RÉGIE REGIONALE DE LA SANT EÉ T DES SERVICES SOCIAUX

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RÉGIE REGIONALE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX CHAUDIÈRE- APPALACHES DE LA SANTE PUBLIQUE ;

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R É G I E R E G I O N A L E DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX

C H A U D I È R E -APPALACHES

DE LA S A N T E P U B L I Q U E ;

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-•INSTITUT-NAT! ON AL CE SAN i t PUBLIQUE DU.QUÉBEC CENTRE DE DOCUMENTATION

MONTRÉAL

VERS LA PRÉVENTION DES LÉSIONS MUSCUL O-SQUELETTIQUES

DANS LA RÉGION DE CHAUDIÈRE-APPALACHES:

L'APPROCHE PARTICIPATIVE ET LA DÉMARCHE ERGONOMIQUE

P a r :

Richard Martin, conseiller en recherche Alice Turcot, médecin-conseil

Gilles Croteau, ergonome Suzanne Bédard, médecin responsable

Simone Brochu, infirmière Raymond Jacques, technicien en hygiène industrielle

Michel Legris, hygiéniste industriel

dans le cadre des travaux du Groupe de travail régional sur les lésions musculo-squelettiques (GRT-LMS)

Équipe de santé au travail Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation

RRSSS Chaudière-Appalaches

Lévis Le 19 février 1996

Révisé le 1er octobre 1996

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ISBN 2-921656-87-6

Dépôt légal - 4e trimestre 1996 Bibliothèque nationale du Canada Bibliothèque nationale du Québec

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Table des matières

1. Introduction _ 1

2. État de situation relative à la problématique 2

2.1. Revue sommaire de la littérature : les problèmes de santé 2 2.1.1. Les LMS : maux de dos 2 2.1.2. Les LMS : lésions attribuables aux mouvements répétitifs 3

2.2. Revue sommaire de la littérature : approche utilisée 4 2.3. Statistiques régionales LMS 5

3. L'approche participative et l'ergonomie participative 7

4. Les prérequis pour une approche participative 8

5. Les étapes de l'approche participative 9

5.1. La place de Pergonome - 9 5.2. - Structuration du: projet avec rétablissement 9 5.3. CSS ou création d'un groupe de travail -u 10 5.4. Bilan de la situation 11 5.5. Formation 11 5.6. Élaboration d'un plan de travail .11 5.7. Inventaire des situations de travail problématiques 12 5.8. Bilan des observations et des perceptions 12 5.9. Sélection et priorisation des problèmes 12 5.10. Élaboration et gestion des mesures préventives 12 5.11. Évaluation _13

6. Modèle général pour la prévention des LATR 13

7. Les étapes de la démarche ergonomique 14 7.1. Analyse de la demande 15 7.2. Analyse ergonomique 16 7.3. Diagnostic ergonomique ! 17

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Table des matières (suite)

7.4. Recommandations (solutions) 17

7.5. Réalisation (implantation) 17

7.6: Validation • ; 18

8. Les différents moyens ou approches disponibles 19

8.1. L'approche ponctuelle par facteur de risque («one shot») 19

8.2. La formation - 19

8.3. L'analyse d'accidents 19

8.4. Le retour rapide au travail 19

9. Les différents outils d'identification des problèmes : 20

10. Conclusion 21

Bibliographie 23

Annexe:

Modèle d'intervention sur les LATR daps les ateliers de couture 28

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1. Introduction Les maux de dos et les lésions attribuables aux mouvements répétitifs représentent une grande part des demandes d'indemnisation à la Commission de la santé et de la sécurité du travail. Déjà en 1988, la facture présentée à la CSST s'élevait à 300 millions de dollars pour ces problèmes. En 1991, 52 200 travailleurs se sont absentés du travail à cause d'une affection vertébrale d'origine professionnelle et ils ont coûté 430 millions de dollars à la CSST.

De façon plus spécifique, «en 1993, les travailleurs québécois victimes d'une LATF? ont été absents du travail quelque 529 000jours. Par ailleurs, pour les lésions diagnostiquées en 1990, la CSST avait déboursé à la fin de 1993, près de 62,4 millions de dollars d'indemnités de remplacement de revenu.»2

Les lésions ne représentent non seulement un coût social énorme mais elles entraînent également de la souffrance, de la douleur morale et physique pour la victime et son entourage, des arrêts de travail récidivants, une reprise difficile des activités quotidiennes et un retour au travail parfois compliqué lorsque des postes de réaffectation ne sont pas disponibles sans compter les difficultés engendrées par la reconnaissance de la maladie secondaires à la nature même de la maladie et tous les préjugés qui entourent encore ces maladies.

Dans la région, diverses interventions ont été menées au fil des ans que ce soit à l'égard des maux de dos ou des LATR. Devant la dégradation de l'état de santé des travailleurs en rapport avec ces deux types de problèmes, il est devenu primordial de les considérer comme des priorités autant par le réseau de la santé (Gouvernement du Québec, 1992) que par celui de la CSST (CSST-MSSS, 1995). C'est dans ce contexte que ce document a été élaboré afin d'outiller de façon la plus adéquate possible nos futures interventions pour contrer ces problèmes." " "

Ainsi, le présent document cherche à faire état des problèmes musculo-squelettiques avec un accent plus marqué pour les LATR. À ce titre, il met l'emphase sur l'approche participative comme mode d'intervention pour lutter contre les LATR en milieu de travail. En effet, il est apparu aux membres du groupe régionaCde trouait sur des lésions musado-squekttiques (ÇSŒ-LMS) que l'approche participative, appuyée par une ressource spécialisée en ergonomie, est l'une des pistes qui apparaît parmi les plus efficaces actuellement. Non seulement, cette démarche a-t-elle produite des résultats appréciables dans plusieurs milieux de travail, mais elle est une approche à privilégier dans le contexte d'intervention des CLSC. Faut-il rappeler que celle-ci est déjà utilisée sur une large échelle dans la région de Québec (Gilbert et a l . , 1995; Gilbert, 1995)

1 «L'appellation lésions attribuables aux mouvements répétitifs est limitative et peut laisser croire que le seul facteur de risque serait la notion de répétition. Ce qu'on attribue (...) à des mouvements répétitifs se compose en fait d'une variété de problèmes musculo-squelettiques, autour des articulations, et qui sont reliés à un ensemble de risques (...). Outre la répétition, interviennent des éléments physiques tels que la posture, la force, la durée et le temps de récupération (...). Plusieurs autres facteurs organisationnels contribuent à aggraver le risque (...) : le nombre de pauses, la rotation des tâches, le travail supplémentaire, les modes de rémunération (...).» (N. Savoie, 1993, p. 5) Il est à noter que les experts s'entendent sur la notion de cumul du traumatisme. Ainsi, la répétition serait plutôt «une condition nécessaire pour que les micro-traumatismes puissent s'accumuler et ainsi conduire à l'expression de la.pathoiogie.» (Perron et al.. 1994, AHIQ).

2 «Santé et sécurité: un mal qui va grandissant», L'Usine. Les nouvelles industrielles du Québec, automne 1995, page 1.

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depuis plusieurs années, la Montérégie (Allie et a l . , 1994) ou qu'elle est privilégiée par la CSST (CSST, 1995) ? Le document tente de préciser quels peuvent être les prérequis à son utilisation et les étapes qui la composent. Quoique généralement présentée en six étapes à implanter, le GRT-LMS a choisi de la détailler un peu plus.

Afin de compléter la mise en situation de l'approche participative, le document énumère les différents moyens ou approches disponibles, présente un modèle général de prévention des LATR (Kuorinka, 1995) ainsi que les diverses étapes associées à une démarche ergonomique et un survol des outils possibles pour l'identification de problèmes en ergonomie.

Plus près de nous, en juin 1996, le CTD News rapportait qu'il en coûtait 4 000 $ pour chaque cas de LATR en se basant sur. un sondage auprès d'employeurs américains. «En tout; les milieux d'affaires américains ont payé environ 3,6 billions de dollars en indemnités directes pour des blessures telles le syndrome du tunnel carpien, tendinites de l'épaule et douleurs au dos. Ces coûts ne considèrent pas les coûts indirects comme le temps supplémentaire, la formation et les pertes de production associés aux travailleurs blessés. En appliquant ces coûts de façon conservatrice, les coûts triplent aux environ de 10,8 milliards $ ou 12 000 $ par cas de LATR. v

Les demièries données disponibles du Bureau américain de statistique sur la main-d'oeuvre (U.S. Bureau of Labor Statistics) et celles de Statistique Canada montrent respectivement plus de 332 000 et 100 000 cas de LATR. - "

Au Canada, les coûts directe et indirects sont de 1,5 milliard de dollars canadiens. Cet estimé est basé sur. les blessures enmilieu de travail rapportées par Statistique Canada concernant les blessures au dos et cëïles~assoctéés aux mùuvements du corps («bodily motion Injuries»). Au Canada, il nyâpasràeclassiflcétiàri spécifique pour les LATR.» 3 *'

2. État de situation relative à la problématique

2.1. Revue sommaire de la littérature : les problèmes de santé

2.1.1. Les LMS : maux de dos

Les maux de dos sont connus depuis longtemps et il semble encore lointain le temps avant qu'on en connaisse les causes exactes. Ce problème affecte la qualité de vie des travailleurs atteints, tout en étant aussi une cause d'absentéisme du travail et parfois d'incapacité du travail (chronicité).

Il s'agit d'une véritable priorité de santé publique, puisque tes problèmes de dos pourront toucher entre 50 % et 80 % de la population au moins une fois au cours de leur vie, mais pour lesquels on ne dispose que de peu de moyens préventifs : «Virtually nothing is known about primary prevention» (Spitzer, 1993).

3 Traduit de «Average CTD comp case nears $4,000. Total '94 U.S. price tag for CTDs almost $ 11 billion; Canada tops $ 1 billion», CTD News. Vol. 5, n°. 6, June 1996, page 1.

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La littérature scientifique indique que l'aménagement de postes (modifications techniques, modes opératoires, changements dans l'organisation du travail) semble la solution la plus efficace (Snook, 1978) comparée à la sélection de personnel et la formation (Tougas et al., 1991).

Le MSSS qui a reconnu les maux de dos comme prioritaires puisqu'ils font l'objet d'un des 19 objectifs de la Politique de santé et du bien-être, mentionne les résultats intéressants produits par l'approche ergonomique dans le cadre d'une démarche concertée (Gouvernement du Québec, 1992). Cela rejoint Tougas et al. pour qui la prévention des maux de dos dépasse l'individu atteint et son poste. Celle-ci doit désormais passer par «la sensibilisation des décideurs, l'implication des travailleurs et là composition de groupes de travail» dans l'entreprise. D'autres programmes, comme la réduction des risques de maladies cardio-vasculaires, réalisés aux États-Unis en milieu de travail, ont démontré une certaine efficacité lorsqu'on impliquait la haute direction (Linnan et al.. 1990).

Parmi lés secteurs les plus à risque, il est reconnu que les lésions aux dos occupent une place importante dans les « services médicaux et sociaux » de même que dans la « bonneterie et l'habillement », le « commerce » et dans le « bâtiment et travaux publics ». Ainsi, dans le secteur des « services médicaux », ces lésions constituent près de la moitié des lésions professionnelles «avec un taux d'incidence ou un indice de gravité plus élevé chez le personnel des centres hospitaliers de soins prolongés» (Beaudoin et aL, 1989). Celles-ci sont les plus associées à la mobilisation des personnes entre autres chez les infirmières-auxiliaires et les préposés aux bénéficiaires. Quant au secteur de la « bonneterie et de l'habillement », la proportion de ce type de problèmes est à peu près similaire (Goulet et al.. 1982) alors que les opératrices de machine à coudre représentent un groupe particulièrement à risque (Brisson et àl.. 1992 ; Vihma et al.. 1982 ; Vinet et ai.. 1987 ; Vézina et al.. 1992).

2.1.2. Les LMS : lésions attribuables aux mouvements répétitifs

Un nombre croissant de tendinites, bursites, ténosynovites, etc. regroupées par les intervenants en SAT sous le nom de LATR a augmenté très rapidement, au Québec, au cours des dernières années. Selon Patrv et al. (1993). les demandes d'indemnisation pour LMS sont passées de 10 % de l'ensemble des maladies professionnelles reconnues en 1985 à 33,9 % en 1989. De 1986 à 1990, le nombre de cas indemnisés pour lésions muscuio-squelettiques a progressé en moyenne de 83 % annuellement. Les lésions spécifiques qui ont le plus progressé sont les tendinites avec une augmentation de 843 % au cours de cette même période ; cette hausse pouvant probablement s'expliquer par une augmentation de la reconnaissance et de l'incidence du problème. Il faut savoir que le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) en a fait sa deuxième priorité parmi tous les problèmes de SST. Par ailleurs, la Occupational Safety and Health Administration (OSHA) prévoit que si la situation n'est pas corrigée, les LATR représenteront 50 % de tous les cas d'indemnisation d'ici l'an 2000. (N. Savoie, hiver 1993, L'IRSST, pp. 4-11).

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«Les secteurs d'activités les plus touchés semblent être ceux de l'industrie du cuir et les secteurs de la bonneterie et de l'habillement, où les lésions attribuables au travail répétitif comptent là pour environ la moitié de toutes les lésions rapportées.» 4

«Au Québec, depuis le début de ia décennie, elles coûtent plus de 60 millions à la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) et font perdre un demi-million de journées de travail annuellement »5

La CSST qualifie les LATR de ruineuses parce qu'elles représentent 50 % des maladies professionnelles reconnues. «En 1992, lès lésions attribuables au travail répétitif ont représenté 2 % des demandes d'indemnité acceptées par la CSST. Taux de rechutes: 13 %. À elles seules, tes LATR ont coûté 7,5 millions en indemnités de remplacement du revenu en une seule annéeh6

De façon plus spécifique pour le secteur ciblé par une démarche régionale, soit les ateliers de couture, il est largement reconnu que les problèmes musculo-squelettiques affectent les opératrices de machine à coudre. Ces problèmes sont souvent attribués aux mauvaises positions de travail aussi bien qu'aux mouvements répétitifs des bras et des mains. Plusieurs chercheurs ont noté une prévalence élevée de ces problèmes affectant le dos, le cou et les membres supérieurs (Keyserling et al.. 1982 ; Vihma et al.. 1982 ; Punnett et al.. 1985 ;Jensen et al. ,1993; Blader et al.. 1991 ; Vézina et al.. 1992 ; Andersen et al . , 1993; Westgaard et Jansen, 1992 cités dans Guangyan, L. et al., 1995).

Il semble que ces problèmes largement rapportés chez les travailleuses du vêtement ne sont pas simplement causés par des mouvements répétés des bras lors des tâches de couture. Les postures de travail semblent être un problème majeur, notamment une posture assise prolongée qui cause des problèmes au dos et au cou entraînant absentéisme et coûts médicaux (Sjogaard, G. et al.. 1988 ; Duquette et al.. 1992). Parmi les solutions, certains préconisent des modifications au design des machines (Guangyan, L. et al.. 1995).

2.2. Revue sommaire de la littérature : approche utilisée7

«L'ergonomie participative est l'une des diverses stratégies macroergonomiques de mise en application du changement ergonomique. Le fait que l'ergonomie participative soit ancrée dans la philosophie macroergonomique garantit que la structure organisationnelle et les questions de gestion sont prises en considération (Hendrick, 1991). L'approche de l'ergonomie participative préconise que les «utilisateurs finaux de l'ergonomie» (c'est-à-dire les travailleurs) devraient

4 L'usine, op. cit.. p.1.

5 Caroline Dupuis, «Des gestes répétitifs qui coûtent cher...», La Presse. 26 mai 1996, page C-4.

6 Hélène Lévesque. «Les LATR. Bien orchestrer la prévention.»», Prévention au travail. Vol. 8, n°. 4, Octobre-Novembre-Décembre 1995, p. 8.

7 La partie (2.1 à 2.3) qui suit est tirée du document de travail suivant (non publié): R. Martin, S. Bédard, A. Turcot, G. Croteau. Évaluation du projet pilote de réduction des lésions musculo-SQuelettigues dans des établissements à haut risque. Premier cas: Un atelier de couture. (DEVIS PRELIMINAIRE). Direction de la santé publique. Régie régionale Chaudière-Appalaches, Lévis, le 10 mai 1994.

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participer largement à la planification et à la mise en application du changement. Par conséquent, ils ne restent pas passifs. Ils doivent jouer un rôle actif dans l'identification et l'analyse des facteurs de risque ergonomiques ainsi que dans la conception de solutions ergonomiques. Cela s'avère particulièrement important dans le cas des LATR, parce que certains facteurs de risque peuvent être difficiles à identifier, à quantifier ou à modifier. De plus, le comportement du travailleur peut jouer un rôle important dans l'apparition des LATR. Par conséquent, les solutions visant à les réduire peuvent impliquer en partie que les comportements des travailleurs soient à modifier. L'ergonomie participative peut aider dans de telles situations, puisque les travailleurs acquièrent une meilleure compréhension des facteurs de risque qui peuvent avoir un effet sur leur propre comportement au travail ainsi que sur leur santé et leur sécurité» (Kuorinka et al.. 1995, pp, 355-356).

Par ailleurs, l'ergonomie sous une forme participative a démontré des résultats notables dans certaines expériences québécoises, entre autres à la Société des alcools du Québec (Costa et aL, 1993) ou encore plus près de nous, dans la région de Québec (Bacon et a l . , 1995) ou dans Chaudière-Appalaches (Jean et al.. 1994; Martin et al. .1995). Celle-ci doit se faire avec le concours des premiers concernés dans les entreprises, tant pour que i'ergonome ait accès aux informations indispensables à l'étude du poste que pour impliquer, dès le début, les acteurs principaux qui pourront utiliser les résultats et améliorer les situations de travail (Montreuil, 1991). Quant à la participation, elle «améliore grandement les chances de succès à l'intervention ergonomique [ainsi qu'elle] facilitera grandement l'élaboration d'une solution réaliste» (Imbeau, 1991). Globalement, la démarche d'ergonomie participative est celle qui semble présenter les plus grandes chances de succès et qui s'apparente le plus au type de démarche utilisée avec les entreprises par les services de santé au travail.

«L'ergonomie participative est une technique qui a connu du succès dans la résolution de problèmes ergonomiques et dans la mise en application dù changement ergonomique (Noro et Imada, 1991). Elle peut être particulièrement utile au stade de la planification, parce qu'elle permet de faire participer les travailleurs à l'identification et à l'analyse des problèmes ergonomiques. L'ergonomie participative peut être réalisée sous diverses formes, comme des groupes de décision sur la conception, des cercles de qualité et des comités travailleurs-direction.» (Kuorinka et al.. 1995, p. 356)

«L'une des caractéristiques de l'ergonomie participative est la diffusion de l'information (Noro et Imada, 1991). L'ergonomie participative peut avoir l'avantage de réduire ou d'empêcher la résistance au changement, non seulement grâce à la participation des travailleurs, mais aussi à cause de l'information fournie aux divers membres de l'organisation qui sont touchés par les LATR.» (jd.)

«La participation des travailleurs et les approches participatives ont réussi à améliorer la productivité, la qualité de la fabrication et de l'assemblage ainsi que le traitement des problèmes de santé et de sécurité. La mise en application de ces approches participatives et leur réussite ont révolutionné la pensée au sujet des responsabilités qui incombent à la direction et aux travailleurs. Ces programmes ont réussi lorsque les deux parties avaient acquis de la confiance et du respect pour les contributions que chacune pouvait apporter.» (id. p. 357)

2.3. Statistiques régionales LMS

Les lésions affectant le système musculo-squelettique ont compté pour 58,6 % des demandes de réclamations au cours de la période de septembre 1992 à août 1993 (Leduc, 1994). Déjà,

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en 1989, une analyse des réclamations pour maladies professionnelles avait montré que 5 5 , 9 % des demandes concernaient ce système (Martin, 1993). Ces demandes sont principalement concentrées dans le secteur « aliments et boissons » (20 %) et « bonneterie et habillement » (17 %), dans ce dernier cas touchant presque exclusivement des femmes.

Sous-estimation : tous les cas ne sont pas déclarés par les médecins traitants malgré révolution constatée depuis le milieu des années '80. De plus, il y a plusieurs travailleurs et travailleuses qui sont en assignation temporaire8 alors que d'autres utilisent plutôt les prestations d'assurance-maladie (il y a au moins un établissement connu dans la région de Chaudière-Appalaches qui utilise cette façon de faire).

De façon plus spécifique, les lésions au dos, en 1989, ont compté pour 20 % de toutes les demandes d'indemnisation pour accidents de travail dans la région. De ce nombre, plus de la moitié touchait la colonne lombaire. Ces lésions ont fait l'objet d'une indemnisation pendant en moyenne 40,4 jours. La durée a varié entre 0 et 815 jours. Huit pour cent de ces lésions (213/2 617) étaient des rechutes dont le nombre moyen de jours indemnisés a été de 127 jours. Le secteur des « se/v/ces médicaux et sociaux » (sae 30) totalise 11,2 % des demandes et celui de la « bonneterie et de l'habillement » (sae 27) 2,4 %.

Pour les LMS 9 (bursites, tendinites, ténosynovites, etc.), les données les plus récentes dans la région de Chaudière-Appalaches, indiquent que ces problèmes seraient concentrés dans les secteurs « aliments et boissons », « bonneterie et habillement », et « commerce » comme le montre le graphique suivant:

N. demandes d'indemnisations pour des LMS, Chaudière-Appalaches,

1990-1991-1992

JUimants, b o i u i t t BoravHabHle (27

Commerce ( t t Fbr£q.Tronsp. (08

Beis outré (08 M subie (t3

AuLSenr.Como. (21 Fort t /Scierto 03

Ser i lM.8 Soc. <30 8tp m Prod. en métal Ptasttq ft Çaoa FbrPreiEect

Agriculture Inpriœerte/Edit

Ind. textile TrenmJEntrep. (18

Mftea,Carr/Tourb(04 1ère trjoètBUi (09

Autres Non cod*

R.IL, Equipe de net* su trcnll 0 trial lea test* ptt&Hqoe, 90 vtt 1996

600

8 Travail léger.

9 Statistiques produites à partir des fichiers fournis par la CSST à la Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation pour les années 1990, 1991 et 1992. II s'agit du nombre total de demandes d'indemnités adressées à la CSST par des travailleurs oeuvrant dans des établissements de la région.

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3. L'approche participative et l'ergonomie participative Certaines interventions associent le milieu de travail à la recherche des facteurs de risque et à la recherche de solutions. II s'agit d'une approche ou démarche participative qui fait appel à l'ergonomie dans la recherche de solutions. Celle-ci est souvent dénommée «ergonomie participative». Il existe différentes modalités d'application selon que le groupe de travail mandaté au sein de l'entreprise soit formé et devienne autonome pour gérer l'intervention ultérieure ou selon que les intervenants soient associés à toutes les étapes de l'intervention.

L'approche participative exige une concertation extérieure avec tous les intervenants impliqués. Le travail des préventionnistes entoure la mise en place d'une stratégie de réduction des risques reliés à la survenue des lésions au sein de l'entreprise par la mobilisation des dirigeants et celle des différents niveaux de prévention tels que les comités de santé et de sécurité. Elle implique également la mobilisation des travailleurs, des représentants syndicaux le cas échéant. Avec le soutien d'une ressource spécialisée externe en ergonomie, ce type de démarche a démontré d'excellents résultats dans un atelier de couture de Chaudière-Appalaches.

Cette approche, utilisée depuis quelques années, est fondée sur la participation du milieu de travail à l'identification des facteurs de risque et la recherche de solutions. Elle sous-tend que le savoir des travailleurs est reconnu, que le partage des connaissances est essentiel, que la création de liens de confiance entre les partenaires est primordiale et entraîne une implication mutuelle, gratifiante pour les travailleurs.

Il existe des modalités différentes d'application de ce modèle d'intervention selon que le milieu de travail ou le groupe de travail formé au sein de l'entreprise devienne autonome par suite de l'intervention initiée ou qu'il demeure sous la surveillance guidée par les intervenants de santé au travail.

Il s'agit d'une approche qui se veut globale et qui prévoit l'analyse des différentes composantes de l'environnement de travail. Elle suppose un investissement du milieu de travail. Cette approche implique déjà que le modèle de gestion participative soit instauré au sein de l'entreprise avec une volonté de donner la parole aux travailleurs. Elle va bien au-delà de la formation simple et linéaire des travailleurs sur les facteurs de risque ergonomiques, le soulèvement de charges ou encore sur les éléments anatomiques de la colonne vertébrale. Elle suppose la volonté de l'employeur de mettre en application les recommandations faites par le milieu de travail. Cette approche suppose également la formation des intervenants sur lë modèle d'approche participative ou une mise à jour des connaissances.

Les principes de base de cette approche sont les suivants :

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1. Développer le sentiment de compétence des participants par

la reconnaissance de l'expérience, du savoir pratique, de la connaissance de son travail ;

la reconnaissance de la capacité d'identifier des problèmes et de proposer des solutions.

2. Développer le sentiment de contrôle et le prise en charge réelle

le groupe utilise sa connaissance du milieu et du travail ;

le groupe se sert des connaissances pointues des spécialistes ;

le groupe apprend par l'action.

3. Contrôler les nuisances à la participation

le groupe identifie les facteurs d'incongruence, les doubles messages, les problèmes fonctionnels qui génèrent le stress et réduisent le sentiment de contrôle ;

le groupe identifie les difficultés reliées à la communication

le groupe identifie les solutions et passe à l'action.

4. Les préreguis pour une approche participative . Parmi les facteurs nécessaires à la bonne marche de cette approche, notons les éléments

suivants qui sont à la fois des prérequis et les facteurs dè succès:

1. L'engagement de la direction 2. Un véritable partenariat travailleurs-employeur 3. Un consensus sur les objectifs et le cheminement de

l'intervention 4. Une communication entre les différents partenaires 5. L'implication des représentants de l'employeur (contremaître) 6. Le soutien dans la mobilisation du milieu de travail 7. L'information aux travailleurs sur l'état d'avancement des

travaux 8. La démonstration concrète et tangible des actions auprès des

travailleurs

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5. Les étapes de Vapproche participative Les étapes identifiées pour la réalisation d'une approche participative sont les suivantes. Selon l'ampleur et la nature des problèmes, certaines étapes nécessitent moins d'énergie et de temps. Avant de présenter ces étapes, il y a lieu de décrire comment le groupe de travail régional voit la place de l'ergonome.

5.1. La place de l'ergonome10

Il arrivé des situations au cours desquelles les facteurs de risque se doivent d'être évalués plus en détail afin de proposer des solutions adaptées au milieu de travail. C'est alors que l'ergonome est une ressource importante. Il peut d'emblée participer au déroulement du plan de travail ou agir comme consultant à un moment précis de l'intervention. Il peut également participer comme un médiateur lorsque de nombreuses solutions sont proposées et qu'une d'entre d'elles doit être retenue. . < • : : " :

«Le rôle de l'expert varie considérablement selon les diverses formes d'ergonomie participative. Au début, l'expert peut jouer un rôle très actif, puis passer à son rôle de soutien èt, enfin, à celui de conseiller. .La formation et l'information reçues par les travailleurs sont importantes pour la réussite de l'ergonomie participative. Ces derniers ont beaucoup dé connaissances et d'expertise par rapport à leur travail, mais pas nécessairement au sujet des facteurs de risque ergonomiques/ des . solutions et des fonctionnements organisatlonnels v (modes : de fonctionnement, etc.).» _(Kuorinka, 1995, p. 356)

5.2. Structuration du projet avec l'établissement

Cette étape comporte les volets préparatoires de l'intervention entre les divers intervenants et partenaires, puis auprès de l'établissement. Entre les intervenants, il s'agit de déterminer les étapes à franchir, le rôle et mandat de chacun, un état de situation préliminaire des établissements ciblés, un échéancier flexible et déterminer par qui et comment l'entreprise et son décideur seront contactés.

L'autre volet viser d'abord à vérifier auprès des dirigeants de l'entreprise leur perception des problèmes, à les sensibiliser à l'importance de diminuer et prévenir les LATR et à l'utilité d'une approche participative. Le résultat de cette étape devrait être un accord de l'entreprise à réaliser des actions conjointes (travailleurs-employeur) dans son milieu. Il est essentiel d'obtenir une entente pour la libération du personnel, autant celui du CSS que des travailleurs visés par les interventions.

10 Voir les documents produits respectivement par le groupe de travail et le coordonnâtes du CLSC La Guadeloupe: Mise en place d'une ressource régionale en ergonomie: pour mieux assister l'intervention (mai 1996) et Modalités d'utilisation régionale de l'ergonome (juin 1996).

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5.3. CSS ou création d'un groupe de travail

La création d'un groupe de travail peut s'avérer nécessaire dans certains milieux. Dans le cadre du projet, il y aurait tout d'abord lieu de privilégier le comité de santé et de sécurité en place.

Des représentants des travailleurs et de l'employeur sont identifiés au groupe de travail. Ils peuvent être des membres du comité de santé et de sécurité.

La délégation d'un représentant de l'employeur qui possède des pouvoirs de mobilisation et de mise en application des recommandations est essentielle pour la bonne marche de l'intervention.

Le groupe de travail a comme mandat d'identifier les priorités et de voir à la bonne marche des activités planifiées au sein de ce groupe de travail. Un objectif clair doit être formulé et les

{ activités formulées dans un plan de travail. Il est essentiel d'estimer le nombre de rencontres prévues pour la réalisation de l'intervention, le temps nécessaire pour chaque activité de façon à permettre les libérations nécessaires de la part de l'employeur.

Étant donné certaines contraintes propres au secteur de la couture, il y aurait peut-être'lieu d'envisager de tenir quelques rencontres en dehors des heures normales de travail (ex. : samedi en avant-midi).

Les étapes de la démarche participative

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5.4. Bilan de la situation

Ce groupe de travail (CSS, comité d'ergonomie, etc.) devra procéder à l'analyse du milieu de travail et cibler des postes de travail à risque ou encore ùn groupe de travailleurs donné. Les éléments suivants peuvent servir à l'identification des priorités de travail : analyse des accidents de travail, discussions sur les perceptions reliées à l'exécution de certaines tâches, questionnaire-maison sur les symptômes, etc., tout comme ils peuvent servir à documenter les problèmes choisis (voir étape 9.4).

Il s'agit donc de données quantitatives et qualitatives sur les perceptions globales partagées par les représentants de l'employeur et des travailleurs sur le travail. Cette activité permet de fournir aux membres du groupe un point de vue commun sur 1) la problématique des maux de dos ou de lésions musculo-squelettiques 2) le contexte organisationnei et environnemental 3) la situation de l'entreprise de façon à apprécier les activités prévues dans le plan de travail 4) la formation des travailleurs 5) les fonctions et tâches des travailleurs ciblés. Cette étape est importante puisqu'elle permet aux membres du groupe de travail de partager une première cqmpréhensiçn mutuelle du problème. Il s'agit d'une étape préparatoire aux activités du plan de travail. À ce stade, les principes de l'intervention sont rappelés :

• intervention participative : les travailleurs identifient les sources des problèmes, les contremaîtres ou représentants de l'employeur participent à l'identification des risques et au suivi des recommandations, les représentants de l'employeur et les travailleurs participent à l'élaboration d'un guide d'inspection des lieux de travail et d'entretien préventif ;

• intervention concertée : le milieu de travail comprend bien les activités et participe activement ;

• intervention multidisciplinaire : différentes ressources sont impliquées : équipe de santé, représentants de l'employeur, travailleurs, consultant en ergonomie.

5.5. Formation

En partant des acquis et savoirs du groupe de travail dans l'entreprise, les intervenants complètent leur « formation » par une présentation sur i'anatomie, les facteurs de risque, les symptômes et des illustrations de solutions. Il s'agit d'un transfert d'informations et de connaissances qui vise à rendre autonome le groupe de travail. Selon le cas, la formation peut aussi inclure des contremaîtres, du personnel affecté à l'entretien, etc., afin d'assurer la meilleure compréhension et intégration possible des changements à venir.

5.5. Élaboration d'un plan de travail

À ce stade, les membres du groupe élaborent un plan de travail qui prévoit les activités et les échéanciers pour chacune des étapes. Les responsabilités du groupe de travail sont également définies.

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5.7. Inventaire des situations de travail problématiques

Cette étape peut intégrer différentes méthodes de l'ergonomie participative et scientifique. L'outil de cueillette de données sur les situations de travail peut être élaboré par les intervenants de l'équipe de santé et soumis aux membres du groupe pour commentaires. La visite des lieux de travail se fait conjointement entre les membres de l'équipe de santé et les membres du groupe de travail. Ces données permettent d'avoir une vision des tâches exécutées sur les lieux de travail. Cette visite permet également de recueillir les commentaires des travailleurs lors de l'exécution du travail. Les outils de cueillette de données peuvent être très complexes ou de type «maison». Les données recueillies sont validées par les membres du groupe de travail.

L'évaluation des activités ou des tâches exécutées pendant la période d'observation doit être la plus fidèle aux tâches journalières, c'est-à-dire qu'elle se doit d'être la plus valide possible.

Les perceptions des travailleurs sur les risques reliés aux lésions musculo-squelettiques de même que les solutions entrevues sont recueillies lors de rencontres par petits groupes avec les travailleurs. Lors de cette session, les perceptions des travailleurs en regard des composantes du travail sont recueillies : tâche, équipement, formation, organisation du travail, environnement, individu. A l'issue de la rencontre, des priorités de travail sont élaborées.

5.5. Bilan des observations et des perceptions

La compilation des observations et des perceptions dès travailleurs est analysée par les membres du groupe de travail.

5.9. Sélection et priorisation des problèmes

Au cours de cette étape, les problèmes sont classés selon leur appartenance à la catégorie «problèmes corrigeables» et «problèmes à documenter». Des recommandations sont faites. À ce moment, l'intervention d'une ressource extérieure peut apporter l'information sur des aspects plus spécifiques des postes de travail.

5.10. Élaboration et gestion des mesures préventives

Les mesures préventives souhaitées s'insèrent dans le plan de la gestion sous les aspects de l'inspection préventive et de l'entretien préventif. Le groupe voit à la mise en place des corrections et des modifications qui s'intègrent dans un plan d'action. Voici les éléments qui peuvent être suggérés : l'équipement : la quantité d'équipement, leur disponibilité (localisation), l'amélioration de l'Installation (les tables de travail), l'entretien de l'équipement, la préparation d'une formation sur l'utilisation de l'équipement.

Si des activités de formation sur les éléments du travail sont nécessaires, elles sont élaborées avec les membres du groupe. Les apprentissages et les connaissances souhaités pour l'exécution du travail sont priorisés et un plan de formation est élaboré.

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C'est une étape critique puisque les membres du groupe de travail doivent s'entendre sur les modalités d'application des solutions. Dès objectifs clairs doivent être mis en place de façon à permettre un consensus sur les résultats attendus par les différentes orientations retenues.

5.11. Évaluation

Les membres du CSS ou groupe de travail évaluent la mise en place des corrections et le déroulement des activités prévues au plan de travail. Le nombre d'activités et de rencontres peut également être évalué.

L'évaluation des changements proposés se fait selon une démarche bien structurée de six étapes qui consiste à procéder par essais des modifications du poste auprès des travailleurs ciblés.

6. Modèle général pour la prévention des LATR Les travaux coordonnés par llka Kuorinka à TIRSST ont donné lieu à l'élaboration d'un modèle général de prévention des LATR. La connaissance de ce modèle est intéressante puisqu'il permet de mieux comprendre les relations entre les diverses variables ou facteurs impliqués dans la prévention dés problèmes de santé reliés au travail répétitif.

Ce modèle comporte deux caractéristiques essentielles :

• tous les éléments sont liés entre eux

• tous les éléments créent des réactions en chaîne (ainsi toute modification d'un élément crée un nouvel état qui devient la base d'un nouveau cycle).

Le modèle a été construit à partir de 3 groupes d'éléments11 :

• stade physiopathologie : il est constitué des phénomènes qui entrent en jeu dans le processus de lésion et de maladie ;

• facteurs de risques généraux : ils comprennent généralement ceux qui ont été associés à un plus grand risque de contracter une LATR ;

• caractéristiques du milieu de travail : ils sont les facteurs rencontrés dans la conception des postes de travail, dans l'organisation du travail, etc. Ce sont ces facteurs principalement visés pour correction par les efforts de prévention.

11 Les facteurs externes (environnements socio-économiques, éducationnel, politique, juridique et culturel) n'ont pas été inclus dans le modèle.

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Modèle.général pour la prévention des LATR (Kuorinka et a/.. 1995)

Résultantes (exemples)

^ LATR J

Physio patholo

gie

Charge sur las tissus avee réponses mécaniques,

métaboliques et biochimiques en conséquence

Oélresse avec réponse des systèmes hormonal,

endocrinien et Immunitaire

Caractéristiques et réponses individuelles (dont las mécanismes d'adaptation)

L'Impact du factaur de risque varie suivant le siège anatomique qu'il touche, et suivant son intensité, sa variation d8ns la temps et sa durée

Facteurs de risque généraux

Adéquation du tone d'atteinte

i poste, y et vision^

Charge musculo-squeleilfqua 1

/variables de

LZ^ . nature organisationnelle psychosocials

I Posture Invariabilité

(Froid, vibration et pression locale _ sur les tlssu| ) L . charge statique ]

T X I Exigences cognttivea j -

c Caractéristiques

du milieu de ^ travail %

C 3 c Form «•*«*• C TtefiM a crel» oui

7. Les étapes de la démarche ergonomique

Cette partie du plan d'intervention reprend essentiellement une adaptation des notes de cours de J. Villeneuve de l'Université de Montréal. Elle vise principalement à illustrer les différentes étapes qui peuvent être franchies avec une entreprise en vue dé régler des problèmes de postures, de tâche, d'adaptation homme-machine, etc. L'illustration qui est fournie réfère principalement à la façon de travailler de l'eraonome. Le plan décrit plus loin comment ces étapes seront intercalées avec celles des milieux de travail en vue de trouver et d'implanter des solutions aux problèmes identifiés.

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7.1. Analyse de la demande

Cette première étape est décisive, car elle détermine les étapes suivantes. Il n'est pas rare de voir cette étape escamotée dans un empressement à vouloir commencer trop rapidement.

Le demandeur12 (l'entreprise, le CLSC conjointement avec le CSS, etc.) a toujours un certain nombre d'attentes et d'idées préconçues face à la demande initiale. Il occupe, dans la majorité des cas, un rôle de décideur. Il doit tenir compte de diverses contraintes : organisationnelles, financières, humaines, etc. Une entrevue avec celui-ci où l'on met cartes sur table permet de savoir de quel problème il s'agit, dans quels termes il est posé et à l'intérieur de quelles limites il doit être considéré. C'est uniquement à partir de ces renseignements que l'intervenant est en mesure de savoir s'il peut répondre ou non à la demande.

Une entrevue préliminaire avec les acteurs concernés (travailleurs, contremaîtres, etc.) et leurs représentants (délégués syndicaux, chefs de service, etc.) s'avère indispensable. Elle permet de voir s'il y a accord ou non avec le demandeur sur le problème en cause. Les zones obscures doivent être éclaircies et un consensus doit se dégager de la part des différentes parties.

Le mandat n'est pas toujours le fruit d'une concertation consensuelle. Des employeurs, des syndicats ou des organismes publics particuliers peuvent donner un mandat sans entente préalable entre toutes les parties. Avant d'aller plus loin, il faudra alors s'assurer d'un minimum de collaboration de la part de tous les acteurs.

Il est nécessaire de convenir entre l'équipe et l'entreprise d'un mandat très précis avec un échéancier. Ces données sont réajustées au besoin. Quand l'intervention a une certaine ampleur, un groupe de référence doit être constitué. Les membres doivent apporter des renseignements utiles à l'étude et être représentatifs de leur groupe.

Une première évaluation de ia situation, par exemple, une visite des lieux s'il s'agit d'un poste de travail,, permet de recueillir un certain nombre de données préliminaires. Des discussions informelles avec les travailleurs et les autres personnes impliquées, des discussions avec les membres du groupe de référence, s'il y a lieu, ou avec le personnel des différents services de l'entreprise, permettent de mieux cerner le problème et de construire des hypothèses de travail. Pour une étude ergonomique, le service du personnel, le service de santé et sécurité au travail et le service des méthodes sont les plus riches en informations utiles. Le médecin, l'infirmière, le responsable du personnel de même que l'ingénieur peuvent nous éclairer sur les dimensions fondamentales du problème. Il importe de bien expliquer notre rôle de même que tes objectifs de l'intervention. Le premier contact détermine les suivants ; cela est d'autant plus important que l'intervenant aura à interroger de nouveau ces mêmes personnes plus d'une fois.

On sera à même de constater que, même si les renseignements sont puisés au sein de l'entreprise, le personnel n'est pas toujours au courant de ce qui se passe dans le service voisin. Ce point de vue d'ensemble donne un avantage à l'intervenant extérieur.

12 Actuellement, il s'agit presque exclusivement d'offres de services de la part des CLSC.

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7.2. Analyse ergonomique

L'analyse ergonomique aboutit au diagnostic ergonomique, après une cueillette et une analyse méthodique des données recueillies sur le terrain.

De la première cueillette de données (ou encore celle effectuée par le CLSC ou le CSS) va ressortir un certain nombre d'hypothèses. Il faut retenir les plus plausibles et les vérifier une à une par une analyse rigoureuse de la situation de travail. Le système homme-machine en cause doit être bien délimité. On doit en faire une description détaillée : les entrées, les sorties, la tâche prescrite, la tâche réelle, l'organisation du travail, l'environnement physique, les informations, les actions, les hommes (qui fait quoi ? ), les machines et les aides au travail, etc.

On procède ensuite au choix des variables, c'est-à-dire les objets que l'on se propose d'analyser. Les problèmes (ex^ tendinites) à étudier sont directement liés au mandat. Ce peut être, par exemple, un problème de dos attribuable à des postures de travail inappropriées. Les postures constituent alors votre objet principal d'analyse ; d'autres variables, cependant, jouent un rôle déterminant dans l'adoption des postures de travail dont il faudra aussi faire l'analyse : nature de la tâche, exigences de fixité, exigences de précision dans les gestes.

Les variables étant déterminées, on procède au choix des méthodes d'analyse. Celles-ci sont multiples. Les plus généralement employées sont : observation, entrevue, simulation et, occasionnellement expérimentation. Des études de documents, des études du produit, le relevé de paramètres environnementaux, le relevé d'indicateurs physiologiques de charge de travail sont autant de méthodes auxquelles on peut recourir. Des grilles d'analyse peuvent être employées si le demandeur désire obtenir une vision globale et schématique d'un ou de plusieurs postes de travail. Des précisions complémentaires sur les méthodes et outils figurent au chapitre 5.

Une recherche documentaire s'avère toujours nécessaire. Il ne sert à rien, en effet, de réinventer la roue. Les références scientifiques livrent généralement des résultats de recherches pertinentes qui servent à jeter les bases de nos propres pistes d'analyse. Il est rare, en effet, de ne rien trouver dans la littérature qui ne puisse s'appliquer, au moins partiellement, à une étude particulière.

L'analyse du travail n'est ni plus ni moins que la mise en application des méthodes d'analyse à l'examen de variables choisies pour l'étude des activités de travail en cause. On procède alors à une cueillette systématique des données, puis on en fait l'analyse et l'interprétation. Pour les fins diagnostiques, on s'attardera particulièrement à repérer les dysfonctionnements du système et les conséquences que ceux-ci entraînent sur l'état de santé physique et mentale des travailleurs concernés.

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7.3. Diagnostic ergonomique V

Le diagnostic ergonomique confirme ou infirme, partiellement ou totalement, les hypothèses de départ. Il arrive fréquemment dans la pratique que les hypothèses soient réajustées en cours de route. Des hypothèses non envisagées au départ peuvent surgir dont il ne faut surtout pas écarter si des renseignements nouveaux nous guident dans une autre décision. L'analyse ergonomique a ceci de particulier qu'elle peut effectivement faire apparaître des états de faits jusque-là occultés du fait même de l'existence d'un écart de faits entre le travail prescrit et le travail réel. La mise à jour des savions ouvriers révèle bien souvent une organisation informelle du travail inconnue de l'encadrement. Ces renseignements de premières mains constituent des clés essentielles à l'analyse ergonomique.

Le diagnostic ergonomique, dans une intervention de correction, doit identifier de façon très précise les contraintes qui sont à l'origine des affections physiques ou mentales des travailleurs. C'est uniquement à partir de là que l'élaboration des solutions devient possible. On mauvais diagnostic ou un diagnostic imprécis apportera de fausses solutions.

7.4. Recommandations (solutions)

Les contraintes de la. situation de travail et leurs conséquences sur l'état de santé des travailleurs étant clairement identifiées, il devient alors possible d'élaborer les solutions. Il est à noter qu'un mauvais diagnostic mène à de mauvaises solutions. Celui-ci demeure l'élément central de l'analyse ergonomique. Pareillement, en amont du diagnostic : un mandat flou, des hypothèses mal construites, l'application de méthodes inappropriées mèneront aussi sûrement à un mauvais diagnostic.

L'élaboration des solutions vise à éliminer une à une jes contraintes à l'origine des problèmes de santé des travailleurs. Pour cela, il faut déjà avoir en mains une évaluation réaliste de la charge individuelle en fonction des contraintes de la situation de travail.

Lès solutions doivent éliminer toute forme d'activité physique ou mentale pouvant entraîner une charge de travail dépassant les capacités des travailleurs en place. Cela n'est pas simple. Les capacités des uns et des autres peuvent varier sensiblement sur un même poste de travail. Des solutions alternatives sont généralement indiquées pour tenir compte des particularités de la situation de travail : différences individuelles, contraintes financières, contraintes syndicales, etc. Le choix des solutions doit être effectué en fonction d'un degré maximum d'efficacité c'est-à-dire, l'élimination des contraintes génératrices de problèmes de santé.

7.5. Réalisation (Implantation)

La mise en place des solutions dépend largement du client et des décideurs de l'organisation. L'ergonome n'aura eu bien souvent qu'un pouvoir de recommandation. Il arrive que pour des considérations diverses, et malgré la pertinence des solutions proposées, la réalisation ne soit que partielle ou, dans le pire des cas, abandonnée.

En outre, il faut toujours être préparé à faire face à une résistance au changement. C'est peut-être là un des comportements humains les plus classiques. Celle-ci peut se manifester à tous les niveaux d'une organisation. Elle peut venir des travailleurs eux-mêmes lorsqu'il est

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question de modifier leur poste de travail. Il n'est pas facile d'abandonner des habitudes de travail même si les modifications proposées amélioreront les conditions de travail. Cette résistance au changement s'amenuise considérablement lorsque les personnes concernées ont été impliquées directement dans la démarche. À défaut de pouvoir impliquer les acteurs concernés cela n'est pas toujours possible, ceux-ci doivent être régulièrement informés des progrès et des résultats des travaux.

Idéalement, l'ergonome est partie prenante de la mise en place des solutions. Il peut aussi, par entente, être consulté périodiquement. Il arrive parfois qu'il intervienne à la fin pour donner un avis sur les réalisations effectuées, situation non souhaitable.

Une collaboration étroite avec lé personnel en place doit s'installer, particulièrement avec le service des méthodes, qui a la responsabilité des travaux, les chefs de services concernés, l'encadrement de première ligne (les contremaîtres) et un mécanicien, par exemple. Sans la collaboration de ces derniers, tout particulièrement, la situation risque de bloquer. Les cadres à ce niveau ont, en effet, un pouvoir réel sur l'application effective des décisions de la direction.

La réalisation doit être planifiée rigoureusement à travers un échéancier serré, un budget déterminé et des ressources humaines compétentes. La responsabilité et la direction administrative des travaux doivent toujours être assumées par le client (et non par l'ergonome).

7.6. Validation

Théoriquement, toute modification d'une situation de travail devrait être précédée de tests appropriés. Pratiquement, cela n'est généralement pas fait en ergonomie de correction. En ergonomie de conception, les tests s'imposent par la force des choses.

Faute de pouvoir tester les solutions proposées, il s'avère très utile de consulter une fois de plus les travailleurs et l'encadrement de première ligne directement impliqués par les modifications, les démarches aux autres niveaux de l'organisation étant déjà complétées à cette étape. Dans pratiquement tous les cas, des ajustements très pertinents qui tiennent habituellement du détail seront proposés et éviteront bien des ennuis.

La validation n'est véritablement réalisée qu'après une certaine durée de fonctionnement des installations modifiées. C'est à l'usage que les défauts sont perçus, défauts que l'on peut difficilement prévoir à 1 0 0 % même après une période de test. Les ajustements sont alors effectués en conséquence. Des critères précis d'évaluation doivent normalement accompagner cette étape nécessaire : en termes d'atteinte des objectifs de départ et d'efficacité des solutions proposées, en termes de respect des échéances, en termes de coûts, de durabilité, de maniabilité, de transférabilité des solutions, en termes aussi de productivité et d'amélioration du climat de travail, d'impact sur la santé et le bien-être des travailleurs, etc. Cet exercice nécessaire déterminera dans quelle mesure le mandat a été rempli. Dans le cas contraire, on se doit de réexaminer une à une les étapes de la demande pour y relever les lacunes et tirer les leçons qui s'imposent.

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8. Les différents moyens ou approches disponibles La prévention des lésions musculo-squelettiques s'inscrit le plus souvent dans un cadre général de prévention au sein des entreprises. En plus de l'approche participative, différentes approches de l'intervention pour solutionner le problème de santé au sein de l'établissement peuvent être utilisées.

Ces interventions touchent essentiellement la sphère de la prévention primaire, c'est-à-dire qu'elles s'intéressent à la modification des milieux de travail, la formation des travailleurs et la mise en place d'une gestion sécuritaire du travail.

8.1. L'approche ponctuelle par facteur de risque («one shot»)

Certaines directions d'entreprise peuvent recourir à des ressources externes qui, après analyse des facteurs de risque, recommandent des modifications des postes à risque ou des interventions spécifiques auprès du milieu de travail et des travailleurs. Il s'agit soit d'une approche ponctuelle centrée sur les facteurs de risque avec recommandations faites à l'entreprise jusqu'à une approche globale centrée sur les différents éléments d'un cadre général d'évaluation englobant une analyse détaillée du milieu de travail, de l'équipement et des outils de travail, une analyse des tâches de travail, de l'organisation du travail et de l'individu.

8.2. La formation

D'autres interventions sont concentrées sur la formation des travailleurs et leur implication dans la modification dé comportements ou habitudes de travail en rapport avec la mobilisation des chargés ou l'exécution sécuritaire des tâchés: i l s'agit d'interventions ponctuelles qui s'adressent principalement aux travailleurs et qui entourent une sensibilisation sur les facteurs de risque et les solutions que le milieu de travail peut apporter aux postes de travail à risque.

8.3. L'analyse d'accidents

D'autres se sont concentrées sur l'analyse des accidents de travail avec plus ou moins un suivi des recommandations de ces enquêtes pour apporter des correctifs aux lésions survenues. Toutes ces mesures se sont concentrées dans la sphère de la prévention primaire soit par la formation des travailleurs, la mise en place d'une intervention visant la modification des milieux de travail.

8.4. Le retour rapide au travail

Quelques expériences du réseau public se sont concentrées sur la prévention tertiaire en favorisant un retour des travailleurs victimes de lésions musculo-squelettiques au sein d'un groupe cible d'entreprises dans un cadre général d'intervention. (Expérience de Verdun avec « Acti-Dos »; Loisel et al. (1996)) Peu d'interventions se sont concentrées sur le retour au travail des travailleurs victimes de lésions musculo-squelettiques au sein d'un seul établissement. Un travail de concertation avec le milieu des médecins traitants qui prennent

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charge des travailleurs victimes de lésions est à faire. Les responsabilités des différents acteurs ne sont pas claires et il est peu probable que la disponibilité des médecins responsables pour assurer le suivi au sein de l'entreprise soit suffisante pour engager les médecins responsables dans un tel mandat. Le travail en prévention tertiaire est laissé aux médecins traitants et le travailleur victime de lésions musculo-squelettiques suit un parcours dé consultation auprès des différents professionnels de la santé impliqués dans le traitement de ces lésions. Le retour au travail se fait en concertation avec les intervenants de la CSST. Le programme de maintien en lien d'emploi s'inscrit dans cette volonté de permettre un retour au travail des travailleurs accidentés.

9. Les différents outils d'identification des problèmes Il existe différentes méthodes et outils d'analyse des facteurs de risque reliés aux lésions musculo-squelettiques. Ils s'attardent soit à un aspect des composantes du travail soit à son intégralité c'est-à-dire : l'organisation du travail, lès tâches, l'individu, l'équipement. Certains de ces aspects peuvent être étudiés à partir d'une approche physiologique au cours de laquelle la fréquence cardiaque est mesurée, une approche biomécanique où différents paramètres objectivables seront mesurés, une approche psychophysique au cours de laquelle l'effort perçu sera mesuré et finalement une approche intégrée des ces différents paramètres.

Le plus souvent ces différentes approches nécessitent un personnel qualifié et des équipements de mesure. L'analyse du poste de travail nécessite des étapes bien structurées dont : collecte de l'information à partir des registres de production, enregistrement du poste de travail sur bandes vidéos, description de la tâche soit le diagramme des opérations, description des éléments de la tâche à partir d'un diagramme décrivant les différentes opérations faites par

* les membres supérieurs par exemple, une analyse des éléments de la tâche à partir d'une grille d'analyse, l'identification des facteurs de risque et le contrôle des facteurs de risque par soit la reconception du poste de travail ou des contrôles administratifs puis finalement l'évaluation des modifications faites.

Il s'agit d'une approche rigoureuse qui s'adapte dans certaines conditions telles que les lésions au niveau des membres supérieurs où une analyse exhaustive des facteurs suivants est mesurée : répétitivité des gestes, amplitude des mouvements, efforts, etc.

L'observation du poste de travail à l'aide de questionnaire d'évaluation maison ou des questionnaires déjà développés est une autre source d'information. Cette observation peut également être colligée sous bande vidéo et analysée ultérieurement.

D'autres outils utilisés dans la recherche des facteurs de risque sont reliés à l'identification des risques et des postures contraignantes par les travailleurs eux-mêmes. Il existe des jeux au cours desquels les travailleurs participent activement à cette identification, notamment «Le jeu de Chariot»™. Au cours de ce jeu les travailleurs sont amenés à décrire le problème vécu et à trouver les solutions, définir des priorités d'intervention et à tester la ou les solutions. Ce moyen peut être facilement intégrable dans une approche participative, par exemple.

La liste qui suit donne un bref aperçu des méthodes et outils existants en ergonomie.

13 Legault-Faucher, M. et al. (1991), pp. 9-11.

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Observation : observation libre , . -observation participative observation systémique

découpage chronologique des séquences opératoires, les codes, les graphiques, etc. l'analyse des erreurs (étude des incidents) l'analyse des communications l'analyse des traces

Enfreignes et verbalisation : entrevue libre entrevue dirigée entrevue de groupe travail commenté (verbalisation pendant l'action) l'explication provoquée l'autoconfrontation

Simulation et expérimentation

Grilles d'analyse : RENAULT, SAVIEM, LEST, AVISEM, SIMO, ANACT, RHUR, CSST

Conception des signaux, commandes : perceptibilité visibilité adaptabilité

Évaluation de l'activité physique de travail : types de travail musculaire (isométrique, isotonique, excentrique, concentrique, dynamique, statique, local, général, etc.) travail musculaire et circulation sanguine (processus anaérobique, asthénie musculaire) dépense énergétique (métabolisme basai, de travail, etc.) posture de travail (déterminants et conditions de la posture, analyse posturale). indicateur de la charge physique (cardio-tachymètre, EMG, dynamomètre, etc.)

Évaluation de l'activité mentale (cognitive) ; approche behavioriste, cognitive, etc.

Évaluation de l'activité psychique : stress négatif soutenu au travail, inadaptations chroniques du travail, etc.

Évaluation environnementale : ambiance sonore, visuelle, thermique, etc.

Aménagement du poste de travail : étude fonctionnelle des activités (aire de travail, dimensionnement, etc.)

10. Conclusion C e document n'a pas ta prétention de faire le tour d e tous les aspects de l 'approche participative et d e la démarche ergonomique. Il voulait tout s implement en présenter et rappeler les principales étapes de chacune.

Il sert essentiel lement à situer ces outils à l'égard des interventions qui ont cours ou qui débuteront sous peu dans la région. Le groupe de travail régional a en effet choisi depuis novembre 1 9 9 5 d e débuter des interventions dans un des secteurs où les LATR sont un

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important problème, soit les ateliers de couture (Biais et al.. 1995). Depuis ce temps, il a préparé, en collaboration avec les coordonnateurs locaux les assises qui permettront, à la fois, des interventions de mieux en mieux outillées et qui mettront le milieu de travail (travailleurs et employeur) au centre de l'action.

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Page 33: RÉGIE REGIONALE DE LA SANT EÉ T DES SERVICES SOCIAUX

ANNEXE

Modèle d'intervention sur les LATR dans les ateliers de couture

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Modèle d'Intervention sur les LATR dans les ateliers de couture - CLSC & DSPPE de Chaudière-Appalaches

Contacts préliminaires CSST

Information préliminaire sur le projet, la démarche, les chances de succès, les

exigences et l'engagement...

! A S P 1 (contribution, si 1 disponible) • formation d'un CSS (s'il y a lieu) - support pour fonctionnement

Engagement de l 'employeur

- démarche • $ $ $

E x i g e n c e : représentation d e t o u s l e s départements

Plus tard (Intérêt, mais

différé dans le temps)

1 h . r

X 2 y [ ) — • Délai

Maladie artie du corps

Postes Tâches

-KRôn)

E n g a g e m e n H a i b l e

ï Risque

I I

Documenta t ion d e s prob lèmes

tmm\

Formation sur : • les "ites* • les mouvements du corps au C S S , c o n t r e m a î t r e s et| entretien

Mise en utilisation Visite Regis tf» accidents commun Questionnaire (équipe & Regis tf» accidents

des savoirs Symptômes consultant) Regis tf» accidents

Bilan de la situation

t^pfp-^rf^'-i

Inventaire des situations de travail

problématiques

T

Priorité Priorité 1 2

f \ Critères possibles: - facile à corriger - à documenter

• solutions ? .J

•Genre d e sélection: - poste • dépar tement - selon accidents - selon maladies - selon plaintes - selon gravité

l - selon coûts

Formation complémentaire (si nécessaire)

DSPPE Ch.-App.

R.M. 96.09.27

Expériences tentées par le

C S S

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F 11 ,122 9141

M a r t i n , Richard - T u r c o t T A r i œ eVaTV i u " ^ w ?

Vers la_.DrAvention_ des l é s i o n s ^ ^ ^ c u l o - s q u e l e t i q u e s dans la reg ion mu

part4TEipa1 ive e t l a ëéwarche ergono Tïrrquë , c-J q f j "VyT l/.

F 11,122

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R É G I E R É G I O N A L E DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX

C H A U D I È R E -APPALACHES

DE LA SANTÉ PUBLIQUÉ

363, route Cameron Sainte-Marie (Québec) G6E3E2 Tel,:-(418) 386-3546