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ANEP - 219676 www.cagex.dz Acteur incontournable du marché des assurances

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ANEP - 219676

www.cagex.dz

Acteur incontournable du marché des assurances

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Editorial

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 3

Amélioration de la prestationPar Abdelhakim Benbouabdellah*

L’ouverture du marché a entraîné une plus rude concurrence favorisant une offre de plus en

plus large suivie d’une amplification de la pression commerciale.

Baignant dans un environnement pareil, les assureurs sont confrontés à la nécessité de doubler d’efforts pour pouvoir mieux décrypter et comprendre cela et d’anticiper, ainsi, les mutations et les différentes évolutions probables.

L’un des atouts majeurs de cette scène est sans contexte l’assuré : «le client». Celui-ci est de plus en plus exigeant et détient, surtout, cette facilité de changer d’assureur en quête d’une meilleure écoute et prise en charge.

Face à tous ces changements, les sociétés d’assurances n’ont alors d’autres choix que de soutenir toute idée novatrice et mettre en place des outils adéquats.

Le courtage en assurance se pose, entre autres arguments pour le développement du marché national, en impératif apport, à la fois pour les assurés comme pour les assureurs. C’est ainsi qu'en citant d’autres volets de ce développement, nous pouvons observer que le secteur des assurances tente, tant bien que mal de prendre le train en marche en s’appuyant sur l’AssurTech et multiples innovations.

La mue digitale se fait au grand bonheur des acteurs du marché national des assurances dans l’ensemble. Cependant, ce n’est pas pour autant que les choses marcheraient à merveille. Loin de là. Et loin d’une véritable économie numérique.

Au jour d’aujourd’hui, l’image de la gestion des sinistres, notamment de la branche automobile, se pose encore en tableau noir qui altère non seulement la réputation et l’image des assureurs mais celui de la citoyenneté dans notre pays.

C’est, sans nul doute, pourquoi les acteurs du marché, au double niveau Compagnies et leur association UAR appuyées, dans toute démarche positive, par leur environnement direct et indirect y compris les pouvoirs publics et le CNA, œuvrent à aller, au plus vite, vers des indemnisations équitables et rapides au profit des assurés victimes de sinistres.

Mais aussi au profit des assureurs. Car l’image de ces derniers dépend en grande partie de leur capacité à relever ce défi numéro un dans l’amélioration de leur prestation de service.

D’où les « opérations d’assainissement » des dossiers recours inter-compagnies (la dernière en date bouclée mi-2018 par l’UAR concerne l’année 2014).

A. B. *Secrétaire du CNA

Directeur de la PublicationAbdelhakim

Benbouabdellah Directeur de la Rédaction

Younes Hamidouche Rédacteur en Chef

Hamid Rabahi Coordinateur de la Rédaction

Massi Badis Secrétariat de Rédaction

& InfographieYacine Merabet

PublicitéLynda Hamdad

Rédaction, Conception et Diffusion

APEC CommunicationCité des Annassers II,

Bt. B 25, N°02, Kouba, Alger. Tél/fax : (213) 23 70 40 63Mobile : (213) 555 03 92 23E-mail : [email protected]

Ont collaboré à ce numéroBrahim Djamel Kassali

Mokhtar NaouriYoucef BenmiciaTahar BoudeffaAbbaci Djamel

Seghier LahouariAbdellah GhennaAmel Bouchakour

Fahima BenbourenaneWalid MazouMassi BadisLynda Hadad

Fatiha AïdLinda ArbaniAli Mebarki

Said MansouriSamy Keltoumi

La Revue de L’ASSURANCE est une publication du Conseil National des Assurances (CNA), éditée par son

Secrétariat Permanent CNA : 1 Lot Saïd Hamdine,

Bir Mourad Raïs, Alger, Algérie.Tél : (213) 21 60 52 74 à 76

Fax : (213) 21 60 52 82E-mail: [email protected] Site Web : www.cna.dz

Convention ANEP - APEC N°13/2013ANEP, 50, Rue Khelifa Boukhalfa, Alger.Tel : 213 (0) 21 23 64 89 / (0) 21 23 83 24

Fax : 213 (0) 21 23 64 90Les textes publiés et le contenu de cette publication ne représentent pas nécessairement les positions officielles du Conseil National des Assurances.Les articles publiés dans cette revue n’engagent que leurs auteurs. Toute reproduction d’articles ou de photos doit être soumise préalablement à une autorisation.Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés ou remis à la rédaction ne sont pas restitués et ne peuvent faire l’objet de réclamation.

Dépôt légal : Juin 2018 - ISSN : 2253-0096

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Dossier

Évènement

- Tout en étant partenaire de plusieurs compagnies : Courtier d’assurance, un risk-manager attentif ............ 6- Courtiers et AGA : Quel rôle pour l’assurance d’entreprise ?......................................................................... 7- Contribution de M. Abbaci Djamel, DG du cabinet Bône Assurance : Loi 06-04 relative aux assurances : Quel impact sur la révision du barème de commissionnement ?................................................................... 8 - Contribution de M. Seghier Lahouari, courtier Capassurance : Gestion des risques : La valeur ajoutée des courtiers d’assurances ...........................................................................................................................10 - Contribution de M. Boudeffa Tahar, courtier Cabinet BCA : Etat des lieux du courtage en assurance ........12- Contribution de M. Cheddadi Taoufik, courtier en asssurance : « Présenter le risque au marché » ............16- Entretien avec M. Ghaouti Abdelhalim, directeur général de Wafassurances : « L’environnement économique des entreprises et des ménages s’est dégradé » ......................................18- Contribution de M. Boudraa Abdelaziz, Président de l’Union algérienne des courtiers d’assurance (UACA) : Un rôle d’audit et de conseil ......................................................................................................................... 22- Entretien avec Réda Fedjighal, gérant du cabinet de courtage RFC : « Un partenaire incontournable du client » ..................................................................................................................................................... 23- Entretien avec M. Jacques Cessac, Président la Fédération méditerranéenne des brokers en assurance : « Le courtier a résisté à toutes les nouvelles méthodes de distribution » .................................................... 24- Infographie : Situation générale des courtiers d’assurances en Algérie à fin 2017...................................... 27- Infographie : Cadre réglementaire du courtier en Algérie ............................................................................ 30

- De nouvelles pistes pour de nouveaux marchés ......................................................................................... 32- Intervention du Président de l’UAR, M. KASSALI Brahim Djamel : « Le marché des assurances en expansion » .............................................................................................. 33- Intervention du PDG de la CASH Assurances, M. NAOURI Mokhtar : « L’expansion projetée et attendue des produits d’assurance Corporate » ................................................. 35- Intervention du PDG de la CAAT, M. BENMICIA Youcef : « La modernisation des compagnies d’assurance » .................................................................................... 38

- Responsabilité civile des architectes : TRUST présente ses formules d’assurance ................................... 42- Assises nationales de l’Agriculture : Participation active de la CNMA et de la CAAT.................................. 43- La CAAR incite son réseau à une plus grande mobilisation : La diversification du portefeuille en ligne de mire ............................................................................................................................................ 44- Malgré la perte d’un client majeur : Caarama Assurance affiche une bonne santé financière .................... 46- Assainissement des dossiers sinistre automobile : Echange de chèques entre les sociétés d’assurance .. 47- MAPFRE au Forum économique Algéro-Espagnol : « Fiers d’être présents en Algérie » .......................... 48 - Entretien avec M. Rezzoug Mustapha, DG de MAPFRE Algérie ................................................................. 49- Réalisant une croissance de près de 9% en 2017 : La CASH poursuit sa dynamique de croissance ........ 51- Investissements technologiques : Grands pas des compagnies d’assurances vers la digitalisation de leur relation-clients .................................................................................................................................. 52- L’Algérienne Vie organise la 1ère édition de sa « Cérémonie de Récompense » : La croissance par la bancassurance ............................................................................................................ 54

- Participation des Sociétés d’assurance à la FIA 2018 : Les particuliers ciblés autant que les professionnels .............................................................................................................................................. 40

- Assurance Takaful : Des perspectives prometteuses en Algérie ................................................................. 55- Entretien avec Dr. Hassani Hocine, Vice-recteur de l’Université Hassiba Ben Bouali de Chlef .................. 56

- Abdellah Ghenna, Responsable prévention des Risques, AXA Algérie : Contribution à l’étude des profils de risques incendie : Secteur Corporate et Mid Corporate en Algérie ...... 58

Symposium international sur la place financière algérienne

Focus

Reportage

Débat

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Dossier : Courtiers

6 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Courtier, un risk-manager attentif

Dans le cheminement du traite-ment du dossier portant sur le courtage, au fil des colonnes de

ce numéro de la Revue de L’ASSU-RANCE, plusieurs voix expliquent à nos journalistes le fond de leurs pen-sées à ce sujet. M. Seghier Lahouari (Capassurance) estime que le courtier dégage une va-leur ajoutée aux preneurs d’assu-rances, aux compagnies d’assurances et au niveau macro-économique, grâce à la gestion des risques et la mise en jeu de la coassurance.Quant à M. Abbaci Djamel, DG du ca-binet de courtage Bône assurance, il indique que les professionnels effec-tuent une tâche similaire à celle du Risk-manager en établissant un dia-gnostic des risques de l’entreprise pe-sant sur son actif ainsi que ceux liés à la responsabilité encourue, tout comme ceux pesants sur le collectif des tra-vailleurs dans le cadre d’une protection sociale complémentaire.Le tout transcrit dans un rapport : étape coûteuse mais nodale, car elle permet d’effectuer un examen juste des diffé-rents traitements des risques incendie, responsabilité civile…).Les limites des garanties appropriées y sont fixées ainsi que le transfert ou la conservation des risques et la détermi-nation des niveaux de franchise.Une fois ces données maîtrisées, le courtier consulte les assureurs avec un

cahier des charges ayant pour premier intérêt celui de protéger les intérêts de l’assuré.

Le courtier peut consulter plusieurs assureurs sur le marché national, afin d’avoir une tarification avantageuse auprès d’eux, en faisant jouer la concurrence.Selon M. Abbaci Djamel, le courtier in-tervient également à la fin de ce pro-cessus dans le contrôle de différentes stipulations des conditions particulières des polices d’assurance pour vérifier leur conformité avec les conclusions des bureaux techniques, celles, liées au traitement des risques, ainsi que sur le plan des conditions de placement en réassurance.

Il est, aussi, partenaire de plusieurs compagnies et, ce fait, peut avoir pour mission le montage financier des pla-cements des gros risques, par le biais d’une coassurance ce qui permet la réduction de la facture d’importation des capacités financières auprès du marché international. Sur le plan macroéconomique, le cour-tier peut avoir la mission de placement de gros risques.Enfin, sa mission engage non seule-ment sa responsabilité civile profes-sionnelle et engloutit plusieurs dé-penses liées au fonctionnement de son cabinet, d’où la question de sa rému-nération souvent posée comme une problématique et une attente de la part de la corporation.

L.A.

Le courtier est l’un des acteurs du marché des assurances et remplit une fonction essentielle dans son apport en termes de Risk-management au sein de l’entreprise économique. Il est le lien entre cette dernière et la compagnie d’assurance en tant que mandataire.

Par Linda Arbani

Tout en étant partenaire de plusieurs compagnies

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 7

Par Ali Mebarki

Ils ajoutent que la profession de cour-tier d’assurance et d’AGA est une activité commerciale. A ce titre, le

courtier est soumis à l’inscription au re-gistre de commerce et aux autres obli-gations à la charge du commerçant. Il est, aussi, expliqué que le courtier est un consultant au service de l’entreprise et qu’il est un professionnel aux mul-tiples compétences comme observa-teur qui sait anticiper et créer un service sur mesure et à forte valeur ajoutée. Les professionnels veillent à ce que l’assurance proposée est bien celle qui convient et que l’entreprise est armée pour en apprécier toutes les subtilités.Ils ont également un avis sur les cri-tères à appliquer pour choisir telle com-pagnie d’assurances (courtier), après que les besoins soient bien identifiés afin de bénéficier du contrat adapté à la situation et dans les meilleures condi-tions tarifaires. Etant donné que l’assurance est un do-maine complexe et qu’elle utilise les règles du droit et de la finance appli-quée à toutes techniques de l’industrie, des services et du commerce, l’assis-tance d’un professionnel est néces-saire. En plus, est-il précisé, l’assurance s’inscrit dans un marché concurrentiel

où de multiples acteurs se côtoient : compagnies d’assurances-mutuelles- institutions de prévoyance.L’apport des professionnels se fait sen-tir pour d’autres raisons, car les contrats d’assurance sont souvent d’une lecture compliquée ; difficilement comparables entre eux et les rapports qualité/prix très variables. Ainsi, le choix d’une as-surance mérite attention et savoir-faire car les conséquences d’un mauvais choix ne seront visibles que le jour du sinistre et, malheureusement, trop tard.Dans ce contexte complexe et concur-rentiel, les professionnels en assu-rances expriment, pleinement, leurs compétences de consultant, indépen-dant ou pas, des compagnies d’assu-rances et ils aident et conseillent au choix d’un contrat. D’un autre côté, ils défendent aussi bien les intérêts des assurés et des as-sureurs et anticipent l’évolution de l’ac-tivité ou du cadre de vie des clients pour mieux le protéger.C’est ainsi qu’en s’adjoignant les ser-vices d’un courtier d’assurances et d’AGA, les entreprises optimiseront les garanties nécessaires à leurs réels be-soins de sécurité.

Les entrepreneurs peuvent prendre conscience du fait que le courtier d’as-surance et l’AGA sont des profession-nels aux multiples compétences et qu’ils sont entourés d’équipes de spécialistes : juristes, ingénieurs et financiers. Le courtier d’assurance et l’AGA déve-loppent ainsi une expertise qu’ils mettent au service des clients car ils disposent des outils les plus perfor-mants dont l’informatique, la bureau-tique, les nouvelles technologies de té-lécommunications et des bases de données. En outre, ils assurent une veille permanente qui conforte la capa-cité d’innovation.Les professionnels en assurance sont à même d’apporter des réponses fon-dées sur l’analyse précise, tenant compte des besoins clairement identi-fiés des assurés et de l’offre des assu-reurs. Pour cela, sont nécessaires plu-sieurs atouts et des compétences permettant de maîtriser tous les do-maines d’activité d’une clientèle se composant aussi bien d’industriels, de commerçants, de professions libérales que de particuliers. Ils maîtrisent, aussi, toutes formes d’assurances pour la pro-tection des biens et des personnes.

A.M.

Courtiers et AGA

Quel rôle pour l’assurance d’entreprise ?Le rôle des courtiers d’assurances et des Agents généraux d’assurances (AGA), dans la gestion du risque de l’entreprise, a souvent été au centre d’intérêt des professionnels. Dans un contexte de crise, tous se réfèrent au cadre juridique pour expliquer leur apport dans la protection du patrimoine des entreprises. Pour étayer cette position, ils font référence à la loi 95-07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances modifiée et complétée par la loi n° 06-04 du 20 février 2006. L’article 258 stipule, entre autres, que le courtier d’assurance est une personne physique ou morale qui fait profession à son compte de s’entremettre entre les preneurs d’assurance en vue de faire souscrire un contrat d’assurance. Le courtier est le mandataire de l’assuré et il est responsable envers lui, alors que l’AGA est rattaché à la compagnie.

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Dossier : Courtiers

8 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Cette disposition légale montre que l’activité du courtier ne peut se suf-fire d’une définition littérale pour

être économiquement utile pour l’assuré et l’assureur.L’utilité du recours au courtage est plutôt à chercher dans l’exécution technique de cette disposition légale qui révèle que c’est une activité qui complète ou fait par-tie de la fonction du Risk-Management de l’entreprise économique.Conformément à un mandat reçu, l’ins-tauration d’une collaboration entre le courtier et son mandant est nécessaire pour déterminer, qualitativement et quan-titativement tous les risques de l’entre-

prise pouvant faire l’objet d’une assu-rance.Cette dernière approche nous conduit à donner un sens matériel à la définition légale du courtier en précisant ses princi-pales missions qui justifient, en consé-quence, une contrepartie de la rémuné-ration de son intervention, sous forme de commission ou d’honoraires.L’approche matérielle du courtier dans la gestion des risques à assurerD’un certain point de vue, le courtage en assurance peut se confondre avec la fonction de Risk-Management qui est une des fonctions nécessaires du cour-tier.

Le courtier, à l’instar du Risk-Manager, procède à un diagnostic des risques de l’entreprise, tant en ce qui concerne les risques pesants sur l’actif de l’entreprise, sur les risques de responsabilités encou-rues ou, enfin, sur les risques pesants sur le collectif des travailleurs dans le cadre d’une protection sociale complé-mentaire.

Le diagnostic mené par le courtier pour cette activité avec l’assistance des hommes de l’art, à savoir, les bureaux de conseil technique, est, systématique-ment, retranscrit dans un rapport descrip-tif, quantitatif et valorisé des risques considérés et étudiés.

Cette étape couteuse, délicate et préa-lable terminée, le courtier aborde la deu-xième phase de son intervention soit, l’examen des différents traitements ap-portés aux différents risques (Incendie, Responsabilité civile, Risques poli-tiques…) à savoir, fixation des limites de garanties appropriées, transfert ou conservation des risques, amélioration, prévention des risques, fixation de ni-veaux de franchises…

A l’issue de cette tâche, arrive la consul-tation des assureurs pour l’assurance des risques arrêtés et étudiés précédem-ment. Cette étape, consistera à consulter le marché des assurances grâce à un cahier des charges, ou les soumission-

Par Abbaci Djamel *

Loi 06-04 relative aux assurances

Quel impact sur la révision du barème de commissionnement ?L’article 258 de la loi n° 06-04 relative aux assurances dispose que « le courtier d’assurance est une personne physique ou morale qui fait profession à son compte de s’entremettre entre les preneurs d’assurance et les sociétés d’assurance » et que « le courtier est le mandataire de l’assuré et est responsable envers lui ».

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Dossier

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naires seront astreints à respecter des paramètres de sélection orientés vers la protection de l’intérêt de l’assuré. Cette question peut faire l’objet d’une présenta-tion particulière sur les cahiers des charges établies par les courtiers, dès lors qu’elle soulève quelques question-nements de la part de certaines compa-gnies d’assurance.

La consultation de plusieurs assureurs, permet d’avoir une tarification avanta-geuse auprès des meilleures compa-gnies d’assurance, grâce à une concur-rence sur le plan national et/ou international.

Contrôle des conditions particulièresEnfin, nous ne manquerons pas de si-gnaler que le courtier intervient, à la fin de ce processus, dans le contrôle de dif-férentes stipulations des conditions parti-culières des polices d’assurance pour vérifier leur conformité avec les conclu-sions des bureaux techniques, celles, liées au traitement des risques, ainsi que sur le plan des conditions de placement en réassurance.

Le contenu de cette mission, comme nous venons de le montrer, n’est pas chose aisée et engage non seulement, la responsabilité civile professionnelle du courtier mais, aussi, plusieurs dépenses liées au fonctionnement de son cabinet, d’où la question de sa rémunération.

Nous avons, succinctement, vu que le courtier accomplit, véritablement, un tra-vail de recherche, en associant, dans son approche de l’inventaire et de l’analyse des risques, plusieurs compétences à la fois juridiques, techniques et financières.

Pour ce faire, le courtier doit disposer d’un personnel hautement qualifié et di-versifié, sinon conclure des conventions de sous-traitance avec des cabinets spé-cialisés dans les différents domaines technique et économique.

L’organisation de cette activité ne se li-mite, donc, pas à une entremise entre assuré et assureur, comme limitative-ment précisé par la loi précédemment ci-tée, mais englobe, aussi, des taches de Risk-Mangement accomplies par des professionnels pluridisciplinaires et une expérience avérée du courtier dans le domaine des assurances, malheureuse-ment insuffisamment précisée dans les conditions d’octroi et de retrait des agré-ments des intermédiaires d’assurance (Voir décret exécutif n° 95-340 du 30/10/1995).

Sur ce dernier point, nous savons que les différents acteurs du marché des assu-rances en Algérie, confondent, souvent, les missions du courtier en tant qu’assu-reur-conseil, avec la mission de Risk-ma-nagement non encore règlementée dans notre pays et d’où un vide juridique, source d’hésitation dans la nécessaire révision du barème de commissionne-ment des courtiers.

La direction et la coordination des tâches, accomplies préalablement à la consulta-tion du marché des assurances, exigent un travail de groupe et de collaboration entre plusieurs spécialités et doit être assuré par le courtier.De ce point de vue, recourir aux services d’un courtier est, non seulement écono-miquement utile pour l’assuré qui voit son patrimoine et son activité assurés de manière étudiée, mais pour l’assureur, aussi, qui intervient dans le processus de cotation des risques, plus efficacement, grâce à une demande d’assurance tech-nico-financière précise et détaillée.

Quelques raisons pour une révision du barème des taux de commission des courtiers :

En ce qui concerne l’actuel barème de commissionnement Nous avons constaté que l’article 258 de la loi 06-04 sur les assurances limite, vo-lontairement ou involontairement, le rôle du courtier à une entremise entre l’assu-

ré et l’assureur, négligeant le travail, fon-damental et préalable, du courtier au point de le montrer, de manière malheu-reusement trompeuse, comme un simple apporteur d’affaires.

L’entremise entre le courtier et l’assureur est une ultime étape dans le processus d’intervention du courtier d’où l’absence de distinction entre le rôle de conseil du courtier de son rôle de Risk-management dans la loi. En conséquence, ce dernier paramètre doit être pris en compte dans la nécessaire révision de la rémunération du courtier.

Un barème de commission fait en l’ab-sence de l’association des courtiers algériensEn l’absence d’une association regrou-pant les courtiers algériens, l’Union algé-rienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR) a confectionné un protocole d’accord de courtage pré-voyant, en annexe, un barème de taux de commission d’apport et de gestion.Pour des raisons que nous ignorons et à la différence des autres pays maghrébins ou occidentaux, la gestion des risques a été retirée des attributions des courtiers, réduisant, ainsi, leur rôle à sa plus simple expression d’entremise. Par cette inter-diction, la tutelle du secteur avait fait du courtier un intermédiaire difficilement dis-tinguable, fonctionnellement, du rôle de l’agent général, sauf sur la forme légale prévue par le décret exécutif n° 95/340 (Agrément pour les uns, contrat de nomi-nation pour les autres, cautions ban-caires différentes pour l’un et l’autre…).

Sur cette question, il est nécessaire que le ministère des Finances procède à l’an-nulation de la décision de la Direction des assurances interdisant aux courtiers de pouvoir gérer, c’est-à-dire d’apporter une plus-value dans leur rôle de profession-nels, et prévoir d’associer les profession-nels du courtage, dans l’établissement d’un nouveau barème de commissionne-ment pour le développement de cette activité.

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Points de vue

10 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 201810 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Révision des protocoles d’accord de courtage

Il existe un protocole d’accord, en Algé-rie, qui détermine les droits et obligations de l’assureur et du courtier. Ce protocole est considéré comme un document d’ad-hésion, étant donné la non-participation de l’association des courtiers dans son élaboration depuis près de deux décen-nies.

A cet égard, un travail de révision dudit document doit être prévu, au niveau de l’UAR, avec la participation de toutes les parties concernées par l’activité d’assu-rance.

Les différentes questions de perception de commission liées à l’activité de cour-tage, doivent être traitées en considéra-tion du rôle d’apporteur d’affaires du courtier, de son rôle de gestionnaire de sinistres pour le compte de l’assuré et de l’assureur, et, enfin, de son rôle de Risk-manager.

L’approche de cette question, sous ses différents aspects, est justifiée par le coût de la gestion des risques supporté par le courtier et par les carences constatées dans le secteur dans la prise en charge des sinistres des assurés.

Enfin, nous ne manquerons pas de souli-gner que la révision du barème des taux des différentes commissions est envisa-geable, dans le cadre de la comptabilité analytique de chaque compagnie d’assu-rance, ce qui laisse entrevoir une possibi-lité de rétribution des bénéfices entre les différentes parties d’une affaire. Cette approche de gestion de portefeuille, existe, en Algérie, chez certaines compa-gnies d’assurances, ce qui constitue une porte d’entrée intéressante pour l’avenir de la profession.

A.D.* DG du cabinet Bône Assurance

A ce titre, il convient de noter que le courtier dégage une valeur ajoutée à trois dimen-

sions : aux preneurs d’assurances, aux compagnies d’assurances et au niveau macro-économique, grâce à la gestion des risques et la mise en jeu de la coassurance.Avant de développer le thème, je me suis posé plusieurs questions qui m’ont paru déterminantes aux fins d’éviter de faire du plagiât sur des milliers d’ouvrages et articles qui traitent de la valeur ajoutée du courtier d’assurance. La question

principale concerne directement la thématique : faut-il présenter la va-leur ajoutée du courtier d’assurance du point de vue purement théorique ? Ou bien faut-il traiter ce sujet par rapport à la réalité du marché algé-rien ?La réponse à ces questions m’a conduit à mettre en place le plan suivant : la valeur ajoutée apportée par le courtier algérien ; les contraintes qui freinent le dévelop-pement de la valeur ajoutée du courtier.

Par Seghier Lahouari *

Gestion des risques

La valeur ajoutée des courtiers d’assurancesLa déspécialisation des compagnies d’assurances en 1989 et la levée du monopole de l’État sur les opérations d’assurances, consacrée par l’ordonnance 95-07, ne pourraient être effectives que par l’introduction de la norme intermédiation, notamment le courtage. Un marché des assurances, en mode concurrentiel, donne la faculté au courtier d’assurance d’apporter la première valeur ajoutée consistant à maintenir un équilibre entre les preneurs d’assurances et les compagnies d’assurances.

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Points de vue

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1- La valeur ajoutée apportée par le courtier, en direction du développe-ment de l’assurance, est confirmée grâce à son professionnalisme et son indépendance des compagnies d’as-surances.

En direction des preneurs d’assurance

La première valeur ajoutée apportée par le courtier, depuis le démarrage, est l’as-sainissement des portefeuilles d’assu-rances des clients par l’actualisation des capitaux assurés figés, chez certains clients, depuis 1976 ; et l’adaptation des garanties assurantielles aux risques.Le conseil et le suivi personnalisé du dossier d’assurance font du courtier un manager risque qui audite, analyse et détermine les besoins en couverture, afin de consulter les compagnies d’as-surances pour le placement des risques dans les meilleures conditions de cou-verture et de prix. Ce travail complexe fait du courtier un office d’engineering indispensable pour la mise en place du plan d’assurance et des procédures de gestion des risques, allant même à la rédaction de wording d’assurances sur mesure pour ses clients.Le courtier est un office de défense des intérêts des preneurs d’assurances puisqu’il les accompagne dans la ges-tion des sinistres, depuis la déclaration jusqu’au règlement définitif des dos-siers réglables. Le courtier est, égale-ment, un gestionnaire des sinistres non garantis par la mise en place de procé-dures de recours et/ou de provisionne-ment des pertes.

En direction des compagnies d’assurances

Les compagnies considèrent que le courtier est un partenaire qui traduit, au langage des assureurs, les besoins des assurés qu’il représente moyen-nant mandat. Ce partenariat repré-sente une forte valeur ajoutée que le

courtier peut apporter aux assureurs, soit un gain de temps leur permettant de traiter des cahiers des charges en assurances cohérents et comportant tous les éléments techniques et finan-ciers pour la cotation des risques.Le courtier, en tant que distributeur des produits d’assurances moyennant mandat d’encaissement, contribue au renforcement du réseau commercial des compagnies et participe dans l’amélioration des produits en fonction des attentes de la clientèle.

Au niveau macro-économiquePartenaires de plusieurs compagnies d’assurances, le courtier peut jouer un rôle primordial dans le montage finan-cier des placements des gros risques, notamment par la mise en jeu de la coassurance, ce qui permet la réduc-tion de la facture d’importation des ca-pacités financières auprès du marché international. Le courtier d’assurance est un animateur du marché local des assurances par excellence.

2 - Les contraintes qui freinent le développement de la valeur ajoutée du courtier

L’ordonnance 95-07 et la loi 06-04 consacrent cinq articles, pour la défini-tion de l’activité du courtier en assu-rance, qui reprennent, de manière ex-haustive, les missions principales du courtier et donne, à cet acteur, la facul-té d’être mandataire de l’assuré et de l’assureur dans la gestion des encais-sements.Cependant, le document contractuel appelé protocole d’accord régissant la relation courtiers-compagnies, institué par l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance, en 1998, a été révisé, en 2005 et 2010, dans le sens de réduire le champ d’in-tervention des courtiers, de surcroît, en contradiction avec les dispositions lé-gales citées précédemment.

Le retrait de la souscription pour compte des compagnies en 2010 a été un frein au développement du chiffre d’affaires des Courtiers par la perte des portefeuilles des professionnels et particuliers. Un retrait injustifié puisque l’article 262 de l’ordonnance 95-07 donne les prérogatives aux courtiers de manipuler les fonds des assurés et assureurs, en sus du fait que la com-mission d’apport rémunère, principale-ment, la souscription pour compte.Mandataire de l’assuré et responsable envers lui, le courtier d’assurance est tenu par des obligations de moyens qui consistent à faire établir, au profit de son mandant, le programme d’assu-rance et négocier les meilleures condi-tions de couverture et de prix.La contrainte majeure qui freine le déve-loppement de la valeur ajoutée du cour-tier réside dans le niveau réduit des com-missions d’apport, comparé aux autres pays, ce qui ne permet pas au courtier d’engager, systématiquement, des coûts pour financer les activités d’audit, tech-nique et financier, des risques assu-rables et d’organiser son cabinet, selon les normes internationales. Le non-accès à la réassurance pour le courtier algérien est un frein, égale-ment, dans le placement et le montage des couvertures importantes et l’ex-clue, systématiquement, dans l’expor-tation des capacités financières des réassureurs locaux et participer, donc, à l’entrée des devises au marché local.Un débat marché doit être organisé, à mon sens dans les meilleurs délais, regroupant tous les acteurs, produc-teurs, distributeurs, conseil d’assu-rances, administrations et régulateur pour tracer une stratégie commune vi-sant à faire développer le marché des assurances dans un environnement concurrentiel basé principalement sur l’innovation et le niveau de la presta-tion de services.

S. L. * courtier Capassurance

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C’est aussi dans son sillage que les intermédiaires ont été réin-troduits. Le vocable intermé-

diaire recouvre aussi la profession d’agent général, comme leviers de dis-tribution des produits d’assurance. Le coutier d’assurance y fait son apparait à l’alinéa 2 de l’article 3 chapitre 1 titre III. Il y est défini comme une personne physique ou morale qui fait profession à son compte de s'entremettre entre les preneurs d'assurance et les socié-tés d'assurance, en vue de faire sous-crire un contrat d’assurance.

1. Statut du courtier

Le courtier est défini comme une personne physique ou morale qui fait profession à son compte de s'entremettre entre les preneurs d'as-surance et les sociétés d'assurance, en vue de faire souscrire un contrat d'assurance. Le courtier est un commer-çant. Il exerce de façon habituelle une activité d'entremise. Sa mission est de faciliter et de faire aboutir la signature de toutes transactions, conventions en relation avec des opérations d’assurance. Manda-taire de l’assuré, il est n

est lié par aucun lien de subordination économique ou juridique à la compa-gnie d’assurance au sens des règles de la supervision.

L’exercice de la profession de courtier en assurance est réglementée par le l’ordonnance 95/07 relative aux assu-rances et les ci- dessous cités ; Elle requiert l’obtention d’un agrément pré-alable. Les premiers agréments ont commencé à être délivrés en la forme d’arrêtés pris par le ministre des fi-

nances, après avis de la commission ad hoc du conseil national des assu-rances (CNA), à partir de 1998. C’est le Décret exécutif n° 95-340 du 30 oc-tobre 1995 modifié et complété par le décret exécutif n° 17- 192 du 11/06/ 2017 qui a fixé les conditions d'octroi et de retrait d'agrément, de capacités pro-fessionnelles, de rétributions et de contrôle des intermédiaires d'assu-rance. L'agrément du courtier d'assu-rance est subordonné aux conditions non exhaustives ci-après liée à l’hono-rabilité, les capacités professionnelles et les garanties financières. A) Des conditions d’honorabilité qui s’étendent aux : ► courtiers qui exercent en leur nom propre ;► gérants qui dirigent ou gèrent des sociétés de courtage d’assurances.B) Capacités professionnelles L’agrément de courtier d’assurance requiert de justifier : D’un diplôme de l’enseignement su-périeur (bac+2 au moins) ; ou d’un brevet de technicien supé-rieur en assurance ; Justifier d’une expérience profes-sionnelle de 5 ans minimum dans le domaine de l’assurance commerciale ou dans d’autres domaines assimilés de même durée, et acquise auprès de compagnies ou d’intermédiaires d’as-surance.

Par Tahar Boudeffa *

M. Boudeffa Tahar, courtier en assurance

Etat des lieux du courtage en assuranceLe courtage en assurance est une activité relativement récente en Algérie. Elle est le produit de la libéralisation du marché du même nom intervenue à la faveur de la promulgation de l’ordonnance 95/07 du 25/01/1995 relative aux assurances. C’est texte référence qui a mis fin au monopole de l’Etat sur les opérations d’assurance, consacré l’ouverture du marché à l’investissement privé et qui constitue le socle actuel du droit des assurances algérien.

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Sont reconnues, les fonctions commer-ciales, marketing, l’informatique, les fi-nances et la comptabilité et la réassu-rance Ceci constitue une facilitation d’accès à la profession notable par rapport aux dispositions du décret 95/340 originel.

C) Souscription de responsabilité civile professionnelle

Tout courtier d’assurance a l’obligation d’être couvert par un contrat d’assu-rance destiné à le garantir contre les conséquences pécuniaires de sa res-ponsabilité civile professionnelle, Art. 261. l’ordonnance 95/07 relative aux assurances. Cette couverture ne condi-tionne pas l’obtention de l’agrément mais plutôt sa mise en œuvre ultérieure.

D) Garanties financières

Les courtiers sont tenus d’adosser leur demande d’agrément à une garantie financière d’un montant de 1.500.000 DA. Cette exigence au courtier per-sonne physique comme aux associés individuellement pris en ce qui concerne les sociétés de courtage. Cette garantie peut être attestée soit par un certificat de dépôt qui émane du trésor, soit d’une caution bancaire.La garantie financière requise pose un double problème : celui de son mon-tant qui peut s’avérer rédhibitoire pour les candidats au courtage d’autant qu’elle ne peut être versée qu’en nu-méraire car les banques s’abstiennent de se porter caution du courtier et s’obliger en ses lieux et places. Ensuite il est légitime de s’interroger sur sa vo-cation. La garantie financière exigée est destinée à couvrir d’éventuelles défaillances en rapport avec les fonds que le courtier peut encaisser et desti-nés à être reverses au bénéfice de la compagnie ou des assurés. Or, le courtier est aujourd’hui confiné dans une fonction d’apporteur affaires et

n’est rémunéré que par rapport à cette diligence à l’exclusion de la gestion contrairement aux pratiques et usages admis du courtage. La caution finan-cière devrait être repensée. Quant à la faculté de gérer conventionnellement pour compte, le régulateur peut vala-blement la réintroduire car les circons-tances qui ont amené à sa censure ne sont plus de mise.

2. Rapport courtier /compagnies

En règle générale, les rapports courEn règle générale les rapports courtiers/compagnies sont d’excellence. En té-moignent les rencontres débats et d’échanges pluriels qui sont fréquem-ment organisées à l’initiative des com-pagnies, comme volonté de celles-ci, d’être partie prenante dans le marché d’affaire brassé par le courtage. Au quotidien, la relation est encadrée par un protocole d’accord qui fixe le cadre général de cette collaboration. Mais tout comme les observations relatives à la garantie financière, et pour la même cause, le protocole d’accord apparait comme vidé de sa substance

et a besoin d’une mise à jour à mener sous l’impulsion de l’UAR et du l UACA en pour en faire un levier solide d’im-pulsions des risques d’entreprises et d’une relation mutuellement profitable.Mais bien que l’attitude soit discutable, il arrive que certaines compagnies se sentent frustrées et lésées par des opérations de courtage circonscrites aux marchés publics de l’assurance. A noter que le coutier agissant comme conseil, ne peut être substitué à l’ache-teur public qui demeure la seule auto-rité statutairement habilitée regard de la conduite des ‘appels d’offre. Que les atteintes éventuelles aux principes d’égalités de traitement, de liberté d’accès et de transparence, peuvent contestées et neutralisées, si elles sont fondées, par les instruments de droit énoncés par le code des marchés pu-blics.

3. Rapport courtier/clients

► C’est fondamentalement un rapport de mandat à mandataire, qui lie le courtier à son client dont le réceptacle est le mandat de courtage passé entre

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le courtier, personne physique ou mo-rale et le donneur d’ordre. Le mandat de courtage, contrairement au contrat de nomination des agents généraux d’assurances, n'est soumis à aucune condition de fond ou de forme Au plan juridique, il s’analyse comme contrat commercial qui relève ainsi de l'appli-cation du droit commercial, eu égard, aux règles de preuve ou de compé-tence. Le mandat de courtage généralement, fait naître des obligations à l'égard du courtier et légitime son action. Il em-brasse large éventails de diligences au bénéfice des clients.► Analyse du risque et définition du besoin d’ d’assurance. ► Optimisation/suivi du portefeuille d’assurances.► Demande d’offres auprès des com-pagnies sur la base de cahier des charges et leur ► Conduite de négociations avec les compagnies consultées,

► Assistance permanent concernant les problèmes ayant trait aux sinistres (Déclaration de sinistres, expertise et

chiffrage des dommages, règlements.Bien entendu, le mandant demeure sous le statut exclusif de preneur d’as-surance et assume Juridiquement, tous les droits et obliga-tions qui en découlent (notamment en tant qu’ayant droit aux indemnités et débiteur des primes).

4. Chiffre d’affaires du marché du courtage

Trente-huit courtiers activent actuelle-ment, soit un ratio de 02 courtiers par compagnie. A l’évidence au vu de leur nombre, la profession n’attire pas beaucoup. Le flux est en moyenne de deux courtiers an. Le chiffre d’affaire du courtage reste concentré mais atteste malgré tout d’un dynamisme certain. En 2016 le marché du courtage assu-rance a drainé un volume d’affaires in-téressant à 8174 MDA ainsi décliné :

► Auto : 1854 MDA ;► Dommages aux biens : 6099 MDA ;► Transport : 497 MDA ;► AP : 246 MDA ;► Risque agricole : 1 MDA.

Les portefeuilles courtage sont consti-tués quasi exclusivement des risques qui relèvent des segments d’entreprises et de collectivités ou autres organisations d’importance, car c’est sur ce terrain que les assurés ont le plus besoin d’accom-pagnements, d’informations, de conseils précontractuels et post contractuels en matière d’assurance pour une protection optimisée de leur patrimoine ou de leur responsabilité contre de multiples aléas. Conclusion

Le courtage relève de la libre entreprise et du risque entrepreneurial. C’est une activité jeune et encore largement mé-connue en Algérie. Elle fait face à de multiples chalenges : des nouvelles im-pulsions à venir comme la transforma-tion digitale, qui ne manqueront pas d’af-fecter les modes classiques de distribution des produits d’assurance, un contexte de demande d’assurance à ten-dance baissière, des tentatives d’ajuste-ment de la profession qui ne servent ni le courtage ni le marché de manière géné-rale et enfin des pesanteurs diverses qui ne sont pas toujours propices au métier de l’intermédiation en assurance. Le courtage a besoin de valoriser constamment son savoir-faire et s’impo-ser aux travers d’expériences clients bien abouties. Il doit s’affirmer comme un pourvoyeur de solution d’assurance, écouté et recherché sachant trouver le bon équilibre entre les attentes de son client et les préoccupations techniques de la compagnie. Etre un catalyseur d’une concurrence saine et un acteur robuste du marché. Ce sont des enjeux et des défis à relever mais aussi des pé-dagogies à déployer au sein de l’UACA, acronyme qui désigne l’association qui fédère les courtiers d’assurance algé-riens.

T.B.*Courtier (Cabinet BCA).

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Dossier

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ANEP - 219759

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Dossier : Courtiers

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Revue de L'ASSURANCE : Est-ce que la crise que traversent les entreprises économiques impactent leur compor-tement vis-à-vis des assurances ? M. Taoufik Cheddadi : Le recours à l’as-surance, comme moyen de sécurité et de préservation des actifs de l’entreprise face au risque, est plus ressentie en période de crise qu’en période normale, vue la corré-lation qui existe entre l’aisance financière de l’entreprise et l’auto-assurance. L’exemple des économies ayant connu une crise, telle que celle de l’Espagne, démontre l'accroissement de la demande d’assurance, comme moyen de sécurité permettant de faire face aux risques aléa-toires pouvant altérer son exploitation et, même, causer sa disparition.

Pensez-vous que les courtiers ont un rôle à jouer pour proposer les meil-leures protections aux compagnies ?

Le courtier est au milieu de l’équation : il est le moteur de l’innovation et de la pré-servation des équilibres techniques des compagnies d’assurances par son rôle de Risk manager auprès de ses clients.Selon une étude réalisée par le Cabinet Ernst & Young, la part des risques des grandes entreprises transférables au mar-ché de l’assurance n’excède pas 30%, ce qui démontre que l’assureur ne connaît, en réalité, qu’une partie de la globalité des risques.Le courtier réalise des dossiers de présen-tation qui sont des pré-études de souscrip-tion. Un dossier bien préparé permettra à la compagnie d’assurance de trouver l’en-semble des documents nécessaires à l’étude : données financières, matérialité du risque (niveau de prévention et de pro-tection), historique des sinistres, garanties et conditions recherchées.Ces informations sont importantes, pour une appréciation juste du risque, sans ou-blier qu’un dossier de présentation clair et complet permettra à la compagnie de ré-pondre dans des délais plus rapides. La capacité du courtier à parler le même lan-gage que l’assureur et à clarifier l’expres-sion du besoin constitue une part impor-tante de la valeur ajoutée du courtier pour l’assuré et l’assureur. Un assureur sera plus enclin à consentir des garanties re-cherchées s’il comprend la raison de la demande et le risque réellement encouru.Enfin, le courtier pourrait être un « cataly-seur transactionnel», c’est une tierce par-tie qui permet, parfois, de réconcilier des assureurs ou assurés qui pourraient avoir des vues divergentes sur l’interprétation d’une clause, par exemple.

La majorité des grandes entreprises font appel à un ou plusieurs cabinets de cour-tage, afin de les aider dans la mise en place des programmes d’assurance. Les raisons du recours à des courtiers sont multiples.Il est un partenaire. L’expérience des dix dernières années montre qu’un consen-sus se dégage, sur les trois missions de base du courtier : conseil, placement et gestion. Il a des missions fondamentales comme le placement ou l’intermédiation qui est l’un des trois piliers de l’action des cabinets de courtage. Précisons qu’il s’agit, pour le courtier, de présenter le risque au marché de l’assurance et de négocier les termes et conditions de cou-verture, toutes branches confondues.Le principal atout du courtier, dans le pla-cement des risques, provient de son pro-fessionnalisme et de l’importance des af-faires qu’il gère, la présentation d’une affaire, composée de plusieurs risques homogènes, lui permet d’avoir plus de poids dans les négociations et lui donne la possibilité de comparer les risques.Les courtiers estiment avoir les compé-tences et les ressources suffisantes pour consulter le marché de l’assurance et ils traitent, généralement, avec les compa-gnies d’assurances, de premier rang, et les conditions d’assurance sont optimi-sées. Les polices d’assurance sont, quant à elles, hors du classique et bénéficient des dernières évolutions.Aujourd’hui, beaucoup de chefs d’entre-prise affichent une volonté de transférer la fonction assurance au courtier pour la mise en place des polices d’assurances, toutes branches confondues.

Entretien réalisé par Ali Mebarki

M. Taoufik Cheddadi, courtier en assurances

« Présenter le risque au marché »Le principal atout du courtier, dans le placement des risques, provient de son professionnalisme et de l’importance des affaires qu’il gère, souligne M. Cheddadi Taoufik, courtier en assurances.

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Dossier

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Il y a, aussi, la gestion du portefeuille assu-rance qui est le deuxième pilier de la pres-tation demandée aux courtiers. Il s’agit de tâches administratives dont la difficulté est directement proportionnelle à la taille et à l’organisation de l’entreprise assurée.L’objectif initial du courtier est de veiller à la bonne application des conditions tarifaires fixées au programme d’assurances arrêté et d’émettre les pièces contractuelles, dans les délais impartis (police, avenants, note de couverture, attestations).Le travail de gestion du courtier ne s’arrête pas, une fois la police signée et la prime payée. Le courtier doit, constamment, s’assurer que les garanties évoluent avec la vie de l’entreprise. Il doit faciliter la circu-lation des flux d’informations, entre l’assu-ré et les assureurs du programme. Les in-tégrations et sorties d’actifs doivent faire l’objet d’une information, au cours de l’an-née.Le courtier veille à ce que les assureurs reçoivent toutes les informations néces-saires à l’acceptation du risque (descriptif des sites, des activités, données finan-cières...) et donnent leur accord, idéale-ment sans réserve. La crainte du courtier est qu’un sinistre majeur ne survienne avant que les pièces contractuelles n’aient été validées ou qu’une entité n’ait été dé-clarée à l’assureur. L’efficacité du travail de gestion du courtier dépend, naturelle-ment, de la qualité de la communication interne et du degré de centralisation du client.A cela, s’ajoute le troisième pilier, cité sys-tématiquement, qui est le conseil. Le cour-tier est considéré, actuellement, comme le nouveau risk-manager externalisé de l’en-treprise, plutôt que comme courtier d’as-surance. Mission jugée plus noble et à forte valeur ajoutée que la simple intermé-diation.Quant à la gestion des sinistres, c’est un point clé de la relation courtier-client. Un sinistre important, bien géré, contribue à la pérennité de la relation. La plus value du courtier est, extrêmement, variable en fonction du type de sinistre. Dans le cas des sinistres peu complexes, comme un sinistre automobile, ou des dossiers de faible montant, le courtier ne sera d’au-

cune utilité, sa tâche est redondante avec le travail de la compagnie. Pour des si-nistres plus complexes, comme en dom-mages ou RC, le courtier est, souvent, très utile. Il fait en sorte que le dossier ne prenne pas trop de retard et guide l’assu-reur vers une lecture des conditions contractuelles en faveur de l’assuré.La capacité des courtiers à réaliser des benchmarks est, aussi, un point important de l’appréciation du client. Cela permet une comparaison avec les pairs, qu’ils soient du même secteur industriel ou qu’ils présentent le même profil. Il est certain que, plus le portefeuille du courtier est im-portant, plus il est en mesure de générer des statistiques pertinentes. Les compagnies d’assurance et les courtiers se rapprochent-ils assez des sociétés économiques pour les sollici-ter sur la nécessité de protection de leur personnel ?

La collecte de l’épargne est l’un des axes sur lesquels peuvent agir les compagnies d’assurances, mais comment se présente cette activité au sein de la corporation ? Les compagnies ont deux rôles à jouer : l’un, à court terme, et qui consiste à mettre l’entreprise à l’abri des risques aléatoires par l’allocation des ressources néces-saires, en cas de survenance d’un évene-ment dommageable, et, par conséquent, l’assureur a pour mission de sécuriser l’entreprise pendant la phase de lance-ment et, aussi, pendant la phase d’exploi-tation et de développement. Le second rôle des compagnies d’assurances, à long termes consiste en la mobilisation d’une épargne pour le financement de l’écono-mie et, particulièrement, dans le cas de l’existence d’un marché financier dyna-mique. Les compagnies d’assurance sont considérées comme des institutions finan-cières non monétaires, à surplus de capi-taux et qui se présentent comme offreurs et jamais comme demandeurs. Quelles sont vos autres missions ?

Les prestations proposées par les cabi-nets de courtage, en direction des entre-

prises assurées, dépassent le simple cadre d'intermédiation. Ainsi, au-delà de l’entremise qui consiste à mettre en rap-port l’assuré avec une compagnie d’assu-rance, il est, à présent, convenu que le courtier doit étendre son champ d’activité au conseil et à l’assistance en informant, notamment, son client sur l'état des cou-vertures d’assurance qui existent, ainsi que sur l’environnement juridique suscep-tible d’influencer les risques pris en consi-dération. Il doit étendre son champ d'acti-vité à l'expertise en étant capable d'établir un audit, complet, des risques sur les points vulnérables du patrimoine de l'en-treprise, avant la conclusion et au cours de la période de validité des contrats, afin d’apporter à son client la couverture la plus complète et la plus conforme à ses at-tentes. C’est le cas, aussi, pour l'étude et le montage de programme d’assurance ,en tous genres, et pour la mise en place de contrats sur mesure ou d'aménage-ments de conditions particulières aux contrats conçus et distribués par les com-pagnies d'assurances.Sans oublier la gestion et le suivi des po-lices d’assurances, afin de pérenniser les couvertures d'assurance dans le temps et le règlement des dossiers sinistres surve-nus et déclarés, afin d'aider l’assuré à être indemnisé dans les meilleurs délais.Dans un environnement concurrentiel ou-vert, où l'efficacité d'un programme d'as-surance se mesure par la rapidité des in-demnisations, les courtiers d'assurance ont, plus que jamais, un rôle à jouer, à condition de savoir mettre en avant leur différence et leur valeur ajoutée par rap-port à l'ensemble des nombreux acteurs qui interviennent sur le marché.Loin d'être de simples intermédiaires, les courtiers doivent, ne serait-ce que par l'étendue de leur mission et de leur posi-tion privilégiée, au contact des assurés, savoir faire preuve d'ingéniosité et de créativité pour le développement de leur activité et faire avancer le secteur des as-surances, dans son ensemble, en faisant jouer la concurrence entre les compagnies d'assurances.

A. M.

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Dossier : Courtiers

18 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Revue de L'ASSURANCE : Pensez-vous que les courtiers ont un rôle à jouer pour proposer les meilleures protections aux compagnies ? M. Ghaouti Abdelhalim : L’environne-ment économique et social de ces der-nières années s’est gravement dégradé. Avec une crise financière, qui ne cesse de croître, l’environnement économique pour les entreprises, les ménages et l’activité économique mondiale s’est détérioré.

Ce contexte actuel, induit une certaine vigilance voire une méfiance des consom-mateurs, notamment par rapport au prix. A ce titre, le courtier d’assurance occupe

une place légitime dans ce contexte, où fort de son expertise et de son conseil, il est le plus à même de conseiller les ache-teurs sur le choix de leurs contrats d’as-surance. Les acheteurs peuvent être aussi bien des particuliers que des pro-fessionnels. En effet, lors d’un entretien pour la sous-cription d’un contrat d’assurance, l’ache-teur est le plus souvent en position de « faiblesse » par rapport au vendeur, qui, lui, connait très bien ses contrats. Ainsi, le courtier d’assurance apporte cette exper-tise à l’acheteur lors de l’entretien.

Ce conseil peut s’avérer être précieux dans le contexte économique et social défavorable, où l’on peut penser que l’acheteur d’assurance préfèrera avoir recours à la valeur ajoutée du courtier, qui est son conseil et son expérience, plu-tôt que choisir seul son contrat, au risque qu’il ne soit pas adapté à ses besoins. Le courtier semble, donc, être le mieux placé pour répondre à ce souci de jus-tesse du prix par rapport aux besoins des assurés. La recherche du meilleur prix est un fait dans notre société actuelle. La conver-gence de cette recherche du meilleur prix et du besoin des assurés, ne semble pou-voir se faire qu’au recours des courtiers d’assurance qui connaissent le marché et seront le plus à même de conseiller leurs assurés.

Quant aux entreprises et professionnels, le rôle du courtier est également néces-saire dans le contexte économique et so-cial d’aujourd’hui. En effet, l’entreprise qui recherche une solution d’assurance connait moins bien les contrats d’assurance qu’on lui pro-pose, que l’assureur lui-même.

Or, les entreprises font, souvent, appels aux courtiers d’assurance pour le place-ment de leurs contrats. C’est un fait d’au-tant plus réel, qu’il est accentué par la dégradation générale de l’économie na-tionale. Les entreprises et professionnels sont, ainsi, également à la recherche du meilleur prix, encore plus qu’auparavant.

Le courtier se transforme, en quelque sorte, en un « risk manager externalisé » par l’entreprise qui recherche une solu-tion d’assurance.

L’entreprise est, donc, doublement ga-gnante, car elle a le service d’un expert d’assurance, du risque, et est, ainsi, en « égalité avec le vendeur ». La force et la valeur ajoutée du courtier, réside dans le fait qu’il maîtrise le marché vis-à-vis des multiples compagnies d’as-surances, mais aussi des risques qui composent le marché.

Ainsi, un courtier est capable de recon-naître l’acteur le mieux placé pour chaque

Entretien réalisé par Ali Mebarki

M. Ghaouti Abdelhalim, directeur général de Wafassurances :

« L’environnement économique des entreprises et des ménages s’est dégradé »

Membre du Forum des chefs d’entreprises (FCE) et directeur général de Wafassurances, M. Ghaouti Abdelhalim souligne que l’entreprise qui recherche une solution d’assurance connait moins bien les contrats d’assurance qu’on lui propose, que l’assureur lui-même. D’où le rôle proéminent du conseil en assurances.

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 19

type de client. Un client qui vient par exemple souscrire une assurance auto-mobile avec des garanties basiques car il est bon conducteur, le courtier saura lui proposer immédiatement le contrat qui lui conviendra, en raison de sa maitrise du marché.

Quant aux entreprises et professionnels, le rôle du courtier est également plus que nécessaire dans le contexte économique et social d’aujourd’hui.

Au fil des ans, le réseau de courtage s’est développé de différentes façons : offre de produits exclusifs, aide à l’informatisation, formation du personnel des cabinets, pro-gramme de marketing innovateur, accès à des ressources spécialisées pour le développement des affaires, etc.

Le courtier d’assurance se distingue, avantageusement, de l’agent par la liber-té qu’il a de pouvoir transiger avec plus d’une compagnie d’assurance. Non seu-lement peut-il vous conseiller en toute in-dépendance, il a toute la latitude pour négocier la police d’assurance entreprise qui répond réellement à vos besoins, peu importe l’assureur.

C’est un avantage de taille, quand on sait que chaque entreprise comporte des risques qui diffèrent d’une à l’autre.Vous diriez, quels sont les avantages qu’un courtier peut apporter à une entreprise ?Voici 10 avantages qu’un courtier peut apporter à une entreprise :

1. Pour bien évaluer vos besoins d’assu-rance : Un entrepreneur n’est pas tou-jours conscient des risques qu’il encourt ou fait encourir à autrui : bris ou vol d’équi-pement, pertes d’exploitation, sinistre d’un bâtiment sur lequel il travaille, etc. Le courtier a un œil aiguisé pour vous aider à passer en revue l’ensemble des risques liés à votre entreprise, ainsi qu’à votre secteur d’activité. 2. Pour augmenter votre pouvoir de négo-ciation auprès des assureurs : Le courtier

d’assurance a la liberté de transiger avec plus d’un assureur, nous l’avons dit. Il peut donc solliciter et obtenir rapidement plusieurs offres, et possiblement en obte-nir une à meilleur prix que lorsqu’on s’adresse directement à un assureur. 3. Pour uniformiser vos soumissions : Le courtier connaît le jargon des assureurs, c’est son métier. Au moment de sou-mettre une demande d’assurance entre-prise, il prendra soin de transmettre les mêmes informations à chaque assureur, afin de pouvoir mieux comparer les offres par la suite. 4. Pour comprendre ce qui est offert : Lorsque vous recevez les offres des com-pagnies d’assurance, il importe de com-parer des pommes avec des… pommes. Certains entrepreneurs se bornent, pour-tant, à ne considérer que le prix, sans égard aux protections qui y sont asso-ciées. Le courtier est là pour repérer les exclusions et les limitations de votre po-lice d’assurance entreprise. 5. Pour trouver le bon assureur pour votre secteur : Comme chaque assureur a ten-dance à se spécialiser dans un créneau en particulier, il est important de cibler des assureurs qui connaissent bien votre secteur d’activité.

Aussi, il faut également savoir que cer-tains risques particuliers ne sont pas of-ferts par tous les assureurs. Un courtier d’assurance identifiera le bon assureur pour vous, tout en vous donnant accès à ses produits exclusifs. 6. Pour trouver un assureur : Certains secteurs sont plus difficiles que d’autres à assurer, en raison des risques qu’ils pré-sentent : l’hôtellerie, certains corps de métiers de la construction. Seul un cour-tier peut traiter ce genre d’assurance pour un meilleur type de protection. 7. Pour obtenir des conseils indépen-dants : Par sa position de tiers, le courtier est dans la position idéale pour vous offrir

des conseils indépendants en matière d’assurance entreprise. 8. Pour être protégé par la responsabilité professionnelle du courtier : Si quelque chose tourne mal, le courtier ne peut se tourner vers une compagnie d’assurance pour le défendre. Il répond lui-même de ses gestes. Il a, donc, tout intérêt à bien vous servir : c’est sa réputation qui est en jeu. 9. Pour demeurer dans le coup : Comme le courtier n’est pas limité à un seul assu-reur, il vous permet de toujours rester dans le coup en matière d’assurance en-treprise. En effet, quand un nouveau pro-duit apparaît sur le marché, le courtier peut réagir, très rapidement, en s’adres-sant directement à la compagnie d’assu-rance qui offre le produit. 10. Pour développer une relation de confiance Un courtier, c’est un profes-sionnel aux services de ses clients. Il se déplace sur le lieu de votre entreprise quand quelque chose n’est pas clair, ou difficilement explicable par téléphone. Il vous propose des changements de cou-verture, à mesure que votre entreprise évolue.En somme, il prend le temps de bien vous connaître, pour mieux vous servir. A votre avis, est-ce que l’innovation peut contribuer à améliorer la situa-tion des compagnies d’assurances ? L’innovation est le moteur des économies développées et si l’assurance tire naturel-lement profit du développement écono-mique qu’elle accompagne, elle peut éga-lement en être un moteur à condition d’innover.Certes, innover est l’obsession des ser-vices marketing dont sont, désormais, dotées toutes les compagnies, mais toutes les dimensions de notre activité sont concernées, au premier chef la stra-tégie : la création et le développement de la gestion collective.

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Dossier : Courtiers

20 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Au niveau opérationnel, si les besoins des assurés paraissent connus, l’enjeu est de concevoir les produits et services répondant à des besoins latents qui ne se révèleront qu’en face d’une offre capable de les satisfaire.

Les modes de commercialisation et les modalités d’organisation de la relation clientConstituent, également, un champ d’in-novation très large.

Le multi-canal est le modèle classique de distribution en matière d’assurance avec :► Les canaux des divers intermédiaires (courtiers en assurances, agents géné-raux et salariés) ► Les différents points de vente phy-siques (sociétés d’assurances, bancas-sureurs, grande distribution…)► La distribution directe (par téléphone, par Internet).

Les avantages et les inconvénients sont bien connus : proximité géographique et professionnelle des clients, meilleure effi-cacité opérationnelle via l’externalisation de nombreuses fonctions administratives et de gestion, mais partage (voire perte) de la maîtrise de la politique commer-ciale, complexité et/ou cumul de rémuné-rations, aléas de compétences de cer-tains intermédiaires et risque de cannibalisation d'un canal par un autre.Le déploiement et les usages des nou-velles technologies de communication (Internet, téléphonie mobile notamment Smartphone, Réseaux sociaux et outils collaboratifs…) posent de nouveaux défis de coordination et de cohérence straté-giques entre acteurs et supports divers dans une multiplicité de domaines : conquête du client et de sa fidélité, défini-tion des clientèles-cibles, réduction des coûts, gestion des interactions entre l’as-sureur, les distributeurs et les clients fi-naux ainsi que la conduite de change-ment auprès des équipes.

La technologie permet d’identifier des solutions possibles même si les évolu-

tions de l’assurance conduisent les trois composantes du marché à avoir des at-tentes différentes :► Les clients, plus autonomes et mieux informés, ont, aujourd’hui, acquis un nou-veau pouvoir de négociation sur un mar-ché plutôt mature. ► Les clients ont l'intention de s'orienter fortement vers Internet, considéré comme de plus en plus efficace et comme un nouveau levier en termes de négociation (le trafic sur les sites d’e-assurances a crû de 24% en 2009, les offres nouvelles de comparateurs, certaines incluant même les courtiers, favorisent un début de transparence et de lisibilité réclamées depuis longtemps). Par ailleurs, ils per-çoivent les réseaux de distribution comme des spécialistes sur des besoins précis et sont en attente de conseil à valeur ajou-tée.► La réactivité des réseaux de distribu-tion est le principal critère de satisfaction des clients, aujourd’hui dans les pays développés. Pour être réactifs, les distri-buteurs attendent des assureurs une réelle coopération et un certain nombre d'outils. Les attentes vont dans le sens d’une meilleure connaissance du client, surtout associée à une personnalisation de la relation client et des offres. Tout l’enjeu est de satisfaire celui-ci tout en gardant en tête un des premiers motifs de résiliation : le prix. Ceci implique pour les assureurs d’optimiser leur modèle opéra-tionnel et de piloter la gestion de leur rela-tions clients en fonction de ce que valo-risent ceux-ci.

Nous verrons en quoi et à quelles condi-tions les Nouvelles technologies de l’in-formation et de la communication (NTIC) peuvent contribuer au développement d’une nouvelle relation avec les clients ou prospects et au renforcement de l’effica-cité opérationnelle.

Les acteurs de l’assurance en sont à des points d’avancement très différents, mais tous sont attentifs à l’évolution des usages de ces outils et comment optimiser leur utilisation pour un meilleur service client.

Les questions des directions opération-nelles sont également communes : quelle valeur créent les réseaux sociaux, quels indicateurs peuvent être utilisés pour identifier leur utilité, quels enjeux sont liés à une mauvaise maitrise de ces outils. Quand 500 millions de personnes sont sur Facebook et 60 sur LinkedIn, que peut-on apprendre de ces besoins d’ap-partenance et de partage ?Nous sommes passés de l’ère du pouvoir par la hiérarchie à celle du pouvoir par la force des réseaux.La génération Y (née après 1977) qui sera dans quelques années majoritaire sur le marché du travail est passée d’une logique d’obéissance à une logique de participation. Sociologiquement, le pou-voir devient éclaté en plusieurs groupes qui sont interconnectés et qui acceptent de travailler ensemble s’ils se recon-naissent compétents et complémentaires. Ce qui implique de revoir certains modes managériaux.

Le Web social présente de nombreuses opportunités. En externe :► Obtenir des retours d’expérience et d’usages clients (quel est le contenu le plus lu / vu/ envoyé et que le client achète après cela…) ;► Tester de nouvelles offres ou identifier celles souhaitées par les prospects et clients ;► Aborder la clientèle très convoitée des jeunes ;► Réaliser des actions publicitaires mieux ciblées ou plus fidélisantes, car précisément adaptées ;► Générer du trafic sur le site de la marque et du ‘‘buzz’’ ;► Enrichir les bases de données clients conduisant, ainsi, à une meilleure adé-quation entre attentes clients et offre. En interne pour les équipes, les opportu-nités sont également intéressantes, afin de :► Mettre en valeur de nouvelles compé-tences ; ► Communiquer avec des experts ;

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 21

► Partager les meilleures réponses, en temps réel ; ► Identifier les éléments favorisant la motivation des collaborateurs, afin qu’ils soient les ambassadeurs d’une marque (en ayant en tête les caractéristiques so-ciologiques de la génération Y: individua-lisme communautaire, interconnexion tra-vail/vie privée, impatience et immédiateté, inventivité…).

Les sites collaboratifs internes ont, sou-vent, 3 fonctionnalités : La première est une fiche profil compa-rable à celle que l'on peut trouver sur les sites de réseaux sociaux (Facebook, Viadeo...), La deuxième fonctionnalité est liée aux espaces de travail collaboratif, privés ou publics, pour échanger des informations, des retours d'expériences et des docu-ments, La troisième, conçue sur le même prin-cipe de contribution spontanée que Wiki-pedia, est une encyclopédie collective qui permet aux collaborateurs de partager et mutualiser des informations sur différents sujets. De nombreuses sociétés industrielles et de services ont déjà créé ces sites, afin d'enrichir l'intelligence collective du groupe.Loin de constituer un projet top-down, beaucoup d’entre elles ont pris soin d'im-pliquer les collaborateurs bien en amont de ces projets en leur permettant de faire part de leurs attentes en matière d'évolu-tion de fonctionnalités. Sachant qu’il faut garder en tête quelques repères :

► Les réseaux, ce sont des droits et des devoirs ;► C’est un investissement à moyen terme;► L’usage doit être simple ;► Il faut mettre en place un mécanisme de reconnaissance de valorisation des contributions sur le site ;► La gouvernance, l’animation et le pilo-tage sont, donc, clés.

Ceci implique d’être attentif à sa e-réputa-tion, c’est-à-dire identifier les risques d’une mauvaise gestion de celle-ci (avec ses impacts en termes de chiffre d’affaires et d’image) afin de mettre en œuvre les pro-cessus nécessaires :

Organisation de la communication (identification/production parfois trans-verse à plusieurs départements/circuit de validation/espace temps à gérer par rap-port aux objectifs, …), Formation des équipes en contact client, suivi juridique.Les principaux acteurs estiment, au-jourd’hui, que les marques gagnent en légitimité à dialoguer avec internautes et bloggeurs afin d’instaurer un climat de confiance. Les bloggeurs apprécient en fait que les marques dialoguent, directe-ment, avec eux, car ils se sentent valori-sés et considérés. Certaines entreprises du secteur ont commencé à calculer le nombre d’inter-nautes arrivant sur des pages au contenu négatif, et en ont déduit des évaluations de chiffres d’affaires potentiellement per-dus.Les NTIC enrichissent, certes, les don-nées disponibles et leur interprétation, le contact avec des intervenants ayant des profils différents du marketing (designer, ethnologue, sociologue, philosophe…) également car, pour les assurances et banques de détail, l’innovation, celle qui concerne les services et les process est depuis longtemps liée aux usages de la technologie. Aujourd’hui, la technologie, logiciel et ma-tériel, est abondante. Elle est disponible sur un marché qui réunit des fabricants de matériels et d’éditeurs de logiciels spé-cialisés. Etant disponible et partagée entre tous, la technologie n’est plus seule de nature à offrir un avantage concurren-tiel significatif et durable. Pour retrouver une capacité d’innovation de rupture, les établissements financiers doivent trouver de nouvelles stratégies d’innovation.

Ainsi, des projets innovants explorent ac-tuellement l’approche des designers.

Le « design thinking », grâce à son pro-cessus spécifique d'identification de l’Ex-périence du client est ainsi une stratégie d’innovation capable d’aborder les grandes questions du moment que sont la confiance et la relation durable avec les clients.

Face à cette surabondance d’informa-tions, les enjeux sont les suivants :► Associer des informations initiées de systèmes d’information différents,► Optimiser ces informations et les diffu-ser, de manière lisible et simple, aux com-merciaux, ► Coordonner la mise à disposition en approche multi ou, plutôt, « cross canal » pour mieux suivre l’expérience client quel que soit le canal qu’il utilise. Parallèlement, de nouveaux objets et in-terfaces (Smartphones, tables surfaces, écrans tactiles…) modifient les usages et expériences clients lors des simulations à des moments clés de vie ou lors de situa-tions nouvelles particulièrement propices à la personnalisation. ► Qu’il est nécessaire de faire évoluer le comportement commercial des conseil-lers.Les assureurs doivent prendre l’initiative de la relation avec le client, sans attendre un sinistre et une demande du client. Ils peuvent s’appuyer, notamment, sur :► La présence et l’animation de commu-nautés sur les réseaux sociaux ;► La digitalisation des processus orien-tés clients, afin qu’ils puissent gérer leur compte et rester en communication tout au long de la vie des contrats via diffé-rents canaux (PC, Smartphone, tablette, …) et via différents outils (Chat, blog, FAQ, …) ;► La mise en place de partenariats et de nouveaux services afin de rester le point d’entrée de la relation client, et proposer des offres personnalisées.

A.M.

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Dossier : Courtiers

22 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Il arrive, à travers l'examen des couvertures en cours en rapport avec les éléments constitutifs du

patrimoine et responsabilités encou-rues, et l'analyse des événements aléatoires enregistrés, à agir sur la réduction de la fréquence et de l'im-pact des sinistres aux moyens de prévention et de protection qu’il pré-conise, et à contribuer, en finalité, à la protection du patrimoine de l'entre-prise, à sa pérennité, et à son déve-

loppement tout en améliorant par ri-cochet l'équilibre technique de la Compagnie d'assurance assurant le risque.

A une échelle macro-économique, le courtier d'assurance contribue, de ce fait, à une réelle protection du patri-moine économique national contre les risques menaçant son existence.Il indique que « ce noble objectif » ne peut être, toujours, à la portée du

courtier sans quelques conditions. Il s’agit du changement d'attitude de certains responsables des compa-gnies d'assurances qui voient en le courtier d'assurance un concurrent à écarter, à tout prix, et non un parte-naire apporteur d'une valeur ajoutée indispensable à une relation (Win Win) bénéfique à toutes les parties: assureur, assuré, et courtier.

Il y a, aussi, le changement de la ré-glementation qui gagnera, certaine-ment, en élargissant le rôle du cour-tier (comme il est d’usage, partout ailleurs dans le monde) à la gestion des risques de ses mandants et à la gestion rémunérée pour le compte des compagnies, selon une libre en-tente entre les parties dans une vision de complémentarité profitable au marché national des assurances.

M. Boudraa évoque la nécessité de limiter le champ d'intervention du courtier, au seul apport d'affaires, ré-duit le courtier d’assurance en auxi-liaire des compagnies et lui fait perdre son vrai rôle de défenseur des inté-rêts de ses mandants et stimulateur du marché, et pourrait se confondre avec un retour à une situation de mo-nopole d'avant 1995.

A. M.

Par Ali Mebarki

M. Boudraa Abdelaziz, Président de l'UACA

Un rôle d’audit et de conseilLe président de l’Union algérienne des courtiers d’assurance (UACA), M. Boudraa Abdelaziz, aborde la question de la contribution de la profession à la couverture du patrimoine économique en soulignant que, parallèlement à sa mission classique de courtage, le courtier d'assurance joue de plus en plus, au sein de l'entreprise, un rôle d'audit, de conseil et de gestion des risques.

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 23

M. Réda Fedjighal, gérant du cabinet de courtage RFC

« Un partenaire incontournable du client »

Revue de L'ASSURANCE : Comment qualifiez-vous le rôle des courtiers dans la prévention des risques entre-prises ? M. Fedjighal Réda : Avant d’aborder la question du rôle du courtier dans la pré-vention des risques d’entreprises, il est utile de rappeler que le métier de cour-tier a évolué, à travers le temps. De simple intermédiaire cherchant le meil-leur placement des polices d’assu-rances au profit de ses clients, le cour-tier est devenu un partenaire incontournable de son client, en lui ap-portant une haute valeur ajoutée, no-tamment le conseil dans la gestion des risques d’entreprise.En effet, le courtier assume la fonction

de conseil en aidant notamment l’entre-prise à identifier et analyser l’ensemble de ses risques, afin de mettre en place, d’une part, des actions de prévention des risques qui visent la réduction, voire la suppression de la survenance des risques, et, d’autre part, des actions de protection qui visent la réduction de l’im-pact de ces risques s’ils devaient surve-nir. Enfin, il met en place un plan de fi-nancement de ces risques, à travers notamment le mécanisme d’assurance.En permanence proche de son client, le courtier d’assurance exerce cette acti-vité de conseil, tout au long de la vie de l’entreprise, en prenant en compte tous les événements qui interviennent comme, par exemple, une décision d’exporter, l’extension ou la construc-tion d’un site, un changement dans la législation ou la jurisprudence en ma-tière de responsabilité civile, la mise en place d’un régime de prévoyance so-ciale.C’est dire à quel point le rôle du courtier est important dans la prévention des risques, car il y va de la pérennité de l’entreprise dans un contexte concur-rentiel où l’entreprise ne peut se per-mettre d’être absente de son marché, à la suite d’un sinistre, au risque de perdre ses parts de marché au profit de ses concurrents. Cela est d’autant plus vrai pour les PME/PMI lesquelles, de par leur taille, ne peuvent pas assumer, fi-nancièrement, la survenance d’un si-nistre de taille modérée, voire majeure.

Est-ce que ces dernières font suffi-samment appel aux courtiers pour évaluer les risques auxquels elles sont soumises ?

La notion de gestion n’est pas très déve-loppée, au niveau des entreprises algé-riennes, notamment au niveau des PME/PMI, en raison des budgets dispo-nibles. Généralement, les entreprises se limitent à se mettre en conformité avec la réglementation en matière d’hygiène et de sécurité. Cette démarche est né-cessaire mais, pas suffisante : combien d’entreprises ont eu des sinistres, alors même qu’elles étaient en conformité avec la réglementation en vigueur faute de gestion de risque ?Généralement, les courtiers d’assu-rance algériens sont plutôt sollicités pour optimiser les placements d’assu-rance des entreprises, en mettant en concurrence les compagnies d’assu-rances, que pour accompagner leurs clients dans l’évaluation et la gestion des risques d’entreprise. Cependant, on constate, de nos jours, que la tendance est en train de s’inverser où on assiste à une demande croissante de la part des entreprises algériennes qui sollicitent leur courtier dans le conseil, en matière de gestion des risques, afin d’optimiser le coût du risque et pas uniquement le coût de l’assurance qui est inclus dans le coût global du risque. Cette louable démarche est très forte-ment appréciable par les compagnies d’assurance, qui sont sensibles à la

Entretien réalisé par Ali Mebarki

En permanence proche de son client, le courtier d’assurance exerce une activité de conseil, tout au long de la vie de l’entreprise, estime M. Fedjighal Réda, gérant du cabinet de courtage RFC.

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Dossier : Courtiers

24 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

qualité des risques et le risque moral des assurés, entraine un cercle ver-tueux, une relation « gagnant », car elle permet aux entreprises de bénéficier de bonifications tarifaires, de la part des sociétés d’assurances, et aux sociétés d’assurances de réduire le volume de leurs charges d’indemnisations.

Pensez-vous que la législation ouvre de larges perspectives pour l’exer-cice de la profession ?

La législation actuelle a levé certaines barrières, à l’entrée, en assouplissant notamment les conditions d’exercice du métier de courtier d’assurance. Cette louable mesure vise à faire évoluer le nombre de courtiers d’assurance qui sont moins d’une quarantaine à exer-cer, d’une manière active, sur le terri-toire national et dont la part de marché représente autour de 8% du volume global des primes d’assurance.Cela traduit, en fait, la volonté des pou-voirs publics de développer ce canal de distribution de l’assurance dont le rôle économique et social n’est plus à dé-montrer. Nous avons accueilli, avec grande satisfaction, cette nouvelle ré-glementation qui vise à renforcer notre activité et souhaiterions que cette dé-marche soit poursuivie par des me-sures qui rendrait notre activité plus at-tractive, afin d’attirer plus de personnes désirant se lancer dans ce noble métier et de couvrir, ainsi, tout le territoire al-gérien. En effet, nous souhaiterions que la ré-munération des courtiers d’assurance soit mise en adéquation avec ses mis-sions actuelles de conseil, d’intermé-diaire et de gestionnaire de sinistres. Actuellement, la rémunération perçue par le courtier, sous forme de commis-sions, est plafonnée et se cantonne à une commission d’apport, alors que les attentes des clients sont plus impor-tantes et dépassent le simple rôle d’un placeur de polices d’assurance.

A.M.

Revue de L'ASSURANCE : Pouvez-vous nous donner un aperçu de vos relations avec l’association al-gérienne des courtiers, UACA ?M. Jacques Cessac : Les relations entre l’UACA et la FMBA sont histo-riques. Très vite, les courtiers algé-

riens ont rejoint la Fédération et ont partagé leur expérience, à l’instar de l’ensemble des adhérents. Ils ont par-ticipé à l’élaboration du réseau de courtiers articulé autour de la Médi-terranée, créant ainsi une grande fa-mille permettant de suivre nos clients susceptibles de se déployer au sein des pays adhérents. Très rapide-ment, des dossiers ont été traités entre la France et l’Algérie.

Quel est l’essentiel de votre activi-té ?

La FMBA comprend des commis-sions techniques auxquelles parti-cipent tous les pays qui examinent les différents modes de fonctionnement des courtiers des pays adhérents.Sont ainsi analysés, la législation, les modes de rémunération (y compris taxes d’assurances), la gestion digi-tale des données ainsi que les échanges avec les compagnies d’as-surances et toute autre actualité éco-nomique.

M. Jacques Cessac, président la Fédération méditerranéenne des brokers en assurance

« Le courtier a résisté à toutes les nouvelles méthodes de distribution »M. Cessac Jacques Président de la Fédération méditerranéenne des brokers d’assurance (FMBA), constate que le mode de rémunération du courtier pouvait varier d’un pays à l’autre mais, qu’en général, il reverse à la compagnie un montant égal à la prime TTC, déduction faite de sa part de commission.

Entretien réalisé par Ali Mebarki

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 25

Y a-t-il des partenariats entre les deux parties ?

La mise en place d’un partenariat entre courtiers de pays différents ne relève pas de la FMBA dont le rôle se limite à la mise en contact des parties. Par ailleurs, les questions relatives à la gestion des contrats et à la factura-tion des actes réalisés, de part et d’autre, sont laissées à l’appréciation de chacun, selon les us et coutumes des pays.

Quelles sont ces différences ?

Nous avons pu constater que le mode de rémunération du courtier pouvait varier d’un pays à l’autre. Mais, en général, le courtier reverse à la com-pagnie un montant égal à la prime TTC, déduction faite de sa part de commission. Cette commission est calculée à partir de la prime HT, multi-pliée par un taux (fixé par les compa-gnies) qui peut faire l’objet de mises à jour, et qui est variable en fonction des familles de contrats.

Dans l’appel de prime, le courtier qui le rédige peut facturer pour son propre compte, de manière apparente des honoraires et des frais de dossier.En France, comme dans les pays de

l’Union Européenne, les primes HT sont majorées par des taxes qui sont variables en fonction des garanties ; ces dernières sont reversées au Tré-sor public. De fait, la TVA ne s’applique pas aux contrats d’assurances fran-çais.

Est-ce que le courtage représente un intérêt particulier pour l’assuré ?

Le courtage d’assurances constitue un mode de distribution reconnu par la profession, notamment pour ce qui concerne les risques d’entreprises. Il représente le régulateur du marché grâce à son mode de fonctionnement. Il interroge plusieurs compagnies et présente une synthèse des garanties permettant au client de choisir son assureur de manière éclairée. Le mar-ché anglais a toujours fonctionné ain-si. Certains pays nordiques, en rem-plaçant la rémunération par commission par des honoraires libres ont fait disparaître le courtage. Les primes ont augmenté dans des pro-portions importantes, allant ainsi à l’inverse du résultat souhaité.Cela étant, le courtier ne peut rester isolé dans son propre système : la FMBA a, notamment, été créée pour répondre à ce besoin.

De quelle manière cela se concré-tise-t-il ?

La vision internationale apportée par les informations des représentants de chaque pays permet, à chacun de nous, de prendre du recul sur son en-vironnement juridico-économique et d’appréhender celui des membres de la FMBA, tout en s’inspirant des avan-cées de chacun en matière d’assu-rance, de formation, de gestion, mais, aussi, de choix informatiques afin de faire face aux défis de notre profes-sion. La digitalisation nous concerne tous, c’est même l’essence de l’inter-net. La digitalisation doit être au ser-vice de l’entreprenariat et du conseil, pas l’inverse. Nos échanges, toujours intenses et variés, nous y aideront.

Appréhendez-vous un risque pour la profession à l’ère du digital ?

Le courtier a, jusque là, résisté à toutes les nouvelles méthodes de dis-tribution telles que les mutuelles sans intermédiaires, les banques, ainsi que le e-business. Son indépendance, sa proximité, sa réactivité et sa connais-sance du marché lui ont permis de perdurer.

A.M.

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 25

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Dossier : Courtiers

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Infographie

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 27

Situation générale des courtiers d’assurances en Algérie à fin 2017

Infographie réalisée par Walid Mazou *

Durant la période (1998-2017), 61 courtiers ont exercé le courtage en Algérie.

Durant la même période, 38 courtiers sont en activité et 23 autres ont vu leurs agréments retirés.

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Infographie

28 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Année Nombre des Courtiers

au 31/12/2017

Taux % Courtiers actifs

Retraits

d’agrément

Taux %

(Actifs)

Taux %

(Retrait d’agrément)

1998 8 13,3% 2 6 75% 75%

1999 1 1,7% 1 0 0% 0%

2000 1 1,7% 0 1 100% 100%

2001 2 1,7% 1 1 0% 0%2002 2 3,3% 0 2 100% 100%

2003 3 5,0% 2 1 33% 33%2004 4 6,7% 3 1 0% 0%

2005 4 6,7% 2 2 50% 50%2006 3 5,0% 3 0 0% 0%

2007 2 3,3% 2 0 0% 0%2008 5 8,3% 1 4 80% 80%

2009 0 0,0% 0 0 100% 100%2010 5 8,3% 3 2 40% 40%

2011 3 5,0% 3 0 0% 0%2012 2 3,3% 2 0 0% 0%

2013 1 1,7% 1 0 0% 0%2014 3 5,0% 2 1 33% 33%

2015 6 10,0% 5 1 17% 17%2016 3 5,0% 3 0 0% 0%

2017 3 5,0% 2 1 0% 0%

Total 61 100,0% 38 23 33% 33%

Situation des courtiers (actifs et non actifs) par année

Année Nombre global

des courtiers

Courtiers

actifs

Retraits

d’agrément

Retraits

d’agrément

Taux des

Actifs%

Taux de retrait

d’agrément%

1998-2002 14 4 10 6 29% 71%

2003-2007 16 12 4 0 81% 19%

2008-2012 15 9 6 1 60% 40%

2013-2017 16 13 3 1 88% 13%Total 61 38 23 2 66% 34%

Répartition par période

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Infographie

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 29

* Cadre au CNA Source des données CNA

Situation des courtiers actifs par région d’activité :

Cycle de vie des courtiers au 31-12-2017

Cycle de vie des courtiers au 31-12-2017 (non actifs)

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Cadre réglementaire

30 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Cadre réglementaire

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Cadre réglementaire

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 31

du courtier en Algérie

Infographie réalisée par Fahima Benbourenane, Cadre au CNA

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Symposium

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Symposium international sur la place financière algérienneDe nouvelles pistes pour de nouveaux marchésC’est sous le patronage du ministre des Finances et avec les encouragements des pouvoirs publics qu’a eu lieu, du 3 au 6 avril dernier à Alger, le Symposium international sur la place financière algérienne, sous les auspices d’un consortium de sociétés de conseil adossé à un panel d’experts présidé par M. Benkhalfa Abderrahmane, consultant indépendant et ancien ministre des Finances. Cette manifestation grand public a constitué une tribune pour faire connaitre les avancées et les stratégies des acteurs de la place.

BBanques et compagnies d’assu-rances ont participé à des confé-rences spécialisées qui ont porté sur

le marché bancaire et la finance islamique, le développement des assurances, les rè-glements électroniques et la monétique de paiement. Selon les organisateurs, il s’agissait d’un évènement technique et professionnel de diffusion de la culture financière et bancaire qui intervient au moment où les acteurs de la place financière : banques, établisse-ments financiers et compagnies d’assu-rances engagent des stratégies vigoureuses de consolidation de leurs marchés, d’élar-gissement du périmètre de bancarisation de l’économie et d’inclusion des ressources fi-nancières disponibles ou en quête de place-ment. La croissance des marchés s’accom-pagne d’un développement des capacités technologiques des établissements et d’une modernisation progressive des plateformes de traitement des transactions et des modes de paiements que les dirigeants ont explicité face aux public lors du symposium. Lors de cette rencontre, le ministre des Fi-nances, M. Raouya Abderrahmane a invité les banques de la place à innover en adop-tant de nouveaux instruments financiers pour faire face à une conjoncture marquée par la rareté de la ressource face à une de-mande interne croissante. Intervenant lors d'un symposium sur la place financière algérienne, M. Raouya a appelé les banques à développer de nou-veaux instruments pour mobiliser l'épargne

notamment celle se trouvant en dehors du circuit bancaire et œuvrer à lutter contre le marché informel. Quant au gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Loukal Mo-hamed, il a indiqué qu’un nou-veau règlement encadrant la gestion des produits financiers dits alternatifs au niveau des banques et établissements financiers allait être promulgué. « Il y aura une seule supervision et un seul règlement qui en-cadre la finance classique et la finance alter-native », a-t-il déclaré à la presse, en marge du symposium. Il a noté que les banques de la place pouvaient offrir normalement, dans le cadre de la loi actuelle sur la Monnaie et le Crédit, des produits bancaires alternatifs aux produits classiques et qu'il n'y avait pas, donc, nécessité de changer cette loi. Ce-pendant, les banques qui vont ouvrir des fenêtres pour ces produits doivent leur dé-dier une organisation spécifique et particu-lière de manière à assurer une imperméabi-lité totale entre les produits classiques et les produits alternatifs, a-t-il souligné. Lors de l’ouverture du Symposium, le pré-sident de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), M. Kassali Brahim Djamel a indiqué que l’an-née 2018 et les années à venir se pré-sentent sous de bons auspices pour les so-ciétés d’assurances. Selon lui, plusieurs facteurs devraient concourir à un taux de croissance du chiffre d’affaires, encore plus important à partir de 2018.

Il cite une hausse de 76% du budget d’équi-pement de l’Etat en 2018, particulièrement destinée à la relance de projets d’investisse-ments gelés dans différents secteurs de l’activité économique et ce, dans le cadre de la mise en œuvre du premier segment de la « trajectoire budgétaire » 2017/2019 qui ac-compagne le nouveau modèle de croissance engagé en 2017, par les pouvoirs publics. Pour sa part, le PDG de la CASH Assu-rances, M. Naouri Mokhtar a souligné que les problèmes récurrents du marché algé-rien des assurances en matière de Produits Corporate sont liés à l’environnement cultu-rel et socio-économique d’ordre structurel et/ou conjoncturel dans lequel opèrent les Compagnies d’assurance. Il cite l'absence d’une organisation et d’une démarche de Risk management au sein de la majorité des entreprises industrielles et commer-ciales. Selon lui, cela ne permet pas, pour un grand nombre d’entreprises, l’innovation dans les produits à l’effet d’y intégrer de nouvelles garanties, ni d’entrevoir la sous-cription de nouveaux produits. « En fait, très souvent, les entreprises s’en remettent à la réglementation, de telle sorte que ce qui n’est pas obligatoire n’est pas assuré », a-t-il relevé.

S. M.

Par Said Mansouri

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Symposium

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 33

Intervention du Président de l’UAR, M. Brahim Djamel KASSALI, lors de l’ouverture du Symposium International sur la place financière algérienne

« Le marché des assurances en expansion »L’année 2018 et les années à venir se présentent sous de bons auspices pour les sociétés d’assurances. Après deux années de croissance modérée du chiffre d’affaires (+2% en 2015 comparativement à 2014, et +1,3% en 2016 par rapport à 2015), sous l’effet notamment de la conjoncture économique, une certaine reprise s’est amorcée en 2017 avec un taux de progression de la production estimé à 3%.

Plusieurs facteurs devraient concou-rir à un taux de croissance du chiffre d’affaires, encore plus im-

portant à partir de 2018 :► Une hausse de 76% du budget d’équi-pement de l’Etat, en 2018, particulière-ment destinée à la relance de projets d’investissements gelés dans différents secteurs de l’activité économique et ce, dans le cadre de la mise en œuvre du pre-mier segment de la « Trajectoire budgé-taire » 2017/2019 qui accompagne le nou-veau modèle de croissance engagé, en 2017, par les pouvoirs publics.Il est prévu, dans une seconde phase, une

trajectoire soutenue de croissance du PIB hors hydrocarbures de 6,5% par an sur la période 2020/2030.

► L’importance du potentiel assurable réel en Algérie et ce, eu égard, en particu-lier, à l’évolution de la population et des revenus, du niveau des infrastructures économiques réalisées, et à la création de nombreuses PME/PMI. Des niches d’as-surances sont, encore, insuffisamment couvertes. Il en est, ainsi, pour ce qui concerne, particulièrement, les risques simples et les assurances de personnes. A titre d’exemple et s’agissant des risques

simples, le parc logement et le parc com-mercial et industriel ont fortement aug-menté, durant ces dix dernières années, pour dépasser les 11 millions d’unités, alors que le nombre de contrats d’assu-rances souscrits en multirisques habita-tion et en catastrophes naturelles (Cat/Nat), n’a pas suivi le même rythme d’évo-lution.

Il en est de même, en matière d’assu-rance de personnes, où le potentiel est immense. Les sociétés d’assurances de personnes, créées à partir de 2011 à la faveur de la séparation des assurances dommages des assurances de per-sonnes, ont réussi, en l’espace de quelques années, à faire progresser, de manière significative, la production de ce segment de marché, ce qui démontre ses fortes capacités de développement.

► Le développement continu des réseaux de distribution des sociétés d’assurances avec un total de 2358 agences, à fin 2017, contre 874 agences, en 2000, ce qui est remarquable. Le récent décret exécutif n° 17-192 du 11 juin 2017 relatif à l’agrément des intermédiaires d’assurance, qui as-souplit et facilite les conditions d’accès à la profession d’agent général, va d’ailleurs permettre de contribuer au développe-ment de ce réseau de distribution.

Par Brahim Djamel KASSALI *

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Symposium

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Il est attendu, également, un accrois-sement significatif des points de vente ouverts par les sociétés d’assurances dans le cadre de la bancassurance. Avec 750 points de vente déjà ouverts par les sociétés d’assurances auprès des banques, les perspectives de dé-veloppement du marché de la bancas-surance sont très fortes.

Mais, le canal de distribution le plus pro-metteur est, sans conteste, celui du nu-mérique. Les sociétés d’assurances ont parfaitement assimilé l’importance stra-tégique des technologies numériques.Après avoir mis en place les devis en ligne sur leurs sites web pour certains produits « grand public », plusieurs so-ciétés d’assurances se sont lancées dans la vente à distance (e-paiement). Les bons résultats enregistrés sont en-courageants et démontrent le potentiel avéré de ce nouveau canal de distribu-tion.

Par ailleurs, et avec le lancement du haut débit mobile, certaines sociétés d’assurances se préparent au m-paie-ment.Ainsi, la combinaison du déve-loppement des réseaux physiques et des canaux digitaux devrait permettre de rendre l’assurance plus interactive et accessible aux agents économiques, avec des retombées certaines sur la progression du chiffre d’affaires du secteur.

►L’élargissement de l’offre assuran-tielle et son corollaire l’innovation pro-duits, constituent des moteurs de dé-veloppement et de croissance stratégique pour les sociétés d’assu-rances. De nouveaux produits et ser-vices assurantiels ont été mis en place au cours de ces dernières années qui répondent aux exigences des clients, notamment en matière d’assistance.

La séparation des assurances dom-mages des assurances de personnes a, en effet, permis le développement d’un nouveau marché complémentaire à l’assurance qui est celui de l’assistance.

De nouvelles sociétés d’assistance, fi-liales des compagnies d’assurances, ont, ainsi, vu le jour au cours des dix dernières années. Ces sociétés per-mettent aux compagnies d’assurances d’offrir une large gamme de produits d’assistance à leurs clients dans les lignes de métiers que sont l’habitation, le voyage, la santé et l’automobile.Là, également, l’évolution positive du chiffre d’affaires de ces nouveaux pro-duits et services assurantiels, est révé-latrice du fort potentiel de ce marché qui offre au secteur un relai sûr de croissance.

Il en est de même pour ce qui concerne l’assurance non conventionnelle avec, en particulier, l’assurance Takaful qui offre un nouveau segment de marché prometteur. Le projet de texte régis-sant l’assurance Takaful qui va per-mettre de préciser les règles et prin-cipes de base de ce type d’assurance ainsi que les modalités d’encadrement des sociétés Takaful, aura des retom-bées positives sur la promotion et le développement de ce nouveau produit, et, partant, sur la croissance du chiffre d’affaires du marché des assurances.

De nouveaux services assurantiels uti-lisant les outils numériques ont, par ail-leurs, été mis sur le marché par les so-ciétés d’assurances, pour une communication de proximité efficace et rapide avec les clients. De nouvelles fonctionnalités Web, par le biais du mo-bile marketing, ont ainsi été mises en place par de nombreuses sociétés d’assurances. Ces nouveaux outils visent, notamment, à alerter les clients pour le renouvellement des contrats

d’assurance, le règlement des sinistres, et le recouvrement des impayés. Le processus de digitalisation engagé par les sociétés d’assurance leur ouvre, ainsi, des opportunités extraordinaires et devrait permettre d’améliorer, forte-ment, la qualité de services et contri-buer, également, au développement du chiffre d’affaires de notre secteur.

► L’enrichissement du cadre régle-mentaire régissant l’activité des assu-rances, opéré par l’Autorité de régula-tion, le Ministère des Finances, au cours de ces dernières années, a per-mis, également, de contribuer au déve-loppement et à la modernisation des sociétés d’assurances ainsi qu’à l’amé-lioration de leurs performances.

Une réforme structurelle a, également, été engagée par l’Autorité de régula-tion. Il s’agit de la révision de loi 06-04 du 20 février 2006 modifiant et complé-tant l’ordonnance 95-07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances qui de-vrait permettre d’apporter les améliora-tions nécessaires en matière, notam-ment, d’élargissement de l’offre assurantielle, de diversification des canaux de distribution , et d’organisa-tion de la supervision des assurances.Mais, tous ces facteurs et leviers ne pourront atteindre leurs pleins effets en termes d’accroissement du chiffre d’af-faires et de taux de pénétration des as-surances, que s’ils sont accompagnés par l’intensification des mesures prises pour normaliser la concurrence tarifaire. Le respect de la déontologie tarifaire, en adéquation avec les normes tech-niques professionnelles, constitue, en effet, une condition sine qua non pour un décollage significatif de ces agré-gats.

B.D.K.*Président de l’Union algérienne

des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR)

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Symposium

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 35

Intervention du PDG de la CASH Assurances, M. Mokhtar NAOURI, lors du Symposium International sur la place financière algérienne

L’expansion projetée et attendue des Produits d’assurance CorporateDans cet article, est reproduite, telle quelle, l’intervention de M. Naouri Mokhtar, Président directeur général de la CASH Assurances, à l’occasion du Symposium international sur la place financière algérienne, précisément la session 2 (marché des assurances et produits Takaful, qui s'est tenu du 03 au 06 Avril 2018 à la Safex.

Le marché de l’assurance Corpo-rate est le marché le plus déve-loppé en Algérie, il représente

environ 68 milliards DA, soit 56% de l’ensemble du marché de l’assurance dommages aux biens (121 milliards DA).

Près de 20% de ce marché passe par les courtiers d’assurance qui ont un rôle de plus en plus grand.

L’expansion projetée et attendue de ce marché va dépendre de l’expression des besoins des entreprises assurées et assurables, d’une part, et des solu-tions que les compagnies d’assurance pourraient proposer à leur clientèle et aboutir à faire souscrire.

1- Des solutions innovantes à des problématiques récurrentes

Les problèmes récurrents du marché algérien des assurances en matière de Produits Corporate sont liés à l’environ-nement culturel et socio-économique d’ordre structurel et/ou conjoncturel dans lequel opèrent les Compagnies d’assurance. Ils peuvent être déclinés comme suit :► L’absence d’une organisation et d’une démarche de Risk management au sein

de la majorité des entreprises indus-trielles et commer-ciales : cela ne per-met pas, pour un grand nombre d’entreprises, l’in-novation dans les produits à l’effet d’y intégrer de nou-velles garanties, ni d’entrevoir la sous-cription de nou-veaux produits. En fait, très souvent les entreprises s’en remettent à la ré-glementation, de telle sorte que ce qui n’est pas obligatoire n’est pas assuré.Une évolution dans ce domaine est pri-mordiale pour le développement du marché Corporate.Cela passe par la création de bureaux de conseil en gestion de risques et d’as-surance, ainsi que de Cabinets d’audit des risques et des assurances. Les compagnies d’assurance devraient par-ticiper à la création de tels organismes qui ont un rôle important en amont de la souscription des contrats dans le mar-ché Corporate.► La non actualisation systématique

des valeurs d’assurance (devant suivre l’inflation, notamment celle qui découle de l’évolution du taux de change) : Le Dinar algérien s’est largement déprécié face au Dollar américain et à l’Euro, depuis ces cinq dernières années. En 5 ans, le Dinar a perdu 27,5% de sa va-leur par rapport à l’Euro et 46,3% de sa valeur face au Dollar américain. En as-surance, cela engendre systématique-ment une inadéquation de la valeur as-surée, telle que déclarée par l’assuré et la valeur réelle des biens. Une double sanction intervient, d’abord pour l’assu-reur qui ne perçoit pas la prime qu’il faut pour indemniser les sinistres au coût

Par Mokhtar NAOURI *

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Symposium

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réel et, pour l’assuré qui devrait se voir appliquer la règle proportionnelle pour ne pas avoir actualiser les capitaux as-surés. En assurance Incendie, la géné-ralisation des visites de risques avec détermination des valeurs à dire d’ex-perts et le recours à l’indice des Risques industriels peuvent constituer des outils non négligeables pour répondre à cette problématique. ► L’influence de la mauvaise conjonc-ture économique sur l’entretien et la maintenance des installations indus-trielles et commerciales aboutit, sou-vent, à l’augmentation de la sinistralité : pour s’assurer de la mise en œuvre des actions de prévention devant la réduc-tion des budgets en la matière, les as-sureurs devraient veiller à insérer dans les contrats des Participations bénéfi-ciaires (PB) dédiées à cela. Les clauses de ces PB doivent prévoir que les mon-tants à ristourner aux assurés n’ayant pas enregistrés de sinistres ou ayant enregistré de très faibles sinistres doivent permettre d’équiper les entre-prises concernés d’outils de prévention et/ou de protection de risques et de fi-nancer les contrats de maintenance et de révision périodiques de certaines ins-tallations telles que les installations électriques.► La crise économique rétrécit les mar-chés et exacerbe la concurrence de telle sorte que si une entreprise est su-jette à un sinistre important, elle peut disparaitre du marché. Nos entreprises ne sont pas suffisamment conscientes de ce problème et les assureurs ne communiquent pas assez sur l’assu-rance Pertes d’exploitation. Pourtant un tel produit est absolument nécessaire pour les entreprises industrielles et commerciales intervenant dans des marchés très concurrentiels. Une poli-tique de marché à mettre en œuvre par les assureurs pour amener les assu-rables à souscrire de tels contrats pour-rait conduire à un fort développement des produits Corporate en Algérie. En outre, cela devrait permettre d’augmen-

ter les primes des contrats de base, puisque l’assurance ne se fait plus en valeur d’usage mais en valeur à neuf.

2- Des solutions adaptées et modernes à des problématiques nouvelles

Les problèmes nouveaux que pour-raient affecter les entreprises indus-trielles et commerciales sont relatifs à la révolution numérique, à la transition énergétique et aux tensions sociales et politiques que connait le monde d’au-jourd’hui :

► La révolution numérique aboutit à rendre les entreprises de plus en plus connectées et, donc, très exposées à la cybercriminalité. Selon un rapport du Center for Strategic and International Studies (CSIS) de l'éditeur en sécurité McAfee, les activités cybercriminelles coûteraient entre 375 et 575 milliards de dollars par an. Le coût des sinistres dus aux cyber risques est plus impor-tant que les coûts combinés des trafics de cocaïne, marijuana et héroïne. Le marché de la réassurance s’organise pour la mise sur le marché de polices adaptées à ce type de risques. Les en-treprises qui souhaitent se couvrir contre ce type doivent se conformer aux normes en matière de sécurité informa-tique. Les compagnies d’assurance doivent être à l’écoute du marché inter-national de la réassurance et sensibili-ser leur clientèle Corporate à l’achat de telles couvertures dont les prix semblent abordables, compte tenu de la capacité mise en œuvre et la concurrence obser-vée sur le marché international.► La transition énergétique est en marche dans le monde. L’Algérie n’est pas en reste : un important programme est annoncé pour 2020 avec des instal-lations devant produire 4.000 mé-gawatts pour atteindre 45 à 51 térawatts à l’horizon 2030. Les risques liés aux énergies renouvelables sont spéci-fiques.

Ils sont liés à l’exposition des panneaux solaires ou des éoliennes aux aléas cli-matiques ainsi qu’aux actes de vanda-lisme, à la responsabilité du producteur d’électricité, à la perte de revenus asso-ciés à la production d’électricité, etc. L’innovation dans les marchés interna-tionaux en matière d’assurance des ins-tallations solaires par exemple, est telle que le manque de rayonnement est considéré comme assurable et permet à l’assuré d’obtenir une indemnisation. Là encore, les compagnies d’assurance doivent rester à l’écoute du marché in-ternational de la réassurance et sensibi-liser leur clientèle Corporate à l’achat de couvertures adaptées et innovantes face à des risques nouveaux découlant de l’utilisation de technologies nouvelles.► L’exportation de biens et de services ainsi que l’investissement à l’étranger semblent constituer des orientations souhaitées et soutenues par l’ensemble des acteurs pour la définition du nou-veau modèle de développement. Cela est néanmoins générateur de risques de plus en plus important découlant de l’instabilité socio-politiques observée dans le monde d’aujourd’hui. L’assu-rance des risques politiques en plus des risques commerciaux liés aux exporta-tions et surtout, l’assurance des inves-tissements algériens à l’étranger contre les risques de violences politiques dans le cadre de polices adaptées constitue-ront à l’avenir des vecteurs de crois-sance de la demande d’assurance. D’ailleurs, la CCR a déjà anticipé cette demande au plan local par la mise en place récente d’un pool « Violences po-litiques » couvrant les risques d’émeutes et mouvements politiques, de terro-risme et de sabotage, de guerre civile, etc. L’élargissement de polices locales à des risques se situant à l’étranger dans le cadre de polices mondiales pourraient rapidement se réaliser, à l’ins-tar de ce qui se fait à l’international.

M.N.* Président directeur général de la

CASH Assurances

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ANEP - 218696

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Symposium

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Intervention du PDG de la CAAT, M. BENMICIA Youcef, lors du Symposium International sur la place financière algérienne

« Le Programme de Modernisation des Compagnies d'Assurance »Dans cet article, est reproduite, telle quelle, l’intervention de M. Benmicia Youcef, Président directeur général de la CAAT, à l’occasion du Symposium international sur la place financière algérienne, organisé du 03 au 06 avril 2018 à la Safex.

La transformation numérique est déjà une réalité dans beaucoup de pays avec :

► la distribution de l’assurance via in-ternet (PC, mobile, tablette),► l’utilisation des bases de données, ► l’implication des réseaux sociaux et l’utilisation de capteurs, l’usage de l’en-

semble de ces moyens convergent vers l’amé-lioration des produits, l’innovation et la person-nalisation des services.De grandes compagnies d’assurance et de réas-surance osent davan-tage et expérimentent déjà la « blockchain » et l’intelligence artificielle.

La nécessaire évolution du cadre législatif

L’avènement des TIC et l’avancée rapide du nu-mérique nécessitent une révision profonde du dispositif législatif.Cette révision permet-trait d’adapter l’encadre-ment législatif à l’évolu-tion de l’environnement et à l’innovation techno-

logique tout en veillant à la protection des assurés et des bénéficiaires de l’assurance.C’est dans ce processus et à la de-mande de la tutelle que s’inscrivent les propositions formulées par la profes-sion pour modifier l’Ordonnance 95-07.

Actions-développement marché

La profession a, aussi, inscrit dans son programme d’actions, la réalisation de plusieurs objectifs concourants au dé-veloppement et à la modernisation du secteur, tels que : la reconquête de la confiance des assurés et l’amélioration de l’image de l’assurance (accélération des procédures de traitement des si-nistres automobiles), la mise en place d’un système d’information (SI) et de reconfiguration du site web (informa-tions et mise à disposition de données chiffrées du marché), la communica-tion et la publicité institutionnelle (inté-rêt de l’assurance) et la finalisation du fichier national des conducteurs assu-rés (base de données de l’assurance automobile). Les programmes de modernisation des compagnies d’assurance

La modernisation des SI a été enta-mée par l’automatisation des cycles de gestion :► souscription, traitement des si-nistres, réassurance, ► gestion administrative, financière et comptable,

Par Youcef Benmicia *

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Symposium

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Pour assurer la rapidité, la fiabilité et la transparence des opérations.Ainsi, avec l’implémentation des ERP, les compagnies se sont dotées de SI centralisés en mesure de générer des informations consolidées nécessaires à la prise de décision et dans des dé-lais très courts.Après la phase d’automatisation, les compagnies ont, de plus en plus, re-cours aux TIC, avec notamment l’intro-duction des procès suivants :

Paiements électroniques via Terminaux -TPEUne des étapes de modernisation des moyens de paiement a commencé avec l’usage des cartes de paiement et l’installation des TPE au niveau des agences des compagnies d’assu-rances, pour permettre aux assurés de payer les primes d’assurances dans les agences.

Transformation des sites en Web MarchandLa phase suivante consiste en l’acqui-sition, par les compagnies d’assu-rance, de la qualité de Web Marchand pour les autoriser à effectuer des tran-sactions par internet (dématérialisation des opérations d’assurance pour les produits grand public) et recours au paiement électronique par le biais des sites web. Les sociétés d’assurances qui sont déjà préparées ou se préparent à lan-cer ce nouveau service, offriront à leurs clients de nouveaux services (souscription en ligne, e-paiement). Elles offrent, aussi, la possibilité pour leurs clients de déclarer les sinistres via ces sites, de suivre leurs dossiers et d’obtenir des devis en ligne.Avec l’avènement des agences en ligne, les compagnies auront à repen-ser leurs stratégies de distribution par la combinaison des canaux de distribu-tions traditionnels avec les canaux digi-taux,

Toutes ces informations utiles sont couplées aux possibilités de faire des devis, de « géo localiser » les points de vente, d’informer la clientèle en inte-ractivité au titre d’éventuelles promo-tions et de lancement de nouveaux produits.Il importe de souligner que les deux moyens ci-dessus évoqués ont été dé-veloppés en partenariat avec les banques de la place et Algérie Poste.

Mobile Marketing SMSINGLe recours au mode de communication par messages courts via téléphone mobile, communément appelé SM-SING, est d’un apport apprécié par la clientèle grâce à l’implémentation de services de notification d’évènements pertinents (rappels d’échéances de contrats, informations diverses...)L’innovation technico-commerciale peut être appréhendée à travers la commercialisation de nouveaux pro-duits et la création d’entités et d’instru-ments modernes.

Innovation produits et services associés à l’assurance

En matière d’innovation produits, on peut citer, notamment, la mise sur le marché :► Des produits d’assistance (domici-liaire professionnelle) ;► Des packs commerciaux destinés aux ménages et aux professionnels ;► Des produits Takaful, qui font l’objet, pour l’heure, de projet de texte et qui permettront d’atteindre de nouveaux segments de marché ;► Des produits pour la couverture des risques émergents, en particulier les cyber-risks et l’utilisation frauduleuse des cartes de paiement.

Création d’entités et d’instruments modernes► La création récente de la société de Gestion Tiers Payant (TPA) des si-

nistres en assurance santé peut être considérée comme un nouvel acquis pour le marché des assurances dans la mesure où elle contribuera à apporter des facilitations pour la promotion des assurances liées à la santé comme ré-gime complémentaire à l’assurance sociale. Il est attendu de cette nouvelle entité un rôle de catalyseur dans le domaine de l’innovation en produits santé.►Il y a lieu de mentionner, aussi, le projet de mise en place de plateforme de gestion des sinistres automobiles en vue de l’amélioration de l’efficacité opérationnelle des compagnies d’assu-rance notamment, par la réduction des délais de traitement des dossiers si-nistres, le développement de services innovants et la lutte contre la fraude.

Création de sociétés de services associés à l’assurance (assistance automobile, domiciliaire et professionnelle, santé)Après cet aperçu succinct sur l’utilisa-tion et l’apport des TIC, Il importe de souligner que les pro-grammes de modernisation ne se fondent pas, uniquement, sur le re-cours aux process technologiques mais s’appuient, également, sur d’autres leviers tels que : ► L’innovation technico-commerciale ; ► La distribution ;► La communication ; ► La formation ;► L'organisation.La modernisation des systèmes d’information des sociétés d’assu-rance algériennes, entreprise depuis près d’une décennie, est une dé-marche méthodique, graduelle et cumulative qui s’inscrit dans un vaste mouvement de généralisation de l’utilisation des TIC dans notre pays.

Y.B.* Président directeur général de la

CAAT

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Reportage

40 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Participation des Sociétés

Les particuliers ciblés La 51ème édition de la Foire Internationale d’Alger (FIA), qui s’est tenue du 08 au 13 mai au niveau du Palais des Expositions des Pins Maritimes, a vu la participation de sept sociétés d’assurance.

Contrairement à beaucoup d’as-sureurs qui ont préféré faire l’impasse sur cette manifesta-

tion, la SAA, la CAAT, la CAAR, la CASH, TALA, L’Algérienne vie et bien sûr la CAGEX, l’assureur des exporta-teurs, ont tenu à perpétuer la tradition, en prenant part, une nouvelle fois, à cet événement économique majeur, qui a réuni plus de 700 entreprises na-tionales et étrangères.La forte présence des entreprises na-tionales (413) constitue l’un des deux principaux motifs de la participation des sociétés d’assurance, qui ciblent aussi le marché des particuliers, c’est le deu-xième motif, constitué par les milliers de personnes qui visitent la foire.Selon la Société algérienne des foires et expositions (SAFEX), organisatrice de l’événement, la Foire internationale d’Alger reçoit chaque année plus de 600.000 visiteurs, dont 40.000 profes-sionnels.

Comme à l’accoutumée, les stands des sociétés d’assurances ont bénéfi-cié d’un bon emplacement, au niveau du pavillon Concorde, l’espace couvert central le plus imposant de la foire, qui attire le plus grand nombre de visiteurs, et qui offre, par conséquent, la plus grande visibilité aux exposants.

Bilan de participation

Tous les responsables et les ani-mateurs des stands des sociétés d’assurance que nous avons rencontré, la veille de la clôture de la FIA, tirent un bilan positif de leur participation. « On est vraiment très satisfait de notre participation à la 51ème

FIA, qui nous a permis de pro-mouvoir au mieux l’image de marque de la compagnie lors de

cet événement incontournable pour les particuliers et les professionnels, et surtout d’exposer et présenter aux visi-teurs nos produits innovants en terme d’assurance et d’assistance », estime Abdelkader Ahmane, sous-directeur de la communication de la CAAT.

Par Massi Badis

Abdelkader Ahmane, sous-directeur de la communication de la CAAT

Khadidja Tibourtine, sous-directrice événementiel de la CASH,

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Reportage

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 41

d’assurance à la FIA 2018

autant que les professionnelsPour sa part, Khadidja Tibourtine, sous-directrice événementiel de la

CASH, juge cette partici-pation « très utile et fruc-tueuse car, dit-elle, elle nous a permis de nouer des contacts avec les industriels, les pme-pmi et les particuliers, et sur-tout de promouvoir l’image de marque de notre société et de faire connaitre nos produits ». Mission accomplie éga-lement pour la SAA, sa directrice commerciale, Yasmine Kaoua explique pourquoi : « Spéciale-ment pour la foire de cette année, je dirais que c’est une mission accomplie parce qu’on a changé notre charte gra-phique, nous avons une

nouvelle image, nous sommes sur une nouvelle dynamique et nous ambition-nons d’offrir à notre clientèle de meil-leures prestations de service ».La FIA 2018 a permis, aussi, à l’Algé-rienne vie, une jeune société d’assu-rance des personnes, filiale de la

CASH, d’enrichir sa base de données, « sur laquelle nous allons nous ap-puyer pour élargir notre portefeuille clients », indique sa sous-directrice communication et études, Nabila Kaci.

Intérêt pour les particuliers

A noter que les sociétés d’assurance, qui cherchent à élargir leur marché et à consolider leur portefeuille clients, ont montré beaucoup d’intérêt aux milliers de particuliers qui ont visité la foire. Ces clients potentiels représentent une cible privilégiée autant que les profession-

nels. Outre l’assurance automobile, qui revenait souvent dans les échanges, certains visiteurs ont cherché à en savoir davantage sur l’assurance multirisques habi-tation (MRH). D’autres avaient des demandes bien précises, comme ce propriétaire d’une pme d’informatique qui recherche une assurance santé complémentaire de groupe, en faveur de ses 10 employés.

« Les salariés du secteur public dis-posent de mutuelles pour la complé-mentaire santé mais pas le privé, c’est pour ça que je suis à la recherche d’un produit qui répond aux besoins de mes employés », nous déclare-t-il. Nous avons également rencontré un étu-diant malien, venu se renseigner sur l’offre de produits des sociétés d’assu-rance. Ce dernier prévoit, à son retour au pays, de lancer sa propre affaire même si, avoue-t-il, il ne fait pas d’études dans le domaine des assurances.

M.B.

Yasmine Kaoua, directrice commerciale de la SAANabila Kaci, sous-directrice de communication de L'Algérienne Vie

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Évènement

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Responsabilité civile des architectes

TRUST présente ses formules d’assuranceLes membres du Syndicat national des architectes (SYNAA) ont bénéficié de la présentation des formules proposées par Trust Assurances, lors d’une journée d’information, organisée le 10 avril 2018 à Alger, sous le thème : « L’architecte, un métier, des responsabilités, des risques, et des assurances ».

Pour une meilleure portée, ce syndi-cat a même diffusé sur son site des données relatives au dossier,

afin de signifier que l’inventaire des po-lices d’assurances disponibles sur le marché algérien et les conditions de leurs souscriptions ainsi que l’étendue des risques couverts, laissent penser que la protection de l’architecte dans l’exercice de sa profession demeure im-parfaite.Cette problématique a été mise en exergue par les participants qui ont eu à animer des débats et des questions ont été posées sur l’adéquation des sys-tèmes d’assurance proposés avec les spécificités de la profession d’architecte et de leur réelle efficacité.De nombreux intervenants ont souligné que l’assurance est, souvent, contractée par l’architecte sans une connaissance précise de son étendue, ni des droits qui en découlent.M. Mihoubi Achour, président du SYNAA et M. Hadjou Abdelhakim, directeur gé-néral de TRUST Assurances ont eu à proposer des améliorations à ce sys-tème. M. Hadjou a promis des facilita-tions aux adhérents au syndicat en ce qui concerne toutes les procédures, de la souscription à l’indemnisation.Les conférences présentées lors de la journée étaient axées sur cette donne pour mettre en exergue les responsabili-tés de l’architecte comme explicité par Rafik Mahindad, architecte et premier vice-président du SYNAA.Le thème du régime de responsabilité de

la profession d’architecte et les assurances professionnelles a été abordé par Wissam A. Me-ziane, architecte et juriste.Du côté de l’assureur TRUST, M. Saoud Walid, directeur cen-tral Réseau et Animation Com-merciale a présenté le thème du Risk Management dans l’exercice de la profession d’ar-chitecte. Quelques cas concrets de l’en-gagement de la responsabilité de l’archi-tecte ont été soumis à l’assistance par M. Ialoulene Ouamer, directeur Indemnisa-tion, alors que les solutions d’assurance pour l’accompagnement de l’architecte ont été proposées par M. Oumsalem Wa-lid, directeur Souscription. Lors de cette journée d’information, les architectes ont effectué plusieurs come-back sur la date du 21 mai 2003 lorsque la terre trembla à Boumerdes et à Alger. Il est mentionné que le ministère public avait déposé une plainte contre X qui a valu à des architectes d’être poursuivis pénalement et condamnés à deux an-nées de prison ferme pour quelques-uns. Cela illustre les risques encourus par les architectes maîtres d’œuvre.Etant donné ces risques, Trust souligne qu’un professionnel peut voir sa Respon-sabilité civile engagée du fait de l’exer-cice de son activité. Des dommages cor-porels, matériels et pécuniaires indirects, pouvant être causés à des tiers à la suite d'un accident et la compagnie met à leur disposition un contrat d’assurances qui protège et permet d’exercer l’activité en

toute quiétude. En effet, tout architecte dont la Responsabilité civile profession-nelle peut être engagée, à propos de tra-vaux de construction, est tenu d’être cou-vert par une assurance, comme l’a indiqué Wissam Meziane.L’architecte, étant maître d’œuvre, est obligé de réparer les dommages causés à autrui à cause d’une faute, notamment un acte dommageable ou de l’inexécu-tion d’obligation contractuelle, ainsi que toute erreur légalement présumée. M. Hadjou affirme qu’une bonne partie des responsabilités de l’architecte doit être couverte par les assurances. Il ajoute que pour cibler un maximum de clients particuliers et de PME/PMI, l’en-treprise a augmenté son capital social de 1,2 milliard de dinars pour le porter à 3,2 milliards de dinars. Trust Algeria se veut ainsi un assureur accompagnateur du maître d’œuvre à qui il propose des solutions d’assurance, à même de le libérer du poids qui pèse sur lui, non seulement en termes de res-ponsabilité, mais aussi dans la sauve-garde de son patrimoine professionnel et personnel.

S.M.

Par Said Mansouri

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Évènement

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 43

Assises nationales de l'agriculture

Participation active de la CNMA et de la CAATLes travaux des assises nationales de l'agriculture, tenues le 23 avril dernier à Alger, ont été sanctionnés par des recommandations issues de 9 ateliers. La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), assureur historique des risques agricoles, et la CAAT ont activement pris part à cet événement, qui vise à soutenir le développement du secteur agricole et à renforcer son rendement, conformément à la démarche de l'Etat portant diversification de l'économie.

Dans la foulée, une commission sectorielle chargée du suivi de la mise en œuvre des recom-

mandations de ces assises a été instal-lée le 8 mai, pour permettre de mieux définir les perspectives de développe-ment du secteur, y compris dans le volet lié à l’assurance.En effet, ces recommandations visent à garantir les conditions de vie décente à la population, en maintenant l'appui financier aux agriculteurs et éleveurs et en assurant un meilleur accompagne-ment en matière de sécurité sociale et d'assurances. Avec 75% de parts de marché, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) est leader dans le domaine des assurances agricoles. Néanmoins, cela offre encore des opportunités à d’autres compagnies comme la CAAT, la CAAR et récemment la GAM qui pro-posent aussi des produits de couver-tures de divers risques agricoles. Toute une panoplie de produits est ain-si proposée par les compagnies d’as-surances, dans l’espoir de séduire les nombreux utilisateurs potentiels, qui s’étendent de l’agriculture à la pêche et l’aquaculture, sans oublier les filiales d’assurances de personnes.Certaines compagnies ont déjà signé

des conventions avec des sociétés activant dans le do-maine de l’agroalimentaire et dans le secteur de la pêche et comptent même accompa-gner leurs clients pour couvrir toute la filière. Elles misent sur leurs produits pour boos-ter leur chiffre d’affaires dans une conjoncture difficile ca-ractérisée par un ralentisse-ment de la progression du chiffre d’affaire en 2017.

L’agriculture, c’est 30 mil-liards de dollars de chiffre d’affaires dans quelques annéesQuelques compagnies comptent sur l’agriculture qui générera un chiffre d’af-faires de 30 milliards de dollars dans quelques années, selon le ministère de l’Agriculture, pour réaliser de meilleures performances. Au préalable, il faudrait procéder à une réforme de l’assurance agricole, comme l’avait annoncé le di-recteur général de la CNMA, M. Benha-biles Cherif.Considérant les nombreuses pertes et les montants considérables d’indemni-sations liées aux aléas climatiques, il est, selon lui, nécessaire de formuler

des propositions de réformes et préciser les risques auxquels sont confrontés les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs.C’est un impératif pour poursuivre la politique de développement du monde rural et en faire le principal moteur du développement agricole dans le pays, en assurant tous les moyens d'appui et d'accompagnement, y compris l’assu-rance agricole. Des experts ont aussi recommandé la promotion de l’assu-rance agricole par l’actualisation de la législation et en menant des cam-pagnes de sensibilisation concernant ce produit.

Par Said Mansouri

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Évènement

44 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Il s’agit aussi de mettre en place un mécanisme incitatif qui contribue à favoriser le développe-ment de l’assurance agri-cole ne devant être consi-déré comme un acte administratif mais comme un moyen d’accompa-gnement indispensable au développement du secteur agricole. Actuellement, un cin-quième seulement des agriculteurs sont assurés au niveau de la Caisse nationale de mutualité agricole, soit près de 200 mille agriculteurs sur un total d'un million recen-sés au niveau national, a indiqué son directeur gé-néral, Cherif Benhabiles, qui admet que le taux de pénétration des assu-rances dans le secteur agricole reste encore très loin des objectifs que s'est fixés la CNMA, mal-gré la progression enre-gistrée au cours des trois dernières années.La diversification des produits d'assurance et l'introduction de nou-velles facilités au profit des agriculteurs et éle-veurs ont permis d'aug-menter le nombre d'assu-rés auprès de la caisse, passant d'à peine 80 mille assurés en 2015, à environ 200 mille assurés au premier trimestre 2018, a-t-il expliqué, ajoutant que la CNMA compte jouer pleinement son rôle de partenaire in-contournable dans la dy-namique de développe-

ment de l'agriculture.La CNMA est appelée, selon Cherif Benhabiles, à se transformer en une sorte de micro-banque agricole en mesure de répondre aux besoins du secteur, à travers la mo-dernisation des presta-tions fournies, le renfor-cement de l'encadrement et l'accompagnement des agriculteurs, et d'être, surtout, un espace ou-vert, aussi bien aux agri-culteurs qu'aux opéra-teurs économiques, a-t-il souligné dans une décla-ration à l’agence de presse nationale (APS).Quant à la CAAT, elle a décidé de se lancer dans l’assurance agricole pour répondre à la demande de ses clients tradition-nels et conquérir d’autres parts de marché.Dès janvier 2018, les gui-chets de la CAAT offrent une nouvelle gamme dé-diée aux produits végé-taux et une autre desti-née aux produits animaux. La compagnie souligne que l’introduction de cette nouvelle assurance ré-pond à une forte de-mande dans ce gisement encore peu exploité.Elle veut, ainsi, mettre sa longue et riche expé-rience dans les assu-rances industrielles au service des assurances agricoles et faire profiter ses clients d’une offre de services encore plus di-versifiée.

S.M.

La CAAR incite son réseau à une plus grande mobilisationLa diversification du portefeuille en ligne de mire

Dans son discours, lors de ces deux rencontres, le Président Directeur

Général de la compagnie, M. Kassali Brahim Djamel a tenu à adresser un message d’encou-ragements et de remerciements à son réseau, en soulignant que la CAAR a réalisé un chiffre d’affaires de 15,2 milliards de dinars en 2017, « malgré une rude concurrence et une conjoncture économique diffi-cile ». A ce sujet, le PDG de la CAAR a rappelé les efforts de

modernisation engagés par la compagnie, particulièrement en matière d’intégration et d’usage des outils numériques. Il a cité, à ce propos, le lance-ment du devis et de la souscrip-tion en ligne (e-paiement), via le site web de la CAAR, de l’assu-rance Multirisques Habitation (MRH), en attendant leur élar-gissement à l’assurance contre les effets des Catastrophes Naturelles (Cat-Nat) ainsi qu’aux produits « grand public ».

Par Lynda Hadad

La CAAR a organisé, le 26 avril et le 13 mai derniers, à l’hôtel Aurassi - Alger, deux importants regroupements avec son réseau de distribution. Le premier a réuni son réseau (indirect) d’Agents Généraux d’Assurance, alors que le deuxième a concerné son réseau (direct) d’agences et de succursales.

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Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 45

Plan stratégique 2017-2021M. Kassali a tenu, aussi et surtout, à inciter le réseau de distribution à une plus grande mobilisation, en sensibili-sant les agents généraux et les respon-sables des agences directes et des succursales à la réalisation des objec-tifs du Plan stratégique 2017-2021 de développement de la compagnie. La CAAR, qui a réalisé un chiffre d’af-faires de 15,2 milliards de DA en 2017, s’est tracée pour objectif, dans son plan stratégique de développement 2017-2021, d’atteindre un taux de croissance performant lui permettant de renforcer son positionnement et augmenter ses parts de marché. La CAAR qui a modernisé son offre de produits (lancement de nouveaux pro-duits mieux adaptés aux besoins des clients et partenaires) et de services (e-paiement, devis en ligne, etc.), cherche également à encourager les perfor-

mances et le rende-ment de son réseau à travers l’améliora-tion continue du service offert.Ces objectifs qui requièrent un dé-ploiement réfléchi des moyens néces-saires, ont d’ailleurs engagé la Compa-gnie dans un pro-cessus de dévelop-pement de ses

méthodes de gestion, l’amélioration et le développement continu du système d’information, constituent un paramètre de performance. Il en est de même pour la politique de gestion de la res-source humaine, valorisée par un pro-gramme de formation étudié qui répond aux besoins des structures. Il s’agit de se hisser aux standards in-ternationaux dans le contexte compéti-tif actuel, pour faire du « front office » de la CAAR un élément plus efficient dans son approche commerciale du marché, et une force pleinement enga-gée dans la réalisation de ses objectifs de développement et de croissance. C’est ce message fort que le PDG de la CAAR a transmis à ses partenaires, en les invitant à persévérer dans leurs ef-forts pour la concrétisation des objectifs de « diversification » du portefeuille de la compagnie.

Libérer la force de vente du réseau

Selon le Directeur Général Adjoint (DGA) technique et commercial de la CAAR, M. Laiche Zohir, « la branche automobile représente une part consé-quente du chiffre d’affaires de l’entre-prise et cela crée des difficultés dans la gestion. Il faut, souligne-t-il, diversifier davantage le portefeuille de la compa-gnie ». M. Laiche a estimé que le mo-ment est venu de « réadapter l’organi-sation interne de la CAAR, afin de mieux appréhender les changements et exigences qui s’opèrent dans l’envi-ronnement de l’entreprise ». Il a particulièrement insisté sur deux vo-lets vitaux dans la performance de la compagnie qui sont «l’économie des coûts dans le but d’augmenter la marge bénéficiaire » et « la maîtrise des risques dans la perspective de solvabilité ». Lors des débats, des AGA et des direc-teurs d’agences directes ont pris la pa-role pour aborder les points qui leur tiennent à cœur. Certains ont signalé, dans leurs interventions, la nécessaire utilisation des technologies numériques dans l’application d’une démarche mar-keting différenciée et moderne. Pour sa part, la Directrice commerciale et animation des réseaux de la CAAR, Mlle Bakir Amel a souligné « toute l’im-portance » et le « rôle primordial » du réseau commercial dans « l’améliora-tion de la rentabilité de la compagnie ».

L.H.

Ils ont déclaré ...Ils ont déclaré ...Mme Cherif Hakima, directrice de l’agence générale 796 d’Hussein Dey : “ Je suis très satisfaite de ma relation de travail avec la CAAR qui m’offre un climat d’affaire très favorable. Il ne me reste, donc, qu’à fidéliser mes clients et à leur offrir une meil-leure qualité de service, ce qui me permettra de réaliser un meilleur chiffre d’affaires ”.

Mme Talbi, chef département commercial de la succur-sale d’Oran : “ Le climat des affaires sur le marché des assurances en Algérie est très agressif. Il faut mettre à la disposition du ré-seau tous les moyens ; humains et matériels pour lui per-mettre d’être compétitif sur le marché. Aujourd’hui, notre objectif est d’améliorer la qualité de service pour le client devenu très exigeant ”.

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46 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Malgré la perte d’un client majeur

Caarama Assurance affiche une bonne santé financièreMalgré la perte, en 2016, d’un gros client, Sonatrach en l’occurrence, qui pesait 55% de son portefeuille, Caarama Assurance « a pu relever le défi et rebondir en réalisant, en 2017, un chiffre d’affaires de 2,130 milliards de dinars », a annoncé le PDG de la compagnie, M. Meslouh Ammar, en présentant le bilan de l’entreprise pour l’exercice écoulé.

Caarama, filiale de la CAAR, spé-cialisée dans les assurances de personnes, a « largement dé-

passé ses objectifs avec un taux d’at-teinte de 128% », a relevé son PDG qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, organisée le 29 avril dernier à l’hôtel Aurassi à Alger.En termes de prestations, prise en charge et règlement des sinistres, une cadence de règlement de 73% a été enregistrée pour un volume global de 707 millions de DA. Quant aux place-ments financiers, ils ont atteint, à fin dé-cembre 2017, un montant de 5,8 mil-liards de DA, avec une évolution de 22% par rapport à l’exercice précédent. Ceci a, selon M. Meslouh, raffermi la solidité de Caarama et conforté sa marge de solvabilité qui est désormais de 270%. Le réseau de distribution qui a joué, selon M. Meslouh, un rôle capital dans la santé financière de la compagnie, est actuellement composé de 250 points de vente, répartis sur tout le territoire national. En 2017, le réseau direct de Caarama s’est renforcé avec l’ouverture des centres régionaux de Constantine et d’Annaba ; celui de la bancassurance s’est étoffé avec 31 agences supplé-mentaires du Crédit Populaire d’Algérie (CPA) ; et celui de la CAAR avec quatre nouvelles agences.

Dans ses projec-tions 2018, Caara-ma compte densifier davantage son ré-seau d’agences di-rectes avec l’ouver-ture de 4 nouvelles implantées à Ouar-gla, Sétif, Béjaïa et Tizi Ouzou. Le dé-ploiement bancaire connaitra, quant à lui, l’ouverture de 18 agences CPA.Présentant les nou-veaux produits lancés, le PDG de Caa-rama annonce qu’un autre nouveau produit destiné aux sportifs existe sur le marché. Intitulé Riadhi et visant les fé-dérations et les clubs, il permet de cou-vrir les sportifs et le personnel d’enca-drement contre les risques d’accidents auxquels ils sont exposés au cours des entrainements et lors des compétitions sportives aussi bien nationales qu’inter-nationales.

My Caarama, une application mobile dans l’ère du temps

Innovante et inédite, My Caarama, la nouvelle application lancée par Caara-ma Assurance offre des services à dis-tance et permet à ses utilisateurs de

« maintenir un contact permanant et direct avec la compagnie en accédant à tout moment à diverses formalités », a expliqué l’informaticienne de la compa-gnie, Noussaiba Messsai.En fait, cette application mobile gratuite permet, plus concrètement, d’avoir un devis d’une assurance voyage en temps réel, de déclarer d’éventuels sinistres et la transmission des pièces justificatives, en les scannant, directement via l’appli-cation, la localisation des différents points de la compagnie à travers le terri-toire national et également de s’informer sur les principaux produits et formules proposées par la compagnie. L’application mobile de Caarama fonc-tionne aussi bien en Algérie qu’à l’étran-ger.

S.K.

Par Samy Keltoumi

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Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 47

Assainissement des dossiers sinistre automobile

Echange de chèques entre les sociétés d’assuranceDans le cadre de la poursuite des opérations d’assainissement des dossiers sinistres automobile et au titre des recours inter-compagnies, l’Union Algérienne des Sociétés d’Assurance et de Réassurance (UAR) a organisé, le 28 mai dernier à son siège à Alger, la cinquième cérémonie d’échange de chèques entre les sociétés d’assurance signataires de la convention dite « ARCM ». Cette opération, la 5e sur 6 programmées, a concerné, cette fois-ci, les recours relevant de l’exercice 2014, selon un communiqué de l’UAR.

L’UAR, qui rappelle avoir déjà trai-té et réglé les dossiers relevant de quatre exercices (2010, 2011,

2012 et 2013), avec un impact certain sur la relation avec les assurés, précise aussi que tous les dossiers en suspens sont des dossiers qui faisaient l’objet de contestation, principalement pour cause de déclaration contradictoires entre les assurés, rendant difficile voire impos-sible l’exercice du recours de manière classique.« Cette cérémonie qui a regroupé les dirigeants principaux et les respon-sables de la branche automobile des sociétés signataires a permis l’échange de chèques, entre les concernés, por-tant sur un montant global de plus de deux milliards huit cent douze millions de dinars (2.812.259.512,00 DA), concernant 66.538 dossiers de recours ayant fait l’objet d’un traitement et d’un règlement au titre de l’exercice en ques-tion (2014) », indique l’UAR.L’Union tient à préciser également que les assurés concernés par cette opéra-tion ont commencé à être appelés par leurs assureurs respectifs pour venir récupérer leurs dûs représentatifs du règlement en remboursement des dom-mages subis.

« Avec cette nouvelle opération, les so-ciétés d’assurance auront réglé au titre des cinq exercices traités (2010 à 2014) un nombre global de près de 200.000 dossiers pour un montant total de huit milliards cent deux millions de dinars (8.102.669.000.00 DA) », ajoute-t-on.L’UAR signale en outre qu’au titre de l’exercice 2015, dont le lancement est imminent pour faire en sorte à ce qu’il n’y ait plus de dossiers de recours entre les compagnies pour les exercices 2015 et antérieur, une nouvelle société d’assurance a demandé son adhésion à la convention (adhésion acceptée par

la commission de supervision des assu-rances), portant ainsi le nombre de si-gnataires de 10 à 11 adhérents sur 12 compagnies dommage du marché.Enfin l’UAR conclu que ces opérations d’assainissement, inscrites comme un des objectifs que les assureurs se sont fixés, à savoir l’amélioration de la quali-té de service pour la satisfaction de la clientèle et le renforcement de la confiance des assurés à l’égard des assureurs, ont eu des retombées très positives pour le secteur des assu-rances.

F.A.

Synthèse de Fatiha Aïd

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48 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Mapfre au Forum économique algéro-espagnol

« Fiers d’être présents en Algérie »Dans le cadre du Forum économique et commercial algéro-espagnol et en présence du Premier ministre M. Ahmed Ouyahia et le vice-président de la CEOE, M. Joaquín Gay de Montilla Ferrer, Mapfre Assistance Algérie a participé avec une intervention de M. Alejandro Boutin, son vice-président et CEO EMEA de Mapfre Assistance.

Il a souligné que Mapfre Groupe est la première compagnie globale d'assu-rances espagnole et l'une des premières

au niveau mondial grâce à sa présence sur les cinq continents et dans 45 pays.M. Boutin a évoqué le potentiel du marché algérien et l’historique de la présence de MAPFRE en Algérie en y ouvrant sa pre-mière société : Mapfre Assistance Algérie en collaboration avec des compagnies locales d'assurance pour devenir la pre-mière entreprise d'assistance dans le pays tout en continuant à être une pion-nière dans ce segment.« Nous avons parcouru le pays tout entier village par village, ville par ville en construisant notre réseau de fournisseurs, de dépanneurs, de garages, d'hôpitaux, d'opérateurs et de services et nous faire connaître afin d’assurer la sécurité et le service d'accompagnement aux conduc-teurs algériens », a indiqué le même res-ponsable.« Aujourd'hui, nous pouvons affirmer que notre unité Mapfre en Algérie est le leader incontestable du marché d'assistance avec 35 % des parts du marché. Nous sommes très fiers d'avoir construit dans tout le pays la flotte et le réseau de véhi-cules d'assistance les plus importants qui parcourent aujourd'hui tous les recoins du pays, jusqu'aux régions éloignées et dé-sertiques de Tamanrasset, en passant la belle ville portuaire d´Oran jusqu'à la ville très fréquentée d´Alger », a-t-il poursuivi.Partout, les couleurs corporatives de Mapfre : le rouge et le blanc, se mélangent avec les couleurs dorées des merveilleux paysages de ce pays, a encore mention-

né ce responsable.Il a encore mentionné ceci : « Nous offrons nos services à environ un millier d'assurés par jour, et nous sommes une réfé-rence dans le secteur des assurances auto-mobiles du pays. Mapfre a profession-nalisé et amélioré la sécurité lors des voyages sur les routes grâce à ses services innovants et ses ré-seaux de prestations qui protègent et ac-compagnent les conducteurs dans tout le pays pendant leurs déplacements ».« Chez Mapfre, nous prenons soin des personnes et nous veillons à leur offrir une meilleure qualité de service », est-il expliqué. Ainsi, l'Algérie s’est révélée comme un important investissement de en Afrique et dans tous les pays arabes et Mapfre Assistance Algérie est qualifiée d’excellente expérience.« Les clés de notre réussite ont certaine-ment à voir avec le fait d'être arrivés au bon moment dans ce pays avec de parte-naires où, grâce à sa situation géogra-phique, une force professionnelle quali-fiée et un écosystème d'entreprises avec une ouverture évidente au marché euro-péen. Le tout faisant que l’Algérie est un pays prometteur pour la société avec un projet innovant et une équipe engagée composée dans sa quasi-totalité par des Algériens et fière de faire partie de ce grand succès, ajoute-t-il.

Ce dernier est fondé sur la solvabilité, l’intégrité, la vocation de service, l’innova-tion, l’engagement ainsi qu’une réputation de solidité financière qui sont la marque de Mapfre dans les pays où la société est présente.« En tant que société espagnole, chez Mapfre, nous sommes très fiers de pou-voir porter le nom de notre marque et de notre pays à travers le monde. Nous es-pérons pouvoir servir d'inspiration au reste des entreprises et des sociétés qui souhaitent et ont le besoin stratégique de favoriser l'internationalisation de leur so-ciété », est-il indiqué. « Il existe des opportunités dans de nom-breux marchés, et l´Algérie est sans au-cun doute l'un d'entre eux. Notre histoire est celle d'un succès, et nous continue-rons notre croissance et le développe-ment de notre activité après 12 ans pas-sés dans ce pays, avec la même passion et la même énergie qu'au premier jour », est-il conclu.

S.M.

Par Saïd Mansouri M. Rezzoug Mustapha, DG de MAPFRE Algérie, à droite de l'image

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Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 49

M. Rezzoug Mustapha, Directeur général de MAPFRE Algérie

« Nous avons signé un grand contrat de bancassurance »

Revue de L'ASSURANCE : Avez-vous arrêté votre bilan 2017 ? M. Rezzoug Mustapha : Effectivement nous avons fait notre bilan 2017, qui a été une année très positive pour nous. Nous avons réalisé 15% de croissance en 2017, par rapport à 2016, et un chiffre d’affaires de 10 milliards de centimes. Nous avons atteint et même dépassé nos objectifs de départ, en lançant de nouveaux produits et en améliorant ceux déjà existant. Nous avons toujours eu cette qualité de nous remettre en question afin d’offrir la meilleure qualité de service possible à nos clients. Notre action commerciale est toujours ados-sée à une gestion de la qualité de ser-vice et de rapport de bonne communica-tion avec nos clients, c’est ce qui fait que notre business est un business modèle.

Justement, Mapfre a été citée, lors de la visite en Algérie, le 3 avril dernier, du Président du Gouvernement d’Es-pagne, Mariano Rajoy Brey, comme un exemple de partenariat réussi entre les deux pays. Cela peut-il en-courager d’autres sociétés espa-gnoles à venir investir en Algérie ? Je dirais que nous sommes un facteur incitatif pour les entreprises espagnoles qui projettent d’investir en Algérie. Mapfre, qui est à sa 11ème année de présence en Algérie, a acquis une

grande expérience et connaissance du marché local, que nous mettons à la dis-position des entreprises espagnoles qui désirent s’installer en Algérie. Nous avons développé de bonnes coopéra-tions avec nos partenaires algériens ; ça se passe très bien. Nous apportons notre expérience internationale et ils nous apportent leur connaissance du terrain.

Face au recul du marché de l’automo-bile, avez-vous pensé à élargir votre champ d’action à d’autres domaines de l’assistance ?La crise du marché de l’automobile nous a donné à réfléchir. En ce moment, nous travaillons à élargir notre assistance au secteur bancaire, qui représente un po-tentiel client très important, appelé à se développer encore davantage, grâce à la politique d’encouragement du gouver-nement à l’utilisation des cartes inter-bancaire (CIB). Si vous avez une carte de retrait, vous pouvez non seulement retirer de l’argent ou payer des achats avec, mais aussi bénéficier d’une assis-tance routière et domiciliaire qui peut vous aider, demain, si vous avez un souci avec votre véhicule ou à la mai-son. On peut, donc, mixer les besoins et faire en sorte de vulgariser un peu plus nos produits d’assistance.

Vous voulez, donc, investir le marché de la bancassurance. Avez-vous des projets de signature de convention de bancassurance avec les banques ?Je peux vous dire qu’on a déjà un grand contrat qui a été signé avec une compa-gnie d’assurance et une banque pu-bliques, et qui est en ce moment en cours de paramétrage avant son entrée en vigueur prévue d’ici la fin de l’année.

Donc, vous allez proposer vos pro-duits d’assistance aux détenteurs des cartes et de comptes bancaires via une société d’assurance ?Oui, dans notre métier d’assisteur, on ne peut pas faire seul. On doit travailler avec ce qu’on appelle un fronteur, à sa-voir une compagnie d’assurance.

Qu’elles sont vos perspectives pour 2018 ?L’année 2018, sincèrement, elle se pré-sente un peu difficilement, parce qu’il y a une nouvelle réglementation de la CCR qui a augmenté le montant des rétentions, ce qui nous a, un peu, freinés dans notre développement. Mais Mapfre est une so-ciété innovante et on essaye de s’adapter, en misant notamment sur la digitalisation qui est un des facteurs de développement de notre compagnie et une des stratégies arrêtées avec notre groupe.

M.B.

Entretien réalisé par Massi Badis

MAPFRE ASISTENCIA Algérie est une société d’assistance à capitaux mixtes, détenus majoritairement par le groupe espagnol MAPFRE, une multinationale d’assurance, réassurance et de services présente sur les 5 continents. M. Rezzoug Mustapha est le directeur général de MAPFRE Algérie ; Il dresse, dans cet entretien, le bilan 2017 de la compagnie. Il évoque également les partenariats de MAPFRE avec les compagnies d’assurances et ses projets d’avenir.

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50 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018RReevvuuee ddee LL’’AASSSSUURRAANNCCEE N°N°2121 - JJuiuinn 20201818

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Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 51

Réalisant une croissance de près de 9% en 2017

La Compagnie d’Assurance des Hydrocarbures (CASH) a clôturé l’exercice 2017 avec un chiffre d’affaires de 10,7 milliards de dinars et un taux de croissance de 8,8%, a annoncé, en exclusivité, à la Revue de l’Assurance, son PDG, M. Naouri Mokhtar.

«C’est un bilan très positif », a esti-mé M. Naouri qui a mis en avant le taux de croissance réalisé supé-

rieur à celui du marché (3,6%).En revanche, le résultat de la compa-gnie a accusé un recul à 500 millions de dinars, contre un (1) milliard de DA en 2016. « Cela est dû à une mauvaise année en matière de sinistralité », a déploré le PDG de la CASH.En effet, la CASH a enregistré en 2017 « le sinistre le plus important de toute son histoire », suite à un incendie qui a touché l’un de ses clients à Oran, à sa-voir l’entreprise Sorfert de production d’ammoniac et d’urée. Malgré ce coup du sort, la CASH a réussi à maintenir et à consolider sa dynamique de croissance, grâce aux performances réalisées par ses branches Incendie et Construction, a souligné son PDG.La première branche citée a su, parado-xalement, tirer profit d’une renégocia-tion à la hausse, en 2017, de la prime de renouvellement du contrat d’assu-rance avec Sorfert, dont le risque a été largement réassuré au demeurant. La seconde, malgré des prévisions pessi-mistes de croissance en 2017, a conti-nué à progresser, confirmant, par la même occasion, la position de leader de la CASH sur le marché de la construction.

La feuille de route pour 2018Pour l’exercice 2018, la CASH compte poursuivre sa démarche de diversifica-tion de son portefeuille, pour préserver sa dynamique de croissance et faire face à d’éventuelles contre-perfor-mances de certaines branches sen-sibles aux aléas du marché. « La CASH s’est lancé depuis 2003-2004 dans un processus de diversifica-tion, c’est une démarché que j’ai tenu à poursuivre et à renforcer depuis mon arrivée en 2015 à la tête de la compa-gnie », souligne M. Naouri.Le bilan de la CASH fait ressortir, effec-tivement, une prédominance des grands risque, qui représentent prati-quement les deux tiers (2/3) du chiffre d’affaires de la compagnie. Alors que « sur les risques des particuliers, on ne dépasse guère les 200 millions de di-nars sur les 10 milliards de dinars de chiffre d’affaires, c’est à peine 2%. C’est très faible en termes de présence sur le marché des risques des particuliers », explique le PDG de la CASH. Les risques particuliers et pme consti-tuent, donc, des cibles prioritaires pour la CASH, qui ambitionne d’augmenter ses parts de marché et de consolider, ainsi, sa position de « leader de la branche construction » et de « deuxième assureur hors automobile de la place ». L’assureur cherche également à aug-

menter sa part du marché de l’automo-bile, « c’est la branche dominante du marché qui pèse plus de 60 milliards de dinars. La CASH réalise sur ce marché un (1) Milliard de dinars, c’est très faible. Notre but c’est de doubler ou de tripler ce chiffre d’affaires dans les années à venir et ça doit commencer dès 2018 », annonce M. Naouri.

AGA et bancassurance pour étoffer le réseauPour réaliser ses objectifs, la CASH sait qu’elle va devoir miser sur un grand tra-vail de proximité. Cela nécessite un ré-seau plus étoffé que celui dont elle dis-pose actuellement, constitué d’à peine une trentaine d’agences directes propres. C’est pourquoi, elle a lancé un appel à candidature pour le recrutement d’Agents généraux des assurances (AGA). « C’est une solution qui nous permettra, à court terme, d’augmenter considéra-blement la taille de notre réseau », af-firme M. Naouri qui annonce également la signature, courant 2018, par la CASH de sa toute première convention de bancassurance..

M.B.

Par Massi Badis

La CASH poursuit sa dynamique de croissance

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52 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Investissements technologiques

Grands pas des compagnies d’assurances vers la digitalisation de leur relation-clients L’environnement économique connait, depuis plusieurs années, une dynamique concurrentielle beaucoup plus accélérée et complexe à gérer par les sociétés. Une telle dynamique a nécessité le développement rapide et continu des technologies de l’information et des télécommunications pour multiplier les possibilités d’organisation du travail.

L’environnement économique connait, depuis plusieurs an-nées, une dynamique concurren-

tielle beaucoup plus accélérée et com-plexe à gérer par les sociétés. Une telle dynamique a nécessité le déve-loppement rapide et continu des tech-nologies de l’information et des télé-communications pour multiplier les possibilités d’organisation du travail. L’arrivée des nouvelles générations de technologies, dans les différents sec-teurs d’activité, a suscité un regain

d’intérêt pour l’informatisation de la ges-tion des opérations d’assurances, vu le rôle important que joue le secteur des assurances qui est considéré comme l’un des leviers clés du développement économique, en raison de son poids, de son intégration et de son rôle ma-jeur, au cœur du tissu économique. Il est, donc, évident que le moyen le plus efficace pour le développement et l’amélioration des activités d’assurance reste la digitalisation des systèmes as-surantiels des sociétés.

Cependant, de nombreux défis de-meurent à relever pour parvenir aux objectifs tracés et obtenir les bénéfices escomptés. Il est, donc, intéressant d’analyser dans quelle mesure les as-sureurs optimisent leurs performances en investissant dans les technologies de gestion des opérations d’assu-rances et sur quels points ils doivent se focaliser pour augmenter leurs chances de réussite ?Les compagnies d’assurances ont, constamment, besoin de solutions in-novantes et nouvelles, afin de fidéliser leurs clients et séduire d’autres, dans un contexte concurrentiel accru. Cela passe, notamment, par une intégration complète des nouvelles plates-formes digitales dans leurs processus de ges-tion.Pour ce faire, il est nécessaire, dans un premier temps, de donner au client le choix du canal d’interaction (déclara-tion, suivi et paiement par voie digitale, numérique et électronique, nécessitant mise en place de portail web, mail, courriels…), à chaque étape de gestion d’un dossier via une approche évolu-tive et accélérée. La personnalisation du traitement d’un dossier est capitale, dès son ouverture à la déclaration du sinistre, grâce à l’automatisation des processus de gestion (mêlant front,

Par Amel Bouchakour *

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Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 53

middle et back office), ou bien encore pouvoir proposer à l’assuré (et poten-tiel assuré) des offres personnalisées en s’appuyant sur des outils d’ana-lyses. Nous le constatons, il y a autant de réponses pertinentes à offrir pour une relation clients d’excellence, tout en garantissant la conformité régle-mentaire.Concrètement, pour revenir aux pra-tiques du marché national, prenant ap-pui sur la dernière réunion en date du Groupe Statistiques, tenue le 21 février 2018, durant laquelle les membres pré-sents, représentants des acteurs du marché et en lien direct avec la com-mercialisation des produits d’assu-rances, ont soulevé le problème des difficultés que trouvent les compagnies à manipuler convenablement leurs sys-tèmes d’informations respectifs et ce, afin, notamment, d’en faire ressortir les informations nécessaires, entre autres, à faire parvenir au Conseil National des Assurances (CNA, réceptacle des données nécessaires via la Base de données centralisée des statistiques (BDCS) qu’il a mis en place au niveau de son Secrétariat permanent. De nécessaires investissements sont attendus au niveau des sociétés d’as-surances qui n’ont pas encore mis en place leurs systèmes d’informations et par celles dont les outils restent encore

à rendre plus performants et, surtout, adaptables à la réalité du marché na-tional, dont l’impératif de l’intercon-nexion avec l’existant au niveau macro. Dans ce cas précis, la BDCS et son contenu constituent un repère à ne ja-mais perdre de vue, si l’on veut, au ni-veau de chaque entreprise, éviter la lenteur dans la remontée de l’informa-tion et sa centralisation, avant la straté-gique utilisation qui s’en suit. Evidemment, et bien que la majorité des sociétés d’assurances aient mis en place des systèmes d’informations, de nombreux défis restent à relever pour davantage de performance, à la double échelle interne et externe, de chaque compagnie. Par voie de conséquence, il serait intéressant d’analyser, de plus près, dans quelle mesure les compa-gnies optimisent-elles leurs perfor-mances, en investissant dans les tech-nologies de gestion des opérations d’assurances, et sur quels points elles doivent se focaliser pour augmenter leurs chances de réussite ? Au niveau de certaines compagnies, il y a prise de conscience qu’il est impor-tant d’entamer un large éventail de pro-cédures et une démarche plus attrac-tive, car le basculement vers les technologies les plus modernes et les mieux adaptées, dans leur processus de vente des produits d’assurances,

constitue un axe central, que cela soit dans leurs politiques commerciales et/ou de communication. Ces compa-gnies ont déjà mis en place un certain nombre de services assurantiels nou-veaux, qui démontrent leur volonté d’y parvenir le plus tôt et de la meilleure des façons. Parmi lesdits services, et à titre illustratif, les devis et la vente en ligne pour le produit assurance voyage ; la mise en place des TPE pour le paiement électronique, au niveau des guichets des points de vente de cer-taines sociétés d’assurances ; et la déclaration des sinistres via les sites Web. Ces services offerts par les so-ciétés d’assurances sont annoncia-teurs d’une relation numérique qui montre bien qu’elles sont conscientes de l’importance de ce changement.L’objectif, ainsi, est de s’appuyer sur les nouvelles technologies internet et intranet, pour rationaliser et dématéria-liser les processus, et, de la sorte, sim-plifier le travail des agents aux guichets et de faciliter l’édition des états de sor-tie. Disposer d’un système d’informa-tion de qualité est une condition sine qua non, pour être performant et assu-rer le partage des données, car c’est une question stratégique qui touche à l’ensemble des sociétés d’assurances.

A.B. * Cadre au Secrétariat permanent du CNA

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54 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

L’Algérienne Vie organise la 1ère édition de sa « Cérémonie de Récompense »

La croissance par la bancassuranceLancée il y a à peine deux années, la compagnie d’assurances de personnes, L’Algérienne Vie, filiale de la Compagnie d’assurance des hydrocarbures (CASH), a organisé, le 10 mai dernier à Alger, la 1ère édition de son nouvel évènement de Cérémonie de Récompense et ce, lors d’un team building organisé avec la Banque Nationale d’Algérie (BNA), son partenaire de bancassurance.

Lors de cette cérémonie, qui s’est déroulée dans un cadre décon-tracté à bord du bateau-restau-

rant Le Dauphin, accosté au port de plaisance de Djemila, dans la commune d’Ain Benian (Alger), 38 cadres com-merciaux du réseau de la BNA, choisis sur la base du chiffre d’affaires généré en matière de vente de produits d’assu-rance, se sont vus remettre des Certifi-cats de remerciements pour leur contri-bution aux bons résultats de L’Algérienne Vie.Dans son intervention, à l’ouverture de la céré-monie, le directeur gé-néral de L’Algérienne Vie, M. Haddouche Saïd a mis en relief « le rôle capital des banques dans la distribution des produits des sociétés d’assurances», révélant,

à ce propos, que l’apport de la BNA re-présente 80% du chiffre d’affaires réali-sé par sa compagnie en 2017. M. Had-douche, qui a adressé ses vifs remerciements et ses encouragements aux personnels de bancassurance de la BNA et de sa compagnie, a salué « un partenariat exemplaire et mutuellement bénéfique » entre les deux sociétés.En effet, grâce au succès de son parte-nariat avec la BNA, L’Algérienne vie a réussi, dans un laps de temps très court, à augmenter son chiffre d’affaire, qui ne dépassait guère les 330.000 DA en février 2017, à plus de 404 millions de DA à la fin de l’exercice 2017. Pour sa part, Nadjoua Hamlil, cadre à la direction générale de la BNA, a trans-mis aux participants « les vœux de réussite » du PDG de la BNA et sa vo-lonté « de consolider davantage le par-tenariat entre les deux entreprises ».Mme Hamlil a terminé son intervention en lançant aux dirigeants de L’Algérienne

Vie : « nous sommes en attente de nou-veaux produits innovants qui nous dis-tinguent de la concurrence ».Les assurances prévoyance et santé, cancer du sein, voyage et assistance, accidents corporels, temporaire décès, et emprunteur, sont les produits phares de l’Algérienne Vie, distribués au niveau de 140 agences du réseau bancaire de la BNA. L’Algérienne Vie qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, prépare le lancement de nouveaux produits : assu-rances carte bancaire, carte visa, crédit d’exploitation et d’investissement...,

tout en misant sur un élar-gissement des ventes de ses produits à une dizaine d’autres agences du réseau bancaires de son partenaire.A la fin de la cérémonie, les participants ont été conviés à un déjeuner au bord du bateau, suivi d’une croisière au large des côtes algé-roises.

S.K.

Par Samy Keltoumi

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Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 55

Assurance Takaful

Des perspectives prometteuses en AlgérieL’avènement d’une réglementation Takaful, à l’instar de ce qui est pratiqué dans de nombreux pays musulmans, serait un enrichissement, pour le secteur des assurances en Algérie, à condition qu’elle soit en mesure de générer une offre de prévoyance et d’épargne attractive, plus riche et diversifiée à travers des stratégies marketing adaptées aux attentes culturelles, économiques et sociales.

C'est le constat établi par le Vice-président de la GAM Assu-rances, Ahmed Hadj Maham-

med, dans une contribution présentée lors du Symposium international sur la place financière algérienne, qui s’est tenu du 3 au 6 avril dernier à Alger. Pour M. Hadj Mahammed, de par son concept consensuel basé sur une meil-leure implication des assurés qui de-viennent des participants dans son pro-cessus, le Takaful, dont les fondements reposent sur la solidarité et l’éthique, serait certainement en mesure de contri-buer au développement de la culture, voire de la demande d’assurance au-près des particuliers, des ménages et autres agents économiques. En outre, estime-t-il, l'Islam encourage les croyants à être moralement et matériel-lement disposés à faire face aux risques et chercher la protection contre les aléas de la vie, tel que mentionné dans un Hadith du Prophète (QLSSL) ayant ex-horté un Bédouin ayant laissé son cha-meau délié: « Liez le chameau et lais-sez-le ensuite à la volonté d'Allah ».Concernant la gestion de Takaful, le vice-président de GAM Assurances in-dique que la société exerçant l’activité d’assurance Takaful gère le fonds/compte des participants, selon les modes contractuels consacrés par la fi-nance islamique, à savoir : « Wakala », « Moudharaba », ou une combinaison des deux modèles.

L’assurance Takaful est, selon lui, une composante de l'écosystème financier islamique dont l’expansion à travers plus de 300 institutions financières et les actifs gravitent autour de 1.000 Mil-liards USD dans plus de 75 pays. Elle est essentiellement pratiquée dans les pays du Moyen-Orient qui, avec un montant de 400 milliards de dollars, re-présentent presque la moitié de son encours total. « On note, depuis cinq ans, une accélé-ration significative de son développe-ment au niveau des pays du Maghreb (Tunisie - Maroc) et d’Afrique. Selon les projections des agences internationales de notation, l’encours de la finance Isla-mique pourrait atteindre plus de 3000 milliards de dollars, à l’horizon 2020 », précise M. Hadj Mahammed pour qui le marché des assurances, en Algérie, re-cèle d’énormes potentialités qui de-meurent pratiquement inexplorées, no-tamment dans la couverture des risques des ménages, des particuliers et des assurances de personnes. Après l’avènement d’une réglementa-tion Takaful, la réussite d’un modèle Takaful dans le marché algérien pourra être favorisée, selon lui, par les condi-tions et externalités institutionnelles po-sitives. Il s’agit, selon lui, des attentes en matière de protection par l’assu-rance, d’une large frange de la popula-tion intéressée par une autre alternative fondée sur la Charia, et l’historique d’une expérience réussie dans le lance-

ment de produits d’assurances vie « Family Takaful » par une société du marché de 2006 à 2011.Pour le vice-président de GAM Assu-rances, le principe de partage de béné-fices décliné le modèle Takaful consti-tuera un effet de levier dans l’attrait des consommateurs d’assurance et le ren-forcement de l’esprit mutualiste fondé sur la solidarité.Il propose la mise en place d’un modèle flexible permettant un enrichissement du marché où le Takaful pourra être exploité à la fois par les compagnies Takaful pures et par les compagnies conventionnelles « Dommages » et « Assurances de personnes » qui pour-ront instaurer des « fenêtres » Takaful Général ou Takaful familial. Sans ou-blier l’instauration d’un cadre fiscal et comptable propice au développement de la Finance Islamique.

F.A.

Synthèse de Fatiha Aïd

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56 Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018

Dr. Hassani Hocine, Vice-recteur de l’Université Hassiba Ben Bouali de Chlef

« Le CNA a initié et réalisé un travail extraordinaire sur l’assurance Takaful en Algérie »

Revue de L'ASSURANCE : L’Université de Chlef a organisé, récemment, une Journée d’études sur l’assurance Taka-ful. Quels sont les principaux axes abor-dés lors de cet évènement ? Dr Hassani Hocine : L’université Hassiba Ben Bouali de Chlef a l’habitude d’organiser des colloques et des journées d’études ain-si que des workshops qui traitent des ques-tions et problématiques d’actualité, dans di-vers domaines de recherche.La journée d’études que nous avons organisé, le 10 mai 2018, sous le thème « L'Assurance Takaful en Algérie - Réalité et Perspectives », s’est tenue sous le haut patronage du docteur Bouabdellah Ghoulamallah, pré-

sident du Haut Conseil Islamique (HCI).Les principaux axes traités, durant cette journée d’études, sont la réalité de l'activité de l’assurance en Algérie, l’assurance Ta-kaful et ses défis en Algérie et les méca-nismes d’établissement de l’assurance Ta-kaful en Algérie.Les intervenants lors cette journée sont le professeur Djellal Mohamed, représentant du HCI, M. Barkat Mohamed El Amine, re-présentant du Conseil national des assu-rances (CNA), M. Benarbia Mohamed, DG de Salama Assu-rances, M. Saoud Oualid, représen-tant de TRUST assurances, M. Labachi Hocine, représentant de TALA, M. Dabiche Kamel, représentant du Bureau spécialisé en tarification (BST), Dr. Boughachiche Sebti, DG de l’Ecole des hautes études d’assurance (EHEA), Dr. La-zoui Mohamed, professeur à l’univérsité d’Oran et M. Mehireche Moussa, professeur à l’ESHESAE Cette journée d’études a également été marquée par la présence de cadres d’entre-prises, enseignants, doctorants et étudiants.Les intervenants ont abordé les multiples facettes que recouvre l’assurance Isla-mique, ainsi que les difficultés rencontrées sur le terrain et les mécanismes qui pour-raient promouvoir ce systeme en Algérie.

Ce système n’appartient pas seulement au domaine de la finance islamique mais, aus-si, à un domaine plus large, à savoir l’éco-nomie islamique. Il s’agit d’une doctrine économique différente par son propre sys-tème de valeurs universelles qui illustre bien la particularité de la finance islamique.

Les recommandations ont porté, essen-tiellement, sur quel aspect ?

Les recommandations de cette journée ont porté, essentiellement, sur la nécessité de :

► Promouvoir l’accès aux produits financiers et bancaires qui sont conformes à la Chariâ ;► Valoriser le rôle de la recherche scientifique

universitaire, en vue de contribuer au déve-loppement et à la localisation de la finance islamique, en général, et l’assurance Taka-ful, en particulier, en Algérie ;► Suggérer l’accélération d’une promulga-tion de lois et de cadre organisationnel pour bien préparer l'environnement adéquat de développement de la finance islamique en Algérie, afin de mobiliser plus de ressources financières et stimuler plus d’épargne pour le développement de notre économie ;► Mettre en valeur le travail extraordinaire fait par le Conseil national des assurances -CNA- (réflexion et concertation sur le projet de loi de localisation de l’assurance Takaful en Algérie) ;

Entretien réalisé par Massi Badis

L’université Hassiba Ben Bouali de Chlef a organisé, le 10 mai dernier, une journée d’études sur le thème : L'Assurance Takaful en Algérie - Réalité et Perspectives. Dans cet entretien, le docteur Hassani Hocine, Vvice-recteur de l’université Hassiba Ben Bouali de (Chlef) et directeur d’un laboratoire de recherche, qui a préparé et modéré les travaux de cette rencontre, revient, dans cet entretien, sur son déroulement et ses recommandations.

“ L’université de Chlef et le CNAtravaillent sur un projet de création d’une équipe de recherche mixte ”

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Focus

Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 57

► Création d'un orga-nisme national de su-pervision et de coordi-nation entre les institutions concernées (banques, assurances, Bourse, etc.) en vue de mettre en œuvre une stratégie de déve-loppement de la finance islamique en Algé-rie;► Développer une référence pour les indi-cateurs liés à l'application de la finance isla-mique, en collaboration avec les concer-nées ;► Promouvoir et encourager la formation en la matière, en collaboration avec les univer-sités et les centres de formation spécialisés.

D’après-vous, quel est le cheminement du projet Takaful et son devenir en Algé-rie ?

Vu l’intérêt du projet et l’opportunité qu’il re-présente, le CNA a initié et réalisé un travail extraordinaire sur le sujet. J’ai eu l'honneur d’être membre, dans ce cadre. Ce projet qui porte sur « la localisation de l’assurance Takaful en Algérie » s’est soldé par la formu-lation de nombreuses propositions axées

sur les volets suivants : L’étude de la faisabilité du projet ; La proposition d’un cadre réglementaire pour le projet de localisation de l’assurance Takaful en Algérie ; L’exposé des motifs ; L’évaluation de l’impact du projet Takaful en Algérie.A mon sens, vu l’intérêt du projet Takaful et de l’opportunité s’y rapportant, les diverses recherches effectuées sur le sujet, en Algé-rie et dans le monde, nous permettent d’an-ticiper un potentiel important pour ce type d’assurance en Algérie, qui pourrait contri-buer au développement non seulement du marché de l’assurance mais, aussi, au dé-veloppement de l’épargne et de la dynami-sation du marché financier, ainsi qu’à la prospérité de l’économie nationale d’une manière générale.Je pense que les acteurs concernés (pou-voirs publics, organismes, compagnies d’as-

surances et autres inter-venants sur le marché) ont intérêt à inves-

tir ce créneau. Le plus tôt sera le mieux pour notre pays. Jusqu’à quel niveau votre université a-t-elle participé au projet Takaful en Algérie ?

J’avais la chance de faire partie, en tant qu’universitaire représentant notre universi-té avec mes collègues spécialistes des diffé-rentes compagnies et institutions financières, de la Commission de pilotage du projet de localisation de l’assurance Takaful en Algé-rie, initiée par le CNA.Ce projet initié par le CNA relève d’un do-maine de recherche très particulier, en rai-son notamment de son caractère technique et spécifique. Il a fait l’objet de plusieurs réu-nions et séances de travail durant les an-nées 2016 et 2017.

En sus du Takaful, y a-t-il d’autres pro-jets inscrits au niveau de la coopération entre votre université et d’autres institu-tions dont le Conseil national des assu-rances (CNA) ?

Dans le cadre de l’ouverture de l’université sur son environnement socioéconomique

et dans le cadre de la réalisation de son plan de développement scientifique et tech-nologique, l’univer-sité de Chlef avec ces unités de re-cherche (10 facul-tés et 26 labora-toires de recherche) a signé plus de 50 conventions de collaboration avec plusieurs partenaires du secteur économique et des institutions administratives.Parmi ces partenaires, l’université a signé une convention de collaboration avec le Conseil National des Assurances (CNA), concrétisée par l’organisation d’un colloque international sur l’industrie de l’assurance, en plus de plusieurs journées d’études sur différentes thématiques.En outre, l’université de Chlef et le CNA sont en train de travailler sur un projet de création d’une équipe de recherche mixte en applica-

tion du décret exécutif n°13-109 du 5 Jou-mada El Oula 1434 correspondant au 17 Mars 2013 fixant les modalités de création et de fonctionnement de l’équipe de re-cherche.

Les ponts jetés entre les universités et les entreprises et institutions algériennes sont-ils suffisants, selon vous ?

L’université a, aujourd’hui, un rôle moteur dans le développement économique. Je peux vous confirmer que l’université algé-rienne n’est pas tout à fait absente de l’envi-ronnement socioéconomique, car elle contribue avec autres acteurs (entreprises et institutions) au développement du pays. Cependant, les défis d’aujourd’hui et de de-main sont d’une tout autre nature et d’une tout autre exigence, en conséquence des changements universels de l’ère numérique.

Un nouveau monde est en en train de voir le jour, avec le développement technologique. De ce fait, l’université et les entreprises de toute nature (privées et publiques) doivent revoir leur politique de gouvernance, en je-tant des ponts de coopération bâtis sur les NTIC. Je pense, par ailleurs, que l’accom-plissement des missions de l’université et des entreprises doit être revu autour d’une nouvelle vision de complémentarité, de sy-nergie, et de coopération en fonction des objectifs économiques.

De même, il faut avoir des liens or-ganiques entre les producteurs du savoir et des connaissances et

ceux des richesses économiques, en vue de bien construire l’avenir économique du pays. Ces liens doivent être construits avec détermination et leurs résultats doivent être mesurés et révisés périodiquement. Il s’agit d’orienter tous les acteurs vers une nouvelle économie du savoir, fondée sur la connais-sance et la recherche de haut niveau.Je pense, enfin, que la majorité des défis que connait la société algérienne trouveront la solution qu’il faut, à travers la mise en sy-nergie des capacités des entreprises et de la puissance du savoir universitaire.

M.B.

“ Le projet Takaful nous permetd’anticiper un potentiel importantpour ce type d’assurance en Algérie ”

“ L’université contribue avec d’autresacteurs (entreprises et institutions) au développement du pays ”

“ Les défis de la société algérienne trouveront la solution dans la synergie des capacités des entreprises et de la puissance du savoir universitaire ”

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Contribution à l’étude des profils de risques incendie

Secteur Corporate et Mid Corporate en Algérie

Introduction

Dans le cadre de notre mission de prévention des risques au sein de la Compagnie

AXA Algérie Dommages, en mettant en œuvre les standards et les outils internationaux d’analyse et d’évaluation des risques, nous avons constaté que la qualité des risques des entreprises locales demeure en majorité en deçà des « standards » avec des insuffisances en matière de prévention et de protection des risques.

En effet, le développement continu des groupes industriels privés, dans tous les domaines d’activités, notamment dans l’électro-ménager, l’agro-alimentaire, le pharmaceutique ou la construction, a impacté la fréquence et la gravité des sinistres incendie, sur cette dernière décennie,

L’objet de cette étude réalisée sur un échantillon d’environ 80 entreprises, représentatif du segment corporate et mid corporate en Algérie, est de procéder à une analyse approfondie de ces risques, avec des méthodes et des standards internationaux, afin de diagnostiquer les carences éventuelles à tous ces secteurs d’activité, et en préconisant, ensuite, des solutions pratiques en mesure de mitiger les risques et les ramener à un niveau d’assurabilité acceptable et profitable à toutes les parties. d’expérience.

I. Présentation de l’échantillon des entreprises étudiées

Un échantillon de (80) entreprises a été étudié suite à des visites de risques réa-lisées au cours de ces trois (03) der-nières années, représentant les sec-teurs agro-alimentaire, pharmaceutique, mécanique, des matériaux de construc-tion et diverses activités dont les ser-vices.► (74) comptes étudiés ont une valeur d’assurance VTA >500 Millions DZD► (06) comptes ont une valeur d’assu-rance 250 M DZD <VTA<500 M DZD.

II. Répartition géographiques des Entreprises étudiées L’échantillon étudié couvre les princi-pales Wilayas du Nord et des hauts pla-teaux.

Ventilation des capitaux des entre-prises étudiées par secteur d’activi-té La valeur totale des capitaux des risques étudiés est estimée à 4.7 Mds USD.

Par Abdellah GHENNA

Responsable prévention des RisquesAXA Algérie

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II. historique des incendies graves en Algérie (2005-2016)

► 2005 : Incendie Unité industrielle de tapis/région Ouest. Montant des dommages : > 500 M DZD► 2006 : Incendie Unité d’électro-ménagers/région Ouest. Montant des dommages : 360 M DZD.► 2010 : Incendie Unité pharmaceu-tique/région centre. Montant des dommages : > 360 M DZD.► 2012 : Incendie Unité de pâtes alimentaires/Mitidja. Montant des dommages : > 1.200 M DZD► 2013 : Incendie Laiterie région Centre. Montant des Dommages : > 1.000 M DZD► 2014 : Incendie Usine d’électro-ménagers/région Est. Montant des dommages : > 1.000 M DZD► 2015 : Incendie Usine agro-alimentaire/région centre. Montant des dommages : > 1.000 M DZD

► 2016 : Incendie Entrepôt de boissons/région Est. Montant des dommages : > 2.000 M DZD.

III. Méthode d’analyse des risques

La méthode d’analyse des risques re-tenue est celle répondant aux stan-dards approuvés par le Groupe AXA en utilisant les guides et méthodes d’évaluation des risques internes.Ainsi, l’évaluation du risque incendie est réalisée à travers l’analyse de (09) « risk assessments » allant de la classe d’activité à l’exposition et à la perte d’exploitation.

IV. résultats d’analyse et d’évaluation des risques

Les (80) comptes analysés dans cette étude, ont fait l’objet, chacun, de visites de risques complètes.Chaque compte a été analysé séparé-ment et sur la base de la valeur d’assu-rance déclarée, des scénarios de pertes de SMP (Sinistre maximum pos-sible) et SRE (Sinistre raisonnable-ment escompté) ont été déterminés.

L’évaluation de la criticité des risques a été faite par les outils de calcul en notre possession et ayant abouti aux résul-tats suivants :

5-1) Matrice de criticité des risques Le diagramme Incendie ci-dessous, traduit d’une manière très claire la criti-cité des différents risques étudiés, à travers les (02) paramètres (vulnérabi-lité et Estimation des pertes selon Scénario SRE), permettant de consta-ter que la majorité des risques étudiés se sont retrouvés dans la zone de risque critique , d’une part avec le poids de Vulnérabilité incendie (WAV> 70) exprimant de fortes probabilités d’avoir des sinistres incendies avec des pertes graves et d’autres part avec des scénarios de pertes raisonnable-ment escomptés très élevés.► 100% des cas présentent un scéna-rio de perte escomptée : SRE>100 M DZD.► 13% des cas présentent des scéna-rios de pertes escomptées : 5 Mds DZD< SRE<15 Mds DZD.► 4% des cas ont des scénarios de pertes escomptées trop élevés : 15 Mds DZD <SRE< 35 Mds DZD.

Diagramme incendieChaque point du diagramme représente un compte avec deux ordonnées :• Horizontalement : l’indice de vulnérabilité échelle de 0 à 100.• Ver calement : es ma on des pertes en K DA selon scénario de sinistre raisonnablement escompté-SRE.

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5-2) Détermination des Profils de Risques L’analyse des comptes de l’échantillon étudié, a permis de déterminer ce qui suit :► Parmi l’échantillon de (80) entre-prises étudiées,► Seuls (08) comptes ont obtenu des notes favorables classant les risques dans la catégorie des « Risques Stan-dard » avec un indice de vulnérabilité Incendie favorable (Weighted average vulnerability-WAV <70.)► La part des capitaux jouissant d’une protection correcte ne représente que 4.8% de la valeur totale des capitaux assurés de l’échantillon (soit : 225.6 Million USD sur une valeur totale assu-rée=4.3 Mds USD).► La majorité des comptes (72) repré-sentant 95.2% des capitaux assurés ont obtenu des notes défavorables classant les risques dans la catégorie « en dessous des standards », nécessi-tant des solutions critiques et impor-tantes pour les ramener à des niveaux de protection acceptables.

V. Commentaire des résultats d’analyse

Les profils de risques obtenus, ci-des-sus, sont la résultante des insuffi-sances suivantes constatées dans la majorité des risques étudiés :

6-1) Politique de Risk management Dans la majorité des cas étudiés, la politique de risk management demeure moyenne à acceptable dans la mesure où les entreprises relevant des ICPE (installations classées de protection de l’environnement) ont été obligées par la loi de 2005 d’améliorer leur politique de risque management en se dotant de structures HSE auxquelles sont confiées des attributions de gestion et d’amélioration des risques.La loi a obligé ces entreprises à se do-

ter d’un plan d’intervention interne - POI - validé par l’autorité compétente et complété par un plan particulier PPI-dédié pour parer aux risques majeurs. Les insuffisances du Risk management demeurent, cependant, dans le peu d’autorité accordé aux Risk managers dans le secteur privé, et l’absence qua-si-général d’un plan B de Business continuity-BCP dans presque toutes les entreprises étudiées.

6-2) Forte concentration de capitaux En effet, la forte concentration de capi-taux dans ces sites industriels (concen-tration moyenne de 500 000 DZD/m2) conjuguée au manque d’espaces (pro-blème de foncier industriel) oblige la réalisation de sites industriels quasi-monobloc obligeant les Risk manager à opter pour des scénarios de risque maximum possible - SMP = 100%, faute d’espacement suffisant entre bâ-timents( <20 m) et évidemment en l’ab-sence de murs séparatifs coupe-feu de classe REI 240, ou CF4 heures selon l’ancienne classification !Les scénarios de pertes, selon le risque raisonnablement escompté-SRE, sont très élevés et représentent 69.7% de la valeur du SMP moyen, pour l’ensemble de l’échantillon d’étude.Ceci traduit la contiguïté des bâtiments entre eux (distance< 20 m), conjuguée à l’utilisation de panneaux sandwich combustibles et l’absence de moyens de protection active adéquate, aggra-vant, ainsi, les risques de pertes to-tales, y compris pour les scénarios op-timistes de SRE.

6-3) Protection passive en dessousdes standards Dans la majorité des comptes analy-sés, la protection passive a été jugée faible, pour les raisons suivantes :L’aménagement des sites est dans la majorité des cas, est quasi-monobloc avec des constructions presque conti-guës.

Les structures des bâtiments sont gé-néralement en charpente métallique, rarement en béton ; sachant que la sta-bilité au feu-SF de la charpente en acier est inférieure à 30 mn dès que la température atteint 500°C, l’acier perd ses qualités mécaniques.Les toitures, dans la majorité des cas, sont couvertes par panneaux sandwich à isolant de mousse polyuréthane com-bustible.L’usage quasi-général, dans l’industrie pharmaceutique et l’industrie agro-ali-mentaire, de panneaux sandwich à iso-lant de mousse polyuréthane combus-tibles de classe de feu inférieur à Bs2d0, rend la protection passive très vulnérable tout en rappelant que cer-tains installateurs profitent de l’absence de réglementation locale et de la mé-connaissance des normes Internatio-nales par les Maîtres d’ouvrage, pour contourner par exemple les disposi-tions de la règle APSAD D14.Notons que la Règle Apsad D14 décrit les dispositions à observer pour la mise en œuvre de panneaux sandwich com-bustibles et précautions à prendre pour les installations électriques traversant ou à poser sur ces panneaux pour évi-ter tout échauffement ou ignition de l’isolant combustible du panneau sand-wich.

6-4) Insuffisance des Moyens de protection Les moyens de protection contre l’in-cendie, mis en œuvre dans la majorité des comptes demeurent en deçà des normes et sans grande efficacité. Le retour d’expériences montre que dans la majorité des sinistres graves surve-nues en Algérie durant cette dernière décennie, aucun incendie n’a été tota-lement maîtrisé, la majorité des inter-ventions ont permis de limiter timide-ment les effets en empêchant la propagation du feu vers d’autres com-partiments mais toujours avec des dommages graves auxquelles se

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greffent des pertes d’exploitation im-portantes.L’absence de moyens de surveillance automatiques (Détection automatique d’incendie) avec report d’alarmes conjugué à l’absence de ligne télépho-nique de secours sécurisée, retardent le temps de réponses des secours ex-ternes et aggravent les pertes en cas d’incendie.

6-5) Absence quasi-totale de la protection active En effet, la protection active est inexis-tante dans la presque totalité des comptes, or ce sont des comptes dont la segmentation est soit lourde, soit sensible, exigeant systématiquement la protection automatique par sprinkler. Dans la majorité des comptes étudiés, les sites sont protégés avec un réseau incendie classique avec RIA avec ou sans Hydrants présentant les caracté-ristiques suivantes :Réserves d’eau : généralement insuffi-santes ou équivalentes aux exigences minimum requises par la protection ci-vile (débit d’eau : 60 m3/h pour 2 heures d’utilisation), alors que les normes internationales (Apsad R5, Ap-sad D9 et NFPA 14) permettent de cal-culer les besoins réels en eau incendie –lesquels peuvent atteindre dans cer-tains cas quelques milliers de m3 ! Erreur de dimensionnement de ré-seaux, à cause des calculs hydrau-liques erronés, faits en dehors des prescriptions techniques des normes applicables dans le domaine (voir Normes NFPA 14 et Apsad R5).Les pompes d’incendie ne sont pas choisies ni installées en totale confor-mité avec la norme NFPA 20, alors que l’entretien et les essais ne sont pas tous appliqués en conformité avec la norme NFPA 25.Protocole d’entretien et d’essais heb-domadaires des pompes d’incendie in-suffisant et hors de la norme NFPA 25. Des sites industriels dont des capitaux

dépassant la barre de 10 Mds DZD avaient des motopompes d’incendie hors service depuis plusieurs mois sans que le Management ne soit infor-mé.Utilisation de norme avec date d’édi-tion obsolète : Dans certains cas, le réseau d’eau est réalisé selon la norme APSAD R1 mais avec une ancienne édition, or des éditions récentes ont apporté beaucoup de changement obligeant les risques managers à en tenir compte.Choix non adapté des normes : à titre indicatif, la norme Apsad R5 est la plus utilisée pour la conception et le dimen-sionnement de réseaux d’incendie à hydrant et RIA. Toutefois, la norme NFPA 14 demeure plus complète et plus adaptée à chaque type d’activité ou de classe de marchandises, mais elle est ignorée par les installateurs lo-caux.Dans la pratique, les installateurs algé-riens se réfèrent à certaines normes, mais en appliquant des éditions obso-lètes ou optant pour des normes non répondant pas aux standards des as-sureurs.

VI. Faiblesse de l’élément humain

► Inspection interne de sécurité non systématique et check-list générale-ment incomplète.► Inspection électrique par Thermo-graphie infra-rouge méconnue de la majorité des Entreprises.► Procédure de permis de feu généra-lement non appliquée ce qui permet aux sous-traitants d’ignorer les disposi-tions de sécurité incendie minimum lors de l’accomplissement de travaux par point chaud en étant à l’origine de beaucoup d’incendie graves.► La politique d’interdiction de fumer n’est pas appliquée avec rigueur même si l’ensemble des entreprises affichent l’interdiction de fumer, il nous est arrivé de trouver des mégots de cigarettes

dans des endroits ATEX et confinés hautement dangereux ! ► Méconnaissance des procédures de travail en zone ATEX et espaces confi-nés, les insuffisances constatées sont : absence de plan de zonage ATEX, usage d’équipements de degré de pro-tection IP pas toujours adapté aux types de zones ATEX, port de vête-ments et outils produisant de l’électrici-té statique, défaut d’entretien des ins-tallations électriques et usage de lampadaires non ADF, continuité de conductivité électriques entre équipe-ments et mise à la masse non vérifiée… ► Mode de stockage : Quel que soit le mode stockage, sur rayonnage en piles ou sur rack et en palettes, quelle que soit la classe de marchandise, la hauteur de stockage dépassant 3.5 m pour l’ensemble des comptes analysés, attribuant au mode de stockage la classe de High Hazard Storage et au-delà de 7.6 m la classe d’Extra-high Hazard Storage, or ce type de stockage ne peut être protégé que par une installation automatique à sprinkler. L’accumulation des stocks en masse se fait parfois d’une manière anar-chique et sans îlotages.Les chargeurs de batteries tenues à proximité des stocks et des racks.

VII. Conclusion générale

A la lumière de cette analyse de risques réalisée sur un échantillon d’entre-prises que nous considérons assez re-présentatifs, nous constatons que réel-lement la fréquence des incendies graves survenues durant ces dix der-nières années ne sont pas une fatalité mais bel et bien la conséquence de beaucoup d’insuffisances dans la pré-vention et de la protection des risques Incendie Ces insuffisances sont de notre point de vue en majorité dues à l’inexpérience des nouveaux investis-seurs privés dans le domaine du risk

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management et à l’absence de stan-dards nationaux permettant la gestion et la maîtrise des risques industriels, tout en rappelant que des textes de lois datant des années 70 ont mis les pre-miers jalons pour assurer les meil-leures conditions d’hygiène et de sécu-rité en milieu industriel.Nous constatons aussi que les risk ma-nagers des entreprises locales et les ingénieurs de prévention ne sont pas

correctement outillés avec des stan-dards et référentiels internationaux pour pouvoir auditer correctement les risques ou pour pouvoir préconiser des solutions adéquates en total diapason avec les récents développements tech-nologiques.Nous rappelons, à titre indicatif, pré-vention des risques industriels est, dé-sormais, devenue une science à part qui s’instruit et se développe dans de

grandes universités et centres de re-cherches à l’instar de CNPP, INERIS et INRS en France et Oklahoma Uni-versity, FM global aux USA, qui sont les véritables fournisseurs des décou-vertes techniques nécessaires à l’ac-tualisation des normes adoptées par l’Apsad en France et la National Fire Protection Association-NFPA aux USA.

A.G

RecommandationsRamener la qualité des risques à un niveau acceptable en termes de fréquence et en termes de gravité des effets, passe impérativement par quelques actions urgentes au niveau entreprise et d’autres actions à moyen terme, mais stratégiques pour les assureurs :

Actions urgentes :

Améliorer l’Élément Humain en entreprise : formation HSE, procédures de travail permis de feu, politique d’in-terdiction de fumer, inspections électriques, inspection thermographie infra-rouge, inspection interne de sécuri-té, dimensionnement et entretien adéquats des res-sources hydrauliques.

Améliorer la surveillance du risque : l’installation de la détection automatique d’incendie avec report des alarmes demeure le meilleur moyen de surveillance à adopter en plus des rondes de sécurité adaptées.

Améliorer la protection passive des constructions : opter pour le confinement des locaux dangereux en op-tant pour des solutions pratiques et financièrement ac-ceptables tels que les revêtements des murs en panneaux de Placoplatre ou de BA 13, réduisant le risque de propa-gation rapide d’incendie.

Le compartimentage des grandes surfaces couvertes en panneaux sandwich combustibles nécessitent des solu-tions constructives par des séparations coupe-feu 2 heures et l’installation des dépassements en toiture dans le cas de toiture en panneaux sandwich combustibles.

Opter pour la protection active des entrepôts et activité dangereuses : pour ces classes d’activités et de stoc-kage, opter impérativement pour la protection automa-tique à sprinkler en conformité avec la règle Apsad R1 ou NFPA 13, seule moyen prouvé et confirmé par les statis-tiques permettant une maîtrise totale d’un départ de feu, sinon un contrôle de l’incendie.

Actions à moyen terme :

Pour parer aux insuffisances du cadre réglementaire na-tional en matière de gestion des risques, nous suggérons d’opter pour une démarche semblable à celle de l’APSAD où les assureurs locaux se réunissent, avec tous les in-tervenants (les centres de recherches, instituts spéciali-sés, installateurs, organismes de normalisation et de contrôle, experts et institutions nationales tel que la pro-tection civile ) pour développer et faire adopter des stan-dards nationaux de gestion et de maîtrise de risques adaptés au contexte algérien et ouvert au développement technologique universel.

L’intérêt d’une telle démarche aura le mérite d’accompa-gner notre jeune tissu industriel et le mettre à l’abri de catastrophes majeurs en assurant sa pérennité, et d’autres part, éviter au secteur des assurances des pertes énormes chaque année.

Dans ce contexte, l’idée de réanimer la commission de prévention des risques-initiée par l’UAR en 2010-2011, demeure une initiative louable et d’actualité afin de relan-cer la réflexion et l’action dans ce domaine.

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Revue de L’ASSURANCE N°21 - Juin 2018 63Une totale confiance...

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