Role de Bank Al Maghrib dans la régulation du marché monétaire
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*-*-*-*-* PREMIER MINISTRE
*-*-* HAUT COMMISSARIAT AU PLAN
*-*-*-*-*-*-*-*
INSTITUT NATIONAL DE STATISTIQUE ET D’ECONOMIE APPLIQUEE
Rôle de Bank Al-Maghrib dans la régulation du marché monétaire
Préparé par : Hicham Makkaoui Option : Economie appliquée
Année universitaire : 2006/2007
Bank Al-Maghrib et la régulation du marché monétaire : 1) Bank Al-Maghrib : Chaque fois qu’une économie utilise une monnaie fiduciaire, le cas du Maroc par
exemple, un organisme doit être responsable de la régulation du système monétaire.
Au Maroc cet organisme est Bank Al-Maghrib, c’est un exemple de banque centrale :
une institution chargée de surveiller le système bancaire et de réguler la quantité de
monnaie dans l’économie.
Bank Al-Maghrib a deux travaux à faire. Le premier travail c’est réguler les banques et
s’assurer du bon fonctionnement du système bancaire. Bank Al-Maghrib surveille la
situation financière de chaque banque et facilite leurs transactions. Il se comporte aussi
comme la banque des banques, il peut donner des crédits aux banques elles-mêmes
quand elles veulent emprunter. Quand par exemple une banque n’a pas de cash
suffisant Bank Al-Maghrib peut agir comme un prêteur en vue de maintenir
complément la stabilité du système bancaire.
Le deuxième et plus important travail de Bank Al-Maghrib est de contrôler la quantité
de monnaie dans l’économie appelé l’offre de la monnaie. Les décisions prises par les
élaborateurs des politiques concernant l’offre de monnaie constituent la politique
monétaire.
2) La Masse monétaire : La masse monétaire est la quantité de monnaie qui circule dans une économie, mais
c’est quoi exactement cette quantité de monnaie ? Pour répondre à cette question,
imaginons qu’on veut la mesurer, qu’est ce que doit contenir cette mesure ?
La première partie à inclure dans la masse monétaire se compose des billets de banque
et des pièces de monnaie qui se trouvent dans les portefeuilles et les poches du public.
Parfois et quand vous achetez un bien ou service vous pouvez payer en écrivant un
chèque, et ceci ni possible que si vous disposez d’un compte bancaire, alors la masse
monétaire doit contenir les dépôts à vue, et puisqu’on a intégré ces dépôts à vue dans
la masse monétaire on doit aussi intégré une large variété d’autres comptes dans
d’autres banques et d’autres institutions financières.
Bank Al-Maghrib travaille avec trois agrégats de monnaie : M1, M2 et M3.
L'agrégat M1 recense les moyens de paiement proprement dits, directement utilisables
dans le règlement des transactions. Il comprend les billets et monnaies en circulation et
les comptes créditeurs à vue ouverts auprès des établissements bancaires, du Trésor et
du Service des chèques postaux.
L'agrégat M2 englobe, outre M1, les avoirs à vue qui ne peuvent être mobilisés par
émission de chèques (avoirs en comptes sur carnets auprès des banques et sur livrets
chez la Caisse d'épargne nationale).
Enfin, l'agrégat M3 est composé de l'ensemble M2 auquel s'ajoutent les placements,
auprès des banques, ayant une échéance fixe mais pouvant donner lieu, sans risque de
perte en capital, à la création d'instruments de paiement. Il s'agit des comptes à terme
et des bons à échéance fixe ainsi que des certificats de dépôt.
Exemple : Valeurs des agrégats de monnaie au mois septembre 2006
3) Bank Al-Maghrib et le contrôle de l’offre de monnaie : Bank Al-Maghrib a le pouvoir d’augmenter ou de diminuer le nombre de dirhams
dans l’économie, on va discuter après comment Banque Al-Maghrib change l’offre de
monnaie, mais on va attirer l’attention sur le premier outil utilisé par la banque
centrale, les opérations d’open market : la vente et l’achat des titres de l’état.
Quand Bank Al-Maghrib décide d’augmenter l’offre de monnaie, elle crée des dirhams
et elle les utilise pour acheter les titres de l’état auprès du public, après cette opération
les dirhams appartiennent au public. Ainsi un achat sur l’open market des titres par la
Bank Al-Maghrib augmente l’offre de monnaie. Réciproquement, si Bank Al-Maghrib
décide de diminuer l’offre de monnaie, elle vend les titres de l’état au public. Après
cette opération de vente les dirhams n’appartiennent plus au public et retournent à
Bank Al-Maghrib. Ainsi une vente sur l’open market des titres de l’état diminue l’offre
de monnaie.
Bank Al-Maghrib est une institution très importante parce que les changements dans
l’offre de monnaie peuvent affecter profondément l’économie (l’inflation par
exemple).
4) Les banques et l’offre de monnaie : a) Le système de 100% banque de réserves :
On a vu comment Bank Al-Maghrib peut intervenir pour contrôler l’offre de
monnaie en vendant ou en achetant les titres de l’état, mais quand elle intervient ?
Comme on a dit la masse monétaire contient les billets de banque et les pièces
métalliques dans les portefeuilles et poches du public, et les dépôts à vue dans les
banques, puisque les dépôts à vue sont dans les banques, le comportement des banques
peut influencer la quantité des dépôts à vue et par conséquent l’offre de monnaie. Dans
cette partie on va expliquer comment les banques affectent l’offre de monnaie et
comment elles compliquent le travail de la banque centrale de contrôle de l’offre de
monnaie.
Pour voir comment les banques influencent l’offre de monnaie, imaginons un
monde sans aucune banque. Dans ce monde les billets de banque et les pièces de
monnaie constituent la seule forme de monnaie, pour être concret supposons par
exemple que la quantité totale des billets de banque et des pièces de monnaie est 100
DH, donc l’offre de monnaie est égale à 100 DH.
Maintenant supposons que quelqu’un a ouvert une banque appelée Banque X, Banque
X est seulement une institution pour déposer l’argent c'est-à-dire qu’elle accepte de
déposer l’argent chez elle mais n’accorde pas de crédits. L’objective de la banque est
d’offrir aux clients un endroit sécurisé pour déposer leurs argent. Chaque fois que
quelqu’un dépose son argent dans la banque, Banque X le met dans sa salle forte
jusqu’il vient pour retirer son argent ou qu’il écrit un chèque à quelqu’un d’autre. Les
dépôts que la banque a reçu et ne les a pas utilisé pour accorder des crédits s’appellent
les réserves. Donc dans cette économie imaginaire tous les dépôts sont des réserves, on
dit qu’on est en présence d’un système de 100% banque de réserves.
On peut exprimer la situation financière de Banque X par un compte sous forme T qui
montre les changements dans l’actif et le passif de la banque.
Banque X
Actif passif
Réserves 100.00 DH dépôts 100.00 DH L’actif de la banque 100DH contient les réserves qu’elle a dans sa salle forte, alors que
le passif 100 DH contient ce qu’il doit.
Maintenant étudions l’offre de monnaie dans cette économie imaginaire. Avant que
Banque X ouvre, l’offre de monnaie est 100DH composé de billets de banque et pièces
de monnaie. Après Banque X ouvre et les gens déposent leur argent dans la banque,
l’offre de monnaie est le même 100DH mais cette fois-ci il est composé de dépôts à
vue. Chaque dépôt dans la banque diminue la quantité des billets de banque et des
monnaies et augmente la quantité des dépôts à vue du même montant sans que l’offre
de monnaie change.
Donc, si les banques mettent tous les dépôts à vue dans les réserves, les banques
n’influencent pas l’offre de monnaie.
b) Création de la monnaie avec le système des réserves fractionnées :
Supposons que les banquiers dans Banque X veulent changer leur politique de
système de 100% banque de réserve, et accorder des crédits en utilisant une somme de
ce qu’ils ont en réserve, les ménages qui veulent acheter des maisons et les entreprises
qui ont besoin d’acquérir des biens d’investissement seront heureux si on leur accorde
une somme d’argent. Bien sur Banque X doit laisser une somme dans ses réserves
pour la donner aux clients qui veulent retirer leur argent. Mais si le flux de l’argent
concernant les nouveaux dépôts à vue est proche de celui concernant l’argent retiré par
les clients la banque n’a besoin de laisser qu’une fraction de ces dépôts dans ses
réserves, on dit que Banque X adopte un système appelé système des réserves
fractionnées.
La fraction du total des dépôts que la banque garde s’appelle le ratio de réserve (the
reserve ratio) il est déterminé après une combinaison entre la régulation du
gouvernement et la politique de la banque.
Supposons que Banque X a un ratio de réserve de 10 % c'est-à-dire qu’elle garde 10%
de ses dépôts comme réserves et accorde des crédits avec ce qui reste.
Banque X
Actif Passif
Réserves 10.00DH dépôts 100.00DH
Crédits 90.00DH Banque X a encore en passif 100 DH car accordant des crédits ne peut pas modifier ce
qu’elle doit aux clients. Mais ce qui est en actif est réparti entre les réserves et les
crédits.
Etudions l’offre de monnaie dans l’économie. Avant que Banque X n’accorde aucun
crédit, l’offre de monnaie est égale à 100 DH de dépôts à vue. Alors, quand Banque X
accorde des crédits l’offre de monnaie augmente. Les déposants ont encore des dépôts
à vue égale à 100 DH, mais maintenant les emprunteurs tiennent 90 DH de billets de
banque et de pièces de monnaie. L’offre de monnaie (billets de banque et monnaies +
dépôts à vue) est égale à 190 DH. Ainsi quand les banques gardent une fraction de
dépôts à vue en réserve, la banque crée la monnaie.
c) Le multiplicateur monétaire :
La création de la monnaie ne s’arrête pas avec Banque X. supposons que
l’emprunteur de Banque X utilise les 90 DH pour acheter quelque chose d’une
personne qui va ensuite déposer ces billets de banque et pièces de monnaie dans
Banque Y.
Banque Y
Actif Passif
Réserves 9.00 DH dépôts 90.00 DH
Crédits 81.00 DH Après le dépôt, le passif de la banque est 90 DH. Si la Banque Y a un ratio de réserve
de 10%, elle laissera 9 DH en réserve et accorde 81 DH de crédit, alors Banque Y a
créé une quantité de monnaie additionnelle égale à 81 DH. Si cette 81 DH est déposée
dans une autre banque ayant un ratio de réserve de 10%, cette banque garde 8.10 DH
en réserve et emploie 72.90 DH dans des crédits.
Banque Z
Actif Passif
Réserves 8.10 DH dépôts 81.00 DH Crédits 72.90 DH Donc, Chaque fois que la monnaie est déposée dans une banque et des crédits sont
accordés plus de monnaie est créée.
Combien de monnaie est éventuellement créée dans cette économie ? Dépôt original = 100.00 DH Crédit accordé par Banque X = 90.00 DH = 0.9*100.00 DH Crédit accordé par Banque Y = 81.00 DH = 0.9*90.00 DH Crédit accordé par Banque Z = 72.00 DH = 0.9*81.00 DH
• • •
Total de l’offre de monnaie = 1000 DH
Il parait que même si ce processus continue infiniment il ne va pas créer une quantité
infinie de monnaie. Si on fait la sommation des quantités de monnaie créée par chaque
banque, on trouve que le 100 DH a généré 1000 DH. Le montant de monnaie que le
system bancaire a généré par chaque DH s’appelle le multiplicateur monétaire ou le
coefficient d’expansion monétaire. Dans cette économie imaginaire, ou les 100 DH
de réserves ont généré 1000 DH de monnaie, le multiplicateur est égal à 10. Si le ratio
de réserve est égal à 5% par exemple, les banques vont laisser dans leurs réserves
seulement 5% des dépôts et utiliser ce qui reste pour accorder des crédits, ce qui
implique une quantité de monnaie créée plus élevée. Ainsi si le ratio de réserve est
grand, les crédits accordés sont petits, et le multiplicateur est petit. Dans le cas du
système de 100% banques de réserve, le ratio de réserve est égale à 1, le multiplicateur
de monnaie est égale 1 et les banques n’accordent pas de crédit et ne créent pas de
monnaie.
5) Outils utilisés par Bank Al-Maghrib pour contrôler l’offre de monnaie :
Comme on a déjà dit Bank Al-Maghrib est responsable du contrôle de l’offre de
monnaie dans l’économie. Maintenant qu’on sait comment le système des réserves
fractionnées fonctionne, on est dans une position meilleure qui nous permet de
comprendre comment la banque centrale fait son travail.
La banque centrale peut intervenir en utilisant trois outils : les opérations d’open
market, les réserves-encaisse, et le taux d’escompte. Voyons comment la banque
centrale utilise chacun de ces outils.
a) Les opérations d’open market :
La banque centrale dirige les opérations d’open market quand elle achète ou vend
les obligations d’état au public. Pour augmenter l’offre de monnaie, la banque centrale
demande à ses négociateurs d’obligations d’acheter les obligations dans le marché
national des obligations. Les dirhams qu’utilise Bank Al-Maghrib pour acheter les
obligations augmentent le nombre de DH en circulation. Une partie de ces DHs est
utilisée comme billets de banque et pièces de monnaie alors que l’autre partie est
déposée dans les banques. Chaque DH utilisé comme billets de banque et pièces de
monnaie augmente l’offre de monnaie de 1 DH. Chaque DH déposée dans la banque
augmente l’offre de monnaie à un niveau plus grand car il augmente les réserves des
banques et par suite le montant d’argent que le système bancaire peut créer.
Pour réduire l’offre de monnaie, la banque fait le contraire : elle vend les obligations
de l’état au public dans le marché nationale des obligations. Le public paye en utilisant
ce qu’il a de billets de banques et pièces de monnaie et de dépôts à vue ce qui réduit
directement la quantité de monnaie en circulation. En même temps il y a des gens qui
retirent leur argent des banques, les banques se trouvent ainsi avec une petite quantité
de réserves, par suite elles réduisent leurs crédits et le processus de création de
monnaie.
Banque Al Maghreb peut utiliser les opérations d’open market pour changer l’offre de
monnaie chaque fois qu’il le faut sans changer ni les lois ni les régulations des
banques. Grâce à ceci les opérations d’open market est l’outil de politique monétaire le
plus utilisé.
b) Les réserves-encaisses:
Bank Al-Maghrib influence aussi l’offre de monnaie par les réserves-encaisses, qui
sont des régulations sur la valeur minimale de réserves que les banques doivent garder.
Les réserves-encaisses influencent combien d’argent le système bancaire peut créer
avec chaque DH de réserves. Une augmentation dans les réserves-encaisses veut dire
que les banques doivent avoir plus de réserves et par suite elles peuvent accorder
moins de crédits avec chaque DH déposée ; comme résultat, elles haussent le ratio de
réserve, abaisse le multiplicateur de monnaie et diminue l’offre de monnaie.
Réciproquement, une diminution dans les réserves-encaisses abaissent le ratio de
réserve, faire monter le multiplicateur de monnaie et augmente l’offre de monnaie.
Bank Al-Maghrib utilise rarement les changements dans les réserves-encaisses car les
changements fréquents vont disloquer le business des banques. Quand par exemple la
banque centrale augmente les réserves-encaisses il y a des banques qui ont des
manques de réserves et il n y a pas de changements dans les dépôts à vue. Comme
résultat, elles doivent arrêter d’accorder des crédit jusqu’elles atteignent le niveau de
réserves demandé.
c) Le taux d’escompte :
Le troisième outil dans la boite à outils de Bank Al-Maghrib est le taux
d’escompte, le taux d’intérêt sur les crédits accordés par la banque centrale aux
banques. Une banque emprunte de la banque centrale quand ses réserves n’atteignent
pas le niveau de réserves demandé. Ceci se produit parce que la banque a accordé
beaucoup de crédits ou parce que récemment plusieurs clients ont retiré leur argent de
la banque. Quand la banque centrale accorde un tel crédit à une banque, le système
bancaire a plus de réserves qu’avant, et ces réserves additionnelles lui permettent de
créer plus de monnaie.
La banque centrale peut modifier l’offre de monnaie en changeant le taux d’escompte.
Un taux d’escompte élevé détourne les banques d’emprunter des réserves de la banque
centrale. Ainsi, un accroissement du taux d’escompte réduit la quantité de réserves
dans les banques et par suite réduit l’offre de monnaie. Réciproquement, un taux
d’escompte modéré encourage les banques d’emprunter des réserves de la banque
centrale, accroît les quantités de réserves et accroît l’offre de monnaie.
La banque centrale n’utilise pas le taux d’escompte seulement pour contrôler l’offre
de monnaie mais aussi pour aider les institutions financières qui ont des problèmes.
6) Conclusion : C’est vrai que les trois outils de contrôle utilisés par Bank Al-Maghrib - les opérations
d’open market, les réserves-encaisses et le taux d’escompte- ont un grand impact sur
l’offre de monnaie, mais ce contrôle n’est pas précis et la banque centrale doit
résoudre deux problèmes.
Le premier problème c’est que la banque centrale ne peut pas contrôler le montant
d’argent que les ménages choisissent de déposer dans les banques. Plus d’argent
déposé par les ménages dans les banques implique plus de réserves dans les banques
implique plus d’argent créé par le système bancaire. De même moins d’argent déposé
dans les banques implique moins de réserves dans les banques implique moins
d’argent créé par le système bancaire.
Le deuxième problème du contrôle monétaire c’est que la banque centrale ne peut pas
contrôler le montant d’argent que les banques choisissent de prêter, par suite elle ne
pas être sur de combien d’argent le système bancaire va créer.
Donc, dans le système des réserves fractionnées, la quantité de monnaie dans
l’économie dépend du comportement des déposants et des banquiers. Et puisque la
banque centrale ne peut ni contrôler ni prévoir parfaitement ce comportement, elle ne
peut pas contrôler parfaitement l’offre de monnaie. Malgré ceci si la banque centrale
est vigilante ces problèmes ne sont pas vraiment grands. Chaque semaine elle peut
collecter des données sur les dépôts et réserves des banques pour savoir s’il y a
changement dans le comportement des déposants et des banques. Ensuite elle réagit
selon ces changements et maintient l’offre de monnaie dans le niveau espéré.