Revue DMA – POUR LE BONHEUR DE TOUS (Mars - Avril 2013)

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Revue des Filles de Marie Auxilitrice

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REVUE DES FILLES DE MARIE AUXILIATRICE 2

dma Revue des Filles

De Marie Auxiliatrice

Via Ateneo Salésiano 81

000139 Roma

Tél. 06/87.274.1fax 06/87.13.23.06

e.mail : [email protected]

Directrice Responsable

Mariagrazia Curti

Rédacteurs Giuseppina Teruggi Anna Rita Cristiano

Collaboratrices

Tonny Aldana Julia Arciniegas

– Mara Borsi Piera Cavaglià .

Maria Antonia ChinelloAnna Condò

Emilia Di Massimo Dora Eylenstein

Laura Gaeta Bruna Grassini

Maria Pia GiudiciPalma Lionetti

Anna Mariani Adriana Nepi

Louise PasseroMaria Perentaler

Loli Ruiz Perez Paola Pignatelli

Lucia M;RocesMaria Rossi

4 Editorial Merci Mère Marinella

Giuseppi Terrugina

5 Dossier Pour le bonheur de tous “Bienheureux êtes-vous…”

13 Premier Plan

14 Un regard sur le monde D’une société de solitude à une société de liens

16

L’Esprit et le Droit Union gays et adoptions

18 Construire la Paix Lor bleu et les conflits armés”

20 Fil d’Ariane Pour vivre mieux

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ANNEE LX ■ MARS-AVRIL 2013

Traductrices

France : Anne-Marie Baud

Japon : Province japonaise

Grande Bretagne : Louise Passero

Pologne : Janina Stankiewicz

Portugal : Maria Aparecida Nunes

Espagne : Amparo Contreras Alvarez

Allemagne: Prov.Autrichienne et Allemande

EDITION EXTRACOMMERCIALE

Istituto Internazionale Maria Ausiliatrice

Via Ateneo Salesiano 81, 00139 Roma

C.C.P.47272000

Reg. Trib. Di Roma n.13125 del 16-1-1970

Sped. abb. post –art. 2, comma 20/c,

Legge 662/96 – Filiale di Roma

N° 3/4 Mars-Avril 2013

Tipographia Istituto Salésiano Pio XI

Via Umbertide 11,00181 Roma

27 En recherche

28

Culture Les vertus : la tempérance

30 Pastoralement L‘urgence d’un point de vue

32

En Mouvement L’histoire des MJS aux Philippines

34 En dialogue Interview à ….

35 Communiquer

36 On fait pour dire Communication et communautés heureuses

38 Femmes sur le terrain Du Kenya à Costa Rica pour apprendre la paix

40 Vidéo La part des Anges

42 Livre Aussi longtemps que les étoiles seront dans le ciel

44 Musique

46 Camille

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Merci, Mère Marinella

Giuseppina Teruggi

MERCI pour la Revue DMA : pendant des années, tu l'as soignée avec passion et des orientations claires. Avec toi, "la Revue pour la Pastorale des Jeunes", est devenue Revue des Filles de Marie Auxiliatrice : une part de toi qui se prolonge maintenant dans l'histoire de l'Institut. Un don qui se continue dans le temps, voici de ta vie "vécue en plénitude de don au Seigneur et à l'Institut, que tu as servi avec amour, intelligence, intuition fine, audace, fraîcheur et essentiellement évangélique" comme l'a mis en évidence Mère Yvonne Aujourd'hui tu reviens nous redire ce que tu écrivais dans tes circulaires, où nous lisons le secret de ton être de femme aux horizons illimités, mère capable de tendresse et de force. "Découvrir le Ressuscité, même dans les signes de mort qui nous entourent, est générer en nous une source d’espérance et savourer la vie de Dieu". (Circ. 701) Chaque jour comme Institut nous renouvelons notre confiance à Marie avec une foi vive et une grande espérance. Seulement avec l'aide de la Mère nous pourrons être telles que le Seigneur nous veut".(Circ.703) "La belle réalité d'une communauté éducative sera valide seulement si nous nous sentons "Eglise" et si nous savons tous sensibiliser à

la communion ecclésiale, qui a son centre d'unité dans l'Eglise universelle léguée au Pape”. (C 687) "Aidons les jeunes à découvrir la beauté d'une vie donnée aux autres et coopérons à améliorer la société dans laquelle ils porteront un souffle d'espérance." (C. 779) "La joie salésienne est le fruit d'un amour imprégné du don total et serein de soi. Les personnes les plus sereines qui vivent à côté de nous ne sont pas celles qui refusent la souffrance, mais celles qui en ont compris la valeur salvifique". (C. 741). “Notre engagement personnel et commu-nautaire, nous porte à nous enfoncer toujours plus dans la culture qui nous entoure, de regarder le positif qui la caractérise pour savoir en saisir les valeurs et les imprégner de valeur évangélique" (C 775).

Mère Marinella Castagno Est née à Bagnolo (Cuneo) le 21 mai 1921. Décédée à Nizza Monferrato (Asti) le 5 février 2013, elle a été Supérieure générale de l’Institut FMA de1984 à1996.

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Pour le bonheur de tous

“Bienheureux êtes-vous” Mara Borsi

Nous sommes tous à la recherche du bonheur, et c’est une quête qui n’est jamais rassasiée. Cette aspiration nous rapproche tous, hommes, femmes, anciens, jeunes. On peut affirmer que c’est la dimension la plus forte et la plus profonde de l’existence humaine, le point de ren-contre et de convergence de toutes les différences. La vie quotidienne est le lieu où jaillit la soif de bonheur. Elle naît avec le premier souffle de vie et s’éteint avec le dernier. Qui met sa foi en Jésus trouve dans les béatitudes qu’il a vécues et proclamées un chemin de bonheur. Une voie tracée pour se mettre au service de la construction d’un monde meilleur où règneraient la justice, la paix, le respect de la création et de la dignité humaine. Chercher de répondre à la soif de bonheur des jeunes a toujours été un engagement concret pour qui veut vivre le charisme salé-sien, souvenirs des paroles que don Bosco avait adressé à ses jeunes en 1884 : «Mon seul désir est de vous voir heureux dans le temps et dans l’éternité». L’expérience de Flavia, volontaire VIDES, met bien en évidence ce qui arrive et ce qui peut changer quand on rencontre des personnes qui vivent avec simplicité leur foi en Jésus. «Je suis vraiment heureuse de la manière dont tout s’est passé. Jamais je ne me suis sentie seule. Je me suis vraiment bien amu-sée avec les enfants, mais j’ai aussi eu mille occasions pour réfléchir. Avant tout je me suis aperçue que j’étais capable de vivre avec les enfants et les jeunes. Je me suis rendue compte que je pourrais devenir enseignante de langue étrangère et qu’un tel travail me donnerait beaucoup de satisfaction. Et puis ici j’ai fait la connaissance d’un famille

thai/américaine avec la quelle j’ai passé les deux derniers week-ends. Quand je suis avec eux, j’ai envie d’en savoir plus sur la religion. Je prie aussi parce que je veux me sentir vraiment de la famille, mais je me rends compte que sans éducation chrétienne je ne peux pas comprendre. Je suis vraiment ignorante au niveau du catéchisme. Ma famille n’est pas très religieuse et ne m’a rien enseigné à ce sujet et pour la préparation à la première communion j’avais des catéchistes peu préparés. Qu’est-ce que je peux faire pour en savoir un peu plus sur le Christianisme ? Quand j’ai commencé la formation VIDES, je suis sincère, je voulais seulement échapper à ma situation familiale, alors que maintenant, je pense à tout ce que je vais pouvoir faire pour l’améliorer à mon retour, en m’inspirant de tout ce que j’ai vécu et fait ici. Je n’ai plus de crainte en moi, je me sens libre, pleine d’espérance et de force !!» (VIDES International, Thailande 2012). La rencontre avec des personnes croyantes offre la possibilité de changer notre regard, de sortir de soi, de son horizon personnel, de donner un nouveau sens à sa vie. Mairead Corrigan Maguire, Prix Nobel de la paix en 1976, avec Betty Williams, écrit à son fils Luke afin de lui indiquer la voie à suivre pour répondre à la question de Flavia: «Qu’ est-ce que je peux faire pour en savoir un peu plus sur le Christianisme ?» Non seulement par les paroles, mais surtout par la manière d’être personnelle.

La différence chrétienne «Cher Luke, tu grandis dans un milieu de tradition chrétienne, tu dois t’efforcer d’être chaque jour un peu plus comme le Christ. Prie pour essayer d’aimer un peu plus, pour être

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NNEE LVII MENSUEL / MAI-JUIN

plus miséricordieux, courageux, gentil, pacifique […] souviens-toi que la foi faite seulement de paroles est une foi morte. Là où fleurit la vraie foi, apparaît un lieu d’amour et de compassion pour les plus pauvres, soit au niveau matériel que spirituel» (Lettre à mon fils Luke, 1987). Le premier moyen d’évangéliser reste le témoignage quotidien d’une vie authentiquement chrétienne, une vie de foi fidèle au Seigneur, faite de gratuité, de justice, de partage, de paix, une vie justifiée par les raisons de notre espérance. Seule une vie ancrée en Jésus peut susciter des interrogations, faire naître des questions sur les raisons et la source de notre agir. Pour cela il est important de témoigner par sa vie que la vie chrétienne est “bonne”: quel signe plus grand pouvons-nous donner que celui d’une vie habitée par la charité, la volonté de faire le bien, l’amour gratuit qui va jusqu’à embrasser son ennemi, une vie de service généreux parmi les gens, surtout les plus, les derniers, les victimes de l’histoire ? Aujourd’hui, nous les membres des nom-breuses communautés éducatives de FMA

répandues dans le monde, savons-nous montrer une foi qui modèle notre vie à l’imitation de celle de Jésus, jusqu’à faire apparaître la différence chrétienne ? Notre vie propose-t-elle une manière humaine de vivre qui parle de Dieu à travers Jésus? Comment pourrons-nous être crédibles dans l’annonce de la bonne nouvelle si la vie de nos communautés ne réussit pas à manifester aussi la beauté du vivre ensemble? Il s’agit de faire comprendre par la parole et par la vie que Dieu n’est pas un concurrent de notre existence, mais qu’il en est plutôt le garant, le garant de la grandeur de la per-sonne humaine. Annoncer c’est communiquer, avec force et simplicité, par la parole et par la vie, ce qui est essentiel : le Dieu de Jésus Christ, c’est à dire ce Dieu qui nous a montré son immense amour jusqu’à s’incarner, mourir et renaître pour nous ; ce Dieu qui demande de le suivre et de nous laisser transformer par son amour pour renouveler notre vie et nos relations; ce Dieu qui nous a donné l’Eglise, pour cheminer ensemble, et grâce à la Parole et aux sacre-

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ments, renouveler la grande Cité des hommes, afin qu’elle puisse répondre à son projet d’amour (cf Benoît XVI 2012).

L’essentiel : Jésus En parcourant les Evangiles on découvre un Dieu amoureux de la vie. Pour Jésus, Dieu est Celui qui aime avec la sollicitude et la tendresse d’une mère (Lc 15, 20-24). Il s’intéresse à chaque situation humaine qu’il rencontre, il s’immerge dans la réalité des hommes et des femmes de son temps, avec une grande confiance en son Père. Il invite ses interlocuteurs à avoir une confiance illimitée en Lui, avec la conviction qu’Il prend soin de tous et veut uniquement leur bien, sans faire de distinctions.

Les disciples de Jésus sont convaincus que ses paroles sont paroles de Dieu. Quand Pierre dit à Jésus : «Tu as les paroles de la vie éternelle», c’est comme s’il lui disait : «Je crois que ce que tu dis est parole de Dieu, une parole dite pour notre bonheur total et définitif».

Ceux qui vivent avec lui, les foules qui le rencontrent, voient comment il réagit face à des problèmes les plus divers, ils voient comment il parle, comment il se comporte ; ils voient en Lui l’action de l’Esprit Saint, l'action de Dieu. En Lui l’annonce et la vie sont totalement mêlés : Jésus agit et enseigne, en partant toujours de sa relation intime avec Dieu le Père. Cette manière d’être devient une indication essentielle pour nous les chrétiens : notre manière de vivre notre foi et notre charité parlera de Dieu aux hommes d’aujourd’hui.

En se rappelant que la foi naît de l’écoute, il est un aspect sur lequel il est bon de réfléchir attentivement, celui de la mise en acte de la parole écoutée. En fait Jésus lui-même souligne : «Ce n’est pas celui qui dit Seigneur, Seigneur, mais celui qui fait la volonté du Père.»

Mais quelle est la volonté du Père? Pour Jésus, elle s’identifie avec le règne de Dieu, coeur de son existence et de sa mission pour

laquelle il a consacrée toute sa vie. Jésus se dissocie de la conception du règne de Dieu présente à l’esprit des hommes de son époque, et propose la sienne (Gallo 2012)

Le chemin le plus approprié pour comprendre ce qu’il veut dire est de revoir sa manière d’agir

La route de Jésus A partir des récits de guérisons de maladies physiques, des exorcismes, et du pardon des péchés, les Evangiles mettent en lumière que Jésus, en intervenant, a le désir de libérer les corps, la psyché, le cœur de ceux qu’il rencontre, de tout ce qui les rend malheureux et qui ne leur permet pas de vivre pleinement. Signes et gestes qui nous permettent de comprendre ce que signifie pour lui le règne de Dieu qu’il annonçait.

Souvenons-nous par exemple, du conflit entre ceux qui se croyaient justes et les pécheurs, entre les riches et les pauvres, entre les hommes et les femmes. Jésus se met toujours du côté de celui qui souffre profondément de ses situations injustes et qui en supportent les conséquences.

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Le royaume de Dieu implique le dépasse-ment des rapports qui génèrent la mort et le malheur. Le royaume de Dieu c’est l’irruption dans le monde de la bienfaitrice souveraineté de Dieu en faveur de l’humanité. Jésus tenait beaucoup à libérer les personnes de toute forme de mort pour les amener à une plénitude de vie. Il dénonçait et contestait ouvertement les attitudes, les relations et les structures qui s’opposaient à cette « vie pleine ». Il dénonçait la manière légaliste de vivre les relations avec Dieu, largement diffusée à son époque, parmi le peuple, qui rendait la personne esclave de la loi. Il contestait le ritualisme, et proposait une vie sociale à l’opposé de celle en vigueur : les faibles et les petits ne doivent pas être exclus, margi-nalisés. Une dernière situation contraire au royaume de Dieu que Jésus dénonce a été celle du temple de Jérusalem, le lieu du culte officiel devenu surtout un lieu de commerce et d’exploitation du peuple. En ce qui concerne le royaume de Dieu, l’activité et la prédication de Jésus l’amenèrent à affronter la croix, conséquence d’une vie vécue jusqu’au bout pour ce royaume. La croix est aussi la plus grande expression d’amour du Christ en vers son Père et ses frères. En ce sens c’est la plus haute manifestation de sa maturité, de sa fécondité et de sa gloire, comme nous invite à le comprendre l’Evangile de Jean (cf Luis Gallo 2012). Le souvenir historique de Jésus devrait nous stimuler à agir dans l’histoire de l’humanité selon son style de vie et à en assumer la responsabilité. Ainsi le souvenir guérit notre aveuglement. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur la souffrance qui nous entoure. Le souvenir met hors-jeu les critères de jugement de la culture actuelle. Il nous empê-che de réagir en tenant compte seulement des critères des puissants.

Par le signe de l’humilité et du don

«J’ai vu encore une fois le monde (et mes problèmes personnels) d’une autre manière et en aidant qui n’a vraiment rien, pas même une famille, j’ai compris vraiment la chance que j’avais d’avoir une famille aux liens solides et de pouvoir vivre des relations humaines vraies et sincères, qui vont au-delà de la simple apparence et superficialité propre à notre époque. Et je me suis retrouvée moi-même, comme je l’avais souhaité, et je suis rentrée chez-moi avec mon sac à dos, heureuse, souriante et sereine, avec la conscience que nous devons aider ceux qui sont moins chanceux que nous parce qu’ils sont nés dans une autre partie du monde, avec la certitude que l’humilité est une valeur indispensable si on veut vraiment faire la différence et rendre le monde meilleur, ceci pas seulement en le disant mais en le vivant avec sérieux et conscience, en s’engageant avec dévouement et amour» (VIDES International, Messico 2012). Les paroles d’Anna confirment que les jeunes s’ils rencontrent des personnes qui sachent orienter leur soif de vie, d’authenticité, et sachent aussi leur proposer de vivre des expériences qui vont dans ce sens, et bien ces jeunes ne seront jamais déçus. Il est nécessaire d’être attentifs pour accueillir les signes des temps de notre époque, pour découvrir les potentialités, les désirs, les obstacles qui apparaissent dans la culture actuelle, en particulier le désir d’authenticité, la soif de transcendance, la sensibilité pour la protection de la création, et communiquer sans peur la joie de croire en Dieu. En ce moment de l’histoire de l’humanité, dans cette société fortement centrée sur l’avoir, sur l’économie, l’expérience du don gratuit et du service désintéressé est une proposition riche de virtualité éducative et un lieu de nouvelle évangélisation (cf Rino Fisichella 2011). Les communautés éducatives qui proposent le volontariat expérimentent en de nombreuses

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occasions, que les jeunes sont sensibles à l’aide réciproque, à la compassion, à la solida-rité, à la justice et à la paix. L’expérience du service se révèle comme le commencement d’un profond chemin de croissance personnelle. Les jeunes volontaires sont aidés à apprécier «l’humain», à cultiver la capacité d’accueillir la condition humaine, les exigences de la personne, des communautés et des lieux dans lesquels vivent ces personnes. A partir de ce soin et de cette attention apparaît la motivation pour mobiliser les énergies et ressources et répondre aux exigences ignorées ou pas encore totalement connues du système social. C’est ce sens de l’autre, de la personne différente de soi, accueillie comme valeur et comme occasion de nouveauté et croissance, qui interroge l’existence et pousse à orienter autrement sa vie, à écrire des pages neuves de culture et de convivialité, à vivre la gratuité dans une attitude de dévouement personnel et professionnel.

La jeunesse est une étape de la vie où le jeune fait concrètement l’expérience d’un choix de vie alternatif, entre deux orientations de vie opposées : la logique de la domination et le choix du don c'est-à-dire le choix qui demande d’apprendre à recevoir, à communiquer, à vivre toute circonstance de l’existence selon un esprit de communion.

De cette manière le jeune apprend qu’ «exister ne signifie pas conquérir, exclure, accumuler, mais c’est recevoir, apprécier la sobriété, partager pour apporter plus de liberté et de bien aux autres. Un apprentissage pour continuer de grandir jusqu’à aller au don de soi pour les autres» (cf Roberto Mancini, 2008).

Une vie simple Gandhi, dans un de ses écrits les plus significatifs et actuels, souligne : «Les maîtres de sagesse orientaux, en tirant un enseignement

Lle cœur du message «Sur chaque carte d’identité il y a une photo personnelle. Durant sa vie Jésus n’a pas voulu qu’un peintre fasse son portrait. Les Béatitudes constituent son portrait, sa splendide photo. Le chrétien, disciple du Christ a une carte d’identité authentique seulement s’il vit les Béatitudes ; autre-ment elle est fausse» (G. Nervo 2012). Les béatitudes sont le cœur du message de Jésus, une proclamation messianique, une annonce que le règne de Dieu est arrivé. Pour les prophètes, les béatitudes étaient au futur, une espérance. Pour Jésus, elles sont au présent : aujourd’hui les pauvres sont bienheureux. - Avec les béatitudes, Jésus proclame que face à l’amour de Dieu il n’y a pas de personnes proches ou lointaines, il n’y a pas de marginaux : mieux, ceux qui sont devenus des marginaux sont les premiers dans le Royaume. - Jésus ne proclame pas seulement les béatitudes, mais il les vit. Il a été pauvre, il a souffert, il a eu faim : pourtant il a été aimé de Dieu. Le paradoxe des béatitudes est là : la vie du Christ démontre que les pauvres sont bienheureux, parce qu’ils sont au centre du royaume et parce que – contrairement aux évaluations communes – Ce sont eux, les pauvres, les crucifiés, qui constituent l’histoire du salut. Tout cela sans perdre de vue que le royaume de Dieu n’est pas de ce monde.

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de l’expérience des générations passées, étaient arrivés à la conclusion que la voie qui conduit au bonheur passe difficilement par celle qui consiste à accumuler des richesses. Peu tournés vers une vie faite de privation, ceux-ci ont fait de la simplicité une règle sur l’art de vivre. Dans la tradition classique le contraire d’un style de vie simple n’est pas une vie luxueuse, mais plutôt une vie dispersée

Bien souvent un excès de choses à faire remplit notre quotidien, disperse l’attention, dissipe les énergies et ne permet pas de trouver le sens de notre vie. Tourner à vide et être submergé d’objets inutiles, voilà les ennemis du bonheur». Un style de vie simple se marie bien avec la capacité de valoriser ses talents spirituels et ses compétences professionnelles, avec la capacité de recycler, de réutiliser, de réparer, avec la sobriété et la solidarité qui, ensemble abattront les murs du profit et de l’indifférence. A ce sujet, la réflexion de Joyce est éloquente et significative : «En ce qui concerne les biens matériels, nous avons bien de la chance en Amérique du Nord et nous vivons relative-

ment dans le luxe. Vous savez conduire une voiture ? Vous avez un ordinateur fixe ou portable ? Vous avez un réfrigérateur ? Pas un de mes étudiants cambodgiens ne possèdent une de ces choses, et assurément il en est de même pour la majorité des cambodgiens. Beaucoup d’entre eux n’ont pas même l’idée de ce qu’est un four micro-ondes ; même un appareil des plus simple et d’utilisation commune dans les cuisines de l’Amérique du Nord, est quelque chose qu’ils ne peuvent pas se permettre d’acheter.

La majorité des maisons, à la campagne ou dans les petits villages n’a pas même l’électricité. Malgré tout, la générosité de mes étudiants me surprend chaque fois : ils ont peu, mais ils sont disposés à partager avec les autres le peu qu’ils ont. Ils vivent dans ce que je considère une grande pau-vreté, mais ils sont heureux, probablement plus heureux que beaucoup d’américains. Ce qu’ils ne possèdent pas matériellement, ils le compensent au niveau spirituel.

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J’ai vraiment beaucoup grandi spiri-tuellement au cours de cette aventure. Dans les dix dernières semaines ma foi en Dieu et dans les hommes s’est renouvelée. Sans les diversions de ma vie américaine (le téléphone portable qui sonne conti-nuellement, Internet, les programmes tv, etc.), il m’a été plus facile d’avoir une claire vision des choses importantes de la vie, et j’étais beaucoup plus attentive à la parole et aux gestes des autres. Cela a été aussi encore plus facile pour moi de me sentir proche de Dieu. Spirituellement, je me sens merveilleusement renouvelée» (VIDES USA, Cambodge 2009).

Aujourd’hui, vivre pour le bonheur de tous implique la conscience de la nécessité d’orienter la globalisation de l’humanité en termes de rationalité, de communion et de partage. Il est urgent de relancer la solidarité et la justice intergénérationnelles. Le Pape Benoît XVI dans Caritas in veritate souligne que le thème du développement, par exem-ple, coïncide avec celui de l’insertion rela-tionnelle de toutes les personnes et de tous les peuples dans l’unique communauté de la famille, qui a comme bases des valeurs de justice et de paix. Vie simple, sobriété, avoir moins pour avoir la possibilité de produire des richesses pour tous. Promouvoir une économie durable et équitable qui respecte les droits de la terre et de chaque personne, peuple, nation, n’est pas impossible. La culture du don de soi n’est pas une utopie, elle existe et se perpétue à travers tant de petits actes quotidiens qu’il est important d’apprécier et de valoriser. La générosité ne nourrit pas souvent la clameur, elle opère en silence, presque avec pudeur. Et c’est là que se manifeste la différence chrétienne : la conscience de ne pas être en syntonie avec la pensée commune et générale. Ce sont encore les paroles de Mairead Corrigan Maguire à son fils Luke qui nous font découvrir la possibilité d’un monde différent. Ce sont des paroles que nous, éducateurs et éducatrices avons dans le coeur, dans la tête et sur les lèvres et nous ne nous fatiguerons jameis de les murmurer, de les prononcer avec clarté et certaines fois de les crier : «Luke, il est possible de changer ce monde.

Tu dois seulement refuser d’accepter les vieilles manières d’agir et commencer à penser et à agir en harmonie avec la merveilleuse bonté qui est présente en chaque homme et en chaque femme. Tout le monde sait aujourd’hui que tuer et laisser mourir de faim les autres est un mal, mais trop peu de gens sont prêts à changer eux-mêmes et à collaborer de manière que les choses changent. Et maintenant mon petit enfant, avant que tu t’endormes, laisse-moi te dire la chose la plus importante : soit heureux, soit joyeux, vis chaque minute de ce merveilleux don de la vie». Comme éducatrices, éducateurs, nous sommes appelés non à nous situer à un plan supérieur face aux autres, mais à élaborer ensemble, avec les hommes et les femmes de bonne volonté, croyants d’autres religions, l’ethos dont l’huma-nité a besoin aujourd’hui, à l’époque de la globa-lisation, pour pouvoir vivre dans la paix, dans la justice et le respect de la création, pour que le bonheur soit à la portée de tous et pour tous.

[email protected]

Source intarissable d'inspiration

Les Béatitudes ne sont pas un code mort que l’Eglise est appelée à transmettre le plus fidèlement possible ; elles sont une source d’inspiration perpétuelle, parce que celui qui les a proclamées est ressuscité et bien vivant. A elles, s’applique ce que le poète Charles Péguy dit de toutes les paroles du Christ: «Jésus ne nous a pas donné des paroles mortes que nous devons enfermer dans de petites boîtes et que nous devons conser-ver dans l’huile rance… Il nous a donné des paroles vivantes à approfondir, à préserver. Les paroles de vie ne peuvent que se conserver vivantes, nous sommes appelés à approfondir la Parole du Fils de Dieu, à nous en nourrir. C’est à nous qu’elle appartient, cela dépend de nous de la faire entendre dans les siècles des siècles, de la faire résonner».

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D’une société de solitude

à une société de liens

Teresina Wakayo Morishita

La plupart des jeunes que nous rencontrons sont conscients de la valeur de la vie et veulent vivre de manière positive en désirant être utiles à d'autres. A travers les activités du théâtre, de la danse, de la musique et du sport, ils vivent sereinement leur adoles-cence. Beaucoup sont aussi activement engagés dans le volontariat, heureux de pouvoir faire quelque chose pour les autres, mais il est inévitable qu’il y ait aussi des jeunes qui vivent dans la pauvreté et la solitude.

Pauvreté et solitude Actuellement au Japon il ya un phénomène de forte baisse de la natalité. Chaque famille a un seul enfant, deux au maximum. Il y a des familles riches, mais de nombreux parents, pour donner à leurs enfants une bonne éducation, doivent travailler tous les deux. Souvent, la femme va aussi travailler pour satisfaire son désir de faire carrière. L'absence totale des parents a un impact sur les jeunes qui souffrent de solitude et, pour l'atténuer, se réfugient sur l'ordinateur, le téléphone portable, jusqu'à devenir dépendant de ces instruments et parfois jusqu’à avoir de sérieux ennuis. D’autre part, au Japon, en raison de l'échelle des valeurs sociales qui donnent plus d'importance à l'étude qu’à la personne créée et voulue par Dieu, beaucoup de jeunes souffrent d’une faible estime de soi. Beaucoup de parents n’aident pas leurs enfants à croître dans l'estime d’eux-mêmes surtout s’ils ne réussissent pas bien dans leurs études. Cela provoque la solitude chez les jeunes, ainsi qu’un profond sentiment d'infé-riorité et, dans certains cas, cela les fait réagir par des actes d'intimidation envers les plus faibles. La solitude n'est pas seulement chez les jeunes, mais imprègne aussi les

autres générations. Pendant de nombreuses années, la société japonaise a vécu avec un sentiment profond d’"Harmonie", c’est-à-dire le sens du lien familial et du territoire. Après la guerre, à partir de 1945 et ensuite, le Japon a investi dans l'industrialisation et les jeunes à la recherche de travail ont rejoint les grandes villes. C’est pourquoi on est arrivé à un type de famille mononucléaire. Ainsi de nombreux liens se sont rompus. Ce phénomène a été appelé «société des inconnus».

En outre, au cours des 14 dernières années, on vit avec cette triste réalité : plus de 30 000 personnes se suicident chaque année. À cet égard, après que l'archevêque de Tokyo eut parlé dans le diocèse de Cologne, il a été souligné que probablement il avait été ajouté un zéro de trop : peut-être qu'ils n’étaient que 3 .000 et non 30.000 ! En fait, 3 000 personnes se suicident chaque année et parmi elles de nombreux adolescents. On pense que cela est le résultat d'une société qui a seulement entreprit sa croissance économi-que et matérielle.

Dans le monde de nombreux jeunes ne peuvent pas aller à l'école pour des raisons économiques. Au Japon, au contraire, on rencontre le phéno-mène des jeunes qui refusent d'aller à l'école pour des raisons psychologiques. Même dans nos écoles, depuis quelques années, il y a des cas de ce genre, et ils sont en augmentation. Les causes sont souvent d’ordre familial. Cette réalité a une relation étroite avec la solitude des jeunes qui ne veulent pas rentrer à la maison le soir et errent dans les rues de la ville, se donnant à la prostitution et à la drogue.

En outre, il y a le problème des jeunes, enfants d'immigrants. Par la diversité des langues, des coutumes et de l'échelle des valeurs, souvent, ces jeunes ne peuvent pas s'habituer à dialoguer avec les jeunes japonais, qui eux ont tendance à ne pas accepter la diversité culturelle.

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Témoins d’espérance Dans cette société, le Seigneur nous appelle à œuvrer pour porter «la lumière dans les ténèbres». Pour cela, actuellement l'Église japonaise, en collaboration avec les autres religions dans le pays, s'est engagée à témoigner et à transmettre aux jeunes le message suivant : "Dieu t’a donné la vie. Tu es une présence importante. Tu n’es pas seul. "Aussi, les Filles de Marie Auxiliatrice du Japon cherchent à transmettre cette certitude aux jeunes, aux parents et aux personnes qu’elles rencontrent. Plusieurs fois dans ses circulaires, Mère Générale, a rappelé notre mission : devenir des «témoins d'espérance». On peut être «témoins d'espérance» en vivant l'esprit de famille, l'assistance salésienne, l’accompagnement éducatif, le Système Préventif. La mission des Filles de Marie Auxiliatrice consiste aussi à éduquer les jeunes pour que, à leur tour, ils puissent devenir, eux aussi, des «témoins d'espé-rance»..

La catastrophe du tsunami qui a frappé le Japon il y a deux ans, a causé beaucoup de douleurs et de victimes, mais ce fut aussi pour

les Japonais un appel fort à recréer des liens. Beaucoup de personnes, soit dans la société ou dans l'Église, se disent et se demandent ce qu'ils peuvent faire pour vivre la solidarité avec ceux qui souffrent. Dans notre province japonaise a été créé un centre d'aide pour les lieux sinistrés à partir duquel sont envoyées des nouvelles sur la situation réelle, soit aux sœurs de la province, soit aux jeunes. En même temps, on est en train de resserrer la coopération avec la Caritas Japon et les autres institutions religieuses. Les Groupes VIDES, les anciennes élèves, les parents et les jeunes ont travaillé ensemble pour aider les personnes touchées par la catastrophe. Les jeunes des écoles ont visité les lieux sinistrés, ont animé des temps de fête pour donner un peu de consolation et de joie; ils ont apporté une aide matérielle et spirituelle, surtout à travers l’écoute. Maintenant, les gens ont de nouveau conscience de la valeur et de l'importance de créer des liens avec les autres.

On entend souvent les gens dire : «La crise est une opportunité." On peut dire que pour le peuple japonais il en a bien été ainsi. [email protected]

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REVUE DES FILLES DEMARIE AUXILIATRICE 16

Union gay et adoptions

Rosaria Elefante

De plus en plus souvent on entend parler de droits “nouveaux” visant, de cette façon, des situations qui, jusqu’à maintenant, n’avaient pas de reconnaissance juridiques. Toutefois, au nom d’une liberté toujours plus dissociée de la responsabilité, on peut perdre de vue d’“anciens” droits relatifs à l’homme et donc appelés “naturels”, car appartenant à la nature humaine en tant que telle. Le premier fondamental et universellement reconnu, est le droit à la vie. Pour le reste, malgré un développement stupéfiant de la science qui a ouvert de nouveaux scénarios, on n’est pas encore parvenu à “créer” un être humain sans l’union entre un ovule féminin et un spermatozoïde masculin. Tout au plus, il est possible d’arriver à la fécondation externe (à l’extérieur du corps de la femme) avec l’embryon réimplanté dans l’utérus. Mais allons par ordre. Parmi ceux que l’on appelle les “nouveaux” droits il y aurait ceux du mariage et de l’adoption par les couples de lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (Lgbt) : mariage et adoption qui, souvent, sont abusivement considérés comme les faces d’une seule médaille. Au contraire, on analyse tout cela en dehors de ce qui le conditionne au plan idéologique, religieux ou politique, fournissant des éléments objectifs pour se faire une conviction personnelle en ayant conscience des protagonistes réels et, parmi eux, au moment d’équilibrer les droits, de celui qui doit être protégé.

Couple de fait Sur la reconnaissance aux couples homosexuels des mêmes droit qu’aux hétérosexuels il y a peu à dire, sinon que de telles unions ne peuvent être appelée “familles”, parce que le mariage, en plus d’être “un contrat” est un lien institutionnel à

la base de la famille, conçu pour protéger la filiation et déterminer les droits et les devoirs entre les générations. Outre la définition “d’union civile” adoptée par de nombreux pays pour les couples homosexuels (ce qui voudrait presque dire que les couples hétérosexuels seraient incivils, -un couple de fait mérite d’être protégé autant que les couples mariés, indépendamment de sa composition. Hors, des jugements moraux, il est en fait, possible et autorisé de programmer une vie commune, d’obtenir un prêt pour acheter une maison, de lancer une activité commerciale, d’hériter même si l’on est pas uni couple hétérosexuel. Il est bien clair qu’un ne peut susciter objectivement aucune discrimination envers celui qui n’est pas hétérosexuel. Tout autre est la question de l’adoption par les couples de même sexe, car dans cette question les protagonistes sont différents, de même que les droits à garantir. Du moment que, dans un couple homosexuel, du fait de sa nature, la filiation n’est pas prévue, la réalité est évidemment différente de celle du mariage.. Bien que l’on invoque souvent par la suite l’égalité entre l’union d’un homme et d’une femme et une union homosexuelle, il est tout aussi évident que cette prétention se fonde sur la négation de l’impossibilité objective de donner la vie d’une façon naturelle étant donné la nécessité d’un ovule et d’un spermatozoïde. Nier cette impossibilité c’est nier la différence qui en découle entre les “droits de personnes Lgbt” et le “Droit de l’enfant” alors que ce dernier a la priorité absolue par rapport aux premiers : l’enfant est universellement reconnu “sujet” de droit et jamais “objet”.

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ANNEE LX ■ JANVIER FEVRIER 2013

LVII MENSUEL / MAI-JUIN 2011

Droit à un père et à une mère Là encore, on se doit de rester rigoureux et idéologiquement détachés : même s’il n’existe pas, dans la législation internationale de loi qui interdise expressément l’adoption à un couple homosexuel, on ne peut toucher au droit de chacun d’avoir un père et une mère. A l’opposé, le destin des enfants qui peuvent être adoptés. Alors qu’ils sont déjà privés de leurs parents, ils vivraient dans une couple homosexuel une situation qui ne leur offrirait même pas l’apparence d’une famille naturelle. De quel droit cette pesante et double discri-mination ? Souvent le désir d’un enfant “de son sang” (ou d’un membre du couple) prévaut sur celui de l’adoption et conduit à la fécondation artifi-cielle, qui, à son tour, ouvre des possibilité inquiétantes. Au bout, un chaos anthro-pologique tel qu’un enfant pourra avoir une mère génétique ayant fourni l’ovule, une autre biologique qui à mis a disposition son utérus, un père génétique ayant donné le sperma-

tozoïde et un autre putatif qui l’élèvera avec son compagnon. Quel pourra être le concept de parent pour cet enfant ? Et celui de famille? Quelle différence fera-t-il entre conjugalité, parenté, filiation On ne discute certainement pas la capacité des homosexuels d’aimer les enfants, mais plutôt du droit de ces derniers à naître et grandir guidés par une mère et un père, étant bien entendu que le droit d’un enfant de connaître ses origines est un droit essentiel.

Liberté et responsabilité Est-il alors juste, permis, d’étendre sans limites, le concept de famille en détruisant. l’identité la plus importante de la société pour une liberté présumée sans rapport avec la responsabilité. Et que valent les critiques de ceux qui évoquent comme semblables les situations de veuvage ou de divorce : dans ces cas les parents existent ou ont été et le travail de deuil ne peut être comparé à une absence délibérément imposée par celui qui a manipulé la vie d’autrui. La lutte pour les droits des personnes (Lgbt) est donc légitime, mais celle des couples homosexuels doit nécessairement s’incliner et reconnaître ses propres limites face au respect des Droits des autres, parce qu’un Droit, de lui-même ne peut lèser ceux d’autrui, d’autant plus qu’il s’agit des enfants et surtout parce qu’il n’existe aucun droit, pour eux, à être parent. Dans le solitude du chaos ou nous vivons, il est fondamental de s’ancrer ferme-ment à des références objectives et irréfutables sans permettre que des mystifica-tions porte à croire et dire des choses imposables ou à accepter des compromis sur des valeurs et des droits dont on ne peut disposer.

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L’or bleu et les conflits armés….

Martha Seide

“Les guerres pour l’eau ne sont pas une éventualité éloignée. Nous en sommes déjà entourés.” Vandana Shiva

Cette affirmation de l’activité écologique indienne, Vandana Shiva, tirée de son livre Les guerres de l’eau (2004) fait écho à l’expression historique du Vice Président de la Banque Mondiale, Ismail Serageldin qui déclarait en 1995 : «Si les guerres du XXe siècle ont eu pour objet le pétrole, celles du XXIe siècle tendront à la maîtrise de l’eau». Ainsi comme le pétrole a été comparé à l’or noir, l’eau s’affirme toujours plus comme l’or bleu du XXIe siècle.

Coopération dans le secteur de l’eau Aujourd’hui le droit à l’eau est désormais reconnu au niveau international, mais sa réalisation est bien lente dans beaucoup de régions. La rareté et la gestion des ressources hydriques deviennent toujours plus des causes d’instabilité économique et politique, d’où cette menace sur l’équilibre mondial de la paix.

Face à un tel défi, il faut souhaiter que la communauté internationale cherche les solutions possibles. Dans ce contexte, l’année 2013, désignée par les Nations Unies comme l’Année Internationale de la Coopération pour l’EAU, représente une excellente chance pour que les Etats s’engagent à coopérer pour réduire les dommages, prévenir et gérer selon une saine gestion.

Le nombre de ceux qui ont soif On pourrait appeler “assoiffés” ceux qui n’ont pas un accès normal à l’eau. En adoptant une notion large d’accès à l’eau potable, les statistiques des Nations Unies et les estimations de chercheurs dans le secteur hydrique relèvent qu’environ un milliard neuf cent millions de personnes n’ont à leur disposition que de l’eau insalubre, tandis que 3,4 milliards de personnes utiliseraient de temps en temps de l’eau d’une qualité incertaine. En ce cas, l’accès à l’eau potable ne serait finalement garanti qu’à la moitié de la population mondiale. De plus, on estime que 200 millions d’enfants meurent chaque année pour avoir bu de l’eau insalubre et à cause des conditions sanitaires défectueuses qui en découlent. Ces faits signalés par le Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix, durant le Forum mondial de l’eau de 2012, montrent combien est préoccupante la situation et nous poussent à réfléchir sur ses causes.

Les causes de la crise de l’eau Quels sont les facteurs qui entrent en jeu dans le déclanchement d’un conflit pour l’eau. Il faut reconnaître que la situation est complexe, multidimensionnelle et qu’elle impli-que tout un réseau de problèmes d’intérêts politiques, économiques, écologiques et technologiques. En voici quelques-uns : le partage, entre plusieurs Etats, des ressources hydriques par delà leurs frontières ; la privatisation, la marchandisation, le gaspillage dû au développement industriel ; la défores-tation croissante ; l’augmentation de la population mondiale ; les changements clima-tiques. L’eau habituellement polluée, gaspillée,

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objet de spéculation est toujours plus disputée et elle est à la source de conflits persistants. Au contraire, elle devrait être protégée comme bien universel, indispensable pour le dévelop-pement intégral des peuples et pour la paix.

Un droit à protéger D’après la doctrine sociale de l’Eglise, le droit à l’eau, comme tous les droits de l’homme se base sur la dignité humaine et non sur des évaluations de type purement quantitatif qui ne considèrent l’eau que comme un bien économique. Sans eau, la vie est menacée. Donc, le droit à l’eau est universel et inaliénable (DSC 485) Lors du Forum de l’eau en 2012, le Saint Siège a rappelé, avec force, la nécessité de trouver des solutions qui protègent, promeuvent le droit à l’eau contre toute visée mercantile, mais favorisent la recherche qui s’intègre dans une approche globale du développement.

L’eau pour la paix «La question de l’eau est susceptible d’émou-voir des millions de personnes, faisons en sorte qu’ils avancent vers la Paix». Mr Gorbaciov, Nobel de la Paix 1990, invite par là à passer d’un conflit potentiel à une coopé-

ration potentielle –et-cela- grâce à son intéressant projet de l’Eau pour la Paix, pour affronter les obstacles, cerner les motivations, mettre en œuvre les instruments permettant une gestion complète et supportable, indispensable pour faires des cours d’eau internationaux les artères naturelles de la stabilité et du développement durable du monde entier.»

Gouttes de paix

Dans un but de sobriété et de justice, voici quelques règles pour ne pas gaspiller l’eau dans nos gestes quotidiens :

- Arrête le robinet quand tu te savonnes ou si tu te laves les dents ;

- Répare les robinets qui perdent : 30 gouttes à la minute, c’est 200 l par mois

- Lave les fruits et les légumes dans un récipient, plutôt qu’à l’eau courante ;

-Utilise lave vaisselle et machine à laver remplis ;

- Quand tu laves la voiture prends un seau ;

- Arrose le jardin un jour sur deux ;

- Signale à la mairie de ta localité tout gaspillage, tout disfonctionnement.

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Comment notre communauté exprime l‘engagement pour la paix ?

Notre communauté exprime son engagement pour la paix par de petits gestes d’attention pour ivre l’esprit de ramille, mais surtout par une éducation à l’écologie qui voit, dans les enfant et le jeunes, de vrais protagonistes. Pour sa 6e édition, la Foire a eu, dans ses thème, une attention particulière à l’eau :«Je suis une goutte d’eau, je demande ton aide ». A travers ce thème, les élèves de chaque cycle ont pu réfléchir sur les problème touchants à l’eau au niveau local et mondial et ont pu s’engager pour leur vie quotidienne à offrir des gouttes de paix. Les activités réalisées ont servi d’atelier pour apprendre à travailler ensemble dans la joie et la paix. Communauté éducative Marie Reine – Thorland Haïti)

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Pour vivre mieux

Giuseppina Fortuna

Le bonheur est comme la vérité, on ne le possède pas, il nous est donné ...(...) L’unique rapport entre la conscience et le bonheur, c’est la gratitude

Theodor W. Adorno

Bien-être heureux Les émotions sont les ressorts essentiels de notre vie, elles donnent couleur et saveur à l’existence, même si dans une civilisation comme la civilisation occidentale dominée par le rationnel, elles sont considérées avec crainte et méfiance. Du reste il ne pourrait en être autrement : en vérité, si la raison assure à l’homme le contrôle de soi et des choses, les émotions engendrent souvent des boule-versements et des conflits, elles ne sont jamais totalement contrôlables et parfois elles nous entraînent à dire ou à faire des choses que l’on regrette une fois le cap de la crise émotionnelle franchi. Pourtant, c’est vraiment par les émotions, qu’elles soient minimes ou majeures, que nous espérons bénéficier de nouveaux stimulants pour donner du dyna-misme à notre quotidien. Et puis comment peut-t-on dire que nous vivons pleinement si nous ne vivons jamais l’expérience de la joie, les frissons de la peur, la force de la passion, le chagrin et la souffrance ? Quand bien même toute émotion aurait de l’importance et permettrait à celui qui la vit de se sentir vivre, nous sommes surtout à la recherche de ces sensations et de ces émotions qui nous font nous sentir bien et nous satisfont ; en un mot, nous sommes à la recherche de cet état émotif que recèle le bien-être appelé bonheur. Cette dernière émotion, selon Argyle (1987), lequel a le plus étudié ce type d’émotion, se définit globa-

lement comme une forme de consentement absolu, autrement dit, de satisfaction dans des domaines, spécifiques tels que par exemple la vie communautaire, le travail, le temps libre, les relations sociales, la réalisation de soi, la santé.

De quoi dépend le bonheur ? Le thème du bonheur passionne l’humanité depuis toujours : écrivains, poètes, philo-sophes, commun des mortels, chacun se surprend à penser, à décrire, à chercher cet état de bien-être. Pour tenter de définir cet état d’esprit, quelques chercheurs ont mis l’accent sur la composante affective, comme par exemple le fait de se sentir de bonne humeur ; d’autres insistent sur l’aspect intellectuel et réfléchi, comme le fait de se tenir pour un être satisfait de sa propre vie. Parmi ceux qui la touchent de près, toute personne connaît un ami, un parent, une relation considérée généralement comme étant de tempérament heureux, sachant garder son enjouement même lors de situations difficiles ou douloureuses, une personne qui a toujours une réponse prête, qui semble sereine en toutes circonstances. Mais de quoi le bonheur dépend-t-il ? Existe-t-il des particularités chez l’individu qui le rendent plus sensible aux sentiments procurant bonheur et joie, plutôt qu’aux sentiments négatifs ? C ’est très difficile, sans doute impossible de répondre de manière exactement adaptée à ces questions. Toutefois, les recherches sur le bonheur montrent clairement que le fait d’être plus ou moins heureux ne dépend pas de critères objectifs comme l’âge ou le sexe, ni de critères de beauté, de richesse,, de santé ou de culture.

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Au contraire, il semble que les particularités associées majoritairement au bonheur soient celles relatives à la personnalité et précisé-ment celles qui portent sur l’extraversion, la confiance en soi, la sensation de contrôle de soi et de son avenir (d’Urso et Trentin, 1992) Par ailleurs, le bonheur a quelques retom-bées positives sur la vie des personnes. En effet, quand nous sommes de bonne humeur, nous pensons aux choses bien autrement que quand nous sommes de mauvaise humeur. On a observé par exemple que la bonne humeur conduit à considérer de manière positive les évé-nements et à se percevoir soi-même comme “socialement compétent” (Bower, 1983) En présence d’un état d’âme positif, non seulement le monde paraît plus coloré et désirable et les entreprises plus faciles, mais encore ceux qui nous entourent paraissent meilleurs. C’est peut être pour cela que l’expérience montre généralement que les personnes heureuses sont plus disponibles, généreuses et altruistes et suscitent chez les autres une immense sympathie. En dernier lieu, pour ce qui concerne l’aspect intellectuel, on a remarqué que la bonne humeur a des effets positifs sur l’aptitude à apprendre et à mémoriser et sur la créativité : en substance, quand on est heureux, on apprend avec plus de facilité, bien davantage et de manière plus durable et en outre on est bien plus créatif dans la résolution des problèmes. Le bonheur, pourtant gratuit, ne s’oublie pas et comme tel devient une sorte de modèle inconscient qui en suscite de nouveau la recherche. Il est certain qu’un bien perdu ne peut se retrouver, mais ce qui nous a été repris, justement parce que nous l’avons possédé, reste encore l’objet de nos désirs. A ce propos, la réflexion du philosophe seulement Adorno est tout indiquée “C’est

celui qui dit avoir été heureux qui peut rester fidèle au bonheur”.

La montée du bonheur Le bonheur, par conséquent, ne garantit pas un état immuable et hors du temps car il est fluctuant et varie en intensité. Il change d’identité. C’est parce qu’on en a fait l’expé-rience qu’il devient un objectif à atteindre.

Dans ce sens nous pouvons identifier une série d’activités et de comportements qui nous permettent de nous rapprocher progressive-ment du bonheur :

- analyser la réalité sans nous attribuer à nous mêmes la responsabilité des évènements qui surviennent.

- éviter nos jugements négatifs sur nous-mêmes au moment où nous faisons l’expérience d’un échec.

- limiter ce que nous attendons des situations et des personnes à ce qu’elles nous offrent comme opportunités et comme possibilités.

- repérer quels sont les conditions qui nous font nous sentir bien et commencer à les suivre avec régularité.

- se réjouir des fruits de ce que nous possédons déjà : ne passons pas notre temps à comparer notre condition à celle d’autrui.

- ne pas nous prendre trop au sérieux ; rire de nous mêmes met fin aux tensions et augmente le sentiment de bien-être.

- identifier ce qui nous plait dans notre travail et le mettre en valeur.

- ne pas centrer ses pensées propres sur ce qui est négatif, sur ce qui ne va pas.

- rechercher en l’autre les forces et ne pas souligner ses faiblesses.

Il y a deux autres éléments de base du bonheur : l’acceptation de soi et le sourire.

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Selon les psychologues Argyle et Lu, (1990), une personne est heureuse quand elle vit une relation positive, sereine et d’estime envers elle-même, quand elle a confiance en ses propres capacités et qu’elle croit dans des possibilités encore inexprimées. e bonheur dépend donc de la manière dont la personne est vraiment en phase avec elle même, sans distorsion entre ce qu’elle est et ce qu’elle voudrait être. Moins il y a de distorsion entre son être réel et son être idéal, et plus la personne éprouve des sentiments en accord avec elle-même, d’estime de soi et par conséquent de bien-être personnel. Partant seulement d’un état d’accueil envers elle-même, la personne pourra vivre pleinement sa propre réalité en relation avec l’entourage. En fait, on a démontré qu’une personne qui se sent en harmonie avec elle-même est généralement tournée vers les autres. En dernier lieu, celui qui est heureux sourit souvent. En effet le sourire, souvent accom-pagné d’un regard lumineux et ouvert, traduit une manifestation du comportement la plus significative, la plus évidente et la plus universellement reconnue du bonheur et de la joie.

Le bonheur est au coin de la rue

La coccinelle Tilly s’était réveillée très vite

car elle avait décidé de partir. Cela faisait

bien longtemps qu’elle se sentait insatisfaite,

elle n’était pas heureuse car elle s’ennuyait

dans le jardin où elle vivait et où rien

d’intéressant ne survenait. Tous les matins

c’était la même histoire : elle se montrait à la

fenêtre et voyait les animaux habituels aller

ça et là dans le jardin. Ca suffisait, Il était

temps de partir !

Tilly partit et marcha à la recherche du bonheur. La rue était très longue. Tilly marcha toute la journée et quand le soir tomba, elle décida de s’arrêter pour se reposer sur une feuille mais très vite elle fut réveillée par un mille-pattes qui lui intima de partir avec force menaces. Tilly fila ailleurs, effrayée. Elle s’appuya sur un brin d’herbe, mais des gouttes de pluie gigantesques l’obligèrent à chercher un autre abri. Elle le trouva près des pierres où épuisée elle s’endormit. Le matin suivant elle reprit son périple mais elle rencontra un coq qui voulait la manger. Jour après jour elle marchait, marchait De nombreuses années s’étaient écoulées depuis que la coccinelle avait quitté sa maison, aussi décida-t-elle d’y retourner. Elle marcha des jours et des nuits entières sans jamais s’arrêter et enfin elle atteignit la maison. Elle alla y dormir, le matin suivant elle se leva et se dirigea vers la fenêtre pour regarder au dehors. C’était une journée magnifique : le soleil rayonnait avec splendeur dans le ciel. La coccinelle poussa un profond soupir et se rendit compte qu’elle était heureuse ! Comme elle avait été stupide, elle avait parcouru le monde entier à la recherche du bonheur et elle ne s’était pas aperçu qu’il était là, à portée de la main, tout près d’elle !

Le bonheur n’est pas fait de grandes choses, d’aventures, de richesses, de renommée et de notoriété. Le bonheur est celui des petites choses qui chaque jour rythment notre vie : le regard d’un jeune qui nous sourit, une demande d’aide à laquelle nous pouvons répondre, un merci, un baiser. La vraie recherche du bonheur se fait en nous et autour de nous.

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Merci, merci Mère Marinella pour ce que tu as été pour moi, dans ma vie spirituelle ; tu m’as toujours aidée à regarder plus haut, au-delà de la grisaille, là où le ciel est bleu ! (Sœur Assunta)

Chère Mère Marinella, Je vous remercie pour votre oui constant, votre vie consacrée, votre enthousiasme, votre générosité, pour votre témoignage de salésianité créative. (Equateur)

Je vous ai sentie mère et sœur, toujours pleine de vitalité joyeuse, vous connaissiez chaque FMA par son nom. (Sœur Angela)

Merci Mère Marinella pour votre présence simple et fraternelle si significative pour notre Institut. Dans mon cœur, dans mon esprit je garde mémoire de votre vie qui a vraiment été signe et porteur de l'amour de Dieu. (Sœur Maria Delia)

En toi j'ai vu la vérité des paroles de Mère Mazzarello : la vraie piété religieuse consiste dans l’accomplissement du devoir accompli en temps et lieu et pour l'amour de Dieu ; Tu as aussi été travailleuse, joyeuse, prompte à comprendre les personnes et les situations parce que tu étais attentive à la présence et à la volonté du Seigneur (Sœur Emilia).

Merci Mère Marinella pour le don de votre vie. Vous avez été un exemple d'amour, de l’amour et de la bonté de nos fondateurs. Vous nous guidiez dans les moments difficiles avec des mots d'encouragement et de foi. Vous avez été pour moi une grande source d'inspiration. Je vous en suis profondément reconnaissante (Sœur Katherine).

Beaucoup de jeunes et de personnes te porteront toujours dans leur cœur, tu resteras particulièrement “vivante” dans le cœur de tes filles que tu as accompagnées avec patience, amour et grande confiance. (Sr Paola)

Mère Marinella ! Une vie donnée à l'Institut, à l'amour et à la mission. Avec sa simplicité, sa sagesse et sa joie, elle a été témoin de l'amour de Dieu et de Mère Mazzarello pour nous toutes! Je vous remercie pour l'affection montrée et partagée. (Sœur Elizabeth).

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Les vertus : La tempérance ?

Mara Borsi

Le mot «tempérance», du verbe «temperare» ou «trempare » peut donner lieu à des ambiguïtés ou à des interprétations restrictives. Pour une meilleure compréhension, il vaut mieux, dans beaucoup de cas, parler d’équilibre, de modération ou de sobriété. La valeur de l’harmonie est liée à la tempérance, c’est elle qui crée la paix et la sérénité et permet de maîtriser les tendances instinctives. Saint Ambroise affirme, en effet, que «par la tempérance l’homme aspire au plus haut degré de la sérénité de l’âme». La capacité de maîtriser l’envie de satisfaire.

tous les besoins et tous les instincts est ici mise en cause. La tempérance implique la croissance de la maîtrise de soi qui est une forme de la liberté. La disposition au bien prend forme dans le creuset de la souffrance. C’est dans l’effort et certes pas dans l’insouciance que la vertu de la tempérance germe et prend consistance. C’est un équilibre dans la recherche des honneurs et du succès, c’est la modération dans l’usage des biens matériels, spécialement en ce qui concerne la nourriture et l’argent. Pratiquer cette vertu signifie donc éviter l’ostentation, le gaspillage, l’arrogance en assumant un comportement humble, simple et sobre. ,

L’éducation virtuose au Japon

Au Japon, la nature est luxuriante, riche en eau et en végétation. Dans l’âme japonaise, le sens de l’harmonie de la nature qui communique un sens profond de Dieu, est fortement enraciné. Comme la nature prend soin de la personne en lui communiquant la joie, la sérénité, le sens du beau, ainsi en est-il de nous peuple japonais, nous prenons soin d’une façon particulière de la nature. Le respect de la nature est donc l’un des grands thèmes qui favorise une éducation vertueuse. - Une autre caractéristique remarquable est celle d’éduquer à prévenir les besoins de l’autre. On enseigne aux enfants qu’avant d’agir, on peut imaginer, essayer de comprendre ce qui fera plaisir à l’autre.

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ANNEE LX ■ MARS-AVRIL 2013

Le cardinal Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, affirme que la vertu de tempérance dans sa fonction la plus profonde est d’être le précieux lien qui relie entre eux sexe-eros-amour, évitant la disso-lution de cette trilogie, ce qui ferait place à une sexualité incontrôlée ou au contraire à une spiritualité éthérée et désincarnée.

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La recherche de cette délicate ligne de faîte ou point d’équilibre réside dans la capacité de la personne à guider et à gouverner par la raison et la volonté, la sphère de ses instincts, de ses sens, de ses passions.

Mais comment orienter les enfants, les adolescents et les jeunes à se familiariser avec cette vertu ? Cela demande aux éducateurs d’aujourd’hui, beaucoup de patience, de constance, d’hum-ilité, de renoncement à la gratification et à bien d’autres choses. La pratique éducative, comme toute autre pratique, exige bien des vertus pour réussir.

Eduquer à une vie vertueuse est possible, à condition que les éducateurs se rendent compte que c’est à eux qu’incombent en premier lieu le devoir de la réaliser, s’ils veulent être contagieux.

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La tempérance c’est de ne pas se laisser conduire par le « Ca me va » des envies, mais bien par la recherche de ce qui est bon, vrai, beau, juste. La tempérance c’est considérer tout gaspillage comme un vol, tout excès comme une injustice. La tempérance c’est se souvenir que la terre est pour tous et pas seulement pour nous, que nous sommes là pour tous et pas tous les autres pour nous.

Tonino Lasconi

Avant d’agir on se demande toujours : « Quel sera l’effet de mon action sur l’autre ? ». C’est une caractéristique typique de cette culture. Lorsque l’on enseigne à écrire les pictogrammes on dit que ce n’est pas seulement le signe qui est important, mais que ce sont aussi tous les espaces blancs qui les entourent. C’est une métaphore pour faire comprendre à qui grandit, que dans la relation, le lieu où cela se passe est aussi très important. «Faire le bien sans le faire peser» est un art véritable. Le japonais est habitué à s’exprimer d’une façon sobre ou à ne pas s’exprimer du tout. Ainsi, par exemple, lors du séisme, bon nombre de personnes n’ont pas exprimé leurs propres exigences, mais ont manifesté de la patience et ont accepté ce qui s’était passé. L’éducation traditionnelle japonaise peut expli-quer ce qu’est la tempérance, comprise comme donnant le sens de la mesure et de la sobriété dans les relations. Un autre élément souvent rappelé, avec le respect dû aux anciens et aux ancêtres, est la générosité.

Le récit traditionnel suivant, le rappelle de façon éloquente :

Deux anciens, déjà très avancés en âge, s’aperçurent à la veille de la nouvelle année, de n’avoir rien à manger. L’un d’eux sortit pour vendre quelques chapeaux contre la pluie, mais il rentra chez lui désolé, sans avoir gagné quelque argent. Tandis qu’il rentrait à la maison, la neige se mit à tomber, et sur le chemin du retour il rencon-tra six sculptures dont une n’avait pas de chapeau. Il réfléchit un peu et décide de lui en laisser un des siens. A la maison, les deux anciens ne peuvent que chauffer un peu d’eau et après l’avoir bue ils se mettent au lit. Mais voilà le miracle : les sculptures s’animent et apportent aux deux anciens de la nourriture en abondance. La générosité est toujours récompensée.

Yoshida Ikuyo Maria FMA Maria Francesca Iguchi SCG

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REVUE DES FILLES DEMARIE AUXILIATRICE 30

Rapport entre éducation et évangélisation

L’urgence

d’un point de vue

Anna Mariani

Dans la tradition salésienne, éducation et communication prennent racine et sont profondément unies dans les vies de Don Bosco et de Mère Mazzarello.

Au cœur du charisme nous trouvons Don Bosco éducateur et communicateur. Dans l’histoire de la pédagogie salésienne les réalités de l’éducation, de la communi-cation et l’évangélisation ne sont jamais séparées (Cf Gong 4).

Education, Evangélisation, Coommuni-cation, un trinôme à réaliser. L’éducation c’est ce processus bien établi, déterminé qui entraîne la personne à décou-vrir ses aspirations les plus authentiques, celles qui l’élèvent et à les réaliser avec créativité en les confrontant à la liberté et aux attentes des autres, avec le réalisme des différentes médiations institutionnelles. Face à une crise anthropologique qui se répercute d’abord sur les jeunes, parions encore une fois sur l’éducation, force de transformation culturelle et sociale. Rendre à l’homme d’aujourd’hui la joie de vivre est une humble chose dans la mélée des injustices, des intrigues, des exploitations. Notre confiance en l’homme est illimitée, car elle a un fondement religieux, nous pousse à reconnaître un fait d’importance : celui qui se donne à sa responsabilité, à la joie de vivre, au pouvoir de l’espérance devient capable de s’investir à tous les niveaux, en vue d’un renouvellement global de la société.

.

Eduquer c’est communiquer

C’est la conviction qui s’exprime dans le Système préventif, soulignant l’existence d’un processus où s’investissent différents inter-locuteurs avec les mêmes droits et les mêmes responsabilités. Praxis salésienne, la communication éducative est source de relations réciproques, intergénérationnelles.La communication dans l’éducation se vit au moyen de rapports et de propositions délicates, raissonables qui res-tent à l’écoute d’une réponse de la part de l’interlocuteur (Cf LOME).

Eduquer cela signifie pour nous établir une relation entre “l’éducateur” et le “jeune” engagés à plein temps dans une opération que nous jugeons tous indispensable pour notre vie et celle des autres. C’est un jeu interactf qui rend notre vie gagnante juste au moment où l’on accepte la confrontation et l’échange. Dans la praxis salésienne la communication éducative est source de relations réciproques, intergénérationnelles, ouvertes et profondes, insérées dans un système plus vaste où agissent des forces sociales, culturelles, insti-tutionnelles, économiques. Elle répond à des besoins tels que la connaissance, la rencontre de la différence, l’échange, la collaboration. Elle possède un potentiel de solidarité parce qu’elle s’épanouit en initiatives qui passent du rapport ‘je-tu’ au groupe. Selon la logique de la communicatrion tout milieu éducatif devrait ressembler à un écosystème où il est possible de trouver un espace adapté à sa propre croissance (Cf LOME 53)

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ANNEE LX ■ MARS-AVRIL 2013

Evangéliser en éduquant, éduquer en évangélisant C’est l’originalité que propose la pastorale salésienne. Elle vise à faire grandir le jeune dans tous les domaines et a comme but ultime son salut en Christ. L’évangélisation dépend, en bonne part, de la médiation culturelle qui assure une annonce plus compréhensible du message chrétien. Il s’agit surtout d’une annonce qui accompagne le jeune qui fait l’expérience de l’amour du Christ pour qu’il puisse progressivement Le reconnaître comme Celui qui donne sens à sa vie. A l’annonce est lié le témoignage. Le langage le plus efficace, celui qui se comprend le mieux, c’est la vie des éducateurs. Il n’est pas possible de placer d’un côté le dialoque direct entre Dieu et l’homme et de l’autre les dynamismes anthropologiques dans lesquels ils se développe (Cff LOME 46,47)

L’homme communique avec sa vie entière, ainsi, non seulement ses paroles, mais tout son comportempent devient communication. De plus, entre la communication et le comportement, il y a interaction et la communication est d’autant plus incisive qu’elle réussit à modifier le style de la vie personnelle et communautaire. Une commu-nication qui fait rencontrer la vie devient elle-même bonne nouvelle, évangile. La foi chrétienne reconnait la grandeur de l’éducation et la force de la commpunication. En libérant la capacité de l’homme et en rendant transparents et compréhensibles “les signes du salut, elle libère et soutient sa capacité de donner à Dieu une réponse mûrie et responsable” L’évangélisation c’’est la communication d’une parole, qui est quelque chose de plus q’une parole. C’est une façon de vivre et de la vie elle-même. [email protected]

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REVUE DES FILLES DEMARIE AUXILIATRICE 32

L’histoire des MSJ aux Philippines

Sr. Eustacia Mendoza

Le Mouvement Salésien des Jeunes (MSJ), dans la province des Philippines, est né et se développe depuis la naissance de la province et avec l’accroissement de la Communauté éducative. Même Mère Marinella Castagno, dans sa circulaire du 24 Novembre 1989, parlant de sa visite dans la province a écrit: "Le Mouvement Salésien des Jeunes (MSJ) est une belle réalité et s'inscrit dans la même spiritualité pour les jeunes et les adultes, formant une vraie famille, telle que l’a rêvée Don Bosco (...). La Province des Philippines est peut-être celle qui a trouvé la meilleure formule pour initier et promouvoir ce mouvement, qui devient un lieu pour la formation d’adultes engagés dans l'Eglise et dans la société et, dans le même temps, la promesse de vocations religieuses. Sœur Anna Maria Matiussi, première provinciale, et les sœurs de l'équipe provinciale, stimulées par le centenaire de la mort de Don Bosco se sont demandées : «Comment pouvons-nous entrer en contact avec les jeunes avec une proposition de sainteté. "A cette époque, venait d’être publié, par l’Institut, un dossier intitulé "Les associations des fma», un groupe d'étude a ensuite pris l'engagement d'approfondir la découverte de l'importance de la proposition de la Spiritualité Salésienne des Jeunes (SSJ). Il a fallu une période de sensibilisation impliquant toutes les fma, les jeunes, les parents et les enseignants avec des réflexions sur la SSJ et l'importance du groupe pour apprendre à vivre la SSJ.

Importance de la formation, A la phase de sensibilisation, il est important de suivre une «formation» pour intérioriser et

et faire l'expérience de la SSJ. Ont ensuite été planifiés : - Des sessions spéciales de formation pour les

fma animatrices sur les SSJ et comment la présenter d'une manière créative

- Au niveau provincial, une journée complète de formation d'un mois pour les communautés éducatives avec des délégués de différentes communautés

- Des séances réservées aux jeunes -primaire, secondaire et universitaire, et une session distincte pour les adultes.

- Des cours de formation à la SSJ pour des leaders, offerts aux jeunes de toutes les communautés pour approfondir l'expérience de la SSJ qui les aidera à devenir de meilleurs leaders et des animateurs de groupes de jeunes.

- La formation d'une équipe pour suivre les étapes successives.- Une formation modulaire sur la SSJ avec un kit préparé par l'équipe provinciale et les fma animatrices - Un répertoire de mélodies, de chants, de slogans, composés par des fma et les jeunes: un «langage» commun pour la SSJ.

Témoignage de Jesha Gregorio Jesha Gregorio a dix-sept ans et est en première année de Collège à l'Université Ateneo de Manille, où elle a étudié les sciences de la santé. Ancienne élève de l'Ecole Don Bosco de Manille c’est une jeune animatrice salésienne. Voici son témoignage: «Quand j'ai commencé à étudier à l'école Don Bosco j'ai appris à connaître et apprécier l'ambiance salésienne, et avec elle, sa spiritualité. Au cours de ses années de lycée le MSJ est devenu quelque chose d’important pour moi. Comme une enfant, j'admirais les étudiants

âgés qui étaient des animateurs. Je voulais

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ANNEE LX ■ MARS-AVRIL 2013

aussi être comme eux. Ma première expérience a été de demander à participer à un atelier d'été à San Teodoro, Mindoro Oriental en 2010. Toutes les activités proposées m'ont permis de découvrir avec émerveillement la beauté de la spiritualité salésienne. Le fait que les religieuses ont toujours été à nos côtés, a doublé, voire triplé l'atmosphère salésienne.. Lorsque je pense au terme «salésien» j’entrevois les composantes suivantes : le sourire et la joie toujours présents, la jeunesse, le service du leadership, l’appel à la sainteté et à un amour particulier pour la.vie A partir de ce stage d'été je suis revenue avec une ferme volonté de mettre en pratique ce que j'avais appris. Dans les années qui ont suivi j'ai donné le meilleur de moi-même en tant que chef de file des MSJ. Sœur Nora nous a dit une fois, «il est important d'investir dans la relation» et c’est

justement dans le MSJ que j'ai appris à m'occuper des jeunes de mon âge et à faire de petits sacrifices. Je crois fermement que la vie a un sens si elle est une vie vécue pour les autres. C'est pourquoi j'ai choisi d'étudier les sciences de la Santé. Le MSJ m’a fait connaître aussi la triste réalité des jeunes aux Philippines et dans le monde, et je veux me donner à eux, non seulement avec le cœur, mais avec des compétences qui pourront être utiles en cas de nécessité et je ressens tellement le désir de devenir médecin missionnaire. Dans le MSJ, on nous apprend à faire des choses ordinaires extraordinairement bien. Je suis étudiante dans une université presti-gieuse, et comme les autres adolescents, je vis ma vie avec des hauts et des bas. Malgré tout cela, j'essaie de garder mon identité salésienne avec le sourire jour après jour pour les personnes qui m’entourent, en offrant tout à Dieu. Il y a des moments où je me sens un peu "frustrée parce que l'université est un environnement tout nouveau, un monde rempli de jeunes avec des personnalités et des valeurs différentes : parfois, j’ai la tentation de ne pas les remettre en question et de rester sur la touche. Mais cela n'est pas salésien. La manière salésienne c’est d'investir dans les relations. Actuellement je continue dans diverses activités d’animation des plus petits, je participe aux événements du MSJ quand je le peux et je participe aux réunions du groupe VIDES. Je suis convain-cue que faire parti du MSJ est un privilège et une responsabilité. C'est agréable d'imaginer les différents animateurs salésiens qui devien-nent des animateurs dans les diverses collèges et dans les différentes paroisses, où ils peuvent inspirer des changements dans la société actuelle. Et je veux être avec eux.

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Interview à Soeur Maribel Barreda Ortega

et Gabriella Schettini Anna Rita Cristaino

Sœur Maribel, 36 ans, fma depuis 10 ans, vit dans la communauté de la maison provinciale de Séville et elle est la coordinatrice provinciale de la Pastorale des jeunes.

Gabriella, 48 ans, salésienne coopératrice, est mariée avec Sergio et elle a deux filles, Valentia e Flavia ; elle travaille dans le réseau salésien depuis toujours, actuellement elle s’occupe de l’école de Formation pour anima-teurs de l’oratoire de Salerno.

Qu’est- ce qui te rend heureuse?

Soeur Maribel

Ce qui me rend heureuse c’est de participer au projet de Dieu pour les jeunes. Je suis heureuse parce que je me sens aimées de Lui immensément jour après jour. Et de là, de cette offrande de mes journées, je rencontre le bonheur dans mon travail quotidien, dans tout ce que je vis : dans la cour remplie de jeunes, dans les moments de partage avec ma communauté, dans les réunions et les rencontres où nous réfléchissons et rêvons à des chemins d’avenir pour les jeunes. C’est un bonheur qui n’est pas sans douleur et sans souffrance, parce qu’il trouve son sens dans l’Amour reçu de Dieu et donné aux autres. Lui est la source.

Gabriella

Il m’est arrivé dans le passé de croire que le bonheur était lié à quelque chose qui était à

vivre ou à avoir. En réfléchissant un peu, maintenant je crois de pouvoir dire que je suis beaucoup plus heureuse parce que plus mûre en moi, se réalise et se manifeste la conscience que, au-delà des événements contingents, il y a un Père bon qui avec sagesse et mystère, pourvoit à tout, pour moi et le monde entier. En plus voir les autres autour de moi heureux, cela me rend heureuse.

Comment ton bonheur mobilise les autres

Suor Maribel

Seul le témoignage réel et quotidien peut faire réfléchir les autres sur le bonheur ou au moins faire en sorte qu’ils se posent la question de sa provenance. Il n’y a pas d’autre chemin : “La joie est le signe d’un cœur qui aime beaucoup”, pour cela quand j’aime en vérité je me transforme en ce signe que les jeunes n’ont pas de difficulté à lire et ils désirent en faire autant. Gabriella

Je crois que le fruit du bonheur est la bonté, les bonnes actions. Et, donc, la tolérance, la compassion, la volonté de réconciliation, l’empathie, la solidarité. En ce sens, mon bonheur devient contagieux et invite les autres à entrer dans le tourbillon de la charité. Si je suis heureuse, je suis capable de rendre heureux les autres en leur partageant les gestes et les paroles qui savent donner la vie. Il n’existe pas de bonheur stérile. Le bonheur, le vrai est fécond en bien.

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Communication

et communautés heureuses

Patricia Bertagnini,

L’expression, télégraphique et joyeuse de mère Henriette Sorbonne est peut-être l'une de celles qui, le plus facilement, nous revient et fréquemment affleurent sur nos lèvres. Comme la vie est belle ! Avec son poids de nostalgie dénote, souvent, notre mélan-colique d'un passé qui détient le secret du bonheur désormais perdu. Parce que, surtout aujourd'hui, il est plus facile de perdre le bonheur que de le trouver !

Le bonheur ? Un paradoxe Si avec les savants les plus fiables de l'anthropologie, de la philosophie et de la psychologie, nous acceptons que le bonheur est un sentiment intérieur de joie et de sérénité, de joie et d'allégresse, que nous percevons avec intensité, durant de brefs instants, il ne peut pas être identifié ni avec le plaisir corporel ni avec la plus pure émotion. Avec l’augmentation du bien être, l'homme n'augmente pas son niveau de bonheur, mais il ressent plutôt de l'insatisfaction, inconnue jusqu'à récemment. Pris dans une culture qui tente à diminuer les contacts entre les personnes, qui remplace la réci-procité par le narcissisme et qui, tout en soulignant la fragilité des liens, oriente de manière égoïste la vie sociale, l'homme moderne semble voué à être malheureux, c’est-à-dire réduit à un état de solitude et atrophié dans sa capacité à établir des relations significatives avec les autres.

Le lien étroit entre l'isolement et le malheur dépend de la nature sociale de l'être humain qui, par conséquent, peut atteindre le bonheur seulement en soignant ses relations interper-sonnelles et en s’ouvrant à l’extérieur, dans

Une communion d'amour avec toutes les personnes qui vivent près de lui. Pour cette raison, tout d'abord, le bonheur est un para-doxe, comme l’a suggéré John Stuart Mill : «la capacité à renoncer à son propre bonheur est la meilleure façon d'atteindre ce bonheur», et l'homme d'aujourd'hui, engagé avec beaucoup de ténacité pour atteindre le bonheur, est généralement plus malheureux qu'auparavant. Comme la vie est belle !

Etre des communautés heureuses Jeter un regard sur nos communautés et les examiner à partir de ce qui vient d’être préciser, peut nous aider à vérifier le degré de bonheur dont elles sont capables, la qualité de la communication dont elles sont promotrices. Le repliement égoïste, un peu de nostalgie et d’autosuffisance qui caractérisent parfois nos «familles» - appelées au contraire à faire transparaître cet esprit qui est celui du monde salésien – tout cela est bien loin de ce que nous invite à vivre nos Constitutions : «…transformons chaque instant de notre existence en une hymne joyeuse d’adoration et de louanges et devenons signes des biens éternels... " (Const.8)

Dans la mesure où cette perspective fait partie de notre quotidien, la célébration de Dieu comme absolu de notre vie devient aussi la mesure de notre bonheur et nous donne une visibilité qui ne serait pas accessible autrement. Devenir signe, c’est à dire ren-voyer de manière limpide à un Autre qui n'est pas de ce monde, est donc possible que si nous acceptons le défi et le paradoxe d’un bonheur qui se construit, si nous nous ouvrons à l’autre qui est dans ce monde, c’est-à-dire au frère.

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ANNEE LX ■ JANVIER FEVRIER 2013

ANNEE LVII MENSUEL / JUILLET-AOÛT 2011

Une communauté heureuse, donc, «trouve sa raison profonde d’être dans le mystère de la communion trinitaire " (Const.36) et s’alimente grâce à la disponibilité de chacun de ses membres et à leur volonté de se projeter au-delà d’eux-mêmes, "...volonté de participation, de coresponsabilité et de communication réci-proque, dans un échange serein et loyal et une harmonieuse intégration des valeurs person-nelles » (Const.51).

L’écoute empathique Et pourtant, si, par principe, on ne peut guère faire d’objections à ce que nous avons dit jusqu'à présent, les méthodes qui peuvent aider à la construction de communautés heureuses sont souvent ignorées ou peu souhaitées et parfois ne font pas même l'objet d’engagements communs. Il y a beaucoup de chemins qui permettent de se décentrer et de tenter l’aventure fascinante de la recherche et de la rencontre de l’autre et, implicitement de l'accroissement de son propre

bonheur ; parmi ces chemins celui qui nous paraît fondamental de nommer est l’"écoute empathique", c'est à dire la capacité de se mettre dans la peau de l’autre ; d’en partager le vécu, et la perception émotionnelle. Prêter attention aux mouvements par lesquels l'autre communique, à la façon dont il s'exprime, ce qui permet à l'auditeur d'accorder plus d'atten-tion aux mouvements du répertoire commu-nicatif de l'autre. Dans la relation d’écoute empathique, la compréhension de qui est écouté induit une rétroaction positive et contribue à créer un bon climat dans les relations interpersonnelles, l'utilisation de ce genre d'écoute, génère également des effets positifs sur ceux qui l'appliquent, renforce l'estime de soi et aide à se concentrer sur ses propres besoins et ceux des autres.

Bienheureuses êtes-vous... Nous avons tendance, de manière un peu trop banale à nous situer dans cet espace qui est à mi-chemin entre la nostalgie d’un bonheur qui semble perdu (comme la vie était belle !) et ce que nous considérons comme la promesse d’un avenir, plus ou moins lointain (Bienheureux êtes-vous...) ceci en dénaturant le sens véri-table des deux possibilités.

La Parole de l'Évangile, comme le soutient le père Hermes Ronchi, est «la bonne nouvelle que Dieu donne la joie à celui qui vit dans l’amour, et que si l'on prend soin du bonheur de quelqu'un, le Père prend soin de notre bonheur.»

Et ceci est le sens même du “Comme la vie était belle !” de Mère Henriette : le bonheur de l’existence se décline par notre capacité à vivre profondément notre relation avec l'Autre/autre, à nous laisser envahir par sa présence et ainsi penser, parler et travailler en sa douce et con-tinuelle présence.

[email protected] .

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REVUE DES FILLES DEMARIE AUXILIATRICE 38

Du Kenya à Costa Rica pour apprendre la paix

Bernadette Sangma,

Merab Ochieng, ancienne élève des FMA de

l'école d'Embu, Kenya, l'école secondaire termi-

née, elle s'est inscrite à la Faculté de

Jurisprudence et par la suite a reçu la bourse

d'études pour obtenir la licence pour "donner

vie et construire la paix" à l'Université de la Paix

de l'ONU à Costa Rica.

Après presqu'une année, elle est retournée au

Kenya et actuellement travaille au Centre pour la

Justice Sociale et pour l'Ethique de l'Université

catholique de l'Afrique Orientale (CUEA).

Nous lui avons posé quelques questions, dans lesquelles elle est très active sur le thème de la paix et de la réconciliation au Kenya par dessus-tout en vue des élections 2013 ?

Quels sont tes engagements actuels

pour la construction de la paix ?

Je suis à peine retournée de Tana Delta, une

région du Kenya où, en ces derniers moi, il y a

eu des épisodes de violence et de meurtres. Je

suis partie seule avec le désir d'être proche des

gens souffrants et éprouvés de Tana, qui vivent

des moments difficiles et donner un témoignage

simplement par ma présence. Il es difficile

d'imaginer toutes les atrocités infligées :

meurtres, amputations, destructions des pro-

priétés, traumatismes psychologiques, jusqu'à ce

que j'ai mis les pieds dans la place. Quelquefois,

dans ces situations, les gens invoquent la justice,

celle de la rétribution. Dans ce cas, cependant, il

est très impressionnant de sentir que les gens

invoquent une justice "qui réhabilite". Je suis une

fervente croyante de la justice réconfortante

comme point de départ pour la paix dans la

communauté. Ma visite à Tana a ravivé en

moi l'espérance de la paix pour cette région.

On sait qu'il faut travailler pour que la justice

règne à Tana, mais l'attitude d'ouverture à

entreprendre le chemin, de la part de la

communauté réunie est le meilleur point de

départ qui donne souffle et respiration.

Au niveau de l'Université où je travaille, comment contribues-tu à la promotion de la paix ?

Je me suis impliquée dans l'initiative intitulée "Kenya Youth for Pace"(Jeunes Kenians pour la Paix). Elle est promue de façon conjointe par le Collège Tangaza et l'Université catholique de l'Afrique Orientale. Son but est celui de promouvoir les jeunes universitaires à devenir promoteurs de paix par dessus-tout en cette période avant, durant et après les élections. C'est un groupe de jeunes qui a un cœur. L'engage-ment pour la paix qu'ils ont démontré en ces derniers temps nous laisse sans paroles.. En les regardant, on entrevoit l'espérance pour un Kenya de paix pour les générations qui viendront. En ceci, je crois avoir pleinement

hérité du cœur éducatif du système salésien. Comme experte dans les questions de donner la vie et de construction de la paix, que penses-tu du rôle de la femme par rapport à la paix ?

Dans les situations de conflits, générale-ment, les femmes et les enfants sont consi-dérés comme victimes. C'est une perception

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ANNEE LX ■ JANVIER FEVRIER 2013

Avant tout, c'est une erreur de classer les femmes et les enfants dans la même catégorie de vulnérabilité et c'est hégémonique de considérer les femmes simplement comme victimes de la guerre et d'autres conflits. La vérité est que, depuis toujours les hommes et les femmes ont joué des rôles divers dans les situations de conflit. Malheureusemen,le silence existe sur le rôle des femmes.. Pour être soutenu, le processus de paix demande l'indis-pensable analyse des rôles des femmes et des

hommes de façon qu'ils siègent ensemble à la

table des négociations pour la construction de la paix; Nous constatons souvent qu'il manque des voies féminines, bien que ce soient les femmes à tisser des fragments d'accords au niveau de la base. De tels processus finissent par faire perdre l'essentiel sur les questions cruciales pour une paix soutenue. C'est pour éviter de telles conséquences que l'approche des gens dans les processus de paix est indispensable. Il est important que les femmes et les hommes soient ensemble considérés acteurs principaux dans chaque stade de processus.

Abandonner l'un au détriment de l'autre c'est marcher vers l'insoutenable. De ce point de vue, au niveau des mécanismes décisionnels internationaux, on a dorénavant une meilleure conscience de l'importance de l'implication des femmes produisant des documents comme les Résolutions ONU 1325 (2000) et 1820 (2008) qui mettent en évidence la nécessité de la pleine citoyenneté des femmes dans les processus de paix.

Qu'est-ce qui t'a poussé à entreprendre l'étude dans le cadre de "Justice et Paix". Durant ma troisième année de Jurisprudence, j'ai commencé à sentir que j'étais faite pour quelque chose de plus que la simple pratique légale. Durant la 4ème année d'université je me suis intéressée aux activités de "Justice et paix" pour les faire avancer dans le Collège Tangaza. J'ai voyagé en divers partis du Pays où le problème est fort et peu à peu j'ai senti croître la conviction que c'était ma vocation. J'ai pensé que la Jurisprudence m'aurait aidée à être du côté des plus marginaux et de lutter pour la justice sociale. Je me suis convaincue de la nécessité de m'impliquer pour la justice comme voie pour une paix soutenue. Et c'est à ce moment-là au milieu de ces raisonnements que Dieu m'a ouvert la voie de façon miraculeuse avec la bourse d'études pour la licence en "Générer et Construire la Paix.". Pour moi ça été la confirmation que Dieu me voulait pour cette cause. Je dois dire cependant que mon choix de "Justice et de Paix" est aussi le fruit conscient ou inconscient de l'éducation salésienne que j'ai reçue. La conviction de la paix et l'expression non violente de la parole de Don Bosco :" Non avec les coups mais avec la bonté", a toujours résonné en moi. Je suis toujours convaincue que "Justice et Paix" est un des contextes où les valeurs du principe de l'amorevolezza de Don Bosco pouvait être partagé avec efficacité.

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La part des anges

De Ken loach, grande bretagne/France,2012

Prix du jury à Cannes 2012, avec deux autres nominations : meilleur compositeur musical, George Fenton, et “meilleure promesse émergente”, Paul Brannigan (l’acteur principal). En janvier 2013 est ajouté un César, avec la reconnaissance du meilleur film étranger et la meilleure comédie. “l’œuvre – écrit Giancarlo Zappoli – est d’un metteur en scène britannique qui a largement fait ses preuves : Ken Loach, qui incite à réfléchir sur la comédie humaine, un art où il est indiscutablement passé maître”. Il choisit le scenario du Glasgow qu’il aime (Ecosse) et il nous présente le portrait d’hommes marqués par la vie en privilégiant celui du jeune Robbie. C’est sur lui et sur tous ceux –décrétés irrécupérables par notre monde “libre”- qu’une fois encore, il attire notre attention. Parce que Loach est convaincu que la possibilité d’une rédemp-tion sociale est plus que jamais offerte en cette période où nous sommes : une période où le dieu Marché réclame des sacrifices quotidiens “humains” innombrables. Robbie est coupable d’un acte de violence, un de plus, et il est condamné à des travaux d’utilité sociale

Une comédie savoureuse où triomphe l’espérance

Grâce à quelques personnages également révélés et bien rendus par des acteurs dont quelques non professionnels, le film parvient délibérément à réjouir le cœur et l’âme. Quand le héros de l’histoire se trouve devant le juge en attente de la sentence, après les coups sauvagement administrés

à des voyous qui l’avaient provoqué, il est convaincu de n’avoir pas d’échappatoire :il allait être jeté en prison. Mais la présence rassurante de sa fiancée Léonie enceinte de huit mois, et surtout la pers-pective de la paternité et d’une nouvelle vie semblent porter le juge à la clémence et à donner une ultime

possibilité à ce jeune si différent des durs habituels du quartier. C’est ainsi que Robbie, astucieux et déterminé et surtout prêt à tout pour se remettre dans le droit chemin et devenir le meilleur des pères, se trouve avec d’autres jeunes -“difficiles” pour ne pas dire déviés voire “déviants”– à faire face au service civil de substitution. C’est là qu’il fait la connais-sance d’Harry, le superviseur du groupe, un homme bon et généreux, presque certainement le meilleur adulte que Robbie ait eu la chance de rencontrer. Harry porte Robbie et le reste du groupe à découvrir “les merveilles du whisky” d’abord dans une distillerie puis au cours d’une dégustation. Et c’est alors qu’émerge un don insoupçonné chez Robbie : il a le palais si fin qu’il distingue à l’odeur le genre et la qualité de l’alcool qu’il est en train de goûter. Ensuite les jeunes gens découvrent l’existence d’un tonneau très rare. Son contenu se vend bien, il pourrait produire une fortune. De Robbie puis de 3 autres compagnons de réédu-cation, naît l’idée d’un “coup” qui sort de l’ordi-naire, mais capable de leur offrir un avenir différent, serein. “La fascination produite par le cinéma de Loach –écrit un critique avec finesse dans “la défense du peuple” le 9 décembre 2012, réside vraiment dans l’art de se catapulter au cœur d’un environnement social en proie à la précarité et de le faire comprendre avec naturel, comme s’il était “nôtre”, en nous transmettant l’an-goisse d’une situation apparemment sans issue.

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ANNEE LX ■ JANVIER FEVRIER 2013

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C’est encore une fois sa capacité proverbiale à construire un film de fiction avec son empreinte et sa vision quasi documentaires, qui se conjugue avec l’habileté également extraordinaire de son fidèle scénariste Paul Loverty : ils réussissent à concilier l’humour et l’énergie vitale, les déchi-rures plaisantes et dramatiques du prolétariat britannique (écossais en l’occurrence), dans l’art de faire croître de petits histoires édifiantes en un “instantané politique” d’une vraisemblance achevée”. Loach et Loverty mettent en scène une aventure d’une humanité intense et souriante, en mainte-nant le public en haleine pendant toute la durée du film avec les questions : peut-t-il y avoir une fin heureuse pour ces laissés pour compte” ou marginaux qui refusent“ les schémas et les conventions de la société en la rejettant ?

C’est ici que le réalisme de Ken Loach se transforme en fable, une fable au goût avivé par le refus de se résigner à la fatalité en choisissant de se remettre ne jeu, en profitant des circons-tances en dépit de tout. C’est sur ces bases que s’articule avec un optimisme éprouvé le déve-loppement de relations de solidarité, de l’esprit de groupe et –surtout– de générosité et de reconnaissance. Ce phénomène réside dans la compensation entre l’astuce de Robbie et l’humour des autres, ajouté à quelques trou-vailles improvisées, à l’énergie des dialogues et à la capacité de raconter un monde, voire à une simple attitude, que cette œuvre et son succès contagieux trouvent le juste équilibre entre éclats de rire et bons sentiments.

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LE REVE DU FILM

Faire prendre conscience et écouter ce nouvel et véhément appel à ne pas oublier et à respecter les “tout derniers””, qui ne peuvent plus être regardés comme tels.

Loach façonne le tout à partir de lui-même : Avec la capacité enviable de se constituer, à la fois miroir et reflet de la réalité, -écrit la Commission d’Evaluation Pastorale des films- d’être comme peu d’autres, aux côtés de ses personnages. De les faire vivre, souffrir et se réjouir sans jamais perdre de vue l’espérance, le respect, le droit à la dignité. Loach ne hurle pas, il n’en a pas besoin, ses hommes et ses femmes souvent contraints de se tirer de situations dont ils ne sont pas responsables, souffrent, pensent et se réalisent en silence, s’appuyant sur leur orgueil, leur capacité à réagir rationnellement, leur respect pour la vie qui naît”. Mais, nous le soulignons, si nous sommes invités à tenir compte de cette leçon captivante et sacro sainte, cela rend service à un Harry, avec la disponibilité et la solidarité que sait leur offrir cet homme au coeur de père, responsable du processus de leur rédemption. Sans lui, aucun Robbie, trop pauvre et trop marqué par les bagarres et la violence, ne pourrait rentrer dans le monde des “gens normaux”, comme l’on dit, les mêmes que la loi considère comme “des gens propres”.

L’IDEE DU FILM

Mettre en scène une aventure de “souriante humanité” où, pour une fois, les pauvres diables jouent le rôle qu’ils attendent. Raconté avec sa charge d’amertume, de confiance et de suspense, Loach se met au centre, nous faisant passer du drame au sourire. Son militantisme en faveur des causes sociales dont il est un partisan inlassable et convaincu pose un regard de sympathie insistant sur le "déshérité": le pauvre Robbie dont la dureté de la réalité sociale qui l'entoure justifie la personnalité. Pour lui, dans le Glasgow ouvrier de l'après-Thatcher et de l'après-Blair, l'avenir ne peut être que la prison. Par contre Loach, en travaillant en couple avec Paul Laverty, a recours à un moyen fort et convaincant pour faire évoluer le récit: le moment de la naissance d'un fils. Décider à l'avoir malgré tout, dans la situation de Robbie, signifie espérer apparemment contre toute espérance. C’est ce qu’il fera avec sa compagne Léonie, en opposition avec le père de celle-ci et ses proches et l’hostilité environnante. Dans une société qui attache bien plus d’importance à la rechute du délinquant qu’à sa rédemption, le jeune couple parviendra à trouver en lui de nouvelles ressources pleines de sens et d’esprit de solidarité. C’est ainsi que l’alcool “nuisible” en qualité de “whisky très prisé” – finira par devenir l’outil de la rédemption, au nez et à la barbe de tous les tenants légitimes du “politically correct” et autres moralistes bien-pensants.

POUR FAIRE PENSER

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REVUE DES FILLES DEMARIE AUXILIATRICE 42

Kristin Harmel Tant qu’il y aurades étoile dans le ciel Emilia Di Massimo

C’est la première étoile que l’on cherche tous les soirs. Un rendez-vous quotidien vécu avec un étonnement toujours renouvelé. Le regard scrute le ciel pour trouver la première étoile qui consent à nous rappeler ce que nous sommes et d’où nous venons.

Quand la mémoire commence à ne plus être aussi claire qu’avant, la première étoile lui fait retrouver chaque soir ses propres racines : “maintenant que le temps présent se fait confus et fragmentaire, il semblait que ce beau réservoir de souvenirs, fermé à clé depuis presque soixante dix ans, contenait les seuls moments de clarté que Rose avait encore à sa disposition. Parfois elle se demandait si par l’effort de l’oubli les souve-nirs n’étaient pas demeurés intacts, comme l’on conserve des années durant un document dans un récipient hermétique et obscur pour éviter sa dégradation” Peut-être que l’on n’oublie jamais vraiment ce qui a été vécu intensément. On reste toujours en lien avec un temps intérieur où le désir le plus vrai que nous portions dans notre cœur exige d’être accompli, demande à être en adéquation avec une promesse lointaine. C’est vraiment ce désir qui permettra de déboucher sur un nouveau rêve où l’on se reconnaît inopinément parce que “personne n’a la vie qu’il attendait, c’est plutôt la manière dont on s’adapte à la question de savoir si l’on est ou non heureux”.

Et cela arrive à la jeune Hope, unique petite-fille de la vieille Rose, quand lui est confié quelque chose d’inattendu qui lui sera révélé en suivant une liste de noms inconnus et une recette : la recette des gâteaux au goût

unique et reconnaissable entre tous, qui se vendent depuis des années dans la pâtisserie héritée de sa grand-mère. Celle-ci vivait désormais uniquement pour les jours où elle pouvait revenir en arrière dans le temps et revoir ceux dont elle s’était juré de ne plus jamais reparler”.

Parce que c’était là que restait son coeur : elle l’avait laissé derrière elle, sur ces côtes étran-gères tant de temps auparavant. Maintenant, alors que sa vue baissait avec le temps, elle comprenait que ça avait été une grosse erreur de tenter d’oublier alors que c’était cela la clé de son identité. Seulement maintenant il était trop tard. Elle avait tout laissé dans ce passé terrible et magnifique. Et elle serait ainsi restée pour toujours”. Rose, rescapée de l’Holocauste ; Rose, juive mais aussi catholique et aussi musulmane. Peut être est-ce cette triple appartenance aux religions, -appartenance à laquelle tant d’épisodes se réfèrent et par quoi ils s”expliquent-, qui serait le thème central du roman de Kristin Hamel, américaine passion-née d’écriture depuis son enfance. Et peut être que cela pourrait aussi constituer un point charnière du texte, sur lequel s’interroger : pourquoi les religions ne sont-t-elles pas mises sur le même plan ? En outre, le roman parle de l’Holocauste, mais pas de manière approfon-die, la période historique tenant plutôt lieu de cadre de référence.

Toute la nouveauté du récit consiste en la révélation d’un épisode historique méconnu d’une très grande partie de l’opinion publique : l’aide apportée par les Musulmans aux Juifs fuyant le nazisme ; c’est ainsi que le roman évoque -au-delà de la tristesse engendrée par l’Holocauste -la solidarité qui naît entre les gens

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ANNEE LX ■ JANVIER FEVRIER 2013

à l’un des moments les plus sombres de l’histoire de l’Europe, malgré et au-delà des différences culturelles. Il est essentiel de ne pas oublier l’Holocauste, parce que ce qui s’est passé ne se répètera plus. L’espoir survient parce qu’ainsi vont les choses. Ce sera Hope (espérance) qui partira pour Paris à la découverte de ce qui est arrivé dans les années d’avant-guerre et qui la touchent de près, elle-même et sa famille. C’est un roman à plusieurs facettes, qui gravite autour du thème de la mémoire : Hope découvre la vérité sur sa famille, apprenant ainsi que l’on ne peut oublier ce qui s’est passé dans les temps sombres du passé, mais surtout elle découvre que l’unique manière de progres-ser consiste à tirer parti de ses erreurs.

C’est un roman fondé essentiellement sur l’amour dans toutes ses dimensions, même si “certaines sortes d’amour sont plus puissantes que d’autres. Cela ne signifie pas qu’elles ne sont pas toutes authentiques. Il nous arrive aussi de tenter de faire fonctionner certaines amours, mais elles ne sont pas à notre mesure. D’autres sont des amours entre des personnes courageuses. Tel est le type d’amour capable de transformer la vie” Parce que la possibilité d’aimer existe toujours et si l’on a encore le courage de se laisser aller à aimer, on peut tout supporter. Presque. Le passé est l’un des ingrédients qui nous enseigne l’amour, mais Kristin Hamel est très réaliste, elle qui nous fait comprendre qu’aimer n’est pas si facile ; bien des fois c’est vraiment ce que nous aimons qui nous blesse profon-dément, mais la vie peut continuer à être lumineuse, et dépend de la manière dont on croit dans le pouvoir de l’amour, ainsi défini par Rose : “Il est beau de rappeler que l’on n’a pas toujours besoin de voir quelque chose pour savoir qu’elle existe”. Dieu ne se voit pas, et pourtant bon nombre croient qu’Il existe et vivent avec lui une relation d’amour et de confiance, deux composantes qui dépassent le tangible, un fil invisible qui les relie. La première étoile à chercher tous les soirs, ne peut suffire, il faut encore le choix conscient d’un Nom et d’un Visage divin. Peut-être que le roman de Kristin Harmel peut présenter, à ce propos une bonne opportunité de recherche.

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La musique chrétienne dans la Top Ten Mariano Diotto

Le classement des cd les plus vendus est diversement perçu par les vendeurs en fonction du public qui achète la musique. Pour les premiers, c’est le résultat d’un effort d’organisation et de gestion destiné à apporter des satisfactions sur le plan personnel et humain mais aussi avec un retour sur le plan économique, pour les seconds par contre c’est le pouvoir de choisir les chansons qui communiquent le plus et qui permettent de vivre des émotions et des sensations particulières dont on se souviendra toute la vie. Aux Etats Unis, cela ne surprend plus personne quand les chanteurs d’inspiration chrétienne rejoignent les têtes de classement parce que eux aussi sont des musiciens rompus à tous les effets produits et soignés, comme n’importe quel autre chanteur. La musique d’inspiration chrétienne, que l’on appelle maintenant Musique Chrétienne Contemporaine (CCM), naît dans les années 1960-1970 grâce au groupe de

sensibilisation Jésus Movement issu du Protestantisme. Cette musique ne naît pas des traditionnels gospels mais du rock and roll qui dominait dans ces années. C’est seulement au cours des années 80-90 que les grandes maisons américaines de disques prennent conscience de ce nouveau phénomène et commencent à produire des chanteurs qui toujours aujourd’hui rejoignent le TOP TEN : Michael W. Smith, Jars of Clay, Amy Grant, Paul Baloche, Steve Curtis Chapman, Eoghan Heaslip, Sara Groves, Rachel Lampa, Casting Crowns, Chris Tomlin, Brian Doerksen, Tim Hughes, Tobymac, Third Day, Avalon, Bebo Norman, Bethany Dillon,.Building 429, Cece Winans comptent parmi les plus grands.

Même dans les pays d’Amérique latine l’intérêt est de plus en plus manifeste pour ce type de musique qui semblait ne pas avoir de débouchés auprès des vendeurs de disques mais qui désormais rencontre un succès mérité, comme les Salvador, Marcos Witt, Juan Luis Guerra, Jaci Velasquez, Daniel Calveti, Sara Torres.

Des artistes au service de la Parole de Dieu Ces chanteurs avec leurs chansons remplissent les salles et les stades et réussissent à répandre la parole de Dieu à travers tous les genres musicaux qui plaisent aux jeunes : hip hop, blues, heavy metal, pop, reggae, rap, rock and roll, R&B, où les textes se réfèrent aux valeurs du christianisme. Dans les vidéos présentes sur You tube, on peut voir comment ces concerts se transforment, au cours de la performance, en chants de louanges. Ce type de production se différencie du genre de la musique liturgique et du renouvellement apporté par le Concile Vatican II dans un contexte catholique parce que ce ne sont pas des chants “à proposer à l’église” mais qui veulent rejoindre un public plus vaste voire bien au-delà des croyants. En ce moment, aux Etats Unis, les ventes de la musique d’inspiration chrétienne dépassent celles de la musique classique, de jazz, latino, new âge et colonnes sonores et ils sont nés directement de la Christian Music Awards que la Broadcast Music Incorporated (société qui gère les droits d’auteur des chansons) a souhaité avoir, au vu des ventes considérables de ces chansons.

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ANNEE LX ■ JANVIER FEVRIER 2013

Des artistes au service de la Parole de Dieu.Ces chanteurs avec leurs chansons remplissent les salles et les stades et réussissent à répandre la parole de Dieu à travers tous les genres musicaux qui plaisent aux jeunes : hip hop, blues, heavy metal, pop, reggae, rap, rock and roll, R&B, où les textes se réfèrent aux valeurs du christianisme. Dans les video présentes sur Youtube, on peut voir comment ces concerts se transforment, au cours de la performance, en chants de louanges. Ce type de production se différencie du genre de la musique liturgique et du renouvellement apporté par le Concile Vatican II dans un contexte catholique parce que ce ne sont pas des chants “à proposer à l’église” mais qui veulent rejoindre un public plus vaste voire bien au-delà des croyants. En ce moment, aux Etats Unis, les ventes de la musique d’inspiration chrétienne dépassent celles de la musique classique, de jazz, latino, new age et colonnes sonores et ils sont nés directement de la Christian Music Awards que la Broadcast Music Incorporated (société qui gère les droits d’auteur des chansons) a souhaité avoir, au vu des ventes considérables de ces chansons. En outre un prix spécial a été créé en 2012 pour la Best Contemporary Christian Music Song à l’intérieur de la récompense internationale des Grammy Awards, qui est la manifestation américaine la plus importante de récompenses aux meilleurs artistes de l’année. A la fin des années 90 s’est imposé un nouveau genre qui se situe entre la musique de louanges et d’adoration, mixée avec le rock et le pop

A la fin des années 90 s’est imposé un nouveau genre qui se situe entre la musique de louanges et d’adoration, mixée avec le rock et le pop. Le movement, appelé Hillsong, en est l’illustration la plus marquante. Leurs chansons ont été traduites et sont actuellement chantées durant les célébrations liturgiques : Shout to the Lord en est seulement une parmi tant d’autres. D’autres grands représentants du genre sont Darlene Zschech, Reuben Morgan, Hillsong United, Hillsong London, Hillsong Kids.

Casting Crowns: musique et paroles face à [email protected] Voice of the Truth des Casting Crowns est bien resté en tête de la TOP Ten américaine 14 semaines. Leur album du début intitulé “Casting Crowns” est devenu rapidement l’un des albums de début les plus vendus dans l’histoire de la musique chrétienne. La troisième création du groupe, c’est “L’autel et la porte” et elle a obtenu dès le début la seconde place dans le classement Bilboard et la première du classement “Hot Christian Albums” après la publication en août 2007. L’album “Come to the Well” sorti en 2011, a été dès la semaine de sa sortie le second album le plus vendu des Etats Unis. Par conséquent un succès bien au-delà des attentes les plus optimistes. Max Hall, le leader des Casting Crowns définit leur travail comme le grand mandat confié par Jésus à chaque fidèle, Hall décrit leur musique comme “ministère des disciples” pour annoncer et répandre la parole de Dieu avec les mots du monde.

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Parole,petit mot, grossièreté

Je le confesse : j'ai passé tout le mois de janvier à feuilleter les interventions syno-dales sur la Nouvelle Evangélisation en l'honneur de Don Bosco qui a été un fantastique "nouvel évangélisateur" de son temps, tellement nouveau pour l'être encore aujourd'hui, tandis que beaucoup de nous, vraiment nouveau, nous ne le sommes plus.! Voulons-nous nous décourager pour cela ? Non, nous ne devons pas. Il vaut mieux consacrer nos énergies à chercher à comprendre ce qu'on peut faire pour marcher au pas avec le temps et d'être évangélisatrices encore nouvelles bien qu'un peu diminuées. Eh bien, savez-vous ce que j'ai découvert ? Que la solution est vraiment sous nos yeux dictée par la sagesse de certaines d'entre nous qui, avec une intuition salésienne admirable, revisitent le Fondateur et traduisent dans l'aujourd'hui ses meilleures découvertes pastorales. Mais allons avec ordre ! La devise du Synode est le cri paulinien "Gare à moi si je n'annonce pas l'évangile" ; c'est pourquoi toute l'évangélisation, nouvelle ou ancienne qui soit, ne peut faire à moins que de se centrer sur la Parole, qui doit être révélée à tous les hommes. Ensuite si nous regardons Don Bosco, nous l edécouvrons capable de s'approcher des jeunes transformant la Parole en "petit mot" à l'oreille, c'est-à-dire en murmurant au coeur de chaque jeune la proposition évangélique qu'il sent s'adresser à lui.

"Rien de neuf..."direz-vous, mais maintenant

vient le meilleur, fruit de notre sage modernisation ! Rien que nous ne puissions faire à moins que la Parole telle qu'elle s'est révélée, nous la modifions en "petit mot" pour qu'elle nous fasse sentir en syntonie avec les jeunes de nos cours de récréation, de nos salles de classe, de nos couloirs : le "petit mot" devient " grossièreté". Si vous avez bien compris : il y a des soeurs vraiment expertes pour innover le charisme.. Elles savent bien que les jeunes d'aujour-d'hui n'ont pas besoin d'expressions délicates et touchantes et ne savent que faire de phrases passonnées et affectueu-ses. C'est pourqui elles prêchent et utilisent un langage un peu négligé, comme l'argot des jeunes, un discours qui ne refuse pas le terme grossier, quand il n'est pas directe-ment vulgaire et le vocabulaire peu ortho-doxe, ainsi juste pour se faire comprendre des nouvelles générations, pour les rencon-trer et établir un contact, en somme, pour favoriser l'annonce de la Parole. Et je me suis dit : voici, chère Camille, un système à mettre en oeuvre ! Comme je l'ai expérimenté à l'ora-toire :"Arrête de faire l'idiote" j'ai poussé un cri au milieu de la cour. Il m'a trouvée stupide : "tu es une soeur ou quoi ?"... Je ne peux trouver la paix : penser qu'elle me semblait un modéle éducatif gagnant !

Parola di C.

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Entre Parole et parole – Le Verbe s’est fait chair

Le silence

Contre le Péché social

Communication et Réseaux de Relations

Le sens d’un parcours

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