traduit un

appauvrissement continu de la population et un recul de la demande finale Ces

facteurs conjugueacutes agrave la reacutealisation de grands projets mal conccedilus et agrave un grand nombre

dentreprises publiques mal geacutereacutees et largement deacuteficitaires ont fini par plonger le

pays dans une profonde crise eacuteconomique politique et sociale

Les anneacutees 80 se sont aveacutereacutees moroses pour leacuteconomie beacuteninoise le taux

daccroissement annuel du PIB en prix constant ayant eacuteteacute tregraves erratique Reflet de cette

situation leacuteconomie a accuseacute une faible croissance annuelle moyenne de 21 pour

cent soit infeacuterieure agrave laccroissement de la population qui est de 32 pour cent Ainsi

entre 1985 et 1994 la croissance annuelle moyenne par habitant est neacutegative -08

pour cent par an

Les banques nationaliseacutees en proie agrave dimportantes difficulteacutes financiegraveres se sont

aveacutereacutees incapables dhonorer les demandes de retrait des deacuteposants 75 pour cent de

leur portefeuille neacutetaient pas recouvrables agrave la fin de 1987 Ce manque de liquiditeacute et

le gel des deacutepocircts reacutesultegraverent en une paralysie progressive de leacuteconomie et un recul de

linvestissement(3)

En effet le taux dinvestissement qui eacutetait de 30 pour cent du PIB

en 1982 baissa agrave 18 pour cent en 1983 pour chuter agrave environ 12 pour cent par la suite

en 1990-1991

Parallegravelement les finances publiques eacutetaient devenues ingeacuterables le deacuteficit budgeacutetaire

global sest maintenu entre 1985 et 1988 agrave un niveau eacuteleveacute proche de 11 pour cent du

PIB Ce pheacutenomegravene a conduit le gouvernement agrave accumuler des arrieacutereacutes importants

aupregraves des creacuteanciers exteacuterieurs et inteacuterieurs qui se sont alors trouveacutes en face de

problegravemes de treacutesorerie (entrepreneurs) ou sans leurs traitements (fonctionnaires et

enseignants) lensemble concourant agrave la contraction de la consommation domestique

au freinage de lactiviteacute eacuteconomique et au meacutecontentement social

Le tassement observeacute des recettes fiscales agrave la mecircme peacuteriode traduisait le grippage

geacuteneacuteral de leacuteconomie deacuteteacuterioration de la situation des entreprises publiques et

priveacutees implosion du systegraveme bancaire augmentation des importations frauduleuses

deacuteveloppement de leacutevasion fiscale et informalisation croissante de leacuteconomie Le

taux dendettement du Beacutenin sest fortement accentueacute il est passeacute de 30 agrave 48 pour cent

du PIB entre 1980 et 1988 le ratio du service atteignant 32 pour cent des exportations

cette derniegravere anneacutee

Cette situation de graves deacuteseacutequilibres que le gouvernement ne parvenait plus agrave

maicirctriser conduit agrave de graves tensions politiques et sociales Vers la fin de 1989 le

meacutecontentement agrave leacutegard du reacutegime agrave parti unique entraicircna sa chute apregraves la

Confeacuterence Nationale des forces vives tenue en feacutevrier 1990 qui a permis la mise en

place dun Haut Conseil de la Reacutepublique et un reacutefeacuterendum sur la nouvelle constitution

(deacutecembre 1990)

Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait

pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique

reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du

secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en

oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute

Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute

suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il

devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un

surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements

Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et

linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee

elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la

peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit

ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la

consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration

eacutepheacutemegravere

Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)

aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou

agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu

nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour

cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites

marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les

producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30

pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de

500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la

consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et

denviron 25 pour cent pour les biens produits localement

Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave

lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave

long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que

le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui

devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se

stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)

Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)

1980

1985

1993

Terme de leacutechange 125 68

Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023

Dette agrave long termePIB 238 633 658

Service total de la detteExportation 49 115 69

Source World Bank Trends in developing economies

(Washington 1994)

A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique

eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages

quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences

neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire

stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples

couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du

travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des

groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des

meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment

Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une

profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent

ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la

recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut

quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines

qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays

Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration

eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute

et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de

reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins

de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites

et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-

dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le

nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves

en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait

du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies

densemble(5)

SECTION II

Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40

pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La

progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990

deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux

daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est

supeacuterieur agrave 8 pour cent lan

Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de

services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de

travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de

sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-

eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee

En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)

leacuteconomie informelle repreacutesentait un

poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour

cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et

rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute

noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon

exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus

sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches

dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins

Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient

guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -

pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production

marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse

que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de

lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau

national se situerait autour de 35 pour cent

On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le

secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur

contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays

Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du

secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300

emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont

20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au

secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques

eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette

comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration

publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du

secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)

Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de

lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille

moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave

remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour

cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent

tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle

ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes

(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le

constater par la suite

En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges

couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la

question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le

marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie

nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles

Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de

migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage

de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves

ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines

dominantes

Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373

eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ

136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890

uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque

les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone

urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-

dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6

et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont

les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon

Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour

cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur

dactiviteacute

Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne

le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi

que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans

lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute

creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans

dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3

Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les

tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-

dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent

depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve

dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)

dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin

une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs

relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce

cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute

On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement

faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de

fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en

consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En

effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car

ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire

vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees

dans la tranche dun an et moins

Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la

dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se

placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des

partants se reacuteinsegravere dans

Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans

les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives

et absolues)

Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL

Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

6146 (491)

2443 (195)

918 (73)

849 (67)

611 (49)

356 (28)

310 (25)

320 (25)

174 (14)

412 (33)

83

99

94

110

119

68

197

145

110

88

45507

(552)

14111

(171)

5911

(71)

4611

(56)

2685

(32)

3529

(43)

861

(10)

1321

(16)

1007

(14)

2862

(35)

617

569

608

597

520

673

546

597

635

612

21533

(535)

7946

(198)

2834

(70)

2121

(53)

1782

(44)

1308

(35)

398

(09)

546

(13)

394

(09)

1367

(34)

292

320

291

274

345

250

252

247

248

293

551

(520)

310

(197)

66 (52)

145

(92)

81 (51)

47 (30)

6 (05)

24 (18)

12 (09)

33 (26)

08

12

07

19

16

09

05

11

07

07

73737

(540)

24810

(182)

9729

(71)

7726

(56)

5159

(38)

5240

(39)

1575

(11)

2211

(16)

1587

(12)

4674

(35)

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Total 12539(1000) 92 82405

(1000)

604 40229

(1000)

295 1275

(1000)

09 136448

(1000)

100

Taux de

densiteacute1

191 29 60 1902 18

1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par

uniteacute eacuteconomique informelle

les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi

par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de

travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce

secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave

leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute

Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou

sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 6: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Ainsi en 1989 lajustement se reacuteveacutelait incontournable Le premier programme avait

pour objet daccroicirctre le PIB de 3 pour cent par an dans un cadre macro-eacuteconomique

reacuteformeacute visant agrave reacutesorber le deacuteficit persistant des comptes exteacuterieurs reacuteduire le rocircle du

secteur public restructurer le systegraveme bancaire et les entreprises dEacutetat et mettre en

oeuvre des politiques permettant leacutemergence du secteur priveacute

Ces mesures bien quayant eu des effets positifs sur la croissance nont pas eacuteteacute

suffisantes et un nouveau programme dajustement structurel a vu le jour en 1991 Il

devait stimuler leacuteconomie afin de parvenir agrave un eacutequilibre budgeacutetaire de deacutegager un

surplus ensuite de contenir linflation et enfin dameacuteliorer la balance des paiements

Entre 1991 et 1993 le PIB reacuteel a augmenteacute de 4 pour cent en moyenne par an et

linflation de 3 pour cent Enfin la consommation priveacutee sest sensiblement ameacutelioreacutee

elle est passeacute dune croissance annuelle moyenne de 05 pour cent au cours de la

peacuteriode 1980-1985 agrave un taux de 36 pour cent en 1993 Cependant cette eacutevolution doit

ecirctre nuanceacutee car on ne connaicirct pas encore totalement limpact de la deacutevaluation sur la

consommation Il est donc possible que ce chiffre ne repreacutesente quune ameacutelioration

eacutepheacutemegravere

Une eacutetude reacutealiseacutee entre mars et avril 1994(4)

aupregraves de 574 meacutenages situeacutes agrave Cotonou

agrave Porto-Novo dans deux villes secondaires et cinq village montre que le revenu

nominal des individus travaillant dans le secteur informel a diminueacute de 40 agrave 50 pour

cent entre janvier et mars 1994 La reacuteduction du volume des ventes et de plus petites

marges beacuteneacuteficiaires sont agrave lorigine de cette baisse importante En revanche les

producteurs agricoles ont connu une augmentation de leur revenu de lordre de 20 agrave 30

pour cent Apregraves la deacutevaluation la proportion de personnes agrave bas revenu (moins de

500 FCFA par jours) est passeacute de 44 agrave 72 pour cent alors que les prix agrave la

consommation ont augmenteacute de 70 agrave 100 pour cent pour les biens importeacutes et

denviron 25 pour cent pour les biens produits localement

Lindice des termes de leacutechange sest deacuteteacuterioreacute car il est fortement tributaire du prix agrave

lexportation du coton principal produit exporteacute par le Beacutenin Leacutevolution de la dette agrave

long terme par rapport aux exportations augure mal de lavenir En effet il faudrait que

le Beacutenin multiplie par 300 ses exportations pour rembourser sa dette agrave long terme qui

devient de plus en plus importante par rapport au PIB bien que lindice semble se

stabiliser sur la peacuteriode reacutecente mais agrave un niveau assez eacuteleveacute (voir tableau 1)

Tableau 1 Principaux indicateurs eacuteconomiques du Beacutenin (base 100 en 1987)

1980

1985

1993

Terme de leacutechange 125 68

Dette agrave long termeExportation 808 1554 3023

Dette agrave long termePIB 238 633 658

Service total de la detteExportation 49 115 69

Source World Bank Trends in developing economies

(Washington 1994)

A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique

eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages

quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences

neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire

stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples

couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du

travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des

groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des

meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment

Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une

profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent

ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la

recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut

quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines

qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays

Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration

eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute

et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de

reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins

de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites

et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-

dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le

nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves

en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait

du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies

densemble(5)

SECTION II

Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40

pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La

progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990

deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux

daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est

supeacuterieur agrave 8 pour cent lan

Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de

services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de

travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de

sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-

eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee

En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)

leacuteconomie informelle repreacutesentait un

poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour

cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et

rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute

noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon

exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus

sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches

dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins

Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient

guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -

pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production

marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse

que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de

lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau

national se situerait autour de 35 pour cent

On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le

secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur

contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays

Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du

secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300

emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont

20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au

secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques

eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette

comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration

publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du

secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)

Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de

lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille

moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave

remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour

cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent

tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle

ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes

(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le

constater par la suite

En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges

couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la

question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le

marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie

nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles

Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de

migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage

de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves

ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines

dominantes

Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373

eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ

136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890

uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque

les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone

urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-

dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6

et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont

les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon

Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour

cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur

dactiviteacute

Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne

le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi

que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans

lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute

creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans

dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3

Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les

tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-

dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent

depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve

dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)

dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin

une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs

relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce

cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute

On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement

faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de

fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en

consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En

effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car

ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire

vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees

dans la tranche dun an et moins

Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la

dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se

placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des

partants se reacuteinsegravere dans

Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans

les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives

et absolues)

Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL

Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

6146 (491)

2443 (195)

918 (73)

849 (67)

611 (49)

356 (28)

310 (25)

320 (25)

174 (14)

412 (33)

83

99

94

110

119

68

197

145

110

88

45507

(552)

14111

(171)

5911

(71)

4611

(56)

2685

(32)

3529

(43)

861

(10)

1321

(16)

1007

(14)

2862

(35)

617

569

608

597

520

673

546

597

635

612

21533

(535)

7946

(198)

2834

(70)

2121

(53)

1782

(44)

1308

(35)

398

(09)

546

(13)

394

(09)

1367

(34)

292

320

291

274

345

250

252

247

248

293

551

(520)

310

(197)

66 (52)

145

(92)

81 (51)

47 (30)

6 (05)

24 (18)

12 (09)

33 (26)

08

12

07

19

16

09

05

11

07

07

73737

(540)

24810

(182)

9729

(71)

7726

(56)

5159

(38)

5240

(39)

1575

(11)

2211

(16)

1587

(12)

4674

(35)

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Total 12539(1000) 92 82405

(1000)

604 40229

(1000)

295 1275

(1000)

09 136448

(1000)

100

Taux de

densiteacute1

191 29 60 1902 18

1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par

uniteacute eacuteconomique informelle

les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi

par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de

travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce

secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave

leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute

Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou

sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 7: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

A une eacutepoque ougrave lorthodoxie financiegravere et lausteacuteriteacute tiennent lieu de politique

eacuteconomique aux yeux des bailleurs de fonds - quitte agrave feindre dignorer les ravages

quelles imposent aux populations deacutemunies - il y a lieu den rappeler les conseacutequences

neacutefastes En effet le bilan social du Beacutenin fait apparaicirctre une situation tregraves preacutecaire

stigmatiseacutee par une recrudescence de la pauvreteacute dont les causes sont multiples

couverture des services sociaux notoirement insuffisante deacutegradation du marcheacute du

travail eacuterosion des revenus et du pouvoir dachat aggravation de la situation des

groupes vulneacuterables (femmes et enfants en particulier) changement et dislocation des

meacutecanismes de solidariteacute collective en milieu urbain notamment

Par ailleurs en matiegravere de santeacute publique eacuteducation et nutrition on remarque une

profonde deacutegradation de lenvironnement social Or ces trois dimensions constituent

ensemble un facteur de productiviteacute de la main-doeuvre pour les entreprises agrave la

recherche dune efficaciteacute accrue Toute deacutefaillance dans ce domaine agrave preacutesent ne peut

quhypotheacutequer lavenir en privant le marcheacute du travail de ressources humaines

qualifieacutees indispensables au redressement eacuteconomique du pays

Les mesures compensatrices se rapportant aux programmes de restructuration

eacuteconomique ont un caractegravere transitoire et temporaire on sinterroge sur leur viabiliteacute

et leur capaciteacute agrave apporter une solution durable aux problegravemes que lon se propose de

reacutesoudre Les moyens mobiliseacutes sont tregraves restreints par rapport agrave lampleur des besoins

de creacuteation demplois si bien que les premiers reacutesultats laissent apparaicirctre des limites

et des insuffisances Pour ce qui a trait aux programmes dappui direct agrave la re-

dynamisation eacuteconomique par le biais de la creacuteation dentreprises on constate que le

nombre duniteacutes mises sur pied est modeste et en tout cas les emplois creacuteeacutes sont tregraves

en deccedilagrave des reacuteductions opeacutereacutees dans le secteur public Leur efficaciteacute est reacuteduite du fait

du cloisonnement institutionnel et de labsence de coordination et de synergies

densemble(5)

SECTION II

Fonction macro-eacuteconomique du secteur informel

A Tendances du marcheacute du travail beacuteninois

Au Beacutenin lurbanisation galopante atteint des proportions incontrocirclables pregraves de 40

pour cent de la population vit actuellement dans les agglomeacuterations du pays La

progression annuelle moyenne de lordre de 77 pour cent sur la peacuteriode 1960-1990

deacutepasse de beaucoup celle de la population qui est de 32 pour cent Le taux

daccroissement annuel moyen des villes comme Cotonou Porto-Novo et Parakou est

supeacuterieur agrave 8 pour cent lan

Ces dynamiques deacutemographiques ont engendreacute une forte croissance de la demande de

services sociaux et dinfrastructure de base et accentueacute les pressions sur le marcheacute de

travail Deacutejagrave restreint ce dernier est en pleine crise car marqueacute par une situation de

sous-emploi massif et dintensification du chocircmage que les politiques macro-

eacuteconomiques de stabilisation ont amplifieacutee

En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)

leacuteconomie informelle repreacutesentait un

poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour

cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et

rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute

noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon

exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus

sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches

dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins

Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient

guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -

pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production

marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse

que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de

lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau

national se situerait autour de 35 pour cent

On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le

secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur

contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays

Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du

secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300

emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont

20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au

secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques

eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette

comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration

publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du

secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)

Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de

lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille

moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave

remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour

cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent

tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle

ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes

(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le

constater par la suite

En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges

couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la

question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le

marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie

nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles

Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de

migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage

de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves

ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines

dominantes

Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373

eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ

136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890

uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque

les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone

urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-

dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6

et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont

les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon

Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour

cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur

dactiviteacute

Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne

le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi

que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans

lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute

creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans

dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3

Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les

tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-

dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent

depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve

dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)

dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin

une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs

relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce

cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute

On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement

faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de

fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en

consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En

effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car

ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire

vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees

dans la tranche dun an et moins

Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la

dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se

placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des

partants se reacuteinsegravere dans

Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans

les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives

et absolues)

Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL

Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

6146 (491)

2443 (195)

918 (73)

849 (67)

611 (49)

356 (28)

310 (25)

320 (25)

174 (14)

412 (33)

83

99

94

110

119

68

197

145

110

88

45507

(552)

14111

(171)

5911

(71)

4611

(56)

2685

(32)

3529

(43)

861

(10)

1321

(16)

1007

(14)

2862

(35)

617

569

608

597

520

673

546

597

635

612

21533

(535)

7946

(198)

2834

(70)

2121

(53)

1782

(44)

1308

(35)

398

(09)

546

(13)

394

(09)

1367

(34)

292

320

291

274

345

250

252

247

248

293

551

(520)

310

(197)

66 (52)

145

(92)

81 (51)

47 (30)

6 (05)

24 (18)

12 (09)

33 (26)

08

12

07

19

16

09

05

11

07

07

73737

(540)

24810

(182)

9729

(71)

7726

(56)

5159

(38)

5240

(39)

1575

(11)

2211

(16)

1587

(12)

4674

(35)

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Total 12539(1000) 92 82405

(1000)

604 40229

(1000)

295 1275

(1000)

09 136448

(1000)

100

Taux de

densiteacute1

191 29 60 1902 18

1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par

uniteacute eacuteconomique informelle

les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi

par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de

travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce

secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave

leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute

Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou

sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 8: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

En 1982 selon une eacutetude meneacutee par le BIT(6)

leacuteconomie informelle repreacutesentait un

poids eacutecrasant dans la structure productive beacuteninoise elle employait environ 957 pour

cent de la population active occupeacutee de dix ans et plus localiseacutee en milieu urbain et

rural soit 1697295 individus Le secteur moderne relativement peu deacuteveloppeacute

noccupait quant agrave lui que 43 pour cent de la population soit 76757 personnes Si lon

exclut lagriculture et le commerce lemploi informel avoisine les 140000 individus

sactivant dans plus de 87000 entreprises Lemploi moderne pour les mecircmes branches

dactiviteacute ne concerne environ que 72000 individus soit moitieacute moins

Or dix ans apregraves les effectifs du secteur moderne urbain et rural ne deacutepasseraient

guegravere la barre de 76000 alors que la population active potentielle en milieu rural -

pour lessentiel occupeacutee dans des activiteacutes de subsistance et la petite production

marchande - aurait atteint le seuil de 1980000 personnes Il ressort de cette analyse

que le nombre de salarieacutes du secteur moderne urbain a connu une deacutecroissance (de

lordre de 20 agrave 25 pour cent) et que la part relative de lemploi moderne au niveau

national se situerait autour de 35 pour cent

On peut dresser un tableau comparatif entre les donneacutees relatives agrave lemploi dans le

secteur informel et le secteur moderne afin dappreacutecier leur importance relative et leur

contribution respective agrave la mise en valeur des ressources humaines du pays

Rapporteacutee aux chiffres sur lemploi dans le secteur informel urbain en 1992 la part du

secteur moderne apparaicirct relativement modeste En effet sur un total de 277300

emplois comptabiliseacutes 56000 relegravevent du secteur moderne (soit 202 pour cent) dont

20000 (soit 72 pour cent) reviennent au secteur priveacute et 36000 (13 pour cent) au

secteur public De ce fait quatre emplois sur cinq ressortent des uniteacutes eacuteconomiques

eacutevoluant dans un milieu informel Encore faut-il preacuteciser que dans les termes de cette

comparaison intersectorielle on na pas deacutefalqueacute de lemploi total de ladministration

publique la part qui revient agrave lemploi rural Si on en tenait compte la participation du

secteur moderne se verrait sans doute reacuteduite de quelques points(7)

Sur un autre plan il apparaicirct que lemploi total informel pour 1000 meacutenages eacutetait de

lordre de 2500 personnes Cela signifie que 25 individus par meacutenage (dont la taille

moyenne est 544 membres) tirent un revenu des activiteacutes informelles Enfin il est agrave

remarquer que le taux de croissance des activiteacutes informelles aurait eacuteteacute de 66 pour

cent en moyenne par an sur la peacuteriode 1979-1982 Si ces taux de croissance savegraverent

tregraves eacuteleveacute il faut toutefois mesurer la fragiliteacute et la preacutecariteacute de la structure agrave laquelle

ils sont associeacutes dans le sens ou une eacutecrasante majoriteacute des eacutetablissements concerneacutes

(828 pour cent) sont de type semi-seacutedentaire ou itineacuterant comme nous pourrons le

constater par la suite

En dautres termes on assiste agrave un pheacutenomegravene massif dinsertion preacutecaire de larges

couches de la population dans la structure productive On peut donc se poser la

question de savoir si ces activiteacutes auront la capaciteacute de dynamiser durablement le

marcheacute du travail et doffrir des opportuniteacutes de revenu durables alors que leacuteconomie

nationale est elle-mecircme atteinte de faiblesses structurelles

Fait important agrave prendre en consideacuteration et qui nest pas eacutetranger aux pheacutenomegravenes de

migration deacutemographique cest la localisation des bassins demploi En effet agrave limage

de la majoriteacute des pays de lAfrique subsaharienne le marcheacute du travail est tregraves

ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines

dominantes

Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373

eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ

136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890

uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque

les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone

urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-

dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6

et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont

les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon

Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour

cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur

dactiviteacute

Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne

le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi

que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans

lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute

creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans

dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3

Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les

tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-

dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent

depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve

dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)

dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin

une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs

relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce

cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute

On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement

faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de

fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en

consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En

effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car

ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire

vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees

dans la tranche dun an et moins

Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la

dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se

placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des

partants se reacuteinsegravere dans

Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans

les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives

et absolues)

Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL

Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

6146 (491)

2443 (195)

918 (73)

849 (67)

611 (49)

356 (28)

310 (25)

320 (25)

174 (14)

412 (33)

83

99

94

110

119

68

197

145

110

88

45507

(552)

14111

(171)

5911

(71)

4611

(56)

2685

(32)

3529

(43)

861

(10)

1321

(16)

1007

(14)

2862

(35)

617

569

608

597

520

673

546

597

635

612

21533

(535)

7946

(198)

2834

(70)

2121

(53)

1782

(44)

1308

(35)

398

(09)

546

(13)

394

(09)

1367

(34)

292

320

291

274

345

250

252

247

248

293

551

(520)

310

(197)

66 (52)

145

(92)

81 (51)

47 (30)

6 (05)

24 (18)

12 (09)

33 (26)

08

12

07

19

16

09

05

11

07

07

73737

(540)

24810

(182)

9729

(71)

7726

(56)

5159

(38)

5240

(39)

1575

(11)

2211

(16)

1587

(12)

4674

(35)

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Total 12539(1000) 92 82405

(1000)

604 40229

(1000)

295 1275

(1000)

09 136448

(1000)

100

Taux de

densiteacute1

191 29 60 1902 18

1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par

uniteacute eacuteconomique informelle

les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi

par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de

travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce

secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave

leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute

Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou

sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 9: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

ineacutegalement reacuteparti sur le territoire national en se concentrant dans les zones urbaines

dominantes

Dans les agglomeacuterations du Beacutenin Cotonou se place au premier rang avec 73373

eacutetablissements soit plus de la moitieacute (54 pour cent) du total recenseacute (environ

136500) Vient ensuite Porto-Novo dont limportance est bien moindre avec 24890

uniteacutes recenseacutees ou 182 pour cent de lensemble Ces deux villes heacutebergent presque

les trois quarts (722 pour cent) des uniteacutes eacuteconomiques informelles du pays en zone

urbaine La part relative de chacune des villes restantes se situe en geacuteneacuteral bien au-

dessous de 10 pour cent pouvant distinguer 3 groupes celles qui repreacutesentent entre 6

et 7 pour cent des eacutetablissements informels recenseacutes (Abomey et Parakou) celles dont

les eacutetablissements contribuent pour environ 3 pour cent au total national (Bohicon

Djougou et Ouidah) et enfin celles dont la part relative ne deacutepasse tout au plus 2 pour

cent (Kandi Lokossa et Natitingou) Le tableau 2 ventile ces donneacutees par secteur

dactiviteacute

Du point de vue de la dynamique du marcheacute du travail et a fortiori en ce qui concerne

le secteur informel il convient dobserver le rythme des creacuteations dentreprise ainsi

que leur dureacutee de vie De lexamen des eacutetablissements recenseacutes il ressort que dans

lensemble ils sont relativement jeunes environ 4 sur 10 (437 pour cent) ont eacuteteacute

creacuteeacutes lanneacutee du recensement et pregraves de 2 eacutetablissements sur 3 (62 pour cent) ont 3 ans

dexistence ou moins ainsi que nous le montre le tableau 3

Comme il fallait sy attendre les uniteacutes itineacuterantes et ambulantes figurent dans les

tranches preacuteceacutedemment indiqueacutees avec les freacutequences les plus eacuteleveacutees toujours au-

dessus des moyennes observeacutees Ainsi 19 pour cent seulement de ces uniteacutes existent

depuis au moins cinq ans En revanche les eacutetablissements seacutedentaires font preuve

dune plus grande stabiliteacute vu la proportion non neacutegligeable (433 pour cent)

dactiviteacutes qui se sont maintenues sur le marcheacute plus de cinq ans On reconnaicirctra enfin

une situation intermeacutediaire dans les eacutetablissements semi-seacutedentaires dont les valeurs

relatives agrave lancienneteacute sont plutocirct proches des tendances centrales moyennes Dans ce

cas 41 pour cent des eacutetablissements ont au moins cinq ans dancienneteacute

On constate donc que les entreprises informelles ont une dureacutee de vie particuliegraverement

faible Ceci permet de penser que les creacuteations dentreprises sont freacutequentes et que de

fait leur influence sur la dynamique de lemploi est agrave prendre seacuterieusement en

consideacuteration Il faut toutefois ecirctre prudent dans linterpreacutetation de ces donneacutees En

effet les petits commerccedilants attribueraient agrave leur activiteacute un acircge infeacuterieur au reacuteel car

ils sestiment moins exposeacutes aux taxes fiscales lorsquils deacuteclarent que leur affaire

vient de deacutemarrer De la sorte il y aurait un surnombre duniteacutes eacuteconomiques classeacutees

dans la tranche dun an et moins

Au terme de cet inventaire il est neacutecessaire de preacuteciser un des aspects de la

dynamique de lemploi Rares sont les licencieacutes du secteur public qui parviennent agrave se

placer de maniegravere productive dans le secteur priveacute moderne En effet lessentiel des

partants se reacuteinsegravere dans

Tableau 2 Distribution de lensemble des eacutetablissements formels et informels dans

les dix principales villes du Beacutenin suivant le secteur dactiviteacute (freacutequences relatives

et absolues)

Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL

Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

6146 (491)

2443 (195)

918 (73)

849 (67)

611 (49)

356 (28)

310 (25)

320 (25)

174 (14)

412 (33)

83

99

94

110

119

68

197

145

110

88

45507

(552)

14111

(171)

5911

(71)

4611

(56)

2685

(32)

3529

(43)

861

(10)

1321

(16)

1007

(14)

2862

(35)

617

569

608

597

520

673

546

597

635

612

21533

(535)

7946

(198)

2834

(70)

2121

(53)

1782

(44)

1308

(35)

398

(09)

546

(13)

394

(09)

1367

(34)

292

320

291

274

345

250

252

247

248

293

551

(520)

310

(197)

66 (52)

145

(92)

81 (51)

47 (30)

6 (05)

24 (18)

12 (09)

33 (26)

08

12

07

19

16

09

05

11

07

07

73737

(540)

24810

(182)

9729

(71)

7726

(56)

5159

(38)

5240

(39)

1575

(11)

2211

(16)

1587

(12)

4674

(35)

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Total 12539(1000) 92 82405

(1000)

604 40229

(1000)

295 1275

(1000)

09 136448

(1000)

100

Taux de

densiteacute1

191 29 60 1902 18

1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par

uniteacute eacuteconomique informelle

les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi

par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de

travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce

secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave

leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute

Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou

sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 10: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Secteurs Production Commerce Services Construction TOTAL

Villes Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

6146 (491)

2443 (195)

918 (73)

849 (67)

611 (49)

356 (28)

310 (25)

320 (25)

174 (14)

412 (33)

83

99

94

110

119

68

197

145

110

88

45507

(552)

14111

(171)

5911

(71)

4611

(56)

2685

(32)

3529

(43)

861

(10)

1321

(16)

1007

(14)

2862

(35)

617

569

608

597

520

673

546

597

635

612

21533

(535)

7946

(198)

2834

(70)

2121

(53)

1782

(44)

1308

(35)

398

(09)

546

(13)

394

(09)

1367

(34)

292

320

291

274

345

250

252

247

248

293

551

(520)

310

(197)

66 (52)

145

(92)

81 (51)

47 (30)

6 (05)

24 (18)

12 (09)

33 (26)

08

12

07

19

16

09

05

11

07

07

73737

(540)

24810

(182)

9729

(71)

7726

(56)

5159

(38)

5240

(39)

1575

(11)

2211

(16)

1587

(12)

4674

(35)

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Total 12539(1000) 92 82405

(1000)

604 40229

(1000)

295 1275

(1000)

09 136448

(1000)

100

Taux de

densiteacute1

191 29 60 1902 18

1) Taux de densiteacute ou nombre de meacutenages poteniellement desservis par

uniteacute eacuteconomique informelle

les activiteacutes de nature informelle contribuant ainsi agrave renforcer la densiteacute de lemploi

par meacutenage Ces flux vers le secteur informel et larriveacutee des jeunes en acircge de

travailler (environ 120000 par an) ont contribueacute agrave ce que loffre de travail dans ce

secteur eacutevolue plus rapidement que les opportuniteacutes demploi et par conseacutequent agrave

leacuterosion des revenus moyens dans les principales branches dactiviteacute

Si le nombre de meacutenages desservis par un eacutetablissement fournissant des services ou

sactivant dans la production augmente sensiblement par rapport agrave la moyenne

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 11: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

geacuteneacuterale (soit 6 et 19 meacutenages respectivement) il nen reste pas moins que les taux de

densiteacute relatifs au commerce (une uniteacute pour chaque 29 meacutenage) et aux villes les plus

peupleacutees du Beacutenin comportent des indications dune saturation plus avanceacutee de leur

marcheacute de travail

Tableau 3 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees dans les dix principales

villes du Beacutenin selon lancienneteacute et le type deacutetablissement

Ancienneteacute

des

eacutetablissements

Seacutedentaire Semi-

seacutedentaire

Ambulant Total

Nb Nb Nb Nb

1 ans et moins

8 867

348

19

630

380

29 109

532

57 606

437

2 ans 2 417 95 4 824 93 7 695 141 14 936 113

3 ans 1 693 67 3 018 58 4 248 78 8 959 68

4 ans 1 457 57 2 913 56 3 084 56 7 451 57

5 agrave 9 ans 4 569 179 8 299 161 6 023 110 18 891 143

10 agrave 19 ans 3 794 149 7 781 151 3 246 59 14 821 112

20 ans et plus 2 213 87 4 790 93 936 17 7 939 60

Non deacuteclareacute 446 18 376 07 351 06 1 173 09

Total

25 456

100

51

631

100

54 692

100

131

776

100

() (193) (392) (415) (100)

Quelle que soit la forme sous laquelle le sous-emploi se preacutesente une eacutetude(8)

effectueacutee en 1991 conclut agrave un taux de sous-utilisation globale de la main-doeuvre

denviron 60 pour cent Ces donneacutees font apparaicirctre au grand jour la nature de lemploi

et les tendances agrave la preacutecarisation de la population active non-agricole en relation avec

une creacuteation insuffisante demplois salarieacutes et compte tenu de la progression

deacutemographique et de la pression migratoire

Il convient neacuteanmoins de preacuteciser que nombre de mesures adopteacutees dans le cadre de

programmes de stabilisation eacuteconomique ont agrave leacutevidence amplifieacute et acceacuteleacutereacute le

processus dinformalisation de la population occupeacutee dans le secteur non-agricole En

effet plusieurs mesures ont eu un impact direct sur lemploi moderne En particulier

lassainissement des finances publiques et la restructuration des entreprises et offices

dEacutetat sont agrave lorigine dune reacuteduction des effectifs Ainsi ce sont plus de 9000

fonctionnaires et travailleurs des entreprises liquideacutees ou reacutehabiliteacutees qui ont eacuteteacute

congeacutedieacutes dans le cadre des accords de financement successifs (1989 et 1991) signeacutes

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Page 12: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

avec les bailleurs de fonds internationaux Autant demplois devraient ecirctre supprimeacutes

entre 1993 et 1995

Linstabiliteacute des emplois est le plus souvent due agrave la non rentabiliteacute de la plupart des

entreprises qui exercent une activiteacute informelle La mise en chantier dune politique

active en matiegravere deacutelargissement des deacuteboucheacutes de formation et de recyclage

permanent des travailleurs du secteur informel serait la condition sine qua non pour le

renforcement des capaciteacutes et le maintien de ces cateacutegories de main-doeuvre dans leur

activiteacute de faccedilon durable

B Secteur informel analyse des dimensions de lemploi

1 Creacuteation demplois

a Structure en terme de type dactiviteacute

Les donneacutees disponibles pour lanneacutee 1985 permettent de mettre en eacutevidence

limportance de lemploi agricole dans la population active totale soit 713 pour cent

du total Si lon considegravere la population occupeacutee dans le secteur moderne non-agricole

en 1985 on saperccediloit que seulement 5 pour cent des emplois du pays sy inscrivent

Le secteur priveacute y compte pour un tiers alors que les deux tiers restants se reacutepartissent

entre les entreprises dEacutetat (36 pour cent) et la fonction publique

Du point de vue du partage entre secteurs eacuteconomiques dapregraves le recensement des

eacutetablissements meneacute dans dix villes du pays en janvier 1992 la reacutepartition entre

eacutetablissements modernes et informels traduit lheacutegeacutemonie des seconds En effet le

secteur informel occupe 878 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques beacuteninoises (133257

uniteacutes) contre 122 pour cent pour le secteur moderne avec 3191 eacutetablissements Elle

se manifeste au niveau de toutes les branches importantes le secteur moderne apparaicirct

en revanche plus important dans les branches de limprimerie le commerce de gros

les banques et les assurances leacutelectriciteacute-eau et gaz

Globalement les donneacutees reacutefeacutereacutees agrave leacutechantillon national laissent appreacutecier des

reacutesultats inteacuteressants pour un total de 242500 meacutenages urbains dont la taille

moyenne est de 554 individus il y aurait 136500 uniteacutes eacuteconomiques Cela veut dire

quune uniteacute eacuteconomique tous secteurs dactiviteacute confondus dessert 18 meacutenages (voir

tableau 2) rapport qui met en exergue la prolifeacuteration des eacutetablissements informels et

en mecircme temps leur tregraves faible taille Certes cette tregraves faible moyenne nationale qui

reste fortement marqueacutee par le poids des quatre principales agglomeacuterations du pays

accuse des variations sensibles entre les villes pouvant mecircme atteindre des valeurs

entre deux et quatre fois plus importantes notamment dans les petites villes comme

Kandi Lokossa et Natitingou

Plus speacutecifiquement les donneacutees du recensement reacutevegravelent un pheacutenomegravene de forte

concentration de loffre autour des activiteacutes du commerce puisquil y aurait en milieu

urbain beacuteninois une uniteacute commerciale pour chaque 29 meacutenages Les activiteacutes de

services sont eacutegalement tregraves preacutesentent une uniteacute pour 6 meacutenages Dans le secteur de

la production 193 meacutenages sont potentiellement desservis par une uniteacute Les activiteacutes

de construction sont les moins nombreuses 1902 pour un meacutenage

La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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La comparaison inter-ville savegravere agrave cet eacutegard tregraves instructive car dans certains cas

tels que Cotonou et Porto-Novo le taux de densiteacute est proche de deux meacutenages pour

une uniteacute de commerce pheacutenomegravene qui reflegravete un degreacute eacuteleveacute de saturation du marcheacute

dans la branche et par conseacutequent des possibiliteacutes reacuteduites de croissance eacuteconomique

de ces activiteacutes

Lexamen de la structure de lemploi informel reacutevegravele des pheacutenomegravenes inteacuteressants

Hormis lagriculture qui occupe donc plus des deux tiers des actifs la majeure partie

des travailleurs du secteur non-agricole (patron et main-doeuvre employeacutee) est

localiseacutee dans le commerce soit 765 pour cent de la population occupeacutee alors que les

secteurs de la production et des services sont tregraves minoritaires soit 134 et 10 pour

cent respectivement

Tableau 4 Distribution de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques informelles dans les

dix principales villes du Beacutenin suivant le type deacutetablissement (freacutequences absolues

et relatives)

Villes SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRESa)

AMBULANTSb)

TOTAL

Nombre Nombre Nombre Nombre

Cotonou

Porto-

Novo

Parakou

Abomey

Bohicon

Djougou

Kandi

Lokossa

Natitingou

Ouidah

11407

4236

1503

1555

1509

999

388

401

306

694

159

174

159

204

298

193

254

186

200

150

28484

9249

3232

3424

1627

2583

701

1306

1025

2174

397

378

343

449

321

499

458

607

669

469

31789

10955

4687

2652

1930

1591

441

444

201

1764

444

448

498

347

381

308

288

207

131

381

71680

(1000)

24440

(1000)

9422

(1000)

7631

(1000)

5066

(1000)

5173

(1000)

1530

(1000)

2151

(1000)

1532

(1000)

4632

(1000)

(538)

(184)

(71)

(57)

(38)

(39)

(11)

(16)

(11)

(35)

Total 22998 172 53805 404 56454 424 133257 1000

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 14: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

(1000)

a) Essentiellement le commerce de deacutetail (69 pour cent) et la restauration (186 pour cent)

b) Sont principalement concerneacutes le commerce de deacutetail (65 pour cent) les activiteacutes de transport (166 pour

cent) et la restauration (145 pour cent)

Tableau 5 Distribution de lemploi (1)

dans lensemble des eacutetablissements recenseacutees

par secteur et branche dactiviteacute selon le type deacutetablissement consideacutereacute (freacutequences

absolues et relatives)

Type eacutetablissement SEacuteDENTAIRES SEMI-SEacuteDENTAIRES AMBULANTS TOTAL

Secteur Branche

dactiviteacute

Nombre Nombre Nombre Nombre

Production

AgricExtraction

Alimentation

Textile

Bois

Imprimerie

Chimie

Minerais

nmeacutetalliques

Fabrications

meacutetalliques

Electriciteacute

Aut Ind Manufact

31896

684

2810

18887

4373

128

77

257

4396

-

334

457

09

40

272

62

02

01

03

63

-

05

5018

906

975

1562

950

-

44

32

530

-

19

56

10

11

17

11

-

005

003

06

-

002

450

-

158

162

84

-

12

9

25

-

-

070

-

025

025

013

-

002

001

004

-

-

37364

1540

3943

20611

5407

128

133

298

4951

-

353

168

07

18

93

24

005

005

01

22

-

02

Services

Restauration

Transport

BanquesAssurances

Autres services

21982

3014

521

84

18383

311

43

07

02

263

24601

19281

342

64

4914

276

216

04

01

55

25317

10889

12202

6

2210

405

175

195

0

35

71900

33194

13065

154

25487

325

150

59

01

115

Commerce 12121 174 59290 6650 36627 5870 108038 488

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 15: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Commerce de gros

Commerce de deacutetail

211

11910

03

171

25

59265

002

6648

12

36615

002

5868

248

107790

01

487

Construction 3733 54 220 03 42 01 3995 18

Total

()

69732 1000

(315)

89129 1000

(403)

62436 1000

(282)

221297 1000

(1) Apregraves redressement des donneacutees du recensement concernant les effectifs des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulantsitineacuterants

Leacutetude comparative des tableaux 4 (uniteacutes eacuteconomiques) et 5 (emplois creacuteeacutes par ces

mecircmes uniteacutes eacuteconomiques) permet de deacuteterminer les types deacutetablissement les plus

creacuteateurs demploi Ainsi les eacutetablissements seacutedentaires qui repreacutesentent 172 pour

cent de lensemble des uniteacutes eacuteconomiques creacuteent le plus grand nombre demplois soit

315 pour cent de lemploi total A linverse les ambulants sont en geacuteneacuteral de uniteacutes

unipersonnelles Ils repreacutesentent la part la plus importante des uniteacutes eacuteconomiques

424 pour cent mais ces uniteacutes ne renferment que 282 pour cent de lemploi Enfin

dapregraves les donneacutees du recensement des eacutetablissements urbains de 1992 sagissant de

lemploi informel par type deacutetablissement les semi-seacutedentaires (404 pour cent des

eacutetablissements) concentrent 403 pour cent des emplois informels deacutenombreacutes dont

deux sur trois relegravevent du commerce de deacutetail Quelque soit le type deacutetablissement le

commerce concentre 488 pour cent des emplois les services 325 pour cent et la

production seulement 168 pour cent Concernant les eacutetablissements seacutedentaires

environ un emploi sur deux (46 pour cent) concerne lensemble des branches du

secteur de production un tiers se rapporte aux services et seuls 17 pour cent se

trouvent dans les activiteacutes du commerce En revanche la distinction sectorielle des

emplois dans les eacutetablissements ambulants qui comptent pour 28 pour cent de

lensemble se fait diffeacuteremment En effet six emplois sur 10 relegravevent du commerce et

les quatre restants appartiennent aux services la totaliteacute se situant donc dans les

activiteacutes tertiaires

Mais sil semble maintenant incontournable que la creacuteation demploi dans le secteur

informel deacutependent largement de la creacuteation dentreprises il en reste tout de mecircme que

la croissance en taille des uniteacutes deacutejagrave existantes ny est pas eacutetrangegravere Cest ce

pheacutenomegravene que le tableau 6 illustre ci-dessous A la lecture de ce tableau on constate

que la dynamique de lemploi est agrave dominante stagnante avec une tendance modeacutereacutee agrave

la croissance En effet 589 pour cent des uniteacutes concerneacutees ont enregistreacute une

stagnation du volume de lemploi tandis que 285 pour cent dentre elles montrent une

croissance de lemploi En revanche dans 126 pour cent des cas lemploi a diminueacute

Lobservation du pheacutenomegravene par branche dactiviteacute deacutevoile des dispariteacutes En effet

dans le commerce et les services cest la stagnation qui preacutevaut en sappliquant agrave

respectivement 771 et 645 pour cent des uniteacutes Par ailleurs il faut noter que dans le

commerce cest la destruction demploi qui lemporte sur la creacuteation (138 contre 9

pour cent) Par contre dans la construction et la production cest lexpansion qui se

manifeste dans presque la moitieacute des cas (respectivement 489 et 445 pour cent) Il

serait toutefois instructif de compleacuteter cette analyse par lobservation de ce mecircme

pheacutenomegravene selon le critegravere de la taille des eacutetablissements

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Deacuteni de responsabiliteacute

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Page 16: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Tableau 6 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques suivant la dynamique de croissance

de lemploi par secteur dactiviteacute

Secteur

dactiviteacute

Contraction Stagnation Expansion TOTAL

Nb Nb Nb Nb

Production 118 155 303 399 338 445 759 1000

(347) (191) (440) (281)

Construction 17 193 28 318 43 489 88 1000

(50) (18) (56) (33)

Commerce 72 138 401 771 47 90 520 1000

(212) (252) (61) (193)

Service 133 100 858 645 340 255 1331 1000

(391) (540) (443) (493)

TOTAL 340 126 1590 589 768 285 2698 1000

() (1000) (1000) (1000) (1000)

b Structure de lemploi

i) Selon le sexe

En ce qui concerne les opeacuterateurs eacuteconomiques la caracteacuteristique majeure qui ressort

du recensement de 1992 est la preacutesence dominante des femmes agrave la tecircte des activiteacutes

recenseacutees Elles se montrent particuliegraverement entreprenantes dans le commerce (83

pour cent des effectifs recenseacutes dans la branche) et la petite restauration (94 pour

cent) De surcroicirct les femmes sont majoritaires dans les activiteacutes ambulantes et semi-

seacutedentaires (68 et 83 pour cent respectivement) mais 386 pour cent seulement dans

les eacutetablissements seacutedentaires estimeacutes plus stables et mieux doteacutes en infrastructures

Dans ce dernier cas on peut donc relever un contraste et une ineacutegaliteacute des chances

notables car les entrepreneurs de sexe masculin dirigent un eacutetablissement seacutedentaire

dans 614 pour cent des cas De ce fait les femmes beacuteninoises se voient souvent

cantonneacutees dans des activiteacutes hautement concurrentielles faiblement capitaliseacutees et

peu reacutemuneacuteratrices Le tableau 7 est agrave ce propos eacuteloquent

Tableau 7 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon le sexe de lentrepreneur et le

type deacutetablissement

Sexe Seacutedentaire Semi-seacutedentaire Ambulant Total

entrepreneur Nb Nb Nb Nb

Masculin 15595 118 8843 67 17570 133 42008 319

(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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(613) (171) (321)

Feacuteminin 9858 75 42788 325 37122 282 89768 681

(387) (829) (679)

Total 25453 193 51631 392 54692 415 131776 1000

Si on regarde de pregraves lancienneteacute des activiteacutes recenseacutees selon la variable sexe on

saperccediloit que conformeacutement agrave ce que lon aurait pu supposer les activiteacutes tenues par

les femmes manifestent une vulneacuterabiliteacute sensiblement accrue par rapport agrave celles

pratiqueacutees par les hommes En effet les uniteacutes ayant vu le jour lanneacutee mecircme du

recensement sont de 133 pour cent chez les hommes et de 31 pour cent chez les

femmes lorsquon considegravere la tranche jusquagrave 3 ans dancienneteacute cette valeur seacutelegraveve agrave

19 pour cent chez les hommes et agrave 43 pour cent pour les femmes En revanche la

tranche supeacuterieure agrave 10 ans dancienneteacute laisse entrevoir une diffeacuterence significative

en faveur des femmes car les valeurs dans ce cas se montent agrave 57 et 115 pour cent

respectivement

Les analyses diffegraverent bien entendu selon le secteur et la branche dactiviteacute Dans le

commerce de deacutetail par exemple 82 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques ont moins de 5

ans de vie dont 70 pour cent sont aux mains des femmes En outre pregraves de 86 pour

cent des activiteacutes commerciales les plus peacuterennes ayant plus de 5 ans dexistence sont

dirigeacutees par des femmes

Cela veut dire que la feacuteminisation de lemploi informel saccompagne dun handicap

majeur pour les femmes en raison de leur preacutesence dominante dans les formes

dexercice professionnel particuliegraverement preacutecaires et vulneacuterables

Quant aux hommes ils sont preacutesents dans lensemble des activiteacutes recenseacutees mais

dans une faible proportion de lordre de 32 pour cent Ils ont lavantage dans lexercice

des activiteacutes seacutedentaires (614 pour cent) et noccupent quune place reacuteduite dans les

autres activiteacutes 17 pour cent dans les activiteacutes semi-seacutedentaires 32 pour cent chez les

ambulants Dans le premier cas ils sadonnent surtout aux activiteacutes ressortissant des

branches du textile du bois de la transformation alimentaire et du meacutetal Leur

preacutedominance se manifeste eacutegalement dans le transport activiteacute en quasi-totaliteacute

masculine

Les chiffres rapporteacutes dans le tableau 8 permettent daffirmer que la preacutesence des

femmes agrave la tecircte des uniteacutes eacuteconomiques seacutedentaires - censeacutees ecirctre les moins preacutecaires

de lunivers recenseacute - laissent entrevoir une situation ineacutegalitaire par rapport aux

hommes Ainsi 387 pour cent des eacutetablissements seacutedentaires sont tenus par des

femmes Il y a lieu de signaler par contre quelles occupent une place de responsabiliteacute

preacutepondeacuterante par rapport aux hommes de lordre de 65 agrave 70 pour cent des cas dans le

processus de travail lieacute agrave la restauration et au commerce de deacutetail Cela se traduit par

une forte concentration dans ces deux branches dactiviteacute (137 et 538 pour cent

respectivement) car plus de deux femmes sur trois sy trouvent occupeacutees

Tableau 8 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par branche dactiviteacute selon

le secteur et le sexe de lentrepreneur

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 18: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Moderne Informel TOTAL

Secteur

dactiviteacute H F H F H F

Nb Nb Nb Nb Nb Nb

Production 396 174 62 71 6431 483 2301 256 6827 438 2363 240

Construction 73 32 2 02 963 72 15 02 1036 66 17 02

Commerce 1192 523 615 708 1922 144 4745 528 3114 200 5360 544

Services 619 271 190 219 3999 300 1928 214 4618 296 2118 215

TOTAL 2280 1000 869 1000 13315 1000 8989 1000 15595 1000 9858 1000

() (724) (276) (597) (403) (613) (387)

Ces donneacutees jettent un jour nouveau sur la division du travail entre les sexes En effet

leur reacutepartition au sein de la structure des activiteacutes tend agrave reproduire la mecircme

distribution observeacutee au niveau de la structure eacuteconomique du Beacutenin dans son

ensemble Les activiteacutes dans lesquelles les femmes se montrent plus entreprenantes

reacutesultent finalement dune projection marchande de leurs tacircches meacutenagegraveres (la petite

restauration) ou du temps que celles-ci leur laisse pour exercer souvent de maniegravere

intermittente une autre activiteacute (le commerce de deacutetail sy precirctant parfaitement) De ce

fait la division sociale du travail entraicircne une discrimination agrave lencontre des femmes

par suite dune forte reacuteduction de leurs chances demploi et de revenu

En dautres termes les femmes se voient de fait contraintes agrave emprunter des filiegraveres

non marchandes dapprentissage dun meacutetier dans le foyer (savoir-faire culinaire

notamment) lui mecircme marqueacute par une division des tacircches et responsabiliteacutes qui en

regravegle geacuteneacuterale les deacutefavorise Leur insertion dans le marcheacute du travail accentue leur

handicap compte tenu du nombre reacuteduit dactiviteacutes qui leur sont offertes pheacutenomegravene

qui de surcroicirct entraicircne une saturation progressive des opportuniteacutes de revenu

Cette conclusion est dailleurs renforceacutee par dautres donneacutees du tableau 8 ougrave lon peut

appreacutecier que le taux de participation des femmes dans les eacutetablissements du secteur

moderne (soit 276 pour cent) est infeacuterieur de 11 points agrave leur preacutesence dans les

eacutetablissements seacutedentaires dans leur ensemble (387 pour cent) Lagrave encore dans 82

pour cent des cas elles semploient dans des activiteacutes lieacutees au commerce de deacutetail et agrave

la restauration

ii) Selon lacircge

Au regard des donneacutees reacutepartissant la population recenseacutee par grands groupes dacircge il

est plausible daffirmer que la relative jeunesse des eacutetablissements trouve son parallegravele

dans la jeunesse des actifs qui les font tourner En effet on peut appreacutecier quun

cinquiegraveme (203 pour cent) des chefs des eacutetablissements recenseacutes ont moins de 20 ans

et 32 pour cent ont entre 21 et 30 ans En somme un peu plus de la moitieacute des

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Page 19: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

entrepreneurs a moins de 30 ans On notera que dans la progression des acircges 28 pour

cent des cas recenseacutes ont entre 31 et 45 ans et un cinquiegraveme ont plus de 45 ans

Tableau 9 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon lacircge et le sexe de

lentrepreneur et selon le type dentreprise

Age

desentreprises

Seacutedentaires Semi- Ambulants Total

H F H F H F H F

lt=10 ans

11

9

16

228

235

2875

262

07

3112

35

11 agrave 15 ans 54 47 115 1167 775 8215 944 22 9429 105

16 agrave 20 ans 595 427 781 3176 2250 8491 3626 86 12094 135

21 agrave 30 ans 5428 3219 3648 12891 9196 10663 18272 435 26773 298

31 agrave 50 ans 7188 4379 3251 18595 4704 6010 15143 360 28984 323

gt50 ans 2133 1723 965 6565 410 868 3508 84 9156 102

Non deacuteclareacutes 186 54 67 166 253 06 220 02

TOTAL 15595 9858 8843 42788 17570 37122 42008 100 89768 100

() (118) (75) (67) (325) (133) (282) (319) (681) (100)

A laide du tableau 9 on constate que les femmes plus souvent que les hommes

entrent dans la vie active ou sur le marcheacute du travail avant lacircge de 15 ans elles y sont

presque cinq fois plus nombreuses (14 pour cent) que les hommes (29 pour cent)

Additionnant ensuite la tranche de 16 agrave 20 ans on saperccediloit que les premiegraveres

repreacutesentent 275 pour cent et les seconds 115 pour cent A partir des donneacutees du

mecircme tableau on apprend eacutegalement que 44 pour cent des hommes mais seulement

30 pour cent des femmes deacuteclarent avoir entre 21 et 30 ans Lorsque lon compare les

tranches de 31 agrave 50 ans on constate que les diffeacuterences entre les entrepreneurs

masculins et feacuteminins sestompent car le premier groupe compte pour 36 pour cent et

le second pour 32 pour cent

Attirent eacutegalement lattention les donneacutees ayant trait agrave deux classes dacircge que sont

celle des plus de 50 ans qui compte pour 155 pour cent du total et celle des moins de

15 ans Parmi cette derniegravere on remarquera la preacutesence dun groupe denfants de

moins de 10 ans (24 pour cent) et dun groupe de jeunes (7 pour cent) dans la classe

dacircge de 10 agrave 15 ans sadonnant quasiment tous au commerce et agrave la petite restauration

qui rappelons-le sont des occupations agrave dominante feacuteminine Cette tendance se

prolonge jusquagrave la tranche de 20 ans Ce nest quagrave partir de cet acircge-lagrave que lon

commence agrave observer une preacutesence plus marqueacutee des meacutetiers employant la main-

doeuvre masculine agrave savoir le textile le transport le bois et la transformation

alimentaire

Incontestablement cest dans les activiteacutes agrave caractegravere ambulant que lon trouve la plus

grande proportion denfants et dadolescents 22 pour cent des ambulants ont moins de

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

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Page 20: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

15 ans les femmes eacutetant preacutedominantes soit 30 pour cent par rapport aux actifs

masculins (agrave peine 57 pour cent) De ce fait la structure dacircge des entrepreneurs des

eacutetablissements ambulants et itineacuterants se reacutevegravele ecirctre la plus jeune car 82 pour cent des

femmes et 71 pour cent des hommes ont moins de 30 ans

Une structure dacircge si jeune des actifs recenseacutes en milieu urbain ne va pas toutefois

sans poser des problegravemes car une entreacutee tregraves preacutematureacutee dans le marcheacute du travail

comporte quelques inconveacutenients Ceci se traduit notamment par une forte instabiliteacute

dans lexercice professionnel car un manque de compeacutetences techniques condamne les

jeunes agrave errer dans le marcheacute agrave la recherche de meilleures opportuniteacutes de revenu

En regravegle geacuteneacuterale linsertion se fait agrave travers des activiteacutes faiblement productives

nexigeant que des connaissances et moyens financiers minimum et par conseacutequent

voueacutes agrave la saturation Du fait de la vive concurrence qui sy exerce les revenus

seacuterodent rapidement obligeant les jeunes agrave chercher ailleurs de nouvelles opportuniteacutes

de gain La mobiliteacute horizontale qui en reacutesulte se fait souvent au deacutetriment de

lacquisition dun savoir-faire eacuteprouveacute et des connaissances de base indispensables agrave la

consolidation et agrave une bonne gestion des entreprises

On remarque en outre que les entrepreneurs du secteur informel sont relativement plus

jeunes que leurs pairs du secteur moderne car 70 pour cent des premiers ont moins de

40 ans alors que cette proportion tombe agrave 55 pour cent chez les seconds Cest en

observant surtout les tranches dacircge au-dessous de 30 ans que ce pheacutenomegravene ressort

plus clairement les opeacuterateurs informels sy trouvent agrave raison de quatre sur dix alors

que les entrepreneurs du secteur moderne ne repreacutesentent que 22 pour cent En

revanche lorsquon compare les tranches dacircge au-delagrave de 40 ans les proportions

sinversent ils sont preacutesents agrave concurrence de 29 et 44 pour cent respectivement

iii) Selon le niveau dinstruction

Le bilan global que lon peut dresser agrave leacutegard du niveau de formation des intervenants

du secteur informel est particuliegraverement neacutegatif Cela se veacuterifie aussi bien pour les

salarieacutes que pour les apprentis ou encore les chefs dentreprise eux-mecircmes Neacutegatif

dans le sens ougrave la composition du secteur informel en terme dacteur est domineacute par

des individus nayant pas ou tregraves peu reccedilu dinstruction formelle

En effet et comme lillustre le tableau 10 on constate que 824 pour cent de

lensemble des apprentis et des aides familiaux nont pas deacutepasseacute le niveau de leacutecole

primaire que seulement 175 pour cent ont eu accegraves au secondaire (dont 158 pour

cent sans deacutepasser le stade du collegravege) et enfin que lenseignement supeacuterieur nest

quasiment pas repreacutesenteacute

Fait inteacuteressant on constate que la moitieacute des salarieacutes nont aucune formation formelle

tandis que seulement 229 pour cent des apprentis sont dans cette situation En matiegravere

deacutetudes secondaires leacutecart entre les salarieacutes et les apprentis se reacutetreacutecit mais en

laissant encore un leacuteger avantage agrave ces derniers (respectivement 143 et 181 pour cent

dentre eux y ont eu accegraves)

A propos de lapprentissage il faut noter que le systegraveme beacuteninois de formation y a

recours de maniegravere tregraves prononceacutee En moyenne les entreprises employant des

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 21: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

apprentis en occupent 29 chacune Cette proportion est plus eacuteleveacutee dans les activiteacutes

de production (31) mais nettement plus faible dans le commerce (12)

Du point de vue de linstruction des entrepreneurs les reacutesultats sont aussi tregraves

deacutecevants 57 pour cent dentre eux nont pas eu la chance dacceacuteder agrave linstruction

formelle Autrement dit dans la plupart des cas la gestion de lactiviteacute eacuteconomique se

fait sans maicirctrise des rudiments de leacutecriture de la lecture et du calcul arithmeacutetique Si

agrave cela sajoutent les 10 pour cent des entrepreneurs qui ont atteint au maximum la

troisiegraveme anneacutee deacutecole -sans compter les analphabegravetes de reacutecurrence et les illettreacutes- ce

sont deux entrepreneurs sur trois qui sont gravement handicapeacutes dans leurs aptitudes agrave

comprendre et agrave conduire efficacement les fonctions de base de lentreprise

Lorsque lon progresse dans lanalyse des cycles scolaires on saperccediloit quun

entrepreneur sur quatre a un bagage scolaire eacutegal ou supeacuterieur au niveau primaire

acheveacute pregraves de 12 pour cent ont termineacute leacutecole autant ont eu agrave freacutequenter les classes

du cycle secondaire et seuls 3 pour cent ont reacuteussi agrave le couronner

Tableau 10 Reacutepartition des salarieacutes et des apprentis du secteur informel selon leur

niveau dinstruction

Niveaudinstruction

Salarieacutes Apprentis Total

Effectifs Effectifs Effectifs

Aucun 186 501 497 229 683 268

CE1 ou moins 46 124 479 220 525 206

CM1 ou moins 42 113 403 185 445 175

Primaire termineacute 43 116 400 184 443 174

Fin de collegravege 40 108 363 167 403 158

Fin lyceacutee 13 35 31 14 44 17

Enseignement

supeacuterieur

1 03 1 00 2 01

Total 371 1000 2174a)

1000 2545 1000

a) Non compris 284

apprentis

Enfin il faut relever la preacutesence dun tregraves petit groupe dentrepreneurs (33 pour cent)

qui a beacuteneacuteficieacute des cours au niveau supeacuterieur Fait reacuteveacutelateur cest dans les activiteacutes du

transport que lon peut appreacutecier les meilleurs acquis dinstruction au niveau supeacuterieur

ce qui apporte la preuve des hypothegraveses quant au glissement des diplocircmeacutes deacuteclasseacutes

ou employeacutes du secteur public et autres cateacutegories instruites vers lauto-emploi vu les

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 22: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

mornes perspectives dembauche dans le salariat Eu eacutegard aux conditions deacutecrites il

nest pas eacutetonnant de constater que 70 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques fonctionnent

sans aucun moyen de gestion et que 36 pour cent seulement tiennent un registre

comptable

On peut eacutegalement appreacutecier le faible niveau dinstruction qui frappe les entrepreneurs

informels agrave leacutegard de leurs homologues du secteur moderne quel que soit le sexe

consideacutereacute En effet le taux danalphabeacutetisme chez les premiers est 28 fois supeacuterieur

par rapport agrave ces derniers Sagissant des niveaux secondaire termineacute et instruction

supeacuterieure on retiendra eacutegalement le fait que les entrepreneurs du secteur moderne

enregistrent des taux (176 et 112 pour cent) trois et dix fois supeacuterieurs dans lordre

relativement aux chefs deacutetablissement informels

Sagissant de la situation eacuteducative des femmes on constate quelles ont un seacuterieux

handicap en geacuteneacuteral et agrave leacutegard des hommes en particulier En effet au niveau laquo sans

instruction raquo scolaire deacutejagrave elles sont largement majoritaires soit 656 pour cent contre

38 pour cent chez les entrepreneurs masculins Si agrave ces chiffres on additionne ceux

relatifs agrave la deacutescolarisation au seuil de la troisiegraveme anneacutee du cycle primaire on peut

conclure que trois femmes sur quatre sont frappeacutees danalphabeacutetisme

Cest sans doute les entrepreneurs des activiteacutes ambulantes et itineacuterantes qui eacuteprouvent

les plus grandes difficulteacutes lieacutees agrave lanalphabeacutetisme 81 pour cent des femmes et 55

pour cent des hommes endurent les effets de cette peacutenible situation Ce pheacutenomegravene

trouve son explication dans le fait que la population des ambulants est composeacutee pour

une bonne part denfants de moins de 10 ans et dadolescents de moins de 15 ans ayant

abandonneacute tregraves tocirct les bancs de leacutecole Les valeurs relatives aux eacutetablissements semi-

seacutedentaires agrave ce mecircme sujet se reacutevegravelent proches des moyennes geacuteneacuterales ce qui nest

pas le cas des eacutetablissements seacutedentaires ougrave le taux danalphabeacutetisme est moins

accentueacute chez les femmes il tombe agrave 55 pour cent et chez les hommes agrave 37 pour cent

Il est donc manifeste quau terme de cette premiegravere appreacuteciation de la formation du

capital humain agrave partir du niveau dinstruction atteint par les entrepreneurs les

reacutesultats nincitent guegravere agrave loptimisme Un bagage de connaissances si limiteacute au deacutepart

ne peut quaccentuer les difficulteacutes de la formation professionnelle ulteacuterieure

notamment dans leacuteconomie informelle dans la mesure ougrave lapprentissage artisanal

savegravere un systegraveme largement endogegravene de transmissionacquisition des compeacutetences

techniques et professionnelles dispenseacutees sur le tas

iv) Selon la situation dans lentreprise

Dapregraves les donneacutees rapporteacutees par le tableau 11 on peut constater que les

eacutetablissements seacutedentaires du fait de leur situation relativement moins preacutecaire que les

autres uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees enregistrent un effectif important (chefs

dentreprise non compris) seacutelevant agrave 62366 individus La plupart de ces derniers soit

584 pour cent ont le statut dapprentis et 147 pour cent celui de travailleur familial

ces deux cateacutegories repreacutesentent agrave elles seules plus de 7 travailleurs sur 10 Les

salarieacutes permanents (144 pour cent des effectifs) et les travailleurs occasionnels (75

pour cent) quant agrave eux ny comptent que pour pregraves dun quart Enfin les cateacutegories

associeacutes et coopeacuterateurs sont neacutegligeables avec 5 pour cent environ

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Page 23: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

A ce propos il faut preacuteciser que les entreprises de type seacutedentaire recenseacutees ont

recours agrave des apprentis dans environ un tiers des cas (345 pour cent) et agrave des aides

familiaux dans un cinquiegraveme des cas (195 pour cent) Seuls 5 pour cent emploient des

travailleurs occasionnels et 12 pour cent embauchent des salarieacutes sur une base

reacuteguliegravere

Lanalyse de la structure de lemploi selon le statut de la main-doeuvre (situation dans

la profession) reacutevegravele cependant de fortes dispariteacutes entre les divers types

deacutetablissements observeacutes Dans les eacutetablissements seacutedentaires par exemple les chefs

dentreprise repreacutesentent 314 pour cent de la force de travail les apprentis 422 pour

cent alors que les aides-familiaux et les salarieacutes permanents ny comptent que pour

105 pour cent chacun Ce constat corrobore lideacutee selon laquelle les micro-entreprises

informelles localiseacutees sont loin decirctre repreacutesentatives de lensemble du secteur informel

et quil existe une importante diffeacuterence dans la structure de lemploi selon les divers

types dentreprises qui composent le secteur informel

Tableau 11 Effectifs employeacutes dans les eacutetablissements seacutedentaires formels et

informel selon la taille de luniteacute et leur situation dans la profession

Situation Associeacutes Apprentis Aides

familiaux

Salarieacutes

permanents

Travailleurs

occasionnels

Taille uniteacute

eacuteconomique Effectif Effectif Effectif Effectif Effectif

1 agrave 4 1 089 351 8 858 243 5 762 628 2 840 315 894 192

5 agrave 10 1 015 327 13 748 377 2 457 268 2 209 245 1 583 341

11 agrave 20 514 166 7 970 219 586 64 1 233 137 778 167

21 et plus 482 155 5 867 161 364 40 2 727 303 1 390 299

TOTAL 3 100 1000 36 443 1000 9 169 1000 9 009 1000 4 645 1000

() (50) (584) (147) (144) (75)

Les chiffres du tableau 11 fournissent loccasion dillustrer une autre facette du

pheacutenomegravene relative agrave la taille des eacutetablissements On observe tout dabord et de

maniegravere classique que les micro-entreprises (occupant jusquagrave quatre personnes) ont

majoritairement recours aux aides familiaux elles concentrent 628 pour cent des

effectifs deacutenombreacutes dans cette cateacutegorie alors que les petites entreprises (cinq agrave dix

employeacutes) nen comptent que 268 pour cent et celles dont la taille deacutepasse les 10

personnes seulement 104 pour cent En revanche sagissant des salarieacutes permanents

les reacutesultats sinversent les uniteacutes de plus de 20 personnes affichant une tendance

marqueacutee agrave en engager davantage soit 44 pour cent contre 315 et 245 pour cent dans

le cas des micro et petites entreprises

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 24: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Ce comportement agrave une nuance pregraves se veacuterifie eacutegalement agrave lendroit des salarieacutes

occasionnels Ces analyses confirment le fait que plus le processus de production et la

division technique du travail progressent plus les entreprises ont recours agrave une main-

doeuvre posseacutedant des qualifications speacutecifiques

Toutefois lanalyse des freacutequences concernant les apprentis suggegravere lexistence de

logiques plus complexes En effet leur engagement demeure une pratique eacutetablie

mecircme dans les eacutetablissements qui emploient plus de dix personnes car ils sy

concentrent agrave raison de 38 pour cent proportion qui est analogue agrave celle enregistreacutee

par les petites entreprises Les patrons des micro-entreprises sassurent le concours

duniquement 24 pour cent des apprentis recenseacutes Au terme de ces remarques on ne

peut sempecirccher de se demander si le recours aux apprentis nobeacuteit pas agrave plusieurs

facteurs de nature extra-eacuteconomique (rapports socio-culturels de type familial

ethnique villageois voire religieux) et eacuteconomique (source de revenu effectif pour le

patron appropriation du surplus de travail) On notera agrave cet eacutegard que deux branches

concentrent 72 pour cent du total des apprentis dans des proportions sensiblement

eacutegales en loccurrence le textile et les services fournis aux particuliers et aux meacutenages

Viennent ensuite les industries meacutetalliques et du bois qui se reacutevegravelent faiblement

utilisatrices dapprentis (9 et 8 pour cent dans lordre) Quant aux aides familiaux ils

sont surtout solliciteacutes dans lexercice du commerce de deacutetail car ils sy trouvent agrave

concurrence de 46 pour cent du total alors que la restauration et les hocirctels en

deuxiegraveme position nen utilisent que 12 pour cent Les salarieacutes permanents quant agrave

eux se trouvent regroupeacutes agrave raison de 32 pour cent dans le commerce de deacutetail la

branche restauration-hocirctels et les services aux particuliers en emploient chacun 13

pour cent

En somme il apparaicirct que la structure des eacutetablissements semi-seacutedentaires et

ambulants traduit de maniegravere classique les caracteacuteristiques fondamentales de

leacuteconomie informelle agrave savoir la preacutesence globalement faible du nombre de

travailleurs salarieacutes par opposition aux aides-familiaux et aux apprentis et par contre

la preacutesence dune relativement forte proportion de travailleurs indeacutependants Dans les

eacutetablissements semi-seacutedentaires par exemple la proportion dindividus travaillant agrave

son compte seacutelegraveve agrave 604 pour cent les 396 pour cent restants correspondant aux

aides-familiaux

Ce reacutesultat nest pas surprenant le recours privileacutegieacute aux deux cateacutegories de main-

doeuvre apprentis et travailleurs familiaux eacutetant synonyme de ressource bon marcheacute

et leur preacutesence demeurant deacuteterminante pour le fonctionnement de ces entreprises Si

engagement des salarieacutes il y a ceux-ci ont dans un tiers des cas le statut de

travailleurs occasionnels Remarquons que ces pratiques speacutecifiques agrave leacutegard de la

main-doeuvre employeacutee confegraverent une remarquable flexibiliteacute au processus de

production de ces uniteacutes eacuteconomiques et une grande capaciteacute dadaptation au marcheacute

atout fondamental susceptible de leur apporter un surplus de compeacutetitiviteacute

Cependant cet atout se transforme agrave moyen terme en contrainte degraves lors que

lentreprise se voit priveacutee dune main-doeuvre qualifieacutee et stable synonyme de

productiviteacute pour lentreprise

2 Contribution agrave la production nationale aux revenus et aux besoins essentiels

a La production et linvestissement

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 25: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Sur la base des comptes eacuteconomiques eacutetablis par lINSAE(9)

pour 1985 on peut

estimer la contribution productive du secteur informel agrave leacuteconomie beacuteninoise En

terme de revenu national la production du secteur informel agricole et non-agricole

est eacutevalueacutee agrave 645 pour cent du PIB Par ailleurs il contribue pour la quasi-totaliteacute agrave la

creacuteation de la richesse dans le secteur primaire pour 50 pour cent dans le secteur

secondaire (66 pour cent dans lindustrie manufacturiegravere) et 48 pour cent dans le

secteur tertiaire (68 et 58 pour cent dans le commerce et le transport respectivement)

En terme dactiviteacute lagriculture repreacutesente pregraves de la moitieacute du PIB informel le

commerce vient en deuxiegraveme position avec 175 pour cent suivi par les services (135

pour cent) et les activiteacutes manufacturiegraveres et le transport qui contribuent avec 8 et 7

pour cent respectivement De plus les ratios de valeur ajouteacutee sont plus eacuteleveacutes dans

les entreprises informelles que dans les entreprises modernes surtout dans le

commerce les services le bacirctiment et les industries manufacturiegraveres

Toutefois au sein du secteur informel leacutevaluation des soldes intermeacutediaires de

gestion nest pas toujours aiseacutee Il sagit pour la plupart dentreprises qui ne tiennent

pas une comptabiliteacute et ne disposent pas souvent de documents susceptibles de

faciliter ces eacutevaluations Les enquecirctes reacutevegravelent que 73 pour cent des entreprises nont

aucun moyen denregistrement de leurs activiteacutes Cest donc par des maniegraveres

indirectes que la contribution du secteur informel sera le plus souvent eacutevalueacutee Ici

nous ne disposons pas de chiffres suffisamment preacutecis pour pouvoir mener plus loin

lanalyse et plus particuliegraverement pour pouvoir deacutecrire la dynamique de la production

macro-eacuteconomique du secteur informel

Dune faccedilon geacuteneacuterale les uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel font montre dun

faible niveau de capital aggraveacute par labsence de reacuteserves liquides Dapregraves les donneacutees

de lenquecircte reacutealiseacutee dans six villes en octobre 1992 on peut chiffrer agrave 201537 FCFA

en moyenne linvestissement par uniteacute eacuteconomique cependant ce niveau masque de

fortes dispariteacutes Tous secteur confondus la moyenne la plus faible dactifs

immobiliseacutes par strate dentreprises appartient aux entreprises unipersonnelles

(95600 FCFA) suivie de celle des entreprises familiales qui est deux fois plus eacuteleveacutee

(210200 FCFA) Comme on pouvait sy attendre la moyenne des micro-entreprises

est quatre fois plus importante (818000 FCFA) que celle des entreprises familiales

Lacircge des entreprises agit favorablement sur le niveau de capitalisation celles dont

lancienneteacute est entre cinq et neuf ans ont un niveau dinvestissement supeacuterieur agrave celui

des autres Un effet neacutegatif notable est que la creacuteation demplois diminue avec

laccroissement du capital Leacutetude du comportement des investissements reacutevegravele quil y

a eu croissance du capital dans 334 pour cent des cas stagnation dans 2 pour cent des

cas et contraction dans 65 pour cent des cas Le taux moyen annuel est neacuteanmoins

neacutegatif (-0004 pour cent) ce qui pose de seacuterieux problegravemes de reproduction de loutil

de travail et par conseacutequent de deacuteveloppement de lentreprise agrave long terme

b Les revenus

Dans le contexte macro-eacuteconomique que lon connaicirct un des rocircles fondamentaux que

joue le secteur informel est celui de la distribution de revenu aux populations En effet

en distribuant des revenus agrave 955 pour cent de la population active beacuteninoise on

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Page 26: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

comprend que les niveaux de reacutemuneacuteration dans ce secteur prennent une importance

majeure vis agrave vis de leacutequilibre eacuteconomique geacuteneacuteral

Si on examine en deacutetail les modaliteacutes de reacutemuneacuteration dans le secteur informel on

constate que les chefs dentreprise utilisent plusieurs modes de reacutemuneacuteration destineacutes agrave

inteacuteresser les travailleurs et agrave les encourager agrave intensifier la production Deux formes

de reacutemuneacuteration coexistent dont les diffeacuterentes cateacutegories professionnelles beacuteneacuteficie

dans des combinaisons variables Ces reacutemuneacuterations se font soit en argent soit en

nature

Notons que lon distingue cinq modes de reacutemuneacuteration distincts au sein du secteur

informel La reacutemuneacuteration au salaire fixe qui concerne 142 pour cent des travailleurs

la reacutemuneacuteration agrave la piegravece ou agrave la tacircche 84 pour cent la reacutemuneacuteration selon les

recettes reacutealiseacutees 127 pour cent la reacutemuneacuteration selon le pourcentage de recette

reacutealiseacutee 14 pour cent) et enfin largent de poche qui concerne quelques 55 pour cent

des travailleurs apprentis et aides familiaux particuliegraverement(10)

La pratique de ces modes de reacutemuneacuteration donne les reacutesultats suivants Les salarieacutes

occasionnels ont eacuteteacute les mieux payeacutes puisquils ont perccedilu en moyenne 12899 FCFA

puis viennent les salarieacutes permanents (11067 FCFA) nettement plus loin les aides

familiaux (3147 FCFA) et enfin les apprentis avec 2900 FCFA Il faut toutefois

noter quau sein de chacune de ces cateacutegories il existe de fortes dispariteacutes selon la

branche dactiviteacute la ville ou encore selon des caracteacuteristique personnelles du

travailleur telles le niveau deacuteducation lancienneteacute etc Par exemple 96 pour cent des

apprentis et 92 pour cent des aides familiaux perccediloivent une reacutemuneacuteration mensuelle

de 5000 FCFA alors que leacutecart type des montants perccedilus par les salarieacutes permanents

oscillent entre 3 et 13 milles FCFA

Du point de vue de la branche dactiviteacute on remarquera que pour les salarieacutes

permanents les activiteacutes les plus reacutemuneacuteratrices sont la construction (26000 FCFA)

les transports limprimerie et les autres services (autour de 15000 FCFA pour

chacune) et lindustrie du bois (12583 FCFA) Pour les salarieacutes occasionnels ce sera

encore la construction (17988 FCFA) suivie de lindustrie du bois (13606 FCFA)

Les apprentis quant agrave eux auront inteacuterecirct agrave ecirctre dans les transports (7098 FCFA) et la

construction (5069 FCFA) Enfin les aides familiaux gagneront agrave appartenir agrave

lagriculture (7500 FCFA) ou agrave lindustrie du bois (7283 FCFA)

Il ressort donc que la construction est le secteur qui paie le mieux ses travailleurs (sauf

pour les aides familiaux) Ce secteur est caracteacuteriseacute par un fort dynamisme et une

demande importante De plus le client fournissant la plupart du temps les matiegraveres

premiegraveres neacutecessaires le seul coucirct de lemployeur est la reacutemuneacuteration de la main-

doeuvre ce qui lui permet de mieux la payer que dans les autres branches

En regravegle geacuteneacuterale les meacutetiers feacuteminins reacutemunegraverent moins biens leurs effectifs par

rapport agrave leurs homologues masculins Cette constatation est particuliegraverement

contrasteacutee chez les salarieacutes permanents ougrave les eacutecarts des montants perccedilus sont les plus

importants Ces reacutesultats se veacuterifient pour toutes les cateacutegories de travailleurs et quel

que soit leur niveau dinstruction et leur ancienneteacute dans lentreprise hormis deux

exceptions chez les aides familiaux et pour le niveau dinstruction terminal secondaire

chez les salarieacutes permanents ougrave les femmes sont mieux reacutemuneacutereacutees que les hommes

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Page 27: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Bon nombre de travailleurs ont perccedilu une reacutemuneacuteration infeacuterieure au SMIG de 1992

qui seacutelevait agrave 13904 FCFA par mois Sont dans ce cas 30 pour cent des salarieacutes qui

ont reccedilu entre 5 et 10 mille FCFA 3 pour cent des apprentis et 6 pour cent des aides

familiaux Neacuteanmoins peu de travailleurs ont eacuteteacute payeacutes au-dessus du salaire

minimum Cest le cas de 10 pour cent des salarieacutes qui ont toucheacute plus de 20000

FCFA de 4 pour cent dapprentis et de 2 pour cent daides familiaux

Les travailleurs les mieux lotis sont donc les salarieacutes (permanents et occasionnels) car

ils beacuteneacuteficient des meilleures reacutemuneacuterations lesquelles traduisent leur apport agrave la

production Toutefois ces reacutemuneacuterations natteignent pas des sommes eacuteleveacutees et il

nen reste pas moins quune grande partie des actifs du secteur informel touche

largement moins du salaire minimum Ces derniers ne peuvent que tregraves difficilement

subvenir aux besoins de leur famille La reacutemuneacuteration en nature vient compleacuteter le

maigre revenu en argent des travailleurs Cette reacutemuneacuteration en nature est souvent

faible En effet 976 pour cent des salarieacutes ainsi que presque la totaliteacute des apprentis et

des aides familiaux ont perccedilu en nature une valeur infeacuterieure agrave 5000 FCFA Quant

aux valeurs maximales elles natteignent pas plus de 40000 FCFA

En regard des heures de travail effectueacutees par ces agents il apparaicirct quils sont

particuliegraverement mal payeacutes Mais il convient de preacuteciser quentre deux tiers et trois

quarts de la valeur ajouteacutee des uniteacutes eacuteconomiques sont alloueacutes agrave la reacutemuneacuteration des

salarieacutes De fait il ne sagit pas dune exploitation deacutelibeacutereacutee de la force de travail mais

bien dune incapaciteacute intrinsegraveque du secteur agrave deacutegager des exceacutedents suffisants pour

reacutemuneacuterer la main-doeuvre compte tenu des seacuterieuses restrictions dans laccegraves aux

ressources productives

En ce qui concerne les chefs dentreprises 154 pour cent dentre eux ont une autre

source de revenu qui vient compleacuteter le revenu tireacute de leur activiteacute informelle Cest

dans les services et dans la production que les entrepreneurs y ont le plus recours

(respectivement 50 et 30 pour cent) Mais les montants tireacutes de ces sources

secondaires nest pas vraiment eacuteleveacute puisque 70 pour cent des entrepreneurs

perccediloivent un revenu infeacuterieur agrave 20000 FCFA

Pour conclure il est un fait que les niveaux de reacutemuneacuteration dans le secteur informel

sont extrecircmement bas quelle que soient les cateacutegories de travailleurs consideacutereacutees Ce

pheacutenomegravene trouve son explication dans le fait que le secteur est frappeacute dune

incapaciteacute structurelle agrave verser des revenus supeacuterieurs compte tenu de la proportion

eacutenorme de la valeur ajouteacutee qui est deacutejagrave alloueacutee agrave la masse salariale De plus comme

le rythme de creacuteation demplois salarieacutes nest pas suffisant pour absorber la croissance

de la population active la plupart des individus recourent agrave lauto-emploi sans

connaissance de la situation des diffeacuterents segments du marcheacute du travail entraicircnant

ainsi progressivement une saturation des deacuteboucheacutes qui elle mecircme entraicircne une

baisse des prix et par conseacutequent une reacuteduction de la marge beacuteneacuteficiaire des articles

commercialiseacutes et des services rendus Ainsi le secteur informel se retrouve dans le

cadre dune eacuteconomie de preacutecariteacute qui reacutemunegravere mal les efforts consentis et le temps

investi

Sagissant des travailleurs agrave leur propre compte et des patrons des micro-entreprises

informelles il ressort de lenquecircte que leurs gains oscillent entre 12000 et 20000

FCFA par mois avec neacuteanmoins de fortes dispariteacutes Celles-ci se reflegravetent dans les

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 28: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

eacutecarts type qui repreacutesentent entre 17 et 33000 FCFA et des reacutemuneacuterations maximales

qui peuvent atteindre les 180 et 410000 FCFA par mois Cest agrave Cotonou que les

petits patrons obtiennent les meilleurs gains mensuels (20000 FCFA) suivi de

Parakou et Bohicon (environ 17000 FCFA)

Lexceacutedent brut dexploitation qui repreacutesente le profit et dont la vocation est de

financer de nouveaux investissements est tregraves significatif dans le bacirctiment tant en

valeur absolue que relative (87300 FCFA soit 52 pour cent de la production)

relativement bon dans le secteur primaire et les autres services (293 et 21 pour cent

respectivement) et faible dans les industries extractives et manufacturiegraveres le

commerce la restauration et les transports (entre 9 et 15 pour cent)

c La satisfaction des besoins essentiels

Dans le contexte macro-eacuteconomique beacuteninois et eacutetant donneacute le faible pouvoir dachat

voire le niveau de pauvreteacute de la population le secteur informel joue sans conteste un

rocircle important dans la satisfaction des besoins essentiels de la population Du point de

vue de la demande qui sexerce vers le secteur informel le tableau 12 nous renseigne

sur la composition de la clientegravele du secteur informel

Les fonctionnaires et les travailleurs du secteur moderne ainsi que les autres

particuliers sollicitent agrave part presque eacutegale (environs 30 pour cent) des biens et

services des uniteacutes informelles Les institutions gouvernementales les grands

magasins ou les industries et les intermeacutediaires repreacutesentent une clientegravele marginale agrave

hauteur de 2 pour cent La premiegravere raison de cette faible intervention est lieacutee agrave la

faible qualiteacute des produits et des services offerts par les uniteacutes eacuteconomiques La

deuxiegraveme raison est lieacutee agrave la concurrence du secteur moderne et agrave limportance des

commandes que les entreprises informelles ne peuvent pas satisfaire du fait des

conditions de production qui sont les leurs

Les meacutenages ayant des liens de travail avec le secteur informel du Beacutenin sadressent

largement agrave dautres petits producteurs informels Les petits artisans commerccedilants ou

paysans et les fonctionnaires et travailleurs du secteur moderne sont des clients agrave

faible pouvoir dachat qui trouvent aupregraves des uniteacutes informelles des articles et des

services agrave la porteacutee de leur bourse geacuteneacuteralement agrave des prix moins eacuteleveacutes quailleurs

En revanche les enquecirctes ne mettent pas en eacutevidence deacutechanges avec les entreprises

modernes ou alors de maniegravere marginale

Lexamen des produits offerts par les entreprises du secteur informel permet

dappreacutehender la nature du service rendu en matiegravere de satisfaction des besoins de la

population En ce qui concerne le premier produit vendu on notera limportance des

produits alimentaires qui agrave eux seuls repreacutesentent 587 pour cent Il sagit pour une

large part (635 pour cent au sein des activiteacutes semi-seacutedentaires par exemple) des

denreacutees alimentaires de consommation courante Loin derriegravere avec une part plus

reacuteduite mais significative se trouvent les groupes des produits textiles habillement

chaussures et maroquinerie (96 pour cent) ainsi que les produits dhygiegravene

cosmeacutetiques et pharmaceutiques (86 pour cent) sans oublier les articles de

quincaillerie (33 pour cent)

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 29: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Dans le cas du deuxiegraveme produit vendu hormis le poids excessivement important de

la cateacutegorie produits divers qui repreacutesente plus de 750 pour cent on remarque la

part non neacutegligeable prise par les produits alimentaires (13 pour cent) et celle notable

mais moins significative des produits dhygiegravene et cosmeacutetiques avec 38 pour cent

Cette tendance se veacuterifie dailleurs pour les trois types deacutetablissements eacutetudieacutes

Ces donneacutees confirment limportance du petit commerce de deacutetail comme fournisseur

des biens de consommation courante aux meacutenages urbains En effet ses avantages

comparatifs sont aujourdhui reconnus (proximiteacute du client subdivision du produit

vendu en uniteacutes accessibles au client eacuteventuel creacutedit au consommateur etc) par

rapport aux eacutetablissements modernes Pourtant deux eacutecueils majeurs brident son

deacuteveloppement un environnement eacuteconomique peu favorable agrave limplantation de

nouvelles uniteacutes marchandes et la marge absolue deacuterisoire qui deacutecoule des prix

pratiqueacutes rendant presque impossible un processus daccumulation

En terme doffre les petits artisans les commerccedilants et les paysans assurent pour les

uniteacutes eacuteconomiques informelles les parts de vente les plus eacuteleveacutees soit 38 pour cent de

la demande totale Il ne fait aucun doute que les domaines dans lesquels leacuteconomie

populaire beacuteninoise sest particuliegraverement illustreacutee par ses dynamiques multiformes

sont le commerce lartisanat alimentaire et les services financiers informels Ils sont agrave

lorigine dune recomposition profonde des marcheacutes de biens et de capitaux embrassant

des circuits eacuteconomiques bien au-delagrave des frontiegraveres du pays Ainsi de nouveaux liens

se tissent et contribuent agrave restructurer un tissu social malmeneacute par de nombreuses

tensions et fractures que la socieacuteteacute beacuteninoise a ducirc endurer au cours des deux derniegraveres

deacutecennies

Tableau 12 Reacutepartition des uniteacutes eacuteconomiques selon les principaux clients et le

pourcentage de vente reacutealiseacute avec ces clients

Jusquagrave 25

De 26 agrave 50

De 51 agrave 75

Plus de 75

TOTAL

Principaux clients Nb Nb Nb Nb Nb

- Petits artisans

commerccedilants ou

paysans

589 207 888 423 519 628 432 676 2428 379

- Fonctionnaires ou

travailleurs du secteur

moderne

1094 385 587 279 145 175 52 81 1878 293

- Autres particuliers 1080 380 595 283 152 184 146 228 1973 308

- Intermeacutediaires

travaillant agrave leur compte

50 18 16 08 5 06 4 06 75 12

- Grands magasins ou

industries

15 05 5 02 3 04 1 02 24 04

- Institution du

gouvernement

11 04 5 02 1 01 1 02 18 03

Non deacuteclareacutes 5 02 5 02 2 02 3 05 15 02

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)

Deacuteni de responsabiliteacute

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Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998

Page 30: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

TOTAL

2844

100

2101

100

827

100

639

100

6411

100

Par contre certains obstacles au bon fonctionnement du secteur informel se font

ressentir et peuvent dune certaine maniegravere alteacuterer son efficaciteacute du point de vue de la

satisfaction des besoins essentiels Il sagit des conditions de fonctionnement de

production de vente ou encore daccegraves au marcheacute des uniteacutes eacuteconomiques informelles

Par exemple les entrepreneurs du secteur informel ne disposent souvent daucun

moyen denregistrement des opeacuterations effectueacutees dans le cadre de lexploitation de

leur uniteacute Ainsi on estime agrave 72 pour cent la proportion des entrepreneurs dans ce cas

Au total seuls 267 pour cent dentre eux tiennent un cahier de gestion qui est selon le

cas un cahier de commande (112 pour cent) ou un cahier dachats et de ventes (155

pour cent) Concernant les conditions de production leacutetat des locaux et des ateliers

ainsi que des eacutequipements contribue agrave limiter la qualiteacute des produits et les difficulteacutes agrave

sapprovisionner creacuteent des ruptures de stocks et une impossibiliteacute temporaire de

satisfaire la demande

SECTION III

Les politiques envers le secteur informel analyse institutionnelle

A Cadre leacutegal et reacuteglementaire

On remarquera dabord quun nombre tregraves reacuteduit deacutetablissements seacutedentaires recenseacutes

en 1992 sont juridiquement constitueacutes en socieacuteteacute Il sagit de 258 cas (1 pour cent du

total) dont la plupart appartiennent au secteur des services et du commerce de deacutetail A

ceux-lagrave en principe il faudrait ajouter les eacutetablissements qui opegraverent sous une forme

associative ou coopeacuterative (assimileacutes agrave des quasi-socieacuteteacutes bien que nayant pas la

personnaliteacute juridique de socieacuteteacute) qui sont un peu plus preacutesents (45 pour cent) que les

socieacuteteacutes mais au regard de lunivers observeacute leur poids est peu significatif

Il est donc manifeste que la grande majoriteacute des uniteacutes eacuteconomiques recenseacutees (945

pour cent) relegraveve du statut dentreprise individuelle au sens deacutetablissement non

constitueacute en socieacuteteacute pouvant neacuteanmoins engager des salarieacutes employer des aides

familiaux et occuper ou former des apprentis

Les renseignements reacuteunis par le recensement permettent dapprocher la situation des

eacutetablissements eacuteconomiques sous langle de leur enregistrement aupregraves des institutions

officielles reacutegulant la vie eacuteconomique les relations de travail et la protection sociale

des salarieacutes Ces critegraveres nous renvoient agrave linscription des entreprises au Registre du

Commerce et agrave lOBSS (Office Beacuteninois de Seacutecuriteacute Sociale)

Il est agrave noter quau Beacutenin ces critegraveres sont eacutetroitement lieacutes dans la mesure ougrave toute

entreprise sollicitant lenregistrement de ses travailleurs au reacutegime de seacutecuriteacute sociale

est tenue daccompagner sa demande du document faisant eacutetat de son inscription au

Registre du Commerce Les pratiques observeacutees dans le pays montrent neacuteanmoins

que le critegravere daffiliation est bien plus restrictif que celui de linscription au Registre

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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Page 31: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

du Commerce Ce dernier reste une condition preacutealable non seulement pour

entreprendre une quelconque activiteacute eacuteconomique mais surtout pour acceacuteder agrave des

avantages reacuteels tels que le droit agrave soumissionner aux appels doffre des marcheacutes

publics et agrave sapprovisionner aupregraves des comptoirs de vente tenus par des socieacuteteacutes

dEacutetat Linscription au registre deacutelivreacutee par le tribunal du Commerce du Ministegravere de

la Justice est en outre exigeacutee pour le deacutedouanement des produits importeacutes et les

deacuteclarations fiscales

En tout eacutetat de cause la veacuterification de ces deux critegraveres dapregraves les chiffres figurant

au tableau 13 fait ressortir un tregraves faible degreacute denregistrement et de deacuteclarations des

eacutetablissements recenseacutes aupregraves des institutions publiques Seuls 108 pour cent de ces

derniers sont inscrits au Registre du Commerce proportion qui est supeacuterieure agrave la

somme des eacutetablissements avec un statut associatif et des socieacuteteacutes leacutegalement

constitueacutees La presque totaliteacute des eacutetablissements inscrits appartient aux branches du

commerce de deacutetail de la restauration et de lhocirctellerie Encore plus faible est le

nombre deacutetablissements assujettis au reacutegime de la seacutecuriteacute sociale uniquement 960

cas soit 38 pour cent du total

En somme la situation des eacutetablissements seacutedentaires recenseacutes en milieu urbain par

rapport au cadre juridique et institutionnel existant au Beacutenin reacutevegravele que seule une part

infime dentre eux existe devant la loi et est reconnue comme telle dans les registres

speacutecialement creacuteeacutes agrave cet effet Encore quun certain nombre dentreprises se preacutesentent

comme socieacuteteacutes sans en avoir reacuteellement le statut notamment dans le commerce de

deacutetail

Deux enquecirctes meneacutees au sujet du degreacute de leacutegaliteacute des eacutetablissements informels au

Beacutenin lune en 1989 et lautre en 1996 dressent les constats suivants(11)

Une

application rigoureuse de la reacuteglementation salariale en vigueur occasionnerait une

baisse de revenu des entreprises informelles concerneacutees de lordre de 27 pour cent en

moyenne En revanche lobservation des obligations fiscales nentraicircnerait quune

baisse de revenu de 3 pour cent

Tableau 13 Reacutepartition des eacutetablissements seacutedentaires par taille selon leur inscription

au Registre du Commerce et agrave la seacutecuriteacute sociale

Registre du Commerce Seacutecuriteacute sociale

Taille OUI NON OUI NON

Nb Nb Nb Nb

1 1400 511 20070 884 296 308 21174 864

2 439 160 1647 73 121 126 1965 80

3 316 115 506 22 129 134 693 28

4 188 69 209 09 109 114 288 12

5 109 40 93 04 63 66 139 06

6 agrave 10 187 68 133 06 139 145 181 07

11 agrave 20 64 23 39 02 62 65 41 02

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Deacuteni de responsabiliteacute

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Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998

Page 32: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Plus de 20 36 13 17 01 41 43 12 00

TOTAL

2739

1000

22714

1000

960

1000

24493

1000

Pour maintenir les niveaux de revenu tout en respectant les obligations fiscales et

salariales en vigueur la seule possibiliteacute qui soffre aux petits patrons est la hausse

dans les mecircmes proportions (soit 30 pour cent en moyenne) du prix de vente des biens

et services mis sur le marcheacute Dans ces conditions la grande majoriteacute des uniteacutes ne

pourra plus supporter la concurrence des autres entreprises et sera voueacutee agrave la

disparition limitant ainsi sensiblement les fonctions eacuteconomiques et sociales des

activiteacutes affecteacutees

Ce sont en fait des facteurs dordre structurel qui mettent les petits producteurs dans

une situation de preacutecariteacute pour pouvoir faire face aux prescriptions leacutegales Entre

autres on retiendra linsuffisance des ressources financiegraveres leacutetroitesse des marcheacutes

pour eacutecouler les produits et le caractegravere aleacuteatoire des recettes affecteacutees par des

pheacutenomegravenes de variations saisonniegraveres et de solvabiliteacute de la clientegravele Les opeacuterateurs

eacuteconomiques informels cherchent avant tout agrave se preacutemunir contre la reacutegulariteacute des

taxes qui elles par contre sont peacuteriodiques De plus pour un citoyen ordinaire qui na

quun niveau dinstruction minimal le processus de formalisation de lentreprise est

complexe plutocirct inhibant et exige beaucoup de temps et defforts surtout lorsque les

autorisations administratives sont assorties dune fiscaliteacute parallegravele au seul profit des

agents publics

Du fait de son caractegravere jugeacute illeacutegal le secteur informel se voit interdire laccegraves agrave

plusieurs avantages tels que le beacuteneacutefice du Code des Investissements loctroi de

creacutedits bancaires laccegraves agrave certains marcheacutes publics Toutes ces restrictions

institutionnelles entravent le deacuteveloppement et la promotion de ce secteur Une

solution conciliant les conditions de leacutegaliteacute restreinte avec la survie et le

deacuteveloppement de ce secteur savegravere neacutecessaire et indispensable Ces lois doivent ecirctre

revues dans le sens dune plus grande adaptation aux structures et modaliteacutes de

fonctionnement du secteur informel

Cette reacuteforme doit progressivement saccompagner de la mise en place par lEtat de

dispositifs pratiques pour faciliter lorganisation du secteur et sa redynamisation Degraves

lors il est souhaitable que les deacutecideurs politiques prennent des mesures atteacutenuant les

diffeacuterentes contraintes lieacutees agrave la leacutegaliteacute Pour ce faire lEtat doit oeuvrer au

regroupement des opeacuterateurs eacuteconomiques du secteur informel par type dactiviteacutes ou

corps de meacutetiers voire par filiegravere productive avec toutes les activiteacutes qui concourent agrave

son deacuteveloppement Une fois reconnus par lEtat ces groupements agrave caractegravere

associatif ou coopeacuteratif pourraient beacuteneacuteficier de conditions avantageuses en ce qui

concerne les creacutedits (installation exploitation et deacuteveloppement de lentreprise) le

Code des Investissements les marcheacutes publics Enfin pour les deacuteboucheacutes des

opeacuterations commerciales regroupeacutees peacuteriodiques avec laide de lEtat surtout en ce qui

concerne les marcheacutes exteacuterieurs pourraient ecirctre organiseacutees

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Deacuteni de responsabiliteacute

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Page 33: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

La volonteacute de controcircle du secteur informel de la part de lEtat est manifeste LEtat

beacuteninois est conscient que linteacutegration au processus national de deacuteveloppement ne

pourra se faire que par une participation active des opeacuterateurs eacuteconomiques eux-

mecircmes et plus particuliegraverement des micro-entrepreneurs La dynamique dinitiative de

ces derniers et leur importante contribution agrave la vie eacuteconomique et sociale du pays

lexigent ainsi

Un certain nombre de propositions de reacuteformes compleacutementaires ont eacuteteacute formuleacutees au

terme des eacutetudes Un cadre speacutecial pour les micro-entreprises pourrait ecirctre mis sur

pied agrave condition de pouvoir eacutetablir clairement les options politiques les objectifs les

critegraveres et les limites de la micro-entreprise au Beacutenin En tout eacutetat de cause il faudra

concilier les inteacuterecircts des pouvoirs publics et les contraintes auxquelles sont confronteacutes

les opeacuterateurs eacuteconomiques informels car cest le progregraves eacuteconomique et social du

pays qui est en jeu

Actuellement les plus hautes autoriteacutes du pays relayeacutees par les meacutedias nationaux

envisagent de faccedilon systeacutematique un train de reacuteformes fondamentales ayant trait aux

nombreux volets de lappui agrave la relance du secteur priveacute Pour ecirctre efficace et durable

cette politique de relance et dappui aux micro-entreprises en particulier exige un

dialogue social institutionnaliseacute entre les organisations socio-professionnelles et les

pouvoirs publics LEtat dans le processus de mise en place dun nouveau dispositif

doit promouvoir et soutenir les formes nouvelles de production compte tenu de leurs

fonctions eacuteconomiques et sociales essentielles De mecircme il faut reconnaicirctre lutiliteacute

des organisations sociales et professionnelles

Le changement de mentaliteacute et la flexibiliteacute des administrations centrales

deacutepartementales et locales pour mettre en oeuvre cette politique est la condition

indispensable agrave son succegraves Degraves lors on peut espeacuterer une participation plus intense du

secteur informel tant agrave la creacuteation quagrave la distribution des fruits de la richesse

nationale Laccegraves du secteur informel agrave la moderniteacute est tributaire de lexercice de ce

nouveau dialogue social

Par ailleurs les enquecirctes meneacutees par la suite au Beacutenin permettent de constater que le

problegraveme principal concernant les entreprises du secteur informel est le financement

de leurs activiteacutes En premier lieu parce quil existe une meacutefiance reacuteciproque entre les

opeacuterateurs du secteur informel et les circuits de financement formels de type banque

commerciale Ces derniegraveres considegraverent comme trop risqueacutes les investissements dans

les activiteacutes informelles tandis que les entrepreneurs des micro-entreprises souvent

analphabegravetes se heurtent agrave des proceacutedures trop coucircteuses et compliqueacutees en passant

par leur intermeacutediaire

En effet 269 pour cent des entrepreneurs estiment que les proceacutedures daccegraves au

creacutedit bancaire sont trop compliqueacutees 179 pour cent se trouvent dans limpossibiliteacute

de satisfaire aux conditions requises 187 pour cent nont pas suffisamment de

garanties agrave fournir et 138 pour cent sont davis que les institutions bancaires

teacutemoignent de peu dinteacuterecirct pour les petits producteurs De fait seulement 16 pour

cent des entrepreneurs ont pu acceacuteder au creacutedit bancaire Ceux-ci ont surtout eacuteteacute

utiliseacutes pour lachat de petits eacutequipements ou de fournitures

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

E-mailentrepriseiloorg

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Deacuteni de responsabiliteacute

webinfoiloorg

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Page 34: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

A cela sajoutent des facteurs inhibiteurs tels que la peacutenurie de ressources financiegraveres

labsence de marcheacute de capitaux proches le coucirct et leacuteloignement des sources

dapprovisionnement et les politiques dallocations gouvernementales empreintes de

favoritisme

B Les actions dappui mises en oeuvre

Lappui au secteur des micro-entreprises est assureacute par des institutions de lEtat

beacuteninois des Etats eacutetrangers et des organisations non-gouvernementales Ces

structures travaillent eacutetroitement avec les micro-entrepreneurs dans le souci de

structurer le secteur et de disposer dinterlocuteurs repreacutesentatifs pour aborder les

problegravemes de ce secteur promotion formations techniques la gestion et le recyclage-

perfectionnement la structuration des corps de meacutetiers et lanimation de la vie

associative le creacutedit et la commercialisation

Le tableau de la page suivante preacutesente une liste non exhaustive dappui aux petits

producteurs et petits commerccedilants Les structures non-eacutetatiques sont pour la plupart

des organisations nationales ou eacutetrangegraveres plus quelques entreprises priveacutees ou

centres de formation professionnelle La cateacutegorie des institutions de lEtat

comprennent les institutions nationales telles la Direction de lArtisanat et la Direction

du Travail et les institutions des Etats eacutetrangers relevant de la coopeacuteration bilateacuterale

Le Projet dAppui au Deacuteveloppement des Micro-Entreprises(12)

(PADME) est un des

projets les plus importants par le montant disponible (450 millions FCFA) les

sommes en opeacuteration le nombre de creacutedits octroyeacutes et la deacutemarche eacutetablie Ce projet

initieacute par le gouvernement pour amortir les effets sociaux du PAS est une composante

du projet Assistance aux entreprises (PAE) qui deacutepend du Ministegravere du Plan et de la

Restructuration Economique et de la Promotion de lEmploi (MPREPE) a eacuteteacute lanceacute en

septembre 1993 sur un financement de la Banque mondiale

Lobjectif principal est daccroicirctre lefficaciteacute et la rentabiliteacute des micro-entreprises

existantes de maniegravere agrave assurer leur passage dans le secteur formel et de consolider les

emplois creacuteeacutes dans le secteur de la micro-entreprise Le projet offre une assistance

financiegravere aux micro-entreprises jouant ainsi un rocircle compleacutementaire vis-agrave-vis de la

banque commerciale Deux types de precircts sont proposeacutes les creacutedits individuels (entre

20000 FCFA et 2 millions de FCFA pour les besoins dinvestissement et de fonds de

roulement) et les creacutedits de cautions solidaires (entre trois et cinq entrepreneurs qui

peuvent recevoir chacun entre 20000 et 150000 FCFA) Tous les beacuteneacuteficiaires

participent agrave un atelier de sensibilisation agrave la bonne gestion des micro entreprises

La strateacutegie du PADME consiste agrave creacuteer un meacutecanisme viable dappui au secteur des

micro-entreprises Pour assurer la peacuterenniteacute de ce meacutecanisme linstitution sappuie sur

des proceacutedures de precircts et de recouvrement qui permettent de toucher un tregraves grand

nombre dentrepreneurs tout en limitant les charges de fonctionnement et le taux de

deacutefaillance

Tableau 14 Institutions dappui aux petits producteurs et commerccedilants au Beacutenin

Deacutenomination Type dappui Champ

geacuteographique

Secteur

beacuteneacuteficiaire

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

E-mailentrepriseiloorg

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Deacuteni de responsabiliteacute

webinfoiloorg

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Page 35: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Structures non-eacutetatiques

Centre deacutetude de recherche-

actions et dappui pour le

deacuteveloppement (CERAD)

Formation organisation

et gestion

Cotonou Informel

Echange pour lorganisation et

la promotion de petits

entrepreneurs (ECHOPPE)

Techniques marketing

(groupe cible artisans du

soleil)

Cotonou Informel

Institut de formation et de

coopeacuteration deacutecentraliseacute

(IFCOD)

Promotion-insertion National Informel

Centre de formation

professionnel dAbomey

(CFPA)

Formation technique National Informel

CMGT Epargne et creacutedit Cotonou Informel

Beacutenin secours Assainissement-emploi National Informel

(surtout)

Emploi et formation (EFOR) Menuiserie Cotonou Informel

Structures eacutetatiques ou de coopeacuteration internationale

Direction de lartisanat

(DAMCAT)

Politique artisanale de

lEtat

National Informel

FECECAM Epargne et octroi de

creacutedit agricole

National Informel

(surtout)

Chambre de commerce et

dindustrie du Beacutenin (CCIB)

Repreacutesentation des

opeacuterateurs eacuteconomiques

National Formel

Chambre dagriculture du

Beacutenin

Repreacutesentation des

agriculteurs

National Agriculture

Organisations des Nations

Unies

BITPNUD

Formation eacutepargne

creacutedit organisation

eacutequipements

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration BelgeBIT 4 villes Femmes agro-

alimentaire

Banque mondiale PADME Creacutedit et garanties Cotonou Petit commerce

Coopeacuteration franccedilaise

MICAC-CFD

Formation financement

divers

National Toutes

entreprises

Coopeacuteration allemande

SAD-GTZ

Formation divers National Toutes

entreprises

Coopeacuteration suisse

Bureau dappui aux artisans

(BAA)

Formation organisation

et commercialisation

Cotonou Informel

Coopeacuteration neacuteerlandaise Epargne creacutedit et Cotonou Informel

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

E-mailentrepriseiloorg

Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)

Deacuteni de responsabiliteacute

webinfoiloorg

Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998

Page 36: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

Projet dappui au

deacuteveloppement agrave la base

(PADEB) et Projet association

entraide des femmes

(PASSEF)

organisation

Institut reacutegional de

coopeacuteration deacuteveloppement

(IRCOD)

Formation technique

parrainages artisanaux

Parakou Informel

Coopeacuteration ameacutericaine

USAID - Peace cops

Assistance formation National Toutes

entreprises

Source Reacutepublique du Beacutenin Etude sur le cadre institutionnel leacutegal et reacuteglementaire

ayant trait au secteur informel impact et politiques de reacuteforme Cotonou septembre

1996

A la fin de lanneacutee 1996 le projet avait accordeacute au total 3947 creacutedit agrave 2671 clients

pour un montant total de 157 milliards de FCFA avec une moyenne mensuelle de 120

creacutedits Le petit commerce repreacutesente 80 pour cent des beacuteneacuteficiaires lartisanat 4 pour

cent la restauration 2 pour cent et les autres cateacutegories (garages et autres services) 14

pour cent Le taux de remboursement est de 94 pour cent

On relegravevera eacutegalement le projet BEN91004 mis en oeuvre par le BIT avec le

concours financier du PNUD au titre de llaquo Appui agrave la promotion des activiteacutes

informelles urbaines et dune politique de soutien du secteur raquo dans le cadre de la

recherche dun systegraveme dappui aux micro-entreprises(13)

Les objectifs viseacutes par ce

projet sont de trois ordres laccegraves au financement et agrave lappui technique aux uniteacutes

eacuteconomiques leacutetablissement dun environnement favorable au deacuteveloppement des

micro-entreprises et de lartisanat en particulier et le renforcement des structures

nationales de promotion et dorganisation des corps de meacutetier fournissant des biens et

services

Deux principaux instruments sont utiliseacutes les mutuelles deacutepargne et de creacutedit (MEC)

dune part et les bases dappui dautre part Le projet sest attacheacute agrave favoriser

leacutemergence dorganismes financiers agrave mi-chemin entre les tontines et les banques

commerciales ces derniegraveres inspirant trop de meacutefiance aux opeacuterateurs informels tout

en eacutetant peu approprieacutees agrave leurs besoins A travers les MEC les artisans ont creacuteeacute leurs

propres structures de financement auxquelles ils participent activement En effet

chaque mutuelle possegravede son propre regraveglement inteacuterieur eacutelaboreacute par ses membres De

plus elles ont le plus souvent une existence leacutegale ce qui est appreacutecieacute par les instances

gouvernementales Concregravetement les mutuelles permettent aux entrepreneurs

dobtenir des creacutedits pour le fonctionnement et le deacuteveloppement de leurs activiteacutes

gracircce agrave la mise en commun de leur eacutepargne Leur viabiliteacute est assureacutee par la caution

dun autre membre lorsquun creacutedit est accordeacute Les membres doivent eacutegalement

sacquitter dune cotisation pour assurer les frais de fonctionnement de la mutuelle Les

reacutesultats sont encourageants puisque fin juillet 1995 le nombre total de MEC seacutelevait

agrave 33 (dont 21 autonomes) regroupant 576 micro-entreprises A cette date 582 creacutedits

avaient eacuteteacute octroyeacutes pour un montant total de 338 millions de FCFA le taux de

remboursement eacutetant de 85 pour cent

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

E-mailentrepriseiloorg

Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)

Deacuteni de responsabiliteacute

webinfoiloorg

Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998

Page 37: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

En compleacutement de ce projet des actions speacutecifiques agrave lintention des femmes oeuvrant

dans la transformation et le commerce des biens agro-alimentaires ont eacuteteacute mises sur

pied dans le cadre du projet laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo (BEN90M01BEL) financeacute par le gouvernement de la Belgique A ce

titre 37 MEC ont eacuteteacute creacuteeacutees avec un effectif de 677 micro-entreprises Au 31 mai

1995 le montant des eacutepargnes cumuleacutees seacutelevait 115 millions de FCFA et celui des

creacutedits agrave 177 millions avec 570 creacutedits accordeacutes et un taux de recouvrement de 92

pour cent Les apports restent malgreacute tout largement infeacuterieurs aux besoins du fait

entre autres que les femmes mutualistes sont issues de couches sociales

eacuteconomiquement faibles et que de fait leur dotation en capital est tregraves limiteacutee

Un autre volet de ces projets concerne lappui technique agrave la production En effet les

artisans disposent de tregraves faibles moyens et ne peuvent pas soffrir les eacutequipements

neacutecessaires agrave la pratique satisfaisante de leurs activiteacutes Les projets avec la

participation active des artisans ont eacutequipeacute des ateliers qui assurent la prestation de

services aux entreprises location des machines et outils notamment en contrepartie du

paiement dune redevance Ces bases constituent un des vecteurs essentiels pour

redynamiser la production et accroicirctre la productiviteacute des entreprises en en faisant des

lieux de rencontre deacutechange dideacutees dinformations et dexpeacuteriences entre artisans

Les questions deacutebattues relegravevent tant des difficulteacutes techniques lieacutees agrave la production

que des modaliteacutes de financement de leurs projets associatifs de la commercialisation

et la diversification de leurs produits et services de la conception et la reacutealisation de

prototypes des modaliteacutes de soumission aux marcheacutes publics et des problegravemes

sociaux divers Trois bases dappui sont dores et deacutejagrave construites et opeacuterationnelles

deux agrave Cotonou et une agrave Abomey

Autour de ces bases sorganisent eacutegalement lappui et la formation technique Au titre

du projet BEN9104 le volet formation comprend trois dimensions i) formation des

membres des conseils dadministration des mutuelles agrave lautogestion ii) formation des

maicirctres artisans agrave mecircme de transmettre leurs compeacutetences ameacutelioreacutees aux apprentis et

agrave dautres artisans iii) formation des agents de la direction de lartisanat Dans ce

dernier cas il sagit des formations aux techniques de recensement et denquecircte des

activiteacutes du secteur informel et agrave la constitution organisation et gestion des mutuelles

En ont beacuteneacuteficieacute 826 artisans (entre 1988 et 1995) au sein de 70 formations Dans le

cadre du projet BEN90M01BEL depuis 1992 15 stages de formation ont eacuteteacute

reacutealiseacutes dans le domaine de la transformation agro-alimentaire et de lalphabeacutetisation

fonctionnelle pour un public majoritairement composeacute de femmes analphabegravetes Au

total 270 artisanes ont beacuteneacuteficieacute des formations techniques Le coucirct moyen de ces

formations par personne est de 14314 FCFA somme modique si lon mesure les

reacutesultats et impacts de linvestissement sur ces groupes tregraves deacutefavoriseacutes et vulneacuterables

La plupart des mutualistes ont appreacutecieacute les formations gracircce agrave leur contenu pratique et

leur courte dureacutee et en sollicitent dautres

Il apparaicirct toutefois que leacutequipe du projet na pu mettre en oeuvre lensemble des

formations preacutevues en rapport aux besoins exprimeacutes par les beacuteneacuteficiaires La raison

principale invoqueacutee est le manque de fonds Cette situation handicape la production et

la gestion des mutuelles Pour pallier agrave cet eacutetat de choses le volet tregraves pertinent de

lalphabeacutetisation est surtout agrave encourager car la poursuite de cette initiative favorisera

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Deacuteni de responsabiliteacute

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Page 38: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

la gestion saine des mutuelles et la participation des femmes agrave la prise en charge

durable des mutuelles et des bases dappui

On remarquera par ailleurs leacutemergence de nombreuses organisations de type

mutuelles ou tontines destineacutees agrave surmonter les obstacles de financement des micro-

entreprises et parallegravelement le deacuteveloppement de groupements interprofessionnels

Ces derniers cherchent agrave faire beacuteneacuteficier les petits producteurs dune structure au sein

de laquelle des effets de synergie pourraient se manifester par la mise en commun

dinformations de techniques voire de recherche de marcheacutes et deacuteboucheacutes divers

Du point de vue des institutions existantes au service des opeacuterateurs du secteur

informel on notera le rocircle joueacute par la Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin

(FENAB) qui est lorgane feacutedeacuterateur des organisations naissantes Elle est appeleacutee

dapregraves son statut fondateur agrave soutenir les efforts dorganisation et de mobilisation des

ressources internes des groupements par corps de meacutetier Cest agrave ce titre que la

FENAB fait lobjet dun appui speacutecifique par la Coopeacuteration suisse au

deacuteveloppement(14)

le PNUD et le BIT

SECTION IV

Implications pour les politiques et

perspectives dappui au secteur informel

Somme toute leacutevaluation des reacutesultats du recensement et de lenquecircte des

eacutetablissements de 1992 aboutit agrave un bilan global mitigeacute qui ne laisse guegravere augurer le

deacuteveloppement dune base eacuteconomique solide et relativement diversifieacutee dans le court

terme En effet une proportion eacuteleveacutee des opeacuterateurs eacuteconomiques est frappeacutee

danalphabeacutetisme ou dun faible degreacute dinstruction alors que la forte concentration de

ces derniers autour dun nombre reacuteduit dactiviteacutes peu productives laisse deacutecouvrir une

situation marqueacutee par les stigmates dun sous-emploi massif

Alors mecircme que le sous-emploi progresse de faccedilon continue et les chances de la

reprise eacuteconomique tardent agrave se concreacutetiser lintensification de la croissance urbaine -

et laggravation des causes qui lacceacutelegraverent - jouent dans le sens dune deacuteteacuterioration du

climat social Il serait toutefois erroneacute de croire que ce rempart fragile contre les

eacutemeutes de la faim que constitue leacuteconomie informelle pourra tenir indeacutefiniment

surtout lorsque plus denfants et de jeunes se retrouveront dans la rue agrave chocircmer Sur le

plan politique il paraicirct hasardeux de laisser encore se deacutegrader une situation deacutejagrave fort

deacutelicate sans ouvrir des perspectives agrave la fois eacuteconomiques et sociales

Afin de ne pas se retrouver comptables dune crise redoutable les autoriteacutes

gouvernementales devraient engager un dialogue social permettant de forger un

consensus sur les politiques et moyens agrave mettre en oeuvre pour surmonter les obstacles

structurels identifieacutes En tout eacutetat de cause des actions urgentes semblent neacutecessaires

principalement autour de quatre axes majeurs de politique

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

E-mailentrepriseiloorg

Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)

Deacuteni de responsabiliteacute

webinfoiloorg

Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998

Page 39: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

o la prioriteacute doit ecirctre accordeacutee agrave la situation des jeunes femmes en particulier

leur assurant une scolariteacute et des formations techniques pour lemploi mesures

qui auraient pour effet datteacutenuer dans limmeacutediat la pression sur certaines

activiteacutes et agrave moyen terme dameacuteliorer leur insertion dans le marcheacute du

travail

o simultaneacutement les efforts de reacuteforme en vue de la modernisation des

institutions et des instruments de promotion des entreprises doivent ecirctre

vigoureusement poursuivis faisant en sorte que sinstaure un climat propice agrave

linitiative priveacutee

o des actions inteacutegreacutees en faveur des micro et petites industries intensives en

main-doeuvre (les filiegraveres de la petite agro-industrie avant tout) devraient

multiplier les opportuniteacutes demploi plus productif avec des investissements agrave

coucirct reacuteduit par travailleur

o enfin ces options politiques doivent ecirctre accompagneacutees de mesures

budgeacutetaires et administratives afin que les beacuteneacutefices qui en reacutesultent soient

eacutequitablement distribueacutes tant sur le plan social que sur le plan geacuteographique

Compte tenu du bilan dresseacute sur le secteur informel beacuteninois lappui aux entreprises

informelles devrait ideacutealement prendre trois directions distinctes et compleacutementaires

Au niveau micro-eacuteconomique un support direct aux eacutetablissements du secteur par le

biais des structures dappui polyvalentes adapteacutees aux besoins et aux aspirations des

entrepreneurs est indispensable Au niveau meacuteso le renforcement des organisations

professionnelles regroupant artisans dune part et petits commerccedilants de lautre est

neacutecessaire pour surmonter les obstacles speacutecifiques agrave leur deacuteveloppement et garantir

ainsi une certaine stabiliteacute dans lexercice de leur activiteacute Enfin au niveau macro-

eacuteconomique ces institutions professionnelles devraient progressivement devenir des

interlocuteurs privileacutegieacutes du gouvernement dans la deacutefinition des politiques les

strateacutegies opeacuterationnelles correspondantes et dun cadre institutionnel visant agrave

promouvoir les activiteacutes notamment celles ayant les meilleurs atouts de croissance

Si le gouvernement du Beacutenin souhaite renforcer et eacutelargir la base productive nationale

il convient de donner aux micro-entreprises les moyens techniques financiers et

institutionnels de leur expansion De la sorte elles seront agrave mecircme de consolider les

emplois daccroicirctre la creacuteation de richesse dameacuteliorer leur production tant en matiegravere

de qualiteacute que de quantiteacute et de gagner de nouveau marcheacutes pour la consommation

inteacuterieure ou pour lexportation

Le laquoProgramme national de relance du secteur priveacuteraquo conccedilu agrave la demande du

gouvernement sous la conduite du BIT et financeacute par le PNUD est assorti dune

composante relative au secteur informel Elle preacutevoit des dispositifs dappui agrave chacun

des trois niveaux preacuteciteacutes Trois objectifs majeurs ont eacuteteacute retenus par le programme

lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire le renforcement des

institutions du secteur priveacute et la dynamisation de lappui aux entreprises Enfin il a

eacuteteacute preacutevu un appui technique et logistique agrave lorganisation et agrave lanimation du dispositif

de gestion du programme afin de garantir sa bonne marche

Lameacutelioration de lenvironnement administratif et reacuteglementaire figure parmi les

prioriteacutes retenues et la creacuteation dun Centre de Formaliteacute des Entreprises (CFE) en

est un instrument pour laccomplissement de cet objectif Sa creacuteation est destineacutee agrave

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

E-mailentrepriseiloorg

Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)

Deacuteni de responsabiliteacute

webinfoiloorg

Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998

Page 40: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

unifier et agrave simplifier les proceacutedures administratives et donc agrave amoindrir le coucirct de la

creacuteation et du fonctionnement dune entreprise

Compte tenu de labsence dune politique en matiegravere de promotion des micro-

entreprises traccedilant une perspective de deacuteveloppement agrave long terme assortie dun plan

daction agrave moyen terme un Scheacutema directeur de deacuteveloppement de la micro-

entreprise va ecirctre formuleacute deacutebattu puis adopteacute suite agrave la concertation des diffeacuterents

agents inteacuteresseacutes notamment les opeacuterateurs informels Il permettra de reacuteeacutevaluer

quelques orientations actuelles de la politique gouvernementale en deacuteterminant le rocircle

de chaque acteur (Etat opeacuterateurs eacuteconomiques priveacutes et institutions professionnelles)

et en sattaquant aux problegravemes agrave reacutegler par des meacutethodes approprieacutees dordre

eacuteconomique financier et leacutegal Aussi faudra-t-il identifier le champ des potentialiteacutes

ouvertes agrave ce type dactiviteacute et dentreprise ainsi que les conditions agrave remplir pour les

valoriser Le Scheacutema directeur devra en particulier eacuteclairer les aspects relatifs

o au regroupement des petits entrepreneurs en organisations repreacutesentatives de

leur choix association de meacutetiers groupement mutualiste ou coopeacuteratif

feacutedeacuteration agrave leacutechelon national

o aux politiques et strateacutegies que le gouvernement compte mettre en oeuvre en

matiegravere deacutelargissement de la formation technique et professionnelle

dencouragement agrave la production agrave caractegravere artisanal et daccegraves aux marcheacutes

publics

o agrave lensemble des actions promotionnelles visant lameacutelioration de la production

et le relegravevement de la productiviteacute en particulier le deacuteveloppement des

ressources humaines les mesures incitatives de type fiscal les instruments

financiers adapteacutes le progregraves technologique les deacuteboucheacutes et lorganisation

commerciale

Une eacutetude sur le Fonds de Promotion de lArtisanat et la Micro-entreprise

(FOPAME) doit ecirctre acheveacutee apregraves lanalyse des systegravemes formels et informels de

financement des entreprises(15)

Le fonds de promotion servirait agrave refinancer les

mutuelles qui voient la demande de fonds exceacuteder leurs avoirs et sont dans

limpossibiliteacute de financer des projets mecircme bien conccedilus et rentables et agrave jouer agrave leur

eacutegard un rocircle de caution mutuelle pour acceacuteder aux banques Il agirait comme un lien

entre les systegravemes financiers formels et informels sans pour autant se substituer ni

affaiblir les formes deacutepargne et de creacutedit de proximiteacute qui ont fait preuve defficaciteacute

et dadaptation agrave leacuteconomie informelle

Le deuxiegraveme objectif est la creacuteation dorganisations professionnelles et le

renforcement de celles deacutejagrave existantes notamment du point de vue de leur capaciteacute de

dialogue et de neacutegociation car elles constituent un instrument actif et permanent de

deacutefense des inteacuterecircts des micro-entrepreneurs et de promotion de leurs activiteacutes Ceci

est dautant plus important que le secteur reste faiblement organiseacute et manque dune

structure interprofessionnelle bien assise et repreacutesentative Plus particuliegraverement la

Feacutedeacuteration Nationale des Artisans du Beacutenin (FENAB) doit ecirctre consolideacutee dans ses

structures agrave tous les eacutechelons (national reacutegional et local) gracircce agrave un soutien technique

logistique et financier pour mettre en oeuvre son programme daction Les actions(16)

agrave

mettre en oeuvre concernent cinq secteurs (fonctionnement renforcement des

membres inteacuterecirct public communication et divers aspects compleacutementaires creacutedit

protection sociale technologie et infrastructure) Deux types dappuis ont eacuteteacute identifieacutes

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

E-mailentrepriseiloorg

Copyright copy 1998 Organisation internationale du Travail (OIT)

Deacuteni de responsabiliteacute

webinfoiloorg

Cette page a eacuteteacute reacutealiseacutee par GT et approuveacutee par HH Derniegravere modification 5 feacutevrier 1998

Page 41: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

lors dune mission du BIT en 1997 Les appuis directs comprennent un appui interne

par le biais du renforcement de son exeacutecutif le bureau (logistique et ressources

humaines) et les eacutelus et leaders (compeacutetences) un appui externe par le renforcement

(i) de sa capaciteacute agrave rendre des services agrave ses membres et (ii) des services rendus

proprement dits Les appuis indirects couvrent le renforcement de ses partenaires

publics et lincitation agrave la concertation entre partenaires publics et priveacutes

Toujours en ce qui concerne la recherche dune meilleure organisation entre les

entreprises et dune meilleure repreacutesentativiteacute agrave leacutechelon meacuteso et macro-eacuteconomique

une eacutetude preacuteliminaire relative agrave la creacuteation et mise en place dune Chambre de

Meacutetiers a eacuteteacute conduite(17)

Elle pourrait servir dinterface entre le secteur priveacute et lEacutetat

et devenir un outil important au service du deacuteveloppement des meacutetiers productifs Il

est proposeacute que soit creacuteeacutee la Chambre des Meacutetiers du Beacutenin (CMB) au niveau national

comportant dans son organisation un repreacutesentation reacutegionale (deacutepartementale) sous

forme de deacuteleacutegations leacutegegraveres Une telle Chambre serait agrave mecircme de reacutepondre aussi

rapidement que possible agrave la prise en compte de la probleacutematique artisanale par les

pouvoirs publics au niveau national et dassurer la preacutesence des artisans agrave ce niveau

tout en preacuteservant des eacutevolutions futures

La mise en place de la CMB ne manquera pas davoir un impact sur le contexte actuel

de lartisanat Il saveacuterera sans doute neacutecessaire dopeacuterer un transfert de compeacutetences

du secteur public vers le secteur priveacute dans le cadre de leacutetablissement public geacutereacute par

les artisans quest la CMB Ce transfert de compeacutetence devra saccompagner dun

nouveau dialogue Etatartisans teacutemoignant ainsi de la volonteacute deacutetablir un nouveau

rapport publicpriveacute et renforcera la dynamique du secteur priveacute au-delagrave mecircme du

secteur artisanal Enfin la mise en place de la CMB doit ecirctre loccasion pour tous de

proceacuteder agrave une relecture du dispositif existant de lartisanat public et priveacute afin den

ameacuteliorer la qualiteacute et den renforcer la coheacuterence et lefficaciteacute

Cette mise en place et linteacutegration harmonieuse dans le contexte beacuteninois de la CMB

se ferait par eacutetapes ce qui correspond agrave autant de perspectives daction pour les

partenaires du deacuteveloppement de lartisanat Plusieurs conditions preacutealables devront

ecirctre remplies telles que ladoption dun environnement leacutegal et reacuteglementaire de

lartisanat linformation des artisans dans tous les deacutepartements sur la future CMB via

les organisations professionnelles et la FENAB la formation des leaders

professionnels de lartisanat les artisans eacutelus et lensemble des dirigeants des

organisations professionnelles la formation des cadres publics de lartisanat

leacutelaboration des textes fondateurs de la Chambre soigneusement mis au point dans le

cadre dun dialogue constructif entre les artisans et le Ministegravere du Commerce de

lArtisanat et du Tourisme et la recherche de moyens neacutecessaires

La CMB doit ecirctre le lieu privileacutegieacute dun nouveau dialogue entre les artisans structureacutes

en organisations professionnelles et le secteur public en particulier le Ministegravere de

tutelle et doit teacutemoigner de limportance national du secteur artisanal et de la

speacutecificiteacute de ses meacutetiers agrave cocircteacute des autres grands secteurs que sont lagriculture (au

sens large) le commerce lindustrie et les activiteacutes libeacuterales

Enfin la dynamisation de lappui aux entreprises est la troisiegraveme prioriteacute du

programme Elle concerne directement les uniteacutes eacuteconomiques et comprend outre les

volets indiqueacutes i) le renforcement des capaciteacutes dappui agrave la creacuteation agrave la

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

Pour de plus amples informations priegravere de contacter le service du deacuteveloppement et de la gestion des

entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

22-799-7978

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Page 42: SECTEUR INFORMEL: FONCTIONS MACRO- … · B. Les actions d'appui mises en oeuvre SECTION IV Implications pour les ... Burkina-Faso, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Niger, Rwanda et

reacutehabilitation et au deacuteveloppement des PME ii) le deacuteveloppement des filiegraveres et sous-

secteurs agro-industriels et industriels iii) la consolidation et lextension du systegraveme

dappui aux micro-entreprises urbaines et rurales

Le soutien aux PME doit permettre leacutemergence dun veacuteritable tissu eacuteconomique

performant La collecte dinformations fiables devrait favoriser lorientation des

investisseurs et des promoteurs vers de nouveaux marcheacutes Lassistance technique et

financiegravere aux petits entrepreneurs serait deacutelivreacutee au travers de plusieurs meacutecanismes

la formation des chefs dentreprise et de la main-doeuvre employeacutee leur mise en

relation gracircce agrave des reacuteseaux permettant leacutechange dinformations et laide au montage

de projets Le Centre de Promotion et dEncadrement des Entreprises (CePEPE)

apparaicirct aujourdhui comme la structure la mieux placeacutee et approprieacutee dont les

compeacutetences sont agrave renforcer pour fournir un appui speacutecifique aux PME en assurant

la prestation de services deacutetude conseil et mise en oeuvre de projets

Dautre part une aide financiegravere pourrait ecirctre attribueacutee pour permettre aux entreprises

de recevoir lassistance des organismes priveacutes de promotion des PME et des reacuteseaux

institutionnels au niveau international fournissant des informations et conseils agrave la

carte Le recours agrave des expertises technologiques ponctuelles pourrait eacutegalement ecirctre

mis en place

Notons que cinq filiegraveres eacuteconomiques ont eacuteteacute seacutelectionneacutees pour faire lobjet dactions

de dynamisation modernisation et deacuteveloppement des entreprises y appartenant agrave

savoir le coton-textile la transformation des fruits et leacutegumes le manioc-aliment du

beacutetail les mateacuteriaux de construction et la maintenance industrielle

Le systegraveme dappui aux micro-entreprises mis en oeuvre par le BIT avec le concours

financier du PNUD au titre du projet laquoAppui agrave la promotion des activiteacutes informelles

urbaines et dune politique de soutien du secteurraquo sera consolideacute (agrave Cotonou Abomey

et Bohicon) et eacutetendu vers dautres villes du pays (Porto-Novo et Parakou) Les

objectifs des projets laquoPromotion de lemploi pour les femmes dans lartisanat

alimentaireraquo financeacute par le gouvernement de la Belgique nont pas encore eacuteteacute

complegravetement atteints mais des pas importants ont eacuteteacute franchis et des reacutesultats acquis

Afin de continuer dans cette voie une derniegravere phase des deux projets sera mise en

oeuvre dans le but dun transfert de lensemble des outils de promotion aux partenaires

locaux publics et priveacutes et une prise en main des dispositifs dappui par les

beacuteneacuteficiaires Cest donc au Programme national de relance du secteur priveacute et agrave son

Comiteacute de gestion en particulier que revient la tacircche de veiller agrave laccomplissement de

ces objectifs agrave moyen terme

1 0

Reacutepublique du Benin Etude sur la relance du secteur priveacute au Beacutenin Cotonou

Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique 1993 document polycopieacute

2 0

Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi et mesures dajustement structurel au

Beacutenin Cotonou PNUD Ministegravere de lemploi et des affaire sociales 1993 document

polycopieacute

3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

4 World Bank Trends in developing economies (Washington 1994)

5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

de travail S-INF 1-6)

8 0 INSAE - PNUD Caracteacuteristiques et comportement des meacutenages et des groupes

vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

10 Maldonado C Cassehouin CH Moustapha DM Analyse des reacutesultats de

lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

International et Jean-Marie Chapelle Secteur informel Cadre institutionnel et leacutegal

Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

petits producteurs urbains du Beacutenin dans Revue international du Travail BIT

Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

14 FENAB Coopeacuteration Suisse au deacuteveloppement Rapport geacuteneacuteral Journeacutees de

reacuteflexion sur la dynamisation de la FENAB Cotonou octobre 1995 seacuteminaire de

sensibilisation et de formation sur les grands enjeux de la FENAB Lokossa mai 1996

15 Cabrera J Les conditions de la mise en place dun fonds de promotion de la

micro-entreprise au Beacutenin BIT Genegraveve mai 1997

16 Eric Silvestre Consolidation des structures de la FENAB appui agrave leacutelaboration et

agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

17 JC Woillet La Chambre des Meacutetiers du Beacutenin eacutetude preacuteliminaire BIT Genegraveve

juin 1997

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entreprises BIT CH-1211 GENEVE 22 Suisse (ENTREPRISE) Teacutel +41-22-799-8319 or Fax +41-

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3 0 Reacutepublique du Beacutenin Table ronde des partenaires du deacuteveloppement

eacuteconomique et social Genegraveve Ministegravere du Plan et de la restructuration eacuteconomique

1992

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5 0 Reacutepublique du Beacutenin Situation de lemploi opcit

6 0 Lachaud J P Les activiteacutes informelles et lemploi au Beacutenin Analyse et

strateacutegies de deacuteveloppement (Genegraveve BIT 1987 document de travail 2-19 doc39)

7 Maldonado C Analyse des reacutesultats du recensement national des eacutetablissements

eacuteconomiques urbains au Beacutenin BIT PNUD INSAE (Genegraveve BIT 1994 document

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vulneacuterables en situation dajustement structurel Cotonou 1991 document polycopieacute

9 0 INSAE Rapport de synthegravese des comptes eacuteconomiques deacuteveloppeacutes de lanneacutee

1985 Cotonou 1988 document polycopieacute

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lenquecircte des uniteacutes eacuteconomiques du secteur informel urbain au Beacutenin BIT PNUD

INSAE (Genegraveve BIT 1996 document de travail S-INF 1-16)

11 Joseph Attin Sourou Perspectives de passage du secteur informel au secteur

formel au Beacutenin Coucirct de la leacutegaliteacute (Genegraveve BIT 1994) Axe Consultants

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Impact et politiques de reacuteforme (Genegraveve BIT 1997)

12 Voir agrave ce sujet Projet dappui au deacuteveloppement de micro-entreprises (PADME)

preacutesentation et plan de deacuteveloppement

13 Voir agrave ce sujet Maldonado C Rompre lisolement Une expeacuterience dappui aux

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Genegraveve Vol 132 ndeg2 1993

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agrave la mise en oeuvre de son programme daction BIT Genegraveve mai 1997

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juin 1997

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