SÉANCE 3 LA REMISE EN CAUSE DU PREMIER EMPIRE COLONIAL

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SÉANCE 3 LA REMISE EN CAUSE DU PREMIER EMPIRE COLONIAL Comment le système colonial va-t-il être remis en cause au XVIIIème siècle ?

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SÉANCE 3 – LA REMISE EN CAUSE

DU PREMIER EMPIRE COLONIAL

Comment le système colonial va-t-il être remis en cause au XVIIIème siècle ?

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I. Un Empire fragilisé par la guerre de sept ans :

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Doc 1. Le Traité de Paris, 1763 :

Article 4. Sa Majesté Très Chrétienne cède & garantit à Sa dite Majesté Britannique, en toute propriété, le Canada avec toutes ses dépendances.

Article 6. Le Roi de la Grande Bretagne cède les îles de St Pierre & de Miquelon, en toute propriété, à Sa Majesté Très Chrétienne.

Article 7. Le Roi Très Chrétien cède à Sa Majesté Britannique [...] le coté gauche du fleuve Mississippi [Louisiane].

Article 8. Le Roi de la Grande Bretagne restituera à la France les îles de la Guadeloupe, de Marie-galante, de la Désirade, de la Martinique, & de Belle-Isle.

Article 9. Le Roi Très Chrétien cède & garantit à Sa Majesté Britannique, en toute propriété, les îles de la Grenade & des Grenadines. celles de St Vincent la Dominique, & Tobago, resteront, en toute Propriété, à la Grande Bretagne, & que celle de St Lucie sera remise à la France.

Article 10. Sa Majesté Britannique restituera à la France l'île de Gorée. Sa Majesté Très Chrétienne cède au Roi de la Grande Bretagne la Rivière de Sénégal, avec les Forts & Comptoirs de St Louis, de Podor, & de Galam, & avec tous les Droits & Dépendances de la dite Rivière de Sénégal.

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Questions :

1. Remplissez le tableau suivant :

2. Qui sort gagnant de ce Traité de paix ?

Terres données à la France Terres données à l’Angleterre

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Trace écrite :

De 1756 à 1763, la Guerre de Sept Ans oppose les

Français et les Anglais. Ce conflit perturbe les liaisons

entre la métropole et les colonies. Les colons profitent

alors d’une certaine autonomie, peuvent désobéir au

système de l’exclusif et s’enrichir en commerçant avec

d’autres pays que la France. De plus, cette guerre se

termine par une défaite de la France. Avec le Traité de

Paris, en 1763, la France perd de nombreux territoires

en Amérique du Nord.

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II. Un système critiqué par les philosophes des Lumières :

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Doc 1. Les critiques des philosophes des Lumières :

TRAITE DES NEGRES (Commerce d’Afrique). C’est l’achat des nègres que font les Européens sur les côtes d’Afrique, pour employer ces malheureux dans leurs colonies en qualité d’esclaves. Cet achat de nègres, pour les réduire en esclavage, est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine. […]

Si un commerce de ce genre peut être justifié par un principe de morale, il n’y a point de crime, quelque atroce qu’il soit, qu’on ne puisse légitimer. Les rois, les princes, les magistrats ne sont point les propriétaires de leurs sujets, ils ne sont donc pas en droit de disposer de leur liberté, et de les vendre pour esclaves.

D’un autre côté, aucun homme n’a droit de les acheter ou de s’en rendre le maître ; les hommes et leur liberté ne sont point un objet de commerce ; ils ne peuvent être ni vendus, ni achetés, ni payés à aucun prix. Il faut conclure de là qu’un homme dont l’esclave prend la fuite, ne doit s’en prendre qu’à lui-même, puisqu’il avait acquis à prix d’argent une marchandise illicite, et dont l’acquisition lui était interdite par toutes les lois de l’humanité et de l’équité.

Chevalier de Jaucourt, Encyclopédie, article « Traite des nègres » (1766)

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Doc 2. La Société des Amis des Noirs :

La Société des amis des Noirs est une association française créée le 19 février 1788 qui avait pour but l'égalité des Blancs et des Noirs dans les colonies et l'abolition de l'esclavage. En 1789, cette société compte 141 membres, dont des personnalités telles que l'écrivain et homme politique Mirabeau, le philosophe Condorcet, le Marquis La Fayette, homme politique et militaire, l'abbé Henri Grégoire, l'abbé Sieyès, le duc Dominique de La Rochefoucauld, cardinal et homme politique. Elle mena une activité de publications, d'interventions auprès de l'administration et du gouvernement, contre la traite des Noirs.

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Questions :

1. Document 1 : Quel est l’opinion de l’auteur sur l’esclavage ?

2. Soulignez les termes péjoratifs concernant l’esclavage.

3. Quels sont les arguments de l’auteur contre l’esclavage ?

4. Quel est le slogan de la Société des Amis des Noirs ? A qui

s’adresse-t-il ?

5. A quelle catégorie sociale appartiennent les membres de cette

société ?

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Trace écrite :

Au XVIIIème siècle, les philosophes des Lumières, comme

Voltaire ou Diderot, s’attaquent à l’esclavage qu’ils

considèrent comme un crime. Ces « abolitionnistes »

fondent en 1788 la Société des Amis des Noirs, et

exigent la suppression de l’esclavage. Il faut attendre

la Révolution pour que leurs idées s’imposent enfin.

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III. Les répercutions de la Révolution Française dans les colonies :

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Doc 1. Les Révoltes dans les Antilles à la fin du XVIIIème :

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Doc 2. Le 4 février 1794, la Première République abolit

l’esclavage : (1/2)

Levasseur (de la Sarthe) : Je demande que la Convention, ne cédant pas à un mouvement

d’enthousiasme, mais aux principes de la justice, fidèle à la Déclaration des droits de

l’homme, décrète dès ce moment que l’esclavage est aboli sur tout le territoire de la

république. Saint-Domingue fait partie de ce territoire, et cependant nous avons des

esclaves à Saint-Domingue. Je demande donc que tous les hommes soient libres, sans

distinction de couleur.

Lacroix (d’Eure-et-Loir) : En travaillant à la constitution du peuple français nous n’avons

pas porté nos regards sur les malheureux hommes de couleur. La postérité aura un grand

reproche à nous faire de ce côté ; mais nous devons réparer ce tort. Inutilement avons-

nous décrété que nul droit féodal ne serait perçu dans la république française. Vous

venez d’entendre un de nos collègues dire qu’il y a encore des esclaves dans nos colonies.

Il est temps de nous élever à la hauteur des principes de la liberté et de l’égalité. On

aurait beau dire que nous ne reconnaissons pas d’esclaves en France, n’est-il pas vrai que

les hommes de couleur sont esclaves dans nos colonies ? Proclamons la liberté des hommes

de couleur. En faisant cet acte de justice, vous donnez un grand exemple aux hommes de

couleur esclaves dans les colonies anglaises et espagnoles. Les hommes de couleur ont,

comme nous, voulu briser leurs fers ; nous avons brisé les nôtres ; nous n’avons voulu nous

soumettre au joug d’aucun maître ; accordons-leur le même bienfait.

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Doc 2. Le 4 février 1794, la Première République abolit

l’esclavage : (2/2)

[L’assemblée entière se lève par acclamation. Le président prononce l’abolition de

l’esclavage, au milieu des applaudissements et des cris mille fois répétés de vive la

république !]

Danton : Représentants du peuple français, jusqu’ici nous n’avons décrété la liberté

qu’en égoïstes et pour nous seuls. Mais aujourd’hui nous proclamons à la face de

l’univers, et les générations futures trouveront leur gloire dans ce décret, nous

proclamons la liberté universelle.

Extraits des débats du 04/02/1794 à l’Assemblée Nationale

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Trace écrite :

En 1789, la Révolution éclate en France. Les valeurs de

liberté et de fraternité triomphent avec la déclaration

des Droits de l’Homme. Mais dans les colonies, les Noirs

ne bénéficient pas de ces avancées, et des révoltes

éclatent. En 1794, l’esclavage est enfin aboli par les

Révolutionnaires.

Malheureusement, en 1802, Napoléon rétablit

l’esclavage. Il faut attendre 1848 pour que l’esclavage

soit définitivement aboli en France, par Victor

Schœlcher. En 2001, la loi Française reconnaîtra

l’esclavage comme un crime contre l’humanité.